Mes découvertes, et chacun a les siennes, m’ont ramené aux préjugés.
Mon âme habite un lieu par où les passions ont passé : je les ai toutes connues.
J’ai passé le fleuve d’oubli.
Le chemin de la vérité ! j’y ai fait un long détour ; aussi le pays où vous vous égarez m’est bien connu.
La révolution a chassé mon esprit du monde réel en me le rendant trop horrible.
Mais, en effet, quel est mon art ? quel est le nom qui le distingue des autres ? quelle fin se propose-t-il ? que fait-il naître et exister ? que prétends-je et que veux-je en l’exerçant ? Est-ce d’écrire en général et de m’assurer d’être lu, seule ambition de tant de gens ? est-ce là tout ce que je veux ? ne suis-je qu’un polymathiste, ou ai-je une classe d’idées qui soit facile à assigner et dont on puisse déterminer la nature et le caractère, le mérite et l’utilité ? C’est ce qu’il faut examiner attentivement, longuement et jusqu’à ce que je le sache.