Théorie
Apparence
Une théorie est un ensemble d'explications, de notions ou d'idées sur un sujet précis, pouvant inclure des lois et des hypothèses, induites par l'accumulation de faits trouvés par l'observation ou l'expérience.
Citations
[modifier]Claude Allègre, L'écume de la Terre, 1983
[modifier]Il en va des théories scientifiques comme du talent individuel : lorsqu'elles sont reconnues, elles apparaissent comme des évidences solides qui ne doivent leur succès qu'à leur propre poids. Ce succès est perçu comme un illumination inévitable et sans ombre, et l'on oublie qu'il n'est plus souvent que le résultats d'un cheminement lent et cahotique (sic).
- L'écume de la Terre, Claude Allègre, éd. Fayard, 1983 (ISBN 2-213-01271-7), chap. Avant propos, p. 7
Alan F. Chalmer
[modifier]Le point de vue instrumentaliste dans sa forme extrême opère une nette distinction entre les concepts applicables et les concepts théoriques. Le but de la science est de produire des théories qui sont des dispositifs ou des instruments commodes pour relier une série de situations observables à une autre. Les descriptions du monde comprenant des entités observables décrivent effectivement ce à quoi ressemble réellement le monde, mais les descriptions des systèmes comprenant des concepts théoriques ne le font pas. Ces derniers doivent être comprises comme des fictions utiles qui facilites nos calcules.
- Qu'est-ce que la science ? Popper, Kuhn, Lakatos, Feyerabend, Alan F. Chalmer (trad. Michel Biezunski), éd. Le livre de Poche, 1976, 1987 (fr) (ISBN 978-2-253-05506-8), chap. 13_ réalisme, instrumentalisme et vérité, p. 235-236
le point de vue réaliste contient une notion de vérité : les théories vraies donnent une description correcte d'un aspect du monde réel.
- Qu'est-ce que la science ? Popper, Kuhn, Lakatos, Feyerabend, Alan F. Chalmer (trad. Michel Biezunski), éd. Le livre de Poche, 1976, 1987 (fr) (ISBN 978-2-253-05506-8), chap. 13_ réalisme, instrumentalisme et vérité, p. 240
Vue de cette façon, la tentative de Popper de comparer des théories « fausses » en comparant leurs contenus de vérité et de fausseté, et par là analyse la science comme s'approchant de la vérité, tombe à l'eau.
- Qu'est-ce que la science ? Popper, Kuhn, Lakatos, Feyerabend, Alan F. Chalmer (trad. Michel Biezunski), éd. Le livre de Poche, 1976, 1987 (fr) (ISBN 978-2-253-05506-8), chap. 13_ réalisme, instrumentalisme et vérité, p. 252
Pour être un bon observateur, il faut être un bon théoricien.
- Lumières communes, Cité par Georges Gastaud, éd. Éditions Delga, 2016, t. III, p. 104
en fait, essentiellement donc, c'est la théorie qui au contraire, dans bien des cas, dévore le versant des faits, dans la mesure où elle les anticipe à titre de présupposé, de préjugé, et à la limite, les informe et les modèle, les tripote et les rabote, les suscite, les refait et les recrée, se les donne, voire parfois se les inventerait sur mesure.
- Critique de la raison en psychologie - La psychologie scientifique est-elle une science ?, Émile Jalley, éd. L'Harmattan, 2007, p. 37
Régis Debray, La Révolution dans la révolution, 1967
[modifier]Entre une pratique sans tête et une théorie sans jambes, il n'y aura jamais à choisir.
- La Révolution dans la révolution, Régis Debray, éd. Maspero, 1967, p. 10
Toute théorie est sèche, et l'arbre précieux de la vie est fleuri.
- Faust, Johann Wolfgang von Goethe (trad. Gérard de Nerval), éd. Gosselin, 1840, t. I, partie 1, chap. Cabinet d'étude (II), p. 58 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- Citation choisie pour le 24 juillet 2011.
Des faits nouveaux rassemblés dans le cadre d'une nouvelle théorie sont rarement le prélude à une réelle évolution de la pensée. Les faits ne « parlent pas d'eux-même » ; ils sont interprétés à la lumière de la théorie. La pensée créatrice, dans les sciences autant que dans les arts, est le moteur du changement. La science est une activité essentiellement humaine, non l'accumulation mécanique, automatique d'information objectives qui conduirait, grâce aux lois de la logique, à des conclusions inévitables.
- Darwin et les grandes énigmes de la vie (1977), Stephen Jay Gould (trad. Daniel Lemoine), éd. Points, coll. « Sciences », 2001 (ISBN 978-2-02-006980-9), chap. 20, p. 173
… les belles (et puissantes) théories peuvent rarement être anéanties par « un seul vilain petit fait », comme le dit la célèbre formule de T.H.T Huxley — de même que les grandes idées ne devraient pas êtres réduites à néant de cette façon, dans ce monde où les faits sont tellement difficiles à débrouiller que ceux que l'ont dit avoir observés se révèlent bien souvent inexacts.
- Les pierres truquées de Marrakech, Stephen Jay Gould, éd. Seuil, 2002, chap. Un cancre rusé nommé Darwin, p. 212-213
Les faits et les théories interagissent de manière très complexe, se renforçant souvent mutuellement.
- Les pierres truquées de Marrakech, Stephen Jay Gould, éd. Seuil, 2002, chap. Un cancre rusé nommé Darwin, p. 213
Les théories qui ne sont soutenues par aucun fait peuvent éventuellement être creuses (et si elles sont impossibles à étayer, elles sont dépourvues de sens pour la science) : mais, sans théorie à mettre à l'épreuve, nous ne savons pas où porter notre regard.
- Les pierres truquées de Marrakech, Stephen Jay Gould, éd. Seuil, 2002, chap. Un cancre rusé nommé Darwin, p. 213
Mais celui qui examine les faits les examine inévitablement à lumière de telle ou telle théorie.
- Pensée & langage, La Dispute. (1934), Lev Vygotski (trad. Françoise Sève), éd. La Dispute, 2013, p. 80
Un fait ne doit nous intéresser que pour autant qu'il appuie la théorie ou concrétise la méthodologie de la recherche.
- Pensée & langage, La Dispute. (1934), Lev Vygotski (trad. Françoise Sève), éd. La Dispute, 2013, p. 80
Amélie Nothomb, Le Sabotage amoureux, 1993
[modifier]Y a-t-il encore des esprits assez naïfs pour s'imaginer que les théories servent à être crues ? Les théories servent à irriter les philistins, à séduire les esthètes et à faire rire les autres.
- Le Sabotage amoureux (1993), Amélie Nothomb, éd. Albin Michel, 2011 (ISBN 978-2-253-13945-4), p. 24
La valeur d'une théorie se mesure aux faits qu'elle permet d'expliquer.
- La Panique des dieux, Géza Roheim (trad. Sylvie Laroche, Massimo Giacometti), éd. Payot, 1974, p. 210
- Citation choisie pour le 4 juin 2018.
On préfère le concret et c'est bien naturel, car il est plus haut en couleur et l'abstraction à la mauvaises réputation d'être desséchante. Aux théories on reproche d'appauvrir la réalité.
Mais, une théorie n'explique jamais - et ne prétend d'ailleurs d'expliquer - que ce qui est pertinent dans sa problématique.
- Essai d'épistémologie, Alain Testart, éd. Errance, 1991, p. 142
Sans doute faut-il rappeler cette banalité qu'aucune théorie scientifique n'a jamais fait la théorie d'aucun fait concret, si l'ont entend par là un objet ou un évènement riche de toutes ses détermination. Une théorie ne fait tout au plus que répondre à des questions : elle ne peut être jugée que dans l'adéquation de ses réponses et sur l'intérêt des questions qu'elle entend poser, autrement dit sur la qualité de l'abstraction qu'elle met en œuvre.
- Essai d'épistémologie, Alain Testart, éd. Errance, 1991, p. 142
Pour ce qui est de la méthode [dite « individualiste »], par excès d'empirisme ou peut-être par goût du concret, on voudrait que la théorie commence par s'attacher à un cas bien particulier documenté et rende compte de toutes les facettes de ce cas avant de pouvoir s'énoncer en général. Mais aucune théorie scientifique n'a jamais commencé ainsi.
- Essai d'épistémologie, Alain Testart, éd. Errance, 1991, p. 143-144
Franz Werfel, L'étoile de ceux qui ne sont pas nés, 1945
[modifier]Toute théorie est incolore.
- L'étoile de ceux qui ne sont pas nés, Franz Werfel (trad. Gilberte Marcheguay), éd. Laffont, 1977, p. 142
Les nouvelles connaissances des objets d'étude ne viennent pas de l'observation, ni de l'expérimentation (comme cela se passe au niveau empirique), mais des jugements logiques dans le cadre d'une théorie donnée ou nouvellement développées (c'est-à-dire, des groupes spéciaux de concepts et de rapports unis par des règles de la logique)
- (en) New knowledge [of] the objects of investigation comes not through observation and experiment (as happens on the empirical level) but through logical judgments in the framework of a given or newly developed theory (i.e., special groups of concepts and statements united by rules of logic)
- in Foundations of the logical theory of scientific knowledge (Complex Logic), Alexandre Zinoviev (trad. Wikiquote), éd. Reidel Publishing Company, 1973, partie editorial introduction, p. VIII (citation de la partie Logical and Physical implication, p.91 in Problems of the Logic of Scientific Knowledge (1964))
la modélisation mathématique des phénomènes sociaux n'a de sens et ne peut donner un résultat positif qu'à une seule condition : si les modélisateurs ont à leur disposition une théorie scientifique des objets modélisés.
Le modèle n'est pas une théorie, le modèle n'est qu'un des moyens.
- « Entretien avec Alexandre Zinoviev », Alexandre Zinoviev (propos recueilli par O. Kozyreva et S. Pudenko) (trad. Wikiquote), Vostok, nº 5, Aout 2003, p. http://zinoviev.info/wps/archives/86 (lire en ligne)
le modèle donne de bons et solides résultats, à condition qu'il existe une théorie scientifique.
- « Entretien avec Alexandre Zinoviev », Alexandre Zinoviev (propos recueilli par O. Kozyreva et S. Pudenko) (trad. Wikiquote), Vostok, nº 5, Aout 2003, p. http://zinoviev.info/wps/archives/86 (lire en ligne)