Marie-Pelline Grimaldi
Titulature |
Demoiselle de Chabeuil La Muse de Monaco |
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Naissance |
Monaco (Principauté de Monaco) |
Décès |
(à 17 ans) Menton (Principauté de Monaco) |
Sépulture | cathedrale immaculée conception,face à son père Antoine 1er à Monaco |
Père | Prince Antoine Ier de Monaco |
Mère | Marie de Lorraine |
Marie-Pelline Grimaldi, connue sous le titre de Demoiselle de Chabeuil, ou encore comme la "Muse de Monaco" est une princesse de Monaco, fille du Prince Antoine Ier de Monaco. Elle est aussi musicienne et claveciniste au XVIIIe siècle.
Biographie
[modifier | modifier le code]Petite-fille d’Honoré II, fille d'Antoine Ier de Monaco et de Marie de Lorraine, Marie-Pelline Grimaldi est née le à Monaco. Marie-Pelline reçoit de son père le titre de Demoiselle de Chabeuil. Comme toute la famille, elle est musicienne et montre des dispositions pour le clavecin.
Après que son père, le prince Antoine, a écrit au compositeur François Couperin pour lui exprimer son admiration, celui-ci lui fait parvenir une petite pièce pour clavecin, en la majeur, écrite par lui et dédicacée à la jeune Demoiselle de Chabeuil, à laquelle il donne le nom de "Muse de Monaco". L'intérêt de l'ancien organiste de la chapelle royale devenue claveciniste du roi pour la jeune princesse fait rejaillir la célébrité européenne de Couperin sur la Principauté[1].
Elle s'installe avec son père dans leur domaine, racheté aux moines de Lérins, à Carnolès, près de Menton, où Antoine Ier a fait construire sa résidence champêtre par l'architecte Ange-Jacques Gabriel. Là, au calme, ils peuvent se dédier à l'étude musicale, mais la santé fragile de Marie-Pelline les contraint à revenir le à la suite d'une épidémie de petite vérole. La consultation des plus grands médecins de l'époque, comme Jean-Claude-Adrien Helvétius ou Jean Astruc n'y fait rien.
Elle meurt prématurément à 18 ans le à Menton. Elle laisse peu de souvenirs; les Archives du Palais Princier de Monaco ne possèdent que deux de ses lettres adressées à sa sœur la Duchesse de Valentinois datées du , qui ne traitent que d'affaires de familles, sans aucune allusion musicale[2].
Ramenée à Monaco en pleine nuit, sur une felouque, son corps est inhumé dans la sépulture princière, à la chapelle Saint-Sébastien, laissant son père Antoine Ier au désespoir. Le départ de la Sérénissime Demoiselle Pelline Marie le laisse effondré. « Que deviendrai-je, écrit-il, ô mon Dieu, après avoir perdu en cette aimable enfant tout ce qui m’attachait à la vie ?» À son frère, Monseigneur François Honoré de Grimaldi, devenu archevêque de Besançon avec lequel il s’était brouillé, il avoue : « Cette mort me désespère et je l’envie. Veuille le Seigneur m’en accorder une pareille. »[1]
Représentation
[modifier | modifier le code]Dans le domaine iconographique, Marie-Pelline n'est connue que sous deux portraits d’enfance du peintre Jean-Baptiste van Loo, peints en 1712 et actuellement conservés au Musée des Beaux-Arts de Saint-Lô[3].
Postérité
[modifier | modifier le code]Une pièce baroque pour clavecin, composée par François Couperin, lui est dédiée. Elle est publiée par le compositeur baroque au sein de son dans le Quinzième ordre, en la[4]. Une réédition de la partition La Muse de Monaco a été publiée à Monaco le , à l’occasion du mariage de Rainier III et Grace Kelly, par les éditions de l’Oiseau-Lyre. Marie-Pelline a aussi donné son surnom, La Muse de Monaco, à un ensemble de musique classique sur instruments d'époque se produisant à Monaco et dans les environs[1].
Une rue à son nom a été inaugurée par le Prince Albert II dans la ville de Chabeuil le . Elle se trouve au sommet de la montée du Barda, sur la place qui offre un point de vue sur toute la plaine. Elle rappelle les liens historiques entre la Principauté de Monaco et la ville de Chabeuil, depuis la signature le du traité de Péronne entre Louis XIII et Honoré II reconnaissant l’indépendance de la Principauté, ratifiant la protection de la France sous la forme d’une garnison française installée à demeure sous les ordres du Prince et donnant aux Grimaldi des droits sur le Valentinois. Ces droits seront complétés en 1647,par de nouvelles lettres patentes de Louis XIV, augmentant les droits du Prince de Monaco sur Chabeuil, au-delà du Valentinois[5].
Références
[modifier | modifier le code]- Jean des Cars, La saga des Grimaldi, edi8, , 397 p. (ISBN 978-2-262-07102-8, lire en ligne)
- Georges Favre, « Une claveciniste monégasque au XVIIIe siècle: La princesse de Chabeuil », Revue de Musicologie, vol. 61, no 1, , p. 59–69 (DOI 10.2307/928682, lire en ligne, consulté le )
- Gaëtan Guillot, Les portraits des Matignon-Grimaldi et le Château de Torigny-sur-Vire, Saint-Lô,
- Georges Favre, « Une claveciniste monégasque au XVIIIe siècle: La princesse de Chabeuil », Revue de Musicologie, vol. 61, no 1, , p. 59–69 (DOI 10.2307/928682, lire en ligne, consulté le )
- Ghislan Didier, « Une visite princière », Drome Hebdo, (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Favre, Georges. "Une Claveciniste Monégasque Au XVIIIe Siècle: La Princesse De Chabeuil." Revue De Musicologie 61, no. 1 (1975): 59-69. doi:10.2307/928682.