Tous les élèves devraient apprendre cette langue pour faire une grande carrière, d'après ces enseignants
Ceux qui la maîtriseront seront "essentiels dans les années à venir, notamment pour les enjeux diplomatiques, économiques ou environnementaux", insiste l'un des experts interrogés.
Avec plus de 7 000 langues parlées dans le monde, le choix d'une langue à apprendre, après l'anglais, peut s'avérer difficile. Que ce soit pour aider votre enfant à s'orienter ou pour vous-même, Le Figaro Étudiant a interrogé trois spécialistes pour vous guider. Apprendre une langue étrangère présente de nombreux avantages. Isabel Habicht, coordinatrice du département langues et cultures à HEC et professeure d'allemand, explique que l'intérêt premier est de "s'élever au niveau mondial". "Les personnes ne parlant que leur langue maternelle se font rares. Il est important de maîtriser d'autres langues", précise-t-elle. De son côté, Michael Kouklakis, directeur du département des langues à l'Essec et professeur d'anglais, met l'accent sur les compétences que cet apprentissage développe : "Cela améliore l'écoute, la communication et la capacité à fédérer une équipe autour d'un projet commun".
Au-delà des bienfaits généraux, le choix d'une langue dépend aussi de facteurs démographiques et stratégiques. Alexandra Danet, responsable du département des langues et hispaniste de Sciences Po et professeure d'espagnol, rappelle que le nombre de locuteurs est un critère clé. Mais d'autres forces sont en jeu : "Les facteurs économiques, géopolitiques et culturels influencent aussi ce choix", explique-t-elle. Un lien personnel avec la langue peut aussi être un puissant facteur de motivation, selon Michael Kouklakis.
Si l'on suit ces critères, de grandes tendances se dégagent et montrent que certaines langues sont plus demandées par les élèves. Sans surprise, l'anglais reste incontournable, aussi bien pour des raisons professionnelles que personnelles. "C'est la langue des affaires, de la diplomatie et de la recherche académique", résume Michael Kouklakis. Mais, depuis une dizaine d'années, le mandarin connaît un fort engouement. "Si l'on prend en compte le facteur démographique, le mandarin est une langue importante, tout comme l'arabe", commente Alexandra Danet.
Toutefois, une langue reste particulièrement prisée : l'espagnol. "C'est une langue parlée bien au-delà de l'Espagne, notamment en Amérique latine", explique Michael Kouklakis. Selon lui, pour de nombreux étudiants, cet intérêt est motivé par la richesse culturelle : cinéma, musique, etc. Alexandra Danet confirme que l'espagnol est un excellent choix, particulièrement dans le contexte de plurilinguisme raisonné que prône Sciences Po. "Il s'agit de la deuxième langue la plus apprise dans le monde, insiste-t-elle. L'espagnol permet de créer un pont entre l'Europe et l'Amérique latine, ce qui ouvre des perspectives intéressantes pour des carrières diplomatiques ou économiques." Elle ajoute que cette langue joue un rôle clé en Amérique latine face aux tensions diplomatiques entre la Chine et les États-Unis. "L'espagnol n'est pas une langue facile à maîtriser, mais les experts seront essentiels dans les années à venir, notamment pour les enjeux diplomatiques, économiques ou environnementaux", conclut-elle.