Em Swedenborg L'APOCALYPSE REVELEE Tome Second Chapitres IX XVII Numeros 419 752 LeBoysDesGuays 1857

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L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE

lJans Iilfluellc sont dél'oilés

J.ES ARCANES QUI Y SONT pniOl'fS, t:T QUI JUSQU'A l'RI:SENT

ONT iTi l'I\Ot'ONDKMEl\T r.ACllÉS.

I·.~II

EMMANUEL SWEDENBORG

TIlADurr DU I.Al~:'i

l'AR J.-F.-f.. LE BOYS DES GUAYS

Sur l'tdilion princtps (Amslerdaul, 1766).

TOME SECOND.
N'" .119-152.

SAINT-AMAND (CHEU)
A LA LIBI\A.1 RlE DE LA NO UV ELLE JÉR USA [.lIM J

Chez PORTB, Libraire.

PARIS
II. }\lNO'f, RUE DU FOUR-S'-GERMAIN, 40,

TREUTTEL ['f WURTZ, LIBRAIRES, nUE DI' LILLE, 17.

J.ONDRES
SWEDENBORG SOr.IETl', 36 BI.OOUSBURY STREET, OXFORO SII1EU.

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L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE

Dans hilluclic >onl dél"oilés

l,ES ARCANES QUI Y SONT pnJ1oITs, ET QUI JUSQu'A PRÉSENT


Oi'iT ÉT':; PnoFOND";~IENT r..H:UÉS.

!'.~I\

EMMANUEL SWEDENBORG

TRADUIT J)\j I..HI.'i

J'AB. J.-F.-E. I.E noys DES GUAYS

Sur l'Edition princeps (.\Dlslerdaol, 11(6).

TOME SECOND.
N°' .1.'19-· 75:1.

SAINT-AMAND (CHEU)
A LA LIIHIAIHIE DE LA NOUVEf.,LE JkRUSrlLl\;U,

Chez PORTE, J,lbrnlre.

PARIS
M. MINOT, RUE DU FOUR-S'-GERMAIN, lIO,

TI\EUTTEL ET WURTZ, LIBRAIRES, nUE Dt: LlLLE, 17.

LONDRES
SWEOENnORG soclEn, 36 nLOOMSBURY STRJ::JlT, OXFORD STREET.

1 B à ï.
OUVRAGES DE SWEDENBOHG
Tratil4il. cn Ft'ançaii
Par J.-F.-E. Le Soys des GUlIYs.
l'lit:(.

Arcanes Célesles, 16 vol. grand in-Bu , l~Of JIu':


Doctrine de vic, in-S o . , , 2 J}""

- in-IB . . . . " '1 'l>


Doctrine sur l'Écriture Sainte, in-S o, 2 lll)
- in-lB '\
Doctrine SUI' le Seigneur, in-So, ~ ""
)1/1

Doctrine sur la Foi, in-S o, , 1 50


Du Divin Amour (ouvrage poslhume), in-Bo, 2 JI U
Du Cheval blanc, de l'Apocalypse, in-Bo, ' 1 lJ))

Exposition sommaire du sens intcrne(Prophètes & Psaumes), in-S", 5 nu


Doctrine de la Charité (extr, des Arc, Cél.), in-Bo & in-52, ' 1 50
Docll'ine <le la Charité (ouvrage posthume), in-Bo & in-52 , '
Des Biens de la Charité et dn Décalogue, in-Bo & in;-52 , , , ,
Exposition sommaire de la Doctrine de la Nouvelle Egli"e, in-Bo ,
,[
')
'! 50
."
50
in-'18 , 50
De la Parole & de sa Saintelé, in-52, , ' , ' Il 75
Du Commerce de ['Ame & du Corps, in-lB, , ·1 lln
Appendice il la Vraie Religion CIIl'élienne, in-lB, ') 50
Du Jugement Derniel', in-18, , , ' " 2 II»
Continuation sur le Jugement Demier, in-IB ' , t ) l~

On Ciel ct de l'Enfel', grand ill-IB. . . . . . 2 n))

Des Terres dalls l'Unil'ers, in-18 , , . . , . , 2 ))1)

Sagesse Angélique sur le Divin Amour, grand in-I8. ;) )11

- SUI' la Divine Providence, grand in-'IB. 5 li 1)

L,1 Vraie Religion Chrétienne, :5 1'01. gram! in-t B, 15 .Il

La Doctrine Céleste, grand in-·IS. . . ' , , . ft ln)

L'ApOc.1lyp~e Expliquée, vol. 1 & II, grand in-Bo , 20 ""


L'Amour Conjugal, 2 vol. grand in-tB. ' . ' . 8 J))I

Doctrine sur Dieu Triun, in-32. . " .., ~ lill

De la Toute-Présence et de la Toute-Science de Dieu, in-;)'l Il 50


Neuf questions sur la Trinit.é, in-IB. ») 25

Lettres il un Homme du Monde, par Le Doys des Guays, Il'. série,


in-tS , , , , ' . , . , . . . . . . . 3t' Il))

L'Apocalypse dans sou sens spirituel, par le même, grand in-Bo 7 [JO

LA NOUVELLE JÜWSALEM,
Revue Religieu•• cl Scientifiqu••
Collection des Sepl première< an,,,!e. av.e table anall'tique et alpbabétique il la fin
da \'11 vol.-Prix :.&2 fr.-Les 'Vol. VIl[ cL Ix.-1>ril: 9 rra
On trouvc à la Librairie de la NOU\'tH.LR JiIRUSALBll, chc)'. PORTE, libraire l\ Saint­
Amand (Cher), tous les ouvrages de Swedenborg, el ceux qui concernent ùirectc­
mcnt ou indirectement le::; ùoctrines de 1... N01U'cilc Jérusalem.
NOT.l.Lcii ...utrcsourrages de Swedenborg seront successivement publi(.!i par le lraliuct.
L'APOCALYPSE

CHAPITRE NEUVIÈME

1. Et le cinquième Ange sonna de la trompette, et je VIS


une Étoile, clu Ciel lomhée en la tet're, et lui fut donnée la
clef clu puits cie l'ahîme.
2. Et elle ouvrit le puits de l'abîme, et il mon la une fumée
du puits comme une fumée cI'une foul'l1aise gl'ande, et fu­
rent obscurcis le soleil et l'air pal' la fumée du puits.
3. Et de la fumée sortirent des Sauter-elles SUI' la telTe;
et il leur fut donné un pouvoir, de même qu'ont un pouvoir
les scorpions de la tel'l'e.
h. Et il leur fut dit de ne point nuire à l'herbe de la
terre, ni à aucune verdure, ni il aucun arlll'e, si cc n'est aux
hommes seuls qui n'auraient point le sceau de Dieu Slll'
leurs fronts.
5. Et il leul' fut donné, non de les tuer, mais de les tour­
mentel' cinq mois; elleul' tourment, comme un tourment cie
scorpion, quand il frappe un homme.
6. Et en ces jours-là cherchel'ont les hommes la mOI't,
et ils ne la trouveront point; el ils désir'eront mourir', et
s'enfuil'a d'cux la mort.
11. 1.
,-,
2 L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE.

7. Et les ressemblances des Sauterelles, semblables à des


chevaux préparés en guert'e; et sur leurs têtes, comme des
comonnes semhlables à de 1'01'; et leurs faces, comme des
faces d'hommes.
8. Et elles avaient des che\'eux comme des cheveux de
femmes; et lems dents comme de lions étaient.
9. Et elles avaient des cuirasses comme des cuir'asses de
fer; et la voix de leul's ailes, comme une voix de chariots à
plusieurs chevaux courant en guerre.
10. Et elles avaient des queues semblables à des scor­
pions, et des aiguillons il y avait à leurs queues; et leur
pouvoir (était) de nuire aux hommes pendant cinq mois.
11. Et elles avaient sur elles pOUl' roi ['Ange de l'abîme,
lequel a nom, en hébreu, i\.baddon; et en g"ec il a nom Apol­
lyon.
12. Le malheur! premier est passé; voici, viennent en­
core deux malheUl'! après cela.
13. Et le sixième Ange sonna de la trompette; et j'en­
tendis une voix des quatre comes de ['Autel d'or, qui (est)
devant Dieu,
H. Laquelle disait au sixième Ange qui avait la trom­
pette : Délie les quatre Anges enchaînés sur le fleuve grand
d'Euphrate.
Hi. Et furent déliés les quatre Anges, qui étaient prêts
pOUl' l'heure, et le jour, et le mois, et l'année, afin de tuel'
la troisième partie des hommes.
16. Et le nombre des armées de la cavalerie, deux
myriades de myriades; et j'en entendis le nombre.
17. Et ainsi je vis les Chevaux dans la vision, et ceux
qui étaient montés dessus, ayant des cuirasses (couleur)
CHAPITRE NI::UVlblI::. 3
de feu, et d'hyacinthe, et de soufre; et les têtes des che-
vaux, comme des têtes de lions; et de leurs bouches sortit
du feu, et de la fumée, et du soufre,
18. Pal' ces trois choses fut tuée la troisième partie des
hommes, par le feu, et par la fumée, et pal' le soufre SOI'-
tant de leurs bouches.
19. Et leU!' pouvoir dans leur bouche était; car leurs
queues, semblables à des serpents, ont des têtes, et par elles
elles nu isen t.
20. Et le reste des hommes, qui ne furent pain t tués par
ces plaies, ne firent point non plus pénitence des œuvres de
leurs mains, pour ne point adorer les démons, et les idoles
d'or, et d'argent, et d'airain, et de pierre, et de bois, qui
ne peuvent ni voir', ni entendre, ni marcher.
21. Et ils ne firent point pénitence de leurs meurtres, ni
de leurs enchantements, ni de leurs SCOI'lalions, ni de leUl's
vols.

SENS SPIRITUEL

CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE. De l'Examen et de la


Manifestation de l'état de la vie de ceux qui, dans "Église
des Réformés, sont appelés savants et sages d'après la con-
firmation de la foi séparée d'avec la charité, et de la justi-
fication et salvation par celte foi seule; il en est ,question
depuis le Vers. 1 jusqu'au Vers. 12. De l'examen et de la
manifestation de ceux qui, dans cette Église, ne sont pas
de cette manièl'e savants et sages, et qui sont dans la foi
seule et vivent à leul' gré, Vers. 13 à 19, Enfin, il s'a-
git de ceux qui, dans cette Église, ne savent rien, si ce
4 L'APOCALYPSE IIÉVÜÉE.

n'est que la foi est le lout par quoi l'homme est sauvé, et
qu'il n'y a pas aulre chose que cela, Vel's. 20, 21.
CONTENU DE CIUQUE VERSET. Vers. 1. Et le cinquième Ange
sonna de la tl'ompelte, signifie l'examen el la manifestation de
l'état de la vie de ceux qui, dans l'i~glise des Héformés, sonl ap­
pelés savants et sages d'après la confirmation de la foi séparée
d'avec la chari lé, el de la justification el salvalion par cette foi
seule: et je vis une Etoile, du Cie/tombée en la terre, signifie
le Divin Vrai spirituel influant du Ciel dans l'I~glise chez eux,
examinanl el manifeslanl : et lui litt donnée la clef du puits de
l'abime, signifie leur enfer ouvert: Vers. 2. Et elle ouvrit le puits
de l'abîme, et il monta une {'umée du 7Juits comme une fumée
d'une (ournaise grande, signifie les faux des convoitises de
l'homme naturel, jaillissant de leurs mauvais amours: et (U/'ent
obscurcis le soleil ct l'air par la fumée du puits, signifie que par
là la IUlllière du vrai devint obscurité: Vers. 3. Et de la fumée
sortÏ1'ent des Sauterelles SUi' la telTe, signirie qu'il en provint
des faux ùans les extrêmes, tels qu'ils sont chez ceux qui sont
devenus sensuels, et qui voient et jugent toules choses d'après les
sens et les illusions des sens: et il leur {ut donné un pouvoir, de
même qu'ont un 7JOlwoir les SC01'7Jions de la terre, signifie la
puissance de persuader que leurs faux sont des vrai's : Vers. 4. Et il
leut' (ut dit de ne point nui7'e ù l'herbe de la terre, ni il, aucune
verdure, ni ù aucun arbre, si ce n'est aux /tommes seuls qui
n'aul'aient point le sceau de Dieu SUl' leurs (l'ont s, signifie la
Divine Proviùence du Seigneur, en ce qu'ils ne peuvent enlever
aucun ''l'ai ni aucun bien de la foi, ni l'affection et la perception
de ce vrai et de ce bien, à d'autres qu'à ceux qui ne sont ni dans
la charité ni pal' suite dans la foi: Vers. 5. Et illeltl' rut donné, non
de les taer, mais de les tourmenter cinq mois, signifie qu'ils ne
peuvent pas non ri us leur enlever la facullé de comprendre et de
\'ouloir le vrai et le bien, mais qu'ils peuvent seulement introduire
en eux la stupeur pour lin court espace de temps: et leur tour­
ment, comme un tourment de SCOI'7JiOn, quand il trappe 'lin
/lOmme,signifie que cela vient de leur persuasif: Vers. 6. Et en ces
jours-lit c/U'l'c/t(?7'Olltles hommes la mort, et ils ne la trolwel'ont
ClIAP1TRt: NEUVlblli. 5
point; et ils désire/'ont mou7'i1', et s'enfuÎm d'eux la mort,
signifie qu'ils veulent que dans les r.hoses de la foi l'entendement
soit fermé et la volonté bouchée, d'où il résulte que la lumière et
la vie spil'ituelles sont éteintes, et que cependant cela ne peut être
fait: Vers. 7. Et les ressemblances des Sauterelles, signifie les
apparences et les images de ceux qui ont confirmé chez eux la foi
séparée d'avec la charité: semblables il des chevaux pn!paJ'(}s
en guerre, signifie que, parce qu'ils peuvent raisonner, ils appa-
raissaient il eux-mêmes comme comballant par l'entendement du
vrai d'après la Parole: et sur leurs tètes, connne des couronnes
semblables il de l'or, signifie qu'ils apparaissaient il eux-mêmes
comme vainqueurs: ct leuTs {aces, comme des {aces d'hommes,
signifie qu'ils apparaissaient il eux-mêmes comme sages: Vers. 8.
Et elles avaient des cheveux comme des cheveux de femmes,
signifie qu'ils apparaissaient il elix-mêmes comme dans l'aerection
du vrai: et leurs dents comme de lions étaient, signifie que les
sensuels, qui sont les derniers de la \'ie de l'homme naturel, leur
apparaissaient en puissance sur toutes choses: Vers. 9. El elles
avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer, signifie que
les argumentations d'après les illusions, pal' lesquelles ils combat-
tent et ont de la force, leur apparaissaient si solides qu'elles ne
pOlll'l'aient être réfutées: et la voix de leurs ailes, comme une
voix de chm'iots cl plusiell1's chevaux couJ'ant en guerre, signifie
leurs raisonnements comme provenant des vrais de la doctrine
d'après la Parole, pleinement compris, pour lesquels il faut com-
battre avec ardeur: Vers, 10. El elles avaient des qz,eues sem-
blables il des scorpions, signifie les vrais de la Parole falsifiés,
par lesquels ils introduisent la stupeur: ct des aiguillons il y
avait cl leurs queues; et leur pouvoir (était) de nuire aux
hommes wndant cinq mois, signifie les astucieuses falsifications
de la Parole, pal' lesquelles, pour un court espace de temps, ils
couvrent de ténèbres et fascinent l'entendement, et ainsi trom-
penl et captivent: Vers. 11. Et elles avaient sw' elles )JOUI' J'oi
l'Ange de l'abime, lequel a nom, en hébreu, ;lbaddon; et en grec
il a nom Apollyon, signifie que dans l'Enfer satanique sont ceux
qui sont dans les faux d'après les convoitises, et qui ont détruit
l'Église pal' une totale falsification de la Parole. Vers, 12. r,e Mal-
JI. 1*.
li L'APOC.HYPSE RÉVÉLÉE.

(leur! premier est passé; voici, viennent enCOl'e deu:v Mal­


heur! après cela, signifie les lamenlations ultérienres sur l'état
de l'~:glise.
Vers. i3. Et le sixicme Ange sonna de la trompette, signifie
l'examen el la manifeelation de l'élat de la vie chez cenx qui, dans
l'llglise des Hél'orl1lés, ne sonl pas sages de cette manière, el qui
néanmoins placenl le tout de la religion dans la foi, pensent à
celle foi seule et vivent à leur gré: et j'entendis une voix des
quatre Cornes de l'A wel d'or, qui (esl) devant Dieu, (Vers. il!.)
laqneUff disait (lU si.vù?me rlnge qui avœit la trompette, signifie
un commandement du Seigneur par le Ciel spiriluel à ceux qui
allaient examiner etmanifestel' : delie les quatre Anges cnc/lai­
nés sur le fleuve ÇJraud d'Euphrate, signifie de leur enlever les
lieils externes, afin qlle les inlérieurs de leur mental apparaissent:
Vers. 15. Et furent déliés les quatre Anges, signifIe que les liens
externes ayant été enlevés, les intérieurs de leur mental appa­
rurent : qui étaient 7)réts pour l'heure, et le jonr, et le mois, et
l'année, afin de tuer la troisième 7)arl'ie des hommes, signifIe
ellX dans un perpétuel ('(fort d'enlever aux hommes de l'l~glise la
lumière et la vie spirituelles: Vers. 16. Et le nombre des années
de la cavalerie, deux myriades de myriades, signifie les rai­
sonnements sur la foi seule, dont les intérieurs de leur mental
avaienl élé remplis, provenanl entièremenl des faux du mal en
abondance: et j'en entendis le nombre, signifie qu'il fut perçu
quels ils élaienl : Vers. 1.7. Et ainsi je vis les Chevan,x dans la
vision, et ceuJ:; qui ('taient montés clessus, signifie qu'alors il ful
découvert que les raisonnements des inlérieurs de leur menlal sur
la foi seule élaient. imaginaires el visionnaires, el qu'eux-mêmes en
étaienl devenus insensés: ayant des cuimsses (coulcur) de (cu,
et d'hyacinthe, et de sou(I'e, signifie leurs argumenlations imagi­
naires el visionnaires, d'après l'amOllI' infernal el la propre inlel­
ligence, el ~'après les convoHises qui en proviennenl : ct les tètes
des chevaux, comme des tetes de lions, signifie les fanlaisies sur
la foi seule comme en puissance: et de leurs bouches sortit du
leu, ct de la fumée, et du sou(re, signifie que dans leurs pensées
èl dans leurs discours, considérés inlériellrel11en t, il n'y a el iln 'en
~ort que l'amour de soi el du monde, le faele dc la propre inlelli­
C)UPITIa: NEUI'IÈm,;. 7
gence, el les convoitises du mal el du faux provenanl de ces deux
sources: Vers. 18. l'al' ces trois choses (ut lltée la troisième
lJ!l1'tie des homllws, pal' le (eu, et par la (umée, et lJar'le soufre,
sortant de leurs bouches, signifie qne de là vienl que les hommes
de l'Église périssenl: Vers. 19. Et leur p01l1;oir dans leur bouche
était, signifie qu'ils onl seulemenl de la force par le discours qui
conOrme la foi: car leurs queues, semblables il des sapent s,
ont des léus, et pm' eUes elles nuisent, signifie la raison pour
laquelle ils sont sensuels el en sens inverse, prononçanl de IJou-
che les vrais, niais les falsifiant d'après le principe qui fait la tèle
de leur religion, el ainsi ils trompenl.
Vers. 20. Et le reste des It011I1IIes, qui ne (urent l)oint lltés
pal" ces 1)laits, signifie ceux qui, dans l'Église des I\éformés, ne
sonl poinl ainsi morts spiriluellemenl par des raisonnements vi-
sionnaires, ni pal' l'anlOur de soi, le raste de la propre intelligence,
et les con voilises qui en proviennenl, co III me son lIes précédenls, et
cependanl font la roi seule la lêle de leur religion: ne firent lJoinl
non plus pénitence des œllVl'es de kw's mains, signifie que ceux-
là n'onl pas fui non plus lenrs propres, qui sont les maux de toul
genre, camille pécllés : I)OUrlte point adora les démons, siglliOe
qu'ainsi ils sonl dans les maux de leurs convoitises, el fonl un
avec leurs semblables dans l'enfer: et les idoles d'al', et d'argent,
et d'airain, et de lJie1'1'e, et de IJois, signifie qu'ainsi ils sonl dans
un culle d'après de purs faux: qui ne peuvent ni voi/', ni en-
tendl'e, ni nU/l'citer, signifie dans lesquels il n'y a rien de JaYLe
spirituelle et vl'uimenl ralionne.lle : Vers. 21. Et ils ne firent
point pénitence de leurs mel/rtl'e.l, ni de lel/l's enchantements,
ni de leurs scol'tations, ni de leurs vols, signifie que l'hér~~ie
de la foi seule introduil dans les cœurs la stupidilé, la lergC\,(lx_~a­
lion el la dureté, de sorte qu'ils ne pensenl en rien aux préceples
du Décalogue, ni Illème à Cjuelque péché qu'on doive fuir parce
qu'il esl avec le diable et contre Dieu.
8 t.'APOCALYPSE R~V";L~E. ""ld9.

EXPLICA TION

l..t9. Vers. L Et le cinquième Ange sonna de la trompette,


signifie l'examen et la manifeHation de l'état de la vie de ceux
qui, dans l'Église des Rdfonnés, sont appelés savants et sages
d'après la confirmation de la foi sépanJe d'avec la chm'ité, et
de la justification et salvation ]Jar cette foi seule. Qu'il s'a­
gisse de ceux-là dans ce qui va suivre jusqu'au Vers. 13, on le
l'ail d'après chaque particularité entendue dans le sens interne.
Que pal' sonne l' de la trompette, il sail signifié examiner et ma­
nifester l'état de l'l~glise, et par suite l'élat de la vie chez ceux
qui ont pour neligion la foi seule, on le voit ci-dessus, N" 397.
1120. Et je vis tl/te Etoile, du Ciel tombée en la lC1Te, signifie
le Divin Vrai spirituel influant du Ciel dans l'Église chez eux,
examinant et manifestant. Ici, pal' l'étoile est signifié le Divin
Vrai spirituel, parce qu'elle tomba du {;iel spirituel, dont il a été
parlé ci-dessus, W' 387, 388; et ici, par la terre est signifiée 1'(\­
glise chez ceux qui sont -dans ses internes, comme ci-dessus,
N° 398. Pal' le Divin Vrai spirituel il est entendu l'Intelligence
d'après l'amour spirituel, qui est l'amour à l'égard du prochain;
et comme celle intelligence est aujourd'hui appelée la foi, et que
cet amour est appelé la charité, c'est la foi d'après la charité, ou plu­
lôt c'est le l'l'ai de la foi d'après le bien de la charité, qui est signifié
ici pal' l'étoile. La même chose est signifiée pal' l'Étoile au singu­
Iier,-Apoc. II. 28. XXIf.16;-en effet, pal' les l~toiles au pluriel
sont signifiées les connaissances du vien et du vrai, N" 51, et par
ces connaissances il y a l'intelligence: que ce soit le Diviu Vrai
examinant et manifestant, on le l'oit clairement pal' ce qui suit.
l121. Et lui (u( donnée la clef du puits de l'abîme, signifie
leur enfer ouvC'rt. Par la clef est signifiée la puissance d'ouvrir,
et aussi l'ouverture, N°' 62, in, 8110; et pal' l'abime esl signifié
l'enfer, oil sont ceux qui chez eux ont confirmé la justification et
salvation par la foi seule, lesquels sont tous de l'Eglise des I\éfor­
més, ici cependant ceux qui à leurs yeux et par suite aux yeux de
plusieurs autres apparaissent comme savants el érudits, lorsque
Vers. 1. CHAPITRE NEUVli:~U:. 9
cependanl devant les Anges dans le Ciel ils apparaissenl comme
privés d'enlendement quant aux clroses qui concernenlle Ciel el
l'Église, puisque ceux qui confirmenl celle foi jusque dans ses
inlérieurs, ferment les supérieurs de leur entendemenl, el enfin à
un tel poinl qu'ils ne peuvent plus voir aucun vrai spirituel dans la
lumière; la raison de cela, r.'esl que la confirmation du faux esl la
négation du Hai; c'esl pourquoi, quand ils enlendenl prononr.er
quelque vrai spirituel, c'esl-à-dire, un Vrai de la Parole, servanl
pour la doclrine el pOUl' la vie à ceux qui sonl de l'Église, ils
tiennenlle men lai dans les faux qu'ils onl confirmés, el alors, ou
ils couvrenl de faux le vrai qu'ils onl entendu prononcer, ou ils le
rejettent comme un simple son,ou ilshâillenl el se délournenl,et
cela d'aulanl plus qu'ils sonl ùans le fasle d'après leur éruditiou,
car le faste colle ensemble les faux, au point qu'ils sont enfin cohé­
rents comme les concrétions de l'écume de la mer: c'esl pour­
quoi la Parole pour eux a élé cachée comme un Livre scellé de
sept sceaux: il sera dit aussi quels sonl ces hommes, el quel esl
leur enrel', parce qu'il m'a élé donné de le voir, el de converser
avec ceux qui y sonl, el aussi de voir les sauterelles qui en sorti­
renl: « Ce puits, qui esl comme l'ouverlure d'une foul'llaise, ap­
I) pal'all dans la plage méridionale, el l'Abîme qui esl au dessous
1) a une grande élendue vers l'orienl; là, ils onl une lumière,

1) mais si la lumière ,'enanl du Ciel y pénèlre, il n'y a plus que

1) des lénèbres; aussi ce puits a-t-il été fermé par en haut. Dans

1) l'Abîme apparaissent des r.abanes lambrissées comme en bri­

, Il qlles; elles sont divisées par cellules, el il y a dans chacune une

1) lable SUI' laquelle sont des papiers avec quelques livres; chacun

1) de ceux qui sont là esl assis devant sa lable, et ce sont cellx

1) qui, dans le Monde, avaient confirmé la justification et salvation

Il par la foi seule, en considéranl la charité comme un acte pl1l'e­

1) menl naturel-moral, el les œuvres de la charité comme de sim­

1) pies œuvres de la vie ciYile, par lesquelles les hommes peuvenl

1) recueillir des récompenses dans le l\'londe; mais si on les l'ail


1) pour le salul, ils les condamnent, el même quelques-uns rigou­

1) reusemen l, parce qu'il y a en elles la raison el la volon té hu­

Il maines. Tous ceux qui SOnl dans cel Abîme avaienl élé des sa·

1) vanls el des érudits dans le Monde, et quelques-uns d'enll'e flUX


:10 L'APOCALYPSE R~VÜÜ. N" 421.
Il des Mélaphysiciens el des Scholasliques, qui là son t esLimés
Il plus que tous les autres; quand il me fut donné de converser
Il avec eux, j'en connaissais quelques-uns. 01', voici q-uel est leur
Il sort: Dès qu'ils sont jetés là, ils s'établissent dans les premières
Il cellules; mais selon qu'ils confirment la foi, en excluant les
Il œuvres de la charité, ils abandonnent les premières demeures,
Il et entrent dans des cellules plus près vers l'orient, et ainsi
II successivement jusque vers le boul, où sont ceux qui confirment
Il ces dogmes d'après la Parole; et comme alors ils np, peuvent
Il que falsifier la Parole, leurs cabanes s'évanouissent, et ils se
Il voient dans un désert, et alors il leur arrive comme il a été dé­
Il crit ci-dessus, N° 153. Il Ya aussi au-dessous de cet Abime un
Il autre Ablme, où sont ceux qui ont pareillement confirmé la
Il juslilkalion et salvalion par la foi seule, mais qui chez eux en
l) leur esprit ont nié Dieu, et se sont moqués dans leur cœur des
Il choses saintes de l'Église; là, ils ne font que se disputer, dé­
Il chirer leurs vêtements, monter SUI' les tables, frapper des pieds,
Il se dire mutuellement des injures; et comme il Ile lem est pas
Il penuis de faire du mal à quelqu'un quant au corps, ils se me­
Il nacent de la bouche et du poing; là, tout est immonde et sale:
Il mais ici il n'est pas question de ceux-ci. Il
422. Vers. 2. Et elle ouvrit le puits de l'abime, et il monta une
{umée du puits comme une fumée d'une foul7!aise I}l'a1lde, si­
gnifie les faux des convoitises de l'homme naturel, jaillissant
de lew's mauvais amours. Pal' le puits de l'abime est signifié
l'enfer, dont il vient d'être parlé, N" 421 ; par la fumée du puits
sont signifiés les faux provenant des convoitises, et parce qu'il
est dit « comme une fumée d'une fournaise grande Il il est entendu
les faux des convoitises jaillissant des mauvais amours, cal' le feu
signifie l'amour, 1'\" 468, et le feu de l'enfer le mauvais amour,
N° 494; pareillement la fournaise grande, puisque c'est d'après le
feu qu'elle fume; les esprits infernaux ne sont dans aucun feu
matériel, mais ils sont dans un feu spirituel, qui est leur amoUl',
aussi ne sentent-ils pas d'autre feu; voir SUI' ce sujet le 'l'l'ailé DU
CIEL ET DE L'ENFER, N°' 134, 566 à 575, Dans le Monde spirituel,
tout amour, quand il est excité, apparail de loin comme un feu,
au dedans de l'enfer comme un feu embrasé, et ail rloh'H"O comme
Vers. 2. CHAI'ITItE NEUVIÈ)IE. H
la fumée d'un incendie ou comme la fumée d'une fournaise. Les
faux des convoitises jaillissant des mauvais amours sont aussi
décrits ailleurs dans la Parole par la fumée sortan t d'un feu et
d'une fournaise; par exemple, dans ces passages: « Abraham re­
gm'da vis-à-vis les faces de Sodome et d'Amore, et voici, il
monta une FU~IÜ de la ten'e comme la FUMÉE D'UNE FOUR­
NAISE. Il - Gen. XIX. 28. - (l Le soleil .le coucha, et l'obscurité
al'riva, et voici, une FOURNAISE DE FU~lÉE, et un brandon de
feu, qui passa entre ces m01'ceau;r. Il - Gen. XV. 17. - « Ils
continuent il pecher; c'est pourquoi ils sel'ont comme la FUMÉE
SORTANT D'UNE CHEmNÉE. Il - [los. XIII. 2, 3. - « Les impies
péril'ont, dans la FU~ll;E ils sel'ont consumes. Il - Ps. XXXVII.
20. -« Je donnerai des prodiges dans les Cieu::tJ et en la Ten'e,
du feu et des colonnes de FUMÉE. Il - Joël, ru. 3. - « Ils jet­
teront les méchants dans la FOURNAISE DU FEU; là seront les
plew's et le grincement de dents. 1) - Matth. XHI. 41,42,49,
50, et ailleurs.
423. Et fW'ent obscurcis le soleil et l'air par la {umee du
puits, signifie que pm- là la lumière du vrai devint obscurite.
Par le soleil et l'air est signifiée ici la lumière du vrai, car par le
soleil est signifié l'amour, et par la lumière qui en provient, le
Divin Vrai; c'est pourquoi, puisqu'il est dit que le soleil fut obs­
curci et en même temps l'air, il est signifié que le Divin Vrai de­
vint obscurité; que ce soit d'après les faux des convoilises, c'est
ce que signifient ces mots « par la fumée du puits. Il
424, Vers. 3. Et de la fumée sortirent des Saulel'elles SW' la
tel're, signifie qu'il en provint des {aux dans les extl'emes, tels
qu'ils sont citez ceux qui sont devenus sensuels, et qui voient et
jugent toutes choses d'après les sens et les illusions des sens.
Sont appelés faux dans les extrêmes ceux qui sont dans les ex­
trêmes de la vie de l'homme, lesquels sont appelés sensuels, dont
il sera parlé plus loin; ces faux sont signifiés dans la Parole par
les Sautel'elles; toulefois, il faut qu'on sache que celles-ci ne
furent pas vues comme les sauterelles qui, dans les campagnes,
vont par sauts et dévastent les prairies et les moissons, mais
qu'elles apparurent comme des pygmées ou petits hommes, ce
qui même est évident par leur description, en ce qu'elles avaient
12 L'APOCALYPSE n~Vt:LÉE, NO, 42(/.
des couronnes sur leurs liHes, des faces comme des faces d'hom­
mes, des cheyeux comme des cheveux de femmes, des dents
comme des dents de lions, des cuirasses comme des cuirasses
de fer, et qu'elles avaient sur ell~s pour roi l'ange de l'abîme:
que les peUls hommes aieut aussi été appelés Sauterelles par
les Anciens, on peut le conclure de ces passages: « Ceu;;r: qui-'
étaient allés l'econnattl"e la terre de Canaan dil'ent : Nous
y avons vu les iVé7J!lilim, (ils d'lknalâm, et NOUS ÉTIO:.'\'S ALEURS
YEUX COMME DES SAUTERELLES. » - Nomb. XIII. 33. - « .JrJho­
va!l qui !labite au-dessus du cel'cle de la te1'1'e, et SES HAlll­
TANTS (sont) comlE DES SAUTERELLES. » - tsaïe, XL. 22. ­
lIJais comme les faux dans les extrêmes, tels qu'ils sont chez eux,
sont signifiés dans la rarole par les Sauterelles, c'est pour cela
qu'ils sont appelés Sauterelles, puis aussi Couronnés et Comman­
dants, dans Nahum: « Ul te drJV01"!J1'(l le (eu,. il te dévorera
comme le gril/on; multiplie-toi comme le grillon, multiplie-toi
comme la SAUTERELLE; tes Couronnes (sont) comme la SAU'fE­
RELLE, et teS Commandants,. comme S,IUTERELLE DE SAUTE­
RELLES. »- HL 15 à 17.-Que les faux dans les extrêmes, parce
qu'ils consument les vrais et les Liens de l'Église naissants chez
l'homme, soient signifiés par les sauterelles qui consument la ver­
dure dans les campagnes et les herbes dans les champs, on I~ voit
par ces passages: « Beaucoup de semence tu jetteJ'as dans le
cltam7J, mais la consumel'a la SAUTEI1ELLE. »- Deutér. XXV] H.
38. - « Le l"este de la chenille, le mangera la SAUTERELLE; et
le l'este de la SAUTERE1.LE, le 71wngel'a le hanneton,. et le Teste
du lumneton, le mange/'a le gril/on. » - Joël, r. 4, 5, - « Je
vous compenserai les années qu'ont consumées la SAUTERELL1~,
le !lanneton, le gril/on et la chenille. » - Joël, H, 24, 25. ­
La mëme chose est signifiée par les Sauterelles en ltgypte; il en
est parlé ainsi dans Moïse: « Mosclwh étendit son bâton SUI' la
terre d'ÉgY7Jte, et le vent oriental ap7Jorta la SAUTERELLE; et
la SAUTERELLE monta SUI" toute la tare d'Égypte,. avant elle il
n'y avait 7Joint eu pm'dlle SAU'fERELL~:; et elle mangea toute
l'herbe du champ, l~t ensuite lI10scheh étendit son bâton, et l'ut
jetée la SAUTERELLE dans la mel" de Suph. l) - Exod. X. 13, et
suiv.; - et dans David: « TI donna au grillon lew' produit, et
Vers. 3. CH,IPl'rP.E NEUVlt;m;. 1:;
leUl' travail ci la SAUTERELLE. Il - Ps. LXXV{I1.lt6; - par les Mi­
racles en tgypte est décrite la vastation de l'j.:glise, et par ce mi­
racle la vastation par les faux dans les extrêmes, et les extrêmes
de la vie de l'bomme, quand ont été fermés les intérieurs dont ils
dépendent, sont infernaux; c'est pour cela que les Sauterelles ont
été jetées dans la mer de Suph, par laquetie est signifié l'Enfer.
Gomme il y a aujourd'bui peu d'hommes qui sachent ce qui est
enlendu pal' le sensuel, et quel esl l'bomme sensuel, et comme
les saulerelles signifient cel homme, il va être rapporlé SUI' ce su­
jet, d'après les ARCANES CÉLESTES, les choses qui suivenl : (( Lc
" sensuel eslle dcrnier dc la vie du men lai de l'homme, adbérent
" el cohércnt aux cinq sens de son corps, N" 5077, 5767, 9212,
" 9216, 9331, 9730. Est appelé homme sensuel celui qui juge
» taules choses d'après lcs sens du corps, el qui ne croit que ce
» qu'il peul l'ail' des yeux et toucher des mains, disanl que cela
» esl quelque chosc, et rejelanl tout le l'este, N" 509li, 7693. Les
» intérieurs de son mental, qui voienl d'après la lumière du Ciel,
» ont été fermés tellement, qu'il n'y voil rien du vrai qni appal'­
» tient au Cicl et il l'Église, N°' 6564, 68ltli, 68lt5. Un lei homlllc
» pense dans les extrêmes, et non intérieuremenl d'après quelque
» I.umière spirituelle, N'" 5089, 50911, 656lt, 7693. En un mot, il
» est dans unc grossière lueur naturelle, N"' 6201, 6310, 656li,
» 68M, 68li5, 6612, 661li, 6622, 662lt. Par suite il esl intérieu­
il remenl contrc les chose, qui appartiennenl au Ciel et il l'l~glisc,
» mais il pelll extéldeurcment parler pOll!' elles, et avec ardeur
1) selon que pal' elles il obtient une domination, N'" 6201, 6316,

» 68M, 6845, 69li8, 69li9. tes savanls el les érudils qui sc sont
li confirmés profondément dans les faux, el plus encorc ceux qui

Il se sont confirmés conlre les vrais de la Parole, sonl sensuels

» plus que tous les autres, N" 6316. Les hommes sensuels raison­
» nent avec rigue1ll' et adresse, parce que leur pensée esl si p\'()S
Il de leur parole qu'elle est presqu'en elle, el parce qu'ils placent

1) Loute inlelligence dans le disconrs provenant de la mémoire

1) seule, puis aussi, quelques-uns d'eux peuvent adroitement con­

» firmer les faux, el après la coofirmation ils croient que ce sont


» des l'l'ais, N'" 195,1.96,5700, '10236. Mais ils raisonnenl el con­
1) firment d'après les illusions des sens, pal' lesqnelles le vulgaire

.II. :.1.
1/1 L'APOCALYPSE Rl\vüÉE. N' 1{l.4.
II est séduit et pel'suadé, N'" 5084,6948,6949,7693. Les hommes
II sensuels on t plus d'astuce et de malice ·que tous les autres,
II N"' 7693, 10236. Les avares, les adultères, les voluptueux et les

II fourbes sont principalement sensuels, quoique devant le monde

II ils ne paraissenL pas tels, W 6310. Les inLérieurs de leur mental

J) sont sales et corrompus, N" 6201. Par eux ils communiquent


II avec les enfers, N~ 631'1. Ceux qui sont dans les enfers sonL sen­

II suels, et plus ils sont sensuels, plus ils y sont profondément,

II NO>1I623, 6311. La sphère des esprits infernaux se conjoint avec

II le seusuel de l'homme par le dos, N° 6312. Ceux qui raisonnent

II d'après les sensuels seuls, et par suite contre les vrais réels de

II l'l~glise, out été appelés par les Anciens des serpents de l'arbre

J) de la science, W' 1.95, 1.96, 197, 6398, 6949, 10313. Le sensuel


II de l'liom me et l'hom me sensuel son Len ouLre décrits, N" 1. 0236;

II et l'extension des sensuels chez ('homme, N" 9731. Les sensuels

II doiven Lêtre à la dernière place, et non ù la première, et chez

II l'homme sage eL intelligent ils sont à la dernière place, eL sou­

l) mis aux inLérieurs; mais chez l'homme insensé ils sonL à la

II première place, et ils dominenL; ce sonL ceux-ci qui sonL pro­

l) prement appelés sensuels, N°' 5077, 5125, 5128, 7645. Si les

II sensuels sonL à la del'llière place, par eux esL ouvert le chemin

II vers l'entendemenL, eL les vrais sonL épurés par un mode d'ex­

» traction, N' 5580. Ces sensuels se Liennent très-près du monde,


l) eL ils admettent les choses qui affiuen Ldu monde, eL pour ainsi

II dire ils les criblent, N' 9726. L'homme communique avec le

» monde par ces sensuels, et avec le Ciel par les rationnels,


Il N' 4009. Les sensuels fournissenL les choses qui servenL aux in­

II térieurs du mental, NO> 5077,5081. Il Ya des sensuels qui four­

II nissent à la partie intellectuelle, et des sensuels qui foul'llissent

II à la partie volon Laire, N" 5077. Si la pensée n'esL pas élevée hors

» des sensuels, l'homme a peu de sagesse, N" 5089. L'homme sage


II pense au-dessus des sensuels, W' 5089, 5094. Quand sa pensée

II est élevée au-dessus des sensuels, l'homme vien Ldans une lueur

II plus claire, el enfin dans une lumière céleste, N" 6183, G313,

l) 6315,9407, 9730, 9922. L'élévation au-dessus des sensuels et

» le déLachemenL des sensuels étaienL connus des anciens, N° 6313.


II L'homme pal' son esprit peut apercevoir les choses qui se font
Vers. 3. CHAPITRE NEUYlblE. 15
Il dans le l'Ionde spirituel, s'il peut être détaché des sensuels, et
Il être élevé dans la lumière du ciel pal' le Seigneur, N" 4622. La
) raison de cela, c'est que le corps ne sent pas, mais c'est l'es­
Il prit de l'homme qui sent dans le corps, et autant il sent dans

Il le corps autant il sent obscurément et, dans les ténèbres, et

Il autant il sent non dans le corps, autant il sent clairement et

Il dans la lumière; mais dans les spirituels, 1\0' li622, 661b, 6622.

Il Le dernier de l'entendement est le scientifique sensuel, et le

Il dernier de la volonté est le plaisir sensuel, N° 9996. Quelle est

Il la différence entre les sensuels communs avec les bêtes et les

Il sensuels non communs avec elles, N" 10236. li Y a des hommes


Il sensuels non méchants, parce que leurs intérieurs n'ont pas été

Il autant fermés; de leur état dans l'autre vie, N" 6311. »

425. Et il leur tut donné un pouvoil', de même qu'ont un


pouvoir les sC01pions de la te7Te, signifie la puissance de per­
sumlel' que leurs (aux sont des vrais. Par le scorpion est signifié
le persuasif qui cause la mo!'!, et par le scorpion de la terre le
persuasif dans les choses de l'Église, car la terre signifie l'Église,
N° 285; en effet, quand le scorpion pique l'homme, il produit un
engourdissement dans les membres, et s'il n'y a pas guérison il
cause la mort; leur persua&if produit un effet semblable dans
l'entendement: telle est aussi la signification du scorpion dans
ces passages: c( N'aie point crainte d'eux, ni de leurs paroles;
ils sont Ju:rissés d'epines; pm'mi des SCORPIONS, toi, lU habites;
ils sont durs de faces et opiniâtres de cœur. » - .Ézéch. II. 4,
6. - « Jesus dit au.x soi.xante-dix qu'il avait envoyés: Voici,
je vous donne le pouvoi1' de marcher sur serpents et SCOR­
PIONS, et sur toute la puissance de l'ennemi, et rien ne vous
nuira. )) - Luc, X. 19.
li26. Vers. li. Et il leUl' fut dit de ne point nuire il l'herbe de
la terre, ni il aucune ve/'dure, ni il aucun arbre, si ce n'est au,?;
hommes seuls qui n'auraient point le sceau de Dieu sur leurs
fronts, signi{te la Divine Providence du Seigneur, en ce qu'ils
ne peuvent enlever aucun vrai ni aucun bien de la foi, ni l'a(­
fection et la pe7'ception de ce vrai et de ce bien, il d'autl'es qu'à
ceux qui ne sont n'i dans la chal'ite ni par suite dans la (oi. Par il
leur fut dit est signifiée la Divine Providence du seigneur, parce
:1.6 (APOCAl.YrSE ItÉVÉLÉE. 1\" 1126.

qu'il leur fuI dil (lu Ciel; parne point nuire ill'Iu:rue de la tal'c,
ni il aacane ve7'lIm'(', il esl signifié ne pouvoir enlever aucun l'l'ai
ni aucun bien de la foi, car l'herbe signifie le vrai de la foi qui
d'abord nall chez l'homme, N° llOl, el la verdure signifie le vif de
la foi, lequel procède du bien, r," llO:!; par ne nuil"e ci aucun ar­
ure, il esl signifié ne pouvoir enlever l'alTeclion el la perceplion
du vrai el du bien, cal' l'arbre signifie l'homme quanl il celle af­
feclion el il celle perception, N° LlOO; pal' ceu:r qui n'ont point le
sceau de Dieu sw' lew's (l'onts, sonl signifiés ceux qui ne sonl
ni dans la charilé ni par suile dans la foi, cal' le fronl signifie j'a­
mour el la chari lé, l\" 3/17, el avoir le sceau signifie les connaître
elles dislinguer des au Ires, N" 3/15. Si ceux qui onl confirmé la
foi seule jusque dans les arcanes de la juslificalion el saI va­
tion par celle foi ne peuvenl enlever aucun vrai ni aucun bien de
la foi, ni l'affection ni la perceplion, il d'au Ires qu'il ceux qui ne
sonl poinl dans la l'oi de la charilé, c'esl parce que ces arcanes
sonl il peine compris par un aulre que le prêtre qui enseigne et
prêche; le Laïque écoule, mais ils entrent pal' l'une de ses oreilles
el sorlenl par l'aulre; le prédicateul' mystique peul lui-même
le savoir avec cerlilude, en ce que, dans sa jennesse, il a em­
ployé toule la force de son génie pour les puiser, el ensuile pour
les relenir dans l'ùge suivanl, puis aussi en ce que par eux il s'es­
time lrès-savanl; que penl faire alors le Laïque qui pense avec
simplicilé il la foi d'après la chari lé, lorsqu'il enlend ce langage
mystique? D'après ce qui vient d'êlre dit, on peul "Oil' que la foi
seule juslifianle esl la l'oi du clergé el non la foi des laïques, il
l'exceplion de ceux qui vivenl dans la sécurité; ceux-ci puisent
seulemenl dans les arcanes du clergé ces p,'oposilions, que la foi
scule sauve, qu'ils ne peuvenl faire le bien pal' eux-mêmes, qu'ils
ne peuvent pas non plus accomplil' la loi, que le Chrisl a soulTert
pour eux, el quelques autres (ll'opositions générales semblables il
celles-ci.
427. Vers. 5. Et il lew' (ut donné, non de les tuer, mais de
les tOUl"l1telltel' cinq mois, signifie que d'après la Divine Pro­
vidence du Seign('1tr ils ne lJeuvent lJ()S onlever il ceu.'r qui ne
sont pas dans la (ai de la clul1'i/é la {acuité de comprendre ct
rie vouloir le vrai et 1(' bien, mais qu'ils peuvent seulement in­
Vers. 5. CHAPITRE NEUVIBME. 17
troduire en eux la stupeur pour un court espace de temps.
pal' il leur fut donné, il est signifié que c'est d'après la Divine
Providence du Seigneur, comme il vieut d'être dit ci-dessus; ne
pouvoir les tuer signifie ne pouvoir enlever à ceux qui ne sont pas
da'ns la foi de la charité la faculté de comprendre et de vouloir le
vrai et le bien, cal' cette faculté étant enlevée, l'homme est tué
spirituellement; pal' tourmenter einq mois, il est signifié intro­
duire la stupeur pour un court espace de temps, cinq signifie quel­
que peu ou un court espace de temps, et tourmenter signifie in­
troduire la stupeur, parce que cela est signifié pal' le scorpion,
N° 425, et par le tourment comme un tourment de scorpion, ainsi
qu'il est dit plus iJas, N° 428 : que la faculté de comprendre le
vrai et de le vouloir, on la rationalité et la liberté, ne puisse pas
être enlel'ée"à l'homme, c'est ce qui a été montré amplement dans
LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE, W' 73, 74,
82 à 86, 92 à 98, 1.38 à 149, 322. Si cinq mois signifient quelque
peu ou un court espace de temps, c'est parce que cela est signifié
par cinq, cal' les temps, que ce soient des heures, des jours, des
semaines, ou des Illois, ou des années, signifienr, non le temps,
mais l'état, et les nomiJres déterminent la qualité de cet élat,
N°' 4, 10, 348, 947. Que cinq signifie quelque chose et aussi peu,
on peut le voir par ces passages: « Un millier, devant la menace
de CINQ, s'en{uiront. » - l::saïe, XXX. 17. - « CINQ en pour­
suiV1'ont cent. » - Lévit. XXVr. 8.-« Jésus dit: Le Royaume
des Cieu.x est semblable li dix vierges, dont CINQ étaient pru­
dentes, et CINQ insensées. ,)- l\lallh. XXV. 1, 2; - les dix
vierges signifient tous dans l'Église, cinq signifie une partie ou
quelques-uns. De semblables choses sout signifiées par dix et par
cinq dans la Parabole, où il est dit que des mines furent données
il des sCI'viteurs pOUT' trafiquer, et que l'un d'eux avec la mine
gagna di.x mines, ct un autre CINQ. )) - Luc, XIX. 13 à 20; ­
les dix mines signifient beaucoup, et les cinq signifient peu; sans
parler de passages ailleurs; par exemple, ~ Ésaïe, À VII. 6. XIX.
18, 19. l\Iatth. XIV. 15 à 22.
428. Et leur tourment, comme un tourment de sCOIpion,
quand il {rappe lin homme, signifie que cela vient de lew' per­
suasif. C'est la conséquence cie ce qui vient d'être dit, N° 427;
lI. '>*
- .
'18 L"APOCALYPSE Ht:VÉLlh:. N" !J28.
cal' pal' le 10uJ'menl est signifiée la slupeur que leur persuasif in­
trodnil dans l'enlendemenl, comme le scorpion inlroduill'engoul'­
llissemenl clans le corps quand il pique; le scorpion signifie ce per­
suasif, NU 425. Dans le :\Ionde spiriluel il y a un persuasif qui en­
lève l'enlendemenl du vrai, el introduit la stupeur el pal' consé­
quC'nlla douleur tians le menlal (animus), mais ce persuasif est
inconnu dans le ~Ionùe nalurel.
429, Vers. 6. El en ces jours-Lü chercheronl les hommes la
mor't, et ils ne la trouveront IJoint; ct ils désirer'onl mou1'ir',
et s'enl'uira cl'eu,'!; la mort, signifie que ceux qui sonl clans
la cloctrine de la (ai séparée veulenl que dans les choses de la
(oi l'entendement soit (eJ'mé et la volonté bouchée, et ainsi il
n'y a pour eux aucune vie spirituclle, mais que néanmoins il a
été pourvu par le Seigneur li ce que l'enlendementne soit point
(ermé ni la volonté bouchée, de pew' que la lumièr'e el la vic
spil'ituelle,s ne soient r!teinles chez l'homme. - En ces jours-Lü,
signifie le dernier élat de l'I::glise, qnand la doctrine sllr la foi
seule a été universellement reçue; cllC'rclœront lcs hommes la
mort, signifie qu'ils veulent que l'enlendement dans les choses
de la foi soil fermé; el ils ne la IroUJJCrOnlpoinl, signifie qu'il a
été pOlll'l'U par Je Seigneur il ce qlle cela n'arrive point; et ils dé­
sirel'ont mourir, signifie qu'ils veulent anssi que dans ces choses
la volonté soit bouchée ; el s'enl'ui1'Cl d'eu:)'; la lIW1't, signifie qu'il
a été poun'u il ce que cela n'al'l'il'e pas non plus; cal' ainsi la lu­
mière et la l'ie spirituelles seraient éteinles, el l'homme mourrail
spirituellemenl; chercher se dil de l'entendemenl, désirer se dit
de la \'olontG, el la morl se dil de l'un el de J'autre. Que ce soil
là ce qui esl signifié pal' ces paroles, c.ela esl évidenl; autremenl,
que faudrait-il entendre pal' li en ces jours-!il les hOlllmes cherche­
ronlla mort, el ils ne la trouveront poinl; el ils désireronl mou­
rir, el s'cnfuira d'eux la morl? » en effel, pal' la mol'l il n'esl pas
entendu d'au Ire mort que la mort spirÎluelle, qui esl introduite
quand l'entendement est éloigné des choses qu'on doil croire, cal'
ainsi IÎIOllllllC ne sail pas s'il pensc ct l'ail le l'l'ai ou le fanx, par
conséquenl s'il pense el agit al'ec les anges du ciel, ou si c'cst
avec les diables ùe l'enfer.
/130. Vers. 7. El les 1'CSSCl/tMll/lCeS des Suulcrelles, signifie
Vers. 7. CHAPITRE NEUVIÈME. Hl
les applwences et les images de ceux qui ont con(wme chez eux
la foi séparée d'avec la chm-it<!. Par les ressemùlances sont si-
gnifiées lenrs apparences dans une image représentative; par les
saulerelle,\ sont signifiés les faux dans les exlrêmes, N° 4211; et
comme les faux font un avec ceux qui sont dans les faux, eux
aussi sont signifiés par les santel'elles : que ceux qui ont conHl'mé
chez eux la foi seule, ou leurs l'aux, soient entendus par les sau-
terelles, c"est ce qui est devenu pour moi bien évident, en ce que
les prêtres qui étaient dans cette foi embrassaient et baisaient les
sauterelles qu"ils voyaient, et voulaient les introduire dans leurs
maisons; cal' les images, qui sont les formes représentatives des
affections et des pensées des anges et des esprits dans le monde
spirituel, apparaissent comme vivantes, de la même manière que
les animaux, les oiseaux et les poissons, don t il a été parlé précé-
demment.
43i. Semblaùles il, des chevaux ])r(Jpltl'és en guelTe, signifie
que, pm-ce qu'ils peuvent raisonner, ils apparaissaient ù ell:v-
nèmes comme combaltant par l'entendement du vrai d'après
fa Parole. Par le Cheval est signifié l'entendement de la Parole,
N° 298; par la guerre est signifiée la guerre spirituelle, qui con-
siste en raisonnements et en argumentations, N°' 500,586; par
semblables ou ressemblances sont signifiées les apparences,
comme ci-dessus, N" 1130.
432, Et sur leul's tétes, comme des cow'onnes semblables ù
de l'O/', signifie qu'ils apparaissaient ù eu:r:-mêmes comme
vainqueurs, Par les couronnes sur ll'1I1's t<'tes, semhlables ù de
l'O1', sont signiHées les marques de la victoire, parce que les nais
autrefois (lans les combats pOl'taient des couronnes d'or, N" 300;
cal' il a été dit qu'elles furent vues semblables il des chevanx, c'est-
à-dire, sur des chevaux préparés en gllel'l'e, N" 431; en effet, elles
avaient des faces d'hommes, comme il est dit ensuite; ct eux sont
dans la persuasion qu'ils ne peuvent ètre vainclls.
433. Et leurs (aces, comme des lilces d'/tommes, signifie
qu'ils ((])1Jaraissaient ù eU,T-mêmes comme sages. Pal' l'/tomme,
dans la Parole, il est signifié le sage et l'intelligent, N" 2113, et pal'
sa (ace, la sagesse et l'intelligence; cle là vient qlle, pal' « leurs
faces, COlllme des faces cl'hommes, Il il est signifié qu'ils apparais-
20 L'APOCAI,YPSE Rt:VÉI,ÉE. N" 433.
saient à eux-mêmes comme sages; ils sont aussi appelés sages,
savants et érudits, quoiqu'ils soient parmi les vierges insensées,
qui n'avaient point d'huile dans leurs lampes. - i.\lallll. XXV.
1, 2; - l'huile signifie l'amour et la charité; et parmi les in­
senses qui entendent le Seigneur, c'est-à-dire, qui lisent la Pa­
role, et ne font point. - i.\lallh. VIL 26.
434. Vers. 8. Et eLLes avaient des cheveu,x comme des che­
veux de femmes, signifie qu'ils apPw'aissaient li eux-mêmes
cOJnme dans l'afl'ection du v1'ai. Dans la Parole, par l'Homme est
signifié l'entendement du vrai, et pal' la Femme l'alfeclion du
vrai, parce que l'homme naît entendement et la femme alfeclion;
voir sur ce sujet le Traité de l'AMOUR CONJUGAL; pal' les cheveux
dans la Parole est signifié le dernier de la vie de l'hom me, c'est­
à-dire, le sensuel, dont il a été parlé, N" 424; c'est là ce qui fait
qu'il leur semble qu'ils sont dans l'alfeclion du vrai, quoique ce­
pendant ils soient dans l'alfeclion du faux, car ils croient que le
faux est le vrai. Que la Femme signifie l'alfeclion du vrai, on peut
le voir par un grand nombre de passagl's dans la Parole; de là vient
que n::glise est appelée ÉpOUSl', Femme, Fille, Vierge, et l'Église
est Église d'après l'amour ou l'alfeclion du \Tai, cal' de celll' affec­
tion vient l'entendement du vrai. L'Église est appelée Fl'mml' dans
ces passages: " DJ::UX FE~IMES, fiLLes d'une mrJme Min'e, qlti ont
commis sco/'tal'ion en Égypte, O/iOla qui est Samarie, cl O/zo­
Libah qui est Jerusalem. )) - Ézéch. XXIII. 2,3, fJ.- « Comme
unc FEmlE abandonnee et aflligee en son csprit t'a appelee Je­
llOvah, et (comme) une FElIDIE DE JEUNESSE. )) - l~saïe, LIV. 6,
7.- « Jehovah aee/'a du nouveau SUl' la terre, la FEM~IE enve­
loppera l'homme. )) - Jérém. XXXI. 21, 22. - Par la FE~mE
enveloppee du Soleil, que le D/'agon poursuivit, - Apoe. XII,
- est signifiée la Nouvelle Église, qui est la Nouvelle Jél'usalem.
Pat' les Femmes sont signifiées les alfecLions du l'l'ai, d'après les­
quelles l'Église l'st Église, dans plusieurs passages; par exemple,
dans ceux-ci: « Les FEMMES de mon peuple vous c!tassez, cha­
cune dl' sa maison de délices. )) - Michée, IL 9.- « Les familles
des 1JIaisons gemiront il part, et les FEmlES rt ])01't,))- Zach. Xl[.
11,12,13. - (1 l'BillES, qui dies dans la secul'ité, arrêtez-vous;
écoatez Illon discow's,)) - J~saïe, XXXIl, O. - « Pourquoi (aites­
Vers. 8. CHAPITllE NECVlblE. 21
vous le mal, pOw" ('etranchel' de vous l'HOMiIIE ET LA FEi\I~IE. Il
- Jérém. XLIV. 7. - « Je dispel'serai l'HomIE ET LA FEMME. Il
Jérém. LI. 22; - pal' l'Uomme et la Femme, ici et ailleurs, dans
le sens spirituel, il est signifié l'entendement du vrai et l'affection
du vrai.
li35. Et leurs dents comme de lions étaient, signifie que les
sensuels, qui sont les del'niers de la vie de l'homme nature/,
leur apparaissaient en puissance sur toutes choses. Les dents
signifient les derniers de la vie de l'homme naturel, qui sont ap­
pelés les sensuels; voi,<ci-dessus, N" 112li; il ya deux genres de
sensuels, l'un qui appartient il la volonté, l'autre il l'entendement,
les sensuels de la volonté sont signifiés par les cheveux de femmes;
voir ci-dessus, N" li3li, et les sensuels cie l'entendement sont si­
gnifiés par les dents; ces sensuels-ci, c'est-iHlire, les hommes sen­
suels qui sont dans les fanx par confirmation apparaissent il eux­
mêmes en puissance sur toutes choses, au point qn'i1s se croient
invincibles; c'est pourquoi les dents des sauterelles, pfll' lesquelles
sont signifiés de tels sensuels, étaient comme des dents de lions;
par le lion est signiflée la puissance, N° 2lii. Que les dents signi­
lient les derniers de la vie de l'homme, qui sont appelés les sen­
suels, lesquels, lorsqu'ils ont été séparés des intérieurs du mental,
sont pleinement dans les faux, et font violence aux vrais et les dé­
truisent, on peutIe voir pal' les passages suivants: (1 Pm' mon âme
àu milieu des LIONS je couche, leurs DENTS (saut) lance et danls. Il
- Ps. LVJI. 5. - (1 0 Dieu, détmis leurs DENTS dans leUl' bou­
elle; les MOLAIRES DES LIONCEAUX, détourne-les. l) - Ps. LvnL
7. - (1 Une nation monte sur ma terre; robuste ct innomû1'a­
ble; SES DENTS, DENTS DE LION, et SES ~IOL.\lRES, n'UN LION (é­
TOce. » - Joël, I. 6, 7. - ( Jéhovah! les DEi\"TS des im)Jies (11
b1'isel'as. » - Ps. lU. 8. - « Il monta de la 111er une ûëte tel'­
riMe, (onnidable et robuste il l'extn!me, qui av(/it des DENTS
de (el' grandes; elle mangea et ûroya. )) - Daniel, VU. 7. ­
(l Béni (soit) Jéhovah, qui ne nous a pas livrés en lJroie à leurs

DENTS. l) - Ps. CXXIV. 6. - Puisque les hommes sensuels ne


voient aucun vrai dans sa lumière, mais raisonnent et discutent
sur toute chose pOUl' décider si elle est de telle manière, et puis­
que leurs discussions dans les enfers sont entendues du dehor~
22 L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE. N" 435.
comme des grincements de dents, qui, considérés en rux-mêmes,
sont les collisions du faux et du vrai, on voit clairement ce qui est
signifié par le GRINCEMENT DE DENTS, - l\Ialth. VIIr. 12. XIII. 42,
50. XX1I. 13. XXIV. 51. XXV. 30. Luc, XIII. 28;-et en quelque
manière ce qui est signifié par GRINCER DES DENTS, - Job. XVI.
9. Ps. XXXV. 15,16. l's. XXXVlI. 12. Ps. CXIL 10. ~Jich. ur. 5.
Lament. Il. 16.
l136. Vers. 9. Et el/es avaient des cuirasses comme des cui­
Tasses de fer, signifie que Les argumentations d'apl'ès Les iLLu­
sions, par l!:squeLLes ils combattent et ont de La force, Lew' appa­
Taissaient si solides, qu'el/es ne pourraient être 1'(jfutées. Par
les cuimsses sont signifiées les défenses, parce qu'elles défendent
la poitrine; ici, les défenses des faux, qui se font par les argumen­
tations d'après les illusions, par lesquelles le principe faux est
soutenu; car d'un principe faux il ne peut découler que des faux;
si des vrais sont présentés, ils ne sont vus qu'en dehors ou super­
I1ciellement, par conséquent aussi sensuellement, et ainsi sont
falsifiés et deviennent ehez eux des illusions, Si telle est la signifi­
cation des cuirasses, c'est parce que les guerres dans la Parole signi­
fient des guerres spirituelles, et que par suite les armes de guerre
signifient diverses choses qui appartiennent à celte guerre, comme
dans Jérémie: (' AtteLez Les chevaux, et montez, cavaLiers; et
1Jréselltez-vous avec des CASQUES, fourbissez Les LANCES, re­
vêlez ia CUIRASSE. " - XLVI. 4. - Dans Ésaïe: Il Il a revêtu La
justice comme une CUIRASSE, et Le CASQUE du saLut (a été) SUi'
sa tête. " - L1X. 17. - Dans David: (1 Sous ses aiLes tu te con­
fieras; BOUCLIER et ÉCU, sa vérité." - l's. XCl. 4; - et en outre
ailleurs; pal' exemple,-tzéch. XXIlf. 24. XXX VlI!. 4. XXXIX. 9.
]';ah. If. 4. Ps. V. 13. Ps. XXXV. 2, 3.-Les cuirasses comme des
cuirasses de fer, signifie que les argumentations leur apparais­
saient si solides, qu'elles ne pourraient pas être réfutées, car le fer
par sa dureté signifie ce qui est solide.
437. Et La voix de leurs aiLes, comme une voix de c!wl'io(s à
plusieurs de chevaux courant en guerre, signifie leurs raison­
nements comme pl'ovenant des vrais de La doctrine d'après La
ParoLe, pLeinement compris, pOlir LesqueLs iL faut combattre
rJVec arc/eur. La voix des ailes signifie les raisonnemen ts, parce
Vers. 9. CHAPITRE NECVlbIE. 'V'
-,)

que voler signifie percevoir el instruire, W' 2ll5, ll15; les chariots
signifienlles doclrinaux, comme on va le voil'; les chevaux signi­
fient l'enlendement de la Parole, N° 298, et beaucoup de chevaux
l'enlendement complet; que cOll1'iJ' en gU(,J'1'e signifie l'al'ùeur de
combattre, cela est évident. Que le chariol signifie la doclrine, on
le voit pal' ces passages: « Les CHARS DE 01l::U sont lJar doubles
myriades, millieJ's d'anges de paix, le Seignew' en eux, » ­
Ps. LXVrrr. 18. - « Jéhovah qui fait des nuées SES CHARS, qui
marche sur les ailes du vent. » - Ps, CIV. 2, 3. - « Jéhovah!
t1l chevauches SIl1' tes chevau:v, TES CHARS (sont) le salut. » -
Habak. Ill. 8. - I( Voici, Jéhovah dans le feu viendra, et
comme lu. tempète (seront) SES CHARS. » - Ésaïe, LXVr. 15. ­
« VOltS serez rassasiés, sur ma table, de cheval l:t de CHAR;
ainsi je donnerai ma gloire parmi les nations. » - Ézéchiel,
XXXIX. 20. - « Je retrancherai le CHAR hors d'Éphraïm, et le
c!leval hors de Jérusalem.» -Zach, IX, 10. - « Je J'enverse/'ai
le trône des Royaumes, je 7'envaserai le CHAR, et ceux qui le
montent. » - Agg. U. 22. - « Pose la sentinelle; ce qu'elle
verJ'a, qu'elle l'annonce; et elle vit CHAR, paiJ'e de cavaliers,
CHAR à chameau, et CHAR d'Iwmnw; et elle dit: elle est tom­
bée, elle est tombée, Babel. » - ~:saïe, XXI. 6, 7, 9. - COlllme
Élie el Élisée représentaient le Scigneur qnant il la Parole, el par
suite signifiaient la doclrine lÎrée de la Parole, de même que lous
les Prophètes, N° 8, c'esl pOUl' cela qu'ils sont appelés CHARS
D'ISRAEL ET SES CAVALIERS; et c'esl pOUl' cela qu'Élie fut vu en­
levé au Ciel dans un CHAR DE FEU, et que des CHARS et des CHE­
VAUX OF. FEU fw'ent vus autoUJ' d'Élisée par son serviteur, - H
Rois, II. 11,12, VI. 17, XlIl. Ill; - oulre plusieurs autres pas­
sages où il est parlé de Chars; pal' exemple, - Ésaïe, XXXI. 1.
XXX VIL. 2li. LXVI. 20. Jérém. XVII. 25. XXI[.!J. XLVr. 2, 3, 8,
9. J•• 37,38. LI. 20,21. Ézéch. XXVI. 7,8,10,11. Dan. XL !JO,
Nah. III. 1,2, 3. Joêl, IL 3, !J, 5,
M8. Vers. 10. Et elles avaient des queues semblables à d('s
scorpions, signifie les vrais de la Pm'ole falsiftés, pm' lesquels
ils introduisent la stupew·. Pal' la quelle est signifié le dernier
de la têle, parce que le cerveau pal' l'épine dorsale esl continué
dans la queue, c'est pourquoi ln Tète el la Queue font un comme
2!l L'A POCALYPSE Rf':VÉLÉE. N° 113B.
le Premier et le Dernier; lors donc que par la Tète est signifiée la
foi seule justifiante el sauvante, par la Queue sont signifiées toules
ses confirmations en somme, qui sonltit:ées de la Parole, par con­
séquent les vrais de la Parole falsifiés: tout bonllne qui, d'après
la propre intelligence, prend un principe de religion el le pose
comme Tête, prend dans la Parole des choses qui le confirment,
et les pose cOlllme Queue; de celte manière il introduit dans les
autres la stupeur, el de celle manière illes blesse; c'est ponrquoi
il est dit qu'elles avaient des queues semblables ci df.'s scol']Jions,
et peu après, que des aiguillons il y avait à leur's queues, et que
leur pouvoir était de nuire au,]; flommes pendant cinq mois;
cal' pal' le scorpion est signifié [e pel'suasifïnlroduisanlla stnpeu1'
dans l'entendement, N° !l25, Que la Quene soit la con Lil1lllltion du
Cerveau par l'épine dorsale jusqu'à son dernier, un anatomisle, si
tu le lui demandes, te l'apprendras; ou bien, regarde un chien ou
toute autre bête qui ail une queue, caresse-le et na lie-le, et tu
venas le sommet de son llos s'amollir, et sa qneue se mouvoir
d'une manière correspondante, et si, au conlraire, lil l'irriles, tu
verras son dos se hérisser. Par la tète est ainsi signifié le premier
de l'entendement, qui est pris pOUl' principe, et par la Queue le
dernier_de l'entendement, dans ces passages: « Il retrancflel'a
d'Israël Tt:'l'I: BT QUEUf.; le vieillard ct celui qui est ItOnOl'é,
(c'est) la TÈn;, mais le Pl'Oplli:te docteur de mensonge, (c'est)
la QUEUE. » - I~saïe, IX. 13, 1!J. - « Il n'y aura point pour
l'Égypte d'ouvrage qui t'asse TÈTE ET QUEUE,» -;- ~:saïe, XIX. 15.
- Pal' « les SEPT l'f:TF.S du Dragon, ct pm' sa QUE UE, avec la­
quelle il entmina la troisième pa'l'tie des étoiles du Ciel,et les jeta
à tare, »- ApoC. XII. 3,!l; - puis aussi pur « les QUEUI:S, sem­
blables il des sel'pents, ayant des têtes, ]Jal' le~quelles elles
nuisent, » - Vers. :t9 de ce Chapilre, - il n'est pas non plus si­
gniilé autre chose. COlnme la Queue signifie le dernier, ct que Je
dernier est le complexe de tons les antcrielll's, c'est pOlir cela qilë
Jéhovah a dit à Moïse: « Prends la QUEUE du Se1']Jent; et il la
prit, et il devint un bâton. »- Exod. IV. 3, iL: - et c'esl pour
cela qu'il a été commandé « d'ôte1' la QUEUE entièl'e jusque con­
tre l'élJine du dos, ct de la sctCl'ifier avec les (j'raisscs qui sont
Sllr les entrailles, les l'dus, les intestius cl le (oie. J) - Lévit.
Vers. iD. CHAPITRE NEUVIhiE. 25
HI. 9, 10, 11. VlU. 25. IX. 19. Exod. XXIX. 22; - que le der­
nier soit le contenant et le complexe de tous les antérieurs, on le
voit dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLF. JÉRUSALEM SUR L'ÉCRI­
TURE SAINTE, W' 38, 65, et clans LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LE
DIVIN A~IOUR ET SUR LA DIVINE SAGESSE, NO> 209 à 216, et N°' 217
à 222.
lt39. Et des aiguillons il y avait il lew's queues; et leur pou­
voir était de nuire au,'!; hommes lJendl!nt cinq mois, signifié les
astucieuses falsifications de la PaI'ole, lJar lesquelles, pour
un court espace de temps, ils COUVl'ent de ténèbres et fascinent
l'entendement, et ainsi trompent et captivent. Pal' les aiguU­
Lons aux queues sont signifiées les astucieuses falsifications de la
Parole, par les aiguillons les astuces, et par les queues les l'l'ais
de la Parole falsifiés. N° 1138; pal' le pouvoir de nuire, il est si­
gnifié que pal' elles ils peuvent introduire la stupeur, c'est-à-dire,
convrir de ténèbres et fasciner l'entendement, et ainsi tromper et
captiver, car les queues étaient semlJlables il des scorpions, et pal'
les scorpions sont signifiées de telles choses, j\O 425; pal' cinq
mois, il est signifié pour un court espace de temps, comme ci­
dessus, N° lt27; cela arrive qnanù ils tirent quelques sentences de
la Parole et les appliquent: en effet, la Parole a été écrite pal'
correspondances, et les correspondances sont en partie des appa­
rences du vrai, et celles-ci renfermcnt interieurement en elles les
l'l'ais réels: si ces l'l'ais ne sont point connus dans l'Église, il peut
être tiré de la Parole plusieurs choses qui d'alJord apparaissent
comme concordantes avec l'hérésie; mais quand dans n~glise les
vrais réels sont connns, alors les apparences du vrai sont dépouil­
lées, et les vrais réels se présentent il la vue: mais avant que cela
se fasse, l'Hérétique peut par diverses choses tirées de la Parole
couvrir d'un voile et fasciner l'entendement, et ainsi tromper et
captiver. Que ce soit li.l ce quc font cellx qui affirment que les pè­
chés sont remis il l'homme, ou que l'homme est justifié, pal' lin
acte de la foi, dont personne n'a la moindre connaissance, et
cela, en un moment, et à la dernière heure de la marI, si ce n'est
auparavant, on peut le montrer clairement par lies exemples,
mais ce n'est point ici le lieu. l'al' les Aiguillons sont allssi signi­
fiés les faux cl'après le mal qui sont nuisibles, dans Arnos: « Voici.
1.1. 3.
23 L'APOCALYPSE R~VÉLÜ~. N" M9,
les joul's viendront sw' vous, qu'on vous enlèvcra avcc des AI­
eU1LLONS, » - rv. 2; - et dans ~loïse : " Qu'ils devaient exte)'­
mincI' les Iwbitallts de la tm'l'e, de pem' qu'ils ne devinssent des
épines pour' Lcurs yeu:x ct dcs Ale UILLONS pow' LCU7'S flancs. »­
Nomu. xxxur. 55; - les épines, les buissons, les l'onces et les
chardons, signifient aussi les faux du lllal à cause de leurs ai­
guillons.
MO. Vers, li. Bt eLLes avaient SUI' eLLes pOUl' l'oi L'ange dc l'a­
bîme, lequel Ct nom, en Ilébl'CU, Abaddon; et en gl'ec il a nom
Apollyon, signifie quc dans l'EII(el' sataniquc sont ceu,1J qui sont
dans lrs (aux d'apr'ès lcs convoitiscs, ct qui ont détl'uit l'Église
pal' une totalt: (alsification dc La Par'oLc, Pal' 1JOU1' J'oi, L'ange de
l'abùnc, il est signiOé, non pas un ange qui y soil roi, mais le faux
qui y règne, cal' dans le sens réel par roi est signifié celui qui est
dans les vrais d'après l'alrection du bien, et austractil'ement ce
vrai lui-ménle, N" 20; et pal' suite, dans le sens opposé, par roi
est signiOé celui qui est dans les faux d'après la convoitise du mal,
et abstracli\'emenl ce faux lui-même; par l'abimc est signifié l'en­
rel' satanique où sont ceux-Iii, iV' 387, LJ2:l; pal' le nom est signi­
fiee la qualité. de l'élat, W' 81,122,165, AbeuLdon, dans la Langue
hébraïque, c'est ce qui détruit, et le Destructeur; de même Apol­
lyon dans la Langue grecque; et c'est le, faux dans les extrêmes,
qui a délruill'~glise pal' une totale falsification de la Parole. Pal'
Abaddon, dans le texle hébreu, est signifiée la Destruction dans
ces passages: "Ta védtt dans La DESTRUCTION.» - Ps. LXXXVIU.
12, - « Nu est L'Enfer' devant Lui, cl point de couvel'ture à la
DESTRUCTIO<iI, » - Job, XXVL 6. - Est-ce que Le feu jusqu'à
(l

DESTRU,CTlON dlirorc)'(!?» - Job, XXXI. 12. - « l,a U!,STI\VC­


TlON ct La mO/·t discnt. » - .Job, XXVIII. 22. - En d'autres en­
droits l'Enfer et le Diable sont appelés DESTRUCTION el DESTRUC­
TEUR, - i:saïe, LlV. :t6, Ézéch. V. 16. tX. 1. Exod. XII. 13, ­
mais p<lr un autre mot.
Md. Vers, 12. Lc Mal/wur! 1Jrc1llicr' cst passé; voici, vien­
ncnt cncore dcux illaLtwu'l'! après cela, signific Les lamenlations
uLtéricures sw' La dévastation de L'ÉgLise. Que MaLhew'! signifie
lamentation SUI' la calamité, l'infortune et la damnation, on le
voil, N" 416; ici donc, pal' deux Jl1allwur! a]J1'ès cela, sont signi-·
fif~t's les lalllt'nlalions ulterieures SUI' l'élat de l'I~glise.
Vers. 13. CHAPITRE NEVVlbu:. 2ï
a42. Vers. 13. Et le sixième linge sonna de la trompette, si­
gni/ie l'examen el la manifestation de l'dlat de la vie citez ceux
qui, dans l'Église des llé(ormcs, ne sont pas sages de cette ma­
nière, et qui neanmoins placent le tout de la religion dans la
foi, pensent il cette (oi seule, et ne pense il nulle autre chose
qu'à elle et au cuLte ordinaire, et vivent il leur gre. Qu'il s'a­
gisse de ceux-ci jusqu'à la fin du Chapitre, on le venu clairement
par l'explication de ce qui va suivre. Que sonner de la trompette
signifie examiner etmanii'ester l'état de l'Église, ct pal' suite l'élal
de la vic chez ceux pOUl' qui la religion est la foi seule, on le voit
ci-dessus, N° 397.
« Ceux dont il s'agit mainlenant sont tout à l'ail dislincts de
II ceux dont il a été traité jusqu'ici dans cc Chapitre, et dont les

II faux de la foi ont été vus sous des formes de sauterelles; ils sont

II distiuets en cc que ceux dont il a été tl'aité s'appliquent avec

II étude il explorer les arcanes de la justiflcation pal' la foi, ct aussi

Il à en monlrer les signes et même les témoiguages, qui pour eux

;) sont les lJiens de la vie morale cl de la vie civile, e1\ étalJlissanl


» que les préceptes de la Parole en eux-mêmes sonl Divins, il est
II vrai, mais que chez l'homme, parce qu'ils procèdent de sa vo­

l) Ion té, ils deviennent naturels cl n'ont point de conjonction avec

II les spiriluels de la foi; et COlllme ils confirmenl cela pal' des ra­

II lionnels qu'ils savourent d'après leur érudition, ils vivenl dans

1) la plage méridionale dans l'abîme, selon la description ci-des­

II sus, N" Ll2L Mais ceux dont il s'agit dans ce qui va suivre jus­

1) qu'à la fin du Chapilre n'étudieut pas ces arcanes, mais seu­

l) [emenl ils font la foi nue Je toul de la religion, ne s'occ~pent

II que de celle foi et du culte ordinaire, ct vivent il leur gré: il

II m'a aussi été donné de les voir et de converser avec eux; ils l'i­

II vent dans la plage septentrionale dans des hulles construites en

II joncs et en roseaux endnils de chaux, dans lesquels l'humus est

II le plancher; ces huttes sont éparses çà et là ; les plus ingénieux,

l) ceux qui d'après la lueur naturelle savont pal' des raisonnements

Il consolider celle foi, el confirmer qu'elle n'a rien de commun

Il avec la vie, habitent la partie antérieure, ceux qui sont plus

1) simples derrière eux, et les slupides vers l'occidenl de celle

JI plage; il Y en a une si grande mullilude, qu'on ne saurait Il,


28 I.'APOCAl.YJ>SF. RÉVÜl:E. N° li42.
)) croire. LIs sonL insLruiLs par des esprits angéliques, mais ceux
)) qni ne reçoivenL pas les vrais de la foi, eL ne vivent pas selon
)) ces vrais, sont envoy(\s dans un elifel' qui est sous eux, et ils
» ~ont ell1Jll'isonnés. ))
!l43. l~t j'entendis une voi.:v des quatre cornes de l'Autel d'or,
qui est del/unt Dieu, (Vel's. Ill,) laquelle disait au sixième Ange
qui avait la t1'Ornpc'Ue, signifie un commandement du Scignew'
pm' le Ciel spil'ituel ci ceux qui" allaient e::vaminel' ct manifester.
Pal' unc voix est signifié un commandemenL Divin; pal' l'Autel
d'or, ou l'AU lei SUI' lequel se faisaienlles parfums, est signifié le
Ciel spil'iLnel, N"' 2ï7, 392; pal' les quatre Cornes de ceL AuLel
est signifiée la puissance de ce Ciol, j'\0 270, ici la puissance de
délier les quatre Anges enchaînés sm Je fleuve d'El1phrate, comme
il esL diL ensniLe; pal' le sixiimw Ange qui avait la ll'ompelte,
il est signifié il ceux auxquels il avait éte enjoinl d'examiner et de
manifeslel', N" lil12.
llM. Delie ll'S quatl'e Anges cnclzainés sur le fleuve g?'and
d'Eu]Jh1'Clle, signifie de lew' enlevel' les liens exte17lcs, afin que
les inlcrieurs de leur lIw1tlal apparaissent. Que ce sail là ce qUI
esL signifié par ces paroles, personne ne peuL le savoir, ni même le
soupçonner, à moins qu'on ne sache ce qui est entendu par le fleuve
gl'and d'Euphl'aLe, et pâl' les quaLro Anges qui y sonL enchaînés;
pal' l'Euphrate, dans la Parole, sout ~ignifiés les intérieul's du
men lai de lïJomme, qui sonL appelés rationnels, lesquels, chez
(;Cux qui sont dans les vrais d'après le Lien, sont pleins de sagesse,
Landis que chez eeux qui sonL dans les raux d'après le mal, ils sont
pleins de folie; ccs intéri"cul's sont signifiés dans 1<1 Parole par le
flcu'"c d'EuphraLe, parce que ce fll'uve élait la Iimile de la Terre
ùc Canaau du côté de l'!\ssyrie, et que par I"a TOl're de Canaan éLait
signifiée l'Église, eL par l'i\ssyrie son rationnel; et de lit, par le
fleuve qui serrait de limite sont signifiés les intl\l'ieurs du mental,
qui dans l'un et dans l'auLl'c sons sonL appelés rationnels; en effet,
il y a tl'ois choscs qui ronll'liomme de l'Église, le SpiriLucl, le I1a­
lionnel ou l'intcllectuel, elle ~atlll'ei qui aussi eslle Scientifique;
le Spirituel de l'f:glise étaiL signifié par la tene de Canaan et par
les fleuves dans ceLte Lcrre, le Hationnel ou l'Intellectuel de l'E­
glise, par Aschlll' ou l'Assyrie cl par l'Euphratc son fleuve, et le
Yers, H. Cil Al'ITIH; NEUVIÈME, ~\)

Nalurel de l'Église, qui esL aussi le Scienlillqlle, par 1'1::gl'ple cL


par le Nil son fleuve; mais SUI' ce sujel voi1' de plus grands déve­
10ppemenLs ci-dessous, j'i" 503; par les qua/i'c Iln(Jes enchaiw::;
.wr le fleuve d'EuphraLe sonL signifiés ces inlérieurs chez les
1J0miMS de l'I~glise, inlérieurs qui sonl dils encllainés parce qll'i.ls
ne soul pas puuliquemenL monLrés; en eO'cL, cc sonL des espriLs
infernaux qui sonl entendus par ces quutre Anges, parce qu'il esL
diL creux qu'ils éLaienL prêLs afin de tuer la Ll'oisieme partie c1es
hommes, comme on le verra bientôl, N" LtLt6; elles intérieurs des
hommes fonl un avec les esprils, soil infernuux. saiL céleste"
puisqu'ils habilent ensemble; par les délier, il esl signifié enlever
les liens externes, afin qne les intéJ'ieu!'s de leur menlul upparais­
senL: ce sonllà les choses qui sonL signifiées par ces paroles. Oue
parl"Euphrate soicnt signifiés Ics intérieurs dumenlal de l'!lommc,
qui conlinenl avec les Spiriluels de son l~glisc, on peut le voir
dans la Parole par les passages dans lesquels Ascllur ou l'Assyrie
esl nOlllmé : mais l'EupllraLe se présente duns le sens opposé,
dans lequel il signifie les intérieurs pleins de fuux el par suite
pleins de folies, dans les passages suivants: (( Voici, lJieli {ilil
monter SUI' eux les caux du FLEUVE, (l'Euphrale), fortes ('{
grosses, LE nOI D'AsCHUlI; il passel'a par Jelwdah, il inondcra
et 11'CLVerscra, " - l~saïc, Vifl. 7, 8. - (( Qu'a:;-l1l il (aire avec
le chemin de l'Égypte lJOUI' boirc les eaU,T du 5chiclwr'! el
qu'as-tu il faire avec le elll!lIlin de l'J\SSYlIIE lJOW' boil'e les
eaua; du Jo'LEUVE'I,,- Jél'érn. II. 18.-(( JdlOvalt vouera li l'e.Té­
c/'ation la langue de la mer d'lkgyple, el il agitera .la main ml'
le FLEUVE DE L'EUPUI\ATE. " - I::suïe, XI. '15,16. - (( Le :;i,Tii.'lIu:
Ange vasa .la {tale sur le !JI 'and l'LEUVE, L'EUPHRATE, el (at
tarie son eau. n - Apoc. XVI. 12. .:.- (( 11 (ut c01/tmandd au
PrOIJ/u:te de mettre ulle ceinture sur ses reins, et ensuite de la
cachel' dans un ll'Olt du rocher IHi:s de l'EUPIlRATE; cl 'II/wul
au bout de quelque lemps il la rcpdt, t'oiei, elle était pOll.'Tie,
et n'etait plus In'olHe li rien. n - ,Jérém. XU 1. 1 à 7, 11. - El
il lui fuL aussi commandé (( qu'apri:s qu'il aurait aclteve de /in
le lhTe, iL le jetâl dans le milh'u de l'EUPlIflAH, l't qu'il dit:
.4insi sera submergec Babel, ct clle /te se rell:ver(l llOint. li ­
.16rém. LI. 63, 6iJ; - par ces choses élaicnll'cpr,'scnLés les inte­
l J. ;3*.
.

::JO L'APOCALYPSE 1\t:YÉLÜ. [\" Mil.


l'ieurs de l'état de ntglise chez les fils d'Israél. Que le Nille fleuve
de n::gY[l!e, el l'Euphrate le fleuve cie l'Assyrie, ,lien télé les li­
mites de la terre de Canaan, on le l'ail pal' ce pass~ge : « Jehovalt
traita alliance aVlx ltlJram, en disant: ft ta semence je don­
nerai cette Terre, depuis LE Fu:un: D'l~GYPTE JUSQU'AU GRAtiD
FLEUVE, L'EuPHRATE. » - Cen. 'li.. V. 18 : - que l'Euphrate ait été
une limite, on le l'ail, - Exocl. XXllf. 31. Deut. 1. 7, 8, XI. 2li.
Jas. 1. li. l'lieh. VU. 12.
465. Vers. 15. Et furent dëlies les quatre Anges, signifie que
les liens e.rternes ayant étc enlevcs, (es inte7'ieurs de leur men­
tal apparurent. C'est la conséquence de ce qui a élé dit ci-dessus.
lJlJ6. Qui etaient lJr('ts pour l'heure, et le jour, et le mois, et
l'armée, afin de tuer la troisieme lJartie des !tommes, signifie
fUX dans un perpetuel envrt d'enleve7' aux hommes de l'Église
ta lumière ct la vic spirituelles. Par être lJrêt il est signifié être
en effort; par l'heupe, le jour, le mois, !'annee, il est signifié
continuell~ment et perpétuellement, la même chose que par en
tout temps ; par Wer il est signifié enlner aux hommes de l'f:glise
la lumière et la vie spiriluelles, N" 325; ct par la troisième partie
il est signifié tous, N" liOO.
lJlJ7. Vers. 1.6. Et le nomlJre des annees de la cavalerie, deu.x;
my1'Ïa([es, de myriades, signifie les raisonnements sur la foi
seule, dont les intérieurs de lew' mental aJ:aient ete rempUs,
provenant entiere'lnent des faux du mal en alJondance. Par les
urmées sont signifiés les biens et les vrais, et dans le sens op­
posé les maux et les faux, ici les faux dU1l1al, dont il va être parlé;
pal' la cavalerie sOI~1 signifiés les raisonnements sur la foi seule,
parce que par le cheval est signifié l'entendement de la Parole,
N' 298, et aussi rcntend-ement de la ramIe entièrement perdu,
N°' 305, 312, 320; de Iii, pal' la cavalerie sont signifiés les raison­
nements d'après un entendement de la Parole entièrement perdu,
ici SUI' la roi seule, parce qu'il s'agit de ceux qui saut dans celle
foi; pal' deu.x mYl'iades de myriades il est entendu, non pas un
tel nombre, mais une granàe quantité; s'il est dil cieux, c'est
parce que deux se dit du hien, et que dans le sens opposé il se dit
du mal, 1\" 322; et les myriades se disent des vrais, et dans le
gens opposé elles se disent des faux, ]\" 287. D'après ces explica­
Vers. 16. CHAPITRE NElIVlbn:. :31
tions, on peut voir que par « le nombre des armées de la cavalerie,
deux myriades de myriades,,, sont signifiés les raisonnements
sur la foi seule, dont les intérieurs de leur mental avaient été rem­
plis, provenant entièrement des faux du mal en abondance. Qne
pal' les armées, dans la Parole, soient signifiés les biens et les
vrais du Ciel et de l'Église, et dans le sens opposé les maux et les
faux, on peutIe voir pal' les passages olt le Soleil, la Lune et les
Étoiles sont appelés les Armées, et où par le Soleil il est signifié
le bien de l'amour, par la Lune le vrai de la foi, et par les Étoiles
les connaissances du bien et du vrai, et le contraire dans le sens
opposé, N" 51, 53, 332, ld3 : ceux-là et ceux-ci sont nommés
Années dans ces passages: « Louez Jéhovah, toutes SES AR­
MÉES; louez-le, Soleil ct Lune; louez-le, toutes les Étoiles!,,­
s. CXLVlll. 2, 3. - « Mes mains ont etendu les Cieux, ct à
toute leur ARM~Ej'ai commande." - )~saïe, XLV. 12. - « Par
la PUl'ole de Jehovah les Cieu:;; out ete raits, ct pm' le souffle
de sa bouche toWe leur ARMÉE. )}- Ps. XXXJ.lI. 6. -« Achevés
furent les Cieux et la terre, et toute leur AlIMÉE. " - Gen. Ir.
1. - « La corne du Bouc grandit jusqu'à l'ARMÉE DES CIEUX,
et elle jeta ci teJTe (une pal'tie) de l'ARMÉE et des etoiles, et
même jusqu'au Prince de l'AR~IÉE elle s'(Ueva : et (son) ARMÉE
fut livree sur le (sacrifice) pen1etuel 7Jour la prevarication,
parce qu'elle avait jeté la ve7'ité à te1Te: un saint dit: Jusques ù
quand )JOll1' livrCl' le Suint et l'!\ I\MÉE à être Ioulés au.;; pieds?"
-Dan. VIll. 10 il ili.- « Je/IOvah a donné de sa voix devant son
ARMÜ. " - Joël, II. 11. - « Sur les toits des maisons ils ont
0nert des parfums ù toute l'AMIÜ DES CIF.UX. ,,- Jérém. XIX.
13. - (1 De peur que tlt ne te prosternes deJ)aJlt le Soleil, la
Lune, les Étoiles, et toute l'AIIMÉE DES Cn:ux, et que tu ne les
serves. " - Deutér. IV. 19. XVII. 3. Jérém. VIII. 2. - Pareille­
ment, - És. XIlL 4. XXXTV.4. XL. 26. Jérém. XXXIII.. 22. Zach.
IX. 8, Apoc. XlX. '14. - Comme par les Armées des Cieux sont
signifies les hiens ct les vrais du Ciel et de l'Église, c'est poUl' cela
que le Seigneul" esl appelé JÉUOYA If SÉBAOTH, c'est-il-dire, Jého­
vah des A rl11ées; e.l c'est pour cela que le ministère des Lévites
était appelé MILICE, - Nomb. IV. 3, 23, 30, 39; - ct qu'il est
dit dans Duvid : « Bénissez Jéhovah, (vous) tOlites ses AR~IÉE5,
:32 L'APOCALYPSE Hl::vÉLi:E. i'\" fJ4ï.
ses Ministl'es qui fiâtes .la volonte.»- l's. CIU. 21. - Les maux
elles faux dans l'tglise sonl signifiés pal' l'i\HMf:E Dt~S NA'J'JùNS.
- Ésaïe, xxxrv. 2. - Par L'ARMÉE du Roi du septentl'ion, (lvec
laquelle -il vint contre le liai du midi, - Dan. XI. 13, 15, 20.
-Le Hoi du seplentrion eSlle faux du mal dans l'Église, elle Hai
du midi est le vrai du bien dans n::glise. Il est dit par le Seigneur:
« Quand vous Vf]rrez Jérusalem entourée d'ARMI~ES, Sltclwz
que )JI'oche est sa désolation. » - Luc, XX 1. 20; - lit, par Jé­
rusalem est signifiee l'J~glise, el par les Armées les maux elles
faux qui la dévasleront; là, il s'agit de la consommation du siècle,
qui eslle dernier temps de n::glise. Les maux et les faux sont si­
gnifJes par les Armées, dans Joël: « J f] vous cOlJlpcn.se1'(ti les an­
necs qu'avaient consumées la sauter'elle, le hanneton, le grillon
ct la chenille, mon AR3lBE g1'(tnde, que j'avais r.:nvovée conll'e
vous. » - U. 25; - que par la sauterelle et les aulres insectes
soit signifié le faux dans les extrêmes, on le voil ci-dessus, N' 424.
448. Et j'en entendis le nombl'e, signifie qu'il (ut perçu quels
ils etaient" ci savaiT', qu'ils etair.:nt tels qu'il va êt/'e dit. Pal' en­
tendre il esl signifié percevoir; par le nombre esl signifiée la qlla­
lile de la chose et de l'état, NU' 10, 3ù8, 3611; que ce soil la qua­
lile de leut' élaltel qu'il va êlre dil, c'est parce que celle qualilé
csl decrile dans ce qui va suivre, c'est pourquoi il esl dit: « Et
ainsi je vis. >l
4!l9. Vers. 17. Et ainsi je vis lcs cheval/,r dans la vision, ct
ceux qui étaient l1w11tes dessus, signifie qu'alO/'s il (ut decou­
VCI't qne les raisonnements des intericllrs de leur mental Stlr
la foi seule étaient imaginai'l'es et visionnaires, et qlt"elt,'I;­
mernes en etaient devenus insenses. Pal' voir il esl signifié dé­
couvrir leur qualité; par les clwvau.7: sonl signifiés les raisonne­
menls des inlérieurs cie leur men laI sur la foi seule, ici des rai­
sonnemenls imaginaires et visionnaires, parce qu'il est dit qu'il
les vil dans la vision; pal' ceU,7: qui étaient montes sUI' les clte­
vaux sont signifiés ceux qui sonl inlelligenls d'après la Parole
comprise, ici eeux devenus insensés d'aprè.s des.raisonnemenls
imaginaires el visionnaires qui sont contre I~ Parole. Comme les
intérieurs de leul' mental ont apparu sous de telles formes, qui si­
gniHent les raisonncmenls imaginaires ct visionnaires sUI' la foi
Vers. :17. CHAPITRE NEUVIÈME. 3il
seule, je vais en exposer quelques-uns, que j'ai entendu pronon­
cel' de leur bouche; par exemple, ceux-ci: « Est-ce qu'après la
chute si grave de l'homme, la foi seule n'est pas devenue l'unique
moyen de salut? Comment pouvons-HOus parailre devant Dieu
sans ce moyen? Ce moyen n'est-il pas le seul? Ne sommes-nous
pas nés dans les péchés? Notre nature, depuis la prévarication
d'Adam, n'est-elle pas entièrement corrompue? Y a-t-il d'autre
moyen de guérison que la foi seule? Qu'esl-ce que nos œuvres fe­
J'ont pour cela? Qui est-ce qui peul faire quelque bonne œuvre
pal' lui-même? Qui est-ce qui peut se purifier soi-même, s'absou­
dre, sc justifier el se sauver? Esl-ce que dans chaque pelile œu­
vre, que l'homme fai t par lui -même, le mériLe el la justice ne
sont pas cachés? El si par hasard nous faisions quelque chose qui
fût bon, est-ce que nous pourrions faire toutes choses, et accom­
plir la loi? Et de plus, si quelqu'un pèche contre un préceple, il
pèche contre tous, parce qu'ils sont cohérents. POl1l'quoi le Sei­
gneur est-il renu dans le moude, ct a-l-il souffert si cruellement
SUI' la croix, si ce n'est pour nous enlever la damnation el la ma­
lédiction de la loi, pour nous rendre propice Dieu le Père, pour
devenir seul le mérile el la justice, qui seraient impulés à l'homme
pal' la roi? Aulrement, de quel bien, ou pour quellJien serail l'a­
vénemenl du Seigneur? Puis donc que Chrisl pour nous a soulTerl,
cl pour nous a accompli la loi, et en a enlevé le droiL de damna­
tion, est-ce qu'alors le mal peut encore nous damner, ct esl-ce
que le bien peut nous sauver? C'est pourquoi, nous, qui avons la
foi, nous SOmmes en pleine liberté de penser, de vouloir, de dire
el de faire tout ce qui nous plaît, pourvu que nous ne fassions pas
la perle de nolre réputation, de notre honneur et de notre gain,
el que nous n'encourrions pas les peines de la loi civile, d'où ré­
sulLentl'infamie et le préjudice.» Quelques-uns, qui erraient plus
loin dans le sepleutrion, disaient que les bonnes œuvres qui sont
faiLes pour le salut sont préjudiciables, pernicieuses et maudites;
parmi eux il y avait aussi quelques prêtres. Ce sont là les raison­
nements que j'ai entendus; mais, en babillant et mannoltant, ils
en faisaient plusieurs autt'es que je n'ai pas entendus. Oulre cela,
ils parlaient en toule licence avec effronterie, et étaient lascifs tant
en paroles qu'en actions, sans avoir de crainte pour aucun açle
:lil T}Al'OCALYI'SE RÉVÉLÉE. l'l" M9.
criminel, si ce n'est quand ils dissimulai('nt pOUl' garder une ap­
parence d'honnêtelé. Tels sont les inléri('urs du men laI, cl pal'
suite les exlérieurs du corps, chez ceux qui ont failla foi seule le
tout de la religion. ~lais toules c('s choses, qni onl élé diles pal'
eux, tombent, si l'on s'adresse immédialement ail Seigneur Sau­
'\'eul' Lui-1\lême, cl si l'on croit en Lni, el qu'on fasse le bien, l'un
et l'aulre pour le salul, ct que ce sail pal' l'homme comme pal'
ini-mème, avec la foi cependanl que c'esl par le Seigneur; si cela
'l'est pas fait COlllme par l'homme il n'y a aucnne foi ni aucune
charité, et ainsi point d(~, religion, ct pur conséquent point de sal­
valion.
[,50. Ayant des cuimsses coitleur ele {eu, cl d'ltyacinthc,ct de
.soufre, signifie leurs argumentations imaginaires et visionnai­
j'es, d'après l'amour infernal et la propTe intelligence, et d'a­
près les convoitises qui en proviennent. Pal' les cuirasses son t si­
.gnifiées les argumentations, d'après lesquelles ils combattenl pOUl'
la foi seule, N" 436; par le {eu esl signifié l'amour célesle, el ùans
le sens opposé l'amour infernal, I\''' LJ52, 468, 49[1; par l'ltyacinthe
est signifiée l'inlelligence d'après l'amour spirituel, et ùans le sens
opposé l'intelligenoe d'après l'amoul' infernal, laquelle eslla pro­
pre intelligence, dont il sera parlé plus loin; et par le soufre esl
.signifiée la convoitise provenant de cet amoul' par la propre inlelli­
gence, 1\' l152; il suil de là que de telles choses sonl signifiées par
les cnirasses couleur cie feu, d'hyacinlhe ct cie soufre. Si leurs ar­
gumentations pour la foi seule sonl ainsi décrites, c'esl parce que
tous ceux qui se croient justifiés, e'est-ù-dire, absous des péchés,
pal' la foi seule, ne pensenl janlUis à la pénilence, el que l'homme
hnpénLtent est entièremenl dans les péches, et que tous les péchés
dérivent et pal' suite tiennenl cie l'amour infernal, de la propre
intelligence et ùes convoitises qui en proviennent; ct ceux qui
sont dans ces convoitises, Ilon-seulement agissenl cI'après elles,
mais encore parlent, el même pense·nl et vculent, p'lI' conséquent
l'aisonnen 1 el urgumentent d'après elles; elles son 1 leur hOlllme,
parce qu'elles sont leur vie, mais bomme-diable et sa vie qui est
la vie infernale. Ceux qui vivent la vie morale, seulemenl pour
eux et pour le monde, ne savent point eela, par celle raison que
Leurs intérieurs sont tels, tandis que l.eurs extérieurs son 1 sem­
Vers. 17. CH,IPITRE NEUVIÈME. 35
blabJes aux extérieurs de ceux qui vivent la vie Chrétienne; mais
qu'ils sachent que tout homme, quand il meurt, vient tluns ses in­
térieurs, parce qlI'ii devient esprit, et que l'esprit est J'homme
interne; ~t alors les intérieurs accommodcnt pour eux les exté­
rieurs, et ils deviennent semblables; c'est pourquoi les choses
Illomles de leur vie dans le monde deviennent alors comme des
écailles de poissons qui sont enlevécs. II en est tout autrement de
ceux qui font Divins les préceptes de la vic moralc, et alors aussi
les préceples civils parce qu'ils appartiennent il J'amour il l'égard
du prochain. Si l'hyacinlhe signifie l'intelligence d'après l'afTection
de l'amour spirituel, c'est parce que celle couleur lient du rouge
du feu, et du blanc de la lumière, et qlle pal' le feu est signifié l'a­
mour, et par la lumière l'intelligence; celte intelligence est signifiée
par (couleur) d'Hyacinlhe dans Ifs COOVERTOIIES ET LES l'OILES DU
TABERNACLE,-Exod. XXV!. 31,36. XXVlr. i6;-dans L'ÉPHOD
O'AHARON , - Exod. XXVILI. G, 15; - par le drap (couleur) llYA­
CINTHE placé sur l'Arche, sur la Table, sur te Ghandelic/' et sur
l'Aulel, quand 011 étail el/l1wrche,- Nomb. IV. 6, 7,9, H, 12;
-par le FIL IIYACINTHE sur les pans des habits, -l\ol11b. XV.
38,39; - et pal' l'HYACINTHE, -l::zéch. XXVII. 7, 2!l. - ~Iais
lïntelligence d'a pres l'afTection cie l'amoul' infel'l1al est signifiée
par l'Ilyacinthe dans l::zéchiel : « DllOlah ou Sama1'Ïe a commis
scortalion, cl elle a aimé ses amants, les AssYl'iens ses voisins,
1tus d'HYACINTHE, cavaliers chevauc/uml sm' des c/wvau:v.»­
XXIII. li, 5, 6; - ainsi est décrite l'(~glise qui, pal' des l'aisonne­
ments tirés de. la propl'e intelligence, avait falsifié les Hais de la
Parole; et dans Jérémie: « Ils s'infatuent et deviennent fous, en­
seignement de vanités est cc bois; l'm'oenl étendu (/e 'lïwl's­
hish esl apparié, olLV/'age d'orft)VJ'e ('{ de'mains de jimdeur,
HYACINTHE cl ]J0urpl'e test) lew' vêlemenl, ouvl'aoe de sages,
tout cda. »- X. 8, 9; - « ouvrage d'orfèvre ct de mains de fon­
deur, et ouvrage de sages, tout cela,» signiOe, dans ce passage,
que ces choses viennent de la propre intelligence.
451. Et les lêles des chevaux, comme des tèles de lions, si­
(JlIijie les fanlaisies S1I/' la {oi seule comme en 7Juissfl11cc. l'al'
les tèles sont signifiées les choses imaginaires et l'isionnail'es SUl'
la foi seule chez ceux dont il s'agit ici, et qui <l'lin seul Inot sont
...

36 L'APOCALYPSE RÉVÉCÉE. N° 451.


appelées fan [aisies; par les clu:vaux son t signillés les raisonnc­
ments des intérieurs de IcU!' mental, qui sont tels, N° M9; et par
les lions est signifiee la puissance, )\" 2.!l1; que cc soit la puis­
sance d'après les illusions, c'est parce qu'ils sont sensuels, et que
les hommes sensuels raisonnent d'après des illusions pat les­
quelles ils persuadent et captivent, N" 42ll. Que leurs argumenta­
tions pour la foi seule soient imaginaires et visionnaires, quicon­
que élève quelque peu son mental peutIe voir; qu'est-cc que la
foi en acte, et la foi dans l'étal, selon leur idée, sinon des choses
visionnaires? Qui d'entre eux sait quelque chose de la foi en acte,
et ce que fait la foi dans l'état, puisqu'il n'entre par l'homme rien
de bien dans la foi en ar,te? Qu'est-ce que c'est que la rémission
des péchés et par suite la salvation en un moment, sinon le résul­
tat d'une pensée visionnaire? Que ce soit un serpent de feu volant
dans l'Église, on le voil dans LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DI­
VINE PROVIDENCE, N" 340, Qu'est-cc que c'est que l'opinion sur
l'immunité, le mérite, la justice, la sainteté d'après l'imputation,
sinon une chose visionnaire? voir la DOCTRINF: Df; LA NOUVELLE H­
nUSALEU SUR LE SnGNEUn, N" 18. Qu'est-ce que c'est que la Divine
opération dans les internes sans coopération de l'homme comme
par lui-même dans les externes? car séparer l'interne d'avec l'cx­
terne, de manière qu'il n'y ail pas conjonction, est une chose ab­
solument visionnaire; voir plus loin, N" 606. Une telle chose vi­
sionnaire est la foi séparée d'avec la charité, car la charité dans
les œuvres est le contenant etl'a(fermissement de la foi, c'est son
humus et sa teITe, c'est son essence et sa vie; en un mot, la foi
d'après la charité cstl'hommc, mais la foi sans la charité est un
fantôme, c'est un être inlaginaire, semblable à une bulle de savon
volant dans ['air. Mais peut-être quelqn'un dira: Si de lu foi tu
(l

éloignes l'entendement, tll ne ycrl'as pas ces choses Yisionnail'es;»


mais que celui-Ill sache CJue celui qui peut ùe la foi éloigner l'en­
tendement peut aussi imposer à chaque religiosité mille dlOses
visionnaires, comme cela a été l'ail depuis des siècles par les Ca­
tholiques Hornains.
452. Et de leurs bouches sorlit du feu, cl de la fumée, cl du
SOUfre, signifie que dans leurs pensees ct dans leurs discours,
considérés intérieurement, il n'y a et il n'en sort que l'an! 0117'
Vers. 17. CHAPITRE NEUVIÈME. 31
soi et du monde qui est le pl'Opl'e de la volonte, le {aste de la
propre intelligence qui est le propre de l'entendement, et la
convoitise du mal et du faux, qui est le pr07)re commun pro­
venant de ces deux-là. - De leurs bouches, c'est de leurs pen­
sées et de leurs discours; par le {eu est signifié l'amour de soi et
du monde, amour qui est le propre de la volonté de l'homme,
N"' 1J50, 1J68, lI9!!; pal' la {umt'e est signifié le faste de la propre
intelligence, faste qui est le propre de son entendement, el qui
SOI'l de l'amour de soi et du monde comme la fumée sarl du feu,
N" 1J22; et par le sou{re esl signifiée la convoitise du mal el du
faux, qui est le propre commun provenant de ces deux-là. Ces
choses, cependant, ne sont [las manifestées par leurs discoun; de­
vanlles hommes dans le monde, mais elles apparaissent clairemenl
devant les Anges dans le Ciel, c'est pour cela qu'il est dit qu'elles
sonl telles, Cl considérées intérieurement. " Le feu signifie l'a­
mour infernal, et le soufre les convoitises provenant de cet amour
par le faste de la propre intelligence, dans les passages suivants:
Cl Du FEU et du SOUFRE je {emi pleuvoir SUi' lui. Il - Ézech.
XXXVII1. 22, - Cl Jehovah (em pleuvoir SUl' les iJn7)ies du FEU
et du SOUfflE. )) - l's. XI. 6. - Cl Un jOll1' de vengeance (il y
anra) pour Jehovah : ses ton'ents seront changés en poi,x, et
sa poussière en SOUFRE; à eternité montera sa FUMÉ};. " - }~s.
XXXIV. 8, 9, 10. - Cl Au j01l1' que sortit Loth de Sodome, 'il plut
du FEU et du SOUFRE du Ciel; de même il en sem au j01l1' que le
Fils de l'homme sem revélé. ,,- Luc, XVIf. 29,30. Gen. XIX.
21J. - C l Celui qui adore la bête et son image sem tourmenté de
FEU et de SOUFRE. " - Apoe. XIV. 9, 10. - (l La Bète, le Faux
Prophète et le Diable, {urent jetes dans l'étang de FEU et de
SOUFRE. " - Apae. XIX. 20. XX. 10. XXI. 8. - Cl Le souffle de
Jéhovah comme un torrent de SOUFRE embrasera le bûcher. "
- És. XXX. 33. - Cl SOUfR};, sel f't CO~IBUSTION, toute la terre;
elle ne sem point ensemencée, elle ne fera point germer, comme
la subversion de Sodome et d'Amomh. " - Deulér. XXIX. 21,
23. - Cl Sw' l'habitation de l'impie sera répandu du SOUFRE. Il
-Job, XVIII. 15.
1J53. Vers. 18. Par ces l'l'ois choses {ut tuée la tTOisième par­
tie des hommes, l1ar le {('lt, el )1ar la {limée, ct par le -W1t{/'c.
II. fi,
J8 L'Al'OCAL )'l'SE nt: vÉLÉE. N" ù53.
sortant de leurs bouches, signifie !fue de là vù:nt que les hommes
de l'Église périssent. - La troisi(?me ]Jw·tie des hommes rat
/aée, signifte que les hommes de l'Église périssen t par les trois
choses dont il vient d'être parlé, N" 452; car pal' être tué, il est
signifié être tué spiriLuellement, ce qui est périr quant il l'ùme; et
pal' la troisième partie son t signifiés tous ceux qui sont dans ces
faux, comme il a déjà été diL très-souvent; ce qui est signifié par
le feu, la fumée et le soufre, et par sortir de leurs bouches, on
vient de le voir, 1\0 452. Ces faux son t cause que, dans tout le
Monde Chrélien, on ignore que le Feu, dont il est question ici,
est l'amour de soi et du monde, et que cet amour est le diable;
puis aussi, que la fumée provenant de cc feu est le faste de la pro­
pre intelligence, ct que ce faste est Satan; puis encore, que le
soufre allumé par ce feu au moyen de ce faste, ce sont les convoi­
lises du mal et du faux, et que ces convoitises sont la troupe du
diable et de satan dont l'enfer est composé; et quand on ignore
cela, on ne peut pas savoir cc que c'est que le péché, car c'est de
là que le péché tire tout son plaisir et tout son charme.
11511. Vers. 19. El leur pouvoir dans leur uouclze était, signifie
qu'ils 01lt seulement de la force ]JW' le discours qui confirme la
t'ai. Par le ]Jou voir dans la bouche est signifiée la puissance dans le
discours qui confirme la doctrine; en elfet, l'ornement dn dis­
cours, son élé.gance, un zèle feint, une confinnalion ingénieuse
dn faux, surtout d'après les apparences du vrai dans la l'arole,
l'autoriLé, l'occlusion de l'entendement, et plusieurs autres choses
semblables, font tout, la Vérité et la Parole ne font rien; la Vé­
riLé, en effet, ne luiL que devant ceux qui sont dans la ChariLé et
pal' suite dans la foi, ct la Parole n'en instruiL pas d'antres.
M5. Car leurs queues, semblables à des serpents, ont des 113­
tes, ct ]Jar elles elles nuisent, signifie la l'aison ]JOUI' la([uelle ils
sont sensuels et en sens inverse, pronon('ant de bOllche les vrais,
mais les falsifiant d'après le ]Jrincipe qui (ait la tête de leur
religion, et ainsi ils trompent. If est signifié ici la même chose
que ci-dessus au sujet des sauterelles, N"' 1138, ù39; mais lü il est
dit qu'elles avaient des queues semblables à des scorpions, tandis
qu'ici il est dit « semblables ù des serpents, ,) parce qlle ceux qui
sont décrits par les sauterelles parlent et persuadent d'après la 1'<1­
Vers. 19, CHAPIIRE iSEDvlf:m:. J0
l'ole, les sciences el l'érudition, mais ceux-ci parlenl el persuallenl
seulemenl pilr ùes argulllenls, qui sonl des apparences du vrai cl
des illusions; et ceux qni d'après ces argumenls padenl avec élé­
gance cl avec une sorle de sagesse lrompent, il esl vrai, mais non
pas anlanl. Par lesSer']Jents, dans la Parole, sonl signifiés les sen­
suels, qui sonl les derniers de la vie de l'homme, ainsi qu'on le
voil ci-dessus, N" 424; cela vient de ce que tous les animaux si­
gnifienl des affeclions de l'homme; c'eslmème pOUl' cela que les
affeclions des Anges el des Esprils, dans le Monde spirituel, appa­
raissenl de loin cOlllme des animanx, elles affections absolumenl
sensuelles, comme des serpenls; cl œla, parce que les serpents
rampent sur la lene el lèchenl la poussière, el que les sensnels
sonl les infimes de l'enlendemenl el de la volon lé, car ils sonl le
plus près du monde, cl sc nourrissenl des objets el des plaisirs
mondains, qui affeclenl Beulemenl les sens malériels du corps,
Les Serpents nuisibles, qni sonl de plusieurs espèces, signifienlles
sensuels dépendanl des affeclions mauvaises, qui conslilnenl ks
inlérieurs du men lai chez ceux que les faux du mal rendent in­
sensés, elles Serpenls non-nuisibles signiflenlles sensnels depen­
dan! des affeclions bonnes, qni consliluenltes inlérieurs dn Illeu­
lai chez ceux que les Hais du bien rendenl sages, Les sensuels
dépendanl des affeclions man l'aises sonl signifiés pal' les =,erpents
dans ces passages : « Ils lècheront la poussil)re comme le SEn­
J'ENT. ll-~jich. Vl.f, 17, - « Ou SERPE?>T le pain (sera) la pou~­
sÎè!l'e. ll- (.;sale, LX V. 25. - li /1 a été dit au SERPENT; SUI' fVIt
ventre tu marcheras, et la lJoltssière lU lllangel'as fous les jours
de ta vic. ll-Gen, IlL 14 ;-ainsi est décrit le sensuel, qni, pal'l~e
qn'i! communique al'ec l'enfer où 10lls sonl sensllels, change la
sagegse céleste en folie infernale dans les CllOSCS spirilllelles;lI Nf:
te l'éjouïs pas, Philisthée; car' de la racine du SERPENT SOl'fi?'fi
tin basilic, dont le {l'llÏt (sel'a) 1IU SERrENT de {cu volant. ll­
Ésaie, XLV. 29. - li Des œU{1 d'l\sPIC ils deposent; cc/ui qui
mange de leurs œu{s meurt; ci lorsqu'on les pl'esse, il ell sort
une Vipère, ll- Üaïe, L'lX, 5,- Parce que li les {ils d'fsrfliil I/<.'­
'sil'è!'enll'etoUl'ner' en Égypte, ils (urent mordus 7Jm' des SER­
PENTS, II - Nomb. XXI. 1 à 10; - relourner en l~gyple signifiait
de spiritllel devenir sensuel; c'est pourquoi il est dit :lI Les 'IIlCl'­
!lo L' APOCH YPSE nif ü"';t:. N" 455.
cenaires de rÉgY7Jte se sont détoumés; sa voLr, comme (celle)
dn SERPENT, im. " - Jérém. XLVL 21, 22. - Comme Dan était
la dernièrc des Tribus, et pal' suite signifiait le dernier dc l'É­
glisc, qui pst le sensuel soumis aux intérieurs, c'est pour cela qu'il
est dit de lui: u Dan sera un SERPENT SW' le chemin, qui mord
les talons du cheval, et tomûera son cavalier à la Tenvase. 1\

- Gen. XLIX. 17; - par les talons du clNval sont signifiés les
derniers de l'entendement, qui sont les sensuels; par mordre, il
est signifié s'allacher à eux; p.ar lc cayalier est signifiée J'igno­
J'once qui en pro vien t et pal' laquelle les vrais sont pervertis, aussi
est-il ditu son cavalier tombera il la renverse. "Comme les hommes
sensuels sont adroits et l'usés comme des l'cnards, c'est pour cela
que le Seigneur dit : ( Soyez ]J1'Zulents comme les SERPENTS. 1)
- i\latth. X. 16; - car l'homme sensuel parle et raisonne d'a­
près les apparences et les illusions, et s'il possède l'art d'argu­
mcnter, il sait confirmer adroitement tout faux, et aussi toute hé­
résie concernant la foi seule, et néanmoins il a la vue si faible
pour voir le vrai, qU'à peine y a-t-il une autre vue plus faible.
li56. Vers. 20, Et le reste des hommes, qui ne fw'ent point
tués 7Jar ces plaies, signifie ceu,x qui, dans l'Hglise des Refor­
més, ne sont 1Joint ainsi mOI'ts spü'ituellement 1Jar des raison­
nements visionnait'es, ni pal' l'amour de soi, le faste de la pl'O­
pTe intelligence et les convoitises qui en pl'oviennent, comme
SOl1t les. pn!cl!llents, et cependant font la foi seule la tête de
leur religion. Par le l'este des hommes sont entendus ceux qui
ne sont point tels, mais font cependant la foi seulc la tête de leur
religion; par qui ne furent point tués, il est signifié qui ne sont
pas ainsi morts spirituellement; pal'les ]Jlail's dont ils furcnttués
sont entendus l'amour dc soi, le faste de la propre intelligence et
les convoitises du mal et clu faux qui en proviennent, trois choses
qui sont signifiées pal' le feu, la fumée et lc soufre, dont il a été
parle ci-dessus, N"' 452, li53; que les plaies aient ces significa­
tions, on le verra plus loin; mais il sera d'abord dit quelque chose
sur ces hommes: « Il m'a aussi été donné de les voir et de m'en­
1) trelenir avec eux; ils demeUl'ent dans la Plage septentrionale du

Il côté de l'Occident, où quelques-uns ont des huLles couvcrtes d'un

Il toit, ct d'autres des hulles sans toit; leurs couchelles sont de


Vel·s. 20. CHAPITRE NEUYlhu:. fil
Il joncs; lenrs habits de poils de houc; dans'Ia lumière, qui in[1ue

» du Ciel, lel1\' face paraîllivide el même slupide; cela vient ùe ce


» qu'ils ne savent de la Heligion l'ien anlre chose, sinon qu'il y a
1) un Dieu, qu'il y a lrois Personnes, qne le Christ a soufferl la

» Croix pOOl' eux, et que c'csl par la foi seulc qu'on esl sau\'é, cn
)1 y joignanlle cn\le dans les lemples, eL des prières il des Lemps

)1 marqués: quanl il l(lules les aulres choses qui appartiennent à

» la Religion eL à sa doctrine, ils n'y fonl aucune allention; cal'


)l les mondains el les corporels donlleul's mentais sonl remplis eL

» comblés bouchenl leurs oreilles il ces choses. LI y a parmi eux


» plusieurs Prèlt'es, à qui je fis celle qnestion: Qu'aveZ-\'OllS pensé,
» quand dans la Parole vous avez lu les passages qui concernent
1) les OEuvres, l'Amour l'lia Charite, les FI'OitS, les Préceptes de

)' la vie, la Pénilence, en un mol, les choses qu'il fallt faire? Ils
l' l'épondirenl qu'il la vérité ils les avaienllus el ainsi avaicnt vu,
» mais que néanmoins ils n'avaienl poinl \'Il, parce qll'ils lenaient
» lenr mental dans la foi seule, el que pal' suile ils croyaienl quc
» tonles ces choses élaient la foi, el qu'ils ne pcnsaienl pas «u'elles
1) fussenlles effets de la foi. Qll'il y ail une lelle ignOl'illlr.e cl une

)) lelle stllpidilé chez ceux qni onlune fois embl'assé la foi seule,
)1 el en ont l'ail le lout cie lenr religion, on peut clifficile!llcnl Ic

)) croire, lorsque cependant il m'a été donné de le savoir pal' cie


)' nombreuses expériences. )) Qlle par les Plaies soient signifiécs
les plaies spiriluelles, par lesquelles l'homme meurt quant il l'es­
prit ou il l'âme, on le voit clairemenl par ces passages: « Il n'y (t
point d'espoir pour ta l'racture, maligne (est) la Pr~!\IE; je fe­
rai monter la santé sw' loi, de tes PLAIES je le gW!l'il'ai. Il ­
Jérém. XXX, 12, -lu, i 7. - « Quiconque paSSeNt pl'ès de Baliel
sifflera SUI' toules ses PLAIES. Il-,Jérém. L. 'l3. -« En un lIU!IIlC
jour sur Babylone viendront ses PLAIES, mort cl deuil. I l ­
Apoc. XVrrT. 8. - « Je vis les sept Anges (lui avaient les sept
del'nièl'es PLA lES, pm' lesquelles devait ëtre consommr!e la
colère de Dieu. » - Apoc, XV. 6. - « l1Ialfzcu1' ri la nation pé­
c/teresse, au 7Jeuple cftCt1'gd d'iniquité! Depuis la 7Jlante des
pieds jusqu'ri la trJte, en lui den de sain, blessure et cicatrice
et PLAIE récente, non nettoyée, non bandée, non adoucie par
l'huile, Il - j::saïe, L II, 6. - « A,u jOllr qlle Jéhov(1l/ bandera h
Il. r'"
l'·'
4'2 L'APOCALYPSE RÉVÉLÜ. N" 456.
fraclUre de son peuple, et que la blessure de sa PLAIE il gué­
1·i1'(l. 1) - Ésaïe, XXX. 26; - et en outre ailleurs; pal' exemple,
- Deutér. XXVlfI. 59. Jérem. XLlX. 17. Zach. XIV. 12,15. Luc,
VII. 21. ApoC. XL 6. XVI. 21.
45.7. Ne firent )Joint non )J/us )Jl!nilence des œuvres de leurs
l,lwins, signifie que cellx-là n'ont pas fui non plus leurs pl'O­
)Jres, qui sont les maux de tout genTe, comme pécllés. Que pal'
les œuvres des mains de l'homme soient signifies les propres de
l'homme, qui sont les maux et par suite les faux, c'est parce que
par les mains son t signifiées, en somme, les choses qui procèdent
de l'homme, car les forces de son mental et par suite celles de son
corps sont déterminées vers ses mains et s'y terminent; c'est pour­
quoi, par les mains dans la Parole est signifiee la puissance: c'est
de là que par les œuvres des mains de l'homme sont signifiés ses
propres, qui sont les maux et les faux de tout genre; les propres
de sa volonté sont les maux, et les propres de son entendement
sont les faux qui proviennent de ces maux. Si, au sr1jet de ceux
dont il s'agit ici, il est dit qu'ils ne firent point pénitence, c'est
parce que ceux qui font la foi senle le tout de la religion disent
en eux-mêmes ;(( Qu'est-il besoin de pénitence, puisque pal' la foi
seule les péchés sont renlis, et que nous sommes sauves? Qu'est­
ce que font nos œuvl:es pour cela? Je sais que je suis né dans les
péches, et que je suis un péchelll'; si je le confesse et si je prie
que mes fautes ne me soient pas imputees, est-ce qu'alors la pé­
nitence n'est pas faile? Que faut-il de plus? » et de la sorte cet
homme ne pense nullement aux péchés, au point même qu'il ne
sait pas qu'il y il des péchés; c'est pourquoi, avec plaisir et char­
me, il est continuellemeut porté d'après eux, en eux et pour eux,
comme un navire pal' un vent et un courant favorable est entralné
contre des écueils, tandis que dorment pilote et matelots. Dans le
sens naturel de la Parole, par les œuvres des mains de l'homme
sont entendues les images taillées, les images de fonte et les idoles,
mais dans le sens spirituel pal' ces œuvres sont signifiés les maux
et les faux de tout genre, qui sont les propres de l'homme; comme
dans ces passages; (( -,1 la colel'e ne Me pl'ovoquez point par
l'OEUVRE DE vos MAINS, )Jour Me p1'Ovoquer Ù la colère pa?'
l'OEUVIlE DE vos MAH,S, en mal contre vous . .Je leur rendrai Sl)­
Vers. 20. CHAPITRE NEUVIÈ~IE. 43
Ion leur OEUVRE, et selon le FAIT DE LEURS ~IAINS. )) - Jérém.
XX V. 6, 7, 14. - « Les fils d'l smèl1l'l'ont pl'ovoqué à la colèl'e
par rOEUVRE DK LEURS ~IAINS. Il-Jérém. XXXII. 30. XLIV. 8.­
Il Je pl'ononcerai mes jugements contre eux SUl' toute lew' ma­

lice, en ce qu'ils se sont Pl'OStel11és devant les OEUVRES DE LEURS


MAINS. )) - Jérém. r. 16. - « En ce joul'-là, leurs yeu;!; se tour­
neront vers le Saint d'Isl'aél, et non vel'S les Autels, OUVRAGE
DE LEURS ~IAINS, (:{ qU'ONT FAITS I.EURS DOIGTS. Il - l'Isaie, XVI[,
7, 8. XXXr. 7, XXXVII. 19, Jérém. X. 9. - Que l'œuvre des
mains de l'homme soil son propre, el pal' suile le mal el le faux,
on peut manifeslemenlle voir, en ce que pal' celle raison il avail
été défendu de bàlir un Aulel et un Temple avec des pierres tail­
lées, el de faire passel' le fer SUI' ces piel'l'es, car par là élait signi­
fiée l'œuvre des mains de l'homme: « Si un Autel de pier1'es tu
Me (ais, lu ne les bâtir-as point taillées, cm' si ton C'Ïseau tu fai­
sais passer SUl' lui, tu le 7J1'o(anemis. Il - Exod. XX. 22. ­
• JoSlta bâtit un Autel de pic'T7'es, sw'lequel il ne (it pas passel'
le fer. Il - Jas. VIlI. 30, 3i. - • Le TC'm7Jle de Jérusalem {ut
bâti de pierres entières, et le marteau ni la hache, aucun ins­
tl'ument de (CI', ne titrent entendus, 101'squ'il (ut bâti. »- r Hais,
VJ. 7. - Toutes les choses qui sont faites par le Seigneur sont
aussi appelées les œuvres de ses mains; ces choses sont Ses Pro­
pres, et en elles-mêmes elles sont les Biens et les Vrais; par exem­
ple, dans ces passages: «,LES OEUVRES DES MAINS DE JÉHOVAH,
Vél'ité ct Jugement, )) - Ps. CXT. 7. - « Jéhovah! ta lIlisél'i­
corde iL élC'I'nité; les OEUVRES DE TES MAINS n'oublie point. Il
- Ps. CXXX VIII. 8, - « Ainsi a dit Jé/wva/I, le Saint d'lsmël,
t son P01'1natew' : Des signes demandez-Moi sw' mes filS, SW'
l'OEUVRE DE MES ~IAINS commandez-Moi. )) - Ésaie, XLV. 11.­
Il Ton peU7Jle, tOIlS justes; l'ejeton d~' mes plantes, OEUVRE DE

&fES MAINS. Il - Ésaie, LX. 21. - « Jéhovah! notre Pèl'e, Toi;


nous, /'al'gile; ct Toi, notre Potier; et OEUVRE DE TES MAINS,
nous tous. Il - Ésaie, LXJV. 7.
458. Pour ne 7Joint culorel' les démons, signifie qu'ainsi ils
.Ç01lt dans les maux de leurs convoitises, et {ont un avec leurs
semblables dans l'enfer. Pal' les démons sont signifiées les con­
voitises du mal til'ant Icm source cie l'amour du monde; el cela,
~ü r.',\POC,\LYPSE nl::VÜI~E. :\" 458,
parce que dans l'Enfer sont appelés démons ceux qui sont dans
ces convoitises, et les hommes qui sont dans ees convoitises de­
viennent aussi des démons après la mort; il Ya aussi conjonction
de ces hommes avec les démons, car chaque homme a été con­
joint aux esprils quant aux affections, au point qu'ils font un :
d'après cela, il est évident que adorer les démons, c'est sacriner
il ces convoitises d'après l'amour qu'on a pour elles. c~lui donc
qui invoque la foi seule comme la tète de sa religion, ou comme
son idole, celui-là, ne recherchant pas chez lui quelque mal qu'il
dise péché, et par conséquent ne voulant pas l'éloigner par la
pénitence, demeure dans ce mal; et comme tout mal a été forgé
de convoitises, et n'est qu'un faisceau de convoitises, il s'ensuit
que celui qui Ile recherche pa3 qnelqne mal chez lui, et ne le fuit
pas comme péciJé contre Dieu, ce qui sc fait uniquement par la
pénitence, devient après la mort un Démon. l'al' les Démons il
n'est pas signifié autre chose qlle de telles convoitises, dans les
passages suivants: « Ils sacl'i(ient aux D";~IONS; il Vieu, non. J)
- Deu\ér. XXXU. '17. - « Les (ils d'Israël ne sacri/iel'ont plus
(lUX Dt;)IONS, après lesquels ils ont commis scol'talîon. J) ­
J,évit. XVIf. 7. J's. CVI. 37, - « Les Ziim aCCOU1'1'ont avec les
Ijim, cl le D~~ION DES FOHI::rs au-devant de son compagnon
ira. » - Ésaïe, XXX IV. .14. - {( Ui COUc/tel'ont les Ziim, et se­
Tant 1'emplies leurs maisons d'Ocl!im, et là Iw!Jite)'ont les
filles de la chouette, ct les DbroNs DES Fontrs y sauteront. J ) ­
Ésaïe, XIlI. 2:\; - par les Ziim, les Iji;n, les Ochim, les filles de
la ,choue Ile, sont signifiées diverses convoitises; les démons des
forêts sont des convoitises telles qlle celles des pl'iapes et des sa­
lyres. {( Babylone est devenue demeure de DÉ~IONS, et prison de
tout esprit im.monde. 1) - Apac. Xvrrr. 2. - Les Delllons que le
Seignenr chassa avaient ùté de telles convoitises qnand ils vivaient
dans le monde, - ~Iallli. Vifl. 16, 28. IX. 32,33. X. 8. XIf. 22.
XV. 22. l'lare, 1. 32,33, 34. Luc, IV. 33 il 38, lil. VIlf. 2, 2G à
liD. IX. J, 37 à llli, 49. XIII. 32.
459. Et les idoles d'or, et d'argent) ct d'airain, cl de 7lie/T("
et de hais, signi(ie qu'ainsi ils sont dans un culte d'al)l'ès de
purs {aux. Pal' les idoles, dans la Pamle, sont signifiés les faux
du eu Ile, el pal' suite adorer les idoles signifie le culte d'après les
Vers. 20. CHAPITRE NEUVIÈME. 45
faux, el adorer les idoles d'or, d'argent, d'airain, de pierre et de
bois, signWe le culte d'après des faux de tout genre, et quand les
idoles sont prises collectivement, c'est le culte d'après de purs
faux; les matières, les formes ct les vêlements des idoles chez les
Anciens représentaienl aussi les faux de la religion, d'après les­
quels existait leur culte; les idoles d'01' signifiaient les faux sur
les Divins, les idoles d'argent les faux SUI' les spirituels, les idoles
d'airain les faux SUI' la charHé, les idoles de pierre les faux SUl'
la foi, et les idoles de bois les faux SUI' les bonnes œuvres: tous ces
faux son t chez ceux qui ne font point pénitence, c'est-à-dire, qui
ne fuient point les maux comme péchés contre Dieu. Ces faux sonl
signifiés dans le sens spirituel par les idoles, qui étaient des images
taillées et des images de fonte, dans les passages suivants: « In­
sensé est devenu tout homme par la science, de honte a été
couvert tout FOl"DEUR PAR L'DIAGE TAILLÉE; car mensonge, son
IMAGt: D~; FOi\"n:, et point d'esp1'Ït en elles; vanité, eLLes; ou­
vrage d'erreurs; au temps de leur visite elles périront. » ­
Jérém. X. 14,15, LI. 17, 18. - « Les hlAGES TAILLÉES sont œu­
vre de mains de sculpteur; elles ne parlent )Joint; ensemble ils
s'infatuent et deviennent (ous, enseignement de lYlllités est ce
BOIS, ouvrage de sages, tout cela. Il - Jérém. X. 3, 4, 5, 8, 9,
10. - « De quoi sert l'[MAGE TAI LLÉE, parce que son sculpteur
l'a taillée? et le docteur de mensonge? parce que le (alJ1'Ïcateur
du mensonge s'est conflé sur lui? d'es)Jrit point en son milieu. »
- l:Iabak. lf. 18, 19, 20. - « En ce jour-lit, l'homme jellem les
IDOLES DE SON ARCENT, et les IDOLES DE SON OR, qu'ils se sont
(aites, )Jour se )Jrosterner devant les tau)Jes et les CIUlUVéS-SOU­
l'is. »-]~s. n. 18, 20.-«Ils se sont fait I~IAGE DE FONTE de lell1'
al'gent; dans leur intelligence, des IDOLES, ouvrage d'artistes,
tout cela. »- Hos. XIII. 2. - « Je l'épandrai SUI' vous des eaux
pures, afill que oous soyez p1l1"iflés de toutes vos im)J1lreles, <:t
de taUles vos IDOLES. » - Ézéch. XXXVI. 25; -les eaux pures
sonlles vrais, les idoles sant les faux du culle. « impure vous ju­
gerez la couverture des IMACES TAILI,ÉES DE TON ARG~;NT, et le
reVlJtement de l'I~IAGE DE FONTE DE TON OR; tu les disperseras
comme des menstrues; ol'dure lit appelleras cela. » - Ésaïe,
XXX. 22. - JI n'est pas non plus signifié autre chose que des faux
M; L'APOCALYPSE nivÉL~t:. N° 459.
de la religion et du culle par Il LES DIEVX D'on, D'ARGENT, D'AJ­
RAI~, DE FER, DF. BOIS ET Dt: PIERRE, que louait (adorait) le Roi
de Babel Beithchassm', quand, avec ses magnats, ses épouses ct
ses concubines, itbut le vin dans les vases d'or ct d'argent du
Temple de Jérusalem. Il - Dan. V. 1 il 5, et suiv. ; - et, en ou­
tre, dans beauconp d'autres passages; par exemple, - Ésaie, X.
10, H. XXL 9. XXXI. 7. XL. 19,20. XLI. 29. XLII. 17. XLVnl.
5. .Jérém. VlU. 19. L. 38, 39. I~zéc!J. VI. 4, 5. XIV. 3,4, 5, 6.
Mich. I. 7. V. 11. Ps. CXV. 4, 5. l's. CXXXV. 15,16. Lévi!. XXVI.
30. - Par les Idoles sont particulièrement signifiés les [aux clu
culle d'après la p"opre intelligence; comment l'homme les in­
vente, et ensuite les accommode, afin qu'ils apparaissent comme
vrais, cela est pleinement décrit dans Ésaie, Chap. XLIV. 9 à 20.
460. Qui ne peuvent ni: voir, ni entendre, ni marc/ter, signi­
fie dans lesquels il n'y a 1'ien de la vic spirituelle ct vraiment
rationnelle. S'il est parlé ainsi, c'est parce que les idolâtres croient
que leurs idoles voient et enteudent, car ils en font des dieux; ce­
pendant, toujours est-il que cc n'est point cela qui est enlendu
par ces paroles, mais il est enteudu qne dans les faux dl! culte il
n'y a rien de la vie spirituelle ni de la vie vraiment rationnelle;
car par VOiT et par entendre il est signifié comprendre el per­
ccvoir, N"' 7, 25, 87; et par marche1' il est signifié vivre, N° 167;
ainsi, par ces trois il est signifié la vie spirituelle et vraiment ra­
tionnelle: r,'est là ce qui est signifié, parcc quc par les idoles sont
signifiés les faux du culle, et que dans ces f[luX il n'y a rien de la
vie spirHueHe et rationnelle. Quc les idoles ne voient pas, n'en­
tcndent pas et ne marr,hent pas, cela est si évidenl qu'il n'en sc­
rait pas parlr] ici, s'il n'y avait p<is quelquc chosc qui fCIt signifié.
Dans d'autres passages (lc la Parole, des choses semblables sonl
a~lssi dites des Idoles; pal' exemple, dans ceux-ci: « Elles ne
voient point, ct elles ne comprennent point; et leurs !Jeu:r; ne
voient point; leurs cœurs ne comprennent point; en elles il n'y
a ni 8cience ni intelligence. ))- Esaie, XLIV. 9, 18,19. -« Elles
ne parlent ni ne l1w1'cltent. ))- ,Jérém. X. 3 il 10. - « Une bou­
che il elles, mais elles ne padent point; des yell:l; il elles, 111ai8
elles ne voient point. ))- Ps. CXV. 5. l's. CXXXV. 15,16; - par
r.es paroles sont signifiées de semblables choses, parce Clue pal' Ics
Vers. 20. CUAPITHE: l'iF.UI'I.bIE. li7
idoles sont. signifiés les faux du cull.e, el que dans les faux du
culle il n'y a ricn de la vie, qui eslla vie.
l161. Vers. 21. Et ils ne firent 7Joint pénitence de lelt1"S me1l1'­
tTeS, ni de leuTs cnchantements, ni de leurs sco/'(ations, ni de
lew's vols, signifie que l'hérésie de la (ai seule introduit dans
les cœurs la stupiditiJ, la tC1'(jÎ1;ersation el la dureté, de sorte
qu'ils ne pensent en rien aux 7Jréccptes du Décalogue, ni même
cl quelque péché qu'on doive (ui'r parce qu'il est avec le diable
et contre Dieu. Ce que signifient dans chaque sens les meurt/'es,
les sC01'tations el Ics vols, on Ic voiL dans la DOCTHINt; DL VIE ­
pOUR J,A NOUVELLE JÉRUSALE~1 D'APRÈS LES PRÉCEPHS DU DÉCA­
LOGUE, où cela a élé monlré; c'esl pourquoi il n'est pas néces­
saire de l'expliquer ici; quant il ce que signifient les enchante­
ments, il en sera parlé dans l'Article suivant. Si la foi seule in­
troduit la stupidité, la tcrgiversation el la durelé dans les cœurs
de ceux qui sont dans les l::glises des lléformés, c'esl parce que le
Bien de la vie n'esl poin l la neligion, là où cxisle la foi seule, et
quand le bien de la vie n'esl poinl la religion, alors la seconde
Tablc du Décalogue, qui est la Table de la pénil eu ce, est comme
une Table rase, sur laquelle ne se présentc rien d'écrit; que la
seconde Table du Décalogue soit la Table de la pénitence, cela
est évident, puisqu'il y est dit, non pas qu'il faul raire de bonnes
œuvres, mais qu'il ne faut pas fairc de mauvaiscs œuvres; ainsi;
Tu Ile tueras point; lu ne commellras point adull.èrc; lu ne vo­
leras poin t; tu ne porleras point dc faux témoignages; tu ne COIl­
voilcras point les choses qui sont il ton prochain; et si ces choses
n'appartiennenl point i\ la rcligion, il arrive ce qui est dit ici ;«Et
ils ne (i1'ent point ~énitencc d,' lenrs nLeurl1'es, ni de lew's en-
IUlIltements, ni de leurs sc01'tations, ni de lew's vols. » Qne lc
nien de la vie ne soit point la religion, là où existe la foi seule, on
Ic l'erra clairement dans c:c qni suit.
462. Comme on ignore aujourd'hui cc qui est entenùu pal' lcs
ENCtlANTE~It;NTS, c:ela l'a êtrc dit en peu de mols: Lcs Enchantc­
mcnts, ùont il est ici question, tiennent la place du li uitièlllc pre­
cepte du Décalogue, Tu NF: PORTERAS POINT DE FAUX TlbIOIGNAGES,
cal' les tl'ois autres maux, qui sont les Meurtres, les Adullères
et les Vols, sont nommés dans ce passage: par porter de (OU,1:
.......

48 L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE, N" 462.


témoignages il est signifié, dans le sens naturel, agir en faux té­
moin, mentir et diffamel', et dans le sens spirituel confirmer et
persuader que le faux est le vrai, et que le mal est le bien; de lil,
il est évident que faire des enchantements signifie persuader le
faux, et ainsi détruire le vrai. Les Enchantemenls étaient en usage
chez les Anciens, et ils se faisaient de trois manières: PREmtJlt:­
?tIENT, ils tenaient l'ouïe, et ainsi le mental d'un autre continuel­
lement dans leurs paroles et dans leurs discours, sans en rien
relàcher, en aspirant et en inspirant alors en même temps la
pensée conjointe avec l'affection par le souille dans le son du lan­
gage, de sorte que celui qui écoutait ne pouvait rien penser par
lui-même; ainsi les fauteurs du faux introduisaient leurs faux
avec violence, St:CONDE~lENT, ils introduisaient le persuasif, ce
qui se faisait en détournant le mental de tout ce qui était con­
traire, et en le tenant fortement dans la seqle idée des choses
qu'ils disaient; par suite, la sphère spirituelle du mental de celui
qui parlait chassait la sphère spirituelle du mental de celui qui
écoulait, et elle la suffoquait; c'dait là la fascination spirituelle
dont autrefois les mages se servaient, et cela était appelé enchaî­
ner et lier l'entendement: ce genre d'Enchantement appartenait
seulement à l'esprit ou à la pensée, mais le premier appartenait
aussi à la bouche ou au discours, Tn01SlhlEMENT, celui qui écou­
tait tenait son mental si fixement dans son opinion, qu'il bouchait
presque ses oreilles pour ne rien entendre de celui qui parlait, ce
qui se faisait en retenant le souflle de la bouche, et parfois en
marmottant tacitement, et ainsi en niant continuellement le sen­
timent de l'adversaire: ce genre d'Enchantement apparlenait à
ceux qui écoutaient les autres, mais les deux premiers apparte­
naient à ceux qui parlaient aux autres. Ces trois genres d'Enchan­
tements étaient chez Ics anciens, et sont encore chez les esprits
infel'llaux; mais chez les hommes, dans le i\londe, il est seulement
l'esté le troisième genre ch!'z ceux qui, d'après le faste de la pro­
pre intelligence, ont confirmé chez eux des faux de l'cligion; en
effet, quand ceux-ci entendent des choses qui sont contraires, ils
ne les admettent pas dans leur pensée plus près qu'au contact, ct
alors du sein intérieur de leur mental ils lancent comme un feu
qui les consume, ce dont l'autre ne s'aperçoit nullement, sinon
Vers. 21. CHAPITRE NEUVlbll::. 49
par des indices d'après la face et Je ton dans la réponse, si l'en­
chanteur par dissimulation ne comprime point ce feu, c'est-à-dire,
la colère de son faste. Cet Enchantement fait aujourd'hui que les
vrais ne sont point acceptés, et que cllez un grand nombre ils ne
sont point compris. Que dans les temps Anciens il y ait eu plu­
sieurs arts magiques, et entre aulres les Enchantements, on le
voit clairement dans Moïse: (( Quand tu viendl'as dans celle
terre, tu n'apprendras point ct {aÏ1'e selon les abominations de
ces nations; il ne se tr'ouvel'a point pal'mi toi pel'SOnlW qui {asse
passel' son {ils ou sa fille par le feu, Prestigiatew' de prestiges,
Devin ni Pronostiquew', ni Empoisonnew', ni Et\"CUANTEUR, ni
qui consulte les pythons, ni diseuI' de bonne aventure, ni qui
interroge les morts; car abomination il Jehovah, tOlites ces
choses. )l - Deutér. XVHL 9, 10, 11, 12. - La persuasion du
faux et ainsi la destruction du vrai sont signifiées par les Enchan­
tements dans ces passages: (( 'fa sagesse et ta science, cela t'a
séduite; de là viendm sur toi un mal; persiste dans tes EN­
CHANTEMENTS, et dans la multitude de tes prestiges. Il - Ésaïe,
XLVII. 10, H, 12. - (' Par l'ENCHANTE~IENT de Babylone ont
été séduites toutes les nations. ))- Apoco X Vlf.[. 23. - (( Dehors
sa7'ont les Chiens, les ENCHANTEURS, les Scortatew's, les Meu/'­
t1·iers. )) - Apoc. XXII. 15. - (( Jelwram dit ci Jéhu: Est-ce la
paix? Il dit: Qu'est-ce que la paix, tant que dw'el'ont les scor­
tations d']zabel ta mère, et Sl'S ENCHANTEMENTS nombreux? ))
- Il Rois, IX. 22; - par ses sCOl'lations son t signifiées les falsi­
fications, N" 134, et par ses enchantements les destructions du
nai pal' les persuasions du faux. Que d'un aulre côté l'Enchante­
ment signifie le rejet du faux pal' les \Tais, ce qui se faisait aussi
en pensant et en marmotlant tacitement d'aprèS le zèle du vrai
contre le faux, cela est évident par ces passages: « Jehovalt etoi­
gllera de Sion le for't, l'homme de guen'e, le conseiller, le sa­
vant en ~IARil/OTTEil/ENTS, l'habile en ENCHANTEMENT.» -I~saïe,
!li. f, 2, 3. .,.--(( Leur venin (est) comme le venin de l'as/Jic sour'a,
qui bal/che son oreille ]Jour ne ]Jas entendre la voix des l\IAfi­
MOTTEURS, de l'ENCHANTEUR EN ENCHANTEMENTS e;r;pel't. )) ­
l's. LVlll. 5, 6. - « Voici, Moi, j'envoie contl'e VOliS des ser­
pents IJasilics, contre lesquels point d'ENcHANTImENT. Il ­
Il. 5.
[lO L'.\l'OC.\LYPSE llÉVÜ,Éf:. N" 462.
Jêrém. \' lU. :1. ï.- u Dans l'angoisse ils T'ont clte/'c/IIJ, ils se sont
confondus t:N )IAHMOTTt:MENT. »- Ésaïe, XXVL 16.

* * * * :jt.

463. A ce qui précède j'ajouterai ce l\IÉMOHt\llLE : Je portais


mes regards sur une cOte maritime dans le Monde spirituel, et j'y
vis un Port magni!Jque; je m'approchai et j'examinai l'intérieUl';
et voici, il y avait là des Navires grands et petits, et dans ces na­
vires des marcliandises de tout genre, et sur les bancs étaient as­
sis de jeunes garçons et de jeunes filles, distribuant ces marchan­
dises à ceux qui en voulaient; et ils disaient:u i'\ous sommes dans
l'attente de l'oir nos belles Tortues (Skillpadde), qui l'ont llientôt
sortir de la mer pour venir vers nous. » Et l'oic.i, je vis dcs Tor­
tues grandes et petites SUI' les coquilles et les écailles desquellcs
il y avait de jeunes Tortues, qui regardaient l'ers les Iles d'alen­
tour. Les Tortues-pères avaient deux Têtes, l'une grandc, en­
tourée d'une coquille semblable 11 la coquille de leur corps, ce qui
les faisait llriller, et l'autre petite comille elle est d'ordinaire cliez
les tortues, qu'elles retiraient dans la partie antérieure du COl'PS,
et qu'elles faisaient entrer aussi d'une manière il peine visihle
dans leur grande Tète; j'avais les yeux !Jxés sur la grande Tète
llrillante, et je vis qu'elle avait une face comme un hommc, et
qu'elle parlait avec les jeunes garçons et les jeunes (]Iles sur les
ballcs, et leur léchait les mains; et alors les jeunes garçons et les
jeuues filles les touchaient doucement, et leur donnaient des ali­
ments et des friandises, et aussi des choses précieuses, comme
des soieries pour vêtements, ou bois odoriférant pOUl' tables, de la
pourpre pour ol'l1ements, et de l'éGarlate pour teintures. 1\ près
avoir vu ces choses, je désirais savoir ce qu'elles rcpréselltaient,
parce quc je sais que toutes celles qui apparaissenl dans le ~Ionde
des esprils sonl oes correspùndances, el rcprésenlcnt quelCJuc ~]1i­
rituel déril'é du Ciel; el alors des I\nges parlèrenl du Ciel al'C(;
moi, et ils 1I1C dirent: u Tu connais toi-même ce que représenle
le Porl, ce que représcnlcnlles Navires, ct aussi ce que représen­
tent les jeunes Garçons ct les jeunes Filles SUI' les bancs, mais tu
ne sais pas cc que l't'présentent les Torilles. )) Et ils dirent: u Les
N° L163. CHA PITHF. NEUYI}:,IIE. 51
Torlues représentent ceux ùu Clergé, lil, qui séparent entièrement
la foi de la charite et de ses bonnes œuvres, affirmant en eux­
mêmes qu'il n'y a a!Jsoiument aucune conjonction, mais que l'Es­
prit saint par la foi en Dieu le Père, il cause du Illél'ite du Fils,
entre chez l'homme, et purifie ses intérieurs jUSqU"i1 sa propre
volonté, dont ils font comme un plan ovale; et que, quand l'opé­
ration de l'Esprit saint approche vers ce plan, elle s'écarte de sa
partie gauche en tournant et ne le touche aucunement, et qu'ainsi
la Partie intérieure on supérieure du génie de l'homme est pour
Dieu, et la Partie €xtél'ieure ou inférieure pour l'homme, et que
par conséquent il n'apparaît devant Dieu rien de ce que fait
l'homme, soit le bien, soit le mal; le bien, parce qu'il est méri­
taire; le mal, parce qne c'est le mal; car si le bien et le mal ap­
paraissaien t devant Dieu, l'homme périrait d'après ['un et l'autre;
et que, cela élant ainsi, il est permis à l'homme cie vouloir, de
penser, de dire et de faire tout ce qui lui plaît, pourvu qu'il prennc
garde à lui il cause du monde. )) Je demandai s'ils affirment anssi
qu'il est permis de pensel' de Dieu qu'il n'est ni tout-présent ni
tout-sachant. Jls répondirent du Ciel: « lis prétendent que cela
leur est aussi permis, parce que Dieu, chez celui qui une fois a
éLé pul'ifié et ainsi justifié, ne regarde 11 rien de sa pensée ni il
rien de sa volonté, eL que néanmoins l'homme retient dans le sein
iotérieUl' on dons la région supérieure de son mental ou de son
génie la Foi qu'il avait reçue dans son acte, et que cet acte peut
parfois revenir il l'insu de l'homme: c'est là ce que représente la
PETITE Tf:n:, qu'ils retirent dans la partie antérieure du corps,
et qu'ils font entrer aussi dans la GRANDE TÈTE, quand ils par­
lent avec les laïques: car ils parlent avec eux, non pas pal' la Pe­
tite Tête, mais pal' la Grande, qui pol' devant apparait comllle
ayant une face humaine; et, d'après la Parole, ils parlent avec eux
de l'amour, de la clIarité, des bonnes œuvres, des préceptes uu
Décalogue, de la pénitence, et ils tirent de la Parole presque toutes
les choses qui y sont sur ces sujets; mais alors ils font entrer dans
la grande Tête la pelile Tête, cI'après laquelle ils comprennent
intérieul'ement en eux-mêmes que loules ces choses doivent être
l'ailes, non pas pom Dien, ni pom le Ciel, ni pom le salul, mais
seulement pour le bien public et III bien privé, Toutefois, COlTlme
....,

52 L'APOC.HYPSE nÉI'BLÉE. 1';" 463.


c'est d'après la Parole qu'ils parlent avec suavité et élégance de
ces sujets, surtout de l'Évangile, de l'Opération de l'Esprit saint
et de la Salvation, ils paraissent il leurs audite\l\'s comme des
hommes précieux et comme les plus sages de tout l'Univers; c'est
pour cela même que tu as vu que les jeunes garçons et les jeunes
filles assis sur les bancs des navires leur ont donné des friandises
et des choses précieuses: ce son t donc eux que tu as l'US repré­
sentés comme des Tortues. Dans ton iI'londe, ils sonl peu distin­
gués d'avec les autres, excepté en cela, qu'ils se croient plus sages
que tous, et qu'ils se moquent des autres, surtout de leurs coreli­
gionnaires qu'ils disent n'être point sages comme eux, et qu'ils
méprisent; ils portent avec eux dans le vêtement un certain sign,e
par lequel ils se font reconnaitre des aulre~. Il Celui qui me par­
Iait ajonta : ( Je ne te dirai pas ce qu'ils pensent des autres choses
de la foi, par exemple, de l'Élection, du Libre Arbitre, du Bap­
tême, et de la Sainte Cène; ce sont des secrets qu'ils ne divul­
guent pas, mais nous, dans le Ciel, nous le savons. Toutefois,.
comme ils sont tels dans le Monde, et qu'après la mort il n'est
permis il personne de parler autrement qu'il ne pense, c'est pOUl'
cela qu'alors, parce qu'ils ne peuvent parler que d'après les folies
de leurs pensées, ils sont réputés comme fous, et chassés des So­
ciétés, et enfin précipités dans le puits de l'ablme; et ils devien­
nent des esprits corporels, et apparaissent comme des momies;
cal' un calus a été introd uit dans les intérieurs de leur mental,
parce que dans le Monde ils y ont interposé une cloison. La so­
ciété infernale de ces esprits est sur les confins de la société in­
fernale des Machiavélistes, et ils entrent parfois de l'une dans
l'autre, el ils s'appellent entre eux compagnons; mais ils en sor­
tent, parce qu'ils diffèrent en ce qu'il y a eu chez eux quelque
chose de religion concernant l'acte de la justification pal' la foi,
tandis que chez les Machiavélistes il n'y a rien eu de religieux. J)
Après que je les eus l'US chassés des Sociétés, et ['assemblés
pour êlre précipités, il apparut dans l'ail' un Navire volant avec sept
voiles, el SUI' ce navire des pilotes et des matelots revêtus d'ha­
bits de pourpre, ayant SUI' leurs bonnets de magnifiques couronnes
de laurier, et criant; ( Nous voici dans le Ciel, nous sommes des
Docteurs revêtus de pourpre, et couronnés de laurier par préfé­
N" û63. CHAPITRE NEUVIÈME. 5:)
rence il tous les autres, parce que nous sommes les Chefs des sages
de tout le Clergé d'Europe! "J'étais étonné de ce que je l'oyais, et
il me fut dit que c'étaient les images du faste, et les pensées idéa­
les, que l'on nomme fantaisies, de ceux qui avaient précëdemment
été vus comme des Tortues, et qui maintenant, ayant été, comme
J'ous, chassés des Sociétés et rassemblés, se tenaient ensemble
dans un même lieu: et alors je désirai parler avec eux, et je m'ap­
prochai du lieu où ils étaient, et je les saluai, et lem dis: (t C'est
vous qui avez séparé les Internes des hommes d'avec leurs Ex­
ternes, et l'opération de l'Esprit saint comme étant dans la Foi
d'avec sa coopération al'ec l'homme comme hors de la Foi, et p<\r
conséquent séparé Dieu d'avec l'homme; n'avez-vous pas ainsi
éloigné (le la Foi, non-seulement la charité même et ses œuvres,
camille plusieurs autres docteurs du Clergé, mais la Foi aussi elle­
même quant il sa manifestation devant Dieu pal' l'homme? Mais,
je vous prie, voulez-vous que je m'entretienne avec vous sur ce
sujet d'après la raison ou d'après l'Écriture Sainte? " Ils dirent:
« Parle d'abord d'après la raison. l) Et je parlai, en disaut:« Com­
meut\'Jnterne et l'Exterue chczl'homme peuvent-ils êtl'e séparés?
Qui ne voit, ou ne peut voir, d'après la perception commune, que
tous les Intérieurs de l'homme se plongent et sont continués dans
ses Extérieurs, et jusque dans ses extrêmes, pour produire leurs
effets et opérer leurs œuvres? Les Internes ne sonl-ils pas il l'é­
gard des Externes, pour se terminer en eux, y subsister, et ainsi
exister, il peu près comme une colonne à l'égard de son piédestal?
Vous pouvez voir que s'il n'y avait pas continuation, et ainsi con­
jonction, les Extrêmes seraient dissous et s'evanouiraient comme
des bulles cle savon dans l'ail'; qui peut nier que les opérations
intérielll'es de Dieu c.hez l'homme soient pal' myriades de myria­
des, sans que l'homme en sache rien? et il quoi lui servirait-il
d'en savoir quelque chose? il suffit qu'il connaisse les Extrêmes,
dans lesquels avec sa pensée et sa volonté il est en même temps
avec Dieu. Mais ceci va être illustré par un Exemple: L'homme
cannait-Hies opérations intérieures de son Langage? Sail-il com­
mentIe Poumon attire l'air, et en remplit les vésicules, les hron­
ches et les lobes; comment il pousse cel air dans la Trachée, et
l'y change en son; comment ce son esl modifié ùans la glotte par
Il. 5*.
54 L'APOCAL YPSE R~VÉL~.E, ri" !l63,
le secours du larynx; comment ensuite la !angue l'articule, et
comment les lèvres complètent l'articulation, afin qu'elle devienne
langage? Toules ces opérai ions intérieures, dont l'homme ne sail
rien, ne sont-ellcs pas pour l'Extrême, afin que l'homme puisse
parler? t~loignez ou séparez l'un de ces internes de sa continuité
a\'ec les exlI'êmes, est-ce que l'homme pourrait parler plus qu'une
souche? Soit encore un exemple: Les deux ~Iains sont les der­
niers de l'homme; les Intérieurs qui sont continués jusqu'à elles
ne viennent-ils pas de la Têle par le Cou, puis pal' la Poitrine, les
Épaules, les Bras et les A vant-13ras? N'y a-l-il pas d'innombrables
tissus musculaires, d'innombrables phalanges de fibres motrices,
d'innombrables faisceaux de nerfs et de vaisseaux sanguins, et un
grand nombre de jointures des os avec leurs membranes el leurs
ligamenls? Vhomme sait-il quelque chose de leur aClion? Et ce­
pendanlles mains opèrenl d'après le jeu de toules et de chacune
de ces parties; supposez que ces Intérieurs vers le poignet se dé­
tournent à gauche ou à droite et n'enlrent pas pal' continuilé dans
la main, la main ne se détacherait-elle pas de l'avanl-bras, et ne
pourrirait-elle pas comme une partie arrachée et sans vie? et
même, si vous voulez m'en croire, il en serait comme du corps, si
l'homme était déca pilé, li en serail absolument de même de la
volcnté cl de la penst\e de l'homme, si la Divine Opération cessait
avant d'y arriver et n'influail pas en elles, Voilà ce que j'avais à
dire d'aprè.s la raison, ~!aintenant, si vous voulez m'entendre, je
prouverai les mêmes choses d'après h:crilure Sainle : Le Seigneur
ne dil-il pas: « Demeurez en Moi, et Moi en vallS; Moi, je suis
le Cep; vous, les sarments; celui qui demelll'e en Moi, et Moi
en lui, celui-lit pOTte du fruit beaucoup; car sans Moi vous ne
pouvez (aire 1'ir:n?»- Jean, XV. 4, 5; -Ie.s fruits ne sont-ils pas
les bonnes Œuvres que le Sr,igneur l'ail par l'bomme, el q'ue
l'homme fait comme par soi-même? Le Seigneur ne dit-il pas en­
core qu'il se tienl il lu IJOT'le el heuTte, et que chez celui qui ouvre
il enlre, el soupe avec lui et lui avec Lui-Même? - Apoc. Ur.
20, - Le Seigneur ne donne-l-it pas des mines et des lalenlS,
afin que l'homme les {asse valoil' et en tire du gain, et afin de
lui donner, selon le gain, la vie éternelle? - l\latth. XXV, 14 il
30. Luc, XIX, 13 à 26, - Le Seigneur ne donne-t-il pas ù chacun
N"li63. CHAPITRE NEUVrbIE. 55
le salaire selon le travail dans sa vigne? - ~Iatth. XX. i à 17.
- Mais ce n'est là qn'un petit nombre de passages de la Parole,
on remplirait des pages avec ceux où il est dit que l'homme duit
faire des fruits comme l'arbre, qu'il doit faire les commandements,
qu'il doit aimer Dieu et le prochain, etc. Mais je sais que votre
propre Intelligence ne peut pas avoir avec les choses qui sont de
la Parole le commun, tel qu'il est en soi; quoique vous ayez ces
choses à la bouche, néanmoins vos idées les pervertissent; et vous
ne pouvez faire autrement, puisque vous éloignez de l'homme
toutes les choses de Dieu quant à la communical.ion et par suite
quant à la conjonction; que vous reste-t-il alors, sinon d'éloigner
aussi Ioules les cfiOses du culte?» Après cela, ils m'apparurent
dans la lumière du Ciel, qui découvre- et manifeste chacun tel qü'il
est; el alors ils furent vus, non pas comme précédemment sur un
lXavire dans l'air comme dans un Ciel, ni couverts de vêtements de
pourpre et la lête couronnée de laurier, mais dans un lieu sablon-
neux avec des vêlemenls en lambeaux, et les reins enlolll'és de fi-
lels de pêcheurs, à Iravers lesquels apparaissaienl leurs nudités;
et alors ils furenl emoyés dans la sociélé qui élait sur les confins
de la sociélé des Machiavélisles, dont il a été parlé ci-dessus.
L'APOCALYPSE

CHAPITRE DIXIÈME

1. Et je vis un autl'è Ange fOI't descendant du Ciel, en­


loul'é d'une nuée, et l'arc-en-ciel sur la tête, et sa face
comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de fen.
'2. Et il avait dans sa main un petit lil'!'c ouvert, el il
posa son pied droit sur la mer, et le gauche SUI' la terre.
3. Et il cria à voix grande, ainsi qu'un lion rugit, et
quand il eut crié, proférèrent les sept tonnerres leurs voix.
â. Et quand eurent proféré les septtonnerl'es leurs voix,
j'allais écrire, et j'entendis une voix du Ciel, qui me disait:
Scelle les choses qu'ont l)roférées les sept tonnerres, et ne
les écris point.
5. Et l'Ange, que j'avais l'LI se tenant SUI' la mer et SUI'
la terre, leva sa main vers le Ciel,
6. Et il jura par Celui qui vit aux siècles des siècles, le­
quel a créé le Ciel et les choses qui y sont, et la Terre et
les choses qui y sont, et la Mel' et les choses qui y sont, que
de temps plus il n'y aura.
7. Mais que dans les jolll's de la voix du septième Ange,
quand il devra sonner de la trompetle, sel'a aussi consommé
CHAPITRE DIXlhŒ. 57
le mystère de Dieu, comme il a évangélisé à ses serviteurs
les prophètes.
8. Et la voix, que j'avais entendue du Ciel, de nouveau
pada avec moi, el me dit: Va, prends le petit livre ouvert
dans la main de l'Ange qui se tient SUl' la mer' et SUI' la
tene.
ü. Et j'allai vel's l'Ange, lui disant: Donne-moi le petit
livre; et il me dit : Prends et dévol'e-Ie, et amer' il sem pour
ton ventre', mais dans la bouche il sera doux comme du miel.
10. Et je pds le petit livl'e de la main de l'Ange, et je le
dévorai; et il élait dans ma bouche, comme du miel, doux;
et, quand je l'eus dévoré, amer fut rendu mon ventre.
11. El il me dit: II te faut de nouveau pl'Ophétisel' SUI'
peuples et nations et langues et ('ois en gr'and nombre.

SENS SPIRITUEL.

CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE. Il s'agi t encore de l'exa­


men et de la manifestation de ceux qui sont dans les Églises
des Réformés; ici, si au sujet du Seigneur' ils croient qu'il
est le Dieu du Ciel et de la 'fene, comme Lui-Même l'a
enseigné, - Mallh. XXVIII. 18, - et que son Humain est
Divin: et que cela n'y a point été reçu, et peut difficilement
être l'eçu, tant que le dogme sur la justification pal' la foi
seule demeure établi dans les cœurs.
CONTENU DE CHAQUE VERSET. Vers. L Et je vis un autre Ange
fort descendant du Ciel, signifie le seigneul' dans sa Divine i\/a­
jesté et dans sa Divine Puissance: entouré d'une nuée, et l'aTc­
en-ciel sur la U!te, signifie son Divin Natllrel et son Divin Spit'έ
tllel : et sa face comme le soleil, signifie le Divin Amour el en
Ml l.',II'OCALYI'St: d:Vl:Lét:,

mêlne temps la Divine Sagesse: ct ses pieds comme des colonues


de (cu, signifie le Divin Naturel du Seigneur, quant au Diviu
Amour, qui soutient taules choses: Vers. 2, Et 'il avait dans sa
main un petit livre ouvert, si;:;niOe la Parole quant il ce point de
Doctrine, que le Seigneur est le Dieu du Ciel et de la Terre, et
que son Humain est Divin: ct il posa son pied dl'oit sw' lu mer,
et le Ijauche sur la ten'e, signifie que le Seigneur a sous son aus­
pice et sons sa dominatiou toute l'Eglise: Vers, 3. Et il cria ù
voi:z: Ijrande, ainsi qu'un lion rugit, signifie une grande lamen­
tation de ce que l'Eglise Lui a été enlevée: ct quand 'il eut crié,
proférèrent les sept tomwlTes lr::w's voLx, signifie que le Sei­
gneur découvrit par tout le Ciel ce qui était dans le petit livre :
Vers, /J. Et quand eU1'enl proféré les sept tonnerres lew's voi:J;,
j'alliâs écrire, ct j'entendis une voix du Ciel, qui me disait :
Scelle les choses qu'ont proférées les sept tonllel'?'es, ct ne les
ccris point, signifie que ces choses sont manifestées, il est vrai,
mais qu'elles ne seront reçues qu'après que ceux qui sont entendus
par le dragon, pal' la bête et pal' le faux prophète, auront été chas­
sés ùu monde des esprits, parce qu'il y aurait du danger, si elles
étaient reçues auparavant: Vers. 5, Et l'Ange, que j'avais vu se
tenant SUl' la mer el sur III ter'l'e, leva sa main vers le Ciel,
(\'ers. 6.) et il jw'a pm' Ce/ui qui vil aux siècles des siècles, si­
gnifie l'affirmation et le témoignage du Seigneur pal' Lui-Même:
lequel a cret! le Ciel ct les choses qui y sont, et la TelTe et les
choses qai y sont, ct la Mc)' et les choses qui y sont, signifie qui
vivifie tous ceux qui sont <lans le Ciel et tous ceux qui sont dans
l'Église, et toules choses en général et en particulier chez eux:
que de temps plus il n'y aUrel, signilie qu'il n'y a aucun état de
l'I::glise ou aucune l~glise, à moins qu'on ne reconnaisse un Seul
Dieu, et que le Seigneur est ce Dieu: Vers, 7. Mais que dans les
jow's de la voix dit septième Ange, I/uand il devra sonne)' de la
trompette, signifie ('examen et la manifestation finale de l'état de
l'Eglisl', l'n ce qu'clic doit péril', si une Nouvelle Église n'est pas
instaurée par le Sl'igneur : sera aussi consomme le mystère de
Dieu, comme il a evangélise ù ses sel'viteU1'S les lJ1'op/u)tes, si­
gnifie qu'alurs apparaitra ce qui a été prédit et est resté jusqu'à
présent caché Llans la Parole de l'un et de l'autre Testament, qu'a­
CHilPITIlE DIXIÈME. 5H
près le Jugement Dernier SUl' ceux qui ont dévasté l'Église arrivera
le rtoyaul11e du Seigneur: Vers. 8. Et la voix, que j'avais enten­
due du Ciel., de nOllveau parla avec moi, et me dit: Va, p'fends
le petit livre ouvert dans la main de l'Ange qui se tient su?' la
mm' ct su?' la teNe, signifie un ordre du Cid pour que l'on puise
ceLLe doctrine; mais il Jean, pour qu'il manifeste comment elle se­
rail reçue dans l'Église, avant que ceux qui sont entendus par le
dragon, par la bête et par le faux prophète, aient été éloignés:
Vers. 9. Et j'allai vel'S l'Ange, lui disant: Donne-moi le petit
livre, signifie un mouvement du mental (animus) chez plusieurs
pour recevoir la doctrine: ct il me dit : Prends et dévore-le, et
amer il sera pOll7' ton ventre, mais dan'!s ta bouche il srra dou;.r;
comme du miel, signifie que la réception d'après la reconnais­
sance que le Seigneur est le Sauveur et le fléclempteur est agréable
et plait, mais que la reconnaissance que Seul il est le Dieu du Ciel,
et de la Terre, et que son Humain est Divin, est désagréable et
déplalL d'après les falsifications: Vers. 10. Et je pris le petillicre
de la main de l'Ange, et je le dévorai, et il était dans ma bou­
che, comme du mü:l, doux; et quand je l'eus dévoré, amer {ut
rendu mon vrntl'e, signifie qu'il en arriva ainsi, et que cela fut
manifesté de ceLLe manière: Vers. H. Et il me dit : Il te lilllt
de nouveau pl'opluJtiser sm' peu7Jles et nations et langues et rois
en grand nombre, signifie que, puisqu'il en est ainsi, il faut en­
core enseigner quels sont ceux qui sont dans la foi seule.

EXPLICATION

li6li. Dans ce Chapitre et dans le suivant, il s'agit du Seigneur,


qu'il est le Dieu du Ciel et de la Terre, ~t qu'il est Dieu aussi
quant à l'Humain; qne par conséquent il est Jéhovah Lui-Même.
Qu'il s'agisse de cela dans ces deux Chapitres, on pellt le l'oir pal'
chacune des choses dans le sens spirituel, et par leur conclusion,
f.hap. XI. 15,16,17.
li65. Vers. 1. Et je vis un autre Ange fort descendant du Ciel,
signifie le Seigneur dans m Oivine Majesté el dans sa DiL'il1e
60 L'APOCALYPSE l\~VÉLtE. N" 465.
Puissance. Que l'Ange, ici, soit le seigneur, cela est évident d'a­
près sa description: « Entouré d'une nuée, l'arc-en-ciel sur la
tête, sa face comme le soleil, ses pieds comme des colonnes de
feu; posant ses pieds sur la mer et sur la terre; 1) puis, « criant
ainsi qu'un lion rllgil, et proférant cornille le tonnerl'e, Il s'il fut
vu comme Ange, c'est parce que dans les Cieux et au -dessous
des Cieux, quand il se manifeste, il apparaît comme Ange; cal' il
remplit un Ange de son Divin d'une manière appropriée à la ré­
ception chez cenx auxquels il se fait voir; sa présence même,
telle qu'elle est cu elle-même ou dans son Essence, aucun Ange,
ni à plus forte raison aucun homme, ne la soutient; c'est pour­
quoi il apparaît au-dessus des Cieux (",omme un Soleil, qui est dis­
tant des Anges comme le soleil du monde est distant des hOlllmes;
là, il est dans son Divin d'étel'Oité et en même temps dans son
Divin Humain, qui sont un comme l'âme et le corps. Ici, l'Ange
est appelé {ort d'après la Divine Puissance; et il est dit un autre
Ange, parce qu'ici est décrit un autre Divin que celui qui a été
décrit précédemment.
466. Entouré d'une nuée, etl'w'c-en-ciel sur la tête, signifie
son Divin Nat1l1'cl ct son Divin Spirituel. Par la Nuée, dont il
était entouré, est signifié le Divin Naturel; c'est pourquoi la Pa­
role, dans le sens nalurel, qui vient aussi du Seigneur, et qui pal'
conséquent Lui appartient et est Lui-Même, est signifi~c pa.r une
Nuée, r\0 2lt; par ['arc-cn-ciel est signifié le Divin Spirituel, et
comme cc Divin est au-dessus du Divin Naturel, c'est pour cela
que l'arc-en-ciel fut vu sur sa tète: il faut qu'on sache que le Sei­
gneur est dans son Divin Naturel chez les hommes, dans son ni­
vin Spirituel chez les Anges du floyaume spirituel, et dans son Di­
vin Céleste chez les Anges du noyaume céleste; tontefois cependant
il n'est pas divisé, mais il apparalt il chacun selon la qnalité de cha­
cun, Le Divin Spirituel du Seigneur est signil1é aussi par l'arc-en­
ciel, dans ]::zéchiel : (; Au-dessus de l'étendue SUi' les Cfteru f;ÏllS
une J'essemulance de TT6ne, et sur lui l'aspect d'un [Jomme;
et d'apJ'cs le (eu de ses Teins comme l'aspect de l'ARC-EN-CIEL,
qui est dans la nuée au jour' de la pluie; c'Clait l'aspect de la
gloire de J dhovaft. ·ll - J. 26, 27, 28; - par le Trône est signifié
le Ciel, par l'Homme sm Je trône le Seigneur, par Je feu des rcins
Vers, 1. CILIPITl\f: DIXlblL 6t
l'amour céleste, et pal' l'Arc-en-Ciel le Divin Vrai spirituel, qui
aussi appartient à la Divine Sagesse du Seigneur, Pal' l'Alc-en­
Ciel, dont il est parlé ainsi dans Moïse: « i\ION ARC J'AI DONNÉ
DANS LA Nuh, et iL SiTa lJour siyne d'aLliance enlre Moi et La
telTe,. el quand je Le ven'ai dans La nuée, je me rappeLlerai
L'aLliance éleme/Le, » - Gen. IX. 12 à 17, - il n'est pas entendu
autre chose que le Divin Vrai spirituel dans le naturel chez l'homme
qui est régénéré; car, lorsqu'il est régénéré, de naturel l'homme
del'ient spirituel; et comme alors il y a conjouction du Seigneur
avec lui, c'est pour cela qu'il est dit que l'Arc dans la nuée serait
pour signe d'alliance, l'alliance signifie la conjonction; qu'il n'y
ait aucune conjonction du Seigneur avec l'homme pal' les arcs-en­
ciel dans le monde, cela est évident.
b.67. Et sa jilGe comme Le soLeiL, signifie Le Divin Amoul" et
en même temps /a Divine Sagesse. On le voit pal' les explications
données ci-dessus, NO, 53, ou des choses semblables sont dites du
Fils de l'Homme.
b.68. El ses pieds comme des c%nnes de l'eu, signifie Le Di­
vin NalureL du Seigneur', quant au Divin ,tmou?', qui soutient
IoUles choses. Cela aussi est évident pal' les explications données
ci-dessus, W b.9, ou il est dit du Fils de l'Domme, que ses pieds
étaient sembLabLes il de L'uirain fin, comme embl'usés dans une
jou1'7laise " la raison pour laquelle ses pieds furent vus comme
des colonnes de feu, c'est que le Divin Naturel du Seigneur, qui
en soi est le Divin Uumain qu'il prit dans le 1\londe, soutient son
Divin d't\tel'Oité, comme le COt'pS soutient l'âme, et pareillement
COlllme le sens naturel de la Parole soutient le sens spil'ituel et le
sens céleste; voir SUI' ce sujet la DOCTRt:'<E DE LA NOUVELLE Ji­
RUSALEM SUR L'ÉCRITURE SAINTE, W' 27 à b.9; que les pieds signi­
tient le naturel, on le voit, N° 69, et que la colonne signifie le SOIl­
tien, on le voit, Nu 191. Si le Feu signifie l'amour, c'est parce qne
le Feu spirituel n'est pas autre chose; c'est pourquoi, dans le cuILe
ordinaire, on prie que le Feu céleste, c'est-à-dire, l'amour céleste,
embrase les cœnrs; qu'il y ait cOJ'J'espondance rntre le feu et j'a­
mour, on le sait en ce que l'homme est échanfTé par l'amour, et
\'erroidi pal' la privation d'amour; il n'y a pas autre chose qui fasse
la chaleur vilall', qlle l'amonr da n < 1'111) et dans l'au Ire sens; l'o~
Il, (j,
1"'l

62 L'APOC,\LfPSB nBVJ;LÜ. !\" MiS.


l'igine des correspondances vienl des deux soleils, dont l'un dans
les Cieux esl pur amour, et!'aulre dans le fllonde est pm feu; de
là aussi vienl la correspondance de lous les Spirituels et de tous
les Nalurels. Comme le Feu signifie l'Amour Divin, c'esl pour cela
que Jéhovah apparut iL Moïse sur la Montagne cle CllOl'eb clans
un buisson en FBU, - Exod. lU. 1, 2, 3; - et descendit sw' la
Montagne cle Sinai dans le FEU, - Deulél'. IV. 36; - et c'est
pom cela que les sept lampes du Chandelie',' dans le Tabemaclc
BTAIENT ALLUMÉES chaqup. soir pour BRULER devant JeJLOvall,­
Lévi!. XXIV. 2, 3, 4;- que le FEU IlRULAIT continuellement sw'
l'Autel, et n'était IJoint etcint, - Lévi!. VI. 6; - qu'on IJrenait
du FEU sur l'Autel pOUl' les encensoil'S et pour faire fumer les
parfums, - Lévi!. XVI. 12,13. Nornb. XVU. H, 12; - que Je­
ILOval! allait devant les (ils d'[s1'ad, la nuit, dans une COLONNE
DE FEU, - Exod. XlU. 21, 22; - que S1l1' l'Ilabitacle il y avait
du FEU pendant la nuit, - Exod. XL. 38. l's. CV. 37, 39. Ésaïe,
TV.,5, 6;- que le FEU DU CIEL consunuât les IloloCllustes SW'
l'Autel, en signe de bon IJlaisir, - Lévit. IX. 24. 1 Rois, XVIII.
38; -que les Holocaustes ont ete a1J7Jel!!s IGNITIONS AJÉHOVAH,
ct IGNITIONS D'ODEUR DB HEPOS A JÉHOVAH, - Exod. XXIX. 18.
Lévi!. 1. 9, 13, 17. n. 2,9,10,11. IlL 5,16. IV. 35. V. 12. VIf.
30. XXI. 6. Nomb. X XVIII. ,2. Deulér. XVlf[. 1; - que les yeux du
Seignew'l'll1'ent vus comme une FLAMME DB FEU, - Apoco 1. 14.
n. 18. XlX. 12. Dan. X. 5, 6; - que sept LAlIlPk;S DE FBU bl'Û­
laient devant le Tr'ône, - Apoc. IV. 5; - d'Olt l'on l'ail claire­
ment ce qui est signifié par les Lampcs avec de l'huile et les
Lampes sans huile, - flJallh, XXV. 1 il 11; - pal' l'huile est en­
tendu le feu, et ainsi l'amour: el en outre, dans beancoup d'au­
tres passages. Que dans le sens opposé le Feu signifie l'amou!' in­
fernal, on le voiL dans la Pa!'ole pa!' tanl de passages, qu'il est
inutile, à cause de leur grand nomb!'e, de les rapporle!'; voir- quel­
ques délails sm ce Feu dans le TI'aité DU CIEL ET DB L'Ei'ïi'ER,
N°' 566 il 575.
469. Vers. 2. Et il avait dans sa ?nain un ]JC!tit livre OIWC/'t,
signi{t,e la Pm'ole quant à ce ]Joint de Doctrine, que le Seignew'
cst le Dicu du Ciel et de la Ten'e, et que son Humain est Di­
vin. Que pa!' le Livre, que l'Agneau prit de Celui qui était assis
Vers. 2. CHAPITRE DIXIÈm:. 63
SUl' le Trôue, et dont il rompit les sept sceaux, - Apc. V. 1,7.
VI. 1, - il soit entendu la Parole, on le voit ci-dessus, N°' 256,
259,295, et suiv.; c'est p0111'quoi, ici, pal' le petit /iv/'e dans la
main de l'Ange, qui aussi est le Seigneur, N°1l65, il n'est pas en­
tendu autre chose que la Parole quant à quelque Essentiel qu'elle
contient; que. ce soit ce point de doctrine de la Parole, que le Sei­
gneur est le Dieu du Ciel et de la Terre, et que son Humain est
Divin, cela est évident d'après chaque expression, dans ce Cha­
pitre et dans le suivant, entendue dans le sens spirituel, ct aussi
.d'après le sens naturel, Chap. XL Vers. 15, 16, 1.7 : il est dit un
l)etit livre ouvert, parce que cela se présente manifestement dans
la Parole, et est évident pour quiconque lit, s'il fait attention: Il
s'agit maintenant de ce Doctrinal, parce qn'il est l'Essentiel même
de la Nouvelle Église; et la )'aison de cela, c'est que de la con­
naissance et de la reconnaissance de Dieu dépend le salut de cha­
cun; car, ainsi qu'il a été dit dans la PI\ÜACE, « c'est sur la juste
idée de Dieu qu'est fondé tout le Ciel, et dans les terres toute l'~:­
glise, ct en général toute Heligion, parce que par cette idée il y
a Conjonction, et par la conjonction Lumière, Sagesse et Félicité
éternelle: » maintenant, puisque le Seigneur est Lui-Même le Dieu
du Ciel et de la Terre, s'il n'est point reconnu pal' l'homme,
l'homme n'est point admis dans le Ciel, car le Ciel est le COl'pS du
Seigneur, mais il se tient au-dessous du Ciel, et est mordu par les
serpents, c'est-à-dire, pal' les esprits infernaux, et il n'existe
d'autre guérison que celle qui avait été indiquée aux fils d'fsraël,
à savoir, de porter leurs regards vers le serpent d'airain,-Nomb.
XXI. 1 à 10, - par lequel il est entendu le Seigneur quant au Di­
vin Humain, comme il est éYident par ces paroles, dans Jean: « De
même que Moise iJleva le serpent dans le désert, de même il
faui que soit eleve le Fils de l'flamme, afin que quiconque croit
en Lui ne périsse 7Joint, mais qU"il ait la vic éternelle. » - fH.
14,15.
470. Et il 7Josa son 7Jied droit sw' la mer, el le (Jauche SUI'
la lCrre, signifie que le Seigneur a sous son allS7Jice Cl sous sa
domination 101lle l'.Église, tant ceu:x: qui y sont dans ses e;x:ler­
nes,que l'eu;/; qui y sont dans ses inte1'1ws. Par la Mer et la Terre
est signHiee toute l'J::glise, par la Mer l'Église externe, c'est-à-dire,
G4 I:ArOC,ILYl'Sf. RI~vi:Lt:E. N" 4iO.
cellX qui sont clans ses externes, et par la Terre l'I~glise interne,
c'est-à-dire, ceux qui sont clans ses internes, N° 398; par pO$cr
lcs pied$ $Ur c/les, il est signifié avoir toutes choses soumises à
soi, par conséquent sous son Divin Auspice et sous sa Divine Do­
mination. Comme l'Église dll Seigneur clans les Terres est sous les
Cieux, c'est pour cela qu'elle est appelée le Marchepied de ses
pieds, comme clans ces passages: « Tl a jeté du Ciel en leI TC
l'ltOnne1l1' d'I$raël, il ne s'est point souvenu du MARCHEPIED DE
SES PIEDS. » - Lament. If. '1. - « La tCITe (est) le i\lARCHEPIED
DE MES PIEDS. » - Ésaïe, LXVI. 1. - « iVOU.l entra'ons en se$
Habitacle$, nOU$ nous ]Jrostemeron$ devant le 1I1ARCHEPIED DE
SES PIEDS, » - Ps. cxxxrr. 7. - « Ta ne jurcras point par le
Ciel, parce qu'il e$t le Trone de Dieu, ni par la TERRE, 'Jarce
qU'flle est le lIJARCHEPIED Dr. SES PIIms. » - Matth. V. 34, 35.­
« Le 1.IEV DE MES PIEDS je rend1Yti honorable. »- Ésaïe, LX. :1.3.
- « Dominer tu l'a$ (ait $Ur lcs œuvre$ de les mains, toutC$
c/(O$('$ tu as mis sous .IfS PIEDS. » - Ps. Vrn. 7; - ces paroles
ont été dites du Seigneur. S'il a posé le pied droit sur la Mer, et
le gauche sur la Terre, c'est parce que ceux qui sont dans les ex­
ternes de l'i-;glise ne se sont pas confirmés dans les faux autant
que ceux qui sont dans ses in ternes.
47:1.. \'ers. 3. Et il cria ù voix grande, ainsi qu'un l'ion rugit,
signifie une gmnde lamentation de ce que l'Eglisc Lui a éte en­
levée. ('ue pal' cn:er ainsi qu'un l'ion rugit, il soit signifié une
grande lamentation sur 1'I~g1i3e, de ce que l'[~glise Lui a été en­
levée, cela résulte évidemment des explications données dans le
précédent Chapitre, où ont été examinés et manifestés les états
de la vie de ceux qui sont de l'l~glise, états qui étaient lamenta­
bles; puis, de ce qu'il est dit dans ce Chapitre, que l'Ange jura
pal' Celui qui vit aux siècles des siècles que (( de temps plus il n'y
alll'a, » ce qui signifie qU'i! n'y aura point Église; et aussi de ce
qu'il est dit dans le Chapitre suil'ant, que la bêle qui monta de
!'ablme tua les deux témoins du Seigneur; et principalement de
ce qu'il n'est point reconnu et qu'on ne s'adresse point à Lui,
quoiqu'il soit le Dieu du Ciel et de la Terre. La Lamentation con­
cernant ('es choses est signifiée pal' un rugissement comme celui
du lion, car le lion rugit quand il l'oit ses ennemis et leurs atla­
Vers. 3. CHAPITnE DIXIÈm:. G5
ques, et quand il se voit enlever ses lionceaux et sa proie, de même
par comparaison le Seigneur, quand il voit son Église. enlevée par
les diables: que cela soit signifié par rugir comme un lion, on peut
le l'oir par ces passages: « Comme RUGIT LI'; LlON, t'f LE LlONCEAU
sur sa ]Jroie, quand accourt contre lui la troupe des bel'gers,
ainsi descend Jéhovah Sdbaoth lJ01l1' combattre sur la monta­
gne de Sion. »- Ésaïe, XXXL ll.-« La colè/'e de Jéhovah s'esl
enflammce contre son lJCuple; SON RUGISSEMENT, co~mE (celui)
DU LION; IL RUGIT COMME LES HUNES LIONS, et il ('l'émit cl saisit
la ]Jroie,. cal' voici, ténëbl'C's, angoisse, et la lumière s'obscurcit
dans ses ruines. » - Ésaïe, V. 25 à 30, - « Jéhova/t d'en haut
RUGIRA, et de l'Habitacle de sa sainteté il donnera de sa voi:};,
RUGISSANT IL RUGIRA contl'e ses habitacles. " - Jérém. XXV.
30,31. - « Jchovah de Sion RUGHIA, et de Jijrusalem il don­
nera de sa 'Doi..v. » - Joël, LV. 16, - « Je ne dét1'ltirai ]Joint
E]J/traïm, après Jéhovah ils iront, qui comme UN LION RUGIIIA,
car lui RUGIRA. ,,-lIoscll. Xl. 9, 10. - « LE LION A IlUGI; qui
ne c1'aindrait? le Seigneur Jéhovih a parlé,. qui n(: lJ1'op/L/!ti­
serait? ») - Amos, rIf. 7, 8. - « Dieu RUGIT de sa voix', il tonne
de la voi..x; de sa majestd. »-Job, XXXVll,ll, 5, -Que le l\ugis­
sement signifie une grande lamentation, on le voit pal' ces passa­
ges: « Mes os ont vieilli ]Jar mon n.UGISSE~lENT tout le jour', li ­
Ps. XXXII. 3. - « Je suis afl'ctibli et b1'isé, J'AI RUGI ci cause du
RUGISSEMENT de mon CŒ1l1'. li - Ps. XXX V!IL 9. -, « Avant mon
lJain mon sou]Jir vient, et comme des eaux se répandent mes
RUGISSE~IENTS, li - Job, UL 211,
ll72. Et quand il eut crié, pro(érèl'cnt les selJl tonnelTes
leurs voix, signifie que le Scignew' ddcouvl'it lJa1' tout le Ciel ce
qui était dans le lJetit liVl'e. Si c'est là ce qui cst signifié, c'est
parce qU'ensuite il cst dit qu'il voulait écl'ire les choses que les
sept tonnerres avaient proférées, mais qu'il lui fut dit du Ciel de les
scellcr et de ne poin t les écrire; puis, de dévorer lc petit livre,
et que dans sa bouche il serail doux comme du miel, mais qu'il
serail amer pour son l'entre, cc qui signifie quc les choses qu'il
contenait étaient telles, qu'elles ne seraient pas encore reçues; on
en l'erra la raison dans l'Article suivant, ~Jais je vais dévoiler ce
qu'il y avait dans le petit Livrc : Dans lc pclit Livre étaient les
Il. 6'"
66 L'AI'OCALyrSE 1\~Vl:LiE. N" a72.
choses qui sont contenues dans la DOCTI\INE DE LA NOUVELLE Ji­
RUSALEM SUR u: SEIGNEUn, depuis le commencement jusqu'à la
fin: cc sont celles-ci:
Toute l'Écriture Sainte traite du Seigneur, et le Seigneul'
est la Parole, N°' 1 à 7.
Ces ex p,'essions : Le SeigneUl' a accompli tout ce que
renferme la Loi, signifient qu'il a accompli tout ce que l'en­
ferme la Parole, N°' 8 à 11.
Le Seigneur est venu dans le monde pour subjuguer les
Enfers et glorifier son Humain, et la Passion de la Croix a
été le dernier combat par lequel il a vaincu complètement
les Enfers, et glorifié pleinement son Humain, N°' 12 à H.
Par la Passion de la Cl'oix, le Seigneur n'a pas enlevé
les péchés, mais il les a portés, No, 15 à 17.
L'imputation du mérite du Seigneur n'est autre chose que
la l'émission des péchés après la pénitence, N° 18.
Le Seignelll', quant au Divin Humain, est appelé Fils de
Dieu; et quant il la Parole, il est appelé Fils de l'Homme,
N°' 19 il 28.
Le SeigneUl' a rendu Divin son Humain par le Divin qui
était en Lui, et c'est ainsi qu'il a été fait Un avec le Pèl'e,
N°' 29 il 36.
Le Seigneul' est Dieu Même par Qui existe la Parole, et
de Qui elle traite, N°' 37 à !J!J.
Il Ya un Seul D,ieu, et le Seigneur est ce Dieu, N° !J5.
L'Esprit Saint est le Divin procédant du Seigneur, et ce
Divin est le Seigneur Lui-Même, N°s !J6 à 5!J.
La Doctrine de la Foi Alhanasienne s'accorde avec la Vé­
rité, pourvu que par la Trinité des Personnes il soit entendu
la Trinité d'une Personne, qni est dans le Seigneur, N°' 55
il t)J,
Vers. 3. CHAI'ITla: 1l1Xlb1E. 6ï
S'il l'st dit que les sept tonnerres proférèrent leurs voix, c'est
parce que le langage du Seigneur par les Cieux, tombant dans les
lieux iuférieurs, est entendu comme un tonnerre; et comme il
parle en même temps par tOlltle Ciel, par conséquent pleinement,
il est dit les sept tonnerres, car sept signifie tous, toutes choses
et le tout, N" 10, 391; c'est aussi pour cela que le tonnerre signifie
l'instruction et la perception du vrai, N° 236, et ici la découverte
et la manifestation. Que la voix venant du Ciel soit entendue
comme un tonnerre, quand cette \'oix vient du Seigneur, on le voit
par ces passages: ({ Jésus dit: Pi:re, glorifie ton Nom! Alors il
vint une voix du Ciel: Et je l'ai glodfié, et de nouveau je le
glorifierai; la foule l'entendit comme un TONNERRE. Il - Jean,
XII. 28, 29, 30. - ({ Dieu rugü de sa voix, il TONNE de la voix
de sa majesté. n-Job, XXXVII. lr, 5. - ({ Jéhovah a TONNÉ du
Ciel, et le Très-Haut a donné de sa voi.r. Il - II Sam. XXII.
il!. ~ ,( J'entendis une voi:1' du Ciel comme une voix de grand
TONNERRE. Il - Apoc. XIV. 2. - « Tulll'as Ïlwoqué; je t'ai ré­
pondu dans le secl'et, comme TON:\'ERRE. Il - l's. LXXXI. 8.
uiS. Vers. U. Et quand eurent pro(él'é les sept tonnelTes
leurs voix, j'allais I!crire, et j'entendis une voix du Ciel, qu'i
me disait: Scelle les choses qu'ont proférées les sept t01l1li'rl'es,
et ne les écris point, signifie que ces choses sont manifestées,
il est vrai, mais qu'elles ne seront reçues qu'apl'i!s que ceu.r qui
sont entendus par le dragon, par la bête et par le {aux pro­
phète, auront Ctl! chassés du monde des esprits, parce qu'il ?J
aurait du danger, si elles etaient reçues auparavant. Les ~oi.1;,
qu'ont proférées les sept tonnerres, sont les choses qui vieunent
d'être rapportées, N° !li2, et comme ces choses sont les Essentiels
mêmes de la Nouvelle (':glise, cela est dit trois fois: dans le sens
naturel par éaire il est signifié confier au papier, et ainsi il la
postéritc pour le souvenir, mais dans le sens spirituel par écrire
il est siguifié confier au l'mur pour la réception; de lit, pal' les
sceller et ne ]Joint les ccri!'e, il est signifié qu'elles ne seraient
confiées au cmul' et reçues, qu'après que le dragon, la bêle et le
faux prophète auraient été chassés du Monde des esprils, parce
qu'il y aurait du danger, si c'était auparavant; et cela, parce que
pat' le dragon, par la hêle et pal' le l'aux prophète, sont signifié8
68 ~APOCALYPS~ R~vfLfE. lV' 473.
ceux qui sont dans la foi séparée d'avec la c!Hll'ité, et que c.eux­
la sont attachés avec constanee et ténacité il leur foi, qu'il faut
s'adresser il Dieu le Père, et non an Seigneur immédialement, et
que le Seigneur n'est point le Dieu du Ciel et de la Terre quant il
son Humain; si donc cette Doctrine, dont il vient d'être parlé,
N" 472, qui a été manifestée et est encore manifestée, ce CJui est
signifié en ce que le petit liv1'e a été ouvert) était reçue par d'au­
Ires que par ceux qui sont dans la charité et dans la foi de la cha­
rité, lesquels aussi sont ceux qui sont signifiés par Jean, N°' 5, 17,
avant que le dragon eût été chassé, elle serait rejetée, non-seule­
ment par eux, mais encore par tous les autres à leurs instigations;
et si elle n'était pas rejetée, elle serait néanmoins falsifiél', et
même profanée. Qu'il en soit ainsi, cela est bien évident par les
choses qui vont suivre dans l'Apocalypse, quand elles sont vues
en série, a say'oil', qu'ils tuèrent les deux témoins du seigneur,
Chap. Xl; que le Dragon se Lint près de la Femme qui allait en­
fanter, afin de dévorer son fruit, et qu'après avoir comballu contre
Michel, il pOUl'suivit celle femme, Chap. XH; que les deux Bêtes,
qui montèrentl'l1ne de la Iller et l'autre de la terre, firent un avec
le Dragon, Chap. X [JI; qu'ils rassemblèrent les leurs pour la
guerre dans un lieu appelé Armageddon, Chap. XVI; qu'enlin ils
convoquèrent pour la guene les Nations, Gog et Magog, Chap.
XX. 8,9; mais que le dl'agon, la bête et le faux prophète furent
jetés dans l'étang de feu et de soufre, Chap. XX. 10; et que, ces
choses ayant été faites, la Nouvelle tglise, qui doit être l'Épouse
de 1',Agneau, descendit du Ciel, Chap. XXI, xxn. C'est là ce qui
est entendu par ces paroles: « Scr:lle les choses qu'ont' p1'ofénJes
les sept tonneTTes, et ne lcs écris 7Joint; » puis, par celles-ci,
dans ce Chapitre: « Dans les jours de la voix du septième Ange
sera consommé le mystère de Dieu, comme il a évangélisé à
ses seTvilem's les pTophèles. Il - Vers. 7; - et aussi par celles­
ci, dans le Chapitre suivant: (l Elle septième Ange sonna de la
tTompelte, et il se fit' des voix gmndes dans le Ciel, disant: Sont
devenus les Royaumes du monde (ceux) de notre Scigllew' et
de son Clt1'ist. Il - Vers. 15; - et en oulre pal' plusieurs choses
semblables dans les Chapitres qui suiœnt. Voir quelque chose
ce sujet dans la DOCTIIINE
SUI' Dt: LA NOUVELLE JI\RUSALE)I SUII LE
SEICNEun, N" 6'1.
Vers. 5. C,HAPITRI: [)[XIÈ}IE. 69
676. Vers. 5. Et rAnge, qae j'avais ')11 se tenant sur la mer
et sur la te].,.I?, leva la main vers le Ciel, (Vel's. 6.) et il jura
par Celui qui vit au,"(; siècles des siècles, signifie l'affirmation et
II' tcmoignage du Seignew' ]lm' Lui-M.Cme. Par l'Ange qui se
tient sur la ma et sur la ten'e est entendu Je Seignenr, N" 670;
par leva la main ve]'s le Ciel est signifiée l'affirmation, ici, qne
de temps plus il n'y aura, Vers. 6; pal' jurn' est signifié le té­
moignage: celui-ci, que dans les JOUI'S de !Q, voix du septième
Ange sera consommé le mystère de Dieu, Vel's. 7; pal' Celui qui
vit aux siècles des sièctes est entendu le Seigneur Lui-Même,
comme ci-dessus, - Chap. L 18. IV. 9, 10. v. 16. Dan. IV. 31;­
que le Seigneul' rende témoignage pal' Lui-~'lême, on Je verra
bientôt. D'après ces explicQ,tiollS, il est bien évident que par ces
paroles « et l'Ange, que j'avais vu se tenant SUI' la mer et sur la
terre, leva sa main vel'S le Ciel, et il jura pal' Celui qui vit aux siè­
cles des siècles, » il est signifiê l'affirmation et le témoignage du
Seigneur par Lui-'Iême. Que Jéhovah jure, c'est-à-dil'e, rende té­
moignage pal' Lui-Même, on le voit pal' ces passages: « PAR MOI
J'AI JURI':' il est sorti de ma bouchi' une ]lat'ole, qui ne sera point
]·cvoquce. » - ÉS'Iïe, XLV. 23. - Il PAR MOI J'AI JUR~ qu'en dé­
solation sera celte maison. » - Jérém. XXlT. 5. - « JÉHOVAH A
JURÉ PAR SON AME. »- ,Jérém. LI. 16. Amos, VT. 8.-« JÉIlOVAll
A JunÉ PAR SA SAINTET~. » - Amos, IV. 2. - « HllOVAH A JUR~
PAR SA DROITE, rt ]lm' le uras de sa (orce. »- Ésaïe, LXI r. 8.­
« Voici, ;\101, J'AI JunÉ PAR ~ION NO~I grand. ») - .Jérém. XLIV.
26; ~ Jéhovah, c'est-ù·dire, le Seigneur, jurant par Lui-l\'lêmf',
signil1e que le Divin Vrai rend témoignage, car Lui-;\Ième est le
Divin Vrai, et ce Vr~i l'end lémoign~ge de lui-même et par lui­
même: outre ces passages, on voit que Jéhovah a jnré, - ~:saïe,
XIV. 26. LIV. 9. l's. LXXXIX. 6, 36. Ps. XCV. 11. Ps. CX. 6. l's.
CXXXIT. 11; - s'il est dit que Jéhovah a juré, c'est pa l'Ce que
l'Église chez les Fils d'Israël a été instituée l~gJise représeutative,
et que pal' suite la conjonction du Seigneur avec l'l~glise a été re­
présentée par llne alliance telle qu'elle se fait entre deux per­
sonnes qui affirment [enrs conventions par nn serment; c'est
pourquoi, comme il y a un serment d'alliance, il est dit que Jého­
vah a juré; par lù cependant il n'est pas entendu que Jéhovah a
.........

70 L'APOCALYPSE RÉVÉLtJ.:. N' lm•.


juré, mais il esl enlendu que le Divin Vrai atlesle r.ela. Qu'il y ait
eu un sermenl d'alliance, cela esl évident par ces passages: « Je
te JURAI, ct fentl'ai en attiance avec loi, afin que lu fusses il
Moi.))- Ézéch. XVI. 8.-« POUl' .le souvenir de son aUiance, du
SER)IENT QU'IL A JURÉ. ») - Luc, I. 72,73. l's. CV. 9. Jérém. XL
5. XXXIJ. 22. Deulér. 1. 35. X. H. XL 9,21. XXVI. 3,15. XXXI.
20. XXXlV. Û.-Comme l'alliance élaille représentatif de la con­
jonction dn Seigneur avec l'Église, et réciproquement 'de l't~glise
avec le Seigneur, cl comme il y avail un serment d'alliance, et
qu'il fallail jurer d'après le vrai en soi, par conséquent aussi par
ce vrai, c'esl pour cela qu'il ful permis aux f1Is d'Israël de jurer
par Jéhovah, et ainsi par le Divin Vrai, - Exod. XX. 7. Lévil.
XIX. 12. Deulér. VI. 13. X. 20. Ésaïe, XLVUL 1. LXV. 16. Jérém.
IV. 2. Zach. V. 4; - mais après que les représentalifs de l'l::glise
eurent été abrogés, les sel'lnenls d'alliance onl aussi été abrogés
par le Seigneur, - Matlh. V. 33 à 37. XXIII. 16 à 22.
475. Lequel a créé le Ciel cl les choses qui y sont, el la Terre
et les choses qui y sont, cl la Mer ct les choses qui y sont, si­
gnifie qui vivifie tous ceu.:l: qui sont dans le Ciel et tous ceu:/;
qui sont dans l'Église, cl IoUles choses en génùal et en parli­
culier chez eux. Par créer dans le sens naturel il esl signil1é
créer, mais dans le sens spirituel par créer il est signil1é réformer
et régénérer, j\O' 25lt, 290, ce qui est aussi vivil1er; par le Ciel est
entendu le Ciel oi! sonl les Anges; par la Terl'e et la Mer il est
signifié l'l-:glise, par la terre ceux qui sonl dans ses inlernes, el
par la Iller ceux qui sonl dans ses exlel'lles, N°' 398, û70; pal' lcs
choses qui y sont il est signifié toules choses en général et en
particulier chez eux.
.'176. Que de temps plus il n'y aura, signifie qu'il n'y a aucun
état de l'Ég/Lle ou aucune Église, il moins qu'on ne reconnaisse
un seul Dieu, ct que le Seigneur est cc Dieu. Par le lem]Js est
signifié l'état, et comme il s'agit ici de l'Église, par le temps est
signil1c l'élat lte l'Église; par conséquent par de tem]Js ]Jlus il n'y
aura, il est signil1é qu'il n'y a aucun étal de l'1~glise; s'il esl en­
tendu aussi qu'il n'y a aucune tglise, il moins qu'on ne reconnaisse
un seul Dieu, el que le Seigneur esl ce Dieu, c'en esl la consé­
quence. Mais n'est-ce pas ce qui a lieu aujourd'hui? Qu'il y ail un
Vers. 6. CHAPlTfir. DIXlt:m:. 7l
seul Dieu, on ne le nie point, mais que le Seigneur sail c.e Dieu,
on le nie; et cependanl il n'y a pas un seul Dieu et en même temps
la Trinilé en Lui, il moins que ce Dieu ne soil le Seigneur; que
l'Église vienne de Celui qui est Sauveur et I\édempteur, on ne le
nie point; mais qu'il fàille s'adresser immédiatement à Lui comme
Sauveur et Hédempteur, on le nie: de là, il esl êviden t que l'~:glise
doil expirer, il moins qu'il n'cil existe une Nouvelle qui recon­
naisse le Seigneur Seul pour le Dieu du Ciel et de la 'l'cne, et qui
pal' conséquent s'adresse immédiatement à Lili; voi/' Mallhieu,
XXVILI. 18; c'est pourquoi, ces paroles « de temps plus il n'y
aura, ») c'est-à-dire, il n'y a aucune Église, se réfèrent aux choses
qui sUivei)t ùans ce Chapitre, Vers. 7, et celles-ci se réfèrent à
celles qui sonl dans le Chapilre XI, Vers. 15, où il esl dit qu'il y
aura une I~glise qui apparliendra au Seigneur Seul. Si par le Temps
il esl signifié l'État, c'est parce que dans le \Ionde spiriluelles Lemps
sont mesurés, non point pal' jours, semaines, mois et années, mais
par des Üats, qui sont les progressions de la vie, d'après les­
quelles on se rappelle les choses passées; voh', SUI' ce sujet, le
Traité DU CIEL t:T DE L'ENFt:R, W' 162 à 1.69, oü il esl queslion
du Temps dans le Ciel. Que l'élat de l'Église sail entendu ici par
le temps, c'est parce que le jour el la nuit, le malin el le soil',
l'été et l'hiver, font le temps dans le monùe, et que ces choses,
entendues dans le sens spirituel, font les états de l'I~glise; 101'S
donc que ces états ne sont plus, ilu'y a aucune l~glise; et il n'y a
aucune l::glise, alors qu'il n'y a plus ni bien ni vrai, ainsi quanll
la lumière du vrai est obscurité, et qlle la chaleur du bien est le
froid; yoilà ce qui est entendu pal' « de temps plus il n'y aura. Il
De semblables choses sont enlendues pal' ces passages, dans la
Parole: « La quatl'ÏI:rne blUe pensera changel' les TEMPS. » ­
Dnn. VU. 25. - « Ce sera un jow', qui sent connu de Jéhovah,
(auquel il y aura) non pas jour ni nuit; » ainsi, point de temps.
- Zach. XIV. 7. - « Je Ferai couchel' le soleil ci midi, ct je
cOltvrirai de tenèbl'es la tC1'1'e en jOlt/' de lumière;» ainsi, point
de lemps non plus. - Amos, VIII. 9. - « Un seul mal, voici, il
vient; la (in vient; elle vient, la fin; il vient, le matin, sw' t·oi,
ltabitant de la terre; il vienl, le TEMPS.»-~:zécb. VJJ, 5,6,7;­
le malin est le commencement de la Nouvelle l~glise, :'j" 151; c'est
pOUl' cela qu'il cst dit « il vient, le lemps. »
----.
ï2 J:"POC.ILYI'SE n~V~LÜ:. NU ll77.
477. Vers. 7. Mais que dans les jours de la voix du septième
Ange, quand il devra sonner de la tr011l1Jelle, signifie l'cxamen
et la manifestation finale de l'etat de l'Église, en cc qu'elle doit
perir, si une Nouvelle Église n'est point instau7'I!e par le Sei­
gneur. Que sonner de la trompette signifie examiner et mani­
fester l'état de la vie de ceux qui sont de l'l~glise, par conséquent
aussi l'état de l'Église, on le l'oit ci-dessus, NU 397; et comme sept
Anges sonnaient de la trompette, par la voix du septième Ange
il est signifié l'examen et la manifestation finale, qui est, que l'~:­
glise doit périr, si une Nouvelle Église n'est point instaurée pal'
le Seigneur; qu'elle doive périr, cela est entendu pal' " de temps
plus il n'y aura, II N" 1,76; et qu'une Nouvelle Église doive être
instaurée par le Seigneur, cela est entendu pal' les choses qui l'ont
ma,intenant suivre.
478. Sera aussi consomme le mystère de Dieu, comme il a
evangdise il ses servite'll1's les propflètes, signifie qu'alO1's ap­
pamitm ce qui a éte pl'édit ct est resté jusqu'à lJresent cache
dans la Parole de l'un ct de l'autre Testament, qu'alJ)'ès le Ju­
gement Dernier sur ccux qui ont dévasté l'Église aJ'1'ivera le
Royaume du Seigneur. Par être consommé il est signifié être
rempli, avoir fin, et alors apparaître; pal' le myslèl'c de Dieu,
évangélisé au.v prophètes, est signifié ce qui a élé [lrédit par le
Seigneur dans la Parole, et est l'es lé caché jusqu'à présent; pal'
évangéliser, il est signifié annoncer l'avénement du Seigneur et
son Hoyaume, cal' l'~:vangile est une joyeuse nouvelle; que cela
doive arriver après que le Jtlgement Dernier aura été fait sur ceux
qui ont dévasté l'Église, c'est même ce qui a été prédit dans la
Parole, c'est pourquoi cela aussi est signifié: d'après ces consi­
derations, on peut voir que toutes ces choses sonl entendues par
ces paroles. lei, il sera d'abord dit quclque chose sur la prédiction
de l'Avénemenl du Seigneur et de son Hoyaul1le dans la Parole de
l'un et l'autre Testament: Dans la Parole de l'Ancien Testament,
qui est appelée Prophétique, dans son sens spiriluel, el aussi dans.
le sens naturel, là où le sens s[lirilucl se présente clairement, il
s'agit du Seigneur seul, c'est-à-dire, de son Avénemenl dans la plé­
nitude des temps, il savoir, qnand il n'y aurait [llos dans l'Église
ni bien de la charité ni Hai de la foi, état cie 1'1::glisc qni est a[lpelé
Vers. 7, CHAPITRE DIXIÈME. 73
consommation, dévuslalion, désolation et décision; puis aussi, des
Combals du Seigncur contre les enfers, et de ses Victoircs sur
eux, ce qui est aussi le Jugement Dernier fait par Lui; et, après
cela, de la Création du Nouveau Ciel et de l'Inslauration de la
Nouvelle f.:glise, cc qui est le Royaume du Seigneur qui devait ve­
nir; il s'<1git aussi de ces choses dans la Parole du Nouveau Tes­
tament, qui est appelée Apostolique, et spécialement dans l'Apo­
calypse, Que ce soit le Royaume du Seigneur qui sera évangélisé
dans les jours de la voix du septième Ange, on le voit clairement,
dans le Chapitre XI, par ces paroles: « Et le septième Ange sonna
de la trompette, et il se {it des voix gmndes dans le Ciel, di­
sant: SONT DEVENUS LtS nOYAU~IES DU MONDE (ceux) Dl:: NOTRE
S};IGNEUn ET DE SON CHHIST, ET IL nÈGNERA AUX SIÈCLES DES SIÈ­
CLES, Et les vingt-quatl'e Anciens tombèl'ent sur leurs faces et
adorèrent Dieu, disant: Nous TI: rendons [jI'(Îces, Seignew'
Dieu, Qui Es, ct Qui Étais, et Qui Viens, de ce que tu t'es saisi
de ta puissance grande, et es entré dans ton ]{ègne,»- Vers. 15,
16,17. - Presque de la même manière qu'ici dans l'Apocalypse
ce mystère est décri,t dans Daniel, où sont ces paroles: «( J'en­
tendis l'Homme vêtu de lin, qui éleva ses mains v~l's le Ciel, et
jura pm' Celui qui vit à étemité, qu'à un temps (IXé, des temps
{ixés, et une moitié, toutes ces choses-là sel'aient accomplies.
Mais il dit: Va, Daniel; cal' closes et scellées sont ces pm'oles
jusqu'au temps de la fin. »-XII. 7, 9;- jusqu'au temps de la fin,
c'est jusqu'à ce temps-ci: qu'alors le Fils de l'Homme doive re­
cevoir le Royaume, cela est prédit en ces termes: ( Voyant je fus
en visions de nuit, et voici, avec les nuées des Cieux Cfltllme un
FILS DE L'HomIE qui venait; et il Lui {ut donné Dominaiion, et
Gloire, et Royaume; et tous les peuples, nations et langues U:
sel'vi1'Ont; sa Domination, domination du siècle, laquelle ne
passera poinl, et son Royaume, (royaume) qui ne pé1'Ïra poinl,»
- Dan. VII. 13, ils. - Qu'évangéliser signifie l'Avénement du
Seigneur, et alors son Royaume, cela est évident pal' ces passages:
Il Sur une montagne monte, ~IESS,\GÈRE DE nONNE NOUVELLE,

SION! élève avec {orce ta voix, MESSAGÈRE DE DONNE NOUVELLE,


JÉRUSALEM! dis: Voici voll'e Dieu; voici, le Seigneur' Jéhovih
en {orlt,ient, el son bl'as domino'a pow' Lui. > l - tsale, XL, 9,
Il. 7,
7ft L'APOCALYPSE RÉVÉL~E. N" 1178.
1.0, H. - « Qu'ils sont agréables sur les montagnes les pieds
du MESSAGER DE DONNE NOUVELLE, qui fuit entendre la paix, qui
apporte LA DONNE NOUVELLE du bien, qui (ait entendr'e le salut,
qui dit li Sion: Ilr'ègnera, ton Dieu! » - Ésaïe, U!. 7, 8. Nal!.
Il. 1. - « C/willez ci Jéhovah, bénissez son Nom, ÉVANGÉLISEZ
de jour en jOll1' son salut, Jéhovah, par'ce qu'il vient, » - Ps.
XCVI. 2, 13. - «L'esprit du Seigneur Jéhovih (est) sur Moi;
r:'est pourquoi Jéhovah M'a oint pour l~VANGÉLISER au.x pau­
vres, pOlll' annoncer' aux captifs la liberté, pour proclama
l'année du bon Illaisir pour' Jéhovah. » -l::saïe, LXr. 1, 2. ­
Il L'Ange dit ci Zac/tal'ie: Voici, ton éponse enfantel'a un (ils; et

il 'ira devant le Seigneur Dieu dans l'esprit et la puissance d'É­


lie, et pOlll' pr'éparer' au Seigneur un peuple. Moi, je suis Ga­
briel, et j'ai été envollépour t'ANNONCER CETTE nONNE NOUVELU:.))
- Luc, 1. 13, 17, 19. - « L'Ange dit aux ber'gers : Ne cr'aignez
point; voici, je vous APPORTE LA BONNt; NOUVEI,LE d'une gr'ande
joie, car' il vous est né aujourd'hui un Sauveur, lequel est Christ
Sldgnew', dans la ville de David. »-Lur" If. 10,11.-« Le Sei­
gnew' a 'f;VANGÉLISt:: le Royaume de Dieu. ))- Mallh. IV. 23. IX.
35. Marc, 1. 15. Luc, VII. 22. VllL 1. IX. i, 2.-« Jean-Baptiste
aussi. » - Luc, HL 18. - « Jésus aussi a dit aux disciples:
En allant pal' le monde entier, prêchez L'ÉVANGILE ci toute
créature. »- Marc, XVI. 15. - Cela aussi est" L'ÉVAIIGILE ÉTER­
NEL qu'un Ange, volant par' le milieu du Ciel, avait P01l1' ÉVAN­
GÉLISf.R ceux qui habitent sur la terre. » - Apoc. XIV. 6. - Il
est dit que le myslère de Dieu sera consommé; par là il est en­
tendu que maintenant sera accompli ce qui n'avait pas été accom­
pli auparavant, c'est-à-dire que le Royaume de SCigneur va ar­
rivcr; en efTet, cela n'a point été accompli par les Juifs, parce
qu'ils n'ont point reconnu le Seigneur; ni accompli par les Cln'é­
tiens, parcc qu'eux non plus ne reconnaisseut pas le Seigneur
pour le Dieu du Ciel et de la Terre quant à l'Humain, car ils font
son Humain semblable il l'humain d'un aulre hommc, aussi ne
s'adressent-ils pas immédiatement à Lui, quoique Lili-Même soit
Jéhovah qui esl venu daus le monde.
/179. Vers. 8. Et la voix, que j'avais entendue du Ciel, de nou­
t'eau parla aveC moi, et me dit: l'a, lJrends le 1Jetit /ivre 011­
Vers. 8. CUAP1TlIE J)\Xl!-;.IlE. 75
vert dans la main de l'Ange qui se tient sur la mel' et sw' la
le/Te, signifie un ol'dre du Ciel pOUl' que l'on puise ceUe doc-
tl'ine concel'lwnt le Seigneul'; mais il Jean, pour qu'il mani-
feste comment elle serail l'eçae dans l'Église, avant qUt CCU.I:
qui sont entendus par le D1'Ctgon, par la bète et pm' le (au,};
prophète, (tien~ été éloignés. Par la voix qu'il enlendil du Ciel,
parlanl mainlenanl de nouveau avec lui, il esl enlendu la voix qui
lui a dil de sceller les choses qu'ont proférées les sepl lonnenes,
el de ne poinlles écrire, Vers. 4, ce qui signifiail que celle doc-
trine concernanl le Seignell1' ne serail reçue qu'après que ceux
qui sonl enlendus par le dragon, par la bûle el pal' le faux pro-
phèle, auraienl élé chassés du monde des esprils, parce qu'il yau-
rail du danger, si elle étail reçue auparavant; voil'ci-dessus, N" 473;
qne cela soit ainsi, c'esl ce qui est manifeslé maintenanl pal' Jean,
en ce qu'il dévora le pelit livre, ainsi qu'il esl dil plus loin: que la
doctrine concernanlle Seigneur soil entendue par le le petit livre,
on le voil, NOl 469,472; el que le Seigneur soit enlendu par l'Ange
qui se tenait sur la nWl' et Sll1' la ten'e, on le "oit, NOl 465, 470,
480. Vers. 9. Et j'allai vers l'Ange, lui disant: Donne-moi lI:
petilliVl'e, signifie un mouvement du mental (animus) chez plu-
sieurs dans l'Église pour l'ecevoil' la doctl'ine. C'csl la ce qui
est signifié, parce que par Jean il esl ici manifeslé commenl la
Doctrine concernanl le Seigneur est reçue dans l'Église par plu-
,sieurs, ainsi qu'ilvienl d'êlre dil; il esl enlendu un mouvcmenl dn
men lai (animus) chez eux pour la recevoir, parce qu'il esl en-
tendu une inclinalion chez Jean, car il alla el demanda, Comme
ces choses enveloppent ces significalions, c'esl pour cela que d'a-
bord il a élé dil il Jean de prendre le pelit livre, ensuile il alla el
demanda, puis l'Ange diL qu'il le lui donneraiL, mais que le pcLil
livre serail amer pour son venlre; et enfin il lui fnl donné, el ce
qui avait été annoncé arriva; loules ces choses sonl significalivcs.
481. Et il me dit : P/'ends et dévol'e-le, ct amer il sera pOUl'
ton ventl'e, mais dans ta bouche il sel'a doux comme du miel,
signifie que la réception d'après la l'eco717wissance que le Sei-
glWllI' est le Sauveur ct le Rédem)Jtew' est agréable et plaa,
mais que la reconnaissance que Seul il est le Dieu du Ciel et
de la Terre, et que son Humain est Divin) est désagréable et
i6 L'AI'OC,ILYPSJo: 1U~vfLÜ;. N" 481.

déplait d'apl'ès les falsifications. Par prendre le pelit livre, il est


signifié recevoir la Doctrine concernant le Seigneur; par le devo­
rel', il est signifié la reconnallre; par être amer pour le ventl'e,
il est signifié que d'après les falsifications elle sera désagréable et
déplaira, car l'amer signifie le wai falsifié, N" 41:1.; pal' êtl'e dans la
bouche doux C011111W du miel, il est signifié que le premier mo­
ment de la réception est agréable et plait. Ces choses maintenant
appliquées à cette doctrine, qui est entendue par le pelit livre ou­
vert dans la main de l'Ange, N'" 469, 4i2, signifient que la récep­
tion d'après la reconnaissance que le Seignem est le Sauveur et
le Rédempteur est agréable et plalt, mais que la reconnaissant:e
que Seul il est le Dien du Ciel et de la Terre, et que son Humain
~st Divin, est désagréable et déplalt d'après les falsifications. Les
falsifications, d'après lesquelles cette doctrine sera perçue désa­
gréable et déplaira, sont principalement, qu'ils n'ont point re­
connu le Seigneur un avec le Père, quoique Lui-Même cependant
rail enseigné, et qu'ils n'ont pas non plus reconnu Divin son IIu­
main, qui cependant est le Fils de Dieu, - Luc, I. 35; - et que
par conséquent ils ont fait, pour ainsi dire, de Dieu trois dieux,
et du Seigneur deux seigneurs, outre les faux conlinuels qui en
proviennent; de ces faux découle la foi senle, et ensuite la foi
seule confirme ces faux; qu'il résulte de ces faux une si grande
amertume et une si grande répugnance interne, que le Divin IJu­
main ne puisse pas mème être nommé d'après une reconnaissance
dans la pensée par eux après la mort, on le voit ci-dessus, N" 294.
!L82. Vers. 10. Et je pris le )Jetit livre de la main de l'Ange,
et je le dévorai, et il était dans ma bouche, comme du miel,
doux; et quand je l'eus dévoré, amer fut l'endu mon ventr'e,
signifie qu'il en arriva ainsi, et que de celte manièl'e il fut ma­
nifesté quelfe semit la l'c!ception de cette doctl'ine, avant que
ccux qui sont entendus pm' le Dragon, par la bète et pm' le
faux-prophète, aient eté éloignés. COlllme ceci est la consé­
quence de ce qui a été dit ci-dessus, il n'est pas besoin de plus
d'explication. On lil aussi que le Prophète Ezéchiel, d'après l'or­
dre qlli lui fuI donné, « mangea un l'ouleau de livl'e, et que dans
sa bouche il fut dou:!; comme du miel. Il - Ézéch. II. 8, 9, 10.
lU. 1 à 3.
Vers. 11.. CILI l' 1TlH; III XIÈ _\1 1::, iÎ
l183. Vel's, 11. Et il me ([it : Il te {altt ([e nouveau p/'o-
7JI!étisl!1' sur peuples et nations et langues cl rois en g/'(/n([
nombre, signifie que, puisqu'U en est ainsi, il faut enco/'e en-
seigner quels sont ceux qui sont dans la foi seule. Que ce soit
là ce qui est signifié, on le voit clairement par la suite, en ce qu'il
s'agit de cellx qni sont dans la foi seule jusqu'au Chap, XVIl; et
ensuite, de la Religiosité Catholique-Romaine; et après cela, du
Dragon, de la bête et du faux prophète, précipités dans l'enfer; et
ainsi, de la Nouvelle Église, dans laquelle le Seigneur Seul sera
adoré. P/'07Jl!étis(!/' signifie enseigner, N°' 8, 133, par suite pro-
phétiser ([e nOUVé-au, c'est enseigner encore; pal' 7Jeuples sont si-
gnifiés cellx qui sont dans les l'l'ais ou dans les faux de la doctrine,
et par nations ceux qui son t dans les biens ou dans les llIaux de
la vie, ainsi qu'il va être montré; par langues sont signifiés ceux
qui y sont extérieurement, N° 282, et pal' rois ceux qui y sont in-
térieurement; que les l'ois signifient cellx qui sont dans les l'rais
d'ai11'ès le bien, et dans lc sens opposé ceux qui son t dans les faux
d'après le mal, et abstractivementles l'rais d'après le bien ou les
faux d'après le mal, voir N"'20, 6611, iOll, i20, 830, 921; et comme
dans ce qui suit il s'agit spécialement de cellx qui sont dans les
fallx intérieurs, il est dit et rois en (J1'and nomûre, ce qui signifie
les faux dll mal en abondance, II est dit « peuples, nations, r::111-
gues et l'ois, li afin qll'i1 soit entendu tous ceux qni sont tels dans
l'Église. li a été dit il Jean de prophétiser de nouveall, signifie
d'enseigner encol'e quels sont ceux qui sont dans la foi seule, et
cela, afin que leurs faux soient découverts et ainsi détruits, parce
qu'auclIn faux n'est détrnit avant d'avoir été décolllert. Que les
peuples signifient ceux qui sont dans les \'l'ais ou clans les faux cie
la docll'ine, et les nations ceux qui sont dans les biens ou dans les
maux de la vie, on peutie roir pal' lin grand nombre de passages
cie la Parole où les peuples et les nations sont nommés; mais pOUl'
le confirmer, il sera seulement rapporté ici des passages où les
peuples et les nations sont nommés ensemble, passages d'après les-
quels on peutie conclure, puisque dans tontes et dans chacune des
choses de la Parole il yale Mariage dn 5eigncnr et de l'Église, et
pal' suite le ~Ial"iage du bien et du ITai, et que les peuples se ré-
fèrent au l'l'ai et les nations au bien; que dans lOllt~s et dans cha-
Il. 7'"
78 L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE. N° 483.
eune des choses de la Parole il y ail un leI Mariage, on le voit dans
la DOCTI1lNE DE J.A NOUVELU; JÉnusALE~J sun L'[:;CIHTURE SAINTE,
N'" 80 à 90. Les passages de la Parole sonl r.eux-ci : « Mal/wur' il
la NATION pec/teresse, au PEUPLE chm'ge d'iniquite! Il - Ésaïe,
I. 4. - « Contre la NATION hypocrite je l'envcrnti, contre le
PEUPLE de mon emportem.ellt je le manderai. Il -l\Saïe, X. 5,
6. - « JellOvah frappant les PEUPLES d'wle plaie incurable, do­
minant avec colère sur les NATIONS. Il - Ésaïe, XLV. 6. - « En
cc jom'-Ià, il sera apporté en present il Jehovah un PEUPLE
dispel'sé ct pillé, ct une NATION mesurée au c01'deau ct (oulée.))
- };saïe, XV Hf. 7. -« Un PEUPLE {art T'llOnol'el'a, une ville de
NATIONS redoutables Te craindm. I l - Ésaïe, XXV. 3. -« JéflO­
vah enlèvera l'enveloppe (qui esl) sur ta 11.1 les PEUPLES, et le
voile éttndu sur toutes les NATIONS. I l - Ésaïe, :XXV. 7. -« Ap­
lJJ'ocllez, NATIONS; PEUPLES, ecoutez. » -l~saïe, XXXIV. 1.­
« Je T'ai appele pow' alliance des PEUPLES, ct pow' lumière
des NATIONS. Il - Ésaïe, XLfl. 6. - « Que toutes les NATIONS se
Tellnissent ensemble, ct que s'assemblent les PEUPLES. Il-Ésaïe,
XLllT. 9. - « Voici, je lèverai vas les NATIONS ma main, et
vers les PEUPLES 1I10n enseigne. Il - Ésa'ie, XLIX. 22. - « Te­
moin aux PEUPI.ES je l'ai donné, Prince ct Légi.llateur aux NA­
TIONS. Il - l:;saïc, LV. 4, 5. - « Voici, un PEUPI.E vient de la
terre du septentrion, ct une NATION grande des côtés de la
terre. » - Jerél1l. VL 22, 23. - « Il viendra plusieurs PEUPLES
et des NATIONS nombreuses pOUl' chercher JellOvah Sébaoth
dans Jt1'llsalem. Il - Zacliar. VIII. 22. - « Jéhovah rend inu­
tile le conseil des N.UIONS, il renverse les pensées des PEUPLES.1l
- l's. XXXII r. 10. - ( 1 Jéhovah rangera les Pr.UPLES sous nous,
ct les NATIONS salis nos pieds; Jéhovah a rcgné sllr les NATIONS,
les volontaires d'entre les PEUPLES ont été assembles. » - l's.
XLVII. li, 9, 10. - " I.es PEUPLES Tc conj'esse/'ont, dans l'allé­
(fl'esse scront les NATIONS, de ce que III jugeras les PEUPLES en
dr'oitm'e, et que les NATIONS dans la tel'1'e tu conduiras, » ­
J's. LX VJI. 3,6,5.- « Soaviens-toi de moi, Jr!hovah! dans le bon
plaisiJ' paal' ton pEULE, a(in que je me njouisse dans la joie
de les j'i,UlONS. » - l's. CV!. li, 5. - « Tous l.ES PEUPLES, NA­
'fiONS ET LANGUES ·Sf.RVrnONT I.E FIl.S nE j,'/iomn:. »- Dan. VIT.
·ers. 11. CHAPITRE DlXlbn:. 79
li. -Et en outre ailleurs; par exemple, - Ps. XVIII. M. Ésaïe,
X. 1, 2. XI. 10. j~zéch. XXXVI. 15. Joêl, Il. 17. Séph. II. 9.
IpOC. V. 9. Luc, tl. 30,31, 32.

'* 1#: * * :.Jo!

li8li. A ce qui précède, j'ajouterai trois ~IÉMoRAnLEs, qui onl


eu lieu dans le l'Ionde spirituel. PRE~"ER Mt;;UORAllLE : Un jour,
j'entendis un bruit comme celui que fait une meule; c'était daus
la Plage septentrionale: d'abol'd je m'étonnai de ce que cela pou­
vait être; mais je me rappelai qu.e dans la Parole par la Meule
el par ~loudre il est entendu recherche)' d'après la Parole ce qui
serl il la doctrine, N° 79li; je m'avançai donc vers le lieu d'où ce
bruit se faisait entendre, et lorsque j'eu fus près, le bruit cessa;
et alors je vis sur la terre une sorte de cavité dans laquelle on
parvenait par nn antre; ayant aperçu l'antre, je descendis et
j'entrai; et voici, c'était une Chambre dans laquelle je vis un
homme vieux, assis au milieu de livres, tenaut devant lui la Pa­
role, et y cherchant ce qui pouvait servir il sa doctrine; autour de
lui étaient des feuilles de papier, sur lesquelles il écrivait les pas­
sages qui devaient lui servir; dans une Chambre adjacente il y
avait des secrétaires qui recueillaient, ces feuilles de papier, et
transcrivaient dans un volume ce qui avait été écrit dessus. Je le
questionnai d'abord au sujet des livres qui étaient autoUl' de lui; il
me dit qu'ils traitaient lous de LA FOI JUSTlfJAi'iTE, ceux de Suède
et de Danemark profondément, ceux d'Allemagne plus profondé­
ment, ceux d'Angleterre. encore plus profondément, et ceux de
Hollande le plus profondément; et il ajouta qu'ils dilTéraient en
divers points, mais qu'ils s'accordaient tous sur l'Article de la
jllstiOcation el de la salvalion par la foi seule. Ensuite il me dit
que maintenant il reclléillait de la Parole ce point principal de la
foi jllstiOante, que Dieu le Père s'était délourné de la gràce en­
vers le Genre humain à cause de ses iniquités, et que pal' consr)­
qllenl pour saul'er les ho!nmns il y avait eu nécessité Divine qu'une
salîsfilction, une réconciliation, une prollitialion, une médiation
fussent faites pal' quelqu'un, qui prît sur soi la dallination de la
justice, et que cela n'avait pu être l'ail que pal' son Fils Unique;
.

80 L'APOCALYPSE RJ::,rÉLÙ:. NU LIBlt.

ct qu'après que cela eut été fait, il y eut il sa considération accès


auprès de Dieu le Père; et il ajouta: « Je vois et j'ai vu que cela
est conforme il toute raison; comment Dieu le Père aurait-il pu
être approché autrement que par la foi en ce mérite du Fils? et
maintenant j'ai trouvé que cela aussi est conforme il l'Écriture. »
Je l'écoutais, et j'étais extrêmement surpris de lui entendre dire
que cela était conforme il la raison et conforme il l'Écriture, lors­
que cependant cela est contre la raison et contre l'Écriture, et
même je le lui dis ouvertement. Alors il répartit dans l'emporte­
men t de son zèle: « Comment peux-tu parler ainsi? » Je lui ou­
\Tis donc mon mental, en disant: « N'est-il pas contre la raison,
de penser que Dieu le Père s'est détourné de la grùce envers le
Genre hlJmain, et qu'il l'a réprouvé? La Grùce Divine n'est-elle
pas un AttriDut de j'Essence Divine? Se détourner de la grùce, cc
serait donc se détoul'1ler de son Essence Divine, et se détourner
de son Essence Divine, ce serait ne plus être Dieu; est-ce que
Dieu peut se séparer de Soi-Même? Crois-moi, du côté de Dieu,
de même que la grâce est infinie, de même elle est éternelle; du
côté de l'homme, la gràce de Dieu peut être perdue, si l'homme
ne la reçoit pas, mais jamais du côté de Dieu; si la grâce se reti­
rait de Dieu, c'en serait fait du Ciel tout entier et dn Genre hu­
main tout entier, tellement que l'homme ne serait plus homme
sous aucun rapport; du côté de Dieu, la grâce demeure donc éter­
nellement, non-seulement envers les Anges ct les Hommes, mais
aussi envers le Diable lui-même; puisque cela est conforme il la
raison, pourquoi dis-lu qu'il n'y a d'autre accès auprès de Dieu
le Père que par la foi dans le mérite du Fils, lorsque cependant il
ya accès perpetuel par la grâce? Mais pourquoi dis-tu accès au­
près de Dieu le Père il la considération du Fils, et pourquoi ne
dis-tu pas auprès de Dieu le Père par le Fils? Est-ce que le Fils
n'est pas Médiateur et Sauveur? Pourquoi nc t'adresses-tu pas au
Médiateur et au Sauveur Lui-même? N'est-il pas Lui-~lêl1le Dieu
et Homme? Sur terre est-il quelqu'un qui s'adresse ,immédiate­
ment il quelque César, noi ou l'rince? N'est-ce pas il un intendant
et il un introductcur qu'on doit s'adrcsser? Ne sais-tu pas que le
Seigneur est venu dans le Moncle pOUl' être Lui-~lème j'introduc­
teur auprès du l'èl'c, ct qu'il n'y a cl'accès que pal' Lui? Cherche
N" 484. CHAl'ITIU: DIXlblL 81
maintenanl dans l'Écriture, el lu verras que cela y esl conforme,
el que Lon chemin pour aller vers le Père y est opposé, de même
qu'il est opposé 11 la raison; je te dis même qu'il y a impudence il
s'élancer vers Dieu le Père, et il ne pas y par'venir pal' Celui qui
esl dans le sein du Père et seul chez le Père; est-ce que tu n'as
pas lu dans Jean le Vers. 6 clu XIV' Chapitre? » A ces mots, ce
vieillard eutra dans une lelle fureur, qu'il s'élança de dessus son
siége, et cria à ses secrélaires de me jeler dehors; et COlllme à
l'inslan tmême je sortis de. mon plein gré, il lança après moi hors
de la porle un Livre que sa main saisil au hasard, el ce Livre élait
la Parole.
SECOi'\D MbloRAnLE : Après que je fus sorti j'entendis de nou-
veau un bruit, mais comme le frollement de deux meules de mou-
lin l'une conlre l'aulre; je m'approchai vers ce brui l, et il cessa,
el je vis une porte étroite, conduisant obliquement en bas vers
une sorte de maison voûtée, divisée en cellules, dans chacune
desquelles étaient assis deux Esprits qui recueillaienl dans la Pa-
role des passages confirmatifs pour la Foi; l'un recueillait, et l'au-
tre écriv(lil, ct cela allernativement. Je m'approchai d'une Cel-
lule, et me lins à la porte, ct je demandai ce qu'ils recueillaient
el écrivaient. Ils direnl : Des passages sur l'ACTE DE LA JUSTI-
(C

FICATION ou SUI' la FOI EN ACTE, qui est la Foi même justifiant,


"ivifiant el sauvant, ct la Têle de la doclrine dans le Christia-
nisme. » El alors je dis à l'un d'eux: « Haconle-moi quelque signe
de cel Acle, quand celle Foi esl introduite dans le cœur et dans
l'âme de l'homme. » Il répondit: (( Le signe de cel Acle existe au
moment où l'homme, pénélré de la douleur d'être damné, pense
que le Christ a Olé la damnation de la Loi, el saisit ce mérite du
Chrisl avec confiance, el s'adresse, avec cela dans ·la pensée, à
Dieu le Père el le prie. » Alors je dis: « C'est donc ainsi que se
faill'acte, et c'esl donc là le momenl?» Et j'ajoutai; Comment
(C

comprendrai-je, ce qui esl dit de cet Acte, que rien de l'homme


n'y concourt, pas plus que rien n'y concourrai l, s'il était une sou-
che ou une pierre; et que l'homme, quant à cet Acte, ne peut
rien commencer, ni vouloir, ni comprendre, ni penser, ni opérer,
ni coopérer, ni s'appliquer, ni s'adapter? Dis-moi commenl cela
s'accorde a\'ec tes paroles, que l'Acle il lieu lorsque l'homme pense
82 L'APOCAL VPSE RÉ\'ÉIJ:E. [\" ~8LJ.

au droit de la-loi, à sa damnation ôtée par le Christ, à la confiance


avec laquelle il saisit ce mérite du Christ, et qu'i! s'adresse, en
pensant il cela, à Dieu le Père et le prie? Toules ces choses ne sc
font-elles pas pal' l'homme comme par lui-même? Il l'lais il dit:
" Elles sont faites par l'homme, non activement, mais passive­
ment. Il Et je répondis: « Comment quelqu'un peut-il penser,
avoir confiance et prier passivement? Ote à J'homme l'actif ou le
réactif alors, ne lui ôte-tu pas aussi le réceptif, ainsi tout; et, avec
tout, l'Acte lui-même? Que devient alors ton acte, sinon quelque
chose de pUl'ement idéal, qu'on appelle être de raison? Je sais
que tu ne crois pas, avec quelques-uns, qu'un tel acte n'a lieu
que chez les Prédestinés qui ne savent rien de J'infusion de la foi
chez eux; ceux-ci peuvent jeler les dés, et chercher par là si la
foi a été infusée en eux, ou si elle ne J'a pas été: Crois donc,
mon ami, que l'homme, dans les choses de la foi, opère et coopère
comme par lui-même, et que sans cette coopération l'acte de foi,
que tu as appelé la Tête de la Doctrine et de la neligion, n'est que
la statue, femme de Loth, ne rendant d'autre son que celui du
sel, eilleurée par la plume de l'écrivain, ou pal' l'ongle de son
doigt, - Luc, XVIL 32; - j'ai dU cela, parce que vous vous faites
vous-mêmes, quant il cet Acte, semblables à des statues. Il Quand
j'eus dit ces mots, il se leva, et saisit brusquement le chandelier
avec la main pour me le jeter il la face, mais alors la chand~ne
s'étant tout-il-coup éteinte et se trouvant dans J'obscurité, il le
lança au front de son compagnon; et je m'en allai en riant.
TROISIÈME MÉ~IOHAnLE : Dans la Plage septentrionale du ~londe
spirituel, j'entendis comme un bruit produit par des eaux; je me
dirigeai donc vers l'endroit, et quand je fus auprès, le bruit cessa,
et j'entendis un bourdonnement comme celui d'une assemblée; et
alors je vis une maison toute lézardée, entourée d'un mauvais
mur, de laquelle sortait ce hourdonnement; je m'approchai; il Y
avait là un portier il qui je demandai quels gens étaient dans cette
masure; il me dit que c'étaient les sages des sages, qui discutaient
entre eux SUI' des sujets surnaturels; - il s'exprimait ainsi dan..s
la simplicité de sa foi; - et je dis: (( Est-il permis d'entrer? Il Il
dit: « Cela est permis, pourvu qlle tu lle parles llullement, car
j'ai permission d'admettre les gentils, qui se t~ennent avec moi à
N" 484. CllAl'lTIIE IlIXlhlE. 83
rentrée. » En conséquence, j'entrai; et voici, il y availun Cirque,
el an milieu une Chaire, et l'Assemblée des soi-disant sages dis­
sertait sur les arcanes ùe la foi; et alors la matière, ou la pro­
posiLion soumise il la discussion, était celle-ci: Le bien que l'ail
l'homme dans L't::T,\T DE JUSTIFICATIO:'i P.iR LA FOI, ou dans la
progression de la foi après ['Acte, est-il un Bien de religion, ou
non? Ils diren t unanimement que par Bien de religion il est en­
tendu un Bien qui contribue au salut. La discussion fut vive;
mais la victoire fut pOUl' ceux qui soutenaient que les Biens que
l'homme fait dans l'État ou progression de la foi sont seulement
des Biens mOI:aux, civils et politiques, qui ne contribuent en rien
au salut, auquel contribue seulement la Foi; et ils conl1rmèrent
cela de celle manière: « COl11ment quelque œuvre de l'homme
peut-elle être conjointe avec ce qui est gratuit? La salvation ne se
fait·elle pas gratuitement? Comment quelque Bien venant de
l'homme peut-il être conjoint avec le Mérite du Christ? N'y a-t-il
pas uniquement salvation par ce Mérite? Et comment l'opération
de l'homme peut-elle être conjointe avec l'opération de l'Esprit
Saint? Celui-c.i ne fait-il pas tout sans le secours de l'hol11me? !\e
sont-ce pas là uniquement les trois salvil1ques dans l'Acte de la
foi? et ces trois salvifiques uniques ne restent-ils pas dans l'État
ou progression de la foi'! En conséquence, le Rien accessoire pro­
venant de l'homme ne peut nullement être appelé Bien de reli·
gion, lequel, comme il a été dit, contrihue au salut; mais si quel­
qu'un le fait pOUl' le salut, il doit plutôt être appelé mal de reli­
gion. )) tl Yavait auprès du portier, dans le vestibule, deux gen­
tils, et ils entendirent ces raisonnemen ts, etl'un d'eux dil il l'autre:
Il Ils n'ont aucune Religion; qui ne ,"oil pas que faire du bien au

prochain pour Dieu, ainsi avec Dieu, et d'après Dieu, c'est ce qui
est appelé Religion? )) Et l'autre disait: « Leur foi les a rendus
fous. )' Et alors ils demandèrent au portier, qui ils étaient; le por­
tier dit: « Ce sont de Sages Chrétiells. ») Et ils répondirent: « Tu
plaisantes, tu dis un mensonge; ce sont des baladins; du moins
ils en tiellnentle langage. )) !ltmoi, je m'en allai; el quand, quel­
que temps après, je regardai vers le lieu où était cette maison,
·voici, c'était un Marécage.
rocs choses, que j'ai l'Iles ct entendues, c'est en pleine l'cille de
8l! L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE. N° lr8lr.
mon corps, et en même temps de mon esprit, que je les ai vues
et entendues, car le Seigneur a tellement uni mon esprit à mon
corps, que je suis en même temps dans l'un et dans l'autre. Si je
suis venu vers ces maisons, et si alors on y a délibéré sur ces su­
jets et que la chose se soit passée comme elle est décrite, c'est
d'après l'Auspice Divin du Seigneur.
L'APOCALYPSE

CHAPITRE ONZIÈME

1. El il me fut donné un roseau semblable il un bâton,


et l' Ange se présenta, disant: Lève-toi, el mesure le Tem-
ple de Dieu, etl'Aulel, et ceux qui y adorent.
2. Et le Parvis, qui (est) au dehors du Temple, laisse-
(le)dehol's et ne le mesure point; cal' il a élé donné ilUX na-
tions; et lil Cité sainte elles fouleront qua l'anIe-deux mois.
3. Et je donnerai il mes deux Témoins, el ils prophéli-
seron~ millc deux cent soixante joms, rcrêlus de sacs.
a. Ceux-ci sont les deux Olives elles deux Chandeliers,
qui devaut le Dieu de la tene se tiennent.
5. Et si quelqu'un veut leur nuire, un feu sortira de
leur bouche, et dévorera leurs ennemis; et si quelqu'un vcut
leur causer du dommage, il faut qu'ainsi il soit tué.
6. Ceux-ci ont pouvoir de ferme]' le Ciel, afin qu'il ne
tombe point de pluie dans les jours de leur prophél ie; et
pouroir ils ont sur les eaux de les changer en sang, et cie
frapper la terre de toute plaie, toutes les fois qu'ils voudront.
7. Et lorsqu'ils aUl'ont achevé leur témoignage, la bête
II. S.
8G ,,'APOCAL Yr5E fiÉVÉLEI':.

qui monte dc l'abîme fera la guelTe contl'e cux, et les l'aill­


cra, ct les tuera.
S. Et leurs COI'pS, sur la place de la ville gl'ande, qui cst
appelée spirituellement Sodome et Égypte, où ::tussi noIre
Seigneur a été cru ci né.
9. Et verront d'entre Ics peuples, et tribus, et langues,
et nations, leurs corps trois jours et demi; et leurs corps, ils
ne permeLlront point qu'ils soient mis dans des monuments.
10. Et ceux qui habitent sur la terre en aurout de la joie
et seront dans l'allégresse, et des présents ils s'elJvcrl'ont
les uns aux autres, parce que ces deux prophètes ont tonr­
menté ceux qui habitent sur la tene.
11. Et après les trois jours et demi, un esprit de vie
(venant) de Dieu entra en cux, et jls se tinrent SUI' lems
pieds; et llnc crainte grande lomba SUI' ceux qni les l'irent.
'12. Et ils entendirent une voix grande du Ciel, qui leur
dit: Monlez ici; et ils montèrent au Ciel dans la nuée, et
les virent leurs ennemis.
13. Et en celle heure-la il se nt un tremblement de lerre
grand, et la dixième partir, de la ville tomba, el furent tués, .
dans le tremlliement de tel'I'e, des noms d'hommes, sept
mille; elles autres de frayeur furent saisis, et ils donnèrent
gloil'e au Dieu du Ciel.
1lI. Le Malhcur! second est passé; voici, Ic Malhcur!

troisième vient hienlOl.

'15. Et le septième Ange sonna de la trom pel te, et il se


nt des voix gl'andes dans le Ciel, disant: Sonl del'enus les
royaumes du monde (reux) de notre Seigncur et de son
Chl'ist, et ilrègnera aux siècles des siècles.
16. Et les vingt-quatre Anciens, qui devant Dicu sont
CIIAPITnE ONZIÈUE. 87
assis SUI' leurs lrûlles, tombèrent sur leurs faces, et adorè­
rent Dieu,
17. Disant: Nous Te rendons grâces, Seigneur Dieu
Tout-Puissant, Qni es, et Qni étais, et Qui viens, de cc que
tu t'es saisi de la puissance grande et es entré dans ton
Règne.
18. Et les nations se sont irritées ;et est venue la colère,
et le Lemps de juger les morts, et de donne" la récompense
il tes serviteurs les pl'ophètes et les saints, et à ceux qui
cl'aignent ton Nom, petits et grands, et de perdre ceux qui
perdent la terre.
19. Et fut ouvert le Temple de Dieu dans le Ciel, et fut
vue ['Arche de son alliance dans son Temple, et il se tit des
éclairs, et des voix, ct des tonnerres, et un tl'emb!"ement de
tene, ct une grêle grande.

SENS SPIRITUEL

CONTENU DE TOUT LE CHAPITTIE. Il s'agit encore de l'état


de l'(.:glise chez les Réformés, tels que sont ceux qui, étant
intél'ieurement dans la foi seule, sont contl'e les deux Essen­
liels de la Nouvelle Église, à savoir, que Je Seigneur Seul
est le Dieu du Ciel et de la Terre et que son Humain est
Divin, et qu'il faut vivre selon les Préceptes du Décalogue.
Ces deux Essentiels ont été [)J'êchés devant eux, Ve"s. 3 à
6. Mais ils ont été entièrement rejetés, Vers. 7 à '10. Ils
ont été ressuscités par le Seigneur, Vers. '11., 12. Ceux qui
les ont rejetés ont péri, Vers. 13. Par le NOUl"eau Ciel a
été manifesté l'élat de la Noul'e!leÉglise, Vers. 15 à '19,
88 L'APOCALYPSE RÉvf:LÉB,
CONTENU DE ClIAQOE VERSET. Vers. 1. Et il me (ut donné un
roseau semblable il un bâton, signifie qu'il lui fut donné faculté
et puissance de connallre et de voir l'étal de l'lo:glise dans le Ciel
et dans le ~londe : et l'Ange se présenta, disant: Lève-toi, et
mesure le Temple de Dieu, et l'Autel, et ccux qui y adorent,
signifie la présence du Seigneur et son commandement de voir et
de connallre l'étal de l'~:glise dans le Nouveau Ciel: Vers. 2. BI
le Parvis, qui (est) au dehors du Temple, laisse-(le) deho7's et ne
le nU:Sll1'e point, signifi~ que l'élat de l'f:glise dans les lerres, tel
qu'il est à présent, doit êlre éloigné et ne point êlre connu: car
il a !!té donné aU.7: nations, signifie parce qne l'élat de cette
I~glise a élé entièrement délruit el ravagé par les maux de la vie:
et la Cite sainte elles (ouleront qU{lTante-deux mois, signifie
que cela dispersera toul vrai de la Parole jusqu'à ce qu'il n'en
l'esle rien: Vers. 3. Et je donnerai il mes deux Temoins, signifie
ceux qui confessenl el reconnaissent de cœur que le seigneur est
le Dieu du Ciel et ùe la Terre el que son llumain esl Divin, el qni
sont conjoints il Lui par la vie selon les préceptes du Décalogue:
et ils propftetÎSer'Ont mille deux cent soixante jours, signifie
que ces (leux choses, la reconnaissance du seigneur el la vie selon
les préceptes du Décalogue, qui sont les Essentiels de la Nouvelle
Église, seront enseignées jusqu'il la fin et au commencement: l'e­
vetus de sacs, signifie le deuil, pendant ce lemps-là, 11 cause de la
non-réception du \'l'ai: Vers. 4. Ceux-ci sont les deu::c Olives et les
deux Chandeliers, qui devant le Dieu de la tel're se tieml(?l~t,
signifie l'amour et l'inlelligence, ou la charité et la foi, par le Sei­
gneur, chez eux: Vers. 5. Et si quelqu'un veut leur nuire, lin
(eu SOI'tÏ1'a de leur bouche, et dévorCl'a lell1's ennemis, signifie
que celui qui veul détruire ces deux Essentiels de la i\ouvelle
I~glise péril par l'am OUI' infernal: et si quelqu'un veut lew' cau­
ser du dommage, il (aut qu'Çlinsi il soit tue, signifie que celui
qui les condamne est pareillemenl condamné: Vers. 6. Ceux-ci
ont pouvoir de (el'mel' le Ciel, afin qu'il ne tombe point de pluie
dans les jours de leur pl'ophélie, signifie que ceux qui ont de
l'aversion pOUl' ces deux Essentiels ne peuvent recevoir aucun
vrai venant du Ciel: et pouvoil' ils ont sw' les eau,r; de les chan­
ger en sang, signifIe que ceux qui ont de J'aversion pOll!' eux fal­
CIIAPITIlE ONZ1EME. Sv
sifient les vrais de la Parole: et de fl'appel' la teiTe cie toute
plaie, toutes les {ois- qu'ils voudront, signifie que ceux qui veu­
lent les détruire se jettent dans les maux et dans les faux de tont
genre, chaque fois et en tant qu'ils font cela: Vers. 7. Et lors­
qu'ils auront achevé lew' temoignage, signifie après que le Sei­
gneur aura enseigné ces deux Essentiels de la Nouvelle t::glise :
la ul!te qui monte de l'abime fera la guerre cont".e eux, ct les
vaincra, et les tuera, signifie que ceux qui sont dans les internes
de la doctrine sur la foi seule rejetteront ces deux Essentiels:
Vers. 8. Et lelt1's C0I'7JS, SUl' la place de la ville grande, signifie
que ces deux Essentiels ont été entièrement rejetés: qui est ap­
pelée spirituellement Sodome et ÉgY7Jte, signifie les deux amours
infemanx, qui sontl'amonr de dominer d'après l'amour de soi, et
l'amour de régner d'nprès le faste de la propre intelligence, amours
qui sont dans l'Église où Dieu n'est pointlln, et où le Seigneur
n'est point adoré, et où l'on ne vit point selon les préceptes du
Décalogue: oit aussi notl'e Scignew' a été cl'uciflé, signifie la
non-reconnaissance du Divin Humain du Seigneur, et par consé­
quent l'état du rejet: Vers, 9. Et verront d'entre les peU7Jles, et
t1'Îuus, et langues, et nations, leurs COl'pS trois jours ct demi,
signifie lorsque lous ceux qui ont élé et qui seront d'après la foi
seule dans les faux de la doctrine et par suite dans les maux de la
vie à la fin de l'Église qui existe encore, et au commencement de
la Nouvelle l::glise, ont entendu et entendront parler de ces deux
Essentiels: ct leurs corps, ils ne pel'rneltl'ont point qu'ils soient
mis dans des 11lO1!lt1nents, signifie qu'ils ont condamné et con­
damneront ('es Essentiels: Vers. iD, Et ceux qui habitent sw' la
terre en aw'ont de la joie et SCl'ont dans l'alü!gl'esse, signifie le
plaisir de J'affection du cœur et de l'âme, dans l'J~glise, chez ceux
qui étaient dans la foi seule: ct des présents ils s'enverront les
uns aU,r; autres, signifie la consociation par l'alllour et pal' l'ami­
tié : pm'ce que ces deux prophètes ont tourmenté ceux qui ha­
bilent S1l1' la tetTe, signifie que ces deux Essentiels de la Nou­
velle Église, il cause de leul' opposition avec les deux Essentiels
reçus dans 1'1::g1ise des l\éforl1lés, sont en mépris, en dédain et en
aversion: Vers, H. Et après les trois jours ct demi, un esp1'Ît
de vie (venant) de Dieu entra en eux, ct ils se tinTent sw'leurs
Il. 8*.
90 L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE.

p-ieds, signifie que ces deux Essentiels, quand la Nouvelle tglise


commence et s'avance, sont vivifiés pal' le Seigneur chez ceux qui
reçoivent: ct une crainte grande tomba sur ceux qui les virent,
signifie la commotion du mental (animus) et la consternation à
cause des Divins Vrais: Vers. 12. Et ils entendirent une voi:u
grande du Ciel, qui lew' dit: il/ontez ici, signifie ces deux Es­
sentiels de la Nouvelle Église transportés pal' le Seigneur dans le
Ciel, d'où ils sont et oit ils sout, et leur défense: ct ils montèl'ent
au Ciel dans la nuée, signifie le transport dans le Ciel, et la con­
jonction avec le Seigneur, là, pal' le Divin Vrai de la Parole dans
le sens de la lettre: et les virent leurs ennemis, signifie que ceux
qui sont dans la foi séparée d'avec la charilé entendirent ces Es­
sentiels, mais persistèrent dans leurs faux: Vers. 13. Et en cette
heure-là il se fit un tremblement de terre grand, et la dixième
partie de la t,ille tomba, signifie qu'alors il se fit chez eux un
remarquable changement d'état, et que, arrachés du Ciel, ils fu­
renl précipités daus l'eufer : et fw'ent tués, dans le tremble­
ment de terre, des noms d'hommes, sept mille, siguifie que
tous ceux qui ont confessé la foi seule, et qui pal' cela même ont
rcgardé comme rien les œuvres de la charité, ont péri: ct les au­
tres de (rayeur (urent saisis, et ils donnèrent gloÏ/'e au Dieu
du Ciel, signifie que ceux qui ont vu leul' destruction ont reconnu
le Seigneur, et ont été séparés: Vers. H. Le !l'lallieurl second
est passé; voici, le Mulheur! troisième vient bientôt, siguifie la
lamcntation SUI' l'état pervers de l'J~glise, et la dernière lamenta­
lion, enfin, dont il est question dans la suite: Vers. 15. Et le
septième Ange sonna de la trompelle, signifie l'cxamen et la
manifestation de l'élat de l'Église après la eonsommation, quand a
lieu l'avénement du Seigneul' et de son J\.oyaull1e : et il se fit des
voix grandes dans le Ciel, rUsant: Sont devenus les royaumes
du monde (ceux) de notre Seigneur et de son Christ, cl ilrè­
gnel'a aux siècles des siècles, signifie les célébrations pal' les
fi nges, de ce que le Ciel el l'I~glise sont devenus le Ciel el l'Église
du Seigneul', commc ils l'avaient été dès le commencement, et
dc ce que maintenant aussi ils sont devenus le Ciel et l'Église de
son nivin Humain, pal' conséquent de ce que le Seigneul' quan t
au Divin et quant il l'lIulllain l'ègncra il étcl'llité sUl' lc Ciel et
CHAPITRE ONZIÈME. 91.
sur l'Église: Vers. 16. Et les vingt-quatre Anciens, qui devant
Dieu sont assis sur leul'.1 t1'()nes, tombèrent sur leurs {aces, et
adorèl'ent Dieu> signifie la reconnaissance pal' tous les Anges
(lu Ciel, que le Seigneur est le Dieu du Ciel et de la Terre, et une
adoration profonde: Vers. 17. Disant: NOliS Te j'endons g1'llces,
Seigneur Dieu Tout-Puissant, Qui es, et Qui étais, et Qui viens,
signifie la r.onfession et la glorification par les Anges du Ciel, de
ce que le Seigneur est Celui Qui est, Qui Vit, et qui Peut par Lui­
l\lême, et qui Gouverne toutes choses, parce qne Seul il est Üer­
nel et Infini: de ce que tu t'es saisi de ta puissance grande et
es entré dans ton Ri:gne, signifie le Nouveau Ciel et la Nouvelle
Église, où on Le reconnailra pour le Seul Dieu: Vers. 1.8. El les
nations se sont il'ritées> signifie que ceux qui sont dans la foi
seule, et par suite dans les Illaux de la vie, se sont emporLés et
ont infesté ceux qui sont contre leur foi: et est venue ta colère>
et le temps de juge?' les 'I1101'tS, signifie leur destruction, et le
Jugement Dernier SUl' ceux en qui il n"y a aucune vie spirituelle:
et de donnel' la j'écompense li tes serviteurs les ]Jl'ophUes et les
saints, signifie la félicité de la vie éternelle à ceux qui sont dans
les vrais de la doctrine d'après la Parole, et dans la vie selon ces
\Tais: ct li ceux qui cl'aignent ton Nom, lJetils et grands, si­
gnifie ceux qui aiment les choses appartenant au Seigneur, dans
un moindre ou dans un plus grand degré: et de pel'dre ceux qui
perdent la telTe, signifie jeter dans l'enfer ceux qui ont détruit
l'Église: Vers. 1.9. Et {ut Olwc:rt le 'l'emple de Dieu dans le Ciel,
et {ut vue l'Al'che de son alliance dans son 'l'emple, signifie le
Nouveau Ciel dans lequel le Seigneur est adoré dans son Divin
Hnmain, et dans lequel on vit selon les préceptes de son Déca­
logue, ce qui constitue les deux Essentiels de la l\oul'elle Église,
par lesquels il y a conjonction: et il se /it des éclairs, cl des
voix, et des tonnerres, et un tremblement dé terrC', el une grele
grande, siguifie alors, dans les lieux inférieurs, des raisonne­
ments, des commotions et des falsifications du bien et du vrai.
92 t:'APOCALYPSE RÉvÉLÉE. i'i" Li85.

EXPLICATION

Li85. Vers. 1. Et Ume fut donne un roseau sembLable li un


bâton, signifie qu'il lui fut donne pal' le Seigneur faculte et
puissance de connaflre et de voir l'etat de l'Église dans le Giel
et dans le Monde. Par le l'oseau est signiliée une puissance faible,
telle que celle que l'homme a par lui-même, et pal' le bâton est
signifiée une puissance forte, telle que celle que l'homme a par le
Seigneur; c'est pourquoi, pal' « il fut donné un roseau semblable à
un bâton,» il est signilié une puissance p~r le Seigneur; que ce soit
la faculté et la puissance de connaître et de voir l'état de l'(~glise
daus le Ciel et dans le Monde, cela est évident par ce qui suit dans
ce Chapitre jusqu'à la fin. Que pal' le roseau ou la canne il soit si­
gnifié une puissance faible, 'telle que celle Clue l'homme a par lui­
même, on le voit pal' ces passages: « Voici, tu t'es confie SUI' ce
BATON DE nOSEAG brisé, sur l'Égypte, sur lequel quand un homme
s'appuie, il lai entre dans la main, et il la perce. » - tsaïe,
XXX VI. 6. - « Afin que connaissent tous les habitants de l'É­
gypte, que Moi (je suis) Jéhovah, parce qu'ils ont eté un BATON
DE nOSEAU li la maison d'Israël,. quand ils t'ont tenu li la main,
tu as été brisé, et tu leur a perce toute l'épaule. » - tzéchiel,
XXIX. 6, 7; - pal' n~gypte est signilié l'homme naturel qui se fie
à ses propres forces, c'est pourquoi elle est appelée bâton de ro­
seau brisé, Pal' le roseau est signifiée une puissance faible, dans
tsaïe : « Le nOSEAU froisse il ne brisera point, et le lin qui
(ume il n'eteindra point. Il - XLfI. 3. - Mais pal' le bâlou est
signifiée la puissance forte qui vient du Seigneur, ici la puissance
de connaître l'état de l'{.:glise, parce que pal' le bâton Jean mesu­
rait le Temple et l'Autel, et que pal' mesurer il est signifié con­
naitre, et pal' le Temple et l'Autel, l'J~glise, ainsi qu'il est montré
dans la suite. Si par le bâton est signiliée la puissance, c'est parce
que le bois, dont étaient les bâtons chez les anciens dans l'Église,
signilie le bien, et parce qu'il est à la place de la main droite et
la soutient, et que par la main droite est siguifiée la puissance; de
là vient que le sceplre est un hâton court, et que par le sceptre
Yns. 1. CHAPITRE O~ZJhlE. 93
est signifié.e la puissance du Hoi; sceptre et bâton sont aussi un
même mot dans la Langue Hébraïque. Que le bâton signifie la
puissan:::e, cela est évident par ces passages: « Dites, comment
s'est brisé le BATON Dr; FORCE, le BATON D'UONNEUR ! Descends
de la gloire, et assieds-toi dans la sail.)) - Jérém. XLVlIL 17,
18. - « Le B.\TON DE TA FOIICE, Jéhovah l'enverra de Sion. ))­
Ps. ex. 2. - « Tu us pace avec des BATO~S la tête des infi­
dèles. 1) - IJaIJak. III. 14. - « Israël, BATON de 1'/IIJritage de
Jéhovail. »-Jérém. X. 14,16. LI. 'l9.- « Ta verge ct ton BATON
me consoleront. )) - Ps. XXIII. 4, 5. - « Jehovah a brise le
BATON des impies. )) - :f;saïe, lX. 3. XlV. 5. T's. CXXV. 3. ­
« Mon peuple interroge le bois, et son DATON lui re]lond. )) ­
1I0s. IV. 12. - « JrJ/lOvah va eloigna de Jérusalem toul BATON
du pain ct tout BUON de l'cau. )) - Ilsaïe, lII. :t, 2. l~zéc1J. JV.
16. v. 16. XlV. 13. Ps. CV. 16. Lévit. XX VI. 26; - par le bâton
du pain el de l'eau esL signifiée la puissance du bien et du vrai, et
par Jérllsalem, l'Église. Par le BATON de Levi, SUI' lequel il y
avait le nont d'JIIwroll, et qui dans la Tente pl'Oduisit des {leurs
d'amandes, - Nornb. XVII. 17 à 25, - il n'est pas signifié, dans
le sens spirituel, autre chose que la puissance du vrai et du bien,
parce que Lévi et Aharon signifiaient le vrai et le bien de 1'(lglise.
Que par le hàton soil signifiée la puissance, on le. voit clairement
par la puissance du bâLon de Moïse, en ce que, ))((1' ce BATON
étendu, lés caux furent changees en sang. - Exod. VJ r. 20.­
Par lui les grenouilles montèrent sur la terre d'f;gY7Jte. .-­
Exod. V!lL 1 eL sui\'. - J'al' lui il y eut des ))ou.'1:. - Exod. VHL
12 et sui\'. - Par lui il y eut des tonnerres ct de la g1'l!le. ­
Exod. lX. 23 et sui\'. - Par lui il y eut des saute1'elles. - Exod.
X. 12 et suiv. - Pal' lui la mer de Suph se (endit ct revint. ­
Exod. XIV. 16, 21, 26. - Par lui les eaU.7; coulërent du rocher
de C/wreb. - Exod. XVII. 5 eL suiv. NomlJ. XX. 7 il 1.3. -l'al'
lui, dans la main de Moise, Josue prévalut sur les Amaleldles.
- Exod. XVJl. 9 à 12. - Par le BATON de ['lInge, du l'eu sOI·tit
dUl'ocher. - Jug. VI. 21. - D'après ces passages, il est évident
que pal' le bfLlon est signiüée la puissance; comme aussi ailleurs;
par exernple,- Ésaïe, X. 5, 25, 26. XI. 4. XlV. 2L!. XXX. 31,32.
tzéch. xrx. 10 à 14. Lament. lU. 1, 2. ~]jchée, VJI. 111. ZaclJ. X.
11. i\'ornb. XXI. :t8.
Ua L'At'Ol:H Yl'Sl:: RÉVÉLÉE. N"a86.
486. Et l'Ange se )Jl"ésenta, disant : Lève-toi, et mesure /1:
Temple de Diea et l'/tzael, et eea;/; qui y adorent, signifie la
7Jdsence du Sdgnew' et son commande1lwnt de VOiT et de con­
naître l'état de l'Église dans le Nouveau Ciel. Pal' l'Ange. il est
enlendu le Seigneur, ici comme N'" 5,415, el ailleurs, parce que
l'Ange ne l'ail rien de lui-même, mais agil d'a[lrès le Seigneur;
c'esl [lourquoi il a dit, Vers. 3: Je donnerai ci mes deu;J; témoins,
el ceux-là élaienlles lémoins du Seigneur; pal' se wésenta. il est
signifié la présencedu Seigneur; el pal' il dit, il eslsigniHé son com­
mandemenl; pal' se leve,' et mesurer, il esl signifié voir el connaî­
tre; que mesurer signifie connaître el examiner la qualité de l'élal,
on le verra plus bas; [lUI' le Temple, l'Autel et ceux qui y adorent.
il esl signifié l'élal de l'Eglise dans le Nouveau Ciel; pal' le Temple,
l'Église quanl au l'rai de la doclrine, N" 191; pal' l'/\ulel, l'Itglise
quanl au bien de l'alll~ur, N" 392, el pal' ceux qui adorenl, l'É­
glise qnanl au culle d'après ce l'l'ai el ce bien; ici, pal' ceux qui
adorenl esl signifiée l'adoralion, qui appartienl au cul le, puisque
le sens spiriluel l'ail abslraction des personnes, W' 78, 79, 96, ce
qui esl encore évidenl ici, en ce qu'il esl dil « mesurer ceux qui
adorenl; » ce sonl aussi ces lrois choses qui fonll'J~glise, il savoir,
le Vrui de la doclrine, le Bien de l'amour, el le Culle d'après ce
bien el ce l'l'ai. Que ce soil l'Eglise dans le Nouveau Ciel qui esl
enlendue, cela esl évidenl pal' le demier Versel de ce Chapitre,
où il esl dil : « Et lut Ollvcrt le Tcmple de Dicu dans le Ciel, et
lut vue l',lre/te de son allianœ dans son l'em7lle. » - Vers. 19.
- Si au commencemenl de ce Chapilre il esl parle de mesurer le
Temple, c'est afin que l'élal de l'Église dans le Ciel soil vu et
connu, avanl que celle Église ail élé conjoinle à l'Église dans le
lllonde; l't:glise dans le monde esl enlendue pal' le Parvis au de­
!Jors du Temple, que Jean ne devail pas mesurer, parce qu'il avail
été donne aux na lions, Vers. 2; el ensuile elle esl décrite pal' la
ville grande, qui est appelée Sodome el Égyple, Vers. 8; mais
ilpres que celle ville grande J'ullolllllée, Vers. 13, il suil que l'É­
glise devinl l'Eglise du Seigneul', Vers. 15 el suiv. li faut qu'on
sadIU qne dans les Cieux il y a ulle Église, de même que dans les
terres, et que ces deux Églises fonl un COlllllle l'lnleme el l'E~­
terne chez les hommes; le Seigneur donc pourvoil d'abord à l'Église
Vel's. L CHAI'ITIlE 01iZlt:MI\. 05
dans les Cieux, et d'après elle ou par clle il pOlll'l'oit il l'Église
dans les terres; de là il l'sI dit que la NOlll'elle Jérusalem descendit
de Dieu par le ~ouveau Cil'I, Chap. XX r. i, 2. Par le Nouveau Ciel
il est entendu \111 Nouveau Ciel de Chrétiens, cluquel il sera parlé
plusieurs fois dans ce qui suit. Si l\Jesurer signifie connaître et
examiner la qualité, c'est parce que la mesure signifie la qualilé
de la chose ou de l'état; cela esl signifié par Ioules les mesures de
la Nouvelle Jérusalem, Chap. XXI, et là par ces paroles: « f~'Ange
avait un roseau d'or pour mesw'el' la ville et ses po/'tes; et il
mesura [a muraille, cent quarante-quatl'e coudées) i\IESUI\E
d'homme, qui est (nlesure) d'Angr. ll-Vers. 15, 17;-et comme
par la Nonvelle Jérusalem l'sI signifiée la Nouvelle I~glise, il est évi­
dent que par mesnrer celle ville et les choses qui lui appartien­
nent, il est signifié connaître la qualilé. Pareille chose est signi­
fiép. par ~Iesurer, dans ÉZéchiel, où il est dil, que l'Ange MlèSUI\A
la Maison de Diru, le Temple) l'Autel) le Parvis) les Chambres.
- XL. 3 il 17. XLI. 1 à 5, i3, ill, 22. XLlI. XLIII; - et qu'il
MESUI\A [es eau:v, -XLVI!. 3, 4, 5, 9; - c'esl Jlourquoi il est
dil : « Montre ù la maison cI'Is1"aii/ cette Maison, rt ils auront
honte de lrurs iniquités; el ils MESUI\EI\ONT SA FOI\Mt:, C'/ ses
sorties ct ses entl'ées, et toutes ses Formes, a(tn. qu'ils ganlent
toulr sa Forme. » -I::zéch. XLIII. 10, il. - Pareille chose est
signil1é.e pal' i\·lesllrer, dans ces passages: « Je levai mes ?/euJ.:) ct
t'aici, un /101111111', dans la main duquel (était) un cordeau de
llU!sure) cl jf dis: Où vas-tu? El il dit: Pour i\l ESUI\ f.1l Jfnu­
SALIm. » - zilch. Il. 5, 6, 8. - (l Il s'esl Cl1TGté cl a i\IESGllÉ
la terre. Il - llnllak. TIl. 6. - « Le Seigneur Jéhovili a i\IESUI\É
dans sa IJoignce les eaux) et les Cieux it fe1ll11Ctn il a cOl/lpassé,
et pesé au ~éau les montagnes) elles collines li [a balance. »­
l:;saïe, XL. 1.2. - " Oit clais-l1t, quand je fundais la ten'e ~ Qui
a fait se.s ~IESURES, et qui a étendu S1t1' elle [a ligne? Il - Job,
x:xxvrrl. ft, 5, 6.
u87. Vers. 2. Elle Parvis qui est au cif.'/l.Ors du '1'emll/e, laisse­
[e dehors, et ne le n/Csw'e lJoint, signi(te que l'état Ile l'L~glise
dans les tC1Trs, tr[ qu'il est il lJrCSelll) doil étreécarlc ct ne ].Joinl
êtT(] connu. Par le parvis au cie/l.01"S du Temple es 1signifiée l'l::gl i,e
dans Irs terres, p~rce que celle-ci est an dehors du Ciel, qui l'sI le
HG 1: APOCH YPSE R I~VÉLÉE. [\" f1S7.
Temple, N" 486; par laisser dehol's, il est signifie éloigner, ici,
écarter du Ciel, parce que tel est son état; et par ne point mesu­
l'er, il est signifié ne point examiner et ne pointconnailre sa qua·
lité, N° 486 ;la cause suit: car il a été donne aux nations, ct la
Cité sainte elles fouleront qllarante-deu.T mois. Que par le Parvis
au dehors du Temple il soit signifie ici l'Église dans les terres, telle
qu'elle est à présent, cela est évident par les choses qui suivent
dans ce Chapitre, où elle est décrite par la ville grande, qui est
appelée spirituellement Sodome et Égypte, dans laquelle les deux
témoins du Seigneur étaient étendus morts, et qui ensuite s'é­
croula dans un grand tremblement de terre, dans lequel furent
tués sept mille noms d'hommes, sans parler de plusieurs autres
particularités. A d'autres égards, par le Parvis dans la Parole est
signifié l'Externe de l'i~glise; car il y avait deux Parvis, que l'on
traversait lorsqu'on entrait dans le Temple même à Jerusalem, et
comme le Temple signifiait l'Église quant il son fnLeme, c'esL pour
cela que les Parvis signiflaient n::glise quant il son Externe; c'est
pourquoi les I-:trangers, qui éLaient d'enLre les Nations, étaient
admis dans les Parvis, mais non dans le Temple même; eL comme
le Parvis signifie l'Externe de l'Église, c'est pour cela qu'il 3ignifie
encore l'f:glise dans les terres, et aussi le Ciel dans les demie l'S,
parce que l'f:glise dans les terres esL l'entrée clans le Ciel, pareil­
lement le Ciel dans les derniers: cela est signifié par le Parvis,
dans ces passages: « Heureux celui que lU choisis! il ilabitera
TES PARVIS; nous serons rassasies du vien de la mai,lOn, du
saint de ton Temple. ,,-Ps. LXV. 5.-« Louez le Nom de.Jl!/w­
vah, vous qui vous tenez dans sa Maison, dans les PARVIS ilE
l,A MAISON de notre Dieu. " - L)s. CXXXV. 1, 2. - « Combien
(sont) aimali/es tes IlalJitac/es, Jéhovah! même elle s'est con­
sU/née, mon âme, après les ['AI1V1S de .Jéhovah." - l's. I,XXXLV.
2, 3, - « Entrez par ses portes avec confession, dans ses PAI1­
VIS avec louange. " - l's. C. II. - « Le juste comme le palmier
(lem'ira; plantés dans la Maison de Jéhovah, dans les PARVIS
de notre Dieu ils genneront. Il - l's. XCII. 13, 14. - « Bon
(est) un jour' dans tes PARVIS plus que mille; j'ai choisi de me
teniT cl la IJOI'te dans la maison de mon Dieu. " - l's. LXXXtV.
1:t;-et en outre ailleurs; pal' exemple,-Ps. xcn. 8. l's. CXVr.
Vers. 2. CHAPI TRE ONZlbIE. ü'7
111,19. Ésaïe, I. 12. LXIT. 9. Zach. lIT. 7. Ézéch. X. 3, Il, 5.-Sur
les PARVIS du Temple de Jérusalem,- 1 Hais, VI. 3,36. - SUI'
les PARVIS du Nouveau Temple, - Ézéch. XL. 17 à 31, 32 à 1111.
XLff. 1 à 14. XLlLl. 4 à 7; - et sur le PARVIS en dehors du Ta­
bernacle, - Exod. XXVII. 9 à 18,
1188. Cm' il a été donné aux nations, signifie parce que l'état
de celle Eglise a été entièrement âétruit ct 1'avagé par les
maux de la vie,. on le voit par la signification des nations, en ce
que ce sont ceux qui sont dans les maux de la vie, et abstractive­
ment les maux de la vie, N"' 147, 483.
489. Et la Cité sainte eltes fouleront quarante-deux mois,
signifie que cela dispersera tout V1"ai de la Parole jusqu'à ce
qu'il n'en reste rien. Par la cité sainte ou la ville sainte, il est
entendu la Sainte Jérusalem, et par la Sainte Jérusalem il est en­
tendu la Nouvelle Église qui est dans les vrais de la Doctrine, car
le Saint se dit du Divin Vrai, N° 173, et la ville signifie la Doc­
trine, W 19li; c'est pourquoi, par {oltter celle Gité ou celle ville,
il est signifié disperser les vrais de sa doctrine; par qum'unte­
deux mois, il est signifié jusqu'à la fin, de sorte qu'il ne reste
l'ien : par les vrais de la doctrine sont entendus les vrais tirés de
la Parole, paJ'r-e que de la Parole vient la doctrine de l'Église, et
tout ce qui appartient à celle doctrine. Que ceux qui sont aujour­
d'hui dans les internes de l'Église aient ainsi dispersé les vrais de
la Parole, et par suite les vrais de la doctrine de l'I::glise, et tout
ce qui appartient à celte doctrine, cela est décrit dans ce Chapitre
par la Bête qui monte de l'abîme, en ce qu'elle tuerait les deux té­
moins,-Vers. 7; - et on peut le voir aussi, d'aprês le Monde spi­
rituel, par les MBMORADLES qui ont été annexés à chaque Chapitre.
Que par quarante-deux Il)ois, il soit signifié jusqu'à la fin, de sorte
qu'il ne reste aucun vrai ni aucun bien de l'l~glise, c'est parce que
par quarante-deux il est signifié la même chose que par six se­
maines, car six fois sept font quarante-deux, et que par six se­
maines il est signifié le complet jusqu'à la fin, cal' le nombre six
a celle signification, et la semaine signifie l'état, et la septième
semaine l'état saint, qui est le nouvel état de l'Église, quand
le Seigneur entre dans son Règne: pal'ei1'le chose est si;;nifiée
pal' ce nombre dans les rass~ges sl.1ivants : « 11 {Ill dOl/né il la
Il, 'J,
08 L'APOCALYPSE Rivf:/,iJ::. N" !lS!).
III:te montant de la mer une bouche qui lJ1'o{éI'ait de: grandes
choses cl des blasphèmes; el il lui {ut donné pouvoù' de faire
cela quaranle-deu:x mois. Il - Apoc. X[l(. 5, - N° 583. Que six
signifie le complet jusqu'à la fin, c'est parce que trois le signifie,
N" 505, et que six est le double de trois, 01' le double et le simple
dans les nombres ont la mênie signification: en outre, par ce
nombre, il est signifié la mème chose que par trois et demi, parce
que quarante-ùeux mois font trois ans et demi. s'il est dit qua­
l'anie-deux Mois, c'est parce qne le Mois signilie un état plein, ­
Itsaïe, LXVI. 23. Apoc. xxrr. :1,2. Gen. XXIX. 111. Nomll. XI. 18,
:19, 20. Deutér. XXI. H, 13.
MJO. Vers. 3. III je donnel'ai à mes deux Témoins, signifie
ceux qui confessent ct reconnaissent de cœw' que le Seigneur
est le Dieu du Ciel ct de la Terre ct que son Ilumain est Divin,
ct qui sont conjoints li Lui lJar la vic selon les lJ1'(!CC/ites du Dé·
calogue. Que ce soient eux qui sont entendus ici pal' les deux Té­
moins, c'est parce que ce sont là les deux Essentiels de la Nou­
velle Église. Que le PREMIER ESSENTIEL « le SeigneUl' est le Dieu
du Ciel et de la Terre et son i:lLlmain est Divin » soit un Témoi­
gnage, et que par suite ceux qui le confessent et le reconnaissent
de cœur soient des Témoins, on le voit, N°' 6, 8il6, et encore pal'
ces passages: .Je suis cO'l1l1Jagnon de service de tes (n)res qui
(l

ont le TiMOIGNAG!': DE J~sus; car le TÉMOIGNAGE DE Jt:SUS EST


L'ESPRIT DE LA PI\OI'IIIh'IE. » - Apoc. Xrx. 10, - «( Les Anges
de Michel ont vaincu le dl'agon par le sang de l'Agneau ct pal'
la PAROI,E DE SON TÉMOIGNAGE: ct le dragon s'en aUa faire
la guerre aux l'estes de la semence de la femme, qui gm'dent
les commandements de Dieu, ct ont le TÉMOIGNAGE DE Jt:SUS­
CHRIST. Il - Apoc. XII. 1::1, :1. 7. - (l 'Les âmes de ceux qui ont
eté frappés de la hache pow' le Tt:~IOIGNAGE DE Hsus, et pOlir
la Parole de Dieu.» - Apoc. XX. [1; - ce sont ceUK qui ontl'e­
connu le Seigneur: cela est appelé le Témoignage de Jésus, parce
que le Seigneur l'alleste d'après sa Parole, ainsi d'après Lui-Même,
c'est pourquoi il est Lui-Même appelé LB TÉMOIN rlDJ.:LE ET VÉRI­
TABLE, - Apoc. 1. 5. III. 1il; - et il dit: « Moi, JE RBNDS TÉ­
MOIGNAGE DE ~IOI-'\I~~IE, ct vél'itable est MON TbIOIGNAGE, parce
que je sais d'oit je suis venu, ct où je vais. )) - Jean, VIII. :14 :
Vers. 3. CliAPITI\E ONZIÈm:. 9\J
- puis, « quand sera venu le Consolatellr, l'Es]Jrit de Vél'ité,
celui-là RENDRA TÉMOIGNAGE de Moi. Il - Jean, XV. 26; - que
le Consolateur, l'Esprit de vérilé, qui est aussi l'Espril Saint, soil
Je Divin procedant, ct que ce Divin soille Seigneur Lui-~Iêllle, on
le voil dans la DOCTRINB DE LA NOUVBLLE JÉI\USALEM SUR LE SEI­
GNEUR, N°' 46 à 5u. Maintenant, comme le Seigneur Lui-:\Iême esl
le Témoin, c'est aussi pour cela que pal' les Témoins sonl entendus
ceux qui pal' le Seigneur rendent ce Témoignage, comme Jean:
Il Jésus dit : Vous, vous avez envoyé vers Jean, et il a rendu
TÉMOIGNAGE il la vé1'Ïté; lIloi cependant d'un homme je ne l'e­
fois ]Joint le TÜIOIGNAGE. ,)- Jean, V. 33, - « Jean vint en TÉ­
MOIGNAGE ]JOUI' l'endre Témoignage de la [,umiel'e; il n'était
7Joint, lui, la Lumièl'e, mais (il était) pour rendl'e TÉMOIGNAGE
de la Lumièr'e. La PaTole qui était chez Dieu, el qui était Dieu,
était la Lumière véritable. » - Jean, 1. l, 7, 8, 9, 3u. - Que le
SECOND ESSBNTlEL de la Nouvelle Église, à savoir, la conjonction
avec Je Seigneur pal' la vie selon les préceptes du Décalogue, soit
un Témoignage, r.cla est évident en ce que le Décalogue est appelü
le Témoignage; pal' exemple, dans ces passages: « Til 11lellTaS
clans l'ATche le TBilIOIGNAGE que je te donnerai.» - Exocl. XXV,
16. - « Moïse mit le TÜIOIGNAGE dans l'Arche. » - Exod. XL.
20. - « Le P1'Opi/iatoil'e qui était Slll' le TÉi\IOIGNAGB. » ­
Lévit. XVr. 13, - « Laisse les bâtons des Tribus devant le 'fÉ­
lIOIGNAGE. » - Nomb. XVII. 19; - et en outre ailleurs; comme
-Exocl. XXV. 22. XXXI. 7,18, XXXII. 15. Ps. LXXVIII. 5. Ps,
CXXXII. 12. - Il sera dit ici quelque chose cIe la coujonction avec:
le Seigneul' pal' la vie selon les preceptes du Décalogue: Il y a
deux tables SUI' lesquelles ont été inscrits ces préceptes, rune pour
le Seigneur, l'autre pour l'homme; la Première Table conlient qu'il
ne faut point adorer plusieurs Dieux, mais un seul; la Seconde Ta­
ble contient qu'il ne faut point faire les maux; quand donc un seul
Dieu est adoré, et que l'homme ne fait point les maux, la conjonc­
tion s'opère; cal' autant l'homme se détourne des maux, c'est-à­
dire, fait pénitence, autant il est accepté de Dieu, et fait le bien
d'après Dieu. i\Iaismaintenant quel est ce seul Dieu? Un Dieu Trine
ou un Dieu Triun n'est point un seul Dieu, lorsqu'il est Trine et
'l'riun en trois Personnes; mais Celui à Qui est le Trine ou le Trinn
100 L'APOCALYPSE RÉVJlLÜ. Nu 490.

en une seule personne, Celui-là est le seul Dieu, et le Seigneur


est ce Dieu; mêle ensemble des idées autant que tu le pourras,
mais tu ne les démêlerns jamais de manière à voir qu'il y a un
seul Dieu, à moins que ce seul Dieu ne sail aussi une seule Per­
sonne: que cela soit ainsi, toute la Parole l'enseigne, tant l'an­
cienne Parole Prophétique, que la nouvelle Parole Apostolique,
Comme on peut le voit' clairement d'après LA DOCTRINE DE L,\
NOUVELLE JÉnusALE)I SUR LE SEIGNEUR.
491. Et ils ]J}'ophétisel'ont mille deux cent soixante jours,
signi{te que ces deu.1J choses, la reconnaissance du Seigneur et
la vie selon les ]Jréceptes du Décalogue, qui sont les Essentiels
de la Nouvelle Église, sel'onl enseignées jusqu'à la fin et au
Commencement. Que ces deux choses, la reconnaissance du Sei­
gneur et la vie selon les préceptes du Déealogue, soient les deux
Essentiels de la "oul'elle l~glise, et soient entendues par les deux
Témoins, on vient de le l'ail' ci-dessus, NU 490, et que pal' propllé­
tiser, il sail signifié enseigner, on le voit, W' 8, 133 : pal' mille
deu,x cent soixante jours, il est signifié jusqU'à la fin et au com­
mencement, c'est-à-dire, jusqu'à la fin de la précédente ~:glise,
ainsi jusqu'au commencement de la Nouvelle Église; si telle est
la signification de ee nombre, c'est parce que pal' ce nombre il est
signifié la même chose que pal' trois et demi, cal' le nombre mille
deux cent soixante, réduit en années, fait trois ans et demi, et
trois et demi signifie la fin et le commencement, N" 505. La même
chose qu'ici est signifiée par ce nombre, dans le Chapitre suivant:
(l Et la Femme s'enfuit dans le désert, oit elle a un lieu pré­

pal'é par Dieu, a{tn qu'on l'y nou/Tisse mLLE DEUX CENT
SOIXANTE JOURS. )) - Apoc. XII. 6.
l192. Bevt!tus de sacs, signi{te le deuil, 7Jendant ce temps-là, à
cause de la non-réception du vrai. Pal' êt?'c j'evêlU d'un sac, il
est signifié le deuil à cause du vrai dévasté dans l'Église, car les
vètemen·ts signifient les vrais, N'" 166, 212, 328, 378,379; c'est
pourquoi, être convert d'un sac, qui n'est point un vêtement, si­
gnifie le deuil de cc qu'il n'y a point de vrai; et, où il n'y a point
de nai, là n'est point l'I~glise. Les fils d'Israël représentaient le
deuil par dÎ\ierses choses, qui d'après les correspondances étaien t
des significatifs, ainsi ils metlaient de la cendre sur leurs têtes,
Vers. 3. CHAPITRE ONZlÈ~IE. iOl
ils se roulaient dans la poussière, ils restaienl longtemps assis en
silence sur la terre, ils se rasaient, ils pous~aiellt des plaintes ct
des gémissements, ils déclliraielltleurs vêtements, et aussi ils se
couvraient de sacs, outre d'autres particularités, dont :chacune
signifiait quelque mal de l'Église chez eux, pour lequel on était
puni; et quand ils étaient punis, ils représentaient ainsi leur pé­
nitence, et il cause de la représentation de la pénitence et cn
même temps de l'humiliation qu'ils avaient alors, ils étaient écou­
tés. Que le deuil pour le vrai dévasté dans l'Église ait été repré­
senté pal' se couvrir de sacs, on peut le voir par ces passages:
(1 Un lion est monté de son fourré; il est sorti de son lieu pour

j'éduire la terre en devastation; c'est pourquoi, CEIGNEZ-VOUS


DE SACS, lamentez-vous, poussez des gemissements. ) ­
Jérém. IY. 7, 8. - « Fille de mon peuple, CEINS-TOI D'U N SAC, et
Taule-toi dans la cendre, car soudain viendra le vastatew' sur
nous. » - Jérém. VI. 26. - « Mal/teUT cl toi, CllOrazin! mal·
/teur li toi, Bethsaïda! car si (ums Tyr el Sidon avaient été
faits les actes de lJuissance qui ont été faits en vous, il y a long­
temps qu'elles aUl'aient fait pénitence avec SAC ET CENDRE. » ­
Malth. XI. 2L Luc, X. 13. » - « Le Bai de Ninive, après avoir
entendu les paroles de Jonas, ôta son manteau de dessus lui, et
SE GOUVRIT D'UN SAC, et il s'assit SUT la cendre, et lJ1'Ociama un
jeûne, et que SE COUVRISSENT DE SACS l'homme et la bête. » ­
Jonas, III. 5, 6, 8; - et en outre ailleurs; par exemple, - Ésaïe,
III. 24. XV. 2,3. XXII. 12. XXXYII. 1,2. L, 3. Jérém.XLYIlI.
37,38. XLIX. 3. Lament. JI. 10. E:zéch. vrr. 17, 18. XXVll. 3L
Dan. IX. 3. Joël, J. 8, 13. Amos, YUI. 10. Job, XVI. 15, 16. l's.
XXX. 12. l's. XXXV. 13. Ps. LXIX. 11,12. Il Sam. III. 3L 1 Hois,
XXI. 27. II Rois, YI. 30. Il Hois, XIX. 1,2.
493. Vers. 4. Ceux-ci sont les deux Olives et les deux Chan­
deliers, qui devant le Dieu de la ten'e se tiennent, signifie l'a­
mour et l'intelligence, ou la charité et la foi, tune et l'autre
pal' le Seigneur, citez eu:r. Pal' l'olive, il est signifié j'amour et
la charité, ainsi qu'il va être montré; et par le chandelier, l'illus­
tration dans les vrais, N° 43, et par suite J'intelligenGc et la foi,
parce que de l'illustration dans les vrais vientlïn tell igence, ct de
celle-ci vient la foi; pal' se tenil' devant Dieu, il est signifié écou-
Il. 9*.
102 L'APOCALYPSE nÉvÉLÉE. Nu 493.
leI' et faire ce qu'il commande, N" 366, ici donc il est signifié que
ces deux sonl chez eux pal' le Seigneur qui eslle Dieu de la lerre,
c'esl-à-dire, chez ceux qui sonl dans les deux Essentiels de la Nou­
velle Eglise, dont il a élé parlé ci-dessus; de là, il esl évident que
par « les deux lémoins élaienl les deux olives elles deux chan­
deliers, » il esl signifié qu'ils élaienl l'amour el l'inlelligence, ou
la charilé et la foi; en effel, ces deux consliluenll'Eglise, l'amoUl'
et la charilé Sa vie, puis l'inlelligence el la foi sa doclrine. Si l'o­
live signifie l'amol1l' el la charilé, c'esl parce que l'olivier signifie
l'Eglise célesle, el que pal' suile l'olive, qui en est le fruit, signifie
l'amour célesle, qui esl l'amour envers le Seigneur; de là vient
que cet amour esl signifié aussi par l'huile, donl élaienl oinles
toules les choses sainles de l'Église; l'huile, qui élait appelée
huile de sainlelé, élait un composé d'olives el d'aromales,- Exod.
XtX. 23,24; - el c'élaÎl aussi avec de l'huile d'olive qu'on allu­
maitles lampes du Clzandel-ieJ' dans le Tabernacle tous les soirs.
- Exoc!. XXVII. 20. Lévil. XXIV. ,2, - Des choses semlJlables
sonl signifiées par l'olivier et par les olives, dans Zacharie :« Deu.x
OLIVIERS il Y avait prés du Chandelier', l'un cl la droite du re­
sel'voir, et l'autre il sa gauche, et DEUX BAIES D'OLIVES: ceux­
ci sont les deux rUs de l'HUILE, QUI SE TIENNENT DJ::VANT LE SEI­
GNEUR DE TOUTE LA TERRE. » - IV. 3,11,12, 1l!. - Dans David:
« Moi, comme un OLIVIER VERDOYANT ddns la j\ilaison de Dieu.»
- l's. LU. 10 : - el dans Jérémie: « OLIVIER VERDOYAi'iT, beau
par la (orme du fruit, Jéhovah avait appelé ton nom. » - XI.
16, 17; - el e.n oulre ailleurs. Comme Jérusalem signifiait l'E­
glise, c'esl pour cela que plusieurs choses, qui élaienl dans celle
ville el à l'enlour, signifiaien l des choses qui apparliennenl à l'E­
glise; près de Jérusalem élailla ~lonlagne des Olives, el par celle
monlagne élail signifié le Divin Amour, c'esl pourquoi « Jésus en­
seignai/ pendant le jour dans le Temple, mais les nuits, sor­
tant, il les passait sur la MONTAGNE DES OLIVES,» - Luc, .xXI.
37. xx II. :J9. Jean, VLII. 1 : - el « Jesus sur celle Montagne
1)a1'la il ses disciples de la consommation du siècle, et de son
Avénement alors. » - Mallh. XXIV. 3 el sui\'. Marc, XIn. 3 el
suiv. - C'esl allssi de celle Montagne qu'il alla il Jerusalem, et
qu'il y souH'rit. - Mallh. XXI. 1. XXVI. 30. Marc, Xl. LXIV.
Vers. 4. CHA l'J'fRt: ONZIÜIt:. 103
16. Luc, XIX. 20, 37 : - et cela, selon la prédiction dans Zacha­
rie: (( Ses pieds se tiendront en ce-jour-lit sur la MONTAGNE OES
OLIVES, qui est devant les f'aces de Jérusalem, il l'o7'Ïent. li ­

XLV. 4. - Comme l'olivier signifiait le Céleste de l'Église, c'est


pour cela que les Chérubins au milieu du Temple de Jérusalem
étaient de BOIs D'OLIVIER; pareil\ementles battants de porte pour
le parvis, et les poteaux, - 1 Hois, VI. 23 à 33.
494. Vers. 5. Et si quelqu'un veut leur nuire, un leu S07'tira
de leur bouche, ct dév01'era leurs ennemis, signifie que celui
qui veut détruire ces deux Essentiels de la Nouvelle Eglise
périt ))ar l'amour infcrnal. Pal' vouloir nuire aux deux Té­
moins, il est signifié vouloir détruire ces deux Essentiels de la
Nouvelle Église, qui sont la reconnaissance que le Seigneur est le
Dieu du Ciel et de la tene, même quant à l'llumain, et la vie selon
les préceptes du Décalogue; que les Témoins soient ces Essen­
tiels, on le voiL ci-dessus, N" 490. Un f'eu s07'tira de leur bouche,
signifie l'amour infernal; et ddvorera leU1's ennemis, signifie qne
par cet amour périront ceux qui leur nuisent; mais ici il faut en­
tendre, non pas que le feu sortira de la bouche des témoins, mais
qu'il viendra de ceux qui veulent détruire ces deux Essentiels de
la Nouvelle Église, entendus pal' les Témoins, N' 490; le feu est
l'amour infernal, cal' celui qui ne vit pas selon les préceptes du
Décalogue, et ne s'adresse pas au Dieu Sauveur et I1édempteur,
ne peut qU'être dans l'amour inl'ernal et pédr. Ceci est semblable
à ce qu'on rencontre ailleurs dans la Parole, où il est dit que de
Jéhovah sort un feu qui consume les impies, et que Jéhovah agit
d'après le feu de l'emportemenl, de la colère et de la fureur, outre
d'autres expressions semblables, par lesquelles il est entendu que
la chose est l'aile, non pas par Jéhovah, mais par J'amolli' infernal
des impies; de telles expressions sont employées dans la Parole,
parce que ce sont des apparences, et que la Parole dans le sens de
la lettre a été écrite au moyen des Apparences et des Correspon­
dances. Puisqu'il est dit qu'un feu sortait de leul' houche, et que
par là il est entendu qu'il sortait de ceux qui sont dans l'amour
inl'ernal, il sera l'apporté quelques passages où il esl dit que ie feu
vient de Jéh,ovah : « Le souffle de Jéhovah, comme un t07"rent
de sou/i'e; le consllllle}'((. li - Ésaïe, XXX. 33. - (l li monta une
10ft L' APOCALYPSE RÉ VÉLÉE. N" 4911.
(umée de son nez, et UN FEU DE SA DOUCHE, des chal'bons s'em­
brasèrent par Lui. )) - Ps. XYUI. 9. - "Je répandrai sur eu,x
l'emp01'tement de ma colè1'e, parce que dans le FEU DE MA JA­
LOUSIE sera dévorée toute la terre. ))- Séphan. IH. 8. - ( 1 Voici,
Jéhovah dans le FEU VIENDRA, pour rétribuer dans l'emp01'te­
ment de sa colère, et sa 1'éprimande (sera) dans des FLAMMES
DE FEU. Il - Ésaïe, LXVI. 15. - « Tu SI?1'as visitée PW' Jéhovah
dans la FLAMlIIE D'UN FEU Di:vORANT. )) - Ésaïe, XXIX, 6. XXX.
30; - et en outl'e plusieurs fois ailleurs.
1195. Et si quelqu'un veut leur causer du dommage, il faut
qu'ainsi il soit tué, signifie que celui qui les cOlu1amne est lJa­
l'cillement condamné. Par causer du dommage, ici, il est signifié
condamner, parce qu'il est dit à la sui le (C il faut qu'ainsi il soit tué;))
or, par être tué, dans la Parole, il est signifié être tué spirituelle­
ment, ce qui est être condamné; car le Seigneur dit : « Du juge­
ment dont VOllS jugez, vous serez jugés. 1) - Mallh. VII. 2.
ft96. Vers. 6. Ceux-ci ont pouvoù'de {enne1'leCiel, afin qu'il ne
tombe point de pluie dans les jours de leur prophétie, signifie
que ceux qui ont de l'aversion pour ces deux Essentiels de la
Nouvelle Église ne lJeuvent 1'ecevoir aucun vrai venant du Ciel.
Ici, par le Ciel est entendu le Ciel Angélique; par conséquent pat·
la pluie est signifié le vrai de l'Église qui en procède; c'est pour­
quoi, pal' (enne1' le Ciel, afin qu'il ne tombe point de pluie, il est
signifié qu'ils ne peuvent recevoir aucun vrai de l'Église venant
du Ciel; le vrai de \'l::glise, venant du Ciel, est le vrai de la doc­
trine d'après la Parole: il est dit que les Témoins ont ce pouvoir,
mais il est entendu, ici comme ci-dessus, N" 494, que non pas eux
ont le pouvoir de fermer le Ciel, mais que ceux-là se le ferment,
qui ontde l'aversion pOUl' ces deux Essentiels de la Nouvelle Église,
parce qu'ils demeurent dans leul's faux. Que la Pluie signifie le
Divin Vrai venant du Ciel, on le ,"oit par ces passages: Ct Elle
découlera comme la PLUIE, ma doctrine; elle distillera comme
la rosée, ma parole. )) - Deutér. XXXII. 2. - « Si vous servez
d'autres dieux, Jéhovah (amera le Ciel, en sorte qu'il n'y
ait /Joint de PLUIE. )) - Deutér. XE. H, 14, 16, 17. - Ct Je met­
trai ma vigne en désolation; aux nuées je commanclerai de
ne point (aire pleuvoil' sw' elle de PLUIE. )) - Ésaïe, V. 6. ­
Vers. 6. CHAPITRE ONZIÈm:. 105
Il Retenues ont été les PLUIES, et de PLUIE D'ARRIÈRE-SAISON il

n'y a point eu; mais cependant un fI 'ont de femine prostituée


t'est resté. Il-Jérém. rH. 3.- Il De méme que descend la PLUIE
du Ciel, de méme sera ma parole, qui sort de ma bOl/che. Il -
Ésaïe, LV. 10, 11. - (( Fils de Sion, soyez dans la joie ct dans
l'allegresse en Jéhovah, car il vous a donné la PLUIE juste à
propos. Il - Joël, II. 23. - Il UNE PLUIE DE IllENVEILLANCES tu
fais dégoutter, ô Dieu! Il - Ps. LXVIII. 10. - Il Il descendra
comme la PLUIE sur l'herbe du pré; dans ses jours fleurira le
juste. » - Ps. LXXH. 6, 7. - (( Jéhovah viendra comme la PLUIE
pour nous, comme une PLUIE n'ARRI.;RE-SAISON qui arrose la
terre. » - Hos. Vl. 3. - (( Sur eu.x dégouttera ma parole, et
ils M'aUendTont comme la PLUIE; et leur bouche ils ouvriront
7Jow' la PLUIE DE L'ARRIÈRE-SAISON. Il - Job, XXIX. 22, 23. -
(1 Fils de l'homme, dis: Toi, (tu es) une terre qui n'a lJoint été

nettoyée, qui n'a point cu de l'LU lE au jour de la colère; com-


plot de ses pl'ophètes au milieu d'elle. » -l~zéch. XXII. 24, 25;
- et en outre ailleurs, - Ésaïe, XXX. 23. Jérém. V. 211. X. 12,
13. XIV. 3,4. LI. 16. Ézéch. XXXIV. 26,27. Amos, IV. 7,8. Zach.
X. 1. l's. LXV. 10, 11. CXXXV. 7. H Sam. XXIII. 3,4. - Pluie
inondante au lieu de dévastation du vrai, - Ézéch. XIII. 11, 13,
14. XXXVIII. 23. - Au lieu de tentalion,-l\IaUh. VII. 24 à 27.
497. Et pouvoir ils ont sur les eaux de les clwnger en sang,
signifie que ceux qui ont de l'aversion pour ces deux Essentiels
falsifient les vrais de la Parole. Par les eallx sont signifiés les
vrais, N° 50, et par le sang la falsification du vrai de la Parole,
NU 379; de là, par changer les eaux en sang, il est signifié falsifier
les vrais de la Parole: cela est entendu de même que pré~édem­
ment, à savoir, que ceux qui ont de l'aversion pour les deux Es-
sentiels de la Nouvelle "f:glise ne peuvent que voir les faux dans
lesquels ils sont; et s'ils les confirment par la Parole, ils falsifient
les yrais de la Parole.
498. Et de frapper la terre de toute plaie, toutes les fois
qu'ils voudront, signifie que ceu.x qui veltlc1lt detruire ces deux
Essentiels de la Nouvelle Eglise se jettent dans les maux ct
dans les faux de tout genre, chaque fois et en tant qu'its font
cela. Pal' la telTC est signifiée l'Éghse, N° 285, el par la plaie il
106 L',~POCAI. YPSE J\ÉvÉi.Ü. ~;" 498.
est signifié le mal et le faux, N" 456; de là, pal' fmppcr la terre de
toute plaie, il est signifié détruire entièrement n::glise par les
maux et les faux de tout genre: mais cela doit êlre entendu, de
même qu'ont été entendues les choses qui précèdent, à savoir,
que ceux qui veulent frapper de plaie, c'est-à-dire, détruire ces
deux Essentiels de la Nouvelle l~glise, ce qui se fail d'après le mal
llar les faux, se jettent eux-mêmes dans les maux et dans les faux
de tout genre; et comme le sens naturel est ainsi retourné quand
il devient spirituel, voilà pourquoi toutes les fois qu'ils voudront,
est aussi pareillement retourné en « chaque fois et en tant qu'ils
font cela: )) la raison, c'est que, autant quelqu'un détruit ces deux
Essentiels, autant il délruilles vrais de la Parole, et autant il dé­
truitles vrais de la Parole, autant il se jelle dans les maux et dans
les faux; cal' ces deux Essentiels sont les vrais de la Parole, comme
on peut le voir clait'ement pal' DEUX DES DOCT/UNES DE LA Nou­
VELLE JÉRUSALEM, l'une SUR LE SEICNEUR, et l'autre intitulée
DOCTRIXE DE VIE D'APRÈS LES PRÉCEPTES ))U DÉCALOGUE. Quant
à ceci, que les Témoins ont pouvoir de l'l'appel' la terre de toute
plaie, il en est comme de beaucoup d'autres choses dans la Pa­
role, où il est dil de Jéhovah, c'est-à-dire, du Seigneur, qu'il
frappe l'homme de plaie, el que c'est de sa volonté, lorsque ce­
pendant il faut entendre que le Seigneur ne frappe pas, et que
ce n'est pas de sa volonté, comme dans Zacharie: « Ceci scr'a la
PLAIE dont Jéhovah frappera tous les peuples qui combattront
conl1'e Jérusalem, » - XIV. 12 el suiv.; - et dans Jérémie:
(1 D'une PLAIE d'ennemi je t'ai fra1J1.1ée, d'un Châtiment de tyran,

à cause de la multitude de tes iniquités. )) - XXX. 14; - pa­


reillement ailleurs en beaucoup d'endroits. Voir aussi ci-dessus,
N° 494.
499. Vers. 7. Et lorsqu'ils auront achevé leur témoignage,
signifie après que le Seigneur aura enseigné qu'il est le Dieu
du Ciel et de la Terre, et qu'il y a conjonction avec [,ui ].1al' la
vie selon les ]J)'éceptes du Décalogue.-Lorsqu'ils auront achevé,
signifie après que le Seigneur aura enseigné; les deux témoins, il
est vrai, ont enseigné, mais d'après le Seigneur, et non d'après
eux-mêmes; que le Témoignage signifie ces deux Essentiels, on
le voit ci-dessus, N" 490.
Vers. 7. CHAPITRE ONZIËME. 107
500. l.a bète qui manie de l'abime (era la guelTe contre eux,
et les vaincl'a, et les lltel'a, signifie que ceU.7J qui sont dans les
inteTnes de la doctTine SUT la t'ai seule s'opposeront, ct com­
battront ces deu.7J Essentiels de la Nouvelle Église, et les Te­
jetteront chez eux, ct autant qu'ils le pOUl'rant chez les autTes.
Par la bete qui monte de l'aMme sont entendus ceux qui ont
monté de l'abime, et ont élé vus comme des sauterelles, - Chap.
IX. 1 à 12, - lesquels étaient ceux qui sont dans les internes de la
doctrine sur la foi seule, comme on le voit dans l'Explication qui
en a été donnée; pal' faiTe la guerre, il est signifié s'opposer, et
combattre ces deux Essentiels de l'Eglise, ainsi qu'il va être mon­
tré; par les vaincl'e et les tuer, il est signifié les rejeter et les ex­
tirper chez soi, et autant qu'on le peut chez les autres. La raison
pour laquelle ceux qui son t dans les in temes de la doctrine sur la
foi seule doivent combattre et rejeter ces deux Essentiels, c'est
qu'ils ont confirmé chez eux DEUX CHOSES DIAMÉTRALEMENT op­
POSÉES à ces Essentiels; la PREMIÈRE, qu'illfaut s'adresser au Père
Seul et non au Seigneur; et la SECONDE, que [a vie selon les pré-
r ceptes du Décalogue n'est POillt la vie spirituelle, mais est seule­
. ment une vie morale el civile; et ils confirment cela, afin que l'on
croie qu'on est sauvé, non pas par les Œuvres, mais par leur foi
1seule. Tous ceux qui, dans les écoles et dans les gymnases, ont
profondément imprimé ces dogmes dans leurs mentaIs, ne s:en
écartent jamais dans la suite; il Ya pOOl' cela trois causes, jusqu'à
présent inconnues: la PremièTe, c'est que, quant à leur esprit,
ils se sont mis en société avec leurs semblables dans le Monde
spirituel, où la plupart sont des satans qui se plaisent uniquement
dans les faux; ils ne peuvent en aucune manière se débarrasser
de ces faux, à moins qu'Hs ne les rejettent, ce qui ne peut être
fait à moins qu'ils ne s'adressent immédiatement au Dieu Sauveur,
et qu'ils ne commencent la vie Chrétienne selon les préceptes du
Décalogue. La Seconde cause, c'est qu'ils croient que la l'émission
des péchés, et par conséquent [a salvation, est donnée en un mo­
ment dans l'acte de la foi, et par suite dans j'état ou dans la pro­
gression au moyen du même acte continué, conserv·é et retenu
par l'Esprit Saint, séparément des exercices de la Charité; et ceux
qui se sont une fois imbus de ces dogmes regardent ensuite comme
.....

108 L'APOCALYPSF. Ri:VÉLÉE. ]\' 500.


rien les péchés devant Dieu, et vivent ainsi dans leurs impurelés:
el comme ils sav~nl confirmer avec subtilité ces dogmes chez les
ignorants par des falsifications de la Parole, et chez les él'Udits par
des sophismes, il est dit ici que la bêle qui monte de l'abîme vain­
cra el tuera ces deux témoins; mais cela n'a lieu que chez ceux
qui aiment il vivre à leur guise et sont entrainés par les plaisirs
de leurs convoilises; ceux-ci, quand ils pensent au salut, leur sont
favorables de tout cœur, et embrassent à deux mains leur foi,
parce qu'ainsi ils peuvent êlre sauvés PlIl'_q]l(llques mQ!~J)J'onon­
cés d'un lon de confiance, et quïls n'ont pas besoin de l'airé-en
aucune chose allention ùlenr vie à cause de Dieu, mais seuleiiiënt
à cause du monde. La Troisième cause, c'est que êeux qUi,dans
leuïleïïiîësse;- ont puisé les internes de celle foi, qu'on appelle
arcanes de la· justificalion, étant appelés ensuite à tlll Minisl&re
hO..!!Q!jlPle, ne pensent chez eux ni à DLeu ni au Ciel, mais à eux­
mêrn..es. ct au monde, en retenant seulement les arcanes de leur
foi pour leur réplîlation, afin d'être honorés comme des hommes
sages, et ~puté~~ign~ POllI ~ur ~agess~ d'être r~g!!!Q.ensés Qar
des richesses: que ce soit là l'elfet de leur foi, c'est parce qu'en
elle ITn'Y"il rien de la religion; qu'il en soit ainsi, on le voit ci­
dessus, dans leTRorsrÈME MÉMORABLE, N"ft8ft.Que par lesGuerres,
dans la Parole, il sail signifié des guel'l'es spirituelles, qui sont des
attaques contre le vrai, et qui se font p.ar des raisonnements d'a­
près les faux, on le voit par ces pa8sages : « Des esprits de de­
mons s'en vont afin de les rassembler pour la GUERRE de ce
grand jour du Dieu Tout-Puissant.))- Apoc. XVI. 1ft. -« 11'­
l'ité {ut le dragon contl'e la Femme, et il s'en alla (aire la
GUF.RRE aux restes de sa semence, qui gardent les comman­
dements de Dieu, et ont le Uirnoignage de Jésus-Christ. )) ­
Apoc. XII. 17. - « Il (ut donné il la nele du dJ'(lgon de faire
la GUERRE aux saints. )) - Apoc. XUf. 7. - ~(Sauctifiez contre
la fille de Sion la GUERRE, et montons il midi. )) - Jérém. VI.
3, ft, 5. - « VOllS n'êtes point montés au;),; ul'èches, afin de vous
maintenir dans la GUERHE au jour de Jëlwv(!h. ))- Ézéch. X m.
5. - « En Scltalem (est) l'habitacle de Dieu, ct son habitation
en Sion; il a brise les traits ignes de l'arc, ct la GUERRE. ))­
PS.. LXXVI. 3, li. - « Jéhovah comme un Heros sortira, comme
Vers. 7. CIIAPlrllE ONZIbll:;. 10U
un lIomIE DE GUERRES il éveillera son zèle. »-l~saïe. XLII. 13.
Ps. XXIV. 8. - « En ce jour-là, Jéhovalt sera en eS]Jrit de ju­
gement pOllr celui qui est assis sur le jugement, pOUT ceux qui
repousscllt la GUERRE li la porte. n - Êsaïe, XXVII[. 6.-« Dé­
livre-moi de l'homme méchant, et de l'llOmme de violences pré­
serve-moi; tout le jow' ils sc 'rassemblent pour des CUEIIRES;
ils aiguisent lellr laugue comme des serpents. » ~ Ps. eXL. 2,
3, li. - « Plusieurs viendront sous mon Nom, disant: Moi, je
suis le C/lrist, ct ils (en) séduiront plusieurs; ct VOltS allez en­
tendre des GUERRES ct des bruits de GUERRES, prenez garde
que vous ne soyez troublés. n-Mallh. XXIV. 5,6,7. i\'larc, XliI.
6, 7, 8. Luc, XXI. 8, 9, 10. - Les GUERRES des Rois du septen­
trion ct du midi, et autres guerl'es, dans Daniel, - X. XI. XII,
- ne signifient que des Guerres spirituelles; outre les Guerres
dans d'autres passages; pal' exernple,- Êsaie, II. 3, li, 5. XIII. li.
XXI. lli, 15. XXXr. li. Jérérn. XLIX. 25, 26. llos. Il. 18. Zach.
X. 5. XLV. 3. Ps. xvnr. liO. 1's. XLVI. 9, 10. - Puisque pal' les
Guerres, dans la Parole, sont signifiées des Guerres spirituelles,
c'est pOUl' cela que le Ministère des Lévites était appelé Milice,
comme on le voit par ces passages: « II [ut commandé de compter
les Lévites pour exel'cer la ~IILICE, afin de [aire l'ouvrage dans
la Tente de convention. » - Nomb. IV. 23, 35, 39, li3, li7. ­
« L'office des Lévites est de FAIRE LA i\fILlr.E pow' le Ministe,'e
de la Tente de convention; mais à partir de l'âge de cinquante
ans le Lévite sc l'elil'era de la lVllLICE DU MINIsrBIIE, ct il ne
servira lJlus. » - Nomb. VIll. 2li, 25; - voir aussi ci-dessus,
N° M7, où il est confirmé, d'après la Parole, que les Armées si­
gnifient les biens el les vrais de l'(~glise, et dans le sens opposé
ses maux et ses faux.
501. Vers. 8. Et leurs corps, sur la place de la ville gmnde,
signifie que les deux Essentiels de la Nouvelle Église ont éte en­
tiere11lcnt rejetés par ceu,r qui sont intérieurement dam les
faux de la dOCl1>ine SZl1' la justification par la roi seule. PUI' les
C01'PS des deux témoins sont signifiés les deux Essentiels de la
Nouvelle Église, qui sont la Reconnaissance que le Seigneur Seul
est le Dieu du ciel et de la terre, et qu'il y a conjonction avec Lui
par la vie selon les préceptes dn n~l'alogllc, N" /[90, et sniv.; par
" , I n .
110 ':APOCALYPSE ntVÉLÉE. 1\" 501.
la place de la ville gmnde est signifié le faux de la doctrine sur
la justification par la foi seule, pal' la place est signifié le faux,
ainsi qu'il va être montré, et par la ville est signifiée la doctrine,
N° 19lJ; elle est appelée ville grande, parce que c'est la DoctKine
qui règne dans tout le Monde chrétien réfon!lé ch,ez le's Ecclésias­
tique~, mais non pareillement chez les ~~~q~es. Par les Places,
dans la Parole, il est signifié presque la même chose que par les
chemins, parce que les places sont des chemins dans une ville;
mais toujours est-il qne par les places sont signifiés les nais ou
les faux de la doctrine, parce que la ville signifie la doctrine,
N" 19lJ, et pal' les chemins sont signifiés les vrais ou les faux de
ntglise, parce que la terre signifie l'Église, N' 285. Que les Places
signifient les vrais ou les faux de la doctrine, on peul le voir par
les passages suivants: « En arrière a été rejeté le jugement,
et la justice au loin s'est tenue, car dans la PLACE a bronché la
vérité, et la droiture n'a pu veniT. II - Ésaïe, LIX. 1lJ. - « Dans
les HUES s'agitaient les C/WTS, ils coumient çit et lit dans les
PLACES. )) - Nahum, JI. 5. - « AliX jours de Jaël avaient cessé
les CHEMINS, les PLACES en Israël avaient cessé. » - Jug. V. 6,
7. - « Comment a-t-elle été laissée la ville de gloiTe? C'est
pourquoi ses jeunes hommes tomberont dans ses PLACES. » ­
Jérèm. XLIX. 25, 26. L. 30. - « Ceux qui mangeaient des mets
délicats ont été dévastés dans les PLACES. Obscure est devenue
par la noirceU" la forme des Nazü'éens, ils ne sont ]lo'Ï1lt con­
nus dans les HUES. Ils ont erré aveugles dans les nUES. fis ont
épié nos pas, au point qu'on ne ]Jeut aller dans nos PLACES. li
- Lament. IV. 5, 8, llJ, 18. - « Je retranchel'ai les nations,
dévastés seront leurs angles, je désolerai lew's PLACES. l) ­
Séph. III. 6. - « Puis, en soixante-deux semaines sera bâtie la
PLACE DE JtRusALEU, mais dans l'angoisse des temps. li - Dan.
IX. 25. - (( LA PLACE DE LA VILLE DE LA NOUVELLE JtnusALEM
(était) d'01' pur, comme du verTe transparent. » - Apoc. XXI.
21. - « Dans le milieu de sa PLACE, de çà et de là, il Y avait (11"­
bl'e de vie faisant douze fruits. l) - Apoc. XXII. 1, 2; - et en
outre ailleurs; pal' exemple, - Ésaïe, XV. 3. XXIV. 10, H. LI. 20.
.Iél'ém. V. 1. VI. 11. VII. 17. IX. 20. XI. 13. XIV. 16. XLIV. 17.
Lament. Il. H, 19. Ézéch. XI. 6. XXVI. H, 12. Amos, V. 16.
Vers. 8. Cll ..I PITRE ONZlbIE. 111
Zach. VIII. 3, !.J, 5. Ps. CXLIV. 1.3. Job, V. 1.0. - Comme les Places
signifient les vrais de la doctrine de l'Église, c'est pour cela qu' (( on
enseignait dans les [>LACES, Il - Il Sam. I. 20; - et qu'il est dit:
(( Nous avons mange devant Toi, ct nous avons bu, ct dans nos
PLACES tu as enseigné. l) - Luc, XIII. 26; - et c'est pour cela
que « lps ItYPoc1'Îtes p7'iaient aux coins dr:s PLACES. l) - Matth.
VI. 3, 5; - et aussi pour cela que« le lllaW'e de maison Dl'donna
ci ses sCl'vitew's d'aUe" dans les PLACES ct dans Les RUES, et
d'introduire ceux qu'ils rencontreraient. Il - Luc, XIV. 2'1. ­
C'est aussi à cause de cela que le faux et le falsifié sont appelés
Bouc, Fange et Ordure des PLACES,- i~saïe, V. 25. X. 6. Michée,
VII. 1.0. Ps. XVIII. il3; - et que « les Prophètes )Jropltétisant Le
(au.x seraient jetés dans les RUES DE JÉRUSALEM, ct personne
pOUl' les ensevelir. Il - Jérém. XIV. 1.6.
502. Qui est ap)Jclée s)Jil'itueUement Sodome ct Égypte, si­
gnifie les deux amow'S in(ernau.x, qui sont tamoUl' de domine1'
d'après l'amolli' de soi, et l'amolli: de régne" d'après le faste de
la p1'opre intelligence, amours qui sont dans l'Eglise oit Dieu
n'est point un, et oit le Seignew' n'est pofuTad01'é, ct oit l'on
ne vit point selon les préceptes du Décalog;lè~ Par Sodome, dans
le sens spirituel, est signifié l'amour de dominer d'après l'amour
de soi, ainsi qu'il va être montré, et par l'Egypte est signifié l'a­
mOllI' de régner d'après le faste de la propre intelligence, ainsi
qu'il va êlre aussi montré; et comme ces deux amours sont si­
gnifiés, c'est pour cela qu'il est dit « spirituellement Sodome et
Égypte. Il Que ces amours soient dans l'l::glise où Dieu n'est point
un, et où le Seigneur n'est point adoré, et ou l'on ne vit point se­
lon les préceptes du Décalogue, c'est parce que l'homme nalt dans
ces deux amours, et vient dans ces amours quand il grandit, et
que ces amours ne peuvent être éloignés que par Dieu Sauveur,
et par la vie selon ses préceptes; et ils ne peuvent pas être éloi­
gnés par Dieu Sauveur, à moins qu'on ne s'adresse à Lui; et il n'y
a pas vie selon ses préceptes, à moins que l'homme ne soit con­
duit par Lui; il peut, il est vrai, y avoir la vie, mais non la vic
dans laquelle il y ait quelque chose du Ciel et de n',glise; celle
vie n'existe que par Celui qui est la Vie illêmej que le Seigneur
soit celle Vie, on le voit dans Jean, - 1. 1, il. V. 26. VI. 33, 3il,
11~ L'AI'OC.ILYI'SE lIÉVÉLÉt:. 1.\" 502.
35, et suiv. XI. 25, 26. XI V. 6, 19, - et dans beaucoup d'autres
endroils ailleurs. Que l'amour de dominer d'après l'amour de soi,
et l'amour de régner d'après le faste de la propre inïëlligence,
soient les têtes de tous les amours de l'Enfer, et ainsiles têtes de
tous les maux et pal' conséquent de tous les faux dans l'Église, on
ne le sait point aujourd'hui; les plaisirs de ces ~mours, qui sur­
passent les plaisirs de toutes les voluptés du mental (animlis),
font qu'on ne sait point, lorsque cependant ils sont spirituelle­
ment Sodome et Égypte. Que Sodome soil l'amour de dominer
d'après l'amour de soi, on peut le voir pal' la description de So­
dome dans Moïse: Des Anges y étant venus, Jes hal>ilants YOu­
lurent leul' faire violence dans la maison de Lolh, et il tomba du
ciel SUI' eux une pluie de feu et de soufre, -Cen. XIX. 1, et sui v.;
- pal' le feu et le soufre est signifié cet amour avec ses convoi­
tises. J'ai vu des choses sel1lblal>les, quand au jour du Jugement
Dernier les villes et les sociétés composées d'esprits du même
genre furent renversées, et qu'eux furent précipités dans l'enfer.
Ces amours et leurs maux son t signifiés pal' Sodome et Gomorrhe
dans ces passages, - I~saïe, I. 10. Hl. 8, 9. Jérém. xxm. 1l!.
XLIX. 18. L. 37,40. Lament. IV. 6. Ézéch. XVI. 46 il 50. Amos,
IV. H. Séph. IL 9, 10. Deutér. XXIX. 22. XXXII. 32. Mallll. X.
14, 15. Marc, VI. H. Luc, X. 10, H, 12. XVU. 28, 29. - Que
cet Amour soit signifié pal' Sodome, on l'ignore dans le Monde;
mais retiens cela, souviens-t'en, quand tu viendl'as dans le Monde
ùes esprits, ce qui a lieu après la mort, et tu seras pleinement
confirmé. Mais il faut qu'on sache qu'il y a l'amour de dominer
d'après J'amour de soi, et l'amour de dominer d'après l'amour des
usages; ceTàÏilo'i.ir=ëi est céleste, mais celui-là est infernal; c'est
pourquoi, quand l'un fait la tète, j'autre l'ail les pieds, c'est-à­
dire, qnand l'amour de dominer d'après l'amour de soi fait la tête,
l'amour de dominer d'après l'am OUI' des usages, qui est aussi l'a­
molli' d'être utile au prochain d'apl'ès le Seigneur, fait d'abordlès
pieds, puis les plan tes des pieds, et enfin est foulé aux pieds; mais
quand l'am~ .~e dominer d)pJ.:~ l'amour des ~'ges,_ll!!i est,
comme il a été dit, l'amour céleste, l'ail la tête, l'amol1J' de domi­
ner d'après l'amour de soi, qui est, comme il a éte-dI(î'amour
infernal, fait d'abord les pieds, puis les plantes des piëds, et enfin
Vers. B. CHAPITRE ONZIbiE. l:l3
est foul~ ~ux pieds. Mais ces deux amours peuvenl difficilement
êire distingués dans le Monde par l'homme, et cela, parce que les
fOl'lnes externes en sont semblables; toutefois, ils sont discernés
parcela que ce céleste amour est chez ceux qui s'adressent au
Seigneur et viYent selon les préceptes du Décalogue, et que cet
infernal amonl' est chez ceux qui ne s'adl'essent point au Seigneul'
et ne vivent point selon les préceptes du Décalogue.
503. Il va être dit ce que signifte l'i~GYPTE dans la Parole : L'(~­
gypte signiHe l'homme Nat urel conjoin t à l'homme Spirituel, etaI ors
l'alfection du vrai, et pal' suite la science et l'intelligence; et, dans
le sens opposé, elle signifie l'homme Naturel séparé de l'homme
Spirituel, et alors le faste de la proprelntelligence, et pal' suite la
folie dans les choses spirituelles. L'}:gypte signifie l'homme Na­
turel conjoint à l'homme Spirituel, et alors l'alfection du vrai, et
pal' suite la science et l'intelligence, dans les passages suivants:
« En cc jour-là, il y 111l1"a cinq villes dans la Terre d'Égypte,
jurant li Jéhovah Sébaoth. En ce jow'-là, il y aw'a un Autel li
Jéhovah dans le milieu de la Terre d'Égypte; alors Jéhovah se
(era connaW'e à l'égypte, et les Égyptiens connail1'Ont Jého­
vah en ce jow'-là. » - Ésaïe, XIX. 17 à 21. - Il En ce jow'-là,
il y aura un sentier de l'Égypte vers Aschw', afin que vienne
Aschur en égypte, et l'Égypte en Aschur, et que servent les
Égyptiens avec Ascftur. En ce jour-là, Israël sera en t'/'oisième
à l'Égypte et à Aschur, bénédiction au milieu de la Ten'e, que
bénira J e/wvah Sebaoth, en disant: Béni soit mon peuple, l'É­
gypte; et l'œuVi'e de ,mes ma{ns, Aschur; et mon hiJritage, 1s­
r'aifl! » - Ésaïe, XIX. 23, 24, 25; - !iI, l'Égypte est le Nûturel,
Aschur est le Rationnel, et Israël est le Spirituel; ces trois font
l'homme de l't~glise. Par suite li le Roi d'Égypte a été appelé le
Pils des sages, le Fils des l'ois de l'antiquite; et l'i<:gypte a dté
appelée la Pien'e angulaire des tribus. » - Ésaïe, XiX. 11, 1.3;
- et il est dit de Salomon, que sa sagesse {ut au-dessus de la
sagesse des Égyptiens, - l Rois, V. 10; - et qu'il prit pow'
epouse la fille de Phw'aon, et l'amena dans la ville de David,
- l nois, JJJ. 1; - et qn'il luîtit 1Jour la fille de Pltm'aon une
maison pres du portique, - r Rois, vu. B.-C'est anssi pOUl' œla
[lue Joseph fnt tl'ûnsporté en Égypte, et y devint le Dominateur de
Il. 10*.
11f1 L'APOCALYPSE Rf:VÉLÉf,:. N° 503.
toule la Tene, - Cen. XLI. - Comme l':(~gypte sigllifiaitl'homme
naturel quant à l'afTection du vrai, el pal' suite la science et l'in­
telligence, c'est pour cela que Joseph, l'époux de Mw'ie, par l'a­
vertissement d'ul'! Ange, s'en alla en Égypte avec le Seigneur
petit enfant, - Matth. II. 13, 14, 15; - selon la prédiction:
" Lorsqu'enfant (était) lsrai!l, (llOl'S je l'ai aimé, et de l'Égypte
j'al appelé mon Fils. )) - Hosée, XI. 1. - « Un cep d'Égypte tu
as fait partir, tu l'as planté, tu as fait enraciner ses l'acines. ))
- l's. LXXX. 9, 10; - en efTet, l'homme naîl naturel, devienl
rationnel, cl ensuite spirituel, ainsi un cep d'f:gypte est planté
el elll'ar-iné. C'est encore pour cette représentation qu'Abraham
voyagea en i;;gyptt·, - Cen. XH. 10, et suiv.; - et que Jacob
avec ses fils reçut l'ordre d'aller en ÉgY)Jte, et qu'ils y demeu­
rl:l'ent, - Cen. XLVI, et suiv. - De là aussi la Terre de Canaan,
par laquelle esl signifiée l'Église, est d(\crite, quant il son étendue,
jusqu'au fleuve d'Égypte, - Cen. XV. 18. l nois, V. 1. Wch. VII.
12; - etl'l::gypte esl comparée au Jardin d'Éden, au Jardin de
Dieu, - Ézech. XXXr. 2, 8. Gen. XW. 10; -et les sciences de
l'homme natul'el sonl appelées les choses désirables de l'ÉgY)Jte,
.- Dan. Xl. 43; - el Fin lin en broderie d'l~gypte, - Ézéch.
XXVII. 7; - ct en oulre ailleurs, oil il est parlé de l'Égypte en
bien; par exemple, - Ésaïe, XXVII. 12, 13. Ézéeh. XXIX. 13 à
16. XXXI. 1 à 8. IIos. XI. 11. Z:\ch. X. 1.0, H. XIV. 16,17,18.
l's. LXV ur. 32, 33. Il lIois, XIX. 23, 24. - i\lais, dans le sens
opposé, l'Égypte signifie l'homme naturel séparé de l'homme spi­
rituel, ct alors le faste de la propre intelligence, el par suite la
folie dans les choses spirituelles; dans les passages suivants:
« Parce que s'est élevé le cœur de Pharaon dans sa hauteur,
et qu'il a poussé sa cime pa1'1ni le toufl'u, des étrangers le cou­
peront et le renverSeront. Au jour qu'il descendra dans l'en­
fer, je couvrirai Sur lui l'abime : au milieu de ceu.v qui ont le
prépuce tu COUC/W1YIS. » - I~zéch. XXXI. 10 il 18. - " Les fon­
dements de l'i~gypte seront détruits, l'orgueil de sa force des­
cendra, et seront dévastées ses villes au milieu des villes déso­
lées. Je mett1'(!Ï le fell li l'Égypte, et je disperserai l'Égypte
1WT1lli les nations, et je les nj)J(/1ulrai dans les terres.))- Ézéch.
XXX. 1 à 26. - (l JlIa/heu/' li CeU.T qui descendent en Égypte pOUl'
Vers. 8. CHAP1TnE ONZlhlE. 1.15
du secow's, et ne l'egardent point vers le Saint d'Is1'aël! cm'
l'Égypte, homme et non Dieu; el ses chevaux, chair et non es-
prit, » - Ésaïe, XXXI. 1, 3. - « L'Égypte, comme le fleuve,
monte; elle dit: Je monte1'ai, je couvrirai la [(f1Te, et je dé-
truirai. Montez, c/waau,x,. agitez-vous, chariots,. l'epee (les)
devorera et s'enÎl'rera de leur sang,. de guérison point pour
toi. » - Jérém. XLVI. 2, 7 à H. - « Comment dites-vous il
Pharaon: Le fils des sages, moi, et le fils des rois de l'anti-
quité! oit (son t- ils) maintenant tes sages? qu'ils connaissent ,.
insensés sont devenus les princes de Soan,. ils ont séduit l'É-
gypte, la pien'e angulaire des tribus,. il n'y aura point pour
l'Égypte d'ouvrage, qui (asse tête et queue. » - Ésaïe, XIX. 1
à 17, - « Pl'ophétise contre l"Égypte : Baleine grande, qui
couches au milieu de tes fleuves, qui as dit: A moi, mon fleuve,.
et moi, je me suis (ait; il cause de cela je mettrai des har-
pons dans tes mâchoires, et je ferai attacher le poisson de
tes fleuves il tes écailles; et je te laisserai dans le désel·t : et
c'est pourquoi deviendm la terre (l'Egypte solitude et dévas-
tation. » - Ézéch. XXIX. 1 à 12; - et en outre ailleurs; par
exemple,- Ésale, XXX. 1, 7. Jérém.lI. 17,18,36. XUI. 13 à 18.
l::zécll. XVI. 26, 28, 29. XXIII. 2 il 33. Bos, VIL 11, 13, 16. lX.
1, 3, 6. XI. 5. XII. 2. Joël, IV. 19. Lament. V. 2,!J, 6, 8. Deutér.
XVII. 16. l Rois, XIV. 25,26. Il Hois, XVIII. 21. - Comme tels
élaient devenus les l~gyplicns, c'est pour cela qu'ils ont été dé-
vastés quant il tous les biens et à tous les vrais de l'i~glise; les dé-
vastations sont décrites par les ~Jiracles qui y ont eté faits, les-
quels élaientles plaies, et signifiaient tout aulant de cupidités de
l'homme naturel séparé de l'homme spirituel, qui agit uniquement
d'après la propre intelligence et le faste qui en provient: les plaies
significatives des cupidités de cet homme étaient celles-ci: Les
eau.x dans le fleuve. (urent changées en sang, de sorte que le
poisson 11lourut, et le fleuve puait, - Exod. VII. - Des fleuves
et d(!s étangs sortirent des grenouilles sur la terre d'Égypte.
La poussière de la tl'rre fut changée en pou.x. Une masse de
volatiles nuisibles (ut envoyée sur la t('rl'e,-Exod. VII!. - Un
ulcère de pustules {/orescenl fltl sur l'homme et sur la bete. Il
plut de la grèle mélée de (cu, - Exod. IX. ~ La sauterell(' {ut
HG L'APOCALYPSE llfvfLl::E. N° 503.
envoyée. Il Y eut une obscurité épaisse dans toute la ten'e d'É­
gY1Jte, - Exod. X. - Tous les lJl'emiers-nés dans la telTe d'É­
gypte mourUl'ent, - Exod. X [; - et enfin, les l~g!J1Jliens fw'ent
submergés dans la me)' de Suph, - Exod, X[V, - pal' laquelle
est signifie l'Enfer. Quant il ce qui ost signifié en particulier par
chacune de ces plaies, voÎ1' dans les AnCA[\(ES Cf LESTES, Ol! l'ex­
plication en a été donnée. Pal' là, on voit clairement ce qui est si­
gnifié pal' les Plaies et pal' les Maladies de l'Égypte, - Deutér.
vu, 15. XXVII L GO; - ce qui est signifié par êll'C submergé par
le fleuve d'Égyple, - Amos, VHf. 8. IX. 5; - et d'où vient que
l'Égypte est appelée Tel')'e de se)'vitlule, - ~Iich, VI. 4; - TelTe
de Cham, - Ps. CV. 23. cyr. 22; - et FOlll'1wise de fel',­
Doutér. I\'. 20. Illois, vm. 51. - Si l'I~gypte signifie non-seule­
ment l'intelligence mais anssi la folie dans les chosl's spiritllelles,
c'est parce que l'Église Ancienne, qui s'était étendue dans plu­
sieurs H.oyaumcs de l'Asie, a été aussi en J~gyptl', et qu'alors les
Égyptiens ont, plus que tous les autres peuples, cultivé la science
des corrl'spondances entre les choses spirituelles et les choSeSna­
tmelles, comme il est évident pal' leurs hiéroglyphes; mais quand
chez l'UX cette scicnce eut été changée en magie et fut devenue
idolàtriqul', leur intelligence dans les choses spirituelles devint
folie; de là l't::gypte dans le sens opposé signifie cette folie. D'a­
près ccs explications, on peut voil' ce ql1i est entendu par la ville
grande, qui est spirituellement appelée Sodome ct I~gypte.
504. Oli aussi notre Seignew' a elé cl'uC'ifié, signifie la 1/on­
1'tcollnaissance du Divin Humain du Seigneur, et pal' consé­
quent l'état de rejet. Dans l'Église il est dit que ceux-là crucifient
le Seigneur, qui le blasphèment, puis aussi ceux qui, comme les
Juifs, nient ql1'i! soit le Fils de Dieu: si ceux qui nient que son
fJumain soit Divin sont semblables aux Juifs, c'est parce q;;etOut
homme l'l'garde le Seigneur c.omme un Homme, et celui qui re­
garde l'Humain du Seigneur COlllme t'gal il l'humain d'un autre
homme, ne peut pas alors penser il son Divin, quoiqu'il soit dit
Fils de Dieu, né de taule éternité, égal au Divin du Père: quand
cela est dit cl est lu, cela est entendu, il est vrai, mais néanmoins
cela n'est point en même temps dans la Foi, quand on pense du
Seigneur qu'il est llomme matériel COlllllle un autre homme, \'cte­
"ers. 8. CH,\ l'l'l'RE ONZlÈMJ::. 117
nant les pareilles propriétés de la chair; et parce qu'alors on re­
pousse son Divin et qu'on ne le regarde pas, c'est pour cela que
d~lS cet état on est camille si on le niait, car on nie que son Hu­
m~it le Fils de 0Leu, comme aussi ont fait les Juifs, qui pour
cela même L'ont crncifié; que cependant l'tlumain du seigneur
soit le FII.S DF. DIEU, cela est d,il ouvel'tement, - Luc, I. 32,35.
Matth. III. 16,17, et ailleurs. - D'après ces explications, on voil
clairement poul'quoi les hommes de l'Église s'adressent immédia­
temcllt à Dieu le Père, et aussi beaucoup d'entre eux immédiate­
ment à nsp"it Saint, et pourquoi il est rare que quelqu'un s'a­
dresse immédiatement au Seigneur. Comme les Juifs ont crucifié
le Seigneur en niant qu'il fût le Messie Fils de Dieu, c'est pour
cela que leur Jérusalem est aussi appelée Sodome, - r::saïe, lU.
9. Jérém. XXUI. 14. É7.éch. XVI. 46,48; - et que le Seigneur
dit: « Au j01l1' que Loth sortit de Sodome, il plut du (eu et du
sou(re du Ciel, ct (celll) les detruisit tous,. de même il en sera
au jour que le Fils de l'flomme sera révele. » - Luc, XVII.
29,30; - ce Clue signifient le feu et le soufre, on le \'oil, N°' 452,
494.
505. Vers. 9. Et ven'ont d'entre les l)euples, ct trilms, ct lan­
gues, ct nations, leurs corps trois jours et demi, signifie lors­
que tous ccU.x qui ont été ct qui seront d'aW'ès la roi seule dans
les {aux de la doctrine ct par suite dans les mau.'!' de la vie il
la fin de l'Église qui existe encore, et au commencement de la
Nouvelle Église, ont entendu ct entendront pa1'ler de ces deux
Essentiels, qui sont la reconnaissance du Seigneur, et les œu­
vres selon le Décalogue. Par peuples, et tribus, et langues, et na­
tions, sont eutendus tous ceux d'entre les Héformés qui ont été et
qui seront, d'après la foi seule, dans les faux de la doctrine et par
suite dans les maux de la vie; pal' peuples sont signifiés ceux qui
sont dans les faux de la doctrine, N° 483; par tribus, les faux et
les maux de l'i~glise, N° 349; par langues, la confession et la ré­
ception de ces faux et de ces manx, 483; et par nations, ceux qui
sont dans les maux de la vie, N° 483; de Hl pal' ces quatre sont
signifiés tous et chacun de ceux qui ont été et qui seront tels,
ainsi ceu~ qui ont été dans cette grande ville, et ceux qui, sè,m­
blables il eux, viendront encore du monde; par lew's corps, ou
'118 L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE. N° 505.
les corps des deux témoins, sont signifiés les deux Essentiels de la
Nouvelle Église; voil' ci-dessus, N" 501; pal' veNant, il est si­
gnifié lorsqu'ils en ont entendu et en auront entendu parler, puis­
que voir se dit des corps, et qu'entendre se dit de ces deux Essen­
tiels; pal' trois jow's et demi, il est signifié à la fin et au com­
mencement, c'est-à-dire, à la fin de l'l~glise qui existe encore, et
au commencement de la Nouvelle Église; maintenant, d'après ces
significations réunies en un seul sens, il est évident que pal' « ver­
l'ont d'entre les peuples, et tribus, et langues, et nations, leurs
corps trois jours el demi, Il il est signifié dans le sens spirituelles
clloses qui ont été dites ci-dessus. Si trois jours et demi signifient
à la fin et au commencement, c'est parce que pal' le jo\\\' il est si­
gnifié l'état, pal' le nombre trois le complet jusqu'à la fin, et pal' la
moi tié le commencemen t; en eITet, pal' trois jours et ùemi il est si­
gnifié la mf:me chose que pal' la semaine, donlles six jours signi­
fienlle complet jusqu'à la fin, elle septième jour signifie le saint,
car le nombre trois el demi est la moitié du nombre sept qui con­
stilue la semaine, el un nombre double et le nombre divisé dont
il est composé signifient la mème chose. Que trois signifie le com­
plel, ainsi jusqu'il la fin, on peutIe voil' par ces passages dans la
Parole: « Ésaïe alla nu ct déchaussé pcndant Tnols ANNÉES. Il
-I:;saïe, XX. 3. - Jéhovah appela Tnols FOIS Samuel, et Sa­
muel cour'ut TnOIs }"OIS vel's i.'lie, et la TnOisliŒE FOIS Elie com­
prit. Il - 1 Sam. Llr. 1 il 8. - « Élie s'étendit Tnols FOIS sU?' le
{ils de la veuve. Il - 1 nois, XVl[. 21. - « Élie or'donna de ver'­
ser TnOIs FOIS de l'eau sur l'holocauste. Il - 1 Hois, XVITI. 3lt.
- « Jésus dit: Le Royaume des Cieux est semblable à. du le­
vain qu'une femme ayant pris a renfel'mé dans TnOls MESURES
DE FAlUNE, jusqu'à. ce que le tout tût levé. )) - :\'Jallh. XTU. 33.
-« Jésus dil ci PielTe que TROIS }'OIS il le I"eniemil. »- ;\Iallh.
XXVI. 311. - « Le Seigneur dit TROIS FOIS à. Pierr'e : M'aimes­
tu? Il - Jean, XXI. 15,16,17. - (l Jonas fut dans le ventl'e de
la baleine TII01S JOURS ET TROIS NUITS. Il - Jon. II. 1. - « Jésus
(lit qu'on detntisit le Temple, et que Uli, en TROIS JOUIIS, le
bcilirail. Il - Jean, Il. '19, 20. - « Jésus dans Gelhsémané pria
TnOls Fors. Il - Mallh. XXVI. 39 à 4!1. - « Jésus ressuscita le
TnOlslimE JOUR. ,) - i\lalth. XXVIlT, '1; - et dans beaucoup
Vers. 9. CHAplTlIE o~zlhll:;. 119
d'endroits ailleurs; pal' exemple, - Ésaïe, XVI. lli. 1I0s. Vf,
2. Exod. m. '18. X. 22, 23. XIX. 1, 11, 15, 16, 18. Lévil. XIX.
23, 2li, 25. Nomb. XIX. H. jusqu'à la fm. XXXI. 19 à 25, Deutér.
XIV. 28. XXVI. 12. Jos. I. 11. Ur. 2. l Sam. XX. 5, 12, 19, 20,
35, 36, li1. II Sam. XXIV. 11, 12, 13. Dan, X. 2, 3, li. J\lare, XU.
2, li, 5, 6. Luc, XX. 12, 19. xm. 32, 33. - Sept, de même que
trois, signifie le plein et le complet; mais sept se dit des choses
saintes, et trois se dit de choses non saintes.
506. Et leurs C01'PS, ils ne permettront point qu'ils soient
mis dans des monuments, signifie qu'ils ont condamné et con­
damneront ces deux Essentiels. Pal' les corps ici sont signifiés
ces deux Essentiels de la Nouvelle Église, dont il a été parlé,
N" 505 et plus haut; et par ne pas permettre qu'ils soient mis
dans des monuments, il est signifié les rejeter comme condam­
nés; que cela soit signifié, c'est parce que par être mis dans des
monuments, ou être enseveli, il est signifié la résunection et la
continuation de la vie, cal' alors sont confiées à la tene les choses
qui vIennent de la terre, ainsi des choses terrestres et pal' suite
immondes; de là par ne pas être mis dans des monuments, 011
ne pas être enseveli, il est signifié l'ester dans les choses terres­
tres et immondes, et pour cela même être rejeté comme con­
damné. De là venait que, chez les fils d'Israël, dans l'Église qui
était une Église représentative, il avait été établi que ceux qui
étaient regardés comme condamnés seraient jetés à la voirie el ne
seraient pas ensevelis, comme il est évident par ces passages:
Il Jéhovah Cl dit d'eux: De morts cruelles ils mourronl; ils ne

seront poinl pleurés, et ILS NE SERONT POINT ENSEVELIS; en l'u­


mier sur les faces de la te1'1'e ils seront, el sera leur cadaVJ'e
pour lWU1Titure aux oiseaux ries cieux el Ct la bêle de la lerre.»
- Jérém. XVI. 3, !J. - « Les prophëtes qui prophélisent le
mensonge seronljetés dans les rues de Jérusalem, el)Jel'SOnne
pour ENS};VELIR. » - Jérém. XIV. 16. - « En ce jour-là, on re­
tirera les os des rois de Jelwdah, les os de ses princes, el les
os de ses prélres, et les os de ses )J1'ophèles, hors rie leurs sé­
pulcres; ils ne sel'onl ni RECUEILLIS ni ENSEVELIS; en fumier sw'
les faces de la terre ils sel'onl. » - Jérém. VIII. 1,2. - « Les
chiens dév01'el'ont Jézabc'l dans le champ, el )JCrsonne pour
120 L'APOCALYPSt: l\Év.hh. N" 506.
ENSEVELIR. » - Il Rois, IX. 10. - Il Toi, lu as éle rl'jelé de lon
sépulcre comme un rejeton abominable, comme lm cadavre
roulé au.x pieds. » - l-:saïe, xcv. 19, 20; - et en oulre ailleurs;
par exemple,-Jérém. XXV. 32,33. XXlI. 19. Vlf. 32,33. XlX.
1.1., 12. LI Hois, XXlU. 16.
507. Vers. 10. Bl ceux qui Iwbilent Slt1' la leTTe en auronl de
la joie, el ser'onl dans l'allégresse, signifie le lJlaisir de l'affec­
tion du cœur el de l'lÎme, dans l'Église, chez ceux qui élaielll
dans la foi scule quant li la docl1'Îne et quant à la vie. Par ceux
qui habitent sur la Len'e sont entendus ceux qui sont dans l'É­
glise, ici ceux qui sont dans l'(.:glise Oll est la foi seule, la terre
signifie l'Église dans laquelle on est, N" 285; par avoÎ1' de la joie
et êtT'e dans l'allégresse, il est signifié avoir le plaisir de l'afTec­
lion du cœur et de l'âme; le plnisir de j'nfTeclion du cœur appar­
tient à la volonté, et le plaisir de l'afTection de l'àme appartient à
l'entendement, car dans la Parole par le cœur et l'âme, il est en­
tendu la volonté et l'entendement de l'homme; de là vient qu'il
est dit être dans la joie et être dans l'allégresse, quoique la joie et
l'allégresse semblent être une même chose, mais dans ces deux il
yale maI'inge de la volonté et de l'entendement, qui est nussi le
mnringe du bien et du Vl'<li, mariage qui est dans toutes et dans
chacune des choses de la Parole, et dont il estlraité dnns ln Doc­
TRINE DE LA NOUVt:LLF, JÉRUSALEM SUR L'ÉCHITURE SAINTE, N"' 80
à 90 : c'est de là que l'un et l'nutre, être dans ln joie et être dnns
l'allégresse, ou lajoie etl'nllégresse, se trouvent aussi très-souvent
ailleurs dans la Parole; par exemple, dnns ces passi1ges : li Voici,
JOIE et ALLÉGRESSE à tueT' le bœuf: )1 - Ésnïe, XXLI. 13. XXXV.
10. LI. H. - Il Elles ont éte retranchées de la Maison de nol1'e
Diell, la JOIE et l'ALLÉG Ilt:SSE. » - Joiil, f. 16. - « Le jeûne du
dixiëme sera en JO\l~ et en ALLÉGIlt:SSE. » - Zach. "LIT. 19, ­
cc Sois dans la .10IE el dans I:ALLÉGRESSE, fille d'Édom. » ­
Lament. IV. 21. - « Dans l'ALL~GIlESSE seront les Cieux, el dans
la JOIE sera la terre. Il - Ps. ÀCYj. 11. - Il Tu me feras en­
tendre la JorE el l'AI.r.~GIlF.SSE. » - l's. LI. 10. - li .101.: f.'l I\LI.I(­
GRESSE seront lrouvees en Sion. Il - Ésaie, Lf. 3. - li Il seT·a 1\ L­
LÉG RESSr. p01trloi, et plusieurs au sujet de sa naissance seront
dans la JOI E. 1) - Luc, f. HI. - « Je (r:rrd CCSSIJ1' la voi,l.' rte JOI F,
Vers. 10. CHAPITRE oNzrimE. 1.21
et la voü' d'A LLBGRESSI::, la voix du Fiancé et la voix de la Fian­
cée. » - Jérém. VIf. 3l" XVI. 9. XXV. 1.0. xxxrn. 1.0, 1.1.. ­
Il Qu'ils soient dans la Jou: ('[ dans tAr,LBGRESSF:, tous ceux qui

7'c cherchent. » - Ps. X r. i 7. [>s. LXX. 5. - " [,es justes se/'ont


dans l'ALI.ÉGRF:SSE, et ILS SE RÉJOUJRO;'{T AVEC ALLÉGRESSE. »
- Ps. LXVIII. 4. - " Soyez dans l'ALI.BGRESSE en Jé1'1lsatem,
RÉJOUISSEZ-VOUS DE JOIE avec elle. » - Ésaie, LX VI. 1.0.
508. Et des 1))'/!sents ils s'enVel'1'ont les uns aux autres, si­
gni{ie la consocialion 1JCl1' l'amom' et par l'amitié. Si envoyer
des présents signifie être consocié pal' l'amour et pal' l'amitié,
c'est parce que le présent consocie, car il produit l'amour et fait
l'amitié; les uns aux autres signifie mutuellement. .
509. Parce que Ces deux pro])hètes ont tow"nu:nté ccux qui
habitent Sll1' la telTe, signi{ie que ces Essentic:ls, tun sur le
Seignew' et SW' le Divin Humain, et l'aut1'e sur ta vie selon les
1J1'éceptes du Décalogue, sont 01)posés aux deux Essentiels l'e­
çus dans l'Église des llé(ormés, dont l'url est Sll1' la Trinité des
Personnes, et l'autre sur la (oi seule sauvant sans les œUV1'es
de la loi, et qu'à cause de ceUe O])POSilion, ces deux Essentiels
de la Nouvelle Église, qui est la Nouvelle Jérusalem, sont en
mépris, en &dain et en aversion, Que ce soit là ce qui est si­
gnifié, lorsque pal' les deux Prophètes, ou Témoins, sont en­
tendus ces deux Essentiels de la Nouvelle Église, et que pal' ceU,1J
qui ftabitent sll1'la terTe sont entendus ceux qui sont dans ces
deux Essentiels de l'Église des l\éfol'lnés, cela découle de soi-même
comme conclusion; pal' 101l1'1nenter, il est signifié être en mé­
pris, e~n et en aversion. - ­
510. Vers. 1.1. Et après les trois jOl/rs et demi, un es])rit de
vie venant de Dieu entra en eux, et ils se tim'ent SUI' lew's
pieds, signifie que ces deux Essentiels de la Nouvelle Église il
la {in de l'Église précdclente, quand la Nouvelle kglise com­
mence et s'avance, sont vivi{t.és par le Seigneur chez ceu::r: qui
re('oivcnt. Par trois j01l1'S el demi, il est signifié il la fin el nu
commencement, N° 505, ainsi depuis la fin de l'Église qui existe
encore jusqu'au commencement de la Nouvelle f:glise, ici chez
ceux 'chez lesquels la Nouvelle f,:glise commence ct s'avnnce,
parce qu'il est dit maintenant des témoins, qu'un esprit de vie
1[. 1'1.
122 L'APOC,ILYPSt: R~VI::LI~E. t\" 510.
entra en eux, et qu'ils se Linrent sur leurs pieds; pal' un cS)J'I'it
de vic venant de Dieu, il est signifié la vie spirituelle, et par se
tenir sm' les pieds, il est signifié la vie naturelle concordant avec
la vie spirituelle, et pal' conséquent être viviflé pal' le Seigneur;
que cela soit signiflé, c'est parce que par l'esprit de vic est en­
tendu l'interne de l'homme, qui est appelé l'homme interne, le­
quel considéré en lui-même est spirituel, cal' l'esprit de l'homme
pense et veut, et penser et vouloir est en soi spirituel; par se
tenir sur les pieds est signiflé l'externe ùe l'homme, qui est aussi
appelé l'homme externe, lequel considéré en lui-même est natu­
J'el, car le corps dit et fait cc que son esprit pense et veuL, et dire
et faire est naturel; que les Pieds signilient les Naturels, on le
voit, N°'u9, {IGS. 11 va être dit ce qui est spécialement entendu
par là : Tout homme qui est réformé est d'abord réformé qnant ù
l'homme Tnterne, et plus tard quant ù l'homme Extel'l1e; l'homme
Intel'l1e est réformé, non pas par seulement savoir ct comprendre
les vrais et les biens par lesquels l'homme est sauvé, mais par les
vouloir et les aimer, et l'homme externe, par dire et faire ces
choses que l'homme intel'1le veut et aime, et autant celaa lieu,
autant l'homme est régénéré; sT! n'est pas régénéré aupara\'ant,
c'est parce que son interne n'est pas auparavant dans l'elfet, mais
il est seulement ùans la cause, et la cause, si elle n'est pas dans
l'elfet, est dissipée; c'est comme ulle maison conslruite sur la
glace, elle s'enfonce dès que la glace fond par l'ardeul' du Soleil;
en un 1I10t, c'est comme un homme sans des pieds pour se tenir
debout et marcher; il en est de même de l'homme interne ou spi­
rituel, s'il n'a pas p.our fondement l'homme exl~'ne ou nal'urel :
c'est donc là ce qui est signiflé par « les deux témoins se tiu,:ent
sur leurs pieds aprcs qu'un esprit venant de Dieu fut entré en
eux; ') et aussi, pal' des expressions semblables, dans '::zéchiel :
" Jé/wvafl me d'il: l'/'o]J/létise sw' l'es]Jl'it; ct, quartelj'eus p1'O­
phétisé, EN EUX ENTRA L'ESPI\IT, ET ILS st: TINRENT SUR I.EURS
PIEDS. l l - XXXVIf. 9, 10. - Dans le ~Iême : (l Une voi.1;, qui me
]Jarlait, dit: Fils de l'/Wmme, tiens-toi SUl' lcs ]Jieds; (ÛO/'s EN
MOI ENTRA L'ESPRIT, ET II. M',\ fFER)IlT SUR LES PIEDS. II - Il. 1,
2: - et dans le ~'ème: « Je tombai sw' mes fllces; mais EN
MOI VINT L'ESPJUT, ET IL ME RELEVA sun MES PIEDS, » -111. 23,
Vers, 11. ClI,IPITIU; ONZriOlE. ')~
1 -,)

24. - C'est là aussi ce qui est entendu pal' les pal'oles du Seigneul'
à Piel're : « PitlTe dit; Ne me lave pas les ]Jieds seulement,
mais aussi les mains el la léle. Jésus lui dil ; Celui qui eSllavé
n'a pas Desoin, si ce n'est quanl aux pieds, d'êll'e lavé, el net
il est lout cnlù,I', » - ,Jean, XI.IJ. 9,
511. Et une cmiJue grande lomba SUT ceux qui lf's virent,
signifie la commotion du mental (animus) et la conste1'1wlion
li cause des Divins Vnûs, La cl'ainte a diverses signiOeations se­
lon la chose qui an'eete, ici la cminte gmnde signifie la commo­
lion du men laI (animus) et la constel'nation à cause des Divins
Vrais; en elfet, les Divins Vrais produisent ces effets c!lez les mé­
chants, cal' ils sont effrayés dès qu'ils entendent parlel' de l'enrer
el de la damnation éternelle; mais celle terreur est bientôt dissi­
pée conjoinlement avec la foi qn'il y a une vie après la morl.
512, Vers, 12, Et ils enlendirent wu: voix gl'ande du Ciel,
qui lell1' dit; Montez ici, signifie ces deux Essentiels de la Nou­
velle Église l1'a11spol'tés pw' le Seigneur dans le Oiel, d'où ils
sont et où ils sont, et lem' défense, Par une voix grande du
Ciel, il est signifié du seigneur, cal' une voix du Ciel ne vient pas
d'aulre part; pal' monlez ici, il est signifié leur transport dans le
Ciel, d'où ils sont et où ils sont, et leur dérense.
513, Et ils monlèl'ent au Ciel dans la mule, signifie le tl'ans­
port dans le Ciel, el la c011jonclion avec le Seigneur, Iii, ]JW' le
Divin Vrai de la Pw'ole dans le sens de la leUre. Par monter
au Ciel est signiOé le transport pal' le Seigneur dans le Ciel, comme
il vient d'être dit, N" 5t2, ici aussi la conjonction avec le Seigneur',
là, parce qu'ils montèrent dans la nuée; en effet, pal' la nuee est
signifié le sens de la lellre de la Parole, N" 24, et pal' ce sens il ya
conjonction avec le Seigneur, et eonsociation avec les Anges; voil'
la DOCTRINE DE LA NOUVELLJ:: JÉIlUSALE)l SUR L'I~CR1TURI!: SAINTE,
N" 62 à 69.
5il!, Et les vil-cnt leUl's ennemis, signifie que ceux qui sont
dans la foi sé]Jan]c de la c/wl'iLé entendirent ces Esse11lir./s,
mais ]JcrsiSlèl'ent dans leurs j'au;);. Pal' voir les deux témoJ.!ls,
il est signifié entendre ces de.ux Essentiels de la Nouvelle Église, et
~l1s~"voir les choses qni los confirment-d'après la Parole, parce
qu'ils le.s virent montant dans la Iluée, et que pal' la nuée est si­
1

124 1.' APOCAL Y(>SE I\t:VÉLtE. N° 514.


gnifié le sens de la lettre de la Pal'ole, NU' 2iJ, 5'13; que cependant
ils ne les reçurent poinl, mais qu'ils persistèrent dans leurs faux,
cela est évident en ce qu'il est dil seulemenl qu'ils les virent, et
qU'à la suite il est dit qu'il se fil un tremblement de terre grand,
el qu'ils périrenl dans ce tremblement de lCITe : pal' les ennemis
sont entendus ceux qui étaient dans la ville grande qui est spiri­
tuellement appelée Sodome et Égypte, et c'étaient ceux qui avaient
vécu dans la t'ai séparée d'avec la charité, comme on le voit ci­
dessus, W' 501, 502, et sui\'.
515. Vers. 13. Et en celle heure-là il se fil un tremblcment
de terre gmnd, el la dixième lJartie de la ville tomba, signifie
qu'alors il se fit chez eux un remarquable changement d'élat,
el que, arrachés du Ciel, ils (w'ent précipilés dans l'cnfer. ­
En cette hcw'c-là signifie alors qu'iJs virent que les deux té­
moins étaient mon tés au Ciel, et que cependan t ils persistèren t dans
leurs fa9x, comme il vient d'être montré, N" 3iiJ, car ces deux
témoins ont prophétisé, c'est-à-dire, les ont instruits, Vers. 3;
et après qu'ils el1l'ent été tués et furent revenus à la vie, eux les
virent aussi montel' au Ciel, et cependant ils ne se retiJ'~l~as
de leurs faux; alors se fit ce grand tremblement de terre: que
seniblable chose sail arrivée aux deux DOCTRINES DE LA NOUVELLE
JÉRUSAl.EM, L'UNE SUR LE SEIGNEUR, ET L'AUTRE SUR LA VlE SELON
LES PRÉCEPTES DU DÉCAT.OGUF., on peut en quelque sorle le voir
d'après les Mémorables placés ü la fin des Chapitres; CES DEUX
DOCTRINES SONT LES D~:ux TÜIOINS DONT IL EST QUESTION IC!;
par le lremolentent de lerre est signifié le changement d'état,
N° 33'1, ici leur destruction, parce qne clans ce tremblement de
te ne la dixième partie de la ville tomba; pal' la dixième partie
sont signifiés tons ceux qui y étaient, cal' dix signifie beaucoup
et tant, N" 101, pareillement la dixième partie ou le dixième, de
m()me que la quatrième partie ou le quart signifie la même chose
que quatre, N" 322, et la troisième partie ou le tiers la même
chose que trois, N° 400; pal' tombel', il est signifié être précipilé
dans l'enfer, ce qui arrive lorsqu'ils ont élé arrachés du Ciel; car,
dans le ~Ionde des Esprits, les Villes qui sont dans les maux et
dans les faux, après qne ceux qui les habitent ont été visités, ins­
truits ct avertis, et que néanmoins ils persistent dans leurs maux
Vers. 13. CHAPITRE ONZIÈME. :125
el dans leurs faux, sonlrenversées pal' un tremblement de lerre,
et pal' celle secousse s'ouvre un gouffre dans lequel elles s'enfon­
cent, et alors lcs habilants se voienl au fond comme dans un dé­
sert, d'ol! ils sonl chassés chacun p,n son lieu dans l'enfer; c'est
ce qui est arrivé à celte ville; voir plus loin, N" 531.
516. Et (urent tués, dans le tl'emblement de terre, des noms
d'hommes, sept mille, signifie que dans cet état tous ceu,x qui ont
confessé la (oi seule, et qui pal' cela mr?me ont regardé comme
rien les œuvres de la chal'ité, ont pél'i. Par être tué, il esl si­
gnifié ici comme précédemmenl êlre spiriluellemenllué, c'est-à­
dire, périr quanl à l'âme; pal' le tremblement de ten'e esl si­
gnifié le changement d'élat chez eux, el la deslruction, comme ci­
dessus; pal' les noms d'/tOm/lles, sept mille, sont signifiés Lous
ccux qui onl confessé la foi seule, el qui pal' cela même onlre­
garùé comme rien les Œuvres de la chari lé, et par conséquenl ont
condamné ces deux saints Essentiels de la Nouvelle I~glise; pal'
les noms sont signifiés ceux qui sont tels, car le nom sigl}ifie 1.'1
qualilé de l'homme, W' 81, 122, 165; el par sepl mille sont si­
gnifiés tous ëëùx qui sonl lels, cal' sept mille signifie la même
chose que sept, de même que douze mille signifie la même chose
que douze, N" 3118; que sepl signifie Lous el toules choses, cl se
dise des choses saintes du Ciel et de l'Église, et que dans le scns
opposé il se dise de ces choses profanées, on le voit, N"' 10, 391.
517. El les autres de (nlye1t1' (ur'ent saisis, et ils donnèl'ent
gloiTe au Dieu du Ciel, signifie que ceux qui avaient joint li la
(oi quelques biens de la c/w1"Ïté, quand ils virent leuI' destl'uc­
tion, reconnurent le Seigneur et (w'ent séparés, Par les aUll'es
sont entendus ici ceux qui avaient joint à la foi quelques biens de
la charité; pal' de f1'(tyew' furent saisis, il esl signifié par crailile
quand ils vircn l la deslruction des aulres; pal' donne?' gloire au
Dieu du Ciel, il esl signifié reconnaître le Seigneur pOUl' le Dieu
du Ciel et de la tene, p.'lrc]onner gloire_.ll est signin~ I~e.çonnaîll'c
et adorer, et pal' le Dieu du Ciel el de la terre il esl entendu le
Seigneur, parce que c'est Lui qui est le Dien du Ciel et de la lene,
-MalllJ. XXvm.18.-COlllll1P, ceux-ci recollnUl'enl pal' crainte le
Seigneur, ils furenl séparés, afin qu'il ful examiné par qnelle ori­
ginc ils avaicnt fail los bions, si c'élait d'après eux-mêmes ou d'a-
IL 11*
126 L' APOCALYPSE Rt:VÉLÉE. N° 517.
près Je Seiguel1l'; tous ceux qui ne fuient pas les maux comme
péchés, c'est-à-dire, qui ne viven t pas selon les préceptes du Dé­
calogue, font les biens d'après eux-mêmes; mais ceux qui fuient
les maux comme péchés et vivent selon les préceptes font les biens
d'après le Seigneur.
518. Vers. Ill. Le Malheur! second est passe; voici, le 11al­
heur! troisième vicnt bientôt, signifie la lll'mentation Sllr l'etat
pel'vel's de l'Église, et la demièl'e lamentation, enfin, dont il est
question dans la suite, Que Mal/wur! signifie la lamentation sur
l'état pervers de n::glise, on le voit ci-dessus, N° lIt6; par le Mal­
heur! tl'oisième, esl signifiée la dernière lamentation quand tout
est complet cl qu'il ya fin, car trois et le tiers ont ces significa­
tions, N" 505; venir bientôt signifie dans la suite, et dans la suite,
c'est depuis le Chapitre suivant, xn, jusqu'au Chapitre xvrr, et
enfin Chapitre XX, où il est question du Jugement Dernier sur
eux.
519. Vers, 15. Et le septième Ange sonna de la trompette,
signifie l'examen el la manifestation de l'état de l'Église après
la consommation, quwid Il lieu l'avéllcmenl du Seigneul' et de
son Royaume. Si sonner de la lrompette signifie examiner et
manifester l'état de l'Église après sa consommation, quand a lieu
l'avénelllent du Seignell1', c'est parce que cela est signifié par le
seplième Ange sonnanl de la trompette; en eITet, pal' les six An­
ges el pal' le son de leurs trompettes ont été signifiés les examens
ct les manifestations de l'état de l'Église à sa consollllllalion,
comme on le voit pal' le Chapitre précédent où il s'agit seulement
de sa consommalion; mais que maintenant il s'agisse de son état
après sa consommation, état qui est l'al'énement du Seigneur et
de son Royaume, on le voit pal' ce qui suit dans ce Verset, et plus
loin; dans ce Verset: Et le septième linge sonna de la trompette,
et il se fit des voix grandes dans le Ciel, disant: Sont devenus
les lloyaumes du monde (ceux) de nol/'e Seigneur ct de son
Clu'ist, et ill'l?gnera aux sillclcs des siècles, etc. La raison pOUl'
laquelle cette manifesta tian se fait pal' le son de la trompette du
septième Ange, c'est que sept signifie la même chose que la se-,
maine; 01', les six jOlll'S de la semaine sont des joul's de travail et
appartiennent au propre de l'homme, ct le septième est saint el
Vcrs. 15. CUAP1Tl\E ONZIÈME. 127
appartient au Seigneur. Que pal' la consommation, il soit entendu
la dévastalion de l'I::glise quand cn clle il n'y a plus le vrai de la
doclrine ni le bien de la vie, ainsi quand c'est sa fin, on le voit,
N"' 658, 750; et comme alors il y a avénement du Seigneur et de
son lIoyaume, c'esl pour cela qu'il esl dit j'un el l'autre, la con­
sommation du siècle et l'avénemenl du Seigneur,-Matth. XXIV.
3, - el que l'un ell'aulre aussi sont prédils dans ce Chapitre.
520. Et il .le {lt des voix grandes dans le Ciel, disant: Sont
devenus les Royaumes du monde ceux de notl'c Seignew' et de
son Christ, et il règnera aux siècles des siècles, signi{le les cé­
lébrations pw' les Anges, de ce que le Ciel et l'Église sont de­
venus le Ciel ct l'Église du Scignew', comme ils l'avaient été au
commencement, ct de cc que maintenant aussi ils sont deve­
nus le Ciel ct l'Église de son Divin Ilumain, par conséquent de
cc que le Seigneur quant au Divin ct quant li l'Humain l'ègne1'a
li étenlité SUl' le Ciel et sw' l'Église.- Il .le {lt des voix gmndes,
signifie les célébrations pal' les Anges; disant: Sont devenus les
lloyaumes du monde ceu,v de notre Seigneut' et de son Chl"ist,
signifie que le Ciel el l'Église sonl devenus le Ciel et l'I::glise du
Seigueur, comme ils l'avaient élé au commencement, el que main­
tenant aussi ils sont devenus le Ciet el l'Église de son Divin lIu­
main; ct il règnent au:l' siècles des siècles, signifie que le seigneÙl'
qlianl au Divin el quant il ['Uumain règnera sur eux: que des
voix grandes dans le Ciel signifienlles célébrations du Seignel1l',
de ce que maintenant il s'esl saisi de sa grande puissance, on le
voil clairement par le Verset 17, où ces voix grandes se mani­
feslent en somme. Ici, pal' le Seigneur est entendu le Seigueur
d'élel'l1ité, qui est Jéhovah, el pal' Chrisl est enlendu son Divin
Humain, qui eslle Fils de Dieu, - Luc, r. 32, 35. - Que le Sei­
gneur doive régner aussi quant à son Divin []umain, on le l'oit
clairemenl pal' ces paroles: « Le PI)l'e a donné toutes choses en
la main du Fils. » - Jean, III. 35. - « Le Pèl'e a donne au Fils
7JOUvoÏ1' SUl' toute chail'. » - Jean, XVII. 2. - « Pèl'e, tout cc
qui est mien est tien, et tout ce qui est tien est mien. » - Jean,
XVII. 10. - « Il M'a été donné tout lJOlLVoir dans le Ciel et sw'
terre. J) - ?llatlh. XXViII. 18. - Sur son Divin Humain, il dit
a\1ssi, que le l'ère ct Lui sont un; el que Lui est clans le Père, ct
128 L 'APOCAL YPSE RÉvÉLÉe. i\'" 520.

le Pè/'e en Lui, - Jean, X. 30, 38. XIV. 5 à 12. - Qu'on ajoule


il cela, que si l'Humain clu Seigneur n'est pas reconnu Divin, l'É­
glise péril, puisqu'alors le Seigneur ne peut pas être dans
l'fwmme> ni l'homme dans le Seignew', comme Lui-Même l'en­
seigne>-Jean, XIV. 20. XV. a, 5, 6, XVlI. 9,-el celle con­
jonction fait l'homme de l'Église, par conséquent l'(.:glise. Que par
le Chrisl sail enlendu le DiYin Ulllnain du Seigneur, c'est parce
que le Christ est le Messie, cl que le Messie esl-Ie fils de Dieu,
donl on a allendu la venue dans le mancie. Que le Chrisl saille
Messie, cela est évidenl par ces passages: (( Nous avons trouvée
MESSIE, c'est-ù-dire> étant traduit, le CURIST. » - Jean, I. a2.
- « La femme dil : Je sais que le ~IESSIE vient, lequel est ap­
lJclé CHII/ST. » - Jean, tV. 25; - en effet, ~lessie en Langue hé­
braïqne, c'est Oint, pareillement Chrisl en tangue Grecque. Que
Je Messie sail le Fils de Dien, on le l'ail par ces passages: « Le
Grand Prêlre lui demanda s'il était le CHRIST (Messie) FILS DE
DIEU. » - MalllI, XXVI. 63. Marc, xrv. 61. Jean, XX. 3i. ­
« Toi, lU es le CHRIST FILS DE DIEU, qui dans le monde doit ve­
nir. » - Jean, X r. 27. - « PiC/Te dit: Nous croyons et nous
reconnaissons, que Toi, tu cs le CHIIIST, LE foll.S DU DIEU VI­
VANT. » - Jean, VI. 69. - Qne le Seigneur quant au Divin IIu­
Illain soit le Fils de Dieu, on le l'ail par ce passlge: «( J~'f\nge (til
Ct Marie: Tu COnCeVlYIS dans l'utérus, ct tu enfimteras un Fils;
celui-ci sera grand, el FILS DU TRÈS-IlAUT il se/'a appelé. Un
Esp/'il Saint viendra Sll1' toi, et nne puissance du T rès- IIaut
l'ombragera; c'(:sl pourquoi ce qui nailra de toi, sainl, sera
appelé FILS DE DIEU. » - Luc, I. 31,32, 35; - el plusieurs fois
ailleurs. n'après ces explicalions, on l'ail clairemen l ce qui esl si­
gnifié par « les Hoyaumes du monde sont devenus ceux de nolre
Seigneur el de son Christ. Il
52L Vers. 16. Et les vingt-qual/'e Anciens, qui devant Dien
étaienl assis sur leurs trônes, lombèrent sU/'leurs {aces, et ado­
/'èrenl Dieu, signifie la reconnaissance par tous les Anges du
Ciel, que le Seigneur est le Dieu du Ciel et de la Te/Te, et une
adoralion pro{onde. Pal' les vingt-quat/;(' Anciens assis sur des
trônes, sonl signifiés tous dans le Ciel, spécialemenl dans le Ciel
spirilnel, ~O, 233, 251; el par lombel' sur les {aces, et adorer
Yers.16. CHAPITRE ONZ1BME. i2\.1
Dieu, il est signifié une adoration profonde, el la reconnaissance
que le Seigneur est le Dieu du Ciel et de la l'ene.
522. Vers. 17. Disant: Nous Te rendons (jnÎces, Seignell1'
Dieu Tout-Puissanl, Qui Es, el Qui Étais, el Qui Viens, si­
gnifie la confession cl la (jlo7'Ïfication par les Anges du Ciel, de
ce que le Sei(jlWW' esl Celui Qui ESl, Qui Vil el Qui Peul pm'
Uti-lIIème, et Qui Gouvel'ne toules choses, parce que Seul il
est Éternel et Infini. Par rendl'e (jrâces, il est signifié la recon­
naissance eL la glorification du Seigneur; que Je Fils de l'Ilomme,
qui esL le Seigneur quant au Divin Humain, soit Tont-PuissanL,
l'Alpha et l'Oméga, Commencement et Fin, le Premier ct le Der­
nier, puis aussi, Celui Qui Es L, et Qui Était, et Qui Vient, on peut
le voir ci-dessus, dans l'Apocalypse, -1. 8,11,17. II. 8. IV. 8;
- et que pal' là il soit signifié qu'il est Celui Qui Est, Qui Vit et
Qui Peul pal' Lui-Même, Qui Gouverne toutes choses, et Qui Seul
estl~lel'nel eL Infini, et Dieu, on le voit ci-dessus, N°' 13, 29, 30,
3i, 38, 57, 92.
523. De ce que lu t'es saisi de la puissance gl'ande, el es en­
11'é dans ton l'ègne,signifie le Nouveau Ciel el la Nouvelle ÉgUse
oit on Le l'econnaW'a pOUl' le Seul Dieu, ainsi qu'il est el ainsi
qu'il a été. - De ce que t1t t'es saisi de ta lmissance grande, si­
gnifie la Divine Toute-Puissance qui est à Lui, et qui d'éternité a
été à Lui; de ce que lu es entré dans Ion règne, signifie qu'il a
mainLenant le Ciel cL l'tglise, comme précédemment; par son
nègne, ici, il esL entendu le Nouveau Ciel ct la Nouvelle Église,
dont il esL parlé dans l'Apocalypse, Chap. XXl. XXtl. Dans l'I\po­
calypse, depuis le commencement jusqu'à la fin, il s'agit seulement
de l'élat du Ciel précédent et de l'Église précédente, et de leur
aboli lion, et ensuite du Nouveau Ciel et de la Nouvelle l~glise, cL
de leur instauration, dans lesquels il sera reconnu qu'il y a un
Seul Dieu en Qui est la Trinité, et que ce Dieu est le Seigneur:
c'est là ce qu'enseigne l'Apocalypse, depuis le commencemenL
jusqu'à la fin; en effet, elle enseigne que le l'ils de l'Homme, qui
est le Seigneur quant au Divin Ilumain, esL l'Alpha et l'Oméga,
Commencement et Fin, le Premier et le Dernier, le 1\ EsL, Il
ÉLaiL et Il Vient, et le Tout-Puissant, N" 522; et enfin, que la Nou­
velle Église, qui est la Nouvelle Jérusalem, doit être l'Église de
130 L'APOCALYPSE l\~V1~LÜ:. N' 523.
l'Agneau, c'est-il-dire, de son Divin Humain, ainsi en même temps
ùu Divin dl~ qui tout procède, comme on le voit manifestement
pal' ces passnges : « Héjouissons-nous et tressaillons d'allégl'esse,
parce qa'il es/, venu, LE TEMPS DES NOCES DE L'AGNEAU, ET SOi'(
ÉPOUSE S'EST PAl\ÉE. II - Apoc. XIX. 7. - (( Un des sept Anges
vint, et me dit: Viens, je te montrenli LA Fr,\NCÉE, Dt: L'A­
GNEAU L'ÉPOUSE; et il me montra la ville, la Sainte Jé1'!ISalem. Il
-ApOC. XXt. 9, 10. -« :liai, Jésus, je suis la racine et la l'ace
de David, l'étoile brillante et du matin; l'Esprit et la FrANCÉE
disent: Viens; et que celui qui entend, dise: Viens. l l - Apoc.
xx II. 16, 1. 7. - (( Il fut donné au Fils de l'homme domination,
el gloire et royaume; sa IJomination, domination du sù:cle; et
son [{oyal/me, (royaume) qui ne périra point. II-Dan. VII. 14.
52[1. Vers. 18. Et les nations se sont iI'I'itees, signifie que
ceux qui sont dans la f'ai seule, et par suite dans les maux de
la vie, se sont emportés et ont infesté ccu.'c qui sont contre leul'
{ai. Pal' les nations sont entendus ceux qui sont dans les maux
de la )'ie, el abstraclivement les maux de la vie, NO< 147, 483;
mais ici ceux qui sont dans la foi seule, parce qu'ici il s'agit d'eux,
et ceux-ci sont dans les maux de la vic, parce que leur religion
est, que la Loi ne les damne point, pourvu qu'ils aient la foi que
le Christ a enlcvé la damnation de la Loi; se sont iJ'I'itees, signifie
non-seulement qu'ils se sont cm portés, mais aussi qu'ils ont in­
festé ceux qui sont conlre cette foi, r.omllle on peut le voir pal' ce
qui suit sur Ic Dragon, - Chap. XII. 17, - et plus loin.
525. Et est venue ta colère, et le temps de jugeT les l1Wl'tS,
signifie IcUl' destruction, et le Jugemcnt Derldel' SUI' ceu.x cn
qui il n'y a (l1!CWU! vie spiTituellc. Par ta COlel'C est signifié le
.Jugement Dernier, NU 340, ainsi leur dcstl'ur.tion; que cela soit
signifie par la colcre du Seigneur, c'cst parce qu'il leur semble
que le Seignelll' pal' colère les précipi te dans l'enfer, lorsque ce­
pendant Je méchant s'y jelle lui-même; cal' c'est comme lorsqu'un
malfaiteur s'en prend il la loi de ce qu'il esl puni, ou comme celui
qui s'en jlrend au l'eu de ce qu'il se brùlc lorsqu'il y mella main,
ou il l'épée étendue de celui qui se défend, s'il csttl'anspercé lors­
qu'il se jetle sm la pointe; il en arrive ainsi il quiconque est con­
1re le Seigneur el s'ê.lance ayec colère conlre ceux que le Seigneur
Vers. 18. Cf/AJ>I'fRE ON7.ltDlE. 131
défend: dans le sens universel, pal' les 11101'tS qui doiul'1lt être
jugés sont entendus les mOI'ls sorlis de cc monde, m,ds dans le
sens pl'opre sonl enlendus ceux en qui il n'y a aucune vie spiri­
tuelle, il ceux-ci s'appliqlle le jugemenl, - Jean, II[. 18. \'. 2LJ,
29; - et cela, parce que sont appelés vivanls ceux qui onlla vie
spirituelle; la vic spirituelle esl uniquemenl chez ceux qui s'a­
dressenl au Seigneur, el fuienl eu même lemps les maux cOlllme
péchés. Ceux en qui il n'y il aucune vie spirituclle sont entendus
dans ces passages: « Ils s'attachèrent il. Baal]Jéol'j ct ils mangà­
l'ent des sacrifices des ~JOnTS. » - Ps. CVI. 28. - « L'ennemi
l10Ul'SU'it mon âme, ilm"a (ait asseoil' dans les ttné'bl'es comme
les MORTS du monde. » - Ps. CXLI [1. 3. - « POlt1' elLtendl'e le
gémissement du pl'isonniel', et pou.,. OUV/'il' all:/J FII.s DE ~10RT.»
-Ps. CIL 21. - « Je connais tes œuv/'es, que tu as nom d'être
vivant, et i\IORT tH es. Sois vigilunt, ct an'c1'1nis les /'('stes qui
vont ~IOUllIR. »- Apoc. Ill. 1, 2; - que ceux-là soieul entendus
pal' les marIs, c'esl parce qu'il esl enlendu la morl spirituelle;
c'esl même pour cela que pnl' les lués sonl signifiés ceux qui onl
été de'lruils pal' celle mol'l, W' 321, 325, el ailleurs..\Iais les
morts sortis de ce monde sont eulenùus pal' les morts dans les
passages suivanls : « Les MOnTs (urent jugés selon les choses
qui étaient écrites dans les UVI'es, » - Apoc. XX. 12. - « Les
autl'es MORTS ne /'e·véC1.l1'cnt point. .. -Apoc. XX. 5 j-Ia raison
de cela, c'esl que là pal' la Jlremière ~'Iorl il esl enlendu la ~Iorl
naturelle qui esl la sorlie de ce monde, el pal' la seconde ~Iorl,
la Morl spiriluelle qui eslla damnation.
526, Et de donne)' la l'écol1t1Jense il tes sel'vitew's les 1.11'0­
phàtes ct les sainls, signifie la {élicité de la vie éternelle cl ceux
qui sont dans les vrais de la doctrine (['a]1l'l1s la Parole, et dans
la vie sc/on ces V/'ais. Par la récompense est signifiée la félicité
de la vie élernelle, comme il l'a êlre mon lré; pal' les 1.1I'OI.1/tètes
sont signifiés ceux qui sonl dans les l'rais de la doctrine d'après la
Parole, N°' 8, 133; el [Jar les saints ceux qui sonl dans ln vie se­
lon ces Hais, N"l73. [ci, par la récoillpense l'sI enlendue!a félicilé
de la vie éternelle, tirant son origine ùu plaisir el dn charme de
ramolli' et de l'affection du hien cl du vrai, ('ilr Ioule affection de
l'amour a avec elle son plaisir el son charmc, cl l'afTcction de l'a­
132 L'APOCALYPSE I1t:Vt:L~E. N° 526.
mour du bien et du vrai un plaisir et un charme tels que sont
ceux des Anges du Ciel; et toule affection resle chez J'homme
après la mort, par la raison que l'affection appartient il l'amour,
et que l'amour est la vie de l'homme; c'est pourquoi, chez chacun,
la vie après la mort est telle qu'a été dans le monde son amour
régnant, et l'amour régnant du l'l'ai et du bien est il ceux qui ont
aimé les l'rais de la Parole, et ont vécu selon ces vrais. li n'est pas
entendu par la récompense autre chose que le plaisir ùu bien et
le cliarme du vrai, dans les passages suivants: « Voici, le Sf.:i­
gneur Jéhovih en fort vient; voici, sa HÉCOMPENSE avec Lui. ))
- Ésaie, XL. 10. LXI!. 11. - « Voici, je viens bientôt, et ma
RÉCOMPENSE avec !lioi. )) - Apoc. XXll. 12. - « Mon jugement
(est) aupTès de Jéhovah, et la RBCOMPENSE de mon œUVl'e au­
près de mon Dieu. )) - Ésaie, XLIX. 4. - « Moi, J(J/wvah, qui
aime le jugernent,je donnerai la HÉCO)!PENSE de lew' œuvre. ))
- Ésaïe, LXI. 8. -« Faites du bien, et sans en rien espàer, et
votre n.ÉCO~!PENSE sera abondante, et vous serez des {ils du
Très-Haut. n-Luc, Vf. 35 ;-et en outre ailleurs; par exemple,
- Jérém. XXXt. 15, 16, 17. Mattlt. H. 18. V. 2 à 6, H, 12. X.
41,42. Marc, IX. 41. Luc, VI. 22,23. XIV. 12, 13, 14. Jean, IV.
35,36.
527. Et il ceux qui cmignent ton Nom, petits et grands, si­
gnifie ceux qui aiment les choses appm'tenant au Seigneur,
dans un moindre ou dans un 7)lus gr'and degré. Par craindre
le Nom du Seigneur, il esl signHlé aimer les choses qui appar­
tiennent au Seigneur, par craindre il esl signifié aimer, et par
le Nom du Seigneur so·nt signifiées toutes les choses par les­
quelles il est adoré, N° 8; par petits et grands sont signifiés ceux
qui craignent le Seigneur dans un moindre ou dans un plus
gmnd degré. Si craindre ici signifie aimer, c'est parce que qui­
conque aime, craint aussi de faire du mal il celui qu'il aime, il
n'y a pas ù'amour réel sans celle crainte; par conséquent celui
qui aime le Seigneur, craint de faire les maux, parce que les Ill;\UX
sont contre le Seigneur, car Hs sont contre ses Lois Divines dans
la Parole qui vient de Lui, ainsi qui est Lui-Même; el même ils
sont contre sa Divine Essence, qui consiste il vouloir que tous
soient sauvés, car il est le Sauvelll', el il ne peul sauver l'homme,
Vers. 18. CHAPITRE ONZIÈME. 133
si l'homme ne vil pas selon ses Lois et ses Préceptes; et qui plus
est, celui qui aime les maux aime aussi il faire du mal au Sei­
gneur, et même il le cruciflerj cela est cachE' intimement dans
tout mal, même chez ceux qui dans le Monde Le confessent de
bouche; qu'il en soit ainsi, cela est inconnu aux hommes, mais
est très-connu des anges. ('ue craindre Dieu signifle aimer les
choses qui sont de Dieu en les faisant, et en ne voulant pas faire
celles qui sont contre Lui, cela est évident pal' les passages sui­
vants : (( Qu'est-ce que JrJhovah Dieu demande de toi, sillvn de
CRAINDRE J~HOVAH TON DIEU, lJOW' nlal'chel' dans tous ses che­
mins, et pour l'aimer? l) - Deutér. X. 12. - (( Après Jéhovah
votre Dieu vous irez, cl vous LE CRAINDREZ, afin que ses pl'é­
ceptes vous gardiez. l) - Deutér. Xrrf. 5. - (1 J~HOVAH TON
DIEU TU CRAINDRAS, tu Le serviras, et tu t'attachel'as Ct Lui. l)
- Deutér. X. 20. VL 2,13,14,24. V[[I. 6. XVH. 19. xxvrrr.
58. XXXI. 12. - (1 Qui fera qu'ils aient ce même cœur P01l1'l\IE
CRAINDRE, et POll1' gardel' 111('S préceptes?,) - Deutér. V. 26. ­
(( Enseigw:-moi, Jéhovah, ton chemin, unis mon cœ1l1' cl LA
CRAINTE DE TON NOM. l) - Ils. LXXXVI. 1'1. - Il IIew'eux qui­
conque CRAINT JÉHOVAH et 11lll1'che dans ses chemins! l) - Ps.
CXXVIII. L Ps. CXII. L Jérém. XLIV. 9. - « Si Pèl'e, Moi (je
suis), où (est) mon honneur? Si Seigneu", Moi (je suis), où
(est) LA CRAINTE DE MOI? l ) - . Malacll. f. 6. 1[. 5. l~saïe, XI. 2, 3.
- (1 Je ltw' donnerai un même CŒW' et un même chemin pour

qU'ILS ME CRAIGNENT; et MA CRAINTE je 11lellrai dans leur cœur


1Jour qu'ils ne se retirent point d'auprès de Moi. 1) - Jérém.
XXXII. 39, 40. - (( Le commencement de la sagesse (est) LA
CRAINTE DE JRHOVAH. l) - Ps. CXI. 10. - El en outre ailleurs;
pal' exemple, -Ésaïe, vm. 13. XXV. 3. XXIX. 13. L. 10. Jérém.
XXXIII. 9. Ps. XXII. 2!1. Ps. XXXIII. 8,10. Ps. XXXIV. 8,10.
Ps. LV. 20. Ps. CXV. 10, H. Ps. CXLVlf. H. Apoc. XIV. 7. Luc,
1. 50. - Mais chez les méchants la crainte de Dieu n'est point
l'amoul', c'est la cl'ainte "de l'enfel'.
528. Et de perd1'e ceux qui perdent la terre, signifie jeter
dans l'enfer ceux qui ont détruit l'Église. Si pelYb'e ceux qui
perdent La te1'1'e signifle jetel' dans l'enfel' ceux qui ont détruit
l'I~glise, c'est pal'ce qlle la terre signifie 1'1::glisc, ['\" 285, et parce
Il. 12.
1311 L'APOCALYPSE RÉVÜÜ. N" 528.
que ceci est dit à la suite de ces paroles, (( il est venu, le temps
de juge1' les mOl'ts, )l par lesquelles est signifié le Jugement Der­
nier sur ceux en qui il n'y a aucune vie spirituelle, N" 525; par
conséquent ici par il est venu le temps de perdre ceux qui per­
dent la terre, il est signifié jeter dans l'enfer ceux qui ont détruit
l'Église, La même chose est dite de Lucifer, par qui est entendue
Babel, dans Ésaïe: (l Ta te1'1'e lU as ravagé, ton 1Jeuple tu as
tué. » - XIV. 20.
529. Vers. 19, Et (ut ouvert le Temple de Dieu dans le Ciel,
et (ut vue l'Arclle de son alliance dans son Temple, signifle le
nouveau Ciel dans lequel le Seignem' est adoré dans son Divin
Humain, et dans lequel on vit selon les 1J1'éceptes de son Déca­
logue, ce qui conslilUe les deux Essentiels de la NOl/veLLe Église,
par lesquels il y a conjonction. Par le Temple de Dieu, il est si­
gnifié le Divin Humain du Seigneur, puis le Ciel où sont les Anges,
et aussi l'Église dans les terres j que ces trois soient signifiés par
le Temple de Dieu, et qu'ils ne puissent être séparés, on le voit,
N" 191; mais ici par le Temple de Dieu est signifié le Seigneur
dans son Divin Humain dans le Ciel où sont les Anges, parce qu'il
est dit le Temple de Dieu dans le Ciel; par l'AI'clte dans le Tem­
ple est entendu le Décalogue, car dans l'Arche il y avait seule­
menties deux Tables SUI' lesquelles élait inscrit le Décalogue; par
ouvert, il est signifié que ces deux, le Divin Humain et le Déca­
logue, qui sont les deux Essentiels de la Nouvelle Église, ont été
vus alors, et ils ont été vus après que les méchants eurent été
jetés dans l'enfer, N° 528; s'il est dit « l'Arche de son alliance
dans son Temple, Il c'est parce que l'alliance signifie la conjonc­
tion, ainsi qu'il sera montré plus loin j mais il sera d'abord dit
quelque chose du Décalogue: Quelle est, sur tout ce globe, la na­
tion qui ne sache que c'est un mal de'tuer, de commettre adul­
tère, de voler, de faire de faux témoignages? Si les nations l'igno­
raient, et qu'elles ne cherchassent pas par des lois il prévenir de
tels crimes, c'en serait fail d'elles, cal' sans ces lois, Sociétés, Ré­
publiques et noyaumes, tout s'écroulerait. Qui donc peut présu­
mer que la Nation Israélite ait été plus stupide que toute autre,
au point d'ignorer que ces actions fussent des maux? On peut par
conséquent être étonné que ces Lois, universellement connues
Vers. 19. CHAPITIIE OXZlt:llE. 135
sur toute la terre, aient été promulguées, avec un appareil si mi-
raculeux, du haut de la Montague de Sinaï, pal' Jéhovah Lui-
Même, et aient été écrites de son doigt. Mais, écoute: Ces Lois
ont été promulguées au milieu de tant de mirar.les par Jéhovah,
et écriles de son doigt, afin qu'on sùt qu'elles étaient, non-seule-
ment des Lois civiles et morales, mais aussi des Lois spirituelles,
et que les transgresser, c'était, non-seulement agir mal envers le
concitoyen et la société, mais encore pécher contre Dieu; c'est
pourquoi ces Lois, par la promulgation qu'en fit Jéhovah du haut
de la montagne de Sinaï, ont été faites Lois de Religion i car il est
évident que tout ce que Jéhovah Dieu commande, il le commande
pour que ce soit chose de religion, et pour que ce soit fait en vue
de Lui-Même, et pour le salut de l'homme. Comme ces Lois furent
les prémices de l'Église qui allait être instaurée par le SeigneUl'
chez la Nation Israélite; et comme elles étaient, dans un court
sommaire, le complexe de toutes les eh oses de la l\eligion, pal'
lesquelles il y a conjonction du Seigneur avec l'homme et de
l'homme avec le Seigneur, c'est pour cela qu'elles ont été si sain-
tes, que rien n'a été plus saint. Que ces Lois aient été les plus
saintes, on peutie voir par les faits suivants: Que Jéhovah l,ui-
Même, c'est-à-dil'e, le Seigneur, descendit au milieu du feu,
et qu'alors la Montagne {ut COlwerte de (umée et trembla, et
qu'il y eut des tonnel'l'eS, des éclail's, une nuée épaisse et une
voix de trompette, - Exod. XIX. 16, 18. Deutér. V. 19 à 23. -
Que le peuple, avant la descente de Jéhovah, s'était p1'éparrJ et
sanctifié l)(]ndallt trois jours, - Exod. XIX. 10, 11, 15. - Que
la Montagne {ut entourée de barl'ièl'eS, lJour que lJel'S01!1!e ne
s'app1"Ochât vel's le bonl, de lJew' qu'il ne mourût, - Exode,
XIX. 12, 13, 20 à 23. XXIV, l, 2. - Que cette Loi fut gl'avée
SUI' deu,v Tables de piel'l'eS, et écdte du doigt de Dieu, - Exod.
XXXI. 18. XXXII. 15,16. Deutér. IX. 10. - Que la face de Moïse
l'ayonnait, quand i/1JOl'ta de la Montagne en bas ces Tables la
seconde fois, - Exod. XXXIV. 29 à 35. - Que les Tables furent
drJposrJes dans l'fl1'che, - Exod. XXV. 16. XL. 20. Deutér. X. 5.
J Rois, VIII. 9. - Que dans le Tabernacle le lieu oit était l'Ar-
che {ut appelrJ le Saint des Saints, - Exoc1. XXVI. 33, el ail-
leurs. - Que r.'lrche, ci cause de la toi eu elle, {ut al'l)elée.féllo-
136 L'APOCALYI'SB RÉVÉLù,:. )\" 529.
mh lit, - NOlllb. X. 35, 36. 11 Sam. VI. 2. Ps. CXXXIL 8. - Que
Jehovah pal'lait cie clessus l'Arche avec Jl1oise,~ Exod. XX y; 22.
Nomb. VU. 89. - Qu'en raison cie la saintete de cette Loi, il
n'etait permis il Alwron d'cntl'el' en declans clu voile, où etait
l'Arche, qu'avec des saai{ices et du parfum, cie pew' qu'U ne
mourût, - Lévi!. XVI. 2 il ill, et suiv. - Que cI'après la pl'é­
senee ct la puissance du StigneuT' dans la Loi, qui était dans
l'Arche, les eaux du Jourdain furent sé1JareeS, et tant que
l'AI'che l'esta au milieu du fleuve, le peuple le passa il pied sec,
- Jas. III. 1 il 17. IV. 5 il 20. - Que les murs de Jéricho s'é­
croulèrent penclant que 1'.4I'che (m faisait le tow', - Jas. VL 1
il 20. - Que Dagon, le Vieu cles Philistins, tomua pal' terre
devant l'Al'che, et (ut ensuite trouvé étendu il la porte du tem­
ple la tête séparée du COI'PS, - 1 Sam. V. 3, 4. - Que les ITfcl'O­
nites et les Bethschémites furent frappes au lwmbre de 1Jlu­
sieurs milliers il cause de l'AI'clw, - 1 Sam. V et YI. - Que
l'Arche (ut introduite pa.,. David dans Sion avec des sacri{ices
et des chants d'allégresse, - Il Sam. VI. 1 il 19. - Qu'alors
Uzan mourut, parce qu'il avait touché l'Arche, - [[ Sam. VI.
6, 7. - Que l'Arche dans le Temple de J é1'llsalem conslilllaille
Sanctuaire, - [ liais VI. 19 et suil'. VIII. 3 à 9, - Que les Ta­
bles, sur lesquelles la Loi était gravée, ont été a1Jpelées Tables
de l'alliance, et que l'Arche ct cause cie ces Tables a été appelée
Al~che de l'alliance, et la Loi el/e-11!~me l'alliance, - Nomb. X.
33. Deutér. IV. 13,23. V. 2,3. IX. 9. Jas. Ill. 11. 1 nois, YIll.
19,21, et ailleurs. - Si cette Loi, appelée l'Alliance, signifie la
conjonction, c'est parce que les alliances se font pOUl' cause d'a­
mour, cl'amitié, de consociation, par conséquent de conjonction;
de là vient qu'il est di! du Seigneur qu'li sel'(! pour l'ALLIANCE
du peuple, - 'Ésaïe, XLII. 6. XLIX. 8; - et qu'il est appelé
l'ANGE DE L'ALLIANCE, - i\Ialach. [U. 1; - et que son sang est
nommé le SANG DE L'ALLIANCE, - Matth. XXV!. .28. Zach. IX.
11. Exod. XXIV. il à 10. - Et c'est pour cela que la Parole est
appelée l'ALLIANCE ANCŒNNE et l'ALLIANCE NOUVELLE.
530. Et il se {it des ée/ain, et des voi,x, et des tonnerres, et
un tremblement de tel Te, et une gnJle grande, signi{u: alors,
rlans les lieu:~ in(ériew's, des raisonnements, des commotion~
Vers, 19. CHAPITRE ONZIÈME. 137
ct des falsifications du bien et du vrai. Pal' les éclai7's, les voix
et les tonnerres sont signifiés les raisonnements, N" 396; pal' lcs
tremblements de terre sont signifiés les changements d'état de
l'Église, W 331, ici des commotions; par la grêle grande sont si­
gnifiées les falsifications du vrai et du bien, N° 399. Ces choses
sont arrivées dans les lieux inférieurs, où demeuraient encore les
méchants, avant que le Jugement dernier elH été fait sur eux; cal'
il est dit dans le Vers, 18, il est venu, le temps de juger les mOl'ts,
et de perdre ceux qui perdent la terre: de telles choses exis­
tent dans le Monde des esprits pal' la présence et l'inaux du Ciel
qui est au-dessus d'eux.

* * :1: *" *'


531. A ce qui précède je joindrai ce MÉMORABLE. Je fus subite­
ment saisi d'une maladie presque mortelle; toute ma Tête était pe­
sante; une fumée pestilentielle avait été envoyée de la Jérusalem qui
est appelée Sodome et Égypte; j'étais il demi-mort soulTran t cruel­
lement, j'attendais ma del'llière heure j je restai ainsi étendu dans
mon lit pendan t trois jours et demi; tel était devenu mon esprit,
et par suite mon corps j et alors j'entendis autour de moi des voix
de gens qui disaient: (1 I~e voici étendu mort dans la place de notre
Ville, celui qui prêchait la pénitence pour la rémission des péchés,
et le seul Christ homme. )) Et ils demandaient à quelques ecclé­
siastiques, si celui-là était digne de la sépulture. Ils répondirenl :
I( Non; qu'il reste étendu,et qu'il soit en spectacle.» Et ils allaient,

revenaient, se moquaient. Voilà, d'après la vérité, ce qui m'est


arrivé, lorsque j'expliquais ce Chapitre de l'Apocalypse. On en­
tcndit alors ces moqueurs prononcer des paroles sur lesquelles
ils appuyaient fortement, surtout celles-ci: « Comment peut-on
faire pénitence sans la foi? Comment le Christ homme peut-il être
adoré comme Dieu? Puisque nous sommes sauvés gmtuitement
sans aucun mérite de notre part, qu'est-il besoin d'autre chose
que de cette foi seule, que Dieu le Père a envoyé son Fils, pour
ôter la damnation de la Loi, nous imputer son mérite, et ainsi
devant Lui nous justifier, et nous absoudre des péchés pal' la dé­
claration d'un Prètre, et alors nous donner l'Esprit Saint, qui
H. 12*.
138 L'APOCALYPSE I\~VÜÜ, N° 53L
opère tout bien en nous? Ces choses ne sont-elles pas conformes
à l'Üriture, et en outre conformes il la raison? » La foule des as­
sistants applaudissait à ces paroles. Je les entendais et ne pouvais
répondre, parce que j'étais étendu presque mort; mais après trois
jours et demi mon esprit reprit ses forces, et je sortis, quant à
mon esprit, de la place, et j'allai dans la Ville, et je dis de nouveau:
« l,'aites pénitence et croyez au Christ, et vos péchés seront remis,
et vous serez sauvés; sinon vous périrez; le Seigneur Lui-r.lême
n'a-t-il pas prêché la pénitence pour la l'émission des péchés, et
que l'on crelt en Lui? N'a-t-il pas ordonné aux disciples de prê­
cher la même chose? Une complète sécurité de vie n'est-elle pas
la suite du dogme de voire foi? » Mais ils dirent; « Que signifie
ce verbiage? Le Fils n'a-t-il pas satisfait? Le Père n'a-t-il pas im­
puté celle satisfaction du Fils, ct ne nous a-t-il pas justifiés, nous
qui y avons crn? Ne sommes-nous pas conduits ain~i par l'esprit
de grâce? Dès lors qu'est-ce que le péché en nous? Dès lors qu'est­
ce que la mort a de commun avec nous? Comprends-tu cet Évan­
gile, toi, prêcheur du péché et de la pénitence? » Mais alors il
sorlit du Ciel une voix qui dit: « Qu'est-ce que la foi de \'impéni­
tent, sinon llne foi morte? La fin vienl, la fin vienl SUl' vous, <Lui
êtes en s,;clll'ité, irréprochables à vos yeux, jusÙfiés danS- votre
foi, diables!;) Et aü···même instanl un gouffre s'ouvrit au milieu
de la Ville, et il s'agrandit, et les maisons tombèrent les unes sur
les autres, et ils furent engloutis; et bienlôt il sortit de ce vaste
gouffre une eau bouillonnante, et elle inonda celte dévastation.
Lorsqu'ils furent ainsi submergés el qu'on les vit engloutis par
les eaux, je désirai savoir quel était leur sorl dans l'abime; et il
me fut dit Ill! Ciel: « Tu vas voir el entendre. » El alors les eaux
par lesquelles on les avait HIS engloutis disparurent de devant mes
yeux, car les eaux dans le Monde Spirituel sonl des Correspon­
dances, et apparaissent par suite autom de ceux qui sont dans les
faux; ct alors je les vis dans un Fonll sablonneux où étaient des
monceaux de pienes, entre lesquels ils comaient; et ils se lamen­
taient de ce qu'ils avaient élé précipités de leur grande Ville; et
ils disaienl, en vociférant el en criant: « Pourquoi cela nous esl­
il anivé? Par noire Foi ne sommes-nous pas nets, purs, justes,
saints? » D'autres disaient; « Par noIre Foi ne sommes-nous pas
N° 531. CHAPITRE ONZlhIE. 139
nettoyés, purifiés, justifiés et sanctifiés? » Et d'autres disaient:
« Par notre foi ne sommes-nous pas devenus tels, que nous soyons
devant Dieu le Père réputés et considérés, et, devant les Anges,
déclarés comme nets, purs, justes et saints? N'ayons-nous pas
obtenu la réconciliation, la propitiation, \'ûxpiation, et par là n'a­
vons-nous pas été absous, lavés et nettoyés de péchés? La dam­
nation de la loi n'a-t-elle pas été enlevée par le Christ? Pourquoi
avons-nous donc été jetés ici comme des damnés? Nous avons en­
tendu criel' dans notre grande Ville pal' un audacieux prêcheur
du péché: Croyez au Christ, ct (aites pénitence; est-ce que nous
n'avons pas cru au Christ, en croyant à son mérile? et n'avons­
nous pas fait pénitence, lorsque nous avons confessé que nous
étions pécheurs? Pourquoi ce malheur nous est-il donc arrivé?»
~lais alors on entendit sur le côté une voix qui lem dit : « Con­
naissez-vous un seul des péchés dans lesquels vous êtes? Vous
êtes-yous jamais examinés? Avez-\:Ous fui par conséquent quelque
mal comme péché contre Dieu? 01', celui qui ne-fuit pâs un mal
comme péché, est dans ce mal. Le péclÎé n'est-il pàs le diable?
Vous êtes dOllc du nombre de ceux dont le Seigneur dit: A/Ol'S
vous commencerez ci dire: Nous avons mangé devant Toi, ct
nous avons bu, ct dans nos Il/aces tu as enseigné. Mais il dira:
Je vous dis que je ne sais d'où vous êtes, retirez-vous de Moi
~'ous tous, ouv1'Îers d'iniquité. - Luc, XIII, 26, 27; - comme
aussi, du nombre de ceux dont il est parlé dans i'latthieu, - vn.
22,23.- Allez-yous-en donc, chacun en son lieu; vous voyez
des ouvertures dans ces cavernes, entrez-y; et il y sera donné à
chacun de vous sa tâche à remplir; ct alors chacun recevra de la
nourritUl"e à proportion de sou travail; sinon, la faim vous forcera
toujours il entrer. »
Ensuile une voix du Giel se fit entendre, là, SUI' cette terre, à
quelques-uns qui avaient été hors de celle grande Ville, et des­
quels il est aussi parlé, - Vers. 13, - et elle leur dit hautement:
IC Gardez-vous, gardez-vous de la consocialion avec de semblal.Jles

gens; ne pouvez-vous pas comprendre que les maux, qui sont


appelés péchés et iniquités, rendent l'homme immonde et impur?
Comment l'homme peut-il en être lavé et purifié autrement que
pal' la pénitence actuelle ct pal' la foi au Seigneur Jésus-Christ?
..
140 L'APOCALYPSE HtviLü. ;\" 531.
La pénitence actuelle consiste il s'examiner, à connaître et recon­
naître ses péchés, à s'avouer coupable, à les confesser devant le
seigneur, à implorer du secours et la puissance d'y résiste)', et
ainsi à s'en abstenir et il mener une vie nouvelle, et il faire tout
eela comme pal' vous-mêmes: faites ainsi une ou deux fois dans
l'année, quand vous approcherez de la Sainte Communion; et en­
suite quand les péchés, dont vous vous êtes avoués coupables, re­
viennent, dites-vous il vous-mêmes: Nous ne vOlllons pas faire
de pareilles choses, parce que ce son t des péchés. contre Dieu;
voilà ce que c'est que la pénitence actuelle. Qui ne peut com­
prendre que celui qui ne s'examine pas, et ne voit pas ses péchés,
l'este dans ses péchés? En effet, tout mal pa)' naissance est un
plaisir, car c'est un plaisir de se venge)', de eommettre scorLalîon,
de voler, de blasphémer, et surtout de dominer d)près l'amour
de soi. N'est-ce pas le plaisir qui fait qu'on ne voit pas de mal
dans ces actions; et s'i! arrive que l'on dise que ce sont des pé­
chés, le plaisir que vous en ressentez ne vous les fait-il pas excu­
ser? Bien plus, l'OUS vous persuadez, et par des faux vous confirmez
que ce ne sont pas des péches; et ainsi vous l'estez dans ces pé­
chés, et ensuite vous les commettez plus qu'auparavant; et cela,
au point de ne pas savoir ce que c'est qu'un péché, ni même s'il
en existe. Il en est tout autrement pour celui qui fait la pénitence
actuelle; ses maux qu'il a connus et reconnus, il les appelle pé­
chés; et pour cette raison il commence il les fuir, à les avoir en
aversion, et enfin il trouver désagréable le plaisir de ces maux; et
plus cela a lieu, plus il voit et aime les biens, et enfin il en sent
le plaisir, qui est Je plaisir du Ciel; en un mot, autant l'homme
rejette derrière lui le diable, autant il est adopté par le Seigneur,
et il est par Lui instruit, conduit, détourné des maux, et tenu dans
les biens; voilà le chemin, et il n'en est point d'autre, pour allel'
de l'enfer au Ciel, Il C'est une chose étonnante que les fiéformés
aient greffé en eux, pour la pénitence actuelle, une sorte de répu­
gnance, d'hésitation et d'aversion, qui est si grande, qu'ils ne
peuvent se résoudre ni il s'examiner, ni à voir leurs péchés, ni à
les confesser devant Dieu; une sorte d'horreur les saisit lorsqu'ils
se proposent de le faire; j'en ai inteJ'l'ogé plusieurs sur ce sujet
dans le :\Jonclc Spirituel, el tous m'ont dit que c'était au-dessus
~" 531. CHAP1TlIE OC';ZlÈ.IIE. lM
de leurs forces. Quand ils apprirent que cependant les Catholi­
ques-Homains le font, c'est-à-dire, qu'ils s'examinent et confes­
SE!.nt oUI'ertementleurs péchés devant un Moine, ils}uren~'ê­
mement étonnés, et cl'autant plus que les Héformés ne peuvent le
faire secrètement devant Dieu, quoique cela leur soil également
enjoint avant que d'approcher de la Sainte Cène; et quelques-uns
de ceux qui étaient présents en cherchèrent la raison, et ils trou­
vèrcnt qne la Foi Seule était la cause de cct État d'impénitence et
de cette disposition dn Cœur; et alors il leur fut donné de voir que
ceux des Catholiques-Romains qui adorent le Christ, ct n'invo­
quent pas les saints, et n'adorcnt pas Celui qui se dit Vicaire du
Christ, ni aucun l'orte-clef, sont sauvés.
l\près cela, on entenùit comme un coup de tonnerre, et une
voix qui, parlant du Ciel, disait: (( Nous sommes dans l'étonne­
ment; dis à l'Assemblée des Héformés : Croyez au Christ et
faites pénitence, ct vous serez sauvés. Il Et je le dis, et j'ajoutai:
(' Le BAPTlhll:: n'est-il pas un Sacrement de pénitence, et pal' suite
l'Introduction dans l'Église? Que promellent les Parrains pour
celui qui va être baptisé, sinon, de renoncer au diable et à ses œu­
vres? La SAINTE CÈNE n'est-elle pas un Sacrement de pénitence,
et pal' suite l'Introduction dans le Ciel? i\e dit-on pas aux Com­
muniants de faire entièrement pénitence avant de s'en appro­
cher? Le CAT~CHISME, Doctrine Universelle de l'l~glise Chrétienne,
n'enseigne-t-il pas la pénitence? i\'y est-il pas dit dans les six
préceptes de la Seconde Table: Tu ne feras point tel et tel Mal?
et il n'est pas dit: Tu feras tel et tel bien. Pal' là vous pouvez sa­
voir que, autant que quelqu'un fuit le i\lal, autant il aime le Bien,
et qu'auparavant il ne sait pas ce que c'est que le l3ien, ni même
ce que c'est que le Mal. Il
L'APOCALYPSE

CHAPITRE DOUZIÈME

1. El un signe grand fut vu dans le Ciel: Une Femme


enveloppée du Soleil, et la Lune sous ses {lieds, et SUl' sa
Tèle une couronne de douze étoiles.
2. Et élant enceinte elle criait, étant en travail d'enfanl
el tourmentée pour enfanlel'.
3. El il fut vu un autre signe dans le Ciel; et voici, un
Dragon grand, roux, ayant sept têles, el dix cornes, el SUI'
ses têtes sept diadèmes.
,•. Et sa queue entraîna la troisième partie des étoiles
du Ciel, et les jeta en la terre; elle Dragon se tint devant
in Femme qui allait enfanter, afin que, quand elle amait en­
fanté, il dévorâl son enfant.
5. Et elle enfanta un fils mâle, qui doit paître toutes les
nations avec une verge de fer j et enlevé fut son enfant vers
Dieu et vers son TrOne.
6. Et la Femme s'enfuit dans le désel't, où elle a un lieu
préparé par Dieu, afin qu'on l'y nourrisse mille deu'x cent
soixante jours.
7. El il Y eut une guelTe dans le Ciel; Michel et ses
CHAPITRE DOUZIÈME, 1li3
anges combattirent contre le Dragon; et le Dragon com­
hattit et ses anges.
8. Et ils ne furent pas les plus forts, et leur lieu ne fut
plus trouvé dans le Ciel.
9. Et précipité fut ce Dragon grand, ce Serpent ancien,
appelé Diable et Satan, qui séduit tout le globe; précipité
il fut en la terre, et ses anges avec lui furent pl'écipités.
10. Et j'entendis une voix grande qui disait dans le Ciel:
Maintenant a été fait le salut, et la puissance, et le royaume
de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ, parce que pré­
cipité a été l'accusateur de nos frères, qui les accusait de­
vant notre Dieu jour et nuit.
11. Et eux l'ont vaincu par le sang de l'Agneau, et pal'
la parole de leur témoignage, et ils n'ont point aimé leur
âme jusqu'à la mort.
12. C'est pourquoi, réjouissez-vous, Cieux, et ceux qui
y habitent. Malheur à ceux qui habitent la terre et la mer,
parce qu'est descendu le diable vers vous, ayant une colère
grande, sachant que peu de temps il a!
13. Et quand eut vu le Dragon qu'il avait été précipité
en la terre, il poursuivit la Femme qui avait enfanté le fils.
1 h. Et furent données à la Femme deux ailes de ['aigle
grand, afin qu'elle s'envolât dans le désert en son lieu, où
elle serait nourrie un temps, des temps, et la moitié d'un
temps, hors de la face du serpent.
15. Et jeta le serpent après la Femme, de sa bouche, de
l'eau comme un fleuve, afin que par le fleuve il la fH em­
portel'.
16. Et la terre secourut la Femme, et la terre ounit sa
bouche, et elle engloutit le fleuve que le Dragon avait jeté
de sa bouche.
1hLJ L'APOCALYPSE RfvÜü.
1i. Et irrite fut le Dragon contre la Femme, et il s'en
alla faire la guene aux l'estes de sa semence, qui gardent
les commandements de Dieu, et ont le témoignage de Jésus­
Christ.
18. Et je me Lins sur le sable cie la mer.

SENS SPIRITUEL.

CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE. Il s'agit ici de la Nou­


velle ltglise et de sa doctrine; par la Femme ici il est en­
tendu la Nouvelle Église, et par le Fils qu'elle enfanta, sa
doctl'ine; et il s'agit de ceux qui, dans l'Église d'aujoul'­
d'hui, croient d'après la doctl'ine la Trinité des pel'sonnes,
et la dualité de la personne du Christ, puis la justirtcation
1)ar la foi seule; ceux-ci sont entendus pal' le DI'agon : et
ensuite il s'agit de la persécution de la Nouvelle Église à
cause de sa doctl'ine par eux, et de sa défense pal' le Seî­
gneUl', jusqu'à ce que d'un petit nombre elle croisse pal'mi
plusieurs.
CONTENU DE CHAQUE VERSET. Vers. 1. Et un signe grand fut
vu dans le Ciel, signifie une révélation par le Seigneur sur sa
Nouvelle i~glise dans les Cieux et dans les Terres, el SUl' la dim­
cile réception de sa doclrine el 'le combal qui lui esl livré: une
Femme envelo7J1)ée du Soleil, et la Lune sous ses 7)ieds, signifie
la Nouvelle Église du Seigneur dans les Cieux, laquelle est le Nou­
veau Ciel, el la Nouvelle Église du Seigneur qui sera tilablie dans
les Terres, laquelle eslla Nomelle .Jérusalem : et sur sa Tétc une
couronne de douze etoiles, signifie sa sagesse el son inlelligence
procédant des connaissances du flivin Bien el du Divin Vrai d'a­
près la Parole: Vers. 2. Et étant enceinte elle cl'iait, étant en
trrwail d'enfant ct lOunnentl'e 7)OUI' ('nfllnter, signifie la doc­
CILlI'ITHE DÜrZILIIE. 145
trine naissante de la Nouvelle ]~glise, el sa difficile réception il
cause de la résislance de la parl de ceux qui sonl enlendus par le
dragon: Vers. 3. Et il {ut vu un aut/'e signe dans le Ciel, signifie
une révélalion pal' le Seigneur SUI' ceux qui sont con Ire la Nou­
velle i-:glise et con Ire sa doctrine: fi voici, un Omgon grand,
roux, signifie ceux, dans l'Eglise des 11éformés, qui de Dieu fonl
trois, el du Seigneur deux, el qui séparenlla chari lé d'avec la foi,
et fonl salvifIque celle-ci el non en même lemps celle-là: ayant
sept têtes, signifIe la folie d'après les vrais de la Parole falsifiés el
profanés: et dix cornes, signifie beaucoup de puissance: et sur
ses têtes sept diadèmes, siguifie lous les \'l'ais de la Parole falsi­
fiés el profanés: Vers. li. Et sa queue cntraina la Iroisième
partie des étoiles du Ciel, et les jeta en la terre, signifie que pal'
les falsifications des vérités de la Parole ils onl éloigné de 1'1::glise
taules les connaissances spiriluelles du bien el du l'l'ai, elles onl
entièremenl détruiles par des applications il des faux: et le Dra­
gon se tint devant la Femme qui allait enfanter, a{in que, quand
elle aurail enfanté, il dévol'dt son en{ant, signifie que ceux qui
sonl enlendus par le Dragon s'empressenl d'ûloufl'er la doclrine
de la Nouvelle Eglise il son premier lever: Vers. 5. Et elle en­
fanta un {ils mâle, signil1e la doclrine de la Nouvelle j::glise : qui
doit paître toutes les nations avec une verge de fer, signifie que
pal' les vrais d'après le sens de la leUre de la Parole, el en même
temps par les ralionnels d'après la lueur nalurelle, elle convaincra
tous CéUX qui sonl clans un culle morl d'après la foi séparée d'a­
vec la chari lé, el qui veulenl être convaincus: el enlevé {ut son
en{ant vers Dieu et vers son Tl'ône, signifie la défense de la doc­
trine pal' le Srigneur, el sa garde pal' les anges du Ciel: Vers. 6.
Et la Femme s'en{uit dans le d(sert, signifie l'I~glise d'abord
parmi un pelilllolllbre : oit elle a un lieu préparé par Diw, afin
qu'on l'y nourrisse mille deux: cent soi.xante jours, signifie j'é­
tat de celle Eglise alors, pendanl qu'il esl pourvu il cc qu'elle soil
parmi un plus granù nombre jusqu'il ce qu'elle parvienne il son
état délerminé : Vrrs. 7. Et il Y eut une guerre dans le Ciel;
Michaël et ses anges comlJallirent contre le Dragon; et le Dra­
gon comballil et ses anges, signifie les faux de la précédente Eglise
romballanl contre les \'l'ais cie la NouvelJe ]::glise : "ers. 8. Et il>
If. L'l.
j/16 L'Al'OCALYI'Sl: ,,~vÉLü,

nt' (w'ent pas les plus {arts, et lem' lieu ne (ut plus trouvé dans
le Ciel, signifie qu'ils furent convaincus qu'ils élaient dans les
faux et dans les maux, et néanmoins y persistèrent, et que c'est
pOUl'cela qu'ils l'ment détachés de la conjonction avec le Ciel et
précipités: Vel's. 9. Et pl'IJcipite fut ce Dragon g7'Und, ce Ser­
pent ancien, appelé Diable et Satan, signifie eux tournés du
Seigneur vers eux-mêmes, et du Ciel vers le monde, et par suite
dans les maux des convoitises et dans les faux: qui seduit tout le
globe, signifie qu'ils pervertissent loutes les choses de l'Église:
précipite il fut en la teru:, et ses anges avec lui fm'ent preci­
pites, signifie dans le Monde des esprits, qui tienlle milieu entre
le Ciel et l'Enfer, et par lequel il y a conjonction immédiate avec
les hommes de la terre: Vers. 10. Et j'entendis une voix grande
qui disait dans le Ciel: Maintenant a ete fait le salut, et la
puissance, et le l'oyaume de notre Dieu, et le pouvoù' de son
Christ, signifie la joie des anges du Ciel, de ce que maiutenanl le
seigneur Seul règne dans le Ciel et dans l'Église, et de ce que sont
sauvés ceux qui croient en Lui: pm'ce que pl'écipité a été l'ac­
cusatem' de nos {l'ères, qui les accusait devant notl'e Dieu joUI'
cl nuit, signifie que par le Jugement Dernier ont été éloignés ceux
qui se sont opposés à la ùoctrine de la Nouvelle Église: Vers. li.
Et eux l'ont vaincu pm' le sang de l'Agneau, et plt1' la par'ole
de leur témoignage, signifie la victoirc par le Divin Vrai de la
Parole et par la reconnaissance du Seigneur: et ils n'ont point
aime lem' âme jusqu'à la mort, signifie qui ne se sont point ai­
més eux-mêmes plus que le Seigneur: "ers. 12. C'est pourquoi,
rejouissez-vous, Cieux, et ccux qui y Iwbitent, signifie l'étal
nouveau du Ciel, en ce qu'ils sont dans le Seigneur, et que le Sei­
gneur est en eux : malheur à (vous) qui habitez la tare et la
mer, parce qu'est descendu le diable vel'S vous, ayant une co­
lère (Jrande, signifie une lamentation sur ceux qui, dans l'Église,
sont dans les l'aux de la foi et par suite dans les manx de la vie,
parce qu'ils sont en conjonction avec les Draconiciens : sachant
que peu de temps il (/, signifie parce qu'il sail qu'un nouveau
Ciel a été fait, et qu'ainsi unc nouvelle Église dans les terres est pro­
che, et que lui alors est jeté ùans l'enfer avec les siens: Vers. 13.
Et quand eut ru le Dra(Jon qu'il avait eté )11'r'cî7Jite en la te/Te,
CIIAi'I'fIU': DOU.Zli:.\IE. 147
il poursuivÎt la l<'emme qui avait en{anté le fils, signifJe que les
Draconiciens dans le Monde des esprits, aussitôt qu'ils y eurent été
précipit('s, entreprirent d'infester la Nouvelle I~glise à cause de sa
doctrine: Vers. 'L!I. Et furent dOll1u;es il la Femme deux ailes
de l'aigle grand, afin qu'elle s'envolât llans le deseJ't en son
lieu, signifJe la DÎ\ine circonspection pOUl' celle l::glise, et la dé­
fense tanl qu'elle est encore parmi un petit nombre: où elle se­
j'ait nourrie 1111 temps et des temps ct la moitir:! cl'lln temps,
hors de la face du serpent, signifJe afJn que, à cause de l'aslur.e
des séducteurs, il soit pOl1l'VU avec circonspection à ce qu'elle
vienne parmi un plus grand nombre jusqu'à ce qu'elle parvienne
il son état déterminé: Vers, 15. Et jeta le serpent après la
Femme, cle sa vouche, de l'eau comme un fleuve, afin que pur
le {leuve il la file1ll7J0l'te/', signifJe les raisonnemenls d'aprrs les
faux en abondance (lOlll' détruire l'l::gli~e : \'ers. 16. Et la te/Te
secourut la Femme, et la te/Te ouvrit sa !Jouche, et elle engloutil
le fleuve que le Dj'a(/on avait jdé de sa bouche, signifie que ces

l'
! raisonnements en abondance sont réùuils au néant paWf,s vrais
s0.!'ilJ1~ls, enlendus ralionrH~l~nt, que (lréseILt~ntles..blkhaël;
dont se compose la Nouvelle Eglise: Vel's. 17. Et irrÎte fut le
Dragon contre la Femme, et il s'en alla (aire la guel'l'e au,l.:
restes de: sa semence, qui ganlentles commandements de Dieu,
et ont le tém.oignage de Jesus-Christ, signifJe une haine enllalll­
méechez ceux qui se croient sages d'après tes confJrmalions pour
l'union mystique ùu Divin et de l'Uumain dans le Seigneur, et
pour la justification pal' la foi soule, contre ceux qui r('connaisseut
que le Seigneur Seul ('st le Dieu du Ciel et de la terre, et que h~
Décalogue est la loi cie la vic, en attaquant les novic('s dans l'in­
telllioll de les séduire: Vers. 1.8. Et je 11W ti11s sw· le sable de let
meT, signifJe son état spirituel-naturel ell ce moment-Iii.

EXPLICATION

532. "el's. 1. Et un signe grand {ut vu dal/s le Cil'!, signifie


wu: rén'llltio111JaI' le Seigneur S1l'/' sa NOll!lclle 6:glise tians les
1!18 L'APO(;,\LYJ>SE ll~vi:LÜ. i\" 531.
Cieux ct dans les Tel'1'es, et sw' la difficile j"(jeeption de sa Doc­
trine et le com/;at qui lui cst livn!. Par un signe du ciel, il esl
enlendu ici une révélation snr les choses fulures, el pal' un signe
grand vu dans le Ciel, il esl enlendu une révélation SUI' la Nou­
velle Église, cal' la Femme enveloppée du ~oleil, de laquelle il s'a­
git dans ce Chapilre, signifie celle l::glise; le mâle qn'elle enfanla
signifie sa doctrine; le tourmenl qu'elle endura lorsqu'elle enfan­
tait signifie sa difficile réceplion; l'inlenlion du Dragon de dévorer
le màle, et ensuite la poursuile qu'il fil de la femme, signifienl le
combal qui lui eSllivré : ce sonl IllIes choses qui sonl enlendues
pal' le signe gl'and \"lI dans le Ciel. Le signe dans la Parole se dil
des choses fulures, el alors e'eslune révélation; il se dil aussi de
la vérité, el alors c'esl un lémoignage; il se dil encore de la qua­
lilé de l'dal el de la chose, et alors c'est une manifeslalion, Le
signe se dil des choses fulures, ce qui esl alors lIne révélation,
dans les passages suivanls : « Qu'ils vous annoncent les choses
qui arriveront, afin que nous en sachions la fin; Olt (aites-nous
entendre les choses li venir; indiquez les SIG~f;S POUR C~: QUI
DOIT ARRIVEl\. )) - l::saïe, XLL 22, 23. - « Les disciples dirent
li J éSlts : Quel (sera) le SIGNE de ton ewénement, et de la con­
sommation du siècle. )) - ~Iallh. XX [v. :J. ~Iarc, XII [. [l, Luc,
XXI. 7. - « Il y aura des SIGNES du Ciel, ct des SIGNES dans le
soleil, dans la lune et dans les astres. Il - Lnc, XXI. H, 25.­
« Et alOl's ap)_Jaraitra le SIGNE du Fils de l'T/omme. 1) - ~Iallh.
XXIV. 30. - « Il a Cté dit au l'oi lTiscltias : Ceci te (sera) POU1'
SIGNE que .léltOl'clil (aa celte parole: ],'ombre rétl'ogI'Clde'ra
au cadl'an d'Achaz. » Ensuite lliscliias dil : « Quel SIGNE (aurai­
je) que je monterai cl la maison de Jéhovah? Il -És. XXXVUI.
7,8,22; - el ailleurs, Que le signe se dise de la \-érilé el soil
alors un lémoignage, el qu'il sc (lise aussi de la qualilé de l'élal
cl soil alors une Illanifeslation, cela esl évidenl par d'autres pas­
sages dans la Parole.
533. Une Femme enveloppée du Soleil, ct la Lune sow ses
pi('ds, signifie la NOl welle Eglise du SC'ignew' dans les Cieu:v,
laquelle est le Nouveau Ciel, et la Nouvelle Église du Seigneur
qui sera etablie dans les TelTes, laquelle est la Nouvelle Jéru­
salem. Que la ;\ouvellc ]::glise du Sei3neur soit signiflée pal' celle
Vers. 1. CHAPITRE JJOVZlt:M.E. lM)

'·'emme, on le l'oit par chacune des choses de ce Chapitre com­


prise dans le sens spirituel; que par la femme, ailleurs dans la
l'arole, il soit aussi signifié l'Église, on le l'oit, N" 434; et il est
signifié l'l~glise, parce que l'l::glise est appelée Fiancée el .:pouse
ùu Seigneur: si elle, a élé l'Ile enveloppée du Soleil, c'esl parce
qu'elle esl dans l'amour envers le Seigneur, car elle le reconnait
ct elle l'ail ses préceples; el cela, c'est J'aimer, - Jean, Xl\'. 21
il 24; - que le soleil signifie l'amour, on le l'ail, 1'\" 53 : si la Lune
a élé vue sous les 1Jieds de la femme, c'esl parce (IU'il esl enlendu
l'Église dans les terres, laquelle n'a pas enCOTe élé conjointe à
l'Église dans les Cieux; par la lune il est signifié l'intelligence
dans l'homme nalurel el la foi, [\" 413; el par être vue sous les
pieds, il esl signifié qui sera élablie dans les lerres; à ù'autres
égards, par les pieds H esl signiflé cette Église elle-même, lors­
qu'elle a été conjoinle. Il faul qu'on sache que dans les Cieux il ya
une Église de même que dans les lerl'es, car là il ya la Parole; il y
a des Temples, et dans les Temples des prédicalions; il ya des Mi­
nistèl'es et des Sacerùoces; en eITet, Lous les Anges qui y sont ont
été hommes, et leur sortie du Monùe n'a élé pour eux que la con­
tinuation de la vie, aussi est-ce pOUl' cela qu'ils sonl perfectionnés
en amour el en sagesse, chacun selon le ch'gré de l'affection du
l'l'ai el ùu bien qu'il a emporlé avec lui ùu monde. L't::glise chez
eu" est entendue ici pal' la Femme enveloppée du soleil ct ayanl
sur la tête une couronne de douze étoiles; mais parce que n::glise
daus les Cieux ne subsiste pas, illlloins qu'il n'y ail aussi dans les
terres une Église C1,ui concorde avec elle en amour el en sagesse,
el que celle I~glise va être établie, c'est pour cela que sous les
pieds de la Femme fulvue la Lune, qui ici signifie spécialement la
foi, pal' laquelle, telle qu'elle est aujourd'hui, il n'y a pas de con­
jonction. Si l'Église dans les Cieux ne SU'osiste pas, il moins qu'une
tglise clans les terres ne lui soil conjointe, c'esl parce que le Ciel
où sont les Anges, et l'Église où sont les hommes, fonl un, comme
l'Interne ct l'Externe chez l'homme, et que l'Inlerne chez l'homme
dans son élat :ne suosisle pas, à Illoins que l'Exlerne ne lui soit
conjoinl; en elTel, l'lntel'l1e sans l'Externe est comme une maison
sans fondement, ou comme une semence sur l'humus elnon dans
l'ilulIl!IS, ainsi comllle qllelr{l1C chose salls racine, ('n lin mol,
11. J::'.
LiO L'APOCALYPSE l\ÉVÉLÉ~, J\" 633,
comme une cause sans un efTd dans lequel elle soit: d'(Iprès ces
considérations, on peul l'oir qu'il esl d'absolue nécessilé que dans
le ~Ionde il y ail quelque parl une 1::glise ou il y ailla Parole, el
ou pal' la Parole le Seigneur' sail connu.
53l!. Et sur sa Tâte une coul'onne de douze élOi les, signifie sa
sagesse ct son illtelli(Jence procédant des connaissances du Di­
vin Dien ct du Divin Vrai (l'apl'ès la Pa)'ole. l'i1r la COll1'omw
sur la t(!u:, il esl signifié la sagesse ell'inlelligence, W' '189, 235,
252; pal' les etoiles sonl signifiées les connaissances du Divin
Bien el du Divin Vrai d'après la Parole, N'" 51, li20; el pal' douze
sont signifiées tontes les choses de l'f~glise, qni se réfèrcnl à son
bien cl à son vrai, [\" 3l!8 : de là donc, par la couronne de douze
éloiles sur la tête de la I<'emme, il est signifl,j la s(lgesse et l'in­
telligence de la l\omelle l::glise, qui procèdent des connaissances
du Divin Bien el du Divin Vrai d'après la Parole.
535. Yers, 2. Et elant enceinte elle criait, étant en I1YlVaii
d'enfant, Cl tOU1'1nentee )JOUI' enfantel', signifie lu doctT'ine
naissante rie III Nouvelle èglise, ct sa difficile nJception cl cause
de la Ihistallcr: de la pal't de ceux qui sont entendus 1)(/1' le
dmgon. Si dtre enceinte signifie la doctrine naissante, c'est parce
que i'enf(lnl donl elle éla(l enceinle, el de l'enfanlemenl duquel
il s'agil dans le Vers, 5, signifie la Doclrine de la Nouvelle i:glise;
en efTet, dans le sens spiriluel de la Parole, pal' être enceinle, être
en travail d'enCanl el enfanler, il n'esl pas signifié antre chose
qne concevoir el ellfanlCl' des choses CJui apparLiennenl à la vie
spiriluelle, ainsi qu'il va êlre expliqué; pal' criel' l'tant en tl'avail
d'enfant, et tow'melltée ponr enfanter, esl signifiée la difficile
récepLion de celle doclrine à canse de. la résistance de la parl de
ceux qui sonl entendus pal' le Dragon; cela esl évidenl d'après
ce qui suil dans cc Chapilre; par exemple, en ce qlle le Dragon se
tinl devanlla femme qui allail enfanler, afin de dévorer son en­
fant, ct en ce que plus tard il la pOl1l'suivil dans le désert. Que
pal' être enceinle, êlre en travail d'enCanl el enfanler, il ne soil
pas signifié aulre chose dans la Parole, cela esl évidenl d'après
les passages sui l'anis : (( .Jésus dit : Si quelqu'un n'est engendré
de nouveau, il ne peut entrCl' dans le Royaume de Dieu; ce qui
est né de la chui,. est cflClÏ1', mais cc qui Il élé engendré de l'es­
Vers. 2. CIIAPlTRt~ J)oUZlb11':. 151

7J1'it est esp1'it. » -Jean, lII. 3 il 6. - « Chante stérile, qui n'a­


vait pas en(anté; sois dans lajlluilation, (loi) qui n'avais pas été
en travail d'en(ant, cm' 1l0lJÛn'ell,'l: les fils de la dL'solée plus que
les fUs de celle qui était nW1'ù!e. II - Ésaïe, UV. 1. - « Ils ont
cessé, tellement que la sterile ell a enfanté sept, ct celle qui
avait de nombl'eux enfal/ts a dé(ailli. II - I Sam. Il. 5; - par
la stérile sonl signïnpes les nations qui n'avaienl pas les Hais
réels, parce qu'ils n'avaienl pas la Parole, el [laI' celle qui etail
mariée el celle qui avail de nombreux enfants sonl signifiés les
Juifs qui avaient la Parole. « Elle lml(jui1'a, celle qui elt avait en­
{anté sept, elle l 'elUl1 'a son âme. II - Jérém. XV. 9; - ceci con­
cerne les Juifs; pareillemenl. « Nous avons conçu, nous avons
été en travail d'en(ant, nOllS avons COlmne en(anté du vent, de
saluts nous n'avons 7Joint (ail pqur la te1're. » - ÉSllïe, XXVL.
18. - « Avant d'(Jtre en travail d'en(ant elle a en(anll!, avant
que la douleur lui vfnt elle est accouchée d'un 11llile; est-ce qlle
la telTe a el1.fil1lté en un seul jow'? lÎst-ce qu'une nation senl
elJgendn!e en une s('llle f'ois? Est-ce que Moi je bJ'isemi et n'en­
gend'l'('/'ai point? et il/ai qui (ais engendrer, (er'1'IU!I'ai~j('? II - ­
]~saïe, LXVL. i à 10. - « l'al' devant Jéhovah, en(l/llte, Û terre!
par devant le Dieu de Jacob. ll-1'S, eXL\'. 7. -« Ah! ce jouI'!
les fils sont venus il la bouche de la matrice, et poillt de (orces
pow' en(antel'. » - l~saïe, XXXVI!. 3. - « Sin sera en travail
d'enfànt, et No sera 7J1'éte il 1'0111J.i1'e. II - I~zéeh, XXX. 15, 16.
- « J'ai entendu une voi.-z; comme de celle qui ,wufli'e, comme
de celle qui est en trawil de 7Jremier-né, la wix de la fille
de Sion, qui soupÎ1'e, qui itend les mains; mal/lem' il moi!
car de(aillie est mon lÎme pal' les tueurs. II - Jérél11, LV. 31.
- Cl Des tl'll11chees et des doulem's les saisissent; comme celle

qui en(ante ils sont en travail. l l - Ésaïe, XLLl. 6, 7, 8, -« Liee


a été l'iniquitt d'Épltraim; les douleurs de celle qui est en t1'(l­
vaU d'enfil1lt viendront sur' lHi; lui, {ils non saye, parce que le
temps (prescriL) il ne se tieltlpas dans 1'1ltéJ'uS dl:s fils. ll-L!OS.
XIII. 12, 13. - « Épltraïm, comme un oiseau s'envoleJ'a sa
gloil'e, dès l'en.(antement et dès le ventre et dès la conct!ption;
donne-leur, JélLOvalt, une lTwtJ'ice qui avo1'te, ct des mamelles
desséchées; même qucl1ld ils en(Jelulreraient, je tuerai les dri­
,~

152 L'APOCALrPS8 RÉVÉLÉE. ,~" 5;)5.


sirs de leUl' ventre. )) - IIos. IX. 11, 12, Ill, 16; - clans ces
passages aussi, la difficulté de recevoir les vrais de la doctrine
d'après la Parole est décrite par plusieurs choses relalives à la
douleur pendnnl l'enl'anlement; il en esl de même dans beaucoup
d'autres endroits. En outre, "Jélwwll, c'esl-à-dire, le Seigneur,
est a111Jelé Formateur dès /'uté1'1ls, )) - ts. XLIV. 2, 24. XLIX.
1, 5;- el pal' Forlllaleur dès l'utérus, il esl entendu Rél'onnaleur,
536. Vers. 3. Et il(llt vu un autre signe dans le Ciel, signifie
une révélation par le Seignlllo' S/l1' cell,]; qui sont contre la
Nouvel/e Église et contre sa doctrine. Par un signe est signifiée
une révélation par le Seigneur, cornille ci-dessus, N" 532; s'il est
dil un autre signe, c'est parce que la révélation concerne ceux
qui seronl conlre la Nouvelle Église.
537. Et voici, un Dragoli qrand, roux, signifie ceux, dans
l'Église des RI!(c)1'més, qui ete Dieu (ont trois, et du Seigneur'
deux, et qui sélJIl1'ent la cha1"Ïtl! d'avec la (ai, et (ont S(llvi(ique
celle-ci et non en même tell1.pS cel/e-Iù. Ce sont eux qui, ici et
dans les Cbapitres suivants, sonl entendus par le Dragon; en elTel,
ils sont contre les deUil: Essentiels de la [';ouvelle Église, à savoir,
i" que Dieu est un en essence el en personne, en qui esl la Tri­
nilé, el que ce Dieu eslle Seigneur; el 2" que la Charilé et la foi
sonlun comme l'essence el sn l'orme, el qu'on ne possède la cha­
rité et la foi que lorsqu'on vil selon les préceples du Décalogue,
qui consistent il ne point faire les maux, et qu'autant quelqu'nn
ne fail point les maux, en les fuyant comme péchés contre Dieu,
aulant il fait les biens qui apparliennent il la charilé, el crailles
l'l'ais qui appal'liennent il la foi. Que ceux qui de Dieu font lrois,
el du Seigneur deux, el Cjui séparenl !aCharÎlû d'avec la Foi, et
fonl salvifique celle-ci et non en même temps celle-lit, soient
conlre cos deux Essenliels de la l\omelle Église, quiconqu;-exa­
mine ce snjel p,~ulle l'air. Il esl dil qui de Dieu font trois, et du
(l

Seigneur deux, » el il est entendu qui pensell! de lrois P~!}.es


comme de lrois Dieux, et séparent du Divin du Seigneur son Hu­
main; et quel esl celui qui pense autrement, et peut penser au­
lremetH, lorsque d'après la formule de la foi il pl'ie Il Que Dieu
1 le Père, li cause du Fils, CI/voie l'Esprit Saint?» Ne pl'ie-t-il
pas Dieu le l'cre r.Ollllne lIlI Ilien, cl il enlise <lu Fils r.OIllIlIC lIl1
1
J
Vers. 3. CllAPlTl\E DOUZlbn:. 153
autre Dieu, et il l'égard de l'Esprit Sain t comme un troisième
Dieu? De là, il est évident que, quoique quelqu'un dans sa pensée
fasse des trois Personnes un sNll Dieu, néanmoins il les divise,
c'est-il-dire, il divise son idée Cil lrois Dieux quand il prie ainsi;
la même formule de la foi fait aussi du Seigneur deux SeiglH.'urs,
puisqu'alors on pense seulement il l'Ilumain du Seigneur et non
en même temps il son Divin, car il cause du Fils, (~'est à cause de
son lIumain qui a souffert la croix. ~Iaintcnant, d'après ces con­
sidérations, on peut voil' qui sont ceux qui sont enlenclus pal' le
Dragou, lequel a voulu dévorer l'eufant de la Femme, et a ensuite
poursuivi la Femme jusque dans le désert à cause de son enfanl.
Si le Dragon est dit grand, c'est parce que toules les J::glises des
nôformés dislinguent Dieu en lrois PersonMs, et font la foi uni­
quement salvilique, il l'exception de quelqu('s-uns, çà ct lit, qui
SUI' la Trinité et sur la Foi ne croient pas de la mêllle Inanière;
ceux qni distinguent Dieu En trois Personnes, et s'atlaellent il ces
paroles de la DOCTI\HŒ ATHANASIENNE, « Vne esl la l'el'S01l1W du
Père, autre celle du Fils, et aulre celle de ['Espril-Saint; "jJuis
à celles-ci, « le Père est Dieu, le Fils esl Dieu, el l'Es)J'l'il Saint
esl Vieu;" ceux-lù, dis-je, ne peuvent pas de Trois faire un seul
Dieu; ils peuvent clire, il est Hai, qu'ils sont lin seul Dieu, mais
ils ne peuvent pas le penser. Pareillement ceux qui pensent du
Divin clu Seiglleur cI'Clernité (ab œlc1'/!o) comme d'une se(:onde
Personne de la Divinilé, et de 1'1Iumain clu Scigneur clans le tellljJs
comllle ùe l'humain d'un autre homme, cenx-Iù aussi ne peuvent
que faire clu Seigneur deux Seigneurs, quoique dans la DOCTnri'H:
ATIlAliASIENNE il soit dil, que son Divin ct son l/ulllain sont une
seule Personn(', unis comme l'àme l'tic corps, Si le Dragon est dit
T'aux, c'est parce que le roux signifie le faux cI'après les convoi­
tises clu mal, c'est-à-dire, le faux infernal. ~Iaintenant, comme
ces cieux Essentiels de la doclrine dans les l~glises des Réfollllés
sont des faux, et que les faux clévastent l'Eglise, cal' ils en enlè­
,"cntles vrais et les biens, voilà pourquoi ils ont été représenlés
pal' un Dragon; et cela, paree que le Dragon clans la l'arolc si­
gnifie la dévastalion clc iï":glise, comille on peut le voil' pal' les
passages suivants: Il Je mettrai Jdrusalem en monceau:];, en
HABITACLE DE DRAGONS, el les villes de Jcll1ldalt je l1/CUl'ai cn
\~
1511 L'APOCALYi'SE RÉVÉLÉE. N"537, 1
dévastation. ,) - Jérém. IX. 11. - (( Voici, il vient lin tumulte
grand du côté de la terre du septelltrion, P01ll' l'édltil'e les villes
de Jeltudalt en dévastation, en IUIlJTACLE DE DRAGONS.»­
Jérél1l. X. 22. -(( Chassal' devielulra en 1lAilITACLE DE DRAGONS,
en désolation jusqu'au siixle. » - Jérél1l. XLIX. 33. - (( Afin
qu'eile soit un lIARlTACLE DE DRAGONS, un parvis pOUl' les filles
de la cltoueUe. »-I~saïe, XXXIV. 13.-(( Dans un HABITACLE DE
DIIAGONS (sera) sa couche. »- J::s. XXXV. 7. -(( J'irai depoui/lé
et nu, je (eTai un gemissement comme les DRAGONS, et un deuil
comme les fUies de la cltouelle. » - \Iich. J. 8, - (( J'ai cdé, je
suis devenu un (rèl'c )Jour les DRAGONS, un compagnon pow' les
filles de la clw/wUe. » - Job, XXX. 28, 29. - (( Les Jill! nfpou­
ch'ont dans ses palais, et les DI\AGONS dans ses temples. »- I::s.
XHJ. 22.- Il Que Babel soit en 11/onceau;c, en I1AIllTACU; DE DnA­
GaNS, en sifflement et eu st1lpell1'. » - Jérél1l. Lr. 37. - (( 'ru
nous as (oulés dans un lieu de DRAGONS, et lU IIOUS as couverts
d'une ombre de mort. » - Ps. XLIV. 19, 20, - l' J'ai nâs les
montagnes d'l~saü en dévastation, et son héritage pour les
DRAGONS DU DÉSERT. » - i\lalach. r. 3; - el en oulre ailleurs;
pal' exemple, - J~saïe, XLII[. 20, Jérém. XLV, 6. Ps. Xcr. 13, il!.
Deutér. XXXIJ. 33. - Qu'ici pal' le Dragon soient entendus ceux
qui sont dans la foi seule, et rejetlent les œuvres de la Loi comnle
non salvifiques, c'est ce qui m'a élé prouvé quelquefois par une
vive expérience dans le Monde spirituel; j'en ai vu plusieurs mil­
liers réunis en Assemblée, et alors de loin ils élaienl vus comme
un Dragon avec une longue queue, qui apparaissait hérissée de
poinles comme celles d'un buisson épineux, lesquelles signifiaient
les faux. Une fois, aussi, il apparul un Dragon encore plus grand,
qui, après avait' élel'é le dos, dressail sa queue jusque l'ers le Ciel,
en faisanl des eIToJ'ls pour en arracher les éloiles : ainsi, devant
mes yeux, il fut manifesté que pal' le Dragon il n'en esl pas en­
lendu cl'aulres.
538. Ayant sept têtes, signifie la (olie d'après les vrais de la
Pal'Ole-(alsi(ids et iJro(an~s.Pa-;:Ta têle, il esl signifié la sagesse
et l'intelligence, el dans le sens opposé la folie; mais ici pal' les
sept têtes, comme cc sonl celles du DI'agon, il e~1 PXQpreI~e.l!Ui­
gl!!fié la~ie d'après les vrais de la Parole falsifiés el profanés;
Yers.3. Cl/WITHE DOUZlf;~IE. 155
en elTel, sepl sc dil des choses sainles, el, dans le sens opposé,
des ehoses profanes, N° 10; e'est pourquoi à la suile il esl dit que
snI' ses lêles furenl vus sepl diadèmes, el pal' les diadèmes sont
signifiés les vrais de la Parole, là, falsifIés el profanés. Que la Têle
signifie la sagesse el l'inlelligence, on le voit clairemenl pal' ces
passages: « Je vous donnel'ai des hommes sages et inlelliyeuts,
et je les établirai lJour vos Tètes. )) - Deutér. r. 13. - « Ji!ho­
vah a fermé vos yeux, les prophètes; et vos Ttites, les voyants,
il (les) a couvates. Il - ";saïe, .xXIX. 10. - Pw' la Tète de la
statue de Nébuchadnessar, qui était d'al' pur, - Daniel, II. 32,
-il n'est pas signifié autre chose que la sagesse du premier siècle,
laquelle était chez les hommes de la Très-Andenne Église. Pal'
la Têle, dans le sens opposé, il esl signifié la folie el la sollise,
dans David: « Dieu brisera la Tête de ses ennemis, le sommet
chevelu de celui qui marche dans ses déU/s. )) - Ps. LX VIII.
22; - el il n'esl pas signifié autre chose pal' la Tète du serpent
qui serait foulée aux pieds, - Cen. III. 15; - cl pal' frapper
la Tete sur beaucoulJ de ten'e, - Ps. ex. 6, 7;- puis, pal' met­
tre de la 7JOlIssièl'e sur sa Tlite, par se l'endl'e Chauve, et pal'
poser sa main sur sa Tête, qnand on élait dans la confusion ou
dans la douleur d'avoir agi follement ou contl'e la sagesse,- r.;saïe,
VlI. 20. XV. 2. l~zéch. VII. 18. XXVII. 30. Jérém. II. 37. XtV. 3,
l,. Lament. II. 10, Il Sam, XIII. 19. - Par' les selll lêtes est aussi
signifiée la folie d'après les vrais falsifiés et profanés, dans les pas­
sages suivants, dans l'Apocalypse, XIII. 1,3. XVII. 3, 7, 9.
539. Et dix c01'nes, signifie beaucoup de puissance. La corne
signifie la puissance, N" 270; et dix signifie beaucoup, N° 10L
S'il est dit que le Dragon a beancoup de puissance, c'esl parce
que la sahation de l'homme pal' la foi seule sans les œuvres ùe la
loi, foi qui est entendue pal' le Dragon, captive les esprits, et alors
les eonfirmalions persuadent; elle captive, en elTel, parce que
l'homme, dès qu'il entend que la damnation de la loi a élé enle­
vée, et que le mérite du Seigneur lui est imputé pal' la foi seule en
ce mérite, peul se livrer aux voluptés de son mental (animus) et
de ~on corps, et ne craindre aueun enfer; de là vient la puissance
qui est signifiée par les dix comes du Dragon; qu'il ail eu tine
lelle puissance, cela est bien évident par la réception ùe celle foi
dans tout le Monde Chl'('lien Héfnl'Ill('.
156 I.'APOCALYl'SE ni:l'üJ:E, ]\" 5110,
5liO. Et sur ses tètes se]Jt diad{:mes, sionifle tous les vrais de
la Parole falsifiés et profanés. Par les diadinnes ou pierres pré­
cieuses sont signifiés ks vrais de la Parole, spécialemenl les l'l'ais
du sens de la lettre de la rarole, mais ici ces l'l'ais falsifiéS et 1)1'0­
fanés, parce qu'ils ont été vus sur les sept têtes du Dragon, par
lesquelles est signifiée la l'olie d'après les vrais falsifIés cl profanés,
N" 538. Que par les diadèmes ou pierres précieuses soienl signi­
fiés les l'mis du sens de la lettre de la Parole, ail le voit dans la
DOCTRINE DE LA NOVI'ELLE Jt:I\VSALE~1 SUR L'j:;Cl\lTURE ~A(;IITE,
N°' 63, M, liS, où il a élé montré que les Divins Vrais dans les
derniers, qui sonl les vrais dl; sens de la lettre de la Parole, onl
été signifiés par les douze piel'1'es ]J1"dcifuses dans le Pect01'al
d'Ahm'on, qui était l'Ul'iln et le Thumim, - Exod. XXVIlI. 6,
:l5 à 21,30; - puis, par les piel'res précieuses dans le Jw'din
d'Éden, oit le Roi de Tyr est dit avoir été, - Ézéch. XXVI[[.
12, 13;-el aussi, par les douze Pier1'es ]Jl'dcieuses dont etaient
composés les l'ondenU!nts de la muraille de la Nouvelle JéJ'llsa­
lem, - Apoe. XX r. 17 à 20. - Si les vrais du sens de la lettre de
la Parole sont signifIés par les diadèmes ou pierres précieuses,
c'est parce que toutes les choses du sens de la leltre de la Parole
brillenl devanlles Anges d'après son sens Spil'iluel, ainsi d'après
la lumière du Ciel, dans laquelle sonl les l'l'ais spiriluels de la Pa­
l'ole; en effel, la pierre dans la Parole signifie le l'l'ai dans les der­
niers, pal' suite la pierre pL'écieuse signifIe cc vrai qui brille. Si
les l'l'ais de la Parole falsifiés cl profanés sonl aussi dits des dia­
dèmes, c'est parce que ks l'l'ais brillent pal' eux-mêmes, chez
n'importe qui, de même que SUI' terre les diadèmes, en quelque
main qu'ils soienl; il m'a été parfois donné de voir dans le ~Iollde
des esprits, dès qu'elles y arrivaient de la terre, des femmes adul­
tères, parées de diadèmes, et allssi des .Juifs vendanl des diadèmes
qu'ils s'élaienl acquis du Ciel; pat'lit, il devinl évidenl pour moi
que les maux el les faux chez eux ne changenl pas la-lumière et
la splendeur des vérités de la Parole. Semblables choses sont donc
signifiées par les dix diadèmes sw' les comes de la bête mon­
tant de la mel',-tlpoc. XUr. :li-el par les ]JielTc.I ]J1'dcieuses
sur la Femme assise SUi' la bêle écadatc, - Apoe. XVU. 3, II,
5. - Qlle ce soient les l'l'ais de la rarole qui sonl signifIés par Il's
\'ers. 3. CILlPITRf. DOllZIt;m:, 157
diadèmes, on le voit clairement dans l'Apocalyp,e, en ce que
beaucoup de diadèmes (urent vus SUl' la tète de Celui qui était
assis sur le (;Iwval VIane, el. dont le Nom était la Pa1'ole de
Dieu, - XIX. 12,13.
541. Vers. 4. Et sa queue entl'aina la troisième partie des
élOiles du Ciel, et les jeta en la terre, signifie que pU1'les fttlsifi-
cations des Vél'ites de la Parole ils ont éloig1ll! de l'Église tOllles
les connaissances spirituelles dit Dien ct du Dl'ai, ct les ont en-
tière//wnt détruites par des applications li, des (aux. Par la
queue, lorsqu'il s'agit de ceux qui d'nprès la l'nrole ont confirmé
des doctrines hérétiques, sont signifiés les \Tais de ln l'arole fal-
sifiés, N" 438; par les étoiles sont signïnlie.s les connaissances
spirituelles ùu bien et du l'rai, NU' 51, 620; par la tl'oisii:me
partie, il esl signifié loutes choses, NU'lIOO, 505; et pllr fntrainer
du Ciel, et jeter en la terre, il est siglliflé éloigner de l'I::glise et
dëtruire enLierelllent; r.ar lorsqu'elles sont déloul'llées du Ciel,
elles sont aussi détournées de l'(.:glise, parce que tOlit l'rai de la
Parole est insinue par Il~ Seigneur au moyen du Ciel dans l'IOlllme
de 1'I::glbe, et les vrais ne sont délournés que par leurs falsifica-
tions dans la Parole, puisqne là sont et de là viennent les vrais du
Ciel et de 1'1::glise, Que tous les l'rais de la Parole aient été détruits
par ceux qui sont entendns par le Dragon, et ùont il est parlé c.i-
dessus, N" 537, personne dans le \Ionde, ne pellt\e croire, et néan-
moins ils sontlellemcnt detl'uits, qu'il ne resle pas un seul vrai
doctrinal. Cela a élé le sujet d'un examen, dans le ~Ionde spiri-
tuel, chez des snvants du clergé, et a été troul'e exact: j'en con-
nais les raisons, mais id j'en donnerai seulement une: Ils affir-
ment que lout ce qui procède de ln volonté et du jugement de
l'homme n'est pas le bien, et que c'est pour cela que les biens de
ln charité ou les bonnes œuvres, parce qu'elles sont faites par
l'homme, ne contribuent en rien au snlut, mais que la foi seule le
procure; et cepcndantl'unique chose d'après laquelle l'homme est
homme, et pal' laquelle il est conjoint au Seigneur, c'esl qll'il peut
faire le bicn et cl'Oire le l'l'ai cornille par lui-même, c'est-à-dire,
comme pal' sn l'olonte selon son jugement; si celle chose unique
était ôtée, en même lem Jls serait aussi ôté tout conjonclifcle l'homme
avec le Seignem ct clu Seigneur avec l'homme; eal' ce réciproque
li. 'lfl.
158 L·,IPOCALYPSF. r.ÉvÉL~:F.. ;\" 5'l'!.
de l'aliloul' esL ce que le Seigneur donne il quiconque naiL homme,
et qu'il conserve aussi chez l'homme jusqu'à la fin de sa vie, eL
ensuiLe il éLernHé : si ce j'éciproque éLait ôté il l'homme, tout
l'l'ai et tout bien lui seraient aussi ôtés, au point que la Parole
ne serait qu'une lettre morte, et un volume l'ide; cal' la Parole
u'enseigne rieu autre chose qne la conjonction de l'homme avec
le Seigneur au moyen de la charité et de la foi, l'une et l'autre
pal' l'homme comme par lui-même. Ceux qui sont entendus pal' le
Dragon, et dont il l'sI parlé ci-dessus, N° 537, ont rompu cetllni­
que lieu de con~onction, cu afilrmant qne les biens de la charité,
ou les bonnes œlll'reS, qui procèdent de l'homme, et aussi de sa vo­
lonté et de son jugement, ne sont que des œUHes morales, civiles
et politiques, par lesquelles l'homme a une conjonction avec le
Monde, et n'en a absolument aucune avec Dieu ni avec le Ciel; et
quand ce lien a été ainsi rompu, il ne l'este aucun vrai doctrinal
de la Parole; et si les l'l'ais de la Parole son t appliqués pOUl' con­
firmer ln foi seule sauvant sans les œUvres de la loi, tous ces l'l'ais
sont nlors falsifiés; el si la falsification va jusqu'à l'affirmation que
le Seigneur dans la Parole n'a point commandé les bonnes œuvres
pour la conjonction de l'homme avec Lui, mais seulement pour la
conjonction avec le Monde, les vrais de la Parole sont alors pro­
fanés; car de cette manière la Parole ne devient plus le LivreSainl,
mais elle devient un livre profane: mais snI' ce sujet, voir une
Expérience il la fin du Chapitre. Semblables choses sont signifiées
pal' ces pal'oles SUI' le Bouc, dans Daniel: (l Le BOliC de chèvres
jeta ù ten'e avec .la come une ]Jartie de l'Armée du Ciel, et des
l~TOILES, et il les foula; et il jeta la VÉRITÉ li te/TC. » - VHL
10,12,
M2, Et le Dragon se tint devant la Femme qui allait enfan­
fer, afin que, quand elle aura-it enfanté, il dévorat son enfant,
signifie que ccu:v qui sont entendus par le Dragon s'empressent
(/'é/'OUfl'el' la doctrine de la Nouvelle JÉglise li son pl'emiel' level',
Qui sont ceux qui sont entendus par le Dragon, on le "oit ci-des­
sus, N' 537; qne pal' la Femme il soit signifié la Nouvelle Église,
ou le l'oit, N° 533; que par enrantel' il soil signifié l'ecevoir les
hiens el les l'l'ais de la doctrine d'après la Parole, on le voit,
i\" !l~):ï : ([ur pal' /'l'lI(lInt qu'l'l/e al/ait l'n(II1/[(')', il soit signin,'
"crs, II. CIlAPITIlE DOUZI bu:, un
la doclrine de la Noul"elle Église, on le verra dans l'Article sui­
vant; que par dévorer il soit signifié étouffer, c'est parce quc par
l'enfant est signifiée la doctrine, et quand dévorel' se dit d'un en­
fant, étouffer sc di 1d'u ne doctrine; que ce soit 11 son premier le­
ver,c'est parce {IU'il est dit que le Dragon se tint devant la Femme,
afin Clue, quund elle aUl'ait enfanté, il dévoràt son enfant.
5113. Vers. 5. El elle enfanta un (ils mâle, signifie la doctrine
de la Nouvelle Église. Pal' un (ils, dans la Parole, il est signi(]é le
vrai de la doctrine, et aussi l'entendement et par suite la pensée
du vrai ct du bien; mais par une fille il est signi(]é le bien de la
doctrine, et aussi la volonté et par suite l'affection du I"rai et du
bien; et par un fils mâle est signifié le l'l'ai conçu dans l'homme
spirituel et né dans l'homme naturel; la raison de cela, c'est qUI:l
par les générations ct les nativilés dans la Parole sont signifiées
les générations et les nativités spirituelles, qui tonIes dans le
commun se réfèrent au bien et au vrai, N° 535; car rien autre
chose n'est engendré et ne naît du Seigneur comme mari, et de
J'Église cOJllme épouse. Maintenant, comllle pal' la Femme, qui
avait enfanté, il est signifié la Nouvelle f:glise, N" 533, il est évi­
dent que pal' un Ols màle il est signifié la doctrine de celle Église.
La doctrine, qui est entendue ici, est la DOCTIUiXE DE LA NoumLI'
Ji:RUSALE~I, publiée il Londres en 1758; puis aussi les DOC'flIlNES
SUR LE SEIGJ:ŒUII, SUR L'l~CRITURE S,\liXTE, ET SUII LA VIE SJ;LON
LES PRÉCEPTES DU DÉCALOGUE, publiées à Amsterdam; car par la
Docll'ine sont entendus lous les vrais de la Doctrine, parce quela
Doctrine est le cOlllplexe de ccs l'l'ais i lorsque j'écrivais ces Doc­
trines, autour de moi se tenaient des Draconiciens, et dans toute
leur furem ils s'efforçaient de les dévorcr, c'est-li-dire, de les
étouffer; il m'est permis de l'apporter cette nOll\'elle, parce qu'il
est de vérité que la chose est arrivée ainsi; les Draconiciens qui
m'entouraient étaient de toules les parties du ~Ionde Chrétien
l\éformé. Comme il ne nall pas d'autre progéniture du ~lariagc
spirituel, et que la progéniture masculine est le vrai ct le bien pal'
l'entendcmen t et pal' suite pal' la pensée, et la progéniture fémi­
nine le vrai et le bien pal' la volonté et par suite par l'affection,
ë'ësi pOUl' cela qne dans ia ParÜÎe- pal' le fils est signWé le-'vÎ1li;
pour confirmation il sera l'apporté quelques passages, cl'après les­
:lGO L'APOCALYPSE r.~VÜÜ. 1\' 5l13.
quels cela peut en quelque sorle êlrc vu : « Voici, /IIJrilage de
Jé/lOva/l, les FILS; récompense, le (rail du ventre; comme des
{lèches dans la main d'un PUisSatlt, de lIu!me lcs FILS DE LA.
JEUl'iESSE. » - Ps. ex:'\. vu. 3, li, 5. - « A la calvilie l'éduis-loi,
et lands-toi li cause des FILS DE TES DBLICES, parce qu'ils ont
émigré (loin) de loi. » - ~Jicliéc, 1. 16. - « Je vis deu.1; oliviel's
]Jrès du cltandelil!J', et il dil : Ce sont les deuJ.; FILS D'OLIVIER
qui se tiennent devanl le Seigneur de IoUle la lare. » - Zach.
IV. H, ill. - « Ma lenle uélé dévaslée, mes FILS .10111 sorlis
d'avec moi, el ils ltc sonl plus. » - Jerém, X. 20. - « ~JES FIl.s
sonl devenns dévaslcs, parce: que l'ennemi a dé le plus fort. »
- Lamen!. r. :16. - « Tt;S FILS, Jéntsalcm, sont tombés en dé­
faillance, ils sonl gisanls il la [(!le de Ioules les rues. » - '::saïe,
LI. 17, 18, 20. - « Les pèl'CS mangeronl les fll,S au milieu de
toi, et les FILS mal1(jeronlle!t1's ]Jères ; je dispel'Se1YtÎ les restes
i.t loul vcnt. » - Ézéch. V. 10. - « Le FILS scnt en division
conlre le pl!l'e, elle père conll'e le FILS. » - i\'lallh. X. 2:1. olarc,
XIII. 12. Luc, X lI.. 53. - « Tu as 71ris les vases de ta pw'w'e de
mon or, el tu ('en cs (ail des imagcs dc ~JALr. avec lesquelles tu
as commis scol'lalion.») ·j.:zéch. XVI. 17. - « Jesus dil : Li'. se­
mcnce, ce sonllcs FILS DU nOYAU1IE; el l'ivraie, cc sonlles l"ILS
DU MÉCHANT. » - I\iallh. XJ.lI.. 38. - « Qlle le FILS DE 1:IJO)lME
saille Dirin Vrai ùe la Parole, ainsi le Seigneur, on le voit ùans
la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LE Sfi:IGNEUR, N°' 19
à 28. Dans les passages rapportés, pal' les Fils sont entendus ccux
qui sont dans les vrais de la. Doctrine d'après la Parole, et abstrac­
tivement les l'rais eux-mêmes; pareillemenl ailleul's, par exem­
ple, - Ésaie, KW. 17,18. XlV. 2i, 22, 23. XL](1.. 6. XLIX. 17,
22. LI.. 17, 18. LX. 9..Jérérn. 1][. 24, 25. V. 17. f:zéch. XIV. :t6,
17,18,20. XVI. 20, 26, lI5. XX. 26,3'1. XX!.Il. 37. Hos. XI.. 9,
iO, 11. Zach. IX. 13. l's. ex LIV. :11, i2. Dentér. XXXI r. 8. -­
Que par la FILLE soit signifiée l'affection du vrai dc l'Église, ainsi
l'!":glise quant à celle afT('ction, on le l'Oit duns la Parole d'après
des passages si nombreux, qn'i!s rempliraient plusieurs pages,
s':ls élaienl rapportes; il n'csl pas enlendu antre chose pal' la
FILLE DE SION, la FILLE DE JÉRUSALEM, la FII..LE DE JEf:lUDAH, la
VILI,E D'[SR.~EL; sur la Fille de Sion, voi/' quelques passages rap­
Vcrs. 5, CllAl'lTnl:: llOUZlf;~IE. IGi
porlés, N" 6:12; qui est-ce qui ne péul voir que pal' la Fille de
Sion, de Jérusalem, de Jehudah el d'Israël, si souvent nommée
dans la Parole, i! ne peut pas être entendu une Fille?
5ll4. Qui doit paiu'e toutes les nations avec une t'el'ge de fel",
signifie que pal' les vra-ïs d'après le scns de la leW'e de la Pa­
l'ole, el en même temps pm' les l'ationnels d'apl'ès la lucur lla­
t!tl'elle, 'elle convaincra tous ceux qui sont dans un culte maTI'
d'apl'ès la {oi sépcl1'ée d'avec la charité, ct qui veulent èl1"e con­
vaincus. Ces paroles concernenl la doclrine de la Nouvelle Église,
parce qu'elles sont diles du flls màle pal' qui celle doclrine esl si­
gnifiée, N' 5113; pal' pafll'c, il esl signifié enseigner el inslruire,
N° 383, ici convaincre ceux qui veulenl èlre convaincus; pal' les
nations sont signifiés ceux qui sont clans les maux cie la vie,
N° 483, ici ceux qui sont clans un culle morl d'après la foi séparée
d'avec la charité, parce qu'il s'agit d'eux ici, el qu'ils sont dans
les maux de la vie, cal' lorsque 1<1 charilé est séparée, il n'y a au­
cun bien de la vie, el où le bien n'est pas, là est le mal; que gou­
verner avec une verge de {el' signifie pal' les vrais du sens de 1<1
lellre de la P<lrole, et en même lemps pal' les ralionnels d'après
la lueur nalurelle, on le voit ci-L1essus, N" 1118.
5il5. Et enlevé {ut son en{ant t'as Dieu ct vel'S son Trône,
signifie la dé{ense de la doctrine pUl' le Seiguew', ct sa garde
lIw' Ics anges du Ciel, parce qu'elle est pour la Nouvelle Église.
Si par ces p<lroles il esl si~nifié la défense de, la doclrine pal' le
Seigneur, c'est parce qu'il est dil que le Dragon se linl devant la
Femme qui allait enfanler, afin que, quand elle aurait enfanté, il
dévoràt son enfant, et que pal' l'enfant et pal' le fils mâle, il esl
signifié la doclrine pour la Nouvelle Église, N" 5112, 5113; s'il est
signifié aussi la garde pal' les anges du Ciel, r'esl parce qu'il est
dit que son enfant fUl enlevé vers Die.u et vers son Irône, el que
par le ll'ône esl signifié le Ciel angélique, N"' 111, 221, 222.
M6. Vers. 6. Et la Femme s'enfuit lIans le désel't, ~g1lilic
l'Église, qui est la Nouvelle Jéntsale!.n, lI'abord 7Jarmi un pelJl
twmlJ're. Pal' la Femme esl signifiée la J\ouvelle ~:glise, N" 533;
;ipü;' Ïe désert il est signifié où il n'y a plus de vrais; s'il est si­
gnifié qu'elle esl d'aIJord parmi un pelil nOlulJre, c'est parce qu'ell­
,suite il l'si dil ; « Oil elle a un lieu préparé par Dieu, anu qu'on
JI. 11(.
1G2 1,'APOCAL Yl'SE RÉVÉLÉE. IV 546.
l'y nourrisse mille deux ce'nt soixante jours, » ce qui signifie!?~
étal alors, pendan l qu'il est P.ill1rvU il ce qu'elle soit parmi IJn plus
grand nombl'e jusqu'à ce qu'elle pal'vienne il son étal détenniné,
N" 54ï. l',l[' le désert, dans la Parole, il est signifié ,,[)L'Église dé­
vastée, ou clans laquelle tous les vl'ais de la Parole ot;[été-falsi­
fiés, telle qu'elle dail chez les ,Juifs au Lemps de l'avénemenl du
Seigneud)b L'f.:glise, dans laquelle il n'l'a pas les vrais, parce
qu'il n'y a~- pas la Parole, telle qu'était rf:glise chez les nalions
probes au lemps dn seigneur.(r.(f L'état de lentation, dans lequel
l'homme est comme sans vrais, parce qu'il esl entouré d'esprits
mauvais qui j'induisent en lenlalions, el alors lui enlèvent.....Q9ur
ainsi c1ir~I~vrais!T·>Q!!~ parJl:l désert soit signifiée rl~glise dé­
vastée, ou dans laquelle lous les vrais de la Pal'ole onl été falsifiés,
telle qu'elle était chez les Juifs au temps clu Seigneur, on le
voit clairemenl par ces passages; « Est-ce bien lü l'homme qui
ébmnlait la terl'c, qui (aisait tremblel' les royaumcs? Il a l'é­
du'il le globe en DÉSEIlT. » - Ésaie, XIV. 16, 1ï; - ceci a élé
dil de Babel. - « Sur la tevve de mon peuple l'cpine ct la 'l'once
monteront, le palais sera D~;SERT. » - r.:saie, XXXlf. 13, il!.­
« J'ai vu, et voici, Carmel (est) un DÉSEllT, en dcvastationsera
toute la terTe. » - Jérém. IV. 26, 2ï; - la terre esl l'Église,
N" 285. - « Des bergers ont ddtru'il ma vigue, ils ont rédttit le
cham)) de mon dcsir en DÉSERT D}~ SOLITDDE; dans le DI:SEllT
viennent des dévllstatl:Urs. » - Jél'ém. Xl[. 10,12. - « Un cep
a ftc planté dans le DÉSE1H, dans une lare d'llriditd et de
soif: » - Ézéch. XIX. 13. - « Le ('eu a ddwn! les hal!itaclcs du
D~;SERT. )} - Joël, 1. 19, 20. - « Il vient, le jour de JellOvah;
Cal/ml(; un jardin d'Eden., la terre devant lui; mais après lui,
un DÉSERT DE DÉVASTATION. » - Joël, 1[. 3. - " VOlls-mè1lies,
voyez la Parole de Jéhovah; ai-je ctd un DÉSEII1' 11 Israël, une
terre de téniibres? » - Jél'ém. H. 3i. - " Une voix (il y il) de
qui crie dans le Dl:sERT : l'ripw'ez un l'ltemiu il JClwvah, apla­
nissez dans la SOL1TDDE un sentier ù notre Dieu. 'l - l~saie,
XL. 3; - el en onlre ailleurs; pal' cxelllple,- J~saie, XXXIII. 9.
Jél'ém. Ill. 2. XXIII. 10. Ulillenl. V. 9. lias. IL 2,3. XIIL 15.
Joël, IV. 19. 'Jal. l. 3. l's. CVII. 33, 311. :\laUh. XXIV. 26. Luc,
XlII. 35: - que telle soit aussi l'(:glise aujoul'd'hui, 011 le ,"oit
Ver$. 6. CUAPITHE DOUZlbŒ. 16:~

plus bas, N° 566.(lbQ~ par-'eA~ert soi! signifiée l'Église, dans


laquelle il n'y a pas les vrais, parce qu'il n'y a pas la Parole, lelle
qu'élail l'~:glise chez les Nations probes ail lem ps du Seigneur, on
le voit clairemenl pal' ces passages: « Sur vous sera l'épandu l'Es­
prit d'en haut, alo)'s le Df:SERT deviendra un champ cultivé, et
dans le DÉSERT ha{;ite)'a le Jugement,» - f.:saïe, :xxxrr. 15,16.
-« JIu milieu des vallées j'ollvl'irai des fontaines, je mettrai le
DÉSERT en étang d'eaux; je mell1'œi dans le DJ::SERT le cèdre de
Schillim, et l'w'IHe li huile. »- Ésaïe, XLI. 18,19. -« Il mettra
le DÉSERT en étang d'eaux, ct la tc!1'i'e sèche en sow'ces d'eaux.»
- Ps. CVl\. 35, 36. - « Je mettrai dans le DÉSERT un chemin;
dans la SOLITUDE, des fleuves, pour' abl'cuvel' mon peuple,
mon élu. » - Ésaïe, XLIII. 19,20. - « JCllOvah transformera.
son DÉSERT en Éden, et sa SOLITUDF. enjal'din de Jéhovah;joie
et allégresse 'il sera t)'ouvl! en elle. » - I::saïe, Ll. 3, - « De
gntisse distillent les habitacles du DÉSERT. » - Ps. LX V. 13, llt.
-« Qu'il élève la voix, le DI~SERT! qu'ils chantent, les habitants
d1l1'oche)'! » - (.:sa1e, XLI!. 10, lI. -<Il]) Q.l!~ pa.!'~rl soit
signifié l'état de tentation, dans lequel ['homme est comme sans
vrais, parce qu'i! esL entouré d'esprits mauvais qui l'induisent en
tentations, et alors lui enlèvent, pour ainsi dire, les vrais, on le
voil clairement d'après Mallh. IV. 1, 2,3. l'Iarc, 1. 12, 13. Luc,
IV. 1,2, 3. Ézéch, XX. 3lt à 37. Jérém. II. 2,6, 7. Bos. XIII. 13
à 16. l's, CVI.L lt à 7. Oeulér. l, 31, 33. VIlI. 2, 3, !.J, 15, 16.
XXXU.l0.
547. Où clic a un lieu préparé 1)ll1' Dieu, afin qu'on l'y nour­
J'isse mille deu,x cent soixante jOll1'S, signifie l'état de cette
Église alO1"s, pendant qu'il est pourvu il ce qu'elle soit parmi Un
plus grand nombl'e jusqu'Ii ce qu'elle parvienne li son état dé­
terminé. l'al' le lieu est signifié l'état, N° 9li7, et par nou77'i!', il
est signifié pourvoir à ce qU'l'lie s'accroisse, car de crlle manière
ntglise est nourrie ; de Iii, par avoir un lieu préparé 1)ar Dieu,
afin qu'on l'y lWU1TiS.le, il est signifié l'état de l'I::glise, pendant
qu'il est pourvu il ce qu'elle soiL parmi un plus grand nombre;
par mille deu,x cent soixante jour's, il esL signifié jusqu'il la fin
et ail COllllllPllCemenl, ;\" lt9i, c'est-il-dire, jusqu'il la fin de la
précé~cn~!~glise. aU_CO!Il'!!.c~celllcnl~ ~lle, la mt'l1le
16u I:AI'OCAL1']'SE r.J::ViLÉE. N° 547.

chose que pal' un temps et des temps ct la moitié d'un temps,


Vers, 1u, N" 562, par conséquent aussi jusqu'à l'état déterminé,
c'est-à-dire, jusqu'à ce qu'elle existe ainsi q.u'il a été pourvu. S'il
est (le la Divine Providence du seignèùr, que l'Église soit (i;abord
parmi un petit nombre, et qu'elle croisse successivement parmi
un plus grand nombre, c'est parce que les faux de la précédente
i~glise doivent d'abord être éloignés, car le~ v.l'.Qlê....!!-e_ pe~\,e!!.t pa~
êtreJ:.~çl!s auparavant, parce .que les vr~jsqui sont':.eçus ~tj.!!.l­
plantés, avant que les fallX aient été éloign_~s, l~~Jest~Llt p~s, et
même sont chassés par les Draconiciens; il en a été de même de
l'l~glise Chrétienne, qui d'un pelit nombre s'est accrue successi­
vement jusqu'il un grand nombre: une autre raison, c'est qu'il
faut premièrement que le,Nouveau Ciel, qui doit faire lin avec
l'Église dans les terres, soit formé; c'est pourquoi, on lit q~e
Il Jean vit un Nouveau Ciel, et la Sainte Jérusalem descendant

de Dieu })llr le Ciel. Il - Apoc. XXI. 1, 2. - JI est certain que


la 1\ouvelle Église, qui est la l\ouvelle Jérusalem, doit exister,
parce qu'elle a été prédite daus l'Apocalypse, Chap. XXi, xxrr;
et il est cel'lain aussi que les faux de la précédente Église d.oivent
auparavant être éloignés, parce qu'i! en a été traité dans l'Apoca­
lypse jusqu'au Chapitre XX.
M8. Vers. 7. Et il Y eut une guelTe dans le Ciel, Michaël et
ses anges combattirent contre le Dragon, et lé Dragon com­
battit et ses anges, signifie les faux de la precedente Eglise
combat/ant contre les vrais de la NOll1:elle Église. Pal' une guerre
il est signifié uneguerrc spirituelle, c'est-à-dire, du faux contre le
vrai et du vraicontÏ'e ie fali~~~;'-:- 500; cal' dans le Ciel, oü elle est
dite avoir eu lieu, il ne peut pas y avoir d'autre guerre; et il ne
peut pas y en avoir' dans le Ciel une fois formé par les Anges, mais
elle a lieu dans le Ciel précédent qui a passé, dont il est parlé dans
l'Apocalypse, - XXi. 1; - voir sm ce Ciel l'Explication qui est
donnée lit; en effet, ce Ciel a passé par suite du Jugenlent Demier
sur le Dragon et sur ses anges, ce qui même est signifié en ce que
le Dragon fut précipité, ct que sa pl!lce ne fut plus trouvée dans
le ciel, comme ,il est dit ensuite. Quels sont les faux qui sont en~
tendus pal' le Dragon, ct qui doiven t comhattre contre les vrais
de la "'ouvelle I~glise, ou le yoit ci-dessus, N° 537. Pal' Miclwi'l, il
Vcrs. 7. CHAPITRE DOUZJ kME. 165
n'esL pas entendu un Archange, non plus que par Gabdel eL par
Raphaël, mais il esL entendu des MinisLères dans le Ciel; le Mi-
nisLère, qui lil esL ~lichaël, esL chez ceux qui, d'après la Parole,
confIrmenL que le Seigneur est le Dieu du Ciel cL de la Terre, eL
que Dieu le l'ère eL Lui sonL un comme l'Aille et le Corps sonL un,
eL aussi, qu'il fauL vivre selon les préceptes du Décalogue, eL qu'a-
lors l'homltle a la cllJrité eL la foi; Miclwèl l'si nommé aussi dans
Daniel, - X. 13, 21. XIe. 1; - eL par lui il esL enLendu un sem-
blable Ministère, comme on le voil cluiremenL par les Chap. IX,
X, XI, eL par les derniers Versels du Clwp. xn de ce ProphèLe.
l'al' Gabriel esL entendu le ~linisLère de ceux qui, cl'après la Pa-
role, enseignenL que Jéhovah cst venu dans le ~Ionde, cl que
l'I-Iumain qu'il ya pris esL le Fils de Dieu, et esL Divin; c'esL pour
cela que l'Ange qui a annoncé cela il ~Iarie esL appelé Gabriel,
Luc, I. 19,26 il 35. - Ceux qui sonL dans ees -'linislères sonL aussi
nommés cles Micilaèls el des Gabriels clans le Ciel. Que par l'Ange
dans le sens suprême il soit tnlendu le Seigneur, eL dans le sens
respeclif le Ciel composé des Anges, puis aussi une SociéLé Angé-
lique, on le voil ci-dessus, W' 5, 65, 258, 3112, 3lt!l, ld5, 1I65;
mais ici un MinisLère. parce que les anges sonL ilppelés par leur
notI., eL ~lichaël clans Daniel est appelé l'rince, eL pal' Prince dans
la Parole esL signifIé le principal l'l'ai, eL par Hoi le vrai lui-même,
N" 20.
5<'19. Vers. 8. Et ils ne lill'ent pas les plus lOl'ts, ct lellr lieu
ne {at plus trouvé dans le Ciel, signifie qu''i!s furent convaincus
qu'ils ëlaient dans les {aux et dans les lItaUX, ct neamnoins y
persisti!rent, ct que c'est pour cela qu'ils furent détaches de
la conjonction avec le Cid et pl'ecipites. Pour que cela soiL com-
pris, il sera cl'abord cliL quelque chose de ceux qui viennenL dans
l'aulre vie après la morL; Là, lous sonL premièremenL insLruits pal'
les Anges, eL sonl conduits cl'une Société clans une aulre, cl il esL
examiné s'ils veulenL recevoir les vl'ais du Ciel eL vivre selon ces
vrais; mais néanmoins Lous ceux qui, dans le ~Ionde, onL confirmé
chez eux les faux ne reçoivenL poinL ces vrais; c'esL pourquoi, ils
sonL envoyés dans cles SociéLés COlllposées cle ceux qui sonL clans
de semblables faux, et ces SociéLés n'ont aucune conjonction avec
le Ciel, mais sont conjoinLes avcc l'enfer; par conséquenL après
1GG L'APOCALYPSB R~\'ÉLt:E. 1''' 5!1~1.

un certain temps passé dans le ~Ionde des esprits ils lombent dans
l'enfer, et sont relégués dans leurs lieux, chacun selon son mal et
le faux de ce mal; c'estlil ce qui est enlendu pal' cela qu'ils furent
convaincus qu'ils étaient dans les faux et dans les maux, et néan­
moins y persistèrent, et que c'est pour cela qu'ils furent détachés
de la conjonction avec le Ciel et précipités. Quel y cst leur sort,
on le voit ci-dessus, W' 153, 531.
550. Vers. 9. Et précipité fut cc Dragon grand, ce Serpent
ancien, appelé Diable ct Satan, signifie eU3:, ci savoil', ceux qui
sont entendus pal' le Dragon, tournés du Seigneur vers eu.x­
mOmes, et du Ciel vcrs le monde, ct pal' suite devenus selîS~ls
d'après le corporel, ne pouvant qu'être dans les maux de leuTs
convoitises ct de lü dans les faux, et devenir diables et sa­
lans pal' la séparation d'avec le Scigm:llI' ct le Ciel. Qui sont
ceux qui sont entendus par le Dragon, on le voit, N" 537; comn:e
ils font de Dieu ll'ois Dieux et du Seignel1l' deux Seigneurs, et
qu'ils rangent les préceptes du Décalogue parmi les œuvres par
lesquelles il n'y a aucune salvation, ils sont appelés Serpent an­
cien, Diable et Satan; et pal' le Serpent est signHié l'homme sen­
suel d'après le corporel, N° 424, ayant été tourné du Seigneul'
vel'S lui-mème et du Ciel vers le mOnde; pal' le Diable sont signi­
fiés ceux qui sont dans les maux des ~Q!l"yoitises, et pal' Satan
ceux qui pal' suite sont dans les faux, N"' 97, :153, (.,856. Tel
a été aussi le Serpent qui séduisit tve et Adam, cOlllme on le
voit par sa description et pal' sa malédiction, - Gen, Hl. 1 à 5,
111, :15. - [ci, le Dragon est appelé Diable et Salan, comme s'il
était seul, mais il est appelé ainsi, parce que tous dans l'Enfer
sont diables et satans, et pal' suile j'Enfer dans le complexe est
appelé ainsi.
551. Qui séduit tout le globe, signifie qu'ils pel'vcrtissent
toutes les choses de l'ÉgL-ise. Pal' séduire il est signifié pervertir,
et pal' le globe est signifiée l'Église, de même que par la terre,
N" 285 : par leclobe il est sigllifi~,- non le globe de la terre, mais
l'i-:glise sur ce globe, dans les passages suivants: « Elle sera dans
li: deuil ct elle sera confondue, la TERRE; il languira et il sera
confondu, le GLanE.•) - l:~saïe, XXIV. 4. - « Les TERnES a1)­
prendront tes jugements, ttles /wbitallts du GLonE tajustice,l)
Vers, 9. r.IlAPITIlE DOUZIÈ.\'1E, 167
- t:saïe, XX.Vi. 9. - « Factew' de la 'fERRE par sa vertu, c/is­
1Josant le GLOBE pm' sa sagesse. Il - Jérém, X. 12. LI. 15. -­
Il Découverts ont été les londements du GLOBE pm' le souille de

ton esprit. Il - Ps. XVlff. 16. - (l ,1 Jéhovah la TmRE et sa


7Jlénitude, le GLOEI: et ceu,v qui y habitent; Lui, SUl' les mas
il l'a fondé, et SUT' les {leuves il l'a. établi. Il - Ps. XXIV. 1, 2.­
(( A Toi les Cieu;,IJ et ci Toi la TF.fil\E, le G LOBE et sa plénitude,
TO'i lu les as fondes. I l - - Ps. LXXXIX. 12. - « Un 11'âne de yloil'e
il les fera 1té1'ïter; cal' il Jehovah les bases de la TERRF., et il a
disposé sur elles le GLODE. Il - l Sam. Il. 8. - « Babel, tu as
1'édllit le GWBE en dése1't; ta TERRE llt as perdu; Ion peuple
tu as lué. Il - Ésaïe, XIV. 17,20; - et en oulre ailleurs; pal'
exemple,-Ésaïe, XVIII. 3. XXVI. 18. XXVII. 6. XXXIV. 1. Nah. 1.
5. Ps. IX. 9. l's. LXXVII. 1.9. l's. XCVllf. 9. Lamenl. LV. 12. Job,
XVIIl. 18. Mallh. XXIV. 14. Luc, XXL 26. Apnc. XVr. 14 : ­
mais il faul qu'on sache que quand le Globe l'lIa 'l'cne sont nom­
més ensemble, par le Globe est signifiée l'(~gli~ë''qu-a--nïau bien',- el
P~l: la Tel'l'e l'(~gli~~jjî~~ l au. vrai. . -­
552. Précipité il (ut en la ten'e, et ses anges avec lui furent
pl"écipités, signifie dans le Monde des eS1Jrils, qui tient le mi­
lieu entre le Ciel et l'Enfer', el pal" lequel il y a conjoncticIII -irn­
médiate avec les hommes de la tel Te. Si par la ter!'e, en la­
quelle le Dragon esl dil précipité, il est entendu le Monde des
esprits, c'esl parce que ce monde esl immédialemen l au-c1essons
des Cieux; et qne, quand quelqu'un est précipilé du Ciel, il ne
Iambe pas loul de suile dans l'enfer, mais il Iambe SUI' la terre de
~ l\Ionùe siluée le plus près au-dessous, car ce Monde tienl le
milieu enlre le Ciel el l'Enfer, c'e.sl-à-dire, esl au-dessous des
Cieux el au-dessus des Enfers: snI' ee 1\Ionde, voÎ1' de plus grands
détails dans le l'l'ailé DU CIEl, ET DI-: L'ENFER, N"' !J2'1 à 535. Tous
ceux qui sonl dans ee Monde cOl11muniquenllmmédialemenl a~c
les hommes de la lerre, par conséquenl le Dragon el ses anges
avec ceux qni sont dans les faux el pal' suite dans les mallx d',{..
près l'hérésie reçue sur la foi seule; c'esl pour cela que, dans ce
qui snil, il esl dil : « C'cst /Jow'quoi, l'éjouissez-volls, Giel/,'/;;
malhell1' il (V (lus) qui habitcz la te1'}'e et la H1C1', pm'cc (/u'cst
descendu le diaule ve1'S vous, ayanl ,cne ('o/hl' (/lëmdl.', S(1r/wllt
~

1.68 L"IPOLILYPSE n~VI::(.I;t:. l'/' 552.

que lJeu de temps il a! » -Vers. 1.2, de ce Chapitre j - puis aussi,


« qu'il pOll7'suicit la {emme dans le désel't, et qu'il s'fn aLLa
{aire la glW1"1'e aux l'estes de sa semence. Il - Vers. 13 il 17.­
Il faut qu'oo sache que chaque homme, quaol il ses a(J'eclions el
par suile quanl il ses pensées, esl en sociélé avec ceux qui sonl
dans le ~Jonde des esprilS, el ~nédialemenl par eux avec ceux qui
sonl ou dans le Giel ou dans l'enfer: la vic de chaque homme dé­
pend de celle conjonclion.
553. Vers. iD. Et j'entendis llne voi.x grande qui disait dans
le Ciel: Maintenant a été {ait le salut, et la puissance, et le
l'Oyazl111e de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ, signifie la
joie des Anges du Ciel, de ce que maintenant le Seignew' Seul
règne: dans le Ciel et dans l'Église, et de ce qlle sont sauves
ceu:r: qui croient en Lui. Par une voix Yl'wule dans le Ciel esl
signifiée la joie des Anges du Ciel; aussi esl-il dil aussitol: « C'est
pow'quoi, réjouissez-vous, Cieux', et ceux qui y habitent. Il ­
Vers. i2; - la voix aussi devienl grande, parce qu'elle esl élelée
il caus0, de la joie du cœur; pal' a été {ait le salut, et la puis­
sance, il esl signifié que maintenanl il:> sont sauvés pal' la Divine
Puissance du Seigneur; el pal' le 1'Oyaume de notre Dieu, et le
pouvoir de son CI/rist, il esl signifie parce (lue le Seigneur Seul
règne dans le Ciel el dans l'Église; que par Dieu il soit enlendu
le Divin même ci quo (de qui loul procède), qlli esl appelé ,Jého­
vah, le Père, el par Chrisl son Divin IIumain, qui esl appelé le
Fils de Dieu, on le voil ci-dessus, N° 500 : el comme le Divin
~Jème à quo el le Divin Humain du Seigneur sonl un, de même
que l'âme elle corps, il s·ensuil· que le Seigneur Seul règne. Cela
esl enlendu par l'~:VANG[I.E DU flOYAUME, 'el par le l\OYAU~IE DE
DIEU, - ~Iallh. lIL 2. IV. 17,23. VII. 21,22. IX. 35. XL H.
XII. 2!:S. Marc, 1. ili, i5. IX. 1.. XV. li3. Luc, IV. li3. VIIL L IX.
GO. X. 8 à iL Xl. 17, 18, 20. XVI. i6, XXI. 30, 31. XXH. 18.
XXI LI. 50, 51.. - Que le Seigneur ail loul pouvoir dans le Ciel el
sûr Terre, on le voil clairemenl dans ~Iallhieu, - xxvm. 18.
.1ean, liT. 35. XVIL 2, iD. - Que ceux qui sonl dans le Seigneur
el en qui eslle Seigneur soienl sauvés, et que ce soil dans le Di­
vin Humain qu'ils sonl, on le voil dans .Jean, - XLV, XV, XVII;
......: el qu'i! n'y ail de sauvés qlle ceux qui croient en Lili, on le voil
\'ers. 10. Cll.ll'ITlH: 1l01:ZIi::,IIt:. 1(';\'
par ces passages: « A tous ceux qui L'ollt l'cfu, il lcw' a donne
pouvoù' de devenir cnfallts de Ditu, A CEUX QUI CROIENT EN SON
Nml. Il - Jean, J. 1'2. - « Afin quc quiconqac cnOIT AU FILS ne
pel'isse pas, mais qu'il ait la vic étcr-nelle. 'l - Jean, III. 15,­
« Dieu a tellement aime le monde, quc son lI11.S UNIQUf.-ENGEN­
DRÉ il a donné, afin que quiconquc cnOIT EN LUI ait l(( vic étel'­
nelle. Il - Jean, HI. 16. - « Qui cnOIT AU FILS ll'estpointjugé,
mais qui nc aoit pas a déjà été jugé, pw'cc qu'il n'a pa,! Cl'U
au Nom de l'Unique-Engcndré Fils de Dieu. » Il - Jean, ru. 18,
- « Qui CROIT AU FILS a la vil' étel'ncllc; 01', qui nc cl'oit pas
au Fils ne vcrl'a point la vie, mais la colèl'e de Dieu demeu/'{!
Sl/1' lui. » - Jean, UI. 36. - « Qui vient à Moi n'uul'a point
faim, et qui c1'Oit en Moi n'aUl'a jamais sail. En vél'ité, je vous
dis : Qui CROIT };~ ~IOl a la vil' éternellc. Il - Jean, VI. 33, 35,
47. - « Si vous NE r.ROYEZ PAS que Moi,je suis, vous mOUl'l'ez
dans vos pechés. » - Jean, Vlli. 24. - « Jc}sus dit: Moi,jc suis
la Résul'rection et la Vie; celui qui CROIT EN ~IOI, bien qu'il
11lew'e, vivl'a; quiconque vil et cnolT r.N i\,IOI, ne l1WUi'l'a point
durant l'éternité, li - Jean, XI. '25, 26; - et en ou lre ailleul's;
par exemple, - Jean, VI. 38, 39,40. VIL 37, 38. VIII, 1'2. XIl.
36,46. - Croire au Seigneur, c'est s'aclressE'r immédiatement à
Lui, et avoir confiance que Lui-Même sauve; el comme nul autre
que celui qui vit bien ne peut avoir cette confiance, c'est là aussi
par conséquent ce qui esl enlendu par croire en Moi; voir ci-des­
sus, N° 67.
554. PalU que précipité ct dé l'accusatcur de nos (l'ères,
qui les accusait devant notl'e Dieu jouI' et nuit, signifie que p(l1"
le Jugement Dcrnier ont dt!:! daignés ceux qui sc sont opposés
il la doct1'ine çle la iVouvelie Jéntsalcm. Que le Dragon ail élé
précipité, cela signifie que ceux qui sonl ent~ndus pal' le Dragon
ont été éloignés; qu'ils aient été éloignés, en ce qu'ils ont élé pré­
cipités du Ciel dans le Monde des esprits, et ensuite dans l'Enfer,
ce qui est leur jugement dernier, cela a élé dit précédemment;
par les fl'ères sont entendus ceux qui sont dans la doctrine de la

'
( Nouvelle Jérusalem, et dans la vie selon.,cette doctrine; par accu­
sel', il esl signifié s'opposer à cette doclrine, la la~er d'êlre fausse,
i et déclamcr .ronll'c~lle; et paÏ'ce qu'ils funt cela conlinu.ellemenl
Il. :I:l,
J70 L'AI'Oc,iLYl'SE nlivÉLt:E, 1\" 55ll.
comme devan t Dieu, le Dragon est appelé accusatell1' de nos fi'e­
res, les accusant devant Dieu jow' et Iluit,. c'est aussi ce que
faille diable quand jllente, cal' il tire de l'homme diverses choses,
qu'il appelle des faux, et qu'il condamne.
555. Vers. il. Et eux' l'ont vaincu pal' le sang de L'Agneau>
el pal' la parole de lew' témoignage, signifie la victvire pal' le
Divin Vrui de la Parole, et par la 1"ecoll1taissance que le Scï­
gneur est le Dieu du Ciel et de la teT'l'e, et que les pl'eceptes
de la Parole sont les pl'éceptes de la vie selon lesquds il faut
vivre. Que le sang de L'Agu(>aa soit le Divin Vrai procédant du
Seigneur, c'est-il-dire, le Divin Vrai de la Pm'ole, on le l'oit ci­
dessus, 1\0 3';9; que le témoignage sail la Divine Vérité, on le
voit, ~O, 6, 16; et que ce soient spécialement ces deux points, à
savoir, que le Seigneur est le Dieu du Ciel et de la _1~lTe, et que
les préceptes du Décalogue sont les préeeples de là vie, OlU~V~i!,
N'" 490, 50G; c'est même PO,UI' cela qu~ le DécaIQg~.,esti!.P[lelé 1!J
Témoigt.!i'ge, - Exod. XXV. 22. XXXI. 7, 18. XXXIr. 15. Lévi!.
XVr. 13. Nomb. XVII. 19. Ps. LXXVUI. 5. l's. CXXXII. 12. ­
Les Chrétiens d'anjan l'd'hui, qui sont dans la foi seule, croient
qu'ici par le sang de l'Agneau il est entendu la Passion de la croix
du seigneur, surtout pal' celle raison, qu'ils font la Passion de la
croix du Seigneur le pl'incipal de leur dogme, en disant qu'il a
a'insi ll~réré 'en Lui la condamnation de la loi, l'eudu satisfaction
au Père, et réconcilié avec Lui le genre humain, outre plusieurs
autres choses: que cependant il n'en sail pas ainsi, mais que le
Seigneur soit venu dp.1E....le 1!!!!.nde Pl!E1' Sl!.bjl!g1!i!' les en&!.'s ët
glori~er son lfumain, et que la Passion de la croix a'il été le
demie1: p!mbaC pm' lequel il a pleinpment vaincu les enfers,
el pleinement g101'i(ié son Humain, on le voil daps la DOCTHINE
DE LA NOUVELLE Jt:RUSALE~1 SUH I.E SEIGN~:UH, N°'12 à 1l1: de là,
il devient évident qne pal' le sang de l'Agnean, il n'est pas entendu
ici la Passion de la croix selon le dogme d'aujoUl'd'huÎ. Que par le
sang de l'Agneau il soit enlendu le Divin Vrai procédant du Sei­
gneur, c'est-il-dire, Je Divin Vrai de la Parole, on peut le voir en
ce que le Seigneur esl la Parole, et que, plifSqu'i1 eslla Parole, le
!!ivin [email protected] y c§.l SO_~Jlg, et le Divil) Bien y ~.sJ son C..9rps : ceci
peut être enseigné jusqu'à l'évidence de la manière sllivanle : Esl­
VCl's. il. OIAl'l'l'HE DOLZIÈ)IE. 171
ce que chaqne llOmme n'esl pas son bien el son l'l'ai? el comme
le hien appartient il la yolonll\, et le l'l'ai il l'entendement, chaque
homme cst sa volon lé et son enlendement; y a-l-il aulre chose qni
con,;lilue l'liam/ne? l'ho-mme quanl il son essence n"csl-il pas 1'0­
Jante el enlendemenl? 01', le Seigneur esl le Bien Alême e\_le
Vrai Même, c'esl-il-dire,_ h} Divin }~ien et le Divin Vrai,-_qui Lous
deux sont aussi la Parole.
556. El ii; n'o--:':;; pôinl aime leUl' âme jusqu'à la mort, si­
gnifie qui ne .le sont point aimés elix-mêmes plus que le Seï­
gnew'. Pal' aimer son àme, il esl signifié s'aimer el :Iimer il'
monde, car pal' l'àme est signifiée la vie propre de l'homillc, que
chacun a par naissance, el qui consiste il s'aimcr ct il ailller le
monde par dessus loulcs choses; c'est Jlourquoi par nc poinl aime!'
son âmc, il est signifié ne point s'aimcr el ne point aimer le
monde plus que le Seigneur el plus qne les choses qui appartien­
nenl au Scigneur; jusqu'à la mort, signifie l'ou!oir plutÔl mourir;
pal' conséquenl r.'esl aimer le Seignenr pal' dessus loules choses
el le prochain comme soi-même, - Mallh. XXI r. 35 il 38, - cl
vouloir mOUl'ir plulôl que de s'écarler de ces deux amours. La
même chose esl-!;ignifiée par ces Paroles du seigncUl' : (1 rjÎti vcut
tl'OUVC?)' SON t\ ME, la l)(:nlra; ct qui am'a perdu sa", A MI'; li cause
de Jésus, la trouVCNt. )) - :\Iatth. X. 39. Luc, XVII. 33. ­
(( Qui aime SOl\' i\~IE, la pCl'dra; mais qui Jwil SON AME dans ce
Monde, pour la vic etcrllc/le la conservCJ'a. )) - Jean, XLI. 25,
- (( Jésus dit: Si que/qu'un veut venir après Moi, qu'il l'C­
nonce à soi-mème; qll'Ïconque vowll'a sauveT SOl\' AME, la pCI'­
dra; mais quiconquc perdJ'a SOI\' AME r.i cause de Moi, la lrou­
vera :, quc scrvir'ail-il li un lWJ1Wl,C, s'il gagnail le Mondc en­
tier, mais qù'il (il la lJcrte de SON Am;? ou que donnent Ult
homme )Jour pri:r; suffisant de la 1'i!delll.)Jlion de SON AME? )) ­
Maltb. Xvr. 2ll, 25, 26. Marc, VUL 35, 36, 37. Luc, IX. 24, 2:").
- Pal' <limer le Seigneur, il est entendu nimer il fairc ses pré­
ceptes, ~ Jean, XLV. 20 il 211; - el cela, parce qu'il e,t Lni­
l\'Iême ses préceples, cal' ils procèdent de Lui, pal' conséquent Lui­
Même esl en eux, ainsi en l'homme, dans la vic duquel il:; onl élé
inscrits, el r,es préceptes sonl inscrils clans J'holilJ11e pal' les vou­
"loir ct les faire.
17:! l.·,H·OC:,\Ll'l'~;~ n(;vüü:, J\" 057.
557. rel's. 12, C'est poul'quoi, nijouissez-vous,Cieu.r,ct ceU.l:
qui y habitent, signifie l'état nouveau du Ciel, en ce qu'ils sont
dans le Seigneu'I', et que le Seigneur est en eux. l'al' les Ci<:ux,
il est entendu le Ciel des Chrétiens, dans lequel le Seigneur Seul
est reconnu pOUl' Dieu du Ciel et de lu telTe; pal' réjouisseZ-VOltS,
il est signifié son étal nouveau, plein de joie; pal' ceux qui y ha­
lJilent sont signitlés ceux qnlsont dans le bien, [\" 380; et comme
lont bien vient du Seigneur, il est signifié qu'ils sont dans le Sei­
gneur, et que le Seigneur est en eux.
558, Malltem' à vous qui habitez la telTe et la 11/(;/" '],)(t'l'ce
qu'est descendu le diable vers Val/S, ayant" une colère gl'anc/è,
signifie une lamentation sur ccU.x qui sont dam l<:s intenles el
dans les e.rtenlCS de la doctrine sm' la foi scule, et pal' suite
dans les 1/laux de la vie, parce que leu1'S semblables ont eté ']Jré­
cipités du Ciel dans le Monde des esprits, (ft sont P(l1' consé­
quent en conjonction avec les hommes de la terre, qu'ils exci­
lenf, pm' haine contre la nOl/velle Eglise, il pe/'sévére1' dans
leurs l'cm::; et pal' suite dans lew's maa:!:. l'al' malhem' li VOliS
qui habitez la terre et la mel' esl signifiée une lamentation SUl'
ceux qui, dans \'~:glise, sont duos la doctrine SUI', la foi seule; pal'
malheur est signifilie nne lamentation, N" 4'L6; par" VOus qui \lu ..
bitez" sont signifiés.ceux qui sont dans l'Église dont la doctrine
est la foi seule; pal' lu terre sont entendus ceux qui sont dans ses
inlel'lles, et PUI' lu mel' ceux qui son t dans ses exlernes, NU lOO;
pal' une colill'e gmncle est signifiée lu haine contre la Nouvelle
i~glise, parce que c'est contre lu Femme, N" 525; pUI' descelldre
Ve1'S eux, il est signifié vers ceux qui sont dans le ~londe des es­

prits, el comme ceux-ci sont en conjonclion avec les hommes de


la lerre, il est signifié unssi vers ceux qui sonl lels sur la terre;
que le Dragon ait été pl'licipité du Ciel dans le ~Ionde des e~prits,
et que ceux qui y sont soient en conjonction avec les homLnes de
la tel're, on le voil ci-dessus, N' 552. Le Dragon, ici, est appelé
diable, parce qu'il est entendu ceux qui sont d'après celle hérésie
dans les maux de la vie, et dans les mallx de la vie d'après cette
hérésie sont ceux qui vivent selon la leneur de leUl' foi, à suvoir,
que les péchés ne sont point chez ceux qui prient avec confiance
nicule Père, et que s'il y en u ils saut l'omis; comme ceux-là ne
\'ers. 12. CIIAPITRE DOLZlbrE. 17J
s'examinent poinl, ils ne connaissent aucun péché chez eux, et
enfin ils finissent par ne point savoir ce que c'est que le [l~;ché;
voi7' ci-dessus, NU 5:31; que par le Drôgon comme diable, il soil
entendn ceux qui sont dôns les manx de leurs convoitises, on le
voit, N" 550. Si tout homme est en conjonction avec ceux qui sont
dans le ~londe des esprits, c'est parce qne l'holOme quant aux
.afTeclions et pôr suite quant ôUX pensées de son mental estuil es­
prit; c'est ponrqnoi il est continuellement, qnant il ces afi'eclions
ct à ces pensées, en conjonction ôrec les esprits qui sont dans Lll1e
afTection semblable et pal' suite dans des pensëes semblôbles; il Y
a une telle conjonction, que si cc lien élaitl'ompu un seul instônt,
l'homme lomberaitmort : l'I::glise jnsqu'il présent n'ôvoil riE'1l su
SUI' ce sujet; elle n'avait pas su non plus que l'homme, après la
mort, est son ôfTeclion cl pal' suite sa pensée, pal' conséquen t sô
chôrité et pal' snite sa foi, ni que personne ne peut être sa foi sé­
pôrée d'ôvec sa eharité.
559. Sachant que ]Jeu de temps il a, signi{te pm'ce qu'il sait
qu'un nouveau C'iel a eté (ait, l't qu'ainsi une nouvelle Église
dans les t('1'1'eS ('st proche, et que lui alors ('st jeté dans l'enter
avec les siens, Que ces choses soient signifiées, c'est pm'ce que le
Dragon sait qu'un nouveau Giel a été l'oit, C,1r il est tombé de ce
Ciel, Vers. 8, 9; puis,' il sail qn'une nouvelle Église clans les terres
est proche, d'après lô prédiction dans l'Apocalypse, Char, XXI;
et il s~it aussi qu'il doit, Ini, être précipité dans l'enfer a\'ec les
siens, aussi d'après la prédiclion, - Apoc, XX. 1,2, '10.
560, Vers. 13. Et quand l'Ill vu le Dragon qu'il avait été pré­
cipité en la lelTe, il poursuivit la Femme qui avait enfanté le
fils, signifie 'lue les D1'Ctconiciens dans le Monde des eS]Jl'its,
aussitôt qu'ils y eurent été précipités, ent'l'epl'i1'ent d'infesta
la Nouvelle Église ri cause de sa doctrine. - Quand eut vu le
Dragon qu'il avait été précipité en la tare, signifie quand les
Drôconiciens eurent vu qu'ils aVôient été séparés d'avec le Ciel, et
CJu'ils étaient en conjonction avec les hOlDmes de la terre, l\" 552,
558; il pOl!1'suivit la Femm(', signifie CJu'ils entreprirent aussitôt
d'infestet' l'f:glise du Seigneur; Qne la'Lemme qn'll poursuivit soit
Ce..ULt:glise, on le ,voit, N" 533; qui avait enfanté un fils, s.~­
gnifie à cause de la doctrine; que le fœlus ou Je fils IllAle, que la
1f. j S*.
nll }.'/lI'OCIL1'I'S}; I\~V~L~:L N" 560,
[elllll1e enfullta, soiL la doctrine de la Nouvelle Église, on le voit,
N°' 535, 5112, 5!.13, 5115.
561. Vers. 111. Et {U1'ent données èt la Femme deux ailes de
l'aigle g1'and, a(tn qu'elle s'envolât dans le désert en son lieu,
signi(tr: la Divine circonspection pow' celle Église, ct la dë­
{ense tant qu'elle est encore parmi un petit lW1ltUre. Pal' la
Femme est signifiée la Nouvelle Églis,e, N" 533; pal' les ailes sont
signifiées la puissance ct la défense, NU 2f,5; pal' l'aigle est signi­
fiée la vue intellectuelle, et pal' suite la penséc, N" 2115; pal' voler,
il est signifié distinguer ct avoir de la circonspection, NU 2[15; par
le drfsert es! signifiée l'I:;glise désolée, et ainsi parmi un petit
nombre, i\" 566; pal' le lieu est figniflé l'état, là; il suit de là que,
pal' « furent données à la femme deux ailes de l'aigle grand, afin
qu'elle s'envolât dans le désert en son lieu, » il est signifié la Di­
vine circonspection pour la Nouvelle Église, et la défense tan!
qu'elle est parmi un pelit nombre.
562. Où elle serait l/OUlTie un temps et des tl:m7Js ct la moitié
d'1tn tem7JS, 1101'.1 de la fitcc dn'sel'1)(:nt, signifie afin que, li cause
de l'astuce des séducteurs, il soit pourvu avec circonspection ci.
cc qu'elle vienne parmi un 7.llus grand nombre jusqu'à ce qu'elle
7Jarvienne ci son état déterminé. Pal' dl1'e nOltlTi, lorsqu'il s'agit
de la Nouvelle Église, il est signiflé êli'e pourvu il cc qu,(>lIe vienne
parmi lln plus grand nombre, comme ci-dessus, NU 5!i7; pal' un
temps et des temps et la moitië d'un temps, il est signifié jusqu'à
la fin et au \.Ommencement, ainsi lorsque d'un petit nombre elle
s'est accrue parmi un plus grand nombre jusqu'il son état détcr­
miné, COllllllC aussi ci-dessus, NU 51~7; pal' la fàcc du serpent, il
est signi[]é l'astuce des séducteurs, par la face l'astuce, et pal' le
serpent les séducteurs; que pal' le serpent soient signifiés les sé­
ducteurs, on le voit clairement pal' ces paroles clans ce Chapitre:
" Et précip'Ïlr! rut ce Dragon grand, cc Ser'/Jent ancien, qui sÉ­
DUIT tont le glouc. » - Vers. 9 ; - ct ailleurs: « Il saisit le
Dragon, le Serpent ancien, et il le jeta dans l'abfme, afin qu'il
ne SÉDUISÎT plus les nations. ,) - Apoc. XX. 2,3; - il est en­
tendu ici la mêmc chose 'que pal' le serpent qui séduisil Ève et
Adam, et de qui il est dit; « Et le SERPENT .ÉTAIT PLUS lIusÉ que
tout animal du champ; et la {e/llme dit à Jéhovah: Le SERPENT
Vers. 14. CILlPJTI\;; DOUZÙ:m;. 175
&1',\ st:DUl'rE.
l) - Gen. nL 1, 13. - Par la l'ace, dans la Pal'ole,
il est signifié ce qui est intérieur chez l'homme, parce que [a face
est le type de son lllcntal (ànimus), et est formée à la correspon­
dance; de là, pal' la face du serpent, il est signifié la colère, la
haine et l'astuce. Pal' un temps et destemps cl la moitié d'un Lemps,
il est signifié ici la mèllle chose que pal' mille deux cent soixanle
jours, Vers. 6, Ol! sont ces paroles: (( Et la femme s'en(uit dans
le désel't, où elle a un lieu pnJp(wé par Dieu, a~n qu'on l'y
nourrisse mille deux cent soixante jO!/1'S, " lesquelles ont été
expliquées; voü' ci-dessus, N" 547; la même cllOse aussi que pal'
les TROIS JOURS ET DEMI, - Apoc. XL 9,10, - et que pal' les
le TROIS ANS ET SIX nlOIS, 100'sqll'il y avait (amine, l) - Luc, IV.
25 : - la même chose encore que, dans Daniel, par cc UN TJ:JIPS
DÉTERMINÉ, DES TUIPS DÉTElInllNÉS, ET liNE ~IOITlÉ, quand ils
auraient achevé de di.lpel'Ser les mains du peuple de sainteté, l)
-XII. 7.
563. Vers. 15. Et jeta le serpent api'ès la Femme, de sa bou­
cite, de l'eau comme un fleuve, a/in que pm' le fleuve il la (a
emporter, signifie les l'aiso1t1wments d'après les (aux en abon­
dance pour détrttil'e l'Église. Pal' le sapent est signifié ici,
comme ci-dessus, le Dragon qui séduit; pal' la femme est signi­
fiée la Noul'elle l::glise, N° 533; pal' l'eau sont signifi()s les l'l'ais,
et dans le sens opposé les faux, i\'" 50, 409; pal' le fteuve SOllt si­
gnifiés les l'l'ais en alJondance, et dans le sens opposé les faux cn
abondance, N° 409; pal' de la bouche du sel'pelll, il est signifie
les raisonnemenls; de là maintenant, par jeter de l'eau cornille un
fleuve, sont signifiés les raisonnemenls d'après les f[luX en abon­
dance. Les raisonnements de ceux qui sont entendus pal' le dra­
gon viennent tous des illusions et des apparences; et, s'ils sont
confirmes, ils sc présentent à l'cxterieur COlTlllle des l'l'ais, mais il
l'illtél'ieur ils l'enferment des fau~ en abondance. Je puis rapporler
que ceux qui, dans l'Église, confirment ensuite la foi seule chez
eux, ne peuvenl se relirer de celle foi que pal' une pénitenCe se­
rieuse, parce qn'ils se conjoignent al'ec les Draconicieus, qui sont
maintenant dans le l'Ionde des esprits, y excitent des tl'oubles, et
pal' hainc contre la Nouvelle Église y infestent tous ceux qu'ils
rencontrent; ct cOlllme ils onl été conjoints avec les hommes de
17G L'APOCALYPSE RÉVl';\.ÉE, i\" 5G:3,
la terre, ainsi quïl a élé dit ci-dessus, ils ne souffrent pas que
ceux qui ont été une fois séduils pal' leurs raisonnements se reli­
rent d'avec eux, Cilr ils les tiennent comme liés avec des chalnes,
et alors ils leul' bouchent les yeux, afin qu'ils ne puissent plus
voir aucun vrai dans la lumière.
56il. Vers. 16. Et la te1'7'e secourut la Femme, et la [CITe ou­
vrit .la bouche, et elle cngloutille fleuve 'Ille le Dragon avait jeté
de .la bouche, signifie que ces raüormements d'après les (all.T
en abondance, que p"oduisentl('s Draconiciens, sont réduits au
néant par les vrais spirituels, entendus rationnellement, qzie
TJ1'ésentent les Micllaëls dont .le compose la Nouvelle èglise, [Jar
la ten'e, qui srcou/'uf la Femme, est signifiée l'(~glise qoant à la
doctrine, lV' 285; et COlfm,e il s'agit des raisonnements d'après
les faux que produisent les Draconiciens, c'est par les vrais d'a­
près la Parole que la Terre, c'est-à-dire, l'I::glise, secourt la
Femme; pal' ol/VI'il'la houclle, il est signifié présenter cesvrnis;
par le fleuve que le dragon avait j!'té de sa bouche, sont signifiés
les raisonnements d'après les faux en abondance, N" 563; pal' en­
gloutir, il est signifié faire qu'ils soienl rédnits au néant: par les
i\lichaëls sonl enlendus les hommes de la Nouvelle Église, pal' 'ii­
chaël les sages de celle I~glise, el par ses ,\nges Ions les aulres,
COlllme da:'s la ~ouvelle Église on rejette ce dogme, que l'enlen­
demenl doit être captif sous l'obeissance de la foi, el qu'il sa place
on admet que le l'l'ai de l'Église doit être vu pour qu'il soit cru,
N" 22il; el COlllllle le l'rai ne peul être vu que rationnr,llen10nt,
c'est pOUl' cela qu'il est dil (( par les l'l'ais rntenrlus rationnelle­
ment: » comment un homme peut-il être condnil par !.lLêeigne..\ll'
et être conjoint au Ciel, s'il bouche son entendement dans les
choses qui concernen t le salut et la vic éternelle '/ N'esl-ce pas
l'entendement qui doi)_ètre illustré et être enseigné? El...qu'eÙ-ce
que l'entendemenl bouché pal' la religion, sinon l'obscurité, el
une oiJscUI'ilé lellr, qu'elle rejette loin d'clic la lumière qui illus­
tre? Puis aussi, qu'est-ce qui peul reconll'allre quelque \'l'ai elle
relenir, s'il ne le voil pas? Qu'esl-ce qn'ull \'l'ai qu'on ne vnitpas,
siJion un mol qu'on ne comprend pas, qui chez les hommes sen­
suels-corporels a coulume d'être relenu pal' la mémoire, mais qui
ne pelll l'être chez les sages? bien plus, les sages rejetlent de leur
Vers. :l 6. Cll,·\l'ITHE DOUZlt;)lE. iï7
mémoire les mots vides, c'est-ù-dire, les mols qui n'y sonl point
entrés cI'après l'entendement; pal' exemple, que Dieu un esllrois
qùanl aux personnes; que le Seigneur né d'élel'llilé n'rst pas le
même que le Seigneur né dans le temps, c'est-ù-dire, que l'un
des Seigneurs est Dieu et non l'autre; puis aussi, que la vie de la
Charité, qui cOllsiste en de bonnes œuvres, et ù faire pénileuce
pour les mauvaises œuvres, ne contribue en rien au salul; le sage
ne comprend pas ceci, c'est pourquoi, d'après sa raljonnlilé, il
dit : La neligion ne fait donc rien? la Religion Ile cOllsisle-t-elle
pas ù fuir le mal et il faire le bien? la doctrine de n::gHse n'en­
seigne-t-elle pas cela, comme aussi ce que l'homme doil croire,
pour qu'il fasse d'après Dieu les biens de la neligioll?
565. Vers. 17. Et irrite {ut le Dragon contl'e la Femme, et
il s'en alla {ain! la gllerre aux restes de S:'l semence, qui gm'­
dent les commandements de Dieu, et ont le témoignage de Jé­
sus-Christ, signifie une /zaine enflw1l1nee chez ceux qui se
croient sages d'après les confirmations ))'OUI' l'union mystique
du Divin et de l'Humain dans le Seignew', et pour lajustifica­
tian par la {ai seule, contre ceu.x qui reconnaissent que le Sei­
gneur Seul est le Dieu du Ciel et de la ter/'(!, et que!!! Décalo­
gue est la loi de la vie, en attaquant les novices dans l'intention
de leSsédul!,e. Toütes ces choses sont contenues dans ce peu de
paroles, parce qu'elles sont en série la suite cIe celles qui précè­
dent, où il est dit, que la terre secourut la Femme, el oUVl'il sa
bouche, et engloulil le fleul'e que le Dragon avail jelé de sa bou­
che, pal' lesquelles il esl signifié que leurs raisonnemenls d'arrès
les faux élaienl réd nits au néall!, N" 5611; par conséquent, qu'ils
faisaient de vains efforts pour détruire la Nouvelle Église; c~e~
po,ltrquoi, pal' le Dragon irrité cont!'e la Femme, il est ~igniflé
t,!ne haine enOammée el une aspiration de l'enge.~nce contre l'I~­
glise; pal' la colère dn Dragon est signifiée la baine,]\" 558; pal'
(aire la guerre, il est signifié allaquer et comballre pal' les rai­
sonnements d'après les fanx, N" 500; pal' les ?'estes de sa se­
mence, qui gardent les commandements de Dieu, et ont le te­
moignage de .JCslls-Clll'ist, sont entendus 'les novices qui r~çoi­
~elltla doctrine SUI' le_Seigneur el SUI' le Décaloguj); ce que c'est
flue le témoigllage de .Jl\sus-Cllrisl, on le l'ail ci-dessus, ]\'" 6,
178 L'APOC.lLYI'St: I\ÉV~LÜ:. 1\" 565.
490. Que par le Dragon, ici, soienl enlendus~ qui se cro~nl
sages d'après les confirmations pour l'uni0IL!nys.!iq_lJe du Divin et
de l'Humain du Seigneur, el llolirla justification par la foi seule,
c'esl parce que ceux-ci sonl dans le fasle_ge la sagesse ei savenl
raisonnel'; el du faste procède la haine, el de la haine la colère cl
la vengeance conlre eeux qui n'onl pas la I}lêl!!e. croyapse. Pal'
l'union mystique, qui esl aussi appelée union hyposlatique, sonl
entendues leur~ ficlions concernanl l'inl1ux el l'opéralion de la
])ivinil6 dans l'f1ulllanité du Seigneur comme dans un autre; ils
ne savenl pas que Dieu cl J'i fOlllllle, ou le' Dili,n el l'Humain
Qans le Seigneur, ne so-n'l 'pas dcux, mais une seule personnt',
unis comme l'âme elle corps, selon la doclrine reçue dans Loulle
'Monde chrétien, el qui lire son nom d'J\l!Janase; lllais l'apporter
leurs fioUons de l'union myslique serail inutile, cal' ce sonl des
absurdités. Que par la senlence de la femme il soit_entendu ici
ceux qui sonl de la Nou~<2!.le tglise, el dans les \'l'ais de la Doc­
trine de celle I::glise, on pe~--voir par la signification de la se­
mence dans les passages suivanls : (( Connue sel'a )Jarmi les na-,
tions I.EUIl SOIF.;>;CE, et ceux qui naitl"ont d'eu,T:, dans le milieu
des peuples; tOIlS ccux qui les verront reconnailront qu'ils
sont, eu,r:, la SHIENCE qu'a bénie Jéhovah. »- Ésaïe, LXI. 9.­
(( SEMENCE des bénis de JdlOvaIJ, eux. 1) - l:;snïr, LXV. 23. ­
(( De 1!lème que [es Cieu,r: nouveau.r: et la Terre nouvelle que je
vais (aire .le maintiendr'ont devant Moi, de même .le maintien­
dra VOTUI:; SE~JENCE. » - És. LXVI. 22. - (( La SEME;>;CE, qui Le
savira, sera com))tée au Seigneur il génération. » - l's. xxn.
31. - (( Inimitié je mellrai enll'e toi ct la femme, et entre 1'1\
SE~JENCE ct LA SEMENCt; ilE LA FEMm:. Il - Gen. Ill. 15. - (( En
est-il un seul qui clw);c/w LA SDlENCE DE DIEU? » - ~Ialach. H.
15. - " Voici, les j01l1'S viennent, où J'ENSEMENCEIlAI la maison
d'Israiil ct la maison de Jell1lda/1 de SE~JENCE (L-'hol1lnw. Il ­
Jt\rém. XXXI. 27. -" Quand il aura mis pou'/' délit son âme, il
ven'a de LA SE~IENCE. )l-ÉS. LilI. 10.-(( Ne crains point, cal'
Moi avec toi; d'orient j'amènerai TA SDIENGE. » - )::5. XUU.
5, 6. - " A droite ct il gauche ta te l'épandras, et TA SEMENCE
possédera les nations en héritage. » - Ésnïr, LIV. 3. - " Je
t'avais plantée ccp e,r:quis, SEMENCE Dr. vÙUTll; comment ['('s­
Vers. 17. CIIAI'ITIΠlJOUZlbIE. :179
tu changée lJOUl' Moi en sarments d'un cep étrange1'? li ­
Jérém. rr. 21. - (( l.C'tlJ· {ruit de dessus la ten'e je cletl'uil'ai, el
leur SEMI;NCE d'ent1oe les (ils de l'flamme. li - l's. XÀJ. ':1.1. ­
« La SEMENC!::, ce sont les (ils du ROYilUnl!'. l l - ;\lalllJ. X [1 r. 38.
- La nième r,hose esl signifiée pal' la SE)IENCt: D'LSRAEl., parce
qU'Israel esll'l~glise, -I~saïe, XLI. 8, 9. XLIV. 3. Jérém. XX 1.1 1.
8. XXXI. 35, 36. - La même chose aussi par la SEMENCE DE DA­
VID, parce que David esl le Seigneur, -Jérém. XXX. 10. XXXIII,
22, 25, 26. l's. LXXX IX. li, 5, 30. - La mème dlOse encore pal'
la SEMENCE DU CUHIP, parce que le champ signifie l'I~glise, en
beaucOlip d'endroils. i\lais l'opposé esl signifié pal' la SMl!::NCE
DES M~CHANTS, - f:saïe, l. 4. XLV. 20. LVII. 3, 4, - el pal' la
SEMENCE DU SEnPEXT, - Gen. Ill. 15.
565 (bis). Vers. 18. Et je me tins sur le sable de la me7',signi­
fie son etat spirituel-naturel en ce momen.t-là, tel qu'il est citez
ceuJ.' qui sont dans le Premic,' ou Dernier Giel. Pal' le saule de
la mer esl signifié cel élal, parce que pal' la Mer esl signifie l'Ex­
terne de l'l::glise; cel élat est appelé spirilnel-naturel, lei qu'il est
chez ceux qui sonl dans le Premier ou Dernier Ciel: précédem­
ment Jean avail élé en haul dans le Ciel, où il l'il le Dragon, son
combal avec Michael; puis, le Dragon précipilé el pOllrsllÎl'anl la
Femme; mais mainlenanl que le Dragon a été précipité, et qu'il
est encol'e question de lui dans ce qui l'a suivre, Jean en esprit
a élé porlé en bas, afin qu'il vit au-dessous des Cienx plnsien1's
choses concernanlle Dragon, ct qu'il les décrivit; dans cel élnl, il
vit deux Bêtes, monlanl l'une de la jler, el l'au Ire de la Terre, .ce
qu'il n'aurait pu voir dn Ciel, puisqu'il n'est a.ccordé à aucun Ange
de parler dn Ciel ses regards l'crs les lieux inférieurs; mais, s'il
le désire, il peut descendre. 11 faut qu'on sache que, dans le ~Ionde
spirituel, le lieu correspond ill'élat, car qui que ce soilne pe,!l être
autre pm:t que là olt est l'élal de sa vie; et comme Jean sc lint
alors sur le sable de la mer, il s'ensuil qne son élal en ce lIlornenl­
là élail spirituel-naturel.

* "ft * * *"
, 566. A ce qni précède j'ajonlerai cc Mt:~IORABLE. 11 s'éleva lllle
disêl\ssion entre des Esprits SUl" cette qneslion : Penl-oll l'ail' ql1el­
J 80 L'APOCALI'I'SE l\{:v~Lf:E. J'\" SGü,
que l'l'ai doctrinal Théologique dans la Parole, sinon d'après le
Seigneur? Tous s'accordèrent en cela, que personne ne le peut
sinon d'après Dieu, parce que « un /tomme ne peUl prencl1'e j'ien,
il moins qu'il ne lui ait ete donné du Ciel, » - Jeau, Ul. 27;­
il l'estait donc à discuter si quelqu'un le peut sans s'adresser im­
médiatement au Seigneur; on disait d'uo cOté, qu'il fallait s'a­
dresser directement au Seigneur, parce qu'il est la Parole; et de
l'autre côté, que le vrai doctrinal était aussi vu, quand on s'a­
dressait immédiatemel1t à Dieu le Père; c'est pourquoi la discus­
sion se portait d'abord SUI' cc point: Est-il permis à un Chrétien
de s'adresser immédiatement à Dieu le Père, et ainsi, de sauter
par-dessus le Seigneul'; et n'est-ce pas là une insolenee et une
audace indécentes et téméraires, puisque le Seigneur dit, que
pel'sonne ne vient au Père que par Lui? - Jean, XIV. 6. .....:.
Toutefois, ils laissèrent ce point, et ils dirent que l'homme peut
VOil' le vraLdoctl'inal dans la Parole par sa propre lueur natu­
l'elle; mais celle opinion fut rejetée: c'est pourquoi ils insistè­
rent, en disant que ce vrai peut être vu par ceux qui prient Dieu
le Père; et on lut devant eux lm passage de la Parole, et alors ils
prièrent à genoux Dieu le l'ère de les illustrer, et ils dirent à l'é­
gard du passage de la Parole, qui avait été lu devant eux, que
telle et telle chose était un vrai, tandis que c'était un faux; cela
fut répété plusieurs fois jusqu'à produire l'ennui; enfin ils avouè­
rent qu'ils nc pouvaient point; mais de l'autre cOté ceux qui s'2­
dressèrent immédiatement au SeigneUl' voyaient les vrais, et les
expliquaient aux autres. Après celle discussion ainsi terminée,
il 1110nta de l'Ablme quelques Esprits qui apparment d'abord
comme des Sauterelles, et ellsuite comme des hommes; c'étaient
ceux qui, dans le l'londe, avaient prié le Père et confirmé chez
cux la JusLificaUon pal' la foi seule; ils disaient qu'ils voyaient
dans une lumière claire, et aussi d'après la Parole, que l'homme
est justifié par la foi seule sans les œuvres de la loi; il leur fut
demandé pal' quelle foi; ils répondirent: « Pal' la foi en Dieu le
Père; » mais apl'ès qu'ils ement été examinés, illem f.llt dit du Ciel
qu'ils ne sllvaient pas même Ull seul vrai doctrinal d'après la Pa­
l'ole; toutefois, ils répliquèrent qu'ils voyaient cependant leurs
l'l'ais dans la lumièrc; alors il leul' rut dit qu'ils les voyaient dalls
NO. 566. ClIAI'l'J'J\t: DOUZlbl F.. '181
une lumière fanlastique; ils demandèrenl ce que c'esl qu'une lu­
mière fanlastique; on leur appril que la lumière fanlaslique eslla
lumièl'e de la confirmation du faux, el que celle lumière corres­
pond à la lumière dans laquelle sonl les Hiboux elles Chauves­
:;louds, pour lesquels les lénèbres sonl lumière el la lumière est
ténèbres: cela fut confirmé en ce que, lorsqu'ils regardaienl en
haul vers le Ciel, où esl la Lumière même, ils voyaienl des lénè­
bres, el que, lorsqu'ils regardaient en bas vers \'Abime, d'Oil ils
élaienl, ils voyaienl de la lumière. Indignés de celle épreuve con­
firmative, ils dirent que de la sorle la Lumière elles Ténèbres ne
sont pas quelque chose, mais saut seulement un état de l'œil, d'a­
près lrquel on dil que la lumière esl lumière, el que les lénèbres
sont ténèbres; mais il leur l'lit montré que la Lumière fantastique,
qui cslla lumière de la confil'lllalion du faux, élait chez eux, el que
leur lumière était seulemenl unc activité de leur menlal, qui li­
rait son origine du feu des convoitises, et qu'elle ressemblait assez
ilia lumière des chats, dont les l'eux, pal' le désir ardent de lrou­
ver des rats dans les caves, paraissent pendant la nuit comme des
chandelles. A ces mols, ils direnl, avec emporlemenl, qu'ils Il'é­
taienl poinl des chals, ni comme des chals, parce qu'ils pouvaient
voir quand ils l'oulaienl; mais comme ils craignaient qu'il ne leur
fùt dit: POllrquoi ne voulez-vous pas? ils se relirèrenl; el ils se
précipitèrent dans leur Ablme et dans leur lumière; cellx qui saut
dans cel Ablme, el ceux qui leur ressemblenl, sont même appelés
Hiboux el Chauves-Souris.
Quand ils furent arrivés près des leurs dans l'abîme, et qu'ils
eurenlraconlé que des Anges Icur avaienl dil qu'ils ne savaient
aucun \'l'ai doctrinal, pas même un seul, el qne pal' conséquent
ils les avaienl appelés Chauves-Souris et Hiboux, il y eul du lu­
mulLe, el ils direnl : « Prions le Seigneur de nous permellre de
monter, et nous démontrerons clairement que nous avons un
grand nombre de \'l'ais doclrinaux, que les Archanges eux-même
reconnaîlronl; nel, parce qu'ils prièrenlle Seigncur, la permission
ful donnée, et ils montèrenl jusqu'au nombre de lrois cents, et
lorsqu'ils apparurenl SUl' la terl'e, ils dirent: « Nous arons éléJ2~­
·'èbl'e§..e.l renolllmés dans I~ .Mon~e, par~ que nous avons connu
el enseigné les arcanes de la .Justification par la foi seule, et d'a­
rr. Jll.
182 L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE. N" 566.
~

près les connrmations, non-seulement nous avons VII la lumière,


mais nous l'ayons même l'ne comme un éclat brillant, et nous la
voyons encore de même dans nos cellules; et cependant nons ve­
nons d'apprendre de nos compagnons, qui ont été chez vous, que
cette lumière élait, non pas la lumière, mais des ténèbres, par
cette raison (lue nous n'avons, comme vous dites, aucun \'l'ai doc­
trinal d'après la Parole; nous savons que lout l'rai de la Parole
brille, et nous avons cru que c'était de là que venait la srlendelll'
dont nous élions environnés qnand nous méditions profo~délllent
s\lT no§ 'lrcarres; c'est pourquoi, n(lUS vous démontrerons que nous
avons, d'après la Parole, des vrais en grande quantilé. ,) Et ils
dirent: « N'avons-nous pas ce Vrai, qu'il y a une Trinité, Dieu le
Père, Dieu le l'lIs et Dieu l'Esprit Saint, et qu'i! faut croire en la
Trinité? n'avons-nous pas ce Vrai, que le Christ est noire M­
dempteur et noire Sauveur? n'avons-nous pas ce Vrai, que le
Christ seul est la Justice, et qU'à Lui Seul est le Mérite; et que
celui qlli vent s'attribuer quelque chose du méhte et de la justice
du Christ est injusle et impie? n'avons-nous pas ce Vrai, que nul
moutel ne peut faire par lui-même aucun bien spil'itnel, mais que
lout bien, qui en soi est le bien, est de Dieu? n'avons-nous pas ce
Vrai, qu'il y a un bien méritoire et un bien hypocrite, el (lue ces
biens sont des maux? n'ayons-nous pas ce Vrai, que l'homme par
ses propres forces ne peut contribuer en rien à son salut? n'avons­
nous pas ce Vrai, que néanmoins il faut faire les œuvres de la cha­
rilé? n'avons-nous pas ce Vrai, qu'il y a une foi, et qu'il faut croire
en Dieu, et que chacun a la vie selon qu'il croil? outre plusieurs
autres Vrais d'après la Parole. Qui de vous peut nier un de ces
Vrais? et cependant vous avez dit que dans nos écoles nous n'a­
vions aucun Vrai, pas même un seul; n'esl-·ce pas là ce que vous
nous avez injustement reproché. »\~lais ils reçurent alors cette
réronse : « Toutes les proposilions que vous avez énoncées sont
'Welles-mêmes des Vrais; mais vous, vous les avez falsifiëes, en
les appliquanl iï eonni:!ner \ln faux pJ:Ï.nciPil, et de là, ciÏe~s et
en vous, ce sont des vrais falsinés, qui lirent du principe faux leur)
caractère de faux. Que cela soit ainsi, c'est même ce-que tWü"s
démonlrefons à l'œil: JI ya non loin d'ici un endroit SUI' lequel
la lumière influe immédiatement du Ciel; au i\/ilieu l'st une Table,
N" 566. CHAPITRE DOUzIEm:. 18:)
el quand il y esl posé un pnpier SUl' lequel esl écril un Vrni liré
de la Parole, ce papier, d'après le Vrai qui y esl écril, brille
COlllme une Éloile; écrivez donc vos Vrais snr un papier, el qn'i1
sail mis SUI' la Tnble, el vous verrez. }) lis les écrivirenl sur un pa­
pier elle donnërenl au gardien, qui le mil SUI' la Tnble, el qui alors
leur dil : « Éloignez-vous, el regnrdez vers la Table; }) el ils s'é­
loignèrent el regnrdèrenl; el voici, ce Pnpier bl'illail comme tine
• 1Éloile; el alors le gardien leur dil: « Vous voyez que cesonl des
Vrais que vous avez écrils SUI' le Papier; mais approchez plus
près, el fixez votre vue sur le Papier; }) el ils le firenl, et loul-à­
. 1coup la lumière disparut, elle Papier devinl noir comme s'il eûl
~ été couvert de suie: et ensuile le gal'dien leur dil : « Touchez le
Papier avec vos mains, mais gardez-vous de toucher l'écriture; 1)

J \ el dès qu'ils y eurenltouché, une flamme en sorlLL,elle c~ma.


A la vue de cel embrasemenl, ils s'enfuyaienl; el il lem' ful dil :
\ « Si vous eussiez louché l'écrilure, vans an riez entendu un bruil
1éclalanl, el vous vous seriez brûlé les doigls : }) el alors ceux qui
se lenaienl derl'Îère enx leur direnl : « Vous voyez mainlenanl que
les Vérités, dont vous avez abusé pour confirmer les Arcanes de
Il volre Justification, sQnl en ell~s-mêmes des Vérités, 1l1~lcs
Il s~L!n vous des vérilés fnlsillées. Ceux-là regardèrenl alors en
J)

. haul, ël le Ciel leur nppnrul comme du snng, el ensuite comme


une obscurité; el eux-mêmes appàrurenl aux yeux des Esprils
angéliques, les uns comme des chauves-soul'is, les nulres comme
des hiboux, quelqnes-uns comme des laupes, el quelques-uns
cOlllme des chals-hnnnls, el ils s'enfuirent dans leurs lénèbres,
qui brillnicnl fanlnsliquemenl à lenrs yeux.
Les Esprits angéliques, qui élaienl présenls, furent très-éton­
nés, parce que jusqn'nlors ils n'avaienl rien su concernnnl ce lieu
el ln lable qui s'y lrouvail; el alors il vinl de la Plage méridionnle
une voix qui leur dit : « Approchez ici, el vous verrez quelque
chose de plus merveilleux encore; )) el ils s'approchèrenl, et ils
enlrèrenl dnns une Chambre donlles murs brillaient COmme d'or,
el ils y l'irenl aussi une Tnble, sur lnquelle élnil placée la Pnrole,
entourée de pienes précieuses en forme célesle; ell'i\nge chargé
de ln garde leur dil : « Quan~lla P'!J:Q!.e esl ouverte, il en jaillil
une lumière d'un éclal ineffable, el nlors il apparail en même
"tSl! I:APOCALrPSI:: RÉVÉLiJ::. ~. 566.
temps au-desslls et autour ùe la Parole une sode ù'arc-en-ciel
produit pal' les pierres précieuses; lorsqu'il vien t ici un Ange.-flu
troisième Ciel, et qu'il regarde la Parole ouverte, il apparail au­
dessus et autour ùe la Parole un arc-en-ciel de diverses couleurs
dans un plan rQ..uge; lorsqu'il y vient un Ange du second Ciel, et
qu'il n'garde, il apparaîlun arc-en-ciel dans un plan b~u de ciel;
lorsqu'il y vient un Ange du dernier Ciel, et qu'il regaî'de, il ap­
pnrall un arc-en-ciel dans un plan bL!lPc; lorsqu'il y vient un bon
esprit, et qu'il regarde, il apparail une lumière dont les val'Îétès
sont comme celles du marbre; » il leur fut même montré à l'œil
que cela al'l'ive ainsi. Ensuite, l'Ange chargé de la garde Icur dit:
{( S'i! vient quelqu'un qui a falsifié la Parole, la spleudeur dispa­
l'ail d'abord; et s'il approche et fixe les yeux sur la Parole, il se
forme comllle du sang tout autour, et alors il est averli de se re­
tirer, parce qu'il y a péril. » Cependant un Esprit qui, dans le
~londe, avait écrit COmme Chef d'une doctrine SUl' la foi seule,
s'avança avec audace, et dit : (1 Moi, lorsque j'étais dans le Monde,
je n'ai point falsifié la Parole; j'ai même exalté la charité en même
temps que la foi, et j'ai enseigné que l'homme dans l'élat de la
foi, dans lequel il exerce la charité et les œuvres de la charité, est
renouvelé, régénéré et sanctifié; j'ai enseigné aussi qu'alors la foi
n'existe point seule, c'est-à-dire, sans bonnes Œuvres, de même
qu'il n'y a point d'arbre bon sans fruit, de soleil sans lumière, ni
de feu sans chaleur; et, de plus, j'ai blàmé ceux qui disaient que
les bonnes œUllres n'étaient pas nécessaires; et, en outre, j'ai pré­
conisé les préceples du Décalogue, et aussi la pénitence, et ainsi
j'ai appliqué d'une manière admirable tous les vrais de la Parole
à l'Article SUI' la foi, que néanmoins j'ai découvel'le et démontrée
êlre seule salvifique. » Cet Esprit, dans la confiance de son asser­
tion qu'il n'avait pas falsifié la Parole, s'approcha de la Table, et
malgré l'avertissement de l'Ange, il loucha la Pat'ole; mais à l'ins­
tant même il sortit de la Parole du feu al"ec de la fumée, et il se
fit avec grancl fracas lme explosion qui le lança dans un coin de la
Chamure, et il y resta étendu comme mort pendant près d'une
heure. Les Esprits Angéli'lues eu furent très-étonnés, mais il leur
fut dit qne ce Chrf ecclésiastique avait plus que tous les autres
l" exalté les biens de la charité comme procéda~de~i l m~is
N" 566. CIL\I'I1'I\E DOUZIÈME, 18:>
que néanmoins il n'avait pas entendu d'aulres œuvres que_les

œuvres politiques, qui sont aussi appelées œuvres morales et ci­

viles, qu'il faut faire pour le i\>londe et.20~r sa propre p~J!'ilé

\
dans le Monde,1 mais nullement les œuvres qui doivent être l'ailes
1 pour Dieu et pOUl' le salut; et qu'en oulre il avait supposé de la

part de l'Esprit Saint des œuvres invisibles, dont l'homme ne sail

rien, qui sont engendrées dans l'acle de la foi, qnand on est. dans

l'état de la foi.

Alors les Esprits Angéliques parlèrent entre eux de la falsifica­


tion de la Parole, et convinrent nnanimement que falsifier la Pa­
ro~, c'est en prendr~ d_es vrais, et les employer à r:onfirmer des \' -, IV,.)
faux, ce..,Slui est les lirer de la Parole hors de la Parole et les tuer;
p;r'exemple, tirer de la Parole ce Vrai, que le prochain dmi ê'tre
aimé, et qn'i1 faut d'après l'amour lui faire du bien il canse de
Dieu et de la vie éternelle; si alors quelqu'un confirme qu'il faut
lui en faire, mais non pour le salut, parce qne tout bien de la part
de l'homme n'est pas un bien, celui:là lire ce vrai de la Parole
hors de la ~role, et le 1!!ass~cre, puisque fe seigneurdâns saP"a- JI - k'3
l'ole enjoint il tout homme qui veut être sauvé de faire du bien au
'IIprochain~comm; par soi-même, et de croire cependant qne c'est
par le SeIgneur.'
J

Il. 16",
L'APOCALYPSE

CHAPITRE TREIZIÈME.

1. Et je vis de la Mel' une Bête qui montait, ayant sept


têtes et dix cornes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur
ses têtes un nom de blasphème.
2. Et la bète que je vis élait semblable il un léopard; et
ses pieds, comme d'ours; et sa bouche, comllle une bouche
de lion; et lu i donna le dragon sa puissance, et son trône,
el un pouvoir. grand.
3. Et je vis une de ses têtes comme blessée à mort, et sa
plaie de mort fut guérie; et en admiration fut toute la terre
après la hète.
l•. Et ils adorèr'ent le dragon, qui avait donné pouvoir à
la bête; et ils adorèrent la bète, disant: Qui (est) sembla­
hIe il la hète? Qu i peu t comba tlre con tre elle?
5. Et il lui fut donné une bouche qui proférait de grandes
choses et des blasphèmes; et il lui fut donné pouvoir de
faire (cela) qual'ante-deux mois.
6. Et elle ouvrit sa bouche en blasphème conlre Dieu,
\lOUI' blasphémer son Nom, et son Tabernacle, et ceux qui
dans le Ciel habitent.
ClIAPl'I'HE 'CIlEIZI-brE. 187
7. Et il lui fut donné de faire la guel'l'e aux sainls, et de
les vaincre; et il lui fut donné POUVOil' sur toute tribu et
langue et nation.
8. Et l'adoreront tous ceux qui habi tent sur la tene,
desquels n'ont point été écrits les noms dans le Li\ï'e de vie
de l'Agneau, tué dès la fondation du monde.
9. Si quelqu'un a oreille, qu'il entende.
10. Si quelqu'un en captivité cmmène, en captivité il
s'en ira; si quelqu'un par épée tue, il faut que par épée il
soit tué. Ici est la patience et la foi des saints.
11. Et je vis nne autre Bête qui montait de la Terre, et
elle avait deux cames semblables à l'Agneau, et elle par­
Iait COlllme le dragon.
12. Et le pouvoir' de la première bêle, tout entier' elle
l'excrce devant lui, et elle fait que la terre et ceux qui y ha­
bitent adorent la bête première, dont a été guérie la plaie
de mort.
13. Et elle fait des signes gl'ands, tellement que même du
feu elle fait descendre du Ciel en la lel're devant les hommes.
H, Et elle séduit ceux qui habitent SUI' la terre, à cause
des signes qu'il lui a été donné de faire devant la béte, di­
sant à ceux qui habitent sur la terre de faire une image à la
bête qui a la plaie d'épée, et qui vivait.
15. Et il lui fut donné de donner esprit à l'image de la
bête, afin que même parle l'image de la bête, et qu'elle fasse
que tous ceux qui n'adorent pas ['image de la bête soient
tnés,
Hi. Et elle fait qu'à tous, aux petits et aux grands, et
aux riches et aux pauvres, et aux libres ct aux esclaves,
elle donne nn caractère sm' lcur main droite ct sur lenrs
fronts.
188 L'.uOCALYPSJ; IlÉl'ÜÜ.

17. Et que personne ne puisse acheter ou vendee, s'jl


n'a le caractère ou le nom de la bête, ou le nombre de son
nom.
18. Ici la sagesse est: Qui a de l'inlelligence, qu'il
compte le nombre de la bête, cal' nombre d'homme il est;
et son nombre, six cent soixante-six.

SENS SPlRITUEL

CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE. Il continue dans ce


Chapitre à être fraité du Dragon; et la doctrine et la foi,
qui sont entendues pal' lui, y sont décl'iles, telles qu'elles
sont chez les Laïques, et ensuite telles qu'elles sont chez les
Ecclésiasliques; celle doctrine et celte foi chez les Laïques
sont décrites pal" la Bêle qui montait de la Mel', Vers. '1 à
10; et chez les Ecclésiastiques, pal' la Bêle qui monlait de
la Terre, Vers. 11. à 17; puis il s'agit de la falsification du
vrai de la Parole pal' ceux-ci, Vers. 18.
CONTENU DE CHAQUE VERSET. Vers. 1. Et je vis de la Mer lIlLe
Bete qui montait, signifie dans l'(~glise des Béformés les Laïques
qui sout dans la doctrine et dans la foi du dragon sur Dieu el sur
la salvation : ayant sept tètes, signifie la folie d'après de purs
faux: et dix conws, signHie beaucoup de puissance: ct sur ses
cornes di:/J diadèmes, signifie la puissance de falsifier beaucoup
de vrais de la l'arole : et SUl" ses têtes un nom de blasphème, si­
gnifie la négation du Divin Humain du Seigneur, et la doctrine de
l'T~glise, lirée non de la Parole, mais de la propre intelligençe :
Vers. 2. Et la bète que je vis était semblable il un léopard, si­
gnifie une hérésie deslructive de l'Église, parœ qu'elle provienl de
vrais de la l'arole falsifiés: ct ses pieds, comme d'ow's, signifie
pleine d'illusions d'après le sens de la lellre de la Parole, lu, mais
CIIAPIT/IE T/lEIZIt:lu:. 189
non compris: et sa bouche, comme une bouche de lion, signifie
les raisonnements d'après des faux, comme si c'était d'après des
vrais: et lai donna le dl'a(fon sa 7Jltissance, el son trône, et 1111
pouuoil' gl'and, signifle que celle hérésie, au moyen de la récep-
lion par les Laïques, a de la force et règne : Vers. 3. Et je vis une
de ses têtes comme blessée ù mort, signiûe que la doctrine sur
la foi seule n'est point d'acr.ord avec la Parole, où les œuvres sont
tant de fois commandées: et sa plaie de mort l'lit guérie, si-
gnifie le remède appliqué: et en admiration l'ut toute la terre
apl'ès la bête, signifie qu'alors celle doclrine et celle foi furent
reç·ues avec joie: Vers. il. Et ils adorb'ent le dragon, qui avait
donné pouvait ci la bête, signifie la reconnaissance qu'elles sont
telles qu'elles ont élé présentées pal' les chefs et par les prédi-
cateurs, qui leur ont donné de la force en les faisant recevoir
par l'assemblée générale: et ils adorèrent la bête, signifle la re-
connaissance pal' l'assemblée générale, que c'est une vérité sain le :
disant: Qui (esl) semblable ft la bête? Qui peut combattre COll-
tl'e elle? signifie l'excellence de celle doctrine, parce qu'elle ne
peut êlre conlredite pal' qui que ce soit: Vers. 5. Et il lui ria
donné une uouche qui pl'ol'émit de grandes cl/Oses et des ulas-
pltèmes, signifle qu'elle enseigne des maux et des faux: et il lui
fut donné pouvoir de (aire (cela) quarante-deux 1/Iois, signifie
la facullé d'enseigner el de faire les maux et les faux de celle doc-
trine jusqu'à la fln de celle f;glise, lorsqu'il y a commencement de
la Nouvelle Église: Vers. 6. Et elle ouv1'Ît sa bouche en blas-
phème contre Dieu, pOUl' blasphémer son Nom, signifle leurs
discours, qui sont des scandales, contre le Divin Mème et le Divin
Humain du Seigneur, et en même temps contre tout ce qui appar-
tient il l'Église d'après la Parole, par quoi le Seigneur est adoré:
et son Tabernacle, et ceux qui dans le Ciellwuitent, signifie les
scandales contre l'Église céleste du Seigneur ct conlre le Ciel:
Vers. 7. Et il lui {ut donné de (aÏ1'e la guelTe aux saints, et de
les vaincre, signifie qu'ils allaquèrent les Divins Vrais de la Pa-
l'ole, elles renversèrent: et il lui (ut donné pouvoir sur toute
lriuu et langue et nation, signifie ainsi domination sur Ioules les
choses de l't~gJjse, tanl sur celles qui appartiennent il sa doctrine
que sur reliés quï" appartiennent à sa vie: Vers. 8. Et l'adoreront
190 L'APOCALYPSE RÉVÉLEr:.

tous CCl/x qui haUitent sur la ten'e,desquels n'ont point eté icl'its
les noms dans le Uvre de vie de l'Agneau, signifie que Lous on t
reconnu comme chose sainLe de l'l~glise ceLLe docLrine héréLique,
exceplé ceux qui ont cru au Seigneur: tué dès la fondation du
monde, signifie le Divin Humain du Seigneur, non reconnu il
parlir de l'inslauration de l'I::glise : Vers. 9. Si quelqu'un a
oreille, qu'il entende, signifie que ceux qui veulen Ldevenir sages
fassenl allenlion à ces choses: Vers. 10. Si quelqu'un en capti­
vité emmène, en captivité il s'en ira, signifie que celui qui, pal'
celle doclrine hérétique, délourne les aulres de bien croire eL de
bien vivre, esL enLraîné dans l'enfer pal' ses propres faux eL par
ses propres maux: si quelqu'un par épée tue, il Faut que pal'
épée il soit tué, signilJe que celui qui par les faux délruil l'âme
d'un autre esL déll'uiL eL périL par les faux: ici est la patience et
la foi des saints, signifie que l'homme de la Nouvelle Église du
Seigneur, par les lentations l'enant d'eux, esL examiné quel il est
(Iuanl à la vie ct quanL à la foi: Vers. 11. Et je vis une autre Béte
qui montait de la Terre, signifie les EcclésiasLiques qui sonL dans
la doctrine eL dans la foi du dragon sur Dieu eL sur la Salvalion :
et elle avait deux cornes semblables li l'Agneau, et elle parlait
comme le dragon, signifie qu'ils parlenL, enseignent et écrivent
d'après la Parole, comme si leurs discours, leurs euseignemenLs
et leurs écrits étaienL le Divin Vrai du Seigneur, eL cependanl c'est
le vrai falsifié: Vers. 12. Et le pouvoir de la première béte, tout
entier elle l'exerce devant lui, signifie qu'ils ont confirmé les
dogmes, el que par là ils onl de la force: et elle fait que la terre
et au.v qui y habitent adorent la béte premib'e, dont a été
guérie la plaie:de mort, signifie que, d'après les confirmations,
il ful élabli qu'on reconnaîlrail pour chose sainle de l'Église ce
qui avaiL éLé reçu pal' la communauté entière: Vers. 13. Et elle
fait des s/gnes gnmds, signifie les lémoignages que les choses
qu'ils enseignenl sonl des vrais, quoique ce soient des faux: tel­
lement que même du feu elle fait descendre du Ciel en la terre,
devant les /tommes, signifie les aLLeslalions que leurs faux sonl
des vrais: Ycrs. 14. Et elle séduit ceux qui habitent sur la terre,
ri cause des signes qu'il lui a eté donné de {aire devant la bête,
signifie que par les Lémoignages et par les altesLaLions, ils indui­
CIlt\PITIIJ.:: TlIJ.::IZlhIE. 191
senlles hommes de n::glise dans des erreurs: disant il ceu,v qui
ha!}ilcnt SUI' la len'e de (aire une image ù la bête qui a la plaie
d'épée, et qui vivait, signifie qu'ils amènenlles hOlllmes de l'f:­
glise à recevoir pour doclrine que la foi t'sI l'unique moyen de
salut, pOUl' les raisons déjà menlionnées : Vers. i5. El il lui (ut
donné de donner esprit li l'image de la vèle, afin que même
paTle l'image de la vele, signifie qu'il lem fuI permis de confir­
mer celle doclrine pal' la Parole, d'après laquelle, élanl comme
vivifiée, elle esl enseignée: el qu'elle fasse que tous ceux qui
n'adorentlJaS l'image cie la bêle soient lués, signifie qu'ils pro­
noncenl la damnalion sur ceux qui ne reconnaissenl pas la doc­
lrine de leur foi pour la sainle doclrine de l'Église: Vers. :16.
El eUe (ait qu'ù lous, (lUX lJelilS et aux grands, et aux riches
el aux pauvres, ct aux libres et au,.v esclaves, signifie lous dans
celle l~glise, de quelque condition, de quelque él'lldilion, el de
quelque inlelligence qu'ils soienl : elle donne un caJ'acl()/'e .IUT'
leur main droite Cot SUI' lew's (ronts, signifie que personue n'esl
reconnu pour Chrélien l\éformé, à moins de recevoir celle doc­
trine par la foi el par j'amour; Vers. i7. El que lw/'sonne ne
puisse acheter ou venclre, s'il n'a le wmcl()re Olt le lLOm de la
bele, ou le nomb/'e cie son nom, signifie qu'il n'esl permis il per­
sonne d'enseigner d'après la Parole, à moins qu'on ne reconnaisse
-celle doclrine, et qu'on ne jure en sa roi el en son amour, ou en
telle chose qui lui soil conforme; Vers. i8. Ici la sagesse esl, si­
gnifie qu'il esl du sage de voir el de comprendre, d'après ce qui a
élé dil el expliqué dans ce Cilapîlre, quelle eslla doclrine el la foi
SUI' Dieu el SUI' la Sa!valion chez les Ecclésiasliques : qui a de
l'inlelligence, qu'il compte le nomfn'e de la bt1le, signifie que
celui qui esl dans l'ilIuslralion par le Seignenr peul connallre
chez eux la qualilé des confinnalions de celle doclrine el de celle
foi d'après la Parole: car nombre d'homme il est, signifie la
qualilé de la Parole, el par conséquent de l'Église: et son nom­
bre, si:!:: cent soi.vante-sl.v, signifie celle qualilé, que par enx
lou l vrai de la Parole a élé falsifié.
192 I.'APOCALYI'SE Ilf:vf:Lf:E. 1\" 567.

EXPLICATION

567. Vers. 1. Et je vis de la Mel' une Bête qui montait, si­


gnifie dans l'Église des Réformes les Laiques qui sont dans la
doctrine et dans la foi du dragon SUl' Dieu et SUI' la Salvation.
Ce que c'est que la foi du dragon, et quelle est celle foi, on le voit,
N" 537; il continue, dans ce Chapitre, à être lI'aité de cellr. même
foi; et par celle Bête, qui fut VlIC monter de la Mer, il est entendu
celle foi chez les Laïques, et par la Bêle qui montait de la Terre,
Vers. 11, il est entendu celle foi chez les Ecclésiastiques. Cu'il
continue à êll'e ici question du Dragon, on le voit clairement par
ces passages, dans ce Chapitre: Le DNlgon donna il la bête qui
montait de la mer sa puissance, et son trône, et un pouvoir
grand, Vers. 2. Et ils adorèrent le Dragon qui avait donné le
7JOuvoir cl la bête, Vers. l~. Et la bête, qui etait montée de la
terre, parlait comme le Dragon, Vers. 11. Et le pouvoir de la
première b(!le, tOllt entier elle l'exerce devant le Dragon,
Vers. 12. Que ce soient les Laïques qui sont entendus par la bète
de la mer, et les Ecclésiastiques par la bète de la terre, c'est
parce qne par la mer est signifié l'Externe de l'I~glise, et par la
terre l'tnterne de l'Église, N° 398, ct ailleurs; et que dans les
externes dc la doctrine de l'I~glise sont les Laïques, et-clans ses
internes les Ecclésiastiques; c'est même ponr cela que dans la
suite la bête de la terre est appelée faux prophète. Que ce soient
ceux qui sont dans les Églises des néfonnés, c'est parce qu'il s'a­
git des P,éI'ormés jusqu'au Chapitre XV[ inclusivement, et des Ca­
tholiques-Romains, - Chap. XVll ct XV [JI; - et après cela, du
Jugement Dernier, et enfin de la Nouvelle f:glise. S'ils ont été VIlS
comme des bêtes, c'esl paree que le Dragon est une bête, et parce
que la bêle dans la Parole signifie l'homme quant il ses affections,
les bêtes non malfaisantes et utiles le signifient quant aux affec­
tions bonnes, et les bêtes malfaisantes et inutiles le signiHent
quant aux affections mauvaises; c'est ponrquoi les hommes de l'(~­
glise sont en général appelés brebis, ct une l'l'union de ces hommes
est appelée troupeau, et celui qui les instruit est appeh\ pasteur:
Vers. 1. CHAPITRE TllEIZIÈME. H)3
de là vient aussi que la Parole, quant à la puissance, ft l'affection,
ft l'entendement ct à la sagesse, est décri le ci-dessus pal' quatre
Animaux, qui étaient un Lion, un Veau, un Aiglt' et un Homme,
- Chap. IV; - el que l'entendemenl de la Parole est décrit pal'
des Chevaux, -Char. VI :-Ia raison de cela, c'est que les affec­
lions de l'homme dans le Monde spirituel apparaissent de loin
comme des Bêtes, ainsi qu'il a été déjà dit tres-souvent; et que
les bêtes considérées en elles-mêmes, ne sont que les formes des
affections naturelles, tandis que les hommes sont, non-seulement
les formes des affections naturelles, mais aussi en même temps les
formes des affections spirituelles. Que les hommes quant aux af­
fections soient entendus par les bêles, on peut le voir par ces
passages: « Une pluie de bienveillances tu l'eras dégoutter; ton
hùitage en souni'cmce, tu le ran'enniras; TA BÊTE, (TON ASSE~I­
nLÉE), y habiteront. I l - Ps. LXVtrr. 10, H. -« A Moi tout Ar;I­
MAL DE LA FORÊT, les BÊTES dans les montagnes )JW' milliers;
je connais tout OISEAU DES MO)lTAGNES, lr:s BÊTES DE MES CIlAMPS
(sont) avec nIoi. Il - Ps. L,10, 11. - « Aschw' (était) un Cèdre
dans le Liban; haute etait devenue sa tail!e; dans ses bran­
ches avaient {ait leurs nids tous les OISEAUX DJ;S CIEUX, et sous
ses bTanches avaient engendré toutes les BÊTES DU CH,ŒP, et
dans son ombre avaient habité toutes les nations grandes. Il ­
Ézéch. XXXI. 2 il 6, 10, 13. Dan. IV: 7 il 13. - « Je traiterai
pour eux alliance en ce jour-là avec la BÊTE DU CHAMP, et avec
l'OISEAU DES CIEUX, ut je le fiancerai Ct Moi il etenlite. »- Hos.
II. 18, 19. - « Sois dans la joie et dans l'allegresse; ne crai­
gnez point, BÊTES DE ~IES CHA~IPS, car herbeuses sont devenues
les demew'es du desert. » - Joël, II. 21,22,23. - « En ce jouJ'­
là, il Y aura grande pertw'bation; Jehudah combattra contre
Jérusalem, et il y aura )Jlaie du CHEVAL, du ~IULET, du CHA­
MEA U, et de toute BÊTE; ensuite, quiconque sera de reste mon­
tera à JeJ'usalem. »- Zachar. XIV. 13, 1~, 15, 1.6. - « En abo­
mination l'aw'a l'OISEAU, et toute BÊTE DE LA TERRE le mépri­
sera. » - Ésaie, XVur. 6. - « Toi, fils de l'homme, dis ci 1'0[­
SE,IU DE TOUTE ,IlLE, et à toute Bf:TE DU C[[A~IP : IlassemUlez­
vous vel's mon sacrifice SUl' les montagnes d'Isr'oël; ainsi je
donnerai ma gloire parmi les nations, » ~ Ezéch. XXXIX. 17
II. 17.
1911 L'APOCH Yl'Sf: R.f:VÜJ~E. 1\0 567.
à 21. - "Jéhovah rassemble les expulsés d'Israël; toUle BÈTE
DE MES CIIA~IPS, venez. » - "Ésaïe, LVL 8, 9. - « Jéhovah dé­
truira Aschur; en son milieu 1'C/JOse/YI toute BÊTE DE NATION,
tant le PÉLICAN que le CANARD dans ses grenades, » - Séph. Il.
13, 1li. -« Mes BREIlIS ont été dispel'sees sans Bergel', et (sont)
en pâture à toute Bf;TE DU CHAMP. 1 ) - "Ézéch. XXX IV. 5, 8. ­
« Sur les (aces du champ ,ie t'étalerai, ct ,ie (l'rai habiter sur
toi tout OISEAU DES CIEUX, ct,ie IYlssasielYti de toi la BÈTE SAU­
YAGE DE TOUTE LA TERRE. ll-l~zéc!l. XXXII. [1; puis, V.17. XXIX.
5. xxxm. 27. XXXIX. h. Jérém. XV. 3. XVI. li. XIX. 7. XXXIV.
20. - « L'ennemi out1'age Jéhovah; ne donne pas à la BÈTE
l'âme de la tourterelle. Il - l's. LXXIV. 18, :1.9. - « Je ûs en
vision quatre BÊTES qui montaient de la mel'; la première etait
comme un LION qui avait des ailes d'aigle; la seconde, sem­
blable à un OURS; la troisièllle, comme un LÉOPARD; ct la qua­
trième, terrible. » - Dan. VH. 3 à 7. - « L'eS1J1'it 1Joussant
Jésus le fit aller dans le (!dse/'t; et il etait avec les BÊTES, ct les
Anges Le servaient. 1l-l\Jarc, 1. 12,13; - i1n'étail pas aVêC les
bêtes, mais il était avec les diables, qui ici sont entendus par les
bêtes; ct, en outre, dans beaucoup d'autres passages, où les bèles
et les bêtes féroces sont nommées; par exemple,-I::saïe, XXXV.
9. XLllL 20. .Térérn. XU. h, 8, 9, 10. I::zéch. vm. 10, XXXtV.
23,25,28. XXXVIlf. 1.8,19,20. lIos. IV. 2, 3. Km. 8. Joël, f.
16,18,20. Habak. IL 17. Dan. II. :l7, 38. Ps. \'Hr. 7,8,9. l's.
LXXX. 1li. l's. CIV. 10, 11, 1li, 20, 25. Ps. CXLVnt. 7, 10. Exod.
XXIlI. 28, 29, 30, Lévit. XXVI. 6. Deutér. VIT. 22. XXXI L 2li;
- dans ces passages pal' les bêtes sonI signifiés les hommes quant
aux a(fections. Pal' l'f1omlE et la BÊTE en même temps il est si­
gnifié l'homme quant à l'affection spirituelle et quant à l'affection
naturelle, dans les passages suivants, - Jérém. VIL. 20. XXr. 6.
XXVU. 5. XXXr. 27. XXXH.li3. xxxrrr. 10,11,12. XXXVI. 29.
L. 3. l~zéch. XIV. 13,17,19. XXV. 13. XXXII. 13. XXXVl. 1i.
Séph. I. 2,3. Zacli. rr. 7,8. VIlL 9,10. Jon. III. 7,8. Ps. XXXVI.
7. Nomb. XVIII. 15. - Pal' toutes les bêtes, qui étaient sacrifiees,
out été signifiées les a(fcctions bonnes; pareillement par les bêtes
dont on se servait pour noul'riture; et les affections mauvaises
étaient signifiées pal' les bêt~s dont on ne devait pas manger, ­
Lévil. XX. 25, 26.
Vers. 1.. CllAPITRE 'nŒJZlt:m:. iD'>
568. Ayant sept tètes, signifie la folie d'après de purs l'aux.
Même signification que par les sept têtes du dragon, [\;0 538.
569. Et dix cames, signifie beaucoup de puissance. Même
signification que par les cornes du dragon, qui étaient aussi au
nombre de dix, W 539.
570. Et sur ses contes dix diadèmes, signifie la puissance de
falsifie!' beaucoup de vrais de la Pm'ole. Pal' les cames est sign έ
fiée la puissance, N° 539; par dix, il est signiné beaucoup, N° 101;
et par les diadèmes sont signifiés les vrais de la Parole falsifiés,
N° SliO; de là, par SUl' ses cornes dix diadèmes, Il il est signifié
(l

avoir la puissance de falsifier beaucoup de vrais de la Parole; du


dragon il est dit que sur ses têtes il avait sept diadèmes, tandis
que de cette bête du dragon il est dit que sur ses cornes elle avait
dix diadèmes; la raison de cela, c'est qu'ici il est signifié la puis­
sance de falsifier beaucoup de vrais de la Parole, tandis que là
c'était la falsification de tous les vrais; en effet, les Larques le
peuvent, mais ils ne le font pas; car ceux qui sont dans les faux
et dans la foi des faux sont contre les vrais; c'est pourquoi, quand
ils voient des vrais dans la Parole, ils les falsifient.
571. Et sur ses têtes un nom de blaspltimte, signifie la néga­
tion du Divin Humain du Seigneur, et la doct/'ine de l'Église,
tirée non de la Parole, mais de la propre intelligence. Par les
sept tètes est signifiée la folie d'après de purs faux, comme ci­
dessus, N" 568; et cette folie profère le blasphème, lorsqu'elle nie
le Divin du Seigneur dans son Humain, et aussi lorsqu'elle ne
prend pas dans la Parole la doctrine de l'Êglise, mais qu'elle la
tire de la propre intelligence. Quant à ce qui concerne le PREMIER
POINT, qu'il y a blasphème à nier le Divin du Seigneur dans son
Humain, c'est parce que celui-là qui nie est contre la foi reçue
dans tout le Monde Chrétien, foi qui est appelée Athanasienne, où
il est dit manifestement que dans Jésus-Christ Dieu et l'Homme,
c'est-à-dire, le Divin et l'Humain, ne sont point deux, mais sont
un, et qu'ils sont une Seule Personne, unis comme l'àme et le
corps; c'est pourquoi, ceux qui nient le Divin dans son Humain
ne sont pas loin des Sociniens et des Ariens, à savoir, alors qu'ils
pensent de l'Ilumain Seul du Seigneur comme de l'humain d'un
llutre homme, et absolument rien alors de son Divin d'éternité
106 ';"0''''.'''' _"',',.
(ab œterno). Pour ce qui concerne le SECOND POINT, qu'il y a
." 611. 1
blasphème à ne point prendre dans la Parole la doctrine de l'~:-
glise, mais il la tirer de la propre intelligence, c'est parce qu'il ya
f:glise d'après la Parole, et que l'Église est telle qu'est cheh elle
l'entendement de la Parole; voir LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE
JÉRUSALE~I SUR L'ÉCRITURE SAINTE, 1\'0' 76 il 79; et la Doctrine
que la foi seule, c'est-il-dire, la foi sans les œuvres cie la toi, jus­
tifie et sauve, n'est point prise dans la Parole, mais elle est tirée
d'un seul passage de Paul, - nom. Uf. 28, - entendu fausse­
ment; Doil' N" 417; et tout faux de doctrine ne tire pas son origine
d'autre part que de la propre intelligence; en effet, qu'y a-t-il cie
plus universellement enseigné clans la Parole, que cie fuir le mal
et de faire le bien? et qu'y a-t-il là de plus saillant que l'obligation
d'aimer Dieu et le prochain? et qui ne voit qu'on ne peut pas aimer
le prochain, si l'on ne vit pas selon les œuvres de la loi? et celui
qui n'aime pas le prochain n'aime pas Dieu non plus, cal' clans
l'amour du prochain le Seigneur se conjoint avec l'homme, et
l'homme se conjoint avec le Seigneur, c'est-à-dire que le Sei­
gneur el l'homme sont ensemble dans cet amour; et qu'est-ce
qu'aimer le prochain, si ce n'est ne lui point faire cie mal selon
les préceptes du Décalogue? - Rom. XHf. 8,9,10, 11; - et au­
tant l'homme ne veut point faire de mal au prochain, antant il
veut lui faire du bien; d'après cela, il est évident qu'il ya blas­
phème à exclnre de la salvation les œuvres de cette loi, comme
font ceux qui déclarent uniquement salvifique la foi seule, qui est
la foi séparée des bonnes œuvres. Pal' le blasphème,- Matth. XII.
31,32. Apoc, XVIL 3. :Ésaïe, XXXVII. 6,7,23, 2!1, - il est en­
tendu nier le Divin du Seigneur, comme font les Sociniens, et nier
la Parole; cal' celni qui nie le Divin du Seigneur ne peut entrer
dans le Ciel, puisque le Dil'in du Seigneur est le tout clans toules
les choses du Ciel; ct celui qui nie la Pal'ole, nie tou tes les choses
de la religion.
572, Vers. 2. Et la b(Jte que je vis était semblable à un leo­
pard, signifie une hdresie destructive de l'Église, l)(l1'ce qu'elle
pl'ovient de vrais de la Parole falsifiés. Par les b(Jtes en général
sont signifiés les hommes quant aux arreetions, N" 567; et pal' le
Leopard est signifJée l'affection ou la cupidité de falsifier les vl'ais
Vers. 2. CIHPITIlE TREIZIÈME. 197
de la Parole; et comme cette bête est féroce, et massacre les ani­
maux non malfaisants, il est signifié aussi une hérésie destructive
dt-l'Église. Si les l'l'ais de la Parole falsifiés sont signifiés par Je
Léopard, c'est il cause de ses taches noires et blanches, par ses ta­
ches noires sont signifiés les faux, et par le blanc entre elles est
signifié le vrai; de là, comme cette bête est féroce et cruelle, par
elle sont signifiés les l'l'ais de la Parole falsifiés, et ainsi détruits.
Le Léopard a des significations semblables dans les passages sui­
vants: « L'Éthiopien c/wnge1"CH-il sa ))cau, et le LtOPARD SES
TACHES? Vous aussi, pouvez-vous l'aire le bien, ayant été ins­
truits il {aire le mal? ,,- Jérérn. Xll I. 23. - « Le lion de la {ol'dt
a {rappé les grands, le loup des campagnes les a dévastés, le
LÉOPARD EST AU GUET CONTRE LEURS VlLLES; quiconque en sortira
sel'a rLechiré, cm' fortts se1'Ont devenues lew's rébellions. Il ­

Jérém. V. 6; - le Léopard au guet contre les villes, c'est contre


les l'rais de la doctrine, la ville est la doctrine, N° 19ft. « Pal'ce
qu'ils i1I'ont oublié, je suis devenu pour eux comme un lion, et
comme un LÉOPARD SUR LE Crif:~IlN j'épierai, Il - I1osclJ. Xl[r. 5,
6,7; -le chemin aussi signifie le l'rai, N" 176.« Le loup demeu­
rera avec l'agneau, ct le LÉOPARD avec le chevreau. )) - Ésaie,
XI. 5,6; - là, il s'agit du Hoyaume il l'enir du Seigneur, le che­
vreau est le ,'rai réel de l'f:glise, le Léopard est ce vrai falsifié.
Il T,a tl'oisième Bète montant de la 'mer était C011l11U: un Lto­
PARD, qui avait quatl'e ailes sw' le dos. » - Dan. VII. 6; - au
sujet des quatre bêtes vues par Daniel, voù' plus bas, N" 57ft.
573. Et ses pieds, comme d'ours, signifie pleine d'illusions
d'après le sens de la lew'e de la l'arale, lu, mais non compris.
Par les pieds est signifié le naturel qui est le dernier, sur lequel
subsiste et pour ainsi dire marche celte hérésie, qui est entendue
par le Léopard, et ce naturel est le sens de la lettre de la Parole;
et par l'ours sont signifiés eeux qui lisent la Parole et ne la com­
prennent point, d'ou résulte pour eux des illusions; que ceux-ci
soient signifiés par les OUI'S, c'est ce qui est devenu évident pour
moi par des ours que j'ai vus dans le Monde spirituel, et par des
espl'its revêtus d'une peau d'ours,lesquels avaient tous été de ceux
qui ont lu la Parole et n'y ont vu aucun l'l'ai doctrinal, et même
qui y avaient confil'mé les apparences du \Tai, d'oil était résullé
Il. 17".
198 L'APOCALYPSE l\iViLÜ. N"573.
des illusions: là, il apparail des ours malfaisants, et des ours non
malfaisants, et anssi des onrs blancs, mais ils sont distingués pal'
les têtes; ceux qui ne sont pas malfaisants ont des têtes comme
celles des veaux ou des brebis. De telles personnes ou de telles
choses sont signifiées pal' les ours dans les passages suivants:
" Mes sentiers il a dét"l'uit, OURS aux embûches, lui, pour
Moi, lion dans ses l'etl'ailes, mes chemins il a bouleverse, il
M'a rendu désolé. » - Lament. III. 8 à 11. - " J'accourrai
sur eu;]; comme un OURS pl'ivé de seS petits; et je les devol"crai,
là, comme un Cl'uel lion; la béte sauvage du champ les dechi­
l'(?'I'a. » - Hosch. XCII. 7, 8. - " Le t'eau et le lionceau cou­
citeront ensemble, la génisse et l'OURS paîtront. » - Ésaïe, XL
6, 7. - " Une seconde B{!te, montant de la 11101', etait sembla­
ble il un OURS, et elle avait trois cûtes dans la bouche entre ses
dents. » - Dan. VU. 5. - Pal' " le LION ET L'OURS, que David
(raplJa, en saisissant cltaCllll pal' sa barbe,»- l Sam. XV IL 311 à
37, - il est signifie la même chose; pareillement, - Il Sam.
XVll. 8. - Si dans ces passages il esl dil le LION el l'OURS, c'est
parce que pal' le Lion il esl signifie le faux c1etruisant les vrais de
la Parole, et pal' l'Ours les illusions quiaussi détruisent, mais non
autant, c'est pourquoi il est dit dans Amos: (( Le jow' de Jélto­
vah, jour de téneb"l'es et non de lumière; comme lorsque quel­
qu'un, qui (uit un LION, tombe sous un Our.s. »-V. 18, 19.-0n
lit dans le Livre li des Hois, "qlt"'é/isec (Ilt raillé paJ' de jeunes
garçons, et appelé chauve, et que pOI~r cela quarante-deux
jeunes gw'ç'ons fll1'ent dechirés par deux OURS sortis de la (0­
l'ét.» - IL 23,211; - cela arriva, parce qu'l~lisée représentaille
Seigneur quant à la Parole, N" 298; et parce que la calvitie signi­
fiait la Parole sans le sens de la lellre, ainsi non quelque chose,
N" 117, et le nombre quarante-deux le blasphème, N" 583; et que
les Ours signifiaient le sens de la lellre de la Parole, lu, il est vrai,
mais non compris.
5711, Et sa bouclte, comme une bouche de lion, signifie les mi-·
sonnements rI'apres des (aux, comme si c'dlait d'après des vrais.
Pal' la banche il est signifié la doclrine, la prédicalioll et le dis­
cours, N" 452, ici, le raisonnement d'après les faux de la doclrine,
parce que pal' la tNe, où est la bouche, il est signifié la folie d'a­
Vers. 2. CHAPITltt: TlIEIZIf:ME, 199
près de purs faux, N" 568; pal' le lion est signifié le Divin Vrai
dans sa puissance, N°' 2!!1, 471, mais ici le faux dans sa puissance
apparaissant comme \Tai pal' les raisonnements, N" 573; de là,
pôr « sa bouehe, comme une bouche de lion, » sont signifiés les
raisonnements d'après des faux comllle:si c'était d'après des l'rais.
Que le Léopard, J'Ours elle Lion :lient de telles significations, on
peutie voir pal' des bèles semblables que Daniel vit, et desquelles
il dit: Cl Quatre Bêtes grandes l1wnlèrent de la Mel'; l.A PRE­
MlhE COMME UN LION, mais des ailes d'aigle elle avait; voyant
je fus jusqu'à ce que fUl'ent ar1'Clchées ses ailes, et qu'elle se fut
levée de te1Te, ut que sur ses pieds comme un homme elle se
fut dressee, et qu'un cœur d'homme lui fut donne. UriE SECONDE
BtTE, SEMBLABLE A UN OURS, et sw' un côté elle se dressa; tl'ois
côtes dans sa bouche entre ses dents; et on lui disait: Lève-toi,
mange ûeal/coU1) de chail'. ('Nt: TROISIÈME DtTt: COmtE UN LÉo­
PARD; il elle quatre ailes, telles que celles des oiseau:r, sur
son dos, et aussi quatre tètes à la bête, et domination lui fut
donnee. LA QUATRtblE BÈTE, tel''1'ible et formidable et roûuste
extrêmement; il elle des dents de fer gl'andes; elle mangea et
broya, et le l'este avec ses pieds elle foula.» - Dan. VII. 3 à 7;
- pal' ces quatre Bêtes sOnt décrits les états successifs de l'Église,
depuis son premier état jusqu'à son dernier, jusqu'a ce qu'elle ait'
été entièrement dévastée quant à tOtlt bien el à tout vrai de la
Parole; après quoi il y a avènement du Seigneur: pal' le LION est
signifié le Divin Vrai de la Parole dans le Premier état, ct par là
l'inslauration de l'Église, qui est enlendue en ee que la Bêle se
leva de terre, et que SUl' ses pieds comllle un homme elle se
dressa, et·qu·ulI eœur d'homme lui fut donné. Par l'OURS est dé­
crit le second étal de l'J::glise, à saroil', que la Parole est lue, il
csL l'l'ai, mais n'est point comprise; pal' les trois cùtes enll'e les
dents sont signifiées les appal'enees et les illusions, el pal' beau­
coup de chail' est signifié le sens de la lelll'e de la Parole en
somme. Le Troisième état de l'J::glise est décrit pal' le LÉOl'AIID,
par lequel esl signifiée la Parole falsifiée quant à ses vrais; pal' les
qnatre ailes, telles que celles des oiseaux, SUI' son dos, sont signi­
fiées les confirmations du faux. Le Quatrième ou Dernier état de
l'Église esl décrit pal' la BÊTE, qui (qnitterl'ible rI formidable, par
200 L".U'OC,\I,Yl'SJ,; j{~vi:LÜ. l\05711.
laquelle esl signifiée la destruction de tout l'l'ai et de tout bien;
c'est pourquoi il est dit qu'elle hroya et mangea, el que le l'este
avec ses pieds elle foula; enfin est flécrit l'avénement du Seigneur,
et alors la destruction de cette I~glise et l'instaul'atioll d'une Nou­
,"elle Église, du Vers. 9 jusqu'à la fin. l'al' Daniel ces quatre Bêtes
furent vues monter de la '1er successivement, mais pal' Jean les
lrois premières Bêtes furent vues unies dans un même corps,
montant aussi de la \\Ier; la raison de cela, c'est que dans Daniel
pal' elles sont décrils successivemenl les états de l'I~glise, tandis
que dans l'Apocalypse, ici, il est décrit le Demier état, dans le­
quel sont ensemble tous les élats précédenls : et comme cette
bête fut vue quant au corps comme un Léopard, et quant aux
pieds comme un Ours, et quant à la bouche comme un Lion, par
le Lc\opard el par l'Ours dans l'un el l'autre passage, il esl signifié
les mêmes choses; mais par la bouche, comme une bouche de
Lion, il est signifie les raisonnements d'~l)rès les faux, parce qu'il
est dit dans la suite que de sa bouche la oNe 1J7'o(érail des blas­
phèmes, Vers. 5, (j; el que pal' ses tèles il est signifié la folie d'a­
près de purs faux.
575. El lui donna le dIYt{Jon sa puissance, el son 17'ônc, el lin
pouvoir grand, signi(u: que celle lté1"ésie, au moyen de la ré­
ception pw' les Laiques, a de la (Ol'ce cl 7'ègne. Pal' le dragon
esl signifiée cette hérésie; voir N" 537; par celle bète son t signi­
fiés les Laïques, N° 5G7, qui parlent, non d'après eux-mêmes,
mais d'après ceux qui enseignent; el COl]ll1le ils sont le peuple
même, il est évitlent que tl'après la réception pal' eux cette héré­
sie a de la force et règne: c'est donc là ce qui est signifié pal' la
puissance, le lrône et le POllVOÙ' grand, que le dragon donna il
celle bèle, et pal' les paroles suivantes du Vers. ll, " et 'ils adol'è­
J'ent le dragon, qui avail donné pouvoir li la bêle. Le dragon
1)

a de la force et règne par eux, principalement pal' ce dogme de


leur religion, « que l'Entendement doit être tenu captif sous J'o­
béissance de la foi; que la foi est ce qui n'est pas compris, et que
la foi de ce qui est compris dans les choses spirituelles est la foi
intellectuelle qui n'est point justifiante: » quand ces choses ont
de la force chez les Laïques, il y a pour les Ecclésiastiques pou­
l'oir, vénération, et une sOrte d'adoration à caDse des Divins que
Vers. 2. CIIAP1THE TnEIZlèm:. 201
l'on croit qu'ils savent, et qu'on doit tenir de leur houche, Pal' la
puissance il est signifié la force, par le trône le gouvernement, et
par le pouvoir grand la domination.
576. Vers. 3. Et je vis une de ses tètes comme blessée il mort,
signifie que ce point de doctrine, qui est la tête de tous les au­
tl'es, à savoil', que l'homme est justifié et sauvé pal' la loi seule
sans les œuvl'es de la loi, n'est poillt d'accol'd avec la Pal'ole,
oit les œuvl'es sont tant dt} {ois commandées. Pal' une des têtes
est signifie le point principal cl fond,lI11ental de toute la doclrine
de l'Église des Réformés; en effel, la bête avai l sept tètes, par
lesquelles est signifiée la folie d'aprèS de purs faux, N" 568, par
conséquent aussi tous les faux dans le complexe; car par sept
dans la Parole il est signifié toutes clloses, N°' iO, 391; el comme
tous les faux de leur doctrine SUI' la salvation dépendent de ce
point unique, que l'homme est justifié et sauvé par la foi senle
sans les œuvres de la loi, c'est là ce qui est signifie ici par une des
têtes de la bête: par celle tête comme blessée il 1/IOl't, il esl si­
gnifié que r,ela n'est point d'accord avec la Parole, où les œuvres
sont tant de fois comman(lées; en effet, tout ce qu'il y a dans la
doctrine de l'Église, qui n'est point d'accord avec la Parole, n'est
point sain, mais souffre de maladie mortelle; car c'est de la Parole,
et non d'autre part, que doit êlre tirée la doctrine de l'I~glise.
577. Et sa )Jlaie de mOl't fut guél.'ie, signifie le remède du
point ca)Jilal de cette docil'ine pm' ces considél'ations, que per­
sonne ne peut )Jal' soi-même faire une bonne œuvre ni accom­
pli!" la loi, et que POlll' cela même il a été pourvu il sa place à
un autre moyen de salut, qni est la foi en la justice et au 7llé­
l'ile du Chl'Ïst, qui a souffel't pOUl' l'/tomme et a pm' là enlevé
la damnation de la loi. Que ce soit là le remède ponr la tête
blessée, et aussi le remède qui a élé donné, lorsque pal' la tèle
blessée il est entendu ce qui précède, N" 576, cela est noloire;
c'est pourquoi, B n'est pas besoin de l'expliquer da\'anlage.
578, Et en admil'(tlion fut toute la tern: aJ.n-ès la utJte, si­
gnifie qu'alors celle foi {lltl'eçue avec joie, et devint la doctl'ille
de l'Église tout entière, pw'ce qu'ainsi on était, non pas esclave
sous la loi, mais libl'e sous la foi. - Et en admiration signifie
l'admiration que la plaie de mort ait élé guérie, et par suite la
202 L'A\'OCALYI'sJ::nÉvÉLü. N" 57S.
réception avec joie; par toute la tel'1'e, il est signifié l'Église des
l\éformés tout enlière, car la terre est l'Église, N" 285; c'est pour­
quoi, par « en admiration fut toute la terre après la bête, » il est
signifié que celle foi fut reçue avec joie et devint la doctrine de l'~:­
glise tout entière; si elle fut reçue avec joie, c'est parce qu'ainsi ils
étaient, non pas esclaves sous la loi, mais libres sous la foi, ne sa­
chant pas que c'est absolument le contraire, à savoir, que ceux qui
se croient libres sous la foi, ou d'apt'ès cette foi, ou par cette foi,
sont esclaves sous le péché, c'est-il-dire, sous le diable, car le péché
et le diable sont une seule et même chose; en effet, ils croient que
la loi ne damne point, ainsi ils croient que pécher sans la damna­
tion de la loi, c'est le libre, pourvu qu'ils aient la foi, et cependant
c'est Iii le servile même, tandis que l'homme, lorsqu'il fuit le péché,
c'est-il-dire, le diable, d'esclave devien tlibre. A ces considérations
j'ajouterai ce MÉMORABLE: Je conversai dans le Monde des Esprits
avec certains Docteurs de l'Église, lenr demandant ce qu'ils en­
tendent pal' les OEuvres de la Loi, et ce qu'ils entendent pal' la
Loi, sous le joug, la servitude et la damnalion de laquelle ils di­
sent ne point être. Ils répondaient que c'étaient les œuvres de la
loi du Décalogue. Et alors je dis: (( Qu'est-ce qu'ordonne le Dé­
calogue? ne sont-ce pas ces choses: Tu ne tueras point; tu ne
commettras point adultère; tu ne voleras point; tu ne diras point
de faux témoignages? Ce sont donc là les œuvres de la loi que vous
séparez de la foi, en disant que la foi seule sans les œuvres de la
loi justifie et sauve; ce sont donc là les œuvres pour lesquelles le
Christ a satisfait; » et ils répondirent: (( Ce son telles. » Et alors il
fut entendu du Ciel une voix, disant: (( Qui peut déraisonner il ce
point?» Et aussitôt leurs faces furent tournées vers des Esprits dia­
boliques, parmi lesquels il y avait Machiavel et plusieurs de l'ordre
des Jésuites, qui avaicnt permis tou tes ces actions pourvu qu'on
se gardât des lois du monde, et ils se seraient conjoints avec eux,
sans l'interposition d'une société qui les séparait. Il est dit cc en
admira lion fut tou te la terre après la &ete; »que (( après elle, »ce
soit la snivre et lui obéir, on Ic voit clairement par ces passages:
cc David qui a ganlé mes 1J1'eceptes, ct A MARCHÉ APRÈS Mor de
tout son cœur. )1 - l Rois, XLV. 8. - (( Les (ils d'Ischaï allaient
APRÈS SAÛL Ct la guel're. » - l Sam. XVII. 13. - « Tu ne se/'as
Vers. 3. CHAPITRE TREIZIÈME. 203
point APRtS UN GRAND NOMBRE POIl1' des maux; tu ne répondras
point SUI' un procès APRÈS UN GRAND NOmlRE en pervel'lissant.))
-Exod, XXIH. 2, - ( C VOliS n'irez point APRÈS DES DŒUX ÉTRAN­
GERS, que vous n'avez point connus, )) - Jérém. VIf. 9. -« Eux
sont allés APRÈS D'AUTRES DIEUX pOUl' les servir. »-Jérém. XI.
10. Deutér. VlH. 19. - " L'homme qui sera allé APRÈS lIAAL­
PÉOR, Jéhovah le délruira. )) - Deutél'. IV. 3.
579. Vers. lI. Et ils adol'èl'ent le d1'G(Jon, qui avait donné
POlWOi?' il la b~te, signifie la l'ec01maissance de la doctrine sw'
la justification pm' la roi sans les œUV1'es de la loi lJ(/1' les chers
et par les lJ1'édicateul's qui lui ont donné de la {m'ce, en la {ai­
sant l'ecevoir pm' l'assemblée générale. Par adorer, il est signifié
l'econnailre comme chose sainte de l'Êglise; par le (l1'agon est
signifiée la doctrine sur la justification et sur la salvation par la
foi seule sans les œuvres de la loi, N° 537; pal' celle bêle est si­
gnifiée l'asssemblée générale, parce que ce sont les Laïques,
N° 567; par donnel' le pOUJ;oil', il est signifié lui donner de la
force en la faisant recevoir par eux, N" 575.
580. Et ils adorèl'ent la b~te, signifie la reconnaissance pm'
l'assembtée géné'Nlle que c'est une vérité sainte, que personne
pal' soi-méme ne peut faire une bonne œuvre, ni accomplir la
loi. Par adOl'er, il est signifié reconnaltre comme chose sain le
de l'Église, ainsi qu'il vient d'être dit, N" 579, ici, que c'est une
vérité sainte, que personne par soi-même ne peut faire une bonne
œuvre, ni accomplir la loi; et que comme ces deux choses sont des
vérités saintes, il s'ensuit que les œuvres de la loi doivent être
éloignées de la foi, comme non salvifiques. !lIais ces vérités, de
même que plusieurs autres, ont été falsifiées, comme on le voit
ci-dessus, N" 566 : ici, par la bète il est signifié la même chose que
pal' le dragon, au sujet de la réception et de la reconnaissance;
c'est pourquoi il est dit qu'ils adorèrent le dragon, et qu'ils ado­
l'èren t la hê Le.
581.. Disant,' Qui est semblable il la bêle? Qui peut comballl'e
conlre elle? signifie l'excellence de celle docl1'Ïne par dessus
toute autre, pal'Ce qu'elle ne lJeut t!ll'e conll'edite pal' qui que
ce soit. - Qui est semblable ci la bête, signifie l'opinion sur
!'excellcnee de ceLte tglise d'après sa doctrine au-dessus de toule
2011 t.'APOCALYPSE RJ::VKL~E. j\" 581.
aulre; pal' la b~le esl signiflée l'assemblée générale, ainsi l'I::glise,
el abslraclivement sa doctrine; qui peut comballl'e conll'e elle, si­
gnifle qui peut conlredire, que l'homme ne peut faire aucun bien
spiriluel par lui-même, oulre plusieurs aulres poinls donl il a élé
parlé ci-dessus, NU 566; el comme cela ne peul être conlredit,
esl-ce qu'ainsi nous ne serons pas sauvés par la foi sans les œuvres
de la loi? mais que la conclusion soil absurde, el qui plus est, in­
sensée en elle-même, c'esl ce que peul voir quiconque sail quel­
que chose el est sage d'après la Parole. (1 Qui peul comhallre
conlre elle, » signifie aussi que celle doctrine a élé confll'lnée el
ainsi forliflée par les chefs el par les prédicaleurs après eux, au
moyen d'arguments, avec lant d'adresse el de suhlililé, qu'elle ne
peul pas être allaquée.
582. Vers. 5. Et il lui {ut donne une bouche qui pl'ofemit de
grandes choses et des blasphèmes, signi(ie qu'elle enseigne des
maux et des {aux. Pal' la bouche qui lJroféTait, il esl signiflé la
doclrine, la prédication el le discours, N" 1152; par proférer de
grandes choses et des blasphèmes, il esl siglliflé enseigner des
maux el des faux, car grand se dil du bien, el dans le sens op­
posé il se dit du mal, N'" 656, 663, 896, 898, el pal' les blasphèmes
il esl signiflé les l'l'ais de la Parole falsifiés, ainsi les faux: ce qui
esl spécialemenl signiflé ici pal' les blasphèmes, on le voit, N" 571;
si elle enseigne des maux, c'est parce qu'elle écarte de la salva­
tion les œuvres de la loi, ainsi celles qu'on doit faire; el celui qui
fait cela est dans les maux spiriluels, qui sont les péchés.
583. El il lui {ut donné pouvoir de {aiTe cela pendant qU(/­
Tante-deu.'/; mois, signi(ie la (acuité d'enseigner et de {aire les
maux et les {aux de cette doctrine jusqu'ù la (in de celte J~glise,
lorsqu'il y a conmwncement de la Nouvelle Église. Pal' il lui {ut
donné lJOltVoÏ7' de {aire, il esl signifié pouvoir de proférer de
grandes choses ct lIes blasphèmes, c'esl-il-dire, d'enseigner et de
faire des maux el des faux, donl il vienl d'être question ci-dessus,
N° 582; par quamnte-deux mois J il est signWé à la fln de la pré­
cédenle Église, lorsqu'il y a commencement de la Nouvelle Î~glise,
comme ci-dessus, N" 1196, la même chose que par trois jours et
demi, N° 505, ct que pal' un temps, des temps el la moitié d'un
lemps, N" 562, ct aussi la même chose que par mille deux cent
Vers. ;;. CIIAl'lTnE TnEIZIÈ,m:. 20:1
soixante jours, N" 1191, parce que quarante-deux Illois font trois
ans et demi.
G811. Vers. 6. Et elle ouvrit sa bouche en blasphème contre
Dieu, pour blasphémer son Nom, signifie leUJ's discoUl's, qui
sont des scandales, contre le Divin Même et le Divü, lIumain
du Sei(fneul', et en même temps contre tout cc qui appartient
il l'Église d'après la Pa1'Ole, par quoi le Seïgne1l'l' est adoré.-
Elle ouvrit sa bouche en blasphème, signif1e des discours, qui
sont de fausses asserlions; par la bouche il est signifié la doçtrine,
la prédication et le discours, N' 1152; de Ill, par ouvrir la bonche il
est signifié les prononcer; et les blasphèmes signifient les falsifi-
calions de la Parole, et plnsieUl's autres choses, comme ci-ùessus,
N°S 571, 582, ici aussi, des scandales, parce qu'il est di! ensuite
« contre Dieu et son Nom; II pal' Dieu, il est signifié le Divin du
Seigneur, comme sOUl'ent ailleurs dans l'l\pOcalypse; et pal' son
Nom, il est signifié lout ee par quoi le Seigneur est adoré, puis
aussi la Parole, parce que selon la Parole esl le cnlle, N° 81. Que
par le Nom de Jéhovah ou de Dien, il sail signifié le Divin Uumain
du Seigneur, et en même temps la Parole, puis aussi lout ce par
quoi il est adoré, on peutie voir en Outl'C par ces passages: «Jé-
sus dit: Père, glorifie TON NO~I 1 Et il vint du Cid une voi.x : Et
je l'ai glorifié, et de nouveau je le glodfiel'ai. »-Jean, XII. 28.
-«Jésus dil : J'ai mani(esté ton Nàm aux /tomme.", et je leUl'
ai fait connailre TON NOM.ll-Jean, XVll. 26.-« Tout ce que vous
demanderez en ~ION NOM, je le (eI'ClÎ, afin que le Père soit glo-
rifié dans le Fils. Si quelque chose t'ous demandez en ~ION ~O:U,
Moi, je le (erai. II - Jean, XIV. 13, ill. -« Au commencement
était la Parole, et la Parole était chez Dieu, et Dieu eUe étœit,
la Parole! .4 tous ceu.x qui l'ont l'eçue, elle lem' a donné pou-
voil' de devenir enfants de Dieu, ù. ceux qui cl'oient en SON
NO~I. Et la Parole chail' a été faite. 1) - Jean, I. 1, 1.2, 1l1. -
« Jésus dit: Qui ne c1'Oit point en Lui a déjà été jugé, parce
qu'il n'a point cru AU No,\[ Dt: L'UNIQUE-ENGENDRÉ FILS DE
DIEU. » - Jean, lU. 18. - Pal' le No)! DE JÉaOVAlI DIEU qui ne
doit lJoint être profané, dans le second préceple du Déc,t1ogue,
et pal' le NOM DU (lI,;Rf: qui doit être sanctifié, dans l'Oraison no-
minica.le, il n'est pas entendu antre chose.
n. '18.
:lOG L'APOC,\LrrH I\ÉVÜÜ. iV &85.
585. Et SOlt Tabernacle, et ceu.r; qui dl/US le Ciel habitent,
signifie les scandales co ni rc l'Église celeste du Seigneur et cou­
tre le Ciel, Pal' le 1'abe1'1lacle, il esl signifié presque la même
chose que pal' le Temple, il savoir, dans le sens snprême le Divin
Humain du Seigneur, et dans le sens respectif le Ciel cl l'Église,
N" 191, 529. Mais pal' le Tabernacle, dans cc sens, il esL signifié
\'~glise célesLe, qui est pal' le Seigneur dans le bien de l'amoul'
envers le Seignelll', cl pal' le Temple l'Église spiriluelle, qui est
par le. seigneur dans les vrais de la sagesse; pal' ceux qui dans
le Cid habitent, il esL signifié le Ciel. Si pal' le Tabernacle il esL
signifie l'I~glise céleste, c'est parce que la Très-Ancienne l~glise,
qui il élé céleste, parce qu'elle élail dans l'amoul' envers le Sei­
l'nem, exe.rçaille culle saint dans des Tabernacles, et que l'J~glise
Ancienne, qui a élé une ]::glise spiritnelle, exerçail le culLe saint
dans des Temples. Les Tabernacles étaienl de bois, elles Temples
étaient de picrre, el le bois signifie le bien, el la pierre le \Tai.
Que par le Tabernacle il soil signifié le Divin Humain du Seignelll'
quant au Divin Amour, et aussi le Ciel et l'Église qui est dans l'a­
moul' envers le Seigneur, on peul le voir par les passages suirants:
li Jéhovah! qui séjourlzez'a dans Ion TADERNACU:? Qui habi­

tera en la montagne de ta sainteté? Celui qui m(/l"che iHtègrl',


qui pratique la justice, et qui prononce la vùile.ll- Ps. XY. i,
2. - li Jéhovah me cachaCl dans sa TENTE, il me tiendra cacht
dans le (lieu) secret de son TADEHNACLF.; il m'élève1'a. Il - Ps.
XX VU. 4, 5. - li Je sejournerai dans ton. TABERNACLE cl éter­
nilé. Il - Ps. LXI. 5. - li Reganle Sion; que tes yeux voient
Unlsalem, l'habitacle tranquille, le TABF.RNACLE qui ne sera
point déplacé. )l - tsaïe, XXXIII. 20. - li Jéhovah qui étend
les Cieux comme un TADF.I\NACLE 1Jow' y habiler. ll-Esaïe, XL.
22. - (( Jéhovah! très-haut l1t as posé ton Habitacle; la plaie
n'approclwz'a point Ile ton TABER~ACLF.. II - Ps. XCI. 9, '10. ­
"Jéhovah a mis son TABERNACLE au miliCl' d'Cl/X, il mm'chez'a
au milieu d'eu:r. II - l.évït. XXVI. 11.,1.2. - (( Jéhovah aban­
donna la TENTE de SChilo, le TABERNACLE dans lequel il l1a­
bila pazini les ItOmmes. Il - - Ps. LXXVffr. 60. - li J'entendis
!lne VOi.l; gl'ar,de du Cid, Ilisant : Voici le TABF.RN,\CI.F. de Dieu
arec les h0111mcs, et illwnitp.z'a avcc ('UoT. )l - Apne. XXI. 3.­
\'ers. 6. CIJAPITJIl: l'l1E1Zlbn:. ~07

« Dévasté a ete mon TAIlEl\NACLl:. II - Jércm. LV. 20. X. 20.­


« Il t'arrachera du TABERNACLE, r:l il te ddracinera de la telTe
des vivants. II - l's. LU. 7; - eL en oulre ailleurs; par exemple,
- Ésaïe, XVI. 5. UV. 2. Jérém. XXX. 18. Lamen!. II. 4. [-los. IX.
6. Xli. 10. Zach. XTl. 7. - Comme la Tres-Ancienne i~glise, qui
éLaiL une Église célesLe, parce qu'clle éLaiL dans l'amour envers le
Seignenr, eL par suiLe dans la conjonction avec Lui, ayaiL un eulle
sainL dans des Tabernacles, c'esL pour cela que (( d'après le com­
mandement duSeigneur il fut érige pal' Moïse unTAllERNACLE,Il
dans lequel éLaienL représenLées Lou Les les choses du Ciel eL de
l'l::glise; il étaiL si sainL qu'il n'élaiL perrllis d'y entrer qu'à 'Iobc,
it Aharon eL il ses fils, eL si quclqu'un du peuple y euLraiL, il mou­
raiL,-Nomb. XVII. 27,28. XVlIJ. 1,22,23. XIX. 14 à 19;-clans
l'intimc du Tabel'1lacle éLaiL l'Arche, dans laquelle il y avait les
deux Tables qui sonL le Décalogu~, eL SUl' elle le l'ropitiatoire et
lesChérubins; eL là en dehors du yoile la Table sur laquclle etaient
les Pains des f;:ce.s, l'Autel du parfulll, ct le Chandelier avec sept
lampes, Lou Les choses qui éLaienL des représenLatifs du Ciel eL de
l'Églis('; il esL décriL, - Exod. XXVI. 711 16. XXXVI. 811 37; - eL
on liL que sa forme fuL monLrée il lIJoïse sur la monLagne de Sinaï,
-Exotl. XXV. 9. XXVr. 30; -eL ce qui csL donne il êlre vu d'après
le Ciel est un représenLatif du Ciel eL pal' conséqucnt de l'r~glise.
En mémoire du culLe sain Ldu seigl;eur dans les Tabernacles pal'
les Très-Anciens, eL de leur conjonction avec Lui pal' l'amour, a été
commandée LA FÈTE DES TABERNACLES, don Lil est parlé dans le
Lévitique, XXII!. 39 !lM. DeuLér. X\"l. 13, ill. Zach. XIV. 16,
~8, 19.
586. Vers. 7. Et il lui fut donne de faire la gtlé'l'1'e aux saints,
et de les vaincre, sigm:fie qu'ils attaquèrent les Divins Vmis de
la Parole, et les renversèrent. Pal' la guerre esL signifiee la guerre
spiriLuelle, qui est celle du faux conLre le vrai et du vrai contrc le
faux, N" 500, ainsi, /'cûre la guerre, c'esL alLaquer; par les saints
sont entendus ceux qui sonL dans les Divins Vrais d'après le Sei­
gncur pal' la Parole, eL pal' sui Le, en faisanL absLraction des pei'­
sonnes, les Divins Vrais,.I'\" 173; c'est pourquoi, par les vaincre,
il esL signilié faire que les vrais n'aienL poinL de forcc, ainsi les
renverscr. La même chose esl signifiée par ces paroles, dans Da­
l
~08 J:AI'OCALrPSt: nfvÉLÉJ::. N' 586.
niel ; « [.a quatrième BrUc, qui mOI/tait de la mel', ct dont la
!Jouche ]J1'ofrh'ait de grandes choses, FIT T..\ GUEIIRE CONTRE LES
SAINTS, ET PRBVALUT. » - VII. 21; - puis, par celles-ci, dans le
~Iême : « Un Bouc de chèvT'CS COl/nt/ contl'e le Relie/', ct il le
jeta li terl'c, ct le roula; ct sa COl 'ne s'éleva jusqu'cm Prince
de l'al'mee, ct (ut l'envel'sé l'habitacle de son sanctuaÏ1'e, ct
HLE JETA LA VJ~RI'rB A TERRE. » - Vlf/. 5,6, 7 à 12; - que par
le Doue de chèvres il soit entendu la foi séparée d'avec la charité,
on le voit dans la DOCTRI1'\E DE 1,,\ NOUVELLE .JÉnUSALEM SUR LA
FOI, "'0'
61 il 68. La même chose est entendue pal' ces paroles;
« Il surgim un /loi dw' de {ace, [wbile en subtilites; et IL
DI~THUIJIA LES PUISSANTS ET LE PEUPLE DES SAINTS; ct contre
Ic Prince des ]Jl'Ü1CCS il sc lèvc1'lt; ct la (1'Clude prosperera
dans sa main. » - Daniel, VIII. 23, 2il, 25; - que ce Hoi soit
le Bouc de Cllèvres, cela est lUt au Verset 21. La même chose
est encore signifiée en ce que « la béte qui monte de l'abime
rEliA LA GUt:I\IIE CONTRE U:S DIWX TÉMOINS, ET LES VAINCRA ET
LI~S TUEHA. » - Apoc. XL 7, - 1\' 500. S'ils ont vaincu, c'est
parce que les Laïques ne voient point leurs arguties, qu'ils appel­
lent arcanes, cal' ils les voilent d'apparences et d'illusions; c'est
pourquoi ils ont dit: « Qui est semblable li la béte? Qui peut
combattrc contre elle? Il Vers. il. N'" 579, 580, 581. Que pal' les
Saillts il soit entendu ceux qui sont dans les vrais d'après le Sei­
gneur pal' la Parole, on peutie voir pal' lcs passages l'apportés ci­
dessus, N" 173; ct en outre pal' ceux-ci: " Jesus dit: Pèl'C!
SANCTIl'IE-1.ES DA1'\S TA VÉRITt:; TA l'AROLE EST LA VBRITt:, MOI,
JE ~h: SANCTIFIE MOI-~If;~lE, AFIN QU'EUX AUSSI SOIENT SANC'fI­
FltS DANS LA VÉRITÉ; MOI EN EUX, ET TOI EN MOI. » - Jean,
:\VU. 17,19,23. - "Jéhovah de Sinaï es/. venu; il est venu
d'entN! les mYl'iades DE SAINTETB; à sa dr'oite le feu dé! la loi
pow' eux; dans ta main tous SES SAI1'\'fS; IL RECEVRA DE TES PA­
R01.ES. 1) - Dcutér. XXXII[. ~, 3; - D'après ces passages, il est
évident que sont appelés saints ceux qui sont dans les Divins Vrais
d'apres le Seigneul' pal' la l'm'ole; puis aussi, que CCliX qui vivent
selon les ]J1-eceptes, c'est-à-dire, selon les l'mis de la Pal'ole,
c!taient les SAI:iTS DE JÜIOVAll, - Lévi!. XIX. 2. Deutér. XXVI.
18, 19; - et que s'ils gardaient l'alliance, ils seraient une NA­
Ver:>. 7. CHAPITRE T1ŒIZlj.;)IE. 20(}
'fiON SAL'il'E, - Exod. XIX. 5, 6; - le Décalogue était l'alliance
qu'ils devaient garder, N"6G9. C'pst de là que, dans le Tabernacle,
le lieu ai! était ['Mche qui contonait 10 Décalogue était appelé LE
SAE'iT DES ::;AIXTS, - Exod. XXVL 33, 3Ll. - Sont appelés saints
ceux qui vivent selon les vrais de la Parole, non pas qn'eux soient
saints, mais parce que les vrais en eux sont saints, ot les vrais
sont saints quand ils sont en eux d'après Je Seigneur, et le Sei­
gneur est en eux quand les vrais de sa Parole sont on eux,-Jean,
XV. 7. - D'après les vrais qui procèdent du Seigneur, les ANGES
SONT DITS SAINTS, - Mallb. XXV. 3'1.. Luc, IX. 26: - pareille­
mentIes PnOPHl:TES, - Luc, L 70. Apoc. XVIII. 20. XXtl. 6 : ­
pareillement les ApÔTRES, -. Apoc. XVI[[. 20. - De là vient quo
le Temple est appelé « Temple de Saintete,»- J's. V. 8. Ps. LX \'.
5; - quo Sion est appelée ~IONTACNF: ilE SAI'iTETJ::, - Es. LXV.
11. Jércill. XXXT. 23. (~zéch. XX. LlO. l's. II. 6. l's. UL 5. Ils. XV.
'l; - que .Jérusalem est appelée VILLE SALUE, - l~saïe, XLV Ill.
2. LXIV. 10. Apac. XXI. 2, 'l0. MalllJ. XXVIL 53; - que l'I~glise
est appelée PEOPLE DE SAINTS, -l~saïe, LXtl. 12. LXJJJ. 18. l's.
CXLIX.l;-et aussi HOYAOME DE SAINTS,-Dan. VII. 18,22,
27. - S'ils ont élé appelés saints, c'est parce que, dans le sens
absU'ait, les Anges signifient les Divins \Iritis par le Seigneur, les
Prophèles les vrais de la doctrine, les 1\ pôtres les vrais de l'Église,
10 Temple le Ciel etl'l~glise quanl au-Dhin Vrai, et qu'il en est de
même dl) Sion, de Jé.J'usalem, du Peuple el du Hoyau Ille de Dieu;
que Dul ne saiL saint par soi-mêmo, pas même les Anges, on le
voi t dans Jo!J, - Xv. J 6, J5, - mais on l'est par le Seigneu l', parce
que le Seigneur est Seul Saint, - "poe. IV. li, - J'i"173.
587. Et il lui (ut donné PO/lvoiJ' sw' toute tl'ibu et 1({1tgue ct
nation, signifie ainsi la dominatio1t sur toutes les choses de
l'Église, tant sur celles qui appartù:nnent ci sa doct1'ine que SUl'
relies qui appm'tiennent il sa vie. Pal' le pouvoir, il est signifiü
la domination, comme ci-dessus, N" 575; par la Tri/m, l'l·:glise
quant à ses vrais et à ses biens, el dans le sens opposé quant à ses
faux et à ses maux, N"'27, 3li9; par la Langue, sa dor.lrine, ~"'282,
1183; ct par la Nation, la vie selon celle doctrine, ]\"lI83.
588. Vers. 8. El l'adol'r?l'ont tous ceux qui habitent SUl' la
terre, drsqllcls n'vil/ /loint dl! écrits les noms dans Ir; l.ivre de
l I . J 8*.
:110 1:.II'OC,\l.Yl'SE IU~VJ~LI~E. t\" 588,
vie de l'A[J1teaa, signifie q/te tVIlS ceux' de l'É(Jlist des Llefo/'"l/l(Js
Ollt 'reconnu comme chose sainte de riigUse celle doctJ'inc: !ti­
retiqae, qui est enteni/tle IJor le dragon et pm' la iJête, e:Jxepté
ccu.'/; qui Ollt cru au Seigne7l1', Par adorC!', il ~sl signifié recon­
naître commc chose sainlc de l'Eglise, de mèllle que ci-dessus,
N'" 579, 580; par tous ceux qui habitent SUl' la tc:rre sont si­
gnil1es lous ceux de l'Église des Heformés, comme N" 558; par les
noms qui n'ont IJoint dte ec/'ils dans le Livre de vie de l' flgneau,
il esl signifié excepte ceux qui onl cru au Seigneur; pal' les noms,
ceux-ci quant il la qualité, Ne. 81,122,165; pal' le Livre de vie, la
Parole du Seigneur, et toute la doctrine sur le Seigneul', N'" 256,
257, 259, 469; et comme loule la doctrine de l' f:glise d'après la.
Parole se réfère il. ceci, que l'on croie au seigneul', voilà. pourquoi
c'estlü ce qui est entendu ici l1ar le Nom écrit dans le Livre de vie
de l'Agneau, Sur la. foi au Seignem, voir ci-dessus, NO) 67 ct 533.
589. 'rué dès la fondation du monde, signifie le Divin 11 tl­
main du Seigneu1', non reconnu li partir de l'instaul'ation de
l'Église, Que pal' l'Agneau l'llé il soit signifié que le Djl'inlluma~n
du Seigneur n'a [Joinl été reconnu, on le voil ci-dessus, N'" 59,
269, Oll ont él6 expliquées ces paroles: « Moi, je suis le !'l'emie)'
('t le VCl'nia; d Qui .mis Vivant, ct j'ai été MORT, et wici, Vi­
vant je suis mu; siècles des siècles. )) - r. 17, 18; - et aussi
ceci: « E't je vis, et wici, au milieu du T1'6ne un A(jneau qui
gisail comme TUÉ. Et ils chantaient un Cantique nouveau, di­
sant: Vigne tu es de pJ'clull'c lc Livre, IJarcc que tu as ete Tu~;
ct nous as l'achetes li Dieu. )) - V. 6, 9; - dès la fondation du
momie, signifie à partir de l'inslauration de l'l::glise lanl,JuiI'C que
Chrétienne; que les Juil's n'aient pas reconnu le Divin Humain du
Seigneur, cela est noloire; qu'il en soit de même des Calholiques­
Homains, cela est encore notoil'c, el de même aussi des Réformés,
on le l'oit ci-dessus, N" 2911, Pal' la fondation du monde, il etil en­
trndu ici, non pas la créa lion du ~Jonde, mais j'instauration de
l'Église; en erret, par le l'lande dans le sens le plus large il est
entendu le ~londe tout enlicr, el lil lanl les bons que les mé­
chanls, el purfois les méchanls sculement; mais dans un sens
moins lurge pal' le i\londe il est entendu la même chose que pal'
Ic GlolJC cl [laI' la 'J'cl'I'r, ainsi l'I::glise; que pal' le Gloue il soit si­
\'ers. 8. CIlAl'll'la: Tlll:IZIÜIE. 2H
gnifié l'!~glise, on le voit, N" 55'1., et aussi pal' la terre, N" 285;
que pal' fonder le globe ct la terre, il soil signifié inslaurer l'É­
glise, et pal' Icur fondation el leur fondement l'inslauration, on
peul le voir d'après !lsaïc,-XX1V. 18. XL. 2'1. XLVIH. 12, 13. LI.
13,16. UV. 11. Jérém. XXXI. 37. Mich. VI. 1, 2. Zach. XII. 1.
l's. XVllL 8, 16. Ps. XXIV. 2,3. l's. LXXXU. 5. Ps. LXXXIX. 12.
- VOil' de même que le "Ionde aussi signifie l'J~g!ise, - "Ialth.
Xli r. 37, 38, 39. Jean, [. 9, 10; - que le Seigneul' d'après la foi
en Lui est appclé le Sauveur du "'onde, - Jean, 1lI. 1G, 17, 18,
19. IV, 112. Vl. 33, 51. VllI. 12. IX. !J, 5. XtI. !J6, !J7; - ct que
le ~Ionde aussi esl le peuple de l'Église, - Jean, XLI. 19. x.vm.
20, - D'après eela, on peut voir ce qui est signifié par la fonda­
tion du Monde, aussi dans ~lallh. - XXV, 3l!. Luc, XI. 50. Jean,
XVII. 2!1. Apoc, XVtI. 8.
590. \'ers. 9. Si quelqu'un a oreille, qu'il entende, signifie que
œu:r: qui veulent del'enÏ1' sages fassent attention li ces choses.
Pal' auoir oreille pour entendre il est signifié percevoir et obéir,
et aussi faire allcntion; voil' ci-dessus, N" 87; qlle ce soil aussi
ceux qui veulent devenir sages, c'en est la conséquence, lei il est
dit « si quelqu'un a oreille, qu'il entende, » afin qu'on fasse al­
tention à ce qui précède, et qll'autrcment on ne devient pas sage.
591. Vers. :10. Si qllelqu'lIn en capt:ivité emmène, ~'n capti­
vité il s'en inl, signifie que celui qui, pal' cct/(! doctl'iue /ull'c­
tiqlle, de/o1l7'ne les alltl'es dc vien Cl'OÏ1'C ct dc vien viv1'(', cst
entl'uine dans l'cn(ér par ses pro]Jres fau.x et ]Jar ses pro]Jl'cs
171au:v. Par C17t77tC1W}' en captivité, il est signifié persui1der et en­
trainer dans son parti, afin qu'on conscnte. et qu'on adhère il celle
hérésie, qui est entendue pal' le dragon el pal' la bête, et ainsi dé­
toumer de bien croire ct de bien vivre; par s'en allel' en capti­
vité, il est signifie ètre entralné dans J'enfer par ses propl'es faux
et par ses pl'opres maux: pal' la captivité, ici, il est entrndu la cap­
tivité spirituelle, qui consiste à être sédnit; et ainsi à être détourné
des vrais 'et des biens, et à être conduit dans les faux et dans les
mallX, Que pal' la c'aptivité dans la Parole il sail entendl! celte
(~aptiyilé spirituelle, on pent Je voir pal' les passages suivanls :
" Écoutez tous, pcu]Jlcs, ct voyez ma douleur; 71/es viel'{jcs et
'll!e;'}clln'cs /tommes sont allés en CA!'TlVl'l'É. )) - Lament. L 18.
:/12 L'APOC.II.I'PSr: 1;I(yi;LJ~~. ~ .. 591.
- (( Dieu alJandOlllta sail Habilacle et sa Teille, oit il habitait
parl1â les hommes, et il livra en CAPTIVITÉ sa (orce, Il - Ils.
I,XXYlIf. 60,61. - (( Tous les pastellrs, l(' vent les repaUra,
et les amants en CAPTIVITÉ s'en ù'onl; alors tu seras confuse
il cause de taule la malice. Il - Jérclll. XXtL 22. - (( Ivres
je rendrai mes (li:ches, du sang du lranspercé el de la CAPTI­
VITÉ. Il - Dentér. XXX[L l12. - (( Ils ont élé cOllrf.Jés el abal­
tus, el leUl' âme en CAPTIVITÉ s'en est allée. Il -l:;saïc, XLVr.
1,2.-(( Jéhova/t ill'a envoyé )Jow' panser les (roissés de cœur,
pour annoncel' aU.7; CAPTIFS la Liberle, et aux PRlsoNNIEns, et
à celni qui esl )JI'ive des yeu.T. Il - i~saïe, LXl. 1. Luc, 1V. 18,
19.-(( Moi) je L'ai suscite dans la juslice; AJA CAPTIVITÉ i/re­
ldcftera sans rançon ni présent. II -l;:saïe, XLV. 13. - (( Tu ~s
7nonle en /tau l, CAPTIVE TU AS EMMENÉ LA CAPTIVITÉ. Il - l's.
LXVllI. 19. - (( Est-ce que la CAPTlVITÉ du jusle lui sera ar­
rachee? Même la CAPTIVITÉ du (OI't lui sera prise, el la CAP­
TURE au violenl senl arracftee. Il - Ésaïe, XLlX. 2ü, 25. - (( Dé­
gage-toi de la poussiere, assieds-loi, Jerusalem; delie les liens
de ton cou, CAPTIVE !"ILLE D}; SION. l l - tsaïe, LU. 1,2; - et en
outre ailleurs; par exemple, - Jérém. XLVnl. 46,47. L. 33,34.
j':zécb. VI. 1 il 10, XU. 1 à 12. Obad. 1. H. l's. XIV. 7. l's. LIll. 7.
-Par les caplivités des fils d'Israël chez leurs ennemis, el dont il
est parlé clans le Livre c1es Juges, ct Il Ilois, XXX, et dans les Pro­
phètes, il a eté représenté et par suite signifié des captil'ilés spi­
riluel.!..es, ùont il est lraité ailleurs; par les cnchainés (011 prlson­
nicrs), il est signHié aussi la même chose quc pal' les capli!':;, clans
les passages suil'ants : (l Par le sang de Ion alliance je til'CJ'ai
tes PRIsoNNH:ns de la (osse. Il - Zach. IX. H. - (( Qu'il vienne
ri Toi, le gemissemenl du PIUSONNIER. Il - J's. LXXIX. 11. ~
(( Bassembles ils seront, l'HlsONNIlo:n dans la f'osse, cl ils SCi'ont
l'cn(e1'1nes dans le cacllOl. Il - És. xx lV. 22. ~ (( li a 1'!!duit le
globe en dI!SCi'I; il ses PlllSONNIERS il n'a poinl ouverl la mai­
son. Il - Ésaïe, X !.V. 17. - « Le Iloi dit .' En Pl\lSOX j'etais, el
vous êles vcnus vers Moi. II - ~iilllh. XX". 36. - (( Jesus dit:
Celte fllle d';lv1'll!tam, que Salan arait LIÉr:, ne (allail-il7Joint
la DI~LIER DE CE r,IEN aujolll' du .wlival!l? I l - Luc, XIII. 16.
592. Si qUe/(/It'un par c}J('(' lI.l(', il (0 lit (lllf' }Jal' c/J(e il soillllC,
Vers, 10, CHAPITRE TnJ::IZI~MI:;. 21;;:
signifie que celui qui pal' les (aux détruit l'dme d'lm autre est
detntït ct périt pal' les /llu,T. Par le glaive, l'épée et le coutelas,
il est signilié le vrai, et dans le sens opposé le faux, l'un etl'autre
comuattant, N"' 52, 836; cIe lil, par tue et être tué, il est signifié dé­
truire eL être détruit, ou perdre eL périr, ce qui a lieu par les faux.
593. Ici est la putiencc et la (ai des saints, signifie que
l'homme de la Nouvelle Église du Seignelt1', par les tentations
venant d'eux, est e,:caminé quel il est quant il la vie et quant à
la foi. Par la p(ltience, il est signifié ici la paLience dans les Len­
LaLions, eL alors l'examen de la qualiLé de l'homme quanL il la vie
selon les précepLes du Seigneur, et quanL à la foi au Seigneur;
c'esL pour cela qU'i! esL dit « ici la patience et la foi; » par les
saints sonL signiliés ceux de la Nouvelle Église du Seigneur, spé­
cialelllenL ceux qui y sonL dans les Divins Vrais, 1'\0 586. La pa­
Lience se dit des LenLations, par lesquelles il est examiné quel est
l'homme, ailleurs aussi dans l'Apocalypse, comme - 1. 9. Il. 2,
3,19. ILl. 10; - que ce soiL quanL à la vie selon les précepLes du
Seigneur, eL quanl à la foi en Lui, cela esl évidenL par ces paroles,
dans l'Apocalypse: « Ils n'auront de repos ni jouI' ni nuit, ceux
qui adOI'ent la IHile ct son image ; ici, patience des sainis il ya;
ici, ceux qui ganlent les commandements de Dieu et la foi de
Jésus. » - XIV. 11,12. _
594. Vers. 11. Et je vis wU' mitre Bete qui mOlltait de la
Tel TC, signifie dans l'Église des Befonnés les Ecclésiastiques
qui sont dans la doctl'ine ct dans la /'ai du Dragon SUl' Dieu et
SUI' la salvation. Ce qu'esl el quelle esl la foi du Dragon, on le
voiL ci-dessus, N° 537 : s'il esl entendu les Laïques par la bête qui
montait de la mel', et les Ecclésiastiques pal' la bète qui montait
de la Lerre, c'esL parce que pal' la mer est signifié l'Externe de
l'I::glise, et par la terre l'ln Lerne, N°' 398, 567; et parce que dans
les Externes de la doctrine de l'l::glise sont les Laïques, et dans les
Internes les Ecclésiasliques. Que les Ecclésiastiques soient main­
lenant décrits, on le voiL pal' chacune des choses qui suivent, en­
tendues dans un sens spirituel; eL manifeslemenL pal' celles-ci:
(( El {ut prise la bète, et avec elle le .FA ux PROPUt:TE, qui avuit
{ail des signcs devant elle, pal' lesquels il avait séduit CCU,T; qui
avaient reçll lc caracti:}'e de la bête, cl ceuoT lfui avaient aC!ol'é
211L L'APOCALYPSE lIÉI'ÜÜ. :\" 59!!.
son image. )J -XIX. 20; - que celle bête ait fait devant l'autre
des signes par lesquels elle les a séduits, cela est dit dans ce Cha­
pitre en ces termes: « Et elle l'ait des signes g1Ymds, tellement
qa'elle seduit ceux qui llabitent sw' la terre, il cause des signes
qu'il lui a etc donne de {aire devant la bête, leur disant de {ail'e
une image li la bête, el de l'adorel', )J - Vers. 13, 1lt, 15.
595. Et elfe avait deux cornes semblables il l'Agneau, et ellc
parlait comme le Dragon, signi{te qu'ils parlent, enseignent et
écrivent d'après la Parole, comme si lew's discours, lew's en­
seignements et leurs ecrits ctcl'ient le Divin Vmi du Seigneur,
et cepcndant c'est le vrai {alsifll!. Par les COl'nes, il est signifié la
puissance, N'" 270, lIlt3; ici, la puissance en parlant, en enseignant
et en éCl'Îvant, ainsi en raisonnant et en argumentant; les comes
qui ont été vues semblables à celles de l'Agneau, signifient qu'ils
vantent les choses qu'ils disent comme si elles étaient des Divins
Vrais dll Seigneur, parce qu'elles son t tirées de la Parole; car par
l'Agneau il est entendu Je Seigneur quant au Divin lIumain, eL
aussi quant à la Parole, qui est le Divin Vrai d'après le Divin Bien;
de là vient que SUI' celle bête, qui aussi est le faux prophète,
1\0 59lt, il apparut deux cornes sern1Jlables il celles de l'Agneau;
mais que ce fussent les Divins Vrais falsifies, cela est signifié en ce
qu'elle ]larlait C011l11le le Dmgon; que LOUS les vr~is de la Parole
aienl éléfalsifiés pal' ceux qufsont dans la foi du Dragon sur Dieu
et SUl' la sülvation, on le voit ci-dessus, N" 566. Que l'une etl'au­
tre chose soit signifiée en ce que cette bête avait deux cornes
semblables à l'Agneau,et parlail comme le Dragon, on le l'oiL clai­
rement par ces paroles du Seigneur dans \-1 allhieu : « Si quelqu'un
vous dit: Voici, ici, le CIt1'ist; ou: Lit; ne le cl'oyez point; il
se lèvc1'a de faux Christs et de faux Pl'op/!I?tes, el ils donneront
des signes grands et des pl'odiges, au point d'induire en errew',
s'il etait I.JOssible, même les élus; VOICI, JE vous L'AI PHt;DIT. »­
.xXIV. 23, 2l1, 25 : - par le Chrisl il est signifie la même chose
qu'ici par l'Agneau, à savoir, le Seigncur quant au Divin Vrai de la
Parole; c'est pOll1'quoi, par ({ ils diront: Voiei, ici,le Clirist, j,1 est
1)

signifié qu'ils diront que ce qu'ils enseignent est le Divin Yrai de la


Parole; mais que ce soit ce Vrai falsiM, cela est signifié par ces
paroles: « Si quelqu'ull vous dit: Ici, le CiJrist; ou :.Lil; ne le
Vel's. 1i. CUAPITRF. T1a;IZlhn:. 215
c!-oy.~z.point, parce qu'il se lèvera de faux Christs et de faux Pro­
phètes : » que ce soit SUI' eux que le Seigneur a fait celle prédic­
lion, on le voit clairement en ce qu'il est dit « ils donneront des
signes grands et des prodiges, au point d'induire en errelll', s'il
était possible, même les élus, l) de même qu'au sujet de celle hête,
qui est le faux prophète, Vers. 13, 1it, de ce Chapitre: les choses
que le Seigneur a prédites dans ce Chapitre de i\laUhieu, con­
cernaient le dernier temps ou état de ri-:glise, qui y est entendu
par la consommation du siècle.
596. Vers. 12. Et le pouvoir de la première bèle, tout entie1'
elle l'exerce devant llli, signifi.e qu'ils ont con{i.n1l.é les dogmes,
qui sont signi{tés ))ar le dragon et ont eté l'eçus pal' les Vâ­
ques, ct que par là ils ont de la (orce. Que ce soit là ce qui est
signifié, on peut le voir pal' les explications présenLées ci-dessus,
N"' 575, 579, SUI' le pouvait' donué pal' le dragon à la b~Le qui
montait de la Iller, et COlllllle celle bête, qui est le faux pro­
phète, exerça ce pouvoir d<:vant le dragon, il n'est signifié rien
autt'e. chose, sinon qu'ils ont donné de la force à ces dogmes pal'
les confirmations.
597. Et elle (ait que la tel Te et ceux qui y habitent adorent
la bête première, dont a été gub'ie la plaie de mort, signi{i.e
qu'ainsi, d'après les con{lnnations, il Cl été établi qu'on l'econ­
nafO'ait pour chose sainte de l'/Eglise que, comme pe)'somw ne
peut (aire une bonne Œuvre P((1' soi-même, ni accom))lil'la loi,
l'lInique moyen de salut est la roi dans la justice et dans le nu:­
rite du Christ, qui a souff'ert)Jour l'!tomme, et a ))(/1' là enlevd
la damnation de la loi. Il est inutile d'expliquer ceci, parce que
c'est la conséquence des explications données ci-dessus, N°' 566,
577 à 582; pal' la telTe et ceux qui 1) habitent sont signifiées les
Églises des I\éfonnés, comme ci -dessus; par adon'l', il est signifié
reconnaitre pour chose sainte de l'I~glise, camille aussi ci-dessus;
ici, reconnaîlre pour chose' sainte de l'Église ce qui est entendu
pal' la bête de la mcr, apl'ès qu'cut élé guérie sa plaiè de mort,
et cela est ce qui vient d'être exposé.
598. Vers. 13. Et elle fait des signes gmnds, signi(i.r. les td­
moignages que les choses qu'ils enseignent sont des vmis, quo(­
qlle ce soient des (aux. Pal' Ir.s siqnf',' sont signifiés les Léll1oi­
216 L'AI'OCALYPSJ,: IIÉV1~LÉJ':. [Î" 598.
gnages que cc sont des vrais, parce qu'autrefois des signes étaient
fails pour attester la vérité; mais les signes et les miracles
ayant cessé, il reste néanmoins Jeur signification, qui est le témoi­
gnage de la vérité; mais ici par les signes sont signifiés les témoi­
gnages de la part de la bête ou faux prophète, que ses faux étaient
des vrais, par la raison qu'après les confirmations ils ne se pré­
sentent pas autrement. Que les témoignages que ce dogme est
vrai soien t signifiés par les signes, on peu t le voir par les passages
sui\'an ts : « A La consommation du siècle iL se Lèvera de faux
Christs et de {all,v Prophètes, et ils donnel'ont des SIGN!:S
GRANDS ET DES !'l\DDIG ES, au lJoint d'induil'e en erreur, l'iL dfl}it
possibLe, m~me Les élus. » - Mallh. XXIV. 24. Marc, Xlf[. 22.
- « Il y aw'a des choses epouvantables et de grands SIGNES du
Ciel. Ji Y aWYt des SIGNES dans le soldl, el dans la lune, et
dans Les ast1'es, mer et flots l·ctentissant. »- Luc, XXr. H, 25.
- « Jéhovah l"elul vains les SIGNES des mcnlew's, les devins il
?'(md insensds, rejetant les sages en arrière, et Lew' sciencc il
J'end follc. » - Ésaïe, KUV. 25, - « Le chemin des nalions
n'apprcnez lJoint, et des SIGNES DES CIEGX ne soyez point cons­
tenlés. » - Jérém. X. 2, 3. - « Ce sont des esprits de démons,
qui font des SlGNES, afin de les assemblel' pour la guel'Te de ce
ffl'Ct1ld jow'. »- Apoc. XVI. ill. -« Et {ut p1'ise la btJte, et avec
elle Le {aux pJ'opltète, qui avait {ait des SIGNES devant elle, et
avaiFséduit. »-ApOC. XIX. 20.- Que les signes aient été des té­
moignages que c'estla vcrilé, on le voit clairement encore par ces
passages: (e Les disciples dirent il Jésus: Quel SIG~E l'ais-lIt,
afin que nous Te croyions? Qu'est-ce que ta o1Jin'es? » - Jean,
VL 30 il 33. - ( 1 Les Jui{s, les Scribes et les Pharisiens deman­
daient au Seignew' un SIGNE, afin de savoir s'il était le Christ.»
- Mallh. XIf. 3811 uO. XVr. 1 il U, Marc, VIII. 11,12, Luc, XL
16, 29, 30. Jean, n. 16, 1.8, 19. - « Les disciples dirent il Jé­
sus: Quel (sera) Le SIGNE de ton avénement et de La consomma­
tion du siècLe?»- Matth. XXIV. 3. Marc, xm. u. -(e S'ils ne te
Cl'oient ]Joint, et n'ecoutent point La voix (lu SIGNE PI\EllIER, ils
cl'oil'ont cependant à la voix du SIGNE DERNIER .»- Exod. IV. 8,
9; -la voix du signe est le témoignage, (l Ils mirent parmi eu:v
Les parole,ç de ses SIGNES. » - Ps. CV, 27. - " Il dit il Achaz:
Vers, t3. CHAPITRE TRI;!Zlbllè, 21'7
Demande poltr toi un SlG:-;lè de Jidhovalt. Il - Ésaïe, VII. 11,14.
- « Ceci te sera POlll' SIG~E de la part de Jéhovah: Voici, je
retirerai l'ombre des degl'és, qui descendra dans les degrés
d'AcltazlJOW'le soleil. Il - Ésaïe, XXXVlII, 7,8. -« Hizchias
dit: Quel SIGXE (an rai-je) que je monterai ci la maison de Jélto-
vah? I l - Ésaïe, XXXVrIr. 22. - ([ Ceci vous sel'a pOW' SIGNE,
qlle je ferai la visite sw' VOliS en ce liell, afin qlle vous sachiez
que subsistent mes paroles. I l - Jérém. XLiV. 29, 30.- ([ JellO-
valt! fais avec moi un SIGNE en bien, afin que (le) voient ceu,'l:
qui me haïssent, et qu'ils soient confus. )l-PS. LXXXVe. 17.-
« Qu'ils VOliS amwncent les choses qui arriveront, afin que nous
?/mell'ions notl'e cœur .. indiquez un SIGNE pou,. ce qui doit m'-
l'ivOI', afin que nous sachions que (vons êtes) des dieux, vous. Il
- Ésaïe, XLI. 22, 23. - « Tes ennemis Jnt rugi au milieu de
ta fête .. ils ont mis lew's SIGNE_S POUR SIGNES. » - l's. LXXiV.
3,4,9: - et en outre ailleurs; c.omme, - Ésaïe, XLV. 11. 13.
Jér. XXXf. 20, 21. tzéch, IV. 3. Ps. LXV. 7,8. Ps. LXXVIII. 42,
t13. Exod. ve. 3. Nomb. XlV. 11, 22. Dentér. IV. 34. XUf. 2, 3,
tl. Jug. VI. 17,21. 1 Sam. If. 34. XH'. 10. l'lare, XVi. 17,18,20.
tue, li. 11,12,16. - Semblables choses sont signifiées pal' les
SIGNI;S DE L'ALLIA,NCE,-Cen.IX, 13. XVIr.l1. Ézéeh. XX. 12, 20.
- D'après ees passages, on peut élairement voir que pal' les si-
gnes grands que fait cette bête du dragon, il est entendu, non pas
des signes, mais des témoignages par eux, qne les choses qn'i1s
enseignent sont des vrais: en elfet, tout hérétique, qni s'est eon-
flrnié dans des faux, affirme après la confirmation qne ses faux
son t des \Tais; car alors il ne voit plus les nais, puisque la eon-
Jirmation àu fuux est la négation du vrai, et le vrai qui est ni'
perd sa lumière; et nutant les faux brillent par la lumière de la
confirmalion, qui est une lumière chimérique, autant la lumière
du vrai devient obscurité; vai!' ci-dessus, N" 566.
599. Tellement que mente du feu elle tait descendre du Cie/ en
la !eJ'1"e devant les IlOmmes, signifie les attrstatio71s que leu}'~
{aux sont des vrais du Ciel,' que ceux qui les reçoivent sont sau-
vés, et que ceux qui ne les reçoivent pas périssent. Que ee soit
là ce qui est signifié parees paroles, c'est parce qne les plus grands
signes ont été l'ails par le feu descendant du Ciel; de là, chez les an-
Il. 19,
~18 1:.U'OC.\LYI'SE n{:V{:LI~1i. N' G()v.
("iens, quand il s'agissail d'altesler un vrai, le langage ol'llinaire de
confirmation consislail il dire qu'on pouvait faire descentlre du
Ciel le feu et l'illlesler, ce par quoi il él'lil signifié qu'on pouvait
jusqu'il ce point l'allesler. Que la vérité ail aussi été attestée par
le feu du Ciel, on Je l'oit clairement pal' ceci, « que l'holocauste
/àitpClr fl/wron a éti consumé par le Feu du Ciel, » - Lévil.
IX. 2li: - pareillement l'Holocauste (ait par Elie, - IRais,
XYUL 38. - Le l'cu <lu Ciel, daus le sens opposé, était un signe
alleslant qu'on élait d,lIls les maux el par suile dans les faux, et
Iju'on péri rai l, mais cc feu était un feu consumant; ainsi, le Peu
du Ciel qui consuma les deux fils d'Aharon, -- Lévit. X, 1 il 6;
- cdui qui consuma deux cent cinquante hommes, - Nomb.
XXVI. 10; - celui qui consuma les e:rtTémités du cmnp,­
Nomb. X r. '1 il li; - celui qui deu:r; {ois consuma cinquante
h01llmes envoyés lJar le Iloi vers Elie, - II nais, 1. 10, -12; -le
(eu ct le sou{re du Ciui sw' Sodome, - Cen. xrx. 211, 25; ­
le (cu du Ciel qui consuma ceU.T; qui envir'onuèrent le ca111p des
sainls et la ville Chérie, - Apoe. XX, 9.-(( Les disciples, i'lTi­
tés con/te ries impénitents, dirent il Jésus: Veux-tu que nous
disions cru'un (eu descende du Ciel, et les consume? » - Luc,
IX. 54, - Ces passages ont été cités, afin qu'on sache que le l'eu
du Ciel signifie le témoignage cl même ['affirmation que le \Tai
est le vrai, et dans le sens opposé, que le faux est le l'rai, comme
ici. En outre, le Feu signifie l'amour céleste, el pal' suite le zèle
pour le vrai, et dans le sens opposé l'amour infernal, el pal' suite
le zèle pour le faux, N°' M8, li94.
600. Vers. 14. Et die séduit ceux qui IwuÏlent SUI' la telTc.
il cause des signes qll'-illlli CL étl! donné de (aire devant la uete,
signifie que par les témoignages et lJCLr les allestations, ils in­
duisent les IlOnllnes de l'Église dans des erreurs, Pal' séduire
il est signifié induire dans des eneurs; pal' GeU.X qui habitent Sll1'
la terre sont signifiés les hommes <le l'Église des Réformés,
comme ci-dessus, N°' 578, 588, 597; pal' les signes qu'il lui a été
donne de {aire devant la béte sont signifiés les témoignages et
les attestations, N'" 598, 599; par la hêle montant de la mer, de­
vant laquelle. les signes ont été faits, il est signitlé la foi du dra­
gon chez les Laïques, \" 567; el pal' la hète Ironlanl de 1:\ terre,
Vers, HI, CII.\l'lTIlt:: TitEIZlblI:. 21 !I

qui a fait les signes, et qui ailleurs est appelée faux prophète, il
est signifié la foi du dragon chez les Ecclésiastiques, J\' 59ll. Sem­
hlable chose esL clile pal' le Seigneur dans ;\!aLLhieu, - XXIV. 211
à 26.
601. Disant il ceu~ qui habUent sur la teTre de (aire une
image à la bete qui a la plaie d'é7Jée, el qui vÏixiÏl, signi{if! qu'ils
amènent les hommes de l'ltglise ù recevoir poU?' docll'ine qU,e la
(ai esl l'unique moyen de salul, parce qne personne ne peuL
(aire le bien par soi-même, sans qu'il sail rnl!riloire, et pal'ce
que personne ne71eull'emplir laloi, ni pm'consequenll!lre sauve.
Pal' ceux qui habilent sw' la lerre sont eutendus les hommes cie
l'J~glise des néformés, cOll1me ci-dessus, N' 600; par l'image est
signifiée la docLrine de celle Eglise, dont il sera parlé plus loin; et
pal' l'im(lge de la bèle qui a la plaie rl'ejJée, et qui vivail, il es.l
sJgnifié c~J)oint de: doctrine, que la foi esll'uniqlle moyen cie sa­
lut, parce que personne ne peut faire le bien par soi-ml\me sans
qu'il soit mériloire, et parce que personne ne peul accomplir la
loi, ni pal' conséquent être saul'é; voir ci-clessus, N'" 576,577, et
suiv, Toute Eglise devant le Seigneur appar(lll comme un homme;
si elle est dans les vrais d'après la Parole elle apparait comme un
homme beau, mais si elle est dans les \'l'ais falsifiés, elle apparaît
comme un homme monslrueux; l'i::glise apparaît ainsi d'après sa
doctrine et d'après la vie selon celte doctrine; il suit de III que la
doctrine de l't:glise est l'image de l'Église, On peut aussi le voir
par ceci: Tout homme est son bien et son vrai, ou son mal et son
fàux, c'est de là et non d'autre part CJlle l'homme esl homme; par
conséquent, c'est la doctrine el la vie selon la doctrir", qui font
l'image de l'homme de l'i-:glise, l'image ri'un homme beau, si la
doctrine et la vie selon la doctrine proceden Ldes vrais réels de la
Parole, mais l'image d'un homme monstrueux, si elles procèdent
de vrais de la Parole falsifiés. L'hOll1me aussi, clans le \Ionde spi­
rituel, apparaît comme UD animal, mais ainsi appal'all de loin son
affection; ceux qui sont dans les l'rais el dans les biens pal' le Sei­
gneur apparaissent r.olllme des agneaux el des colombes, mais
ceux qui sont dans les vrais falsifiés ct dans les biens adullérés
apparaissent comme des hiboux el des chauves-soul'is; ccux qui
sont d(lns la foi sép~rée d'al'ec la charité apparaissent comme d('s
220 L'APOCALYPSE Rlivi;I.Ü:. 1\" 601.
dragons et des boucs; ceux qui sont dans les faux d'après le mal
apparaissent cOl\ll\l_e des bÏÏsilTës._ et-d~ crocodiles; etcëu; qui
S;;:iiltels, et ont néanmoins confirmé' les doctrinaux de l'I~glise,
apparaissent comme des serpents volanls. D'après ces considéra­
tions, on peut voir que la doctrine de l'f:g!ise, et la vie selon celte
doctrine, sont entendues par l'image de la bête qu'ils ont faile
pour ceux qui habitent sur la [erre. Quant li ce qui est arrivé li
ceux qui adoraient l'image de la bêle, on le voil,- Apoc. XIV. 9,
iD, ii. XIX. 20. XX. li. - Des choses semblables sont signifiées
dans le sens spirituel par les images, - Exod. XX. ll, 5. Lél'il.
XXVI. i. Deutér. IV. 16,17, 18. Ésale, IL 16. Ézéch. VII. 20.
XVl. 17. XXIII. 111, 15, 16. - Les idoles el les images taillées
chez les anciens étaient des images de lent' religiosité, c'est pour­
quoi pal' elles sont signifiés les faux el les maux de la doctrine,
N° ll59.
602. Vers. 15. Et il lui fut donné de donne1' eSp1'ït Ù l'image
de la b~te, afin que même parle l'image de la bête) signifie
qu'il lew' {ut pamis de confirme1' celle doctrine lJQ1' la Pa­
role, d'apl'ès laquelle, (!tant comme vivifilJe) elle est enseignée.
Par il {ut donne, il esl signifié qll'i1 fu l permis; cal' lous les faux
de la doctrine, de même que les mau_x de la vie, ont lieu par per­
mission; voil' LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE,
N°' 23ll li 27ll, N°' 275 li 285, N" 296; pal' l'image de la bete est
signifiée celle doctrine, W 601; par donner esprit li l'image de
la bête, il est signifié la confirmer par la Parole, cal' aucune doc­
trine de l'Église ne peut avoir d'autre part esprit et vie; afin que
pm'le l'i',;,age de la bête, signifie qU'étant ainsi comme vivifiée
elle est enseignée. Si ces choses sont entendues pal' donner es­
prit à l'image de ln bête afin qu'elle parle, c'est parce que dans
toutes les (:hoscs de la Parole il Ya esprit et vie, car le Seigneur
a prononcé la Parole; pal' suite Lui-èllême est en elle, et il a pro­
noncé la Parole de manière que chaque chose en elle ait eom­
municalion avec le Ciel, et pal' le Ciel avec Lui; c'esl pal' le sens
spirituel qu'existe la communication; c'est pourquoi le Seigneur
dit: (( Les paroles qUIJ Moi je vous énonce sont ESPRIT et sont
VIE. ») - Jean, vr. 63.
603. Et qu'elle (asse que tous ceux qui n'aclorent lJas l'image
,"ers. i5. ClfA:'JTHE TRI::IZlbll::, ~'21

de la vêle soienl lues, signifie qu'ils p/'ononcenl la damllalion


sur ceux qui ne l'econnaiss~'nl1Jas la dOClrine de lew' (oi pOUl'
la sainle doclrine de l'Église. l'al' adm'el' l'image de la bèle, il
est signifié reconnaître la doctrine cie lellr foi pOlir la sainte doc­
trine de l'tglise, car par adorer il est signifié reconna1tre pour
chose sainte de l'~:glise, N°' 579, 580, 588, 597, et par l'image de
la bête il est signifié cette doctrine, i\" GOJ.; pal' dl/'e lI.u!, il est
signillé être tué spirituellement, c'est-il-dire, être damné, N" 32~ï,
et ailleurs; et puisque par être tné, il est signifié être dall1né, il
est signifié aussi être déclaré pOUl' hérétiqne, et être exclu de la
communion de l'Église, ear à leurs yeux celui-ci est cOllsidéré
comme damné. c'est là ce que font les savants du clergé, qui dans
les écoles et les gymnases se sont imhus des arcanes de la justifi­
cation, surtout ceux qui sout dans le faste de l'érudition b cause
de ces arcanes; ceux-ci damnent tous ceux qui ne pensent pas
comme eux, et en tant qu'ils l'osent, ils fulminent contre eux. Je
peux rapporter que eeux qui se sont imbus de ces arcanes, et qui
pal' suite ont été dans le faste de j'érudition, sont tellement
acharnés, dans le Monde spirituel, contl'e ceux qui aùorent le
Seigneur-Seul et ne reconnaissent pas la foi seule pOUl' l'unique
moyen de salut, qu'ils tombent dans l'emportement LIe la colère
et de la fUl'eur, quand ils les voient, et aussi quand de loin ils
sentent la sphère Divine ùu Seigneur et la sphère de la charité
autol1l' d'eux; comme ils sont tels, c'est pour cela que le dragon
est décrit comme étant contre ceux-là l'ennemi le plus acharné;
par exemple, « qu'il se lint devant la (<:mme qui allail cn(anler,
afin quc, quand elle aurait en(anlé, il dévOl'l.Î1 son en(anl; qu'il
jela après la (emme, de sa bouche, de l'eau comme un fleuve.
a{tn que pal' le fleuve il la (ft empOI·tC'l'; cl qu'i/TilL' conl/'e la
(emme il s'en alla (ail"e la guel'1'() au,x l'esles de sa semence. "
- }\ poe. XI r. 4, 15, 17; - que de la bouche du d1'a{jon, ct de
la bouche de la Mte, ct de la boache du (au,x ]Jro)J/u?le, il smlil
tl'ois esprits immondes, semblaUes ù des grenouilles, afin
d'assembler les leurs )JOU1' la guelTe du grand jour du Dieu
TOUl-Puissant, - Apoc. xn. i3 à i6; pareillement, XiX, 19,
20; et XX. 8, 9, 10; - COlOme aussi, que la bele, monlanl de
l'a6tme, luem les dell,x Témoins, cl jellel'o lew's COl'pS S1/1' la
JI. H)·;'.
222 L'APOCALYPSE llÉVÜÜ, ~. 603,
place de la ville gmnde, qui est appl:lée spirituellement So­
dome et Égypte, et qu'ils ne 1Jermew'ont 11as que leurs eOl'11s
soient mis dans des monuments, - Apoc, XI. 7, 8,9; - par ne
pas permellre qu'ils soient Ulis dans des monuments, il est signi­
fie rejeler comme damnés, N" 506,
604, Vers, 16, El elle (ail qu'à 10US, au:x: pelils el aux gnmds,
et aux J'iettes el aux 'pauvres, ct aux libres el au:v esc/aves, si­
gnifie tous dans celle Église, de que/que condilion, de que/que
érudition, el de quelque inlelligence qu'ils soient. Par les petils
et par les gmnds, ici, sont enlenùus ceux qui sont dans un llIoin­
dt'e ou dans un plus grand degré de_~lignilé, ainsi tic quelque
condition qu'ils soient; par les deites eL par les pauvl'es sont en­
tendus ceux qui sont plus ou moins dans 19.§ connaissan,ces et dans
les sciences, W 206, ainsi de quelque éruditiou qu'ils soient; par
les libres et par les esclaves sont entendus ceux qui sont sages
par eux-mêmes, el ceux qui le sont par les autres, N" 3:17, ainsi
de quelque intelligence qu'ils soient: de là maintenant pal' tous,
l~ peUts et les grands, les riches et les pauvres, les liures ct les
esclaves, il est entendu tous,. d<l,ns cCtte Église, de quelque con­
dition, de quelque é,'uùilion, et de quelque intelligence qu'ils
soienl. Ceci, dans le sens spirituel.
605. Elle donne un caractère SUi' leur main droile, el SUI'
leurs fronls, signi{te que personne n'esl reconnu 110Ul' Cltni­
tien Réformé, à moins de recevoiJ' celle doclJ'ine par la foi
et par l'amOlli', Par donneJ' un caraclère, il est signifié recon­
naître pour Chrétien néformé, ou qu'on est de celle confession
que la doctrine enseigne; le caractère est cette reconnaissance
comme aussi celle confession; pal' la main droite, il est signifié
le tonL de l'homme quant il la puissance intellectuelle, ainsi ([uant
il la foi, cal' la liiain droite signifie la puissance de l'homme,
N" 457; par le fronl, il esL signifié le tout de l'homme quant il la
puissance volontaire, ainsi quant il l'amour, car le front signifie
l'amour, N" 3li7.
606, Vers, 17, El que 1Jersonne ne puisse aclteteJ' Olt vendre,
s'il n'a le cCl1'actère ou le nom de la bêle, ou le nombre de son
nom, signifie qu'il n'est 11ermis à lJersonne d'enseigna d'après
la Parole, par conséquent d'élre inauguré dans le sacerdoce,
__ ù
Vers. 17. CIHPJTIIE THEIZlimE. ')')~

d'ètre décore du lall1"iel' de maitre, d'ètre Couve1't du bonnet


du doctorat, et d'être appelé orl/lOdo:re, il moins qu'on ne re­
connaisse celte doctrine, et qu'on ne jure en sa foi et en son
amour, ou en telle chose qu'il lui soit conforme, ou en telle
chose qui ne soit pas en discordance. Pal' ac/teter et ve~!d-'~;~ il
est signifié s -acquéri~ cies-collnalssiinces, ici des connaissances
qui apparLiennent il cette doctrine, et les enseigner, ainsi quïl va
être expliqué; par le camctère, il est signifié la reconnaissance
pour Chrétien Réformé, et la confession qu'on l'est, N" 605; par
le nom de la bête, il est signifié la qualité de la doctrine, par le
nom la qualité, N" 81, 122, 165, 58«; et par la bète la doctrine
reçue par les Laiqnes, ainsi pal' j'assemblée gcnérale, N" 567; et
comme il est dit Ou le nom de la bêle, il est signifié la qualité ou
telle chose qui lui soit conforme; par le nOlnbre, il est signifié la
qualité de la chose, N° M8, et comme il est dit Ou le nombre de
son nom, il est signillé la qualité ou telle chose qui ne sail pas en
dJ!;.<:_oydance: il est dit ainsi, parce que la doctrine, qui est si­
gnifiée pal' le dragon et sa bête, n'est pas la même dans les I\oyau­
mes oil sont les Iléformés, mais elle est la même quant il ce prin­
cipe ou à celle tête de la doctrine, que LA FOI SANS LES OEUVRES
DE LA LOI JUSTIFIE ET SAUVE. Qu'Acheler et Vendre sibnifle s'ac­
quérir des connaissances et les enseigner, de même que com­
mercer, négocier, ct gagner, on le voil par ces passages; « O!
quiconque a soif, allez vers les eaux; et quiconque n'a point
d'argent, allez, ACHETEZ, et mangez,. allez, dis-je, ACHETEZ
sans argenl du vin el du lait. »- Esaie, LV. 1. -.« Gratis vous
avez lité vendus, c'est pourquoi sans argent vous SEREZ llAr.HE­
TÉS. » - Esaie, LU. 3. - « Dans ta sagesse et dans ton intelli­
gence lu t'étais fait des richesses; et pm' Uabondance de ta sa­
gesse dans TON Nt;GOCE tu avais multiplié tes 1·ic/wsses. 1) ­
Ézéch. XX.VIII. il, 5. -Comme pal' l'YI' est signifiée l't~glise quant
aux connaissances du bien et du vrai, c'est pour cela que de Tyr
sont dites ces choses: « Tous les navires de la mer étaient pour
(aire TON C03ŒERCE : T/wTSchish TA CO)!MERÇANTE en argent:
Javan, Thubal et lIfesc/wch, eux TES COMMEnçANTs, avec âme
d'homme ils ont fourni TON COM)IERCE ; la Syrie TA COM)IER­
ÇANTE avec la Chrysoprase .. tes richesses, tes COmIERCf.S, tes
21LJ L'APOC,\L1'rSE Rt:V~LtE. i\. 606.
l>IARCIIAND1SLS, ceux qui t'ont ton NJ~GOCL, tomberont dans le
cœur des mers au jour de ta chute. »- Ézéch. XXVI r. 1 à 36.­
II Gémissez, lU/vil'US ue Tharsclâsh, 1Jarce que Tyr' a été dé­

vastee, elle dout les ~IARCHANDS (sonl) des princes, ct les NÉGO­
CIANTS, des hommes honorés en la terre. » - J~saïe, XX nr. 1 il
8. - La même chose est enlendue pal' fairc valoir dans la Para­
hole du Seigneur SUI' « l'homme qui, s'en allant au loin, donna
il ses serviteurs des talents, pOUl' les FAIRE VALOIR ET J::N TInEn
rnOFIT. »- ~-Iallh. XXV. III à 20;- el sur lin aulre, II qui donna
il ses sel'viteurs dix '/ILincs pour en FAIRE NÉGOCE. Il-Luc, XIX.
12 à 26; - el sm « lu tl'éSOl' cac/li! dans le champ, qu'un homme
ayant tl'OlWé cacha, ct vendit tout ce qu'il avait, et ACHETA le
champ. )1 - Mallh. XII r. 4ll; - et sur II celui qui cher'chait <le
bel/cs pe1'les, lequel, ayant tl'Oll/;e une 1Je)'le tri:s-]J1'ecieuse,
vendit tout, ct l'ACI-IETA. l l - Malll!. XlfL 115, ll6. -« Tc'ls sont
de/;enus ecu:v avec lesque,ls tu as TRAFIQUÉ dès ta jeunesse ; cf!a­
Clln de son côté ils sc sont éloignés; personne pow' le sauvel·. II
- ts. XLVrr. 15; - el, en outre, en plusicurs endroils ailleurs.
607. Vers. lS. Ici la slulesse est, signifie qu'il est d'un sage
rie voil' ct de c011l1ll'endre, d'après ce qui li eté dit 'ct e.Tpliqué
dans cc CIW1Jitre, quelle est la doctrine et la (oi sur Vieu ct
SUl' la Salvation citez les Ecclesiastiques. li esl dil Ici, parce
qu'il esl enlendu cc qui a élé dit el expliqné dans ce Chapitre,
spécialement SUI' la Mle qui monlail de la terre, par laquelle il e~t
signifié la doclrine el par suite la foi sur Dieu el sur la sall'alion
clIez les Ecclésiasliques, N° 5%, car ce qui est dit dans ce "l'l'set
concerne celte llêle; el comme il appartient au sage, ou 11 la sa­
gesse, de voir el de comprendre quelle esl celle doctrine, c-t par
suite quelle est celle.foi, il esl dillci la sagesse est.
60S. Qui a de l'intelligence, qu'il co'lltpte le nombre de la
bête, signifie que celui qui est dans l'illuslration 1Jar le Sei­
gneur peut connai/re chez eux la qualilé (/rs con(i1'mations de
cette doctrine ct de Cette f'oi c/'(17J1'ès la Parole. - Awir de l'in­
telligence, signifie êlre dans l'illuslration pal' le Seigneur; comp­
ter le nombre, signifie connaÏlre la qualilé, par le nomLre esl si­
gnifiée la qualité, NOl 3uS, 364, MS, el par compler il esl signifié
connaltrej et comme la qnalilé, qui esl signifiée pal' le nomhre,
Vers. 18. CHAPITRE TREIZlhm. 225
est la qualité quant au vrai, et que tout vrai de la doctrine et de
la foi de \"Église vient de la Parole, c'est pour cela qu'il est en­
tendu la qualité des confirmations d'après la Parole; c'est même
celle qualilé, qui est signifiée par le nombre six cent soixante-six,
dont il est parlé plus loin.
609. Ca)' lwmbl'e d'homme il est, signifie la qualité de la Pa­
1'ole, e[))(ZI' conséquent de l'Église. Pal' l'homme, il est signifié
la sagesse et l'intelligence, N" 243, ici la sagesse et l'intelligence
d'après la Parole; par conséquent aussi la Parole quant 11'1 sa­
gesse et à l'intelligence chez l'homme de l't~glise; l'Église elle­
même apparail aussi devant le Seigneur comme un homme; de
là, l'homme de l'Église quant il son esprit, dans le Ciel, apparait
c~mme un homme selon la qualité de l'I~glise d'après la Parole chez
lui; c'est donc là ce qui est signifié ici par nom/Jl'e d'/tOl'IWW, car
cette expression vient après ces mots, « qui a de l'intelligence, qu'il
compte le nomlJl'e de la bête, ))par lesquels il est signifié que celui
qui est dans l'illustration par le Seigneur peuL connailre chez les
Ecclésiastiques la qualiLé des confirmations de la docLrine et de
la foi sur Dieu et sur la salvation : lâ qualité de l'Église d'après la
Parole est aussi signifiée par l'Homme, N' 910; eL encore ailleurs.
610. Et son nombre, six cent soixante-six, signifie cette qua­
lité, que )Jar eu,v tout vrai de la Parole a (}té f'alsifié. Pal' le
nombre de la hèLe esL signifiée la qualiLé des coufirmations de la
doctrine et de la foi d'après la Parole chez eux, W' 608, 609; par
six cent soixante-six est signifié tout vrai du bien, et parce que
cela esL dit de la Parole, il est signifié tout vrai du bien dans la
Parole, ici ce vrai falsiné, parce que c'esL le nombre de la bête. Si
cela est signifié, c'est parce que six signifie la même chose que
tr:ois multiplié par deux, et que .trois signifie le plein et tout, eL se
dit des vrais, N° 505, et que deux signifie le mariage du vl'ai el du
bien; et comme six est composé de ces deux nombres multipliés
l'un pal' l'auLre, c'est pOUl' cela qu'il signifie tout vrai du bien dans
la Parole, ici ce vrai falsifié; qu'il ail aussi éLé falsifié par eux, on
le voit ci-dessus, NU 566, s'il est diL le nombl'e six cent soixante-six,
c'est parce que dans ce nombre le six est Lriplé, eL que la Il'iplica­
lion faille complet; la mulliplication par cent qui donne six cent,
ct la llluitiplication pal' dix qui donne soixante, ne changent rien;
226 J,'APOCALYI'SE nÉvÉI.Ü:, X' 610,
voir ci-dessus, N" 3il8. Que six signifie le plein rt tout, el qu'il
soil cmployé quand il s'agil ùes l'rais dn bien, on pcutle voir par
Ics passages de la Parole ail ce nombre est nommé; mais celte si­
gnification de ce nombrc nc peut se présenler claircmenl qU'à
ceux qui voient les choses, dont il s'agit, dans le sens spiriluel;
par exemple, ce qu'a dit le Seigneur, que les semences qui tom­
bèrent dans une bonne terre donnèrent du fl'uitjusqu'il TRENTE,
à SOIXANTE, et il Cent, - Marc, IV. 8, 20. Mallh. XII[. 8,23; ­
que Le pè/'e de famille sortit et Loua des ouvriers pour .la vigne
il La TROISIÈME heure, et li La SIXlbIE heul'e, - Mallh. XX, 3,
5; - que sw' La tewLe dans le Tabernacle les )JaÜlS étaient pla­
cés SUl' deux mngs, de chacult SIX, - Lcvil. XX [V. 6; - que
SIX CRUCHES avaient été pLacées p01l1' La pUl'ification des Juifs.
- .Jean, Il. 6; - que Les villes de l'efuge ou d'asiLe étaient au
nombre de SIX, - Nomb. XXXV. 6, 7. neutér. XIX. 1 il 9; ­
que la canne de l1WWl'e, avec LaqudLr: l'Ange mesura tout('s les
choses du Nouveau TempLe et de La Nouvelle Ville, était de SIX
COUDÉES,-I~zécb. XL. 5 j-que Le pro)Jhète boimit de L'eau ])al'
meS1l1'e, Le SIXlblE D'UN HIN, - )~zéch. IV. H j - qlle )JOllr L'ob­
Latiolt on 1Jrendl'ait Le SIXIÈME D'UN ÉPI-I,U{ sm' un chamel' de
froment. - Ézéch. XLV. 13. - Comme six signifie le plein, c'est
de lù qu'est venu le mot sixtel' (prendre le sixième, ou rédUIre au
sixième), par lequel dans le sens spiriluel esl signifié ce qni est
complet, et entièremenl fail; pal' exemple, qu'on SIXTERAIT (pren­
drail le sixième de) L'éplwlt sur un cllOmel' d'OI'ge, - É7.éch.
XL\'. i3; - el au sujet de Gog: « Je te ferai l'etoUI'1!er, ct TE
SIXTEllAI (le réduirai au sixième). Il - Ezéch. XXXIX. 2; - ce
qui signifie que chez lui serail entièrement délruil lout l'rai du
bien dans la Parole; qui sont ceux qni sont enlendus par Gog, on
le voil, N° 859.
****:~

611. J'ajoulerai ici ce ~IÉMOIL\BLE. Tous ceux qui oul été pré­
parés pour le Ciel, ce qui se fait dans le Monde des esprits, situé
dans le milieu enlre le Ciel el l'Enfer, désirenl avec soupir le Ciel
après qu'un certain temps est écoulé, et inconlinentleurs yeux sont
ouverts, et ils voient un chemin qui conduit à une société dans le
N" GU, CIlAPJTRl:: THElzli>:m:. 227
Ciel; ils enlrent dans ce chemin, et ils montent; et dans la monlée
il y a une porte, à laquelle esl placé un gardien; ce gardien ouvre
la porte, el ils entrent; alors au-devanl d'eux vienl un Examina­
teur qui leur dil, de la part du Modéraleur, d'enlrer plus avant,
et de chercher s'il y a quelque part des maisons qu'ils reconnais­
sent comme étant il eux, cal' pour chaque Ange novice il ya uue
maison nouvelle; el s'ils en lrouvenl, ils le déclarenl el ils y de­
meurent; mais s'ils n'en tronvenl pas, ils reviennenl et disent
qu'ils n'en ont pas vu; et alors il esl examiné par un Sage si la
lUlIl'ièl'e qni est en eux concorde avec la lumière qui esl dans la
société, et priucipalemenl s'il ya toncordance de chaleur; cal' la
Lumière du Ciel dans son esseuce est le Divin Vrai, l'lia Chaleur
du Ciel dans son essence esl le Divin Bien, l'un et l'autre proce­
danl du Seigneur comme Soleil du Ciel; s'il y a en eux une autre
lumière el une autre chaleur que la lumière cl la chaleur de celle
Societé, c'est-il-dire, s'il y a un auti'e Vrai el un autre Bien, ils ne
sonl pas reçus; en conséquence, ils se rctirenl, et vont pal' des
chemins ouverts dans le Ciel entre les Sociétés; el cela, jusqu'à
cc qn'ils trouvenl une Sociélli alJsolument conforme à leurs afl'ec­
lions, et ils y font leur habitation pour l'éternité; car ils sont Iii
au milieu des leurs cOlllme au milieu d'alliés el d'amis qu'ils ai­
menl de lout cœur, parce qu'ils sonl dans une semblable affec­
lion; el là, ils sont dans le bonheur de leur vie, et dans le délice
de loute Icur poitrine pal' la paix de l'àme, car il y a dans la Cha­
leur l'lia Lumière du Ciel un délice ineffable qui esl communiqué;
voilà ce qui arrive il ceux qui devienncnt Anges. Quanl il ceux qui
sont dans les maux el dans les faux, ils peuvent pal' permission
montel' dans le Cicl; mais dès qu'ils y entrent, ils commencenl il
halctel' ou à respirer péniblement, et peu après Icul' vue s'obscur­
cit, \cUl' entendemcnt se lrouble, leur pensée cesse, une sorte de
mort se présente il leurs yeux, et ainsi ils l'estent debout comme
des souches; el alors le cœur commence à ballre, la poitrine il se
serrer, e.tle mental à être saisi (l'angoisse el de plus en plus lol'­
luré, et dans cet état ils se tordent comme des serpenls mis près
d'un foyer, aussi s'éloignenl-ils dc là en se roulant, el s'clancent­
ils en bas par un précipice qui alors devicnl visible pour eux; el
ils n'onl du repos que lorsqu'ils sonl avec leurs semlJlables dans
228 L'APOCALYPSE Rt:VÉLÉF.. N" 611.
l'Enfer, où ils peuvent respirer, et où leur cœur Lat librement.
Ensuite, ils ont en haine le Ciel et rejettent le vrai, et dans leur
cœur ils blasphèment le Seigneur, croyant que leurs tourments et
leurs tortures dans le Ciel venaient de Lui. Pal' ce court exposé,
on peut voir quel est le sort de ceux qui ne font aucun cas des
vrQ.is appartenant il la foi, quoique ces vrais fassent la lumière
dans laquelle sont les anges du Ciel, et qui ne font aucun cas des
Biens appartenant à l'Amour et à la Charité, quoique ces biens
fass~ntla chalel1l' de la vie dans laquelle sont les anges du Ciel:
on peut encore voir par là dans quelle erreur sont ceux qui croient
que chacun peut jouir de la béatitude céleste, pourvu qu'il soit
admis dans le Ciel; car la foi aujourd'hui, c'est qu'on est reçu
clans le Ciel d'après la Miséricorde seule, et que la réception dans
le Ciel est comme celle d'un homme qui, dans le Monde, est in­
vité dans une maison de noces, et qui s'y livre alors il la joie et à
l'allégresse; mais qu'on sache que dans le l"londe spirituel il y a
communication des affections, car l'homme alors est un esprit, et
la vie cie l'esprit est l'affection, et de celle affection et selon celle
affection résulte la pensée; et que l'affection homogène conjoint,
et l'affection hétérogène sépare, et que ce qui est hétérogène cause
des tourments, au diable dans le Ciel, et il l'ange dans l'Enfer;
c'est pour cela qu'ils ont été soignensement séparés selon les di­
versités, les variétés et les différences des affections qui appar­
tiennent il l'amour.
Il me fut donné de voir plus de trois cents Ecclésiastiques du
!\lande Réformé, tous érudits, parce qu'ils avaient su confirmer la
Foi seule jusqu'à la justification, et quelques-nns avaient même
été au-delà; et comme chez eux il y avait aussi la foi, que le Ciel
est seulemen t une admission par grâce, il leur fut accordé de
monter dans une Société du Ciel, qui cependant n'était pas une
des soeiétés supérieures; et pendant qu'ils montaient, ils étaient
''us de loin comme des Veaux; et quand ils entrèrent dans le Ciel,
ils furent reçus al"ec civilité par les Anges, mais tandis qu'ils con­
versaient, lin tremblement s'empara d'eux, puis un frisson, et en­
fin une torture comme celle de la mert, et alors ils s'élancèren t
précipitamment en bas, et dans leur chute ils furent vus comme
des Chevaux morts. Si en montant ils apparurent comme des
N° 611. CHAPITRE TR1: 1Z1.Èm:. 22D
Veaux, c'est parce que l'affection naturelle de voir et de savoir se
manifestant avec joie apparail d'après la correspondance camille
un Veau; et si dans leur chute ils apparurent comme des Chevaux
morts, c'est parce que l'entendement du vrai dans la Parole ap­
parait d'après la correspondance comme un Cheval, et que l'en;­
tendement nul du vrai dans la Parole apparalt comme un Cheval
mort.
Au-dessous d'eux il y avait des enfants qui les virent descendre,
et auxquels ils apparurent, en descendant, Cornille des Chevaux
morts; et alors ces enfants détournèrent leurs faces, et ils dirent
à leur ~laîlre qui était avec eux: « Qu'est-ce que ce prodige? Nous
avons vu des hommes, et maintenant au lieu d'hommes ce sont
des Chevaux morts; comme nous ne pouvions pas les regarder,
nous avons détourné nos faces; Maître, ne restons pas dan~ ce
lieu, mais allons nous-en. » Et ils s'en allèrent. Et alors le Maitre,
dans le chemin, les instruisit de ce que c'est qu'un Cheval mort,
en leur disant: « Le Cheval signifie l'En tendemen t de la Parole;
tous les Chevaux que vous avez vus ont signifié cet entendement;
en eITet, quand l'homme va méditant d'après la Parole, sa Médi­
talion apparatL de loin comme un Cheval vigoureux et vivant, se­
lon qu'il médite spirituellement la Parole, ct au contraire chétif
et mort, selon qu'il la médite matériellement. » Alors les enfants
demandèrent ce que c'était que méditer spirituellement et mé­
diLer matériellement d'après la Parole; et le Maitre répomlit : « Je
vais illustrer cela par des exemples: Qui est-ce qui, pendant qu'il
lil la Parole, ne pense pas à Dien, au Prochain et au Ciel? Qui­
conque pense à Dieu seulement d'après la Personne, et non d'a­
près l'Essence, pense matériellemeut; celui qui pense au Prochain
seulement d'après la forme externe, et non d'après la qualité,
pense matériellement; et celui qui pense au Ciel seulement d'a­
près le lieu, et non d'après l'amour et la sagesse par lesquels
existe le Ciel, pense encore matériellement. » ~Iais les enfants di­
rent: « Nous, nous avons pensé il Dieu d'après la Personne, au
prochain d'après la forme, en ce qu'il est homme, et au Ciel d'a­
près le lieu, est-ce que pour cela, quand nous avons III la Parole,
nous avons alors apparu il quelqu'un comme des Chevaux morts? Il
Le Maitre leur dit: « Non; vous êtes encore des enfants, et YOUS
Il. 20.
230 ,:,\ poc" LVPSt: RÉVJ::Li:/" N" Gl1.
n'avez pas pu penser autrement; mais j'ai perçu chez vous l'affec­
tion de savoil' eL de comprendre, et celle al1'eclion étant spiri­
Luelle, vous avez aussi pensé spiriluellemenl. l\Jais je reviens à ce
que précédemment je disais, que celui qui pense matériellemeut,
pendanL qu'il lit la Parole, ou qu'il médite d'après la Parole, ap­
parall de loin comme un Cheval mort, tandis que celui qui pense
spil'ituellemenL appara\l comme un Cheval vivant; et que celui qui
pense Slll' Dieu et SUI' la Tl'Ïnité de Dieu seulement d'après la Per­
sonne, et non d'après l'Essence, y pense matériellement; car il y
a plusieurs Allributs de la Divine Essence, comme la Toute-Puis­
sance, la Toute-Science, la Toute-Présence, la Miséricorde, la
Grâce, l'Étel'llité et d'autres; et il ya des Allributs procedant de
la Divine Essence, qui sont la Crëation et la Conservation, la Ré­
demption et la Salvution, l'Illustration etl'Instruclion. Quiconque
pense il Dieu seulement d'après la Personne fait trois Dieux, en
disant, qu'il Ya un Dieu qui est Créateur et Conservateur, un au­
tre qui est L\édempteur et Sauveur, et un Troisième qui est Ulus­
trateur et Jnstructeul'; mais quiconque pense à Dieu d'après l'Es­
sence fail un Seul Dieu, en disant: Dieu nous a créés et nons
conserve, il nous a rachetés et nous sauve, et il nous illustre el
nous instl'llil; de là vient que ceux qui pensent ù la Tl'inité de
pieu d'après la Personne, et ainsi matériellement, ne peuvent,
d'après les idées de leur pensée qui est matél:ielle, que faire d'un
Senl Dieu Trois Dieux; mais néanmoins ils sont tenus, contre leur
pensée, de dire que dans chacun il y a communauté de tous les
allri1Juts, et cela uniquement parce qu'ils ont, comme à travers
un treillis, pensé aussi à Dieu d'après l'Essence; c'est pourquoi,
mes Élèves, pensez à Dieu d'après l'Essence, et d'après elle à la
Personne, et ne pensez pas à Dieu d'après la Personne, ni d'apri\s
celle-ci à l'Essence; car penser d'après la Personne il l'Essence,
c'est penser matériellement aussi il l'Essence, tandis que penser
d~apl'l's l'Essence 11 lu Pel'sonne, c'est penser. spil'itl1ellenîë'nt uussi
à la Pel'sonne: les Gentils anciens, pilrce qu'ils oul pellsé lllatériel­
leillenl sUI' Dieu, et pal' conséquent aussi sul' les Attributs de Dieu,
onl fail, non-seulemenltl'ois Dieux, mais une multilude de Dieux
jusqu'à plus de c.ent : sachez que le matél'iel n;influe pas dans le
c;pil'ituel, mais que It' spiriluel influe dans le malé~iel. JI en est de
N" G11. CHA PITRE TREfZti·:.\lt:. 231
même de la pensée sur le Prochain d'après sa forme, et non d'a­
près sa qualité; et de même aussi de la pensée SUI' le Ciel d'après
le lieu, et non d'après l'amour et la sagesse qui constituent le Ciel.
Il en est de même de toutes et de chacune des choses qui sont
dans la Parole; c'est pourquoi, celui qui enlrelient une idée malé­
rielle sur Dieu, et aussi SUI' le Prochain el sur le Ciel, ne peul rien
comprendre dans la Parole; la Parole esl pour lui une lettre morte,
et lui-même, quand il la lit, ou qu'il médite d'a pres elle, apparalt
de loin c.omme un Cheval mort: ceux que vous avez vus descendre
du Ciel, et qui sont devenus devant vos yeux comme des Chevaux
morts, étaient des hommes qui onl bouché chez eux et chez les
autres la vue ralionnelle par ce dogme particulier, que l'Enten­
dement doit être mis sons l'obéissance de leur foi, sans penser
que l~~tendemenl fermé par la religion est aveugle comme une
taupe, et qu'il ya en lui une complèle obscurité, et unp. telle
obscurité, qu'elle rejelle loin de soi toule lumière spirituelle, en
abaisse l'innux qui vient ùu Seigneur et du Ciel, et pose devant cet
influx une barre dans le sensuel corporel, bien au-dessous du ra­
tionnel, dans les choses de la foi, c'est-à-dire qu'elle la pose près
du nez, et la fixe dans son cartilage, de sorte qu'ensuite il ne peut
pas même sentir les choses spil'iluelles; de là quelques-uns sont
devenus tels, que, quand ils sentent l'odeur provenant des choses
spirituelles, ils tombent en défaillance; par l'odeur, j'entends la
perceplion. Ce sont ceux-là qui fonl Dieu Trois; ils disent, à la
vérité, d'arrès l'Essence, que Dieu esl Un, mais néanmoins quand
ils prient d'arrès leur Foi, laquelle est que Dieu le Père a com­
passion à cause du Fils et envoie l'Esprit Saint, ils font manifes­
tement ll'ois Dieux; ils ne peuvent faire autrement, car ils prient
l'Un d'avoil' compassion à cause de l'Autre, et d'en\,o)'cr le Troi­
sième. )l Et alors leur Maîlre leur enseigna au sujet du Seigneur,
qu'il est le Dieu Unique en Qui est la Divine Trinité.
L'APOCALYPSE

CHAPITRE QUATORZIÈME.

1. Et je vis, et voici, l'Agnean se tenant SUI' la montagne


de Sion, et avec Lui cent quarante-quatre milliel's, ayant
le Nom de son Père écrit SUl' leurs fl'onts.
2. Et j'entendis une voix du Ciel,comme une voix de beau­
coup d'eaux, et comme une voix de gl'and tonnel'l'e, et j'en­
tendis une voix de joueurs de hal'pes jonant de leurs harpes.
3, Et ils chantaient comme un Cantique nouveau devant
le Trùne, et devant les quatre Animaux et les Anciens; et
personne ne pouvait apprendre le Cantique, sinon les cent
quarante-quatre milliers, les achetés de la terre.
!J. Ce sont ceux qui avec les femmes ne se sont point
souillés, cal' vierges ils sont; ce sont ceux qui suivent l'A­
gneau' quelque part qu'il aille: eux ont été achetés d'entl'e
les hommes, prémices il Dieu et il l'Agneau.
5. Et dans leU!' houche il n'a point été tl'ouvé de fraude;
car ils sont sans tache devant le TrOne de Dieu.
6. Et je vis un autre Ange qui volait pal' le milieu dll
Ciel, ayant l'Évangile éternel, pOUl' ~vangélisel' ceux qui
Ilabitent sur la terre, et toute nalion, et trihu, et langue, et
peuple,
---
CHAPITRE QUATORZ1ÈME. 233
ï. Disant d"une voix gl'ande ; Craignez Dieu, et donnez­
Lui gloil'e, parce qu'est venue l'heul'e de son jugement, et
adorez Celui qui a fait le Ciel et la Tene et la j'der el les
Sources des eaux.
8. Et un autre Ange suivit, disant; Elle est tombée,
elle est tombée, Babylone, cette ville grande, parce que du
vin de la fureul' de sa scol'tation elle a abl'euvé toutes les
nations.
9. Et un troisième Ange les suivit, disant d'une voix
grande: Si quelqu'un adore la bète et SOli image, et (en) re­
çoit (le) caractère SUI' son front et SUI' sa main,
10. Lui aussi boira du vin de la fureul' de Dieu, mêlé au
(vin) pur dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté
de feu el de soufre devant les saints Anges et devant l'A­
gneau.
11. El la fumée de leur tourmen t aux siècles des siècles
montera; et n'auront de repos ni joUI' ni nuit ceux qui ado­
rent la hête et son image, et si quelqu'un reçoit le carac­
tèl'e de son uom.
12. Ici (est) la patience des saints; ici, ceux qui gardent
les commandements de Dieu, et la foi de Jésus.
13. Et j'eutendis une voix du Ciel, me disant: Écris:
Heureux les morts qui dans le Seigneur meul'ent dès main­
tenant! Oui, dit l'esprit, ann qu'ils se reposent de leurs
travaux, cal' leul's œUVl'es suivent avec eux.
1ll. Et je vis, et voici, une noée blauche, el sur la nuée
Qoelqu'on assis sembla hie au Fils de l'homme, ayant sur sa
tête une coul'onne d'or, et dans sa main une faux tran­
c.han te.
15. Et un autre Ange sortit du Temple, criant d'une
voix grande à Celui qui était assis SIIJ' la noée ; Envoie la
IL 20~
~3lt l:APOCALYPSE l\J\VÜÜ:.
,
faux et moissonne, cal' est \'enue pOUl' toi l'IieUl'e de mois­
sonner, parce qu'est müre la moisson de la terre.
16. Et Celui qui était assis SUI' la nuée lança sa faux SUI'
la lelTe, et moissonnée fut la ten'e.
17. Et un autre Ange sortit du Temple qui est dans le
Ciel, ayant, lui aussi, une l'aux trallchante.
'18. Et un autre Ange sortit de l'Autel, ayant pouvait'
sur le feu, et il cria d'un cri grand il Celui qui avait la faux
tranchante, disant: Envoie ta faux tranchante, et vendange
les grappes de la vigne de la tene, parce que ml1l's sont ses
raisins.
'19. Et l'Ange lança sa faux SUI' la terre, et il vendangea
la vigne de la terre, et il jeta dans le grand pressoir de la
colère de Dieu.
20. Et fut foulé le pressoil' hors de la ville, et il sortit
du sang du pressoir jusqu'aux freins des chevaux 11 mille six
cents stades.

SENS SPIRITUEL.

CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE. Du Nouveau Ciel Chré­


tien; il est décrit, Vers. 1 il 5. Évangélisation sm l'avène­
ment du Seigneul', et alors la NOllvelle Église, Vers. 6,7,
'13. Exhof'lation pour qU'ail se retire de la foi séparée d'a­
vec la charité, foi dans laquelle est l'Église d'aujourd'hui,
Vers. 9 il 12. Examen de ceux qui sont dans celte foi, et ma­
nifestation que leurs œuvres sont mauvaises,Vel's. il! à 20,
CONTENU DE CHAQUE VERSET. Vers. 1. El je vis, et voici, l'A­
gneau se tenant sur la montagne de Sion, et avec Lui cent qua­
J'ante-quatre milliers, signifie le Seigneur alors dans le Nouveau
CILIPITIIE QUATOllZlhn:. 235
Ciel composé de Chrétiens, qui L'ont reconnu poU\' le Dien du
Ciel ct de la Terre, et onl été dans les vrais de la doctrine pro­
cédant de Lui par la Parole: ayant le Nom de son Père écrit
sw' leurs fi'onts, signifie la reconnaissance dn Divin et du Divin
Humain du Seigneur cliez eux: Vers. 2. Et j'entendis une voix
du Ciel, COl/lnlC une voix de beaucoup d'eaux, signilie le Sei­
gneur parlant pal' le Nouveau Ciel d'après les Divins Vrais: et
comme une voix de gTand tonnerre, signifie el d'après le Divin
Amour: et j'entendis une voix de joueurs de hm'pes jouant de
leurs harpes, signifie la confession du Seigneur d'après J'allé­
gresse du cœur par les Anges spirituels dans les Cieux inférieurs:
Vers. 3. El ils chantaient comme un Cantique nouveau devant
Le Trône, et devant les quatre Animaux, et devant les Anciens,
signifie la célébration ct la glorification du Seigneur devant Lui,
et devant les Anges des Cieux supérieurs: et 71ersonne ne pouvait
apprendre le Cantique, sinon les cent qum'ante-quatl'e mil/iel's,
signifie que nul autre des Chrétiens n'a pu comprendre, et ainsi
n'a pu reconnailre par l'amour et la foi, que le Seigneur Seul
est le Dieu du Ciel et de la Terre, sinon ceux qui ont été reçus
par le Seigneur dans ce Nouveau Ciel: les achetés de la telTe,
signifie que ce sont ceux qui ont pu êlre régénérés par le Sei­
gneur, el ainsi être rachetés dans le Monde: Vers. 4. Ce sont
ceux qui avec les (enm!C's ne .le sont point souillés, cW' vierges
ils sont, signifie qu'ils n'ont point adultéré les vrais de l'l::glise, et
ne les ont point corrompus par des faux de la foi, mais qu'ils ont
aimé les l'l'ais parce qu'ils sont des vrais: ce sont ceux qui wi­
vent l'i\gneall, quelque part qu'il aille, signifie qu'ils ont élé
conjoints au Seigneur par l'amour et la foi envers Lui, parce qu'ils
ont vécu selon ses préceptes: eux ont été achetés d'entre les
!tommes, signifie ici comme précédemment: 7JI'émices à Dieu
et et l'I\gneau, signifie pour commencement du Ciel chl'élien
qui )'ecoDnall un Seul Dieu en qui est la Trinité, et que le Sei­
gneul' est ce Dieu: Vers. 5. El dans leur bouc/te il n'a point été
trouvé de (l'aude, signifie qn'il~ ~. pro_l1.9ncer.!.t el~yel'sl1adent
pas le faux et le mal par astuce et cie propos déterminé; car ils
sont sans tache devant le Tl'ône de Dieu, sign ifie pal'c~ qu~ils
sont dans les Vl'ais d'apl'ès le bien pal' le seigneur: Vers. 6. Et je
236 L'Al'OCALYPSIc nÉVÉLÉE.

vis un autl'e An')e qui volait par le milieu du Ciel, ayant l'É­
vangile étemel, pour évangélise1' ceux qui habitent SUI' la
terre, signifie l'annonce de l'avénement du Seigneur, et de la
Nouvelle Église qui doit descendre du Ciel par Lui: et toute na­
tion, et tribu, et langue, et peuple, signifie à tous ceux qui par
la religion sont dans les biens, et pal' la doctrine dans les vrais:
Vers. ï. Disant d'une voix grande: nraignez Dieu, signifie l'a­
vertissement de ne point faire les maux, parce qne cela est conl)'c
le seigneur: et donnez-l.ui gloire, parce qu'est venue l'heure
de son jugement, signifie la reconnaissance et la confession qne
du Seigneur vient tout vrai de la Parole, selon lequel tout hOlllme
sei'a jugÉ:: et adorez Celui qui a fait le Ciel et la Terre et la Mel'
et les Sources des eau.x, signifie que le Seigneur Seul doit êtrc
adoré, parce que Lui Seul est Créateur, Sauvel1l' et flédemptcur,
et que de Lui Seul procèdent le Ciel Angélique et l'Église et tout ce
qu'ils contiennent: Vers. 8. Et un autre Ange suivit, disant:
Elle est tombée, elle est tombée, Babylone, celte ville grande,
signifJe que maintenant la l\eligiosité Catholique-flomaine a étédis­
persée quant à ses dogmes et à ses doctrinaux: parce que du vin
de la fureur de sa scar'tation elle a abreuvé toutes les nutions,
signifie parce que par les profanations de la Parole, et pal' les
adultérations du bien et du vrai de l'Êglise, elle a séduitlous ceux
qu'elle a pu soumettre à sa domination: Vers. 9. Et un t1'Oisù?me
,Inge les suivit, disant d'une t'aix grande, signifie encore pal' le
Seigneur SUI' ceux qui sont dans la foi séparée d'avec la charité: si
quelqu'un adore la béte et son image, et (en) reçoit (le) caractr?re
sur son front et sur sa main, signifie celui qui reconnaît et rc­
çoit la doctrine de la justification et de la salVation par la foi scule,
la confil'm4\ et y conforme sa vic: Vers. 10. l.ui aussi boira du
vin de la fureur de Dieu, mélé au (vin) pur dans la coupe de
sa coll?re, signifie que ceux-là falsifient les biens et les vrais de la
Parole, ~et pénètren t leur vie de ces choses falsifiées: et il sent
tourmenté de {eu et de sou{re devant les saints Anges et devant
l'Agneau, (Vers. 11.) et la fumée de leur tourment aux siècles
des siècles montem, signifie l'amour de soi et du monde ct les
cupidités qui en résultent, et par suite le faste de la propre intel­
ligence, et d'après ces choses le tourment dans l'enfer: et n'au­
CHAPITnE QU,ITOHZÜ:m:. 207
l'ont de 1'e)JOS ni jow' ni nuit ceux qui adorent la b~te et son
image, et si quelqu'un reçoit le caractèl'e de son nom, signifie
un perpétuel élat dans des déplaisirs chez ceux qui reconnaissent
et reçoivent celle foi, la confirment, et y conforment leur vie:
Vers. 12. Ici (est) la )Jatience des saints; ici, cewt qui gm'dent les
commandements de Dieu, et la roi de Jésus, signifie que l'homme
de l'Église du Seigneur est ~aminé par eux, au moyen des tenta­
tions, quel il est quant Il la vie selon les préceptes de la Parole et
quant à la foi au seigneur: Vers. 13, Et j'entendis une voix du
Ciel, me disant: EcT'is : 11 cw'eux les morts qui dans le Sei­
gneur mew'ent dès maintenant! signifie la prédiction par le Sei­
gneur SUI' l'état, après la mort, de ceux qui seront de sa Nouvelle
}~glise, il savoir, qu'ils auront la vie et la félicité éternelle: oui,
dit l'esprit, afin qu'ils se re)Josent de leu1'S travaux, signifie que
le Divin Vrai de la Parole enseigne que ceux qui affiigent leur
âme, et crucifient leur chair pour cela, auront la paix clans le Sei­
gneur : car lcw's œuvres suivent avec eux, signifie de même
qu'ils ont aimé et cru, et par suite ont agi et parlé: Vers. 1.4, Et
je vis, el voici, une nuée blanche, et SUl' la nuée Quelqu'un
assis semblable au Fils de l'homme, signifie le Seignel1l' quant Il
la Parole: ayant sur sa tete une com'omle d'Q1', et dans sa main
une {au:]; tranchante, signifie la Divine Sagesse d'après son Divin
Amour, et le Divin Vrai de la Parole: Vers. 15, Et un autl'e Ange
sortit du Temple, signifie le Ciel Angélique: cl'iant d'une voix
grande il Celui qui était assis sur la nuée: Envoie la {aux et
moissonne, cm' est venue pour loi l'hew'e de moissonnel', pm'ce
qu'csl1Jlûl'e la moisson de la terl'e, signifie la supplication des
Anges du Ciel au Seigneur, pOUl' qu'il mette une fin et qu'il fasse
le jugement, parce que c'est maintenant le dernier état de l't:­
glise: Vers. 16. Et Celui qui elait assis sur la nuée lança sa {au:"C
Sll1' la lelTe, et moissonnée {Ul la terre, signifie la fin de l'É­
glise, parce qu'en elle il n'y a plus le Divin Vrai: Vers. 17. El un
autl'e Ange sOl'lit du Te11!)Jle qui est dans le Ciel, ayant, lui
anssi, llne {aux tranchante, signifie les Cieux du Hoyaume spi­
rituel du Seignel1l', et le Divin Vrai de la Parole chez eux: Vers.1S.
Et un autre linge sorlît de l'Illltel, ayant )Jouvoir Sllr le {eu,
signifie les Cieux du Royaume céleste du Seigneur, qui sont dans
......,

:238 L'AI'OCAL Yl'S\:: R"; ViLÉC. j\C. 612,


le bien de l'amour par le Seigneur: et il cria d'un cTi grand à
Celui qui avait la {au,'r; tranchante, disant,' Envoie ta {aux tl'an­
chante, et vendange les grappes de la vigne de la tare, signifie
l'opération du Seigneur d'après le bien de son amour pal' le Divin
Vrai de sa Parole dans les œUvres de la charité et de la foi, qui
sont chez les hommes de l'Eglise Chrétienne: parce que mûrs
sont ses raisins, signifie parce que c'est le dernier état de l'E­
glise ClIrétienne : Vers. 19. Et l'Ange lança.lll {aux sur la terre,
et il vendangea la vigne de la terre, signifie la fin de l'J~glise
Chrétienne d'aujourd'hui: et il jeta dans le grand pressoir de la
colère de Dieu, signifie l'examen de la qualilé de leurs œuvres;
qu'elles étaient mauvaises: Vers. 20. Et {ut {oulé le pressoir
ho/'s de la ville, signifie que l'examen fut fait, d'après les Divins
Vrais de la Parole, SUI' la qualité des œuvres qui découlaient de la
doctrine de la foi de l'Eglise: et il sortit du sang du pressoir
jusqu'aux {reins des chevau;v, signifie la violence faite à la Pa­
role pal' les horribles falsifications du l'l'ai, et par suite l'entende­
ment tellement bouché, que l'homme ne peut presque plu7 être
erg;eigné, ni par conséquent être conduit par les Divins Vrais pro­
cédant du Seigneur: à mille six cents stades, signifie purement
les faux du mal.

EXPLICATION

612. Vers. L Et je vis, et ?)oici, l'Agneau se tenant sur la


montagne de Sion, et avec Lui cent quarante-quatre milliers,
signifie le Seigneur alors dans le Nouveau Ciel composé de ceux
qui, dans les Églises Chretiennes, ont reconnu le Seigneur Seul
pour le Dieu du Ciel et de la Terre, et ont éte dans les vrais de
la doctrine d'après le lJien de l'amour procédant de Lui par la
Parole. Pal' je vis sont signifiées ces choses, et celles qui suivent
dans ce Chapitre; pal' l'Agneau, il est entendu le Seigneur quant
au Divin Humain, N°' 269, 291; par la montagne de Sion est si­
gnifié le Ciel où résident ceux qui sont dans l'amour envers le
Seigneur, et don t il sera traité dans ce qui suit; par cent qua­
"ers. 1. CHAI'I'fRE QUATOR7.Jt;)IE. 239
,'ante-quatre milliers sonl signifiés lous ccux qui reconnaissent
le Seigneur Seul pour le Dieu du Ciel ct de la 'l'cne, et qui sont
dans les vrais de la doctrine d'après le bien de j'amour procédant
de Lui par la Parole, N" 348, et suiv. Il a été question d'eux dans
le Chapitre VII; mais là, marqués sur les fronts, ainsi distincts et
séparés des autres; ici maintenant, réunis en un, et constituant
le Ciel. Le Ciel, dont il s'agit ici, est le Ciel formé de Chrétiens
depuis le temps du Seigneur dans le Moncle, et de ceux qui pal'
suite se sont adressés au 5eignellrScul, ct ont l'écu selon ses pré-
ceptes dans la Parole, en fuyant les maux comme péchés contre
Dieu: ce Ciel est le Ciell\ouveau, d'où la Sainte Jérusalem, c'esl-
à-dire, la Nouvelle Église, descendra SUI' la terre, - Apoc. xxr.
1, 2; - mais les Cieux avant l'avénement du Seigneur sont au-
dessus de ce Ciel, et sont appelés Cieux anciens; dans ces Cieux
aussi tous reconnaissent le Seigneur Seul pour le Dieu du Ciel et
de la Terre; ces Cieux avec ce J\ouveau Ciel communiquent pm'
influx. On sait que par la Terre de Canaan il est signifié l'l~glise,
parce que là était la Parole, et que pal' elle le Seigneur est connu;
puis aussi, qu'au milieu de celle terre était la ville de Sion, ct au-
dessous la ville de Jérusalem, l'une et l'autre sur une Montagne;
de là, par Sion el pal' Jérusalem ont été signifiés les intimes de l'É-
glise, et comme l'Église dans les Cieux fait un avec l'l::glise dans les
terres, c'est pour cela que par Sion et par Jérusalem il est entendu
l'Église dans les Cieux et dans les Terres, mais pal' Sion l'Église
quant à l'amour, et par Jérusalem l'Église quant ala doctrine qui
en procède. Il est dit la Montagne de Sion, parce que par la Mon-
tagne est signifié l'amonr, N" 336. Que pal' la \"Iontagne de Sion il
soit signifié le Oiel et l'f.:glise, où le Seigneur Seul est adoré, on
peutie voir par les passages suivants: « Moi j'ai oint MON HOI SUR
SiON; J'annoncerai d'Clpl'l;S le stalllt : 11101/ Fils, Toi,. Moi, au-
jourd'hui je T'ai engendré, Je donnerai les nations 1Jollr ton
héritage. Baisez le Fils, de 1Je1l1' qu'il ne s'iJ'1'ile, et que vous
ne pér'Ïssiez,. heurcU,T; tous ceU.T; qui se confient en Lui! »)-1'5.
Ir. 6, 7, 8, 12. - « SUI' une Montagne elevée monte, Messagère
de bonne nouvel/e, SION! Dis: Voici, le SeigllNll' Jéllovih ell
(01'1 vient. » - Ésaïe, XL. 9, 10. - ({ Bondis li l'e:r:tl'ldm.e, F1LLf:
DE SION! voici, ton Roi vient il LOi, Juste et Sauvel/r. Il - Zach.
..,
2110 L';\POC:lLYPSE RÉVÜÉI':. N" 612.
IX. 9. l\lallh. XXI. 2, li, 5. Jean, XII. 1. il , 15. - (l Pousse des
exclamations et éclate enju!dlulion, lIABI1"A~TE Dil SION, pm'cc
que gmnd (est) au milieu de toi le Saint d'Israël. l) - Ésaïe,
Xli. 6. - (l Les l'achetés de Jé/lOvalt 1'elOw'/w/'ont il SION avec
citant. l ) - Ésaïe, XXXV. 10. -« Sois dans la jubilation et dans
l'allégresse, FILLE m: SION; voici, Moi, je viens pOUl' habite/'
au milieu de toi. l) - Zach. Ll. fil, 15. - (l Qui donnem de SION
le salut d'Ismi!l? l ) - Ps. XIV. 7. Ils. LIll. 7. - (l Le SeïgneUl'
J éltovih fonde l'a en SION une pie/Te éprouvée, et alors sera
abolie votre alliance avec la mOI't. l) - f.;saïe, XXVIl 1. 16, 17,
18. - « Mon salut ne tardem point .. je donnerai en SION le su­
lut. l) - Ésaïe, XLyr. 13. - Il Alors viendra il SION le Rédemp­
teur. l ) - Ésaïe, LIX. 20. - ( l Jéltovah Sébaoth /'ègnel'a dans LA
MONTAGNE DE SION. l) - Ésaie, XXIV. 23. - (l Jdhovah aime Ir:s
portes de SION plus que tous les habitacles de Jacob; des choses
glorieuses doivent ét/'e proclamées en toi, VILI.E DE DIEu; ce­
lui-ci est né là; tOlites mes fontaines (seronl) en toi. l) - Ps.
LXXXVIL 2, 3, 6, 7. - (l JéhoL'flh a choisi SION, il /'a désirée
]Jour son siége; elle (se l'a) mon repos li étm'nité ; j'y Itabilemi.l)
-Ps, cxxxn. f3, 14. - (l Qlle les FILS n.: SION bondissent de
joie en lew' Roi. )} - Ps. CXLIX. 2,3. - (l .ft/tovah! [,ève-to'i,
et aie com]Jassion de SION; il est venu le temps 1Hécis, on 1'a­
conte1'a en SION le Nom de Je/lOvait, quand seront assembles les
Peuples ensemble, et les lloyaumes 1)OUI' se1'viJ' Je/tova/t. l) ­
Ps. cn. 14 à 17, 22, 23. - (l De SION Dieu /'esplendim; il vien­
dra notl'e Dieu; il criel'a au Ciel en haut, et li la ter/'e: J\ssem­
blez-IIIoi mes saints.») - Ps. L. 1. à 5; - cl en outrc ailleurs; par
exemple, - Ésaïe, L 27. IV. 3, 5. XXXL 4, 9. XXXIII. 5, 20.
XXXVII. 22. LlI. 1. LXIV. 9. Jèrém. vr. 2. Lament. l\'. 2. Amos,
I. 2. Mich. Ill. 10, 12. IV. 1, 2, 3, i, 8. Sépll. ru. iu, 15. Joël,
IV. 16, i7, 21. Zach. VUI. 3. Ils. XX. 3,6. Ps. XLVI1J. 3,4,12
il 15. Ps. LXXVI. 3. Ps. LXXVnL 68. Ps. CX. 2. Ps. CXXVI. 1.
Ps. cxxvnr. 5,6. Ps. cxxxn, 13. Ps. CXXXIV. 3. Ps.. CXXXV.
2'1. Ps. CXLvr. 10. Ps. CXLVIL -12. - Dans beaucoup d'endroits
il est dit LA VIEr.GE DE SION et LA FILLE DE SION; par là il est en­
tendu, non pas quelque Vierge ou quelque Fille là, mais l'Église
quant il l'atrection du bien et du vrai, la même chose (lue par 1"
Vl'rs. 1. C1HPITI\E QUATORZIÈlIE. :llil
Fiancée de l'Agneau,-Apoc. XXI. 2,9. XXII. 1.7. -La Vierge de
Sion et la Fille de Sion signifient l'Eglise du Seigneur dans ces pas­
sages,-És. r. 8. III. 1.G à 26. IV. il. X. 32. XVI. 1. XXXVIL 22.
LIL 2. LXIT. 1.1. Jérérn. IV. 31. VI. 2,23. Lament. 1. 6. IL 1.,4,
8,1.0, 1.3, 1.8. IV. 22. ~Iich. 1. 13. IV. 8, 10, 13. Séph. ffl. 14.
Zach. II. 10, 14. IX. 9. Ps. IX. 1.5, et ailleurs.
613. 11yanl le Nom de son Pèr'e écrit SUl' leUl's (r'onls, si­
gnifie la reconnaissance du Divin el du Divin llumain du Sei­
gneur d'après l'amow' el la l'ai chez eux'. Pal' le Nom du Père,
il est entendu le Seignenr quant au Divin Ct quo (de qui lout pro­
cède) qui est appelé le Père, et en même temps quant au Divin
Humain qui est appelé le Fils, puisqu'ils sont un et une seule Per­
sonne, unis comme l'àme et le corps; c'est pourquoi, dans le Ciel
pal' Dieu le l'ère, il n'est pas entendu un autre que le Seigneur,
et aussi dans le Nouveau Ciel le Seigneur est appelé le Père. S'il
est dit ici (( le Nom du Père sur leurs fronts, Il c'est aussi parce que
par le Père il est entendu le. Divin Bien du Divin Arnoul' du Sei­
gneur, bien qui, de tout côté dans la Parole des J~vangélistes, est
entendu pal' le Père, quand le P(~re est nOlllmé pal' le Seigneur,
et le Divin Vrai de la Sagesse est entendu pal' le Fils; ces deux
ont été unis comme ['âme au corps et le corps à l'àme, quand le
Seigneur a glorifié son Humain; voit' W' 21,170; et commme ils
sont un, c'est pour cela qu'il est dit ailleurs: (( Le Nom de Dieu et
de l'flgncau sllr leurs (ronts. II-Apoc.XXn.3,4 ;-de ceux donc,
de qui il est ici question, il est dit qu'ils avaient le Nom.du l'ère
écrit SUl' leurs fronts, parce que. par les cent qnarante-quatre mil­
liers marqués d'entre les douze Triuns d'fsraèl, il est entendu les
Anges des Cieux supérieurs, qui sont tous dans le bien de l'amoui'
céleste, el que par le Père, eOlllme il a été dU, il est entendu ce
bien. Que les Anges, dont il est ici question, soient les Ang('s des
Cieux supérieurs, on le l'ail dans l'Explication (lu Chapitie V1f, et
spécialement I\" 362. Pal' écril sur les {l'onts, il est signifié la re­
connaissance d'apl'l~s l'amour et la foi en eux; pal' écrit ou inscrit
est signifiee la reconnaissance en enx, et par le l'l'ont est signifié
l'amour, et pal' suite l'intelligence ou la foi, W' 347,605. Que le
Divin qui est appelé le Père, et le Divin Humain qui est appelé Je
Fils, soient un comme l'àme et le eol'ps, et que pal' conséquent il
II. 21.
1

2Lt2 L'APOCALYPSE nÉvhÙ:. 1\" 6t:.l.


l
faille s'aùresser au Seigneur quant au Divin Humain, qu'ainsi et
non autrement on s'adresse au Divin qui est appelé le Père, on
peut le voir pal' un si grand nombre de passages dc la Parole, que
si on les rapportait on remplirait un volume; ils ont été l'apportés
cn assez grand nombre dans la DOCTRINE ilE LA NOUVELLE JÉRU­
SALEM SUIt LE SEIGNIWR, N"' 29 il 36, 38 il l15, et suiv.; il n'en sera
présenté ici que quelques-uns pour confirmation: (( L'Ange dit il
Marie: Voici, tu conceVl'as clans l'utérus, et tu en(antems un
Fils, ft tu l'appellems du Nom de Jésus, Celui-ci sel'a grand,
ct FILS DU TRI,;S-HAUT il sem appelé. Mais MG'rie dit : Com­
ment sel'a ceci, puisque d'homme lJoint je ne connais? L'Ange
1'(jpondit : ESPRIT SAINT VIENDRA SUR '1'01, ET PUISSANCE DU
TRÈS-IJAUT T'O~mRAGERA i c'est pow'quoi ce qui naftm de toi,
SAINT, sera appelé FILS DE DIEU. )) - Luc, r. 31, 32, 34, 35.
- « Vn Ange du Seignew' appa','ut en songe il Joseph, disant:
Ne cmins point de l'ecevoir Mm'ie ta {lancée, cm' ce qui a été
engendré en elle EST D'ESPRI'1' SAINT. Et Joseph ne la connut
point jusqu'à ce qu'elle eut enfante son Fils lJremier-né. ))­
i\/alth. I. 20, 25, - (l Au commencement était la Parole, et la
Parole était chez Dieu, et DIEU ELLE ÉTAIT, LA PAROLE! Et LA
l'AnoLE CHAIR A ÉTÉ FAin, et nous avons vu sa gloire, gloire
comme de L'VNIQUE-ENGf.NDRÉ DU PÈR}:. )) - Jean, r. 1, 2, 14.
-« l.es Juifs cherchaient il. tuer Jésus, PARCE Qu'IL D[5.\1'f DIEU
SON mopRE PÈRE, SE FAISANT LUI-Mtm,; ÉGAL A DIEU, Jesus l'é­
pondit: Les choses que le Pèl'e {ait, pal'eillement aussi le Fils
les (ait; de méme que le Pèl'e l'cssuscite les mOrts et vivifie, de
mème aussi le l"ils, qui il veut, vivifie. En vérité, je vous dis
qu'une heure viendra, où les morts entendront la voix du Fils
de Dieu, et ceux qui (l'law'ont entendue viv1'ont. 1) - Jean, V.
18 à 26.-«Comme LE: Pi:nr. A LA VIf. EN LUI-MtME, pareillement
il a donné AU FILS D'AVOln LA VIE EN LUI-MÈAm. »- Jean, V. 26.
- « Moi, je suis le c/zemin, la vdTité et la vie, PERSONNE NF.
VIENT AU PÈRE QUE PAR ~10I. Si vous M'avez connu, mon Pèl'e
aussi vous avez connu et VallS l'avez vu. Philippe lui dit:
Montr'e-nous le Père; Jèsus lui dit: De'puis si longtemps je
suis flvec Val/S, et 11l ne M'as point connu, PltililJpe! QUI M'A VU
A VU Lf. rJ.:itE; commplIt donc, toi, dis-tu: Montre-nolis le Pèrc?
Vers. 1. CIIAPITRJ:: QUATORtlbn:. 243
Ne aois-tu pas QUE i\IOI, (je suis) DANS LE PlmE, ET QUE U; PÈRE
(esl) EN MOI. Croyez-Moi, QUE MOI (je suis) D.\NS U; l'hE, ET
QUI:; LE PÈnE (est) EN 1\'101. II - Jean, XIV. 6 li 11. - « Moi, vie
éternelle je donne it mes b1'ebis; i\101 ET LE PhE NOUS SOl\IMES
UN. Et les JuifS étaient indignés de ce qu'il se taisait Lui-M(}me
Dieu; el il dit : Je {ais les œuvres du Pere; croyez aux œu­
vres, afin que vous connaissiez et que vous cl'oyiez que LE PÈRE
EST EN MOI ET ~JOI DANS LE PÈRE. II - Jean, X. 28 à 38. - « QUI
I\IE VOIT, VOlT CELVI QUI M'A ENVOYÉ. ll-Jean, XII. 115.-« TOUTES
LES cnOSES QUE LE PÈRE A SONT MIENNES. » - Jean, XVI. 15. ­
« LE PÈRE A DONNÉ TOUTES CHOSES DANS LES MAINS DU FILS. l) ­
Jean, XIII. 3. -« PÈlu; 1 TU l'I'I'AS DONNÉ POUVOIR SUR TOUTE CUAIH:
c'est ici la vie étel'1lelle, qu'ils Te connaissent, Toi, le Seul
Dieu, et Celui que tu as envoyé, JésltS-Christ. TOUT CE QUI Est
illIEN EST TIEN, ET TOUT CE QUI EST TIEN FoST i\'IIEN.ll-Jeau, XVII.
2, 3, 10. - li lI, i\I'A ÉTÉ DOt'\NÉ TOUT POUVOIR DANS LE CrEL E'C
SUR TERRE. II - Mallh. XXVIII. 18. - « Tout ce que vous de~·
manderez en mon Nom, JE LE FERAI; si quelque chose vous de..
mandez en mon Nom, MOI, JE LE FEIlAI. »-Jean, XIV. 13, ilt.
-« L'esprit de vérité ne parlera point d'apri!s lui-mëme; mai.s
DU MIEN IL RECEVRA, et il vous l'annoncera. II - Jean, XVI. 13,
14. -« Qui demell'l'e en Moi, et Moi en lui, celui-lit porte bem~­
coup de fruit; car, SANS MOI, vous NE POUVEZ FAIRE RIEN. ll-­
Jean, XV. 5; - el en oulre ailleurs. 11 ya dans J'Ancien Tesla··
menl encore plus de passages, donl quelques-uns vonl aussi êll'e~
rapportés: « Un Enfant nous est né, un Pils IWUS a été donné i
sur son épaule (sera) la lJl"incipauté, ct on a1J7,Jellera son Nom.::
Admimble, Conseiller, Dieu, Héros, PÈR);; D'ÉTERNITÉ, Prince'
de paix. ») - Ésaïe, .IX. 5. - « La vierge concevm et enfantel'a
un Fils, et on appellera son NO'1Il DIEU AVEC i\OUS. )) - Ésaïe,
VlI. 14..- « Voici, les joU/'s viendront, que je susciterai li DIl­
vid un genne juste, qui Tèg/!el'a Roi; et c'est ici son Nom, pal"
lequel on l'appellera.' .lJlnovAH NOTIU; JUSTICE. ll- Jérùmie,
XXIIf. 5, 6. XXXII[. 15, 16. - li 1110/'s on dira en ce jour-Ici :
Voici notre Diell, celui-ci, que nous aWI1S attendu, pour qu'il
nous délivre, JÉnOVAH QUE NOUS AVOIiS ATTENDU; bondissons et
soyons dans {'allégl'esse en son saI lit. »-I~saï(', XX V. 9. - « $cu­
:lilll L'APOGALIPSt: I,BvüiJ::. ?\" 613.
lentent en toi (esl) Dieu, et il n'y a 1Joi1lt d'aull'e Dieu; certes,
Toi, (lu es) un Dieu cachlJ, LE DIEU n'IsRAEL, SAUVEUR. l l ­
Ésaïe, XLV. 1a, 15. - « Ne (suis-je) pas Jéhovah, et y a-t-il
d'aull'e Dieu que Moi? el y a-t-il n'AuTRE DIEU JUSTE ET SAU­
VEUR QUE i\]01. » - Ésaïe, XLV. 21, 22, - (( MOI, HHOVAII, ET
POINT D'AUTRE SAUVEUr. QUE MOI. »- Ésaïe, XLfIl. 11. -« Moi,
Jéhovah ton Dieu; et de Dieu, out1'e Moi, tu ne TeC01l1wt'll'as
point; et DE SAUVEun, POINT D'AUTHE QUE MOI. ' l - Bosée, XHL
!J, - « TOI, JÜIOVAH, NOTRE PÈRE, NOTRE RBDEMPTEUR dès le
siècle, c'est ton Nom. » - f:saïe, LXIII. 16. - « Ainsi a dit le
[loi d'Israël, et SON HBllEMPTEUR JÉnOVAU SBDAOTH : Moi le PTe­
miel' el Moi le Dentier, el h07'S Jy!oi point de Dieu. » - Ésaïe,
XLIV. 6. -« Ainsi a dit Ji:HOVAH, TON IH:DEMPTEUR : Moi, JéllO­
'vah qui (ais Ioules choses, el seul pal' Moi-j'IUme. » - Ésaïe,
XLIV. 2!J. - « Ainsi a dil JÜ-IOVAH, TON RBDEMI'TIWR, le Saint
d'Tsraël : Moi, Jéhovah, Ion Dieu. » - Ésaïe, XLVIIL 1.7. ­
« HnovAll, mon Rachel', et MON HÉDEMPTEUR, » - Ps. XIX. 15.
-« LEUr. RBDEMPTEUH, FORT, HHOVAn %llAOTlI (est) SON NOM. II
-Jél'ém. L, 3!J. -« Jéhovah SeiJaolh (esl) son Nom, et TON RÉ­
DE)IPl'EUR, LE SAINT D'ISl\AEL, DIEU DE TOUTE LA TEHnE SERA AP­
PELÉ. » - Ésaïe, LIV. 5. - « Afin que sache taUle chair, que
1\101, (je suis) JBHOVAH TON SAUI'EUR ET Ta:\' nÉDEiIIPnUR, le {art
de Jacob. « - Ésaïe, XLIX. 26. LX. 16. - « Quant li NOTRE RÉ­
DEMPTEUR, JÉHOVAH SÉDAOTII (est) SON NOM. 'l - Ésaïe, XLVII.
!J. - « Ainsi a dit 'faN RÉDEMPTEUR JBnOVAII. » - (.:saïe, XLTII.
1.fo.. XLIX. 7; - el ailleurs; pal' exemple, - Luc, I. 68, J~s. LXIL
11, 12. LilI. :1, !J, 9. Jérém. XV. 20, 21. Il os. XIII. a, 1l!. l's.
:XXXI. 6. Ps. XLIV. 27. Ps, XLlX. 16. l's. LV. 18, 19. l's. LXIX.
19. l's. LXXI. 23. l's. CIlT. LI. Ps. CVII. 2, Ps. CXXX. 7, 8. - Et
dans Zacharie: « EN GE JOUR-LA SEHA JÉHOVAH EN ROI SUR TOUTE
LA TERRE; ET EN CE JOUR-LA SERA JÉHOVAH UN, ET SON Nou UN. )l
- XIV. 9. - Mais ce n'est là qu'un faible nombre de passages.
61!J. Vers. 2. Et j'entendis une voix du Ciel, comme une voix
de beaucoup d'eaux, signifie le SeigneU1' pa1'lant par le Nou­
veau Ciel d'apl'ès les Divins V-rais. Par une voix du Ciel, il est
entendu une voix ou lin langage venant du Seigneur par le Ciel;
car lorsqu'une voix est entendue du Ciel, elle vien l du Seigneur,
Vers. 2. CHAPITRE QUATOI\Zl~i\lE. 2!lfl
ici pal' le Nouveau Ciel de Chrétiens, qui est entendu pal' la mon­
tagne de Sion, sur larluelle l'Agneau rut vu sc teni)', et avec lui
cent quarante-quatre milliers, N°' 612,613; par beallcoup d'eau:!:
sont signifiés les Divins Vr:lis, NU 50. La même chose est dite du
Seigneur parlant par le Ciel d'après les Divins Vl'ais, dans les pas­
sages suivants: li La voix du Fils de l'hom.me rut entendue
comme UNE VOIX DE BEAUCOUP D'EAUX. I l ' - Apoc. r. 15, .- Et
li une voi,x (ut entendue du l'1'()ne, comme UH VOIX DE l1EAV­

COUP n'EAUX. >l - Apoc. XIX, 6, - Et « la voix du Dieu d'Isnlël


(était) comme UNE VOIX DE BEAUCOUP n'EAUX. >l - Üéch. XLIII.
2. - « La voix de Jéhovah (est) sur les cau,,!:, JÜ-lOYAH (est) SUR
BEAUCOUP n'EAUX. >l - Ps. XXIX. 3. - « Le son des ailes des
Chél'ltbins comme UN SON D'};AUX GRANDES. >l - Ezéch. 1. 24;­
par les Chérubins est signifiée la Parole, i'i" 239, ainsi le Divin
Vrai, d'après lequel le Seigneur parle.
615. Et comme une voi,'!: de grand tonne/Te, signifie le Sei­
gntw' parlt/nt )Jar le Nouveau Ciel d'a)n'ès le Divin Amour.
Que les éclairs, les tonnerres et les l'Dix significntl'illustralion, la
perception et l'instruction, on le voit ci-dessus, N" 236; et que les
sept tonnerres qui parlent signifient le Seigneur parlant pal' le
Ciel tout entier, on le voil, N 4ï2. Quand le Seigneur parle par
Q

le Ciel, il parle du Troisième Ciel par le Second Ciel, ainsi d'après


le Divin Amour par la Divine Sagesse, r.al' le Troisième Ciel est
dans son Divin Amour, et le Second Ciel est dans sn Divine Sa­
gesse; le Seigneur ne parle jamais autrcment, quand il parle dèS
Cieux supérieurs; et c'est Iii ce qui est entendu [Jal' une voix
comme de beaucoup d'eaux et pal' ww voi:v de grancl tonnen'e;
beaucoup d'eaux, ce sOlltles Divins Vrais de ln Divine Sagesse, et
un grand tonnerre, c'est le Divin Bien d II Divin AmOllI'.
616. Et j'entendis une voix de joueUl's dl: harpes jOl/ant
de leurs harpes, signi{i.e la con(ession du Seigneur d'après
/'al/dgl'esse du cœur par les Anges spil'iwels dans les Cieux
infél'Îeul's. Que jouer de la harpe signifie confesser le Seigneur
d'après les l'l'ais spirituels, on le voit ci-dessus, ['\" 2ï6; que ce
soit d'après l'allégresse du cœur, c'en est la conséqut'nce; de là,
par les joueurs de harpes sont signifiés les Anges spirituels. Si
ceux-ci sont les Anges des Cieux inférieurs, c'est parce que la
II. 21*.
2[IG L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE. 1\' 61G.
voix du Seigneur par les Cieux supérieurs a été entendue comme
une "Voix de beaucoup d'eaux et comme une voix de grand ton­
nerre, N" 614, 615. Si une voix de joueurs de harpes jouant de
la harpe a été entendue, c'est parce que le son on le disco ms
découlant des Cieux inférieurs est parfois entendu comme un son
de harpes, non pas qu'ils jouent, mais parce que la voix de con­
fession du Seigneur d'après l'allégresse du cmm est entendue
ainsi au-dessous.
61 i. Vers. 3. Et ils chantaient comme un Cantique nouveau
devant le Trône, et devant les quatre llnimau:!;, et devant les
Anciens, signifie la célébration el la glorification du Seigneur
devant Lui, et devant les Anges des Cieux' supérieurs. Que par
ils chantaient un Cantique nouveau, il soit signifIé la reconnais­
sance et la glorifIcalion du Seignem, que Seul il est Juge, Ré­
demptem ct Sauveur, ainsi Dieu du Ciel et de la Terre, on le voit
ci-dessus, N" 2i9; qlle devant le Trône, ce soit devant le Sei­
gneur, c'est paree. que Lui Seul est assis sur le 'J'l'Ô ne ; que devant
les quatre Animaux et devant les Anciens, ce soil devant les
Anges des Cieux supérieurs, on le voit, N" 369 : par comme un
canlique nouveau il est signifIé la célébra lion et la glorificalion
du Seigneur dans le Nouveau Ciel Chrétien, ici spédalement qu'il
a été reconnu pom le Dieu du Ciel ct de la Terre, de même qu'il
est reconnu dans les Cieux anciens; c'est là ce qu'enveloppe le
mot CO~DIE, car comme un canlique nouveau, c'est comme si cela
était nouveau, lorsque cependant ce n'est pas nouveau. Que le
Nouveau Ciel, dont il est parlé dans l'Apocalypse,~ Chap. XXr.1,
- soit le Nouveau Ciel des Chrétiens, et que les Cieux antérieurs
soienlles Cieux des Anciens et des Très-Anciens; puis aussi, que
dans ces Cieux le Seigneur soit reconnu pour Je Dieu du Ciel et de
la Terre, c'est ce qui a été dit précédemment.
618. Et personne ne pouvait apprendre le Cantique, sinon
les cent quarante-quatre milliers, signifie que nul autre des
Chrétiens n'a pu comprendre, et ainsi n'a pu 1'ecomwitre par
l'amour et la (ai, que le Seigneur Seul est le Dieu du Ciel et de
la Terre, sinon ceux qui ont cté reçus par le Seigneur dans ce
Nouveau Ciel. Par ce cantique, il est signifIé la reconnaissance
et la glorification du Seigneur, qu'il est le Dieu du Ciel el de la
,"ers. 3. ClIAP1TI1t:: QUAT0I1Z1.blE. '2û7
Terre, N"' 279, 617; pal' apPl'endl'e, il est signifié percevoir inté­
rieurement en soi que cela est ainsi, ce qui est comprendre, el pal'
conséqnent recevoir etreconnailre; celui qui apprend aulrement,
apprend el n'apprend pas, parce qu'il ne retienl pas; par les cent
quarante-quatre milliers sont entendus ceux qui reconnaissent
le Seigneur Seul pour le Dieu du Ciel et de la Terre, N" 612. Si
nul autre lies Cbrétiens n'a JlU apprendre cc canLique, c'esl-à­
dire, reconnallre que Je Seigneur Seul est le Dieu du Ciel et de la
Terre, c'est parce que les Chrétiens ont dès l'enfance été imbus
de l'idée qu'il y avait Irais Personnes de la Divinité, dislinctes
entre elles, car dans la Doctrine de la Trinité il est dit: 1111tre est
la Pel'sonne du Père, aatre celle du Fils, et altlre celle de /'Es­
7JI'it Saint; puis: [Je Pè/'c est Dieu, le Fils est Dieu, el l'Esprit
Saint est Dieu; et, quoiqu'il y sail ajouté que ces Trois sonl Un,
tonjours est-il que dans leur pensée ils ont divisé en Trois la Di­
vine Essence, qui cependant ne peut être divisée: et pom cela
même ils se sont adressés au 'Père, parce qu'il est le premier en
ordre; et de plus, les chefs dans l'(~glise ont enseigné qu'il rallait
prier le Père, afin qu'en considération du Fils il enl'oie l'Esprit
Saint; pal' ln a été confirmée l'idée de leur pensée Slll' Trois; ct
alors ils ne peuvent pensel' au Fils comme Dieu, égal au Père, ct
un avec le Père, mais ils pensent au Fils comme égal il un autre
homme, quoique Lui-i\>Jême quant à l'Ilumain soit Seul la Juslice,
et soit appelé J.t:HOVAH NOTRE JUSTICE, - Jérélll. XXUl. 5, 6.
XXX[1[. 15,16: - d'après celle idée de leur pensée, il est arrivé
qu'ils n'ont pas pu saisir que le Seigneur, camille né dans le
l\'londe, puisse être le Dieu du Ciel et de la Terre, ni à plus forte
raison, que Seul il soit Dieu, quoiqu'ils aient entendu et ln tous
les passages qui onl élé rapportés ci-dessus, N" 613, el entre au­
tres ceux-ci: « ToZltes les choses que le Père a sont' Miennes, l)
- Jean, X VI. 15. - « Le Père a donné taUles choses dans les
mains du Fils. 1 ) - .Jean, Xl[[. 3. - « Le Père M'a donne pou­
voir sur loute chair: tout ce qui est Mien esl Tien, et ce qui
est Tien est Mien. 1)- Je.an, XVIT. 2,3,10. - « Tl M'a élé donné
tout POUVOil' dans le Ciel cl sur Terre. 1 ) - '!alth. XX VIlI, 18 :
- puis aussi, qu'il a été conçu de Jélwval!, le P()rc, cl que par
suite son Ame vien! de Lui, - Luc, [. 3il, 35 : - de là, il a la Di­
---,

~!18 L'APOCALYPSE nliVÉLÉt:. i\O 618.


vine Essence; oulre beaucoup d'autres passages semblables ail­
leurs; que ces choses aienl élé diles du Seigneur né dans le
Monde, chacun peul le voir; comme aussi, que Lui el le Père
,Ionl un; cl que Lui esl dans le Père et le Pè1'e en Lui; et que
Celui qui Le voil, vaille PèTe. - Jean, X. 28 il 38. XIV, 6 à 11.
- Quoiqu'ils aienl enlendu cl lu ces choses, toujours est-il ce­
pendant qu'ils n'onl pu se reLirer de l'idée conçue dans leur en­
fance, el ensui le confirmée pal' leurs maîtres, idée qui a lellement
bouché leur rationnel, qu'ils n'ont pu voir, c'esl-il-uire, com­
prendre ces paroles du Seigneur: " Moi, je suis le Chemin, la
VeT'Îte el la Vie, personne ne vienl au Père que pm' Moi. I l ­
Jean, XIV, 6. -" Celui qui n'cntl'e pas pw' la porte dans la
bergl!l'ie des bl'ebis, mais qui monte ])(/1' un autre cndmit, ce­
lui-là est un voleur et un 1(/1'l'On; Moi, je suis la Pal 'té ; paT
Moi si quelqu'un entre, il seTa sauvé. » - Jean, X. 1: 9; - ni
voir que le seigneur a glorifié son Humain, c'esl-à-dire, l'a uni
au Divin du Père, il savoir, au Divin qui était en Lui par la con­
ception, afin que le Genre flumain puisse êlre uni il Dieu le Père
en Lui el par Lui; que cela ail été la cause de l'avénement du Sei­
gnem dans le Monde, el de la glol'ificalion de son Humain, Lui­
l\lême l'enseigne pleinemenl dans Jean, Chap. Xl V, XV, XVII; car
il dit: « En ce jour-là, vous connaitrez que Moi (je suis) en mon
Père, et vous en Moi, el Moi cn vous. » - Jean, XIV. 20. ­
« Qui demeuTe en Moi et Moi en lui, celui-là ]Jorte beaucoup de
fruit, car sans litai vous ne pouvez (aü'e 1'Ïen. Si quelqu'un ne
demelll'e pas en Moi, il est jeté dehors comme le sannent, et il
sèche, ct dans le {eu on le jette. Il - Jean, XV. 5, 6. - « Pour
eux Moi je Me sanctifie Moi-lIUhne, afin qu'eux aussi soienl
sanctifiés dans la vé1'Ïté; afin que tous soient un, comme Toi,
Père, en Moi, et Moi en Toi, Moi en eu,x et Toi en Moi.»­
Jean, XVII. 19, 21, 23, 26; puis, VI. 56, - el ailleurs: d'après ces
passages, il esl bien clair que l'avénemenl du Seigneur dans le
Monde, et la glorificalion de son Humain, ont eu pour fin la con­
jonclion des hommes avec Dieu le Père en Lui cl pal' Lui, qu'ainsi
c'esl à Lui qu'on doil s'adresser: c'esl aussi ce que le Seigneur
confirme, en ce qu'il a dit lant de fois qU'i! {aul cl'oire en Lui,
]JOUl' avoir la vic étane/le; voir ci-dessus, NU 513. Qui est:...ce
T

Vers. 3. CHAPlTrd:: QUAToRzrÈME. 211U


qui ne peut l'ail' que tout cela a été dit du Seigneur Sill' Lui-Même
dans son Humain, et qu'il n'aurait jamais dit ni pu dire que Lui
était dans les hommes et les hommes en Lui, et qu'il fallait croire
en Lui pour <Ivoir la vie étel'nelle, si son Humain n'était pas Divin 1
Pal' demander au Père en son Nom, il est entendu, non pas s'a­
dresser immédiatement ù Dieu le Père, ni demander' il cause du
Fils, mais s'adresser au Seigneur et au Père pal' Lui, parce que le
l'cre est dans le Fils, ct qu'ils sont un, comme Lui-~lême l'en­
seigne; en son Nom signifie cela, comme on peut aussi le voir pal'
ces passages: « Celui qui ne croil1Joint au Fils a déjà été jugé,
parce qu'il n'a point CI'U au NOM DE L'UNIQUE-ENGENDRÉ FILS
DE DIEU.))- Jean, III. 17,18. - « Ces choses ont été éC)'ites,
afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et
AFIN QU'EN CROYANT VOUS AYEZ LA VIE ÉTERNELLE EN SON NO)I, Il
- Jean, Xx.. 31. - « Jésus dil : Quiconque J'eçoit ce petit en­
t'ant EN ~iON Nou, Me reçoit, et quiconque Me l'eçoit, l'eçoit
Cc/ui qui m'a envoyé. )) - Luc, iX. 48. - « TOUT CE QUE VOUS
DEMANDEREZ EN MON NO)l, ~IOI JE LE FERAI. )) - Jean, XIV. 13,
tli; - et en outre dans d'autres passages, ai! il est dil « AU NO~I
DU SEIGNf:UR,)) - Mallh. vrr. 22. xvnl. 5,20. XIX. 29. XXIIf.
39. ~larc, IX. 37. XVI. 17. Luc, KIlI. 35. XIX. 38. XXIV. 47.
Jean, L 12. II. 23. v. 43. XIr. 13. XV. 16. XVI. 23, 24, 26, 27.
xvrr. 6. - Ce que c'est que le Nom de Dieu, et que le Nom du
Père soit le Seigneur quant au Divin Ilumain, on le voit ci-dessus,
N°' 81, 165, 586.
619. Les achetés de la teITe, signifie que ce sont ceux qui ont
pu être l'égénél'és pm' le Sâgneur, et ainsi Gtre rachetés dans
le Monde. Pal' les acllCtés de la terre sont signifiés les l'achetés
dans le Monde; que la rédemption soilla délivrance de l'enfer, ct
la sa!l'ation par la conjonction avec le Seigneur, on le voit, N° 281;
et comme cela se fait pal' la régénération, voilà pourquoi pal' les
achetés il est signifié les régénérés et ainsi les rachetés pal' le Sei­
gneur; et comme fous peuvent être régénérés, et ainsi être l'a­
chetés, s'ils le veulent, et qu'il en est peu qui le veuillent, voilà
pourquoi pal' les achetés de la terre il est signifié que ce sont ceux
qui ont pu être régénérés pal' le Seigneur, et ainsi être rachetés:
quels sont ceux-ci, cela est maintenant décrit, Vers. [1 et 0,
250 I.'APOCALYPSE RÉVÜÜ. N" 620.
620. Vers. 4. Ce sont ceu;x; qui avec les (emmes ne se sont
lJoint souillés, car vierges ils sont, signifie qu'ils n'ont point
adultél'é les vrais de l'Eglise, et ne les ont point COIT0111pUS
1)ar des faux de la foi, mais qu'ils ont aimé les vrais pm'ce
qu'ils sont des vrais. Que la femme signifie \'I::glise d'après l'af­
fection du vrai, et par suile dans le sens opposé l'Église d'après
l'affection du faux, on le l'ail ci-dessus, W' 434, 533, ici l'Église
d'après l'alrection du vrai, parce qu'il est dil qu'avec les femmes
ils ne se sont point souillés,. se souiller avec les femmes signifie
la même chose que commettre adultère et commettre scorlalion;
que commettre adllltère et commellre scortalion signifie adultérer
et falsifier la Parole, on le voit aussi ci-dessus, N° 134; car vierges
ils sont, signifie parce qu'ils ont aimé les vrais parce que ce sont
des vrais, ainsi d'après l'affection spirituelle; si ceux-ci sont en­
tendus par les vierges, c'est parce que la vierge signifie l'tglise
comme fiancée voulant être conjointe au Seigneur, et devenir
Épouse; et l'Église, qui veuL être conjointe au Seigneur, aime les
vrais parce qu'ils son t des vrais, car par les \Tais, quand on y con­
forme sa vie, se l'ail la conjonction. De là vienl qu'Israël, Sion et
Jérusalem, dans la Parole, sonl appelées Vierges el Filles, car par
Israël, Sion el Jérusalem, il est signifié l'I~glise. Que tous ceux de
]'Église du Seigneur qui sont lels, que ce sail des vierges ou des
jeunes hommes, des épouses ou des maris, des jeunes garçons ou
des vieillards, des jeunes filles ou des vieilles femmes, soient en­
tendus pal' les Vierges, on peut le voir d'après la Parole, lorsque
les Vierges y sont nommées, par exemple: VIERGE D'ISRAEL, ­
Jérém, XVUI. 13. XXXI. 4, 21. Amos, V. 2. Joël, 1. 8.- VIERGE
lllLLE DE JEHUIJAH, - Lament. 1. 15. - VIERGE FILLE DE SION,
.- II nais, XIX. 21. Isaïe, XXXVII. 22. Lamenl. 1. 4. IL 13. ­
VIERGES DE JÉHUSALEM, - Lamenl. II. 10. - VIERGE DE MON
PEUPLE, -Jérém. XIV. 17.:- C'est pourquoi, le Seigneur a com­
paré l'Église il DIX VIERGES, - Matth. XXV. 1 et suiv.; - et il
est dit dans Jérémie: « Je le bâtirai, afin que tu sois bâtie,
VIERGE D'IsRHL, de nouveau tu sortil'as lJa1'1ni un chœur de
joueurs. )l - XXXI. 4, 13; - et dans David: Il Ils ont vu les
démarches, 6 Dieu! les démarches de mon Dieu, de mon liai
dans le sanctuaire, au milieu des VIERGES DATTANT DU THl­
Vers. U. CUAPIl'HE QUA1'ORZIÈm~. 251
noURIN. l l - Ps. LXVUr. 25,26; - et ailleurs: (( DES FILLES DE
RoIS parmi tes 1Jl'écieuses; la Reine se tient cl ta droite dans
1'01' e:r;cellent d'Ophi1'. Écoute, FILLE, et vois; le Roi se déll:C­
tera en ta veautd. Mllme LA FILLE DE TYR apportera un pré­
sent; tes faces ils supplieront, les 1'Ïcheô du peuple. TOUTE GLO­
RIEUSE, LA FILLE DE ROI au dedans; de tissus d'or (esl) son vê­
tement; en vroderies elle sera amenée au Roi; LES VIERGES
après elle, SES AmES, viendront dans le 1Jalais du Roi. II - Ps.
XLV. 10 il 16; - là, par le Roi il est entendu Je Seignenr, par la
Reine l'Église comme éponse, par les Filles el les Vierges les af­
. feclions du bien et du vrai. De semblables affeclions sonl signi­
fiées par les vierges dans la Parole aillel1l's, lorsqn'en même lemps
les jeunes hommes sont nommés, parce qne les jeunes hommes
signifient les vrais, elles vierges les alTeclions de ces vrais, comme
dans les passages suivanls : (( Voici, les jours viendT'ont, que
j'enverrai une (amine en la telTe, non pas famine pOUl' le
pain, et non pas soir pour les eaux, mais pour entendre les pa­
1'Oles de Jéhovah; en ce jow'-Ià, dé(aillil'Ol1t les VIERGES belles
et les JEUNES IIO~mEs par la soir. l l - Amos, VUI. 11,13. ­
« Rougis, Sidon; elle a dit, la 111er: Je n'ai 1Joint été en travail
d'enfant, et je n'ai point enfanté, et je n'ai point dlevé de
JEUNES HOMMES, ni fait cro((re de VIERGES. II - Ésaïe, XXIII. Il.
- (( Le Seignew' a foulé le pressoÏ1' Sll1' la VIERGE FILLE DE
JEHUDAH :Voyezma douleuT',mes VIERGES et mes JEUNES IIO~IMES
sont allés en ca1Jtlvité. 1) - Lament. T. II, 15,18. - (( Combien
grande sa vonté! et combien grande sa veauté ! Le (roment a
fait cl'oitre les JEUNES 1I0mlF.S, et le motit les VIERGES. II ­
Zach. IX. 1,7. - (( Les vlaces de la ville seront remplies de
JEUNES GARÇONS ct de JEUN.:S l'ILLES jouant dans ses places. ll ­
Zach. VIII. 5. - (( Elles sont assises à telTe, les VIERGES DE Jl::­
RUSALEilI; il qui te compaJ'erai-je, VlF.flGE f'lLL.E DE SION? mes
VIERGES et mes JEUNES IlO)lilIES sont étendus il terre dans les
rues. II - Lament. lI. 10, 13, 21; - et en outre ailleurs; pal'
exemple, - ,Jérém. LI, 20 à 23. Lament. V. 11, 13, 1.u. (·:zéch. lX.
il, 6. Ps. LXX VTlI. 62, 63, 6lI. Deulé". XXXll. 25.
621. Ce sont ceux qui suivent l'Agneau, quelque 1Jart qu'il
aille, signifie qu'ils ont été conjoints ail Sei(lnf!ur pm' l'rt77lO!lr
262 ,,'APOCALYPSE nÉvÉLÉf:. IV 621.
et la foi envers Lui, parce qu'ils ont vécu selon ses préceples.
Que ce soil là ce qui est signifié, on le voit clairement par ces pa­
roles du Seigneur : « Celui qui {ail mes pr'cceples, cel1li-là.
M'ai'me; el je l'aimerai, et à. lui je viend1'ai, cl chez lui de­
meure je ferai. Il - Jean, XIV. 20 il 23. - El ailleurs: « Quand
le Berger des vrevis u {ait sor'lir ses propres brebis, devant
elles il marche, el les bl'ebis le suivent, pm'ce qu'elles connais­
senl sa voix. Mes brebis mu voi,]; entendenl, et Moi je les con­
nais, el elles Mc suivent. Il - Jean X. 4. 5.
622. Eux ont éle acheles d'enll'e les hommes, signifie que ce
sonl ceua; qui onl pu litl'C régener'es pm' le Seigneur, et ains'i
êlte racheles dans le Monde, comme ci-dessus, N' 619, oil sont
des paroles semblables.
623. Premices à Dieu et à l'Agneau, signifie pour commen­
cement du Ciel Chretien qui l'CConnaft un Seul Dieu en qui
est la Trinile, et que le Seigne1l1' est ce Dieu. Pal' ~l1'émices, il
est entendu ce qui d'abord nalt, puis aussi ce qui d'abord est re­
cueilli, ainsi le commencement, ici du Nouveau Ciel formé de
Chrétiens; par Dieu et l'Agneau, il est entendu, ici comme ci­
dessus, le seigneur quaut au Divin Même à quo (de qui tout pro­
cède), et quant au Divin Humain, pnis aussi quant au Divin Pro-,
cédant, ainsi un Seul Dieu en qui est la Trinité. Ici, il sera dit
quelque chose des prémices: Dans l'Église Israélite, il a été or­
donné, « que les Pl'émices des pl'oduils de la lerre, de toul blé,
huile et moût, des fruits de l'm'vre, et de la loison, seraient
données cl Jehovah comme sainles, el qu'elles étaient données
par Jé/lOvah à Aharon, et apl'ès lui au G1'and-Prêl1'e. )) ­
Exod. XXII. 28. XXIII. 19. Nomu. XIII. 20. XV. 17 il 22. XVIII.
8 à 20. D'eulér. XVIII. 4. XXVI. 1, et suiv.: - puis, « qu'il se1'ait
cé/{!bl'é une Fète des Prémices de la moisson et du pain. " ­
Exod. xxm. 14, 15, 1.(3, 19, 2G, Lévit. XXII!. 9 il 15, 20 il 23.
Nomb. XXVIII. 26 il 31. - La ruison de cela, c'est que les pré­
mices signifiaient ce qui d'abord naît, et ('llsuite s'accroît, comme
le petit enfant en homme, et le rejeton en arbre, et pal' suite si­
gnifiaienttout ce qui suit jusqu'uu complet, car tout ce qui suit
est dans Je Premier, comme l'homme dans le pelil enfant, et l'ar­
bre dans le rejeton; el comme ce Premier existe avant ses succes­
,"crs. Il. CILlPll'ra: QUATOI:ZlièME. 25;.;
sions, pareillement dans le Ciel et dans l'I~glise, c'est pour cela
que les prémices étaient saintes pour le Seigneur, et qu'il était
célébré une l'èle des prémices. Les mêmes choses sont signifiées
pal' les prémices, - Jérém. XX IV. i, 2. Ézéch. XX. 60. Mich. VII.
1.. Deutér. XXXlll. 15, 21,
626. Vers. 5. Et dans leur bouche il n'a point été ll'OUVe de
fl'aude, signifie qu'ils ne pl'Ononcent ct ne persuadenl pas le
{aux ct le mal par astuce et de lJ1'Opoo5 ddtenniné. Pal' la DOU­
che, il est signifié le langage, la prédication et la doclrine, N° 653;
et par la (mude est signifiée la persuasion du mal pal' le faux,
particulièrement pal' astuce et de propos déterminé; en eITet, ce­
lui qui persuade quelque chose par astuce ou fraude, Je persuade
aussi de propos déterminé, cal' l'astuce ou la fraude se propose,
cache, et fait quand l'occasion se pl't'sente. Pal' le mensonge, dans
la Parole, il est signifié le faux et la fausse assertion, pal' la fraude
il est signifié l'un et l'autre de propos déterminé; l'un et l'autre
dans les passages suil'ants : « .Jésus dit de Nal/zanaël : Voici
un véritable Ismélite, en qui il n'y a point de FRA UDf.. » ­
Jean, 1.68.-« Les l'estes d'lsmël ne lJ1'ononccl'Ont poinlle MEN­
SONGE, ct il ne sel'a point tl'ouvé dans leUl' houche une LANGUE
DE FRAUDE. » - Séph. Ill. 13. - « De violence il n'a point fait,
et point de FRAunE en sa bouc/w. » - Ésaïe, LIll. 9. - « Ses
7'iches ont élé J'emplis de violt:nce, et ses habitants prononcent
le MENSONGE; et quant il leul'Iangue, la FRAuDE.est dans leur
bouche. Il - Miché,e, VI. 12. - (1 Tu l)erdms ceux qui pronon­
cent le MENSO"'GE, l'llOmme de sangs et .de l'!\AUDE (est) en aho­
Tllination il Jéhovah. » - Ps. V. 7. - « ,1,éhovah! délivre mon
âme de la Lt:VRE DE )IENSONGE, {le la L4NGUE DE FRAUDE. » ­
Ps. CXX. 2, 3. -« 1/$ ont instruit leur langue il P"01l011cel' le
MENSOi\'GE; ton habitatiOn (est) au milieu de la FRAUDE; li
cause de la FRA UDE ils ,on,t l'e{usé de Mc connat'tl'e. 11- Jérém.
IX. 5, 6. - ( 1 lis M'ont envil'onné de MENSON.GE, Éphtaïm; et
de FRAUDE, la maison d'Ismël. l) - Bos. XII. 1. - Il Quand 4e
prOlJOS délibel'.é aura agi un homme conll'e son coinpagnon
pour le tuel" pal' FRAUDE, d'auprès de mon Autel tu le lJ1'en­
ams, ct il mourra. » - Exocl, XXI. 16. - (1 Maudit (soil) celui
qui (4il l'œuvre de Jéhovah avec FRAUDE. l) ­ Jérém. XLVIII.
Il. 2~.
25!l L·APOCAJ.YPSE R(VÜ(E. [';" 624.
ID. - El ell oulre ailleurs; pat· exemple, - Jérém. \'. 20, 27.
vm. 5. XIV. 'l4. XXHI. 26. Hos. VII. 16. Séph. J. 9. Ps. XYlI. 1.
Ps. XXf\'. 4. Ps, XXXV. 20,2'1. Ps. XXXVI. 4. Ps. L. 19. Ps. LI!.
4, 6, Ps. LXXn. ill, Ps. crx. 2, [>s. CXIX. 118. Job, XIII. 7.
XXVI[. 4. - Les Fourbes, dans la Parole, sont signifiés par les
serpents venimeux; pal' exemple, pal' les crocodiles elles vipèl'es;
et la Fraude esl signifiée pal' leur venin.
625. Car ils sont sans tache devant le Trône de Dieu, siyni{ie
]Xll'Cequ'ils sont dans ll'S vnlis d'apl'ès le vien par le Seigneur.
Pal' ceux qui sont slins tacIte, il esl signifié ceux qui ne sonl pas
ùans les faux, pal' r.ouséquenl ceux qui sonl dans les vrais, cal' les
lar.hes signifienlles faux, parlir.ulièrelllenlies faux d'après le mal;
pal' le Trône de Diw, il est signifié le Seigneur elle Ciel, N°' 14,
233; et comme lous ceux qui sont dans le bien pal' le Seigneur
apparaissent comme s'ils étaieul dans les \Tais, c'est pour cela que
pal' « ils sont sans tache devaul le Trône de Dieu, il esl signifié
J)

qu'ils sonl dans les l'l'ais d'après le bien pal' le Seignel1J': en effet,
tous ceux qui sonl conduilS pal' le Seigneur sonl tenus dans le
bien pal' Lui, el de ce bien il ne procède que le vrai; el s'il en
procède un faux, c'eslun faux apparent, et ce faux esl vu semblable
au vrai pal' le Seigneur, seulemenl par une modifir.alion de la lu­
mière du Ciel en une aulre coulel1J'; cal' le bien qui est eu dedans
de ce faux le qualifie ainsi; en effet, il y a un faux d'après le mal,
el aussi un faux d'après le bien; ils peul'enl l'un el l'ault'e appa­
raitre semblables dans la forllle externe, mais toujours est-il qu'ils
sont absolument dissemblables, parce que ce qui est en dedans rait
l'essence, et en produit la qualité. Comme pal' les Taches sont si­
gnifiés des faux, c'est pour cela qu' « il a été défendu qu'aucun
homme de la semence (l'Alul1'on, ('n qui il y aurait une TACHE,
ne s'approchât de l'flutei, etll'entrât au dedans du Voile. » ­
Lévi!. XXI. I7 il 23; - ce qui signifiail qu'on devait être sans ta­
che; et aussi pOUl' cela qu' (( il fUl défendu de faire aucun sa­
cri{ice de bœufs, de veaux, de brebis, de chèvres, d'agneau:v,
en qui il y aumit une 'J'ACIIE. » - Lévil. X};,II. 19 il 25; -les
Taches y sont même recensées.
626. Vers. 6. Et je vis un autre Ange qui volait 1)(/1' le milieu
dll Ciel, ayant l'Tlvangile étr?l'nrl, 1J0lt1' évangélisel' rel/.r qui
Vers. G. ClLlPlTllf. QVATORZlblt:. 23,>
habitent sur la terre, signifie l'annonce de l'avenement du Sei­
gneur, et de la Nouvelle Église qui doit descendl'e du Ciel par
Lui. l'al' l'Ange, dans le sens suprême, il est entendu le Seigneur,
et par suite aussi le Ciel, N°' 5, 3M, 465; pal' un autre Ange, il
est signifié maintenant du nouveau par le Seigneur; par voler par
le milieu du Ciel, il est signifié porter ses regards en bas, per­
cevoir et prévoir, N" 415, ici, du nouveau par le Seignel1l' d'après
le Ciel d,U1S l'Église; pal' l'Évangile etel'lwl est signifiée l'an­
nonce de l'avénement du Seigneur et de son noyaume, N'" !I78,
553; par ccux: qui habitent sur la terre sont signifiés les hommes
de l'Église auxquels sera fait l'annonce: que ce soit aussi annoncer
que la Nouvelle Église maintenant va descendre du Ciel par le
seigneur, c'est parce que l'avénement du Seigneur eJl\'eloppe ces
deux choses, le Jugement Dernier, et après ce Jugement une i'iou­
velle Église; il s'agit du Jugement Dernier, Chap. XIX, XX, et
d'une Nouveile ~;glise, qui est la Nouvelle Jérusalem, Chap. XXI,
XXII. Que par l'Évangile et évangéliser, il soit signifié l'annonce
de l'avénement du Seigneur et de son noyaume, cela est hien
évident d'après les passages rapportés, N° l178, où on peut les voir.
627. Et toute nation, et tribu, et langue, et peuple, signifie à
tous eeu,x; qui par religion sont dans les biens, et P(/)' doctrine
dans les vrais. Par nation sont signifiés ceux qui sont dans les
biens, et ahstractivement les biens, N" li83; par li'ibu est signi­
fiée l'Église quant à la religion, N° 3i9; par langue est signifiée
la doctrine, N° 282; et par peuple sont signifiés ceux qui sont
dans les \Tais, el abstractivement les l'l'ais, N" !I83; c'est pourquoi,
par évangéliser toule nation, et tribu, et langue, et peuple, il est
signifié annoncer à tous ceux qui par religion sont dans les biens,
et par doctrine dans les l'l'ais, car eux reçoivent l'Évangile (la
bonne nouvelle), et non les autres: c'est là ce qui est signifié pal'
ces paroles dans le sens spirituel.
628. Vers. 7. Disant d'une voix gral/de : Craignez Vieu, si­
gnifie l'avertissement de ne ]Joint (aire les maux, ];arce que ccfa
est contre le Seigneul'. Par une voix grande, il est signifié l'a­
vertissement; et par craindre Dieu, il est signifié ne point faire les
maux, parce qne cela est contre le Seigneur; <Ille craindre Dieu,
ce soit L'aimer, en craignant cie faire le mal, parce qne le mal
256 l.'APOCALYPSE RÉVÜÜ:. 1\0 628.
est contre Lui, et que loul amour ait en soi cette crainte, on le voit
ci-dessus, N" 527. Ces paroles sont dites maintenant à ceux qui
seront de la Nouvelle Église dans les terres, parce que la première
chose de la réformation est de vivre selon les préceptes du Déca­
logue, où sonl recensés les maux qu'on ne doit poinl faire; en
elTet, celui qui les Cail ne crainl point Dieu; mais celui qui ne les
fail point, en les fuyaul parce qu'ils sonl conlre le Seigneur, ce­
lui-là crain t el aussi aime le Seignem, comme le Seigneur l'en­
seigne Lui-~Iême dans Jean, - XIV. 20 il 211.
629. Et donnez-Lui gloire, parce qu'est venue l'heure de son
jugement, signifie la reconnaissance et la confession que du
Seigneur vient tout vrai de la Pw'ole, d'apl'ès lequel ci~glise
est Église, et selon leque/tout homme sem jugé. Que Lui don­
ner gloi1'e signifie reconnallre et confesser que lout l'l'ni vient du
Seigneur, on le voil ci-dessus, N° 2119; et comme tout vrai, d'a­
près lequel l'Église est Église, vient de. la Parole, c'est pour cela
qu'il est entendu le vrai de la Pal'ole; parce qu'est venue l'hem'e
de son jugement, signifie parce que tout homme sera jugé selon
le \'l'ai de la Parole; cela est signifié, parce que pal' « Lui donner
gloire, » il est signifié reconnallre et confesser que tout vrai de la
Parole vient du Seigneur, et que maintenant il est dit « parce
qu'est venue l'heure de son jugement; » et « PARCE QUE» elHe­
loppe cela comme cause. Que le vrai de la Parole doive juger tout
homme, on le voit ci-dessus, N°' 233, 273; et que l'Église existe
d'après la Parole, et sail lelle qu'est pour elle l'entendemenl de
la Parole, on le voil dans la DOCTRINE Df. LA NOUVELLE JtRUSA!-EM
SUR L'ECRITURE SAINTE, N"' 76 à 79. De Iii, il est évident que tel
eslle sens spirituel de ces paroles. S'il est tel, c'est parce que les
Anges du Ciel pal' la gloire ne perçoivent pas autre chose que le
Divin Vrai, et comme tout Divin Vrai vienl du Seigneur, par Lui
donner gloire ils perçoivenl reconnailre cl confesser que tout vrai
vient de Lui; en efTet, taule gloire dans les Cieux ne vient pas non
plus d'autre part, et aulanl une société du Ciel est dans le Dil'in
Vrai, autant toutes choses y resplendissent et autant les Anges sont
dans la splendeur de la gloire. Que par la gloire il sail entendu
le Divin Vrai, on peut le voir pal' ces passages: cc Une voix (il y a)
de qui c1'Ïe dans le descrt : Pnipal"ez lin chemin à Jehova/t ;
\crs. i. CllAPlTHJ:; QUATORZIÈME. 25ï
alors sera rdvellie la GLOIRE de Jetwvah;et ils (lu) verront, toUle
chail'. »-- tsaïe, XL. 3,5. -« Sois illuminée, cal' elle est venue,
ta lumière, et la GLOIRE de Je/lOvah sw' Toi s'est levee; sur
Toi se lèvera Jr!/lovah, et sa GLOIRE sur Toi sera vue. » ­
f:saïe, LX. 1 et suiv. - « Je Te donnel'ai POIll' alliance au peu­
ple, pour lllmicre des nations; et ma GLOIRE il un autre je ne
donnerai point, » - Ésaïe, XLrr. 6, 8. - « il cause de Moi, à
cause de Moi, je (le) ferai, rt ma Gr.olHE à un autre je ne
donnerai point. » - i~süïe, XLVIIf. 11. - « On craindra depuis
le lever du soleil sa GLOIRE; il viendl'a pOUl' Sion, le Rédemp­
teur. » - Ésaïe, LIX. 19, 20. - « Alors éclatera C0I111ne l'aurore
ta lumière; la GLOIRE de Jéhovah Te recueillera. » - tsa'ie.
LVrrT. 8. - « Il viendl'a pour rassembler toutes les nations et
les langues, afin qu'elles voient ma GLOIHE. » - i~suïe. LXVl.
18. - « Ainsi a dit Jé/lOvah : Vivant, Moi, (je suis); et .Iera
remplie de la GLOIRE de Jéhovah toute la terre. » - l\omb.
XIV. 21. - « Plénitude de toute la tClTe, sa GLOIRE. » -I-:suïe.
Vl. 1,2,3. - « ,1.u commen('('ment était la Parole, et Dieu elle
CltlÏt, la Parole! En elle vie il y avait, et la vie était la lumièl'e
des hommes; c'etait la lumièl'e veritable; et la Parole Chair a
eté (aite, et nous avons va sa GLOIRE. GLOIHE CO~UIE DE L'UNI­
QUE-ENGENDRÉ DU PÈRE. » - Jean, 1. 1,4, 9. - « Ésaïe a dit ces
choses, quand il a vu sa GLOIRE. » - Jeun, XIT. 41. - « Et elles
verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du Ciel avec
GLOIRE. »-, ~lullh. XXI v. 3, 30. - « Les Cieux l'aCOllleront la
GLOIRE DE DIEU. » - J's. XIX. 2. - « Et cnlÏndrontles nations
le Nom de Jéhovah, et les Rois de la terre TA GLOIllE, quand il
aura bâti Sion, et qu'il se sera montré dans SA GLomE. » ­
Ps. CIT. 1G, n. - « La GLOIRI: DI: DIEU éclairem la sainte Jé­
rusalem, et sa lampe (sera) l'Agneau; et les nations, qui auront
eté sauvées, dans sa lumière mm-citeront. » - Apoc. XXI. 23,
2[1, 25. - « Qu(md le Fils de l'homme viendra dans SA GLOIIIE,
il sem assis sm' le Ti'One de sa GLOIRE. » - Mallh. XXV. 31.
Marc, VlIr. 38.- « La GLOInE de Jéhovah l'emplit et couvrit le
Tabernacle. » - Exod. XL. 34,35. Lévît. IX. 23, 2!.J. Nom!>. XIV.
10, 11,12. xvr. 19. xrrr. i. - « Elle l'emplit la maison de
Jr!~lOva!l. )) - J nais, VIlI. 10, H. - Et en outre ailleurs; pal'
li. 22".
258 l:.H'üCA!.YPSE Rfl'ÉLü. N° 629.
exemple, - Ésaïe, XXl". 23. Ézéch. L 28. \'1Il. !.J. IX. 3. X. !.J,
18,19. Xl. 22, 23. Luc, ll. 32, lX. 26. Jean, IL H. V. 44. VIL
18. XVII. 24.
630. m adol'ez Celui qui a {ait le Ciel et la 7'el'l'e et la Il/el'
et les Soul'ces des eau:v, signifie que le Seignew' Seul doit être
adol'é, pu?'ce que Lui Seul est C1'f!atew', SUl/vew' et RédemlJ­
tew', et que de Lui Seul pl'ocedcnt le Ciel Angélique et l'Église,
et tout ce qu'ils contiennent. Que par adorer, il sail signifié rc­
connaîlre pOUl' saint, on le l'ail ci-dessus, NO,· 579, 580, 588, 603;
c'est pourquoi pal' adorer, qnand il s'agit du Seigneur, il est si­
gnifié reconnailre pour Dieu du Ciel ct de la Terre, et rendre un
culle; par tain! le ciel ct la telTe ct la 1IIel' et les sow'ces des
eaU,l:, il est entendu dans le sens naturol les créer, mais dans le
sens spiriluel il est signif1é f,lire le Ciel Angélique et ri-:glisc, ct
tout ce qu'ils contiennent, car par le Ciel dans le sens spirituel il
est signifié le Ciel Angélique, pal' la terre et la mer da ns ce sens
il est signifié l'Église interne et l'Église exlel'lle, W' 403, !.J04,
420,470; ct pal' les sources des eaux sont signifiés tous les nais de
la Parole qui servent à l'Église pour la doctrine et pour la vie,
N" 409. Que Jéhovah Créateur soit le Seigneur de toute élernité,
et que le Seigneur Sauveur et Rédempteur soit le Seigneur né
dans le temps, ainsi quant à son Divin Humain, on peut le "oit'
d'après la DOCTRD'E DE LA NOUVELLE JÉRUSALE~I SUR LE SEI­
GNEUR, depuis le commencement jusqu'à la lln : qui est-el' qui ne
peut COlnprendre qu'il y a un seul Dieu Créateur de runil'ers, et
non trois Créateurs; puis aussi, que la Création a eu pour lln le
Ciel et l'Église composés du genre humain? Sur ce sujet, voir la
~AGESSt; ANGÉLIQUE SUR l,A DIVINE PRovIDE~CE, N°' '27 11 lI5; de
là l'ient que pal' faire le ciel et la terre, clans le sens spirituel, il
est signillé faire le Ciel Angélique et l'Église, Si ces choses ont été
dites, c'est pour la même raison que ci-dessus, NO, 613, olt il est
expliqué ce qui est signillé par « avoir le Nom du Père écril sur
les fronts; » et parce que cela a élé dit, voilà pourquoi il est dit
ici: « Adorez Celui qui a faille ciel, la terre, la mer et les sources
des eaux. »
631. Vers. 8. Et un autl'e Ange suivit, disant: Elle est ta//!­
hü, elle est IOlllbde, Babylolle, ceUe ville grande, 3igni{re que
Yers, 8. CHAPll'RE QUATORZlbIE. 259
maintenant la Religiosité Gatltolique-Romaine a ete dispel'sée
quant à ses dogmes et à ses doctrinaux. Pal' un autre Ange, il
esl signifié mainlenanl du nouveau pal' le Seigneul', comme ci-
dessus, N° 626; pal' Babylone, la ville g1Ylndc, esl signifiée la
Religiosilé Catholique-Romaine quanl à ses dogmes el à ses doclri-
naux; pal' tombel', il esl signifié être dispersé, car lomber se dit
de la ville, et être dispersé se dil de la religiosilé el de sa doc-
lrine, qui esl signifiée pal' la ville de Babylone; que pal' la ville
soil signifiée la doclrine, on le l'ail ci-dessus, r\0 194. Si ces choses
soul mainlenanl diles de Babylone, c'esl parce que, dès que le
Nouveau Ciel Chrélien a élé fail par le Seigneur, il en a élé fail aus-
silôl un nouveau avec ceux qui a~'aienl été de la Religiosilé Ca-
tholique-Romaine; la raison de cela, c'esl que le Ciel Chrélien qui
a été composé de Réformés faille Milieu, el que les Pontificaux sont
uulour de ce milieu; c'est pourquoi, quand le ~Iilieu esl Noul'eau,
il ya en même temps du nouveau dans les périphéries; en effet,
la Loi Divine, qui est le Divin Vrai, sc propagC"du milieu comme
centre tout autour dans les périphéries, el met aussi en ordre les
choses qui y sont; pour celle raison ce peu de mols esl dit main-
ienanl de Babylone, mais il est spécialement question d'elle dans
les Chapilres XVI[ el XVUI. Que les Chréliens Héfol'lnés consli-
luenlle Milieu, el que les Ponlificaux fassent une grande périphé-
rie autour de ce milieu, el que la Lumière spiriluelle, qui eslle Di-
vin Vrai procédanl du Seigneur, se propage comme de son centre
toul aulour dans loules les périphéries jusqu'à la dernière, on le
,'ail dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUS,\LEM SUR L'I';CRITURE
SAINTE, N° 104 à 113; el daus l'Opuscule du JUGE~IENT DERNIER,
N" 48. D'après ces explications, on peul voir que ces choses sur
Babylone sllhenl en ordre, après qu'il a élé question du Nouveau
Ciel Chrétien el de l'Évangélisation; cela aussi est signifié par
« SUIVI T. »
632. Parce que du vin de la fUl'eur de sa scol'tation elle a
abl'elll'é touLes les nations, signifie ]larce que 1Jar les profana-
tions de la Parole, cl par les adultérations llu bien ct du vrai
de l'l~glise, elle a séduit Lous ceux qu'elle a pu somneLLrc à sa
domination. Par l3abylone esl signifiée la neligiosilé Calholiquc-
Romaiue, comme ci-dessus; le vin signifie le \'J'ai d'après le bien;
260 I.'AI'OCALYPSL IlÉVÉÜ:t:. 1\" 602.
et dans le sp,ns opposé le faux d'après le mal, 1\" 316; la scor/lI.­
lion signifie la falsification du \'l'ai, et la fureur de la scorlalion
signifie l'adultération ct la profanation, 1\. 134; a{;rcurer Ioules
les nalions signifie séduire tous ceux qu'ils ont pu soumellre à
leur domination; p"r abreuver de ce rio, il est signifié séduire, et
par les nalions sont signifiés ceux qui sont sous leur empire.
633. Vers. 9. El un troisième Ange les suivit, disant d'une
voLT: grande, signifie encore par le Seigneur SUI" ceux qui sont
dans la (oi scparee d'avec la clwrité. l'al' un l1'oisième Ange
qui les suivit, il est signifié encore pal' le Seigneur (',e qni suit en
ordre, car par l'Ange dans le sens suprême il est entendu le Sei­
gneur, N" 626, et cela, parce que l'Ange, lorsqu'il prononce la
Parole, comme ici, ne la prononce pas de lui-même, mais d'après
le Seigneur; par dire li VOi.l; gnnule, il est signifié cc qni suit,
c'est-il-dire, sur la damnation de ceux qui se confirment par la
vie et par la doctrine dans la foi séparée d'avec la charité. Du
Vers. 1 au Vers. 5' de cc Chapitre, il a ('lé trailé du Nouveau Ciel
Chrétien, et dans les Vers. 6 et 7, de la pnidicalion de l'Évangile,
c'est-il-dire, de ravénement du Seigneur pour instaurer une Nou­
velle I~glise; ct cOlllme ceux qui sont dans la foi séparée d"al'ec la
charité s'opposent, suit maintenant la menace et l'annonce cie la
damnation pour ceux qui persévèrent encore dans celle foi.
63!1. Si quelqu'un adore III bête et son image, cl en reçoil le
caractère sur son li'ont et SUT sa main, signifie celui qui )'('con­
nai/ cl reçoit la doclrine de la justification ct de la salwtion
pal' la foi seule, la confi1'1l!e, el vit selon celle doctrine. Par
adorer la bêle, il est signifié reconnaîlre celle foi, N" 580; par
adorer son image, il est signifié reconn<l\lre et recevoir cette doc­
trine, N° 603; par CI! recevoir le Ctl1'Cu:ti:l'e s1l1'le l'l'ont el S1l1' la
main, il est signifié la recevoir pal' l'amolli' et la J'oi et se con­
firmer en elle, ~.,' 605, 606; et co III me ceux qui se confirment en
elle par l'alllour ct la foi vivent aussi selon elle, ceci aussi est en­
tendu. Trois clegrés de réceplion de celle doctrine sont décrits pal'
ces paroles: Le premier degré ('st cie reconnaître :cclle doctrine,
le second degré est de la confirmer cilez soi, et le troisièllle degré
est de l'ivre selon elle; la rcconnailre se fail par la pensée, la con­
firmer chez soi se fait par l'entendelllenl, ct rivre scion elle sc
--
Vt!rs. Û. ClIAPITl\E QUATORZIÈME. 261
fait par la volonté: il y en a qui sont dans le premier degré, et
cependant non dans le second ni dans le troisième, et il y en a qui
sont dans le premier et dans le second, et cependant non clans le
troisième; mais ceux qui sont dans le troisième degré, qui est de
l'ivre selon elle, sont eeux de qui sont dites les choses qui suivent
dans les Vers. 11 et 12 : Vivre selon elle, c'est regarder COlllme
rien le mal, en pensant que le mal ne damne point, parce que la
foi seule sauve, et non les œuvres de la loi; puis aussi, regarder
comme rien le bien, en pensant en soi-même que personne ne
peut faire le bien par soi, à moins qu'il ne soit méritoire; ainsi,
ceux qui seulement évitent les maux à cause des lois civiles et
morales, et non à cause des lois divines; eux sont ceux qui fonlles
biens seulement pour eux el pour le monde, par conséquent par
l'amour de soi, et non pour le Seigneur, pal' conséquent non par
l'aluoul' du prochain. Si les choses qui suivent maintenant, Vers.
H et 1.2, sont dites d'eux, c'est parce que tout ce qui entre seu­
lement dans la pensée et dans l'entendement ne damne pain l,
mais ce qui entre dans la volonté damne; en elfel, cela entre dans
la vie et reste, cal' rien ne peut entrer dans la volonté, à moins
que ce ne soit aussi d'après l'amour, et l'amour est la vie de
l'homme. Eux aussi sont ceux qui ne s'examinent pas, ne con­
naissent pas leurs péchés, et ne font pas pénitence, et à canse de
cela ils sont damnés; en elfet, ils disent en leur cœur: Qu'est-il
(l

besoin d'examen, de connaissauce et de reconnaissance de ses


péchés, et de pénitence, puisque la foi seule enveloppe tontes ces
clloses?» J'ai vu, dans le ~Ionde spirituel, plusieurs de ces gens­
là, qui ont évité les maux, et ont fait les biens seulement d'après
la loi civile et morale, et non en même temps d'après la loi spiri­
tuelle, et ils ont été jetés dans l'enfer.
635. vers. 1.0. Lui aussi boira du vin de la colèl'e de Dieu,
rlU~lé au vin pur dans la coupe de son emportement, signifie
que ceux-lit falsifient les biens et les vrais de la Parole, et pé­
nètrent leur vie de ces choses falsifiées. c'est là ce qne signifient
ces paroles, parce que par le vin de la colère de Vieu, mêlé au
vin pur, il est signifié le vrai cle la Parole falsifié, et pat' la coupe
de son empol'lement, le vrai par lequel il yale bien, pareillement
falsifié, et que par boire, il est signifié se les approprier, on en pé­
262 l.'APOCALYPSE IlÉVI~LÉ~. ~" 635.
nélrer sa vic: que par le vin il soit signillé le vrai de la Parole, on
le voil, N" 316, el par le vin de la colère de Dieu, le vl'ai de la
Parole adultéré et falsifié, N° 632; par mêlé au vin pur, il esl si­
gnifié complèlement falsifié; par la coupe, il est signifié aussi la
même chose que par le vin, parce qtle la coupe est le conlenant.
Que boire signifie en pénétrer sa vie, c'est parce que ces choses
ont élé dites il ceux qui vivent selon la doclrine de la justificalion
pal' la roi seule; voir ci-dessus, ;\0 631t. Pas mêler le Yiu et par le
mélange, il est signiflé aussi la ralsific1.llion du vrai, dans David:
« Une coupe, dans la main de Jéhovah; et du vin il y a mélé;
il.l'a remplie d'un Inéla1/(Je, et il en a verse; el ils en voiront,
tous les impies de la terre. )) - Ps. LXXV. 9. - Dans la Parole,
en beaucoup d'endroils, il est dit la colère et en même temps
l'emportement; et là, la colère se dit du mal, et l'emportement se
dit du faux, parce que ceux qui sont dans le mal se mellent en
colère, el ceux qui sonl dans le faux s'emportenl; el l'une el l'au­
lre dans la Parole sonl attribuées à .Jéhovah, c\'sl-à-dire, au Sei­
gneur, mais il esl entendu qne c'est il l'homme contre le Seignenr;
voir ci-dessus, IV 525. Que dans la Parole la colère et l'emporle­
ment se disent ensemble, on le "oil par ces passages: « Jéhovah
vient dans l'E~IPOllTE~IEtW ct la COLt:RE. ta terre sera ébranlee
de sa place dans le jour' de l'E~IPORTEMENT DE Scl COl.ÈRE. )) ­
t:saïr, XIIL 5, 9, 13. - (l Aschur, vel'(Je de ma colère, contre le
peu7Jle de l'EMPORTEi\IENT DE MA COLÈRE je le manderai. Il ­
Ésaïe, X. 5 à 7. - « Je comvattrai contre t'ous avec COd:RE et
avec EMPORTE~IENT. )) - Jérém. XXl. 5. ~ « COLÈIlE (il y a) de
Jéhovah contre toutes les nations, et EMPORTEi\IE"T contre loute
leUl' a1'1nà:. Jl - I~saïe, XXX LV. 2. ~ « Je/wvah fera la rétriiJu­
tian dans son EMPORTEi\ŒNT et sa COLi:RE. Jl ~ [.:saïe, LXVL
15. - « J'ai foule les 7Jeuples dans ma COLÈRE, et je les ai rni­
VJ'és dans mon EMPORTEMENT. l l - Ésaïe, LXIIt. 6. - (l Ma Co­
LÈl>E et mon Ei\IPOIlTEMEN'f ont eté répandus sur ce lieu. )) ­
JCl'ém. VIL 20. - Et en oulre ailleurs; par exemple, ,...- Jérémie,
XXXIfL. 5. l~zéciJ. V. 13. Denlér. XXIX. 27. - El (l l'r:mporte­
ment de la colère, )) - Ésaïe, XIll. 13. Ps. LXXVIlL 1t9, 50.
Deutér. IV. lit, 15. - Mais dans Ésaïe: « Seulement en Jéhovah
,justice et force, et sel'ont confus tous cell:c qui sc sont em­
portés conlre Lui. Jl - XLV. 21t.
.... <'rs. 11. CIl..lPITnJ.-: Ql1ATOn7.1ÈME • 20:~

036. El il sera lOlll'lIU!lI.lé de (cu el de sou(re devant les sainls


Anges el devanl l'Flgnt:>au, (Vers. fI) el la (umée de lcll1' loZ/l'­
fIlenl aux siecles des siècles 1/lOnler'a, signifie l'amour de soi et
du monde et les cupidités qui en n!sultent, et 7)(l7' suite le (aste
de la p/'opl'e inlelligence, et (/'apl'eS ces choses le tourment
dans l'm{er, Pal' le {eu esL signifié l'amour de soi eL du monde,
N· 49.'1; pal' le sou(re sonL signifiées les cupidités résultanL de ces
deux amours, L.... .'152; et comme tout LOUl'ment dans l'enfer pro­
vienL de ces trois r:hoses, c'esL pour cela qu'il l'sI dil il sera 10ul'­
menté dc ft:>u ct de sou(re, et la {umée de leur tOlW71lent mon­
lem aux sieclt:>s des siècle.l; il est dit devant les Anges et de­
vanl l'Agneau, parce que ces amours sont contre les Divins Vrais
et conLre le Seigneur qui est la Parole; car pal' les Anges sonl si­
gnifiés les Divins Vrais, parce qu'ils en sont les récipients, jo;n 170;
el par l'Agnean esL signifie le Seigneur' quanl au Divin Humain
eL en même Lemps qllant à la Parole, N" 595 ; que les Lourments
dans l'enfer viennenL des amonrs ci-dessus mentionnés, eL qlle
dans ces amours soienL ceux qui sont dans la foi séparée d'avec la
charité, on le l'ail ci-dessus, W' 421, 502. 537.
637. Et n'auront de repos ni jour ni nuit ceu.x qui adorent
la bête et son image, et si quelqu'un reçoit le cW'actèl'e de son
nom, signifie un pe/'pélucl etat dans des déplaisil's citez cellx
qui reconnaissml cette foi et reçoivent sa doctrine, la confinnent
et y cOll{01'ment leur vie. Par n'avoir de repos ni jour ni Hllil,
il est signifié leur éLal perpétnel dans des déplaisirs après la marI,
parce qu'il vient d'êLre padé de leul' LourmenL; par « jour et
nuit, » il est signifié en Loul temps, eL clans le sens spirituel en
toul éLal, ainsi perpétuellement, car le jour eL la nuil dans ce sens
signifienlles états de la vie, N°' 101, 476. Que par adorer la bêle
et son image, el recevoir le caractère tle son nom, il soit signifié
reconnaître celle foi, en recevoir la docLrine, la confirmer chez
soi, el y conformer sa vie, on le voiL ci-dessus, N" 63lJ, ail il esl
dit la même chose.
638. Vers. 12. Ici est la patience des saints; ici, ceux qui gal'­
dent les commandemenls de Dieu et la foi de Jesus, signifie
que l'homme de l'Église du Seïgnelll' est examiné ]Jal' eU.T;, au
moycu dt:>,~ tenlation,l, quel il l'sl quanl il ln, vie scion [P$ 711'é­
':Wil '.'APOCALYPSE Rl:;vf:r.I(f:. l'\" 638.
ceptes de la Pm'ole et quant il la (ai au Seignew.. Que ce soit
là ce qui est signifié par ces paroles, on le voit ci-dessus, l'\' 593;
par garder les commandements, il est signifié vivre selon les
préceptes qui sont sommairement contenus dans le Décalogue; et
par la foi de Jésus, il est signifié la foi en Lui, car ceux-Ill ont la
foi au Seigneur, foi qui est la foi de Jésus.
639. Vers, 13, Et [entendis une voix du Ciel, me disant:
Écris: Heureux {cs 11201'tS qui dans le Seigneur meurent dès
maintenant! signifie {a lJrédiction lJar le Seigneur sur l'état,
après la mort, de ceux qui sel'ont de sa Nouvelle Église, il sa­
vaii', que ceu:r; qui soufl'rent des tentations, à cause de la foi
au Seigneul' et de la vie selon ses lJréceptes, auront la vie et
la (élicité étemelles. Par entendre une voi::r; du Ciel, disant, il
est signilié une prédiction par le Seigneur; que ce soit sur l'état,
après la mort, de ceux qui seront de sa Nouvelle Église, c'est parce
qu'il s'agit de cet état clans ce Verset; pal' ecu.?: qui mC1œent dès
maintenant, il est signifié leur état après la mort; ceris, signifie
afin que ce soit un mémorial pour la postérité, W' 39, 63; par les
hew'eu.?: sont signifiés ceux qui ont la vie et la félicité éternelles,
puisque ceux-ci sont heureux; par les morts sont signifiés ceux
qui ont affiigé leur âme, ont c:rucifié leur chair, et ont soulTerl des
tentations; que ceux-ci soient entendus ici par les morts, on le
verm plus bas; qu'il y ait vie et félicité étel'Oelles pour ceux qui
ont soulTert des tentations à cause de la foi au seigneur et à cause
de la vie selon ses préceptes, on le voit par le Verset précédent,
où il est dit: Ici est {a patience des saints; ici, ceux qui gm'dent
les commandements de Dieu ct la (ai de ,Jésus, paroles par les­
quelles il est signifié que l'homme de la Nouvelle Église est exa­
miné, au moyen des tentations, quel il est quant à la vie selon les
préceptes et quan t il la foi au Seigneur; voir ci-dessus, N° 638;
ct d'après les paroles suivantes: Ils se 1'epOSe1'Ont de leurs tra­
vaux, par lesquelles il est signifié qu'ils auront la paix dans le
Seigneur, ceux qui ont été tentés; voir plus bas, N" 640; par les
tentations, ici, sont enlendues les tentations spirituelles, qui exis­
tent chez c.eux qui ont la foi au Seigneur et vivent selon ses pré­
ceptes, lorsqu'ils chassent chez eux les mauvais esprits qui font
Ull avec leurs convoitises; ces tenta lions sont si~nifiées par la
Vers, 13. r.IlAI'ITRF. Ql1ATORZlt:ME. ~6;;

croix dans ces passages: « Qui ne prencl pas sa croix, et ne suit


pas derrière Moi, n'est pas cligne de Moi. Il -l\Iatth. X. 38. ­
Il Jésus dit: Si quelqu'un veut venil' après lIIoi, qu'il renonce

à soi-même, et qu'il porte sa croix et Me suive. I l - Matth. XVI.


24. Luc, IX. 23,24,25. XIV. 26, 27: - puis, par la crucifixion
de la chair, dans Paul: « Ceux qui sont cle Christ crucifient la
chair avec les passions et les convoitises. »)-Gal. V. 24. - Que
par les morts soient signifiés ceux qui ont affiigé leur âme, cru­
cifié leur chair, et sOll!fert des ten tations, c'est parce que par là
ils ont mortifié leur vie première, et par suite sont devenus comme
morts devant le monde; cal' le Seigneur a dit: « Si le g/:ain de
froment tombant dans la terre ne meurt pas, il demeure seul;
mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. ») - Jean, XII. 24.
- Ils n'en est pas non plus entendu d'autres par les morts, dans
Jean: « Jésus clit : De mé!me que le Pè/'e /'essuscite les morts
et vivifie, de même aussi le Fils, qui il veut, vivifie. Il - V. 21.
- Dans le Même: " Jésus dit, qu'il viendra une hew'e, où les
morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ils vivront. Il ­
V. 25: - et aussi par" la Résurrection des MORTS. J)- Luc, XIV.
14. Apoc. XX. 5. 12,13, - et ailleurs; voir ci-dessus, N° 106 : ct
dans David: (( Précîeuse aU.1: yeux de Jéhovah, la MORT de ses
saints. J) - Ps. eXVI. 15. - Jésus a dit aussi: " Quiconque per­
dra son âme pour Moi, la tl'ouvera. J) - Malth. X. 39. XVI. 25.
Luc, IX. 24,25. xvrr. 33. Jean, XII. 25.
6l10. Oui, dit l'esprit, afin qu'ils se reposent de leurs tra­
vaux, signifie que le Divin Vrai de la Parole enseigne que CfUX
qui affligent leur âme, et crucifient leur citail' pour cela, au­
ront la paix dans le Seigneur. - Oui, dit l'esprit, signifie que
le Divin \'rai enseigne, N"' 87,104; afin qu'ils se reposent, si­
gnifie qu'ils auront la paix dans le Seigneur; pal' la paix, il est en­
tendu le repos de l'âme par la non infestation des maux et des
faux, ainsi de l'enfer, comme précédemment; par les travaux
sont entendus les travaux de l'âme, qui consistent il affiiger et cru­
cifier sa chair et il être tenté; de là, par ils se reposeront de lems
(l'avaux, il est signifié que ceux qui affiigentleur âme, et crucifient
leur chail' dans le monde pour le seignenr et pour la vie éter­
nelle, aUl'ont la paix dans le Seigneur; car Je seigneur dit: « Afin
JI. 2:1.
266 L'APOCALYPSE RI1vl::LÙ:. N' 6110.
qu'en Moi VOliS ayez; dans le Monde, affliction 'Vous aurez. 1)
PA IX
_ Jeun, XVI. 33. - « PAIX je VOUS laisse, ma PAIX je VOUS
donne; non co/mne le il'Ionde donne, Moi je vous donne. Il ­
Jean, XLV. 27. - Une telle amiclion est entendue pal' le travail
dans ces passages: « l'al' le TRAVAIL de son âme il verra, et il
sera 1'ossasié, et il justifiera plusieurs. Il - Ésaïe, Lm. H. ­
(' Jéhovah Ct vu notre aflliction, etnotl'e l'nAvAl L, et notre op­
lJ/'ession. Deutér. XXVI. 7. - « Ils ne TRAVAILLERONT pas
1) -

en vain, et ils n'engendreront pas dans la te/'I"ew'. Il - }:saïe,


LXV. 23. -«Je connais ton TRAVAIL et ta patience; et tu as
soutenu, et tu as de la patience, ct pOlir mon Nom lu as TRA­
VAILLÉ. Il - Apac. H. 2, 3.
641. Car leurs œuvres suivent avec eux, signifie de m~me
qu'ils ont aime ft au, el pal' suite ont agi et parlé. Pal' les
œuvres qui suivent avec eux sont signifiées toutes les choses qui
l'estent chez l'homme après la mort. On sait que les externes qni
apparaissent devant les hommes tirent lem essence, leur âme et
leur vie, des internes qui n'apparaissent pas devant les hommes,
mais qui apparaissent devant le Seigneur et devant les Anges; les
lins et les autres, ou les Extel'1les et les ln ternes, pris ensemble,
sont les OEuvres, œuvres bonnes si les Internes sont dans l'amour
et clans la foi, et si les Ex te l'll es agissent el parlent d'après ces in­
ternes; mais œuvres mauvaises, si les internes ne sont pas dans
l'amolli' et dans la foi, et si les externes agissent et parlent d'après
ces internes; si les Extel'lles agissent et parlent comme c1'après l'a­
Illour et la foi, ces œuvres son t ou hypocrites ou méritoires: dix
personnes peuvent faire des œuvres semblables dans les externes,
mais elles sont néanmoins dissemblaùles, parce que les internes
dont procèdent les externes sont dissemblables. Qui est-ce qui ne
voit pas CI u' il ya lln Interne et un Externe, et qlle ces deux font un?
Car qui est-cc qui ne voit pas que l'Entendement et la Volonté sont
l'Interne de l'homme, et que le Langage et l'Action sont son Ex­
terne? En effet, qui est-ce qui peut parler et agir sans l'Enlende­
ment et la Volonté? Et comme chacun voit cela, chacun pent aussi
voir qne les OEuvres sont l'Exlerne et J'Interne ensemble; et
cOlllme l'Externe tire de son Interne son essence, son âme et sa
vie, ainsi qu'il a été dit, il s'ensuit que j'Exlerne est leI qu'est ~on
Vers, 13. CHAPITRE QUA'l'OnZIÈm:. 267
Interne, et que pal' conséquent les œuvl'es qui suivent avec eux
sont de même qu'ils ont aimé et cru, et par suite ont agi et parlé.
Que les bonnes œUITes soient la charité et la foi, on le l'oit ci­
dessus, N°' 72, 76, !llJ, 1lJ1; et que l'interne de l'homme, ou
l'homme interne, ce soit non pas comprendre sans vouloir, mais
vouloir et par suite comprendre; par conséquent, non pas croire
sans aimer, mais aimer et pal' suile croire; et, que pal' suite agir,
ce soit l'externe de l'homme, ou l'homme exlerne, on le voit aussi
ci-dessus, N" lJ63. D'après cela, on peut voir que par les OEuvres
qni suivent avec eux, il est signifié de même qu'ils ont aimé et
cru, et par suite ont agi et parlé. Les mêmes ehoses sont signifiées
par les OI~n"res dans les passages suivants: Au jour du juge­
(l

ment, Dieu 1'endra il chacun selon ses OEUVRES. l l - Rom. IL 6.


- (lNous tous nous serons manifestés devant le tribunal du
Christ, afin que chacun rep01'te ce qu'il a fait pm' le corps, soit
bien, soit mal. II - II Corinth. V. 10. - « Le Fils de l'1w1J11Jle
viend/-a dans la gloire de son Père, et alors il rendra il cha­
cun selon ses OEUVRES. II - Matlh. XVI. 27. - Alors sorti­ (l

l'ont, ceux qui auront fait de bonnes choses, pOUl' une rcsurrec­
tian de vie, mais ceu:x: qui en auront fait de mauvaises, IJow' une
1'esurrection de jugement. l l - Jean, V. 29. - Ils furent juges
(l

d'alJrès les choses qui étaient écrites dans les liVres, tous selon
leurs OEUVRES. » - Apoc. XX. 12, 13. - (l Voici, je viens bien­
t6t, et ma 1'écompense avec Moi, afin que je donne il cltacun
selon son OEuVllE. II - Apoc. XXIJ. 12. - Moi, je donne1'ai li
(l

cltacun de vous selon ses OEUVRES. II - Apoc. Il. 23. - Je con­ (l

nais tes OEUVRES. » - Apoe. 11. 1, 2, lJ, 9, 13, 19, 26. III. 1, 2,
3, 7, 8, 1lJ, 15. - (l Je lew' l'endrai selon leur Ol~UVRE, et selon
le (ait de leurs mains. » - Jérém. XXV. 1lJ. - Jehovalt, selon
(l

nos chemins et selon nos OEUVRES, agit avec nous. II - Zach. J.


6: - et en beaucoup d'autres endroits.
6lJ2. Vers. 14 Et je vis, et voici, une nuée blanclte, et sur la
nuee Quelqu'un assis semblable au Fils de l'ltomme, signifie le
Seignelll' quant il la Parole. Par une nuée, il est signifié la Pa­
role dans le sens de la lettre, et pal' lIne nuée blanche, la Parole
dans le sens de la le Ure, telle qu'elle est intérieurement; et pal' le
Fils de l'homm.e, il est entendu le Seigneur 'luant il la Parole;
268 I:AI'OC,\LYI'SE RIi\'iLI~E. N" 642.
c'est pourquoi il est dit" sur la nuée Quelqu'un assis semlJlaLle
au Fils de l'homme. » Que par la nuée il soit signifié la Parole
quant au sens de la lettre, on le l'ail ci-dessus, l'lOO 24, 5:13; si par
la nuée blanche il est signifié la Parole quant au sens de la lettre,
telle qu'elle est intérieurement, c'est parce que le blanc se dit des
vrais dans la lumière, NO' 167, 379, et qu'intérieurement dans le
sens de la lettre il ya les vrais spirituels, qui sont dans la lumière
du Ciel; que par le Fils de l'homme il soit entendu le Seigneur
quant à la Parole, on le voit ci-dessus, N" M, et cela a été con­
firmé par beaucoup de choses dans la DOCTRINE DE LA l\'OUVELU:
JÉRUSALEM SUR L'(~CRITURE SAINTE, N"' 19 à 28. Le Seigneur a dit
très-souvent qu'" on velTait le Fils de l'homme venant dans les
nuées du Ciel; » - il l'a dit : l\Ialth. X VII. 5. XXIV. 30. XXVI.
611. Marc, XIV. 61,62. Luc, IX. 3/i, 35. XXI. 27; - et nul ne sait
que par là il soit signifié autre chose, si ce n'est que, quand il
viendra pour le jugement, il doit apparaltre dans les nuées du
Ciel; mais ce n'est point là ce qui est entendu, il est entendu
que, quand il viendra pour le jugement, il apparaîtra dans le sens
de la lettre de la Parole; et cOlllme maintenant il est venu, c'est
pour cela qu'il a apparu dans la Parole en ce qu'il a révélé que
dans chaque chose du sens de la lettre il y a un sens spirituel,
et que dans ce sens il s'agit de Lui Seul, et que Lui Seul ostIe
Dieu du Ciel et de la Terre: ce sont là les choses qui sont enten­
dues pal' son avénement dans les nuées du Ciel: que dans chaque
chose du sens de la leLLre de la Parole il y ait un sens spirituel, et
que dans ce sens il s'agisse du Seigneur Seul, et que Lui Seul soit
le Dieu du Ciel et de la Terre, cela a été montré dans deux. OOC­
THINES DE LA NOUVELLE JÉRusALE~r, l'une SUR LE SEIGNEUH, et
l'autre SUR L'ECRITURE SAINTE. Comme par l'avénement du Sei­
gneur dans les nuées du Ciel il est entendu son avénement dans
sa Parole, et cela quand il fera le jugement, et comme il en est
traité dans l'Apocalypse, voilà pourquoi il y est dit: Il Voici, il vient
avec les NUÉES. Il - Apoc. 1. 7; - et ici: (' Je vis, et voici, une
NUÉE blanche, et sur la NU~E Quelqu'un assis semblable au Fils
de l'homme; Il et dans les Actes des Apôll'es : " Pendant qu'ils
regardaient, Jésus {ut élevé au Ciel, et une NUÉE l'emporta de
cievarlt leurs yeux; et deux hommes en v/!lement blanc lcul'
Vers. 111. CI/A l'ITllE QVATonZlbll>. 2(j!)

dirent: Ce Jésus, qui a été élevé au Ciel, vù,ltdl'a de la 11lème


maniè7'e que 'vous l'avez vu allant au Ciel. » - 1. 9, iL - Par
la Nuée, il esl signifié le sens de la leUre de la l'arole, parce que
ce sens esl nalurel, elle Divin Vrai dans la lumière naturelle ap­
parait cOlllme une nuée del'anlles yeux des Anges qni sonl dans
la lumière spiriluelle; eomme une nllée blanche, chez ceux qui
sonl dans les vrais réels d'après le sens de la lei Ire de la Parole;
COl11me une nuée obscure, chez ceux qui ne sonl pas dans les vrais
réels; comme une nuée noire, citez ceux qui sonl dans les faux;
el comme une nuée noire mêlée de feu, chez ceux qui sont dans la
foi separée d'avec la chari lé, paree qu'ils sonl dans les maux de la
vie. - Je l'ai vu.
6113. Ayant SUI" sa tête une cow'onne d'01', et dans sa main
une faux tmnchante, signifie la Divine Sagesse d'ap7'ès son
Divin Amou1', ct le IJivin Vrai de la Parole. Que par la couronne
sur la lête il soit signifié la sagesse, on le voit ci-dessus, W' 189,
252, el par une cow'onne d'01', la sagesse d'après l'amour, on le
voit, N" 235; or, (~omme elle fulvlle sur la tête du Fils de l'homme
ou du Seigneur, par la couronne d'Ol', il est signifié la Divine Sa­
gesse d'après son Divin Amour; si par la {au:x; il esl signifié le
Divin Vrai de la Parole, c'esl parce que pal' la moisson esl signifié
l't\lal de l'J~glise quanl au Divin Vrai, ici son dernier élal; el de là,
par moissonner, ce qui se l'ail par la faux, il est signifié ici mellre
fin à l'élal de l'I~glise el faire Je jugemenl; et COll1l11e ces choses
se l'on 1 pal' le Divin Vrai de la Parole, voila pourquoi cela est si­
gnifié pal' la faux, el exaclemenl el parfailemenl par la fuux /mn­
clwnte. Pal' la faux il esl signifié la même chose que pal' le glaive,
l'épée elle sabre, mais il esl dilla faux quand il s'agil de moisson,
el l'épée quand il s'agil de guerre: que par l'épée, le glaive el le
sabre, il soil signifié le Divin Vrai comballanl conlre les faux, el
vice versâ, on le voil ci-dessus, N" 52,1.08,117.
6M, Vers. 15. Et un aut7'e Ange sOl'lit du Te1l!ple, signifie le
Ciel Angélique. Ce qui esl signifié pal' un Ange el pal' des Anges,
on le l'oit ci-dessus, N"' 5, 65, 170, 258, 3112, 'dM, M5, 1I65; ici,
c'esl !e Ciel Angelique, parce qu'il cst dit qu'i[ sortit du TC11l1Jle,
el que pal' le Temple esl signifié le Ciel quanl il l't:glise, l'i 19i,
0
'

529, 585: en elfet, il y a Église dans les Cieux de même que dans
les lerres. 2:3*.
270 L'APOCALYPSE Rt:Vt:LÜ. N' 645.
645. Cl'jant d'ulle voix grande à Celui qui etait assis SUi' la
nuée: Envoie ta {au.I; et moissonne, cal' est venUe pOUl' toi l'/teure
de moissonnel', pan'e qu'est mûre la moisson de la ten'e, si~
gnifie la supplication des Anges du Ciel au Seignew', pOUl' qu'il
1nette une fin et qu'il {asse le jugement, parce que c'eM main­
tenant le derniel' etat de l'Eglise. Par criel' d'une voix grande
à Celui qui était assis sur la nuee, il est signif1é la supplication
des Anges clu Ciel au Seigneur, par la raison qu'il n'y a plus rien
de correspondant dans les tenes, car pour le Ciel Angélique, l'É­
glise dans les terres est comme le fondement SUI' lequel subsiste
une maison, ou comme les pieds sur lesquels .un homme se tient
debout et avec lesquels il marche; c'est pourquoi, lorsque l'Église
ùans les ten'es est détruite, les Anges se lamentent et supplient
le seigneur, ils le supplient de mellre fiu à l'Église et d'en élever
une Nouvelle; de là vient que pal' « un Ange cria d'une voix grande
à Celui qui était assis sur la nuée, II il est signifié la supplication
des Anges du Ciel au Seigneur; que par Celui qni était assis sur la
nuée il soit signifié le Seigneur quant à la Parole, on le voit ci­
dessus, N' 643; que pal' envoyer la (aux et moissonner, il soit si­
gnifié melll'e fin et faire le jugement, on le voit aussi ci-dessus,
N°' 642, 6!13; par cal' est venue l'/tell/'e de moissonner, il est si­
gnifié que c'est la fin de l'Église; par pClI'CC qu'est mûrc la mois­
son, il est signifié que c'est le dernier état de l'Église; par la mois­
son est signifié l'état de l'(~glise quant au Divin Vrai, par la raison
que de la moisson vient le blé dont on fait le pain, el que pal' le blé
et le pain il est signifié le bien de l'Église, et cc bien est acquis pal'
les vrais. Que ce soi t là ce qui est signifié par ces choses, on peut
le voir plus clairement par les passages de la Parole où il esl parlé
de moisson, de moissonner et de faux; pal' exemple, dans les sui­
vants : « Je siegerai pour jugel' toutes les nations: Envoyez la
1"AUCILU:, car mûre e.1t la MOISSON, lJarce que gl'ande cst leur
malice. Il - Joël, IV. 12,13. - « Retl'anchezce/ui qui sème, et
celui qui saisit la FAUCILLI; au temps de la MOISSON. l l - Jél'ém.
L. 16. - « La fille de Babel (est) comme une aire pOUl' !Jtre fou­
lee; encore un peu quand viendra le temps de la MOISSON. II ~
,Jérém. LI. 33. - (t Il QlTive"a comme quand on al/wsse la
~IOISSON, et que son bras JIOISSONNE les epis; le matill ta se­
Vers. 15. CIIAl'ITRE QUATORZIÈME. '271
mence fleul'it, un monceau (sera) la MOISSON au jow' de la pos­
session; el (il y aura) doulew' désespérée. Il - Esaïe, XVIL. 5,
6, 11. - (l Confus sonl devenus les laboureurs, pw'ce qu'a pél'i
la MOISSON DU CH,IMP. Il - Joël, r. H. - (l Jésus dit aux dis­
ciples : Ne dites-vous lJas : Encore quatre mois il y a, jus­
qu'à ce que la MOISSON arrive? Levez vos yeux, etl'egarclez les
champs, que blancs ils sont déjà pow'la MOISSON, Moi, je vous ai
envoyés MOISSONNER. )) - Jean, IV. 35 il 39. - « Jésus dit aux
disciples: La MOISSON est abondanle, mais il y a peu d'ou­
vriers; suppliez dOllc le Seigneur de la MOISSON, alln qu'il en­
voie des ouv1"iers pOUl' sa MOISSOl\". )) - Matth. IX. 37, 38. Luc,
X. 2. - Dans ces passages, et aussi, - Esaie, XVr. 9, Jérém. V.
17. VIII. 20, - par la Moisson est signifiée J'Eglise quant au Di­
vin Vrai. Mais toutes les choses qui sont contenues dans les Ver­
sets de ce Chapitre, et aussi dans les deux Chapitres qui suiv~nt,
ont été prédites pal' le Seigneur dans la parabole de Celui qui sème
et de la récoILe de la Moisson, et comme elle enseigne et illustre ce
que signifient ces choses, elle sera l'apportée ici: « Jésus dil: Sem­
blable est le lloyaume des Cieux il un homme qui avait seme
de bonne semenœ dans son clwm]J; mais son ennemi vint et
sema de l'ivraie; quand eul poussé l'herbe, alors parut aussi l'i­
vraie. Ses serv.iteurs lui dirent :Veux-tu que nous la cueillions?
Mais il dit: Non, de peur que peul-{J(l'e en cueillant l'ivmie,
vous ne dél'aciniez en même Lemps le froment; laissez-les
CI'oUre ensemble jusqu'à la Moisson, et au temps de la Moisson
je dirai aux Moissonneurs: Cueillez premièrement l'ivraie, el
liez-la en faisceaux pOUl' la brûler, mais amassez le froment
dans mon gl'enier. Et s'approchèl'entles disciples vers Jésus,
disant: EX1Jlique-llous la ]Jarabole. Jésus dit: Celui qui sème
la bonne semence est le Fils de l'homme (ou le Seigneur); le
champ est le lIlonde (1'~:g1ise); la semence, ce sonl les (ils du
Royaume (les vrais de J'Église); l'ivraie, ce sont les .(ils du mé­
chant (les faux de J'enfer); l'ennemi qui la sème est le diable; la
Moisson esl la consommation du siècle (la fin de l'Église); les
Moissonneurs sonl les Anges (les Divins Vrais); de même donc
qu'est cueillie l'ivmie, el qu'au (eu elle est brûlée, de même il
en sera à la consommation du sii:cle (à la fiu de l'Eglise). I l ­
:\latllJ. X[[L, 2!1 à 30, 36 il 43.
----,

'27'2 L'APOCALYPSE I\fvfLfl::. 1\" 6!J6.


6li6. Vers. 16. Et Celui qui était assis SUI' la nuee lança sa
(aux, ct 11loissonnée fut la tClTe, signifie la fin de l'Église, parce
qu'en elle il n'y a plus le Divin Vrai. Ces choses sont signifiées,
parce que pal' Celui qui était assis sur la nuée, il est signifié le
Seignenr quant àla Parole, N"6ll2; pal' lancer la (aux et moisson­
ner, mellre fin et faire le jugement, N'" 6li3; par la moisson,
J'état ùe 1'I:;glise; ici, son dernier état, 6ll3, 6li5; et pal' la terre,
n~glise, N° 285; d'après ces significations réunies en un seul sens,
il est évident que par « Celui qui était assis sur la nuée lança sa
faux, et moissonnée fut la terre, il est signifié la fin de l'(.;glise,
l)

parce qu'en elle il n'y a plus le Divin Vrai.


6lJ7. Vers. 17. Et un autre Ange sortît du Temple qui est
dans le Ciel, ayant, lui aussi, une faux tranchante, signifie les
Cieu,r du Royaume spirituel du Seigneur, et le Divin Vrai de
la Parole chez eux. Par l'Ange, il est signifié dans le sens su­
prême le Seigneur, puis le Ciel 1\ ngélique, et aussi le Divin Vrai
procédant du Seigneur; voir ci-dessus, W' 5, 66, 170, 258, 3ll2,
3lili, li15, li65; mais ici, par l'Ange sont signifiés les Cieux du
Royaume spirituel, et par suite les Divins Vrais dans ces Cieux,
parce qU'à la suite il est dit qu'il sortit de l'Autel un autre Ange,
pilr lequel sont signifiés les Cieux dn Royaume céleste du Sei­
gneur, par conséquent les Divins Biens dans ces Cieux; voir
l'Article suivant. Il y a deux !loyaumes dans lesquels ont été dis­
tingués tous les Cieux, le !loyaume spirituel ct le Royaume cé­
lesle; le Royaume spirituel est le Royaume de la Sagesse du Sei­
gueur, parce que les Auges y son t dans la Silgesse d'après les
Divins Vrais procédant du Seigneur; et le Hoyaullle céleste est le
Hoyaume de l'AmOlli' du Seigneur, parce que les Anges y sont
clans l'Amour procédant du Seigneur, et par suite dans lout bien.
Qu'il y ait cieux !l0yulllnes dans lesquels on t été distingués lous
les Cieux, on le \'oit clans le 'l'l'ailé DU CIEL ET DE L'EN l'EH, publié
il Lonùres en i 758; W' 20 à 28; et dans LA SAGESSE ANGi:I.IQUE
SVR I.E DIVIN AMOUR ET SUR LA DIVINE SAGESSE, publiée en '1763,
N'" 101, 381 : par le Temple, il est signifié le Ciel tout enlier,
comme ci-dessus, 1\0 6li1l; mais cornille ici il est dit le Temple qui
('st clans le Ciel, et ensuite r Aulel, par le Temple est signifié le
Ciel du Royaume spirituel du Seigneur, comme il vient d'être dit
Vers. 17. CHAl'lTflE QUAl'OIlZlhIE. 270
ci-dessus; el par la l'aux tranchante est signifié le Divin Vrai de
la Parole, comme ci-dessus, W' 6113,645. S'il a été dit ci-dessus
que celui qui élail assis sur la nuee lança sa faux el que mois­
sonnée fut la terre, et s'il est dil maintenant qu'un Ange sOl'lil du
Temple du Ciel, ayant, lui aussi, une faux, ct qu'il la lança sur la
teITe, et vendangea la vigne de la lelTe, c'est parce que par la
Tene, qui fUl moissonnée par Celui qui était assis SUI' la nuée, ou
pal' le Seigneur, il est signifié l'Eglise sur le Globe tout enlier,
tandis que par la Vigne de la terre, il est signifié l'Eglise dans le
Monde Chrétien. Ces paroles enveloppenl des choses semblables
à celles que le Seigneur a prédites dans la parabole de Celui qui
sème et de la récolte de la Moisson, - Mallh. XfII, - qui ont été
rapportées ci-dessus à la fin du N" 645, où il est dil que la Moisson
est la Consommalion du siècle, c'est-à-dire, la fin de l'Eglise, ct
que les Moissonneurs sonlles Anges, par lesquels sonl signifiés les
Divins Vrais; car les Anges ne sont pas envoyés pour moissonner,
c'esl-à-dire, pour faire ces choses, mais le Seigneur les l'ail pal' les
Divins Vrais de sa Parole; en effet, le Seigneur dit: « La Parole
que j'ai pl'ononcée jugera au demier jour. Il - Jean, XtL 48;
- voir ci-dessus, W' 233, 273.
6!18. Vers. 1.8. Et un autre Ange sOl,tit de l'f1utel, ayant TJOU­
voir' sm' le feu, signifie les Cieux du Royaume céleste du Sei­
gneur, qui sont dans le bien de l'amow' par le Seigneur. Par
un autre .4.nge, ici, sonl signifiés les Cieux du Hoyaume céleste
du Seigneur, parce que l'Ange fut vu sortant {le l'Autel, cal' par
l'Autel est signifié le culte du Seigneur d'après l'amour; voil' ci­
dessus, N" 392; el pal' le feu est signifié l'amour, N° 468; et par
le feu sur l'Autel esl signifi~ l'Arnoul' Divin, N° 395: s'il est dit
qu'il avait pouvoil' SUI' le feu, c'esl parce que les Anges gardent
chez eux cel amour.
6119. Et il cria d'un cl'i gmnd ct Celui qui avait la (aux tran­
chante, disant: Envoie ta (aux tl'anchante, et vendange les
grappes de la vigne de la te1Te, signi{te l'opération du Seigneur
d'aprèS le bien de son amolli' pm- le Divin V/'ai de sa Parole
dans les œuvres de la chm'Ïlé et de la foi, qui sont chez les
hommes de l'Église Cllrétiemw. C'eslle sens spirituel de ces pa­
roles, puisque pal' ces deux Anges sonl signifiés les Cieux du
~7tt I:AI'OGALYl'SI~ R':VJ~LÜ. .l\" 6li9.
1I0yaume Spirituel et du Royaume Céleste du Seigneur, N" .6117,
61i8, et que les Cieux ne font rien par eux-mêmes, mais agissent
d'après 10 Seigneur, car les Anges dans les Cieux sont seulemcnt
des récipients; c'est pourquoi, dans le sens spirituel, il n'est pas
signifié autre chose que l'opération du Seigneur, ici dans l'Église
chez le monde chrétien, et dans les œuvres de la charité et de la
foi chez les hommes de cette Église; en elfet, pal' la vigne, il cst
signifié ccttel::glise,- il en sera parlé dans l'Article 650,- el pal'
les graplJes et les raisins, les œuvres de la charité; si ces œu­
vres sont signifiées par les grappes et par les raisins, c'est parce
que ce son t les frui ts du cep dans la vigne, et que par les fruits
dans la Parole sont signifiées les bonnes œuvres. Si l'Ange sor­
tant de l'Autel a dit il l'Ange qui sortait du Temple, d'envoyer sa
faux el de vendanger, c'est parce que par l'Ange sortant de l'Autel
il est signifié les Cieux du 1I0yaume Céleste, ou les Cieux qui sonl
dans les biens de l'amol1\', et pal' l'Ange sortant du Temple, les
Cieux du Royaume Spirituel, ou les Cieux qui sont dans les vrais
de la sagesse, comme il a été dit ci-dessus, et que le bien de l'a­
mour n'opère rien de lui-même, mais opère par le vrai de la sa­
gesse, el que le vrai de la sagesse n'opère rien de lui-même, mais
opère d'après le bien de l'amour; qu'il en soit ainsi, cela a été
montré en beaucoupd'endroitsdans J,A SAGESSE ANGBLIQUE SUR LE
DrvI:'l AMOUR ET SUR LA D,VINE SAGESSE; c'est pour cette raison
qlle l'Ange sortant de l'Autel a dit il l'Ange qui sortait du Temple,
d'l'nvoyer sa faux, et de vendangel' les gl'appes de la vigne de la
terl'o : de là vient donc que, pal' ces paroles, il est signifié l'opé­
ration du Seigneur d'après le bien de son amour pal' le Divin Vrai
de sa Parole. Que les Raisins et les grappes signifient les biens et
les œU\Tes de la charité, on peut le voir pal' les passages suivants:
« Mal/zcw' à moi! je suis devenu comme les cueillettes d'eté,
comme les gl'ct7Jillages de la YENDANGE; 1)(IS une GRAPPE pour
manger,. mon âme désire une primeur,. le saint a péri de des­
sus la [(!ITe, et parmi les /tommes personne de droit. »- Mich.
VIL 1, 2. - « Leurs nAISINS, RAISINS de (lei; GRAPPES d'amer­
tumes il eux. l l - Deutér. XXXII. 32. -« Une VIGNE était à mon
bien-aimé,. il s'attendait qu'eUe produirait des RAISINS, mais
elle (l produit des Fruits sauvages. »- Ésaïe, V. 1, 2, Il, - 1< Ils
Vers, 18. CllAP1TnE QUATOnZlF.m:. 2ïô
se tournent vers d'autl'!'s dieux, et ils aiment les gOll1'des de
RAISINS. J ) - lIos, Ill. 1. -- « Chaque QI'bl'e pal' son propre fruit
est connu; sur des epines on ne cueille pas des (igues, et sw'
un buisson on ne vendange pas du IlAISIN. Il - Luc, V1. litl. ­
1< Il Y alt1y! cm milieu de la tel'I'e comme des g1'apillages quand
Cl eté te1'1ninée la VENDANGE. Il - Ésaie, XXIV. 12, 13. - « Si
des VE1WANGEUnS viennent chez toi, ils ne laisse1'Ont pas de
grapilla(Jes. Il - Jérém. XLIX. 9. OIJad. Vers. U, 5. - « Sur ta
VENDANGE le dévastateur est tombé. Il - Jérém. XLVlll. 32,33.
- « Vous sel'ez troublées, vous qui vous tenez en assw'c/1lce;
car COltsU11lee sera la VENDANGE, la récolte ne viendra ]Joint. »
-Ésaie, XXXII. 9, lOi-et en outre ailleurs, où il est dit le fruit
de la vigne, et le fruit du cep. Il y a les biens de l'amour céleste,
et il y a les biens de l'amour spirituel i les biens de l'amour cé­
leste appartiennent à l'amour envers le Seigneur, et les biens de
l'amour spirituel appartiennent à l'amour à l'égard du prochain;
ceux-ci sont appelés les biens de la charité, et sont entendus pal'
les fruits de la vigne, qui sont les raisins et les grappes; mais les
biens de l'amour envers le Seigneur sont entendus dans la Parole
pal' les fruits des arbres, principalement pal' les olives.
6u9 (bis). Pw'ce que mûrs sont ses Taisins, signi(ie parce que
c'est le demier état de l'Église C/mitienne. Pal' mÛl's sont les
Taisins de la vigne, il est signifié la même chose que ci-dessus
par Il mûre est la moisson; mais la moisson se dit de l'Église
J)

dans le commun, et la vigne se dit de l'Église dans le particulier;


que « mûre est la moisson signifie le dernier état de l'Église, on le
J)

voit ci-dessus, N" 6u5; de même donc « mûrs sont les raisins de
la vigne. » La vigne signifie l'I~glisc, où il yale Divin Vrai de la
Parole, et où par ce Vrai le Seigneur est connu; puisque le vin si­
gnifie le vrai intérieur, qui procède du Seigneur par la Parole, la
vigne par conséquen t signifie ici l'f.:glise Chrétienne: que le vin
signifie le vrai d'après le bien de l'amour, ainsi d'après le Sei­
gneur, on le voit ci-dessus, W 316.
650. Vcrs. 19. Et l'Mtge lança sa faux SUl' la terre, el il ven­
dangea la vigne de la terre, signi(ie la (in de l'tg lise C/!1:élienne
d'aujourd'!lui. Par lancer sa faux et vendanger, il est signifié la
m~l1le chose que par lancer sa faux et moissonner, mais l'un se dit
2i6 I.'APOCAJ.YPSF. R~:I'I::LÉE. !'i" GilO.
de la moisson et l'autre se dit lie la vigne; il est thidenl qlle vcn­
ùanger, c'est dépouiller la vigne et amasser les raisins, et que
moissonner, c'est mellre à bas la moisson et amasscr Je blé. QuP.
la vigne signifie l'Églisc où est la Parole, et où pal' elle le Seignel1l'
est connu, pur conséquent ici n:;glise Chétienne, on peutie l'oil'
pal' les passages suivants: Jésus dit : Moi, je suis le CEP; vous,
(l

les sarments,. qui demeure en Moi, et Moi en lui, celui-lit ]Jol'te


du (ruit beaucoup; cm', sans Moi, vous ne pouvez {ai'I'e l'ien. Si
quelqu'un ne demeure 11as en Moi, il est jeU deltors, et comme
le sa1'1nent sec dans le (eu. ))-Jean, XV. 5,6, - Il Jésus a com­
]Jaré le Royaume des Cieux à un Maitl'e de maison, qui loua
des oUL'riers pow' sa VIGNE. » - Matlh. XX, i à 8. - Para­
bole sur Il deux {LIs qui devaient tl'avail/er dans la VIGNE. li ­
l\lallh. XX I. 28. - Sur un Piguiel' planté dans une VIGNE, et
(l

qui ne l'aPP01'tait pas de (l'ltit. » - Luc, XlIT. 6 il 9. - (l Jésus


dit une parabole: Un homme planta une VIGNE, et d'une haie
il l'entow'a, et il la loull il des cultivatell1'S, pow' en l'ecevoil'
les (l'ltÎts; mais ils tuèrent les sel'viteurs qu'il envoya vers eux,
et enfin son Fils, 1) - Mallh. XXI. 33 à 39. Marc, XII. 1. à 9. Luc,
XX. 9 à 1.6. - Cl Je chantel'ai le cantique de mon ami sur sa
VIGNE; une VIGNE était il mon bien-aimé; il l'en(erma, et la
planta rI'un CEP exquis, )) - Ésaïe, V. i, 2, et suiv. - cc En ce
jour-lit, VIGNE DE \'IN POR, 1'épondez-lui,. Moi, Jéhovah, je la
garde; par m01ilents je l'alToserai. )) - Ésaïe, xxvn. 2, 3. ­
(l Des bergel's nombreux ont détruit ma VIGNE; ils l'ont réduite
en désolation. » - Jérém. XIr. 1.0, H. - Jéhovalt enjuge11lent
(l

viendra avec les anciens,. car vous, vous avez embrasé ma VI­
GNE. » - Ésaie. rn. 1.1\. - Dans toutes les VIGNES, lamcnla­
(l

tions. 1 ) - Amos, V. 1.7, 1.8.-« Dans les VIGNES, on ne cltanle


point, il n'y a ]Joillt de jubilation. .. - Ésaïe, XVI. iD.
651.. Et il jeta dans le gl'and ]JI'essoir de la colh'c de Dieu,
signifie l'examen de la qualité de leurs œUV1'es,. qu'el/es étaient
mauvaises. Par jeter dans le pressoir les grappes de la ,'igne, il
est signifié examiner les Œuvres, car celles-ci sonl signifiées par
les grappes, voir ci-dessus, NQ 649; mais COlllme il est dille grand
pressoir de la colèl'e de Dieu, il est signifié l'cxamen que les ŒU­
vres él;\Ïent mauvaises, cal' la colère de Dieu se dil du mal,N" 63!'i;
Vers. 19. CllAl'lTI\E QUATOnZI~m:. 277
si pal' le pressoir il est signifié l'examen, c'est parce que dans les
pressoirs est exprimé le moût des grappes, et l'huile des olives,
et que par le moût et l'huile exprimés 011 perçoit la qualilé des
grappes et des olives; et comme par la vigne esl signifiée l'Église
chrétienne, et que pal' ses grappes sont signifiées les œuvres, c'est
pour cela que l'examen des œuvres chez les hommes de l'Église
Chrélienne esl signifié pal' jeter dans le pressoir; mais comme ils
onl séparé la foi d'avec la chari lé, et l'onl faile salvifique sans les
œu vres de la loi, et que de celle foi séparée cie la charité il ne
procède que de mauvaises œuvres, c'est pOUl' cela qu'il est dit « le
grand pressoir de la colère de Dieu. » L'examen des œUITes est
signilié aussi par le prcssoir dans les passages suivants; « Une
Vigne était ù mon bien-aimé en une corne ele (ils de l'huile ;il
la piania d'un Cep exquis, et même il y Cl'eusa un PI\ESSOIR, et
il s'attendait qu'elle pl'oduirait des l'aisins, mais elle a produ"Ït
de! (ruits sauvages. »- Ésaïe, V, 1, 2. -« Envoyez la (aucilll:,
car mûre eslla moisson; descendez, eur plein est le PRESSOIR;
les CUVES debor'denl, car grande est leur malice. » - Joël, IV.
13. - « L'aire ni le PRESSOllt ne les repaitront poinl, elle ulOût
lui mentira. » - lIas. IX. 1,2. - « Sur ta vendange le de vas­
tateur esl tombe; le vin dans le PRESSOIR j'ai (ait cessel', il ne
(oulera plus, l'hédad; l'hédad ne sera lJlus hedael. » - JéréOl.
XLVIlI. 32,33. - « Le Maitre de maison planta une Vignr:, et
il y creusa un PRESSOIR, et la loua Ct eles cultivateurs, mais ils
tuèrent les servilem's qu'il envoya VerS eu.v, et en(in son Pils.»
- Matth. XXI. 33.- Le Pressoir se dit aussi des biens de la cha­
rité don l procèden l les vrais de la foi, dans Joël: « Filles de Sion,
1'ejouissez-~lous, lJleincs sont les aires de hie, et HEGORGENT LES
PRESSOIRS DE MOUT ET D'HUILE. » - Il. 23,24,
652. Vers. 20. Et (ut (ou lé le lJrcssoü'!tors dc la ville, signifie
que l'examen (ut (ait, d'après les Divins Vrais de la Parole, SUI'
la qualité des (Euvres qui decoulaielll dc la doctrine de la (ai de
l'Église. Par (oulé (at le 1JrCSSOÜ', il est signifié que l'examcn fut
fait SUI' la qualilé ùes œuvres; par fouler le pressoir, il esl signifié
examiner, et pal' les grappes, qui sont foulées, sonl signifiées les
œuVl'CS, comme ci-dessus, N° 6119, ici les œuvres qui découlent
de la doctrine de la foi lIe ]'f';glise, lesquelles sont des œuvrcs
Il. 24.
278 '.'APOCALYPSE lliVt:U;E. N" 652,
lI1al1l'~ises; p~f lu ville, ici, il est entendu la Ville grande, dont il
esl parlé ci-dessus; Clwp, XI. Vers. 8, Ville grande, qui est ap­
pelée s]Jirilllellement Sodome et Égypte; que pal' elle il soit en­
lendl1 la doctrine de la foi séparée d'avec la charité, doctrine qui
est celle de l'I::glise des fléformés, on le voit ci-dessus, N"' 501,
502; ct cOlllme tout examen de ]a doctrine de n::glise se fait pal'
le Divin Vrai dè la Parole, et que ce l'l'ai n'est pas dans celle doc­
trine, mais hOl's ll'elle, cela est signifié aussi en ce que le Pressoir
l'lit foulé hO/'s dl! la ville. Pal' ces explicalions, on peut voir que pal'
li fut foulé le Pressoir hors de la ville, » il est signiflé que l'exa­

men fut fait d'après les divins Vrais de la Parole; SUI' la qualité
des œunes qui découlaient de la doctrine de la foi de l'~glise. Par
l'allier le pressoir, il est signifié, non-seulement examiner les mau­
vaises œunes, mais aussi les supporter chez les autres, puis les
repousser et les jetel' dans l'enfer, dans les passages suivants:
li Moi qui pa7'le dans la justice, grand pow' sauve7'. FOlll'qilOi
(es-tu) rouge en ton vêtement, et tes habits (sont-ils l'ouges)
comme (ceux) d'un FOULEUR AU PRESSOIR? Au PRESSOIR J'Al FOULt:
SEUL, » - '::saïe, LXUl. 1, 2, 3. - li T.e Seignelll' a renversé
tous mes robustes; le Seiqneur a FOULÉ LE PRESSOIR Slll' la/ille
de Jehudah,» - Lament. l. 15, - li Celui qui est assis sur le
cheval blanc gouver'ne les nations avec une vaye de {el', et il
FOULE I.E PRESSOIR du vin de la fureur et de la colèl'e de Dieu.»
- Apoc. XIX. 15,
653. Et il sOl,tit du sang dit pressoir jusqu'aux {reins des
chevaux, signifie la violence raite ù la Par"ole pal' les 1101'I'ibles
falsifications du vrai, et pm' ,lUite l'entendement tellement bou­
ché, que l'homme ne peut presque plus être emeignê, ni pw'
conséquent dUe conduit pal' les Vivi7ts Vl'ais procédant du Sei­
gneur'. t'al' le sang, il est signifié la violence faite il la Parole,
N" 327, et le Divin Vrai de )a Parole falsifié el profané, N" 379;
car pal' le sang du pressoir, il est entendu le moût ct le l'in des
grappes foulées, et par le moùt et le l'in sont signifiées de pareilles
choses, N° 316; par les {J'eins des chevaux sont signifiés les vrais
de la Parole, par lesquels l'èntendement est conduit, cal' le cheval
signifie l'entendement de la Parole, 1'\0 298; de là, par le frein est
signifié 10 l'l'ai par lef\uol l'ontendr.ment est conduit; jusqu'alt,"
Vers. 20. CHAPITRE QL'ATOnzl.bIE. 2ïiJ
freins des chevaux, c'est jusqu'en dedans de la bouche, où le frein
est inséré, et le cheval boit et se nourrit par la bouche; c'est
pourquoi, il esl m6me signifié que par les horribles falsifications
il a élé fail à la Parole une telle violence, que l'homme ne peul
presque plus êlre enseigné, ni par conséquenl êlre conduil par les
pivins Vrais procédant du Seigneur. Par le frein, il est signifié
nussi ce par quoi l'entendemenl esl conduit, - llsaie, XXX. 27,
28. XXXVIL 29;- et par le sang des raisins, il esl signifié le Di­
vin Vrai de la Parole, - Gen. XLIX. 11. Dentér. XXXI!. 14; ­
mais ici dans le sens opposé.
654. A mil/il six cents stades, signi{te pUl'ement les (aux
du mal. Par les stades, il est signifié la même .chose que pal' les
chemins, parce que les stades sont des chemins mesurés; el pal'
les chemins sont signifiés les vrais qui conduisent, 1\°176, el dans
le sens opposé, pareillement les faux; et par mille six cent sonl
~ignifiés les maux dans toulle complexe, car pal' mille six cent, il
est signifié la même chose que par seize, cl par seize la même
chose que par quatre, parce que seize vient de qualre lIIultiplié
par lui-même, et quatre se dit du bien et de la conjonction dn bien
et du vrai, N° 322; de là, dans le sens opposé, il se dit du mil) et
de la conjonc lion du mal et du faux, comme ici; et comme nn nom­
bre multiplié par cent n'ôte pas la signification du nombre, mais
l'exalte, de là, par « à mille six cenls Etades, Il il est signifié pure­
ment le [aux du mal, Qne Lous les nombres dans la Parole signi­
fient des choses, on le ,'oit ci-dessus, N° 348, el que le nombre
signifie la qualité de la chose, on le l'oil, NU' 448, 608, 609, MO.

* * * * *
655. J'ajoulerai ici ce MÉMORABLE. Je conversais avec certains
Mspl'ils qui, dans l'Apocalypse, sont entendus par le Dragon; ct
l'un d'eux me dit: « Viens avec moi, el je le montrerai les plai­
sirs cie nos y.eu~ el de nos cœurs. )) El il me conduisit à Irave·rs
\lne forM sombre, et sur une colline, d'où je pus considérer les
plaisil's des Dragons; et je vis un Amphilhéàtre élevé en forme de
Cirque avec des bancs tout aulour dressés obliquement en hau­
1el,lr, sur lesquels étaient assis les spectaleurs; ceux qui étaien l
-
:!tîO L'APOCAI.YPSE RÉI'I~Li;E, !'\" 653.
sur les llancs les plus bas m'apparaissaient de loin comme des
Salyr~s el des Priapes, quelques-uns avec un voile SUI' les parties
honteuses, et d'autres nus sans ce voile; SUI' l'es bancs au-dessus
d'eux étaient assis des scortaleurs et des prostituées, du llloins à
leurs gestes ils me paraissaient tels; et alors le Dragon lllll dit:
" Tu vas voir notre Divertissement. » Et je vis dans l'Arène du
Cirque comme des talll'eaux, des béliers, des brebis, des che­
vreaux et des agneaux qu'on y inlroduisai!; et après qu'ils curent
été introduits, une porte s'onvrit, et il s'y élança comllle de jeunes
lions,des panl!Jères,des léopards et des loups,et ils sc jetaient al'ec
fureur sur le bétail, et ils le déchiraient ct le massacraient; mais
les Satyres, après ce carnage affreux, répandaient du sallie SUI' le
lieu du massacre. Alors le Dragon me di! : li Ce sont là nos Dil'(~r­
tisselllenls, qui réjouissent nos mentaIs (animi). » Et je répon­
dis: " Va-t'en, Démon, dans peu lu l'erras cet Amphithélltre
changé en un étang de feu et de soufre. » A ces mots, il l'il et s'en
alla. Et ensuite je pensais en moi-même : Pourquoi de telles
choses sont-elles permises par le Seigneur? et je reçus dans mon
cocur celle réponse, qu'elles sont perlllises, tant que ceux-là sont
dans le "'Ionde des Esprils, mais qu'après que leur temps dans ce
Monde û été achevé, ces scènes théâtrales sont changées en d'af­
freux tourments infernaux, Toutes les choses que j'avais vues,
c'étaient les Draconiciens qui les avaient produites par des fantai­
sies;' il n'l'avait donc ni taureaux, ni béliers, ni brebis, ni che­
neaux, ni agneaux, mais ils avaient fait apparaitre ainsi les biens
etlcs l'l'ais réels de l'l~glise, qui étaient les objets de leul' haine;
les jeunes lions, les panthères, les Il\opards et les loups élaient les
apparences des cupidités chez cenx qui avaient été vus comme des
Salyres ct des Priapes; r.eux qui n'avaient pas de l'oile antour des
parties lionteuses élaient ceux qui ont cru que les maux n'appa­
J'aissent pas devant Dieu, el ceux qni al'aienlun voile étaient ceux
qui ont cru qu'ils apparaissenl, mais qu'ils ne damnent pas, pourvu
qu'on soit dans la foi; les scorlateurs et les prostituées étaient
les falsHicateul's du l'l'ai de la Parole, car la scol'talion signifie la
falsification du l'l'ai. Dans le Monde spirituel toules les choses
apparaissent de loin selon les correspondances, et quand elles
apparaissent dans des formes, elles sont appelées représentations
~o 655. CHAPITRE QUA TORZ\i::m. 281
des choses spirituelles dans des objets semblables aux choses
naturelles.
Ensuite je les vis sor'lir de la forêt, le Dragon au milieu des Sa­
lyres et des Priapes, cl après eux des valels d'armée et des vivan­
dières, qui élaienl les scorlaLeurs el les prostituées; la bande
s'augmenlail dans la roule, el alors il me fut donné d'enlendre ce
donl ils s'entrelenaienl; ils disaien.l qu'ils voyaient dans une prai­
rie un lroupeau de brebis avec des agneaux, el que c'était un signe
que près de là il Yavait une de ces Villes de Jérusalem, où la cha­
rité eslle principal; et ils direnl : (l Allons, el emparons-nous de
celle ville, et chassons les habitanls, el pillons leurs biens. » Ils
approchèrent; mais il y avait une muraille autour de la ville et des
Anges gardiens sur la muraille; ct alors ils dirent:(l Prenons-la
pal' ruse, emoyons quelqu'un d'habile en marmollemenl, qui
puisse blanchir le noir et noircir le blanc, el dissimuler le fond de
chaque objet. »Et. Hse trou-va un Esprit, habile en Mélaphysique,
qui pouvait changer les idées de choses en idées de lermes, el ca­
cher les choses elles-mêmes sous des formules, el ainsi s'envoler
comme un épervier avec .la proie sous les ailes. Cel Espril avait
pour instruction, lorsqu'il parlerait avec les habitants de la ville,
de leur dire que ceux qui l'envoyaient élaient consociés en Reli­
gion avec eux, et demandaient il être introduils. Celui-ci, s'ap­
prochanl de la porte, frappa, el lorsqu'elle fuL oUl'erle, il dit qu'il
voulait parler au plus sage de ce.lle ville; el il enlra, el il fui con­
duilvers un cerlain personnnge; ct alors il lui parla, en disant:
(l Mes frères sonl hors de la l'We, el demandent à être reçus; ils
sonl vos consociés en Religion; nous .faisons, vous et nous, la Foi
et ln Charité les deux essentiels de la Heligion; la seule diITérence,
c'esl que vous di les, vous, que la Charilé eslle principal et que la
foi en procède, landis que nous disons, nous, que la foi est le
principal el que la charilé en procède; qu'imporle que l'une ou
l'au Ire soit di.le le principal, quand on croit à l'une el il l'au Ire? »
Le sage de la ville répondit: (l Ne conférons poinl seuls sur ce su­
jCl, maisdisculons en présence de plusieurs qui soienl arbilres et
juges jaulremenl on n'an'iv.e pas il une décision. » El aussitôt on
en fit venir plusieurs, auxquels l'enl'oyé du Dragon adressa des
paroles sl'::dJ!ablrs il celles qu'il al'ail prononcées aupar<l\anl; el
11. 2'1".
282 L'A \'OCA 1. Y(>S~; "";1''';1..,;,.;. 1';" 655.
alors l'homme sage lie la ville répondit: {\ Tu as dit que c'était la
mème chose, soit que la Charité l'ùt prise popr le principal de l'É­
glise, soit que ce fùtla Foi, pourvu (lue l'on convînt que l'une et
l'autre font l'Église et sa neligion; et cependant il y a la même
difTérence qu'entre l'antérieur et le postériel1l', qu'entre la cause
etl'efTel, qu'entre le principal el l'instrumental, qu'entre l'essen­
tiel et le formel; j'emploie ces lermes, parce que j'ai remarqué
que tu es habile dans l'arl de la }létaphysique, art que nous appe­
lons, nous, marmollemenl, et qne quelques-uns nomment incall­
talion; mais laissons là ces termes; il Ya une difTérence comme
entre cc qui est au-dessus el cc qui est au-dessous, et même, si
tu le veux croire, il ya une difTérence comme entre le ciel ct l'en­
fer; car ce qui est le Principal fait la Tête et la Poitrine, el ce qui
en procède l'ait les Pieds et les Plantes des pieds: mais convenons
d'abord de ce que c'esl que la Charité, et de ce qne c'est que la
Foi; convenons que la Charité esl l'alTection de l'amour de raire
du bien au prochain à cause de Dieu, du salut ct de la vie éter­
nelle, el que la Foi est la pensée d'après la confiance concel'llant
Dieu, le salut el la de éternelle. » Mais l'émissaire dit: {\ J'accorde
que c'est là la Foi, el j'accorde aussi que la Oharité est celle "fTec­
tioll à cause :de Dieu, parce que c'est à cause de son commande­
ment, mais non h cause du salut, ni à canse de la vie éternelle. Il
Et le sage de la ville dit: « Soit, ponrvu que ce soit à canse de
Dieu. »Après celle eonvention, le Sage de la ville dit: « L'afTec­
tion n'est-elle pas le principal, et la pensée n'en procède-t-elle
pas? »\lais renvoyé du Dragon dit : « Je le nie. »Et il lui rut ré­
poudu : « Tu ne peux pas le nier; n'est-ce pas d'aprfls l'afTection
que l'homme pense? ôte l'afTeclion, est-ce que tu peux penser
quelque chose? c'est absolument comme si du langage lu ôtais le
son; si tu ôtais le son, pourrais-tu dire quelqne chose? le son ap­
partient anssi II l'alTeclioo, et le langage appartient II la pensée,
car l'affection sonne et la pensée pade; el c'est aussi comme la
flamme ct la lumière; si tu ôtes la Oamllle, la lumière ne péril­
clle pas? tI en est de même de la Charité, parce que celle-ci est
l'affec.tion, et de la Foi, parce que celle-ci est la pensêe; est-ce
que de celle manière tu ne peux pas saisir que le principal esl le
tonl dans Je secondaire, absolumenl comme le son dans le lan­
N" G55. CUAPITRE QUA'fORZI~m:. 283
gage? de là résulLe évidemment que si tu ne fais pas principal ce
qui est principal, tu n'es pas dans l'antre; si donc tu mets en
premier lieu la .Foi qui est en second, tu ne parailras dans le Ciel
que comme un homme renversé, dont les pieds sont en haut et la
tête en bas; ou comme un butelenr qui, renversant son corps, mar­
che snI' les paumes de ses mains; puisque lels '"OUs apparaissez
dans le Ciel, qnelles sont alors vos bonnes œuvres, qui sont la Cha­
rité en acte, sinon telles qne les ferait ce bateleur avec ses pieds,
parce qn'il ne le pent avec les mains? de là vient que votre charité,
comme aussi vous avez vu, est naturelle et non spirituelle, parce
qu'elle est rem"ersée. "L'I::missaire comprit cela, car tout diable
peut comprendre le vrai, lorsqu'il l'entend prononcer, mais il ne
peut le retenir, parce que, quand revient l'affection du mal, elle
chasse la pensée du vrai: et ensuite, le sage de la ville montra de
plusieurs IT,anièresquelle est la foi, quand elle a élé acceptée comme
le principal, à savoir, qu'elle est purement naturelle, et que c'est
une pure science sans aucune vie spirituelle, que pal' conséquent
ce n'est point la foi; « car votre charité, ajouta-t-il, n'est qU'lIlH\
affection naturelle, et de l'affection naturelle, il ne procède d'au­
tre pensée qu'une pensée nall1l'elle, qui est votre foi; el je peux
presque dire que dans votre foi purement naturelle il n'y a pas plus
de spirituel qu'il n'yen a dans l'action de pensel' au noyau me du
Mogol, à une mine de diamants, là, et au Trésor ou il la cour de
son Emperenr.•) li. ces mots, le Drnconicien s'en alla irrilé, et fil
son l'apport aux siens hors de la ville; et lorsqu'ils apprirent qu'il
avail été dit que la charité est l'affection de l'amour de faire du
bien ail prochain à cause de Dieu, du salut et de la vie éternelle,
ils s'écrièrent tous: « Cela est un mensonge. » Et le Dragon lui­
même dit: « Qnelle abomination! Toutes les œuvres appartenant
li la charité, qni sont faites pour le salut, ne sont-elles pas méri­
toires? Il Alors ils dirent entre eux: « Convoqnons encore plusieurs
des nôtres", el assiégeons celte Ville, faisons des échelles, escala­
dons les III Urailles, livrons l'assaut pendant la nuit, et chassons
ces Charités. Il Or, tandis qu'ils faisaient leurs préparatifs, voici,
il apparnt comme lin feu du Ciel, qui les consuma; mais le feu du
Ciel était l'apparence de la colère produile pal' la haine contre
ceux qui étaient dans la Ville, parce que ceux-ci avaient rejeté la
----.,

284 !-'APPCALY1'5J:: I\~I'~LÜ;. 1\. 655.


foi du !wllo)ier ril.ug au second: s'ils appal'urent comme consumés
par Je f\lu, c'est parce qll-e 1'enfer s'ouvrait sous leurs picds,et
qu'ils étaie!lt engloutis. Des él'èoclIle,nls ;;emblables a:tTil'è:rent en
plusieurs endroits au jouI' du Jugement Del'l1.ier; c'est aussi ce qui
est entendlj dans l'A[Jocalypse [Jar ce passage: (C Le Dragon sor­
(ira pOlir séduire les Nations qui (sont) au~ .quatl'e angles de
lat.en'e, afin de les (ISSeT/lbl,e,· en gUe'lTe; et ils monlèJ'cllt Sur
la largeur de la tCJTe, et ils envil'onnèJ'ent le camp des saints,
et la ville chérie; ct descendit u/! (elJ, de Dieu par le Çiel, et il
les consuma, » - XX. 8, 9.
L'APOCALYPSE

CHAPITlŒ QUINZIÈME.

1. Et je vis un autre signe dans le Ciel, grand et admi-


l'able: Sept Anges ayant sept plaies, les del'Oièl'es, parce
qu'en elles a été consommée la colère de Dieu.
2. Et je vis comme une Mer de velTe mêlée de feu; et
ceux qui avaient eu la victoire sur la bête, et sur son image,
et SUI' son caractère, et sur le nombre de son nom, se tenant
auprès de la Mer de verre, ayant des harpes de Dieu.
3. Et ils chantaient le cantique de Moïse, serviteur de
Dieu, et le cantique de l'Agneau, en disant: Grandes et
merveilleuses, tes œUVI'es, Seigneur Dieu Tout-Puissant!
Justes et véritalJles, les chemins, Hoi des Saints!
li. Qui ne Te craindrait, SeigneUl', et ne glorifierait Ion
Nom? cal' Seul (tu es) Saint; c'est pourquoi toutes les na-
tiolls viendront et adoreront devant Toi, parce que tes juge-
ments ont été manifestés.
5. Et après ces choses, je vis, et voici, OU\'el'l fut le
Temple du Tahernacle du Témoignage dans le Ciel.
6. Et sortirent les sept Anges, qui avaient les sept plaies,
286 L'APOCALYPSE nÉvÜÜ.

1101's du Temple, vêtus d'un lin pur et édatallt, et ceints


autour' de la poitrine de ceintures d'al',
7. Et l'un des quall'e Animaux donna aux sept Anges
sept fioles d'ol' pleines de la colère du Dieu qui vit aux siè­
cles àes siècles.
8. Et fut rempli le Temple de fumée par la gloire de
Dieu et pal' sa vel'tu, et personne Ile put eIltrer dans le
Temple, jusqu'à ce que fussent accomplies les sept plaies
des sept Anges.

SENS SPIRITUEL

CONTENli .J)E TOIJT LE CHAPITRE. préparation pOUl' dé­


couvrir le del'nier état de l'l~glise, et pOUl' metll'e en évi­
dence les maux et les faux dans lesquels sont les hommes
de l'Église, Vers. 1, 5 à 8; desquels ont été séparé,s ceux
qui ont confessé le Seigneur et ont vécu selon ses préceptes,
Vers. 2, 3, !J,
CO:'iTEi'iU DE CHAQUE VEIISET. Vers. L Et je vis un autre signe
dans le Çiel, grand eL admil'aûlc, signifie une révélalio[) pal' le
Seigneur sur l'état de l'I::glise dilllS les lerre~, telle qu'elle est quant
à l'amour el à la foi: sept Anges ayant sept plaies, les dernièl'es,
signille les maux et les faux dans l'Église, tels qu'ils sont dans son
dernier état, universellement découverts par le Seigneur: pm'ce
qu'en elles a filé consommee la .colère de Dieu, signifie la dévas­
talion de l'Église et alors sa fin : Vers. 2. Et je vis comme une
Mer de verre mélee de (eu, signifie la dernière limite du Monde
Spirituel, où avaient été réunis ceux en qui il y avait de la religion
et par suite un culte, mais non le bien de la vie: et ceux qui
avaient cula victoire sur la bête, et sur son image, et sm' son
caractère, et sur le nombre de son nom, ·signifie ceux qui ont
r.H.\PITr.E QU1NZrbŒ. 287
rejelé la foi seule el sa doctrine, et ainsi n'ont point reconnu ses
l'flux- èt ne s'en sont point imbus, et n'ont point falsifié la Parole:
se tenartl auprès de la Mer de verre, ayant des harpes de Dieu,
signifie le Ciel Cht'élien dans ses limites, et la foi de la charité
chez ceux qui y sonl : Vers. 3. Et ils chantaient le cantique de
Moïse, serviteur de Dieu, et le cantique de l'Agneau, signifie la
confession d'aprèS la charité, ainsi d'après la vie selon les pré­
ceples de la Loi, qui est le Décalogue, el d'après la foi à la Divi­
nité de l'Uumain du Seigneur: en disant: Grandes et mel'veil­
leuses, tes ŒIlI))'es, Seigneu1' Dieu Tout-Puissant! signifie qne
toules les choses du i\Ionde, du Ciel el de l'Église, onl été créées
el l'ailes par le Seigneur d'après son Divin Amour au moyen de sa
Divine Sagesse: parce que justes el véritables, tes chemins, Roi
des Saints, signifie que toutes les choses qui procèdent de Lui sonl
,jusles ct vraies, parce qu'il eslle Divin Bien Même et le Divin Vrai
Même dans le Ciel el dans l'(~glise : Vers. 4, Qui ne Te cl'aindmit,
Seigneur, et ne glm'i(iemittDn Nom? signifie que Seul il doit être
aimé el ildoré : car Seul (lu es) Saint, signifie qu'il eslla Parole,
la Vérité et l'IIIuslratiou : c'est TJourquoi toutes les nations vien­
d"ont et adorel'ont devant Toi, signifie qué Lous ceux qui sont
dans le bien de j'amour el de la chari lé reconnallront le Seigneur
Seul Dieu: parce que tes jugements mit été mani[estés, signifie
qlié les vrais de la Parole l'alleslenl ouvertemcnt : Vers. 5, Et
après ces choses, je vis, et voici, ouvert [ut le Temple du Ta­
bernacle du Témoignage dans le r:iel, signifie que l'nt vu l'in­
time du Ciel, oil le Seigneui' est dans sa Saintelé dans la Parole, cl
dans la Loi qllÎ esl le Décttlogue : Vers. 6. El sortirent les sept
Anges, qui avaient les seljt plaies, hOrs du Temple, signifie la
préparation pal' le Seigneur à l'influx procédanl de l'intime du
Ciel dans l'Église, afin que ses maux et ses fallx fussenl découverls,
el qu'ainsi les méchants fussenl séparés des bons: vOtus (l'un {in
pur et éclatant, et ceints autoul' de la poitrine de ceintures
d'di', signifie el cela d'après les vrais elles biens pUl'S ell'éels de
la Pat'ole : Vers. 7, El l'un cles quatre Animaux donna aux sept
Anges sept (ioles cl'o)', signifie que ces nais et ces biens, par les­
quels les maux et les faux de l'I~glise sont décollverls, sont tirés
dli sens rle la Icllre de la Parole: pleil1l'S de {a coit)rl' du Dieu
-.

:28B L'APOCAI.YPSJo: RJ::VÉl.ÉE. iV 656.


qui vit aux siècles des siècles, signifie les maux et les faux qui
apparallront et seront découverts par les vrais et les biens purs et
réels de la Parole: Vers. 8. Et (ut r'empli le l'em)Jle de (umée
pal' la gloil'e de Dieu et pm' sa vertu, signifie l'intime du Ciel
plein du Divin Vrai spirituel et céleste du Seigneur: et personne
ne put entr'er dans le Temple, jusqu'à ce que (ussent accom­
plies les sept plaies des sept Anges, signifie dans un tel degré,
là, qu'il ne pouvait pas être davantage soutenu, ct cela jusqu'à ce
que, après la dévastation, la fin de celle Église fût vue,

EXPLICATION

656. Vers. L Et je vis un autroe signe dans le Ciel, grand et


admirable, signifi.e une révélation par le Seigneur sur l'état de
l'Église dans les telTes, telle qu'elle est quant à l'amow' et li la
(ai. Ce sont lit les choses dont il s'agit dans ce Chapitre et dans le
suivant; c'est pourquoi, elles sont signifiées par un signe grand et
admirable dans le Ciel; que par un signe dans le Ciel, il sail si­
gnif]é une révélation pal'le Seigneur SUl' le Ciel et l'Église, et sur
leur étal, on le voit ei-dessus, NU' 532, 536; que ce soit concer­
nantl'amour et la foi, c'est parce qu'il est dit g1'and ct admira­
Vic, et que le grand, dans la Pürole, se dit des choses qui appar­
tiennent il l'affection et à l'amour, et que l'admirable se dit des
choses qui appartiennent à la pensée et à la foi,
657. Sept Anges ayant sept plaies, les dernières, signifi.e les
maux et les (aux dans l'Église, tels qu'ils sont dans son de j'nier
état, univl:l'sellement déeol/ver'ts par le Seigneul'. Par sept An­
ges, il est signifié le Ciel tout entier; mais comme le Ciel est Ciel,
non d'après les propres des Anges, mais d'après le Seigneur, c'est
pour cela que par sept Anges il est signifié le Seigneur; et nul
autre ne peut découvrir les maux et les faux qui sont dans l'J~glise;
que par les Anges, il soit signifié le Ciel, et dans le sens suprême
le Seigneur, on le voit ci-dessus, NO> 5, 258, 3MI, 465, 644, 647,
648 : par les plaies sont signifiés les maux et les faux, les maux
de l'amour etles faux de la foi; en effel, ce sont cellx qui dans le
Yers.L C1UPl1'P.E QUI~ZlÈME. 2B~

chapitre suivant sont décrits, et sont signifiés par un ulr,ère mau­


,·ais et pemicieux, par le sang Comme d'un mort d'après lequel
toute [llne vivante mOUl'nt, par le sang dans lequel furent chan­
gées les eaux des fleuves et des sources, par la chaleur du feu qui
affiigea les hommes, par les esprits immondes qui étaient semb:a­
hies il des grenouilles et étaient des démons, et par uue grè.le
grande; les maux el les faux, qui sonl si~nifiés par Ioules ces
choses, sonl ici les plaies; par les plaies d(!J'1zi!'res sont signil1és
ces maux et ces faux dans le demier élat de l'Église; par sept, il
esl signifié tous, N'" 10, 391; mais comme ces maux, qui sont si- .
gnifiés par les plaies dans le.Chapitre suivant, ne sont pas tons spé­
cialement, mais tous généralemen t, par sept, ici, il est signifié tous
les maux et tous les faux universellement, car l'universel embrasse
toutes choses e11 parliculil'I'. De Iii, il esl éddenl que par « je vis
sept Anges ayant sepl plaies, les demièrl's, II il esl signifié que les
maux et les faux dans l'l::glise, tels qu'ils son t dans son dernier
étal, ont été universellement découverts par le Seigneur. Que les
plaies signifient des plaies spirituelles, qui allligent les hommes
quant il leurs <imes, et les perdent, c'est-il-cHre, des maux et des
faux, on peut le voir par les passages suivants:« Depuis la plante
tiu pied jusqu'il la tête, point d'intégrité; PLAIE RÉCENTE, non
pressée, non vandee, non adoucie pal' l'huile. II - [~saïe, r. 6.
-« Jéhovah (mppe les lJeuples, avec col()l'e, d'une PLAIE I~CU­
RADI.E. l l - Ésaïe, XtV. 6. -« Jéhouah! (jloigne de desslls moi
'fA PLAIE; lJar le choc de ta main, moi, je suis consumé. II ­
Ps. XXXI.X. 11. - « [{n'y a point d'espoir pow' ta (mctul·e..
maligne est ta PL,IIE; d'une PLAIE D'ENNEMI je t'ai (mppee, il
cause de l'abondance de ton iniquité; en grand nombre ont
fite tes pt'chés; mais de tes PLAIES je te guerirai. » - Jérém.
XXX. 12, 111, 17. - « Si tu ne prends lJas garde il (aire toutes
les lJ(lJ'oles de ce Livre, insignes rendl'a Je/lOvah tes PLAIES,
PLAIES g1'Czndes et constantes, ct toute PLME qui n'a point été
éCl'ite dans le Liure de cette T~oi, jusqu'à ce que lU sois de­
truit. »- Deulér. XXVIII, 58,59,61. -« Contre toi ne .le préci­
pitera point le mal, et la PI.AIE n'approchera point de ta lente."
- Ps. XCI. 10.·- « Édom sera en desolation, quiconque passaa
sifflera ,lUr toutes SES PLAIES. II - Jérém. XLIX. :17. - « Rlle
11.. 25.
:\Ç)O L'APOCAJ.YI'S~: n";vüü:. i\' 657.
sera en désolation; quiconque passel'a près de BalJel sel'a stu­
péfait et sifllera .lUr toates ses PLAIES. ))- .Jérém, L. 13. -(1 En
un mème jour viendront les PLAIES SUI' Babylone. )) - Apoc.
XVIll. 8. - (1 Les deux Temoins frapperont la terre de tonte
PLAIE. Il - Apoc, XL 6. - Pal' les hAlES D'EGYPTE qui, en par­
lie, ont été semblables aux plaies décrites dans le Chapilre sui­
vant, il n'est pas non plus signifié autre chose que des maux et
des faux; voir ces plaies énumérées ci-dessus, N" 503: ces PLAIF.S
sont aussi nommées dans l'Exode, - IX, 1ll. XI. 1. - D'apl'ès ces
r.onsidérations, il est évident que pal' les plaies i1u'est pas signifié
autre chose que des plaies spirituelles, qui affiigentles hommes
quant il leurs àl1les et les perdent, comme. aussi, - ~;s. ÀXX. 26.
Zach. XIV. 12, 1.5. Ps. XXXVIH. 6, 1.2. Apoc. IX. 20. XVI. 21.
Exod. XIl. 13. XXX. 12. Nombr. VIII. 19. Luc, VIt. 21; - et
ailleurs.
658. Parce qu'en elles a eté consommée la colëre de Dieu, si­
gnifie la dc!vastation de l'Église et alors sa fin. Par la consom­
malion, il est signifié la dévastation de l'Église, el alors sa fin,
ainsi qu'il va être expliqué; pal' la colere de Dieu est signifié le
mal chez les hommes, lequel, parce qu'il est r.ontre Dieu, est ap­
llelé la colère de Dieu, non pas que Dieu se mette en colère contre
l'homme, mais parce que l'homme d'après son mal se met en co­
lère contre Dien; et comme il semble à l'homme, quand pour cela
il est puni et tourmenté, ce qui arrive dans l'enfer après la mort,
que c'est par Dieu, voilà pourquoi dans la Pal'ole la colère et l'em­
. portement, et même le mal, sont attribués il Dieu; mais cela, dans
le scns de la lettre, parce que ce sens a élé écrit au moyen des
apparences el des correspondances, mais non dans le sens spiri­
luel, car dans celui-ci il n'l'a ni apparence ni cOl'l'espondance,
mais la vérité dans sa lumière; SUI' cette colère, voi1' ci-dessus,
N'" 525,635. Il est dit qu'en ces plaies a eté consommee la colère
de Dieu, et que par là il est signifié la dévastation cie l'};glise, et
alors sa fin; la raison va en être donnée: Toute Église pal' la suc­
cession du temps déCl'olt en se retirant du bien de l'amour ct des
vrais de la foi, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien, et cela se fait
11ar de successifs accroissements du mal el du faux; et quand il
ll'ya plus le bien de l'amo\ll' el de la foi, il n'y a alors fluC le mal
Vers. 1. ClII PlTllE QUI/(Zll:m:, 2UI
et le faux, et quantI il en est ainsi, c'est la On de l'I::glise; dans
celle On, l'homme ne sait antre chose, sinon que le mal est le
bien, et qne le faux est le vrai, car il aime le mal et le faux par le
plaisir qu'ils lui procurent, et c'est ponl' cela qu'il les con Orme ;
c'est celle fin qui est signifiée par la Consommation et est apppelée
dévastation, dans les passages suivants: « CONSO;IDIATION ET DÉ­
CISION j'ai entendu de la lJm·t de Jéhovah sur toute la telTe. Il
- Ésaïe, XXVl[[. 22.-« LA CONSOMMATION EST DÉClDI~E, débor­
dée est la justice; cm' CONSOMMATION ET DÉCiSION le Seignew'
Jéhovih va (aire dans toute la ten·e. » - I::saïe, X. 22, 23. ­
(1 Par le (eu du zi:le de Jéhoty(h sera dévorée toute la terre,

parce que CONsomlATION pl'ompte il fem de tous les habitants


de la terre. » - Séph. r. 18, - (1 Enfin sur l'oiseau des abomi­
nations la désolation, et jusqu'à LA CONSOMMATION ET A l.A DÉ­
CISION elle fondra SUI' la D{:VASTATION. » - Oan. IX. 27. -« Dé­
vastation sera toutt.: la terre, CONsmmATION cependant je ne
ferai point. »- Jél'ém. [v. 27. -« .ft/lOvait dit: Je descendl'ai
et je verrai, si, selon le cri qui est venu jusqu'à Moi, ils ont
fait la CONSO~DlATION. » - CCII. XVlII. 21. - Et au sujet de SO­
dome : (( Encort: lJoint n'a été CONSOlIMÉE l'iniquite des Émor­
réens. » - Cen. XV. 'lG. - La fin de l'(~glise est aussi entendue
par la consommation du siècle par le Seigneur, dans ces passa­
ges : l( Les Disciples dirent à Jésus: Quel sem le signe de ton
avénement et de LA CONsomlATION DU SIÈCLE? ) l - Mallh. XXIV.
3. - (( Au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs:
Cueillez premièl'ement l'ivl'aie, et liez-la en faisceaux ]JOW' la
brûler; mais amassez le froment dans mon grenier; de mème
il en sera à LA CONSOMilIATION DU :::,IÈCLE. II - l\latth. xm. 30,
lIO. - {( /1 LA CONSOlDIATlON DU Sd:CLE, les Anges sortiront et
sépareront les méchants du milieu des justes. II ~ Vlatth. XII r.
M. - « Jesus dit aU.7: DisCilJles : Voici, Moi, avec vous je suis
jusqu'Ii LA CONSOMMATION DU SIi:CLJ'. l l - Matth. XXVllJ. 20; ­
jusqu'à la consommation du siècle, c'est jusqu'ù la Cm de n::glise,
lorsqu'il y aura une Nouvelle Église avec laquelle sera alors le
Seignelll'.
659. Vers. 2. Et je vis comllle une Mer de verre mêlée de fe'u,
ûgnifie la dernière limite du Monde Spirituel, où avaient été
:2!J2 I.'AI'OL\LYl'SE nÉ\'ÉLÙ.. t," G5Çj.
nJUl/.is ceux en qui il y avait de la religion et par suite un culle,
mais non le bien de la vie. l'al' la mer de vene, - Cliap. IV.
6,- il a été signifié le Nouveau Ciel composé de Chrétiens qui
étaient dans les communs vrais d'après le sens de la lettre de la
Parole, N° 238; ceux qui sont dans les communs vrais sont aussi
aux limiles du Ciel; c'est pourquoi ils apparaissent de loin comme
ùans une mer, W' 398, 1103,110'1, [170; mais ici par la 111e!' de
VCITC est signifiée la del'tlière limite du Monde spirituel, où
avaient été réunis ceux en qui il y avail de la religion et pal' suite
lin culte, mais non le bien de la vie; comme c'est la réunion de
ceux-ci qui est signifiée, voili! pourquoi il est dit COMME une met'
de verre, et aussi pourquoi elle a été vue l\lÊLBIl D~; FEU; et pal'
le feu, il y est signifié l'amol1l' du mal, ct par suite le mal de la
vie, N"' l152, b68, 119b, 7GG, 7G7, 787, pal' conséquent non le bien
de la vie, car oil n'est pas le bien, là est le mal: que la réunion
de ceux-ci soit entendue ici par « comme une mer de verre mêlée
de,fcu, » cela est encore éviùent par cc qni est dil il la suite, à sa­
,'oil', que « auprès de cNte me!' se tenaient CCliX qui avaient eu
la victoire sur la bête et su?' son image, » par lesquels sont si­
gniliés ceux qni, pour a"oir l'l'jeté la foi séparée d'avec la cliarité,
étaient dans le bien de la vie, et pal' suite dans le Cil'), NO, GGO :
c'est aussi celle mer qui est entendue, dans le Chapitre XXI. 1,
par la lllel' qui n'etait plus, NO, 878. Quelle était celle mer, el
quels étaient ceux qui élaienl]ù, il m'a é,té aussi donné de le voir;
c'étaient ceux qui avaient eu de la religion, avaient fréquenté les
temples, écouté les prédiealïons, participé il la Sainte Cène, et qui
du reste n'avaient rien pensé au sujet de Dieu, du salut et de la
vie étcl'llelle, ne sachant pas ce que c'est que le péché; c'est pour­
quoi, ils avaient été hommes quant à la face, et la plupart aussi
quant il la vie civile et i!la vie morall', mais nullement quant à la
vie spirituelle d'après laquelle eependant l'homme est llOlllme.
660. Et ceux qui avaient Cil la victoire S1l1' la bête, ct sur son
image, et sur son caractère, ct 051/1' le nombre de son nom, si­
gnifie ceux qui ont rejeté la (ai seule ct sa doctrine, ct ainsi
n'qut point !'eCOnml ses (aux ct ne s'en sont 1Joint imbus, et
n'ont point falsifie la Pm'ole. Pal' la bête est signifiée la foi dn
Dragon chez lcs Laïques, Chapitre Xlli. 1 il 11, parce que son
Vers. 2. CHAPITJ1f. QUIXZlbll~. 293
image y a élé faile, Vers. 111; par son image, il est signifié la doc­
trine, N"' 602, 6311, 637; pal' son caractère, la reconnaissance de
celle foi, i\'" 605, 606, 6311, 637, 679; et pal' le nombre de son
nom, la falsification de la Parole, N" 610. D'après cela, il est évi­
dent que pal' ces paroles il est signifié ccux qui ontrcjelé la foi
seule et sa doctrine, et ainsi n'ont point l'econnu ses faux et ne
s'en sont point imlJlls, et n'ont point falsifié la Parole.
661. Se tenant auprès de la iller de verre, ayant des harpes
de Dieu, signifie le Ciel C/m!tien dans ses limites, et la foi lle
la charité chez ceux qui y sont. Comme pal' la mer de l'erre il
est signifié la réunion de ceux qui ont, il est vrai, de la religion et
un culle, mais non le bien de la vie, N" 659, c'est pour cela que
par ceux qui ont été vus se tenant aupl'ès de cette mer, il est si­
gnifié le Ciel Chrétien il ses limites, pour ceux qui avaient de la
religion et un cuhe elle bien de la vie, parce qn'i1s al'aient eu la
victoire sur la bête et SUI' son image. Quant au Ciel Chrétien su­
périeur, il en a été traité dans le Chapilre précédent; ceux dont
est composé ce Ciet sont entendus pal' les cent quarante-quatre
milliers, qui ont été vus se tenant avec l'Agneau sur la montagne
de Si0n, N°' 612 il 625; par les harpes, il est signifié la confession
du Seigneur d'après les l'l'ais spirituels, N°' 276, 616; les vrais
spirituels appartiennent il la foi d'après la charilé. S'ils ont été vus
ayant des harpes, et s'ils ont été entendus chantant un cantique,
comme il est dit il la suite, c'élaille représentatif de la confession
d'après la foi de la charité; les affections des pensées, et par suite
les sons des discOUl'S des Anges du Ciel, sont enlendus de diverses
manières au-dessous des Cieux dans le ~Jonde spirituel, tanlôt
comme le bruit des eaux, tantôt comme le bruit du tonnerre,­
XIV. 2; - tantôt comme un son de trompelles, --IV. t ; ­
tantôt, de même qu'ici, comme un son de harpes, et aussi ci-des­
sus, - V. 8. XIV. 2; - mais néanmoins ce ne sont ni des eaux
qui bruissent, ni des tonnerres qui éclatent, ni des trompettes ni
des harpes qui retentissent; ce ne sont pas même des chants;
mais les discours des 1\ nges etlcl1I's confessions selon lems affec­
lions, et par suite leurs pensées, sont entendus ainsi au-dessous
des Cieux, et pal' là est perçue la qualité de leur amour et de leuI'
sagesse: si cie telles choses sont entendues, c'est d'après la COl'­
Il. 2.5*.
2WI L'Al'OCALYI'Sf. Itl:'ï::L1:~, :-;" GG i.
respondance de l'alTeclion avec le son, el de la pensée dans le
langage.
66:2. Vers. 3. Et ils chantaient le cantique de Moise, servi­
tell/' de Dieu, et le cantique de l'Agneau, signi~e la confession
d'après la charilf, ainsi d'après la vif! selon les )Jréceptcs de la
Loi, qui est le Decalogue, et d'apl'ès la loi cl la Divinité de l'Hu­
main du Seignew', Que chanter un cantique nouveau, cc soit
confessel' d'apl'ès la joie du cœur, cl d'après l'affeclion, que le
Seigneur Seul est le Sauveur, le Ilédempleur elle Dieu du Ciel et
de la lerre, on le voil ci-dessus,N"'279, 617; mais ici il n'esl pas dit
un cantique nouveau, mais il esl dit le cantique de Moise, servi­
teur de Diell, et le cantique de l'Agneau; cl par le cantique de
lI·toïse il esl signifié la confession d'après la vie selon les préceptes
de la l,oi, qni esl le Décalogue, ainsi d'après la chari lé, el pal' le
cantique de l'Agnean la confession d'après la foi il la Di\'inilé de
l'Humain du Seigneur; car par l'Agneau esl enlendule Seigneur
quanl au Divin Humain, N°' 269, 291, 595, el pal' ~toïse il esl en­
tendu dans un sens large loule la Loi écrite dans ses cinq Livres, el
dans un sens resll'eint la Loi qui esl appelée Décalogne, el comme
celle Loi sert il l'homme pOUl' la vie, il esl dille cantique de ~joïse,
servitcw' de Dieu; car pal' le sel'vileUl', dans la Parole, il esl en­
tendu celui qui sert cl ce qui sert, N° 380, ici pOUl' la vie. Si pal'
Moïse, dans le sens large, il est entendn la Loi, c'esl parce que ses
cinq Livres sont a[1pelés la Loi: que tous les préceples, jugements
et statuts, donnés par lui clans ses cinq Livres, soienl appelés la
Loi, on le voit ci-dessus, N° !Ji 7: que tout ce qui a élé écril dans
ces livres soilnommé Loi de Moïse, et aussi Moïse, on peul le voir
pal' ces passages: li Philippe dit : Celui qu'a décrit i\'JOïSE DA~S
tA tOI, et le.~ Prophètes, nous l'avons trouvé, Jesus de Naza­
reth, ))- Jean, 1. 116, - li DANS LA Lor, l\JOïSE a commande que
de telles femmes fussent lapidées. ))- Jean, Vflf. 5. -« Quand
furent accomplis les jours de lew' 1Juri~c({tion selon LA LOI DE
IItOïSE. )) - Luc, If. 22. - li Il l'allait que fussent accomplies
toutes les choses qui ont été écrites dans LA Lo\ DE Moïs", et
clans /('.1 PI'Oplii:tes, et dans les Psaumes, à mon égard. »- Luc,
XXIV. 27, llll, - l i 1\l0ïSt; NE vous A-T-IL PAS DONNi LA LOI? MoïSE
t'qus (1 clOt/né la circoncision a/in qlle ne soit point violée LA
Vers. il. CUAPl'fRE QLlNZ!i';ntE. 2D5
LOI DE ~loïsE. )} - Jean, VIl. 19, 22, 23. - « A&l'a/llllll dit au
riclte dans l'enfer: Ils Ollt N1oïst; ct lrs l)l'opltètes, 'lu'ils le,l
écoulent; si i\loïsE ct les P1'Ophètes ils n'écoulent point, 101's
même que quelqu'un des mo)'ts )'essllscilerait, ils ne seront pas
non plus persuadés. )}- Luc, XVI. 29,3'1. -({ SUl' nous a dé­
coulé la malédiction, ct le sennent qui esl dail dans LA LOI DE
IIIoïsE, servitcul' de Dieu. Selon quïl esl éc')'it dans LA LOI Dl:
l'rI oïs l': , toul ce mal est venu Sll1' nous. ))- Dan. IX. 11, 13. ­
« Souvenez-vous de LA LOI DE MoïSE, mon ser'âleU1', que je lui
ai commandée. ,; - l\Jalach. III. 22. -({ Jéhovah dit il Mofsc :
Voici, J110i, je viens VCI'S toi dans l'epaisselll' dc la nuée, afin
qu'entcnde le peuple quand je pa1'!erai avec foi, ct qu'aussi
en TOI ILS CROlt:NT éternellement. ') - Exod. XlX, D, - D'après
ces passages, on peut voir CJue par Moïse, dans le spns large, il est
entendu la Parole qui a été écrite pal' lui, laquelle est appelée la
I.oi; que pal' i\']oïse il sail entendu la Loi, qllÎ est le Décalogue,
c'en est la conséquence, et (J'autant plus que Moïse tailla d'aulres
Tables après avoir brisé les premières, - Exoc1. XXXIV. II; - et
que, quand il les rapporta, sa face rayonnait, - Exocl, XXXl".
29 à 35; -c'est pourqnoi, dans les peintnres, Moïse est représenté
Ienant ces Tables dans la main: il est même dit, dans Marc:
Il iUofse a dit: lIonore to/! père ct la mère,)}- VIL 10: - et:
Il Josué écrivit une copie de LA LOI DE ~loïsE sur les pie/Tes de

l'Aule!, )}- Jos. VHI. 32; - celle Loi élaille Décalogue. D'après
ces considérations, on peut voir qu'ici par le canlique de Moïse,
serviteur de Dieu, il n'est pas enlendn autre chose que la confes­
_ SiOIl d'après la charité, ainsi d'après la vie selon les préceptes de
la Loi, qùi est le Décalogue.
663. En disant: Grani/f!s et merveilleuses, tes œuvres, Sei­
gneur Dieu Toul-Puissant! signifie 'lue toutes les elLOses du
Monde, du Ciel et de l'/~(Jlise, ont eté CTeées et failes )Jal' le Sei­
gne1l1' d'ap'l'ès son Divin Amou1' au moyen de sa Divine Sa­
gesse. Par les œuvres dn Seigneur sont signiflées tonies les choses
qui ont été créées el failes pal' Lui, lesquelles sont en général
101l1('s les choses du r.·ionde, tontes celirs du Ciel el loules celles
de l'I::glise, qui, CIl parliculier, ne pellvenlnullement êlre éllIllllé­
rérs; elles sOflt,(li{es grand'!s ct meTveilleuses, parce qlle le grand
2% l:APOCALYi'St; J\t:rÜ(:J::. N" 660.
se dil de l'amour, el que le merveilleux se dil de la sagesse,
comme ci-dessus, N° 656; el aussi le Seigneur dans la Parole esl
appelé Seigneur d'après le Divin Bien du Divin Amollr, el Dieu
d'après le Divin Vrai de la Divine Sagesse: que le Seigneur soit
dil Tout-Puissant, parce qu'il Est, Yil el Peul taules choses,
d'après Lui-1\'lème, el gouverne aussi loules choses c1'après Lui­
!llême, on le voil ci-dessus, W 31 : de là vient que, par (( grandes
et merveilleuses, les ŒUI;res, seigneur Dieu Toul-Puissant! » il esl
entendu, dans le sens unil'crsel, qne 101lles les choscs du l\londe,
du Ciel el de l'l~glise, onl élé créées el failes pal' le Scignel1r d'a­
près son Divin Amour au moyen de sa Divine Sagesse.
666. Pm"ce que justes ct vl1ritables, tes chemins, Roi des
saints! signifie que toutes les choses qui 11I'ocèdent de Lui sont
justes ct V1'aies, 7Jm'ce qu'il est le Divin Bien Meme cl le Divin
l'mi M~me dans le Ciel ct dans l'Église. Par les chemins sont
signifiés les \Tais qui condl1isenl au bien, N° 176; et par le Bai,
ql1and il s'agit dl1 Seignel1l', il est signifiti le Divin Vrai, et par Hoi
des saints, le Divin Vrai clans le Ciel ct dans l'I::glise pal' Lui; en
effel, par les s(lints sont signifiés ceux qui sonl dans les Divins
Vrais par le Seigneul', j\"' 173, 586; de là, pal' (( jlisles el vérita­
bles, tes chemins, Hoi des sainls! » il esl signifié que loules les
choses qui [Jrocèdenl du Seigneur sonl justes el vraies, parce qu'il
esl le Divin Vrai Même dans le Ciel el dans l"l::glise. Le Seigneur
est appelé Hoi dans son Divin lIumain, parce ql1e ce Divin eslle
Messie, l'Oinl, le Chrisl, le Fils cie Dieu; que le l\Jessie dans la
Langue Hébraïque sail le Chrisl dans la Langue Grecque, el que
le Messie ou le Christ sail le Fils de Dieu, on le voil ci-dessus,
N° 520; que 'Jessie signifie cl Hoi el Oinl dans la Langue Hé­
braïque, cela esl noloire. Si le Seignell1' comme Roi signifie le
Divin Vrai, c'esl parce que le Roi signil1e ce vrai, W' 20, 683; de
làl'ienl que pal' les Rois sont signifiés ceux qui sonl dans les Di­
"ins Vrais par le Seigncur,- Apoc. 1. 6. V. 10:-c'csl de là que
le Ciel ell'I::glise sonl dils le Hoyaume du Seigneul', el que l'avé­
nemenl du Seigneur dans le ~londe esl appelé l'Évangile du
I\oyaullle: le Ciel el l'Église sonl dils son lloyaume, - Dan. Il.
M. vrl. 13, Ill, '27. MalllJ. XII. 28. XVI. 28. ~Iarc, 1. lEt, 15. IX.
1. XV. lJ3. Luc, I. ;]3. TV. l13. VlU. I, 10. IX. 2, H, 60. X. 11.
Vcrs. 3. CHA l'!TrlF. QVINZlbu:. 297
XVI. 16. XIX. U. XXI. 31. XXII. 18. XXIII. 51. - Et son avè­
nement esl appelé l'l::\,angile Ùl; Royaume, - i\latth. IV. 23. IX.
35. XXt V. 14 : - mais sur ces sujets, voir plus de détails dans
la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LE SEIGNEUR. Que
le Seigneur soil appelé Hoi, on le voil <:iairement pal' ces passages:
« Eu:r, avec l'A gneau ils combattront, mais l'Agneau les vain­
cru, parce que SEIGNEUR DF.S SEIGNEURS il est, et Hm DES ROIS. li
- Apoc. XVII. ill. -« Celui qui était assis SUI' le ChevallJlanc
est appele la Parole, et son Nom est ROI DES naIS ET SI':IGN'EUR
DES SEIG i'i l'URS. li - A poe. XIX. 12, 16. Dan. JI. lI7. - " Nal/ta­
nad dit: Toi, tu es le Fils de Dieu; Toi, tu es le nOI D'ISRAEL. li
- Jean, 1. 50. -« Quand viendra le Pil,l de l'/tomme dans .la
gloire, il s'assiéra sur le Trône de .la gloire, et LE HOI dira il
ceux' qui sérout il .la droite, et il ceu.<: qui seront il .la gauclw. li
- i\lalth. XXV. 31, 3ll, LlO. -« Ils cJ"iéJ'ent: Hosanna, Beni soit
Celui qui vip.nt au Nom du ScignC'lIT', LE Bal D'!SRAt;L! » - Jean,
Xli. 13. ~« Pilate dit il Jifsus : Es-tu donc Boil' Jésus répon­
dit: 1101 JE SUIS, ?lIaI; Moi pOlir cela je suis né, ct pOUl' cela je
suis venu dans 111 Monde. l I - Jean, XV!lL 37. -« 1'es yeu:).;
velTont L}; ROI dans .la beauté. HI/OVAIt NO'm}; Hal, Lui /101/.1
sauvera. li - l~saïe, XXXlli. 17, 22. - « Moi, Jéhovah votre
Saint, le Cn~,\TEUll n'ISRAEL, VOTRE flol. l l - l~saïe, XLIII. 15.­
« Ainsi a dit JÉIIOYAII I,E Ilot n'ISRAEl" et so:'/ Il~DEMPH:UR Jl~HO­
l'AlI SI:BAOTII : Moi le Premier ct Moi le Dernier, et hors Moi
point de Dieu. li - ~:saïe, XT-,I V. 6. - « JÉ!IOVAII SEnA EN ROI
SW' toute la terre. li - Zach. XIV. 9. l's. XLVII. 3,7,' 8,9. ­
"Élevez, portes, vos tetes, afin qn'il elltre, LE 1101 DE GLOIRE:
Jéhovah Sél;aoth, Uri, LE ROI DE GLOIRE. l l - l's. XXIV. 7 à 10.
-« Je susciterai à David un germe juste, et IL RI;GiXERA nOI,
et il {cm Jugement ct Justice en la ten'e. l l - Jérém. XXUI. 5.
XXXUL '15. - El en outre aillellrs : - comme t:saïe, VI. 5. LI!.
7. Jérém. X. 7, 10. XLVI. 18. J::zéeh. XXXViI. 22, 2ll. Séph. I.
5. III. 15. Ps. XX. 10. l's. XLV. 12, Ill, 15. l's. LXVlI!. 25. l's.
LXXIV. 12.
665. Vers. !J. Qui ne Te craindrait, Seigneur, el ne glori~e'.
l'ait ton Nom? signifie que Seul il doit étl'c aimé et adon!. Pal'
craindre Dieu, il est signifié l'aimer, ct par (jlorifiel' son Nom, il
-----.
2\)8 L'APOCALYPSE n.ÉVÉLÉL N° 665.
esl signifié l'adorer; que Seul il doive êlre aimé el adoré, cela est
enlenllu par qui ne, el pal' cal' Seul tu es Saint. Que craindre
Dieu, ce soil l'aimer en craignanl d'agir conlre Lui, el que celle
crainle soit dans toul amour, on le l'ail ci-dessus, N"' 527, 628.
Que gloril1er son Nom, ce sail l'adorer, c'esl parce que par le Nom
de Jéhovah il est signil1é toul ce par quoi il esl adoré, N" 81, el
que par glorilie\' il est signifié reconnnilre el confesser.
666. Car Seul lu es Saint, signifie qu'il est la Parole, la Vé­
rilé el l'Illustraiion. Que le Seignel1l' sail Seul Sainl, on le l'ail
ci-dessus, N" 173; el que le Divin Vrai sail ce qni esl appelé Sainl,
on le l'ail, N'" 173, 586; el comme la ['arole esl le Divin Vrai, el
que le Seigneur esl la Parole, el comme le Divin Vrai ilIuslre spiri­
tuellemenl, car il eslla lumière dans le Ciel, mais par le Seigneur,
c'esl pour cela que pal' Seul il esl Sainl, il esl signil1é que le Sei­
gneur eslla Parole, la Vérilé ell'lIlnslralion. Comme la Parole esl
Je Divin Vrai, cl que le Dil'in Vrai illustre spiriluellemeul, voilà
pourquoi il est dil que Jéhovah a diclé la Parole pal' l'Esprit Saint,
el que n:spril Sainl illuslre el enseigne l'homme; mais qni esl-ce
qui ne sait pas que Dieu est Toul-Présenl, cl que le Sainl procède
de Lni, el que là où il eslreçn, il i1lnslre? Qui esl-ce qui ne peul
pas en conclure qne l'Esprit Sainl n'est pas un Dieu par Soi, dis­
tinct de Jéhovah ou du Seigneur comme une personne est distincte
d'une personne, mais qu'il est Jéhovah Lui-~'Ième ou le Seigneur?
Cclui qni l'l'connaît la Divine Toute-Présence reconnaît cela aussi.
Que pal' l'Esprit Saint dans la Parole, il sail enlendu la Divine Vie
du Seigneur, ainsi Lui-~J{~llle, el spécialcnH'nlla vie de sa sagesse,
qui esl appelée la Divine Vérité, on le voit dans la DOCTRINE DE
LA NOUVEI.LE HltuSALEM SUR LE SEIGNEUR, ri" 50 il 63, où cela a
été démonlré d'après la Parole. Que le Seigneur soit la Parole, on
Je l'ail, - Jean, 1. 1, 1il; - puis aussi qu'il esl la Vérité, - Jean,
XlV. 6; - ct qu'il csl la LUlllière et par suile l'Illustration,­
Jean, XlL 3u, 35, 36.
667. C'est pourquoi tOlites les nations viemb'ont et adoreront
devanl Toi, signifie que tous ceux qui sont dans le bien de l'a­
mour et de la charilé Teconnafll'ont le Seigneur Seul Dieu. Par
toules les nations sont signil1és ceux qui sonl clans le bien de ['a­
mOllI' cl de la charité; qlle ceux-ci soienl entendus par les na­
"crs. 4. CHAPITRE QUINZIÈME. 2!)()

lions, quand elles sonl prises dans le sens hon, on le voit ci-des­
sus, 1'\0 483; pal' venir et adore]' devant 1,ui, il esl signifié re­
connaîlre le Seigneur pour Dieu, el comme il n'y a qn'un Seul
Dieu, en qui eslla Trinilé, el que le Seigneur esl ce I)ieu, il esl
signifié Le reconnailre,pour Seul Dieu.
668. Parce que les jU(Je1JU'nls ont ete manifestés, signi{te que
les vrais de la Parole l'attestent Olwel'te1/Wnt. l'al' les juge­
ments sont signifiés les Divins Vrais, selon lesquels l'homme doit
vivre, d'après lesquels il esl connu quel il es l, et selon lesquels il
sera jugé; et comme ces Divins Vrais sonl daus la Parole, el que
la Parole mainlenanl a Clé ouverle, el alles te que le Seigneur Seul
est le Dieu ùu Ciel et de la Terre, c'est pour cela que par pal'Ce
que tes jugements ont ete manifestes, il est signifié parce que
les vrais de la Parole l'atleslent. Que la Parole ait maintenant élé
ouverte, el qu'elle alleste que le Seigneur Seul esl le Dieu du Ciel
et de la Terre, qu'il faut l'ivre selon ses préceptes, el que la foi
d'aujourd'hui doit être éloignée, on peutIe voir d'après les qnatre
Doclrines maintenant publiées, la Première SUR I.E SEIG:iEUR; la
Seconde, sur.. L'ÉCIHTURE SAINTE; la Troisième, SUR LA VIE St:LO~
u:s PR":CEPTES DU D":CAWGUE; el la Quatrième, SUR LA FOI:
voilà ce qui est enlendu par « parce que tes jugements onl élé
manifestés. »Comme le Seigneur est le Divin Dien elle Divin "rai,
et que pal' le Jugement il est signifié le Divin Vrai, et pal' la Jus­
tice le Divin Bien, c'est pOUl' cela que dans heaucouJl d'endroits,
où il est traité du Seigneur, il est dit la Justice elle Jugement,
comme ùans les suivants: " Sion dans la JUSTlCt: sera T'achelce,
el ceux qui retourneront (le seronl) dalls le JUGEME:iT. »­
Esaïe, 1. 27. - « Il Sel'(l assis SUi' le T/'6ne de David ct SUl' son
Royaume pour l'affermir en JUGEMENT et en JUSTlCJ::. I l - Ésaïe,
IX. 6. - « E';x;alte soil Jehovah, parce qu'il IwlJÏte haut, et a
1'!!111pli Sion de JUGEMENT cl de JUS'flCE. Il - Ésaïe, XXXIJI. 5.
- « Que celai qui se glori{te se glori{te de ce que J e/iot'ah
fait JUGE}!ENT el JUSTICE en la ten'e. »- Jél'ém. IX. 23, - « Je
susciterai ci David un (ferme juste, el ill'ègnem Roi, el il(em
JUGEMENT el JUSTICE en la lerre. »- Jérélll. XXIU. 5. xxxnl.
15. - « Je Me (tancerai à loi en JUSTICJ:: el en JUGJ::MENT. »­
1I0s. Ir. 19, - « Qlle coule comme l'eau le JUGEllt:!'<T, pl la
-
:;00 ':AI'OCALrPSE I\Évi:ü:E. !'\" 668.
JUSTlr.E comme 1111 tO/Tcnt (ort. I l - Amos, V. 2/J. -" Je/wvail!
TA JUSTICE, commc les monlagnes de Dieu,. TES JUGEMENTS,
un abinw gl'and. »-Ps. XXXVI. 7. -« Jéhovah (era 1'esso1'lir
comme la lumière la JUSTICE, l'lion JUGEAIENT comme le midi. Il
- Ps. XXXVIT. 6. - « Il jugera Ion peuple en JUSTICE, el les
affligés cn JUGEMENT. Il - Ps. LXXII. 2. - « La JUSTICE et le
JUGEMENT (seront) le soulien de ton T1'ûne. Il - Ps. LXXXIX.
15. - « Quand j'aurai appris les JUGEMENTS DF. TA JUSTICE;
sepl (ois dans l!;! jour je Te loue SUI' les JUGI::AlENTS DE TA Jus­
TICE. I l - Ps. CXIX. 7, 16li. - Et ailleurs il est dit qu'il faut faire
Justice ct Jugement; par exelllple,- }:saïe, 1. 21. V. 16. LVI. 1.
LVll[, 2. Jérélll. IV. 2. XXlf. 3,13, 15. l~zécb. XVIII. 5. XXXIlI.
14,16,19. Amos, 6. 12. Mich. VlI. 9. Deutér. XXXIII. 21. Jean,
xvr. 8,10; - la Justice y est dite du bien du vrai, et le Juge­
Inent du vrai dn bien. COlllllle le Jugement se dit du nai, et la
Juslice du bien, c'est pour cela que dans certains passages il est
dit la Vérité et la Justice; par exemple, - l~saïe, XI. 5. l'il.
LXXXV. 12;-etdans David:« LES JUGEMEN'fS Dt: JÉUOVAU (sont)
Vj~IllTÉ; JUSTES ILS SONT EiI'SE~fDLf;, désirables plus qUi: l'or, ct
doux plus que le miel. Il - Ps. XIX. 10,11. - Que le gouverne­
ment du SeigneUl' dans le lIoyanme célesle soil appelé Justice, ct
dans le lIoj'ilulI1e Spirituel Jugement, on le voil dans le Traité DU
CIEL ET DE L'ENFER, publié il Londres, W' 21li, 215, 216.
669. Vers. 5. El ap1'ès ces cflOses, je vis, cl voici, ouve/'l (lit
le Templc du Tabe1'1lacle du Témoignage dans le Ciel, signifie
que (Ul vu l'in/il/lC du Ciel, oit le Seigne1t1· esl dans sa Saintelé
dans la PaTole el dans la Loi qui est le Vécaloglle. Pal' le Tem­
ple, il est signifié ùans le sens suprême le Seigneur quant à son
Divin Bumain, et pal' suite le Ciel etl'l::glise, 1\" 191, 529, ici, le
Ciel Chrétien; par le '1'a/Jerl1acle du Témoignage est signifié l'in­
time ùe ce Ciel, où le Seigneur est dans sa sainteté dans la Parole
ct dam; la Loi qui est le Décalogue, puisque pal' le Tauernacle il
est également signifié le Ciel, N" 585, et que J'intime du Taber­
nacle était où il y a\'aitl'AI'che, dans laquelle étaient les deux Ta­
hIes, SUI' lesquelles avaient été inscrites du doigt de Dieu les dix
paroles, qui sont les dix préceptes du Décalogue, entendus pal' le
Témoignage, ct aussi appelés Témoignage; c1'npl'è~ cela, il rst
\'crs. 5. CHAPITRE QUINZlbll':. 301
évident que par (( je vis, el voici, onvert fUlle Temple du Taber­
nacle du Témoignage dans le Ciel,» il esl signifié que ful vu l'in­
time du Ciel, où le Seigneur esl dans sa sainlelé dans la Loi,
qui eslle Décalogue: si par le Tabernacle dn Témoignage il esl
signifié aussi où est la Parole, c'est par,.e que le Témoignage se
dil non-seulement de la Loi qui est le Décalogue, mais aussi
de la Parole, et dn Seigneur comme Parole, parce que la Parole
l'end témoignage de Lui, N°' li90, 555. Que dans le ciel il y ail
la l'amIe, et qu'eIle y sail déposée dans l'intime, qui esl appelé
Sanctuaire, el que là il Y ait une Lumière enflammée el d'une
blancheur éclatante, surpassant tout degré de lumière hors de
cet endroil dans le Ciel, on le voil dans la DOCTRINE DE LA Nou­
VELLE JÉRUSALEM SUR L'ÉCRITURE SAltirE, NU' 70 à 75, et an sujet
de ce Sanctuaire, N° 73 du même Traité. Sur la saintelé de la [Joi,
qui est le Décalogue, voir la DOCTRINE DE VIF. POUR LA NOUVELLF.
JÉRUSALE11 D'APnf:s l.ES pRÉCEPrr.S DU DÉCALOGUE, N" 53 il 60.
Que l'ARGIlE, dan.\ laquelle étaient les deux Tables du Decalo­
gue, ait constitue le lieu secret ou intime du Temple de Jénl­
salem, et qu'ainsi le Tabemacle ail été placé là, on le voil, ­
1 nais, vl. 19 à 28. VIII. li à 10. - Que la Loi, qui est le Déca­
logue, ail été appelée le Témoignage, cela est conslaut d'après ces
passages: « Moïse descendit de la montagne, el les deu:/; Tables
du TÉMOIGNAGE en sa main; ct les Tables, ouvrage de Dieu; et
l'éaiture, eCl'it1ll'e de Dieu, entaillee sur les Tables. 1) - Exod.
:XXXII. 15, 16. - « Les deux Tables du TIbIOIGNAGE, Tables de
pie1Te, ecrites du doigt de Dieu. I l - Exoc1. XXXI. 18. -« Jef!o­
vah dit : Tu mell1'as dans l'A1'C/W le TÉMOIGNAGE que je te don­
nemi. »- Exod. XXV. 16,21,22. -« Et Moïse pril ct mil dans
l'Arche le '1'ÉMOIG"'AGE. I l - Exod. X[J. 20. -« Afin que la nuée
du pm'(ll1n COUV1'e le PI'opiliatoire, qui est sll/'le TÉjlOIGNAGE.1l
- Lévit. XVI. 13. - « Jéhovah dit il Moïse: Laisse les bâtons
devant le TÉjIOIGNAGE, et le bâton d'Allm'on ensuite devant le
TÉMOIGNAGE. »- !\omb. XVII. 19, 25. - « Et Moïse laissa les
bâtons devant Jehovah. Il - Nomb. X\'[I. 22. - « L'Arche est
appelée Arche du '1'ÉMOIGNAGF.. » - Exod. XXXI. 7; - « ct le
Tabernacle est appelé Habitacle du TÉMOIGNAGE. » - Exode,
XXXVIII. 2'1.
If. 2G.
:;02 I.'APOCALYI'SE Ht:Vt:LÉE. 1\' (j7Q,

670. Vers. 6. Et sOitil'ent lcs sept f11!ges, qui avaient les sept
plaies, hors da Temple, signifie la ]Jft1pamtion )J(I7' le Seigneur
li l'influ:x; procedant de l'intime du Ciel dans l'Eglise, afin que
ses maux et ses {aux (assent (leeouverts, et qu'ainsi les 11/(:­
chants (ussent separés des bons. Qne par les sept linges il soit
entendu le Seignenr, on le l'ail ci-dessus, N" 657; que par les sqJt
plaies il sail entendu tous les maux et tous les faux universelle­
ment entendus, on le voil aussi ci-dessus, N° 657; par le Temple,
ici, il est entendu l'intime du Ciel, où il y a la Parole et le Déca­
logue, cOlllme ci-dessus, N° 66\J; si par « ils sortirent du Telll­
pie, Il il est signifié la preparation à l'inflnx, c'est parce qu'ils sor­
tirent, afin qu'après avoir reçu les fioles, ils jetassent les plaies,
qui étaient dans les fioles, sur la terre, SUI' la mer, dans les flellves
et dans les sources, sur le soleil, sur le trône de la hète, sur l'En­
phrate et dans l'air, ce qui signifie l'inflnx dans l'l::glise, afin que
ses manx et ses faux soient découvcrts; que cela ail lieu pour la
séparation des méchants d'avec les bons, on le verra dans le Cha­
pitre suivant.
671. vetus d'un lin pur ct éclatant, et ceints autour de la
poitrine de ceintltl'eS d'01', signifie et cela d'apl'Ils les vrG;'~ et
les biens )Jllrs et l'dcis de la Parole. Par le lin pw' et éclatant
est signifié le vrai pur et réel, ainsi qll'i1 va être montré; par la
ceinture d'or autollr de la poitrùie est signifié le llil'in procé­
dant et en même temps conjoignant, qui est le Divin Bien, ci-des­
sus, N" 46; par ètre vètu et être ceint, il est signifié apparallre et
se présenter en enx, car les vêtements signifient les vrais qui 1'1'­
vêtentle bien, N' '166; et les ceintures signifient les vrais ct les
biens qui contiennent en ordre et en connexion, N" 46 : d'après
cela, il est évident que pal' les Anges « vêtns d'un lin pur el écla­
tanl, et ceinls autour de la poitrine de ceintures d'or, » sont si­
gnifiés les vrais et les biens purs et réels, qui, parce qn'ils ne peu­
vent vcnir d'autre part que de la Parole, signifient les vrais et les
biens de la Parole. Que le lin signifie le Divin Vrai, on peutie l'oir
par lcs passages suivants; pal' exemple, en ce que « Ahl/ron de­
vait awil' des caleçons de lin, quand il entrait dans la Tellte,
et approchait de l'Autel. Il - Exod. XXV Ill, 42, 43; - que
"qlland il ent7'erait dam le ,'iflint, il deva-zt l'evêti7' la TUNIQl'f,
Vers. 6. (;11.11'11'Rl:: QUI:'\ZIf:m:, 303
DE LIN DE SAINTETt:, et avoir des CALEÇONS DE LIN sw' sa clwiT,
se ceindre du B.~UJ)I\IER nl:: LIN, et se coin'!n' du TunnAN DE LIN,
habits de sainteté; et qu'il devait revêtir ces mémes habits
quand il (erait expiation pOll1' le peU7Jle. l ) - Lévit. XVI. 4.32.
- Pareillement, en ce que « les Pratres Lévites, IOTSqU'US en­
traient par les 7Jortes du Pal'vis intériell1', devaient se l'evêtÎl'
d'UA nITS DE LIN, avoir des TURnANs DE LIN SUl' la tfte, et des
CALEÇONS DE LIN SUT les lombes. 1 ) - Ézéch. XLIV. t 7, i8. - Que
Il les l'l'êtres po/'taient des ÉPHODS DE UN. 1 ) - 1 Sam. IL 28. ­

Que « Samuel, lorsqu'étant jeune gm'çon il (aisaitle seTvice de·


vant Jéhovah, était revêtu d'un ÉPHOD DE LIN, 1 ) - l Sam. If. 18.
- Que « David, quand l'M'che (ut tl'anspoi'tée dans sa t'ille,
était ceint d'un ÉPHOD DE LIN, 1) - Il Sam. VI. ill. - D'après
cela, on penl ,'oi!' pourquoi « le 8eignell1', quand il lava les
pieds des Disciples, se ceignit d'un LINGE, et lenT essuya les
pieds avec le LINGE. 1 ) - Jean, XII r. 4,5; - pou!'quci « les An­
ges appal'lll'ent vêtus de LIN. 1 ) - Dan. X. 5. Ézécll. IX. 2, 3, li.
H. X. 2 à 7. - El aussi les Anges vus clans le sépulcl'e du Sei­
gneur apparurent vêtus d'un nLANC RESPLENDISSANT et écla­
tant. l ) - Malth. XX VUI. 3, - « L'Ange qui 1Iu:suTait le nouveau
Temple avait un COI\DF.,IU DE LIN ci la main. l ) - Ézéch. XL. 3.
- I I Jérémie, pour re7JJ'ésenter l'etat de l'Église quant au t'l'ai,

reçut onlre d'acltctl?1' une CEINTURE DE LIN, et de la cacllc/'


dans un tJ'ou du rocher vers l' E1l7Jhrate; et 7Jlus tard il la
trouva pourric. » - ./érém. XIII. i Ü 7. - Il est dil aussi dans
Ésaïe: « Le roseau ll'oissd il ne brisera ].Joint, et le LIN FU­
!IANT il n'éteindra point; et li la vél'ilfJ il alllime1'a le juge­
ment. ,,- XL[(. 3. - Pal' le lin, dans ces passages, il n'est pas
enlendu autre chose que le Vrai.
672. Vers. 7. Et l'un cles quatl'e Animau,x donna au:!: sC/Jt
Anges scpt (ioles d'or, signifie quc ces vrais et ces biens, pal'
lesquels les maU.T et les (aux de l'Église sont découvc1'ts, sont
tirés du sens de la lr/t1'c de la Pa7'ole. Que les Cjuatre animaux.
qui sont des Chérubins, signifient la Parole dans les derniers, et
les gardes. de peur que ses vrais et ses Liens rcels ne soient vio­
lés, on le voil ci-dessus, N" 239; et comme les vrais et les Liens
intérieurs de la Parole sont gardés par le sens de sa JeUre, c'est
:JOli I:APOCALYPS~ RtvÜt:l. r-;0 672.
pOlll' cela que ce sens de la Parole est signifié pal' l'un dcs quatre
animaux; par les sC]Jt (loles, il est signifié la même chose que
par les sept plaies, cal' elles sont les contenants, et pal' les conte­
nants dans la Parole sont signifiées les mêmes choses que par les
contenus; pal' exemple, par la coupe la même chose que pal' le
vin, et pal' le plat la même chose que par le mets: que pal' les
coupes, les calices, les fioles, les plats, il soit signifié les mêmes
choses que pal' les contenus, on le verra dans ce qui va suivre: ce
qui est signifié par les sept Anges a été dit ci-dessus: s'il leur a
été donné des fioles, c'est parce qu'il s'agit de l'influx du l'l'ai et
du bien dans !'J::glise pour découVl'ir les maux et les faux, et que
les vrais et les biens nus ne peuvent influer; en eO'et, ils ne sont
point reçus, mais les l'rais revêtus, tels qu'ils sont dans le sens de
la leUre de la Parole, sont reçus; et, outre cela, le Seigneur opère
toujours d'apl'ès les intimes par les derniers, ou dans le plein:
voilà pourquoi il fut donné aux Anges des fioles, par lesquelles
sont signifiés les l'rais et les biens contenants, tels qu'ils sont dans
le sens de la lettre de la Parole, par lesquels les faux et les maux
sont découvel'lS : que le sens de la leUre de la Parole soit le con­
tenant, on le voit dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSAL~;M
SUR L'(~CRITURE SAINTE, N°' 27 à 36, et 37 à 49. (lue par les fioles,
les plats, les coupes et les calices, et pal' les outres, soient signi­
fiées les choses qui y sont contenues, on peut le voir par les pas­
sages suivants: « fli1l$i m'a dit Jéhovah: Prcnds de ma main
ce CAL/CE de colère, et {ltis boire toutes les nations; quand elles
l'e{useront de ]Jrendre le CALICE, tu diras: Buvant vous boi­
rez. l l - .Jél'ém. XXV. 15,16,28. - « CAL/CF: d'or, Babel, dans
la main de Jéhovah, cnivrant toute la tCl'I'C. l l - Jérém. LI. 7.­
« .Je rnelll'ai le CALICE de la sœur dans ta main; d'ivresse et
de tl'istesse tu seras remplie, par le CALICE de dévastation, ]Jar
le CALICE de ta sœur Sanwrie. l l - Ézéch. XXIII. 31 à 34. ­
~ Il la ronde il'(l 'vers toi le CALICE de Jéhovah, a(ln qu'un vo­
rnisscnwnt soit sur ta gloire.»- Habak. Il. 16. -" ,1ussi vers
toi, Fille d'Edom, passel'a le CALICE; tu t'enivreras, et tu te
mr:ttl'as ù. IlU. » - Lament. IV. 21. - « Jéhovah (!!l'a pleuvoir
sur les impies; un vent de tempétes (sera) la ]Jortion de leur
CALICE. » - Ps. XI. 6, -« Un CALICE est dans la main de Jého­
Vers. 7. CIIAPITnr. QUJNZI~:ME, 305
vah, ct dit vin il !J a 7Mlé; il l'a rempli d'un mC/ange, et il en
(1 verse; ils en boiJ'ont, tous les im.pies de la terre. Il - Ps,
LXX v. 9. -« Ceu,x (lui adoreront la bète boiJ'ont du vin de la
colere de Dieu, 1111Hé au (vin) pw' dans la COU Pt: de son emp01'­
tement. Il - Apoc. XlV. 10. - « lleveille-toi, lève-toi, Jerusa­
lem, qai as bu de la main de Jeltovalt le CALICE de sa colère; les
lies du CAUr.E de tremblement, ta les as bues. »- Ésaïe, LI. 17.
- « [,a femme ayant el! sa main une COUPE d'or, pleine d'abo­
mination et d'Ï/npul'ete de sa scortation. I l - t\ [lac. XVU. 4, ­
" DOllblC'z-lui au double; dans la Coup!:: oit elle a melange, me­
langez-lui double. Jl - Apoc. XVIlL 6,- « l\!loi j'etablis ](1rusa­
lem en CALICE de tremblement pour tous les peuples. I l - Zach.
XLI. 2. - (( Pharisien aveugle, nettoie pl'emièl'ement l'intè7'ieu/,
de la CouP!::, afin qu'aussi l'exte1'Ïeur devienne nN. Jl- }Iallh.
XX[Jr. 25, 26. Luc, XL :'l\). -« Jesus dit all:r. fils de Zébedee:
Pouvez-vous boire la COUPE qne je dois boil'e? ')- Mallh. XX.
22, 23. Marc, X. 38, 39. -« Jesus dit Ct Pie/'re : La COUPt:, que
M'a donnée le Père, ne la boirai-je pas? Jl- Jean, xvrrr. 11.
-« Jesus dans Gethsémané dit: S'il est possible, qu'elle passe
loin de Moi, cette COUPE! Jl- Matth. XX VL 39,42,44.-(( Jésus,
prenant la COUPE, dit: Duvez-en tous; ccci est mon sang, celui
du Nouveau Testament. Jl-I\'latth. XXVL 27,28. Marc, xrv. 23,
24. Luc, XXII. 17. -- « Jehovah, mon CALICE; Toi, tu soutiens
mon lot. »- Ps. XVL 5. - « Tu dresseras devant moi la table,
ma COUPE aura abondance. I l - Ps. xxrrl. 5. _.(( Que Tendrai­
je il JeholJah? La COUPE de saluts je prendrai. I l - Ps. CXvr.
12,13. -« rlbrelwer du CALICE de consolatioI1S.Jl- Jérém. XVr.
7. - Semblable chose que [laI' le calice et la coupe est aussi signi­
fiée par la fiole, et même par l'antre, -l\Jallh. lX. i 7. Luc, V. 37,
38. Jérém. xru. '12. XLVm. '12. Habak. H. 15. - Par les coupes,
les encensoirs et les cassolettes, dans lesquels il y avait les par­
fums, il est signifié la même chose que pal' les parfums; en géné­
ral, par les vases de tout gelll'e, la même chose que par ce qui est
en eux.
673. Pleil!es de la colère du Dieu qui vit aux siècles des siè­
cles, signifie les maux et les faux, qui 0p}J(t1'aitront et seront
decoulJerts liW' les vrai,l ct les 'liens pIII'S ('/, nidl Ile la Pa1'Oir.'.
II. 26~.
306 .L M'OCALYPSE nÉVùÉE. t\" 673.
li esl dit que les fioles élaient pleines de la colère de Dieu, parce
qu'elles élaienl pleines des plaies pal' lesquelles sonl signifiés les
maux elles faux de l'l~glise, N" 657; néanmoins, elles n'en étaienl
pas pleines, mais elles élaient pll'ines de l'l'ais el de biens purs cl
réels d'après la Parole, [Jar lesquels seraient découverls les maux
cl les l'aux de l'Église; loulerois, cc n'étaienl pas nou plus des
fioles, el il n'y avait pas en elles des vrais et des biens, mais par
elles il esl siguifié l'influx venant du Ciel dans l'Église; si elles
sontdj~es plci nes de la colère du Dieu qui vit, c'esl selon le slyle de
la Parole dans le sens de sa leltre, comme on peur le voir par les
passages rapporlés ci -dessus, dans lesquels la colère ell'empor­
temenl sonl allribués à Jéhovah, el cependant il n'y a dans Jého­
vah al'lcune colère ni aucun emporlement, mais il y en a dans
l'homme conlre le Seigneur; voir ci-dessus, N'" 525, 635, 658,
pourquoi il est dil ainsi daus le sens de la leUre. D'après ces con­
sic1.éralions, il esl éYident que pal' les fioles « pleines de la colère du
Dieu qui vil aux siècles des siècles, l) il est signifié que les hOlTibles
maux el faux de l'!::glise apparaîtronl el seronl découverls par les
lliens elles l'l'ais de la Parole: les maux cl les faux ne sont pas
non plus découverts aulremenl que pal' les vrais et les biens, car
ceux-ci sont dans la lumière du Ciel, tandis que les faux el les
maux sonl dans les lénèbres de l'enfer; cl dans les lénèbres il n'est
rien découverl, parce qn'il n'y apparail que le mal elle faux, mais
pal' la lumière du Ciel loules choses sont découverles, parce qu'en
elle ton les choses apparaissent: en effel, la lumière du Ciel csl le
Divin Vrai de la Divine Sagesse du Seigneur.
67lJ. Vers. 8. Et {ut rempli le Temple de fumée pw' la gloire
de Dieu et par sa vertu, signifie l'intime du Ciel plein du Divin
Vrai spirituel et céleste p,'océdant du Seignew·. Par le Temple,
il l'sI. signifié l'inlime du Ciel, N° 669; par la fumée, le Divin dans
les del'l1iers, ainsi qu'il va êlre monlré; par la gloire, le Divin
Vrai spil'iluel, NO> 249, 629; el par la vertu, le Divin Vrai célesle,
N° 373 : de là, par (( fut rempli le Temple de l'limée par la gloire
de Dieu el par sa verlu, )) il esl signiOé l'inlÎme du Ciel plein du
Divin Vrai spiriluel et céleste. Si la fumée signifie le Divin Vrai
dans les derniers, c'est parce que le feu, d'où viennenlles l:nmées,
signifie l'amour; lefeu de l'Au leI de l'holocanste, l'amour céleste,
Ycrs. 8. ClIAPITfit: QUINZlbu:. 307
N°' 395,49'1; et le fcu de l'Autel du parfum, l'amour spirituel,
N°' 277, 392, 394. Que ln fumée ail ces significntions, on peutie
voir pal' ces passages: « J élLovalt créaa sur tout Itabitacle cle la
11l0ntagne de Sion une nuée pendant le JOIll", et une FUMf:t: et
une .lplt'ndcur de (eu pendunt la nuit, cm' sur toute gloire une
COllVC1'lul'C, » - Ésaïe, IV, 5. -« Et furent ébnmlés les potcaux
des seuils par la voix des Sél'ttphins qui criaient, et la maison
fut ?'e11lplie de FUMÉE. » - Ésaïe, VI. 4. - « Et monta la FU~lü
des pW'fums aux pl'ièl'es des Sa'ints, de la main de l'Ange,
devant Dieu. » - Apoc. VrH. 4. - « LE LIN FUMANT il n'I!tein-
dm point; à la vé1'ité il amimCl"a le jugement. » -Ésaïe, XLIf.
3. - Que la fumée, dans le sens opposé, signifie les faux des con-
voitises, on le voil ci-dessus, N° 422; elles faux qui tirent leur
origine du faste de la propre intelligence, N" 452: outre cela, la
fumée signifie la même chose que la nuée dans beaucoup de pas-
sages.
674 (bis). Et pel'sonne ne 7Jut entrer dans le Temple, jus-
qu'à ce que fussent accomplies les sc'pt 7Jlaies cles sept Angcs,
signifie dans un tel deg?'é, là, qu'il ne pouvait êt?'e soutenu au-
delà, et celajasqu'ù ce quc, après la dévastation, la {Ln de celle
Église fût vue. l'al' personne ne put entrer dans le Temple, il
esl signifié que l'intime du Ciel étnit plein du Divin Vrai spiri-
luel et céleste, ùans un tel degré, qu'il ne pouvait être soutenu au-
delà; pal' le Temple, il est signifié, ici comme ci-dessus, l'intime
du Ciel; pal' jusqu'à ce que (ussent accomplies les sept 7Jlaies
des sept Anges, il est signifié et cela jusqu'à ce que, nprès ln dé-
,'astalion, il y eùt fin de celle Église, N° 658; et par les sept plaies
des sept anges sont signifiés les maux et les faux qui dévaslenl
l'f.:glise el font sa fin, N" 657.

• * * lolc :w:

675. Ici j'ajouterai ce l\!ÉMOnAELE. Je vis un papier envoyé pal'


le Seigneur, à trnvers le Ciel, dans une Société composée d'An-
glais, - mais c'était une de leurs plus petites Sociélés, - olt il y
avait aussi deux tvêques; ce papier contenait une exhortation il
'l'econll..ai!!e le S~igneur pour Dieu dne.!!l et de la Terre, coullile
-
:ioB L'Al'OCALrPSE nÉVÜl::E, 1\" 67b,
Lui-:\Iémc l'a enseigné, - .\Iallh. XXVUI. 1.8; - ct à se relirer
de la doctrine de la Foi justifiante sans les œunes de la loi, parce
que cette dortrine est erronée. Ce papier fut lu ct eopié pal' un
grand nombre; ct, au sujet de cc qui y etait conleuu, ils pensaient
et padaient sainement d'après le jugement intérieur, ct ils étaient
illustrés pal' le Seigneur, ct l'illustration était reçue dans la lu­
mière, qui est insitëe dans les Anglais plus que dal1s tous les au­
tres. 01', après l'avoir reçu, ils dirent entre eux: (( Entendons les
tvèques. » Et ceux-ci furent entendus, mais ils contredirent et
improuvèrent; 01', ces Itl'êques, qui se trouvaient là, étaient de
ccux qui, dans le monde, pal' l'amour de la domination SUI' les
choses saintes de l'Église, et de la prééminence pal' elles dans les
choses poliliques, étaient devenus durs de cœur quant anx choses
spirituelles de la foi et de la charité; c'est poul'quoi, après une
courte consultation entre eux, ils l'envoyèrent le papiel' vers le
Ciel, J'Ol! il était venu : ce l'envoi fait, la plupart des Laïques,
après quelques llIurmnres, relirèrentleul' précédent assentiment,
ct alors la lumière de leur jugement dans les choses spirituelles,
qui avait brillé auparavant, futtout-à-coup éteinte; ct après qu'ils
curent été de nouveau avertis, mais en vain, je vis celle Société
s'enfoncer, mais je ne vis pas à quelle profondeur; et elle disparut
ainsi il la vue de ccux qui adorent uniquement le Seigneur, et ont
en aversion la foi seule.
:\Iais, quelques jour~. apr~, je vis ~_~~!Iine d'es[lrils mon 1er
de la terre inférieure, où celle petite Sociélé s'élait enl'oneée; ils
s'approchèrenl demoi, et l'un d'eux, qui élait Sage, prenant la
parole, dit: (( (~coute une chose merveilleuse: Lorsque nous nous
sommes enfoncl's, il se présenta à nous lin lieu, d'abord comme un
etang, mais peu après comme une terre sèche, el ensuite cOlllme
lIne pelite ville, dans laquelle plusieurs avaient, chacun, leur
maison, mais d'un aspect misérable; le jouI' snil'anl, nous nous
consullùmes entre nous SUL' ce qu'il y arait il faire; plusieurs di­
rent qu'il fallait aller trouver les deux Évêques, el les reprendre
arec douceur de ce qu'ils araient l'envoyé le papier vers le Ciel,
d'oil il était descendu, ce qui avait été cause de ce qui nous
était arrivé; ils en choisirent quelques-uns, qui allèrent auprcs
des l~l'èllues, - celui qui Ille pariaitlllc dit qu'il étaill'un d'enll'C
N" 675. CHAPITRE QUINZILIU:. 309
em:; - el alors, ajouta-t-il, l'un de nous, qui excellail en sagesse,
parla ainsi aux Évêques : ~:coutez, vous, Pères, nous avons cru
que chez nous, plus que chez tous les autres, il y avait l'Église,
qui, dans le Monde Chrétien, méritait d'être appelée la principale,
el la Heligion, qui méritail d'être appelée la meil/eure; mais il
nous a été donné du Ciel l'illustration, et dans l'illustration la per­
ception, qu'aujourd'hui dans le Monde Chrétien il n'y a plus ni
Église, ni Religion. Les Évêques répondirent: Que dites-vous? est­
ce que l'Église n'est pas où est la Parole, où le Christ Sauveur est
connu, et ou sont les Sacrements? A cela le nôlre répondil : Ces
choses sont de l'Église, el elles fonll'Église, toutefois elles la fonl
non hors de l'homme, mais au dedans de l'homme. El de plus, il
dit : QUANT AL'ÉGLISE, l'Église peul-elle être où l'on adore trois
Dieux? l'Église peul-elle être où toule sa doclrine est fondée SUl'
un seul passage de Paul faussemenl enlendu, et pal' conséquent
non SUI' la Parole? Peut-il y avoir Itglise, quand on ne s'adresse
pas au Sauveur du Monde, el là où Lui-"ême esl divisé en deux?
QUANT ALA RELIGION, qui peut'nier que la Religion ne consisle à
fuir le mal el à raire le bien? Y a-l-il une Heligion là où l'on en­
seigne que la foi seule sauve, et non la charité? Y a-t-il une neli­
gion là où l'on enseigne que la charité procédanl dè l'homme n'esl
qu'une chari lé morale el civile? Qui ne voil que dans celle charilé
il n'y a rien de la Religion? Ya-t-il dans la foi seule quelque chose
de l'acle ou de l'œuvre, el cependant c'est dans le faire que con­
sisle la religion? Exisle-t-il SUI' loulle globe une Nation,- chez
laquelle il y ail une Religion,-qui exclue lout salvifique des biens
de la charité, qui sonl les !Jonnes œuvres, lorsque cependanlle
tout de la neligion consisle dans le !Jien, el le tout de l'Église
dans la Doctrine qui doil enseigner les l'rais, et par les vrais le
bien? Voyez, Pères, quelle gloire ce serait pom nous, si l'Église
et la Heligion qui n'exislent pas commençaient el se levaient chez
nous! Alors ces Évêques réponcliren 1 : 'In parles ll'op haul; la
foi par l'acle, qui est la foi pleinement justifianle el sauvante,
n'esl-elle pas l'Église? et la foi par l'étal, qui eslla fui procédanle
et perfeclionnanle, n'esl-elle pas la Heligion? Saisissez cela, en­
fants. !lIais alors le Sage anglais dit : Écoulez. Pères! Esl- ce
que l'homme ne conçoit pas .la. foi. pal' l)cle comme une souche?
310 L'APOCALYPSE JlÉ'ÜI;L, N" 675,
Esl-ce que l'Eglise peul êlre dans une souche vivifiée alors selon
volre idée? Esl-ce que la foi pal' l'élal n'esl pas la continuation ct
la progression de la foi pal' l'acle? Et, puisque ~~!<:>n yolre idée,
tout salvifique est dans la foi, el qu'il n'yen a aucun dans le bien
de la charité par l'homme, où esl donc alors la Religion? Les
évêques direnl : Ami, tu parles ainsi, parce que tu ne connais
pas les Arcanes de la justification pal' la foi seule; el celui qui ne
les cannait pas ne connail pas le chemin de la salvation par l'in­
térieur; ton chemin est exlerne el plébéien; suis-le, si lu veux,
mais sache seulement que lout bien vient de Dieu, el qu'aucun
bien ne vienl de l'holllllle, el qu'ainsi l'holllme dans les choses
spiriluelles ne peut absolument rien pal' lui-même; comment
alors l'homme peul-il pal' lui-même faire Je bien, qui esl bien
spiriluel? Indigné de ces paroles, l'Anglais qui leur parlait leur
dil : Je connais vos Arcanes de justification mieux que l'OUS, ct
je vous dis ouverlemeul que dans vos Arcanes in lérieurs je ne vois
que des fanliimes; la l\eligion ne consiste-l-elle pas il rcconnailrc
el il aimer Dieu, ct à fuir el à haïr le diable? Dieu n'est-il pas le
lJîen même, elle diable le Mal même? Quel est, SUI' Loulle globe,
l'homme qui, ayanl une religion, ne sache cela? N'est-ce pas re­
connuilre el aimer Dieu que de faire le bien, parce que le bien est
de Dieu et vienl de Dieu? eln'esl-ce pas fuir ct haïr le diable que
de ne pas faire le mal, parce que le mal esl du diable ct vient du
diable? Volre foi pal' l'acle, que vous appelez foi pleinemenl justi­
fianle cl sauvante, ou, ce qui esl la même chose, voire Acte de
justilicalion pal' la foi seule, enseigne-Hl à faire quelque bien,
qui esl de Dieu et l'ienl de Dien, cl enseigne-t-il à fuir quelque
mal, qui est du diable el dent du diable? nullement, puisque
vous décidez qu'il n'y a aucun salul il faire l'un el à fuir l'aulre,
Qu'esl-ce que l'olre f(~_ pn.!:.I'(~!!1l, que l'ons avez appelée foi pro­
cédanle el perfeclionnanle, sinon la même que la foi pal' l'acle?
Commenl peut-ellc être perfeclionn(~e, puisque vous excluez tout
bien que l'homme l'ail comme pal' !Lü-même, en disanl : êommelil
l'hornlllé peul-il êlre sauvé par quelque -bien qu'il r,Îil, puisque la
salvalion esl graluite? pnis aussi: Qu'est-ce que le bien que
l'homme fait, sinon un bil'n méritoire, cl cependanlle mérite du
Clirisl est loul? Faire le bieu pour le salul serait donc s'allrihuer
:;" Gi5. ClIAPITHE QUINZlbrJ'. :Hl
ce qui appartienl au Christ seul, ainsi cc serait aussi vouloir se
juslifier el sc sauver soi-même? puis enfin: Commenl quelqu'un
peut-il faire le bien, puisque l'Esprit Sainl l'ail tout sans aucun
secours de l'holllme? qn'esl-il besoin alors de quelque bien acces­
soire de la part de l'homme, quand loul bienvenanl de l'homme
n'est pas en soi le bien? et beaucoup d'au~res raisonnemeuts sem­
blables. Ne sonl-ce pas là vos Arcanes? mais il mes yeux, cc sont
de pures arguties el des finesses invenlées daus le but d'éloigner
les bonnes œuvres, qui sont les biens de la charité, afin d'éla­
blir votre foi seule; el comme vous agissez aiusi, vous regardez
l'homme quan t il ces cllOses, el en général quan t il Lous les spiri­
tuels qui appartiennenl il n:;glise et à la Religion, comme une
souche ou comme une stalue inanimée, et non comme un homme
créé il l'image de Dieu, à qui a été donnée et est continuellement
dounée la [acullé de cO!llprendre et de vouloir, de croire et d'ai­
mer, de parler cl de faire, absolument comme de lui-même, sur­
tout dans les choses spiriluelles, parce que c'est d'après elles que
l'homme esl homme; si l'homme, dans les choses spirituelles, ne
pensail pas el n'agissail pas comme de lui-même, que serait alors
la foi, que serait alors la charité, ct que serail alors le cul le, et
même que seraienl alors n~glise et la I1eligiou? Vous savez que
faire du bien au prochain pal' amour, c'('slla charité; mais vous
ue sal-ez pas ce que c'est que la charilé, lorsque cependaul la
charité est l'âme, la vie et l'essence. de la foi; el puisque la cha­
rité en esl l'à me, la vic et l'essence, que devient alors la foi éloi­
gnée de la chari lé, sinon une foi morte? 01', la foi morle n'est
qu'un speclre; je l'appelle UII spectre, parce que Jacques l'Apôlre
all.pelle la foi sans les bonnes œuvres, llon-seulement foi morle,
m!!-is même foi diabolique. Alors l'un de ces deux t:vl~ques, ayant
entendu qne sa foi 01ail <Ippelée foi morle, foi diabolique et spec­
tre, s'elllporta lellement, qu'il arracha sa mUre de dessus sa tèle,
cl la jeta sul' la table, ('n disant: Je ne la reprendrai pas que je
n'aie tiré vengeance des ennemis de la foi de nolre t:glise. Et
il secouait la lèle en mUl'llllll'ant et en disant: CE JACQUES! Œ
.JACQUES! Sur le deranl de sa milre, il y availnne lame de mélal
sur laquelle élail celle inscription: FOI SEULE; ct alors apparut
t'lII[-ù--conp \111 '\lonslre sortanl de la terre avec sept [ples. ayanl
31~ L'APOCALYPSE RtytLÉE. IV 675.
les pieds comme ceux d'un ours, cl la bouehe comme celle d'un
lion, absolument seulblable à la bèle qui csl décrite dans l'Apo­
calypse, - XIII. 1, 2,-donll'image fuI faile el adoree,- Vcrs.
lil, 15. - Ce Spectre prit SUI' la lable la mîlre, il l'élargit pal' le
bas, et la mil SUI' ses sept têtes; cela fail, la terre s'ouvrit sous
ses pieds, el il s'enfonça dans l'Enfer. A celle vue, l'Évêque s'é­
cria: Violence! violence! Alors nous nous séparâmes d'eux; et
voici, devant nos yeux lin Escalier, pal' lequel nous monlâmes,
el nous revînmes sur la terre el en vue du ciel, où nous étions
auparavant. » Voilà ce que llI'a l'acon lé le Sage Anglais.
L'APOCALYPSE

CHAPITRE SEIZIÈME.

1. El j'entendis une voix grande du Temple, disanl aux


sepl Anges: Allez, et versez les fioles de la colère de Dieu
en la tene.
2. El s'en alla le Premier, el il versa sa fiole SUI' la
Terre, el il y eul un ulcère mauvais el pernicieux SUI' [es
hommes qui avaient le caractère de la bête, el qui adol'aiellt
son image.
3. Et le Second Ange versa sa fiole dans la Mer, et il y
eut du sang comme d'un mort, et toute âme vivante mourut
dans la Mer.
h. El le Troisième Ange versa sa fiole dans les Fleuves
el dans les Sources ùes eaux, et il y eul du sang.
5. El j'entendis l'Ange des eaux qui disait: Juste tu es,
Seigneur, Qui Est et Qui Était, et le Saint, parce que ces
choses tu as jugé.
G. Parce que sang de Saints el de Prophètes ils onl
versé, sang aussi tu leur as donné à boire, cal' dignes ils
sont.
7. El j'en entendis llll aulre de l'Aulel, disanl : Oui,
'1­
If. -/.
~

:.H4 L'APOC,ILYl'SJ:: RI~VÜÜ.

Seigneur Dieu Tout-Puissant, vrais et justes, tes jugements.


8. Et le Quatrième Ange versa sa fiole SUI' le Soleil, et
il lui fut donné d'affliger de chaleur les hommes pal' le feu.
9. Et fUl'ent affiigés les hommes d'une chaleur grande,
et ils blasphémèrent le Nom de Dieu qui a pouroir sllr ces
plaies, ct ils ne vinrent pas à résipiscence pour lui donner
gloil'e.
10. Et le Cinquième Angc \'ersa sa fiole SUI' le Trône
de la bête, et dcvint son royaume téuéhl'cux, et ils mor­
daient lems langues de douleur.
n. Et ils blasphémèrent le Dieu du Ciel à cause de
leurs dou leurs, et à cause de leurs ulcères; et ils ne \'inren L
point à résipiscence de leul's œuvres.
12. Etle Sixième Ange versa sa fiole SUI' le gl'ancl fIeuve,
l'Euphrate; et fut tarie son eau, afin que flit préparé le
chemin des rois de devers le lcrant du soleil.
13. EL je vis de la houche du dragon, et de la bouche
de la hêLe, eL de la bouche du faux prophète, tl'ois esprits
immondes semblables à des grenouilles.
H. Cal' ce sont des esprits de démons, qui font des
signes pour s'en aller vers les rois de la telTe et de tout le
globe, afin de les assemhler pOUl' la guel're de ce jour gl'and
du Dieu Tout-Puissant.
15. Voici, jc viens comme un voleul'; heureux celui
qui veille et gal'de ses vêtements, afin que nu il ne marche
point, et qu'on ne voie point sa honte!
16. Et il les assembla dans le lieu appelé en hébreu Ar­
mageddon.
1i. Et le Septième Ange versa sa fiole dans l'Ail', et il
sortit une voix grande du Temple du Ciel, du Trône, di­
sant: C'en est fail.
CII,\PITlIE SEI7.It;)It;. 315
18. El il Yeut des voix, des éc!ail's cl des tonnel'res; el
il y eut un Il'emhlement de tene grand, tel qu'il n'y a point
eu, depuis que les hommes ont été SUI' la terre, un tremble­
ment de telTe si grand.
19. Et devint la ville grande en trois pal'lies, el les villes
des nalions tombèrent; et de Babylone la grande il y eut
mémoire devant Dieu, pOUl' lui donner la coupe du vin de
l'emportement de sa colère.
20. Et toute île s'enfuit, et les montagnes ne ·fUl'ent
point ll'ouvées.
2'1. Et une grêle gl'ande, comme du poids d'un talent,
descendit du Ciel sur les hommes; ct les hommes blasphé­
mèrent Dieu, il cause de la plaie de la grêle, parce que
gl'ande était sa plaie ex trèmement.

SENS SPIHITUEL.

CONTENU DE TOUT LE CHAPITHE. Dans ce Chapitre, les


maux ct les faux qui sont dans l'Église des Héfol'll1és sont
découverts par ['influx procédant du Ciel, Vers. 1. Dans
les Ecclésiastiques, Vers. 2. Dans les Laïques, Vers. 3.
Dans l'entendement de la Parole chez eux, Vers. 6, 5, 6,
7. Dans l'amour chez eux, Vers. 8, Û. Dans la foi chez
eux, Vcrs. 10, 11. Dans les rai~onnements intérieurs chez
eux, Vers. 12, 13, 16, 15. Dans toutes les choses à la fois
qui leur appartiennent, Vers. 17 à 21.
CO:'\TE'.'lU DE CHAQUE VERSET. Vers. L Et j'entendis une voix
grande du Tem]lle, disant aU.1J sept Anges: Allez, et versez les
fioles de la coUtre de Dieu en la terre, signifie l'influx par le Sei­
gneur d'après l'intime du Ciel dans l'I~glise des I1.Morm(~s, ou sonl
;aG ],',\('OCA 1. l'l'SI:: li 1:: v i:LÜ:,

CCliX lJlIi sonl dans la foi séparée de la charilé quanl il la doclrine


cl quanl à la vie; Vcrs. 2. Et s'en alla le P,'emier, et il 'Versa sa
fiole sur la Terre, signifie en ceux qui sonl dans les inlérieurs
rie l'l~glise des I\éformés, el qui s'appliquenl il la doclrine de la
justification pal' la foi seule, el sonl appelés Ecclésiastiqucs ; et il
y eut un ulcère mauvais et pernicieux, signifie les maux cl les
faux intérieurs deslructifs de loul bien el de loul vrai dans l'É­
glise ; sw' les hommes qui avaiellt le caractère de la bl!te, et
qui ador'aient son image, signifie chez ceux qui vivenl dans la
foi seule cl reçoivenl sa doctrine; Vers. 3. Et le Second Ange
versa sa (lole dans la Mel', signifie l'influx chez ceux qui, dans
celle Église, sonl dans ses exlernes cl dans celle foi, el sonl ap­
pelés Laïques: et il y eut du sang comme ll'un mort, et toute
lime vivoute mourut dans la Mel', signifie chez eux le faux in­
fernal, par lequel loul vrai de la Parole, ct par conséquenl de l'l~­
glise el de la foi, a élé éleinl ; Vers. u. Et le Troisième Ange
'Vcrsa,sa (lole dans les Fleuves et dans lcs Sources des eaux, si­
gnifie l'influx dans l'enlendemenl de la Parole chez eux: et il y
tut du sang, signifie les vrais de la Parole falsifiés; Vers. 5. Et
j'cntendis l'Ange des caux qui disait, signifie le Divin Vrai de
la Parole; juste tu cs, Seigneur, Qui Est et Qui Était, et le
Saint, parc!! que ces choses tu as jugé, signifie que c'esl d'a­
près la Divine Providence du Seigneur, qui esl el qui étailla Pa­
l'ole; qu'autremenl elle serail profanée; Vers. G. Parce que sang
de Saint,l et de Prophètcs ils ont verse, signifte par celle raison
que cel unique point, que la foi seule sau ve sans les œuvl'es de la
Loi, quand il il élé reçu, pervertil lous les vrais doclrinaux tirés
de la Parole: sang aussi tu leur as donné il boir'e, cm' dignes
ils sont, signifie qu'il a été permis à ceux qui se sont confirmés
dans la foi seule, cl pal' la doctrine el par la vie, de falsifier les
vrais de la Parole, el d'imprégner leur "ie de ces l'rais fnlsifiés ;
Vers. 7, Et j'en entendis un autre de l'Autel, disant: Oui, Sei­
gneur Dieu Tout-Puissant, vrais et justes, tes jugements, si­
gnifie le Divin Dien de la Parole confirmant ce Divin Vrai: Vers. 8.
Et le Quatrième Ange versa sa (lole sur le Soleil, signifie l'in­
flux dans leur amour: et il lui (ut dorme d'aflliger de cltaleu/"
les hommes par le (cu, signifie que l'amour envcrs lc Seigneur
CILIPITRE SEIZIÈilIE. 317
les torturait, parce qu'ils étaienl dans les convoitises des maux
d'après le plaisir de lem amour: Vers. 9. Et (ll1'ent affligés les
hommes d'une chaleur gnmde, et ils blasphémèl'ent le Nom de
Dieu qui a )JOUVOÙ' SUl' ces plaies, signifie qu'a cause du plaisir
de l'amour de soi, tirant son origine des graves convoitises des
manx, jls n'ont pas reconnu, la Divinilé de l'Humain du Seigneur',
d'où cependanl inUuenlloul bièn de l'amour ellout vrai cie la foi:
et ils ne vÙll'entpas il Tésipiscencr: pOUl' lui donnel' gloù'e, si­
gnifie qu'en raison de cela ils ne peuvent par aucune foi recevoir
que le Seigneur est le Dieu du Ciel el de la Terre, au~si qnant il
l'Humain, quoique la Parole l'enseigne: Vers. 10, Et Ir: Cin­
quième Ange versa .la {laie SUl' le TTûne de la b(!te, signilie l'in·
flux dans leur foi: et det'int son Toyaume ténébTeux, signifie
qu'il n'apparaissail que des faux: et ils mordaient leurs langués
de doulcUl', signifie qu'ils ne snpportaient pas les vrais: Vers, H.
Et ils blasphémèrent le Dieu du Ciel il. cause de lew's clouleUl's,
et il cause de leul's ulcèTes, signifie qu'ils ne pure'nl reconnaître
que le Seigneur Seul esl le Dieu du Ciel el de la Terre, à cause
des répugnances provenant des faux el des maux inlériems : et
ils ne vinrent)Joint cl Tésipiscence de leuTs œuvres, signifie que,
quoiqu'inslruils d'après la Parole, néanmoins ils ne se retirent
point des faux de la foi, ni par conséquent des maux de la vie:
Vers. 12. Et le Sixième Ange vel'sa .la {laie sur le gl'Clnd fleuve,
l'EuphTate, signifie l'influx dans leurs raisonnemènls intérieurs,
par lesquels ils confirment la justificalion pal' la foi seule: et (ut
taTie son eau, tl/in que (ût)JI'é']Jl1ré le chemin des l'ois de devers
le levant du soleil, signifie que furent éloignés les faux de ces
raisonnements chez ceux qui sonl par le ~eignellr dans les vrais
d'après le bien, et qui doivent être inlroduits dans la Nouvelle
Église: Vers. 13. Et je vis de la buuche du dl'ogon, el de la bou­
che de la bête, et de la bouche dl! (aux prophète, signifie ce qui
fut perçu de la Théologie fondée sul' la doctrine de la Trinité des
Personnes de la Divinité, el sur la doctrine de la justificalion par
la foi seule sans les œuvres de la loi: trois esprits i'l1lllwndes
semblables à des grenouilles, signifie qu'il n'en sortait que de
purs raisonnemenls et des cupidilés de falsifier les vrais: Vers. 14,
Car ce sont des esprits de déllluns, signifie que c'étaient les cu-
II. 27'·,
3J8 L'APJC\LYl'SJo: rlf:YÉLI:F:.

pidités de falsifilJr les nais, ct de raisonner d'après les faux: llui


{ont des s'ignes lJO!ll' s'en aller vers les 'l'ois de la tare et de
tout le ylobe, a{ln de les assembler POll1' la guerre de ce jour
grand du Dieu Tout-Puissant, signifie les altestations que leurs
faux sont des vrais, et les excilations de tous ceux, dans taule
cette i~glise. qui sont dans les mêmes f!lux, pour allaquer les vrais
de la Nouvelle i-:glise : Vcrs. 15. Voici, je viens comme un vo­
leur; heureux celui qui veille et (Jarde ses vêtements, signifie
l'avénement du Seigneur, et alors le Ciel pour ceux qui portenl
leurs regards vers Lui, el persisten t dans la vie selon ses pré­
c-cptes, qui son t les Hais de la Parole: a{ln que nu il ne marche
1JOint, et qu'on ne voie point sa honte, signifie afin qu'ils ne
soient point avec ceux qui ne. sont dans aucun vrai, el que leurs
amours infernaux ,n'apparaissent point: Vers. 16. Et il les as­
sembla dans le lieu appelé en Mbreu Arma'Jeddon, signifie l'état
du com1Jat d'après les faux contre les vrais, cl l'intention de dé­
truire la Nouvelle Église, intenlion qui a sa source dans l'amour
ùu commandement et de la prééminence: Vers. 17. Et le Sep­
tième Ange versa sa fiole dans l'Air, signifie l'influx dans toutes
les choses il la fois chez eux : et il sortit une voix grande du
Telltple du Ciel, du TI'6ne, disant: C'en est {ait, signifie ainsi
manifesté pal' le Seigneur, que loutes les choses de l'Église ont
été dévaslé_~s, ct que maintenant le jugeme ni dernier est proche:
Vers. 18. Et il Y eut des voix, et des delail's ct des tonnerres,
signif1c des raisOnnell1ents, des falsifications du vrai, et des argu"
lJJenlalions d'après les faux du mal: et il y eut un tl'e1l'wlement
de terre 'Jl'wul, tel qu'il n'y a point eu, depuis que les hom.mes
ont été sur la tare, un tremblement de terre si grand, signif1e
COlllme s'il y avail des secousses, des paroxysmes, des renverse­
ments de toutes les choses de l'l:;glise, el des séparations vio­
lentes d'avec le Ciel: Vers. 19. Et devint la ville grande en trois
lJartics, et les villes des nations tombèrent, signifie que celle
Jglise quant il la doctrine fut entièrement delruile pal' eux, pa­
r;i~I_~~~enl t\lutes les hérésies qui en d.écoul~nt : et de ik;i)ylone
la grande il y eut lIItllwil'c devant Dieu, pour lui donner la
coupe du vin de l'empol'tement de sa colère, signifie alors aussi
la destruction des dogmes de la neligiosilé Catholique-nomaine;
Vers. L CHAPITRE SEIZlbIE. 3tn
Vers. 20. Et toute ile s'en{uit, ct les montagnes ne {urent point
trouvées, signifie qu'il n'y eut plus aucun l'l'ai de la foi, ni aucun
bieu de l'amour: Vers. 21. Et une grele grande, comme du
110ids d'un talent, descendit du Ciel .lUI' les ilOmmes, signifie les
faux horl"ibles et atroces, pal' lesquels tout vrai de la Parole, el
par conséquent de l'Église, fut détruit: et les hommes blasphé­
mèrent Dieu, li cause de la plaie de la grele, parce iJue gnmde
était sa plaie e:l'trémement, signifie que, comllle ils avaieut con­
firmé chez eux de tels faux, ils nièrent les nais au point de ne
pouvoir pas reconnaître ces nais, il cause des répugnances pro-·
venant de leurs faux et de leurs maux intérieurs.

EXPLICATION

676. Vers. 1. Et j'entendis une voix grande du Temple, di­


sant aux sept Anges: ALLez, et versez les {ioles de la colère de
Dieu en la Terre, s-igni{w l'influx par le Seigneur d'après L'in­
time du Ciel dans l'Église des Ré{ormés, où sont ceux qui sont
dans la {ai séparée de la charité quant li la doctrine ct quant il
la vie, pour leur enlever les vrais ct les biens, et pOUl' mettre
en I!vùlence les {aux et les maux dans lesquels ils sont, et ainsi
pOUl' les séparel' d'avrc ceux qui croient au Seigneur et sont
par Ut! dans la charité et dans la foi de la charité. Cela est
sommairement ce qui est contenu dans ce Chapitre. Pal' le Tl'm­
7Jle e.;t entendu le Temple du Tabernacle du Témoignagt', dont il
a été parlé au Chapitre XV, Vers. 5; et par ce Temple est signifié
l'Intime du Ciel, oil est le Seigneur dans sa sainleté dans la Pa­
role et dans la Loi qui est le Décalogue, N" 669; pal' la voix
grande, qui en sort, esl signifié le commandement Divin d'aller
el de verser les fioles; par les sept ,1nges est enlenr1ule Seigneur,
comme ci-dessus, N" 657; pal' verser en la lerre les fioles, dans
lesquelles élaienl les plaies, il est signifié l'influx dans l'Eglise
des Héformés; pal' verser les fiolrs, l'influx, et pal' la tel'n:, l'É­
glise, N" 285. li s'agil encore de l'l:;glise cheh les Iléformés; mais,
clans le Chapitre suivant, il s'agira de l'Eglise chez les Catholi­
----.........

320 I,'APOCAL YI'Sf: nl;V.tLÉt:. 1\" 67ü.


ques-llomnins, puis du .Jugement Dernier, et enfin de la i':ou­
velle Église, qui est la Nouvelle Jérusalem; voi)' la PnJ::FACJ::, et
N" 2. Dans les Chapitres VI[[ cl IX, il est question de sept Anges
qui avaient sept trompeltes, dont ils sonnèrent, et comme ptu­
sielll's choses semblables s'y rencontrent, il sera dit ici ce qui est
signifié par ces sept Anges-là, et cc qui est signifié par ceux-eï: Pal'
les septtrompelles, dont sonnèrent les sept linges, il est signifié
l'exilmen et la manifestation des faux el des maux, dans lesquels
sont ceux qui sont dans la foi séparée d'avec la charittl, tandis que
pal' les sept fioles pleines des sept dernières plaies, il est signifié
leUl' dévastation el leul' consommation, cal' le Jugement dernier
sur eux ne se rait pas avant qu'ils aient été dévastés. La Dévasta­
tion et la Consommation dans Je ~Ionde spirituel se font de celte
manière: Ceux qui sont dans les faux quant il la doctrine, ct par
suite dans les maux quant il la vie, sont dépouillés de lous les
biens et de tous les l'rais, qu'ils ont seulement posséMs dans
l'homme naturel, ct pal' lesquels ils ont pris l'apparence d'hommes
Chrétiens; ces biens et ces vrais leur étant ôtés, ils sont séparés
d'avec le Ciel, cl sont conjoints il l'enfer; ct alol's, dans le ~Ionde
des Esprits, ils sont, selon les variétés des convoitises, disposés en
sociétés qui plus lard sont englouties. Les biens ct les vrais leur
sont ôtés par l'influx provenant du Ciel; l'influx a lieu par les vl'ais
et les biens réels, par lesquels jls sont torturés ct tourmentés à
peu près comme un serpent àpproché du feu ou jeté sur une four­
millière; c'est pourquoi ils rejettent loin d'eux les biens et les
vrais du Ciel, qui sonl aussi les biens et les vrais de l'Église, et
enfin ils les condamnent, pal' la raison qu'ils leur ont fait éprouver
comme un loul'lnent inferna!; cela étant fait, ils entrent dans
Icurs maux et dans lenrs faux, et sont séparés d'avec les bons. Ce
sont là les choses qui sont décrites dans ce Chapitrc, el sont si­
gnifiées par verser les fioles dans lesquelles étaient les sepl der­
nières plaies: dans les fioles il n'y avait pas ces maux et ces faux
qui sont signiOés par les plaies, mais il y avait les vrais et les
biens réels, dont l'efJ'et a été tel qu'il est décrit; en effet, les Anges
sont sortis du Temple du Tabernacle du Témoignage, par lequel
est entendu l'intime du Ciel, oü il n'y a que les vrais ct les biens
dans la Divinc Sainteté, Chap. XV, Vers. 6. Celle dévastation et
Ycrs. L CHAP/TRE SE/Zlbu:, 321
celte consollliliation sont celles c10nt le Seigneur pade en ces ter­
mes: « Celui qui a, il lui seru donné, et plus abondamment il
aura; mais celui qui n'a pas, cela m~nll' (lU'il a lui sera 6té, Il
- i\latIh, XlI.f. 12. l'lare, IV. 25. - {( Otez-lui le talent, et don­
nez-(le) il celui qui a les dix talents; car li chacun qui u il sel'a
donné, et abondamment il aura; mais li celui qui n'a pas,
lIU!me ce qu'il a lui sera ôté. I l - i\lalth. XXV. 28, 29. Luc, XtX.
26, 25, 26.
6ii. Vers, 2. Et s'en alla le Premier, et il versa .la fiole sur
la Terre, signifie en ceux qui sont dans les interieurs de tÉ­
glise des Ré{ormes, et qui s'cllJT!liquent il la doctvinc de la jus­
tification lJG/' la (oi seule, et sont appelés Ecclésiastiques. Pal'
verser la/iole, il est signifié l'inllux, comme ci-dessus, N" 6ï6;
par la te/Te esl signifiée 1'1:;glise, 1'\0 285, ici chez ceux qni l' sont
clans ses intérieurs; ce sont ceux qui s'appliquent il la doctrine de
la justification pal' la foi seule; eux auss~ disent qu'ils en connais­
sent les intérieurs, mais ces intérieurs sont seulement les confir­
mations de ce point unique, que la foi seule justifie sans les œu­
vres de la loi; ils ne connaissent pas d'autres intérieurs; et comme
clans ces intérieurs sont principalement les Prêtres, les Profes­
seurs de Théologie et les Lecteurs des Académies, en un mot, les
Docteurs et les Pasteurs, c'est pour cela que ce premier influx a
eu lieu en ceux qui sont appelés le Clergé; si ce sont eux qui sont
entendus, c'est parce qu'il est dit que le Premier Ange versa sa
fiole en la Terre, et le Second Ange dans la 1\ler, et qu'aIors pal' la
Terre il est entendu l'Église chez ceux qui sont dans ses intel'l1es,
ct par la ~1er l'Église che7. ceux qui sont dans ses externes, COlllme
ci-dcssus, W' 398, 403, 404, 420, fJïO. Que ceux-là soient enten­
dus, c'esl encore évident en ce qu'il est dit qu'il l'eut un Ukèl'e
en eux.
6ï8. Et il 11 eut un ulcère 71UlUlXtis et pernicieux) signifie les
mau;); et les (aux intérieurs destr:'cli{s de tout bien et de tout
vrai dans l'i<:glise. Par l'ulcère) ici, il n'est pas signifié autre
chose que le lllai qui a sa source dans la vie selon ce point capital
de doctrine, que la foi seule sans les œuvres de la loi justifie et
sauve, parce qU'à la suite il est dit « sur les hommes qui avaient
h~ caract&re de la bête et qui adoraient son inwge, nce qui signifie
-----..
322 L'APOCALYPSE llÉI'J~I,fE. 1\" 6i8.
cette roi ct la vie selon celte roi; c'est pourquoi, par l'ulcère mau­
vais ct pernicieux, il est signifié les maux et les l'aux intél'ieurs
destructifs de tout bien et de tout vrai dans l'Église; par perni­
cieux il est signifié destructif, et le mal ne peut pas ne pas détruire
le bien, ni le faux le vrai. Si l'ulcère a cette signification, c'est
parce que les ulcères du corps tirent leur origine d'un vice du
sang, GU de quelque autre malignité intérieure; pareillement les
ulcères entendus dans un sens spirituel; ceux-ci ont leur ol'igine
clans les convoitises et dans les plaisirs des convoitises, qui sont les
causes intérieures; le mal lui-même, qui esl signifié par l'ulcère,
et qui apparaît comme plaisir dans les externes, cache renfermées
en soi les convoitises, d'où il tire son origine el dont il est com­
posé: mais il faul bien savoir que les inlérieurs du mental humain
sonl dans l'ordre successif et dans l'ordre simulLané chez chacun;
ils sont dans l'ordre successif depuis ses supérieurs ou antérieurs
jusqu'à ses inférieurs ou postérieurs, el ils sont dans l'ordre simul­
tané dans les derniers ou extrêmes, mais dans ceux-ci ils vont des
intérieurs aux extérieurs comme du centre aux périphéries; que ce
soil ainsi,c'est cc qui a été amplement montré dans la SAGESSE AN­
GÉLIQUE SUR LE DlrtN AMOUR ET SUR LA DIVINE SAGESSE, W' 173
il 281, où il est traité des degrés; d'après cela, il est évident que
Je dernier esl le complexe de tous les antérieurs, d'où il suit que
toutes les convoitises du mal sont dans l'ordre simultané en de­
daus du mal même que l'homme perçoit chez lui; tout mal que
l'homme perçoit chez lui est dans les derniers; c'est pourquoi,
lorsque l'homme rejette loin de lui le mal, il en rejette aussi en
même temps les convoitises, toutefois cependant non par lui­
même, mais pal' le Seigneur; l'homme, il est vrai, peut rejeter loin
de lui le mal, mais non les convoitises du mal; lors donc qu'il l'eut
rejeter le mal, en le combattant, il doit porter ses regards vers le
Seigneur; en el'fet, le SeigneUl' opère depuis les intimes jusqu'aux
derniers, car il entre par l'âme de l'homme, et il purifie. Ces
choses ont etc dites, al1n qu'on sache qne l'ulcère siguifie le mal
qui apparalL dans les derniers on dans les extrêmes, et qui a sa
source dans une malignité interne; cela "rrive chez tous cenx qui
se persuadent que la foi seule sauve, et qui pour cela même ne
réfléchissent sur aucun mal chez eux, et ne portent pas leurs re­
Vers. 2, CIIA p['l'nE Sf.lZlhlt:. 3::!;}
gards vcrs Ic Scigncur. Dans Ics passages qui suivent, Ics Ulcèrcs
ct les Blessures signiOent aussi les maux dans les extrêmes, "yant
leur origine dans les maux intérieurs, qui sont les convoitises:
« Depuis la plante du lJied jusqu'ù la tète, lJoint d'intégrité';
blessure et cicatrice, et lJlaie récente, lesquelles n'ont été ni
pressées, ni bandées, ni adoucies pm' l'huile. ))- Ésaïe" l. 6.­
(1 lIIes iniquités ont dépassd ma tète; puantes et purulentes

sont mes blessures il cause de ma [olie. )) - Ps. XXX VIl f. 5, 6.


- « Au joUi' que Jéltovah bandera la (ractw'e de SOll peuple,
et que la blessw'e de sa plaie il gUé1'ira. ))- Ésaïe, XXX. 26.­
« Si tu n'obeis point il la voix de Je/lOvait, pour prendre garde
ù [aire ses prdceptes, Jehovah te {l'appem de l'Ulcère d'É­
gypte, d'ltémol'rltoïdes, et de teigne, et de gale; et (/'Ulcè7'e
malin sw' les genoux et sw' les cuisses, dont tu ne pour'l'as pas
tJtre guéri, depuis la plante de ton piedjusqu'ù ton sommet. ))­
Deutér. XXVflT. 15,27,35. - Par « l'Ulcère de lJUstules (lores­
cent sur l'ltomme et sur ia b~te, dans l'Égypte,))- Exod. IX.
8 à 11, - il n'a pas non plus été signifié autre chose, car lcs mi­
racles qui y furent faits signifiaient les maux et les faux dans les­
qnels ils étaient. Et comme la Nation Juivc était dans la profana­
lion de la Parole, et que celte profanation est signifiée par la
Lèpre, c'est pour cela qu'il y eut lèprc, non-seulement clans lellr
chair, mais aussi clans leurs vêtemcnts, leurs maisons et lellrs
meublcs: et les genres de profanation sont signifiés par les dilTé­
rents /llaux de la Lèpre, qui étaient les tumeurs, les ltlcèl'es des
tumeurs, les pltlitules Ulanches et 7'oussâtrcs, les abcès, les
charuons, lcs clous, les dartres vives, etc. - Lévi!. Xl/f. i à 59.
- En efTet, 1'1::glise chcz cette nation était une Église rcprésenta­
tive, d"ns laquelle les inlcrnes étaient représentés pal' les exlernes
qui correspondaien l.
679, SUI' les hommes qui avaient le camctère de la bête, et
qui adoraient son image, signifie chez ceux qui vivent dans la
[oi seule et reçoivent sa dOC17·ine. Par avoir le caractère de la
bUe, il est signifié reconnaître la foi seule, la confirmer chez soi
el vivre selon elle; et par ad01'el' son image, il est signifié rcce­
voir sa doclrine; voir ci-dessus, N" 602: puis aussi, iV' 63l" 637.
Pal' vine selon la foi seule cl recel'oir sa doctrine, il est enlendu
:;2/, L'APOCAl.YPSE IIt;VI::I.Ü. ~ .. 679.
regarder à l'égard du salut la vie comme rien, et de môme tOlite
vérité, croyant qu'on est samé, pourvu qu'on prie le Père d'avoir
compassion à cause du Fils. C'est ce que font principalement ceux
qui connaissent et reconnaissent les intérieurs de celle doctrine"
car ici il s'agit d'eux; voir ci-dessus, N° 6ï7.
680. Vers. 3. El le Second Ange versa sa fiole sur la Mer, si­
gnifie l'influx du vrai el du bien ))(11' 1,. Seigneur citez ceux qui,
dans l'Église des Réformés, sonl dans ses exlernes tt dans
celte {ai, el sonl aP1Jelés Laïques. Par verser la fiole, il est si­
gnifié l'influx du vrai et du bien par le Seigneur, comme ci-des­
sus, N°' 676, 6ï7; pal' la Mel', il est signifié J'Externe de 1'J::glise,
ainsi ceux qui sont dans ses Extemes, tandis que par la Terre, il
est signifié l'Interne de l'f~glise, ainsi ceux qui sont dans ses In­
temes, N°' 398, 1103, 404, [120, 470, 6ï7; ceux-ci sont ceux qui
sont appelés Laïques, et qui sont dans celte foi.
681. El il Y eul du sang comme cl'un mort, cl loute ume vi­
vanle mourul dans la Mel', signifie citez eux le (aux infernal,
1J(l1'lequelioui vrai de la Pm'ole, cl pal' consequent de l'Église
cl cle la {ai, a él!! éteint. Par le sang comme d'un moU, ou par le
sang caillé et la sanie, il est signifié le faux infernal; en effet, pal'
le sang, il est signifié le Divin Vrai, et dans le sens opposé ce vrai
falsifié, N° 379; mais par le sang eOlllme d'un mort, il est signifié
le faux infel'Oal, car par la morl est signifiée l'extinction de la vie
spirituelle, el par suite par le mort est signifié l'infernal, N°' 321,
525; par toute iÎme vivante mourut, il est signifié que tout vrai
de la Parole, de n::glise et de la foi, fut éteint; ear par l'âme vi­
vante est signifié le vrai de la foi; de là, par J'âme vivante qui est
morte est signifié le vrai de la foi éteint. Par l'âme, dans la Parole,
lorsqu'il s'agit de l'homme, il est signifie sa vie spirituelle, qui est
aussi la vie de son entendement, et comme l'entendement est en­
tendement d'après les vrais, et que les vrais appartiennent à la
foi, e'est pOlIr cela que pal' l'âme il est signifié le vrai de la foi;
que telle soit la signification de l'âme, on peut le voir par un
grand nombre de passages dans la Parole, et aussi d'après ceux
où il est dit l'tune et le cœur; que pal' l'âme et le cœur il soil en­
tendu la vie de l'homme, cela est évident; mais sa vie vient de la
volonté ct de l'entendement, ou pour parler spirituellement, elle
\' crs, 3. eIIArIl'nE SEIZlblE. 32-5
rient de l'amour et de la sagesse, et allssi de la charité ct de la foi;
or, la vie de la rolonté d'après le bien de l'amour ou de la cbaril(~
est entendue pal' le cœur, et la rie de l'entendement d'après les
vrais de la sagesse ou de la foi est entendue par l'ùme; ces denx
vics sont enlendnes pal' l'âme et le cœnr, - i\lalth. XXII. 37.
1\larc, XII. 30, :>3. Luc, X. 27. Deutér. VI. 5. X. :12. Xl. 1.3. XXVr.
16. Jérém. XXXII. 41, et ailleurs; - même dans les passages ou
le cœur est nommé il part, et l'âme il part. Que la raison de leur
dénomination soit le résultat de la correspondance du cœur avel:
la volon lé et l'amour, et de l'animation du pouUlon arec l'enten­
dement ct la sagesse, on pent le l'oir dans LA SAGESSE ANGÉLlQVt:
sun LE DIVIN AMOUR ET SUR LA DIVINE SAGESSE, Cinquième Par­
tie, où il a été trailé de celle Correspondance.
683. Vers. 4. Et le Troisième ,1nge versa sa flole dans les
Fleuves et dans lcs Sot/l'CCS des eaux, signifie l'influx dans l'en­
tendement de la Parole citez eux. Pal' le Tl'oisihne Ange versa
sa fiole, il est signifié, de même que pal' les deux précédents, l'in­
flux pal' le Seigneur d'après les l'l'ais et les biens, ici, dans l'en­
tendemen t de la Parole chez eux; en effet, pal' les fleuves sont si­
gnifiés les l'l'ais en abondance, servant il l'homme rationnel, ainsi
à l'entendement, pOUl' la doctrine et pour la vic, j\O t'lOg; et par
source des eaux, ilest signifié le Seigneur quant il la Parole, ainsi
la Parole du Seigneur, et de là pal' les SOUl'ces des eaU.T sont si­
gnifiés les Divins Vrais qui en procèdent, NO. 38t'l, t'l09.
68t'l. Et il Y eut du sang, signifie les vrais de la Parole (al­
sifiés. Qne pal' le sang, dans le sens bon, il soit signifié le Divin
Vrai, el dans le sens opposé ce vrai falsifie, on le l'oit ci-dessus,
N° 379. Si le Divin Vrai falsifié et profané est signifié par le sang,
c'est parce que les Juifs ont "ersé le sang du Seigneur, qui était
le Divin Vrai même ou la Parole, et ils ont fait cela, parce qu'ils
ont falsifié et profané tous les vrais de la Parole: que le Seigneur
ait souffert comme Parole, ou que la i'Îation Juive ait fait "iolence
au Seigneur comme elle avait fait violence à la Parole, on le voit
dans la DOC'fI\INE DE LA NOUVELLE J~RUSALEl[ SUR I.E SEIGNEUR,
N°' 15 à 17. Si ceux qui sont dans la foi seule falsifient tous les
vrais de la Parole, c'est parce que toule la Parole traile de la vic
selon les préceptes qu'elle conUent, et du Seigneur comme étant
Il. :2il.
326 L'APOCALYPSE nf;V~I.Ü. i\" G84•
.Jéhovah ct le Seul Oien, et que cenx qui sont dans la foi senle ne
pensent pas à la vie selon les préceptes que conlient la Parole, et
ne s'adressent pas an Seigneur.
685, Vers. 5, Elfentendis l'Ange des eau,v qui disait, signifie
le Divin Vrai de la Parole, Pal' l'Ange des eau,x, il n'est pas si­
gnifié autre chose fIne le DiI'in Vrai de la Parole, parce que les
eaux signifient les vrais, N" 50, ct qne l'Ange signifie le Divin pal'
le Seigneur, N°' 415, G31, 633, et anssi la Parole par le Seignenr,
N" 170.
686. Juste lu es, Seigneur, Qui Est el Qui Élait, el le Saint,
parce que ces choses tu as juge, signifie qlle c'est d'après ICl
Divine Providence du Seigneul', qui est et qlli était la Parole,
el le Divin Vl'ai même qui autrement sentit profané, - Juste
lu es, Seigneur, ]Jm'ce que ces choses tu as jugé, signifie qne
c'est d'après la Divine Proviùence du Seignonr, ainsi qn'il l'a ~lre
expliqué; Qui Esl cl Qui Élail, signifie le Seigneur quant il la
Parole, en ce qu'il est et était la Parole, selon Jean,- J. 1,2, 14;
- si le Seignenr, ici, est entendu cornille Parole, c'est parce qU'il
s'agit de l'entendement de la Parole chez cellX qni sont de 1'1~­
glise; ce qui est signifié par « Est et Était, le Commencement
et la Fin, Je Premier et le Oernier, l'Alpha et l'Oméga, Il lors­
qn'i1 s'agit dn Seigneur, on le voit ci-dessns, W' 13, 29, 30, 31,
38, 57; pal' le Saint, il est signifié qu'il est le Divin Vrai même,
NO> 173, 586, 666 : d'après cela, il est évident que pal' « juste
tu es, seigneur, Qui Est et Qui Etait, et le Saint, parce qne ces
choses tll as jugé, Il il est signifié que c'est d'après la Divine Pro­
viùence du Seigneur, qui est et qui était la P.1role, et le Uivin
Vrai même. Que ce soit d'apl'ès la Oivine Providence du Seigneur,
que ceux qui sont dans la foi seule falsifient les vrais de la Parole,
c'est parce que s'ils les connaissaient, au point d'y penscr inté­
rieurement, ils les profaneraient; en effet, ils sont dans les manx,
parce qu'ils ne fuient pas les maux comllle péchés ct ne s'adres­
sent pas immédiatement au Seigneur; c'est pourquoi, s'ils rece­
vaientles nais réels de la Parole, ils les mêleraient avec les maux
de lenr vie; de là résu1tCl'ail la profanation du saint; c'est po nI'
cela qn'an nombl'e des lois de permission, qui sont aussi des lois
tic la !livine Providence, il Ya que rellx-<:Ï falsifient Ifenx-mèmes
'"crs. 5. CllAl'ITlU:: SEIZÜ:;\lL 327
les vrais, et ccla, au même degré qu'ils sont dans les llIaux de la
vie. Que ce soit de la Divine Providence, que cellx qui sont dans
les maux de la vie ne soienl que dans des faux de doctrine, afin
que les Divins Vrais de la Parole ne soient pas profanés, on le voit
dans I.A SAGESSI; A~GÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE, N'" 221
à 233, et 257, fin.
687. Vcrs. 6. Parce que sang de Saints et de l'roplll:tc:s ils
ont Versé, signifie par celle raison que cel unique 1Joint, que
la roi seute sauve sans les Œuvres de la Loi, quand il a élé l'eçu,
pe,;'vel'lil tous les vrais doclrinaux tirés de la Parole. Par ver­
ser le sang, il est signifié, id comme ci-dessus, N" 684, falsifier
les vrais de la Parole, par conséquent les pervertir; par les Saints
sont signifiés ceux qui sont dans les l'l'ais dans l'Église, ainsi
abslraclivement aussi les \Tais de l'Église, N" 586; pal' les 1'1'0­
phèles sont signifiés ceux qui sont dans les doctrinaux tirés de la
Parole, ainsi (1)stractivement aussi les doctrinaux tirés tle la Pa­
l'ole, W 133.
688. Sang aussi lU leur as donné it boire, cm" dignes ils sont,
signifie que d'après la Divine Providence du Seigneur il a lilé
permis li ceux qui se sonl con{i1'1nés dans la foi sf>ule, e/par la
doctrine et par la vie, de ralsi{i('r les vmis de la Parole, et
d'imprégner lell1' vic: de ces vrais fiûsi{ilis. l'al' boire le sang, il
est signillé, non-seulement falsifier les \Tais de la Parole, mais
aussi imprégner sa vie de ces vrais f,i1sifiés, cal' celui qui 1)oit s'ap­
proprie et s'impregne. li est dit cal' dignes ils sont, pal' celle
raison que ceux qui reçoivent la foi seule et vivent selon cette foi
sont dans les maux quant à la vie, et qne le mal opère cela en
eux; et cie cellX qui sont dans les maux il est dit ici que dignes
ils en sont, de même que dans le monde il est dit de ceux qui sont
punis pour leul's forfaits. SUI' la Divine [lrovideuce il ce sujet, voir
ci-dessus, N" 686,
689. Vers. 7. l.\l Fen entendis un aull'C de l'Aulel, disant:
Oui, Scignew' Dieu Tout-Puissanl, vrais et justes, les jugc­
ments, signifie le Divin Bien de la Parole confirmant cc Divin
Vrai. l'al' un aUlre, à savoir, pal' un autre Ange, est signillé le
Divin Rien de la Parole; pal' l'Ange, il est signifiü le Divin pal' le
Seigneur, [\'" 415, 631, 633; et par l'Ange de l'JIlltel, le Dilin
---.,

;;28 ';AI'OCALYI'SL Ht:Vt:I.fL. i\" G80,


Bien de l'amour, ~" 6118, ici le Divi n Bien de la Parole, parce qu'il
s'agit encore de la l'arole, et parce que pal'l'Ange des eaux il est
signi(lé le Divin Vrai de la Parole, N" 685 : mainlenant, comIlle le
Divin Bien de la Parole et le Divin Vrai de la Parole font un, c'est
pour r.ela qu'il est signi(lé de semblables choses par les paroles
que prononça l'Ange des eaux, et par celles que prononça l'Ange
de l'Autel; car l'Ange des eaux dit: « Juste lu cs, Seigneur,
Qui Est et Qui Était, et le Saint, parce que ces choses lu as
jugé; Il et l'Ange de l'Autel dit: « Oui, Seignem Dieu Tout-Puis­
sant, vrais et justes, tes jugements; Il les unes et les autres signi­
(lent des choses semblables, avec la seule différence, que l'un a
parlé d'après le vrai, et l'autre d'après le bien, et que l'un a con­
fil'lné cc que l'autre a prononcé, mais par d'autres mots, l'un par
des mots qui appartiennent il la classe du vrai, et l'autre par des
mots qui appartiennent il la classe du bien; car dans chaque r.hose
de la Parole il yale mariage du bien et du vrai, N° 97, et il y a
des mots pour le bien, et des mots pour le l'l'ai, lesquels semblent
différents, mais néanmoins ils enveloppent des choses qui sont
semblables.
690. Vers. 8. Et le QualTiè1lte linge vel'sa sa fiole sur le So­
leil) signifie l'influx dans leur amou/'. Par versa la fiole, il est
signifié, ici comme ci-dessus, l'influx d'après les biens et les vrais,
ici dans leur amour; car par le Soleil il est signi(lé le Divin Amour
du Seigneur, et dans le sens opposé l'Amour de soi, W' 53, 382,
lIIII, ici l'Amour de soi, parce qu'il la snite il est dit que les hom­
mes seraient affiigés de chaleur par le feu, et qu'ils furent affiigés
d'une chaleur grande, ce qui signifie les convoitises de cet amour.
691. Et il lui {ut donne d'afflige/' de chaleur les hommes pal'
le (eu, signifie que l'amour enve/'s le Seigneur les torturait,
parce qu'ils étaient dans les convoitises des maux d'après le
plaisir de leu/' amour. Puisque pal' verser la fiole il est signj(lé
l'influx par le Seigneur d'après les biens et les vrais, par suite
pal' verser la fiole sur le Soleil, il est signifié l'influx par le
Seigneul' d'après le Divin Amour, pour découvrir quel était l'a­
mour chez les hommes de celle ~;glise; de Iii, par il (ut donne Ct
l'Ange d'afflige/' de chaleul' les hommes ]Jal' le (eu, il est signifié
que l'Amoul' Divin du Seigneur les torturait; et comme le Divin
Vcrs. 8. CHAPITJa: SEIZIÈME. 329
Amour du Seigneur ne torture que ceux qui sont dans les convoi-
tises des maux d'apl'ès le plaisir de l'amour de soi, il s'ensuit que
par « il lui fut donne d'affiiger de clialeur les hommes par le feu, Il
il est signifié que l'Amour envers le Seigneui' les torturait, parce
qu'ils etaient ùans les convoitises des maux d'a pres le plaisir de
l'amour de soi; que lil clialeur signifie les con\'oitises pour ks
maux ct pal' suite pour les faux, on le voit ci-dessus, N" 382; et
que le l'cu signifie le Divin Amour, ct dans le sens opposé l'amour
iufernal, ou le voit ci-dessus, i\" 4911. Que l'amour de soi soit l'a-
mour infernal, ct son plaisir Ull plaisir infernal, ct que le plaisir
de cet amour existe et subsiste par d'innombrables convoitises de
maux, cela a été montré dans LA SAGBSSIo: ANGÉLIQUE SUR LA DI-
VINE PROVIDENCE, et aussi dans LA SAGIo:SSE ANGÉLIQUE SUR Llo:
011'1:": AMOuR ET sun LA DIVINE SAGt:SSE : dans le ~londe Chré-
tien, on ne sait pas qu'il en est ainsi, parce qu'on ignore ce que
c'est que l'Amour e11l"el'S le Seigneur, ct c'est cet Amour qui en-
seignera ce que c'est que l'Amoul' de soi.
692. Vers. 9. Et. (1l1'ent al/liges les 1lO"I1l1llCS d'unc chaleur
grande, et ils blasphémèrent le Nom de Dieu qui a pouvoir SUT'
ces plaies, signifie qu'à cause du 7Jla"isir de l'amou1' de soi,
tirant son origine des g7'aves convoitises des mazr:!:, ils n'ont
pas reconnu la Divinil(! de l'Humain du Seigneur, d'où cepen-
dant influent tout b'ien de l'amour cl lout vJ'ai de la (oi. Par la
chaleur sont signifié.es les conl'oitises des maux qui sont dans l'a-
mour de soi cl dans son plaisir, 1\" 382, 691; de lil, pal' (!l1'e afllige
d'une chalew' grande, il est signifié être dans de graves conl'oi-
tises, cl ainsi dans le plaisir de l'amour; par blasphémer le Nom
de Dieu, il est signifié nier ou ne pas reconnaltre la Oivinité de
l'llumain du Seigneur, ni la sainteté de la Parole, W' 571, 582;
blasphémer, c'est nier ou ne pas reconnaître, et le Nom de Dieu
est le Divin Humain du Seigneur et en même temps la Parole,
N" 584; pal' (woil- pouvoir sw' les plaies, il est signifié que de Lui
inflnent tout bien de j'amour el tout vrai de la foi, par lesquels
sont éloignés les maux et les faux, W' 67:>, 687, 690; ct puisque
les sept Anges qui avaient les sepl plaies sortirent dn Temple du
Tabernacle du Témoignage, - Apoc. XV. 5, 6, - et que pal' le
Temple (JI! Tabc.l'l1nele du Témoignage est signifié l'intime dn Ciel,
1 J. ~8·.
:J:JO L'APOCALYPSE n~vüü, f;' 69~.

Oll Je Seigneur est dans sa sainteté dans la Parole el dans la Loi


qui esllc Décalogue, ]';" 669, et que de là vinl l'inOux qui est si~
gnifié par verser les plaies, N° 676, on voil que par Dieu qui a
pOIll;oir SW' ces plaies, il est entendu le Seigneur rie qui l'iuOu:l:
procède. Il sera dit en peu de mols quel est l'amour de soi: Son
plaisir surpasse toul plaisir dans le monde; eo eITet, il esl com­
posé de pures convoitises des maux, el chaque convoitise exhale
son plaisir; tout homme nalt dans cc plaisir; el comme cc plaisir
pousse le mental de l'homme à penser conlinuellement à soi, il le
détourne de penser à Dieu et au prochain, exceplé d'après soi el
à cause de soi; c'esl pourquoi, si Dieu n'est pas favoraLle pour
ses convoitises, il s'irrite contre Dieu, comme il sÏl'I'ite con Ire le
prochain qui ne lui est pas favorable; cc plaisir, quand il s'ac­
croit, fait qlle l'homme ne peul penser au-dessus de soi, mais il
pense au-dessous de soi, car il plonge le men laI dans le propre de
son corps; de là, l'homme devienl successivemenl sensuel, et
J'homme sensuel parle d'un ton haut rt élevé sur les choses nlon­
daines el civiles, mais il ne peut parler de Dieu el des choses di­
vines que de mémoire seulement; si c'est un personnage civil, il
reconnaît la nature pour créalrice, el la propre prudence pour
directrice, el il nie Dieu; si c'esl un prêlre, il parle de Dien cl des
choses divines d'après la mémoire, de même d'un ton haul el
élevé, mais de cccur il croit peu il ces choses.
693. Et ils ne vinrent pas il résilJiscence lJOll1' lui donner
gloire, signifie qu'en l'aison de cela il.l ne lJeUvent par alIC/.pIC
(ai l'ecevoir que le Seignew' r.st le Dieu du Cid et de la 'l'cl're,
aussi quant li l'llwnain, quoique la Parole l'enseigne. Par ne
pas venir li n!sipiscence, il est signifié ne pas se relirer des
maux, mais y demeurer plongé; et par ne pas lui donner gloire,
il est signifié ne pas recevoir pal' la foi que le Seigneur eslle Dieu
du Ciel et de la Terre, car recevoir cela, c'esl Lui donner gloire.
Qlle le Seigneul' soit le Dieu du Ciel et de la Terre, Lui-Même l'en­
seigne manifestement, - i\lalth. XXYHL 18. Jean, Xl1I. 3. XVJf.
2, 3; - puis aussi, que le Père et Lui sont un, - Jean, X. 30.
XII. lt5. XIV. 6 à 11, XYI. 15, el ailleurs; - el de plus, la doc­
trine de J'Église enseigne que le Divin et l'fTumain sonl une seule
Persollllc, élant unis COlllllle l'Aille et le Corps,
Vers. 10. CHAPITJU:: SJ::lZIÈ)IE. 3;;1
694. Vers. 10. El le Cinquième Ange versa sa fiole sw' le
Trône de la utile, signifie l'influx par le SeignelU' dans leur {oi.
Par l'Ange versa sa fiole, il est signifié, ici comme précédem­
ment, l'influx; et pal' le 1'rône de la btile, il est signifié là olt la
foi seule règne, pal' le trône il est signifié le règne, et par la bêle la
foi seule, N°' 567,575,578, :":i94, 601, 660. Que le trône se dise
aussi du gouvernement du mal et du faux, on le voit clairement
pal' ces passages: " Le Dragon donna à la uêle sa puissance et
SOH TnÔNt: el un pouvoir gnmd. II - Apoc. XlII. 2. - « Je con­
nais les œuvn:s, et où lu hauiles, où esl le 1'nôNE de Salan, »
- Apoc. Ir. 13, - « Voyant je (us jusqu'à ce que des 1'nôNEs
furenl renve1'Sés, el l' Ilncien des jours s'assil. Il - Daniel,
VlI, 9. - « Je renvel'serai le TRôtŒ des Boyaumes, et la foree
des royaumes des Halions. II - lIagg. Ir. 22. - « Lucifer avait
dil : Au-dessus des eloiles j'élèverai mon TnÔNE. l l - I~saïc,
XIV. 13, et ailleurs.
695. Et devinl son royaume lenéureux, signifie qu'il n'apJw­
raissail (lue des fauJ:. Pal' les ténèbres sont signifiés les faux,
pal'ce que pal' la lumiè;'e est signifié le Vrai; qne les ténèbres si­
gnifient les faux pal' les(;uels il y a les maux, el que l'obscurité si­
gnilie les faux d'après les maux, on le voit ci-dessus, W 413; ùe là,
pal' deDint le l'oyaume de la uële lineul-eux, il est signifié qu'il
n'apparaissait que des faux.Que ceux qui ont confirmé la foi sépa­
l'ce d'avec la charité falsifient toute la Parole, on le voi! ci-dessus,
N°' 136, 611; voir aussi que chez eux il n'y a aucun vrai, )\"'497,
501,653; mais qu'il n'y a que des faux, N'" 563,598,602. Tou­
tefois, les faux de lelll' roi n'apparaissent pas, il est \Tai, devallt
eux comme ténélJreux, c'esl-à-dire, comme fallx, mais ils appa­
raissent comme lumineux, c'est-il-dire, COll1me \']'ais, après qu'ils
les ont conllnnés; mais néanmoins quand ils sont considérés d'a­
près la lumière du Ciel, qui découvre toules choses, ils apparais­
sent comme Lénébreux; c'est pourquoi, lorsque la lumière'du Ciel
influe dans les chambres chez eux dans l'enfer, il s'y fail tle telles
ténèbres, que l'un ne voiL pas l'autre; aussi tout j'enfer est-il clos,
de manière qu'il n'y ait pas même une crevasse, et alors ils sont
dans leur lucul'; s'il leur semble êlre, non pas ùans les ténèlJres,
mais dans une luem, quoiqu'ils soient dans les faux, c'est parce
~

Jo:.! L'APOCALYPSE I\LVLLt;E. i\" 6!J5.


que leurs faux, après qu'ils les ont confirmés, leur apparaissent
comme des vrais; de là leur lueur; mais c'est une lueur chimé­
rique, comme est la lueur de la confirmation du faux; celle lueur
correspond il la lueur de 1<.1 vue des hiboux ct des chauves-souris,
pOlir lesquels I('s ténèbres sont lumièr(', et la lumières est ténè­
bres, etlJlême pOlir qui le soleil est pure obscurité; ils obtiennent
de tels yeux après la mOl't, ceux qui dans le 1Il0nde se sont con­
firmés dans les faux au point de voir le faux comme vrai, ct le
l'l'ai comllle faux.
69G. Et il, mordaient leurs langucs de douleur, signifie
qu'ils Ile supportaient pas les vrais. Par la douleur, il n'est pas
entendn une douleur produite par les faux, les faux ne leur cau­
sent aucune doulenr, mais il est entendn Llne douleur produite
par les vrais, qu'ainsi ils Ile les snpporlent pas; par mordre leurs
langues, jl esl signiflé ne pas vouloir entendre les vrais, cal' par
la langue est signifiée la conression du vrai, parce que la langue
sert il la pensé,e pour le langage, et spirituellemenl pour la con­
fession; par se mordre la langue, il est signifié détourner la pensée
d'écouler l'es l'l'élis; que cela soit si~nifié par sc mordre la langue,
on ne peut pas le confirmer dl'après la Parole, parce qne celle ex­
pression ne s'y rencontre point; mais il m'a dé donné de le sa­
voir pal' expérience dans le M'onde spirituel; lil, lorsque qnelqu'un
prononce des l'rais de la foi, les esprits, qui ne supporteut pas
d'entendre les l'l'ais, retiennenlleurs langues avec les dents, et se
mordent aussi les lèvres, et ils induisent les autres il presser leurs
langues et leurs Icnes avec les dents, cl cela jusqu'il produire de
la douleur; maintenant, d'après ces considérations, il est évident
que pur « ils mordaient leurs langues de douleur, » il est signifié
qu'ils ne supportaient pas les vrais. Que la langue, comme organe
du langage, signiOe lia pensée el la confession, et aussi la doctrine
du Hai, on le voit ci-dessus, N" 282.
697. Vers. 11. Et ils blaspluhnèrcnt le Dieu du Ciel à cause
de leurs douleurs, et li cause de leurs ulcères, signi~e qu'ils ne
purent l'ecO'lmaltre que le Seigneur Seul est le Dieu du Ciel el
de la Terre, il. cause des répugnances provenant des faux et des
maux intlirieurs,qui ont leur origine dans la reconnaissance et
la récC]Jtioll du dogme SUl' la foi scule. Par blasphémer le Dieu
,"ers. 11. CIUI'J'J'l\E SEIZIÈm:, 333
du Ciel, il est signifié nier ou nepas reconnaître le Seigneur Seul
pour le Dieu du Ciel et de la Terre, ]\" 571, 582; par les dou­
leurs sont siguifiées les douleurs de reconnaîlre cela, comme ci­
dessus, ]\" 696, ainsi les répugnances d'après les faux in térieurs,
cal' cc qui répugne est douloureux; les douleurs se disent des
faux; par les u/ci:res sont signifiés les maux iutérieurs, comme
ci-dessus, ;\0 6ï8; et CO/llme les maux et les faux intérieurs ont
leur origine dans la reconnaissance et la réception du dogrl1e sur
la foi seule, l'oili! pourquoi cela aussi est signiJlé.
698. Et ils ne vinrent point ct résipiscence dc leurs œUV1'CS,
signifie que, quoiqu'illstl'lûts d'après la Parolc, néanmoins ils
ne .le retirent point des {aux de la roi, ni par conséquent des
1I!aux de la de. Par ne point 'Venir ct résipiscence, il est signiflé
ne point se relirer, comme ci-dessus, N" 693, et pal' les œuvres
ici sont signifiés les faux de la foi et par conséquent les maux de
la vie, comme ci-dessus, N' 6il1. Selon le sens de la lettre, c'est
que les douleurs et les ulcères ne pouvaient pas les pousser à
venir il résipiscence de leurs faux et de leurs maux, mais selon le
sens spirituel, c"est qne l'inslruction d'après la Parole ne pouvait
pas les relirer des faux el des maux, parce que ces faux et ces
maux sont infernaux. D'après cela, il est évident que pal' (( ils ne
vinrent point il résipiscence de leurs œuvres, Il il est signifié que,
quoiqu'instruits d'après la Parole, néanmoins ils ne se retirent
point des faux de la foi, ni pal' conséquent des maux de la vie. Il
est dit que les œuvres ici sont les faux de la foi et pal' suite les
maux de la vie, et cela est dit ainsi, parce que le faux de la foi pré­
cède, et que le mal de la vie suit; car le faux de la foi, c'est que
le mal ne damne point celui qui est dans la foi; pal' suite l'homme
vit en sécurité sans penser SUl' aucun mal, el ainsi sans jamais
venir à résipiscence, ou faire pénitence; il agiL pareillement, s'il
se persuade que les Œuvres ne fonl rien pour le salul, mais que
la foi seule sans elles faiL tout.
699. Vers. 12. El le Sixième Ange versa sa fiole sur le grand
fleuve, l'Euphrate, sigH1/w l'influx pm' le Seigncur dans leurs
Taisonnements intérieurs, par lcsquels ils confirment Ilz justi­
{tcation pm' la (oi seule, Par le sixième Ange versant .la fiole,
il est signifié, ici comme ci-dessus, l'influx; par le g1w!d flcllvc~
as.!! L'HOCALYP~J:: IIÉI't:LÉJ::, W GU\),
l'Euphrate, sont signifiés les raisonnements intérieurs, de même
que ci-dessus, l'in, Mû, M5, ici les raisonnements intérieurs de
celte Église, par lesquels ils confirment la justification par la foi
seule, parce qu'il s'agit de ces raisonnements dans ce qui va suivre.
700. Et {ut tarie son eau, afin qzœ fût pré1)01'é le chemin des
,'ois de devers le levant du soleil, signifie que {urent éloignés
les {auJ.' de ces l'aisonnc'ments chez ceux qui sont par le Sei­
gneur dans les vrais d'ap/'ès le bien, et qui doivent être inll'o­
duits dans la Nouvelle Eglise. Pal' {ut tarie l'eau, il est signifié
que furent éloignés les faux de ces raisonnements intérieurs; par
fut tarie, il est signifié qu'ils furent éloignés, et pal' l'eau sont si­
gnifiés les Hais, ct dans le sens opposé les faux, N"' 50, 6lu, ici
les faux des raisonnen,ents itilérieurs, parce que c'était l'eau du
Oeuve de l'Euphrate, par lequel sont signifiés ces raisonnemenls,
Nn 699; pal' les rois, pour lesquels le chemin était préparé, sont
signifiés ceux qui sont par le Seigneul' dans les vrais d'après le
bien, N'" 20, li83; par le levant du soleil est signifié le commen­
cement de la Nouvelle l~glise pal' le Seigneur, la même chose que
pal' le 'latin, N" '151; pal' p7'épm'el' le chemiu, il est signifié pré­
parer pOUl' introduire: d'aprèS cela, il est évident que par (1 fut
tarie l'eau, afin que fÎlt préparé le chemin des rois de devers le
levant du soleil, >l il est signifié que furent éloignés les faux des
raisonnements intérieurs chez ceux qui sont par le Seigneur dans
les l'l'ais d'après le bien, el qui doivent être introduits dans la
Nouvelle (~glise. Voici la série des choses: Ici, il s'agit de la con­
sOlT/malion ou de la Cm de l'Eglise d'aujourd'hui, ct de l'iustaul'a­
lion ou du commencement de la Nouve!le l~:glise, el des disputes;
ceux de l'Église d'aujourd'hui, qui sont dans la foi seule, sonl en­
tendus par le dragon, la bète et le faux prophète, dont il va être
parlé, ct leurs dispnles avec ceux qui seront de la Nouvelle (':glise
sont entendues pal' la réunion des rois de la terre pour le combat;
mais ccux qui seront de la Nouvelle r::glise, contre lesquels ils
comLallront, sont entcmlus par ceux pour qui fui larie j'cau du
fleuve de l'Euphrate, afIn que fM préparé le chemin des rois de
devers le levant du soleil. Cela enveloppe la mêtlle chose que l'in­
troduction des fiÎs d'Israël dans la tcne de Canaan, avec celle
tlill'crenccqlle pour ceux-lit, c'cstle !leuve du Jourdain qui futlari,
Vers. 12, r.1I APlTr. E SEI7.If:m:. :J35
tandis que pour ccux cie la i\'oUl'elle j::glise, c'est le fleuve de \'Eu­
phrate; pour ccux-ci, c'est le fleul"C de l'Euphrate, parce qu'ici le
combat est parlé sur les raisonnements intérieurs, qui doivent
être taris, c'est-à-ùire, éloignés, avant que se rasse l'introduction;
c'est aussi pour cela que l.!lll~s rai~...D~ne.m~l1ts intériQul'$_soIù dé:
v.QiLQs dans cet Ouvrage; car, s'ils n'étaient dévoilés, l'homme qui
les ignorerait pourrait, quoique intelligent, être racilemcnt séduit.
701. Vers. 13. Et je vis de la bouche du dragon, ct de la bou­
che de la bête, et de la bouche du {aux prophi:te, signifie cc qui
{lit pel'çu de la Theologie {ondee SW' la doct/'ine de la Tl'inite
de personnes de la Divinite, ct sur la doctrine de lajustifica­
tion par la (oi seule sans les œuvres de la loi. Par la bOUC/le, il
esl signifié la doctrine, et pal' suile la prédication ct le discours,
fi'" li52, 574; par le dragon, il est signifié la reconnaissance de
Irais dieux et (le la justification par la foi seule, et pal' suite'la dé­
vastation de J'Église, 1\0 537; pal' la bete montant de la met', et
qui est ici entendue, sont signifiés les hommes de 1'1::glise Externe,
qui sont dans celle reconnaissance et dans celle roi, 1\0' 567, 576,
577, GOl; par le (aux prophète sont signifiés les hommes de l'I~­
glise Interne, qui enseignent d'après celle doctrine la 'J'lIrologie;
le raux prophète n'a point été nommé précédemment, mais la bêle
manIant de la terre est maintenant appelée ainsi; voir ci-dessus,
N" 59li, Or, camille toutes ces choses sont signifiées par le dra­
gon, par la bête montant de la mer et par le raux prophète, qui
esl ici la bête montant de la terre, il s'ensuit que par « je vis de
la bouche Il:1 dragon, ct de la bouche de la bêle, et de la bouche
du fanx prOfJhèle, il est signifie ce qui est perçu de la Théologie
J)

fondée sur la doctrine de la Trinité de personnes de la Divinité,


et sur la doctrine de la juslïncation ]Jal' la foi seule sans les œu­
vres de la loi.
702. Trois esprits immondes semblables ci des grenouilles,
signi{te qu'il n'en sortait que de ].JUI'S l'aisonnements ct des cu­
pidités de (alsi{tel' les Vl'ais. Par les esprits, il est signifié ici les
mêmes choses que pal' les démons, puisqu'il est dit aussitôt que
c'étaient des esprits de démons, el pal' les demons sont signifiées
les cupidités de ralsinel' les l'l'ais, N° {,58; pal' trois, il est signifié
taules choses, N'" {,OO, 505, ici donc il est signifié purrlllenl; pal'
336 L'APOCALYPSE RI1I'1::Lf:E. N° 702.
les grenouilles sont signifiés les raisonnements d'après les cupi­
dités, parce qu'elles coassent ct ont des Msirs ardents: d'après
cela, il est évident que par « trois esprits immondes semblables à
des grenouilles, Il il est signifié de purs raisonnements et des cu­
pi(lités de falsifier les vrais. Par les grenonilles, ici, il n'esl pas si­
gnifié antre chose qLle par les grenouilles d'j':gypte, parce que la
dévaslation de l'Eglise chez les Égyptiens est Mcrile également
par les miracles qui furenl faits, el donl il esl parlé ainsi dans
Moïse; « AIUtl'on étendit sa main SW' les eaux de l'Égypte, et
la grenouille monta, et elle couvrit la telTe,. ct ensuite les gre­
nouilles {w'eut éloignees, et seulement dans le fleuve clics l'es­
tèrent. Il - Exod. VIII. 1 à iD. Ps. LXX Vtll. 45. l's. CV. 30. ­
Si les grenouilles ont été produites par les eaux de l'l::gyple, et
sont restées dans le fleuve, c'est parce que les eaux dans n::gyple,
ct principalement les caux du fleuve d'Egypte, signifiaient les
faux de la doctrine d'après lesquels ils raisonnaient.
703. Vers. ill. Cal' ce sont des esprits de démons, signi~e
que c'étaient des cupidités de {alsifiel' les vmis, et de misonner
d'après les {aux. Que pal' les démons soient signifiées les cupi­
dilés de falsifier les vrais, on le voit ci-ùessus, iV' 458; et comme
ils étaient semblables à des grenoLlilles, c'etaient anssi (les cupi­
dités de raisonner d'après les faux, comme ci-dessus, N° 702.
ïOli. Qui {ont des signes lJolll' s'cn aller vel's les l'ois de la
terre et de tout le ylobe, afin de I('s assemblel' lJour la guelTe
de ce jouI' IJI'U1ul du Dieu 'l'ollt-Puissant, signi~e les attesta­
tions que lell1's {au:v sont des vnâs, et les excitations de tous
ceux, dans toute celle ÉlJlise, qui sont clans les m(:mes {aux,
lJOll1' allaquer les vl'uis de la Nouvelle Eglise, Que {aire des si­
gnes, ce soit témoigner ct aussi attester que la chose est vraie, on
le voit ci-dessus, riO' 508, 599; ici, qne leurs faux sont des vrais;
pal' les l'ois de la tel'l'e et de tout le globe, son t signifiés ceux
qui sont principalement dans les faux d'après le mal, ici tous ceux
qui sont dans ces mêmes faux dans taule l'l~glise; cal' pal' les rois
sont signifiés ceux qui sont dans les vrais d'après le bien, et dilns
le sens opposé cellx qui sont dans les faux d'après Je mal, N" 483;
par la terre, il est signifié l'Eglise, NU 285, et pareillement pal' le
globe, N" 551; pal' s'en allel' a~n de les assembler pour la gUC1'l"!',
,"crs, 14. f:ILIPITnE sElzli-;m:. ~l:J7

il est signifié les exciter au combat, ou à altaquer, car par la guerre


est signifiée la gnerre spirituelle, qui est celle du faux contre le
vrai ct du vrai contre le faux, N°' 500, 586; que ce soit pour atta­
quer les vrais de la 'iouvelle Église, c'est parce qu'il est dil de ce
jour grand du Dieu Tout-Puissant, et que pal' ce jour il esl si­
gnifié l'Avénement du Seigneur, ct alors la Nouvelle j::glise; que
ce soit là ce qui est signifié par le jour grand, on le verra plus
bas: il est dit que les Esprits de démons doirenl faire cela, parce
que pal' eux sonl signifiées les cupidités de falsifier les vrais, et
de raisonner d'après les faux, comme il vient d'~lre montré ci­
dessus, N" 703. D'après ces considérations, il est évident que par
« les esprits de démons, qui font des signes pour s'en aller vers
les rois de la terre ct de tout le globe, afin de les assembler pour
la guerre de ce jour grand du Dieu Toul-Puissant, » il est signifié
les allestations, par ceux qui sonl entendus par le DI'agon, par la
Gète ct pal' le fallx Prophète, N°' 701,702, que leurs faux sont des
nais, et les excitations de tous ceux, dans taule l'~:glise, qui sont
dans les mêmes faux, pour allaquer les vrais de la Nom'elle Église.
Que par le Jour grand du Dieu Toul-Puiss_'!.nt, il soit signifié 1'1\­
v(;nement du Seigneur, et alors la Nouvelle t~glise, on le voit par
un grand nombre de passages dans la Parole; par exemple, par
ceux-ci: « EN CE JOUR-LA sm'a e:ralté Jéhovah Seul. » - l~saïe,
IL 11. - « EN CE Jourl-LA, !sl'aël s'appuiera SW' Jéhowh, le
Saint d'!sn/ijl, dans la Vlh'ité. »- tsaïe, X. 20. -« EN CE JOUR­
LA, la l'acine d'lschaÏ, les nations la chm'che1'Ont, et sera son
repos gloire. n-l~saïe, XL 10,11. -« EN CE JOUI\-LA, ses yeux
se tOW'7lC7'011t vers le Saint d'Israël. » - Ésaïe, XVII. 7, 9. ­
« EN CE JOUR-LA, on dira: Voici notre Dieu, celui-ci, que nOlis
avons attendu, pour qu'il nous délim'e. »-ts. XXV. 9.- « /lIon
peuple connaitra mon Nom, et, EN CE JOUR-LA, que c'est Moi qui
dirai: Me voici. » - l::saie, Ll!. 6. - « lIélas ! GRAi'iD (sera) LE
JOUR DE JÉHOVAH, et il n'yen allra point comme 11li. Il - .Jérém.
XXX. 3, 7. - « Voici, LES JOURS VŒliNENT, que jl: trrtiterai
une alliance nouvelle, ct que sera bâtie la ville li Jéhovah."
- Jérém. XXXI. 27,31,38. -« EN CJO:S JOURS-LA, je (erai ger­
mer' cl David un germe juste. n - J(~l'ém. XXXIli. 15. - « lis
ne tiendront point (erme r!rlnS la guerre AU JOUR DE Huo-
Il. 2!J.
:338 1,'APOC.\1.YPS1: nl:vi::I,l::~.. \" 70LI.
VAf!. '1 -I::zécll. Xllr. 5. - « EN CE .lOUP,-LA s'eli:cc)'u Mie/il/d,
lc grand princc, qui lienl ferme lcs fis rie Ion peuple. EN
PUll)'
CC .lOUR-L,\ sera ri('UVre quiconlfue sCl'a tl'oavd c:C1'il dans le Li·.
vrc. Il-Dan. XIL 1.--« EN GE .JOllll-LA, tu (W)appe/lcms: Mon
Mu)'i. EN CE .JouR-L,\,je tl'aitcul'Î pOlir cux alliance. EN CF: .JOcn­
LA, j'exaucerai. Il-lios. 1r. 1G, 18, 21. -« Voici, Moi, je vous
cnvoie Élie avitnt 1f1C(' vienne LI': .loun GRAND DE JÉlIOVAII. l) r­
~Ialach. Il L 23. - < f EN r.E ,JOUp,-LA, Jé/wrah lcs sazWf'm COJnmc
le troupeau, son )Jf!uplc. Il - ?;[~cll. IX. 16. - « EN CE JOUR-L,~,
Jéhovah ]))'utegera les habitants tic Jr'rllsalcl1I. 1) - Zncll. XE.
8. -« Voici, LI: JOU!\ de Jeftovah rient. Ce sera en UN .Joun qui
seNl connu rie Je/lOvah. EN CE .lovn-u, Jéhovah sera un, et son
Iliom un. Ex CE .Joon-LA, il 11 aura )JI.'I'tul'uatio71 grCl/tde. E:~ CI~
.loun-LA, il!J Cl/ll'a su)' les sonneltcs dcs chevaux: Saintele ù
J eJwvaft. Il - Zacll. XIV. 1, Li, 6, 7, 8, 13, 20, 21. - Ou ll'l' ces
passages, il y en a beancoup d'autres, ail par CE .JOl'Jl-U il est
enlendu l'Avéncment du Seigneur, el alors la !\'ouvelle 1::glls<1
par Lui, comme dans cellx-ci, - I::saïc, IV. 2. XX. 6. XXII. 20,
25. XXYL 1. XXVIH. 5. \XIX. 18. XXX. 25, 2G. XXxr. 7. Jé:-élll.
III. 16,17, -t8. XXIII. 5, G, 7, 12, 20. L. Li, 20, 27. I::zécli. XXI\'.
26,27. XXlX. 21. ;\XXrv. 11,12, XXXVI. 03. 110s. lIl. 5. VI. 1,
2. .Jocl, 111. 2. IV. 1, 111, 18. Obad. Vers. 15. Amos. IX. H, 13.
l'HI' Il. IV. 6. LJabnk. Ilr. 2. S('ph. Ilf. 1'1,16,19,20. Zacll. II. 15.
l's. LXXlr. 7,8. - El ce ,Jour c:;t appel(~ le .Joun DE H:llOI'.\lJ,-­
.loü!,1. 15. H. 1,2, H. 1\1110S, V. 13,18, 20. ~é[Jh. 1. '7, iLl. 11.
2, ;t h'lch. XII'. 1, cl ailleurs. - Comille il y a consomllialion dL1
siècle, c'esl-tHlil'e, [ill de la vieille ]":glise, quand il y a 1\\'éno­
Illenl du Spignelll' el commencement de la Xouvcllc l~gliiic, c'est
pour cela que par le JOUR DE JÉlIOnll, dans un lrès-grnnd nOIll­
bre d'enùroits, il esl signifié aussi la fin de l'l::glise précédente,
cl qu'il esl (lil qu'alors il y aura des rl!l1leurs, des tUl11ultes et des
gnelTes; voù' ces passages rapporlés dans la DOCTIlIi'd:: DE LA
~OUVELLE JÉI\USALEM SUR LE SElGNEVR, NU' Q, 5.
705. Vers. 15. Voici, jc viens com.me un volew'; /lcurCIiX
ce/IIi qui veille et garde scs vl'temcnts, signifie l';lvéncment (Lu
8eigncUl', cl alol's le r:icl }Jo 111' CC'Il,T qui portent leurs )'c(Jm'cls
'CCI"Ç Lili, et 'IJI.'I'sistenr dans la vie scion ses ].JI'I!ce1JU's, q!li son!
\' C1'S, 13. CU,\ P JT lU:: ~J:IzJi:;\l t:. ::>3',)
les 'Crais (/Go la Pa/'ole. QlIe venil' comme un VOICUT, qnanll il
s'agit du ~;cigncur, signifie son Avénellll'nl, et alors Il' Ciel pOUl'
ecux qni ont hien l'écu, el l'enfer pOllr reux qui olil trIilll'éeu, on
le l'uil c.i-dessus, i\" Hill; fine celui-lil sail dil "('m'f.'lI,l:, qui re-
çoilla vic élerncllc, on le voit, :-;" 63\); veilla signir:e vin'c spi-
rilucilcllient, c'est-il-dire, ~tl'C dans les vrais cl dalls la vie scIon
les \Tais, el. porlcr ses n'gards l'crs le ~ci3neur, ~" :1.58; el gw'der
ses l)(}IClllCllls signif1c persisler dans ees ITais jusqu'il la fin de la
"il', cal' les l'L'lcllll'nls signifJenlles vrais qui \'êll'nl, ~,'" 166, 212,
328, ainsi Ics préceptes du Seigncur ùans la l'arole, palee qlle ccs
préccptes sonl des nais. Ces clioses donc suil'enl en on1t'c <1'a-,
pres celles qui pl'écedenl; ear cc qui Ill'écèJe concerne !'J\v(,ne-
menl Ùll Seigneur ot la l\'oul'cllc (.:glisc, pnis l'allaque lLe cetlc
f':gli:;c par ccux qui sonl de la vieille ]::glisc; cl comine lu culJllJat
est iJlllllincnl, ccux qni sonl dans le; IT,lis J'apl'iJ; ln Parole sonl
HI'crlis d'y persbtl'r, de peul' qu'ils ne S\lccotlll.Jent dans le conl-
ual dont il s'agil dans le Verset suil'ant.
70G, Afin qlle Illi il ne ma1'C{w lJOÏ111, el qu'uH nc voie 7!uinl
sa {Wl1lr, signifie u/in qu'ils ne soienl poilll aœc CC'U."C qui IW
SU1l1 dails til/CUlI vl'oi) Cl a/ill que leurs lIII/Olt/'S ill[CI'lllCI.IJ: n'il/.!-
11<ll'uissl'nl )Juin!. l'ur mll/'cher nu, il est signifié l'iHC sans l('s
\'l'ai,;: pal' la Iionle Jo la nudité, ou pal' les partics ltonlLuscs, sonl
signif1ês les amours imlHlrs, qni sont lcs aUlours inl'el'lHlllX; ci parce
qu'il csl dit afill qu'on IW voie )Joinl sa Iton le, il e:;l :;ignifié aOn
que ces altlours n'apparaissent point; qnc par la nullile il soit sÎ-
gnilié l'ignorance <ln l'rai, cl pal' la IlOnle de la Iludill' l'anloul' in-
fertlal, on le l'ail ci-dessus, :'\" 21:;" c,~s cllùsc; onl (~Ié dile:; pOUl
ccux qui serunl de la l\oul'elle Égli;e Ùll Sl'igllcur, aOn qu'ils s'in-
stnlisenl des Hais, ct lluïls y pen;islenl, parce que san:; les l'l'ais
les lII:IUX nés al'cc cux, ljui :;onl les 1I1110UrS infl'rn,lllX, ne sont
poinll'loign('s: il la l'c1rill', lïlolll:Jle sans los l'l'ais peul vivre CO IJl IlHl
chrdien, tuais aux ycux dcs JIOr.lmCS, l't non allX l'CU x Jes illlg05 :
1es~ai:; ([u'ils ,lpprel1ù]'()lJl cOnCéJ'llC'ilt le ~eigl1l'ur cl les pll:-
ceptcs selon I('squels ils doil'eHt vinc.
707. Vers.16. El il les asscmbl" dtlns le lieu oppelJ Cil ILL'U/'Cll
11nllagcddon, si(Jnific l'dlal du conlval ll'ap/'i:s {es [ti/u: canin'
Il's v1'llis, cl lïlllelllio1l de di/mire la l\'ollvdll' i;rJlise, itllenlion
::lit 0 L'APOCALYl'SJ:: IIÉVÜÉl::. N° 707.
qui a sa source dans l'amour du commandement t:t de la préé­
minence. l'al' assembler dans un lit:u, ici pour le combat, il est
signifié exciter iL combattre d'après les faux contre les vrais; que
ce sail l'état du combal, c'est parce que Je lieu signifie l'élat de
la chose; que ce soit avec l'in ten lion de détruire la Nouvelle Église,
c'est parce qu'il est entendu le combat entre la vJeilJe ct l~nou­
velle ~:glise, ct que l'intention du combat est de détruirè : ce qui
est signi1lé par I1J'mageddon sera dit dans la suite. Précédem­
ment, il a été dit que « le Dragon s'en alla (aire laguerre aux
restes de la semence de la (emme, qui gardent les commande­
ments de Vieu, et ont lt: temoignage de Jésus-Christ. )) - Apoe.
XU.17 ;-puis,qu'«il fut donné li la béte,qui montait de la mer,
de (aire la guerre aux saints, )) - Apoc, XIIe. 7; - cl, dans
ceChapitre, que « des esprits de démons, sortant de la bouche du
dragon, de la br'te et du (aux prophète, s'en allèrent vers les
rois de la terre, a{m de les assembler pour la guerre de ce joUI'
gT/md du Dieu1'out-l'uissant. ll-Vers.13, 111;- ici maintenant,
il s'agit du combat même, dont il n'cst pas décrit l'issue, mais
seulement l'état, qui est signifié par Armageddon. Dans le Ciel,
pal' Arniageddon est signifié l'amour de l'honneur, du-commande­
ment et de la prééminence, et aussi dans la langue héo.ratqiJ"epar
Aram ou Arom il est signifié la fierté; ct l'amour pro'venan t de la
fierté est signifié par Mégiddon dans la vieille langue hcbraïque,
comme il est évident par la signification de ce mot dans la langue
arabe; semblable chose est signifiée par fladadrimmon dans la
vallée de Mégiddon, dans Zacharie,-X1I. 11; - dans ce Chapitre,
il s'agit aussi de l'Avénement du Seigneur, et alors de la fin de
l'Itglise Juive et du commencement de la Noul'elle Église que de­
vait instaurer le Seigneur, et aussi de la collision entre ces l::gli­
ses; c'est pourquoi, dans ce Chapitl:e,tl esT àit tant de fois;, EN 'CE
.JOUR-LA, II et par ce Jour-là est signifié l'avénemcnt du Seigneur,
comme ci-ùessus, N° 704; pour qu'on le voie, j'en rapporterai les
passages: « EN CE JOUR-LA, je melt7'ai Jérusalem pour pierre
de fa1'deau à tous les peuples. EN CE JOUR-LA, je (1'apperai tout
cheval de stupeur, et son cavalie)' d"égarem.ent. EN CE JOUR­
LA, je placerai les chers de Jehudah comme un foyer de feu
dans du bois. EN CE JOUR-LA protégera Ulwvalt les halJitants
\'Cl':>, lu, l;lLU'lTnr; SJ.Jï.tL>lL, 3!11
de J(,'I'lISIIIr:/II, "icn qn'i! y ait qni IJ'd1mche pal'Ilti eu.1', EN CI':
JOlR-LA, je c/wrc/wrai li perdre loalcs les natiolls Ifui viewwlIl
COIllre JÙlIsalellt : cl cnfin : EN CE JUL;J\-LA, il ?J auru gc,rJtisse­
mcnt d"lls JcJrilsall!Jn, COllmlC le Utlllisse!J1l!lll dans I/mlaririm­
1/1011 en la l'lIl1ce de Mégiddol/, Il - \'crs. 3,4, G, 8, 9, iL - El
dans fa Chapitrc sllhaul : ({ EN CE JOUJ;-LA, il !J lIuru ulle Fon­
laine ouverte Li la maüon de David, cl IIUX /tavitanls de Jàu­
sull!l11~ EN Cl: ,Ioun-LA, confus saonl les ]})'op/tèII!S, el iis ne rc­
vèlil'untplls lin mantcau de )Joil pom'1Itenlir. ll-XIlI. 1" lI.­
l'al' CE Jour,-LA, il csl siglliilé j',\l'éncnwnl du S<:igneul', eJJl1~rs la
lin de la vieille Église el le COlllUI('nCelllcnt de la NOLlvellc l~glisc,
cOI11Ili"e1f a élé dil ci-dessus; mais ee qui l'sI signil1é 111 paj' la
l'allée de :Iil'giddon, on ne peul le voir, il moins que la sél'ie dcs
clJl\ses, uans cc ClllIpitre ct dans les deux sui l'anIs dans I.:C 1'1'0­
pliCll', ne sail dÙCOUl'crlc all moyen ([u sens spirituel; cl comllle
ellc In'a l'lé d6collverle, clle l'll èll'C exposee, Inais sOlllnHtirclllent:
I)i\ns le Chapilre X!l tic Zw',IJal'ie, il est ùl'I.:!'it, dans le S~!lS ;;piri­
lllel, « q:Jc le Sl'ignellr fOl'!l:cra unc Noul'elle I::glisc, Vers. 1, Que
Il rien de la dUGlrine Ile sera alors dans la vieille I~glise, l'l qn'l'il

Il conséqllcnce il faudra la' fuir, "crs, ~, 3. Qu'il Il'Y aura plus

Il elltendcment tlu l'l'ai quc cliez ceux qui salit tians la Paro'e cl

II Sl1111 de la :'\oul'elle f~glise, Ver:;. h. Que cellx-ri s'instruiront tlu

II hit'n de la doctrinc ll'aprè.':; lc Seign0llr, Vers. 5. Qu'alors le Sei­

Il [;nenl' pal' les l'rais ùc la l'arole détruira lous les faux, afin que

Il la llll(;lrine de la :'\ollvelle '::glisc n'cllseigllc que Je ITai, Vns. G,

II 7. Qu',Jlor:;; l'I::"lise sera dans la Doctrine conc0rnantlc Seigncur,

Il Vers, 8. Ouïl détruira tous ccux lJui sonl con Ire celle Ooclrillc

II elloull'S les choses qui y sont contraires, l'l'l'S. 0 : ~l qn'<Jlol':;

JI il Y aUl'il unc Soul'clle ':;glise pal' lc ~eioncui', Vers. 10, Ll q~L'

Il ï;1I1les l'l chacune dcs choses de l'I::glisc séronl alors dans Îe

Il douiÎ, Vl'1's. 10 b H. Il C'est là le contenu du ClJaritre \.lll1;lns Je

sens spiritucl. Voici 1.1: CUNTt:NU DU CUAPITRE XI! 1: « (lu'il yal:,'a


II UIIC Parole pour la f\oul'elle ':;glise, cl qu'clic sera ouverle pOUl'

n C,éllX ùe celle ':;glisl', Vel's, 1. QlIe les faux dc la doell'Îne el du


n cnlle seronl enlicl'enlcllt detruils, Vers. 2, 3. ()lW le prophéli­
II que ou doctrinal ancien cessera; cl qu'il n'y anra plus les faux

1) de la doctrine, Yers, li, 5, <.lue le ~cif'l1l'llr sera mis il moi'l par

'1· 20*.
3ft\! L'AI'OCALYPSE Il,ÉVÉLÜ. Nu 707.
l) ceux qui sont dans la vieille t~glise, dans l'intention que ceux
» qui croient en Lui soient dispersés, Vers. 6, 7. Que ceux 'qui
Il sont de l'I~glise dévastée périront, et que ceux qui sont de la

Il Nouvelle Église seront purifiés et enseignés par le Seigneur,

Il Vers. 8, 9. ,) c'est Iii le contenu du Chapitre XlIt dans le sens

spirituel. Voici LE CONTENU DU CUAPITRE XIV: « Des combats du


Il Seignel1l' contre les méchants, et de leur dispersion, Vers. :1 il

Il 5. Qu'alors il n'y aura aucun Hai, mais pal' le Seigneur il y alll'a

Il le Divin Vrai, Vers. 6, 7. Que le Divin Vrai procédera du Sei­

Il gneur, Vers. 8, 9. Que le Vrai dans la Nouvelle Église sera mul­

Il tiplié, et qu'il n'y aura pas là le faux du mal, Vers. 10, 11. Que

» celui qui combat contre ces Vrais se livrëra aux faux de tout
» genre, Vers. 12. Qu'alors il y aura destruction de taules les
» choses de l'Église, Vers. 13, 14, 15. Qu'alors les gentils aussi,
» qui sont externes-natl1l'els, s'approcheront du culte duSeigneur,
Il Vers, 16, 17, 18, 19 : el qu'alors il y aura l'intelligence d'après

» le bicn de la charité, d'ail résulte le culte, Vers. 20, 21. » Ce


sont là les conlenus des trois Chapitres Xli, XliI, XIV de Zacha­
rie, daus le sens spirituel; ils ont été déconverts, parce que dans
ces Chapitres il s'agit aussi du dernier élat de la vieille l'~g'ise et
du premier élat de l'Église Nouvelle: et comme il est dit qu'ils
doivent être assemlJlés dans le Iieuappelé en hébreu Armageddon,
on voit que ces mêmes choses dans le Prophète ont été dites du
dernier élal de l'Église d'aujourd'llUi et du premier élat de la
Nouvelle l~gljse. Par Armageddon est signifIé, comme il a été dil,
j'aIllour de l'honneur, du commandement et.d.ç la rrrééminence,
car d'après cet amour ~e fait le cOOllJat, et d'après lui et il cause
de lui il yale gémissement, qui est décrit Iii, Vers. 11, 12, 13,
-Ill, Chap. XII. La même chose est aussi signifiée par i\légiddon,
- II Hais, XXHl. 29,30. Il Chrono XXXV. 20 il 24,- mais dans
le sens spirituel.
70S. Vers. 17. Et le Septième Ange vel'sa .la (raie dans l'Ai/',
signi(re l'in(lu:r pal' le Seigneur dans tout('s les choses li la {ois
chez les ItOI/I11U:S de l'Église des lléf'ol'més. Pal' le septième Ange
t;el'sant .la (role est signifié, ici comme par les précédents, j'in­
Oux; pal' J'ail' il est signifié toutes les choses de la perr.eplion el
de la pensee, ainsi de leur foi, pal' conséquent aussi quels sont
"crs. 17. CHAPITRE Sl:tZIÈME. 3113
dans le commun tous ceux qui sont dans la foi séparée d'avec la
charité; cal' pal' l'air est signifiée leUl' respiration, el la respira­
tion correspond il l'entendement, ainsi il la perception el à la
pensée, ct aussi à la foi, parce que la foi appartient il la pensée
selon la perception de l'entendement; qu'ii y ait celle correspon­
dance, ct qne dans le ~Ionde spirituel ch<l\cun respire selon sa foi,
cela a été pl('inement montré dans l,A SAGESSE ANG~I,IQUE SUII LE
DIVIN A~JOUR ET sun LA DIVINE SAGESSE, Cinquième Partie.
709, Et il so/'tit une voix grande du Temple du Ciel, du
Trône, disant: C'en est fait, signifie ainsi manifeste par le Sei­
gneur, que toutes les choses de l'b'glise ont été devastees, et que
maintenant le Jugement Dernie)' est proche. Par la voi:z; gmnde
sortant du Temple du Ciel, il est signifié une manifestation par
le Seigneur d'après l'intime du Ciel, par la voix grande une mani­
festation, et par le Temple du Ciell'intimc du Ciel, d'après lequel
il y a l'influx, N° 669; s'il est dit du TI'ône, c'esl parce que le
Trône signifie le Ciel, ct aussi le jugement; le Ciel, vof}' ['\"' 221,
222; ct le jugement, riO 229; et cela, parce qu'il estlllaintenant
manifesté que tontes les choses de l'Église onl été dél'asté('s,
qu'ainsi c'est la fin de l'I~g1ise, el pal'ce qu'à la fin de 1'I::glise se
faille jugement; c'est pourquoi, cela est dit quand le dernier
Ange a versé sa coupe du Temple du Ciel, du TrOne: par c'en est
fait, il est signifié que c'est consommé, c'est-Il-ùire, que Ioules les
choses de l'Église on tété ùévastées; voir ci-dessus, N" 676.
710, Vers. 18. Et il Y eut des voix et des éelai/'s et des ton­
1!C1Tes, signifie des 1°aüollnements, des falsifications du V/'ai,
et des argumentations d'apl'ès les faux da mal dans l'J~(Jlise
chez ceux qui sont dans la foi seule, et c'ludent de nJfléchir sw'
les maux en cux, parce qu'ils ne voudraient pas s'en l'etil'cl'
.l'ils les cOlmaissai-:,nt, Que pal' les voix, les éclairs ct les ton­
nerl'es, il sail signifié des ruisonnements, des falsifications du
nui el des al'gulllentalions d'après les fuux, on pellt le voir d"1<­
près cc qui a été dit ci-dessus, N'" 396, 530, olt se trouvent des
expressions semblubleo. Que ceux qui sont dans la foi séparée
d'uvec les œl1vres de la loi, et par suite dans les maux de la vic,
éludent de réfléchir sur les lTIaux en eux, parce qu'ils Ile vou­
draient pas s'en retirer s'ils les connaissaient, cela est él'ident
:Wl L'.'.I'OCAI.) l'Si'. nl.\·!:I.I~L. .\" ï J 0,
sons e);plicilll()n; l'exp(;ricllCe l'enseignü; cn clfel, les lIJaux sonl
des plaisirs, p;J1'(;C qu'ils sonl (lcs amOllrs, elnnl ne l'cul sc re­
lirer des plaisirs, il 1I10ins ql!'ilne considère la \'ie apr0s la mon,
cl d'ahord quel est l'enfel', cl ensuite quel est le Ciel, el il moins
qu'il nc peuse il cela en dehol's dc l'acle du III al ; si alors il pone
aussi ses regards vers le Sei:;neur, el qu'il pense que le telllporei
pal' rapporl il 1'6terneln'est pOUl' ainsi dire rien, il peut alors réf16­
ehir snI' ses maux, vouloir les conna1lre ct s'en relirer. ;,Iois sïl
s'est confirmé dans la foi seule, alors il dira dans son c.œur ;
" Notl"e foi lheologirluc, qne Dieu le l'ère a compassion il cause du
Fils qui a soufl'erl pour nos pécltc's, fait lonl, si j'adresse celle
suppliealion avec une certaine confiance; » alors il ne réfléeliit
sur aucun mal en lui; il clit aussi en lui-l11ème, d'après cclle foi,
que le l1Ial ne dollll1e point, el que la sall'alion est une pUl'e mi:;é­
ricùrde, oulre d'au Ires choses selllbiables; ainsi il delllcure dans
ses maux, et il s'y COlllpiélil jusqu'ù la !ln de sa vie. Tels soulles
raisonncments, les f,lIsilicalions du l"I'ai cl les al'gnnlcnlaliuns d'a­
près les faux du nlul, qui sont signifié:; ici pal' les \'oix, les éclairs
ctles tonUel"!"èS,
711. 1'.'1 il Y Cl/IllII.lrC/IlÎ!!e1"!Wnl dc lerre grand, II'! q<l'il1l'1J
II poinl Cil, depuis qile les ItOllllltC':) onl éle' sur la (errc, un
Il'cml,ll'lIu!/l1 Ile lerl'e si grllnd, sigllifie COlllnH: :)'il 11 aVilil des
secousses, Ill':) paroxYS/ll(,s, de:) l'ellVel'SCIJWlllS de Ivules les
c/tases de l'J~'!Jli:)r:, et des sc:pilmlio1lS vivlellies d'uvee le Cicl.
(Jne pal' les ll'emlilcmellls rie lerre il süit signifie cie:; clwngc­
menls d'état de l'I::glisc, ou lc \'oit ci-d('ssu~, " .. 331; ct COlllllle
1('s Il'cmlJicnJcnls dl~ terrc sont 011 plus petits uu l'lus granùs, ici
Il'es-gl'alals, puisqu'il est dil quïlu'y Cil a pas cu clc Id rl(')lui:>
'/liC les ftOiJlll1eS OUI été sm" IllleiTc, il est évidt'nl quïei, pur le
ll'/.'!llblcnlcnt de tel'I'c, il csl signitle des secoussc:;,cll's paroxysmes,
(les renlCI"SeUICllls de Ioules les choses de l'Église, ct des srpal'a­
tions violeutes (J'avec le Ciel. 11 esl dit aussi du Dragon, qui Post
,tpW:lp serpent ancien, dialJ!e cl Salan, (l'lù " sa (111(,'1/(.' C7117'UlJlrt
du Ciel la /"t"oisii:lIiC pm'lic des doiles, cl les jela CI! la 11.'1'1'1.'. »
- :\POC, XII. il ; - pareillement u\lllouc rie Cfli.'VJ'CS, - llallicI,
\111. 10, 11, 12. - Le Scigl1<'lIr dil aussi de la fi Il de celle l::glise ;
« 11 il aura alors II/te allliclioll grande, tel/e 'I/IC point il 1l"U l'II
\"crs. 18. CllAPITR}; SEIZIl.\IF.. 3flG
eut depuis le commenCCl1l1mt du monde jusqu'à présent, ct
point il n'yen aura. » - ~Iatth. XXIV. 21. - La fin de l'Église
est décrite aussi dans les Prophètes par des sccousses, des sub­
vcrsions, des lJouleversements, ct plusieurs ehoses qui appartien­
nent aux tremhlements de teITe.
i12. Vers. 19. Et devint la ville grande en trois parties, ct
les l;illes des nations tom{;èrent, signifie que celle Église quant
ci la doctrine (ut entù?nmwnt ddtruite par eux, pill'eillement
toutes les hlirésies qui en découlaient. Que pal' la ville il soit
signifié la doctrine de l'Église, ou ce qui est la même chose l'É­
glise quant à la doctrine, on le voit ci-dessus, [\0' 19!!, SOl, 502;
de là, par les villes des nations sont signifiées les doctrines héré­
tiques ou lcs hérésies qui en ont découlé, lesquelles sont en grand
nombre; par devenir en trois parties, il est signifié êtrc entière­
ment détruite; ear pal' être divisé, dans la Parole, il est signifié
être dissipé, ct cela, parçe qu'ainsi il n'y a point de cohérenee, et
par trois il est signifié tout et le tout, r~o' fIOO, S05; de là, pal' de­
venir en trois parties, il est signifié être totalement détruit; par
tom{;er, qui est dit des \"illes des nations, il est signifié aussi être
détruit. 11 est dit que la ville devint cn trois parties, et que les
villes des nations tombèrent, parce qn'il vient d'être parlé d'un
tremblement de terre, dans lequel de semblables choses arrivent.
Pal' la ville grande, il est entendu la ville grande dont il a été
question ci-dessus, Chap. Xf, Vers. 8, qui là est aP1Jelée Sodome
et Égypte; voi?' plus haut, N'" SOI, S02, 50S, SOLI. Si la ,ille si­
gnifie la doctrine, et si par suite les villes signifIent les doctri­
naux, c'est parce que par la Tene, spécialement par la Terre de
Canaan, est signifiée l'l~glise; et comme l'(.;glise est I::glise d'après
la doctrine et selon la doctrine, il s'ensuit que par les villes sont
signifiés les doctrinaux; et même ils étaient enseignés dans les
villes, parce que là il Yavait des synagogues, et dans Jérusalem,
où il y avait aussi le Temple; de là vient que par Jérusalem est
signifiée l'Église quant à la doclrine, dans le scns universel.
ilS. Et de Babylone la grande il y eut mémoire devant Dieu,
pour lui donner la coupe du vln de l'emportement de sa colère,
signifie alol's aussi la destl'uction des dogmes de lu l1eligiosité
Catholique-Romaine. Pal' fJa{;ylonc, en (ant que ville, comme
;}hG L' ,\!'OC.\L \PSl:: Hi: v l,LÜ:. ",. il;;,
ici, il e31 signiné Gelle neligiositl\ quanl il ses dogmes el il ses l1nc­
1rinanx, i\" G31; pal' lui donner la coupe du vin de l'emporle­
ment de la colb'l! de Dieu, il est signiflù dévasler au poinl qu'il
n'y ail que le lIlal cl le l'ail x; que cc snitlil cc qui est signifÎ(' 1)(11'
la (;ollpe Gn l'in de l'emportement de la colère de Dien, on le l'ail
ci-dessus, 1\"' 63i, 632.
1713 (bis). Vers. 20. El tOlitC île s'enfuit ct les mon/(~glles ne
fm'ent1-Joinl 1rOll vees. si'JlIific qu'il n'y eut plus aucun vrai de
la loi, ni aucun f;ic'Il de l'mlwur. - Vuir ,\" 336.J
71[,. \'ers. 21. Iii une grt'lc g1'ande, comme dit poids d'l/nta­
lent, descendit du Cid sur les IWiIIlnes, si!Jni{tc des lilllx /101'­
1'i!JIes ct (llrOCf/s, FI1' lesquels loulvrai de la l'm'ole ct ))(l)' con­
seftucnt de l'Église (ut âi!t1'ltït. Qlle par la gl'de il sail signifié le
faux détruisant le l'l'ai ct le bien, on le voit ci-dessus, N" 399; ct
parce qu'il esl dil une grêle gl'anc/e comme du poids d'un taleJlt,
il esl signifie lies faux horribles el atl'oces, par' lesquels toul \'l'ai el
toul bicn de la l'amie cl parconséqucnt de l'I;:glise l'lIrent détruils:
s'il esl dil du poids d'un laient, c'est parce que le lalenl él;)it Il'
plus grand poids de Lu'gent cl anssi cl~ l'or, (,t que pal' ]'al'!jcnl
l'st sigllifié Je l'l'ai, l'l pal' l'al' le lJien, el dans le sens oppose' le
j'iHiX cl le llIal, j'\" 21'1. s'il est dit qne la grêle descendit du Ciel
SllI' les /W11I.1J1eS, c'esl selon ks apparences, donl sc cOlllpose,
ainsi que de col'J'espondanees, le seilS de lei lettre lie la Parole: il
en l'si de cela comUle de cc qui a [Jréf'(~dcl1llll('nl l'lé llil des plCiies,
qu·cll'.'s l'Ill'ent vel'sées du Cicl pal' des .\n;es snI' ks llollilnes,
lorsqu(.' cependanl co sont dC's nais 0l des biens qui, cnvoyés du
Ciel pal' le Seigneur, sont (uurlil;'; en fanx cl cn maux chez ceux
qui sonl au-(leSSOlls (hos Cil'lI'i, 1\" Bi:;: dans le ',lande spirituel,
Ci!l'Z ('('Il x-là, (JLHlnd ils sonl dans dc,s raisonnemenls (l'apres les
LillX contre les vrais de la l'arole, il3l'llIble aussi parfois descendre
de la gn)le, ct ciJl'Z (!lie!qlles-uns du soufre cl du l'cu; Cl comme ces
choses ap]J"rê,i:;sonl d,'l\s l'allllosp!Jèl'e ,Ill-dessus cl'eux, et l'amUie
\'(J'I~nll1l1 Ciel, c""t pour Gela que d'al'Its celte apparence il est
dit qu'une telle grèle l!esct'llCiil du Cie!.
7l5. El lrs IWlIlIllCS b/usp/u;mèl'c1/.1 Vieu, il CIlUSC de la plaie
de la (/Il'Ie, paJ'cc qlle Ul'mulc àail SIl plaie C:r:ll'(:mclIIent, si­
Olli:(ie IfIIC, CO)Jlme ils avaielll confinlié chez cu.?: de Ids {ànl',
\'crs. 21. CII.\I'ITllF. SEIZIi:JJ::. "1
LI,I

ils nièrent les vrais litt point de ne jlOllvoil' 1'(c01mafll'e ces


vl'ais, Ù cause des rl'/iugnau('('s prorel/ant de leul's (au.1; el de
tell/'s n/(lll.l; intéJ'ieuJ's. l'GI' btasphélJWI' Dieu, il est signifié niel'
ct ne pas reconnaître que le Seigncur cst lc Scul Dicn du Ciel ct
dc la lerre, :\.., 571, ;)82, GD7, par('illcmenl le ITai de la l'<1rolc;
parce qlle gl'ande était sa pluie exlri'mel/lelll, signifie il cause
de ces l'aux Ilol'l'ibles et atroces pl'Ol'cnilnl uu dogme confirmé de
1a justification pal' la foi scule, (\" 7:tL1; s'ils nc pel1l'enl rccon­
\laUrc il ctiuse de ces faux, c'est parce quc la confil'lualion uu faux
est la négation un ITai, 1\ sem hic Qu'il soil CnlClllll1 quc la plaic
dc la grêle a élé si grande, quc par le 10nl'Il1cnt ou la dOl1lel1r de
son choc ils ont blasphémé Dicu, cependant ce n'est point iii ce
qui est enlendu, mais c'cst qu'ils n'ont pu l'econnaître les vrais il
cause des fal;x, de même que préCl'dcl11lllent dans ce Chapitre, où
il est dit qll'ils bJasphémèrentlc :\0111 de [licu 11 causc de la c1la­
leur, \'Cl'S, D; ct CiU'ils hlasphl'mèrentle Dieu du Ciel il callse tIe
leurs douleurs ct de leurs ulceres, Vers, 11; 1:0Ù' les explications,
~'" 692 et GDi.

*" ;~ ;:: ~

71G. Acc qui précède j'(Ijouterai te .\1 hlOll,\JJLE, Dans le :.lonûe


spirituel, j'cus une conversation avec quelfllll's j::v('f!UeS lL\ngle­
terre SUl' des Opnscules publié3 il Londres en 1751:1; c'0laicnties
Tl'ailés DO CIEL ET DE L"EXFEIl; DE LA ~OCVELLt: JÙ\CS.IUlj CT
DE SA DOCTnl~E CLLEsn:; DU JUCL}II:~T IJLnXlt:H; DU CHEV.II.
BLANC; et DES 'rEnnES \),\xs L'UCXln:p.s, Ccs üpl1sculcs avaient dé
envoyés en pl'esent 11 tons les 1::l'èques et il pinsil'lll'S Grands on
Lords, Ils me dil'cnt qllïls les avaient reçus, 'Ill'ils les avaient vus,
mais qu'ils les avaicnt considères comme de uulle l'aleur quoique
savamment écril" cl que lllèllle il3 avaient, autant que possible,
dissuade chacun de les lire. Je lellr dClllanuai pourquoi celii, puis­
que ces OUl'I'ages cOlltiennent dcs Al'canes SUI' le Ciel ct J'Enfer,
et Sill' la 'Il) aprüs la 1l10l't, ct plusieurs cllOses très-iInportanles,
rel'étées par le SeigneUl' pOUl' ceux ljui seront lk sa i\'oill'elle
i\~lise, blnellc est la Noul'elle Jérusalem. ~lais ils llirent : « En
(\UOI cela nous inléi'es,:c .l~ij~» El ils sc 'Y6 pandirent en S~H'l'asmes
3118 ,-'APOCALYPSE nÉvüü:. W' 710.
conlre ces Ouvrages, comme ils avaienl fail précédemmenl dans
le Monùe; je les enlendis. El alors devanl eux furenllus ces pas­
sages de l'Apocalypse:" Et le Sixième f1nge versa sa fiole SUl' le
grand fleuve, l'Eupltrate, et {ut tm'ie son eau, afin que fût pl'(­
paré le chemin des Rois de dcvCl's le levant du soleil. E~ je vis
de la bouche du dl'agon, et de la bouche de la bete, et de la
bouche du {aux pl'ophète, trois esprits immondes, semblables
li des grenouilles; Cilr ce sont des esprits de demons, 'qui (ont
des signes pour s'en aller vers les rois de la terre et de to!lt le
globe, afin de les assembla pOUl' la guerre de ce Jour gl'mzd
du Dieu Tout-l'uissant, Et Ules assembla dans le lieu appelé
en !léuI'CU An,\lAGEDDON. »- ApoC. XV!. 12 il 16. - Ces paroles
furenl expliquées devanl eux, el il ful dit qu'eux, el leurs sem­
blables ailleurs, étaient ceux qui sont entendus par elles.
Ces choses qui furent diles aux I~vêques, le Roi aïeul du Roi
aujourd'hui régnant (*) les enlendit du Ciel, el quelque peu in­
digné il dit; Il Qn'est-ce que cela?» el alors l'un d'eux, qui dans
le i\!onde n'avait pas agi de concert avec eux, se tourna vers le
Roi, et dil :" Ceux que maintenant tu vois de tes FUX ont pensé
dans le i\londe, el pal' suite pensent encore maintenant, du Divin
Humain du Seigneur, comme de l'humain d'un homme ordinaire;
el ils allribuent toule Salvalion el toule Rédemption il Dieu le
Pere, el non au Seigneur, si ce n'esl comme étanlla cause pour
laquelle elles onl lieu; cal' ils croien l en Dieu le Pèl'e, cl non en
son Fi!s, quoique d'après le Seigneur ils sachenl que" la volonté
du Père est qu'on croie au Fils, et que ceux qui croient au Fils
ont la vic éternelle, mais que ceux qui ne croient point au Fils
ne verront point la vie;» oulre qu'ils rejellenl, COlllme n'opérant
pas le salul, la charilé que l'homme exerce d'après le Seigneur
comme d'après soi-même. »Continuant il parler avec le Hoi, il lui
exposa la IJIÉRARCDiE, que plusieurs d'enlre eux recherchen-t
continuellemenl al'ec ardeur, el aussi exercenl, la consolidanl par
l'union el la connexion, qui onl lieu au moyen d'émissaires, de
messagers, de leltres el de conversations, appuyées de l'aulorité

("') Georges Il, 1I10rt en 1760, aïeul de Georges III, qui régnait en 1766,
,lroque de la rllulicalion de cel Ouvrage_ (.Vote du 'fmducteul'.)
\" 7HL CIJAI'I'fIU: SEIZlblt:, 3MJ
ecclésiastique ct politique, avec tous ceux lie leur ordre, d'olt il
résulte que tous sont pOUl' ainsi dire unis en un seul faisceau; et
que c'était au moyen de celle l\iérarchie que les OUVRAGBS ci­
dessus nommés, l'OUII LA j\"OUVELLE HIIUSALEll, quoique publiés
à l,ondres, et el1\'oyés en présent à ces (~vêques, avaient été re­
jetés si honteusement, qu'ils n'avaient pas mème été jugés dignes
d'être mentionnés dans leur Catalogue, Le Hoi, en entendant ces
choses, était frappé d'étonnement, surtout de ce qn'i1s avaient
pensé ainsi au sujet du Seignel11', qui cependan t est le Olen du
Ciel et de Iii Terre; et au sujet de la charité, qui cependant est la
Heligion même, Et alors pal' une !Lunière envoyée du Ciel les in­
térieurs de lenr mental et de leur foi furent onvel'ts, et le tloi l'it,
e"Lâïors il dit: « AlIez:v()us-en; hél;!§ t est-il possible que CJuel­
qu'un soil d'un cœur si dur à entendre quelque chose SUl' le Ciel
ct SUI' la Vie étel'llelle! Il
Ensuite le Hoi demanda d'Olt lem venait une soumission si uni­
verselle de la part du Clerge; ct il Illi fut répondu qu'elle l'CJ1..ilÏl
du pouvoir accordé à chaque ]::vêque, dans son diocèse, de Ile [ne­
senter à l'approbation du Hol pour les I::glises qU'II ne seule per­
sonne, et non trois candidats, cOlllme dans les autres royaumes,
et que d'après cc pouvoir ils ont le droit d'élever leurs clienls.il
des honneurs pIns éminents, ct à dèS rC\'çnllS plus eOllsidérables,
chacun selon l'obéissance dont il a l'ait preuve. Ill'ul aussi dé\'oilé
jusqu'où cette lIiérarchie peut s'étendre, ct qu'elle s'étend jus­
qu'au point que la DOll1inalion esl l'essentiel, el la Heligion le
J'ormel. Lelll' al'deur de dominer fut ullssi mise il découvert et cxa­
minée pal' les Anges, el il fuI vu qu'elle surpasse l'ardeur de do­
miner de ceux qui sont dans le pouvoir séculicr.

H. ~lO,
L'APOCALYPSE

CHAPITlΠDIX-SEPTll~ME.

1. Et vint un des sept Anges qui avaient les sept fioles,


et il me parla, me disant: Viens, je te montl'erai le juge­
ment de la Prostituée gl'ande, qui est assise SUl' les eaux
abondantes,
2. Avec laquelle ont commis scortation les Rois de la
terre, et se sont enivrés du vin de sa scortation les habi­
tants de la tene.
3. Et il m'emporta dans un désel't en esprit; et je vis une
Femme assise sur une Bête écarlate, pleine de noms de
hlasphème, ayant sept têtes, et dix cornes.
h. Et la Femme était revêtue de pourpre et d'écal'Iate,
et pal'ée d'OI' et de pierres précieuses et de pedes, ayant en
sa main une coupe d'or pleine d'abominations et d'impureté
de sa scortalion.
5. Et, sur son front, un Nom écrit: Mystère; Bahylone
la grande, la mère des seol'talions et des abominations de la
telTe.
ô. Et je vis la Femme il're du sang des saints, el du
CHAPITRE DIX-SEP'fti;~lE. 351

sang des témoins de Jésus; et je fus étonné, en la voyant,


d'un élonnement grand.
7. Et l'Ange me dit: POUl'quoi t'étonnes-tu? Moi, je te
dirai le mystère de la Femme et de la Bête qui la porte,
ayant les sept têtes et les dix cornes.
8. La Bêle, que tu as vue, était et n'est pas, el elle doit
monter de l'abime, et à perdition s'en aller: et s'étonneront
ceux qui habitent SUI' la telTe, desquels n'ont point été écrits
les Noms dans le Livre de vie dès la fondation du monde,
en voyant la Bête qui était et n'est pas, et cependant elle est.
9. Ici l'entendement, (à) qui a de la sagesse: Les sepl
Têtes, sept Montagnes ce sont, sur lesquelles la Femme est
assise;
10. Et sept Rois ce sont; cinq sont tombés, et l'un eSI,
l'autre n'est pas encore venu, et quand il sera venu, peu de
temps il fant qu'il demeul'e.
11. Et la Bêle, qui était et n'est pas, elle-même huitième
elle est; et des sept elle est, et à perdilion elle s'ell va.
12. Et les dix cornes, que tu as vues, dix Hois ce sont,
qui Royauté n'ont pas encore reçu; mais pouvoil' comme
Rois une seule heure ils reçoivent arec la Bêle.
13. Ccux-ci, même sentiment ils ont, et leur puissance
et leur pou voit' à la Bête ils donneront.
1ft. Ceux-ci contre l'Agneau comballront, mais l'Agneau
les vaincra, parce que Seigneur des seigneurs il est, et Roi
des l'ois; et ceux avec Lui, des appelés, des élus et des fi­
dèles (ils sont).
15. Et il me dit: Les eaux, qne tu as vues, où la Pros­
tituée esl assise, peuples et foules ce sont, et nalions ellan­
gues.
16. Et les dix CorIles que tu as vues sUl'la Béle, ceux-ci
052 L'AI'OCALYI'SE I\~Vt:LÉE.

haïront la Prostituée, ct désolée ils' la renclront, et nue; ct


ses chairs ils mangeront, et ils la brûleront au feu.
17. Cal' Dicu a mis clans leurs cœurs d'exécuter sa sen­
tence, et d'exécuter une même sentence, et de donner leur
noyauté à la Bête, jusqu'à ce que soient consommées les
paroles de Dien.
18. Et la Femme, que tu as vue, est la Ville grancle
ayant royanté SUl' les Rois de la telTe.

SENS SPIRITUEL

CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE. De la Religiosité Ca­


tholique-Romaine : 1/ est décrit de quelle manière elle avait
falsifié la Parole, et pal' conséquent perverti tous les vrais
de l'Église, Vers. 1 à 7. Comment clic les avait falsifiés et
pervertis chez ceux qui étaient soumis à sa domination,
Vers. 8 à H. Qu'elle les avait moins falsifiés et perverti,s
chez ceux qui ne s'étaient pas ainsi soumis à sa domination,
Vers. 12 à 15. Des Réformés, en ce qu'ils se sont sous­
traits au joug de sa domination, Vers. 16,17. De sa do­
mination néanmoins, Vers. 18.
CONTENU DE CHAQUE VERSET. Vers. 1. Et vint un des sept
Anges qui avaient les sept {ioles, et il me pm'Ia, signifie main­
tenant l'influx et la révélalion pal' le Seigneur d'après l'intime du
Ciel concernant la neligiosilé Catholique-Homaine : me disant:
Viens, je te montrerai le jugement de la Prostituée grande,
qui est assise SUI' les eaux abondantes, signifie la révélalion sur
celle ReligiosiLé quant à ses profanalions et à ses adulléralions
ùes vérités de la Parole: Vers, 2. Avec laquelle ont commis scor­
talion les [lois de la terre, signifie qu'elle a adulléré les vrais el
les biens de n~glisc, qui procèdent de la Parole: et .se sont cni­
CII,\PITRl\ )>lX-S(,;PTlhH:. 35~

vrl1s du vil! de sa scol'tation les habitants de la tmore, signifie la


démence dans les choses spirituelles pal' suite de l'adultération dr.
la Parole chez ceux qui sont dans celle I\eligiosité : Vers. 3. Et il
m'e771pOI'ta dans lin dC!sel't en esp7'it, signil1e transporté en état
spirituel vcrs eeux chez qui loutes les choses de l'I~glise ont'été
dévastées: el.ie vis ulle Femme assise SUl' une Blite écarlate,
pleine (le noms de blllS1J/zè711f>, signifie celle Ileligiosilé sur la Pa-
role profanée pal' eux: ayant sept tètes, rt di;v cO/'nes, signifi'_'
l'int~lIigence d;après la Parole, dans le commencement sainte, en-
suite nulle, et enfin devenue démence, et la puissance d'après la
Parole continuellement ahondante : Vers. ~. Et la Femme était
l'cviJllle de pow'pl'e el d't!ca1'late, signifie chez ellX le Divin Bien
et le Di l'in Vrai cé.lestes, qui appartiennent il la Parole: et 1HII'de
d'or et de pien'cs 1Jrécieuses, signifie chez eux Je Divin J3ien et
le Divin Vrai spiJ'ituels, qui appartiennent il la Parole: et de per-
les, signifie chez eux les connaissances du bien et du \Tai, qui
~ppartiennent il la Parole: ayant en sa main une cou1Je d'or
pleine d'abominations et d'illlpuretti de sa scortation, signifie
cette Ileligiosité d'après les choses saintes de la Parole profanées,
ct d'après ses biens et ses vrais corrompus par des faux hOl'l'ibles:
Vers. 5. Et, sllr son (l'ont, un Nom éCl'it : M?JsUI'e; Babylone
la (J1'(lnde, la mère des scol'tal'ions et des abominations de la
ten'e, signifie la lIeligiosilé Catholique-I\omaine telle qu'est son
intérieur qui est caché; que dès son origine pal' l'amour de domi-
ner <l'après l'amolli' de soi sur les choses saintes de n::glise et SUl'
le ciel, ainsi sur toutes les choses du Seigneur et de sa Parole,
l~lIe n corrompu et profané les choses qui apparliennent il la Pa-
rol~ ,el pal' suile il 1'I::glise : Vers. 6. Et je vis la Femme imoe du
sang des saints, el du sang des tlimoins de Jésus, signifie celle
Heligiosité en démence pal' suite de l'adultération et de ln profa-
nation des Divins Vrais ct des Divins Biens du Seigneur, <le )n Pa-
role, et pal' conséquent de J'J::glise : et je fus étonné, en la t'oyanl,
d'un etonnement gmnd, signifie la stupéfaction ùe ce cple celle
neligiosilé ('st telle intérieurement, lorsque cependnnt elle appa-
l'aH autrement il l'extérieur: Vers. 7. Et l'Ange 1/le dit: Pour-
quoi t'étonnes-lll? Moi, je te dil'ai le 11Iysti.'1'e de la Femme et
de la Bête qui la portC', ayant lC's sept fl'te,' ft les (li:v cOl'ne.',
JI. 30*.
...
,),
t.JJ.1
, l:,IPOCALYPSE nf:vÉLh,

signifie la découverte de ce que signil1ent les choses qui précè-


dent et qui ont été vues: Vers, 8. La Bête) que tu as vue) était
et n'est pas, signil1e la Parole chez enx reconnue pour sainte, et
cependant en réalité non reconnue: et elle doit monter de l'a-
ulme) et li perdition s'en aller, signifie qu'il a été délibéré quel-
quefois en Consistoire papal sur la réception et la lecture de la
Parole par les Laïques et par le Vu19aire, mais que la proposition
a été rejetée: et s'elonne1'Ont ceux qu'i habitent sur la terre,
desqur:ts n'ont point été ecrits lfS Noms dans le Uvre de vie dès
la fondation du monde, en voyant la Bête qui était et n'est pas)
et cependant elle est, signil1e la stupéfaction de ceux qui sont de
celle Heligiosité, de tous ceux qui depuis son instauration on t
ambitionné la domination sur le Ciel et sur la Terre, de ce que Li
Parole, quoique ainsi rejetée, existe cependant: Vers. D. Ici l'en-
l;;;l([ement, (à) qui a de la sagesse, signifie qu'ici est l'interpréta-
lion dans le sens naturel, mais pour ceux qui sont par le Seigneur
dans le sens spirituel: les sept 'J'êtes) sept Montagnes CIl sont) sur
lesquelles la Femme est assise; (Vers, 10.) et sept Bois ce sont)
signil1e les Divins Biens et les Divins Vrais de la Parole, SUi' lesquels
celte neligiosilé a été fondée, détruits par le temps et enfin profa-
nés: cinq sont tombés) et l'un est, et l'autre n'est pas encore
'Venu, et quand il sera venu) peu de temps il t'aut qu'il demeure)
signifie que tons les Divins Vrais de la Parole ont été détruits,
! ,excepté ce seul vrai, que tout pouvoir a été donné au Seigneur
dans le Ciel et sur Tefl'e, et excepté un autre vrai qui n'est pas
, encore venu en question, et qui, lorsqu'il y sera venu, ne restrra
o • pas, lequel est, que l'llumain du Seigneur est Divin: Vers. 11.

Et la Bête) qui était ct n'est pas) elle-mGme huitième elle est;


l'l des sept elle est, et ci penlilion elle s'en va, signil1e que la
Parole, dont il s'agit précédemment, est le Divin Bien Même, et
l'st le Divin Vrai, et qu'elle est ôtée aux Laïques et au Yulgaire,
,ll1n qu'ils ne voient pas les profanations et les adultérations qui y
ont été faites par les Chefs, et qu'ils ne se retirent pas à cause de
cela: Vers. 12. Et les dix contes, que tu as vues, diJ; Rois ce
sont, qui Royauté n'ont pas encore reçu) signil1e la Parole quant
il la puissance d'après les Divins Vrais chez ceux qui sont dans le

---
r,oyaul11e de france, cl ne sont pas ainsi sous lc. jou~ de la Domi-
CllAl'l1'H UIX-SEPTlblE. 355
nalion papale, chez lesquels cependant l'J~glise n'esl pas encore
devenue ainsi sépilrée de la I\eligiosilé Catholique-Romaine: mais
]10uvoir comme Rois une seule Iteure ils l'ecoivent avec la Bête,
signifie que la Parole chez eux a de la force,' et qu'eux cn ont par
la Parole comme s'ils étaient dans sèSî5fVïos Vrais: Vers.13. Ccux-
ci, ml!me sentiment ils ont, et lew' ]Il/issallce et leul' pOlwoil' il.
la Bête ils dOllnCl'ont, signifte qu'ils reconnaissent unanimement
que le gouvernement ct la domination sur l'I::glise existent unique-
ment par la Parole: Vers. 1il. Ceux-ci conU'e l'Agneau combat-
tTont, mais l'Agneau les vainCl'a, parce que Seigneur des sei-
gneurs il esl, et Boi des J'oïs, signifie le combat du Seignelll' conlre
eux sur la reconnaissance de son Qivin Humain, parce que le Sei-
gneur dans son Divin Humain esl le Dieu du Ciel el de la Terre,
et allssi la Parole: et ceux avec [,zti, des appelés, des elus cl des
fidèles (ils sonl), signifie que ceux qui s'adressent au Seigneur
Seul et rendent un culte à Lui Seul sont ceux qui viennent dans
le Ciel, tant ceux qui sont dans les exlernes de l'~:glise que ceux
qui sont dans ses inlernes et dans ses intimes: Vers. 15. El il me
dit: Les eaU,l:, que III as vues, où la Prostituée est assise, l1eu-
7Jles a {oules ce sont, et nations et langues, signifie que sous
la Domination papale, mais dans des Vrais de la Parole diverse-
ment adultérés et profanés pal' celte I\eligiosité, il y en a qui
sont de doctrines et dc disciplincs diverses, et de religions et de
confessions de rcligion diverses: Vers. 16. Et les dix Cornes que
lu as vues SUi' la Dr!te, ceux-ci haïront la Prostiluee, sigrJifJe
la Parole quant à la puissance d'après les Divins Vrais chez les
Protestants, qui ont entièrement rejeté loin d'eux le joug de la
Domination papale: et désolée ils la J'endront, ei nue, signilie
qu'ils se dépouilleront de ses faux et de ses maux: el ses chairs ils
mangeront, et ils la brûleront au {eu, signifie qu'ils condamne-
ront par haine, ct détruiront chez eux les maux et les faux q~.i
sont propres à celle neligiosité, et qu'ils maudiront et extirperont
chcz eux la Religiosité elle-même: Vers. 17. Car Dieu a mis dans
leUl's cœun d'e:réculel' .la sentence, et d'exécuter ulle ml!me
sentence, et de donner leur Royauté li la Bête, signifie la dé-
cision chez eux par le Seigneur, de répudier entièrement et d~
maillJire la I\eligiosité Catholïque-Holllaine, el de la d(~lruirc et
336 L'APOCALYPSE lIt:Vt:LÉt:. 1\"717.
extirper chez eux, Hl la décision unanime de reconuallrc la Pa­
role et de fonder SUI' elle l'l':glise : jusqu'à cc que soient COI/som­
mées les paroles de Dieu, signific jnsqu'à ce qu'aienl été accom­
plies toutes les eh oses qui ont él& prédi tes SUI' eux: Vers, 18. Et
la Femme, que tu as vue, est la Ville (]1'anrle avant J'oyaute
sur les Rois de la te/Te, signifie que la Ileligiosité Catholique­
Homaine, quant à la doctrine, règne dans le Monde Chrétien, et
même encore, en quelque partie, chez les Hél'ol'lnés, quoiqu'ils ne
soient pas sous la Domination papale,

EXPLICATION

717, « Dans ce qui précède: depuis le Chapitre VIl jusqu'au


) Chapitre XVI inclusivemenl, il a été tl'ailé des Héformés; main­
) tenant, dans ce Chapill'e et dans le suivant, il s'agit des Pon­
» tifil'aux, parmi lesquels ceux qui se sont arrogé Je pouvoir
» d'ouvrir ct de fermer le Ciel sont entendus pal' la Babylonie;
» ici donc il sera d'abord dil ce qui est spécialement enlendu
» par la Babylonie. Pal' la Dabylonie, où pal' Babel, il est entendu
» l'Amour de dominer SUl' les choses saintes de l'I~glise d'après
» l'amour de soi; et comme cel amour monte tant que la bl'ide lui
» est lâchée, et que les choses sainles de l'Église sont aussi les
» choses sainles du Ciel, c'esl pour cela que par la 13abylonie ou
» Babel, il est signifié aussi la Domination sur le Ciel. El comme
1) cel Amour agit ainsi comme le Diable qui a des désirs sembla­
) hies, il ne peut que profaner les choses saintes, en adultérant
» les biens et les l'l'ais de la Parole; c'esl pOlJl'quoi, pnr laBnbl'lonie,
» ou Babel, il est signifié aussi la Profanation de ce qui est saint,
l) cl l'adultération du bien el du vrai de la Parole: ce sonlliJ les

» choses qui sonl signifiées pal' Babylone ici dans l'Apocalypse, et


» par Babel dans la Parole prophétique et hislorique, dans les
II passages suivants: SUI' Babel: Voici, le jour de Jéhovah vient,

)) cruel. Les étoiles des Cieux ct leu1'S astres ne brilleront ]Joint


n de lellr lumière; obscurci sel'a le Soleil à son lever, ct la
» Lune lU' fera 1Joint resplendü' sa lueur. Je ferai cesse!' l'ar­
,\" 717, CHA l'lTln: DIX-SEPTIÈME. 357
» rogance des orgueilleux, et le (aste des violents j'humilierai.
» Babel, ornement des royaumes, sera comme la subvel'sion de
» Dieu, Sodome ct Gom01The; là concheront les jiim, cl l'em­
» 7Jlies seront leurs maisons d'ochim, et là habiteront les filles
» de la chollette, ct les sat?J'I'es y danseront; les jiim l'épondront
» dans ses palais, et les dragons dans ses palais de délices. _
» }:saïe, XHI. 1, 9, 10, 11, 14, 19, 21, 22; - outre plusieurs au­
» Ires choses dans tout ce Chapitre.
» Tu prononceras celle pa1'abole SUI' le Roi de Babel: Dans
» l'en{er a Clé plongée ta magnificence; lu es lombé du Ciel,
» Ulci{CI'; loi, tu avais dil dans ton CCCUI' : flux Cieu,x je mon­
» lenti, au-dessus des Cloiles de Diell j'élèverai mon ldme; je
» monlCl'ai SW' les hauts lieux de la nuée, je deviendmi Sen1­
» blable au Très-Haut; cependant en en{el' tu as été lJ1'écipité.
» Je me lèverai contre toi, je ret1'anche1'ai li Babd nom el
» reste. - i~saïe, XIV. li, 11 à 15, 22; - outre plusieurs autres
» choses dans tout ce Chapitre.
1) La parole qu'a prononcée Jéhovah contre Babel: Con{use
» est devenue votre mère extr'èmemelll, de hOllte Cl été couverte
) celle qui vous a en{alltés; voici la fin: Désel't, secheresse L'l
» solitude. Rangez-vous contre Babel, li l'enlour; lirez conll'C
» elle, eln'élJargnez point les tl'aits. Commenl esl-elle devenue
» en désolation, Babel, pm'mi les nalions? Cont1'e Jéhovah in­
Il solc11tmenl elle a agi, contre le Sainl d'ISI'ad. Sécheresse sur
» ses eaux, afin qu'elles ta1'iSSenl, parce que terre d'images
» taillees, elle; et de thoses /wrribles elle se glol'ifie; c'est pour­
» quoi?J habiteront les zjim avec les ijim, et habilc/'ont en elle
» les cllOllelles, comme en la sabversion de Dieu, Sodome cl
» Gomorrhe. - Jérém. L. 1, 12, 14, 23, 29, 31, 38, 39, 40; ­
» outre plusieurs autres choses sur Babel dans tout ce Chapitre.
» Calice d'or, Babel, dans la main de Jéhovah, enivl'anltoule
» la terre; de son L'in ont bu les nations, c'est lJOurquoi elles
» sont (olles; délaissez-la, car estparvellujusqu'aux Cieux son
1) jugement, et il s'est éleve jusqu'aux nues. llIe voici contl'e

» toi, Monlagne qui dét/'uis, qui détruis tOule la lerre; je le


Il roulerai d'entre les rochers, et te réduirai en montagne de

» combustion. Je {erai la visile SIll' Bel d'.ms Ba/n'/., j'ç;rtrairili


358 L'APOCALYPSE RBVÉLI::E. ]\" 717.
Il de sa bouclte ce qu'il avait absorbe, afin que vel'S lui n'affluent
Il plus les nations; même la muraille de Babel tombel'a. Voici,
Il les jours viel1ntmt que je (erai la visite Sll1' les images tail­

» lees de Babel, afin que toute sa tmTe soit couverte de conlu­


» sion. Quand s'éleverait Babel aux Cieux, et qu'esca?')Jé elle
l) rendrait le haut lieu de sa (oree, d'avec 1110i lui viendront

Il les di!lJastatcU1's. Dien plus, j'enivrelYtÏ ses princes ct ses sa­

» ges, ses goulJemcurs et Ses prélats, afin qu'ils s'endorment


» d'un sommeil séculai1'e, et ne se réveillent )Joint, -Jérém, Ll.
) i, 7, 9, 25, M, 47, 53, 57; - outre plusicurs aulres choses dans
» tout ce chapitrc sur !.label.
Il Descends, et assieds-toi sur la poussière, vierge fille de

Il Babel; assieds-toi à ten-e; point de 11-(me. Prends la meule,


Il et mouds de la (arine; découvre ta cuisse, passe les fleuves;

l) que soit décolwerte ta nudité; que m/!1I1e soit vu ton op pro­

Il bre. Tu disais: A éte1'1lite je serai souveraine; tu ne t'cs

Il )Joint souvenue de la fin. Tu t'es confiee dans ta malice; tu

Il as dit: Personne qui me voie; ta sagesse et ta science t'ont

Il séduite, lorsque Ut disais dans ton cœur: Moi! et ItOl-S moi

') point d'autre, Il viem/1-a sur toi soudain une devastation,


» sans que tu le saclws. Persiste dans tes magies, dans la 111ul­
li tillUle de tes prestiges, auxquels tu as travaillé dès ta jeu­

» nesse; peut-étre pourront-ils t'êl/'e pl'ofitables? peut-être tel'­


» l'iole deviendras-tu?-ltsa!e, XLVII. 1,2,3,7,10,11,1.2;
» - outre plusieurs autres choses sur Babel dans ce Chapitre.
Il Des choses sem ùlaùles son t signifiées par la Ville et la Tour,
li dont le sommet devait étre dans le Ciel, laquelle avaicnt en­
Il tl'e)Jris de bâtir ceux qui étaient venus de l'orient dans la
Il vallee de Schinécl1', et dont J éltovah descendant du Ciel con­
1) fondit les lèvres, d'où vint il cc lieu le nom de Babel (confu­
1) sion). - Gen. XI. i à 9.
Il Des choses semùlabJes sont signifiées pal' les passages sui­
» vants, clans Daniel, pal' la statue v1le en songe pm' Nébuclwd­
» nes,wr, 110i de nabel, et dont les pieds étaient en part ie de
» (cr et en partie d'argile, et qu'une pierre, c/élachëe non )J{ll'
» lIne main, fi'ap)Ja et b1'isa .. et toutes les parties de la statue
Il deLlinrenl comme la paille de l'aire; ct la pierre devint Hll
Vers. 1. CHAPlTHE DIX-SEI'TIÈm:. ~5U

)) grand Boche/'. .- Daniel, Ir. 3ià 47. - Pal' la statue gl'lIwle


)) que fit Nl1buc/tculnessar, Roi de Baûel, en ordonnant qu'on se
n pr'osterndt devant elle et qu'on l'adorât, et que ceux qui ne
Il le (emient pas fussent jetes dans la fountaise de feu. - Dan.
1) Ill. i à 7, el suiv. - Par l'Al'bre qui croissait, au poillt que
Il sa /tauteur atteignait le Ciel ct qu'il se (aisait voir jusqu'au

)) ûout de la terre, et qui par' l'ordre dit Vigilanl el du Saint


)) descendu du Ciel devait êlre aballu, cou7JI1, dispersé el l'e­
)) pandu çà ct là; et comme le Roi de Dabel elait r('pn!selllé
)) pal' cet arbre, il arriva qu'il fut chassé d'avec l'homme, qu'il
Il habila avec les vêtes, el qu'il Ulllngea l'herve comme le bŒuf.

)) - Dan. IV. 1, jusqu'il la fin, - En ce que Llellhshassal', Roi


)) de Dabel, avec ses magnats, ses épouses el ses concubines, but
)) le vin dans des vases d'Ol' ct d'ar'gent du Temple de Jl!rusa­
Il lem, el loua les dieux d'al', cl'argent, d'airain, de (el' et de

») pierre, d'oit il arTiva qu'il y eul une êCl'itul'e SUT la mUl'aille,

Il et que le Roi tilt tué en ce mdme jour. - Dan. V, 1, jusqu'à


)) la fin. - Pal' l'edit de Darius le il] ède, Roi de Bavel, que per­
)) sonne ptndant tj'ente jOll1'S ne fit de 7Jrièl'e il O1:('u, ni r.i au­
)) cun homme, si ce n'est au Roi seul, et que celui qui agil'ait
) autrement serait jeté dans la (osse aux lions. - Dan, vr. 8,
n jusqu'à la fin. - Par les quatre Déles mOlltant de la ma,
Il vues pal' Daniel, dont la quatrième qui élait ten'ible, et (01'­

)) midable, et avait de grandes dents de (el', mangeait et


1) bl'oyait, et (oulait le l'este avec ses pieds. Et alol's le jl/ge­

)) ment s'établit, et des /ivl'es {urent ouvats; et la Dête (ut


)) luee, et livl'ée il l'emvl'asement du (eu. El voici,avec les ulIl1es
)) du Ciel on vit venir comme un Fils de l'homme, auqllel il fut
») donne domination et gloÎ1'e et l'O?Jawne; tt tous les peuples,

») nations et langues le servil'Ont; sa domination, domination

») dternelle qui ne 7JaSSel'a point, ct son royaume (royaume) qui

») ne périra point. - Dan. VU. i ili4, et suiv. ))


7'18, Vers, 1. Et vint uu des sept linges qui avaient les sept
fioles, et il me pa1'la, signifie maintenant l'influx et la 1'I!véla­
tion 7Jar le Seigneur-d'après l'-intime du Ciel concemanl la Re­
ligiosité Catiwlique-llollwine. Jusqu'ici il a été tl'ailé de l'clal ùe
l'f:glise des HéfOl'més à ~a fin, maintenant il s'agil de l'élal de la
060 I:AJ>OC,\LYPSE 1\l~viLÜ:. t," 718.
lteligiosité CallIolique-Romaine à sa fin; cela aussi suil dans l'or­
dre dont il a été parlé dans le l'rologue. li n'est pas dit l'Église
Catholique- Homaine, mais la Heligiosité Catholique- Homaine,
parce que les Calholiques-nomains ne s'adressent point au Sei­
gneur et ne lisent point la Parole, et parce qu'ils invoqueut des
morts; 01', l'Église est Église d'après le Seigneur et d'apres la Pa­
role, et sa perfection est selon la reconnaissance du Seigneur et
selon l'entendement de la Parole. Si l'un des sept Anges qui
avaient les sept {iules vint et pa1'lu li Jean, c'est parce que pal'
les sept Anges, qui avaient les sept fioles, il est signifié l'influx par
le Seigneur d'apres l'intime du Ciel Chrélien dans l'l:;glise pour y
découvrir les maux et les faux; voir ci-dessus, N°' 672,676, 677,
683, 690, 691, 699, 700; ici donc, par ces sept Anges est signifié
le Seigneur parlant et révélant, d'après 1ïntime du Ciel, dans quel
état est la Heligiosité Catholique-Homaine il sa fin : c'est aussi
pour cela qu'un de ces Anges enleva Jean SUI' une haute monta­
gne, ct lui montra l'épouse de l'Agneau, qui est la Nouvelle Jéru­
salem, - Chap. XXI. 9, 10.
719. Mt disant: Viens, je le montrel'ai le jugement de la
1'1'ostilllée grande, qui est ussise sur les eau.']; abondantes, si­
gni{ie la Tévélation SUT cette lleligiositli quant il ses pTofana­
tions et il ses adultérations des veTitlis de la T'arole. Pal' dire
et montrer est signifiée la révélation; pal' le jugement est signifié
son état à sa lin; par la IJ'I'ostituee gl'ande, il est signilié la pro­
fanation des choses saintes de la Parole et de l'Église, etl'adulté­
ration du bien el du Hai; pal' les eaux auondantes sont signifiées
les \'érilés de la Parole adullcrées; pal' être assise Sll1' elles, il est
signifié èlre et vivre en ellcs. Que par sc livrer à la prostilulion, il
la fornication, commellre scortation ct adu1Lère, il soit signifié fal·
sifier el adu1Lérer la Parole, on le voit ci-dessus, W' 134, 620, 632;
ct que pal' les eaux il soil signifié les vrais, on le voit, N°' 50, 563,
Gi4, 685, ici ces vrais adultérés et profanés, parce qu'il est dit
que la prostituée était sur ces eaux; d'après ces explications, il est
évident que par « me disant: Viens, je te montrerai le jugement
de la Proslituée grande, qui est assise sur les eaux abondan les, II
il esl Sigllilié la révélalion sur celle neligiosité quant il ses profa­
!Wlons et il ses adlllLèralions des \('rité~ de la ParoI<;. Semblable
Vers. 1. CUA PITRE DIX-SEPTlt;)lE. :lGl
chose est diLe de Dabel, dans Jérémie: (( Jdhovah exdcutera ce
qu'il a dit contre les habitants de Babel: Toi qui habites SUI'
des eaU.T abondantes, grande en t/'dsol"s, eLLe est venue, ta (lll,
la mesure de ton lucre. 1) - LI. 12, 13. - s'il cst dit que par
eux les vrais de la Parole ont été adultérés et profanés, c'est parce
qu'ils ont appliqué les vrais de la Parole pour obtenir la domina­
lion sur les choses saintes de l'I~glise ct SUl' le Ciel, ct pOUl' s'ar­
roger le Divin Pouvoir du SeigneUl'; or, appliquer les vrais de la
Parole pour obtenir la domination sur les choses saintes de l'É­
glise et du Ciel, c'est les adultérer; et les appliquer pour S'i\l'l'O­
gel' le Divin Pouvoir du Seigneur, c'est profaner. Qu'ils aient con·
firmé leurs dogmes d'après la Parole, cela est notoire; mais lis ces
dogmes, et medite-les, et tu verras que tout ce qu'ils ont tiré de
la Parole, ils l'ont appliqué à la domination sm les âmes des
hommes, et il s'ucquél'ir la puissance, l'autorilé et la majeslé Di··
vines. De là vienl que Babylone est appelée la mèl'e des SC01'ta­
lions ct des abominations de la ten'c, Vel'S. 5.
720. Vers. 2. Avec laquelle ont commis scorlalion les Rois
de la telTe, signi(te qU'ellc a adulliré les vrais ct les biens de
l'Eglise, qui p)'ocèdent de la Parole. Par commettre scorlalioll,
il est signifié falsifier et adullérel' les vrais, comme ci-dessus,
N° 719; par les Rois de la terre sont signifiés les vrais de l'l:;glisc
qui procèdent de la Parole, par les nois les vrais d'apl'ès le bien,
el par la terre n::glise : que par les liois soient signifiés ceux qui
par le Seignem sont dans les nais d'après le bien, el par suile
ahslraclivemenl les vrais d'après le bien, on le l'oit ci-dessus,
['\"' 20, GGll; ici, ces l'rais adullérés el profanés. Il esl dil que les
nois de la terre onl C0Il1I11is scorlalion avec la grande Prostiluée,
comme si c'élaient les vrais de l'l::glise procédanl cie la Parole, les­
quels son l signifiés par les Hois cie la terre; mais ceci est selon le
slyle de la Parole dans le sens de la lellre, dans lequel on allribue
il Dieu el aux Dil'ins qui procèclent cie Dieu, lesquels sonlles Hais
de la Parole, les choses qui cependanl sonl failes par l'homme et
par les maux de l'homme, comme il a élé lrès-souvent montré
ci-dessus; c'csl pourquoi, le sells réel, qui eslle sens spirituel, est
que celle l\eligiosiJé a adultéré et même profané les Vrais (le l'.t­
glise, qui procèdent de la Parole. Celui qui ne cOllllail pas le sens
.. Ir. 31.
362 L'APOCALYPSE It.t:VÜÜ:. !'\" '720.
spirituel de la Parole peut facilement s'abuser, en croyant que par
les liais de la terre il est entendu des nais de la terre, lorsque ce­
pendant ce ne sont pas des liais, mais les vrais d'après le ùien, ct,
dans le sens opposé, les faux d'après le mal, qui sont entendus.
Afin qu'on voie encore que pal' les nais de la terre il n'est pas
entendu autre chose que les vrais ou les faux de l'Église, ct pal'
leurs scortalions pas autre chose que les vmis de_l'l::gl!§e procé­
dant de la Parole, falsifiés, adultérés et prof'Lnjs, il Vil être l'ap­
porté quelques passages de l'Apocalypse ct (le Dilniel, d'après les­
quels quiconque pelltréfléchir verra que ce ne sont pas des nais
qui sont entendus; voici ces passages: « Jésus-Chrisl nous a
(ails Rois el Pré/l'es. t I - Apoc. I. 6. - Il 1'11 nous a fails ci no­
Ire Dieu Rois et Prètl'es. d nous l'ègne/'ons sur la ten'e. » ­
Apac. V. 10. - «Afin que vous mangiez chairs de 1I0is, et
chairs de Idliw'ques, et chairs de chevaux et de ceux qui les
montent. »- ApOC. XIX. 18. - I l Les se)Jl têles de la Bele écw'·
late. SelJl montagnes ce sont. el sept nais ce sont; cinq sont
tombés, et l'un est; et la Béte. un huitième Roi elle l'si, et des
se)Jt elle est. 1) - Apoc. XVlI. 9, iD, 11. - Il Les dix cornes.
dix llois ce sont. qui royauté n'ont lJas encore reçu. l) - Apoc.
XVfI. 12; - il est dit aussi, comme ici, que (1 les llois de la
terre onl commis scol'lalion, et se sonl l)lonyl1s dans les dé­
lices avec la Prosti~uée. » - Apoc, XVlLf. 3, 9; - quiconque
peut réfléchir ne voil-il pas que pal' les nais, ici, il n'est pas en­
tendu des liais? Pareillement dans Daniel; pal' exemple :« Qlle le
bOliC velu était le lloi de J (IVan, et une grande corne elltl'e ses
yeux, le ])remiel' Roi; ct que, lorsqu'au comble seraient venues
les prévarications, il surg irait un Roi dw' de (aces. /wbile en
subtilités, l) - Dan. VIII. 21,23. - (1 Qlle les quall'e neles mon­
tant de la mel' étaient quatre 1I0is qni s'élève1Ytienl de la lerre;
et que les dix cornes de la quatl'ième nete élaient di:lJ Rois, et
qu'un mt/Tc s'élèverait a]Jl'ès eu,x. qui /wmiliemilll'ois 1I0is. )l
- Dan. VII. 17. 24. - I( Pareillement qlle le Roi du midi ct le
Roi du scptentl'ion combaU1'aient enlTe eux; que le Roi du midi
enve1'1'llit sa fille au Roi du se]Jtentl'ion; que ce Iroi-ci s'élè­
vemit contl'e Diell ct l'econnaW'ait un Dieu étranger; qu'il
/tonol'erait )Jal' de 1'01'. de l'argent. des l1ie1'1'es )Jnicieuses.,
rers. 2. r.n.\PITnr. lHx-snTlt:ME 3û3
ct des c(wses désirables, ceU,l: qui /'econnaftraient ce Dieu; qu'il
les {cl'llit dominer sllr un grand /wmfJrc, cl pm'layerait la
ten'e pOUl' lelll' salaire; qu'il dresse/'ait les teilles de son ta­
be1"1Ulcle pl/nni les mas aulow' de ta montwJ1/C ylo/'iellse de
sainleté,. mais qu'il viellcl1"ait li sa fin; n outre plusieurs autres
choses. - Dan. XT. 1, jusqu'à la fin; - par le 110i du midi pst si­
gnifié le noyaullle ou l't::glise composée de ceux qui sont dans les
vrais, et pal' le 110i du septen Irion est signifié le Royaume ou l'É­
glise composée de ceux qui sont dans les faux, car c'est lin pro­
phétique SUI' les Églises à \"enir, telles qu'ellcs seront dans le
commencement, et Lplles qn'elles seront dans la suite. Si rem:
qui sont pal'le Seigneur dans les vrais d'après le bien sont appelés
rois, c'est parce qu'ils sont appelés fils du Spigneur, et qu'ay\!!!t
été régénérés par Lui, ils sont appel6s nés tIe Lui, et aussi héri­
tiers, eL parce que le Seigneur est Lui-:\lèl1le Hoi, eL qlle le Ciel ct
l'(.:glise sonL le r.oyaul1le du Seigneur.
721. El se S01ll enivrés du vin de sa sC01'ralion les habilanls
de la tel Te, signifie la démence dans les choses spirituelles /JW'
suite de l"adultél'ation de la Parole citez ceux qui sont dans
cette Ileligiosilé. Pal' s'eniv/'er du vin de scortation, il est si­
gnifié être en démence dans les choses spirituelles par suiIe de la
falsification des vérités de la Parole, ici, par suite de Jeur adul­
tération; par le Yin esL signifié le Dh'in Vrai de la Parole, ~" 316,
et par la scortalion il esL signifié la falsification eL l'adnlléralion
de cc vrai, r-;u' 134, 620, 632, 635; de là, pal' s'enivrer de ce vin,
il est signifié être en démence dans les choses spiriluellps; par les
habitants de la telTe sont signifiés ceux qui sont dans l'Église,
comme ci-dessns, Chap. XI. 10. XII. 12. XILJ. 13, :l.4. XIV. 6;
mais ici, ceux qui sont dans celle neligiosilé, puisque là il n'y a
point Eglise, par la raison qu'on ne s'adresse pas au Seigneur, et
qu'on ne lit pas la Parole, et parce qu'on invoque des morLs,
comme ci-dessus, Nu 718, Que s'enivrer de ce vin signifie être en
démence dans les choses spirituelles, on peut, il esL vrai, le voir
sans confirmation d'après d'autres passages de la Parole, mais
comme il yen a beaucoup qui ne le voient pas, parce qu'ils pen­
sent, lion pas spirituellement, mais sensuellemellL, c'est-il-dire,
matériellement SUI' chaque chose de la Pal"Ole, quand jls la lisent,
:l64 L'APOCALYPSE nÉI'ÉLÉE. 1\" 721.
je vais rapporLer quelques passages de la Parole, qui confirmenl
que s'enivrer y signifie êll'e en démence dans les clloses spiri­
tuelles, c'esl-il-dire, théologiques; voici ces passages: « Ils se
sont eniL'I'és, mais non de vin; ils c/umcellent, mais non de
cervoise. »-~:saie. XXIX. 9. -« Écoute, afiligée; eniv1'i!e, mais
non de vin. Il - I:;saïc, U. 21. - ({ Calice d'Q1', Babd, dans la
main de Jéhovah, eniV1'ant toute la teHe; de son vin ont bu les
nations; c'estlJOurquoi, (olles elles sont, les nations. Il-Jérém.
LI. 7. - « Que Babel soit en sifilement; quand ils seront éc/wur­
(és,je les mellnti en festins, et je les enivrerai, afin qu'ils bon­
(lissent, et qu'ils s'endonnent d'lm sommeil séculaire, et ne se
J'éveillent point. » - Jérém. LI. 37, 39. - « Elle estlOmbëe, elle
est tombce, Babylone, pm'ce qne du vin de sa scol'tation elle a
abl'cuve toutes les nations. »- 1\ poco XIV. 8. XVU!. 3. - (( TOUle
outre sera 1'e71l1Jlie de vin; voici, je vais lY'1117Jlil' tous les habi­
tants de celle terre, J'ois, prêtres et prophètes, d'ivresse. » ­
Jérém. XllI. 12, 13. - « D'ivresse et de tristesse tu seras l'em­
1ilie lJal' un calice de dévastation et de désolatioll, » - Ézécll.
XXI[[. 32, 33. - « Pille d'Édom, aussi vers lOi passera le ca­
lice, tu se1'as enivl'ee et tu seras mise li nu. »- Lamenl. IV. 21.
- (( Toi aussi, lu senls el!Ïv1'ée. »- f\ahum, Ill. 11. ._({ Buvez
et enivl'ez-vous, et vomissez et tombez, de sorte que vous ne
vous l'c/eviez point. » - Jérém. XXV. 27. - (( Mal/ww' il ceux
qui sont sages ù leurs yeux, et il ceux qui devant leurs f'aces
sont intelligents! Malheur aux heros lJOUI' boi're le vin, et aux
hommes de vigueur 1)0111' mèlel'la cervoise!» -l~saïe, V. 21,
22; - el cn outl'C aillcurs : - CO III me )::s. XIX. 1'1,12,14. XXIV.
20. XXVIII. 1,3,7 il 9. LVL 12. Jérém. XXUL 9,10. Lamenl.
III. '15. lIos. IV. 11,12,1.7,18. Joël, L 5 il 7. lIabak. Il. 1.5. l's.
LXXV. 9. l's. CVI!. 27.
722. vcrs.:l. Et i/11l'empOl'la dans 'Ull disert en eS1Jl"it, si­
gnifie tl'WIS1J01'te en ('tat spirituel vel'S Ceux chez qui lOutes les
choses de l'Église' ont éte délXtstées. Par un desert est signifiee
l'Église, dans laquelle il n'y a plus aucun l'rai, ainsi où loutes ses
choses out été llévastées, N" 546; et par êlre en eS1Jl'it, il esl si­
gnifié (llre dans l'üLaL spiriLu01 d'après le Divin influx, donL il a
élé parlé, N° 36; de lb, par « il m'emporta dans un déscrt en es­
Vers. 3. CHAPITRE DIX-SEPT Ibn:. 365
prit, »i1 est signifié avoir été transporté en état spirituel vers ceux
chez qui toutes les choses de l'Église ont été dévaslées.
723. Et je vis une Femme assise sur une Bête écarlate, pleine
de noms de IJlasphème, signifie celte Ileligiosité sur la Parole
1l1'o[anée par eua,'. Pal' la Femme est signifiée la neligiosilé Ca­
tholique-Homaine, ou Babylonique, cal' il est dit ensuile : Sm' son
[l'ont, un Nom écrit,' Jllystèl'e; Babylone la gl'ande, la mère des
scortations et des abominations de la telTe; que la Femme si­
gnifie l'Église d'après l'afTection du vrai, on le voil, ~" 434, ici, la
Heligiosilé catholique-nomaine, qui est dans l'afTeclionopposée;
par la Bête écarlate est signifiée la Parole, ainsi qu'il va être mon­
tré, et par pleine de noms de blasphème, il est signifié absolu­
men t profanée; cal' par le blasphème, il est signifié la négation
(lu Divin du Seigneur dans son Humain, et l'adulléralion de la
Parole, W' 571, 582, 692, 715, ainsi la profanation; en efTet, ce­
lui qui ne recounaîl pas le Divin du Seigneur dans son Humain
et falsifie la Parole, mais non de propos déterminé, profane, il est
vrai, mais légèrement, tandis que ceux qui s'allribuent toute la
puissance du Divin Humain du Seigneur et pour cela le nient, et
qui appliquent toutes les choses de la Parole afin de s'acquérir la
Domination sur les choses saintes de l'i~glise et du Ciel et adul­
tèrent pour cela la Parole, ceux-ci profanent gravement. D'après
ces considérations, on peut voir que par« je vis une Femme assise
sur une Bête écarlate, pleine de noms de blasphème, » il est si­
gnifié celle Heligiosilé sUl' la Parole profanée par eux; par ~­
cal'late est signifié le Vrai de la PaI'ole d'origine céleste. Que par
fai3êle écarlate il soit signifié la Parole quantau--ÔJvin Vrai Cé­
leste, cela, à la première pensée, semble éloigné et étrange, ct
même choquant, parce qu'elle est appelée Bête; mais que par la
Bête, dans le sens spiriluel, il soil signifié l'afTeclion naturelle,
et qu'elle se dise de la Parole, de l'Église et de l'Homme, on le
voit ci-dessus, W' 239, 1105, 567; voiJ' aussi que les quatre Ani­
maux, dont l'un étaillln Lion, le second un Veau et le quatrième
un Aigle, signifient la Parole, et sont aussi, dans Ézéchiel, appelés
Bêtes, N'" 239, 275, 286, 672; que le Cheval, qui est anssi Ilne
Bête, signifie l'entendement de la Parole, l\" ~W8. Que l'Agneau
signifie Je Seigneur, la Brebis l'homme lIe l'l::glise, et le Troupeau
II. 31 *.
3GG L'APOC,ILYI'SE rrÉVÉLÜ:. 1.\" 723.
l'i~glise elle-même, cela est notoire: ces choses ont été rappor­
tées, afin que personne ne s'étonne que par la Bête écarlute il sail
signifié la Parole: ct comme la neligiosité Catholique-l\omaine
fonde sur la Parole sa force et sa dignité, c'est pour cela que celle
Femme fut vue assise sur une Hête écal'late, comme auparavant
SUl' les caux abondantes, Vers. 1, par lesquelles sont signifiées
les vérités de la Parole adultérées ct profanées, ci-dessus, N" 719.
Que par celle Bête il soit signifié la Parole, on le voit clairement
d'après cc qui est dit dans la suite de ce Chapitre, cOlllme dans
le Vers. 8 : (1 La Bûte, que tu as vue, élait ct n'est liaS; ct s'é­
10111Wl'01lt ceux qui habitent sur la lerre, en voyant la Bêle
qui était ct n'est pas, ct cependant clic est. » Dans le Vers. 11 :
(t La Bête, qui était cl n'est pas, elle-mème huilième Roi clic

esl; ct des sept elle est, ct ci pel'dilion elle s'en va. Il Duns les
Vers. 12 et13 : (l Les dix cornes, dix lIois cc sont, qui donneront
leur puissance ct leul' pouvoir ci la Béle. » Dans le Vers. 1.7 :
(t Dieu a mis dans lew's cœurs de donner leul' Royaume ù la

Bêle. » De telles choses ne peuvent être dites que de la Parole.


724. Ayant SG7Jl ItJtes, ct dix cornes, signifie l'intcllige~!Ee
d'après la Parole, dans le commencement sainle, ensuile nnl{e,
ct enfin devenue démence, ct la 7JuÎssance d'aprl's la J'm'ole
collli1lllellemellt auondante. Que la Ulle signWe l'inlelligence ct
la sagesse, quand il s'agit du seigneur et cie la Parole, et, dans le
sens opposé, la démence et la folie, on le voit ci-dessus, N°' 538,
568; que sept signifie, non pas s?pt, mais tout, et qu'il sc dise
d'lIne chose sai nte, on le voil, 1.\"'10, 391; voir aussi <lue la corne
signifie la puissance, N" 270, et les dix cornes une pu issance abon­
dante, W 539; que par les sept têtes il soit signiHé l'intelligence,
dans le commencement sainte, ensuite nulle, et enfin devenue dé­
mence, cela est évident par les Vers. 9 et 10 cie ce Chapitre, ou
l'Ange dit ce qui est signifié pal' les sept têtes; roil' plus uas.
D'après ces considérations, il est évident que par « la llête ayant
sept têtes, et dix cornes, » il est signifié l'intelligence d'après la
Parole, dans le commencement sainte, ensuite nulle, et enfin
devenue déllleoce, et la puissance d'après ta Parole continuel­
lement auondante.
725. Vers. li. El la Frllllllc élait revêtUe de lJ01.11']Jl'e rI d'é­
Vers, !.J, CHAPITRE DJX-SEPTll:;m:, 3G7
carlate , signifie cllez CU;}; le Divin Vien ct le Divin V1'ai cé­
lestes, qui oppal'tù:nnent à la Parole. Par la pourpre esl signi­
fié le Divin Bien célesle, el pal' l'IJcarlate est signifié le Divin Vrai
célesle, ainsi qu'il va êll'e montl'é; en être revêtu signifie qu'ils
sonl auloul' d'eux, ainsi chez eux; que cc Bien cl cc Vl'ai soient
d'après la Parole chez eux, c'esl parce que pal' la Bêle écal'Iale,
SUI' laquelle la Femme élait assise, il esl signifié la Parole, N" 723:
que le Divin Bien elle Divin Vrai de la Parole soienl auloul' d'eux
comme vêlemenl, ainsi chez eux, cela esl noloil'e, cal' ils adorent
la l'al'ole en dehors el non en dedaus; ils la reconnaissent, parce
qu'elle Irai le du Seigneur, el de son pouvoir SUI' le Ciel cl sur
l'i~glise, pouvoir qu'ils onl Il'ansfél'é en eux, cl qu'elle lraile des
clefs données à Pierre, donl ils se disenlles successeurs; el comme
SUI' ces cieux poinls se fondenl leur majesté, leul' clignilé el leur
pouvoir, ils l'econnaissenl pal' nécessité la sainleté de la Parole;
mais loujoul'S esl-il que pOUl' eux la Parole n'est que comme le
Vêlement de pou l'pre et d'écarlale, d'or, de pierres précieuses ct
de perles, sur la Prosliluée tenanl en sa main une coupe d'or,
llieine d'abominalions el d'impul'elé cie sa sCOl'talion. Puisqu'il est
parlé de pourpre el d'écal'Iale, et ensuite, d'or, de pierres précieuses
cl de perles, el que pal' la pourpre etl'écarlale il l'sI signifié le Di­
vin Bien el le Divin Vrai célesles, el pal' 1'01' elles pierres pl'écieuses
le Dil'În Bien el le Divin Vrai spirituels, l'un ell'aull'e d'après la
Parole, il va pal' conséquenl êlre dil quelque chose SUI' le Divin
Célesle el SUI' le Divin Spirit uel : Il y a deux Hoyaumes, en les­
quels loulle Ciel du Seignell1' a élé dislingué, le I\oyalllne Célesle
et le Iloyaume Spiriluel; le Hoyau me Celesle consisle en Anges
qui son 1pal' le Seignelll' dans l'Amour, elle Hoyaumc Spiritucl en
Anges qui sont pal' le Seigueur dans la Sagesse; clans l'un el dans
l'au Ire l\oyaume, il y a Ic -Bien cl le ':rai; le Bien elle Vrai élJez
les Anges du Hoyaume Célesle sonl signifiés par la pourpre el l'é­
r.arlale, el le Bien clic Vl'ai chez les Anges du l\oyaume Spirituel
sonl signifiés pal' l'or el par les pierre.s précieuses; ces deux sQ!Jcs
de Biens et de Vrais sOI)l ch('z lcs Anges p~c SeigncUl' au 1ll0ye~1
dc la Parole; c'esl pourquoi, dans la Parole, il y a dcux sens in­
térieurs, le sens célesle el le sens spiriluel : de là vienl donc que
la Femme assise SUI' la Bêle écarlale fut vuc rcvêlue de pourpre
308 ':APOCALYPSE nÉv';l.t:t:. NU 725.
ct d'écarlate, et parée d'Ol', de pierres précieuses et de perles.
La mème chose, qui est signiOée pal' celte Femme, est signiOée
Ilar « l'Jw11111le riche qui était vêtu de 7Jow'p"e et de fin lin, se
traitant chaque jour splendid('ment, it la 7J01'te duquel etait
étendu LazaJ'{! ddsintnt se 1'assasier des miettes qui tombaient
de sa table. )l - Luc, XVI. 19, 20, 21; - pal' le riche vêtu de
pourpre Bt de fin lin sont entendus les Juifs qui avaient la Parole,
el pal' Lazare sont entendns les Gentils qui ne l'avaient pas. Des
choses semblables sont signifiées dans les passages suivants:
« C('u.'1J qui mangeaient eles mets eldlicats ont été dévastes dans
lcs l'ues; eeu.'1J qui avaient été élevés sw' l'Écarlate ont C11!­
bntssé du {umiel'. li - Lament. TV.: 5. - « Toi donc, ddvastée,
que {eras-tu? Quand tu te revétÏ1'ais d'Écarlate, quand tu te
1Jarel'ais d'un Ol'nelllent el'OJ', en vain belle tu te 1'endrais. l I ­
.1 éré Ill. IV. 30. - « FiIl('s d'lsntël, SW' SChaul7Jleurez, lui qui
vous revétait d'Éca1'late avec d(!lices, et qui mettait un ome­
ment d'Ol' SUi' votl'e vNement. )) - Il f;am. J. 24. - « Le fin lin en
bl'oelaie fut ce que lu déployais, l'hyacinthe et la pourpre (u­
1'('nt la couvature. )) - Ézéch. XX VII. 7; - là, il s'agit de TF,
pal' qui sont signifiées les connaissances du vr,IÎ et du bien d'a­
près la Parole. Comme par la pourpre et pal' l'écarlale il est signi­
né le Dien et le Vrai célestes, c'est pour cela que les habits d'A ha"
l'on, et aussi les voiles et les riàeaux du Tabel'Oacle, avaienL été
tissés d'hyacinLhe, de pourpre, d'écal'late Cl de fin Jin, - Exod.
XXV. 4, XX VI. 31,36. XXVII. 16. XX VIII. 6, 15; - les Rideaux,
- Exod. XXVI. 1 ;-Ie Voile devantl'Arche,- Exod. XXVI. 31;
-la Couverture pour l'enLrée de la Tente,- Exoct XXVI. 36;­
la Couverture de la porLe du panis, - Exod. XXVI!. 16; - l'É­
phod, - Exod. XXVIII. 6; -la CeinLl1l'e,- Exod. XXVlIf. 8;­
le PecLoral de jugemrnt, - Exoc1. XX VIll. 15; -les l'l'anges du
man Leau d'J~phod, - Exod. XXVTII. 33; - le Drap d'écarlate SUI'
les pains des faces, - Nombre, lV. 8. - D'après ces considéra­
tions, on l'oit clairement ce qui est signifié pal' la pompre et l'écar­
laie, donL apparuL l'evêLl1e la Fel1lme assise sur la Bête écarlate:
de même dans les passages suivants, Oll il esL di L: « Malheur!
celte ville gmllde, qui était l'evt'lue de fin lin et de 7Joul')Jre et
d'écarlate, el pa1'ée d'Ol' et de pielTes 7Ji'dcieuses et de perles!
\'ers, 4. CIlAPITltf; DfX-SEPTIbIE. 30l)
1Jarce qu'en une heure ont été dévastées tant de 1'icfwsses. Il ­

Apoc. XVIll. 16; - el où il esl dil que la pourpre el l'écarlate,


l'or, les pieITes précieuses el les perles, élaienl au nombre des
marchandises de Babylone, - Apoc. XVllI. 12.
726. El parée d'o'r et de pierres précieuses, signifie chez
eux le Divin Bien ct le Divin VTai spirituels, qui ap7J(11'l"iennent
il la l'm'ole. Par 1'0)' esl signifie le Bien, N" 211; par les pierres
pnJGÏeuses esl signifié le Vrai, 1'\"' 231, SfiO, 570; l'un el l'aulre
appartenant il la Parole: s'il est signifié le bien el le vrai spiri­
tuels, c'esl parce que pal' la pourpre cl par l'écarlate il esl signifié
le bien et le vrai célesles, el que l'un el l'au Ire, dans la Parole,
sonl conjoinls il cause du mariage du bien et du vrai, Iii, 1'\0 97 ;
or, le bien elle vrai célesles, parce qu'ils apparliennenl il l'amoul',
apparliennenl dans lelll' essence au bien, elle bien elle vrai spi­
riluels, parce qu'ils apparliennenl il la sagesse, sonl dans leur es­
sence le \'l'ai; que le bien el le vrai célesles appartiennenl il l'a­
mour, cl que le lJien ct le vrai spirituels appartiennenl il la sa­
gesse, on le voil ci-dessus, N' 725. Ce qui esl en oulre enlendu
en ce que celle Femme apparul ainsi revêlue el parée, on le voit
dans l'Arlicle précédenl.
727. Et de pe7'les, signifie chez eux les connaissances du bien
('{ du vrai, qui Cl7Jpartiennent il la Parole. Par les pales, dans le
~ns spil'iluel, sonl signifiées les connaissances du bien cl du \'l'ai,
tanl célesles que spiriluels, qui sonl lirées de la Parole, spéciale­
menl du sens de sa lelll'e, el comme les perles signifienl ces con­
missances, c'esl pour cela qu'elles sonl nommées après la pour­
pre el J'écarlale, el après l'or elles pierres précieuses. Ces mêmes
connaissances son l signifiées par les Perles dans ces passages:
Il Semblable est le Royaume des Cieux il un comlltCrçant qu'i

cherche de belles Pcl'les, lequel, ayant trouvé une Pe7'lc très­


7Jrécieuse, s'en est allé vendre tout cc tlU'il avait, ct l'a ache­
tée. » - ~Iallh. XlII. 45, 46; - pal' celle perle esl signifiée la
connaissance sur le Seigneur. (( Les douze portes de la muraille
de la Nouvelle Jél'UStÛe1'1L étaient douze Perles; clwcune des
7JO)'tes était une Perle-. » - Apoe. XXI. 21; - les parles de la
Nouvelle Jérusalem signifienll'entrée dans la Mu velle Église, et
l'enlrée sc fail par les connaissances du 1>ien el du vrai d'après lu
JiO L'APOCALYPSE RJ\VÉL.Ü. N° 727.
Parole, (lNe jetez lJoint vos Perles devant les lJow'ceau,T, de
peur qu'Us ne les foulent à le1l1's lJieds, et qu'ils ne vous ddchi­
1'Cnt. Il - Malth. VII. 6; - par les pourceaux sont signifies ceux
qui aimenl seulemenlles richesses mondaines, et non les richesses
spirituelles, qui sont les connaissances du bien et du vrai d'après
la Parole. Comme par Babylone est signifiée la neligiosité par la­
quelle toutes les connaissances du bien et du vrai d'après la Pa­
role ont été foulées aux pieds, il est dit d'elle: « Les matchands
de la telTe plcureront et seront dans le deuil à cause de Baby­
lone, de ce que leurs marchandises personne n'achète plus,
marc/wndisps d'or et d'argent, et de pierres précieuses ct de
P('1'les. Il - Apoc. XVlIl. 11,12.
728. Ayant en sa main une coupe d'ol' pleine d'abomina­
tions ct d'impureté de sa scol'talion, signifie celle Religiosité
d'ap1'i:s les choses saintes de la Parole profanées, et d'après
ses biens et ses vrais cor'1'ompus par: qfdLf(I:J:~!E-ltOrr.ib(ç:s. Que
par la coupe ou le calice il soit signifie la même chose que pal' le
vin, parce qu'elle en est le contenant, on le voit ci-dessus, N" 672,
rt pal' 1~..YÏn_de nabylone est signifiée celle lIeligiosilé quant à ses
faux h{~.r!iQJ.~s, N°' 632, 635; pat' les a!lominations sont signifiées
lés p'rofanations du Saint, et pal' l'impureté de sa scortation sont
signifiées les corruptions du hien et du vrai de la Parole; de là,
pal' « ayant en sa main une coupe d'or pleine d'abominations et
d'illljlll1'eté' (le sa scortation, Il il est signifié cette Heligiosile con­
sistant en choses saintes de l'I~glise profanées, el en biens et vrais
de la Parole cOITompus par des faux hOITibles. Ces choses son t
semulables à celles que le Seigneur a diles aux Scribes et aux
Pharisiens: « Malhell1' il vous, IIY1JOcrites! par'cc que sembla­
bles vous vous faites ù des sépulcres blanchis, qui (ll!-!f!!.ltors,
il est vrai, paraissent beau,T, mais qui au dedans sont pleins
d'os de mOl't et de toute impureté. Il - i\-latth. XXIII. 27.
729. Vers 5. Et, SUi' son fl'ont, un Nom riait: Mystère; Ba­
bylorte la grande, la mèl'e des scol'tations ct des abominations
de la lCITe, signifie la Religiositl! Catholique-Romaine telle
qu'est son intél'iew' qui est caché; que, dès son origine, pal' l'a­
71WW' de dominer d'apl'è~j:QJ11l2YTde soi sllr les choses saintes
de ntglisëëisur le Cid, ainsi Sll1' toutes les choses du Seigneur
~
Vers. 5. GlIAPl'flU: DIX-SEP1'lbrr. 3ï1
e~lIe sa Par!Jle, elle a corrompu et profané les choses qui (7)­
71artiennent ù la Parole et 7)ar suite ci l'Eglise. Pal' éCl'it sU)' le
fr0n.t, iLest signifié insilé dans l'amour, car le l'l'ont signifie l'a­
nl~U!, N°' 347, 605; pal' mysth"l', il est signifié ce qui est in~­
rieurement caché; pal' Rabylone la grande, il est signifié la Reli­
giosité Catholique-Homainc, et toute sa qualité, comme ci-dessus,
N° 717; pal' les seol'tations sont signifiées les adultérations du bien
ct du vrai de la Parole, N°' 719, 720, 721, et aussi les corruptions
de ce bien et de ce vl'ai, comme ci-dessus, N° 728;- pal' les guo­
minat.ions sont signifiées I~.profanations des choses sain les de
['I~glise, comme aussi ci-dessus, N" 728; par la terre est sio;nillée
l'l~glise, N° 285; de là, pal' la mère des scortations et des abomina­
tions de la terre, est signifiée leur origine: or, comme ces paroles
ont été écrites sur son l'l'ont, et que pal' « écrit SUI' le front, )} il est
signifié insité dans l'amour, et comllle lenr amour est l'amour de
dominer d'après l'amour de soi SUI' toutes les choses de l'Église et
sur le Ciel, ainsi SUl' toutes les choses du Seignelll' et de sa Parole,
voilà pourquoi cela est signifié. D'après ces considérations, on peut
voir que pal' « sur son front un Nom écrit: Mystère, Baby lone la
grande, la mère des sCQl'tations et des abominations de la tel'l'e,)} il
est signifié la Religiosité Catholique-Romaine telle qu'est son intc­
l'ieU!' qui est caché; que, dès son origine, pal' l'amour de dominer
d'après l'amoul' de soi SUI' les choses saintes de l'l~glise et SUI' le
Ciel, ainsi sur tontes les choses du Seignenr ct de sa Parole, elle a
corrompu et profané les choses qui appartiennent à la Parole et
par suite à l'Église. Que ce soit l'amoul' de dominer sur toules les
choses de l'I~glise, cela est notoil'e d'après le droit qu'elle s'arroge
sur les âmes des hommes, et sur toutes les choses de leur cu Ile ;
qïie ce soit l'amOlli' de dominer SUl' le Ciel, cela est notoire d'après
le pouvoir qU'ellë s'est arrogé de lier et de délier, et ainsi de l'ou­
vrir et de le fermer; que ce soit l'amour de dominer SUI'toules les
choses du Seigneur, cela est notolred'après le vicii'riat, pal' lequel
i1s_s~all.ti.ILuenttQ.lItes les choses du Seigneur; que ce soit l'amOlli'
de dominer SUI' toutes les choses de la Parole, cela est encore no­
toire en ce qu'ils en réservent l'interprétation il eux seuls. Il est
dit l'amour de dominer d'après l'amour de soi, parce qu'i! y a
aussi l'amoul' dc domincr d'apl'ès l'amoUl' des usages; ces deux
372 L'APOCALYPSE Ri:vÉL{:E. [';°729.
amours sont diamétralement opposés; en effet, l'amour de dominer
d'après l'amour~ de soiêllUli~QQlique, car il~~~n~~èJÇ...s.eul, et
considère le monde à cause de soi, nl.aisJ.)mour de dominer d'a­
près les usages est~te, car il consicLèrele-ScjgQ~ur, et toules
les choses qui procèdent du Seigneur sont des usages, et les lisages
pour lui sont cle_faire le bien de l'Église pour le salut d~ ..âJn~;
c'est pourquoi cet amour a en abomina Lion l'amour de dominer
d'après l'amour de soi.
730. Vers 6. El je vis la Femme iVl'e du sang des saints, el
du sang des lémoins de Jésus, signifie cetl.E-B!./igio.!ite C'1I c/c!­
l~e p.al" suile de l'adultel:a{ioll el cie la p1"ora!iCl!:~on des Di­
vins Vrais el des Divins Biens du Scïgneul', de la Pal'ole, el pm'
consequenl de l'Église. Par la Femme est signiflée c.elle neligio­
silé, comme ci-dessus, N°' 723, 725; par êtl'e ivre, iJ~t signiflé
être en Mmence dans les choses spirituelles, N° 721.; par-ïë sang,
il esl signifié la falsificalion, l'adullcralion et la profanation de la
Parole, W' 327, 379, 681, 68[1; par les sainls sont signiflés CClIX
qui sont par le Seigneur au moyen de la Parole dans Jes Divins
Vrais, et abstraclivemenL les Divins Vrais du Seigneur, de la Pa­
role, et par conséquent de l'Église, N°S 173, 586, 666; par les té­
moins de Jesus s.ont signiflés abstractivementles vrais et les uiens
par le Seigncur au moyen de la Parole dans l'Église, W' 6,1.6, [190,
506, 669, ici ces vrais et ces biens profanés, parce qu'il est dit le
sang des martyrs ou témoins de Jésus, et qu'il s'agit de Babylone,
par laquelle aussi est signinée la profanation du bien pt du vrai de
la Parole et de l'Église, W' 7i 7, i1~ D'après ces considérations, il
est évident que par « je vis la Femme ivre du sang des saints, et
du sang des lémoins de Jésus, » il est signiflé cette neligiosi lé en
démence pal' suite de l'aùultération et de la profanalion des Divins
Vrais et des Divins Biens du Seigneur, de la Parole, et pal' consé­
quent de l'Église.
731.. El je {us üonné, en la voyant, d'un élonnemenl gl'and,
signifie la s~U]Jé{aclion de ce que celle neligiosi~c! ~ inlé­
l'ieureme!tt, 100'sque cependant elle a]J]Jar'ail autrement ci l'ex­
lérieul"- ttre étonné d'ull élonnemenl grand, c'est être slupé­
fait_extr/lmemen t; en la voyanl signifle que la Femme, c'est-à-dire,
la neligiosilé, est telle il)1Qrielll'emcnt, lorsque cepenùant elle ap­
V~rs. 6. CILIPITnE D1X-SEPTli:.IlE. 373
parait autrement à l'extérieur; en efTel, il fut stupéfait de voir la
Femme assise Sur la bèle écarlate, revêtue de pourpre et d'écar­
late, parée d'or, de pierres p"écieuses et de perles, ayant une coupe
d'or en la main, choses q~L~~eI!!..§es apparences ùans les exler­
ne~, et ccpendantla coupe était pleine d'alJOlllinalions eL d'impu­
reLé de scorLalion; eL au front il vit écriL : 111ère des scortalions
et des abominations de la terre, choses qui sonL ses inLernes.
Ces paroles ont été dites pal' Jean, parce que personne ne peut
s'empêcher, même aujourd'hui, d'êLre dans l'étonnemenL, lors­
qu'on voit celle l\eligiosiLé si sainte eL si resplendissante dans les
éXi.ernes, et qu'on ne sait pas qu'elle esL si Eof~E.L~L.l>i .aQ.Qmi­
nabl.fuans les internes.
732. Vers. 7. Et l'flnge me dit: Pourquoi t'étonnes-tu? Moi,
je te dimi le mystère de la Femme et de la Blite qui la 7JOI'te,
ayant les sept têtes et les dix cornes, signifie la découverte de
ce que signifient les choses qui précèdent et qui ont été vues.
Ceci n'a pas besoin (l'une plus ample explicalion.
733. Vers, 8. La Bête, que tu as vue, était ct n'est 71as, si­
gnifie la Pal'ole chez eux 7:econmw POlt1' sainte, et cependant
qn l:éalité 1/on l'eCOllnue. Que par la Bête il soiL signifié la l'a­
rofe, on le voit ci-dessus, N" 723; par elle était ct n'est pas, il est
signifié qu'elle est reconnue pour sain Le, eL que cependanL en réa­
lité elle n'esL pas reconnue. Que la Parole ait éLé chez eux, cL y
soit encore, et que cepen9anl.i~lle n'y soiL pas, cela esL notoire;
elle est, il esL vrai, reconnue pour sainte, parce qu'elle traiLe du
Seigneur, et (le son pouvoir SUI' l'Église eL SUI' le Ciel, eL aussi de
Pierre et de ses clefs; mais toujours esL-il qu'e!k..I!'esL pas re­
connue, cal' elle n'est pas lue pal' le reuple, parce qu'il est dé­
toûmé de la lire, et qu'au moyen de diverses feintes -elle lui est
soustraite pal' les moines; et même èlle 1l!i~sÜijterdl!e, et elle est
seulement gardée (lans les BiblioLhèques eL dans les Monastères,
0~11&!1l.,g peu ~~ Jlers9nncsJ~.lisent; encore moins l'ai L-on allcn lion
a.ux vérités qu'elle conlient; on ne s'or.cupe que des décrets du
Pape qu'ils (lisent êLre d'une même saiuteLé que la Parole; bien
plus" quand ils parlent dl! fond du cœnr, ils blâment ct b~sph~­
meut la Parole. D'apr('s ces considérations, on peu Lvoir que pal'
fi la I3ète qui était et n'esL pas, )l il esl signifié la Parole c.hez eux

Il. 32.
3n L'APOCALYl'SE RÉVÜÉE. N" 733.
reconnue pour sainte, et cependant en réalité non reconnue.
734. Et elle doil monler de l'abime, el iL pe1'dition s'en aile)',
signifie qu'il a !:!l!:! ddlibl:!rë quelquefois en ConsisloiJ'e papal sur
la réception el la leclure de la Pm'ole pal' les Laïques ct par le
Vulgaire, mais que la Pl'oPQsilion a dt!:! rejeJég. Par la nêle, qui
doit monta, est signifiée la Parole, comme ci-dessus, W' 723,
733; par l'abime" d'où elle doit monter, il ne peut être signifié
autre chose que celle Religiosité, et principalement oi! est son
Trône, ainsi le Consistoirll papal; que ce soit l'ablme, c'est parce
que ce qui s'y décide concerne la È.~ll1ination sur les choses saintes
de l'i~glise et sur le Ciel, ainsi sur toutes les choses du Seigneur et
de sa Parole, N° 729; ce sont là les essentiels qu'ils ont pour fin,
tandis que le bien de \'l~glise et le salut des àmes sout les formels
qUlls ont pour moyens conduisant à leur fin j par il perdition s'en
aller, il est signifié être rejeté. Qu'il ait été délibéré quelquefois
sur la réception et la lecture de la Parole par les laïques et par le
vulgaire, mais que la proposition ail été rejetée, cela est notoire;
la proposition en a aussi été faite par un Pape qui est maintenant
parmi les Réformés et les heureux, et de qui il est parlé dans la
CONTINUATION SUR LE MONDE SPIRITUEL, N" 59 j mais elle n'a pas
été acceptée; et principalement cela est notoire d'après la Bulle
Unigenitus, et en outre d'après les Conciles.
735. Et s'étonnul'Ollt ceux qui habitent SUI' la terre, desquels
n'ont point éte!:iCl'its les noms dans le Livre de vie dès la fon­
dation du monde, en voyant la Bele qui était ct n'est pas, ct
cependant elle est, signifie la stupjfa.cJ.i@ dlueux qui sont de
cette Rel'igiosité, de tous ceux qui depuis son 'instauration ont
ambitionné la domination sur le Ciel et sw' la Terre, de cc que
la PaTole, quoique ainsi l'ejetée, existe cependant. Par s'étonna
il est signifié être dans la stupéfaction; par ceux qui habitent SUI'
la tel1'e sont signifiés cellx qui sont de l'Église, ici ceux qui sont
de celle neligiosilé,comme ci-dessu3, N"721j desquels n'ont point
été éC1'its les noms dans le Livl'e €le vie dès la fondation du
monde, signifie qui ne croient point au Seigneur et ne sont point
dans la doctrine tirée de la Parole; tous~dePùis lïnsta'uralion de
Fïfglisej ici, tous, depuis l'instauration de celle Religiosité, N"' 588,
589; et ceux-ci ne sont autres que ceux qui ambition~J1tla c!omjlJi\­
Vers. 8. CrIA PITRE DIX-SEPTlblE. 37~

tian sUI le Ciel et sm'la Terre; par la bête qui était el n'est pas, ct
cependant elle est, il est signifié que la Parole, ainsi rrjetée, exislo
cependant. D'après ces explications, il est évident que paru s'éton~
neront ceux qui habitent sm'Ia telTe, desquels n'ont point été écrits
les noms dans le livre de vie dès la fou dation du monde, en voyant
la bête qui était et n'est pas, et cependant elle est, Il il est signifié la
stupéfaction de ceux qui sont de celle l\eligiosité, de tous ceux qui
depuis son instauration ont ambitionné la domination SUl' le Ciel
~ur~ TeI.:!'e, de ce que ';Parole, quoique ainsi rejétée, existe
cependant: en effet, tous ceux qui ambitionnent la domination sur
les choses saintes de l'i~glise et surleëiei haïSSent la Parole, p~rce
qu'ils haïssent le Se:gneur, sinon de bouche, du moins de cccur;
qu'il en soit ainsi, il en est peu qui le sachent dans le monde, parce
qu'alors ils sont dans le corps, mais cela est manifesté après la
mort, lorsque chacun est dans son esprit: de là vient qu'ils s'é­
tonnent que la Parole existe toujours, quoiqu'elle ait été ainsi re­
jetée, comme il a été dit ci-dessus, N" 73ll. Que la Parole existe
toujours, c'est parce qu'elle est Divine, et que le Seigneur est Cil
elle,
736. Vers. 9. Ici l'entendement, li qui a de la sagesse, signifie
qu'ici est l'interpr'étation dans le sens naturel, mais ]JOUT ceux
qui sont pal' le Seignell1' dans le sens s]Jir'itucl.-lci l'entende­
ment signifie que ccci (qui va suivre) est le sens et l'interprétation
des choses qui ont. été vues; ci qui a de la sagesse, signifie pour
ceux qui sont intérieurement sages: que ce soit l'interprétation
dans le sens naturel pOUl' ceux qui sont dans le sens spirituel, e'est
parce que l'interprélation a été faite pal' l'Ange dans le sens natu­
rel et non dans le seus spirituel, car Ha dit que les sept têtes de la
nête, c'étaient sept montagnes, el aussi que ce sont sept l'ois, et que
d'entre eux l'un est, et l'autre n'est pas encore venu; puis aussi,
que la Bête est un huitième (roi), et qne des sept elle est, ontre
plusieurs autres choses qui suivent jusqu'à la fin du Chapitre; ct
ces choses ne pe'lvent être comprises que de ceux qui sont par le
Seigneur dans le sens sph'ituel; voilà pourquoi cela est signifié
parl( à qui a de la sagesse. Il Si l'interprétation a été faite pal' l'Ange
dans le sens natlll'ei et non dans le sens spirituel, c'est parce que
le sens natUl'el est lu base, le contenant et l'afferlllissemenldc son
37ô L'APOCALYPSE nÉVhf:E. r\" 736.
sens 6piriluel et de son sens céleste; voir la DOCTHINE DE LA
NOUVELLE JÉRvsALlm sun L'EcRITURE SAINTE, N" 27 à 49; c'est
pourquoi, des interpl'étalions ont aussi été données ailleurs clans
la Paroie clans le sens naturel, lesquelles ne peuvent cependant
être comprises intérielll'ement qu'au moyen du sens spirituel,
comme on peutIe voir dans les Prophètes, et aussi dans les El'an­
gélistes en beaucoup d'endroits.
737. Les sept Têtes, sept Montagnes ce sont, sur lesquelles
la Femmé est a.~sise; (Vers. 10.) et scpt Rois ce sont, signifie les
Divins Riéns et léS Divins Vrais de la Parole, sur lesq!lels cette
Religiosite a été (ondée, détruits par le temps et enfin profa­
nés. Puisclue par la Bête écarlate est signiflée la Parole, et que
pour celle raison par ses tètes sont signiflés les biens de l'amour
et les vrais de la sagesse qui y son l, c'est pour cela que la Pa­
role est décrite ici telle qu'elle est quant à ses biens et il ses
vrais cbez ceux qui sont entendus par Babylone; le Divin Bien
de l'amolll' est décrit par les Montagnes, et le Divin Vrai par les
llois; que par les Montagnes soient signiflés les biens de l'a­
mour, on le voil, N'" 336, 339; et que par les Hois soient signi­
fiés les vrais de la sagesse, on le l'oil, N'" 20, 664, 704; voir
aussi que par la Tête, lorsqu'il s'agit du Seigneur, il est signiflé
le Divin Amour de sa Divine Sagesse, et la Divine Sagesse de son
Divin Amour, N"' l17, 538, 568; que par sept il est signiflé le toyt
elle complet, et que ce nombre se dit des choses saintes, N"' 10,
391, 657; et que par la Femme est signiflée la Heligiosilé Calho­
Iique-Homaine, N" 723: de là donc, par « les sept Têtes, sept Mon­
tagnes ce sont, sur lesquelles la Femme est assise, » il est signif1é
les Divins Biens et les Divins Vrais de la Parole, sur lesquels la
Religiosité Catholique-Romaine a été fond~e; la raison de cela,
c'est que pal' celle neligiosilé toute la Parole a été profanée et'
adultérée; voir ci-dessus, N'" 717, 719 il 723, 728 à 730. Il est dit
profanée avec le temps, parce que dans le commencement la Pa­
role élait sain le pOUl' eux, g}ais à mesure qu'ils 'firent qu'ils pou­
vaient dominer par les choses saintes de l'Église, ils s'éloignèrent
de la Parole, et ils reconnurent comme étant d'une sainteté égale,
mais en réalité supérieure, les_Édils, les Préceptes et les Statuts
qui émanuiéut d'ëux, ëtenfin ils transférèrent en eux tout pouvoir
Vers. 10, CHAPiTRE DlX-SEPTIhll::. 377
du Seigneur, sans lui en laisser aucun: c'est d'après leur premier
état, quand ils considéraient la Parole comme sainte, que Lucifer,
pal' lequel est entendue Babel, N° 7i 7, a été appelé HIs de l'aurore,
mais c'est à cause du demier ét~t, qu'il a été précipité dans l'en­
fer, - És. XIV; - mais sur ce sujet, voir de plus grands détails
dans LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE, N° 257.
On peut avoir l'opinion que pal' les sept Montagnes, sur lesquelles
la Femme est assise, il est entendu Rome, parce que celte ville a
été bàtie SUI' sept Montagnes, dont elle tire aussi un surnom; mais
qu'on entende [lome si l'on veut, puisque là esl le Trône el le
Tribl!naI_de cette Religiosité, cependant toujours esl-il qu'ici par
les sept Montagnes il est signifié les Divins niens de la Parole et
pal' conséquent de l'Église, profanés; car le nombre _sept n'ajoule
autre chose que ce qui est saint, et ici ce qui est profaqé, comme
ce même nombl'e ailleurs; liaI' exemple, en ce qu'il est dit stlJt
ESPI'its devant le Trone de Dieu, - Apoc. r. 4. - SCpt Chan­
de/iel's dans le milieu desquels était le Fils de l'homme,­
Apoc. I. 13. Il. 1. - Sept Étoiles, - Apoc. H. 1. Ill. 1. - S<:pt
lamlJr!s de (eu devant le Trone, - Apoc. IV. 5. - Sept sceau3.:
dont le Livre étaU scellé, - ApoC. V. 1. - Sept cames et sept
yeux de l'Agneau,- Apoc. V. 6. - Sept Anges avec sept tl'011t­
pettes, - ApoC. VIll. 2. - Sept tomwlTes, - Apoc. X. 3, 4.­
Sept Anges ayant les sept plaies dans des (laies, - ApOC. XV. 1,
6, 7. - Pareillement iei il est dit que la nête écarlate avait sept
Tetes, et que les sept Têtes, c'étaient Stpt Montagnes, et aussi
sept Rois.
738. Cinq sont tombés, ct l'un est, et l'autrc n'est pas encore
venu, et quand il SCl'a venu, peu de temps il (aut qu'il demeure,
signi(le que tous les Divins Vl'ais de la Parole ont été détruits,
excepté ce seul vrai, que tout lJOuvoil' a été donné ail Seigneur
dans le Ciel et sw' Terre, et excepté un autre m'ai qui n'est pas
enCOl'e venu en question, et qui, lorsqu'il y sera venu, ne l'este/'a
pas, lequel est, que l'[[wuain du Seignew' est Divin. Par cinq,
il est signifié, non pas cinq, mais tout le l'este, ici toul Je l'este
des Divins Vrais de la Parole, qui sont signifiés pal' les Hois; cal'
les nombres lIons l'Apocalypse, et en général dans la Parole, si­
gnifient la qualité des choses avec lesquelles ils sont unis; ils sout
I[~- - - 32".
~

378 L'APOCALYPSE ntvI:L1::E. N° 738.


comme des sortes d'ndjecLifs unis il des substanLifs, ou comme
certains attributs adjoints (\ des sujets, ainsi. qu'on peut le voir
par les nombres deux, trois, quatre, six, sept, dix, douze, cent
quarante-quatre, dont il a été quesLion ci-dessus; ici donc, cinq
signifi~ ~Lo\!~Ue l'CSle, parce que sept signifie toutes les choses
saintes de la Parole, et qu'il est dit ensuite que l'un est ct que
l'autre doit venir, qu'ainsi de tous ces vrais il en est deux qui sont
restes; de là, il est évident que par cinq salit tom/Jés, il est signifié
que lQus les autres ont_été d~ruils; il est dil tombel', p~ (~'il
s'agit de nois qui lombent par l'épée; par L'UN EST, il n'est pas si­
gnifié autre chose que ce Divin Vrai, qU'AU SEIGNJ:;UR A iTJ: DON~É
TOUT POUVOIR DANS LE CIEL ET sun TERRE, selon les paroles du
Seigneur Lui-:\Iêllle,- ~Iatth. XXVIII. 18. Jean, XIII. 3. XVII. 2,
3, 10;-voil' ci-dessus, N° 618: si ce vrai n'a pas été détruit,c'est
parce qu'autrement ils n'auraient pas pu s'attribuer la domina:­
ljqn SUl' toutes les choses de l'I~glise ct de la Parole et sur le Ciel.
Par l'autre n'est 1)(/S encore venu, et quand il sel'a venu, peu
de temps il faut qu'il demew'e, il est signifié un Divin Vrai qui
n'est pas encore venu en queslion, cl qui, lorsqu'il ysera venu, ne
l'l'sIera pas chez eux, lequel est, q':l! L1!UllIA!N DU SEIÇNJ;;U/\ E~T
DIVIN: il est dil peu de lemps il faut qu'il demeure, parce que c'esl
selonla Divine Providence, (lont il a été parlé ci-dessus, N° 686.
Que ce soil un Divin Vrai, que l'lIumain du Seigneur est Divin,
on le voil dans la DocTnlNE DE LA NOUVELLE JÉnusALEM SURLE
SEIGNEUn, depuis le commencement jusqu'à la fin. Si ce vrai n'est
pas encore venu en quesLion, c'est parce que, après qu'ils eurenl
lransféré en eux tout le pouvoir du Seigneur, ils ne pouvaiept
plus reconnallre l'Humain du Seigneur pour Divin, parce qu'âlors
les laïques et le vulgaire auraient dit qu'ils avaient transféré en
eux le Pouvoir Divin, et qu'ainsi le Pape serait Dieu, el qUE' ses
ministres seraient des dieux: mais que néanmoins ce l'l'ai doive
venir en question, on peul le voir en ce que cela a élé prédit ici
dans l'Apocalypse. (1 Qu'ils aient \'u ce second l'l'ai, à savoir, que
» l'lJumain du Seigneur est Divin, quoiqu'al'ec les yeux COmme
» fel'l1lis, cela est évidenl en cc que chez eux ils disent que dans
» l'Eucharistie il y a, non-seulement le Corps et le Sang du Sei­
» gneur, mais aussi SOIl Ame et sa Divinité, qu'ainsi il y a la
Vers. 10. CIlAPITIlE DIX-SEPTIÈME. 370
» Toute-Présence tant de son IJumain que de son Divin, etl'I1u-
Il main no pout être Tout-Présent à moins qu'il ne soit Divin:
» puis, en ce qu'ils disent que le Christ, quant au Corps et au
)1 Sang, et en même temps quant il l'Ame ct il la Divinité, est en

» eux pal' l'Eucharistie, ct qu'eux sont en Lui, et cela est dit de


» son lIlllnain; cc qui ne peut être dit, parce que cela serait im-
» possible, si son I1umain n'est pas Divin: outre cela, ils disent
) aussi que les Saints règnent avec le Christ; que le Christ doit
» être adoré, et que les Saints doivent être imoqués et révérés;
Il que le Christ est la vraie Lumière, ct qu'en Lui ils vivent et mé-
) rilent, ct autres choses semblables qui enveloppent la Divinité
li de son Humain. Ceci esltiré du Concile de 'l'renIe et de la Bulle:

» ainsi, cOlllme il a été dit, ils voient ce vrai, mais COlllme avec
» des yeux fermés. »
739. Vers. 11. Et la Bête, qui était el n'est pas, elle-même
huitième elle est; et des sept elle est, et ci perdition elle s'en
va, signifie que la j'arole, dont il s'agit 7Jrecédemrnent, est
le Divin Bien Meme, et est le Divin Vrai, el qu'elle ~t ûté(},c!:~x
Laïques et au Vulgaire, afin qu'ils ne voient ]Jas les pro(ana-
tions et les adultàations qui y ont été (aites 7Jal'lèsCfîC(S;;:t
qu'ils ne se 'l'etirent pas il cause de cela. Pal' la Bête qui etait et
n'est pas, il est signifié la Parole, comme précédemment, Vers. 8;
pal' elle-même huitième elle est, ici huitième l\Jontagne, il est si-
gnifié le Divin ilien ~Ième,car pal' les sept illontagnes sont signifiés
les Divins Diens de la Parole, N° 737; ainsi, de ce qne la Bête elle-
même est la Huitième I\/ontagne, il est signifié qu'elle est le Divin
Bien Même; pal' huitième aussi est signifié le Bie}l; ct comme tous
les biens de la Parole chez eux ont été profanés, elle n'est pas dite
être elle-lJ)()me des sept montagnes, comme incontinent elle est
dite être des sept l'ois, par lcsquels sont signifiés les Divins Vrais de
la Parolc, dont la totalité n'a pas été adultérée, W' 737,738: d'a-
près cc peu de mots, on peut voir l'arcane qui est tenu caché dans
ces paroles: par il perdüion elle s'en va, il est signifié qu'elle est
rejetée, comme ci-dessus, i'\" 73li; mais comme la Parole n'est pas
tellement rejctée qu'elle ne soit pas reconnuc poUl' sainte, mais
qu'elle est ôtée aux I,aïqucs ct au Vulgaire, afin Cju'i1s ne voient
p~ les profanations du bien ct les adultérations ÙU l'l'ai Cjui yont
380 L'APOC,ILYPSE nÉvüJ::iI. N' 730.
été faites pal' les Chefs, et qu'ils ne se reLirent pas il cause de
cela, voilil pourquoi, [Jarce que telle est la raison même, cela est
signifié par s'en aller il perdition. Qlle la Parole sail le Divin Bien
même et le Divin Vrai même, c'est parce qlle dans toutes et dans
chacune des choses qu'elle contient il yale mariage du Seigneur
et de l'{.:gl~e 1 et pal' suite le mariage du bien et du vrai; puis
aussi, parce que dans clBqne chose de la Parole il y a un sens
céleste et un sens spiriLuel, et que dans le sens céleste est le Di­
vin .Bien, et dans le sens spirituel le. Divin Vrai; et ce bien et ce
vrai s9nt dansla Parole, parce que le Seigneur est la Parole; tout
cela a été démontré dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JBRUSALEi\!
SUR L'l~CRITURE SAINTE, publiée à Amsterdam.
740. Vers. :12. Et les dix cornes, que tu as vues, dix Rois
ce sont, qui ~~oYI!:-~té n'ont pas encore reçu, signifie la Pa:'
j'ole quant li la puissance d'après les Divins Vrais chez ceux
qui sout dans le noyaume de France, et ne sont pas ainsi sous
le joug de la D071dn~n papcil~, ëitez lesquels cependant l'k­
gUse n'est pas encore devenue ainsi séparée de la Religiosité
Catlwlique-llomaine. Que cela ail été dit de ceux qui sont dans
le noy~ume de l'ran..Çe, on peut le voir par la série des choses dans
le sens spirituel; en elfet, il s'agit maintenant de la réceptio_n de
la Parcle pal' ceux qui sont dans le Monde Chrétien; de la récep­
tion de la Parole et pal' conséquent de l'état de l'Église chez les
catholiques-Homains, Vers. 9, la, :11 : de la récepLion de la Pa­
role, et par conséquent de l'état de l'J~glise, chez ceux qui sont
aLlacllés à celle Heligiosité seulement quant aux externes, et qui
sont principalement clans le Hoyaume de France, Vers. :12, :13, :14:
de tous les autres qui professent, il est \Tai, ceLLe neligiosité, mais
diITèrent néanmoins en divers points, Vers. 15: et des Protestants
ou Héformés, qui se sont enlièremenlreLirés de celle neligiosité,
Vers. 16, 17. Mais qu'il s'agisse ici des uns et des autres, 011 Ile
peut nulle,mentle savoir, à moins qu'on ne saclle que par la Bèle
l:carlale il e~l entendu ~lparole, et qlle l'Êglise est selônÎa ré­
ception ùe la Parole: que par la Bèle écarlate il soiL entendu la
Parole, on le voit ci-dessus, N° 723, et que n:;glise soit l:;glise d'a­
près la Parole et selon l'entendemenl de la Parole, on le voil dans
la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉl\USALEi\! SUr. L'ÉCRITURE SAINTE,
Vers. 12. CllAPITfiE DIX-SEPTIÈJIE. 381
N°' 76 à 79. Par les cornes, ici les comes de la Bêle, il est signifié
la puissance de la Parole, el par les dix cornes, beaucoup de puis­
sance, ici la Divinc puissance, parce que c'est cclle dn Seigneur
par la Parole: que les cornes signifien t la puissance, et dix cornes
beaucoup de puissance, on le voit ci-dessus, W' 270, 539, 724;
voir aussi, que par lcs llois sont signifiés ccux qui sont dans les
Divins Vrais d'après la Parole, et abslraclivementles Divins Vrais
dans la Parole, N°' 20, 6611, ïOfJ; et que pai' dix il est entendu,
non pas dix, mais beaucoup de personnes et beaucoup de clloScs,
N° 101; par Boyauté, il est signifié l'Église d'après la Parole,
parce que par lès ROis sont signifiés ceux qui sont dans les Divins
Vrais d'après GP;;;:ole, et abstractivernent les Divins Vrais dans
la Parole; de là, par qui Royauté n'ont 7)as encore 1'eçu, il est
signifié chez qui l'Église n'est pas cncore devenue ainsi sépa­
rée de la Religiosité cathôiique-Homaine. D'après cela, on peut
voir que par « les dix cornes, dix Iloi~ cc son t, qui Hoya\!.lé
n'ont pas encore reçu, )) il est signillé la Parole, quant à la" puis­
sance d'après les Divins Vrais, chez ceux qui sont dans le Ho~'aumc
de Françe, et quelque part ailleurs, aussi ceux qui sont appelés
il.stes, -Ct ne SOiit pas :linsi sous le joug de la Domination
papale, ohez lesquels cependant l'Église n'est pas encore del'enuc
ainsi séparée de la Heligiosité Catholique-Romaine. L'l~glise chez
cux, dans le noyaullle de Fr<!!!.f.e, est ditc non encore devenue ainsi
séparée de la Heligiosité Catholique-nol1lainc, parce qu'elle a dc
la cohérencc avec celle Religiosité dans les externes, mais non de
même dans les internes; les Externcs sont les formels et les In­
ternes son t les essellli~Js; si dans le HoyaulJJc de France l'Église
ct celle l\eligiosité ont encore de la cohérCl~ë'eSt-pal:ce qu'il y
a un grand nombre de Monastères, et parce que les sacerdoces y
sont sous le joug du Pape, et que les habitants sont dans toulle
formcl scIon les décrcts et les statuts du Pape, et que par suite un
très-grand nombre encore sont dans les essentiels de celle Rcli­
giosité; voilà pourquoi l'Église n'y est pas encore séparée: c'est
là ce qui est signifié par « qui noyauté n'ont pas encore reçu. ))
7!.Ji. Mais ]louvoir comme nais une seule heure ils reçoivent
avec la Bèle, signifie que la Parole chez eux a de la fOl'ce, et
qu'eux en ontl}((/" la Parole, c~'jJs étaient. dans ses Di­
382 L'APOCALYPSE nÉvüü. ~" 741.
vins Vrais. Par Teccvoir POUVOiT avec la [Nte, il est signifié
la
avoir de force avec la Parole, par conséquent que la Parole chez
eux a de la forcc, et qu'eux ont de la force par la Parole;;ir I~­
cevoh' pouvoÏi, il est signifié avoir de ia fOi'ce~elpar IU"Bête la Pa­
role, N° 723; par comme BOls, il est..signifiLcomme s'ils étaienL
dans les Divins Vrais d'après ·1ll..~q!:Qle; que pades nOis soienL si­
gnifiés ceux qui sont dans les Divins Vl'ais d'après la Parole, et
a1Jstractivement les Divins Vrais qui sont là, on le voit, N°' 20,
GGll, 704,740; par une seule heure, il est signifié quelque temps,
et aussi (luelque peu: d'après cela, il esL évidenL que pal' « pouvoir
comme Rois une seule heure ils reçoiwnt avec la Bêle, )) il esL si­
gnTfiéqUé"laparole chez eux ajela force, eL qu'eux en ont par la
l'arojc, comme s)ls étaienL dans ses Divins Vrais. Ces choses ont
été dites, parce qu'ils reconnaissent que la Parole esL divinement
inspirée, et que par conséquent l'Eglise est }::glise d'après la Pa­
l'ole; mais néaOlE.Qjns i!.§...IÔ'..' p..uisen12~un~ore les Divins Vrais,
exr.epté ces vrais communs, que Dieu seul doil être adoré; qu'au­
cun homme ne doil être adoré comme un Dieu; que le pouro(r
donné il Pierre n'est point en soi Divin, et que cependant ouvrir
et fermer le Ciel est un acte Divin, qui n'est point au pouvoir pro­
pre d'un homme; ces \Tais, ils les confirment chez eux d'après la
l'al'Ole, mais devant les autres, qtli n'en tendent pas la Parole, ils
les confirment d'apl'ès la rationalité, qui, d'après un continuel in­
nux, est donnée du Ciel chez quicon<r.ue veut êtJ.:.\l dans les vrais:
s'.i1s ne vont pas plus loin, et "~e puisent pas dans la Parole les
doctrinaux cie la foi et de la vie, c'est d'après la Divine Providence
du Seigneur, parce que, clans les externes ou les formels, ils sont
encore "en cohérence avec la neligiosilé Catholique-Romaine, afin
que le vrai et le faux ne soient point mêlés, et qu'il ne s'élève pas
de là une lulle intérieure, laquclle est comme une fermentation
qui tl'ouble.
742. Vers. 13. Ceux-ci, même sentiment ils ont, et LeUT puis­
sance et lell?' pouvoir à laj}ê{e ils donneTont, signifie qu'ils Te­
connaissent unanimement que le gouvernement et la domina­
tion SUl' l'Église existent uniquement par la Parole. Par avoi!"
même sentiment, il est signifié reconnalll'e unanimement; par
donnçT à l(~ lJëte puissance et pouvoir, il est signifié attribuer à
Vers. 13. CHAPITRE DIX-SEPTJblE. 38:.1
la Parole le gouvernemenL et la dominaLion sur l'I~glise; que cc
soit le gouvernement et la domina Lion sur l'Église, c'est parce
qu'il s'agit de l'Église, puisqu'il s'agiL de la Parole; d'après cela,
n est évidenL que par (c ceux-ci, même senLiment ils ont, et leur
puissance cL leur pouvoir à la Bête ils donneront, II il est signifié
qu'ils reconnaissent unanimement que le gouvernement et la
domination sur l'Église exisLent uniquement par la Parole. Ils
reconnaissenL, il est vrai, le Pape comme chef de l'Église, mais
son gouvernemenL et sa dominaLion sur l'Église, non comme est
le gouvernement et la dominaLion de la Tête sur le corps, mais
comme est le suprême au-dessus du corps, suprême qui gouverne
et domine, no~ d'après ~i, mais d'après Dieu par la Parole, et qui
alors doit être obéi; que par conséquent l'interprétation de la Pa­
l'ole n'appartient pas au Pape seul selon son caprice, comme il
anive, parce qu'ainsi est pervertie et est détruite la Divine auto­
l'ité de la Parole.
7U3. Vers. 1ft. Ceux-ci contre l'Agneau combattront, mais l'A­
gneauJes vaincra, lJm:~e que Seigneur des seigneurs il est, et
Roi des rQis, signifie le combat du Seigneur contre eux SUI' la
1:ec()rmaissance de son Divin lIumain, parce que le Seigneur
dans son Divin Humain est le Dieu du Ciel ct de la Terre, et
aussi la PaI'ole. Par le combat de ceux-là contre le Seigneur et du
Seigneur contre eux, il est entendu un combat, non pas tel qu'est
un combat par des méchants et contre des méchants, mais tel qu'est
un combat par ceux qui ne son L"pas encore'élans les vrais concer­
nant le Seigneur et contre eux; par l'Agneau est entendu le Sei­
gneur quant au Divin Humain et aussi quant_à la Parole, N°' 269,
291, 595, et par le;;tincl'e~ il est signHlé<convaincrê' par la Pa­
l'ole; pal'ce quc Seignell1'- des seignell1's il est, et Roi des l'ois,
signHle parce qu'i! est le Dieu du Ciel et de la Terre; d'après sa
Domination sur lQps les niens du Ciel et de l'l\glise, il esL appelé
Seigneur des scigneû-rs;ëï-d'après son Règne sur tQll~ les Vrais
du Ciel eL de l'Église, il est appelé Roi des rois, N" G6l!. D'après
cela, il est évidenL que par « ceux-ci conLre l'Agneau comhallrout,
mais l'Agneau les vaincra, parce que Seigneur des scignenrs
il est, et Roi des l'ois, » il ~s.! signIfié le cQmlm.t du Seigneur
contl'e eux sul' la reconnaissance de son Divin Humain, parce
384
- L'APOCALYPSE
_.
nt\vüü.
~
N Q
743.
que le seigneur da.!ls..sQ.n.J;lllj~ I!\!main est le Dieu du Ciel ct de
la Terre. Que le Seigneur soit le Dieu du Ciel ct de la Terre, Lui·.
lIiême l'enseigne en termes clairs, car il dit : « Toutes les choses
que le Pè/'c a sont miennes. Il - Jean, XVI. 15. - li Le Pr:l'e a
donné toutes choses en la main du Fils. Il - Jean, III. 35, 36.
XTIr. 3. - l i Père, tu M'as donné pouvoil' SUl' toute chaù'. Tout
ce qui est lIlien est Tien, et ce qui est Tiw est Mien. » - Jean,
XVlI. 2, 3, 10. - (( Il1l1'a été donné tout pouvoù' dans le Ciel
el sur Terre. ') - Malth. xxvm. 18. - (( Moi, je suis le Che­
min, la Verilé el la Vie; personne ne vienl au Père que par
Moi; qui Me connaU et Me voit, connaU et voit le Père, parce
que Moi (je suis) dans le Père, et le Père (est) en Moi. I l - Jean,
XIV. 6 à 11. - « Le Père et Moi nous sommes un. » - Jean, X.
30. - « Que quiconque croit au Seigneur a la vie éternelle, et
que celui qui ne croit pas en Lui ne voit pas la vie. Il - Jean,
III. 15,17,18,36. VI. 47. XI. 26, et ailleurs. - Qui est-ce qui
ne sai t pas que le Seigneur a été conçu de Dieu le Père? - Luc,
1. 34, 35 j - et qui est-ce qui par suite ne peut pas savoir que
Dieu le Père, qui est Jéhovah, a pris l'Burnain dans le Monde, et
que pal' conséquent cet HUmai'leSt PHurnafn de Dieu le Père, et
qu'ainsi Djeu le PèreetLüisont un, comme l'Ame et le Corps
sont un? Est-ce donc que quelqu'un peut s'adresser à l'Ame d'un
fiOmnië; et de là descendre à son Corps? N'est-cc pas à son Hu­
main qu'il doit s'adresser, et par là arriver à son Ame? Par
ces vérités et par plusieurs autres, qui sont dans la Parole,
l'Agneau les vaincra; c'est pourquoi, puisqu'ils ont cessé d'ado­
rer le Pape, qu'ils adorent le Seigneur, d~ q~Ji Iepape dit avoir
tout pouvoir smlifrgtise et sur le cièl ;Të Pape est homme, et le
seigneur est Dieu, et c'est Dieu Seul à qui l'on doit s'adresser,
qu'on doit invoquer et adorer, c'est-à-dire, àqui fon doit rendre
un culte. Le seigneur Seul est le Saint qui doit être invor(ué, ­
Apoc. XV. li. - Je sais qu'on pourra avoir celte pensée: Com­
ment Jéhovah le Père, qui est le Créateur de l'Univers, peut-il
descendre et prendre l'Humain? ;\Jais qu'on ait aussi celle pensée:
Comment le Fils de toute éternité, qui l'st égal au Père, et aussi
Créateur de l'univers, peut-il le faire? N'est-cc pas la même chose?
11 est dit le l'ère et le Fils de tou te éternTté,Dïâfsil;;) a pas UD
Vcrs. ill. ClIAl'ITHE DIX-SJ::I'T1ÈjIE. ü83
Fils de toute 6tet'l1ilé, (e§Lle Divin Ilumain qui est appelé le Iils
ellvoyô d~nsJiJ i\]onde, - Luc, r. 34, 35. - ~·lais sur ce sujet,
voir plus bas, ['i" 962.
7M. El ceux avec Lui, des appelés, des élus cl des (idèles
(ils sonl), signifie que ceu.v q/li s'adressl'nt (Ill Sei(JlleIlL!if'ul
cl rcndf')11 un ruile cl r.ui Seul sonl (.,.",~ 'lui LÏeJrnell1 liUIIS
le Cir:.l, tant ceux qui sonl dans les e:'l'lcmes de /,},'ulise que
cettx qui sont dans ses 'inlernes cl dans ses intimes. - CelLv
avec Lui signifient ceux qui s'adressent au Seigneur, car eux
sont avec Lui; par les a)pelés, les élus et'les fidèles, sont signi­
fiés ceux qui sont dans les externes, clans les internes et dans les
intimes de l'Église, lesquels, parce qu'ils sont dans le i3eigneur,
viennent dans le Ciel. Par les appelés, il est vrai, tous sont en­
tendus, parce que tous ont été appelés, mais par les appelés qui
sont avec le Seigneur, il est entendu ceux qui sont dans le Ciel
avec le Seigneur, comme sont des appelés tous ceux qui sont aux
noces avec le Fiancé; par les (i1us,i1 n'est pas entendu que quelques­
uns sont élus par prédestination, mais ceux qui sont avec le Sei­
gneur sont apprlés ainsi; par les Odèles, il est entendu ceux qui
ont la foi au Seigneur. Que ce soient ceux qui sont dans les ex­
ternes, dans les internes ct dans les intimes de l't~glise, c'esrpîï,èè
que l'l~glise du Seignenr est distinguée, comme le çiel, en . lL~~
degrés, dans le dernier c1egré sont ceux qui sont dans ses exter­
;es,dans le second degré ceux qui sont clans ses internes, et clans
le troisième degré ceux qui sont dans ses intimes; ceux qui sont
dans les ex ternes de n::glise avec le 5eignenr son t nommés les
appelés; cellX qui sont dans ses internes sont nommés]es élus, et
cellX (lUi sont dans ses intimes sont nOl1lmMiës Dclè!§'; e~;e[ret,
ils sont nommés ainsi dans la Farole, 011 Jacob est cli! appelé, et
Israël élu, parce que par Jacob y sont entendus ceux qui sont dans
les externes cle l'Église, et par Israel ceux qni sont dans ses in­
lemes. s'il est (lit ici « ceux ayec Lui, cles appelés, des élus et
des fidèles ils sont, II c'est parce qu'auparavant il cst dit qn'ils
comballront contre l'Agneau, et que l'Agneau les vaincra, afin que
l'on sache que cenx que le Seigneur vainc, c'est-à-clire,lconvainc'\
par la Parole, sDr;"t m'ec Lui dans lè &1, les uns clans le dernier
Ciel,-cl'autres dans le seconcl, et d'autrcs clans le tl'oisièlDC, rl,ncun
selon la réception. ~ JI. ·-';':l.
086 L'APOCALYPSE nf:vi:Lü. ~" 7~5.

745. Vers. 15. Et 'il me dit: Les eaux, que 1lI as vues, où la
Prostituee est assise, )Jeuples el foules ce sont, et nittions et
langues, signifie que sous la Donwwtion papale, mais dans les
VI 'ais de /a Parole divG'rsement adultel'!Js et profanéS pm' celte
Religiosité, il y en a qui sont de doctrines et de disciplines di­
verses, et de l-eligions et de confessions de r'e/igion diverses.
Les eaux, qùe Jean vit, où la Prostituee est assise, sonL les eaux
donL il esL parlé au Vers. 1 de ce ChapiLre, Ol! il esL diL je te
mOl/trenlÏ le jugement de la Pl'os/itz!ée, qui est assise Slll' les
eaU:E abonduntes; que lü, pal' les eaux, il soiL signifié les Hais de
la Parole aduILéres el profanés, on le voi Lci-dessns, N° 711). S'il
est diL que ces eaux, ce sont peuples et foules, et nations et lan­
gues, c'esL parce que pal' eux sonL signifiés Lous ceux qui, sous la
Domination papale, sont de doctrines, de disciplines, de religions
et de conf~io~~~; car par les peuple.s il est signifié ceux
qui sont dans la docLrine; N° u83, pal' les foules ceux qui sont
dans la discipline, pal;les nations ceux qui sont dans la religion.
i\" li83, et par 'les lal;glïesceux qui sonL dans la confession,
~". 282, lIS3. Si ces chlOses sont diles tTlaintenant, c'est parce qne
précédemment il a éLé parlé de la réception et de l'entendement
de la Parole pal' ceux qui sont dans la neligiosiléCatholique même,
Vers. 8 il 11; ct ellsuiLe, de la réception et de l'enLendemenL de
la Parole pal' la nohle Nation Française, Vers.,12 il 1li; ici donc, (1
s'agit de la réception et de l'entendemeut de la Parole cher. les
autres qui sont sous la Domination papale; après cela, il s'agit
des Protestants, Vers. 16 et17 : ainsi, Loutes ces choses ont dé
prédites di'.!!.s. U!! ordre exac!. Que sous la Domination papale il y
en ait qui sont dans des doctrines, des disciplines, des religions
et des confessions diverses, cela est notoire, cal' celle neligiosiLé
n'est point pratiquée de la même manière dans les dil[é\'ents
Royaullle5.
746. Vers. 16. Et les dix Cornes que tu as vucs sw' la Bi!U',
ceux-ci hairontla Prostituee, signifie la l'm'ole quant il, la puis­
sance d'aprt:s les Divins Vl'ais chez les Pratestants, qui ont
Clltièl'cment ?'cjeté loin d'eux le joug de la Domination 1Ja)Jule.
11 est dit, ici cotnme ci-dessus, Vers. 12, les dix Cornes, que tu
as VileS; mais Iii, di:l; nais ce sont; landis qu'ici il esL di LCf.'ll:v-ci;
Yel'''.16. CIIAPll'llE DIX-SEP'I'lblt:. 387
parce que là, comme ici, il s'agit de ceux qui sc sontrelil'és de la
Heligiosité Catllolique-nomaine; mais là, en parlie; landis qu'ici,
c'est entièrement: qu'ici il s'agisse des Proleslants ou Héformés,
cela est ésident d'après ce qui est dit ensuile, qu'ils rendl'onlla
Prostituée désolée el nue, qu'ils mangeront ses chairs, el la IJrù­
leront au fell, el donneronlleur 1I0yaume à la Bête; que par « les
dix Co l'tl es que tn as \'Iles SUi' la Bêle, Il il soil signifié la Parole
quant il la pnissance d'après les Divins Vrais, on le \'oiL ci-dëSsiiS,
NU 7l10; haïr !E:.EI!!!Jitllée, c'est-lle llils supporter la lIeligiosilé
CalhQliquc-llomaine, et pal' conséquenlrejeter loin de soi le jmlg
de la nominalion]lapale.
7lJ7. El désolàl ils la reul/ront, ct mie, signifie qu'ils sc l/é­
710uillervlIl de ses (au.'"C cl de S('S 71WIl:C. l'al' la rendre d(!solée,
il esl signifié sc dépouiller de ses faux, ct par la rendre nue, se
dépouiller de se~ maux, cal' on la l'end désolée el nue chez soi;
dans la ParoiC, la désolation se dit des l'l'ais cl des faux, ct la nu­
dité se dit des Liens ct des maux, comme on peut lc voir d'après
ce qui a été l'apporté au sujet de la nudilé, ci-dessus, NU' 213,
70G. n'après cela, on peut voir que par « d('sol('e ils la rendront,
cl nue, Il il est signifié qu'ils sc dépouilleront de lous les faux cl
de lous les maux de celle I\eligiosité. Que les l'rotestanls 011 né­
formés "ient agi ainsi, cela est noloire.
7lJ8. El ses chairs ils mangeront, cl ils la brûltronl au (Cil,
signifie q!...t'ils conda?/lneroni pm' haille cl !léll'/lil'onl chcz cu.'"c
les ?/laux clics (au:r., qui sont les 771'ol)rl:s l/e celle Religiosité,
cl qu'ils l1wu!lil'Ollt cl c:rlirpP"O]11 chez clI:r la llcligiosilé elle­
, ml!mc. Ces choses ont élé dites des Prolestants, qui devaient agir
ainsi aYrc la l'ro5tiLllée, c'est-à-dire, aycc la lIeligiosiléCntholiqne­
llomainc; par 11lun.gcr ses chairs, il esl signifié condamner par
haine cl détl'uÎI'e chez soi les propres cie celte ReligiosÙé, qui so~l
les I~anx ct les faux, ainsi qu'il va l'Ire montré, el par la ImÎlel'
au (Cil, il est signirté mandil'e et. extirper cllCz soi la neligiosité
elle-même comme profane; si brCIlcr au feu a celle signification,
c'est p;;rce que la peine de la prol'analion du saint élait d'être
brYM; c'e5t pourquoi, la Loi Divine staluait que « ccU.v qui 111'0­
(anaienl lc Nom de Jéhovah Cil adoranl d'aulres !licux seraient
brûlëj au ((,Il, ell:1; cl tout cc qui Icm' ap/>m'lclwil. ,,- Deulér.
:188 L'APOCALYPSE nflÉLÉE, 1\" ï 48.
XlLl. 1.3 à lO.-C'est pourquoi« Moïse uJ'i'tla au l'eu le veau d'u)'
que les fUs d'ls1'aël (waient adOl'é avec pl'ofcmation. Il - Exod.
XXXU. 20. Deutér. IX, 2'1. - Et ( les deu,:r; (LIs d'illwl'on, parce
qu'ils avaientpro(ané les choses saintes, (u1'ent consumés 7JaJ'
le {eu du Ciel. Il - Lévil, X. 1. à 6. - El pal' le {eu ct le MC/tel'
dans TOp/tel/l, il n'est pas signifié autre chose que le (eu de l'en­
f'cr, qui est pour ceux qui profiment les choses saintes, - Ésaïe,
XXX. 33. Jérém. vn. H, 32, 33. XIX. 5, 6. If nois, XXIII. 10;
- cal' on y adorait ~Iolech par un sacrifice exécrable. Comme pal'
la quatrième Uète dans Daniel, Chap. VIl, il est signifié une l\c­
ligiosilé qui profane la Parole, et pal' suite les choses saintes dc
l'Église, N° 5711, c'est pour cela qu'il est dit qu'elle (ut u1'lÎlrie au
(eu, - Dan. VU. 11. - Mainlenant, comme c'cst un culte pro­
fane rl'adorcr un homme au lieu clu Seigneur, voUà pOlll'CJuoi il
est dil ici qu'ils JmilcrHicnt au l'ell la Prostituée elle-mêmC',
ce pal' quoi il est signifié qu'ils maudiraient et exlirperaient chcz
cux la Religiosilé ellc··mêmc. Que (1 manger ses clwirs, ') ce soit
condamner pal' haine et délruire chez soi les lllaux et les faux,
qui son t les pl'opres de cette lleligiosilé, c'est narce quc cela
est signifié pal' Illanger ses cllairs; en efiet, pal' lC's chairs salit
signifiés les propres de rIlOllIme, qui se réfèrent aux biens et
aux vrais, C't dans le sens opposé, aux maux et aux fanx, ct 13.11'
manger il est signifié consumer, par conséquent extirpcr. Que pat'
la chail' il soit signifié le pJ:opre de !'!IomEle, qui Cil soi ('st le mal,
on le voit par ces passages: « C'est l'Es)Jl'i{ qui vivifie, la cltail'
ne sert de rieu. Il - Jean, VI. 63. - «( Ce qui est né de la cltair
est cltair, et ce qui a été engendré de l'eS7Jl'it est esprit. )} ­
Jean, UL 6. - « ri tous ceux qui l'ont reçue, elle leul' a donné
)JO lWOÏ1 , de devenir en(ants. de Dicu, ct ceux qui, non de sangs,
ni de volonté de chair, mais cie Dieu, SOil(11(5. )} - Jean, 1. 12,
13. - (1 Dieu s'est souvenu que citai!' C/lX (il~ étaient), un esprit
qui s'en a/lait et ne l'evenait pas. Il - Ps. LXXVIII. 39. - Il L'É­
gypte (esl) Itomme et non Dieu, ct ses chevaux chair' et non
eS)Jl'it. ,,- l::saïe, XXXI. 3, - (1 Jél'usalem a commis sCOl,tation
avec les fUs de l'Égyptc, gl'ands de chail'. " - Ézéch. XVI. 26.
- « JéSltS dit il Pierre: Ni chail' ni sang ne t'a l'él)CliJ cela. I l ­
:'Ilallh. XVL 1.7, - (llIImulit (soit) celui qui se con(Lr:-en..J'homme,
Vers. 1.6. CIL\PITnE DlX-SEP'Ilbn:. 38V
ct {ait de cltair son ûras. Il - .Jérém. XVI!. 5. - Comme la chail'
signifie le propre de l"holnme, el que ceux qui halssenl aulrui
n.llaquenl ses propres dans l'inlei{ijon de les délruire, voilà pour­
quoi cela est signifié par manger' les clwirs; pal' exemple, dans ces
passages': « Que la l1wurante meU/'r, ct qu'étant ret/'mlchée elle
soit retranchée " celles qui seront de l'este mangeront; chac~,
la chail' de l'aul/'e. » - Zach. Xl. 9. - « Ils mangeront 1srai!l
de loule bouche; l'homme la chail' de son ûras ils mangeront,
Ménaschch É]J/l1'aïm, et Éplmûm1llénascheh.ll- r.:saie, IX. H,
19, 20. - « Je nOlllTÏ1'ai les op]Jresscurs de leul' chair. » ­
r.:saie, XLIX. 26. - « Chacan la chair de son compagnon ils
mangeront. » - Jérél1l. XIX. 9. - Pal' manger la chair des (ils
cules (illes,- Lév. XX VI. 29. Jérém. XiX. 9,- il esl signifié dé­
lniÏre les \Tais el les biens chez soi, car par les fils sonl siguifiés
les vrais, el pal' les filles les biens; voir ci-dessus, N"' 139, M3,
M5,612. En outre, dans la Parole, il esl dit « toule Chair, » el par
là il esl enlendu toul homme, - Gen. VI. 12, 13, 17, 19. I~sale,
XL. 5, 6. XLIX. 26. LXVI. 16, 23, 2li. Jél'ém. XXV. 31. XXXII.
27. XLV. 5. l~zéch. XX. !t8. XXI. li, 5.
n9. Vers. 1.7. Cal' Dieu a mis dans leurs cœurs d'cxécuter
sa sentence, ct d'executer une même sentence, et de donner
leur 110yaume à la Bête, signifie la décision chez eux pm' le
Seigneur, de l'é]J!ulier entièl'ement ct de maudire la neUgiosité
Catlwlique-llomaine, ct de la détruirc et cxtirper chcz cux, rt
la décision unanime de 1'CC01l1wftre la Parolc ct dc {ondcr SIIr
èlle l'Église. Puisque pal' la Prostituée il est signifié la Religiosilé
êalholique-Ilomaine, el que par les dix cornes qui haïroLllla Pros­
tituée il esl signifié les Protestants, voir ci-dessus, N'" 7li6, 7li7,
7l!8, il esl évident qne pal' executc1' sa sentence, il es.! §ignifIé
qu'ils onl décidé el conclu qn'ils répudieraienl entièrement el mau­
diraienl celle neligiosi~é, el qu'ils la détruiraienl el extirperaienl
chez eux, comme ci-dessus, N° 7l18; el il esl de même évident
que pal' exécutel' une même sentencc el donnc/' leul' noyawlle
àla Bt?tê>i1 est signiOé décider cl conclure unanimement qu'ils
reconnailraien(ia Parole el fonderaienl sur elle l'Église; pal' la'
nê[;)i1 esl signifié la ParolG, COlllme ci-dessus parloul; voir
1\" 723, el par le Hoyau me, il l'sI signiOé.!:l:;glise, el le gOll\'ernc-
JJ. ::::~*.
~:00 L',IPOULYPSE r.J;VJ;I,~E. ~" 7M),
ment sur l'i:glise, comme on l'a le voir plus lJas; pal' Dieu a mis
dans leurs cœurs, il est signifié que ces choses viennenL du Sei~
i gnclll'. Que le Iloyalll!!.e_sigl}jfie-l~Égl1§e, on peu Lle voit' pal' ces
, passages: « Les {lIs du lloyaume seront jetes dans les tdnèbres
de dehors. 1l-~!alLb. VIII. 12.-« La semence, 'ce sont les fils
du 1I0yawne. ll-fllaLLh. XUL 38.-« Celui qui ecoute la ]lm'ole
du Royaume, et n'y Fût pas allention. Il-fllatth. XIU. 19.­
Il Le noyawne de Dieu vous sera ôte, et sera donne à une nation

qui en produira les fruits. Il - ~laLllJ. XXI. 43. - « Qui que ce


soit qui met sa main li la charrue, ct regarde au,v choses en
al'l'Îère, n'est dispose pOUl' le Royawne de Dieu. Il - Luc, IX.
G2, - « Vienne ton Royaume! Soit raite ta volonté, com11le au
Ciel, aussi SUT' la Ten'e. Il- f\laLLIJ. VI. 10. - Jésus, Jean eL les
disciples ont pr(!ché que le lloY{lwne de Dieu approchait,­
J\lalLh, IlI. 2. IV. 17. X. 7. Luc, X. 11. XVI. 16; - puis aussi,
lï~vanlJile du Royaume,-Malth. IV. 23. IX. 35. XXIV. 1~. Luc,
VlIl. 1.-« Si par le doigt de Dieu je chasse les Démons, cales
jusr/Il'ù vous est venu le Royaume de Dieu. Il-Luc, XI. 20;­
et en ouLre ilans lJeaucoup d'autres passages où il esL diL le
Iloyauille ile Dieu. Pareillemenl dans ceux-ci: « Si vous ecoutez
ma voi:v ct gardez mon alliance, vous me serez un Royaume
de prètres. Il-Exocl, XIX. 5, G.-« Toi, tour du troupeau, co­
teau de la fille de Sion, li toi reviendra la domination première,
la Royaute li la fille de Jel'usalem. Il -l\lich. IV 8. - « Ensuite
les saints l'ecevront le lloyaume, et ils confi/'Inel'ont lu lloyaume
jusqu'aux siècles des siècles. Il-Dan. VII. 18,22.-« Le Royaume
ct la domination et la majesté des lloyaumes sous tous les cieux
seront donnés au peuple des saints; son noyaume, lloyatime
ael'11el, et toutes LG's Dominations l'adorC1'ont et Lui obeiront. ))
- Dan. VU. 27.- « Au Pils de lïwmrne fitt donné un Royaume,
qui ne perira point; el tous les puuples, nations et lallgues Le
serviront. ))- Dan, VII. ill; - et en oulre ailleurs. Si pa.Lle
itoyaullle est signifiée l'Église, c'esL parce que le noyaul1le clu Sei­
gneur est dans le CïeTël sur·l'ene, eL que son lloyaume SUI' Terre
esL l'Église; de là aussi le Seigneur est appelé Roi dés ~
750. Jusqu'ù ce que soient consommees les paroles de Diell,
si(jllilie jusqu'ù ce qu'uient été accomplies toutes les choses qui
Vers. 17. CHAPITllE DlX-SEPTlÈlIE. 3D!
onl élé pn'diles sur eu:r. l'al' filre consommé, il esl signifié êlre
~mpli; el pal' les paroles de Vieu sonl signifiées les choses qui
onl élé prédites dans fa Parole; cl comme elles sonl diles « êlre
consommées,)) il esl signifié jusqu'à ce que Ioules aienl élé accom­
plies; cela esl dil des Proleslanls, el de ce qu'ils doivenl donner
le Hoyaume il la Hèle, c'esl-à-dire, reconnaître la Parole el fonder
SUI' elle l'(.:glise, comme ci-dessus, N' 7ù9 : mâTse~, il esl vrai,
reconnaissenlla Parole, el disenl que SUI' elle esl fondée l'f.:glise;
toulefois, cependanl, ils fondenlla doctrine de leur Église SUI' ce
seul passage de Paul, que l'HOMME EST JUSTIFIÉ PAIl LA FOI SEULE
SANS LES oEuvnEs DE LA LOI,-Hom. IlL 28,-enlendu loul il fait
faussement, [\" 417. Comme il esl dil ici, « jusc]I.i\; ce que soient
consommées les paroles de Dieu, )) il sera dil aussi ce qui esl signi­
fié pal' ces del'l1ières paroles du Seigneur aux disciples: « llllez,
flâles disci)Jles Ioules les nalions, lew' enseignanl ci observer
Ioules les clwses que je vous ai commandees. Et voici, Moi, avec
VOliS je suis 10lts les jOlll's JUSQU'A LA CONSOMMATION DU SIi:CLE,
,Imen. » - ~'lallh. XXVIIf. 19,20; - jusqu'à la consomlllation du
siilcle, c'est jusqu'à la fin de l'I::glise, N° 658; el alors s'ils ne s'a­
dressent pas au Seigneur Lui-}]ême, cl ne vivenl passê1ô"iisès
preceptes,il sOI1labandonrlés du Seigneur, el ceux qui onl élé
:lhanclonnés du Seigneur deviennenl comme des païens, en qui il
n'y a aucune religion; el alors le ~eigneur e~seulel1lenl chez.~j!x
qui scronl de sa.Noul'el~glis..e : voilà ce qui esl signifié par
"jusqu'il ce que soienl consommées les paroles de Dieu, )) el par
"jusqu'il la consommation du siècle. ))
751. Vers. 18. El la Pemme, que tu as vue, est la Ville gnl1lde
ri!Jant J'oyaulé SW' les "ois de la le}'J'e, signiji.e que la lIeligio­
,lité Catlwiique-llomaine, quanl ci la doctrine, 1'ègl1~ dans le
Jlonde Chrélien, et mème encore, en quelque partie, chez les
nerVl'lIU}S, quoiqu'ils ne soient pas sous la VOlninatiol1 papale.
Que tou les ces choses soienl signifiées par ces paroles, c'esl parce
qn'elles forment la conclusion, el pat' suile enveloppent, non-seu­
lllement celles qui onl été dites des Catholiques-Homains, mais aussi
7' celles qui onl élc diles de la Nalion.JD:i!lr~e, el des Proleslants,
par conséquent, que la Femme, qui esl la ville grande, a aussi
!:0YQ.ul!' SUI' eux; mois comment cela a lieu, c'esl ce qui l'a êlre dIT:

,,.,:"'')t.,o-')(,3
30~ L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE. 1'\" 751.
Elle n'a pas SUl' les Protestants royauté, de même que sur ceux qui
ont été allachés il sa Religiosité, mais elle a royauté en tant qu'ilg
ont reçu ses doctrinaux en quelque partie; les doctrinaux qu'ils
ont reçus sont ceux-ci: LIs s'adressent il Dieu le Père et non au
Seigneur; ils ne reconnaissent point pour Divi~ 'l'Hûnlain du Sei­
~ le doctrinal que la Passion de ïacroix est l'expiation, la
propitiation ~r la-saJisfaçtion auprès de DieuJé...p~e : le doctrinal
sur l'finputation du mérite du Seigneur: quelques doctrinaux sur
le Baptême, sur le Pé'ché originel, sur le Libre arbitre; et chez les
Luthériens, en ce qu'ils s'approchent très-près de la transsubstan­
tiation. Ces doctrinaux, restés du Catholicisme papaGTCOrïcor­
dants'en partie avec lui,sont ce qui fait qu'il est dit, que la Femml',
qui est la ville grande, a royaulé sur les rois de la tel'l:e. Par 'la
Femme est signifiée la Ileligiosité Catholique-Romaine, comme
ci-dessus; par la Ville est signifiée la doctrinl', N'" 194, 501, 502.
712; par la lIoy~;~ié est signifiée l'Egli!)c, N° 749; de là, pal' avoir
roYtiuté. il est signifi,é avoir gouvernement; par les rois de la tel Te
sont signifiés les vrais ou les faux de l'Eglise, N°' 20, 483, G611,
70ll, 720, 737,740; pal' sui le aussi les doctrinaux; par la le1~re l'sI
signifiée l'l~glise, NU 285. D'après ces explications, il est évidenl
que par « la Femme, que lu as vue, est la ville grande ayanl
royauté sUI' les rois de la terre, Il il~,sig!1ifié que la Heligiosité
catholique-Homaine, qu.~nt il la (Ioctl~~~, règne dans le l\Ionde
Chrétien, et même encorp., en quelquc partie, chez les Réformés,
quoiqu'ils ne soient pas sous la Domination papale.

.. * * .. *
752. A ce qui précède j'ajouterai ce MÉ)IORAnLE. Il m'a été
!J donné de converser avec le Pape SIXTE-QUI~T; il sortait d'une so­
ciété dans l'occident sur la gauche; il me dit qu'il était, comme
suprême Modérateur, il la t~te d'une Société composée de Catho­
liques qui excellent en jugement et en indus!l'ie plus qne tous les
autl'es, el qu'il avait été établi lenr suprême ~Iodél'ateur, parce que
une demi-année aVJ.nt s~ès il avait cru que le Vicarial était
une Invenilon poUl' dominer, et que le Seigneur Sauveur', étau.l
Dieu, est celui qui Seul doit être adoré et recevoil' un cuIle ; puis

',) 5,x/:;;.._ 0"'-.. Si,,'t;, Q . . ,.. t. ~f'e-f,.u- ~~


J5~~o1"' 1'5 îo (1f'G-~ Le. IS'bS" ,.- 1'::; I:l)
j\" 752. CILIPITRE DIX-SEPTlE:I1E. 3D:)
aussi, que l'Écriture Sainte est Divine, et ainsi plus Sainte que les
Édits des Papes: il dit qu'il avait persisté jusqu'il la nn de sa vic
ùans la foi de ces deux points capitan:-; de la lIeligion. Il me dit
aussi que leurs Saints ne sont rien; il fut lrès-étonné, quand je
lui l'aconlai qu'il avait élé dllcrété dans un Synode, et connrmé
par une Bulle, qu'ils seraient invoqulls. Il me dit qu'il dait clans
la vie d'activité qu'il avait eue dans le Monde; ct que, chaque
malin, il se propose neuf ou dix affaires, qu'il veut terminer avant
le soir. Je lui demandai comment en si peu d'années il avait cu
cc_si grand trésor qu'il avait déposé dans le Château Saint-Ange;
il l:;jpondit qu'il avait écrit dé sa propre main aux chefs des 'ri­
r:hes monastères de lui en~y~! ... à leur gré, de lems richesses au­
lant qu'ils voudraient, parce que c'était pom un saint usage, ct
que, cQ_n:!.me ils le craigrrill~~ l, ils lui en envoyèren t abondam­
ment; ct comme je lui disais que ce Trésor existait encore, il dit:
Il A quel usage mainlenant?)) Dans le cours de ma conversation

avec1uI; j€luirapporliUque depuis son lemps le Trésor dans Lo­


l'elle avail été immensément augmenlé el enrichi; et qu'il en était
de même des Trésors dans certains :1IJonaslères, surlouLCn Ëspa:"
gne; mais aujourd'hui non il un aussi haut d'egré que dans les siè­
cles précéden ts; cl j'ajoutai qu'ils gardent ces trésors sans autre nn,
ou usage, que de se l'éjouir d'en avoir la possession; el quanéî" je
lui rapportai cela, je dis aussi qu'ils élaient pal' conséquent comme
les dieux infernaux que les anciens appelàient des Plulons; quand
je prononçai le mot plutons, il répondit: (( Silence! je le sais. ))
( 11 me dit de nouveau, que dans la Sociélé, il la tête de laquelle il
1est, il n'y a d'admis que ceux qui ont beaucoup de jugement, et
qui peuvent recevoir que le Seignem Seul est le Dieu du Ciel cl de
lIa Terre cl que la Parole esl le Sainl Divin; et que chaque jour,
sous l'auspice du Seigneur, il perfectionne celle société. Il me dit
aussi qu'il avait parlé avec les Saints ainsi nommés, mais qu'ils
deviennent insensés quand ils entendent dire el croient qu'ils
sont Sainls : il Irai lait aussi de slupides les Papes et les Carcli­
lPUX, ceux qni veulent être adorés comme le Christ, Cjuoique non
en personne, cl qui ne reconnaissent point 'la Parolc,;comme le
Saint Divin !\If:me selon lequel seul on doit vi~j-e. --~-
Il veut que je dise il ceux qui vivent aujourd'hui, que le Christ
JDll L'APOCH Y1'SE nÉVÉI.ÉE. N'> 752.
cslle Dieu du Ciel el de la Terre, el que la Parole esl le Sainl DI­
vin; que l'Espril Sainlne parle par' la Louche ùe qui que ce ~oit,
mais que c'esl Salan qui veul êlre adoré COlllme Dieu j et que ceux
qui, comme des slupides, ne font pas altenlionà C~S_-"é!,itésS'ën
von 1vers leurs sel1l11lables, el après quelque Lemps sonl jelés dans
l'enfer vers ceux qui sontlravaillés de la fanlaisie d'êlre des dieux,
cl qui n'ont d'autre vie que la vie de la büle sauvage. Alors je lui
dis:" Ces choses sont peul-èll'e lrop dures pour que je les écrive? n
l\lais il répondit :" )::cris, et je signe, parce qu'elles sonl l'raies. Il
El alors il me quitta pOlir aller dans sa Sociélé, et il signa un
Exemplaire, el le fit passer comme BUI,u: aux aulres Sociétés at­
lacIll'es il la même lIeligion.

FIN DU TOMI> DEUXlimt.


EllHATA.

l'age. Ligne.
21. 26. détoume-les, Iiscz : arrache-le.-.

2" 34. plusieurs de cllel,aux, Iiscz : plusiem's cheNw:t'.

24. 15. te l'apprendras, Iiscz : te l'apprendm.

:!9. 25. 'Vouem à l'exé(:ration la lanyue de la mer, liscz (era

dispamître la lanyue de mer.

31. 23. parce qu'elle (wait jeté, liscz : cm' elle jeta.

102. 15. XIX. 23, 2.i, liscz : XXX. 23,21.


105. 22. XXXVIII. 23, liscz : XXXVIII. 22.

1'H. 4. Ps. XI. 11. liscz : Ps. V. 12.

133. 21. Jérém. XLIV. 9. lisCl : JÙém. XLIV. 10.

142. dcrn ro . Michel, lisez : Michaël.

U3. 11. à ceux qui habitent, lisez: à (vous) qui habite:•.

'143. 24. un temps, des temps, lisez: un temp.1 et des temps.

160. 30. XVI. 20, 2G, 45, lisez: XVI. 20, 21, 45.

168. 25. N° 500. liSCl : N0 520.

209. 21. Apoc. IV. <1., liscz : Apoc. XV. <1..

211. 18. Exod. VI. 3, li,;ccl, : E.rod. VII. 3.

. 315. 1. des voix, des éclairs, liscz : des voix, ct dcs éclairs.

352. 5. Royauté, lisez : Royaume.

355. 35. Royauté, Iiscz : Royaume.

ERRATA SUPPLÉMENTAIRE DU TmlE 1.

Page. Ligne.
61. 1. Dan. VI, liSCl . Dall VII.

72. 29. Exod. XXXVIlI.17 à20, 35, IiSCl: Exod. XXXVII. 17 ri 22.

225. 21. J\:.r;od. XXXVI. 8, IiSCl : Exod. XXXVII. 9.

303. 21. ESriie, VIII. 10, liscz : Ésaie, VIII. 21.

335. 6. (j ri 21, lisez : 9 li 2L

335. 20. Gen. XXV, lisel : Gen. XXXV.

340. 20. DeutéT. XIII. 2.~ à 28, liscz : Josué, XIII. 21 à 28.

381. 27. l's. XCII. 11, Iiscz : Ps. XCII. 14.

-
OUVnAGES DE SWEDENDOnC
Traduits cn Français
Par !.-F.-E. Le SO)'S des GUalS.
Pri\".
Arcancs Célestes, 16 vol. grand in-Bo, , '1201' '>l'C
Index des Arcanes Cc:lestes, grand in-So . 7 50
Doctrine de l'ie, in-18. . . . . . 1 )} II
Doctrine sur ntcriture Sainte, in-IS '1 ))))
Doctrine sur le Seigneur, in-S o.. . 2 ))
Doctrine sur la Foi, in-S o. . . . . 1 50
Du Divin Amour (ouITage posthume), in-8 o. 2 »)
Du Chev,)1 blanc, de l'i\poca/:!lpse, in-8 o • . 1 »))
Exposition somul3.ire du sens interne (Proph, & Psaum.), iu-8 o • 5 J)1l
Doctrine de la Charité (exl.. des Arc. Cél.), in-8 o & in-52.. . . 1 GO
Doctrine de la Charité (oulTage posthume), in-So & in-52. . . 1 )) l)

Des Diens de la Charité, et du Décalogue, in-Bo & in-52. . . . 1 50


Exposition sommaire de la Doctrine de la Nouvelle Église, in-18 . 1 50
De la Parole & de sa Sainteté, in-52. . . . . . » 75

Du Commerce de l'Ame & du Corps, in-18. . . 1 li j)

Appendice il la Vraie Religion Chrétienne, in-18 . 1 50


Du Jugemeut Dernier, in-I~l.. . . . . . 2 )1))

Continuation sur le Ju(;emenlDernier, in-18 1 )1)

Du Ciel ct de l'Enfer, grand iu-18. . . . . 2 )l)

Des Terres daus rUliil'ers, iii-lB, . . . . 2 Il))

Sagesse Angélique sur le Divin Amour, grand in-lB. 5 Il Il


- sur ln Uil'ine Providence, grand in-lB. 5 li))

La Vraie Religion Chrétienne, 5 1'01. gT'1I1d in-18. 15 l) J)

La Doctrine Céleste, grand in-18. . . . . . . . .1- ,Ii)


L'Apocalypse Expliquée, vol. l, Il & Ill, grand in-B'. 30 Illl
L'Amour Conjugal, 2 vol. gr:lfld iu-tB. . . . . . H Il))

Doctrine sur Dieu Triun, in-32. . . . . . . .• 2 »»


Des Rcprésen tations et des Cnrrespondances (ext. des Arc. C.) ill-32 2 50
L'Aporalypse né,YÇ~e, 1'01. 1 & li, graml in-'IB . '10 Illl
De la Toule-Présence et cIe la Toule-Science de Dieu, in-52 Jl 50
Neuf Iluestions sur la Trinilé, in-'IB. . . . . . . 11 2::'

LeUres il un Homme du Monde, par Le Boys des Guays, Il'c s()rir.,


in-'HL ' . Bf ))))
L'Apoeaiypsc dans son sens spiritucl, par le m~rne, grand in-8 o 7 GO

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