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Religion au Burkina Faso

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Plusieurs religions au Burkina Faso sont pratiquées par la population (environ 21 millions environ, diaspora non comprise, en 2020). Le quatrième recensement général de la population et de l’habitation du Burkina Faso, réalisé sur le terrain au mois de [1], recense 61,6 % de musulmans, 23,2 % de chrétiens (19 % de catholiques et 4,2 % de protestants), 15,3 % d'animistes, 0,6 % d'autres religions et 0,4 % de sans religion[1].

Une estimation de 2019 de la Central Intelligence Agency indique 63.8 % de musulmans, 26.3% de chrétiens, 9 % de pratiquants des religions traditionnelles ou de l'animisme [2].

Le Burkina Faso est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.

Christianisme

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Le christianisme apparaît (pour évangélisation des populations) en 1896.

Catholicisme

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L'Église catholique est organisée en trois archidiocèses : l'archidiocèse de Bobo-Dioulasso, l'archidiocèse de Ouagadougou, et l'archidiocèse de Koupéla.

Le Burkina Faso abrite plusieurs grands lieux de pèlerinage[3] :

Christianisme évangélique

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En 1921, l'Église des Assemblées de Dieu ouvre une mission [4]. En 1923, l'Église de l'Alliance chrétienne et missionnaire ouvre également une mission [5]

Selon une étude de 2013 initiée par l'ONG Compassion Internationale et commanditée par la Fédération des Églises et Missions Evangéliques (FEME), il y aurait 6 094 églises évangéliques et 6 166 pasteurs [6]. De manière plus précise, il ressort de cette étude que «79,8 % des églises sont implantées en milieu rural. Et, la région de l’Est regroupe le plus grand nombre d’églises, soit 1 073 sur les 6 094 tandis que la région du Sahel compte 112 églises. En ce qui concerne les regroupements évangéliques, contrairement aux autres fédérations, l’étude a indiqué que les Églises membres de la FEME sont représentées dans toutes les régions et totalisent 5 753 églises». L'étude a révélé que seulement 39 femmes pasteurs dont 7 sont des pasteurs principaux de leurs églises respectives et que 54,3 % des pasteurs n’ont pas franchi le niveau primaire, moins de 36,6 % ont atteint le secondaire et moins de 13,2 % le supérieur. La plus grande association d'église pentecôtiste est l'Église des Assemblées de Dieu.

En 2024, la Fédération des Églises et Missions Evangéliques comptait 14 associations membres[5].

Autel de sacrifices à Banfora.

L’animisme (du latin animus, originairement « esprit », puis « âme ») est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent, ainsi qu'en des génies protecteurs.

Ces âmes ou ces esprits mystiques, manifestations de défunts ou de divinités animales, peuvent agir sur le monde tangible, de manière bénéfique ou non. Il convient donc de leur vouer un culte. Ainsi défini, comme « croyance à l'âme et à une vie future et, corrélativement, croyance à des divinités directrices et des esprits subordonnés », l'animisme peut caractériser des sociétés extrêmement diverses, situées sur tous les continents.

Au Burkina Faso, l'animisme est la plus ancienne religion, présente avant l'arrivée des trois monothéismes.

Pendant longtemps, cette religion n'était pas légalement reconnue à l'image de ces religions sœurs.

Autres spiritualités

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Liberté religieuse

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Profession de foi sur un taxi-brousse.

La liberté de culte est garantie. En effet, la Constitution burkinabè[7] dispose que le Burkina Faso est un État laïc. Elle garantit aux personnes le droit de choisir et changer leur religion, et de pratiquer celle de leur choix.

Néanmoins, les partis politiques basés sur l'appartenance religieuse, ethnique ou régionale sont interdits. Il existe d'ailleurs l'Observatoire National des Faits Religieux[8], en abrégé ONAFAR, qui est une structure visant à promouvoir la coexistence pacifique entre les communautés religieuses et le respect des différences de croyance, de culture et d'opinion.

Longtemps considéré comme un exemple de coexistence pacifique des différentes religions, le pays est en proie à des tensions religieuses croissantes. L'arrivée d'un islam rigoriste des pays du Golfe ainsi que la montée en puissance d'Églises de réveil fondamentalistes et intolérantes sont vues comme une des causes du problème par l'International Crisis Group.

L'administration de l'État, héritée du colonialisme, et plus souvent chrétienne, ne reflète pas la majorité musulmane de la population. De plus, la montée du terrorisme islamiste en Afrique de l'Ouest est également pointée du doigt[9].

En 2017, un projet de loi controversé sur les libertés religieuses est retiré[10].

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Katrin Langewiesche, Mobilité religieuse : changements religieux au Burkina Faso, LIT Verlag, Münster, 2003, 438 p. (ISBN 9783825856793)

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b Comité national du recensement, « Recensement général de la population et de l'habitation de 2006 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Conseil national de la statistique, (consulté le ).
  2. « BURKINA FASO », sur CIA (consulté le )
  3. La Croix Africa [1], consulté le
  4. Pierre-Joseph Laurent, « L'Église des Assemblées de Dieu du Burkina-Faso. Histoire, transitions et recompositions identitaires / The Church of the Assemblies of God in Burkina-Faso: History, Transitions and Identity », Archives de Sciences Sociales des Religions, vol. 105, no 1,‎ , p. 71–97 (DOI 10.3406/assr.1999.1079, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b « Burkina : « À la FEME, on met l’accent sur ce qui fait notre union » », sur lefaso.net,
  6. « Eglises et missions évangéliques du Burkina : Compassion internationale fait l’autopsie », sur news.aouaga.com,
  7. « Loi constitutionnelle no 072-2015/CNT portant révision de la constitution » [PDF], sur assembleenationale.bf
  8. Issoufou Ouédraogo, « Observatoire national des faits religieux : Les membres en conclave pour mieux appréhender l’année 2021 », sur lefaso.net,
  9. Ludivine Laniepce, « Au Burkina Faso, la tolérance religieuse n’est pas un acquis », sur La Croix, (consulté le )
  10. « Le gouvernement du Burkina Faso retire un projet de loi controversé sur les libertés religieuses », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )