Le Dormeur Du Val
Le Dormeur Du Val
Le Dormeur Du Val
1. Un paysage idyllique
2. La représentation de la mort
a. Du sommeil à la mort
Le lecteur croit tout d'abord que le jeune soldat dort. On relève le champ lexical du sommeil
(« dormeur », « dort », « est étendu », « lit », « il dort », « il fait un somme », « il dort »,
« tranquille »). Mais au dernier vers on comprend que le soldat est mort : « deux trous rouges au
côté droit ». L'insistance sur le verbe dormir est en fait un euphémisme (figure de style qui consiste
à atténuer le sens d'un mot en employant à sa place un autre mot, moins violent ou choquant) : il
désigne le sommeil de la mort. Le retournement du dernier vers est conforme à la structure du
sonnet, qui veut que le poème s'achève sur une chute, ou pointe.
Or la relecture du poème nous invite à considérer que des indices préparant cette chute sont
disposés dans le texte. Dès le début du poème certains indices pouvaient en effet inquiéter le
lecteur : le soldat est « pâle », il est comparé à un enfant « malade », « il a froid » alors que le soleil
brille, il ne sent plus les « parfums ». On peut penser également à la position du dormeur, au vers
13, qui rappelle celle des gisants (statues qui ornent les tombes). De plus, la fleur retenue est le
« glaïeul », dont le nom vient du latin gladiolus, de gladius, « glaive ».
3. De nombreuses ambiguïtés