L'Enculé (roman)
L'Enculé | ||||||||
Auteur | Marc-Édouard Nabe | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | Roman | |||||||
Éditeur | Marc-Édouard Nabe | |||||||
Date de parution | octobre 2011 | |||||||
Nombre de pages | 250 | |||||||
ISBN | 9782953487916 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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L'Enculé est un roman de Marc-Édouard Nabe auto-édité en . C'est le premier roman consacré à l'affaire Dominique Strauss-Kahn, survenue cinq mois plus tôt[1],[2],[3],[4].
Résumé
[modifier | modifier le code]Marc-Édouard Nabe fait de Dominique Strauss-Kahn le personnage principal et le narrateur de l'affaire du Sofitel de New-York. Le livre s'ouvre sur l'agression sexuelle de Nafissatou Diallo, le . Prenant les éléments connus par les médias, l'écrivain imagine la vie[5] de DSK en prison, au tribunal ainsi que dans sa résidence surveillée de TriBeCa, en compagnie de sa femme, Anne Sinclair.
Accueil critique
[modifier | modifier le code]Avis positifs
[modifier | modifier le code]Pour Patrick Besson, dans Le Point, L'Enculé « est à ce jour la synthèse la plus pertinente et la plus joviale de tout ce qu'on a pu lire, voir et entendre sur l'affaire DSK au cours de l'été dernier »[1]. Dans Causeur, Daoud Boughezala parle du « style enlevé du livre, plein de trouvailles et de boules puantes qui font de Nabe le sale gosse de Hara-Kiri qu’il n’a – en vérité – jamais cessé d’être »[6]. Grégoire Leménager, dans BibliObs, apprécie le livre tout en précisant que « cette très grosse farce bourrée jusqu’à la gueule risque fort de ne pas plaire aux amateurs de politiquement correct »[7]. Sur le même site, Pierre Ancery récuse le terme de pamphlet : « c'est un roman, un vrai, dans lequel Nabe s'amuse terriblement – et nous avec – de ses pauvres personnages, ces puissants à la fois grotesques et tragiques, ces êtres ordinaires victimes de leurs pulsions les plus animales »[8].
Avis négatifs
[modifier | modifier le code]Dans Les Inrockuptibles, Élisabeth Philippe juge le livre « imbécile et nauséabond »[9].
Dans Le Monde, Marc Weitzmann qualifie le livre de « pamphlet obscène et antisémite » et cite de nombreux passages insultants ou obscènes et les multiples allusions à la judéité d'Anne Sinclair et d'autres personnalités comme Robert Badinter. Le journaliste conclut que Nabe exprime dans ce livre une « abjection » qui confine « à la bêtise la plus foireuse, à la médiocrité littéraire la plus crasse, à la perversion la plus ordinairement suicidaire ». Il dénonce en outre la « complaisance » dont Nabe bénéficie de la part de certaines personnalités du milieu littéraire, et reproche notamment à Léo Scheer, éditeur des Morceaux Choisis de l'écrivain, de le défendre sur son blog[10],[11]. Cette critique fait l'objet d'un droit de réponse de Léo Scheer, publié le , qui récuse l'accusation d'antisémitisme portée par Weitzmann à l'encontre de Nabe et qui défend le projet littéraire de L'Enculé[12].
Sur Europe 1, Marc-Édouard Nabe est invité dans l'émission Des clics et des claques, face à David Abiker et à Guy Birenbaum, très négatifs sur le livre[13]. Dans l'émission Ça balance à Paris, diffusée sur Paris Première et animée par Éric Naulleau. Alors que ce dernier prend plutôt la défense du livre en le rangeant dans la catégorie de l'humour trash d'Hara-Kiri, Nabe est violemment attaqué par les chroniqueurs. Philippe Tesson parle d'un livre « dégueulasse », « immonde » et « stupide » tandis qu'Arnaud Viviant le qualifie de « pornographie antisémite » et conseille à l'écrivain de se reconvertir dans la lettre de délation adressée à la Gestapo[5],[14].
Échos
[modifier | modifier le code]- Au moment de la sortie de son livre Chronique d'une exécution, Ivan Levaï évoque L'Enculé dans Sud Ouest, qualifiant le titre d'« ignoble »[15].
- En , dans Le Point, Emilie Lanez publie un article racontant l'histoire du Marcela Iacub, Belle et Bête, consacré à sa relation avec Dominique Strauss-Kahn[16]. La journaliste cite un proche expliquant qu'elle a publié son roman après que Nabe a publié le sien, sans entraîner de conséquence judiciaire[17].
- En , le livre est mentionné dans la presse au moment de la sortie de la Ballade de Rikers Island, de Régis Jauffret[18],[19],[20].
- En , Daniel Schneidermann estime qu'avec L'Enculé, Nabe « n'a réussi à tirer que des balles à blanc »[21].
Commentaires
[modifier | modifier le code]Contrairement à L'Homme qui arrêta d'écrire, aucun nom n'a été modifié, ce qui a exposé l'écrivain à des poursuites judiciaires. Néanmoins, aucune action en justice n'a été intentée depuis sa publication.
Édition
[modifier | modifier le code]- Marc-Édouard Nabe, L'Enculé, auto-édition, 2011, 250 p. (ISBN 9782953487916)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Patrick Besson, « La fortune de Nabe », Le Point, , p. 15 (lire en ligne)
- Christophe Greuet, « Marc-Édouard Nabe s’attaque à “l’affaire DSK” pour son 2e roman auto-édité », Culture-café.fr, 8 octobre 2011.
- Victor de Sepausy, « Avec L'Enculé, Nabe revisite l'affaire DSK... et fait ainsi, à nouveau, parler de lui ! », Actualitte.com, consulté le 12 novembre 2011.
- « L'Enculé de Marc-Edouard Nabe », Acidtest.fr, 9 novembre 2011.
- « Marc-Édouard Nabe invité de « Ça balance à Paris » », (consulté le )
- Daoud Boughezala, « Ainsi parlait DSK », Causeur, (lire en ligne)
- Grégoire Leménager, « Nabe aussi publie son DSK », BibliObs, (lire en ligne)
- Pierre Ancery, « Nabe : “DSK, c'est moi !” », BibliObs, (lire en ligne)
- Élisabeth Philippe, « L'affaire DSK vue par Marcela Iacub, entre fantasmes et manipulations », Les Inrocks, (lire en ligne, consulté le )
- Marc Weitzmann, « L'affaire DSK, l'obscénité de Nabe, et l'étrange bienveillance de la critique », sur Le Monde.fr, (consulté le )
- « Blog des Editions Léo Scheer », sur leoscheer.com (consulté le )
- Leo Scheer, « Correspondance - Une lettre de Léo Scheer », Le Monde, , p. 22
- « Nabe présente l'Enculé sur Europe 1 », sur Dailymotion, (consulté le )
- "Ca balance à Paris" : spéciale 10 ans, L'Obs, 26 avril 2014
- Véronique Fourcade, « L'affaire DSK côté famille », Sud Ouest, (lire en ligne)
- Emilie Lanez, « Iacub-DSK, les coulisses d'un livre scandale », Le Point, , p. 66-68 (lire en ligne)
- Emilie Lanez, « Iacub-DSK, les coulisses d'un livre scandale », Le Point, , p. 66-68 (lire en ligne) :
« “Et quand elle vit que le livre de Marc-Edouard Nabe “L'enculé”, consacré à DSK, ne provoqua aucun remous judiciaire, elle se dit que tous les feux étaient au vert”, analyse là encore un ami. Fictionniser un amant véridique et s'en prendre à DSK paraît en cet hiver 2013 peu risqué... »
- Marianne Payot, « Jauffret, ennemi du mâle », L'Express,
- Philippe Lançon, « Les revenants de la suite 2806 », Libération, (lire en ligne)
- David Caviglioli, « DSK en peignoir », Le Nouvel Observateur, , p. 100 (lire en ligne)
- Daniel Schnerdermann, « DSK : le navet, la dégoûtée et les critiques », Arrêt sur images, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Lien externe
[modifier | modifier le code]- L'Enculé sur le site de Marc-Edouard Nabe.