Son arrière petit-fils nous a précisé que cette toile datait de 1917 où elle a été exposée à la célèbre Galerie Petit à Paris. Pendant la 1ère guerre mondiale, Dauchez avait mis son bateau, la Rose des Vents, un thonier de 22 m, à l'abri à La Trinité. À la fin de la guerre, ne trouvant pas d'hommes d'équipage, il ne faisait que de petites virées dans le golfe et autour de la presqu'île de Quiberon. Il a réalisé plusieurs peintures à Kerné.
La lumière dans les paysages d'André Dauchez se déploie avec une subtile délicatesse. Il capture les nuances changeantes des ciels bretons et insuffle une atmosphère sereine et intemporelle à ses scènes.
André Dauchez (1870-1948). Né à Paris, élève de Luc-Olivier Merson, il pratique la gravure dès ses débuts et c’est avec une eau-forte d’après Isabey qu’il expose pour la première fois au Salon de 1887. Il ne commence à pratiquer la peinture que sous l’influence de son beau-frère, Lucien Simon. Dans la décennie 1900, il fait partie, avec Lucien Simon, Charles Cottet, Georges Desvallière, Maurice Denis d'un groupe de jeunes peintres surnommé "la bande noire" par les critiques d'art, car ils rejettent les toiles claires des impressionnistes.
André Dauchez se rend en Bretagne très jeune et plus particulièrement sur l’embouchure de l'Odet. Dès 1890, la famille Dauchez fréquente Bénodet. En 1893, ils s’installent dans la maison de Kergaït qui se situe non loin de l’entrée de l’estuaire. Ces périodes estivales de la famille Dauchez décide de la vocation picturale et maritime d'André, d’autant plus que son beau-frère, Lucien Simon, peintre lui aussi, cohabite dans cette maison jusqu’à la fin du XIXe siècle.
André Dauchez est qualifié de peintre du vent et des estuaires, c'est un paysagiste. Les bords de mer, les estuaires et les ports ont sa préférence. Sa connaissance du milieu maritime est sans faille, c’est un véritable marin qui navigue et découvre les rivages par la mer.
André Dauchez est un pur paysagiste, où la figure humaine est souvent absente. Il manie avec perfection la mine de plomb. Dans ses dessins les retouches sont inexistantes. C’est surtout un graveur remarquable auteur de près de quatre cents gravures. Il illustre par ailleurs plusieurs livres avec beaucoup de poésie, dans des éditions de luxe numérotée, comme : « Le foyer breton : Contes et récits populaires » d’Emile Souvestre, « Le livre de l'Émeraude » d’André Suarès, « La mer dans les bois » par André Chevrillon qui relate un voyage en bateau sur l'Odet. Citons aussi ses splendides et touchantes illustrations pour le conte de Paul de Musset : « Monsieur le Vent et Madame la Pluie ».
C’est par conséquent dans la section gravure qu’il rentre à l’Institut en 1938. Bien que voyageant beaucoup, surtout en Italie, c’est en Bretagne qu’il puise son inspiration : pêcheurs, brûleurs de goémon, récolteurs de varechs, pardons… André Dauchez devient président de la Société nationale des Beaux-arts de 1931 à 1936. Il est notamment exposé dans la section des peintres naturalistes du musée d’Orsay.