Margarete Buber-Neumann
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Margarete Thüring |
Nationalité | |
Domiciles |
Heidelberg (- |
Activités |
Écrivaine, secrétaire, résistante, journaliste, témoin contemporaine |
Fratrie |
Babette Gross (d) |
Conjoints |
Rafael Buber (d) (à partir de ) Heinz Neumann (à partir de ) |
Enfants |
Partis politiques |
Parti communiste d'Allemagne (à partir de ) Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (à partir de ) Parti social-démocrate d'Allemagne |
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Genre artistique | |
Lieux de détention | |
Distinction |
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Margarete Buber-Neumann est une écrivaine et journaliste allemande, née le à Potsdam et morte le à Francfort.
Militante communiste, elle survécut aux camps du Goulag en Union soviétique et aux camps de concentration nazis en Allemagne et témoigna de son expérience au sein de son œuvre.
Biographie
[modifier | modifier le code]Dans les années 1920, Margarete Thüring adhère au Parti communiste d'Allemagne. Elle épouse Rafael Buber, fils du philosophe Martin Buber, et communiste. Elle devient en 1928 employée de la revue Inprecor[1]. Le couple Buber a deux filles, puis divorce en 1929. Elle vit ensuite avec Heinz Neumann, l'un des leaders du Parti communiste allemand[2]. En 1932, Heinz Neumann s'oppose à Staline sur la stratégie à suivre vis-à-vis du parti nazi et est mis à l'écart. Le couple est toutefois envoyé en Espagne par le Komintern. Après l'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir, les Neumann doivent se réfugier à Moscou, où ils arrivent en 1935. En , Heinz Neumann est victime des Grandes Purges staliniennes, fait prisonnier puis fusillé. Margarete Buber-Neumann est maintenue dans l'ignorance du sort de son mari, et arrêtée en par le NKVD.
Lors d'un simulacre de procès, elle est accusée d'activités contre-révolutionnaires, condamnée à cinq années d'emprisonnement dans un camp de travail et déportée à Karlag, goulag de Karaganda, au Kazakhstan, où elle passe deux années dans des conditions atroces. En 1940, lorsque Staline livre à l'Allemagne nazie les communistes allemands réfugiés en Union soviétique en application du pacte germano-soviétique, Margarete Buber-Neumann est extradée, après deux années de goulag. Elle est remise à la Gestapo sur le pont de Brest-Litovsk[3],[4],[5] et internée au camp de concentration de Ravensbrück. Elle y passe cinq ans. Elle s'y lie d'amitié avec l'ethnologue française Germaine Tillion. C'est aussi à Ravensbrück qu'elle se lie d'amitié avec la journaliste, écrivaine et résistante tchèque Milena Jesenská, qui meurt d'épuisement en 1944 et dont elle écrira la biographie, Milena, parue en 1963. « Je remercie le sort, écrit-elle, de m’avoir conduite à Ravensbrück car j’y ai rencontré Milena[6]. » Buber-Neumann est également la secrétaire de la gardienne Johanna Langefeld.
En , confrontée à l'avancée de l'Armée rouge, la direction du camp libère un grand nombre de détenues. Margarete Buber-Neumann entreprend un périple à pied, à travers l'Allemagne, pour éviter l'armée soviétique, et rejoint sa famille à Thierstein en Bavière (voir ci-contre la carte qui reconstitue son « Voyage de la Liberté »).
En 1949, elle témoigne lors du procès Kravchenko et son récit, qui établit un parallèle entre camps soviétiques et camps nazis, représente l'un des temps forts du procès, car, pour la première fois, un témoin rescapé d'un camp de déportés politiques soviétique portait un témoignage direct. La revue communiste Les Lettres françaises tentera de discréditer son témoignage en présentant son mari, Heinz Neumann, militant antifasciste et ancien de la guerre d’Espagne, comme pro-hitlérien. Par la suite, entre la première instance et l’appel, une intense campagne est menée à l’échelle internationale contre son témoignage[7].
Militante antitotalitariste après guerre, elle adhère au parti social-démocrate (SPD). Puis elle devient membre de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) en 1975. Elle meurt trois jours avant la chute du mur de Berlin.
Elle est enterrée au cimetière principal de Francfort.
« Margarete Buber-Neumann nous apparaît comme le témoin exemplaire du mal qui a dominé la vie politique de l'Europe, le totalitarisme […] On sort de la lecture de ses livres un peu plus confiant dans les ressources de l'espèce humaine. »
Œuvres traduites en français
[modifier | modifier le code]- Prisonnière de Staline et d'Hitler : déportée en Sibérie (trad. de l'allemand), vol. I, Paris, Seuil, , 343 p. (ISBN 978-2-02-010156-1, 2-02-063902-5 et 2-02-002062-9).
- Prisonnière de Staline et d'Hitler : déportée à Ravensbrück (trad. de l'allemand), vol. II, Paris, Seuil, , 327 p. (ISBN 978-2-02-025156-3, 2-02-025156-6 et 2-02-010183-1).
- La révolution mondiale. L'histoire du Komintern (1919-1943) racontée par l'un de ses principaux témoins, Paris, Casterman, 1971 (ASIN B001D32D1W et B0000DVMCE) — Lilly Marcou, Recension, dans Revue française de science politique, 1972, vol. 22, no 3, p. 612–614..
- Milena, coll. « Fiction & Cie », Paris, Seuil, 1986 (ISBN 978-2020090315, 2-02-009031-7, 2-02-033035-0 et 2-02-012190-5).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- René Lévy, Margarete Buber-Neumann : du goulag à Ravensbrück, Paris, éditions L'Harmattan, , 134 p. (ISBN 978-2-343-06426-0, OCLC 912867686).
- (de) Michaela Wunderle, Apropos Margarete Buber-Neumann (Apropos), Francfort, Neue Kritik (no 17), , 144 p. (ISBN 978-3-8015-0357-4, OCLC 248723077).
Honneurs
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Revue correspondante en français : Inprecor.
- (en) Arthur Koestler, The invisible writing, Londres, Hutchinson of London, 1979, p. 255.
- De Nuremberg à Nuremberg, 1re partie.
- (en) Books : One who survived, TIME Magazine (15 janvier 1951) (abonnés seulement).
- (de) Hermann Weber, Hotel Lux - Die deutsche kommunistische Emigration in Moskau [PDF], Fondation Konrad Adenauer, no 443 (octobre 2006), p. 60. Consulté le 12 novembre 2011.
- Cité par Pierre Mertens, Le don d'avoir été vivant, p. 101 (Extrait Google Livres). Également cité par C. Bard, op. cit.
- Liora Israël, Un procès du Goulag au temps du Goulag ? L'affaire Kravchenko (1949), Critique internationale, 2007/3 (no 36), p. 85 à 101.
Liens externes
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- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Un extrait de Milena, la biographie que Margarete Buber-Neumann a écrite sur son amie.
- Photographie.
- (es) Pepe Gutiérrez-Álvarez, Margarete Buber-Neumann — La comunista alemana que Stalin entregó a Hitler.
- Survivant de Ravensbrück
- Détenu du Goulag
- Personnalité du Parti communiste d'Allemagne
- Commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne
- Naissance en octobre 1901
- Naissance à Potsdam
- Naissance dans la province de Brandebourg
- Décès en novembre 1989
- Décès à Francfort-sur-le-Main
- Décès à 88 ans
- Personnalité inhumée au cimetière principal de Francfort