Le Musee D Antiquites Egyptiennes de Bul PDF
Le Musee D Antiquites Egyptiennes de Bul PDF
Le Musee D Antiquites Egyptiennes de Bul PDF
Thomas LEBE
Le muse dantiquits
gyptiennes de Blq
(1858-1889)
Faire connatre et aimer lgypte ancienne au XIXe sicle
I. Texte
Mmoire dtude
(1 anne de 2e cycle)
re
Mai 2013
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ AVANT-PROPOS
Avant-propos
Nous devons confesser que ce sujet nest pas le premier auquel nous avons pens au dbut de lanne
dans le cadre du groupe de recherche archologie et musographie : larchologie gyptienne . Aprs
avoir quelque temps pens travailler sur les faux gyptologiques, nous avons constat que ce domaine tait
dj trait pour les priodes que nous tions susceptible de pouvoir tudier. On nous a galement montr
quil ntait pas envisageable de traiter la figure de lgyptologue franais Prisse dAvennes (1807-1879),
auquel la lgende attribue notamment la translation furtive de la Chambre aux anctres de Karnak au
nez et la barbe de son concurrent prussien Karl Richard Lepsius. Au cours de nos recherches de sujets,
nous avions galement voqu htivement le muse de Blq1, dont nous savions peu de chose (et qui en
excitait dautant plus notre curiosit). Nous avons eu la chance de rencontrer un certain enthousiasme de la
part de notre directrice de recherche, Mme Elsa Rickal, qui nous a encourag dans cette voie ; elle nous a
rapidement confi la bienveillance de Mme lisabeth David, qui a accept quand nous lui avons demand
(grce au concours fortuit de Mlle Marie Burdin) de devenir notre personne ressource.
Pour des raisons pratiques, il ntait pas envisageable de mener de recherche dans des archives
gyptiennes ou trangres, comme les archives de luniversit de Milan, qui possdent un fonds consquent
documentant le muse de Blq2. Ce travail reste faire. Mais la perte de la plupart des papiers, documents
de travail et notes de Mariette lors de la crue de 1878 a probablement amput dhypothtiques archives
conserves du muse de Blq (indissociable du Service de conservation des antiquits de lgypte) de la
majeure partie de la documentation interne pour les deux tiers de sa dure dexistence. Cela nous a oblig
considrer quels documents nous taient accessibles et ce que nous pouvions en attendre. Sil nexiste pas
notre connaissance de publication scientifique consacre exclusivement au muse de Blq, nous avons pu
traiter une documentation varie, souvent peu exploite et parfois trs riche. Nous avons donc utilis les
1 Pour la transcription des noms arabes de lieu ou de personne pour qui il nexiste pas de francisation unanimement suivie (Le
Caire, Louqsor, Suez ou Alexandrie p. ex.), nous suivons les recommandations de lInstitut franais darchologie orientale
pour les ouvrages de diffusion de la recherche . Le nom du village des faubourgs du Caire dans lequel a t install le
muse, a ainsi t transcrit Blq , bien quil soit souvent transcrit dans les publications francophones Boulaq .
Selon les poques et la langue de lauteur, on peut aussi trouver peu prs toutes les variantes quautorise la fluctuation de la
transcription de larabe : Blk, Blk, Boolak, Boolac, Boulac, Boulak, Boulacq, Bula, Boulakh, etc. Dans les citations,
nous respectons toutefois lorthographe originale ( lexception des accents que nous ajoutons aux majuscules qui le
ncessitent).
2 Cf. Piacentini & Rondot 2002, Piacentini 2009 et Piacentini 2010 (pour les abrviations bibliographiques, cf. p. 53).
1
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ AVANT-PROPOS
publications officielles du muse (notamment les ditions successives de la Notice de Mariette et le Guide de
Maspero), des articles contemporains et dautres textes manant des directeurs du muse (leur
correspondance prive rvle parfois par hasard des faits intressants). Les correspondances, et mme
quelques articles, nayant pas toujours la dlicatesse de tenir compte du fait quun sicle et demi pourrait les
sparer de certains lecteurs, leurs formulations sont souvent peu claires et ambigus pour qui na pas eu la
chance de visiter les salles du muse en compagnie de Mariette ou Maspero. Nous avons donc choisi, le plus
souvent, avant de prsenter nos conclusions, de citer le texte qui nous y a conduit, afin que des dductions
potentiellement errones puissent tre facilement repres la lumire dautres sources auxquelles nous
navons pas eu accs.
Nous avons aussi recherch toutes les images qui pouvaient documenter lamnagement des salles.
Nous avons bnfici, ds les premires semaines de recherche, de la dcouverte fortuite de plusieurs albums
de photographies conservs au Dpartement des antiquits gyptiennes du Muse du Louvre et qui
rassemblaient sous lappellation muse du Caire des photos des muses de lactuelle place Tarr, de
za et de Blq. Par la suite nous avons eu la chance de constituer un corpus consquent dimages, pour la
plupart indites, que nous prsentons dans notre t. 2 Annexes. Images du muse de Blq.
Voulant galement estimer lefficacit du muse, nous avons recherch lcho quil pouvait avoir laiss
dans des rcits de voyage. Cette piste sest avre relativement dcevante, malgr quelques informations
intressantes. Nanmoins, les guides de voyage, qui se sont considrablement dvelopps au cours du XIX
e
sicle, se sont rvls des sources prcieuses. Ils contiennent en effet des informations la fois pratiques,
prcises et dates, ainsi quune valuation de lintrt du muse dans le cadre du voyage dgypte tel
quil commence se mettre en place grce aux compagnies de voyages comme Thomas Cook. Tout cela en
fait des lments prcieux pour nous ; nous y avons mme trouv un document dterminant pour notre
approche de la ralit pratique du muse de Blq, le seul plan3 dont nous ayons connaissance qui
documente ltat du muse avant les grands travaux entrepris sous Maspero pour doubler la surface de
ltablissement en 1882.
Pour terminer, avant de nous aventurer dans les salles encombres et pleines de charmes du premier
vritable muse gyptologique dgypte, nous tenons rendre un hommage reconnaissant tous ceux qui
3 Baedeker 1878, p. 293 ; cf. notre t. 3 Annexes. Documents complmentaires, vol. 1, I.2.a.. Plan du muse en 1878 .
2
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ AVANT-PROPOS
3
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ INTRODUCTION
Introduction
Lhistoire du muse de Boulaq serait pourtant curieuse
crire ; elle formerait un chapitre piquant de lhistoire
gnrale de lgypte sous Ismal-Pacha. 4
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ INTRODUCTION
labore dans la deuxime moiti du sicle. Il nexistait pas encore de vritable formation gyptologique : les
gyptologues taient des autodidactes (comme Mariette), ou bien avaient suivi des tudes classiques
centres sur le monde grco-romain avant de stre dirigs vers lgypte ancienne (comme Maspero). Le
voyage dgypte tait encore assez peu frquent au milieu du sicle ; la communaut scientifique dpendait
donc des campagnes de prospection (comme la campagne prussienne mene par Lepsius de 1842 1845) et
de la publication de relevs des textes et des monuments (cette obligation morale poursuivit Mariette toute
sa vie). Enfin, larchologie orientale pouvait alors avoir une rsonance biblique telle que Gabriel Charmes
put crire que le muse de Blq tait un muse susceptible dtre le centre et lobjectif de travaux qui
renouvelleraient lhistoire des origines du monde 7 (de telles proccupations influenaient peu Mariette
ou Maspero, mais sont rvlatrices de limage de lgyptologie pour le public cette poque).
Il faut aussi sarrter brivement sur le contexte musographique 8 : quelles rfrences avaient Mariette
et Maspero quand ils amnageaient les salles de Blq ? Quand il cra le muse ex nihilo en 1863, Mariette
connaissait le Louvre, o il avait travaill, mais aussi les muses gyptologiques de Berlin et de Turin quil
avait respectivement visits en 1855 et 18579. Ayant vcu deux ans (1839-1840) en Angleterre, peut-tre
avait-il aussi visit le British Museum. cette poque, on nexposait pas des antiquits gyptiennes comme
des antiquits classiques10 : ces dernires taient surtout exposes dans une optique esthtique, tandis quon
refusait aux pices gyptiennes toute valeur artistique. En revanche, certains muses gyptologiques
abordaient des points de civilisation : Berlin taient prsentes une salle historique, une salle civile et une
salle mythologique, tandis quau Louvre, les grands monuments taient prsents au rez-de-chausse alors
qu ltage de la cour Carre (muse Charles-X) se trouvaient une salle historique, une salle civile, une salle
funraire et une salle religieuse.11
Le contexte politique est aussi prendre en compte : le muse se trouvait en effet sous lautorit
directe du vice-roi dgypte, qui demeurait thoriquement soumis au sultan ottoman. En mme temps, le
gouvernement gyptien se trouvait sous influence europenne, plus ou moins marque selon lpoque :
fortement endett auprs de la France et de la Grande-Bretagne, le vice-roi dut accepter un ministre
europen et un contrle budgtaire qui saccrut jusqu loccupation militaire de lgypte par la Grande-
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ INTRODUCTION
Bretagne partir de 1882 (le muse avait dailleurs t signal au Foreign Office comme lieu protger
quand Le Caire fut investi)12. Et dans cette situation diplomatique et culturelle complexe, un muse
dantiquits ntait pas une institution aussi insignifiante, politiquement parlant, que lon pourrait sy
attendre (pour lemprunt de Sad Psh la France en 1861, Napolon III a pu considrer le don du muse
la France comme une condition)13.
Il faut galement tenir compte des rivalits nationales europennes au sein mme du Service : cest un
souci vident pour Mariette, qui se justifiait de rester son poste malgr les difficults ainsi : Or, avoir
fond un muse avec les seuls rsultats de mes fouilles, avoir cr avec ma seule industrie un muse qui na
pas dsormais de rival en Europe, est certainement un titre de gloire pour moi et, jose le dire sans fausse
modestie, pour la France Un autre viendra aprs moi qui profitera de tout ce que jai fait, et mettez-vous
bien dans la tte que cet autre sera un allemand [sic]. 14 Son successeur, Maspero, dut prparer sa
succession dans le plus grand secret (et surtout labri de lattention du Prussien Emil Brugsch)15. Il se
trouve en effet que la direction du Service de conservation des antiquits de lgypte tait un privilge
rserv la France, malgr la concurrence de lAngleterre16 ; la dimension (symbolique) politique et
diplomatique de ce poste tait telle quil fut spcifi dans larticle premier du trait de lEntente cordiale
(1904) que le directeur du Service resterait un Franais.17
Cest en gardant ce contexte lesprit que nous avons voulu tudier comment le muse de Blq a t conu et
remani pour transmettre son message scientifique. Pour cela, nous aborderons dabord les conditions pratiques de la
gestion de ltablissement : quelles taient les ressources et les comptences la disposition des directeurs pour former
un muse ? Dans une seconde partie, nous traiterons plus spcifiquement du btiment du muse et de son volution,
puisquil constitue le support matriel du discours du muse et conditionne la perception des collections. Enfin, nous
voquerons la manire dont les directeurs ont tent de diffuser leur message scientifique auprs des visiteurs, en
mlant notamment une musographie charmante lil et de beaux objets un discours scientifique trs exigeant.
Fait remarquable, nous verrons quils nont pas seulement voulu sadresser aux touristes europens, mais se sont aussi
intresss aux gyptiens contemporains.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ I. LA GESTION DE LTABLISSEMENT
I. La gestion de ltablissement
Le muse de Blq tait, davantage quune institution autonome, un organe indissociable du Service
de conservation des antiquits de lgypte. En fait, ds les premires mesures de protection des antiquits
gyptiennes, lencadrement des fouilles et la conservation des collections nationales furent traites
ensemble. voquons donc la situation des antiquits jusquen 1858.
Diverses mesures de protection ponctuelle des antiquits furent prises ds 1820 18, sous Muammad
Al Psh. Le premier texte lgislatif de rgulation gnrale du commerce dantiquits date toutefois du 15
aot 183519. Cette ordonnance appelait la cration dun muse et dsigne notamment un lieu o pourront
premier dpt fut install au Caire, au collge dinterprtation , sur lAzbakiyya, sous la responsabilit
du shaykh Rifa al-ahwy ; Ysuf -Afand en fut nomm nazir (inspecteur).21
La situation perdura jusqu octobre 1849, o la collection fut transfre lcole dingnieurs de
Blq.22 Un inventaire dress en 1848-1849 constate que lessentiel de la collection a t offert par le vice-roi
titres divers, ou vol.23 En 1851, les pices furent nouveau dplaces, cette fois la Citadelle du Caire,
dans une salle utilise par les employs du ministre de lducation pour entreposer leurs manteaux et de la
nourriture.24 En 1855, toute la collection fut offerte Maximilien dAutriche, futur empereur du Mexique25 :
des vestiges archologiques pharaoniques du vice-roi, il ne restait plus rien. Lordonnance de 1835 navait
ainsi pas t suivie par des dcisions susceptibles de crer et de protger une collection dantiquits
18 Abou-Ghazi 1988a, p. 1 ; Piacentini 2011, p. 5.
19 Abou-Ghazi 1988a, p. 3 ; Tiradritti 1999, p. 17. On trouve dans Khater 1960 la traduction franaise (p. 37-40) et une
analyse dtaille (p. 40-71).
20 Colla 2007, p. 118-120.
21 Abou-Ghazi 1978, p. 3-6 ; Piacentini 2010, p. 222.
22 Abou-Ghazi 1988, p. 9.
23 Piacentini 2010, p. 222.
24 Piacentini 2010, p. 222.
25 Abou-Ghazi 1988a, p. 9 ; Piacentini 2010, p. 222.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ I. LA GESTION DE LTABLISSEMENT
consquente.
Trois ans plus tard, en 1857, sous le rgne de Sad Psh, Auguste Mariette, conservateur-adjoint au
Muse du Louvre et rcent inventeur du Srapum, revenait en gypte pour prparer le voyage du prince
Napolon, petit-cousin de Napolon III. Le vice-roi lui fournit un bateau et les moyens deffectuer une
prospection des sites de Haute-gypte. Le voyage princier fut finalement annul, mais Ferdinand de
Lesseps poussa alors le vice-roi confier Mariette toute autorit sur les fouilles entreprises en gypte.26 Le
Service de conservation des antiquits de lgypte27 fut alors cr. Ce service se trouva dans un premier
temps directement sous lautorit du vice-roi, avant dtre rattach au ministre des Travaux publics en
187928.
Cest une avance considrable pour le patrimoine archologique gyptien : ladministration
disposait enfin (thoriquement) dune structure en mesure de rguler les fouilles clandestines et
dentreprendre des fouilles officielles. Cest aussi lacte de naissance du muse national dantiquits
gyptiennes.
Lappartenance du muse, de son personnel et de ses collections au Service permet de comprendre
dans quel cadre travaillaient les directeurs du Service (qui taient simultanment directeurs du muse). Il
leur fallait rgulirement remonter le Nil, parfois jusquen Nubie, pour mener leurs tournes dinspection et
constater lavance des travaux ordonns, en mme temps quils avaient grer un muse, son amnagement,
et les publications quentranaient la fois les fouilles et le muse.
Ds lordonnance de 1835, le muse est dsign comme le lieu o les vestiges antiques seraient
conservs et classs convenablement pour tre exposs aux regards des habitants, et particulirement des
voyageurs et des trangers 29. Il est destin agir en lien avec le service des fouilles, qui alimente ses
collections.
Cela donne au Service des antiquits un domaine de comptence particulirement vaste. Lorsque
Mariette voque les antiquits dont il a la responsabilit, il crit : Il y a en gypte deux muses. Lun est le
Muse de Boulaq. Lautre est lgypte entire qui, par les ruines rpandues sur les deux bords du Nil, de la
26 Khater 1960, p. 59 ; David 1994, p. 105-107. La nomination de Mariette date du 1er juin 1858 (David 1994, p. 107 ;
Dewachter 1985, p. 109).
27 Le Service devint Service des antiquits de lgypte entre 1886 et 1893 (David 1999, p. 14).
28 David 2004, p. 98.
29 Art. 2 ; traduit par Khater 1960, p. 38.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ I. LA GESTION DE LTABLISSEMENT
Mditerrane la deuxime Cataracte, forme le plus beau Muse qui existe au monde. 30 Il a donc reu la
charge de surveiller les vestiges archologiques de tout le pays ( seul matre du sol antique de lgypte,
Mariette voulut lexploiter sur un plan grandiose : il lattaqua sur trente-sept points la fois, de
lembouchure du Nil la premire cataracte )31. Les antiquits mobilires ont vocation rejoindre le
muse de Blq et les immeubles tre dblays et conservs in situ.32 En effet, la Notice du muse de Blq
comprenait, dans ses quatre premires ditions (de 1864 1872), un appendice qui donnait la liste et le
commentaire de pices remarquables rparties sur les diffrents sites (Tanis, Abydos, Thbes, ) en
attendant de pouvoir tre exposes au Caire33.
Pour assurer cette fonction, par larticle premier du dcret du 16 mai 1883, le muse de Boulaq, ainsi
que tous les objets quil contient ou quil pourra contenir lavenir, sont dclars du Domaine Public de
ltat, et par consquent, inalinables, insaisissables, imprescriptibles. 34.
Mariette se trouva finalement dans une situation dlicate : il devait faire face un afflux important de
pices archologiques, issues de tout le pays. En mme temps quil devait sassurer de leur conservation, il
avait aussi le devoir moral de les faire connatre la communaut scientifique et au grand public. Il devait
donc publier le rsultat de ses fouilles et exposer les vestiges aussi vite que possible, sur place pour les biens
immeubles, Blq pour les biens meubles.
I.2. Le personnel
I.2.a. Le directeur
Trois directeurs se sont succd la tte du muse de Blq : Auguste Mariette (de 1853 1881) ;
Gaston Maspero (de 188 1 1886) et Eugne Grbaut (de 1886 1892).
Pre fondateur du Service de conservation des antiquits de lgypte, Mariette est aujourdhui
surtout connu du grand public comme linventeur du Srapum. Il tait tout aussi fier de son muse,
30 Lettre de Mariette au consul gnral des tats-Unis de 1878 (cit par Khater 1960, p. 62).
31 Maspero 1883, p. 18.
32 Khater 1960, p. 63-65.
33 Cette situation sternisa parfois cause du manque de place Blq et des incessants projets inaboutis de construire un
plus grand muse (cf. p. 16). P. ex. le colosse de granit rouge de Tanis (no 1) resta en place pendant huit ans (Mariette 1864,
p. 260 ; Mariette 1872, p. 282). Pour un commentaire des ditions successives de la Notice, cf. notre t. 3 Annexes. Documents
complmentaires, vol. 2, II. Les Notices de Mariette et le Guide de Maspero .
34 Khater 1960, p. 79.
9
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ I. LA GESTION DE LTABLISSEMENT
auquel il consacra tant dnergie et tant dannes de sa vie, comme il lcrivit plusieurs fois : Je sais la
vrit que, dans ma carrire scientifique, jaurai fait deux choses, le Srapum et le Muse du Caire, que
plusieurs personnes veulent bien regarder comme des services rendus la Science 35 ; Dans ma vie, jai
fait deux choses, et tout le monde ne peut pas en dire autant, jai fait le Srapum et jai fait le muse de
Boulaq 36. Cest Mariette qui fonda le muse et ne cessa de travailler son amnagement (il publia six
ditions successives de sa Notice).
la mort de Mariette, la direction fut assure par intrim par Luigi Vassalli37. Maspero fut nomm
la tte du Service et du muse le 10 fvrier 1881 38. Au muse, il fut lorigine des agrandissements de 1882 et
continua de perfectionner le muse.
Eugne Grbaut marqua moins lgyptologie et le muse que ses prdcesseurs ; il lui revient
nanmoins davoir assur le transfert des collections au palais de za, en 188939.
Comme les autres fonctionnaires gyptiens dorigine trangre, les directeurs du Service devaient
composer avec les consquences du statut dexpatri : congs de longue dure pour revenir en Europe
rgulirement, traitements parfois insuffisants par rapport aux salaires des fonctionnaires europens,
difficults pour faire venir leur famille, Dans le cas du directeur du Service, il faut aussi tenir compte des
inspections priodiques en Haute-gypte, qui duraient plusieurs mois. 40 Tous ces paramtres ont forcment
influenc lexercice de leurs fonctions.
La composition du Service a t dcrite par Mariette lui-mme41 ; elle peut paratre bien drisoire
pour une institution destine contrler les fouilles et le commerce dantiquits sur le pays entier. Le
directeur du Service tait en mme temps directeur du muse ; un conservateur tait affect au muse, o il
remplissait aussi la fonction de secrtaire ; deux conservateurs-adjoints taient quant eux chargs de
linspection des fouilles et des monuments. Le personnel comprenait enfin un secrtaire pour les langues
turque et arabe et un chef des ateliers de restauration, auxquels sajoutaient des gardiens indignes . sa
35 Piacentini 2009, p. 426-427 (lettre de Mariette Ernest Beul en rponse une lettre de 1860).
36 David 1994, p. 226 (lettre Ernest Desjardin du 23 juillet 1873).
37 Tiradritti 1999 p. 18.
38 David 1999, p. 82.
39 Cf. Grbaut 1891.
40 Lo 1946, t. 1 Texte, p. 95.
41 Mariette 1864, p. 3 ; repris par Maspero 1904 (p. 91) et Khater 1960 (p. 59, n. 2).
10
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ I. LA GESTION DE LTABLISSEMENT
cration, le Service de conservation des antiquits de lgypte comptait ainsi seulement six employs
dvolus la gestion des collections et des chantiers de fouilles ! Cette composition fluctua cependant selon
la situation : en novembre 1865, des restrictions budgtaires nationales conduisirent la publication dun
dcret qui limitait la composition du Service un directeur, un conservateur et secrtaire en franais
(Vassalli), un surveillant et restaurateur, un surveillant de nuit, deux gardiens, deux portiers, un magasinier,
un jardinier, un porteur deau, un traducteur, huit contrematres pour les fouilles, ainsi quun menuisier, un
apprenti, un marbrier et trois polisseurs.42
Le premier conservateur du muse de Blq fut peut-tre Bonnefoy, choisi par Mariette ds 185843,
mais il mourut ds 185944. Le poste fut par la suite occup par Vassalli, un ami de Mariette, qui ne prit sa
retraite que le 16 juillet 1883.45 Il fut alors remplac par Emil Brugsch46. Gabet fut conservateur-adjoint de
1859 sa mort en 186947 ; il fut remplac par Albert Daninos48. Emil Brugsch fut aussi conservateur adjoint
de 1872 1883 avant de devenir conservateur titulaire.49 Urbain Bouriant le remplaa de 1883 1886.50
La fonction dinterprte (cest--dire de secrtaire pour les langues turque et arabe) tait occupe par
Mohammed Sadek en 187951 ; elle fut confie en 1880 Amad Kaml52 (qui devint conservateur-
adjoint au muse de za, aprs 1890)53.
Au poste de restaurateur, Mariette choisit un Corse du nom de Floris, que ses talents varis
dsignaient pour bien remplir lui seul les vingt fonctions contradictoires quexige la constitution dun
muse. 54 Nomm en 186055, il fut remplac par Alexandre Barsanti en 1885, devenu conservateur
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ I. LA GESTION DE LTABLISSEMENT
Outre ces employs, plusieurs partenaires intervinrent ponctuellement, comme Louis Chaillan,
envoy pour renforcer les effectifs lt 1859, alors que Mariette revenait temporairement en France,
Vassalli en Italie et que Bonnefoy tait mort ; mais sa conduite dissipe poussa le Service le renvoyer
lautomne 1861.57 De mme, Ernest Cousin fut dtach du ministre des Travaux publics de 1881 1886
pour copier le catalogue du muse, tenir les registres 58 et copier des extraits de la Notice afficher dans les
salles59.
La composition du personnel du Service tait donc fluctuante et prcaire, souvent insuffisante. Ses
membres devaient faire preuve de polyvalence et dadaptabilit.
Quels taient les moyens de Mariette pour son crasante tche ? Outre le personnel allou par
ladministration, il disposait dun bateau vapeur, indispensable pour les tournes dinspection en Haute-
gypte et le transport des collections jusqu Blq, ainsi que du droit de lever la corve pour alimenter les
chantiers de fouille.60 Mais les ressources du muse taient maigres : sans budget propre61, il devait
qumander ses moyens de subsistance aux diffrents ministres : meubles, clous, et mme rendre des
palans aprs utilisation.62
Le muse, comme le Service tout entier dailleurs, se trouvait sous la dpendance directe du vice-roi.
Celui-ci pouvait donc, sa guise, faire bnficier le muse de ses largesses. Mais cela signifie aussi que
linstitution tait entirement dpendante du bon vouloir du souverain, ce qui ne manqua pas doccasionner
quelques difficults63 : confiscation du bateau vapeur du service, rductions budgtaires, comme le
souverain pouvait thoriquement disposer sa guise des collections, il tait aussi toujours craindre quil les
12
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ I. LA GESTION DE LTABLISSEMENT
offrt un tiers selon son caprice (une favorite de Sad Psh reut ainsi une chane de la reine Ihhotep)64.
En 1879 cependant, le muse fut rattach au ministre des Travaux publics. Lappartenance du muse,
de son contenu et de ses dpendances au domaine public gyptien fut dcide en 1883 (cest en 1891 quil fut
dcrt que le produit des fouilles appartenait de droit ltat). 65
Amelia Edwards souligna dans le Times la dtermination de Mariette mener sa tche malgr ses
moyens drisoires et les restrictions budgtaires : Mariette, then recently attached to the Viceregal service as
Conservator of Ancient Monuments66, obtained this neglected site for the storage and display of the treasures
which his excavations were rapidly bringing to light, and which Sad was sufficiently intelligent to appreciate.
Little by little now adding a new coat of plaster or paint, now venturing on a few modest decorations in
distemper, now, at the minimum cost of native labour, knocking up a few glass cases, or introducing a new set of
windows he succeeded in transforming his dilapidated warehouses into the well-lighted and well-arranged
museum which, in 1878, was replaced by the older portion of the present buildig. 67
I.3. La parcelle
Quelles taient les avantages et les inconvnients de la parcelle qui chut au muse ? Blq tait une
bourgade de quatre cinq mille habitants, sur la rive est du Nil ; ctait lun des deux ports du Caire ; on y
trouvait le palais dIsml Psh et une imprimerie (fonde en 1822)68.
La parcelle avait la forme dun rectangle allong, dont la longueur tait parallle au Nil.69 Ctait une
surface exigu, qui sest vite rvle insuffisante pour stocker et prsenter les antiquits de manire adapte.
Elle prsentait toutefois lavantage non ngligeable de se trouver au bord du Nil et de disposer dun quai
permettant de dbarquer des monuments volumineux et pesants rapports des chantiers du Service.
Cette proximit du Nil saccompagnait aussi de certains inconvnients, dont la prsence de visiteurs
64 David 1994, p. 115 (la chane rejoignit par la suite le muse, comme un scarabe que le vice-roi avait choisi pour lui-mme).
65 David 1994, p. 270.
66 Cest inexact : Mariette tait directeur du Service de conservation des antiquits de lgypte (ce qui faisait en mme temps
de lui le directeur du muse de Blq). En revanche, il avait nomm un conservateur spcialement affect au muse et deux
conservateurs adjoints. Pour la composition du personnel, cf. p. 10-12.
67 Edwards 1884, p. 3.
68 Isambert 1881, p. 352.
69 Cf. les cartes de notre t. 3 Annexes. Documents complmentaires, vol. 1, I. Cartes et plans .
13
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ I. LA GESTION DE LTABLISSEMENT
indsirables : Il ne se passait gure de semaine o lon ne trouvt dans la cour, dans une salle peu
frquente du muse, ou mme dans la maison, quelque reptile endormi au soleil ou quelque arachnide
venimeuse arrte sur la dalle frache dun vestibule. 70 Lhumidit invitable rendit galement insalubre le
logement du directeur71 et touchait les salles 72. Le Nil reprsentait aussi un danger autrement plus
inquitant lors des crues qui menacrent rgulirement le muse en 1866, 1869, 1870, 1874 et 1876 pour
finalement lenvahir totalement en 1878.73
Lenvironnement du muse prsentait aussi quelques inconvnients. Il tait en effet entour
dentrepts inflammables dalcool, de bl et de paille74 Le quartier lui-mme ntait pas des plus srs.75
Tous ces problmes furent rapports en 1887 par le ministre des Travaux publics britannique au
Conseil des ministres gyptiens afin de reconsidrer la localisation du muse. De manire trs opportuniste,
un journaliste anglais remarqua cette occasion : a distinguished Egyptologist and conservator of a
continental museum makes no secret of his opinion that in the interest of science it would be most desirable to
remove the larger portion of the collection to London, where it would receive adequat presentation and
systematic classification in the galleries of the British Museum. 76 Outre une certaine mauvaise foi, cette
remarque tmoigne surtout de lampleur prise par ces problmes considrables et rguliers, ce qui explique
en partie le transfert du muse za en 1889.
La parcelle du muse prsentait toutefois des avantages certains par sa proximit relative du Caire. Le
muse se trouvait en effet suffisamment accessible aux touristes, qui pouvaient sy rendre depuis le quartier
europen du Caire en moins dune demi-heure (un quart dheure en vhicule attel). 77 En mme temps, cela
loignait sagement les collections du muse de la gnrosit redoutable du prince, dont la premire
collection nationale dgypte avait souffert ; le muse tait aussi distance respectable de ceux qui
risquaient de le dnigrer dans lentourage du vice-roi, comme lcrit explicitement Mariette avant de se voir
attribuer la parcelle de Blq: Quant au Muse, je crois fort quil se fera aux pyramides mmes, en
utilisant le temple dArmachis78 trouv par moi autrefois. Cest un assez bon emplacement, qui a lavantage
14
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ I. LA GESTION DE LTABLISSEMENT
norme dtre un peu loin des yeux des Turcs lesquels soffensent un peu lide trop europenne du Vice-
Roi de fonder un Muse. 79
ntakhna)82. Un immeuble de quelques tages sy dresse au milieu dun jardin. 83 Le souvenir du muse a
peut-tre influenc les dsignations de ces lieux, pour limmeuble et la rue Maspero par exemple, mais aussi
pour ntakhna, le nom de la place adjacente, qui est peut-tre issu de la dformation du mot ntqakhna
qui dsignait le muse.
15
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
Une fois la cration dun muse dcrte, il fallut le construire. Plusieurs projets, le plus souvent
grandioses et irralisables, sont connus avant lattribution dfinitive de la parcelle de Blq, en 1861.
Dans la volont du vice-roi de moderniser lgypte, limage des grandes puissances europennes, le
muse projet pouvait devenir un lment de prestige inscrire dans le nouveau plan du Caire (le vieux
Caire tant jusqu la fin du sicle considr comme un repoussoir qui ne trouvait grce quaux yeux des
amoureux du pittoresque). Ces ambitieux projets prenaient place dans un nouveau cadre urbanistique,
dvelopp autour de grands axes monumentaux, parmi lesquels le muse devait figurer en bonne place. Il
semblerait que Mariette se soit vu proposer par le vice-roi tantt la raffectation dun difice dj bti,
tantt la construction dun nouveau btiment. Plusieurs sites ont t avancs : au cur du Caire, de lle de
azra lAzbakiyya (un grand jardin du Caire rnov par Sad Psh dans son projet de moderniser le
Caire), ou mme sur la route du plateau de za et des grandes pyramides84. Une lettre crite par Mariette
au Caire le 18 juin 1860 exprime clairement les espoirs que pouvaient faire natre en lui de tels projets :
Quant au muse, vous apprendrez avec satisfaction que S. A. le vice-roi vient de dclarer quil serait
tabli dans le Kasr-el-Eli. Kasr-el-Eli est un palais situ sur la route du Caire au vieux Caire, deux pas au
sud de Kasr-en-Nil, et juste en face de la pointe septentrionale de lle de Roudah. La distribution intrieure
est excellente pour linstallation dun muse. Une grande salle des pas perdus, plus longue et plus large que
la salle du rez-de-chausse des monuments gyptiens au Louvre, sy trouve dabord ; cette salle est entoure
dune douzaine de salons trs-vastes : tel est le rez-de-chausse. Au premier tage, mme arrangement. Vous
voyez quil y a l place pour bien des monuments, et que probablement mme je naurai jamais de quoi
remplir toutes les salles. Devant le palais est un terrain tendu, parsem darbres, o je compte tablir les
trs-gros objets, entre autres quelques colosses, et, autant que possible, des chantillons de tous les ordres
16
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
darchitecture usits en gypte. Le palais tant adoss au Nil, larrivage des monuments se fera avec la plus
grande facilit. Bref, monsieur, vous devez voir que la dcision du vice-roi menchante, et effectivement, je
ne pourrais pas dsirer mieux. la vrit, le palais de Kasr-el-Eli aura les inconvnients de tout btiment qui
na pas t fait pour tre un muse ; mais la construction dun muse ad hoc aurait demand beaucoup de
temps, beaucoup dargent, et puisque nous trouvons l un muse tout fait, je crois quil est prfrable de
nous en contenter 85
Lenthousiasme de Mariette est comprhensible ; tout ce dont peut rver un musographe lui semble
promis : un local vaste, des moyens certains, des collections inpuisables. Malheureusement, la ralit devait
se rvler moins idyllique, et ce projet avorter comme les autres. Mariette dut revoir la baisse les ambitions
de son muse, qui se trouva relgu dans une misrable parcelle des faubourgs du Caire. Cela eut bien
entendu des rpercussions considrables sur les possibilits matrielles de concevoir une exposition efficace
et adapte des antiquits mises au jour par les fouilles.
On ignore o taient entreposes les collections du futur muse avant quil ne ret de terrain propre
les stocker. De quelles collections est-il dailleurs question ? Il ne restait pratiquement rien de la collection
dantiquits runie pour le palais du vice-roi au cours du XIX
e
sicle. Elle avait t disperse en dons
diplomatiques. Mariette ne sen cache dailleurs pas dans la premire Notice quil crit pour son muse, en
1864 : part une bonne collection de petits objets achets par S. A. Sad-Pacha de M. Huber, ancien
Consul gnral dAutriche, il est tout entier le produit de mes dcouvertes. 86
En tout cas, le muse de Blq fut, tout au long de la carrire de Mariette, considr comme un pis-
aller. Sa dsignation complte, fort longue, le rappelle chaque dition de la Notice des principaux
monuments exposs dans les galeries provisoires du muse dantiquits gyptiennes de S. A. le vice-roi (ou
khdive partir de 1867) Boulaq, de 1864 187687. Pendant une vingtaine dannes, le muse (qui
abritait aussi la maison de Mariette et de sa famille) a donc t considr comme un amnagement
temporaire qui finit par se rvler plutt durable. En tmoignent galement plusieurs projets de
transfert88, toujours plus ambitieux : au milieu de lAzbakiyya89 ; dans les anciens jardins de Bonaparte90 ;
17
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
dans une proprit de Kmil Psh (un dignitaire de la cour du khdive qui devint grand vizir de lEmpire
ottoman) ; prs du consulat gnral de France ; prs de la gare du chemin de fer dAlexandrie ; en deux
points de lle de azra ; le projet le plus abouti envisageait de dplacer les encombrantes collections du
muse une ancienne cole de filles nobles 91 en 1889, mais ne fut pas ralis pour autant.
Mme aprs la mort de Mariette, rien nindique que le muse de Blq ait t considr comme
dfinitif (sinon par rsignation). Et son transfert au palais de za en dcembre 187992 fut vcu comme une
amlioration pour les collections et une mesure logique.
Le Service de conservation des antiquits de lgypte fut cr par le dcret du 15 aot 1858, qui
instituait par la mme occasion un muse dantiquits en tant quorgane de ce service et non comme une
institution distincte. Il fallut toutefois attendre 1861 pour que le muse ret sa parcelle dfinitive, et 1863
avant que ne ft construit un difice destin la prsentation des collections. Ayant reu tardivement sa
parcelle, Mariette eut encore une rude tche mener : crer ex nihilo un muse archologique partir de
btiments dsaffects et insalubres.
Avant dtre attribu au muse, le site appartenait la Compagnie du transit, qui avait la
responsabilit des ferries qui assuraient la liaison entre Alexandrie et Blq, le port situ en aval du Caire. Il
runissait un quai, des entrepts et des bureaux. Mais avec la construction dune ligne de chemin de fer
entre Alexandrie et le Caire en 1856, la Compagnie priclita et abandonna les lieux.93
Ltat des lieux larrive de Mariette est dcrit par Maspero : Le site tait assez misrable : une
grve assez raide, sans cesse entame par le courant du Nil ; au sud une maison basse et humide o le
directeur sinstalla avec sa famille ; au nord une vieille mosque, dont les salles avaient servi dentrept aux
bagages des voyageurs et aux marchandises ; lest enfin, et en bordure de la grande rue de Boulak, des
hangars longs et bas, o lon amnagea des bureaux pour les employs et des salles pour les monuments. 94
18
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
Les premires salles sont donc amnages dans les entrepts qui bordent la parcelle lest (cest plus
au nord, lemplacement de la vieille mosque , que fut construit, en 1863 le muse qui ouvrit au
public). Eugne Grbaut les voque peine quand il dcrit la cration du muse dans les entrepts de
lancienne poste et ajoute : l furent ouvertes les deux premires salles 95, ce qui nest pas cohrent
avec les deux autres rcits. En effet, deux autres tmoignages voquent au moins quatre salles. Le rcit le
plus dvelopp qui soit notre disposition sur ltat primitif est celui ddouard Mariette (qui a vcu au
muse cette priode, mme sil nest dailleurs pas toujours absolument fiable 96) :
Quant la surface affecte au public, elle tait des plus exigus et comportait quatre ou cinq pices,
assez peu vastes, claires sur le ct, ayant jadis servi de bureaux. Le reste de limmeuble comprenait la cour,
transforme plus tard et partiellement en jardin, un embryon de maison o Mariette habitait, des magasins
en partie vides, o les scorpions et les serpents abondaient, et dont les promenades lextrieur finissaient
par devenir gnantes. 97
Gaston Maspero, lui aussi, quand il revint sur les dbuts du muse, cite, outre des ruines de mosque
reconverties en btiment administratif, quatre ou cinq petites chambres parallles au Nil 98 et prcise
que le muse fut par la suite dplac quelques mtres plus loin dans un btiment construit en querre (cest-
-dire une construction qui barre le terrain dest en ouest, comme les btiments documents par les plans
que nous avons notre disposition, et non plus une aile longeant le bord est de la parcelle). De toute faon,
ces salles ne furent jamais ouvertes au public (mme si les voyageurs pouvaient demander lautorisation de
visiter le projet de muse avant son ouverture)99.
Le dplacement (minime) des salles dexposition contribua bien sr brouiller le souvenir de leur
premier tat. Ainsi, tienne Drioton100, revenant sur lhistoire du muse du Caire presque un sicle plus
tard, voqua seulement des hangars ramnags, et semble confondre les salles de 1861 et le btiment de
1863 (ou ignorer que le muse connu par les photographies et les guides touristiques nest pas le premier
espace dexposition du Service).
19
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
Disposer dune parcelle et de btiments, aussi ingrats fussent-ils, donna Mariette une opportunit
pratiquement sans prcdent de crer ex nihilo un muse dans lequel il avait la lourde tche dexposer une
civilisation entire. Il avait la chance de pouvoir modeler sa guise un parcours cohrent et pdagogique,
sans avoir faire face, comme dans les autres grands muses europens, la concurrence dautres
dpartements : lgyptologie tait originellement lunique fin du muse de Blq (Mariette ne cachait
dailleurs pas avoir peu dintrt pour les antiquits grecques ou romaines 101, qui ne seront vritablement
traites comme un composant part entire du parcours musographique que sous Maspero102).
Il serait ainsi particulirement intressant de connatre prcisment en quoi consistait ce premier
projet musographique, disparu ds les premiers ramnagements du muse. Ils nous sont connus par
quelques descriptions :
Mariette se logea dans la maison avec sa famille et il laissa les grosses statues et le sarcophage sur la
grve, il entassa les objets de moindre valeur dans les hangars et, choisissant quatre chambres mieux closes
que les autres, il les transforma en salles dexposition pour les monuments les plus beaux et les plus curieux.
Un Corse tout faire du nom de Floris lui improvisa des pidestaux et des vitrines, tandis que lui-mme, se
souvenant davoir t matre de dessin dans sa jeunesse, il peignait sur les murs une dcoration sobre et fine,
dont les traces sont visibles encore sous lenduit dont elle fut recouverte plus tard. 103 Ce premier
tmoignage est de Maspero, qui ne vit pas ces vnements ; il semble dailleurs que, comme tienne
Drioton, il ne fasse pas de distinction entre les premires salles, amnages en 1861, et celles qui furent
ouvertes au public en 1863 ( moins que le hangar de la Compagnie ait t conserv jusquen 1880 et que
Maspero ait pu le visiter, ce qui est assez improbable ; nous allons voir que la rfrence une dcoration
fine et sobre infirme galement ce rcit).
Un tmoignage plus dvelopp vient du frre de Mariette, douard : La premire fois que, par suite
de notre cohabitation rcente, je [douard Mariette] fus ml ses travaux artistiques [= dAuguste
Mariette], ce fut en 1861, quand il y eut lieu, pour linstallation dfinitive de la salle des bijoux du premier
muse de Boulaq, dachever la dcoration des murs dj commence. Nous nous attachmes cette besogne,
101 P. ex. Mariette 1876, p. 58 : Je nai jamais fait de fouilles dans le but de chercher des monuments grecs et romains.
102 Maspero y consacra une salle, et dplora son retour en gypte le transfert dune grande partie de ces collections au muse
grco-romain dAlexandrie (David 1999, p. 130).
103 Maspero 1906, p. 138.
20
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
lui, Henry de Montaut, dessinateur lIllustration104, pour le moment en gypte, et moi ; et, en lespace de
quelques jours dun travail opinitre, nous couvrmes murailles et plafond dune peinture en dtrempe, de
style gyptien, dans le got de celles quon trouve Biban el-Molouk 105, prs de Thbes, sur la paroi des
tombes royales de la XIXe dynastie. Il en traait le dessin daprs le Denkmaeler aus gypten und thiopien
de Lepsius, sertissait personnages et hiroglyphes dun trait noir, et Montaut et moi, nous appliquions la
teinte plate dsigne par le modle. Ces peintures, vives de ton, se dtachaient sur un fond gris encadr de la
bordure classique, et dcoraient gaiement, dune faon trs seyante, le coin le plus opulent de toutes les
collections. 106
Ce dernier tmoignage est plus consistant, et dtaille en outre comment Mariette a procd pour
dcorer la salle des bijoux amnage en 1861. Anne Lo, pensant que les salles installes dans les magasins
infects du transit 107 ne pouvait tre dfinitives, a propos de dplacer cet pisode en 1863 ; mais elle
signale galement juste titre qudouard Mariette fait rfrence des scnes figures avec des inscriptions
hiroglyphiques108, dont il nexiste pas de trace dans les salles construites en 1863 (leur dcor semble
davantage correspondre la dcoration fine et sobre laquelle fait rfrence Maspero).
Malheureusement, il nexiste pas, notre connaissance, dimage de cette premire musographie.
Anne Lo signale en 1946 des photographies prises par le marquis de Saint-Seine, conserves au Louvre,
Rs. avec les archives de Thodule Devria109, mais nous navons pu les retrouver 110. Il existe nanmoins
un croquis ddouard Mariette donnant le plan de ces salles111. On peut y voir une enfilade de six salles qui
semblent plus exigus encore que les futures salles du muse ( supposer que la reproduction du croquis soit
rigoureuse et mise lchelle, ce qui est assez improbable daprs limprcision des proportions des salles
plus tardives du muse). Si le Shaykh al-Balad 112 est expos au milieu dune salle particulire, Mariette
semble avoir rassembl tous les autres chefs- duvres ensemble (les bijoux de Ihhotep, la statue de
21
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
Chphren et la statue de la vache Hathor) dans la premire salle de lenfilade. En labsence dautres
informations, il est difficile danalyser ces amnagements, mais il est intressant de noter que Mariette a
choisi dinsrer ses antiquits dans un dcor peint reproduisant des peintures gyptiennes, et non dans un
cadre no-classique. De la mme manire, le mobilier dexposition, rcupr du pavillon gyptien de
lExposition universelle de Londres de 1862 (o furent prsentes les pices majeures du muse), imitait des
meubles gyptiens.113 Ces meubles (et dautres assembls selon le mme modle) 114 furent utiliss tout au
long de lexistence du muse, et ils furent mme gards, avec dautres lments de la musographie de
Blq115, au muse de za : Tous les meubles, assortis de formes et de couleurs, ont t construits daprs
un petit modle antique, de bois de deux nuances, trouv dans un tombeau de la XIe dynastie Thbes :
cest un bahut pans inclins selon le profil des temples, et dont les panneaux sont noirs, avec encadrements
de bois naturel teinte claire. 116
Sil est difficile dapprocher davantage ce que furent les premires salles du muse de Blq, il est
vident que ce premier essai musographique fut dterminant pour les amnagements ultrieurs du muse.
En tout cas elles ne furent jamais officiellement accessibles au public. En 1863, le nouveau vice-roi Isml
Psh finana la construction dun nouveau muse. Les ruines de la mosque, au nord de la parcelle, furent
abattues, et un nouveau btiment fut construit cet emplacement par des entrepreneurs italiens, les
Stagni.117
Mariette put finalement avoir la satisfaction de voir son muse inaugur par le vice-roi en personne
en octobre 1863118, mme sil est dit quIsml Psh ne pntra mme pas dans le btiment119
22
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
Voici la description que donne Mariette dans une lettre crite Ernest Desjardins de juin 1863 :
Vous ne reconnatriez plus notre ancienne cour de Boulak. Au centre slve aujourdhui un vaste
monument, de style gyptien antique, et compos dune dizaine de salles 120 bties sur mes plans. Cest notre
muse provisoire. Je ne dis pas que nous serons l logs comme des rois ; mais au moins nous y possderons
un ensemble de galeries et nous pourrons ainsi attendre le muse dfinitif. lintrieur comme lextrieur,
tout est peint lgyptienne, et les monuments vont bientt commencer prendre leurs places, soit sur leurs
socles, soit dans leurs armoires. Linauguration de ces nouvelles constructions aura lieu le 1 er octobre
prochain. 121
Pour Mariette, ce muse tait donc toujours provisoire le projet du moment prvoyait
ltablissement du muse sur lAzbakiyya122. Il ny prsentait dailleurs pas toutes les pices destines tre
exposes (une partie reste encore in situ ou bien dans des magasins ; Blq, lun deux, le no 5, est dailleurs
ouvert au public)123.
Mariette crit aussi avoir lui-mme dessin les plans de ce muse 124. Ce btiment est compos de deux
vestibules successifs qui prcdent une salle principale (la salle du Centre ), organise en trois traves.
De part et dautre souvraient les salles de lest et de louest. La salle de lest se prolongeait par un vestibule
transversal et laxe est-ouest trouvait sa conclusion par la salle des bijoux. Il sagit donc dun plan
relativement simple, en T, chaque salle ouvrant au maximum sur deux autres ( lexception de la salle du
Centre qui constitue le pivot des deux enfilades perpendiculaires).
Et bien que Mariette soit lorigine du plan, il ne semble pas tout fait adapt au discours quil a
adopt. Si la salle du Centre et la salle de louest rassemblent dans des sections bien spares
des monuments religieux , monuments funraires , monuments civils et monuments
historiques (les divisions du parcours cr par Mariette, sur les modles des muses du Louvre et de
Berlin)125, dans le grand vestibule seul, par exemple, sont rassembls des objets de toutes poques, issues la
fois des sphres religieuse, funraire, civile et historique126 . La salle de lest, comme le Grand Vestibule, ()
120 Lo 1946 (t. 1 Texte, p. 136) voque louverture de six salles en 1864. La Notice mentionne en effet six salles (petit et grand
vestibule, salle du Centre, salles de lest et de louest, salle des bijoux) sans compter le vestibule de la salle des bijoux comme
une pice autonome.
121 David 1994, p. 151.
122 Mariette 1864, p. 6.
123 Mariette 1864, p. 6.
124 Cf. les plans donns dans notre t. 3 Annexes. Documents complmentaires, vol. 1, I.2. Plans du muse .
125 Mariette 1864, p. 7-8 ( la disposition des lieux [qui est pourtant son uvre !] a t un insurmontable obstacle la
ralisation du plan que je mtais trac ).
126 P. ex. une table doffrande de temple du Moyen Empire, no 2 de la Notice de 1874 (p. 38-39), la statue de Rnfer, prtre de la
23
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
a reu des monuments de toutes sortes, de grandes et de moyennes dimensions 127 ; enfin, on a profit du
vestibule de la salle des bijoux pour dposer quelques monuments que le manque de place na pas permis
de ranger dans les salles du Muse proprement dit 128. En outre, le magasin le plus proche du muse, le n o 5,
est ouvert au public pour prsenter les objets qui y attendent la construction du Muse dfinitif 129. Le
plan de Mariette ne semble donc pas avoir t des plus adapts (rappelons toutefois quil devait
saccommoder des contraintes budgtaires et de la surface disponible).
Quant aux dispositifs de prsentation, ils sont dcrits par Arthur Rhon : De grandes armoires
vitres richement pourvues sont adosses aux murs de la salle, et des vitrines circulaires, surmontes des plus
rares monuments de la sculpture antique, en occupent le milieu 130. De distance en distance, dans les vides, se
dressent, sur des socles levs, les statues de choix et autres monuments de grandes dimensions. () Quatre
grandes cages de verre isoles slvent dans les angles de la salle centrale, de faon mettre en vue les objets
les plus prcieux et les plus parfaits des quatre grandes divisions du muse, quelles rsument et auxquelles
on les a fait correspondre : monuments religieux, funraires, civils, historiques. 131
Armoires vitres, vitrines et cages de verre sont donc les outils musographiques de Mariette. Ces
termes sont aussi utiliss par les ditions successives de sa Notice. Vitrine semble rserv au meuble
octogonal, soit pour dsigner le meuble entier ( la vitrine octogone 132), soit pour dsigner ses huit
compartiments133. Enfin, la mention des cages a pu dstabiliser nos contemporains qui ont cru y voir
une rfrence aux balustrades qui entourent les pices majeures prsentes sur des podiums au milieu de la
salle du Centre. Ce mode de prsentation nest envisageable que pour des objets volumineux. Mais la lecture
des Notices, qui place dans ces cages de nombreux objets de petites dimensions 134, et la mention par
Rhon de quatre grandes cages de verre isoles , permettent de retrouver ces lments de mobilier sur
Ve dynastie (no 4, p. 59-60) ; une table doffrande funraire dun particulier de lAncien Empire ; une stle royale du Nouvel
Empire (no 61, p. 79-81) ;
127 Mariette 1864, p. 179.
128 Mariette 1864, p. 213.
129 Mariette 1864, p. 235.
130 Les vitrines circulaires de Rhon doivent correspondre aux vitrines octogones , dont une seule est atteste par les
Notices (pour la premire d., cf. Mariette 1864, p. 131-135). Mais les Notice procdent de mme quand elles dsignent la
vitrine octogone : le meuble se dcompose en huit vitrines. En revanche deux meubles de ce type sont documents par
le Guide de Maspero (Maspero 1883, p. 225-240 et p. 257-285).
131 Rhon 1877, p. 80.
132 Mariette 1864, p. 131.
133 Mariette 1864, p. 131-135.
134 P. ex. Mariette 1864, p. 88-111 : la cage A regroupe 91 amulettes
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
les photographies de la salle du Centre135 : il sagit en fait de ce que nous appellerions des vitrines, des
meubles vitrs ouverts sur tous les cts.
Il est enfin notable que Mariette ait choisi de placer ses collections dans un dcor particulier. Le
btiment est de style gyptien antique 136 et lintrieur comme lextrieur, tout est peint
lgyptienne 137. Ldifice arbore en effet la corniche gorge systmatique des monuments gyptisants,
tandis que lintrieur est dcor, comme les premires salles, par des peintures de Mariette lui-mme et de
ses collaborateurs. Ce que nous pouvons en connatre grce aux photographies des salles se rvle plus sobre
que les scnes figures copies dans les Denkmler de Lepsius pour les salles de 1861. Dans le nouveau
btiment de 1863, les murs sont dcors de bandes bicolores et de plages dlimites par des frises
ornementales. On retrouve notamment au plafond de la salle du Centre des emblmes modernes (un
croissant, symbole du sultan ottoman mais aussi des vice-rois dgypte).138
Ce premier muse public dgyptologie dgypte souleva lenthousiasme, comme en tmoigne cet
loge : Soixante mille francs environ139 ont suffi la mise en ordre, dans un local charmant, dun muse
auprs duquel plissent dj tous les muses les plus renomms de la vieille Europe. Leyde, Berlin, Londres,
Turin, Paris mme ont sans doute de magnifiques collections de monuments gyptiens, mais, disons-le
franchement, elles sont primes, et de beaucoup, par la collection de Boulaq, runie en moins de cinq
annes. 140
Aprs louverture du muse au public, Mariette travailla continuellement en enrichir les salles, et
modifia frquemment lamnagement de celles-ci : Je travaille force ma seconde dition du catalogue
du Muse, la premire tant puise. Une seconde dition tait dailleurs ncessaire, aprs les
bouleversements que nous venions de faire dans le Muse. Tout y est chang. Lancienne salle du Chphren
[salle de louest] est absolument neuve. Le Chphren lui-mme a migr dans la salle du Centre. Le Muse
est maintenant bien mieux arrang et plus complet. 141
135 Cf. notre t. 2 Annexes. Images du muse de Blq, vol. 3, IV. La salle du Centre .
136 David 1994, p. 151.
137 David 1994, p. 151.
138 Cf. notre t. 2 Images du muse de Blq, vol. 3, image no 27, p. 31.
139 David 1994 (p. 154) donne la somme de 159 000 F, daprs le rapport de Gabet Mariette (archives Lacau, papiers Mariette,
no 83). Mais ce rapport date de juillet 1861 et correspond plutt lamnagement des premires salles.
140 Saulcy 1864, p. 314
141 Mariette 1904, p. 144 (cite une lettre quil date de 1878 ; mais daprs la mention de la seconde dition de la Notice et du
25
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
La seconde dition de la Notice142, en 1868, permet dvaluer lvolution gnrale des salles : presque
toutes reoivent de nouveaux objets143, y compris le magasin no 5 qui servait pourtant prsenter ce qui ne
pouvait tre ajout au muse sans encombrer les salles. Lexigut des lieux, qui posait problme ds 1863,
devint plus sensible encore alors que les nouvelles dcouvertes se pressaient dans les entrepts du Service.
Rapidement, la seule solution possible se rvla tre la construction de nouvelles salles. Mais cela
demandait de largent. Une opportunit se prsenta en 1869, loccasion de linauguration du canal de Suez.
Le vice-roi (lev par la Sublime Porte la dignit hrditaire de khdive en 1867 144) convia alors les plus
grandes personnalits de lpoque : limpratrice de France Eugnie, invite dhonneur, lempereur
dAutriche, le prince de Prusse, la princesse des Pays-Bas, etc.145 Ces htes de marque eurent droit une
visite de la valle du Nil, pour laquelle Mariette fut rquisitionn en tant que guide ( cornac des princes
selon son expression)146. Son investissement fut remerci par le khdive, notamment par le financement de
deux nouvelles salles.147
La gense de ces salles est trs intrigante. Dans lavertissement de la troisime dition de la Notice148
(imprime pour faire face lafflux de visiteurs provoqu par les ftes de linauguration du canal de Suez),
Mariette mentionne bien : nous terminons, sans pouvoir les ouvrir encore, deux nouvelles salles garnies
principalement avec des monuments tirs de lun nos magasins (le magasin no 5). Cette formulation laisse
entendre que les travaux sont bien avancs ; louverture des salles parat imminente. Ce sentiment est
galement prsent dans le court rcit de visite de Charles Taglioni, conseiller aulique lambassade de
Prusse Paris, le 21 novembre 1869 : on promet prochainement louverture dune nouvelle salle, o seront
dplacement de la statue de Chphren de la salle de louest la salle du Centre, elle date de 1868).
142 Mariette 1868.
143 Seuls le petit vestibule et la salle de lest perdent quelques notices (respectivement une et quatre) ; autrement, laugmentation
des objets bnficiant dun commentaire dans la Notice entre les ditions de 1864 et de 1868 se vrifie partout : cour (de 10
14 notices), grand vestibule (de 73 86), salle du Centre (de 440 477), salle de louest (de 103 145), salle des bijoux (de
45 57) et magasin no 5 (de 99 120).
Le vestibule de la salle des bijoux passe de 162 17 notices, alors que dans les deux cas il reprsente cinq pages (Mariette
1864, p. 213-217 et Mariette 1868, p. 252-256) ; Mariette y avait regroup des lots de stles (les n os 8 118 et 122 162 ne
correspondent qu une seule notice, Mariette 1864 p. 214 et p. 216) ; en 1868 il crit galement que les murs du vestibule
sont tapisss de stles , donc cette variation nest pas significative.
Pour un essai dexploitation quantitative et proportionnelle des ditions successives des Notices, cf. notre t. 3 Annexes.
Documents complmentaires, vol. 2, II.3.c. Analyse proportionnelle .
144 Les souverains dgypte, thoriquement vassaux du sultan ottoman, prtendaient ce titre depuis le rgne de Muammad
Al Psh (1769-1849) sans quil leur soit reconnu par le sultan .
145 Pour un rcit mondain des festivits, cf. Taglioni 1870, passim.
146 David 1994, p. 195.
147 David 1994, p. 190. Selon Lo 1946, t. 1 Texte, p. 138, en 1869, deux nouvelles salles sont prvues pour les invits du canal,
mais elle ne sont pas finies temps.
148 Mariette 1869, p. 5-6.
26
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
exposes dautres curiosits rcemment entres dans les collections du muse, comme la pierre de Sn, etc.,
etc. 149 Lavance des travaux semble aussi implicite dans cette phrase crite par Mariette son frre
douard dans une lettre du 6 dcembre 1869 : Ici Boulaq, dimportants changements sont intervenus.
Jai ajout notre muse deux belles salles qui mont aid me dbarrasser dun tas de monuments dont nos
magasins commenaient tre encombrs. 150
Les sources semblent donc indiquer qu la fin de lanne 1869, louverture de ces deux nouvelles salles
paraissait imminente. Pourtant, elles ne sont pas mentionnes dans la quatrime dition de la Notice de
1872151 il faut attendre la cinquime dition 152 (1874) pour que deux nouvelles salles apparaissent dans la
description du muse. La raison de ce dlai tonnant nest pas connue. Ces deux salles se trouvaient de part
et dautre du grand vestibule. La salle louest du grand vestibule souvrait, louest, sur un balcon qui
donnait sur le Nil. Les Notices de 1874 et 1876153 la dsignent comme la salle de lAncien Empire. Lautre
salle, o furent notamment installs des vestiges issues des fouilles de Tanis (le site moderne de n al-
aar, alors considr comme la capitale des Hyksos dans lAntiquit), fut appele salle hycsos .
Cest en 1878 que le muse connut son plus grand bouleversement. La crue fut en effet dsastreuse
cette anne-l154. Leau est entre avec violence dans nos galeries. On a eu le temps de dplacer et de
mettre en sret nos principaux monuments ; mais les armoires, les vitrines, plonges pendant deux mois
dans leau, nen sont sorties qu peu prs perdues. En outre quelques murs sont crevasss, des poutres du
plafond sont tombes. De tout cela, il rsulte que le Muse est ferm, que les galeries sont vides, et que nos
collections attendent dans des caisses, o nous les avons soigneusement enfermes, le jour o nous pourrons
leur trouver un abri que le muse actuel leur refuse. 155
Ds octobre 1878, le muse tait donc inond ; toutes les collections ont t mises labri en caisses,
dans un entrept du Service, de lautre ct de la rue, o elle restrent au moins jusqu dcembre 1879 156.
27
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
Ctait un vnement grave pour le muse. Outre les collections qui avaient sans doute t endommages, le
btiment tait dsormais inutilisable. Avec les difficults financires chroniques du Service, ctait une
vritable catastrophe. Mariette fit part de ses incertitudes pour lavenir dans une lettre Ernest Desjardins
du 2 mai 1879 : Maintenant que va-t-on faire ? Essaiera-t-on de restaurer les btiments que
linondation vient datteindre ? Construira-t-on un nouveau muse ? Trouvera-t-on un autre local o nous
puissions nous installer ? () Il y a ici, aux environs, dimmenses btiments inachevs quon appelle
lcole des filles nobles . On voudrait nous les donner. En mme temps, on tudie la question de savoir
ce que nous coterait une rparation srieuse du muse actuel. Nous en sommes l. quelle solution
sarrtera-t-on ? Les btiments du muse sont commodes, dune excellente distribution ; quon y ajoute une
ou deux salles destines lexposition de notre immense collection de stles, et je crois que nous ne
pourrions que trs difficilement trouver nous installer mieux ailleurs. 157
Malgr ces difficults, six mois plus tard, il put firement annoncer au mme correspondant
linauguration prochaine d un muse nouveau .
La volont de Mariette fut satisfaite (exception faite des salles supplmentaires) : le muse fut
finalement dmoli pour tre reconstruit lidentique, mais avec un sol et un plafond surlevs ; il fut
dsormais protg par un grand quai en pierre158 :
Pendant un an, le muse a t ferm dans un but de renouvellement, ou plutt la collection ayant
t, pendant une anne entire, emballe dans des caisses, il ny avait plus de muse du tout. Maintenant,
cependant, un nouveau muse, reconstruit, rorganis et augment dun grand nombre de monuments,
occupe la place de la premire construction. Cest de ce nouveau muse que je vais vous donner une
description. Le nouveau muse de Boulaq est situ exactement la mme place que son prdcesseur ; il est
construit sur le mme plan et est de mme dimensions ; mais le sol a t considrablement lev, et les
plafonds des diffrentes salles sont maintenant bien plus levs quauparavant. Ainsi reconstruit, il me
157 David 1994, p. 251.
158 Charmes 1880, p. 177 ; Maspero 1890, p. 199 ; David 1994, p. 258.
28
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
semble que le muse est labri des inondations futures et que la scurit de son contenu est par l
assure 159
Le dmnagement forc des collections est galement une occasion inespre pour Mariette de revoir
lensemble des salles et de modifier le parcours du visiteur. Il peut dcrire ces changements Ernest
Desjardins dans une lettre du 27 dcembre 1879 :
On navait naturellement rien fait en mon absence160, si ce nest de mettre tout le muse, jusques
et y compris le plus petit monument, dans des caisses et de ly laisser. Dun autre ct, les btiments quon a
d peu prs dmolir, taient encore en tat de construction. Les dallages ntaient pas faits, les peintures
ntaient pas commences. Vous dire le travail que nous avons d nous imposer est impossible, et nous
navons pas fini. Le muse, en effet, ne peut tre ouvert au public avant le 1 er fvrier.
Heureusement, le public ne perdra rien pour attendre. Lancien muse a disparu. Celui que nous
allons inaugurer est, je puis le dire, un muse nouveau. Jai tout chang, tout remani. Le grand vestibule
surtout sera une merveille. Jai trouv moyen dy loger notre admirable colosse de Ramss II, les deux gros
sphinx de Thoutmosis III, deux sphinx hycsos inconnus des anciens visiteurs du muse. Quand on entre
dans cette salle, on a vraiment le sentiment de la force et de la grandeur de notre vieille gypte 161
Et les changements daffectation des salles taient consquents. La salle hycsos donnait
dsormais sur le balcon qui surplombait le Nil162, et occupait donc lemplacement de la premire salle de
lAncien Empire. Une seconde fut ouverte163 la place de lancienne salle de louest, dj dvaste par une
crue entre les Notices de 1872 et 1874, rouverte au public en 1874 sous lappellation de magasin no 1 .
Ces deux salles historiques semblent avoir concentr lattention de Mariette dans la nouvelle
musographie.164
Cette distribution (transformation des anciennes salle hycsos et salle de lAncien Empire en
salles historiques de lest et de louest ; nouvelle salle de lAncien Empire louest de la salle du Centre ;
monuments hyksos dans la salle qui donne sur le balcon) fut conserve jusqu la fermeture du muse. La
seule source publie la dcrivant en dtail est le Guide du visiteur au muse de Boulaq de Maspero (1883),
159 Wallon 1883, appendice XXVI, p. 153 (lettre crite Amelia Edwards de Blq le 5 avril 1880).
160 C.--d. jusqu la fin du mois de novembre 1879 (David 1994, p. 256).
161 David 1994, p. 257-258 ; cf. aussi la description cite dans Wallon 1884, appendice XXVI, p. 153-154, (lettre crite par
Mariette Amelia Edwards, de Blq, le 5 avril 1880) et reprise p. 43-44.
162 Charmes 1880, p. 178.
163 Charmes 1880, p. 205.
164 Charmes 1880, p. 205.
29
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
mais cette distribution date en fait de Mariette. Elle est documente par le manuscrit dune Notice indite165
qui dcrit la cour, le petit vestibule, le grand vestibule, une salle de lest, une salle de lAncien Empire, la salle
du Centre, une salle historique de lest et une salle historique de louest (avec les monuments hyksos166).
Anne Lo datait ce manuscrit de 1880 sans justifier cette date 167 ; en revanche, pour Michel Dewachter, il
remonterait 1878 et documenterait la prparation dune dition de la Notice qui na pu tre publie cause
de linondation et des troubles qui ont suivi168. Puisque ltat des salles que prsente ce manuscrit correspond
celui qui fut ralis aprs la rnovation du muse, cette disposition a plus probablement t labore par
Mariette aprs linondation, quand il fut dcid que le muse resterait Blq, cest--dire aprs mai 1879,
et avant le transfert des collections dans le muse rnov, dans les premiers mois de 1880 ( moins que le
projet ne soit plus ancien et nait bnfici du dmnagement forc des collections pour tre mis en uvre).
Un pisode de triste mmoire marqua cette priode de dplacement des collections. Cet vnement
est rarement voqu : en 1889, Maspero se contente de mentionner que les objets, bouleverss par
linondation de 1878, taient en partie gars, quelques-uns mme vols 169 ; il prcise galement que deux
lettres quil publie en 1892 appartiennent au petit nombre de pices, relatives aux fouilles, qui ne furent
pas dtruites ou voles lors de linondation de 1878 et du dmnagement quelle ncessita. 170 Ces vagues
mentions laissent prsager le pire quant ltendue des dgts
Ils se limitent en fait une caisse de scarabes. Cette information est donne par Newberry dans
lintroduction son catalogue des scarabes des collections du muse du Caire : Professor Maspero tells
me that, on account of the great inundation of 1878, the smaller monuments were packed up in boxes. There
were three cases containing scarabs, and of these one box, containing nearly all the historical series, was
stolen. 171 Le brouillon du rapport dtaill destin au vice-roi 172 est dat du 18 janvier 1880 et voque un vol
commis il y a quelques semaines .
165 B.N.F., ms. N.A.F. 20177 Muse de Boulaq, mmoires divers , fos 3-271.
166 Notamment un sphinx de Tanis (f os 131-132) et le groupe dAmnmhat III reprsent deux fois en dieu de linondation (f o
133).
167 Lo 1946, t. 1 Texte, p. 139.
168 Dewachter 1985, p. 110.
169 Mariette & Maspero 1889, Avertissement [n. p.].
170 Maspero 1892, p. 214.
171 Newberry 1907, Introduction [n. p.], n. 1.
172 B.N.F., ms. N.A.F. 20177, fos 272-276 (signal, comme les autres sources de cette sombre affaire, par Dewachter 1985, p. 111,
n. 3 ; nous en donnons la transcription tablie par Mme lisabeth David dans notre t. 3 Annexes. Documents complmentaires,
vol. 2, III.2. Transcription dun rapport de Mariette aprs le vol dune caisse de scarabes pendant les travaux de 1879-
1880 ).
30
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
Rcapitulons donc les vnements qui menrent la cration de ce nouveau muse : la crue
inonda Blq ds octobre 1878 ; aussitt, les collections furent mises en caisse, et y restrent jusqu
novembre 1879, voire davantage ( quelques semaines avant le 18 janvier 1880). Le sort du muse tait
encore incertain le 2 mai 1879, mais le 27 dcembre un nouveau projet damnagement des salles (peut-tre,
bien que ce soit peu probable, plus ancien) avait t adopt et on prvoyait linauguration pour le 1 er fvrier ;
le nouvel tablissement fut enfin inaugur au dbut de lanne 1880 (le vol fit peut-tre reporter louverture
de quelques temps).
Mariette mourut au dbut de lanne suivante173 et fut enterr dans le jardin mme du muse, sous la
reproduction dun sarcophage de lAncien Empire veille par un colosse de Ramss II174. Le poste de
directeur du Service de conservation des antiquits de lgypte (et du muse de Blq) chut Gaston
Maspero, qui reut contre-cur175 la lourde tche de poursuivre et de publier les fouilles de son
prdcesseur, de protger les sites et de grer le muse en dpendant des ressources dun tat en faillite.
En 1881 fut dcouverte la cachette de Dayr al-Bahar : une cinquantaine de momies royales (dont
notamment celles de Sqnenr-Ta, Thoutmosis III, Sti Ier ou Ramss II) rassembles dans une cache
pour chapper aux pillages de la Valle des Rois. La dcouverte fit grand bruit et les corps furent ramens de
Louqsor au Caire en grande pompe (des pleureuses se pressaient sur les berges tout au long de la descente
du fleuve, comme sil sagissait du convoi funbre dun souverain contemporain). Encore fallait-il que le
Service ft en mesure de les accueillir et de les conserver ! Le muse tait dj satur. Ce fut pour Maspero
loccasion de faire financer des travaux dagrandissement consquents :
When the mummies of the ancient kings of Egypt arrived at Cairo, it was found that the Blk
Museum was too small to contain them, and before they could be exposed to the inspection of the world, it was
necessary for additional rooms to be built. Finally, however, M. Maspero had glass cases made, and, with the
help of some cabinets borrowed from his private residence attached to the Museum 176, he succeeded in exhibiting,
31
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
in a comparatively suitable way, the mummies in which such world-wide interest had been taken. 177
Pour ces travaux, Rhon rapporte que Maspero aurait acquis de nouveaux terrains qui ont permis
de doubler le nombre de salles 178. Cela est contradictoire avec le plan du muse paru dans le guide
Baedeker de 1878179. Toujours est-il quaprs quelques mois de travaux (de novembre 1881 mai 1882) 180, le
muse avait presque doubl de volume 181. La salle de lest et le vestibule de la salle des bijoux furent
runis dans une nouvelle salle funraire182, tandis que la salle des bijoux fut remplace par une salle des
momies royales183, plus vaste ; quant la salle historique de lest, elle fut prolonge vers lest, o avait t btie
une salle grco-romaine et copte184.185
Ces travaux permirent de revoir une fois de plus la musographie. Ainsi Louise Maspero voque-t-
elle avec enthousiasme la reconstitution dun enterrement gyptien, un catafalque recouvert dune tente
authentique quil [Maspero] a trouv et qui est unique, une momie sous le catafalque avec les vases
libations et tout lappareil funraire, ce sera trs intressant et la porte de tout le monde. 186
Ces nouveaux arrangements, sils perturbrent quelque peu les anciennes salles du muse,
confirmrent en tout cas les choix de Mariette pour lorganisation de lespace : les salles historiques, de lest,
de louest et de lAncien Empire furent maintenues, et la salle du Centre servait toujours rassembler les
pices les plus spectaculaires (auxquelles se rajoutrent alors les fameux bijoux de la reine Ihhotep187,
puisque la salle des bijoux nexistait plus). Il est aussi possible que, parmi les innombrables travaux quil
devait mener de front, Maspero nait pas jug opportun de bouleverser lamnagement du muse, qui tait
fort apprci des voyageurs (lirrationalit relative de la distribution des collections participant videmment
au charme pittoresque des salles) et na pas t, notre connaissance, remis en cause ; cela aurait en outre
engag de grandes difficults logistiques (notamment le dplacement de colosses et la fermeture du muse
32
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
La publication du Guide de 1883 ne marqua en aucun cas la fin des amnagements du muse. Chaque
anne, le retour du directeur de son inspection en Haute-gypte (en juin) tait loccasion de rarranger les
collections pour intgrer les nouvelles venues. 190 De mme, Maspero fit raliser de nouveaux meubles
assortis aux anciens191.
Il supervisa aussi des amnagements de plus grande ampleur : ainsi annona-t-il le 3 juillet 1885
lAcadmie des Inscriptions et Belles-Lettres louverture dune salle chrtienne 192. Il sagit peut-tre dune
raffectation du cabinet du nazir , comme le laisse penser le rcit de Gayet dans son Catalogue des
monuments coptes du muse de Boulaq.193 Pourtant, les ditions contemporaines des guides Baedeker
(1885)194 et Murray (1888)195 ne faisaient pas figurer de salle rserve aux monuments coptes et indiquaient
respectivement, pour la petite salle au sud de la salle grco-romaine, une pice lgende dpt et
office . Quel quet t son emplacement, la salle se retrouva trs vite, elle aussi, remplie et trop petite196
188 Pour le systme de numrotation de Mariette travers les ditions successives de la Notice et ses incohrences, cf. Mariette
1874, p. 1-4 et notre t. 3 Annexes. Documents complmentaires, vol. 2, II.2. Systmes de numrotation des objets .
189 Maspero 1883, p. 438.
190 Maspero 1890, p. 199.
191 David 1999, p. 130.
192 [Anonyme] 1885, p. 238.
193 Gayet 1889, p. 2-3.
194 Cf. le plan de Baedeker 1885 [n. p.], reproduit dans notre t. 3 Annexes. Documents complmentaires, vol. 1, I.2.a.. Plan du
muse en 1885 .
195 Cf. le plan de Murray 1888, p. 198, reproduit notre t. 3 Annexes. Documents complmentaires, vol. 1 , I.2.a.. Plan du muse
en 1888 .
196 Gayet 1889, p. 2-3.
197 David 2003, p. 20 (lettre de Maspero sa femme Louise du 8 dcembre 1883).
33
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
peintures 198 (ce qui signifie quen dehors des grandes oprations de rnovation, les salles pouvaient aussi
subir des travaux consquents) ; au dbut de lanne 1886 cest la salle des momies qui loccupe 199.
Jusqu la dernire anne de son directorat, il sinvestit dans des travaux considrables pour aboutir
des salles aussi compltes que possible. Alors quil mnageait depuis un certain temps sa succession, on
pourrait stonner quil lant daussi lourds projets mais il est vrai que lui-mme ne fut certain de lissue
de sa manuvre quau dernier moment200 :
La salle [copte] sera bientt pleine et je pourrai liminer peu peu tous les monuments incomplets
pour les remplacer par des monuments en bon tat. La salle grecque sera la deuxime arrange : elle
renferme tant de monuments disparates que je la rserve pour la fin, on y mettra ce qui ne tient pas ailleurs.
Cela termin, je remanierai la Salle historique de louest, qui est vraiment trop mal range : jy transporterai
la plupart des stles noms royaux qui sont disperses dans le Muse, et cela me fera de la place pour
beaucoup dautres qui sont en magasins. 201
Ces manuvres considrables pour prsenter dans des conditions aussi bonnes que possible toujours
plus dobjets nont rien de neuf Blq ; mais au dtour dune de ses lettres dans laquelle il dtaillait sa
stratgie et les amnagements de la salle des momies royales, il pointa la diffrence qui existait peut-tre
entre les travaux de Mariette et sa propre gestion :
On peint les armoires nouvelles, et on se prpare monter les galeries que jinstalle dans la salle des
momies royales. Tu te rappelles les panneaux en bois prcieux devant lesquels sont ranges les momies
principales et qui occupent trois des cts de la chambre. Je les fait lever denviron un mtre, puis jinstalle
sur le rebord un plancher de quatre-vingts centimtres, appuy par-devant sur des colonnettes en bois : sur
ce plancher je mettrai des cercueils de beau modle, des coffrets canopes, tout ce que je pourrai trouver de
plus bariol et de plus encombrant. La partie ancienne est ombr, jai laiss en blanc la partie nouvelle. Je
vois cette combinaison plusieurs avantages. Dabord elle me donne de la place, et tu penses si jen ai
besoin. Ensuite, cela garnit les murs de la Salle qui vraiment taient par trop nus. Jai commenc aussi
garnir les piliers du Grand Vestibule. Les sarcophages qui y taient appliqus ont t transports dans
lembrasure des portes qui mnent du Vestibule la Salle Historique de lEst et celle de lOuest. Sur le
pilier de droite, ct de la porte en granit, je vais plaquer la Taa, le Mneptah et deux ou trois autres
34
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ II. LE BTIMENT DU MUSE
statues, puis quelques belles stles ; sur celui de gauche dautres ttes de statues du mme genre. La place que
toutes ces statues vont laisser vide dans la Salle Historique de lEst sera remplie avec des stles. Cest comme
cela seulement que je russis caser tous les nouveaux monuments qui arrivent. Le travail est rude, mais
comme me le disait Khourshd-Effendi ce nest pas comme du temps de Mariette. Du temps de Mariette,
ctait toujours les mmes monuments quon bougeait de place, prsent, ce sont des monuments nouveaux.
Somme toute, le Muse prend de jour en jour un aspect plus grandiose ; si jtais rest plus longtemps, il
aurait fini par moins avoir lair boutique bibelots quil navait quand jen ai reu la charge. 202
Le seul point saillant de la vie du muse sous Eugne Grbaut, qui dirigea le Service de juin 1886
1892, est lpisode final de son histoire. Les salles surpeuples et les magasins saturs ne pouvaient alors plus
accueillir la moindre nouvelle pice, ce qui obligeait les dcouvertes rester stockes en Haute-gypte,
bord des bateaux du Service 203. Labdication force dIsml Psh permit au gouvernement daffecter son
palais de za aux collections du muse dantiquits gyptiennes : de mai novembre 1889, pendant
labsence des touristes europens, toutes les collections et le mobilier de prsentation furent transfrs
za ; alors que les salles de Blq taient dsertes, abandonnes mme par la tombe de leur fondateur, le
muse de za ouvrit en dcembre 1889.204 Le btiment qui avait abrit le muse fut dtruit en 1914. 205
202 David 1999, p. 233 (lettre de Maspero sa femme Louise du 21 mai 1886).
203 Tiradritti 1999, p. 18.
204 Maspero 1890, p. 199.
205 Abou Ghazi 1988, pl. II.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
Les horaires douverture sont connus grce aux ditions successives de la Notice et aux guides de
voyages. Le muse tait ouvert tous les jours, sauf le vendredi 206, jour de la prire solennelle. Lentre tait
gratuite207, malgr des projets pour instaurer un droit de visite 208 (comme dans les sites de Haute-gypte)
afin de renflouer les finances du Service.
Il semble que, jusquaux travaux de 1879, le muse ait t ouvert de huit heures et demi du matin
cinq heures du soir.209 En revanche, le manuscrit indit de Mariette (qui date probablement de 1879 ou
1880)210 distingue les horaires dt (du 1er mai au 1er novembre ; le muse tait ouvert de huit heures midi
et de deux heures cinq heures) et dhiver (du 1 er novembre au 1er mai ; le muse tait ouvert de huit heures
et demi cinq heures).211 Cette distinction fut reprise par Maspero.212
Le rglement succinct213 concilie autant que possible le confort des visiteurs, le souci de prserver les
collections et celui den diffuser la connaissance. Les visiteurs taient invits laisser cannes, ombrelles et
parapluies au petit vestibule.214 Il tait strictement interdit de fumer dans les salles et lautorisation du
206 Mariette 1864, p. 50 ; Mariette 1868, p. 56 ; Mariette 1869, p. 53 ; Mariette 1872, p. 57 ; Mariette 1876, p. 60 ; Baedeker 1878,
p. 294 ; Murray 1888, p. 193. Cela explique qumile Guimet ait trouv porte close le vendredi 5 janvier 1866 (Guimet 1867,
p. 272).
207 Baedeker 1878, p. 294 ; Maspero 1883, p. 5 ; Murray 1888, p. 193.
208 David 1999, p. 120 voque un lettre de Maspero Cook de 1883 (Institut de France, ms. 4013, f o 92) qui annonce
lacceptation du principe dun droit de visite, ainsi quun projet de rglement prsent au comit consultatif le 28 mai 1888
(Institut de France, ms. 4052, f 180 nous remercions M me David de nous avoir communiqu les notes quelle avait prises
en travaillant sur ces fonds). Nous navons pas connaissance dattestation de la mise en application de ces projets pour la
visite du muse de Boulaq.
209 Mariette 1864, p. 50 ; Mariette 1868, p. 56 ; Mariette 1869, p. 53 ; Mariette 1872, p. 57 ; Mariette 1876, p. 60 ; Baedeker 1878,
p. 294.
210 Cf. p. 30.
211 B.N.F., ms. N.A.F. 20177, fo 4.
212 Maspero 1883, p. 5.
213 Mariette 1864, p. 50 ; Mariette 1868, p. 56 ; Mariette 1869, p. 53 ; Mariette 1872, p. 57 ; Mariette 1876, p. 60 ; B.N.F., ms.
N.A.F. 20177, fo 4 ; Maspero 1883, p. 5.
214 Baedeker 1885, p. 296.
36
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
directeur tait ncessaire pour procder des estampages ou des frottis, mais les visiteurs taient libres de
dessiner les collections.
Afin de permettre aux visiteurs dapprcier les collections exposes, la Notice de Mariette, puis le
Guide du visiteur de Maspero, taient vendus sur place215. Le lieu de la vente nest pas connu au temps de
Mariette ; dans les annes 1880, elle est ralise dans le petit vestibule 216. Le Service y distribuait aussi
dautres publications ; le Voyage de la Haute-gypte de Mariette (1878) y tait par exemple vendu en 1883 ;
ctait peut-tre aussi un moyen dcouler les invendus, puisquon y retrouve, toujours en 1883, Le parc
gyptien lexposition universelle de Paris 1867, par Mariette galement, publication qui avaient sans doute
perdu de son intrt seize ans aprs la fin de lexposition.217
On vendait aussi dans le petit vestibule des photographies 218 ; lpoque du Guide de Maspero, elles
taient vendues 1 F la feuille non monte. Il tait possible aux visiteurs de signaler les monuments dont ils
dsiraient une photographie sil nen existait pas encore.219
Toujours dans loptique de fournir aux visiteurs certains agrments tout en augmentant le budget du
Service, une salle de vente permettait dacheter des objets issus des fouilles officielles. Cette salle avait
plusieurs objectifs : tout en assurant des complments financiers toujours bienvenus, elle permettait de
dbarrasser les entrepts du Service dobjets sans intrt scientifique ou esthtique particulier (par exemple
si lobjet appartenait une srie bien documente et reprsente, comme les fameux serviteurs funraires de
la cachette de Dayr al-Bahar). Idalement, ce march officiel des antiquits, issues de fouilles gyptiennes et
dment documentes, aurait galement dcourag le trafic. 220
Ces ventes avaient aussi des limitations. Il ne sagissait certainement pas de monnayer des trsors
nationaux . La rglementation de la procdure empchait que les intrts de lgypte et de la science ne
fussent lss. Les objets ne pouvaient par exemple plus tre vendus une fois inscrits sur le registre du muse.
215 Nous ignorons si ces publications taient aussi distribues dans les lieux daffluence touristique (htels, gares, bateaux),
comme les guides touristiques ; cela aurait t efficace mais aurait demand un investissement plus important.
216 Baedeker 1885, p. 296.
217 Maspero 1883 [n. p., dans les dernires pages].
218 Baedeker 1885, p. 296.
219 Maspero [n. p., dans les dernires pages]. Le texte mentionne seulement des photographies de monuments ; il sagit
probablement la fois des objets exposs dans le muse et des vestiges architecturaux visits dans tout le pays.
220 David 1999, p. 134.
37
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
La vente tait inenvisageable pour des objets qui prsentaient un intrt particulier, sur le plan scientifique
ou esthtique. De mme, il semble que Maspero ait choisi de privilgier nettement les institutions
publiques et les structures scientifiques, comme lillustre cet extrait de lettre adresse par un antiquaire
mile Guimet, qui voulait acqurir une momie pour son muse : comme elle nest pas encore inscrite au
vol. dentre et quil [Maspero] en a dj deux semblables il me la cderait condition que je ne la
destinerais qu votre muse ou un muse dtat. 221
En labsence dattestation de son existence avant les annes 1880, il semblerait que le principe de la
salle des ventes et ses rgles aient t conus par Maspero au dbut de son mandat, ce qui correspond un
certain nombre de ses dcisions ce moment pour trouver de nouvelles ressources et sauver le Service de la
ruine222.
Un manuscrit223 donne dintressantes informations sur des projets propos de la salle des ventes :
celle-ci devait par exemple tre accessible sans ticket ; lauteur propose dautres salles de vente Louqsor et
Alexandrie. Il voque des ventes de photographies et de moulages. (Il sagit en somme de diversifier les
dbouchs et les activits.) Il prconise aussi de constituer un catalogue de vente. Les objets devaient tre
classs par lieu de dcouverte et catgorie dobjets (et non plus par prix). Il tait souhaitable que les prix ne
fussent pas trop levs (peut-tre pour dcourager le trafic), tout en restant suffisamment consquents pour
que les antiquaires ne vinssent pas sy approvisionner. Fait intressant, le Directeur pouvait concder une
rduction de 30 % si la collection de lacqureur avait un but scientifique. Malheureusement, ce document
nest pas dat, ce qui signifie quil peut tout aussi bien traiter de la salle des ventes du muse de za, ouvert
aprs 1889 ; il est en tout cas rvlateur des objectifs de Maspero (ou de ses collaborateurs, si le document
nest pas de lui) ce sujet.
Enfin, outre la vente de livres, de photographies et mme dantiquits, le muse proposait aux
visiteurs les plus intresss une salle dtude, mise leur disposition pour tudier des objets prcis de plus
prs sur demande au conservateur. Cette offre existait depuis louverture du muse 224 et semble avoir
perdur jusquau mandat de Maspero225 (la salle dtude resta donc probablement disponible pendant toute
lexistence du muse). On ne connat en revanche pas lemplacement de cette salle. Vu les problmes de
221 Galliano 2012, p. 48. (lettre crite en 1882 par Eugne Allemant mile Guimet).
222 David 1999, p. 110-140.
223 Institut de France, fonds Maspero, ms. 4052, fos 306-09. Nous nen avons connaissance que par les notes prises par Mme
David pendant quelle travaillait sur ces fonds et quelle a eu la gentillesse de nous communiquer.
224 Mariette 1864, p. 50.
225 Maspero 1883, p. 3.
38
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
place que causaient les collections dans les salles mmes du muse, le plus probable est que, le cas chant,
les visiteurs qui le souhaitaient pouvaient examiner une pice dans le btiment qui tait cens servir de
logement et de bureau au directeur du Service, construit au sud de la parcelle du muse (mais dtruit en
1884)226. Le Guide de Maspero voque enfin la possibilit pour les visiteurs daller consulter le catalogue du
muse (cest--dire le registre officiel) et une copie du livre de fouille. 227 Tous ces services offerts aux
visiteurs tmoignent dun rel souci dencourager et daccompagner lintrt scientifique pour lgyptologie.
Le muse de Blq se concentrait sur larchologique, davantage que sur les Beaux-Arts . Cela
explique que soient exposs des objets fragmentaires, fait relev par les guides touristiques (ce qui dnote
loriginalit de cette dmarche)228.
Le muse de Blq avait aussi la particularit de documenter, dans les salles, les objets exposs,
comme le souligne mile Guimet : Mariette-Bey, en lorganisant [le muse], a eu une trs-bonne ide, qui
consiste indiquer pour chaque objet antique sa provenance, les circonstances dans lesquelles il a t trouv
et, quand on le peut, lpoque laquelle il remonte. De cette manire, chaque fragment a son intrt et son
enseignement. Tant que les muses dantiquits ne suivront pas cette mthode, ils napprendront jamais rien
aux visiteurs, tandis que le muse gyptien de Boulak est intressant et attachant dans toutes ses parties. 229
la fin de son existence, le muse tait toujours reconnu pour cette particularit, comme le mentionne le
guide Murray de 1888 : Apart from the richness and number of the articles it contains, one great superiority
enjoyed by this museum over all others is that the place whence every object comes is accurately known 230
titre de comparaison, la mme poque, les tiquettes qui accompagnent les antiquits exposes au British
Museum ne mentionnent que leur numro.231
Certains de ces cartels crits par Mariette sont visibles sur les photographies des salles. On en trouve
galement des brouillons dans les documents de Mariette conservs la Bibliothque nationale de France.232
Maspero dcida mme daller plus loin et dinstaller dans les salles des informations plus dtailles. Sa
226 David 1999, p. 165 (Maspero logea pendant pratiquement toute la dure de son mandat sur le bateau vapeur du Service).
227 Maspero 1883, p. 3.
228 Baedeker 1878, p. 293.
229 Guimet 1867, p. 124.
230 Murray 1888, p. 193.
231 Birch 1874 [n. p., Note].
232 B.N.F., ms. N.A.F. 20177, fos 272-275, reproduits dans notre t. 3 Annexes. Documents complmentaires, vol. 2, III.1.
Transcription de brouillons de cartels manuscrits .
39
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
correspondance avec sa femme en donne les chos : Cousin [Ernest Cousin] copie des extraits du
Catalogue quon va afficher dans les salles pour le plus grand avantage des visiteurs 233 ; Dautre part, jai
mis Cousin faire des extraits du Catalogue et Lieberknecht faire des cadres pour les exposer. Cest un
travail qui va durer probablement de trois quatre mois avant que le muse entier soit garni
dexplications 234 ; Les pancartes portant des extraits du catalogue commencent tre affiches dans la
salle du Centre, la grande joie du public. 235
Ces indications fortuites nous apprennent que Maspero projetait de garnir le muse tout entier
de telles explications, mais aussi que les visiteurs semblaient les apprcier. Ces panneaux sont dailleurs
visibles sur certaines photographies.236 Il est probable que par catalogue , Maspero dsignait son Guide
En effet, les guides destins aux visiteurs par Mariette et Maspero (la Notice de Mariette et le Guide
de Maspero) furent conus dans le mme esprit de pdagogie et dexigence scientifique que les cartels placs
dans les salles. Chacun contient des explications dtailles sur la civilisation gyptienne, dveloppes
partir des objets exposs. Ils abordent mme des progrs rcents de lgyptologie, en fonction des
dcouvertes importantes prsentes dans les salles.237 Mieux, Mariette eut mme lhonntet intellectuelle
de prsenter des vitrines contenant des objets sur lesquels sappuyaient des thories quil napprouvait pas,
afin de runir et de prparer les lments de discussion dun problme que jusqu prsent on ne peut
regarder comme rsolu 238 (il sagit en loccurrence de silex taills ; certains savants y voyaient les vestiges
dune culture prhistorique, antrieure la civilisation pharaonique) 239. La volont daccompagner les
visiteurs dans leur visite pour leur faire dcouvrir lgypte ancienne est galement manifeste dans le projet
233 David 2003, p. 62-63 (lettre de Maspero sa femme Louise du 5 novembre 1885).
234 David 2003, p. 66 (lettre de Maspero sa femme Louise du 8 novembre 1885).
235 David 2003, p. 74 (lettre de Maspero sa femme Louise du 19 novembre 1885).
236 Cf. notre t. 2 Annexes. Images du muse de Blq, vol. 4, images nos 34-35 (p. 39-40) et 47 (p. 52).
237 Notamment les fouilles de Tanis et les recherches sur les Pasteurs (cest--dire les Hyksos) : travers les appendices
consacrs au site mme, puis les salles historiques.
238 Mariette 1876, p. 82.
239 Cf. galement David 1994, p. 91.
40
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
be said of the Egyptian rooms in most of the museums of Europe, and if the catalogue is full of omissions,
erroneously indicates the place of the objects, entitles those objects according to their material and not their
subject, and is without table of content and index, it contains, in common with all the other works of M.
Maspero, at least some very agreeable reading and, further, the visitor may console himself with the
remembrance that there are Egyptian museums in Europe without catalogues of any kind. 246 Le guide
Murray de 1888 remarque que les numros des objets ne correspondent plus ceux de leur notice : the
240 Lo 1946, t. 1 Texte, p. 140, n. g. Ce projet na, notre connaissance, pas t ralis.
241 Mariette 1869b. Cf. p. 47.
242 Birch 1874.
243 Cest inexact ; Mariette tait directeur, tandis que le conservateur titulaire tait alors Vassalli (cf. p. 10-12).
244 Guimet 1867, p. 55.
245 [Anonyme] 1904, p. 10.
246 Wallis 1888, p. 110.
41
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
numbers of the objects are occasionally altered, wich may cause a little difficulty to visitors 247.
Ces guides semblent malgr tout globalement apprcis. Ils forment en tout cas le matriau de base
des commentaires des visiteurs sur le muse. Ainsi, lorsquil voque la statue de Chphren dans le rcit de sa
troisime visite248, mile Guimet, pourtant orientaliste distingu (mais certes pas archologue), reprend
simplement les lments du commentaire de la statue dans la Notice249. De mme, quand Charles Taglioni
voque les collections du muse250, il utilise exactement les chiffres donns dans lavertissement de la Notice
de 1868251. Les guides taient donc employs comme la source privilgie des rcits de visite (peut-tre
palliaient-ils la mmoire des auteurs lors de la rdaction, quand le souvenir prcis de la visite stait
estomp), et conditionnaient la rflexion des visiteurs sur les collections. Cest la preuve de leur autorit
auprs des visiteurs.
Lintrt de la science tait la principale proccupation de Mariette lorsquil organisa les premires
salles de Blq. Cest relativement exceptionnel, comme il lexpliqua dans la premire Notice : les pices des
collections europennes ntaient pas documentes ; pire, elles taient constitues en vue du lucre, jamais
en vue des progrs vritables de la science 252. Au contraire, au muse de Blq, tous les fragments
recueillis pendant les fouilles ont t tudis, puis admis dans nos catalogues, toutes les fois quils nous ont
paru toucher par un ct quelconque aux intrts de la science 253 ; cest un Muse organis pour servir
pratiquement lgyptologie, et si les indiffrents trouvaient y blmer lintroduction de quelques dbris en
apparence trop mutils, je rpondrais quil nest pas un archologue qui, avec moi, ne dsirerait lui en voir
encore davantage. 254 Mariette prend donc dlibrment le contre-pied des collections de curiosits ou de
Beaux-Arts . Ctait dailleurs lintrt scientifique des salles qui justifiait, pour Gabriel Charmes255, des
salles relativement austres et la prsentation dobjets fragmentaires.
Les choix musographiques de Mariette furent marqus par cette volont de prsenter de manire
42
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
pdagogique les progrs de lgyptologie. Il illustra par exemple la chronologie et lordre dynastique par une
vitrine spcifique : M. Mariette a eu rcemment lingnieuse ide de ranger dans une vitrine, par ordre
chronologique, les scarabes royaux, depuis les premiers pharaons jusquau dernier. 256 Le choix dassocier
aux objets prsents des cartels257 sinscrit aussi dans cette dmarche pdagogique : Boulaq, les
monuments ont, sinon toujours leur date, au moins lindication de leur provenance, et cela donne ce
muse un avantage considrable sur les muses gyptiens trangers 258 releva le secrtaire de lAcadmie
dans son loge funbre de Mariette.
Cette primaut dcisive de la science sur une prsentation esthtique fut encore souligne par Gabriel
Charmes dans la Revue des deux mondes loccasion de la rnovation de 1879. Avant dvoquer les nouvelles
salles historiques, qui taient une particularit du muse, il stend sur les salles plus riches et moins
originales : On voit dans deux salles lgantes des momies, des scarabes, des amulettes, des bustes de
pharaon, des vestiges de mobilier, des armes, du bl, des graines et des ufs conservs dans les tombeaux,
des toiles diverses, en un mot tout lintressant bric--brac dune civilisation dont les moindres chantillons
ont leur prix. Mais le vritable muse nest pas l, et si Boulaq ne contenait que ces salles, il ressemblerait
entirement au Louvre ou toute autre exhibition, plus ou moins curieuse, plus ou moins savante, dobjets
gyptologiques. 259
Mariette lui-mme, dans sa correspondance, en prsentant les amnagements les plus tardifs, les
vantait surtout pour leur intrt historique :
La physionomie gnrale du nouveau muse de Boulaq se distingue par un certain caractre spcial
quil est important que je vous explique. Je considre que le nouveau muse de Boulaq peut tre considr
avant tout comme un muse de lancien empire. La salle de lancien empire est, en fait, unique au monde,
tant pour le nombre que pour limportance des monuments quelle contient. Cest dans cette salle que nous
trouvons, entours par des statues, des tables libations et des stles innombrables, le Chphren (Shafra),
qui na pas de prix, la statue de bois que nos Arabes appellent le Cheikh el-Beled, les deux statues de
Meydoum260, les panneaux de bois de Hosi, la statue du prtre Ranefer, le sarcophage de Khoufou-Ankh, la
pierre de Chops (Khoufou), linscription autobiographique de Una, etc.
Il faut se rappeler que lancien empire nous plonge dans un pass si recul quil est littralement perdu
256 Vog 1877 p. 338.
257 Cf. p. 39-40.
258 Wallon 1884, p. 87, n. 1.
259 Charmes 1880, p. 181.
260 Les statues de Rhotep et Nofret (CGC 3 et 4).
43
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
dans la nuit des temps. Dans ces monuments, nous voyons lhomme sveillant pour la premire fois
lhistoire et la civilisation. Cest ce point de vue que le muse du Boulaq est sans rival ; et en contemplant
lnorme quantit dobjets assembls ici, joublie presque que cette collection ne ma pas cot moins de
vingt ans de travail.
Lhistoire nest pas oublie dans le nouveau muse de Boulaq. Nous ne possdons pas, il est vrai, les
statues royales de Turin, ni malheureusement pour nous les magnifiques papyrus de Londres. Mais nous
pouvons nanmoins montrer avec un certain sentiment de satisfaction les belles stles du Gebel Barkal qui
ont rvl un chapitre compltement inconnu de lhistoire dgypte ; la grande stle de Thoutms III, qui
nous a conserv le texte dun hymne de victoire compos par un pote contemporain en lhonneur de ce
Pharaon ; la pierre dAlexandre II, la pierre dj mentionne de Chops ; la pierre de San (plus connue des
lecteurs anglais sous le nom de dcret de Canope), de beaucoup plus prcieuse que la pierre de Rosette,
parce quelle est complte dans les trois critures (hiroglyphique, dmotique et grecque) ; sans oublier la
Table de Saqqarah, la stle nigmatique de lan 400, et la collection inestimable des monuments des Hyksos
ou rois-pasteurs, qui ont t pour nous comme un rideau soulev, rvlant une scne qui nous tait
auparavant totalement inconnue. Vous vous apercevrez que lhistoire tient une place suffisamment
importante dans laspect gnral du nouveau muse de Boulaq. Je disais plus haut, Madame, que notre
muse pouvait bien tre appel un muse de lancien empire. Nous pourrions cependant, avec autant de
justesse, lappeler le muse des stles car nous possdons environ 1,000 monuments de ce genre. Quatre
cinquimes de ces stles viennent dAbydos et appartiennent une mme poque (XIIe-XIVe dynasties).
Elles reprsentent lintrt culminant de toute la collection. Nous y contemplons la rsurrection dune cit
gyptienne du moyen empire, avec ses grandes familles, ses desservants, et tous ses habitants. Je vois l,
comme groups dans un seul tableau, plusieurs milliers de personnages qui vivaient Abydos sous la
domination des Amenemhats et des Sebekhoteps. Il sera utile, dans la suite, de tirer et de comparer tous ces
noms, de classer toutes ces professions. 261
Gabriel Charmes rsume en quelques phrases particulirement exaltes lobjectif de Mariette : le
muse de Boulaq na pas t fait pour amuser, distraire ou instruire les curieux. Son but est plus lev. Cest
un muse organis pour servir pratiquement lgyptologie, un muse dtudes destin particulirement aux
savans [sic] ou ceux qui veulent le devenir, un muse susceptible dtre le centre et lobjectif de travaux qui
261 Wallon 1884, appendice XXVI, p. 153-154, (lettre crite par Mariette Amelia Edwards, de Blq, le 5 avril 1880).
44
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
Dans tout muse exposant des objets porteurs de connaissances historiques ou culturelles qui
correspondent en outre aux catgories occidentales des Beaux-Arts (dessin, sculpture et architecture
dans le cas gyptien), il existe une tension entre les proccupations scientifiques et lapproche esthtique des
collections.265 Le muse de Blq concilie les deux : nous avons vu combien dattention tait porte la
transmission de son message scientifique ; lagrment de la prsentation et la mise en scne des collections
tait aussi un objectif reconnu des directeurs du muse.
Cest ainsi quil faut interprter les salles voues la mise en scne des collections, sans ncessaire
cohrence thmatique ou chronologique. Ds louverture du muse, cest le rle dvolu la salle du Centre :
si les armoires qui longent la salle respectent une progression thmatique rigoureuse, le centre de la salle
permet une mise en scne des chefs-duvre : le Shaykh al-Balad 266, la statue dAmnirdis267, la
statue de Chphren ( partir de 1868)268. La salle des bijoux a la mme fonction : elle prsente notamment
les fameux bijoux de la reine Ihhotep269, et les statues de Rhotep et Nofret270.
45
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
Mariette avait en fait dlibrment choisi une stratgie de prsentation : plaire et impressionner pour
veiller lintrt. Il expose ses remords quant de tels artifices dans lavant-propos de sa Notice : jai sacrifi
au got et cherch une certaine mise en scne quexclut ordinairement la froide rgularit de nos Muses
dEurope 271. Il est certain que, comme archologue, je serais assez dispos blmer ces inutiles talages
qui ne profitent en rien la science ; mais si le Muse ainsi arrang plat ceux auxquels il est destin, sils y
reviennent souvent et en y revenant sinoculent, sans le savoir, le got de ltude et, jallais presque dire,
lamour des antiquits de lgypte, mon but sera atteint. 272 Gabriel Charmes dplore galement que
Mariette nait pu abandonner ces talages brillamment inutiles qui ne profitent la science quen
montrant quelle nest point sans attrait. Il sest content de les restreindre au strict ncessaire. 273
Ces deux textes expriment que le recours de telles coquetteries tait intress : ctait un moyen
dlibr de faire natre lintrt pour lgypte ancienne. Le talent de Mariette pour ce que lon appellerait
aujourdhui la communication lui valut mme quelques critiques de mauvaise foi. 274 Maspero dcrivit les
effets recherchs par cette stratgie loccasion de linauguration du tombeau de Mariette prs de lactuelle
place Tarr en 1904 : Nous qui les avons connues, nous les regretterons toujours ces salles dun aspect si
intime et si doux, dune lumire tempre si adroitement, dune disposition et dun charme si subtils, qu
peine y avait-on mis les pieds, on se sentait entran les parcourir jusquau bout, et que, pour sy tre
aventur une fois, on voulait y revenir sans cesse. Les objets les plus beaux et les plus caractristiques dune
poque taient classs de manire forcer lattention du visiteur, mais ils la foraient si discrtement que nul
ne sapercevait de la violence qui lui tait faite. Si distrait quil ft, il fallait quil les vt, quil essayt de les
comprendre, quil les comprt. Ils ntaient plus pour lui ces choses mortes quils sont si souvent dans les
muses dEurope, mais ils lui racontaient, chacun pour soi, un peu de ce grand pass auquel ils avaient
appartenu, tant quenfin il entrait sans mme sen douter en pleine communion avec lme de
lantiquit. 275
Cette musographie tudie impressionna, comme nous lavons vu 276, mile Guimet, et contribua
sa vocation de collectionneur. Il fonda Lyon un muse et un centre de recherche de lhistoire des religions
46
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
en 1879, transfr Paris en 1889. Il sagit de lactuel Muse national des arts asiatiques Guimet.
Linfluence du muse de Blq y est sensible : une rplique du Shaykh al-Balad y tait prsente sur un socle
isol, au milieu dune salle, comme Blq.277 On avait galement mont un meuble octogonal vitrines,
identique la vitrine octogone de Blq.278 Cela prouve qumile Guimet avait reconnu lefficacit de
cette musographie, mise au service dun propos scientifique (auquel elle pourrait toutefois sembler
contradictoire).
Mariette et Maspero ne sadressrent pas seulement aux touristes europens. De manire assez
originale pour leur temps, ils ont en effet ralis des efforts considrables pour toucher les gyptiens
contemporains.
Ds lavant-propos de la Notice de 1864, Mariette exprima sa volont dattirer lintrt des
indignes et de sensibiliser les gyptiens aux monuments quils connaissaient. Il sagirait dun souhait
explicite du vice-roi Isml Psh.279 Cela justifie la mise en scne des collections : Je sais par exprience
que le mme monument, devant lequel notre public gyptien passe toujours distrait et indiffrent, attire ses
yeux et provoque ses remarques ds que, par un artifice de mise en place, on a su le forcer y fixer son
attention. 280 Ce propos est repris par Arthur Rhon en 1877 : Pntrons enfin dans la salle centrale du
muse, qui est leve, spacieuse, claire par un rang de fentres suprieures, et dcore de larges bordures
dornements peints fresque dans le style gyptien antique. Ce qui frappe tout dabord en entrant, cest
laspect riant, riche, coquet mme, du muse, dont lorganisation, conue avec un got exquis, est en soi-
mme une vritable uvre dart qui attire et rjouit les yeux. Sentant quon allait avoir affaire un public
nouveau, insouciant et ignorant des choses qui tiennent au pass de son propre pays, M. Mariette comprit
que pour chercher lui donner le got et le respect des antiquits nationales, il fallait lui pargner lennui de
cette rgularit froide et de cette aridit des muses classs selon lordre scientifique le plus rigoureux. 281
Ce souci va plus loin quun vague vu thorique. Mariette rdigea ainsi un livret de visite destin
47
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
spcialement aux visiteurs arabes282, de petit format et sans illustration. Le discours de ce guide est mme
adapt des lecteurs de culture islamique : lintroduction du texte dbute par une invocation Dieu,
prsente les gyptiens modernes comme les descendants directs des anciens gyptiens et dcrit la religion
gyptienne comme un monothisme.283 Ce guide en arabe adapte donc le contenu scientifique de la Notice
pour lui donner une rsonance identitaire.
Dans le mme ordre dide, un projet de tarification de 1885 levait le droit de visite du muse 5
piastres pendant quatre jours de la semaine ; un autre jour, la visite cotait 10 piastres (pour les visiteurs
fortuns qui souhaitaient profiter seuls des salles) ; un jour enfin, lentre tait gratuite, ce qui tait
explicitement destin aux gyptiens pour lesquels le droit dentre reprsentait une somme substantielle. 284
On ignore si ce projet a t mis en application.285
Il est trs difficile de connatre le succs quont pu rencontrer de telles mesures. La frquentation du
muse nest notre connaissance pas connue ; encore moins la proportion de visiteurs indignes (ni
lorigine sociale de ces visiteurs gyptiens).286 Une image de lgypten in Bild und Wort, de Georg Ebers287,
reprsente une foule de femmes voiles dambulant parmi les statues de la cour du muse, mais on ignore si
lartiste a copi une photographie ou une scne quil avait vue, ou bien a laiss libre cours au pittoresque
pour produire une image exotique.
Cette question se rattache la question dlicate des relations entre Orientaux et Occidentaux,
notamment travers larchologie.288 Lgyptologie est une science occidentale, conue dans une optique
pistmologique occidentale. Il est exceptionnel que Mariette et Maspero aient activement essay dy rendre
sensibles les gyptiens modernes. Les exemples que nous venons de citer, et dautres 289, prouvent que leur
investissement dans lgyptologie navait rien voir avec une forme dimprialisme culturel qui est trop
souvent associ lorientalisme. Ces raccourcis doivent tre balays. Mariette et Maspero se souciaient
48
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
dabord de la science ; mieux, en tant que fonctionnaires gyptiens, ils faisaient passer les intrts de
lgypte avant ceux de la France. En 1867 par exemple, loccasion de lexposition universelle de Paris,
Mariette avait accompagn le vice-roi et quelques objets du muse destins au pavillon gyptien.
Limpratrice Eugnie rclama Isml Psh les bijoux de la reine Ihhotep ; celui-ci aurait laiss la
responsabilit dune telle dcision Mariette, qui, malgr cette position dlicate, refusa daliner au
dtriment de son pays dorigine ce quil considrait comme le patrimoine national gyptien. 290
Mais le message transmettre aux gyptiens est-il aussi universel que le pensaient les archologues ?
Le premier texte de lgislation des fouilles et du commerce dantiquits (1835) commence ainsi :
considrant donc limportance que les Europens attachent aux monuments anciens, et les avantages qui
rsultent pour eux de ltude de lantiquit, [] 291. Le souci des vestiges pharaoniques semble donc
essentiellement propre aux trangers. Il sagit en effet des ruines dun pass paen qui ne provoque pas
forcment un sentiment identitaire dans lgypte moderne. Mme aprs le XIXe sicle, le pass prislamique
de lgypte continue tre parfois peru comme profondment tranger aux gyptiens contemporains,
comme lillustre le film Al-Mmm ( La momie ; titre anglais : The Night of counting the Years)
de 1969. Son intrigue est base sur sur la dcouverte de la cachette de Dayr al-Baar ; un habitant de la
montagne thbaine exprime son incomprhension devant lattitude des archologues citadins par ces
termes : They say they are looking for a people on top of whose ruins we now live. They call them the
ancestors. They read their writing and their names on stone. Cela manifeste une distance par rapport aux
vestiges archologiques difficilement concevable en Occident.
En effet, llaboration de la notion de patrimoine et de rcit historique identitaire national (de type
nos anctres les Gaulois ) sest dveloppe en Europe au XIXe sicle. Cest cette poque que les vestiges
des temps anciens commencrent tre considrs comme des attributs nationaux, dont la prservation
tait du ressort de ltat (avec par exemple la cration en France de la Commission des Monuments
historiques en 1836 ou au Royaume-Uni du National Trust en 1895). Il nest pas anodin quArthur Rhon
voque les antiquits nationales , expression qui fut employe la cration du muse de Saint-Germain-
en-Laye en 1862 : la mme conception du pass et de sa relation identitaire aux contemporains est luvre,
transpose htivement sur la socit gyptienne.
La nation tant une entit symbolique artificielle et un concept occidental, il nest pas certain que ce
290 David 1994, p. 181-182.
291 Ordonnance du 15 aot 1835 (traduit par Khater 1960, p. 38 ; nous avons pris la libert de souligner).
49
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ III. LE MUSE ET LES VISITEURS
50
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ CONCLUSION
Conclusion
Nous avons pu prendre conscience que le muse de Blq ne se limitait pas un pisode charmant et
pittoresque de lhistoire de lgyptologie, ou mme du tourisme au XIX
e
sicle. Organe du gouvernement
gyptien au sein de lempire ottoman, alors que lgypte en faillite tait administre sous le contrle des
Anglais et dpendait du soutien financier des puissances occidentales, ce muse, cr et dirig par des
Europens issus de France, de Prusse et dItalie (et rivaux entre eux), conu dans une optique
pistmologique occidentale (mais aussi, nous lavons vu, destin aux indignes ), se trouvait dans une
situation complexe.
Le muse de Blq semble aussi avoir t en ramnagement permanent. Aux ravages des crues, aux
nouvelles dcouvertes et aux agrandissements du btiment, il faut ajouter la volont des directeurs de
perfectionner sans cesse la prsentation des collections. Le succs quobtint le muse auprs des voyageurs et
des scientifiques qui lui furent contemporains reprsente une russite certaine pour Mariette et Maspero,
qui devaient se consacrer en mme temps une montagne dautres travaux.
Dans le cadre du dveloppement du tourisme de masse encore ses dbuts, il ne faut pas oublier que
le muse ntait pas la seule vitrine dont disposrent les directeurs du Service pour exposer leurs dcouvertes
et faire connatre limage de lgypte antique. Les expositions universelles sont une autre scne de diffusion
51
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ CONCLUSION
292 Cf. notre t. 3 Annexes. Documents complmentaires, vol. 2, III.3.a.. Le pavillon gyptien de lexposition universelle de Paris
de 1867, conu par Mariette et prsentant des collections du muse de Blq .
293 Maspero 1904, p. 157.
294 David 1994, p. 170-173 et 184-185.
295 Lo 1946, t. 1 Texte, p. 133.
296 Maspero 1890, p. 202.
52
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie
Remarque : des bibliographies thmatiques et chronologiques sont donnes dans notre t. 3 Annexes.
Documents complmentaires, vol. 2, IV. Rpertoires bibliographiques .
Archives
Collge de France :
lalbum du muse de Blq conserv aux archives de lInstitut dgyptologie
le dossier Mariette des archives de lInstitut dgyptologie
Sources publies
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53
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Gady 2006 : GADY ric, Les gyptologues franais au XIXe sicle : des savants trs influents , Revue
dhistoire du XIXe sicle 32, 2006, p. 41-62.
Gay & Ducrot 2012 : GAY Vronique & DUCROT Camille, Croquis gyptiens. mile Guimet en
297 Si lon suppose que toutes les photos ont t prises lors de la mme campagne, il est possible dapprocher une fourchette de
datation restreinte. On trouve dans lalbum une photographie de la statue de Rhotep, expose au muse partir de 1871 ;
au contraire les pl. 1 3 datent davant ladjonction de 1882. En outre Brignoli utilise les vocalisations de Mariette ( Ra-
nefer , Amnritis , Ra-hotep & Nefert-Medoun [sic]), ce qui daterait lalbum davant la parution du Guide de
Maspero de 1883.
Le Bulletin de la Socit franaise de photographie de 1874 (p. 117), signale un Brignoli, photographe au Caire, qui prsente
au cours de cette anne un album la Socit.
54
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ BIBLIOGRAPHIE
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2005.
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archologique de lOrient, Paris, 1861.
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Lo 1946 : LO Anne, Auguste Mariette Pacha. tude sur les dbuts de larchologie gyptienne, mmoire de
diplme dtude suprieure dhistoire, Facult de Paris, 1946.298
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Thbes, dAbydos, de Saqqarah, sur le muse de Boulaq, etc. , Revue archologique (2e srie) 2, 1860,
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Mariette 1864 : MARIETTE(-BEY ) Auguste, Notice des principaux monuments exposs dans les galeries
provisoires du Muse dantiquits gyptiennes de S. A. le vice-roi Boulaq, Alexandrie, 1864.
Mariette 1868 : MARIETTE(-BEY ) Auguste, Notice des principaux monuments exposs dans les galeries
provisoires du Muse dantiquits gyptiennes de S. A. le vice-roi Boulaq, 2e d., Alexandrie, 1868.
Mariette 1869a : MARIETTE(-BEY ) Auguste, Notice des principaux monuments exposs dans les galeries
provisoires du Muse dantiquits gyptiennes de S. A. le vice-roi Boulaq, 3e d., Alexandrie, 1869.
Mariette 1869b : MARIETTE(-BEY ) Auguste, Une visite au muse de Boulaq, ou description des principaux
monuments conservs dans les salles de cet tablissement
Furat al-mutafarri aly al-ntqakhna al-khidwiyya al-kina bi-Blq Mir al-mamiyya, Paris,
1869.299
Mariette 1871-1872 : MARIETTE(-BEY ) Auguste, Les papyrus gyptiens du muse de Boulaq, Paris, 1871-1872.
Mariette 1872a : MARIETTE(-BEY ) Auguste, Notice des principaux monuments exposs dans les galeries
provisoires du Muse dantiquits gyptiennes de S. A. le khdive Boulaq, 4e d., Paris, 1872.
Mariette 1872b : MARIETTE(-BEY ) Auguste, Album du Muse de Boulaq, Le Caire, 1872.
Mariette 1874 : MARIETTE(-BEY ) Auguste, Notice des principaux monuments exposs dans les galeries
provisoires du Muse dantiquits gyptiennes de S. A. le khdive Boulaq, 5e d., Paris, 1874.
Mariette 1876 : MARIETTE(-BEY ) Auguste, Notice des principaux monuments exposs dans les galeries
298 Un exemplaire de ce mmoire indit est conserv la bibliothque de lInstitut dgyptologie du Collge de France.
299 Nous remercions nos amies arabisantes Mlles Romane Betbze et lodie Vrac pour leur aide dans la transcription du titre.
55
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ BIBLIOGRAPHIE
56
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ BIBLIOGRAPHIE
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Wallon 1884 : WALLON Henri, Notice sur la vie et les travaux de Franois-Auguste-Ferdinand Mariette-
Pacha, membre ordinaire de lAcadmie des Inscriptions et Belles-Lettres , CRAIBL (4e srie) 11,
1883 (1884), p. 45-163.
Nous avons occasionnellement utilis la base de donnes TIMEA (Travellers in Middle East Archives) de
lUniversit Rice (http://timea.rice.edu/) pour consulter les numrisations des documents suivants :
Baedeker 1885, Brugsch 1881, Budge 1901, Edwards 1888, Mariette 1869, Maspero 1883, Murray 1888 et
Rhon 1877.
57
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ INDEX DES NOMS CITS
Abydos..................................................................9, 44, 55 gypte.1, 2, 4-12, 14, 16-18, 21, 25, 29, 31, 33, 35-37, 40,
Alexandrie............................................................18, 38, 55 41, 44, 46, 48, 49, 51, 52, 54-57
Amnirdis.......................................................................45 Eugnie.....................................................................26, 49
Angleterre.....................................................................5, 6 Exposition universelle...................................................22
Autriche................................................................7, 17, 26 Floris........................................................................... 11, 20
Azbakiyya........................................................7, 16, 18, 23 France..................3, 5, 6, 12, 18, 26, 39, 49, 51, 53, 56, 57
Baedeker...................................................15, 32, 33, 53, 57 abal Barkal.......................................................................
Barsanti............................................................................. 11 Gebel Barkal............................................................44
Berlin.....................................................................5, 24, 25 Gabet................................................................................ 11
Bonaparte........................................................................18 Gayet........................................................................... 33, 55
Bonnefoy....................................................................11, 12 azra......................................................................... 16, 18
Bouriant...........................................................................11 za......................................2, 4, 10, 11, 14, 16, 18, 22, 35
British Museum.................................5, 14, 39, 41, 53, 56 za, ouvert aprs 1889.................................................38
Brugsch............................................................6, 11, 54, 57 Grande-Bretagne..............................................................5
Blq.................................................................................... Grbaut................................................9, 10, 19, 28, 35, 55
Boulacq......................................................................41 Guimet.................................38, 39, 41, 42, 46, 47, 53-55
Boulak......................................................19, 23, 39, 54 Hathor............................................................................. 22
Boulaq. . .1, 4, 8-10, 17, 21, 25, 27, 29, 30, 33, 40, 41, Huber............................................................................... 17
43, 44, 52-57 Ihhotep..................................................13, 22, 33, 45, 49
Blk........................................................................... 32 Isml Psh.......................................................................
Blq. 1, 2, 5-7, 9, 11-14, 16-18, 20, 22, 23, 28, 30, 31, Ismal-Pacha................................................................4
34, 35, 39, 41, 42, 45, 47, 51, 53, 55 Isml Psh......................................13, 22, 23, 35, 49
Caire........................2, 4, 6, 7, 9, 10, 13-19, 30, 31, 54-56 Italie............................................................................12, 51
Canope...........................................................................44 Kaml................................................................................ 11
Champollion....................................................................4 Kmil Psh....................................................................18
Charmes..................................................5, 42-44, 46, 54 Karnak................................................................................ 1
Chops.....................................................................43, 44 Lepsius..........................................................1, 5, 21, 25, 56
Chphren..............................................22, 26, 42, 43, 45 Lesseps............................................................................... 8
Cook (Thomas)...............................................................2 Leyde................................................................................ 25
Cousin....................................................................... 12, 40 Lieberknecht.................................................................40
Daninos............................................................................ 11 Londres...................................................22, 25, 44, 53-56
Dayr al-Bahar...........................................................31, 37 Louqsor......................................................................31, 38
Desjardins...........................................................23, 28, 29 Louvre...............................................3, 5, 8, 16, 21, 24, 43
Devria.............................................................................21 Lyon....................................................................46, 54, 55
..................................................................................... 7 Mariette.........1, 2, 5, 6, 8-14, 16-32, 34-37, 39-49, 51-57
Drioton...............................................................19, 20, 54 Maspero....2, 5, 6, 9, 10, 15, 18-21, 28, 30-34, 36-41, 45-
Ebers.........................................................................48, 54 48, 51, 54, 56, 57
Edwards...............................................................13, 54, 57 Montaut........................................................................... 21
58
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ INDEX DES NOMS CITS
59
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ TABLE DES MATIRES
60
cole du Louvre
Thomas LEBE
Le muse dantiquits
gyptiennes de Blq
(1858-1889)
Faire connatre et aimer lgypte ancienne au XIXe sicle
Volume 1
Mmoire dtude
(1 anne de 2e cycle)
re
Mai 2013
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Les fonds photographiques de lInstitut national dhistoire de lart conservent galement, outre les
cartons qui se sont rvls intressants et que nous reprenons dans notre corpus, dautres qui auraient pu
contenir des images exploitables du muse de Blq mais ont du nos attentes :
1
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Il nous faut galement signaler que lagence de photographie Roger-Viollet prsente, sur la base de
donne de son site web (http://www.roger-viollet.fr/accueil.aspx) trois photographies des salles du muse
de Blq (nos 10716-7, 10716-9 et 10716-10)3. Nous navons pu les inclure dans cet ensemble puisquil ne
nous a pas t permis de les utiliser, ni mme de les consulter, sans devoir nous acquitter de droits
dutilisation. Cette agence dispose galement dun fonds non trait qui contient peut-tre des images du
muse qui nont pas t attribues, mais elles demeurent inaccessibles aux chercheurs.
Nous nous sommes efforc dattribuer ces images une localisation et une datation aussi fines que
possible. Il est parfois dlicat de dater une vue en labsence de critre de datation (prsence dun objet
clbre dont les dplacements sont bien documents surtout). Lattribution de la salle du muse est elle aussi
dlicate. Dans la mesure o le mme mobilier fut utilis pour les muses de Blq, de iz et de lactuelle
place Tarr, il est mme parfois dlicat lil non averti de distinguer les images de ces trois muses
Remarque : Nous ne connaissons aucune image du petit vestibule, du vestibule de la salle des bijoux,
du magasin no 5. Lalbum dAlexandre Brignoli4 contient deux vues de la salle des bijoux, centres sur la
statue dAmnirdis et celles de Rhotep et Nofret (respectivement pl. 32 et 33), mais on ny distingue pas
lenvironnement des pices, sinon que la statue dAmnirdis se tient dos une baie dont la bordure est
peinte, et que les statues de Rhotep et Nofret taient prsentes dans une structure vitre.
Un certain nombre dimages provient des albums des muses du Caire conservs la bibliothque du
Dpartement des antiquits gyptiennes du Muse du Louvre, rayons muses trangers, grands folios
la cote CAT CAI , qui proviennent de la bibliothque du muse Guimet (cotes C-1 II 28.881
C-1 II 28.885 ). La prsence de photographies du muse de iz (t. 1, no 7) indique que le
rassemblement des images na pas pu avoir lieu avant la fermeture du muse de Blq. Nous les dsignerons
comme Albums Louvre .
3 Ces images sont dlicates retrouver. Le 20 avril 2013, ctait possible en lanant une recherche Caire muse ; les trois
images concernes apparaissaient sur la 2e page de rsultats (en affichant 50 images par page).
4 Brignoli [s. d.]
2
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
I. Cour
Image non libre de droit
Veuillez consulter le mmoire la
bibliothque de l'cole du Louvre ou
contacter l'auteur
Image no 1
Source : Mariette 1872b, pl. 3
Datation : 1871 ou peu avant
Justification : La photographie a t publie en 1872, suite la demande des photographes Dli et
Bchard quvoque Mariette dans lintroduction de leur Album, date du 1er novembre 1871.5
Remarque : Avant la reconstruction de 1880, les toits des salles ne sont pas la mme hauteur : on
distingue lavance du petit vestibule, puis, derrire et plus haut, le grand vestibule ; de part et dautre,
lgrement plus bas, les salles historiques de lest et de louest ; enfin la trave centrale de la salle du Centre
domine lensemble. droite on devine la corniche du magasin n o 5 (cf. le plan de Lo 1946, t. 2 Appendices,
p. 29, reproduit dans notre t. 3 Annexes. Documents complmentaires, vol. 1, I.2.a.. Schma rtrospectif du
muse , p. 16)
3
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 2
Source : Brignoli [s. d., 1874?]6, pl. 1
Datation : 1869-1882
Justification : La pice basse qui fait saillie, dans le fond, est la salle historique de lest (ses percements
correspondent aux deux fentres et ltroite porte trs proche du coin saillant qui sont visibles sur le plan
de Baedeker 1878, p. 293 cf. notre t. 3 Annexes. Documents complmentaires, vol. 1, I.2.a.. Plan du muse
en 1878 , p. 7). Limage date donc daprs 1869 (construction des deux salles historiques autour du grand
vestibule), mais davant 1882 (construction des nouvelles salles).
4
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 3
Source : Brignoli [s. d., 1874?]7, pl. 3
Datation : 1869-1882 (daprs Brignoli [s. d., 1874?], pl. 1 = notre image no 2, p. 4)
Remarque : Cette photographie laisse voir en arrire-plan le mur est du petit vestibule (elle confirme
donc la prsence dune ouverture, porte ou fentre) et le mur sud du grand vestibule. On devine aussi, au-
dessus de la corniche, la surlvation de la nef centrale de la salle du Centre.
5
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 4
Source : Brignoli [s. d., 1874?]8, pl. 6
Datation : 1869-1882 (daprs Brignoli [s. d., 1874?], pl. 1 = notre image n o 2, p. 4)
Remarque : Cette photographie se focalise sur la dernire des quatre statues visibles de notre image
n 2 (cf. p. 4). On aperoit derrire elle langle de la salle historique de lest, et sa petite porte.
o
6
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 5
Source : Album du muse de Blq conserv aux archives de lInstitut dgyptologie du Collge de
France, II-20
Datation : 1869-1878
Justification : On voit ici le petit vestibule ( gauche), langle sud-est du grand vestibule (en ressaut au
centre) et la salle historique de lest ( droite). Cette dernire salle a t construite en 1869. Lors de la
reconstruction qui suivit la crue de 1878, le btiment fut rehauss (toutes les corniches atteignirent le mme
niveau, cf. p. ex. notre image no 9, p. 11).
Remarque : on devine la surlvation du plafond de la nef centrale de la salle du Centre, en haut
gauche.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 6
Source : Album de photographies dEmil Brugsch conserv la Documentation du Dpartement des
antiquits gyptiennes du muse du Louvre
Datation : 1869-1878
Justification : On voit ici la salle historique de lest, avant ladjonction de 1882. Les murs sont
relativement dfraichis, et les corniches gyptisantes ne sont pas peintes, contrairement aprs la
reconstruction de 1879.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 7
Source : EBERS Georg, gypten in Bild und Wort, t. 2, Stuttgart Leipzig, 1880, p. 49.
Datation : 1869-1878
Justification : On voit ici les murs du petit vestibule et de la salle historique de lest, construite en
1869, avant ladjonction de 1882. Les corniches gyptisantes ne sont pas peintes, contrairement aux images
postrieures la reconstruction de 1879. Cf. limage no 6, p. 8, prsentant les mmes statues dans la mme
disposition, mais dun angle diffrent.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 8
Source : fonds photographique de lINHA : Photothque archologie gypte II, 015 : Archologie
gypte : Muses du Caire, Guizeh, Boulaq , no 45
Datation : 1879-1889
Justification : Cette vue prsente un mur deux fentres, prolong par une paroi aveugle en lger
ressaut, contre une avance du btiment. Cette disposition ne se trouve qu langle form entre la salle
historique de louest et le petit vestibule (le lger ressaut correspond langle du grand vestibule) partir de
1869 ; ou la jonction entre la salle historique de lest et le dpt/cabinet du nazir partir de 1882 (mais
cette dernire disposition ne convient gure, puisque la stle appuye contre le mur, droite, ne laisse pas la
place pour la porte qui est indique par les plans du muse. Il semble donc sagir de la partie ouest de la
faade sud du muse. Cela est confirm par le sphinx de Thoutmosis III que lon aperoit droite, localis
cet emplacement sur le plan de Baedeker 1885 sous le n o 60329. La peinture des corniches gyptisantes du
btiment rattache cette image aux photographies suivantes et la distingue des prcdentes, qui semblent
tre plus prcoces. Nous proposons donc que la faade ait t repeinte loccasion de la reconstruction de
1879.
10
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 9
Source : Album du muse de Blq conserv aux archives de lInstitut dgyptologie du Collge de
France, II-20
Datation : 1879-1886 (ou 1881-1883 si lidentification des personnages est correcte)
Justification : Ce nest qu la reconstruction de 1879 que les diffrentes salles ont eu le plafond
surlev, ce qui aboutit une corniche unique sur le pourtour du btiment. En revanche, en 1886, la
corniche triglyphes gyptisante ntait plus visible10 (on aurait repeint par-dessus ?).
Remarque : Daprs les indications manuscrites sur le support, les quatre personnages sont (de gauche
droite) Victor Loret et son frre Charles, Urbain Bouriant et Eugne Lefbure. Daprs le Who was who in
Egyptology, ces quatre personnages ne pouvaient tre runis qu partir de 1881, cest--dire aprs larrive en
gypte dUrbain Bouriant11 et de Victor Loret12 ; et avant 1883, cest--dire le dpart dEugne Lefbure13.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 10
Source : photographies donnes par Franois Maspero et conserves la Documentation du
Dpartement des antiquits gyptiennes du Muse du Louvre
Datation : 1879-1886
Justification : La peinture des corniches gyptisantes du btiment rattache cette image celles que
nous datons daprs la reconstruction de 1879. Cette disposition correspond ltat dcrit par le le Guide de
Maspero14 et le plan de Baedeker 1885 [n. p.], lexception de la table doffrande n o 603315 qui nest pas
visible ici. Les statues installes contre la faade y ont t rejointes, en avril 1886, par un colosse dAbr et
la statue de Ramss II que lon voit gauche. 16
Remarque : Lespce de frise triglyphes gyptisante est notable ; elle napparat plus quelques annes
plus tard (cf. p. 14).
12
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 11
Source : Abou-Ghazi 1988, pl. 2
Datation : 1879-1886
Justification : la peinture des frises gyptisantes et la hauteur uniforme des salles placent cette image
aprs la reconstruction de 1879. En revanche, la prsence de la statue porte-enseigne de Ramss II entre les
deux sphinx de Thoutmosis III, au fond, et non langle sud-ouest du petit vestibule, la situe avant 1886 17.
17 David 2003, p. 208 (lettre de Maspero sa femme Louise crite de Blq le 5 avril 1886). Toutefois, limage n o 7, p. 9,
publie en 1880, prsente cette statue une autre position ; il faut donc relativiser la pertinence de ce critre de datation.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 12
Source : fonds photographique de lINHA : Photothque archologie gypte II, 015 : Archologie
gypte : Muses du Caire, Guizeh, Boulaq , no 47 (reproduit en gravure dans Wallis 1888, fig. 1, p. 103)
Datation : 1886-1888
Justification : Ce nest quen 1886 que quatre statues ont t installes devant la faade du petit
vestibule.18 La reproduction de la photographie dans une gravure publie en 1888 donne le terminus ante
quem.
Remarque : Limage est date la main de 1874 sur son support (mais de telles indications sont
souvent errones, et elles ne sont pas justifies) ; la corniche gorge qui surmonte ldifice et les baies est
peinte, ce qui ne figure pas sur dautres images de lextrieur. Mais quelle occasion la faade a-t-elle pu
changer daspect ? dans ltat de la documentation, les changements peuvent tre intervenus en 1879, lors de
la reconstruction du muse. Il nest pas non plus exclu que les murs aient t repeints loccasion des grands
travaux (adjonction de deux salles en 1869 et en 1882), ou mme un autre moment.
18 David 2003, p. 208 (lettre de Maspero sa femme Louise crite de Blq le 5 avril 1886).
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cole du Louvre
Thomas LEBE
Le muse dantiquits
gyptiennes de Blq
(1858-1889)
Faire connatre et aimer lgypte ancienne au XIXe sicle
Volume 2
Mmoire dtude
(1 anne de 2e cycle)
re
Mai 2013
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 13
Source : Album de photographies dEmil Brugsch conserv la Documentation du Dpartement des
antiquits gyptiennes du muse du Louvre
Datation : 1874-1882
Justification : La grande statue de Rnfer, sans perruque, qui est visible ici nest atteste que dans le
grand vestibule19 et la salle de louest/salle lAncien Empire 20. Lenvironnement correspond la premire
possibilit21 ; par louverture de la porte, on aperoit de profil la double statue dAmnmhat III porteur
doffrande de la premire salle hyksos/salle historique de lest 22. Cela permet de dater limage davant son
agrandissement en 1882.
19 Mariette 1864, p. 60 ; Mariette 1868, p. 67 ; Mariette 1869, p. 65 ; Mariette 1872, p. 69 ; Mariette 1874, p. 99 ; Mariette
1876, p. 93.
20 Maspero 1883, p. 221.
21 Le sarcophage de gauche, no 90 (Mariette 1876, p. 119) et la table doffrande n o 94 (Mariette 1874, p. 121).
22 Mariette 1874, p. 68-69.
16
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 14
Source : Brignoli [s. d., 1874?]23, pl. 18
Datation : 1868-1878
Justification : Les quatre piliers nos 101 104 sont documents dans le grand vestibule par toutes les
ditions de la Notice24. Ils reurent ce numro ladoption dun systme de numrotation continue, en 1868.
Le dcor mural nest pas attest aprs la crue de 1878 et la dmolition du btiment.
17
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 15
Source : Brugsch & Maspero 1881, pl. 325
Datation : 1881
Justification : Les deux cercueils visibles ici ont t dcouverts dans la cachette de Dayr al-Baar, en
188126 ; limage a t publie la mme anne.
Remarque : la statue colossale de Ramss II et les cercueils dIhms Nfertari et de Ihhotep ntaient
plus prsents dans le grand vestibule en 1883 daprs le Guide de Maspero. Comparer avec limage suivante
(p. 19) plus tardive de la mme salle, selon le mme angle, aprs lajout du chambranle de granit en 1882 27 et
le dplacement des cercueils et de la statue.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 16
Source : muse dOrsay PHO 1986 142 51 (Photographies dgypte, mission Cattaui, t. 3, vol. 3,
pl. 51)
Datation : 1882-1886
Justification : La grande salle, au fond, avec une statue de Chphren assis, semble tre la salle du
Centre ; la lgende de limage indique grand vestibule . Le chambranle de porte abydnien de granit a
t install entre le grand vestibule et la salle du Centre en 1882 28. La prsence dun dallage de carreaux clairs
et unis confirme que la vue est postrieure la reconstruction de 1879 (le dallage figurait auparavant un
motif de rectangles imbriqus ; cf. les images plus anciennes de la salle du Centre). Limage a t collecte
lors de la mission dAdolphe Cattaui, qui date de 1886 29 (nous ignorons sil a acquis une image ancienne ou
la fait raliser pendant son sjour).
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 17
Source : fonds photographique de lINHA : Photothque archologie gypte II, 015 : Archologie
gypte : Muses du Caire, Guizeh, Boulaq , no 44
Datation : 1882-1889
Justification : Il sagit dune vue du grand vestibule, vers lentre de la salle du Centre (cf. image no 16
p. 19). Le chambranle de granit a t pos en 1882.30
Remarque : Limage est date la main de 1874 sur son support (ce nest pas possible : le chambranle
de granit a t pos en 1882).
20
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 18
Source : Album du muse de Blq conserv aux archives de lInstitut dgyptologie du Collge de France, II-
36
Datation : 1868-1874
Justification : La statue de Rnfer avec une perruque visible au milieu a t expose dans le grand vestibule 31,
la salle de louest32, la salle du Centre 33 et la deuxime salle de lAncien Empire 34 ( lemplacement de la salle de louest).
La position des pilastres ne peut correspondre qu la salle de louest et la salle du Centre, mais daprs le dcor mural
et la hauteur de plafond, il ne peut sagir de la salle du Centre. La date est donc borne par la premire attestation de
la statue dans la salle de louest et linondation de celle-ci, avant la parution de la Notice de 1874.
Remarque : il sagit de la trave centrale de la salle, dlimite par deux pilastres sur les murs est et ouest que lon
retrouve sur le plan. Ce mur sera perc dune ouverture la reconstruction du muse en 1880.
21
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 19
Source : Album du muse de Blq conserv aux archives de lInstitut dgyptologie du Collge de
France, II-41
Datation : 1864-1874
Justification : Par rapprochement avec la photographie prcdente, on reconnat le dcor mural,
distinct des frises des salles du Centre et de lest. La photographie date donc dentre louverture du muse et
la dvastation de la salle par la crue, avant la Notice de 187435.
Remarque : On voit ici la partie nord de la salle, avec en second plan, droite, le pilastre nord-est.
22
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 20
Source : Albums Louvre, t. 1, no 5
Datation : 1880-1889
Justification : le no 1052 visible sur le socle de la statue de Ti, au premier plan, correspond au Guide de
Maspero36, et donc probablement larrangement adopt par Mariette lors de la reconstruction du muse,
en 1880.
Remarque : on aperoit, dans le coin du fond, un des montants de porte de Hathornfrhtpes.
36 Maspero 1883, p. 222. Cette statue tait signale, dans toutes les ditions de la Notice de 1868 1876 (Mariette 1868, p. 65 ;
Mariette 1869, p. 67 ; Mariette 1872, p. 69 ; Mariette 1874, p. 99 ; Mariette 1876, p. 93), dans le grand vestibule, sous le
no 24.
23
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 21
Source : muse dOrsay PHO 1986 142 42 (Photographies dgypte, mission Cattaui, t. 3, vol. 3,
pl. 42)
Datation : 1880-1886
Justification : Cette vue runit la statue de Rnfer sans perruque avec les fameuses oies
de Maydm (que lon devine dans larmoire vitre). Ces deux pices ont t runies aprs la
reconstruction du muse en 1879, comme lindiquent les documents de travail de Mariette 37 et le Guide de
Maspero38. Il semble quauparavant ces pices ne se soient pas trouves dans la mme salle. 39 Limage a t
collecte lors de la mission dAdolphe Cattaui, qui date de 1886 40 (nous ignorons sil a acquis une image
ancienne ou la fait raliser pendant son sjour ; mais les quatre photographies rassembles dans cet album
semblent documenter un tat tardif du muse, postrieur la reconstruction de 1879).
37 B.N.F., ms. N.A.F. 20177, fos 81 (notice dcoupe des oies de Maydm ), 89 et 96 (brouillons des cartels des deux statues
de Rnfer) rassembls ensemble dans la section consacre la salle de lAncien Empire (f os 71-103).
38 Maspero 1883, p. 205-207 et no 1049 p. 241
39 P. ex. Mariette 1876 : les oies de Maydm sont dans la salle du Centre (p. 294) et la statue de Rnfer dans le grand
vestibule (p. 93). Nous navons pas repr les oies de Maydm dans les ditions prcdentes.
40 Cattaui 1888, p. 78.
24
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 22
Source : Albums Louvre, t. 1, no 8
Datation : 1886-1889
Justification : Cette statue du prtre Rnfer est prsente dans le Guide de Maspero41 dans la
deuxime salle de lAncien Empire, sous le n o 975 visible ici. Une lettre de Mariette mentionnait en 1880
linstallation dune statue de Rnfer (le muse en possdait deux) dans cette salle, loccasion de la
reconstruction du muse.42 Le studio de photographie dont la marque est visible au coin infrieur gauche
de limage (Abdullah Frres) fut actif au Caire de 1886 1895. 43
Remarque : On aperoit, droite de limage, la petite statue de Chphren44.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 23
Source : muse dOrsay PHO 1986 142 50 (Photographies dgypte, mission Cattaui, t. 3, vol. 3,
pl. 50)
Datation : 1886
Justification : La photographie est lgende Salle de lAncien Empire sur le montage. Cette
dsignation pourrait voquer la salle historique de lest de 1874 1878, mais la statue de Rnfer (au centre)
et la petite statue de Chphren ( droite) ny sont pas attestes. Il sagit donc vraisemblablement de la salle
de louest, consacre lAncien Empire aprs la reconstruction de 1879. Les deux statues sont mentionnes
par les notes de travail de Mariette 45 et par le Guide de Maspero46. Limage a t collecte lors de la mission
dAdolphe Cattaui, qui date de 1886 47 (nous ignorons sil a acquis une image ancienne ou la fait raliser
pendant son sjour ; mais les quatre photographies rassembles dans cet album semblent documenter un
tat tardif du muse, postrieur la reconstruction de 1879).
45 B.N.F., ms. N.A.F. 20177, fos 89 et 96 (brouillons des cartels des deux statues de Rnfer) et 101 (liste de pices qui
comporte le petit Chphren ) rassembls ensemble dans la section consacre la salle de lAncien Empire (f os 71-103).
46 Maspero 1883 : la statue de Rnfer porte le no 975 (p. 218) et celle de Chphren le no 974 (p. 217).
47 Cattaui 1888, p. 78.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 24
Source : Album de photographies dEmil Brugsch conserv la Documentation du Dpartement des
antiquits gyptiennes du muse du Louvre
Datation : 1879-1889
Justification : Les triglyphes gyptisants peints sur le pilier datent cette photographie daprs la
reconstruction du muse, en 1879 (cf. les photographies de la cour). On peut y reconnatre, droite, lun des
montants de la fausse-porte de Hathornfrhotep (lautre apparat sur limage n o 20, p. 23), indiqu par le
Guide de Maspero dans la salle de lAncien Empire 48. La plaque de bois adosse contre le pilier, gauche, est
peut-tre lun des trois panneaux dHzyr49 qui y taient galement prsents.
Remarque : Cette image pose problme. En effet, daprs tous les plans contemporains, la deuxime
salle de lAncien Empire nest pas cense contenir de pilier. Ces objets ne sont pas non plus susceptibles
davoir t exposs dans une autre salle cette poque. Peut-tre ce pilier est-il en fait un pilastre, peint
dune couleur diffrente de celle du mur (cf. le grand vestibule, image n o 15, p. 18) ? Cela permettrait de
lintgrer aux plans, mais en labsence dimages plus larges de la salle, cette attribution reste hypothtique.
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cole du Louvre
Thomas LEBE
Le muse dantiquits
gyptiennes de Blq
(1858-1889)
Faire connatre et aimer lgypte ancienne au XIXe sicle
Volume 3
Mmoire dtude
(1 anne de 2e cycle)
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Mai 2013
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 25
Source : Album du muse de Blq conserv aux archives de lInstitut dgyptologie du Collge de
France, II-38
Datation : 1868-1878
Justification : La statue de Chphren assis, au fond, nest atteste dans la salle du Centre qu la
seconde dition de la Notice50. Aprs linondation de 1878 et la reconstruction de 1879, le dcor mural et le
dallage sont diffrents (cf. les images nos 32-35).
Remarque : Il sagit de la vue oppose la limage no 26, p. 30.
50 Mariette 1868, p. 204-204 (il tait auparavant dans la salle de louest : Mariette 1864, p. 179).
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 26
Source : Mariette 1872b, pl. 2
Datation : 1871 ou peu avant
Justification : La photographie a t publie en 1872, suite la demande des photographes Dli et
Bchard quvoque Mariette dans lintroduction de leur Album, date du 1er novembre 1871.51
Remarque : Il sagit de la vue oppose limage n o 18, p. 29. La porte du fond donne sur le grand
vestibule. Aprs linondation de 1878 et la reconstruction de 1879, le dcor mural et le dallage sont
diffrents (cf. les images nos 32-35).
30
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 27
Source : Mariette 1872b, pl. 3
Datation : 1871 ou peu avant
Justification : La photographie a t publie en 1872, suite la demande des photographes Dli et
Bchard quvoque Mariette dans lintroduction de leur Album, date du 1er novembre 1871.52
Remarque : Aprs linondation de 1878 et la reconstruction de 1879, le dcor mural et le dallage sont
diffrents (cf. les images nos 32-35). Daprs le commentaire de la planche53, le Shaykh al-Balad se tenait
devant la porte de la salle de lest.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 28
Source : fonds photographique de lINHA : Fol Phot 044 (066) Portefeuille Facult archologie :
gypte , no 39
Datation : 1869 (ou plus tt ?) 1878
Justification : Le dcor mural correspond la salle du Centre avant la crue de 1878. La statue de
Psammtique et dHathor sous forme de vache y est signale par les Notices de Mariette partir de 1869. 54
Nous nen avons pas trouv mention dans les prcdentes ditions de la Notice, mais elle est atteste au
muse avant 186355.
Remarque : La position des statues dIsis et dOsiris a t intervertie par rapport limage n o 26, p. 30
( moins que limage nait t inverse avant dtre tire).
32
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 29
Source : Album du muse de Blq conserv aux archives de lInstitut dgyptologie du Collge de
France, III-50
Datation : 1868-1883
Justification : La statue de Kaper (le Shaykh al-Balad , chef de village ), fut prsente dans la
salle du Centre de louverture la fermeture du muse. On peut toutefois distinguer sur cette vue un
numro trois chiffres, ce qui correspond au n o 492, sous lequel il fut connu depuis la Notice56 de 1868
jusquau Guide de 188357.
56 Mariette 1868, p. 185 ; Mariette 1869, p. 183 ; Mariette 1872, p. 189 ; Mariette 1874, p. 202-203 ; Mariette 1878, p. 194. La
premire dition lui attribuait le no 370 (Mariette 1864, p. 162).
57 Maspero 1883, p. 20-21 (sous le no 19).
33
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 30
Source : Album du muse de Blq conserv aux archives de lInstitut dgyptologie du Collge de
France, III-60
Datation : 1868-1878
Justification : Le dcor mural correspond la salle du Centre avant la reconstruction de 1879. La
statue de Chphren y est atteste partir de la seconde dition de la Notice.58
Remarque : On aperoit derrire la statue de Chphren le buste de bois fminin dcrit par le Guide
de Maspero dans la salle du Centre59 (nous nen avons pas trouv mention dans les Notices).
34
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 31
Source : photographies donnes par Franois Maspero et conserves la Documentation du
Dpartement des antiquits gyptiennes du Muse du Louvre
Datation : 1873-1876
Justification : Le revers prcise que le photographe a t prim aux expositions de Paris (1870) et de
Vienne (1873). Pascal Sbah 60 fut galement mdaill lexposition universelle de Philadelphie (1876) et
celle de Paris (1878), ce que ne manqurent pas de souligner ses produits ; cette image est donc antrieure.
35
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 32
Source : Albums Louvre, t. 3, no 15 (un autre tirage est conserv dans le fonds photographique de
lINHA, Photothque archologie gypte II, 016 : Archologie gypte : Le Caire, muse, statues I ,
no 685)
Datation : 1882-1889
Justification : Il sagit dune vue de la salle du Centre (on aperoit dans la vitre qui protge le papyrus,
au-dessus de la porte, le reflet des fentres hautes de la nef centrale). Le chambranle de porte abydnien de
granit a t install entre le grand vestibule et la salle du Centre en 1882 61. La prsence dun dallage de
carreaux clairs et unis confirme que la vue est postrieure la reconstruction de 1879 (le dallage figurait
auparavant un motif de rectangles imbriqus ; cf. les images prcdentes).
Remarque : le Guide de Maspero de 1883 situe la statue dAmnirdis dans le grand vestibule. 62 Elle a
donc d changer de place, avant ou aprs la publication du guide. Le dcor mural correspond dautres
photographies de la salle du Centre de la priode (images n o 33, p. 38, et avec la statue limage n o 34, p. 39),
ce qui confirme la localisation.
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gyptiennes de Blq
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(1 anne de 2e cycle)
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 33
Source : Album de photographies dEmil Brugsch conserv la Documentation du Dpartement des
antiquits gyptiennes du muse du Louvre
Datation : 1880-1889
Justification : La vitrine O sest toujours trouve dans la salle du Centre. Dans les Notices de Mariette,
il sagit du dernier casier de la vitrine octogone 63 ; dans le Guide de Maspero64, il sagit de la vitrine dans
laquelle sont prsents des statuettes et des lments de mobilier funraire, ce qui semble convenir avec
cette image.
Remarque : Le dcor mural correspond la photographie dAmnirdis dans la salle du Centre (image
n 32, p. 36), ce qui confirme la localisation.
o
38
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 34
Source : fonds photographique de lINHA : Photothque archologie gypte II, 015 : Archologie
gypte : Muses du Caire, Guizeh, Boulaq , no 12
Datation : 1885-1889
Justification : Les vitrines A, I (?) et O situent la vue dans la salle du Centre 65. Le dcor mural et le
carrelage clair et uni correspondent aux annes 1880 (sans doute aprs la reconstruction de 1879) ; les textes
ont t affichs pour les visiteurs en 188566.
Remarque : On aperoit les textes affichs lintention des visiteurs sur la vitrine et, droite la statue
dAmnirdis (cf. image no 32, p. 36). Une inscription manuscrite sur le support identifie la vue la salle du
Centre en 1876, mais cette date nest pas possible (cf. la justification de lattribution).
65 Pour la vitrine O : Mariette 1864, p. 134-135 ; Mariette 1869, p. 150-151 ; Mariette 1872, p. 156-157 ; Maspero 1883, p. 128-
137 ; pour les vitrines A et I dans le Guide de Maspero, cf. respectivement p. 181-189 et p. 155-165
66 David 2003, p. 62-63, 66 et 74.
39
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 35
Source : fonds photographique de lINHA : Photothque archologie gypte II, 015 : Archologie
gypte : Muses du Caire, Guizeh, Boulaq , no 14
Datation : 1885-1889
Justification : Les vitrines A, I (?) et O situent la vue dans la salle du Centre 67. Le dcor mural et le
carrelage clair et uni correspondent aux annes 1880 (sans doute aprs la reconstruction de 1879) ; les textes
nont t affichs pour le public quen 188568.
Remarque : On aperoit les textes affichs lintention des visiteurs sur la vitrine. Une inscription
manuscrite sur le support identifie la vue la salle de lest en 1874, mais ce nest pas possible ( cf. la
justification de lattribution).
67 Pour la vitrine O : Mariette 1864, p. 134-135 ; Mariette 1869, p. 150-151 ; Mariette 1872, p. 156-157 ; Maspero 1883, p. 128-
137 ; pour les vitrines A et I dans le Guide de Maspero, cf. respectivement p. 181-189 et p. 155-165
68 David 2003, p. 62-63, 66 et 74.
40
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
V. Salle de lest
Image non libre de droit
Veuillez consulter le mmoire la
bibliothque de l'cole du Louvre ou
contacter l'auteur
Image no 36
Source : Brignoli [s. d., 1874?]69, pl. 30
Datation : 1868-1881
Justification : Le numro inscrit sur le pidestal, 74[8?], correspond aux cercueils exposs dans la salle
de lest dcrits par Mariette dans les Notices, de 1868 1876 (en 1883, Maspero adopta un autre systme de
numrotation). Les autres photographies de cette salle permettent den reconnatre le dcor, ce qui situe
cette image avant la runification de la salle de lest au vestibule pour former la salle funraire, lors des
travaux dagrandissement qui dbutrent en novembre 1881.
41
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 37
Source : Album du muse de Blq conserv aux archives de lInstitut dgyptologie du Collge de
France, II-37
Datation : 1863-1878
Justification : La pl. 30 de lAlbum de Brignoli (= notre image no 36, p. 41) permet didentifier le
dcor de la salle de lest.
Remarque : Aucune Notice ne relve lexistence de plusieurs vitrines octogones , mais le Guide de
1883 en mentionne deux ; on ignore nanmoins partir de quelle date le muse en possdait deux.
Daprs la position du pilastre, et par comparaison aux autres photographies de la salle, cest
le coin sud-ouest de la salle qui est visible. Le rideau que lon devine en arrire-plan, gauche, qui
correspondrait normalement une ouverture dans le mur sud, sexplique alors difficilement.
42
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 38
Source : Album du muse de Blq conserv aux archives de lInstitut dgyptologie du Collge de
France, II-39
Datation : 1863-1878
Justification : La pl. 30 de lAlbum de Brignoli (notre image no 36, p. 41) permet didentifier le dcor
de la salle de lest.
Remarque : Cette vue est complmentaire la prcdente : par recoupement, le pilastre et le rideau
permettent didentifier le mur ouest de la salle et sa porte vers la salle du Centre.
43
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 39
Source : ?70
Datation : 1881
Justification : Cette image illustre la prsentation des cercueils des momies royales de la cachette de
Dayr al-Baar (dcouverte en 1881), avant la construction dune salle spciale au cours de la mme anne.
Le point de vue est celui dun visiteur se tenant lentre ouest de la salle, regardant vers lest. Comparer
avec le schma paru dans The Illustrated London News, reproduit dans notre t. 3 Annexes. Documents
complmentaires, vol. 1, I.2.a.. Plan de la salle de lest en 1881 , p. 10.
70 Nous avons obtenu cette image par Mme Hlne Guichard, qui a eu la gentillesse de nous en transmettre une copie. Nous
nen avons pas trouv la source.
44
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 40
Source : muse dOrsay PHO 1986 142 33 (Photographies dgypte, mission Cattaui, t. 3, vol. 3, pl. 33)
Datation : 1880-1889 (ou il sagit de la salle historique de lest, entre 1874 et 1879, mais cela est moins probable)
Justification : Cette vue prsente un sphinx exhum Tanis (n al-aar) et la double statue dAmnmhat
III (alors attribus la priode hyksos). Ces pices ont t prsentes ensemble dans deux lieux : la premire salle
hyksos/salle historique de lest, de 1874 1879, et la deuxime salle hyksos/salle historique de louest, de 1879 1880.
Pour trancher, il est difficile de se faire une ide des dimensions de la salle ou des percements ventuels des murs
(lclairage de la photographie fausse les ombres). Comme la premire de ces salles nous est connue par une autre
image, et que les deux statues y sont disposes diffremment, nous avons attribu cette image la salle historique de
louest, mais il suffit que Mariette ait fait dplacer ces statues pour que notre localisation soit errone. Limage a t
collecte lors de la mission dAdolphe Cattaui, qui date de 1886 71 (nous ignorons sil a acquis une image ancienne ou
la fait raliser pendant son sjour ; mais les quatre photographies rassembles dans cet album semblent documenter
un tat tardif du muse, postrieur la reconstruction de 1879).
45
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 41
Source : Album du muse de Blq conserv aux archives de lInstitut dgyptologie du Collge de
France, II-30
Datation : 1869-1878
Justification : La double statue dAmnmhat III tait une pice importante de la salle hycsos .
Par comparaison avec limage no 13 (p. 16), il semble ici sagir de la premire salle leur avoir t consacre,
la salle historique de lest, ouverte en 1872 et agrandie en 1882. La statue a t dplace dans la salle
historique de louest aprs linondation de 1878 et la reconstruction de 1879. 72
Image no 42
Source : Brignoli [s. d., 1874?]73, pl. 12
Datation : 1872-1878
Justification : La double statue dAmnmhat III tait une pice importante de la salle hycsos .
Par comparaison avec limage no 13, p. 16, il semble ici sagir de la premire salle leur avoir t consacre, la
salle historique de lest, ouverte en 1872 et agrandie en 1882. La statue a t dplace dans la salle historique
de louest aprs linondation de 1878 et la reconstruction de 1879. 74
46
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 43
Source : Albums Louvre, t. 1, no 13.
Datation : 1887-1889
Justification : La statue assise a t trouve en 188775. La salle est identifie grce au fameux relief de la
reine de Pount, que lon peut deviner en arrire-plan, gauche ; il est localis dans la salle historique de lest
par le Guide de Maspero76.
47
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 44
Source : fonds photographique de lINHA : Photothque archologie gypte II, 015 : Archologie
gypte : Muses du Caire, Guizeh, Boulaq , no 15
Datation : 1882-1889
Justification : Le dcor mural correspond aux annes 1880 (sans doute aprs la reconstruction de
1879). Deux vitrines octogones taient alors dans la salle funraire (amnage en 1882), de part et
dautre du passage.77 Daprs la position du pilier, il sagit ici de la partie nord-est de la salle.
48
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 45
Source : Maspero 1890, fig. 1, p. 200 (reproduit dans Tiradritti 1999, p. 20)
Datation : 1882-1889
Justification : Maspero a lgend cette image la salle funraire de lancien muse de Boulaq . Elle a
t amnage en 1882.
Remarque : La forme sombre, au premier plan, gauche, semble tre une des vitrines octogones
(cf. limage no 44, p. 48, pour un point de vue plus large).
49
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 46
Source : Bibliothque de lInstitut de France, fonds Maspero, ms. 4051-1, f o 3 (reproduit dans David
2003 [n. p.])
Datation : 1886
Justification : La photographie a t envoye Louise Maspero le 22 fvrier 1886. Daprs la frquence
de sa correspondance avec son mari et le texte de la lettre qui laccompagnait 78, elle ne date que de quelques
jours auparavant.
Remarque : Le personnage qui pose en momie, traditionnellement identifi Maspero, est le
diplomate espagnol Eduard Toda y Gell. 79
50
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IMAGES DU MUSE DE BLQ
Image no 47
Source : Albums Louvre, t. 3, no 5
Datation : 1885-1889
Justification : La frise murale que lon voit napparat pas avant la reconstruction de 1879. 80 Les textes
affichs lattention des visiteurs nont t installs quen 1885. 81 La statue centrale est dcrite sous le n o 5243
par le Guide de Maspero au centre de la salle des momies royales 82, construite en 1882. Si limage date bien
de cette poque, la salle garnie de cercueil au fond serait la salle funraire. Nanmoins, larmoire K que lon
aperoit en arrire-plan est cense se trouver dans la salle du Centre 83 dans les annes 1880. Cette image
donne donc une vue de lenfilade salle du Centre salle funraire salle des momies royales, mais il est
dlicat de dterminer dans quel sens.
80 Cf. les images nos 15-16 (vol. 2, p. 18-19), 20-24 (vol. 2, 23-27), 32 (vol. 3, p. 36), 33-35 (vol. 4, p. 38-40) et 43-46 (vol. 4, p. 48-
51).
81 David 2003, p. 62-63, 66 et 74.
82 Maspero 1883, p. 345. La statue tait auparavant prsente dans la salle du Centre (Mariette 1869, p. 151 ; Mariette 1872, p.
157-158 ; Mariette 1876, p. 166).
83 Maspero 1883, p. 145-147.
51
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) TABLE DES MATIRES
52
cole du Louvre
Thomas LEBE
Le muse dantiquits
gyptiennes de Blq
(1858-1889)
Faire connatre et aimer lgypte ancienne au XIXe sicle
Mmoire dtude
(1 anne de 2e cycle)
re
Mai 2013
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
I. Cartes et plans
I.1. Localisation du muse
1
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Remarque : lactuelle voie rapide qui prolonge le pont du Six-Octobre correspond au trac des
anciens canaux Ismliyya ( dIsml ) et Blqiyya ( de Blq ). Cela permet de superposer les deux
images (la position du pont et de lle de azra concordent). La parcelle du muse est alors identifie au
terrain qui se trouve actuellement entre limmeuble Maspero (btiment de la tlvision et de la radio
officielles gyptiennes) au sud et le ministre des Affaires trangres au nord.
2
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
N Immeuble
Maspero
280 m
du Six-octobre
6 Pont
Muse de
la place
Tarr
Nil
le de azra
Place
Tarr
85 Vues prises avec Google Earth (les photos de ce secteur datent du 24 juin 2012 ; le logiciel indique les coordonnes 30 3'
16.03" N., 31 13' 49.72" E. pour le centre du bassin qui se trouve dans le jardin entre limmeuble Maspero et le ministre des
Affaires trangres)
3
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Rue
du 1
5 mai
Ministre
des Affaires
trangres
g hall
l al-
a
S
a
n
m
h
ak
nt
la -
e
lac
p
Immeuble
l
Ni
Maspero
N
4
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Ministre des
Affaires trangres Immeuble Maspero
Ministre des
Affaires trangres
Immeuble
Maspero
Remarque : ces vues ont t trouves grce Google Map (http://maps.google.fr/maps). Nous y
avons soulign le terrain qui semble tre celui de lancien muse par un cadre rouge.
5
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
6
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Remarque : il sagit du seul plan connu du muse avant la crue de 1878 qui entrana sa dmolition et
sa reconstruction en 1879.
7
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Source : Piacentini 2011, p. 16 (dessin de Victor Loret de 1881 conserv aux Archives et bibliothque
gyptologiques de luniversit de Milan, fonds Loret)
8
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Source : [Anonyme] Recent Discoveries of Royal Mummies and Other Egyptian Antiquities ,
The Illustrated London News 2231, 4 fvrier 1882, p. 19886
86 Cette image est reproduite dans le mmoire de recherche de Marie Burdin, La reprsentation de lgypte ancienne dans la
presse illustre en France et en Angleterre de 1832 1930 travers le Penny Magazine, Le Magasin pittoresque, The London
Illustrated News et LIllustration, 2012, appendice 4-1, p. 21. Nous remercions M lle Marie Burdin de nous avoir transmis des
images de cet article et de nous avoir autoris les inclure ici.
9
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Source : [Anonyme] Recent Discoveries of Royal Mummies and Other Egyptian Antiquities ,
The Illustrated London News 2231, 4 fvrier 1882, p. 19887
Remarque : la lgende de limage ( Mummies in the eastern hall of the Boolak museum ) attribue ce
plan la salle de lest. Elle reprsente la disposition des cercueils des momies royales de la cachette de Dayr
al-Baar (dcouverte en 1881) avant la ralisation des agrandissements ncessaires leur prsentation. Cest
cette image qui nous a permis de rattacher cette salle notre image n o 39 (cf. notre t. 2 Annexes. Images du
muse de Blq, vol. 4, V. Salle de lest , p. 44)
87 Cette image est reproduite dans le mmoire de recherche de Marie Burdin, La reprsentation de lgypte ancienne dans la
presse illustre en France et en Angleterre de 1832 1930 travers le Penny Magazine, Le Magasin pittoresque, The London
Illustrated News et LIllustration, 2012, appendice 4-1, p. 21. Nous remercions M lle Marie Burdin de nous avoir transmis des
images de cet article et de nous avoir autoris les inclure ici.
10
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Remarque : la salle de lAncien Empire (E) souvre par une fentre, ce qui correspond au plan de
Murray 1888 (cf. p. 14), mais diffre du plan de Baedeker 1885 (cf. p. 12), qui marque louverture comme une
porte.
La forme rectangulaire visible dans la salle funraire (G) est la chambre funraire dHorhotep
remonte dans la salle en 1883.88
88 Maspero 1883, p. 252-251, no 4599 ; cf. les photographies des quatre parois dans le fonds photographique du muse dOrsay
PHO 1986 142 2 , PHO 1986 142 3 , PHO 1986 142 4 & PHO 1986 142 5 , PHO 1986 142 6 &
PHO 1986 142 7 (seules les parois de la chambre tant visibles, nous ne les avons pas reprises dans notre t. 2).
11
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Remarque : la salle de lAncien Empire souvre par une porte, ce qui diffre des plans de Maspero 1883
(cf. p. 9) et de Murray 1888 (cf. p. 14), o une fentre est indique la place.
La forme rectangulaire visible dans la salle funraire est la chambre funraire dHorhotep remonte
dans la salle en 1883.89
89 Maspero 1883, p. 252-251, no 4599 ; cf. les photographies des quatre parois dans le fonds photographique du muse dOrsay
PHO 1986 142 2 , PHO 1986 142 3 , PHO 1986 142 4 & PHO 1986 142 5 , PHO 1986 142 6 &
PHO 1986 142 7 (seules les parois de la chambre tant visibles, nous ne les avons pas reprises dans notre t. 2).
12
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Source : Bibliothque centrale des muses nationaux, ms. 0208 (8, 2) ; issu du fonds Thodule
Devria)
Remarque : Ce plan fut copi en 1887 par lingnieur en chef des btiments de ltat, Vincent. On
ignore combien dentrepts de ce genre possdait le Service Blaq. Peut-tre sagit-il de la scne du vol
dcrit par le rapport transcrit vol. 2, p. 35-40.
13
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Remarque : la salle de lAncien Empire ( Hall of the Ancient Empire ) souvre par une fentre, ce
qui correspond au plan de Maspero 1883 (cf. p. 9), mais diffre du plan de Baedeker 1885 (cf. p. 12), qui
marque louverture comme une porte.
14
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
I.2.a.. Plan rtrospectif des salles de 1861-1863 dessin de mmoire par douard Mariette en 1903
Remarque : Ce plan a t dessin par douard Mariette (architecte) en 1903 et envoy Maspero. Il
reprsente (de mmoire) les premires salles dans lesquelles a t amnag le muse. Cela confirme la
distribution des salles quAnne Lo a repris dans son schma 92.
Ce plan a t mentionn par Anne Lo sous une cote qui nest plus valide ( ms. 4057, fasc. 10 ).93
91 Nous remercions Mme Mireille Pastoureau, directeur de la Bibliothque de lInstitut de France, de nous avoir autoris
utiliser cette image, que nous naurions pu obtenir sans le concours de Mme lisabeth David.
92 Lo 1946, t. 2 Annexes, p. 29 ; reproduit p. 16.
93 Lo 1946, t. 2 Annexes, p. 28.
15
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
16
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Remarque : Les ouvertures du grand vestibule sont conjecturales : cest ces emplacements que les
portes des salles adjacentes ont t perces (cf. les plans suivants), et leur prsence est atteste par une
photographie94, mais on ignore sil sagit de porte ou de fentre. De mme, aucune ouverture nest atteste
sur le mur ouest de la salle de louest avant la reconstruction de 1880 (il est plein sur limage n o 29 de notre
t. 2 Annexes. Images du muse de Blq, vol. 2, III. Salle de louest/magasin n o 1/deuxime salle de lAncien
Empire , p. 21 et la carte de Baedeker 1878, p. 293 ; reproduit dans le prsent vol., p. 7) nindiquait aucune
ouverture sur lextrieur de la salle de lest ; nous nous sommes conform cette indication.
94 Brignoli [s. d.], pl. 3 = notre image no 3, t. 2 Annexes. Images du muse de Blq, vol. 1, I. Cour , p. 5.
17
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
I.2.b.. Plan du muse, de linauguration du canal de Suez la quatrime dition de la Notice (1869-1872)
Remarque : Les deux salles qui jouxtent le grand vestibule ont t construites loccasion de
linauguration du canal de Suez, en 1869 ; leur ouverture au public nest toutefois pas atteste avant la Notice
de 1874. On ignore quelle tait leur affectation pendant ces cinq annes. 95
Nous avons dessin le magasin de lest partir du plan de Baedeker 1878, p. 293 (cf. le prsent vol.,
p. 7).
95 Cf. notre t. 1 Texte, II.2.b. Enrichissement des collections et ajout de deux nouvelles salles .
18
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Remarque : louverture au public des deux salles historiques (salles hycsos et de lAncien
Empire) nest atteste qu partir de 1872.
19
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Remarque : La salle de lOuest, ferme aprs avoir t endommage par une crue, rouvrit en 1874 en
tant que magasin no 1 o taient entreposes les nouvelles acquisitions avant de prendre place parmi les
collections.96
20
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Remarque : Aprs la reconstruction de 1879, laffectation des salles changea et resta pratiquement
inchange jusqu la fermeture du muse : lancienne salle de louest devint une salle consacre lAncien
Empire, tandis que la salle historique de louest reut les vestiges de Tanis.
21
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) I. CARTES ET PLANS
Remarque : Aprs la dcouverte de la cachette de Dayr al-Baar en 188197, le muse fut agrandi pour
exposer les momies royales. On runit donc la salle de lest et le vestibule de la salle des bijoux pour former
une salle funraire, tandis que la superficie de la salle historique de lest tait double vers lest et que deux
nouvelles salles taient ajoutes lest.
Louverture du mur ouest de la salle de lAncien Empire diffre selon les plans : il sagit dune
fentre pour Maspero 1883 et Murray 1888, et dune porte pour Baedeker 1885 (cf. le prsent vol.,
respectivement p. 9, 14 et 12). Nous avons suivi lautorit de Maspero et du nombre.
22
cole du Louvre
Thomas LEBE
Le muse dantiquits
gyptiennes de Blq
(1858-1889)
Faire connatre et aimer lgypte ancienne au XIXe sicle
Volume 2
Mmoire dtude
(1 anne de 2e cycle)
re
Mai 2013
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) II. LES NOTICES DE MARIETTE ET LE GUIDE DE MASPERO
Ici sont rcapitules les ditions successives de la Notice de Mariette, auxquelles sajoute le Guide de
Maspero. Les rditions sont lies lpuisement des tirages (et donc un certain succs, difficile valuer
puisque nous ne connaissons pas les quantits imprimes) mais aussi leur obsolescence cause de
lvolution des collections, du btiment et de la musographie.
24
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) II. LES NOTICES DE MARIETTE ET LE GUIDE DE MASPERO
Remarque : Le texte franais du guide traduit en arabe en 1869 nest pas connu, et na pas t
comment notre connaissance, hormis lintroduction du traducteur Abdallh Ab al-Sud98. Le corps du
texte diffre toutefois du contenu de la Notice, puisque, lorsque Mariette en voque lcriture, il mentionne
la possibilit de le publier en franais 99 (alors que plusieurs ditions de la Notice avaient dj t publies).
25
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) II. LES NOTICES DE MARIETTE ET LE GUIDE DE MASPERO
plateau de iz, Saqqra, Abydos, Thbes et Idf102), dont certains rejoignirent le muse (par exemple les
cinq stles du abal Barkal signales sur place par la Notice de 1864103 et intgres aux collections en 1868).
Le manuscrit de la dernire version de la Notice104, indite, que nous datons de 1879-1880105, est quant
lui structur par salle. moins quil sagisse dune commodit pendant le travail de rdaction et de
correction, cela signifierait que Mariette tait revenu un classement des notices par salle (ce qui semble
confirm par llaboration dun systme de notation continu regroupant les collections par salle) 106.
La structure du Guide de Maspero est diffrente. Au lieu dintroduire lhistoire et la culture matrielle
gyptienne dans un avant-propos, il dtaille les informations au fil des notices classes par salles,
directement aprs un bref avant-propos et les horaires du muse.
26
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) II. LES NOTICES DE MARIETTE ET LE GUIDE DE MASPERO
En 1874, la situation stait aggrave.110 Les deux salles qui jouxtaient le grand vestibule avait ouvert,
mais leurs collections taient ncessairement prsentes dans un ordre diffrent de leur exposition dans le
magasin no 5 ; en outre, une crue violente avait conduit Mariette fermer la salle de lest et en dplacer les
collections dans les diffrentes salles. Ces deux vnements mettaient fin la cohrence de la numrotation
avec lordre de visite et la succession des salles. Enfin, de nouvelles acquisitions taient restes sans numro.
Il ntait donc plus possible de maintenir la progression conjointe dans la numrotation des objets et dans
les salles. Plutt que de refondre le systme de notation, Mariette choisit de le garder tel quel et de ne plus
fonder la Notice sur lordre de visite mais sur les numros, en indiquant la salle dans la marge. Les nouvelles
acquisitions reurent un numro suprieur 986 et furent prsents la suite des anciennes, dans un
appendice (les statues de Rhotep et Nofret reurent le n o 987 pour viter le doublon que nous avons
signal plus haut)111.
Ce systme de numrotation fut conserv pour la Notice de 1876. La version indite 112, en revanche,
est classe par salle. Il semble que Mariette ait profit de cette occasion pour commencer un nouveau
systme de numrotation, cohrent avec lordre de visite. En effet, la section correspondant la salle
historique de louest (fos 128-159) comprend plusieurs notices de monuments dcoupes dune prcdente
dition, dont les numros sont biffs et remplacs par des valeurs proches. 113
Maspero adopta quant lui un autre systme de numrotation pour son Guide en 1883. Il se justifia
la fin du volume : Par la suite daccidents divers dont je ne suis point responsable, tous les objets exposs
dans les salles ou conservs dans les magasins avaient perdu leur numro et ne possdaient plus dtat
civil 114. On ne connat pas les raisons de cette perte dinformation. Son systme de numrotation englobe
tout le muse, et concerne tous les objets, et pas seulement ceux qui bnficient dune notice.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) II. LES NOTICES DE MARIETTE ET LE GUIDE DE MASPERO
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) II. LES NOTICES DE MARIETTE ET LE GUIDE DE MASPERO
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) II. LES NOTICES DE MARIETTE ET LE GUIDE DE MASPERO
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) II. LES NOTICES DE MARIETTE ET LE GUIDE DE MASPERO
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) II. LES NOTICES DE MARIETTE ET LE GUIDE DE MASPERO
pas de notices, et la proportion dobjets comments nest pas connue (pour lensemble du muse comme
pour les salles particulires). En outre, il existe une grande disparit entre les notices : dans une mme
dition, certaines reprsentent plusieurs pages pour un seul objet, tandis quune dizaine de vases canopes
peut tre commente par quelques lignes.
Nous avons plutt suppos que la longueur dun texte tait proportionnelle lintrt du Service
pour son sujet (puisquelle est aussi proportionnelle la dpense consentie pour son impression). Ce
postulat est simpliste, mais nous lavons trouv commode pour traiter une telle quantit de textes dans le
temps qui nous tait imparti. Pour mesurer ces longueurs et les comparer dune dition lautre, il ne suffit
pas de compter les pages, puisque, selon les ditions, la taille des caractres et le nombre de lignes par page
varie. En revanche, la proportion que reprsente le nombre de pages sur lensemble de l explication des
principaux monuments est une grandeur qui peut tre compare entre les diffrentes ditions.
Mme en ayant ainsi tabli une sorte dindicateur dintrt, les Notices et le Guide restent dlicats
traiter : que comparer ? Mariette ne changeait pratiquement pas les notices dune dition lautre, ce qui
rduirait toute comparaison des notices individuelles une comparaison des longueurs des notices de
Mariette et de Maspero (en nombre de page, les variations des notices de Mariette, seraient seulement dues
une variation typographique, pas au contenu). En revanche, comparer les proportions que reprsentent
chaque salles permet dobserver des variations selon les ditions.
Cette mthode nest toutefois pas applicable toutes les ditions : celles de 1874 et de 1876, comme
nous lavons vu plus haut, ne classent pas les notices par salle. Ces donnes sont simplement un essai pour
reprsenter les variations dune dition lautre du guide du muse et la place quoccupait chaque salle au
sein du commentaire gnral de la visite du muse. Nous les donnons titre indicatif.
Nous indiquons donc, pour chaque dition, le nombre de pages consacr chaque salles (entre
parenthses) et le pourcentage que cela reprsentent sur lensemble des notices. Les avant-propos et les
commentaires des objets rests sur leur lieu de dcouverte nont pas t pris en considration dans le
dcompte.
Cour 2,44 % (5) 2,35 % (6) 2,79 % (6) 2,63 % (6) 4,87 % (21)
Petit vestibule 0,98 % (2) 0,78 % (2) 0,93 % (2) 0,88 % (2) 3,25% (14)
Grand vestibule 14,15 % (29) 13,90 % (36) 16,74 % (36) 16,29 % (37) 3,48% (15)
Salle du Centre 44,88 % (92) 42,08 % (109) 50,70 % (109) 48,25 % (110) 29,23% (126)
Salle de lOuest 6,34 % (13) 7,36 % (19) 8,84 % (19) 8,33 % (19) 6,03% (26)
Salle de lEst 9,76 % (20) 8,88 % (23) 10,70 % (23) 10,09 % (23)
Vestibule de la 2,44 % (5) 1,93 % (5) 2,33 % (5) 2,19 % (5)
salle des bijoux
Salle des bijoux 6,34 % (13) 5,79 % (15) 6,98 % (15) 7,46 % (17)
Magasin no 5 13,17 % (27) 16,99 % (44)
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) II. LES NOTICES DE MARIETTE ET LE GUIDE DE MASPERO
Sans surprise, les variations sont trs faibles entre les ditions de la Notice de Mariette
(malheureusement, la structure des Notices de 1874 et 1876 ne permettent pas de les analyser de la mme
manire, ce qui aurait permis dobserver limportance des salles historiques de lest et de louest, ou les effets
de la fermeture de la salle de louest en 1874 et de sa rouverture en tant que magasin n o 1 en 1876).
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
Saqqarah V e dynastie
III.1.b. B.N.F., ms. N.A.F. 20177, fo 92 : statues de Rhotep et Nfret (CGC 3 & 4)
III.1.c. B.N.F., ms. N.A.F. 20177, f o 96 : une statue du prtre Rnfer (CGC 18 ou 19)
Saqqarah. V e dyn.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
III.1.d. B.N.F., ms. N.A.F. 20177, f o 97 : statue de Kaper, le Shaykh al-Balad (CGC 34)
Excellence,
Le Muse possde une Chounah118 situe de lautre ct de la
[rue] quil occupe et dans laquelle, lpoque o nos travaux de
[re ?]construction ont t commencs, on a transport, soigneusement
emballs dans des caisses cloues, tous les objets formant nos collections.
Le transport a t fait, sous la surveillance des Conservateurs du
Muse, par nos propres ouvriers aids de douze hommes mis complai-
samment notre disposition par lAdministration de lOrnato.
Pendant un mois, tout le quartier, tous les passants ont vu dfiler
les caisses travers la rue de Boulaq qui nous spare de la Chounah,
et il nest personne dans le voisinage qui nait su que ces caisses
contenaient des antiquits. Pour bien tablir les faits, jajouterai que,
pendant la nuit, la Chounah et le prcieux dpt quelle contenait,
taient sous la surveillance de cinq soldats de la Police, envoys par
la Police elle-mme.
Il y a quelques semaines, un vol a t commis dans la Chounah.
Un, et peut-tre deux malfaiteurs, ont, pendant la nuit, escalad le
mur, mont sur le tot, dfonc le plafond de la Chounah,
essay de percer avec une pioche la base du mur de la Chounah, et
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
2
rencontrant dans la construction une grosse pierre quils nont pas pu
branler, sont monts sur le toit, ont dfonc le plafond, et sont descendus
par des cordes une corde dans lintrieur du btiment.
Le hasard les a fait tomber sur une premire caisse. Ils ont [allum ?]
de la (bougie ?), et coups de marteau ils ont dclou le couvercle de [la]
caisse. Malheureusement pour eux cette cai Quand ils ont vu quelle [ne]
contenait rien qui valt la peine dtre emport, ils sont passs []
la caisse voi une autre caisse, et de nouveau ils ont fait retentir
la chounah de coups de marteau qui ont d tre trs-violents, [parce ?]
que la caisse tait solidement cloue. Cette fois, la caisse sest
trouve plus riche, et un certain nombre de scarabes ont t vols.
Comme je crois que jusqu prsent, malgr tout le zle et
toute lintelligence qua dploys la Prfecture de Police, aucun
trace des voleurs na pu tre dcouverte, je demande intervenir
et sollicite respectueusement de V. E. la permission de lui dire ce que je pense.
Que le vol ait t commis par des employs du Muse, c[est]
ce que je ne saurais admettre. Des employs du Muse sauraient voler
toute autre chose que des scarabes, . et ct de la caisse des scarabes
il y avait Nous avons dans nos collections des bronzes qui valent [dont]
un seul vaut cent scarabes et il ntait pas difficile, [de trou ?]
pour un employ du Muse, de trouver les caisses qui les contenai[ent.]
Je maperois que, depuis plusieurs semaines, la Police fait
comparatre souvent devant elle le nazir du Muse, comme [si elle]
le souponnait. Ici, Excellence, permettez-moi de (parler ?) : [jai ?]
depuis 23 ans cet homme mon service. Les occasions que jai [eues]
dprouver sa fidlit sont nombreuses. Pendant des (mois ?) il [a]
eu littralement le Muse sous sa garde, pen surtout pendant [les]
terribles inondations que nous avons traverses et qui nous [ont]
exposs des dmnagements subits. [3 lettres barres ?] Le mme nazir a
ramen de Saqqarah, dAbydos, de Thbes, des antiquits [en/sans ?]
nombre, et toujours jai eu reconnatre ses scrupules.
Dailleurs une simple rflexion fera voir Votre Excellence [que]
notre nazir nest pour rien dans le vol commis. Notre [nazir]
sait en effet o sont dposes pen toutes nos clefs. [Au lieu de ?]
273
[monter ?] pendant la nuit sur un tot, au lieu de sexposer recevoir
[un] coup de bton et mme peut-tre un coup de fusil, au lieu de (jouer ?) son
[???] et sa libert contre quelques scarabes, ne lui tait-il pas
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
[???], a pris de leurs mains ces trois cents francs, et com quand je me
suis aperu de ce vol, il a t enterrer cet argent dans le jardin
du Muse. Comme mes deux petits enfants taient mls laffaire,
[je nai pas ?] voulu me plaindre, et je me suis content de chasser le (susdit ?)
Hanoum Safer. Aujourdhui Hanoum Safer vend au Caire des vient
au Caire vendre des antiquits quil sest procures je ne sais o. +
2 Mme rflexion pour un autre habitant de Saqqarah nomm
[???] El-Hti(n ?). Cest le plus intrpide vendeur dantiquits que
[jaie jamais vu ?] et je. Directement je ne lai jamais pris en flagrant dlit.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
5 275
Enfin jindiquerai, comme capables davoir commis le vol de la Chounah,
des hommes des Pyramides qui, au vu et au su de tout le monde,
vendent des objets antiques aux visiteurs. Je sais que quelques un quelques
[unes] de ces antiquits sont fausses, mais il en est de vraies parmi
[elles] O se les procurent-ils ? Voici les noms de ces hommes :
Ils sont, Excellence, les personnes sur lesquelles mes soupons
peuvent se porter. Si on fais pouvait faire comparatre ces personnes, les
interroger, les confronter, peut-tre un mot chapp par hasard
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
[pourrait ???] nous mettra-t-il [2 ou 3 mots barrs] sur la trace des voleurs.
Ne pourrait-on pas aussi interroger les cinq soldats qui taient
[de garde ?] dans la nuit du vol. Il me parat difficile quon soit mont
sur le toit de la chounah, quon ait dfonc le plafond, quon se soit
[dplac ?] dans la chounah avec une lumire, quon ait dclou grands coups
[de marteaux ?] deux caisses, sans quaucun de ces soldats des cinq gardiens nait rien vu
[ni] entendu. Peut-tre un indice renseignement pourrait-il tre fourni par
[eux sur ?] lheure laquelle le bruit a t entendu, et peut-tre
[pourrait-on ?] tirer de ces ce indices renseignement quelque indice [mot barr] utile.
( Jaimerais ?) aussi que lon compart
Je dsirerais aussi quune confrontation dun autre genre ft faite.
Un des voleurs, en circulant dans la Chounah, a laiss sur une
[caisse] couverte dune couche paisse de poussire, lempreinte de son
[pied]. Je ne doute pas que les personnes envoyes par S.E. le
Prfet de Police le lendemain du vol naient (soigneusement examin ?) cette empreinte accusatrice
et nen aient gard la forme. Je voudrais quon
la confrontt avec les pieds des vendeurs dantiquits dont je viens de
vous donner les noms.
Tels sont les points que je me permets de signaler par lintermdiaire
de V.E. lattention de la Prfecture de Police. Si cette fois les voleurs
[restent] impunis, cela ne pourrait que servir dencouragement aux
autres, et le Muse de B. serait de + en + le point de mire des
[gens] qui ne vivent que des antiquits vendues aux voyageurs, et qui ne
peuvent se les procurer ces antiquits quen les volant.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
III.3. Contextualisation
Source : JOANNE Adolphe, Paris illustr. Nouveau guide de ltranger et du Parisien, Paris, 2e d., 1863, p. 649.
40
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
Source : Moser 2006, fig. 6.8, p. 186 (publication originale dans Illustrated London News, 5 aot 1854,
p. 112).
Source : Moser 2006, fig. 6.7, p. 186 (publication originale dans DELAMOTE P. H., Photographic Views
of the Progress of the Crystal Palace, Sydenham, [s. l.?] 1855, pl. 68).
41
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
III.3.a.. Salle gyptienne du Neues Museum de Berlin (musographie du milieu du XIXe sicle)
42
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
III.3.a.. Le pavillon gyptien de lexposition universelle de Paris de 1867, conu par Mariette et prsentant
des collections du muse de Blq
Source : DUCUING Franois (dir.), Lexposition universelle de 1867 illustre, t. 1, Paris, 1867, p. 423119.
43
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
Source : Moser 2006, fig. 6.18, p. 199 (photographie de Frederick York de 1875, archives centrales du British Museum).
Source : Moser 2006, fig. 6.19, p. 199 (photographie de Frederick York de 1875, archives centrales du British Museum).
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) III. DOCUMENTS DIVERS
III.3.b. Chronologie121
121 Frise ralise grce au site Frise chronologique (http://www.frisechrono.fr/default.aspx), le 13 avril 2013.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IV. RPERTOIRES BIBLIOGRAPHIQUES
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IV. RPERTOIRES BIBLIOGRAPHIQUES
IV.1.b. Articles
MARIETTE Auguste, Extrait dune lettre de M. Mariette M. Jomard sur les fouilles de Thbes, dAbydos,
de Saqqarah, sur le muse de Boulaq, etc. , Revue archologique (2e srie) 2, 1860, p. 206-207.
SAULCY (DE) Flicien Le muse du Caire , Revue archologique 9, 1864, p. 313-322.
CHARMES Gabriel, La rorganisation du Muse de Boulaq et les tudes gyptologiques en gypte ,
Revue des deux mondes, septembre 1880, p. 175-211.
VOG (DE) Eugne-Melchior, Chez les Pharaons. Boulaq et Saqqarah , Revue des deux mondes, janvier
1877, p. 331-358.
EDWARDS Ann Amelia Blandford, Professor Masperos New Catalogue of the Boulak Museum , The
Times, 11 janvier 1884, p. 3.
RHON Arthur, Mariette-Bey. II Le muse de Boulaq , Le magasin pittoresque 52, 1884, p. 62-64 & 128-
131.
WALLON Henri, Notice sur la vie et les travaux de Franois-Auguste-Ferdinand Mariette-Pacha, membre
ordinaire de lAcadmie des Inscriptions et Belles-Lettres , CRAIBL (4e srie) 11, 1883 (1884), p. 45-
163.
[Anonyme] Bulletin mensuel de lAcadmie des inscriptions, Revue archologique (troisime srie) 6,
1885, p. 230-243.
[Anonyme] The Boulaq Museum , The Athenum 3125, 1887, p. 357.
CATTAUI Adolphe, Rapport sur une mission dans la Haute-gypte. (Aot-dcembre 1886.) , Revg 5,
1888.
WALLIS Henry, The Boulaq Museum , The Art-Journal, avril 1888, p. 103-110.
MASPERO Gaston, Le muse de Boulaq et le muse de Gizh , La nature 18-2, 1890, p. 199-202.
GRBAUT Eugne, Le transfert du Muse de Boulaq Guizeh , BI (3e srie) 1, 1890 (1891), p. 44-51.
MASPERO Gaston, Documents relatifs aux fouilles de Mariette , RT 12, 1892, p. 214-218.
MASPERO Gaston, Histoire du muse du Caire , Revue dgypte & dOrient (7e anne) 4, 1906, p. 133-
145.
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IV. RPERTOIRES BIBLIOGRAPHIQUES
IV.4.b. Contextes
LO Anne, Auguste Mariette Pacha. tude sur les dbuts de larchologie gyptienne, mmoire de diplme
dtude suprieure dhistoire, Facult de Paris, 1946.Khater 1960 : KHATER Antoine, Le rgime
juridique des fouilles et des antiquits en gypte (RAPH 12), 1960.
MONTET Pierre, Isis, ou la recherche de lgypte ensevelie, Paris, 1956.
ABOU-GHAZI Dia , Personalities that developped the Egyptian Museum , ASA 67, 1988, p. 19-58.
DAVID lisabeth, Mariette Pacha. 1881-1881, Paris, 1994.
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DAVID lisabeth, Gaston Maspero. 1846-1916. Le gentleman gyptologue, Paris, 1999.
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DAVID lisabeth (d.), Gaston Maspero. Lettres dgypte. Correspondance avec Louise Maspero (1883-1914),
49
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) IV. RPERTOIRES BIBLIOGRAPHIQUES
Paris, 2003.
DAVID lisabeth, Mariette (1821-1881) et la photographie (ne en 1839) , dans BROCHET Pierre & SEGUIN
Batrice (dir.), Mariette en gypte, ou La mtamorphose des ruines, Boulogne, 2004, p. 97-98.
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Genevive (dir.), Un jour jachetais une momie. mile Guimet et lgypte antique, Lyon, 2012, p. 30-39.
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SILBERMAN Neil Asher, Between Past and Present: Archaeology, Ideology and Nationalism in the Modern
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COLLA Elliott H., Conflicted Antiquities. Egyptology, Egyptomania, Egyptian Modernity, Durhan, 2007.
50
LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) V. LOCUTIONS ET ABRVIATIONS EMPLOYES
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) TABLE DES MATIRES
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LE MUSE DANTIQUITS GYPTIENNES DE BLQ (ANNEXES) TABLE DES MATIRES
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