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Les Enfants endormis

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Les Enfants endormis
Auteur Anthony Passeron
Pays France
Genre Roman
Sujet Récit familial auquel se mêlent l'apparition et la propagation du VIH
Version originale
Langue Français
Éditeur Editions Globe
Version française
Éditeur Editions Globe
Date de parution 2022
Nombre de pages 288
ISBN 978-2-37932-243-3

Les Enfants endormis est le premier roman d'Anthony Passeron.

Il a été publié par les éditions Globe[1] en 2022[2], et en 2024, il atteint un total de 40 000 ventes[3]. Il est adapté en poche aux éditions Le Livre de Poche en mars 2024[3],[4].

Le livre raconte deux histoires en parallèle, l'apparition et la lutte contre le VIH dans les hôpitaux français entre 1981 et 2008 et l'histoire d'une famille de commerçants de province confrontée au déni, au silence et au poids du regard social. Il commence à rédiger ce livre en 2017 alors qu'il est enseignant dans un lycée et déclare avoir pensé à ses élèves : il s'est documenté et a décrit avec précision l’avancée de la recherche scientifique[1],[2],[3],[5].

Traduit en une dizaine de langues à travers le monde[6], il a remporté une quinzaine de prix littéraires[7] dont le Prix Wepler 2022[8] et le Prix Première RTBF 2023[9],[10].

Le livre est divisé en deux parties: chaque chapitre pair est centré sur le passé familial de l'auteur, raconté 40 ans après la mort de son oncle Désiré, tandis[11] que les chapitres impairs se concentrent sur l'avancée des recherches sur le SIDA.

Histoire familiale:

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Le récit s'ouvre sur la famille de l'auteur, plus particulièrement son oncle Désiré, un jeune homme charismatique et admiré au sein de sa communauté. Au fil du temps, suite à un voyage à Amsterdam et à de mauvaises rencontres, Désiré sombre dans l'addiction à l'héroïne, ce qui provoque un choc dans la famille.

La famille vit un drame progressif, ponctué par des efforts désespérés pour le sauver. Ce combat est non seulement dirigé contre la drogue, mais aussi contre le regard des autres et le poids des apparences dans une petite communauté rurale. Lorsque Désiré contracte le VIH par le biais de l'usage de seringues contaminées, c’est une nouvelle épreuve pour la famille. La maladie fait irruption dans leur quotidien, brisant leurs certitudes et forçant chacun à faire face à une réalité tragique qu’ils ne peuvent plus dissimuler. La souffrance, la honte et le déni sont omniprésents. À travers les yeux de l'auteur, on observe la fragilité des liens familiaux mais aussi leur force dans l'adversité.

Le drame prend une nouvelle dimension avec la naissance de la fille de Désiré, Émilie. Transmise par sa mère au cours de la grossesse, la maladie frappe de plein fouet cette enfant innocente. Après le décès de ses deux parents, la jeune fille n'est entourée que par sa famille et doit faire face à ce fléau. Contrairement à Désiré, qui est le centre du déni familial, Émilie devient le symbole de l'injustice de la maladie. Sa présence réveille chez les membres de la famille une prise de conscience brutale: le SIDA n'est plus un mal lointain, il est là, présent dans le corps d'un enfant innocent. Sa maladie agit comme un catalyseur, forçant la famille à sortir de son mutisme et à affronter l'ampleur du drame une seconde fois depuis la mort de Désiré[12].

Recherches sur le SIDA:

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Parallèlement à ce drame familial, Anthony Passeron adopte une perspective plus large, en retraçant l'histoire de la recherche scientifique sur le SIDA. Ces chapitres relatent les premières apparitions de la maladie au début des années 1980, notamment à travers la mystérieuse "pneumocystose" détectée aux États-Unis. Les médecins identifient peu à peu le lien avec la communauté homosexuelle, mais réalisent ensuite que d'autres groupes, comme les héroïnomanes et les personnes transfusées, sont également touchés.

L'auteur met en lumière les tâtonnements des équipes médicales, les rivalités entre chercheurs français et américains, ainsi que les avancées vers la découverte du VIH en 1983, suivie de la mise au point de la trithérapie dans les années 1990. Il rend hommage au travail des chercheurs français, parfois marginalisés par rapport à leurs homologues américains plus influents. Cette partie du récit met en évidence l'urgence, la complexité et l'âpreté de la lutte contre le SIDA, un ennemi invisible et redoutable. Chaque avancée semble minuscule face à l'ampleur et l'urgence du problème, mais les chercheurs français ne perdent pas espoir[13].


Les Enfants endormis est ainsi un roman double: une fresque familiale sur le drame de l'addiction et de la maladie, et une plongée dans l’histoire collective de la recherche médicale[14],[15].

Références

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  1. a et b « Cholet. L’écrivain Anthony Passeron a reçu son prix à la médiathèque », sur Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  2. a et b Stéphane Ehles, « Anthony Passeron, auteur des “Enfants endormis” : “Le mot sida m’était difficile à prononcer” », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  3. a b et c Alice Rousselot, « Leçon de "non-fiction" par l'écrivain niçois Anthony Passeron, dans le lycée de Menton où il a enseigné », sur Nice-Matin, (consulté le )
  4. « Constance Debré, Jonathan Coe, John le Carré... La sélection des livres de poche de la semaine », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  5. Alexandre Fillon, « « Les enfants endormis » pour réveiller l’histoire du Sida à travers une histoire familiale », sur Le Télégramme, (consulté le )
  6. https://www.rcwlitagency.com/books/sleeping-children/
  7. La rédaction, « Que changent les prix littéraires à la vie des auteurs? Réponse avec 4 écrivains azuréens récompensés », sur Nice-Matin, (consulté le )
  8. « Le prix Wepler-Fondation La Poste 2022 pour Anthony Passeron », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
  9. Elodie Carreira, « Anthony Passeron, lauréat du prix Première 2023 », sur Livres Hebdo, (consulté le )
  10. Maurizio Sadutto avec Françoise Baré, « Prix Première : 'Les Enfants endormis', une histoire familiale bouleversante dans le cadre tourmenté des premières années sida », sur RTBF, (consulté le )
  11. « Les Enfants endormis - Anthony Passeron », sur Babelio (consulté le )
  12. admin, « Critique Les enfants endormis de Anthony Passeron par papivore.net », sur Papivore : blog d'une dévoreuse de mots, (consulté le )
  13. « Entretien avec Anthony Passeron. Propos recueillis par Nathalie Jungerman | Fondation la Poste », sur Fondation d'entreprise la Poste (consulté le )
  14. Christine Marcandier, « De sang froid : Anthony Passeron, Les Enfants endormis », sur DIACRITIK, (consulté le )
  15. Les invités de Diacritik, « Les mains dans les poches : Anthony Passeron, Les Enfants endormis », sur DIACRITIK, (consulté le )
  16. Adriano Tiniscopa, « Anthony Passeron, lauréat du prix Première plume 2022 », sur Livres Hebdo, (consulté le )
  17. « Anthony Passeron remporte le prix des lectrices et des lecteurs des bibliothèques de Paris », sur Livres Hebdo (consulté le )
  18. « Coup de coeur des lycéens de Sceaux », sur bibliotheque.sceaux.fr (consulté le )
  19. a b c et d « Les Enfants endormis – Éditions Globe » (consulté le )
  20. Paul Bourdel, « Fête du Livre de Bron - Prix Summer 2023 : Anthony Passeron », sur Fête du Livre de Bron, (consulté le )
  21. « Prix de Flore 2022 : voici les cinq finalistes », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
  22. https://www.nouvelobs.com/prix-litteraires/20221011.OBS64443/prix-medicis-2022-deuxieme-selection-les-huit-finalistes.html
  23. Eric Dupuy, « Les cinq finalistes du prix du roman Fnac 2022 », sur Livres Hebdo, (consulté le )
  24. « Prix du livre Inter 2023 // Annonce des 10 livres en compétition et la composition du jury », sur Radio France, (consulté le )