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prendre au sérieux

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
(Siècle à préciser) → voir prendre et au sérieux

Locution verbale

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prendre au sérieux \pʁɑ̃.dʁ‿o se.ʁjø\ intransitif ou pronominal (se conjugue → voir la conjugaison de prendre)

  1. Considérer une personne ou une chose comme importante ou méritant attention, dans un contexte où ce ne serait peut-être pas le premier mouvement.
    • Les droits des animaux doivent être pris au sérieux. — (Alexia Renard et Virginie Simoneau-Gilbert, Que veulent les véganes?, Fides, 2021, p. 118)
    • Dans ce cauchemar, je ne séparais plus qu’avec difficulté les menaces qu’il fallait prendre au sérieux, du chantage gratuit. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Cette lutte pour la reconnaissance de tous contre tous est le seul moyen, pour les vivants d’à présent, de croire encore au monde, de le prendre au sérieux, d’en attendre quelque chose. — (Philippe Muray, Journal inédit, 30 mai 1994, in « L’imam caché : Vivre dans l’indignité », Causeur, no 4 (NS), juillet-août 2013, p. 98)
    • À ce titre, prenez très au sérieux les « khôlles » que vous passez pendant votre préparation, en principe trois en mathématiques supérieures et deux en mathématiques spéciales. — (France Farago & Gilles Vannier, L'Argent: Prépas scientifiques - Programme 2009-2010, éditions Armand Collin, 2009, chap. 3.1.2)
    • L’humoriste qui se fait à lui-même le pari de faire rire toute une salle se prend au sérieux. Et celui qui se fait une règle de ne rien prendre au sérieux fait, le plus sérieusement du monde, un choix de comportement. — (Marcel Moreau, Kamalalam, L’Âge d’Homme, 1982, page 51)
  2. (Pronominal) Se donner une importance démesurée, ne pas reconnaître ses propres faiblesses, ne pas savoir faire preuve de souplesse ou d'humour à propos de ce qu'on est ou de ce qu'on fait.
    • Regarde autour de toi le monde sans cesse grandissant de gens qui se prennent au sérieux. Outre qu'ils se donnent un ridicule irrémédiable devant les esprits semblables au mien, ils se font une vie dangereusement constipée. Ils sont exactement comme si, à la fois, ils se bourraient de tripes qui relâchent et de nèfles du Japon qui resserrent. Ils gonflent, gonflent, puis ils éclatent et ça sent mauvais pour tout le monde. Je n'ai pas trouvé d’image meilleure que celle-là. D'ailleurs, elle me plaît beaucoup. Il faudrait même y employer trois ou quatre mots de dialecte de façon à la rendre plus ordurière que ce qu'elle est en piémontais. Toi qui connais mon éloignement naturel pour tout ce qui est grossier, cette recherche te montre bien tout le danger que courent les gens qui se prennent au sérieux devant le jugement des esprits originaux. — (Jean Giono, « Le hussard sur le toit », 1951, réédition Folio Plus, pages 256-257)
    • Il me fit à bâtons rompus l’éloge de nos précurseurs : Sylla, Barrès, Stendhal, Alcibiade pour qui il avait un faible ; je ne me rappelle plus tout ce qu’il me raconta, mais il m’amusait de plus en plus ; il avait l’air d’être parfaitement sûr de soi et de ne pas se prendre le moins du monde au sérieux : ce fut ce mélange de superbe et d’ironie qui me ravit. — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 442)
    • Il faudrait donc, dans la vie, savoir être sérieux sans se prendre au sérieux, faire preuve d’authenticité tout en restant souple, mobile ou inventif. — (Les temps du travail cycles et irréversibilité, L’Harmattan, 2008, page 144)

Apparentés étymologiques

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→ voir prendre et sérieux

Prononciation

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Références

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