Leila Abu Zayyd

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La nouvelle fminine arabe ou

les petitre lles de Shrazade

Samia Barrada
Ecole Suprieure Roi Fahd de Traduction
Tanger

Synergies Monde arabe n 4 - 2007 pp. 91-102


Rsum : La nouvelle est une forme dcriture abondamment
investie depuis quelques dcennies par des auteures arabes.
Ce constat interroge Samia Barrada : Pourquoi la nouvelle ? Le
phnomne rvle-t-il lexistence dune criture fminine ? Quels
thmes nourrit-il ? Larticle enchane ensuite sur une tude originale
de Shrazade, cette rfrence moyen-orientale qui fut et reste
lorigine symbolique de la parole fminine.
Abstract : The novel is a variety of scripture that concerns Arab
feminine authors since a few decades. Samia Barrada is investigating
about this context: Why do these women write novels ? Can we
discover then the existence of a feminine writing or style ? What are
the subjects of this literature ? The contribution links up afterwards
with Shahrazade analysis which was, and still is, a great Middle East
reference of feminine speech.
Mot-cls : criture fminine, parole fminine, la nouvelle et le conte,
sociologie, esthtique littraire.

Introduction la nouvelle fminine arabe

Cette tude consacre la nouvelle fminine arabe se situe dans le droit l


dun numro de la Revue marocaine Turjuman, (2000, vol.9 n2), qui proposait
des traductions en plusieurs langues de nouvelles dauteures arabes. Poursuivre
ce travail semblait ncessaire, mais cette fois avec la volont de questionner
cette littrature naissante pour mieux la comprendre. Pourquoi la nouvelle
est-elle investie de la sorte par les femmes ces dernires dcennies? Peut-on
parler dcriture fminine ? Quest ce qui la caractrise ? Quels sont les thmes
privilgis ? Comment apprhender ces textes quand on est traducteur ou
traductrice ? Quelle audience leur est rserve? Des auteures, des traducteurs,
des critiques ont abord dans ce dossier toutes ces questions et dautres encore,
nous permettant davoir une ide plus prcise sur cette venue lcriture
des femmes arabes. Pourquoi la nouvelle ? Zineb Laouedj nous rappelle ce
sujet que sil est vrai que la littrature fminine compte depuis la priode
antislamique bien des potesses, la prose a t jusquici peu reprsente. La
nouvelle - comme le roman - est rcente dans la littrature arabe en gnral

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et plus encore dans la littrature fminine. La n du XXme sicle aura t


marque par lmergence dcrits en prose de femmes arabes et le nombre de
nouvelles publies, dans des recueils ou dans des journaux, montre combien ce
genre se prte lmergence dune nouvelle criture. La nouvelle est lle du
conte, autorise une prise de parole crite, lavnement dun nous fminin ,
expression dune condition fminine commune ; elle permet le tmoignage. De
plus, elle sinsre facilement dans les colonnes dun journal ou dune revue.
Cest ce que rappelle Samia Barrada dans La nouvelle fminine arabe ou les
petites lles de Shahrazade . Du point de vue de lcrivaine algrienne de
langue franaise Lela Sebbar, la nouvelle autorise une grande libert. Elle est
galement lie un tat de crise, de guerre, de violence .
Elle exprime en condens cet tat de drgulation quest la crise et apparat
comme le genre le plus appropri pour exprimer le doute, lincertitude, le
questionnement. Le grand prix de la nouvelle organis conjointement par Les
ditions Tarik, lhebdomadaire marocain Tel Quel et la BMCI, tmoigne par
ailleurs de lintrt grandissant port la nouvelle et du succs rencontr auprs
des jeunes auteurs (hommes et femmes).Pourquoi fminine ? Nest ce pas limiter
le champ littraire ? Peut-on parler dcriture fminine ? Cest Rachid Berhoune,
professeur et traducteur marocain, qui sinterroge sur le bien fond dun tel
tiquetage. La littrature aurait-elle un sexe ? Non, dit-il. Et cette appellation
de littrature fminine le gne assurment. Elle est, daprs lui, rductrice et
annule la singularit de lcrivaine en la fondant dans la catgorie femmes .
Sans compter que ce terme est souvent connot pjorativement et dsigne une
littrature de seconde zone. Lapparition du corps dans la production littraire
fminine apparat comme la transgression suprme. Mais le tabou commence
seffriter. Mme dans les pays du Golfe o la femme est assujettie dimportantes
contraintes (cf. Les aspirations fministes chez quelques crivaines de la
Pninsule arabe de Isabelle Camera dAfitto), les femmes sattaquent des sujets
indits, jamais abords par les hommes. Lcriture fminine serait-elle lcriture
de ce qui na jamais t reconnu et dnonc par les hommes? Les femmes
parlent des femmes, cest une vidence : de leurs souffrances, de la cruaut de
la socit, de leur soumission lautorit masculine, de leurs rves de libert. Les
titres des nouvelles cits dans ce dossier par les diffrents intervenants donnent
une ide des thmes spciques de cette littrature fminine : ils tournent
autour de : la parole, du silence, du corps, de la lumire, de la folie, des noces,
de la honte,de lhonneur, de la loi... Cette littrature fminine serait-elle donc
fministe ? Oui daprs Isabella Camera dAfitto, ou du moins manifeste-t-elle
des aspirations fministes. Cest indniable pour Zineb Laouedj, qui montre
travers son panorama de la littrature fminine algrienne dexpression arabe
le combat men par les Algriennes pour laccs une citoyennet pleine et
entire et pour la libert dexpression. Littrature engage, certes, mais souvent
soucieuse de ne rien sacrier lart. Du tmoignage brut au fragment cisel, la
nouvelle revt bien des formes. Fayza El Qasem a choisi de nous prsenter des
nouvelles quelle a traduites de la Ymnite Houda al-Atts. Ce qui a sduit la
traductrice, cest cette prose la lisire de la posie, ce regard singulier port
sur soi, ce travail sur la langue, cette faon de suggrer sans dire. Lcriture de
Houda al-Attas va lencontre des ides reues sur cette littrature fminine
objet de voyeurisme masculin : Ici point de littrature engage, point de
clichs ou de propagande. Nous ne retrouvons pas non plus le luxe de dtails

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sur la vie prive, sur les proccupations existentielles de lauteur qui dominent
actuellement la production littraire .Clichs, strotypes : le mot est dit.
Il est vrai que littrature fminine suscite bien des suspicions. Dans bien des
articles de ce dossier la question de la rception de la production fminine est
voque. Dans TraduttoreTraditore, The Qualms of Conscience and the Issue
of Cultural Betrayal , elle parle du malaise ressenti en tant que traductrice
aprs la publication dun choix de nouvelles de la Koweitienne Fawzia Shwaish
Al-Salem. Elle qui pensait faire preuve de fminisme en traduisant les nouvelles
qui dnoncent le mieux le sort rserv aux femmes (The wedding night, The
wedding morn) a trs vite t assaillie par des doutes en lisant des crits de
femmes arabes amricaines. Navait-elle pas contribu malgr elle alimenter
les strotypes occidentaux sur le monde arabe? Navait-elle pas trahi sa propre
culture en traduisant ces textes si faciles instrumentaliser ? Le fminisme
arabe nest-il pas discrdit ds lors quune oeuvre engage rencontre un succs
hors du commun en occident? Nous avons fait appel plusieurs chercheurs et
traducteurs dcrits de femmes qui nont pas rpondu ou pas pu rpondre notre
invitation. Nous le regrettons et remercions tout le monde pour les contributions.
Un merci particulier Claude Krul, pour sa traduction de litalien de larticle
dIsabella Camera dAfitto et pour ses prcieuses suggestions tout au long de
notre dmarche.

Shahrazade ou les origines de la parole fminine

En abordant la littrature fminine arabe contemporaine, un dtail a retenu


mon attention : Shahrazade est frquemment cite par les crivaines arabes
contemporaines qui se rfrent la conteuse des Mille et une nuits pour se
dnir ou se positionner par rapport celle quelles considrent comme leur
ane. Shahrazade a ceci de particulier quelle a assign la parole fminine la
mission de divertir un homme, Shahrayar et de captiver son attention jusqu
laube pour diffrer sa mort. Le conte est, dans Les Mille et une nuits, la parole
qui permet de triompher de la mort annonce, la ruse qui tente, veille aprs
veille, dchapper la menace de meurtre.
Dans un essai intitul Pour en nir avec Shahrazad 1, la Tunisienne Fawzia Zouari
sinsurge contre ce quelle nomme les subterfuges de survie de Shahrazad .
Elle afrme vouloir non pas survivre mais vivre et slve avec vhmence
contre ce que reprsente pour elle limage de la conteuse des Mille et une
nuits : Je renie, dit-elle, la lgitimit dun principe qui prtend me soustraire
linjustice par le seul moyen de la ruse ; () je mlve contre celle qui
protgea sa vie en faisant oublier sa personne. Celle qui troqua contre les
murmures de lamour partag le chapelet des passions tierces .2
Pour Fawzia Zouari - on laura compris -, Shahrazade est emblmatique de
lalination fminine : lorsquelle sauve sa vie, elle aline son existence 3.
Autrement dit, Shahrazade russit tout juste subtiliser un semblant de vie
Shahrayar, et ceci par loccultation de ce quelle est et de ce quelle dsire. Le
conte nest donc que ruse et subterfuge, cest la parole censure, manifestant
la soumission ancestrale aux valeurs patriarcales et prennisant une certaine
image de la femme faible mais ruse et habile, usant de toutes sortes dartices
pour triompher de la force masculine. Il est temps, milite lauteur de Pour en
nir avec Shahrazad, que les femmes arabes se dlestent de limage de la

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conteuse, afrment leur individualit et sautorisent raconter leur intimit.


Cependant, contrairement Fawzia Zouari qui refuse de sinscrire dans la ligne
de Shahrazade, dautres femmes crivaines arabes revendiquent cette liation.
Cest le cas de Kachchi Inm dans un livre intitul Paroles dIrakiennes.
Le drame irakien crit par les femmes4, place Shahrazade aux origines de la
parole fminine, avec une seule diffrence, cest que Shahrazade trompait la
mort grce au conte alors que les Irakiennes daujourdhui trompent la mort
par lcriture. Kachchi Inm crit :
La lgende dit que Shahrazade,
Dans le Bagdad des Mille et Une nuits,
A tromp la mort avec le rcit.
Le soir, elle commenait un conte
Et cessait aux aurores la parole consentie.
Ses petites lles, aujourdhui, usent
A peu prs de la mme ruse :
Elles trompent le destin avec des crits
Qui en disent plus vrai
Que tous les bulletins du monde.
On pourrait aussi citer la Marocaine Fatima Mernissi, auteur du fameux Chahrazad
nest pas marocaine5, et qui, dans son roman Rves de femmes 6 raconte comment,
enfant, elle tait indigne par le fait que Shahrazade ne disposait daucune libert :
Pourquoi ne pouvait-elle pas dire ce quelle voulait sans se soucier du roi ? 7
sinsurgeait-elle. Mais tout en dnonant labsence de marge de manuvre de
la conteuse, la narratrice reconnat que Shahrazade a t son modle, quelle a
exerc un pouvoir et une inuence certaines sur son futur dcrivain : Je voulais,
cone-t-elle, comme elle, apprendre lart de conter dans la nuit .8
Mais que retenir de cette rfrence rcurrente des crivaines arabes
Shahrazade ? Pourquoi lhrone des Mille et une nuits est-elle si souvent
invoque ? Une vidence tout dabord simpose : le conte est peru comme
un hritage, cest cette parole primordiale lgue par laeule et que tour
tour on renie ou revendique, dont on se nourrit ou quon dpasse. Les femmes
arabes nes lcriture sont toutes ces petites lles , ces descendantes de
Shahrazade. Mais des petites lles qui ont eu accs linstruction, lcrit
et qui, au lieu de perptuer la tradition orale du conte, font irruption dans la
littrature. Dsormais les femmes arabes, du Machreq au Maghreb, crivent.
Elles crivent indiffremment des romans, des pomes, des nouvelles et des
essais. Mais nous nous intresserons ici plus particulirement la nouvelle car
il semble que ce soit un genre particulirement pris par elles.
I- Lessor de la nouvelle au sein de la littrature fminine arabe contemporaine
En effet la nouvelle connat un essor remarquable ces dernires dcennies. Cest
souvent par le rcit bref que les crivaines entrent en littrature. Certaines
matrisent parfaitement lart de la nouvelle, dautres y voient simplement
le moyen dexpression le plus adquat pour tmoigner. Je citerai ici juste
quelques noms pour donner la mesure du phnomne : les Marocaines9 Lela
Abouzed, Latifa Baqa, Siham Benchekroun, Maha Trabelsi, Soumya Zahy, Houria
Boussejra ; les Saoudiennes Badriyah al-Bishr, Fawzia Bakr, Rouqayya Hammoud
al Chabib ; les Algriennes Assia Djebar, Leila Sebbar, Lela Marouane, Massa

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Bey ; la Tunisienne Amina Sad, les Palestiniennes Samira Azzam, Adania Shibli,
les Egyptiennes Salwa Bakr et Hoda Barakat, la Libanaise Hanan El-Cheikh
ces femmes (et la liste est forcment lacunaire), quelles soient journalistes,
enseignantes, avocates, mdecins ou crivaines, quelles vivent dans leur
pays ou ltranger, publient des nouvelles dans des revues, des recueils,
des anthologies. Elles crivent en arabe, mais aussi en franais, en anglais.
Certaines sont abondamment traduites comme Salwa Bakr dont luvre a t
en partie traduite en anglais, franais, allemand, nerlandais et espagnol. Il
en est de mme pour Hanan El-Cheikh dont le recueil Le cimetire des rves10
a t excellemment traduit en franais par Yves Gonzalez Quijano. Dautres
commencent tout juste se faire connatre, comme les Saoudiennes : on peut
citer Rose dArabia,11 anthologie traduite rcemment en italien par Isabella
Camera dAfito, qui a permis de faire connatre aux lecteurs italiens les
nouvellistes saoudiennes. On peut galement citer la traduction franaise
malheureusement trs mdiocre - de Jean Yves Gillon du recueil Le mercredi
soir, femmes de Riyad 12de Badriyah al-Bishr. La revue Turjuman a publi en
2000 un numro spcial consacr la traduction en anglais, franais et allemand
de nouvelles fminines, notamment de Latifa Baqa, Salwa Bakr, Salma Matar
Saif , Radwa Ashur, parues initialement dans lanthologie Kullu hadha as-sawt
al jamil en 1994 au Caire.
Explication du phnomne
La question qui surgit est bien sr : Pourquoi ce foisonnement de la nouvelle ? A
quoi tient ce got prononc des femmes arabes pour ce genre littraire ?
1) La nouvelle et la presse
Une premire rponse un peu rapide serait : parce quon a plus vite fait dcrire
un rcit bref quun roman. La plupart de ces crits courts semblent tre rdigs
dans lurgence (certaines nouvelles sont, soit dit en passant, particulirement
bcles), comme si crire tait une parole vole, un geste dinsubordination
majeur qui devait tre accompli en toute hte, pour ne pas succomber la
tentation du silence. Mais cette rponse serait incomplte si on ne rappelait pas
aussi que la brivet de la nouvelle facilite considrablement sa publication.
Car souvent, avant dtre runies dans un recueil, les nouvelles apparaissent
sparment dans des revues spcialises, dans des magazines ou mme des
supplments littraires de quotidiens o elles peuvent sinsrer aisment. Le
regain de popularit de la nouvelle semble donc li sa relation avec la presse.
On y parcourt une nouvelle, ou seulement son titre, comme nimporte quelle
autre nouvelle du journal. La frontire entre ction et ralit est souvent
extrmement tnue, comme ces textes de Massa Bey, Nouvelles dAlgrie13,
o les personnages ont, elle le prcise, une ressemblance non fortuite avec
des personnages existants ou ayant exist , o lcriture se dveloppe, contre
la censure, dans lurgence de dire un quotidien, un prsent que lcrit doit
saisir dans son immdiatet sous peine de le perdre jamais. Tmoigner partir
de billets courts, restituer des instants de vies pris sur le vif, faire entendre des
clats de voix capts et les diffuser largement grce des supports peu coteux
et accessibles sont les choix que semblent avoir faits beaucoup de femmes
arabes pour que leurs crits paraissent et soient lus par le plus grand nombre.
Reste que si les femmes exprimentent volontiers lcriture de la nouvelle,

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cest parce que le genre prsente aussi un intrt particulier en raison de ses
origines et de sa forme.
2. La nouvelle et le conte
Les petites lles de Shahrazade manifestent un penchant pour la nouvelle
dabord parce que la nouvelle est aussi une petite lle du conte. Et ce
nest pas une boutade. Didier Souiller, auteur dun livre intitul La nouvelle
en Europe14, rappelle que cest Le Dcamron de Boccace (crit entre 1349 et
1351) qui marque la naissance du genre en Europe. La nouvelle se dnissait
comme un court rcit en prose, crit en langue vulgaire et qui, dispos dans un
recueil, se prtait des interprtations. Elle est, daprs les historiens du genre,
un dveloppement profane de lexemplum, rcit fait par les prdicateurs pour
illustrer leur propos diant (cest un peu le Khabar de la prose classique arabe).
Lexemplum puisait lui-mme ses sujets soit dans la ralit, soit dans les recueils
de contes orientaux ou arabes trs en vogue lpoque. Didier Souiller met en
vidence la disposition du Dcamron qui runit les cent nouvelles que racontent
dix narrateurs pendant dix jours. Ce procd serait, daprs lui, dinspiration
orientale. On le retrouve, note M. Souiller, dans les Mille et une nuits avec la
succession des rcits raconts chaque nuit. Et, comme le conte, la nouvelle est
lie au temps de la narration orale : on supprime tout ce qui risque dennuyer
lauditeur ou le lecteur et tout est racont en prvision de la chute nale.
En somme, cest le conte arabe et oriental qui a nourri la nouvelle dont la
naissance est situe en Europe au 14me sicle. La nouvelle ne fera son apparition
dans le monde arabe quau 20me sicle, et au dpart, il faut le souligner, elle na
pas t le fait des femmes. Des noms comme Naguib Mahfouz (Hams el- junun,
Chuchotements de folie, 1938) Yahia Haqqi, Yusuf Idris, Zakaria Tamir et dautres
ont incontestablement marqu son dveloppement dans le monde arabe.
Si les femmes investissent la nouvelle depuis peu, cest sans doute parce quune
brche sest ouverte : la littrature qui leur offre une tribune et leur permet de
faire entendre leur voix. Une voix qui nest plus celle du conte. Certes la nouvelle
y plonge ses racines mais pour sen manciper. Fawzia Zouari, lauteur de Pour en
nir avec Shahrazad, a sans doute raison de dire que dsormais ( la faveur des
mutations socio-conomiques dans les socits arabes) la parole est prendre.
Elle nest plus bride, souterraine, mais sexprime plus librement. La nouvelle
autorise cette afrmation de lindividu, chose que ne permettait pas le conte.
3. La nouvelle et lmergence dune identit fminine
Lmergence de cette identit fminine est patente quand on examine le
contenu des nouvelles crites par les femmes arabes. A la question : de quoi
nous parlent ces nouvelles ? La rponse est claire : elles nous parlent quasi
invariablement des femmes. Les rcits de Hanan El-Cheikh sont peupls de
femmes originaires des quatre coins du monde arabe : elles habitent Beyrouth,
Fs, le Ymen ou sont exiles Londres et poursuivent toutes obstinment le
mme rve de libert. Dans les Sept lles de Lela Sebbar15, cest travers le
temps que les portraits de femmes dlent : des annes 1920 aux annes 2000,
lauteure raconte lenfermement des femmes et de leurs lles des deux cts
de la Mditerrane, les preuves quimpose, l aussi, leur dsir de libert. Les
femmes de Badriyah al-Bishr sont des femmes ordinaires de la classe moyenne
saoudienne dont le quotidien est ptri dennui et dont la rbellion se rvle

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impossible. Les nouvelles de Badriyah ont un caractre inachev, comme si la


rvolte ne pouvait clore, comme si lhistoire de ces femmes tait dans une
impasse irrductible. Les protagonistes des rcits de Salwa Bakr dans le recueil
Agin el fallaha (Des histoires dures avaler)16 sont aussi essentiellement des
femmes : lpouse en rvolte contre son mari despotique, les jeunes lles se
rjouissant de la mort de leur pre tyrannique, la jeune lle refusant le mariage
impos par sa famille et sombrant dans la folie. LAnthologie de la nouvelle
maghrbine17 de James Gaash montre aussi que pour Nadia Chak, Farida
Benlyazid, Lela Abouzeid, Fadla Sebti, Bahha Trabelsi, Amina Sad et dautres,
la thmatique fminine est omniprsente. Des femmes de toutes conditions :
mres, pouses, domestiques font entendre leur voix.
Il est intressant de noter que la forme du recueil permet de faire entendre
non pas une voix mais une pluralit de voix. Car le recueil de nouvelles est
tel une tribune do peuvent sexprimer individuellement et successivement
toutes ces femmes. Comme le remarque Ccile Oumhani18 : Ces recueils par
la fragmentation qui les dnit, permettent de passer dun elle singulier
un elles au pluriel (...) La collection de ces textes fait merger la fois la
singularit mais aussi la pluralit, contrairement au roman qui ne prendrait
pour centre que la vie dune seule femme .
Lcriture de la nouvelle rvle la qute, douloureuse souvent, dune identit
fminine dans des socits o les tres ne sappartiennent pas, o la notion
dindividu nexiste pas, chacun tant soumis aux lois implacables du groupe.
Chaque femme porte en elle plusieurs femmes disait lcrivaine algrienne
Ahlam Mosteghanemi. Et Bahaa Trabelsi de surenchrir la n de sa nouvelle
intitule La rencontre19 Aujourdhui, dit-elle, je suis toutes les femmes .
Ainsi le processus dindividualisation passe par la prise de conscience dappartenance
une communaut fminine. Autrement dit, pour accder au je du roman,
passer par le elles de la nouvelle, reprsentatif du collectif fminin, est
souvent le passage quasi oblig pour accder au roman.
Notre propos sur la prdominance du thme de la femme dans les crits fminins
doit tre cependant quelque peu nuanc : les textes des nouvellistes dont les pays
sont en proie des conits meurtriers tels que la Palestine, lAlgrie, lIrak ou le
Liban, sloignent souvent du thme de la guerre des sexes pour aborder celui de
la guerre tout court. Prenons les nouvelles de deux Algriennes dont lapproche
diffre.
Dans Soldats20 de Lela Sebbar, les hros sont principalement des hommes, tous
victimes de conits aveugles : le photographe cambodgien qui photographie,
contraint, la lame froide contre le cou, les hommes, femmes, enfants, qui seront
abattus par les khmers rouges ; le ls du soldat harki, qui ne saura pas si son
pre a t un tratre ou sil a t trahi ; le soldat isralien, qui un moment berc
par les paroles de fraternit entre Arabes et Juifs rappeles par le vieux cousin
originaire du Maroc, basculera dans la violence quotidienne dune guerre quil
na pas choisie ... Des femmes surgissent cependant, comme ces mres pleurant
leurs ls disparus, ou la sur du harki, si jeune si douce, marie quatorze ans et
rpudie, et dcouverte un beau jour au BMC (Bordel Militaire de Campagne)...
Chez Lela Sebbar, quand ses nouvelles parlent de guerre, elles paraissent consentir
une trve, interrompant leur dnonciation de la condition fminine.
Massa Bey, dans Nouvelles dAlgrie, choisit, quant elle, de mettre en scne

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des femmes : lorpheline de six ans, la veuve, la tante du jeune homme de vingt
ans dchiquet par une bombe, la tante du jeune terroriste, la victime du viol...
Cest le ressenti des femmes face une situation tragique comme celle de lAlgrie
actuelle qui intresse lauteure. Mais au l des questions pour comprendre, la
violence de la relation homme/ femme ressurgit : les assassins ont t ports
par des femmes , ces mres, personne ne leur a jamais permis de dire tout
simplement non (...), subir accepter en silence, le pre, et puis lpoux, et puis
le ls, de renoncement en dchirures, parfois si profondes quelles entament la
chair, intolrable douleur, accrue par les cris quelles retiennent, de tout leur
corps et quelles ne peuvent expulser 21. La violence de la guerre rejoint la
violence des rapports masculin/fminin : lune tant, du point de vue de Massa
Bey, sans doute lorigine de lautre.
4. Les apports esthtiques ou sociologiques de la nouvelle
Lcriture des nouvelles fminines arabes est-elle porteuse de valeurs esthtiques ?
Ou la nouvelle ne serait-elle quun roman avort ? La rponse est nuance. Toutes
les nouvelles ne se valent pas. Certaines crivaines arabes matrisent parfaitement
lart de la nouvelle. Cest le cas de Hanan El-Cheikh, Bahaa Trabelsi, Salwa Bakr,
Lela Sebbar et dautres encore qui russissent dans le bref espace dun texte
nous captiver, mouvoir et surprendre.
Il appartient Baudelaire dans ses uvres critiques davoir cern et dni une
esthtique de la nouvelle. Lartiste, sil est habile, naccommodera pas ses
penses aux incidents, mais, ayant conu dlibrment un effet produire,
inventera les incidents, combinera les vnements les plus propres amener
leffet voulu. Si la premire phrase nest pas crite en vue de prparer limpression
nale, luvre est manque ds le dbut. Dans la composition tout entire, il ne
doit pas se glisser un seul mot qui ne soit une intention, qui ne tendra, directement
ou indirectement parfaire le dessein prmdit. , crivait-il22 en 1857 propos
des nouvelles dEdgar Allan Poe.

Plus proche de nous, lcrivain Julio Cortazar soulignait dans une confrence donne
la Havane en 1962 sur quelques aspects du conte 23 (la langue espagnole
nomme cuento le rcit bref rappelant sa liation loral) : lintensit, la
tension de cette forme, lunit dimpression, la totalit deffet quelle procure.
Le recueil Le cimetire des rves de Hanan El-Cheikh recle bien des russites si
lon se rfre aux critres baudelairiens. La nouvelle intitule Un scorpion dans
le dsert relatant un viol contient ds les dbuts les prmisses de son dramatique
dnouement. De mme, dans Le cimetire des rves, nouvelle inaugurale du
recueil, ds la premire ligne, la tombe que visite la ance de Farid avec sa belle-
famille porte en germe la n : cest l que les rves de la jeune lle et ses projets
de mariage seront ensevelis. Cest par ce jeu de rsonances et dnoncs rexifs
que lunit de la nouvelle est garantie. Dautres que Hanan El-Cheikh excellent
dans lart de la nouvelle et savent conduire habilement la narration jusqu sa
chute dcisive. Nous soulignerons cependant que, pour beaucoup, la nouvelle
nest pas ce rcit rapide, nerveux, incisif, ce sprint , pour reprendre le mot de
Pierre Fournel24 qui fait la force du genre. Bien des nouvelles sabtardissent en
bauche de roman parce quelles se perdent dans les mandres de la narration et
sencombrent dun surplus de dtails. Dans dautres encore, il ne se passe rien,
les temps morts se multiplient jusquau dnouement qui sefloche.

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En fait, il nexiste pas une manire dcrire des nouvelles mais plusieurs. La
nouvelle telle que la dnit Baudelaire privilgie lhistoire, cest la short story
que nous avons dj voque et que Hanan El Cheikh illustre parfaitement. Mais
il existe dautres types de nouvelles. Lhistoire se prcipitant jusqu son terme
signie dans son parcours mme une certaine matrise de son destin ou simplement
une foi dans lavenir que nos crivaines nont pas toujours. Cest bien pourquoi, le
genre clate, prenant diverses formes :
La nouvelle-instant, geant un moment crucial ou simplement privilgi,
rduisant la narration lextrme, force dellipses et de raccourcis. Cest celle
quaffectionne Lela Sebbar. Les Sept lles sont de vritables instantans, sept
clichs drobs la ralit pour raconter sept morceaux de vie.
La nouvelle-journal, mettant en scne un quotidien aride : Latifa Baqa y a recours,
par moments, dans son recueil Ma l-ladi na faleh ? (Que ferions-nous ?)
La nouvelle-monologue mettant en voix des obsessions et souffrances, sans
intrigue ni pripties. Corps indicible de Massa Bey dans Nouvelles dAlgrie25
nous invite ce parcours cahotique et droutant : Faire jaillir les mots comme
ils sont. Sales. Infects. Quils sortent de moi comme une excrtion. Cest a dit
son hrone. Cette criture dsarticule refusant toute linarit du rcit exprime
ici linsens du viol.
La nouvelle-portrait, qui dcrit diffrents types de femmes. Cest ce quoi
sapplique Rachida Saqi dans les Marocaines en mle-vie26, o dlent les portraits
de la petite paysanne, lmra, la faisant fonction, la maligne, la super woman etc.
On notera aussi que beaucoup de nos crivaines nont pas pour souci majeur de
satisfaire des valeurs esthtiques. Ecrire cest, pour elles, avant tout effacer des
annes de soumission et de silence, cest advenir au monde. Pour Latifa Baqa27, le
parti pris vident est de laisser couler les mots avec spontanit et simplicit. Elle
russit, dans Des chaussures sans talon28, rendre dans un style dpouill, des
phrases courtes, haches, quasi oppressantes, latmosphre pesante du pavillon
des femmes dun hpital. Lenfermement et le cloisonnement des sexes y sont
dnoncs sans laboration aucune. Analysant les proccupations esthtiques de
Latifa Baqa dans lensemble du recueil Ma l-ladi na faleh ( Que ferions-nous ?),
Khadija Mouwahidi29 constate qu une certaine simplicit rgit les constructions
syntaxiques et le lexique. ( ) Sloignant de la recherche stylistique, lexpression
verse dans un ralisme qui frise parfois la banalit . Cette banalit correspondrait
la vacuit du quotidien de la narratrice. Dans son Dictionnaire des crivains
marocains30, Salim Jay afrme que Compare aux minauderies de certaines
auteures marocaines de langue franaise, la littrature de Latifa Baka apparat
domine par le got de la vrit et le dsir de tmoigner des qualits profondes
des tres Le choix de la nouvelle semble en tous les cas convenir ici la
narration de ces bribes de vie de personnages peine esquisss.

Les textes de Badriyah al-Bishr, dj abondamment cits, rendent compte dune


criture gauche, immature, desservie en outre par une mauvaise traduction, mais
qui charrient malgr tout parfaitement lennui et le mal-tre des Saoudiennes.
Leur dnouement bancal est en outre rvlateur dune incapacit revendiquer
et se rebeller. Ainsi labsence de travail dcriture peut aboutir un langage
lmentaire de rvolte, de refus ou simplement de vrit brute. Cette vrit,
ce dsir de coller au plus prs au rel transparaissent aussi dans les textes de
femmes marocaines crivant en franais et qui ont tendance truffer leur texte

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de mots emprunts au dialecte marocain et simplement transcrits. Dans Les jours


dici 31 de Siham Benchekroun, on rencontre des expressions comme Zoughbia
Ya ouili ouili El berd Allah Yrrahma expliques dans un glossaire ajout
en annexe. Larabe dialectal, cette langue avec laquelle on ncrit pas, est la
langue qui colle le plus la ralit, cest celle qui vhicule le mieux les motions
et surtout cette part doralit encore si prsente dans la littrature fminine
arabe.
Donc, plus quun acte de cration, lcriture de beaucoup de femmes arabes
apparat comme un acte militant, un processus de rappropriation dune parole
consque. Ce nest pas tant lart qui intresse une certaine catgorie dauteures
arabes, mais la ralit. Lart est artice pour elles, il les loigne de la vrit. Le
ux des mots doit couler comme il vient, sans contrainte aucune. Le canaliser
serait lui faire dire autre chose que la vrit. La narration obit une exigence
fondamentale, celle du tmoignage.

La question de la rception de la littrature fminine marocaine a t aborde par


Abdellah Mdarhri Alaoui32. Il note que si les nationaux oscillent entre indiffrence
et doute face la lgitimit de cette littrature, le milieu universitaire amricain
porte un intrt certain pour les crits fminins. Les chercheurs sintressent
la socit arabo - musulmane et principalement la place que la femme y
occupe. Il semble, remarque M. Alaoui que ce milieu soit motiv plus par les
ouvrages anthropologiques questhtiques, do lintrt pour les rcits de vie et
les tmoignages.
Lintrt de lOccident pour les crits fminins instaure un certain malaise :
Lela Abou Zed a manifest ses craintes quant une instrumentalisation de
cette littrature ltranger. Les femmes ne doivent cependant pas cder une
quelconque forme dintimidation qui les pousserait se taire.
Conclusion : La conqute du je et les limites de lintime
Du conte, parole de femmes captives, la nouvelle o sengage la conqute
dune identit travers la prise de conscience dune communaut de destins
avec les autres femmes, jusquau roman o safrme une identit singulire,
lcriture fminine apparat comme un long cheminement vers la libert. Libert
lmentaire de se mouvoir, de franchir le seuil de la maison, jusqu la libert
suprme de disposer de son corps et daspirer au bonheur. Cette afrmation de
lindividualit va cependant rarement jusquau dvoilement de lintimit. Le
corps reste presque toujours tabou. A quelques exceptions prs : une nouvelle
de Hanan Cheikh voque une relation charnelle Le jour o sa vie sest arrte33.
Il faudrait citer Blessures de lme et du corps de Malika Moustadraf. Et peut
tre aussi ce roman intitul Amande 34, publi sous le pseudonyme Nedjma qui
a fait leffet dun brlot, dun pav rotique dans la mare selon lexpression
du journaliste de Tel Quel, Driss Ksikess.
Il est temps, sinsurgeait Fawzia Zouari, que les femmes se rapproprient leur
corps travers lcriture. Cest chose faite. Mais mme pour celles qui traitent
de sujets moins subversifs, crire est de lordre de la transgression. La femme
qui crit vaut son pesant de poudre , disait Kateb Yacine. Toutes les femmes
qui crivent parlent pour briser le silence dans lequel elles ont t tenues
pendant des sicles. Leur entre en littrature par la nouvelle fait entendre
leur voix, mais aussi celle des femmes qui nont pas voix au chapitre.

100
La nouvelle fminine arabe ou
les petitre lles de Shrazade

Notes
1
Zouari F. 1996.
2
Idem p. 11.
3
Idem p. 13.
4
Kachchi, I.2003.
5
Mernissi F. 1988.
6
Mernissi F. 1996.
7
Idem. p.16.
8
Idem p22.
9
La littrature fminine au Maroc a pris un vritable essor dans les annes 80 et surtout 90 en
raison dune ouverture rcente du pays due aussi bien une volution interne qu des pressions
internationales conditionnant laide la place de la femme dans la socit. ( Voir ce sujet Mdarhri
Alaoui, A. Approche du roman fminin au Maroc : historique, dnomination et rception de la
littrature fminine In Ecritures fminines au Maroc, Etudes et bibliographie. )
10
El Cheikh, H.
11
DAfitto I.-C.
12
Al Bishr B. 2001.
13
Bey, M.1998. .
14
Souiller, D. 2004.
15
Sebbar L. 2003.
16
Bakr, S. 1998.
17
Gaasch, J. 1996.
18
Oumhani C.
19
Trabelsi, B.1996.
20
Sebbar, L. 1999.
21
Bey M. op cit. p 81.
22
Loeuvre de Baudelaire.
23
cit par Delay, F.
24
cit par Jean-Pierre Blin.
25
Massa Bey, op cit. p. 97
26
Saqi, R.1998.
27
Baqa, L. 1993.
28
Baqa, L. 1999.
29
Mouwahidi, Kh. & Baqa,L.
30
Jay, S. 2005.
31
Benchekroun S. 2003.
32
Alaoui, A. M.
33
El- Cheikh, H. op.cit., p. 119
34
Nedjma, 2004.

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