Au bord des étangs verts où la sylphide rôde,
Parmi les donjons noirs et les châteaux hantés,
Déchiquetaient des ciels d’eau-forte tourmentés,
Traînaient limpidement les robes des légendes.
Ossian ! Walter Scott ! ineffables guirlandes
De vierges en bandeaux s’inclinant de profil.
Ô l’ovale si pur d’alors, et le pistil
Du col où s’éploraient les anglaises bouclées !
Ô manches à gigot ! longues mains fuselées
Faites pour arpéger le cœur de Raphaël,
Avec des yeux à l’ange et l’air « Exil du ciel »,
Ô les brunes de flamme et les blondes de miel !
Mil huit cent vingt… Parfum des lyres surannées ;
Dans vos fauteuils d’Utrecht bonnes vieilles fanées,
Bonnes vieilles voguant sur « le lac » étoilé,
Ô âmes sœurs de Lamartine inconsolé !
Tel aussi j’ai vécu les sanglots de vos harpes
Et vos beaux chevaliers ceints de blanches écharpes
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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN