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René Worms

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René Worms
Fonctions
Conseiller d'État
à partir du
Maître des requêtes au Conseil d'État
à partir du
Auditeur au Conseil d'État
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 56 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Worms (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
Émile Worms (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Académie des sciences morales et politiques
Société de sociologie de Paris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Vue de la sépulture.

René Worms, né le à Rennes[1], et mort le dans le 6e arrondissement de Paris), est un sociologue français, fondateur de la Société de Sociologie de Paris, de la Société Internationale de Sociologie et de la Revue Internationale de Sociologie. Il exerça également les fonctions de Conseiller d'État[2].

René Worms, issu d'une famille juive lorraine et fils du professeur d'économie politique Émile Worms, fit de brillantes et précoces études au lycée Charlemagne puis à l'École normale supérieure, qui le conduisirent à être admis à l'agrégation de philosophie à l'âge de vingt ans, puis à devenir docteur ès lettres et docteur ès sciences. Il passa également avec succès l'agrégation de sciences économiques[3].

Mais la principale tâche qui occupa son existence fut la promotion de la sociologie, dont il fut un de ceux qui entreprirent de la structurer et de la constituer en tant que science autonome et non plus simplement comme une partie de la philosophie positive[4].

C'est dans ce but qu'il fonde en la Revue Internationale de Sociologie, dont le programme précisait que son objectif était de contribuer à la connaissance la plus scientifique possible des faits sociaux, science sur laquelle il serait ensuite possible de s'appuyer pour réformer la société, de la même façon que c'est sur la connaissance de l'anatomie que la médecine a pu se fonder[5].

Organicisme

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La métaphore médicale n'était pas arbitraire sous la plume de Worms, qui, à la suite d'un Alfred Espinas ou d'un Gustave Le Bon, avait une conception organiciste de la société[6], conception que Worms développe dans son ouvrage Organisme et société paru en 1896.

Le succès rencontré par la Revue Internationale de Sociologie poussa René Worms à fonder l'année suivante un Institut International de sociologie et une collection d'ouvrages de sociologie (la Bibliothèque internationale de sociologie[7]). Enfin, en 1895, Worms fonda la Société de sociologie de Paris.

Le groupe éclectique de chercheurs réunis autour de Worms devint toutefois de plus en plus excentré dans le champ de la sociologie scientifique qui se constitua en deux grandes écoles au début du XXe siècle : celle des héritiers de Frédéric Le Play et surtout celle d'Émile Durkheim dont le rejet implicite des entreprises de Worms contribua encore davantage à marginaliser ce dernier[8]. Qui plus est, l'organicisme défendu par le directeur de la revue avait été abandonné, dès 1897, par la communauté scientifique qui en avait perçu les insuffisances théoriques[9], insuffisances qui furent détaillées par François Simiand lors de la parution d'Organisme et société[10]. On estime aujourd'hui que, si ses activités organisationnelles ont vraisemblablement contribué à la constitution de la sociologie en tant que discipline autonome, l'apport théorique de René Worms à la constitution de la sociologie moderne peut être considéré comme négligeable[11].

À la mort de Worms, en 1926, l'ancien durkheimien Gaston Richard reprit la direction de la Revue internationale de sociologie, qui cessa de paraître à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (7e division)[12],[13].

Distinctions

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Œuvres de René Worms

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  • De la volonté unilatérale considérée comme source de l'obligation (1891) [lire en ligne].
  • La Morale de Spinoza (1892) [lire en ligne].
  • De natura et methodo sociologiae (1896) [lire en ligne].
  • La Science et l'art en économie politique (1896).
  • Organisme et société (1896).
  • Philosophie des sciences sociales (3 vol., 1903-1907).
  • Études d'économie et de législation rurales (1906) [lire en ligne].
  • Les Principes biologiques de l'évolution sociale (1910).
  • Précis de philosophie (4e édition, 1911) [lire en ligne].

Bibliographie critique

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  • Terry Clark, Prophets and Patrons. The French University and the Emergence of the Social Sciences, Cambridge, Harvard University Press, 1973.
  • Victor Karady, Stratification intellectuelle, rapports sociaux et institutionnalisation : enquête socio-historique sur la naissance de la discipline sociologique en France, A.T.P. du CNRS n°6348, Rapport scientifique, Centre de sociologie européenne, .
  • Laurent Muchielli, La découverte du social. Naissance de la sociologie en France (1870-1914), Paris, La Découverte, 1998.
  • Terry Nichols Clark, « Marginality, Ecclecticism and Innovation : René Worms and the Revue internationale de sociologie from 1893 to 1914 », Revue internationale de sociologie, III, 1967, p. 12–27.
  • Terry Nichols Clark, « René Worms », p. 755–756, in BORLANDI Massimo et alii (dir.), Dictionnaire de la pensée sociologique, PUF, 2005.
  • Sébastien Mosbah-Natanson, « Internationalisme et tradition nationale : le cas de la constitution de la sociologie française autour de 1900 », Revue d'Histoire des Sciences Humaines n°18, 2008.
  • Sébastien Mosbah-Natanson, « René Worms, directeur de la collection ‘Bibliothèque Sociologique Internationale’ », Les Études Sociales, vol. 161-162, no. 1-2, 2015, pp. 175-199.
  • Roger L. Geiger, « René Worms, l'organicisme et l'organisation de la sociologie », Revue française de sociologie, volume 22, n°3, 1981 [lire en ligne]
  • Jean-Thomas Nordmann, « Worms (René) », L'Archicube, no 15b,‎ , p. 81-84 (lire en ligne).
  • Antoine Savoye et Frédéric Audren, « René Worms, un sociologue “sans qualités” ? Éclairage biographique », Les Études Sociales, 2015/1-2 (n° 161-162), p. 7-41.

Liens externes

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Notes et références

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  1. « René Worms (1869-1926) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  2. Adolphe Bloch, « Note sur M. René Worms », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, volume 7-1-3, 1926.,‎ (lire en ligne) .
  3. Roger L. Geiger, « René Worms, l'organicisme et l'organisation de la sociologie », Revue française de sociologie, volume 22, n°3, 1981, p. 347.
  4. Roger L. Geiger, art. cit., p. 345-347.
  5. Pierre Favre, « La constitution d'une science du politique, le déplacement de ses objets, et « l'irruption de l'histoire réelle » (deuxième partie) », Revue française de science politique, volume 33, n°3, 1983, p. 366, [lire en ligne].
  6. Roger L. Geiger, p. 345 et 352. Geiger précise que l'organicisme était à cette époque probablement « la plus sociologique » des conceptions existantes en la matière (ibid., p. 345).
  7. Geiger, art. cit., p. 348-349.
  8. Geiger, art. cit., p. 356.
  9. Geiger, art. cit., p. 358-359.
  10. Cf. son compte-rendu de Organisme et société dans la Revue de métaphysique et de morale, 1897, p. 491-499, (texte téléchargeable depuis le site Les classiques des sciences sociales).
  11. Geiger, art. cit., p. 359-360.
  12. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 787.
  13. appl, « WORMS René (1869-1926) », sur Cimetière du Père Lachaise - APPL, (consulté le )
  14. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )