Aller au contenu

Jean-Nicolas Stofflet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jean-Nicolas Stofflet
Jean-Nicolas Stofflet
Jean-Nicolas Stofflet, huile sur toile de Thomas Drake, XIXe siècle.

Surnom Mistouflet
Naissance
Bathelémont (Lorraine)
Décès (à 43 ans)
Angers
Fusillé
Origine Français, Lorrain
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Grade Lieutenant-général
Commandement Armée catholique et royale d'Anjou et du Haut-Poitou
Conflits Guerre de Vendée
Faits d'armes Bataille de Thouars
Bataille de Nantes
Bataille de Cholet
Virée de Galerne
Bataille d'Entrammes
Bataille de Fougères
Siège de Granville
Bataille de Dol
Siège d'Angers
Bataille du Mans
Distinctions Grand-croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis

Jean-Nicolas Stofflet, né le à Bathelémont (duché de Lorraine) et mort fusillé le à Angers, est un militaire français et un général royaliste de la guerre de Vendée.

Longtemps simple soldat dans un régiment suisse en France et ensuite garde-chasse au service du comte de Colbert-Maulévrier à Maulévrier, il rejoint les Vendéens quand ils se révoltent contre la Révolution pour défendre leur religion catholique et les principes royalistes. Pendant la guerre de Vendée, il sert d'abord sous le commandement de Maurice d'Elbée, se bat à Fontenay, Cholet et Beaupréau, Laval et Antrain.

Il est nommé major-général de l'armée royaliste et, en 1794, succède à Henri de La Rochejaquelein comme général en chef. Il établit son quartier général dans la forêt de Vezins. Il s'y installe en après la destruction de l'hôpital de charité du monastère des Frères de Saint Jean-de-Dieu[1]. Ses querelles avec un autre chef vendéen, François de Charette et les revers subis par les armées vendéennes le conduisent à faire sa soumission et à accepter les termes du traité de Saint-Florent-le-Vieil, le .

Cependant, il viole bientôt ce traité et, en , reprend les armes à l'instigation d'agents royalistes pour le parti du comte de Provence, le futur Louis XVIII, de qui il a reçu le rang de maréchal de camp. Cette dernière tentative de Stofflet échoue complètement.

Il est surpris par un détachement républicain du régiment de Bassigny, la nuit du 23 au dans une métairie, la ferme de la Saugrenière, près de La Poitevinière. Au moment où il se voit pris, Stofflet saisit aux cheveux le grenadier Audions et il allait l'étrangler quand son camarade Chartier est venu à son secours. Conduit à Angers, Stofflet est condamné à mort par une commission militaire et fusillé le lendemain, .

La maigre troupe qu'il commandait encore est reprise par Charles d'Autichamp.

Ses hommes le craignent plus qu'ils ne l'aiment. Il est intelligent, bon militaire mais est aussi dur, froid et ambitieux.

Regards contemporains

[modifier | modifier le code]
Portrait de Stofflet, par Robert Lefèvre, 1826.

« Stofflet était à la tête des paroisses du côté de Maulévrier. Il était Alsacien (sic), et avait été soldat. Lors de la révolte, il était garde-chasse au château de Maulévrier[2] : il avait alors quarante ans; il était grand et robuste. Les soldats ne l'aimaient pas, parce qu'il était dur et brutal, mais ils lui obéissaient mieux qu'à personne, et cela le rendait fort utile. Les généraux avaient grande confiance en lui ; il était actif, intelligent et brave. À la fin, de mauvais conseillers se sont emparés de son esprit, l'ont gouverné et lui ont inspiré un orgueil, une vanité qui ne lui étaient pas naturels, et qui lui ont fait commettre de grandes fautes et causé beaucoup de tort au parti. Alors qu'il était, comme tout le monde, dévoué à faire le mieux possible, sans songer à lui[3]. »

— Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, Mémoires.

Des bons Stofflet aussi appelés bons de Maulévrier ont été imprimés dans la forêt de Maulévrier dès par Pierre Clambard, imprimeur de l'Armée catholique et royale[4].

Son crâne est exposé au musée d'Art et d'Histoire de Cholet (Maine-et-Loire)[5].

  • Mémoires du général d'Andigné, 2 tomes : 1765-1857, 3e édition, Plon éditeur 1900-1901, 2 vol. in-8, 461 & 434 pages, portrait, index. Réédition en 2001 par Adamant Média Corporation (ISBN 0543775828)
  • C. Loyer, Cholet sous la domination de Stofflet, dans L'Anjou historique, vol. III (1902-1903)
  • Edmond Stofflet, Stofflet et la Vendée, Plon, 1875.
  • Jean-Nicolas Stofflet, Patrick Garreau, Hervé Gobin, André-Hubert Herault, Jean-Nicolas Stofflet, Ed. Herault, 2016.
  • Louis Ouvrard, André-Hubert Herault, Histoire du Château des Colbert en Maulévrier, des origines à nos jours, Ed. Herault, 1983.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Gaston Blandin, « L'hospitalisation pendant la guerre de Vendée », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 97, no 4,‎ , p. 497 (DOI 10.3406/abpo.1990.3372, lire en ligne, consulté le )
  2. Gabriel Boussonnière, « Près de Cholet. Guerres de Vendée : et si le vrai visage de Stofflet était déjà à Yzernay ? », sur ouest-france.fr, Courrier-de-l'Ouest, (consulté le )
  3. Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, Mémoires de Madame la marquise de la Rochejaquelein, sixième édition, 1848. p.150.
  4. « La Tourlandry. Sous la pierre du presbytère se cachait un beau trésor », sur ouest-france.fr, Le Courrier de L'Ouest, (consulté le )
  5. Vincent Danet, « Cholet. Le vrai visage du chef vendéen Stofflet bientôt révélé », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le )

Liens externes

[modifier | modifier le code]