Ce blog me permet de transmettre le message de l'Islam, pour éveiller les âmes à plus de compréhension du monde qui nous entoure et ranimer les mémoires trop endormies sur divers sujets. Les musulmans aspirent à voir une Oumma beaucoup plus unie et soudée bien au-delà de nos divergences.
Date de création : 10.06.2013
Dernière mise à jour :
15.12.2024
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barrakallahu fiki.
pour ceux et celles qui ne savent pas combien de fois il faut réciter cette invocation.
Par Anonyme, le 08.12.2024
barakallahu fik(i).
Par Anonyme, le 08.12.2024
merci
Par Anonyme, le 06.12.2024
en réalité c'est l’image d’une étoile qui a explosé à plus de 17.000 années lumières de la terre. quant à l'an
Par khadijamine, le 22.11.2024
bonjour, cette photo a été prise en quelle année? si on regarde bien la main a ejecté les personnes autour des
Par Anonyme, le 22.11.2024
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L'expédition de la conquête de la Mecque, contribua à faire disparaître la pratique de l'idolâtrie. Elle permit aux Arabes de distinguer la vérité du mensonge, d'abolir les doutes et elle les poussa à vouloir adopter l'Islam avec hâte.
'Amrû Ibn Salama rapporta à ce propos : Nous étions à un point d'eau où les gens s'arrêtaient. Des cavaliers passaient devant nous et nous leur demandions : " Qu'arrive t-il aux gens ? Et qui est cet homme ? " Ils répondirent : " Il prétend qu'Allah l'a envoyé et lui fait des révélations " Je retins ces paroles qui restèrent gravées en mon coeur. Les Arabes reposaient leur conversion à l'Islam sur la conquête de la Mecque, ils disaient : " Laissez le avec son peuple, s'il en sort vainqueur, cela prouvera qu'il dit la vérité ! "
Ainsi, dès lors que la Mecque fut conquise, ils se hâtèrent d'embrasser l'Islam. Mon père en fit de même et de retour de chez le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) il me dit : " Par Allah ! Me voici de retour de chez le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) ". Puis il ajouta : " Priez telle prière à tel moment et telle autre à tel moment, lorsque l'heure de la prière arrive, que l'un d'entre vous y appelle et que celui d'entre vous qui maîtrise le mieux le Coran la préside ".
Ces propos nous montrent l'impact de la conquête de la Mecque sur la situation de l'Islam et sur la position des Arabes vis à vis de l'Islam. Ceci apparut encore plus clairement après l'expédition de Tabûk puisque les délégations se présentèrent successivement à Médine lors de la 9ème et de la 10ème année de l'Hégire. Les gens embrassèrent l'Islam en masse, à tel point que de dix mille combattants, l'armée musulmane passa à trente mille combattants lors de la bataille de Tabûk.
Lors du pèlerinage d'adieu, entre cent mille et cent quarante mille musulmans vinrent entourer le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) en disant : " Ô Allah, me voici venu vers Toi " - " Allah est le plus Grand " - " Gloire à Allah " et " Louanges à Allah ".
Les historiens spécialistes en expéditions militaires relevèrent soixante dix délégations les plus importantes. Bien que la majorité des délégations se soit présentée au Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) après la conquête de la Mecque, certaines arrivèrent avant cela.
L'armée musulmane rentra à Médine victorieuse et sans avoir eu à combattre. Sur le chemin du retour, douze hypocrites tentèrent d'assassiner le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam). En passant sur le chemin, 'Ammâr tenait la bride de la monture du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) tandis que Hudhayfa Ibn Al-Yamân la guidait. Alors que les gens descendaient dans la vallée, les hypocrites voulurent saisir l'occasion.
Ainsi, en avançant le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) et ses deux Compagnons entendirent ces gens derrière eux, les attaquant, le visage masqué. Hudhayfa frappa le visage de leurs montures avec un bâton crochu. Allah jeta de la terreur dans le coeur des assaillants qui s'enfuirent. Hudhayfa était cependant parvenu à les reconnaître et il donna leurs noms au Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam). Hudhayfa fut ainsi surnommé " le confident " du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam).
Allah (Exalté soit-Il) dit au sujet de cet incident :
" Ils ont projeté ce qu'ils n'ont pu accomplir ".
(Coran 9:74)
Lorsqu'il aperçut Médine au loin, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) dit : " Voilà Tâba et voici Uhud, la montagne que nous aimons et qui nous aime ! " Mis au courant de son arrivée, les femmes, enfants et esclaves sortirent accueillir l'armée en récitant les vers suivants :
La pleine lune est apparue au-dessus de nos têtes, de Thaniyyât Al-Wadâ. Il nous incombe d'être reconnaissant, aussi longtemps qu'à Allah on appellera. Ô toi qu'on a envoyé auprès de nous ! Tu apportes l'ordre auquel nous obéirons.
Le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) rendra à Médine au mois de Rajab de la 9ème année de l'Hégire d'une expédition qui dura 50 jours, dont 20 jours passés à Tabûk et le reste en chemin. Elle fut sa dernière expédition.
CEUX QUI ETAIENT RESTES A L'ARRIERE
Cette expédition était un moyen pour Allah de distinguer les croyants des non croyants. Il (Exalté soit-Il) dit en effet :
" Allah n'est point tel qu'Il laisse les croyants dans l'état où vous êtes jusqu'à ce qu'Il distingue le mauvais du bon ".
(Coran 3:179)
Les croyants participèrent tous à l'expédition et seuls les hypocrites restèrent à l'écart. Lorsqu'un compagnon informait le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) de l'absence d'un homme il disait : " Laissez-le, s'il y avait du bien en lui, Allah ferait en sorte qu'il vous suive, sinon, Il vous en débarrasserait ". Ainsi, ne s'absentèrent que ceux qui avaient une excuse légale et les hypocrites. Cela dit, il y avait aussi trois croyants qui s'étaient absentés sans excuse et qu'Allah mit à l'épreuve avant de finalement leur accorder Son pardon.
De retour à Médine, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) entra à la mosquée où il effectua une prière de deux unités avant de s'asseoir en compagnie des gens. Les hypocrites, qui étaient plus de 80, virent lui présenter de fausses excuses en jurant de leur véracité, si bien que le Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam) accepta leurs excuses et leur pardonna, laissant Allah juger leurs véritables intentions.
Au contraire, les trois croyants qui avaient fait défaut et qui était Ka'b Ibn Mâlik, Murâra Ibn Ar-Rabî et Hilâl Ibn Umayya, choisirent d'être sincères et le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) ordonna aux autres compagnons de ne plus leur adresser la parole. Il subirent alors un véritable boycott, les gens avaient un autre comportement à leur égard si bien que la vie leur était devenue difficile et la terre bien étroite. Après 40 jours de ce boycott éprouvant, il leur fut demandé de ne plus approcher leurs femmes pendant les 10 jours qui suivirent, après quoi Allah révéla qu'Il leur avait pardonné :
" Et [Il accueillit le repentir] des trois qui étaient restés à l’arrière si bien que, toute vaste qu’elle fût, la terre leur paraissait exiguë; ils se sentaient à l’étroit, dans leur propre personne et ils pensaient qu’il n’y avait d’autre refuge d’Allah qu’auprès de Lui. Puis Il agréa leur repentir pour qu’ils reviennent [à Lui], car Allah est l’accueillant au repentir, le Miséricordieux ".
(Coran 9:118)
Les musulmans furent réjouis de cette nouvelle, surtout les trois hommes concernés. Ils vivaient là le plus beau jour de leur vie et ils offrirent des aumônes et des cadeaux.
A propos de ceux qui avaient une excuse légale, Allah avait dit : " Nul grief sur les faibles, ni sur les malades, ni sur ceux qui ne trouvent pas de quoi dépenser (pour la cause d’Allah), s’ils sont sincères envers Allah et Son Messager " (Coran 9:91). A leur sujet, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) avait dit, lorsqu'il se trouvait près de Médine : " Il y a à Médine des hommes qui vous ont toujours accompagnés mais cette fois avaient une excuse qui les a retenus. Les compagnons dirent : Ô Messager d'Allah ! Ils sont à Médine ? Et le le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) acquiesça ".
Cette expédition eut pour effet d'étendre le pouvoir des musulmans et de le consolider dans la Péninsule Arabique. Il apparut clairement aux gens que la seule puissance capable de régner sur les Arabes était celle de l'Islam. Les aspirations néfastes des ennemis de l'Islam ou de ceux qui avaient une maladie au coeur étaient désormais vaines. Alors qu'au début ils comptaient sur la force romaine pour venir à bout de l'Islam, après l'expédition de Tabûk, il ne leur restait plus qu'à se résoudre et à se soumettre.
Les hypocrites ne bénéficiaient désormais plus de l'indulgence de l'Islam et Allah ordonna de les traiter avec rudesse. Ainsi, leurs aumônes cessèrent d'être acceptées, on ne pria plus sur leurs morts, on cessa d'implorer le pardon en leur faveur et de visiter leurs tombes. Allah ordonna la destruction de leur centre de machinations dont ils avaient voulu faire une mosquée. Les versets d'Allah les avaient démasqués et humiliés.
Après la bataille de Tabûk, les délégations vinrent se présenter pour se soumettre en nombre croissant, de manière encore plus importante qu'après la conquête de la Mecque.
Plusieurs versets de la sourate At-Tawba [Le Repentir] concernent la bataille de Tabûk. Certains furent révélés avant le départ, d'autres au cours de l'expédition et d'autres enfin après le retour à Médine. Ces versets traitent des circonstances de l'expédition, humilient les hypocrites et font l'éloge des combattants et des sincères, de même qu'ils traitent de l'acceptation du repentir de ceux qui ne participèrent pas à l'expédition.
EVENEMENTS IMPORTANTS S'ETANT PRODUITS AU COURS DE L'ANNE
Uwaymir Al-Ajlâni et son épouse prêtèrent mutuellement serment d'innocence au sujet d'un adultère.
Une femme de Ghâmid fut lapidée pour avoir commis l'adultère, après avoir sevré l'enfant auquel elle avait donné naissance.
Le négus d'Abyssinie Ashama décéda au cours du mois de Rajab et le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) accomplit la prière de l'absent en sa faveur.
Umm Kulthûm, fille du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam), décéda au cours du mois de Shaban et le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) en fut très attristé. Il dit à Uthmân : " S'il me restait une troisième fille, je te la donnerais en mariage ".
Après le retour du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) de l'expédition de Tabûk, Abd Allah Ibn Ubay Ibn Salûl trouva la mort. Le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) pria sur lui et implora le pardon en sa faveur, bien que Umar eut tenté de l'en empêcher. Par la suite, le Coran donna raison à Umar.
L'armée musulmane campa à Tabûk, prête à rencontrer l'ennemi. Le Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam) se tint debout et prononça un sermon rempli de paroles profitables, incitant les gens à chercher le bonheur ici bas et dans l'Au-delà. Il mit en garde et annonça de bonnes nouvelles qui leur remontèrent le moral et leur firent oublier le manque de provisions et de matériel.
Les Romains et leurs alliés éprouvèrent de la crainte lorsqu'ils eurent vent de la nouvelle de l'avancée du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam), si bien qu'ils n'osèrent point avancer à leur rencontre.
Ils se dispersèrent alors dans leurs religions, ce qui eut un effet extraordinaire sur la réputation militaire des musulmans dans la Péninsule Arabique et même à l'extérieur. Les musulmans en tirèrent de nombreux avantages politiques, bien plus que si un combat avait eu lieu.
Ainsi, Yuhanna Ibn Ru'ba, le gouverneur d'Ayla, vint se réconcilier et se soumettre au paiement d'une capitation. Le Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam) écrivit alors un pacte à son sujet :
Puis, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) envoya Khâlid Ibn Al-Walîd avec quatre cent vingt cavaliers à Ukaydir, un homme de Dûmat Al-Janbal en lui disant : " Tu le trouveras en train de chasser les vaches ".
Khâlid se rendit chez lui et, une fois la forteresse à portée de vue, une vache vint frotter ses cornes au portail du palais. Ukaydir sortit la chasser en cette nuit éclairée par la lune et c'est alors que Khâlid l'attrapa et l'emmena devant le Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam). Ukaydir eut la vie sauve après qu'il ait réclamé la paix en payant deux mille chameaux, huit cents moutons, quatre cents armures et quatre cents lances. Il s'engagea à payer la capitation et à la collecter avec Yuhanna auprès des peuples de Dûmat Al-Janbal, Tabûk, Ayla et Taymâ.
Quant aux tribus qui étaient sous l'influence des Romains et les craignaient, elles surent que leur soumission touchait à sa fin. Elles se rallièrent alors aux musulmans, agrandissant ainsi l'Etat islamique, dont les frontières venaient désormais toucher celles de l'Empire romain. Dès lors, ceux qui collaboraient avec l'ennemi eurent à disparaître.
Dès que le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) eut lancé son appel, les musulmans se hâtèrent pour se préparer à combattre les Romains, lui obéissant ainsi sans tarder. Les tribus et les clans arrivaient de diverses régions pour rejoindre Médine. Seuls ceux qui avaient une excuse valable, ceux qui avaient une maladie au coeur [hypocrisie] et trois autres personnes s'absentèrent lors de cette expédition. Même les plus pauvres et les nécessiteux voulaient y participer comme le montre le verset suivant, lorsque le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) leur dit :
" Je ne trouve pas de monture pour vous ".
Ils retournèrent les yeux débordant de larmes, tristes de ne pas trouver de quoi dépenser ".
(Coran 9:92)
Les musulmans s'attachèrent également à faire le maximum d'aumônes, Abû Bakr offrit tout ce qu'il avait, quatre mille dirhams et Umar offrit la moitié de ses biens. Quant à Uthmân Ibn Affân il avait préparé une caravane pour se rendre dans l'ancienne Syrie, il offrit ainsi deux cents chameaux équipés et deux cents onces d'argent. Il remit également mille dinars au Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) qui dit : " Quoi que Uthmân puisse faire désormais, il est pardonné ! " Il ajouta encore d'autres aumônes jusqu'à avoir donné au total neuf cents chameaux et cent chevaux, sans compter l'argent.
Abd Ar-Rahmân Ibn 'Awf offrit deux cents onces d'argent. Al-Abbâs offrit également beaucoup d'argent. Talha et Sa'd Ibn Ubâda ainsi que Muhammad Ibn Maslama firent aussi des dons. Âsim Ibn Adiy offrit quatre vingt dix mesures de dattes.
Puis, chacun vint offrir ce qu'il pouvait. Certains donnèrent un ou deux muids, ne pouvant guère donner davantage. Même les femmes y participèrent en offrant du musc, des bracelets, des bagues et des boucles d'oreilles.
Seuls les hypocrites firent preuve d'avarice :
" Ceux-là qui dirigent leurs calomnies contre les croyants qui font des aumônes volontaires et contre ceux qui ne trouvent que leurs faibles moyens [à offrir], et ils se moquent alors d’eux ".
(Coran 9:79)
L'ARMEE MUSULMANE MARCHE EN DIRECTION DE TABÛK
Muhammad Ibn Maslam Al-Ansâri fut chargé de remplacer le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) à Médine. D'autres disent qu'il s'agissait plutôt de Sibâ Ibn Urfuta.
Le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) chargea Alî Ibn Abî Tâlib de veiller sur sa famille, mais les hypocrites le méprisèrent à cause de ce rôle et il ne tarda pas à rejoindre le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) qui, le renvoyant à Médine lui dit : " Ne veux-tu pas représenter pour moi ce que Hârûn représentait pour Moïse ? A l'exception près qu'il n'y aura plus de Prophète après moi ! "
Le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) emprunta ensuite la direction du nord, vers Tabûk avec une armée de trente mille combattants, un effectif jamais atteint auparavant. Il n'avait toutefois pas été possible d'équiper tous ces combattants, malgré les aumônes faites, et l'armée maquait de montures et de provisions. Ainsi, il n'y avait qu'un chameau pour dix huit hommes et certains hommes durent se nourrir de feuilles d'arbres, jusqu'à en avoir les lèvres gonflées. Ils furent même contraints d'égorger quelques chameaux afin de boire l'eau contenue dans leur ventre ! Au vue de toutes ces difficultés, l'armée fut surnommée " armée de la difficulté ".
En chemin, ils passèrent par Al-Hijr, la région des Thamûd qui taillaient le rocher dans la vallée d'Al-Qurâ et ils burent l'eau de leur puits. Toutefois, lorsqu'ils s'apprêtèrent à quitter l'endroit, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) leur dit : " Ne buvez pas de leur eau et ne l'utilisez pas pour faire les ablutions, quant à la pâte que vous avez préparée avec cette eau, ne la consommez pas et donnez la aux chameaux ". Il leur ordonna de boire plutôt de l'eau du puits utilisé par Sâlih (qu'Allah l'agrée) pour sa chamelle.
Ibn Umar (qu'Allah l'agrée) rapporta que le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam), en passant par Al-Hijr, avait dit :
" N'entrez pas dans les maisons de ceux qui se sont faits du tort à eux-mêmes de crainte que ne vous atteigne ce qui les avait atteint et si vous y entrez, entrez-y en pleurant ! ".
Il baissa ensuite la tête et se dépêcha de traverser la vallée.
(Rapporté par Bukhâri)
En chemin, les gens souffrirent du manque d'eau et s'en plaignirent au Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam). Celui-ci invoqua Allah qui envoya sur eux un nuage qui apporta la pluie. Les gens purent ainsi assouvir leur soif et faire quelques provisions d'eau.
Une fois à proximité de Tabûk, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) leur dit : " Demain, si Allah le veut, vous arriverez à la source de Tabûk une fois que le soleil sera un peu élevé dans le ciel, que personne ne touche à son eau avant que je n'arrive ! ".
Mu'âdh rapporta : Lorsque nous arrivâmes à la source, l'eau y coulait légèrement, et nous vîmes que deux hommes nous y avaient précédés. Le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) leur demanda s'ils avaient touché à l'eau et ils acquiescèrent. Il les blâma, puis préleva l'eau qui restait afin de se laver le visage, les mains et l'eau se mit à jaillir de la source. Les gens purent alors boire et le Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam) me dit : " Ô Mu'âdh ! Si tu vis assez longtemps, tu verras ici des jardins verdoyants ! "
Une fois à Tabûk ou en chemin, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) dit : " Un vent très fort soufflera cette nuit, que personne ne se lève et que celui qui possède un chameau l'attache solidement ! "
En effet, cette nuit là un vent violent souffla et un homme qui se leva fut propulsé entre les deux montagnes de Tayyi.
Pendant le trajet, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) avait regroupé les prières de midi et de l'après midi, ainsi que celle du coucher du soleil et du soir, tantôt il les faisait à l'heure de la première, tantôt à l'heure de la seconde.
A Médine, la nouvelle de la préparation d'une armée romaines destinée à écraser les musulmans se propagea, semant la panique chez ces derniers qui, au moindre bruit, s'imaginait attaqués. Ceci est très bien illustré par ce qu'il arriva à Umar Ibn Al-Khattâb. Le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) avait fait le voeu de quitter ses femmes pendant un mois au cours de la neuvième année de l'Hégire. Il s'était retiré et s'abstenait de tout contact avec elles. Les musulmans curent qu'il les avait répudiées et la tristesse s'empara d'eux.
Umar (qu'Allah l'agrée) rapporta :
" J'avais un ami Ansârite. Lorsqu'il était absent, je lui donnais des nouvelles et vice versa. Nous habitions sur les hauteurs de Médine et, à tour de rôle, nous allions voir le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam). Nous vivions dans la crainte après qu'une rumeur annonçant qu'un roi Ghassanide voulait s'attaquer à nous, nous était parvenue. Un jour, mon ami tapa à ma porte. Je lui demandai alors si le Ghassanide était arrivé, et il me dit : " Pire encore, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) s'est séparé de ses épouses ! "
(Rapporté par Bukhâri)
Dans une autre version : Umar dit :
" La rumeur selon laquelle les Ghassanides ferraient leurs chevaux pour venir nous attaquer se propageait. Le jour où c'était son tour, mon ami revint au crépuscule et il tapa avec force à ma porte. Lorsque je sortis, il me dit que quelque chose de grave était arrivé. Je demandai : " Les Ghassanides sont-ils arrivés ? " - " Non ", me répondit-il, pire encore, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) a répudié ses épouses ! "
(Rapporté par Bukhâri)
Ceci montrait la position difficile dans laquelle se trouvaient les musulmans face aux Romains, position qui s'avérait d'autant plus délicate à cause des hypocrites et de leur réaction à l'annonce de la préparation des Romains.
Malgré le succès incontesté du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) dans tous les domaines et malgré le respect que tout roi avait pour lui et sa propension à surmonter les obstacles, ces hypocrites trouvèrent là l'occasion d'espérer que leurs volontés profondes de voir un mal toucher l'Islam se réaliseraient. Voyant que leurs désirs étaient sur le point de devenir réalité, ils créèrent un lieu de machination et de complots qui n'était autre qu'une mosquée, fondée pour y faire le péché, diviser les musulmans et rassembler les ennemis d'Allah. Ils incitèrent le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) à y prier, afin de tromper les musulmans quant à leur véritable dessein qui n'était autre que de comploter contre les musulmans. Ils voulaient ainsi faire de cette mosquée le repaire des hypocrites.
Le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam), préoccupé par la préparation de son armée en vue de l'expédition, refusa d'y prier avant son retour de l'expédition. Leur plan tomba ainsi à l'eau et Allah les dénonça, de telle sorte qu'au lieu d'y prier, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) la détruisit à son retour de l'expédition.
INFORMATIONS GENERALES AU SUJET DES PREPARATIFS DES ROMAINS & DES GHASSANIDES
Telle était l'ambiance dans laquelle vivaient les musulmans. De plus, ils apprirent de par ceux qui leur apportaient l'huile provenant de l'ancienne Syrie que Hercules avait lui aussi préparé une armée forte de quarante mille combattants dirigée par un éminent romain et composée des tribus de Lakhm et de Judhâm ainsi que des chrétiens arabes. L'armée atteignait déjà Al-Balqâ. C'était là un énorme danger qui menaçait les musulmans.
LE DANGER SE FAIT PLUS PRESSANT
Tout ceci se produisit au coeur de la saison la plus chaude, lors de laquelle se faisait la récolte des fruits et lors de laquelle les gens étaient plus enclins à profiter de l'ombre en cueillant leurs fruits plutôt qu'a s'exposer à la fatigue d'une longue distance à parcourir et au danger d'un combat. Ceci ne faisait qu'aggraver la situation.
LE PROPHETE PRIT LA DECISION D'AVANCER
Quant au Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam), il examinait la situation avec beaucoup plus de sagesse. Il savait bien que s'il laissait les Romains dans de telles circonstances s'infiltrer dans les régions soumises à l'Islam, ceux-ci pourraient avancer vers Médine, et cela aurait des conséquences négatives sur la prédication à l'Islam et sur la réputation des musulmans du point de vue militaire. Il craignait que ne ressuscite l'ignorance à laquelle il avait porté un coup lors de la bataille de Hunayn et il redoutait les hypocrites qui étaient à l'affût et qui entretenaient des contacts avec les Romains par l'intermédiaire d'Abû Âmir. Tout cela risquerait de réduire à néant les efforts des musulmans et les conséquences de leurs prestigieuses victoires.
Ainsi et malgré les circonstances défavorables, le Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam) prit la décision de lancer une expédition à l'encontre des Romains et de les rencontrer sur leurs terres, afin de les empêcher d'avancer vers les terres des musulmans.
L'ANNONCE DES PREPARATIFS EN VUE DE COMBATTRE LES ROMAINS
Une fois sa décision prise, le Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam) donna à ses Compagnons l'ordre de se préparer en vue de la bataille. Il demanda également l'aide des tribus arabes et des Mecquois. Alors que d'ordinaire, il dissimulait son intention d'entreprendre une expédition et qu'il trompait l'ennemi en envoyant une autre expédition juste avant, il avait cette fois pris la décision d'annoncer clairement ses desseins, vu le caractère critique de la situation.
Il appela donc les gens au djihad. C'est à ce sujet que fut révélée une partie de la sourate At-Tawba [Le Repentir), incitant les musulmans à la patience et au courage lors du combat, et les exhortant à déposer leur argent dans la voie d'Allah.
La conquête de la Mecque avait permis de faire triompher la vérité contre l'erreur et, à son issue, plus aucun doute ne subsistait quant à la prophétie de Muhammad (Salla allahu 'alayhi wa salam) parmi les Arabes.
Il y eut un véritable revirement de situation et les gens se mirent à entrer en masse en Islam, comme le montre le nombre de délégations qui se présentèrent au Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) de même que le nombre de musulmans présents lors du pèlerinage d'adieu. Débarrassés des problèmes internes, les musulmans purent se concentrer sur la prédication à Allah et l'enseignement de Ses lois.
LES CAUSES DE L'EXPEDITION
Il restait toutefois la plus grande force militaire du monde qui continuait de s'opposer à l'Islam, il s'agit de celle des Romains. Le conflit qui opposait musulmans et Romains trouvais son origine dans le meurtre de l'ambassadeur du Prophète (Salla allahu wa salam), Al-Hârith Ibn Umayr Al-Azdî, meurtre commis par Shurhabîl Ibn 'Amrû Al-Ghassâni. Al-Hârith portait à ce moment là, la lettre du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) à l'intention du gouverneur de Busrâ.
Suite à ce crime, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) envoya Zayd Ibn Hâritha en mission et s'ensuivit un violent combat entre musulmans et Byzantins à Mu'ta. Les musulmans ne purent se venger mais réussirent à marquer les esprits des Arabes des alentours et de plus loin.
César ne pouvait passer outre ce qui était arrivé à Mu'ta, d'autant qu'il voyait que de nombreuses tribus arabes qui étaient sous son influence, aspiraient à rejoindre les musulmans et à gagner leur indépendance. Le danger était sans cesse croissant et arrivait aux portes de l'ancienne Syrie, dans le voisinage des Arabes.
Il était désormais temps pour lui d'exterminer la force musulmane avant qu'elle ne menace clairement la sécurité des régions arabes voisines des territoires romains.
Au vu de cela, à peine une année s'écoula avant que César ne commence à former une armée de Romains et de leurs alliés arabes, comme les Ghassanides, en vue d'une bataille sanglante.
On entend par fitna ce qu'on fait les ennemis de l'Islam durant la fin du règne du Commandeur des Croyants Uthmân Ibn Affân (qu'Allah lui fasse miséricorde), à savoir susciter le désordre et fomenter des troubles, ce qui eut pour conséquence qu'il y trouva la mort, mort qui provoqua des désaccords entre Alî et Mu'âwiya, avec des Compagnons dans chaque camp (qu'Allah soit satisfait d'eux tous). C'est ce désaccord qu'exploitèrent ces ennemis sournois et malveillants tant et si bien qu'il mena à la guerre et aux combats suite à des prises de position sincères dans chacun des deux camps, chacun voulant plaire à Allah à travers la position qu'il défendait.
Ces ennemis, parmi les juifs, les chrétiens, les mazdéens et les hypocrites avaient organisé la mort du Prince des Croyants Umar Ibn Al-Khattâb afin qu'il y ait une fitna [dissension, discorde], un chaos et des combats entre les musulmans mais Allah a fait échouer leur plan et leur ruse.
Notre devoir à l'égard des Compagnons du Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam) est de les aimer, de les respecter et d'avoir une bonne opinion d'eux et de ce qu'ils ont fait.
La position des gens de la Sunna et du Rassemblement [Ahl-As-Sunna Wa Al-Jamâ'a] au sujet de la fitna
Les savants parmi les gens de la Sunna et du Rassemblement déteste parler de la fitna [la discorde], car ils n'y voient pas d'intérêt. Il faut plutôt mettre en valeur leurs nombreuses et innombrables bonnes oeuvres et invoquer Allah pour eux.
Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit :
" En vertu de la doctrine des gens de la Sunna et du Rassemblement, il faut s'abstenir de parler des désaccords qui eurent lieu entre les Compagnons, car leurs mérites [leurs qualités, leur valeur] sont bien acquis et bien établis et il faut les aimer et être de leur côté ".
- Fin de citation -
Cependant, qu'il y a un intérêt aujourd'hui à en parler de cette fitna même brièvement, pour la montrer sous son vrai jour et afin que les lecteurs ne soient pas trompés par les mensonges que les Râfidites [les chiites extrémistes] et les orientalistes chrétiens et juifs publient à ce sujet et pour qu'ils ne soient pas induits en erreur par les narrations faibles ou les affirmations mensongères qui parsèment les livre d'histoires, anciens et modernes.
Les étapes préparant la fitna
Le plan des gens qui avaient la haine de l'Islam consistait à ce que l'homme qu'ils avaient choisi pour mener l'entreprise de sapement, se présente ostensiblement comme quelqu'un qui s'est converti à l'Islam, l'homme en question étant Ibn As-Sawdâ' [littéralement le fils de la femme noire] 'Abdulla Ibn Saba', un juif yéménite doué de malignité et de ruse et qui était bien informé de la situation des musulmans.
Il devait selon ce plan se mélanger à eux, gagner leur confiance puis, sans qu'ils ne se doutent de rien, agir dans un sens qui envenime leurs relations et répandre la zizanie entre eux. Qu'a t-il donc fait ?
Il voyagea d'une contrée musulmane à une autre, à la recherche d'hypocrites et de faibles d'esprit, afin d'en faire ses soutiens et que par leur intermédiaire il exécute ses plans. Il en trouva un grand nombre. Il concentra ses efforts en Irak et en Egypte après avoir échoué en Syrie en raison de la vigilance de Mu'âwiya et des Compagnons (qu'Allah soit satisfait d'eux tous) qui étaient avec lui, puisqu'ils l'ont pisté dans ses activités subversives jusqu'à ce qu'ils le mirent en prison. Par la suite, ils le relâchèrent et il en profita pour s'enfuir du pays.
Cet ennemi plein de haine et ses partisans se mirent à répandre des mensonges sur Uthmân (qu'Allah lui fasse miséricorde) et ses gouverneurs, disant qu'ils se comportaient mal, qu'ils étaient injustes et qu'ils avaient volé de l'argent. En secret, il enseignait à ses partisans des principes hérétiques qui deviendront par la suite les fondements de la croyance Râfidite [chiite] comme par exemple que Muhammad allait revenir, que le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) aurait légué par testament le califat à Alî et la pratique consistant à insulter les Compagnons (qu'Allah soit satisfait d'eux tous).
L'attitude du calife Uthmân Ibn Affân vis à vis de la fitna
Ces mensonges se propagèrent et arrivèrent à toutes les contrées et notamment à Médine. Quand Uthmân (qu'Allah lui fasse miséricorde) en eut vent, il ne les laissa pas passer puisqu'il entama les actions suivantes :
Les gouverneurs regagnèrent leurs provinces sauf Mu'âwiya qui proposa à Uthmân (qu'Allah lui fasse miséricorde) de partir avec lui en Syrie afin d'en faire le centre de son pouvoir, car le pays était plus sûr et plus fidèle au calife ou bien qu'il lui envoie une armée pour le protéger, mais Uthmân refusa de quitter la ville du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) ou de permettre qu'une armée de non Médinois s'y installe.
Puis, après la saison du pèlerinage, un grand nombre de gens venus de Bassora et d'Al-Kûfa se sont installés à Médine, dans une intention malveillante. Uthmân et les autres Compagnons ont compris leur dessein sournois. Ils les encerclèrent donc et les assiégèrent dans la mosquée. Uthmân (qu'Allah lui fasse miséricorde) leur fit un discours, a débattu avec eux et a répondu à toutes leurs accusations et à tous leurs mensonges. Ils n'avaient plus aucun argument à lui opposer.
Les Compagnons (qu'Allah soit satisfait d'eux tous) lui proposèrent de tuer tous les menteurs afin de préserver la paix de la communauté, mais le calife refusa catégoriquement de peur d'être injuste envers quelqu'un, injustice dont il devrait répondre devant Allah.
Uthmân (qu'Allah lui fasse miséricorde), en accueillant cette fitna avec une patiente résignation, ne faisait que se conformer à la parole du Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam) qui lui avait demandé de faire preuve de patience lorsqu'il lui avait fait l'annonce du Paradis et qu'il serait touché par un malheur. En effet, Uthmân (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : " Le Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam) a pris de moi un engagement et je vais faire preuve de patience et m'y tenir ".
Le martyre de Uthmân Ibn Affân
Les séditieux se sont retirés après que leur plan a échoué mais secrètement, ils se sont promis de se réunir à Médine l'année d'après en 35 de l'Hégire, au cours du mois de Chawwâl au prétexte du Hajj, pour mettre à exécution leur crime.
Ils envoyèrent un message en ce sens aux Egyptiens. Quand ils revinrent à Médine l'année suivante, ils allèrent voir les Compagnons pour leur proposer le califat mais ceux-ci les blâmèrent et repoussèrent leur proposition, tout en leur promettant l'Enfer. Les agitateurs ont alors fait semblant de repartir dans leur province mais ils revinrent la nuit, pendant que les Compagnons étaient en confiance. Ils ont alors pris le contrôle total de Médine puis ont assiégé la maison de Uthmân (qu'Allah lui fasse miséricorde). Alî envoya Al-Hasan et Al-Husayn, Az-Zubayr envoyé son fils Abdullah, Talha envoya son fils et nombre de Compagnons ont envoyé leurs fils empêcher qu'on entre dans la maison de Uthmân. Un certain nombre d'entre eux, dont Al-Hasan (qu'Allah lui fasse miséricorde), ont été blessés.
Uthmân (qu'Allah lui fasse miséricorde) avait interdit aux Compagnons de combattre les insurgés. Il avait peur de l'extinction des Compagnons à cause des combats alors que les gens avaient crucialement besoin d'eux pour qu'ils leur enseignent la religion et la Sunna du Messager (Salla allahu 'alayhi wa salam). Il craignait que les musulmans perdent leur autorité [leur unité], que le sang coule et que la sédition se répande, aussi a t-il voulu se sacrifier pour les musulmans (qu'Allah soit satisfait de lui et qu'il le satisfasse).
Les rebelles ont tenté de forcer Uthmân (qu'Allah lui fasse miséricorde) à se retirer du pouvoir et à abandonner le califat mais il refusa avec force et détermination, s'étant rappelé de la parole du Prophète (Salla allahu alayhi wa salam) : " Ô Uthmân, il se peut qu'Allah te vêtisse d'une chemise. Si les hypocrites veulent de toi que tu l'enlèves, ne l'enlèves pas jusqu'à ce que tu me rencontres ". Il lui avait répété cela trois fois. (Sahîh Al-Jâmi As-Saghîr )
Uthmân a interdit de faire de la résistance active, car il ne voulait pas rencontrer Allah en ayant sur la conscience le sang d'un musulman.
Les criminels s'empressèrent d'exécuter leur plan. Ils firent irruption dans la maison de Uthmân (qu'Allah lui fasse miséricorde) en passant par le toit sans que ceux qui montaient la garde devant la porte ne s'en rendent compte. C'est alors que s'est exprimée la haine qui emplissait les coeurs de ces adeptes d'Ibn Saba conte les Compagnons du Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam). Deux d'entre eux se sont avancés et l'un des deux lui porta un coup mortel. Ils dévalisèrent aussi la maison. Il tomba en martyr (qu'Allah lui fasse miséricorde) juste avant le coucher du soleil.
Il était en état de jeûne, plein de patience pour ce qui lui arrivait et dans l'attente de la récompense divine. Il partit chez son Seigneur et laissa sur les pages de l'histoire son empreinte éternelle. Il allait sur ses 90 ans. C'était le vendredi du 18 Dhu Al-Hijja de l'an 35 de l'Hégire. Son califat dura environ 12 ans.
Qu'Allah lui fasse miséricorde et qu'il nous rassemble avec lui dans le haut Paradis. Amin.
D'après Abû Hurayra (qu'Allah l'agrée), le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) a dit :
" Certes Allah est jaloux et certes le Croyant est jaloux.
Et la jalousie d'Allah se manifeste quand le Croyant commet un acte interdit par Allah ".
(Rapporté par Bukhâri et Muslim)
LE JOUR DU DECES
Anas Ibn Mâlik (qu'Allah l'agrée) rapporta que le lundi, lors de la prière de l'aube présidée par Abû Bakr (qu'Allah lui fasse miséricorde), les musulmans furent étonnés de voir le Prophète (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) lever le rideau séparant la chambre de Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) de la mosquée afin de les regarder. Le Prophète (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) souriait. Abû Bakr voulut se retirer, pensant qu'il voudrait les rejoindre, ce qui remplit de joie les musulmans. Cependant, le Prophète (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) leur ordonna de terminer la prière. Il resta dans la chambre et rabaissa le rideau.
Ce fut la dernière prière qui trouva le Messager (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) en vie.
En milieu de matinée, le Prophète (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) fit appeler sa fille Fâtima et lui murmura quelque chose à l'oreille qui la fit pleurer. Puis, il l'appela à nouveau et lui murmura quelque chose à l'oreille qui la fit rire.
Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) rapporta à ce propos : J'interrogeai Fâtima à ce sujet et elle dit :
" Le Prophète (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) m'a annoncé sa mort et j'ai pleuré. Puis, il m'a annoncé que je serai la première de sa famille à le rejoindre et j'ai alors ri ".
(Rapporté par Bukhâri)
Le Messager (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) avait également annoncé à sa fille qu'elle était la meilleure femme de l'humanité. Selon certaines versions, cette conversation eut lieu durant la dernière semaine de sa vie, mais pas le dernier jour.
Voyant que son père souffrait intensément, Fâtima le plaignit et il dit :
" A partir de ce jour, ton père ne souffrira plus ! "
(Rapporté par Bukhâri)
Il fit appeler Al-Hasan et Al-Husayn, les embrassa et demanda à ce qu'ils soient bien traités.
Puis, il fit appeler ses épouses qu'il exhorta.
Tandis qu'il souffrait de plus en plus, les effets du poison consommé à Khaybar se firent sentir. Il dit :
" Ô Aïcha ! Je sens l'effet néfaste de ce que j'ai mangé à Khaybar, je sens mon aorte se couper à cause de ce poison ! "
(Rapporté par Bukhâri)
Il avait la tête couverte d'un tissu qu'il enlevait chaque fois qu'il le gênait.
Les dernières recommandations qu'il fit aux gens furent celles concernant l'accomplissement de la prière et la bienfaisance. Il répéta ces recommandations plusieurs fois.
L'AGONIE
L'agonie du Prophète (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) commença, et Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) le tenait tout contre elle en disant : " Parmi les faveurs qu'Allah m'a accordées, il y a celle d'avoir vu le Prophète (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) mourir chez moi, tout contre ma poitrine, ma salive unie à la sienne au moment de sa mort ! "
En effet, tandis que le Prophète (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) était appuyé contre elle, Abdur-Rahmân Ibn Abî Bakr (qu'Allah l'agrée) entra avec un cure dents [siwâk]. Aïcha rapporta : " Je vis le Prophète (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) regarder le cure dents et je compris qu'il le voulait, je lui dis : " Veux-tu que je te le donne ? " Il hocha la tête en guise d'acquiescement. Je pris le cure dents et le lui donnai, mais il était trop dur. Je lui dis alors : " Veux-tu que je le ramollisse pour toi ? " Il acquiesça d'un signe de la tête. Je le ramollis avec ma salive. Puis, il le prit et s'en servit ". Une autre version rapporte que le Prophète (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) se brossa soigneusement les dents.
Il avait devant lui une bassine remplie d'eau dans laquelle il plongea les mains avant de les passer sur son visage en disant :
" Il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah !
Certes, la mort a ses affres ".
(Rapporté par Bukhâri)
Après avoir terminé de se brosser les dents, il leva la main ou le doigt tout en regardant au plafond et ses lèvres bougèrent. Aïcha l'entendit dire :
" Près de ceux que Tu as comblés de Ta grâce !
Avec les prophètes, les véridiques, les martyrs et les pieux !
Ô Seigneur ! Pardonne moi, fais moi miséricorde et fais moi rejoindre la compagnie suprême ! "
(Rapporté par Bukhâri)
Il répéta trois fois ces derniers mots. Puis, sa main retomba et il rendit l'âme. Et certes, à Allah nous appartenons et à Allah nous retournerons !
Ceci se produisit après le milieu de matinée, le lundi 12 Rabî Al-Awwal de la onzième année de l'hégire. Le Prophète (Salla Allahu 'alayhi wa sallam) alors âgé de 63 ans et quatre jours.
La bataille de Hunayn est une suite logique à la prise de la Mecque, car celle-ci s'est retrouvée à découvert après cette grande victoire remportée par les musulmans, à la merci de ces bédouins qui sont en contact avec elle et qui appartiennent aux tribus environnantes. Il fallait absolument la sécuriser en mettant fin au danger qu'ils faisaient peser sur elle et ce avant qu'eux ne se regroupent pour anéantir les musulmans.
Quand les tribus de Hawâzin et de Thaqîf apprirent l'intention des musulmans de sortir de la Mecque pour se diriger vers eux, les deux tribus, avec tout ce qu'elles comptaient comme clans différents, se réunirent dans la vallée Awtâs, non loin d'At-Tâ'if. Ils réussirent à rassembler le nombre impressionnant de vingt mille combattants. Ils se tenaient en embuscade dans le défilé de la vallée. Là, ils attendaient l'arrivée des musulmans.
L'ATTITUDE DES MUSULMANS
Les musulmans quittèrent la Mecque le cinq du mois de Chawwâl soit quinze jours seulement après leur prise de la Mecque. Ils se dirigèrent vers la vallée de Hunayn à proximité d'At-Tâ'if. Ils étaient douze mille combattants les dix mille qui avaient conquis la Mecque et deux mille nouveaux musulmans de ceux qui venaient de se convertir parmi les Quraychites. Les musulmans avançaient vers leur destination au milieu des chevaux qui hennissaient et des sabres qui étincelaient, si fiers de leur nombre et de leur force que certains se dirent : " Cette fois-ci, nous ne serons pas vaincus par moins nombreux que nous ".
Le soir, ils campèrent à Hunayn, à l'entrée de la vallée. A l'aube, l'armée musulmane se mit en marche. La première ligne avait à peine franchi le col de la vallée que l'ennemi polythéiste en embuscade lança un assaut coordonné et soudain [c'est à dire comme si on avait affaire à l'attaque d'un seul homme]. Ils les arrosèrent de flèches et fondirent sur les premières lignes avec tant de vigueur que les musulmans furent désemparés face à cette surprise brutale. Ils tournèrent bride et ce fut le sauve qui peut. Les rangs de disloquèrent, la peur et la panique s'emparèrent des gens. La plupart chercha le salut dans la fuite. Tout cela avait lieu tandis que le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) restait ferme avec un petit nombre dont Al-Abbâs Ibn Abd Muttalib, Abû Bakr, Umar et Usâma Ibn Zayd (qu'Allah les agrée tous).
Pendant que le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) appelait les gens à faire preuve de fermeté, il fonçait en direction de l'ennemi monté sa mule grise et criait :
Je suis vraiment le Prophète
Je suis le fils de Abd Muttalib.
LA VICTOIRE APRES LE REVERS
Le Messager (sallallahu 'alayhi wa sallam) demanda à Al-Abbâs Ibn Abd Muttalib, qui avait une voix forte, d'appeler les musulmans. Il cria donc : " Ô les Ansâr, vous avez recueilli et secouru le Prophète et les Emigrés. Ô vous les Emigrés qui avez prêté serment sous l'arbre. Venez tous, le Messager d'Allah est là ! "
Il se mit à réitérer cet appel qui toucha une corde sensible de leur coeur et ceux-ci de revenir à la rescousse de toutes parts. Chacun répondant : " Me voici, me voici j'arrive ! " Les rangs se reformèrent et leur force fut complètement rétablie.
Hawâzin avait fini de dévaler la pente et se trouvait maintenant face aux musulmans. A ce moment, ces derniers lancèrent un assaut énergique, mus par la force de leur foi. La bataille fit rage. Le Messager (sallallahu 'alayhi wa sallam) les voyait combattre furieusement, occuper le terrain et jeter les ennemis à terre. Il loua Allah et dit : " Allah ne manque jamais aux promesses qu'il fait à son messager ".
Quand les Hawâzinites virent qu'ils étaient menacés d'anéantissement et que leurs espoirs de victoire étaient partis en fumée, ils prirent la fuite. Les musulmans les poursuivirent, tuant certains, capturant d'autres jusqu'à ce qu'ils se rendirent maître de toute arrière garde.
Le butin que les musulmans prirent était énorme : vingt quatre mille chameaux, quarante mille têtes de petit bétail, quatre mille onces [ûqiyya] (1) d'or et six mille captifs de guerre.
Il ressort de cette bataille la leçon suivante : Quand les musulmans ont été trompés par leur nombre et qu'ils dirent : " Cette fois-ci, nous ne serons pas vaincus par moins nombreux que nous ", ils ont alors goûté à la défaite mais lorsqu'ils ont délaissé cette autosatisfaction et cette assurance reposant sur leur nombre pour se diriger plutôt vers Allah et se fier à Lui uniquement, Allah fit qu'après la difficulté il y eut la facilité et Il transforma leur défaite en succès et victoire. Allah (subhânahu wa ta'âla) dit à ce sujet :
" Allah vous a donné maintes fois la victoire sur de nombreux terrains et aussi à Hunayn après que vous vous soyez montrés fiers de votre grand nombre lequel ne vous servit à rien puis vous vous êtes sentis à l'étroit sur la terre malgré sa vastitude après quoi vous vous êtes enfuis. Puis, Allah fit descendre sa sakîna [tranquillité, sérénité, quiétude et paix qui apportent raffermissement et force intérieure] sur son Messager et sur les croyants. Il fit aussi descendre des soldats que vous ne voyiez pas [c'est à dire les Anges] et châtia les mécréants. Telle est la récompense de ceux qui ne croient pas ".
(Coran 9:25-26)
LE SIEGE D'AT-TÂ'IF
Après leur déroute à Hunayn, les polythéistes se réfugièrent à At-Tâ'if. Les musulmans prirent la direction de cette ville et en firent le siège un certain temps puis ils l'attaquèrent au mangonneau [manjanîq] (2). Ils tentèrent de la conquérir mais en vain.
Alors, le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) ordonna de lever le siège et les musulmans retournèrent à Médine. Tsaqîf ne tarda pas à envoyer une délégation pour rencontrer le Messager (sallallahu 'alayhi wa sallam) à Médine et proclamer la soumission de Tsaqîf et la conversion à l'Islam d'At-Tâ'if. Louange et gloire à Allah !
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(1) La ûqiyya vaut la masse de quarante pièces d'argent [dirhams]. Le dirham fait 0.7 mitsqâl, le mitsqâl étant le poids de la pièce d'or [dinar] qui vaut 4,25 g. Donc le dirham fait 4,25*0.7=2,975g d'où la ûqiyya vaut 40*2,975=119g. Les 4000 ûqiyya du butin pesaient donc 0,119*4000=476 kg d'or.
(2) Mangonneau est un engin de guerre avec lequel on catapulte de lourdes pierres sur les murs pour les défoncer.
Le pacte d'Al-Hudaybiyya stipulait entre autres clauses que celui qui entre dans l'alliance de Muhammad (sallallahu 'alayhi wa sallam) était libre de le faire et que celui qui rejoint l'alliance de Quraych n'a rien à craindre non plus. Dès lors, la tribu de Khuzâ'a s'allia à Muhammad tandis que la tribu Bakr choisit elle l'alliance quraychite. Cependant, Quraych viola cette clause en apportant un soutien à son alliée Bakr qui agressa Khuzâ'a, l'alliée du Messager (sallallahu 'alayhi wa sallam). De nombreux Khuzâ'ites furent tués. Leur chef vint demander l'aide et la protection du Messager d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam) qui lui répondit favorablement en prenant la décision d'attaquer Quraych en représailles à sa trahison. Il se leva aussitôt pour faire les préparatifs et mobiliser l'armée afin de mener à bien cette opération de grande envergure.
LE MESSAGER (sallallahu 'alayhi wa sallam) ET LES MUSULMANS EN ROUTE POUR LA MECQUE
Les musulmans, à commencer par leur chef irréprochable, se préparèrent pour marcher en direction de la Mecque. Le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) voulait les prendre par surprise pour obtenir leur reddition sans que le sang ne soit versé et sans pertes humaines. Il donna l'ordre de la mobilisation générale et les musulmans se précipitèrent pour exécuter son commandement et se ranger sous la bannière.
Le huitième (*) jours du mois de Ramadan, au cours de la huitième année de l'hégire, l'armée, forte de dix mille hommes, se mit en mouvement. Ils marchèrent jusqu'à ce qu'au bout de sept jours ils atteignent Marr az-Zahrân qui est une vallée proche de la Mecque. Là, le Messager (sallallahu 'alayhi wa sallam) demanda à ce que chaque personne allume son propre feu la nuit afin de montrer aux Mecquois combien l'armée musulmane était nombreuse aux portes de la Mecque ce qui était de nature à jeter l'effroi chez les Quraychites, les incitant ainsi à la soumission et à l'humilité.
Abû Sufyân, partit en reconnaissance chercher la confirmation d'un bruit qui court à la Mecque. Non loin des feux du campement musulman. Il rencontra Al-Abbâs, l'oncle du Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam), qui l'amena là où il put voir de ses propres yeux la puissance des musulmans, ce qui emplit son coeur de crainte. Suite à cela, il proclama sa conversion devant le Messager (sallallahu 'alayhi wa sallam) qui en signe de considération lui accorda alors le privilège que sa maison serait respectée et inviolable au cours de la prise de la ville. Il s'exprima en ces termes : " Celui qui se retranche dans la maison d'Abû Sufyân ne sera pas inquiété, celui qui s'enferme chez lui sera en sécurité et celui qui se réfugie dans la Mosquée Sacrée sera lui aussi laissé en paix ".
L'ARMEE MUSULMANE ENTRE A LA MECQUE
Le Messager (sallallahu 'alayhi wa sallam) demanda à Al-Abbâs de se poster en compagnie d'Abû Sufyân sur le sentier étroit qui donne accès à la Mecque afin que les troupes musulmanes passent devant lui et qu'il les voie. Ainsi, il informa les siens [les Mecquois] de la puissance des musulmans. Quand Abû Sufyân fit les forces incroyables venues avec le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) il courut en direction de la Mecque. Là, il cria de sa voix la plus puissante : " Ô Quraychites, voici Muhammad qui arrive vers vous avec une armée que vous ne pourrez repousser. Celui qui se retranchera dans la maison d'Abû Sufyân ne sera pas inquiété, celui qui s'enfermera chez lui sera en sécurité et celui qui se réfugiera dans la Mosquée Sacrée sera lui aussi laissé en paix ".
Le Messager (sallallahu 'alayhi wa sallam) enfourcha sa chamelle et lança ses ordres aux chefs des troupes, leur demandant de ne combattre que s'ils y sont contraints. Ils avancèrent donc et entrèrent dans la ville. Il n'y eut que quelques escarmouches dont la plus grave est celle de Khâlid Ibn Al-Walîd (qu'Allah l'agrée), le commandant de l'aile droite de l'armée musulmane. En effet, lui et sa troupe ont tué une vingtaine d'hommes qui lui avaient barré la route. Deux musulmans y laissèrent aussi la vie.
Une fois la prise de la ville terminée, le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) jeta un regard sur la Contrée Paisible [Ak-Balad Al-Amîn : surnom de la Mecque] et sur ces montagnes où jadis il se réfugiait pour échapper à la persécution de Quraych. Ses yeux laissèrent échapper quelques larmes de gratitude envers Allah. Il avança jusqu'à la Maison Sacrée autour de laquelle il fit sept tours. Il alla embrasser la Pierre Noire. Les gens dans la Mosquée se rassemblèrent autour de lui. Il leur fit un discours et leur récita la Parole divine :
" Ô humains ! Nous vous avons créés d'un homme et d'une femme et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus afin que vous fassiez connaissance les uns avec les autres. Le plus noble d'entre vous auprès d'Allah est celui qui a le plus de piété. Allah est vraiment Très Savant et Très Connaisseur ".
(Coran 49:13)
Il continua : "Ô Quraychites ! Ô Mecquois ! Que pensez-vous que je vais faire de vous ? " - " Du bien, répondirent-ils, car tu es un frère, issue d'une noble ascendance, et fils d'un frère lui aussi de bonne naissance ". - " Allez en paix, leur dit-il, vous êtes affranchis [tulaqâ'] ".
Par cette parole mémorable, le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) leur rendit la liberté et prononça l'amnistie générale. C'était le vingtième jour du Ramadan de l'an huit de l'hégire.
Le Messager d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam) est ensuite entrée dans la Kaaba. Il y avait à l'intérieur et à l'extérieur des statues que Quraych vénérait. Il se mit à les pointer avec un bâton qu'il tenait à la main en disant :
" Le vrai [l'Islam, le monothéisme] est arrivé et le faux [le mensonge de l'idolâtrie] a disparu. Or, le faux est irrémédiablement voué à disparaître ".
(Coran 17:81)
Puis il ordonna de sortir les idoles, de les casser et de purifier la Maison de leur présence.
Ainsi eut lieu la Grande Victoire suite à quoi les gens embrassèrent la religion d'Allah par groupes entiers. L'autorité qui était aux mains des Quraychites, cette même autorité qui avait poussé injustement et sans raison valable le Messager (sallallahu 'alayhi wa sallam) et les musulmans à quitter la Mecque, cette autorité là se retrouva entre les mains de Muhammad (sallallahu 'alayhi wa sallam) par la grâce et la bénédiction qu'Allah lui a accordées, à lui et aux musulmans.
Quelle extraordinaire leçon à méditer dans le fait que le vrai l'emporte et domine, tandis que le faux est vaincu et que le pouvoir injuste tombe sous les coups des musulmans qui, il n'y a pas si longtemps, étaient écrasés et humiliés par les idolâtres mecquois. Allah dit vrai quant il dit :
" Nous voulons accorder notre grâce à ceux qui ont été humiliés sur terre, faire d'eux des guides et faire d'eux les héritiers [de l'autorité, de la terre...] "
(Coran 28:5)
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(*) Ceci est l'opinion la plus répandue, mais d'autres narrations chez Ahmad et Muslim disent que le départ eut lieu le 2, le 6, le 12 ou le 18 Ramadan. Mais cette dernière date [le 18] est improbable si on considère que la prise de la Mecque s'est faite le 20 Ramadan, car il fallait environ une semaine de voyage pour aller de Médine à la Mecque.