Les règles pour tailler les arbres vont comme suit.
Les arbres en trogne ou têtards & les taillis peuvent faire exception à cette règle car pour les espèces typiquement forestières il faudra au contraire éviter les coupes trop rapprochées dans le temps pour que le sujet puisse entre-temps retrouver un équilibre.
Les 8 raisons qui peuvent nous pousser à tailler un arbre sont les suivantes.
Les trognes de haies sont élaguées à une fréquence de 10 ans ou plus. La récolte de brf peut se faire à une fréquence de 3 ans par exemple. Les coupes de taillis sont effectuées à une rotation comprise entre 10 & 30 ans. Si elles sont trop rapprochées le sol en sera appauvri. La taille des rameaux des arbres des villes peut se faire tous les hivers ou moins souvent. Il existe aussi des techniques de taille douce en ornement dont le but est de passer inaperçues: on ne prélève que des rameaux en respectant la forme naturelle de l'espèce concernée.
En vue de la non-taille au verger, il faut parfois des tailles de correction visant à redonner progressivement en plusieurs années sa forme naturelle à un arbre initialement greffé ou précédemment taillé. On coursonne ou élague par exemple à cette fin les branches qui se croisent ou se recouvrent mutuellement: Sur un arbre en son état naturel ces croisements & chevauchements ne se produisent pas (1).
En cas de besoin la taille se fait par élagage & coursonnage. La coupe doit être franche & sans bavure.
Pour chacune de ces deux options il existe une ligne très précise où couper.
En toute état de choses une taille est toujours un pis-aller, un compromis. Si cela est possible ne pas tailler est grandement préférable pour la santé, la beauté & le bonheur de l'arbre en cause & ses voisins.
2. Les arbres n'ont ni poils ni cheveux. /
Publié le 12/01/2019 / agrinature fukuoka / Nous voyons ici un pommier âgé de plus de 50 ans. Il fut taillé en son jeune temps, puis laissé libre. Un technicien d'arboriculture œuvre depuis 15 ans à le reformer en taille douce. Il ne s'agit pas de non-taille. C'est une taille fruitière. Ce qui est remarquable ici c'est la qualité artistique du travail car rattraper un vieux sujet abandonné demande de la sensibilité.
- 2. Les arbres n'ont ni poils ni cheveux.
mondeindien le 09/01/2019 : C'est kool que tu décrives ce sujet - parce que justement je me posais la question pour un petit olivier en pot sur ma terrasse (en ville). Je te demanderai ton avis à l'occasion. Et au fait, si des arbres domestiques ont des gros troncs, par rapport à une ramure assez modeste, est-ce une conséquence de la taille ? (les oliviers, les platanes). En tous cas ce que tu dis est très facile à comprendre (ouf!) et c ' est rassurant que tu dises que le mieux est de ne pas les tailler.
- marssfarm le 09/01/2019 :
Merci du commentaire.
L'arbre en pot est un cas extrême de l'arbre citadin. Pour vivre, un arbre a besoin de pousser sans cesse & parce que ce sont ses racines qui commandent, elles doivent avoir encore de l'espace où s'étendre. Les branches sous nos climats ne s'étendent que de mars à novembre. Les racines en revanche croissent toute l'année - sauf naturellement les 29 février.
Les troncs des arbres de ville ou de haies sont souvent plus vieux que leurs branches, coupées à intervalles réguliers. Les tailles & coupes sont en ces cas des façons de rajeunir l'arbre. Les blessures occasionnées peuvent en revanche fragiliser sa structure & sa santé & partant possiblement réduire sa durée de vie totale.
L'olivier & le châtaignier peuvent vivre des milliers d'années parce qu'ils sont capables d'abandonner un tronc ancien & développer de nouveaux tronc sur la souche.
Cette grande souplesse d'adaptation les rend tolérants aux tailles. L'olivier peut ainsi repartir en une nouvelle vie après une forte gelée ou un incendie. On peut le transplanter même très vieux.
En fait d'autres arbres fruitiers font cela: les noisetiers, les pêchers, les abricotiers. C'est pour cette raison que lorsque ces arbres sont greffés, la racine tend à repousser en gourmands que l'agriculteur coupera. Ce faisant on contredit la tendance naturelle de l'arbre à se rajeunir par le truchement d'un tronc nouveau sur la racine d'origine. Les pruniers & les trembles pour leur part préfèrent le moyen du drageon, arbre nouveau né d'une racine traçante. Si on laissait un prunier libre il pourrait devenir une forêt à lui seul en quelques siècles.
Si l'olivier en pot produit des fruits, ne le tailler que tous les deux ou trois ans pour éliminer les bois ayant déjà porté des olives. On taille en fin d'hiver après les grands froids & en tout état de cause avant la floraison de mai.
On devra à cette occasion également le dépoter, tailler un peu le bout des racines, changer la terre de périphérie & le rempoter dans le même pot ou un bac légèrement plus grand. Ainsi taillé de branches & racines itou l'arbre peut continuer à pousser sans grandir. Seul le tronc grossira.
En règle générale les pousses de l'an d'un arbre fruitier ne produisent que des feuilles & les pousses de l'an précédent portent les rameaux fructifères. La vigne & le kiwi font de même. Ces deux principes sont à connaître si l'on taille.
Les bourgeons des rameaux portant fruits sont formés en août par les tiges de l'année. Ils ne se développeront que l'année suivante.
mondeindien le 11/01/2019 : Merci mars pour ta réponse. Je conçois bien qu'un olivier en pot n'est pas bien kool - mais voilà, j'habite en ville. J'essaye de faire du moins mal que je peux. Pour l'instant je laisse selon tes conseils ce petit olivier en pot pousser comme bien lui semble, sans le tailler. Depuis un an nous avons déménagé. Auparavent nous vivions très près des vapeurs des voitures. Maintenant nous et ce petit olivier chéri vivons sur une terrasse d'immeuble bien aérée et il s'épanouit magnifiquement. Bien amicalement à toi.
- marssfarm le 11/01/2019 :
Les plus vieux arbres d'un seul tronc vivent en des climats froids ou secs qui ne permettent pas une croissance rapide. C'est pour cela qu'ils peuvent vivre longtemps.
Une plante en pot c'est un peu comme un animal domestique. Il est des personnes pour considérer que ce sont le chien, le chat, les moutons ou le blé qui nous ont apprivoisés & domestiqués & non le contraire.
Si tu prends soin de l'olivier en pot, il peut être heureux - why not?
La règle de la non-taille énoncée plus haut a pour objet d'insister sur le fait que lorsque nous taillons ce n'est pas pour le bien de l'arbre, mais pour des raisons toutes humaines. Par exemple si un arbre s'élève tant qu'il semble un danger en cas d'une hypothétique tempête ou s'il empiète chez un voisin qui ne le tolèrera pas, le tailler est une manière de résoudre la question sans supprimer l'arbre.
Beaucoup de personnes croient que nous pouvons tailler un arbre comme on coupe des cheveux ou même que cela lui sera bénéfique.
Non.
On ne taille pas pour l'arbre. On taille pour nous. Si on n'a pas le choix comme dans le cas d'un arbre urbain ou en pot, le tailler permet de le conserver. Sinon il faudrait le couper plus radicalement. La taille en ces cas est donc un moindre mal.
Pour ce qui est des fruitiers en revanche il y a des abus par atavisme, habitus ou croyances. On peut obtenir de belles productions de fruits sans tailler ni greffer les arbres à condition d'opérer avec une méthode radicalement différente. C'est ce qu'on appelle le non-faire au verger.
Si on ne greffe pas les arbres il faudra entreprendre une sélection des jeunes, ce qui est un long travail de patience.
Si on ne taille pas cela signifie planter à grand écartement en premier lieu & plus tard, lorsque l'arbre s'élève, on devra récolter les fruits à l'aide d'une échelle.
C'est une autre économie. On supprime tous les travaux de taille & on leur substitue des cueillettes un peu plus difficiles. L'intérêt de ces pratiques sans greffe ni taille est que les arbres, n'étant pas blessés ou déformés, conservent toute leur vigueur native. Il sont de ce fait exempts de maladies & il donc pas besoin de traiter. Sans traitements, les sols demeurent vivants, ce qui renforce encore le facteur santé du verger. C'est un cercle vertueux.
- mondeindien le 12/01/2019 :
Merci pour tes encouragements. Oui, je le bichonne ce pti boud'chou d'olivier adorable, tout autant que mon pti chien. Je suis très fier (qui n'y connais rien) de l'avoir débarrassé d'une vilaine cochenille - à la main puis en l'enduisant d'huile d'olive. Le pot. J'ai pas le choix; je suis en ville (à Sète) et je n'ai qu'une terrasse. J'ai habité pendant 3 ans dans les Cévennes. C'était magnifique. Mais j'adore la Méditerranée où je suis né et où me voici revenu. C'est toujours la nature. C'est ça le + important. Et puis ma famille est originaire du Lubéron où j'ai passé toutes mes vacances d'enfance chez ma grand-mère, Lubéron qui n'était pas ce qu'il est devenu, et dont je garde l'âme en moi.
Tu es du côté de Gap, non ?
Voilà. Bonne journée à toi ! Amicalement. Charles - alias Monde Indien
marssfarm le 13/01/2019 : Merci Charles. La ferme de mars se trouve près de l'autre limite de l’Occitanie, au nord du Limousin, sur ce granite héritier de la Pangée. Le roi de France nous colonisa il y a longtemps déjà. La langue parlée ici est le français depuis 1919. Bien à toi. Ben
Bravo pour avoir soigné cet arbre avec une méthode naturelle! Il n'est pas besoin de connaître un sujet pour y agir. Il suffit de s'intéresser, regarder, demander à droite & à gauche & agir. On apprend ainsi à la manière des enfants avant qu'il ne sachent lire. Les spécialistes au contraire sont pleins de préjugés, d'idées empruntées, d'attitudes rigides, de refus, de conservatisme. C'est ainsi que le ou la néophyte découvrent en eux un savoir hérité d'un passé d'avant leur naissance qu'il ou elle ne soupçonnaient pas. Aux innocents les mains pleines.
3. les arbres forêts / lorsque l'arbre ne la cache plus /
Publié le 13/01/2019 /agrinature fukuoka / 3. les arbres forêts / lorsque l'arbre ne la cache plus / tremble & figuier des banians/ agrinature fukuoka /
une touffe de thym entourée de vesces & chiendents
- 3. les arbres forêts / lorsque l'arbre ne cache plus la forêt / réflexion au sujet de la pâture & le bris sans hubris en toute humilité/

- Dans l’Utah un tremble constitué de 40 000 troncs occupe 44 hectares. On le nomme « Pando », « Je m’étends » en latin. Ces troncs forment ce qu’on appelle une colonie clonale. La masse de l'arbre est estimée à 6000 tonnes. Chaque tronc a une durée de vie d’une centaine d’années, mais toujours de nouveaux troncs naissent de drageons sortis du réseau de racines.
L'âge de cet arbre sans âge est estimé à 80 000 ans, mais on ne dispose pas vraiment de méthode fiable pour cette estimation. Il est des hardis pour penser qu’il pourrait être vieux d’un million d’années. Pando ne se reproduit plus que par multiplication végétative, et il se pourrait que sa dernière floraison ait eu lieu il y a plus de 10 000 ans.
- Il existe en Asie des figuiers banians qui s'étendent de même en forêt éternelle au moyen non pas de drageons mais de racines aériennes qui descendent des branches & plus tard deviennent de nouveaux troncs.
J'avais émis l'hypothèse que les jardins suspendus de Babylone avaient pu être bâtis sur une structure végétale similaire à celle des figuiers banians.
- Crédits : Pando, Wikimédia Commons, J Zapell, / edited from Science étonnante Le blog de David Louapre 27 octobre 14
mondeindien le 08/01/2019 : Nous devons respecter les plantes et la terre elle-même autant que nous devons respecter les animaux et les autres humains. Comme les indiens nous devons peut-être demander pardon avant de tuer une plante ou de bousculer une terre ? Leur parler n'est pas une idée folle, mais une histoire d'amour. Et même les choses soit-disant inanimées - les poètes ne parlent-t-ils pas de l'âme des choses?
- marssfarm le 08/01/2019 :
Oui. Le mental ne sait que séparer. Tout dans l'univers est vivant & relié. Einstein ne parlait pas d'espace & de temps mais d'un espace-temps.
4. de la pâture, du bris & de la taille des ligneux /
Publié le 13/01/2019 / agrinature fukuoka / 4. (réflexion au sujet) de la pâture, du bris & de la taille des ligneux / agrinature fukuoka /
une branche de noisetier étonnamment déformée
- 4. réflexion au sujet de la pâture & le bris sans hubris en toute humilité /
La tolérance d'une espèce à la taille ou à être coupée dépend de l'histoire de son espèce apparue en un lieu & un temps donné pour occuper une niche écologique particulière.
- Les buissons sont des ligneux de landes, de clairières ou de sous-bois. Du fait de leur faible élévation ils étaient dans leurs lieux d'origine broutés par des hordes d'herbivores - chèvres, moutons ou cervidés. C'est pourquoi voir leurs rameaux raccourcis à l'occasion d'une voire deux saisons chaque année ne les importune guère. Leurs rameaux sont souples & leur forme s'adapte aux circonstances. Il est parmi eux des espèces qui développèrent des stratégies de protection, s'armant d'épines ou de feuilles coriaces ou amères.
Les arbres de petite taille sont des ligneux de clairières, de landes humides ou des pionniers de forêts en voie de se reconstituer après un accident climatique ou un incendie. Ils tirent leur force en tant qu'espèces dans la souplesse de leurs ramure, un caractère frugal, la capacité au marcottage, à drageonner, à se bouturer. Qu'ils se trouvent tombés, brisés ou broutés, ils s'en remettront.
- Étonnamment des résineux tels que les ifs, les séquoias, le pin des Canaries, le Cryptomeria & les conifères américains bien que pouvant vivre très longtemps ou même s'élever très haut, développèrent en leur jeune âge ces mêmes capacités de souplesse & de régénération qui permettent à un arbre tombé, brisé ou brûlé de repartir en végétation. L'écorce épaisse des séquoias géants les rend aptes à endurer les incendies sans dommage.
Les arbres de taille intermédiaire vivent en pionniers, en clairières & en sous-bois de forêts claires. La capacité à rejeter de souche après coupe vient probablement d'une adaptation à repousser après une tempête qui a brisé l'arbre. Elle est propre aux espèces qui produisent plusieurs troncs sur une souche ou des drageons sur leurs racines. Ce sont des arbres dont la stratégie de croissance & d'expansion n'est pas de s'élever très haut à la verticale, mais plutôt de se multiplier à l'horizontale.
- Les grands arbres typiquement forestiers ont une autre stratégie de vie. Ils s'élèvent haut & vivent vieux. Pour pouvoir grandir ainsi longtemps leur bois dut renforcer sa résistance. Leur haute stature peut par ailleurs les exposer à être cassés par les vents ou d'autres facteurs. L'ours du Tian Shan par exemple, grimpant aux pommiers du Kazakhstan, peut y casser de branches.
Ces grandes essences de forêt peuvent vivre dans les haies & jardins. Les tailler n'est pas très conforme à leur mode de vie naturel. Ils peuvent accepter des tailles à condition qu'elles ne soient pas trop rapprochées dans le temps & pas trop sévères comme c'est le cas pour les accidents du climat qui par définition ne se produisent pas souvent.
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- histoire de l'apparition de l'espèce
- buisson & petits arbres de lande broutés bois tendre souple coupes fréquentes taille
- capacité marcotte drageon
- grands arbres cassés bois dur vents ours glissement terrain accidents rares
5. la patiente endurance inventive adaptée des herbes /
Publié le 15/01/2019 / agrinature fukuoka fleur art jardin / - les trois couleurs des arbres en un automne doux comme un été indien / Peyreladas, novembre 2018
5. la patiente endurance inventive adaptée des herbes / de la pâture, la patience, l'endurance, l'inventivité, l'adaptabilité des herbes /
Nous poursuivons notre réflexion au sujet des tailles, coupes, tontes, greffes. C'est un fait : la plupart des plantes tolèrent d'être coupées sous des restrictions cependant variables selon chaque espèce. Nous humains utilisons cette capacité qu'on les plantes de repousser & réparer leurs plaies après avoir été broutées, cassées ou coupées. Les herbes sont toujours mangées par des herbivores. Elles s'adaptent à ce régime & souvent s'en accommodent au point de finalement en bénéficier. Les habitudes des herbivores consommateurs se sont adaptées pour leur part également en sorte que chaque espèce favorise les plantes qu'elles apprécient, les disséminant & les ressemant sous leurs sabots & dans leurs déjections. Il s'agit de co-évolution où la plante qui produit & l'animal qui consomment coopèrent en sorte pour un bénéfice mutuel. Les animaux mangeurs d'herbe se déplacent aussi afin de permettre à leurs prairies de se régénérer. Ce qui est propre aux herbivores est qu'ils défèquent pour ainsi dire dans leur assiette. C'est pour éviter ce problème qu'ils doivent migrer toujours. Le mouvement au fil des saisons leur permet de trouver toujours de la nourriture en toute époque de l'an & les plantes pour leur part profitent de l'absence momentanée du mangeur pour accomplir sa régénération par croissance, accru, semence, bouture ou stolon.
- Lorsque les animaux se trouvent domestiqués & tenus en des lieux enclos, ces mouvements & temporalités se trouvent plus limités & c'est tout l'art de l'éleveur ou éleveuse d'observer l'état de l'herbe pour pouvoir organiser & planifier la pâture sans détériorer la prairie en fonction du comportement de chaque espèce. On faisait autrefois pâturer plusieurs espèces sur la même parcelle afin de profiter d'une forme de complémentarité concernant les plantes qu'elles apprécient & leurs modes de pâture propres.
Il est des animaux comme les bovins qui ne peuvent pas manger l'herbe très bas. De ce fait lorsque que des vaches quittent une parcelle, l'herbe laissée encore haute pourra repartir en croissance sans dommage. Les chevaux en revanche s'ils sont laissés trop longtemps dans un lieu clos vont y manger les herbes très ras & même jusqu'à les tirer avec les dents ou les arracher, ce qui dénude en partie le sol. Le dommage causé lors peut être grand & le capital sol même peut s'en trouver entamé. Les herbes lors favorisées seront les coriaces de sols pauvres & notamment les plantes à tige souterraine ou rhizome.
- Les humains au jardin utilisent cette capacité de repart qu'ont les herbes pues ou pâturées.
Lorsque nous voulons récolter du foin par exemple nous coupons la prairie une fois l'an entre floraison & fructification à une hauteur de un ou 2 pouces - au milieu de l'été agricole, soit en un temps proche du solstice.
- Pour pérenniser une prairie fleurie nous la coupons également une fois mais attendant pour ce faire la fin des fructifications, soit à peu avant le début de l'hiver agricole - le 5 novembre - & plus haut - de l'ordre de 4 pouces au moins.
- Pour garder sur une parcelle un gazon sain nous pouvons le herser, le rouler & le tondre de temps en temps. Le griffage ou hersage permet le regain de la prairie. Rouler, c'est pour ralentir la croissance. La tonte si l'on veut qu'elle se confine au minimum attendra une herbe haute d'au moins 4 pouces & ne se fera pas trop bas. Couper la prairie trop souvent ou trop bas favorisera la repousse de l'herbe & en particulier celle des espèces coriaces du fait de l'appauvrissement ainsi induit.
Lors des coupes on peut envisager de laisser l'herbe en andains. Cela a l'avantage de créer des disparités sur la prairie. Le mulch tout d'abord freine le recru de l'herbe sous l'andain, puis lorsque l'herbe coupée se décompose, le fertilise. Les disparités favorisent le venue d'espèces variées. On peut aussi récolter l'herbe coupée pour s'en servir de paillage mulch au potager ou autour des arbres. La même pratique est valable lorsqu'on ne coupe qu'une fois ou deux l'an. En tout état de cause couper trop ras ou trop souvent est un préjudice car ce comportement :
- consomme beaucoup d'énergie
- & de travail improductif,
- dégrade & érode le sol,
- crée des nuisances au voisinage
- & résulte d'une peur irrationnelle de voir l'herbe haute - phobie atavique qui vise à recréer l'apparence disparue des prairies régulièrement pâturées en mode intensif - pastoralisme de survie d'un passé imaginé en notre inconscient paysan.
Gilles Clément ne tond que des passages, laissant le reste de l'herbe vivre sa vie. La coupe de foin de juin semble la manière la plus économique de garder une prairie car on la cueille alors en son temps le plus délicat, à son apex de développement : entre fleur & graine. Le foin ainsi récolté peut être utilisé comme paillage mulch pour une production maraîchère aisée sans désherbage. Entre-temps on y aura admiré notamment des graminées de plus de 2m de haut au fleurs si délicates si graciles, si finement colorées de bruns, jaunes, roux, gris & ors.
- herbe pue ou pâturée brebis chèvres équidés bovins
- herbe mangée bas sol pauvre rhizomes
6. La croix qu'est un arbre : s'élever & se relier. /
Publié le 18/01/2019 / agrinature fukuoka / les 3 couleurs simultanées de cet automne 18 sans froid ni gelée
- 6. La croix qu'est un arbre - équilibre entre s'élever & se relier.
Pour planter un arbre il vaut mieux le semer.
Pour planter lorsque l'on n'a pas pu semer ou si on l'a semé en pépinière ou en godet il faut respecter l'horizontale & la verticale du plant.
- La verticale de l'apex doit être pointé au ciel si celui-ci existe au lieu considéré.
- L'horizontale du collet doit coïncider avec le niveau exact du sol.
- Le collet est le point le plus gros & le plus vieux du jeune arbre - la limite précise entre tige & racine.
- Pour ce faire nous plantons en butte.
On creuse un trou à la bêche à fer plat des dimensions du pot ou de l'enracinement s'il s'agit d'un plant en racines nues. On n'extrait du trou que la partie supérieure de la terre. Les pierres & les mottes d'herbe sont écartées. Elles pourront être disposées alentour de la butte si l'on veut. La terre au fond du trou est ouverte & très légèrement brisée mais il faut laisser cette matière sur 10 cm au moins d'épaisseur au fond du trou. On dépose l'arbre dépoté dans le trou. Il dépasse donc de 10cm au moins au-dessus du sol. Il faut alors apporter de la terre en plus pour relier la motte au sol alentour & ainsi former la butte de plantation.
- Dans le cas d'une plantation à racines nues on praline les racines avec un mélange pâte à crêpes de terre & d'eau. En tenant l'arbre d'une main on remplit le trou de terre fine. Utiliser la terre ordinaire du terrain prélevée à peu de distance. Remonter un peu le plant en le tremblant légèrement pour favoriser le contact entre la terre & les racines. Terminer la butte sans tasser. On ne tasse pas ni ne plante de tuteur. Le tassement se fera par les arrosage ou la pluie. Au besoin revenir les jours suivants pour vérifier que le vent n'a pas fait bouger le jeune arbre. Si l'arbre est jeune & bien planté il tient sans tuteur. Planter un arbre trop grand ou trop vieux n'est pas un sain calcul.
Après la pluie - de novembre à février - ou les arrosages - si on plante en mars - la butte perdra un peu de sa hauteur.
7-10. voyages, parole, perception & actions des plantes /
Publié le 21/01/2019 / agrinature fukuoka / 7. le voyage par graines en l'espace-temps / Publié le 18/01/2019 / agrinature fukuoka /
Le Dunois est charmant. Une montagne érodée mordorée de roses, pourpres & orangés. La déprise agricole s'y amorce. Les sols de parcelles encore exploitées sont maltraités par le poids des tracteurs que leur texture limoneuse & la myriade de minuscules sources qui en sourd ne leur permettent pas de goutter sans indigestion.
- voyages, parole, communication, perception & actions des plantes
- 7. le voyage par graines en l'espace-temps
Les plantes voyagent par le moyen de leurs graines :
- véhiculées par les vents (2), les eaux (4) de pluie, de rivières & de mer, par les insectes, les animaux, les humains, par projection (1) & par les déjections (3)
- & dont la germination est temporisée par le froid, la chaleur (3), l'humidité (4), le gel, la fumée (2), le feu & un agenda de temporalité interne propre (1).
8. L'action des racines créant la vie, la base, le bas, le lointain ici sous nos pieds.
Les plantes communiquent :
- au moyen de parfums
- & par échanges entre leurs racines impliquant le réseau de mycélium qui en un sol sain intact de travaux excède étend multiplie les racines d'un facteur mille.
Ces filaments de champignons mis en communs par les plantes dans le sol d'une parcelle font penser à un réseau de neurones. Ce milieu de dialogue, de dispute, de combat, de vouloir, de mémoire, d'enseignements qu'est le sol vivant grouillant de la vie des racines, des bactéries, algues bleues, levures & filaments est une gigantesque toile de connexion, d'adaptation, d'échanges, de tractations, de commerce, d'intelligence & pour tout dire de l'équivalent au monde des plantes de ce que nous nommons pensée. Mieux encore, il s'agit c'est probable d'une méditation par l'acte semblable au geste, à la geste des yogis du Prana en Inde ou à ceux des maîtres martiaux du Ki au Japon. Chez les plantes il y a inversion verticale. Leurs pieds de gastéropodes sont en feuilles qui se nourrissent de ciel. La tête & les bras sont de racines qui baisent & embrassent la Terre pour la faire sol.
- 9. les 5 sens inventés par les plantes & les 5 actions afférentes
Une observation proche, fine, attentive, régulière nous révèle chez les plantes une extrême sensibilité. Elles savent adapter leurs comportements à la séquence longue du temps qu'il fait. Quand débourrer? Quand mettre à fleur? Quel ratio de fruits abandonner lorsque le climat se fait rude? Prendre de telles décision suppose une mesure des risques, une forme d'anticipation sur ce qui va arriver en compte-tenu de ce qui précéda, une forme de mémoire donc & une capacité à la conjecture. Cela réclame de la sensibilité & la computation des divers facteurs qui influeront la décision en vue de la fonction à accomplir. Nous avons émis l'hypothèse à la ferme de mars que les végétaux avaient tout inventé - l'agronomie, le sol, les paysages, l'atmosphère, les climats.
Les plantes perçoivent selon notre idée des 5 sens mais elles n'ont pas toujours d'organes spécifiques pour un sens considéré. De même les plantes unissent le plus souvent perception & action. Les 5 sens de perceptions donnent lieu en simultanéité à 5 formes d'action. Nous pouvons décrire ces dix en première approche comme suit :
- (5) Des molécules organiques odorantes sont émises par les fleurs, les fruits, les racines, les bourgeons. Les plantes les captent par leurs racines, leurs tiges, leurs feuilles, leurs fleurs.
- (4) Il semble évident que les racines sont capables de goûter le sol, savoir son pH, y rechercher l'eau & s'associer aux myriades d'êtres qui vivent en un sol vivant & former avec eux des symbioses complexes.
- (3) Les feuilles, les fleurs, les tiges, les racines & les fruits perçoivent la lumière & la chaleur & adaptent leurs comportements & actions aux valeurs de ces deux facteurs en direction, durée, quantité & intensité.
- (2) Les racines, les feuilles, les tiges sont capables d'actes de croissance, de conformation ou de mouvements en connexion à ce qui les touche où avec quoi elles entre en contact. Les fabacées par exemple déplient leurs feuilles ou les referment selon qu'elles pourront ou non les utiliser pour la photosynthèse. Le gracile Mimosa pudica notamment est fameux en ce qu'il replie son feuillage lorsqu'on le touche.
- (1) Les indiens Hopis dansaient pour réconforter leurs plants de maïs lors des sécheresses prolongées. On crut qu'il s'agissait d'une superstition, d'une danse pour invoquer la pluie. On a remarqué que les musiques douces avaient une influence nette pour obtenir des végétations luxuriantes. Les jardineux & jardineuses lorsqu'ils sont en tête à tête avec elles, parlent à leurs plantes. Il est probable qu'elles perçoivent les sons & vibrations par tout leur soma, tous leurs organes - racines, tiges, fleurs, feuilles. Lorsqu'on marche sur ou près d'une plante, elle se nanifie. L'action qu'elles manifestent en fonction des sons & vibrations s'exprime en qualité & quantité des phénomènes de croissance & développement de leurs divers organes.
10. Les 7 actions qu'accomplissent les humains & animaux sont :
- manger (4) & décrire (1)
- former & combattre (3)
- procréer (2)
- recycler (5)
- marcher (1)
Les 7 actions des plantes sont pour leur part :
- la digestion des minéraux & la capacité de s'associer aux champignons du sol (4).
- l'émission de composés volatils pour mémoriser, enseigner & communiquer avec les animaux & les autres plantes (1).
- la formation des sols & partant de la topographie, des paysages, de l'hydrologie, de la nourriture des vivants & des climats (3).
- la compétition & la synergie relatives à l'espace dans le sol & à l'accès à la photosphère dans l'atmosphère (3).
- la sexualité & la procréation d'individus nouveaux aptes à perpétuer la vie en adaptation à des conditions toujours neuves (2).
- le recyclement des déchets sur le sol par abandon des organes vieillis ou mûrs & dans l'individu sous la forme lignine, seule source de l'humus (5).
- la mobilité par le moyen des graines & fruits (3).
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- recyclage par champignons bactéries insectes
- voyage par graines temps espace
- communication par parfums & mycélium
- mémoire dans les racines
- sensibilité 5 sens 5 éléments
- 5 actions marcher (1) former (3) procréer (2) recycler (5) digérer (4) décrire (1) combattre (3)
- 5 actions mobilité (3) former (5) procréer (2) recycler (1) digérer (4) mémoriser (5) combattre (1)
11. la souffrance des plantes, la douleur de l'être /
Publié le 24/01/2019 / agrinature fukuoka / Les animaux voyagent de préférence selon les courbes de niveau. Ici des sentes tracées par les brebis sur un pré de sommet. Ils fabriquent ce faisant des amorces de terrasses soli-pluviales.
- 11. la souffrance des plantes, la douleur de l'être
La question de départ était de savoir si les plantes souffrent lorsqu'on les coupe, taille, élague, arrache ainsi qu'il est courant en jardinage & en agriculture. Il est évident que dans un contexte naturel, soit hors des interventions humaines les végétaux sont mangés par les herbivores & peuvent être brisés par les vents ou arrachés même par une tornade ou une inondation. Il est d'intérêt de voir ce qui se passe dans ce contexte non pas d'un point de vue partisan, mais parce que nous savons que les actes des humains peuvent échapper à la rationalité ou à la nécessité de survie. Les prélèvements de nourriture par les herbivores ou les prédateurs obéissent hors de la présence humaine à des règles strictes de besoin & de saisonnalité. Les humains en revanche peuvent être soumis à d'autres critères -
- des habitudes,
- une conformation culturelle d'imitation,
- des idiosyncrasies,
- des préjugés,
- des motivations économiques.
Ces motivations diverses, extérieures, sans rapport strict avec la vie des plantes parfois nous incitent à couper un végétal sans que cela corresponde à un besoin impératif ou à le faire à contre-temps ou d'une manière étrange ou répétée.
- Lorsqu'un humain agit en conformité avec les lois naturelles, on nomme ses actes non-violence. Le cas est rare - résultat d'une longue discipline pouvant paraître austère à un œil non averti. Les plantes nous l'avons vu sont des êtres d'une sensibilité extrême & qui planifient leurs actes avec grand soin. Ces deux groupes de critères lorsqu'ils sont chez nous contrariés nous causent de la douleur ou de la souffrance. Il serait donc raisonnable de penser que les plantes souffrent aussi lorsqu'on les blesse ou que nous contrarions l'élan de leurs actes en croissance & développement. Un arbre blessé cicatrice sa plaie. Si la blessure est trop grande la cicatrisation ne pourra aboutir complètement & le sujet risque d'en mourir. De ces analogie avec nous peut-on déduire que les arbres souffrent?
La question nous est difficile car nous ne savons pas ce qu'est la souffrance vraiment.
- La première cigarette cause une douleur atroce. Elle nous pique les yeux, nous fait tousser, nous étouffe.
- La centième cigarette cause un plaisir intense. Ce plaisir est celui de la répétition, de la satisfaction d'une addiction, de l’ersatz de méditation qu'est l'acte de fumer.
- La millième cigarette est une douleur à nouveau. Nous avons pris conscience de notre dépendance, de l'odeur tenace & acre de la fumée, des effets induits sur notre santé.
- La dix-millième cigarette est un plaisir à nouveau. Elle nous tue d'un cancer & nous sommes enfin délivrés.
Non : le critère douleur est tout sauf tangible. De ce fait peut-il être signifiant? Le critère de non-violence nous semble de plus de substance. En coupant une plante, avons-nous violé
- les lois de la nature,
- les lois de la vie,
- les lois de l'univers,
- les règles du bon-sens ou de la saine gestion économe,
- le critère de charité autrement nommée générosité ou amour?
Autrement dit
- la plante que nous coupons agrée-t-elle le geste?
- La manière de l'acte en cause encoure-t-elle du respect pour son être?
- Quel est le statut de notre conscience compte-tenu de notre savoir sur le sujet?
- Violons-nous la conscience en nous ?
Tout acte de violence qui est destruction gratuite
- naîtra en résonance en nous,
- nous faisant souffrir en retour,
- causant des afflictions,
- un malaise
- & à terme des maladies.
La douleur de la plante n'est-elle pas la notre? Cela se nomme empathie. Sans entrer en anthropomorphisme, l'empathie envers tous les êtres animés ou non, est une forme qu'un jour prendra la conscience. Ce jour donné nous ne frapperons plus ni un végétal ni le sol sans raison impérative.
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- tailler ou pas
- beauté idée préjugés
- la plante objet
- souffrance des plantes
- la brillance l'effort la résistance l'abandon
12. brillance, effort, résistance, abandon, attente /
Publié le 25/01/2019 / agrinature fukuoka / Le chêne se fend par quartiers puisqu'il apprécie dans le sol la présence de carbonate de calcium, molécule à 4 pôles. Le châtaignier se fend aisément en 5 ou 6 pour représenter mieux la molécule de silice que son espèce préfère.
- Would you know my name if I saw you in heaven? Would it be the same if I saw you in heaven?
- I must be strong & carry on 'Cause I know I don't belong here in heaven...
- Would you hold my hand if I saw you in heaven? Would you help me stand if I saw you in heaven?
- I'll find my way through night & day 'Cause I know I just can't stay here in heaven...
- Time can bring you down, time can bend your knees
- Time can break your heart, have you begging please... begging please
- Beyond the door there's peace I'm sure And I know there'll be no more tears in heaven...
- Would you know my name if I saw you in heaven? Would it be the same if I saw you in heaven?
- I must be strong & carry on 'Cause I know I don't belong here in heaven...
Eric Clapton écrivit cette chanson après le décès de son jeune fils.
- Me reconnaitras-tu si je te rencontrais au ciel? Seras-tu semblable si je te rencontrais au ciel?
- Je dois être fort pour continuer Car je sais que ma place n'est pas ici au paradis.
- Me tiendras-tu la main si je te rencontrais au ciel? M'aideras-tu à tenir debout si je te rencontrais au ciel?
- Je vais trouver mon chemin de par les nuits & les jours Car je sais que je ne peux rester ici au paradis.
- Parfois la vie nous fait tomber, plier les genoux. Parfois la vie nous brise le cœur jusqu'à demander pitié.
- Au-delà de la porte règne la paix je le sais. Et qu'il n'y aura plus de larmes au paradis.
- Me reconnaitras-tu si je te rencontrais au ciel? Seras-tu semblable si je te rencontrais au ciel?
- Je dois être fort pour continuer Car je sais que ma place n'est pas ici au paradis.
12. la brillance (3), l'effort (4), la résistance (2), l'abandon (5), l'attente (1).
- Lorsque nous regardons une plante nous pouvons percevoir ce que Jean-François Berthellot nomme la brillance. La brillance c'est quand une plante végète sans effort notable. Elle est comme un moteur qui tourne rond, comme un travailleur ou une ouvrière qui sourient. Il y a production, effort, attention, mais ils sont mêlés de la joie sans objet contenue dans la vie, la joie soutenue par la réalisation de la tâche pour laquelle la vie nous forma, à laquelle elle nous conforma (3).
- En d'autres conditions du temps nous saisirons, ressentirons plutôt qu'une plante accomplit un effort. C'est le cas par exemple lors d'une sécheresse ou d'un autre accident climatique. La plante végète encore, mais avec moins de facilité (4).
- Elle résiste, mobilise ses ressources, étend sa capacité vers le point limite (2).
- En d'autres occurrences encore nous ressentons l'abandon d'une plante. Cela se produit lorsque la météorologie devient extrême, sous un froid intense ou par grande chaleur (5).
- La photosynthèse cesse. La plante attend. La mort peut survenir (1).
Ce qui nous étonne encore d'autant chez nos sœurs de Terre, c'est que ces 5 formes d'humeur végétale ne s'excluent pas mutuellement. Ce que la plante exprime est le plus souvent un mélange de ces 5 tendances ensemble. Ainsi un blé peut finir sa vie à maturité en août en une apothéose de brillance. Les moments de résistance lorsque la météo se durcit sont souvent mêlés d'attente d'un répit & d'abandon au temps qu'il fait.
- Peut-être que ces perceptions que nous amis & amies des arbres & des végétaux ressentons à la rencontre d'une de nos amies, n'est que le produit de notre imagination, une projection mentale. N'est-elle qu'empathie imaginaire? L'empathie n'est-elle pas toujours imaginaire? Lorsque nous éprouvons de l'empathie envers une personne qui souffre nous prenons sur nous une part de sa douleur ou de sa peine. Cela donc n'est pas sans effet, allégeant un peu sa charge. L'empathie envers une personne en joie, c'est la partager & ce faisant l'amplifier, la multiplier en écho.
Les plantes sont des êtres de très grande sensibilité. A celles & ceux qui observent cette réceptivité jour après jour l'empathie vis-à-vis des plantes est un acte d'émotion spontané. Celles & ceux qui n'ont pas déjà découvert combien les plantes & arbres sont vivants diront peut-être que ce ressenti n'est qu'imagination. Peut-être oui. Pourtant notre perception a de la réalité en nous. Ce dialogue silence entre nous & les êtres de photosynthèse produit, n'est pas sans production lorsqu'il s'agit d'un verger, d'un potager, d'une forêt, d'un champ de céréales : il va nous pousser, nous motiver, nous mouvoir après nous avoir émus.
- S'il est possible lors nous agirons. Ou bien à la culture suivante nous aurons pris en compte une correction afin de ne pas recommencer l'erreur première. C'est ainsi que se bâtit la science, l'art des jardineux. Moquer cette science, cet art c'est simplement ne rien y entendre. Notre science est d'empirisme. Notre art est de tâtonnements. L'empirisme n'a pas besoin de laboratoires pour se former. Son savoir est approximatif, propre à chaque personne & en transformation perpétuelle.
Il n'est pas coupé de la vie donc - concret autant que non-faire se peut.
- Il en est de notre relation avec elles, elfes vertes ancrées au ciel & au sol, comme de toute relation entre les êtres. La nier serait nier notre humanité.
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- la brillance (3), l'effort (4), la résistance (2), l'abandon (5), l'attente (1)
13. en validité, en mesure & en intensité /
Publié le 30/01/2019 / agrinature fukuoka / - trèfle blanc, trèfle rouge, trèfle rose
13. en validité, en mesure & en intensité /
- La question de départ était de savoir s'il est juste de tailler & tondre. En arboriculture on greffe les jeunes arbres ce qui implique une forme de taille. Ensuite les arbres sont taillés une fois ou deux chaque année & chacune de ces opérations est justifiée par un argument adapté. Avec le temps & l'habitude il semble que nous ayons perdu la séquence entre le fait de tailler & sa justification. Un voleur si on l'interroge trouvera des justifications à son acte. De la même manière celles & ceux qui souhaitent tailler en arboriculture pourront très bien justifier pourquoi ils & elles procèdent de la sorte. Pourtant de la même manière qu'il est possible de vivre sans voler qui que ce soit, ne pas tailler les fruitiers peut également s'avérer une pratique valable pour une marge brute agricole égale ou supérieure. Dans ce domaine pris en exemple les idées préconçues ont belle part : il est d'habitude de tailler - alors on taille. En matière de jardin d'ornement les préjugés sont plus forts encore. Nous avons une idée de la forme & la taille que doivent avoir les diverses catégories de plantes dans un jardin. On taillera & tondra pour se conformer à ces idées nées de modes ou d'imitation de ce que les voisins font.
Ces pratiques d'habitus sont très éloignées des méthodes dites naturelles : les plantes que nous conformons à ces idées que nous avons d'elles ne sont pas considérées comme des êtres ayant des besoins & des cycles de croissance & développement. Cela correspond au jardin classé du type 4 ou jardin idée au chapitre sur l'anthropologie du jardin. Nous avons une idée de ce que doit être un jardin & nous exerçons sur le sol & les plantes toutes les contraintes possiblement envisageables au moyen de machines, substances chimiques, engrais & amendements. En agriculture également ce type d'approche peut être appliqué afin de produire toute plante en tout lieu en modifiant la qualité du sol à cette fin. Les méthodes biologiques envisagent de limiter les modes d'action en ce qui touche aux produits chimiques & aux engrais. Il s'agit de conformer le mode de culture au terroir plutôt que modifier les critères du sol en vue d'installer une culture choisie par avance. Les méthodes naturelles envisagent en plus de la pratique biologique de réduire autant que faire se peut les actions de travail du sol & les désherbages. L'approche de conformation à ce qui est se trouve accrue encore. Les notions d'esthétique, de propreté & de beauté sont éminemment culturelles.
- Or nous nous accordons pour reconnaître le charme des lieux naturels où les humains interviennent peu. En agriculture ou en jardinage naturels il s'agit de rechercher cette beauté des lieux naturels tissée de l'harmonie entre les forces agissantes des 5 éléments, nous affranchissant des idées préconçues au sujet des critères esthétiques. Nous avons tendance à déclarer qu'un jardin est beau ou qu'un champ est propre selon les critères que nous avons en tête par avance. La beauté naturelle à l'inverse nous surprend. C'est cette surprise même qui nous frappe. Chaque lieu est singulier, exprime une combinaison particulière des éléments. Ces forces éternelles combinées en équilibres dynamiques & de ce fait toujours nouveaux créent au sens le plus ancien du terme la beauté qui est vie.
Les agricultrices & les jardiniers en agrinature recherchent comment ces forces s'expriment en le lieu qu'ils habitent & tentent de s'y conformer le plus possible. Il n'y a pas de fin à cette recherche. Les plantes & le sol ne sont plus traités comme des objets que nous pourrions maltraiter selon nos caprices & sans considération du coût en énergie des opérations faites. En agrinature il est d'objectif toujours d'agir le moins possible. Nous agissons sans faire. Cela signifie que chaque acte sera pesé en validité, en mesure & en intensité. Aider la vie sans agir trop.
- tailler ou pas
- beauté idée préjugés
- la plante objet
14. la quête du Soi selon les chamanes /
Publié le 04/02/2019 / agrinature fukuoka - 14. la quête du Soi selon les chamanes.
Les amérindiens & autres chamanes nous donnent la clé pour couper les végétaux, pratiquant de même envers les animaux qu'ils chassent. Il faut demander tout d'abord permission à la plante avant de lui prélever ce dont on a besoin. Ne prendre que le strict nécessaire. Nous remercions enfin du don gracieux accordé. Sans ce don notre être doit cesser. Il est notre vie même - transfert de vie d'une plante médecine, outil, ou nourriture ou des organes d'un animal vers notre vie pour son maintien & sa continuation. Ainsi serons-nous constitués de tant d'êtres absorbés.
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rameau de noisetier tordu par un virus
http://marssfarm.centerblog.net
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