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Musée de Tahiti et des Îles

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Te Fare Ia’Manaha

Te Fare Ia’Manaha - Musée de Tahiti et des Îles
Informations générales
Ouverture
30 mai 1977
Dirigeant
Hinanui Cauchois
Surface
900 
Site web
Collections
Collections
Antiquités polynésiennes
Nombre d'objets
30 000
Localisation
Pays
France
Commune
Adresse
B.P. 380 354 - 98718 Punaauia - Tahiti
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : Polynésie française
(Voir situation sur carte : Polynésie française)
Géolocalisation sur la carte : Tahiti et Moorea
(Voir situation sur carte : Tahiti et Moorea)

Le musée de Tahiti et des Îles, en tahitien Te Fare Ia’Manaha[1], est situé en Polynésie française, à Tahiti. Il présente et explique le patrimoine culturel océanien[2].

Le musée se trouve à la Pointe-des-Pêcheurs, près de l'embouchure de la rivière Punaruu sur la commune de Punaauia à 15 km au sud-ouest de Papeete. Il comprend un terrain couvrant presque 4 ha entièrement clôturé, donnant sur le lagon de Tahiti. Une digue de protection avec enrochement a été construite pour briser les grandes lames du large traversant la passe de Nuuroa lui faisant face.

Il a pour rôle de recueillir, conserver, restaurer des collections liées à l'Océanie, plus particulièrement à la Polynésie, et de les présenter et expliquer au public. Il est chargé de la valorisation, de l'étude et de la diffusion du patrimoine polynésien. Il a acquis un rôle d'expertise dans la préservation des biens culturels et mobiliers[3].

Créé en 1917 par la Société des Études océaniennes, le Musée de Papeete a fonctionné jusqu’en 1975 : après sa fermeture, ses collections ethnographiques ont intégré celles du Musée de Tahiti et des Îles[4] dont l'histoire avait débuté en 1967, lorsque le gouvernorat acquit le terrain pour y accueillir un établissement public territorial. Il faudra ensuite attendre sept ans pour qu'en 1974, l'Assemblée territoriale vote sa création et commence les travaux, mais une fois l'argent trouvé, la construction est rapide et dès 1975 le musée ouvre ses portes, alors que le PSC (projet scientifique et culturel) est encore en discussion.

L'équipe muséologique initiale comprend alors le graphicien parisien René Déssirier (surtout connu comme créateur de timbres), des chercheurs du Muséum national d'histoire naturelle et de l'EPHE de Paris (le malacologue Bernard Salvat et ses collègues) et du Muséum de Bucarest (Mihai Băcescu et Alexandru Marinescu) pour la partie consacrée au patrimoine naturel. Pour la partie consacrée au patrimoine culturel, le travail fut effectué par les équipes de l'archéologue et préhistorien José Garranger et d'Henri Lavondès de l'ORSTOM, nommé directeur du Musée et auteur du panneau sur les langues polynésiennes[5].

La laïcité n'étant pas appliquée en Polynésie française, deux salles sont concédées à une association religieuse œcuménique : « Tenete », dont le directeur, le prêtre catholique Patrick O'Reilly, conçoit une présentation de l'histoire de la Polynésie et de la culture polynésienne traditionnelle très discutée, puisque la partie anté-chrétienne y est à peine évoquée et en termes jugés peu objectifs et peu flatteurs par les critiques, l'accent étant mis sur l'évolution de la société depuis l'arrivée des navigateurs européens. En outre, pour inaugurer ses réalisations le , Patrick O'Reilly organise au Musée un festival d'hymnes religieux (himene Tarava, himene Ruau et himene Nota). Les critiques estiment aussi que les objets exposés sont « disparates et de qualité très inégale », que l'authentique matériel lithique ancien n'est pas suffisamment mis en valeur, que l'espace pour de futures acquisitions ou expositions est insuffisant, et que la thématique par archipels induit un déséquilibre dans la présentation (l'archipel des Marquises étant sur-représenté en raison de l'abondance de pièces).

Face à ces critiques, en 1978, René Déssirier et son équipe reviennent à Tahiti pour achever l'aménagement des deuxième et troisième salles consacrées à la culture polynésienne, en collaboration avec le personnel du Musée, le maquettiste Hiro Ouwen et l'adjoint de conservation François Ollier qui pilote notamment la décoration des salles et la construction de l'abri à pirogues. Ils choisissent alors de répartir les objets et les éléments d'exposition qui viendraient les compléter (gravures, œuvres d'art, panneaux) par techniques et par thèmes environnementaux et historiques (par exemple le marae, l'atoll, la navigation hauturière, le peuplement de l'Océanie…) plutôt que par archipels. L'espace consacré à l'archéologie préhistorique est agrandi, et la présentation de l'époque coloniale et du rôle des missionnaires est rendue plus objective, historiquement et scientifiquement parlant.

Enfin d'autres partenaires que « Tenete » (par exemple l'association pour la protection de la nature « Ia Ora te Natura », l'office de Développement du Tourisme pour les fêtes de Juillet, des troupes de musiciens et de danseurs…) ont été invitées à collaborer avec le Musée, ce qui en a considérablement accru la notoriété et les ouvertures dans le contexte de la renaissance culturelle polynésienne. En novembre 2000, le musée a acquis le statut d'EPA[3].

  • La première directrice du Musée est la française Anne Lavondès, arrivée à Tahiti en 1963[6].
  • La première polynésienne à prendre la direction du Musée en 1983 est Manouche Lehartel qui occupera ce poste durant un quart de siècle jusqu'en 2008 et de 2016 à 2017.
  • De 2008 et jusqu'à sa disparition en 2011, son directeur est l'écrivain Jean-Marc Pambrun.
  • En 2011, Mme Théano Jaillet est nommée directrice.
  • En décembre 2016, Manouche Lehartel redevient directrice par intérim au départ de Théano Jaillet.
  • En Miriama Bono est nommée directrice[7].
  • En décembre 2023, l'archéologue Hinanui Cauchois est nommée directrice au départ de Miriama Bono.

Le nouveau musée : Te Fare Ia’manaha

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Rénové et restructuré, le musée de Tahiti et des îles rouvre le 4 mars 2023 sous son nouveau nom tahitien de Te Fare Ia’manaha : la « Maison ouverte » dans le sens de « musée »[8], avec un nouveau logo et surtout en un nouveau lieu, conçu par l'architecte Pierre-Jean Picart. L'extérieur est d'inspiration polynésienne traditionnelle et la salle d'exposition est résolument contemporaine. L'espace de 1 400 m2 entièrement ouvert a été mis en valeur par le scénographe Adrien Gardère. Les objets, présentés en « îlots », invitent à une visite au gré des envies des visiteurs à travers les différents archipels.

Pour l'ouverture, une vingtaine d'œuvres polynésiennes emblématiques ont été prêtées par des musées européens (Musée du Quai Branly, British Museum et Museum of Archaeology and Anthropology of Cambridge) tels que le maro’ura d’Anaa, des ceintures de plumes des grands Ari’i (« guerriers »), le Ti’i A’a de Rurutu ou encore le Heva Tupāpāu : costume de deuil de la Société[9].

Une salle de conférence, une salle d'exposition temporaire et un parcours ethno-botanique complètent l'offre culturelle du musée.

Collections

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Toutes collections confondues, le musée abrite environ 30 000 objets[10] :

Le terrain du musée abrite le jardin ethnobotanique d'Atea et le pétroglyphe des « jumeaux Tetauri » qui a été trouvé sur la rive ouest de la rivière Tīpaeru’ì[12]. En raison de l'acculturation des XIXe et XXe siècles peu d'informations nous sont parvenues sur l'ancienne mythologie polynésienne qui était fort complexe et comptait de nombreuses variantes : ces pétroglyphes sont donc des éléments énigmatiques, importants pour la renaissance culturelle polynésienne, mais dont l'interprétation reste délicate. La Maison de la culture Te Fare Tauhiti Nui de la vallée de Tīpaeru’ì utilise ce pétroglyphe comme logo.

Jardin ethnobotanique d'Atea
Pétroglyphe des « jumeaux de Tetauri » dans les jardins du musée. Cette stèle fut décrite pour la première fois en par l’archéologue hawaiien Kenneth Emory. Sa surface est plate et polie, usée par les eaux de la rivière Tīpaeru’ì. Elle a 181 cm de long sur 119 de large avec une grande figure centrale composée de deux figures humaines dos à dos et d’un symbole suspendu entre celles-ci. La tête de droite est entourée par les bras ; une seule cavité arrondie représente le visage. La jambe de droite est disposée en équerre ; la jambe gauche est courbée d’une façon fort étrange et vient toucher la tête gauche de la figure du dessous. La tête de gauche est située à mi-distance par rapport aux deux points d’où s’élèvent les bras.

Coopération avec le Musée du quai Branly

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Le musée Te Fare Ia’manaha a passé des accords de coopération avec le Musée des Arts premiers de Paris[13] qui, disposant de moyens plus importants, propose des expositions du Musée de Tahiti et des Îles en ligne sur son site internet, par exemple la « va’a, pirogue polynésienne »[14] ou Mata Hoata : art et société aux îles Marquises montrant 19 pièces marquisiennes (avril à )[15].

Notes et références

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  1. Fare manaha signifie « Maison ouverte » dans le sens de musée en tahitien : [lire en ligne]. Le nom a été modifié lors de l'ouverture du nouveau musée en 2023. Fare manaha devient Te Fare Ia’Manaha renforçant l'identité polynésienne du lieu.
  2. « Site du Musée », sur museetahiti.pf.
  3. a et b Hiro’a, journal d'informations culturelles, Présentation des Institutions, p. 3
  4. [1]
  5. Archives 1975-1980 du Laboratoire de Malacologie de l'École pratique des hautes études, section des Sciences de la Vie et de la Terre, directeur émérite Bernard Salvat (lire en ligne: [www.ephe.sorbonne.fr/annuaire-de-la-recherche/bsalvat.html].
  6. Sources pour l'historique : documents de la représentation de la Polynésie française en Chine, Séminaire et congrès [lire en ligne].
  7. Dominique Schmitt, Miriama Bono aux commandes du Musée de Tahiti et des îles dans « Tahiti Infos, les informations de Tahiti » [2] consulté le 8 février 2018-02-08
  8. [3]
  9. Marie-Christine Depaepe, « Te Fare IaManaha : métamorphose réussie de l'ex-musée de Tahiti et des îles », sur Polynésie la 1ère, (consulté le ).
  10. « A la découverte des objets du Musée de Tahiti et des Îles et de leur histoire » in : Hiro'a : journal d'informations culturelles, éditions Nonante Communications, novembre 2008, n°15.
  11. Répertoriés en ligne dans la base de données Nadeaud de la flore de la Polynésie française [lire en ligne]
  12. D’après la légende tahitienne, la stèle aurait été gravée en mémoire de l'épouse de Tetauri et de ses enfants jumeaux. À la suite d'une guerre, dans laquelle le roi (ariki nui, « grand guerrier ») Tetauri fut vaincu, il se réfugia avec sa femme enceinte dans la vallée de Tīpaeru’ì. Un jour qu’il était à la pêche, sa femme fut prise des douleurs de l’enfantement et donna naissance, seule, aux jumeaux, mais ils moururent peu après. À son retour, déchiré de souffrance, Tetauri les enterra sur sa terre d’Oteoteroa auprès du cours d’eau Tīpaeru’ì et depuis, un esprit qui peut prendre la forme d’une anguille géante les protège. Cette anguille est représentée par la forme étrange au dessus des têtes des jumeaux : voir Bengt Danielson, « Tahiti autrefois » in Mémorial polynésien et (en) John White, The Ancient History of the Maori, his Mythology and Traditions, vol. 5 « Tai’i-Nui », Wellington, New-Zealand government publ., (OCLC 889957449, présentation en ligne)
  13. Musée du quai Branly, Développement de la coopération du musée du quai Branly avec la Polynésie française [lire en ligne]
  14. Musée du quai Branly, Exposition Va’a, la pirogue polynésienne [lire en ligne]
  15. « 19 objets du Musée de Tahiti et des îles au quai Branly », Hiro'a, no 102,‎ , p. 14-19

Lien externe

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