Aller au contenu

Mimamsa

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Mimâmsâ)

Mimamsa (devanāgarī: मीमांसा; IAST: Mīmāṃsā)[1] est une école de philosophie indienne astika ou hindoue, c'est-à-dire qui reconnaît l'autorité du Veda[2]. Son nom signifie «recherche»[3], «exégèse». Celle-ci se proposait de « réaliser le commentaire systématique des textes et rituels fondateurs des cultes sacrificiels védiques »[4].

Origine et terminologie

[modifier | modifier le code]

Créée par le sage Jaimini, la Mīmāṃsā est aussi appelée Pūrva Mīmāṃsā (« exégèse ancienne ») ou Karma-Mīmāṃsā, en opposition à l’Uttara mimamsa («exégèse ultérieure ou supérieure»), aussi appelée brahma-mīmānsā, shariraka-mīmāmsā ou Védanta[4]. L'Uttara Mīmāṃsā se concentre sur l'étude des Upanishads tandis que le Pūrva Mīmāṃsā s'occupe principalement de l'étude des Saṃhitās et des Brāhmaṇas au sein des Védas. Cette école a pris son essor vers les premiers siècles de l'ère commune[5].

Texte de la Mīmāṃsā

[modifier | modifier le code]

Le texte fondateur de la Mīmāṃsā est le Mimamsa Sutra composé entre -300 et -100 avant notre ère. Celui-ci comprend douze chapitres dont le premier traite principalement de philosophie. L'un des principaux commentateurs de ce texte est Śābara (Ve siècle ou VIe siècle). Pour ces écoles de pensée, les Védas n'ont pas été écrits par des humains.

Philosophie

[modifier | modifier le code]

Les philosophes de la Mīmāṃsā ne croient pas à la contemplation, à la recherche de l'Absolu. Ils refusèrent même jusqu'à un certain moment l'idée de la délivrance (moksha), et lorsqu'ils se verront contraints de l'intégrer, ils affirmeront encore qu'elle est obtenue par les rites[6]. Leur conception de l'action (karma) comme douloureuse par nature n'en est que plus frappante. L'action n'exprime pas l'homme, elle trahit seulement son désir, au sens égoïste du terme[7]. Cependant ces rituels peuvent être effectués pour le bonheur intérieur.

Dans le bouddhisme

[modifier | modifier le code]

Pour le bouddhisme, Mīmāṃsā est l'analyse[8]. Cette qualité est incluse dans les bases des puissances psychiques au même titre que le virya: l'effort.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. The Sanskrit Heritage Dictionary de Gérard Huet
  2. The Sanskrit Heritage Dictionary de Gérard Huet
  3. The A to Z of Hinduism par B.M. Sullivan publié par Vision Books, pages 134 et 135, (ISBN 8170945216)
  4. a et b d'après Encyclopédie des religions de Gerhard J. Bellinger (ISBN 2-253-13111-3)
  5. Une ontologie du commandement ? Réflexions sur l’idée d’existence, l’impératif et l’objet du Veda. Hugo David, texte (paragraphe 19)
  6. Hindouisme, anthropologie d'une civilisation, Madeleine Biardeau, éditions Flammarion
  7. L'hindouisme, anthropologie d'une civilisation, Madeleine Biardeau
  8. (en) The Princeton dictionary of buddhism par Robert E. Buswell Jr et Donald S. Lopez Jr aux éditions Princeton University Press, (ISBN 0691157863), page 705