Etude D Une Avarie Apparue Sur Un Galet Du Broyeur Vertical BC3 A LAFARGE Bouskoura
Etude D Une Avarie Apparue Sur Un Galet Du Broyeur Vertical BC3 A LAFARGE Bouskoura
Etude D Une Avarie Apparue Sur Un Galet Du Broyeur Vertical BC3 A LAFARGE Bouskoura
Dédicace
A la mémoire de mes chers grands parents, que dieu ait leur âme.
A mes chers parents, qui ont toujours su nous prodiguer les bons conseils, pour tous les
sacrifices qu’ils ont dû faire pour nous donner les meilleures conditions de vie.
Veuillez trouver en ce travail la preuve d’amour et du respect que je porte pour vous.
A mes chères amies : Firdaous, Khaoula, Boutaina, Hind, Farah, Sarah, Houda, Sanae, Nihad et
Salsabille pour tous les moments agréables et difficiles qu’on a partagées.
A tous mes amis et les gens que j’aime, qui ont cru en moi et m’ont soutenu.
Imane
Je remercie particulièrement :
Monsieur EL FAKIR, mon parrain industriel, qui m’a formé tout au long de la période
de mon stage en me faisant part de son expérience professionnelle et de ses compétences.
Notre étude s’est basée sur cinq axes essentiels. Nous avons commencé par une analyse
de la fissure qui nous a permis de définir les différents éléments intervenant dans l’apparition
de cette avarie.
Une analyse détaillée de ces éléments et de leur influence sur l’état du galet a été nécessaire
pour déterminer l’origine exacte de la fissure et proposer les solutions adéquates.
Afin d’établir un plan de maintenance du galet, nous avons réalisé une étude AMDEC
permettant ainsi la connaissance des organes les plus défaillants du broyeur.
Enfin, une étude technico-économique a mis en valeur les solutions proposées par un
important rendement sur le niveau financier.
In this final project of studies, we have realized the study of an average appeared on a
pebble of the vertical crusher BC3.
Our study is based on five essential axes. We have begun with an analysis of the crack
which allowed us to define the various elements occurring in the appearance of this average.
A detailed analysis of these elements and their influence on the state of the pebble was necessary
to determine the exact origin of the crack and propose the adequate solutions.
In order to set up a plan of maintenance of the pebble, we have realized the FMEA skill which
allowed us to know the most failing organs of the crusher.
Introduction .......................................................................................................................................8
1. LAFARGE groupe.................................................................................................................11
5.3. La pré-homogénéisation..................................................................................................18
5.5. La cuisson......................................................................................................................18
2. Amélioration du matériau.......................................................................................................58
CHAPITRE VI : Analyse des Modes de Défaillances de leur Effets et de leur Criticité(AMDEC) ..........67
9. Le suivi.................................................................................................................................79
Annexes...........................................................................................................................................88
Figure 27 : Représentation schématique du mécanisme de progression d’une piqûre dans une fonte .......47
Figure 29 : Le relevé des vibrations durant la période entre Janvier et Février 2009...............................51
Tableau 8 : Analyse des mécanismes de défaillances des différents composants du broyeur ...................70
Tableau 13 : Tableau de l’AMDEC du broyeur BC3 après application des actions rectificatives ............78
Introduction
Lafarge Bouskoura a mis en service des broyeurs verticaux de cru. Le broyeur BC3 est
destiné à broyer 180 tonnes/heure, et pour répondre à la forte demande, cet équipement
travaille à 250 tonnes/heure. En conséquence, une fissure est apparue sur le bandage du BC3,
il nous a été confié dans le cadre du projet de fin d’études d’analyser les causes probables de
cette fissure.
L’objectif de notre stage de fin d’études, est de déterminer en premier lieu, l’origine de
cette fissure, de proposer des remèdes efficaces à ce problème, et d’effectuer une étude
technico-économique pour s’assurer de l’efficacité de ces solutions sur le plan économique.
Afin d’atteindre ces objectifs, nous avons effectué une enquête préliminaire qui nous a
permis de connaître le fonctionnement du broyeur, et de détecter les différents facteurs
agissant sur le broyeur pendant son fonctionnement. Ensuite, pour pouvoir cerner l’origine de
l’avarie étudiée, on a traité toutes les causes susceptibles de provoquer la fissure sur le
bandage.
Après avoir analysé les différentes causes, nous avons présenté les solutions qui
pourront augmenter la résistance du bandage à la fatigue, à la corrosion et à l’usure, et
recommander des suivis nécessaires pour diminuer les vibrations au sein du broyeur.
Une étude AMDEC est faite afin d’évaluer la criticité des galets, et pour proposer les
actions correctives qui diminueront cette criticité.
Finalement, une étude technico-économique est réalisée pour évaluer les coûts des
solutions proposées, et déterminer le gain de la société après application de ces solutions
proposées.
Intérêts
1. LAFARGE groupe
Le groupe LAFARGE est héritier d’une longue tradition et d’un savoir- faire
exceptionnel dans les matériaux de construction. Depuis plus de 160 ans le groupe
LAFARGE s’est développé en France d’abord, puis en Amérique du nord et du sud, et
progressivement sur tous les continents. L’histoire de LAFARGE a été marquée par une
forte expansion et élargissement de ses activités. Aujourd’hui elle occupe la position de
leader par excellence à travers ses produits : Ciment (n°1 mondial), Granulats (n°1 mondial),
Bétons (n°3 mondial), et Plâtre (n°3 mondial), et qui mettent en œuvre des programmes
d’amélioration de performances, des actions de réduction des coûts, d’amélioration de la
qualité des produits et des services rendus aux clients.
2. LAFARGE Maroc
La conséquence immédiate de cet accord est de pouvoir doter d’un groupe d’une
structure financière forte avec une augmentation du capital qui s’élève dès lors à 1,5 milliards
de dirhams.
3. LAFARGE BOUSKOURA
Dates Evénement
On a effectué notre projet de fin d’études au sein du service mécanique, au bureau des
méthodes.
Le ciment est un lien hydraulique constitué d’une poudre minérale, d’aspect grisâtre,
obtenue par broyage et cuisson à 1450 °C d’un mélange de calcaire et d’argile. Le produit de
la cuisson, appelé clinker, forme une combinaison de chaux, de silice, d’alumine et d’oxyde
ferrique.
Les constituants anhydres, présents sous forme de cristaux polygonaux assez réguliers
et homogènes, se combinent à l’eau et se décomposent. En s’hydratant, ils recristallisent,
prenant des formes très variées : aiguilles, bâtonnet, prismes, divers…
Ces cristaux adhèrent aux adjuvants granuleux du béton : sable, gravier, cailloux…c’est
l’hydratation qui constitue le ciment.
Les matières premières sont extraites des parois rocheuses d’une carrière à ciel ouvert
par abattage à l’explosif ou à la pelle mécanique. La roche est reprise par des dumpers vers
un atelier de concassage. Pour produire des ciments de qualités constantes, les matières
premières doivent être très soigneusement échantillonnées, dosées et mélangées de façon à
obtenir une composition parfaitement régulière dans le temps.
5.2. Le concassage
Elle assure également un certain mélange des matières premières arrivant de la carrière
et contenant de fortes proportions des éléments suivants : CaCO 3 , Fe2 O3 , SiO 2 et des traces
d’autres éléments.
En effet, le calcaire et le schiste transportés par les camions sont déchargés dans une
trémie qui est reliée à un alimentateur à vitesse variable qui permet de réguler le débit
d’alimentation.
La matière passe par deux étages de concassage, dont le premier est un concasseur à
deux mâchoires, l’une fixe et l’autre mobile montée sur un support articulé et mis en
mouvement par un mécanisme de bielle et de double volet. Et le deuxième un concasseur à
marteaux. Les deux concasseurs traitent jusqu’à 1100 t/h.
Les matières concassées sont ensuite stockées par qualités dans le hall de stockage de
l’usine.
5.3. La pré-homogénéisation
Après concassage, la matière crue présente toujours des fluctuations importantes dans
sa composition, c'est pourquoi elle est introduite dans une tour d’échantillonnage puis
stockée dans l’installation de pré homogénéisation.
Les matières premières pré homogénéisées doivent être finement broyées pour être
chimiquement plus réactives au cours de leur cuisson dans le four, elles passent donc dans
des doseurs alimentant un broyeur sécheur (il ne doit pas pratiquement subsister de particule
de dimensions supérieures à 0.2 mm).
La fonction du séchage est nécessaire car le broyage ne peut s’effectuer que dans la
mesure où la matière ne s’agglomère pas sous l’effet conjugué de son humidité et du
compactage produit par les outils de broyage.
A la fin du broyage, la matière est dirigée vers un séparateur qui sélectionne les
particules selon leur grosseur.
5.5. La cuisson
Pour améliorer le bilan thermique, des échangeurs à cyclone sont utilisés en amont du
four pour préchauffer la farine à une température aux environs de 900°C. Le transfert de la
chaleur dans les cyclones est dû à l’échange entre les gaz chauds sortant du four et le cru
circulant à contre courant, ce qui permet la décarbonation du carbonate de calcium pour
donner la chaux (CaO) avec dégagement du gaz carbonique (CO2). Ce processus est appelé
pré-calcination.
Après refroidissement, les granules de clinker sont ensuite broyés avec addition de
gypse. Cette addition a pour but de régulariser la prise du ciment, notamment de ceux qui
contiennent des proportions importantes d’aluminate tricalcique et aussi de conférer au
ciment des propriétés spécifiques correspondant aux différentes qualités du ciment (CPJ 35 ;
CPJ 45 ; CPA 55 et blanc 45).
Le clinker est le composant de base du ciment, cela dit, selon le type de ciment,
différents produits sont ajoutés pour apporter des propriétés supplémentaires. Le gypse
confère au ciment un temps de prise moins lent, le calcaire augmente la résistance du produit,
et les cendres volantes sont utilisées pour des ciments de prise mer.
A la sortie du broyeur, le ciment est transporté vers des silos de stockage à partir
desquels il est expédié soit en sacs, soit en vrac, par camions ou par voie ferrée.
On peut résumer toutes les étapes de la fabrication du ciment dans l’organigramme suivant :
1.0 Carter
2.0 Groupe de commande
3.0 Train de galet
4.0 Table de broyage
5.0 Tirants
6.0 Groupe hydraulique
7.0 Système d’air de barrage et
système de démontage
9.0 Séparateur
10.0 Injection d’eau
Le broyeur cru BC3 est un broyeur vertical à galets intégrant les trois opérations
suivantes dans une unité :
► le broyage,
► le séchage,
► la séparation.
Un flux de gaz chaud arrivant par le bas à travers l’anneau entraîne la matière et la
transporte entièrement ou partiellement au séparateur installé au dessus de la chambre de
broyage (circuit interne). En même temps il sèche la matière.
Le séparateur sépare la matière contenue dans le flux gazeux en produit fini et gruaux.
Les gruaux retombent au centre de la table de broyage. Le produit fini est extrait avec le flux
gazeux.
L’effort nécessaire au broyage de la matière est généré par un système hydraulique qui
permet un réglage en continu de la pression, en vue d’adapter l’effort de broyage à l’état
d’exploitation du broyeur.
Deux vérins hydrauliques par train de galets garantissent une introduction de force
identique dans les galets par l’intermédiaire de tirants, en conservant une mobilité maximale.
Les paliers des galets de broyage sont alimentés en lubrifiant nécessaire à l’aide d’un
graissage à circulation d’huile.
La température d’huile des paliers à galets-support est contrôlée par les thermomètres à
résistance électrique. Le niveau d’huile dans chaque galet est surveillé par des sondes d’huile
capacitives.
Les bagues à lèvres sont alimentées en huile de l’extérieur par l’intermédiaire du
dispositif de graissage à l’aide de la conduite d’air d’étanchéité. Des réservoirs situés à
l’extérieur du broyeur, à un endroit facilement accessible, plus haut que le point le plus élevé
de la conduite d’air d’étanchéité intérieure (max.2m), servent de réserve d’huile. La pression
statique de l’huile ainsi présente est suffisante pour assurer l’alimentation en huile.
Les crochets peuvent être décalés parallèlement à l’axe. Par ce décalage, l’état d’usure
des outils de broyage peut être influencé.
Les tirants transmettent l’effort de broyage des vérins aux trains de galets.
Le détecteur de l’équipement de mesure ultrasonique de l’épaisseur du lit de matière est
fixé sur les tirants à l’extérieur du broyeur. La position des tiges de position des vérins
hydrauliques renseigne clairement sur la hauteur du lit de matière.
Une protection anti- usure spéciale est prévue dans la zone où les tirants passent à
travers le carter.
L’anneau de buses est l’endroit le plus étroit dans le broyeur à galets. Le flux de gaz
sort à vitesse élevée, entraîne la matière à broyer débordée du plateau de broyage pour la
transporter dans le séparateur.
Pour une distribution optimale des gaz chauds, les sections ouvertes peuvent, segment
par segment, être ouvertes davantage ou fermées à l’aide de registres commandés de
l’extérieur.
Conclusion
1. Enquête préliminaire
1.1. Observations générales de la fissure
En mars 2009, le galet du BC3 a connu une fissure au niveau du bandage, chose qui a
conduit au changement du galet pour éviter toute rupture brusque de ce dernier.
L’observation macroscopique de ce galet montre que les surfaces de la fissure se
déplacent perpendiculairement l’une par rapport à l’autre, donc c’est une fissure de mode I.
Elle est d’une longueur de 230mm et d’une épaisseur de 10 à 13mm selon le rapport du
Centre Technique des Travaux Industriels CTTI (voir annexe 1).
Le matériau utilisé dans le bandage des galets du broyeur est une fonte blanche de type
FMU 18, elle est composée de : 3% de Carbone, 2% de Magnésium, et 16% de Chrome. Elle
contient aussi des pourcentages très faibles de molybdène et de nickel.
C’est une fonte utilisée surtout dans les équipements du broyage (boulets, galets,
barres, blindages…) car elle a une très grande résistance à l’usure.
Le fournisseur de ces galets est POLYSIUS (une société spécialiste dans l’installation
des cimenteries).
Caractéristiques : (Annexe 2)
Les galets du broyeur vertical BC3 sont des galets en fonte fragile obtenus par
moulage, de structure martensitique, ils sont fabriqués en petite série. Afin d’améliorer leur
dureté, les galets ont subi une trempe.
Le train de galets est soumis à plusieurs sollicitations qui influent sur sa durée de vie,
ainsi que sur l’apparition des défaillances sur ce dernier. Parmi les forces appliquées sur les
galets, il y a la force de broyage, qui est la force sous l’effet de laquelle les galets sont
pressés contre la table de broyage. Elle se compose de la force due au poids des deux paires
de galets et des forces hydrauliques générées par les vérins hydrauliques et transmises à
travers les tirants aux porte- galets.
La figure ci-dessous présente une modélisation simple du galet ainsi que la force de
broyage appliquée sur celui-ci.
Pour calculer les forces appliquées sur le train de galet, on a modélisé le galet comme
représenté ci-dessous :
En étudiant les forces appliquées sur le galet, on a établi le bilan de forces suivant :
La force F appliquée par le vérin hydraulique sur le train de galet.
La force de frottement T .
La force normale N .
Le poids du train de galet P .
La force normale : FN N ( sin x cos y)
Donc M B ( N ) MO ( N ) BO FN
D’où M B ( FN ) ( aFN sin bFN cos ) z
La force de frottement : M B (T ) MC (T ) BC T
Or on a: T f .FN
D’où: T f .(cos x sin y )
Et on a : BC (a R cos ) x (b R sin ) y
D’où M B (T ) ( f .FN .cos (b R sin ) f .FN .sin (a R cos )}z
La force appliquée par le vérin : M B (F ) M A (F ) AB F
Donc M B ( F ) ( F.d.cos ) z
Le poids du train de galet : M B (P) MC (P) BC P
D’où M B (P) a.m.gz
F .d .cos a.m.g
FN
2. f .R.sin a(1 f ) cos b(1 f ) sin
Les galets du broyeur fonctionnent dans un milieu agressif connaissant des vibrations
importantes. Ils subissent une forte usure par abrasion vu qu’ils sont toujours en contact avec
la poussière, les gaz chauds et aussi l’eau utilisée pour leur refroidissement.
En Mars 2009, le galet extérieur a connu une fissure au niveau du bandage, chose qui
a obligé l’équipe de maintenance de le changer pour éviter toute rupture due à l’amorçage
de la fissure.
Pour connaître la fréquence des pannes des galets du broyeur BC3, on a consulté
l’historique de la maintenance de ce dernier.
On remarque que dans une période de 3 ans de travail, le galet extérieur du BC3 a été
fissuré, et cela peut être dû à l’augmentation des heures de marche en 2008, et aussi au haut
débit avec lequel travaille le broyeur.
Pour équilibrer l’usure des deux paires de galets du broyeur BC3, elle est mesurée par
un gabarit contenant 7 points de contrôle. Ceci est illustré sur les figures ci-dessous .
Ces mesures montrent que l’usure par abrasion augmente de plus en plus à cause du
contact permanent avec la poussière causée par le broyage du cru.
140 Côtes
120 initiales
USURE au
100
30/09/2006
80 USURE au
60 19/02/2007
USURE au
40
25/04/2007
20 USURE au
0 06/10/07
Le faciès de la fissure montre que l’avarie ne s’est pas produite à cause d’une
déformation initiale mais à cause des contraintes et chargements appliqués sur le bandage du
galet.
La figure ci-dessous montre le faciès d’un échantillon du galet déjà cassé dans le bro yeur
BC2.
La zone à grains est une zone attaquée par la corrosion, ce qui ne nous permet pas de
décrire les stries apparues dans cette zone, et donc de faire une analyse complète du faciès de
la rupture.
Les cas de fissure par fatigue par efforts axiaux purs sont rares. En effet, pour les
pièces qui travaillent en traction-compression, il existe pratiquement toujours des
sollicitations parasites de flexion ou de torsion.
Néanmoins, toutes les fois qu’un effort axial pur provoquera une fissuration
progressive, cette dernière présente un faciès caractérisé par l’amorçage qui se situe en
surface de la pièce du fait de la sollicitation uniforme sur toute la section, en l’absence de
concentration de contrainte.
3. Analyses complémentaires
3.1. Analyse chimique de l’échantillon
Elément C Si Mn P S Cu Mo Ni Cr Fe
chimique
Concentration 3.28 0.43 1.72 0.023 0.054 0.44 0.90 0.74 16.35 76.05
%
Cette analyse montre que les valeurs de concentration en éléments chimiques sont
conformes avec celles données par le fournisseur.
Pour la nuance FB Cr15 Mo Ni, la norme NFA 32-401 donne les concentrations
suivantes :
Elé ment C Si Mn Cr Ni Mo Cu P S
Les examens de la dureté Rockwell sur 6 points de l’échantillon du galet a donné les
résultats suivants :
Point 1 2 3 4 5 6
Les examens de dureté montrent que le matériau a une dureté moyenne de 52.3 HRC,
on remarque qu’il y’a une différence entre la valeur donnée par le fournisseur et celle donnée
par l’examen de l’échantillon, ce qui prouve que les conditions de travail du galet diminuent
la dureté du matériau et sa résistance mécanique.
Les structures de l’échantillon montrent que c’est une fonte blanche de type
martensitique, ce qui est conforme avec la structure donnée par le constructeur.
Conclusion
L’étude du faciès de la rupture nous a permis de déduire que c’est une rupture par
fatigue, si on tient compte des deux zones qui apparaissent sur le faciès, on remarque qu’il y
avait une période d’amorçage de la fissure, avant la rupture brutale.
Donc, après avoir traité les différents éléments de l’enquête effectuée, il est
indispensable d’analyser les différentes causes susceptibles d’être liées à l’incident pour
déceler la cause essentielle.
La fatigue, la corrosion, l’usure et les vibrations sont tous des causes probables de la
fissure apparue sur le broyeur, pour définir la cause exacte, on va analyser toutes les causes
déjà citées et leur influence sur le galet.
1. Etude de la fatigue
Le relevé de pression ci-dessous nous permet d’estimer le nombre des cycles de travail
des deux galets.
Le nombre de cycles estimé est de 42 cycles/min pour le galet extérieur, soit 2520
cycles/heure. Et pour le galet intérieur, le nombre de cycles est de 34 cycles/min soit 2040
cycles/heure. Donc le nombre des cycles de travail des galets reflètent le nivea u élevé de
l’exploitation du broyeur, ce qui peut mener à une fissuration par fatigue.
Le jet d’eau sur la matière à broyer peut être un facteur corrosif pour les galets. En
effet, l’eau distribuée dans les villes, appelée aussi l’eau douce, contient des ions de chlore
(Cl-) qui est un élément chimique très corrosif, ces ions exercent une action catalytique sur la
réaction suivante : M n Cl nH 2O M (OH ) n nH Cl
La figure ci-dessus, montre que l’eau utilisée cause une fissuration par piqûres. Ce
genre de fissure est particulièrement dangereux, car même dans le cas où la perte de poids du
matériau est faible, si l’équipement est perforé, il faut le changer.
Dans les matériaux de grande résistance, comme dans notre cas, seule l’action des
facteurs corrosifs ne peut pas causer une corrosion avec de grands dommages, mais si on
ajoute l’action des contraintes mécaniques, la corrosion devient dans ce cas plus dangereuse,
et peut mener à des fissures claires à l’œil nu, ou encore à la rupture.
Le galet est soumis à des variations de température plus ou moins brusques, lors des
arrêts programmés pour la maintenance du broyeur. L’ouverture des portes du broyeur à des
températures moyennement grandes entraîne des variations dimensionnelles du matériau. Par
conséquent, lorsque le matériau n’est pas libre de se dilater ou de se contracter, il se trouve
soumis à des contraintes thermiques. Ces contraintes sont dues aux gradients de déformation
qui se développent dans le matériau.
E. .
1
Où υ est le coefficient de Poisson du matériau.
α est le coefficient de dilatation thermique.
E est le module de Young.
Application numérique :
E=225 GPa ; ν=0,28 ; α=8.10-6 °C-1
Pour la variation de température :
On a la température régnant au sein du broyeur lorsqu’il est en marche est d’environ : 100 °C
et la température de l’eau injectée est d’environ 30°C
d’où un écart de température de : 70 C
On remarque que la contrainte thermique est faible par rapport aux autres efforts
appliqués sur les galets, donc on peut dire que cette contrainte n’a pas un effet remarquable
sur l’apparition de l’avarie sur le bandage.
Pour faire une étude thermique complète, il faut aussi étudier le choc thermique dans le
broyeur et son effet sur la fissuration du galet.
Lorsque le gradient de température n’est pas très élevé et que sa valeur est stable, les
contraintes thermiques peuvent être atténuées par la déformation des éléments du solide. Par
contre, lorsque ce gradient de température est transitoire, c’est-à-dire lorsqu’il varie plus ou
moins dans le temps, on a ce qu’on appelle un choc thermique.
Dans le cas des galets, puisqu’ils sont portés à une température finale d’environ 90°C,
qui est inférieure à la température initiale qui vaut environ 280°C, alors la périphérie de ces
derniers qui subit cette variation de température se contracte, alors que les dimensions du
cœur restent sensiblement constantes. L’extérieur des galets est par conséquent soumis à des
tensions et le cœur à des compressions.
Une fissure ou une rupture locale peuvent se produire soit sur la périphérie, soit au
cœur, dans le cas où la valeur des contraintes engendrées par le choc thermique excède celle
de la résistance mécanique du matériau. Ces avaries apparaissent au début sous forme de
microfissures qui se développent à des fissures vues à l’œil nu, et qui peuvent conduire à une
rupture. Dans le cas du galet, on ne peut pas calculer la contrainte due au choc thermique car
la variation de la température n’est pas infiniment rapide.
Le fonctionnement des machines engendre des efforts qui seront souvent la cause des
défaillances ultérieures (efforts tournants, turbulence, chocs, instabilité).
Les efforts causent à leur tour de vibrations qui vont endommager les structures et les
composants des machines. L’analyse de ces vibrations va permettre d’identifier les efforts
dés qu’ils apparaissent, avant qu’ils n’aient causé de dommage irréversible. Elle permettra
aussi après analyse d’en déduire l’origine et d’estimer les risques de défaillance.
Les vibrations au niveau du broyeur sont mesurées par un capteur de vibrations de type
VS-069 placé sur le réducteur.
Les figures suivantes montrent, à titre indicatif, les relevés des variations des vibrations
par le logiciel IP-21 dans le cas d’une marche normale du broyeur.
Figure 29 : Le relevé des vibrations durant la pé riode entre Janvier et Février 2009
Les vibrations continues dans le broyeur vertical BC3 peuvent être dues à plusieurs
facteurs. Ces facteurs sont directement liés aux différents paramètres influençant sur le
fonctionnement du broyeur.
L’épaisseur de la couche de la matière est réglée par l’anneau de retenue placée sur le
bord extérieur de la table de broyage.
Dans le cas où cette épaisseur diminue, les vibrations deviennent fortes, ce qui mène à
l’arrêt du broyage afin d’éviter toute défaillance possible.
L’anneau de buses est placé sur la partie supérieure du galet, il sert à contrôler le débit
des gaz chauds. Dans le cas où cet anneau est bouché, le débit des gaz chauds devient
insuffisant, et donc la matière ne peut pas être ni transportée complètement vers le séparateur,
ni séchée. Ceci peut ainsi causer des vibrations au sein du broyeur.
Quand la puissance absorbée par le moteur au démarrage est importante, elle entraîne
de fortes vibrations au niveau de l’équipement, ce qui peut causer des endommagements et
des défaillances remarquables à la machine.
Donc, on peut déduire que la matière première n’est pas une cause des fortes vibrations
que connait le BC3.
Quel que soit le soin apporté à la construction des machines, il n’est pas possible de
faire coïncider l’axe de rotation avec le centre de gravité de chaque tranche élémentaire du
rotor, ce qui caractérise le balourd. Il en résulte que l’arbre en rotation est soumis à des
efforts centrifuges qui le déforment. Ces efforts se traduisent par des vibrations liées à la
fréquence de rotation.
Sur cette figure, les défauts semblent exagérés, surtout si l’on se réfère aux
déformations réelles des rotors. Mais si l’on considère que ces défauts peuvent être amplifiés
par les phénomènes de résonance, les figures deviennent réalistes. En effet, un décentrage du
rotor de 10µm par rapport à son axe de rotation peut se traduire par des vibrations élevées si
l’amortissement interne du rotor est faible.
Conclusion
Pour diminuer l’effet de ces deux phénomènes, il faut procéder par traitement
thermique pour éviter la corrosion, et pour les contraintes thermiques, il faut proposer
quelques recommandations concernant notamment l’eau injectée au sein du broyeur.
L’analyse vibratoire qu’on a effectuée nous a permis d’analyser les différents facteurs
causant les fortes vibrations au sein du broyeur vertical BC3. L’analyse de chacune de ces
causes, va nous permettre de trouver des solutions pour réduire le niveau de vibrations.
Dans le chapitre suivant, on traitera les solutions pour lesquelles on a opté, afin d’éviter
l’amorçage des microfissures et d’augmenter la durée de vie du galet.
Pour détecter les fissures avant leur amorçage et anticiper toute défaillance susceptible
de nuire à la production, les galets du broyeur vertical BC3 nécessitent des contrôles
programmés. On a choisi les contrôles par moyen de Contrôle Non Destructif.
En effet, les termes « Essais non destructifs » END ou « contrôles non destructifs »
CND évoquent le diagnostic que le médecin formule lors de l’examen de son patient. Le
même principe appliqué aux pièces industrielles consiste à mettre en œuvre des méthodes
d’investigation pour apprécier sans destruction leur état de santé et formuler un avis sur leur
aptitude à remplir la fonction à laquelle elles sont destinées.
Pour le cas de l’avarie étudiée, on a choisi d’étudier les contrôles suivants pour pouvoir
choisir la solution convenable du côté technique et économique :
Contrôle par ultrasons car ils permettent un examen volumique de la pièce et une
haute sensibilité de détection des défauts (annexe 3).
Contrôle par é mission acoustique car elle permet la détection et l’analyse des
signaux permettant d’obtenir des informations inédites sur les anomalies du champ de
contraintes, liée à la présence de défauts (annexe 4).
Contrôle par ressuage car il permet de mettre en évidence toutes les discontinuités
débouchantes sur le matériau, et il est utilisé pour les fontes (annexe 5).
Contrôle par magnétoscopie car même s’il est un contrôle surfacique, il permet de
détecter les problèmes sous jacents (annexe 6).
2. Amélioration du matériau
2.1. Le Xwin
Le Xwin maintient le profil initial du galet plus longtemps, ce qui assure un bon débit
de sortie au niveau du broyeur et une réduction des coûts de la production.
Le Duocast Xwin garantit la résistance à l'usure et une fiabilité améliorée au niveau des
bandages en associant le Xwin à la technologie de duocast.
Cette technologie confère au bandage une ductilité interne supportant les efforts dus
aux contraintes mécaniques et une dureté externe due à la présence du Xwin et de la matrice
en céramique.
Le matériau Xwin a été utilisé par HOLCIM Liban. En effet, après la rupture d’un
galet, la cimenterie a décidé de remplacer le bandage défaillant avec un bandage composé de
Xwin. Le nouveau bandage a été installé en avril 2004 et n’a été changé qu’en Janvier 2008,
avec une durée de vie de 26.200h et une quantité de production de 9.367.661 tonnes,
dépassant ainsi, tous les alliages utilisés auparavant.
2. Equilibrage de l’usure
2.1. Mesure de l’usure
Les paires de galets sont à pivoter de 180° si une usure différente se présente sur les
galets intérieurs et extérieurs. Les galets tournant jusqu’à maintenant à l’extérieur,
tourneraient alors sur la position intérieure. On atteint de cette manière une usure plus
régulière. Après le pivotement des paires de galets, il y aura impérativement lieu de veiller,
que le décalage du crochet (en grandeur et sens) soit le même que celui ajusté avant le
pivotement.
Si une usure irrégulière est constatée sur la piste de broyage, le crochet sur la paire de
galets est à corriger. L’état d’usure sur la piste de broyage peut être influencé par le décalage
du crochet.
Après la mesure de l’usure sur les outils de broyage, il y aura lieu de décider dans quel
sens le décalage du crochet devra s’effectuer. Il est toujours considéré un décalage vers
l’extérieur (+Y) lorsque l’usure la plus importante se présente sur la piste de broyage
intérieure, et vers le milieu du plateau de broyage (–Y) lorsque l’usure la plus importante se
situe sur l’aire de broyage extérieure.
A cause de la grande quantité injectée dedans (qui peut atteindre 6t/h), le taux
d’humidité de la matière sur la table est assez élevé. Ainsi, pour diminuer le débit d’eau
touchant la table, on pulvérise de l’eau dans le flux entrant, en effet, cette méthode joue le
rôle de conditionnement de la température de sortie, donc, le rôle de l’eau injectée sur la table
est de stabiliser la matière. La quantité d’eau nécessaire sera fonction du niveau vibratoire. Il
sera alors judicieux d’installer des injecteurs au niveau de l’anneau de buses.
3. Traitements superficiels
Ces traitements ont essentiellement pour but de réaliser une structure à gradient de
propriétés mécaniques permettant d’améliorer d’une part la résistance au frottement et à
l’usure sans dégrader la tenue à l’oxydation et à la corrosion, d’autre part, la résistance à la
fatigue mécanique, thermique et de surface sans dégrader la tenue à la propagation des
fissures et à l’écaillage.
3.1. Principe
Pour améliorer la tenue en service d’une pièce métallique soumise à des sollicitations
mécaniques globales, en particulier cycliques ou à des actions de contact locales, associées
éventuellement à un environnement hostile, plusieurs démarches sont possibles.
La démarche qui paraît la plus sage et la moins coûteuse, consiste à améliorer les
propriétés locales du matériau par mise en précontrainte de compression des zones les plus
sollicitées c’est-à-dire, le plus souvent, les couches superficielles de la pièce. En outre, dans
beaucoup de cas, l’introduction de contraintes résiduelles superficielles de compression est
associée à une augmentation de la dureté et de la limite d’endurance du matériau ce qui
justifie d’autant plus une telle approche.
Tout le problème réside dans le choix du procédé le mieux adapté et le plus efficace à
long terme.
L’amélioration des propriétés des zones superficielles des pièces est donc un moyen
curatif permettant de se prémunir contre les effets néfastes d’une surcharge au sens large du
terme.
Dans le cas du bouchage de l’anneau de buses, les gaz chauds deviennent insuffisants,
ce qui entraîne un problème de transportation de la matière, ce qui peut engendrer des
vibrations.
Donc, il faut effectuer des contrôles continus de l’état de l’anneau de buses pour éviter
tout bouchage possible de cette dernière.
Afin de réduire les vibrations dues à la grande puissance absorbée par le moteur, le
remède est de réduire la puissance transmise, trop élevée, en allongeant le temps de
démarrage du moteur par interposition d’une auto- inductance, le nouveau régime transitoire
étant acceptable.
Le broyeur BC3 est équipé d’un capteur permanent de vibration lié à un système de
gestion des capteurs de toute l’usine, ce système permet la consultation des données en temps
réel ainsi que l’historique des différents enregistrements. D’où l’aisance du suivi l’état de
santé du broyeur. Parmi les préventions à appliquer on cite :
Conclusion
A cause des quelques difficultés que posent le contrôle par ultrasons pour la
localisation de l’avarie dans le cas de notre problème, on a opté pour un ressuage qui précède
le contrôle par ultrasons. Ces contrôles doivent se faire par POLYSIUS avant la livraison des
galets à l’usine. Ces solutions vont permettre d’augmenter la résistance des galets aux
différents phénomènes régnant le milieu du travail de ces derniers.
L’utilisation du nouveau matériau composite Xwin sera aussi une solution efficace, qui
va permettre une durée de vie des galets 2 à 4 fois plus grande que la durée de vie des galets
utilisés actuellement.
Pour équilibrer l’usure des galets, et diminuer l’effet de la corrosion causée par l’eau
injectée, on a cité quelques recommandations qui doivent être appliquées pour garantir le bon
fonctionnement du broyeur BC3, et dont certaines sont données par le constructeur.
Pour réduire les vibrations au niveau du BC3 qui nuisent au fonctionnement normal de
ce dernier, et qui peuvent causer d’énormes défaillance à chacun de ses composants, ce qui
peut engendrer de grandes pertes au niveau de la production, il est nécessaire d’effectuer les
contrôles réguliers recommandés ci-dessus.
Dans le chapitre suivant, nous avons réalisé une étude technico-économique qui va
nous permettre de quantifier l’efficacité des solutions proposées.
1. Définition
L’AMDEC est une technique d’analyse qui a pour but d’évaluer et de garantir la sûreté
de fonctionnement des machines par la maîtrise des défaillances. Elle a pour objectif final
l’obtention, au meilleur coût, du rendement global maximum des mac hines de production et
équipements industriels.
L’étude peut être prolongée par des travaux complémentaires tels que les calculs de
fiabilité et disponibilité, l’élaboration de plans de maintenance et des aides au diagnostic, etc.
Cette phase consiste à examiner comment et pourquoi les fonctions du broyeur risquent
de ne plus être assurées correctement. On identifie les mécanismes de défaillance des
éléments du broyeur de manière exhaustive.
Effets sur la
disponibilité du
Détection Détection
moyen de
Conception production
Effets sur la
Effets sur le qualité du produit
Causes de la MODES DE fabriqué
Fabrication fonctionnement
défaillance DEFAILLANCE
de la machine
Arrêt de Visuelle
Fissure Chocs/fatigue/
mouvement/dégât
corrosion
sur l’ensemble
4. Estimation de la criticité
Cette phase consiste à évaluer la criticité des défaillances de chaque élément, à partir de
plusieurs critères de cotation indépendants. Pour chaque critère de cotation, on attribue un
niveau (note ou indice). Un niveau de criticité en est ensuite déduit, ce qui permet de
hiérarchiser les défaillances et d’identifier les points critiques.
L’évaluation de la criticité se fonde sur l’état actuel du broyeur. Les critères de criticité
s’expriment dans le tableau AMDEC par leurs niveaux respectifs.
Les barèmes de cotation, variant de 1 à 5 (tableau suivant), se basent sur les effets
provoqués par la défaillance, en terme :
De Temps d'Intervention (TI) qui correspond au Temps Actif de Maintenance Corrective
(diagnostic + réparation ou échange + remise en service),
de sécurité des hommes ou des biens.
L'indice sanctionne uniquement l'effet le plus grave produit par le mode de défaillance,
même lorsque plusieurs effets ont été identifiés.
TI<30 min
2 Défaillance moyenne nécessitant une
remise en état de courte durée. 30
min<TI<10 h
3 Défaillance majeure nécessitant une
intervention de longue durée 10 h<TI< 24 h
4 Défaillance catastrophique très critique
nécessitant une longue intervention
dommage matériel très important
TI>24h
5 Sécurité/qualité, accident pouvant
provoquer des problèmes de sécurité des
personnes, lors du dysfonctionnement ou lors
de l’intervention
On calcule le niveau de criticité, pour chaque combinaison cause / mode / effet, à partir
des niveaux atteint par les critères de cotation. La valeur de la criticité est calculée par le
produit des niveaux atteints par les critères de cotation.
C F G D
5. Courbe de criticité
Après avoir calculé les criticités des différents organes du broyeur BC3, on trace la
courbe de criticité qui nous permet de détecter l’organe le plus défaillant (l’organe qui a la
plus grande criticité), et ainsi, on peut savoir les actions à appliquer po ur diminuer le niveau
de criticité des composants du broyeur.
Diagramme de criticité
30
24
25
20 18
16
15 12 12 12
10
5
0
En effet l’étude AMDEC doit être suivie pour la proposition et la mise en place de
certaines actions correctives afin d’améliorer la rentabilité et la fiabilité du broyeur
vertical.ces actions sont :
Effectuer un contrôle non destructif à la réception des équipements notamment les
bandages des galets, afin de s’assurer de l’absence de fissures dépassant la longueur
critique.
Effectuer un retournement périodique (une fois tout les six mois) afin d’équilibrer
l’usure.
Réduire la charge de production du broyeur BC3.
Choisir des matériaux appropriés pour les bandages et la table de broyage, ayant une
certaine dureté extérieure pour assurer un broyage sans être détérioré, et une ductilité
interne pour supporter les sollicitations.
Régler la position des crochets des trains de galets (assistance POLYSIUS) afin
d’équilibrer l’usure ou quand le train n’est plus vertical.
Après avoir discuté les actions correctives, le groupe de travail à évalué les indices finaux
de criticité comme suit :
AMDEC – ANALYSE DES MODES DE DÉFAILLANCE DE Phase de page : 1 / 2
Date de LEURS EFFETS ET DE LEUR CRITICITÉ
fonctionnement
l'analyse:
: Nom :
Système : Broyeur vertical Sous - Ensemble : Les éléments de
BC3 broyage
LAFARGE
Mode de Cause de la Effet de la Criticité
Élé ment Fonction Détection
défaillance défaillance défaillance F’ G’ D’ C’
Visuel 1 1 3 3
Diminution après
Usure Frottements de la durée ouverture
Bandages de vie du
Broyage broyeur
des galets
Chocs/ Arrêt de Non
Fissure/Rupture
frottements mouvement détectable
Usure
Déviation de la Déséquilibre
Maintenir excessive
Trains de des trains de Contrôle
les galets et position des galets 1 1 2 2
galets galets et des de l’usure
les tirants et de la
verticale tirants
piste
Jeu
Orienter le anormale
Guide
mouvement entre le
galets et Usure 1 1 1 1
des trains guide de
socles
de galets galet et le
socle
Diminution
Usure Mesure
Support de Usure abrasive
de la durée
de l’usure
Piste de de vie
la matière 1 2 1 2
broyage
broyée Arrêt de Non
Fissure
mouvement détectable
Tableau 13 : Tableau de l’AMDEC du broyeur BC3 après application des actions rectificatives
Après avoir évalué la criticité finale on trace la courbe de criticité finale afin d’évaluer
l’impact des actions correctives.
Diagramme de criticité
5 4
4 3 3
3 2 2
2 1
1
0
On remarque que les actions correctives pourront contribuer de façon très significative
dans la prévention des incidents qui surgissent au niveau du broyeur vertical BC3.
9. Le suivi
Si l’usure des
Piste de bandages est
broyage supérieure à 30
mm, effectuer Corrective Arrêt
un retournement
des trains de
galets
Régler la
position des
crochets lorsque
l’usure n’est
plus uniforme
ou lorsque le Corrective Arrêt
train de galet
n’est plus droit.
Contrôle des
fuites d’huile. Préventive Chaque 2 jours Marche
Si le jeu est
supérieur à 15 Corrective Arrêt
mm
rechargement en
matière
Tableau 14 : Planning de maintenance du broyeur BC3
Conclusion
Cette analyse nous a permis de définir les éléments les plus défaillants du BC3. Les galets
du broyeur ont le plus grand facteur de criticité, ce qui explique les actions correctives qui
doivent s’appliquer sur ce dernier.
En déterminant les suivis et les actions nécessaires pour réduire la criticité des galets, on a
établi une gamme de maintenance relative au broyeur vertical BC3.
Introduction
L’étude technico-économique consiste à déterminer le coût des solutions proposées,
d’évaluer les dépenses causées par la maintenance et les arrêts de production, et ainsi, elle
permet de chiffrer les gains réalisés par l’application des solutions.
Pour pouvoir effectuer cette étude, il faut connaître certaines informations permettant
de déterminer les dépenses de l’entreprise pour la maintenance des galets.
Le bandage en FMU18 utilisé actuellement dans les galets est fourni par POLYSIUS.
Pour connaître son approvisionnement, LAFARGE Bouskoura a lancé un appel d’offre, qui
nous a permis de connaître le coût du bandage qui est de 400 000 dirhams, et le délai
d’approvisionnement qui est de 37 semaines.
Le broyeur vertical BC2 fonctionne avec un débit de 180 tonnes/heure, donc les deux
broyeurs contribuent au remplissage du silo avec un débit total qui atteint 430 tonnes/heure.
Ainsi, si le broyeur BC3 tombe en panne et en prenant le cas le plus favorable qui est le
remplissage total du silo de stockage de la matière crue, la différence entre le débit de
remplissage du silo et celui de l’alimentation du four est de 95 tonnes/heure, après 38 heures,
le silo sera à sec, et le broyeur BC2 continuera à alimenter le four, ce qui présente une perte
de production de 95 tonnes/heure.
D’où, dans le cas du changement du galet, la quantité du cru non produite est de 2280
tonnes/heure.
Clin ker
65%
Cru
Projet de Fin d’Etudes 84
Etude technico-économique
Ciment
1.42
Clin ker
Sachant que le prix du ciment est de 1300 DH/t, le coût des pertes de production est de
2 .714.725 DH.
Donc le coût total des pertes qui est la somme des coûts directs et indirects s’élève à
3.114.725 DH.
Afin d’assurer son bon fonctionnement, le broyeur BC3 connait des arrêts programmés
chaque semaine. Ainsi, le broyeur est arrêté cinq heures en moyenne, soit cinq heure d’arrêt
de production.
En prenant le débit nominal qui est de 180 tonnes/heure, la quantité de cru non produite
sera de 900 tonnes, ce qui génère une perte annuelle d’environ 46.800 tonnes, soit une
quantité de ciment non produite de 43.196,4 tonnes.
Donc, pendant les arrêts programmés, le prix du ciment non produit est de 56.155.320
DH par an.
Ainsi, le nombre des arrêts programmés va diminuer (un arrêt par quinzaine), ce qui
fera gagner à LAFARGE 28.077.660 DH par an.
Le bandage en Xwin coûte 43.375 €, soit 489.287,44 DH, (voir annexe 9), et pour les 4
bandages, le coût est de 1.957.149,76 DH, ce matériau permettra de réduire le nombre des
arrêts programmés à un arrêt par trois semaines, ce qui fera gagner à Lafarge 35.095.320 DH
par an.
Donc le coût total des solutions proposées sur une durée de 3ans est :
Le contrôle par ultrasons : pour un contrôle semestriel durant la première année, et
un contrôle trimestriel durant les deux années, le coût total est de 130.475,07 DH .
Un galet en Xwin coûte 1.957.149,76 DH.
Conclusion
Afin d’augmenter la durée de vie des galets, et avoir une meilleure résistance à la
fatigue, à la corrosion et à l’usure, LAFARGE doit investir un montant de 2.087.624,83 DH.
L’entreprise va réaliser ainsi une économie de 33.007.695,17 DH grâce à la réduction des
arrêts programmés et des coûts d’indisponibilité du broyeur.
Il est à noter que cette économie représente 0,9% du chiffre d’affaire le l’usine de
Bouskoura.
Conclusion générale
Dans le cadre de notre projet de fin d’études, on a effectué une analyse de l’avarie
apparue sur le bandage du galet du broyeur BC3, et à partir de cette expertise, et de l’analyse
des différents facteurs agissant sur le broyeur, on a pu déterminer l’origine majeure de cette
fissure.
En effet, on a remarqué que les vibrations élevées au sein du broyeur, l’effet corrosif de
l’eau injectée, et le non équilibrage de l’usure au niveau du train de galets, sont tous des
phénomènes qui peuvent réduire la durée de vie du bandage, et ainsi mener à une défaillance
de ce dernier (fissure, rupture…). Mais, à notre avis, le phénomène majeur qui a mené à
l’apparition de l’avarie est le phénomène de la fatigue, du à la surcharge appliquée sur le
bandage.
Une étude AMDEC est réalisée nous permettant ainsi de détecter les organes les plus
défaillants du broyeur BC3, et de mesurer leur criticité afin de proposer les actions
correctives nécessaires. On a réussi ainsi, à réduire la criticité du bandage du galet d’un
facteur de 24 initialement à un facteur de 3.
Finalement, nous avons effectué une étude technico-économique qui nous a été
bénéfique dans la mesure où elle nous a permis de s’assurer du rendement économique des
solutions proposées.
Annexes
[email protected]
m
Pour :[email protected]
24/03/2009 16:06
cc :[email protected]
Monsieur Waoua,
Dureté: 65,8HRC
Meilleures salutations
-----------------------------------------------------------------------------
Annexe 3
1.1. Principe
Les ultrasons sont émis au moyen de « traducteurs » qui fonctionnent le plus souvent
par effet piézoélectrique. On analyse la propagation d’ondes mécaniques de haute fréquence
(quelques Mégahertz en général) au sein du matériau constitutif de la pièce à contrôler.
Les ultrasons, aux fréquences utilisées (1 à 10 MHz) ne se propagent pas dans l’air.
Pour assurer leur passage entre le traducteur et la pièce à contrôler, il faut placer entre les
deux un milieu dit de couplage. Deux techniques existent pour assurer ce couplage : le
contrôle par contact et le contrôle par immersion.
Le traducteur est directement placé sur la pièce à contrôler. La liaison acoustique est
assurée par une couche d’agent de couplage : graisse, huile, colle cellulosique, gels spéciaux
dont l’épaisseur est de l’ordre du dixième de millimètre.
Cette technique, dite de palpage, est surtout employée lors de contrôles manuels. Elle
nécessite l’intervention d’un opérateur pour le déplacement du traducteur. La constance du
couplage, et donc du contrôle, n’est pas assurée.
Le traducteur est situé à une certaine distance de la pièce, le couplage est assuré par un
liquide, habituellement de l’eau. Il peut s’agir :
D’une immersion totale : le traducteur et la pièce sont entièrement immergés dans une
cuve de contrôle.
D’une imme rsion locale : le traducteur et la partie de la pièce qui est contrôlée sont
reliés entre eux par un volume de liquide, grâce à des dispositifs spéciaux.
Des techniques sans contact ne faisant pas appel à l’immersion sont en développement
actuellement mais les applications industrielles sont encore très limitées.
Annexe 4
1.1. Principe
La détection et l’analyse des signaux permettent d’obtenir des informations inédites sur
les anomalies du champ de contraintes, liées par exemple à la présence de défauts. La
détection est réalisée par un capteur piézoélectrique avec une fréquence de 50 kHz à 1 MHz
(généralement 50 à 500 kHz).
Un tel processus peut être un endommagement en évolution tel que une plastification
en croissance, une fissure qui se propage, une corrosion active ou encore un processus actif
tel que la turbulence d’un fluide passant une fuite soumise à un différentiel de pression.
Pour être détectée, l’onde générée doit atteindre un capteur d’émission acoustique
située au voisinage de sa source. Ce capteur doit être adéquatement choisi, principalement, en
fonction des caractéristiques fréquentielles de l’onde détectée.
L’onde doit aussi présenter des caractéristiques particulières permettant de la distinguer du
bruit de fond ambiant.
Dans la plus part des applications industrielles, l’onde émise par le processus sous
contrôle atteint le capteur le plus proche de sa source avec une amplitude supérieure à celle
du niveau de bruit de fond. Dans ce cas, il suffit de sélectionner un seuil de détection
légèrement supérieur au niveau de bruit de fond ambiant pour ne garder que les signaux
utiles à l’analyse.
Il est parfois nécessaire d’effectuer le contrôle en présence d’un niveau de bruit de fond
qui excède les amplitudes des ondes émises par le processus contrôlé. Dans ce cas, pour
pouvoir les distinguer du bruit de fond, ces ondes doivent présenter au moins une
caractéristique commune permettant de les identifier. Elle se présente souvent sous la forme
d’une combinaison de paramètres appelée «signature acoustique».
La façon dont le test est réalisé peut aussi affecter la sensibilité. La procédure contrôle
par EA doit, en effet, prévoir les dispositions favorables à l’activation du processus contrôlé.
L'examen peut être effectué en lumière blanche avec des fonds contrastants et des
traceurs (révélateurs magnétiques) colorés ou en lumière ultraviolette avec des traceurs
fluorescents.
Les traceurs peuvent être secs ou humides :
Les traceurs secs : ils sont ferromagnétiques, très mobiles sur la pièce et très visibles à
l'œil.
Les traceurs humides : les liquides porteurs sont soit des produits aqueux non
inflammables (eau + mouillant + anti moussant + antioxydant + bactéricides), soit des
produits au kérosène inflammables (kérosène + anti dermique).
2.1.2. Avantages
Les défauts sous jacents peuvent être détectés (de 1 à 2 mm à partir de la surface).
Il existe plusieurs méthodes d’aimantation.
Les défauts peuvent être obstrues (oxyde, calamine…).
Bonne sensibilité de détection des défauts avec appréciation de leur longueur : la
sensibilité des défauts dépend de l'acuité visuelle et du seuil différentiel de contraste de
2.1.3. Inconvénients
Annexe 5
1. Le ressuage
1.1. Principe du ressuage
Cette méthode, très ancienne (déjà utilisée en 1910 chez Rolls Royce), consiste à
appliquer un pénétrant (liquide coloré ou fluorescent) sur la surface à contrôler.
Après élimination par lavage de l'excès de pénétrant, la surface est recouverte d'une
fine couche de révélateur qui, agissant comme un buvard, "aspire" le pénétrant contenu dans
les défauts et donne une tache colorée.
Quel que soit le procédé utilisé : ressuage coloré, lumière blanche (lumière du jour) et
pénétrant coloré (rouge) ou ressuage fluorescent, lumière ultraviolette et pénétrant
fluorescent, la mise en œuvre reste identique.
Précautions :
La sensibilité de détection des défauts est souvent déterminée par le mode de préparation
des surfaces.
Cette méthode s'applique à une grande variété de matériaux compacts et non poreux
(matériaux métalliques, plastiques, composites...). Le pénétrant peut être appliqué au
pinceau, au pistolet, à la bombe aérosol ou par immersion.
1.4. Avantages
Il peut être effectué sur toutes sortes de matériaux non poreux et no n rugueux, de
géométrie et de dimensions quelconques.
Facilité de la mise en œuvre.
Bonne sensibilité de détection des défauts avec appréciation de leur longueur (la
sensibilité de détection des défauts dépend de l'acuité visuelle et du seuil différentiel
de contraste de l'opérateur, de l'état de surface et de la qualité du nettoyage de la
pièce).
Méthode globale autorisant l’examen de la totalité de la surface de la pièce.
1.5. Inconvénients
Les défauts doivent être débouchant et non obstrues (par de la graisse, de la peinture,
de l’oxyde, de la calamine ou des contraintes résiduelles de compression).
Il est nécessaire d’effectuer un dégraissage et un décapage préalables soignés.
Les opérateurs doivent posséder une grande expérience.
Annexe 6
1.1. Principe
Avantages
Les défauts sous jacents peuvent être détectés (de 1 à 2 mm à partir de la surface).
Il existe plusieurs méthodes d’aimantation.
Les défauts peuvent être obstrues (oxyde, calamine…).
Bonne sensibilité de détection des défauts avec appréciation de leur longueur.
Inconvénients
Annexe 7
Le grenaillage est une technique consistant à projeter, à l'aide d'une grenailleuse, des
microbilles sur la surface d’un objet pour en modifier la structure superficielle. Les buts
désirés sont :
1.1. Principe
Le principe est la projection à grande vitesse et en continu, jusqu’à 100 m/s, de petites
billes d'acier, de verre ou de céramique, sur la surface des pièces à traiter. Sous cette action
de martelage ou de matage ou d’écrouissage, la limite d’élasticité du matériau augmente.
Annexe 8
Annexe 9
Bibliographie
[1] : POLYSIUS. Manuel BOUSKOUVER (Partie 6).
[4] : www.cofrand.com.