Jacob Lorber - La Maison de Dieu V3
Jacob Lorber - La Maison de Dieu V3
Jacob Lorber - La Maison de Dieu V3
Chapitre 1
Purista, conseillère du Seigneur désire que les prières
des humains Lui soient présentées comme demandes de
conseils
Amour et grâce du Père envers Ses enfants
Chapitre 2
Le Seigneur dans la hutte de Purista
Questions des curieux
Discours de haute spiritualité d'Hénoc
aux incrédules et aux esprits critiques
Chapitre 4
Mira, pleine d'affliction, converse avec Hénoc
Chapitré 5
Mira entre dans la hutte et est mise à l'épreuve
Sa purification et son admission par le Seigneur
Chapitre 7
Invitation au repas peu courtoise de Mira
Exhortation du Seigneur à l'humilité
Invitation réitérée de Mira couronnée de succès
(3 avril 1843)
1. Très heureuse de devoir exécuter cet ordre, Mira se rendit joyeusement au-
dehors et annonça aux pères que le repas était prêt et que, selon la volonté du
Seigneur, ils devaient se rendre dans la hutte.
2. Vu qu'Hénoc n'était pas présent, car il parlait aux femmes qui se trouvaient
à quelque distance de là, Lémec dit à Mira : "Vois, Hénoc n'en a pas encore terminé,
et nous ne pouvons pourtant pas nous rendre dans la hutte sans lui, alors qu'il est notre
ancien le plus élevé sur le plan spirituel !"
3. Mira répondit à Lémec : "Ça alors, que me dis-tu là ? Hénoc est-il plus que
le Seigneur ? Je suis d'avis que n'importe quel être humain est redevable d'obéissance
au Seigneur plutôt qu'à l'un de ses semblables ! Hénoc saura certainement ce qu'il a à
faire !
4. Moi, je vous ai fait part des instructions que j'ai reçues, et cela suffit comme
cela ; je ne peux pas vous traîner dans la hutte, et le Seigneur ne m'a pas non plus
ordonné de le faire ! Faites donc ce que vous voulez ; je suis libre de m'en retourner !"
5. Mais Lémec la rappela et lui dit : "Écoute, belle enfant du matin, tu es
quelque peu impertinente ! Et si, - puisque tes pieds sont tellement agiles - tu faisais
un saut jusque vers Hénoc et lui annonçais ce que tu viens de nous dire, au lieu de
courir tout de suite dans la hutte ?"
6. Mira répondit : "Vois donc tout ce qu'il attend encore de ma personne ! -
Mais je te le dis : Tu n'obtiendras plus rien de moi ! Il n'est pas bon de servir deux
maîtres à la fois ; et le Seigneur ne m'a ordonné de venir que jusqu'ici !
7. Mais si Hénoc est plus important pour toi que le Seigneur, et vu que tes
pieds sont encore une bonne mesure plus longs que les miens, tu peux aller toi-même
jusque vers lui, et ce en la moitié du temps qu'il m'aurait fallu !
8. Toutefois, notre conversation me fait penser au battage d'une paille vide,
lequel n'a pour rendement que de la balle au lieu de grains de blé. C'est pourquoi je
m'en vais. Quant à vous, vous pouvez faire ce que vous voulez !"
9. Ici, Mira voulut s'élancer vers la hutte. Mais Lémec l'en empêcha en lui
posant une nouvelle question : "Voyons, Mira, gracieuse perle du Levant, tu ne vas
pourtant pas te précipiter dans la hutte sans nous, alors que le Seigneur t'a envoyée ici
en tant que messagère ? Que dira-t-Il si tu retournes seule ?
10. Ne va-t-Il pas déclarer avec insistance : "Mais Mira, comment as-tu fait
part de Mes instructions à tes pères pour qu'aucun d'entre eux ne veuille apparaître ?"
11. Si le Seigneur te parlait de la sorte, que pourrais-tu bien Lui répondre ?"
12. Très brièvement, Mira répondit à Lémec : "Il ne m'est pas connu que le
Seigneur m'ait demandé de vous amener dans la hutte, mais seulement de vous donner
l'ordre de vous y rendre ! C'est bien ce que j'ai fait ; toutefois, l'accomplissement de
cet ordre ne dépend pas de moi ; c'est pourquoi je m'en vais !"
13. Alors Adam s'avança vers Mira et lui dit en la retenant encore "Écoute, ma
chère enfant, si tu ne nous avais pas invités de manière aussi autoritaire, nous
n'aurions rien à objecter !"
14. Ces paroles eurent pour effet de fâcher notre Mira qui répondit "Écoutez :
vous commettez certainement tous un grave péché en me tombant dessus et en me
critiquant comme vous le faites au lieu d'obéir à la volonté du Seigneur ! Non,
vraiment, c'est trop méchant ; je dois aller immédiatement le Lui rapporter !"
15. Sur ces paroles, elle courut dans la hutte et voulut aussitôt se mettre à se
plaindre des pères auprès du Seigneur.
16. Mais Celui-ci la devança et lui dit : "Mira comment cela se fait-il que tu
reviennes seule ? Où sont les pères ?"
17. Tout d'abord quelque peu embarrassée, Mira répondit : "Vois, Toi mon bon
Père plein de sainteté et d'amour, les pères sont vraiment méchants et désobéissants !
Je leur ai retransmis Tes instructions aussi exactement que Tu me les as données ;
mais eux, - non, je ne veux pas T'en parler !"
18. Le Seigneur demanda : "Mais eux ? - Qu'ont-ils fait ?"
19. Mais Mira répondit : "Si Tu veux vraiment le savoir, Tu peux le découvrir
sans qu'il soit nécessaire que je Te le dise !"
20. Alors le Seigneur lui dit : "Vois, tu viens d'exhorter les pères à
l'obéissance, et tu veux maintenant Me désobéir devant Ma face ? A quoi cela rime-t-
il ?"
21. Mira répondit : "O Seigneur, Tu vois dans mon cœur qu'il ne s'y trouve
aucune désobéissance envers Toi !"
22. Le Seigneur répliqua : "Écoute, Je sais que tu es un être tout à fait pur !
Toutefois, tu as parlé quelque peu rudement aux pères ; c'est la raison pour laquelle ils
t'ont donné à comprendre qu'une jeune fille ne doit jamais s'adresser à eux sur ce ton,
mais bien toujours dans la plus grande humilité ! C'est pourquoi, va les retrouver ;
invite-les au repas, et ils te suivront !"
23. Alors Mira retourna vers les pères et réitéra son invitation ; et cette fois-ci,
ils la suivirent sans tarder ; vu qu'Hénoc avait pu tranquilliser les femmes, il se
trouvait déjà à la tête des pères et les conduisit tous dans la hutte.
24. Adam tomba aux pieds du Seigneur et Le remercia pour Sa grande
compassion ; car, dès que les pères avaient pénétré dans la hutte, ils avaient été
instruits par une vision de l'état des choses des profondeurs ; c'est pourquoi ils
louèrent et glorifièrent leur Père céleste du tréfonds de leur être.
Chapitre 8
Repas dans la hutte de Purista
Discours du Seigneur sur Son alliance avec les enfants
de la terre et la communion visible entre ciel et terre
(4 avril 1843)
1. Après une contemplation tout à fait claire des profondeurs, tous les pères et
d'autres enfants venant du Levant offrirent leurs louanges au Seigneur de tout amour
et de toute sainteté avec autant d'ardeur que leurs forces le leur permirent. Alors le
Seigneur leur intima de se relever et leur dit que, selon Sa promesse, ils pouvaient
pour la première fois s'asseoir à la table de Purista et manger la nourriture qu'elle leur
avait préparée.
2. Aussitôt, tous se levèrent et prirent place à la table du Seigneur aux
proportions considérables ; car ne croyez pas que la hutte de Purista était petite
comme l'est actuellement celle d'un paysan ou une cabane alpine ; bien au contraire,
elle était assez spacieuse pour héberger largement soixante-dix mille personnes.
Malgré cela, on la qualifiait de "petite", - non pas à cause de ses proportions, mais
uniquement pour des motifs d'humilité.
3. Lorsque les patriarches eurent pris place à la grande table des enfants du
Père très saint et se furent rassasiés des mets bien apprêtés qui n'y trouvaient, le
Seigneur leur dit à tous : "Maintenant, il règne un bon ordre sur toute la terre ; c'est la
raison pour laquelle Je Me trouve à nouveau parmi vous et bénis par Ma Présence
visible tout le globe terrestre à travers vous.
4. Car à présent, une nouvelle union entre Moi, Mes anges et la terre a été
établie. C'est la raison pour laquelle J'ai fait préparer ce repas d'allégresse constitué
par des fruits cuits, afin qu'il prenne la signification d'un mémorial témoignant que
Moi, le Père éternel des enfants de cette terre, Je suis devenu un Dieu, un Seigneur et
un véritable Père pour eux et ai conclu une alliance avec eux selon laquelle ils sont
tous Mes authentiques enfants, aussi bien que Je veux être leur Père plein d'amour et
de sainteté pour toute l'éternité.
5. Et Je vous dis encore à tous : si vous demeurez dans cette alliance, laquelle
est Mon amour pour vous et le vôtre envers Moi, alors cette communion visible
persistera entre le ciel et la terre.
6. Mais si vous vous en éloignez et déchirez ces liens sacrés, alors la terre
retombera dans son gouffre initial ; une couche épaisse de nuages l'enveloppera, à
travers laquelle plus personne ne sera capable de M'apercevoir, Moi et Mes cieux.
7. Lorsque la terre aura atteint ce stade et sombrera de plus en plus, elle se
précipitera dans son propre jugement ; alors Je ne serai plus comme maintenant un
Père plein d'amour et de douceur, mais le Dieu éternel qui vous fera part de Sa
sentence dans le feu de Sa terrible colère !
8. Et celui qui restera devra attendre longtemps jusqu'à ce qu'une nouvelle
alliance basée sur l'amour soit établie sans effusion de sang ; Je prendrai tout Mon
temps pour l'instaurer à nouveau, et tous les peuples se consumeront dans l'attente
jusqu'à ce que Je Me décide de la renouveler !
9. Mais si cette sainte alliance qui est maintenant conclue avec vous, Mes
authentiques enfants, n'est pas brisée par le retour de votre vieille attirance envers
l'aspect extérieur des choses mortes du monde, Je resterai auprès de vous, tout autant
que vous resterez auprès de Moi ; alors, tout sera sur la terre comme dans les cieux, et
il n'y aura plus de mort parmi vous ; mais, ainsi que J'ai pris Séhel et, il n'y a pas très
longtemps, Zuriel, le père charnel de Ghéméla, Je veux vous prendre tous auprès de
Moi et faire de vous en esprit de puissants instruments d'amour face à tous les êtres et
toutes les créatures qui peuplent les mondes de Ma Création infinie !
10. Car là où vos yeux rencontrent un seul point au firmament voguent un
nombre illimité de mondes dans Ma Toute-puissance éternelle, tous porteurs d'êtres
qui vous sont semblables ; et derrière ces mondes se trouvent un nombre sans fin
d'habitations où demeurent les esprits, lesquels n'existent que sur le plan spirituel ; et
chacune de ces demeures possède la capacité d'englober un espace encore plus grand
que l'espace extérieur visible qui n'a pas de limites.
11. Vous connaissez à présent votre destinée éternelle et le chemin aisé qui y
mène ; mais personne ne peut s'en emparer avant qu'il ne soit devenu entièrement mûr
à travers Mon amour.
12. Et lorsque J'appellerai quelqu'un, Mon appel provoquera sa séparation
d'avec son corps ; il sera libéré du lourd fardeau de la chair et immédiatement intégré
dans la magnificence de la Vie éternelle et impérissable de l'Esprit de l'Amour.
13. Afin que vous puissiez vous rendre compte de la façon dont on vit en
esprit, Je vais vous ouvrir entièrement votre vue intérieure !
14. Et maintenant, regardez les trois qui ont passé de l'autre côté et parlez
vous-mêmes avec eux ; vous verrez que votre existence en Moi ne prend jamais fin et
également que le Dragon est un menteur de grande envergure !"
15. Entretenez-vous donc avec eux et demandez-leur de vous dire comment
l'esprit vit librement dans la félicité, y règne et gouverne éternellement ! Amen."
Chapitre 9
Apparition des esprits d'Abel, de Séhel et de Zuriel
Conversation entre Seth et Séhel, Adam et Abel
(5 avril 1843)
1. Alors, tous les pères furent dans la joie. Adam et Eve coururent auprès
d'Abel, Seth vers Séhel, et Ghéméla vers Zuriel ; ils parlèrent des choses de l'esprit et
de la vie parfaite et libre de celui-ci, et par conséquent bienheureuse.
2. Seth demanda à Séhel : "Mon fils, comment t'es-tu senti lorsque le Seigneur
t'a désagrégé pour te faire quitter ce monde ?"
3. Séhel répondit : "Que la vie soit en toi et dans ta question ! - Je me trouvai
dans le souffle des espaces ; un frémissement traversa l'éther, la ceinture du soleil se
brisa, et je me sentis libre : une vie dans l'infini.
4. Devenu lumière, je pénétrai dans l'univers, et cette lumière passa à travers
tous les êtres en les décomposant ; alors ils s'élevèrent à une Vie nouvelle, dans une
clarté nouvelle ; et le Père était partout la base de toute lumière et de toute Vie de cette
lumière venant de la Vie.
5. Et maintenant, je suis une unité parfaite et vis une vie éternelle, lumineuse
et puissante qui a sa source dans la Vie de toute vie en Dieu.
6. Vois, père Seth, c'est ainsi que ce fut, c'est ainsi que les choses sont, seront
et resteront éternellement ; car chaque seconde du futur respire une vie plus parfaite
que la précédente !
7. Crois-moi, père Seth, ce que tu vois et entends maintenant n'est pas une
illusion de tes sens ou un leurre de ton ouïe ; c'est la pure vérité et l'entière réalité ; par
contre, ce que tu aperçois dans le monde extérieur n'est que l'écorce de l'arbre,
l'enveloppe qui entoure la vérité et, comparée à la réalité, ce n'est là qu'une terre dont
le sol est couvert d'épais brouillards et de nuages noirs.
8. Mais là-bas, dit Séhel en montrant le Seigneur, - ô père Seth, se trouve la
Vie de la vie et la Lumière de la lumière dans toute sa plénitude.
9. Écoute Sa Parole, car elle est la base de toute existence ! C'est de Sa Parole
que toi et moi avons pris naissance, et toute entité a sa source dans la Parole du Père.
10. Lorsqu'Il parle ici, chacun des mots qu'Il prononce donne naissance à des
créations substantielles d'une profondeur sans nom, et de nouvelles cohortes de soleils
et de mondes commencent à parcourir leur première révolution, laquelle l'aura pas de
fin.
11. C'est pourquoi, écoutez bien ce que dit le Père, et conservez Sa Parole en
vous ; alors, vous tous vous rendrez compte que celui qui possède la Parole du Père en
lui possède également la Vie éternelle !
12. Car Sa Parole est porteuse de Vie et le ton de Son discours est la base de
toutes choses.
13. A Lui appartiennent à jamais tous honneurs, toutes louanges, toute gloire et
tout amour ! Amen."
14. Les paroles de Séhel produisirent un grand effet sur toute l'assemblée, et
ils louèrent et glorifièrent le Donateur de la Vie d'avoir accordé une telle sagesse et
une si grande puissance aux anges par Sa grâce.
15. Alors Adam demanda à Abel : "Mon fils bien-aimé que j'ai si longtemps
pleuré, es-tu également capable de prononcer des mots semblables à ceux qui sont
sortis de la bouche de Séhel, tels un fleuve puissant ?"
16. Abel répliqua : "Père terrestre de l'être humain ! Il n'est pas question de
Séhel ou de moi, car tout, absolument tout vient de Dieu, le Père éternel et saint. Nos
paroles sont les siennes, aussi bien que Sa volonté sacrée est la nôtre !
17. Car pour l'esprit, il n'y a pas d'autre parole que celle du Père, de même
qu'il n'existe pas d'autre vie que la Sienne.
18. Celui qui vit en Dieu parle également à travers Lui ; par conséquent,
chacun qui vit en Dieu peut exprimer des paroles de Vie venant de Lui !
19. Mais si quelqu'un se lève et dit : "J'ai glané sur mon propre sol !" alors il
est un menteur semblable au vieux Dragon qui s'approprie la grande compassion du
Père et affirme : "Je suis le seigneur du Seigneur et peux L'abattre quand je veux !",
alors qu'il est en lui et de par lui-même la créature la plus abattue qui soit.
20. Vois, père, par conséquent il est très facile aux purs esprits de parler et
d'agir avec toute la force et la puissance du Seigneur, vu qu'ils aiment, vivent et
respirent tout à fait librement en Lui. C'est pourquoi, qu'à Lui revienne éternellement
tout notre amour ! Amen."
21. Ce discours eut l'heur d'attendrir Adam au plus haut point et fit verser des
larmes à Eve. Alors Adam s'écria : "O Dieu, Père très saint, à vrai dire, j'apprécie de
vivre encore parmi Tes enfants sur la terre ; mais je préférerais être là où se trouve
mon Abel, qui est aussi le Tien !"
22. Le Seigneur répondit : "Peu de temps encore, et tu auras ta paix ! Amen."
23. Adam demanda : "Que signifie «paix» ?
24. Le Seigneur lui répondit : "La paix est la résurrection de l'esprit à la Vie
éternelle qui a sa source en Moi !
25. En vérité, tu resteras (NDT : sur la terre) jusqu'à ce que Je ressuscite en toi
; mais lorsque ce moment sera venu, alors toi aussi ressusciteras à la lumière de la Vie
dans la chair de l'Amour et de la Parole qui viennent de Moi !
26. C'est pourquoi, tranquillise-toi, mange et bois jusqu'à ce que Ma chair et
Mon sang te réveillent ! Amen."
Chapitre 10
Questions de Ghéméla sur la vie terrestre et celle de l'au-delà
Réponse de l'esprit de Zuriel
(6 avril 1843)
1. Là-dessus, Ghéméla demanda également à son père Zuriel s'il y avait
beaucoup de différence entre la vie terrestre et celle de l'esprit, et si les êtres spirituels
pouvaient encore apercevoir le monde naturel et les humains qui y vivent dans leur
corps charnel.
2. Zuriel lui répondit : "Écoute, toi, la fille du Seigneur, ta question est bien
vaine ! La vie est partout la même, et il n'y a aucune différence entre ces deux vies si
elles se passent dans le Seigneur. Mais si tel n'est pas le cas, il ne s'agit plus d'une vie,
mais bien d'une véritable mort qui est tout à fait consciente de ce qu'elle est ;
toutefois, cette conscience n'est qu'un leurre qu'elle s'inflige à elle-même ; car tout ce
dont un mort (en esprit) est conscient se manifeste comme un mauvais rêve plein de
vanité, vu que le monde d'où il vient n'a pas de base, et tout ce qu'il contient est plus
vain qu'une écume sans consistance !
3. Toutefois, il ne faut pas que tu considères la matière comme étant chose
morte, vu que pour toi elle ne fait preuve d'aucune conscience ; elle n'est pas morte,
car de puissantes forces agissent en elle, et elle n'est en elle-même au fond rien d'autre
que l'expression de la volonté divine et de sa puissance qui se manifeste partout ; ce
que tu dois considérer comme étant mort n'est que ce qui s'est séparé de son propre
chef du Seigneur en faisant usage de la liberté qu'Il lui a accordée, et qui veut
continuer de vivre sans Dieu, de ses propres forces.
4. A vrai dire, de tels êtres poursuivent leur existence grâce à l'amour et à la
compassion que Dieu leur témoigne ; mais quelle sorte d'existence, - ceci est une tout
autre question.
5. Tu peux en conclure, toi, ma fille en le Seigneur, que la vie véritable se
manifeste partout et en toutes circonstances d'une seule et même façon.
6. Si tu ne peux entièrement comprendre la chose, alors tourne ton regard vers
le Seigneur ! Vois : Il est en Lui la Vie la plus parfaite de toute vie ; c'est de Lui que
provient la nôtre ! Vois-tu une différence entre Lui et moi ?"
7. Tu réponds : "A en juger selon les apparence, aucune !"
8. Très bien ; ces mots renfermant la juste réponse à ta question ! Remarque
bien cela : nous sommes ce que nous sommes par la force de Dieu ; tout ce que nous
sommes correspond entièrement à Son image.
9. Par conséquent, il est certain que notre vie est la Sienne ; et nous pouvons
vivre quand et où nous voulons : dès que nous avons aperçu et compris ce qui se
trouve à la base de notre vie et tourné notre cœur vers Lui, nous vivons déjà une vie
parfaite, que nous nous trouvions encore dans notre enveloppe charnelle ou à l'état de
pur esprit ! Il n'y a là aucune différence.
10. Tu m'as demandé, ma chère fille en le Seigneur, si l'esprit pur et libre peut
également apercevoir le monde naturel et tout ce qui s'y trouve. Vois, cette question
est tout à fait superflue ! Puisque la vie véritable est partout entièrement la même, il
ne se présente aucune différence au regard !
11. Mais demande-toi plutôt si tu vois le monde où tu vis avec ta chair,
laquelle n'est en soi qu'une matière entièrement insensible - ou alors avec ton esprit.
12. Eh bien, maintenant tu commences à y voir clair ! Donc, si ton esprit
entouré de matière peut voir les choses, l'esprit libre et pur en sera certainement aussi
capable, si le Seigneur le permet !
13. Toutefois, si le Seigneur ne le veut pas, ni l'esprit libre ni celui qui est
enchaîné ne peut parvenir à voir quelque chose ; car aussi bien que le Seigneur peut
ôter la vue au corps charnel, Il peut le faire à l'esprit.
14. Tout autant que tu peux apercevoir maintenant - selon la volonté du
Seigneur - le monde spirituel et naturel à la fois, il m'est possible de voir à présent les
deux, comme toujours si le Seigneur le permet et si cela est nécessaire !
15. Puisque nous autres esprits sommes destinés à aider les mondes avec la
grande puissance de l'amour de Dieu, dis-moi, comment cela serait-il réalisable sans
voir ceux que nous devons servir ?
16. Tu vois maintenant à travers la matière, peux m'apercevoir en tant qu'esprit
; moi aussi, je peux te voir, - donc il n'y a pas de différence entre la vraie Vie et la vie
terrestre !
17. Toutefois, il y a une différence entre toi et moi, laquelle se trouve dans ta
chair, qui est incapable de se mouvoir spirituellement parlant et ne peut changer de
lieu aussi rapidement que moi ; néanmoins, il ne tient qu'à ton esprit d'y penser et de
le ressentir de façon vivante !
18. Vois, c'était là tout ce qui était bien pour toi de savoir ! Si tu veux toi-
même pénétrer plus profondément dans ton esprit, tu apprendras toutes ces choses
encore dans ton corps charnel. - C'est ce que je te souhaite, au nom du Seigneur !
Amen."
Chapitre 11
Remerciements débordants de reconnaissance de Ghéméla
Prophétie concernant Ghéméla et Pura en tant que Marie
Pura disparaît aux yeux du monde
(7 avril 1843)
1. Après avoir entendu les paroles de Zuriel, Ghéméla se sentit tout heureuse
et se rendit aussitôt vers le Seigneur des cieux et de la terre, Le remercia, Le loua et
Le glorifia d'un cœur brûlant d'amour pour la grande grâce qui lui était accordée
d'apprendre à quel point la vie en esprit ressemble à celle d'un être humain qui vit
encore dans son corps charnel sur terre, s'il est rempli d'amour envers Lui, son Père
saint, plein de bonté et de compassion.
2. Alors le Seigneur S'adressa à Ghéméla en disant : "Oui, il en est ainsi des
êtres humains : ceux qui reçoivent beaucoup sont plus ingrats que ceux qui obtiennent
peu en partage ! Vois : la grâce qui t'a été accordée l'a été également à pleine mesure à
tous ceux qui se trouvent ici ! Ils ont mangé à Ma table, pendant que tu t'affairais
autour de ton fourneau avec ta petite compagnie, sans avoir encore pu prendre une
seule bouchée ; mais aucun d'eux n'est venu auprès de Moi, poussé par son amour
comme tu l'as fait !
3. Toutefois, Je te le dis : Mon cœur est la meilleure table ! Si tu n'as pas
mangé à la table commune, tu peux le faire à celle de Mon cœur ; et cette nourriture
est certainement infiniment meilleure et plus fortifiante que toute autre, même
apprêtée à la perfection !
4. En vérité, Je te le dis, Ma fille bien-aimée, l'amour qui se trouve dans le
cœur de l'un de Mes enfants a davantage de valeur que la sagesse la plus sublime et
que toute la science qu'on pourrait imaginer.
5. Car celui qui possède l'amour possède tout ; cependant, celui qui a l'amour
uniquement à cause de la sagesse, de la science et de la force obtiendra ce qu'il veut,
mais n'aura pas Mon cœur comme toi tu l'as maintenant et à jamais !
6. Crois à Ma parole, toi, race humaine qui vis sur la terre : si pour toi la
connaissance des choses est plus importante que Mon amour de Père, il arrivera que
tu assujettiras les pauvres avec la puissance de ta sagesse ; mais alors, toi aussi, tu Me
seras assujettie, et Je ne t'épargnerai pas ni ne te cajolerai !
7. Mais toi, Ma Ghéméla, Je t'épargnerai et te conserverai à jamais ; oui, le
fruit que tu porteras sera un nouveau père des êtres humains de la terre, et ton sang
remplira plus tard le globe tout entier !"
8. A cet instant, toutes les autres femmes se précipitèrent vers le Seigneur et
Lui demandèrent pardon d'avoir omis de faire ce que Ghéméla avait fait.
9. Ce fut Pura qui montra le plus de chagrin et pleura dans son angoisse et sa
tristesse, ne sachant plus que faire.
10. Mais le Seigneur Se pencha aussitôt vers les pénitentes, les releva toutes et
prit Pura dans Ses bras en disant : "Oh ne pleure plus, Ma petite fille ; car c'est toi qui
as le moins de raisons de le faire ! Je sais très bien à quel point tu M'aimes ; c'est
pourquoi, sois joyeuse, car toi et Ghéméla M'êtes aussi proches que l'est Mon propre
cœur dans son éternelle toute-puissance !
11. A toi, Ghéméla, Je te donne une nouvelle race, et à toi, Pura Ma Parole de
Vie ! Tu demeureras en esprit une chair vivante et, dans le temps des temps, tu ne
seras plus engendrée dans la chair, mais sortiras d'une chair engendrée en tant que
chair non engendrée et donneras naissance à une chair vivante qui sera plus tard la
base de tout Vie. C'est pourquoi, tranquillise-toi et réjouis-toi : Je t'aime en tant qu'être
humain limité et en tant qu'esprit illimité ; car, à part Moi, personne dans les cieux ou
sur la terre n'est plus beau et merveilleux que toi !
12. Mais vois, là-bas, sur le seuil de la hutte, quelqu'un t'attend ! C'est celui
qui fut ton procréateur terrestre ; suis-le ! Son nom est Gabriel. Il va te conduire dans
Ma demeure céleste, où tu resteras continuellement à Mes côtés jusqu'au temps des
temps. Quant à ce qui se passera ensuite, tu l'apprendras dans Ma grande maison
paternelle ! Amen."
13. Mais Pura étreignit le Seigneur de ses bras et ne voulut pas se séparer de
Lui.
14. Alors le Seigneur lui dit : "Ma petite fille, là où Gabriel va te mener, tu
n'auras pas à M'attendre ; car je M'y trouverai avant que tu y sois ; Je viendrai à ta
rencontre et te conduirai Moi-même dans Ma maison. Par conséquent, tu peux t'y
rendre avec confiance ; car Je tiendrai certainement parole ! Amen."
15. Ici, Pura serra encore une fois de façon visible la tête du Seigneur contre sa
poitrine et disparut à tous les regards ; car l'ange de Dieu la conduisit dans la demeure
du Père dans un corps spirituel. Et la demeure du Seigneur est celle de l'amour du
Père.
16. Mira, Purista et Naama ne purent faire tarir leurs larmes ; mais le Seigneur
les rassasia de Son amour et les bénit.
17. Ce discours du Seigneur et l'acte qui l'avait suivi provoquèrent une
véritable sensation parmi les pères ; tous, à l'exception d'Hénoc, restèrent plantés là
comme des statues, et pas un seul n'osa prononcer une parole ; car ils s'étaient tous
sentis concernés devant la vision des profondeurs, vu qu'ils avaient remarqué que des
intentions cachées avaient commencé à germer en eux.
Chapitre 12
Adam demande naïvement au Seigneur de retirer le blâme
dont ils furent l'objet, ainsi que la menace de jugement
Réponse mémorable du Seigneur
(8 avril 1843)
1. Après un temps passablement long, Adam se ressaisit et se rendit auprès du
Seigneur pour Lui dire avec un profond respect : "O Seigneur, notre Père plein
d'amour et de sainteté, vois, s'il m'est permis de parler pour nous tous comme pour
moi-même, nous T'avons toujours aimé, loué et hautement glorifié, ce que personne
ne pourra contester !
2. Il est vrai que nous n'avons pas couru chez Toi comme l'as fait cette chère
Ghéméla dans un élan de reconnaissance ; mais la raison qui nous a poussés à ne pas
l'imiter - du moins selon mon sentiment - ne fut pas un manque de considération, mais
bien une trop grande vénération, un trop grand respect et un amour extrême envers
Toi.
3. Car nous voyons et percevons de façon absolue qui Tu es ! Mais ces jeunes
femmes ne peuvent aucunement s'en rendre compte, à cause de leur nature ; c'est
pourquoi, elles doivent aussi T'aborder de manière plus extérieure, vu qu'elles sont
beaucoup moins capables que l'homme d'une approche spirituelle à Ton égard.
4. Si je considère tout cela face à Ton blâme infiniment sévère qui nous
englobe tous - à l'exception d'Hénoc, - je le trouve un peu fort, oui, je dois bien le dire
!
5. Je parle selon ce que je ressens, et ce que je ressens reste pour moi une
réalité aussi longtemps qu'un autre sentiment ne me prouve pas que je me suis
fourvoyé !
6. Tu es de par Toi-même le Dieu tout-puissant de toute éternité ; mais moi, je
ne suis qu'une créature limitée et sans lumière, née de Ta sainte volonté omnipotente.
Si Toi, Mon créateur, veux bien me parler, je peux donc m'entretenir ouvertement
avec Toi, aussi ouvertement que Tu m'as créé. C'est pourquoi, je te dis franchement et
librement : "Toi, notre Créateur et Père, Tu nous en as trop dit cette fois-ci, à nous
autres, Tes pauvres enfants, en nous blâmant de la sorte ; la moitié aurait déjà suffi à
nous accabler mortellement !
7. C'est pourquoi, je T'en prie : ôte-nous ce blâme, afin que nous puissions à
nouveau T'aimer en tant que notre Père plein d'amour ; car personne ne peut T'aimer
si Tu es pareillement sévère, - comme Tu nous l'as Toi-même enseigné sur les
hauteurs !
8. Si je disais à l'un de mes enfants : "Écoute, toi qui n'es bon à rien ! Si tu ne
m'aimes pas plus que tout et que je remarque la plus petite défaillance dans ton amour,
je te mets immédiatement à mort !", alors je me poserais certainement la question :
comment cet enfant pourra-t-il m'aimer, moi, son père, si je le menace de la sorte ?
9. C'est pourquoi, ô Dieu, Créateur et Père, reprends Tes menaces afin que
nous puissions T'aimer librement selon notre cœur, sans être obligés de le faire par
crainte, face à tes sévères avertissements.
10. Ne menace pas, ne fais pas de prophéties ; sois uniquement un Père pour
nous et donne-nous la Vie qui vient de Toi, afin que nous puissions, en tant que Tes
enfants éternellement remplis de cette Vie, T'aimer de plus en plus comme notre Père
saint et éternel !
11. Il est évident que Tu peux faire ce qu'il Te plaît ; car Toi seul es le Seigneur
Dieu Sabaot qui n'a besoin de l'avis de personne.
12. Tu possèdes la Vie ; en Toi ne se trouve aucune mort, et personne ne peut
Te prendre cette Vie qui est des plus libres des plus puissantes et des plus
merveilleuses.
13. Il n'existe pas de bât qui Te blesse, alors qu'il n'en va pas de même pour
nous, Tes créatures ! Notre respiration dépend de Toi, et nous sommes d'une faiblesse
infinie comparés à Ta force, si bien qu'un seul regard sans douceur venant de Toi peut
nous détruire.
14. Tu n'es susceptible d'aucune douleur, alors que Tu nous as placés dans un
corps soumis aux plus terribles souffrances qui vont jusqu'à la mort et à la
destruction ! Toutefois, nous devrions T'aimer plus que tout, même lors des plus
grands tourments !
15. Mais si Tu veux nous tuer ou as déjà commencé à le faire, il nous est
impossible de T'aimer ; car qui peut bien T'aimer dans Ta colère ou même dans la
mort ?"
16. Ici, le Seigneur Se tourna vers Adam et lui dit : "Tu Me parles en tant
qu'être humain devant son Créateur, et c'est bien ainsi ; car tu témoignes de la sorte de
la perfection de Mon œuvre qui te permet de t'exprimer librement devant Moi.
17. Mais les enfants vraiment authentiques, qui connaissent entièrement leurs
Père et Sa bonté infinie, Lui parlent tout à fait différemment ; car ils L'aiment et n'ont
par conséquent pas peur de Lui et agissent comme ces filles l'ont fait et le feront
encore.
18. Et si un père devait menacer ses enfants pour qu'ils l'aiment, ainsi que tu
l'as démontré par ton exemple, il serait tout, plutôt qu'un père !
19. Toutefois, si Je m'aperçois qu'une peur ridicule et insensée à Mon égard
habite encore en vous, Moi qui suis votre unique véritable Père, Je sais très bien
comment Je dois M'y prendre pour vous en débarrasser, c'est-à-dire pour extraire de
vous - qui êtes encore pour plus de la moitié des créatures - l'élément qui correspond à
cet état de créatures, afin de vous transformer en Mes véritables enfants.
20. Si tu prends cela quelque peu en considération, tu pourras te rendre compte
que Moi, en tant que Créateur et Père, suis capable de voir où le bât vous blesse -
même s'il ne Me blesse pas, Moi ! - afin de vous aider où cela est le plus nécessaire en
choisissant les mesures les mieux appropriées.
21. Par conséquent, réduis tes exigences, et aime-Moi ; et il t'apparaîtra
certainement si Je sollicite l'amour de Mes enfants sous la menace de la mort ou pas !
22. Car vois, ta revendication est exactement à l'opposé de la Mienne !
Examine bien la chose et ne parle qu'après.
23. Et sache que Moi, en tant que Créateur et Père, sais ce que j'ai à dire et à
faire. - Penses-y également ! Amen."
Chapitre 13
Adam demande pardon au Seigneur
Discours plein de signification du Seigneur concernant l'être
humain
Chapitre 14
Uranion demande au Seigneur s'Il peut être offensé par les
humains
Réponse affirmative du Seigneur
(11 avril 1843)
1. Tous remercièrent le Seigneur pour la lumière qu'Il leur avait dispensée par
Ses paroles ; car, à l'exception d'Uranion, ils avaient compris ce qu'il en était de la
position sublime de l'être humain au sommet de la multitude d'échelons qui font partie
de la création des êtres et des choses innombrables de l'œuvre de Dieu.
2. Mais, comme déjà dit, le vieux père du Levant n'était pas encore tout à fait
au clair sur un certain point ; c'est pourquoi il se rendit vers le Seigneur dans la plus
grande humilité et lui demanda la permission de Lui poser une question concernant
une chose qui était encore restée obscure à son esprit.
3. Le Seigneur répondit aussitôt à son souhait en disant : "Par amour envers
tes frères, J'ai voulu que ce point te reste caché ; c'est pourquoi, tu peux Me
questionner comme si Je ne savais pas de quoi il s'agit !"
4. Après l'obtention de cette permission, Uranion posa la question qui lui tenait
d'autant plus à cœur que le Seigneur l'avais considérée comme étant utile à tous.
5. Cette question était la suivante : "O Seigneur, Père saint et plein d'amour de
toutes les créatures ! Si l'être humain ne peut pécher que contre Ton ordre qui régit la
Création en ne vivant pas fidèlement selon Ta sainte volonté qui nous est connue et en
ne s'en tenant qu'à sa propre volonté insensée, il ne pèche par conséquent que contre
la Création et lui-même ; comment lui est-il alors possible de T'offenser et de blesser
Ton cœur de Père saint et plein d'amour ?
6. Car si l'être humain trouve son inévitable jugement dans la Création jugée
des êtres et des choses, donc sa punition, je serais tenté de croire que Tu ne portes plus
aucune attention à ce qu'il fait, et que par conséquent Tu ne pourrais jamais être
offensé ou blessé devant la désobéissance d'un enfant motivé par une obstination
insensée.
7. La partie principale de la question consiste en ceci : peux-Tu, ô Père, être
offensée ou non par les êtres humains ? - O P ère, veuille nous faire parvenir une
petite étincelle de la lumière de Ta grâce et de Ton amour ! Que Ta sainte volonté
s'accomplisse !"
8. Alors, le Seigneur répondit à Uranion : "Tu M'as posé une bonne question ;
toutefois, il ne s'y trouve pas autant de profondeur cachée que tu le crois et que le
supposent également plusieurs d'entre vous.
9. Vois : toi aussi es le procréateur de tes enfants et as confectionné bien des
choses utiles pour ta maison, lesquelles, selon ton plan judicieux, devraient être
employées à bon escient.
10. Mais si quelques-uns de tes enfants utilisent une chose que tu avais
destinée à un usage profitable à l'envers du bon sens en l'abîmant, ou même en la
mettant en pièces, - ou bien s'ils ne prêtent aucune attention à ton ouvrage, le
considèrent comme stupide, ridicule et superflu, cherchant même à te dénigrer, toi et
ton œuvre, la piétinant avec colère, ou alors s'ils se mettent à t'injurier et à te fuir
comme un pestiféré parce que ton amour t'a poussé à leur faire accepter quelque chose
qui n'a pour but que leur bien, - dis-moi, toi qui es toi-même père, comment
considérerais-tu l'attitude de tes enfants, bien que, si on apprécie la chose en elle-
même, ils n'aient pas péché vis-à-vis de toi, mais uniquement face au résultat de ton
travail ?
11. Eh bien, Je vois que tu aurais même envie de maudire une telle progéniture
!
12. Par conséquent, que dois-Je vous dire, Moi, votre Père très saint, si vous
attentez à Mon ordre éternel et sacré de façon désordonnée et volontaire, M'oubliant
entièrement ?
13. Il en résulte qu'il est exclu que Je reste indifférent devant vos actes !
14. Il est donc tout à fait possible que vous puissiez M'offenser ; mais c'est
alors à vous de vous rendre compte de vos fautes et de revenir vers Moi ; car Je suis
meilleur que vous autres êtres humains puisque Je ne rejette personne, cherche par
tous les moyens à remettre chaque égaré sur le bon chemin et l'accueille à nouveau
dès qu'il veut Me revenir.
15. Vois, telles se présentent les choses ; c'est pourquoi, restez tous dans Mon
amour et vous ne pécherez pas vis-à-vis de ce que J'ai créé pour vous !
16. Mais maintenant, c'est Kiséhel qui a quelque chose à demander qui lui
tient à cœur ! Qu'il vienne vers Moi et se débarrasse de son fardeau devant son Père !
Amen."
Chapitre 15
Le Seigneur appelle Satana en présence de Kiséhel,
d'Hénoc et de Lémec
Impertinents propos du Dragon et sa prédiction
concernant la crucifixion du Seigneur
Chapitre 17
Aveu des mensonges de Satan qui reconnaît
la méchanceté de son opiniâtreté
(14 avril 1843)
1. A ces mots, Satan se leva, tout tremblant, et dit à Kiséhel qui tenait encore
fermement le bâton que le Seigneur lui avait remis :
2. "Écoute, toi l'exécuteur des châtiments ordonnés par la puissance de Dieu,
Lequel reste éternellement un Dieu de la colère qui ne veut jamais cesser de me
frapper de Sa terrible verge !
3. Je viens de tenir, dans la forme épouvantable et effroyable que je prends
pour ma protection, bien des propos concernant le Seigneur, le Créateur tout-puissant
de toutes les choses qui existent, ainsi que des esprits et des êtres humains, que je
démens maintenant sous cette forme semblable à la tienne, en les déclarant comme de
purs mensonges !
4. A vrai dire, je t'ai bien dit la vérité, - mais vu que je l'ai déformée en la
tournant à l'envers, ce fut un mensonge ; car tout ce que j'ai affirmé au sujet du
Seigneur provient uniquement de moi ; ce n'est donc pas le Seigneur, mais bien moi
seul qui suis le vieux et méchant mystificateur du monde, un joueur de ma puissance,
laquelle, si elle n'est pas omnipotente, est toutefois fort étendue !
5. Ce n'est pas le Seigneur, mais bien moi qui ai déjà détruit de nombreux
mondes solaires, et ils auraient disparu dans le néant éternel s'il en avait été selon ma
volonté et si le Seigneur n'avait pas eu pitié d'eux en les faisant transférer par ses
puissants messagers dans un lieu de l'immensité où ils peuvent suivre un nouveau et
paisible parcours inaccessible à mon souffle pestilentiel.
6. Vois : s'il ne dépendait que de moi, il se trouverait à chaque instant une
nouvelle création devant mes yeux, et aucun être ne pourrait s'y établir ; car je n'aime
créer que pour avoir ensuite quelque chose à détruire ; je voudrais produire toutes
sortes d'êtres humains aux formes harmonieuses, belles et attirantes, puis, après leur
avoir donné la vie, les tourmenter selon mon malin plaisir ; et lorsque je me serais
rassasié de leurs souffrances, je les détruirais aussitôt.
7. Vois, j'ai toujours été un menteur et préférerais mille fois te mentir plutôt
que de te dire l'entière vérité ; mais je crains beaucoup trop ton bâton pour oser te
tromper à nouveau !
8. Toutefois, je ne deviendrai pas meilleur parce que je t'ai maintenant avoué
la vérité aussi longtemps que ma grande puissance m'est laissée, aussi longtemps que
sur le plan de la matière du monde visible tout entier, c'est-à-dire la terre, le soleil, la
lune et les innombrables étoiles, aussi bien que les infinités de soleils et de mondes
peuplés d'êtres de toutes sortes doivent me rester entièrement soumis, et que Je dois
être leur souverain !
9. Car je dois être un tel seigneur parce que je suis un dieu créé ; je suis
maintenant retenu prisonnier de cette totalité de la matière et ne puis lui échapper
aussi longtemps que le dernier brin de poussière constitué par la matière du tout
dernier monde existera encore. Et c'est là la raison lui me pousse à activer la
destruction constante des choses que le Tout-puissant à créées, afin de parvenir, selon
ma soif de despotisme, le plus tôt possible à la toute-puissance et de renverser de Son
soi-disant trône éternel le Seigneur de la magnificence ; car Il est en permanence
opposé à mes projets de destruction depuis que je me trouve en dehors de Lui dans
cette existence où règne ma puissance quasiment infinie, afin que je sois semblable à
un deuxième dieu à Ses côtés et puisse régner avec Lui, toutefois en L'aimant plus que
tout depuis le tréfonds de mon être, comme le ferait une fidèle épouse envers son mari
!
10. En vérité, j'ai été faite grande et magnifique ! J'ai toujours obtenu ce que je
voulais ; et le Seigneur n'a jamais entravé ma volonté ou mis un frein à mon zèle
créateur.
11 Mais lorsque je voulus détruire ce que j'avais fait, Il m'en empêcha. De ce
fait, je me sentis limitée dans ma puissance.
12. Je voulus L'amener dans mon camp par la ruse et me rendis aussi belle que
possible. Pour mieux arriver à mes fins, je m'embrasai dans toute ma lumière, afin
d'éblouir le Seigneur.
13. Mais le Seigneur me rendit tout à coup prisonnière de cette lumière, et, en
Se servant d'elle, Il créa la matière, ainsi que d'innombrables êtres merveilleux qu'il
plaça à côté de moi et qu'Il aima davantage que moi, Sa première épouse.
14. Je fus prise d'une fureur aveugle et insensée, maudissant Dieu et
continuant sans cesse à Le maudire, Lui qui, à vrai dire, a souvent tenté de me sauver
; mais ma colère est trop grande pour que je puisse Le laisser faire, vu qu'Il n'a pas
voulu m'autoriser à régner !
15. Maintenant, Satana a parlé, n'a pas menti et a dit uniquement la vérité.
C'est pourquoi, Seigneur, ôte-lui sa grande puissance, afin qu'elle ne puisse plus
s'opposer à Toi pour être constamment et de plus en plus méchamment châtiée !
16. Donne-moi un nouveau délai, et je reviendrai vers Toi au cours de celui-ci.
17. Mais si ma grande jalousie devait se saisir à nouveau de moi, vu que Tu as
tourné entièrement Ton cœur vers Tes nouvelles créatures et que je devrais les
persécuter à cause de cela, alors prends-moi toute ma puissance et rejette-moi à
jamais, - ou alors fais de moi ce que Tu veux !
18. Prends-moi entre ciel et terre, afin que ma colère me dévore face à toute Ta
magnificence et devant ceux que Tu aimes et qui peuvent T'aimer en retour ! Ta
volonté !"
Chapitre 18
Le châtiment éternel de Satana, un mensonge
Beauté de sa forme originelle
Mort du Seigneur sur la croix et délai
apporté à la liberté de Satan
Chapitre 19
Inquiétude de Kiséhel au sujet de la puissance de Satana
Paroles réconfortantes du Seigneur
Puissance de Satana brisée
Chapitre 20
Satana demande au Seigneur de lui redonner
un cœur afin de pouvoir aimer Dieu
Chapitre 23
Le désir de Satana d'être changée en homme est exaucé
Incorrigibilité de Satan
La femme pleine de pureté qui ressemble au soleil
Satan disparaît
Chapitre 24
Analogie de la nature intérieure entre celles de Satan,
d'Adam, d'Eve et de Caïn
Morcellement et affaiblissement de Satana
Chapitre 25
Lémec demande pourquoi Satana, créée par Dieu,
peut être si mauvaise
Le Seigneur répond par une parabole
Chapitre 26
Représentation insensée de Kiséhel concernant
l'accouplement de Satana avec Dieu
Explications lumineuses du Seigneur
Chapitre 27
Limitation des connaissances humaines voulue par Dieu
Explications du Seigneur concernant le côté
féminin et masculin en Dieu et en l'être humain
Création de Lucifer
Chapitre 28
Le pur amour et l'acte d'amour
sont le plus noble des commandements
Dangers des villes et des femmes des profondeurs
Chapitre 29
Question de Muthaël concernant l'esprit de contradiction de
la femme
Déclarations du Seigneur sur la nature de l'homme et de la
femme
(2 mai 1843)
1. Donnant suite à cette invitation, un des enfants du Levant, un jeune homme
d'une cinquantaine d'années, s'approcha du Seigneur, plein de courage et d'ardeur, et
Lui demanda : "Créateur tout-puissant et Dieu, notre Père des plus saint ! M'est-il
également permis, à moi, ver de la poussière, d'avoir l'audace, dans toute l'humilité de
mon cœur, de Te poser une question qui me semble très importante ?"
2. Le Seigneur répondit : "Muthaël, Je te le dis, parle ! Car Je vois que ton
cœur renferme une bonne question !"
3. Muthaël remercia le Seigneur avec fougue pour cette grâce et posa cette
question qui devint mémorable
4. "O Seigneur, Dieu, Père plein d'amour et de sainteté ! Vois, j'ai dépassé la
cinquantaine et, à ma connaissance, plusieurs de mes frères même plus jeunes que
moi ont déjà pris femme ; en ce qui me concerne, il ne m'a pas encore été donné de
m'approcher d'un être féminin.
5. Car lorsque je regardais la chair féminine tendre et excitante, la plupart des
femmes me semblaient très douces et délicates, et par conséquent très attirantes ; je
ressentais alors chaque fois le désir ardent d'en avoir une comme épouse. Mais
lorsque, poussé par un besoin intérieur, je m'approchais de l'une ou de l'autre de ces
jeunes filles pour prononcer les mots d'amour que mon cœur me dictait, j'étais effrayé
- et le suis encore - de ne jamais trouver ce que j'espérais découvrir.
6. Je me suis souvent dit : "Comment de pareils contrastes peuvent-ils se
trouver dans des êtres d'aspect si délicat ? Extérieurement, le souffle le plus léger de
la brise du soir creuse déjà des sillons dans leur peau fragile ; mais ce qui se trouve à
l'intérieur est insensible aux tempêtes de l'esprit, et des ouragans de sagesse masculine
ne peuvent toucher leur cœur, mais bien les faiblesses de l'homme à leur égard, telles
que son attirance envers leur chair, les louanges niaises qu'il leur adresse, la recherche
de ses jouissances sensuelles de mâle, et une véritable adoration de leur corps, sans
compter d'autres choses encore.
7. Vois, devant de telles constatations, je fus pris d'une véritable aversion face
à toute la gent féminine, et leur vue me dégoûte tant que je ne peux plus m'en
approcher !
8. O Seigneur, Dieu et Père, cela est-il juste de ma part ? N'ai-je pas péché
devant Toi ? Et quelle est le motif qui se trouve à l'origine de ce phénomène ? Qu'est
donc la femme, cet être vivant à l'extérieur, mais mort à l'intérieur ?"
9. Ici, le Seigneur Se tourna vers lui et dit : "Écoute, Mon cher fils Muthaël, ce
que tu as ressenti à ce sujet est plus important que tu ne le crois !
10. La première raison qui se trouve à la base de cette constatation est que tu
viens d'en haut ; la femme, elle, vient d'en bas.
11. Ton esprit est rempli de l'esprit vivant de Mon amour, tandis que celui de
la femme l'est de ce qui appartient à l'esprit du monde.
12. C'est la raison pour laquelle tu es tendre et délicat à l'intérieur, alors que le
femme ne l'est que de l'extérieur.
13. Tu es une créature originelle de Ma profondeur ; la femme, de son côté,
n'est qu'une créature ultérieure, un rassemblement de Mon rayonnement.
14. Tu as été fait du noyau du soleil, - la femme uniquement de ses rayons
fugitifs.
15. En toi se trouve toute la vérité ; en la femme, n'y est qu'en apparence.
16. Tu es une entité sortie de Moi ; la femme, elle, est uniquement un reflet
venant de Moi.
17. Vois : tu as là les motifs principaux de ton aversion !
18. La question de savoir si tu as péché envers Moi ne se pose pas. Car tu ne
peux pécher que si tu as reçu l'ordre de Ma part d'accomplir ou de ne pas accomplir
quelque chose ; si cela n'est pas le cas, on ne peut parler d'un péché, vu que, sans
commandement, tu agis selon Mes lois.
19. Mais maintenant, Je puis te dire que j'ai également accueilli les femmes en
tant que Mes enfants, et elles trouveront en Purista le modèle de ce qu'elles devraient
être, ce qui signifie un commandement de Ma part.
20. Il y a deux femmes qui ont pris ce modèle dans leur cœur, Ghéméla et
Mira.
21. Si une femme ressemble à ces deux, alors elle renferme Mon image en elle
; et si tu t'approches d'une telle femme dans l'élévation de ton cœur, tu ne trouveras
plus rien en elle qui puisse te repousser.
22. Vu que tu viens du Levant et que ton cœur est des plus purs, je vais sans
tarder te donner une épouse d'une même pureté qui te conviendra en tous points ; mais
jusque-là, reste tel que tu étais ! Amen !"
23. A cet instant, Muthaël aperçut une lumière ; il put voir dans les
profondeurs et loua et glorifia le Seigneur dans la pureté de son cœur.
24. Ensuite, le Seigneur fit venir tous ceux qui avaient encore quelques
problèmes à élucider.
Chapitre 30
Les pères déconcertés par la réponse du Seigneur
Nouvelles déclarations du Seigneur concernant
l'être polarisé de l'homme et de la femme
(3 mai 1843)
1. A l'exception d'Hénoc, de Lémec et de Kiséhel, la réponse du Seigneur à
Muthaël avait complètement désorienté tous les pères ; ils ne savaient plus que penser
et se sentaient affreusement angoissés, vu qu'ils aimaient tous profondément leur
épouse - ceci dit à leur honneur - et les considéraient comme le plus grand cadeau du
ciel. Un bon nombre d'entre eux estimaient que leur bonne et brave épouse était plus
élevée qu'eux-mêmes et placée plus près de Moi, et ce pour la simple et plausible
raison qu'en ce temps-là les jeunes filles, ainsi que les femmes, étaient vraiment
chastes, douces, patientes, dévouées, obéissantes, paisibles, aimant la vie de famille,
et en plus d'une grâce féminine et d'une beauté qui dépassaient de loin celles des
femmes de l'époque actuelle, laquelle est totalement corrompue, autant sur le plan
physique que spirituel.
2. C'est pourquoi cette réponse bouleversa tant les pères, ils se tournèrent alors
tous vers Moi dans leur cœur et dirent :
3. "O Seigneur, Père plein d'amour ! Veuille nous donner à tous une plus
grande clarté qui puisse nous réconforter au sujet de ce que Tu viens de dire à
Muthaël ; car si nous considérons nos honnêtes et bonnes épouses dans la lumière de
Ta réponse, elles qui sont pourtant notre bien le plus précieux, pour lequel nous ne
pourrons jamais assez te remercier, nous ne pouvons que nous sentir très malheureux.
4. Même si le sage - et peut-être quelque peu rébarbatif Muthaël n'a pas encore
appris à les estimer jusqu'à ce jour, le vieux et bon ordre que Tu as placé dans nos
cœurs, ô Père, ne subira aucun dommage ! Au contraire, les penchants typiques des
femmes de notre entourage ne se présentent que d'autant plus avantageusement et de
façon encore plus louable que, grâce à leur fidélité vis-à-vis de la vertu, l'homme doit
être tout d'abord humilié avant d'être digne d'obtenir un tel don de Ta grâce, ô Père
bien-aimé !
5. Lorsqu'un homme trouve de la dureté dans la femme, c'est de sa propre
dureté dont il s'agit ; lorsqu'il l'aura adoucie, il découvrira en elle tout le contraire de
ce qui s'y trouvait auparavant, c'est-à-dire quelque chose de merveilleux !
6. O Père bien-aimé, fais que nos chères épouses viennent d'en haut, tout
comme nous !"
7. Alors le Seigneur prit la parole et leur dit : "Vous parlez de Mon ordre
comme si vous étiez encore complètement aveugles !
8. Puisque vous ne savez pas ce que signifie "en haut" et "en bas", pourquoi ne
le demandez-vous pas, plutôt que de réclamer de la lumière là où elle n'est pas
nécessaire, et d'exiger de Moi que Je renverse Mon ordre éternel pour satisfaire votre
désir insensé ?
9. Dites-le Moi : la femme a-t-elle moins de valeur à Mes yeux si Je dis d'elle
à son époux qu'elle vient d'en bas et constitue de la sorte le pôle opposé au sien, -
chose absolument indispensable sans laquelle ces deux êtres ne pourraient exister ?
10. Qu'allez-vous dire si Je vous affirme que vous venez tous d'en bas et que
Moi seul suis d'en haut ?
11. Est-ce que Je cesse pour cela d'être votre Créateur et votre unique Père
éternel et saint ? Ou bien ne t'ai-Je pas, toi Adam, créé avec de l'argile, aussi bien
qu'Eve, ton épouse, de tes côtes ?
12. Puisque vous savez tous que "argile" signifie Mon amour, et "côtes" Ma
grâce et Ma compassion, vu qu'elles renferment ainsi en elles votre vie, tout comme la
vie du corps physique renferme et garde en elle son solide squelette, vous devez bien
reconnaître que vous êtes complètement aveugles si vous voyez une différence que
vous déplorez là où vous devriez en découvrir une qui vous réjouit !
13. Dites-Moi ce qui est plus digne de considération : le soleil ou sa lumière ?
Qu'estimez-vous préférable ?
14. Vous dites en vous-mêmes : "O Seigneur, l'un est aussi indispensable que
l'autre !
15. Bien, Je suis d'accord ; mais si le soleil doit être considéré en tant
qu'hauteur déterminée en soi, quelle place occupe alors la lumière qui s'en échappe ?
16. Vous répondrez : "Elle doit nécessairement se trouver toujours en dessous
du soleil !"
17. Bien, mais vu que le soleil n'est en lui-même pas davantage que la lumière
qu'il émane, vu que sans cette lumière il ne serait pas un soleil et n'aurait aucune
valeur, cela ne saurait porter préjudice à la femme en quoi que ce soit si elle est placée
plus bas que l'homme.
18. Et Je vous le dis : si la femme est telle qu'elle doit être, elle possède la
valeur de l'homme juste à Mes yeux et appartient tout comme lui à Mes chers petits
enfants ; si elle s'égare, Je tenterai de la ramener sur la bonne voie avec autant de
sollicitude que l'homme.
19. Mais une mauvaise femme est aussi mauvaise qu'un homme peut l'être ;
car le rayon de soleil est semblable au soleil lui-même.
20. Il viendra un temps où Je rassemblerai les rayons dans la femme, en vue de
rallumer le soleil éteint qui se trouvera dans l'homme.
21. Comprenez bien cela, et détournez-vous une bonne fois de votre vieille
folie ! Aimez vos épouses de juste façon, mais n'en faites pas davantage que ce
qu'elles sont devant Mes yeux ! Il vous suffit de les respecter comme vos semblables ;
ce que vous ajoutez à cela ou ce que vous en ôtez est un péché !
22. Si quelqu'un a encore une question à poser, qu'il vienne M'en faire part !
Amen."
Chapitre 31
Kénan demande un éclaircissement au sujet de sa vision
Sage conseil du Seigneur
Sa disparition subite
(4 mai 1843)
1. Après ce dernier rappel du Seigneur, Kénan s'avança vers Lui et rendit les
honneurs qui étaient dus au Seigneur de la magnificence, puis voulut poser une
question ouvertement.
2. Mais le Seigneur le devança et lui dit : "Mon fils Kénan, ce que tu désires
que Je tire au clair pour toi est déjà connu de tous ceux qui sont ici présents, et de Moi
depuis des éternités ; c'est pourquoi il n'est pas nécessaire que tu en parles !
3. Car Kénan et sa vision des dix colonnes sont déjà devenus quasiment chose
identique pour les pères
4. Et chaque fois que tu veux demander quelque chose de très important et de
caché, que ce soit aux autres ou à Moi-même, vois, tu reviens avec tes dix colonnes
qui se sont ancrées dans ton âme de poète !
5. Je te le dis : il se trouve réellement quelque chose de grand derrière cette
vision ; toutefois, les paroles de Muthaël renferment davantage que ta vision, laquelle,
à vrai dire, n'est pas un message très réjouissant !
6. De toute façon, J'en ai déjà montré l'entière signification à ton esprit.
Pourquoi ne te fies-tu plus à ce que tu sais ?
7. Même si la dixième colonne n'est pas encore présente dans un corps charnel
parmi vous, ces dix colonnes sont semblables à ceux qui s'y trouvaient debout !
8. Examine ce qui s'est passé jusqu'à présent et compare-le point par point
avec ta vision au niveau de la véritable similitude intérieure et spirituelle, et tu
parviendras à la déchiffrer dans toute sa profondeur !
9. Ce qui est sur est certain est que ta vision n'était pas un rêve ordinaire, mais
bien davantage, et qu'elle avait une grande signification spirituelle.
10. Mais si tu observes à côté de cela la réalité, demande-toi si celle-ci n'est
pas plus significative sous tous les rapports dans sa révélation que toute ta vision dans
sa confusion !
11. Vois, de cette façon, elle est tout de même facile à comprendre, et il n'est
plus nécessaire de revenir à charge sans cesse avec la même histoire comme le font
les femmes !
12. Je sais bien que c'est principalement la dixième colonne qui te tourmente ;
mais Je te le dis : contente-toi pour le moment des neuf autres ; quant à la dernière,
n'y réfléchis plus et unis-toi plutôt à Moi dans l'amour de ton cœur. Tu te sentiras
mieux que si tu laisses libre cours à de sombres et vaines pensées !
13. Vois : le fait d'avoir dans sa tête une seule pensée concernant des choses
qu'un avenir très sombre dissimule à ton esprit peut être comparé à un homme voulant
engendrer un fruit vivant dans un autre homme - comme il peut le faire dans la
femme, - ce qui serait un acte de fornication abominable !
14. Mais si tu gardes tes pensées prisonnières par amour envers Moi dans ton
cœur, tu agis sur le plan spirituel comme si tu t'étais laissé prendre par le charme d'une
femme, que tu embrasses et traites selon ta nature !
15. De cette façon, ta pensée encore muette dans ton amour pour Moi est
engendrée dans la femme telle un fruit vivant ; et lorsque cette pensée sera
nouvellement née de l'amour, alors seulement elle se présentera à ton esprit dans
l'abondance de la vérité éternelle, ce qu'elle devrait être au fond pour toi dès son
origine, c'est à dire une lumière vivante émanant de Moi !
16. Comprends ces paroles et oriente ta vie selon elles ; alors, la purification
de la dixième colonne et la nuit profonde qui l'entoure ne t'oppresseront plus !
17. Maintenant, c'est à vous tous que Je dis : restez fermes dans l'amour, pesez
bien toutes les paroles que Je vous ai dites ; ainsi, le sens de la dixième colonne de
Kénan vous sera révélé tout à fait différemment que si vous l'aviez obtenu par votre
désobéissance !
18. Car l'ordre que J'ai établi montre plusieurs chemins, dont quelques uns
sont meilleurs que d'autres ! Mais celui du jugement est sans exception le dernier, car
il concerne toujours la vie ou la mort ; c'est pourquoi, faites en sorte d'éviter tout
jugement !
19. Maintenant, Je vais vous quitter à nouveau pour un certain temps dans Ma
forme visible ; mais Je reste constamment auprès de vous dans l'amour que vous Me
portez ! - Que Ma bénédiction soit avec vous tous, hommes et femmes ! Amen."
20. Ici, le Seigneur disparut avec le soleil couchant. Tous tombèrent sur la
face, pleurèrent, louèrent et glorifièrent le Père très saint durant toute la nuit ; ce ne
fut qu'au matin qu'ils retournèrent chez eux.
Chapitre 32
Stratégie rusée de Satan afin de séduire les humains
par la beauté des femmes
La voix d'en haut
Horadal envoyé auprès d’Adam et d'Hénoc
(5 mai 1843)
1. A présent, un ordre parfait était établi sur tout le globe terrestre ; ciel et terre
étaient étroitement unis, et même Satan se demandait :
2. "Que vais-je faire maintenant ? Le Seigneur a instruit Lui-même Ses enfants
et Se les a attachés fermement ; oui, Il S'est même approprié mes profondeurs et a
attribué à de nombreux représentants de toutes les lignées une grande puissance
devant laquelle je suis sans force et ne puis rien entreprendre !
3. Je possède bien un pouvoir très étendu sur les étoiles et tous les éléments
qui régissent la terre ; mais à quoi cela me sert-il si les humains disposent de la
puissance qui se trouve dans le cœur de Dieu et son capables de cette façon de me
défier victorieusement chaque fois que je voudrais me révolter ?
4. Toutefois, je sais ce que je veux faire : je vais attirer les humains au moyen
d'un piège, vu que j'ai le droit de les tenter ; et nous allons bientôt voir si les enfants
du Seigneur sont vraiment aussi fermes et inébranlables dans leur volonté qu'ils
l'étaient sous la conduite directe de leur Père !
5. Je veux être présent lors de l'acte de procréation qui se passera chez les
filles des profondeurs et vais les faire devenir si belles et excitantes que chacun qui
verra une de ces citadines de la plaine deviendra entièrement pris par son charme
envoûtant ! Je puis très bien et dois même agir de la sorte, puisque la chair est encore
en mon pouvoir !
6. Comment puis-je évaluer ce que je compte faire ? Est-ce bien ou mauvais ?
Si ce que je fais est mal, le Seigneur me cherchera querelle ; et si je fais le bien, Il dira
que Dieu seul peut l'accomplir !
7. Mais je sais maintenant comment je vais m'y prendre : ce que je ferai se
trouvera au milieu, c'est-à-dire ne sera ni mauvais ni bon !
8. Et ces belles filles correspondront exactement à ce que je me représente ; il
y aura toujours quelqu'un à leurs côté qui sera fort et vertueux, et même agréable à
Dieu !
9. Si cela ne devait pas être le cas, celui-ci trouvera au moins de quoi se mettre
solidement à l'épreuve avec ces filles-là, c'est-à-dire qu'il pourra soit affermir sa vertu,
- ou alors l'affaiblir, en vue de se tenir devant Dieu et devant moi tel qu'il est, et non
pas tel qu'il voudrait être, sans difficultés à affronter et sans maîtrise de soi-même : un
seigneur régnant même sur moi et un prince puissant dans les cieux !
10. Il est certain que nombre de faibles tomberont dans le piège ; d'un autre
côté, il ne fait pas l'ombre d'un doute que beaucoup d'entre eux deviendront de
véritables héros de vertu !
11. Donc la chose, si l'on considère ses deux faces, n'est en soi pas mauvaise,
mais ne peut être estimée bonne ; elle se place entre les deux, donc entre le bien et le
mal !
12. Par conséquent, je suis tout à fait décidé à mettre sans plus tarder mon plan
à exécution !
13. Mais tout de même : si cette affaire s'avérait finalement plus méchante que
je l'ai supposé ? Alors, j'aurais une fois de plus maille à partir avec le Seigneur !
14. Mais je vois également dans ce cas-là la juste façon de procéder. Hénoc est
le bras droit du Seigneur sur la terre ; je vais me rendre chez lui et lui faire part de
mon plan ! Il pourra demander l'avis du Seigneur et me dire ensuite si j'ai Son
approbation !
15. Ce n'est pas une mauvaise idée ; mais si Hénoc, pourvu qu'il est d'une
grande puissance, me repoussait violemment ? Qu'arriverait-il si ma colère se
réveillait ?
16. Et si je m'aventurais à parler au Seigneur Lui-même ? Ce serait là sans nul
doute le chemin le plus court !"
17. Alors, une voix venant d'En-haut parvint aux oreilles de Satan "Pourquoi
médites-tu sur la façon de faire du mal ?"
18. Satan répondit : "Seigneur, je ne veux rien faire de mal, mais voudrais
seulement ériger une sorte de balance pour soupeser Tes enfants, sans toutefois porter
atteinte la moins du monde à leur entière liberté ! C'est pourquoi, permets-moi de le
faire !"
19. La voix d'En-haut répondit : "Satan, tu as voulu être un homme ; tu es
donc libre d'agir à ta guise, selon les éléments qui te sont propres ; et le Seigneur agira
aussi conformément à Sa volonté ! - Mais laisse Hénoc en paix !"
20. Tout à fait satisfait de cette réponse, Satan mit aussitôt la main à l'ouvrage,
lequel ne voulut longtemps pas lui réussir ; car, pendant la période où dura la
génération telle qu'elle était à ce moment-là sur les hauteurs, tout comme dans les
profondeurs, il n'aboutit pas à grand-chose avec sa ruse ; toutefois, il y réussit d'autant
plus en ce qui concerne les descendants de ces humains-là, comme la suite des
événements le montrera malheureusement en suffisance !
21. Peu après cet incident, des envoyés d'Horadal se présentèrent devant Adam
et le désignèrent au nom du Seigneur en tant que chef des peuples du Septentrion et
du Levant. Cette délégation était constituée par dix hommes et avait à sa tête les deux
fils de Lémec.
22. Mais Adam les renvoya à Hénoc, qui accepta d'exercer sa prêtrise parmi
eux en échange d'une offrande au Seigneur d'un dixième de leur récolte des meilleurs
fruits ; puis il les congédia et accueillit dans sa demeure les deux fils de Lémec.
Chapitre 33
Déclarations d'Hénoc adressées à Hored, Lémec, Naama, Ada
et Zilla, Jubal et Jabal
Départ vers Hanoc sous la conduite d'Hénoc
(8 mai 1843)
1. Après trente jours, le Seigneur annonça à Hénoc que Lémec avait terminé le
deuxième temple dans les profondeurs.
2. Hénoc sut aussitôt ce qu'il devait faire ; il vit venir les deux épouses de
Lémec, Ada et Zilla, ainsi qu'Hored et sa femme Naama.
3. Lorsqu'ils furent tous arrivés dans la demeure du grand-prêtre du Seigneur,
laquelle appartenait encore à Jéred, Hénoc leur présenta Jabal et Jubal et leur dit :
4. "Au nom du Seigneur et du Dieu tout-puissant, des plus saint et plein
d'amour, écoutez-moi ! Sa très sainte volonté demande que vous vous conformiez
librement à Son ordre éternellement sacré.
5. C'est pourquoi, soumettez-vous à tout ce que le Seigneur va vous dire par
mon intermédiaire.
6. Voici ce qu'Il vous fait savoir : selon la volonté divine, le grand-prêtre
Lémec, qui est placé à la tête du peuple de la plaine sur la terre du Seigneur, le besoin
de vous, vu qu'il est devenu librement à mon instar un serviteur parfait de Dieu, par
Sa grâce et Sa compassion infinies.
7. Lémec a vu le Seigneur pour la première fois sur la montagne aux serpents
maintenant purifiée, laquelle vous est bien connue ; et c'est sur cette montagne qu'il
devait Lui élever un merveilleux monument.
8. A présent, Lémec l'a terminé ; c'est pourquoi nous allons descendre dans les
profondeurs et voulons là-bas, tout comme ici, nous soumettre fidèlement à la volonté
du Seigneur !
9. Mais ne craignez surtout pas le guide Lémec ; car maintenant, tout comme
moi, il se trouve dans le Seigneur ; il vous accueillera d'un cœur plein d'amour et vous
gardera dans sa grande grâce, laquelle est un présent de Dieu. - Mettez-vous donc en
route avec moi au nom du Seigneur !
10. Toi, Hored, tu es à vrai dire un fils engendré sur les hauteurs du Levant ;
maintenant, tu vas te rendre avec ta femme dans la plaine, seconder Lémec dans ses
affaires, et te soucier du bien spirituel des pauvres enfants de Caïn, fort de ton amour
envers le Seigneur !
11. Si tu veux te rendre sur les hauteurs, elles te sont ouvertes nuit et jour ;
mais tu ne dois pas habiter ici en permanence, vu que tu as pris comme épouse une
femme des profondeurs ; ta place est maintenant là-bas, durant toute ton existence.
Mais tu conserveras la force des enfants de Dieu jusqu'au terme de ta vie terrestre !
12. Ne me demande pas si le Seigneur sera également auprès de toi dans la
plaine comme ici, sur les hauteurs des enfants de Dieu !
13. Car le Seigneur Se trouve toujours près de celui qui L'aime plus que tout ;
et là où Il n'est pas aimé, Il ne S'y trouve pas non plus, même si Ses enfants habitaient
à une hauteur mille fois plus élevé que celle où nous sommes maintenant !
14. C'est là la raison pour laquelle le Seigneur te demande d'agir de la sorte ; Il
te montrera chaque jour ce que tu auras à faire.
15. Vous autres, fils de Lémec, recevrez de votre père les instructions
nécessaires à votre activité dans sa maison.
16. Et vous, les épouses de Lémec, devrez redevenir ce que vous avez été pour
lui, - toutefois non pas dans la peur, mais dans la joie !
17. Quant à toi, Naama, tu resteras fidèle au nouvel époux que le Seigneur t'a
donné Lui-même et considéreras Tubal-Caïn uniquement en tant que frère !
18. Maintenant, vous êtes au courant de ce que vous avez à faire ; c'est
pourquoi, mettez-vous sans tarder en route avec moi !
19. Cette fois-ci, toi, Lémec, mon petit-fils, tu m'accompagneras également ;
mais ta femme restera à la maison auprès de Jéred et de Métuschélah.
20. Suivez-moi tels que vous êtes maintenant, et n'emportez aucun objet ! -
Telle est la volonté du Seigneur. Amen !"
21. A cet instant, Hénoc sortit de sa maison, bénit les hauteurs et la plaine,
ainsi que le chemin qui y menait, puis s'en alla avec ceux qu'il avait appelés.
22. Et ceux-ci le suivirent comme les brebis suivent leur berger.
Chapitre 34
Arrivée d'Hénoc et de ses compagnons aux confins de Ia ville
Lémec admire le travail accompli par les habitants d'Hanoc
Sage conseil d'Hénoc
(9 mai 1843)
1. Lorsque la petite société s'approcha de la grande ville d'Hanoc, Lémec
(celui des hauteurs) s'étonna devant la splendeur et la hardiesse qui se dégageaient des
bâtiments. Il dit alors à Hénoc :
2. "Écoute, père Hénoc, on peut en dire ce qu'on veut ! Mais si l'on contemple
tous ces édifices, il faut bien avouer que les enfants des profondeurs ne sont pas des
sots ; car ce qu'ils ont fait est très avisé, et je ne puis le contempler qu'avec plaisir.
3. Lorsqu'on pense que ces habitants ont bâti tout cela de leurs propres mains
et que la puissance de l'esprit leur était inconnue, on doit vraiment s'étonner à la vue
d'une œuvre aussi impressionnante !"
4. Et lorsqu'il aperçut le nouveau temple sur la hauteur, c'est-à-dire sur
l'ancienne montagne aux serpents, il en fut fait de notre Lémec. Il resta quelques
instants immobile, perdu dans sa contemplation, et ne retrouva la parole qu'après un
certain temps pour demander à Hénoc :
5. "Mais, père Hénoc ! Qu'est-ce que je vois ? Cet édifice a-t-il également été
construit par des mains d'homme ?"
6. Sans se départir de son calme, Hénoc répondit à Lémec : "Écoute, mon cher
fils, je te le dis : ne te laisse pas aller à trop d'enthousiasme pour ces choses, sinon tu
seras obligé de me poser encore de nombreuses questions concernant leur aspect
extérieur ; car elles sont toutes étroitement reliées au monde !
7. Ton esprit s'obscurcira dans la mesure où tu trouveras plaisir à elles ; il ne
pourra alors dispenser que peu de lumière à ton cœur, et tu seras obligé de demander
aux autres des explications touchant à l'apparence de ce que tu aperçois, vu que ton
esprit te restera redevable d'une réponse, comme je viens de te le dire.
8. C'est pourquoi, détourne plutôt ton regard de ce qui t'impressionne tant ;
alors ton esprit obtiendras à nouveau sa juste lumière, et tu trouveras en toi-même la
réponse à ce que tu te demanderas !"
9. Ici, Hénoc se tourna vers ceux qui le suivaient et leur dit : "Mais vous autres
pouvez vous réjouir à bon escient à la vue de ce que le Seigneur a fait de merveilleux
pour votre bien temporel et éternel selon Son amour et Sa grâce infinis et que vous ne
pourrez jamais assez contempler avec suffisamment de reconnaissance !"
10. Naama, ainsi que ses deux compagnes et les fils de Lémec, tombèrent
aussitôt à terre et se mirent à louer et à glorifier à haute voix le Père et le Dieu
immensément bon de tous les humains, parce qu'il avait fait preuve d'autant de
miséricorde envers les profondeurs.
11. Et Naama s'étonna d'autant plus que ce qu'elle contemplait maintenant
avec les yeux de la chair exactement ce que le Seigneur lui avait déjà montré en esprit
sur les hauteurs ; c'est pourquoi elle loua et glorifia son Père céleste avec un amour
encore plus ardent que ceux qui n'avaient pas eu cette vision.
12. Hénoc le remarqua et dit à Naama : "Lève-toi maintenant ; car vois, là-bas,
une foule joyeuse vient à notre rencontre de la ville !
13. Dis également aux tiens de se relever, et annonce-leur que le Seigneur a
fait part au Lémec des profondeurs que nous l'attendons aux alentours d'Hanoc ! C'est
la raison pour laquelle il s'approche, les bras grand ouverts, et va nous accueillir avec
toute la force de l'amour que le Seigneur lui a donnée !
14. A ces mots, non seulement Naama se leva, mais également ses
compagnons, qui avaient entendu les paroles d'Hénoc ; mais Naama se rendit tout de
même vers eux pour les réconforter, car, à la vue de la troupe qui s'avançait à leur
rencontre, une peur mêlée de joie les avait tous saisis.
15. Alors Hénoc loua hautement Naama d'avoir suivi ses conseils aussi
fidèlement et avec autant de discernement.
16. Naama lui répliqua : "O Hénoc, tout mon amour appartient au Seigneur !
C'est grâce à Sa compassion que j'ai pu, moi, indigne créature, comprendre tes paroles
!"
17. En même temps qu'elle prononçait ces mots, elle perçut un doux murmure
et dit :
18. "O Hénoc, à qui appartient ce souffle d'une douceur divine qui ma
effleurée ?"
19. Hénoc lui répondit : "Ma chère Naama, c'est le Seigneur qui Se trouve
parmi nous, invisible à l’œil charnel, mais intelligible à notre âme !
20. Continue à L'aimer de la sorte, et tu pourras souvent ressentir ce souffle
sacré ; car lorsque le Seigneur te bénit, Il insuffle Lui-même Son amour à ton cœur !
Oui, les choses sont ainsi !
21. Mais Lémec est déjà très proche de nous ; préparons-nous à le recevoir !
Amen."
Chapitre 35
Rencontre d'Hénoc et du roi Lémec
Danger de la vénération d'un être humain
Chapitre 37
Tempête de joie et remerciements exubérants du roi Lémec
Mise en garde d'Hénoc concernant les promesses hâtives
Chapitre 39
Arrivée à Hanoc
Vénération des lieux sacrés admise provisoirement
Réception dans le palais
Chapitre 41
Conversation entre Hénoc et son fils au sujet du bon ordre
et de la désastreuse hiérarchie humaine
Chapitre 42
Une deuxième table est dressée dans la salle du trône
Le repas de fête
Discours de l'inconnu placé à la deuxième table
Chapitre 43
Étonnement du roi Lémec à l'écoute du discours de l'hôte
inconnu
Les deux nourritures de l'être humain et sa double nature
Chapitre 44
Satiété du corps, de l'âme et de l'esprit
L'ennui est la faim de l'âme, l'avidité de s'instruire, celle de
l'esprit
Chapitre 45
Questions des esprits critiques durs à la compréhension
Sage réponse de l'Orateur concernant la Parole vivante
Chapitre 46
Discours du sage Orateur au sujet du langage intérieur
de l'esprit et de celui, extérieur, des lèvres
Chapitre 47
La croyance forcée
La foi devenue libre et vivante à travers l'amour envers Dieu
Chapitre 48
Humiliation de l'esprit critique manquant de
sincérité et aimant le spectacle
Tendance de l'homme à mentir au moyen de la parole
Chapitre 49
Dialogue entre le roi Lémec et Hénoc
au sujet du sage Orateur et de l'inauguration du temple
Conformité intérieure du temple
Le roi Lémec invite le Sage à la cérémonie
Chapitre 50
Discours du Sage sur la signification de la consécration du
temple
Tout le peuple est invité à y prendre part
Chapitre 51
Hénoc et le roi Lémec discutent de la vérité
Obéissance d'un cœur bien ordonné
Le peuple se met en marche vers le temple
Chapitre 52
La cohue sur la montagne
Embarras de Lémec à l'approche du coucher du soleil
Discours du Sage concernant la véritable consécration du
temple
(2 juin 1843)
1. Lorsque tous eurent atteint librement et sans contrainte le sommet de la
montagne, laquelle s'étendait en un large plateau pouvant contenir quelques milliers
de personnes, - offrant bien entendu suffisamment de place à la grande foule de
badauds et de curieux, - le grand et magnifique temple fut tellement pris d'assaut qu'il
devint impossible de se frayer un chemin jusqu'à son entrée.
2. Lémec se trouvait dans un grand embarras, car le soleil était déjà très
proche de son coucher, et il savait que le temple devait être consacré aussi longtemps
qu'il ferait jour.
3. Il s'adressa aussitôt à Hénoc et lui dit : "Frère Hénoc, toi le sage et unique
grand-prêtre du Seigneur, que faut-il faire ? Vois : le soleil décline déjà passablement,
et il est impossible de parvenir jusqu'au temple ! Comment allons-nous pouvoir
l'inaugurer, puisque cela devrait avoir lieu avant la nuit ?"
4. Mais Hénoc lui répondit : "Frère, je suis d'avis que ce qui nous entrave le
chemin a davantage de valeur que le temple, car ici se trouvent mille temples vivants
qui renferment l'amour et la compassion de Dieu, tandis que là-bas, il n'y en a qu'un
seul qui n'est que pierre morte !
5. Et si nous consacrions ces temples-là, qui recèlent la Vie venant de Dieu, vu
qu'ils sont des temples authentiques, en pensant : n'est-ce pas ainsi que le temple en
matière morte serait le plus efficacement et le plus valablement inauguré, c'est-à-dire
à l'aide de ces nombreux frères et sœurs ? Qu'en penses-tu ?"
6. Lémec resta interloqué, puis répondit : "Oui, mon très cher frère, tu as
certes raison et je n'ai rien à objecter à ta sagesse sur ce point-là ! - Mais regarde donc
la position du soleil ! Si sa lumière est une condition de cette consécration du temple,
quelle qu'elle soit, nous ne pourrons l'entreprendre aujourd'hui et devons remettre cet
acte sublime à demain ! N'allons-nous pas devoir agir de la sorte ?"
7. Hénoc répondit : "Frère, regarde, notre Sage Se trouve juste derrière toi !
Demande-Lui conseil une fois de plus, et j'agirai moi-même selon Ses directives !"
8. Alors Lémec fit sans tarder ce qu'Hénoc lui avait conseillé.
9. Le Sage répondit à Lémec : "Cher ami et frère ! La consécration telle
qu'Hénoc te l'a recommandée est la seule et véritable qui convienne au temple de Dieu
; en ce qui concerne le soleil qui est sur le point de disparaître, lequel ne déverse sa
lumière que sur de la matière morte, sa présence n'a pas autant d'importance que tu le
crois pour la cérémonie d'inauguration.
10. Car il existe encore un autre soleil, bien plus efficace que cet astre naturel,
et c'est de celui-ci que Moi et Hénoc voulions parler ; et ce soleil-là se trouve
justement à ton zénith et fort éloigné de Son coucher !
11. Si ce soleil luit au midi du ciel de ton esprit de façon vivante, comme il a
déjà lui depuis des éternités, tu peux très bien consacrer le temple n'importe quand
devant Dieu et tout le peuple sans que cet acte perde de sa validité et peux le faire,
selon le conseil d'Hénoc, par l'entremise de vos frères et sœurs, même si cela devait se
passer au milieu de la nuit.
12. Car vois : Dieu ne compte pas les jours et les années selon le monde, - car
mille ans ne sont pour Lui pas davantage qu'un jour ; - mais il compte les pensées de
ton cœur, et une seule pensée pleine de bonté et d'amour a plus de valeur à Ses yeux
que mille fois mille ans comme vous les comptez sur la terre !
13. C'est pourquoi, ne prête pas attention au temps tel qu'il se déroule
extérieurement et qui est fixé immuablement pour les justes besoins des habitants de
cette planète ; mais considère le cœur vivant de l'être humain, car il est un temple
véritable de la Vie qui vient de Dieu.
14. Laisse aussi luire ton soleil devant le cœur de tes frères et sœurs, et tu
seras alors toujours agréable à Dieu ; et même au plus profond de la nuit la plus
épaisse qui régnera sur la terre, tout sera illuminé en toi !
15. Vois, le soleil qui vient de disparaître est également un monde immense, et
ceux qui s'y trouvent jouissent d'un jour éternel ; si tu vis dans la lumière de ton esprit,
tu n'apercevras jamais de nuit en toi et vivras dans la lumière éternelle de ta Vie,
laquelle vient de Dieu !
16. C'est ainsi que tu dois consacrer ce temple dans le cœur de ce peuple, et ta
consécration sera justifiée aux yeux du Seigneur !
17. Bénis-les en tant que frères et saurs, et Dieu Lui-même bénira devant ta
face ce temple qui fut construit par des mains d'homme ! - Vois, telles sont les choses ;
agis maintenant ! Amen."
Chapitre 53
Consécration vivante du temple par l'amour brûlant
du roi Lémec envers ses frères et sœurs
Le cœur rayonnant de lumière au-dessus de l'édifice
(9 juin 1843)
1. Complètement anéanti par la sagesse de cet Homme, Lémec loua et glorifia
Dieu d'avoir doté l'être humain de pareils attributs. Après avoir soulagé son cœur de la
sorte, il s'adressa une nouvelle fois au Sage et Lui demanda :
2. "Ami et frère le plus sage après Dieu et Son grand-prêtre Hénoc ! Tu as dit
que je dois consacrer le temple dans le cœur du peuple et que mon acte de
consécration sera justifié devant Dieu ; oui, je dois consacrer et bénir comme des
frères et sœurs toutes les personnes ici présentes, et Dieu consacrera et bénira Lui-
même, devant ma face, le temple qui fut construit par des mains d'homme. Il y a
quelques instants, Hénoc m'a fait une proposition importante en disant ; "Ce sont les
temples qui se trouvent dans le cœur du peuple que nous devrions consacrer à la Vie
spirituelle et éternelle qui vient de Dieu ; car ce sont ces temples-là qui sont vivants.
N'est-il pas vrai que le temple en matière morte serait le plus efficacement et le plus
valablement consacré si nous bénissions ici tous nos frères et sœurs et les consacrions
à la Vie en Dieu ?" Finalement, tu m'as certifié que je ne dois pas m'occuper du
coucher du soleil, mais seulement du vivant soleil de l'esprit, lequel est l'amour de nos
cœur envers Dieu ! Je vois bien maintenant que toi et Lémec avez parfaitement raison
dans toute la plénitude de la vérité divine !
3. Mais comment, oui, de quelle manière cela doit-il arriver ? Vois, c'est une
toute autre question ! Comment dois-je m'y prendre ? Que faut-il faire pour que le
cœur du peuple puisse être consacré au Seigneur Dieu de façon qui Lui soit agréable ?
"
4. Alors, le Sage dit à Lémec : "Écoute, toi Mon cher ami et frère ! Que te dis
ton cœur lorsque tu contemples cette foule animée de tes frères et sœurs qui nous
regardent tous avec des yeux débordant d'amour et de joie ?"
5. Lémec répondit "Oui, oui, - à présent je vois clairement qu'il en est ; car
mon cœur brûle d'un amour puissant envers eux, au point que je pourrais tous les
prendre dans mes bras et les serrer éternellement sur mon cœur ; je voudrai aussi leur
faire du bien et les élever à de hautes dignités, de telle façon qu'aucun mortel ne
pourrait saisir toute la grandeur de ces bienfaits !
6. En vérité, si je savais que ma mort puisse leur procurer la Vie éternelle et
bienheureuse, je pourrais mourir d'amour pour tous ceux qui se trouvent ici, et
également pour ceux qui sont restés dans leur demeures
7. O ami, l'amour si puissant que je ressens maintenant n'est-il pas déjà un
début de la digne consécration des cœurs de ce peuple devant Dieu ? - Que pourrait-il
bien encore se passer d'autre qui soit plus agréable au Seigneur ?"
8. Alors le Sage dit à Lémec : "Regarde en direction du temple, et dis-Moi ce
que tu vois !"
9. Aussitôt, Lémec se tourna vers le temple et frappa ses mains au-dessus de sa
tête ; car, à l'instar du peuple, il vit l'édifice entièrement enveloppé d'un nuage blanc ;
et, au-dessus de ce nuage et du temple, il découvrit un cœur plus rayonnant que le
soleil en plein midi.
10. Cette vision rendit notre Lémec littéralement muet, et aucune parole ne put
franchir ses lèvres.
11. Alors le Sage ajouta : "Je suis d'avis que par ton amour vivant envers Dieu
et tous tes frères et sœurs, tu as dignement béni leurs cœurs devant le Seigneur et les
as consacrés en tant que temples vivants, puisque le Seigneur ton Dieu a allumé le
temple de matière morte par Sa grâce et Sa miséricorde !
12. Oui, frère, c'est ainsi que tu as effectué la consécration du temple de la
façon la plus agréable à Dieu ; et c'est la raison pour laquelle le Seigneur vous a bénis,
toi et temple !
13. Tu as fait transformer par amour toutes tes armes en outils utiles ; et il t'a
été promis que l'agrément de Dieu te serait manifesté lors de cette cérémonie.
14. Vois : la place devant le temple est libre maintenant ; c'est pourquoi,
accompagne-Moi, ainsi qu'Hénoc, afin que tu puisses connaître ce qui t'a été promis !
Amen."
Chapitre 54
Humble confession du roi Lémec et son appréhension
de pénétrer dans le temple
Discours du Sage sur la parole du Seigneur et l'esprit divin de
l'homme
Entrée dans le temple consacré
Chapitre 55
Signification symbolique des signes apparaissant lors de la
cérémonie
La pauvreté agréable à Dieu
Pressentiment impérieux de Lémec
Chapitre 57
Lémec reconnaît sa folie et découvre le Seigneur
en la personne de l'Orateur
Discours du Seigneur concernant la nature de l'esprit divin
dans l'être humain
Chapitre 58
Raison pour laquelle le Seigneur Se manifeste si rarement
aux humains
Vaine tentative de Lémec pour relever le peuple couché sur le
sol
Sa tristesse de se retrouver solitaire
Chapitre 60
Terrible vision du roi Lémec et fin de son cauchemar
Lémec des hauteurs lui en révèle la signification
(19 juin 1843)
1. Après s'être laissé aller à cette exaltation insensée, Lémec entra dans le
temple, s'assit à côté de l'autel et y appuya son dos, le visage tourné vers le Levant.
Car il ne ressentait plus aucun plaisir à contempler l'autel vide, vu que le cœur
rayonnant de lumière avait disparu lorsqu'il s'était senti outragé.
2. Il pensait rester dans cette posture jusqu'à ce que la mort le prenne ; mais le
lever d'un tout autre soleil que celui qu'il attendait ramena Lémec à ses esprits.
3. Et ce lever lui apparut de cette façon : au lieu du soleil qu'il guettait, il vit se
dresser la tête d'un monstrueux serpent à l'horizon ; au fur et à mesure que cette tête
montait, elle découvrait son corps gigantesque. Et ce serpent luisait aussi fortement
que le soleil.
4. Lorsque ce monstre géant se trouva passablement haut à l'horizon, il fut
suivi d'innombrables plus petits serpents, lesquels, comme le grand, avaient la tête
couronnée d'une auréole lumineuse.
5. Bientôt, le ciel tout entier fut couvert de ces serpents, qui se tordaient
inlassablement autour du grand monstre.
6. Leurs mouvements devinrent de plus en plus violents, jusqu'à se
transformer en un véritable combat. Le gros serpent mordit les plus petits, et ceux-ci
tombèrent aussitôt sur la terre, et chaque fois qu'ils touchaient le sol, ils y mettaient
immédiatement le feu.
7. L'écorce terrestre se mit à gémir à haute voix d'être frappée d'un tel fléau, et
les montagnes se courbèrent de colère vers les vallées, déplaçant le cours des fleuves
et faisant sortir de leurs failles et de leurs gouffres des masses et des masses de
nuages, lesquels obscurcirent le ciel tout entier ; alors, des flots d'une puissance inouïe
en descendirent et engloutirent toutes les terres.
8. Les eaux montèrent sans relâche et recouvrirent bientôt la ville d'Hanoc,
pour s'étendre peu après en une vague d'une puissance effroyable presque jusqu'à la
cime de la montagne où Lémec se trouvait avec son peuple endormi.
9. Mais lorsque la montagne se mit à vaciller et que le temple menaça de
s'effondrer, et qu'en plus un puissant éclair fit trembler la terre, Lémec se sentit gagné
par la peur, bien qu'il avait décidé de se donner la mort.
10. Il se leva, se frotta les yeux et commença à regarder autour de lui. Aussitôt,
il aperçut le temple, ainsi que le Seigneur et Hénoc qui s'y trouvaient ; le peuple était
assis joyeusement autour de l'édifice, louant et glorifiant la magnificence de Dieu ; et
lui-même se trouvait entièrement sain et sauf parmi les siens.
11. En voyant que tout était comme d'habitude dans un ordre parfait, Lémec
demanda à Tubal-Caïn qui se tenait tout près de lui
12. "Toi, mon fils, pour l'amour de Dieu, dis-moi ce qui m'est arrivé ! Où
étais-je ? Et où étiez-vous, ainsi que le Sage et Hénoc qui m'attendent assurément
dans le temple ?
13. Tubal-Caïn lui répondit : "O père Lémec, que me demandes-tu là ? As-tu
perdu l'usage de tes sens pour que tu ne saches plus comment tu es venu ici selon les
directives du Sage pour ordonner au peuple de se relever de terre ?
14. Vois, tu as embrassé ma mère et la mère de Naama et t'es aussitôt endormi
profondément dans la douceur de cette étreinte avant d'avoir pu exécuter les ordres du
Sage ; ton sommeil fut assez long, mais je ne puis te dire exactement combien de
temps il a duré.
15. Vois, c'est là tout ce que j'ai à te dire ; si tu ne me crois pas, il y a d'autres
témoins qui te diront la même chose, car personne ne peut le nier.
16. Alors Lémec s'écria à haute voix : "O Dieu, Toi l'unique Saint ! A Toi
reviennent louanges, gloire, remerciements et tout mon amour parce que ce que je
viens de vivre n'était qu'un rêve !
17. Mais comment cela se fait-il que j'aie pu m'endormir après avoir entendu
les ordres du Seigneur sans les exécuter immédiatement ?"
18. Lémec des hauteurs, qui se trouvaient également à proximité, répondit au
roi Lémec : "Vois, frère, c'est arrivé parce que tu n'as pas exécuté la volonté du
Seigneur sur-le-champ, vu que tu avais secrètement conçu le projet de passer la nuit
avec tes femmes sur cette montagne !
19. C'est pourquoi le Seigneur permit que tu arrives auprès d'elles sans t'en
rendre compte au moment où tu croyais, dans tes fantasmes nocturnes, avoir réveillé
le peuple qui n'avait pas voulu obéir à ton appel - lequel n'avait pas eu lieu, pour la
bonne raison que tu t'étais déjà vu en train de dormir de délices entre tes femmes en
sortant du temple.
20. C'est ainsi que la chair a prévalu sur Dieu, et Dieu a permis que tu goûtes
aux fruits de l'amour de la chair.
21. Mais laisse-moi te reconduire dans le temple, où le Seigneur va te révéler
encore bien des folies qui se trouvent en toi ; suis-moi donc ! Amen."
Chapitre 61
Les deux Lémec accueillis avec amour par le Seigneur
Explication des événements vécus par le roi Lémec en rêve
Ordre et hiérarchie du Père céleste
Chapitre 62
L'ordre de construction intérieur de la terre
selon la polarité et celui de tous les corps organiques
en tant que symbole de l'ordre de placement choisi par le
Seigneur
Chapitre 63
De la polygamie
L'ordre matrimonial et celui de la procréation
Chapitre 64
Désir de l'homme de posséder de nombreuses belles femmes
Les sentiments de l'homme trouvent leur maturité
dans son amour pour le Seigneur
Chapitre 66
Étonnement de Lémec devant la sagesse du Seigneur
La grâce reliée à l'humiliation de la sagesse humaine
Chapitre 67
Origine et nature du mal
Chapitre 69
Vie de la créature en tant que part de celle de Dieu
L'être humain : une fixation de la pensée divine
Mystère de la liberté humaine
(3 juillet 1843)
1. Après cet encouragement de la part du Seigneur, Lémec se sentit stimulé et
dit :
2. "Oui, il en est ainsi et le restera éternellement : la créature ne pourra jamais
être un Dieu qui n'a pas été créé, aussi bien que Dieu ne sera jamais un être créé !
.3. A vrai dire, Dieu vit toujours librement de par Lui-même, alors que la
créature est conditionnée par Dieu ; mais une fois que la créature existe, elle vit à sa
façon une vie divine, vu qu'il n'y a nulle part ailleurs une vie en-dehors de Dieu.
4. Puisque cette vie provient de la vie éternelle de Dieu, il est impossible
qu'elle ne soit pas éternelle, elle aussi !
5. Par conséquent, ma vie ne peut être qu'une part minuscule de celle infinie et
immuable de Dieu Lui-même, sinon il ne s'agirait pas d'une vie ; puisqu'il en est ainsi,
elle est identique au tout dont elle fait partie, elle est donc éternelle, qu'on la considère
avant ou après son apparition. Car je ne peux imaginer qu'il puisse se trouver des parts
de vie anciennes ou plus récentes dans Ta plénitude de vie.
6. En conclusion : je fus toujours, ô Seigneur, une vie qui se trouvait en Toi,
toutefois en étant lié à Ton abondance de vie infinie ; puis, à un certain moment, il T'a
plus de faire sortir librement ma petite part de vie en-dehors de Toi-même ;
maintenant, je suis une part de vie placée librement en dehors de Toi pour l'éternité,
aussi bien que j'étais autrefois depuis toujours cette même part non libre en Toi, mais
entièrement unie à Ta vie sans limites et de parfaite liberté !
7. Seigneur et Père, ai-je bien raisonné ou me suis-je fourvoyé ?"
8. Alors le Seigneur dit : "Non, Lémec, cette fois-ci ton argumentation est tout
à fait juste et authentique ; c'est Moi qui te le dis !
9. Les choses sont telles que tu viens de les décrire : toi et Moi existons depuis
toujours - avec la seule différence que Je suis le Tout éternel et infini, alors que toi, tu
es seulement une petite part de celui-ci en Moi et en dehors de Moi.
10. Car il est certainement logique que les pensées de chaque être humain
doivent avoir le même âge que lui-même ; mais cela dépend du moment où il les
conçoit ou les libère d'une certaine façon dans son âme.
11. Et lorsque ce processus a lieu, l'être humain les a au fond créées et formées
en lui, réalisées souvent de façon active de par lui-même et en dehors de lui ; ces
pensées sont alors présentes comme des êtres libres, bien qu'elles soient encore liées à
leur créateur, c'est-à-dire à celui qui les a conçues.
12. Vois, il en va de même pour nous ! Je suis l'Humain des humains, et vous
autres êtes tous Mes pensées, donc Ma vie, parce que les pensées, les pensées libres,
sont la vie véritable qui se trouve en Moi, tout comme elles le sont en vous, puisque
vous avez été créés exactement selon Mon image !
13. En tant que Mes pensées immuables, vous ne pouvez être plus jeunes que
Moi ; c'est pourquoi, Lémec, comme Je te l'ai dit, tu as tout à fait bien raisonné cette
fois-ci !
14. Ceci est donc juste ; néanmoins, il plane encore sur tout cela un grand
mystère que Je porte à ta connaissance en te posant la question suivante : de quelle
façon le Créateur peut-Il mettre Ses pensées - lesquelles sont Ses particules de vie
depuis toujours - en-dehors de Lui-même sous forme d'êtres vivants, parfaits, libres et
conscients d'eux-mêmes, pour qu'ils soient tels que tu l'es devant Moi, toi qui peux
Me parler comme si tu étais un deuxième Dieu éternel à Mes côtés ?
15. Vois, Lémec : jusqu'à présent, c'est toi qui M'as questionné ! Mais
maintenant, c'est à toi de Me répondre ! Cherche une réponse à Ma question ; car elle
doit se trouver en toi, puisque tu abrites en toi-même la faculté de créer ! Réfléchis et
réponds-Moi lorsque tu auras trouvé !"
Chapitre 70
Embarras de Lémec devant la question insoluble
Aveu de sa folie
L'humilité en tant que vraie sagesse
(4 juillet 1843)
1. A ces mots, Lémec resta interdit et ne sut comment envisager la chose.
Devait-il réellement se mettre à chercher une réponse à cette question, laquelle ne
pouvait être tranchée que par le Seigneur Lui-même, ou alors devait-il la considérer
en tant qu'humiliation salutaire lui étant réservée, vu qu'il s'était quelque peu trop
avancé dans la précédente discussion ?
2. Partagé entre ces deux alternatives, Lémec hésita un long moment, restant
muet et de la sorte redevable d'une réponse au Seigneur.
3. Le Seigneur avait bien entendu remarqué la raison de son silence et lui dit :
"Écoute, Mon cher fils Lémec ! Combien de temps veux-tu encore Me faire attendre ?
4. Tu as pourtant parlé très sagement tout à l'heure, et ton discours n'aurait pas
déshonoré le chérubin le plus sensé ; pourtant, Je ne l'avais pas exigé de toi, mais
t'avais uniquement accordé le droit absolu de poser des questions.
5. Mais maintenant, alors que Je t'ai donné une bonne occasion de laisser libre
cours à ta sagesse, voilà que tu es silencieux comme une souris qui flaire le chat et
n'as pas envie de parler de ce qui pourrait peut-être te faire honneur !
6. Qu'y a-t-il donc ? Ta perspicacité te fait-elle tout à coup défaut, ou crains-tu
de Me faire part de ce que tu as trouvé, vu que tu n'es pas tout à fait certain de sa
validité ?
7. Parle donc, afin que nous sachions ce que tu ressens, vu que c'est ton tour
de parler !"
8. Lémec se ressaisit en esprit, afin de pouvoir donner suite aux exigences du
Seigneur et dit d'une voix très embarrassée :
9. "O Seigneur, maintenant il m'apparaît en toute clarté qu'en me posant cette
terrible question, Tu n'as pas vraiment voulu que j'y réponde, mais que Tu as placé
une pierre d'achoppement sur mon chemin pour mettre à nu la folie qui me poussait à
faire état de ma sagesse !
10. Il ne me reste maintenant rien d'autre à faire que de Te remercier, ô
Seigneur et Père plein d'amour, du plus profond de ce cœur qui T'aime maintenant
plus que tout, oui vraiment plus que tout ; car à présent, je vois de plus en plus
clairement que j'ai voulu au fond briller quelque peu devant Toi et Hénoc, comme si
j'étais également un sage dont Hénoc aurait pu au moins louer la sagacité !
11. Mais Ta sainte question ma montré l'étendue de ma folie, et je Te demande
de bien vouloir me la pardonner ; je Te prie également, ô Père bien-aimé et saint, de
me faire la grâce de répondre à ce que Tu m'avais demandé si, selon Ta sainte volonté,
la réponse doit nous être utile ; et si, d'après Ton très sage jugement, Ta réponse ne
nous était pas destinée à cause de sa trop grande profondeur, alors je Te remercierai
également du plus profond du cœur de ne pas me répondre !"
12. Le Seigneur répondit alors à Lémec : "Écoute, Mon cher fils Lémec, l'aveu
de ta faiblesse Me plaît incomparablement mieux que ton exposé précédent
concernant l'homogénéité des rapports de vie entre le Créateur et Ses créatures, bien
qu'il était en soi tout à fait juste, vu que Je te l'ai inspiré en vue de façonner ton cœur
et de te montrer en quoi consiste la vraie sagesse, c'est-à-dire en l'humilité, laquelle
permet à l'être humain de se rendre compte qu'il ne peut rien faire de ses propres
forces, et tout faire en se servant des Miennes.
13. Mais maintenant, afin de te permettre de t'en convaincre, Je vais placer
dans ton cœur cette importante réponse dont il a été question, et tu vas pouvoir
prendre conscience de façon évidente comment l'être humain est capable de parler
devant Moi et tout le monde lorsque Je l'inspire !
14. Qu'il en soit ainsi ; tu peux déjà te mettre à parler ! Amen."
Chapitre 71
Vision spirituelle de Lémec de la création des pensées
à l'intérieur de lui-même et leur rapports avec l'origine
de l'être humain en Dieu
(5 juillet 1843)
1. Alors Lémec se mit aussitôt à parler : "Si je ne me trompe pas, la question
était la suivante
2. Comment et de quelle manière le Créateur peut-Il faire sortir de Lui-même
Ses pensées, - lesquelles sont Ses particules de Vie éternelle - en tant qu'être vivants
entièrement libres, conscients d'eux-mêmes, semblables à ce que je suis maintenant
devant Toi, ô Seigneur, moi qui peux Te parler comme si j'étais un deuxième Dieu
éternel à Tes côtés ?
3. Telle était la question ! Elle est justement posée, - je le vois clairement ;
toutefois, la réponse qu'elle demande, cette difficile réponse, n'est pas encore née à la
lumière du monde !
4. Mais j'aperçois quelque chose en moi : ce sont des pensées très élevées ! -
Elles se fraient un chemin à travers un chaos, semblables à des étoiles isolées qui
cherchent parfois leur voie lors d'une nuit très nuageuse et luisent alors doucement à
travers les espaces des nuages déchirés, donnant leur lumière au sol ténébreux de la
terre.
5. O pensées, ô pensées, merveilleuses créations de mon esprit ! Que vos
formes sont étonnantes ! Vous prenez d'assaut ma poitrine ; les étoiles se pressent les
unes contre les autres, les formes contre les formes, et mon âme se sent libérée !
6. A présent, les nuages nocturnes s'en vont de ma poitrine, et là où ils se
rendent, ils rencontrent de puissants fleuves de lumière qui les prennent en eux, et ces
nuages qui ont été accueillis deviennent eux-mêmes lumière et obtiennent des formes
dans celle-ci, oui, des formes merveilleuses et admirables !
7. Oh, je vois maintenant en moi une richesse de formes lumineuses
indescriptible et incalculable, où tout bouillonne dans un enchevêtrement rappelant
une nuée brillante d'éphémérides lors d'un beau jour d'été, lorsque le soleil est près de
disparaître, ou alors lorsqu'il se lève et commence à saluer les campagnes de ses
premiers rayons !
8. Oui, c'est ainsi que se présente cette importante réponse en moi ; cependant,
comment est-il possible de l'exprimer ?
9. Mais qu'est-ce que je découvre à cet instant même, pauvre diable que je suis
? Je m'aperçois que ces formes changent d'aspect selon ma volonté !
10. Vois : je veux qu'elles se transforment en des êtres qui me sont semblables,
et elles deviennent ce que j'ai voulu ! Et je vois comme ces êtres sont formés par mes
pensées, d'un atome de lumière à l'autre ; ma volonté les garde dans la forme qui
correspond à la mienne et veut qu'ils vivent ; alors, ils vivent tout comme moi et se
meuvent librement, parce que je le veux ainsi.
11. Moi-même peux également m'apercevoir au milieu d'eux, tout selon ma
volonté, dans une forme identique à la leur, et cette forme qui est mienne dit ce que je
pense, et cela se passe dans ma grandeur initiale.
12. Et toutes les autres formes qui représentent des êtres humains se pressent
autour de ma propre forme, écoutent ce qu'elle dit et lui parlent selon le mode de
condition que je leur ai insufflé par ma volonté.
13. Toutes ces formes me ravissent, et je veux les conserver sans exception. La
joie que j'éprouve envers ces formes qui se trouvent en moi est un amour puissant ; je
les aime !
14. Vois : de ma propre forme jaillissent maintenant des flammes semblables à
des éclairs, lesquels s'enfoncent dans la poitrine de toutes les formes que j'ai conçues.
Celles-ci commencent à se mouvoir de par elles-mêmes, se contemplent et se
reconnaissent, et je les vois faire toutes sortes de choses ensemble qui ne sont plus
selon ma volonté.
15. O Seigneur, quelles merveilles se trouvent à l'intérieur de moi-même ! Si
seulement je connaissais déjà la réponse qu'il me faut !"
16. Le Seigneur dit à Lémec : "Je te le dis : tu n'en as plus besoin ; car tu Me
l'as déjà donnée !
17. Les choses sont telles que tu les as vues en toi, à la seule différence près
qu'elles se réalisent entièrement lorsqu'elles se trouvent en Moi, alors que dans ton
cas, elles n'étaient que des images furtives !
18. Toutefois, il serait vain de s'entretenir davantage là-dessus, car la créature
ne pourra jamais comprendre réellement la force du Créateur et ne la saisira que de
façon imaginative.
19. Mais tu as encore une autre question en réserve ; fais-la Moi connaître !
Amen."
Chapitre 72
Aptitude du corps à la douleur
La douleur en tant que bienfaitrice et protectrice de la vie
Comment vivre sans douleurs
(6 juillet 1843)
1. Lorsque Lémec eut entendu la nouvelle promesse du Seigneur qui lui
permettait de poser une autre question, bien que le jour soit déjà passablement avancé
à l'est, il en fut tout réjoui et se décida à parler sans plus attendre, disant :
2. "O Seigneur, Toi le Père plein d'amour et le Créateur de tous les anges et
des humains ! Vois, la vie terrestre ayant pour but de mettre l'esprit humain à l'épreuve
serait en soi tout à fait conforme à son sublime objectif si elle n'était pas reliée à une
chose extrêmement désagréable ; et je veux parler ici de notre aptitude à ressentir de
terribles souffrances !
3. Pourquoi notre corps doit-il être sujet à la douleur ? Pourquoi cela doit-il me
faire mal si je me heurte à quelque chose, si je fais une chute, me coupe, me coince ou
me pique ? Pourquoi faut-il que notre corps soit si souvent importuné par des
souffrances ? Pourquoi le feu doit-il me brûler si atrocement, et pour quelle raison la
femme doit-elle accoucher dans de pareils tourments ?
4. Vois, ô Toi, notre Père bien-aimé et saint, je ne peux absolument pas mettre
une telle chose en concordance avec mes connaissances de la vie et aimerais bien que
Toi, qui es notre Créateur, m'expliques la raison de ces affligeants symptômes !
5. Car je suppose, et j'en ai quasiment la certitude, que la vie de l'esprit est tout
à fait inapte à ressentir des douleurs. Pourquoi la vie du corps charnel ne pourrait-elle
pas lui être semblable ? - Ai-je raison ou pas ?"
6. Alors le Seigneur répondit à Lémec, le regardant avec compassion "Écoute,
Mon fils Lémec, cette fois-ci, tu n'as même pas l'apparence de la vérité pour toi !
7. Dis-Moi dans ton âme : peux-tu imaginer une vie qui ne serait pas réceptive
à toutes sortes d'impressions ? Si tu ne ressentais rien, vivrais-tu vraiment ?
8. Supposons que l'être humain éprouve toute sensation comme bienfaisante à
peu près de la même façon qu'il ressent l'acte de procréation. N'en viendrait-il pas
bientôt à se détruite en se heurtant, se frappant, se piquant, se coupant et se brûlant
constamment ? Et avant qu'une année se soit écoulée, n'aurait-il pas perdu tous ses
membres ?
9. Seule la mort absolue est un état privé de sensations, qu'elles soient bonnes
ou mauvaises.
10. C'est pourquoi la douleur est la plus grande bienfaitrice de la vie et sa plus
fidèle protectrice, sans laquelle cette vie ne pourrait être envisagée comme durable en
aucune manière.
11. De toute façon, le corps qui t'a été donné ne connaissait pas la douleur. Si
tu l'entretiens selon Mon ordre et prends soin de lui et en te couchant, en t'asseyant, en
étant debout, en marchant et en courant, tu parviendras à passer ta vie entière sans
éprouver de douleurs. Si tu manges et bois modérément, tu n'auras pas de troubles
internes ; et si tu n'es pas l'esclave de ta chair, tes membres ne te feront jamais mal !
12. La douleur est le véritable attribut de la vie, sans lequel tu serais privé de
tes sens ! Elle est la sensation et la perception réelles de l'amour ; et si celui-ci ne se
trouve plus dans son ordre, il ressent cet état comme une douleur, alors qu'il éprouve
l'ordre en tant qu'état des plus agréables.
13. C'est pourquoi, ne souhaite jamais être épargné par la douleur, car elle est
la gardienne la plus fidèle de ta vie et rassemblera plus tard la vie de ton esprit en tant
que son sauveur.
14. Afin que tu saches dans quelle mesure les esprits les plus purs sont
capables ou non de souffrances, l'un d'eux va te le démontrer maintenant aussi
rapidement que possible ! Amen."
Chapitre 73
Zuriel démontre la sensibilité des esprits à la douleur
(7 juillet 1843)
1. A peine le Seigneur avait-Il prononcé ces paroles que Zuriel se tenait déjà
devant le petit groupe assis dans le temple ; il s'inclina jusqu'à terre devant le Seigneur
et Lui dit
2. "O Seigneur, Toi grand Dieu, Père plein d'amour et de sainteté ; Créateur
tout-puissant de tous les esprits et des humains qui proviennent des anciens esprits de
Tes cieux originels, lesquels existent depuis toujours, aussi bien que Tu Te trouves de
toute éternité au-dessus de tous les cieux dans le sanctuaire à jamais inaccessible de
Ta lumière !
3. Tu m'as fait la grâce de m'appeler, mû par Ton infinie mansuétude de Père ;
que Ton amour plein de sainteté veuille me faire connaître le doux acte d'obéissance
que je vais avoir à accomplir !"
4. Le Seigneur répondit : "Zuriel, ta fidélité M'est bien connue ! - Vois, à côté
de Moi se trouve Lémec, qui ne t'est pas étranger ; afin qu'il devienne pour toi un
véritable frère, résout la part de spiritualité de sa question, ce qui lui permettra de
savoir si la vie parfaite qui se passe purement en esprit est reliée à la douleur ou pas !
Vois, c'est la raison pour laquelle Je t'ai fait venir. Montre donc cela à ton frère à la
manière des esprits ! Amen."
5. Dès que le Seigneur eut prononcé ces derniers mots, Zuriel posa sa main sur
la poitrine de Lémec et lui dit :
6. "Frère, sors pour un court laps de temps de ta demeure de pourriture pour
obéir à la très sainte volonté du Seigneur, et fais l'expérience de ce que tes croyances
obstinées te forcent à croire !"
7. A peine Lémec eut-il entendu ces mots que son corps s'affaissa comme celui
d'un mourant ; mais son esprit se tint bientôt devant Zuriel, resplendissant de
blancheur.
8. Aussitôt, Zuriel lui saisit la main et la pressa avec force entre les siennes.
9. Alors Lémec, en sa qualité d'esprit, poussa de grands cris et hurla "Pour
l'amour de Dieu, que fais-tu là ? Tu m'écrases la main et me causes une douleur atroce
!"
10. Zuriel lâcha immédiatement la main de Lémec et lui dit : "Frère, tu te
trouves pour le moment en esprit ; car vois, ta demeure charnelle repose là-bas,
impuissante, sur les marches de l'autel ! Comment cela se fait-il que tu aies pu pousser
des cris de douleur, alors que tu soutenais il y a quelques instants qu'un pur esprit est
incapable de ressentir toute souffrance ?"
11. Lémec lui répondit : "O frère, ton enseignement ne manque pas de dureté !
Certes, l'expérience est la meilleure méthode d'instruction, mais j'aurais aussi compris
qu'un esprit est encore bien plus sensible à la douleur qu'un être humain si la leçon
avait été plus douce !
12. Non, vraiment, je me passerais volontiers d'une expérience de ce genre
pour le reste de mes jours ; car ma main me brûle encore, comme si elle se trouvait
dans de l'acier incandescent ! O Seigneur, ôte-moi donc cette douleur, sinon je vais
désespérer !
13. Aussitôt, Zuriel souffla sur la main endolorie, et les douleurs s'envolèrent.
Puis Lémec se retrouva dans son corps avec toute sa conscience.
14. Alors le Seigneur lui demanda ce qu'il pensait de la sensibilité des esprits.
15. Lémec répondit : "O Seigneur, tout le contraire de ce que je croyais
auparavant!"
16. Le Seigneur répliqua : "Il n'est pas nécessaire que tu ajoutes tout autre
commentaire ! - Puisque les sensations font partie de la vie, elles doivent avoir le plus
de force là où celle-ci se trouve concentrée dans son abondance originelle ! D'ailleurs,
l'expression "un esprit insensible" est en soi le plus grand des non-sens !
17. Mais laissons Zuriel nous en dire davantage, puisqu'il se trouve ici ! Parle
donc, Zuriel ! Amen."
Chapitre 74
De la nature de la vie
Raison de l'aptitude à la douleur et à la félicité
Chapitre 75
Discours d'Hénoc au sujet de la vie de l'esprit
en tant que combat indispensable des forces soumises à la
polarité
Chapitre 77
Ordination du roi Lémec en tant que grand-prêtre
du temple de la montagne
Promesse réconfortante du Seigneur de Sa présence
constante
Chapitre 78
Discours de Lémec au peuple rassemblé autour du temple
Des apparitions visibles de Dieu
Chapitre 79
Hénoc et les deux Lémec institués guides principaux du
peuple
Chapitre 80
Transfiguration du Seigneur à la vue du peuple
qui fait preuve d'effroi et de vénération
Paroles paternelles du Seigneur au peuple qui L'a reconnu
Le Seigneur disparaît à ses yeux
Chapitre 81
Le monument des sept pierres blanches dans le temple
Origine de la pierre des sages
Retour vers la ville
Chapitre 82
Envoi des messagers
Ordre exemplaire et divin de l'état et de la ville d'Hanoc
Hénoc et Lémec se rendent sur les hauteurs
Chapitre 83
La mer de flammes dans la caverne sur le chemin
qui mène vers les hauteurs
Chapitre 84
Hénoc détruit la caverne du Dragon
et rassure ses compagnons
Chapitre 86
La rusée transformation en son contraire des prédictions
du Seigneur par Satan, le vantard
Chapitre 87
Réponse pleine de force d'Hénoc et bannissement
de Satan au centre de la terre
Chapitre 88
Lémec demande comment un esprit peut être
tenu prisonnier par la matière
Chapitre 89
Les voyageurs arrivent sur la pleine hauteur
et sont accueillis par Adam
(2 août 1843)
1. Quelques instants plus tard, nos voyageurs atteignirent la pleine hauteur. Et
lorsque Lémec découvrit la hutte d'Adam et celles des enfants de la race originelle, vu
que son esprit les lui désigna immédiatement, il tomba sur la face et dit
2. "O Dieu, Père des plus saint, que ces habitations qui proviennent de Ta main
sont sublimes !
3. Ma maison a été faite d'argile morte et de pierres, donc elle est aussi morte
que la matière qui la compose et que ses habitants ; mais cette demeure a été
construite au moyen d'arbres vivants, ce qui fait qu'elle et ses habitants ont également
la Vie en eux ! Oh, qu'une telle demeure a une valeur incomparablement plus élevée
que toutes celles des citées réunies des profondeurs !"
4. Lémec se serait encore longtemps extasié de la sorte ; mais Hénoc alla vers
lui, le releva et lui fit remarquer que le patriarche Adam et la mère Eve sortaient
justement de leur cabane, afin d'aller voir sur le point le plus élevé si lui, Hénoc, ainsi
que Lémec ne s'approchaient pas d'un endroit quelconque.
5. Dès que ce dernier aperçut le couple originel, il se sentit pris de faiblesse et
fut incapable d'amener un seul mot à ses lèvres, tant il ressentait de vénération à leur
égard. Ce ne fut qu'après la première vague d'émotion qu'il put s'écrier
6. "O Toi, grand Dieu, quelle dignité sacrée, quelle noblesse admirable ! Que
le premier humain est sublime, lui qui ne fut pas né, mais créé uniquement de Ta main
et de la volonté de Ton amour tout-puissant !
7. Oui, mon très cher frère Hénoc, même si tu n'avais pas attiré mon attention
sur lui, il n'aurait pu m'échapper que ce couple est le premier des humains de la terre !
Sa grandeur colossale, sa forme des plus parfaites et la blancheur éclatante de sa
chevelure en témoignent indubitablement !
8. O frère, j'étais plein d'attente au sujet de ma première impression concernant
le patriarche ; mais il me faut bien dire que toutes mes espérances sont largement
dépassées !"
9. A cet instant, Adam porta son regard vers la pleine hauteur et poussa un cri
de joie en apercevant Hénoc.
10. Aussitôt, tous se précipitèrent hors de leurs habitats et coururent à la
rencontre d'Hénoc, les bras tendus.
11. Malgré son grand âge, cette fois-ci ce fut Adam le premier à atteindre la
hauteur. Dès qu'il eut rejoint Hénoc, il le prit dans ses bras, le pressa contre sa poitrine
et lui dit avec émotion
12. "O toi, mon cher fils, combien de fois ne suis-je pas venu ici durant ton
absence pour guetter ton arrivée ! Combien de fois t'ai-je béni ! Oh, sois le bienvenu !
13. Toi aussi, mon fils Lémec, fils de Métuschaël, viens ici, que je te bénisse !
On ne peut compter les fois où ta femme Ghéméla a regardé dans les profondeurs et
prié que le Seigneur te bénisse et te garde ! Vois, là-bas, elle sort de la hutte de Jéred
et court à ta rencontre, hors d'haleine ! Hâte-toi aussi au-devant d'elle, afin d'écourter
son chemin ; car aucune femme n'a jamais aimé son époux comme elle !"
14. Alors Lémec fit ce qu'Adam lui avait conseillé.
15. Là seulement, Adam s'aperçut de la présence des autres arrivants ; il leur
souhaita la bienvenue et leur demanda avec sa curiosité coutumière qui ils étaient et
d'où ils venaient.
16. Mais les voyageurs des profondeurs étaient bien trop émus devant la
sublime vision du patriarche pour pouvoir lui répondre. C'est pourquoi Hénoc
tranquillisa aussitôt Adam et lui fit part de l'origine de ses compagnons.
17. Adam les bénit tous et leur dit de le suivre dans sa demeure, afin de
redonner des forces à leur corps fatigué. Et ils le suivirent.
Chapitre 90
Le repas chez Adam
Discours plein d'humilité et de vénération du roi Lémec
Bonne réponse d'Adam
(3 août 1843)
1. Arrivés dans la spacieuse hutte d'Adam, un repas les attendait, composé de
fruits les plus délicieux qui avaient été apportés par les serviteurs de Seth. Donnant
suite à l'aimable invitation d'Adam, les invités s'installèrent autour des corbeilles,
louèrent et remercièrent Dieu, puis mangèrent dans une joyeuse ambiance.
2. Mais le Lémec des profondeurs était encore trop plein de vénération envers
Adam pour pouvoir partager entièrement la joie qui s'était si vite répandue sur ses
compagnons.
3. Adam s'en aperçut aussitôt et lui en demanda la raison.
4. Lémec lui répondit : "Père, toi le premier humain de la terre ! Vois, je
n'arrive pas à devenir maître de ma très grande vénération envers toi et tous ceux qui
t'entourent en leur qualité de tes premiers enfants !
5. La seule pensée que tu sois le père de Caïn, dont les enfants et petits-enfants
sont déjà tous morts, - et que ton épouse soit la mère de tous les humains qui vivent
encore ou sont passés à trépas emplit mon âme d'un sentiment de vénération qui ne
cesse de croître. Et ce sentiment m'empêche d'être insouciant comme les autres,
lesquels sont peut-être habitués depuis l'enfance à une telle sublimité, parce qu'ils
étaient toujours autour de toi, ô père, ou alors, s'il s'agit de ceux qui viennent du
même endroit que moi, parce qu'ils ne sont aucunement capables de l'apprécier dans
toute sa sainte profondeur !
6. C'est pourquoi, pardonne-moi, ô père Adam, et toi de même, respectable
mère Eve, si mon état d'âme ne me permet pas de partager la gaieté des autres ! -
D'autre part, ceux-ci n'ont jamais été des pécheurs envers Dieu et envers toi ; mais
moi, il y a quelques semaines encore, j'étais un monstre de tous les monstres,
incapable de m'amender de par moi-même, et que seule la miséricorde divine a
ramené sur le bon chemin.
7. Vois, c'est là la raison pour laquelle je ne peux me réjouir entièrement à
l'instar de mes compagnons qui n'ont jamais péché devant Dieu ou devant toi !"
8. Ici, Adam interrompit Lémec dans ses justifications et lui dit "Écoute, toi,
pauvre fils de mon premier descendant qui fut le malheureux Caïn ! Tes propos me
plaisent, car ils méritent mon estime et ma considération ; en plus, je dois bien avouer
que je n'ai encore jamais rien entendu de semblable de la bouche de mes enfants.
9. Néanmoins, je doit te dire qu'une vénération aussi démesurée envers moi, le
père originel des humains de la terre, est quelque peu vaine ; en effet, je ne suis
pourtant qu'un homme comme les autres ! Que je sois né ou créé directement par Dieu
ne change en rien les choses ; car celui qui grandit dans le ventre de sa mère est tout
autant que moi créé par Dieu, aussi bien que je le fus sans passer par une femme.
10. Chaque habitant des hauteurs sait que tu fus un pécheur ; mais nous savons
aussi que tu t'es grandement amendé par la grâce de Dieu, et n'ignorons pas que le
Seigneur t'a tout pardonné. C'est pourquoi nous t'avons également pardonné pour
l'amour de Dieu, et tu peux sans plus être gai et te réjouir avec nous !
11. Mange donc et bois ; sors de ta tristesse, car j'ai encore bien des choses à te
montrer !"
12. Ces paroles ramenèrent notre Lémec à la raison ; il commença à se réjouir
et put manger et boire.
Chapitre 91
Récit d'Adam de la demande en mariage de Muthael
concernant Purista
Bonne réponse d'Hénoc
(4 août 1843)
1. Il n'est certainement d'aucune nécessité de mentionner ou de rappeler ici les
récits historiques me concernant, moi, Jéhova, et sont bien connus parce que souvent
cités dans cet ouvrage, récits qui eurent lieu pendant le repas au cours duquel même
Kénan eut l'occasion de relater une fois de plus son rêve, - ce qui lui valut de
nombreuses questions de la part de Lémec.
2. Lorsque tous furent rassasiés, Adam se mit à parler de Muthael et de Purista
et proposa à Hénoc de les marier. - Vu qu'il s'agit ici de quelque chose d'important, il
faut accorder à ce fait la place qui lui est due. - Voici donc comment les choses se
passèrent :
3. A la fin du repas, lorsque les hôtes d'Adam eurent présenté de justes
louanges au Seigneur, le patriarche se leva et dit à Hénoc : "Écoute, mon bien-aimé
fils Hénoc ! Vois : pendant ton absence, qui dura presque cinq jours, Muthael est venu
me trouver, le cœur tout contrit ; lors de la récente visite du Seigneur, il Lui avait posé
une question au sujet de la nature de l'amour envers les femmes et avait obtenu de Sa
part une réponse d'envergure. Muthael me raconta dans le détail la détresse dans
laquelle il se trouvait à cause de l'amour qu'il portait à Purista ; il me pria finalement
de ne pas le priver - pour n'importe quel motif de considération extérieure - de ce que
le Seigneur lui avait promis et pleinement accordé, et de bénir aussi tôt que possible
son amour en lui donnant Purista pour femme.
4. Vois, mon fils Hénoc, cela s'est passé ici, dans ma hutte ! Toutefois, je n'ai
répondu ni oui ni non, et lui ai dit de s'adresser au Seigneur en attendant ton retour.
5. Qu'en penses-tu ? Le moment est-il venu de donner suite à la demande de
Muthael, ou faut-il remettre la chose à plus tard ?"
6. Hénoc répondit à Adam : "Écoute, père, jusqu'à présent le Seigneur ne m'a
pas ordonné de m'occuper de cette affaire dans l'immédiat ; mais je suis d'avis que si
Muthael se laisse inspirer par le même esprit que celui qui habite en mon fils Lémec,
l'époux de Ghéméla, et s'il nous donne l'assurance de ne pas toucher sa femme jusqu'à
ce que le Seigneur le lui permette, nous pouvons sans plus lui accorder ce qu'il
désire !
7. Toutefois, s'il se sent trop faible pour se soumettre à cette condition, il va de
soi que nous ne pouvons nous hasarder à remettre une chose qui appartient au
Seigneur dans les mains de la faiblesse humaine !
8. Je pense qu'il serait préférable pour Muthael de ne pas devancer le Seigneur
en quoi que ce soit ; car notre Père céleste éprouve toujours fortement celui à qui Il
veut beaucoup donner. C'est pourquoi, il vaut mieux que Muthael sacrifie entièrement
son grand amour au Seigneur et ne veuille posséder rien d'autre que le Sien ; de cette
façon, il sera à même d'accorder en Dieu le plus grande liberté à son esprit en toute
abnégation. Alors, le Seigneur lui concédera certainement ce qui lui fut promis, au
moment qu'Il jugera le plus propice pour lui ! - Partages-tu également mon opinion
sur ce point ?"
9. Adam répondit : "Oui, Hénoc, tu as entièrement raison ; c'est ainsi que les
choses doivent se passer ! Lorsque Muthael reviendra, je lui présenterai ton point de
vue sous forme de condition absolue ! - Et pour le moment, il n'est pas encore
question de Purista !
10. Oui, cela est juste et parfaitement conforme à l'ordre divin ! - Et
maintenant que cette affaire est réglée, n'en parlons plus !
11. A présent, sortons de la hutte ! Le soir s'annonce magnifique ; c'est
pourquoi nous allons sans tarder nous rendre sur la hauteur blanche qui se trouve au-
dessus de la grotte et contempler de là la grande bonté et la toute-puissance divines ! -
Mettons-nous en chemin ! Amen.
Chapitre 92
La montée vers la hauteur
Le roi Lémec glorifie le Seigneur à la vue
des merveilles de la terre
(5 août 1843)
1. Parvenus sur la hauteur blanche, Lémec et ses compagnons découvrirent la
mer pour la première fois de leur vie. Ils eurent grand-peine à détacher leur regard de
cette immense surface, laquelle semblait s'unir à l'horizon avec le ciel, selon les
conceptions de l'époque.
2. Oui, ils auraient pu observer le spectacle des vagues pendant des jours
entiers et se perdre dans une telle contemplation si Adam n'avait pas donné une
bourrade à Lémec et dirigé aussitôt son regard sur les cônes aux eaux jaillissantes qui
nous sont bien connus !
3. A cette vue, Lémec s'effondra presque sous le coup de la surprise et fut
incapable d'exprimer les sentiments qui s'étaient emparés de son âme. Les yeux noyés
de larmes, il regarda pendant une bonne heure autour de lui, sans dire un seul mot.
4. Finalement, Hénoc lui demanda : "Eh bien, frère Lémec, que dis-tu de ce
panorama ? Comment la terre te plaît-elle, vue d'ici ?"
5. Enfin, Lémec put se ressaisir et ré pondit : "O toi, mon frère aimé, si je
voulais exprimer ce que mon cœur ressent en ce moment, je devrais être doté de la
verve fulminante d'un séraphin ou d'un chérubin ! Ma langue est bien trop malhabile
pour cela !
6. Toutefois, je dois t'avouer, mon cher frère, que je me sens passablement
angoissé à la pensée que je devrai peut-être dans peu de temps déjà quitter ces
splendeurs inexprimables qui peuplent la terre !
7. En vérité, pour ma part, je ne désirerais éternellement rien d'autre qu'une vie
aussi heureuse sur une terre aussi belle que celle-ci ! Je peux porter mon regard où je
veux : partout apparaissent de nouvelles merveilles ! Là-bas, vers l'occident, la mer
s'agite dans un embrasement où luisent mille couleurs ; elle doit probablement
prendre naissance non loin d'ici, pour aller ensuite se perdre dans l'infini des cieux. Et
là, tout près de nous, se dressent sept colosses en forme de montagnes pointues qui
projettent des colonnes d'eau vers la voûte céleste ! Celles-ci semblent se briser contre
le bleu du ciel pour retomber sur la terre en d'innombrables gouttes étincelantes
pareilles à des étoiles filantes qui lui apportent la bénédiction des cieux ; oui, on
pourrait presque croire que c'est là le lieu d'origine des astres !
8. Je ne veux pas encore citer les milliers et les milliers des autres splendeurs
que j'aperçois ; elles sont trop diverses, trop grandes et sublimes pour être décrites par
une langue humaine. C'est pourquoi, ô frère, laisse-moi encore un peu jouir en paix de
cette profusion de merveilles que Dieu nous a prodiguées !
9. O Toi qui m'enseignais encore hier Ta sagesse et Ton amour infinis de façon
si admirable, combien dois-tu être sublime, saint, bon et puissant pour que Tes œuvres
puissent témoigner d'une pareille gloire !
10. O frère Hénoc, s'Il Se trouvait ici, parmi nous, comme hier, le saint
Créateur de toutes ces choses admirables, qu'adviendrait-il de notre cœur ?
11. Oui, notre Dieu Jéhova Sabaot est saint, des plus saint ; car les cieux et la
terre sont remplis de Sa gloire !
12. O Père, qui peut bien T'aimer, Te louer et Te glorifier de juste façon ? Car
trop grande, trop sublime est Ta sainteté !"
13. Ici, Lémec resta muet, tant il était pris de ravissement. Et Adam, ainsi que
ceux qui l'accompagnaient, furent émus aux larmes devant la profondeur de son
émotion et de celle de ses compagnons. Hénoc loua avec force le Seigneur dans son
cœur d'avoir fait preuve d'autant de compassion envers ceux qui avaient été faibles et
perdus et qu'Il avait pareillement rendus forts par Sa grâce.
14. Et la petite compagnie resta encore jusqu'à minuit sur la hauteur.
Chapitre 93
Retour à la maison
Le repas béni dans la hutte d’Adam
Adam et Hénoc s'entretiennent de la fête du sabbat
(7 août 1843)
1. Aux environs de minuit, Adam se leva, bénit toute la terre et dit "Écoutez-
moi, mes chers enfants ! Je pense que maintenant nous avons suffisamment contemplé
les magnifiques œuvres de Dieu, et que nous avons rassasié notre âme de l'excellente
nourriture préparée dans la grande cuisine des merveilles du Seigneur !
2. Qu'à Lui seul, notre Père plein d'amour, saint et bon plus que tout,
reviennent louanges, gloire et reconnaissance, tout notre amour, notre plus grand
respect et notre véritable adoration !
3. Vu que nos membres commencent à soupirer après une nourriture
reconstituante, nous allons sans plus tarder prendre le chemin du retour sous la douce
lueur de la pleine lune. Puis nous recouvrerons des forces au nom du Seigneur dans
ma maison en prenant nourriture et boisson, et, après L'avoir loué, nous prendrons un
repos réparateur sur des couches préparées avec des feuilles odorantes !
4. La journée de demain nous réserve de nouveaux plaisirs au nom du
Seigneur. - Et maintenant, Seth, conduis-nous en bas en prenant le meilleur chemin !
5. Seth fit ce qu'Adam avait souhaité et, en une demi-heure, selon les calculs
actuels, tous arrivèrent indemnes dans la hutte d'Adam, où les serviteurs de Seth
avaient déjà depuis longtemps préparé tout ce qu'Adam avait mentionné sur la
hauteur.
6. Et les hôtes, mis en appétit par l'air pur des montagnes, louèrent le Seigneur
et puisèrent sans hésiter dans le contenu des corbeilles.
7. Lorsque le repas fut terminé, ils remercièrent le Seigneur avec ferveur et,
tels qu'ils étaient, s'allongèrent sur leurs lits de repos odorants.
8. Au matin, Adam, qui était toujours le premier debout, réveilla les autres.
9. Lorsqu'ils furent tous sur pied, frais et dispos, Adam dit à Hénoc "Nous
nous trouvons une fois de plus à la veille du sabbat ! Ne penses-tu pas que nous
devrions inviter les enfants à la fête de demain, pour le jour du Seigneur ?"
10. Mais Hénoc répondit : "Père, je suis d'avis que ce jour de fête a plutôt le
caractère d'une cérémonie du monde que celui d'un service divin authentique. Cette
fois-ci, nous allons renoncer à inviter qui que ce soit !
11. Tous ceux qui voudront venir seront les bienvenus et obtiendront la
bénédiction du sabbat ; quant à ceux qui n'auront pas envie de nous rejoindre
librement - sans être invités - nous ne voulons aucunement les contraindre à venir, et
ce d'autant moins que cela pourrait donner l'impression devant le Seigneur que nous
aimerions tirer vanité d'être entourés par une grande foule en présence des enfants des
profondeurs.
12. Par conséquent, que les choses restent conformes à la volonté du
Seigneur ! Que celui qui veut venir vienne, et il recevra la bénédiction qu'il attend ;
quant à ceux qui ne viendront pas, nous prierons pour eux et les offrirons à Dieu dans
nos cœurs !"
13. Adam fut pleinement satisfait de cette réponse et décida ensuite de visiter
au cours de la journée d'autres endroits également dignes d'intérêt des hauteurs, en
compagnie de la petite troupe qui lui était devenue chère , et Hénoc acquiesça à ce
projet.
14. Là-dessus, il ordonna de préparer le repas du matin et, lorsqu'il fut
consommé, ils prirent le chemin de la pleine hauteur qui conduisait à la grotte bien
connue.
Chapitre 94
Visite de la grotte d'Adam
Étonnement de Lémec qui loue l'amour du Seigneur
Chapitre 95
Hénoc parle avec sagesse de l'amour
de la chair et de celui du monde
Chapitre 96
La petite procession arrive vers la hutte de Purista
Lémec s'émerveille de la beauté de leur hôtesse
Chapitre 97
Dans la hutte du Seigneur
Purista se plaint des poursuites amoureuses de Muthael
Sage réponse d'Hénoc
Chapitre 98
Hénoc guérit Muthael de sa dépression amoureuse
Chapitre 99
Étonnement d'Adam devant la métamorphose de Muthael
Gêne de Purista - Discours de Muthael
Purista se repend et demande pardon
Chapitre 100
Discours sage et viril de Muthael à Purista
Chapitre 101
Mépris de Muthael vis-à-vis des hôtes des profondeurs
et sa question acerbe au roi Lémec
Réponse de Lémec
(23 août 1843)
1. Après cet avertissement à l'adresse de Lémec, Muthael se tourna vers Hénoc
et lui dit : "Hénoc, dis-moi donc qui sont ces petits hommes, et plus particulièrement
celui à qui tu viens d'adresser la parole ! S'agit-il de quelques compatriotes de ceux
qui, au temps où le Seigneur Se trouvait parmi nous, sont montés des profondeurs
maintenant purifiées et ont eu l'audace de vouloir nous attaquer ? Ou bien viennent-ils
d'un coin perdu du Septentrion ? Dis-moi donc ce qu'il en est d'eux !"
2. Hénoc répondit à Muthael : "Écoute, je viens d'avertir l'un de ces hommes
qui est le plus apte à te répondre de se tenir prêt à avoir une conversation avec toi ! Vu
que tu désires toi-même faire la connaissance de ces êtres plus petits que nous sur le
plan physique, - mais aucunement sur celui de la spiritualité -je te conseille de
t'adresser à celui qui se trouve le plus près de moi et se nomme Lémec ; il est capable
de te donner les meilleurs renseignements concernant toutes sortes de choses ! Fais-le
sans crainte et sans réserves ! Je suis persuadé d'avance que tu seras entièrement
satisfait de lui, malgré sa petite taille !"
3. Là-dessus, Adam fit signe à Muthael de s'entretenir sans plus tarder avec le
petit homme, car il connaissait bien tous les trésors de spiritualité qui étaient cachés
en la personne de Lémec.
4. C'est ainsi que Muthael - sans se douter des risques auxquels il s'exposait -
ouvrit la discussion avec la question suivante :
5. "Lémec, petit homme aux dimensions extraordinairement réduites, dis-moi
qui tu es et d'où tu viens, afin que je sache comment je dois me comporter vis-à-vis de
toi et de tes semblables ! Car vois, il ne m'est pas donné comme à Hénoc et à bien
d'autres encore de pouvoir contempler la vie jusque dans ses fondements ! C'est
pourquoi je suis obligé de poser de telles questions, pour savoir qui se trouve devant
moi. Je t'ai donc demandé de me dire qui tu es et d'où viens !"
6. Alors Lémec lança à Muthael un regard lourd de signification et lui dit en
pesant chaque mot et avec une certaine agitation : "Écoute, homme du Levant, toi qui
d'habitude fais preuve de sagesse, cette question ne te fait pas honneur ; car c'est là le
langage des vulgaires domestiques qui balaient les ruelles de ma grande ville d'Hanoc,
eux qui ne savent pas depuis très longtemps qu'ils appartiennent à la gent humaine !
7. Selon moi, un véritable sage devrait pourtant savoir que des êtres vivants -
surtout s'ils se trouvent en l'aimable compagnie d'un Hénoc et sont capables de
s'entretenir avec lui - doivent jouir d'un peu plus de considération que s'ils étaient des
singes ressemblant aux humains !
8. De telles appréciations semblent encore faire défaut à ton bon-sens ; c'est
pourquoi, ta question fait penser que la véritable sagesse doit t'être encore entièrement
inconnue, vu que tu vois en moi un singe plutôt qu'un être humain !
9. Je te conseille de te reconnaître tout d'abord toi-même ; et seulement après,
occupe-toi de moi ! Ta façon de te comporter m'explique l'attitude extrême dont tu as
fais preuve vis-à-vis de la céleste Purista : tout d'abord brûlant comme de l'airain
ardent - en supposant que tu en aies jamais vu -, puis froid comme un bloc de glace, -
parce que le juste milieu de l'amour envers Dieu qui se manifeste par les œuvres t'est
tout à fait étranger ; car Purista est pure comme de l'or, - si tu sais ce que cela veut
dire !
10. Jusqu'à présent, tu n'as été qu'un fou qui n'a pas la moindre idée des
moyens d'éducation utilisés par Dieu face aux humains !
11. C'est pourquoi, au nom de mon Dieu et du tien, va, et apprends à te
connaître toi-même. Et seulement après, reviens vers moi, le petit homme aux
dimensions extraordinairement réduites, lequel semble être pourtant davantage qu'un
singe quelconque ! Tâche de comprendre ces paroles !"
Chapitre 102
Honteux de lui-même, Muthael veut s'en aller
Hénoc l'en empêche
Discours d'Hénoc sur la nature des femmes
Chapitre 103
Muthael converse avec Lémec
Sages paroles de Lémec
De la véritable nature de l'offense
Muthael, réconcilié avec Lémec, lui demande conseil
Chapitre 104
Refus de Lémec qui conseille à Muthael
de s'adresser au Seigneur
Différence entre la parole divine et la parole humaine
Chapitre 106
Uranion en tant qu'aubergiste
Purista est appelée sur la hauteur vers Muthael
Curiosité d'Adam et frayeur salutaire
Chapitre 108
Cantique de Kénan sur la nature de la vie
Dure critique d'Adam
Paroles apaisantes d'Hénoc
Chapitre 110
Discours apaisant de Lémec
De la force de l'habitude et de la bénédiction des secousses
spirituelles
Le but de nos faiblesses
(2 septembre 1843)
1. En entendant le souhait d'Adam - lequel s'était de nouveau apaisé -, Lémec
s'avança vers lui et lui dit : "Sublime père des humains de la terre ! Tu es juste devant
Dieu et devant nous, tes enfants ; où se trouve celui qui, vivant sur notre planète,
pourrait méconnaître l'amour dont tu as fait preuve en élevant tes enfants à la gloire
de Celui qui te les a donnés ?
2. Autant que j'aie pu m'en rendre compte, tu portes en toi au plus haut degré
le bien qu'on retrouve dans tous tes enfants et qui est puissamment prédominant ; mais
il semble non moins vrai qu'habite en toi l'origine de leur faiblesse, et ton âme
éprouvée n'est pas encore entièrement libérée de maint préjugé.
3. C'est pourquoi tu me pardonneras de prendre la liberté de te faire quelques
remarques en toute sincérité : tout d'abord, le cantique de Kénan me concernait, moi ;
Hénoc a montré plus explicitement que Kénan ne l'a fait par la parole, le regard et le
geste, que je dois prendre conscience que cette sagesse impure se trouve encore plus
ou moins en moi !
4. J'ai suivi immédiatement ce sage conseil et me suis rendu compte que,
pendant tout le cantique de Kénan, mon âme avait été entièrement à l'unisson avec ce
qu'il chantait ; en plus, j'ai reconnu qu'une vieille habitude est un véritable vêtement
d'airain dont on ne parvient pas à se débarrasser lorsqu'il s'est pour ainsi dire soudé à
notre corps.
5. Vois, tout cela est exactement contenu dans les paroles de Kénan et la
remarque d'Hénoc, et je répondrais sur ma vie de la véracité de mon affirmation si on
me le demandait !
6. Si, dans cette affaire, d'autres que moi se sont peut-être sentis quelque peu
touchés, je trouve que c'est tout naturel et parfaitement juste. Car nous tous avons nos
points faibles plus ou moins accentués, et je trouve ces secousses psychologiques tout
à fait appropriées. Car, grâce à leur effet bienfaisant, bien des gens sont à même de se
rendre compte de leur faiblesse et de s'en débarrasser, alors qu'autrement elle leur
serait restée propre jusqu'à la fin de leur vie.
7. De cette façon, je n'ai pas seulement justifié Hénoc, mais également toi, ô
père, ainsi que tous tes enfants ; car le Seigneur a donné des faiblesses aux humains
pour qu'ils se mettent eux-mêmes à l'épreuve, et ce sont justement ces épreuves qui
conditionnent notre liberté spirituelle ; ce n'est qu'après avoir reconnu et vaincu ces
faiblesses que nous pouvons acquérir la parfaite liberté d'esprit.
8. Car notre faiblesse est une part de notre être que le Seigneur a laissée
inachevée à dessein, une part que nous devons parfaire nous-mêmes, afin de renforcer
et de justifier la ressemblance divine de notre esprit en nous et d'édifier par nos
propres forces une vie libre à tout jamais.
9. Toutefois, si nous préférons cacher nos faiblesses plutôt que de les révéler
ouvertement, nous nous faisons tort à nous-mêmes, et c'est notre propre faute si elles
nous mènent à la ruine.
10. C'est pourquoi, père Adam, tu vas bien nous pardonner, à Hénoc, Kénan et
moi, si nous nous sommes peut-être trop avancés dans nos propos ?"
11. Ces paroles réconcilièrent si bien Adam qu'il demanda à entendre à
nouveau Hénoc.
Chapitre 111
Affligeante prophétie d'Hénoc et son blâme mêlé
de douceur et de sérieux envers Adam
Tentative de justification d'Adam vouée à l'échec
(4 septembre 1843)
1. Hénoc se tourna alors vers Adam et lui dit : "Père Adam, j'ai déjà entendu
bien des choses de ta bouche, mais encore jamais une interdiction de ta demeure !
2. Ah, combien nos descendants seraient plus heureux si tu n'avais jamais
prononcé ces paroles !
3. Car, en vérité, ce que tu fais ici, ô père, en tant que premier humain de la
terre, sera imité par bon nombre de tes enfants dans les temps à venir !
4. Oui, je te le dis, inspiré par l'esprit du Seigneur qui se trouve dans mon
cœur : tout ce que tu viens de dire et provenait du tréfonds de ton âme, tes enfants le
réaliseront d'une manière qui sera le comble de l'abomination devant Dieu ; car la
façon selon laquelle tu t'es insurgé contre mes paroles - qui étaient dictées par l'Esprit
du Seigneur - et qui t'a poussé à me rejeter sera adoptée par tes descendants vis-à-vis
de tous les enseignants remplis de l'Esprit de Dieu ; et tes enfants rendront hommage
à ceux qui prêcheront l'esprit du monde !
5. Parce que tu as voulu t'isoler de nous tous, à l'exception du père Seth, et
défendu ta porte à tout le monde, les grands des nations se lèveront et les domineront
cruellement ; et les maisons de ces potentats seront fermées au pauvre peuple ;
personne n'osera s'en approcher, même de loin, sans perdre la vie.
6. De tels événements se produiront déjà dans un espace de temps égal à la
moitié de ta vie actuelle ; et dans à peine six fois la durée des années que tu as vécues
sur cette terre, cette époque ressemblera à la peau d'un hérisson en colère qui dresse
ses piquants les uns contres les autres. - Point n'est besoin d'en dire davantage.
7. O père, pourquoi es-tu donc ainsi et ne peux te débarrasser une fois pour
toutes de ton orgueil ?
8. Vois, lorsque je parle et agis, je ne le fais pas moi-même, mais suis conduit
par le Seigneur qui m'a confié devant vous tous cette fonction ! Puisque ma parole
vient du Seigneur, pourquoi te dresses-tu contre elle ?"
9. Les propos d'Hénoc eurent une violente répercussion sur Adam, qui lui dit :
"O Hénoc, toi le sage de Dieu, quelles dures vérités ne m'as-tu pas annoncées ?
10. Vois, je n'aurais pas révélé tout ce que je ressentais si j'avais su que l'Esprit
de Dieu parlait à travers toi ! Vu que tu ne m'en avais pas fait part, je croyais que tu
t'exprimais ainsi poussé par un certain orgueil dont je voulus alors te débarrasser.
11. C'est pourquoi tu devrais toujours me prévenir lorsque tu parles à travers
l'Esprit du Seigneur ou si tu le fais de par toi-même, et je m'y conformerai sans
exception.
12. Oh, dis-le moi, n'est-il vraiment pas possible de remédier à tout ce que tu
as prédit à propos de mon comportement ?"
13. Alors le Seigneur répondit Lui-même à Adam par l'intermédiaire de la
bouche d'Hénoc en paroles intelligibles : "Si tu n'avais réprimandé qu'Hénoc, tes
propos seraient restés sans conséquence ! Mais tu as ajouté que tu M'aurais également
désapprouvé !
14. Vois : c'est pourquoi tes paroles ont eu des conséquences ; car chaque
parole qui M'est adressée est semblable à une œuvre accomplie, laquelle ne pourra
jamais être détruite. Tâche de le comprendre !
15. O Adam, Adam, de quels lourds fardeaux vas-tu encore charger Ma
nuque ?"
16. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'Adam se rendit pleinement compte de ce
qu'il avait fait, et il en fut très affligé.
17. Mais Hénoc lui dit : "Console-toi ; car le Seigneur t'a également ôté ce
nouveau fardeau et l'a pris sur sa nuque ! C'est pourquoi, réjouis-toi et sois
reconnaissant envers Lui !"
Chapitre 112
Le repos nocturne d'Adam et d'Eve perturbé
Eve met des bornes à la brûlante curiosité d'Adam
(5 septembre 1843)
1. Après que le patriarche se fut calmé et que tout fut rentré dans l'ordre
habituel, Adam déclara : "Enfants, je suis fatigué, et mes membres ont grand besoin
de repos ; c'est pourquoi je veux aller m'étendre ! Uranion, mène-moi avec Eve vers la
couche qui nous est réservée !
2. Vous, mes enfants, vous pouvez veiller aussi longtemps que vous voulez et
n'avez pas besoin de suivre mon exemple ; mais recevez tout d'abord ma bénédiction
paternelle !"
3. Alors, Adam bénit tous ses enfants et alla prendre du repos avec Eve.
4. Mais à peine s'était-il allongé sur l'excellente couche préparée pour lui dans
la grande demeure d'Uranion, vois, Purista arriva, accompagnée de Muthael et de
deux étrangers, ce qui provoqua de grandes manifestations de joie parmi tous ceux qui
étaient réunis et veillaient.
5. Lorsque Adam, qui reposait à l'arrière plan sur une sorte de tribune,
remarqua cette joyeuse agitation tout à fait inattendue, il se dit : "Que se passe-t-il
donc ? J'entends des mots de bienvenue de toutes parts ! Il doit assurément être
survenu quelque chose d'extraordinaire !
6. Si je me lève pour voir de quoi il s'agit, je donnerai l'impression d'être très
curieux ; et si je ne le fais pas, je serai préoccupé toute la nuit et aurai donné peu de
repos à mes membres.
7. La jubilation augmente sans cesse, devient de plus en plus bruyante et
générale parmi mes enfants ! - Non, non, je n'y tiens plus ! Je vais me mettre en douce
sur mes jambes pour voir ce qui se passe !"
8. Ici, Adam se leva de sa couche ; mais Eve lui demanda ce qu'il avait
l'intention de faire. Il lui montra ses enfants réunis et la rendit attentive à la joie qu'ils
manifestaient, puis lui avoua qu'il voulait en connaître la raison.
9. Mais Eve lui répondit : "Laissons-les donc se réjouir au nom du Seigneur !
Nous deux, nous allons rester là où nous sommes ; sinon, nous passerions pour plus
curieux que des enfants !
10. Si vraiment quelque chose de nouveau est arrivé, nous l'apprendront
suffisamment tôt ; - et si ce n'est pas le cas, il n'y a rien à apprendre ! Que la volonté
du Seigneur soit toujours et à jamais nôtre !"
11. Ces paroles ne rendirent Adam qu'à demi satisfait ; mais il resta là où il
était.
12. Finalement, des torches furent allumées, faites de poix et de cire de la plus
fine et odorante qualité ; des chants de louanges éclatèrent de tous côtés, et la hutte fut
éclairée comme en plein jour.
13. Tout cela en fut trop pour la patience d'Adam, qui dit à Eve : "Maintenant,
c'en est définitivement fait de notre repos ! Il faut que je me lève pour voir ce qui se
passe !"
14. Mais Eve lui rétorqua : "Regarde le peu de temps qui reste jusqu'au matin !
Repose-toi donc quelques heures pour ta santé ! Ensuite, tu pourras te lever et te
rendre compte de ce qui se passe en un clin d’œil !
15. Qu'en sera-t-il lorsque le Seigneur nous rappellera soudainement de la
terre ? Ne se pourrait-il pas que la curiosité nous attire en esprit vers le monde et nos
enfants lorsqu'ils seront pris par toutes sortes d'ivresses ?"
16. Ces paroles eurent l'heur de retenir Adam sur sa couche ; il se soumit donc
à la sagesse de son épouse.
17. Peu à peu, la hutte se remplit, et elle devint de plus en plus claire et
animée.
18. Alors, aucune force ne put plus retenir Adam.
Chapitre 113
Adam et Eve se lèvent
Muthael et son épouse Purista accompagnés des hôtes
célestes
Paroles pleines de profondeur du Seigneur adressées à Adam
(6 septembre 1843)
1. Eve s'efforça une fois de plus de retenir Adam ; mais il lui dit "Femme,
écoute-moi ! Qu'en est-il si je reste et que le Seigneur est peut-être venu Lui-même
vers Ses enfants ? Devrions-nous alors vraiment nous reposer ?"
2. Eve lui répondit : "Si le Seigneur Se trouve réellement parmi Ses enfants,
alors ce n'est pas le moment de nous reposer, que ce soit le jour ou la nuit ! Dans ce
cas, je ne veux pas non plus attendre le matin pour me lever, mais t'accompagner
immédiatement !"
3. Adam acquiesça à cette proposition, et tous deux quittèrent leur couche pour
rejoindre l'assemblée, où tout le monde s'entretenait dans une joyeuse ambiance.
4. En apercevant Adam, Hénoc se dirigea droit vers lui et lui dit "Père Adam,
cette fois-ci tu n'as pas pu te reposer à cause de nous ! Je m'en suis bien rendu compte,
- mais ce fut impossible d'agir autrement !
5. Vois, là-bas, au premier plan, est assis Muthael avec Purista, son épouse,
que le Seigneur Lui-même lui a donnée pour femme !
6. Que pourrions-nous faire de mieux que de nous réjouir de la joie d'un
enfant, d'un frère en esprit, que le Père de toute sainteté et de tout amour est venu
trouver en Personne pour lui amener l'épouse qui lui est destinée au moment même où
il l'avait entièrement sortie de son cœur pour la sacrifier au Père éternel ?"
7. Les paroles d'Hénoc et la vue des jeunes époux touchèrent Adam aux
larmes. Il ne cessait de les contempler et de les bénir silencieusement dans son cœur.
8. Mais il aperçut tout à coup deux hôtes inconnus qui encadraient le jeune
couple et se demanda qui ils étaient.
9. Hénoc remarqua ce qu'Adam cherchait à savoir en lui-même et lui dit sans
en être prié :
10. "Père, tu cherches en toi à connaître l'origine de ces étrangers ? Puisque je
me sens si joyeux, je vais te la révéler sans tarder, afin que ton cœur puisse se réjouir
comme le notre !
11. Vois : Celui qui est assis à côté de Purista est le Seigneur Lui-même ! Et
l'étranger à côté de Muthael est l'esprit de Zuriel, le père de Ghéméla, laquelle est
assise à la gauche du Seigneur, et son cher Lémec est près d'elle.
12. Et c'est ainsi que les enfants de ces deux couples que tu aperçois vont
fouler une nouvelle terre !"
13. Ces paroles eurent pour effet de presque briser le cœur d'Adam et d' Eve
qui se mirent à pleurer et ne purent dire un seul mot tant ils étaient pris d'émotion.
14. Ici, le Seigneur Se leva et dit : "Adam, approche-toi de Moi !"
15. Alors Adam s'approcha du Seigneur.
16. Le Seigneur lui dit : "Adam, si tu étais seul et que Je vienne vers toi dans
les ténèbres des sépulcres de la mort, Me reconnaîtras-tu dans la nuit ?
17. Me reconnaîtras-tu lorsque Je te réveillerai de ton profond sommeil et te
dirai : "Adam, lève-toi, viens et vis !"
18. Me reconnaîtras-tu vraiment sur une terre nouvelle, dans un nouveau ciel,
lorsque cette terre et ce ciel auront passé, comme un vieil habit devient hors d'usage ?
"
19. Bouleversé, Adam demanda : "O Seigneur et Père, qu'est-ce que cela veut
dire ? Quand cela arrivera-t-il ?
20. Le Seigneur lui dit : "Regarde ici, regarde là : vois, cela se trouve déjà
devant toi ! - l'éternité tremble, et l'infini frémit devant Moi ; car maintenant, je place
une garde, et son épée devra combattre celui qui est mort ! "
21. Alors Adam se prosterna jusqu'à terre et dit : "Seigneur, que veulent dire
Tes paroles ? Qui peut en comprendre le sens ?"
22. Le Seigneur répondit : "Les temps des temps les comprendront, ainsi que
ceux qui viennent de toi ; mais toi, tu reposeras et ne pourras les comprendre ni les
reconnaître avant que Je te dise : "Adam, lève-toi, viens et vis !"
Chapitre 114
Discours d'adieu du Seigneur
Le roi Lémec retourne à Hanoc
L'authentique âge d'or
(7 septembre 1843)
1. Après avoir adressé ces paroles à Adam, le Seigneur Se tourna vers tous Ses
autres enfants et leur dit :
2. "Enfants : Je Me suis maintenant occupé d'établir l'ordre des hauteurs, ainsi
que celui des profondeurs, ai tracé un chemin praticable entre les deux, afin de vous
permettre de vous rencontrer et de vous soutenir mutuellement chaque fois que ce sera
nécessaire !
3. Pendant plus de deux lunes, Je vous ai enseigné en Personne à Me
reconnaître en tant que votre Dieu et Père véritable, à trouver en Moi la Vie éternelle
de l'esprit, et, dans cette Vie, l'amour, la sagesse, la puissance et la force par lesquelles
toutes choses vous seront soumises.
4. Nombre d'entre vous se trouvent déjà dans cette Vie spirituelle et sont
capables de discerner le sage usage de toutes les choses et de les utiliser au mieux ; il
n'y en a que très peu qui ne savent pas du tout où commence la Vie de l'esprit.
5. C'est la raison pour laquelle J'ai éveillé puissamment plusieurs d'entre vous,
afin que vous puissiez, en votre qualité d'éveillés spirituels, diriger les plus faibles et
ceux qui sont encore aveugles sur le droit chemin.
6. Cependant, Je ne vous ai donné aucun commandement et vous ai
uniquement montré que vous êtes tous entièrement libres dans votre amour envers
Moi, autant que Moi, votre Dieu, Seigneur, Créateur et Père le suis Moi-même depuis
toute éternité.
7. Un plus, Je vous ai donné la pleine assurance que ceux qui M'aiment de
façon parfaite ne verront, ne sentiront ni ne goûteront jamais la mort du corps et
seront tout comme Zuriel qui se trouve ici, ainsi que Séhel et Pura, transférés dans la
Vie éternelle parfaite de l'esprit !
8. Je vous ai également montré les nombreux avantages de la Vie véritable et,
de même, les innombrables préjudices d'une vie en opposition à Mon ordre éternel.
9. Vous avez été instruits de tout cela dans l'immédiat par Moi-même, votre
Seigneur, et l'avez pris dans vos cœurs ; c'est pourquoi vous ne pourrez jamais douter
de l'absolue vérité de ce que Je vous ai annoncé en Personne.
10. Par conséquent, vous êtes maintenant pourvus de tout et ne pouvez
affirmer : "Père, ceci ou cela nous est inconnu !" Vu que vous êtes au courant de tout
ce qu'il vous faut non seulement en ce qui concerne les temps actuels, mais toute
l'éternité, demeurez dans ce même état d'esprit, et ne vous laissez pas sottement tenter
par les vaines choses du monde qui sont rattachés à la mort et à la vieille perdition, et
ainsi vous ne Me causerez aucune peine !
11. Mais si vous vous éloignez volontairement de Mon ordre en voulant vous
dominer les uns les autres par égoïsme, Je détournerai Ma face de vous et vous
laisserai vous enfoncer dans le bourbier de l'impudicité, de la fornication, de la
prostitution, de l'adultère et des convoitises bestiales et désordonnées. Les tristes et
amères conséquences qui en découleront vous montreront aussitôt ce que vous aurez
gagné en agissant de la sorte !
12. Puisque tout se trouve ici dans le meilleur des ordres, Je vous bénis et vous
dis : que Mon amour reste parmi vous, maintenant et à jamais ! Amen. "
13. A cet instant, le Seigneur et Zuriel devinrent à nouveau invisibles. Toute
l'assemblée se rendit au-dehors, louant et glorifiant Dieu jusqu'au lever du jour et fêta
de cette façon également le sabbat.
14. Le dimanche, chacun rentra chez lui ; Lémec retourna dans les
profondeurs avec ses compagnons, muni de toutes sortes de bénédictions ; il veilla à y
maintenir l'ordre du Seigneur et fit de son époque un véritable âge d'or.
15. Il en fut de même sur les hauteurs.
Chapitre 115
Première Église et décadence des humains
Discours d'adieu d'Adam - Son testament - Sa mort
Chapitre 116
A fiction causée parla mort d'Adam
Eve jouit d'une considération grandissante
Mort d'Eve
Chapitre 117
Ascétisme parmi les enfants des hauteurs
Mort de Seth et naissance de Noé
Hénoc et Lémec discutent de la mort charnelle
Tristesse d'Hénoc qui est enlevé par le Seigneur
Chapitre 118
Le Lémec des hauteurs cherche Hénoc
Paroles d'éclaircissement du Seigneur à Lémec
Discours insensé et plein d'amertume de Lémec
Chapitre 119
Cessation de la procréation sur les hauteurs
Avertissement du Seigneur à Lémec qui répond par des
reproches
Chapitre 120
Sérieuse réprimande du Seigneur à l'adresse de Lémec
Les esprits d'Hénoc et d'Adam témoignent de la Vie éternelle
Chapitre 121
Le contact avec les trépassés est maintenu
Lémec fait volte-face et se repend
Discours pleins d'amour du Père concernant le châtiment
Lémec nommé remplaçant d'Hénoc
Chapitre 122
Serment de Lémec de rétablir l'ancien ordre divin
Avertissement du Seigneur de la présence du Serpent
dans la chair des femmes
Le Seigneur et les bien-heureux disparaissent
Rassemblement des anciens
Chapitre 123
Demi-succès du message de Lémec aux peuples
Sa colère et les mots de consolation du Seigneur
(21 septembre 1843)
1. A l'ouïe du récit de Lémec, les anciens rassemblés en reconnurent l'entière
vérité. Ils se séparèrent, le cœur joyeux et rempli d'une vivante foi pour se rendre sans
plus tarder vers les peuples des quatre régions et leur annoncer tout ce qu'ils avaient
entendu et approuvé avec une ferme conviction.
2. Un bon nombre d'habitants se convertirent une fois de plus ; toutefois, la
plupart restèrent sceptiques et dirent : "S'il y avait du vrai là-dedans, nous ne voyons
pas pourquoi le Seigneur ne peut pas Se révéler à nous aussi bien qu'à Lémec, vu que
nous sommes des humains au même titre que lui et descendons d'Adam aussi bien que
lui !
3. Nous croyons bien à l'existence d'un Dieu impitoyable qui règne sur nous
selon Son bon plaisir, et cela nous suffit ; pourquoi nous faut-il encore des menaces ?
4. Puisque nous devons finalement tous retourner à la poussière, notre
croyance doit bien être suffisante ! Mais il serait stupide pour un être humain doté de
raison de craindre encore ce Dieu qui, pour finir, ne fait rien de plus et rien de moins
que de nous mettre tout simplement à mort !
5. "Mange et bois, vis cette période fâcheuse qui t'incombe aussi agréablement
que possible" : voilà notre devise ; et nous ne donnerions pas la plus petite garantie
pour ce qui se passe de façon mystique et incertaine après la mort !
6. S'il y a du vrai dans ce que vous nous racontez, que Jéhova nous le révèle
tout comme à Lémec, - car nous aussi sommes des êtres humains ; s'Il ne le fait pas,
alors nous ne voulons pas nous préoccuper de Lui pour rien du tout !
7. Quant à vous autres, que Lémec nous a envoyés et non Dieu, vous pouvez
croire ce que vous voulez, cela nous importe peu ; et vos hypothétiques convictions
sont pour nous vides de sens.
8. Pour vous comme pour nous, notre fin nous révélera bien le mystère de tout
ce qui nous est apparu au cours de notre vie sur cette terre, c'est-à-dire lorsque nous
pourrirons dans celle-ci et que nous disparaîtrons pour l'éternité, comme si nous
n'avions jamais existé !
9. En ce qui concerne votre mise en garde envers les profondeurs, cela nous
fait bien rire ! Puisqu'il y a là-bas réellement les plus belles femmes qui soient en que
nous pouvons les obtenir le plus facilement du monde, il faudrait être tombé sur la
tête pour ne pas en profiter ; car c'est bien là ce que l'homme mortel a de mieux sur
cette terre stupide !
10. Si cela déplaît à Jéhova, qu'Il change les choses ; mais aussi longtemps
qu'Il nous laisse vivre de la sorte, nous devrions être des fous pour nous laisser ôter le
goût à ce petit plaisir qui nous reste encore -, et ce pour rien et trois fois rien !
11. C'est pourquoi, allez vous-en, vous autres messagers crédules de Lémec, et
laissez-nous en paix à l'avenir ; car nous savons très bien ce que nous avons à faire !"
12. Vois, c'étaient là les fruits du comportement de Lémec lors de sa rébellion !
13. En entendant le récit de ses messagers, Lémec fut exaspéré et ne sut que
faire.
14. Mais le Seigneur lui parla : "Lémec, rappelle-toi ce que Je t'ai dit ne
brusque personne ! Prête surtout attention à ceci :
15. Que celui qui veut venir vienne ; mais s'il ne le veut pas, laissons-le aller là
où il préfère ; à la fin, il viendra certainement vers nous, et alors nous lui dirons
quelques mot qui feront appel à son entendement et qui lui resteront pour l'éternité !
16. Qu'il en soit ainsi ! - En ce qui concerne le désir des hommes envers les
femmes des profondeurs, que chacun qui le veut en prenne une ; mais nous veillerons
bien à ce que ceux qui le font n'apparaissent plus sur les hauteurs en compagnie de
leur femme !
17. C'est pourquoi, tranquillise-toi et reste à jamais avec les justes dans Mon
amour ! Amen."
Chapitre 124
Discours du Seigneur sur la nature des fidèles et des
infidèles
Incorrigibilité des assoiffés de distractions
Chapitre 126
Décadence morale et spirituelle des enfants des hauteurs
Dernières volontés et mort du roi Lémec
Tubal-Caïn successeur de son père
Chapitre 127
Les débuts du militarisme
Disparition de la lignée de Lémec avec la mort de Tubal-Caïn
Uraniel devient roi d'Hanoc
Chapitre 130
Précisions sur les maisons d'embellissement des femmes
Début du trafic des femmes
Chapitre 131
Purification des hauteurs
Discours de Lémec aux dix mille femmes
se préparant à descendre dans la plaine
Affliction de Lémec et de Muthael
Paroles de consolation de Noé
(2 octobre 1843)
1. Entre-temps, les hauteurs avaient été passablement purifiées ; car tous ceux
qui avaient glissé un tant soit peu sur la pente fatale s'étaient rendus peu à peu dans la
plaine.
2. C'était surtout la gent masculine qui montrait la plus d'attirance envers les
profondeurs, à cause de leurs belles femmes ; et celui qui avait goûté une seule fois à
leurs charmes ne revenait plus vers ses frères et sœurs des hauteurs ; il restait
commodément assis dans le giron des femmes d'en bas.
3. Ce fut la raison pour laquelle, - comme il l'a déjà été remarqué - les hauteurs
furent plutôt purifiées, mais restèrent sans nouvelles de tout ce qui se passait dans la
plaine, et ce pendant une courte période d'une cinquantaine d'années.
4. Lémec et Muthael s'entretenaient souvent de ce qui pouvait bien se passer
dans les profondeurs ; toutefois, ils devaient en rester à leurs conjectures, vu qu'ils ne
disposaient d'aucune information.
5. Car le Seigneur ne voulait pas parler des conditions de vie des profondeurs ;
et tous les messagers qu'ils y envoyaient pour se renseigner ne revenaient jamais, vu
qu'ils trouvaient là-bas un accueil beaucoup plus complaisant et des plaisirs bien plus
nombreux que pouvaient leur offrir les hauteurs dures et froides de leurs pays.
6. C'était là la raison qui faisait que ni Lémec, ni Noé - qui était alors déjà un
homme de quatre-vingt ans - et tout aussi peu Muthael ne purent obtenir de nouvelles
concernant les profondeurs.
7. Un jour, Lémec rassembla dix mille femmes, qui vivaient sans hommes sur
les hauteurs et avaient pris secrètement la décision de rejoindre leurs maris descendus
dans la plaine, et leur dit d'une voix forte
8. "Qu'allez-vous faire ? - Vous êtes-vous également laissées prendre dans les
filets de Satan ?
9. Le Seigneur m'a parlé et m'a dit : "Lémec, ne retiens pas celles qui M'ont
oublié ; car dans les profondeurs, elles obtiendront le salaire de leur fidélité ! Que
chacun agisse selon son bon plaisir ! Mais Moi, Je suis le Seigneur et agirai
conformément à Mes intentions !
10. Sachez-le donc, vous autres femmes, c'est là ce que le Seigneur m'a dit à
votre sujet ; c'est pourquoi je ne veux aucunement vous retenir ! Que celles qui
veulent rester ici par amour pour Dieu le fassent ; mais que celles qui veulent
descendre dans les profondeurs agissent selon leur volonté.
11. La suite des événements nous montrera clairement si elles pourront revenir
aussi facilement qu'elles sont parties !"
12. A l'ouïe de ces propos, les femmes poussèrent des cris d'allégresse,
partirent en courant, prirent de la nourriture et se rendirent dans les profondeurs.
13. Alors Muthael dit à Lémec : "Nous y voilà maintenant ! - Le discours qui
aurait dû les retenir sur la hauteur les pousse toutes à courir dans la plaine ! Si cela
continue de cette façon, nous nous retrouverons seuls ici !"
14. Lémec fut très affligé par cette remarque.
15. Mais Noé prit la parole pour dire à Muthael : "Si les choses sont telles,
qu'elles le restent ! Le Seigneur ne Se préoccupe que des Siens, et non de ceux qui Lui
sont étrangers ! N'a-t-Il pas créé un unique couple au commencement, et la terre s'est
remplie d'êtres humains ! Vois, si nous autres, qui restons en Lui, sommes tout de
même un peu plus nombreux qu'un seul couple, je suis certain que les hauteurs se
repeupleront !"
16. Muthael et Lémec furent satisfaits de ce commentaire ; et, dès ce moment,
ils ne se préoccupèrent plus des profondeurs ; tous leurs efforts tendirent uniquement
à aimer Dieu de plus en plus et plus que tout.
17. Alors, le Seigneur les honora souvent de Sa présence.
Chapitre 132
Arrivée des dix mille femmes dans les profondeurs
Politique du commerce des humains couronnée de succès
(3 octobre 1843)
1. Parvenues à une petite heure de marche de la ville, les dix mille femmes
prirent quelques repos.
2. Ce fut le soir lorsqu'elles arrivèrent à Hanoc et y établirent leur campement.
3. Les citadins, qui se promenaient souvent dans les parages à la tombée de la
nuit, remarquèrent cette nuée de femmes en train de camper et coururent en informer
le roi.
4. Celui-ci leur demanda à combien ils pouvaient estimer le nombre de ces
femmes.
5. Les indicateurs répondirent : "Grand roi, leur nombre est si élevé que nous
ne pouvons le prononcer ! Car, mises les unes à côté des autres, ces femmes
rempliraient plusieurs arpents de terre, ce qui ne signifie pas peu de choses !"
6. Mais le roi voulut en savoir davantage : "Ne savez-vous pas d'où elles
viennent ? Sont-elles encore jeunes et plutôt belles ?"
7. Les interpellés répondirent : "Grand roi, il nous est impossible de te
répondre avec précision ! Mais, pour autant que nous avons pu nous en rendre compte
en passant à côté d'elles, cette armée de femme vient des hauteurs et semble plutôt
constituée de jeunes représentantes de leur sexe ! Quant à savoir si elles sont belles,
nous n'avons pu nous en rendre compte à cause de l'obscurité ; mais nous avons
entendu bien des voix agréables, ce qui pourrait vouloir dire qu'elles appartiennent à
de jeunes beautés !"
8. Le roi fut entièrement satisfait de ces informations et dit : "Nobles citoyens
de la ville d'Hanoc ! Les choses, telles qu'elles se présentent, ne pourraient nous être
plus favorables !
9. Aujourd'hui même, nous allons nous emparer de cette armée de femmes
pour les amener dans notre institut de beauté ! En l'espace d'une année, elles seront
engraissées à point et leur peau sera polie ; nous pourrons alors les vendre en échange
de grands trésors aux peuples étrangers. Lesquels envoient leurs représentants par
centaines pour acheter notre merveilleuse marchandise !
10. Allez maintenant, et avertissez les préposés de l'institut de prendre aussi
rapidement que possible les dispositions nécessaires pour s'occuper de ce magnifique
butin !"
11. Les indicateurs se hâtèrent de faire ce que le roi leur savait ordonné ; en
une heure, douze mille hommes se tenaient déjà prêts et se rendirent à pas pressés
vers le camp des femmes pour les capturer, ce qui se passa sans faire usage de leur
épée.
12. Et pourquoi leur victoire fut-elle si facile ? - Les femmes crurent que
c'étaient leurs maris enfuis qui venaient les chercher, afin de les prendre à nouveau
pour épouses, et les célibataires pour fiancées.
13. C'est la raison pour laquelle elles se mirent à jubiler et coururent se jeter
dans les bras de ces hommes ; et lorsqu'il arrivait que deux femmes attrapaient le
même homme, elles se battaient pour l'obtenir.
14. Les hommes traitèrent les femmes avec tous les égards voulus et les
amenèrent sans exception dans l'établissement bien connu.
15. Le jour suivant, le roi passa son butin en revue et en fut entièrement
satisfait ; car il s'agissait principalement de robustes femmes des montagnes, jeunes
pour la plus grande part.
16. Il ordonna donc aux professeurs de l'institut de consacrer tous leurs soins
et leur art à l'embellissement de ces femmes.
17. Et ces hommes accomplirent des prodiges en l'espace d'une année
seulement, ce qui réjouit d'autant plus le roi, vu que les femmes en question étaient
ses compatriotes, - et que le gain qui en résulterait pour la ville d'Hanoc ne serait pas à
dédaigner.
Chapitre 133
Résultats du croisement des femmes de la hauteur et des
Hanochéens
Invention du verre et de la monnaie frappée
Construction d'une rempart autour de la ville
(5 octobre 1843)
1. Lorsque, après une période d'une année et demie, les femmes durent
trouvées engraissées à point, leur stature imposante plut si bien aux Hanochéens qu'ils
ne voulurent plus les négocier ; ils les gardèrent pour eux et donnèrent leurs femmes
et leurs filles à l'institut de beauté en y ajoutant une somme considérable en or et en
émoluments de toutes sortes pour pourvoir à leur entretien.
2. Les hommes d'Hanoc engendrèrent alors des enfants avec les femmes des
hauteurs, et ces enfants des deux sexes étaient d'une part très beaux et de l'autre dotés
d'un esprit inventif en tout ce qui concernait la mécanique, la sculpture, la chimie et
mille autres activités.
3. Le verre fut l'invention principale de ces enfants ; toutefois, ils ne firent
cette découverte qu'à l'âge d'adulte.
4. Ce phénomène donna à la grande ville d'Hanoc une tout autre apparence, ce
qui se produisit déjà en l'espace d'une trentaine d'années.
5. Le roi, qui vivait encore très bien, commença à faire frapper de la monnaie,
laquelle était considérée comme moyen d'échange commode.
6. De ce fait, le commerce prit un essor considérable à Hanoc, et la ville devint
de plus en plus magnifique et étendue.
7. L'exploitation de l'or et de l'argent contribua également pour une grande
part à l'embellissement de la cité, vu que le roi fit dorer entièrement son grand château
et en fit bâtir un deuxième d'une somptuosité inouïe, orné si fastueusement selon tous
les artifices de l'art et des richesses de la nature, que tous les princes de l'époque
actuelle (NDT en 1843 !) ne seraient jamais capables d'en construire de semblables.
8. Au cours de trente autres années, Hanoc avait pris un aspect tel que les
peuples étrangers étaient d'avis que des êtres supérieurs avaient dû être mêlés à sa
métamorphose ; sinon, comment une ville aussi sombre aurait-elle pu obtenir un tel
éclat, de telles dimensions et une majesté aussi inexplicable ?
9. Pour se faire une idée de la grandeur de cette ville, il faut savoir qu'il s'y
trouvait un millier de bâtiments suffisamment grands pour loger commodément dix à
quinze mille personnes, - sans parler des milliers de maisons et de palais plus petits !
10. On bâtit également toutes sortes d'écoles et de centres d'éducation ; toutes
les villes étaient obligées de faire usage des avantages que la cité d'Hanoc pouvait leur
offrir - moyennant des sommes appropriées.
11. Mais la cour d'Hanoc, qui ne manquait pas de ruse, remarqua bientôt que
les peuples étrangers, lesquels étaient eux-mêmes très puissants, commençaient à
convoiter ses énormes richesses, ce qui l'incita à faire entourer sa grande métropole
d'un puissant mur d'enceinte.
12. Un jour après que cette décision fut prise, on vit partout autour de la ville
des millions de mains occupées à une activité fébrile ; en l'espace d'à peu près deux
ans, la ville tout entière fut déjà entourée d'un mur de trente toises de haut et de dix
toises de large ; et sa longueur comptait soixante-dix-sept lieues actuelles. (toise : anc.
mesure française valant environ 2 m. lieue : env. 4,5 km. NDT).
13. Cent soixante-dix portes permettaient l'accès de la ville. Chacune d'elles
avait trois solides battants d'airain pour fermeture, et au-dessus de son ouverture était
dressée une statue guerrière de grandeur colossale en airain, dans laquelle une
trentaine de guerriers pouvaient se cacher et projeter des pierres de l'intérieur de la
tête, par les trous des yeux et des oreilles, ainsi que celui de la bouche.
14. On pourrait peut-être penser qu'une telle construction avait nécessité
plusieurs centaines d'années. - Pas du tout ! Qu'on se représente ce que peuvent faire
un million de bras sous une conduite avisée, et on comprendra comment une pareille
œuvre a pu être entièrement terminée en l'espace de sept ans, et cela d'autant plus
sûrement si l'on tient compte du fait que ces êtres humains disposaient d'une force
considérable, d'un grand zèle, mais également de la puissante influence du Serpent.
Chapitre 134
Conseil de guerre et stratagème des puissants
peuples voisins d'Hanoc
Conquête de dix faubourgs d'Hanoc
Les Hanochéens se préparent à la défense
(6 octobre 1843)
1. Les puissants peuples étrangers - qui étaient déjà les enfants des hommes
des hauteurs et des belles femmes de la plaine - délibérèrent entre eux dans leurs
nouvelles villes qui étaient au nombre de douze Lim - Kira -Sab - Marat - Sincur - Pur
- Nias - Firab - Pejel - Kasul - Munin et Tiral, et déclarèrent lors d'un conseil général
qui se tint à Lim :
2. "Frères, qu'allons-nous faire d'Hanoc, cette vieille cité mensongère de la
race humaine ? Pourquoi faut-il que nous devions toujours lui payer si cher les
avantages que nous désirons obtenir ? Pourquoi les Hanochéens sont-ils des seigneurs
et sommes-nous encore moins que les derniers de leurs serviteurs ? Pourtant nous
sommes enfants des hauteurs, bien qu'issus ça et là de femmes des profondeurs !
3. Frères, nous sommes des géants, nos muscles sont si forts que nous
pourrions nous mesurer avec des lions, des tigres, des ours et des hyènes, - alors que
les Hanochéens peuvent tout au plus le faire avec des mouches !
4. Et si nous nous unissions par milliers pour marcher sur Hanoc et prendre
possession de cette ville avec tous les avantages incalculables dont elle dispose.
5. A vrai dire, cette cité est entourée d'un mur d'enceinte très résistant, pourvu
de cent soixante-dix portes à triple fermeture , et au-dessus de ces portes sont placés
des géants d'airain qui ont bien un aspect terrifiant, mais ne sont en réalité que des
œuvres mortes, exécutées par des mains d'homme, et ne pouvant même pas se
défendre contre une mouche !
6. C'est pourquoi il serait temps de nous unir pour marcher contre Hanoc !
7. Mais l'un des conseillers se leva et dit : "Frères, écoutez-moi ! Il faut que je
vous dise quelques mots !
8. Voyez, si nous nous mettons à l'attaque en grand nombre, les Hanochéens
remarqueront nos intentions et feront fermer les portes de la ville dès notre approche !
Que nous restera-t-il à faire ? Rien d'autre que de décamper, couverts de honte, sous
les sarcasmes de nos ennemis.
9. Si nous les affrontons en petit nombre, nous n'obtiendrons aucun résultat !
10. C'est pourquoi je vous conseille la tactique suivante : vu que les dix petites
villes dans le voisinage d'Hanoc n'ont pas encore de mur d'enceinte, et que chacune
d'elles ne compte pas davantage que dix ou quinze mille habitants, lesquels font
montre de faiblesse sous tous les rapports, il devrait être facile de s'en emparer et de
mettre un point final à tout leur trafic commercial avec Hanoc.
11. De cette façon, les Hanochéens auront uniquement affaire à nous ; et nous
ne serons pas assez fous pour acheter leurs produits à des prix exorbitants ; au
contraire, nous produiront nous-mêmes ce qui nous sera nécessaire !
12. Et les Hanochéens pourront alors hurler de faim sur leurs remparts autant
qu'ils en auront envie ; ils pourront vendre leurs belles épouses et tout ce qui leur
procurait tant de profit à qui ils voudront - ou plutôt à qui ils trouveront à le faire ;
mais nous, qui les entourerons de tous les côtés, ne leur achèterons rien, - excepté s'il
nous cèdent leurs marchandises à vil prix, - ce qu'ils feront, vous pouvez en être
certains !
13. Je suis d'avis que, de cette façon, la chute d'Hanoc doit avoir lieu dans le
plus bref délai, ou alors il lui faudra accepter nos conditions, lesquelles ne seront
certes pas à notre désavantage !"
14. Cette proposition eut l'heur d'obtenir l'assentiment général ; alors, en
l'espace de quelques jours déjà, deux fois cent mille hommes armés et de la plus
robuste constitution attaquèrent les dix villes et les conquirent d'un seul coup, presque
sans résistance.
15. En apprenant ce coup de force, les Hanochéens se mirent en colère et
commencèrent immédiatement à confectionner les plus terribles engins de guerre ; en
une année, ils mirent sur pied une armée d'un million d'hommes, la placèrent sous la
conduite de chefs militaires qui la soumirent à un entraînement régulier pour passer
ensuite à l'attaque des puissants peuples étrangers.
Chapitre 135
Défaite des Hanochéens
Discours rusé du chef des vainqueurs
Négociations de paix du roi Uraniel
Instauration d'un marché aux fruits à l'extérieur d'Hanoc
Le conseil des mille
(7 octobre 1843)
1. C'est ainsi que tout un million de guerriers sortirent de la ville d'Hanoc,
armés de piques, de lances et d'épées, se divisèrent en dix détachements, dont chacun
avait l'ordre d'attaquer l'une des dix villes.
2. Mais les peuples de l'extérieur avaient su se procurer à l'avance les
informations concernant le plan d'attaque des Hanochéens et s'étaient préparés à leur
défense. Ils bloquèrent les portes de la ville et les pourvurent d'archers les mieux
entraînés, qu'ils placèrent également à toutes les fenêtres et sur les balcons.
3. Lorsque les Hanochéens s'approchèrent des villes en poussant de grands
cris, ils furent reçus par une pluie de flèches acérées qui tombèrent sur eux à la vitesse
de l'éclair. Nombre d'entre eux furent tués ou gravement blessés.
4. Vu que les Hanochéens ne connaissaient pas les hallebardes, ils ne purent
s'empêcher de croire que de mauvais esprits étaient à la solde de ces peuples étrangers
; alors, tous ceux qui étaient encore en vie fuirent en toute hâte vers Hanoc, car ils
croyaient que les mauvais esprits les poursuivaient de leurs flèches mortelles jusque
dans leur ville, ce qui les poussa à se cacher dans leurs maisons.
5. En voyant la peur et la confusion qui s'étaient emparés des Hanochéens, les
peuples étrangers décidèrent d'attaquer Hanoc.
6. Mais le conseiller qui nous est déjà connu et avait été nommé chef principal
de ces peuples dit aux préposés des dix villes :
7. "'Renonçons à ce projet par trop osé ! Nous possédons ici des avantages
manifestes ; mais si nous partons pour Hanoc et que les portes sont barricadées, nous
nous exposons inutilement à être la cible de lancements de pierres depuis les hauts
murs d'enceinte.
8. Jamais nous ne pourrons conquérir cette ville par la force, et nous serions
aussi mal en point sous les murs des Hanochéens qu'ils l'ont été sous ceux de nos
maisons et devant nos barricades, vu que plus de la moitié de leur armée a été
anéantie par nos flèches, et que - comme vous le savez - il nous fallut presque quinze
jours pour enterrer tous leurs morts.
9. Ils ont maintenant reçu une sévère leçon de notre part et vont certainement
se rendre compte que leur mur d'enceinte ne leur sert pas à grand-chose. Ils verront
également qu'il vaut mieux vivre avec nous ouvertement en tant qu'amis et frères,
plutôt que de s'isoler hostilement.
10. Ils sont assiégés de tous côtés par nos troupes et n'ont aucune échappatoire
; la faim ne manquera pas de les pousser très bientôt dans nos bras en tant qu'amis.
Alors, nous pourront leur dicter nos conditions de paix, lesquelles - comme je l'ai
souligné il n'y a pas longtemps - ne seront pas à notre désavantage."
11. Cette proposition fut acceptée à l'unanimité ; et le conseiller n'eut pas tort ;
car sept semaines plus tard, les délégués du roi Uraniel vinrent trouver les chefs des
dix villes pour leur soumettre des offres de paix conçues, il faut bien le dire, pour leur
propre avantage.
12. Mais les commandants des villes, bien préparés par leur conseiller
commun, leur dirent : "De toute évidence, nous sommes maintenant vos maîtres ; c'est
à vous de consentir à nos revendications ! Si vous refusez, la faim vous y contraindra ;
car notre siège ne sera pas levé avant que nos conditions soient acceptées !
13. Ces conditions sont des plus simples : nous voulons établir un marché aux
fruits autour du mur de votre ville, et vous devrez nous acheter ces denrées à un juste
prix ; en plus, un millier de nos hommes doivent être admis aux côtés du roi à titre de
conseillers et vous devez pourvoir à leur entretien.
14. Si cela vous convient, retournez dans votre ville et rapportez-nous le
consentement du roi ; si ce n'est pas le cas, alors mourez de faim à l'intérieur de vos
murs !"
15. Là-dessus, les messagers retournèrent à Hanoc ; et le roi fut bien obligé de
s'exécuter.
16. Les messagers vinrent donc apporter l'accord du roi et, le jour suivant déjà,
le marché aux fruits était installé ; et les Hanochéens à moitié morts de faim
achetèrent les fruits à n'importe quel prix.
17. De même, les mille conseillers vinrent s'établir à Hanoc et placèrent le roi
au milieu d'eux, afin qu'il leur obéisse à la baguette.
Chapitre 136
La constitution d'état imposée par au roi
Chapitre 137
Domination de la nouvelle aristocratie en Asie
Naissance des colonies et des principautés
Les princes régents et prêtres
Mort du roi Uraniel
Chapitre 138
Éducation des sept enfants d'Uraniel
Discours du Seigneur à Uraniel
Hanoc et ses peuples oppressés par ses mille conseillers
Les deux fils du roi missionnaires
Mort d'Uraniel
Chapitre 139
Les pères tiennent conseil pour sauver les profondeurs
Chapitre 140
Les deux missionnaires en tant que maçons
Leur avancement aux fonctions de conseillers des mille
Chapitre 141
Discours des deux messagers devant le conseil rassemblé
Chapitre 143
Autres propositions de réforme des messagers
Leur demande d'ouverture d'un temple et
de l'instauration du culte de Dieu
Querelle parmi le conseil des mille
Chapitre 144
Les sages conseillés consultés une fois de plus
Projets de réforme des mille tournés vers le monde
Les deux messagers retournent sur les hauteurs
Chapitre 145
Retour et récit des messagers
Prière de Lémec au Seigneur,
qui envoie dix messagers dans les profondeurs
Chapitre 146
Indications concernant le temps mentionné
dans les récits spirituels
Accueil des messagers à Hanoc
Chapitre 147
Le chef-d'œuvre de l'organisation policière d'Hanoc
L'armée en fuite devant les dix messagers
Chapitre 149
Directives du Seigneur avant l'entrée des messagers dans le
palais
Discours des dix aux mille conseillers
Chapitre 150
Le discours de l'un des mille conseillers aux
dix messagers et réponse de ces derniers
Chapitre 151
Les mille se consultent en secret
Objection des dix
Leur ultimatum et départ du palais
Embarras des conseillers
Chapitre 152
Le conseil délibère
Discours avisé de l'un d'eux et sa proposition d'émigration
La discorde règne parmi les mille
Chapitre 153
Les six cent cinquante conseillers émigrent en Haute-Egypte
(2 novembre 1843)
1. Le premier orateur parmi les conseillers, lequel n'avait qu'une idée en tête,
celle de tourner les talons, ne réfléchit pas longtemps à toutes ces objections. Il avait
déjà mis au point sa réplique, qui était la suivante :
2. "Savez-vous ce que nous allons faire ? - Puisque vous trouvez votre plan
préférable au mien, nous pouvons agir de la sorte : que ceux d'entre vous qui sont
pleinement d'accord avec moi suivent mes conseils, prennent femmes, enfants et
trésors, les chargent sur nos chameaux apprivoisés et partent avec moi ! Ainsi la
raison aura triomphé !
3. Et ceux qui resteront, pensant bien agir, et qui ont grande envie de se faire
saluer par la peuple avec des pierres, ou, dans le meilleur des cas, d'être chassés hors
de la ville, qu'ils se comportent selon leur volonté et attendent ici tous les tourments
qui leur sont réservés. Ils pourront tirer une leçon de ces tristes événements et dire :
4. "Il aurait été tout de même préférable de s'enfuir sains et saufs en suivant
l'appel de la raison - plutôt que de rester ici avec un des lapidé ou pour le moins lacéré
sous la honte, les railleries, les sarcasmes et les malédictions !"
5. Je vais être le premier à partir ! Que celui qui veut me suivre le fasse ; en
cas contraire, que chacun agisse comme il lui semble préférable et salutaire !"
6. Ici, six cent cinquante conseillers se levèrent en disant : "Nous voulons
suivre ton conseil ; mais si nous avons des difficultés aux portes de la ville, arrange-
toi pour que la victoire de ta raison ne soit pas trop éphémère !"
7. Alors, tous ceux qui avaient décidé de fuir se retirèrent, allèrent dans leurs
maisons, prirent femmes, enfants et trésors, qu'ils juchèrent sur leurs chameaux et se
mirent en route le jour même.
8. Dans les ruelles, un peuple nombreux s'était rassemblé et s'étonnait
grandement devant ce cortège de leurs maîtres d'habitude si sévères. Personne ne
savait ce qu'il devait en penser et tous étaient dans une attente inquiète de ce qui
pouvait arriver.
9. Certains disaient : "C'est bien étrange ! Nos seigneurs, leurs femmes et
toutes sortes de bagages, sans garde aucune, sortent de la ville ! Qu'est-ce que cela
peut bien signifier ?
10. Car cela ne fait pas penser à une simple promenade, et encore moins à un
voyage d'inspection, vu que, lors de telles occasions, ils se font toujours accompagner
par une légion d'hommes armés !"
11. Bref, le peuple se posait toutes sortes de questions. Un grand nombre de
citoyens coururent dans les bureaux de surveillance et questionnèrent les
fonctionnaires ; mais ceux-ci ne purent les renseigner.
12. Et nos vainqueurs par la raison purent quitter la ville sans être le moins du
monde inquiétés, car personne n'osa leur demander où ils se rendaient.
13. La direction qu'ils suivirent les mena vers la région de l'actuelle Egypte ;
ils s'établirent dans la partie supérieure du pays, aux alentours d'Eléphantine, où ils
bâtirent une petite ville.
14. Ce furent les premiers habitants de ce pays.
15. Les horreurs qu'ils vécurent dans cette nouvelle patrie les obligèrent à se
tourner à nouveau vers Dieu ; et par conséquent, ce pays devint bientôt riche et
puissant.
16. Mais que firent les autres conseillers ?
Chapitre 154
Les conseillers restants délibèrent
Nouvelle émigration de deux cent cinquante conseillers
(4 novembre 1843)
1. Au bout du troisième jour de délibération, l'un des conseillers restants se
leva et dit :
2. "Écoutez-moi, vous qui, comme moi, avez de bonnes intentions ! Selon les
rapports de la garde des portes de sortie, nos six cent cinquante frères ont pu passer
sans la moindre difficulté, rien ne les a entravés dans leur fuite.
3. Nous savons donc que leur raison leur a apporté la victoire attendue ;
toutefois, il n'est écrit nulle part que notre propre victoire nous est assurée ! Oui, nous
ne pouvons savoir si les choses ne se termineront pas comme notre frère conseiller
nous l'a prédit avant de nous quitter !
4. C'est pourquoi je suis d'avis que nous aussi devrions prendre la fuite et
suivre l'exemple courageux de nos frères, plutôt que d'attendre l'issue probablement
fâcheuse de notre projet de rester ! Il est sans aucune doute préférable de quitter la
ville en tant que seigneurs, au lieu d'en être chassés en tant que méprisables les
mystificateurs du peuple !"
5. Mais un de ses collègues s'opposa à ce projet en disant : "Ami, tu oublies de
mentionner le fait, pour nous très favorable, qui nous permet de faire face au peuple
de façon des plus avantageuses ; car nous pouvons mettre toute l'infamie et la tyrannie
du gouvernement de l'état sur le dos de nos frères en fuite et sommes capables en plus
de tourner les choses à notre faveur en disant sans être contestés : "Nous avons chassé
ces tyrans par la puissance de notre parole, afin de rétablir l'ancien ordre divin, tel
qu'il existait autrefois sous Lémec !"
6. Et nous pourrons sans difficultés et sans effets désastreux rejeter sur nos
frères en fuite la fatale vérité que nous annoncerons au peuple ; nous nous tiendrons
alors devant lui en tant que bienfaiteurs de la meilleure espèce, et non pas en notre
qualité d'infâmes tyrans qui ont scandaleusement opprimé leurs sujets à tous les points
de vue !
7. En face de telles affirmations, le peuple ne pourra que jubiler à cause de
nous et n'aura assurément pas recours aux pierres ou aux verges ! Cette solution est
certainement la plus innocente qui soit, et le but que nous nous proposons est
absolument conforme à la volonté du vieux Dieu ! Que voulons-nous de plus ? -
Agissons donc ainsi, et tout se passera pour le mieux !"
8. Mais le premier orateur répliqua : "Je te souhaite beaucoup de chance pour
la réalisation de ton projet qui semble à première vue des plus avantageux ! Mais tu
peux être certain que je me tiendrai à distance du peuple lorsque tu lui tiendras ton
discours, lequel n'a que les apparences pour lui ; et cela, je peux te l'assurer par écrit
sur une tablette d'airain !
9. N'as-tu pas entendu ce qui attend chaque menteur de la part des dix
messagers ? Si tu veux tromper de la sorte le peuple en notre faveur, je te le demande
: as-tu obtenu de ces hommes la promesse qu'ils ne te transformeront pas en torche
vivante lors d'une telle éventualité ?
10. N'avons-nous pas toujours été le parti le plus malveillant et le plus
dominateur ? N'est-ce pas nous qui avons instauré le culte des idoles, créé la police et
fixé tous ces impôts exorbitants ? Et nous devrions maintenant mettre tout cela sur le
dos des fugitifs, alors qu'ils furent de tous temps meilleurs que nous ?
11. Eh bien, je te félicite ! - Fais ce que tu veux ; quant à moi, je vais partir. -
Qui veut me suivre ?"
12. Sur ces mots, deux cent cinquante conseillers se levèrent et quittèrent la
ville avec femmes et enfants, ainsi que de nombreux serviteurs.
13. Nos dix messagers les rencontrèrent dans une ruelle et leur demandèrent :
"Où allez-vous ?"
14. Les interpellés répondirent : "Avec votre permission, nous nous en allons
là où le monde touche à sa fin ! - Nous ne devons pas mentir : il est donc préférable
pour nous de quitter les lieux !"
15. Alors les dix les laissèrent continuer leur chemin et ne se retournèrent pas
pour les voir partir.
Chapitre 155
Le Seigneur parle aux dix messagers qui
soumettent un ultimatum aux cent conseillers restants,
lesquels sont acculés
(6 novembre 1843)
1. Alors, le Seigneur s'adressa aux dix messagers : "Allez rejoindre les cent
conseillers restants, entendez-les et soumettez-leur ensuite Ma proposition !
2. Accordez-leur un délai de sept jours en leur disant : "Si vous n'avez pas obéi
à la volonté du Seigneur au cours de ce délai, vous pouvez suivre l'exemple de vos
prédécesseurs ; mais si vous suivez Sa volonté, vous êtes placés sous notre protection.
3. C'est ainsi que le Seigneur parla à Ses envoyés, et ceux-ci se hâtèrent d'aller
retrouver les conseillers restants.
4. Lorsque ceux-ci aperçurent les dix hommes pour eux d'apparence
terrifiante, ils furent si effrayés qu'ils se mirent à trembler comme s'ils se trouvaient
au bord de l'abîme éternel.
5. Mais les messagers leur dirent : "Que la paix d'En-haut soit avec vous !
N'ayez pas peur de nous, car nous ne sommes pas porteurs de malheur ; nous avons
seulement été choisis par Dieu pour vous transmettre Sa volonté !
6. Le véritable but de notre mission est votre bien temporel et éternel ; c'est
pourquoi nous vous exhortons de mettre en œuvre ce que nous vous avons exposé il y
a peu de temps et vous fixons à cet effet un délai de sept jours, pendant lequel vous
pourrez délibérer si vous voulez ou non vous conformer à la parole du Seigneur !
7. Si vous ne le voulez pas, alors vous pouvez suivre sans tarder l'exemple de
vos prédécesseurs, ou alors vous protéger par la force de vos poings et de celle de vos
consorts ; mais si vous prenez en vous la parole de Dieu, vous serez protégés par la
force de nos propres poings !
8. Ce sont là les termes de la volonté du Seigneur, donc de la parole de Dieu !
9. Si vous l'accomplissez librement, vous deviendrez également libres ;
devriez-vous le faire comme des domestiques, vous resterez des domestiques ;
décideriez-vous de l'accomplir sous la contrainte, vous vous trouverez sous la
contrainte comme les animaux des forêts, et alors la liberté ne sera jamais vôtre ! Si
vous choisissez de fuir, vous resterez des fugitifs jusqu'à la fin des temps !
10. Et malheur à ceux d'entre vous qui voudraient mentir ; car celui qui ment
sera châtié par le Seigneur avec des verges de feu ! Amen."
11. Sur ces paroles, les dix quittèrent la salle. Dès qu'ils se furent éloignés, l'un
des cent se leva et dit
12. "Amis et frères ! Maintenant, vous voilà vraiment encerclés de toutes
parts !
13. Un délai de sept jours ! Nous pouvons faire ce que nous voulons, ce sera
ou la force des poings, une fuite éternelle ou un esclavage sans fin, une contrainte
incessante, ou même des verges enflammées que nous aurons en partage !
14. Il ne nous reste rien d'autre à faire que de choisir le moindre mal parmi
tout ce qui nous est offert, ce qui est à mon avis la fuite ! Mais faites-nous également
connaître votre opinion, afin que nous puissions tomber d'accord sur ce qu'il y a de
mieux à faire !"
15. Alors, pendant trois jours, les conseillers délibérèrent entre eux.
Chapitre 156
Bon discours et esprit de sacrifice de l'un des conseillers
Ouverture des temples
(7 novembre 1843)
1. Un autre conseiller se leva et dit : "Frères, je crois avoir mieux compris les
paroles des dix que vous autres ! C'est pourquoi je ne pense pas me tromper si je me
déclare opposé à une fuite !
2. Car, protéger quelqu'un avec ses poings ne veut pas dire frapper celui-ci,
mais bien le sauvegarder ; si ces dix hommes nous protègent, à condition que nous
agissions pour le bien, pourquoi considérer notre fuite comme l'unique moyen
recommandable ?
3. Si nous faisons volontairement le bien, nous pouvons être certains qu'il ne
sera pas touché à un seul de nos cheveux ; car le vieux Dieu, Lequel est éternellement
fidèle, plein d'amour et d'indulgence vis-à-vis de ceux qui se repentent et reviennent
entièrement se soumettre à Son ordre divin, ne fera pas pleuvoir sur nous des pierres
incandescentes. Il nous suffira de réintégrer d'un cœur repentant et fidèle Son ordre
plein de sainteté qu'Il a établi depuis des éternités !
4. Donnez-moi les clés d'or, et je ne crains pas d'aller annoncer dans toute la
ville, accompagné d'une centaine d'hérauts, que les temples vont être ouverts ; et je les
ouvrirai, celui de la plaine et celui des hauteurs, en présence d'une foule
innombrable !
5. Que celui qui veut venir avec moi vienne ; toutefois, que celui qui craint de
le faire reste à la maison, au nom du Seigneur ! Mais que personne ne songe plus à
s'enfuir honteusement ; car les dix messagers ont déclaré ouvertement que la fuite doit
être considérée comme une véritable punition !
6. Je veux sérieusement me tourner à nouveau vers Dieu et c'est pourquoi je ne
fuirai pas ! Je préfère être détruit à cet endroit-même par les flammes de la colère
divine plutôt que de fuir d'un seul pas devant Dieu, le Tout-puissant, Lui qui peut me
saisir partout où je me trouve et me juger !
7. A Toi, ô Dieu et Seigneur, je Te promets solennellement et jure que je vais
me convertir et Te rester fidèle ma vie durant ! C'est Toi seul que je veux servir
dorénavant et aimer de toutes mes forces aussi longtemps que je vivrai ! Amen."
8. Ce discours, prononcé d'un ton énergique, déconcerta entièrement les autres
dignitaires, et personne n'osa répliquer quoi que ce soit.
9. Mais l'orateur demanda la remise des clés de la part de ses compagnons qui
lui dirent : "Veux-tu donc nous précipiter tous dans le malheur ?"
10. L'interpellé répondit : "Non, je ne veux aucunement, et cela ne sera pas ! -
Mais donnez-moi les clés, et je prendrai toute votre faute sur mes épaules ! Oui, pour
cela, je vais faire le menteur et, en tant que le moins coupable de vous, je vais
m'accuser devant le peuple comme si j'étais l'unique fautif, afin que moi seul sois puni
et que vous puissiez paraître libres et justifiés ! Mais donnez-moi ces clés, afin que je
puisse vous sauver !"
11. Alors, les conseillers les lui remirent et, lorsqu'il les prit, il fut saisi d'une
grande émotion. Il choisit encore une centaine de bons orateurs parmi la domesticité
et s'en alla avec eux annoncer l'ouverture des vieux temples dans toutes les ruelles de
la ville.
Chapitre 157
L'activité spirituelle du courageux conseiller
couronnée de succès
(8 novembre 1843)
1. Pendant trois jours, notre conseiller, soutenu par ses cent aides, annonça
courageusement dans toute la ville l'ouverture des deux temples ; il envoya également
des orateurs nouvellement recrutés dans les faubourgs éloignés et fit proclamer ce qui
allait se passer à Hanoc.
2. Il transforma tous les fonctionnaires et les gardes des portes en de nouveaux
disciples et les envoya au-dehors dans de lointaines provinces, après les avoir bien
informés ; ils avaient comme mission d'annoncer l'ouverture des temples à tous ces
habitants et tout spécialement aux princes vassaux, ainsi que d'ordonner sévèrement
aux gens le retour vers l'ancien Dieu.
3. Partout, il fut déclaré que celui qui pouvait se libérer de ses obligations
devait être présent lors de l'ouverture des deux temples, afin d'être renseigné et béni
par dix messagers nouvellement présents, remplis de la merveilleuse puissance de
Dieu.
4. Bien qu'il reconnût devant le peuple toutes les infamies qui avaient été
perpétrées (en les portant en majorité sur son propose compte), ce conseiller fut
accueilli avec une telle jubilation et quasiment porté en triomphe à travers toutes les
ruelles, qu'on n'avait encore jamais vu quelque chose de semblable. Il ne fut pas du
tout question de le lapider, car il versait partout où il allait un baume des plus précieux
sur le cœur blessé des habitants de la grande cité.
5. De nombreux citadins lui demandèrent avec amour et le plus grande
douceur : "Comment est-il possible que toi, sublime seigneur, devant qui tout le
monde tremblait auparavant, tu sois devenu un ange consolateur de l'ancien Dieu, ce
Père saint et éternellement unique ? Es-tu conduit par ton propre esprit ou par celui de
Jéhova ?
6. En vérité, il n'existe pas de vision plus sublime que celle où un ennemi
quelconque devient notre ami ; mais il est encore plus poignant de vivre le moment où
le persécuteur d'une bonne cause devient finalement le partisan le plus zélé de celle-ci
! Et c'est justement ton cas !
7. Oh, que nous sommes heureux maintenant grâce à toi ! En vérité, c'est
uniquement toi que nous voulons en tant que guide !
8. Mais pourquoi neuf cents seigneurs se sont-ils éloignés de la ville au cours
d'une événement qui nous réjouit de la sorte, et ne reviennent-ils plus ?"
9. Le conseiller devenu apôtre répondit : "Pour répondre à votre première
question, je suis manifestement conduit par l'esprit de Jéhova, lequel me fut donné par
la bouche de dix nouveaux messagers divins et merveilleux que vous apprendrez à
connaître lors de l'ouverture des temples.
10. En ce qui concerne votre deuxième question, les neuf cents seigneurs ont
quitté définitivement la ville parce qu'ils étaient meilleurs que moi. Ils ont moins de
dettes envers vous que moi. Ils sont donc partis pour vous épargner certaines charges.
11. Mais moi, en tant que le plus grand coupable, je ne pouvais pas quitter la
ville avant d'avoir réparé les plus lourdes fautes que j'ai commises à votre égard ! Et
maintenant, je suis venu pour m'acquitter de toutes mes dettes ; c'est pourquoi,
reconnaissez-moi tel que je suis et répondez à mon appel !"
12. Plus notre conseiller prit sur lui la faute de ses frères en les excluant, plus
il fut accueilli avec amour et porté en triomphe par le peuple.
Chapitre 158
Ohlad ouvre la porte du temple
(9 novembre 1843)
1. Le délai de sept jours s'était écoulé, et l'ouverture du temple fut fixé par un
conseiller au huitième jour, qui était justement un sabbat.
2. Des milliers et des milliers de personnes de tous les âges et des deux sexes
attendaient avec impatience sur la vaste place circulaire de la cour d'enceinte.
3. Notre conseiller, qui portait le nom d'Ohlad, se tenait déjà prêt depuis
longtemps devant la porte dorée de la cour ; mais les dix messagers brillaient par leur
absence et ne semblaient pas vouloir venir.
4. "Que se passe-t-il ? Où se trouvent les messagers ? Leur est-il arrivé
quelque chose ? Ou bien auraient-ils préféré un autre jour pour la cérémonie ?" Voilà
ce que chacun se demandait, et personne ne trouvait de réponse.
5. On s'adressa à Ohlad pour lui poser les mêmes questions.
6. Alors celui-ci répondit : "Frère et amis ! La patience est le premier devoir de
l'être humain ; car si elle lui fait défaut, tout ce qu'il possède de noble en lui s'en
trouve altéré !
7. Notre Dieu et Seigneur Lui-même fait preuve de la plus grande patience et
peut attendre des centaines d'années jusqu'à ce qu'Il puisse constater une amélioration
de notre part ; et si elle n'a pas eu lieu pendant ce temps-là, Il nous envoie encore des
messagers et de puissants enseignants, afin de ramener l'humanité égarée en toute
patience sur le droit chemin.
8. Si ces efforts ont abouti, le Seigneur retire alors patiemment et sans hâte
aucune Son jugement ; puis Il regarde avec longanimité Ses créatures qui se remettent
peu à peu à l'oublier, se tournant vers le monde et la mort.
9. C'est pourquoi il est également notre devoir d'être patients en toute occasion
! Les dix messagers viendront lorsqu'il plaira à Dieu ! Devraient-ils ne pas venir, alors
nous ne grognerons pas pour cela ; car les temples ne vont pas s'ouvrir à cause des
messagers, mais uniquement pour notre grand Dieu tout-puissant !
10. D'autre part, je n'ai donné à personne la parfaite assurance que les
messagers se trouveraient présents lors de l'ouverture des temples ; je n'ai fait que dire
qu'ils seraient certainement là, ce qui n'est pas une garantie absolue de leur présence !
11. C'est pourquoi je ne vais pas attendre plus longtemps leur venue car,
comme je l'ai dit, seul le Seigneur est déterminant en ce qui concerne l'ouverture des
temples, et non les dix messagers."
12. 'Tout le peuple fut d'accord avec Ohlad et loua son orateur.
13. Alors, Ohlad adressa un émouvant chant de louanges à Jéhova, plaça la clé
dans la serrure de la porte et voulut déjà la tourner.
14. Mais soudain, des voix fortes crièrent : "Arrête, car il n'est pas encore tout
à fait temps !"
15. Ohlad regarda autour de lui et aperçut les dix qui se hâtaient à sa
rencontre. A leur vue, son cœur se mit à frémir de joie, et il dit au peuple : "Voyez,
voyez, ils arrivent, les sanctifiés de Dieu !"
16. Le peuple se mit à crier et à louer Dieu. Il bénit Ohald, car il avait reconnu
en lui un homme entièrement véridique.
17. Entre-temps, les dix avaient rejoint Ohlad, l'avaient béni et lui avaient
aussitôt imposé les mains.
18. Lorsque ceci fut accompli, il lui dirent de tourner la clé dans la serrure ;
car maintenant Ohlad était capable d'ouvrir le temple sans dommage.
Chapitre 159
Le nuage de feu sur la coupole du temple
Digne discours d'Ohlad
Les dix parlent à Ohlad
Chapitre 161
Un des dix conseillers instruit Ohlad
Chapitre 162
Juste humilité d'Ohlad
Un évangile de la parfaite humilité
Chapitre 163
Paroles d'Ohlad
Phénomènes accompagnant l'ouverture du temple
Chapitre 165
Bonnes questions d'Ohlad au Seigneur
Réponse du Père très saint
Chapitre 166
Ohlad sacré roi
Les dix messagers nommés ministres
Chapitre 167
Tempête de feu et tremblement de terre pendant le sacre
Frayeur du peuple. Le Seigneur Se fait connaître au peuple
Chapitre 168
Discours du Père très saint à Ses enfants rassemblés
Amour et patience du Père envers les humains
Relations entre le peuple et le roi
Chapitre 170
Le roi Ohlad rencontre les conseillers d'Hanoc
Discours impertinent de l'un d'entre eux et réponse énergique
d'Ohlad
Chapitre 171
Réplique du porte-parole des conseillers au sujet des lois
Les lois d'Ohlad contestées
Sage réponse du roi
L'humilité, le summum de la liberté humaine
Chapitre 172
Judicieuse réplique du porte-parole des conseillers
Chapitre 174
Différence entre les lois mortes et les lois divines
Discours d'Ohlad aux conseillers
Chapitre 175
Réplique du porte-parole des conseillers
et ses objections basée sur la raison
(2 décembre 1843)
1. Lorsque Ohlad se tut, le porte-parole des conseillers se leva une nouvelle
fois et lui dit : "Au fond, tu n'as pas tout à fait tort ; cependant, uniquement si l'on
considère le chose de façon superficielle ; mais si on l'examine de plus près, il faut
bien dire que tu nous as débité la pire des folies contre nature qui soit !
2. Afin que tu saches que la réplique que je t'oppose au nom de mes frères
n'est nullement mal intentionnée, je vais éclairer puissamment ta lanterne ! Si tu peux
réfuter mes arguments, j'accepte sur-le-champ n'importe quelle loi de ta part ; mais vu
que tu en seras certainement incapable, nous quitterons les lieux en te faisant grâce de
ton enseignement et en te faisant cadeau de ton palais doré !
3. En ce qui concerne tes paroles nous recommandant de reconnaître Dieu, je
ne te dis qu'une chose : essaie de placer une montagne d'un seul coup dans ta bouche
et de l'avaler en une unique bouchée ! - Pense-tu y parvenir ?
4. Ou bien, fais s'écouler la mer immense et tous les grands fleuves dans un
petit récipient ! - Crois-tu y réussir ?
5. Et maintenant, représente-toi le Dieu éternel, d'une grandeur infinie, ainsi
que Ses innombrables œuvres gigantesques ; puis mets-toi à côté de Lui, ver
minuscule qui rampe dans la poussière, être on ne peut plus limité ! Dis-le moi :
comment veux-tu bien t'y prendre pour reconnaître ce Dieu éternel et
incommensurable ?
6. Son tout infini trouvera-t-il place dans ton néant absolu ? Ou peux-tu bien te
vanter de Le connaître, toi qui en sais tout au plus autant que moi à son sujet ?
7. Crois-tu peut-être avoir vu Dieu dans Son intégralité lorsqu'Il t'est apparu de
façon visible à travers un esprit qui n'est qu'un minuscule rayon de Sa force ?
8. Oh vois, à quel point dois-tu être encore pris de folie pour croire de telles
choses !
9. En vérité, je tiens celui-là pour le plus grand fou et le plus orgueilleux de
tous qui prétendrait - soit par ses actes, soit par ses paroles - vouloir connaître Dieu ou
Le connaître déjà, ce qui semble tout à fait être ton cas, puisque tu nous as même
recommandé de Le connaître comme si tu étais convaincu - et Dieu seul sait dans
quelle mesure - de jouir déjà de tels avantage !
10. Espérons que tu vas te rendre compte de ta folie ! - que nous pouvons
toutefois encore comprendre !
11. Mais qu'en est-il donc de ces propos : "Aime Dieu plus que tout" ? - Ami
et frère ! Si tu pouvais échanger ta tête contre la mienne - bien que ma raison ne soit
que passablement claire - tu serais effrayé devant ta bêtise !
12. Vois, ce que nous nommons "amour" est la force véritable de l'être
humain ! Plus son amour est fort, plus sa vie est pleine de force ! Avec la vieillesse,
l'amour décline, et la vie diminue en proportion égale. La mort signifie la fin de
l'amour, et par conséquent, de la vie ; l'expérience quotidienne nous le prouve !
13. Dis-moi donc combien de force de vie a place en toi ! Certainement pas
davantage que ton volume ne te le permet ; car un homme ne peut vivre en dehors de
lui-même !
14. Cette force de vie - ou cet amour - te permet de saisir des êtres qui te sont
semblables et qui ont la même grandeur que toi. Elle te suffira tout juste pour
satisfaire une dizaine de femmes pendant quelques années ; mais s'il s'agit d'en
contenter des centaines ou des milliers, même en faisant appel à toutes tes forces, ne
serait-ce que pour une heure, tu n'y parviendras jamais ! Tu tomberas dans un
épuisement total et t'éteindras dans ta folie !
15. Il en ressort que l'être humain ne peut aimer que ce qui se trouve dans les
limites de son volume. Si quelqu'un veut dépasser ces limites, il ressemble à celui qui,
pour devenir sage, saisit toutes les branches de l'arbre du savoir, n'en retient
finalement que quelques bribes insignifiantes, ne sait rien à fond et n'est bon à rien !
16. Et toi, tu exiges que nous aimions le Dieu infini - et même plus que tout !
17. Avec quoi et comment, je te le demande ? Es-tu prêt à éclairer de nuit la
terre toute entière, un flambeau à la main, et à la réchauffer ? - Tu sais bien que c'est
impossible !
18. Comment veux-lu pousser l'infinie Divinité dans ta poitrine et La
réchauffer, La pénétrer de ta lumière et finalement étendre ton amour sur Elle.
19. Si tu possédais un atome de sens commun, tu te rendrais compte en un
instant de la folie dont tu as fait preuve à notre égard !
20. C'est pourquoi, je te prie de donner suite à mes objections on ne peut plus
claires et d'envisager d'autres mesures nous concernant ; car il ne faudrait tout de
même pas vouloir se payer notre tête !"
Chapitre 176
Embarras d'Ohlad et conseil de ses ministres
Rupture du débat
(5 décembre 1843)
1. Ohlad ne sut que répliquer aux propos tenus par le porte-parole des
conseillers ; en plus, il souffrait d'une incapacité de nature qui l'empêchait de
s'exprimer chaque fois qu'il était en proie à la plus petite contrariété. C'est pourquoi, il
lui était d'autant plus difficile de donner une réponse pertinente à un adversaire aussi
critique.
2. Ses ministres remarquèrent son embarras et se rendirent auprès de lui ; l'un
d'entre eux lui dit : "Ohlad, ne t'énerve pas pour rien ; car vois, ces gens qui se
trouvent devant nous sont aussi aveugles que des taupes et incapables de distinguer la
nuit la plus profonde du jour le plus clair ! Ce serait tout à fait vain de vouloir leur
parler !
3. Des êtres qui en sont arrivés, avec leur raison et leur intelligence, au point
de vouloir fourrer dans des sacs le libre esprit et son amour ne sont pas capables de
comprendre un enseignement plus élevé !
4. Ils ressemblent à des chrysalides, lesquelles, une fois enfermées dans leur
cocon, s'isolent elles-mêmes de tout apport de lumière !
5. Même si, avec le temps, elles s'animent et deviennent de beaux papillons, -
ne sont-elles pas une bien triste apparition ? Car celle-ci ne représente qu'une foule de
toutes sortes de fainéants, de désœuvrés et de beaux-esprits qui, à l'instar des
papillons, pondent leurs idées dans les jeunes cultures de la race humaine, d'où sortent
bien vite un grand nombre de chenilles les plus nuisibles qui rongent et détruisent
aussitôt toutes les merveilleuses pousses vivantes de la vie spirituelle !
6. C'est pourquoi, laissons partir aussitôt que possible cette sorte de
chrysalides aveugles de l'intelligence et de la raison ; car, parmi nous brille à présent
le soleil éternel et vivant de l'esprit ! Sous l'effet de la chaleur, ces chrysalides
pourraient bien éclore sous peu et déposer leurs couvées destructrices dans nos jeunes
cultures !
7. Par conséquent, nous n'allons pas perdre un seul mot de plus avec de tels
êtres et les laisser partir au plus vite ; qu'ils suivent la direction du vent qui les
poussera ; car chaque ver connaît l'herbe qui lui convient et qu'il dévore avec avidité !
"
8. Le porte-parole des conseillers ajouta : "Oui, lorsque les humains se parlent
entre eux de la sorte, ils ne peuvent pas non plus cohabiter et rester ensemble ! Ils
prêchent l'humilité - et sont plus orgueilleux qu'un paon lorsque sa queue s'est
entièrement déployée ! C'est pourquoi nous nous en allons, et soyez certains que nous
trouverons quelque part l'herbe qui nous convient !"
9. L'orateur des dix ministres répondit : "Oui, allez vous-en ! Car il ne pousse
aucune herbe pour vous dans nos parages !
10. Des êtres à qui nous avons promis tant de bienfaits s'ils acceptaient de
reconnaître nos lois faciles et qui peuvent ensuite parler de cette façon n'ont rien en
commun avec nous qui savons que Dieu a justement organisé notre cœur de façon
semblable à l’œil, lequel est à vrai dire beaucoup plus petit que l'immense création
que nous apercevons, mais peut tout de même la prendre en lui et la contempler !
C'est pourquoi ce processus ne dépend pas du volume, mais uniquement de la volonté
de l'être porteur de vie !
11. Allez maintenant, car il n'y a pas de place ici pour vous ! Nous vous
accordons trois jours pour rassembler ce qui vous appartient, mais pas un instant de
plus !
12. Comprenez-moi bien et agissez en conséquence !"
Chapitre 177
Les quatre-vingt-dix-neuf reconnaissent leur erreur
La simplicité de la parole divine est pierre
d'achoppement pour les héros de la raison
Danel, le converti, et Ohlad deviennent frères
(6 décembre 1843)
1. Ces paroles eurent l'heur de provoquer un grand changement dans l'état
d'esprit des conseillers ; et particulièrement l'analogie entre l’œil et le cœur eut un
effet comparable à une étincelle chargée d'électricité qui aurait parcouru leurs
membres, leurs veines et leurs entrailles.
2. Ce fut la raison pour laquelle l'orateur principal se tourna aussitôt vers
l'assemblée et dit : "Frères, écoutez-moi ! Le discours du puissant envoyé devenu
premier ministre d'Ohlad, lequel fut sacré roi pour régner sur nous par Dieu Lui-
même, m'a montré l'erreur dans laquelle je me trouvais.
3. Je sais maintenant ce qu'il en est de nous, malgré toute notre raison et notre
discernement ; et cela suffit pour que nous puissions nous rendre compte que nous
sommes encore totalement aveugles en face de ce qui se trouve sur le plan spirituel et
divin !
4. En plus, nous sommes sourds comme des pots et incroyablement stupides !
C'est pourquoi il n'est que justice que nous soyons obligés de quitter honteusement
cette ville où nous avons régné en seigneurs pendant si longtemps. Et ce qui m'arrive
est d'autant plus équitable que j'ai toujours été l'opposant le plus obstiné de ce qui est
purement spirituel et divin.
5. Qui ne se souvient pas de l'épisode des deux conseillers venus des hauteurs
en tant qu'ouvriers à la journée qui devinrent bientôt des chefs de chantier de toutes
nos grandes constructions et qui, finalement, lorsqu'ils nous quittèrent, nous
exhortèrent de nous tourner vers Dieu, l'unique Seigneur tout-puissant du ciel et de la
terre ?
6. Mais nous avons fait la sourde oreille au son de leurs merveilleuses paroles,
moi tout particulièrement ; nous avons préféré voir ces hommes pour nous si
importants nous quitter, plutôt que de reconnaître l'authenticité de leur message divin
si plein de douceur !
7. De tous temps, nous nous sommes regimbés devant tout ce qui venait de
Dieu avec notre raison et notre intelligence; c'est pourquoi nous ne méritons rien
d'autre que d'être chassés de cette ville le jour qui nous a été fixé !
8. Mais, pour ma part, je sais ce que je vais faire : Je quitterai les lieux en tant
que pénitent éveillé et repentant ! Vous autres pouvez faire ce que vous voulez ! Que
la volonté toute-puissante de Dieu soit avec moi et vous tous !"
9. Après ce discours, il se tourna à nouveau vers Ohlad et ses ministres, les
pria de façon touchante de lui pardonner son obstination et les remercia de lui avoir
fait connaître ces principes divins qui l'avaient éveillé spirituellement. Puis il voulut
s'en aller.
10. Mais Ohlad lui dit : "Danel, je te le dis : maintenant que tu es tout
différent, tu peux rester. Car le Seigneur t'a accueilli, puisqu'Il t'a accordé une telle
grâce, et de ce fait, je t'accueille également !
11. Ce n'est pas vous, mes frères, que je veux bannir d'ici, mais seulement
votre obstination ; si vous êtes prêts à vous en débarrasser, il n'est pas nécessaire de
prendre la fuite à cause de votre péché ; il suffit que vous vous détourniez de lui.
12. Lorsqu'un frère bannit un autre frère, il se bannit lui-même vis-à-vis de lui
; loin de moi cette idée.
13. Reste donc et fais de sorte que tes autres frères restent également ; car
nous aurons tous bien des choses à faire !"
Chapitre 178
Danel s'occupe avec succès de convaincre ses compagnons
Opposition de Midehal, le roi fictif
Son humiliation et sa conversion
(7 décembre 1843)
1. Rempli de joie à l'écoute des paroles d'Ohlad, Danel lui promit de tenter de
toutes ses forces d'obtenir la conversion de ses compagnons.
2. Là-dessus, il se tourna vers les conseillers et leur parla de la grâce de Dieu
de façon aussi convaincante que ses moyens le lui permirent ; et, à l'exception d'un
seul, tous se convertirent à ses arguments.
3. Ce seul opposant n'était personne d'autre que leur roi de façade. Placé
devant le fait accompli de la perte de son pouvoir, il ressentait pour la première fois le
désir impérieux de régner.
4. Car, en sa qualité de roi fictif, il jouissait de toutes sortes de marques de
déférence, ce qui lui plaisait plus que tout. Et maintenant, il devait abdiquer ! C'était
vraiment très désagréable.
5. C'est pourquoi il se mit à réfléchir à la façon de recouvrir sa dignité perdue.
6. Danel le remarqua aussitôt et se tint prêt à catapulter quelques coups de
tonnerre sur la tête du roi dépouillé de ses privilèges. Mais l'un des ministres lui dit :
7. "Il suffit que vous soyez quatre-vingt-dix-huit convertis ; ne nous occupons
pas de cet âne ! Car celui qui ne veut pas conduire ses frères au moyen d'une force
naturelle, morale et spirituelle, mais seulement les dominer par une avidité de pouvoir
orgueilleuse, celui-là est un âne, vu qu'il est incapable de voir que ses frères l'ont déjà
démasqué depuis longtemps et ont placé sur sa tête la couronne de la bêtise !
8. En vérité, la marche du temps ne changera rien pour cet homme, car sa
bêtise est aussi inébranlable que le roc !
9. Que les montagnes s'effondrent, que la terre tremble comme le feuillage des
arbres lors de la tempête, que le soleil s'obscurcisse et les étoiles tombent des cieux -,
cet homme restera impassible !
10. Car l'âne ne craint pas les griffes acérées du tigre, ni ses crocs meurtriers ;
à l'instar des prophètes, il sait que les créatures plus puissantes que lui auraient à
rougir de honte si elles lui faisaient du mal.
11. En effet, la bêtise est toujours respectée, même par le père de la
méchanceté et du mensonge, et l'âne n'a rien à craindre de la ruse de celui-ci. Car
Satan connaît aussi la honte ; c'est pourquoi il ne veut jamais avoir affaire à un âne !
12. Que notre âne reste seulement assis sur son trône et règne sur les mouches
et les moustiques entre ses quatre murs ; et qu'une splendide couronne ceigne sa tête
grise aux cheveux raréfiés !
13. Et lorsqu'il fera retentir puissamment sa voix de souverain dans le palais
en répétant sans cesse les mêmes mots, qu'on lui apporte une copieuse nourriture !
14. C'est ainsi que nous allons faire, et nous en restons là ! Que le roi passe
uniquement son temps à se bourrer la panse, à dormir et à chasser les mouches !"
15. Cette satire rendit notre roi de façade hors de lui, et il se mit littéralement à
hurler et à se déchaîner.
16. L'orateur des ministres le saisit alors par les oreilles et, au moyen de sa
force miraculeuse, les lui allongea en de véritables oreilles d'âne. Puis il lui dit : "Vois,
c'est là ta couronne ! Le trône suivra !"
17. Ces paroles eurent un effet immédiat sur le roi de fiction qui s'appelait
Midehal. Il devint humble et se convertit ; mais il dut garder ses longues oreilles
pendant trois ans.
18. Cette histoire fit le tour de toute la région et parvint même jusque sur les
hauteurs ; le peuple entier apprit que le roi de façade avait des oreilles d'âne, et la
chose se conserva parmi ses descendants les plus éloignés, augmentée d'une bonne
part de fiction*.( De là probablement la légende grecque du roi Midas doté également d'oreilles
d'âne. - Il se trouve un autre parallèle dans l'œuvre de Lorber "Trois jours au temple" (Jésus à douze ans
dans le temple) où le roi Midas et ses oreilles d'âne se rencontre également.)
Chapitre 179
Discours fraternel d'Ohlad à Danel
L'unanimité règne parmi les cent-dix hommes rassemblés
(9 décembre 1843)
1. Alors Ohlad se tourna à nouveau vers Danel et lui dit :
2. "Eh bien, ami et frère, tu vois que Midehal aussi s'est converti, du fait que
mon ministre lui a allongé les oreilles par la force de Dieu et a retourné vers
l'extérieur sa bêtise intérieure ; de ce fait, nous aurions déjà atteint un but respectable
selon la volonté divine !
3. Mais il y a encore le peuple, qui se trouve dans de profondes ténèbres, ici,
dans cette cité, dans les vastes faubourgs et dans les villes de Lim, Kira, Sab, Marat,
Sincur, Pur, Nias, Firab, Pejel, Kasul, Munia et Tirai, ainsi que dans les autres villes
vassales !
4. Il dépend de nous de convertir ces peuples des villes et de la campagne,
dans tous les endroits où des humains habitent. Comme vous le saviez bien, partout
règnent l'idolâtrie et l'athéisme le plus absolu !
5. Nous-mêmes en portons la plus grande part de responsabilité ; c'est
pourquoi il est d'autant plus notre devoir d'aller apporter la lumière à tous ces gens,
cette lumière que nous leur avons ôtée en grande partie.
6. Le Seigneur Lui-même nous a ouvert la voie au moyen de cette terrible
tempête de feu ; il nous incombe maintenant de saisir cette occasion et de l'utiliser
sagement à la gloire de Celui qui nous accorda la grande grâce d'allumer à nouveau
pour nous l'éternelle lumière de la Vie qui s'était entièrement éteinte dans nos cœurs.
7. Afin d'être capables d'apporter à nouveau cette lumière à tous les peuples,
nous voulons nous rendre dans les temples du Seigneur. Là-bas, nous serons vivifiés
et obtiendrons les pleins pouvoirs et la puissance qui nous sont nécessaires.
8. L'Esprit de Dieu descendra sur nous et nous oindra d'une nouvelle force ; Il
éveillera en nous le juste esprit d'amour et la lumière qui en découle. Et, avec celle-ci,
nous nous rendrons vers les peuples et les éclairerons de cette grâce vivante venant de
Dieu, les oindrons d'un esprit nouveau pour faire d'eux les enfants de notre unique
Père plein de sainteté, qui nous avait choisis pour Ses enfants dès le commencement !
9. Préparez-vous donc tous pour demain ; nous voulons pénétrer dans le
temple avant le lever du soleil ; ensuite, nous nous mettrons à la tâche sublime
d'établir un véritable gouvernement par le peuple au nom du Dieu unique qui nous a
choisis pour le faire et nous a oints à cet effets ! Qu'il en soit ainsi !"
10. Lorsque Ohlad se tut, on le loua de tous côtés, et la totalité des conseillers,
y compris leur homme de paille devenu très humble, se mirent à louer et à glorifier
Dieu à haute voix de leur avoir donné un roi si bon et sage.
11. Tous acceptèrent de bonne grâce ses propositions et se réjouirent outre
mesure de commencer à agir au nom du Seigneur.
12. Ohlad et ses ministres les bénirent et se rendirent dans le vieux château où
ils se restaurèrent et présentèrent leurs louanges au Seigneur.
Chapitre 180
Les cent dix se rendent dans le temple
La mer de feu et les paroles d'apaisement d'Ohlad
Chapitre 182
Requête insensée d'Ohlad
Conseils importants du Seigneur
"Là où plusieurs sont réunis en Mon nom, Je suis au milieu
d'eux"
Chapitre 183
Ohlad fait part de la volonté du Seigneur aux anciens
conseillers
Danel s'étonne de l'apparente mesquinerie de Dieu
(14 décembre 1843)
1. Après ce discours, Ohlad se frappa la poitrine, s'inclina profondément
devant l'autel et sortit pour rejoindre ses frères ; puis il fit venir Danel et lui raconta
tout ce que le Seigneur lui avait dit.
2. Danel lui rétorqua : "En vérité, si tu ne m'avais pas présenté ces faits avec
un tel sérieux, j'aurais de la peine à croire que le grand Dieu, sublime et saint, puisse
S'abaisser à S'occuper de pareilles bagatelles !
3. Cependant, ce doit être tout de même d'une certaine importance, vu que si
nous ne nous débarrassons pas de ce qui est manifestement un vice, le Seigneur nous
refuserait Sa grâce et nous soumettrait tous à un douloureux jugement !
4. Je vais immédiatement communiquer aux autres la volonté du Seigneur ! En
ce qui me concerne, moi et ma maison, la chose est claire ; nous ne ferons plus
d'invitations, excepté s'il s'agit de se réunir comme le Seigneur le veut, c'est-à-dire
uniquement en Son très saint nom !
5. Quant aux autres, je ne peux garantir qu'ils feront de même !"
6. Ohlad lui dit : "Ne nous préoccupons pas de cela pour le moment ; le
Seigneur en fera Son affaire !"
7. Alors Danel se tourna vers les quatre-vingt-dix-neuf conseillers, ainsi que
leurs femmes et enfants, et leur communiqua la volonté du Seigneur telle qu'Ohlad lui
en avait fait part.
8. Les hommes se laissèrent aussitôt convaincre ; mais les femmes et les filles
déjà adultes se mirent à pleurer et à sangloter, et secrètement à tenir des propos
blasphématoires qui disaient.
9. "Ce n'est pas possible que Dieu ait dit cela ! C'est une invention d'Ohlad,
des dix magiciens des hauteurs et également du fameux Danel, lequel s'y entend
toujours à tourner son manteau dans la direction du vent !
10. Pourquoi ne devrions-nous pas être aimées par plusieurs hommes lors
d'une réunion d'invités ?
11. Pourquoi devrions-nous exister pour un seul homme, nous faire belles et
nous parer uniquement pour lui ?
12. Pourquoi nos filles ne devraient-elles pas avoir l'occasion de faire toutes
sortes de connaissances en compagnie de jeunes gens, afin de pouvoir choisir celui
qui leur plaît le mieux ?
13. Et pourquoi nos fils ne pourraient-ils pas apprendre à connaître des jeunes
filles ? Devraient-ils finalement rester sans femme ? Où peuvent-ils bien faire la
connaissance de jeunes filles en dehors d'une réception mondaine ?
14. De toute façon, nous ne fréquentons que des familles honnêtes,
appartenant à la vieille noblesse, qui nous rendent visite à leur tour.
15. Dieu ne peut pas être sage s'Il exige de telles choses de nous ! Si ce que
nous faisons était mal, ce serait différent ; mais nous nous divertissons toujours de la
façon la plus innocente du monde ! Comment cela peut-il être que Dieu condamne
notre comportement ?"
16. Mais Danel leur répliqua : "O femmes ! Vous murmurez contre les
dispositions de Dieu ! Ne savez-vous donc pas comment Il punit toujours les
rebelles ? Vous avez l'impression que ce qu'on demande de vous est trop mesquin
pour venir de Dieu ; c'est pourquoi vous dites que Dieu ne doit pas être sage !
17. O folles et aveugles que vous êtes ! Qui donc a créé le petit moucheron, la
mite, les innombrables vermisseaux des marais, les cheveux de votre tête ? Ne s'agit-il
pas là de choses qui semblent des plus insignifiantes ? Et pourtant, le grand Dieu S'en
occupe !
18. Qui, à part le maître d'œuvre, sait le mieux ce qui convient à ses
créations ? Et lorsque le tout grand Maître d'œuvre nous donne Lui-même des règles
de vie, ne devrions-nous pas immédiatement les accepter avec reconnaissance et les
mettre en pratique ?
19. Est-ce parce que le mal vous apparaît comme minime et dérisoire - vu que
vous y êtes déjà habituées - que Dieu doit penser comme vous ?
20. Oh, le Seigneur ne Se soumettra jamais à notre grande folie ; mais c'est à
nous, Ses créatures, de nous soumettre à Sa volonté. Car Lui seul sait ce qu'il nous
faut !
21. N'est-ce pas ainsi qu'une seule goutte de poison peut rendre dix mesures
d'eau tout à fait imbuvable et toxique ? Et si l'on ajoute une goutte d'eau pure à dix
mesures de poison, celui-ci devient-il inoffensif ?
22. Il en découle que la mort est plus puissante que la vie, et que nous pouvons
facilement perdre celle-ci ! C'est pourquoi, il s'agit de bien se soumettre à ses règles et
de vivre selon elles, exactement comme le Seigneur de la Vie le veut ! Comprenez-le
bien et cessez de murmurer ! Amen. "
Chapitre 184
Les femmes questionnent Danel
Merveilleuse réponse de Danel à propos des réunions
mondaines
et de leur influence néfaste sur les êtres humains
Chapitre 185
Ohlad loue Danel pour son bon discours et
l'invite à remercier le Seigneur
Chapitre 186
Paroles du Seigneur à Ohlad et Danel
au sujet de la juste vénération de Dieu
Ohlad et Danel descendants de Kiséhel
Le Seigneur invite tous les peuples à faire pénitence
Chapitre 187
Bénédiction des quatre-vingt-dix-huit messagers
Lamentations des femmes et paroles de consolation
de l'un des dix envoyés
Chapitre 188
Les trois années de travail missionnaire des messagers
Le grand arc de triomphe de la reconnaissance
Remontrances du Seigneur
Chapitre 189
Le nouveau temple sur l'arc de triomphe
Début du paganisme
Divergences des opinions par égoïsme
Chapitre 190
Le maintien de l'ordre à Hanoc jusqu'à la mort d'Ohlad
et de ses ministres
Le fils d'Ohlad devient roi et murmure contre le Seigneur
Chapitre 191
Kinkar, fils de Dronel, prend le gouvernement en main
Discours d'abdication de Dronel adressé au Seigneur
Réponse du Seigneur
Faux serment de Kinkar
Dangers du naturalisme
Chapitre 192
Le roi Kinkar rassemble les lois divines et en fait deux livres
Dronel fait l'éloge du travail de son fils
Chapitre 193
Le livre de la loi de Kinkar sur l'autel du temple
Kinkar "dignitaire de Dieu" sur la terre
Décadence spirituelle d'Hanoc
Chapitre 194
Sagesse apprise de Kinkar
Époque de floraison, des inventions et des arts
Aveuglement et culture blasphématoires des Hanochites
(2 janvier 1844)
1. Voyant que son zèle littéraire avait réussi à plonger le peuple tout entier
dans un délire de vénération, le roi se mit à réfléchir encore plus intensément à ce
qu'il pouvait bien faire pour grandir davantage en estime et en considération devant
ses sujets.
2. Il était d'un esprit très ingénieux et bourré de sagesse apprise lors de la
copie des deux livres ; c'est pourquoi il lui était facile d'inventer et de mettre en œuvre
toutes sortes de choses.
3. En quelques années, Hanoc regorgea d'inventions et d'artifices de tous
genres ; car le zèle du roi aiguillonnait le peuple à l'imiter. Chacun ne pensait qu'à
inventer quelque chose, pour aller ensuite le déposer aux pieds du souverain.
4. Des constructions mécaniques les plus extraordinaires, dont la postérité ne
peut se faire aucune idée, furent mises sur pied à Hanoc, ainsi que dans les autre
villes.
5. On mit au point des machines qui remplissaient les fonctions de tirer,
pousser, jeter, presser et lever, ce qui permettait de réaliser des choses dont le monde
actuel ne peut se faire une représentation quelconque, - et il est même préférable qu'il
en soit ainsi.
6. Ces peuples avaient créé des machines qui leur permettaient de lancer des
charges de mille demi-quintaux à une distance d'une lieue avec une force tout à fait
terrifiante, où l'électricité jouait le rôle principal ; ils s'entendirent si bien à intensifier
cette invention qu'ils réalisèrent des choses absolument effroyables.
7. Ils inventèrent également la poudre et le fusil, le parchemin et le papier ; la
puissance de la vapeur leur était aussi connue, et ils montraient beaucoup d'habileté à
l'utiliser.
8. Bref, en tout et partout dans le domaine des inventions et des artifices, en
comparaison avec ce que le monde actuel a découvert, Hanoc et les villes
environnantes étaient en avance d'un millier d'années, et ce en l'espace de très peu de
temps !
9. C'est ainsi que le système d'optique n'est pas uniquement une invention de
votre époque ; à Hanoc, on parvint également à construire de grands instruments de
vue grossissants. On s'y entendit même à faire un meilleur usage de l'aérostatique
(science de l'état d'équilibre de l'atmosphère) que maintenant (en 1844). La musique
était très appréciée, ce qui fut toujours le cas depuis le temps de Lémec.
10. Rien ne pouvait faire davantage de plaisir à Kinkar qu'une nouvelle
invention. Il en résulta qu'une pluie de découvertes s'abattit sur Hanoc, sans compter
les améliorations de ce qu'on avait déjà trouvé.
11. Les beaux-arts furent également très cultivés ; Hanoc prit bientôt l'aspect
d'un formidable palais enchanté, et Kinkar se voyait déjà presque comme un dieu, fait
auquel son père encore vivant avait beaucoup contribué.
12. Kinkar ne cessait de répéter : "Si nous honorions Dieu dans Son Être
insondable, nous nous trouverions encore au premier degré de notre formation ; mais
vu que nous rendons honneur à Ses œuvres, nous sommes déjà presque semblables à
Lui, - car nous aussi sommes des créateurs, et des créateurs d'une espèce encore plus
élevée !"
Chapitre 195
Richesse formidable d'Hanoc et ses conséquences
Mort de Kinkar
Son fils Japell lui succède
Lois et politique du nouveau roi
(3 janvier 1844)
1. Il est quasiment superflu d'ajouter que ces milliers d'inventions favorisèrent
le commerce d'Hanoc avec les autres peuples. Chacun comprendra très bien que de ce
fait, la grande cité débordait de biens terrestres.
2. Mais il ne devrait pas être aussi facile de connaître d'avance les
conséquences d'une pareille richesse.
3. Quelles sont généralement les conséquences de l'opulence Nous allons le
voir !
4. Ses suites naturelles sont : la soif de pouvoir, la dureté du cœur envers les
pauvres et les nécessiteux, un appétit toujours plus fort à apaiser les désirs de la chair
- lequel se nomme luxure -, de même que l'usure, l'avarice, l'envie, la haine, la colère,
l'oubli de Dieu, les excès de nourriture, la débauche, l'idolâtrie, le vol, la rapine et le
meurtre. Toutes ces choses sont les conséquences naturelles de la richesse.
5. Ont-elles fait leur apparition à Hanoc ? - Aussi longtemps que Kinkar vécut
et régna, ces vices restèrent cachés ; mais, lorsque après quarante-trois ans de règne,
Kinkar trouva une mort violente provoquée par une machine et que son fils Japell prit
le gouvernement, tout commença bientôt à aller sens dessus dessous.
6. Autant son père fut-il plein d'esprit inventif, autant Japell était un prodige en
politique. De quoi un habile politicien n'a-t-il pas besoin pour arriver à ses fins ?
7. Japell permettait tout, mais il fallait observer certaines règles. On pouvait
voler, - mais seulement jusqu'à une somme déterminée ! Toutefois, il fallait savoir s'y
prendre en dérobant ; car si le voleur se faisait attraper, la victime avait le droit de le
punir selon son bon vouloir.
8. Cette loi réussit en un court laps de temps à former des voleurs les plus
raffinés et en même temps à maintenir les habitants des villes et des campagnes en
constante vigilance ; toutefois, le voleur qui mettait la main sur les richesses des
prêtres, des fonctionnaires d'état ou même sur le trésor du roi était puni de mort.
9. Dans de telles circonstances, le brigandage devint légal ; mais la partie lésée
avait ses droits de défense. Quant au voleur, il était obligé de verser un tiers de son
butin à la caisse de l'état, sans quoi il perdait pour toujours son droit de rapine. Car le
voleur était autorisé par le roi lui-même à faire son métier et appartenait de ce fait en
quelque sorte à la noblesse, un peu comme c'était le cas des chevaliers-pillards peu
après Ma naissance : les voleurs n'étaient pas des proscrits, et chacun avait le droit de
voler.
10. Ensuite, le roi proclama également une loi selon laquelle toutes les jeunes
filles appartenant à la bourgeoisie étaient libres. Par conséquent, chaque homme avait
le droit de coucher avec ces filles à l'endroit qui lui semblait bon. Toutefois, le père
pouvait acheter des droits de noblesse qui duraient une année ; alors, sa fille était
protégée, - mais seulement pendant ce délai ! Après ce sursis, elle était libre à
nouveau et le père devait acheter une fois de plus ces droits de noblesse s'il voulait
voir sa fille en sécurité. Ce monopole rapporta au roi des sommes énormes.
11. Celui qui avait acheté les droits de petite noblesse pendant dix années
consécutives pouvait postuler au cours de la onzième année pour l'obtention de la
grande noblesse, laquelle lui coûtait dix fois plus.
12. Qui voulait parler au roi devait être bref, - car il n'avait droit qu'à dix mots
gratuits ; un seul de plus, et il devait payer pour chaque mot supplémentaire une livre
d'or - ainsi que pour les dix premiers mots déjà prononcés.
13. Vous saurez par la suite comment Japell s'y entendit pour s'emparer des
richesse d'Hanoc !
Chapitre 196
Écoles et théâtres publics à Hanoc
Système d'espionnage de Japell
Soutien des pauvres par politique
Amour et politique : deux pôles opposés
(4 janvier 1844)
1. Depuis le règne d'Ohlad, Hanoc possédait déjà des écoles publiques,
lesquelles furent perfectionnées par Dronel et agrandies par son fils Kinkar, qui en
construisit encore d'autres dans les villes avoisinantes.
2. Japell fonda plusieurs centaines de gymnases où étaient enseignés
publiquement des arts différents tels que la danse, la musique, la sculpture, la
peinture, la natation ; on apprenait également le vol aérien à l'aide de moyens
aérostatiques, l'équitation à dos de cheval, d'âne, de chameau et d'éléphant. L'escrime
et le tir à l'arc ne faisaient pas non plus défaut, ainsi que le tir avec des armes à feu
inventées par Kinkar.
3. Pour toutes les disciplines ici nommées et une foule d'autres non citées,
Japell avait élevé des édifices servant à leur enseignement partout dans son grand
royaume. Il en résulta que toutes sortes d'artistes s'appliquant à distraire et à amuser le
peuple se produisirent dans les différents théâtres pour de l'argent ; un tiers de leurs
gains s'écoulaient dans la caisse de l'état, pour la bonne raison que le roi avait fait
construire par le peuple tous ces établissement où de tels arts étaient enseignés,
donnant ainsi l'occasion à la jeunesse d'apprendre toute sortes de choses utiles, - pour
lesquelles les jeunes devaient également payer.
4. De cette façon, Japell gagna à nouveau d'importantes sommes et parvint à
faire oublier au peuple toutes les pressions auxquelles il était soumis ; il lui offrit
constamment des spectacles les plus variés, ce qui fut pour lui un grand atout
politique, car le peuple le vanta davantage que s'il avait été un métal précieux.
5. Il n'existe pas de meilleurs moyens pour rendre un peuple aussi stupide que
possible et insensible à la contrainte que de lui offrir des milliers de spectacles et de
cérémonies. Ainsi, l'envie de badauder s'éveille en lui, laquelle fait retomber l'homme
dans son état purement animal et le fait se tenir devant- le monde comme une vache
stupide devant une barrière inconnue.
6. C'étaient une fois de plus les fruits féconds de la rusée politique de Japell.
7. Il y avait bien encore dans Hanoc et d'autres localités quelques penseurs
dotés de raison qui n'avaient pas oublié Mon nom. Mais ils ne pouvaient pas parler,
parce que premièrement Japell avait placé ses espions dans tout le royaume, et que
deuxièmement ils prirent finalement goût aux productions artistiques qui étaient
vraiment remarquables ; ils ne cessaient de clamer à quel point ceci ou cela faisait
honneur à l'intelligence humaine.
8. De tous les arts mis à sa disposition, le peuple préférait la danse, la musique
et tout particulièrement les représentations qui flattaient la beauté.
9. Ces dernières mettaient en scène les plus belles jeunes filles, ainsi que les
plus beaux jeunes hommes vêtus de toutes sortes de charmants costumes qui se
montraient dans des poses excitantes au milieu de décors fabuleux, le tout
accompagné de musique, bien entendu.
10. Après chaque représentation, les jeunes artistes des deux sexes étaient à la
disposition des débauchés - en échange de sommes rondelettes -, c'est-à-dire les
jeunes gens pour les femmes pleines de convoitises, et les filles pour les hommes
lubriques.
11. Ces établissement rapportèrent des sommes incroyables au roi et contribua
plus que tout à abêtir le peuple.
12. L'événement qui fit que Japell jouit tout spécialement de la faveur de ses
sujets fut qu'il s'occupa des pauvres en les plaçant dans des hôpitaux ; on ne voyait
donc jamais de mendiants dans la rue, mais seulement des gens dans l'opulence.
13. Le fait que les pauvres n'étaient pas traités au mieux dans les hôpitaux et
devaient y travailler pour gagner leur maigre nourriture doit être certainement mis sur
le compte de la politique de Japell ; car amour et politique sont les pôles les plus
opposés, vu que l'amour est un attribut du ciel le plus élevé, et la politique celui de
l'enfer le plus profond lorsque la cupidité et la soif de domination se trouvent à sa
base.
14. Nous saurons un peu plus loin tout ce que fit encore Japell.
Chapitre 197
Politique de conquête de Japell, de ses ministres et de ses
prêtres
Victoire par la ruse des prêtres
Noé et les siens fidèles au Seigneur
Japell récompense les prêtres
Instauration des castes
(5 janvier 1844)
1. L'esprit de Japell découvrit bien vite qu'il y avait de nombreuses peuplades
sur la terre qui ne lui était pas encore soumises. Il délibéra avec ses ministres et
prêtres pour savoir de quelle manière de tels peuples seraient le plus facilement
vaincus.
2. Les ministres conseillèrent l'utilisation de la force militaire, tandis que les
prêtres suggérèrent avec ruse d'envoyer des émissaires à ces peuples.
3. "Ces envoyés, - dirent les prêtres - devront prêcher les grands avantages
d'Hanoc et, le plus amicalement du monde, inciter les gens à nous déléguer des
représentants de chaque peuple ! Nous les recevons le plus aimablement du monde,
leur montrerons toutes nos inventions et les fruits de nos arts ; lorsqu'ils auront pris
goût à tous nos avantages, nous les inviterons à s'intégrer à notre population ; de cette
façon, ils formeront un seul peuple avec le nôtre et partageront nos privilèges !
4. Lorsque ces envoyés retourneront à la maison et raconteront tout ce qui se
passe de merveilleux ici, il n'y aura pas un seul peuple qui n'ait envie de se joindre à
nous et ne voudra reconnaître notre splendeur !
5. Toutefois, il serait désirable que ces ambassadeurs ne découvrent aucun
mauvais côté chez nous, ce qui pourrait être le cas en ce qui concerne le libre pillage
et le droit au vol ! Ces deux particularités doivent au commencement être entièrement
supprimées en présence des étrangers ; sinon ceux-ci seront tout de suite découragés
et retourneront sur leurs pas en nous maudissant !"
6. Ce conseil raffiné des prêtres plut au roi, et il le mit aussitôt à exécution.
7. En peu de temps, mille émissaires furent envoyés en caravanes dans toutes
les directions pour aller chercher les peuples cachés et annoncer à ceux qu'ils avaient
trouvés la joyeuse nouvelle venant d'Hanoc.
8. Les populations des montagnes furent les plus faciles à découvrir tout
d'abord les enfants de Dieu, puis les Horadalites, et enfin une foule d'autres peuplades.
9. Seuls, les Sihinites, les Méduhites et les Caïnites, ainsi que les conseillers
partis pour l'Égypte du temps d'Ohlad restèrent introuvables.
10. Grâce à l'amabilité pleine de prévenances et à l'éloquence subtile des
émissaires, lesquels étaient en grande partie des artistes consommés qui surent se
produire dans toutes sortes de disciplines devant les peuples, ceux-ci gagnés à Hanoc
en un temps record.
11. Même les enfants des hauteurs se rendirent, à l'exception de la maison de
Lémec, lequel mourut justement au moment où Hanoc envoya ses louables
émissaires. C'est ainsi que seulement Noé et ses trois frères, ses cinq sœurs et sa
femme, qui était la fille de Muthael et de Purista, ainsi que ses cinq enfants restèrent
sur les hauteurs et ne se laissèrent pas éblouir par les apôtres d'Hanoc, mais tout au
contraire, demeurèrent entièrement fidèles au Seigneur
12. Japell fut très réjoui de cette victoire ; vu que les prêtres lui avaient
prodigué de si bons conseils, il leur offrit le privilège d'une totale liberté, en y ajoutant
l'assurance que lui et sa postérité se soumettraient toujours à leurs directives.
13. Au cours de cette même année, les prêtres instaurèrent le système des
castes, et le peuple tout entier fut partagé en différentes classes où, sous peine de
mort, chacun devait demeurer s'il ne pouvait pas se racheter avec de l'argent.
14. On instaura la caste des esclaves sous la dénomination de "Bêtes de
somme humaines", une caste militaire, une caste bourgeoise, une caste de nobles, une
d'artistes, une de prêtres et bien d'autres encore.
15. La caste des esclaves était la plus nombreuse. Et pourquoi ? - Nous le
verrons par la suite !
Chapitre 198
Politique de puissance des prêtres
Oppression des esclaves, instauration d'une sorte
d'inquisition
Hanoc, l'enfer de l'humanité
(8 janvier 1844)
1. A vrai dire, la puissance grandissante des prêtres ne plut pas à Japell ; car il
se rendit compte qu'il devait obéir à leur baguette à cause des avantages obtenus. Mais
que pouvait-il bien faire ?
2. D'un côté, les prêtres s'étaient déjà trop implantés dans la conscience des
êtres des classes inférieures, et d'un autre, ils s'y entendaient si bien à placer la
noblesse plus avisée sur un piédestal qu'il était impossible au roi de s'opposer à eux, ni
par la force de la masse du peuple, ni par l'autorité des nobles. Car le peuple du
commun, ainsi que les nobles étaient du côté des prêtres, alors que le roi n'avait ni l'un
ni l'autre pour lui.
3. Comment les prêtres s'y étaient-ils pris pour obtenir une telle
considération ?
4. Ils avaient affermi de plus en plus le système des castes instaurées avec le
consentement du roi.
5. Aussi longtemps qu'ils n'eurent pas amassé suffisamment de richesses dans
leurs vastes trésoreries, il fut possible d'acheter le droit de faire partie d'une caste plus
élevée.
6. Mais lorsque les prêtres possédèrent de l'or en quantités incalculables, ils
prirent d'autres dispositions concernant le système des castes qui prescrivait que :
7. Seul le passage de la caste des esclaves dans la basse caste des bourgeois
était possible ; l'accès à toutes les autres castes n'était plus autorisé, même en échange
de tous les trésors du monde.
8. Pour chacun, la caste des prêtres, qui se donnaient des allures de mystère,
resta inaccessible ; car celle-ci ne permettait même plus à Satan de guigner derrière
ses manigances. Elle sut tendre ses filets de façon si adroite et rusée qu'il ne fut
possible à personne d'apprendre ce qu'elle tramait.
9. C'est pourquoi le roi devint de plus en plus méfiant envers le clergé, finit
par s'enfermer et ne voulut plus voir personne.
10. Voilà qui était à nouveau de l'eau au moulin des prêtres ; dès cet instant,
leur domination atteignit son apogée.
11. Ils publièrent une loi après l'autre comme si elles provenaient du roi, bien
que celui-ci n'en connût pas la moindre syllabe. Et de nombreuses chaînes furent
forgées autour de la caste des esclaves.
12. Lorsque ceux-ci se mirent à se lamenter, les prêtres leur interdirent en
punition l'usage de la parole sous peine de mort ; en outre, la possibilité de se racheter
dans la basse classe des bourgeois fut très restreinte ; d'un autre côté, chaque petit
bourgeois pouvait être condamné à descendre dans la caste des esclaves pour le
moindre manquement, et ainsi tous ses biens revenaient au clergé.
13. Et comment vivaient les esclaves ? Exactement comme du bétail !
14. Les nobles et les gros bourgeois achetaient les esclaves des prêtres (bien
entendu tout nus, car ils n'avaient pas le droit de porter des habits) et leur
construisaient des étables comme pour des animaux.
15. Ces esclaves étaient attachés à une auge au moyen d'une chaîne fixée à un
anneau qui passait autour de leurs reins ; on ne les lâchait que pour les pousser au
travail.
16. La considération dont jouissaient les nobles et les gros bourgeois
dépendait du nombre de leurs esclaves ; c'est la raison pour laquelle la caste des
esclaves augmenta pareillement en nombre.
17. Chaque noble et chaque gros bourgeois cherchait à s'approprier autant
d'esclaves que possible ; et les prêtres ne connaissaient pas de devoir plus pressant
que de produire de plus en plus de servitudes.
18. Pour réaliser ce but aussi facilement que possible, ils instaurèrent une sorte
de confession et d'inquisition. Celui qui était appelé à se confesser ne pouvait plus
échapper à l'état d'esclavage.
19. Il n'est pas nécessaire d'en dire davantage. Vingt ans après l'institution des
premières castes, Hanoc était devenue l'enfer de la pauvre humanité.
Chapitre 199
Résistance des prêtres face à la nomination du nouveau roi
Mort de Japell
Nature de la politique
Nouveau roi de façade
(9 janvier 1844)
1. Japell mourut de chagrin au cours de la vingt-cinquième année de son règne
; il aurait voulu mettre son deuxième fils sur le trône, car son premier-né était malade,
estropié et complètement idiot.
2. Mais les prêtres refusèrent d'accéder à son désir et dirent: "La royauté
dépend du premier-né et non de ses aptitudes à gouverner !
3. Si la grande divinité et toutes les petites divinités avaient voulu qu'un sage
roi règne sur Hanoc, elles auraient doté ton premier-né de sagesse ; mais vu qu'elles
ont voulu placer sur le trône un infirme idiot et sans force, elles l'ont laissé venir au
monde de la sorte ; et ni toi, en tant que père, ni nous autres prêtres, en notre qualité
de fidèles et saints serviteurs de la grande divinité comme des petites divinités,
n'avons le droit de prendre d'autres dispositions que les leurs !
4. Nous autres prêtres sommes choisis par les divinités pour apprendre aux
humains à connaître leur volonté et veiller sévèrement à ce que cette volonté soit
exécutée par toute l'humanité.
5. Tu n'es aussi qu'un humain, malgré ta couronne de roi, et n'es pas exempt de
notre pouvoir sacerdotal - que nous avons reçu des divinités !
6. Nous pouvons te bénir, mais aussi te maudire ; si nous t'avons maudit, les
divinités l'ont également fait !
7. C'est pourquoi, pose ta couronne sur la tête de ton fils aîné, si tu veux être
béni par nous et non damné !
8. Mais ton deuxième fils doit, selon les décrets des dieux, soit faire partie de
notre caste sacrée, soit renoncer au trône en le jurant sur sa vie devant tous les peuples
et fuir ensuite jusqu'aux confins du royaume.
9. S'il refuse de se soumettre à cette alternative, il sera maudit et étranglé
devant tout le peuple !"
10. Les menaces des prêtres remplirent l'âme de Japell d'une profonde
affliction ; il en tomba gravement malade et mourut bientôt sans laisser de
dispositions.
11. Son sort fut celui de tous les politiciens, c'est-à-dire qu'il trouva sa fin dans
les mêmes filets qu'il avait tendus autrefois.
12. Car l'élaboration d'une politique est le fruit de la méfiance ; celle-ci est le
fruit d'un cœur corrompu, et ce dernier est une œuvre de Satan où ne se trouve aucun
amour. C'est pourquoi la politique est équivalente à l'enfer ; car celui-ci a été constitué
selon une politique des plus rouées, et Satan lui-même est le grand maître de toute la
politique.
13. Japell était le modèle même d'une telle politique et en devint finalement la
victime.
14. Lorsqu'il mourut, son fils aîné fut aussitôt sacré roi - bien sûr seulement en
apparence. Et pourquoi ? On peut facilement le deviner.
15. Le deuxième fils prit secrètement la fuite ; accompagné de ses trois sœurs
et de quelques serviteurs, il se rendit en droite ligne vers les hauteurs, dans la région
où habitaient autrefois les enfants du Midi, et y vécut pendant trois ans.
16. Ce n'est qu'après ce délai que les fils de Noé le découvrirent. Ceux-ci en
informèrent leur père, lequel alla le voir, puis le prit dans sa maison ou il lui apprit à
connaître le Dieu véritable et lui enseigna le métier de menuisier.
Chapitre 200
Le "Travail" du nouveau roi
Traitement inhumain des pauvres étrangers à Hanoc
Chapitre 201
Sondage des races à Hanoc
Noé et la caravane de brigands
Aide du Seigneur et annonce du jugement
Chapitre 202
Retour des dix messagers à Hanoc et leur rusé compte-rendu
Chapitre 204
Les dix se concertent en secret et décident de parvenir à une
bonne solution par la ruse
Chapitre 205
Les dix explorateurs devant le conseil des 5000 prêtres
sont soumis à l'épreuve de feu
Chapitre 206
Délibération avec les prêtres cupides
Subtilité contre ruse
Chapitre 207
Résistance des explorateurs face aux prêtres
Chapitre 208
Les explorateurs en proie à la suspicion des grands-prêtres
Adroite réponse des dix
Chapitre 210
Difficultés des prêtres à racheter des esclaves
Réussite du plan des rusés messagers
Chapitre 211
Perplexité des grands-prêtres
Conseil des dix explorateurs
Chapitre 212
Rassemblement des propriétaires d'esclaves
et leurs exigences exorbitantes
Chapitre 213
Les grands-prêtres questionnent les dix explorateurs
Contrat avec les marchands d'esclaves
Chapitre 214
Livraison des esclaves et leur entretien
Chapitre 215
Armement, formation et instruction des esclaves
Chapitre 216
Ruse des dix chefs d'armée pour se débarrasser
des espions des grands-prêtres
Chapitre 217
Les instructeurs sont congédiés
Querelle entre les dix chefs d'armée et les grands-prêtres
Exode de l'immense armée avec 200.000 chameaux et 800.000
ânes.
(3 février 1844)
1. Là-dessus, les anciens esclaves furent encore entraînés pendant trois mois et
acquirent de la sorte une grande habileté dans le maniement des armes.
2. Mais lorsque les dix s'aperçurent qu'ils pouvaient manier les armes aussi
bien que les quatre mille instructeurs, ils congédièrent ces derniers et choisirent eux-
mêmes des chefs parmi les esclaves pour organiser la grande armée.
3. Toutefois, cela déplut aux grands-prêtres qui demandèrent aux dix pourquoi
ils avaient agi de la sorte.
4. Les interpellés répliquèrent : "Parce que nous ne voulons pas nous mettre en
route vers des contrées lointaines avec des hommes dont vous avez besoin ici pour
votre armée, ce qui ne serait pas conforme à notre plan !
5. En outre, ces gens n'ont pas l'état d'esprit nécessaire à cette entreprise, car
ils sont trop habitués à une vie agréable ; ceci ne va pas de pair avec nos projets.
6. C'est la raison pour laquelle nous les avons renvoyés à leur armée. Nous
pensons avoir bien agi de la sorte, comme nous le faisons toujours ; toutefois, si vous
avez quelque chose à objecter, agissez comme il vous plaira !
7. Soumettez-nous vous-mêmes un plan auquel nous nous conformerons ; la
suite vous montrera bien les conséquences qui lui sont rattachées ! N'avez-vous pas
envoyé des explorateurs en même temps que nous il y a cinq ans ? Pourquoi ne sont-
ils pas encore revenus en vous rapportant des trésors comme nous l'avons fait ? -
Parce qu'ils ne font pas preuve d'amour et de fidélité à votre égard !
8. Mais nous autres qui, malgré toutes les calamités survenues, vous avons
toujours prouvé notre fidélité, - dès que nous levons le petit doigt, vous trouvez un
nouveau motif de nous soupçonner ! Si nous devions une fois de plus remarquer un tel
comportement de votre part, nous abandonnons tout et vous pouvez faire ce que vous
voulez !"
9. Ces paroles piquèrent au vif les grands-prêtres qui ne surent comment se
venger d'un tel crime de lèse-majesté ; mais ils n'osèrent pas répliquer vertement, de
peur que les montagnes d'or leur échappent.
10. Toutefois, une réponse d'une pareille arrogance méritait tout de même une
punition ! - A cet effet, les grands-prêtres délibérèrent pendant trois jours, cependant
sans résultat ; car tout ce qui leur venait à l'idée pouvait provoquer la perte de ces
fameuses montagnes. Finalement, ils durent ravaler leur amertume, qu'ils le veuillent
ou non !
11. Néanmoins, ils déclarèrent : "Ils ne perdent rien pour attendre ! Lorsqu'ils
reviendront de leur expédition, on va leur faire tâter de l'enfer !"
12. Mais les dix eurent connaissance de ces pensées vengeresses par
l'entremise d'un membre du bas-clergé auquel les reliait une solide amitié. Alors ils se
dirent entre eux : "Laissons cette affaire et ignorons-la ! Mais demain, l'annonce de
notre départ avec toute l'armée pour le jour suivant sera faite, et nous verrons bientôt
qui de nous tâtera de l'enfer en premier !"
13. Le lendemain, la déclaration publique eut lieu, et les grands-prêtres lui
donnèrent leur plein accord ; et le troisième jour, le départ commença à minuit et dura
jusqu'au soir du jour suivant. Car quatre millions d'êtres humains forment une longue
file, surtout si l'on compte les deux cents mille chameaux et quatre fois autant d'ânes
utilisés pour le transport d'un nombre considérable d'ustensiles et de nourriture.
Chapitre 218
Le camp de l'armée au nord d'Hanoc
La belle vallée nouvellement occupée
Révélation du véritable projet des dix
(5 février 1844)
1. Après deux jours de marche, les dix ordonnèrent à la grande armée de
s'arrêter et d'établir un campement.
2. On dressa cinq fois cent mille tentes dans une belle vallée pourvue d'une
riche végétation où poussaient des fruits de toutes sortes ; cet endroit était encore
entièrement inhabité, car il était entouré de tous côtés par des montagnes
infranchissables ; il n'était abordable que d'un seul côté d'accès des plus difficiles, car
il fallait passer par une gorge aux parois très escarpées constituées par des roches
meubles et garnies de broussailles qu'il fallut tout d'abord écarter.
3. Les dix connaissaient cette vallée, vu qu'ils l'avaient découverte lors de leur
premier voyage ; et là déjà, ils avaient secrètement conçu le plan d'en tirer parti si
l'occasion s'en présentait.
4. Maintenant, le moment était venu de le faire ; c'est pourquoi cette
magnifique vallée, ainsi que quelques autres qui étaient également habitables, d'une
surface d'environ soixante-dix lieues de longueur et de largeur furent entièrement
occupées par la grande armée.
5. Dès que le peuple fut réparti dans les tentes, les dix firent venir tous les
chefs d'armée et leur dirent :
6. "Maintenant, faites bien attention ! Nous allons vous révéler le plan
véritable qui se trouve à la base de notre entreprise !
7. D'une façon absolument inhumaine, vous avez appris à connaître l'infâme
gouvernement des prêtres d'Hanoc assoiffés d'or. Vous avez été malmenés en tant
qu'esclaves et bêtes de somme des grands du royaume, et toutes les cicatrices de votre
corps sont les témoins de la cruauté sans limites de ces anciens habitants des
montagnes autrefois émigrés chez nous, pauvres descendants de Caïn !
8. Mais maintenant, le jour du règlement des comptes est arrivé ! Grâce à
notre perspicacité, nous avons libéré tous les esclaves de notre grand royaume et
avons réussi à tromper ces véritables démons dissimulés sous l'apparence de grands-
prêtres, afin qu'ils tombent dans le piège que nous leur avons tendu.
9. Le jour de notre redoutable vengeance est venu ! Confiez-vous en tout à
l'ancien Dieu et ensuite à nous, qui sommes Ses instruments, et nous allons redevenir
les seigneurs d'Hanoc. Alors, ceux qui vous ont achetés comme bêtes de somme
seront obligés de vous servir au même titre !
10. Mais nous ne descendrons pas à Hanoc pour entreprendre un combat
incertain et sanglant avec la grande et puissante métropole. C'est sur cette place même
que nous allons les exterminer, et nous jetterons leurs cadavres en pâture aux bêtes
sauvages ! Et lorsqu'ils auront subi une défaite fracassante, alors seulement nous
ferons notre entrée dans la ville en nous faisant nommer par les noms les plus
terribles, et nous asservirons tous ceux qui ne seront pas de notre race !
11. Pour le moment, il s'agit de bâtir des maisons et de faire des jardins, puis
de récolter avec soin tous les fruits, de chercher les racines comestibles et de les
cultiver ! Ensuite, nous devrons explorer minutieusement toute la chaîne de
montagnes pour être sûrs qu'il ne se trouve nulle part un autre accès possible ! Si
c'était le cas, nous maçonnerons aussitôt l'ouverture, afin que même un chat ne puisse
y passer !
12. Lorsque tout cela sera réalisé, nous vous ferons connaître nos autres
directives ! Allez maintenant, et mettez-vous immédiatement à l'ouvrage ; mais portez
toute votre attention sur l'entrée principale ! Qu'il en soit ainsi !"
Chapitre 219
Découverte de l'or et bien-être de la colonie
Plan astucieux des dix chefs d'armée contre Hanoc
(7 février 1844)
1. Les commandants s'en allèrent répéter à toute l'armée les instructions des
dix. Aussitôt, tous se mirent à l'œuvre.
2. Environ deux fois 100.000 hommes partirent explorer les accès éventuels de
cette vallée, et partout où ils découvrirent une gorge ou le plus petit passage menant
vers les hautes montagnes, on utilisa tous les moyens possibles pour les rendre tout à
fait impraticables.
3. Les gorges furent murées sur une grande hauteur, et tous les endroits qui
étaient moins escarpés et auraient pu permettre une intrusion la plus minime soit-elle
furent transformés en parois verticales.
4. Ces travaux de fortification furent achevés en une demi-année par les forces
de l'armée qui avaient été nommées à cette tâche.
5. Un nombre deux fois plus grand de main-d'œuvre fut employé à la
construction de maisons d'habitation ; et, dans ce même laps de temps, 200.000 huttes
et maisons furent prêtes à l'emploi.
6. La deuxième partie de l'armée, et aussi la plus nombreuse, eut pour mission
de s'occuper de l'agriculture. En très peu de temps, des centaines de milliers de jardins
et de champs furent aménagés et, après une année, cette vallée ressemblait déjà au
jardin d'Éden.
7. Le plus surprenant de tout cela fut que lors du bêchage de la terre, on
découvrit de riches veines d'or qui furent aussitôt exploitées ; et en peu de temps, on
récolta des milliers et des milliers de quintaux d'or le plus pur. Oui, tout regorgeait
tellement de ce métal que les dix permirent que tous les outils domestiques - charrues,
bêches, houes et pelles - soient confectionnés avec de l'or pur ! Au bout de trois ans,
tous les habitants de la vallée possédaient des outils en or.
8. Bref, on recueillit tant d'or de toutes ces montagnes - et d'une qualité
absolument sans mélange - que les dix firent dorer de grandes parois de rocher du côté
d'Hanoc, ce qui donnait l'impression qu'elles étaient entièrement d'or pur.
9. La grande élasticité de l'or leur était connue, et l'usage des différentes
résines également. C'est la raison pour laquelle il leur fut très facile de dorer de
nombreuses parois rocheuses des hautes montagnes.
10. De même, en tant qu'entrée principale de cette merveilleuse vallée, ils
érigèrent des parois en se servant de grandes pierres carrées sur une hauteur de
quarante aunes de chaque côté et une longueur de trois cents toises, lesquelles furent
maçonnées puis entièrement recouvertes d'or. On aurait pu croire qu'elles étaient
constituées d'or pur.
11. Au cours de cinq années, cette grande vallée fut si bien cultivée que les
chefs d'armée, ainsi que leurs aides, allèrent trouver les dix et leur dirent :
12. "Écoutez-nous, chers amis pleins de sagesse ! Nous sommes d'avis que
nous ne devrions plus nous occuper d'Hanoc ; car jamais notre grande cité ne pourrait
nous offrir autant de bien-être que cet endroit-ci !
13. Nous avons des fruits, des céréales, des moutons, des vaches, des
chameaux, des ânes, des cerfs, des chevreuils, des gazelles, des chèvres, des poules,
des pigeons, des lièvres, des lapins et de l'or en surabondance.
14. Nous vivons ici en paix et en bonne entente. Nous sommes très bien vêtus
et possédons de bonnes et solides maisons. Le monde extérieur ne nous concerne pas,
et nous vivons dans une forteresse que seul Dieu peut vaincre ! Personne ne peut nous
découvrir ici et nous trahir !
15. C'est pourquoi nous devrions laisser Hanoc telle qu'elle est et vivre
tranquillement ici ; car si les Hanochéens avaient vent de notre bien-être cousu d'or,
ils ne nous laisseraient jamais en paix !"
16. Mais les dix répliquèrent : "Vous ne nous comprenez pas ! Nous ne
sommes pas fous au point de vouloir marcher sur Hanoc". Nous allons les attirer de la
plus rusée façon jusqu'à l'entrée de la vallée et voulons leur donner une défaite à
goûter à laquelle ils penseront encore après des siècles !
17. C'est pourquoi nous allons déléguer plusieurs envoyés à Hanoc pour
inviter les grands-prêtres à venir jusqu'ici et à prendre livraison de notre or !
Lorsqu'ils seront dans les parages, ils recevront une charretée de notre part qui leur
fera perdre l'ouïe et la parole à tout jamais !- Et c'est ainsi que les choses doivent se
passer ! - Pourquoi ? Nous seuls en connaissons la raison !"
Chapitre 220
Les envoyés de Noé prêchent pénitence parmi les habitants
des hautes
terres et les Hanochéens
Leur réussite et leur habileté
(8 février 1844)
1. Tout ce qui se passait à Hanoc, aussi bien que dans ce nouveau pays
montagneux était porté à la connaissance de Noé. Il reçut l'ordre d'envoyer un
messager aux habitants de la haute vallée pour les faire renoncer à leurs mauvais
desseins à l'égard des Hanochéens, puis de les inciter vivement à la repentance, à la
véritable humilité, à la vraie confiance en le Dieu vivant et en Son amour.
2. En même temps, Noé fut informé d'envoyer un deuxième messager à Hanoc
pour dévoiler aux grands-prêtres de quelle façon ils avaient été mystifiés par les dix. Il
devait également les dissuader de se mettre à la recherche des traîtres en vue de les
châtier, car ceux-ci ne pouvaient être punis que par Dieu ; chaque tentative de le faire
venant de la part d'humains était vouée à l'échec, vu qu'il était impossible de parvenir
vivant vers ce peuple qui s'était barricadé de la sorte.
3. C'est pourquoi les grands-prêtres devaient se réunir au nom du seul et
véritable Dieu, faire eux -mêmes également pénitence, détruire leurs idoles et
retourner vers le Dieu unique ; alors Celui-ci les prendra en pitié et rétablira la paix
entre eux et le peuple des hautes-terres ; et ce dernier leur fera parvenir une large part
de leur surabondance en or, en bétail et en fruits de toutes sortes ! De cette façon
Dieu, le Seigneur, ne punira pas le monde avec Son jugement, mais bien au contraire
le bénira et le fera bénéficier de trésors en quantité inestimables !
4. Noé se mit aussitôt à la recherche de deux messagers pouvant convenir à
cette mission, leur donna ses instructions, les bénit et les envoya exécuter Ma volonté.
5. L'envoyé qui fut reçu par le peuple des hautes-terres ne rencontra pas trop
de difficultés à faire passer son message ; il réussit à gagner les dix pour la paix, car
ceux-ci n'avaient pas encore oublié la leçon de Noé ! Toutefois, ils exigèrent le droit
de se défendre en cas d'une attaque de la part des Hanochéens.
6. Le messager leur assura avec force que Je les protégerais aussi longtemps
qu'ils resteraient fidèles à Mon amour.
7. Mais les dix objectèrent : "C'est aussi ce que nous avons l'intention de faire,
mais à condition que tu nous indiques des valeurs selon lesquelles nous pouvons
mesurer si l'amour que nous portons à Dieu est suffisant ou pas. Sans ce critère,- si
nous sommes privés de notre droit de propre défense -, nous nous demanderons sans
cesse si nous avons atteint le juste degré d'amour envers Lui afin qu'Il nous assure de
Sa protection !"
8. Le messager leur répondit avec justesse : "Chaque être humain a une telle
norme dans son cœur qui lui dit avec exactitude s'il aime davantage Dieu ou le
monde, ou s'il fait plus confiance à ses propres forces qu'aux forces divines !'
9. Mais les dix rétorquèrent : "Ami, c'est là un critère des plus subtils auquel
on ne pourra jamais se fier ; car il arrive souvent qu'un être humain se croit être très
fort dans son juste amour envers Dieu,- alors qu'il s'est terriblement fourvoyé !
10. Car l'homme porte en lui un poids qui l'attire sans relâche vers le bas ; et il
s'enfonce sans s'en apercevoir ! Si, après un certain temps, il s'imagine avoir atteint le
plus haut degré de l'amour et de la grâce, vois, il est déjà descendu de plusieurs
milliers de toises et se trouve dès ce moment en-dehors de la sphère de la grâce divine
!
11. S'il est attaqué par un ennemi et ne possède pas son propre droit de
défense, il périra, parce que Dieu n'a pu intervenir en vertu de Sa sainteté !"
12. Ici, le messager leur opposa les objections les plus plausibles ; mais rien
n'y fit, car les dix trouvaient toujours des répliques pertinentes. Finalement, il dut leur
accorder le droit de défense limité à certains cas ; du reste, il leur fit cette concession
parce qu'il fut très bien traité par eux et tout le peuple.
13. Mais l'envoyé qui parvint à Hanoc ne fut pas reçu aussi favorablement.
Tout d'abord, il eut à endurer tous les tourments de l'angoisse avant d'être reçu par les
grands-prêtres ; et, après être enfin parvenu à leur parler, il fut aussitôt enfermé dans
un cachot jusqu'à ce que ses geôliers aient pu s'assurer de la véracité de ses dires au
sujet des habitants des hautes-terres, grâce à la ruse de leurs espions.
14. Ce n'est qu'après avoir pris connaissance de telles preuves qu'il put sortir
de prison ; mais il fut forcé de devenir grand-prêtre et de prendre part au conseil. S'il
s'y était refusé, il aurait été battu au gourdin et condamné à l'enfer pour plusieurs
jours.
15. C'est ainsi que la mission de l'envoyé à Hanoc resta entièrement sans effet.
Chapitre 221
Délibérations inefficaces des grands-prêtres ayant pour but
d'attaquer les hautes-terres
(9 février 1844)
1. Il se passa toute une année pendant laquelle les grands-prêtres ne cessèrent
de se consulter pour savoir comment ils devaient attaquer les traîtres des hautes-terres.
Mais chaque proposition était reliée à tant de difficultés insurmontables qu'elle devait
être nécessairement considérée comme irréalisable, et l'opinion du nouveau grand-
prêtre ne contribua pas dans une moindre mesure à cet état d'esprit. Car chaque fois
que les plus acharnés proposaient un plan d'attaque, celui-ci réussissait à leur prouver
l'inutilité de leurs efforts.
2. Mais les grands-prêtres le talonnèrent pour qu'il leur soumette un plan
réalisable, afin qu'ils puissent se venger de ces infâmes créatures coupables de haute-
trahison.
3. Le nouveau grand-prêtre leur dit : "Dès le début, je vous ai montré le juste
chemin à suivre ; c'est l'unique voie possible. Si vous le choisissez, vous pourrez
bénéficier des grands trésors des habitants des hautes-terres par le moyen de l'amitié.
Mais si vous vous y refusez, vous pourrez aussi peu attendre d'eux que de la lune qui
se trouve au firmament.
4. A quoi vous servent votre colère, votre rage, vos cris de vengeance, alors
que la voix de la raison vous dit clairement : "Tout cela est inutile et vain ! Aussi peu
pouvons-nous nous en prendre à la lune, même si notre fureur nous y poussait, aussi
peu pouvons-nous nous attaquer à ces traîtres !"
5. Si vous ne voulez pas me croire, allez les retrouver, et la leçon sanglante
que vous en retirerez vous montrera que j'ai raison ! Lorsque vous contemplerez les
cadavres de milliers de vos meilleurs combattants, vous considérerez la chose sous un
tout autre angle !"
6. Une fois de plus, les grands-prêtres furent impuissants à trouver une
solution.
7. L'un d'entre eux, qui était un esprit pratique, fit la remarque suivante :
"Savez-vous ce qui me vient à l'idée ? Ces dix coquins nous ont eus grâce à leur ruse
bien calculée ! Et si nous leur rendions la pareille ?
8. Il doit bien être possible dans toute la ville d'Hanoc de découvrir au moins
un individu assez madré pour dépasser en astuce et en bassesse ces dix fripouilles !
9. Nous allons lancer un appel à tous les gredins les plus rusés qui auront à se
réunir ici, et nous choisirons celui qui est le plus malin ! Nous lui promettrons de
grands avantages s'il parvient à tromper les dix des hauteurs, et l'affaire sera dans le
sac !"
10. Mais le nouveau grand-prêtre objecta : "Oui, oui, maintenant vous avez
trouvé le meilleur moyen pour courir à votre perte ! N'hésitez pas à découvrir votre
faiblesse devant les coquins d'Hanoc, et ils ne se feront aucun scrupule de parvenir
avec un minimum d'efforts aux avantages que vous leur aurez promis !
11. Croyez-vous vraiment qu'ils vont risquer leur vie pour vous ? C'est tout le
contraire : ils vont vous berner et prendre leur profit ! Et si l'un d'eux va trouver les
dix, il ne sera pas assez fou pour revenir vers vous, alors qu'il est mieux accueilli là-
bas qu'ici ; et finalement, vous aurez un traître de plus !
12. Mais faites ce que vous voulez ; j'ai dit ce que j'avais à dire Dorénavant, ce
sera votre expérience qui sera votre conseiller !"
13. Alors, tous les membres du clergé restèrent entièrement désemparés. Ils se
séparèrent ; mais trois jours plus tard, le grand conseil était à nouveau réuni.
Chapitre 222
Nouveau rassemblement du grand conseil du haut et bas-
clergé
Projets de vengeance des rusés membres de ce dernier
Chapitre 223
Première démarche politique et diplomatique
ayant pour but les hautes-terres
Chapitre 225
Compte-rendu des trente envoyés devant le clergé d'Hanoc
Chapitre 226
Décadence des provinces d'Hanoc
Soulèvement d'une armée de cinq millions de guerriers
contre les hautes-terres et sa défaite
Chapitre 227
Compte-rendu de la défaite des grands-prêtres
parmi lesquels s'établit la division
Trahison de l'armée dans les provinces
(16 février 1844)
1. Les rares prêtres revenus de l'expédition vers les hautes-terres racontèrent
naturellement à leurs collègues restés à Hanoc - lesquels n'étaient pas non plus très
nombreux - à quel point leur entreprise s'était terminée de malheureuse façon Ceux-ci
s'arrachèrent presque la tête à l'écoute de ce récit, tous se mirent finalement à se
répandre en invectives contre des attaques aussi maladroites.
(NDT : il a été signalé dans d'autres œuvres de Lorber qu'Adam était le premier homme
spirituel de la terre. Il existait donc des humains bien avant lui, ce qui explique les millions de guerriers
mentionnés.)
2. Leurs collègues commandants en chef répliquèrent : "Il est plus facile de
critiquer que de combattre ! - Il reste encore un tiers de la grande armée ; levez-vous,
et rendez-vous au combat ! Et lorsque vous serez également revenus bredouilles, ce
sera notre tour de vous diffamer d'une façon qui ne manquera pas de vous surprendre !
3. Il est commode, lorsqu'on est à l'abri, de parler, de maudire et de formuler
des plans de vengeance ! Mais allez vous-mêmes là-bas, et vous vous rendrez bientôt
compte de la direction où souffle le vent !
4. Nous avons creusé près de cinq cents couloirs à travers des montagnes
infranchissables, et la victoire aurait dû être nôtre. Y pouvons-nous quelque chose que
ces canailles des hautes-terres nous ont découverts et espionnés depuis leurs maudits
repaires et ont pu calculer avec une exactitude diabolique où nous devions sortir ?
Pouvions-nous savoir qu'ils mettraient le feu à ces bouches de sortie, et que lorsque la
percée aurait lieu, des milliers et des milliers des nôtres perdraient leur vie dans ces
longs couloirs obscurs plein de feu, de fumée et de vapeurs ?
5. Et lorsque par trois fois nous avons attaqué de toutes nos forces réunies la
porte d'entrée principale, nous avons été accueillis par une pluie de pierres tombant
des hautes parois, ce qui causa la mort de plusieurs milliers de nos gens !
6. C'est au moyen de telles leçons que nous avons reconnu que ces maudits
habitants des hautes-terres ne peuvent être vaincus, ni par la ruse, ni par n'importe
quelle autre force.
7. Si seulement nous avions suivi les conseils de celui que nous avons battu de
verges et lapidé devant les portes de la ville ! Nous nous en porterions bien mieux !
Reste encore à savoir si l'autre partie de notre armée a subi le même sort que la nôtre !
Si c'est le cas, il en est fait de nous !"
8. A l'ouïe de ces propos, les grands-prêtres firent montre d'encore plus
d'hostilité et allèrent jusqu'à menacer les commandants d'armée.
9. Ceux-ci répondirent : "Que dites-vous là ? C'est nous qui avons le pouvoir !
Si vous ne devenez pas immédiatement silencieux comme une tombe, vous allez
ressentir dans vos bedons bien engraissés comment nous nous y entendons à nous
servir de nos armes !"
10. Alors, les deux partis en vinrent aux mains et se battirent comme chien et
chat. Et dès cet instant, la classe des grands-prêtres se partagea en deux clans
ennemis, et le peuple d'Hanoc ne fut plus capable de savoir qui menait la baguette.
11. Dans cet état de division, on attendit encore trois ans le succès de
l'offensive de l'autre partie de l'armée, - mais en vain ; car celle-ci fut battue dans les
provinces où elle avait passé à l'attaque et elle assomma elle-même ses propres chefs
d'armée et tous ceux qui leur étaient ralliés.
Chapitre 228
Conseil de guerre des chefs d'armée des hautes-terres ayant
pour cible
l'attaque d'Hanoc
Bon discours de l'envoyé du Seigneur
Hanoc envoie mille espions vers les hautes-terres.
Chapitre 230
Les habitants des hautes vallées tiennent conseil
Gurat nommé roi d'Hanoc
Dépendance d'Hanoc vis-à-vis des hautes-terres
1. Lorsque le conseil des nombreux chefs du peuple fut rassemblé, les dix
délibérèrent sur l'éventualité que l'un d'entre eux devait assumer le gouvernement
d'Hanoc et de toutes ses provinces ; ils envisagèrent la possibilité de l'accorder à
Gurat, sous réserve de la souveraineté des hautes-terres.
2. Après un vote général, il fut tout d'abord décidé que les dix princes des
hautes-terres resteraient à jamais inséparables ; si l'un d'eux venait à mourir, son fils
aîné hériterait de sa couronne. A défaut de fils, le fils aîné de l'un des autres princes
pourrait entrer en possession de la couronne de celui des dix qui mourrait sans
héritier.
3. De même, le royaume d'Hanoc devait rester pour toujours l'héritage de la
famille de Gurat ; au cas où l'un de ses descendants n'aurait pas de fils, les souverains
des hautes-terres devaient en être informés, afin qu'ils puissent choisir un roi
approprié pour Hanoc.
4. De toute façon, chaque roi de la plaine resterait dépendant des hautes-terres,
même s'il n'avait pas été choisi par celles-ci, parce que fils de son prédécesseur et par
conséquent héritier royal. Car chaque droit de succession doit chercher sa validité
dans cette résolution des hautes-terres comme s'il s'agissait d'une nouvelle investiture.
5. La reconnaissance de la souveraineté absolue des hautes-terres consiste
pour le roi d'Hanoc de s'acquitter chaque année de la dîme sur tous les métaux
précieux à l'exception de l'or, ainsi que de la dîme sur les moutons, les bœufs, les ânes
et les chèvres,- et en plus, il doit demander conseil aux dix princes pour tout ce qu'il
veut entreprendre d'important.
6. En outre, le roi devra accepter que des fonctionnaires à la solde des hautes-
terres soient présents lors de la remise de la dîme, en signe de fidélité à leurs maîtres.
7. Mais par-dessus tout, il devra considérer comme son devoir le plus strict
envers les hautes-terres de donner à Hanoc et à ses provinces exactement la même
constitution qui est en vigueur dans les hautes vallées et le sera toujours, afin que les
peuples de la terre puissent tout de même atteindre finalement une unité basée sur une
amitié véritable.
8. Les princes des hautes-terres s'engageront à prêter main-forte au roi
d'Hanoc pour que l'application de ces règles soit respectée et pour le soutenir dans sa
tâche en actes et en paroles. Et qu'il en soit ainsi jusqu'à la fin des temps !"
9. Après que le conseil eut pris ces décisions, on demanda à Gurat s'il les
approuvait.
10. Celui-ci répondit : "Je suis d'accord avec tout et chacun ! Comment cela
pourrait-il être différent ? Car en vérité, si vous n'aviez pas pris ces sages dispositions,
je l'aurais fait moi-même et vous aurais priés de les accueillir favorablement !
11. Car que peut bien être un roi à Hanoc sans un tel soutien ? Je vous le dis :
un nom vide de sens, lequel fait d'un être humain un détenu vis-à-vis du monde entier,
ainsi que le démontre l'actuel roi de façade de cette ville !
12. Mais un roi placé sous une aussi sage tutelle est un seigneur libre et
puissant qui peut régner en toute confiance, sachant qu'il agit de juste façon sur les
peuples qui lui sont confiés en tant que souverain véritable.
13. Si vous tenez compte de mes dires, vous pourrez certainement reconnaître
que vos décisions me procurent une intense satisfaction.
14. Il n'y a qu'une chose que j'aimerais ajouter à ce qui concerne les droits de
succession au trône : s'il arrivait que le roi ait un fils pris de folie, ou un paresseux, un
dépensier, un tyran sanguinaire, un faible d'esprit ou un crétin, alors un tel fils devrait
perdre son droit de succession ; et celui-ci devrait revenir au deuxième fils, ou à
défaut d'aptitudes de sa part, à celui que vous désignerez pour porter la couronne
d'Hanoc !
15. Et chaque héritier au trône devrait tout d'abord aller à votre école et
seulement après recevoir la couronne, si vous l'avez jugé capable de devenir roi."
16. Cette adjonction de Gurat fut accueillie par de nombreux
applaudissements. Alors Gurat fut oint, reçut les clés et les mille couronnes, dont
chacune aurait la valeur à notre époque d'un million de bons florins ; et les clés étaient
tout aussi précieuses.
Chapitre 231
Signature des "Documents sacrés"
Objection de Gurat et sa réfutation
Rapports politiques et moraux entre les hautes-terres et
Hanoc
Départ du roi Gurat pour Hanoc
Chapitre 232
Gurat est accueilli à Hanoc
Ses bonnes lois
Le parti des grands-prêtres rebelles se calme
1. Lorsque le prêtre délégué parvint devant le roi, ce qui ne fut pas très facile,
il fut reçu aimablement et interrogé sur le motif de sa venue.
2. Alors le prêtre répondit : "Tu n'ignores pas que depuis la tentative
infructueuse des Hanochéens de vaincre les hautes-terres, le clergé s'est partagé en
deux clans ennemis dont l'un t'a reconnu comme roi, tandis que l'autre se consume de
fureur à ton égard !
3. Vois : ces derniers ont voulu rassembler une armée de trente mille guerriers
bien exercés et marcher contre toi dans leur terrible colère pour te faire périr !
4. Lorsque j'eus connaissance de leur projet, je pensai : "Mon ancien ami, qui
est maintenant seigneur et roi d'Hanoc, dispose bien d'une armée cinquante fois plus
grande ; mais elle est répartie à une journée de marche dans la grande cité et par
conséquent, en certains points, elle pourrait à peine se maintenir face à une force
concentrée de trente mille guerriers bien entraînés."
5. Dès que j'eus entrevu le danger qui te guettait, je me dis : "Peu importe le
prix que je vais payer ! Je veux offrir mes conseils aux grands-prêtres et les mettre
aimablement en garde devant une entreprise aussi périlleuse !"
6. J'ai mis mon projet à exécution et ai décrit aux grands-prêtres dans un
langage tout à fait impressionnant tous les dangers et l'échec inévitable reliés à cette
opération. Et vois : ils restèrent tout d'abord interdits, puis leur désir de vengeance se
mit à refroidir, et en peu de temps je parvins à les amener à vouloir parlementer avec
toi par mon intermédiaire en leur prouvant que j'étais le mieux désigné à cette
fonction en de pareilles circonstances.
7. Ma venue a donc un triple but : tout d'abord celui de te faire savoir ce qui a
été décidé à ton égard, ensuite de t'offrir mon entremise lors de négociations entre toi
et les grands-prêtres, et finalement pour te dire que je suis encore ton vieil ami et
conseiller !
8. C'est à ce titre-là que je te conseille de garder les grands-prêtres en tant que
serviteurs de Dieu devant le peuple sans de trop grands changements, vu qu'ils
jouissent encore de beaucoup de considération parmi ceux qu'ils arrivent à
impressionner ! Mais nous autres savons de toute façon ce qu'il faut tenir de ces
sottises et reconnaissons la nature en tant que vrai dieu !
9. Je pense que tu comprends parfaitement ce que je veux dire par là ! Car tu
sais aussi bien que moi que la grande masse du peuple du commun doit être amenée à
croire en un dieu, ou mieux encore à plusieurs de ces êtres divins surnaturels, pour
qu'il les craignent et obéissent aveuglément au roi, afin de ne pas être victimes d'une
prétendue punition des dieux.
10. Et l'on peut dire que les grands-prêtres sont faits pour cela et installés de
façon parfaite pour entretenir le peuple dans ses illusions ; c'est pourquoi ils ne
devraient pas être supprimés à la légère !
11. Nous, les initiés. n'avons pas besoin d'eux, puisque nous connaissons les
forces de la nature et les lois qui la régissent ! C'est là ce que je te conseille ; suis ces
indications, et tu ne le regretteras pas !"
12. Les grands-prêtres du clergé royal étaient également présents à cette
conversation et montrèrent leur approbation.
13. Alors le roi prit la parole : "Frère, toi mon très cher et vieil ami, tu as fait
de moi entièrement ton débiteur ! Qu'il en soit fait selon tes conseils ! Vu que tu es un
esprit si subtil, je te concède sans plus tarder le droit de fixer toi-même les
changements appropriés qui concernent la caste des grands-prêtres Lorsque tu m'en
auras fait part, je n'aurai qu'à y ajouter mon "Qu'il en soit ainsi !"
14. Le conseiller répondit : "Dans ce cas, laisse-moi m'en aller et délibérer
avec eux ! Je réponds de ma vie qu'ils m'obéiront tous à la baguette. Toutefois, il faut
qu'ils s'imaginent avoir décidé eux-mêmes ces modifications s'ils doivent devenir
fidèles à cette nouvelle constitution !"
15. Gurat fut satisfait de cette réponse et son conseiller s'en retourna chez lui.
Chapitre 234
Mystification des grands-prêtres rebelles par l'ami du roi
Chapitre 235
Compte-rendu du nouveau conseiller royal et satisfaction
du roi Gurat qui le nomme grand-prêtre
(2 mars 1844)
1. Le roi fit aussitôt confectionner un habit de chef suprême des grands-prêtres
pour son nouveau conseiller et le nantit d'un pouvoir royal, décision qu'il confirma par
écrit de sa propre main sur des feuilles dorées et qui fut encore ratifiée par la signature
de tous les anciens grands-prêtres devenus des héros.
2. Pourvu de ce document, l'ancien prêtre du bas-clergé se rendit sans tarder en
habit de général vers les grands-prêtres.
3. Lorsque ceux-ci l'aperçurent dans cet apparat, ils éclatèrent presque de
fureur et hurlèrent : "Aha, c'est ainsi que sont les choses ! Toi aussi, tu étais un coquin
qui se dissimulait parmi nous ! - En vérité, nous nous moquons de ce qui peut nous
arriver, car tu vas payer ce crime de ta mort ! - Vous autres, fidèles prêtres du bas-
clergé, emparez-vous de ce monstre et jetez-le avec son habit de général dans le
gouffre où brûle le véritable feu !"
4. En réponse à cette sommation, le général se fâcha et cria d'une voix de
commandement : "Halte ! arrière, vous autres démons ! Cette sommation, ce jugement
manquait encore à votre condamnation définitive !
5. Regardez : voici le document écrit par le roi et muni des signatures de tous
vos ennemis qui veulent votre perte ! Selon cet écrit, je suis un général nanti des
pleins-pouvoirs sur vous tous !
6. Là, sous mon habit, se trouve l'épée du roi, laquelle témoigne que notre
souverain a remis votre misérable vie d'êtres diaboliques entre mes mains, ce qui est
confirmé par cet écrit ! -Me comprenez-vous, démons que vous êtes ?
7. Dehors sont rassemblés quatre mille guerriers armés jusqu'aux dents ! Il
suffit que je leur fasse signe,- et en un instant, vous serez taillés en pièces dans cette
salle où vous avez fait commettre tant de crimes et conçu les plans les plus
diaboliques.
8. En ma qualité de membre du bas-clergé, j'ai dû être bien trop longtemps
spectateur de vos machinations infernales ; mais il en est fini maintenant de votre
domination ; vous vous êtes conduits comme de véritables satans. Toutefois, à
présent, les choses vont changer !"
9. Ici, le général tira son épée de dessous son habit, fit un signe, et à l'instant
même, d'énergiques guerriers armés de puissantes épées et de lances envahirent la
salle de tous côtés.
10. Alors le général demanda d'un ton ironique aux grands-prêtres terrifiés :
"Eh bien, où se trouvent vos fidèles domestiques de Satan, afin qu'ils me saisissent et
me jettent dans le feu ?
11. Je vous le demande : ne voulez-vous pas vous venger de ce coquin qui s'est
caché parmi vous ? N'en avez-vous plus envie ? Vous hésitez ? Ne suis-je pas ici ?"
12. Les grands-prêtres écumèrent de rage et furent plongés en même temps
dans une angoisse mortelle ; car ils se considéraient comme perdus.
13. Mais le général leur dit : "En vérité, cela n'aurait pas été une mauvaise idée
de vous faire mettre en pièces ; mais vous êtes bien trop méchants pour tomber sous
les coups d'une si noble épée - Toutefois, je vais intervertir les valeurs et faire de vous
des prêtres du bas-clergé et de ceux du bas-clergé des grands-prêtres ! Qu'il en soit
ainsi !"
14. Alors les grands-prêtres se mirent à hurler, tandis que leurs nouveaux
supérieurs nageaient dans la jubilation et couronnaient le général. Les grands-prêtres
durent échanger leurs habits contre ceux du bas-clergé et prendre immédiatement
possession de leurs nouveaux appartements, alors que leurs anciens subordonnés
emménageaient dans les leurs.
15. C'est ainsi que s'acheva cet épisode !
Chapitre 237
Le général en chef dans le château du roi de façade
Sanglante soumission du haut clergé
Le roi de façade détrôné
(4 mars 1844)
1. Après cette opération, le général prit quelques guerriers avec lui et se rendit
dans le château du roi de façade, là où les membres "omniscients" du haut clergé
habitaient également, lesquels, pas plus que leur roi, ne se doutaient de ce qui les
attendait.
2. A peine arrivé, le général demanda à voir le roi.
3. Mais les grands-prêtres s'opposèrent à cette demande, car ils ne savaient
encore rien de tous les changements qui s'étaient produits en si peu de jours à Hanoc.
4. Alors, le général les invectiva et dit : "Si vous ne me conduisez pas
immédiatement chez le roi, vous allez être mis en pièces par ces guerriers !"
5. Lorsque les membres du haut clergé chargés de la garde du roi entendirent
ces menaces, ils se mirent en colère et tirèrent des poignards de dessous leurs habits
en criant : "Vengeance au sacrilège qui s'attaque à la divinité du roi !" et ils voulurent
se jeter de toutes leurs forces sur le général.
6. A ces mots, celui-ci fit quelques pas en arrière et ordonna immédiatement
aux puissants porteurs d'épée de mettre en pièces les gardes du roi.
7. Les guerriers se dirigèrent vers la petite troupe des représentants du haut
clergé et, de leur épée bien tranchantes, en fendirent trois de la tête aux pieds et en
blessèrent sept grièvement. Lorsque les trente qui restaient virent de quoi le général
était capable, ils tombèrent à terre et demandèrent grâce.
8. Le général rappela ses soldats et dit à ceux qui le suppliaient "Rendez tout
d'abord vos armes, puis ouvrez-moi la grande porte pour que je puisse arriver jusqu'au
roi ! Vous apprendrez dans la chambre du roi ce qui sera fait de vous !"
10. Après ce commandement impératif, les membres du haut clergé jetèrent
leurs poignards sur le sol et ouvrirent la salle juste au moment où le roi, vêtu d'habits
entièrement dorés, montait sur son trône afin de recevoir les arrivants et de s'informer
de leur requête.
11. Lorsque le général gravit les marches du trône, le roi lui demanda, fort
surpris devant tant de hardiesse : "Toi qui n'es qu'un être humain, un animal mortel,
qu'as-tu l'insolence de vouloir de moi, ton dieu, ton seigneur éternel, dont le trône est
d'or pour toute l'éternité ?"
12. Le général répondit d'un ton sarcastique : "O toi, seigneur et roi ! Vois, je
ne veux ni plus ni moins que tu renonces à ton éternité et à ta divinité et deviennes un
animal humain ordinaire comme nous ! En ce qui concerne ce palais et ce trône d'or
éternel, ils appartiennent déjà à un autre ! Descends un peu de tes hauteurs ! Alors tu
échangeras tes habits dorés contre des vêtements communs et pourras te rendre dehors
à l'air frais avec tous les tiens !"
13. Alors le "dieu" dit, grinçant de colère : "Sors d'ici, dehors ! sinon je vais
faire pleuvoir le feu du ciel !"
14. En souriant, le général répondit : "Oh, oh à ta place je ne me hâterais pas
de le faire ! Il pourrait arriver que mer et terre se mettent à s'embraser, et ce serait
vraiment trop dommage ! Vois, petit dieu en miniature, tout ce que tu voudrais faire
de mal ! C'est pourquoi, descends gentiment de ton trône, sinon je vais te faire porter
par ces mauvais esprits !"
15. Ici, le roi se mit à frapper le sol du pied, et quelques sorciers cachés
derrière le trône firent s'échapper de la fumée et jetèrent des charbons ardents en l'air.
16. Le général fut forcé de rire et donna l'ordre à ses soldats de faire descendre
le méchant petit dieu de son trône, ce qui fut immédiatement exécuté. Alors les
mauvais pyrotechniciens s'enfuirent prestement avec leurs poêles incandescents.
17. Cette "descente du trône" fut l'objet de l'hilarité de toute la ville.
Chapitre 238
Interrogatoire des trente prêtres du haut clergé
par le général et leur grâce
(5 mars 1844)
1. Lorsqu'on se fut chargé de la sorte du roi et qu'il fut vêtu d'habits ordinaires,
le général s'adressa aux trente prêtres du haut clergé et leur dit :
2. "Voyez : votre dieu est casé et votre roi couronné avec la couronne de la
bourgeoisie, laquelle lui siéra bien mieux que celle factice et mensongère qui lui
faisait croire à son importance, alors qu'il était moins que rien.
3. Maintenant, il s'agit de savoir ce que nous allons faire de vous, vieux
trompeurs sans scrupules vis-à-vis des humains ! Quel va être votre sort ? - Je veux
vous poser une question ; et votre destin dépendra de votre réponse ! Ecoutez-moi
bien !
4. Voici ma question : avez-vous été des mystificateurs du peuple de façon tout
à fait consciente, ou alors inconsciente comme ce fut le cas de ce roi créé de toutes
pièces ? Avez-vous cru que ce faiblard était réellement un dieu vis-à-vis de
l'humanité, comme vous avez forcé le peuple à le croire ? Avez-vous vous-mêmes cru
sérieusement à un dieu ou à plusieurs d'entre eux ? Ou alors n'y avez-vous jamais
prêté foi et avez seulement modifié les vieux mythes des livres de Kinkar -
contrairement à votre propre conviction - pour tromper honteusement le peuple en
altérant leur véritable signification ?
5. Répondez de façon absolument honnête à ma question ! A la moindre
hésitation ou dissimulation de votre part, je vous donnerai à sentir le tranchant de mon
épée ! Commencez donc pour la première fois de votre vie à dire la vérité ! Qu'il en
soit ainsi !"
6. A l'ouïe de cette question, les trente changèrent de couleur ; mais vu que
toute hésitation pouvait leur coûter la vie, l'un d'entre eux se mit à parler :
7. "Puissant seigneur et général ! Toi qui as appartenu au bas-clergé sais aussi
bien que nous qui étaient nos maîtres ! N'avons-nous pas été contraints par une main
d'acier de soutenir cette tromperie ? Aurions-nous pu laisser parler notre conscience ?
8. Les exigences de l'estomac sont plus pressantes que celles du cœur ! Une
conscience misérable nous permet encore de vivre, mais non un estomac vide ! C'est
pourquoi nous avons fait taire la voix de notre cœur, afin de pouvoir nous mettre
quelque chose sous la dent ! Et toi, en tant que membre du bas-clergé, as dû agir de
même, parce que ton estomac connaît les mêmes nécessités que le nôtre !
9. Tout comme nous, tu as su ce qu'il y avait de vrai dans notre enseignement
des dieux ! Tu savais que cette doctrine était une pure et infâme tromperie du peuple !
Pourquoi, en ta qualité de philanthrope, n'es-tu pas allé vers les grands-prêtres pour
leur montrer leur révoltante injustice ?
10. Vois, toi aussi, tu as dû faire taire ta conscience pour sauver ta peau et
satisfaire ton ventre ! Moi et mes compagnons, nous nous sommes souvent dit entre
nous : "C'est une honte de voir combien le peuple est trompé par notre faute !" Mais à
quoi cela nous servait-il de nous en rendre compte ? Pouvions-nous changer quoi que
ce soit ?
11. Puisque tu as réussi à briser la puissance des grands-prêtres et à t'élever au
rang de seigneur, pense que nous aussi sommes des êtres humains et que nous avons
été obligés d'agir comme nous l'avons fait !"
12. Le général fut satisfait de cette réponse et dit : "Bon, vous avez dit la vérité
et je vais vous épargner ! J'ai fait des grands-prêtres des membres du bas-clergé et
vice-versa en me servant de la puissance que le nouveau roi Gurat m'a octroyée. Et en
ma qualité de chef suprême des grands-prêtres, je vous fais membres du premier rang
du bas-clergé ! Qu'il en soit ainsi !"
13. Alors, les représentants du haut clergé, qui s'étaient attendus à être
exécutés, furent satisfaits et se rendirent avec leurs affaires dans les logements du bas-
clergé.
Chapitre 239
Négociations entre le général et le roi détrôné
qui prononce un stupide discours
Bannissement forcé du roi de façade
Reddition de son palais au roi Gurat
(6 mars 1844)
1. Après que les membres du haut-clergé furent ainsi casés, le général
s'adressa une nouvelle fois au roi de façade en disant
2. "Eh bien, dans ces simples habits, tu es maintenant un bourgeois et pour la
première fois de ta vie quelque chose de réel. Car en ta qualité de roi, tu n'étais rien
d'autre qu'un homme ignominieusement trompé, un outil fictif et oisif à la solde des
prêtres, et tu n'avais même pas le droit d'aller respirer un peu d'air frais !
3. Mais vu que tu es devenu un homme respectable, un libre citoyen d'Hanoc,
tu peux décider où tu veux avoir ta propre maison, soit dans la ville, à l'intérieur de la
muraille, ou alors dans une ruelle qui s'étend à une journée de marche dans la banlieue
! Ou préfères-tu une maison avec jardin et prairie avoisinante ? Dis-le nous !"
4. Encore très en colère, le roi de façade répondit : "Que me demandez-vous
là, vous autres sacrilèges devant ma sainteté ? Le ciel et la terre ne m'appartiennent-ils
pas ? Et je devrais me choisir une maison bourgeoise tout à fait insignifiante ? Moi,
pour qui même ce palais d'or est une demeure déshonorante ?
5. Moi, le créateur du ciel et de la terre, qui ai toujours habité des temples faits
de soleils, je devrais résider dans une hutte d'un commun bourgeois ? Non et non !
Jamais un dieu n'acceptera cela ! Il vous quittera pour se retirer dans son palais solaire
éternel et de là-bas fera tomber sur vous, abominables sacrilèges, un jugement terrible
; et alors vous reconnaîtrez que la première imposture était préférable à la deuxième !
6. C'est pourquoi je refuse toute maison bourgeoise, ainsi que toute autre
demeure, qu'elle se trouve à l'intérieur de la grande muraille ou n'importe où ; je vais
vous quitter pour toujours et vous abandonner à un jugement implacable !
7. Crois-tu donc, toi qui dois utiliser une épée d'acier pour mettre tes projets à
exécution, qu'un dieu ait besoin d'armes à cet effet ?- Oh non ! il lui suffit d'un signe,
et le ciel et la terre ne sont plus !"
8. Maintenant, le roi-dieu était arrivé au bout de son discours qu'il avait appris
à grand-peine ; car de semblables harangues se trouvaient dans les livres de Kinkar, et
notre roitelet en avait appris quelques-unes par cœur pour en faire usage à certaines
occasions, vu qu'un dieu doit tout de même parler plus intelligemment que les gens
ordinaires.
9. Bien que ce discours soit l'un des meilleurs qu'il put réciter de mémoire,
cette fois-ci, il ne lui fut d'aucun secours.
10. Tout d'abord, le général lui rit au nez et dit : "Ne sois pas si méchant, car si
tu t'obstines à ne pas m'obéir, je serai obligé de te faire botter les fesses, ce qui serait
plutôt douloureux pour toi ! C'est pourquoi, montre de la bonne volonté et suis-moi ;
car vois, rien ne pourra plus changer le cours des choses !"
11. Alors le général ordonna aux soldats de se saisir du "dieu tout-puissant" et
de le traîner derrière eux, au cas où il ne voudrait pas se soumettre de bon gré.
12. Mais le dieu-roi refusa catégoriquement de quitter le palais.- Ce fut en
vain.
13. Car il fut empoigné par trois soldats qui le portèrent dehors et l'amenèrent
sans plus attendre aux grands-prêtres.
14. Mais vu que ses vociférations et ses jurons n'avaient pas de fin, le général
lui fit donner la fessée sur son postérieur dévêtu, ce qui eut un effet immédiat sur le
dieu-roi : il se résigna à son sort.
15. Pendant trois jours, le général fit récurer et nettoyer le palais doré ; puis il
alla trouver Gurat, lui en remit les clés et fit le récit de tout ce qu'il avait fait pour son
roi. On peut facilement se représenter que Gurat en fut très satisfait.
Chapitre 240
Gurat inspecte les nouvelles installations du clergé
Rencontre du roi et des prêtres
Bon discours d'avertissement des anciens grands-prêtres
(8 mars 1844)
1. Par la suite, Gurat désigna un jour réservé à l'inspection de toutes les
installations du clergé ordonnées par le général. Il choisit le quatrième jour.
2. Lorsque cette date arriva, Gurat rassembla toute sa cour au complet, puis se
rendit avec elle et en compagnie du général dans l'énorme palais des prêtres, lequel
avait tant de chambres qu'il aurait offert suffisamment de place pour loger
confortablement cinq fois 100.000 personnes.
3. Lorsque Gurat pénétra dans ce grand palais qui lui était si familier, il fut
repu d'excellente façon et grandement félicité, Mais lorsqu'il arriva vers le bas-clergé,
personne ne bougea et tous détournèrent la tête.
4. Gurat le remarqua aussitôt et demanda avec sérieux aux prêtres récalcitrants
pourquoi ils se comportaient de la sorte, alors qu'ils savaient qu'il était le souverain
absolu d'Hanoc, ainsi que de tout le grand royaume.
5. Les prêtres répondirent : "Nous ne te reconnaissons pas en tant que
souverain, mais comme rebelle envers notre légitime suprématie, laquelle nous fut
accordée par les dieux ! Nous devons bien t'obéir, parce que tu t'es emparé de la toute-
puissance. Mais jamais nous ne pourrons t'estimer, et encore moins te oindre et te
couronner !
6. Nous ferons ce que tu nous ordonneras, - mais nos visages se détourneront
toujours de toi, et nos cœurs seront éternellement remplis de mépris à ton égard !
7. Et l'ancien Dieu qui règne sur tout, ainsi que les nouveaux dieux, - qui ne
sont rien d'autre que Ses forces agissantes Se comporteront envers toi de la même
façon que nous !
8. Nous dominions le peuple en respectant Son ordre et lui avons enlevé l'or,
qui est un poison pour la vie intérieure ; nous l'avons humilié dans son orgueil au
moyen des chaînes de l'esclavage et de l'interdiction de parole.- Mais nous avons
commis une faute en gardant ce métal perfide pour nous ! Il nous a empoisonnés et
aveuglés, et nous n'avons plus été capables de percer à jour les plans de nos ennemis.
C'est pourquoi nous languissons maintenant ici comme de mauvais défenseurs des
intérêts éternels du vieux Dieu !
9. Ce qui nous arrive n'est que justice, et nous sommes heureux que Dieu nous
ait fait la grâce de nous éprouver de cette façon, et que nous puissions reconnaître que
c'est une épreuve qu'Il nous a envoyée ! Quant à toi, Dieu t'a complètement renié,
ainsi que nous l'avons fait, et jamais tu ne retrouveras le chemin qui mène à Lui !
10. Ce n'est pas la perte de notre magnificence qui nous importe, mais le fait
que nous avons été anéantis à mi-chemin, alors que nous étions en train de ramener le
peuple à l'ordre anciennement établi.
11. Mais maintenant, le malheur est arrivé ! Tu as tué tous les esprits qui se
trouvaient dans les êtres humains. Plus rien ne vit en eux, à part les forces de la nature
que tu considères comme unique divinité !
12. C'est pourquoi le récipient dont Caïn entendit parler et que Farak a prédit
est devenu plein : le jugement de Dieu est à notre porte ! C'est la raison pour laquelle
nous te maudissons au lieu de te bénir !- Telles sont nos dernières paroles !"
13. Cet accueil déplut profondément à Gurat ; il se mit en colère, fit battre tous
ces prêtres à coups de fouet et les bannit sur les rives d'une mer lointaine. Puis il les
remplaça par d'autres ecclésiastiques qui étaient bien disposés à son égard.
14. Ces évènements effacèrent toute trace de Moi, l'unique vrai Dieu, et le
paganisme le plus vain et le plus obscur s'établit partout dans le royaume.
15. Ces vieux prêtres M'avaient au moins reconnu en eux-mêmes. Mais à
présent, plus personne ne Me connaissait ; car les grands-prêtres héroïques étaient
encore des néophytes non initiés à la sagesse des anciens et ne savaient rien ou très
peu à Mon sujet !
Chapitre 241
Politique concernant le secteur spirituel du chef suprême
les grands-prêtres et son discours devant le conseil du clergé
(9 mars 1844)
1. Après tous ces évènements et la nomination des nouveaux membres du bas-
clergé, Gurat convoqua un conseil des prêtres au cours duquel le nouvel enseignement
religieux devait être mis au point.
2. Lorsque le conseil fut rassemblé dans le château du roi, le chef suprême des
grands-prêtres se leva et dit : "Mon roi et mon seigneur, laisse-moi prendre la parole
pour traiter de cette chose si importante, dont dépend entièrement ton bien-être, ainsi
que le nôtre ! Car si nous présentons l'enseignement divin de façon maladroite, sans
lui conférer la pompe et le faste qu'on attend de lui, on ne lui attribuera aucune
valeur !
3. C'est la raison pour laquelle nous devons garder les dieux bien connus du
peuple et leur en ajouter encore beaucoup d'autres, toutefois avec cette importante
modification que nous leur bâtirons de grands temples dans des endroits plutôt peu
rassurants, des bâtiments auxquels on donnera un aspect mystique et où l'on placera
une divinité d'une grandeur colossale ; car tout ce qui a des dimensions exagérées
impressionne fortement l'être humain et bouleverse son âme.
4. Pour chaque divinité, nous allons éduquer des prêtres qui devront être oints
avec tous les onguents de la politique religieuse et qui seront capables de faire
produire à leur divinité les miracles conformes à sa qualité au moyen de sortilèges
naturels. Il faudra que de tels prêtres soient passés maîtres en mécanique et en chimie
; plus leurs miracles seront raffinés, plus ils jouiront d'une grande considération !
5. Il n'est pas question de rémunérer ces prêtres avec les caisses de l'état ; au
contraire, il sera dit à chacun d'eux : "Vois, le temple est une mine d'or ! Compare-toi
à un chat : veux-tu manger, alors sache t'y prendre pour te mettre quelque chose sous
la dent !" Ainsi, nous pouvons être assurés d'avance qu'en quelques années, notre
royaume sera devenu une source intarissable de prodiges de toutes sortes, et le peuple
nous vouera une telle dévotion que nous pourrons en faire ce que nous voudrons
6. Avant tout, il faut veiller à ce que chaque prêtre exerçant ses fonctions dans
l'un de ces temples soit entièrement muet en ce qui concerne la divinité qu'il sert, qu'il
ne parle - sous peine de mort - qu'avec la plus grande retenue aux gens du peuple et
qu'il reste plutôt inabordable. Et s'il arrive tout de même qu'il s'engage dans une
conversation, ses propos doivent être aussi inintelligibles que possible,- car l'être
humain doué de raison ne tient pas pour divin ce qu'il comprend !
7. Chaque temple doit être pourvu d'un orateur avisé qui s'y entend à parler au
peuple. Il saura avec art vanter les prodiges de la divinité qu'il sert. Les écoles
nécessaires à la formation de tels prêtres et orateurs se trouveront uniquement ici, à
Hanoc !
8. Je suis d'avis que si ma proposition est mise en pratique, nous avons pourvu
à notre entretien pour tous les temps ; il ne sera même pas nécessaire d'exiger des
impôts directs du peuple. Car les temples, avec leurs divinités et leurs prêtres, lui
soutireront ses richesses de la façon la plus innocente du monde, et le gouvernement
aura l'apparence d'une institution menée par des colombes et des agneaux. Il est bien
connu que le monde veut être trompé ; eh bien, qu'il le soit !
9. Mais une chose encore ! Toi, mon roi, devrais reconnaître la suprématie des
hautes-terres ? - Je n'en vois vraiment pas la raison ! Nous sommes les seigneurs d'en
bas et par conséquent les plus forts !
10. Sais-tu ce que nous allons faire? -Vois, nous supprimons l'échelle de corde
qui nous relie avec la haute-vallée, et ses habitants pourront bien essayer de descendre
vers nous : nous bouchons tous les accès menant aux hautes-terres sur une distance de
cent hauteurs d'homme ; et ceux d'en haut devront se laisser pousser des ailes s'ils
veulent venir jusqu'ici !
11. Pour l'instant, je n'en dis pas davantage et te rends la parole, ô mon roi !
12. Le roi et tout son entourage se déclarèrent fort satisfaits, et ces conseils
furent rapidement mis à exécution. Le jour suivant déjà, les architectes, les créateurs
et les mineurs furent convoqués.
Chapitre 242
Séparation d'avec les hautes-terres
au moyen de l'isolation des pans de montagne
Construction des nouveaux temples païens
Chapitre 244
Le temple du soleil
Chapitre 245
Le temple consacré au vent
Chapitre 246
Le temple consacré au dieu des eaux
Chapitre 247
Le temple du feu
Chapitre 248
Le temple de l'amour et son jardin à Hanoc
Chapitre 249
Le temple consacré au métal - ou le temple du dieu de l'airain
Chapitre 251
Message de l'envoyé de Noé aux hautes-terres Annonce du
jugement -
Le Seigneur ordonne à Noé de construire une arche –
Délai de 20 ans
Chapitre 253
Le messager de Noé devant le chef suprême
des grands-prêtres à Hanoc
L'état où règne la raison
Chapitre 254
Le messager de Noé devant le roi Gurat
Le roi parvient à le séduire pour qu'il reste à Hanoc
Désir du messager de voir sa sœur
Chapitre 256
Gurat demande Agla en mariage Agla sonde l'amour de son
frère
Waltar trompé
Chapitre 257
Gurat et Waltar dans le jardin du temple de l'amour
Les sept déesses de la beauté deviennent femmes de Waltar
Chapitre 258
Despotisme d'Agla en tant que reine d'Hanoc et sa vengeance
envers Waltar qui fuit et meurt
1. Lorsque Agla, qui était restée au palais de Gurat, vit ce que son frère avait
fait, elle entra dans une grande colère ; alors, elle demanda d'autant plus à devenir
l'épouse du roi, afin d'obtenir la couronne et de se venger de son frère - et
particulièrement des déesses de la beauté - en tant que reine et souveraine du grand
royaume.
2. Gurat, très épris de la beauté d'Agla, fut tout à fait satisfait, car il pensait
goûter ainsi plus tôt à la félicité qui l'attendait. C'est ainsi qu'Agla était déjà reine
d'Hanoc trois jours après que son frère prit ses sept femmes.
3. Agla était terriblement despotique, et tous ceux qu'elle rencontrait devaient
s'incliner jusqu'à terre devant elle.
4. Cette attitude contraria grandement Waltar, au point qu'il exigea du roi
d'être révoqué de ses fonctions, afin de pouvoir s'établir sur une montagne quelconque
où il n'entendrait plus parler de son affreuse sœur.
5. Vu que Gurat était littéralement possédé par sa passion à l'égard d'Agla, il
ne faisait plus rien sans son consentement ; c'est pourquoi il lui demanda ce qu'elle
pensait de la décision de son frère.
6. A l'ouïe de cette question, Agla se mit en fureur, sépara son frère de ses
femmes et le fit jeter en prison. Et tout cela se passa alors qu'il n'y avait même pas un
an qu'elle était reine ; quant à son frère, il n'avait pas pu jouir longtemps de son
bonheur conjugal avec ses sept déesses.
7. Le général et le chef suprême des grands-prêtres fut très mécontent qu'Agla
ait fait jeter son frère en prison sans aucun motif ; car il avait toujours été satisfait des
services de Waltar, lequel possédait un esprit très éveillé. C'est pourquoi il s'efforça
clandestinement d'obtenir sa libération auprès du roi, toutefois sous le sceau du secret
vis-à-vis de la reine, afin de le protéger de ses maléfices.
8. Le roi dit au général : "Ta proposition est bonne ; mais comment allons-
nous ouvrir la prison, puisque seule Agla en possède les clés et qu'en plus elle a placé
ses gardes les plus dévoués devant le bâtiment ?"
9. Le général répondit : "Voilà qui est très fâcheux ; mais laisse moi m'occuper
de la chose ; je vais certainement pouvoir me tirer d'affaire ! Avec une petite troupe
d'hommes armés, nous surprendrons la garde pendant la nuit et ouvrirons les portes de
la prison par la force ; les gardiens devront bien se soumettre !"
10. Gurat donna son consentement, et la nuit même, après deux mois de
captivité, Waltar fut libéré.
11. Alors les grands-prêtres voulurent le prendre sous leur protection ; mais
Waltar n'avait qu'un désir : s'évader. Et c'est ainsi qu'on lui permit de fuir.
12. Mais Lorsque Agla apprit ce qui s'était passé, elle envoya ses sbires avec
l'ordre de saisir son frère et de le tuer là où ils le trouveraient.
13. Espérant une bonne récompense, les sbires partirent dans toutes les
directions, rattrapèrent Waltar sur le chemin qui menait aux montagnes et
l'assommèrent.
14. Telles furent sa fin et sa récompense pour s'être éloigné de Dieu. Et ce fut
aussi le début du gouvernement le plus cruel qu'Hanoc ait jamais vécu.
Chapitre 259
Récompense des sbires
Assassinat des femmes de Waltar
Le roi prend peur
Chapitre 261
Embaumement des corps qu'on expose dans des cercueils de
verre
Projet de la reine d'assassiner toutes les "déesses" du
temple,
lesquelles parviennent à fuir
Chapitre 262
Fureur de la reine
Son apaisement par le rusé Drohuit
Chapitre 263
Le capitaine Drohuit chez le roi
Rusé conseil de Drohuit qui est accepté par Gurat et Agla
Chapitre 265
Accueil chaleureux du roi
Gurat, Fungar-Hellan et Drohuit chez la reine
Déclaration d'amour d'Agla au général couronnée de succès
Chapitre 266
Gurat et Drohuit font bonne mine à mauvais jeu
Discours hypocrite d'Agla
Chapitre 267
Magistral discours mensonger d'Agla pour justifier
ses cruels agissements
Chapitre 268
Fungar-Hellan questionne Drohuit
Réponse avisée du capitaine
Chapitre 269
Fungar-Hellan dans le jardin du temple des déesses
Les affirmations d'Agla et de Drohuit soumises à l'examen
Le général suspecte Agla
Victoire de la beauté d'Agla
(2 mai 1844)
1. Arrivé dans le jardin, Fungar-Hellan examina soigneusement tout ce qui y
était situé, - la grande maison vide, le temple et le jardin lui-même - et trouva partout
les affirmations de Drohuit confirmées, c'est-à-dire une grande quantité d'aiguilles
empoisonnées dans la maison d'habitation - lesquelles furent immédiatement
confisquées par ses fonctionnaires, puis le luxuriant arbuste incroyablement vénéneux
qui se trouvait au milieu du pavillon de verre. Cette plante avait l'aspect qu'Agla avait
décrit et son tronc était parsemé de gouttes de poison.
2. Fungar-Hellan ordonna aussitôt à ses gens de détruire l'arbuste et le pavillon
en même temps.
3. Mais Agla saisit la main du général et s'écria : "Ami très cher ! Au nom de
tout ce qui t'est le plus précieux au monde, ne fais pas ouvrir cette maison
transparente vouée à la mort, ni par effraction, ni en l'ouvrant de quelque façon que ce
soit ; ne la laisse même pas toucher ; car la nature de cette plante agit si violemment
qu'en la mettant à l'air libre non seulement les ouvriers, mais encore tout ce qui vit
dans une circonférence de trois lieues trouvera la mort !
4. Si tu veux vraiment détruire cet arbuste, tu dois allumer un immense bûcher
de bois très résineux qui entourera le pavillon de tous côtés ; ce n'est que par ce
moyen que tu peux exterminer cette plante sans risques et périls !"
5. Ces explications pour l'empêcher de détruire l'arbuste comme il le voulait
tout d'abord plongèrent Fungar-Hellan dans un étonnement sans bornes. Il planta son
regard dans celui d'Agla et dit :
6. "Femme, que dis-tu là ? Comment se fait-il que tu connaisses si bien l'effet
de cet arbuste, comme si tu l'avais créé toi-même ?
7. En vérité, - bien que tu aies les meilleures intentions à mon égard, si telle
est la nature de cette plante, tu te rends par ces déclarations très suspecte à mes yeux !
Qui sait si ce n'est pas toi-même qui as planté cet arbre infernal ?
8. Je t'accorde encore un court délai ; cherche à te disculper de la suspicion
tout à fait justifiée qui pèse sur toi, sinon tu le regretteras ! Déshabille-toi, afin que
nue, tu ne puisses dissimuler la vérité ! Dorénavant, tu ne vas plus pouvoir me
tromper ; car mes doutes à ton égard ne sont que trop justifiés ! Il ne-te sera plus du
tout facile d'obtenir de Fungar-Hellan tout ce que tu veux !"
9. Cette sommation ne fit aucunement perdre contenance à Agla ; elle dit
seulement : "Bien, je me déshabillerai ; toutefois pas ici, près de cette maison
pestilentielle, mais dans une chambre quelconque des anciennes déesses !"
10. Là-dessus, la société se rendit dans une des chambres de la maison
d'habitation des déesses.
11. Alors Agla se dévêtit, comme Fungar-Hellan le lui avait ordonné.
12. Cette scène était justement ce qu'il y avait de plus dangereux pour le
général qui était très sensuel. Car ce n'est qu'à ce moment-là que les charmes cachés
de cette femme d'une beauté extraordinaire furent révélés d'une façon si stupéfiante
que quelques-uns des hommes présents en devinrent littéralement fous ; cinq d'entre
eux tombèrent raides morts.
13. Fungar-Hellan oublia complètement sa suspicion ; car, tout comme le
soleil levant dissipe les brumes des vallées, la trop grande beauté du corps nu d'Agla
agit sur lui en faisant disparaître ses soupçons.
14. Il ne demanda plus rien d'autre que son amour et lui promit de tout mettre
en œuvre pour se rendre encore plus digne d'être aimé par elle.
15. On peut facilement s'imaginer que ce fit Agla qui apprécia le plus cette
victoire, car elle avait échappé de justesse à la catastrophe.
16. Gurat et Drohuit étaient les perdants, qui assistaient impuissants au cours
des évènements. Mais qu'auraient-ils pu faire d'autre que de féliciter Fungar-Hellan ?
17. Cet épisode mit fin à l'enquête du général, et Fungar-Hellan conduisit Agla
dans son palais en tant que son épouse avec tous les honneurs qui lui étaient dus.
Drohuit et Gurat, de leur côté, rentrèrent également chez eux, la mine longue.
Chapitre 270
Drohuit et Gurat relatent les évènements à leurs concubines
La fuite manquée. Réconciliation
(3 mai 1844)
1. Lorsque Gurat et Drohuit arrivèrent au palais, ils furent accueillis par leurs
concubines qui leur demandèrent comment les choses s'étaient passées avec la terrible
Agla.
2. Drohuit répondit : "Très mal, mes chères femmes, très mal ! Car Agla a
brisé les liens de mariage entre elle et notre roi plein de bonté ; elle a donné sa main et
son cœur à Fungar-Hellan, comme si elle avait été encore célibataire ! Et ce véritable
mutin vis-à-vis des droits sacrés du roi a vu le désir dont il brûle depuis longtemps
s'accomplir. Puisse le privilège qu'il a acquis aujourd'hui lui apporter autant
d'avantages qu'il en rapporta à notre bon roi ! Je n'ai rien d'autre à lui souhaiter !
3. Mais j'ai été un âne comme il n'en existe pas d'autre d'avoir risqué ma vie
pour ce monstre infernal ! Si je l'avais dénigrée un tant soit peu auprès de Fungar-
Hellan, Agla ne serait certainement plus en vie ; toutefois, j'ai été assez stupide pour
vanter ses qualités et la rendre blanche comme neige devant le général !
4. En récompense, elle nous a tourné le dos, au roi et à moi, et nous aurons
probablement très bientôt l'honneur de passer de vie à trépas grâce à une petite piqûre
faite par une aiguille empoisonnée ; ou alors nous serons forcés par de douces paroles
à quitter pour toujours la ville d'Hanoc et de chercher une quelconque demeure parmi
les tigres, les hyènes et les ours ! -Qu'en penses-tu, Gurat, ai-je raison ou pas ?"
5. Gurat répondit : "Mon ami, s'il ne dépendait que de moi, je dirais que nous
devrions rassembler tous nos trésors et prendre la fuite pendant la nuit ; car je pense
que demain sera déjà trop tard !
6. C'est pourquoi, fais venir tous mes serviteurs et donne-leur les instructions
qui s'imposent, et ce sous le sceau du secret le plus absolu ! Cent chameaux porteront
nos trésors, cent autres nos provisions de bouche et une dernière centaine nous
transporteront avec tous nos gens dans une contrée retirée de la terre ; car dorénavant,
nous ne pourrons plus vivre dans ce grand royaume !
7. Le peuple est abêti à l'extrême, et ceux qui sont à meilleure enseigne ne sont
plus que mensonge, ruse, hypocrisie et politique égoïste. Le véritable souverain est de
toute façon notre ennemi et le deviendra d'autant plus lorsqu'il sera placé sous la
férule d'Agla, laquelle va certainement nous haïr parce que nous ne sommes pas
devenus enragés à force de désespoir en la perdant !"
8. A cet instant, Drohuit regarda par la fenêtre et aperçut à son grand
étonnement Agla et Fungar-Hellan qui s'approchaient du palais. Il le fit tout de suite
remarquer au roi.
9. En voyant cela, le roi s'écria : "Par tous les esprits ! Nous sommes perdus !"
10. Mais Drohuit, qui avait ordonné à toutes les femmes de se retirer, déclara à
Gurat : "Ami, dès maintenant notre parole va être : ruse contre cruauté ! Déchirons
vite nos habits, jetons-nous à terre, pleurons et lamentons-nous de toutes nos forces,-
et tout va rentrer dans l'ordre !"
11. Gurat et Drohuit réussirent une parfaite mise en scène. A peine avaient-ils
gémi de cette façon pendant quelques instants que la reine et le général apparurent à la
porte. Toute attendrie, Agla s'avança vers les deux hommes et demanda d'abord à
Gurat ce qu'il avait.
12. Celui-ci répondit, reprenant courage : "O Agla, Agla, créature céleste ! Tu
me manques ; je me consume de douleur ! Je sais que je dois te laisser partir, mais
mon cœur, ah mon cœur, mon pauvre cœur n'arrive pas à se séparer de toi !"
13. Alors Agla consola Gurat en disant : "Ne pleure pas de la sorte ! Vois, je
suis à nouveau près de toi, vais demeurer en ta compagnie et t'aimerai de toute ma
tendresse. Et Fungar-Hellan reste notre ami le plus intime !"
14. En entendant ces paroles, Gurat se releva et se jeta au cou d'Agla et de
Fungar-Hellan. Puis il aida également Drohuit à se relever.
Chapitre 271
Discours hypocrite de Drohuit
La satanique Agla tombe dans ses filets
Les deux sœurs d'Agla sont la récompense du général et de
Drohuit
(4 mai 1844)
1. Lorsque Drohuit se fut également remis de sa trompeuse affliction -
démonstration qui eût fait honneur à un comédien -, il alla timidement vers Agla,
baisa sa robe, salua Fungar-Hellan avec le plus profond respect et lui dit :
2. "Lorsque je vis que Gurat allait sombrer dans un désespoir sans bornes, je
lui dis pour l'apaiser : "Ami, laisse-toi consoler ! Aie confiance en les dieux et en un
ami le plus sincère et le plus noble qui soit ! Appuie-toi sur l'amour de la céleste Agla
comme sur un bloc de marbre, et tu pourras bientôt te convaincre que la chose a un
tout autre aspect que celui que tu aperçois dans ton immense affliction !" Mais ces
paroles restèrent sans effet, et il continua à se comporter comme un forcené !
3. Après un certain temps, je pris sa main et lui dis à nouveau : "Ami, roi de ce
grand royaume, Gurat, écoute-moi ! Tu te trompes entièrement si tu compares le
caractère de la céleste Agla un tant soit peu au nôtre ! Car vois, elle est la fille d'un
habitant de ces hauteurs sacrées qui furent peuplées par les premiers humains de la
terre ; nous, par contre, ne sommes pas des humains, mais seulement de pâles ombres
de l'humanité !
4. C'est pourquoi nous devons nous comporter comme des ombres vis-à-vis
d'Agla, car elle seule est encore une réalité humaine. Nous sommes à peine des
ombres dans le soleil couchant et nous imaginons être grands de caractère, alors que
devant celui d'Agla nous ne sommes plus rien !
5. Si nous voulons prétendre à parvenir un tant soit peu à l'honneur de devenir
des humains, nous devons suivre Agla comme des ombres et ne jamais penser qu'elle
puisse se commettre avec des gens tels que nous !"
6. Après avoir entendu ces paroles, Gurat se calma quelque peu ; mais il
souffrait encore terriblement et retomba bientôt dans une tristesse qui ne connaissait
plus de bornes. Il criait : "Agla est mon cœur, et Fungar-Hellan ma tête ! Je ne puis
être privé ni de l'un ni de l'autre sans perdre la vie, et pourtant il est évident que je ne
peux garder les deux c'est soit Agla, soit Fungar-Hellan" !
7. En voyant à quel point tous mes efforts pour le consoler étaient restés vains,
je tombai moi-même dans une profonde mélancolie !"
8. En réponse à ce discours, c'est-à-dire à ce pur mensonge improvisé, Agla
s'approcha toute émue de l'orateur encore passablement bouleversé, prit sa main, la
pressa sur son cœur et lui dit :
9. "Tu t'es inlassablement montré un ami pour moi et as toujours été l'objet de
mon indulgence ; mais encore jamais tu n'as fait preuve d'une telle amitié envers moi
et le roi, ainsi qu'à l'égard de Fungar-Hellan ! C'est pourquoi je vais te récompenser
comme personne ne l'a été jusqu'à présent dans cette ville
10. Vois : j'ai encore deux sœurs, dont la beauté ne cède en rien à la mienne !
Je vais les faire venir ici, une pour toi et l'autre pour Fungar-Hellan, afin que je puisse
rester l'épouse de Gurat. Je pense que cette récompense consolidera nos liens de façon
qu'aucune force ne pourra les briser !"
11. Cette proposition eut l'heur de satisfaire tout le monde, et l'on prit sans
tarder des dispositions pour aller chercher ces deux sœurs vivant sur les hauteurs
saintes.
Chapitre 272
Rencontre de la caravane d'Agla avec les bergers de Mahal,
le père de la reine
(6 mai 1844)
l. Toute une caravane de mille hommes fut envoyée sur les hauteurs avec
l'ordre de ramener les deux sœurs d'Agla qui se nommaient Pira et Gella.
2. A mi-chemin, la caravane découvrit un très beau pâturage où quelques
bergers faisaient paître un grand troupeau de moutons et de chèvres qu'ils protégeaient
efficacement des bêtes féroces. Ces bergers avaient des huttes et étaient armés
d'épées, de lance-pierres et de piques.
3. Le chef de la caravane demanda à l'un de ces bergers s'il connaissait les
deux filles d'un certain Mahal, c'est-à-dire Pira et Gella.
4. Le berger répondit : "D'où venez-vous pour que vous puissiez connaître les
belles filles de mon maître ? Il avait bien trois filles et deux fils ; mais il dut envoyer
l'un de ses fils dans les profondeurs pour qu'il y prêche pénitence, afin d'obtenir le
pardon des péchés des hommes devant Dieu, ou alors leur annoncer l'imminent
jugement si les habitants de la plaine ne voulaient pas se repentir. Mais ce fils n'est
pas encore revenu.
5. De même, l'une des belles filles de mon maître a disparu ; nous ne savons
pas à l'heure qu'il est où elle est allée. Qui sait si elle n'est pas tombée dans les mains
d'une caravane comme la vôtre et est devenue la proie des profondeurs ! C'est
pourquoi, dites-nous tout d'abord d'où vous venez et qui vous a envoyés ici ; et après,
nous vous révélerons où se trouvent Pira et Gella !"
6. Alors le chef de la caravane répondit : "Ecoutez-moi donc honnêtes bergers
de votre maître ! C'est Agla elle-même qui nous a envoyés ici, afin que, nous lui
ramenions ses deux sœurs ! Maintenant, Agla est une grande reine des profondeurs et
règne sur la moitié de la planète avec une puissance illimitée ; nous-mêmes sommes
ses serviteurs. Son frère Waltar est mort, nous ne savons pas comment ; mais nous
avons vu sa tête qui est embaumée dans une urne de cristal, laquelle est exposée dans
le temple de la grande déesse Naama !"
7. Alors le premier des bergers dit : "J'ai remarqué à tes propos que tu as dit la
vérité ! Par conséquent, vous pouvez rester ici jusqu'à demain ; car Mahal viendra ici
avec ses deux filles et vous pourrez vous-mêmes entrer en pourparlers avec lui à leur
sujet.
8. S'il apprend de votre bouche que sa fille Agla est devenue reine des
profondeurs où doit se trouver une grande cité qui nous est tout à fait inconnue, il
voudra vraisemblablement vous accompagner pour rendre visite à sa fille qu'il a
beaucoup pleurée, croyant qu'elle était perdue !"
9. Là-dessus, la caravane resta auprès des bergers et attendit Mahal et ses deux
filles jusqu'au matin suivant.
Chapitre 273
Louanges matinales des bergers
Paroles d'En-haut qui leur sont adressées
La caravane rencontre Mahal et ses filles
(7 mai 1844)
1. Lorsque la nuit se fut écoulée - au cours de laquelle les bergers eurent
comme d'habitude à livrer de violents combats contre les animaux sauvages - et que le
soleil se tint à son lever, tous les bergers tombèrent à genoux ; ils louèrent et
glorifièrent Dieu de les avoir si bien protégés contre les bêtes féroces et Le prièrent de
continuer à leur accorder Son assistance.
2. Alors une voix retentit à travers les airs comme un puissant bruit de tonnerre
qui disait : "Conduisez ce riche troupeau à la maison, et menez-le dans l'étable de
Mon serviteur Noé ! Car son frère Mahal n'aura dorénavant plus besoin de ce
troupeau ; aujourd'hui, il a pris la décision de descendre avec ses filles dans les
profondeurs maudites pour y tenter sa chance !
3. Mais Noé vous donnera un travail que Je lui indiquerai. Si vous exécutez
Ma volonté en faisant ce que Noé demandera de vous, Je ne vous ferai pas sentir Ma
colère le jour du jugement ; mais si vous murmurez en faisant cette besogne, alors
vous goutterez à Mon courroux lors des derniers moments de peur que vous
ressentirez lorsque la mort vous prendra ! Qu'il en soit ainsi !"
4. Dès que cette voix se tut, les bergers tombèrent sur la face et rendirent
honneurs à Dieu.
5. Lorsqu'ils se relevèrent, le chef de la caravane demanda à l'un des bergers
ce que signifiait ce bruit de tonnerre et s'ils avaient compris ce que disait la voix, vu
qu'ils l'avaient écoutée avec la plus grande attention.
6. Le berger répondit : "Ce que vous avez entendu n'était pas un bruit de
tonnerre ordinaire, car celui-ci ne se fait pas entendre lorsque le ciel est clair ! C'était
la voix de Dieu qui S'est adressé à nous et nous a ordonné de faire une certaine
besogne ; elle nous a avertis que Mahal, qui fut notre maître jusqu'à présent, cessera
de l'être dorénavant. Car il va aller s'établir dans les profondeurs maudites pour y
tenter sa chance ! Si vous restez ici, vous allez certainement le voir arriver avec ses
filles !
7. Là-dessus, les bergers se mirent à rassembler leur troupeau pour se rendre
chez Noé et quittèrent donc la caravane ; celle-ci attendit presque jusqu'au soir, mais
Mahal ne vint pas.
8. Alors le chef dit : "Pourquoi avons-nous été assez stupides pour laisser
partir les bergers ? Qui sait s'ils n'ont pas attaqué Mahal s'ils l'ont rencontré" ?
Mettons-nous en route pour aller au-devant de lui ; il a peut-être un besoin urgent
d'aide !"
9. Sur ces mots, toute la caravane se mit sur pied et se dirigea vers les
sommets.
10. Après trois heures de marche, vois, ils aperçurent toute une troupe qui
venait dans leur direction, au milieu de laquelle se trouvait Mahal, entouré de ses
deux filles et de son fils ; les gens de la caravane questionnèrent les arrivants sur leur
origine, puis instruisirent Mahal de tout ce qu'il devait savoir.
11. Dès que Mahal eut été informe du motif de la venue de la caravane, il
congédia son escorte et descendit allègrement avec la troupe d'étrangers en liesse dans
les profondeurs.
Chapitre 274
Mahal et la caravane arrivent au temple de l'amour
Grande réception au palais royal
(8 mai 1844)
1. Le chemin qui descendait des montagnes, et qui était certes le plus mauvais
et le moins fréquenté, menait justement à travers le jardin des déesses de la beauté, et
à proximité du temple ouvert. Par conséquent, nos voyageurs durent passer à travers
ce jardin suspect très près de l'édifice.
2. Depuis la nouvelle des évènements qui s'étaient passés dans cet endroit, les
visiteurs affluaient dans le temple comme ils ne l'avaient jamais fait auparavant. Et
c'est ainsi que notre troupe, où la curiosité ne faisait pas défaut, voulut suivre la foule
qui se rendait dans l'édifice pour voir de leurs propres yeux ce qui s'y trouvait.
3. Mais le chef de la caravane dit à Mahal : "Honoré vieillard et illustre père
de notre grande reine ! Vois, il y a foule ici ! Il nous faudrait une heure pour parvenir
seulement à proximité du temple ! Pour l'instant, c'est une pure impossibilité !
4. C'est pourquoi, contente-toi pour le moment de regarder le temple de loin !
Lorsque tu voudras le voir de plus près, tu pourras le faire facilement en compagnie
du roi ; car lorsqu'il apparaît, le peuple se retire immédiatement et lui cède
respectueusement la place !"
5. Mahal se contenta de ces explications et suivit la caravane.
6. Arrivé dans la ville, son étonnement ne connut plus de bornes. Il s'arrêta
devant chaque palais, plongé dans un émerveillement qui n'en finissait pas.
7. De même, ses enfants ne cessaient de s'extasier. Son fils, du nom de
Kisarell, demandait sans cesse si c'étaient là des œuvres sorties de mains humaines.
8. Ses deux filles étaient également éblouies par les étalages des marchands
placés sous les arcades, et devant chaque boutique, elles voulaient savoir si l'on
pouvait acquérir toutes ces belles choses et à qui elles appartenaient.
9. Le chef de la caravane devint bientôt enroué à force d'explications et fut très
satisfait lorsque, après quatre heures, ils atteignirent la grande place du palais.
10. Lorsque la caravane s'arrêta, le roi, la reine, Fungar-Hellan et Drohuit
vinrent à leur rencontre, les reçurent avec une grande amabilité et les conduisirent à
l'intérieur de la résidence.
11. Mais était si réjoui d'avoir retrouvé sa fille préférée dans d'aussi heureuses
circonstances, alors qu'il l'avait tant pleurée, qu'il ne pouvait prononcer un seul mot.
12. Et Fungar-Hellan se mit aussitôt à la conquête de Pira, qui lui plut dès le
premier instant. Il lui posa de nombreuses questions auxquelles la belle Pira répondit
en toute naïveté, ce qui eut le don d'enchanter le général.
13. De même, Drohuit trouva son bonheur avec la belle Gella.
14. Quant à Agla, elle se délecta dans les bras de son père et de son frère et ne
fut plus capable de parler, tant son bonheur était grand.
15. Gurat commanda aussitôt un plantureux repas et fit apporter des vêtements
royaux pour les parents nouveau-venus.
16. Tel fut donc l'accueil de cette famille à Hanoc.
Chapitre 275
L'indestructible habillement de Mahal
Son entêtement à ne pas vouloir s'en défaire
(9 mai 1844)
1. Lorsque les maîtres-tailleurs eurent apporté les habits royaux, Gurat
demanda à Mahal d'échanger ses rudes vêtements montagnards contre des habits
d'une étoffe plus douce.
2. Mais Mahal se souvint de son Dieu et dit "Mon estimé beau-fils ! Vois, j'ai
atteint un grand âge et ai survécu à de nombreux rois des profondeurs !
3. Mon frère Noé a connu l'époque de Lémec, et moi celle d'Uraniel, lequel a
succédé à Tubal-Caïn ; ensuite, ce fut le conseil des mille, puis Ohlad, oui est issu de
ce conseil et réouvrit le temple de Lémec.
4. Et vois, cet habit qui couvre ma nudité m'a servi pendant des siècles et est
proprement indestructible ; car il fut tissé avec le matériel que Jéhova donna aux
premiers humains de la terre ! De quelle ingratitude ferais-je preuve envers Dieu si je
me séparais de ce vêtement qui protégea mon corps de la chaleur et du froid près de
cinq cents ans - pour revêtir ce doux habit royal !
5. Vois, mon habit n'est pas somptueux et n'a aucun éclat ; pourtant, il est plus
précieux que tous tes vêtements chamarrés d'or et de pierres de grande valeur ! Car tes
vêtements se salissent et doivent être nettoyés ; mais cet habit que je porte depuis plus
de quatre cents ans ne se salit jamais et garde la pureté de mon corps intacte.
6. C'est pourquoi, je ne revêtirai jamais un habit qui se salit et m'en tiendrai à
celui que je porte, lequel non seulement ne se tache pas, mais détruit encore la saleté
du corps et lui fait don d'une santé à toute épreuve !"
7. Gurat s'étonna devant tant d'obstination et demanda secrètement à Agla ce
qu'il devait faire.
8. Celle-ci répondit : "Laisse-lui sa volonté ! Je le connais bien : ce qu'il refuse
de faire aujourd'hui, il l'accomplit le jour suivant ! Il fait encore grand cas du vieux
Dieu ; mais s'il arrive qu'il doive trop se renier lui-même, il est capable de pécher tout
comme nous !
9. Toutefois, plus un mot à ce sujet maintenant, sinon il s'entêtera davantage ;
mais ce soir, fais déposer les vêtements blancs dans sa chambre et il les mettra demain
de sa propre initiative, peut-être pas directement sur la peau, mais au moins par-
dessus son habit inusable !"
10. Là-dessus, Gurat lui demanda également en secret si tout ce que son père
avait raconté sur sa longue vie et son habit était vrai.
11. Agla répondit : "Tu peux le croire sur parole ; car il avait déjà quatre cents
ans lorsqu'il prit femme ! Et tu peux remarquer à nous autres qui sommes ses enfants
que nous avons déjà tous l'âge qu'ont vos vieillards tout en ayant l'apparence de vos
adolescents !"
12. "Oui, répondit Gurat, c'est tout à fait vrai ! Maintenant, je le crois aussi !
Mais vraiment, c'est merveilleux ! Est-ce son habit qui est responsable de ce
phénomène ?"
13. Agla répondit : "C'est le vieux Dieu, Lequel est le Dieu unique, et à côté
Duquel aucun autre dieu existe, qui en est la cause ! -Mais rien de plus là-dessus ; car
le repas est servi ! Demain, tu vas apprendre à connaître ta véritable Agla ! Rendons-
nous à présent dans la salle à manger !"
Chapitre 276
Mahal et les siens à la table royale
Mahal demande où est Waltar
Réponse évasive d'Agla-Mahal revêtu d'habits royaux
Chapitre 278
Mahal demande à être informé
Réponse d'Agla
Mahal mis au courant de la situation infernale d'Hanoc
Chapitre 279
Kisarell nommé maître des gardes de la place du palais
Prophétie de Mahal
Affliction de Mahal causée par la mort de Waltar
Chapitre 280
Mahal adresse un discours lourd de conséquences au
général
Arguments de celui-ci selon les critères du monde
Chapitre 281
Sage réponse de Mahal et sa critique de la politique utilisée
dans le
royaume d'Hanoc
Chapitre 282
Mahal conduit Fungar-Hellan dans le jardin du temple de
l'amour
Chapitre 283
Fungar-Hellan dans le temple de l'amour sous la conduite de
Mahal
Sinistre découverte de l'abîme dissimulé
Chapitre 284
Mahal et Fungar-Hellan dans le pavillon de plaisir du jardin du
temple
Le coussin et les aiguilles empoisonnées
Chapitre 286
Conspiration secrète des 70 000 gros bourgeois
Chapitre 287
La compagnie se rend dans le château et dans l'appartement
du général
Chapitre 288
Confession des nettoyeurs
La fontaine, les mets et les ustensiles ménagers
empoisonnés
1. Les balayeurs et nettoyeurs étaient effrayés, parce que l'ordre du général les
plaçait devant un double piège.
2. C'est pourquoi les deux chefs d'équipe s'avancèrent et dirent "Grand et
puissant seigneur, seigneur de tous les seigneurs ! Nous voulons te révéler tout ce que
nous savons si tu es à même de nous protéger de la colère de tes ennemis ; mais si tu
ne le peux pas, alors nous sommes perdus ! Car si nous ne te disons pas tout, tu vas
nous tuer ; si nous te disons tout, tu pourras voir comment tes ennemis nous
étrangleront parce que nous les aurons trahis !"
3. Fungar-Hellan répondit : "Ne vous faites aucun souci ; vos soi-disant
seigneurs, qui vous ont menacés de mort si vous les trahissez en ma faveur,
croupissent déjà depuis longtemps dans de profonds cachots ! C'est pourquoi vous
pouvez me dire sans crainte tout ce que vous savez !"
4. Lorsque les deux eurent entendu les affirmations du général, ils lui dirent :
"Oh, si les choses sont telles, alors nous pouvons vous parler sans appréhension !
Veuille donc nous faire la grâce de nous écouter !
5. Les membres du bas-clergé sont déjà tes ennemis depuis le temps où tu les
as rabaissés à ce rang en prétendant y être autorisés par une déclaration du roi. Ils ont
trouvé en notre terrible reine et en son favori les instruments parfaits de leur
vengeance !
6. La reine aspire au pouvoir absolu, et Drohuit, un véritable bouc en chaleur,
désire posséder la femme la plus séduisante qui soit ce qui, d'après ce qu'on dit, ne
peut être que la reine - bien que nous ne pouvons le garantir, car nous ne l'avons pas
encore vue ; les membres du bas-clergé leur ont promis ce qu'ils désirent sous
serment, à condition que la reine soit capable de t'anéantir et qu'elles les
reconnaissent, eux, les anciens et authentiques grands-prêtres ! C'est là le motif qui
pousse les deux partis à tout entreprendre pour obtenir ta perte !
7. Si tu veux échapper à une mort certaine, ne bois surtout pas l'eau de ta
fontaine dorée, car elle est empoisonnée. De même, ne touche pas à une seule
bouchée de ce qui se trouve dans ton garde-manger, car tout a été traité au poison ! Ne
t'allonge pas sur ta couche, et tout aussi peu sur ton lit de repos ; ne t'assieds pas sur
une de tes chaises ou sur un banc ; toutes ces choses sont bourrées d'aiguilles
porteuses de mort ! Les planchers des chambres sont propres maintenant, mais méfie-
toi de tout ce qui se trouve dans ta maison ; car il se pourrait bien que des dangers
mortels y soient cachés ! - Maintenant, tu en sais autant que nous ; agis de juste
façon !"
8. Ce récit plongea Fungar-Hellan dans une rage sans bornes.
9. Mais Mahal lui dit : "Ami, calme-toi ; car personne n'agit sagement dans la
colère ! Tous les dangers qui te guettent t'ont été révélés ; ainsi, tu peux agir avec
discernement !
10. Invite tous tes ennemis à un grand repas, où on servira les mets
empoisonnés ! Lorsqu'ils seront à table, dis-leur que cette nourriture provient de ton
garde-manger ! Fais immédiatement saisir ceux qui refuseront de prendre part au
repas ; mais empêche de manger ceux qui voulaient le faire !
11. Je te dirai en temps voulu comment tu devras te comporter par la suite !
Qu'il en soit ainsi !"
Chapitre 289
Révélations des cuisiniers à qui Mahal donne des conseils
Recrutement forcé des invités au banquet
Chapitre 291
Les grands-prêtres sont graciés
Terrible jugement des prêtres du bas-clergé
Chapitre 292
Mahal ordonne l'évacuation et l'incinération du château
Chapitre 293
Le peuple est partagé dans son opinion concernant l'incendie
(3 juin 1844)
1. On plaça aussitôt des gardes autour du château et ne permit à personne
d'éteindre l'incendie. Les pompiers vinrent uniquement pour empêcher que le feu ne
s'étende aux maisons des grands et petits bourgeois placées à proximité du palais, bien
que celui-ci soit passablement isolé de toutes parts Toutefois, l'incendie provoquait
une pluie de braises qui tombaient sur les bâtiments voisins, ce qui exposait les
habitants à un grand danger.
2. Les Hanochéens se creusaient la tête pour savoir ce que tout cela pouvait
bien signifier. quelques-uns étaient d'avis que Fungar-Hellan avait été supprimé de
cette façon par ses ennemis. L'autres pensaient que le général avait attiré ses rivaux
dans le palais, les y avait enfermés et avait mis le feu à l'édifice, afin que tous soient
réduits en cendres ; car une telle façon d'agir était compatible avec le chef suprême
des grands-prêtres qui était connu pour sa ruse. D'autres encore, qui se souvenaient
des dix prophètes armés de feu, croyaient que l'un d'entre eux était descendu des
hauteurs et voulait utiliser ses pouvoir miraculeux en vue de convertir le clergé qui
s'était détourné de l'ancien Dieu.
3. Vu que chacun avait une opinion différente, une quantité de curieux
s'employèrent à rechercher les motifs de cet effroyable sinistre. Mais les gardes
devaient rester muets, ce qui fait que personne n'obtint un éclaircissement quelconque
sur cette affaire.
4. Alors Fungar-Hellan fit son apparition à la tête de sa grande armée et dit à
l'un des principaux gros bourgeois : "Que comptez-vous obtenir au moyen de toute
cette agitation ? Rétablissez l'ordre parmi vous, sinon je devrai utiliser mon épée ! Ne
suis-je pas le maître dans ma maison et puis en faire ce que je veux ? Pourquoi
voulez-vous savoir comment et pour quelles raisons je lui ai mis le feu ? - Retirez-
vous immédiatement si vous ne voulez pas trouver la mort dans de semblables
circonstances !"
5. Ces quelques mots du général eurent un effet décisif. L'émeute se calma, et
seuls de rares spectateurs restèrent à contempler la fin de l'incendie.
Chapitre 294
Fungar-Hellan taquine Agla enfermée dans sa cage
(4 juin 1844)
1. Pendant les dix jours que dura l'incendie, Fungar-Hellan séjourna la plupart
du temps dans le palais du roi et s'occupa à mettre ses affaires en ordre avec Gurat, et
ce dans le même appartement où se trouvaient les deux captifs. Il arriva donc souvent
qu'Agla le pria de la libérer de cette honteuse prison ou alors de la tuer ; car elle
trouvait insoutenable de devoir végéter dans une telle cage.
2. Le général lui répondait toujours de sa voix la plus douce : "Tu es vraiment
un petit oiseau au plumage extraordinaire, ce qui ne t'empêche pas d'être très méchant
et plein de malice. Je ne veux pas te tuer, parce que tu es merveilleusement beau.
Mais vu que tu es si pervers, je vais te garder dans cette cage de métal précieux
comme il est coutume de garder les jolis oiseaux, lesquels sont souvent dangereux
lorsqu'ils se trouvent en liberté. Toutefois, en cage, ils deviennent doux et gentils et se
laissent apprivoiser. Qui sait, peut-être que cette belle cage aura le même effet sur toi !
3. Vois, lorsque tu étais libre et jouissais d'une existence merveilleuse, tu
n'avais pas d'autre préoccupation que de chercher à supprimer toutes les personnes qui
ne te revenaient pas ! Vu que moi aussi, je te déplaisais, tu as tout essayé pour me
faire passer dans l'autre monde. Mais le Dieu véritable n'a pas voulu que ta méchante
ruse réussisse, toi mon bel oisillon ! Vois, je suis encore comme autrefois : par contre
toi, tu n'es plus ce que tu étais, mais seulement mon cher et joli petit oiseau.
4. Il me serait facile de te faire couper ta belle petite tête ou de chatouiller un
peu ton corps si doux avec une aiguille empoisonnée ! Mais je ne suis pas aussi
méchant que toi ; c'est pourquoi je ne le fais pas et ne le ferai jamais ! Mais je ne puis
te libérer avant d'être sûr que tu sois devenue tout à fait apprivoisée et douce !
5. Il ne te manque rien dans ce joli pavillon de plaisir ! On te donne
suffisamment à boire et à manger ! Pour tes besoins naturels, tu as ce petit cabinet qui
est nettoyé trois fois par jour et qui est fermé hermétiquement, afin que tes narines ne
soient pas offusquées par de mauvaises odeurs. De même, ta couche est tendre, et ton
divan moelleux. S'il le faut, tu peux même faire une petite promenade dans ta
maisonnette. Que veux-tu de plus ? Reste bien gentiment dans ta cage, tu n'as pas de
motif de te plaindre !"
7. Chaque fois qu'Agla priait le général de la libérer, elle obtenait la même
réponse, ce qui la mettait en rage ; mais elle dissimulait ses sentiments, afin de
tromper Fungar-Hellan. Toutefois, celui-ci était devenu très prudent et écoutait
toujours les conseils de Mahal.
Chapitre 295
Les trésors de l'incendie sont ramassés
La reconstruction du palais résolue
Avertissement mystérieux d'En-haut
(5 juin 1844)
1. Lorsque, après dix jours, l'incendie du palais toucha à sa fin, Mahal dit à
Fungar-Hellan :
2. "Envoie des maçons et des menuisiers sur les lieux du sinistre, et dis-leur de
chercher s'il ne s'y trouvent pas encore des objets précieux ! Ceux-ci doivent être
rassemblés et ajoutés à ceux qui seront découverts dans ce qui fut ta grande salle à
manger et tes chambres !
3. A vrai dire, tous les objets en or et en argent que l'on trouvera seront fondus,
- toutefois, cela n'a pas d'importance ! De même, l'airain fondu doit être
soigneusement récolté, non pas à cause de sa valeur, mais pour d'autres raisons qui
t'échappent pour le moment et que je ne peux te nommer ; suis mes conseils, et tout
ira pour le mieux !"
4. Fungar-Hellan obéit immédiatement aux directives de Mahal et envoya le
jour même un millier de maçons et tout autant de charpentiers sur les lieux du sinistre
; pendant dix jours, ceux-ci récoltèrent 20.000 demi-quintaux d'or et d'argent fondus,
et à côté de cela une quantité inimaginable de pierres précieuses - diamants, rubis et
émeraudes -, qu'ils amenèrent bien sûr dans le grand palais royal.
5. Le général fut stupéfait en voyant la masse des trésors récoltés sur les lieux
de l'incendie. Il dit : "Par le Dieu de Mahal ! je n'aurais jamais cru qu'autant d'or,
d'argent et de pierres précieuses soient restés dans le palais, alors que trois heures
avant l'incendie, on en sauva une quantité incroyable.
6. Mahal lui dit : "Ecoute Bien : envoie tes ouvriers une nouvelle fois là-bas,
et lorsqu'ils auront ôté les décombres, ils trouveront encore tout autant de métal et de
pierres précieuses !"
7. Fungar-Hellan envoya ses ouvriers, lesquels, après avoir fait disparaître les
débris, découvrirent en dix jours une quantité presque supérieure d'airain fondu qu'ils
apportèrent au palais royal, ce qui plongea une fois de plus le général dans
l'étonnement.
8. Alors Mahal lui dit : "Maintenant, tu peux faire reconstruire le palais, car les
fondements sont bons !"
9. Fungar-Hellan se hâta de donner des ordres aux entrepreneurs, et ceux-ci
commencèrent aussitôt à s'occuper de la reconstruction de l'édifice.
10. Mais, ce même jour, on entendit une voix qui retentit à travers toute la
ville et qui disait : "C'est un travail inutile !"
11. Personne ne sut d'où venait cet appel ; même Mahal en fut déconcerté, et
Fungar-Hellan encore plus.
Chapitre 296
Mahal trouve l'explication de la voix merveilleuse
Colère et accusations du général
envers Dieu Mahal ne sait que répondre
(7 juin 1844)
1. Fungar-Hellan alla en hâte questionner Mahal au sujet de cet étrange appel.
2. Mahal répondit : "Fungar-Hellan, mon ami ! cet appel n'est pas sorti de la
bouche de plusieurs êtres humains, mais - crois-moi - de celle invisible de Dieu ! Ces
paroles signifient que Dieu va bientôt envoyer son jugement sur le monde, un
jugement qui n'a pas son pareil depuis que la terre est habitée par les humains ! C'est
la raison pour laquelle la reconstruction de ton palais sera de peu d'utilité !"
3. Très irrité, Hungar-Hellan dit à Mahal : "Dis-moi donc ce que le vieux Dieu,
qui est toujours en colère, veut de nous ! Si nous sommes des êtres qui Lui déplaisent,
alors qu'Il nous a créés ainsi, qu'Il nous change, afin que nous devenions comme Il le
désire !
4. Je dois te dire très sérieusement qu'en nous menaçant constamment d'un
jugement quelconque, ton Dieu met à jour une grande faiblesse et découvre une
imperfection devant Ses créatures qui ne peut leur échapper ! Puisqu'Il a créé les
humains libres, pourquoi tisse-t-Il un pareil réseau de lois qui sont contre la nature
qu'Il nous a donné, des lois pires que la mort même ?
5. Et s'il nous est souvent impossible d'observer ces lois à cause de certaines
circonstances, ou si nous effectuons des représentations de Lui et des forces qui
découlent de Sa Divinité et les faisons vénérer au peuple, lequel n'a aucune
conception de Lui, - Lui qui ne Se montre jamais -, alors Il est déjà prêt à punir et
recommence à brandir Son vieux jugement dont Il menaçait déjà Caïn ! Ne trouves-tu
pas un tel comportement inepte de la part d'un Dieu ?
6. Si mon gouvernement Lui déplaît, qu'Il vienne me montrer comment je
devrais m'y prendre, et je me soumettrai à Ses exigences ! Mais il ne dit mot pendant
un siècle et Se comporte comme s'Il n'existait pas ou comme s'Il dormait et serait
entièrement satisfait de tout et de tous ! De cette façon, une grande partie des volontés
qu'Il a révélées aux humains à un moment quelconque se perdent au cours des temps.
A qui revient la faute, si ce n'est au Créateur Lui-même, parce qu'Il n'est pas toujours
constant !
7. S'Il peut Se révéler à un peuple en tant que sage enseignant, pourquoi ne
peut-Il pas le faire avec un autre ? Qu'Il vienne et nous transforme, ou alors nous
détruise,- mais que ce soit sur le champ, afin que toutes ces fâcheuses menaces de
jugement prennent fin ; en vérité, j'en ai réellement assez !
8. Prenons l'exemple de Waltar ! Ma question : comment un Dieu plein de
sagesse peut-Il envoyer pareil prophète à un peuple tel que les Hanochéens, afin de le
convertir ? Ne nous a-t-il pas tous dépassés en faiblesse, et pourtant il aurait dû être
un prophète envoyé par Dieu, un enseignant rempli de force divine !
9. Dis-moi, comment tout cela rime-t-il avec ton ancien Dieu tout-puissant et
rempli de la plus haute sagesse ?"
10. Mahal fut entièrement déconcerté par cette tirade et ne sut qu'y répondre.
11. Mais Fungar-Hellan se mit à le harceler pour qu'il prenne position.
Chapitre 297
La prière de Mahal est exaucée
Son discours énergique à l'adresse du général
et l'annonce du jugement imminent
Effroi de Fungar-Hellan
(8 juin 1844)
1. En voyant que Fungar-Hellan devenait de plus en plus pressant, Mahal
éleva finalement sa main vers le ciel et dit : "Grand Dieu ! Vois, Ton vieux serviteur et
domestique se trouve en danger ; c'est pourquoi, aie pitié de lui, et sauve-le par Ta
grâce et Ta grande compassion ! Oh, veuille placer des paroles dans son cœur
capables de lutter victorieusement contre un rebelle impuissant devant Toi, ô grand
Dieu et Seigneur de toute magnificence !"
2. Alors, un rayon de la force divine pénétra dans le cœur de Mahal ; il
remercia Dieu et adressa les paroles suivantes à Fungar-Hellan :
3. "O toi, être humain, ver impuissant qui te trouves sur cette terre ! Tu veux te
disputer avec Dieu et tentes au moyen de motifs mensongers basés sur la raison
d'attribuer au Très-haut et au Très-saint des faiblesses humaines ; tu veux te venger de
la sagesse divine avec ta faible intelligence terrestre ?
4. Je te le dis : tremble à cause de ton sacrilège envers la sainteté inaccessible
de Dieu ! Car la terre n'est plus assez ferme pour te porter, et l'air que tu respires et
vient de Dieu s'indignera vis-à-vis de toi, parce que tu as porté atteinte à la sainteté du
Tout-puissant devant moi !
5. Si tu avais soutenu que Dieu n'était pas miséricordieux et n'avait aucun
amour envers Ses créatures, c'eût été une faute imputable à ta nature humaine et elle
eût été pardonnable ; mais tu as attaqué la sagesse divine et l'ordre éternel, et as traité
Dieu au cours de ton palabre d'insensé proférant des inepties, dont la sagesse peut être
surpassée par n'importe quel humain !
6. Vois, c'était une attaque contre la sainteté divine, et par conséquent, un
péché impardonnable ; et ce péché amènera le jugement de Dieu d'autant plus tôt et
d'autant plus sûrement sur vous tous vers son accomplissement !
7. Car s'il existait un seul cœur humain dans tout le royaume qui soit meilleur
que le tien, Dieu vous accorderait encore un délai d'une centaine d'années à cause de
cet unique cœur, afin de vous épargner et d'attendre votre amendement !
8. Parce que tu étais encore le meilleur de tous - bien qu'aucun de tes cheveux
ne se trouvât dans l'ordre divin - et parce que maintenant tu t'es entièrement séparé de
Dieu par tes propos querelleurs, le jugement se trouve à votre porte ! Je te le dis : il ne
se passera pas deux fois dix ans et ce monde n'existera plus !
9. Adam a péché devant Dieu, et Dieu a jugé toute la Création par le feu ! Les
roches déchiquetées de cette planète en sont une preuve irréfutable.
10. Du temps d'Ohlad, lorsque ce royaume s'était entièrement détourné de Lui,
Dieu a envoyé une nouvelle fois un jugement de feu sur la terre, et les montagnes et
les vallées furent déchirées par sa puissance ! Les fentes à travers les roches le
prouvent.
11. Lors de tous ces événements, le Seigneur a épargné l'être humain et ne
voulut que lui montrer la puissance divine et sa petitesse vis-à-vis de Lui. Mais
maintenant, Dieu va attaquer la race humaine et la détruire en proportion avec les flots
de vos péchés !
12. Vois, c'était là la réponse que tu désirais ; je ne peux t'en donner d'autre,
car c'est celle dont Dieu m'a fait part pour toi et ton peuple !"
13. Ces paroles affligèrent profondément Fungar-Hellan, et il fut pris d'une
terrible angoisse ; car il faisait grand cas de Mahal, et il réfléchit comment il pouvait
se réconcilier avec lui et apaiser la colère de Dieu.
Chapitre 298
Puissant appel de Dieu à la pénitence dans la salle du trône
Bénédiction du vrai repentir
Les abominations des profondeurs
Ordre divin au général de détruire tous les temples des faux-
dieux
Chapitre 299
Mobilisation de l'armée
Gurat demande des fonctionnaires à Fungar-Hellan
Nouvelles dispositions concernant les deux captifs
Chapitre 300
Humble confession d'Agla qui supplie qu'on la libère ou qu'on
la tue
Choix entre le poignard et la cage
Agla est graciée
Chapitre 301
Le général prend des dispositions à l'égard de Drohuit
Bon discours d'Agla à son père
Chapitre 302
Discours hypocrite de Drohuit et réponse de Fungar-Hellan
Agla en habits de deuil
(5 juin 1844)
1. Drohuit, qui avait fort bien entendu les dispositions devant être prises à son
égard, voulut également sortir de sa cage en s'accusant devant Dieu et Fungar-Hellan
de ses péchés et en les déplorant au moyen de plaintes et de pleurs qu'il rendit aussi
authentiques que possible.
2. Mais le général lui dit : "Ce chant d'oiseau m'est bien connu ; toutefois, il ne
vient pas du cœur, car c'est un chant appris ! Vu que l'on sait très bien quels oiseaux
sont vraiment des chanteurs, il n'est pas difficile de découvrir si cette mélodie
provient d'un sansonnet, d'un merle ou d'une alouette !
3. C'est pourquoi je reconnais ici dès le premier instant le chant de cet oiseau,
lequel n'est ni un sansonnet, ni un merle et encore moins une alouette, mais plutôt
celui d'un authentique oiseau de proie qui imite la voix des petits oiseaux pour les
attirer dans ses griffes ! Mais maintenant, nous ne sommes plus des fous qui se
laissent appâter par ses appels dans un quelconque fourré !
4. C'est la raison pour laquelle il peut gémir et pleurer autant qu'il veut, il
restera tout de même dans sa maison à barreaux, comme je viens de le dire !
5. Je me rends bien compte que cette punition est beaucoup trop douce pour ce
qu'il a fait, car il aurait mérité mille morts ; c'est uniquement grâce à Mahal, ce grand
et véritable prophète de Dieu, que sa pénitence est si clémente !
6. En vérité, s'il ne dépendait que de moi, je lui ferais subir un tout autre
châtiment ! - Toutefois, il s'agit ici de respecter la volonté de Dieu, ce que j'ai
commencé à faire avant tout ; c'est pourquoi j'accepte que cet oiseau soit traité si
bénignement, car c'est le prophète de Dieu qui me l'a demandé ! - Mais maintenant,
plus un mot là-dessus !"
7. A l'ouïe de ces paroles, Drohuit se tut, cessa de gémir et de pleurer, et ne
confessa plus ses péchés devant la nombreuse société qui se trouvait dans la salle, ce
qui excita l'hilarité générale, car tous voyaient bien que Fungar-Hellan avait mis dans
le mille.
8. Vu qu'Agla portait encore ses habits royaux, elle se rendit vers Fungar-
Hellan et lui dit : "O toi, homme plein de noblesse que j'ai tant méconnu ! Vois, moi
qui suis la plus grande pécheresse devant Dieu, devant toi et le roi, devant mon père et
tous les humains, je suis encore vêtue de mes habits royaux ! Je te prie de me les faire
ôter et de me donner un habit de pénitence des plus ordinaires, comme il sied à une
sacrilège telle que moi ; car ces vêtements chatoyants me brûlent l'âme comme un feu
violent !"
9. Alors Mahal dit à Fungar-Hellan : "Frère, donne-lui ce qu'elle demande !"
10. Le général fit aussitôt ce que Mahal lui avait conseillé.
11. Accompagné de son père, Agla se rendit dans une chambre attenante, se
dépouilla de ses habits, revêtit une robe grise de deuil et rejoignit la société.
12. Fungar-Hellan ressentit une joie véritable devant la métamorphose d'Agla ;
et tous les autres firent l'éloge de son comportement.
Chapitre 303
Mahal demande à sa fille lequel de ses péchés lui semble le
plus grand
Bonne réponse d'Agla, son repentir et ses lamentations
Mahal remercie Dieu
Agla contre la poitrine de son père
Chapitre 304
Discours de Fungar-Hellan sur la folie de l'éclat extérieur des
choses
Sagesse de la simplicité
Mahal fait l'éloge du général
Chapitre 305
Le général ordonne à ses guerriers d'attaquer le temple
du dieu de l'airain et des forgerons
Chapitre 306
L'avant-garde du général devant le temple. L'ultimatum
repoussé
Démonstration de l'adresse des prêtres à manier le feu
Chapitre 307
Fungar-Hellan éconduit par la garde du temple
Destruction du mur d'enceinte par des explosifs
Massacre des 5000 serviteurs du temple
Chapitre 308
Le général et Mahal donnent leurs instructions
à la délégation des mines d'airain
Propositions d'un retour vers Dieu repoussées
(25 juin 1844)
1. Lorsque la nouvelle de ce massacre parvint aux oreilles des maîtres-mineurs
qui travaillaient dans les environs, ils furent épouvantés et envoyèrent une délégation
dans le camp de Fungar-Hellan pour demander avec les plus grandes marques de
respect ce que ces effroyables événements pouvaient bien signifier.
2. Le général leur parla du vrai Dieu et leur expliqua que toutes les idoles
devaient être détruites parce que le vieux et seul véritable Dieu allait faire descendre
le Jugement dont Il menace les humains depuis le début des temps sur toutes les
créatures de la terre, vu que n'importe quelle idolâtrie Lui est en abomination.
3. Après que Fungar-Hellan leur ait énoncé tous ces faits, Mahal exhorta
également ces hommes à revenir vers Dieu. Il leur demanda de rapporter ces propos à
leurs maîtres, de leur dire de se convertir, sans quoi ils seraient menacés d'un
jugement inévitable, et de leur affirmer qu'ils pourraient rentrer en grâce devant Dieu
s'ils se tournaient à nouveau vers Lui, et qu'alors ils seraient exemptés du jugement.
4. Les mineurs retournèrent vers leurs maîtres et leur relatèrent tout ce qu'ils
avaient entendu.
5. Mais ceux-ci se mirent à pousser d'affreux jurons et à vociférer "Voyez où
nous mènent les caprices des grands ! A chaque longueur de doigt, ils changent leurs
lois et leurs dieux ! Combien le roi n'a-t-il pas dû payer pour faire installer tous ces
temples ; que n'a-t-il pas ordonné comme cérémonies dans cet immense royaume, et
quel ne fut pas le tintamarre qui nous parvint de tous côtés !
6. Cette affaire a duré dix ans à peine - et voilà que tout est fini, certainement
parce qu'elle n'a pas assez rapporté et que les grands ne peuvent être privés plus
longtemps de l'or et de l'argent qui se sont entassés dans les temples durant cette
courte période !
7. Et maintenant c'est à nouveau le tour du vieux Dieu qui ne vaut rien, vu
qu'il n'exige pas de temples ni d'argent, et ce uniquement parce qu'il ne Se trouve
nulle part et n'existe pas. Oui, Il n'a même pas besoin d'une coûteuse image Le
représentant, vu qu'il est un parfait néant, un Dieu qui est aussi vide que l'air qu'on
respire !
8. Faites bien attention : cette année, les temples sont détruits et le vieux Dieu
qu'on honore en pensée est réinstauré ; mais l'année prochaine, les commissaires
d'impôts apparaîtront une fois de plus et exigeront de nous un tribut très élevé au nom
du roi !
9. Cette vie terrestre est véritablement satanique ! Ces grands oisifs ne
peuvent-ils donc pas savourer leur rôti dans la même paix et le même ordre ? Faut-il
donc toujours qu'ils répandent un tel chaos ?
10. A peine a-t-on le temps de souffler que déjà le vent tourne, et il nous arrive
à nouveau de n'importe où un imposteur affamé qui se fait passer pour prophète et
vient faire une démonstration de ses tours de magie, accompagné de quelques catins
au visage lisse ! Un tel type n'a qu'à siffler ce qui lui passe par la tête à ces imbéciles,
et les voilà oui dansent aussitôt selon son chalumeau !
11. Mais à présent, qu'ils nous mangent la m….du trou du c…! Nous ne
voulons pas être plus longtemps des fous ! Et nous ch….sur les menaces de châtiment
de ce vieux Dieu qui ne vaut rien !
12. C'est pourquoi nous allons rester ce que nous sommes ! Et ceux qui ne
veulent pas demeurer avec nous peuvent se rendre chez qui ils veulent, nous les
laisserons libres de choisir ; mais qu'ils aillent retrouver ceux qui pensent comme
eux !"
13. Cette décision mit un point final à la proclamation du vrai Dieu parmi les
nombreux maîtres-mineurs.
Chapitre 309
Attaque du temple des bœufs et sa destruction
Chapitre 310
Conversation entre le général et ses prisonniers qui sont
relâchés
Chapitre 311
Disparition des libérés dans un mystérieux enfoncement
de la paroi rocheuse
Chapitre 312
Le général demande l'ouverture de la paroi rocheuse
Mahal et les anciens prêtres s'entretiennent de la grotte
Chapitre 313
Exploration de la mystérieuse grotte
Découverte de l'ouverture secrète
(2 juillet 1844)
1. Lorsqu'on apporta les torches, Fungar-Hellan fit venir un millier d'hommes
les plus forts et les plus honnêtes parmi les mineurs, remit à chacun dix torches et leur
dit
2. "Attachez ici un fil conducteur et que chacun allume une torche puis entre
dans ce trou avec la plus grande prudence !
3. Examinez l'intérieur avec minutie, ne laissez aucun passage latéral
inexploré ; et s'il se trouvent des traces de bouchage d'un canal latéral quelconque sur
les parois intérieures - ce dont vous pourrez facilement vous rendre compte à la
lumière de mille flambeaux allumés - percez à cette place et ne considérez aucun
détail comme indigne de votre attention.
4. Lorsque vous aurez examiné soigneusement tous les recoins, revenez ici et
faites-moi un compte rendu de ce que vous avez vu ; ensuite, j'irai m'assurer ce mes
propres yeux que tout est bien comme vous l'avez trouvé et vous récompenserai
largement pour votre travail ; ainsi, je pourrai traiter nos pénitents de la façon la plus
équitable ! - Allez maintenant, et exécutez mes ordres !"
5. Alors les mille mineurs se mirent au travail et firent consciencieusement
tout ce qui leur avait été ordonné. Tout d'abord, ils ne virent rien d'autre que ce que les
pénitents avaient décrit, c'est-à-dire un couloir étroit et bas d'une longueur de cent
toises qui se poursuivait en toutes sortes de contours ; à l'issue de ce passage se
trouvait une grande cavité qui aurait pu contenir 2000 personnes.
6. Ses parois étaient constituées de tous côtés par une roche noire et dure et ne
comportaient qu'une seule ouverture placée vis-à-vis de l'entrée ; par cette sortie, les
hommes débouchèrent dans une contrée rocheuse et désolée, dont la seule végétation
consistait en baies sauvages.
7. Lorsque les mineurs eurent tout inspecté avec soin sans avoir fait la
moindre découverte qui leur semblât suspecte, ils retournèrent sur leurs pas et
informèrent le général de tout ce qu'ils avaient constaté.
8. Mais celui-ci leur dit : "Non, non ! Je ne puis croire que ces pénitents soient
aussi honnêtes ! Donnez-moi une torche et le fil conducteur, et je veux voir de mes
propres yeux si les choses sont bien telles !"
9. Là-dessus, le général prit une torche et, accompagné des mineurs, se rendit
dans la grotte, puis dans la grande cavité, en examina minutieusement les parois et ne
trouva rien d'autre de suspect que leur couleur.
10. C'est pourquoi il dit à ses hommes : "Il y a lieu de supposer que ce noir
cache quelque chose ! Les parois sont bien solides partout, mais cette cavité me parait
très haute ! Qu'on m'apporte une bonne échelle, et nous allons également examiner la
partie supérieure de cette grotte !
11. Immédiatement, on apporta une échelle de mineur et le haut de la cavité
fut exploré avec soin. A l'étonnement général, on découvrit un grand orifice à une
hauteur de trois toises et entendit de très loin un bruit ressemblant à de nombreuses
voix humaines.
12. Alors Fungar-Hellan dit : "Quittons ces lieux ! Il pourrait devenir
dangereux pour nous d'y rester plus longtemps ! Mais au fond, j'ai déjà trouvé ce que
je voulais ; les pénitents vont nous montrer le chemin à partir d'ici !"
13. Sur ces mots, tous quittèrent précipitamment la grotte.
14. Lorsque le général se retrouva dehors sain et sauf, il appela aussitôt les
pénitents et leur demanda des précisions au sujet de l'ouverture placée dans le haut de
la grande cavité à l'intérieur du rocher.
15. Les hommes sentirent leurs forces les abandonner et l'un d'eux s'écria avec
angoisse : "Maintenant, nous sommes perdus !"
Chapitre 314
Les pénitents démasqués
Conseil de Mahal à Fungar-Hellan en colère,
lequel fait sauter la grotte
Aveux des pénitents qui sont graciés
(3 juillet 1844)
1. En voyant à quel point les pénitents furent accablés devant sa question et
après avoir entendu l'exclamation involontaire de celui qui s'était senti perdu, Fungar-
Hellan dit à Mahal :
2. "Écoute, toi mon très vénérable ami et frère ! Je suis d'avis que nous ne
devrions pas y aller par quatre chemins avec ces mille pénitents ! Leur sacrilège est
quasiment prouvé ; que voulons-nous de plus ?
3. Je vais sans tarder les faire mettre en pièces ; ensuite, je fais placer deux
cents sacs d'exclusifs dans cette grotte qui seront immédiatement allumés, afin que
toute la masse saute ; de cette façon, nous parviendrons rapidement à élucider le
mystère que nous cachent ces fripouilles ! Ai-je raison ou pas ?"
4. Mahal répondit : "Mon cher ami, tu as raison ; toutefois, aussi longtemps
que nous pouvons nous tirer d'affaire sans verser de sang, nous voulons laisser notre
épée dans son fourreau et agir sans elle ! Mais il faut absolument faire sauter la grotte
comme tu l'as prévu ; tu vas alors découvrir plus d'un secret d'une haute importance !"
5. Lorsque Fungar-Hellan eut entendu ces propos, il donna lui-même des
ordres aux mineurs ; ceux-ci amenèrent aussitôt deux cents sacs d'explosifs les plus
violents dans la grande cavité noire et disposèrent les mèches, auxquelles ils mirent le
feu lorsqu'ils se trouvèrent à bonne distance ; puis ils allèrent se mettre à l'abri.
Pourquoi ? Il n'est certes pas besoin de l'expliquer !
6. En moins d'une demi-heure, le feu atteignit les sacs ; une énorme détonation
se produisit, et toute une montagne se trouva en ruines,
7. Après l'explosion, on procéda à une nouvelle inspection, mais on ne trouva
rien d'important parmi les décombres. On ne découvrit que quelques monceaux d'or et
plusieurs cadavres déchiquetés. Ce fut tout ce qu'on put trouver.
8. Après trois jours de vaines recherches, le général fit venir les pénitents et
leur dit : "En vérité, je suis prêt à vous faire grâce de votre vie et à vous donner la
liberté si vous me dites pourquoi vous vous êtes conduits si malhonnêtement envers
moi, alors que J'ai toujours agi dans votre intérêt ! Pourquoi avez-vous fait cette grotte
et y avez-vous caché de l'or ?"
9. Alors l'un d'eux s'avança et dit : "Seigneur, seigneur, nous avons fait cela
parce que nous avions peur de toi ! Depuis longtemps, nous avions le pressentiment
que tu agirais ainsi un jour ; nous voulions nous mettre quelques sous de côté pour la
période où nous serions suspendus de nos fonctions et ne pourrions plus gagner notre
vie.
10. Vois, c'est là l'unique raison qui nous poussa à aménager cette grotte ! Les
voix que tu as entendues par l'ouverture qui te sembla suspecte étaient celles de nos
frères ! Ils sont maintenant couchés sous les décombres ; je voudrais bien partager
leur sort ! - Tu sais tout à présent ; mais n'oublie pas que nous aussi sommes des êtres
humains !"
11. Vu que le général leur avait promis la vie, il tint parole et leur accorda la
liberté.
Chapitre 315
Départ de l'armée en direction du temple du soleil et sa
reddition
Destruction du temple du feu et de celui du dieu des vents
(4 juillet 1844)
1. Après avoir réparti les mille pénitents dans l'armée, Fungar-Hellan fit
rassembler tous ses guerriers pour qu'ils se préparent à la suite de l'expédition.
2. Il fallut un jour et une nuit jusqu'à ce que la grande armée soit à nouveau au
complet et prête à lever le camp. Alors le général donna le signe du départ en
direction du temple du soleil, dont la prise et la destruction se passa sans incident, vu
que ses prêtres se rendirent immédiatement et aidèrent même à son anéantissement ;
la seule chose qu'ils demandèrent fut le grand miroir concave qu'ils avaient appris à
connaître au cours de leurs cérémonies de sacrifice et qu'ils destinaient à des fins
scientifiques. Fungar-Hellan accéda volontiers à leur désir, car il était lui-même un
grand ami des arts et sciences.
3. Après une pause de trois jours qui permit aux guerriers de reprendre des
forces et aux frappeurs de monnaie de faire bon usage de l'or et de l'argent récoltés,
l'armée se remit en route et, obéissant aux ordres du général, se rendit vers le temple
consacré au dieu du feu, dont la prise et la destruction fut quelque peu plus difficile,
parce que son clergé s'était passablement multiplié et répandu de tous côtés ; car, à
proximité de chaque volcan se trouvait un temple dédié à ce dieu, où l'on produisait
des tours de magie avec du feu en échange de riches offrandes.
4. C'est la raison pour laquelle la destruction de ce temple et des bâtiments qui
s'y rattachaient dura beaucoup plus longtemps et présenta de nombreuses difficultés.
Elle nécessita en tout quarante jours et se déroula presque sans effusion de sang, à
l'exception d'un temple auxiliaire qui avait été bâti sur un rocher escarpé et que les
prêtres ne voulurent absolument pas abandonner. Le gros rocher fut miné de tous
côtés, ce qui coûta bien entendu la vie à tous ces entêtés.
5. Après cette opération et la frappe de la monnaie, laquelle rapporta plus de
deux millions de livres et nécessita 2000 chameaux pour la transporter, armée se
dirigea vers le temple du dieu des vents, lequel donna à Fungar-Hellan bien du fil à
retordre jusqu'à sa reddition. Tout d'abord, les prêtres maintenaient constamment le
niveau du lac à son point le plus élevé au moyen de puissantes écluses placées à
chacune de ses voies d'écoulement. Dès qu'un danger s'approchait d'un côté ou d'un
autre, on ouvrait les écluses, et une immense masse d'eau se précipitait sur les
ennemis en passant par tous les accès possibles qui menaient au temple. - Ensuite, les
prêtres étaient parfaitement au courant de la manipulation de l'électricité, ce qui
rendait leur région pratiquement inaccessible.
6. Ce qui fit que Fungar-Hellan dut assiéger la place pendant plus d'une demi-
année jusqu'à ce qu'il parvienne à s'en emparer.
7. Après ce long travail, l'armée se rendit vers le temple du dieu des eaux.
Chapitre 316
L'armée marche contre le temple des eaux
(5 juillet 1844)
1. Après plusieurs jours de marche, l'énorme armée arriva près du grand lac,
au milieu duquel se trouvait l'île où était bâti le temple du dieu des eaux, et campa sur
ses rives très étendues.
2. Au bout de trois jours de repos, Fungar-Hellan donna des ordres pour
l'attaque de l'édifice qui était si bien placé qu'il en était devenu une véritable
forteresse naturelle.
3. Tout d'abord, le général voulut faire encercler tout le pourtour du lac qui
comptait plusieurs lieues avec une simple rangée ce guerriers ; cependant, il se heurta
très vite à des difficultés de terrain insurmontables qui rendirent son plan irréalisable.
Car le lac aboutissait en certains endroits à d'abruptes parois rocheuses passablement
étendues et se perdait ailleurs en de vastes marais dont on n'apercevait pas la fin.
4. Puisqu'il fallut renoncer à ce plan, on dut en élaborer un autre qui prévoyait
la construction de 20 000 radeaux offrant une centaine de places chacun, ce qui fut
mis au point au bout de six semaines. On utilisa à cet effet le bois des plus beaux
cèdres d'une longueur de douze toises, ce qui fut aussi la longueur des radeaux, qui
étaient larges de six toises.
5. Lorsque ces embarcations furent terminées et munies de rames, de
balustrades, de bancs, de fourneaux pour cuisiner, d'armoires à provisions et de petits
magasins d'ustensiles guerriers, les hommes y prirent place et encerclèrent toute l'île ;
ils devaient veiller à ce que personne ne s'en éloigne ni ne s'en approche.
6. Si les habitants de l'île les questionnaient, ils devaient faire part de la
volonté de Fungar-Hellan sans ambages et dire : "Si vous vous soumettez sans
conditions aux décisions du général, vous deviendrez ses amis ! En cas contraire, vous
serez ses plus grands ennemis, qu'il devra anéantir par l'épée !"
7. C'est munis de telles instructions que les conducteurs de radeaux
s'approchèrent de l'île, qui était passablement éloignée, et l'assiégèrent de façon à ce
que personne ne pût plus la quitter ou y pénétrer.
8. Au bout d'à peine une journée de siège, les prêtres étaient déjà informés de
la situation. Ils envoyèrent aussitôt une députation aux assaillants qui leur fit savoir
qu'ils voulaient accomplir immédiatement la volonté du grand Fungar-Hellan ; sinon
le dieu des eaux pourrait en être facilement irrité.
9. Lorsque les assaillants furent mis au courant de cette nouvelle, ils en furent
très réjouis ; Fungar-Hellan délégua sans tarder 10 000 hommes sur l'île. Mais arrivés
à l'emplacement du temple, ils ne trouvèrent pas la moindre trace de l'édifice et
découvrirent à sa place quantité de jolies maisons habitées par des gens tout à fait
ordinaires.
10. Après avoir visité toute l'île sans y apercevoir autre chose, les 10 000 se
dirent : "Que voulons-nous encore faire ici ? Il n'y a rien à détruire ! Retournons
plutôt vers le général pour le mettre au courant de la situation !"
11. Aussitôt dit, aussitôt fait ; lorsque Fungar apprit la nouvelle, il s'étonna
outre mesure et ne sut vraiment que faire.
Chapitre 317
Information de Mahal sur le temple disparu
Ruse des prêtres qui doivent paraître devant le général
(8 juillet 1844)
1. Vu que Fungar-Hellan s'était rendu sur l'île deux ans auparavant en
compagnie du roi Gurat et y avait aperçu le temple, il ne pouvait admettre qu'il n'y en
avait plus trace maintenant ; c'est pourquoi il demanda une fois de plus à connaître
l'opinion de Mahal qui lui dit :
2. "Comment peux-tu imaginer que ces rusés prêtres n'aient pas entendu parler
de la destruction des autres temples d'idoles ?
3. Vois, ils ont su à quoi s'en tenir dès la destruction du temple consacré au
dieu des forgerons ! Ils se sont entendus à mettre cette information à profit et ont ôté
d'ici tout ce qui avait trait à leur idole ; ils ont transformé cette île en une région
habitée, y ont bâti des maisons et se sont partagé le terrain, l'or et l'argent, ainsi que
les déesses de la beauté qui s'étaient enfuies jusqu'ici lors de certains événements ; ils
vivent déjà depuis une année de cette façon, dans un parfait bonheur - selon les
critères du monde.
4. Mais du point de vue spirituel, ils sont entièrement morts ; car ils ne
connaissent plus rien du vrai Dieu ! Il ne s'agit donc pas ici d'avoir à détruire une
idolâtrie matérielle, mais bien des ténèbres spirituelles les plus absolues qui règnent
maintenant sur cette belle île pourvue de tant de richesses.
5. Vois : vu que ces prêtres n'ont plus le droit d'avoir des temples, ils adorent
maintenant l'eau du lac ; ils honorent les sources au moyen d'un langage sublime,
mais mensonger ; ils enseignent dans des écoles où ils prêchent la puissance, la force
de l'eau et sa gloire éternelle ; ils la présentent comme l'Être véritable, vivant et saint
de Dieu, dans Lequel habite la plénitude de la Vie ! Bref, je te le dis, ces prêtres
parlent de la divinité de l'eau d'une telle façon que tu pourrais toi-même en être ému !
6. C'est pourquoi, il est nécessaire de les faire revenir de leur erreur, sinon
l'esprit humain risque de sombrer dans l'eau de ces prêtres !"
7. Après avoir entendu ces propos, Fungar-Hellan voulut aller lui-même
enseigner les prêtres de l'île.
8. Mais Mahal lui dit : "Ami, tu n'obtiendras pas grand-chose de cette façon ;
toutefois, nous avons ici une oratrice, c'est-à-dire ma fille Agla, et un orateur, mon fils
Kisarell. Que les prêtres viennent jusqu'ici, et nous verrons ce qui pourra être fait pour
eux !"
9. Là-dessus, le général envoya sans perdre de temps une importante troupe
pour aller chercher ces prêtres très rusés, lesquels se soumirent à la volonté du général
avec la plus grande complaisance.
Chapitre 318
La belle Agla enseigne les prêtres consacrés à la divinité des
eaux
(9 juillet 1844)
1. Arrivés devant Fungar-Hellan, les prêtres s'inclinèrent jusqu'à terre, et l'un
d'entre eux prit la parole en disant
2. "O toi, dieu des dieux qui n'as pas de fin, plus puissant que tout, prince des
princes, seigneur des seigneurs ! O toi devant qui toutes les montagnes tremblent et à
qui toutes les eaux obéissent en frémissant, toi qui as fondé le ciel et la terre et bâti
une immense cité pour des millions de peuples selon ton bon plaisir, oh dis-nous, à
nous autres horribles vers de la poussière devant toi ce que tu veux de nous !"
3. Ce stupide discours fut accueilli par des éclats de rire qui secouèrent tous
ceux qui étaient présents dans la grande tente de Fungar-Hellan, lequel demanda à
Agla de suivre le conseil de son père et de s'adresser à ces fous pour les convaincre de
leur folie et les faire prendre part à un sage enseignement.
4. Alors Agla s'avança dans sa robe grise de deuil, partagea sa chevelure et
montra son beau visage, ce qui coupa le souffle à ces prêtres pleins de concupiscence ;
ils étaient quasiment pétrifiés, et aucun d'eux ne bougea la tête d'un cheveu pour ne
pas perdre une seule seconde un tel régal des yeux.
5. Agla les regarda avec attention quelques instants, puis leur demanda
finalement : "Pourquoi restez-vous si stupidement muets devant moi ? Dites-moi
plutôt si ce que vous venez de dire au général était vraiment sérieux, et je vous
parlerai d'autres choses ! Répondez ! Je vous l'ordonne au nom du grand Dieu
éternel !"
6. Mais les prêtres, lorsqu'ils eurent entendu la douce voix d'Agla, furent si
charmés qu'ils ne purent prononcer que des sons inarticulés tels que : "Ah !- Ah !-
Ah !- Oh !- Oh !- Oh !"
7. Un seul trouva suffisamment de force pour balbutier une phrase tout à fait
absurde qui disait : "Oh, oh, oh ! - tu es- comme aucune de tes semblables ! Oh, oh,
oh, toi la personnification de toute-toute-toute beauté féminine ! Qui peut te regarder
et rester en vie ? Qui peut encore parler quand ses oreilles ont entendu de ta bouche
les sons et les harmonies des sphères célestes ? Oh, oh, oh ! toi la plus belle, la plus
belle,- toi divine créature, divine, divine créature !"
8. Ici, le ravissement eut aussi raison de la langue de l'orateur, ce qui eut pour
effet que tous ces prêtres restèrent complètement muets.
9. Fungar-Hellan ne put s'empêcher de rire et dit à Mahal : "Maintenant, nous
avons ces fous sur le dos ! L'apparition d'Agla les a littéralement ensorcelés ! Il faut
qu'elle se retire, sinon ces individus vont encore être victimes d'une frénésie
amoureuse qui pourrait nous causer mille ennuis ! "
10. Mahal partagea entièrement cette opinion, fit venir Agla auprès de lui et lui
dit : "Ma chère fille, tu ne parviendras à rien avec ces hommes ; c'est pourquoi, cache
à nouveau ton visage, sinon nous aurons à subir un spectacle plutôt dégoûtant !"
11. Agla donna raison à son frère et se retira sans autre commentaire.
12. Ensuite, ce fut le tour de Kisarell d'être appelé. Lorsqu'il apparut, les
prêtres crurent qu'il s'agissait d'Agla déguisée, vu qu'il ressemblait fort à sa sœur. Il
réussit à exercer une fascination encore plus grande sur ces hommes ; mais il ne put
parvenir à les faire parler, et il lui fallut également se retirer.
Chapitre 319
Mahal donne des explications au général
L'enseignement manqué des prêtres en tant qu'image de
l'échec de
l'amour divin envers les humains
Chapitre 320
Franche critique du général envers Mahal
Tristesse de Mahal qui prophétise l'invasion des habitants
des hautes-terres
(17 juillet 1844)
1. Après avoir écouté cette longue et déconcertante réponse de la part de
Mahal, Fungar-Hellan lui dit :
2. "Mon cher ami, il est possible que tu aies raison ; néanmoins, tes
explications concernant l'insuccès de tes conseils me semble être davantage un sage
faux-fuyant qu'une simple vérité !
3. Vois, moi aussi suis versé dans l'art des analogies et sais bien ce qui se
trouve derrière les apparences-naturelles d'un fait. Toutefois, malgré mes
connaissances, il ne me serait jamais venu à l'idée d'attribuer à ces événements une
interprétation de ce genre !
4. En vérité, vu que tu possèdes toute ma confiance, j'aurais mille fois préféré
que tu m'avoues franchement t'être trompé pour une fois, plutôt que de me débiter
toutes ces explications bourrées de sagesse que je peux interpréter comme il me plaît ;
je peux les croire - mais tout aussi bien les rejeter.
5. Mais je vais te dire quel est le véritable motif de ton échec !
6. Vois, c'est quelque chose de tout à fait naturel : tu avais de bonnes intentions
et as pensé que cette sorte de prêtres se laisserait plus facilement convertir par les
propos d'un être féminin d'une très grande beauté ! C'est la raison pour laquelle tu me
donnas ce conseil, toutefois sans tenir compte de la folle lascivité de ces individus, ce
qui fut la raison de ton échec.
7. De toute façon, cela n'a pas d'importance ! Tu restes malgré cela mon ami le
plus intime ; mais, comme je te l'ai déjà dit, j'aurais préféré que tu me dises tout de
suite la vérité, au lieu de me servir cette interprétation vraiment tirée par les cheveux !
8. Je te prie maintenant de me donner un juste conseil en me disant ce qu'il
faut faire de ces boucs en chaleur ; faut-il leur laisser la vie ou les faire passer par
l'épée ? - Fais-moi connaître la pure volonté de Dieu, et je m'y soumettrai
immédiatement !"
9. Après avoir entendu les propos de Fungar-Hellan, Mahal s'agita quelque peu
et lui dit : "Ami et frère, pourquoi m'as-tu parlé de la sorte, qualifiant ainsi non pas
moi, mais Dieu de menteur ?
10. Écoute : ceci te coûtera bientôt un grand combat, car tu vas être
sévèrement châtié par le Seigneur ! Vois, tu n'as pas ajouté foi à mes paroles, alors que
je te parlais avec douceur ; mais peut-être croiras-tu à présent ce que je vais te dire
11. Tu as complètement oublié les habitants des hautes-terres et ne penses plus
du tout qu'ils pourraient te redevenir dangereux ; mais les dix princes qui vivent
encore ont tout de même avec le temps pris en considération le discours d'un envoyé
des hauteurs ; ils ont annulé la loi réglementant la procréation - qui était contraire aux
conseils du messager - et ont promis une grosse prime à celui qui parviendrait à
trouver un chemin conduisant dans les profondeurs.
12. Sache que juste à cet instant, un homme se tient devant les dix princes
dans leur palais doré, et leur fait part d'un plan qui lui a été inspiré d'En-haut, selon
lequel les profondeurs peuvent être atteintes - et le seront ! Demain déjà, ils se
mettront à l'œuvre. Des millions de tes gens les verront au travail, et pourtant
personne ne pourra les en empêcher !
13. Ce sera pour toi la preuve authentique que mes explications n'étaient pas
une feinte, mais bien une vérité éternelle donnée par Dieu !
14. Que dois-tu faire de ces prêtres ? Le Seigneur te dit ceci : "Laisse-les
retourner d'où ils sont venus ; car on ne peut plus rien changer à leur esprit, vu que
celui-ci a trouvé la mort dans la luxure ! Lorsque viendront les grandes eaux, ils
seront les premiers à mourir dans les flots !"
15. Aussitôt après avoir entendu ces paroles, Fungar-Hellan relâcha les prêtres
et rassembla son armée pour se rendre à l'endroit indiqué par Mahal, là où les
habitants des hautes-terres devaient faire une percée.
Chapitre 321
Le camp du général au pied de la chaîne de montagnes
Menaces de Fungar-Hellan qui doute de Mahal
Terrible éboulement de la montagne minée
Conseil de paix de Mahal
Chapitre 322
Le général ordonne à l'armée de se mettre sur la défensive
La délégation des hautes-terres devant Fungar-Hellan qui la
massacre
de ses propres mains
Mahal passe dans l'autre camp
L'effroyable bataille
L'extermination quasi complète de cinq millions de guerriers
Chapitre 324
Formation d'une nouvelle armée de deux millions de guerriers
dans les hautes-terres
Avertissement couronné de succès de Mahal
Chapitre 325
Tristesse de Gurat à cause du départ de Mahal et ses
pressentiments qu'il
confie à Fungar-Hellan
Bonne réponse du général
Construction de tours d'attaque
Chapitre 326
La délégation de paix devant les dix princes et Mahal
Chapitre 327
Mahal adresse des paroles pleines de sérieux et de sagesse
aux délégués et aux dix princes
Chapitre 328
Gurat et Fungar-Hellan dans un grand embarras
Envoi d'une deuxième députation et son échec
Chapitre 329
L'échec de la deuxième députation met Gurat et le général en
rage
Leur projet de vengeance prévoit de miner les montagnes des
hautes
terres et de les faire exploser
Chapitre 330
Les habitants des hautes-terres délibèrent sans parvenir à un
accord
Leur méfiance vis-à-vis de Mahal
Prise de position de celui-ci et sa prophétie
Scepticisme des princes
Chapitre 331
Mahal exhorte ses enfants à s'appuyer sur Dieu
Corruption des habitants des profondeurs
Mahal et les siens quittent les hautes-terres
Chapitre 332
Mahal chez Noé
Son récit sur l'état des choses parmi les peuples des
profondeurs
Affliction des deux frères
Chapitre 333
Mahal se renseigne au sujet de l'arche
Noé lui raconte son histoire
Décadence des humains et longanimité du Seigneur
Chapitre 334
Noé expose le plan de construction de l'arche
Mahal est attristé d'être exclu du bâtiment
(2 août 1844)
1. Noé remarqua bien vite la grande tristesse qui s'était abattue sur son frère
Mahal et ses enfants ; car ils étaient tous bouleversés d'entendre que seul Noé et sa
famille avaient trouvé grâce devant Dieu.
2. Alors Noé dit à Mahal : "Frère, pourquoi t'attristes-tu de la sorte ? Ne m'as-
tu pas donné ta parole que tu ne te mettrais même pas en colère si le Seigneur te jetait
un buisson d'épines enflammé sur ton dos nu ?
3. O frère, comment tiens-tu la parole que tu m'as donnée ? Ne sais-tu donc
pas à quel point le Seigneur est bon, ne connais-tu pas Sa patience infinie et Sa
compassion éternelle illimitée ?
4. Dis-moi : quand le Seigneur n'a-t-il pas exaucé celui qui s'est adressé à Lui
d'un cœur repentant et plein d'amour, comme le fait un enfant vis-à-vis de son Père
véritable ? Fais de même, et tu n'auras certainement plus à t'affliger ainsi"
5. Alors Mahal se reprit et dit à Noé : "O frère, montre-moi un seul péché que
J'ai pu commettre contre le Seigneur Dieu, et je veux m'affliger et pleurer ma vie
entière en Le suppliant de me pardonner !
6. Ne suis-je pas aussi pur que toi ? Pourquoi le Seigneur veut-Il donc me
juger ? Qu'ai-je fait de mal devant Ses yeux pour qu'Il m'interdise d'entrer dans cette
arche ?
7. Frère, était-ce une faute d'avoir voulu retrouver mes enfants dans les
profondeurs, alors que le Seigneur Lui-même y avait envoyé Waltar, qu'Il a laissé
tomber et périr lorsqu'il s'y trouva ? Quand ai-je péché pour que le Seigneur me
frappe ainsi ?
8. Tu viens de dire que le Seigneur S'est repenti d'avoir créé les humains ! Si
c'est ainsi, comment devons-nous considérer l'être humain ? Vois, Je te le dis : en tant
que péché de Dieu ! - Je pense pourtant que Dieu ne devrait pas être capable de
fauter !
9. Mais vu qu'Il a agi si déloyalement et a péché honteusement envers moi, je
crois maintenant que Dieu peut aussi pécher ! Car il n'y a pas de repentir sans péché ;
et celui qui dit : "Je me repens" a péché !
10. C'est pourquoi Je dis que Dieu ne peut m'accuser d'aucun péché ; mais
moi, je veux Lui montrer comme Il a fauté envers moi, qui ai toujours été Juste !
11. A l'ouïe de ces propos, Noé fut effrayé.
12. Saisi de colère, Mahal se leva et partit sur la pleine hauteur avec ses
enfants.
Chapitre 336
Mahal et les siens sur la hauteur
Kisarell questionne son père
Mahal émet des reproches envers Dieu
(3 août 1844)
1. Lorsque Mahal se trouva sur la pleine hauteur avec ses quatre enfants,
rempli de colère envers Dieu, Kisarell s'avança vers lui et lui dit :
2. "Père, dis-nous donc, à nous, tes enfants, si ce que tu as affirmé à Noé était
vraiment sérieux !
3. Car vois, je ne peux comprendre comment tu peux accuser Dieu d'avoir
commis un péché à ton égard ! Comment est-il possible qu'un Dieu puisse être un
pécheur ? Contre qui peut-Il pécher, et en quoi ? Envers nous, envers Ses autres
créatures, ou peut-être envers Lui-même ? Mais comment une telle chose peut-elle
être pensable, alors que Dieu est la loi fondamentale même de tout ce qui existe, ainsi
que l'Origine de tout ?
4. O père, réfléchis: Dieu est tout-puissant de toute éternité ; mais nous autres,
nous ne sommes que des vers impuissants de la poussière comparés à Lui ! Ne peut-Il
pas nous anéantir subitement si nous nous élevons contre Son ordre ?"
5. Mahal répondit à son fils : "Tu parles selon ta compréhension des choses !
Ne sais-tu pas ce que Dieu a l'intention de faire ?
6. Vois, en l'espace de cinq ou six ans tout au plus, Il veut recouvrir la terre
entièrement d'eau en faisant descendre des flots du firmament ! Tous trouveront la
mort dans ce déluge. Seuls Noé et les siens survivront, ainsi que les animaux qu'ils
auront pris dans leur arche !
7. Dis-moi, ne serait-il pas préférable que Dieu éveille parmi les peuples de
sages enseignants pourvus de quelque force miraculeuse qui conduiraient la race
humaine vers Lui, au lieu de tuer des millions d'êtres d'un seul coup ?
8. A qui imputer la faute que les humains oublient Dieu si ce n'est à Lui-même
?
9. Il Lui plaît de Se manifester à quelques humains une fois tous les mille ans ;
mais les autres, Il ne S'en occupe pas. Si ceux-ci ne sont pas à Son goût, Il les juge en
les mettant tous la même enseigne, les initiés comme les non-initiés, ceux qui sont
instruits comme ceux qui ne le sont pas !
10. Il en résulte que dans six ans, les aveugles, tout comme les voyants vont
être noyés ! Et pourquoi ? Parce qu'ils ne savent rien ou très peu sur le compte de
Dieu, vu qu'ils n'ont jamais eu la chance d'entendre quoi que ce soit Le concernant !
Et nous aussi, nous allons être noyés, bien que nous connaissons Dieu depuis
toujours, et ce parce que cela Lui convient !
11. Si nous étions des pierres, Il pourrait légitimement faire de nous ce qu'Il
veut ; mais Il nous a créés en tant qu'êtres libres ! Et maintenant, Il veut nous détruire,
alors que nous nous trouvons dans la liberté qu'Il nous a Lui-même octroyée ; vois,
ceci est un péché que Dieu commet à notre égard ; - ou alors nous mêmes sommes
une faute, donc un péché commis par Sa sagesse et Sa puissance ! - Comprends-tu
maintenant le péché de Dieu envers nous ?"
Chapitre 337
Noé ouvre les yeux de son frère
La suffisance justificatrice en tant que base première de
l'orgueil
(5 août 1844)
1. Peu après, Noé arriva également sur la pleine hauteur et trouva son frère et
ses beaux enfants entièrement déroutés ; il alla directement vers Mahal et lui dit :
2. "Frère, écoute-moi ! Vois, tu as accusé Dieu d'avoir commis un péché à ton
égard parce que tu te considères comme l'homme le plus Juste de toute la terre ! La
raison en est que ta conscience te dit bien que tu n'as encore jamais péché devant
Dieu, vu que tu as toujours observé Ses commandements le plus consciencieusement
du monde !
3. Mais vois, c'est justement la grande pureté de ta conscience qui a fait naître
un certain sentiment de triomphe en toi, un grand contentement de toi-même qui fit
que tu t'es souvent demandé : "Dieu peut-Il vivre plus purement et justement dans Son
ordre établi de toute éternité que je le fais moi-même pendant le temps qui m'est
accordé ?"
4. Ta conscience triomphante et pure t'a toujours répondu :"Non, Dieu, dans
Son état divin, ne peut avoir été plus pur que Je le suis dans mes relations d'être
humain vis-à-vis de Lui et des hommes !"
5. Vois, mon cher frère, ce triomphe justificateur est encore plus désagréable à
Dieu qu'un acte quelconque contraire à Sa loi ; car il s'agit alors de l'orgueil pur à sa
racine même, lequel doit disparaître de l'être humain si celui-ci veut être considéré par
Dieu !
6. Toutefois, ce n'est pas seulement l'orgueil né de ton besoin de justice qui t'a
rendu malplaisant aux yeux du Seigneur, mais bien les concepts de sagesse que tu en
retiras et qui disent :
7. "Vu que je suis aussi pur et Juste que Dieu Lui-même, et qu'il ne m'est pas
permis d'être saint comme Lui, car Sa sainteté est inviolable, je veux agir plus
parfaitement que Lui dans les limites de la puissance qui m'est accordée en tant
qu'être humain !
8. Puisque j'ai observé toutes Ses œuvres, Je sais que Dieu agit toujours
imparfaitement pour commencer ; puis, seulement après maints échecs, Il parvient à
une perfection quelconque.
9. Car sur toute la terre, il n'existe rien de parfait et d'achevé ! Aucune chose
n'est tout à fait sans tache ; même le soleil n'est pas entièrement pur ; l'aspect de la
lune est irrégulier, et la lumière des étoiles vacillante !
10. C'est la raison pour laquelle Je puis, dans ma sphère d'être humain,
dépasser Dieu lors de chacun de mes actes ; car je veux que ceux-ci soient absolument
irréprochables et n'aient besoin d'aucune correction !
11. Même si la matière a été créée imparfaitement par Dieu et ne permet pas
l'achèvement accompli d'une œuvre, elle existe pourtant de façon parfaite dans mes
pensées et ma volonté ; mais si mes œuvres présentent des imperfections parce
qu'elles ont été créées au moyen d'une matière imparfaite, c'est le Créateur qui doit
prendre cette faute sur Lui !"
12. Vois maintenant, mon frère ! Par cette manière de penser, tu considères
depuis longtemps le Seigneur comme étant un pécheur à ton égard ; c'était la
mauvaise graine qui germait en toi, laquelle est devenue un fruit très amer ! Et à
présent, tu accuses Dieu à haute voix d'avoir fauté envers toi !
13. Crois-tu vraiment qu'une pareille accusation ne soit pas un péché devant
Dieu ? Ou bien penses-tu qu'Il doive tout d'abord Se faire enseigner par toi afin de
devenir un Dieu parfait ?
14. O frère, rends-toi compte de ta grande erreur ; reconnais-la en tant que
grave péché et repens-toi ! Alors le Seigneur ne fermera pas l'arche pour toi lors du
jugement et de la détresse !"
15. Mahal répondit : "Frère, je n'ai ni à me disputer ni à apaiser un conflit avec
toi. J'ai toujours vécu à tes côtés en tant que frère véritable et n'ai Jamais menacé ton
rang prépondérant dans la famille par une seule parole !
16. Le conflit où je suis impliqué concerne Dieu ! C'est à Lui que je lance un
défi, malgré Sa sainteté, afin que je puisse discuter avec Lui de mes actes ! Il devra
me montrer où j'ai péché devant Sa face !"
17. A cet instant, une puissante tempête se leva, et le Seigneur apparut aux
yeux de Noé et de Mahal sur la hauteur.
Chapitre 538
Le Seigneur parle à Mahal
Questions provocatrices du patriarche
De la nature du repentir de Dieu
Causes naturelles du déluge
(6 août 1844)
1. Tous furent effrayés lorsqu'ils reconnurent le Seigneur parmi eux, après que
la tempête se soit calmée ; et même Noé fut pris de peur.
2. Mais le Seigneur dit à ce dernier : "Noé, ne ressens aucune crainte devant
Moi, car Je ne suis pas venu pour te Juger, ni pour juger quelqu'un d'autre ! Toutefois,
vu que ton frère Mahal Me somme d'apparaître devant le tribunal de sa sagesse pour
que Je lui rende des comptes à cause du manque de justice dont J'ai fait preuve envers
lui, J'ai bien dû venir, pour sauver Mon honneur devant toi et tes enfants, ainsi que
ceux de Mahal ! -Et maintenant, occupons-nous de lui !"
3. Alors le Seigneur Se tourna vers Mahal et lui dit : "Mahal, Mon fils !
Puisque Je devrais avoir péché selon ta Justice, montre-Moi Ma faute, ainsi que celle
que J'ai commise vis-à-vis de la race humaine ; Je Me tiens prêt à réparer mille fois
tous Mes péchés à votre égard ! Parle donc, Mon fils Mahal !"
4. A ces mots, Mahal se leva, se tint debout devant le Seigneur et Lui dit le
plus sérieusement du monde : "Seigneur, réponds-moi ! Pourquoi Te repens-Tu
d'avoir créé l'être humain ? Tu as pourtant vu de toute éternité ce que deviendrait
l'homme ! Qui T'a forcé de prendre ce péché sur Ton dos en le créant ?
5. N'aurait-il pas été infiniment préférable pour nous autres humains qui
sortirent de Ta main nous n'avions jamais été placés hors de Toi dans un état
d'indépendance, - et même préférable pour Toi qui n'aurais alors pas eu besoin de dire
: "Je me repens !" ?
6. De quoi peux-Tu bien Te repentir, si ce n'est d'un péché commis vis-à-vis de
Toi-même en créant l'être humain d'une façon imparfaite, ce qui signifie un péché
envers nous-autres, et tout particulièrement un péché à mon égard, car je puis me tenir
librement devant Toi à chaque instant et Te dire
7. "Seigneur, montre-moi le moment de mon existence prise dès l'enfance où
j'ai péché contre Ton ordre, et je veux bien être maudit par Toi comme Tu maudis
autrefois le Serpent ! Mais si Tu ne peux me montrer un seul péché, alors indique-moi
le motif qui fait que Tu veux me juger et non mon frère !"
8. Le Seigneur lui dit : "O Mahal, quelles ténèbres ne doivent pas habiter en
toi pour que tu Me parles comme aucun être ne l'a jamais fait !
9. Dis-Moi : comment l'être humain pourrait-il être conçu de façon encore plus
parfaite, alors qu'il a été placé en toute liberté hors de Ma toute-puissance, afin qu'il
puisse se tenir comme un deuxième dieu devant Moi, son Créateur tout-puissant de
toute éternité, et mettre en question l'ordre selon lequel il fut créé ? N'est-il pas son
propre juge qui peut pécher contre cet ordre, alors que l'infini tout entier serait jugé
s'il faisait de même ?"
10. A l'ouïe de ces paroles, Mahal garda le silence ; car il se rendit compte de
l'inouïe perfection de l'être humain pouvant jouir d'une liberté absolue.
11. Le Seigneur poursuivit : "Crois-tu donc que Mon repentir soit identique à
celui d'un humain qui a péché ? Oh vois, tu es grandement dans l'erreur ! Mon
repentir n'est qu'une douleur ressentie par Mon amour, Lequel doit regarder comme
les créatures que J'ai conçues de façon parfaite s'exposent au jugement et se détruisent
elles-mêmes !
12. T'imagines-tu que J'aie jamais conçu le plan de Juger les humains et de les
détruire ? - Vois, c'est tout le contraire !
13. C'est justement pour éviter de juger l'humanité avec Ma toute-puissance
qu'il Me faut malheureusement accepter que les humains ouvrent eux-mêmes les
écluses de la terre avec violence, d'où jailliront des flots qui noieront tout ce qui
respire dans la plus grande contrée habitée de cette planète !
14. J'ai vu tout cela longtemps à l'avance, et c'est la raison pour laquelle J'ai
constamment mis en garde les humains. Mais maintenant, ils ont même commencé à
Me combattre et veulent détruire toute la terre avec leurs explosifs, de la même façon
qu'ils font sauter les montagnes les unes après les autres ; et ceci est leur propre
jugement !
15. Vois, en-dessous des montagnes se trouvent de grands bassins qui
contiennent plus de trois millions de lieues cubiques d'eau. Toute cette eau va jaillir
soudainement et monter au-dessus des montagnes les plus hautes de ces régions
habitées ; elles envelopperont de vapeur tout le pourtour de la terre où tomberont des
pluies diluviennes !
16. Oh, dis-Moi, n'ai-Je pas raison de faire construire à Noé, le seul fils
obéissant qui Me reste, cette arche qui sauvera au moins sa vie, puisque personne
d'autre ne veut plus M'écouter ?
17. Mais dis-Moi maintenant à quel moment Je t'ai interdit de faire usage de
l'arche ! Ensuite, Je parlerai à nouveau !"
18. Mahal resta muet, et le Seigneur continua à parler comme suit.
Chapitre 339
Le Seigneur invite Mahal à prendre position
Questions insensées du patriarche
Mahal veut connaître l'origine de Satan et de sa méchanceté
Claire réponse du Père très saint
(7 août 1844)
1. Ainsi parla le Seigneur : "Vois, Mon fils Mahal, toi qui M'as provoqué avec
tant de véhémence, tu te tais maintenant et n'as plus envie de te quereller avec Moi à
cause du péché que tu M'imputes en ce qui vous concerne, toi et toute l'humanité !
Toutefois, si tu n'as plus rien à contester, comment vais-Je pouvoir t'offrir un
dédommagement ?
2. Mais Moi, Je te le dis : cite-Moi ce que tu trouves d'injuste dans Ma
création, et je le changerai à l'instant même ! Cependant, tu dois auparavant Me
prouver avec des arguments fondés qu'il s'y trouve quelque chose de mauvais, et par
conséquent de condamnable ! - Parle, et Je vais immédiatement agir en conséquence !
"
3. Mahal réfléchit quelques instants ; puis il se redressa et dit au Seigneur :
"Seigneur, considères-tu comme sage celui qui, d'une façon des plus appropriées,
mène une œuvre à sa perfection, puis, lorsqu'elle se trouve dans son parfait
achèvement, la brise et la jette dans une fosse où elle pourrit et se détruit ?"
4. Alors le Seigneur dit : "Si celui qui a conçu une œuvre magistrale agissait
ainsi sans motif valable, il serait un insensé et digne d'être damné. Par contre, s'il se
comporte de la sorte en ayant un but élevé et sacré, lequel ne peut être atteint sans un
processus qui te semble pure folie et un manque de sagesse absolu, alors Il agit très
sagement et intelligemment en jetant son œuvre dans la fosse de décomposition pour
la détruire, car de cette manière, il atteint le but sublime qu'il s'était proposé !
5. Vois, une graine est certes également une œuvre parfaite, autant dans sa
composition que dans les parties substantielles dont elle est formée ! Trouves-tu
répréhensible qu'elle doive d'abord pourrir dans la terre afin de se reproduire au
centuple après cette décomposition ?
6. Si le sage Maître de toute œuvre a pu prévoir un tel processus pour une
simple graine, crois-tu vraiment qu'Il n'ait pas fait usage d'une perfection aussi
achevée pour créer l'être humain et veuille jeter Son œuvre la plus parfaite dans la
fosse de pourriture pour satisfaire uniquement un caprice ?
7. O Mahal, à quel point dois-tu être aveugle pour croire que Je suis un maître
d'œuvre aussi insensé ! Ton instinct ne te dit-il pas que tu aimerais vivre éternellement
et sonder plus à fond Mes œuvres si multiples ? En vérité, Je te le dis, Moi, ton
Créateur, si les choses n'étaient pas telles, tu aurais alors seulement une impulsion de
vie temporelle et non pas éternelle !
8. Mais vu que tu ressens une impulsion de vie éternelle et peux plonger ton
regard dans l'infini, tu portes déjà la preuve vivante en toi que tu ne vas pas pourrir
dans une fosse pour être détruit en tant qu'œuvre la plus parfaite qui est sortie de Mes
mains ; bien au contraire, grâce à ce moyen qui te semble déraisonnable, tu vas
atteindre la plénitude et l'achèvement total, ce que tu ressens déjà en toi dans cette
existence préliminaire et que tu désires de toutes tes forces.
9. Vois, la terre est un corps, duquel beaucoup de choses sont nées, et tu
ignores comment cela se passe ; il faut que ton corps terrestre soit à nouveau déposé
dans la terre, afin que ton corps spirituel indestructible ressuscite librement dans sa
plénitude à la Vie éternelle !
10. Tu as déjà eu mainte fois la preuve que les choses se passent ainsi, vu que
tu as pu parler à un grand nombre de disparus dont le corps avait été déposé dans la
terre.
11. Par conséquent, Je pense que le reproche que tu Me fais n'est pas fondé ;
c'est pourquoi, cherches-en un autre, car ce n'est pas avec celui-ci que tu Me
contraindras à une réparation !"
12. Lorsque Mahal eut entendu ce discours, il fut convaincu que le Seigneur
agissait de façon parfaite sur ce point-là ; mais il pensa tout à coup à Satan et dit au
Seigneur :
13. "Seigneur, Je vois bien, d'après Tes paroles éternellement véritables, que la
façon selon laquelle Tu procèdes avec Tes œuvres est bonne, vu que c'est seulement
ainsi que Tu peux atteindre le but le plus élevé que Tu T'es proposé. - Toutefois, si
tout ce qui provient de Toi est bon et partait comme Tu l'es Toi-même, si dans l'infini
tout entier il n'y a rien en-dehors de Toi, et que tout ce qui se trouve ici doit être
également bon et parfait à Ton image, oh dis-moi quelle est l'origine de Satan et de sa
méchanceté illimitée ? D'où prend-il ce qui lui permet de soulever tous les humains
contre Toi, au point qu'ils Te méprisent et veuillent T'anéantir avec toutes Tes œuvres
si cela leur était possible ? Oh dis-le moi : qui a créé Satan, qui en fut le maître ?"
14. Le Seigneur répondit : "O toi, défenseur aveugle des droits tout aussi
aveugles de ton égoïsme, que dis-tu là ? As-tu donc oublié à quel point J'ai créé l'être
humain parfait, si bien qu'à côté de Ma toute-puissance, il peut faire ce qu'il veut,
comme un dieu, selon l'ordre qu'il s'est fixé lui-même ? Crois-tu que Satan, en tant
qu'être libre, doive être plus imparfait que toi ? Si tu peux agir à ta guise, sans te
préoccuper de Mon ordre, cela ne doit-il pas également être possible à cet esprit
libre ?
15. Ne dois-je pas vous laisser vous comporter comme vous le voulez, si Je ne
veux pas vous avoir jugés dans Ma toute-puissance ? Puisque les choses sont telles,
dis-moi comment J'aurais dû créer le premier esprit pour qu'il puisse agir selon ton
idée à l'intérieur de Mon ordre tout en gardant une parfaite liberté de volonté ? La
perfection des êtres n'existe-t-elle pas seulement lorsqu'ils peuvent vouloir et agir
librement, que ce soit pour ou contre Mon ordre ?"
16. Une fois de plus, Mahal resta muet et ne sut que dire.
17. Mais le Seigneur continua à parler.
Chapitre 340
Le Seigneur continue à S'adresser à Mahal en tout amour
Reproches de Mahal basés sur sa conduite irréprochable
Tristesse du Père
Apparition des anges et de Waltar
Le Seigneur disparaît
(8 août 1844)
1. Ainsi poursuivit le Seigneur : "Mahal, si tu as encore quelque reproche à
M'adresser, dis Moi, et Je te répondrai selon Mon amour, Ma justice et Mon équité !
Je vois qu'il se trouve encore de la colère envers Moi dans ton cœur. Ce sentiment doit
tout d'abord disparaître si tu devais attendre de Moi ton salut ; car un esprit hérissé
contre son Dieu et Créateur ne pourra jamais s'unir à Lui ! Par conséquent, parle !"
2. Mahal répondit : "Seigneur, ai-je jamais jusqu'à présent commis un péché
contre Ton ordre ? Vois : Toi-même, ainsi que Ton ciel et Ta terre, devez témoigner
que tout au long des quatre cent quatre-vingt-dix années que j'ai vécues, je n'ai jamais
péché, ni contre Toi ou un ange, ni contre un être humain ou un animal, ni même
contre une pierre !
3. Si J'ai dû descendre dans les profondeurs à cause de mes enfants, ce fut mon
devoir le plus strict ; car j'avais vu en esprit ce qu'il en était de mon fils Waltar, puis
de ma fille Agla, laquelle partit rejoindre son frère.
4. Tu as voulu que Waltar se rende dans la plaine et il T'a obéi ; mais lorsqu'il
fut à Hanoc, Tu le laissas tomber ; quant à sa sœur, laquelle l'avait suivi à vrai dire
sans que Toi et moi le lui ayons ordonné, Tu l'as laissée sombrer dans les enfers les
plus profonds. Tous ces événements ne T'ont pas autrement préoccupé, comme je pus
m'en rendre compte en esprit. Par conséquent, c'était mon devoir le plus pressant
d'entreprendre ce long voyage à Hanoc, malgré mon grand âge, afin de sauver si
possible mes enfants !
5. Je T'avais si souvent prié de protéger mes enfants ! Toutefois, Tu ne voulus
pas exaucer mes prières et m'as forcé de descendre également dans les profondeurs !
Je m'y suis rendu, et bien que je trouvai mes enfants complètement abandonnés,
privés de Ta protection, Waltar était mort et Agla en enfer - Je ne me suis pas révolté
contre Toi ; au contraire, je louai et glorifiai toujours en paroles et en actes Ton saint
nom !
6. Et maintenant que mon frère a bâti cette arche selon Tes conseils, afin de
sauver des vies humaines, - ce qui se passa pendant la grande période de détresse où
je me trouvais dans les profondeurs - Tu me laissas tomber et périr comme si j'étais un
grand pécheur et un misérable ver de terre. je Te le demande : selon quel droit fais-Tu
cela, et en vertu de quel ordre ? Tu peux m'objecter ce que Tu veux : les choses sont
ainsi et pas autrement !
7. Car si Tu me réponds : "Quand ai-Je dit que tu ne pourrais faire usage de
l'arche au moment de la détresse, même si J'ai chargé Noé de la construire ?", Je ne
puis accepter une telle excuse ; car Tu m'as déjà jugé en ne m'appelant pas comme
Noé à le faire. Ton silence là-dessus était pour moi semblable à une défense d'utiliser
cette arche, par conséquent un jugement et une condamnation à mort !
8. Vois, Seigneur, c'est là le véritable péché que Tu as commis à mon égard, en
récompense de ce que je n'ai jamais péché envers Toi ! A présent, je Te le dis :
dorénavant, je vais vraiment pécher contre Toi, afin que Tu aies un motif de
m'interdire l'entrée de l'arche pour me détruire, moi et mes enfants. Car dès
maintenant, je ne crierai plus "Seigneur, sauve-moi !" mais "Seigneur, anéantis-moi !"
9. Ici, le visage du Seigneur se voila de tristesse et Il dit à Mahal : "O toi, Mon
fils, parce que tu M'es si cher, Je voulais t'éduquer sur cette terre pour faire de toi un
grand prince des cieux ! Mais toi, tu ne vis dans Mon amour qu'une négligence de Ma
part ; oh, à quel point ta propre justice t'a rendu aveugle !
10. Afin que tu voies que j'ai fait préparer cette arche non seulement pour Noé,
mais pour tout un chacun, des anges venus du ciel se rendront sous l'aspect d'êtres
humains chez les hommes, les mettront en garde envers les péchés qu'ils commettent
et les inviteront à entrer dans ce grand bateau au moment de l'épreuve !
11. De même, tu vas voir maintenant ton fils Waltar et pourras lui parler ; il
témoignera de Moi et te dira si Je l'ai vraiment abandonné comme tu viens de M'en
accuser !"
12. Ici, le Seigneur leva les yeux vers le ciel, et instantanément des milliers
d'anges apparurent sur la hauteur. Parmi eux se tenait Waltar, en tant que lumineuse
apparition, laquelle se rendit vers Mahal, le consola et témoigna de la bonté, de
l'amour, de la douceur, de la patience et de la compassion divines.
13. Mahal demanda à son fils s'il était vraiment Waltar et s'il vivait comme tel.
14. Alors Waltar confirma à Mahal l'entière authenticité de son être.
15. Là seulement, Mahal commença à faire un revirement sur lui-même. A cet
instant, le Seigneur disparut, afin que Mahal ne soit pas jugé. Mais les anges et Waltar
restèrent.
Chapitre 341
Mahal s'entretient avec Waltar de la disparition du Seigneur
Mahal se rend compte de sa faute et se repent
Paroles de pardon du Seigneur depuis le nuage lumineux
(9 août 1844)
1. Lorsque Mahal s'aperçut que le Seigneur ne Se trouvait plus parmi les
nombreux messagers des cieux, il demanda à Waltar ce qui Lui était arrivé.
2. Waltar répondit : "O Mahal, vois, s'Il S'est caché devant toi, c'est à cause de
Sa bonté et de Son amour infinis ! Car s'Il Se trouvait encore visible à tes yeux, tu
serais déjà jugé par la puissance de Sa présence, laquelle t'aurait saisi et attiré vers Lui
avec une force indescriptible ! Par cette violente attirance, tu aurais été privé de toute
liberté et ton esprit aurait subi la mort !
3. Vois, le Seigneur a prévu tout cela, et c'est la raison pour laquelle Il disparut
à tes yeux ! Car il existe une différence infinie entre le Créateur et Ses créatures, une
différence comparable à celle qui se trouve entre le jour et la nuit, ou la vie et la
mort !
4. Le soleil vivifie la terre entière de ses rayons ; car les esprits de vie qui ont
leur source en lui pénètrent dans le domaine organique de cette terre et stimulent tous
les esprits morts à augmenter la libre activité de leurs organes ; alors, tu vois le sol
verdir et fleurir en prenant toutes sortes de formes plaisantes, lesquelles sont l'œuvre
des esprits nouvellement vivifiés à l'intérieur de la terre !
5. Mais si le soleil éclairait le ciel sans relâche et qu'il n'y ait pas de nuit
apportant le repos nécessaire à toute activité, qu'adviendrait-il bientôt de toutes les
choses qui se trouvent sur le sol ? Vois, elles se dessécheraient et se consumeraient
même ! Ce qui signifierait leur mort certaine !
6. Vois : la constante présence visible du Seigneur aurait encore des effets bien
pires, car aucun être ne pourrait conserver sa vie !
7. Oh vois, nous-mêmes, qui vivons en esprit dans le royaume de la lumière
éternelle de Dieu, nous sommes la plupart du temps privés de Sa présence visible.
Nous voyons bien la lumière dans laquelle Il vit, mais nous ne L'apercevons pas ; tout
comme tu ne vois que la clarté du soleil et non pas le soleil lui-même, lequel se trouve
enveloppé dans sa lumière qui seule est visible à tes yeux.
8. Tout cela témoigne de la bonté et de l'amour infinis du Seigneur qui
S'efforce constamment, au moyen de Sa sagesse et de Sa toute-puissance, d'éduquer
Ses enfants et de les rendre forts dans leur liberté, afin qu'ils puissent un jour
supporter éternellement Sa présence visible sans se sentir le moins du monde entravés
dans leur indépendance. Oh dis-moi, n'es-tu pas satisfait que le Seigneur ait pris de
telles dispositions à notre égard ?"
9. A ces mots, les yeux de Mahal se dessillèrent entièrement et il se rendit
compte de la grande injustice dont il avait été coupable vis-à-vis du Seigneur. Il se mit
à pleurer bruyamment et s'écria : "O Toi, Père éternellement bon, pourras-Tu jamais
me pardonner ma grossière arrogance à Ton égard ?"
10. Alors une voix parla d'un nuage lumineux proche : "Mon fils, Je t'ai déjà
pardonné bien avant que tu aies péché. C'est pourquoi, tranquillise-toi et aime-Moi,
Moi ton Père plein de sainteté"'
11. Là-dessus, le brillant nuage s'éloigna en direction du Levant et devint
invisible. Et tous les anges, ainsi que les humains, adorèrent la grande magnificence
de Dieu sur les hauteurs.
Chapitre 342
Discours de Waltar sur les dernières tentatives de
Dieu de sauver l'humanité du déluge
Mission de Mahal
Départ des anges vers les profondeurs
Chapitre 343
Activités des 12 000 anges dans les profondeurs
Waltar instruit le roi Gurat et Drohuit
Chapitre 344
Réponse de Gurat, l'incrédule
Dernier avertissement de Waltar
Les exhortations des anges restent vaines
Chapitre 345
Explications concernant le rassemblement et l'entretien
des animaux destinés à l'arche
Avertissements extraordinaires avant les grandes
catastrophes
Chapitre 346
Le cortège des anges conduisant les animaux à travers
Hanoc
Dernier avertissement aux Hanochéens et à leur roi
Retour des messagers célestes sur les hauteurs
Chapitre 347
Arrivée des messagers et de leurs troupeaux chez Noé
Directives des anges concernant l'hébergement des animaux
Terme final pour les humains cherchant protection
Chapitre 348
Mahal murmure et se rebute contre les anges et Dieu
Agla le console et est soudainement enlevée par l'ange Waltar
Chapitre 349
Paroles d'avertissement de Noé envers Mahal
Construction d'une petite arche pour son frère et les siens
Chapitre 350
Noé remet la petite arche à Mahal
Revendication obstinée de son frère envers le Seigneur
L'enlèvement des trois enfants de Mahal par le feu de la
colère de Dieu
Chapitre 352
Le Seigneur console Noé
Sa profonde affliction concernant les humains
Dernières tentatives du Seigneur pour sauver les habitants
des profondeurs
Chapitre 354
Mahal dans la grotte, témoin étonné des terribles événements
Son monologue angoissé
Arrivée de trois fugitifs
Apparition du Seigneur
Chapitre 355
Mahal reconnaît humblement ses péchés devant le Seigneur
Le déluge en tant que propre création des humains
Le Seigneur fait venir Satan
Gurat, Fungar-Hellan et Drohuit en enfer
Le Seigneur mène Mahal vers l'arche
Chapitre 356
Discours salutaire du Seigneur à Mahal et sa guérison
Délivrance de Mahal qui devient ange de lumière
Chapitre 357
L'ange Mahal protège l'arche
Montée des eaux
L'Asie centrale, lieu principal du déluge
Le lac d'Aral et la mer Caspienne vestiges du déluge
et tombeaux de l'immense ville d'Hanoc
Chapitre 358
Autres détails concernant le déluge
Explications aidant à la compréhension de ce texte
Chapitre 359
Autres indications concernant le déluge
Chapitre 360
Durée et déroulement du déluge. L'arche sur le mont Ararat
Ouverture du toit de l'arche le premier jour de l'an
Noé quitte l'arche
(2 septembre 1844)
1. Combien de temps les eaux du déluge gardèrent-elles leur plus haut
niveau ?
2. Leur niveau stagna à son plus haut point pendant cent cinquante jours.
3. Comment cela fut-il possible, alors que selon les premières indications, il a
plu pendant seulement quarante jours ?
4. Les trombes d'eau ont bien cessé après quarante jours, mais la montée
puissante des eaux souterraines a duré pendant cent cinquante jours et a maintenu un
niveau constant des flots pendant tout ce temps-là.
5. Ce fut seulement après cent cinquante jours que le Seigneur tourna à
nouveau Sa face sur la terre. Alors, les orifices des réservoirs souterrains furent
bouchés, et les écluses du ciel entièrement fermées. Car jusqu'au cent cinquantième
jour, il avait toujours plu à certains endroits, comme une forte pluie tombe lors d'un
orage.
6. Ce ne fut qu'après ce temps-là que le niveau des eaux commença à baisser ;
au dix-septième jour du septième mois (17 juillet) l'arche toucha le sol et se posa sur
le vaste sommet du mont Ararat, conduite par l'esprit de Mahal, grâce à la force du
Seigneur.
7. Dès cet instant, les eaux décrurent manifestement jusqu'au dixième mois
(octobre), et tout ce qui se trouvait sur les montagnes, même sur celles qui avaient à
peine soixante-dix toises de haut, se trouva hors de l'eau, laquelle ne recouvrait plus
que les vallées et les collines les plus basses.
8. Quarante jours plus tard, le 10 novembre, Noé ouvrit pour la première fois
la fenêtre du toit et laissa s'envoler un corbeau. Celui-ci trouva une terre ferme, vola
d'un endroit à l'autre et ne revint plus.
9. Voyant que l'oiseau n'était pas revenu, Noé relâcha une colombe, afin de
savoir si les eaux s'étaient retirées de la terre.
10. Mais vu que tout était froid et humide, parce que des flots impétueux
grondaient encore dans les vallées et qu'elle ne trouva rien où se poser, la colombe
revint sur la main que Noé lui avait tendue à travers la fenêtre. Alors Noé la reprit
dans l'arche.
11. A partir de ce moment, il attendit encore sept jours et, le huitième, il laissa
à nouveau s'envoler une colombe ; celle-ci ne revint qu'au soir et apporta dans son bec
une petite feuille fraîche d'olivier ; ceci fut pour Noé le signe que les eaux s'étaient
retirées de la terre.
12. Car ce n'était que par un tel signe qu'il lui était permis de le savoir, comme
le Seigneur l'en avait averti secrètement dans son cœur.
13. Sept jours plus tard, Noé laissa une fois de plus s'envoler une colombe,
mais celle-ci ne revint plus, car elle avait déjà trouvé de la nourriture sur le sol séché
et nouvellement recouvert de végétation.
14. Mais Noé attendit encore jusqu'au premier mois de l'année nouvelle ; il se
trouvait alors dans sa six centième année.
15. A ce moment-là, les eaux étaient redescendues jusqu'à leur niveau normal
sur la terre et s'étaient écoulées pour la plupart dans les grandes mers ; la terre était
redevenue sèche grâce au souffle constant des chauds vents du midi.
16. Le ler janvier, Noé et ses fils se décidèrent à agir, ouvrirent le toit de
l'arche et contemplèrent pour la première fois la nouvelle terre depuis les hauteurs du
mont Ararat. Ils ne virent plus trace d'eau, et la terre était entièrement sèche.
17. Mais Noé attendit encore jusqu'au 27 février que le Seigneur Se manifeste.
18. Alors le Seigneur vint auprès du patriarche et l'invita à sortir de l'arche,
comme il est écrit au chapitre 8 du premier livre de Moïse.
19. Noé ouvrit aussitôt la grande porte, et tout ce qui se trouvait dans l'arche
sortit en s'envolant, en marchant ou en rampant sur la nouvelle terre ; et le Seigneur
veilla à ce que tous trouvent sans tarder leur nourriture.
20. Noé avait donc passé un an et 10 jours dans l'arche avec les siens.
Chapitre 361
Offrande et remerciements de Noé
et bénédiction du Seigneur
(3 septembre 1844)
1. Lorsque les rescapés et tout ce qui était vivant furent sortis de l'arche, Noé
érigea un autel de pierres lisses avec ses fils, y déposa le bois du toit de l'arche qu'ils
avaient ôté, tua un mâle de chaque espèce appartenant aux animaux purs et mit le feu
à son sacrifice destiné au Seigneur. Puis, avec toute sa maison, il loua et glorifia Dieu
d'un cœur profondément reconnaissant.
2. Le Seigneur sentit la bonne odeur du sacrifice, laquelle était celle de
l'amour de Noé et des siens à Son égard. C'est pourquoi Il lui dit dans son cœur :
"Désormais, je ne maudirai plus la terre à cause des hommes, car les pensées et les
intentions du cœur humain sont mauvaises dès l'enfance ! C'est pourquoi je ne veux
plus frapper tout ce qui vit comme je l'ai fait maintenant ; et aussi longtemps que la
terre restera terre, les semailles et les moissons, le gel et la chaleur, l'été et l'hiver,
ainsi que le jour et la nuit continueront à se suivre !"
3. Là-dessus, le Seigneur posa Sa main droite sur la tête de Noé et le bénit,
ainsi que toute sa maison.
4. Après avoir béni Noé, le Seigneur ajouta : "Soyez féconds, multipliez-vous
et prenez possession de la terre aussi bien avec votre race qu'avec votre esprit !
5. Que tous les animaux de la terre, les oiseaux du ciel et ce qui rampe sur le
sol soient remplis de crainte devant vous ; que tous les poissons soient placés sous
votre domination !
6. Que tout ce qui se meut et vit sur la terre soit votre nourriture ; Je vous le
donne, ainsi que l'herbe. Toutefois, ne mangez pas la viande qui a été pénétrée par le
sang ; car le sang est porteur de Ma colère et de Ma vengeance, qu'il s'agisse des
humains ou des animaux. C'est pourquoi Je veux venger le sang de tous les humains
et de tous les animaux ! (Car dans le sang se trouve la mort.)
7. Je veux également venger la mort de chacun qui fut tué dans son corps à
cause de l'homme ! Car Moi seul suis le Seigneur et personne ne doit faire couler le
sang de l'être humain ! Celui qui le fera couler verra couler le sien propre !
8. J'ai créé l'être humain à mon image. Mais le péché vint de son sang, et c'est
la raison pour laquelle la mort se trouve dans le sang ; Ma colère et Ma vengeance
sont venues dans le sang, et c'est pourquoi le sang doit être continuellement vengé par
la mort du corps !
9. J'ai remis les animaux entre tes mains, afin que l'âme de l'homme soit
parfaite ; mais l'être humain reste dans les Miennes, afin que son esprit ne périsse
pas ! C'est pourquoi, soyez féconds et multipliez-vous sur la terre
10. J'ai établi une alliance avec vous, ainsi qu'avec tous vos descendants ! Et
Je fais de même avec tous les animaux ; les oiseaux, le bétail et toutes les bêtes qui
sont sorties de l'arche seront les témoins de cette alliance, afin que votre âme soit
parfaite et sache que Je ne ferai jamais plus venir un tel déluge sur la terre ! Car
maintenant, celle-ci est purifiée et la chair pécheresse détruite !
11. C'est pourquoi, multipliez-vous à nouveau sur la terre ; J'ai tout remis entre
vos mains, afin que votre âme reste parfaite et que votre esprit ne se corrompe jamais
dans Ma main."
Chapitre 362
Signe visible de l'alliance. Le pays d'Eriwan
Le nouveau et pourtant ancien commandement de l'amour
Le Seigneur en tant que Melchisédech. Canaan et Salem
(4 septembre 1844)
1. Le Seigneur poursuivit : "Vois, J'ai maintenant conclu une alliance avec
vous, selon laquelle il n'y aura plus de déluge sur la terre qui détruira toute chair !
2. Je vais te donner également un signe visible en mémoire perpétuelle des
liens que J'ai établis entre nous ! Voici le signe de l'alliance que J'ai faite entre Moi et
vous, ainsi que tous les animaux pour l'éternité :
3. J'ai placé Mon arc dans les nues ; il sera le signe de l'alliance instaure entre
Moi et la terre ; et lorsqu'il arrivera que Je conduise des nuées au-dessus de la terre,
on apercevra cet arc dans le ciel !
4. Ainsi, Je penserai à cette alliance entre Moi et vous et les multitudes
d'animaux vivant dans toutes sortes de corps différents, afin que jamais plus un déluge
ne vienne s'abattre pour anéantir toute chair !
5. C'est pourquoi Mon arc doit se trouver dans les nues, pour que Je le regarde
et Me rappelle l'alliance éternelle qui existe entre Moi et toutes les créatures de la
terre !
6. Et c'est Moi qui te le dis, Noé, ton Dieu et ton Seigneur : c'est là
l'authentique signe de l'alliance que J'ai conclue entre Moi et toute chair terrestre !
7. Après ce discours, le Seigneur conduisit Noé dans une contrée très fertile,
plus exactement dans la région qui s'appelle de nos jours Eriwan.
8. Arrivé sur les lieux, Noé fut fort surpris de trouver un Eden rempli de toutes
sortes de fruits parfaitement mûrs, alors que c'était le troisième mois de l'année.
9. Le Seigneur bénit trois fois ce merveilleux pays et le remit Noé et à ses
enfants.
10. Alors Noé loua et glorifia Dieu de tout son cœur et Lui dit : "O Seigneur,
quel service puis-je bien T'offrir pour qu'il reste éternellement gravé dans la mémoire
de ma descendance ?"
11. Le Seigneur répondit : "Tu sais ce que J'ai dit à Hénoc ! Vois : que cet
ordre soit toujours le tien ; demeure entièrement en lui ! Car Je ne requiers jamais rien
d'autre des êtres humains que de M'aimer plus que tout en Ma qualité de Dieu, de
Seigneur et de Père ! C'est ce que J'ai demandé d'Hénoc et c'est ce que Je demande
également de toi et de tous tes descendants !
12. Je veux encore te révéler quelque chose : vois, vu qu'il Me plaît d'être sur
cette terre maintenant, en Ma qualité de Prince des princes, Seigneur des seigneurs et
Roi des rois, Je vais M'y construire une demeure Non loin d'ici, Je veux bâtir une ville
et y habiterai jusqu'au grand temps des temps, lors duquel Je marcherai Moi-même
dans l'habit de chair parmi Mes enfants véritables !
13. C'est ainsi que la terre sera l'endroit sur lequel Mes pieds se reposeront et
marcheront !
14. Autrefois, lorsque Je M'éloignais de tes pères, Je devenais nouveau
invisible ; mais maintenant, tu Me verras partir d'ici sur Mes pieds touchant le sol,
comme un être humain, pour aller vers le Couchant dans un pays qui s'appelle Canaan
(terre bénie)
15. Toi, tu y parviendras en 17 jours de marche ! Là-bas, Je Me construirai une
ville que vous appellerez "Salem", toi et tes descendants ! Et Mon nom, en tant que
Prince des princes, Seigneur des seigneurs et Roi des rois sera "Melchisédech"*( note
de l'édition allemande : voir "Trois jours au temple") un Ancien (prêtre) qui existe depuis toute
éternité !
16. Tu es libre ; mais tes descendants devront Me donner la dîme de tout ce
qu'ils récolteront ; ceux qui s'y refuseront seront chassés de Ma Présence ! Amen."
17. Alors le Seigneur S'en alla de façon visible à tous en direction du
Couchant. Et Noé resta en prières avec Lui aussi longtemps qu'il Le vit.
Chapitre 363
Établissement de Noé
Instructions pour la culture des champs et de la vigne
Ivresse de Noé par ignorance
Malédiction sur Canaan et expulsion de Cham et des siens
(5 septembre 1844)
1. Après quelque temps, Noé se mit à la recherche de bois approprié pour la
construction d'une hutte ; mais il en trouva fort peu, vu que le déluge avait ensablé
toutes les forêts sur une hauteur de plusieurs toises, ou avait alors déraciné leurs
arbres qui furent entraînés dans les vallées, puis couverts de boue et d'éboulis.
2. C'est pourquoi Noé pria le Seigneur de lui indiquer le bois avec lequel il
pourrait se construire une hutte.
3. Là-dessus arriva un messager de la région où le Seigneur S'était rendu ; il
conduisit Noé dans un endroit où se trouvait une belle forêt et lui dit : "Vois, Noé, le
Seigneur t'a gardé cette forêt qui se trouvait sous l'eau ! C'est la raison pour laquelle tu
feras bien de t'installer dans son voisinage et d'y bâtir ta demeure ! Il faudra aussi que
tu prépares tes champs pour y semer toutes les sortes de céréales que tu as amenées
dans l'arche !
4. Regarde à tes pieds cette plante touffue ; c'est une vigne ! Plante ses
rameaux de façon bien ordonnée dans la terre ; donne-lui de l'engrais, et tu en
récolteras du raisin très sucré et rempli du meilleur jus !
5. Presse ce raisin et mets-en le jus dans un bon récipient qui doit pouvoir se
fermer hermétiquement ! Puis laisse fermenter ce jus ; lorsqu'il sera pur, bois-en
modérément ; tu t'en sentiras fortifié, gai et content ! C'est ce que veut le Seigneur ;
agis en conséquence, et tu resteras de bonne et joyeuse humeur ta vie durant !"
6. Sur ces paroles, le messager quitta Noé, et celui-ci se mit à l'ouvrage avec
ses fils Sem, Cham et Japhet. Sept ans après le déluge, Noé était en possession d'une
bonne et solide demeure, de nombreux champs et de grasses prairies, ainsi que d'un
beau vignoble, lequel ne porta toutefois du fruit qu'après dix ans, selon la volonté du
Seigneur.
7. Alors Noé cueillit le raisin, le pressa dans un solide récipient de bois de
cèdre et fit fermenter suffisamment le jus ; lorsque celui-ci fut devenu pur, il le goûta
et le trouva si délicieux qu'il en but un peu trop.
8. Il ne connaissait pas l'effet de ce jus et devint complètement ivre ; puis il
sombra dans un profond sommeil. Vu que le vin l'avait échauffé, il se dévêtit et se
coucha entièrement nu sur l'herbe de sa hutte, à l'ombre du figuier autour duquel sa
demeure sans toit était bâtie.
9. Lorsque Cham, le père de Canaan - lequel était né deux ans après le déluge
- entra dans la hutte ouverte, conduit par son fils, et vit la nudité de Noé, il alla
retrouver ses frères à l'extérieur et leur fit part de ce qu'il avait vu.
10. Alors Sem et Japhet prirent un manteau, le mirent sur leurs épaules,
entrèrent à reculons dans la hutte et couvrirent la nudité de leur père ; ce faisant, ils
avaient détourné leur visage, afin de ne pas voir leur père nu.
11. Lorsque Noé se réveilla de son ivresse et apprit ce que le jeune fils de
Cham lui avait fait, il dit à Cham : "Que ton fils Canaan soit maudit pour cela ; qu'il
reste pour tous les temps des temps le domestique des domestiques et soit le dernier
parmi ses frères, parce qu'il a été le premier à te montrer ma nudité !"
12. Là-dessus, il se tourna vers ses deux autres fils et leur dit : "Que Dieu soit
loué et multiplie la lignée de Sem ! Mais que Canaan soit son domestique ! Que Dieu
multiplie également la lignée de Japhet et le laisse habiter dans les huttes de Sem ;
mais que Canaan soit aussi son domestique !"
13. Ensuite, il bénit Sem et Japhet ; mais il chassa Cham de sa hutte avec sa
femme et leurs enfants.
Chapitre 364
Paroles de Noé sur le faux repentir de Cham
Discussion entre les trois fils de Noé
Noble vengeance de Cham
Le messager du Seigneur venu de Salem
(6 septembre 1844)
1. Alors Cham se rendit compte qu'il était dans son tort et avait agi sans amour
vis-à-vis de son père ; et il s'en repentit vivement.
2. Ses deux frères qui avaient été bénis allèrent rapporter à Noé que Cham
regrettait le péché qu'il avait commis à son égard.
3. Mais Noé leur répondit : "Ecoutez, mes chers enfants, je vois bien pleurer
Cham Toutefois, il ne pleure pas parce qu'il a blessé mon cœur de père, mais à cause
de la servitude dans laquelle il va se trouver ! Il se repent bien du sacrilège qu'il a
commis, parce qu'à cause de cela il a perdu son rang ; mais ce n'est pas parce qu'il a
fait mal à mon cœur de père qu'il se repent ! Qu'il reste donc un domestique, puisqu'il
ne sait pas que le cœur vivant de son père devrait avoir la première place ! Allez lui
faire part de ce que je vous ai dit !"
4. Alors Sem et Japhet rapportèrent aussitôt à Cham les propos de Noé.
5. Cham leur dit : "En vérité, mes frères, si Noé avait un cœur vraiment vivant,
il ne m'aurait jamais condamné à une éternelle servitude ; mais vu qu'un tel cœur ne
bat pas dans sa poitrine, il a agi de la sorte !"
6. Sem objecta : "Cham, tu es injuste envers notre père ; c'est ton égoïsme qui
te fait parler ainsi ! Le cœur ne se laisse trouver que par le cœur, que l'on en ait un ou
point !
7. Si tu avais du cœur vis-à-vis de ton père, tu trouverais le chemin qui mène
au sien ; mais vu que tu n'en as pas, tu n'y as pas accès Et je comprends maintenant
pourquoi notre père ne trouve rien en toi qui corresponde à son cœur !"
8. Ce discours éducatif eut pour effet de contrarier Cham de telle façon qu'il
réunit femme et enfants, ainsi que quelques vaches, bœufs et moutons, puis s'en alla
dans la contrée actuelle de Tyr et de Sidon. Il donna à ce pays le nom de ses enfants et
dit :
9. "Eh bien, au nom du Seigneur qui m'a également béni, je vais bien voir où,
quand et comment je vais devenir le domestique de mes deux frères !
10. En vérité, la malédiction de mon père Noé m'a fait mal, bien qu'au fond je
l'aie méritée ! C'est pourquoi Je veux me venger de mon père et de mes frères ; mais
pas en leur faisant du mal, oh non, loin de moi cette idée ! Bien au contraire, c'est par
la bénédiction que je vais exercer ma vengeance!
11. Je veux bénir ceux qui m'ont maudit ; et cette bénédiction deviendra des
charbons ardents sur leur tête et embrasera leur cœur ! Et c'est ainsi que le pays de
mon fils ne sera jamais celui de la malédiction et de la servitude, mais une terre de la
magnificence et de la bénédiction !
12. De la sorte, il n'arrivera jamais que ma lignée doive aller chercher du
travail dans les huttes des descendants de mes frères. Ce sont plutôt eux qui viendront
chercher demeure dans ce pays béni et dans mes villes ! Amen."
13. Alors, un messager de Salem arriva et dit à Cham : "Ce pays appartient à
Salem ; celui qui veut y habiter doit donner le dixième de tout ce qu'il possède au Roi
des rois !"
14. Cham répondit : "Seigneur, voici tout ce que J'ai ; prends-le, car cela
T'appartient de toute éternité !"
15. Le messager lui dit : "Puisque telle est ta volonté, que ce pays soit béni
pour les enfants du Seigneur, et tu seras leur fidèle serviteur !"
16. Ces paroles plurent à Cham, qui donna aussitôt la dîme de tout ce qu'il
possédait ; mais il ne comprit pas pourquoi le messager désigna les descendants de
Japhet en tant qu'enfants du Seigneur.
17. Et c'est ainsi que les Chamites et les Cananéens vécurent paisiblement
dans ce pays jusqu'au temps d'Abraham, parce que Cham avait béni ceux qui l'avaient
maudit.
Chapitre 365
Conclusion
Brève histoire de la famille de Noé jusqu'à Abraham
Conseils au sujet du but principal de cette œuvre
(7 septembre 1844)
1. Les enfants de Cham se multiplièrent considérablement jusqu'à la mort de
Noé. Après le déluge, Noé vécut encore trois cent cinquante ans et atteignit ainsi l'âge
de neuf cent cinquante ans.
2. Cham avait un fils qui s'appelait Cusch, lequel engendra le puissant
Nimrod, le fondateur de la ville de Babel. Nimrod était un géant de douze pieds de
haut ; il était le plus grand des enfants de Cusch, qui étaient tous de haute taille.
3. Nimrod était très puissant devant les hommes et néanmoins très pieux, au
point qu'on l'appelait le vaillant chasseur devant Dieu. Alors Cham, qui vécut fort
longtemps dans d'excellentes conditions, pensa "Qui d'autre que les descendants de
Cusch pourraient bien être les enfants de Dieu ? Et Canaan.
4. Une fois de plus, un messager arriva de Salem et dit à Cham "Pourquoi
tires-tu vanité de ton fils Nimrod ? Vois : le Seigneur ne veut pas engendrer Ses
enfants avec toi, mais avec Sem et Japhet, car ils doivent venir de la lignée de Sem et
des filles de Japhet ! C'est la raison pour laquelle les enfants de Dieu seront de Sem et
viendront de Japhet !"
5. A l'écoute de ces propos, Cham fut attristé ; car il constatait maintenant
l'effet de la malédiction de Noé.
6. Mais le messager lui dit : "Le Seigneur de Salem n'est pas comme les
hommes qui maudissent si rapidement quelqu'un ; ce n'est donc pas à cause de cette
malédiction que les enfants de Dieu ne descendent pas de toi, mais uniquement à
cause de l'ordre divin.
7. Car même si tu n'avais pas été maudit par Noé, ce ne serait pas à travers toi
que les enfants de Dieu viendraient dans le monde. La raison en est que tu n'es pas le
premier-né ! Mais Sem, lui, est le premier-né, et Japhet le dernier-né d'avant le déluge
; c'est pourquoi le droit d'être un seigneur revient à Sem ; et Japhet, en tant que cadet,
donne les filles.
8. Quant à toi, selon l'ordre de Dieu, tu es un domestique ; c'est pourquoi tu es
aussi plus près du Seigneur que tes frères ! Et c'est également le motif qui fait que le
Seigneur distingue ta lignée par la force, le nombre, la sagesse et les qualités
typiquement masculines. D'autre part, Il te laisse habiter en tant que tout premier sur
la terre où Il conduira plus tard Ses enfants !
9. Ne crois surtout pas que tous les descendants de Sem et de Japhet
s'appelleront "enfants de Dieu" ! Vois, j'ai ici le registre de la lignée de Sem ; je vais
t'en révéler le contenu, et tu verras quand et par qui les enfants de Dieu viendront de
merveilleuse façon dans le monde ! Écoute donc !
10. Deux ans après le déluge, Sem a engendré Arpacschad, en même temps
que tu engendras Canaan. L'année précédente, tu avais déjà engendré des jumeaux,
Cusch et Mitsraïm, et une année plus tard Puth et Canaan ; alors, tu voulus te rendre
intéressant devant tes frères à cause de toutes ces naissances.
11. Vois : cela n'était pas parfait devant le Seigneur ! C'est pourquoi Il Se
tourna vers Sem et Japhet, parce qu'ils étaient les derniers. Il donna à Sem son fils
Arpacschad seulement lorsque ton quatrième fils vint au monde et bénit cet enfant
déjà dans le ventre de sa mère !
12. Puis Il donna Schélach à Arpacschad ; Heber à Schélach ; Pélek à Heber ;
Régu à Pélek ; et cette dernière naissance eut lieu aujourd'hui. A Regu, le Seigneur
donnera Serug, qui aura un fils du nom de Nahor, lequel engendrera Tarah ; c'est ce
dernier seulement qui sera le père d'Abraham et de ses frères Nahor et Haran !
13. Et vois, ce ne sera qu'à ce moment-là qu'Abraham deviendra le véritable
père des enfants de Dieu !
14. Tout comme Noé, tu verras encore Abraham en personne ! Et toutes les
races qui vivront à cette époque-là en remontant jusqu'à Noé le béniront, et tu ne le
priveras pas non plus de ta bénédiction !
15. Jusqu'à présent, 131 années se sont écoulées depuis le déluge, et Abraham
naîtra au cours de la 229ème année après le déluge*((Note : d'après le décompte biblique,
il s'agit de 292 ans, ce qui donne à penser qu'il y a eu une inversion de chiffres dans le texte
de Lorber, c-à-d. 229 au lieu de 292)). Toi et Noé, lequel a encore 219 ans à vivre et aura
vécu 350 ans après le déluge, vous connaîtrez très bien Abraham, le père des enfants
de Dieu, vu que tu vivras encore 300 ans à partir d'aujourd'hui !
16. Vois, le Seigneur en a décidé de cette façon, et tout est bien ainsi ! C'est
pourquoi, accepte les choses telles qu'elles se présentent, et tu auras éternellement une
même part auprès de Dieu ! Amen."
17. Là-dessus, le messager prit congé de Cham, lequel vivait à Sidon. Cham
fut satisfait de ces informations et perdit entièrement son égoïsme en pensant à la
puissance de sa postérité.
18. Telle fut Ma maison jusqu'à Abraham et que vous avez appris à connaître
tout au long de cet ouvrage.
19. A vrai dire, il y aurait encore bien des choses à raconter depuis le temps de
Noé jusqu'à Abraham ; mais vu que Moïse en parle de façon détaillée et que celui qui
est versé dans la connaissance des analogies peut trouver lui-même quantité de
choses, considérons cet ouvrage de toute façon très étendu comme achevé !
20. Heureux celui qui fera de la loi de l'amour qui y luit la base de sa vie ; car
il trouvera dans cette œuvre la Vie véritable et éternelle !
21. Mais qui le lira comme un simple livre de contes de fées obtiendra une
maigre récolte pour son esprit !
22. Quant à celui qui se moquera de cet ouvrage et voudra le déprécier, il
n'échappera pas à une mort certaine, temporelle et éternelle ! Car Je Me saisirai de lui
au moment où il s'y attendra le moins !
23. En ce qui concerne la publication de cette œuvre, Je ferai parvenir Mes
instructions à l'un ou à l'autre de ceux qui, dès le commencement, s'intéressèrent à elle
en vue de vivifier leur esprit.
24. Qu'à vous tous, Mes chers amis et enfants, soient accordés Mon abondante
bénédiction, Mon amour paternel et Ma grâce. Suivez fidèlement et sans crainte ces
chemins de la Vie, et Moi, votre Seigneur et Père, Je vous conduirai par la main dans
Ma maison ! Et personne ne touchera à un cheveu de votre tête !
Amen, amen, amen.
APPENDICE
La forme de la terre avant le déluge
(reçu par Jacob Lorber le 30 mars 1864)
1. Purista, conseillère du Seigneur, désire que les prières des humains Lui
soient présentées comme demandes de conseils. Amour et grâce du Père envers Ses
enfants
2. Le Seigneur dans la hutte de Purista. Questions des curieux. Discours de
haute spiritualité d'Hénoc aux incrédules et aux esprits critiques
3. Les hommes déconcertés. Bavardage des curieuses. Bonne conception des
choses de la sueur d'Aora
4. Mira, pleine d'affliction, converse avec Hénoc
5. Mira entre dans la hutte et est mise à l'épreuve. Sa purification et son
admission par le Seigneur
6. Mira se meurt d'amour ; le Seigneur la ranime. Tempête de feu de l'amour.
Disparition soudaine du Seigneur. Son retour et préparation du repas ....
7. Invitation au repas peu courtoise de Mira. Exhortation du Seigneur à
l'humilité. Invitation réitérée de Mira couronnée de succès
8. Repas dans la hutte de Purista. Discours du Seigneur sur Son alliance avec
les enfants de la terre et la communion visible entre ciel et terre ....
9. Apparition des esprits d'Abel, de Séhel et de Zuriel. Conversation entre Seth
et Séhel, Adam et Abel
10. Questions de Ghéméla sur la vie terrestre et celle de l'au-delà. Réponse de
l'esprit de Zuriel
11. Remerciements débordants de reconnaissance de Ghéméla. Prophétie
concernant Ghéméla et Pura en tant que Marie. Pura disparaît aux yeux du monde
12 Adam demande naïvement au Seigneur de retirer la blâme dont ils furent
l'objet, ainsi que la menace de jugement. Réponse mémorable du Seigneur
13 Adam demande pardon au Seigneur. Discours plein de signification du
Seigneur concernant l'être humain
14. Uranion demande au Seigneur s'Il peut être offensé par les humains.
Réponse affirmative du Seigneur
15. Le Seigneur appelle Satana en présence de Kiséhel, d'Hénoc et de Lémec.
Impertinents propos du Dragon et sa prédilection concernant la crucifixion du
Seigneur
16. Le Seigneur apaise le désir de vengeance de Kiséhel. Satana refuse de
répondre aux questions du Seigneur. Châtiment et humiliation du Dragon furieux par
Kiséhel
17. Aveu des mensonges de Satan qui reconnaît la méchanceté de son
opiniâtreté
18. Le châtiment éternel de Satan, un mensonge. Beauté de sa forme
originelle. Mort du Seigneur sur la croix et délai apporté à la liberté de Satan .
19. Inquiétude de Kiséhel au sujet de la puissance de Satana. Paroles
réconfortantes du Seigneur. Puissance de Satana brisée
20. Satana demande au Seigneur de lui redonner un cœur afin de pouvoir
aimer Dieu
21. Réponse du Seigneur qui cite Ses efforts pour parvenir à la conversion de
Satana
22. Accusations égoïstes et impertinentes de Satana. Tristesse du Seigneur
devant son entêtement et sa désobéissance
23. Le désir de Satana d'être changée en homme est exaucé. Incorrigibilité de
Satan. La femme pleine de pureté qui ressemble au soleil. Satan disparaît
24. Analogie de la nature intérieure entre celles de Satana, d'Adam, d'Eve et de
Caïn. Morcellement et affaiblissement de Satana
25. Lémec demande pourquoi Satana, créée par Dieu, peut être si mauvaise.
Le Seigneur répond par une parabole
26. Représentation insensée de Kiséhel concernant l'accouplement de Satana
avec Dieu. Explications lumineuses du Seigneur
27. Limitation des connaissances humaines voulue par dieu. Explications du
Seigneur concernant le côté féminin et masculin en Dieu et en l'être humain. Création
de Lucifer
28. Le pur amour et l'acte d'amour sont le plus noble des commandements.
Dangers des villes et des femmes des profondeurs
29. Question de Muthaël concernant l'esprit de contradiction de la femme.
Déclarations du Seigneur sur la nature de l'homme et de la femme
30. Les pères déconcertés par la réponse du Seigneur. Nouvelles déclarations
du Seigneur concernant l'être polarisé de l'homme et de la femme
31. Kénan demande un éclaircissement au sujet de sa vision. Sage conseil du
Seigneur. Sa disparition subite
32. Stratégie rusée de Satan afin de séduire les humains par la beauté des
femmes. La voix d'en haut. Horadal envoyé auprès d'Adam et d'Hénoc ...
33. Déclarations d'Hénoc adressées à Hored,. Lémec, Naama, Ada et Zilla,
Jubal et Jabal. Départ vers Hanoc sous la conduite d'Hénoc
31.2. Le général demande l'ouverture de la paroi rocheuse. Mahal et les
anciens prêtres s'entretiennent de la grotte
34. Arrivée d'Hénoc et de ses compagnons aux confins de la ville. Lémec
admire le travail accompli par les habitants d'Hanoc. Sage conseil d'Hénoc
35. Rencontre d'Hénoc et du roi Lémec. Danger de la vénération d'un être
humain
36. Lémec court à la rencontre des siens et Hénoc court avec lui. Triple
signification du comportement d'Hénoc. Prophétie authentique et liberté des humains
37. Tempête de joie et remerciements exubérants du roi Lémec. Mise en garde
d'Hénoc concernant les promesses hâtives
38. Joie du revoir du roi Lémec et des siens ; sa grande reconnaissance vis-
àvis du Seigneur. Hénoc et Lémec des hauteurs parlent du sacrifice exemplaire du roi
Lémec et de sa famille
39. Arrivée à Hanoc. Vénération des lieux sacrés admise provisoirement.
Réception dans le palais
40. Réception des hôtes par le cour du roi. Préparation au repas de fête. Lémec
ordonne de transformer toutes les armes en ustensiles utiles. L'amour, l'arme
originelle et sacrée du Seigneur
41. Conversation entre Hénoc et son fils au sujet du bon ordre et de la
désastreuse hiérarchie humaine
42. Une deuxième table est dressée dans la salle du trône. Le repas de fête.
Discours de l'inconnu placé à la deuxième table
43. Étonnement du roi Lémec à l'écoute du discours de l'hôte inconnu. Les
deux nourritures de l'être humain et sa double-nature
44. Satiété du corps, de l'âme et de l'esprit. L'ennui est la faim de l'âme,
l'avidité de s'instruire celle de l'esprit
45. Questions des esprits critiques durs à la compréhension. Sage réponse de
l'Orateur concernant la Parole vivante
46. Discours du sage Orateur au sujet du langage intérieur de l'esprit et de
celui, extérieur, des lèvres
47. La croyance forcée. La foi devenue libre et vivante à travers l'amour
envers Dieu
48. Humiliation de l'esprit critique manquant de sincérité et aimant le
spectacle. Tendance de l'homme à mentir au moyen de la parole
49. Dialogue entre le roi Lémec et Hénoc au sujet du sage Orateur et de
l'inauguration du temple. Le roi Lémec invite le Sage à la cérémonie
50. Discours du Sage sur la signification de la consécration du temple. Tout le
peuple est invité à y prendre part
51. Hénoc et le roi Lémec discutent de la vérité. Obéissance d'un cœur bien
ordonné. Le peuple se met en marche vers le temple
52. La cohue sur la montagne. Embarras de Lémec à l'approche du coucher du
soleil. Discours du Sage concernant la véritable consécration du temple.
53. Consécration vivante du temple par l'amour brûlant du roi Lémec envers
ses frères et sueurs. Le cœur rayonnant de lumière au-dessus de l'édifice
54. Humble confession du roi Lémec et son appréhension de pénétrer dans le
temple. Discours du Sage sur la parole du Seigneur et l'esprit divin de l'homme.
Entrée dans le temple consacré
55. Signification symbolique des signes apparaissant lors de la cérémonie. La
pauvreté agréable à Dieu. Pressentiment impérieux de Lémec
56. Interprétation inexacte de Lémec concernant le cœur placé au-dessus du
temple. Rectification du Seigneur. Comment et où faut-il chercher Dieu
57. Lémec reconnaît sa folie et découvre le Seigneur en la personne de
l'Orateur. Discours du Seigneur concernant la nature de l'esprit divin dans l'être
humain
58. Raison pour laquelle le Seigneur Se manifeste si rarement aux humains.
Vaine tentative de Lémec pour relever le peuple couché sur le sol. Sa tristesse de se
retrouver solitaire
59. Observations de Lémec dans sa solitude aux premières de l'aube. Sa
tristesse et sa perte de confiance en Dieu
60. Terrible vision du roi Lémec et fin de son cauchemar. Lémec des hauteurs
lui en révèle la signification
61. Les deux Lémec accueillies avec amour par le Seigneur. Explication des
événements vécus par le roi Lémec en rêve. Ordre et hiérarchie du Père céleste
62. L'ordre de construction intérieur de la terre selon la polarité et celui de
tous les corps organiques en tant que symbole de l'ordre de placement choisi par le
Seigneur
63. De la polygamie. L'ordre matrimonial et celui de la procréation
64. Désir de l'homme de posséder de nombreuses belles femmes. Les
sentiments de l'homme trouvent leur maturité dans son amour pour le Seigneur
65. Parabole de la goutte de rosée. Processus de développement de l'âme
66. Étonnement de Lémec devant la sagesse du Seigneur. La grâce reliée à
l'humiliation de la sagesse humaine
67. Origine et nature du mal
68. Lémec reste sans voix devant la sainteté de Dieu. Limites de la toute
puissance divine. Le pont jeté sur l'abîme qui sépare Dieu et les hommes
69. Vie de la créature en tant que part de celle de Dieu. L'être humain : une
fixation de la pensée divine. Mystère de la liberté humaine
70. Embarras de Lémec devant la question insoluble. Aveu de sa folie.
L'humilité en tant que vraie sagesse
71. Vision spirituelle de Lémec de la création des pensées à l'intérieur de lui-
même et leur rapports avec l'origine de l'être humain en Dieu
72. Aptitude du corps à la douleur. La douleur en tant que bienfaitrice et
protectrice de la vie. Comment vivre sans douleurs
73. Zuriel démontre la sensibilité des esprits à la douleur
74. De la nature de la vie. Raison de l'aptitude à la douleur et à la félicité
75. Discours d'Hénoc au sujet de la vie de l'esprit en tant que combat
indispensable des forces soumises à la polarité
76. Les trois aspects des conditions de vie se trouvent dans les domaines
naturel, spirituel et divin en rapport avec l'être humain. Insondabilité du dernier
mystère
77. Ordination du roi Lémec en tant que grand-prêtre du temple de la
montagne. Promesse réconfortante du Seigneur de Sa présence constante
78. Discours de Lémec au peuple rassemblé autour du temple. Des apparitions
visibles de Dieu
79. Hénoc et les deux Lémec institués guides principaux du peuple
80. Transfiguration du Seigneur à la vue du peuple qui fait preuve d'effroi et
de vénération. Paroles paternelles du Seigneur au peuple qui L'a reconnu. Le Seigneur
disparaît à ses yeux
81. Le monument des sept pierres blanches dans le temple. Origine de la pierre
des sages. Retour vers la ville
82. Envoi des messagers. Ordre exemplaire et divin de l'état et de la ville
d'Hanoc. Hénoc et Lémec se rendent sur les hauteurs
83. La mer de flammes dans la caverne sur le chemin qui mène vers les
hauteurs
84. Hénoc détruit la caverne du Dragon. et rassure ses compagnons
85. Apparition de Satan sous des traits terribles. Hénoc somme Satan de
révéler ses méchantes intentions
86. La rusée transformation en son contraire des prédictions du Seigneur par
Satan, le vantard
87. Réponse pleine de force d'Hénoc et bannissement de Satan au centre de la
terre
88. Lémec demande comment un esprit peut être tenu prisonnier par la matière
89. Les voyageurs arrivent sur la pleine hauteur et sont accueillis par Adam.
90. Le repas chez Adam. Discours plein d'humilité et de vénération du roi
Lémec. Bonne réponse d'Adam
91. Récit d'Adam de la demande en mariage de Muthael concernant Purista.
Bonne réponse d'Hénoc
92. La montée vers la hauteur. Le roi Lémec glorifie le Seigneur à la vue des
merveilles de la terre
93. Retour à la maison. Le repas béni dans la hutte d'Adam. Adam et Hénoc
s'entretiennent de la fête du sabbat
94. Visite de la grotte d'Adam. Étonnement de Lémec qui loue l'amour du
Seigneur
95. Hénoc parle avec sagesse de l'amour de la chair et de celui du monde
96. La petite procession arrive vers la hutte de Purista. Lémec s'émerveille de
la beauté de leur hôtesse
97. Dans la hutte du Seigneur. Purista se plaint des poursuites amoureuses de
Muthael. Sage réponse d'Hénoc
98. Hénoc guérit Muthael de sa dépression amoureuse
99. Étonnement d'Adam devant la métamorphose de Muthael. Gêne de
Purista. Discours de Muthael. Purista reprend et demande pardon
100. Discours sage et viril de Muthael à Purista
101. Mépris de Muthael vis-à-vis des hôtes des profondeurs et sa question
acerbe au roi Lémec. Réponse de Lémec
102. Honteux de lui-même, Muthael veut s'en aller. Hénoc l'en empêche.
Discours d'Hénoc sur la nature des femmes
103. Muthael converse avec Lémec. Sages paroles de Lémec. De la véritable
nature de l'offense. Muthael, réconcilié avec Lémec, lui demande conseil
104. Relus de Lémec qui conseille à Muthael de s'adresser au Seigneur.
Différence entre la parole divine et la parole humaine
105. Monologue et attente de Muthael. Adam se fait des soucis. Hénoc le
réconforte
106. Uranion en tant qu'aubergiste. Purista est appelée sur la hauteur vers
Muthael. Curiosité d'Adam et frayeur salutaire
107. Discours d'Hénoc sur les deux sortes de réalités. Signification de la vision
d'Adam
108. Cantique de Kénan sur la nature de la vie. Dure critique d'Adam. Paroles
apaisantes d'Hénoc
109. Plainte d'Adam offensé et son projet insensé de se retirer de ses
semblables
110. Discours apaisant de Lémec. De la force de l'habitude et de la bénédiction
des secousses spirituelles. Le but de nos faiblesses
111. Affligeante prophétie d'Hénoc et son blême mêlé de douceur et de sérieux
envers Adam. Tentative de justification d'Adam vouée à l'échec
112. Le repos nocturne d'Adam et d'Eve perturbé Eve met des bornes à la
brûlante curiosité d'Adam
113. Adam et Eve se lèvent Muthael et son épouse Purista accompagnés des
hôtes célestes. Paroles pleines de profondeur du Seigneur adressées à Adam
114. Discours d'adieu du Seigneur. Le roi Lémec retourne à Hénoc.
L'authentique âge d'or
115. Première Église et décadence des humains. Discours d'adieu d'Adam. Son
testament. Sa mort
116. Affliction causée par la mort d'Adam Éve jouit d'une considération
grandissante. Mort d'Eve
117. Ascétisme parmi les enfants des hauteurs. Mort de Seth et naissance de
Noé. Hénoc et Lémec discutent de la mort chamelle. Tristesse d'Hénoc qui est enlevé
par le Seigneur
118. Le Lémec des hauteurs cherche Hénoc. Paroles d 'éclaircissement du
Seigneur à Lémec. Discours insensé et plein d'amertume de Lémec
119. Cessation de la procréation sur les hauteurs. Avertissement du Seigneur à
Lémec qui répond à ses reproches
120. Sérieuse réprimande du Seigneur à l'adresse de Lémec. Les esprits
d'Hénoc et d'Adam témoignent de la Vie éternelle
121. Le contact avec les trépassés est maintenu. Lémec fait volte-face et se
repend. Discours pleins d'amour du Père concernant le châtiment. Lémec nommé
remplaçant d'Hénoc
122. Serment de Lémec de rétablir l'ancien ordre divin. Avertissement du
Seigneur de la présence du Serpent dans la chair des femmes. Le Seigneur et les bien-
heureux disparaissent. Rassemblement des anciens
123. Demi-succès du message de Lémec aux peuples. Sa colère et les mots de
consolation du Seigneur
124. Discours du Seigneur sur la nature des fidèles et des infidèles.
Incorrigibilité des assoiffés de distractions
125. Dialogue entre Lémec et Metuschélah. Celui qui aime davantage le mon
de que Dieu n'est pas digne de Lui
126. Décadence morale et spirituelle des enfants des hauteurs. Dernières
volontés et mort du roi Lémec. Tubal-Caïn successeur de son père
127. Les débuts du militarisme. Disparition de la lignée de Lémec avec la mort
de Tubal-Caïn. Uraniel devient roi d'Hanoc
128. Les Hanochéens idolâtrent les deux belles filles du défunt Tubal-Caïn.
Uraniel dans l'indécision. Refus du Seigneur. Uraniel épouse des deux filles
129. Début de la bigamie à Hanoc. Création d'un établissement consacré à
l'embellissement des femmes. Commerce des humains et distinctions des classes
130. Précisions sur les maisons d'embellissement des femmes. Début du trafic
des femmes
131. Purification des hauteurs. Discours de Lémec aux dix mille femmes se
préparant à descendre dans la plaine. Affliction de Lémec et de Muthael. Paroles de
consolation de Noé
132. Arrivée des dix mille femmes dans les profondeurs. Politique du
commerce des humains couronnée de succès
133. Résultats du croisement des femmes de la hauteur et des Hanochéens.
Invention du verre et de la monnaie frappée. Construction d'une rempart autour de la
ville
134. Conseil de guerre et stratagème des puissants peuples voisins d'Hanoc.
Conquête de dix faubourgs d'Hanoc. Les Hanochéens se préparent à la défense
135. Défaite des Hanochéens. Discours rusé du chef des vainqueurs.
Négociations de paix du roi Uraniel. Instauration d'un marché aux fruits à l'extérieur
d'Hanoc. Le conseil des mille
136. La constitution d'état imposée par au roi
137. Domination de la nouvelle aristocratie en Asie. Naissance des colonies et
des principautés. Les princes régents et prêtres. Mort du roi Uraniel
138. Éducation des sept enfants d'Uraniel. Discours du Seigneur à Uraniel.
Hanoc et ses peuples oppressés par ses mille conseillers. Les deux fils du roi
missionnaires. Mort d'Uraniel
139. Les pères tiennent conseil pour sauver les profondeurs
140. Les deux missionnaires en tant que maçons. Leur avancement aux
fonctions de conseillers des mille
141. Discours des deux messagers devant le conseil rassemblé
142. Plan de sauvetage des messagers et sa réalisation
143. Autres propositions de réforme des messagers. Leurs demande
d'ouverture d'un temple et de l'instauration du culte de Dieu. Querelle parmi le conseil
des mille
144. Les sages conseillés consultés une fois de plus. Projets de réforme des
mille tournés vers le monde. Les deux messagers retournent sur les hauteurs
145. Retour et récit des messagers. Prière de Lémec au Seigneur, qui envoie
dix messagers dans les profondeurs
146. Indications concernant le temps mentionné dans les récits spirituels.
Accueil des messagers à Hanoc
147. Le chef-d'œuvre de l'organisation policière d'Hanoc. L'armée en fuite
devant les dix messagers
148.Pourparlers entre les messagers et l'aubergiste. Les dix se rendent au
palais doré. Troisième miracle : l'incendie des remparts
149. Directives du Seigneur avant l'entrée des messagers dans le palais.
Discours des dix aux mille conseillers
150. Le discours de l'un des mille conseillers aux dix messagers et réponse de
ces derniers
151. Les misse se consultent en secret. Objection des dix. Leur ultimatum et
départ du palais. Embarras des conseillers
152. Le conseil délibère. Discours avisé de l'un d'eux et sa proposition
d'émigration. La discorde règne parmi les mille
153. Les six cent cinquante conseillers émigrent en Haute-Egypte
154. Les conseillers restants délibèrent. Nouvelle émigration de deux cent
cinquante conseillers
155. Le Seigneur parle aux dix messagers qui soumettent un ultimatum aux
cent conseillers restants, lesquels sont acculés
156. Bon discours et esprit de sacrifice de l'un des conseillers. Ouverture des
temples
157. L'activité spirituelle du courageux conseiller couronnée de succès
158.Ohlad ouvre la porte du temple
159. Le nuage de feu sur la coupole du temple. Digne discours d'Ohlad. Les
dix parlent à Ohlad
160. Ohlad subit l'épreuve de feu
161. Un des dix conseillers instruit Ohlad
162. Juste humilité d'Ohlad. Un évangile de la parfaite humilité
163. Paroles d'Ohlad. Phénomènes accompagnant l'ouverture du temple
164. Ohlad appelé à être roi par le Seigneur. Apparition du Seigneur à travers
les traits d'Ohlad
165. Bonnes questions d'Ohlad au Seigneur. Réponse du Père très saint
166. Ohlad sacré roi. Les dix messagers nommés ministres
167. Tempête de feu et tremblement de terre pendant le sacre. Frayeur du
peuple. Le Seigneur Se fait connaître au peuple
168. Discours du Père très saint à Ses enfants rassemblés. Amour et patience
du Père envers les humains. Relations entre le peuple et le roi
169. Discours du Seigneur à Ohlad. But du temple extérieur. Le Seigneur
disparaît aux yeux de tous
170. Le roi Ohlad rencontre les conseillers d'Hanoc. Discours impertinent de
l'un d'entre eux et réponse énergique d'Ohlad
171. Réplique du porte-parole des conseillers au sujet des lois. Les lois
d'Ohlad contestées. Sage réponse du roi. L'humilité, le summum de la liberté humaine
172. Judicieuse réplique du porte-parole des conseillers
173. Ohlad délibère avec ses ministres. Discours couronné de succès du
premier ministre à l'adresse des conseillers
174. Différence entre les lois mortes et les lois divines. Discours d'Ohlad aux
conseillers
175. Réplique du porte-parole des conseillers et ses objections basée sur la
raison
176. Embarras d'Ohlad et conseil de ses ministres. Rupture du débat
177. Les quatre-vingt-dix-neuf reconnaissent leur erreur. La simplicité de la
parole divine est pierre d'achoppement pour les héros de la raison. Danel, le converti,
et Ohlad deviennent frères
178. Danel s'occupe avec succès de convaincre ses compagnons. Opposition
de Midehal, le roi fictif. Son humiliation et sa conversion
179. Discours fraternel d'Ohlad à Danel. L'unanimité règne parmi les cent-dix
hommes rassemblés
180. Les cent dix se rendent dans la temple. La mer de feu et les paroles
d'apaisement d'Ohlad
181.Ohlad devant l'autel, près du Seigneur
182. Requête insensée d'Ohlad. Conseils importants du Seigneur : "Là où
plusieurs sont réunis en Mon nom, Je suis au milieu d'eux"
183. Ohlad fait part de la volonté du Seigneur aux anciens conseillers. Danel
s'étonne de l'apparente mesquinerie de Dieu
184. Les femmes questionnent Danel. Merveilleuse réponse de Danel à propos
des réunions mondaines et de leur influence néfaste sur les êtres humains
185.Ohlad loue Danel pour son bon discours et l'invite à remercier le Seigneur
186. Paroles du Seigneur à Ohlad et Danel au sujet de la juste vénération de
Dieu. Ohlad et Danel descendants de Kiséhel. Le Seigneur invite tous les peuples à
faire pénitence
187. Bénédiction des quatre-vingt-dix-huit messagers. Lamentations des
femmes et paroles de consolation de l'un des dix envoyés
188. Les trois années de travail missionnaire des messagers. Le grand arc de
triomphe de la reconnaissance. Remontrances du Seigneur
189. Le nouveau temple sur l'arc de triomphe. Début du paganisme.
Divergences des opinions par égoïsme
190. Le maintien de l'ordre à Hanoc jusqu'à la mort d'Ohlad et de ses
ministres. Le fils d'Ohlad devient roi et murmure contre le Seigneur
191. Kinkar, fils de Dronel, prend le gouvernement en main. Discours
d'abdication de Dronel adressé au Seigneur. Réponse du Seigneur. Faux serment de
Kinkar. Dangers du naturalisme
192. Le roi Kinkar rassemble les lois divines et en fait deux livres. Dronel fait
l'éloge du travail de son fils
193. Le livre de la loi de Kinkar sur l'autel du temple. Kinkar "dignitaire de
Dieu" sur la terre. Décadence spirituelle d'Hanoc
194. Sagesse apprise de Kinkar. Époque de floraison des inventions et des arts.
Aveuglement et culture blasphématoires des Hanochites
195. Richesse formidable d'Hanoc et ses conséquences. Mort de Kinkar. Son
fils Japell lui succède. Lois et politique du nouveau roi
196. Écoles et théâtres publics à Hanoc. Système d'espionnage de Japell.
Soutien des pauvres par politique. Amour et politique : deux pôles opposés
197. Politique de conquête de Japell, de ses ministres et de ses prêtres. Victoire
par la ruse des prêtres. Noé et les siens fidèles au Seigneur. Japell récompense les
prêtres. Instauration des castes
198. Politique de puissance des prêtres. Oppression des esclaves. Instauration
d'une sorte d'inquisition. Hanoc, l'enfer de l'humanité
199. Résistance des prêtres face à la nomination du nouveau roi. Mort de
Japell. Nature de la politique. Nouveau roi de façade
200. Le "Travail" du nouveau roi. Traitement inhumain des pauvres étrangers
à Hanoc
201. Sondage des races à Hanoc. Noé et la caravane de brigands. Aide du
Seigneur et annonce du jugement
202. Retour des dix messagers à Hanoc et leur rusé compte-rendu
203. Pourparlers entre les prêtres et les explorateurs qui sont finalement élevés
dans la caste des prêtres
204. Les dix se concertent en secret et décident de parvenir à une bonne
solution par la ruse
205. Les dix explorateurs devant le conseil des 5000 prêtres sont soumis à
l'épreuve de feu
206. Délibération avec les prêtres cupides. Subtilité contre ruse
207. Résistance des explorateurs face aux prêtres
208. Les explorateurs en proie à la suspicion des grands-prêtres. Adroite
réponse des dix
209. Les grands-prêtres donnent suite aux conseils des dix
210. Difficultés des prêtres à racheter des esclaves. Réussite du plan des rusés
messagers
211. Perplexité des grands-prêtres Conseil des dix explorateurs
212. Rassemblement des propriétaires d'esclaves et leurs exigences
exorbitantes
213. Les grands-prêtres questionnent les dix explorateurs Contrat avec les
marchands d'esclaves
214. Livraison des esclaves et leur entretien
215. Armement, formation et instruction des esclaves
216. Ruse des dix chefs d'armée pour se débarrasser des espions des grands
prêtres
217. Les instructeurs sont congédiés. Querelle entre les dix chefs d'armée et
les grands-prêtres. Exode de l'immense armée avec 200.000 chameaux et 800.000
ânes
218. Le camp de l'armée au nord d'Hanoc. La belle vallée nouvellement
occupée. Révélation du véritable projet des dix
219. Découverte de l'or et bien-être de la colonie. Plan astucieux des dix chefs
d'armée contre Hanoc
220. Les envoyés de Noé prêchent pénitence parmi les habitants des hautes
terres et les Hanochéens. Leur réussite et leur habileté
221. Délibérations inefficaces des grands-prêtres ayant pour but d'attaquer les
hautes-terres
222. Nouveau rassemblement du grand conseil du haut et bas-clergé. Projets
de vengeance des rusés membres de ce dernier
223. Première démarche politique et diplomatique ayant pour but les hautes
terres
224. Les envoyés d'Hanoc rencontrent les dix chefs des hautes-terres. Échec
de l'ambassade et retour à Hanoc sans leur chef
225. Compte-rendu des trente envoyés devant le clergé d'Hanoc
226. Décadence des provinces d'Hanoc. Soulèvement d'une armée de cinq
millions de guerriers contre les hautes-terres et sa défaite
227. Compte-rendu de la défaite des grands-prêtres parmi lesquels s'établit la
division. Trahison de l'armée dans les provinces
228. Conseil de guerre des chefs d'armée des hautes-terres ayant pour cible
l'attaque d'Hanoc. Bon discours de l'envoyé du Seigneur. Hanoc envoie mille espions
vers les hautes-terres
229. Délibérations et plan d'attaque des puissants d'Hanoc. Nouvelle
ambassade vers les hautes-terres. Libre soumission d'Hanoc envers les habitants des
hautes-terres
230. Les habitants des hautes vallées tiennent conseil. Gurat nommé roi
d'Hanoc. Dépendance d'Hanoc vis-à-vis des hautes-terres
231. Signature des "Documents sacrés". Objection de Gurat et sa réfutation.
Rapports politiques et moraux entre les hautes-terres et Hanoc. Départ du roi Gurat
pour Hanoc
232. Gurat est accueilli à Hanoc. Ses bonnes lois. Le parti des grands-prêtres
rebelles se calme
233. Négociation couronnée de succès du prêtre du bas-clergé avec le roi
Gurat
234. Mystification des grands-prêtres rebelles par l'ami du roi
235. Compte-rendu du nouveau conseiller royal et satisfaction du roi Gurat qui
le nomme grand-prêtre
236. Le chef suprême des grands-prêtres chez ses collègues. Attaque manquée
des rebelles. Nomination du bas-clergé à la dignité de grands-prêtres
237. Le général en chef dans le château du roi de façade. Sanglante
soumission du haut clergé. Le roi de façade détrôné
238. Interrogatoire des trente prêtres du haut clergé par le général et leur grâce
239. Négociations entre le général et le roi détrôné qui prononce un stupide
discours. Bannissement forcé du roi de façade. Reddition de son palais au roi Gurat
240. Gurat inspecte les nouvelles installations du clergé. Rencontre du roi et
des prêtres. Bon discours d'avertissement des anciens grands-prêtres
241. Politique concernant le secteur spirituel du chef suprême des grands
prêtres et son discours devant le conseil du clergé
242. Séparation d'avec les hautes-terres au moyen de l'isolation des pans de
montagne. Construction des nouveaux temples païens
243. Description de quelques nouveaux temples consacrés aux idoles. Le
temple des bœufs
244. Le temple du soleil
245. Le temple consacré au vent
246. Le temple consacré au dieu des eaux
247. Le temple du feu
248. Le temple de l'amour et son jardin à Hanoc
249. Le temple consacré au métal - ou le temple du dieu de l'airain
250. Autres temples à Hanoc et aux alentours. L'exemption des impôts à
Hanoc. Les habitants des hautes-terres à la recherche d'un débouché dans la plaine.
Vestiges du travail de Gurat au Tibet. Le nouveau messager de Noé chez les princes
251. Message de l'envoyé de Noé aux hautes-terres. Annonce du jugement -Le
Seigneur ordonne à Noé de construire une arche - Délai de 20 ans .
252. Stupéfaction des dix princes. Le messager les place dans l'alternative.
Conseil impie des chefs
253. Le messager de Noé devant le chef suprême des grands-prêtres à Hanoc.
L'état où règne la raison
254. Le messager de Noé devant le roi Gurat. Le roi parvient à le séduire pour
qu'il reste à Hanoc. Désir du messager de voir sa sœur
255. Rusé plan du criminel engagé pour la capture de la sœur de Waltar. Agla
recherche son frère
256. Gurat demande Agla en mariage. Agla sonde l'amour de son frère. Waltar
trompé
257. Gurat et Waltar dans le jardin du temple de l'amour. Les sept déesses de
la beauté deviennent femmes de Waltar
258. Despotisme d'Agla en tant que reine d'Hanoc et sa vengeance envers
Waltar qui fuit et meurt
259. Récompense des sbires. Assassinat des femmes de Waltar. Le roi prend
peur
260. Les vingt et une femmes poignardées exposées dans le temple de l'amour.
Épouvante de la troupe du chef des grands-prêtres face à la cruauté de la reine
261. Embaumement des corps qu'on expose dans des cercueils de verre. Projet
de la reine d'assassiner toutes les "déesses" du temple lesquelles parviennent à fuir
262. Fureur de la reine. Son apaisement par le rusé Drohuit
263. Le capitaine Drohuit chez le roi Rusé conseil de Drohuit qui est accepté
par Gurat et Agla
264. Les intrigues infernales se poursuivent. Drohuit chez Fungar-Hellan. Le
général pris au piège
265. Accueil chaleureux du roi. Gurat, Fungar-Hellan et Drohuit chez la reine.
Déclaration d'amour d'Agla au général couronnée de succès
266. Gurat et Drohuit font bonne mine à mauvais jeu. Discours hypocrite
d'Agla
267. Magistral discours mensonger d'Agla pour justifier ses cruels agissements
268. Fungar-Hellan questionne Drohuit Réponse avisée du capitaine
269. Fungar-Hellan dans le jardin du temple des déesses. Les affirmations
d'Agla et de Drohuit soumises à l'examen. Le général suspecte Agla. Victoire de la
beauté d'Agla
270. Drohuit et Gurat relatent les événements à leurs concubines. La fuite
manquée. Réconciliation
271. Discours hypocrite de Drohuit. La satanique Agla tombe dans ses filets.
Les deux sœurs d'Agla sont la récompense du général et de Drohuit
272. Rencontre de la caravane d'Agla avec les bergers de Mahal, le père de la
reine
273. Louanges matinales des bergers. Paroles d'En-haut qui leur sont
adressées. La caravane rencontre Mahal et ses filles
274. Mahal et la caravane arrivent au temple de l'amour. Grande réception au
palais royal
275. L'indestructible habillement de Mahal. Son entêtement à ne pas vouloir
s'en défaire
276. Mahal et les siens à la table royale. Mahal demande où est Waltar.
Réponse évasive d'Agla-Mahal revêtu d'habits royaux
277. Fungar-Hellan demande les deux sœurs. Le général fait un échange avec
Drohuit qui devient roi et obtient Agla comme épouse
278. Mahal demande à être informé. Réponse d'Agla. Mahal mis au courant de
la situation infernale d'Hanoc
279. Kisarell nommé maître des gardes de la place du palais. Prophétie de
Mahal. Affliction de Mahal causée par la mort de Waltar
280. Mahal adresse un discours lourd de conséquences au général. Arguments
de celui-ci selon les critères du monde
281. Sage réponse de Mahal et sa critique de la politique utilisée dans le
royaume d'Hanoc
282. Mahal conduit Fungar-Hellan dans le jardin du temple de l'amour
283. Fungar-Hellan dans le temple de l'amour sous la conduite de Mahal.
Sinistre découverte de l'abîme dissimulé
284. Mahal et Fungar-Hellan dans le pavillon de plaisir du jardin du temple.
Le coussin et les aiguilles empoisonnées
285. Nouvelle découverte : l'armée secrète de Drohuit
287. La compagnie se rend dans le château et dans l'appartement du général
288. Confession des nettoyeurs. La fontaine, les mets et les ustensiles
ménagers empoisonnés
289. Révélations des cuisiniers à qui Mahal donne des conseils. Recrutement
forcé des invités au banquet
290. Impertinente question d'Agla au général et sa réponse on ne peut plus
claire. Vains subterfuges d'Agla. Agla et Drohuit en prison
291. Les grands-prêtres sont graciés. Terrible jugement des prêtres du bas
clergé
292. Mahal ordonne l'évacuation et l'incinération du château
293. Le peuple est partagé dans son opinion concernant l'incendie. Le discours
du général réussit à calmer la rébellion du peuple
294. Fungar-Hellan taquine Agla enfermée dans sa cage
295. Les trésors de l'incendie sont ramassés. La reconstruction du palais
résolue. Avertissement mystérieux d'En-haut
296. Mahal trouve l'explication de la voix merveilleuse Colère et accusations
du général envers Dieu Mahal ne sait que répondre
297. La prière de Mahal est exaucée. Son discours énergique il l'adresse du
général et l'annonce du jugement imminent. Effroi de Fungar-Hellan ....
298. Puissant appel de Dieu à la pénitence dans la salle du trône. Bénédiction
du vrai repentir. Les abominations des profondeurs. Ordre divin au général de détruire
tous les temples des faux-dieux
299. Mobilisation de l'armée. Gurat demande des fonctionnaires à
FungarHellan. Nouvelles dispositions concernant les deux captifs
300. Humble confession d'Agla qui supplie qu'on la libère ou qu'on la tue.
Choix entre le poignard et la cage. Agla est graciée
301. Le général prend des dispositions à l'égard de Drohuit. Bon discours
d'Agla à son père
302. Discours hypocrite de Drohuit et réponse de Fungar-Hellan. Agla en
habits de deuil
303. Mahal demande à sa fille lequel de ses péchés lui semble le plus grand.
Bonne réponse d'Agla, son repentir et ses lamentations. Mahal remercie Dieu. Agla
contre la poitrine de son père
304. Discours de Fungar-Hellan sur la folie de l'éclat extérieur des choses.
Sagesse de la simplicité. Mahal fait l'éloge du général
305. Le général ordonne à ses guerriers d'attaquer le temple du dieu de l'airain
et des forgerons
306. L'avant-garde du général devant le temple. L'ultimatum repoussé.
Démonstration de l'adresse des prêtres à manier le feu
307. Fungar-Hellan éconduit par la garde du temple. Destruction du mur
d'enceinte par des explosifs. Massacre des 5000 serviteurs du temple
308. Le général et Mahal donnent leurs instructions. à la délégation des mines
d'airain. Propositions d'un retour vers Dieu repoussées
309. Attaque du temple des bœufs et sa destruction
310. Conversation entre le général et ses prisonniers oui sont relâchés
311. Disparition des libérés dans un mystérieux enfoncement de la paroi
rocheuse
313. Exploration de la mystérieuse grotte. Découverte de l'ouverture secrète ..
314. Les pénitents démasqués. Conseil de Mahal à Fungar-Hellan en colère,
lequel fait sauter la grotte. Aveux des pénitents qui sont graciés
315. Départ de l'armée en direction du temple du soleil et sa reddition.
Destruction du temple du feu et de celui du dieu des vents
316. L'armée marche contre le temple des eaux
317. Information de Mahal sur le temple disparu. Ruse des prêtres qui doivent
paraître devant le général
318. La belle Agla enseigne les prêtres consacrés à la divinité des eaux
319. Mahal donne des explications au général. L'enseignement marqué des
prêtres en tant qu'image de l'échec de l'amour divin envers les humains .
320. Franche critique du général envers Mahal. Tristesse de Mahal qui
prophétise l'invasion des habitants des hautes-terres
321. Le camp du général au pied de la chaîne de montagnes. Menaces de
Fungar-Hellan qui doute de Mahal. Terrible éboulement de la montagne mince.
Conseil de paix de Mahal
322. Le général ordonne à l'armée de se mettre sur la défensive. La délégation
des hautes-terres devant Fungar-Hellan qui la massacre de ses propres mains. Mahal
passe dans l'autre camp. L'effroyable bataille. L'extermination quasi complète de cinq
millions de guerriers
323. Fuite de Fungar-Hellan et son récit de la bataille au roi Gurat. Le général
met sur pied une nouvelle armée de quatre millions de guerriers
324. Formation d'une nouvelle armée de deux millions de guerriers dans les
hautes-terres. Avertissement couronné de succès de Mahal
325. Tristesse de Gurat à cause du départ de Mahal et ses pressentiments qu'il
confie à Fungar-Hellan. Bonne réponse du général. Construction de tours d'attaque
326. La délégation de paix devant les dix princes et Mahal
327. Mahal adresse des paroles pleines de sérieux et de sagesse aux délégués
et aux dix princes
328. Gurat et Fungar-Hellan dans un grand embarras. Envoi d'une deuxième
députation et son échec
329. L'échec de la deuxième députation met Gurat et le général en rage. Leur
projet de vengeance prévoit de miner les montagnes des hautes-terres et de les faire
exploser
330. Les habitants des hautes-terres délibérèrent sans parvenir à un accord.
Leur méfiance vis-à-vis de Mahal. Prise de position de celui-ci et sa prophétie.
Scepticisme des princes
331. Mahal exhorte ses enfants à s'appuyer sur Dieu. Corruption des habitants
des profondeurs. Mahal et les siens quittent les hautes-terres
332. Mahal chez Noé. Son récit sur l'état des choses parmi les peuples des
profondeurs. Affliction dos deux frères
333. Mahal se renseigne au sujet de l'arche. Noé lui raconte son histoire.
Décadence des humains et longanimité du Seigneur
334. Noé expose le plan de construction de l'arche. Mahal est attristé d'être
exclu du bâtiment
335. Noé met son frère en garde. Aveuglement de Mahal et sa querelle avec le
Seigneur
336. Mahal et les siens sur la hauteur. Kisarell questionne son père. Mahal
émet des reproches envers Dieu
337. Noé ouvre les yeux de son frère. La suffisance justificatrice en tant que
base première de l'orgueil
338. Le Seigneur parle à Mahal. Questions provocatrices du patriarche. De la
nature du repentir de Dieu. Causes naturelles du déluge
339. Le Seigneur invite Mahal à prendre position. Questions insensées du
patriarche: Mahal veut connaître l'origine de Satan et de sa méchanceté. Claire
réponse du Père très saint
340. Le Seigneur continue à S'adresser à Mahal en tout amour. Reproches de
Mahal basés sur sa conduite irréprochable. Tristesse du Père. Apparition des anges et
de Waltar. Le Seigneur disparaît
341. Mahal s'entretient avec Waltar de la disparition du Seigneur. Mahal se
rend compte de sa faute et se repent. Paroles de pardon du Seigneur depuis le nuage
lumineux
342. Discours de Waltar sur les dernières tentatives de Dieu de sauver
l'humanité du déluge. Mission de Mahal. Départ des anges vers les profondeurs
344. Réponse de Gurat, l'incrédule. Dernier avertissement de Waltar. Les
exhortations des anges restent vaines
345. Explications concernant le rassemblement et l'entretien des animaux
destinés à l' arche. Avertissements extraordinaires avant les grandes catastrophes
346. Le cortège des anges conduisant les animaux à travers Hanoc. Dernier
avertissement aux Hanochéens et à leur roi. Retour des messagers célestes sur les
hauteurs
347. Arrivée des messagers et de leurs troupeaux chez. No. Directives des
anges concernant l'hébergement des animaux. Terme final pour les humains cherchant
protection
348. Mahal murmure et se rebute contre les anges et Dieu. Agla le console et
est soudainement enlevée par l'ange Waltar
349. Paroles d'avertissement de Noé envers Mahal. Construction d'une petite
arche pour son frère et les siens
350. Noé remet la petite arche à Mahal. Revendication obstinée de son frère
envers le Seigneur. L'enlèvement des trois enfants de Mahal par le feu de la colère de
Dieu
351. Fuite de Mahal et son monologue. Paroles de grâce du Seigneur. Début
des ténèbres. Mahal erre dans les parages
352. Le Seigneur console Noé. Sa profonde affliction concernant les humains.
Dernières tentatives du Seigneur pour sauver les habitants. des profondeurs
353. Noé et les siens entrent dans l'arche. Instructions du Seigneur qui ferme
ensuite Lui-même la port. Arrivée de la catastrophe
354. Mahal dans la grotte, témoin étonné des terribles événements. Son
monologue angoissé. Arrivée de trois fugitifs. Apparition du Seigneur
343. Activités des 12 000 anges dans les-profondeurs. Waltar instruit le roi
Gurat et Drohuit
355. Mahal reconnaît humblement ses péchés devant le Seigneur. Le déluge en
tant que propre création des humains. Le Seigneur fait venir Satan. Gurat, Fungar-
Hellan et Drohuit en enfer. Le Seigneur mène Mahal vers l'arche
286. Conspiration secrète des 70 000 gros bourgeois
356. Discours salutaire du Seigneur à Mahal et sa guérison Délivrance de
Mahal qui devient ange de lumière
357. L'ange Mahal protège l'arche. Montée des eaux. L'Asie centrale, lieu
principal du déluge. Le lac d'Aral et la mer Caspienne vestiges du déluge et tombeaux
de l'immense ville d'Hanoc
358. Autres détails concernant le déluge. Explications aidant à la
compréhension de ce texte
359. Autres indications concernant le déluge
360. Durée et déroulement du déluge. L'arche sur le mont Ararat. Ouverture
du toit de l'arche le premier jour de l'an. Noé quitte l'arche
361. Offrande et remerciements de Noé et bénédiction du Seigneur
362. Signe visible de l'alliance. Le paya d'Eriwan. Le nouveau et pourtant
ancien commandement de l'amour. Le Seigneur en tant que Melchisédech. Canaan et
Salem
363. Établissement de Noé. Instructions pour la culture des champs et de la
vigne. Ivresse de Noé par ignorance. Malédiction sur Canaan et expulsion de Cham et
des siens
364. Paroles de Noé sur le faux repentir de Cham. Discussion entre les trois
fils de Noé. Noble vengeance de Cham. Le messager du Seigneur venu de Salem
365. Conclusion : Brève histoire de la famille de Noé jusqu'à Abraham.
Conseils au sujet du but principal de cette œuvre