Aller au contenu

Viol

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

Le viol est un acte de violence sexuelle incluant une pénétration du corps de la victime sans son consentement. Il peut être exercé par la force, la surprise, la menace, la ruse et par la contrainte (physique ou psychologique). Au XXIe siècle, le viol constitue un crime dans la plupart des législations ; l'imposture ou le dol constituent en général, ainsi que la violence, un élément d'appréciation du viol.

Médias

[modifier]

Valérie Rey-Robert

[modifier]
La culture du viol, c’est l’ensemble des idées reçues sur les viols, les violeurs et leurs victimes. Et le fait qu’on incrimine les victimes, qu’on déculpabilise les auteurs et qu’on invisibilise les viols. On parle de culture parce que ces idées se transmettent de génération en génération et imprègnent toute la société.
  • « Culture du viol: «Il n’y a pas de petit combat dans le féminisme, tout mène à la lutte contre les violences sexuelles» », Valérie Rey-Robert, propos recueillis par Oihana Gabriel, 20 Minutes, 21 février 2019 (lire en ligne)


En priorité, il faudrait cesser de minimiser le nombre de viols. Ensuite, revenir sur l’idée qu’un violeur, c’est un inconnu dans un parking la nuit : 90 % des victimes connaissent leur violeur, ça se passe en général au domicile de la victime ou du coupable. Le troisième point concerne les fausses allégations de viol. On n’a pas d’enquête fiable en France, mais si on se fie aux études aux Etats-Unis, en Angleterre, on a des taux extrêmement bas, de l’ordre de 6 à 8 %.
  • « Culture du viol: «Il n’y a pas de petit combat dans le féminisme, tout mène à la lutte contre les violences sexuelles» », Valérie Rey-Robert, propos recueillis par Oihana Gabriel, 20 Minutes, 21 février 2019 (lire en ligne)


Un préjugé terrible c’est aussi de dire qu’un homme ne peut pas être violé. Un sondage dévoilait que 13 % des Français le pensent aujourd’hui… Si 10 % des femmes environ qui déclarent avoir subi un viol portent plainte, c’est seulement 4 % des hommes violés. Leur parole est remise en doute, il y a un énorme travail à faire pour accompagner les hommes victimes de violences sexuelles.
  • « Culture du viol: «Il n’y a pas de petit combat dans le féminisme, tout mène à la lutte contre les violences sexuelles» », Valérie Rey-Robert, propos recueillis par Oihana Gabriel, 20 Minutes, 21 février 2019 (lire en ligne)


Les statistiques contredisent l’idée que la tenue d’une femme violée est importante.
  • « Culture du viol: «Il n’y a pas de petit combat dans le féminisme, tout mène à la lutte contre les violences sexuelles» », Valérie Rey-Robert, propos recueillis par Oihana Gabriel, 20 Minutes, 21 février 2019 (lire en ligne)


Littérature

[modifier]

Renée Vivien, La Dame à la Louve, 1904

[modifier]

La Chasteté paradoxale

Je m’approchai d’elle, les sens exaspérés jusqu’au viol. Ma main chercha les seins farouches que soulevait impétueusement un souffle irrité.
Plus prompte qu’un essor d’hirondelle, elle saisit un stylet, merveille de niellure et de pierreries, qui ornait sa ceinture, et me le plongea dans la poitrine… Je tombai… Une douleur suraiguë me trouait le cœur… Je sombrai au fond d’une nuit rouge…. [...]
Je ne franchis plus le seuil de la proxénète, de cette étrange femme, perverse et pure, impudique et inaccessible…

  • La Dame à la Louve, Renée Vivien, éd. Alphonse Lemaire, 1904, La Chasteté paradoxale, p. 109


Le viol d'un corps de huit ans, c'est l'histoire de l'aiguille qui cède parceque le chameau ne le peut pas. L'enfant cède parce que son corps le peut et que l'esprit du violeur ne le peut pas.
  • Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, Maya Angelou, éd. Le Livre de Poche, 2015  (ISBN 978-2-2531-2753-6), chap. 12, p. 98


Comment ne pas espérer faire surgir à volonté la bête aux yeux de prodiges, comment supporter l'idée que, parfois pour longtemps, elle ne peut être forcée dans sa retraite ? C'est toute la question des appâts. Ainsi, pour faire apparaître une femme, me suis-je vu ouvrir une porte, la fermer, la rouvrir, – quand j'avais constaté que c'était insuffisant glisser une lame dans un livre choisi au hasard, après avoir postulé que telle ligne de la page de gauche ou de droite devait me renseigner d'une manière plus ou moins indirecte sur ses dispositions, me confirmer sa venue imminente ou sa non-venue, – puis recommencer à déplacer les objets, chercher les uns par rapport aux autres à leur faire occuper des positions insolites, etc. Cette femme ne venait pas toujours mais alors il me semble que cela m'aidait à comprendre pourquoi elle ne viendrait pas, il me semble que j'acceptais mieux qu'elle ne vînt pas.


Niki de Saint Phalle, Mon secret, 1994

[modifier]
Le viol n’est pas essentiellement /seulement/ un acte sexuel, c’est un crime contre l’esprit.


Virginie Despentes, King Kong Théorie, 2006

[modifier]
La prostitution a été une étape cruciale, dans mon cas, de reconstruction après le viol. Une entreprise de dédommagement, billet après billet, de ce qui m'avait été pris par la brutalité.
  • King Kong Théorie, Virginie Despentes, éd. Grasset, 2006, p. 72


Régis Jauffret, Claustria, 2012

[modifier]
Angelika devenue un affreux trésor humain décati enfermé dans cette épouvantable caverne qui comme celle d’Ali Baba s’ouvrait avec un sésame.
  • Claustria, Régis Jauffret, éd. Seuil, 2012, p. 219-220


Véronique Le Goaziou, Viol. Que fait la justice ?, 2019

[modifier]
#MeToo et #BalanceTonPorc ont principalement porté sur les violences sexuelles subies par des femmes adultes, mais, d'autres affaires ont mis en lumière pareilles violences commises sur des enfants.
  • Viol. Que fait la justice?, Véronique Le Goaziou, éd. Presses de Sciences Po, 2019  (ISBN 978-2-7246-2400-7), p. 16-17


La violence a toujours existé, mais elle est devenue insupportable : tel est le véritable changement.
  • Viol. Que fait la justice?, Véronique Le Goaziou, éd. Presses de Sciences Po, 2019  (ISBN 978-2-7246-2400-7), p. 32


Le viol est sans doute le crime le plus difficile à établir, car, le plus souvent, on a peu d'éléments matériels ou scientifiques, à la différence par exemple de l'homicide (où l'on dispose du corps) ou du vol (dans le cas où l'on retrouve l'objet dérobé).
  • Viol. Que fait la justice?, Véronique Le Goaziou, éd. Presses de Sciences Po, 2019  (ISBN 978-2-7246-2400-7), p. 94


Bande dessinée

[modifier]

Thorgal, tome 9, Les Archers, 1985

[modifier]

Sigwald-le-brûlé : Elle n'a jamais poussé un cri. Mais pour ce qu'ils lui ont fait subir, je pourrais tous les écorcher vifs rien qu'avec mes dents.

  • Au sujet de Kriss de Valnor.


Musique

[modifier]

Rape me !
Rape me my friend !
Rape me !
Rape me, again !

  • Rape Me, Kurt Cobain, Nirvana, album In Utero (1993 chez DGC Records).

Cinéma

[modifier]

Coluche, 1989

[modifier]
Violer, c'est quand on veut pas. Moi, je voulais, moi.
  • Le viol, Coluche, album Coluche : l'intégrale, vol. 3, 1989 chez Carrère.


Clint Eastwood, Mystic River, 2003

[modifier]
Jimmy: We bury our sins here, Dave. We wash them clean.
  • Sean Penn, Mystic River (2003), écrit par Brian Helgeland


Virginie Despentes, Baise-moi, 2005

[modifier]

Manu (après la scène du viol) : Après ça, moi je trouve ça chouette de respirer. On est encore vivantes, j'adore ça. C'est rien à côté de ce qu'ils peuvent faire, c'est jamais qu'un coup de queue..
Karla : Comment tu peux dire ça ?
Manu : Je peux dire ça parce que j'en ai rien à foutre de leurs pauvres bites de branleurs et que j'en ai pris d'autres dans le ventre et que je les emmerde. C'est comme une voiture que tu gares dans une cité, tu laisses pas des trucs de valeur à l'intérieur parce que tu peux pas empêcher qu'elle soit forcée. Ma chatte, je peux pas empêcher les connards d'y rentrer et j'y ai rien laissé de précieux.

  • Baise-moi (1993), Virginie Despentes, éd. J'ai lu, 2005, partie 1, chap. 8, p. 57


Politique

[modifier]

François Mitterrand, Mémoires interrompus, 1997

[modifier]
Je ne me sentais pas né pour vivre citoyen d’un peuple humilié. L’Histoire de France me possédait, j’aimais ses héros, ses fastes, et les grandes idées venues d’elles qui avaient soulevé le monde. J’avais la conviction, depuis l’enfance, que j’aurais à la continuer. Je ressentais également l’occupation de mon pays comme un viol. […] J’ai noté ailleurs que pour moi, le génie le plus représentatif de la France était Vauvan. Lui n’avait pensé qu’à renforcer les fondations, fermer les issues, sauver le pré carré qu’une prescience miraculeuse avait déjà dessiné dans l’esprit d’un Philippe Auguste ou d’un Charles V.
  • Mémoires interrompus. Entretiens avec Georges-Marc Benamou, François Mitterrand, éd. Odile Jacob, 1997, p. 22-23


Jean-François Kahn, La grand colère des féministes, 2011

[modifier]
Je suis certain qu'il n'y a pas eu tentative de viol.
  • « La grande colère des féministes », Émilie Trevert et Pauline Pellissier, Le Point, nº 2019, 26 mai 2011, p. 52


Liens externes

[modifier]

Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :