Mario, le plombier qui saute
Personnage indissociable de l’univers du jeu vidéo, Mario fait partie des plus reconnaissables au monde. Il tire derrière lui une énorme franchise et des millions d’admirateurs. A tel point qu’un long-métrage d’animation lui a encore été consacré en 2023… alors que le personnage est apparu en 1981. A plus de 40 ans, il reste un véritable champion.
Un accident de naissance chez Nintendo
Saviez-vous que Mario n’a jamais été planifié ? En réalité, le grand créateur japonais de jeux vidéo Shigeru Miyamoto se concentrait sur un jeu Donkey Kong, avec le fameux gorille aussi bête que méchant. Il lui fallait un personnage jouable pour donner une bonne correction au primate débile, et donc il créa un tas de gros pixels animés avec une apparence humanoïde très basique, sans trop savoir ce qu’il faisait.
En réalité, Miyamoto espérait inclure Popeye dans le jeu, mais il lui fut impossible d’obtenir les droits.
Grande surprise, le public japonais et international se prit de passion pour ce tas de pixels : les couleurs bleu et rouge lui allaient bien, et le gros nez (la taille d’un gros pixel en fait) lui donnait un air sympathique et reconnaissable.
Alors il fallut lui trouver un nom : Jumpman ? Mr. Video ? Bof…
Une autre idée accidentelle survint : le propriétaire du bâtiment abritant Nintendo of America s’appelait Mario Segale. En son honneur, « Jumpman » fut appelé Mario. Et le personnage prit immédiatement vie : un sympathique plombier italien du nom de Mario, qui saute à travers les niveaux d’un jeu de plateformes remplis de créatures hostiles mais loufoques, dans le but de sauver la Princesse Peach (ou Toadstool)) qui a la fâcheuse habitude de se faire kidnapper par Donkey Kong, ou encore plus souvent par l’horriblement méchant Bowser.
L’univers Mario prend forme
Très vite des jeux furent consacrés à Mario sur la NES, la Super NES et sur Game Boy, la console portable de Nintendo.
Le premier jeu, Mario Bros, sortit en 1983, et ne ressemblait pas vraiment aux jeux de la suite. Dans ce jeu arcade, Mario y reçut déjà son frère, Luigi, le plombier vert. Le but du jeu était d’éliminer toutes les créatures bizarres peuplant un niveau de plateformes situé dans les égouts. Il fallait que Mario saute et cogne la plateforme au-dessus de lui pour retourner un ennemi s’y trouvant. Ensuite, il devait se dépêcher de monter sur cette plateforme et sauter sur l’ennemi tant qu’il ne s’était pas remis sur les pattes.
Pauvres tortues… les Koopa Troopa en firent bien les frais, ainsi que les Sidesteppers, les Fighter Flies et les Slipices, capables de geler une plateforme pour la rendre glissante.
La suite, Super Mario Bros lance réellement la franchise « Super Mario » sur Famicon et sur NES : Bowser capture la Princesse Peach (ou Toadstool en anglais) et les plombiers italiens doivent la délivrer. Ils parcourent des mondes de plateformes dans le Royaume Champignon et écrasent les ennemis en leur sautant dessus.
Le succès du jeu fait que nous considérons souvent Super Mario comme LE jeu de plateformes par excellence. Bien sûr, il y a ceux qui adorent, et ceux qui détestent et préfèrent des jeux plus dynamiques comme ceux de la franchise Sonic chez Sega (Master System, Megadrive, Game Gear).
D’ailleurs, les années 1980 et début 1990 sont marquées par la légendaire rivalité entre Mario et Sonic, le hérisson supersonique… Nintendo VS Sega, c’était plus fort qu’une rivalité entre clubs de foot.
Mario 3D écrase Sonic
Au milieu des années 1990, un affrontement terrible se prépare : les consoles de jeux vidéo en 3D arrivent sur le marché. Qui l’emportera de Nintendo ou de Sega… à moins que Sony ne se venge de Nintendo grâce à sa Playstation ?
Entre 1996 et 1997, la console Nintendo 64 sort progressivement au Japon, USA et Europe. Son jeu de lancement est « Super Mario 64 ». Si le titre du jeu ne présente pas une originalité évidente, le jeu va complètement révolutionner l’univers Mario.
A lui seul, le tutoriel de Super Mario 64 est plus fun que certains jeux d’antan. Mario saute… de plusieurs façons, mais il peut aussi donner des coups de poing, de pied, faire un balayage, talonnade en avant… on joue à Mario ou à Tekken là ?
Encore mieux, au lieu de suivre bêtement une succession linéaire de plateformes, Mario 3D évolue dans un open world : dans un monde type, il peut aller partout et peut réaliser les objectifs dans l’ordre qu’il le souhaite, à moins que certains ne doivent être débloqués d’abord. Il doit résoudre des problèmes, trouver des trésors, affronter des boss (le roi des bombes, le grand Whomp), faire la course avec un koopa géant, survivre à des tobogans remplis de pièges, escalader des montagnes, explorer un manoir hanté…
Pour le public de l’époque, il n’y avait pas photo : Super Mario 64 était le jeu ultime, la référence incontestable, la révolution. Bien sûr, une fois de plus la Princesse Peach devait être délivrée de Bowser, mais le scénario n’est pas le principal selling point d’un jeu Mario. Et point de Luigi à l’horizon, tandis que Yoshi, le dino-dragon volant, n’apparaît qu’en bonus de fin pour annoncer une suite.
Depuis lors, Mario revient inlassablement sur les consoles Nintendo (GameCube, Wii, Wii U, Switch, DS), dans de nouvelles aventures. Il doit notamment affronter son frère maléfique, Wario. Amusant comment le M renversé devient un W et fait le mot « war » dans son nom, pour « guerre » en anglais.
Notons qu’une tentative ratée de porter Mario en live action sur grand écran fut réalisée en 1993. L’acteur Bob Hoskins prit le rôle de Mario tandis que John Leguizamo prenait celui de Luigi. Ils devaient affronter le Président Koopa, incarné par Dennis Hopper, dans ce film du coupe Rocky Morton et Annabel Jankel. Si le film fut une réussite technique, son scénario laissait tellement à désirer qu’il devint un échec au box office.
Le film d’animation de 2023 rencontra plus de succès commercial, malgré un scénario toujours trop léger. La voix de Mario est celle Chris Pratt, celle de Bowser appartient à Jack Black, et pour finir Anya Taylor-Joy donne sa voix à la Princesse Peach.
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