Parc de Blossac
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Le parc de Blossac est un parc et un jardin de Poitiers aménagé par Paul Esprit Marie de La Bourdonnaye, comte de Blossac, intendant du roi Louis XV entre 1753 et 1770.
Histoire
[modifier | modifier le code]Au début du XVIIIe siècle, la ville de Poitiers n'est plus une cité de premier ordre comme elle le fut aux siècles précédents. L'intendant le Nain avait déjà aménagé, à la fin du XVIIe siècle, la promenade des Cours, mais le reste de la ville était encore doté d'un urbanisme médiéval gênant et peu commode. Le comte de Blossac, nommé intendant en 1751, avait pour projets la création de nouvelles rues, la démolition des anciens remparts et la création d'un grand espace vert sur la pointe sud du plateau poitevin. De tous ces projets, seuls furent réalisés quelques boulevards, le Pont-Neuf (1778) et le grand parc qui porte aujourd'hui le nom de son créateur, terminé en 1770[1].
Le parc occupe une superficie de 9,5 ha à l'emplacement de l'ancienne nécropole antique de Blossac-Saint-Hilaire. Au XVIIIe siècle, ce terrain était occupé par des vergers et limité sur sa partie sud par les remparts d'Aliénor d'Aquitaine, restaurés par Jean de Berry à la fin du XIVe siècle.
En 1777, Louis XVIII, encore comte de Provence, se promène dans les jardins de Blossac[2].
Structure
[modifier | modifier le code]Jardin à la française
[modifier | modifier le code]Le jardin est aménagé dans le goût français, de part et d'autre d'une grande allée. Des allées perpendiculaires donnent des vues sur la vallée du Clain. L'emplacement est propice à la contemplation de la nature selon le goût de l'époque. Ainsi, le modèle en est l'esplanade de Saint-Germain-en-Laye. Pour l'occasion les remparts furent restaurés : c'est une rareté en France à l'époque où l'on méprisait le gothique, peut-être due au goût pour les ruines. L'ancien chemin de ronde et les tours de guet telles que la grande Tour à l'Oiseau sont aménagés avec des bancs de pierre.
De part et d'autre des allées s'alignent des arbres taillés en rideau, et différents axes secondaires s'ouvrent sur d'autres vues. Un labyrinthe s'y trouvait alors, de même que des mûriers afin d'y élever des vers à soie. Il est alors appelé "Parc des Gilliers". Vers 1840 on y inaugure un jet d'eau.
L'entrée est encore ornée d'une grille en fer forgé ornée des armoiries du comte.
Jardin anglais
[modifier | modifier le code]Dès 1887, un petit jardin anglais est aménagé[3]. À cette occasion le parc est orné de statues et de bronzes, de bassins, de ponts et de kiosques rustiques. Une petite ménagerie s'y trouve désormais.
Jardin de rocaille
[modifier | modifier le code]Un jardin de rocaille a été aménagé dans les années 1970 au pied des rochers qui longent le boulevard Sous-Blossac.
Jardin contemporain
[modifier | modifier le code]À l'est, là où se trouvait le labyrinthe, un grand pré fut aménagé au cours du XIXe siècle. C'était le lieu de la plupart des festivités poitevines au début du XXe siècle. Dans les années 1960, la gare routière occupa l'espace avant son transfert dans la cour de la gare. Depuis 2002, le grand pré a retrouvé sa fonction d'origine, avec l'ajout du « Jardin d'ombre et de lumière », composé de bosquets, d'un théâtre de verdure et d'une grande pergola contemporaine.
Sculptures du parc
[modifier | modifier le code]- La Joie maternelle (1860) par Antoine Étex
- la Douleur maternelle (1860) par Antoine Étex
- Le Lion amoureux par Hippolyte Maindron
- Monument à Léon Perrault par Raymond Sudre
- Monument à Blossac par Raymond Sudre
- dans le jardin anglais, nombreux sujets en fonte de Durenne dont une fontaine Wallace. Une de ces sculptures, Amour sur un dauphin[4], est dérobée dans la nuit du 6 au [5].
- dans "l'allée du vase", copie en pierre du vase de Warwick
- monument à la Résistance de Philippe Amiel
Iconographie
[modifier | modifier le code]Le peintre et dessinateur français Gaspard Duché de Vancy a réalisé une grande aquarelle de l'entrée du parc. On y reconnait la grille, les armoiries de Blossac et les arbres taillées, beau décor pour des promeneurs élégants à la mode des années 1780. Par la suite le parc, avec ses allées rectilignes et rigoureuses, apparait régulièrement dans les gravures du XIXe siècle, et a été photographié par Alfred Perlat et Jules Robuchon.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Grégory Vouhé, « Promenades Poitevines & littéraires », L’Actualité Poitou-Charentes n° 85, juillet-septembre 2009.
- Marie de (1878-1943) Auteur du texte Roux, La Révolution à Poitiers et dans la Vienne... / Mis de Roux, (lire en ligne)
- Grégory Vouhé, « Édouard André. Jardins pour Poitiers », L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril-juin 2012.
- Notice no 000SC023437, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- avec AFP Sudouest. fr, « Une statue en bronze de 80 kilos dérobée dans un parc à Poitiers », sur SudOuest.fr (consulté le )