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« Discussion:La Poupée sanglante » : différence entre les versions

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-- Robert Kemp.
-- Robert Kemp.
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*Paris-soir, 27 juin 1924 [https://www.retronews.fr/journal/paris-soir/27-juin-1924/131/113417/1]
{{Boîte déroulante début|titre=… réflexions par Gaston Leroux}}
Romans d’aventures

Dans leur ouvrage si intéressant sur
le ''Monde des Journaux'', mes confrères
André Billy et Jean Piot, qui veulent
bien me citer parmi les « as » du grand
reportage, entre Jules Huret, Ludovic
Naudeau, Albert Londres et Edouard
Helsey, écrivent : « Gaston Leroux réussirait-il
aussi bien dans le roman d'ayentures
s'il n'avait commencé à en
courir lui-même quelques-unes ?… »

Mes confrères ont tout à fait raison :
quinze ans de grand reportage nourrissent
singulièrement l'imagination et
permettent à celle-ci de se mouvoir
dans des ordres nouveaux et précis,
dans une atmosphère qui, elle, n'ayant
pas été inventée, donne la vie aux élucubrations
les plus fantasques.

Un auteur peut se permettre bien des
choses, qui observe les mœurs et les
coutumes ; les héros qui sortent tout
armés de son cerveau cessent d'être des
fantômes s'ils ont l'habit qu'il faut et
la mentalité de leur longitude et de
leur latitude. Plus l'aventure que l'on
propose au lecteur est audacieuse et
sort du domaine courant de la spéculation,
plus elle doit s'accrocher à la
vie et, par certains côtés, nous montrer
le visage de tous les jours.

Si, à côté de ce principe, l'auteur
n'oublie point cet autre qu'il faut en fin
de compte que tout s'explique normalement
et avec des moyens à la portée
de tous, il peut aller aussi loin qu'il
voudra, il sera suivi. Sans quoi nous entrons
dans le domaine du rêve et cela
n'intéresse plus personne, car chacun
peut faire un rêve inexplicable et il
est bien inutile de le diviser en chapitres.
Quant à moi, je n'ai pas eu de
plus grande satisfaction que lorsque
j'ai appris que mon ''Mystère de la''
''Chambre jaune'' avait fait l'objet, dans
une classe de philosophie de l'Académie
de Caen, d'une petite conférence
où le professeur citait les explications
de Rouletabille comme un modèle de
''logique''.

De même, quand le roman d'aventures
côtoie le domaine scientifique,
s'il n'est point nécessaire d'avoir toute
la science avec soi, il ne faut pas l'avoir
contre soi et il arrive qu’on lui
montre le chemin. Le ''Nautilus'' commençait
à peine son voyage quand il
avait fait vingt mille lieues sur les
mers, et rien ne me dit qu'un jour nous
ne verrons point le véritable automate
pensant, mieux armé pour le combat
de la vie que ma ''Poupée sanglante'' et
ma ''Machine à assassiner !''

Pour en revenir au grand reportage,
je ne saurais trop répéter combien ma
carrière de journaliste d'hier a servi le
romancier d'aujourd'hui.

''Rouletabille à la guerre, chez Krupp'',
''chez le tsar. les Ténébreuses et Balaoo''
et ''Chéri-Bibi'' !

Si le roman d'aventures est amusant
à lire, combien aussi est-il amusant à
écrire, surtout si l'on suit un peu de sa
vie passée et je me réjouis de voir avec
quel succès nos plus fameux globe-trotters
se lancent depuis quelque
temps dans la grande bataille des lettres
et les ravages qu'ils font à la devanture
des libraires.

Belle, ardente et jeune équipe, intelligente,
astucieuse, devenue brave et si
vivante ! Nul comme le reporter n'a la
joie de vivre, puisque nul comme lui
n'a la joie de voir ! Ah ! vivre ! voir !
savoir voir et faire voir !… Le reporter
regarde pour le monde. Il est la lorgnette
du monde ! Quoi de meilleur
que de parcourir la face du globe pour
écrire ensuite le geste des hommes !

Henri Béraud écrivait, l'autre jour,
dans le premier numéro de ''Cyrano'' :
« Il y a deux sortes d'écrivains : ceux
qui s'adressent aux hommes et ceux
qui écrivent exclusivement pour leurs
confrères. » Pour s'adresser aux hommes,
il ne faut point les ennuyer…
Quand on s'adresse aux confrères, on
peut ne pas les amuser toujours. Henri
Béraud en est la preuve tout à fait bien
portante.

Le grand reportage paraît une chose
si nécessaire à l'homme de lettres d'aujourd'hui
que celui qui n'a pas commencé
par là se met à prendre le paquebot,
lui aussi ! Que de tours d'ivoire
brisées !…

Regardez le Prince du roman d'aventures,
j'ai nommé Pierre Benoît, et
voyez d'où nous arrivent ses chroniques.
Vous verrez bientôt d'où nous
viennent ses livres.

Pour finir, même si je devais déchaîner
une tempête j'inclinerais mes hommages
devant notre père à tous :
Alexandre Dumas! Avant d'écrire l'histoire
du Bastion Saint-Gervais, il avait
pris à lui tout seul la poudrière de Soissons !
et c'est là un fameux chapitre
de reportage dans ses Mémoires ! Encore
un qui n'est pas très ennuyeux,
n'est-ce pas ? et je ne m'adresse pas
autrement à ma concierge. Que d'œuvres
auront disparu dans « la Bataille
des Virgules », qu'on lira encore l'épopée
de Luc-Maria, la mort de Porthos
et les premières aventures de notre cadet
de Gascogne.

Mal écrit ?… Hein… Écoutez l'harmonie
un peu mélancolique qui monte de
ce bout de phrase.

…''d'Artagnan reste seule avec Mme Bonacieux''.

Sans blague…

Gaston Leroux
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Version du 8 septembre 2024 à 22:02

Éditions

 Titre et éditions
1923 : La Poupée sanglante À évaluer Voir et modifier les données sur Wikidata Gallica dans Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
1924 :
 
La Poupée sanglante Relu et corrigé Télécharger au format ePub Télécharger au format PDF Télécharger au format mobi  Voir et modifier les données sur Wikidata Roman d’aventures et de mystère éditions Jules Taillandier, Paris
1933 : La Poupée sanglante À évaluer Voir et modifier les données sur Wikidata Gallica dans L'Écho du Nord : journal politique, administratif, commercial

Résumés, critiques…

  • L'Ère nouvelle 13 juin 1924 [1]

La poupée sanglante, et la Machine à assassiner, par Gaston Leroux (Taillandier). Deux romans d’aventures mystérieuses, dans cette note où G. Leroux est un virtuose. Il n’y a pas mieux dans le genre. On y trouve des souvenirs de l’affaire Land ru mêlées des inventions à la Docteur Carrel, des vampires, du sang et du mystère. Gaston Leroux a dû beaucoup s’amuser à écrire cela !

  • Régis Messac, Les romans de l’homme singe note
  • Dictionnaire mondial des littératures / Larousse ; sous la dir. de Pascal Mougin et Karen Haddad-Wotling [2]

… Mentionnons encore la Poupée sanglante (1923), un étrange roman où des thèmes fantastiques se conjuguent à un récit policier.

  • La Liberté, 4 juin 1924 [3]
  • Paris-soir, 27 juin 1924 [4]