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Jean Paisse

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Jean Paisse, dit l’abbé Paisse, né à Dison le 3 mai 1903, mort à Liège le 10 février 1987, est un professeur de religion.

Ayant un mode de vie fortement marqué par la religion, l’abbé Paisse fut ordonné prêtre à Liège le 11 juin 1927 pour ensuite se déplacer jusqu’à Hermalle-sous-Argenteau où il sera nommé vicaire dans la même année, et occupera le même titre à Verviers Sainte-Julienne quatre ans plus tard, en 1931. Il fut par la suite nommé curé à Nessonvaux en 1942 et curé-doyen à Soumagne en 1947. Il deviendra aumônier de la clinique de Beauregard à Liège bien plus tard, en 1969. La dernière fonction religieuse qu’il occupera sera finalement celle de chanoine titulaire en 1976[1].

On ne connait aucun portrait de l’abbé Paisse disponible à ce jour.

Professeur de formation, Jean Paisse apporte une grande importance à la foi apostolique, ou en d’autres termes, relative aux apôtres.

Par sa profession, il reprend et enseigne la religion à ses élèves et les initie aux idéaux de la démocratie chrétienne[2] qu’il a repris de son ancien professeur Antoine Pottier. Parmi ses élèves se trouve la célèbre Victoire Cappe, créatrice et dirigeante du Mouvement social féminin chrétien[3]. Considéré comme un « maitre à penser » aux yeux de la jeune femme, il la détourne de son envie d'entrer dans les ordres en tant que religieuse et l’encourage à se diriger vers les ouvrières pour leur venir en aide. Il permet également à Victoire de rencontrer les demoiselles De Jaer connues pour leur implication dans « L’œuvre de l’Apostolat de la Prière » qui lui apporteront suffisamment d’aide financière pour lui permettre de publier ses premières œuvres sociales[4]. Il incite Victoire à la lecture de différents ouvrages concernant les femmes et leur condition qui lui font découvrir l’existence de syndicats féminins avec Max Turman, et le féminisme en profondeur avec Louise Van den Plas[5]. Jean Paisse lui fera également découvrir les écrits de Marie-Louise Rochebillard, fondatrice des premiers syndicats féminins[6].

Le professeur de religion est considéré progressiste et s’intéresse fortement au féminisme, il fait part de son intérêt à ses élèves et affirme la nécessité du développement d’œuvres sociales féminines. Il a donc fortement influencé les idéologies de Victoire Cappe[7].

À l’initiative de Jean Paisse, curé de la paroisse, et de plusieurs familles de Hermée, petit village dans la commune de Liège, une classe « gardienne » est aménagée dans une fermette achetée par Monsieur Henri Dessain afin de transmettre cette éducation chrétienne aux plus jeunes[8].

Enseignement de la religion

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Selon Jean Paisse, Dieu est unique, parfait et spirituel. Il est le seul Dieu existant et c’est lui le souverain créateur maître de tout. Son existence pourrait être démontrée par l’inertie de la matière, l’existence des êtres vivants, le mouvement régulier des astres, la constance des lois qui règlent le mouvement de la matière et des manifestations directes de Dieu.

L’homme n’étant que sa création, il représente une âme immortelle dans un corps mortel qui n’est utile qu’à servir cette âme. À sa mort, son âme se tient devant Dieu afin d’être jugée sur le bon et le mal qu’elle a pu commettre. Le Jugement aboutit soit à l’Enfer soit au Paradis. L’homme est capable d’aimer Dieu et s’inspire de son intelligence et de sa volonté pour essayer de parvenir au bonheur absolu et procurer la gloire de Dieu.

Selon l’abbé Paisse, il n’est pas réellement possible d’être athée et de ne pas croire en Dieu. Il s’agit plutôt de personnes ne voulant pas se pencher sur la question de l’existence de Dieu en raison d’une éducation religieuse insuffisante ou matérialiste.

Dans ses écrits, l’abbé Paisse affirme que l’Église fut fondée par Jésus et représente un ensemble de personnes baptisées ayant pour but ultime la vie éternelle. Les membres qui la composent suivent les paroles et les enseignements de Jésus-Christ sous la surveillance du Pape et des évêques considérés comme infaillibles. Ses membres sont tenus à des devoirs de croyance, d’obéissance et d’aide à l’Église.

L’Église est à la fois divine et humaine en ce sens qu’elle existe physiquement, elle est extérieure et visible, mais elle est aussi invisible par sa divinité. Elle est unie à Jésus-Christ, elle représente son corps mystique.

  • PAISSE, J. et VIEUJEAN, J., « Cours de religion, avec réponses aux principales objections : Manuels à l’usage de l’enseignement moyen », Liège, La pensée catholique, 1938.
  • PAISSE, J. et VIEUJEAN, J., « Cours de religion, avec réponses aux principales objections : manuel à l’usage de l’enseignement secondaire », Liège, La pensée catholique, 1953.
  • PAISSE, J. et VIEUJEAN, J., « Cours de religion, avec réponses aux principales objections », Bruxelles, La pensée catholique, édition remaniée et complétée, 1957.

Notes et références

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  1. C. Dury, « Nécrologe du clergé du diocèse de Liège (1967-2002) », B.S.A.H.D.L., vol. LXVII, 2009, p. 110.
  2. D. Keymolen, « CAPPE Victoire [Belgique] », disponible sur https://maitron.fr, 29 septembre 2023.
  3. E. Gérard et P. Wynants, « Histoire du mouvement ouvrier chrétien en Belgique », KADOC-studies, vol. 16, Leuven University Press, 1994, p. 333.
  4. X, « Victoire Cappe : Chrétienne, sociale, féministe (I) », disponible sur www.revue-democratie.be, 2 mai 2013.
  5. S. Van Rokeghem, J. Vercheval-Vervoort et J. Aubenas, « Des Femmes dans l’Histoire en Belgique, depuis 1830 », Luc Pire, Bruxelles, 2006, p. 78.
  6. S. Gigacz, « Facts, principles, solutions, Victoire Cappe 1911 », disponible sur https://cardijnresearch.org, 10 septembre 2013.
  7. E. Lamberts, « Le catholicisme social dans le Nord-Ouest de l’Europe », KADOC-Studies, vol. 13, Leuven University Press, 1992, p. 166.
  8. X, « Filles de Sainte Marie de la Présentation », disponible sur www.saintjosephhermee.be, s.d., consulté le 2 mars 2024.