Seminiare Sur La Bonne Gouvernance Des Finances Publiques

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Royaume du Maroc

Direction du Budget
N°……….DSC/SCCCST.

Compte-rendu du séminaire sur la bonne


gouvernance des finances publiques

La Direction du Budget a organisé conjointement avec l’Inspection Générale des Finances et


la Cour des Comptes, le jeudi 22 mai 2008, un séminaire sur la thématique de la bonne
gouvernance des finances publiques.

Ce séminaire qui s’est déroulé à la Cour des Comptes sous la présidence du Premier
Président de ladite Cour, a connu la participation des hauts responsables de cette institution, des
Présidents des Cours Régionales des Comptes, du Directeur du Budget, de l’Adjoint au Directeur
du Budget Chargé de la Coordination des Structures Sectorielles et de Synthèse et de quelques
responsables de la Direction du Budget ainsi que des représentants de l’Inspection Générale des
Finances.

Dans son allocution d’ouverture, le Premier Président de la Cour des Comptes a mis
l’accent sur l’avancée réalisée par le Maroc dans l’amélioration du cadre macroéconomique, la
réalisation de la croissance économique et du développement social.

Cette amélioration a été rendue possible grâce au respect des règles de bonne gouvernance.

La bonne gouvernance vise la réalisation de trois objectifs fondamentaux à savoir :

o Instaurer un climat de confiance dans les institutions et leur capacité à gérer les deniers
publics ;
o Créer de la richesse afin d’améliorer les conditions de vie du citoyen notamment à travers la
création de l’emploi ;
o Développer et étendre les bonnes pratiques de management notamment en développant la
transparence dans la gestion des biens publics.

Afin de pérenniser ces acquis, il s’avère important d’intégrer les pratiques de bonne
gouvernance dans la gestion quotidienne des institutions publiques en vue d’assurer la préservation
des deniers publics. La mission de la Cour des Comptes s’inscrit justement dans cette perspective.

Le Directeur du Budget a, pour sa part, mis l’accent sur les efforts entrepris par la Direction
du Budget pour assurer une bonne gestion des deniers publics notamment à travers la mise en
oeuvre progressive de la nouvelle approche budgétaire axée sur les résultats ainsi que la mise en
place du Cadre de Dépenses à Moyen terme (CDMT) pour un meilleur pilotage des ressources
budgétaires, une meilleure déclinaison des stratégies sectorielles et un renforcement de l’efficacité
de la dépense publique.

Les interventions programmées dans le cadre de ce séminaire ont traité des axes suivants :
o La réforme budgétaire ;
o L’audit de performance et ;
o Le contrôle de gestion.

I- LA REFORME BUDGETAIRE :

Dans la présentation de la réforme budgétaire, le Directeur du Budget a souligné que cette


réforme qui intervient dans un contexte favorable marqué par l’ouverture et la libéralisation de
l’économie nationale, la mise en place de réformes sectorielles, le renforcement de la cohésion
sociale, la modernisation de l’administration et l’amélioration continue de la situation des finances
publiques, s’est construite sur les axes fondamentaux suivants :

Ä La globalisation des crédits avec comme corollaire la démarche de la performance et la


programmation budgétaire axée sur les résultats ;
Ä la pluriannualité des programmes et actions en tant que choix stratégique;
Ä L’introduction de l’approche genre dans la programmation budgétaire ;
Ä La déconcentration des activités et de l’allocation des ressources pour un service public
de proximité;
Ä La simplification des procédures à travers notamment une meilleure maîtrise des circuits,
une adaptation du contrôle à la logique des résultats et une optimisation de l’utilisation des
technologies de l’information.

I - La globalisation des crédits : consiste à donner plus d’autonomie aux gestionnaires des crédits
budgétaires notamment les gestionnaires locaux, pour réaliser leurs objectifs prédéfinis dans le
cadre de programmes d’action cohérents et intégrés dans une stratégie sectorielle d’ensemble.
L’adoption de cette démarche requiert un réaménagement des documents budgétaires et
l’élaboration d’indicateurs chiffrés qui retracent le lien entre les objectifs à atteindre, les crédits
budgétaires alloués et les résultats attendus.

En fait, la démarche de performance est un processus logique qui se décline en plusieurs


étapes allant de la définition des priorités à l’élaboration du rapport annuel d’évaluation en passant
par l’identification d’objectifs opérationnels pour l’allocation optimisée des ressources et la mesure
des résultats obtenus.

II - La programmation budgétaire pluriannuelle –CDMT- : est une projection à moyen terme de


l’ensemble des recettes mobilisées inscrites au niveau du budget général, des Comptes Spéciaux du
Trésor et des Services Gérés de Manière Autonome et des dépenses d’investissement, de
fonctionnement et du Personnel desdits budgets.

Cette approche permet, tout en assurant la convergence des politiques publiques et leur
intégration, une meilleure allocation des ressources en fonction des priorités arrêtées par le
gouvernement.

III - L’introduction de l’approche genre ou la réorientation de l’action publique vers la


réalisation du développement de la personne humaine est un choix stratégique qui tend à prendre
en compte, dans le cadre de la programmation budgétaire, les besoins différenciés des différentes
composantes des populations (femmes, enfants...) Elle se matérialise par le renforcement de la
responsabilisation des acteurs locaux, l’instauration d’indicateurs pouvant évaluer le degré de
satisfaction desdits besoins et l’appréciation de la pertinence des politiques publiques en matière
notamment de l’atténuation de la pauvreté et des inégalités .
L’intégration de l’approche genre a nécessité la mise en œuvre d’outils de vulgarisation, du
développement d’un système de gestion des connaissances et d’une stratégie de communication
ainsi que l’accompagnement des départements ministériels dans le sens de l’intégration effective de
cette dimension dans la planification et la programmation budgétaire et l’élaboration d’un rapport
annuel Genre accompagnant le projet de loi de finances.

IV- La gestion de proximité et la réhabilitation du rôle des services déconcentrés dans la mise en
œuvre des politiques publiques à travers une délégation des moyens aux gestionnaires locaux qui
disposent, dans le cadre d’une contractualisation avec l’administration centrale, d’une autonomie de
gestion desdits moyens tout en restant soumis à une évaluation de leurs résultats à travers des
audits et inspections tant internes qu’externes.

V- L’Appréciation des performances par un contrôle a posteriori destiné davantage à évaluer les
capacités des gestionnaires à anticiper les risques et à réhabiliter le contrôle interne exercé par les
Inspections Générales des Ministères.

Pour réussir la mise en œuvre de la réforme budgétaire, il est envisagé de procéder à la


refonte de la loi organique relative à la loi de finances en vue d’y intégrer la gestion budgétaire axée
sur les résultats et les nouveaux concepts, démarches et outils y afférents.

II – L’AUDIT DE PERFORMANCE

Les représentants de l’Inspection Générale des Finances ont mis en exergue l’importance de
l’audit de performance dans la réussite de la réforme budgétaire et le rôle jouée par ladite inspection
pour accompagner les ministères dans l’appropriation de la méthodologie de la conduite d’audits et
de contrôles orientés vers l’appréciation des performances en vue de pouvoir tester la qualité et la
pertinence des indicateurs et de procéder à l’évaluation des résultats obtenus.

A cet effet, l’Inspection Générale des Finances a organisé des cycles de formation au profit
de 15 inspections ministérielles et a procédé, avec l’appui d’un consultant externe, à l’élaboration,
conformément aux normes et pratiques internationales, d’un manuel d’audit de performance qui
constitue, aujourd’hui un guide méthodologique de référence pour les ministères qui veulent
adopter la démarche de performance tel que le Ministère de l’Equipement et du Transport dont
l’expérience été présentée à titre d’illustration.

III – LE CONTROLE DE GESTION

Le Vice Président de la Cour des Comptes a souligné l’importance du rôle joué par la Cour
des Comptes, depuis son élévation en 1996 au rang d’institution constitutionnelle chargée d’assurer
le contrôle supérieur de l’exécution des lois de finances, dans la préservation des deniers publics . A
ce titre, cette institution exerce, selon les standards internationaux, un contrôle de la gestion des
services publics, des entreprises et organismes publics en vue d’en apprécier la qualité et de
formuler éventuellement, des suggestions sur les moyens susceptibles d’en améliorer les méthodes
et d’en accroître l’efficacité, le rendement et la performance.

Cette mission s’est consolidée avec la promulgation en 2002 de la loi n° 62-99 formant
code des juridictions financières et la création des Cours Régionales des Comptes dont la mission
principale est le jugement des comptes, la gestion de fait et la discipline budgétaire et financière en
sus du contrôle des actes budgétaires de l’emploi et de la gestion des fonds publics des collectivités
locales, de leurs groupements et des établissements publics à caractère local. Les missions de
contrôle de la gestion ont concerné 150 organismes en 2007 contre 50 en 2005. Elles portent
généralement sur tous les aspects managériaux des entités contrôlées à savoir la stratégie,
l’organisation , le contrôle interne, la gestion budgétaire, financière et comptable, la gestion du
portefeuille, des commandes publiques et des ressources humaines ainsi que la gestion du
patrimoine et du système d’information.

Ledit contrôle de gestion intègre, conformément aux standards internationaux, la démarche


d’audit axée sur la performance qui permet à la Cour de procéder à une évaluation indépendante et
objective de la pertinence des objectifs à atteindre et de la fiabilité du système de suivi à travers des
indicateurs ayant pour objet d’établir un lien entre les plans d’action et les moyens mis en œuvre
pour leur réalisation en termes d’économie, d’efficacité et d’efficience.

Somme toutes, la Cour des comptes contribue activement à la consolidation du dispositif


institutionnel du pays, au renforcement de la démocratie à travers notamment la généralisation du
principe de la reddition des comptes et le renforcement du rôle de veille sur la gestion des
ressources publiques contrôlées ainsi qu’à la généralisation de l’esprit et de la pratique de la bonne
gouvernance. La Cour dans sa propre gestion essaye de traduire ces principes à travers ce qui est
communément appelé par les institutions spécialisées « value for money » ou combien rapporte à la
communauté, chaque unité monétaire allouée à la Cour.

Le Procureur Général du Roi près ladite Cour a indiqué, pour sa part, que la Cour des
Comptes, à l’instar de toute juridiction, est assistée d’un parquet dont le rôle s’opère de quatre
manières :

o Dépôt des conclusions en matière de jugement des comptes suite aux rapports aux fins
de jugements provisoires et définitifs ;
o Emission de réquisitions devant la Cour en matière de discipline budgétaire et
financière ;
o Dépôt de recours : appel, pourvoi en cassation, recours en révision ;
o Coordination et supervision de l’action du Ministère public près les Cours Régionales
des Comptes.

Lors des débats qui ont suivi ces différentes interventions, l’accent a été mis sur les points
suivants :
- La pertinence de la réforme budgétaire entant que vecteur incontournable à la
modernisation de la gestion des finances publiques, à la réussite des stratégies
sectorielles tant nationales que locales et à la réalisation du développement humain ;

- L’importance du rôle joué par les organes de contrôle en l’occurrence la Cour des
Comptes, l’Inspection Générale des Finances et les Inspections Générales des Ministères
dans la réussite de la mise en œuvre de la réforme budgétaire et la nécessité de
coordonner leurs interventions pour une meilleure efficacité d’action ;

- La nécessité d ’enrichir les rapports de la Cour des Comptes par une appréciation des
politiques publiques et des stratégies sectorielles pour mieux orienter les choix du
gouvernement et l’aider à définir les priorités .

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