Pentamidine
Pentamidine | ||
Identification | ||
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Nom UICPA | 4,4'-[pentane-1,5-diylbis(oxy)]dibenzènecarboximidamide | |
No CAS | ||
No ECHA | 100.002.583 | |
No CE | 202-841-0 | |
Code ATC | P01 | |
DrugBank | DB00738 | |
PubChem | 4735 | |
SMILES | ||
InChI | ||
Apparence | solide | |
Propriétés chimiques | ||
Formule | C19H24N4O2 [Isomères] |
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Masse molaire[1] | 340,419 5 ± 0,018 3 g/mol C 67,04 %, H 7,11 %, N 16,46 %, O 9,4 %, |
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Propriétés physiques | ||
T° fusion | 186,0 °C décomposition | |
Écotoxicologie | ||
DL50 | 100 mg·kg-1 mammifère s.c. 50 mg·kg-1 souris i.p. |
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Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
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La pentamidine est un médicament antiparasitaire de la famille des trypanicides.
Historique
[modifier | modifier le code]La pentamidine a été utilisée dans le traitement des trypanosomiases dès 1935 puis dans le traitement des leishmanioses à partir de 1940. Le produit a été découvert par les laboratoires de Rhône-Poulenc, synthétisé en 1938 en Angleterre, puis enregistré en 1950 sous forme de mésylate de pentamidine. Son activité contre le trypanosome a été vite reconnue[2].
En 1942 a lieu le premier essai à titre préventif sur le parasite. Les résultats prometteurs d'une seule injection conduisent à l'utiliser à grande échelle en Afrique au cours d'une campagne de chimioprophylaxie de masse dite « de lomidinisation » (de Lomidine, nom commercial de la pentamidine en France), de la fin de la Seconde Guerre mondiale à celle des années 1960 (12 à 13 millions d'injections préventives sont réalisées entre 1945 et 1960), permettant une régression importante de la maladie[3], au prix toutefois d'accidents et de morts (hypoglycémie brutale, syncope, des accidents cardiaques, voire gangrène gazeuse[4] survenue notamment en novembre 1954 dans la région camerounaise de Yokadouma)[2] et notamment à Gribi[5]. Le mécanisme de cette efficacité « préventive » a été remis en cause par la suite, le médicament agissant probablement sur des formes non détectées de la maladie sur des porteurs sains, diminuant ainsi sensiblement le réservoir parasitaire[6].
Son action sur le champignon parasite Pneumocystis carinii, responsable de la pneumocystose, a été mise en évidence en 1987. Le médicament a été réévalué et commercialisé sous forme d'isothionate en 1984, dans le cadre de la législation américaine sur les médicaments orphelins (US Orphan Drug Act, 1983).
Propriétés de la molécule
[modifier | modifier le code]- Activité antiparasitaire, antiprotozoaire : actif contre Trypanosoma gambiense, Trypanosoma rhodiense, Pneumocystis carinii, Blastomyces dermatidis, les leishmanies (Leishmania donovani, Leishmania tropica)
- Activités secondaires : antifongique et antinéoplasique.
Son mécanisme d'action est mal connu, probablement lié à une inhibition de la biosynthèse de macromolécules.
Utilisation en médecine
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Pentamidine | |
Informations générales | |
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Princeps |
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Classe | Antiparasitaire |
Identification | |
No CAS | |
No ECHA | 100.002.583 |
DrugBank | DB00738 |
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Traitement des :
- Trypanosomiase africaine (ou maladie du sommeil)
- Leishmaniose (cutanées et viscérales)
- Pneumocystose (en seconde intention)
Contre-indications
[modifier | modifier le code]- Grossesse
- Allaitement
- Allergie connue au produit
- Tuberculose active (forme aérosol)
Divers
[modifier | modifier le code]La pentamidine fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en )[7].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Guillaume Lachenal, Le médicament qui devait sauver l'Afrique : un scandale pharmaceutique aux colonies, La Découverte, , 240 p.
- Communiqué de presse du 12 novembre 2014 – Un vaccin dangereux a-t-il été administré à des Africains par les médecins coloniaux français entre 1948 et 1960 ? A-t-on délibérément caché un « scandale pharmaceutique aux colonies » ?, academie-medecine.fr, 12 novembre 2014
- L'injection du médicament se fit avec de la poudre de Lomidine mélangée à de l'eau contaminée par une bactérie.
- Jérémy André, « Lomidine, le médicament qui devait sauver l'Afrique », Le Point, (lire en ligne).
- Guillaume Lachenal, « Lomidine pour tous ! Une erreur médicale en Afrique coloniale », Les Génies de la science, octobre 2008, p. 14-17.
- WHO Model List of Essential Medicines, 18th list, avril 2013
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Anne Crignon, Guillaume Lachenal, « Lomidine : comment la médecine coloniale a dérapé », Nouvel Observateur,