Aller au contenu

Histoire des Émirats arabes unis

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Carte d'Oman datant de 1838, montrant la péninsule qui deviendra en 1971 les Émirats arabes unis.

Les émirats du golfe Persique, connus au XIXe siècle sous le nom d'États de la Trêve, sous protectorat britannique de 1892 à 1971, devinrent en décembre 1971 la fédération des Émirats arabes unis.

Préhistoire

[modifier | modifier le code]

De récentes découvertes faites dans les Monts Hajar permettent de retracer l'histoire depuis l'apparition des premiers hommes dans la région, il y a plus de 7 500 ans. Ces peuples entretenaient déjà des relations avec les civilisations du Nord, qui sont peu à peu devenues des partenaires commerciaux importants.

L'événement climatique de 4200 AP (période de grande sécheresse) serait à l'origine de la disparition de la culture d'Umm Al Nar (en) (2600-2000) et les débuts de la culture du Wadi Suq (en) (2000-1300).

Sites archéologiques

[modifier | modifier le code]

Conquête islamique (630)

[modifier | modifier le code]

Devenu une véritable plaque tournante pour le commerce, le port de Omana (à présent Umm al-Qaiwain), est utilisé par les marchands pour transporter leur marchandise de la Syrie et du sud de l'Irak jusqu'en Inde. Le commerce de perles commence à se développer et à s'imposer comme un commerce important dans la région et dont les revenus sont tout sauf négligeables.

En 630 apr. J.-C., les émissaires de Mahomet arrivent dans la région et convertissent la population à l'islam. Les armées islamiques se servent de Julfar (à présent Ras el Khaïmah) comme avant-poste pour conquérir l'Iran. Au fil du temps, Julfar devient un centre perlier et un port important pour le commerce dans l'océan Indien.

Conquêtes européennes

[modifier | modifier le code]

Au XVIe siècle, alors que les grandes puissances Européennes se disputaient le contrôle de l'océan Indien, les Portugais luttèrent contre les populations arabes de Julfar et d'autres ports dans le Golfe. À l'intérieur des Terres, de grandes familles commencèrent à prendre le contrôle de différents émirats. En raison de sa puissance, la famille des Qawasim attira notamment l'attention des Britanniques qui voulait s'assurer le contrôle des routes de commerce.

Les Bani Yas régnaient sur l'oasis de Liwa, centre des activités économiques de la région, depuis le début du XVIe siècle. Au début des années 1790, une branche des Bani Yas, les Al Bou Falah, s'installèrent à Abou Dabi sous le pouvoir d'un cheikh de la famille Al Nahyane. Peu après, en 1833, une autre branche de la tribu des Bani Yas, les Al Bou Falasah, s'établirent dans la crique de Dubaï, instaurant ainsi la domination des Al Maktoum dans cet endroit.

Les États de la Trêve

[modifier | modifier le code]
Drapeau des États de la Trêve

Après la défaite des Qawasim, en 1820, les Britanniques signent une série d'accords et de traités avec les cheikhs de chaque émirat de la côte du Golfe, celui de 1853 garantissant l'arrêt de la piraterie contre les navires britanniques, d'où le nom des États de la Trêve (en anglais : Trucial States) donné aux actuels Émirats et 4 autres (Dibba, Hamria, Kalba et Hira). Les Britanniques prennent soin de renforcer les liens qui les lient aux États de la Trêve, afin de freiner les convoitises d’autres grandes puissances européennes.

En 1892, un nouveau traité érige les États de la Trêve en protectorat et les fait entrer dans l'empire colonial britannique[1]. Il les engage à ne pas entretenir de relations diplomatiques avec des pays autres que le Royaume-Uni sans le consentement de ce dernier. En retour, le Royaume-Uni garantit la protection des États de la Trêve contre toute attaque maritime ou terrestre.

Cette période de calme permet à l’industrie perlière de prospérer à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Cependant, les deux guerres mondiales ont un effet très néfaste sur cette industrie, qui finit par s’éteindre juste après la Seconde Guerre mondiale, lorsque le gouvernement indien se met à imposer des taxes sur les perles importées du Golfe.

Indépendance

[modifier | modifier le code]
Zayed ben Sultan Al Nahyane.

Au début des années 1960, un premier puits de pétrole fut découvert à Abou Dabi, ce qui permit le développement rapide de l’émirat, sous la conduite de Cheikh Zayed ben Sultan Al Nahyane, qui fit construire des écoles, des hôpitaux, des logements et des routes. Dubaï fut également gagné par cet élan de développement économique, aidé par les recettes des exportations pétrolières.

Les différents émirats commencèrent à se rapprocher et à reprendre le contrôle des mains des Anglais, notamment en formant un conseil qui leur permit de décider eux-mêmes des enjeux politiques les concernant. À la tête de ce conseil se trouvait Adi Bitar, le conseiller de Cheikh Rachid ben Saïd Al Maktoum. Enfin, en 1968, les Britanniques annoncèrent leur décision de mettre fin au traité de protectorat qui les liait aux États de la Trêve, ainsi qu'aux émirats de Bahreïn et du Qatar.

Les 9 états tentèrent de former une union, mais ne parvenant pas à se mettre d’accord, Bahreïn et le Qatar déclarèrent leur indépendance respectivement en août et en . Mais un accord fut conclu entre six émirats (Abou Dabi, Dubaï, Charjah, Oumm al Qaiwain, Fujaïrah et Ajman). Il aboutit à la création d'une fédération, qui prit le nom d'Émirats arabes unis, née officiellement le . Début 1972, le septième émirat, Ras al-Khaimah, rejoignit la fédération.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Revue annuelle des Émirats arabes unis, 2009

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • (en) Malcolm C. Peck, Historical Dictionary of the Gulf Arab States, Scarecrow Press, Lanham Md, 2007 (2e éd.), 468 p. (ISBN 978-0-8108-5463-5)
  • Michel Taube, La face cachée des Émirats arabes unis, Le Cherche Midi, 2019.