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L'algèbre nouvelle de François Viète

François Viète

François Viète d'après Jean Rabel.
François Viète d'après Jean Rabel.

François Viète, ou François Viette, en latin Franciscus Vieta, est un mathématicienfrançais, né à Fontenay-le-Comte (Vendée) en 1540 et mort à Paris le . De famille bourgeoise et de formation juridique, il a été l'avocat de grandes familles protestantes, dont les Parthenay-l'Archevêque et lesRohan, avant de devenir conseiller au parlement de Rennes, sous Charles IX, puis maître des requêtes ordinaires de l'hôtel du roi sous Henri III. Maître des requêtes et déchiffreur d'Henri IV, membre du conseil du roi, il mène, parallèlement à ces charges au service de l'État, une carrière de mathématicien « amateur » qui lui vaut l'estime des grands professionnels de son temps.

Inspiré par Ramus, Gosselin et Jacques Pelletier du Mans, il restaure la géométrie des anciens (Apollonius, Theon et Diophante) et prolonge les travaux d'Albategni, de Rheticus et de Regiomontanus sur les sinus et les triangles sphériques. La publication de son livre phare Isagoge Artem Analycitem ouIsagoge marque en 1591 le début de la révolution algébrique qui, poursuivie par Thomas Harriot, William Oughtred,Albert Girard et René Descartes, fondera les notations de l'algèbre contemporaine. Viète est le premier mathématicien à noter les paramètres d'une équation par des symboles. Il fonde ainsi l'algèbre nouvelle ou « logistique spécieuse », une version « homogène » de notre façon actuelle de mener les calculs symboliques. Écrivant en latin et connu de toute l'Europe, il formera quelques élèves, Nathanael Tarporley, Pierre puis Jacques Aleaume, Marino Ghetaldi, Jean de Beaugrand, Alexander Anderson, ainsi que des correspondants dont Lansberg de Meulabeecke, qui contribueront à sa renommée et prolongeront ses méthodes, les diffusant en Angleterre, en Hollande, en Italie et en Allemagne. Il finit par l'emporter sur quelques contradicteurs tels qu'Adriaan Van Roomen et Joseph Juste Scaliger. Une partie de ses travaux est dédiée à l'astronomie. Il anticipe même, avec une décennie d'avance mais sans publication, la découverte par Kepler de la forme elliptique des orbites des planètes. Enfin, par ses travaux de déchiffreur, et singulièrement les dernières recommandations qu'il communiqua au duc de Rosny (alias Sully) quelques semaines avant sa mort, François Viète est l'un des premiers cryptologues à systématiser l'art de casser les codes...


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Pierre Hérigone


Une démonstration de l'Optique d'Euclide traduite par Hérigone (Tome V)

Pierre Hérigone, d'origine basque (descotes donne pour racine Hérigoyen, nom basque qui se trouve dans les Lettres de Madame de Sévigné), né vers 1580 (la date est donnée par MacTutor, mais rien ne nous permet de l'étayer) et mort à Paris, entre 1643 et 1644 (d'après les affirmations de John Pell à Charles Cavendish et celles du prince Boncompagni), est un mathématicien et astronome français. Son nom est latinisé sous la forme Petrus Herigonius.

Hérigone, présent à Paris à partir de 1630, publie entre 1632 et 1642. D'après une confidence de l'avocat polymathe manceauClaude Hardy, un chalonais, le sieur Clément Cyriaque de Mangin se cache sous ce prête-nom. Cette affirmation, étayée par ce seul témoignage, a été amplifiée par le père Jacob et le père Papillon. Pour autant, l'œuvre éditée de Pierre Hérigone est singulière, et fort éloignée des autres livres attribués à de Mangin. Elle consiste en un cours universel, le Cursus mathematicus, divisé en six tomes, où l'auteur recense une grande partie des connaissances de son siècle.

Dans cette œuvre, Hérigone se montre l'un des continuateurs les plus inventifs de François Viète. Il vulgarise sa formalisation de l'algèbre et la prolonge en anticipant de plusieurs siècles l'hypothétique construction d'une langue universelle, indépendante des langues vernaculaires et susceptible de traduire tous les raisonnements. Sa recherche d'une langue universelle rejoint d'ailleurs les préoccupations de ses contemporains, Adrien Romain ou Descartes (dans ses Regulae).

Quelques-unes de ses inventions pour noter les démonstrations mathématiques ont d'ailleurs fait fortune, comme le signe (« T renversé ») pour désigner l'orthogonalité, l'introduction en France du mot parallélépipèdum ou sa notation des puissances (sensiblement améliorée par Descartes). À la fin du XIXe siècle, certains ont cru voir dans le Cursus mathematicus d'Hérigone et sa tentative de langue universelle, un lointain ancêtre du formulaire de mathématiques de Giuseppe Peano


Jean V de Parthenay


Jean V de Parthenay-L'Archevêque, ou Larchevêque, sieur de Soubise, né posthume en 1512 et mort au parcMouchamps en Vendée, le , est un noble français protestant, dernier seigneur des Herbiers et du parc Mouchamps, issu en droite ligne de la famille des Parthenay-l'Archevêque. Il ne possède plus tous les fiefs de cette vieille famille, notamment la ville de Parthenay, qui ont été cédés par le dernier des Parthenay en ligne directe, Jean II de Parthenay-l'Archevêque, mort en 1427. Sa mère est l'humaniste Michelle de Saubonne ; sa fille Catherine est la mère des Rohan.

Combattant et ambassadeur d'Henri II pendant les dernières guerres d'Italie, il est au service du roi, qu'il accompagne depuis l'enfance. Converti officiellement au calvinisme en 1562, après le massacre de Wassy, il devient pendant la première guerre de religion l'un des plus ardents soutiens de Condé et du parti huguenot. Ses faits et gestes sont connus au travers des mémoires de sa vie telles que les a mises en forme peu après sa mort le mathématicien François Viète, qui fut, tout au début de sa carrière, son avocat et son secrétaire (entre 1564 et 1566). Elles ont été publiées en 1879 par Jules Bonnet et abondamment commentées et popularisées par Frédéric Ritter et Benjamin Fillon.

Armes des seigneurs de Parthenay : « burelé d'argent et d'azur, à la bande de gueules brochant sur le tout. »

Familier du roi Henri II, puis de la régente Catherine de Médicis, Soubise est accusé - sans doute à tort - d'avoir commandité la mort du ducFrançois de Guise. Son gouvernement de la ville de Lyon (1563) épargne néanmoins aux catholiques les cruautés du baron des Adrets ; et, jusqu'à sa mort en 1566, ses efforts contribuent à maintenir la paix entre les factions ennemies. Un temps, il espère même convertir la reine-mère à la doctrine des Calvinistes. D'après l'historien du XVIe siècle Jacques-Auguste de Thou,« Jean de Parthenay joignait à une auguste naissance une très grande modération et une habileté peu commune. »


Albert Girard


Le cartographe Hondius, portrait parfois présenté comme étant celui de Girard.

Albert Girard, dit le « Samielois », également appelé Albertus Gerardus Metensis, parfois Albert Gérard, né vraisemblablement le à Saint-Mihiel et mort à 37 ans, le 8 ou en Hollande, probablement près de la Haye, est unmathématicien d'origine française ayant mené toute sa carrière aux Pays-Bas.

De son vivant, Albert Girard est connu comme ingénieur. Élève et traducteur des œuvres de Stevin, ami deGolius, de Snell et sans doute de Jacques Aleaume, il s'occupe en tout premier lieu de fortifications et d'ouvrages militaires. Son importance est tardivement reconnue dans le domaine des mathématiques et son rôle de traducteur et de mécanicien masque longtemps l'originalité de ses travaux personnels dans cette discipline. Pour le R.P Henri Bosmans, ses ouvrages sont les plus importants qui ont été écrits entre Viète et Descartes. Son œuvre, qui se situe à la transition des traditions de la Coss, des innovations de l'algèbre spécieuse de François Viète et des préoccupations qui à la même époque animent Pierre de Fermat ou Bachet de Méziriac, touche à des domaines variés et apporte de considérables nouveautés. Son écriture mathématique, héritée de la Coss et en partie de l'algèbre nouvelle, fourmille de nouvelles notations. Plusieurs ont enrichi l'univers des mathématiques, notamment les parenthèses, les crochets, et son indexation des radicaux pour les racines cubiques ou cinquième.

Mais sa contribution va bien au delà de cet apport et plusieurs propositions qui font date dans l'histoire des mathématiques sont nées sous la plume de Girard. Parmi celles-ci, se trouvent dès 1626 les premières notations de la fonction sin (pour sinus). Il est parmi les premiers à formuler lethéorème fondamental de l'algèbre dans le cas de polynômes réels (1629), et le théorème des quatre carrés. Il est l'auteur du premier énoncé connu du théorème des deux carrés, dit « Fermat de Noël » (1625), et d'un des premiers énoncés de la formule de Waring, d'une définition précise des suites de Fibonacci etc. En anglais, la formule, qu'il est le premier à publier et qu'il démontre partiellement, donnant l'aire d'un triangle sphérique à l'aide de ses angles se nomme le théorème de Girard ou d'Harriot-Girard.



Marino Ghetaldi


Marino Ghetaldi
dans le palais du recteur
de la république de Raguse

Marino Ghetaldi, Ghetaldus, marin Ghetalde ou Getaldic, homme politique, mathématicien et physicienitalo-croate, né le 2 octobre 1568 ou 1566 à Raguse (aujourd'hui Dubrovnik enCroatie), mort le ou 1627 dans la même ville.

Ce fut l'un des très rares élèves de François Viète avec Nathanael Tarporley, Jean de Beaugrand, Jacques Aleaume et l'écossaisAlexander Anderson avec qui il fut en contact étroit. Géomètre parmi les mathématiciens à l'origine de l'émergence de l'algèbre nouvelle, il fut aussi l'un des premiers à apporter sa contribution à la Géométrie analytique. En correspondance avec Galilée et Clavius, il communiqua aux mathématiciens italiens, Paolo Sarpi, Antonio Santini, Carlo Rinaldini,... cette nouvelle façon de noter les questions algébriques et la mit en œuvre lui même dans la reconstruction des œuvres d'Apollonius de Perge. En physique, il laisse une étude de miroirs paraboliques, et l'on peut encore admirer une de ses réalisations (66 cm de diamètre) au musée de la marine à Londres. Ecrivain croate de langue latine, son souvenir demeure présent dans les rues de l'actuelle Dubrovnik, où on le présente comme l'Apollon croate



Jean de Beaugrand


Structure de la Terre : 1. Noyau Interne, 2. Noyau Externe, 3. Manteau Inférieur, 4. Manteau Supérieur, 5. L.V.Z, entre 5 et 6. MOHO, 6. Croûte terrestre

Jean de Beaugrand, né entre 1584 et 1588, peut-être à Mulhouse comme son père, mort à Paris le , est un mathématicien français. Secrétaire royal, membre de l'académie de Mersenne, ami et correspondant de Hobbes, de Fermat et de Galilée, il défendit la mémoire de François Viète, dont il fut semble-t-il l'un des derniers élèves. Ennemi de Descartes, dont il dénonça les plagiats supposés, il soutint en 1636 que les graves ne pesaient rien au centre de la Terre. Pour cela, il reçut de Descartes le surnom méprisant de « géostaticien ».

Secrétaire du roi et du trésor royal chargé de signer les privilèges d'édition, Jean de Beaugrand fut l'un des membres les plus influents de l'académie de Mersenne. Toutefois, en raison de ses polémiques et de ses démêlés avec Morin etDesargues, de sa désobligeante habitude (aux dires de Blaise Pascal et Paul Tannery) de s'approprier les travaux des autres membres de l'académie, dont ceux de Fermat et de Roberval, la postérité a conservé de lui une image plutôt négative. De nombreux historiens l'ont confondu avec son père, maître écrivain de Louis XIII, dont il édita les œuvres. Aucun travail de gravure, ni d'écriture ne peut, à priori, le rattacher aux maîtres écrivains. Il lui revient en revanche d'avoir donné son nom à la cycloïde.



Algèbre nouvelle


L’algèbre nouvelle, logistique ou analyse spécieuse, est un projet de formalisation de l’écriture algèbrique réalisé parFrançois Viète, par ses élèves et sessuccesseurs. L'acte fondateur en est la parution chezJamet Mettayer (en 1591) de l'artem Analyticem Isagoge. Son apparition conduit, fin XVIe - début XVIIe siècle, à l'abandon progressif de l'algèbre syncopée. Ce formalisme a évolué selon ses rédacteurs, notamment sous l'impulsion de Vaulezard, d'Anderson, de James Hume de Godscroft et de Pierre Herigone. Lorsqu'en 1637, René Descartes illustre sa méthode par un traité de géométrie, le philosophe achève cette révolution. En supprimant les contraintes d'homogénéité introduite par Viète, il fournit à l'algèbre sa forme littérale actuelle (ou peu s'en faut). Ce projet peut également se lire comme l'annonce d'un projet global et s'offre d'emblée, en termes modernes, comme une axiomatique des calculs littéraux : uneméthode pour bien inventer des mathématiques. Et en cela surtout l'algèbre nouvelle est un apport fondamental à la construction de l'algèbre littérale actuelle



Adrien Romain


Sceau de l'université de Wurzbourg.

Adriaan van Roomen, francisé en Adrien Romain, latinisé en Adrianus Romanus, né à Louvain (Flandre), le, mort à Mayence le , est un médecin et mathématicien de la noblesse flamande.

Il devient le premier professeur de médecine rémunéré de l'université de Wurzbourg, et le médecin personnel de l'évêque Julius Echter de Mespelbrunn.

Scientifique éclectique, ses domaines de prédilection varient de la géographie aux sciences physiques. Il est l'un des premiers à décrire les feux d'artifice, mais c'est dans le domaine des mathématiques qu'il s'illustre le plus.

Prodigieux calculateur, l'un des plus remarquables de tous les temps selon son principal commentateur Henri Bosmans, Adrien Romain effectue de nombreux travaux mathématiques. Élève de Stevin et Sarpi, il côtoie la plupart des scientifiques de son temps, qui le tiennent en grande estime, dont François Viète, Johann Kepler, le P. Clavius, Marino Ghetaldi, Ludolph Van Ceulen dont il est l'ami personnel, Willebrord Snell et Michel Coignet.

Adrien Romain s'oppose avec succès à l'humaniste Scaliger, recteur de l'université de Leyde, en mettant en évidence ses erreurs de quadrature du cercle. Il propose à ses confrères européens un défi mathématique resté fameux, et doit en retour relever un défi deFrançois Viète dont il ne peut triompher dans en utilisant une construction à la règle et au compas. Son écriture mathématique est à mi-chemin de l'école de la Coss, dont il est issu, et de l'algèbre nouvelle de Viète, dont il se montre un des meilleurs héritiers dans certains de ses travaux algébriques, avec Alexander Anderson, Marino Ghetaldi, Albert Girard et Jacques Aleaume. Il est le premier mathématicien à calculer 16 décimales de π.



Catherine de Parthenay


Catherine de Parthenay

Catherine de Parthenay, née le au parc-Mouchamps et morte le dans le même lieu, est une humaniste française, femme d'un héroïsme antique, connue à son époque pour son engagement calviniste.

Parlant et écrivant le latin, le grec et l'hébreu, poétesse, dramaturge et mécène, elle est la descendante d'une lignée de femmes de la Renaissance,Michelle de Saubonne et Antoinette d'Aubeterre, qui alliaient l'érudition à la foi. Elle reçut vers onze ans les leçons du mathématicienFrançois Viète, alors secrétaire de sa mère qui l'élevait. Mariée à quatorze ans au baron Charles de Quellenec, elle lui intentera (avec sa mère) un procès pour empêchement dirimant demeuré célèbre. Cependant, à la mort de son mari (lors de la Saint-Barthélemy), elle compose une élégie à sa gloire et à celle de l'Amiral de Coligny. Peu après, elle fait jouer dans La Rochelle assiégée une tragédie, Holopherne, dont il ne reste rien.

Douée pour les mathématiques et pour la littérature, elle fut mariée en secondes noces au vicomte René II de Rohan, dont elle eut six enfants. Veuve une seconde fois, elle se consacra à l'éducation de ses fils Henri II de Rohan et Soubise, et de ses filles, Anne, Catherine et Françoise, dans son château de Blain puis au parc-Mouchamps. Connue au grand siècle comme la mère des Rohan, elle reprocha son abjuration à Henri IV dans un pamphlet publié anonymement mais qui lui est unanimement attribué ; quelques années plus tard, elle déplorera sa mort dans un très beau poème. Tallement des Réaux en a laissé le portrait d'une femme lunatique et quelque peu décalée. Vers la fin de sa vie, elle combattra aux côtés de ses enfants pour faire respecter l'esprit de l'édit de Nantes, mais son parti sera vaincu à La Rochelle, après un siège héroïque, où l'on dit qu'elle et sa fille Anne mangèrent le cuir des chevaux. Emprisonnée puis exilée sur ses terres sur ordre de Louis XIII, elle mourra trois ans plus tard sur les lieux de sa naissance, âgée de soixante-dix-sept ans.

On la nomme selon les époques de sa vie Mlle Soubise, la baronne du Pont ou la mère des Rohan.


Françoise de Rohan


De gueules à neuf macles d'or, le blason des Rohan


Françoise de Rohan, duchesse du Loudunois, née vers 1540, morte en décembre 1591 à Beauvoir-sur-Mer, est une descendante desducs de Bretagne qui, mariée sur parole au duc Jacques de Nemours en 1557, se trouva déshonoré par ses œuvres et n'eut de cesse pendant plus de vingt ans d'obtenir la reconnaissance de ce manquement à la foi.

Cousine de Jeanne d'Albret et du roi Henri IV, qui la nomme communément « sa tante », Françoise de Rohan trouva refuge chez ses amis protestants tandis que le parti Lorrain, épousant la cause de Nemours, ne voulut plus la nommer que La demoiselle ou ladame de la Garnache (du nom d'un de ses fiefs en Vendée). Tandis que pour les huguenots, elle demeurait laduchesse de Nemours, elle intenta contre son promis un procès qui dura jusqu'en 1580. Ayant en vue d'obtenir que son amant infidèle reconnaisse le fruit de leur union, elle mobilisa à cet effet trois rois, deux papes et plusieurs séances du Parlement de Paris. Son procès, qui défraya la chronique judiciaire, se trouva ballotté par les aléas des guerres de religion et ne trouva de fin qu'avec la réconciliation d'Henri III et d'Henri IV aux abords de la Paix du Fleix. La solution qui mit un terme à cette longue procédure est diversement interprétée. Pour les uns, elle est le fruit de la charité d'Anne de Guise, pour d'autres, le résultat d'un accord politique favorable au duc d'Alençon, pour d'autres encore un compromis réalisé grâce au talent de son ami, le maître de requête et mathématicien François Viète.

Fille du vicomte René Ier de Rohan et d'Isabeau d'Albret, petite fille du roi de Navarre Jean d'Albret, Françoise de Rohan est la sœur d'Henri Ier de Rohan, Jean (Frontenay) et René II de Rohan, qui portèrent successivement le titre de Vicomte de Rohan et s'illustrèrent brillamment et brièvement lors de la seconde guerre de Religion. Elle avait pour amies les dames de Soubise, Antoinette d'Aubeterre et Catherine de Parthenay, qui se trouvaient de leur côté emportées dans un procès en empêchement dirimant. Son ami mathématicien logea souvent chez elle, et protégea ses propriétés au plus sombre des années de guerre. Il lui offrit, peu de temps avant qu'elle mourut, la dédicace de son œuvre principale, cet Isagoge in Artem Analycitem par lequel il fondait l'analyse spécieuse, ou nouvelle Algèbre. Par ailleurs, le poète André de Rivaudeau logeait non loin de son château de Beauvoir, et lui dédia plusieurs poèmes.

Elle fut élevée au titre de duchesse du Ludonois par le roi Henri III.


Michel Coignet


Astrolabe persan du XVIIIe siècle semblable à ceux que fabriquait Michel Coignet

Michel Coignet, Quignet ou Cognet, Connette en italien, né à Anvers en 1549 est un ingénieur cosmographe, mathématicien et fabricant d'instruments belge, mort à Anvers le . Mathématicien, ingénieur et cartographe des archiduc et duchesse d'AutricheAlbert et Isabelle, il occupait à leur cour une position analogue à celle de Simon Stevin auprès de Maurice d'Orange. Les géographes lui doivent un traité de la navigation (1580) et de nombreux ouvrages mathématiques ou militaires. Il fut un des premiers jalons dans la création du compas de proportion. Ayant pour élève Marino Ghetaldi, connu de François Viète, dont il utilise les relations sur les liaisons entre les coefficients et les racines, Coignet fut un mathématicien respecté par ceux de son époque, et notamment par Fabrizio Mordente, Ludolph van Ceulen, Godefroy Wendelin, Adrien Romain, le grand Galiléeou Mercator.

Kepler l'appelait « Michaelis Coigneti », et le tenait pour le premier mathématicien de Bruxelles (« Ertzh mathematicum zu Brüssel »). Il l'a cité à propos de calculs de densité du fer et l'a mentionné également pour un traité sur les éclipses solaires de 1605 ainsi qu'un livre de stéréométrie. Les observations de Coignet troublaient Kepler car elles ne concordaient pas avec les siennes et Kepler lui envoya une lettre afin de s'assurer de leurs mesures.

Son tombeau, orné de ses armoiries, se trouvait dans la Cathédrale Notre-Dame d'Anvers.