Montego Bay 1982
Montego Bay 1982
Montego Bay 1982
Article premier
Emploi des termes et champ d'application
1. Aux fins de la Convention :
(1) on entend par « Zone » les fonds marins et leur sous-sol au-delà des limites de la
juridiction nationale;
(2) on entend par « Autorité » l'Autorité internationale des fonds marins;
(3) on entend par « activités menées dans la Zone » toutes les activités d'exploration
et d'exploitation des ressources de la Zone;
(4) on entend par « pollution du milieu marin » l'introduction directe ou indirecte, par
l'homme, de substances ou d'énergie dans le milieu marin, y compris les estuaires,
lorsqu'elle a ou peut avoir des effets nuisibles tels que dommages aux ressources
biologiques et à la faune et la flore marines, risques pour la santé de l'homme,
entrave aux activités maritimes, y compris la pêche et les autres utilisations légitimes
de la mer, altération de la qualité de l'eau de mer du point de vue de son utilisation et
dégradation des valeurs d'agrément;
(5) a) on entend par « immersion » :
(i) tout déversement délibéré de déchets ou autres matières, à partir de navires,
aéronefs, plates-formes ou autres ouvrages placés en mer;
(ii) tout sabordage en mer de navires, aéronefs, plates-formes ou autres ouvrages;
b) le terme « immersion » ne vise pas :
(i) le déversement de déchets ou autres matières produits directement ou
indirectement lors de l'exploitation normale de navires, aéronefs, plates-formes ou
autres ouvrages placés en mer, ainsi que de leur équipement, à l'exception des
déchets ou autres matières transportés par ou transbordés sur des navires, aéronefs,
plates-formes ou autres ouvrages placés en mer qui sont utilisés pour l'élimination de
ces matières, ou provenant du traitement de tels déchets ou autres matières à bord
de ces navires, aéronefs, plates-formes ou ouvrages;
(ii) le dépôt de matières à des fins autres que leur simple élimination, sous réserve
que ce dépôt n'aille pas à l'encontre des buts de la Convention.
2.(1) On entend par « Etats Parties » les Etats qui ont consenti à être liés par la
Convention et à l'égard desquels la Convention est en vigueur.
(2) La Convention s'applique mutatis mutandis aux entités visées à l'article 305,
paragraphe 1er , lettres b), c), d), e) et f), qui deviennent Parties à la Convention
conformément aux conditions qui concernent chacune d'entre elles, dans cette
mesure, le terme « Etats Parties » s'entend de ces entités.
Article 2
Régime juridique de la mer territoriale et de l'espace aérien surjacent, ainsi que du
fond de cette mer et de son sous-sol
1. La souveraineté de l'Etat côtier s'étend, au-delà de son territoire et de ses eaux
intérieures et, dans le cas d'un Etat archipel, de ses eaux archipélagiques, à une
zone de mer adjacente désignée sous le nom de mer territoriale.
2. Cette souveraineté s'étend à l'espace aérien au-dessus de la mer territoriale, ainsi
qu'au fond de cette mer et à son sous-sol.
3. La souveraineté sur la mer territoriale s'exerce dans les conditions prévues par les
dispositions de la Convention et les autres règles du droit international.
Article 3
Largeur de la mer territoriale
Tout Etat a le droit de fixer la largeur de sa mer territoriale, cette largeur ne dépasse
pas 12 milles marins mesurés à partir de lignes de base établies conformément à la
Convention.
Article 4
Limite extérieure de la mer territoriale
La limite extérieure de la mer territoriale est constituée par la ligne dont chaque point
est à une distance égale à la largeur de la mer territoriale du point le plus proche de
la ligne de base.
Article 5
Ligne de base normale
Sauf disposition contraire de la Convention, la ligne de base normale à partir de
laquelle est mesurée la largeur de la mer territoriale est la laisse de basse mer le
long de la côte, telle qu'elle est indiquée sur les cartes marines à grande échelle
reconnues officiellement par l'Etat côtier.
Article 7
Lignes de base droites
1. Là où la côte est profondément échancrée et découpée, ou s'il existe un chapelet
d'îles le long de la côte, à proximité immédiate de celle-ci, la méthode des lignes de
base droites reliant des points appropriés peut être employée pour tracer la ligne de
base à partir de laquelle est mesurée la largeur de la mer territoriale.
2. Là où la côte est extrêmement instable en raison de la présence d'un delta et
d'autres caractéristiques naturelles, les points appropriés peuvent être choisis le long
de la laisse de basse mer la plus avancée et, même en cas de recul ultérieur de la
laisse de basse mer, ces lignes de base droites restent en vigueur tant qu'elles n'ont
pas été modifiées par l'Etat côtier conformément à la Convention.
3. Le tracé des lignes de base droites ne doit pas s'écarter sensiblement de la
direction générale de la côte et les étendues de mer situées en deçà doivent être
suffisamment liées au domaine terrestre pour être soumises au régime des eaux
intérieures.
4. Les lignes de base droites ne doivent pas être tirées vers ou depuis des hauts-
fonds découvrants, à moins que des phares ou des installations similaires émergées
en permanence n'y aient été construits ou que le tracé de telles lignes de base
droites n'ait fait l'objet d'une reconnaissance internationale générale.
5. Dans les cas où la méthode des lignes de base droites s'applique en vertu du
paragraphe 1er , il peut être tenu compte, pour l'établissement de certaines lignes de
base, des intérêts économiques propres à la région considérée dont la réalité et
l'importance sont manifestement attestées par un long usage.
6. La méthode des lignes de base droites ne peut être appliquée par un Etat de
manière telle que la mer territoriale d'un autre Etat se trouve coupée de la haute mer
ou d'une zone économique exclusive.
Article 8
Eaux intérieures
1. Sous réserve de la partie IV, les eaux situées en deçà de la ligne de base de la
mer territoriale font partie des eaux intérieures de l'Etat.
2. Lorsque le tracé d'une ligne de base droite établie conformément à la méthode
décrite à l'article 7 inclut dans les eaux intérieures des eaux qui n'étaient pas
précédemment considérées comme telles, le droit de passage inoffensif prévu dans
la Convention s'étend à ces eaux.
Article 10
Baies
1. Le présent article ne concerne que les baies dont un seul Etat est riverain.
2. Aux fins de la Convention, on entend par « baie » une échancrure bien marquée
dont la pénétration dans les terres par rapport à sa largeur à l'ouverture est telle que
les eaux qu'elle renferme sont cernées par la côte et qu'elle constitue plus qu'une
simple inflexion de la côte. Toutefois, une échancrure n'est considérée comme une
baie que si sa superficie est au moins égale à celle d'un demi-cercle ayant pour
diamètre la droite tracée en travers de l'entrée de l'échancrure.
3. La superficie d'une échancrure est mesurée entre la laisse de basse mer le long
du rivage de l'échancrure et la droite joignant les laisses de basse mer aux points
d'entrée naturels. Lorsque, en raison de la présence d'îles, une échancrure a
plusieurs entrées, le demi-cercle a pour diamètre la somme des longueurs des
droites fermant les différentes entrées. La superficie des îles situées à l'intérieur
d'une échancrure est comprise dans la superficie totale de celle-ci.
4. Si la distance entre les laisses de basse mer aux points d'entrée naturels d'une
baie n'excède pas 24 milles marins, une ligne de délimitation peut être tracée entre
ces deux laisses de basse mer, et les eaux se trouvant en deçà de cette ligne sont
considérées comme eaux intérieures.
5. Lorsque la distance entre les laisses de basse mer aux points d'entrée naturels
d'une baie excède 24 milles marins, une ligne de base droite de 24 milles marins est
tracée à l'intérieur de la baie de manière à enfermer l'étendue d'eau maximale.
6. Les dispositions précédentes ne s'appliquent pas aux baies dites « historiques » ni
dans les cas où la méthode des lignes de base droites prévue à l'article 7 est suivie.
Article 11
Ports
Aux fins de la délimitation de la mer territoriale, les installations permanentes faisant
partie intégrante d'un système portuaire qui s'avancent le plus vers le large sont
considérées comme faisant partie de la côte. Les installations situées au large des
côtes et les îles artificielles ne sont pas considérées comme des installations
portuaires permanentes.
Article 13
Hauts-fonds découvrants
1. Par « hauts-fonds découvrants », on entend les élévations naturelles de terrain qui
sont entourées par la mer, découvertes à marée basse et recouvertes à marée
haute. Lorsque des hauts-fonds découvrants se trouvent, entièrement ou en partie, à
une distance du continent ou d'une île ne dépassant pas la largeur de la mer
territoriale, la laisse de basse mer sur ces hauts-fonds peut être prise comme ligne
de base pour mesurer la largeur de la mer territoriale.
2. Lorsque des hauts-fonds découvrants se trouvent entièrement à une distance du
continent ou d'une île qui dépasse la largeur de la mer territoriale, ils n'ont pas de
mer territoriale qui leur soit propre.
Article 14
Combinaison de méthodes pour établir les lignes de base
L'Etat côtier peut, en fonction des différentes situations, établir les lignes de base
selon une ou plusieurs des méthodes prévues dans les articles précédents.
Article 15
Délimitation de la mer territoriale entre Etats dont les côtes sont adjacentes ou se
font face
Lorsque les côtes de deux Etats sont adjacentes ou se font face, ni l'un ni l'autre de
ces Etats n'est en droit, sauf accord contraire entre eux, d'étendre sa mer territoriale
au-delà de la ligne médiane dont tous les points sont équidistants des points les plus
proches des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer
territoriale de chacun des deux Etats. Cette disposition ne s'applique cependant pas
dans le cas où, en raison de l'existence de titres historiques ou d'autres
circonstances spéciales, il est nécessaire de délimiter autrement la mer territoriale
des deux Etats.
Article 16
Cartes marines et listes des coordonnées géographiques
1. Les lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale
établies conformément aux articles 7, 9 et 10 ou les limites qui en découlent et les
lignes de délimitation tracées conformément aux articles 12 et 15 sont indiquées sur
des cartes marines à l'échelle appropriée pour en déterminer l'emplacement. A
Article 17
Droit de passage inoffensif
Sous réserve de la Convention, les navires de tous les Etats, côtiers ou sans littoral,
jouissent du droit de passage inoffensif dans la mer territoriale.
Article 18
Signification du terme « passage »
1. On entend par « passage » le fait de naviguer dans la mer territoriale aux fins de :
a) la traverser sans entrer dans les eaux intérieures ni faire escale dans une rade ou
une installation portuaire située en dehors des eaux intérieures; ou
b) se rendre dans les eaux intérieures ou les quitter, ou faire escale dans une telle
rade ou installation portuaire ou la quitter.
2. Le passage doit être continu et rapide. Toutefois, le passage comprend l'arrêt et le
mouillage, mais seulement s'ils constituent des incidents ordinaires de navigation ou
s'imposent par suite d'un cas de force majeure ou de détresse ou dans le but de
porter secours à des personnes, des navires ou des aéronefs en danger ou en
détresse.
Article 19
Signification de l'expression « passage inoffensif »
1. Le passage est inoffensif aussi longtemps qu'il ne porte pas atteinte à la paix, au
bon ordre ou à la sécurité de l'Etat côtier. Il doit s'effectuer en conformité avec les
dispositions de la Convention et les autres règles du droit international.
2. Le passage d'un navire étranger est considéré comme portant atteinte à la paix,
au bon ordre ou à la sécurité de l'Etat côtier si, dans la mer territoriale, ce navire se
livre à l'une quelconque des activités suivantes :
a) menace ou emploi de la force contre la souveraineté, l'intégrité territoriale ou
l'indépendance politique de l'Etat côtier ou de toute autre manière contraire aux
principes du droit international énoncés dans la Charte des Nations Unies;
b) exercice ou manoeuvre avec armes de tout type;
Article 20
Sous-marins et autres véhicules submersibles
Dans la mer territoriale, les sous-marins et autres véhicules submersibles sont tenus
de naviguer en surface et d'arborer leur pavillon.
Article 21
Lois et règlements de l'Etat côtier relatifs au passage inoffensif
1. L'Etat côtier peut adopter, en conformité avec les dispositions de la Convention et
les autres règles du droit international, des lois et règlements relatifs au passage
inoffensif dans sa mer territoriale, qui peuvent porter sur les questions suivantes :
a) sécurité de la navigation et régulation du trafic maritime;
b) protection des équipements et systèmes d'aide à la navigation et des autres
équipements ou installations;
c) protection des câbles et des pipelines;
d) conservation des ressources biologiques de la mer;
e) prévention des infractions aux lois et règlements de l'Etat côtier relatifs à la pêche;
f) préservation de l'environnement de l'Etat côtier et prévention, réduction et maîtrise
de sa pollution;
g) recherche scientifique marine et levés hydrographiques;
h) prévention des infractions aux lois et règlements douaniers, fiscaux, sanitaires ou
d'immigration de l'Etat côtier.
2. Ces lois et règlements ne s'appliquent pas à la conception, à la construction ou à
l'armement des navires étrangers, à moins qu'ils ne donnent effet à des règles ou
des normes internationales généralement acceptées.
Article 22
Voies de circulation et dispositifs de séparation du trafic dans la mer territoriale
1. L'Etat côtier peut, lorsque la sécurité de la navigation le requiert, exiger des
navires étrangers qui exercent le droit de passage inoffensif dans sa mer territoriale
qu'ils empruntent les voies de circulation désignées par lui et respectent les
dispositifs de séparation du trafic prescrits par lui pour la régulation du passage des
navires.
2. En particulier, les navires-citernes, les navires à propulsion nucléaire et les navires
transportant des substances ou des matières radioactives ou autres substances
intrinsèquement dangereuses ou nocives peuvent être requises de n'emprunter que
ces voies de circulation.
3. Lorsqu'il désigne des voies de circulation et prescrit des dispositifs de séparation
du trafic en vertu du présent article, l'Etat côtier tient compte :
a) des recommandations de l'organisation internationale compétente;
b) de tous chenaux utilisés habituellement pour la navigation maritime internationale;
c) des caractéristiques particulières de certains navires et chenaux; et
d) de la densité du trafic.
4. L'Etat côtier indique clairement ces voies de circulation et ces dispositifs de
séparation du trafic sur des cartes marines auxquelles il donne la publicité voulue.
Article 23
Navires étrangers à propulsion nucléaire et navires transportant des substances
radioactives ou autres substances intrinsèquement dangereuses ou nocives
Les navires étrangers à propulsion nucléaire, ainsi que ceux transportant des
substances radioactives ou autres substances intrinsèquement dangereuses ou
nocives, sont tenus, lorsqu'ils exercent leur droit de passage inoffensif dans la mer
territoriale, d'être munis des documents et de prendre les mesures spéciales de
précaution prévus par des accords internationaux pour ces navires.
Article 24
Obligations de l'Etat côtier
1. L'Etat côtier ne doit pas entraver le passage inoffensif des navires étrangers dans
la mer territoriale, en dehors des cas prévus par la Convention. En particulier,
lorsqu'il applique la Convention ou toute loi ou tout règlement adopté conformément
à la Convention, l'Etat côtier ne doit pas :
Article 25
Droits de protection de l'Etat côtier
1. L'Etat côtier peut prendre, dans sa mer territoriale, les mesures nécessaires pour
empêcher tout passage qui n'est pas inoffensif.
2. En ce qui concerne les navires qui se rendent dans les eaux intérieures ou dans
une installation portuaire située en dehors de ces eaux, l'Etat côtier a également le
droit de prendre les mesures nécessaires pour prévenir toute violation des conditions
auxquelles est subordonnée l'admission de ces navires dans ces eaux ou cette
installation portuaire.
3. L'Etat côtier peut, sans établir aucune discrimination de droit ou de fait entre les
navires étrangers, suspendre temporairement, dans des zones déterminées de sa
mer territoriale, l'exercice du droit de passage inoffensif des navires étrangers, si
cette mesure est indispensable pour assurer sa sécurité, entre autres pour lui
permettre de procéder à des exercices d'armes. La suspension ne prend en effet
qu'après avoir été dûment publiée.
Article 26
Droits perçus sur les navires étrangers
1. Il ne peut être perçu de droits sur les navires étrangers en raison de leur simple
passage dans la mer territoriale.
2. Il ne peut être perçu de droits sur un navire étranger passant dans la mer
territoriale sinon en rémunération de services particuliers rendus à ce navire. Ces
droits sont perçus de façon non discriminatoire.
Article 27
Juridiction pénale à bord d'un navire étranger
1. L'Etat côtier ne devrait pas exercer sa juridiction pénale à bord d'un navire
étranger passant dans la mer territoriale pour y procéder à une arrestation ou à
l'exécution d'actes d'instruction à la suite d'une infraction pénale commise à bord
pendant le passage, sauf dans les cas suivants :
a) si les conséquences de l'infraction s'étendent à l'Etat côtier;
Article 28
Juridiction civile à l'égard des navires étrangers
1. L'Etat côtier ne devrait ni stopper ni dérouter un navire étranger passant dans la
mer territoriale pour exercer sa juridiction civile à l'égard d'une personne se trouvant
à bord.
2. L'Etat côtier ne peut prendre de mesures d'exécution ou de mesures
conservatoires en matière civile à l'égard de ce navire, si ce n'est en raison
d'obligations contractées ou de responsabilités encourues par le navire au cours ou
en vue de son passage dans les eaux de l'Etat côtier.
3. Le paragraphe 2 ne porte pas atteinte au droit de l'Etat côtier de prendre les
mesures d'exécution ou les mesures conservatoires en matière civile prévues par
son droit interne à l'égard d'un navire étranger qui stationne dans la mer territoriale
ou qui passe dans la mer territoriale après avoir quitté les eaux intérieures.
Article 29
Définition de « navire de guerre »
Aux fins de la Convention, on entend par « navire de guerre » tout navire qui fait
partie des forces armées d'un Etat et porte les marques extérieures distinctives des
navires militaires de sa nationalité, qui est placé sous le commandement d'un officier
de marine au service de cet Etat et inscrit sur la liste des officiers ou un document
équivalent, et dont l'équipage est soumis aux règles de la discipline militaire.
Article 30
Inobservation par un navire de guerre des lois et règlements de l'Etat côtier
Si un navire de guerre ne respecte pas les lois et règlements de l'Etat côtier relatifs
au passage dans la mer territoriale et passe outre à la demande qui lui est faite de
s'y conformer, l'Etat côtier peut exiger que ce navire quitte immédiatement la mer
territoriale.
Article 31
Responsabilité de l'Etat du pavillon du fait d'un navire de guerre ou d'un autre navire
d'Etat
L'Etat du pavillon porte la responsabilité internationale de toute perte ou de tout
dommage causé à l'Etat côtier du fait de l'inobservation par un navire de guerre ou
par tout autre navire d'Etat utilisé à des fins non commerciales des lois et règlements
de l'Etat côtier relatifs au passage dans la mer territoriale ou des dispositions de la
Convention ou d'autres règles du droit international.
Article 32
Immunités des navires de guerre et autres navires d'Etat utilisés à des fins non
commerciales
Sous réserve des exceptions prévues à la sous-section A et aux articles 30 et 31,
aucune disposition de la Convention ne porte atteinte aux immunités dont jouissent
les navires de guerre et les autres navires d'Etat utilisés à des fins non
commerciales.
Article 33
Zone contiguë
1. Dans une zone contiguë à sa mer territoriale, désignée sous le nom de zone
contiguë, l'Etat côtier peut exercer le contrôle nécessaire en vue de :
a) prévenir les infractions à ses lois et règlements douaniers, fiscaux, sanitaires ou
d'immigration sur son territoire ou dans sa mer territoriale;
b) réprimer les infractions à ces mêmes lois et règlements commises sur son
territoire ou dans sa mer territoriale.
2. La zone contiguë ne peut s'étendre au-delà de 24 milles marins des lignes de
base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale.
Article 34
Régime juridique des eaux des détroits servant à la navigation internationale
1. Le régime du passage par les détroits servant à la navigation internationale
qu'établit la présente partie n'affecte à aucun autre égard le régime juridique des
eaux de ces détroits ni l'exercice, par les Etats riverains, de leur souveraineté ou de
leur juridiction sur ces eaux, les fonds marins correspondants et leur sous-sol ainsi
que sur l'espace aérien surjacent.
2. Les Etats riverains des détroits exercent leur souveraineté ou leur juridiction dans
les conditions prévues par les dispositions de la présente partie et les autres règles
du droit international.
Article 35
Champ d'application de la présente partie
Aucune disposition de la présente partie n'affecte :
a) les eaux intérieures faisant partie d'un détroit, sauf lorsque le tracé d'une ligne de
base droite établie conformément à la méthode décrite à l'article 7 inclut dans les
eaux intérieures des eaux qui n'étaient pas précédemment considérées comme
telles;
b) le régime juridique des eaux situées au-delà de la mer territoriale des Etats
riverains des détroits, qu'elles fassent partie d'une zone économique exclusive ou de
la haute mer;
c) le régime juridique des détroits où le passage est réglementé, en tout ou en partie,
par des conventions internationales existant de longue date et toujours en vigueur
qui les visent spécifiquement.
Article 36
Routes de haute mer ou routes passant par une zone économique exclusive dans
les détroits servant à la navigation internationale
La présente partie ne s'applique pas aux détroits servant à la navigation
internationale qu'il est possible de franchir par une route de haute mer ou une route
passant par une zone économique exclusive de commodité comparable du point de
vue de la navigation et des caractéristiques hydrographiques; en ce qui concerne ces
routes, sont applicables les autres parties pertinentes de la Convention, y compris les
dispositions relatives à la liberté de navigation et de survol.
Article 37
Champ d'application de la présente section
La présente section s'applique aux détroits qui servent à la navigation internationale
entre une partie de la haute mer ou une zone économique exclusive et une autre
partie de la haute mer ou une zone économique exclusive.
Article 38
Droit de passage en transit
1. Dans les détroits visés à l'article 37, tous les navires et aéronefs jouissent du droit
de passage en transit sans entrave, à cette restriction près que ce droit ne s'étend
pas aux détroits formés par le territoire continental d'un Etat et une île appartenant à
cet Etat, lorsqu'il existe au large de l'île une route de haute mer, ou une route
passant par une zone économique exclusive, de commodité comparable du point de
vue de la navigation et des caractéristiques hydrographiques.
2. On entend par « passage en transit » l'exercice, conformément à la présente
partie, de la liberté de navigation et de survol à seule fin d'un transit continu et rapide
par le détroit entre une partie de la haute mer ou une zone économique exclusive et
une autre partie de la haute mer ou une zone économique exclusive. Toutefois,
l'exigence de la continuité et de la rapidité du transit n'interdit pas le passage par le
détroit pour accéder au territoire d'un Etat riverain, le quitter ou en repartir, sous
réserve des conditions d'admission sur le territoire de cet Etat.
3. Toute activité qui ne relève pas de l'exercice du droit de passage en transit par les
détroits reste subordonnée aux autres dispositions applicables de la Convention.
Article 39
Obligations des navires et aéronefs pendant le passage en transit
1. Dans l'exercice du droit de passage en transit, les navires et aéronefs :
a) traversent ou survolent le détroit sans délai;
b) s'abstiennent de recourir à la menace ou à l'emploi de la force contre la
souveraineté, l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique des Etats riverains du
détroit ou de toute autre manière contraire aux principes du droit international
énoncés dans la Charte des Nations Unies;
c) s'abstiennent de toute activité autre que celles qu'implique un transit continu et
rapide, selon leur mode normal de navigation, sauf cas de force majeure ou de
détresse;
d) se conforment aux autres dispositions pertinentes de la présente partie.
2. Pendant le passage en transit, les navires se conforment :
Article 40
Recherche et levés hydrographiques
Pendant le passage en transit, les navires étrangers, y compris ceux qui sont
affectés à la recherche scientifique marine ou à des levés hydrographiques, ne
peuvent être utilisés pour des recherches ou des levés sans l'autorisation préalable
des Etats riverains.
Article 41
Voies de circulation et dispositifs de séparation du trafic dans les détroits servant à la
navigation internationale
1. Conformément à la présente partie, les Etats riverains de détroits peuvent, lorsque
la sécurité des navires dans les détroits l'exige, désigner des voies de circulation et
prescrire des dispositifs de séparation du trafic.
2. Ces Etats peuvent, lorsque les circonstances l'exigent et après avoir donné la
publicité voulue à cette mesure, désigner de nouvelles voies de circulation ou
prescrire de nouveaux dispositifs de séparation du trafic en remplacement de toute
voie ou de tout dispositif qu'ils avaient désigné ou prescrit antérieurement.
3. Les voies de circulation et les dispositifs de séparation du trafic doivent être
conformes à la réglementation internationale généralement acceptée.
4. Avant de désigner ou remplacer des voies de circulation ou de prescrire ou
remplacer des dispositifs de séparation du trafic, les Etats riverains de détroits
soumettent leurs propositions, pour adoption, à l'organisation internationale
compétente. Cette organisation ne peut adopter que les voies de circulation et les
dispositifs de séparation du trafic dont il a pu être convenu avec les Etats riverains,
ceux-ci peuvent alors les désigner, les prescrire ou les remplacer.
5. Lorsqu'il est proposé d'établir dans un détroit des voies de circulation ou des
dispositifs de séparation du trafic intéressant les eaux de plusieurs Etats riverains,
Article 42
Lois et règlements des Etats riverains de détroits relatifs au passage en transit
1. Sous réserve de la présente section, les Etats riverains d'un détroit peuvent
adopter des lois et règlements relatifs au passage par le détroit portant sur :
a) la sécurité de la navigation et la régulation du trafic maritime, comme il est prévu à
l'article 41;
b) la prévention, la réduction et la maîtrise de la pollution, en donnant effet à la
réglementation internationale applicable visant le rejet dans le détroit
d'hydrocarbures, de résidus d'hydrocarbures et d'autres substances nocives;
c) s'agissant des navires de pêche, l'interdiction de la pêche, y compris la
réglementation de l'arrimage des engins de pêche;
d) l'embarquement ou le débarquement de marchandises, de fonds ou de personnes
en contravention aux lois et règlements douaniers, fiscaux, sanitaires ou
d'immigration des Etats riverains.
2. Ces lois et règlements ne doivent entraîner aucune discrimination de droit ou de
fait entre les navires étrangers, ni leur application avoir pour effet d'empêcher, de
restreindre ou d'entraver l'exercice du droit de passage en transit tel qu'il est défini
dans la présente section.
3. Les Etats riverains donnent la publicité voulue à ces lois et règlements.
4. Les navires étrangers exerçant le droit de passage en transit par le détroit doivent
se conformer à ces lois et règlements.
5. En cas de contravention à ces lois et règlements ou aux dispositions de la
présente partie par un navire ou un aéronef jouissant de l'immunité souveraine, l'Etat
du pavillon du navire ou l'Etat d'immatriculation de l'aéronef porte la responsabilité
internationale de toute perte ou de tout dommage qui peut en résulter pour les Etats
riverains.
Article 43
Installations de sécurité, aides à la navigation et autres équipements, et prévention,
réduction et maîtrise de la pollution
Les Etats utilisateurs d'un détroit et les Etats riverains devraient, par voie d'accord,
coopérer pour:
Article 44
Obligations des Etats riverains de détroits
Les Etats riverains de détroits ne doivent pas entraver le passage en transit et
doivent signaler par une publicité adéquate tout danger pour la navigation dans le
détroit ou le survol du détroit dont ils ont connaissance. L'exercice du droit de
passage en transit ne peut être suspendu.
Article 45
Passage inoffensif
1. Le régime du passage inoffensif prévu à la section 3 de la partie II s'applique aux
détroits servant à la navigation internationale qui :
a) sont exclus du champ d'application du régime du passage en transit en vertu de
l'article 38, paragraphe 1; ou
b) relient la mer territoriale d'un Etat à une partie de la haute mer ou à la zone
économique exclusive d'un autre Etat.
2. L'exercice du droit de passage inoffensif dans ces détroits ne peut être suspendu.
Article 46
Emploi des termes
Aux fins de la Convention, on entend par :
a) « Etat archipel » : un Etat constitué entièrement par un ou plusieurs archipels et
éventuellement d'autres îles;
b) « archipel » : un ensemble d'îles, y compris des parties d'îles, les eaux attenantes
et les autres éléments naturels qui ont les uns avec les autres des rapports si étroits
qu'ils forment intrinsèquement un tout géographique, économique et politique, ou qui
sont historiquement considérés comme tels.
Article 47
Lignes de base archipélagiques
1. Un Etat archipel peut tracer des lignes de base archipélagiques droites reliant les
points extrêmes des îles les plus éloignées et des récifs découvrants de l'archipel à
condition que le tracé de ces lignes de base englobe les îles principales et définisse
une zone où le rapport de la superficie des eaux à celle des terres, atolls inclus, soit
compris entre 1 à 1 et 9 à 1.
2. La longueur de ces lignes de base ne doit pas dépasser 100 milles marins,
toutefois, 3 p. 100 au maximum du nombre total des lignes de base entourant un
archipel donné peuvent avoir une longueur supérieure, n'excédant pas 125 milles
marins.
3. Le tracé de ces lignes de base ne doit pas s'écarter sensiblement du contour
général de l'archipel.
4. Ces lignes de base ne peuvent être tirées vers ou depuis des hauts-fonds
découvrants, à moins que des phares ou des installations similaires émergées en
permanence n'y aient été construits ou que le haut-fond ne soit situé, entièrement ou
en partie, à une distance de l'île la plus proche ne dépassant pas la largeur de la mer
territoriale.
5. Un Etat archipel ne peut appliquer la méthode de tracé de ces lignes de base
d'une manière telle que la mer territoriale d'un autre Etat se trouve coupée de la
haute mer ou d'une zone économique exclusive.
6. Si une partie des eaux archipélagiques d'un Etat archipel est située entre deux
portions du territoire d'un Etat limitrophe, les droits et tous intérêts légitimes que ce
dernier Etat fait valoir traditionnellement dans ces eaux, ainsi que tous les droits
découlant d'accords conclus entre les deux Etats, subsistent et sont respectés.
7. Aux fins du calcul du rapport de la superficie des eaux à la superficie des terres
prévu au paragraphe 1, peuvent être considérées comme faisant partie des terres les
eaux situées en deçà des récifs frangeants bordant les îles et les atolls ainsi que
toute partie d'un plateau océanique à flancs abrupts entièrement ou presque
entièrement cernée par une chaîne d'îles calcaires et de récifs découvrants.
Article 48
Mesures de la largeur de la mer territoriale, de la zone contiguë, de la zone
économique exclusive et du plateau continental
La largeur de la mer territoriale, de la zone contiguë, de la zone économique
exclusive et du plateau continental est mesurée à partir des lignes de base
archipélagiques conformément à l'article 47.
Article 49
Régime juridique des eaux archipélagiques et de l'espace aérien surjacent ainsi que
des fonds marins correspondants et de leur sous-sol
1. La souveraineté de l'Etat archipel s'étend aux eaux situées en deçà des lignes de
base archipélagiques tracées conformément à l'article 47, désignées sous le nom
d'eaux archipélagiques, quelle que soit leur profondeur ou leur éloignement de la
côte.
2. Cette souveraineté s'étend à l'espace aérien surjacent aux eaux archipélagiques,
ainsi qu'au fonds de ces eaux et au sous-sol correspondant, et aux ressources qui
s'y trouvent.
3. Cette souveraineté s'exerce dans les conditions prévues par la présente partie.
4. Le régime du passage archipélagique qu'établit la présente partie n'affecte à
aucun autre égard le régime juridique des eaux archipélagiques, y compris les voies
de circulation, ni l'exercice par l'Etat archipel de sa souveraineté sur ces eaux,
l'espace aérien surjacent, le fond de ces eaux et le sous-sol correspondant, ainsi que
sur les ressources qui s'y trouvent.
Article 50
Délimitation des eaux intérieures
A l'intérieur de ses eaux archipélagiques, l'Etat archipel peut tracer des lignes de
fermeture pour délimiter ses eaux intérieures, conformément aux articles 9, 10 et 11.
Article 51
Accords existants, droits de pêche traditionnels et câbles sous-marins déjà en place
1. Sans préjudice de l'article 49, les Etats archipels respectent les accords existants
conclus avec d'autres Etats et reconnaissent les droits de pêche traditionnels et les
activités légitimes des Etats limitrophes dans certaines zones faisant partie de leurs
Article 52
Droit de passage inoffensif
1. Sous réserve de l'article 53 et sans préjudice de l'article 50, les navires de tous les
Etats jouissent dans les eaux archipélagiques du droit de passage inoffensif défini à
la section 3 de la partie II.
2. L'Etat archipel peut, sans établir aucune discrimination de droit ou de fait entre les
navires étrangers, suspendre temporairement, dans des zones déterminées de ses
eaux archipélagiques, l'exercice du droit de passage inoffensif de navires étrangers
si cette mesure est indispensable pour assurer sa sécurité. La suspension ne prend
effet qu'après avoir été dûment publiée.
Article 53
Droit de passage archipélagique
1. Dans ses eaux archipélagiques et la mer territoriale adjacente, l'Etat archipel peut
désigner des voies de circulation et, dans l'espace aérien surjacent à ces voies, des
routes aériennes qui permettent le passage continu et rapide des navires ou
aéronefs étrangers.
2. Tous les navires et aéronefs jouissent du droit de passage archipélagique par ces
voies de circulation et ces routes aériennes.
3. On entend par « passage archipélagique » l'exercice sans entrave par les navires
et aéronefs, selon leur mode normal de navigation et conformément à la Convention,
des droits de navigation et de survol, à seule fin d'un transit continu et rapide entre
un point de la haute mer ou d'une zone économique exclusive et un autre point de la
haute mer ou d'une zone économique exclusive.
4. Ces voies de circulation et routes aériennes qui traversent les eaux
archipélagiques et la mer territoriale adjacente ou l'espace aérien surjacent doivent
comprendre toutes les routes servant normalement à la navigation internationale
dans les eaux archipélagiques et l'espace aérien surjacent; les voies de circulation
doivent suivre tous les chenaux servant normalement à la navigation, étant entendu
qu'il n'est pas nécessaire d'établir entre un point d'entrée et un point de sortie donnés
plusieurs voies de commodité comparables.
5. Ces voies de circulation et routes aériennes sont définies par une série de lignes
axiales continues joignant leurs points d'entrée aux points de sortie. Durant leur
passage, les navires et aéronefs ne peuvent s'écarter de plus de 25 milles marins de
Article 54
Obligations des navires et des aéronefs pendant leur passage, recherche et levés
hydrographiques, obligations des Etats archipels et lois et règlements de l'Etat
archipel concernant le passage archipélagique
Les articles 39, 40, 42 et 44 s'appliquent mutatis mutandis au passage
archipélagique.
Article 55
Régime juridique particulier de la zone économique exclusive
La zone économique exclusive est une zone située au-delà de la mer territoriale et
adjacente à celle-ci, soumise au régime juridique particulier établi par la présente
partie, en vertu duquel les droits et la juridiction de l'Etat côtier et les droits et libertés
des autres Etats sont gouvernés par les dispositions pertinentes de la Convention.
Article 56
Droits, juridiction et obligations de l'Etat côtier dans la zone économique exclusive
1. Dans la zone économique exclusive, l'Etat côtier a :
a) des droits souverains aux fins d'exploration et d'exploitation, de conservation et de
gestion des ressources naturelles, biologiques ou non biologiques, des eaux
surjacentes aux fonds marins, des fonds marins et de leur sous-sol, ainsi qu'en ce
qui concerne d'autres activités tendant à l'exploration et à l'exploitation de la zone à
des fins économiques, telles que la production d'énergie à partir de l'eau, des
courants et des vents;
b) juridiction, conformément aux dispositions pertinentes de la Convention, en ce qui
concerne :
i) la mise en place et l'utilisation d'îles artificielles, d'installations et d'ouvrages;
ii) la recherche scientifique marine;
iii) la protection et la préservation du milieu marin;
c) les autres droits et obligations prévus par la Convention.
2. Lorsque, dans la zone économique exclusive, il exerce ses droits et s'acquitte de
ses obligations en vertu de la Convention, l'Etat côtier tient dûment compte des droits
et des obligations des autres Etats et agit d'une manière compatible avec la
Convention.
3. Les droits relatifs aux fonds marins et à leur sous-sol énoncés dans le présent
article s'exercent conformément à la partie VI.
Article 57
Largeur de la zone économique exclusive
La zone économique exclusive ne s'étend pas au-delà de 200 milles marins des
lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale.
Article 59
Base de règlement des conflits dans le cas où la Convention n'attribue ni droits ni
juridiction à l'intérieur de la zone économique exclusive
Dans les cas où la Convention n'attribue de droits ou de juridiction, à l'intérieur de la
zone économique exclusive, ni à l'Etat côtier ni à d'autres Etats et où il y a conflit
entre les intérêts de l'Etat côtier et ceux d'un ou de plusieurs autres Etats, ce conflit
devrait être résolu sur la base de l'équité et eu égard à toutes les circonstances
pertinentes, compte tenu de l'importance que les intérêts en cause présentent pour
les différentes parties et pour la communauté internationale dans son ensemble.
Article 60
Îles artificielles, installations et ouvrages dans la zone économique exclusive
1. Dans la zone économique exclusive, l'Etat côtier a le droit exclusif de procéder à la
construction et d'autoriser et réglementer la construction, l'exploitation et l'utilisation :
a) d'îles artificielles;
b) d'installations et d'ouvrages affectés aux fins prévues à l'article 56 ou à d'autres
fins économiques;
c) d'installations et d'ouvrages pouvant entraver l'exercice des droits de l'Etat côtier
dans la zone.
2. L'Etat côtier a juridiction exclusive sur ces îles artificielles, installations et
ouvrages, y compris en matière de lois et règlements douaniers, fiscaux, sanitaires,
de sécurité et d'immigration.
Article 61
Conservation des ressources biologiques
1. L'Etat côtier fixe le volume admissible des captures en ce qui concerne les
ressources biologiques dans sa zone économique exclusive.
2. L'Etat côtier, compte tenu des données scientifiques les plus fiables dont il
dispose, prend des mesures appropriées de conservation et de gestion pour éviter
que le maintien des ressources biologiques de sa zone économique exclusive ne soit
compromis par une surexploitation. L'Etat côtier et les organisations internationales
compétentes, sous-régionales, régionales ou mondiales, coopèrent selon qu'il
convient à cette fin.
3. Ces mesures visent aussi à maintenir ou rétablir les stocks des espèces exploitées
à des niveaux qui assurent le rendement constant maximum, eu égard aux facteurs
Article 62
Exploitation des ressources biologiques
1. L'Etat côtier se fixe pour objectif de favoriser une exploitation optimale des
ressources biologiques de la zone économique exclusive, sans préjudice de l'article
61.
2. L'Etat côtier détermine sa capacité d'exploitation des ressources biologiques de la
zone économique exclusive. Si cette capacité d'exploitation est inférieure à
l'ensemble du volume admissible des captures, il autorise d'autres Etats, par voie
d'accords ou d'autres arrangements et conformément aux modalités, aux conditions
et aux lois et règlements visés au paragraphe 4, à exploiter le reliquat du volume
admissible; ce faisant, il tient particulièrement compte des articles 69 et 70,
notamment à l'égard des Etats en développement visés par ceux-ci.
3. Lorsqu'il accorde à d'autres Etats l'accès à sa zone économique exclusive en vertu
du présent article, l'Etat côtier tient compte de tous les facteurs pertinents, entre
autres : l'importance que les ressources biologiques de la zone présentent pour son
économie et ses autres intérêts nationaux, les articles 69 et 70, les besoins des Etats
en développement de la région ou de la sous-région pour ce qui est de l'exploitation
d'une partie du reliquat, et la nécessité de réduire à un minimum les perturbations
économiques dans les Etats dont les ressortissants pratiquent habituellement la
pêche dans la zone ou qui ont beaucoup contribué à la recherche et à l'inventaire
des stocks.
4. Les ressortissants d'autres Etats qui pêchent dans la zone économique exclusive
se conforment aux mesures de conservation et aux autres modalités et conditions
fixées par les lois et règlements de l'Etat côtier. Ces lois et règlements doivent être
compatibles avec la Convention et peuvent porter notamment sur les questions
suivantes :
a) délivrance de licences aux pêcheurs ou pour les navires et engins de pêche, y
compris le paiement de droits ou toute autre contrepartie qui, dans le cas des Etats
côtiers en développement, peut consister en une contribution adéquate au
Article 63
Stocks de poissons se trouvant dans les zones économiques exclusives de plusieurs
Etats côtiers ou à la fois dans la zone économique exclusive et dans un secteur
adjacent à la zone
1. Lorsqu'un même stock de poissons ou des stocks d'espèces associées se
trouvent dans les zones économiques exclusives de plusieurs Etats côtiers, ces Etats
s'efforcent, directement ou par l'intermédiaire des organisations sous-régionales ou
régionales appropriées, de s'entendre sur les mesures nécessaires pour coordonner
et assurer la conservation et le développement de ces stocks, sans préjudice des
autres dispositions de la présente partie.
2. Lorsqu'un même stock de poissons ou des stocks d'espèces associées se
trouvent à la fois dans la zone économique exclusive et dans un secteur adjacent à
la zone, l'Etat côtier et les Etats qui exploitent ces stocks dans le secteur adjacent
s'efforcent, directement ou par l'intermédiaire des organisations sous-régionales ou
Article 64
Grands migrateurs
1. L'Etat côtier et les autres Etats dont les ressortissants se livrent dans la région à la
pêche de grands migrateurs figurant sur la liste de l'annexe I coopèrent, directement
ou par l'intermédiaire des organisations internationales appropriées, afin d'assurer la
conservation des espèces en cause et de promouvoir l'exploitation optimale de ces
espèces dans l'ensemble de la région, aussi bien dans la zone économique
exclusive qu'au-delà de celle-ci. Dans les régions pour lesquelles il n'existe pas
d'organisation internationale appropriée, l'Etat côtier et les autres Etats dont les
ressortissants exploitent ces espèces dans la région coopèrent pour créer une telle
organisation et participer à ses travaux.
2. Le paragraphe 1 s'applique en sus des autres dispositions de la présente partie.
Article 65
Mammifères marins
Aucune disposition de la présente partie ne restreint le droit d'un Etat côtier
d'interdire, de limiter ou de réglementer l'exploitation des mammifères marins plus
rigoureusement que ne le prévoit cette partie, ni éventuellement la compétence d'une
organisation internationale pour ce faire. Les Etats coopèrent en vue d'assurer la
protection des mammifères marins et ils s'emploient en particulier, par l'intermédiaire
des organisations internationales appropriées, à protéger, gérer et étudier les
cétacés.
Article 66
Stocks de poissons anadromes
1. Les Etats dans les cours d'eau desquels se reproduisent des stocks de poissons
anadromes sont les premiers intéressés par ceux-ci et en sont responsables au
premier chef.
2. Un Etat dont sont originaires des stocks de poissons anadromes veille à leur
conservation par l'adoption de mesures appropriées de réglementation de la pêche
dans toutes les eaux situées en deçà des limites extérieures de sa zone économique
exclusive, ainsi que de la pêche visée au paragraphe 3, lettre b). L'Etat d'origine
peut, après avoir consulté les autres Etats visés aux paragraphes 3 et 4 qui
exploitent ces stocks, fixer le total admissible des captures de poissons originaires de
ses cours d'eau.
3. a) Les stocks de poissons anadromes ne peuvent être pêchés que dans les eaux
situées en deçà des limites extérieures des zones économiques exclusives, sauf
dans le cas où l'application de cette disposition entraînerait des perturbations
économiques pour un Etat autre que l'Etat d'origine. En ce qui concerne la pêche au-
delà des limites extérieures des zones économiques exclusives, les Etats concernés
se consultent en vue de s'entendre sur les modalités et conditions de cette pêche, en
Article 67
Espèces catadromes
1. Un Etat côtier dans les eaux duquel des espèces catadromes passent la majeure
partie de leur existence est responsable de la gestion de ces espèces et veille à ce
que les poissons migrateurs puissent y entrer et en sortir.
2. Les espèces catadromes ne sont exploitées que dans les eaux situées en deçà
des limites extérieures des zones économiques exclusives. Dans les zones
économiques exclusives, l'exploitation est régie par le présent article et les autres
dispositions de la Convention relative à la pêche dans ces zones.
3. Dans les cas où les poissons catadromes, qu'ils soient parvenus ou non au stade
de la maturation, migrent à travers la zone économique exclusive d'un autre Etat, la
gestion de ces poissons, y compris leur exploitation, est réglementée par voie
d'accord entre l'Etat visé au paragraphe 1 et l'autre Etat concerné. Cet accord doit
assurer la gestion rationnelle des espèces considérées et tenir compte des
responsabilités de l'Etat visé au paragraphe 1 concernant la conservation de ces
espèces.
Article 68
Espèces sédentaires
La présente partie ne s'applique pas aux espèces sédentaires, telles qu'elles sont
définies à l'article 77, paragraphe 4.
Article 70
Droit des Etats géographiquement désavantagés
1. Les Etats géographiquement désavantagés ont le droit de participer, selon une
formule équitable, à l'exploitation d'une part appropriée du reliquat des ressources
biologiques des zones économiques exclusives des Etats côtiers de la même sous-
région ou région, compte tenu des caractéristiques économiques et géographiques
pertinentes de tous les Etats concernés et conformément au présent article et aux
articles 61 et 62.
2. Aux fins de la présente partie, l'expression « Etats géographiquement
désavantagés » s'entend des Etats côtiers, y compris les Etats riverains d'une mer
fermée ou semi-fermée, que leur situation géographique rend tributaires de
l'exploitation des ressources biologiques des zones économiques exclusives d'autres
Etats de la sous-région ou région pour un approvisionnement suffisant en poisson
destiné à l'alimentation de leur population ou d'une partie de leur population, ainsi
que des Etats côtiers qui ne peuvent prétendre à une zone économique exclusive
propre.
3. Les conditions et modalités de cette participation sont arrêtées par les Etats
concernés par voie d'accords bilatéraux, sous-régionaux ou régionaux, compte tenu
notamment :
a) de la nécessité d'éviter tous effets préjudiciables aux communautés de pêcheurs
ou à l'industrie de la pêche des Etats côtiers;
b) de la mesure dans laquelle l'Etat géographiquement désavantagé, conformément
au présent article, participe ou a le droit de participer, en vertu d'accords bilatéraux,
sous-régionaux ou régionaux existants, à l'exploitation des ressources biologiques
des zones économiques exclusives d'autres Etats côtiers;
c) de la mesure dans laquelle d'autres Etats géographiquement désavantagés et des
Etats sans littoral participent déjà à l'exploitation des ressources biologiques de la
zone économique exclusive de l'Etat côtier et de la nécessité d'éviter d'imposer à tel
Etat côtier ou à telle région de cet Etat une charge particulièrement lourde;
d) des besoins alimentaires de la population des Etats considérés.
4. Lorsque la capacité de la pêche d'un Etat côtier lui permettrait presque d'atteindre
à lui seul l'ensemble du volume admissible des captures fixé pour l'exploitation des
ressources biologiques de sa zone économique exclusive, cet Etat et les autres Etats
concernés coopèrent en vue de conclure des arrangements bilatéraux, sous-
régionaux ou régionaux équitables permettant aux Etats en développement
géographiquement désavantagés de la même sous-région ou région de participer à
l'exploitation des ressources biologiques des zones économiques exclusives des
Etats côtiers de la sous-région ou région, selon qu'il convient, eu égard aux
circonstances et à des conditions satisfaisantes pour toutes les parties. Pour
l'application de la présente disposition, il est tenu compte également des facteurs
mentionnés au paragraphe 3.
Article 71
Cas où les articles 69 et 70 ne sont pas applicables
Les articles 69 et 70 ne s'appliquent pas aux Etats côtiers dont l'économie est très
lourdement tributaire de l'exploitation des ressources biologiques de leur zone
économique exclusive.
Article 72
Restrictions au transfert des droits
1. Les droits d'exploitation des ressources biologiques prévus aux articles 69 et 70
ne peuvent être transférés directement ou indirectement à des Etats tiers ou à leurs
ressortissants, ni par voie de bail ou de licence, ni par la création d'entreprises
conjointes, ni en vertu d'aucun autre arrangement ayant pour effet un tel transfert,
sauf si les Etats concernés en conviennent autrement.
2. La disposition ci-dessus n'interdit pas aux Etats concernés d'obtenir d'Etats tiers
ou d'organisations internationales une assistance technique ou financière destinée à
leur faciliter l'exercice de leurs droits conformément aux articles 69 et 70, à condition
que cela entraîne pas l'effet visé au paragraphe 1.
Article 73
Mise en application des lois et règlements de l'Etat côtier
1. Dans l'exercice de ses droits souverains d'exploration, d'exploitation, de
conservation et de gestion des ressources biologiques de la zone économique
exclusive, l'Etat côtier peut prendre toutes mesures, y compris
l’arraisonnement, l’inspection, la saisie et l’introduction d’une instance
judiciaire, qui sont nécessaire pour assurer le respect des lois et règlements
qu’il a adoptés conformément à la Convention.
2. Lorsqu’une caution ou une garantie suffisante a été fournie, il est procédé
sans délai à la mainlevée de la saisie dont un navire aurait fait l’objet et à la
libération de son équipage.
Article 74
Délimitation de la zone économique exclusive entre Etats dont les côtes sont
adjacentes ou se font face
1. La délimitation de la zone économique exclusive entre Etats dont les côtes sont
adjacentes ou se font face est effectuée par voie d'accord conformément au droit
international tel qu'il est visé à l'article 38 du Statut de la Cour internationale de
Justice, afin d'aboutir à une solution équitable.
2. S'ils ne parviennent pas à un accord dans un délai raisonnable, les Etats
concernés ont recours aux procédures prévues à la partie XV.
3. En attendant la conclusion de l'accord visé au paragraphe 1, les Etats concernés,
dans un esprit de compréhension et de coopération, font tout leur possible pour
conclure des arrangements provisoires de caractère pratique et pour ne pas
compromettre ou entraver pendant cette période de transition la conclusion de
l'accord définitif. Les arrangements provisoires sont sans préjudice de la délimitation
finale.
4. Lorsqu'un accord est en vigueur entre les Etats concernés, les questions relatives
à la délimitation de la zone économique exclusive sont réglées conformément à cet
accord.
Article 75
Cartes marines et listes des coordonnées géographiques
1. Sous réserve de la présente partie, les limites extérieures de la zone économique
exclusive et les lignes de délimitation tracées conformément à l'article 74 sont
indiquées sur des cartes marines à l'échelle appropriée pour en déterminer
l'emplacement. Le cas échéant, le tracé de ces limites extérieures ou de ces lignes
de délimitation peut être remplacé par des listes des coordonnées géographiques de
points précisant le système géodésique utilisé.
2. L'Etat côtier donne la publicité voulue aux cartes ou listes des coordonnées
géographiques et en dépose un exemplaire auprès du Secrétaire général de
l'Organisation des Nations Unies.
Article 76
Définition du plateau continental
1. Le plateau continental d'un Etat côtier comprend les fonds marins et leur sous-sol
au-delà de sa mer territoriale, sur toute l'étendue du prolongement naturel du
territoire terrestre de cet Etat jusqu'au rebord externe de la marge continentale, ou
jusqu'à 200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la
largeur de la mer territoriale, lorsque le rebord externe de la marge continentale se
trouve à une distance inférieure.
2. Le plateau continental ne s'étend pas au-delà des limites prévues aux
paragraphes 4 à 6.
3. La marge continentale est le prolongement immergé de la masse terrestre de l'Etat
côtier; elle est constituée par les fonds marins correspondant au plateau, au talus et
au glacis ainsi que leur sous-sol. Elle ne comprend ni les grands fonds des océans,
avec leurs dorsales océaniques, ni leur sous-sol.
4. a) Aux fins de la Convention, l'Etat côtier définit le rebord externe de la marge
continentale, lorsque celle-ci s'étend au-delà de 200 milles marins des lignes de base
à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale, par :
i) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence aux points fixes
extrêmes où l'épaisseur des roches sédimentaires est égale au centième au moins
de la distance entre le point considéré et le pied du talus continental; ou
ii) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence à des points fixes
situés à 60 milles marins au plus du pied du talus continental.
b) Sauf preuve du contraire, le pied du talus continental coïncide avec la rupture de
pente la plus marquée à la base du talus.
5. Les points fixes qui définissent la ligne marquant, sur les fonds marins, la limite
extérieure du plateau continental, tracée conformément au paragraphe 4, lettre a), i)
et ii), sont situés soit à une distance n'excédant pas 350 milles marins des lignes de
base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale, soit à une
distance n'excédant pas 100 milles marins de l'isobathe de 2 500 mètres, qui est la
ligne reliant les points de 2 500 mètres de profondeur.
6. Nonobstant le paragraphe 5, sur une dorsale sous-marine, la limite extérieure du
plateau continental ne dépasse pas une ligne tracée à 350 milles marins des lignes
de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale. Le présent
paragraphe ne s'applique pas aux hauts-fonds qui constituent des éléments naturels
de la marge continentale, tels que les plateaux, seuils, crêtes, bancs ou éperons
qu'elle comporte.
7. L'Etat côtier fixe la limite extérieure de son plateau continental, quand ce plateau
s'étend au-delà de 200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale, en reliant par des droites d'une longueur
n'excédant pas 60 milles marins des points fixes définis par des coordonnées en
longitude et en latitude.
Article 77
Droits de l'Etat côtier sur le plateau continental
1. L'Etat côtier exerce des droits souverains sur le plateau continental aux fins de son
exploration et de l'exploitation de ses ressources naturelles.
2. Les droits visés au paragraphe 1 sont exclusifs en ce sens que si l'Etat côtier
n'explore pas le plateau continental ou n'en exploite pas les ressources naturelles,
nul ne peut entreprendre de telles activités sans son consentement exprès.
3. Les droits de l'Etat côtier sur le plateau continental sont indépendants de
l'occupation effective ou fictive, aussi bien que de toute proclamation expresse.
4. Les ressources naturelles visées dans la présente partie comprennent les
ressources minérales et autres ressources non biologiques des fonds marins et de
leur sous-sol, ainsi que les organismes vivants qui appartiennent aux espèces
sédentaires, c'est-à-dire les organismes qui, au stade où ils peuvent être pêchés,
sont soit immobiles sur le fond ou au-dessous du fond, soit incapables de se
déplacer autrement qu'en restant constamment en contact avec le fond ou le sous-
sol.
Article 78
Régime juridique des eaux et de l'espace aérien surjacents, et droits et libertés des
autres Etats
1. Les droits de l'Etat côtier sur le plateau continental n'affectent pas le régime
juridique des eaux surjacentes ou de l'espace aérien situé au-dessus de ces eaux.
2. L'exercice par l'Etat côtier de ses droits sur le plateau continental ne doit pas
porter atteinte à la navigation ou aux droits et libertés reconnus aux autres Etats par
la Convention, ni en gêner l'exercice de manière injustifiable.
Article 80
Îles artificielles, installations et ouvrages sur le plateau continental
L'article 60 s'applique, mutatis mutandis, aux îles artificielles, installations et
ouvrages situés sur le plateau continental.
Article 81
Forages sur le plateau continental
L'Etat côtier a le droit exclusif d'autoriser et de réglementer les forages sur le plateau
continental, quelles qu'en soient les fins.
Article 82
Contributions en espèces ou en nature au titre de l'exploitation du plateau continental
au-delà de 200 milles marins
1. L'Etat côtier acquitte des contributions en espèces ou en nature au titre de
l'exploitation des ressources non biologiques du plateau continental au-delà de 200
milles marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer
territoriale.
2. Les contributions sont acquittées chaque année pour l'ensemble de la production
d'un site d'exploitation donné, après les cinq premières années d'exploitation de ce
site. La sixième année, le taux de contribution est de 1 p. 100 de la valeur ou du
volume de la production du site d'exploitation. Ce taux augmente ensuite d'un point
de pourcentage par an jusqu'à la douzième année, à partir de laquelle il reste 7 p.
Article 83
Délimitation du plateau continental entre Etats dont les côtes sont adjacentes ou se
font face
1. La délimitation du plateau continental entre Etats dont les côtes sont adjacentes
ou se font face est effectuée par voie d'accord conformément au droit international tel
qu'il est visé à l'article 38 du Statut de la Cour internationale de Justice, afin d'aboutir
à une solution équitable.
2. S'ils ne parviennent pas à un accord dans un délai raisonnable, les Etats
concernés ont recours aux procédures prévues à la partie XV.
3. En attendant la conclusion de l'accord visé au paragraphe 1, les Etats concernés,
dans un esprit de compréhension et de coopération, font tout leur possible pour
conclure des arrangements provisoires de caractère pratique et pour ne pas
compromettre ou entraver pendant cette période de transition la conclusion de
l'accord définitif. Les arrangements provisoires sont sans préjudice de la délimitation
finale.
4. Lorsqu'un accord est en vigueur entre les Etats concernés, les questions relatives
à la délimitation du plateau continental sont réglées conformément à cet accord.
Article 84
Cartes marines et listes des coordonnées géographiques
1. Sous réserve de la présente partie, les limites extérieures du plateau continental et
les lignes de délimitation tracées conformément à l'article 83 sont indiquées sur des
cartes marines à l'échelle appropriée pour en déterminer l'emplacement. Le cas
échéant, le tracé de ces limites extérieures ou lignes de délimitation peut être
remplacé par des listes des coordonnées géographiques de points précisant le
système géodésique utilisé.
2. L'Etat côtier donne la publicité voulue aux cartes ou listes des coordonnées
géographiques et en dépose un exemplaire auprès du Secrétaire général de
l'Organisation des Nations Unies et, dans le cas de celles indiquant l'emplacement
de la limite extérieure du plateau continental, auprès du Secrétaire général de
l'Autorité.
Article 86
Champ d'application de la présente partie
La présente partie s'applique à toutes les parties de la mer qui ne sont comprises ni
dans la zone économique exclusive, la mer territoriale ou les eaux intérieures d'un
Etat, ni dans les eaux archipélagiques d'un Etat archipel. Le présent article ne
restreint en aucune manière les libertés dont jouissent tous les Etats dans la zone
économique exclusive en vertu de l'article 58.
Article 87
Liberté de la haute mer
1. La haute mer est ouverte à tous les Etats, qu'ils soient côtiers ou sans littoral. La
liberté de la haute mer s'exerce dans les conditions prévues par les dispositions de la
Convention et les autres règles du droit international. Elle comporte notamment pour
les Etats, qu'ils soient côtiers ou sans littoral :
a) la liberté de navigation;
b) la liberté de survol;
c) la liberté de poser des câbles et des pipelines sous-marins, sous réserve de la
partie VI;
d) la liberté de construire des îles artificielles et autres installations autorisées par le
droit international, sous réserve de la partie VI;
e) la liberté de la pêche, sous réserve des conditions énoncées à la section 2;
f) la liberté de la recherche scientifique, sous réserve des parties VI et XIII.
2. Chaque Etat exerce ces libertés en tenant dûment compte de l'intérêt que
présente l'exercice de la liberté de la haute mer pour les autres Etats, ainsi que des
droits reconnus par la Convention concernant les activités menées dans la Zone.
Article 88
Affectation de la haute mer à des fins pacifiques
La haute mer est affectée à des fins pacifiques.
Article 89
Légitimité des revendications de souveraineté sur la haute mer
Aucun Etat ne peut légitimement prétendre soumettre une partie quelconque de la
haute mer à sa souveraineté.
Article 91
Nationalité des navires
1. Chaque Etat fixe les conditions auxquelles il soumet l'attribution de sa nationalité
aux navires, les conditions d'immatriculation des navires sur son territoire et les
conditions requises pour qu'ils aient le droit de battre son pavillon. Les navires
possèdent la nationalité de l'Etat dont ils sont autorisés à battre le pavillon. Il doit
exister un lien substantiel entre l'Etat et le navire.
2. Chaque Etat délivre aux navires auxquels il a accordé le droit de battre son
pavillon des documents à cet effet.
Article 92
Condition juridique des navires
1. Les navires naviguent sous le pavillon d'un seul Etat et sont soumis, sauf dans les
cas exceptionnels expressément prévus par des traités internationaux ou par la
Convention, à sa juridiction exclusive en haute mer. Aucun changement de pavillon
ne peut intervenir au cours d'un voyage ou d'une escale, sauf en cas de transfert réel
de la propriété ou de changement d'immatriculation.
2. Un navire qui navigue sous les pavillons de plusieurs Etats, dont il fait usage à sa
convenance, ne peut se prévaloir, vis-à-vis de tout Etat tiers, d'aucune de ces
nationalités et peut être assimilé à un navire sans nationalité.
Article 93
Navires battant le pavillon de l'Organisation des Nations Unies, des institutions
spécialisées des Nations Unies ou de l'Agence internationale de l'énergie atomique
Les articles précédents ne préjugent en rien la question des navires affectés au
service officiel de l'Organisation des Nations Unies, de ses institutions spécialisées
ou de l'Agence internationale de l'énergie atomique battant pavillon de l'Organisation.
Article 94
Obligations de l'Etat du pavillon
1. Tout Etat exerce effectivement sa juridiction et son contrôle dans les domaines
administratif, technique et social sur les navires battant son pavillon.
2. En particulier tout Etat :
a) tient un registre maritime où figurent les noms et les caractéristiques des navires
battant son pavillon, à l'exception de ceux qui, du fait de leur petite taille, ne sont pas
visés par la réglementation internationale généralement acceptée;
Article 96
Immunité des navires utilisés exclusivement pour un service public non commercial
Les navires appartenant à un Etat ou exploités par lui et utilisés exclusivement pour
un service public non commercial jouissent, en haute mer, de l'immunité complète de
juridiction vis-à-vis de tout Etat autre que l'Etat du pavillon.
Article 97
Juridiction pénale en matière d'abordage ou en ce qui concerne tout autre incident de
navigation maritime
1. En cas d'abordage ou de tout autre incident de navigation maritime en haute mer
qui engage la responsabilité pénale ou disciplinaire du capitaine ou de tout autre
membre du personnel du navire, il ne peut être intenté de poursuites pénales ou
disciplinaires que devant les autorités judiciaires ou administratives soit de l'Etat du
pavillon, soit de l'Etat dont l'intéressé a la nationalité.
2. En matière disciplinaire, l'Etat qui a délivré un brevet de commandement ou un
certificat de capacité ou permis est seul compétent pour prononcer, en respectant les
voies légales, le retrait de ces titres, même si le titulaire n'a pas la nationalité de cet
Etat.
3. Il ne peut être ordonné de saisie ou d'immobilisation du navire, même dans
l'exécution d'actes d'instruction, par d'autres autorités que celle de l'Etat du pavillon.
Article 98
Obligation de prêter assistance
1. Tout Etat exige du capitaine d'un navire battant son pavillon que, pour autant que
cela lui est possible sans faire courir de risques graves au navire, à l'équipage ou
aux passagers :
a) il prête assistance à quiconque est trouvé en péril en mer;
b) il se porte aussi vite que possible au secours des personnes en détresse s'il est
informé qu'elles ont besoin d'assistance, dans la mesure où l'on peut
raisonnablement s'attendre qu'il agisse de la sorte;
c) en cas d'abordage, il prête assistance à l'autre navire, à son équipage et à ses
passagers, et, dans la mesure du possible, indique à l'autre navire le nom et le port
d'enregistrement de son propre navire et le port le plus proche qu'il touchera.
2. Tous les Etats côtiers facilitent la création et le fonctionnement d'un service
permanent de recherche et de sauvetage adéquat et efficace pour assurer la sécurité
Article 99
Interdiction de transport d'esclaves
Tout Etat prend des mesures efficaces pour prévenir et réprimer le transport
d'esclaves par les navires autorisés à battre son pavillon et pour prévenir l'usurpation
de son pavillon à cette fin. Tout esclave qui se réfugie sur un navire, quel que soit
son pavillon, est libre ipso facto.
Article 100
Obligation de coopérer à la répression de la piraterie
Tous les Etats coopèrent dans toute la mesure du possible à la répression de la
piraterie en haute mer ou en tout autre lieu ne relevant de la juridiction d'aucun Etat.
Article 101
Définition de la piraterie
On entend par piraterie l'un quelconque des actes suivants :
a) tout acte illicite de violence ou de détention ou toute déprédation commis par
l'équipage ou des passagers d'un navire ou d'un aéronef privé, agissant à des fins
privées, et dirigé :
i) contre un autre navire ou aéronef, ou contre des personnes ou des biens à leur
bord, en haute mer;
ii) contre un navire ou aéronef, des personnes ou des biens, dans un lieu ne relevant
de la juridiction d'aucun Etat;
b) tout acte de participation volontaire à l'utilisation d'un navire ou d'un aéronef,
lorsque son auteur a connaissance de faits dont il découle que ce navire ou aéronef
est un navire ou aéronef pirate;
c) tout acte ayant pour but d'inciter à commettre les actes définis aux lettres a) ou b),
ou commis dans l'intention de les faciliter.
Article 102
Piraterie du fait d'un navire de guerre, d'un navire d'Etat ou d'un aéronef d'Etat dont
l'équipage s'est mutiné
Les actes de piraterie, tels qu'ils sont définis à l'article 101, perpétrés par un navire
de guerre, un navire d'Etat ou un aéronef d'Etat dont l'équipage mutiné s'est rendu
maître sont assimilés à des actes commis par un navire ou un aéronef privé.
Article 104
Conservation ou perte de la nationalité d'un navire ou d'un aéronef pirate
Un navire ou aéronef devenu pirate peut conserver sa nationalité. La conservation ou
la perte de la nationalité est régie par le droit interne de l'Etat qui l'a conférée.
Article 105
Saisie d'un navire ou d'un aéronef pirate
Tout Etat peut, en haute mer ou en tout autre lieu ne relevant de la juridiction d'aucun
Etat, saisir un navire ou un aéronef pirate, ou un navire ou un aéronef capturé à la
suite d'un acte de piraterie et aux mains de pirates, et appréhender les personnes et
saisir les biens se trouvant à bord. Les tribunaux de l'Etat qui a opéré la saisie
peuvent se prononcer sur les peines à infliger, ainsi que sur les mesures à prendre
en ce qui concerne le navire, l'aéronef ou les biens, réserve faite des tiers de bonne
foi.
Article 106
Responsabilité en cas de saisie arbitraire
Lorsque la saisie d'un navire ou aéronef suspect de piraterie a été effectuée sans
motif suffisant, l'Etat qui y a procédé est responsable vis-à-vis de l'Etat dont le navire
ou l'aéronef a la nationalité de toute perte ou de tout dommage causé de ce fait.
Article 107
Navires et aéronefs habilités à effectuer une saisie pour raison de piraterie
Seuls les navires de guerre ou aéronefs militaires, ou les autres navires ou aéronefs
qui portent des marques extérieures indiquant clairement qu'ils sont affectés à un
service public et qui sont autorisés à cet effet, peuvent effectuer une saisie pour
cause de piraterie.
Article 109
Emissions non autorisées diffusées depuis la haute mer
1. Tous les Etats coopèrent à la répression des émissions non autorisées diffusées
depuis la haute mer.
2. Aux fins de la Convention, on entend par « émissions non autorisées » les
émissions de radio ou de télévision diffusées à l'intention du grand public depuis un
navire ou une installation en haute mer en violation des règlements internationaux, à
l'exclusion de la transmission des appels de détresse.
3. Toute personne qui diffuse des émissions non autorisées peut être poursuivie
devant les tribunaux de :
a) l'Etat du pavillon du navire émetteur;
b) l'Etat d'immatriculation de l'installation;
c) l'Etat dont la personne en question est ressortissante;
d) tout Etat où les émissions peuvent être captées; ou
e) tout Etat dont les radiocommunications autorisées sont brouillées par ces
émissions.
4. En haute mer, un Etat ayant juridiction conformément au paragraphe 3 peut, en
conformité avec l'article 110, arrêter toute personne ou immobiliser tout navire qui
diffuse des émissions non autorisées et saisir le matériel d'émission.
Article 110
Droit de visite
1. Sauf dans les cas où l'intervention procède de pouvoirs conférés par traité, un
navire de guerre qui croise en haute mer un navire étranger, autre qu'un navire
jouissant de l'immunité prévue aux articles 95 et 96, ne peut l'arraisonner que s'il a
de sérieuses raisons de soupçonner que ce navire:
a) se livre à la piraterie;
b) se livre au transport d'esclaves;
c) sert à des émissions non autorisées, l'Etat du pavillon du navire de guerre ayant
juridiction en vertu de l'article 109;
d) est sans nationalité; ou
Article 111
Droit de poursuite
1. La poursuite d'un navire étranger peut être engagée si les autorités compétentes
de l'Etat côtier ont de sérieuses raisons de penser que ce navire a contrevenu aux
lois et règlements de cet Etat. Cette poursuite doit commencer lorsque le navire
étranger ou une de ses embarcations se trouve dans les eaux intérieures, dans les
eaux archipélagiques, dans la mer territoriale ou dans la zone contiguë de l'Etat
poursuivant, et ne peut être continuée au-delà des limites de la mer territoriale ou de
la zone contiguë qu'à la condition de ne pas avoir été interrompue. Il n'est pas
nécessaire que le navire qui ordonne de stopper au navire étranger naviguant dans
la mer territoriale ou dans la zone contiguë s'y trouve également au moment de la
réception de l'ordre par le navire visé. Si le navire étranger se trouve dans la zone
contiguë, définie à l'article 33, la poursuite ne peut être engagée que s'il a violé des
droits que l'institution de cette zone a pour objet de protéger.
2. Le droit de poursuite s'applique mutatis mutandis aux infractions aux lois et
règlements de l'Etat côtier applicables, conformément à la Convention, à la zone
économique exclusive ou au plateau continental, y compris les zones de sécurité
entourant les installations situées sur le plateau continental, si ces infractions ont été
commises dans les zones mentionnées.
3. Le droit de poursuite cesse dès que le navire poursuivi entre dans la mer
territoriale de l'Etat dont il relève ou d'un autre Etat.
4. La poursuite n'est considérée comme commencée que si le navire poursuivant
s'est assuré, par tous les moyens utilisables dont il dispose, que le navire poursuivi
ou l'une de ses embarcations ou d'autres embarcations fonctionnant en équipe et
utilisant le navire poursuivi comme navire gigogne se trouvent à l'intérieur des limites
de la mer territoriale ou, le cas échéant, dans la zone contiguë, dans la zone
économique exclusive ou au-dessus du plateau continental. La poursuite ne peut
commencer qu'après l'émission d'un signal de stopper, visuel ou sonore, donné à
une distance permettant au navire visé de le percevoir.
Article 112
Droit de poser des câbles ou des pipelines sous-marins
1. Tout Etat a le droit de poser des câbles ou des pipelines sous-marins sur le fond
de la haute mer, au-delà du plateau continental.
2. L'article 79, paragraphe 5, s'applique à ces câbles et pipelines.
Article 113
Rupture ou détérioration d'un câble ou d'un pipeline sous-marin
Tout Etat adopte les lois et règlements nécessaires pour que constituent des
infractions passibles de sanctions, la rupture ou la détérioration délibérée ou due à
une négligence coupable par un navire battant son pavillon ou une personne relevant
de sa juridiction d'un câble à haute tension ou d'un pipeline sous-marin en haute mer,
ainsi que d'un câble télégraphique ou téléphonique sous-marin dans la mesure où il
risque de s'ensuivre des perturbations ou l'interruption des communications
télégraphiques ou téléphoniques. Cette disposition vise également tout
comportement susceptible de provoquer la rupture ou la détérioration de tels câbles
ou pipelines, ou y tendant délibérément. Toutefois, elle ne s'applique pas lorsque la
rupture ou la détérioration de tels câbles et pipelines est le fait de personnes qui,
après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour l'éviter, n'ont agi que dans le
but légitime de sauver leur vie ou leur navire.
Article 115
Indemnisation des pertes encourues pour avoir évité de détériorer un câble ou un
pipeline sous-marin
Tout Etat adopte les lois et règlements nécessaires pour que le propriétaire d'un
navire qui apporte la preuve qu'il a sacrifié une ancre, un filet ou un autre engin de
pêche pour éviter d'endommager un câble ou un pipeline sous-marin soit indemnisé
par le propriétaire du câble ou du pipeline à condition que le propriétaire du navire ait
pris toutes mesures de précaution raisonnables.
Article 116
Droit de pêche en haute mer
Tous les Etats ont droit à ce que leurs ressortissants pêchent en haute mer, sous
réserve :
a) de leurs obligations conventionnelles;
b) des droits et obligations ainsi que des intérêts des Etats côtiers tels qu'ils sont
prévus, entre autres, à l'article 63, paragraphe 2, et aux articles 64 à 67; et
c) de la présente section.
Article 117
Obligation pour les Etats de prendre à l'égard de leurs ressortissants des mesures de
conservation des ressources biologiques de la haute mer
Tous les Etats ont l'obligation de prendre les mesures, applicables à leurs
ressortissants, qui peuvent être nécessaires pour assurer la conservation des
ressources biologiques de la haute mer ou de coopérer avec d’autres Etats à la prise
de telles mesures.
Article 119
Conservation des ressources biologiques de la haute mer
1. Lorsqu'ils fixent le volume admissible des captures et prennent d'autres mesures
en vue de la conservation des ressources biologiques en haute mer, les Etats :
a) s'attachent, en se fondant sur les données scientifiques les plus fiables dont ils
disposent, à maintenir ou rétablir les stocks des espèces exploitées à des niveaux
qui assurent le rendement constant maximum, eu égard aux facteurs écologiques et
économiques pertinents, y compris les besoins particuliers des Etats en
développement, et compte tenu des méthodes en matière de pêche, de
l'interdépendance des stocks et de toutes normes minimales internationales
généralement recommandées au plan sous-régional, régional ou mondial;
b) prennent en considération les effets de ces mesures sur les espèces associées
aux espèces exploitées ou dépendant de celles-ci, afin de maintenir ou de rétablir les
stocks de ces espèces associées ou dépendantes à un niveau tel que leur
reproduction ne risque pas d'être sérieusement compromise.
2. Les informations scientifiques disponibles, les statistiques relatives aux captures et
à l'effort de pêche et les autres données concernant la conservation des stocks de
poisson sont diffusées et échangées régulièrement par l'intermédiaire des
organisations internationales compétentes, sous-régionales, régionales ou
mondiales, lorsqu'il y a lieu, et avec la participation de tous les Etats concernés.
3. Les Etats concernés veillent à ce que les mesures de conservation et leur
application n'entraînent aucune discrimination de droit ou de fait à l'encontre d'aucun
pêcheur, quel que soit l'Etat dont il est ressortissant.
Article 120
Mammifères marins
L'article 65 s'applique aussi à la conservation et à la gestion de mammifères marins
en haute mer.
Article 121
Régime des îles
1. Une île est une étendue naturelle de terre entourée d'eau qui reste découverte à
marée haute.
2. Sous réserve du paragraphe 3, la mer territoriale, la zone contiguë, la zone
économique exclusive et le plateau continental d'une île sont délimités conformément
aux dispositions de la Convention applicables aux autres territoires terrestres.
3. Les rochers qui ne se prêtent pas à l'habitation humaine ou à une vie économique
propre, n'ont pas de zone économique exclusive ni de plateau continental.
Article 122
Définition
Aux fins de la Convention, on entend par « mer fermée ou semi-fermée » un golfe,
un bassin ou une mer entourée par plusieurs Etats et relié à une autre mer ou à
l'océan par un passage étroit, ou constitué, entièrement ou principalement, par les
mers territoriales et les zones économiques exclusives de plusieurs Etats.
Article 123
Coopération entre Etats riverains de mers fermées ou semi-fermées
Les Etats riverains d'une mer fermée ou semi-fermée devraient coopérer entre eux
dans l'exercice des droits et l'exécution des obligations qui sont les leurs en vertu de
la Convention. A cette fin, ils s'efforcent, directement ou par l'intermédiaire d'une
organisation régionale appropriée, de :
a) coordonner la gestion, la conservation, l'exploration et l'exploitation des
ressources biologiques de la mer;
b) coordonner l'exercice de leurs droits et l'exécution de leurs obligations concernant
la protection et la préservation du milieu marin;
c) coordonner leurs politiques de recherche scientifique et entreprendre, s'il y a lieu,
des programmes communs de recherche scientifique dans la zone considérée;
d) inviter, le cas échéant, d'autres Etats ou organisations internationales concernés à
coopérer avec eux à l'application du présent article.
Article 124
Emploi des termes
1. Aux fins de la Convention, on entend par :
a) « Etat sans littoral » tout Etat qui ne possède pas de côte maritime;
b) « Etat de transit » tout Etat avec ou sans côte maritime, situé entre un Etat sans
littoral et la mer, à travers le territoire duquel passe le trafic en transit;
c) « trafic en transit » le transit de personnes, de bagages, de biens et de moyens de
transport à travers le territoire d'un ou de plusieurs Etats de transit, lorsque le trajet
dans ce territoire, qu'il y ait ou non transbordement, entreposage, rupture de charge
ou changement de mode de transport, ne représente qu'une fraction d'un voyage
complet qui commence ou se termine sur le territoire de l'Etat sans littoral;
d) « moyens de transport » :
i) le matériel ferroviaire roulant, les navires servant à la navigation maritime, lacustre
ou fluviale et les véhicules routiers;
ii) lorsque les conditions locales l'exigent, les porteurs et les bêtes de charge.
2. Les Etats sans littoral et les Etats de transit peuvent convenir d'inclure dans les
moyens de transport les pipelines et les gazoducs et des moyens de transport autres
que ceux mentionnés au paragraphe 1.
Article 125
Droits d'accès à la mer et depuis la mer et liberté de transit
1. Les Etats sans littoral ont le droit d'accès à la mer et depuis la mer pour l'exercice
des droits prévus dans la Convention, y compris ceux relatifs à la liberté de la haute
mer et au patrimoine commun de l'humanité. A cette fin, ils jouissent de la liberté de
transit à travers le territoire des Etats de transit par tous moyens de transport.
2. Les conditions et modalités de l'exercice de la liberté de transit sont convenues
entre les Etats sans littoral et les Etats de transit concernés par voie d'accords
bilatéraux, sous-régionaux ou régionaux.
3. Dans l'exercice de leur pleine souveraineté sur leur territoire, les Etats de transit
ont le droit de prendre toutes mesures nécessaires pour s'assurer que les droits et
facilités stipulés dans la présente partie au profit des Etats sans littoral ne portent en
aucune façon atteinte à leurs intérêts légitimes.
Article 126
Exclusion de l'application de la clause de la nation la plus favorisée
Les dispositions de la Convention ainsi que les accords particuliers relatifs à
l'exercice du droit d'accès à la mer et depuis la mer qui prévoient des droits et des
Article 127
Droits de douane, taxes et autres redevances
1. Le trafic en transit n'est soumis à aucun droit de douane, taxe ou autre redevance,
à l'exception des droits perçus pour la prestation de service particuliers en rapport
avec ce trafic.
2. Les moyens de transport en transit et les autres facilités de transit prévus pour
l'Etat sans littoral et utilisés par lui ne sont pas soumis à des taxes ou redevances
plus élevées que celles qui sont perçues pour l'utilisation de moyens de transport de
l'Etat de transit.
Article 128
Zones franches et autres facilités douanières
Pour faciliter le trafic en transit, des zones franches ou d'autres facilités douanières
peuvent être prévues aux ports d'entrée et de sortie des Etats de transit, par voie
d'accord entre ces Etats et les Etats sans littoral.
Article 129
Coopération dans la construction et l'amélioration des moyens de transport
Lorsqu'il n'existe pas dans l'Etat de transit de moyens de transport permettant
l'exercice effectif de la liberté de transit, ou lorsque les moyens existants, y compris
les installations et les équipements portuaires, sont inadéquats à quelque égard que
ce soit, l'Etat de transit et l'Etat sans littoral concerné peuvent coopérer pour en
construire ou améliorer ceux qui existent.
Article 130
Mesures destinées à éviter les retards ou les difficultés de caractère technique dans
l'acheminement du trafic en transit, ou à en éliminer les causes
1. L'Etat de transit prend toutes les mesures appropriées pour éviter les retards ou
les difficultés de caractère technique dans l'acheminement du trafic en transit.
2. Les autorités compétentes de l'Etat de transit et celles de l'Etat sans littoral
coopèrent, en cas de retard ou de difficultés, afin d'en éliminer rapidement les
causes.
Article 131
Egalité de traitement dans les ports de mer
Les navires battant pavillon d'un Etat sans littoral jouissent dans les ports de mer
d'un traitement égal à celui qui est accordé aux autres navires étrangers.
Article 133
Emploi des termes
Aux fins de la présente partie :
a) on entend par « ressources » toutes les ressources minérales solides, liquides ou
gazeuses in situ qui, dans la Zone, se trouvent sur les fonds marins ou dans leur
sous-sol, y compris les nodules polymétalliques;
b) les ressources, une fois extraites de la Zone, sont dénommées « minéraux ».
Article 134
Champ d'application de la présente partie
1. La présente partie s'applique à la Zone.
2. Les activités menées dans la Zone sont régies par la présente partie.
3. Le dépôt des cartes ou listes des coordonnées géographiques indiquant
l'emplacement des limites visées à l'article premier, paragraphe 1, sous-paragraphe
1), ainsi que la publicité à donner à ces cartes ou listes, sont régis par la partie VI.
4. Aucune disposition du présent article ne porte atteinte à la définition de la limite
extérieure du plateau continental conformément à la partie VI ou à la validité des
accords relatifs à la délimitation entre Etats dont les côtes sont adjacentes ou se font
face.
Article 135
Régime juridique des eaux et de l'espace aérien surjacents
Ni la présente partie, ni les droits accordés ou exercés en vertu de celle-ci n'affectent
le régime juridique des eaux surjacentes à la Zone ou celui de l'espace aérien situé
au-dessus de ces eaux.
Article 136
Patrimoine commun de l'humanité
La Zone et ses ressources sont le patrimoine commun de l'humanité.
Article 138
Conduite générale des Etats concernant la Zone
Dans leur conduite générale concernant la Zone, les Etats se conforment à la
présente partie, aux principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et aux
autres règles du droit international, avec le souci de maintenir la paix et la sécurité et
de promouvoir la coopération internationale et la compréhension mutuelle.
Article 139
Obligation de veiller au respect de la Convention et responsabilité en cas de
dommages
1. Il incombe aux Etats Parties de veiller à ce que les activités menées dans la Zone,
que ce soit par eux-mêmes, par leurs entreprises d'Etat ou par des personnes
physiques ou morales possédant leur nationalité ou effectivement contrôlées par eux
ou leurs ressortissants, le soient conformément à la présente partie. La même
obligation incombe aux organisations internationales pour les activités menées dans
la Zone par elles.
2. Sans préjudice des règles du droit international et de l'article 22 de l'annexe III, un
Etat Partie ou une organisation internationale est responsable des dommages
résultant d'un manquement de sa part aux obligations qui lui incombent en vertu de
la présente partie; des Etats Parties ou organisations internationales agissant de
concert assument conjointement et solidairement cette responsabilité. Toutefois,
l'Etat Partie n'est pas responsable des dommages résultant d'un tel manquement de
la part d'une personne patronnée par lui en vertu de l'article 153, paragraphe 2, lettre
b), s'il a pris toutes les mesures nécessaires et appropriées pour assurer le respect
effectif de la présente partie et des annexes qui s'y rapportent, comme le prévoient
l'article 153, paragraphe 4, et l'article 4, paragraphe 4, de l'annexe III.
Article 140
Intérêt de l'humanité
1. Les activités menées dans la Zone le sont, ainsi qu'il est prévu expressément dans
la présente partie, dans l'intérêt de l'humanité tout entière, indépendamment de la
situation géographique des Etats, qu'il s'agisse d'Etats côtiers ou sans littoral, et
compte tenu particulièrement des intérêts et besoins des Etats en développement et
des peuples qui n'ont pas accédé à la pleine indépendance ou à un autre régime
d'autonomie reconnu par les Nations unies conformément à la résolution 1514 (XV)
et aux autres résolutions pertinentes de l'Assemblée générale.
2. L'Autorité assure le partage équitable, sur une base non discriminatoire, des
avantages financiers et autres avantages économiques tirés des activités menées
dans la Zone par un mécanisme approprié conformément à l'article 160, paragraphe
2, lettre f), i).
Article 141
Utilisation de la Zone à des fins exclusivement pacifiques
La Zone est ouverte à l'utilisation à des fins exclusivement pacifiques par tous les
Etats, qu'il s'agisse d'Etats côtiers ou sans littoral, sans discrimination et sans
préjudice des autres dispositions de la présente partie.
Article 142
Droits et intérêts légitimes des Etats côtiers
1. Dans le cas de gisements de ressources de la Zone qui s'étendent au-delà des
limites de celle-ci, les activités menées dans la Zone le sont compte dûment tenu des
droits et intérêts légitimes de l'Etat côtier sous la juridiction duquel s'étendent ces
gisements.
2. Un système de consultations avec l'Etat concerné, et notamment de notification
préalable, est établi afin d'éviter toute atteinte à ces droits et intérêts. Dans les cas
où des activités menées dans la Zone peuvent entraîner l'exploitation de ressources
se trouvant en deçà des limites de la juridiction nationale d'un Etat côtier, le
consentement préalable de cet Etat est nécessaire.
3. Ni la présente partie ni les droits accordés ou exercés en vertu de celle-ci ne
portent atteinte au droit qu'ont les Etats côtiers de prendre les mesures compatibles
avec les dispositions pertinentes de la partie XII qui peuvent être nécessaires pour
prévenir, atténuer ou éliminer un danger grave et imminent pour leur littoral ou pour
des intérêts connexes, imputable à une pollution ou à une menace de pollution
résultant de toutes activités menées dans la Zone ou à tous autres accidents causés
par de telles activités.
Article 144
Transfert des techniques
1. Conformément à la Convention, l'Autorité prend des mesures :
a) pour acquérir les techniques et les connaissances scientifiques relatives aux
activités menées dans la Zone; et
b) pour favoriser et encourager le transfert aux Etats en développement de ces
techniques et connaissances scientifiques, de façon que tous les Etats Parties
puissent en bénéficier.
2. À cette fin, l'Autorité et les Etats Parties coopèrent pour promouvoir le transfert des
techniques et des connaissances scientifiques relatives aux activités menées dans la
Zone, de façon que l'Entreprise et tous les Etats parties puissent en bénéficier. En
particulier, ils prennent ou encouragent l'initiative :
a) de programmes pour le transfert à l'Entreprise et aux Etats en développement de
techniques relatives aux activités menées dans la Zone, prévoyant notamment, pour
Article 145
Protection du milieu marin
En ce qui concerne les activités menées dans la Zone, les mesures nécessaires
doivent être prises conformément à la Convention pour protéger efficacement le
milieu marin des effets nocifs que pourraient avoir ces activités. L'Autorité adopte à
cette fin des règles, règlements et procédures appropriés visant notamment à :
a) prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu marin, y compris le littoral, et
faire face aux autres risques qui le menancent, ainsi qu'à toute perturbation de
l'équilibre écologique du milieu marin, en accordant une attention particulière à la
nécessité de protéger celui-ci des effets nocifs d'activités telles que forages,
dragages, excavations, élimination de déchets, construction et exploitation ou
entretien d'installations, de pipelines et d'autres engins utilisés pour ces activités;
b) protéger et conserver les ressources naturelles de la Zone et prévenir les
dommages à la flore et à la faune marines.
Article 146
Protection de la vie humaine
En ce qui concerne les activités menées dans la Zone, les mesures nécessaires
doivent être prises en vue d'assurer une protection efficace de la vie humaine.
L'Autorité adopte à cette fin des règles, règlements et procédures appropriés pour
compléter le droit international existant tel qu'il est contenu dans les traités en la
matière.
Article 147
Compatibilité des activités menées dans la Zone et des autres activités s'exerçant
dans le milieu marin
1. Les activités menées dans la Zone le sont en tenant raisonnablement compte des
autres activités s'exerçant dans le milieu marin.
2. Les conditions ci-après s'appliquent aux installations utilisées pour des activités
menées dans la Zone :
a) ces installations ne doivent être montées, mises en place et enlevées que
conformément à la présente partie et dans les conditions fixées par les règles,
règlements et procédures de l'Autorité. Leur montage, leur mise en place et leur
enlèvement doivent être dûment notifiés et l'entretien de moyens permanents pour
signaler leur présence doit être assuré;
Article 148
Participation des Etats en développement aux activités menées dans la Zone
La participation effective des Etats en développement aux activités menées dans la
Zone est encouragée, comme le prévoit expressément la présente partie, compte
dûment tenu des intérêts et besoins particuliers de ces Etats, et notamment du
besoin particulier qu'ont ceux d'entre eux qui sont sans littoral ou géographiquement
désavantagés de surmonter les obstacles qui résultent de leur situation défavorable,
notamment de leur éloignement de la Zone et de leurs difficultés d'accès à la Zone et
depuis celle-ci.
Article 149
Objets archéologiques et historiques
Tous les objets de caractère archéologique ou historique trouvés dans la Zone sont
conservés ou cédés dans l'intérêt de l'humanité tout entière, compte tenu en
particulier des droits préférentiels de l'Etat ou du pays d'origine, ou de l'Etat d'origine
culturelle, ou encore de l'Etat d'origine historique ou archéologique.
Article 150
Politique générale relative aux activités menées dans la Zone
Les activités menées dans la Zone le sont, ainsi que le prévoit expressément la
présente partie, de manière à favoriser le développement harmonieux de l'économie
mondiale et l'expansion équilibrée du commerce international, à promouvoir la
coopération internationale aux fins du développement général de tous les pays, et
spécialement les Etats en développement, et en vue :
Article 151
Politique en matière de production
1. a) Sans préjudice des objectifs énoncés à l'article 150 et en vue d'appliquer la
lettre h), de cet article, l'Autorité, agissant par l'intermédiaire d'instances existantes
ou, si besoin est, dans le cadre de nouveaux arrangements ou accords avec la
participation de toutes les parties intéressées, producteurs et consommateurs
compris, prend les mesures nécessaires pour favoriser la croissance, le
fonctionnement efficace et la stabilité des marchés pour les produits de base tirés
des minéraux provenant de la Zone, à des prix rémunérateurs pour les producteurs
et justes pour les consommateurs. Tous les Etats Parties coopèrent à cette fin.
b) L'Autorité a le droit de prendre part à toute conférence de produit dont les travaux
portent sur ces produits de base et à laquelle participent toutes les parties
intéressées, y compris les producteurs et les consommateurs. Elle a le droit de
Article 152
Exercice des pouvoirs et fonctions
1. L’Autorité évite toute discrimination dans l’exercice de ses pouvoirs et fonctions,
notamment quand elle accorde la possibilité de mener des activités dans la Zone.
2. Néanmoins, elle peut accorder, en vertu des dispositions expresses de la présente
partie, une attention particulière aux Etats en développement, et spécialement à ceux
d'entre eux qui sont sans littoral ou géographiquement désavantagés.
Article 153
Système d'exploration et d'exploitation
1. Les activités, dans la Zone, sont organisées, menées et contrôlées par l'Autorité
pour le compte de l'humanité tout entière conformément au présent article, et aux
autres dispositions pertinentes de la présente partie et des annexes qui s'y
rapportent ainsi qu'aux règles, règlements et procédures de l'Autorité.
2. Les activités menées dans la Zone le sont conformément au paragraphe 3 :
Article 154
Examen périodique
Tous les cinq ans à compter de l'entrée en vigueur de la convention, l'Assemblée
procède à un examen général et systématique de la manière dont le régime
international de la Zone établi par la Convention a fonctionné dans la pratique. A la
lumière de cet examen, l'Assemblée peut prendre ou recommander à d'autres
organes de prendre des mesures conformes aux dispositions et procédures prévues
dans la présente partie et les annexes qui s'y rapportent et permettant d'améliorer le
fonctionnement du régime.
Article 155
Conférence de révision
1. Quinze ans après le 1er janvier de l'année du démarrage de la première
production commerciale au titre d'un plan de travail approuvé, l'Assemblée
convoquera une conférence pour la révision des dispositions de la présente partie et
des annexes qui s'y rapportent régissant le système d'exploration et d'exploitation
SECTION 4 L'Autorité
Article 156
Création de l'Autorité
1. Il est créé une Autorité internationale des fonds marins dont le fonctionnement est
régi par la présente partie.
2. Tous les Etats Parties sont ipso facto membres de l'Autorité.
3. Les observateurs auprès de la troisième Conférence des Nations Unies sur le droit
de la mer, qui ont signé l'Acte final et qui ne sont pas visés à l'article 305, paragraphe
1, lettres c), d), e) ou f), ont le droit de participer aux travaux de l'Autorité en qualité
d'observateurs, conformément à ses règles, règlements et procédures.
4. L'Autorité a son siège à la Jamaïque.
5. L'Autorité peut créer les centres ou bureaux régionaux qu'elle juge nécessaires à
l'exercice de ses fonctions.
Article 157
Nature de l'Autorité et principes fondamentaux régissant son fonctionnement
1. L'Autorité est l'organisation par l'intermédiaire de laquelle les Etats Parties
organisent et contrôlent les activités menées dans la Zone, notamment aux fins de
l'administration des ressources de celle-ci, conformément à la présente partie.
2. L'Autorité détient les pouvoirs et fonctions qui lui sont expressément conférés par
la Convention. Elle est investie des pouvoirs subsidiaires, compatibles avec la
Convention, qu'implique nécessairement l'exercice de ces pouvoirs et fonctions
quant aux activités menées dans la Zone.
3. L'Autorité est fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous ses membres.
4. Afin d'assurer à chacun d'eux les droits et avantages découlant de sa qualité de
membre, tous les membres de l'Autorité s'acquittent de bonne foi des obligations qui
leur incombent en vertu de la présente partie.
Article 158
Organes de l'Autorité
1. Il est créé une Assemblée, un Conseil et un Secrétariat, qui sont les organes
principaux de l'Autorité.
SOUS-SECTION B L'Assemblée
Article 159
Composition, procédure et vote
1. L'Assemblée se compose de tous les membres de l'Autorité. Chaque membre a un
représentant à l'Assemblée, qui peut être accompagné de suppléants et de
conseillers.
2. L'Assemblée se réunit en session ordinaire tous les ans, et en session
extraordinaire chaque fois qu'elle le décide ou lorsqu'elle est convoquée par le
Secrétaire général à la demande du Conseil ou de la majorité des membres de
l'Autorité.
3. Les sessions de l'Assemblée, à moins qu'elle n'en décide autrement, ont lieu au
siège de l'Autorité.
4. L'Assemblée adopte son règlement intérieur. A l'ouverture de chaque session
ordinaire, elle élit son président et autant d'autres membres du bureau qu'il est
nécessaire. Ils restent en fonction jusqu'à l'élection d'un nouveau bureau à la session
ordinaire suivante.
5. Le quorum est constitué par la majorité des membres de l'Assemblée.
6. Chaque membre de l'Assemblée a une voix.
7. Leurs décisions sur les questions de procédure, y compris la convocation d'une
session extraordinaire de l'Assemblée, sont prises à la majorité des membres
présents et votants.
8. Les décisions sur les questions de fond sont prises à la majorité des deux tiers des
membres présents et votants, à condition que cette majorité comprenne celle des
membres participants à la session. En cas de doute sur le point de savoir s'il s'agit
d'une question de fond, la question débattue est considérée comme telle, à moins
que l'Autorité n'en décide autrement à la majorité requise pour les décisions sur les
questions de fond.
9. Lorsqu'une question de fond est sur le point d'être mise aux voix pour la première
fois, le Président peut, et doit si un cinquième au moins des membres de
l'Assemblée en font la demande, ajourner la décision de recourir au vote sur cette
question pendant un délai ne dépassant pas cinq jours civils. Cette règle ne peut
s'appliquer qu'une seule fois à propos de la même question, et son application ne
doit pas entraîner l'ajournement de questions au-delà de la clôture de la session.
Article 160
Pouvoirs et fonctions
1. L'Assemblée, seul organe composé de tous les membres de l'Autorité, est
considérée comme l'organe suprême de celle-ci devant lequel les autres organes
principaux sont responsables, ainsi qu'il est expressément prévu dans la Convention.
L'Assemblée a le pouvoir d'arrêter, en conformité avec les dispositions pertinentes de
la Convention, la politique générale de l'Autorité sur toute question ou tout sujet
relevant de la compétence de celle-ci.
2. En outre, l'Assemblée a les pouvoirs et fonctions ci-après :
a) élire les membres du Conseil conformément à l'article 161;
b) élire le Secrétaire général parmi les candidats proposés par le Conseil;
c) élire, sur recommandation du Conseil, les membres du Conseil d'administration de
l'Entreprise et le Directeur général de celle-ci;
d) créer les organes subsidiaires qu'elle juge nécessaires pour exercer ses fonctions
conformément à la présente partie. En ce qui concerne la composition de tels
organes, il est dûment tenu compte du principe de la répartition géographique
équitable des sièges, des intérêts particuliers et de la nécessité d'assurer à ces
organes le concours de membres qualifiés et compétents dans les domaines
techniques dont ils s'occupent;
e) fixer les contributions des membres au budget d'administration de l'Autorité
conformément à un barème convenu, fondé sur le barème utilisé pour le budget
ordinaire de l'Organisation des Nations Unies, jusqu'à ce que l'Autorité dispose de
recettes suffisantes provenant d'autres sources pour faire face à ses dépenses
d'administration;
f) i) examiner et approuver sur recommandation du Conseil, les règles, règlements et
procédures relatifs au partage équitable des avantages financiers et autres
avantages économiques tirés des activités menées dans la Zone, ainsi qu'aux
contributions prévues à l'article 82, en tenant particulièrement compte des intérêts et
besoins des Etats en développement et des peuples qui n'ont pas accédé à la pleine
indépendance ou à un autre régime d'autonomie. Si l'Assemblée n'approuve pas les
recommandations du Conseil, elle les renvoie à celui-ci pour qu'ils les réexamine à la
lumière des vues qu'elle a exprimées;
ii) examiner et approuver les règles, règlements et procédures de l'Autorité, ainsi que
tous amendements à ces textes, que le Conseil a provisoirement adoptés en
application de l'article 162, paragraphe 2, lettre o), ii). Ces règles, règlements et
SOUS-SECTION C Le Conseil
Article 161
Composition, procédure et vote
1. Le Conseil se compose de 36 membres de l'Autorité, élus par l'Assemblée dans
l'ordre suivant :
a) quatre membres choisis parmi les Etats Parties dont la consommation ou les
importations nettes de produits de base relevant des catégories de minéraux devant
être extraits de la Zone ont dépassé, au cours des cinq dernières années pour
lesquelles il existe des statistiques, 2 p.100 du total mondial de la consommation ou
des importations de ces produits de base, dont au moins un Etat de la région de
l'Europe orientale (socialiste), ainsi que le plus grand consommateur;
Article 162
Pouvoirs et fonctions
1. Le Conseil est l'organe exécutif de l'Autorité. Il a le pouvoir d'arrêter, en conformité
avec la Convention et avec la politique générale définie par l'Assemblée, les
Article 163
Organes du Conseil
1. Il est créé en tant qu'organes du conseil :
a) une Commission de planification économique;
b) une Commission juridique et technique.
2. Chaque commission est composée de 15 membres, élus par le Conseil parmi les
candidats présentés par les Etats Parties. Le Conseil peut néanmoins, si besoin est,
décider d'élargir la composition de l'une ou de l'autre en tenant dûment compte des
impératifs d'économie et d'efficacité.
3. Les membres d'une commission doivent avoir les qualifications requises dans les
domaines relevant de la compétence de celle-ci. Afin de permettre aux commissions
d'exercer leurs fonctions efficacement, les Etats Parties désignent des candidats de
la plus haute compétence et de la plus haute intégrité, ayant les qualifications
requises dans les domaines pertinents.
4. Lors de l'élection, il est dûment tenu compte de la nécessité d'une répartition
géographique équitable des sièges et d'une représentation des intérêts particuliers.
5. Aucun Etat Partie ne peut présenter plus d'un candidat à une même commission.
Nul ne peut être élu à plus d'une commission.
6. Les membres des commissions sont élus pour cinq ans. Ils sont rééligibles pour
un nouveau mandat.
7. En cas de décès, d'incapacité ou de démission d'un membre d'une commission
avant l'expiration de son mandat, le Conseil élit, pour une durée du mandat restant à
courir, un membre de la même région géographique ou représentant la même
catégorie d'intérêts.
8. Les membres des commissions ne doivent posséder d'intérêts financiers dans
aucune des activités touchant l'exploration et l'exploitation dans la Zone. Sous
Article 164
La Commission de planification économique
1. Les membres de la Commission de planification économique doivent posséder les
qualifications voulues, notamment en matière d'activités minières, de gestion des
ressources minérales, de commerce international et d'économie internationale. Le
Conseil s'efforce de faire en sorte que, par sa composition, la Commission dispose
de l'éventail complet des qualifications requises. La commission doit compter parmi
ses membres au moins deux ressortissants d'Etats en développement dont
l'économie est fortement tributaire des exportations de catégories de minéraux
devant être extraits de la Zone.
2. La Commission :
a) propose au Conseil, à la demande de celui-ci, des mesures d'application des
décisions prises conformément à la Convention en ce qui concerne les activités
menées dans la Zone;
b) étudie les tendances de l'offre et de la demande de minéraux pouvant provenir de
la Zone et de leur prix, ainsi que les facteurs qui affectent ces données, en prenant
en considération les intérêts des Etats importateurs comme des Etats exportateurs,
notamment de ceux d'entre eux qui sont des Etats en développement;
c) examine toute situation susceptible d'entraîner les effets défavorables visés à
l'article 150, lettre h), portée à son attention par l'Etat Partie ou les Etats Parties
concernés et fait au Conseil les recommandations appropriées;
d) propose au Conseil, pour soumission à l'Assemblée, comme le prévoit l'article
151, paragraphe 10, un système de compensation en faveur des Etats en
Article 165
La Commission juridique et technique
1. Les membres de la Commission juridique et technique doivent posséder les
qualifications voulues, notamment en matière d'exploration, d'exploitation et de
traitement des ressources minérales, d'océanologie et de protection du milieu marin,
ou en ce qui concerne les questions économiques ou juridiques relatives aux
activités minières en mer, ou dans d'autres domaines connexes. Le Conseil s'efforce
de faire en sorte que, par sa composition, la Commission dispose de l'éventail
complet des qualifications requises.
2. La Commission :
a) fait au Conseil, à la demande de celui-ci, des recommandations concernant
l'exercice des fonctions de l'Autorité;
b) examine les plans de travail formels et écrits concernant les activités à mener
dans la Zone conformément à l'article 153, paragraphe 3, et fait au Conseil des
recommandations appropriées. La Commission fonde ses recommandations sur les
seules dispositions de l'annexe III et présente au Conseil un rapport complet sur le
sujet;
c) surveille, à la demande du Conseil, les activités menées dans la Zone, le cas
échéant, en consultation et en collaboration avec toute entité ou personne qui mène
ces activités ou avec l'Etat ou les Etats concernés, et fait rapport au Conseil;
d) évalue les incidences écologiques des activités menées ou à mener dans la Zone;
e) fait au Conseil des recommandations sur la protection du milieu marin, en tenant
compte de l'opinion d'experts reconnus;
f) élabore et soumet au Conseil les règles, règlements et procédures visés à l'article
162, paragraphe 2, lettre o), compte tenu de tous les facteurs pertinents, y compris
l'évaluation des incidences écologiques des activités menées dans la Zone;
g) réexamine de temps à autre ces règles, règlements et procédures et recommande
au Conseil les amendements qu'elle juge nécessaires ou souhaitables;
h) fait au Conseil des recommandations concernant la mise en place d'un
programme de surveillance consistant à observer, mesurer, évaluer et analyser
régulièrement, par des méthodes scientifiques reconnues, les risques ou les
conséquences des activités menées dans la Zone quant à la pollution du milieu
marin, s'assure que les réglementations existantes sont appropriées et respectées et
coordonne l'exécution du programme de surveillance une fois celui-ci approuvé par
le Conseil;
i) recommande au Conseil de saisir, au nom de l'Autorité, la Chambre pour le
règlement des différends relatifs aux fonds marins, compte tenu en particulier de
l'article 187, conformément à la présente partie et aux annexes qui s'y rapportent;
SOUS-SECTION D Le Secrétariat
Article 166
Le secrétariat
1. Le Secrétariat de l'Autorité comprend un Secrétaire général et le personnel
nécessaire à l'Autorité.
2. Le Secrétaire général est élu par l'Assemblée parmi les candidats proposés par le
Conseil pour une durée de quatre ans et il est rééligible.
3. Le Secrétaire général est le plus haut fonctionnaire de l'Autorité et agit en cette
qualité à toutes les réunions de l'Assemblée et du Conseil et de tout organe
subsidiaire; il exerce toutes autres fonctions administratives dont il est chargé par ces
organes.
4. Le Secrétaire général présente à l’Assemblée un rapport annuel sur l'activité de
l'Autorité.
Article 167
Personnel de l'Autorité
1. Le personnel de l'Autorité comprend les personnes qualifiées dans les domaines
scientifique, technique et autres dont elle a besoin pour exercer ses fonctions
administratives.
Article 168
Caractère international du Secrétariat
1. Dans l'exercice de leurs fonctions, le Secrétaire général et le personnel ne
sollicitent et n'acceptent d'instructions d'aucun gouvernement ni d'aucune autre
source extérieure à l'Autorité. Ils s'abstiennent de tout acte incompatible avec leur
qualité de fonctionnaires internationaux et ne sont responsables qu'envers l'Autorité.
Chaque Etat Partie s'engage à respecter le caractère exclusivement international des
fonctions du Secrétaire général et du personnel et à ne pas chercher à les influencer
dans l'exécution de leur tâche. Tout manquement à ses obligations de la part d'un
fonctionnaire est soumis à un tribunal administratif désigné selon les règles,
règlements et procédures de l'Autorité.
2. Le Secrétaire général et le personnel ne doivent posséder d'intérêts financiers
dans aucune des activités touchant l'exploration et l'exploitation dans la Zone. Sous
réserve de leurs obligations envers l'Autorité, ils ne doivent divulguer, même après la
cessation de leurs fonctions, aucun secret industriel, aucune donnée qui est
propriété industrielle et qui a été transférée à l'Autorité en application de l'article 14
de l'annexe III, ni aucun autre renseignement confidentiel dont ils ont connaissance à
raison de leurs fonctions.
3. Les manquements de la part d'un fonctionnaire de l'Autorité aux obligations
énoncées au paragraphe 2 donnent lieu, à la demande d'un Etat Partie lésé par un
tel manquement ou d'une personne physique ou morale patronnée par un Etat Partie
conformément à l'article 153, paragraphe 2, lettre b), et lésée par un tel
manquement, à des poursuites de l'Autorité contre le fonctionnaire en cause devant
un tribunal désigné selon les règles, règlements et procédures de l'Autorité. La partie
lésée a le droit de participer à la procédure. Si le tribunal le recommande, le
Secrétaire général licencie le fonctionnaire en cause.
4. Les règles, règlements et procédures de l'Autorité prévoient les modalités
d'application du présent article.
Article 169
Consultations et coopération avec les organisations internationales et les
organisations non gouvernementales
1. Pour les questions qui sont du ressort de l'Autorité, le Secrétaire général conclut,
après approbation du Conseil, des accords aux fins de consultations et de
coopération avec les organisations internationales et les organisations non
SOUS-SECTION E L'Entreprise
Article 170
L'Entreprise
1. L'Entreprise est l'organe de l'Autorité qui mène des activités dans la Zone
directement en application de l'article 153, paragraphe 2, lettre a), ainsi que des
activités de transport, de traitement et de commercialisation des minéraux tirés de la
Zone.
2. Dans le cadre de l'Autorité, personne juridique internationale, l'Entreprise a la
capacité juridique prévue à l'annexe IV. L'Entreprise agit conformément à la
Convention et aux règles, règlements et procédures de l'Autorité, ainsi qu'à la
politique générale arrêtée par l'Assemblée, et elle observe les directives du Conseil
et est soumise à son contrôle.
3. L'Entreprise a son établissement principal au siège de l'Autorité.
4. L'Entreprise est dotée, conformément à l'article 173, paragraphe 2, et à l'article 11
de l'annexe IV, des ressources financières dont elle a besoin pour exercer ses
fonctions, et elle dispose des techniques qui lui sont transférées en application de
l'article 144 et des autres dispositions pertinentes de la Convention.
Article 171
Ressources financières de l'Autorité
Les ressources financières de l'Autorité comprennent :
a) les contributions des membres de l'Autorité fixées conformément à l'article 160,
paragraphe 2, lettre e);
b) les recettes que perçoit l'Autorité, en application de l'article 13 de l'annexe III, au
titre des activités menées dans la Zone;
c) les sommes virées par l'Entreprise conformément à l'article 10 de l'annexe IV;
Article 172
Budget annuel de l'Autorité
Le Secrétaire général établit le projet de budget annuel de l'Autorité et le présente au
Conseil. Celui-ci l'examine et le soumet, avec ses recommandations, à l'approbation
de l'Assemblée en application de l'article 160, paragraphe 2, lettre h).
Article 173
Dépenses de l'Autorité
1. Les contributions visées à l'article 171, lettre a), sont versées à un compte spécial
et servent à couvrir les dépenses d'administration de l'Autorité jusqu'au moment où
celle-ci dispose, à cette fin, de recettes suffisantes provenant d'autres sources.
2. Les ressources financières de l'Autorité servent d'abord à régler les dépenses
d'administration. A l'exception des contributions visées à l'article 171, lettre a), les
fonds qui restent après paiement de ces dépenses peuvent notamment :
a) être partagés conformément à l'article 140 et à l'article 160, paragraphe 2, lettre
g);
b) servir à doter l'Entreprise des ressources financières visées à l'article 170,
paragraphe 4;
c) servir à dédommager les Etats en développement conformément à l'article 151,
paragraphe 10, et à l'article 160, paragraphe 2, lettre l).
Article 174
Capacité de l'Autorité de contracter des emprunts
1. L'Autorité a la capacité de contracter des emprunts.
2. L'Assemblée fixe les limites de cette capacité dans le règlement financier adopté
en application de l'article 160, paragraphe 2, lettre f).
3. Le Conseil exerce cette capacité.
4. Les Etats Parties ne sont pas responsables des dettes de l'Autorité.
Article 176
Statut juridique
L'Autorité possède la personnalité juridique internationale et a la capacité juridique
qui lui est nécessaire pour exercer ses fonctions et atteindre ses buts.
Article 177
Privilèges et immunités
Pour pouvoir exercer ses fonctions, l'Autorité jouit, sur le territoire de chaque Etat
Partie, des privilèges et immunités prévus dans la présente sous-section. Les
privilèges et immunités relatifs à l'Entreprise sont prévus à l'article 13 de l'annexe IV.
Article 178
Immunité de juridiction et d'exécution
L'Autorité, ainsi que ses biens et ses avoirs, jouissent de l'immunité de juridiction et
d'exécution, sauf dans la mesure où l'Autorité y renonce expressément dans un cas
particulier.
Article 179
Exemption de perquisition et de toute autre forme de contrainte
Les biens et les avoirs de l'Autorité, où qu'ils se trouvent et quel qu'en soit le
détenteur, sont exempts de perquisition, réquisition, confiscation, expropriation et de
toute autre forme de contrainte procédant d'une mesure du pouvoir exécutif ou du
pouvoir législatif.
Article 180
Exemption de tout contrôle, restriction, réglementation ou moratoire
Les biens et les avoirs de l'Autorité sont exempts de tout contrôle, de toute restriction
ou réglementation et de tout moratoire.
Article 182
Privilèges et immunités des personnes agissant dans le cadre de l'Autorité
Les représentants des Etats Parties qui assistent aux réunions de l'Assemblée, du
Conseil ou des organes de l'Assemblée ou du Conseil, ainsi que le Secrétaire
général et le personnel de l'Autorité, jouissent, sur le territoire de chaque Etat Partie :
a) de l'immunité de juridiction et d'exécution pour les actes accomplis par eux dans
l'exercice de leurs fonctions, sauf dans la mesure où l'Etat qu'ils représentent ou
l'Autorité, selon le cas, y renonce expressément dans un cas particulier;
b) des mêmes exemptions que celles accordées par l'Etat sur le territoire duquel ils
se trouvent aux représentants, fonctionnaires et employés de rang comparable des
autres Etats Parties en ce qui concerne les conditions d'immigration, les formalités
d'enregistrement des étrangers et les obligations de service national, ainsi que des
mêmes facilités relatives à la réglementation des changes et aux déplacements, à
moins qu'il ne s'agisse de ressortissants de l'Etat concerné.
Article 183
Exemption d'impôts ou taxes et de droits de douane
1. L'Autorité, dans l'exercice de ses fonctions, ainsi que ses biens, avoirs et revenus,
de même que ses activités et transactions autorisées par la Convention, sont
exempts de tout impôt direct, et les biens qu'elle importe ou exporte pour son usage
officiel sont exempts de tous droits de douane. L'Autorité ne peut demander aucune
exemption de droits perçus en rémunération de services rendus.
2. Si des achats de biens ou de services d'une valeur substantielle, nécessaires à
l'exercice des fonctions de l'Autorité, sont effectués par elle ou pour son compte et si
le prix de ces biens ou services inclut des impôts, taxes ou droits, les Etats Parties
prennent, autant que possible, les mesures appropriées pour accorder l'exemption
de ces impôts, taxes ou droits ou pour en assurer le remboursement. Les biens
importés ou achetés sous le régime d'exemption prévu au présent article ne doivent
être ni vendus ni aliénés d'une autre manière sur le territoire de l'Etat Partie qui a
accordé l'exemption, à moins que ce ne soit à des conditions convenues avec cet
Etat.
3. Les Etats Parties ne perçoivent aucun impôt prenant directement ou indirectement
pour base les traitements, émoluments et autres sommes versés par l'Autorité au
Article 184
Suspension du droit de vote
Un Etat Partie en retard dans le paiement de ses contributions à l'Autorité ne peut
participer aux votes si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur aux
contributions dues par lui pour les deux années complètes écoulées. L'Assemblée
peut néanmoins autoriser cet Etat à participer aux votes si elle constate que le
manquement est dû à des circonstances indépendantes de sa volonté.
Article 185
Suspension de l'exercice des droits et privilèges inhérents à la qualité de membre
1. Un Etat Partie qui a enfreint gravement et de façon persistante la présente partie
peut, sur recommandation du Conseil, être suspendu de l'exercice des droits et
privilèges inhérents à la qualité de membre par l'Assemblée.
2. Aucune décision ne peut être prise en vertu du paragraphe 1 tant que la Chambre
pour le règlement des différends relatifs aux fonds marins n'a pas constaté que l'Etat
Partie en cause a enfreint gravement et de façon persistante la présente partie.
Article 186
Chambre pour le règlement des différends relatifs aux fonds marins du Tribunal
international du droit de la mer
La présente section, la partie XV et l'annexe VI régissent la constitution de la
Chambre pour le règlement des différends relatifs aux fonds marins et la manière
dont elle exerce sa compétence.
Article 187
Compétence de la Chambre pour le règlement des différends relatifs aux fonds
marins
La Chambre pour le règlement des différends relatifs aux fonds marins a
compétence, en vertu de la présente partie et des annexes qui s'y rapportent, pour
connaître des catégories suivantes des différends portant sur des activités menées
dans la Zone :
Article 188
Soumission des différends à une chambre spéciale du Tribunal international du droit
de la mer ou à une chambre ad hoc de la Chambre pour le règlement des différends
relatifs aux fonds marins ou à un arbitrage commercial obligatoire
1. Les différends entre Etats Parties visés à l'article 187, lettre a), peuvent être
soumis :
a) à une chambre spéciale du Tribunal international du droit de la mer constituée
conformément aux articles 15 et 17 de l'annexe VI, à la demande des parties au
différend; ou
b) à une chambre ad hoc de la Chambre pour le règlement des différends relatifs aux
fonds marins constituée conformément à l'article 36 de l'annexe VI, à la demande de
toute partie au différend.
2. a) Les différends relatifs à l'interprétation ou à l'application d'un contrat visés à
l'article 187, lettre c), i), sont soumis, à la demande de toute partie au différend, à un
arbitrage commercial obligatoire, à moins que les parties au différend n'en
Article 189
Limitation de compétence en ce qui concerne les décisions de l'Autorité
La Chambre pour le règlement des différends relatifs aux fonds marins n'a pas
compétence pour se prononcer sur l'exercice par l'Autorité, conformément à la
présente partie, de ses pouvoirs discrétionnaires; elle ne peut en aucun cas se
substituer à l'Autorité dans l'exercice des pouvoirs discrétionnaires de celle-ci. Sans
préjudice de l'article 191, lorsqu'elle exerce la compétence qui lui est reconnue en
vertu de l'article 187, la Chambre pour le règlement des différends relatifs aux fonds
marins ne se prononce pas sur la question de savoir si une règle, un règlement ou
une procédure de l'Autorité est conforme à la Convention et ne peut déclarer nul
cette règle, ce règlement ou cette procédure. Sa compétence se limite à établir si
l'application de règles, règlements ou procédures de l'Autorité dans des cas
particuliers serait en conflit avec les obligations contractuelles des parties au
différend ou les obligations qui leur incombent en vertu de la Convention et à
connaître des recours pour incompétence ou détournement de pouvoir, ainsi que des
demandes de dommages-intérêts et autres demandes de réparation introduites par
l'une des parties contre l'autre pour manquement de celle-ci à ses obligations
contractuelles ou aux obligations qui lui incombent en vertu de la Convention.
Article 190
Participation à la procédure et comparution des Etats Parties ayant accordé leur
patronage
1. L'Etat Partie qui patronne une personne physique ou morale partie à un différend
visé à l'article 187 reçoit notification du différend et a le droit de participer à la
procédure en présentant des observations écrites ou orales.
2. Lorsqu'une action est intentée contre un Etat Partie par une personne physique ou
morale patronnée par un autre Etat Partie pour un différend visé à l'article 187, lettre
c), l'Etat défendeur peut demander à l'Etat qui patronne cette personne de
Article 191
Avis consultatifs
La Chambre pour le règlement des différends relatifs aux fonds marins donne des
avis consultatifs, à la demande de l'Assemblée ou du Conseil, sur les questions
juridiques qui se posent dans le cadre de leur activité. Ces avis sont donnés dans les
plus brefs délais.
Article 192
Obligation d'ordre général
Les Etats ont l'obligation de protéger et de préserver le milieu marin.
Article 193
Droit souverain des Etats d'exploiter leurs ressources naturelles
Les Etats ont le droit souverain d'exploiter leurs ressources naturelles selon leur
politique en matière d'environnement et conformément à leur obligation de protéger
et de préserver le milieu marin.
Article 194
Mesures visant à prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu marin
1. Les Etats prennent, séparément ou conjointement selon qu'il convient, toutes les
mesures compatibles avec la Convention qui sont nécessaires pour prévenir, réduire
et maîtriser la pollution du milieu marin, quelle qu'en soit la source; ils mettent en
oeuvre à cette fin les moyens les mieux adaptés dont ils disposent, en fonction de
leurs capacités, et ils s'efforcent d'harmoniser leurs politiques à cet égard.
2. Les Etats prennent toutes les mesures nécessaires pour que les activités relevant
de leur juridiction ou de leur contrôle le soient de manière à ne pas causer de
préjudice par pollution à d'autres Etats et à leur environnement et pour que la
pollution résultant d'incidents ou d'activités relevant de leur juridiction ou de leur
contrôle ne s'étende pas au-delà des zones où ils exercent des droits souverains
conformément à la Convention.
3. Les mesures prises en application de la présente partie doivent viser toutes les
sources de pollution du milieu marin. Elles comprennent notamment les mesures
tendant à limiter autant que possible :
a) l'évacuation de substances toxiques, nuisibles ou nocives, en particulier de
substances non dégradables, à partir de sources telluriques, depuis ou à travers
l'atmosphère ou par immersion;
b) la pollution par les navires, en particulier les mesures visant à prévenir les
accidents et à faire face aux cas d'urgence, à assurer la sécurité des opérations en
mer, à prévenir les rejets, qu'ils soient intentionnels ou non, et à réglementer la
conception, la construction, l'armement et l'exploitation des navires;
c) la pollution provenant des installations ou engins utilisés pour l'exploration ou
l'exploitation des ressources naturelles des fonds marins et de leur sous-sol, en
particulier les mesures visant à prévenir les accidents et à faire face aux cas
d'urgence, à assurer la sécurité des opérations en mer et à réglementer la
Article 195
Obligation de ne pas déplacer le préjudice ou les risques et de ne pas remplacer un
type de pollution par un autre
Lorsqu'ils prennent des mesures pour prévenir, réduire et maîtriser la pollution du
milieu marin, les Etats agissent de manière à ne pas déplacer, directement ou
indirectement, le préjudice ou les risques d'une zone dans une autre et à ne pas
remplacer un type de pollution par un autre.
Article 196
Utilisation de techniques ou introduction d'espèces étrangères ou nouvelles
1. Les Etats prennent toutes les mesures nécessaires pour prévenir, réduire et
maîtriser la pollution du milieu marin résultant de l'utilisation de techniques dans le
cadre de leur juridiction ou sous leur contrôle, ou l'introduction intentionnelle ou
accidentelle en une partie du milieu marin d'espèces étrangères ou nouvelles
pouvant y provoquer des changements considérables et nuisibles.
2. Le présent article n'affecte pas l'application des dispositions de la Convention
relative aux mesures visant à prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu
marin.
Article 197
Coopération au plan mondial ou régional
Les Etats coopèrent au plan mondial et, le cas échéant, au plan régional,
directement ou par l'intermédiaire des organisations internationales compétentes, à
la formulation et à l'élaboration de règles et de normes, ainsi que de pratiques et
Article 198
Notification d'un risque imminent de dommage ou d'un dommage effectif
Tout Etat qui a connaissance de cas où le milieu marin est en danger imminent de
subir des dommages ou a subi des dommages du fait de la pollution, en informe
immédiatement les autres Etats qu'il juge exposés à ces dommages ainsi que les
organisations internationales compétentes.
Article 199
Plans d'urgence contre la pollution
Dans les cas visés à l'article 198, les Etats dans la zone affectée, selon leurs
capacités, et les organisations internationales compétentes coopèrent, dans toute la
mesure du possible, en vue d'éliminer les effets de la pollution et de prévenir ou
réduire à un minimum les dommages. A cette fin, les Etats doivent élaborer et
promouvoir conjointement des plans d'urgence pour faire face aux incidents
entraînant la pollution du milieu marin.
Article 200
Études, programmes de recherche et échange de renseignements et de données
Les Etats coopèrent, directement ou par l'intermédiaire des organisations
internationales compétentes, en vue de promouvoir des études, entreprendre des
programmes de recherche scientifique et encourager l'échange de renseignements
et de données sur la pollution du milieu marin. Ils s'efforcent de participer activement
aux programmes régionaux et mondiaux visant à l'acquisition des connaissances
requises pour déterminer la nature et l'ampleur de la pollution, l'exposition à la
pollution, les voies qu'elle emprunte, les risques qu'elle comporte et les remèdes
possibles.
Article 201
Critères scientifiques pour l'élaboration de règlements
Compte tenu des renseignements et données recueillis en application de l'article
200, les Etats coopèrent, directement ou par l'intermédiaire des organisations
internationales compétentes, en vue d'établir des critères scientifiques appropriés
pour la formulation et l'élaboration de règles et de normes, ainsi que de pratiques et
procédures recommandées visant à prévenir, réduire et maîtriser la pollution du
milieu marin.
Article 202
Assistance aux Etats en développement dans les domaines de la science et de la
technique
Les Etats, agissant directement ou par l'intermédiaire des organisations
internationales compétentes, doivent :
a) promouvoir des programmes d'assistance aux Etats en développement dans les
domaines de la science, de l'éducation, de la technique et dans d'autres domaines,
en vue de protéger et de préserver le milieu marin et de prévenir, réduire et maîtriser
la pollution marine.
Cette assistance consiste notamment à :
i) former le personnel scientifique et technique de ces Etats;
ii) faciliter leur participation aux programmes internationaux pertinents;
iii) fournir à ces Etats le matériel et les facilités nécessaires;
iv) accroître leur capacité de fabriquer eux-mêmes ce matériel;
v) fournir les services consultatifs et développer les moyens matériels concernant les
programmes de recherche, de surveillance continue, d'éducation et autres
programmes;
b) fournir l'assistance appropriée, spécialement aux Etats en développement, pour
aider ceux-ci à réduire à un minimum les effets des accidents majeurs risquant
d'entraîner une pollution du milieu marin;
c) fournir l'assistance appropriée, spécialement aux Etats en développement, pour
l'établissement d'évaluations écologiques.
Article 203
Traitement préférentiel à l'intention des Etats en développement
En vue de prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu marin ou de réduire à
un minimum ses effets, les organisations internationales accordent un traitement
préférentiel aux Etats en développement en ce qui concerne :
a) l'allocation de fonds et de moyens d'assistance technique appropriées; et
b) l'utilisation de leurs services spécialisés.
Article 204
Surveillance continue des risques de pollution et des effets de la pollution
1. Les Etats s'efforcent, dans toute la mesure possible et d'une manière compatible
avec les droits des autres Etats, directement ou par l'intermédiaire des organisations
Article 205
Publication de rapports
Les Etats publient des rapports sur les résultats obtenus en application de l'article
204 ou fournissent, à intervalles appropriés, de tels rapports aux organisations
internationales compétentes, qui devront les mettre à la disposition de tous les autres
Etats.
Article 206
Évaluation des effets potentiels des activités
Lorsque des Etats ont de sérieuses raisons de penser que des activités envisagées
relevant de leur juridiction ou de leur contrôle risquent d'entraîner une pollution
importante ou des modifications considérables et nuisibles du milieu marin, ils
évaluent, dans la mesure du possible, les effets potentiels de ces activités sur ce
milieu et rendent compte des résultats de ces évaluations de la manière prévue à
l'article 205.
Article 207
Pollution d'origine tellurique
1. Les Etats adoptent des lois et règlements pour prévenir, réduire et maîtriser la
pollution du milieu marin d'origine tellurique, y compris la pollution provenant des
fleuves, rivières, estuaires, pipelines et installations de décharge, en tenant compte
des règles et des normes, ainsi que des pratiques et procédures recommandées,
internationalement convenues.
2. Les Etats prennent toutes autres mesures qui peuvent être nécessaires pour
prévenir, réduire et maîtriser cette pollution.
3. Les Etats s'efforcent d'harmoniser leurs politiques à cet égard au niveau régional
approprié.
4. Les Etats, agissant en particulier par l'intermédiaire des organisations
internationales compétentes ou d'une conférence diplomatique, s'efforcent d'adopter
au plan mondial et régional, des règles et des normes, ainsi que des pratiques et
procédures recommandées pour prévenir, réduire et maîtriser cette pollution, en
tenant compte des particularités régionales, de la capacité économique des Etats en
Article 208
Pollution résultant des activités relatives aux fonds marins relevant de la juridiction
nationale
1. Les Etats côtiers adoptent des lois et règlements afin de prévenir, réduire et
maîtriser la pollution du milieu marin qui résulte directement ou indirectement
d'activités relatives aux fonds marins et relevant de leur juridiction ou qui provient
d'îles artificielles, d'installations et d'ouvrages relevant de leur juridiction en vertu des
articles 60 et 80.
2. Les Etats prennent toutes autres mesures qui peuvent être nécessaires pour
prévenir, réduire et maîtriser cette pollution.
3. Ces lois, règlements et mesures ne doivent pas être moins efficaces que les
règles et les normes internationales ou les pratiques et procédures recommandées
de caractère international.
4. Les Etats s'efforcent d'harmoniser leurs politiques à cet égard au niveau régional
approprié.
5. Les Etats, agissant en particulier par l'intermédiaire des organisations
internationales compétentes ou d'une conférence diplomatique, adoptent au plan
mondial et régional, des règles et des normes, ainsi que des pratiques et procédures
recommandées, pour prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu marin visée
au paragraphe 1. Ces règles et ces normes, ainsi que ces pratiques et procédures
recommandées, sont réexaminées de temps à l'autre, selon qu'il est nécessaire.
Article 209
Pollution résultant d'activités menées dans la Zone
1. Les règles, règlements et procédures internationaux sont adoptés conformément à
la partie XI pour prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu marin résultant
d'activités menées dans la Zone. Ces règles, règlements et procédures sont
réexaminés de temps à autre, selon qu'il est nécessaire.
2. Sous réserve des dispositions pertinentes de la présente section, les Etats
adoptent des lois et règlements pour prévenir, réduire et maîtriser la pollution du
milieu marin résultant d'activités menées dans la Zone par des navires ou à partir
d'installations, ouvrages ou autres engins, battant leur pavillon, immatriculés sur leur
territoire ou relevant de leur autorité, selon le cas; ces lois et règlements ne doivent
pas être moins efficaces que les règles, règlements et procédures internationaux
visés au paragraphe 1.
Article 211
Pollution par les navires
1. Les Etats, agissant par l'intermédiaire de l'organisation internationale compétente
ou d'une conférence diplomatique générale, adoptent des règles et normes
internationales visant à prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu marin par
les navires et s'attachent à favoriser l'adoption, s'il y a lieu de la même manière, de
dispositifs de circulation des navires visant à réduire à un minimum le risque
d'accidents susceptibles de polluer le milieu marin, y compris le littoral, et de porter
atteinte de ce fait aux intérêts connexes des Etats côtiers. Ces règles et normes sont,
de la même façon, réexaminées de temps à autre, selon qu'il est nécessaire.
2. Les Etats adoptent des lois et règlements pour prévenir, réduire et maîtriser la
pollution du milieu marin par les navires battant leur pavillon ou immatriculés par eux.
Ces lois et règlements ne doivent pas être moins efficaces que les règles et normes
internationales généralement acceptées, établies par l'intermédiaire de l'organisation
internationale compétente ou d'une conférence diplomatique générale.
3. Les Etats qui, dans le but de prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu
marin, imposent aux navires étrangers des conditions particulières pour l’entrée dans
leurs ports ou leurs eaux intérieures ou l’utilisation de leurs installations terminales au
large, donnent la publicité voulue à ces conditions et les communiquent à
l’organisation internationale compétente. Lorsque, en vue d’harmoniser la politique
Article 212
Pollution d'origine atmosphérique ou transatmosphérique
1. Les Etats, afin de prévenir, réduire ou maîtriser la pollution du milieu marin
d'origine atmosphérique ou transatmosphérique, adoptent des lois et règlements
applicables à l'espace aérien où s'exerce leur souveraineté et aux navires battant
leur pavillon ou aux navires ou aéronefs immatriculés par eux, en tenant compte des
règles et des normes, ainsi que des pratiques et procédures recommandées,
internationalement convenues, et de la sécurité de la navigation aérienne.
2. Les Etats prennent toutes autres mesures qui peuvent être nécessaires pour
prévenir, réduire et maîtriser cette pollution.
3. Les Etats, agissant en particulier par l'intermédiaire des organisations
internationales compétentes ou d'une conférence diplomatique, s'efforcent d'adopter
sur le plan mondial et régional des règles et des normes, ainsi que des pratiques et
procédures recommandées, pour prévenir, réduire et maîtriser cette pollution.
Article 213
Mise en application de la réglementation relative à la pollution d'origine tellurique
Les Etats assurent l'application des lois et règlements adoptés conformément à
l'article 207; ils adoptent les lois et règlements et prennent les autres mesures
nécessaires pour donner effet aux règles et normes internationales applicables,
établies par l'intermédiaire des organisations internationales compétentes ou d'une
conférence diplomatique, afin de prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu
marin d'origine tellurique.
Article 214
Mise en application de la réglementation concernant la pollution résultant d'activités
relatives aux fonds marins
Les Etats assurent l'application des lois et règlements adoptés conformément à
l'article 208; ils adoptent les lois et règlements et prennent les autres mesures
nécessaires pour donner effet aux règles et normes internationales applicables,
établies par l'intermédiaire des organisations internationales compétentes ou d'une
Article 215
Mise en application de la réglementation internationale relative à la pollution résultant
d'activités menées dans la Zone
La mise en application des règles, règlements et procédures internationaux établis
conformément à la partie XI pour prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu
marin résultant d'activités menées dans la Zone est régie par cette partie.
Article 216
Mise en application de la réglementation relative à la pollution par immersion
1. Les lois et règlements adoptés en conformité avec la Convention et les règles et
normes internationales applicables établies par l'intermédiaire des organisations
internationales compétentes ou d'une conférence diplomatique afin de prévenir,
réduire et maîtriser la pollution du milieu marin par immersion sont mis en application
par :
a) l'Etat côtier, pour ce qui est de l'immersion dans les limites de sa mer territoriale
ou de sa Zone économique exclusive ou sur son plateau continental;
b) l'Etat du pavillon, pour ce qui est des navires battant son pavillon ou des navires
ou aéronefs immatriculés par lui;
c) tout Etat, pour ce qui est du chargement de déchets ou autres matières sur son
territoire ou à ses installations terminales au large.
2. Aucun Etat n'est tenu, en vertu du présent article, d'intenter une action lorsqu'une
action a déjà été engagée par un autre Etat conformément à ce même article.
Article 217
Pouvoirs de l'Etat du pavillon
1. Les Etats veillent à ce que les navires battant leur pavillon ou immatriculés par eux
respectent les règles et normes internationales applicables établies par
l'intermédiaire de l'organisation internationale compétente ou d'une conférence
diplomatique générale, ainsi que les lois et règlements qu'ils ont adoptés
conformément à la Convention afin de prévenir, réduire et maîtriser la pollution du
milieu marin par les navires et ils adoptent les lois et règlements et prennent les
mesures nécessaires pour leur donner effet. L'Etat du pavillon veille à ce que ces
règles, normes, lois et règlements soient effectivement appliqués, quel que soit le
lieu de l'infraction.
2. Les Etats prennent en particulier les mesures appropriées pour interdire aux
navires battant leur pavillon ou immatriculés par eux d'appareiller tant qu'ils ne se
sont pas conformés aux règles et normes internationales visées au paragraphe 1, y
Article 218
Pouvoirs de l'Etat du port
1. Lorsqu'un navire se trouve volontairement dans un port ou à une installation
terminale au large, l'Etat du port peut ouvrir une enquête et, lorsque les éléments de
preuve le justifient, intenter une action pour tout rejet effectué au-delà de ses eaux
intérieures, de sa mer territoriale ou de sa Zone économique exclusive par le navire
en infraction aux règles et normes internationales applicables établies par
l'intermédiaire de l'organisation internationale compétente ou d'une conférence
diplomatique générale.
2. L'Etat du port n'intente pas d'action en vertu du paragraphe 1 pour une infraction
du fait de rejets effectués dans les eaux intérieures, la mer territoriale ou la Zone
économique exclusive d'un autre Etat, sauf si ces rejets ont entraîné ou risquent
d'entraîner la pollution de ses eaux intérieures, de sa mer territoriale ou de sa Zone
Article 219
Mesures de contrôle de la navigabilité visant à éviter la pollution
Sous réserve de la section 7, les Etats, lorsqu'ils ont déterminé, sur demande ou de
leur propre initiative, qu'un navire se trouvant dans un de leurs ports ou à une de
leurs installations terminales au large a enfreint les règles et normes internationales
applicables concernant la navigabilité des navires et risque de ce fait de causer des
dommages au milieu marin, prennent, autant que faire se peut, des mesures
administratives pour empêcher ce navire d'appareiller. Ils ne l'autorisent qu'à se
rendre au chantier de réparation approprié le plus proche et, une fois éliminées les
causes de l'infraction, ils lui permettent de poursuivre sa route sans délai.
Article 220
Pouvoirs de l'Etat côtier
1. Lorsqu'un navire se trouve volontairement dans un port ou à une installation
terminale au large, l'Etat du port peut, sous réserve de la section 7, intenter une
action pour toute infraction aux lois et règlements qu'il a adoptés conformément à la
Convention ou aux règles et normes internationales applicables visant à prévenir,
réduire et maîtriser la pollution par les navires, si l'infraction a été commise dans sa
mer territoriale ou sa zone économique exclusive.
2. Lorsqu'un Etat a de sérieuses raisons de penser qu'un navire naviguant dans sa
mer territoriale a enfreint, lors de son passage, des lois et règlements qu'il a adoptés
en conformité de la Convention ou des règles et normes internationales applicables
visant à prévenir, réduire et maîtriser la pollution par les navires, il peut procéder,
sans préjudice de l'application des dispositions pertinentes de la section 3 de la
partie II, à l'inspection matérielle du navire pour établir l'infraction et, lorsque les
Article 221
Mesures visant à empêcher la pollution à la suite d'un accident de mer
1. Aucune disposition de la présente partie ne porte atteinte au droit qu'ont les Etats,
en vertu du droit international, tant coutumier que conventionnel, de prendre et faire
appliquer au-delà de la mer territoriale des mesures proportionnées aux dommages
qu'ils ont effectivement subis ou dont ils sont menacés afin de protéger leur littoral ou
Article 222
Mise en application de la réglementation relative à la pollution d'origine
atmosphérique ou transatmosphérique
Dans les limites de l'espace aérien où s'exerce leur souveraineté ou à l'égard des
navires battant leur pavillon ou des navires ou aéronefs immatriculés par eux, les
Etats assurent l'application des lois et règlements qu'ils ont adoptés conformément à
l'article 212, paragraphe 1, et à d'autres dispositions de la Convention et adoptent
des lois et règlements et prennent d'autres mesures pour donner effet aux règles et
normes internationales applicables établies par l'intermédiaire des organisations
internationales compétentes ou d'une conférence diplomatique afin de prévenir,
réduire et maîtriser la pollution du milieu marin d'origine atmosphérique ou
transatmosphérique, conformément à toutes les règles et normes internationales
pertinentes relatives à la sécurité de la navigation aérienne.
SECTION 7 Garanties
Article 223
Mesures visant à faciliter le déroulement d'une action
Lorsqu'une action est intentée en application de la présente partie, les Etats prennent
des mesures pour faciliter l'audition de témoins et l'admission des preuves produites
par les autorités d'un autre Etat ou par l'organisation internationale compétente et
facilitent la participation aux débats de représentants officiels de cette organisation,
de l'Etat du pavillon ou de tout Etat touché par la pollution résultant de toute
infraction. Les représentants officiels participant à ces débats ont les droits et
obligations prévus par le droit interne ou le droit international.
Article 224
Exercice des pouvoirs de police
Seuls les agents officiellement habilités, ainsi que les navires de guerre ou aéronefs
militaires ou les autres navires ou aéronefs qui portent des marques extérieures
indiquant clairement qu'ils sont affectés à un service public et qui sont autorisés à cet
effet, peuvent exercer des pouvoirs de police à l'encontre de navires étrangers en
application de la présente partie.
Article 226
Enquêtes dont peuvent faire l'objet les navires étrangers
1. a) Les Etats ne retiennent pas un navire étranger plus longtemps qu'il n'est
indispensable aux fins des enquêtes prévues aux articles 216, 218 et 220.
L'inspection matérielle d'un navire étranger doit être limitée à l'examen des
certificats, registres ou autres documents dont le navire est tenu d'être muni en vertu
des règles et normes internationales généralement acceptées, ou de tous documents
similaires; il ne peut être entrepris d'inspection matérielle plus poussée du navire qu'à
la suite de cet examen et uniquement si :
i) il y a de sérieuses raisons de penser que l'Etat du navire ou de son équipement ne
correspond pas essentiellement aux mentions portées sur les documents;
ii) la teneur de ces documents ne suffit pas pour confirmer ou vérifier l'infraction
présumée;
iii) le navire n'est pas muni de certificats et documents valables.
b) Lorsqu'il ressort de l'enquête qu'il y a eu infraction aux lois et règlements
applicables ou aux règles et normes internationales visant à protéger et préserver le
milieu marin, il est procédé sans délai à la mainlevée de l'immobilisation du navire,
après l'accomplissement de formalités raisonnables, telles que le dépôt d'une caution
ou d'une autre garantie financière.
c) Sans préjudice des règles et normes internationales applicables en matière de
navigabilité des navires, si la mainlevée de l'immobilisation d'un navire devait
entraîner un risque de dommage inconsidéré pour le milieu marin, le navire en
question pourrait ne pas être autorisé à poursuivre sa route ou l'être à la condition de
se rendre au chantier approprié de réparation le plus proche. Dans le cas où la
mainlevée de l'immobilisation du navire a été refusée ou a été soumise à des
conditions, l'Etat du pavillon doit en être informé sans retard et peut demander cette
mainlevée conformément à la partie XV.
2. Les Etats coopèrent à l'élaboration de procédures visant à éviter toute inspection
matérielle superflue de navires en mer.
Article 227
Non-discrimination à l'encontre des navires étrangers
Lorsqu'ils exercent leurs droits et s'acquittent de leurs obligations, en vertu de la
présente partie, les Etats ne soumettent les navires d'aucun autre Etat à aucune
discrimination de droit ou de fait.
Article 229
Action en responsabilité civile
Aucune disposition de la Convention ne porte atteinte au droit d'introduire une action
en responsabilité civile en cas de pertes ou de dommages résultant de la pollution du
milieu marin.
Article 230
Peines pécuniaires et respect des droits reconnus de l'accusé
1. Seules des peines pécuniaires peuvent être infligées en cas d'infraction aux lois et
règlements nationaux ou aux règles et normes internationales applicables visant à
prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu marin, qui ont été commises par
des navires étrangers au-delà de la mer territoriale.
2. Seules des peines pécuniaires peuvent être infligées en cas d'infraction aux lois et
règlements nationaux ou aux règles et normes internationales applicables visant à
prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu marin, qui ont été commises par
des navires étrangers dans la mer territoriale, sauf s'il s'agit d'un acte délibéré et
grave de pollution.
Article 231
Notification à l'Etat du pavillon et aux autres Etats concernés
Les Etats notifient sans retard à l'Etat du pavillon et à tout autre Etat concerné toutes
les mesures prises à l'encontre de navires étrangers en application de la section 6, et
soumettent à l'Etat du pavillon tous les rapports officiels concernant ces mesures.
Toutefois, dans le cas d'infractions commises dans la mer territoriale, l'Etat côtier
n'est tenu de ces obligations qu'en ce qui concerne les mesures prises dans le cadre
de poursuites. Les agents diplomatiques ou les fonctionnaires consulaires et, dans la
mesure du possible, l'autorité maritime de l'Etat du pavillon sont immédiatement
informés de toutes mesures de cet ordre.
Article 232
Responsabilité des Etats du fait des mesures de mise en application
Les Etats sont responsables des pertes ou dommages qui leur sont imputables à la
suite de mesures prises en application de la section 6, lorsque ces mesures sont
illicites ou vont au-delà de celles qui sont raisonnablement nécessaires, eu égard
aux renseignements disponibles. Les Etats prévoient des voies de recours devant
leurs tribunaux pour les actions en réparation de ces pertes ou dommages.
Article 233
Garanties concernant les détroits servant à la navigation internationale
Aucune disposition des sections 5, 6 et 7 ne porte atteinte au régime juridique des
détroits servant à la navigation internationale. Toutefois, si un navire étranger autre
que ceux visés à la section 10 a enfreint les lois et règlements visés à l'article 42,
paragraphe 1, lettres a) et b), causant ou menaçant de causer des dommages
importants au milieu marin des détroits, les Etats riverains des détroits peuvent
prendre les mesures de police appropriées tout en respectant mutatis mutandis la
présente section.
Article 234
Zones recouvertes par les glaces
Les Etats côtiers ont le droit d'adopter et de faire appliquer des lois et règlements
non discriminatoires afin de prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu marin
par les navires dans les zones recouvertes par les glaces et comprises dans les
limites de la zone économique exclusive, lorsque des conditions climatiques
particulièrement rigoureuses et le fait que ces zones sont recouvertes par les glaces
SECTION 9 Responsabilité
Article 235
Responsabilité
1. Il incombe aux Etats de veiller à l'accomplissement de leurs obligations
internationales en ce qui concerne la protection et la préservation du milieu marin. Ils
sont responsables conformément au droit international.
2. Les Etats veillent à ce que leur droit interne offre des voies de recours permettant
d'obtenir une indemnisation rapide et adéquate ou autre réparation des dommages
résultant de la pollution du milieu marin par des personnes physiques ou morales
relevant de leur juridiction.
3. En vue d'assurer une indemnisation rapide et adéquate de tous dommages
résultant de la pollution du milieu marin, les Etats coopèrent pour assurer
l'application et le développement du droit international de la responsabilité en ce qui
concerne l'évaluation et l'indemnisation des dommages et le règlement des
différends en la matière, ainsi que, le cas échéant, l'élaboration de critères et de
procédures pour le paiement d'indemnités adéquates, prévoyant, par exemple, une
assurance obligatoire ou des fonds d'indemnisation.
Article 236
Immunité souveraine
Les dispositions de la Convention relatives à la protection et à la préservation du
milieu marin ne s'appliquent ni aux navires de guerre ou navires auxiliaires, ni aux
autres navires ou aux aéronefs appartenant à un Etat ou exploités par lui lorsque
celui-ci les utilise, au moment considéré, exclusivement à des fins de service public
non commerciales. Cependant, chaque Etat prend les mesures appropriées
n'affectant pas les opérations ou la capacité opérationnelle des navires ou aéronefs
lui appartenant ou exploités par lui de façon à ce que ceux-ci agissent, autant que
faire se peut, d'une manière compatible avec la Convention.
Article 238
Droit d'effectuer des recherches scientifiques marines
Tous les Etats, quelle que soit leur situation géographique, ainsi que les
organisations internationales compétentes ont le droit d'effectuer des recherches
scientifiques marines, sous réserve des droits et obligations des autres Etats tels
qu'ils sont définis dans la Convention.
Article 239
Obligation de favoriser la recherche scientifique marine
Les Etats et les organisations internationales compétentes encouragent et facilitent
le développement et la conduite de la recherche scientifique marine conformément à
la Convention.
Article 240
Principes généraux régissant la conduite de la recherche scientifique marine
La recherche scientifique marine obéit aux principes suivants :
a) elle est menée à des fins exclusivement pacifiques;
b) elle est menée en utilisant des méthodes et moyens scientifiques appropriés
compatibles avec la Convention;
c) elle ne gêne pas de façon injustifiable les autres utilisations légitimes de la mer
compatibles avec la Convention et elle est dûment prise en considération lors de ces
utilisations;
d) elle est menée conformément à tous les règlements pertinents adoptés en
application de la Convention, y compris ceux visant à protéger et à préserver le
milieu marin.
Article 241
Non-reconnaissance de la recherche scientifique marine en tant que fondement
juridique d'une revendication quelconque
La recherche scientifique marine ne constitue le fondement juridique d'aucune
revendication sur une partie quelconque du milieu marin ou de ses ressources.
Article 242
Obligation de favoriser la coopération internationale
Article 243
Instauration de conditions favorables
Les Etats et les organisations internationales compétentes coopèrent, par la
conclusion d'accords bilatéraux et multilatéraux, pour créer des conditions favorables
à la conduite de la recherche scientifique marine dans le milieu marin et unir les
efforts des chercheurs qui étudient la nature des phénomènes et processus dont il
est le lieu et leurs interactions.
Article 244
Publication et diffusion d'informations et de connaissances
1. Les Etats et les organisations internationales compétentes publient et diffusent,
par les voies appropriées et conformément à la Convention, des renseignements
concernant les principaux programmes envisagés et leurs objectifs, ainsi que les
connaissances tirées de la recherche scientifique marine.
2. A cette fin, les Etats, tant individuellement qu'en coopération avec d'autres Etats et
avec les organisations internationales compétentes, favorisent activement la
communication de données et d'informations scientifiques, et le transfert, en
particulier aux Etats en développement, des connaissances tirées de la recherche
scientifique marine, ainsi que le renforcement de la capacité propre de ces Etats de
mener des recherches scientifiques marines, notamment au moyen de programmes
visant à dispenser un enseignement et une formation appropriés à leur personnel
technique et scientifique.
Article 245
Recherche scientifique marine dans la mer territoriale
Les Etats côtiers, dans l'exercice de leur souveraineté, ont le droit exclusif de
réglementer, d'autoriser et de mener des recherches scientifiques marines dans leur
mer territoriale. La recherche scientifique marine dans la mer territoriale n'est menée
qu'avec le consentement exprès de l'Etat côtier et dans les conditions fixées par lui.
Article 247
Projets de recherche réalisés par des organisations internationales ou sous leurs
auspices
Un Etat côtier qui est membre d'une organisation internationale ou lié à une telle
organisation par un accord bilatéral et dans la zone économique exclusive ou sur le
plateau continental duquel cette organisation veut exécuter directement ou faire
exécuter sous ses auspices un projet de recherche scientifique marine, est réputé
avoir autorisé l'exécution du projet conformément aux spécifications convenues s'il a
approuvé le projet détaillé lorsque l'organisation a pris la décision de l'entreprendre
ou s'il est disposé à y participer et n'a émis aucune objection à l'expiration d'un délai
de quatre mois à compter du moment où notification du projet lui a été faite par
l'organisation.
Article 248
Obligation de fournir des renseignements à l'Etat côtier
Les Etats et les organisations internationales compétentes qui ont l'intention
d'entreprendre des recherches scientifiques marines dans la zone économique
exclusive ou sur le plateau continental d'un Etat côtier fournissent à ce dernier, six
mois au plus tard avant la date prévue pour le début du projet de recherche
scientifique marine, un descriptif complet indiquant :
a) la nature et les objectifs du projet;
b) la méthode et les moyens qui seront utilisés, en précisant le nom, le tonnage, le
type et la catégorie des navires, et un descriptif du matériel scientifique;
c) les zones géographiques précises où le projet sera exécuté;
d) les dates prévues de la première arrivée et du dernier départ des navires de
recherche ou celles de l'installation et du retrait du matériel de recherche, selon le
cas;
e) le nom de l'institution qui patronne le projet de recherche, du Directeur de cette
institution et du responsable du projet;
f) la mesure dans laquelle on estime que l'Etat côtier peut participer au projet ou se
faire représenter.
Article 250
Communications concernant les projets de recherche scientifique marine
Les communications concernant les projets de recherche scientifique marine sont
faites par les voies officielles appropriées, à moins qu'il n'en soit convenu autrement.
Article 252
Consentement tacite
Les Etats ou les organisations internationales compétentes peuvent mettre à
exécution un projet de recherche scientifique marine à l'expiration d'un délai de six
mois à compter de la date à laquelle les renseignements requis en vertu de l'article
248 ont été communiqués à l'Etat côtier, à moins que, dans un délai de quatre mois à
compter de la réception de ces renseignements, celui-ci n'ait fait savoir à l'Etat ou à
l'organisation qui se propose d'effectuer les recherches :
a) qu'il refuse son consentement, en vertu de l'article 246; ou
b) que les renseignements fournis par cet Etat ou cette organisation internationale
compétente quant à la nature ou aux objectifs du projet ne correspondent pas aux
faits patents; ou
c) qu'il a besoin d'un complément d'information à propos des renseignements ou des
conditions visés aux articles 248 et 249; ou
d) que des obligations découlant des conditions fixées à l'article 249 pour un projet
de recherche scientifique marine précédemment exécuté par cet Etat ou cette
organisation n'ont pas été remplies.
Article 253
Suspension ou cessation des travaux de recherche scientifique marine
1. L'Etat côtier a le droit d'exiger la suspension des travaux de recherche scientifique
marine en cours dans sa zone économique exclusive ou sur son plateau continental :
a) si ces travaux ne sont pas menés conformément aux renseignements
communiqués en vertu de l'article 248, sur lesquels l'Etat côtier s'est fondé pour
donner son consentement; ou
b) si l'Etat ou l'organisation internationale compétente qui les mène ne respecte pas
les dispositions de l'article 249 relatives aux droits de l'Etat côtier en ce qui concerne
le projet de recherche scientifique marine.
2. L'Etat côtier a le droit d'exiger la cessation de tous travaux de recherche
scientifique marine dans tous les cas où l'inobservation de l'article 248 équivaut à
modifier de façon importante le projet ou les travaux de recherche.
3. L'Etat côtier peut également exiger la cessation des travaux de recherche
scientifique marine s'il n'est pas remédié dans un délai raisonnable à l'une
quelconque des situations visées au paragraphe 1.
Article 254
Droits des Etats voisins sans littoral et des Etats voisins géographiquement
désavantagés
1. Les Etats et les organisations internationales compétentes qui ont présenté à un
Etat côtier un projet de recherche scientifique marine visé à l'article 246, paragraphe
3, en avisent les Etats voisins sans littoral et les Etats voisins géographiquement
désavantagés et notifient à l'Etat côtier l'envoi de ces avis.
2. Une fois que l'Etat côtier concerné a donné son consentement au projet,
conformément à l'article 246 et aux autres dispositions pertinentes de la Convention,
les Etats et les organisations internationales compétentes qui entreprennent le projet
fournissent aux Etats voisins sans littoral et aux Etats voisins géographiquement
désavantagés, sur leur demande et selon qu'il convient, les renseignements spécifiés
à l'article 248 et à l’article 249, paragraphe 1, lettre f).
3. Les Etats sans littoral et les Etats géographiquement désavantagés susvisés se
voient accorder, sur leur demande, la possibilité de participer autant que faire se peut
au projet de recherche scientifique marine envisagé par l'intermédiaire d'experts
qualifiés désignés par eux et non récusés par l'Etat côtier, selon les conditions dont
l'Etat côtier et l'Etat ou les organisations internationales compétentes qui mènent les
travaux de recherche scientifique marine sont convenus pour l'exécution du projet,
en conformité de la Convention.
4. Les Etats et les organisations internationales compétentes visés au paragraphe 1
fournissent, sur leur demande, aux Etats sans littoral et aux Etats géographiquement
désavantagés susvisés les renseignements et l'assistance spécifiés à l'article 249,
paragraphe 1, lettre d), sous réserve du paragraphe 2 du même article.
Article 255
Mesures visant à faciliter la recherche scientifique marine et l'assistance aux navires
de recherche
Les Etats s'efforcent d'adopter des règles, règlements et procédures raisonnables en
vue d'encourager et de faciliter la recherche scientifique marine menée
conformément à la Convention au-delà de leur mer territoriale et, si besoin est, de
faciliter aux navires de recherche scientifique marine qui se conforment aux
dispositions pertinentes de la présente partie l'accès à leurs ports, sous réserve de
leurs lois et règlements, et de promouvoir l'assistance à ces navires.
Article 256
Article 257
Recherche scientifique marine dans la colonne d'eau au-delà des limites de la zone
économique exclusive
Tous les Etats, quelle que soit leur situation géographique, ainsi que les
organisations internationales compétentes, ont le droit, conformément à la
Convention, d'effectuer des recherches scientifiques marines dans la colonne d'eau
au-delà des limites de la zone économique exclusive.
Article 258
Mise en place et utilisation
La mise en place et l'utilisation d'installations ou de matériel de recherche scientifique
de tout type dans une zone quelconque du milieu marin sont subordonnées aux
mêmes conditions que celles prévues par la Convention pour la conduite de la
recherche scientifique marine dans la zone considérée.
Article 259
Régime juridique
Les installations ou le matériel visés dans la présente section n'ont pas le statut
d'îles. Elles n'ont pas de mer territoriale qui leur soit propre, et leur présence n'influe
pas sur la délimitation de la mer territoriale, de la zone économique exclusive ou du
plateau continental.
Article 260
Zones de sécurité
Des zones de sécurité d'une largeur raisonnable ne dépassant pas 500 mètres
peuvent être établies autour des installations de recherche scientifique,
conformément aux dispositions pertinentes de la Convention. Tous les Etats veillent
à ce que leurs navires respectent ces zones de sécurité.
Article 262
Marques d'identification et moyens de signalisation
Les installations ou le matériel visés dans la présente section sont munis de marques
d'identification indiquant l'Etat d'immatriculation ou l'organisation internationale à
laquelle ils appartiennent, ainsi que de moyens appropriés de signalisation
internationalement convenus pour assurer la sécurité de la navigation maritime et
aérienne, compte tenu des règles et normes établies par les organisations
internationales compétentes.
SECTION 5 Responsabilité
Article 263
Responsabilité
1. Il incombe aux Etats et aux organisations internationales compétentes de veiller à
ce que les recherches scientifiques marines, qu'elles soient entreprises par eux ou
pour leur compte, soient menées conformément à la Convention.
2. Les Etats et les organisations internationales compétentes sont responsables des
mesures qu'ils prennent en violation de la Convention en ce qui concerne les travaux
de recherche scientifique marine menés par d'autres Etats, par des personnes
physiques ou morales ayant la nationalité de ces Etats ou par les organisations
internationales compétentes, et ils réparent les dommages découlant de telles
mesures.
3. Les Etats et les organisations internationales compétentes sont responsables, en
vertu de l'article 235, des dommages causés par la pollution du milieu marin résultant
de recherches scientifiques marines effectuées par eux ou pour leur compte.
Article 264
Règlement des différends
Les différends relatifs à l'interprétation ou à l'application des dispositions de la
Convention visant la recherche scientifique marine sont réglés conformément aux
sections 2 et 3 de la partie XV.
Article 266
Promotion du développement et du transfert des techniques marines
1. Les Etats, directement ou par l'intermédiaire des organisations internationales
compétentes, coopèrent, dans la mesure de leurs capacités, en vue de favoriser
activement le développement et le transfert des sciences et techniques de la mer
selon des modalités et à des conditions justes et raisonnables.
2. Les Etats favorisent le développement de la capacité, dans le domaine des
sciences et techniques marines, de ceux d'entre eux qui ont besoin et demandent à
bénéficier d'une assistance technique dans ce domaine, notamment les Etats en
développement, y compris les Etats sans littoral ou géographiquement
désavantagés, en ce qui concerne l'exploration, l'exploitation, la conservation et la
gestion des ressources de la mer, la protection et la préservation du milieu marin, la
recherche scientifique marine et autres activités s'exerçant dans le milieu marin qui
sont compatibles avec la Convention, en vue d'accélérer le progrès social et
économique des Etats en développement.
3. Les Etats s'efforcent de favoriser l'instauration de conditions économiques et
juridiques propices au transfert des techniques marines, sur une base équitable, au
profit de toutes les parties concernées.
Article 267
Protection des intérêts légitimes
Les Etats, en favorisant la coopération en application de l'article 266, tiennent
dûment compte de tous les intérêts légitimes, ainsi que des droits et obligations des
détenteurs, des fournisseurs et des acquéreurs de techniques marines.
Article 268
Objectifs fondamentaux
Les Etats, directement ou par l'intermédiaire des organisations internationales
compétentes, doivent promouvoir :
a) l'acquisition, l'évaluation et la diffusion de connaissances dans le domaine des
techniques marines; ils facilitent l'accès à l'information et aux données pertinentes;
b) le développement de techniques marines appropriées;
c) le développement de l'infrastructure technique nécessaire pour faciliter le transfert
des techniques marines;
d) la mise en valeur des ressources humaines par la formation et l'enseignement
dispensés aux ressortissants des Etats et pays en développement, en particulier de
ceux d'entre eux qui sont les moins avancés;
Article 269
Mesures à prendre en vue d'atteindre les objectifs fondamentaux
En vue d'atteindre les objectifs visés à l'article 268, les Etats s'emploient, entre
autres, directement ou par l'intermédiaire des organisations internationales
compétentes à :
a) établir des programmes de coopération technique en vue du transfert effectif de
techniques marines de tous ordres aux Etats qui ont besoin et demandent à
bénéficier d'une assistance technique dans ce domaine, notamment aux Etats en
développement sans littoral ou géographiquement désavantagés, ainsi qu'à d'autres
Etats en développement qui n'ont pas été en mesure soit de créer, soit de
développer leur propre capacité technique dans le domaine des sciences de la mer
et dans celui de l'exploration et l'exploitation des ressources marines, ni de
développer l'infrastructure qu'impliquent ces techniques;
b) favoriser l'instauration de conditions propices à la conclusion d'accords, de
contrats ou d'autres arrangements similaires, dans des conditions équitables et
raisonnables;
c) tenir des conférences, des séminaires et des colloques sur des sujets scientifiques
et techniques, notamment sur les politiques et les méthodes à adopter pour le
transfert des techniques marines;
d) favoriser l'échange de scientifique, techniciens et autres experts;
e) entreprendre des projets et promouvoir les entreprises conjointes et autres formes
de coopération bilatérale et multilatérale.
Article 270
Cadre de la coopération internationale
La coopération internationale pour le développement et le transfert des techniques
marines s'exerce, lorsque cela est possible et approprié, aussi bien dans le cadre
des programmes bilatéraux, régionaux et multilatéraux existants que dans le cadre
de programmes élargis et de nouveaux programmes visant à faciliter la recherche
scientifique marine et le transfert des techniques marines, en particulier dans de
nouveaux domaines, et le financement international approprié de la recherche
océanique et de la mise en valeur des océans.
Article 271
Principes directeurs, critères et normes
Les Etats, directement ou par l'intermédiaire des organisations internationales
compétentes, s'emploient à promouvoir l'élaboration de principes directeurs, critères
Article 272
Coordination des programmes internationaux
Dans le domaine du transfert des techniques marines, les Etats s'efforcent de faire
en sorte que les organisations internationales compétentes coordonnent leurs
activités, y compris tous programmes régionaux ou mondiaux, en tenant compte des
intérêts et besoins des Etats en développement, en particulier des Etats sans littoral
ou géographiquement désavantagés.
Article 273
Coopération avec les organisations internationales et l'Autorité
Les Etats coopèrent activement avec les organisations internationales compétentes
et avec l'Autorité en vue d'encourager et de faciliter le transfert aux Etats en
développement, à leurs ressortissants et à l'Entreprise de connaissances pratiques
et de techniques marines se rapportant aux activités menées dans la Zone.
Article 274
Objectifs de l'Autorité
Compte tenu de tous les intérêts légitimes, ainsi que des droits et obligations des
détenteurs, des fournisseurs et des acquéreurs de techniques, l'Autorité, en ce qui
concerne les activités menées dans la Zone, fait en sorte que :
a) conformément au principe d'une répartition géographique équitable, des
ressortissants d'Etats en développement, qu'il s'agisse d'Etats côtiers, sans littoral ou
géographiquement désavantagés, soient engagés comme stagiaires parmi les
membres du personnel technique, de gestion et de recherche recruté pour les
besoins de ses activités;
b) la documentation technique sur le matériel, les machines, les dispositifs et les
procédés employés soit mise à la disposition de tous les Etats, notamment des Etats
en développement qui ont besoin et demandent à bénéficier d'une assistance
technique dans ce domaine;
c) des dispositions appropriées soient prises en son sein pour faciliter l'acquisition
par les Etats qui ont besoin et demandent à bénéficier d'une assistance technique
dans le domaine des techniques marines, notamment les Etats en développement, et
par leurs ressortissants, des connaissances et du savoir-faire nécessaires, y compris
l'acquisition d'une formation professionnelle;
d) les Etats qui ont besoin et demandent à bénéficier d'une assistance technique
dans ce domaine, notamment les Etats en développement, reçoivent une assistance
pour l'acquisition de l'équipement, des procédés, du matériel et du savoir-faire
Article 275
Création de centres nationaux
1. Les Etats, directement ou par l'intermédiaire des organisations internationales
compétentes et de l'Autorité, favorisent la création, notamment dans les Etats côtiers
en développement, de centres nationaux de recherche scientifique et technique
marine, et le renforcement des centres nationaux existants, afin de stimuler et faire
progresser la recherche scientifique marine dans ces Etats et d'accroître leurs
capacités respectives d'utiliser et de préserver leurs ressources marines à des fins
économiques.
2. Les Etats, par l'intermédiaire des organisations internationales compétentes et de
l'Autorité, apportent un appui adéquat pour faciliter la création et le renforcement de
centres nationaux afin de mettre des moyens de formation poussée, l'équipement,
les connaissances pratiques et le savoir-faire nécessaires ainsi que des experts
techniques à la disposition des Etats qui ont besoin et demandent à bénéficier d'une
telle assistance.
Article 276
Création de centres régionaux
1. Les Etats facilitent, en coordination avec les organisations internationales
compétentes, l'Autorité et les instituts nationaux de recherche scientifique et
technique marine, la création, notamment dans les Etats en développement, de
centres régionaux de recherche scientifique et technique marine, afin de stimuler et
faire progresser la recherche scientifique marine dans ces Etats et de favoriser le
transfert des techniques marines.
2. Tous les Etats d'une même région coopèrent avec les centres régionaux pour
mieux assurer la réalisation de leurs objectifs.
Article 277
Fonctions des centres régionaux
Les centres régionaux, entre autres fonctions, sont chargés d'assurer :
a) des programmes de formation et d'enseignement à tous les niveaux dans divers
domaines de la recherche scientifique et technique marine, en particulier la biologie
marine, portant notamment sur la conservation et la gestion des ressources
biologiques, l'océanographie, l'hydrographie, l'ingénierie, l'exploration géologique des
fonds marins, l'extraction minière et les techniques de dessalement de l'eau;
b) des études de gestion;
Article 278
Coopération entre organisations internationales
Les organisations internationales compétentes visées dans la présente partie et la
partie XIII prennent toutes les mesures voulues pour s'acquitter directement ou en
étroite coopération, des fonctions et des responsabilités dont elles sont chargées en
vertu de la présente partie.
Article 279
Obligation de régler les différends par des moyens pacifiques
Les Etats Parties règlent tout différend surgissant entre eux à propos de
l'interprétation ou de l'application de la Convention par des moyens pacifiques
conformément à l'Article 2, paragraphe 3, de la Charte des Nations Unies et, à cette
fin, doivent en rechercher la solution par les moyens indiqués à l'Article 33,
paragraphe 1, de la Charte.
Article 280
Règlement des différends par tout moyen pacifique choisi par les parties
Aucune disposition de la présente partie n'affecte le droit des Etats Parties de
convenir à tout moment de régler par tout moyen pacifique de leur choix un différend
surgissant entre eux à propos de l'interprétation ou de l'application de la Convention.
Article 281
Procédure à suivre lorsque les parties ne sont pas parvenues à un règlement
1. Lorsque les Etats Parties qui sont parties à un différend relatif à l'interprétation ou
à l'application de la Convention sont convenues de chercher à le régler par un moyen
pacifique de leur choix, les procédures prévues dans la présente partie ne
s'appliquent que si l'on n'est pas parvenu à un règlement par ce moyen et si l'accord
entre les parties n'exclut pas la possibilité d'engager une autre procédure.
2. Si les parties sont également convenues d'un délai, le paragraphe 1 ne s'applique
qu'à compter de l'expiration de ce délai.
Article 282
Obligations résultant d'accords généraux, régionaux ou bilatéraux
Lorsque les Etats Parties qui sont parties à un différend relatif à l'interprétation ou à
l'application de la Convention sont convenus, dans le cadre d'un accord général,
régional ou bilatéral ou de toute autre manière, qu'un tel différend sera soumis, à la
demande d'une des parties, à une procédure aboutissant à une décision obligatoire,
cette procédure s'applique au lieu de celles prévues dans la présente partie, à moins
que les parties en litige n'en conviennent autrement.
Article 283
Obligation de procéder à des échanges de vues
1. Lorsqu'un différend surgit entre des Etats Parties à propos de l'interprétation ou de
l'application de la Convention, les parties en litige procèdent promptement à un
Article 284
Conciliation
1. Tout Etat Partie qui est partie à un différend relatif à l'interprétation ou à
l'application de la Convention peut inviter l'autre ou les autres parties à soumettre le
différend à la conciliation selon la procédure prévue à la section 1 de l'annexe V ou
selon une autre procédure de conciliation.
2. Lorsque l'invitation est acceptée et que les parties s'accordent sur la procédure de
conciliation qui sera appliquée, toute partie peut soumettre le différend à la
conciliation selon cette procédure.
3. Lorsque l'invitation n'est pas acceptée ou que les parties ne s'accordent pas sur la
procédure de conciliation, il est réputé avoir été mis fin à la conciliation.
4. Lorsqu'un différend a été soumis à la conciliation, il ne peut être mis fin à celle-ci
que conformément à la procédure de conciliation convenue, sauf accord contraire
entre les parties.
Article 285
Application de la présente section aux différends soumis en vertu de la partie XI
La présente section s'applique à tout différend qui, en vertu de la section 5 de la
partie XI, doit être réglé conformément aux procédures prévues dans la présente
partie. Si une entité autre qu'un Etat Partie est partie à un tel différend, la présente
section s'applique mutatis mutandis.
Article 286
Champ d'application de la présente section
Sous réserve de la section 3, tout différend relatif à l'interprétation ou à l'application
de la Convention qui n'a pas été réglé par l'application de la section 1 est soumis, à
la demande d'une partie au différend, à la cour ou au tribunal ayant compétence en
vertu de la présente section.
Article 288
Compétence
1. Une cour ou un tribunal visé à l'article 287 à compétence pour connaître de tout
différend relatif à l'interprétation ou à l'application de la Convention qui lui est soumis
conformément à la présente partie.
2. Une cour ou un tribunal visé à l'article 287 a aussi compétence pour connaître de
tout différend qui est relatif à l'interprétation ou à l'application d'un accord
Article 289
Experts
Pour tout différend portant sur des questions scientifiques ou techniques, une cour
ou un tribunal exerçant sa compétence en vertu de la présente section peut, à la
demande d'une partie ou d'office, et en consultation avec les parties, choisir, de
préférence sur la liste appropriée établie conformément à l'article 2 de l'annexe VIII,
au moins deux experts scientifiques ou techniques qui siègent à la cour ou au
tribunal sans droit de vote.
Article 290
Mesures conservatoires
1. Si une cour ou un tribunal dûment saisi d'un différend considère, prima facie, avoir
compétence en vertu de la présente partie ou de la section 5 de la partie XI, cette
cour ou ce tribunal peut prescrire toutes mesures conservatoires qu'il juge
appropriées en la circonstance pour préserver les droits respectifs des parties en
litige ou pour empêcher que le milieu marin ne subisse de dommages graves en
attendant la décision définitive.
2. Les mesures conservatoires peuvent être modifiées ou rapportées dès que les
circonstances les justifiant ont changé ou cessé d'exister.
3. Des mesures conservatoires ne peuvent être prescrites, modifiées ou rapportées
en vertu du présent article qu'à la demande d'une partie au différend et après que la
possibilité de se faire entendre a été donnée aux parties.
4. La cour ou le tribunal notifie immédiatement toute mesure conservatoire ou toute
décision la modifiant ou la rapportant aux parties au différend et, s'il le juge
approprié, à d'autres Etats Parties.
5. En attendant la constitution d'un tribunal arbitral saisi d'un différend en vertu de la
présente section, toute cour ou tout tribunal désigné d'un commun accord par les
parties ou, à défaut d'accord dans un délai de deux semaines à compter de la date
de la demande de mesures conservatoire, le Tribunal international du droit de la mer
ou, dans le cas d'activités menées dans la Zone, la Chambre pour le règlement des
différends relatifs aux fonds marins, peut prescrire, modifier ou rapporter des
mesures conservatoires conformément au présent article s'il considère, prima facie,
que le tribunal devant être constitué aurait compétence et s'il estime que l'urgence de
la situation l'exige. Une fois constitué, le tribunal saisi du différend, agissant
Article 291
Accès aux procédures de règlement des différends
1. Toutes les procédures de règlement des différends prévues dans la présente
partie sont ouvertes aux Etats Parties.
2. Les procédures de règlement des différends prévus dans la présente partie ne
sont ouvertes à des entités autres que les Etats Parties que dans la mesure où la
Convention le prévoit expressément.
Article 292
Prompte mainlevée de l'immobilisation du navire ou prompte libération de son
équipage
1. Lorsque les autorités d'un Etat Partie ont immobilisé un navire battant pavillon d'un
autre Etat Partie et qu'il est allégué que l'Etat qui a immobilisé le navire n'a pas
observé les dispositions de la Convention prévoyant la prompte mainlevée de
l'immobilisation du navire ou la mise en liberté de son équipage dès le dépôt d'une
caution raisonnable ou d'une autre garantie financière, la question de la mainlevée
ou de la mise en liberté peut être portée devant une cour ou un tribunal désigné d'un
commun accord par les parties; à défaut d'accord dans un délai de 10 jours à
compter du moment de l'immobilisation du navire ou de l'arrestation de l'équipage,
cette question peut être portée devant une cour ou un tribunal accepté
conformément à l'article 287 par l'Etat qui a procédé à l'immobilisation ou à
l'arrestation, ou devant le Tribunal international du droit de la mer, à moins que les
parties n'en conviennent autrement.
2. La demande de mainlevée ou de mise en liberté ne peut être faite que par l'Etat du
pavillon ou en son nom.
3. La cour ou le tribunal examine promptement cette demande et n'a à connaître que
de la question de la mainlevée ou de la mise en liberté, sans préjudice de la suite qui
sera donnée à toute action dont le navire, son propriétaire ou son équipage peuvent
être l'objet devant la juridiction nationale appropriée. Les autorités de l'Etat qui a
procédé à l'immobilisation ou à l'arrestation demeurent habilitées à ordonner à tout
moment la mainlevée de l'immobilisation du navire ou la mise en liberté de son
équipage.
4. Dès le dépôt de la caution ou de l'autre garantie financière déterminée par la cour
ou le tribunal, les autorités de l'Etat qui a immobilisé le navire se conforment à la
décision de la cour ou du tribunal concernant la mainlevée de l'immobilisation du
navire ou de la mise en liberté de son équipage.
Article 294
Procédures préliminaires
1. La Cour ou le tribunal prévu à l'article 287 saisi d'une demande au sujet d'un
différend visé à l'article 297 décide, à la requête d'une partie, on peut décider d'office,
si cette demande constitue un abus des voies de droit ou s'il est établi prima facie
qu'elle est fondée. Si la cour ou le tribunal décide que la demande constitue un abus
des voies de droit ou qu'elle est prima facie dénuée de fondement, il cesse
d'examiner la demande.
2. À la réception de la demande, la cour ou le tribunal la notifie immédiatement à
l'autre ou aux autres parties et fixe un délai raisonnable dans lequel elles peuvent lui
demander de statuer sur les points visés au paragraphe 1.
3. Le présent article ne porte en rien atteinte au droit d'une partie à un différend de
soulever des exceptions préliminaires conformément aux règles de procédure
applicables.
Article 295
Épuisement des recours internes
Un différent entre Etats Parties relatif à l'interprétation ou à l'application de la
Convention peut-être soumis aux procédures prévues à la présente section
seulement après que les recours internes ont été épuisés selon ce que requiert le
droit international.
Article 296
Caractère définitif et force obligatoire des décisions
1. Les décisions rendues par une cour ou un tribunal ayant compétence en vertu de
la présente section sont définitives, et toutes les parties au différend doivent s'y
conformer.
2. Ces décisions n'ont force obligatoire que pour les parties et dans le cas d'espèce
considéré.
Article 297
Limitations à l'application de la section 2
1. Les différends relatifs à l'interprétation ou à l'application de la Convention quant à
l'exercice par un Etat côtier de ses droits souverains ou de sa juridiction tels que
prévus dans la Convention sont soumis aux procédures de règlement prévues à la
section 2 dans les cas où :
a) il est allégué que l'Etat côtier a contrevenu à la Convention en ce qui concerne la
liberté et le droit de navigation ou de survol ou la liberté et le droit de poser des
câbles et des pipelines sous-marins, ainsi qu'en ce qui concerne les utilisations de la
mer aux autres fins internationalement licites visées à l'article 58;
b) il est allégué que, dans l'exercice de ces libertés et droits ou dans ces utilisations,
un Etat a contrevenu à la Convention ou aux lois ou règlements adoptés par l'Etat
côtier en conformité avec les dispositions de la Convention et les autres règles du
droit international qui ne sont pas incompatibles avec celle-ci; ou
c) il est allégué que l'Etat côtier a contrevenu à des règles ou normes internationales
déterminées visant à protéger et à préserver le milieu marin qui lui sont applicables
et qui ont été établies par la Convention, ou par l'intermédiaire d'une organisation
internationale compétente ou d'une conférence diplomatique agissant en conformité
avec la Convention.
2. a) les différends relatifs à l'interprétation ou à l'application des dispositions de la
Convention concernant la recherche scientifique marine sont réglés conformément à
la section 2, sauf que l'Etat côtier n'est pas tenu d'accepter que soit soumis à un tel
règlement un différend découlant :
i) de l'exercice par cet Etat d'un droit ou d'un pouvoir discrétionnaire conformément à
l'article 246; ou
ii) de la décision de cet Etat d'ordonner la suspension ou la cessation d'un projet de
recherche conformément à l'article 253.
b) les différends découlant d'une allégation de l'Etat chercheur que l'Etat côtier
n'exerce pas, dans le cas d'un projet particulier, les droits que lui confèrent les
articles 246 et 253 d'une manière compatible avec la Convention sont soumis, à la
demande de l'une ou l'autre partie, à la conciliation selon la procédure prévue à la
section 2 de l'annexe V, étant entendu que la commission de conciliation ne doit
mettre en cause ni l'exercice par l'Etat côtier de son pouvoir discrétionnaire de
désigner des zones spécifiques, tel qu'il est prévu à l'article 246, paragraphe 6, ni
l'exercice de son pouvoir discrétionnaire de refuser son consentement conformément
au paragraphe 5 du même article.
3. a) Les différends relatifs à l'interprétation ou à l'application des dispositions de la
Convention concernant la pêche sont réglés conformément à la section 2, sauf que
l'Etat côtier n'est pas tenu d'accepter que soit soumis à un tel règlement un différend
relatif à ses droits souverains sur les ressources biologiques de sa zone économique
exclusive ou à l'exercice de ces droits, y compris son pouvoir discrétionnaire de fixer
le volume admissible des captures et sa capacité de pêche, de répartir le reliquat
Article 298
Exceptions facultatives à l'application de la section 2
1. Lorsqu'il signe ou ratifie la Convention ou y adhère, ou à n'importe quel moment
par la suite, un Etat peut, sans préjudice des obligations découlant de la section 1,
déclarer par écrit qu'il n'accepte pas une ou plusieurs des procédures de règlement
des différends prévues à la section 2 en ce qui concerne une ou plusieurs des
catégories suivantes de différends :
a) i) les différends concernant l'interprétation ou l'application des articles 15, 74 et 83
relatifs à la délimitation de zones maritimes ou les différends qui portent sur des
baies ou titres historiques, pourvu que l'Etat qui a fait la déclaration accepte,
lorsqu'un tel différend surgit après l'entrée en vigueur de la Convention et si les
parties ne parviennent à aucun accord par voie de négociations dans un délai
raisonnable, de le soumettre, à la demande de l'une d'entre elles, à la conciliation
selon la procédure prévue à la section 2 de l'annexe V, et étant entendu que ne peut
être soumis à cette procédure aucun différend impliquant nécessairement l'examen
simultané d'un différend non réglé relatif à la souveraineté ou à d'autres droits sur un
territoire continental ou insulaire;
ii) une fois que la commission de conciliation a présenté son rapport, qui doit être
motivé, les parties négocient un accord sur la base de ce rapport; si les négociations
Article 299
Droit des parties de convenir de la procédure
1. Tout différend qui a été exclu des procédures de règlement des différends prévues
à la section 2 en vertu de l'article 297 ou par une déclaration faite conformément à
l'article 298 ne peut être soumis à ces procédures que par accord des parties au
différend.
2. Aucune disposition de la présente section ne porte atteinte au droit des parties à
un différend de convenir d'une autre procédure de règlement de ce différend ou de le
régler à l'amiable.
Article 300
Bonne foi et abus de droit
Les Etats Parties doivent remplir de bonne foi les obligations qu'ils ont assumées aux
termes de la Convention et exercer les droits, les compétences et les libertés
reconnus dans la Convention d'une manière qui ne constitue pas un abus de droit.
Article 301
Utilisation des mers à des fins pacifiques
Dans l'exercice de leurs droits et l'exécution de leurs obligations en vertu de la
Convention, les Etats Parties s'abstiennent de recourir à la menace ou à l'emploi de
la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat, ou de
toute autre manière incompatible avec les principes de droit international énoncés
dans la Charte des Nations Unies.
Article 302
Divulgation de renseignements
Sans préjudice du droit de tout Etat Partie de recourir aux procédures de règlement
des différends prévues dans la Convention, aucune disposition de celle-ci ne peut
être interprétée comme obligeant un Etat Partie, dans l'exécution des obligations qui
lui incombent en vertu de la Convention, à fournir des renseignements dont la
divulgation serait contraire à ses intérêts essentiels en matière de sécurité.
Article 303
Objets archéologiques et historiques découverts en mer
1. Les Etats ont l'obligation de protéger les objets de caractère archéologique ou
historique découverts en mer et coopèrent à cette fin.
2. Pour contrôler le commerce de ces objets, l'Etat côtier peut, en faisant application
de l'article 33, considérer que leur enlèvement du fond de la mer dans la zone visée
à cet article, sans son approbation, serait cause d'une infraction sur son territoire ou
dans sa mer territoriale, aux lois et règlements de l'Etat côtier visés à ce même
article.
3. Le présent article ne porte atteinte ni aux droits des propriétaires identifiables, au
droit de récupérer des épaves et aux autres règles du droit maritime, ni aux lois et
pratiques en matière d'échanges culturels.
4. Le présent article est sans préjudice des autres accords internationaux et règles
du droit international concernant la protection des objets de caractère archéologique
ou historique.
Article 305
Signature
1. La Convention est ouverte à la signature :
a) de tous les Etats;
b) de la Namibie, représentée par le Conseil des Nations Unies pour la Namibie;
c) de tous les Etats associés autonomes qui ont choisi ce régime par un acte
d'autodétermination supervisé et approuvé par l'Organisation des Nations Unies,
conformément à la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale et qui ont
compétence pour les matières dont traite la Convention, y compris la compétence
pour conclure des traités sur ces matières;
d) de tous les Etats associés autonomes qui, en vertu de leurs instruments
d'association, ont compétence pour les matières dont traite la Convention, y compris
la compétence pour conclure des traités sur ces matières;
e) de tous les territoires qui jouissent d'une complète autonomie interne, reconnue
comme telle par l'Organisation des Nations Unies, mais qui n'ont pas accédé à la
pleine indépendance conformément à la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée
générale, et qui ont compétence pour les matières dont traite la Convention, y
compris la compétence pour conclure des traités sur ces matières;
f) des organisations internationales, conformément à l'annexe IX.
2. La Convention est ouverte à la signature, au ministère des Affaires étrangères de
la Jamaïque jusqu'au 9 décembre 1984, ainsi qu'au Siège de l'Organisation des
Nations Unies à New York, du 1er juillet 1983 au 9 décembre 1984.
Article 306
Ratification et confirmation formelle
La Convention est soumise à ratification par les Etats et les autres entités visées à
l'article 305, paragraphe 1, lettres b), c), d) et e), et à confirmation formelle,
conformément à l'annexe IX, par les entités visées au paragraphe 1, lettre f), de cet
article. Les instruments de ratification et de confirmation formelle sont déposés
auprès du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies.
Article 307
Adhésion
La Convention reste ouverte à l'adhésion des Etats et des autres entités visées à
l'article 305. L'adhésion des entités visées à l'article 305, paragraphe 1, lettre f), est
régie par l'annexe IX. Les instruments d'adhésion sont déposés auprès du Secrétaire
général de l'Organisation des Nations Unies.
Article 309
Réserves et exceptions
La Convention n'admet ni réserves ni exceptions autres que celles qu'elle autorise
expressément dans d'autres articles.
Article 310
Déclarations
L'article 309 n'interdit pas à un Etat, au moment où il signe ou ratifie la Convention,
ou adhère à celle-ci, de faire des déclarations, quels qu'en soient le libellé ou la
dénomination, notamment en vue d'harmoniser ses lois et règlements avec la
Convention, à condition que ces déclarations ne visent pas à exclure ou à modifier
l'effet juridique des dispositions de la Convention dans leur application à cet Etat.
Article 311
Relation avec d'autres conventions et accords internationaux
1. La Convention l'emporte, entre les Etats Parties, sur les Conventions de Genève
du 29 avril 1958 sur le droit de la mer.
2. La Convention ne modifie en rien les droits et obligations des Etats Parties qui
découlent d'autres traités compatibles avec elle, et qui ne portent atteinte ni à la
jouissance par les autres Etats Parties des droits qu'ils tiennent de la Convention, ni
à l'exécution de leurs obligations découlant de celle-ci.
Article 312
Amendement
1. A l'expiration d'une période de 10 ans à compter de la date d'entrée en vigueur de
la Convention, tout Etat Partie peut proposer, par voie de communication écrite
adressée au Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, des
amendements à la Convention sur des points précis, pour autant qu'ils ne portent
pas sur les activités menées dans la zone, et demander la convocation d'une
conférence chargée d'examiner les amendements ainsi proposés. Le Secrétaire
général transmet cette communication à tous les Etats Parties. Il convoque la
conférence si, dans les 12 mois qui suivent la date de transmission de la
communication, la moitié au moins des Etats Parties répondent favorablement à
cette demande.
2. À moins qu'elle n'en décide autrement, la conférence d'amendement applique la
procédure de prise de décisions suivie par la troisième Conférence des Nations
Unies sur le droit de la mer. Elle ne devrait ménager aucun effort pour aboutir à un
accord sur les amendements par voie de consensus et il ne devrait pas y avoir de
vote sur ces amendements tant que tous les efforts en vue d'aboutir à un consensus
n'auront pas été épuisés.
Article 313
Amendement par procédure simplifiée
1. Tout Etat Partie peut proposer, par voie de communication écrite adressée au
Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, un amendement à la
Convention, autre qu'un amendement portant sur les activités menées dans la Zone,
et demander qu'il soit adopté selon la procédure simplifiée prévue au présent article,
Article 314
Amendements aux dispositions de la Convention portant exclusivement sur les
activités menées dans la Zone
1. Tout Etat Partie peut présenter, par voie de communication écrite adressée au
Secrétaire général de l'Autorité, une proposition d'amendement aux dispositions de la
Convention portant exclusivement sur les activités menées dans la Zone, y compris
les dispositions de la section 4 de l'annexe VI. Le Secrétaire général transmet cette
communication à tous les Etats Parties. Une fois approuvé par le Conseil,
l'amendement proposé doit être approuvé par l'Assemblée. Les représentants des
Etats Parties sont munis des pleins pouvoirs pour examiner et approuver
l'amendement proposé. La proposition d'amendement, telle qu'elle a été approuvée
par le Conseil et l'Assemblée, est considérée comme adoptée.
2. Avant d'approuver un amendement conformément au paragraphe 1, le Conseil et
l'Assemblée s'assurent qu'il ne porte pas atteinte au système d'exploration et
d'exploitation des ressources de la Zone, en attendant la convocation de la
Conférence de révision conformément à l'article 155.
Article 315
Amendements : signature, ratification, adhésion et textes faisant foi
1. Les amendements à la Convention, une fois adoptés, sont ouverts à la signature
des Etats Parties au Siège de l'Organisation des Nations Unies à New York, pendant
une période de 12 mois à compter de la date de leur adoption, à moins que ces
amendements n'en disposent autrement.
2. Les articles 306, 307 et 320 s'appliquent à tous les amendements à la Convention.
Article 316
Entrée en vigueur des amendements
1. Pour les Etats Parties qui les ont ratifiés ou y ont adhéré, les amendements à la
Convention, autres que ceux qui sont visés au paragraphe 5, entrent en vigueur le
trentième jour qui suit la date de dépôt des instruments de ratification ou d'adhésion
des deux tiers des Etats Parties ou de 60 Etats Parties, le plus élevé de ces deux
nombres étant retenu. Les amendements ne portent atteinte ni à la jouissance par
Article 317
Dénonciation
1. Un Etat Partie peut dénoncer la Convention, par voie de notification écrite
adressée au Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, et indiquer les
motifs de la dénonciation. Le fait de ne pas indiquer de motifs n'affecte pas la validité
de la dénonciation. Celle-ci prend effet un an après la date de réception de la
notification, à moins qu'elle ne prévoit une date ultérieure.
2. La dénonciation ne dégage pas un Etat des obligations financières et
contractuelles encourues par lui alors qu'il était Partie à la Convention, et la
dénonciation n'affecte pas non plus les droits, obligations ou situations juridiques
découlant pour cet Etat de l'application de la Convention avant que celle-ci ne cesse
d'être en vigueur à son égard.
3. La dénonciation n'affecte en rien le devoir de tout Etat Partie de remplir toute
obligation énoncée dans la Convention à laquelle il serait soumis en vertu du droit
international indépendamment de celle-ci.
Article 318
Statut des annexes
Les annexes font partie intégrante de la Convention et, sauf disposition contraire
expresse, une référence à la Convention renvoie également à ses annexes, et une
Article 319
Dépositaire
1. Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies est le dépositaire de la
Convention et des amendements qui s'y rapportent.
2. Outre ses fonctions de dépositaire, le Secrétaire général :
a) fait rapport à tous les Etats Parties, à l'Autorité et aux organisations internationales
compétentes sur les questions de caractère général qui ont surgi à propos de la
Convention;
b) notifie à l'Autorité les ratifications, confirmations formelles et adhésions dont la
Convention et les amendements qui s'y rapportent font l'objet, ainsi que les
dénonciations de la Convention;
c) notifie aux Etats Parties les accords conclus conformément à l'article 311,
paragraphe 4;
d) transmet aux Etats Parties, pour ratification ou adhésion, les amendements
adoptés conformément à la Convention;
e) convoque les réunions nécessaires des Etats Parties conformément à la
Convention.
3. a) Le Secrétaire général transmet également aux observateurs visés à l'article 156
:
i) les rapports visés au paragraphe 2, lettre a);
ii) les notifications visées au paragraphe 2, lettres b) et c);
iii) à titre d'information, le texte des amendements visés au paragraphe 2, lettre d).
b) Le Secrétaire général invite également ces observateurs à participer en qualité
d'observateurs aux réunions des Etats Parties visées au paragraphe 2, lettre e).
Article 320
Textes faisant foi
L'original de la Convention, dont les textes anglais, arabe, chinois, espagnol, français
et russe font également foi, est déposé, compte tenu de l'article 305, paragraphe 2,
auprès du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies.
EN FOI DE QUOI, les plénipotentiaires soussignés, dûment autorisés à cet effet, ont
signé la Convention.
Article premier
En application de l'article 76, une Commission des limites du plateau continental au-
delà de 200 milles marins est créée conformément aux articles suivants.
Article 2
1. La Commission comprend 21 membres, experts en matière de géologie, de
géophysique ou d'hydrographie, élus par les Etats Parties à la Convention parmi
leurs ressortissants, compte dûment tenu de la nécessité d'assurer une
représentation géographique équitable, ces membres exerçant leurs fonctions à titre
individuel.
2. La première élection aura lieu dès que possible et, en tout état de cause, dans un
délai de 18 mois à compter de l'entrée en vigueur de la Convention. Le Secrétaire
général de l'Organisation des Nations Unies adresse, trois mois au moins avant la
date de chaque élection, une lettre aux Etats Parties pour les inviter à soumettre des
candidatures après les consultations régionales appropriées, et ce dans un délai de
trois mois. Le Secrétaire général établit dans l'ordre alphabétique une liste de tous
les candidats ainsi désignés et soumet cette liste à tous les Etats Parties.
3. L'élection des membres de la Commission a lieu lors d'une réunion des Etats
Parties convoquée par le Secrétaire général au Siège de l'Organisation des Nations
Unies. Le quorum est constitué par les deux tiers des Etats Parties. Sont élus
membres de la Commission les candidats qui recueillent les suffrages des deux tiers
des membres présents et votants. Trois membres au moins de chaque région
géographique sont élus.
4. Les membres de la Commission sont élus pour un mandat de cinq ans. Ils sont
rééligibles.
5. L'Etat Partie qui a soumis la candidature d'un membre de la Commission prend à
sa charge les dépenses qu'encourt celui-ci lorsqu'il s'acquitte de ses fonctions pour
le compte de la Commission. L'Etat côtier concerné prend à sa charge les dépenses
encourues en ce qui concerne les avis visés à l'article 3, paragraphe 1, lettre b) de la
présente annexe. Le secrétariat de la Commission est assuré par les soins du
Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies.
Article 3
1. Les fonctions de la Commission sont les suivantes :
a) examiner les données et autres renseignements présentés par les Etats côtiers en
ce qui concerne la limite extérieure du plateau continental lorsque ce plateau s'étend
au-delà de 200 milles marins et soumettre des recommandations conformément à
l'article 76, et au Mémorandum d'accord adopté le 29 août 1980 par la troisième
Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer;
Article 4
L'Etat côtier qui se propose de fixer, en application de l'article 76, la limite extérieure
de son plateau continental au-delà de 200 milles marins, soumet à la Commission les
caractéristiques de cette limite, avec données scientifiques et techniques à l'appui
dès que possible et, en tout état de cause, dans un délai de 10 ans à compter de
l'entrée en vigueur de la Convention pour cet Etat. L'Etat côtier communique en
même temps les noms de tous membres de la Commission qui lui ont fourni des avis
scientifiques et techniques.
Article 5
A moins qu'elle n'en décide autrement, la Commission fonctionne par l'intermédiaire
de sous-commissions composées de sept membres désignés d'une manière
équilibrée compte tenu des éléments spécifiques de chaque demande soumise par
un Etat côtier. Les membres de la Commission qui sont ressortissants de l'Etat côtier
qui a soumis une demande, non plus qu'un membre de la Commission qui a aidé
l'Etat côtier en lui fournissant des avis scientifiques et techniques au sujet du tracé,
ne peuvent faire partie de la Sous-Commission chargée d'examiner la demande,
mais ils ont le droit de participer en tant que membres aux travaux de la Commission
concernant celle-ci. L'Etat côtier qui a soumis une demande à la Commission peut y
envoyer des représentants qui participeront aux travaux pertinents sans droit de vote.
Article 6
1. La Sous-Commission soumet ses recommandations à la Commission.
2. La Commission approuve les recommandations de la Sous-Commission à la
majorité des deux tiers des membres présents et votants.
3. Les recommandations de la Commission sont soumises par écrit à l'Etat côtier qui
a présenté la demande ainsi qu'au Secrétaire général de l'Organisation des Nations
Unies.
Article 7
Les Etats côtiers fixent la limite extérieure de leur plateau continental conformément
à l'article 76, paragraphe 8 et aux procédures nationales appropriées.
Article 9
Les actes de la Commission ne préjugent pas les questions relatives à
l'établissement des limites entre Etats dont les côtes sont adjacentes ou se font face.
Article premier
Droits sur les minéraux
Le transfert des droits sur les minéraux intervient au moment de l'extraction de ceux-
ci conformément à la Convention.
Article 2
Prospection
1. a) L'Autorité encourage la prospection dans la zone.
b) La prospection ne peut être entreprise que lorsque l'Autorité a reçu du futur
prospecteur un engagement écrit satisfaisant indiquant qu'il respectera la Convention
et les règles, règlements et procédures de l'Autorité concernant la coopération aux
programmes de formation visés aux articles 143 et 144, et la protection du milieu
marin et qu'il accepte que l'Autorité en vérifie le respect. Le futur prospecteur notifie à
l'Autorité, en même temps que cet engagement, les limites approximatives de la
zone ou des zones devant être prospectées.
c) La prospection peut être réalisée simultanément par plusieurs prospecteurs dans
la même zone ou les mêmes zones.
2. La prospection ne confère au prospecteur aucun droit sur les ressources. Le
prospecteur peut toutefois extraire une quantité raisonnable de minéraux à titre
d'échantillons.
Article 3
Exploration et exploitation
1. L'Entreprise, les Etats Parties et les autres entités ou personnes visées à l'article
153, paragraphe 2, lettre b), peuvent demander à l'Autorité d'approuver des plans de
travail portant sur les activités à mener dans la zone.
2. L'Entreprise peut faire une demande portant sur n'importe quelle partie de la zone,
mais les demandes présentées par d'autres entités ou personnes pour des secteurs
réservés doivent satisfaire en outre aux conditions énoncés à l'article 9 de la
présente annexe.
3. L'exploration et l'exploitation ne sont menées que dans les secteurs spécifiés par
les plans de travail visés à l'article 153, paragraphe 3, et approuvés par l'Autorité
conformément à la Convention et aux règles, règlements et procédures pertinents de
l'Autorité.
4. Tout plan de travail approuvé doit :
a) être conforme à la Convention et aux règles, règlements et procédures de
l'Autorité;
Article 4
Conditions de qualification des demandeurs
1. Sont qualifiés les demandeurs, autres que l'Entreprise, qui remplissent les
conditions énoncées à l'article 153, paragraphe 2, lettre b), en matière de nationalité
ou de contrôle et de patronage et doivent suivre les procédures et répondre aux
critères de qualification énoncés dans les règles, règlements et procédures de
l'Autorité.
2. Sous réserve du paragraphe 6, ces critères de qualification se rapportent à la
capacité financière et technique du demandeur ainsi qu'à la façon dont celui-ci a
exécuté les contrats antérieurement avec l'Autorité.
3. Tout demandeur est patronné par l'Etat Partie dont il est ressortissant, sauf si le
demandeur a plus d'une nationalité, comme c'est le cas pour une association ou un
consortium composé d'entités ou personnes relevant de différents Etats, auquel cas
tous les Etats Parties concernés doivent patronner la demande, ou si le demandeur
est effectivement contrôlé par un autre Etat Partie ou par ses ressortissants, auquel
cas les deux Etats Parties doivent patronner la demande. Les critères et procédures
d'application des conditions de patronage sont énoncés dans les règles, règlements
et procédures de l'Autorité.
4. Il incombe à l'Etat Partie ou aux Etats Parties qui patronnent une demande de
veiller, en application de l'article 139 et au regard de leurs systèmes juridiques, à ce
que les activités menées dans la zone par un contractant que cet Etat ou ces Etats
patronnent le soient conformément aux obligations qui lui incombent en vertu du
contrat et à la Convention. Toutefois, un Etat Partie n'est pas responsable des
dommages résultant du manquement de la part d'un contractant patronné par lui à
ses obligations s'il a adopté les lois et règlements et pris les mesures administratives
qui, au regard de son système juridique, sont raisonnablement appropriées pour
assurer le respect effectif de ces obligations par les personnes relevant de sa
juridiction.
5. Les procédures pour apprécier les demandes présentées par des Etats Parties
doivent tenir compte de leur qualité d'Etats.
6. Les critères de qualification exigent que tout demandeur, sans exception, s'engage
dans sa demande à :
a) accepter comme exécutoires et à respecter les obligations qui lui incombent en
vertu de la partie XI, des règles, règlements et procédures de l'Autorité, des
Article 5
Transfert des techniques
1. Lorsqu'il soumet un plan de travail, tout demandeur met à la disposition de
l'Autorité une description générale de l'équipement et des méthodes qui seront
utilisées pour les activités menées dans la zone et autres informations pertinentes
qui ne sont pas propriété industrielle et qui portent sur les caractéristiques des
techniques envisagées, ainsi que des informations indiquant où ces techniques sont
disponibles.
2. Tout exploitant communique à l'Autorité les changements apportés à la
description, aux données et aux informations mises à la disposition de l'Autorité en
vertu du paragraphe 1 chaque fois qu'une modification ou une innovation technique
importante est introduite.
3. Tout contrat portant sur des activités à mener dans la zone contient des clauses
par lesquelles le contractant s'engage à :
a) mettre à la disposition de l'Entreprise, à la demande de l'Autorité et selon des
modalités et à des conditions commerciales justes et raisonnables, les techniques
qu'il utilise pour mener des activités dans la zone au titre du contrat et qu'il est en
droit de transférer. Le transfert s'effectue par voie d'accords de licence ou d'autres
arrangements appropriés que le contractant négocie avec l'Entreprise et qui sont
consignés dans un accord spécial complétant le contrat. Cet engagement ne peut
être évoqué que si l'Entreprise constate qu'elle n'est pas en mesure d'obtenir sur le
marché libre, selon des modalités et à des conditions commerciales justes et
raisonnables, les mêmes techniques ou des techniques aussi efficaces et
appropriées;
b) obtenir du propriétaire de toute technique à utiliser pour mener des activités dans
la Zone au titre du contrat, et qui n'est ni visée à la lettre a), ni généralement
disponible sur le marché libre, l'assurance écrite qu'à la demande de l'Autorité, il
autorisera l'Entreprise, par voie d'accords de licence ou d'autres arrangements
appropriés, à utiliser cette technique dans la même mesure que le contractant, et
selon des modalités et à des conditions commerciales justes et raisonnables. En
l'absence d'une telle assurance, ces techniques ne peuvent être utilisées par le
contractant pour mener des activités dans la Zone;
c) acquérir, par un contrat exécutoire, à la demande de l'Entreprise et s'il peut le faire
sans que cela entraîne pour lui des frais importants, le droit de transférer à
l'Entreprise toute technique qu'il utilise pour mener des activités dans la Zone au titre
du contrat, qu'il n'est pas déjà en droit de transférer et qui n'est pas généralement
Article 6
Approbation des plans de travail
1. L'Autorité entreprendra l'examen des plans de travail proposés six mois après
l'entrée en vigueur de la Convention, puis tous les quatre mois.
2. Lors de l'examen d'une demande d'approbation d'un plan de travail revêtant la
forme d'un contrat, l'Autorité s'assure tout d'abord que :
a) le demandeur a suivi les procédures de présentation des demandes visées à
l'article 4 de la présente annexe et qu'il a pris envers l'Autorité les engagements et lui
a donné les assurances que requiert cet article. Si ces procédures n'ont pas été
suivies, ou si l'un quelconque de ces engagements et assurances fait défaut, le
demandeur dispose d'un délai de 45 jours pour remédier à ces carences;
b) le demandeur est qualifié au sens de l'article 4 de la présente annexe.
3. Tous les plans de travail proposés sont examinés dans l'ordre de leur réception.
Les plans de travail proposés doivent être conformes et sont soumis aux dispositions
pertinentes de la Convention ainsi qu'aux règles, règlements et procédures de
l'Autorité, y compris les conditions relatives aux opérations, les contributions
financières et les engagements en matière de transfert de techniques. Si les plans de
travail proposés sont conformes à ces dispositions, l'Autorité les approuve, à
condition qu'ils soient également conformes aux conditions uniformes et non
discriminatoires énoncées dans les règles, règlements et procédures de l'Autorité, à
moins :
a) qu'une partie ou la totalité de la zone visée par le plan de travail proposé ne soit
comprise dans un plan de travail déjà approuvé ou dans un plan de travail
précédemment proposé sur lequel l'Autorité n'a pas encore statué définitivement;
b) que la mise en exploitation d'une partie ou de la totalité de la zone visée par le
plan de travail proposé n'ait été exclue par l'Autorité en application de l'article 162,
paragraphe 2, lettre x); ou
c) que le plan de travail proposé ne soit soumis ou patronné par un Etat Partie qui a
déjà fait approuver :
i) des plans de travail relatifs à l'exploration et à l'exploitation de gisements de
nodules polymétalliques dans des secteurs non réservés dont la superficie, ajoutée à
celle de l'une ou l'autre partie de la zone visée par le plan de travail proposé,
dépasserait 30 p. 100 de la superficie d'une zone circulaire de 400 000 km2
déterminés à partir du centre de l'une ou l'autre partie de la zone visée par le plan de
travail proposé;
Article 7
Choix entre les demandeurs d'autorisations de production
1. Au terme d'une période de six mois après l'entrée en vigueur de la Convention,
puis tous les quatre mois, l'Autorité examine les demandes d'autorisations de
production présentées au cours de la période précédente. Si toutes ces demandes
peuvent être approuvées sans que les limites de production soient dépassées et
sans que l'Autorité contrevienne aux obligations qu'elle a assumées au titre d'un
accord ou arrangement de produit auquel elle est devenue partie, comme le prévoit
l'article 151, l'Autorité délivre les autorisations demandées.
2. Lorsqu'un choix doit être fait entre les demandeurs d'autorisations de production
en raison de la limitation de production prévue à l'article 151, paragraphes 2 à 7, ou
des obligations qui lui incombent en vertu d'un accord ou arrangement de produit
auquel elle est devenue partie comme le prévoit l'article 151, paragraphe 1, l'Autorité
procède à ce choix sur la base de critères objectifs et non discriminatoires fixés dans
ses règles, règlements et procédures.
3. Dans l'application du paragraphe 2, l'Autorité donne la priorité aux demandeurs qui
:
a) offrent les meilleures garanties d'efficacité, compte tenu de leur capacité financière
et technique et de la façon dont ils ont exécuté, le cas échéant, des plans de travail
précédemment approuvés;
b) offrent à l'Autorité la perspective de gains financiers plus rapides, compte tenu de
la date prévue pour le démarrage de la production commerciale;
c) ont déjà investi le plus de moyens et d'efforts dans la prospection ou l'exploration.
Article 8
Réservation de secteurs
Chaque demande, autre que celles présentées par l'Entreprise ou par toutes autres
entités ou personnes et portant sur des secteurs réservés, doit couvrir une zone, pas
nécessairement d'un seul tenant, ayant une superficie totale et une valeur
commerciale estimative suffisantes pour permettre deux opérations d'extraction
minière. Le demandeur indique les coordonnées permettant de diviser la zone en
deux parties de valeur commerciale estimative égale et communique toutes les
données qu'il a recueillies pour les deux parties de la zone. Sans préjudice des
pouvoirs que détient l'Autorité en application de l'article 17 de la présente annexe, les
données qui doivent lui être communiqués en ce qui concerne les nodules
polymétalliques portent sur les levés, les échantillons, la concentration de nodules et
les métaux qu'ils contiennent. Dans les 45 jours suivant la réception de ces données,
l'Autorité désigne la partie qui sera réservée exclusivement à des activités qu'elle
mènera par l'intermédiaire de l'Entreprise ou en association avec des Etats en
développement. Cette désignation peut être différée de 45 jours supplémentaires si
l'Autorité charge un expert indépendant de déterminer si toutes les données requises
par le présent article lui ont été communiquées. Le secteur désigné devient un
secteur réservé dès que le plan de travail concernant le secteur non réservé est
approuvé et le contrat signé.
Article 9
Activités menées dans les secteurs réservés
1. Il appartient à l'Entreprise de décider si elle désire mener elle-même les activités
dans chaque secteur réservé. Cette décision peut être prise à n'importe quel
moment, à moins que l'Autorité ne reçoive une notification conformément au
paragraphe 4, auquel cas l'Entreprise prend sa décision dans un délai raisonnable.
L'Entreprise peut décider d'exploiter ces secteurs, au titre d'entreprises conjointes
avec l'Etat ou l'entité ou personne intéressé.
2. L'Entreprise peut conclure des contrats pour l'exécution d'une partie de ses
activités conformément à l'article 12 de l'annexe IV. Elle peut également, pour mener
Article 10
Préférence et priorité accordées à certains demandeurs
Lorsque, en application de l'article 3, paragraphe 4, lettre c) de la présente annexe,
un plan de travail a été approuvé uniquement pour l'exploration, son détenteur a
préférence et priorité sur les autres demandeurs s'il soumet un plan de travail portant
sur l'exploitation du même secteur et des mêmes ressources. Cette préférence et ce
rang de priorité peuvent toutefois lui être retirés au cas où il n'aurait pas exécuté le
plan de travail de façon satisfaisante.
Article 11
Accords de coentreprise
1. Les contrats peuvent prévoir des accords de coentreprise entre le contractant et
l'Autorité, agissant par l'intermédiaire de l'Entreprise, sous la forme d'entreprise
conjointes ou de partage de production, ainsi que toute autre forme d'accords de
coentreprise, qui jouissent de la même protection en matière de révision, de
suspension ou de résiliation que les contrats passés avec l'Autorité.
2. Les contractants qui concluent avec l'Entreprise de tels accords de coentreprises
peuvent bénéficier des incitations financières prévues à l'article 13 de la présente
annexe.
3. Les partenaires de l'Entreprise dans une entreprise conjointe sont tenus aux
paiements prescrits à l'article 13 de la présente annexe, au prorata de leur
participation à l'entreprise conjointe, sous réserve des incitations financières prévues
à cet article.
Article 12
Activités menées par l'Entreprise
Article 13
Clauses financières des contrats
1. Lorsqu'elle adopte des règles, règlements et procédures relatifs aux clauses
financières des contrats entre l'Autorité et les entités ou personnes visées à l'article
153, paragraphe 2, lettre b), et lorsqu'elle négocie les clauses financières d'un tel
contrat conformément à la partie XI et à ces règles, règlements et procédures,
l'Autorité vise les objectifs suivants :
a) s'assurer le maximum de recettes provenant de la production commerciale;
b) faire en sorte que des investissements et des techniques appropriés soient
consacrés à l'exploration et à l'exploitation des ressources de la Zone;
c) faire en sorte que les contractants soient traités sur un pied d'égalité du point de
vue financier et que leurs obligations financières soient comparables;
d) fournir des incitations sur une base uniforme et non discriminatoire pour
encourager les contractants à conclure des accords de co-entreprise avec
l'Entreprise et avec les Etats en développement ou leurs ressortissants, stimuler le
transfert de techniques à l'Entreprise, aux Etats en développement ou à leurs
ressortissants et former le personnel de l'Autorité et des Etats en développement;
e) permettre à l'Entreprise d'entreprendre l'extraction des ressources en même
temps que les entités ou personnes visées à l'article 153, paragraphe 2, lettre b); et
f) éviter que, par le jeu des incitations financières qui leur sont fournies en vertu du
paragraphe 14 ou des clauses des contrats révisés conformément à l'article 19 de la
présente annexe, ou encore en application de l'article 11 de cette même annexe
relatif aux entreprises conjointes, les contractants ne soient subventionnés de
manière telle qu'ils se trouvent artificiellement avantagés dans la concurrence avec
les exploitants de gisements terrestres.
2. Il est perçu, au titre des dépenses administratives relatives à l'étude des
demandes d'approbation de plans de travail revêtant la forme de contrats, un droit
dont le montant est fixé à 500 000 dollars des Etats-Unis par demande. Le montant
de ce droit est révisé de temps à autre par le Conseil afin qu'il couvre les dépenses
administratives encourues. Si les dépenses engagées par elle pour l'étude d'une
demande sont inférieures au montant fixé, l'Autorité rembourse la différence au
demandeur.
3. Le contractant acquitte un droit annuel fixe d'un million de dollars des Etats-Unis à
compter de la date de prise d'effet du contrat. Si la date approuvée pour le
démarrage de la production commerciale est reportée par suite d'un retard dans la
délivrance de l'autorisation de production, conformément à l'article 151, le contractant
est exonéré de la fraction du droit annuel fixe correspondant à la durée du report.
Dès le démarrage de la production commerciale, le contractant acquitte soit la
redevance sur la production, soit le droit annuel fixe, si celui-ci est plus élevé.
Première période
Recettes de production Deuxième période
commerciale de production
nettes
(en %) commerciale
imputables
(en %)
Tranche représentant un 35 40
rendement de l'investissement
égal ou
supérieur à 0 p. 100 mais
inférieur à 10 p. 100
Tranche représentant un 50 70
rendement de l'investissement
égal ou
supérieur à 20 p. 100
Article 15
Programmes de formation
Le contractant établit des programmes pratiques de formation du personnel de
l'Autorité et des Etats en développement, prévoyant notamment la participation de
celui-ci à toutes les activités menées dans la Zone qui font l'objet du contrat,
conformément à l'article 144, paragraphe 2.
Article 16
Droit exclusif d'exploration et d'exploitation
L'Autorité accorde à l'exploitant, en application de la partie XI et de ses règles,
règlements et procédures, le droit exclusif d'explorer et d'exploiter une catégorie
déterminée de ressources dans le secteur visé par le plan de travail; elle veille à ce
qu'aucune autre entité ou personne n'exerce dans le même secteur des activités
portant sur une catégorie différente de ressources d'une façon qui puisse gêner les
activités de l'exploitant. Celui-ci a la garantie du titre conformément à l'article 153,
paragraphe 6.
Article 17
Règles, règlements et procédures de l'Autorité
1. L'Autorité adopte, et applique d'une manière uniforme, des règles, règlements et
procédures en vertu de l'article 160, paragraphe 2, lettre f), ii), et de l'article 162,
Article 18
Sanctions
1. Les droits du contractant en vertu du contrat ne peuvent être suspendus ou il ne
peut y être mis fin que dans les cas suivants :
a) lorsque, malgré les avertissements de l'Autorité, le contractant a mené ses
activités de telle manière qu'elles entraînent des infractions graves, réitérées et
délibérées, aux clauses fondamentales du contrat, aux règles, règlements et
procédures de l'Autorité et à la partie XI; ou
b) lorsque le contractant ne s'est pas conformé à une décision définitive et obligatoire
prise à son égard par l'organe de règlement des différends.
2. L'Autorité peut, dans les cas d'infraction aux clauses du contrat autres que ceux
visés au paragraphe 1, lettre a), ou au lieu de prononcer la suspension ou la
résiliation du contrat dans les cas visés au paragraphe 1, lettre a), infliger au
contractant des peines d'amende proportionnelles à la gravité de l'infraction.
3. Sauf s'il s'agit des ordres émis en cas d'urgence en vertu de l'article 162,
paragraphe 2, lettre w), l'Autorité ne peut faire exécuter une décision relative à des
peines pécuniaires ou à la suspension ou à la résiliation du contrat tant que le
Article 19
Révision du contrat
1. Lorsqu'il se présente ou qu'il pourrait se présenter des circonstances qui, de l'avis
de l'une ou l'autre des parties, auraient pour effet de rendre un contrat inéquitable ou
de compromettre ou d'empêcher la réalisation des objectifs prévus par celui-ci ou par
la partie XI, les parties engagent des négociations en vue de réviser le contrat en
conséquence.
2. Un contrat conclu conformément à l'article 153, paragraphe 3, ne peut être révisé
qu'avec le consentement des parties.
Article 20
Transfert des droits et obligations
Les droits et obligations découlant d'un contrat ne peuvent être transférés qu'avec le
consentement de l'Autorité et conformément à ses règles, règlements et procédures.
L'Autorité ne refuse pas sans motif suffisants son consentement au transfert si le
concessionnaire éventuel est, à tous égards, un demandeur qualifié et assume
toutes les obligations du cédant et si le transfert n'attribue pas au concessionnaire un
plan de travail dont l'approbation est interdite par l'article 6, paragraphe 3, lettre c),
de la présente annexe.
Article 21
Droit applicable
1. Le contrat est régi par les clauses du contrat, les règles, règlements et procédures
de l'Autorité, la partie XI ainsi que les autres règles de droit international qui ne sont
pas incompatibles avec la Convention.
2. Toute décision définitive rendue par une cour ou un tribunal ayant compétence en
vertu de la Convention au sujet des droits et obligations de l'Autorité et du
contractant est exécutoire sur le territoire de tout Etat Partie.
3. Un Etat Partie ne peut imposer à un contractant des conditions incompatibles avec
la partie XI. Toutefois, l'application par un Etat Partie aux contractants patronnés par
lui ou aux navires battant son pavillon des lois et règlements relatifs à la protection
du milieu marin ou d'autres, plus strictes que les règles, règlements et procédures
adoptés par l'Autorité en application de l'article 17, paragraphe 2, lettre f), de la
présente annexe, n'est pas considérée comme incompatible avec la partie XI.
Article 22
Responsabilité
Tout dommage causé par un acte illicite du contractant dans la conduite des
opérations engage sa responsabilité, compte tenu de la part de responsabilité
Article premier
Buts
1. L'Entreprise est l'organe de l'Autorité qui mène des activités dans la Zone
directement en application de l'article 153, paragraphe 2, lettre a), ainsi que des
activités de transport, de traitement et de commercialisation des minéraux tirés de la
Zone.
2. Pour réaliser ses buts et exercer ses fonctions, l'Entreprise agit conformément à la
Convention et aux règles, règlements et procédures de l'Autorité.
3. Pour mettre en valeur les ressources de la Zone en application du paragraphe 1,
l'Entreprise, sous réserve de la Convention, mène ses opérations conformément aux
principes d'une saine gestion commerciale.
Article 2
Rapports avec l'Autorité
1. En application de l'article 170, l'Entreprise agit conformément à la politique
générale arrêtée par l'Assemblée et aux directives du Conseil.
2. Sous réserve du paragraphe 1, l'Entreprise agit de façon autonome.
3. Aucune disposition de la Convention ne rend l'Entreprise responsable des actes
ou obligations de l'Autorité, ni l'Autorité responsable des actes ou obligations de
l'Entreprise.
Article 3
Limitation de responsabilité
Sans préjudice de l'article 11, paragraphe 3, de la présente annexe, aucun membre
de l'Autorité n'est responsable des actes ou obligations de l'Entreprise du seul fait de
sa qualité de membre.
Article 4
Structure
L'Entreprise a un Conseil d'administration, un Directeur général et le personnel
nécessaire à l'exercice de ses fonctions.
Article 5
Le Conseil d'administration
1. Le Conseil d'administration se compose de 15 membres élus par l'Assemblée
conformément à l'article 160, paragraphe 2, lettre c). Pour l'élection des membres du
Article 6
Pouvoirs et fonctions du Conseil d'administration
Le Conseil d'administration dirige l'Entreprise. Sous réserve de la Convention, il
exerce les pouvoirs nécessaires à la réalisation des buts de l'Entreprise, y compris le
pouvoir :
a) d'élire son Président parmi ses membres;
b) d'adopter son règlement intérieur;
c) d'établir et de soumettre au Conseil des plans de travail formels et écrits
conformément à l'article 153, paragraphe 3, et à l'article 162, paragraphe 2, lettre j);
Article 7
Le Directeur général et personnel
1. L'Assemblée élit, sur recommandation du Conseil, parmi les candidats proposés
par le Conseil d'administration, le Directeur général de l'Entreprise; celui-ci ne doit
pas être membre du Conseil d'administration. Le Directeur général est élu pour un
mandat de durée déterminée, ne dépassant pas cinq ans, et il est rééligible pour de
nouveaux mandats.
2. Le Directeur général est le représentant légal de l'Entreprise et en est
l'administrateur en chef; il est directement responsable devant le Conseil
d'administration de la conduite des opérations de l'Entreprise. Il est chargé de
l'organisation, de l'administration, de la nomination et du licenciement du personnel
de l'Entreprise, conformément aux règles et règlements visés à l'article 6, lettre l), de
la présente annexe. Il participe aux réunions du Conseil d'administration sans droit
Article 8
Emplacement
L'Entreprise a son bureau principal au siège de l'Autorité. Elle peut établir d'autres
bureaux et des installations sur le territoire de tout Etat Partie avec le consentement
de celui-ci.
Article 9
Rapports et états financiers
1. L'Entreprise soumet à l'examen du Conseil, dans les trois mois qui suivent la fin de
chaque exercice, un rapport annuel contenant un état vérifié de ses comptes, et lui
communique, à des intervalles appropriés, un état récapitulatif de sa situation
financière et un état des pertes et profits faisant apparaître ses résultats
d'exploitation.
2. L'Entreprise publie son rapport annuel et tous autres rapports qu'elle juge
appropriés.
3. Tous les rapports et états financiers visés au présent article sont communiqués
aux membres de l'Autorité.
Article 10
Répartition du revenu net
1. Sous réserve du paragraphe 3, l'Entreprise verse à l'Autorité les sommes prévues
à l'article 13 de l'annexe III ou leur équivalent.
2. L'Assemblée, sur recommandation du Conseil d'administration, fixe la proportion
du revenu net de l'Entreprise qui sera conservée pour la constitution de réserves, le
solde étant viré à l'Autorité.
Article 11
Finances
1. Les ressources financières de l'Entreprise comprennent :
a) les sommes reçues de l'Autorité conformément à l'article 173, paragraphe 2, lettre
b);
b) les contributions volontaires versées par les Etats Parties aux fins du financement
des activités de l'Entreprise;
c) le montant des emprunts contractés par l'Entreprise conformément aux
paragraphes 2 et 3;
d) le revenu que l'Entreprise tire de ces opérations;
e) les autres ressources financières mises à la disposition de l'Entreprise pour lui
permettre de commencer ses opérations le plus tôt possible et d'exercer ses
fonctions.
2. a) L'Entreprise a la capacité de contracter des emprunts et de fournir telle garantie
ou autre sûreté qu'elle peut déterminer. Avant de procéder à une vente publique de
ses obligations sur les marchés financiers ou dans la monnaie d'un Etat Partie,
l'Entreprise obtient l'assentiment de cet Etat. Le montant total des emprunts est
approuvé par le Conseil sur recommandation du Conseil d'administration.
b) Les Etats Parties s'efforcent, dans toute la mesure du raisonnable, d'appuyer les
demandes de prêts de l'Entreprise sur les marchés financiers et auprès d'institutions
financières internationales.
3. a) L'Entreprise est dotée des ressources financières qui lui sont nécessaires pour
explorer et exploiter un site minier, pour assurer le transport, le traitement et la
commercialisation des minéraux qu'elle en extrait, et du nickel, du cuivre, du cobalt et
du manganèse qu'elle tire de ces minéraux et pour couvrir ses dépenses
d'administration initiales. La Commission préparatoire indique, dans le projet de
règles, règlements et procédures de l'Autorité, le montant de ces ressources ainsi
que les critères et facteurs retenus pour opérer les ajustements nécessaires.
b) Tous les Etats Parties fournissent à l'Entreprise une somme équivalente à la
moitié des ressources financières visées à la lettre a), sous forme de prêts à long
terme ne portant pas intérêt, conformément au barème des contributions au budget
ordinaire de l'Organisation des Nations unies en vigueur au moment du versement
de ces contributions, des ajustements étant opérés pour tenir compte des Etats qui
ne sont pas membres de l'Organisation des Nations unies. L'autre moitié des
ressources financières est obtenue au moyen d'emprunts garantis par les Etats
Parties selon ce barème.
c) Si le montant des contributions des Etats Parties est inférieur à celui des
ressources financières devant être fournies à l'Entreprise en vertu de la lettre a),
Article 12
Opérations
1. L'Entreprise soumet au Conseil des projets relatifs aux activités visées à l'article
170. Ces projets comprennent un plan de travail formel et écrit pour les activités à
mener dans la Zone, conformément à l'article 153, paragraphe 3, ainsi que tous
autres renseignements ou données qui peuvent être nécessaires pour leur
évaluation par la Commission juridique et technique et leur approbation par le
Conseil.
2. Une fois que le projet a été approuvé par le Conseil, l'Entreprise l'exécute selon le
plan de travail formel et écrit visé au paragraphe 1.
3. a) Si l'Entreprise ne dispose pas de biens et services qui lui sont nécessaires pour
ses opérations, elle peut se procurer de tels biens ou services. A cette fin, elle lance
des appels d'offre et passe des marchés avec les soumissionnaires dont l'offre est la
plus avantageuse à la fois du point de vue de la qualité, du prix et de la date de
livraison.
b) Si plusieurs offres répondent à ces conditions, le marché est adjugé
conformément :
i) au principe de l'interdiction de toute discrimination fondée sur des considérations
politiques ou autres qui sont sans rapport avec l'exécution diligente et efficace des
opérations;
ii) aux directives arrêtées par le Conseil en ce qui concerne la préférence à accorder
aux biens et services provenant d'Etats en développement, particulièrement de ceux
d'entre eux qui sont sans littoral ou géographiquement désavantagés.
c) Le Conseil d'administration peut adopter des règles définissant les circonstances
particulières dans lesquelles il peut être dérogé, dans l'intérêt de l'Entreprise, à
l'obligation de lancer des appels d'offres.
4. L'Entreprise a la propriété de tous les minéraux et de toutes les substances
traitées qu'elle produit.
5. L'Entreprise vend ses produits sur une base non discriminatoire. Elle n'accorde
pas de remises de caractère non commercial.
Article 13
Statut juridique, privilèges et immunités
1. Pour permettre à l'Entreprise d'exercer ses fonctions, le statut juridique, les
privilèges et les immunités définis au présent article lui sont reconnus sur le territoire
des Etats Parties. Pour donner effet à ce principe, l'Entreprise et les Etats Parties
peuvent conclure les accords spéciaux qu'ils jugent nécessaires.
2. L'Entreprise a la capacité juridique qui lui est nécessaire pour exercer ses
fonctions et atteindre ses buts, et notamment celle :
a) de conclure des contrats et des accords de coentreprise ou autres, y compris des
accords avec des Etats ou des organisations internationales;
b) d'acquérir, louer, détenir et aliéner des biens mobiliers et immobiliers;
c) d'ester en justice.
3. a) L'Entreprise ne peut être poursuivie que devant les tribunaux compétents dans
un Etat Partie sur le territoire duquel elle :
i) a un bureau ou des installations;
ii) a nommé un agent aux fins de recevoir signification d'exploits de justice;
iii) a passé un marché de biens ou de services;
iv) a émis des titres; ou
v) exerce une activité commerciale sous toute autre forme.
b) Les biens et les avoirs de l'Entreprise, où qu'ils se trouvent et quel qu'en soit le
détenteur, sont exempts de toute forme de saisie ou autres voies d'exécution tant
qu'un jugement définitif contre l'Entreprise n'a pas été rendu.
4. a) Les biens et avoirs de l'Entreprise, où qu'ils se trouvent et quel qu'en soit le
détenteur, sont exempts de réquisition, confiscation, expropriation, ou toute autre
forme de contrainte procédant d'une mesure du pouvoir exécutif ou du pouvoir
législatif.
b) Les biens et avoirs de l'Entreprise, où qu'ils se trouvent et quel qu'en soit le
détenteur, ne sont astreints à aucun contrôle, restriction, réglementation ou moratoire
de caractère discriminatoire, de quelque nature que ce soit.
c) L'Entreprise et son personnel respectent les lois et règlements de tout Etat ou
territoire dans lequel ils exercent des activités industrielles et commerciales ou
autres.
Article 1
Ouverture de la procédure
Si les parties à un différend sont convenues, conformément à l'article 284, de le
soumettre à la conciliation selon la procédure prévue à la présente section, toute
partie à ce différend peut engager la procédure par une notification écrite adressée à
l'autre ou aux autres parties au différend.
Article 2
Liste de conciliateurs
1. Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies dresse et tient une liste
de conciliateurs. Chaque Etat Partie est habilité à désigner quatre conciliateurs
jouissant de la plus haute réputation d'impartialité, de compétence et d'intégrité. Le
nom des personnes ainsi désignées est inscrit sur la liste.
2. Si, à un moment quelconque, le nombre des conciliateurs désignés par un Etat
Partie et figurant sur la liste est inférieur à quatre, cet Etat peut procéder aux
désignations supplémentaires auxquelles il a droit.
3. Le nom d'un conciliateur reste sur la liste jusqu'à ce qu'il en soit retiré par l'Etat
partie qui l'a désigné, étant entendu que ce conciliateur continue de siéger à toute
commission de conciliation à laquelle il a été nommé jusqu'à ce que la procédure
devant cette commission soit achevée.
Article 3
Constitution de la commission de conciliation
A moins que les parties n'en conviennent autrement, la commission de conciliation
est constituée de la façon suivante :
a) sous réserve de la lettre g), la commission de conciliation se compose de cinq
membres;
b) la partie qui engage la procédure nomme deux conciliateurs qui sont choisis de
préférence sur la liste visée à l'article 2 de la présente annexe et dont l'un peut être
de ses ressortissants, à moins que les parties n'en conviennent autrement. Ces
nominations sont indiquées dans la notification prévue à l'article premier;
c) l'autre partie au différend, dans un délai de 21 jours à compter de la réception de
la notification visée à l'article premier, nomme deux conciliateurs de la manière
prévue à la lettre b). Si les nominations n'interviennent pas dans le délai prescrit, la
partie qui a engagé la procédure peut, dans la semaine qui suit l'expiration de ce
délai, soit mettre fin à la procédure par notification adressée à l'autre partie, soit
Article 4
Procédure
A moins que les parties en cause n'en conviennent autrement, la commission de
conciliation arrête elle-même sa procédure. Elle peut, avec le consentement des
parties au différend, inviter tout Etat Partie à lui soumettre ses vues oralement ou par
écrit. Les décisions de procédure, les recommandations et le rapport de la
commission sont adoptés à la majorité de ses membres.
Article 5
Règlement amiable
La commission peut signaler à l'attention des parties toute mesure susceptible de
faciliter le règlement amiable du différend.
Article 6
Fonctions de la commission
La commission entend les parties, examine leurs prétentions et objections et leur fait
des propositions en vue de les aider à parvenir à un règlement amiable du différend.
Article 8
Fin de la procédure
La procédure de conciliation est terminée lorsque le différend a été réglé, que les
parties ont accepté ou qu'une partie a rejeté les recommandations figurant dans le
rapport par voie de notification écrite adressée au Secrétaire général de
l'Organisation des Nations Unies ou qu'une période de trois mois s'est écoulée
depuis la date de la communication du rapport aux parties.
Article 9
Honoraires et frais
Les honoraires et les frais de la commission sont à la charge des parties au
différend.
Article 10
Droit des parties de déroger à la procédure
Les parties au différend, par un accord applicable à ce seul différend, peuvent
convenir de déroger à toute disposition de la présente annexe.
Article 11
Ouverture de la procédure
1. Toute partie à un différend qui, conformément à la section 3 de la partie XV, peut
être soumis à la conciliation selon la procédure prévue à la présente section, peut
engager la procédure par une notification écrite adressée à l'autre ou aux autres
parties au différend.
2. Toute partie au différend qui a reçu la notification prévue au paragraphe 1 est
obligée de se soumettre à la procédure de conciliation.
Article 13
Compétence
En cas de contestation sur le point de savoir si une commission de conciliation
constituée en vertu de la présente section est compétente, cette commission décide.
Article 14
Application de la section 1
Les articles 2 à 10 de la section 1 de la présente annexe s'appliquent sous réserve
des dispositions de la présente section.
Article premier
Dispositions générales
1. Le Tribunal international du droit de la mer est créé et fonctionne conformément
aux dispositions de la Convention et du présent Statut.
2. Le Tribunal a son siège dans la Ville libre et hanséatique de Hambourg, en
République fédérale d'Allemagne.
3. Il peut toutefois siéger et exercer ses fonctions ailleurs lorsqu'il le juge souhaitable.
4. La soumission d'un différend au Tribunal est régie par les parties XI et XV.
Article 2
Composition
1. Le Tribunal est un corps de 21 membres indépendants, élus parmi les personnes
jouissant de la plus haute réputation d'impartialité et d'intégrité et possédant une
compétence notoire dans le domaine du droit de la mer.
2. La représentation des principaux systèmes juridiques du monde et une répartition
géographique équitable sont assurées dans la composition du Tribunal.
Article 3
Membres du Tribunal
1. Le Tribunal ne peut comprendre plus d'un ressortissant du même Etat. A cet
égard, celui qui pourrait être considéré comme le ressortissant de plus d'un Etat est
censé être ressortissant de l'Etat où il exerce habituellement ses droits civils et
politiques.
2. Il ne peut y avoir moins de trois membres pour chaque groupe géographique défini
par l'Assemblée générale des Nations Unies.
Article 4
Candidatures et élections
1. Chaque Etat Partie peut désigner deux personnes au plus réunissant les
conditions prévues à l'article 2 de la présente annexe. Les membres du Tribunal sont
élus sur la liste des personnes ainsi désignées.
2. Trois mois au moins avant la date de l'élection, le Secrétaire général de
l'Organisation des Nations Unies s'il s'agit de la première élection, ou le Greffier du
Tribunal s'il s'agit d'une élection ultérieure, invite par écrit les Etats Parties à lui
Article 5
Durée des fonctions
1. Les membres du Tribunal sont élus pour neuf ans et sont rééligibles; toutefois, en
ce qui concerne les membres élus à la première élection, les fonctions de sept
d'entre eux prennent fin au bout de trois ans et celles de sept autres au bout de six
ans.
2. Les membres du Tribunal dont les fonctions prennent fin au terme des périodes
initiales de trois et six ans mentionnées ci-dessus sont désignés par tirage au sort
effectué par le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies
immédiatement après la première élection.
3. Les membres du Tribunal restent en fonction jusqu'à leur remplacement. Une fois
remplacés, ils continuent de connaître des affaires dont ils étaient auparavant saisis.
4. Si un membre du Tribunal démissionne, il en fait part par écrit au Président du
Tribunal. Le siège devient vacant à la date de réception de la lettre de démission.
Article 6
Sièges vacants
1. Il est pourvu aux sièges devenus vacants selon la méthode suivie pour la première
élection, sous réserve de la disposition suivante : le Greffier procède à l'invitation
prescrite à l'article 4 de la présente annexe dans le mois qui suit la date à laquelle le
siège est devenu vacant et le Président du Tribunal fixe la date de l'élection après
consultation des Etats Parties.
2. Le membre du Tribunal élu en remplacement d'un membre dont le mandat n'est
pas expiré achève le mandat de son prédécesseur.
Article 8
Conditions relatives à la participation des membres au règlement d'une affaire
déterminée
1. Un membre du Tribunal ne peut participer au règlement d'aucune affaire dans
laquelle il est antérieurement intervenu comme agent, conseil ou avocat de l'une des
parties, comme membre d'une cour ou d'un tribunal national ou international ou à
tout autre titre.
2. Si, pour une raison spéciale, un membre du Tribunal estime devoir ne pas
participer au règlement d'une affaire déterminée, il en informe le Président du
Tribunal.
3. Si le Président estime qu'un membre du Tribunal ne doit pas, pour une raison
spéciale, siéger dans une affaire déterminée, il l'en avertit.
4. En cas de doute sur ces points, le Tribunal décide à la majorité des autres
membres présents.
Article 9
Conséquence du fait qu'un membre cesse de répondre aux conditions requises
Si, de l'avis unanime des autres membres, un membre du Tribunal a cessé de
répondre aux conditions requises, le Président du Tribunal déclare son siège vacant.
Article 10
Privilèges et immunités
Dans l'exercice de leurs fonctions, les membres du Tribunal jouissent des privilèges
et immunités diplomatiques.
Article 11
Engagement solennel
Article 12
Président, Vice-Président et Greffier
1. Le Tribunal élit, pour trois ans, son Président et son Vice-Président, qui sont
rééligibles.
2. Le Tribunal nomme son Greffier et peut pourvoir à la nomination de tels autres
fonctionnaires qui seraient nécessaires.
3. Le Président et le Greffier résident au siège du Tribunal.
Article 13
Quorum
1. Tous les membres disponibles du Tribunal siègent, un quorum de 11 membres
élus étant requis pour constituer le Tribunal.
2. Le Tribunal décide lesquels de ses membres sont disponibles pour connaître d'un
différend donné, compte tenu de l'article 17 de la présente annexe et de la nécessité
d'assurer le bon fonctionnement des chambres prévues aux articles 14 et 15 de cette
même annexe.
3. Le Tribunal statue sur tous les différends et toutes les demandes qui lui sont
soumis, à moins que l'article 14 de la présente annexe ne s'applique ou que les
parties ne demandent l'application de l'article 15 de cette même annexe.
Article 14
Chambre pour le règlement des différends relatifs aux fonds marins
Une Chambre pour le règlement des différends relatifs aux fonds marins est créée
conformément à la section 4 de la présente annexe. Sa compétence, ses pouvoirs et
ses fonctions sont définis à la section 5 de la partie XI.
Article 15
Chambres spéciales
1. Le Tribunal peut, selon qu'il l'estime nécessaire, constituer des chambres,
composées de trois au moins de ses membres élus, pour connaître de catégories
déterminées d'affaires.
2. Le Tribunal constitue une chambre pour connaître d'un différend déterminé qui lui
est soumis si les parties le demandent. La composition de cette chambre est fixée
par le Tribunal avec l'assentiment des parties.
3. En vue de la prompte expédition des affaires, le Tribunal constitue annuellement
une chambre, composée de cinq de ses membres élus, appelée à statuer en
procédure sommaire. Deux membres sont en outre désignés pour remplacer les
Article 16
Règlement du Tribunal
Le Tribunal détermine par un règlement le mode suivant lequel il exerce ses
fonctions. Il règle notamment sa procédure.
Article 17
Membres ayant la nationalité des parties
1. Les membres du Tribunal ayant la nationalité de l'une quelconque des parties à un
différend conservent le droit de siéger.
2. Si le Tribunal, lorsqu'il connaît d'un différend, comprend un membre de la
nationalité d'une des parties, toute autre partie peut désigner une personne de son
choix pour siéger en qualité de membre du Tribunal.
3. Si le Tribunal, lorsqu'il connaît d'un différend, ne comprend aucun membre de la
nationalité des parties, chacune de ces parties peut désigner une personne de son
choix pour siéger en qualité de membre du Tribunal.
4. Le présent article s'applique aux chambres visées aux articles 14 et 15 de la
présente annexe. En pareil cas, le Président, en consultation avec les parties, invite
autant de membres de la chambre qu'il est nécessaire à céder leur place aux
membres du Tribunal de la nationalité des parties intéressées et, à défaut ou en cas
d'empêchement, aux membres spécialement désignés par ces parties.
5. Lorsque plusieurs parties font cause commune, elles ne comptent, pour
l'application des dispositions qui précèdent, que pour une seule. En cas de doute, le
Tribunal décide.
6. Les membres désignés conformément aux paragraphes 2, 3 et 4, doivent
satisfaire aux prescriptions des articles 2, 8 et 11, de la présente annexe. Ils
participent à la décision dans des conditions de complète égalité avec leurs
collègues.
Article 18
Rémunération
1. Chaque membre élu du Tribunal reçoit un traitement annuel ainsi qu'une allocation
spéciale pour chaque jour où il exerce ses fonctions, pourvu que, pour chaque
année, le montant total de son allocation spéciale ne dépasse pas le montant de son
traitement annuel.
2. Le Président reçoit une allocation annuelle spéciale.
Article 19
Frais du Tribunal
1. Les frais du Tribunal sont supportés par les Etats Parties et par l'Autorité dans les
conditions et de la manière arrêtées lors de réunions des Etats Parties.
2. Si une entité autre qu'un Etat Partie ou l'Autorité est partie à un différend dont le
Tribunal est saisi, celui-ci fixe la contribution de cette partie aux frais du Tribunal.
Article 20
Accès au Tribunal
1. Le Tribunal est ouvert aux Etats Parties.
2. Le Tribunal est ouvert à des entrées autres que les Etats Parties dans tous les cas
expressément prévus à la partie XI ou pour tout différend soumis en vertu de tout
autre accord conférant au Tribunal une compétence acceptée par toutes les parties
au différend.
Article 21
Compétence
Le Tribunal est compétent pour tous les différends et toutes les demandes qui lui
sont soumis conformément à la Convention et toutes les fois que cela est
expressément prévu dans tout autre accord conférant compétence au Tribunal.
Article 23
Droit applicable
Le Tribunal statue sur tous les différends et sur toutes les demandes conformément
à l'article 293.
SECTION 3 Procédure
Article 24
Introduction de l'instance
1. Les différends sont portés devant le Tribunal, selon le cas, par notification d'un
compromis ou par requête, adressés au Greffier. Dans les deux cas, l'objet du
différend et les parties doivent être indiqués.
2. Le Greffier modifie immédiatement le compromis ou la requête à tous les
intéressés.
3. Le Greffier notifie également le compromis ou la requête à tous les Etats Parties.
Article 25
Mesures conservatoires
1. Conformément à l'article 290, le Tribunal et la Chambre pour le règlement des
différends relatifs aux fonds marins ont le pouvoir de prescrire des mesures
conservatoires.
2. Si le Tribunal ne siège pas ou si le nombre des membres disponibles est inférieur
au quorum, les mesures conservatoires sont prescrites par la chambre de procédure
sommaire constituée conformément à l'article 15, paragraphe 3, de la présente
annexe. Nonobstant l'article 15, paragraphe 4, de cette même annexe, ces mesures
conservatoires peuvent être prescrites à la demande de toute partie au différend.
Elles sont sujettes à appréciation et à révision par le Tribunal.
Article 26
Débats
1. Les débats sont dirigés par le Président ou, s'il est empêché, par le Vice-
Président, si l'un et l'autre sont empêchés, les débats sont dirigés par le plus ancien
des juges présents du Tribunal.
Article 27
Conduite du procès
Le Tribunal rend des ordonnances pour la conduite du procès et la détermination des
formes et délais dans lesquels chaque partie doit finalement conclure; il prend toutes
les mesures que comporte l'administration des preuves.
Article 28
Défaut
Lorsqu'une des parties au différend ne se présente pas ou ne fait pas valoir ses
moyens, l'autre partie peut demander au Tribunal de continuer la procédure et de
rendre sa décision. L'absence d'une partie ou le fait, pour une partie, de ne pas faire
valoir ses moyens ne fait pas obstacle au déroulement de la procédure. Avant de
rendre sa décision, le Tribunal doit s'assurer non seulement qu'il a compétence pour
connaître du différend, mais que la demande est fondée en fait et en droit.
Article 29
Majorité requise pour la prise de décisions
1. Les décisions du Tribunal sont prises à la majorité des membres présents.
2. En cas de partage égal des voix, la voix du Président ou de son remplaçant est
prépondérante.
Article 30
Jugement
1. Le jugement est motivé.
2. Il mentionne le nom des membres du Tribunal qui y ont pris part.
3. Si le jugement n'exprime pas, en tout ou en partie, l'opinion unanime des membres
du Tribunal, tout membre a le droit d'y joindre l'exposé de son opinion individuelle ou
dissidente.
4. Le jugement est signé par le Président et par le Greffier. Il est lu en séance
publique, les parties ayant été dûment prévenues.
Article 31
Demande d'intervention
1. Lorqu'un Etat Partie estime que, dans un différend, un intérêt d'ordre juridique est
pour lui en cause, il peut adresser au Tribunal une requête aux fins d'intervention.
2. Le Tribunal se prononce sur la requête.
Article 32
Droit d'intervention à propos de questions d'interprétation ou d'application
1. Lorsqu'une question d'interprétation ou d'application de la Convention se pose, le
Greffier en avertit sans délai tous les Etats Parties.
2. Lorsque, dans le cadre des articles 21 et 22 de la présente annexe, une question
d'interprétation ou d'application d'un accord international se pose, le Greffier en
avertit toutes les parties à cet accord.
3. Chaque partie visée aux paragraphes 1 et 2 a le droit d'intervenir au procès; si elle
exerce cette faculté, l'interprétation contenue dans le jugement est également
obligatoire à son égard.
Article 33
Caractère définitif et force obligatoire des décisions
1. La décision du Tribunal est définitive et toutes les parties au différend doivent s'y
conformer.
2. La décision du Tribunal n'est obligatoire que pour les parties et dans le cas qui a
été décidé.
3. En cas de contestation sur le sens et la portée de la décision, il appartient au
Tribunal de l'interpréter, à la demande de toute partie.
Article 34
Frais de procédure
A moins que le Tribunal n'en décide autrement, chaque partie supporte ses frais de
procédure.
SECTION 4 Chambre pour le règlement des différends relatifs aux fonds marins
Article 35
Composition
1. La Chambre pour le règlement des différends relatifs aux fonds marins visée à
l'article 14 de la présente annexe se compose de 11 membres choisis par le Tribunal
parmi ses membres élus, à la majorité de ceux-ci.
2. Dans le choix des membres de la Chambre, la représentation des principaux
systèmes juridiques du monde et une répartition géographique équitable sont
assurées. L'Assemblée de l'Autorité peut adopter des recommandations d'ordre
général concernant cette représentation et cette répartition.
Article 36
Chambres ad hoc
1. La Chambre pour le règlement des différends relatifs aux fonds marins constitue
une chambre ad hoc , composée de trois de ses membres, pour connaître d'un
différend déterminé dont elle est saisie conformément à l'article 188, paragraphe 1,
lettre b). La composition de cette chambre est arrêtée par la Chambre pour le
règlement des différends relatifs aux fonds marins avec l'assentiment des parties.
2. Si les parties ne s'entendent pas sur la composition d'une chambre ad hoc ,
chaque partie au différend nomme un membre et le troisième membre est nommé
d'un commun accord entre elles. Si les parties ne peuvent s'entendre ou si une partie
ne nomme pas de membre, le Président de la Chambre pour le règlement des
différends relatifs aux fonds marins nomme sans délai le ou les membres
manquants, qui sont choisis parmi les membres de cette Chambre, après
consultation des parties.
3. Les membres d'une chambre ad hoc ne doivent être au service d'aucune des
parties au différend, ni être ressortissants d'aucune d'entre elles.
Article 37
Accès à la Chambre
La Chambre est ouverte aux Etats Parties, à l'Autorité et aux autres entités ou
personnes visées à la section 5 de la partie XI.
Article 38
Droit applicable
Outre l'article 293, la Chambre applique :
a) les règles, règlements et procédures de l'Autorité adoptés conformément à la
Convention; et
b) les clauses de tout contrat relatif à des activités menées dans la Zone, à propos
de toutes questions se rapportant à ce contrat.
Article 40
Application des autres sections de la présente annexe
1. Les dispositions des autres sections de la présente annexe qui ne sont pas
incompatibles avec la présente section s'appliquent à la Chambre.
2. Dans l'exercice de ses attributions consultatives, la Chambre s'inspire des
dispositions de la présente annexe relatives à la procédure suivie devant le Tribunal,
dans la mesure où elle les reconnaît applicables.
SECTION 5 Amendements
Article 41
Amendements
1. Les amendements à la présente annexe autres que ceux relatifs à la section 4 ne
peuvent être adoptés que conformément à l'article 313 ou par consensus au sein
d'une conférence convoquée conformément à la Convention.
2. Les amendements à la section 4 ne peuvent être adoptés que conformément à
l'article 314.
3. Le Tribunal peut, par voie de communications écrites, soumettre à l'examen des
Etats Parties les propositions d'amendements à la présente annexe qu'il juge
nécessaire, conformément aux paragraphes 1 et 2.
Article premier
Ouverture de la procédure
Sous réserve de la partie XV, toute partie à un différend peut soumettre celui-ci à la
procédure d'arbitrage prévue dans la présente annexe par notification écrite
adressée à l'autre ou aux autres parties au différend. La notification est
accompagnée de l'exposé des conclusions et des motifs sur lesquels elles se
fondent.
Article 2
Liste d'arbitres
1. Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies dresse et tient une liste
d'arbitres. Chaque Etat Partie peut désigner quatre arbitres ayant l'expérience des
questions maritimes et jouissant de la plus haute réputation d'impartialité, de
compétence et d'intégrité. Le nom des personnes ainsi désignées est inscrit sur la
liste.
2. Si, à un moment quelconque, le nombre des arbitres désignés par un Etat Partie et
figurant sur la liste est inférieur à quatre, cet Etat peut procéder aux désignations
supplémentaires auxquelles il a droit.
3. Le nom d'un arbitre reste sur la liste jusqu'à ce qu'il en soit retiré par l'Etat Partie
qui l'a désigné, étant entendu que cet arbitre continue de siéger au sein de tout
tribunal arbitral auquel il a été nommé jusqu'à ce que la procédure devant ce tribunal
soit achevée.
Article 3
Constitution du tribunal arbitral
Aux fins de la procédure prévue dans la présente annexe, le tribunal arbitral, à moins
que les parties n'en conviennent autrement, est constitué de la façon suivante :
a) sous réserve de la lettre g), le tribunal arbitral se compose de cinq membres;
b) la partie qui ouvre la procédure nomme un membre qui est choisi de préférence
sur la liste visée à l'article 2 de la présente annexe et qui peut être de ses
ressortissants. Le nom du membre ainsi nommé figure dans la notification visée à
l'article premier de la présente annexe;
c) l'autre partie au différend nomme, dans un délai de 30 jours à compter la réception
de la notification visée à l'article premier de la présente annexe, un membre qui est
choisi de préférence sur la liste et qui peut être de ses ressortissants. Si la
nomination n'intervient pas dans ce délai, la partie qui a ouvert la procédure peut,
dans les deux semaines qui suivent l'expiration du délai, demander qu'il soit procédé
à cette nomination conformément à la lettre e);
Article 4
Fonctions du tribunal arbitral
Un tribunal arbitral constitué selon l'article 3 de la présente annexe exerce ses
fonctions conformément à la présente annexe et aux autres dispositions de la
Convention.
Article 5
Procédure
A moins que les parties n'en conviennent autrement, le tribunal arbitral arrête lui-
même sa procédure en donnant à chaque partie la possibilité d'être entendue et
d'exposer sa cause.
Article 7
Frais
A moins que le tribunal arbitral n'en décide autrement en raison des circonstances
particulières de l'espèce, les frais du tribunal, y compris la rémunération de ses
membres, sont supportés à parts égales par les parties au différend.
Article 8
Majorité requise pour la prise de décisions
Les décisions du tribunal arbitral sont prises à la majorité de ses membres.
L'absence ou l'abstention de moins de la moitié de ses membres n'empêche pas le
tribunal de statuer. En cas de partage égal des voix, la voix du président est
prépondérante.
Article 9
Défaut
Lorsqu'une des parties au différend ne se présente pas ou ne fait pas valoir ses
moyens, l'autre partie peut demander au tribunal de poursuivre la procédure et de
rendre sa sentence. L'absence d'une partie ou le fait pour une partie de ne pas faire
valoir ses moyens ne fait pas obstacle au déroulement de la procédure. Avant de
rendre sa sentence, le tribunal arbitral doit s'assurer non seulement qu'il a
compétence pour connaître du différend, mais que la demande est fondée en fait et
en droit.
Article 10
Sentence
La sentence du tribunal arbitral est limitée à l'objet du différend, elle est motivée. Elle
mentionne les noms des membres du tribunal arbitral qui y ont pris part et la date à
laquelle elle est rendue. Tout membre du tribunal peut joindre à la sentence l'exposé
de son opinion individuelle ou dissidente.
Article 12
Interprétation ou exécution de la sentence
1. Toute contestation pouvant surgir entre les parties au différend en ce qui concerne
l'interprétation ou la manière d'exécuter la sentence peut être soumise par l'une ou
l'autre des parties à la décision du tribunal arbitral qui a prononcé la sentence. A cet
effet, il est pourvu aux sièges devenus vacants selon la méthode prévue pour la
nomination initiale des membres du tribunal.
2. Si toutes les parties au différend en conviennent, toute contestation de ce genre
peut être soumise à une autre cour ou à un autre tribunal, conformément à l'article
287.
Article 13
Application à des entités autres que les Etats Parties
La présente annexe s'applique mutatis mutandis à tout différend mettant en cause
des entités autres que les Etats Parties.
Article premier
Ouverture de la procédure
Sous réserve de la partie XV, toute partie à un différend relatif à l'interprétation ou à
l'application des articles de la Convention concernant : 1) la pêche, 2) la protection et
la préservation du milieu marin, 3) la recherche scientifique marine ou 4) la
navigation, y compris la pollution par les navires ou par immersion, peut soumettre ce
différend à la procédure d'arbitrage spécial prévue dans la présente annexe par
notification écrite adressée à l'autre ou aux autres parties au différend. La notification
est accompagnée de l'exposé des conclusions et des motifs sur lesquels elles se
fondent.
Article 2
Listes d'experts
1. Une liste d'experts est dressée et tenue pour chacun des domaines suivants : 1) la
pêche, 2) la protection et la préservation du milieu marin, 3) la recherche scientifique
marine ou 4) la navigation, y compris la pollution par les navires ou par immersion.
2. En matière de pêche, la liste d'experts est dressée et tenue par l'Organisation des
Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, en matière de protection et de
préservation du milieu marin par le Programme des Nations Unies pour
l'environnement, en matière de recherche scientifique marine par la Commission
océanographique intergouvernementale, en matière de navigation, y compris la
pollution par les navires ou par immersion, par l'Organisation maritime internationale,
ou, dans chaque cas, par l'organe subsidiaire approprié auquel l'organisation, le
programme ou la commission en question a délégué cette fonction.
3. Chaque Etat Partie peut désigner, dans chacun de ces domaines, deux experts
qui ont une compétence juridique, scientifique ou technique établie et généralement
reconnue en la matière et qui jouissent de la plus haute réputation d'impartialité et
d'intégrité. Dans chaque domaine, la liste est composée des noms des personnes
ainsi désignées.
4. Si, à un moment quelconque, le nombre des experts désignés par un Etat Partie et
figurant sur une liste est inférieur à deux, cet Etat peut procéder aux désignations
supplémentaires auxquelles il a droit.
5. Le nom d'un expert reste sur la liste jusqu'à ce qu'il soit retiré par l'Etat Partie qui
l'a désigné, étant entendu que cet expert continue de siéger au sein de tout tribunal
arbitral spécial auquel il a été nommé jusqu'à ce que la procédure devant ce tribunal
soit achevée.
Article 5
Établissement des faits
1. Les parties à un différend relatif à l'interprétation ou à l'application des dispositions
de la Convention qui concernent 1) la pêche, 2) la protection et la préservation du
milieu marin, 3) la recherche scientifique marine ou 4) la navigation, y compris la
pollution par les navires ou par immersion, peuvent à tout moment convenir de
demander à un tribunal arbitral spécial constitué conformément à l'article 3 de la
présente annexe de procéder à une enquête et à l'établissement des faits à l'origine
du différend.
2. À moins que les parties n'en conviennent autrement, les faits constatés par le
tribunal arbitral spécial en application du paragraphe 1 sont considérés comme
établis entre les parties.
3. Si toutes les parties au différend le demandent, le tribunal arbitral spécial peut
formuler des recommandations qui n'ont pas valeur de décision et constituent
seulement la base d'un réexamen par les parties des questions à l'origine du
différend.
4. Sous réserve du paragraphe 2, le tribunal arbitral spécial se conforme à la
présente annexe, à moins que les parties n'en conviennent autrement.
Article premier
Emploi du terme « organisation internationale »
Aux fins de l'article 305 et de la présente annexe, on entend par « organisation
internationale » une organisation intergouvernementale constituée d'Etats qui lui ont
transféré compétence pour des matières dont traite la Convention, y compris la
compétence pour conclure des traités sur ces matières.
Article 2
Signature
Une organisation internationale peut signer la Convention si la majorité de ses Etats
membres en sont signataires. Au moment où elle signe la Convention, une
organisation internationale fait une déclaration spécifiant les matières dont traite la
Convention pour lesquelles ses Etats membres signataires lui ont transféré
compétence, ainsi que la nature et l'étendue de cette compétence.
Article 3
Confirmation formelle et adhésion
1. Une organisation internationale peut déposer son instrument de confirmation
formelle ou d'adhésion si la majorité de ses Etats membres déposent ou ont déposé
leurs instruments de ratification ou d'adhésion.
2. L'instrument déposé par l'organisation internationale doit contenir les
engagements et déclarations prescrits aux articles 4 et 5 de la présente annexe.
Article 4
Étendue de la participation, droits et obligations
1. L'instrument de confirmation formelle ou d'adhésion déposé par une organisation
internationale doit contenir l'engagement d'accepter, en ce qui concerne les matières
pour lesquelles compétence lui a été transférée par ses Etats membres Parties à la
Convention, les droits et obligations prévus par la Convention pour les Etats.
2. Une organisation internationale est Partie à la Convention dans les limites de la
compétence définie dans les déclarations, communications ou notifications visées à
l'article 5 de la présente annexe.
3. En ce qui concerne les matières pour lesquelles ses Etats membres Parties à la
Convention lui ont transféré compétence, une organisation internationale exerce les
droits et s'acquitte des obligations qui autrement seraient ceux de ces Etats en vertu
de la Convention. Les Etats membres d'une organisation internationale n'exercent
pas la compétence qu'ils lui ont transférée.
Article 5
Déclarations, notifications et communications
1. L'instrument de confirmation formelle ou d'adhésion d'une organisation
internationale doit contenir une déclaration spécifiant les matières dont traite la
Convention pour lesquelles compétence lui a été transférée par ses Etats membres
Parties à la Convention.
2. Un Etat membre d'une organisation internationale, au moment où il ratifie la
Convention ou y adhère, ou au moment où l'organisation dépose son instrument de
confirmation formelle ou d'adhésion, la date la plus tardive étant retenue, fait une
déclaration spécifiant les matières dont traite la Convention pour lesquelles il a
transféré compétence à l'organisation.
3. Les Etats Parties membres d'une organisation internationale qui est Partie à la
Convention sont présumés avoir compétence en ce qui concerne toutes les matières
traitées par la Convention pour lesquelles ils n'ont pas expressément indiqué, par
une déclaration, communication ou notification faite conformément au présent article,
qu'ils transféraient compétence à l'organisation.
4. L'organisation internationale et ses Etats membres Parties à la Convention
notifient promptement au dépositaire toute modification de la répartition des
compétences spécifiée dans les déclarations visées aux paragraphes 1 et 2, y
compris les nouveaux transferts de compétence.
5. Tout Etat Partie peut demander à une organisation internationale et aux Etats
membres de celle-ci qui sont Parties à la Convention d'indiquer qui, de l'organisation
ou de ces Etats membres, a compétence pour une question précise qui s’est posée.
L’organisation et les Etats membres concernés communiquent ce renseignement
dans un délai raisonnable. Ils peuvent également communiquer un tel renseignement
de leur propre initiative.
6. La nature et l'étendue des compétences transférées doivent être précisées dans
les déclarations, notifications et communications faites en application du présent
article.
Article 7
Règlement de différends
1. Lorsqu'elle dépose son instrument de confirmation formelle ou d'adhésion, ou à
n'importe quel moment par la suite, une organisation internationale est libre de
choisir, par voie de déclaration écrite, un ou plusieurs des moyens visés à l'article
287, paragraphe 1, lettres a), c) et d), pour le règlement des différends relatifs à
l'interprétation ou à l'application de la Convention.
2. La partie XV s'applique mutatis mutandis à tout différend entre des Parties à la
Convention dont une ou plusieurs sont des organisations internationales.
3. Lorsqu'une organisation internationale et un ou plusieurs de ses Etats membres
font cause commune, l'organisation est réputée avoir accepté les mêmes procédures
de règlement des différends que ces Etats; au cas où un de ces Etats a choisi
uniquement la Cour internationale de Justice en application de l'article 287,
l'organisation et cet Etat membre sont réputés avoir accepté l'arbitrage selon la
procédure prévue à l'annexe VII, à moins que les parties au différend ne conviennent
de choisir un autre moyen.
Article 8
Application de la partie XVII
La partie XVII s'applique mutatis mutandis aux organisations internationales, sous
réserve des dispositions suivantes:
a) l'instrument de confirmation formelle ou d'adhésion d'une organisation
internationale n'entre pas en ligne de compte pour l'application de l'article 308,
paragraphe 1;
b) i) une organisation internationale a la capacité exclusive d'agir au titre des articles
312 à 315 si elle a compétence, en vertu de l'article 5 de la présente annexe, pour
l'ensemble de la matière visée par l'amendement;
ii) lorsqu'une organisation internationale a compétence en vertu de l'article 5 de la
présente annexe pour l'ensemble de la matière visée par l'amendement, son
instrument de confirmation formelle ou d'adhésion concernant cet amendement est
considéré, pour l'application de l'article 316, paragraphes 1, 2 et 3, comme