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Le Courrier du Maine

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Le Courrier du Maine
Pays France
Langue Français
Périodicité Hebdomadaire
Genre Presse régionale
Date de fondation
Date du dernier numéro
Ville d’édition Laval

ISSN 2124-8850

Le Courrier du Maine était un hebdomadaire local français, qui a été publié de à à Laval, avec un rayonnement dans tout le département de la Mayenne. Il a été créé en 1885 par Paul Le Breton.

Le Courrier du Maine a été remplacé le par Le Courrier de la Mayenne.

L'Indépendant de l'Ouest

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L'Indépendant de l'Ouest a comme autre édition le journal Le Courrier du Maine en 1885 pour sa version hebdomadaire jusqu'à sa disparition en 1892. Le journal La Mayenne prend la suite de L'Indépendant de l'Ouest en 1892[1] pour la version quotidienne. La Mayenne est annoncé à son origine absolument étranger et n'a rien de commun avec le Courrier du Maine[2].

Le directeur-gérant du Courrier du Maine reste Constant Le Tessier[3]. en continuité avec son poste précédent à L'Indépendant de l'Ouest.

Continuité éditoriale (1892)

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L'échec des tentatives de restauration monarchique apparaissait dans les articles de L'Indépendant de l'Ouest de Le Tessier, élevé dans le culte d'Henri d'Artois, comte de Chambord. À la suite de la mort de dernier, L'Indépendant de l'Ouest n'hésite pas, à reconnaître dans Philippe d'Orléans, comte de Paris, comme plus tard dans son fils, Philippe d'Orléans, le chef de la Maison de France[4]. Gustave Kavanagh indique néanmoins que Le Tessier ne se soit jamais complètement[5] rallié aux princes de la Maison d’Orléans[6].

La création du Courrier du Maine se fait sur le soutien à la politique d'union conservatrice[7], et au parti royaliste, en continuité avec L'Indépendant de l'Ouest. Soutenant cette politique, Le Tessier va installer Le Courrier du Maine, pendant plus de 15 ans avec le même niveau et la même autorité que son prédécesseur. Conforme à ses opinions, assidu au travail, craint et respecté par ses adversaires[4], Le Tessier ne va avoir qu'une unique poursuite judiciaire[8].

Le Tessier reste jusqu'en 1901. En août 1901, âgé, il part à la retraite. Il indique que c’est le cœur brisé que je quitte le journalisme où j’ai vécu depuis près de quarante ans, soit comme Directeur de l'Indépendant de l'Ouest, soit comme directeur du Courrier du Maine, mais l'âge et la fatigue m’y obligent et m’en font une loi[9]. Il passe le relais à Alfred Pottier[10]. Il va décéder en juillet 1903.

La Première Guerre mondiale et l'entre-deux-guerres

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A la mort de Paul Le Breton en 1915, son fils (Paul Le Breton fils), ancien responsable de la Jeunesse Royaliste[11], qu'il a fondé en 1889 avec Roger Lambelin[12], prend la direction du journal, et est président du conseil d'administration.

En 1919, la Société anonyme du Courrier du Maine est actée. La liste des propriétaires ainsi que leur quote-part donne une vue sur l'orientation monarchiste du journal. On retrouve plusieurs membres de la Jeunesse Royaliste, et de l'Action française.

En 1919, Paul Le Breton fils, Roger Lambelin, Henri de Monti de Rezé, Henri Batard, et Georges Gaultier de Vaucenay sont les membres du conseil d'administration du Courrier du Maine[14].

En 1922, René Chailland cède le journal La Mayenne et imprimerie à la société gérant Le Courrier du Maine. Imprimeur, il était le collaborateur de cette société depuis 1892.

La Seconde Guerre mondiale

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Le journal est le représentant de la droite conservatrice et l'organe de la grande propriété foncière[15] à cette époque.

À quelques jours de l'entrée en guerre, il est dans l'expression de l'antisémitisme le plus virulent, et fait l'apologie des mesures prises lors de la Loi portant statut des Juifs promulguée par le régime de Vichy en octobre 1940[16].

Lors de l'occupation allemande, il publie entre autres les communiqués de la Feldkommandantur de Laval, et les billets collaborationistes d'AVL[17], billets également publiés par La Gazette de Château-Gontier.

Après la libération de Laval par les Américains et les résistants français le , le journal cesse de paraître avec une dernière édition le , et un dernier billet d'AVL sur les libérateurs.

Le , le Comité départemental de libération de la Mayenne commpose ses commissions. Pour la presse et l'information, ce sont le notaire de Saint-Ouen-des-Toits Me Ameline et la capitaine Henri de Mollans[18]. Le technicien choisi pour les accompagner est Roger Bignon, le rédacteur en chef du journal pendant l'Occupation.

Roger Bignon

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Pendant l'Occupation, les billets de son rédacteur en chef Roger Bignon[19] étaient à double sens et se moquaient des Allemands. Durant plusieurs années, cet article hebdomadaire, dont la censure allemand ne comprenait pas l'hostilité fut un réconfort pour beaucoup de mayennais[20]. Les billets sont publiés en même temps que ceux d'AVL... Le billet du 10 septembre 1944 ne comporte plus de double sens.

Roger Bignon est coopté après la libération de Laval pour siéger au Comité régional de la Presse et de l'Information (CRPI), et l'hebdomadaire va connaître les décisions de cet organisme avant qu'elles lui soient officiellement notifiées[21].

Un cas à peu près unique

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Contrairement aux autres trois journaux[22] qui avaient continués à paraître en Mayenne, Le Courrier de Maine n'est pas interdit pour collaboration, ce qui reste un cas à peu près unique[23] en France. .

Le , Michel Debré, Commissaire de la République institué par le Gouvernement provisoire de la République française à Angers excepte ce journal des mesures de suspension et de séquestre[24] et l'autorise à paraître provisoirement, et ceci sur avis du Comité régional de la Presse et de l'Information (CRPI), et du Comité Départemental de Libération de la Mayenne.

Le , le journal reparaît après trois semaines d'interruption. L'édition porte les numéros 32 à 34, en continuité avec les numéros précédents. Le numéro 32 indique dans l'article La France d'abord, la non-acception d'écrire avec une botte.

Le Courrier du Maine - 03/09/1944

Le , Michel Debré autorise définitivement la parution du journal. Les numéros 35, 36 et 37 sortent entre le et le .

Editorial de Francisque Gay - L'Aube - 07/10/1944

Le , sur ordre du Comité Départemental de Libération de la Mayenne (CDL), le conseil d'administration du journal est dissous et les biens du journal sont placés sous séquestre. L'idée de placer le journal sous le contrôle du CDL est écartée à l'unanimité, aucun membre ne désirant donner à ce journal une investiture officielle. Le numéro 38 sort le avec un article sur la mort de Félix Grat.

Dans L'Aube, un éditorial de Francisque Gay du 7 octobre 1944 signale l'exception fâcheuse du Courrier du Maine dans l'épuration des journaux. Le ministre de l'information Pierre-Henri Teitgen n'a pas donné son autorisation de publication et signale par un courrier au Comité Départemental de Libération de la Mayenne (CDL) que le Courrier du Maine ne peut être maintenu.

Un numéro 1 sort le , suivi d'un numéro 2, le dernier numéro qui paraît le , bien après la Libération de Laval par les Américains et les résistants français le , avec une tribune signée CDL sur le Comité Départemental de Libération de la Mayenne.

Le Courrier de la Mayenne prend le relais du Courrier du Maine par un changement de titre le , avec le même propriétaire, les mêmes journalistes à une exception près (AVL), et qui plus est en devenant l'organe quasi officiel du Comité Départemental de Libération de la Mayenne. Le nouveau titre est proposé par Paul Mer, président du Comité Départemental de Libération de la Mayenne (CDL).

Par ordonnance en date du 28 décembre 1944[25], le président du tribunal civil de Laval a placé sous séquestre les biens et éléments d'actif de toute nature de la société anonyme Le Courrier du Maine.

Rédacteurs en chef

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  • Roger Bignon

Notes et références

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  1. Le Tessier indique que sa santé ne lui permet pas de se livrer aux travaux quotidiens que lui imposent la gérance et la rédaction de L'Indépendant de l'Ouest. Les actionnaires du journal prononcent sa liquidation en juin 1892.- L'Indépendant de l'Ouest, 29 juin 1892.
  2. L'Indépendant de l'Ouest, 29 juin 1892.
  3. Devenu orphelin dès son bas âge, il est confié aux soins de parents dont une série de malheurs lui enleve successivement l’appui. Il doit interrompre les études classiques qu'il avait commencées petit séminaire de Précigné (Sarthe), pour travailler dans une imprimerie. Il commençe par être ouvrier typographe, et fait son apprentissage en même temps qu'Eugène Jamin (père), et Prosper Mortou (père), qui, dans sa jeunesse, exerça aussi la profession de typo. Il est remarqué par Charles-Xavier Muller, qui le charge d'abord de recueillir les menus faits de la chronique locale, puis lui confie une part de plus plus grande dans la rédaction de son journal. Il décède en juillet 1903 - La Mayenne, 5 juillet 1903.
  4. a et b La Mayenne, 5 juillet 1903.
  5. L'Avenir de la Mayenne, 5 juillet 1903.
  6. Que de fois M. Le Tessier ne nous a-t-il pas dit : « Moi, voyez-vous, je suis un vieux Chouan ! » Et il était un vieux Chouan, en effet, ce qui ne l’empêchait pas d’être un bon confrère et un excellent homme.
  7. Il avait l’espérance que ce prince parviendrait à vaincre les préventions, à détruire les préjugés si longtemps exploités contre le parti royaliste, et à grouper autour de lui tous les Français qui, éclairés par l’expérience, voudraient assurer au pays, après les épreuves qu’il a subies depuis un siècle, les bienfaits d’un gouvernement réparateur, basé sur nos traditions nationales et approprié aux besoins de la société moderne - Paul Le Breton La Mayenne, 5 juillet 1903.
  8. Par une interprétation inattendue de la législation sur la presse, il privé du droit de faire la preuve de sa bonne foi.
  9. La Mayenne, 8 août 1901.
  10. Originaire de la Mayenne, il meurt en janvier 1949, à l'âge de 76 ans, en étant le directeur du Courrier de la Mayenne
  11. Il est condamné pour avoir cravaché Lucien Chaulin-Servinière, député de la Mayenne, à Paris, à la gare Montparnasse, en 1892 - L'Avenir de la Mayenne, 3 avril 1892.
  12. La Mayenne, 20 janvier 1900.
  13. La Mayenne, 30 novembre 1919.
  14. L’Avenir de la Mayenne, 21 décembre 1919
  15. La Société anonyme du Courrier du Maine crée en septembre et octobre 1919 comptait 77% de propriétaires fonciers dans ses actionnaires.
  16. Les Juifs en Mayenne et l'antisémitisme 1939-1945. Archives départementales de la Mayenne, 1996.
  17. Il est possible que ce pseudonyme soit lié à Job de Roincé.
  18. Membre du comité clandestin de libération de la Mayenne, il participe à la libération de Laval, armes à la main. Il sera Grand officier de la Légion d'honneur, avec les insignes remis par sa belle-sœur Valérie André.
  19. Signé Ambroise Paré ou François Graindorge.
  20. Témoignage de Paul Mer, dans L'Oribus N°19, p. 60, décembre 1985.
  21. L'Oribus N°19, p. 60, décembre 1985.
  22. Il s'agit de La Gazette de Château-Gontier, Mayenne-Journal, et L'Ouest-Eclair.
  23. L'Aube, éditorial de Francisque Gay du 7 octobre 1944.
  24. Elisabeth Verry, Au nom de la France : Michel Debré, commissaire de la République pour la région d’Angers (10 août 1944 - 8 avril 1945).
  25. Journal officiel de la République française, 20 mai 1945.
  • Laurent Robène, La naissance du Courrier de la Mayenne, L'Oribus N°19, pp. 56-71, décembre 1985.
  • Les pouvoirs à la Libération dans le département de la Mayenne. Archives départementales de la Mayenne, IHTP, mai 1989.

Numérisation

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La Bibliothèque municipale de Laval a procédé à la numérisation de la collection complète du Courrier du Maine. L'ensemble est consultable en ligne.

Le Courrier du Maine est disponible sur :

Liens externes

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