La piété est une sagesse sublime, qui surpasse
toutes les autres, une espèce de génie, qui donne
des ailes à l’esprit. Nul n’est sage s’il n’est
pieux.
La piété est une espèce de pudeur. Elle nous
fait baisser la pensée, comme la pudeur nous
fait baisser les yeux, devant tout ce qui est
défendu.
La piété est au cœur ce que la poésie est à
l’imagination, ce qu’une belle métaphysique
est à l’esprit ; elle exerce toute l’étendue de
notre sensibilité. C’est un sentiment par lequel
l’âme reçoit une telle modification, qu’elle a
par lui sa rondeur absolue et toute la
perfection dont sa nature est susceptible.
* La piété est le seul moyen d’échapper à la sécheresse que le travail de la réflexion porte inévitablement dans les sources de nos sensibilités.