Aller au contenu

MC5

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
MC5
Description de cette image, également commentée ci-après
MC5 en 2018. De gauche à droite : Wayne Kramer, Handsome Dick Manitoba, Dennis Thompson, Michael Davis, et Kim Thayil.
Informations générales
Autre nom Motor City Five.
Pays d'origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre musical Rock, protopunk[1], garage rock[2], blues rock[3]
Années actives 19641972, 1992, 20032012
Labels Atlantic Records, Elektra Records, Rhino Records
Composition du groupe
Membres Dennis Thompson
Michael Davis
Rob Tyner
Fred « Sonic » Smith

MC5, acronyme de Motor City Five, est un groupe américain de rock originaire de Lincoln Park dans le Michigan. Formé en 1964 et considéré comme précurseur du rock'n'roll urbain en pleine période hippie[4]. En 1972, le groupe se sépare.

Réputé pour ses performances scéniques explosives, le groupe a pourtant une carrière professionnelle assez courte et est rapidement oublié par ses contemporains. Souvent cité comme influence majeure par les groupes punk de la fin des années 1970, il acquiert ensuite un statut de « groupe culte ». Son morceau le plus connu, Kick Out the Jams, est repris par de très nombreux artistes. Le groupe se reforme en 2003, puis se sépare de nouveau, neuf ans plus tard, en 2012. MC5 est nommé pour le Rock and Roll Hall of Fame, en 2002, 2016, 2018 et 2022[5].

Débuts (1964–1966)

[modifier | modifier le code]

« Motor City » est un surnom donné familièrement à la ville de Detroit à cause de son industrie automobile. Le 5 correspond au nombre de musiciens dans le groupe[6].

L'histoire du MC5 commence par une amitié entre deux lycéens américains, tous deux chanteurs et guitaristes, Wayne Kramer et Fred Smith. Passionnés très tôt par le rock 'n' roll naissant, ils forment, encore adolescents, chacun leur propre groupe de rock. Devant les nombreuses défections de musiciens qui préfèrent se concentrer sur leurs études universitaires ou rentrer dans la vie active, les membres les plus décidés des deux groupes unissent en 1964 leurs forces au sein des Headhunters (les Chasseurs de Têtes)[réf. nécessaire].

Fort d'un succès local bientôt suffisant pour qu'ils puissent vivre de leur musique, les musiciens engagent comme bassiste le jeune Rob Derminger. Le jeune Rob est un ami du frère de Kramer, impliqué dans la scène beatnik de Détroit. Rebaptisé Rob Tyner, celui-ci propose de changer le nom du groupe en Motor City 5 (en référence à Détroit, surnommée « la ville de l'automobile » et dont l'économie repose entièrement, à l'époque, sur cette industrie, ainsi qu'au groupe à succès Dave Clark Five). Mais Rob Tyner décide finalement de quitter les MC5, la veille d'un concert, à cause de ses difficultés à apprendre la basse[réf. nécessaire].

Début 1965, Tyner réintègre pourtant le groupe, mais cette fois en tant que chanteur. À cette époque, la plus grande partie des membres du MC5 sont encore des étudiants, et le groupe ne joue que des reprises, ce qui n'empêche pas sa musique, très énergique et inspirée du rock 'n' roll comme du free jazz, d'attirer un public de plus en plus nombreux[réf. nécessaire].

En 1966, le MC5 fait la connaissance de John Sinclair, poète hippie et leader du White Panther Party, chroniqueur et fondateur d'un journal underground, condamné plusieurs fois pour possession de marijuana. Plus amateur de jazz que de rock, ce dernier accepte néanmoins de devenir leur « guide » au sein de son association underground Trans-Love Energies. Très impliqué à l'extrême gauche, Davis a une grande influence sur le groupe, dont les concerts deviennent très provocateurs : appels à la révolution, meurtre simulé du chanteur. Les MC5 commencent également à consommer des quantités importantes de drogues, notamment du cannabis et du LSD[réf. nécessaire].

Premiers grands succès (1967–1969)

[modifier | modifier le code]

Jouant presque tous les soirs dans les environs de Détroit, le MC5 gagne bientôt une réputation sulfureuse, relayée par la presse locale qui compare le groupe à un cataclysme naturel. En 1968, Trans-Love Energies sort leur premier single, qui contient Lookin at You et Borderline, deux morceaux originaux. Les premiers pressages sont épuisés en quelques semaines, et le disque atteint à la fin de l'année 7 000 ventes[réf. nécessaire].

Après les émeutes de Détroit de 1967, les membres du groupe s'installent dans la ville voisine de Ann Arbor. Remarqués par Jac Holzman, patron d'Elektra Records, leur premier album est enregistré live au Russ Gibb's Grande Ballroom de Détroit, les 30 et et sort en 1969 sous le titre de Kick Out the Jams. Cet enregistrement public marque l'histoire de la musique rock[réf. nécessaire].

Déboires et séparation (1970–1972)

[modifier | modifier le code]

En 1970 sur le label Atlantic Records, les MC5 publient l’album studio Back in the USA sur lequel figure une version du morceau Lookin at You. High Time paraît en 1971 sur le même label mais le succès va en diminuant et les problèmes de drogues minent le groupe et sa cohésion[réf. nécessaire].

Pendant la tournée anglaise de février 1972, le bassiste Michael Davis est remplacé successivement par Steve Moorhouse puis par Derek Hugues pour le reste de la tournée européenne qui passera par la France. Le malaise au sein du groupe persiste et en , Dennis Thompson puis Rob Tyner s'en vont. Après avoir tenté de relancer le compte-tours des Motor City Five en intégrant un nouveau batteur (Richie Dharma) et pris à leur compte le chant pour la tournée en France et en Scandinavie, Wayne Kramer et Fred « Sonic » Smith reviennent aux États-Unis, jouent un dernier concert au Grande Ballroom de Détroit puis arrêtent définitivement le moteur du Five dans la nuit du [réf. nécessaire].

Leur plus grand hit est sans aucun doute le légendaire Kick Out the Jams qui accompagné de son fameux « motherfucker » est censuré pour ses paroles injurieuses. Le groupe MC5 est l'un des précurseurs de la vague punk. Certains puristes[7] de la classification les définissent comme faisant partie du mouvement protopunk.[réf. nécessaire]

Post-séparation

[modifier | modifier le code]

Dennis Thompson continue une carrière musicale en formant The New Order au début de l'année 1975 avec Ron Asheton, le guitariste des Stooges, avant que tous deux ne s'associent aux musiciens australiens de Radio Birdman pour fonder l'éphémère mais brillant New Race en 1981. Fred « Sonic » Smith retrouve, en 1978, un instant la flamme avec un groupe nommé Sonic's Rendezvous Band composé du batteur Scott Asheton (ex-Stooges et frère de Ron), du guitariste Scott Morgan (ex-Rationals présent sur les sessions de High Time) et de Gary Rasmussen à la basse pour créer notamment le morceau City slang. Fred Sonic Smith meurt le , laissant une veuve célèbre, la chanteuse et poétesse punk rock Patti Smith[réf. nécessaire].

Wayne Kramer poursuit jusqu'au début du nouveau millénaire une carrière principalement solo flirtant avec le hardcore, côtoyant aussi, à l'occasion, Scott Morgan (Sonic's Rendezvous Band), Denis Tek (Radio Birdman et New Race) au sein de Dodge Main en 1996.

Rob Tyner enregistre un single avec Eddie and the Hot Rods. Il meurt en 1991[réf. nécessaire].

Retour et nouvelle séparation (2003–2012)

[modifier | modifier le code]
MC5 et Lemmy au Download Festival de 2005.

En 2003, Wayne Kramer, Michael Davis et Dennis Thompson forment DKT-MC5 pour une série de concerts annoncés comme une célébration de la musique des MC5, auxquels se joignent Ian Astbury (The Cult), Lemmy Kilmister (Motörhead), Dave Vanian (The Damned), Deniz Tek (Radio Birdman), William DuVall (Alice in Chains) et Nick Royale (Hellacopters). En 2006, c'est avec la chanteuse Lisa Kekaula (the Bellrays) que les trois vétérans se lancent dans une nouvelle tournée européenne. Un DVD, intitulé Sonic Revolution: a Celebration of the MC5, témoigne de l'évènement[réf. nécessaire].

Michael Davis meurt le , à l'âge de 68 ans, ce qui met un terme au groupe.

Douze ans plus tard, les deux derniers membres emblématiques de MC5, Wayne Kramer et Dennis Thompson, meurent respectivement le 2 février et le 9 mai 2024.

Premiers membres

[modifier | modifier le code]

Anciens membres

[modifier | modifier le code]
  • Leo LeDuc - batterie (1963-1964)
  • Billy Vargo - guitare (1963-1964)
  • Bob Gaspar - batterie (1964–1965)
  • Patrick Burrows - basse (1964–1965)
  • Steve « Annapurna » Moorhouse - basse (1972)
  • Derek Hughes - basse (1972)
  • Ray Craig - basse (1972)
  • Ritchie Dharma - batterie (1972)
  • Handsome Dick Manitoba - chant (2005–2012)

Discographie

[modifier | modifier le code]

Albums studio

[modifier | modifier le code]

Compilation

[modifier | modifier le code]
  • 1983 - Babes in Arms (Démos, versions expérimentales et non censurées, raretés)
  • 1994 - Power Trip (Compilation Live)
  • 2000 - The Big Bang!: Best of the MC5
  • 1967 : I Can Only Give You Everything
  • 1967 : One of the Guys
  • 1968 : Looking at You
  • 1968 : Borderline
  • 1969 : Kick Out the Jams
  • 1969 : Motor City is Burning
  • 1969 : Tonight
  • 1970 : Shaking Street
  • 1970 : The American's Ruse
  • 1971 : Over and Over
  • 1971 : Sister Anne

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) O'Hagan, Sean, « John Sinclair: 'We wanted to kick ass – and raise consciousness' », The Guardian, (consulté le ).
  2. (en) Pinnock, Tom, « The Making Of… MC5’s Kick Out The Jams », Uncut, (consulté le ).
  3. (en) Hann, Michael, « MC5/Primal Scream », The Guardian, (consulté le ).
  4. Michka Assayas, Dictionnaire du Rock, 2000, Robert Laffont, collection Bouquins (ISBN 2-221-08955-3), p. 1130.
  5. « Judas Priest et Rage Against The Machine figurent parmi les nommés pour l'intronisation au Rock And Roll Hall Of Fame 2022 », sur MetalZone, (consulté le )
  6. Christian Eudeline, Du hard rock au metal - Les 100 albums cultes, Paris, Gründ, , 100 p. (ISBN 978-2-324-00828-3), p. 04
  7. Des noms !

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Please Kill Me. L'Histoire non censurée du punk racontée par ses acteurs, de Legs McNeil et Gillian McCain. Traduit par Héloïse Esquié. Paru en 2009 aux éditions Allia, 632 p. (ISBN 2-84485-208-4) — cet essai regroupe des centaines d’heures d’entretiens avec ceux qui ont animé le punk-rock américain.
  • Bartkowiak, Matthew J. Motor City Burning: Rock and Rebellion in the WPP and the MC5,"Journal for the Study of Radicalism, vol. 1, n° 2 (été 2007), pages 55–76. lien sur JSTOR
  • Mathew J. Bartkowiak, The MC5 and Social Change : A Study in Rock and Revolution, Jefferson, N. C., McFarland and Company, , 209 p. (ISBN 978-0-7864-4037-5, lire en ligne)
  • Brett Callwood, MC5 Sonically Speaking : A Tale of Revolution and Rock 'n' Roll, Church Stretton, Shropshire, Independent Music Press, , 221 p. (ISBN 978-0-9552822-2-5)
  • Fred Goodman, The Mansion on the Hill : Dylan, Young, Geffen, Springsteen, and the Head-on Collision of Rock and Commerce, New York, Vintage Books, , 431 p. (ISBN 978-0-679-74377-4), « Brothers and Sisters, I Give You a Testimonial: The MC5 »
  • Michael Simmons et Cletus Nelson, MC5 : The Future is Now!, Londres, Creation Books, , 96 p. (ISBN 978-1-84068-109-3)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]