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Hugues Sambin

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Hugues Sambin
Naissance
Vers 1520.
GrayVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
1601.
DijonVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Influencé par
Le Rosso et Primatice

Hugues Sambin est un artiste franc-comtois, né vers 1520 à Gray dans le Comté de Bourgogne et mort en 1601 à Dijon. Hugues Sambin réunit de nombreuses qualités : menuisier (ce terme désigne les artisans qui construisent les meubles), sculpteur, ingénieur hydraulique[1], architecte, décorateur ainsi que graveur.

Il reste une figure artistique caractéristique de la Renaissance par la variété de ses centres d’intérêt et par l’étendue de ses talents. Il exerça une influence durable sur le répertoire ornemental de son temps[2].

Dessin de Jupiter et Lycaon (1595, musée des Tissus et des Arts décoratifs de Lyon).

Né à Gray vers 1520 dans le comté de Bourgogne ou actuelle Franche Comté, d’un père menuisier, il s'initie très tôt à l'art de la menuiserie et de la charpente, ainsi qu'à l'architecture. Durant l’année 1544, l'artiste travaille dans l'équipe des menuisiers du château de Fontainebleau, sous la direction du Primatice, et surtout avec le dessinateur Sebastiano Serlio[2], qui utilisent notamment la technique italienne du « disegno »[1].

C'est à la suite de cette expérience que le jeune compagnon fait peut-être un voyage en Italie, car il montrera par la suite une parfaite connaissance de la sculpture et de l'architecture ultramontaine.

Dessin d'un Chapiteau composite (1554–60, Metropolitan Museum of Art de New-York).

Revenu à Dijon en 1547, il épouse la fille de Jean Boudrillet, maître menuisier, dont il reprend, quelques années plus tard, en 1564, la direction pratique de l'atelier après avoir été reçu entre-temps maître menuisier en 1548[1]. Il sera par ailleurs juré de la corporation à plusieurs reprises. À l'époque, l'activité la plus prospère de l'atelier Boudrillet reste la fabrication de meubles et d'armoires[1] qui, sous l'influence d'Hugues Sambin, seront dès lors conçus suivant les codes graphiques du "disegno" comme une véritable "encyclopédie de l'architecture" de son temps[2]. Reconnu, l'artiste devient l’un des chefs de file de l’art du mobilier bourguignon, surtout actif pour de riches commanditaires de Bourgogne et de Franche-Comté. C'est ainsi qu'en 1550 la ville de Dijon lui commande trois statues pour l’entrée triomphale du duc d’Aumale.

Poursuivant son activité de sculpteur, il devient par la suite, en 1564, surintendant et conducteurs des travaux effectués en vue de l'accueil du roi Charles IX à Dijon.

Frontispice du recueil dessiné par Hugues Sambin : "Œuvre de la diversité des termes dont on use en architecture" réduict en ordre, imprimé à Lyon, chez Jean Marcorelle et Jean Durand (1572, Bibliothèque municipale de Lyon).

Malgré tout, il semble que la mort de son beau-père en 1565 lui fasse perdre le contrôle technique de l'atelier de menuiserie : Maistre Sambin diversifie alors son activité à titre individuel, s'éloignant probablement de l'atelier Boudrillet, où il ne travaillera plus qu'occasionnellement. Désormais, de plus en plus fréquemment loin de Dijon, il travaille régulièrement en tant que particulier comme "dessinateur, ornemaniste, ingénieur, architecte"[1].

En 1571, l'artiste semble retourner momentanément en Franche-Comté puis en Bourgogne où il recevra le titre d'architecte de la ville de Dijon. En 1581, les gouverneurs de Besançon lui commandent la façade sur cour de l'ancien Parlement de Besançon (actuel palais de justice) dont il supervise les tâches entre 1582 et 1587[1], tout en réalisant en parallèle les plans du toit à l'impériale de la tour de croisée de la collégiale Notre-Dame de Beaune[1], réalisé entre 1580 et 1588.

De passage à Lyon en 1572, il fait paraître un important recueil constitué de 36 planches gravées, intitulé "Œuvre de la diversité des termes dont on use en architecture"[N 1], qui faisant preuve d’une imagination débridée, représente encore aujourd'hui un travail remarquable de classification des ordres d’architecture suivant le modèle antique. Ses activités le mène quelques années vers les Pays-Bas espagnols, se faisant alors engager comme sculpteur et menuisier par le gouverneur de Luxembourg. C'est ainsi que son influence touchera non seulement les peintres de Bourgogne et de Lorraine, voire d'Allemagne du Sud, mais également des architectes et des décorateurs, à l'instar de Joseph Boillot ou Wendel Dietterlin[N 2].

L’œuvre de Sambin

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On peut conclure qu'Hugues Sambin restera fortement influencé, tout au long de sa carrière, par son passage au sein des équipes de Fontainebleau. Le système ornemental élaboré par le Rosso et le Primatice notamment dans la galerie François Ier, explose littéralement dans l'ensemble de son œuvre. Marqué pour toujours par ce court séjour bellifontain[2], ses racines bourguignonnes n’en demeurent pas moins présentes, s'exprimant notamment par sa prédilection pour certains ornements régionaux comme le fameux "chou bourguignon" ou encore l'emploi de rinceaux de lierre en lieu et place des traditionnels motifs d’acanthe[2].

Parallèlement, les termes (éléments d’architecture sculptés, composés d’un buste humain se terminant en gaine) dessinés et sculptés par Hugues Sambin connaissent un grand succès en France, dans la seconde moitié du XVIe siècle, en particulier à l’échelle du mobilier lyonnais, qui vient dès lors très semblable, du point de vue décoratif, au mobilier bourguignon[2] : un véritable "Style Sambin" est ainsi né, marquant la seconde moitié XVIe siècle[2].

C'est par des comparaisons effectuées avec son recueil, qu'on a attribué à l'artiste non seulement, tout meuble mélant des termes à une accumulation de motifs ornementaux mais également, par extension, toute architecture au décor exubérant[2]. Pour autant, il persiste d'assez grandes difficultés à prouver les commandes ou œuvres réalisées par Hugues Sambin et son atelier, car elles ont été imitées ou copiées sans vergogne y compris au XIXe siècle sous le nom de "Style Henri II"[1].

Bien qu'il travaille partout en France, il s’est vite imposé dans l’Est de la France [1], principalement à Dijon et Besançon pendant la seconde moitié du XVIe siècle (où il obtient le titre officiel d’architecte)[2]. Il apparaît alors comme l'une des rares personnalités de la région capable de proposer des plans pour la réalisation de fortifications (Salins-les-Balins, Dijon) ou de projets pour divers chantiers urbains : On lui attribue notamment certaines maisons de Dijon dont Hôtel Fyot-de-Mimeure (1562), la Maison Maillard (1561) ou encore la Porte du Serin de l'ancien Parlement de Bourgogne (1580). Malgré ces engagements, l'artiste parvient à conserver une intense activité dans la confection de meubles dont plusieurs exemples sont encore exposés dans les musées. Pour autant, on dispose d’assez peu d’éléments sur sa vie et un certain nombre d’œuvres lui sont attribuées sans être authentifiés avec certitude[2] : une armoire à deux portes aux Arts décoratifs de Paris et au musée du Louvre (vers 1580), la table des Gauthiot d'Ancier au musée du Temps de Besançon et deux autres meubles au musée de la Renaissance d’Ecouen et au Metropolitan Museum de New York.

  • Hugues Sambin, marié en 1548 avec la fille de Jehan Boudrillet, maître menuisier originaire de Troyes venu à Dijon en 1527. Il est reçu maître menuisier à Dijon le [3] ;
    • David Sambin, fils aîné, seconde son père, mort de la peste en 1585 ainsi que sa femme. Il est écrit dans le rôle de la ville de Dijon qu'il est mort pauvre ;
    • Bénigne Sambin, peintre, s'est établi à Salins, en 1584 ; marié à Henriette Cousin fille d'Hugues Cousin[4]
    • Jacques Sambin, maître horloger à Blois ;
      • François Sambin, revenu à Dijon en 1618.

Publications

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En 1572, Hugues Sambin publie à Lyon un traité de la diversité des termes, intitulé Œuvre de la diversité des termes dont on use en architecture[N 3]. Il a influencé les peintres de Bourgogne et de Lorraine, voire d'Allemagne du Sud, ainsi que les architectes et décorateurs, à l'instar de Joseph Boillot ou Wendel Dietterlin[N 2].

Œuvres dans les collections ou bâtiments publics ou privés

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Notes et références

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  1. Le mot terme désigne dans l'art de la sculpture classique les divers éléments d’architecture sculptés, à l'origine composés d’un buste humain, à défaut du dieu Hermès ou d'être mythologique sans bras, se terminant en gaine (formant parfois un piédestal).
  2. a et b Au début des années 1590, les termes proposés Sambin sont devenues des références célèbres. D'autres figures de termes sont proposées par Boillot en 1592, ainsi que des variations bestiales par Dietterlin.
  3. Le mot terme désigne dans l'art de la sculpture classique les divers éléments d’architecture sculptés, à l'origine composés d’un buste humain, à défaut du dieu Hermès ou d'être mythologique sans bras, se terminant en gaine (formant parfois un piedestal).

Références

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  1. a b c d e f g h et i Colloque : « Autour de la figure d’Hugues Sambin. Un menuisier-architecte du XVIe siècle » (3-5 SEPTEMBRE 2015, BESANÇON, UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ).
  2. a b c d e f g h i et j « Hugues Sambin : créateur au XVIe siècle », sur proantic.com, Copyright Proantic 2017, (consulté le ).
  3. Auguste Castan, L'« architecteur » Hugues Sambin, créateur de l'École bourguignonne de menuiserie d'art au seizième siècle, p. 224
  4. Société d'émulation du Jura, Mémoires de la Société d'émulation du Jura, (lire en ligne)
  5. « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le ).
  6. « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le ).

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Bibliographie

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  • Hugues Sambin de Dijon, dans Charles-Philippe Chennevières-Pointel, Recherches sur la vie et les ouvrages de quelques peintres provinciaux de l'ancienne France, Dumoulin libraire, Paris, 1850, p. 30-39, 340 (lire en ligne)
  • Auguste Castan, L'« architecteur » Hugues Sambin, créateur de l'École bourguignonne de menuiserie d'art au seizième siècle, dans Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, Typographie de E. Plon et Cie, Paris, 1890, p. 217-247 (lire en ligne)
  • Eugène Fyot, « Influence didactique de Hugues Sambin sur le décor d'architecture », dans Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques année 1925, 1926, p. 207-236 (lire en ligne), planches VII à XI (voir)
  • Hugues Sambin vers 1520-1601, [catalogue de l'exposition du musée des beaux-arts de Dijon], 1989, 106 pages Compte-rendu de Guillaume Jean.
  • « Hugues Sambin, vers 1520-1601, un créateur du XVIe siècle », Les Cahiers du musée national de la Renaissance, 2002 Compte-rendu de Catherine Chédeau dans le Bulletin Monumental en 2007.
  • Stéphanie Perris-Delmas, article dans Gazette Drouot, no 30, .
  • Patricia Falguières, Le Maniérisme. Une avant-garde au XVIe siècle, Paris, Gallimard, 2004, p. 34-35.
  • Jacques Thirion, Le mobilier du Moyen Âge et de la Renaissance en France, Éditions Faton, Dijon, 1998, p. 94-95.

Articles connexes

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Liens externes

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