Aller au contenu

Riss

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Riss
Riss lors de l'inauguration de la stèle 2014-2015 du Mémorial des reporters de Bayeux, en octobre 2015.
Fonctions
Directeur de la publication
Charlie Hebdo
depuis le
Directeur de la rédaction
Charlie Hebdo
depuis
Biographie
Naissance
Pseudonyme
RissVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
A travaillé pour
signature de Riss
Signature

Laurent Sourisseau[1], dit Riss, né le à Melun, est un caricaturiste, auteur de bande dessinée français et le directeur de publication du journal Charlie Hebdo.

Laurent Sourisseau naît d’un père employé des pompes funèbres et d’une mère au foyer.

Il fait son service militaire puis obtient une licence de droit à l'université[source insuffisante].

Carrière professionnelle

[modifier | modifier le code]

Il travaille durant plusieurs années en horaire trois-huit à la SNCF, dans un poste d'aiguillage de la banlieue parisienne[source insuffisante]. Il décide de se lancer dans le dessin de presse alors qu'il est toujours cheminot : Il envoie par courrier des dessins satiriques au journal La Grosse Bertha, qui vient alors de débuter à Paris. Des personnes reconnues dans le métier y travaillent, comme Cabu, Wolinski ou Gébé, et apprécient ses dessins. Ils lui permettent de commencer[2] et d'intégrer l'équipe[source insuffisante].

Charlie Hebdo

[modifier | modifier le code]

En 1992, lorsque les membres de La Grosse Bertha se séparent en deux journaux distincts, Riss participe à la reparution de Charlie Hebdo avec lequel il collabore depuis cette date[2]. Plus tard, Luz, Catherine Meurisse et d'autres collaborateurs, dessinateurs et non-dessinateurs, viennent prendre place dans l'équipe. Riss devient le co-directeur de la rédaction à partir de , en tandem avec Charb, lorsque Philippe Val, jusqu'alors rédacteur en chef, n'est plus à la tête de l'équipe.

De novembre 1997 à avril 1998, Riss « couvre » le procès de Maurice Papon aux assises de Bordeaux et produit plus de 400 dessins d'audience, exposés 25 ans plus tard au Mémorial de la Shoah de Paris[3].

Blessé à l’épaule droite lors de la fusillade au siège du journal à Paris le , il déclare, depuis, être visé par une fatwa[4]. Il succède à Charb, tué dans la fusillade, au poste de directeur de la publication de Charlie Hebdo dont il possède aujourd'hui 70 % des actions[5].

Controverses

[modifier | modifier le code]

Affaire judiciaire

[modifier | modifier le code]

En 1991, un dessin de Riss caricaturant Caroline de Monaco ne plaît pas à la famille princière. Cette dernière intente le premier procès à l'encontre de Charlie Hebdo concernant la liberté d'expression. Le procès est gagné par le journal[6].

Prises de position

[modifier | modifier le code]

Le , Riss provoque une polémique avec un éditorial portant sur les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles :

« À cet instant, personne n’a encore rien fait de mal. Ni Tariq Ramadan, ni la femme voilée, ni le boulanger, ni ces jeunes désœuvrés. Pourtant, tout ce qui va arriver ensuite à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles ne pourra avoir lieu sans le concours de tous. Car tous inspirent la crainte et la peur. La peur de contredire, la peur de polémiquer, la peur de se faire traiter d’islamophobe et même de raciste. La peur, tout simplement. Ce qui va se passer dans quelques minutes est l’étape ultime de la peur : la terreur. Le terrorisme. Il n’y a pas de terrorisme possible sans l’établissement préalable d’une peur silencieuse généralisée [...] Depuis la boulangerie qui vous interdit de manger ce que vous aimiez jusqu’à cette femme qui vous interdit de lui dire que vous la préféreriez sans voile, on se sent coupable d’avoir ces pensées. Dès cet instant, le terrorisme commence son travail de sape. La voie est alors tracée pour tout ce qui arrivera ensuite[7]. »

Certains observateurs, comme Fabrice Arfi de Mediapart ou l'association de critique des médias Acrimed, pointent du doigt « un édito dont les médias (français) n’ont pas parlé, ou à peine » contrairement à d'autres journaux étrangers comme le Washington Post ou Slate. Selon Pierre Marrisal, Riss tient un discours « essentialisant et islamophobe », « un tissu d’âneries » qui « revient purement et simplement à affirmer que tout musulman pratiquant est un terroriste ou un criminel »[8],[9].

Le , Riss attise une nouvelle fois la critique sur Twitter en diffusant via le compte de son journal une une avec un dessin signé de sa main indiquant[à recycler] : « La République islamique en marche » (en référence au parti présidentiel : La République en marche). On y voit une caricature d’Emmanuel Macron déclarant « ce n’est pas mon affaire » en levant les mains au ciel tandis que, dans son dos, des femmes voilées défilent le regard baissé et le visage morne. La phrase que l’hebdomadaire prête à la caricature du président renvoie à une de ses déclarations lors d'un déplacement à La Réunion : « Le port du voile dans l'espace public n'est pas mon affaire. Dans les services publics, à l'école, c'est mon affaire ». De nombreux internautes accusent Charlie Hebdo d'attiser la haine à l'encontre des musulmans avec une couverture qui suggère que l'exécutif serait complice, par sa cécité, d'un péril islamiste en France[10].

Fait divers : disparition du petit Émile.

En 2023, à la suite de la disparition de l'enfant, Charlie Hebdo publie une caricature du petit garçon le représentant comme sur la photo présentée aux médias par les parents pour le rechercher : une fleur de pissenlit à l'oreille. Dessus ils écrivent : « Où est le petit Emile ? Un indice : les ânes adorent les pissenlits. ». Cette comparaison malheureuse a choqué une partie de l'opinion publique.

Quelques mois plus tard, Riss signe une nouvelle caricature à la suite de la découverte de l'os du crâne de l'enfant. On y voit des personnes tenant au bout d'un bâton un squelette d'enfant. Le dessin est agrémenté du texte : « le nonos qui attise les foules ». Beaucoup de personnes réagissent négativement à ce dessin, justifiant en cela que c'est un manque de respect pour le petit enfant et sa famille. Il est plusieurs fois qualifié « d'à vomir ».

Publications

[modifier | modifier le code]

Ouvrages collectifs

[modifier | modifier le code]

Expositions

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b « Article larousse.fr : « Laurent Sourisseau, dit Riss » ».
  2. a et b « Mercredi, c'est Charlie : le nucléaire vu par Riss », sur GoodPlanet mag' (consulté le )
  3. "Riss : Le procès Papon". Mémorial de la Shoah, octobre 2022
  4. Isabelle Hanne, « Riss, meurtri mais costaud », sur liberation.fr, (consulté le ).
  5. « Denis Robert : “L’histoire de ‘Charlie Hebdo’ est shakespearienne” », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  6. « Riss l'homme derrière la caricature ».
  7. Je suis Charlie, « Qu'est-ce que je fous là ? », sur Charlie Hebdo, (consulté le )
  8. Pierre Marrisal, « Iceberg, voile et jambon : à propos d'un éditorial de Charlie Hebdo », sur Acrimed | Action Critique Médias (consulté le )
  9. « Les propos racistes de Riss dans Charlie Hebdo rappelés par Fabrice Arfi (Mediapart) » (consulté le )
  10. « Charlie Hebdo : "On se donne le droit de critiquer les religions et je pense que c’est quelque chose de normal" », sur francetvinfo.fr, .
  11. Niicolas Pothier, « Parquets cirés », BoDoï, no 27,‎ , p. 13.
  12. « "Une minute quarante neuf secondes" de Riss : le livre politique le plus important de la rentrée », sur France Inter, (consulté le )
  13. « Au Mémorial de la Shoah, le procès Papon raconté à travers des dessins de Riss jamais exposés », sur Franceinfo, (consulté le )

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :