Bouali Li Magister DJ A Out
Bouali Li Magister DJ A Out
Bouali Li Magister DJ A Out
DEPARTEMENT DE FRANAIS
MAITRE DE CONFERENCES
Remerciements Je tiens remercier Mme Abbs Kara Yasmine pour le soutien quelle ma apport et pour mavoir initi la statistique linguistique. Je lui exprime ma gratitude pour mavoir guid dans ce travail et de navoir mnag ni son temps, ni son savoir, ni sa patience pour que ce travail arrive son terme. Je remercie galement ma fiance Nassima, qui a t toujours mes cts pour me soutenir, mes parents, mes frres et surs, et tous mes amis.
Je suis le dterreur de lhistoire insoumise et de ses squelettes irascibles enfouis sous vos temples dvastateurs. Je ne cautionnerai jamais vos cieux inclments et rtrcis o l'anathme tient lieu de credo, je ne cautionnerai jamais la peur mitonne par vos prtresbandits des grands chemins qui ont usurp des auroles d'anges. Je me tiendrai hors de porte de votre bndiction qui tue, vous pour qui l'horizon est une porte cloue, vous dont les regards teignent les foyers d'espoir, transforment chaque arbre en cercueil. Je suis de LAUTRE RACE, celle des hommes qui portent jusquaux trfonds de leurs neurones des millnaires de soleil. Tahar Djaout
INTRODUCTION
1.1 1.2 1.3 1.4 Littrature maghrbine d criture / d expression franaise Luvre littraire de Djaout Problmatique Le corpus
1.4.1 Prparation des donnes textuelles. 1.4.2 Lanalyse lexicomtrique 1.4.2.1 La fonction contexte 24 1.4.2.2 La fonction concordance 1.5 Plan de travail 25
Parmi les trois gnrations que distingue Nadjet Khadda 2 , nous incluons les deux premires dans la littrature dcriture franaise. La gnration des pres fondateurs (1920-1950) dont les thmes traitent surtout de l assimilation a choisi la parole dans la langue de lautre plutt que laphasie. Les auteurs de cette gnration choisirent
la langue trangre plutt que le mutisme () Leur franais, bien matris, navait presque pas de
rsonance culturelle, il tait sans mmoire ou presque, ce qui pouvait permettre un dbat politique mais plus difficilement une expression artistique, ntant pas une langue de dsir juste une langue de ncessit.
Nous voyons bien que cette littrature servait de moyen de dnonciation de lingalit entre le colonisateur et le colonis. La langue utilise est pratiquement identique la langue standard dans la mesure o les crivains voulaient tre compris par le colonisateur. Lobjectif premier de cette littrature tait la ncessit dtre lu par un public auquel on sadresse avec ses mots et sa syntaxe. Laprs-guerre a constitu, en Algrie, llment dclencheur de la littrature engage au service de la lutte contre le colonialisme. Le roman maghrbin apparat comme un moyen de lutte et dengagement. Pourtant il reste encore empreint dethnographie, do les ractions mitiges quant son rel potentiel. Cest le roman de la gnration de la conscration (1950 1970). Cette gnration est, elle aussi, intgrer dans la littrature dcriture
Nadjet Khadda distingue trois gnrations dcrivains maghrbins : fondateurs, la gnration de la conscration et enfin les
les
pres
crivains engags.
maghrbine mais elle constitue le point dancrage de la littrature dexpression franaise. Les auteurs de cette gnration sont les prcurseurs de cette dernire. En effet, des auteurs comme Mouloud Mammeri ou Kateb Yacine ont exprim leurs intentions dintroduire dans la langue franaise lexpression de leurs sentiments en faisant intervenir, dans leurs textes, des procds syntaxiques et lexicaux emprunts leurs langues maternelles. Ainsi Mammeri disait-il :
Je serai trs heureux dcrire en berbre. Je sais quil y a des choses, des musiques, que je rendrai
infiniment mieux en cette langue quen nulle autre () Jean Amrouche disait quil concevait et raisonnait en franais, mais quil ne pouvait pleurer quen berbre, Jean Amrouche lavait suc avec le lait de Fadhma Ait Mensour()Mais aucune langue apprise ne pouvait
remplacer en lui les musiques ancestrales, tisses dans ses veines .( La Cit 48-9)
Et Kateb dajouter :
Jexprime Cest--dire en franais lorsque ce je qui me nest mets pas la franais. table de
moi,
travail, je me cherche, je cherche cette Algrie perdue () Jcoute, je parle arabeimmdiatement, je retrouve cette racines sensibilitmais arabes ou crivant qui franais, sont encore jai mes
berbres
vivantes
Cette littrature se veut engage. Nanmoins, elle a soulev de part et dautre de la Mditerrane des ractions diverses. Pour les Franais cette littrature prouve que la politique dassimilation a donn ses fruits et ces crivains en sont une preuve incontestable. Pour les Algriens de lpoque,
ces crivains ne pouvaient tre reprsentatifs de la socit algrienne, parce quils se servaient de la
langue franaise et non de larabe, parce quils taient dits en France ou parce quils recevaient des prix trangers. En outre, du fait que ces uvres nouvelles taient apprcies en France, elles ne pouvaient servir le mouvement national en vue de lindpendance, et les articles, dithyrambiques de certains critiques franais rendaient Algriens. public automatiquement Enfin, les bref, les romans suspects ces un
romanciers en
crivaient
pour
franais,
concluait-on,
pour
faire
positions
taient
extrmistes.
Mais,
surenchre, quimporte ! Une littrature originale tait ne. On devait sapercevoir assez vite quil sagissait dune littrature de dvoilement, de contestation, et bientt dune littrature nationale de combat. (14)
dinvestigation
linconscient un champ daction largi. Leur criture commence alors entretenir des relations lectives avec lenfance (via la scolarit) et donc devenir langue de linscription mnmonique du sujet. Langue du dsir, mme
Cette prise de conscience qui va se traduire par une criture rinvente, surtout dans le domaine lexical, va donner naissance la littrature dexpression franaise. Cette littrature sera vhicule par la gnration de la post-indpendance de 1970 1990. Cette dernire, dsillusionne par lindpendance, renouvelle la littrature maghrbine. Frustre, elle tente de retrouver un quilibre entre la langue de lautre et sa langue propre. Ses auteurs
sattachent exhiber et habiter cet entre-deux pour dnoncer ce quils considrent comme des mythes
dunicit originelle et pour se faire les chantres du brassage universel et du mlange. Do cette bilangue, pour reprendre lexpression de Khatibi, quils laborent explicitement. intriorise et A partir dun dune langue originel trangre adultr,
langage
lcriture fait natre une nouvelle histoire, brisant les cercles ferms des anciennes cultures, manifestant un rapport de forces mouvantes et enregistrant le
Tahar Djaout, qui fait partie de cette gnration, a contribu, dune manire plus radicale que celle de ses prdcesseurs, au bouleversement de la syntaxe et du lexique de la langue franaise. Son uvre est expression de dsir , dsir de refaonner cette langue, de lpouser et de la rendre sienne. De 1970 1990 beaucoup dcrivains ont continu dans ce processus constitutif dune criture novatrice , qui dnonce le rgime et se met en qute dune identit clate. Ces crits sont faits pour exorciser les terreurs passes, celle de lenfance ou de ladolescence.
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crire aussi pour tenter de ramasser les morceaux dune identit renie et dnoncer le rgime qui a brouill tous les repres identitaires et instaur la tyrannie. Selon Nadjat Khadda et Charles Bonn, cette littrature est une attente du public :
On aurait tort () de traduire les textes maghrbins parus comme autour des annes 1970 de simples
manifestations dopposition, ce sont au contraire des textes du malentendu, car linsistance sur lopposition correspond surtout une attente du public. (Khadda ; Bonn 13)
Beaucoup dcrits participent cette dynamique dopposition. Le thme de la mmoire trahie devient de plus en plus essentiel : Rachid Boudjdra crit LInsolation (1972), M. Dib publie La Danse du Roi (1968), puis Dieu en Barbarie (1970) et Le Matre de Chasse (1973), Nabile Fars aussi dveloppe un discours dopposition en forme de farce dcapante dans Mmoire de lAbsent (1974), Un Passager de lOccident (1971) et LExil et le Dsarroi (1976). Ces crivains traitent diffrents thmes : les vices de la socit, les tabous, les faux dvots, la mmoire confisque, lidentit dchire en prenant soin de convoquer un lexique propre la socit dans laquelle voluent leurs uvres. N. Khadda et Ch. Bonn ajoutent :
Les repres se traditionnels effondrs des dans lecteurs les et de la
critique
sont
bouleversements
mondiaux apports par les annes 80. Pour nombre de ces lecteurs, la littrature maghrbine se dfinissait
simplement par sa rfrence un espace gographique ou social la lecture plus tel discours, notamment savante des critiques tel ou idologique. La dfaite des
idologies a ruin bien des classifications, comme le discours institu. Et sur ses ruines, le rel dans la
11
trivialit
est
nouveau
lobjet
de
lattention
des
crivains. (19)
Djaout intervient au cours de cette priode en publiant plusieurs textes empreints dun lexique particulier et dune syntaxe rnove. Ses proccupations taient celles des autres crivains de cette gnration. Pourtant il a su les traiter dune faon particulire en faisant rfrence aussi bien ses ans qu ses contemporains, en utilisant un lexique et des procds lexicaux rendant compte de sa thmatique et de son tat desprit. Pote insoumis, il utilise le langage avec bonheur pour crer des textes ironiques afin daccuser tout pouvoir castrateur ou ni le pote ni son criture ne plient devant le danger. Par une criture rebelle et rcalcitrante, Djaout dveloppe une stratgie scripturale dans ses romans qui relve dune dconstruction systmatique des strotypes lexicaux et syntaxiques traditionnels et des tabous sociaux. Dans les annes 1990-2000, un nouveau genre littraire va jaillir en Algrie pour mettre en exergue le quotidien algrien face un nouveau phnomne qui est le terrorisme. Beaucoup dcrivains vont sengager par leurs crits afin de dnoncer lhorreur et le terrorisme imposs par le fanatisme et lextrmisme. Les romans de cette dcennie reproduisent limage de lactualit algrienne devant laquelle les romanciers ne peuvent pas tre indiffrents. Cest le rel algrien qui se traduit dans les uvres littraires de cette dcennie de sang. R. Mokhtari affirme :
ces textes sont irrigus par une eau qui a pour nom lAlgrie, ancrs dans ce territoire, dveloppent des thmes intimement lis lactualit nationale charge dimages hallucinantes dhorreur. Le rel au
nlude lAlgrie
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Limportance de limmdiat social de lAlgrie et la manire selon laquelle des crivains conoivent le processus du changement de la ralit a rendu ncessaire le passage des thmes classiques une nouvelle criture nomme la graphie de lhorreur . Ce renouvellement thmatique sest accompagn par une rvolution au niveau de la langue. En effet, les bouleversements raliss au plan du contenu ont t accomplis en parallle une mutation au plan de la forme. Djaout a contribu ce mouvement travers son roman posthume Le Dernier t de la Raison. Ce texte marque une double rupture, tout dabord au niveau de la thmatique en introduisant un thme jusque-l non trait par lauteur, savoir lextrmisme religieux ; ensuite au niveau de la forme dans la mesure o le texte est construit sous forme de chronique journalistique. Consacrons-nous prsent luvre littraire de Djaout pour retracer lvolution thmatique de ses textes.
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1993 devant son domicile Alger. Il dcdera le 02 juin 1993 suite des blessures graves. Ses pripties journalistiques, jalonnes de productions littraires, consacreront sa place dcrivain maghrbin. En dix-huit ans de parcours littraire, Djaout a multipli les textes en vers et en prose. Il entame son parcours par la posie, passage presque invitable pour tout crivain. Il publie son premier recueil intitul Solstice Barbel en 1975, suivi de LArche Vau-lEau en 1978 et Insulaire & Cie en 1980. En 1981 est dit son premier roman, LExpropri. Janine FveCaraguel dit :
Lexpropri nest ni un roman ni un pome. Ce serait plutt un texte qui aurait dcid de jouer la
contradiction entre lun et lautre. Lunivers en est chaotique et son agencement apparat comme un agglomrat de discours htrognes et de lieux glissant les uns sur les autres. ( Parcours 60)
Cette affirmation laisse entendre que le pome nest pas pour autant abandonn. Dailleurs, en 1982, un troisime recueil est publi : LOiseau Minral. En 1984, Djaout publie un recueil de treize nouvelles, Les Rets de lOiseleur, dont Le Reporter , une nouvelle qui se veut une rflexion sur le travail du journaliste et celui de lcrivain au sens littraire. La mme anne, on dcouvre le deuxime roman de Djaout, Les Chercheurs dOs. Cest un roman qui retrace les aventures dun adolescent qui quitte pour la premire fois son village la recherche des ossements de son frre an mort pendant la Rvolution. Cette qute quil entreprend en compagnie dun adulte de sa famille, Da Rabah, revt une dimension psychanalytique et le roman sinspire de la ralit historique de laprs-indpendance. En 1987, LInvention du Dsert, troisime roman de Djaout, est publi aux ditions du Seuil. Le narrateur qui a pour tche dcrire lhistoire de lislam mdival suit les
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prgrinations dun personnage historique, Ibn Toumert, figure emblmatique de la dynastie des Almohades. Thologien et prcheur du Moyen Age, notre personnage se trouvera, en lespace dune page, transport dans le Paris du XXme sicle, autre dsert (...),
[celui] de lincommunicabilit (qtd. In Tcheho 219-20), en plein Champslyses, parmi les touristes nordiques et japonais (Djaout,
Histoire et devra se rfugier dans ses souvenirs de voyage entrecoups par des rves denfance. Dailleurs, LInvention du Dsert associe () de manire la fois vidente et souterraine, une enfance villageoise et le fabuleux destin des Almoravides (Plgri, Des mots 24) face la dynastie des Almohades conduite par Ibn Toumert. Ce rapport est exprim par lauteur lui-mme :
Qui sait si ce nest pas partir de ce village que
tu as commenc, il y a trs longtemps, tintresser aux Almoravides ? A tintresser lutopie de la puret qui ne possde nul sanctuaire hors lenfance qui te harcle. ( LInvention 201)
Le dernier roman de Djaout avant son assassinat, Les Vigiles (1991), relate les msaventures dun inventeur dun mtier tisser, Mahfoud Lemdjad, confront aux tracasseries administratives et lappareil bureaucratique. Ce texte est une critique acerbe de ceux qui pour avoir libr cette terre (se) confre(nt) () le droit de tant
peser sur elle, de confisquer aussi bien ses richesses que son avenir. (Djaout, Les Vigiles 111) Ce cri de dtresse est celui du bouc missaire Menouar
Ziada qui on fit imputer la responsabilit des problmes rencontrs par linventeur dsormais national prim ltranger. Menouar Ziada chappe cet appareil par des
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visites dans son pass dancien villageois avant de venir sinstaller en ville. Cette chappatoire est salvatrice des machinations de la ville et du discours des officiels imprgns des clichs de la langue de bois que Djaout reprend ironiquement dans un article de presse :
A la suite des manifestations le provoques par des de
groupuscules
dtudiants,
Secrtariat
national
lUnion gnrale des travailleurs a tenu une runion mardi. marque lments Il a analys un la situation de politique dus les actuelle certains de
par
climat
troubles pour
tendancieux
uvrant
intrts
limprialisme, de la raction et de leurs valets, et proclamant des slogans allant lencontre de la marche et de la continuit de la Rvolution. (156)
Enfin, il faut signaler que deux ouvrages de Tahar Djaout ont t publis titre posthume. Il sagit dun roman, Le Dernier t de la Raison (1999), et dun recueil de posie, Prennes (1996). Le roman sinspire de lactualit algrienne aprs les lections de 1991 avec une touche dimaginaire de la part de lauteur qui prvoyait un scnario-catastrophe. Lhistoire a pour cadre une ville (Alger, peut-tre) soumise au dictat de lordre nouveau et des Frres Vigilants . Le personnage central, Boualem Yekker qui signifie littralement le porte-tendard sest lev ou lintellectuel sest lev est un libraire qui essaie de prserver son activit envers et contre tous, sa famille mme tant contre lui. Le Dernier Et de la Raison se veut une rsistance, le dernier rempart contre les obscurantistes et le dernier bastion de la raison. La dernire phrase du roman rvle la dtresse de lauteur: Le printemps reviendra-t-il un jour ? Outre la posie, les nouvelles, les romans et les articles de presse, Djaout a particip plusieurs travaux anthropologiques et artistiques ; il a crit, entre autres, deux essais : Les
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mots migrateurs, Anthologie potique algrienne et Mouloud Mammeri, entretien avec Tahar Djaout.
1.3 Problmatique
Dans la mesure o
toute manifestation verbale (...) a la facult (...) de communiquer ses intentions aux lments du langage intgrs dans ses vises smantiques et expressives, et de leur imposer des nuances de sens prcises, des tons de valeur dfinie (Bakhtine, Esthtique 112),
luvre littraire est considrer, la fois, comme une uvre esthtique et comme un lieu de questionnements sur la langue suggrs par les priorits syntaxiques, stylistiques et lexicales de lauteur dterminant ses vises pragmatiques. Notre hypothse est que le lexique de Tahar Djaout renferme des stratgies discursives mises au point par lauteur afin de construire et de dfendre une thmatique particulire. Il sagit, pour nous, de nous intresser au lexique, de montrer comment celui-ci sous-tend la porte pragmatique du discours de lauteur et ses intentions. Nous chercherons dterminer lexistence de connexions entre les diffrents textes composant notre corpus travers des procds lexicaux et partant, par quelle nomenclature lexicale stablit cette connexion. Comment cette nomenclature chappe-t-elle sa srialit pour arriver tisser des liens thmatiques entre les divers textes du corpus ? Comment sinstaure le dialogue entre les textes pour faire resurgir des thmes spcifiques laide dun lexique particulier ? O se situent les points de rencontre des cinq textes que nous nous proposons dtudier ?
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Nous tenterons de voir, travers les diffrents procds lexicaux utiliss, comment Djaout actualise le travail sur la langue ? car on peut (...) crer le mot-slogan, le
mot-injure, le mot-louange, etc. (Bakhtine 112). En effet, le travail sur la
langue ne peut se faire sans un choix dlibr dun lexique qui traite dune ralit donne rpondant aux proccupations de lauteur et sans une certaine nonciation sur cette ralit, rendant ainsi compte de sa stratgie discursive. Effectivement, mis part lintonation qui concerne lnonc oral, les lments fondamentaux qui organisent la forme de
lnonc sont (...) le choix du mot [et] sa disposition au sein de lnonc complet. (Voloshinov, In Todorov 304)
Au demeurant, crire en franais est un choix douloureux mais cest un mal ncessaire. Djaout ne se rsigne pas pour autant un emploi normatif de la langue franaise mais nourrit un dsir particulier de rinventer cette langue. A propos de son rapport la langue franaise, Djaout rpond dans un entretien que le franais, pour lui, c'est deux choses :
D'abord la langue scolaire, c'est--dire la premire langue que j'ai apprise de manire normative. Ensuite, la dsacralisation. Il y a des choses trs violentes que je dis en franais que je n'aurais pas dites en arabe ou en berbre, parce que, alors, il y aurait tout un vcu qui aurait affleur, des tas de tabous que ces langues entretiennent encore inconsciemment en moi. Le franais, qui est pour moi une sorte de langue neutre, qui n'a pas d'attache affective, est un merveilleux outil de travail o il n'y aura rien de sacr. (qtd. In Tcheho 221)
La langue franaise est donc un moyen de briser les tabous et de braver les interdits que la langue maternelle ne saurait accomplir.
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Cependant, elle est aussi un cueil pour lexpression des sentiments profonds de lauteur. Il crivait dans une lettre un de ses amis propos de pomes quil aurait crits :
Les trois derniers () ne sont mme pas en franais : deux sont en kabyle et un en arabe. Encore ce foutu problme de langue ; tu vas me dire que cest l une considration anachronique et strilisante. Mais cest un problme qui me colle parfois aux mninges comme une grippe meurtrire (ADISEM, Vols )
Partant, il crit en franais pour vaincre les mutismes et les interdits et il enrichit cette langue par des procds emprunts aux langues en prsence au Maghreb pour exprimer lineffable et lindicible en franais standard. En effet, on ne saurait nier le fait que luvre de Djaout soit traverse, au-del de la syntaxe, par le lexique de sa langue maternelle, le berbre, mais aussi de larabe, de langlais et de lespagnol. Cette utilisation du lexique tmoigne du travail sur la langue, mais galement de la ncessit dajouter au franais une substance quil ne comprenait pas, savoir une substance nord-africaine permettant lappropriation et lapprivoisement de cette langue. Il sagit donc, pour nous, de cerner certains lments de la langue djaoutienne, en partant dune tude lexicale. Nous nous inscrivons, pour ce faire, dans lanalyse du discours et, plus particulirement, dans lanalyse automatique du discours en adoptant une approche la fois statistique, lexicologique et pragmatique.
1.4 Le corpus
Le corpus que nous soumettons ltude est constitu dcrits littraires produits en langue franaise et dont la majorit est dite au Seuil. Le travail littraire de Djaout stend sur une priode allant de 1975 1991. Son dernier roman intitul Le Dernier t de la Raison a t publi titre posthume en 1999 aux ditions du Seuil.
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Djaout a crit durant une priode marque par laprs-indpendance et lmergence dune nouvelle classe dirigeante, quil appelle lordre nouveau , et surtout par la monte extraordinaire de lextrmisme et de lintgrisme. Ce sont l les deux principales proccupations de Djaout, rattaches un devoir de mmoire qui incite un retour au pass identitaire pour se ressourcer et slancer vers la modernit en sinscrivant dans lAlgrie de la famille qui avance , non de la famille qui recule ( La Famille ), selon les mots de sa dernire chronique. Les textes qui constituent notre corpus reprsentent cinq romans (LExpropri, Les Chercheurs dOs, Les Vigiles, LInvention du Dsert et Le Dernier t de la Raison). Ces textes qui reprsentent toute luvre romanesque de Djaout ont t classs selon lordre chronologique des dates de publication pour pouvoir tudier lvolution du vocabulaire, compte non tenu de la date de rdaction car dans le contenu des ouvrages, il y a
rarement concidence entre lanne de publication et lanne de
Dans un premier temps, nous explorerons toute luvre romanesque de Djaout afin dtudier lvolution du vocabulaire djaoutien et sa spcificit. Dans un deuxime temps, nous aborderons laspect implicite du lexique de luvre romanesque travers les thmes dominants. 1.4.1 Prparation des donnes textuelles.
Les textes qui constituent notre corpus ont t, en premier lieu, scanns selon les normes tablies par Etienne Brunet dans le fascicule qui accompagne le logiciel Hyperbase. Pour plus dinformations, nous renvoyons le lecteur ce texte. Cependant nous reprenons certains passages que nous jugeons lmentaires. Aprs avoir scann lensemble de luvre romanesque de Tahar Djaout, nous avons enregistr les donnes dgages sous un format ASCII (ou texte seulement). Ainsi un fichier est-il cr. Le logiciel se chargera ensuite de la
20
pagination et de la partition si celles-ci sont absentes du fichier. Chaque carte ou page est compose denviron 200 mots et lensemble du texte est dcoup en dix parties de longueurs voisines. Deux conventions doivent tre respectes pour que les autres oprations puissent avoir lieu : - Dabord, les parties doivent tre prcdes dune ligne o lon indiquera le titre en utilisant, devant et derrire, le symbole composite &&& (sans blanc) ; - Ensuite, les pages sont indiques en ajoutant une ligne (au dbut de la page) et en y portant le numro immdiatement prcd dun code particulier (le symbole$). Exemple : &&&Les Vigiles&&& $1 texte de la page 1 $2 texte de la page 2, etc. Pour la prparation de la pile ou du programme, nous renvoyons le lecteur aux explications de Brunet dans son fascicule. Une fois effectu ce travail purement technique, une base hypertextuelle sur CD Rom appele DJAOUT.EXE est prte tre exploite. Avant dentamer cette opration, il est utile dclaircir certaines notions. En effet, l amateur de la statistique et de llectronique doit prendre en compte le fait que
lhypertexte ou lcriture non squentielle sont des notions qui appartiennent depuis toujours la
littrature () mais les technologies informatiques de mise en rapport ont le mrite de renouveler le regard sur lobjet littraire. (Ferrand, Banques 15)
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un ensemble de donnes textuelles numrises sur un support lectronique, et qui peuvent se lire de diverses manires. nuds Les donnes sont rparties en des lments ou
dinformation
quivalents
paragraphes.
Mais ces lments, au lieu dtre attachs les uns aux autres, comme les wagons dun train, sont marqus par des liens smantiques qui permettent de passer de lun lautre lorsque lutilisateur les active. Les liens sont physiquement ancrs des zones, par exemple un mot ou une phrase. (14)
Certes, nous pouvons dire que la machine est l pour faciliter le travail du chercheur, mais lil humain doit toujours vrifier les produits de lordinateur (Muller, Une Nouvelle 327) et quen fin de compte, les rsultats produits par les calculs automatiss de la machine sont l pour relancer linterprtation en suscitant de nouvelles questions, et non pas pour la stopper en laissant le chercheur muet de batitude devant ses graphiques. (Ferrand 11) 1.4.2 Lanalyse lexicomtrique
La lexicomtrie est une mthode qui a pour objectif le calcul des lments lexicologiques dun corpus. Il sagit de tous les lments car elle
refuse de privilgier quelque lment que ce soit dans un discours ; elle se fonde sur lexhaustivit lunicit des du
relevs,
luniformit
du
dpouillement,
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1)
Un
constat de
de
frquence : caractres
le
constat
dune plus
frquence
certains
quantifiables
3
() ;
2) Niveau dinfrence statistique : on dmontre que tel corpus possde significativement plus de caractre
Ici intervient la notion dhypothse nulle (Cf. Ch. Muller, La statistique ) : si lon prend pour norme le corpus lui-mme et si on suppose que le caractre concern obit au hasard seulement (situation idale), on peut calculer lcart entre le modle thorique ainsi obtenu ( hypothse nulle ) et la rpartition relle ; on dtermine un seuil de probabilit permettant de dcider dun intervalle entre les limites duquel l hypothse nulle ne pourrait pas tre rejete.
3) Niveau dinfrence socio-linguistique : on dcide alors que tel metteur a crit significativement avec plus de ce caractre quantifiable que tel autre 4 . Grce au seuil dfini, on peut valuer le degr
Ce que nous allons appeler la spcificit lexicale dun corpus. Ce qui nous permettra de dgager le champ thmatique de lauteur.
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qui ont le grand mrite dtre non des constructions de lesprit, mais des faits langagiers issus du texte. (Olivier 479-80)
En dfinitive, ltude lexicomtrique se fonde sur limportance relative des lexmes eux-mmes et oblige une relecture du texte en fonction de ces informations. (Olivier 480) Les deux programmes essentiels dhypertexte qui obissent aux mmes principes tout en se distinguant par la prsentation des rsultats sont appels fonctions par Brunet qui les prsente dans son fascicule accompagnant le logiciel Hyperbase. 1.4.2.1 La fonction contexte En dehors de la circulation libre travers le texte et le dictionnaire, le logiciel propose dans le menu principal les outils propres assurer une exploitation mthodique de la documentation. Les deux programmes essentiels CONCORDANCE et CONTEXTE obissent aux mmes principes et ne se distinguent que par la prsentation des rsultats:
1 Si l'on figure met en uvre le bouton CONTEXTE (le
rsultat
dans
l'cran
ci-dessous),
chaque
occurrence de ce qu'on cherche est situe et montre dans le contexte naturel du paragraphe. Pour permettre la reconnaissance aise du mot dans le contexte, ce mot est converti en rencontr. Le contexte restitu est gnralement suffisamment
CAPITALES
explicite, d'autant que les rfrences du passage sont livres en clair, avec indication du texte, de la page, et de la zone dans la page (grce un code alphabtique qui commence la lettre a, pour le dbut de page, et sarrte la lettre f, g ou h pour la fin de page). Mais un lien est tabli pour chaque extrait avec la page
24
originale, o l'on est conduit instantanment lorsqu'on clique sur l'extrait du en question. le mot Pour faciliter apparat la en
localisation
passage,
cherch
cherche, en position centrale, avec une demi-douzaine de mots gauche et droite. Au lieu de suivre l'ordre normal qui respecte la suite des textes, les contextes sont groups selon leur environnement immdiat, gauche ou droite du mot-ple. Cela souligne la rsurgence de syntagmes rptitifs qui ressortissent souvent aux
25
contraintes syntaxiques mais rvlent parfois aussi les tendances phrasologiques de l'auteur Si l'on estime trop troite la fentre de concordance, un simple clic sur une ligne permet de retrouver la page concerne, qui reste expose (avec mise en relief du mot) jusqu'au moment o un second clic la fait
disparatre, comme on peut le constater ci-dessous pour lexemple corpus. Figure 2: La fonction concordance de la concordance du mot regard dans le
Dans les deux procdures, CONTEXTE et CONCORDANCE, des options sont offertes l'utilisateur pour quil puisse prciser la porte et l'objet de sa recherche.
26
Les diffrentes fonctions de ce programme peuvent tre visualises dans la figure suivante :
Figure 3 : les diffrentes fonctions du logiciel
telles
smantique)
27
Ce que nous projetons de raliser dans le cadre de ce travail est une sorte de conciliation entre les deux axes : dune part, nous allons caractriser luvre romanesque de Djaout en dgageant ses spcificits lexicales ; dautre part, le fait daborder la thmatique de lauteur nous amnera traiter de certaines units par rapport dautres. A cet effet, notre travail sarticulera autour de deux parties : Dans la premire, nous aurons analyser le vocabulaire djaoutien, cest--dire son volution chronologique, sa structure, son contenu et ses spcificits. La statistique linguistique et informatique nous permettra d affiner et dasseoir des bases
objectives et dvacuer larbitraire et de contrler les intuitions en matire lexicale (Abbs 33). Cette analyse permet de suivre, non seulement,
lvolution du vocabulaire de Djaout, mais aussi son organisation thmatique. Par ailleurs, il est possible dtablir des comparaisons avec dautres textes maghrbins (Mammeri, Chrabi) ou un ensemble littraire 5 plus vaste que fournit la banque de donnes du Trsor de la Langue Franaise (TLF) de Nancy 6 . Une fois cette premire analyse faite, nous aborderons la deuxime partie de notre travail qui consistera analyser la circulation des diffrents thmes dans lensemble de luvre mais aussi tudier, partir de cette analyse thmatique, la vise pragmatique du lexique qui laisse apparatre en filigrane une criture toujours en volution.
Cf. les travaux dEtienne Brunet, cits en bibliographie. Cette comparaison demeure, nanmoins, relative du fait que Djaout plutt parler, nous une autre de la de aire littraire que celle franaise
celle
maghrbine.
Cependant
cette de
permettra
spcificits
lexicales
28
29
30
On
aurait tort de rduire la lexicomtrie un simple comptage de mots ou mme la statistique lexicale D. Maingueneau
Comme la statistique repose sur des donnes quantitatives, il sagit dans cette premire partie dexplorer la base lexicale que nous avons constitue. Ce travail dexploration nous permettra de connatre davantage notre objet et de circonscrire le champ dinvestigation. Certes nous rencontrerons un grand nombre de donnes numriques, mais la matrise du logiciel dexploitation limitera les fluctuations et les alas statistiques. Cette premire partie sera divise en quatre chapitres prsents selon un ordre impos soit par les contraintes du logiciel, soit par un souci de logique dans le traitement des donnes. Nous expliquerons tout dabord, dans le premier chapitre, les dmarches suivies pour arriver la constitution de la base que nous utiliserons tout au long de ce travail. A ce niveau, nous sommes confront une nue de donnes constituant ltendue quantitative de notre corpus et quil sagit, en fait, dorganiser. Une question se pose ds lors : ces donnes numriques se prtent-elles une organisation quelconque ? Cest ce quoi nous nous proposons de rpondre dans le deuxime chapitre. Il sagit ici de retrouver la structure du vocabulaire de Djaout. Nous entendons par structure les caractristiques du vocabulaire de lauteur, concernant aussi bien la richesse lexicale de luvre que le contenu lexical reprsent en frquences. Certaines questions sont souleves dans ce chapitre : Est-ce que le vocabulaire de lauteur est riche ? Quelle est la tendance du vocabulaire dans son volution ? Assistons-nous un corpus o les mots rares ont un large pourcentage, tmoignant de la richesse lexicale du corpus ? Quels sont les groupes de frquences que constitue le corpus ? Ensuite, une fois lapproche quantitative puise, nous nous attarderons sur lapproche qualitative qui nous renseignera sur le contenu lexical du corpus. Ce chapitre nous amnera
31
clarifier certains points qui restent obscurs, que lanalyse quantitative nest pas parvenue claircir, dans la mesure o ils dpendent plus de lintuition que du calcul automatique. Il sagit de rpondre une question qui proccupe la statistique linguistique : existe-t-il des frontires tanches entre les divers textes constituant une uvre ou sont-elles transcendes par la connexion lexicale ? Enfin, le dernier chapitre de cette partie sera consacr llaboration du portrait lexical de lauteur en tudiant les spcificits lexicales de son uvre. Celles-ci sont obtenues par une comparaison externe avec les textes de la base de donnes du Trsor de la Langue Franaise. Ainsi, nous dgagerons le vocabulaire en excdent et celui dficitaire dans notre corpus. A travers ces deux relevs, nous pourrons entrevoir quelques spcificits de lauteur qui seront tudies dans le dtail. Est-ce que ces spcificits rpondent une exigence et un choix de lauteur ou sont-elles, simplement, le fruit du hasard ? Dans lventualit o elles sont sujettes un choix dlibr de lauteur, quel est leur impact dans les desseins de lauteur ? Peuvent-elles nous renseigner sur les vises pragmatiques et la stratgie discursive de lauteur ? 2.1.1 La manipulation informatique.
32
Le traitement informatique de la base que nous avons constitue luvre romanesque de Djaout est un ensemble doprations statistiques effectues par un logiciel informatique. Ce logiciel se chargera de certaines oprations en rapport avec la statistique permettant de dgager des rsultats quantitatifs. Ces rsultats ne peuvent tre obtenus manuellement que difficilement, do cet appel la technologie mise au service des sciences humaines. Cependant, les rsultats auxquels on accde sont des donnes brutes qui ne prennent de signification quavec une interprtation humaine. Aussi, recourir un logiciel, ce nest pas seulement faire faire par une machine une tche fastidieuse, cest transformer lapproche du texte, la stratgie de description dpendant naturellement de la manire dont est conu ce logiciel. (Maingueneau, LAnalyse 102) Le logiciel mis en application a t labor par le professeur Etienne Brunet de luniversit de Nice. Il en existe plusieurs versions et chaque remaniement de nouvelles fonctions sont ajoutes au logiciel de base, lHyperbase. Nanmoins, les fonctions fondamentales sont prsentes dans chaque version. Celles-ci peuvent tre divises en deux groupes : documentaires et statistiques. Les premires se trouvent horizontalement en haut de la fentre : Exporter, Edition, Biblio, Lecture, Contexte, Concordance, Index. Elles servent surtout explorer la base. Quant aux fonctions statistiques (Graphique, Liste, Excel, Factorielle, Arbore, Spcificits, Phrases-cls, volution, Structure) qui se trouvent verticalement droite, elles proposent une analyse approfondie des connexions lexicales. Par ailleurs, les deux types de fonctions se compltant permettent une multitude doprations qui aident le chercheur affiner son analyse. Ainsi, il peut raliser entre autres les oprations suivantes :
le dictionnaire lauteur tabli des frquences du vocabulaire de partir du corpus ;
33
le vocabulaire spcifique de chaque texte et de tout le corpus. On obtient alors une liste trie des formes significativement excdentaires ou dficitaires dans le texte considr. Une telle liste, prcise Etienne
Brunet, dessine comme un portrait, fait de relief et dombres, du texte en question . Le traitement des
listes de mots est ouvert toutes les combinaisons ; lenvironnement thmatique dun mot ou dun groupe de mots ; la corrlation chronologique : la frquence thorique de chaque mot est value afin de voir la progression ou la rgression des formes, donc lvolution du
vocabulaire ; leffectif des vocables et des mots employs une seule fois ou hapax ; la
la connexion lexicale ou selon Charles Muller distance qui spare chaque texte de tous les
autres
quand pour chaque couple de textes, on mesure la part commune du la lexique et la part exclusive ; lexicale ;
richesse
enfin des tableaux et des graphiques divers viennent illustrer tous ces rsultats. (Abbs 38-9)
Si nous considrons ces diffrentes oprations, nous constatons quelles se situent sur deux plans. Le premier, quantitatif, permet de faire un recensement succinct du vocabulaire de lauteur et de suivre son volution travers les uvres. La dmarche quantitative rend galement compte des spcificits lexicales de lauteur, qui laissent apparatre laspect implicite de sa langue. Pourtant, nous ne pouvons nous arrter ces considrations.
34
Sur un autre plan, qualitatif, nous pouvons dgager la porte pragmatique du lexique en envisageant son rapport la thmatique dont il est le noyau et le fil conducteur. Sur ce plan, le nom propre, par exemple, fonctionne comme une extrmit nerveuse permettant, non seulement la connexion entre les diffrents thmes, mais aussi la circulation des thmes dans les diffrents textes. 2.1.2 Lexploration du corpus
Lapplication du programme Hyperbase nous a permis dtablir la quantification des donnes lexicales. Ainsi, nous avons pu relever une tendue lexicale quivalente 226 690 occurrences rparties sur un nombre moindre de vocables (22 909). Mais nous avons aussi relev les donnes quantitatives de chaque texte composant notre corpus. Le tableau suivant rsume ces informations :
Tableau 1 : Les effectifs
TITRES LExpropri Les Chercheurs dOs LInvention du Dsert Les Vigiles Le Dernier t de la Raison Total
Si nous considrons le tableau ci-dessus, nous constatons que ltendue lexicale des textes nest pas homogne. Dune part, au niveau intra-textuel, nous remarquons une grande diffrence entre occurrences et vocables. Ceci est d aux dispositions psychiques de chaque individu. En ralit, un individu ne peut pas utiliser tous les mots quil connat ; il remploie souvent les mmes vocables. Dautre part, au plan intertextuel, il y a une htrognit dans la distribution des formes entre textes. En effet, le nombre des formes dans LInvention du Dsert, par exemple est nettement suprieur celui dans Le Dernier t de la Raison. Nous
35
pouvons dire que ceci est d la publication posthume de ce dernier et que, peut-tre, des modifications ont t apportes ce texte. Par ailleurs, nous pouvons rapprocher certains textes comme LExpropri et LInvention du Dsert qui ont une tendue voisine. Les Chercheurs dOs et Le Dernier t de la Raison se rapprochent galement. Quant Les Vigiles, son tendue lexicale est situe en moyenne par rapport aux deux couples de textes. Par contre, lvolution du lexique de Djaout nous parat, au premier abord, contradictoire. Effectivement, nous constatons une baisse dans le nombre des formes, bien que, logiquement, nous nous attendions un enrichissement du capital lexical. Une premire hypothse sur cette volution nous parat tre lexigence de lauteur dans le choix des formes, ce qui exclut bon nombre de termes, mais aussi le fait que les thmes traits sont divers et ncessitent des degrs diffrents lemploi de tel ou tel champ lexical. Enfin, nous pensons que lauteur, en se consacrant lcriture journalistique aux dpens de lcriture littraire, aurait rduit son lexique pour des raisons relevant du discours journalistique. Nous allons tenter de vrifier ces hypothses dans le deuxime chapitre qui sera consacr lorganisation du vocabulaire dans luvre de Djaout.
36
37
Le vocabulaire se prsente au premier abord comme la ngation mme dun tat, dune stabilit, dune synchronie, dune structure. Hjelmslev
2.2.1
La richesse lexicale
Lemploi du mot richesse ne constitue en aucun cas une valuation du texte ou de luvre considre, mais correspond un souci dobjectivit par rapport au traitement informatique et automatique des textes. Nous lutilisons dans cet expos pour rendre compte de la valeur littraire du texte en question, non par rapport dautres textes, que plus dun considre comme un thermomtre de la fivre littraire, mais par rapport au contenu lexical de luvre. La richesse lexicale est positive quand le nombre de vocables dun texte dune tendue V est suprieur celui dun texte de mme tendue. On peut aussi valuer la richesse lexicale en se rfrant au nombre dhapax, cest--dire les vocables utiliss une seule fois. Plus ce nombre est grand, plus le texte est riche. Le logiciel Hyperbase se charge de calculer la richesse lexicale et nous obtenons les rsultats prsents dans le tableau et le graphe suivants :
Tableau 2: La richesse lexicale
N 1 2 3 4 5 Total
38
En prsence de tels rsultats, Charles Muller rappelle quil ne faut pas cder la tentation qui consiste transformer les carts en pourcentages, et il ajoute :
On ne dira jamais assez combien il faut rsister ce mouvement, et combien une telle opration conduit
limpasse. La seule mthode correcte () est le calcul dun cart rduit () ( Une Nouvelle 323)
Les oprations portes sur ce tableau sont obtenues par le calcul du vocabulaire rel de chaque texte et de son vocabulaire thorique qui permet de dgager lcart entre ces deux effectifs. Celui-ci sera transform en cart rduit qui facilitera linterprtation car on
mesure la part du vocabulaire thoriquement absent (et par la suite celle du vocabulaire thoriquement prsent) dans chacun des textes. Cet effectif attendu est compar celui quon observe en ralit, et la distance est apprcie par un cart rduit. (Brunet, Vocabulaire de Hugo 27)
39
La lecture des rsultats permet de remarquer que les carts rduits sont en majorit ngatifs sauf pour LExpropri dont lcart est positif. La question qui se pose est le pourquoi de cette singularit. Nous pouvons dire, la suite de Janine Fve-Caraguel, que LExpropri transgresse toutes les rgles du genre romanesque et nest ni un roman, ni un pome . Le texte est comme une traverse : il se dveloppe au fil des paysages que traverse le train qui transporte le personnage-narrateur. Les quatre autres textes ont un cart rduit comparable deux deux. En effet, LInvention du Dsert a un cart rduit en valeur absolue (/4.52/) voisin de celui de Le Dernier t de la Raison (/5.95/). Cela est d, peut-tre, au thme trait, savoir lintolrance religieuse, et au style utilis qui relve de la chronique journalistique. Les deux autres textes, Les Chercheurs dOs et Les Vigiles, ont, eux aussi, des carts rduits voisins, respectivement en valeur absolue /16.02/ et /17.70/. Lexplication est lier au thme abord qui reprend la fois lAlgrie sous loccupation franaise et lAlgrie postindpendance. Le deuxime texte est la concrtisation de certaines rflexions lances par des personnages, tel Da Rabah, dans Les Chercheurs dOs, qui prdit un avenir qui ne sera reconnaissant quaux gens qui figureront sur le bon registre (39). Ces gens-l sont les vigiles qui veillent la prservation des privilges octroys par leur statut. Nous pouvons donc avancer que la richesse lexicale dun texte est value par rapport certains critres dterminants comme le genre et le style, mais quelle dpend surtout du thme. 2.2.2 Lvolution du vocabulaire
Nous entendons par volution lexicale la somme des mots nouveaux non employs jusque-l qui sont ajouts leffectif du premier roman dans lordre chronologique. Sintresser lvolution du vocabulaire nous permet de retrouver la dynamique lexicale dun auteur et la tendance de celui-ci renouveler son vocabulaire ou au contraire de recourir des formes dj utilises tmoignant dun choix dlibr et rendant compte, parfois,
40
dune tendance sociale. En effet, la frquence dune forme peut tmoigner dune nouvelle vision du monde ou au contraire na pas dincidence sur le cours des vnements. Le chercheur doit, alors, se poser certaines questions : telle frquence est-elle bien un
phnomne dpoque, la traduction dans le vocabulaire littraire dun
mouvement des murs ou des ides ? ou bien est-elle due la prsence, dans la tranche considre, dun certain texte ? (Muller, Une Nouvelle 327) Laccroissement lexical est, la diffrence de la richesse lexicale, prendre en
diachronie en suivant lvolution chronologique du vocabulaire dun auteur. Le traitement informatique nous a permis de relever des rsultats sous la forme dun tableau o nous pouvons suivre le dveloppement lexical de luvre. Ces rsultats ont t transforms en graphe pour faciliter la visualisation. Les rsultats sont ainsi prsents dans la figure et le tableau suivants :
Tableau 3: Lvolution du vocabulaire
Accroiss. 7 Chrono Acc LExpropri Les Chercheurs LInvention Les Vigiles Le Dernier 9 248 3 689 4 876 3 272 1 824
Occ Cum 44 077 83 259 139 562 195 243 226 690
Pon 0.9
-0.6
1.11
-0.9
-0.1
Les
abrviations
correspondent :
Acc :
accroissement ;
Vocab. :
Vocabulaire ; Voc. Cum. : Vocabulaire cumul ; Occ. : Occurrences ; Occ. Cum. : Occurrences cumules.
41
La lecture du tableau 3 fait ressortir les constatations suivantes : LExpropri, 9248 formes ; Les Chercheurs dOs, 3 689 formes ; LInvention du Dsert, 4 876 formes ; Les Vigiles, 3 272 formes et Le Dernier Et de la Raison, 1 824 formes. Laccroissement est calcul en relation avec le premier texte. En fait, le nombre de formes dans le premier texte nest que celui de leffectif rel de ce texte. Par la suite, le programme ajoute ce nombre toutes les formes nouvelles rencontres dans chaque texte. Ainsi, le nombre de formes nouvelles va dpendre de ltendue du texte mais aussi du thme. A premire vue, nous pouvons dire que LInvention du Dsert est le texte qui prsente le plus de formes nouvelles (4 876). Deux explications : premirement, le texte est plutt long
42
(134 pages-texte 8 ); deuximement, il traite dun thme nouveau qui na pas t abord jusquel, savoir lintolrance religieuse. Il retrace la traverse du dsert de Ibn Toumert qui tente de dtrner la dynastie des Almoravides au Maghreb. Lauteur suit ce personnage durant ses prgrinations travers les contres du Maghreb, ce qui sous-entend une ralit gographique et sociale renouvele chaque fois, requrant un vocabulaire nouveau pour en rendre compte. A loppos, Le Dernier t de la Raison est le texte qui prsente le moins de formes nouvelles (1 824). L encore, deux raisons peuvent exprimer ce tarissement. La premire est dordre quantitatif puisque le texte comprend 111 pages-texte. La deuxime est relative au contenu du texte et spcialement au thme abord : lintolrance religieuse, thme dj abord dans LInvention du Dsert. Ceci a limit lemploi de termes nouveaux. Le tarissement du vocabulaire dans Le Dernier t de la Raison est donc corollaire du foisonnement lexical de LInvention du Dsert. Si nous considrons maintenant les deux autres textes, nous remarquons que le nombre de formes nouvelles est voisin dans les deux textes. En effet, dans Les Chercheurs dOs, deuxime roman de Djaout, nous trouvons 3 689 formes nouvelles et dans Les Vigiles, quatrime roman de Djaout, 3 272. Il est vrai que la distance entre ces deux textes est rduite mais elle nest pas insignifiante. Tout dabord la longueur des deux textes est ingale : 135 pages-texte pour le premier et 208 pages-texte pour le deuxime. Paradoxalement, le nombre de formes nouvelles est relativement suprieur dans le premier. Donc la longueur nest pas pertinente ou du moins na pas une grande incidence, mais cest le thme trait qui dtermine lenrichissement ou lappauvrissement du vocabulaire dun auteur. Effectivement, la
sous format informatique. Pour les rfrences textuelles nous utiliserons le format papier.
43
thmatique dveloppe dans les deux textes est similaire : dans le premier, lauteur porte un regard sur la situation de lAlgrie indpendante avec des flash-back sur lAlgrie coloniale. Le mme procd est employ dans le second texte. Nous pouvons conclure ici par ce constat : la longueur des textes nest pas assez pertinente pour dterminer laccroissement du vocabulaire ; par contre, la thmatique nous parat plus mme den rendre compte. Nous allons prsent vrifier si laccroissement inverse du vocabulaire nous conduit aux mmes conclusions. Les rsultats obtenus dans cette perspective sont regroups dans le tableau suivant et schmatiss sous forme de graphe.
Tableau 4: Laccroissement lexical : ordre inverse
Occ Cum 31 447 87 128 143 431 182 613 226 690
Pon
0.11
-0.4
1.01
-2.8
3.01
44
Nous remarquons daprs ces nouveaux rsultats que cest pratiquement le mme mouvement qui est observ. Pour cette opration, nous sommes partis du dernier roman de Djaout pour remonter vers le premier. Nous constatons cependant que laccroissement inverse du vocabulaire napporte pas de nouvelles conclusions et que cet accroissement est sujet aux mmes facteurs, savoir ltendue mais surtout la thmatique. Encore une fois, nous percevons linterrelation entre Le Dernier t de la Raison et LInvention du Dsert dune part ; et entre Les Vigiles et Les Chercheurs dOs de lautre. Quant LExpropri, les donnes confirment sa particularit par rapport aux autres romans. Finalement, laccroissement du vocabulaire ne dpend pas de lvolution chronologique car, comme dmontr, il ny a pas de paralllisme entre la chronologie et laccroissement. 2.2.3 La distribution des hapax
La statistique linguistique dsigne par hapax les mots qui ne sont utiliss quune seule fois. Le dcompte des hapax est pertinent dans la mesure o les mots rares ou
45
inconnus [ont] une puissance vocatrice plus grande. (Yaguello, Alice 113) Il permet non seulement de mesurer la richesse lexicale dun texte , mais aussi de
9
dgager les principaux lments dun texte au niveau lexical. Le tableau suivant prsente les principaux rsultats concernant les hapax.
Tableau 5: Les hapax
Linterpr Titre LExpropri Les Chercheurs dOs LInvention du Dsert Les Vigiles Le Dernier t de la Raison Total Hapax 3 261 1 451 3 019 2 372 1 607 11 710 Rduit 22.98 -14.00 2.37 -10.83 -0.47 confirme tation de ces
rsultats les
LExpropri. Ce
texte prsente la valeur absolue la plus leve de lcart rduit (/22.98/), confortant lhypothse de sa richesse lexicale due lclatement thmatique de son contenu en plusieurs thmes, clatement qui perturbe la chronologie des vnements dans la narration. Lemploi des formes rares est li la singularit du texte. Ce foisonnement lexical est lier au genre de ce texte qui se rapproche du texte potique. En effet, le texte potique est () celui
qui, mettant en chec la redondance, associe les mots de faon
vocabulaire tmoignant dune plus grande richesse lexicale et dun plus grand travail sur le vocabulaire.
46
Les Chercheurs dOs et Les Vigiles ont respectivement un cart rduit de valeur absolue de /14.00/ et /10.38/. Ils sont certes dficitaires en hapax, comme reprsent dans le graphe, mais ils nen prsentent pas moins des similitudes dans le nombre de mots rares, ce qui conforte nos conclusions. Quant LInvention du Dsert, son cart est positif (/2.37/) et il vient directement aprs LExpropri. Comme nous lavons fait remarquer, ce texte introduit un thme nouveau dans le champ thmatique de Djaout, ce qui explique lemploi de termes inutiliss jusque-l. Corollairement, dans Le Dernier t de la Raison, les hapax se font rares et le texte est dficitaire.
Figure 7 : Distribution des hapax
Le nombre dhapax dans notre corpus nest pas homogne dans tous les textes. Il est important dans certains (LExpropri et LInvention du Dsert) et lest moins dans dautres (Les Chercheurs dOs, Les Vigiles et Le Dernier t de la Raison). Certes, il tmoigne de la richesse lexicale de ces textes, mais il dnote galement une libert cratrice.
47
2.2.4
Le recours aux groupes de frquences est non seulement utile pour dlimiter un champ lexical spcifique un auteur donn, mais aussi pour reprer certains ples thmatiques de luvre considre. Nous constatons, dune part, que la majorit de ces frquences (Annexes 1, 2) sont des mots grammaticaux ; et nous savons que les mots grammaticaux sont ceux qui expriment la logique du discours :
selon loptique discursive, dans chaque lexique, on distingue en outre deux zones ou groupes de mots : lun comprend les mots-vhicules, ceux avec lesquels on sexprime ; lautre les mots-messages, ceux qui
prcisent ce que lon veut communiquer. () Les uns expriment les contenus du discours, les autres la
Cependant, la logique ne sexprime pas uniquement par les particules, mais galement
par certains verbes auxiliaires et semi-auxiliaires, et certains noms ontologiques , cest--dire trs
universels, comme, par exemple, un et plusieurs, le tout et la partie, interne et externe, faire et tre fait. (181)
(noms, adjectifs, verbes, adverbes) tant capables de former seconds particules) eux seuls des noncs complets () ; les
(articles,
conjonctions, jamais
prpositions, (Yaguello,
napparaissant
seuls.
Alice 61)
48
Dautre part, nous signalons la prsence de certains mots pleins en frquence leve tels que hommes (245 occurrences), soleil et monde (230 occurrences) et temps (293), jour (278 occurrences). Ces donnes nous permettent de dgager quelques vocables qui reviennent de manire rcurrente dans le corpus tels que soleil que Djaout clbre dans sa posie : Je suis de lautre race, celle des hommes qui portent jusquaux
trfonds de leurs neurones des millnaires de soleil (LArche). Ce terme est
repris par inclusion dans jour et temps. Ou encore hommes, repris, lui, dans monde. Par ailleurs, certains de ces mots font partie des mots lexicaux ayant une trs haute frquence dans le lexique de la langue franaise, tels que temps, monde ou encore homme(s)
(Ano Niklas-Salminen 37).
49
50
Il sagit ce stade de lanalyse de privilgier un autre type dapproche. En effet, nous avons, jusque-l, manifest un grand intrt lgard du calcul de frquences et doccurrences au niveau de chaque texte composant notre corpus. Ce calcul nous permet surtout daborder les textes considrs un un et nadmet quhypothtiquement lexistence de rapports et de connexions entre eux. Ce genre dapproche a t entrepris par Pierre Guiraud qui affirme :
on pourrait tablir un tableau de corrlations
lexicales entre les diffrentes uvres en les prenant deux deux pour voir les mots quelles ont en commun et ceux quelles ont en propre ; mais cest un travail
Effectivement, cette poque-l, ctait un travail norme parce que toutes les oprations se faisaient manuellement. Cest pourquoi Guiraud na pas pu arriver aux rsultats escompts. En 1967, Charles Muller entreprend de faire aboutir la thorie de Guiraud et se livre des calculs certes moins pnibles quau temps de Guiraud, mais qui restent tout de mme fastidieux. Aujourdhui, ce type dentreprise est devenu banal car la programmation des ordinateurs est devenue chose aise. A cet effet, Etienne Brunet, ayant appliqu les oprations cites, est arriv des rsultats qui sont dtaills dans son travail sur luvre de Giraudoux. Cest dans cet esprit que nous tenterons de rpondre certaines questions que nous nous sommes poses au sujet des corrlations qui auraient pu exister entre les diffrents textes de notre corpus. A plusieurs reprises, nous avons esquiss lventualit de lexistence dun lien entre telle et telle uvre de Djaout. Nous avons, par ailleurs, affirm quil y aurait peut-
51
tre une connexion entre Les Chercheurs dOs et Les Vigiles ou encore entre LInvention du Dsert et Le Dernier t de la Raison. Cest cette tche que nous allons nous consacrer au cours de cette partie pour vrifier nos hypothses. Mais, avant cela, il est ncessaire de prciser ce quest la connexion lexicale.
52
2.3.1
Il sagit en fait de retrouver les liens qui sous-tendent les uvres de lauteur en ayant recours au calcul des mots qui sont soit communs, soit propres tel ou tel texte. Cela permettra, galement, de dgager la connexion thmatique des textes. Nous avons appliqu cette mthode et nous avons obtenu les rsultats suivants, rpartis en quatre tableaux. Le premier tableau, celui de la distance globale des textes deux deux, permet de visualiser le rapport existant entre les diffrents textes et laisse galement lire, dune faon pertinente, tous les rsultats qui seront interprts ultrieurement en chiffres rels, cest--dire en nombre de formes. A ce niveau, les rsultats ports sur le tableau 10 sont un indice de distance entre les textes deux deux.
Tableau 6 : Distance globale des textes deux deux
Remarque : On remarquera que ce tableau de distance est en ralit une matrice carre symtrique, les valeurs se refltant en miroir de chaque ct de la diagonale principale (car la distance de A vers B est la mme que de B vers A). Quant la diagonale principale, elle devrait ne comporter que la valeur 0; la distance d'un texte lui-mme est ncessairement nulle, mme
10
53
en cas d'autodrision. Si pourtant une valeur non nulle s'y trouve, c'est par un artifice ncessit par le traitement des profils. Dans un tel traitement, les valeurs nulles de la diagonale ne devraient avoir aucune importance. Elles en ont pourtant dans les calculs multidimensionnels (analyse de correspondance, ou analyse arbore), et leur influence est d'autant plus nuisible que leur valeur s'carte plus fortement des autres lments de la mme ligne (ou de la mme colonne). C'est pourquoi on a port sur la diagonale une valeur qui correspond au minimum de la srie en question, en admettant que la distance de soi soi est infrieure ou au plus gale toute autre distance observe dans la srie. (Brunet, Manuel accompagnant le logiciel Hyperbase) Le second tableau, reprsentant le nombre des formes communes, permet de visualiser les relations entre les textes en dterminant leffectif partag et du coup la distance lexicale.
Tableau 7 : Effectif des formes communes
Le tableau des formes privatives met en exergue le nombre de formes qui sont spcifiques tel ou tel texte.
Tableau 8 : Les formes privatives
54
0 4 903 3 358
5 999 0 3 398
6 689 5 633 0
Enfin, lindice dindpendance. Ce tableau reprsente des chiffres infrieurs 1 marquant le degr dindpendance dun texte par rapport aux autres textes.
Tableau 9 : Indice dindpendance
LExpropri LExpropri Les chercheurs Linvention Les Vigiles Le dernier 0 0.560 0.625 0.619 0.583
La connexion lexicale exploite les 5 textes deux deux, ce qui donne le nombre de combinaisons suivant : (5 x 4)/2 = 10. Pour chacune de ces 10 confrontations, on a calcul :
ltendue du vocabulaire du texte a et celle du texte b (et aussi ltendue de lun et de lautre en nombre doccurrences) ;
ltendue du vocabulaire des deux textes runis dans le mme ensemble (en vocables et en occurrences) ;
la part du vocabulaire commun aux deux textes et la part privative de chacun en considrant N et V. (Abbs 64)
Pour mieux interprter les rsultats chiffrs, une reprsentation graphique des diffrents rsultats est possible. Nous avons dgag, chaque fois, la distance lexicale dun texte par rapport aux autres textes.
55
Figure 8 : LExpropri
Daprs ce graphe, nous pouvons dire que LExpropri a plus d'attraction vers LInvention du Dsert. Djaout, lui-mme, disait :
Si j'avais classer mes romans, je mettrais ensemble LExpropri et LInvention du Dsert et puis, ensemble Les Chercheurs dOs et Les Vigiles. (Algrie
Dune part, les deux romans ont ceci de commun quils dfient les rgles du genre romanesque et ne sont en fait ni (des) roman(s), ni (des) pome(s). (FveCaraguel 60)
pome (68). Et lauteur, invit des rcitals potiques, affirmait quil lisait des passages
de LInvention du Dsert que les auditeurs prenaient pour des pomes. Dautre part, ils partagent un thme important dans luvre de Djaout, savoir celui de lidentit. A un degr moindre, LExpropri tend vers Les Chercheurs dOs. Nous savons
56
que ces trois textes sont inscrits dans le dplacement dans lespace, ce qui a permis de les rapprocher. Examinons de plus prs les autres textes.
Figure 9 : Les Chercheurs dOs
Les Chercheurs dOs et LInvention du Dsert ainsi que Les Vigiles ont plus de formes en commun que les autres textes. En effet, Les Chercheurs dOs et LInvention du Dsert partagent le thme du mouvement, tandis que le premier et Les Vigiles ont en commun la thmatique de la dsillusion aprs lindpendance.
57
Ce texte a plus daffinit avec Les Chercheurs dOs dans la mesure o tous deux ont en commun un thme qui est celui du mouvement et, partant, celui de lespace. En effet, les deux textes sont troitement lis la terre et au village, donnant ainsi lieu une convergence dans les termes utiliss pour en rendre compte.
58
Ce texte entretient une relation intime avec Les Chercheurs dOs. Celle-ci est due lintertextualit 11 qui lie les deux textes propos du thme de la dsillusion aprs lindpendance. Il est galement proche de celui-ci du fait de lenvironnement de lenfance, le village natal entre autres.
11
Lintertextualit est dfinie par une relation de coprsence ou plusieurs textes, cest--dire eidtiquement et le plus
entre
deux
souvent, par la prsence effective dun texte dans une autre. In Genette, Grard (1982) : Palimpsestes, La littrature au second degr, Ed. du Seuil, Paris, p.8. A propos de lintertextualit, Kristeva dit que le mot (le texte) est un croisement de mots (de textes) o on lit au moins un autre mot (texte). Tout texte se construit comme une mosaque de citations, tout texte est absorption et transformation dun autre texte. , In Kristeva, Julia (1969) : Smeiotik, Recherches pour une smanalyse, Seuil, Paris, p.145.
59
Le Dernier t de la Raison a ceci de particulier quil est publi titre posthume. Nous remarquons quil a une affinit avec Les Vigiles plus que tout autre texte. Cela suggre que les deux textes partagent des formes communes. Ces formes, en ralit, ont trait lenvironnement spatial que constitue la ville. En effet, les deux rcits se droulent dans une agglomration, imposant ainsi lemploi du vocabulaire relatif la ville. Enfin, bien que LExpropri soit rebelle par rapport aux autres textes et quil y ait entre ce texte et les autres une grande distance lexicale, il nen demeure pas moins li LInvention du Dsert. En outre, nous avons remarqu que tel texte a tantt des affinits avec un texte, tantt avec un autre. Cela rend compte de lenchevtrement thmatique des textes, et de la toile de fond que constituent les thmes communs qui nient les limites graphiques de chaque texte.
60
2.3.2
Lanalyse factorielle 12 permet de rduire les propensions des chiffres encombrants en reprsentant ceux-ci sous forme de graphe rgi par des facteurs dtermins :
un facteur est une fonction mathmatique qui permet dassigner une valeur relle tous les lments : le premier facteur prend telle valeur pour chacun des
lments, le deuxime facteur telle autre, et ainsi de suite. (Maingueneau, LAnalyse 55) Elle fournit une reprsentation graphique des
affinits lexicales du corpus. Linterprtation de ce plan mises factoriel va consister, partir des oppositions en relief, tirer des observations et des
conclusions en rapport avec lunivers lexical dont ces donnes sont caractristiques. (Martinez 423)
Nous obtenons, cet effet, un schma dont linterprtation est plus simple et directement observable. Les donnes que nous avons soumises cette analyse sont figures dans le graphe cidessous reprsentant les cinq textes de notre corpus.
12
61
Ce schma conforte les rsultats obtenus prcdemment selon lesquels certains textes entretiennent entre eux des relations thmatiques. Ainsi nous retrouvons Le Dernier t de la Raison et Les Vigiles gauche de laxe 2 (axe vertical) tmoignant daffinits thmatiques ou situationnelles. Cependant, ils sont spars par laxe 1 (axe horizontal) qui reprsente le temps. Par ailleurs, Les Chercheurs dOs et LInvention du Dsert se retrouvent sur le mme plan. Ces deux textes ont en commun le thme du mouvement qui suggre un dplacement dans lespace en vue daboutir un objectif. Enfin LExpropri, qui dfie les lois du genre, se retrouve droite et en haut du graphe dtach des autres textes, marquant encore une fois sa particularit, mais il demeure rattach LInvention du Dsert et Les Chercheurs dOs comme le montre la figure 13. Pour mieux illustrer les liens quentretiennent les diffrents textes et conforter nos conclusions, nous proposons une analyse arbore du corpus.
62
spcifique chaque bloc qui permet de distinguer ces derniers ou bien est-ce la mauvaise ventilation dun vocabulaire de base, dun fonds commun qui cre les
Aussi, pour lever cette ambigut, nous devons tudier les donnes spcifiques lauteur. Ce sera lobjet du chapitre suivant.
63
64
Ltude du vocabulaire spcifique de Djaout permettra de cerner un tant soit peu la conception de lauteur en matire de langue et dcriture. En effet, le lexique spcifique tmoigne de la langue utilise par lauteur. Celle-ci nest certes pas diffrente de la langue standard mais elle rvle un emploi maghrbin du franais avec le lexique relatif la ralit sociale, mais aussi propre lauteur, qui fait usage dun vocabulaire en rapport avec ses vises pragmatiques. A juste titre, Brunet affirme que ltude du lexique spcifique de lauteur permet de dresser son portrait lexical : Cest le mlange des ombres et des
clats, des creux et des reliefs qui donne au portrait ses traits
Pour tablir ce portrait, il est ncessaire de relever le vocabulaire en excdent et le vocabulaire dficitaire dans le texte, ce que le logiciel se charge de faire ; il fait en mme temps une comparaison avec le TLF pour dgager les spcificits lexicales de luvre. Il sagit, en fait, dvaluer, sur un modle probabiliste, la signification dune
frquence dans un sous-corpus. (Michel Bernard 125)
En dautres termes, il sagit de reprer du point de vue lexical, les points de ruptures et de continuits, les coupures et les coutures (127) dans le corpus. 2.4.1 Le vocabulaire excdentaire
On entend par vocabulaire en excdent le vocabulaire qui, aprs une comparaison avec le TLF, a un cart rduit positif, cest--dire prsent dune manire significative dans le corpus de lauteur. Le tableau reprenant ce vocabulaire est donn dans lAnnexe 3. Les rsultats obtenus par lapplication de la fonction Spcificit du logiciel et prsents dans ce tableau, nous montrent que le vocabulaire excdentaire est relatif deux espaces qui senchevtrent souvent dans luvre de Djaout. Ces deux espaces sont la ville et le village. Pour ces deux termes, nous trouvons, respectivement, des frquences de 204 et 182. Certes, ce
65
ne sont pas les plus leves, mais ces termes sont au centre de deux constellations qui ont des ramifications qui touchent aussi bien lenfance, lenvironnement natal et la topographie du village quaux peurs et aux angoisses de la ville. Nous pouvons galement dire que Djaout se sert de ces espaces pour rendre compte des habitudes sociales dun groupe et de son idologie. Cela dit, il se sert de ces lieux comme point dancrage. Ainsi, le mot dsert est-il fortement excdentaire. Comme lieu, il est le point de dpart de diverses expriences humaines sous-tendant des formes et des discours structurant cet espace. Nous reviendrons dans un autre chapitre sur ces considrations car ltablissement de () noyaux lexicaux () conduit une tude qui est ncessairement, en premier lieu, thmatique de par sa nature (Olivier 468), ce qui nest pas notre propos pour linstant, dautant plus quil sagit, pour nous, dmettre des hypothses de travail prliminaires et de dgager, justement, ces noyaux lexicaux qui nous serviront dans lanalyse thmatique proprement dite. 2.4.2 Le vocabulaire en dficit
Nous appelons vocabulaire dficitaire les formes qui napparaissent pas beaucoup dans le corpus et dont la prsence par rapport au TLF est insignifiante. Ces formes ont un cart rduit ngatif. Ce sont des spcificit(s) ngative(s) qui indique(nt) un
dficit par rapport ce qui tait attendu. (Michel Bernard 126) Cependant,
pour notre analyse, ces formes sont pertinentes, vu quelles nous renseignent sur les choix de lauteur en matire de lexique. Le tableau rcapitulatif de ces formes (Annexe 4) nous conduit dgager deux conclusions. Tout dabord, des termes comme dire, mot, femme, fille sont dficitaires mais Djaout se propose de vaincre toutes les aphasies et il sest engag dans les luttes pour lmancipation de la femme. Ainsi le dficit nest-il pas d une volont de lauteur car
66
dautres mots fonctionnent comme palliatifs et la deuxime partie de ce travail le dmontrera. Ensuite, des mots comme raison, vrit sont dficitaires dans la mesure o, dans luvre, la raison tend tre supplante et la vrit tre travestie. Nous voyons donc quune interprtation unilatrale des rsultats peut susciter des discussions et quil faudrait un regard global sur les diffrents rsultats et une application des diffrentes oprations pour arriver une objectivit dans linterprtation. 2.4.3 Quelques spcificits lexicales djaoutiennes
tudier les spcificits dun auteur, cest sintresser sa langue et examiner ses stratgies discursives. Au cours de ce chapitre, nous tenterons de cerner les spcificits lexicales de luvre de Djaout. Ainsi, selon Lise Gauvin, lcrivain francophone est
[-il], cause de sa situation particulire, condamn penser la langue (qtd. In Achour, Christiane ; Bekkat, Amina 87), et elle propose de nommer ce fait
la surconscience linguistique. Le travail sur la langue apparat, en premier lieu, au niveau du lexique. Celui-ci fait appel, dans un texte crit, plusieurs procds (emprunts, xnismes, nologismes, archasmes, etc.) qui en font la diversit. A ce sujet, Bakhtine affirme :
le roman pris comme un tout, cest un phnomne et quil parfois de
langues
individuelles,
diversit
Le texte est donc un lieu de rencontre entre plusieurs langues. Lieu plurilingual que Djaout actualise par lemploi du lexique relatif ces diffrentes langues. Cest ainsi que nous rencontrons dans notre corpus, dune part, des mots emprunts au berbre et larabe,
67
qui permettent lancrage gographique du texte et, dautre part, langlais ou lespagnol, qui tmoignent de luniversalit du texte. La vise et le dessein de lauteur sont contenus dans ce discours multilingue sur une ralit diversifie grce un lexique htrogne. Son discours
pntre dialogues trangers, compliques, dans et ce milieu de de mots de trangers jugements, leurs uns, se agit de
tendu se
mots,
daccents
faufile avec
dans les
fusionne
autres, se croise avec les troisimes. Tout cela peut servir normment former le discours () (Bakhtine 100)
En dfinitive, le polylinguisme introduit dans le roman (quelles que soient les formes de son introduction), cest le discours dautrui dans le langage dautrui, servant rfracter lexpression des intentions de lauteur. (144) Cest cet effet que nous allons tout dabord nous intresser aux emprunts lexicaux, ensuite aux xnismes, puis aux noms propres et enfin aux nologismes dans la mesure o ces types de lexies participent au polylinguisme du corpus. 2.4.3.1 Les emprunts lexicaux. Nous entendons par emprunt lexical toute lexie qui est, en quelque sorte, externe au capital lexical dune langue donne et dont la prsence tmoigne dun tat donn de cette langue un moment prcis de son histoire. En effet, selon Louis Guilbert, lemprunt est dfini comme :
un phnomne linguistique dont ltude va de pair avec lhistoire de la formation dune langue. Aucun peuple () na pu dvelopper labri de une tout culture contact entirement dautres
autochtone,
avec
68
peuples,
quil si
sagisse bien
de
guerres
ou
de
relations sa langue
conomiques,
que,
ncessairement,
sest trouve en rapport avec une ou dautres langues, et en a reu une influence quelconque, si minime soitelle. ( La Crativit 89)
Au-del de cette dfinition, lemprunt fonctionne souvent comme moyen didentification par rapport une ralit dtermine. Ainsi, lemploi demprunts dans notre corpus tmoigne-t-il dun ancrage dans la ralit maghrbine en gnral et algrienne en particulier. Effectivement, Djaout essaie divers mtissages pour obtenir ce frelatage dun
mot et dune syntaxe autre ( LExpropri 105) qui lui est cher. Mais aussi,
registre scientifique () afin de mieux dire ou dire autrement la nostalgie du pays natal, lembrasement des sens ou les fureurs iconoclastes. ( Kazi Tani,
LExpropri de
146)
plusieurs
parties,
dusage
syntaxique autonome. Il est mis en morphologie () parce que pass dans la langue cible. La base lexicale relve de la langue source. Il y a donc un rapport avec celleci (rapport tymologique) ( Les Procds 55)
Nous allons donc, dans un premier temps relever les emprunts lexicaux prsents dans notre corpus en en indiquant la rfrence dans les textes composant ce corpus et en en
69
donnant une dfinition littrale telle que releve dans un dictionnaire de langue. Dans un deuxime temps, nous essaierons de dterminer la porte pragmatique de ces emprunts dans luvre romanesque de Djaout.
Tableau 10 : Les emprunts lexicaux
Lexies Alfa
Sens littral
et dEspagne dont les feuilles servent de mati Burnous Cad [byrnus] [kaid] 23 1 9 0 5 0 8 1 1 0 0 0
fabrication de la sparterie et de certains papier sans manches que portent les Arabes. n.m. (1568 ; arabe qaid) En Afrique du nord f police. Chchia [eja] 4 1 0 2 1 0
n.f. (chachia, 1575; repris en 1845; arabe chac portent les Arabes.
dAsie o on fabrique des bonnets) coiffure en Cheikh Coran Couscous Dey Djebel [ek] [kor] [kuskus] [dej] 4 3 13 1 1 1 0 3 0 0 0 0 8 0 1 3 2 1 1 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0
n.m. (1700, arabe, vieillard ) chef de tribu c synonyme de sage. Livre saint des musulmans
avec de la viande, des lgumes et des sauces p gouvernement dAlger (1771-1830). [ebel] nord.
13
les
abrviation
correspondent
Ex :
LExpropri ;
Ch :
Les
Chercheurs dOs ; ID : LInvention du Dsert ; VI : Les Vigiles ; Der : Les dernier t de la raison.
70
4 16 1
4 1 1
0 0 0
0 0 0
capuchon porte par les hommes et les femme 10 5 0 0 reprsentent un village en Afrique du nord.
tentes disposes en cercles que les Arabes nom nord. Fakir [fakir] 2 2 0 0 0 0 n.m. (1653, arabe pauvre ) 1 religieux asc se livre des mortifications en public ; prestidigitation, hypnose). Gandoura Henn [gdura] [ene] 14 6 3 2 2 0 1 2 4 1 4 1 les Arabes portent sous le burnous.
n.m. (1553, arabe) 1 arbuste des rgions tropi jaune ; cheveux, des doigts
2 poudre utilise dans les pays musulmans po Imam Kouba Ksar Kabyle Khol [imam] [kuba] [ksar] [kabil] [kol] 35 1 1 1 1 4 0 1 0 0 1 1 0 0 0 26 1 0 0 1 0 0 0 0 0 3 0 0 0 1
n.m. (1857, arabe) lieu fortifi en Afrique du n rgion montagneuse de lAlgrie. substances grasses, utilis, lorigine, dans le maquillage des yeux. 2. poudre dantimoine
Kif Mihrab
[kif] [mirab]
1 1
0 1
0 0
0 0
0 0
1 0
71
n.m. (1823, maizin, 1568; turc meuzin, de lara appelle la prire ). Fonctionnaire religieux
n.m. (1848, mot arabe march ) en pays di pop. : lieu o rgne le dsordre, le bruit
Nous constatons que les emprunts lexicaux dont use lauteur sont pour la plupart prsents dans le lexique franais, bien quutiliss rarement. Ces termes-l ont t vulgariss notamment durant les annes de colonialisme par la littrature dite exotique . Ainsi les mots comme chchia ou souk ne sont-ils presque plus perus comme tant des emprunts, surtout pour le natif de la langue source. Cependant, pour le non natif, ils reprsentent une transposition dans la ralit algrienne. Aussi le but recherch par lauteur est-il dadjoindre une identit ou une nationalit son uvre. Ceci dit, leur rle ne se limite pas cloisonner luvre dans une identit prcise car le propre de celle-ci est de prtendre luniversalit, mais les emprunts servent galement, voire particulirement, rendre compte dune ralit sociale et gographique que le lexique du franais mtropolitain narrive pas accomplir ou quil dnature. Ainsi, quand parler dune assemble suggre une interprtation scientifique ou politique du terme, parler dune djemaa ouvre lhorizon de la lecture par lintrusion des
72
mtaphores relatives cet espace de vie qui nest plus celui des dbats politiques ou sociaux mais celui de la douce enfance et du village natal. Lemprunt lexical revt donc une double fonction. Certes, il permet dadjoindre la langue franaise une substance nord-africaine et de rendre compte de cette ralit sociale autre, mais il est galement un lieu de souvenir et une chappatoire vers le territoire de lenfance. 2.4.3.2 Les xnismes Le xnisme est un tat par lequel tout emprunt ventuel dune langue est susceptible de passer. Ainsi, bon nombre demprunts, avant dtre reconnus comme tels, ont t des xnismes. Louis Guilbert souligne que lorsquun terme tranger est
introduit dans
le corps dune phrase franaise en rfrence un signifi propre la langue trangre () ( La Crativit 92), on le qualifie de xnisme, parce quil demeure effectivement tranger. Il est, aussi, selon Chriguen, une unit de fonctionnement pouvant comporter une ou plusieurs dusage parties ; syntaxique chacune delles Il tant susceptible pas mis en
autonome.
nest
morphologie parce que nappartenant pas (ou pas encore) la langue cible pour laquelle sa base est trangre. Il a un rapport avec une langue source. (55)
Le xnisme tmoigne galement dun travail sur la langue pour en extraire une substance qui lui donnerait une identit particulire. Ainsi, dans notre corpus, les xnismes font figure dempreinte, ou de cachet spcial donn tel ou tel roman. Do la disparit dans la prsence de ces termes dans les diffrents textes. Nous tenterons prsent de cerner ces termes par un relev succinct pour en dgager la vise implicite. Les rsultats obtenus sont prsents dans le tableau suivant :
73
Terme ou expression Abd Ad Ameksa And Answers arr At Ath Azran Barrani Be Blaghdji Blend Boat Boy Break By Chahada Charia Chikha Chouari Cold Crowd Da Dahr Day Desires
Langue de vulgarisation arabe arabe berbre anglais anglais berbre anglais berbre arabe berbre anglais turc anglais anglais anglais anglais anglais arabe arabe arabe berbre anglais anglais berbre arabe anglais anglais
Sens littral en langue cible esclave ou serviteur berger et rponses ceux de ange de la mort en kabyle tranger tre artisan qui fabrique des sandale mlange bateau garon pause ; cassure ; rupture par convertit lislam droit musulman fminin de cheikh froid ou frais foule le temps ou lpoque jour dsirs
74
Djelsat Djida Donated Doping Dreams Dry Exchanged For Fouta Fqih(s) Girl Guerba Guerbas Guerrab Hadid Half Hands Hidjab Him Houris Ighzer Ihiqel Ikoufane Illah Imzad In Ink Is Kaaba Kachabia
arabe berbre, de larabe Djada anglais anglais anglais anglais anglais anglais berbre arabe anglais arabe arabe arabe arabe anglais anglais arabe anglais arabe berbre berbre berbre arabe berbre anglais anglais anglais arabe arabe
1 1 1 1 2 1 1 2 1 4 2 4 2 1 1 1 1 1 1 2 2 1 1 1 1 3 1 3 1 1
0 1 1 0 2 1 1 2 1 2 2 2 2 1 0 0 1 0 1 2 0 0 0 0 1 1 0 3 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1
1 0 0 1 0 0 0 0 0 2 0 2 0 0 1 0 0 0 0 0 2 1 1 1 0 2 1 0 1 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
assises ou assembles religieuse ma grand-mre donn dopage rves sec chang pour savant religieux dans lislam jeune fille outre eau ou lait pluriel franais de guerba porteur deau fer moiti ou demi mains voile fminin coranique son ruisseau mle de la perdrix silo grains ou figues sches Dieu Touaregs dans encre est temple de la Mecque
75
kachabias Kahf Kanoun karkabouses Khandjar Khauya khzne Koullouna Lekhrif Little Ilahi My Nadine Nath Nemrod New Not Nouab Now Only Oua Ouazal Ouzal oudi Ouretrou Play Qalaa Qasba Radjioun Ramyou Reader
arabe arabe berbre arabe arabe berbre arabe arabe berbre anglais arabe anglais berbre berbre arabe anglais anglais arabe anglais anglais arabe berbre berbre arabe berbre anglais arabe arabe arabe arabe anglais
1 1 6 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 2
0 1 3 1 0 1 0 2 1 1 1 1 1 0 1 0 1 0 1 1 1 0 0 1 1 1 1 0 1 0 1
1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 3 0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 1 1 0 1 1
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
pluriel de kachabia grotte tre fait claquer genre de couteau mon frre rserve nous tous petit ou peu mon Dieu mon
dformation dune forme dinju nom biblique chasseur nouveau tours maintenant seulement ou uniquement et Variante du prcdent. mon cheval ne pleure pas jouer forteresse casbah nous reviendrons jet lecteur
Ou de et azal le milieu de
76
Ready Room Sandouk Shatan She Singing Sings Smakh Sold Steel Switched Tala Tassekkourt Teenager Teeth The Thinks Tracks Twists Typewriter Waiting Walkman War Waters Woman Words Yemma Yemmak You Your Zerda
anglais anglais arabe arabe anglais anglais anglais arabe anglais anglais anglais berbre berbre anglais anglais anglais anglais anglais anglais anglais anglais anglais anglais anglais anglais anglais berbre berbre anglais anglais berbre
1 1 1 1 3 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 10 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 5 1 2
1 1 0 0 3 1 1 0 1 0 1 1 0 1 1 8 1 0 1 0 1 0 1 1 1 1 1 1 5 1 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2
0 0 1 1 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
prt salle caisse Satan elle action de chanter chants solder , vendre acier teint fontaine ou source perdrix adolescent dent article quivalent le ou la ou l pense monte-charge , trace, piste Verbe elle danse le twist machine crire Attente baladeur guerre les toilettes femme mots ma mre ou maman ta mre toi ou vous ton, ta ou votre, vos festin donn loccasion dune Maghreb
77
Deux remarques peuvent tre faites. Tout dabord, le nombre des xnismes est important. En effet, il dpasse de loin celui des emprunts. Ensuite, ces xnismes sont pour la plupart des mots anglais et un degr moindre berbres et arabes. Lutilisation des mots anglais est certes prpondrante mais elle nest pas homogne dans tous les textes. Aussi nous retrouvons la majorit de ces xnismes dans LExpropri et un degr moindre dans LInvention du Dsert. Concernant le premier, nous savons
maintenant que cest un texte comprenant des passages de plusieurs genres, notamment la posie. Nous savons galement que Djaout utilise dans ses recueils potiques, qui ont prcd ses romans, beaucoup de termes anglais. A cet effet, Djaout insr(e) des mots
danglais pour dire, mme visuellement, sa conviction de luniversalit de la parole potique. (Toso Rodinis 130)
Par ailleurs, lutilisation de termes berbres est une revendication identitaire intrinsque luvre de Djaout, trs accentue dans LExpropri et LInvention du Dsert, dans le sillage de ses recueils potiques : Aujourdhui jexige un alphabet / pour
revendiquer ma peau / et exhiber la face du monde / mes espoirs de class ammonite. ( LArche 39) Djaout lve (...) son cri de revendication de tous les mots squestrs au nom de la renaissance du monde et de la renaissance berbre. (Toso Rodinis 122)
Nous remarquons cependant, dans les romans qui ont suivi LExpropri, la chute du nombre de ces mots anglais, exception faite de LInvention du Dsert. Celui-ci prsente lui aussi un nombre relativement important de xnismes mais pas autant que dans le premier. Du reste, les xnismes prsents dans ce texte sont surtout dorigine arabe ou berbre. Dune part, le thme principal du roman, savoir lintolrance religieuse, convoque un champ lexical particulier, celui relatif au culte musulman (fqih, etc.) ; dautre part, les prgrinations du
78
personnage principal dans le vaste pays du Maghreb interpelle la fois des mots arabes et berbres (guerba, ighzer, etc.). Enfin, nous signalerons que les trois autres textes prsentent un nombre ngligeable de xnismes. Pourtant leur absence nous conduit dautres conclusions. Les quelques xnismes prsents dans Les Chercheurs dOs sont l pour accentuer lunivers romanesque et les habitudes culturelles de la socit kabyle. Ainsi, la mythologie (akli ouzal) ctoie la croyance musulmane (azran). Dans les deux derniers romans, Les Vigiles et Le Dernier Et de la Raison, les xnismes se rduisent quelques mots qui sont surtout en rapport avec laccoutrement religieux (hidjab). En somme, la plupart des xnismes ont t recenss dans le premier texte, ce qui confirme son caractre potique dans la mesure o leur emploi quivaut une volont dexpressivit. Dans les autres textes, les xnismes servent lancrage culturel et social de lhistoire romanesque. A ct de cette conviction qui veut que lcriture, potique principalement, soit universelle, traduite par la prsence marque de langlais, nous assistons la signature de luvre littraire par des moyens linguistiques qui lui donnent son caractre non seulement social et culturel, mais aussi gographique. Nous pouvons donc dire, la suite de Kazi Tani que dans luvre romanesque de Djaout, se tisse un vrai patchwork linguistique : archasmes, mots techniques et franais soutenu, serti de mots berbres ( LExpropri de 147), anglais et arabes. Parmi les xnismes les plus rpandus, nous retrouvons ceux qui renvoient un rfrent surdtermin soit par une ralit gographique, soit par une ralit sociale. Ces termes sont le plus souvent intraduisibles et leur emploi renseigne sur le degr dancrage du texte dans lenvironnement sociologique et historique. Il sagit, en fait, des noms propres.
79
En effet, selon Guilbert, dans la catgorie des xnismes entrent les noms propres, patronymes, les noms gographiques de fleuves, de villes ( La Crativit 92) 2.4.3.3 Les noms propres 2.4.3.3.1 Quest-ce quun nom propre ? Une dfinition satisfaisante du nom propre travers les diffrentes thories qui lont abord reste difficile du fait de la nature spcifique de cet objet. Bien que des critres de reconnaissance aient t tablis, il n'en demeure pas moins ambigu. En effet, les critres utiliss par les grammaires normatives, savoir le critre graphique la majuscule et celui syntaxique l'absence de dterminant , ne sont pas exhaustifs et pas toujours dterminants. Beaucoup de thories ont tent de cerner le nom propre : il y a celles qui ont essay de laborder en dcrivant les objets typiques de cette catgorie. Dautres ont surtout fait le rapprochement avec le nom commun pour tenter de dgager une dfinition succincte. Enfin, celles qui ont assimil la description du nom propre la connaissance du monde, en passant par la connaissance des socits et par celle de lindividu. 2.4.3.3.2 Le nom propre en linguistique La grammaire a de tout temps considr le nom propre comme la source de tout savoir et lui a rserv une place particulire. Il tait le nom authentique, lonoma kurion qui a t traduit en latin par lexpression nomen proprium. Mais quen est-il en linguistique ? Bien que le nom propre ait t abord ds les premiers traits de grammaire occidentale qui le qualifiaient d authentique , il demeure nanmoins le parent pauvre de la linguistique moderne. Mme si la grammaire historique et comparative a instaur une tradition onomastique, le nom propre ntait tudi que pour son aspect tymologique. En effet, cette approche pouvait rendre compte des diffrents changements phontiques.
80
Saussure ne fait quune brve allusion au nom propre lorsquil aborde lanalogie :
Les seules formes sur lesquelles lanalogie nait
aucune prise sont naturellement les mots isols tels que les noms propres, spcialement les noms de lieux qui ne permettent aucune analyse et par consquent aucune
En somme, ltude du nom propre na gure volu au sein de la linguistique. Ainsi Molino sinterroge-t-il sur la possibilit de faire une analyse structurale ou
gnrative des noms propres (5)
Au moment o lon sattendait un rel intrt pour le nom propre de la part de la linguistique moderne puisquil fait partie de la langue , cest du ct de la logique que des dveloppements sont apparus. Effectivement, avec Frege et Russel, mais aussi Mill et Kripke, le nom propre est devenu un problme logico-philosophique. Cest juste titre que le nom propre pose le problme de la rfrence au rel qui est une question majeure de la philosophie et de la logique modernes. Comment ce dbat autour du nom propre sest-il prsent ? Le dbat autour du nom propre du point de vue
logique, rpond Nogues, s'oriente entre deux ples qui s'affrontent autour de ce qui serait une dnotation avec ou sans connotation (25)
Pour certains logiciens, tel J. S. Mill, le nom propre n'est qu'une marque ou tiquette. Autrement dit, il dnote un individu sans autre rfrence. Russel, quant lui, dfinit le nom propre comme pouvant dsigner des choses particulires.
Ainsi, pour lui, Socrate n'est pas un nom propre, il l'a t, ne l'est plus en tant que pour nous il voque le matre Platon, celui qui a bu la cigu, etc., en devenant un terme descriptif le mot Socrate a cess
81
Cest ainsi quil introduit le concept de description dfinie qui est une
expression qui peut, sans modification de sa signification, tre paraphras en une expression de la forme : lobjet x qui possde la particularit p (Molino 13)
Pour Frege, tout mot peut tre un nom propre ; cet effet, le nom commun nexisterait pas. Il souligne que le nom na de signification que dans une proposition et non ltat isol. Wittgenstein, quant lui, pense que le nom propre nacquiert une valeur rfrentielle que dans un jeu de langage . Tandis que pour Francis Jacques, dans ses Dialogiques, il nobtient sa valeur co-rfrentielle que dans un interacte de communication . Kripke, enfin, qui prne le retour aux thses de Mill et soutient la rfrence pure du nom propre, qualifie celui-ci de dsignateur rigide . Il dit, en substance, quun nom propre ne saurait tre rduit une description dfinie car celle-ci, mme si elle permet de reconnatre un individu, ne peut dsigner cet individu de faon continue, tandis que le nom, lui, est indpendant de toute modification temporelle, spatiale ou personnelle. Par ailleurs, les anthropologues sintressent galement aux noms propres car ils participent la classification sociale. Lvi-Strauss affirme que le nom est universel
et, dans toutes les socits, sert signifier, identifier et classer (qtd. In Akin 37) Pour plusieurs raisons, le nom propre est indispensable et nest jamais
dpourvu de sens : - la nomination fait entrer dans lordre symbolique et social ; - le nom fait partie dun capital symbolique partag par les membres dune socit ; - la nomination est lenjeu dun pouvoir et dune matrise ; - il y a un rapport entre le nom et lindividu bas sur des croyances imaginaires ; - le nom est un marqueur gnalogique et territorial. La nomination remplit une
82
fonction didentification rpartie sur ladresse et la rfrence ; - le nom assure, la fois, pour lindividu, lidentit personnelle et la conscience dappartenance tant une ligne qu une communaut.(Cf. Nom , In
Encyclopaedia Universalis, France, S. A., 1999)
Enfin, en psychanalyse, le nom propre a t rvl par lexpression lacanienne de Nom du Pre qui, elle-mme, rpond lexpression freudienne de Pre primitif .
Elle est destine tous les dsigner autres, le rend signifiant possible qui, toute
prexistant
mutation du rel en signifiant. Il est le support de la fonction symbolique et quivaut au nom de la Loi.
( Nom 14)
Il na pas pour fonction premire lusage social. Il na nul besoin dtre une marque particulire : sa fonction est de dsigner la marque, quon appelle celle-ci mort [] ou castration. (Lacan, qtd. In Nusinovici 101) Le nom propre, donc, fait trou dans lUn par la castration car leffet de nomination [] est un effet dinterpellation trs prcisment, dinterruption de la contemplation de son image propre par le jeune enfant dans le miroir. ( Nom 13) Quant lcrivain, il exploite les diverses dimensions du nom propre, car il trouve dans celui-ci un signe potique o est condense lexprience humaine. Cest, disait Barthes au sujet des noms propres chez Proust, lquivalent de la rminiscence ( Le Degr
124). Et il ajoute que le nom propre se dplie comme un souvenir. Il dit galement : chaque nom contient plusieurs scnes surgies dune manire discontinue, erratique, mais dabord qui ne un lier
83
entre elles, par procs mtonymique, un nombre rduit dunits pleines. (127)
A la limite,
propres : ctait, ce Guermantes, dit Proust, comme le cadre dun roman. (Raczymow 40) Cependant, lcrivain narrive pas voir dans lacte de baptiser un acte accompli et
la tche de le poursuivre lui parat toujours actuelle et
urgente. ( Nom 18) En effet, lorsquun crivain invente un nom propre, il est tenu aux mmes rgles de motivation veut crer que un le nom
lgislateur
platonicien
lorsquil
commun ; il doit () copier la chose, et comme cest videmment impossible, du moins copier la faon dont la langue elle-mme a cr certains de ses noms. (Barthes, Le Degr 130)
Maintenant, que des noms comme Yekker, Elbouliga ou autres existent ou nexistent pas, ils prsentent nanmoins une plausibilit maghrbine ou algrienne : leur
phontisme, et au moins titre gal leur graphisme, sont labors en conformit avec des sons et de groupes de lettres attachs spcifiquement (131) la construction des noms propres algriens ou maghrbins.
Cela dit, le nom propre participe donc la constitution de lidentit romanesque de notre corpus : il a une signification commune : il signifie au moins la nationalit et toutes les images qui peuvent sy associer. (131)
Aussi, noms des lieux (toponymes), noms de personnages (anthroponymes) () classent luvre dans un espace gographique, parfois historique et social. Ils marquent une interaction constante entre fiction, rfrence et exprience. (Achour ; Bekkat 81)
84
Pourtant, le nom propre chez Djaout nest pas uniquement le nom algrien ou maghrbin mais tmoigne dune culture universelle de lauteur qui utilise aussi bien les noms de lOrient que ceux de lOccident. Ainsi, le nom propre est-il le dpositaire, en quelque sorte, de la connaissance. 2.4.3.3.3 Analyse statistique Loutil statistique nous permet davoir une vue densemble des diffrents noms de personnes qui constituent lonomastique de notre corpus. Il nous permet galement de voir la rpartition de ces noms dans les diffrents textes. Les rsultats obtenus sont reprsents dans un tableau (Annexe 5). Ce tableau nous permet davoir une vision globale de la disposition des noms propres de personnes dans notre corpus. La frquence du nom propre nous apprend si tel ou tel personnage est important ou non dans le texte. Ainsi, le nom Mahfoudh a-t-il une frquence de 245 occurrences et Boualem 161. Cela nous permet de penser que ces deux personnages jouent un rle essentiel dans les deux textes o ils apparaissent, respectivement Les Vigiles et Le Dernier t de la Raison, car, selon Greimas, le personnage qui a le plus de fonctions est le plus agissant . Aussi nous remarquons que certains noms sont particuliers tel ou tel texte comme Ziada ou Youns qui sont spcifiques LInvention du Dsert, tandis que dautres comme Yahia, Sad, Tayeb 14 circulent dans les diffrentes uvres. Ils sont non seulement tmoins
14
Tahar Djaout pour signer un certain nombre darticles de journaux, dune part et dautre part, cest le prnom de lami de toujours, simple
travailleur lENIEM de Oued Assi selon les propos de R. Hammoudi in El Moudjahid n 8990 du dimanche 29 mai 1994.
85
dune intertextualit interne mais aussi dune intertextualit externe, qui interpelle les textes dautres auteurs.
Effectivement, embrayeur le nom est, par excellence, ou un
dintertextualit
restreinte
largie.
Restreinte ou interne sil y a circulation des mmes noms lintrieur de luvre dun mme auteur. ()
Lintertextualit peut tre largie quand le nom renvoie dautres textes dautres auteurs. (Achour ; Bekkat 84)
Dans notre corpus, un nom comme Tayeb fonctionnerait donc comme embrayeur dintertextualit interne quatre romans : LExpropri, Les Chercheurs dOs, LInvention du Dsert et Les Vigiles. A linverse, un nom comme Azzi ou Arezki nous rappelle des textes de Mouloud Mammeri, tandis que des noms historiques (Ibn Toumert, par exemple) renvoient lHistoire. En outre, les noms en prsence dans le corpus peuvent tre distribus en deux catgories : fictifs et attests :
la fiction est accrdite par le mlange de noms
fictifs et de noms attests qui assurent au rcit un solide ancrage socio-historique. Sa cohsion est assure car les noms sont des ples didentification dans la digse, des repres. (Achour ; Bekkat 83)
nous pouvons citer Mahfoudh, Boualem, Tayeb, etc. Par attests ou rfrentiels , il faut entendre ceux qui renvoient une ralit extratextuelle, qui ancrent la
86
fiction dans le rel (49). Ibn Toumert, Ibn Tachfin, Moqrani, etc., font partie de cette
catgorie. Une dernire remarque relative au genre de ces noms propres : la majorit dentre eux sont masculins. Il y a une distribution presque exclusivement masculine des personnages mis part quelques prnoms fminins tels que Kenza, Samia, Azzi ou Khadra. Nous nous intresserons tout dabord, dun point de vue onomastique, tous les noms propres, dorigine arabe en gnral, et maghrbine, en particulier. Ensuite, nous aborderons le nom propre dun point de vue pragmatique car, finalement, la cration dun nom propre nest pas fortuite et rpond un dessein de lauteur. Ainsi, le nom de Boualem Yekker qui signifie littralement celui qui a ltendard est debout ou lintellectuel est debout est-il un symbole de rsistance lobscurantisme religieux qui sempare de la vie quotidienne dans le roman de Djaout Le Dernier t de la Raison. A cet effet, Achour et Bekkat affirment :
dans un roman ou toute uvre littraire, la nomination du personnage est un acte donomatomancie, cest--dire lart de prdire, travers le nom, la qualit de
ltre. (81)
2.4.3.3.4 Analyse onomastique Le tableau suivant reprend les noms de personnes relevs dans notre corpus.
Tableau 12 : Les noms de personnes
LEXIE
ORIGINE 15
COM
15
Nous
entendons
par
origine,
laire
linguistique
dans
laquelle
87
Abchir Abdallah
arabe arabe
+ +
Abdelhadi
arabe
Abdelkader Abdelmoumen Abdelwahab Abdenour Ahmad Ahmed Akli Ali Amar Amina Amoqrane Arezki Assemam Aziz
arabe arabe arabe arabe arabe + + berbre arabe arabe arabe berbre berbre berbre arabe + + + + + + + +
+ + + +
88
Azzi Bachir
berbre arabe +
+ + +
Driss Elbouliga
arabe Berbre
+ +
+ + +
89
+ +
+ +
+ + +
Kahina Kamel
arabe arabe
+ +
+ +
90
Lemdjad Machou Mahfoudh Mahrez Mansour Menouar Mriem Messaoud Mezayer Mziane Mhand
arabe berbre arabe arabe Arabe arabe arabe arabe Arabe dialectal berbre berbre + +
+ + + + + +
+ + +
Mohamed Mohammed Mohand Mokhtar Mokrane Moqrane Moqrani Mourad Nabiha Nadjib
arabe arabe berbre arabe berbre berbre berbre arabe arabe arabe +
+ +
+ + + + + + +
91
Nedjm Okba
arabe arabe +
Omar Ouahmed
+ +
Ouali Ouancharissi
+ +
Oukaci Oumeziane Ourezk Ouzerouk Rabah Redhouane Sadi Sad Salah Salihi Samia
Berbre et arabe berbre berbre berbre arabe arabe arabe arabe arabe arabe arabe + + + + + +
+ + + +
92
Skander Tachfin Tahar Tabi Tamim Tartouchi Tayeb Touhami arabe arabe arabe arabe arabe arabe arabe + + + + + +
+ + +
+ +
+ + +
93
2.4.3.3.5 Typologie des noms propres de personnes 2.4.3.3.5.1 Les noms thophores On entend par noms thophores les noms qui ont dans leur structure lun des quatrevingt-dix-neuf noms de Dieu cits dans le Coran :
Les croyants sont invits invoquer le Seigneur en lappelant de noms multiples dissmins dans le livre sacr (le Coran), noms collects, dcompts. On en
trouve 99, le centime, le nom suprme restant inconnu ou tant ou nimporte encore lequel Allah, des de 99, ou ou bien huwa
(=Lui)
Elohim,
encore les
lettres mystrieuses, lumineuses qui se trouvent au dbut de certaines sourates. Il en existe7 (Hammad 165)
Ces noms sont trs usits dans les pays musulmans et le Maghreb nest pas en reste car, comme dit la Sourate VII : 180, Allah dtient les noms de lexcellence.
Invoquez-les, abandonnez ceux qui blasphment ses noms . Ils ont t introduits
dans la socit maghrbine avec lIslam. Ils sont, en majorit, des qualits attribues Dieu et semploient avec la particule abd (esclave ou serviteur ou encore adorateur). En effet, le nom de Dieu ne doit pas tre port par lhomme selon un hadith (parole du prophte) : Quand vous nommez, assujettissez. Par ailleurs, Chriguen dit que dans la socit musulmane
Dieu et lhomme ne doivent pas porter un mme nom. Ainsi, si Dieu est dsign par Allah (), sa crature doit tre dsigne distinctement de lui mais en rapport avec lui, do lusage du prfixe abd . Le nom
94
Cependant ils ont perdu dans certains milieux, notamment au Maghreb, leur caractre sacr et ils sont employs sans la particule abd . A cet effet, Chriguen remarque :
bien des noms dhomme () ont fini par perdre le
prfixe, le second composant devenant alors un simple nom. Exemple : partir de Abd el kader, adorateur du Tout-puissant , lusage a fait Kader. En dehors du fait que cette simplification obit la loi de lconomie linguistique, il faut convenir que ce suffixe dorigine nest devenu un prnom que parce que le sens initial du substantif (ou de ladjectif) a t quelque peu altr par lusage et lhabitude pour ne plus voquer quun prnom dhomme ou, au mieux, un patronyme. Le changement linguistique est aussi une des causes de cette volution vers la simplification : entre un arabe cest le produit dune en
diffrence
classique
sacralis,
2.4.3.3.5.2 Les noms de prophtes Nous remarquons dans notre corpus la prsence de noms qui renvoient aux prophtes. Ainsi, ct de Mohamed et ses diffrentes variantes et graphies (Mohammed, Mohand, etc.) nous trouvons Ibrahim, Ismail, etc. Lemploi de ces noms est trs frquent en Afrique du Nord et leur usage participe dune symbolique qui veut que lemploi de tel ou tel nom confre son porteur les qualits premires du premier porteur permettant ainsi au nom dexercer son pouvoir sur la communaut.
95
2.4.3.3.5.3 Les hagionymes Nous entendons par hagionymes les noms des saints reconnus dans une communaut religieuse. Abbs affirme :
la multitude des sanctuaires dresss la mmoire dun mystique mort et enterr ailleurs est une conception populaire typique de lislam populaire maghrbin. Cette pratique est fonde sur le culte de labsent. (132)
Lemploi des hagionymes dans luvre de Djaout est vocation ethnographique car ils sont l pour rendre compte des habitudes sociales de la socit algrienne, surtout berbre, et des croyances et mythes populaires. Ainsi Machou ben Bouziane revient plusieurs endroits dans notre corpus et est commun deux textes (LExpropri et Les Chercheurs dOs avec deux et sept occurrences respectivement). Par ailleurs bon nombre de saints interviennent dans le corpus faisant office dindications gographiques, tels que Sidi Yahia, Sidi Mhamed, Sidi Mahrez, Sidi Abbou, etc. En fait, ces saints participent lorganisation sociale de la socit, do les diffrents plerinages organiss avec une grande dvotion et dont Djaout parle dans son uvre :
ces saints quon vnre parce quils taient des
mystiques, des juristes et des thologiens ont tous une lgende locale populaire empreinte de haute
spiritualit : Une femme jeune encore vint aussitt les solliciter. Mon fils est atteint d'un mal incurable, mes matres. Vous, descendants du saint Sidi Machou ben Bouziane aux pouvoirs innombrables, gurissez-le moi ; ma paire de bufs est vous. ( Les Chercheurs 60 ; LExpropri 150-1)
96
Nous remarquons dans ce passage que les pouvoirs prts aux saints sont hrditaires, cest--dire quils suivent la ligne et sont transmis aux descendants. 2.4.3.3.5.4 Les noms propres relatifs aux croyances Certains noms propres sont empreints de mythologie et leur attribution rpond des croyances ancestrales. Nous rencontrons dans notre corpus des noms comme Akli ou Idir. Ces deux noms illustrent notre propos. En effet, selon les croyances, donner le nom de Akli une personne prserve son porteur du mauvais il, Akli tmoignant dune profession (boucher) et dun teint (noir) ; cest la deuxime qualit qui est invoque fonctionnant comme un totem. Cela tmoigne du pouvoir symbolique du nom. 2.4.3.3.5.5 Les sobriquets La pratique du sobriquet ou du surnom est courante dans presque toutes les socits. Il arrive parfois que le sobriquet se substitue au nom usuel et devienne un anthroponyme. Le sobriquet est souvent donn en rfrence une caractristique physique, psychologique ou une profession. Son emploi tmoigne dune certaine intimit entre les diffrents interlocuteurs et revt un caractre soit amical, soit taquin. Nous avons recens dans notre corpus quelques sobriquets : - Elbouliga : lobse (ou celui qui a la diarrhe, qui a mal au ventre) - Brik : beignet tunisien indiquant ici la profession du premier porteur et par l mme son origine gographique ; - Mezayer : le coinc, lavare ; - etc. Ces sobriquets servent dcrire les personnages qui les portent et leur simple usage dispense dune description.
97
2.4.3.3.5.6 Les noms filiatifs Ces noms sont souvent explicitement lis un espace gographique prcis et rendent compte de lhistoire des individus qui les portent. Nous trouvons dans le corpus des noms comme lAlgrie. Toutefois lauteur use de dtours pour marquer lorigine dun personnage. Il est presque impossible de dtecter cette origine si le lecteur na pas une connaissance approfondie de la culture et de lhistoire algriennes. Ainsi, premire vue, le nom Skander Brik nvoque-t-il quun nom algrien. Cependant, il peut tre interprt comme dorigine tunisienne cause de Brik beignet ou personne qui le prpare en Tunisie et dorigine gyptienne grce Skander hypocoristique dAlexandre ou originaire dAlexandrie (Cf. Infra) A ct de tous ces noms, nous pouvons citer un procd de dnomination qui est celui des titres honorifiques. Ce sont des particules qui sutilisent soit seules, soit avec un nom ou un prnom. Leur utilisation rpond une exigence de biensance et de respect. Certaines sont connotes de religiosit tandis que dautres font rfrence aux rgles de cohabitation dans la socit algrienne en gnral, et kabyle en particulier. Selon Abbs, les titres honorifiques recouvrent un ventail de procds formellement htrognes (137). Cest ainsi quelle prsente ces procds :
Tableau 13 : Les titres honorifiques
98
Pourtant, on ne saurait limiter linterprtation du nom propre au niveau onomastique puisque le nom propre est toujours investi dune paisseur destine cautionner un certain point de vue de lauteur. En effet, celui-ci nutilise jamais le nom propre sans arrire-penses et sans volont de faire passer un message, de laisser apparatre une intention particulire. Cest ce que nous nous proposons de dcouvrir dans ce qui suit. 2.4.3.3.6 Le nom propre en interaction Nous avons relev dans notre corpus un grand nombre de noms propres de personnes ou danthroponymes qui respectent en gnral les rgles de formation. En effet, lcrivain qui cre des noms propres est tenu de respecter certaines rgles de construction. Certes le romancier a la libert (mais aussi le devoir) de crer des noms propres la fois indits et exacts (Barthes, Le Degr 128), mais lorsquil les cre, il doit sassurer que tel ou tel autre nom respecte les rgles onomastiques socialement admises.
Nanmoins, prcise par del ces rgles, le nom dans est une fiction, deux
Bernard
Magn,
soumis
tendances contradictoires : selon la vraisemblance, il doit obir la il rgle doit de larbitraire ; la selon rgle la de
signifiance,
obir
surdtermination. Une trop vidente motivation du nom fonctionnel sape les effets de rel. (qtd. In
Lcrivain essaye de concilier les deux tendances pour obtenir un emploi optimis du nom propre. Tout dabord, Djaout utilise la fois des noms banals, de tous les jours mais auxquels il assigne une fonction particulire. Dans ses romans, chaque nom est l pour tayer son
99
argumentation sur un thme particulier. Et lorsquil na pas ce rle, il fonctionne comme ple de lhistoire romanesque. Ensuite, travers les noms utiliss par Djaout, nous pouvons, dune part, entrevoir lvolution du nom propre en Algrie, et dautre part le classer dans un cadre gographique prcis. Enfin, nous pouvons distinguer un emploi particulier du nom patronymique et du prnom selon la priode de la vie du personnage. 2.4.3.3.6.1 Le nom propre comme lment dune stratgie discursive Dans ses deux derniers romans Les Vigiles et Le Dernier t de la Raison Djaout fait de lemploi du nom propre une stratgie discursive 16 . En effet, il utilise sa substance symbolique comme moyen de convergence vers une thmatique prcise. Boualem Yekker ou Menouar Ziada ou encore Mahfoudh Lemdjad sont l pour rappeler au lecteur les dangers de lobscurantisme, du nationalisme outrance ou encore les vertus des traditions ancestrales. Menouar Ziada dans Les Vigiles est le bouc missaire dune conspiration en haut lieu dans une localit enclave o les vigiles ne pensent quaux privilges octroys par leur statut danciens maquisards. Son nom qui signifie littralement lillumin nous annonce que ce naf va nous clairer sur les manigances de ces vigiles. Effectivement, la fin du roman, il a une rflexion dans ce sens mais il narrive pas encore franchir le pas et lexprimer rellement :
16
On
entend mis en
par
stratgie par
discursive, en
lensemble de faire
des
moyens ses
linguistiques
uvre
lauteur
vue
passer
positions et damener le lecteur adhrer celles-ci. Voir aussi ici Partie II, p. 105.
100
Menouar Ziada a envie de dire que ce pays appartient tous cette ses citoyens des et qu'il ne comprend de pas toujours le
manie
anciens
combattants
vouloir
dfendre contre son propre peuple. Et puis, dfendre quoi exactement? Le pays ou leurs privilges? ( Les Vigiles 111)
Quant Mahfoudh Lemdjad, le hros de ce roman, il est lincarnation des ides de lauteur qui prne un saut qualitatif dans la socit algrienne tout en respectant la tradition et en insistant sur un retour indispensable au pass pour une construction plus effective de lidentit nationale dans toutes ses dimensions. Cest ainsi que Mahfoudh Lemdjad, inventeur dun mtier tisser presque disparu, se voit confronter aux vigiles et lappareil bureaucratique. Son combat est clairement dirig contre ces hommes qui ont substitu lidentit algrienne une autre identit aux fins de prserver leurs privilges. Ceux-ci voient dans linvention un subterfuge dans le but de les destituer de leur poste et un risque majeur dans la mesure o elle leur rappelle leurs traditions et leur pass. Bref, lutilisation de ce nom, Mahfoudh Lemdjad, qui signifie celui qui prserve les gloires du pass est plus que reprsentative de la stratgie discursive de Djaout. 2.4.3.3.6.2 Le nom propre comme inscription historique et gographique Le nom propre dans les romans de Djaout a encore cette fonction de situer un personnage par rapport son origine gographique et / ou culturelle. Nous remarquons cet effet dans le deuxime texte de notre corpus, savoir Les Chercheurs dOs, que les personnages portent des noms qui tmoignent de leur origine. Ainsi lonomastique de ce roman est base sur une dnomination propre la Kabylie. Hormis le personnage-narrateur qui na pas de nom, les autres personnages sont dsigns par des noms qui marquent la filiation par rapport au pre. Nous citerons comme exemple le compagnon du
101
jeune garon, en loccurrence Rabah Ouali : Rabah fils dAli . A ct de ce nom nous avons galement Hand Ouzarouk, Ali Ouahmed, Chrif Ourezki, etc. Ces noms sont constitus de deux lments : le premier est un prnom, tandis que le deuxime est lassociation dun autre prnom (celui du pre) et de la particule filiative ou (fils de). Ce deuxime segment fonctionne comme patronyme. Cependant celui-ci nest pas commun toute la socit algrienne. Il nous renseigne ainsi sur lorigine gographique et, ce qui va de soit, sur lorigine culturelle. Il nest en fait que la dsignation courante dans la tradition kabyle, abstraction faite du patronyme impos par ltat civil qui est rserv aux correspondances administratives. Tous ces noms fonctionnent dans la socit kabyle et dans le cadre gographique qui lui est rserv dans le texte. Le dplacement des personnages, qui produit un effet de dpaysement, est accentu par le dpaysement onomastique . En effet, ds que change lespace habituellement connu par le garon-hros, les noms changent avec lui. Par ailleurs, dans le troisime texte LInvention du Dsert , les noms propres sont pour la plupart des noms historiques : Ibn Toumert, Ibn Tachfin, Abdelmoumen ibn Ali, etc. Ces personnages ont fait lHistoire de lAfrique du Nord au Moyen Age. Mais en dehors de leur illusion rfrentielle, ils signifient un tat, une poque donne, de lonomastique algrienne. Celle-ci a t adapte aux desseins du conqurant arabe ou franais dans un but dappropriation du territoire et de lhistoire. En effet, Djaout fait allusion cette appropriation dans son premier texte en voquant un personnage historique: Ali Amoqrane
(= ? Mohand Ath Moqrane ~ El-Moqrani) ( LExpropri 15) La diversit des
dnominations tmoigne dune volont de corruption du nom propre afin de travestir lHistoire. Nous pouvons dire que dans les deux cas cits le nom propre fonctionne comme un repre la fois historique, gographique et culturel.
102
2.4.3.3.6.3 Du nom propre lenfance Le nom propre est enfin utilis par Djaout pour distinguer les deux moments de la vie de ses personnages. En effet, Djaout, par une subtilit stylistique, se sert le plus souvent du prnom et du patronyme pour dsigner un personnage adulte, et du prnom uniquement lorsquil sagit dun personnage enfant. Lorsquil sagit dun souvenir denfance, le personnage est volontiers dsign par son prnom, marquant ainsi un emploi particulier du patronyme. Celui-ci nest invoqu quaprs un passage par lcole, qui institue un rapport de distance entre les personnes. Nous retrouvons effectivement le nom propre Boualem dans les passages renvoyant des souvenirs ou convoquant la mmoire :
Boualem sagrippe voracement ces images comme s'il sentait que le jour viendrait o aucune vasion, mme par l'imagination, ne serait plus permise. ; Chaque fois que Boualem prend un de ces livres aux lettres crochues ou accoles, il se revoit l'cole coranique. ( Le Dernier 14 ; 60)
Par contre, le couple prnom + patronyme Boualem Yekker est souvent utilis dans les faits de la vie actuelle du personnage :
Une pluie drue se met un tomber ; Boualem Yekker
acclre
pour
chapper
dsastre. ;
Boualem
Yekker se retient de lui sauter au cou. Il est tellement content de trouver un alli dans ce moment d'adversit. Sa peur et sa nervosit s'vanouissent. Le monde
retrouve un visage humain. ; Boualem Yekker aspirait une humanit libre de la hantise de la mort et du chtiment ternel. (15 ; 47 ; 68)
103
Nous remarquons le mme procd sagissant du nom propre du personnage central de Les Vigiles. La figure suivante reprsente les contextes o apparaissent le prnom et le patronyme du personnage :
Figure 15 : Contexte dun nom propre
Finalement, nous pouvons dire que lemploi du prnom pour dsigner le personnage durant lenfance participe la caractrisation de celui-ci dans la mesure o le prnom accentue ce rapport lenfance et dfait les liens symboliques que tissent le patronyme avec le monde rel car lenfance, et ce qui sy rattache, est le berceau du rve et de limaginaire. 2.4.3.4 Les nologismes On entend par nologismes les mots nouveaux qui, un moment donn de la vie dune langue, se trouvent employs, gnralement par un seul individu, dans le systme de cette langue. On parle alors de nologie lexicale. Celle-ci est dfinie par Guilbert comme la
possibilit de cration de nouvelles units lexicales, en vertu des rgles de production incluses dans le systme lexical. (31)
104
Il ajoute plus loin que ltude de la nologie consiste () rassembler un ensemble de nologismes apparus dans une priode prcise de la vie de la communaut linguistique. (31) Nous allons tout dabord porter dans un tableau (Annexe 6) tous les nologismes apparus dans notre corpus et ensuite, nous essayerons de dgager la porte pragmatique de ces mots puisque
le nologisme dans littraire la langue. ou un diffre Celui-ci signifi profondment est forg du pour Le
nologisme exprimer un
rfrent
nouveau
().
nologisme littraire, par contre, est toujours peru comme une anomalie, et [il est] utilis en raison de cette anomalie, parfois mme indpendamment de son
2.4.3.4.1 Relev statistique Nous distinguons dans cette liste (Annexe 6) trois catgories de nologismes : des adjectifs verbaux, des noms et des verbes. Les adjectifs verbaux sont forms partir des participes prsents auxquels lauteur ajoute tantt la marque du fminin, tantt celle du pluriel. Les noms quant eux sont, pour la plupart, des noms construits avec le suffixe -eur. Enfin, les verbes sont spcifiques par lemploi, dans leur formation, du prfixe re-. Une grande partie des nologismes sont relevs dans LExpropri (25 formes) ; vient ensuite LInvention du Dsert (18 formes), Les Vigiles et Le Dernier t de la Raison (10 formes chacun) ; enfin, Les Chercheurs dOs (08 formes). Cette remarque permet de consolider lhypothse selon laquelle LExpropri est un texte diffrent des autres textes du corpus. Cependant il se rapproche de LInvention du Dsert. Les trois autres textes sont, en outre, voisins et entretiennent des liens entre eux. La prsence dun grand nombre de nologismes dans LExpropri renseigne encore une fois sur le travail engag par lauteur
105
dans lcriture foncirement diffrente de ce texte dans la mesure o celui-ci tend vers le pome. Le propre mme de ce texte est de crer une nouvelle syntaxe, mais aussi et surtout un univers lexical qui dfie les rgles lexicales tablies. En effet, Djaout aime forger des nologismes (). Il affirme quil aime les mots incultes qui laident ruiner la syntaxe , terroriser le verbe () (qtd. In Toso Rodinis 131-2) Le nombre de nologismes nest peut-tre pas indicatif mais il est certainement significatif. Selon Riffaterre, le nologisme est plus motiv que le nonnologisme. (65)
2.4.3.4.2 Nologisme et implicite A la lecture du relev succinct des contextes o sont apparus ces nologismes, effectu par la machine, nous notons quhormis indnonable et garation 17 , qui sont attribus des personnages, le reste des nologismes est luvre du narrateur qui sidentifie souvent lauteur. Il nen demeure pas moins que ces mots sont utiliss pour satisfaire des desseins que lauteur sassigne et assume, telles la perversion de la syntaxe et la destruction des normes de formation lexicale. Il affirme dans LExpropri sa volont de
souder mots pour faire merger caricature d'un
semblant de rvolte. Revendication formule travers un dlire qui feignait de nier toute structure au nom d'une saigne (authentifie par intrim !) et d'une poigne d'abysses. Je me rjouissais toutefois en considrant la rcolte : mots lavs de leur gangue atavique, infarctus de l'ordre et de la syntaxe. (116)
17
du Dsert, p. 47.
106
transmettant
ainsi
luniversel
remous
psychologique. (132)
changement social et il ne saurait se faire sans un bouleversement du langage, qui est certainement linstitution sociale par excellence et o tous les individus dune communaut se reconnaissent.
Puisque les usages sociaux de la langue doivent leur valeur proprement sociale au fait quils tendent
sorganiser en systmes de diffrences (), reproduisant dans lordre des symbolique des carts diffrentiels le
systme
diffrences
sociales
(Bourdieu,
Langage 83)
lauteur veut abolir ces diffrences qui sont tout dabord latentes dans le rapport entre un franais mtropolitain et un franais algrien, ensuite manifestes dans la socit algrienne par la squestration de la langue et du langage par les zbres de lAcadmie
( LExpropri 43). Guilbert ajoute que la nologie lexicale dans son aspect
sociologique
consiste dans le changement du statut social du mot en tant quunit de fonctionnement du langage, rside dont dans le la
principe,
essentiellement
social,
107
communication
entre
les
sujets
parlants
dune
communaut. (80)
Enfin le nologisme ne saurait tre dtach du corps du texte pour tre analys indpendamment, mais il doit tre envisag du point de vue du rapport quil entretient avec les thmes prsents dans le texte. Le nologisme, comme le nom propre 18 , est l pour
servir implicitement un ensemble de thmes (Riffaterre, La
Production 71), et plus particulirement, le nologisme littraire qui, loin dtre arbitraire, loin dtre un corps tranger dans la phrase, est le signifiant le plus motiv quon puisse trouver dans le texte (). Sa fonction est () de runir ou condenser en soi les caractristiques
dominantes du texte. Fait exprs, cr pour les besoins de la cause, il est par excellence le mot propre. (74)
18
bien illustre par un cas extrme : celui o lcrivain fait semblant duser de mots courants quil invente cependant de toutes pices (). , Barthes, R. (1972) : op. cit., p. 131.
108
Nous avons pu, en premier lieu, constater que malgr le caractre erratique du lexique, que des auteurs comme Hjelmslev ( Essais I, 97) soutiennent, il dpend cependant dune structure, voire dune structuration. La nuance est importante car la structuration 19 implique un processus engag par lauteur, tandis que le mot structure est pris dans son tat statique. Lintervention de lauteur dans lemploi du lexique est perceptible travers plusieurs facteurs. Ainsi, la richesse lexicale aussi bien que les hapax de chaque texte sont-ils conditionns par ses thmes. Thmes qui sont traits par lauteur en utilisant un lexique propre, dont la structuration va de pair avec lorientation donne aux thmes. Cela suggre quen ralit la richesse lexicale ne se traduit pas par un accroissement du vocabulaire, mais par une spcialisation lexicale . Nous entendons par l que lvolution chronologique namne pas, forcment, un accroissement du capital lexical, mais, au contraire, un contrle judicieux du vocabulaire dans le but de servir des desseins particuliers. Par ailleurs, certaines composantes du lexique chappent ce contrle dans la mesure o elles contribuent lorganisation psychique de la langue. Ces composantes ont t releves dans ce que nous avons appel les groupes de frquences . Ces hautes frquences sont en fait les units que tout locuteur dune langue donne utilise pour structurer son discours. En second lieu, lapproche statistique a pu prouver lexistence de liens entre les diffrents textes. La frontire physique qui spare les diffrents textes a t rduite par loutil informatique qui a pu mettre en vidence les fils travers lesquels communiquent ces textes.
19
acte ou le processus dorganisation structurelle. , Cazacu (1957), cit par Cassas Gomez M. : Leuphmisme et la thorie du champ morphosmantique , In Cahiers de lexicologie n49, 1982-2, p.36.
109
En effet, la connexion lexicale a mis en exergue les relations et les affinits entre eux. Nous avons pu conclure que, par exemple, LExpropri, mme sil reste un texte extrmement diffrent des quatre autres, demeure li LInvention du Dsert. De mme que Les Chercheurs dOs est li Les Vigiles, tandis que Le Dernier t de la Raison est tantt li LInvention du Dsert, tantt Les Vigiles. Cela tmoigne du rseau thmatique qui est sousjacent luvre romanesque de Djaout. Enfin, lexploration de la base a dcel les spcificits lexicales de Djaout qui ont permis de dgager son portrait lexical . Mais au-del de ce portrait, cest sa stratgie discursive qui apparat en filigrane. En effet, ltude des emprunts, mais surtout des xnismes, a abouti la conclusion selon laquelle lemploi de ces mots trangers a une double consquence. Ils refltent, tout dabord, un lieu partir duquel scrit le texte, savoir lespace maghrbin. Puis, ils donnent la langue franaise une substance nouvelle tout en clamant une diffrence dans son utilisation. De cette manire, la langue franaise renouvele devient un cri de rvolte contre tous les interdits. A ce propos, Djaout disait :
Je ne sais pas si ce nest pas une manire pour moi de dire que le franais que jcris est diffrent, quil vient dun autre lieu o le mtissage est trs
important, est beaucoup plus possible quen France. Le franais nest pas totalement assum par moi dans une optique de puret dans la Cest une sorte de fracture une qui que
jintroduis manire de
langue un
franaise, mtissage
certaine interdit
revendiquer
Ainsi, celui qui interdit tombe-t-il son tour sous le coup de linterdiction.
110
Ltude dun autre type de xnismes reprsent par le nom propre nous conduit dautres conclusions. Dabord, lutilisation des noms propres nest pas seulement dicte par un souci de ralisme, mais elle contribue asseoir la stratgie discursive de lauteur. Nous lavons vu, la smantique des diffrents noms propres est l pour conforter et accompagner la smantique gnrale des textes. Ensuite, le nom propre est inscription dans un territoire, tout dabord gographique, culturel ensuite. Enfin, il est revendication en tant quidentit, que celle-ci soit lie la culture ou au territoire de lenfance. En effet, le nom propre est utilis pour renvoyer le personnage 20 dans son enfance lui donnant une paisseur par rapport aux autres personnages en tant que dpositaire dune mmoire et dtenteur dune puret. Enfin, les nologismes, en tant que spcificits lexicales, nous renseignent eux aussi sur les vises de lauteur. Le nologisme rejoint le xnisme dans sa dtermination symbolique. En effet, il symbolise un emploi autre de la langue, qui dfie la norme impose. Il participe, dans ce cas, de lidentit de son crateur. Mais il sert aussi, comme le nom propre, illustrer une thmatique donne. Cependant, les diffrentes conclusions que lapproche statistique a pu dgager, chiffres lappui, ne dispensent pas le chercheur dune tude plus pousse. Il est de son devoir de confirmer chaque fois ses hypothses dans la mesure o chaque rsultat est une nouvelle question. Les rsultats que nous avons obtenus jusque-l nous ont souvent conduit vers une autre piste, en loccurrence celle des thmes. Cest donc cet exercice que nous allons nous
20
Certains
personnages
ont
une
mmoire
et
une
enfance
qui
sont
accompagnes par lusage du prnom attirant ainsi la sympathie de lauteur et surtout du lecteur, tandis que des autres, nous ne connaissons rien, si ce nest leur nom patronymique.
111
consacrer dans la deuxime partie de notre travail pour montrer que le lexique est employ pour rendre compte dun thme dans une perspective dun faire dans la mesure o [...] dire, cest faire .
112
113
Je connais la force des mots. Du vent semble-t-il, des ptales tombs sous les talons d'une danse, mais l'homme pourtant, avec toute son me, ses lvres, sa carcasse. Maakovski
Des hypothses ont t formules sommairement propos de la thmatique de notre corpus en gnral, et celle de chaque texte en particulier. Pourtant, elles ne restent que des hypothses tant que nous navons pas procd vritablement lanalyse thmatique. Cest ce travail que nous allons effectuer au cours de cette seconde partie. Nous avons vu plus haut que certains thmes fonctionnent comme des ponts qui relient les diffrents textes. Cependant, cette interrelation est assure par le mot. En effet, selon Bakhtine21 , le mot fonctionnerait comme un point de dpart dun pont qui relierait un discours un autre discours dont le mot, de lautre ct, constitue le point darrive de ce pont. Par ailleurs, les mots qui perdent leur sens particulier nont de signification que par rapport au texte dans la mesure o ils se constituent en rseaux isotopiques pour en former le champ thmatique. Selon Riffaterre,
les rseau effets fini, que les mots, en tant uns qulments sur les dun
produisent la relation
les
autres une
substituent
smantique
verticale
relation latrale qui, se constituant au fil du texte crit, tend annuler la signification individuelle que les mots peuvent avoir dans le dictionnaire.
( LIllusion 94) 22
21
Cf. Bakhtine, M. (1981) : Le principe dialogique, Le Seuil, Paris. Riffaterre, M. : Lillusion rfrentielle , In Littrature et p. 94.
22
114
Cela dit, les thmes prsents dans un texte sont reprables grce aux rseaux isotopiques interrelis par les mots. En fin de compte, les mots nont pas de signification mais une signifiance puisque celle-ci nest pas intrinsque au mot mais se construit dans le dialogue quil entretient avec les autres mots. A cet effet, Michel Riffaterre dit que la
signifiance, cest--dire le conflit avec la rfrentialit apparente, est produite et rgie par les proprits du texte () (94) en tant que discours
faisant rfrence dautres discours. Et le texte, en tant que discours, ne doit pas tre rsolu
dans un jeu de significations pralables (Foucault, LOrdre 55).
Certes, le texte est un appel dautres discours mais il est surtout le lieu o se dpose une formation discursive particulire. Celle-ci est constitue par lensemble des thmes qui peuvent tre considrs comme caractristiques dune uvre, organiss dans un systme qui dfinit une formation idologique .
En effet, dans le cas o entre les objets, les types
dnonciation, les concepts, les choix thmatiques, on pourrait dfinir une rgularit (un ordre, des
corrlations, des positions et des fonctionnements, des transformations), on dira par convention quon a affaire une formation discursive ()
En dautres termes, lauteur qui construit son texte accomplit ncessairement, par un jeu thmatique, une sorte de signature de son uvre en dfendant ou en dnonant une certaine conception idologique ou pragmatique de la ralit sociale qui lentoure. Il contribue ainsi refaonner lunivers textuel par lutilisation de vocables qui, sorganisant autour dun thme, participent llaboration de la stratgie discursive de lauteur dans la constitution de sa formation idologique ou, la suite de Lucien Goldmann, de sa vision du monde et celle de son groupe. Une formation idologique comporte ncessairement () une ou
115
plusieurs formations discursives interrelies, qui dterminent ce qui peut et doit tre dit () dans une conjoncture donne. (Haroche et al. 101)
A la lumire de ces considrations thoriques, nous diviserons cette partie en deux chapitres. Nous allons, tout dabord, dans le premier, traiter des spcificits de chaque texte dans le but den dgager, travers les mots-thmes , les champs isotopiques qui constitueront les thmes majeurs de notre corpus. Ensuite, dans le second, nous tenterons, une fois dlimits les diffrents thmes, de reconstituer la formation discursive de Djaout qui sous-tend une formation idologique qui reprsente ses principales proccupations en tant qucrivain et intellectuel.
116
117
Aprs avoir dgag le vocabulaire spcifique de chaque texte composant notre corpus nous allons procder, chaque fois, au cours de ce chapitre, lanalyse de ce vocabulaire dans le but de dterminer les points de continuit et de discontinuit du lexique de Djaout. Ceci nous permettra de reprer les mots thmes par lesquels [se motiverait] la
pense (Guiraud 39) de lauteur, pour pouvoir les exploiter dans le deuxime chapitre.
3.1.1
LExpropri
Les rsultats prsents dans le tableau de lannexe 7 nous montrent le vocabulaire spcifique du premier roman de Tahar Djaout, savoir LExpropri. Nous voyons en haut de cette liste le pronom je et ses variantes grammaticales dont me, m, moi. Cette prdominance est intrinsque au genre ambigu de ce texte. En effet nous avons, plusieurs reprises, dit que ce texte est plus proche du pome que du roman. Nous savons galement que le pronom je est spcifique, dans une large mesure, la posie o lexaltation du moi est prpondrante. Barthes dit, juste titre, que moins
ambigu, le je est () moins
Lanalyse factorielle (Figue 16) reprsentant la distribution des pronoms personnels dans le corpus conforte les rsultats obtenus dans le tableau prcdent. Cette figure montre galement la prsence dans ce texte, comme spcificit, du pronom tu qui est corollaire du pronom je.
118
A ct de ce vocable, nous pouvons en entrevoir dautres qui renvoient galement la posie, non parce quils lui sont propres car le lexique potique est lui-mme un
lexique dusage, non dinvention (Barthes 35-6) mais parce quils caractrisent
les thmes du texte. Nous pouvons citer mre, papa, pomes, pome, pote. Ces derniers sont, plus dun gard, caractristiques de ce texte. Autour de ces termes, se construit un univers digne des potes romantiques, fait de soleil et de mer entre lesquels se dresse une fort reposante et enivrante. De l lon peut aussi deviner les thmes dominants dans ce texte. Ainsi lenfance estelle presque un refuge pour le narrateur-voyageur. Cest un thme rcurrent dans la mesure o foisonnent des termes comme enfant(s), fille, mre, pre, papa, etc. Ce thme est corollaire dun autre thme non moins important qui est lespace. En effet ces deux thmes sont lis par lopposition quils instaurent village/enfance, ville/adulte que nous verrons en dtail dans un autre chapitre. Lespace que traverse ce narrateur lui permet de convoquer lunivers de lenfance et lui permet de retracer et de remonter les traces de lAnctre (ou Amoqrane), vocable
119
spcifique de ce texte. Le dplacement dans lespace htroclite est donc un thme conducteur dans ce roman. Par ailleurs, la critique des faux dvots, dont le missionnaire est la figure emblmatique, ajoute la satire des zbres de lacadmie et des dtenteurs de littrature de tout acabit, est aussi signifiante dans ce texte. Il faut signaler enfin que la figure de lAnctre est la dsacralisation mme de lHistoire, autre thme marqu par la prsence dEl Mokrani, hros de la rsistance contre loccupant franais. Les frasques de ce personnage ancestral dlivrent un double message quil faut dcrypter : tout dabord, le statut de hros de ce personnage est relativiser dans un lan de dsacralisation. La dsacralisation de lhistoire de chaque homme contribue la dsacralisation de lHistoire globale des hommes ; puis la dnaturation du nom de ce hros
Ali Amoqrane (=? Mohand Ath Moqrane = El-Moqrani) (15) est mme de
suggrer une volont de travestissement de lidentit des personnages historiques : ne reste de ce hros national que le nom dEl Moqrani, forme arabise du nom berbre.
En somme LExpropri est un roman bti sur le conflit entre ce qui tente de prenniser le despotisme et
120
3.1.2
Les Chercheurs dOs, deuxime roman de Djaout, comme nous lavons prsent plus haut, est le rcit dun jeune adolescent qui quitte, pour la premire fois, son village natal, perch sur une colline qui domine la mer, pour aller la recherche des os de son frre mort au combat en hros. Cette qute va constituer le fil dAriane de la trame narrative.
A cet effet, lhrosme du frre sera () le thme introducteur dun triple procs :
procs des mascarades officielles, par le truchement de la figure ngative de linstigateur tout puissant de la tche macabre. ()
procs de la faillite de la gnration des pres , do la frquence de substantifs comme parents, troupeau et dadjectifs pjoratifs tels que honteux, silencieux, entasss. procs, en dernier lieu, de lespace ancestral en
121
dliquescence. Les silhouettes avachies des vieillards, chiffes rpugnantes , dtenteurs hypocrites dune sagesse quils ne respectent mme pas , mollusques indolents, affals , poules rvlent oppresses la face et crapauds dun monde
hideuse
recroquevill sur lui-mme. Animalises, fossilises et prives dhistoire car tmoins dun ge sans grandeur et sans honneur, elles sopposent, par leur charge
Cette dualit jeunes, jeunesse/ vieillards est illustre par lenvironnement thmatique de ces vocables comme reprsent dans les figures 18, 19 et 20. Nous remarquons que lenvironnement immdiat du vocable vieillards est caractris par la frquence de termes valeur ngative tels que crapauds, mouches et dautres qui annoncent leur destin : mort ; ou encore ceux qui tmoignent de leur immobilit tels que djemaa ou leur croyance : saints, tutlaires, prtres. Quant jeunesse et jeunes, leur environnement thmatique est compos de termes mlioratifs : vigueur, dlices, gnrosit ; des termes qui tmoignent de leur action : transformer, arracher, assaillir et de leur mouvement : errance, tirements, passagers.
122
123
Par ailleurs, Les Chercheurs dOs en tant que rcit mettant en relief le rapport de lAlgrien lhistoire et, plus exactement, celle de la guerre de libration (Kazi Tani, Flash 63) prsente une multitude de termes (Annexe 8) en relation avec cette guerre tels
124
que militaire(s), camions, avions, morts, etc. Et sagissant de la distribution du terme guerre dans le corpus, nous pouvons voir travers la figure 22 quil est spcifique de ce texte dans une large mesure. A travers ce roman, Djaout suggre que lHistoire, en tant que mmoire du pass, peut tre dtourne par le pouvoir en place pour mieux dissimuler les ralits du prsent. (Kazi Tani 63)
Mais, selon Kazi Tani, ce quil revendique dans Les Chercheurs dOs () nest pas une quelconque mission prophtique de dvoilement des ralits historiques et de mise en garde pour le futur mais le droit de porter un regard vigilant et lucide sur les hommes, leurs
actions et les vrits que leurs discours prtendent contenir (64) Figure 22 : Distribution du vocable guerre
125
3.1.3
LInvention du Dsert
le narrateur de LInvention du Dsert entreprend dcrire lhistoire des Almoravides. Pour ce faire, il suit les dambulations dIbn Toumert, pre spirituel de la dynastie des Almohades, travers le Maghreb. Ce personnage nous mne de ville en ville et lauteur en profite pour remonter aux origines de lintolrance. Cependant lhistoire est presque impossible crire et le narrateur se rfugie dans son enfance ou nous embarque dans dautres voyages o il tente de rconcilier lOccident et lOrient. Daprs le tableau (Annexe 9), nous pouvons constater que les frquences les plus excdentaires sont celles qui marquent justement ce voyage. Nous retrouvons ainsi les termes dsert, voyage, transhumances, la ville de destination du personnage central : Marrakech, le terme oiseaux qui symbolise le mouvement. En effet, Djaout affirme :
l'oiseau est le matre du mouvement, et le mouvement rgit le monde. C'est pourquoi j'aime associer l'oiseau tout ce qui fait natre en nous et attise l'motion incoercible les violences la par de mer le la tempte, de y a
caniculaire, malmens
parcourue vent. Il
arbres
toujours, pour moi, un oiseau aux commandes du mouvement (). ( LInvention 127)
126
Par ailleurs pass et prsent se superposent () partir des lieux contempls et remmors, dserts rels (Aden, Sanaa, Ouargla) qui deviennent bien vite, par le travail de lcriture, lieux o se dploient les obsessions et les dlires pour dire lindicible. 23 Ce roman est alors un rcit de migration et derrance. Celle-ci, cest lenfant de la relater, de djouer les piges de laphasie, de tendre loreille aux chuchotements, de nommer les terres traverses. (122) Lenvironnement thmatique de ce terme migration (Figure 23), nous montre les vocables avec lesquels il entretient une relation directe. Nous retrouvons ainsi les termes hirondelles (symbole de migration), oiseaux, ciel, mais aussi enfant (migration vers le territoire de lenfance par le rve rvait), mre, ou encore dsir, pays, Arabie. Cependant la migration cest aussi la peine, les autres ; cest entre la peine et les autres.
Figure 23 : Lenvironnement thmatique du vocable migration
Nous avons vu que la migration, cest aussi celle quentreprend le narrateur vers lenfance. Celle-ci se prsente comme un refuge. A cet effet, Afifa Bererhi nous dit que chez Djaout
23
65.
127
le prsent douloureux et trange convoque le refuge dans lenfance. Cest l une constante reprable dans lensemble potico-romanesque de Djaout en filiation
avec Jean Amrouche quil cite : le pote nest-il pas lhomme dont la vie nest pas spare de la vie de la mre ? (Bererhi, Migrations 30)
Nous pouvons signaler, enfin, que migration et enfance dans ce roman sont parallles comme le montre la figure 24. Nous remarquons que la migration qui est sans doute douloureuse saccompagne par un refuge dans la douce enfance.
Figure 24 : Distribution des vocables migration et enfance
3.1.4
Les Vigiles
Ce roman, publi au dbut des annes 1990, est lhistoire des dboires dun jeune inventeur dun mtier tisser, Mahfoudh Lemdjad. Le rcit se droule donc dans une banlieue dAlger o le personnage central met au point une machine : un mtier tisser (ces deux termes sont spcifiques au texte ; cf. Annexe 10).Cependant, il se heurtera rapidement lappareil bureaucratique (frquence de termes comme bureau, guichets, guichetier, fichier, dmarches, document, agent, administration).
128
Tout dabord, au niveau de la mairie pour lobtention dun brevet dinventeur. La municipalit na pas lhabitude de telles demandes, vu que tous ses habitants usent toute
leur nergie traquer des produits introuvables comme le beurre, les ananas, les lgumes secs ou les pneus. (42). Dailleurs, le secrtaire gnral dit
froidement Lemdjad :
Vous venez perturber notre paysage familier d'hommes qui qutent des pensions de guerre, des fonds de
commerce, des licences de taxi, des lots de terrain, des matriaux de construction (42)
Mme le terme inventeur est remis dans la mfiance car il prte confusion dans la religion. Ds lors, il attire la suspicion des rouages de ladministration
dont Les Vigiles veillent, insomniaques, sur la fortune rentire.
passeport (ce terme est frquent) A travers ce roman, ce sont tous les passe-droits et la squestration de lintelligence qui sont dnoncs, annonant par l mme le dernier roman de Djaout :
le roman de Djaout met en exergue diffrentes plaies sociales : crise de logement, npotisme, dmagogie,
bureaucratie, culte de la mdiocrit et par-dessus tout, la perversion par de des Les la principes Vigiles guerre et de de qui la sont Rvolution certains devenus biens
libration des
politiques
propritaires
Se sentant trahi par ses anciens compagnons, Menouar Ziada, ancien combattant, dcouvre le vrai visage de ceux qui dtiennent le pouvoir. Il saperoit que leur premier souci
129
est le gain personnel avant lintrt gnral. Dphas par rapport eux, il se rfugie dans lenfance et se suicide quand on lui fait porter le chapeau dans les tracasseries rencontres par linventeur qui, maintenant, est prim dans un pays tranger. Nous remarquons que le pronom il est frquent, justifiant lcriture romanesque de ce texte, la diffrence, par exemple, de LExpropri o le pronom je est dominant. Au-del de la spcificit du il caractrisant le discours romanesque, il est galement reprsentatif de la rfrentialit du texte. A ce sujet, Maingueneau dit :
le morphme il, la diffrence de je-tu est un pronom au sens strict, cest--dire un lment anaphorique qui remplace un groupe nominal dont il tire sa
Les Vigiles est, dans une large mesure, un texte rfrant la ralit algrienne. La comparaison de la distribution des deux morphmes est donne dans la figure suivante :
Figure 25 : Distribution des pronoms je et il
130
3.1.5
Le Dernier t de la Raison
Le Dernier t de la Raison, aprs Les Vigiles qui, selon lauteur, est son premier
roman urbain , est lui aussi un roman urbain. Lanalyse factorielle de lespace montre, en
effet, que laction de ce roman se droule principalement dans une ville (Figure 26).
Figure 26 : Analyse factorielle de lespace
Dernier 114). Le texte met en scne le hros, Boualem Yekker, libraire de son tat, face
lcrasante vrit de la foi. Boualem na quune retraite intellectuelle dfaut de physique. Le vocabulaire spcifique de ce texte (Annexe 11) montre que les termes intelligence et raison sont des fils conducteurs de la position du personnage central. Les Frres Vigilants (F.V.), qui ont russi convaincre et embrigader sa femme et ses enfants, sont dsigns par le biais dun lexique diversifi : les termes les signalant (brigades, bandes, guerriers afghans, nouveaux matres, dtestables reprsentants, prdicateurs, nouveaux imptrants, prtres lgistes, milices religieuses, vigiles insomniaques, etc.) sont au pluriel :
131
Lindividu
est
aboli
par
les
nouveaux
matres
qui
nadmettent de la vie que le destin collectif et le devenir dune collectivit de lau-del avec pour
mission de corriger les dviances du monde de lici et maintenant (Mokhtari, La Graphie 193)
Boualem rsiste avec ses livres, ses rves, son amour de la famille et ses dsirs. Mais sa rsistance semble vaine, car les thrapeutes de l'esprit attirent les derniers vrais penseurs, ses livres brlent du feu de la foi, la raison cde la violence (des termes comme violent, brutalement, menace tmoignent de cette violence), le silence et laphasie sont imposs par le Livre. Les modrateurs de la foi vont mme jusqu proscrire la roue de secours qui met en doute la volont de mettre son destin entre les mains de Dieu. Djaout tablit que le tyrannie intgriste, arm de son il Omniscient (le terme regard revient plusieurs reprises, Figure 27), produit des "btes d'afft" (menaants, menace, rendent compte de cette frocit), muselle l'homme (les termes soumis, humilis, impuissance, nous clairent sur ltat de cet individu), le dsavoue, foule sa chair et son essence. Pris au pige, il n'a plus ni bouche, ni estomac. Il n'est plus que
masse de nerfs vibrants. (99) En effet, cest contre cet il inquisiteur que Boualem Yekker tente de rsister en vain car, inexorable, il est gommage de sa de conscience, libraire qui de sa culture le et de sa
profession
profane
Livre.
Cependant, le combat nest pas perdu et lheure de la reddition na pas encore sonn. La dernire phrase sonne comme l'espoir (Figure 28) d'un lendemain qui ne va pas dsenchanter : Le printemps reviendra-t-il? .
132
133
134
Luvre romanesque de Tahar Djaout est traverse par plusieurs thmes qui rvlent lengagement de lauteur dans les conflits socio-politiques mais aussi culturels. Son engagement qui, comme nous le savons, lui a cot la vie en juin 1993, la suite dun attentat terroriste, se traduit par un combat continuel contre toutes les forces obscurantistes. Ses diffrents romans, qui ont t accueillis favorablement par un lectorat de plus en plus htrogne, se rpartissent selon deux grandes tendances thmatiques, savoir des romans qui ont tendance faire de la question identitaire un thme principal (LExpropri et LInvention du Dsert) et ceux qui se consacrent lHistoire de lAlgrie (Les Chercheurs dOs, Les Vigiles et Le Dernier t de la Raison). A propos de Les Vigiles, lauteur dun article de la revue Djazar reconduit cette taxinomie en affirmant :
par le thme comme par la transparence du style, ce roman se situe dans le cheminement des Chercheurs dos, alors posent que LExpropri et le une LInvention problme seconde du de Dsert, qui
globalement dans
lidentit, des
sinscrivent
catgorie
proccupations de lauteur, avec une qute dcriture plus ambitieuse et [partant] plus complexe. (K.B. 22) 24
extrmement instantans
intentions
ponctuelles.
prend la forme du dsir. Je nai pas du tout dlimit lavance une certaine manire dcrire. Il y a cependant des maillons qui relient les diffrents romans entre eux
24
135
mme si Les Chercheurs dOs et Les Vigiles se prsentent de prime abord comme des textes plus ouverts, plus
Ce sont ces maillons, constitus par les diffrents thmes et interrelis par un lexique particulier, que nous allons tenter de reconstituer pour dgager la logique thmatique de lauteur dans llaboration de son uvre. Nous pouvons dire, de prime abord, que le thme qui sert de fil conducteur tous les autres est sans conteste celui de la migration et du mouvement (Figure 26). 3.2.1 Migrations
Lauteur lui-mme se situe dans ce mouvement en disant : On peut construire des refuges, on peut construire des histoires, on peut construire des migrations. Cest dans cette migration que jai voulu me situer. (qtd. In Mokhtari, Le Matin n 517) Cette migration lui permet de traverser toute son uvre, en instituant, travers elle, ces maillons dont il parle. Ainsi la migration se fait-elle vers le territoire de lenfance, mais aussi vers la mmoire qui interpelle tout un chacun par un engagement effectif dans la prservation du patrimoine et la revalorisation de lidentit plurielle. Cest galement celle qui mne vers la terre ancestrale et celle qui appelle la tolrance entre les hommes.
136
Le mouvement migratoire aboutit un territoire pur dont les oiseaux sont les matres. La figure 30 montre que la distribution des termes mouvement et oiseau est symtrique, sauf pour Les Chercheurs dOs. Cela peut sexpliquer, dune part, par le fait que seul ce texte a un mouvement particulier qui va de lintrieur du village vers lextrieur, du village vers le dsert :
Les habitants de Bordj es-Sba ne parlent pas notre langue. Je comprends soudain cette clart vive et la douceur crpusculaire de lair : nous ne sommes pas loin du vaste pays de sable et de palmiers. (133)
137
3.2.2
Un devoir de mmoire
Selon Bererhi, un des combats de Djaout est la lutte contre loubli et le silence. Il engage sa parole et son verbe pour briser lamnsie, en dchirer les linceuls, (Bererhi,
transformer
lombre
lumire.
Migrations 28)
Cest ainsi que nous retrouvons dans notre corpus une grande frquence du terme mmoire (Figures 31 ; 32), qui renseigne sur la valeur donne ce terme, somme toute banal 25 , par lauteur dans lintention dinterpeller les consciences quant au danger que reprsente le reniement de son pass.
25
Les mots les plus quotidiens, les gestes les plus banals, les les plus insignifiants se soumettent de bonne grce une
pisodes
138
( Incartades ) oublie son Histoire et la travestisse par une autre qui nest pas la sienne.
Il dit en substance :
A Constantine (...) : regardant dfiler un cortge
d'exalts dont la mode afghane, la mthode iranienne et les tendards d'inspiration saoudienne se disputaient
les faveurs, je me surpris me demander combien d'entre eux savent qu' quelques dizaines de kilomtres de l, El Khroub, se trouve le monument funraire d'un certain Massinissa - un anctre qui aurait largement mrit de faire partie de leur mmoire et de leurs symboles. ( Brouillage )
T. Djaout soutient que cet tat de dlabrement gnralis de la mmoire collective est entretenu par ceux quil appelle les "plerins de la ngation", ngation d'eux-mmes, de leur histoire et de leurs valeurs . Cette usurpation de l'Histoire, Djaout la fait remonter aux premires annes de lIndpendance :
Tout a sans doute commenc ds l'Indpendance lorsque par un habile les dtournement, d'une on attribue aux seuls n'ont
Oulmas
bnfices
rvolution
qu'ils
jamais faite. En se choisissant des anctres-symboles sur mesure, l'tat autocratique efface l'histoire
Bersani, Lo : Le ralisme et la peur du dsir , In Littrature et ralit, ouv. Coll., Ed. du Seuil, Paris, 1982, pp. 48-49.
139
rvolution en relguant au second plan (derrire les Oulmas) ceux qui l'ont rellement conduite. (...) Tout le discours identitaire de l'tat et va culturel conforter produit le par les des
institutions
credo
Oulmas: Nous sommes des arabes et des musulmans", nous ne sommes rien d'autre que cela. (Brouillage )
Ceci dit, le devoir de mmoire que Djaout sengage respecter nest pas seulement dordre historique. Il affirmait quelques mois aprs la sortie de Les Vigiles : Mon dsir de
bouleversement nest pas seulement dordre politico-social, il est aussi de lordre de lcriture, de lexpression. (qtd. In K.B. 22) En effet, Djaout
ltend tous les domaines : littrature, sociologie, peinture, musique, etc. Concernant la littrature, il se traduit par un hommage tous les auteurs de la littrature maghrbine. Outre les articles et les entretiens consacrs certains dentre eux (Mammeri, Feraoun, Jean Amrouche, Kateb), Djaout emploie un lexique teint de la tradition de ces ans. Il affirme :
cest en partant et que de de dun la dcalage, de dune quelques la pluralit signaux
hantise minscrire
jaime langue
dans
littrature In Bererhi,
franaise.
(qtd.
Migrations 37)
Parmi ces signaux originels , nos pouvons citer les termes Anctre et Missionnaire. Ces termes prsents dans LExpropri renvoient au mythe de lAnctre dans Nedjma (Kateb) et la figure du missionnaire dans Le Fils du Pauvre (Feraoun). Nous pouvons encore citer les noms propres des personnages qui font un clin dil dautres uvres telles que celle de Mammeri avec des noms, nous lavons vu, comme Arezki ou Azzi ; ou encore les termes
26
140
mtier tisser qui reprennent le titre dun roman de Dib : Le Mtier Tisser. Il fait galement rfrence Nabile Fars quil cite nommment dans LInvention du Dsert. En outre, selon Bakhtine,
le mot (T) nest pas une chose mais le milieu toujours dynamique, toujours changeant, dans lequel seffectue
lchange dialogique. Il ne se satisfait jamais dune seule conscience, dune seule voix. La vie du mot, cest son passage dun locuteur un autre, dun contexte un autre, dune collectivit sociale une autre. Et le mot noublie jamais son trajet, ne peut se dbarrasser
entirement de lemprise des contextes concrets dont il a fait partie. (qtkd. In Fve, Les crivains
algriens 114)
Dans le mme sillage, Barthes ajoute que les mots ont une mmoire seconde qui se prolonge mystrieusement au milieu des significations nouvelles. ( Le Degr 16) Finalement, bien que Djaout reprenne des mots emprunts ses prdcesseurs, il leur donne une nouvelle substance smantique. Nanmoins, lutilisation du lexique de Mammeri, de Feraoun, de Kateb ou de Dib est un engagement contre loubli.
141
3.2.3 La terre ancestrale Le retour lHistoire dans cette migration quentreprend le narrateur des Vigiles saccompagne dune accentuation du rapport de lindividu la terre. La comparaison de la distribution des deux termes dans notre corpus (Figure 33) fait ressortir que lHistoire est troitement lie au territoire.
142
Nous remarquons que, mis part Les Chercheurs dOs, les deux termes entretiennent un rapport de connivence dans tous les autres textes, cest--dire que lHistoire authentique, pour Djaout, est celle qui est directement lie la terre. Dans LExpropri, le voyage rebours accompli par le narrateur le fait traverser non seulement le village natal (Iboudja), mais aussi certains territoires de lHistoire tels Tazoult, Stif, Aurs ou interpelle des personnages historiques comme Kahna. Le mme procd est luvre dans LInvention du Dsert, Les Vigiles et Le Dernier t de la Raison. Dans le premier, le rapport lHistoire est le plus apparent puisque le texte retrace un pisode de lHistoire de lAfrique du Nord. Cest ainsi que nous retrouvons des personnages historiques : Ibn Toumert, Kahina, Okba, Koceilah ; des lieux historiques Tehouda, Marrakech, etc. ; des dynasties maghrbines Almoravides, Almohades. Dans les deux autres, le lien Histoire / terre est harmonieux ds lors quil sagit de rconcilier la terre avec son Histoire. La rconcilier dans Les Vigiles avec lHistoire de la guerre de libration (Figure 34) et la rconcilier dans Le Dernier t de la Raison avec lHistoire authentique de lAlgrie. Quant au deuxime roman de Djaout, Les
143
Chercheurs dOs, les deux termes y sont opposs justement parce que, dans ce texte, la dsillusion est trs grande tant lHistoire est travestie et que, justement, cest ce regard sur lHistoire qui est pos comme trame de fond de ce texte.
Figure 34 : Distribution des termes terre et guerre
Par ailleurs, le retour la terre est dict par ce dracinement antrieur quil faut abjurer par lcriture. Selon Charles Bonn, la littrature algrienne est souvent une
littrature derrance, de dracinement, dalination. ( Problmatiques 17) La figure suivante montre la distribution du terme errance dans le corpus.
144
Mme si le terme est peu frquent, nous pouvons conclure que LInvention du Dsert et LExpropri sont des textes derrance o se cherche la terre qui est lie lidentit. Nous avons dj fait remarquer plus haut que, justement, ces deux textes se prsentent comme une qute de lidentit perdue. En outre, Ch. Bonn dit que lhomme du Tiers-Monde
retrouve son identit perdue par un retour la terre et lenfance qui lui est le plus souvent lie. ( Problmatiques 17)
Lenvironnement thmatique de errance (Figure 36) montre que ce mot entretient un lien avec des mots comme trajectoire, obsession, territoire, visage, Histoire, etc. Cet chantillon dtermine, schmatiquement, que lerrance dessine des trajectoires dont lobsession est de retrouver le territoire perdu, lidentit (visage) et lHistoire claustres. Par ailleurs, le problme de lidentit ne se pose pas avec la mme acuit dans les diffrent textes et lanalyse factorielle des correspondances des termes errance, terre, histoire, enfance et identit (Figure 37) est l pour le prouver.
145
Nous voyons travers cette analyse que le problme de lidentit se situe droite de la fentre o nous retrouvons le premier, troisime, quatrime et cinquime textes 27 de Djaout ; tandis qu gauche de la fentre o nous trouvons Les Chercheurs dOs, il ne se pose pas.
27
146
Aussi, pouvons-nous conclure que la seule prsence de terre comme symbole dauthenticit et denracinement na pas suscit dinterrogation sur lidentit dans Les Chercheurs dOs. Au contraire, dans les autres textes, labsence de ce lieu denracinement a soulev la question de lidentit mme si nous entrevoyons la prsence des termes enfance et histoire, car ceux-l sont prsents, lun par son refoulement, puisque lenfance est dans un territoire tranger dlimit par errance et lautre par sa ngation. Cela nous amne traiter dun autre thme non moins important qui est celui de lenfance. 3.2.4 Enfance et territoire maternel
Si nous considrons la distribution statistique (Tableau 14) et lanalyse factorielle (Figure 38) des termes enfant, enfants, enfance et enfances, nous pouvons en tirer certaines conclusions quant limportance que leur donne Djaout.
Tableau 14 : Relev statistique des termes enfant, enfants, enfance et enfances
Corpus 184 88 54 1
Expropri 65 9 6 0
Chercheurs 6 13 4 1
Invention 80 14 20 0
Vigiles 17 32 16 0
147
Figure enfances
38 :
Analyse
factorielle :
enfant,
enfants,
enfance
et
Dune part, nous remarquons que la frquence la plus leve est celle du mot enfant qui constitue, pour ainsi dire, le mot-ple de cette liste. A linverse, le mot enfances a la frquence la plus faible. Dautre part, la frquence du terme au pluriel est toujours infrieure celle du terme au singulier. Ceci nous amne avancer une autre hypothse qui servira dans la suite de notre travail : le mot pluriel, par son caractre anonyme et gnralisant, est mettre sur un niveau qui situerait son interprtation dans le caractre mme de la langue qui ferait de lui un usage commun. Contrairement, le mot singulier, en gnral, et les mots enfant et enfance en particulier, participe, dans son usage spcifique et particularisant, la constitution thmatique du corpus.
148
En effet, le mot enfant, par exemple, fonctionnerait presque comme un nom propre 28 et constituerait un socle partir duquel partent plusieurs ramifications thmatiques. En outre, Djaout assigne lenfant une fonction particulire : cest lui de relater lerrance, de djouer les piges de laphasie, de tendre loreille aux chuchotements, de nommer les terres traverses. ( LInvention 122) Donc, cest lenfant qui transporte ce lourd fardeau quest la parole, qui nomme les territoires. Bererhi ajoute que lme maghrbine [est] inscrite dans lenfance et le territoire originel. ( Migrations 30) Cependant, sa tche principale est de retrouver, au milieu des territoires, le lieu authentique de lenfance quest le village ou la Terre comme lappelle Bonn. Djaout, dit Bererhi, remonte le fleuve de lenfance () pour retrouver le pays
innocent miraculeusement prserv au fond de lui-mme et le rythme
De l, une opposition apparat dans notre corpus : enfant village terre /adulte ville - territoire autre. En effet, selon Bonn, lespace de ladolescent et surtout
lespace adulte, pour le garon au moins, est toujours un espace autre. ( Problmatiques 17)
3.2.4.1 Enfance et village Dans luvre de Djaout, les personnages tentent de remonter le fleuve de lenfance pour retrouver le village natal. Ainsi, dans Les Vigiles, Mnouar Ziada se rfugie dans lenfance pour chapper ses dtracteurs citadins. Boualem Yekker, dans Le Dernier t de la Raison, considre le village comme seul lieu o le rve est encore permis et sy rfugie pour retrouver la paix intrieure et antrieure, et pour se dtacher des tracasseries de la ville devenue antre des rgulateurs de la foi .
28
149
Lenfance, qui est souvent lie au village, constitue un refuge pour Djaout et pour ses personnages. Au contraire, la ville, qui est trangre, est souvent un non-lieu. Elle symbolise lautre et elle est agressive. En effet, Ch. Bonn affirme :
si lon devine Paris ou Alger, parfois nommes, dans ce que reprsente la ville pour le roman algrien, la ville y sera le plus souvent lespace de la diffrence, depuis lequel seulement peut se dire le lieu
Effectivement, si nous considrons lenvironnement thmatique de ville (Figure 39), nous retrouvons des termes qui nont aucune paisseur smantique et qui sont, somme toute, trangers au personnage. Ainsi, lorsque le narrateur de Les Chercheurs dOs arrive, pour la premire fois, Anezrou, bien quil soit fascin par la propret, les btiments, les rues, etc., il se sent rejet par le regard des enfants quil rencontre et par lindiffrence des adultes : il se sent inexistant et tranger :
Je me demande si ces gosses sont vraiment comme mes copains du village et moi. Sont-ils faonns de chair, de privations et de peurs comme nous ? Ont-ils des
parents qui les battent ? Leurs surs doivent tre trs jolies. Comment mangent-ils et dorment-ils ? Ont-ils,
comme nous, des besoins naturels dgradants ? Non, cela je ne le pense pas. (121)
150
Par contre, en considrant lenvironnement thmatique du terme village (Figure 40), nous retrouvons des termes qui renvoient, proprement parler, lunivers de lenfance comme famille, frre, mre, etc. Justement, la mre occupe une place particulire car la
mre () et la terre, sont les garantes de lancienne loi. Mais aussi celles de lternel recommencement quelles symbolisent. (Bonn,
Problmatiques 19)
151
3.2.4.2 Le territoire maternel La mre comme corps o sinscrit lcriture est un thme majeur dans toute uvre littraire. Dans le cadre de notre travail, nous allons tenter de voir comment ce vocable sinscrit dans la thmatique de Djaout. Sa distribution (Figure 41) nous montre que sa frquence est leve dans LExpropri, et, un degr moindre, dans LInvention du Dsert, tandis que dans les trois autres textes, il est dficitaire. Cette particularit est le rsultat de lcriture mise en uvre dans ces deux textes, romanesque certes, mais entrecoupe par des genres intercalaires, surtout potique ce qui justifie la frquence de mre 29 . A propos de ces genres, Djaout dit quils ont pour
fonction de raconter profondment la crise, linavouable, de casser le
29
Nous savons que, daprs les psychanalystes, la posie est labore le territoire maternel et que le pote entretient un rapport
depuis
152
ralisme du texte pour permettre au lecteur de voir ce quon voulait lui montrer. ( Agave ) Et daprs Bakhtine, ils peuvent tre directement intentionnels ou
compltement entirement
cest--dire de lauteur,
dits , mais seulement montrs , comme une chose par le discours ; mais le plus souvent, ils rfractent, divers degrs, les intentions de lauteur ().
( Esthtique 142)
Lintention de lauteur, ici, est de dire lexil, lexpropriation et la squestration du territoire maternel et de lidentit : les Algriens, affirme Fars, ont t expulss de tout
un univers imaginatif, tout lunivers dans lequel ils se reprsentent comme existants. (qtd. In Kazi Tani, Littrature(s) 55) Et il se trouve,
justement, que LExpropri et LInvention du Dsert sont des textes o la question de lidentit, de lexpropriation et de lerrance, est la plus lancinante.
Figure 41 : Distribution du vocable mre
153
3.2.5
Lengagement
En plus du combat contre loubli, Djaout porte dans son cur toutes les luttes pour la libert. Il dit juste titre :
le concept de libert est li celui de choix. Les situations exceptionnelles et extrmes, comme
loccupation trangre, mettent en effet chacun devant ses responsabilits la en lui donnant la la libert ou de la
choisir :
rsistance,
reddition
collaboration. ( Le Retour )
Djaout a choisi de rsister et dengager des combats sur plusieurs fronts. 3.2.5.1 Combat pour la femme Dans luvre romanesque de Djaout, lapparition de personnages fminins est rare car lessentiel pour lui nest pas de faire la distinction entre personnages fminins dune part, et personnages masculins dautre part, mais de rendre compte dune ralit sociale. Ainsi, son mrite est-il davoir su, au sujet de la femme, mettre laccent sur la condition
fminine plutt que sur le sexe, cest--dire adopter un point de vue social plutt que psycho-biologique. (Yaguello, Les Mots 9)
La prsence du vocable femme dans le corpus est trs htrogne (Figure 42). Sa plus grande frquence est dans Les Vigiles. Le terme revient souvent dans LExpropri et Le Dernier t de la Raison. Cependant, il est dficitaire dans les deux autres textes.
154
155
Cette prsence, bien que timide, de la femme par rapport lhomme (Figures 43 ; 44), nest pas pour contredire les engagements de Djaout mais elle est due au statut qui lui est donne en socit et, partant, dans le langage, qui est la premire instance sociale. La socit algrienne tant une socit masculine, la place donne la femme dans les dbats sociaux est infime, bien quelle constitue souvent un sujet de dbat. Cest lorsquelle sera Sujet part entire dans le dbat que son statut changera. Cest, cet effet, que Djaout tente de lui donner la parole en dnonant son statut actuel ne serait-ce que par les mots qui constitue son entourage thmatique (Figures 45 ; 46 ; 47)
156
157
Nous remarquons que cet environnement est structur selon des cercles qui renferment des termes lis par une certaine smantique. Ainsi, dans lenvironnement immdiat du terme femme, nous retrouvons des termes comme vieille, jeune, cheveux, drame, mtier ( tisser), profond, noir, etc. Ces termes renvoient au statut social de la femme, qui la confre dans les tches mnagres, mais aussi dans la prservation des traditions. Dans un deuxime cercle, nous constatons la prsence de termes tels que sexe, enfants, ventre, lit, bte, homme, matres, etc. Ici la femme est voue la procration. Dans un troisime cercle, des termes comme amour, parole, dsir, sourire, personne, lvres, poitrine, montagne, etc. sont signaler. Ce dernier cercle peut tre interprt comme le statut que Djaout veut attribuer la femme, mme si celui-ci est difficile atteindre car il sloigne du centre. Pourtant, ce nest pas impossible car la parole est l pour vaincre toutes les aphasies , dautant plus que la libration du langage, le rejet des tabous,
parallle la libration des murs ou du vtement, peut apparatre un lment indispensable de la libration des femmes (Yaguello, Les Mots 63), et abolir tous les cocons dans un retour aux racines symbolises ici par le terme
montagne.
158
Par ailleurs, Djaout a su exploiter une composante lexicale dans son combat pour la femme, savoir le nom propre pour tmoigner de son soutien la femme. En effet, Djaout utilise des noms propres particuliers pour dire que le statut de la femme doit changer. Nous pouvons citer le prnom Samia qui signifie littralement lleve, celle qui atteint les cimes . Et, justement, cest en se donnant un nom qui ne soit pas le reflet
de son statut dans la socit que la femme peut conqurir son identit sociale et son identit tout court. (Yaguello 179)
Aussi, puisque le statut social de la femme est marqu par diffrents indicateurs linguistiques : titres, prfixes, patronyme et nom marital, et mme choix des prnoms (175) et comme le nom dune femme est, dans la socit algrienne, celui du mari ou du pre, Djaout choisit de ne donner ses personnages fminins quun prnom, oblitrant ainsi le rapport quils pourraient entretenir avec le mari ou le pre. 3.2.5.2 Combat pour lcole Lcole est un thme qui revient frquemment dans luvre romanesque de Djaout. Ce thme est aussi trait dans les articles du journaliste. La Figure 48 fait ressortir un emploi irrgulier du vocable cole. Il revient souvent dans Les Chercheurs dOs, ainsi que dans LExpropri et Le Dernier t de la Raison o il est excdentaire. Au contraire, dans LInvention du Dsert et dans Les Vigiles, il est dficitaire.
159
Les divers contextes (Annexe 12) o apparat le vocable cole laissent entrevoir deux priodes par lesquelles est passe lcole en Algrie. Ces deux priodes correspondent galement des sentiments lgard de cette institution. En effet, dans le corpus, il y a lcole sous loccupation franaise et lcole daprs lindpendance. La premire est connote positivement par la nostalgie de lenfance :
Les lauriers-roses commencrent dprir dans le lit du fleuve, et l'cole ouvrit de nouveau ses
portes. L'instituteur aux talons uss ne revint pas. Ce fut une enseignante frle et brune qui nous accueillit. Sa voix avait la sonorit dansante des barques dcapant la houle. L'institutrice m'aimait bien (elle appelait tout le monde par son prnom), car je lisais mieux que quiconque. En retour, j'tais amoureux d'elle.
( LExpropri 111)
160
A ce niveau, lcole ne sert qu veiller des souvenirs chers Djaout et ses personnages. Pourtant, ceux-l sont conscients du danger quaurait reprsent lcole sans une prise de conscience des enjeux quelle soulve. Dailleurs, Sad, un ouvrier marocain qui a dj construit des coles dans son pays, avertit les enfants :
L'cole maintenant va tre finie. Mais ne croyez pas qu'elle va se tenir l, inoffensive et bienveillante, pour tancher la soif d'apprendre des jeunes bergers. Le savoir n'a pas de blancheur, il a la couleur des
matraques. Oh oui, rvez d'images innocentes, de mots qui n'corchent pas la bouche, d'un feu de pole en hiver. Il y aura bien autre chose pour accueillir votre faim et votre navet inconsciente. ( Les
Chercheurs 88)
contestations (devenues en fait conventions depuis dj des dcennies - car notre crivain s'est mis au diapason d'une cole occidentale vieille de vingt ans). Il jugule mosques et hadith, les remplace par structuralisme et Lacan. Il rejette hargneusement la responsabilit de sa misre et de son impuissance sur autrui ; il accuse
l'Autre pour s'absoudre mais refuse d'ausculter matrice de sa propre mre, caleon de son pre pour dtecter le virus de l'arriration, refuse de trucider les
161
de chambre, de faire une lecture critique des livres saints. ( LExpropri 62)
Donc, bien que cette cole soit source de prils, Djaout insiste sur le fait que le meilleur peut en tre extrait pour progresser. A loppos de celle-ci, lcole de lindpendance, cette institution naufrage dont le rle nest plus dinculquer le savoir aux enfants mais de les amener des considrations qui les dpassent :
Mahfoudh remarque, atterr, que les attitudes
paternelles atteignent maintenant Redhouane. Mais il ne peut dire avec prcision qui revient la palme: au pre ou l'cole. Cette dernire est en effet devenue, aprs une srie de rformes et son investissement par une
Cette caste sest donne pour objectif de crer un systme denseignement tellement mdiocre, queux seuls [ses reprsentants] sy sentiraient laise et pourraient le grer. (Djaout, La Logique ) Autour de cette cole, aucun sentiment mlioratif, aucune nostalgie. Lenvironnement thmatique du terme cole (Figures 49 ; 50) est compos essentiellement de vocables apprciatifs et favorables au savoir comme musique, couleurs, image, etc., corrls par des termes renvoyant lenfance comme parents, oiseaux et surtout paradis. Ce paradis, Menouar Ziada prfrerait le troquer contre une seconde chance de revivre son enfance :
Menouar stait surpris un jour penser que sil
avait choisir entre le paradis et la possibilit de vivre une deuxime fois son enfance, il opterait sans
162
Et Djaout disait : L'den n'est ni de l'ordre de l'utopie, ni de l'espace, ni du spirituel mais il est de l'ordre du temps. L'den, c'est l'enfance. ( Les Introuvables 212)
Figure 49 : Lenvironnement thmatique du vocable cole
163
164
CONCLUSION GENERALE
Lapproche statistique et pragmatique du lexique qui a dbouch sur une tude
thmatique que nous avons adopte tout le long de ce travail, a permis dapporter des lments nouveaux pour aborder le texte littraire dans sa substance lexicale. En effet, ce type dapproche introduit un autre point de vue dans les sciences sociales en gnral et dans la linguistique et la littrature en particulier. La difficult tracer des frontires tanches entre linguistique et littrature, embrasser la rigueur scientifique de lune et le flou des interprtations de lautre, nous a amen considrer le lexique littraire dune faon autre, qui unit lexactitude des relevs linterprtation pragmatique. Cette association de la lexicologie et de linformatique est une mthode de travail dun grand intrt car elle permet de comparer les frquences de certains phnomnes linguistiques prsents dans les textes. En effet, notre premire tche a t de dresser des relevs statistiques susceptibles dinterprtation. Ainsi nos premires hypothses ont pu tre confirmes grce au travail en contexte et sur le discours. Nous avons en outre pu entrevoir des corrlations entre les diffrents textes en travaillant sur la connexion lexicale. Nous avons mis en vidence des formes communes plusieurs textes. Ceci peut sexpliquer, pour certains textes, par la prsence de thmes communs. Dautres, au contraire, ont des formes privatives car ils abordent un thme qui leur est particulier et une spcificit au niveau de lcriture. Par ailleurs, nous avons pu accder aux spcificits lexicales du corpus. Leur tude a dmontr lexactitude de certaines hypothses, notamment celles qui concernent lemploi des emprunts, xnismes, nologismes et des noms propres. En effet, ces mots rpondent une stratgie discursive et ont une vise pragmatique. Cet aspect fera lobjet dun travail plus labor dans le cadre du doctorat. Ces spcificits ont t exploites dans lanalyse
165
thmatique qui constitue le deuxime volet de ce travail. Nous envisageons lavenir de voir le rle et limpact de ces phnomnes de contact de langues (emprunt, nologismes, alternances codiques, etc.) en milieu plurilingue et dans une approche pdagogique de linterculturel. Ltude thmatique partir du lexique a servi reprer les thmes dominants et leur circulation travers toute luvre. Ils ont t dgags grce la prpondrance de tel ou tel mot-thme gouvernant tel ou tel champ smantique. Ces thmes vhiculent une certaine vision et sont la base dun discours, dune stratgie discursive et dune criture propres lcrivain. Nous avons abouti certaines conclusions : Djaout se sert dun lexique particulier pour rendre compte des conflits sociaux et culturels sous-jacents la socit algrienne. Parmi ces conflits, ceux de lHistoire et de lidentit sont les plus en vue. A ct de ces facteurs de retard dans le modernisme et laccession au dveloppement, le statut de la femme et de lcole est redfinir. LHistoire vnementielle est, en effet, sans cesse revisite pour en extraire le suc, pour dvoiler les vrits travesties par le discours des hommes. Djaout revendique, par lintermdiaire de ce thme, le droit des Algriens, mais aussi de tout peuple, de connatre leur Histoire pour se construire des rfrences fiables et une identit propre. Il dit ce propos que lidentit nest pas donne mais quelle se construit au fil des annes et des sicles. La connaissance de la porte des discours dans lHistoire sert rconcilier ltre humain avec son identit. Puisque lidentit se construit et ne se donne pas, la connaissance des premiers piliers de cet difice est indispensable. Cest ainsi que Djaout tente, par les vibrants hommages quil rend ces piliers de lalgrianit, de contribuer limprgnation de la mmoire collective par cette identit. Il interpelle les lecteurs au sujet des artistes, quils soient crivains, potes,
166
peintres ou musiciens. Il contribue sa manire ce devoir de mmoire. Il reprend le lexique de ses devanciers, le retravaille et le rinvente. Lidentit ne saurait, non plus, tre dissocie de lenfance et de la terre ancestrale. Celle-ci est chante dans tous les textes de notre corpus, dans la mesure o elle symbolise le terreau de lidentit. Lenfance, quant elle, cest le paradis et vice versa. Cest aussi la langue et le sein maternels. En remontant le fleuve de lenfance, cest la scurit maternelle qui est recherche, la quitude et la tranquillit que procure la prsence de la mre et de la nature dont lenfant est le cur. La mre, cest aussi toute femme qui, dans la socit algrienne, reste prisonnire des rgles sociales, des tabous et des croyances. Djaout simmisce dans la condition fminine et dnonce le statut auquel elle est voue en utilisant le lexique des autres contre eux-mmes. Il lutilise comme purgatoire pour ces hommes dont la scurit est assure par ce statut et quils tentent de maintenir par tous les moyens, y compris lcole. Celle-ci traverse, chez Djaout, deux priodes. La premire est synonyme de bonheur, bonheur de savoir et bonheur de vivre, tandis que la seconde est associe la mort, mort de lintelligence et mort biologique. En somme, les thmes majeurs de Djaout sont une volont doprer un saut qualitatif dans la vie sociale algrienne et de briser tous les interdits et les tabous qui lempchent de faire partie de la famille qui avance . Djaout veut mettre lAlgrie sur les rails de la modernit en la conciliant avec son Histoire la vraie , son authentique identit, en intgrant toutes ses couches sociales et en usant de tous les moyens, dont le plus important est lcole. Malgr ces considrations qui frlent le politique et qui lasseraient le lecteur, Djaout effectue tout un travail sur le texte : posie, imaginaire afin dexorciser ce quil ressent au plus profond de lui-mme. Il ne veut pas chapper la rgle qui dit que le texte est tout dabord un plaisir et un dsir. Le plaisir du texte est ce voyage dans le moi profond qui mne
167
galement vers lenfance : l'criture est une ralit dont les seuls mobiles,
les seuls moteurs sont de l'ordre du moi profond. (Djaout, In Algrie Littrature / Action 207)
Ce travail sur le texte que nous navons pu exploiter dans ce mmoire pourrait faire sera envisag dans le cadre dune recherche ultrieure. Une telle tude, conjugue une stylistique littraire informatise et une analyse du discours journalistique, sera beaucoup plus complte.
168
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ANNEXES
6.1 Annexe 1 : Frquences suprieures 1000
R F rq. 1 0897 2 753 3 262 4 351 5 586 6 328 7 281 8 279 9 524 1 3 3 ' i 9 4 es l 8 1 845 l 7 1 919 1 ans 4 4 e 6 1 953 1 ue d 8 2 4 t l 5 1 206 1 n q 7 2 230 1 5 a e 4 1 430 2 ui e 6 2 267 1 u' n 8 e l 3 1 761 2 ne q 5 2 296 1 e q u 4 2 304 1 as j d 2 1 942 2 9 . 1 1 995 2 n 3 2 309 1 e p 1 ot , ang 1 131 2 ' u 2 2 367 1 u n M 0 R rq. 3 es d 1 2 464 1 our d 400 F ot d ang 2 575 1 ' p l M 0 R rq. 1 st s 2 820 F ot e 1 e M s
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Ecart TLF Corpus Mot 13.68 91853 359 ( 13.22 93294 357 ) 17.82 4225728 9756 . 11.34 1870339 4287 5.42 14630 57 afin
Ecart TLF Corpus Mot 2.61 30140 78 ailleurs 2.33 8172 25 aimait 40.41 840 53 Ali 4.15 20657 66 allait 3.41 71530 178 alors
Ecart TLF Corpus Mot 43.64 254 31 Anctre 16.58 1583 32 ne 4.66 13934 51 annes 3.14 8472 29 appris 4.75 5180 25 approche
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5.80 7062 35 arbre 18.15 11756 109 arbres 5.97 13030 55 arrive 3.27 9769 33 arriver 3.44 9489 33 assis 3.86 6101 25 attend 3.56 6462 25 attendait 5.83 6738 34 attendant 2.36 13061 37 attendre 6.68 3939 26 attente 8.11 3140 26 aube 8.74 24108 106 aucun 7.22 20868 86 aucune 3.27 26316 74 aujourd'hui 4.68 5248 25 auraient 12.23 32382 159 aurait 3.42 119369 282 aussi 3.23 24311 69 autour 6.23 183523 471 aux 10.86 37947 166 avaient 5.43 254486 611 avait 8.72 52183 188 avant 7.17 5765 35 aventure 2.53 9050 28 avions 6.61 8745 44 bte 24.90 5434 91 btes 5.60 7873 37 bleu 5.09 23682 80 bout 11.03 3275 34 bruits 31.85 1037 47 buissons 4.66 298766 688 c' 9.91 6811 49 caf
9.58 2693 27 capitale 2.94 86124 204 car 5.48 8954 40 certains 4.03 7914 31 chair 15.21 7804 74 chaleur 4.43 8400 34 champ 8.16 7884 47 champs 5.85 4270 25 chant 11.33 36403 165 chaque 5.88 5029 28 chaud 4.30 18369 61 chemin 30.48 710 37 chvres 2.74 7547 25 chien 4.52 47560 135 choses 7.81 24218 100 ci 8.25 41225 153 ciel 6.77 3653 25 cit 8.54 358694 916 comme 5.21 8040 36 commence 12.28 2956 35 compagnon 8.01 3389 27 compagnons 7.09 3911 27 compltement 5.37 18251 67 compte 6.07 4874 28 connat 13.80 1466 26 contre 15.38 36960 201 corps 2.85 34620 90 ct 5.24 8951 39 couleur 12.59 5398 51 couleurs
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4.16 14900 51 coups 7.15 7865 43 cri 4.06 8908 34 cris 13.401217634 2997 d' 10.42 751295 1845 dans 4.624074626 8267 de 7.05 4402 29 dbut 6.27 4215 26 dcid 3.81 11833 41 dehors 5.67 47191 145 dj 8.73 4015 32 dpit 4.74 21510 72 derrire 30.29 953329 3136 des 20.55 5196 75 dsert 7.72 11069 57 dsir 7.28 4020 28 dsirs 11.10 5365 46 dsormais 2.05 16783 44 devait 2.01 61752 141 devant 6.02 7115 36 devenu 13.24 2264 32 discussion 3.66 8793 32 doigts 2.98 7214 25 doivent 5.65 9976 44 dos 5.35 35231 112 doute 2.65 630915 1309 du 20.91 6306 85 durant 7.48 29751 114 eau 3.93 6357 26 cole 18.62 1016 28 el 8.15 8924 51 endroit
11.54 6631 54 enfance 13.47 36696 184 enfant 6.26 23695 88 enfants 4.53 73684 196 entre 8.31 5584 38 espace 9.86 55188 208 taient 8.68 306548 802 tait 2.51 97802 223 t 5.70 4383 25 toiles 4.53 8258 34 trange 6.15 4058 25 trangers 3.90 49692 134 eux 7.21 18917 80 face 9.67 5486 42 faim 3.15 7706 27 faisaient 4.60 6876 30 fte 7.83 6941 42 feuilles 4.39 15929 55 foi 10.05 82613 286 fois 5.47 5386 28 fort 3.63 14826 48 forme 12.76 2661 34 fracheur 12.97 19731 118 frre 9.62 12951 73 froid 8.93 4510 35 fruits 2.57 43337 107 gens 11.90 5438 49 gorge 7.55 5943 37 herbe 2.74 22762 62 histoire 8.79 8265 51 hiver 11.92 60410 245 hommes
7.35 5616 35 horizon 3.10 12382 39 hors 4.751626354 3402 il 8.08 249011 657 ils 3.51 9016 32 image 14.00 4213 48 images 6.34 9368 45 immense 6.80 8531 44 impression 23.25 1221 38 insectes 14.07 7698 69 intrieur 8.41 6435 42 jadis 5.37 110770 292 jamais 8.57 7989 49 jambes 2.39 10923 32 jeunesse 7.64 91550 278 jour 7.89 11702 60 journe 2.22 60654 141 jours 16.22 29232 178 jusqu' 7.35 18335 79 juste 5.431668758 3526 l' 12.362346510 5356 la 12.90 9192 72 langue 3.39 8103 29 large 7.991989831 4332 le 2.47 14079 40 lendemain 3.90 7398 29 lentement 26.131493471 4281 les 7.05 184205 488 leur 12.23 101250 366 leurs 2.15 34920 85 lieu
184
2.55 9407 29 lieux 2.93 21358 60 livre 6.79 15506 67 livres 6.12 37776 125 loin 5.15 23528 80 longtemps 9.21 18316 90 lorsqu' 12.96 22068 127 lorsque 11.25 16710 96 lumire 2.54 8237 26 lune 12.16 3607 39 machine 2.40 40361 99 mains 7.62 36779 135 maintenant 31.85 654 37 maintes 3.12 436864 933 mais 3.97 43825 121 maison 4.84 9497 39 maisons 2.40 9671 29 manger 4.39 16299 56 manire 4.47 11782 44 marche 8.41 4840 35 membres 11.88 9261 68 mmoire 18.17 21003 156 mer 2.79 49649 123 mre 4.31 10987 41 mesure 6.31 9710 46 met 2.93 13102 40 midi 5.71 10847 47 moindre 2.16 53469 125 moment 3.77 6549 26 moments 6.39 78528 230 monde
8.15 6171 40 montagne 9.89 6177 46 montagnes 4.06 56794 152 mort 4.67 9739 39 morts 27.82 458 27 mosque 2.84 23318 64 mots 2.67 8816 28 mur 2.59 8942 28 murs 2.47 9952 30 musique 7.59 5431 35 neige 3.27 71389 176 ni 3.13 7004 25 noirs 7.53 74571 234 notre 4.43 433468 964 nous 3.29 7158 26 nouveaux 6.84 4305 28 nuages 10.05 47595 188 nuit 5.01 5237 26 nuits 4.64 6835 30 objets 14.91 6963 68 odeur 20.80 1139 33 odeurs 14.32 5149 55 oiseau 29.76 5835 111 oiseaux 6.13 18756 73 ombre 5.31 109395 288 ont 4.13 6127 26 oreilles 11.47 3417 36 os 13.41 197360 642 ou 11.42 214634 646 o 3.81 7172 28 outre
9.08 5254 39 papa 4.00 423021 930 par 12.10 3321 37 paradis 26.04 11961 148 parfois 4.31 17979 60 parmi 5.67 12531 52 partir 3.35 8897 31 passage 30.69 467 30 passeport 16.90 26314 171 pays 9.68 2994 29 paysage 19.24 1025 29 paysages 8.07 3159 26 paysans 11.41 7960 60 peau 3.95 18007 58 pense 12.74 1550 25 priode 3.77 42893 117 personne 9.72 12033 70 personnes 7.45 23366 95 peur 36.70 501 37 piges 4.19 15952 54 pierre 10.45 5580 45 pierres 2.82 34707 90 place 2.35 17754 48 plein 11.44 7104 56 pluie 4.66 6184 28 poids 2.98 7582 26 poitrine 4.32 5921 26 pourra 5.78 4849 27 poussire 6.47 4570 28 pouvaient
185
3.75 26946 79 pouvait 21.57 1259 36 prairie 3.26 28017 78 premire 2.75 11851 36 premiers 2.04 12450 34 prend 3.46 37611 102 prendre 3.65 10993 38 prsence 2.22 36490 89 presque 7.58 4732 32 prire 5.36 5208 27 printemps 30.20 421 28 proximit 7.56 98074 293 puis 3.76 14559 48 quelqu'un 11.17 69058 262 quelques 7.79 3097 25 queue 7.40 977554 2206 qui 5.98 5212 29 rappelle 4.93 21444 73 regard 7.82 14714 70 regarde 5.80 11669 50 regarder 11.95 2089 28 rgion 3.26 27591 77 rendre 9.84 3096 30 retrouve 3.85 6450 26 retrouver 14.46 9085 78 rve 2.00 8709 25 revenir 20.16 3817 62 rves 4.61 5315 25 revient
8.46 17855 84 route 7.30 6156 37 rues 14.87 516147 1464 s' 3.79 367748 810 sa 11.82 4942 46 sable 5.75 4345 25 saison 14.49 1261 25 saisons 5.30 21654 76 sait 7.36 25925 102 sang 4.16 235117 542 sans 5.21 6216 30 savais 4.34 12002 44 savait 22.60 559632 1821 se 5.35 8180 37 sent 9.69 295111 800 ses 4.22 8010 32 seuls 76.96 175 45 sidi 5.39 25515 87 silence 11.97 2630 32 silencieux 4.31 13873 49 simple 6.78 7444 40 simplement
24.66 27026 230 soleil 3.19 8767 30 sommeil 2.25 456043 946 son 2.07 159577 344 sont 10.89 10685 70 soudain 5.32 6995 33 souffle 5.66 97260 265 sous 2.67 32604 84 souvent 28.78 597 32 squelette 6.26 429450 1008 sur 2.97 20832 59 surtout 11.28 9822 68 tellement 6.24 105797 293 temps 10.03 48707 191 terre 8.30 61526 209 tte 2.24 9949 29 tt 2.83 89598 210 toutes 5.52 10798 46 train 3.97 17971 58 travers 6.95 83431 249 trs 13.28 2253 32 troupeau 2.72 24951 67 trouver
11.271241413 2945 un 18.58 867001 2431 une 4.29 5953 26 vaste 9.04 17148 85 vent 8.67 6689 44 ventre 10.24 2154 25 verdure 9.74 70351 249 vers 6.59 6815 37 vieillard 11.35 1984 26 vieillards 4.17 15995 54 vieille 4.10 7155 29 viennent 41.05 8463 182 village 68.32 378 59 villageois 19.64 29308 204 ville 6.10 5381 30 villes 9.35 26224 117 visage 2.47 15768 44 vite 4.09 19634 63 vivre 7.30 14342 66 voyage
186
TLF
3.50 52437
66 cause
3.71 26756
25
4.89 504761 821 a 12.95 248484 196 ai 3.31 72700 101 ainsi 2.47 37308 aller 7.98 71316 amour 2.70 43389 ans 5.55 101393 118 aprs 7.06 58561 assez 3.17 32114 autant 37 bras 38 bonne bon 59 bien 44 belle 51 beau ayant avons avoir
5.92 115195 134 ce 3.43 30808 33 cela 2.43 32229 43 celle 2.88 37572 48
2.52 47206
67
29
4.66 38388
34 ces
12.63 318200 301 cet 3.92 62826 78 cette 4.21 43921 46 chez 3.80 40144 44 chose
3.84 72823
95
4.00 70252
89
187
34
fond 2.12 24698 font 3.58 54826 69 fort 7.52 986675 1575 4.21 79962 102 fut 2.64 205620 344 2.33 90085 143 grand 2.38 45221 65 grande 2.97 32396 39 grands 5.87 175830 231 2.53 44239 heures 6.90 206109 260 2.21 127370 211 homme 6.02 85086 87 j' 3.00 77603 113 23.361252134 1268 je 3.73 50752 61 joie 6.81 51908 32 fit 3.58 156730 240 l 2.32 20533 25 13.08 454107 489 62 2.59 29902 38 2.84 50270 69 7.32 59192 36 33
77
enfin
3.02 162486 260 deux 10.09 103399 dire 13.33 213100 141 dit 3.71 26764 dix 5.72 81163 donc 4.25 38729 donner 3.08 27072 effet 22.69 663862 469 elle cart Corpus Mot 5.501146804 1953 en 2.10 146370 247 TLF 30 38 85 25 57
esprit
est
tre
eu
eut
faire
fait
faut
femme
fille
4.37 34575
31
188
28 mon
2.79 23124 26 lit 3.69 30117 long 11.05 319425 342 m' 5.31 218211 312 ma 3.78 60566 main 3.96 54813 mal 12.92 477329 529 me 5.40 51129 mieux 2.82 28452 milieu 10.16 228778 228 moi 5.98 87434 moins 2.07 28135 mois 39 91 pas parle 34 parce 45 oui on 65 non 76 nom ne n' 30 mot
4.70 35801
30
2.98 40027
51
5.41 51169
45
4.90 47669
45
2.23 21409
27
quatre 19.291540412
48
81
quelle
189
2.53 91572 143 quelque 4.85 45239 quoi 4.58 35812 raison 6.65 136895 156 rien 4.38 46985 sais 3.23 38864 sera 17.53 389357 271 si 6.04 55797 soit 8.93 120934 suis 7.33 63217 41 t' 97 venir 45 tu trop 47 tous 49 ton toi 31 tes 42 tant
5.47 57290 6.53 52014 35 vos 10.47 110162 4.47 60871 69 votre
53
60
32.86 818177 274 3.85 159401 240 vous 2.78 33319 2.14 81846 131 vrai 3.31 39279 10.45 210093 195 vu 7.95 336060 446 y 2.02 22426 30 47 42
2.10 20922
27
190
Nom
Frquence Exp ropri cheurs 0 0 5 0 Cher ntion 0 1 Inve giles 0 0 Vi rnier 0 0 De orpus 5 1 C
Abchir Abdalla h Abdelh adi Abdelk ader Abdelm oumen Abdelw ahab Abdeno ur Ahmad Ahmed Akli Ali Amaou che
17
17
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1 29 3 53 8
191
Amar Amina Amoqra ne Arezki Assema m Aziz Azzi Bachir Bakli Bouale m Bouzia ne Brik Chaba ne Chbib Chrif Dahma ne Demik Driss Elbouli
0 2 16
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6 0 0
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0 0 0
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192
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3 0 0
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3 14 17
ga Fatima Ferhat Hadj Hamid Hammo uch Hamou Hand Hassan Hocine Hssen Idir Ismail Kahna Kahina Kamel Kenza Khadra Khaled Koceila h Lemdja d Macho 2 7
193
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63
63
u Mahfou dh Mansou r Menoua r Mriem Messao ud Mezaye r Mzian e Mhand Moham ed Moham med Mohan d Mokhta r Mokran e 0 1 0 0 0 1 0 0 0 1 0 1 6 4 0 0 0 10 0 0 9 0 3 12 0 0 2 0 0 1 0 0 0 0 2 1 9 2 0 0 0 11 0 0 0 21 0 21 0 6 0 0 1 0 0 0 0 3 0 24 0 0 15 0 3 1 30 15 0 0 1 0 0 0 5 0 0 24 0 5 1 24
194
Moqran e Moqran i Mourad Nabiha Nadjib Nedjm Okba Omar Ouahm ed Ouali Ouanch arissi Oukaci Oumezi ane Ourezki Ouzero uk Rabah Redhou ane Sadi
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6 6
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72 6
1
195
Sad Salah Salihi Samia Skander Tachfin Tahar Tabi Tamim Tartouc hi Tayeb Touha mi Toumer t Yahia Yamina Yamna Yekker Youcef Youns Zahra Ziada
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3 1 1 62 13 13 4 84
196
197
FREQUENCE LEXIE Associataire Baratteuse Bavements Braillants Calcinantes Calcinants Charognarde Chikha Civilisationnelle Conspueurs Crissante Croassante Dclencheuses Dlivrante Dpeupleur Dplaceurs Dsemparement Dshabillantes Dvoyante Dvoyeur Dvoyeurs Ecorchante Ecorchantes Egaration Embrouillante Embrouillantes Etancheuse Excommuniants Exhibitrice Exsudante Flamboyantes CORPUS 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 EX 0 1 1 0 1 1 0 1 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 1 1 1 0 0 0 CH 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0
198
IN 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 1 1 0 1 1 0 0 0 1 1 1 1 0 0 0 0 0 0
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DER 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1
Fourvoyants Fourvoyeur Fracturante Houlaient Imamales Indnonables Irisures Jaugeuses Ligoteur Lustrante Mecques Napalmis Pressurante Priapes Psalmodieurs Rebaliser Rchauffante Redisposs Renjambe Renraciner Renterrer Rgnrante Rematrialise Reparcourir Revrifie Revrifier Ridiculisants Rissolante Soutireurs Tenaillante Tranaillante Tratreuses Transfigurante
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
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199
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N cart Corpus Texte Mot 1 16.66 1267 481 je 1 15.03 457 222 mon 1 14.28 312 167 ma 1 12.00 529 217 me 1 11.02 39 38 papa 1 10.01 36 34 prairie 1 9.33 238 108 mes 1 9.26 32 30 1 8.69 9753 2215 . N cart Corpus Texte Mot 1 8.34 230 99 soleil 1 8.16 24 23 Seigneur 1 7.50 342 125 m' 1 7.35 391 137 1 7.13 1 7.10 1 6.95 Amoqrane 1 6.83 358 124 ( N cart Corpus Texte Mot 1 6.74 357 123 ) 1 6.44 14 14 Driss 24 21 pote 28 23 fort 16 16
1 6.10 489 151 j' 1 5.90 1 5.90 1 5.82 1 5.61 12 12 rat 12 12 Iboudja 26 19 paysans 11 11 pomes
1 4.49 1 4.40 1 4.39 1 4.37 1 4.34 1 4.34 1 4.34 1 4.31 1 4.27 1 4.23 1 4.17 1 4.16 1 4.07 1 3.97 1 3.97 1 3.97 1 3.97 1 3.97 1 3.97 1 3.97 1 3.97 1 3.97
1 5.79 123 52 mre 1 5.58 25 18 toiles 1 5.56 228 80 moi 1 5.44 1 5.24 1 5.20 1 4.93 1 4.85 17 14 folle 27 18 Tayeb 12 11 chameau 17 13 gosses 27 17
13 10 hameau 80 32 tais 21 13 eus 16 11 lait 14 10 gardien 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 Seigneurs 6 seghia 6 pome 6 orgasme 6 offrit 6 Matmata 6 Isabelle 6 6 grottes
compltement 1 4.79 470 134 elle 1 4.73 1 4.68 1 4.68 1 4.60 1 4.58 1 4.58 60 28 peau 8 8 8 temple 8 insulaire 1 4.68 155 55 mer
iconoclaste
bibliothque
200
1 3.97 1 3.97 1 3.97 1 3.97 1 3.96 1 3.94 1 3.94 1 3.94 1 3.92 1 3.92 1 3.92 1 3.89 1 3.84 1 3.72 1 3.68 1 3.68 1 3.61 1 3.60 1 3.60 1 3.60 1 3.59 1 3.58 1 3.58 1 3.58 1 3.58 1 3.58 1 3.58
6 6 6 6 10 10 10 8 8 8
1 3.58 1 3.58 1 3.58 1 3.58 1 3.58 1 3.56 1 3.56 1 3.56 1 3.56 1 3.55 1 3.50 1 3.50 1 3.41 1 3.38 1 3.31 1 3.26 1 3.25 1 3.25 1 3.25 1 3.21 1 3.21 1 3.21 1 3.20 1 3.19 1 3.18 1 3.17 1 3.17
5 5 5 5 14 14 7 7
1 3.17 1 3.17 1 3.17 gendarmes 1 3.17 1 3.17 1 3.17 1 3.17 1 3.17 1 3.15 1 3.15 1 3.15 1 3.15 1 3.15 1 3.15 1 3.15 1 3.15 1 3.15 1 3.15 1 3.15 1 3.15
6 6 6
5 hune 5 houle 5
5 5 Assemam
17 11 amiti
6 5 dcidai 6 6 6 6 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 5 criait 5 chiffre 5 acadmie 5 abords 4 verbe 4 testicules 4 salaud 4 rossignol 4 promit 4 partit 4 orties 4 orifice 4 neurones 4 mine 4 4 grandi 4 dirent 4 dgot 4 balancer 4 Ajdir
compartiment
69 26 ton 17 10 vais 17 10 fleuve 53 21 vos 15 9 srement 37 16 vieillard 66 24 avais 8 8 8 16 16 6 6 bain 6 aurore 9 regardait 9 dcida
4 4 Tazoult
1 3.45 12 8 paysan
1 3.31 37 16 herbe
compatriotes
indniablement 1 3.15 1 3.15 1 3.15 1 3.15 1 3.15 1 3.14 1 3.12 1 3.12 1 3.07
25 12 prit
1 3.59 25 13 chien
compagnon randonnes
maisonnette
14
1 2.77 1 2.77 1 2.77 1 2.77 1 2.75 apercevoir 1 2.75 1 2.75 1 2.75 1 2.75 1 2.75 1 2.75 1 2.75 1 2.75 1 2.75 1 2.75 1 2.75 1 2.75 1 2.75 1 2.74 montagne
10 10 10 10 13 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
6 temples 6 Mohand 6 firent 6/ 7 4 vitre 4 tunnel 4 tuiles 4 prochaine 4 prtres 4 nourrir 4 mousse 4 inspecter 4 fis 4 4 calcul
1 2.62 1 2.62 1 2.62 1 2.62 1 2.62 1 2.58 1 2.58 1 2.58 1 2.50 1 2.48 1 2.48 1 2.48 1 2.48 1 2.45 1 2.45 1 2.45 1 2.45 1 2.45 1 2.45 1 2.45 1 2.45 1 2.45 1 2.45 1 2.45 1 2.45 1 2.45 1 2.45 1 2.44 1 2.44 1 2.43 1 2.41
8 8 8 8 11 11
20 10 jouer 17 9
8 5 entires
1 3.03 292 77 puis 1 3.03 1 3.02 1 3.01 1 2.99 1 2.99 1 2.99 1 2.92 1 2.92 1 2.90 1 2.90 62 22 fille 97 31 suis 30 13 long 9 9 9 6 sus 6 bats 6 agneau
31 12 Anctre
43 15 cri 51 17 pieds 18 18 18 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 15 15 12 8 jusque 8 classe 8 ami 4 vider 4 refusant 4 ore 4 lanait 4 lana 4 cueils 4 crapauds 4 crnes 4 cliquetis 4 catimini 4 battait 4 astre 4 aimer 7 oliviers 7 exil 6 semblait
1 2.87 961 220 nous 1 2.87 133 39 quand 1 2.86 1 2.86 1 2.86 1 2.86 1 2.86 1 2.86 1 2.86 1 2.86 1 2.86 1 2.85 35 14 toi 7 7 7 7 7 7 7 5 vaches 5 notable 5 moelle 5 leva 5 dieux 5 complice 5 Club
6 4 branla
1 2.69 176 48 yeux 1 2.69 176 48 alors 1 2.68 1 2.64 1 2.64 1 2.64 quelques 1 2.62 1 2.62 8 8 5 seau 5 rvais
202
7 5 essayait
61 21
1 2.44 15 7 prenait
1 2.63 262 67
44 15 dos
1 2.41 1 2.41 1 2.41 1 2.41 1 2.41 1 2.41 1 2.41 1 2.39 1 2.37 1 2.36 1 2.36 1 2.35 1 2.33 1 2.33 1 2.31 1 2.30 1 2.30 1 2.30 1 2.30 1 2.30 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29
12 12 9 9 9 9 9
1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 honorables 1 2.29 1 2.29 1 2.29
4 3 sanglier 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 3 remarque 3 rejoignit 3 rgions 3 regardai 3 ramena 3 prtre 3 pleurant 3 phrase 3 permettait 3 parut 3 parcourais 3 oliveraie 3 mordre 3 mixtures 3 3 mmes 3 mettais 3 matrice 3 maman 3 Leila 3 lascars 3 lchait 3 jupe 3 Juif 3 jugeant 3 3 gourds 3 globe 3
203
gendarmerie 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.29 1 2.26 1 2.26 1 2.26 1 2.24 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 13 13 13 20 3 faisais 3 quation 3 envoya 3 envolrent 3 envelopp 3 3 empreinte 3 embarquer 3 dort 3 dsespoir 3 dmesure 3 dlit 3 dcliner 3 3 chics 3 bons 3 bondir 3 auras 3 appropri 3 aphone 3 apermes 3 annoncer 3 amnsique 3 amadouer 6 nerfs 6 disait 6 amas 8 entrailles
probablement
engloutissaient
85 25 vent 73 22 froid 26 10 venu 26 10 nuits 49 16 jambes 99 28 mains 30 11 savais 34 12 belle 23 23 16 16 16 4 4 4 4 4 4 4 4 9 cour 9 burnous 7 viens 7 vague 7 3 ya 3 volontiers 3 vesprale 3 tirait 3 succion 3 soyeuses 3 solaire 3 semence
4 3 paniers
commenai 4 3 caresses
missionnaires
4 3 beignets
connaissait
1 2.23 35 12 neige 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 psalmodier 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.22 1 2.18 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 4 pressaient 4 partmes 4 offert 4 moustache 4 mfaits 4 langage 4 inutiles 4 furieux 4 leve 4 dserte 4 couverture 4 bote 4 alcools 51 16 nom 39 13 eut 10 10 10 10 10 10 10 7 7 7 7 5 tripes 5 rvant 5 propice 5 lentisques 5 langues 5 effroi 5 apparat 4 turban 4 trouvai 4 robe 4
1 2.18 1 2.18 1 2.15 1 2.13 1 2.13 1 2.12 1 2.12 1 2.12 1 2.12 1 2.11 1 2.10 1 2.10 1 2.09 1 2.09 1 2.08 1 2.08 1 2.06 1 2.06 1 2.06 1 2.06 1 2.06 1 2.06 1 2.06 1 2.06 1 2.06 1 2.03 1 2.03
1 2.02 1 2.02 1 2.02 1 2.02 1 2.02 1 2.02 1 2.02 1 2.02 1 2.02 1 2.02 1 2.02 1 2.02 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01
8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 26 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
4 versets 4 tardai 4 rigoles 4 religieux 4 poings 4 partis 4 nuque 4 mouton 4 devais 4 brler 9 tes 3 vessie 3 vrits 3 solide 3 3 sachant 3 rejette 3 rase 3 race 3 prtait 3 prcipita 3 pratiqu 3 perdait 3 passa 3 partaient 3 osaient 3
1 2.22 10 5 voyant
8 4 rpondit
1 2.22 10 5 coulait
8 4 blessure 5 3 vulgaire
49 15 mis 29 10 pied 33 11 odeurs 33 11 es 11 11 11 11 11 11 11 11 11 22 22 5 veux 5 tombait 5 sortit 5 srieux 5 5 femelle 5 drle 5 brebis 5 arriva 8 jeu 8 tions
7 4 suffisait
5 3 sortirent
srieusement
5 3 nud
moisissures 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 3 mettant 3 mauvaises 3 mare 3 injures 3 hurlait 3 gnitrice 3 gangue 3 fusaient 3 flaque 3 filets 3 fastes 3 touffer 3 estivants 3 errants 3 entendais
1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01
5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
3 3 3 disais 3 3 danser 3 copain 3 colres 3 cimes 3 chars 3 chante 3 cerveau 3 centimes 3 ccit
1 2.01 caniculaire 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01 1 2.01
5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
effectivement clabousser
bergeronnettes 5 3 arracha
dsappointement
5 3 agneaux
7.19
118
54
6.78
25
20
plus
205
2 squelette 2 sais
6.35
32
22 Mot
5.92
49
27 avons
4.88
32
18
hommes
2 les 4.19 4279 843
2 5.90 1919 432 que 2 camions 2 viande 2 nes 2 nos 2 vieillards 2 mon 2 5.21 196 64 ai 2 sommes 2 me 2 moi 4.95 228 70 4.98 529 137 4.99 34 19 5.25 457 124 ces 5.33 26 17 lorsque 5.41 155 55 morts 5.47 18 14 lzard 5.47 18 14 5.70 15 13 vache
2 Amaouche 2
4.86
8 sont
4.17
343
90
4.84
14
11 Sba
4.13
2 villages 2
4.82
24
15 Mot
4.79
10
9 Hand
4.13
4.76
39
20
2 consenti
4.13
4.68
127
44 cheik
4.13
4.55
293
82
2 Boubras
4.13
4.51
7 billet
4.13
4.30
14
10
4.10
206
2 arriver
4.05
33
16 parlent
3.79
14
9 ntre
3.72
2 4.03 4586 895 et 2 4.03 193 56 ! 2 allez 2 ceux 2 guerre 2 trs 2 djemaa 2 berger 2 fils 2 doivent 2 allons 2 pauvres 3.79 14 9 3.88 11 8 sauce 3.88 25 13 biens 3.90 63 24 saint 3.91 16 10 pierre 3.91 16 10 suis 3.96 249 68 ont 3.97 51 21 3.98 113 37 ils 3.99 13 9 natte
3.79
7 Leloup
3.72
2 Machou 2
3.79
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3.72
3.78
657 151
3.72
connaissaient 2 3.78 489 117 j' 2 3.78 29 14 2 bouquet 2 3.76 288 75 Arezki 2 2 3.76 97 32 Abchir 2 2 3.74 54 21 gens 2 2 3.74 23 12 chvres 2 2 3.74 23 12 mes 2 2 3.72 7 6 mort 2 2 3.72 5 5 avaient 2 3.52 208 56 3.56 166 47 3.59 152 44 3.59 238 63 3.65 37 16 3.67 107 34 3.72 5 5 3.72 5 5 3.72 5 5
viennent 2
Ouzerouk
207
taient 2 donc 2 maisons 2 douce 2 voil 2 couscous 2 restes 2 film 2 Bouziane 2 Bordj 2 aurions 2 choses 2 jeunes 3.38 40 16 3.38 135 39 pioche 3.41 8 6 mets 3.41 8 6 enfer 3.41 8 6 3.41 8 6 3.41 8 6 3.46 13 8 3.46 13 8 engins 3.46 22 11 pieuses 3.47 39 16 femmes 3.52 85 28
2 impression 2
3.36
44
17
2 humides
3.28
3.34
80
26 fosse
3.28
3.32
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3.28
3.32
2 chercheurs
3.28
3.32
2 carrossable
3.28
3.32
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3.28
3.31
11
2 bnissez
3.28
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3.25
240
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17
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3.22
260
65
3.28
14
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3.22
24
11
2 3.28 2 3.28
4 sac 4 4 somme
3.16
2 2 3.28 4 4 pos 2
3.16
imposant
3.16
208
occasions 2 discussions 2 aperois 2 vu 2 c' 2 bufs 2 plat 2 termine 2 pages 2 chaises 2 paradis 2 grandes 2 respirer 2.97 16 8 2.99 26 11 jetant 3.00 37 14 3.01 7 5 3.01 7 5 sieste 3.01 7 5 route 3.01 19 9 bonne 3.05 22 10 asseoir 3.07 688 149 ben 3.13 47 17 triste 3.16 9 6 3.16 9 6 Moh
2.97
16
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2 tranger 2
2.97
16
2.95
10
2.95
10
voir 2 2.84 94 27
2.94
23
10
beaucoup 2 2.83 24 10
2.91
46
16
vtements 2 2.83 17 8
2.90
84
25
tombe 2 2.83 17 8
2.88
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2.88
2.88
on 2 2.80 60 19
2.88
journe 2 2.79 95 27
2 incroyable 2
2.88
tant 2 2.79 14 7
2.88
vivants
209
2 plusieurs 2 chansons 2 leurs 2 vritables 2 sainte 2 pensai 2 cr 2 coule 2 vite 2 herbes 2 squelettes 2 rappeler 2
2.79
14
2.68
37
13
2.79
14
2.64
342
77
2.78
366
83
2.64
247
58
2.77
2.64
126
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2.77
autres 2 2.70 18 8
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2.64
15
2.77
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2.64
15
2.77
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2.64
15
2.77
dormir
2.64
15
2.76
44
15
eux
2.64
15
2.76
21
2.76
11
toutes 2 2.68 62 19
2.60
38
13
2.76
11
heures
2.59
12
2.76
11
chacun
2.59
12
210
possder 2 mission 2 militaire 2 machines 2 entre 2 servent 2 rentr 2 2.59 6 4 2.59 6 4 2.59 6 4 voisin 2.59 12 6 elles 2.59 12 6 ange 2.59 12 6 comble 2.59 12 6
2 comprenais 2
2.59
condition 2 2.54 43 14
2.59
famille 2 2.54 23 9
2.59
2.58
137
35
avec 2 2.53 87 24
2.58
19
silence 2 2.52 35 12
2 ensemble 2 vhicules 2 6 4 surveiller 2 2.59 6 4 sujet 2 2 2.59 6 4 miel 2 2 2.59 6 4 gne 2 2 2.59 6 4 crte 2
2.58
19
rouge 2 2.52 31 11
2.57
chair 2 2.51 16 7
2.57
papiers 2 2.51 16 7
2.57
oncle 2 2.51 16 7
2.57
demain 2 2.51 16 7
frappe
2.57
dcouvert 2 2.51 16 7
faisons
2.57
chiens 2 2.51 16 7
constamment
2.57
appareil
211
2.51
16
7 terre
2.40
191
45
prter 2 2.40 4 3
2.48
48
15 vienne
2.40
portaient 2 2.40 4 3
2.47
121
31
2 transforms
2.40
naturels 2 2.40 4 3
2 2.45 2206 421 qui 2 avais 2 montagne 2 lendemain 2 devenu 2 vieil 2 poursuivre 2 pesant 2 belles 2 2.40 241 55 l 2.44 13 6 2.44 13 6 2.44 13 6 2.44 13 6 revois 2.44 36 12 rogne 2.45 40 13 2.45 40 13 2.45 66 19 tombs
2.40
matelas 2 2.40 4 3
2.40
mangent 2 2.40 4 3
2.40
laborieusement 2 2.40 4 3
2.40
inhabituelle 2 2.40 4 3
2.40
groupes 2 2.40 4 3
2.40
gn 2 2.40 4 3
2.40
fusent 2 2.40 4 3
2.40
fmes 2 2.40 4 3
2.40
fasse 2 2.40 4 3
2.40
entendent
212
2.40
2.35
2.40
ct 2 2.39 10 5 villa
2.35
2.40
tristes 2 2.39 10 5
2 somnolence 2 2 2.39 10 5 pouvions 2 2.39 10 5 particulire 2 2.39 10 5 nues 2 2.38 17 7 hammam 2 2 2.37 72 20 entasss 2 2 2.36 21 8 devons 2 77 21 attends 2 2 2.35 29 10 allions
2.35
2.40
pices
2.35
2.40
humains 2
2.35
2.40
estomac 2
2.35
changements 2 carabine 2 brave 2 autrefois 2 auront 2 attestations 2 admis 2 2.39 292 65 rester 2.40 4 3 manger 2.40 4 3 cur 2.40 4 3 2.40 4 3 langue 2.40 4 3 tenu 2.40 4 3
agrable 2
2.35
2.35
2.35
heureusement 2 2.35
2.35
2.35
213
faim 2 premire 2 2.30 2 occupation 2 crne 2 mme 2 soir 2 chaleur 2 2.27 2 secondes 2 manire 2 vaste 2 aube 2 existence 2.25 22 8 2.25 26 9 2.25 26 9 choix 2.26 56 16 2.27 18 18 7 soi 7 2.27 74 20 2.27 74 20 parcelle 2.28 553 114 pige 2.30 14 6 vaut 2.30 14 14 6 oh 6 malgr nuit 2.30 78 21
2 heureux 2
2.24
43
13
laisse 2 2.17 15 6
2.22
187
43
tranquille 2 2.17 15 6
2.22
39
12
tandis 2 2.17 15 6
2.22
11
halte 2 2.17 15 6
2.22
11
grosses 2 2.17 15 6
2.22
11
courir 2 2.17 15 6
2.22
11
collines 2 2.16 23 8
2.22
11
larmes 2 2.16 19 7
2.22
11
nullement 2 2.16 19 7
2.22
11
garons 2 2.16 19 7
2 alentour 2 compagnon 2
2.22
11
aim 2 2.16 8 4
2.20
35
11
voisinage 2 2.16 8 4
2.18
44
13
pieux
214
2.16
retrait 2 2.12 5 3
2.12
2.16
prcipit 2
2.12
2.16
2 2.12 2 2.12
3 fier 5 3
2.16
pastque 2
2 familiarit
2.12
2.16
passaient 2 2.12 5 3
accompagner 2 premiers 2 vmes 2 verve 2 vertes 2 tutlaires 2 signifier 2 roseau 2 2.12 5 3 jouir 2.12 5 3 larges 2.12 5 3 massue 2.12 5 3 2.12 5 3 2.12 5 3 2.12 5 3 osait 2.13 36 11 patre
2 entretenait
2.12
2.12
2 conseils
2.12
2 occupant 2 montent 2
2.12
2.12
mconnaissable 2 2.12
215
2.12
murs 2 2.08 12 5
magasins 2 basse 2 2.08 12 5 met 2 2.08 12 5 fus 2 pleine 2 2 2.06 24 8 voix 2 2 2.06 24 8 parmi 2 2 2.06 24 8 aller 2.02 51 14 2.04 60 16 2.04 108 26 2.05 20 7 2 2.05 46 13 2.06 16 6
2.12
sert
2.12
importe
2.12
3 table
2.08
12
2.12
3 source
2.12
3 parents
2.10
32
10
N cart Crp. Texte Mot 3 19.55 120 119 ibn 3 17.36 94 94 Toumert
3 7.59 3 7.42
22 22 66 45 voyage
3 7.41 3 7.18
75 49 dsert 20 20
Marrakech
Almoravides
216
3 7.14 3131 951 des 3 6.97 3 6.63 3 6.55 3 6.55 3 6.23 3 6.10 3 6.05 3 6.02 3 5.86 22 21 Maghreb 46 33 sable 17 17 17 17 21 19 corbeaux 15 15 Aden 35 26 imam 55 35 oiseau 14 14 Sanaa N cart Crp. Texte Mot 3 6.57 111 60 oiseaux Almoravide Abdelmoumen
3 4.83 3 4.80
25 18 noirs 21 16 casbah
3 3.62 3 3.62 3 3.62 3 3.62 3 3.62 3 3.62 3 3.62 3 3.62 3 3.62 3 3.60
6 6 6 6 6 6 6 6 6
3 4.81 489 169 j' 3 4.79 19 15 bton 3 4.59 153 64 ciel 3 4.56 3 4.56 9 9 qat 9 9 dynastie
3 4.48 1309 396 du 3 4.39 37 22 fallait 3 4.36 30 19 villes 3 4.29 3524 985 l' 3 4.22 76 36 seule 3 4.17 688 219 c' 3 4.16 209 79 tte 3 4.12 3 4.12 3 4.07 3 3.97 20 14 berbre 10 9 mecque 16 12 vents 62 30 histoire
33 18
mouvement 3 3.59 109 44 arbres 3 3.59 3 3.54 3 3.52 3 3.52 3 3.52 3 3.52 3 3.52 3 3.52 3 3.52 3 3.51 3 3.51 23 14 sicles 14 10 voulais 8 8 8 8 8 8 8 12 12 7 ocan 7 murailles 7 islam 7 ternit 7 tendue 7 chauffeur 7 bec 9 9 dunes 3 3.57 44 22 savait
N cart Crp. Texte Mot 3 5.80 801 272 tait 3 5.62 13 13 Youcef 3 5.62 3 5.62 3 5.62 3 5.62 13 13 Tehouda 13 13 13 13 Arabie 13 13
3 3.96 230 84 monde 3 3.95 191 72 terre 3 3.95 3 3.95 3 3.95 3 3.87 3 3.83 3 3.83 3 3.76 3 3.76 3 3.76 3 3.73 3 3.62 7 7 7 7 Orient 7 Okba 7 Djedda
hirondelles
Almohades 3 5.62 13 13 Alger 3 5.57 3 5.44 3 5.37 3 5.10 3 5.10 3 5.06 3 4.84 18 16 plerin 91 47 btes 12 12 Bejaia 16 14 mahdi 16 14 28 20 el 10 10 disciples 3 5.50 184 80 enfant
Mohammed 3 3.49 1845 522 dans 3 3.49 10 8 royaume 3 3.49 3 3.49 10 10 8 plerinage 8
inbranlable 3 3.44 357 117 ) 3 3.41 358 117 ( 3 3.39 204 72 ville
immobilit
3 3.33 15 10 roche 3 3.33 3 3.29 3 3.29 3 3.27 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.26 3 3.22 3 3.22 3 3.22 3 3.21 3 3.19 3 3.19 3 3.19 3 3.19 3 3.19 3 3.19 3 3.19 15 10 aveugle 25 14 cit 25 14 aimait 13 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 11 11 11 9 nudit 5 Ymen 5 vastitude 5 traverses 5 traque 5 Touggourt 5 Tlemcen 5 tisons 5 rectitude 5 prophtie 5 Occident 5 golfe 5 Gant 5 dsolation 5 dlivre 5 Ahaggar 8 milliers 8 mille 8 fantmes
3 3.19 3 3.19 3 3.19 3 3.19 3 3.19 3 3.19 3 3.19 3 3.17 3 3.14 3 3.09 3 3.07 3 3.05 3 2.98 3 2.98 3 2.98 3 2.97 3 2.95 3 2.93 3 2.92 3 2.92 3 2.92 3 2.92 3 2.92 3 2.92 3 2.91 3 2.91
7 7 7 7 7 7
3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.87 3 2.86 3 2.86 3 2.86
4 4 4 4 4 4 4
effondrement 7 6 aroport 51 23 hiver 37 18 sortir 52 23 partir 32 16 fit 14 12 12 9 but 8 souverain 8 devenait 30 15 vit
paralllpipde 4 4 Ouargla 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 15 15 8 4 narguil 4 murettes 4 mont 4 largeur 4 lancs 4 jarres 4 4 gel 4 fondateur 4 4 empire 4 gayer 4 coul 4 approchant 4 Aghmat 4 9 histoires 9 bataille 6 telles
4 4 Mellala
hammadide 4 4 fourmis
5 5 bouches
ternellement
79 31 pouvait 51 22 couleurs
3 2.91 48 21 feu 3 2.90 148 52 parfois 3 2.89 3 2.87 3 2.87 28 14 dsirs 4 4 4 Zahra 4
accomplissement
vacillement
218
3 2.86 3 2.86 3 2.86 3 2.86 3 2.86 3 2.86 3 2.86 3 2.86 3 2.86 3 2.85 3 2.84 3 2.84 3 2.84 3 2.84 3 2.84 3 2.84 3 2.84 3 2.84
8 8 8 8 8 8 8 8 8
3 2.68 3 2.68 3 2.67 3 2.65 3 2.64 3 2.64 3 2.63 3 2.63 3 2.60 3 2.60 3 2.60 3 2.60 3 2.60 3 2.60 3 2.60 3 2.59 3 2.58 3 2.57 3 2.55 3 2.55 3 2.54 3 2.52 3 2.52 3 2.52 3 2.52 3 2.52 3 2.52 3 2.52 3 2.52
11 11
7 viscres 7 guerriers
7 7 7 7
27 13 poussire 48 20 plein 42 18 jadis 36 16 fort 19 10 prophte 19 10 combat 9 6 errance 9 6 prouvante 9 6 criture 9 6 cruaut 9 9 9 14 6 campement 6 cadavre 6 appelait 8 pouvais
3 2.50 133 45 quand 3 2.48 12 7 veiller 3 2.48 12 7 plaine 3 2.48 12 7 noires 3 2.48 12 7 gorges 3 2.48 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 12 7 fivre 23 11 plerins 23 11 furent 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 4 vrais 4 victorieux 4 troncs 4 simples 4 Sahara 4 promenade 4 produisit 4 porta 4 ptrole 4 persistait 4 obligs 4 marqu 4 majest 4 lgende 4 intraitables 4 4 immensit 4 fumes
dromadaires correspondance 34 16 retour 80 31 tais 6 6 6 6 6 6 6 5 statue 5 sacs 5 sables 5 rel 5 prince 5 cachette 5
3 2.63 19 10 rivire
71 27 force
3 2.58 14 8 lecture 25 12 verdure 43 18 cri 40 17 34 15 fracheur 17 7 7 7 7 7 7 7 9 tranges 5 regardions 5 pistes 5 lointain 5 itinraire 5 hermtique 5 gent 5 errances
219
architecture 3 2.83 170 58 pays 3 2.77 471 142 aux 3 2.77 3 2.77 3 2.74 3 2.73 3 2.68 3 2.68 3 2.68 13 13 8 voyager 8 remparts
simplement
3 2.76 114 41 eau 38 17 voici 21 11 surface 16 16 16 9 direction 9 atlas 9 aimais 3 2.73 108 39 seul 3 2.73 21 11 pattes
5 4 localits 5 4 justicier
insaisissable
3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.46 3 2.45 3 2.45 3 2.44 3 2.44 3 2.42 3 2.41 3 2.39 3 2.39 3 2.37 3 2.37 3 2.37 3 2.37 3 2.37 3 2.37
5 4 fragiles 5 4 figuiers 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 4 et 4 tals 4 escalader 4 gale 4 dromadaire 4 crpes 4 courette 4 contes 4 conqute 4 4 chevreaux 4 chanteur 4 4 bleues
10 10 10
3 2.23 3 2.23 3 2.22 3 2.18 3 2.17 3 2.17 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.15
3 2.17 11 6 terreur
3 2.16 245 74 hommes 78 27 ailleurs 35 14 telle 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 4 triomphe 4 trsor 4 tasse 4 soustraire 4 sur 4 puret 4 pche 4 palper 4 ouvrait 4 ocre 4 natal 4 morte 4 monts 4 monticule 4 moderne 4 imposante 4 4 humide 4 froids 4 gard 4 efface 4 dfinitive
3 2.34 24 11 olivier 3 2.31 201 63 corps 3 2.30 600 171 on 3 2.30 3 2.30 3 2.30 3 2.29 13 13 13 7 parlaient 7 oued 7 limites
commandes
59 22 surtout
3 2.27 9753 2507 . 3 2.26 16 8 oublier 3 2.26 3 2.26 3 2.26 3 2.26 3 2.26 3 2.26 3 2.26 3 2.26 3 2.26 3 2.26 3 2.26 3 2.26 3 2.26 3 2.26 3 2.25 3 2.24 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 5 tue 5 tempte 5 serrs 5 savions 5 prcise 5 note 5 mtro 5 goutte 5 franchir 5 fragile 5 manations 5 caravane 5 bornes 5 bords
3 2.40 292 89 jamais 74 27 chaleur 48 19 beau 42 17 aurais 18 18 10 10 10 9 mouettes 9 ailes 6 sud 6 oasis 6 mi
imperceptible
63 23 vivre 34 14 trange
220
3 2.15 3 2.15 3 2.15 3 2.13 3 2.13 3 2.13 3 2.13 3 2.11 3 2.11 3 2.11 3 2.11 3 2.11 3 2.11 3 2.10 3 2.08 3 2.08 3 2.07 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05
6 6 6
3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05
4 4 4
3 tmraire 3 tambour 3
3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05
4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4
3 lgendes 3 lapereaux 3 lampes 3 infatigable 3 impuissant 3 gris 3 goudron 3 fracas 3 fourrure 3 fige 3 fatal 3 emprise 3 dployait 3 criant 3 coranique 3 convives 3 continents 3 3 cong 3 conduite 3 cistes 3 circulaient 3 cinquante 3 cheikh 3 cessait 3 cendre 3 caroube 3 cachent 3 brle
symbolique 4 3 secouer 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 3 sandales 3 salutaire 3 rythmes 3 roi 3 ramne 3 3 prostitues 3 promenait 3 3 prdateur 3 poussait 3 pleut 3 pleurs 3 pleure 3 pierreux 3 pesanteur 3 parentle 3 oppressant 3 moiteur 3 meurtre 3 Mercedes 3 massifs 3 marchands 3 mange
221
4 3 rochers
4 3 enlacs 4 3 dirigeait
puritanisme
proccupait
4 3 plonger
Constantine
transhumances
4 3 chanes
3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05 3 2.05
3 2.04 3 2.04 3 2.04 3 2.04 3 2.04 3 2.04 3 2.04 3 2.04 3 2.04 3 2.04 3 2.04
46 17 9 5 voyages 9 9 9 9 9 9 9 9 5 vertige 5 supporter 5 sec 5 sauterelles 5 riches 5 revenu 5 pluies 5 ordres 9 5 vaincre
9 9 9 9 9 9 9 9 9
montagnes
assoupissement
4 3 anantie
N cart Crp. Txt. Mot 4 30.12 245 245 Mahfoudh 4 23.03 153 153 Menouar 4 20.51 3400 1321 il 4 16.36 84 84 Ziada 4 13.88 Lemdjad 4 11.46 Skander 4 11.46 45 45 Brik 4 9.80 946 364 son 4 9.37 813 317 lui 4 9.09 30 30 45 45 63 63
passeport 4 8.38 Mebrouk 4 7.75 820 299 a 4 7.62 2761 850 4 7.62 4 7.54 machine N cart Crp. Txt. Mot 4 7.42 Mezayer 4 7.01 4 6.80 19 19 mairie 18 18 Samia 21 21 22 22 maire 39 32 26 26
4 6.36 prfecture
16 16
4 6.28 426 163 cette 4 6.28 Messaoud 4 6.26 21 19 responsable 4 6.04 20 18 police 4 5.92 36 26 sent 4 5.86 1464 458 s' 4 5.76 1575 487 est 4 5.72 4 5.70 secrtaire 4 5.67 1296 408 pas 23 19 gnral 16 15 30 24
4 5.65 4 5.65 4 5.43 4 5.32 4 5.29 4 5.29 4 5.13 4 5.06 4 4.97 4 4.96 4 4.88 4 4.86 Scarabe
14 12 22 16 bureau 9 9 9 inventeur 9
4 3.93 446 146 y 4 3.88 285 99 fois 4 3.85 112 46 doute 4 3.85 4 3.85 24 15 crois 9 8 logement
N cart Crp. Txt. Mot Heidelberg 4 5.38 1230 385 qu' 4 5.31 19 16 cabine
commissariat
4 3.84 642 200 ou 4 3.80 223 80 autre 4 3.79 4 3.73 4 3.69 4 3.68 4 3.63 4 3.63 restaurant 4 3.63 4 3.63 journaliste 4 3.63 4 3.63 4 3.63 4 3.63 4 3.63 appariteur 4 3.62 4 3.62 7 4 3.62 4 3.60 4 3.57 28 16 lettre 23 14 service 23 14 march 36 19 14 10 produit 6 6 6 6 6 6 6 guichet 6 estrade 6 article 6 incorruptible 65 31 eu 6 6 6 6 Redhouane 22 14 port 20 13 semaine 25 15 revient 69 31 regarde 6 6 6 Tabi 6 27 18 parle 11 10
4 4.57 260 97 deux 4 4.51 4 4.43 douanier 4 4.37 140 58 dit 4 4.34 15 12 sortie 4 4.28 4 4.26 4 4.17 4 4.15 4 4.15 4 4.08 problme 4 4.01 4 4.00 696 217 : 4 3.97 344 117 tre 4 3.97 4 3.97 4 3.97 4 3.97 4 3.96 4 3.95 7 7 7 7 vigile 7 8 8 information 46 25 enfin 89 40 va 10 10 9 policiers 9 Galeries
4 4.08 14 11 rpond 14 11
4 4.86 10 10 prfet 4 4.73 113 51 femme 4 4.70 nationales 4 4.70 invention 4 4.70 4 4.70 4 4.65 questions 4 4.63 925 289 ce 4 4.63 demande 53 29 12 11 foire 12 11 fiche 24 17 12 11 12 11
7 7 national
4 3.94 223 81 t
223
8 8 12 12 12 10 10
4 3.27 4 3.27 4 3.27 chausse 4 3.27 4 3.27 4 3.27 4 3.27 4 3.27 inspecteur 4 3.27 4 3.27 4 3.27 4 3.27 4 3.27 4 3.27 4 3.24 situation 4 3.24 4 3.24 4 3.23 monsieur 4 3.22 4 3.21 4 3.21 4 3.21 4 3.21 4 3.21 4 3.21 4 3.21 nationalit 4 3.21
5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
5 Etat 5 suscit 5 rez-de5 Nadjib 5 masses 5 intrus 5 5 e68 5 chque 5 banlieue 5 Aliouate
7 7 7
6 6 coffre 6 chantier
7 6 barrire
5 5 Militant
4 3.18 8262 2148 de 4 3.15 21 12 intrt 4 3.15 21 12 avez 4 3.15 16 10 dbat 4 3.13 55 24 arrive 4 3.11 discussion 4 3.08 4 3.08 4 3.06 4 3.05 4 3.05 4 3.05 4 3.02 demander 4 3.01 2430 658 une 4 3.00 4 3.00 22 12 chance 12 8 14 14 9 dcide 9 charg 32 16
indpendance 4 3.52 10 8 chanson 4 3.49 272 92 vous 4 3.48 1820 510 se 4 3.48 moment 4 3.46 4 3.42 4 3.40 4 3.37 4 3.35 57 26 dire 17 11 portail 27 15 sourire 98 39 trois 15 10 chef 19 12 ancien 4 3.47 125 48
5 5 cravate 5 5 bureaux
23 13 11 11 8m 8 aperoit
4 3.40 10897 2823 , 4 3.38 58 26 pense 4 3.36 207 72 peut 4 3.33 134 50 avoir 4 3.32 118 45 aprs 4 3.32 4 3.32 attendait 4 3.29 4 3.29 4 3.27 36 18 table 13 5 9 5 voulez 25 14 queue 25 14
4 3.23 136 50 non 18 11 51 23 annes 60 26 point 9 7 nationale 9 7 7 7 7 7 costume 6 quart 6 patio 6 6 monter
224
combattants 4 2.94 89 34 chose 4 2.93 remarque 4 2.93 4 2.91 4 2.88 4 2.88 10 7 motif 4 2.91 20 11 secret 20 11 connu 34 16 cinq 15 9 4 2.90 177 60 cela 10 7
7 6 solution
nanmoins
reprendre 4 2.88 4 2.88 rsistance 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 2.88 transitaire 4 2.88 4 2.88 4 2.88 ngligence 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 2.88 inventions 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 2.88 guichetier 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 4 4 4 4 4 fouille 4 fichier 4 fiches 4 met 4 crie 4 4 humilier 4 4 habitus 4 4 guichets 4 4 4 4 4 4 4 4 musarde 4 maquette 4 Khaled 4 justes 4 4 4 4 4 rception 4 noue 4 8 8 8 4 4 4 6 lu 6 file 6 chaise 4 4 utile 4 8 8 6 troisime 6
4 2.88 dmarches 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 2.88 4 2.88 accusation 4 2.87 4 2.86 4 2.85 4 2.85 4 2.85 quinzaine 4 2.85 quatrime 4 2.85 populaires 4 2.85 4 2.85 4 2.85 4 2.85 document 4 2.85 demandent 4 2.85 4 2.85 4 2.85 4 2.85 4 2.85
4 4 4 4 4 4 4
6 5 avarice 6 6 5 agent 5
8 6 citoyen
appartements
vaguemestre
4 2.79 108 39 voix 49 21 simple 23 12 priode 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 5 5 savez 5 5 5 5 kiosques 5 Hadj 5 5 5 djeuner 5 confiture 5 cigarette 5 chausse 5 bcheron
225
4 2.79 13 8 rentrer 4 2.76 4 2.73 4 2.73 4 2.71 4 2.70 4 2.70 demand 4 2.70 4 2.69 personne 4 2.66 19 10 entrer 4 2.65 114 40 celui 4 2.62 101 36 ainsi 4 2.61 4 2.61 4 2.61 4 2.61 4 2.61 14 14 14 9 8 8 cherche 8 affronter 6 importance 11 7 agit 4 2.69 120 42 chez 45 19 pouvoir 21 11 couteau 24 12 certain 24 12 16 11 11 9 quartier 7 rendu 7
travailleurs
auparavant
6 5 invent
4 2.67 117 41
9 6 officier
combattant 4 2.61 4 2.61 arguments 4 2.61 4 2.61 4 2.60 4 2.60 4 2.59 9 6 anciens 9 6 allures 9 9 6 6 bienfaisante
4 2.53 4 2.53 4 2.53 4 2.53 4 2.51 4 2.51 4 2.50 4 2.50 4 2.50 4 2.50 4 2.50 deuxime 4 2.49 4 2.48 4 2.48 aventure 4 2.48 4 2.47 4 2.47 4 2.47 4 2.47 vainqueur 7 7 7 7 7 7 5 plate 5 5 monnaie 5 5 marches 5 4 2.47 4 2.47 remmore 4 2.47 4 2.47 4 2.47 4 2.47 4 2.47 4 2.47
7 7 7 7
4 2.47 4 2.47 4 2.47 4 2.47 4 2.47 dmarche 4 2.47 4 2.47 4 2.47 4 2.47 4 2.47 4 2.47 4 2.45
5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
possession
4 2.58 260 81 fait 4 2.58 37 16 quatre 4 2.58 4 2.55 4 2.55 4 2.54 4 2.53 4 2.53 4 2.53 4 2.53 4 2.53 reproches 4 2.53 4 2.53 4 2.53 4 2.53 matriaux 4 2.53 4 2.53 34 15 bruits 17 17 9 vont 9 pice
attentivement 51 20 guerre 15 18 18 18 10 10 10 10 10 10 8 issue 9 9 cas 9 attention 6 raction 6 rapports 6 lunettes 6 fume 6 toile 6 croit 4 2.44 15 8 laissait 4 2.44 4 2.42 4 2.40 convaincu 4 2.40 4 2.40 4 2.39 4 2.39 4 2.39 4 2.39 4 2.39 4 2.39 4 2.38 4 2.38 45 18 soit
personnage
21 10 effort 21 10 dure
explications
13 13 13
7 pipe 7 ouvert 7 n
74 26 64 23 mots 38 15
6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6
aujourd'hui
4 2.31 553 157 mme 4 2.31 100 34 ci 4 2.28 4 2.28 4 2.28 magasins 4 2.28 4 2.28 4 2.28 4 2.28 4 2.28 4 2.28 4 2.28 4 2.28 4 2.28 entreprend 4 2.28 4 2.28 4 2.28 4 2.27 4 2.27 4 2.26 beaucoup 4 2.26 4 2.25 4 2.24 19 9 combien 25 11 attend 57 21 afin 8 8 8 5 content 5 attendu 5 ad 8 8 8 8 8 8 8 8 5 tait 5 reproche 5 remet 5 5 quinze 5 presse 5 journal 5 16 16 16 8 trouvait 8 rpondre 8 4 2.28 16 8 surpris
interrogatoire interlocuteurs 4 2.16 4 2.16 4 2.16 excution 4 2.16 entreprise 4 2.16 4 2.16 4 2.16 4 2.16 contenant 4 2.16 construction 4 2.16 campagne 4 2.16 4 2.16 maintenant 4 2.15 4 2.15 4 2.15 4 2.15 4 2.15 29 12 tt 14 14 14 14 14 7 laiss 7 forte 7 lve 7 alcool 7 agissait 6 4 assure
4 2.19 145 46 dj 4 2.19 4 2.19 possibilit 4 2.19 4 2.19 4 2.19 4 2.18 quelqu'un 4 2.18 4 2.17 silencieux 4 2.16 4 2.16 4 2.16 4 2.16 4 2.16 4 2.16 4 2.16 4 2.16 4 2.16 4 2.16 4 2.16 principale 4 2.16 4 2.16 6 4 pouvez 6 4 pntr
227
11 11 11 11 11
4 2.18 68 24 esprit 48 18 35 14 douleur 32 13 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 4 zone 4 viendrait 4 victoires 4 torride 4 stratgie 4 strile 4 soldat 4 4 reconnat 4 ras 4
reconnaissance
8 5 occuper
4 2.15 135 43
60 22 reste 34 14 voit 94 32
responsables
42 16 vrai
4 2.13 23 10 jardin 4 2.13 4 2.13 4 2.13 professeur 4 2.13 4 2.13 4 2.13 4 2.11 4 2.08 4 2.07 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 exaltation 4 2.06 9 5 erreur 17 17 17 8 parl 8 lance 8 forces 4 2.13 17 8 obtenir 20 17 17 9 8 rend 8 interminable
4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 subitement 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 remarquer 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06
4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06 4 2.06
4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4
3 3 opinion 3 3 mouill 3 menacer 3 mlang 3 mauvaise 3 mange 3 local 3 levaient 3 3 instar 3 ingniait 3 honorer 3 habiter 3 gorges 3 gard 3 funeste 3 foudre 3 flair 3
paradisiaque
nonchalamment
4 2.11 59 21 parler 39 15 certains 46 17 bonne 33 13 odeurs 9 9 9 9 9 9 9 9 5 rplique 5 remise 5 rflexion 5 politique 5 os 5 5 inconnue 5 4 2.08 126 40 air 4 2.07 2995 777 d'
interrompre
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9 5 pensant
informations
fbrilement
228
229
a 5 4.30 aujourd'hui 5 vie 5 sont 5 mir 5 troupeau 5 prisonnier 5 humaine 5 littrature 5 instrument 5 vitrine 5 nouveaux 5 temps 3.88 293 65 dogme 3.90 26 12 revoit 3.98 5 5 ces 4.02 7 6 cur 4.02 7 6 traces 4.04 12 8 fille 4.04 12 8 4.04 32 14 4.12 9 7 l' 4.17 343 76 4.27 192 49 visage 74 25 foi
3.84
55
19
ont 5 3.57 18 9
3.82
117
32
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3.76
20
10
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3.72
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62
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3.67
11
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3.63
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23
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3.60
293
63
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3.59
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3.59
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3.58
288
62
dominer
230
5 horizons 5 rsister 5
3.48
12
brutalement
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3.48
6 dieu
3.21
160
37
amour 5 3.06 8 5
3.48
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3.21
29
11
pourront 5 3.06 8 5
communaut 5 chemin 5 savoir 5 ordre 5 tente 5 tend 5 message 5 3.27 1464 246 s' 5 morale 5 flux 5 3.27 10 6 3.27 10 6 3.27 10 6 3.30 7 5 3.30 7 5 3.32 20 9 3.36 40 14 3.37 58 18 3.47 61 19
3.16
14
planche 5 3.06 8 5
3.15
230
49
inquitude 5 3.06 8 5
3.12
3.12
si 5 3.02 15 7
3.12
prouve 5 3.01 27 10
3.12
socit 5 2.99 19 8
3.10
22
tres 5 2.99 19 8
3.09
11
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3.09
11
arrive 5 2.97 60 17
3.09
11
nouveau
231
5 livre 5 jeunesse 5 tenue 5 rpandre 5 puissant 5 formules 5 continuer 5 moindre 5 univers 5 droit 5 afin 5 trac 5
2.97
60
17
2.77
17
2.95
32
11
2.76
204
42
2.93
12
rve 5 2.84 6 4 de
2.93
12
2.72
35
11
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12
2.68
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22
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2.67
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2.88
47
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bousculent 5 2.84 6 4
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18
2.87
33
11
alerte 5 2.81 48 14
2.65
18
2.86
57
16
images
2.65
14
2.86
tat
2.65
14
2.86
lettres
232
et 5 renonc 5 rendent 5 pointe 5 posie 5 plages 5 pente 5 laideur 5 effacer 5 cordes 5 cieux 5 noir 5 traque 2.60 4 3 dfis 2.60 32 10 dpasse 2.61 7 4 pand 2.61 7 4 essence 2.61 7 4 gagns 2.61 7 4 hideux 2.61 7 4 2.61 7 4 opposer 2.61 7 4 perdant 2.61 7 4 2.61 7 4 2.61 7 4 talent
2.60
cousin 5 2.60 4 3
5 sagacit 5
2.60
chienne 5 2.60 4 3
2.60
bravant 5 2.60 4 3
5 5 2.60 4 3 adversit
2.60
5 2.58 193 39 ! 5 2.60 4 3 5 citoyens 2.60 4 3 cess 5 2.60 4 3 souvent 5 2.60 4 3 devant 5 2.60 4 3 folie 5 2.60 4 3 volont 5 2.60 4 3 visite 5 2.60 4 3 5 2.53 15 6 5 2.53 15 6 5 2.53 15 6 5 2.55 19 7 5 2.55 141 30 5 2.57 84 20 5 2.58 23 8 2.58 23 8
humiliation 5
233
visages 5 gigantesque 5 Crateur 5 public 5 vos 5 femmes 5 ralit 5 me 5 pnombre 5 fini 5 espaces 5 suffi 5 sagesse 2.42 8 4 quel 2.42 8 4 enfants 2.45 20 7 barbe 2.45 20 7 paix 2.45 20 7 absolu 2.49 24 8 2.49 24 8 2.50 80 19 tire 2.52 53 14 2.53 11 5 orateur 2.53 15 6 2.53 15 6 prts
2.42
4 soumis
2.39
12
5 passagers 5
2.42
5 indignation
2.39
12
2.42
4 corps
2.36
201
39
5 interroger 5
2.42
4 regard
2.33
73
17
2.42
5 vigilants
2.33
5 constituent 5 capables 5
2.42
4 valeur
2.33
2.42
5 substance
2.33
2.42
4 reprer
2.33
2.41
25
5 profonds
2.33
5 2.41 5 2.41
16 16
6 fil 6
5 poitrines 5
2.33
2.33
2.40
88
20
passager 5 2.33 5 3
2.39
45
12
parcourt 5 2.33 5 3
234
menaants 5 lointains 5 libre 5 lecteur 5 injonctions 5 form 5 flot 5 mois 5 dtermin 5 2.33 5 3 2.33 5 3 2.33 5 3 2.33 5 3 2.33 5 3 2.33 5 3 2.33 5 3 2.33 5 3 2.33 5 3
dsir 5 2.30 645 108 o 5 entend 5 2.26 946 153 son 5 loi 5 enveloppe 5 devenus 5 chemins 5 tristesse 5 rsultat 5 3 5 physique 2.25 9 4 arrter 2.25 9 4 2.25 9 4 2.26 13 5 haut 2.26 13 5 texte 2.26 13 5 2.26 22 7 dlivr 2.30 17 6 veil gure
2.25
2.25
5 paisseur 5
2.25
2.25
5 commande 5
2.25
2.20
18
2.18
54
13
5 question 5 voitures 5
2.17
33
2.17
23
2.17
23
2.16
60
14
5 ncessaire 5 menaces
2.15
14
2.15
14
235
misre 5 espre 5 devenue 5 t 5 vacances 5 tremblait 5 soifs 5 retient 5 repres 5 rmission 5 5 terrible 5 soumission 5 2.11 10 4 2.11 10 4 2.12 2.11 6 10 3 4 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3 2.13 223 41 2.15 14 5 2.15 14 5
plane 5 penche 5 pareils 5 obstacle 5 mcrants 5 lois 5 joue 5 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3
dchirante 5 conduit 5 citronnier 5 choc 5 auxquelles 5 antre 5 allant 5 2.11 10 4 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3 2.12 6 3
tremblement
236
5 espoir 5 capable 5 lumire 5 lieux 5 implacable 5 ides 5 genre 5 instant 5 dernier 5 endroit 5 semble 5 fruits 5
2.11
10
5 atteindre
2.11
10
4 ouvre
2.10
19
2.11
10
5 souvenirs
2.10
19
2.09
96
20
aventure 5 2.04 15 5
2.09
29
science 5 2.04 15 5
2.09
24
honte 5 2.04 15 5
2.09
24
devient 5 2.04 15 5
2.09
24
arrire 5 2.01 25 7
2.06
40
10
saisons 5 2.01 25 7
2.06
40
10
attend 5 2.01 20 6
2.05
51
12
mtres 5 2.01 20 6
2.04
35
avenir 5 2.00 69 15
2.04
35
intrieur
2.04
35
237
238
239
240
Table des matires 1 INTRODUCTION................................................................................................ 5 1.1 1.2 1.3 1.4 1.4.1 1.4.2 LITTERATURE MAGHREBINE D ECRITURE / D EXPRESSION FRANAISE 6 LUVRE LITTERAIRE DE DJAOUT ................................................................. 13 PROBLEMATIQUE ........................................................................................... 17 LE CORPUS .................................................................................................... 19 Prparation des donnes textuelles.......................................................... 20 Lanalyse lexicomtrique ......................................................................... 22 La fonction contexte .......................................................................... 24 La fonction concordance ................................................................... 25
PREMIERE PARTIE : ETUDE DU LEXIQUE DE DJAOUT..................... 29 2.1 2.1.1 2.1.2 2.2 2.2.1 2.2.2 2.2.3 2.2.4 2.3 2.3.1 2.3.2 2.4 2.4.1 CHAPITRE I : ANALYSE STATISTIQUE DU CORPUS .......................................... 30 La manipulation informatique.................................................................. 32 Lexploration du corpus ........................................................................... 35 CHAPITRE II : LORGANISATION DU LEXIQUE ................................................ 37 La richesse lexicale .................................................................................. 38 Lvolution du vocabulaire ...................................................................... 40 La distribution des hapax......................................................................... 45 Les ensembles de frquences.................................................................... 48 CHAPITRE III : LE CONTENU LEXICAL ............................................................ 50 La connexion lexicale ou distance lexicale .............................................. 53 Analyse factorielle de la connexion lexicale ............................................ 61 CHAPITRE IV : LES SPECIFICITES LEXICALES DU CORPUS .............................. 64 Le vocabulaire excdentaire .................................................................... 65
241
2.4.2 2.4.3
Le vocabulaire en dficit .......................................................................... 66 Quelques spcificits lexicales djaoutiennes............................................ 67 Les emprunts lexicaux....................................................................... 68 Les xnismes ..................................................................................... 73 Les noms propres............................................................................... 80
2.4.3.3.1 Quest-ce quun nom propre ?.................................................... 80 2.4.3.3.2 2.4.3.3.3 2.4.3.3.4 2.4.3.3.5 Le nom propre en linguistique.................................................... 80 Analyse statistique...................................................................... 85 Analyse onomastique.................................................................. 87 Typologie des noms propres de personnes................................. 94 Les noms thophores ........................................................... 94 Les noms de prophtes ........................................................ 95 Les hagionymes ................................................................... 96 Les noms propres relatifs aux croyances............................. 97 Les sobriquets...................................................................... 97 Les noms filiatifs ................................................................. 98
Le nom propre en interaction ..................................................... 99 Le nom propre comme lment dune stratgie discursive100 Le nom propre comme inscription historique et gographique 101
2.4.3.3.6.1 2.4.3.3.6.2
2.4.3.3.6.3 2.4.3.4
Les nologismes .............................................................................. 104 Relev statistique...................................................................... 105 Nologisme et implicite............................................................ 106
242
DEUXIEME PARTIE : APPROCHE THEMATIQUE ............................... 113 3.1 3.1.1 3.1.2 3.1.3 3.1.4 3.1.5 3.2 3.2.1 3.2.2 3.2.3 3.2.4 CHAPITRE I : LES TEXTES ET LEURS SPECIFICITES LEXICALES...................... 117 LExpropri ............................................................................................ 118 Les Chercheurs dOs.............................................................................. 121 LInvention du Dsert............................................................................. 126 Les Vigiles .............................................................................................. 128 Le Dernier t de la Raison................................................................... 131 CHAPITRE II : LES THEMES DOMINANTS DANS LE CORPUS ........................... 134 Migrations .............................................................................................. 136 Un devoir de mmoire ............................................................................ 138 La terre ancestrale ................................................................................. 142 Enfance et territoire maternel ................................................................ 147 Enfance et village ............................................................................ 149 Le territoire maternel....................................................................... 152
Lengagement ......................................................................................... 154 Combat pour la femme .................................................................... 154 Combat pour lcole ........................................................................ 159
CONCLUSION GENERALE ......................................................................... 165 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES....................................................... 169 ANNEXES......................................................................................................... 179 6.1 6.2 6.3 ANNEXE 1 : FREQUENCES SUPERIEURES A 1000 .......................................... 179 ANNEXE 2 : FREQUENCES SUPERIEURES A 100 ............................................ 180 ANNEXE 3 : LE VOCABULAIRE EN EXCEDENT .............................................. 182
243
ANNEXE 4 : VOCABULAIRE DEFICITAIRE ..................................................... 187 ANNEXE 5 : LES NOMS PROPRES .................................................................. 191 ANNEXE 6 : LES NEOLOGISMES ................................................................... 197 ANNEXE 7 : LISTE DU VOCABULAIRE EXCEDENTAIRE DANS LEXPROPRIE... 200 ANNEXE 8 : LISTE 205
DU VOCABULAIRE EXCEDENTAIRE DANS
LES CHERCHEURS
LINVENTION
DU
ANNEXE 10 : LISTE DU VOCABULAIRE EXCEDENTAIRE DANS LES VIGILES ... 222 ANNEXE 11 : LISTE DU VOCABULAIRE EXCEDENTAIRE DANS LE DERNIER TE 229 ANNEXE 12 : CONTEXTES DU VOCABLE ECOLE ............................................ 238
6.12
244
LES DIFFERENTES FONCTIONS DU LOGICIEL ..................................................... 27 RICHESSE LEXICALE ....................................................................................... 39 CHRONOLOGIQUE ................................................................... 42 INVERSE DU VOCABULAIRE .................................................... 45
FIGURE 4: LA
DESERT ............................................................................... 58
FIGURE 11 : LES VIGILES ................................................................................................... 59 FIGURE 12 : LE DERNIER TE FIGURE 13 : ANALYSE FIGURE 14 : ANALYSE
DE LA
RAISON ................................................................... 60
DISTRIBUTION DES VOCABLES VILLAGE ET VILLE................................. 121 THEMATIQUE DU VOCABLE VIEILLARDS .......................... 123 THEMATIQUE DU VOCABLE JEUNES .................................. 123 THEMATIQUE DU VOCABLE JEUNESSE .............................. 124
FIGURE 18 : LENVIRONNEMENT FIGURE 19 : LENVIRONNEMENT FIGURE 20 : LENVIRONNEMENT FIGURE 21 : DISTRIBUTION FIGURE 22 : DISTRIBUTION
DES VOCABLES VIEILLARDS ET JEUNES ............................... 124 DU VOCABLE GUERRE ............................................................. 125
245
DES VOCABLES MIGRATION ET ENFANCE ............................... 128 DES PRONOMS JE ET IL ....................................................... 130
FACTORIELLE DE LESPACE ........................................................... 131 DU VOCABLE REGARD ............................................................. 133 DU VOCABLE ESPOIR ............................................................. 133 DU TERME MOUVEMENT ........................................................... 137 DES VOCABLES MOUVEMENT ET OISEAU................................. 138 DU TERME MEMOIRE ............................................................... 142 DES VOCABLES MEMOIRE ET OUBLI ...................................... 142 DES TERMES HISTOIRE ET TERRE ........................................ 143 DES TERMES TERRE ET GUERRE ............................................ 144 DU TERME ERRANCE ............................................................... 145 THEMATIQUE DU VOCABLE ERRANCE ................................ 146
FIGURE 27 : DISTRIBUTION FIGURE 28 : DISTRIBUTION FIGURE 29 : DISTRIBUTION FIGURE 30 : DISTRIBUTION FIGURE 31 : DISTRIBUTION FIGURE 32 : DISTRIBUTION FIGURE 33 : DISTRIBUTION FIGURE 34 : DISTRIBUTION FIGURE 35 : DISTRIBUTION
FACTORIELLE
ENFANCE,
HISTOIRE,
IDENTITE,
TERRE
ET
ERRANCE........................................................................................................................... 146
FIGURE 38 : ANALYSE
FACTORIELLE
FIGURE 39 : LENVIRONNEMENT FIGURE 40 : LENVIRONNEMENT FIGURE 41 : DISTRIBUTION FIGURE 42 : DISTRIBUTION FIGURE 43 : DISTRIBUTION FIGURE 44 : DISTRIBUTION
THEMATIQUE DU VOCABLE VILLE .................................... 151 THEMATIQUE DU VOCABLE VILLAGE ................................ 152
DU VOCABLE MERE ................................................................. 153 DU VOCABLE FEMME ............................................................... 155 DU VOCABLE HOMME ............................................................... 155 DES VOCABLES HOMME ET FEMME .......................................... 156 THEMATIQUE DU VOCABLE FEMME .................................... 157 THEMATIQUE DU VOCABLE FEMME .................................... 157
246
DU VOCABLE ECOLE ............................................................... 160 THEMATIQUE DU VOCABLE ECOLE .................................... 163 THEMATIQUE DU VOCABLE ECOLE
TABLEAU 3: LEVOLUTION
.............................................. 53
TABLEAU 9 : INDICE DINDEPENDANCE ................................................................................ 55 TABLEAU 10 : LES TABLEAU 11 : LES TABLEAU 12 : LES TABLEAU 13 : LES
EMPRUNTS LEXICAUX .............................................................................. 70 XENISMES ............................................................................................... 74 NOMS DE PERSONNES .............................................................................. 87 TITRES HONORIFIQUES STATISTIQUE
.......................................................................... 98
TERMES ENFANT, ENFANTS, ENFANCE ET
TABLEAU 14 : RELEVE
DES
247