Hefele. Histoire Des Conciles D'après Les Documents Originaux (Translation and Expansion Of: Conciliengeschichte) - Vol. 9 Pt. 2
Hefele. Histoire Des Conciles D'après Les Documents Originaux (Translation and Expansion Of: Conciliengeschichte) - Vol. 9 Pt. 2
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OF ILLINOIS
LIBKARY
Z70
I
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<40V-7
L161 — O-1096
HISTOIRE
DES CONCILES
d'après
TOME IX
DEUXIÈME PARTIE
CONCILE DE TRENTE
PAR p. RICHARD, DOCTEUR Es LETTRES
PARIS
LrBRAIRIE LETOUZEY ET ANP:
87, BOULEVARD RASPAII,, 87
1931
HISTOIRE DES CONCILES
TOME IX
DEUXIÈME PARTIE
HISTOIRE
DES CONCILES
d'après
TOME IX
DEUXIÈME PARTIE
CONCILE DE TRENTE
PAR P, RICHARD, DOCTEUR Es LETTRES
PARIS
LIBRAIRIE LETOUZEY ET ANÉ
87, BOULEVARD RASPAIL, 87
1931
Tarlslis, die 26 decombrls ly30
Nihil obstat
J. CAnnEYRE
Imprimatur
Lutetla Parislorum die 15» januaril 1931
V. DupiN
V. g.
2.10
LIVRE CINQUANTE-CINQUIEME
L'IMPUISSANCE DU CONCILE
CHAPITRE PREMIER
(1559-1563)
I 000374
53d I.IV. LV. I.'l.UPUISSANCE UV CONCILE
mort de Paul III, loiij^cmjis et sans résultat, parce <jue les jtartis
se coMlrel»aIaiu;aient et n'avaient |>a8 de chefs d'influence décisive.
D'un autre cAtè, ils étaient résolus à ne pas accepter les diiectives
de» t»raiide» {luissances: du reste les ambassadeurs n'en reçurent
uns et durent évoluer de leur |>roi>re initiative. l'-n résumé, les exa-
gérations de Paul IV avaient eu ce bon résultat d'imjilantcr ]»lu8
profondément dans la conscience des cardinaux la conviction
qu'ils
devaient tenir comj>te avant tout des nécessités de la reforme, relé-
guer la ]'oliti(jup à rarrière-j»lnn.
I.e zèle excessif du iiape défunt avait jeté une sorte de discré-
dit sur le ]>arti réformiste, dont il a^ait été longtemps un des cory-
phées : celui-ci apj-arut comme désorganisé, désem]iaré. même j)arce
que les soupçons injustifiés do Paul I\ a\aient com]>romi3 pour
ainsi dire ses membres les plus eu vue. Il n'eut ])a3, au milieu des
apitntions prolongées de la ]>criode électorale, son acliAité et son
initiative ordinaires. Il se tint un j>eu h l'écart et se contejita de
Il
importait do ne pas dépasser les fêtes de Noël, h cause de riTn]ia-
tience croissante du monde romain, «pii devenait tumultueuse dans
la populace. Vitalli aborda mrme des jiartisans de Cesi, tels qu'Al-
Morone, qui s'était tenu à l'écart jiisque là. Les derniers opjiosants,
Guise, l*errare, Carjfi, étaient accourus incertains, les malades,
comme Madruzzi, enfin les
dormeurs, et tous se rendirent. Sur les
instances de Carlo, appuyé]»ar Santa Fiora, Medici consentit à
l'âge de
vingt-six ans (1524). Il ne tarda pas à se distinguer,
s'attacha au service du célèbre Morone, père du cardinal et
chancelier du duché. Mais la disgrâce de celui-ci entraîna bientôt
cellede la famille, et Giangiacomo envoya son frère à Rome (1528).
Il gagna la faveur de Clément VII par les services rendus lors du
sac de Rome; celui-ci parut admettre la légende, créée par les deux
frères,d'une parenté lointaine entre les Medicis de Milan et ceux
de Florence ^. Elle fut acceptée ensuite par le duc Cosme, qui per-
mit au cardinal de prendre ses armoiries, et par la reine Catherine
de Medicis, assez flattés, l'un comme l'autre, de compter un troi-
sième pape dans leur famille.
Angelo devint promptement protpnotaire et se fit admettre dans
Rome, oij la vie n'était plus sûre, même pour les cardinaux; il se
quelques jours à Florence. Depuis deux ans, le duc Cosme avait les
yeux fixés sur lui commiC candidat possible à la tiare ^. Ils s'entre-
tinrent donc en vue du conclave, qui s'annonçait proche avec les
cèse après les Cendres (le 1^^ mars), pour y attendre qu'il les rappelât
au concile, qui allait s'ouvrir sous peu. Illeur recommanda de pré-
cembre 1546, par laquelle Paul III avait corrigé celle de 1542 ^.
Ces actes avaient fait l'objet de discussions au concile, puis avec le
1. Le tout publié dans Conc. Trident., t. viii, p. 1-6; à la suite, p. 6-33 (Acta
eonsistorialin] , plupart des fait» que nous allons raconter,
la
2. Voir ci-dessus, p. 260 avec les références la dernière bulle {Superni dispo
:
«juidevait transmettre ses ordres, non sans lui jtrocurer des ren-
1. L<«« t\r\ix piccrs dans Hin.tlili, aii an. 1.5G0, n" 64-65.
2. Pastor, ibid., p. 87-90, avec de nonibrt-ux détails et signiPicatifs.
CH. I. LA REPRISE DU PROGRAMME DE PAUL III 539
pues seulement par les exercices de piété, à lire, annoter les dépêches,
Elle fut d'ailleurs inaugurée sans retard, cette œuvre, car le pontife
se décidait toujours rapidement, au témoignage des ambassadeurs
l'engagement tpie son ]>cre avait jiris avec Philip]te II, au traité de
Cateau-Cambrésis, de potirsuivrc de concert (ce ])Our quoi ils se
réconciliaient) le rétablissement de l'unité de foi dans la chrétienté
comme dans leur royaume, ]>ar tous moyens pacifiques; et en pre-
mier tenue d'un concile général, qui assurerait
lieu ]>ar la les réformes
nécessaires avec les mesures de conciliation.
la curie avaient quelque sou})çon de cette clause
Les conseils de
et surent s'en armer. Malgré les dillicultés canoniques et autres,
auxcpielles se heurtait la reprise du concile de 1552 ^, Pie IV
était donc décidé h la réaliser et, le 31 décembre, il le certifiait h
dent, le conseil
royal avait décidé la convocation, pour le 10 décembre,
d'un concile national qui réglerait les affaires de l'Église nationale
à l'aniiable entre catholiques et protestants. En même temps, Fran-
çois II priait lepape d'envoyer le cardinal de Tournon, doyen du
Sacré-Collège, pour diriger les débats au nom du Saint-Siège. Il
donnait cependant l'impression, surtout à cause de l'échéance loin-
taine de cette convocation, que la cour de France voulait exercer
une pression sur celle de Rome, pour hâter la tenue du concile. Le
cardinal de Lorraine, alors tout puissant dans le gouvernement, en sa
avait besoin de son aj^pui contre huguenots aussi bien que dans
les
gée contre les Guises en même temps que contre la cour de Rome.
Pie IV continuait ses démarches pour le concile sans se découra-
ger, mais avec aussi peu de succès. Le 27 mai, dans une de ses longues
et fréquentes conférences avec l'ambassadeur da Mula, le futur
cardinal Amulio, qu'il prenait volontiers pour son confident, il lui
demandait comme un service personnel de sonder son gouverne-
ment, pour savoir s'il ne consentirait pas à lui prêter une ville du
territoire de la République, au cas où les princes ne pourraient
s'entendre pour Trente. Il tenait à garantir toute facilité d'accès
comme toute indépendance aux Pères. Le noble Vénitien fit entre-
voir une réponse négative, comprendre même qu'il était inutile
d'insister. Venise ne voulait pas s'attirer d'histoire avec le tout
Il iirriva ce
qui se produit toujours, (]uand ])ersonnc ne veut jtrendre
une responsabilité. Les souverains se déclarèrent prêts à marcher,
si le \oisin prêchait
d'exemple. Ce fut notaniiiuMit le sens de la
réponse «pic donna riiiiipjie II, aj>rès avoir consulté et réliéchi
Mais dès lors le concile national prenait un caractère plus sérieux que
celui d'un simple épouvantail. La situation présente en France avait de
quoi l'inquiéter plus que les embarras auxquels se heurtait le concile.
Les huguenots étaient assez puissants et assez audacieux pour
imposer ce synode national. La conjuration d'Amboise n'avait pas
laissé que d'intimider le gouvernement et la reine mère en profitait
1. Pastor, ibid., p. 149-151, à cette dernière page son jugement sur Hosiui.
2. Voir, dans le chapitre cité ci-dessus de Romier (p. 165-169 notamment),
son appréciation assez neuve sur le nouveau chancelier, p. 180-184.
M6 I.IV. t\ I 'l.MI'L'ISSA.NtlE UU CONCILE
dintinx de Tournon
de Lorraine, légats en l'Vance jtour la réforme
et
Frau' ais s'en remettaient h l'emjiereur, c'est vers lui «pie le pape
devait d'abord se inurner, et les négociations avec les Impériaux
commencèrent (juelques juurs après, aussitôt qu'il eut re<,u le
et la
majorité des notables se jirononva ])our le concile national,
quatre ans qu'il les avait traversées en son dernier voyage (1557).
Le Dauphiné était méconnaissable : les huguenots s'y comportaient
en maîtres et menaçaient de l'Église, Avignon et le
les territoires
1. Romirr. p. 260-261.
en. I. LA REPRISE DU PROGRAMME DE PAUL III 551
1. Il scniJiI»' «|u'il avnit été question déji\ de ces dnix villes lors de la mission
gieuses.
Dans cet état d'esprit des gouvernants impériaux, il était évi-
dent qu'ils tenaient pour inexistant ce qui s'était fait jusqu'ici
à Trente. C'était trop italien, trop romain;
ils y voyaient trop l'action
concession des deux privilèges, dont les Allemands comme les sujets
des États héréditaires faisaient maintenant la condition indispen-
le mariage des prêtres et l'usage
sable de leur fidélité à l'orthodoxie :
preniit'r, 1rs sniliciteiit jiour IiMirs sujets, (|ui ne peuvent s'en passer,
prétendent-ils. C'est un engouenu'nt tel iiiie. si \o. ]ia[ie les refuse,
l'Kglise cath()li(]ue est en grand danger dans toute; l'F.urope cen-
trale. Pour convaincre ]>lus facilement le chef de l'flglise, ils ajoutent
<jue cette concession cf)ntril)nrra certainement h ramener les dissi-
dents, nu^me endurcis, les luthériens j)ar exem])le. Ils laisseront
dormir au besoin le credo d'Augshourp et les articles de dogme
qu'il a ]>lus ou moins altérés. Mn réalité, le résultat palj'ahle de
ces longs ])our]iarlers, la note vraie, elle était donnée ]iar l'ambas-
sadeur vénitien da .Mula, lors^pie, dans l'un des fré<pients entre-
tiens confidentiels (pi'il avait avec le pa])e, il demandait, non sans
ironie, combien ces deux articles avaient ramené de partisans de
Luther '.
accorder plus que son prédécesseur Paul III l'avait fait pour V Inté-
rim de Charles-Quint ^. « Elle avait du reste entrepris la réforme de
sa personne, de sa cour et de ses bureaux et laissait au concile
latâche de réaliser la réforme générale du clergé et de la chrétienté.
Elle tenait à le convoquer en Italie et priait l'empereur de lui envoyer
ses ambassadeurs et ses évêques. Si les princes chrétiens ne lui appor-
taient pas leur appui sans réserve, elle avait résolu de convoquer à
Rome quatre évêques par État avec leurs théologiens et d'entre-
prendre lui-même cette réforme, en tenant compte des besoins de
chaque pays ce petit concile s'occuperait aussi du mariage des
:
de
synode national serait écarté, pourvu que le roi eut le moyen
prévenir les États généraux, des leur ouverture le 10 décembre, que
le concile commencerait à une date fixée d'avance. » Au reçu des
1. Pastor, p. 162-165.
2. Voir détails complémentaires ci-dessus, p. 553-554.
560 I-IV. LV. I.'iMPLISSANCr. DU CO.NC11.K
Le 1^1 novembre, {qirès avoir reçu les deriuères nou\ elles de l'rance,
« elui-t i faisait écrire au roi d'I'>s]>Hgnc son intention d'ouvrir l'assem-
l)lée en Télat où elle était restée, et il
apiielait, le lendemain, les
décider des conseils que lui aurait donnés, dit-on, le duc de Flo-
rence '.
ne fallait-il ])as que le Medici reçut le merci du j)ai)e ]»our les ser-
vices rendus au conclave ?
2. Si l'on on juge par les soixante et une croix, qui accompagnent les jifrnatureB
de» Tingt et un cardinaux dans le texte officiel. Conc. Trident., t. ix, p. 104-111.
CH. I. LA REPRISE DU PROGRAMME DE PAUL III 561
discipline !
,
i|(ii
de France. ()uand il remit ces ])acpiets,
cofiN (xpiaient les évê(iucs
est un fait certain, la bulle qui ordonnait des ]>rières pour le concile
1. Pastor, t. VI, p. 186 sq. Pallavicini, 1. XIII, c. vu, § 3-7, la raconte tout
au long.
564 LIV, I.V. l'impuissance du CO.NClLi;
reur *. Ils remirent d'abord aux seigneurs ]trésents les brefs et co])ies
et prît en main
les intérêts de la réforme. Tel fut le but de la grande
1. Ibid., p. l/iG-l'.?.
2. Pastor, p. 129-130, avec les notes. Les Carafas avaient-ils une telle influence
au Sacré-Collège que le pape fît la promotion pour s'en afTranchir, comme le
prétend l'historien ?
CH. I. LA REPRISE DU PROGRAMME DE PAUL III 569
qu'il avait
rendus au concile. Ketemi d'ailleurs à Uome par les pré-
1. J. Susta, Die Romische Kurie und das Konzil von Trient unter Piiis IV, t. i.
1\' rcjiorta .s(>.s vues sur un autre ^ujcl. aucjiicl il avait aussi
rit;
pensé, aussi bien que rojiinion roinuiiic. le cardinal d»' Mantuue, l'école
par ses capacités, (pii étaient d'ailleurs discutées. Créature des Médi-
cis, il avait été en même tcmj)S le candidat diî sa famille, (jui avait
pas étudié les sciences sacrées, ni les matières qui font l'objet des
décrets conciliaires. Il s'excusait sur sa santé délicate, et sur une
infirmité : il était dur
d'oreille. Le pape lui lit espérer une combi-
ment, il avait
les longuement combattues, le calvinisme tout d'abord,
et autres doctrines subversives de la religion à portées sociales et
La date du
6 avril approchait et il convenait de ne pas donner
un démenti à de convocation. Le 17 mars, les deux légats
la bulle
1. Liste (lan.s Tliciiicr, Acta genutna Conc. Trident., f. i. col. 667; il «lonne
exactomcnl la série des autres évêcjues, ;iu fur et à mesure de leur arrivée.
noiil cl l'est tir ri'.urojio, jioiir ifciicillir des adhérents, a> ait mis-
sion de ]»asscr d'ahiiid aiiiurs dr
l'^erdinafid. Ilosius n'avait plus
ses travaux. Ils jiourraient ainsi s'entendre, niême dans une entre-
vue à Holt giie et consacrer leurs efforts à soutenir, défendre et diri-
ger le concile. «Cette ouverture, ([ui fut donnée ]>ar écrit, et atissi la
mission «pie Canohio allait entreprendre dans des régions lointaines
assurèrent un peu de répit au ])auvre euipereur: il ne renonçait
jiour le moment et, Ilosius ayant émis ro]>inion que rarri\ée inces-
sante d'un au moins de ces ambassadeurs serait très o]»])ortune pour
fortifier le ]>restige du concile et cehii des légats, le ]>a]te estima,
1, Actes officiels, Conc Trident., t. viii, p. 155-7, 220-1, 238, 244, 247.
2, Pastor, p, 194 et notes 1, 2; Susta, t. i, p, 121, 122,
580 I.IV. I.V. I.IMIM IsSANCi: DU CO.NCIl.F.
Antonio transmit
^'oIJ)i, l;i jmlle de convocation
(|ui Itiir
chrétienté avait les yeux fixés sur les Allemands et attendait d'eux
le signal mettre en marche elle-même. Or l'Allemagne ne
pour se
désunion entre les princes catholiques, aussi bien que leur apathie
clergé et les ordres mendiants à les contrecarrer plus qu'à les aider.
A Cologne notamment, ils avaient contre eux les défiances du cha-
et du conseil de la
pitre, de l'université (si catholique pourtant!)
ville Les prédicants luthériens profitaient de ces conflits
libre.
hérétiques pullulaient dans ses États, et tout d'abord dans les trois
éloigner. Tous ses elTorts furent inutiles, aussi hien que les instances
de Home renouvelées pendant des années.
le nonce avec des démonstrations
(iuillaiime re^ut de rcsjicct,
subordonna néanmobis sont adhésion à l'octroi du calice et du mariage
des prêtres, deux faveurs (ju'il voulait solliciter du concile. Kn réalité,
il la faisait dépendre d'une (piestion d'intérêt local, (pic le nonce
n'était ]ias en mesure de régler. Le duc avait établi une université
il
Duisbourg, et le ])a]ie ne se ])ressait )»as d'accorder, avec la rati-
Siège. avait Il
re(,u de plus, et à ])lusicurs reprises, la mission, de
convo([uer aussi le roi de Danemark Frédéric II. (le ]»rince jouis-
saitd'une situation prépondérante dans les alTaires d'Allemagne,
par avec les luthériens, étant ap]Kirenté aux
ses attaches étroites
par la fable d'un concile ^. La situation n'était donc rien moins que
sûre pour l'Italien. Comme il était aussi chargé d'inviter le roi de
Suède Erich XIV — qui venait de succéder à son père, le fameux
Gustave Vasa, ne savait s'affranchir des préjugés qui s'enraci-
et
1920, p. 269-271.
2. Pastor, ihifi., t. mi. ]>.
iS'i rt iioli- 1.
CH. I. LA REPRISE DU PROGRAMME DE PAUL III 587
fut pas inutile. Lorsqu'il rendit compte de ses travaux (après quinze
mois de courses) aux légats du concile, vers le 15 m^ars, il leur com-
muniqua en son nom nom
de son compatriote, qu'il n'y avait
et au
des Allemands. « Ils agi-
pas à compter sur un concours sérieux
raient en marge du concile, à Rome beaucoup plus qu'à Trente,
la réforme
pour ce qu'ils croyaient leur être plus avantageux que
et leur participation aux travaux de l'assemblée serait
générale,
sans portée pour le bien commun. Leurs théologiens, même ortho-
aSS I IV. I.V. l/lMPL'ISSANCE DU CONCILE
évita d'entrer en relations avec Vergerio. II fit bien, car cet apostat
un théologien laïc marié et converti, qui avait passé dix ans à Wit-
tenberg, dans l'intimité de Luther et de Melanchton, jouissait à pré-
sent de la confiance du duc et lui servait de conseiller en doctrine
et religion. Il laissait d'ailleurs les jésuites pénétrer peu à peu dans
l'université et la transformer celle-ci promit donc d'envoyer ses
:
1. Ci-dpssus, p. 579-580.
2. Ci-flrssus. p. .•)83-584.
CH. I. LA REPRISE DU PROGRAMME DE PAUL III 591
porte-parole.
Le pape ne pouvait rester indifférent à ces intrigues. Le 12 juin,
il
désignait un troisième légat en France, le cardinal de Ferrare,
Ippolito d'Esté, son ancien concurrent au conclave. Celui-ci avait,
pour se faire écouter à la cour, des amitiés anciennes, par lui et sa
famille des relations étroites avec la Reine mère, toute une vie
:
contexte.
592 .I\. I.V. I. IMPUISSANCE DU CONCILE
ne se pressa pas
Il (l'ailleurs d'cxpéclii-r l.i
li'-«^alion : die ne se
mit pn route (|iic le 2 juillet, eut accjuis la certitude, par
lorscjM'il
la convocation royale, i|iit' les évoques se réuniraient sans fatite.
Pie IV ])rit soin lui même d'entourer le cardinal de l'errare d'un
brillant apparat, y compris théologiens, (pie dirigeait le Père Lay-
les
tait l'intention d'envoyer des orateurs et des prélats, mais tout cela
n'était que de vains propos, que contredisaient les actes et les
démarches du pouvoir royal, Rome ne prenait guère plus au sérieux
le bruit qui courait à la fin du même mois, que Catherine avait
CONCILES. — IX. — 20
CHAPITRE II
LES EMBARRAS
LES PREMIERS DÉBATS ;
paient les bureaux de la curie et les autres, qui n'avaient que des
prétextes à invoquer. Parmi ceux-ci, les moins excusables étaient
les Italiens, })lus nombreux cjui accouraient à Home, ]»our une
gnirent qu'au mois de novembre, deux mois a]>rès que le roi les
avait désignés. Ils trouvèrent à Trente ])lusieurs ]»rélats, qui. de]iui3
ce même mois de septembre, représentaient la Seigneurie de \ enise,
les archevêques de Zara, de Sjtalato et de Raguse; ce dernier, l'huma-
il
ren)pla<:a le légat inijiotent par son neveu Nfark Siltii li \tu\ Hohe-
nenis, éA êcjue de Constance.
appartenait doulileim-nt h la nation
Il
La
curie ne le pressa pas d'ailleurs de prendre possession il ne :
grand seigneur qui tenait la tête de la société dans la ville et une des
premières places à la cour de Vienne.
Un autre prélat fut appelé à représenter l'empereur comme roi
de Hongrie l'évêque de Fiinfkirchen en Hongrie occidentale, Georg
:
fait, puisque le tout aA'ait été ratifié ]iar l'aul III et Jules III. De
plus Pie IV s'engageait à ratifier, publier et faire exécuter tout ce
que l'assendilée réglerait et définirait. Il n'y avait aticune nécessité
de déclarer la continuation, en su])]iosant que (luelipTun la récla-
mât. Le bureau devait se montrer inqiitoyable contre toute propo-
sition, d'où qu'elle vînt, de la su]iériorité du concile, en informer
Sa Sainteté ])ar exi)rès et congédier ou déplacer aussitôt l'assemblée.
A ces divers actes se joignaient des lettres accréditant le légat
cellede Paul III, par la vigueur avec laquelle il avait présidé, pen-
dant treize ans (1538-1551), à la réforme de l'ordre des Augustins,
un des plus contaniinés par les nouvelles doctrines; celle de Jules III,
le zèle avec lequel il réforma le diocèse de Salerne, que ce pape
par
lui avait confié. Il avait, en outre, au concile de Paul III, tenu
<)02 I.IV. I.V. l/lMPlISSANCE DU CONCILE
mu* place de |trcinier jihui, coiimie théologien (l;ms les {jr.Tudes dis-
cussions, jiiir exemple sur la {^rAce sarjctiliaiitf il la jiistilieal ion.
Des tliéories discutables. <pii M)iilt\ cniit un certain émoi, ne imi-
sirent pas à sa réputation. Aussi l'ir i\ rajijiela à |{ome, dès son
exaltation, eut a\ et- lui jilnsieurs conférences sur la «piestion du
concile, le nomma consultcur de l'Index et du Saint-Offîce, où il
pril de suite un ràlv. prépondérant, de même que dans la congréga-
tion cardinalice, (pii fut chargée d'examiner la
recpiète de rassem-
blée luthérienne de iNaund)onrg.
Un tel liasse était uni\ crscllenicnt connu dans les cercles qui
s'intéressaient an théologiens d'abord, assez j)Our
i
oucilc, parmi les
lippe II et
par son agent, avait ])Our chef le fougueux
surs'eillé
1. Susta, t. I, p. 32.
2. Conc. Trident., ibid., p. 279, 280 et notes.
CH. II. EMBARRAS SUR LA CONTINUATION DU CONCILE 605
pour éviter toute équivoque, le concile devait dès le début bien spé-
cifier qu'il continuait ses séances. Il faisait allusion au bref du
17 juillet, par lequel le pape en donnait la promesse à Philippe II ^.
Ce n'était qu'à cette condition que son souverain s'était décidé à
faire partir ses évêques. Seripandi s'efforça en vain de le faire reve-
nir de son idée fixe : « le
pape et les légats étaient une
de son avis ;
Madruzzo; menaça de
il
présenter une protestation en assemblée
générale son maître l'en avait chargé. Deux de ses compatriotes
:
vêque de Grenade se montra plus dur que le marbre Voir dans leurs dépêches
!
de cette époque le détail des négociations et l'accord entre eux et les Espagnols.
600 Liv. Lv. l'impuissance du concile
I..I
o(»iigi-6f;an(iii piv} tara loin; se tint dans la «fiand».' >alle du
j»alais d«' riiuii ^ (|ii'habitait le premier jnésident, le local le ])Iu9
coiuinode jxmr res asscjnblées. Elle coiii])ta cent deux Pères, et leur
placement se lit
tl'après le protocole récemment édicté par
pape. le
1. ,\iijoiinl liui l'hôtel (\o villf (Municipio) do Tronic Pastor. p. lO'i, nolo 5.
raisons :
parce qu'on redoutait l'bpposition du Saint-Office d'Espagne,
qui se permettait de condamner des livres et de les faire brûler.
Le catalogue projeté ne servirait qu'aux Pères pour les discussions
à venir: il serait loisible de convoquer les auteurs à défendre leurs
idées devant le concile, et ses membres auraient ainsi une matière
Vigile dans
;
le chœur de cette église, allaient se dérouler de nouveau
les décisions qui devaient régénérer l'Église universelle. Derrière
les deux clergés de la ville, séculier et régulier, marchaient, pareille-
ment en habit de cérémonie de leur dignité, quatre abbés, quatre
généraux d'ordre, quatre-vingt dix évêques, onze archevêques
et trois patriarches :en tout, avec les cinq cardinaux, cent qua-
torze définiteurs, les abbés ne comptant que pour un, selon l'ancien
protocole qui venait d'être rétabli. C'était déjà plus que le concile
n'en avait jamais compté, et tout faisait espérer que le nombre
croîtrait, avec les Français et les Allemands qui s'abstenaient tou-
des livres avait aussi fait r»ihjrt d'iiue discussion par correspondance
sur ce' le manière dt;
procéder'.
Néanmoins les légats se décidèrent linalement à choisir. ]tour
frayer la Adie aux dissidents, un terrain comnuin «le débats bien
condamnés et des censures sur la base de l'Index de Patil IV. Les Pères
étaient invités j» le coni|)léter ou corriger, d'a})rès les renseignements
tpi'ils auraient en leur possession. 2° Inviteraient -ils les auteurs à
p. 678.
CH. II. EMBARRAS SUR LA CONTINUATION DU CONCILE 613
1. Voir de plus une liste d'émoluments des officiers du concile dans Susta,
t. I, p.54-55; les mensualités reviennent constamment.
GK» i.iv. I.V. l'impuissance du concile
ciiK] abbés. Les nouveaux venus étaient Italiens, en dehors des deux
ambassadeurs im]>ériaux.
Le () février, la discussion fut suspendue pour recevoir ceux-ci.
La suite des légats et cinq évc([ue9 allèrent jusqu'en dehors de
la ville, ]>our escorter rarche\è(|ue de Prague »pii \oulait faire son
entrée solennelle. Ils reçurent leur place à l'assemblée, même l'cvèque
de Funfkirchcn. (pii ne ]trésenta que ses lettres de créance sans man-
dat. Les évèfiues portugais, rarchevè(nie de Braga en tète.
])ro-
testèrent aussitôt que ce règlement ne devait jias préjudicier à leur
ambassadeur : leur souverain avait toujours combattu les infidèles
I
empereur ne le trouverait jias mauvais. Aussi son discours d'entrée
fut-il émaillé de belles
promesses ^.
Le Portugais don l'ernando Martinez de .Mascarenhas accourait
dès le lendemain et réclamait son
privilège prétendu. Les légats
avaient écrit à Home sur ces conflits de j>réséance et attendaient
la réponse. Les canonistes en donnèrent une proN'isoire les ambas- :
1. Ci-dessus, p. 226.
2. Sur CCS détails, Pallavicini, ibid., c. xx.
CH. II. EMBARRAS SUR LA CONTINUATION DU CONCILE 615
lorsque le second, le comte de Thun, fut reçu le 10, leur place fut
marquée pareillement ;
celle de l'archevêque à droite, après le cardi-
nal de Trente, celle du laïc à gauche, avant le Portugais. Celui-ci
ne pas pour battu, sans en garder du reste rancune, car
se tint il
Ce qui leur servit plus encore que cet appui isolé, ce fut le conflit,
facile à prévoir du reste, que les Impériaux ouvrirent aussitôt avec
les Espagnols. Le 13 février, ils déposèrent les requêtes que leur
maître avaient insérées dans ses instructions du 1^^ janvier ^. Ils
demandaient en premier lieu qu'il ne fut pas question pour le moment,
et par égard pour les luthériens, de proclamer la continuation du
concile. Or, à la même époque, de Rome, l'Espagnol Vargas gour-
mandait la désunion et la tiédeur des évêques ses compatriotes,
pour n'avoir insisté que mollement sur cette continuation, ainsi
que sur la formule proponentibus legatis: il les engageait avec force
à revenir là-dessus.
Ces évêques toutefois ne jugèrent pas opportun de s'opposer à
la requête impériale, sinon en son second article. Il requérail que
la session fut ajournée jusqu'au moment où les luthériens se présen-
teraient pour plaider leur cause. En les attendant, le concile se con-
sacrerait à des débats sans portée de réforme, sur lesquels il lui était
trait-on les auteursse disculper ? ceci ne devait ]»as non plus entrer
.'i
logue projeté des censures et des livres prohibés, faisait appel aux
accusés, qui ne s'étaient pas encore mis en communion avec lui,
les invitait à rentrer dans le sein de l'Église catholique, et pour cela
leur promettait toute garantie, s'ilsdésiraient discuter avec ses
impatiente de réforme.
revint donc sur ses décisions, après avoir pris l'avis de la congréga-
620 1.1 V. l.V. I. IM IITISSANCE DU CONCILE
de larestauration catboliijue. »
Les Im]iériaux désiraient un délai d'au moins trois mois, et l'évêque
de Funfkircben <'n
]*résenta la requête le 24 février; mais devant
le toile général, il
jugea ])rudent d'avouer qu'il faisait sa pro])Osition
comme membre du concile, nullement comme ambassadeur. Les
Es]»agnols s'insurgèrent contre le délai, tenaient pour une
cpi'ils
inconvenance : c'était ]>ure faiblesse d'accorder aux lutliériens
cette faveur, après tant d'autres dont ils avaient toujours abusé.
Une majorité ]iarut se former en leur faveur, ]»armi les Italiens
eux-mêmes.
Les légats avaient ]iro])Osé une date quelque peu ])lus avancée,
se jeudi a])rès l'Ascension, 1'^ mai, et le cardinal de Mantoue la
coutint avec éloquence, réussit à retourner la majorité. « Le con-
rilene s'abaissait nullement, en condescendant au désir de rem]>e-
jeur et ne saurait aller tro]i loin dans la voie de la conciliation.
Il n'avait d'ailleurs j.as h redouter l'oisiveté ni le manque d'occu-
ils ne
voyaient rien en dehors des États héréditaires; il fallait donc
aller de l'avant à tout risque et péril.
Le jeudi 26 février, la dix-huitième session du concile de Trente
fut tenue par six cardinaux, dix-neuf archevêques, cent cinq évêques
et six autres prélats, en tout cent trente-six définiteurs, sans comp-
ter les officiersdu concile, de plus cinquante théologiens et deux
ambassadeurs laïques. La séance s'ouvrit sur un incident pénible ^ :
1. Pallavicini, 1. XVI, c. i.
La réforme et la résidence.
dait avoir le pas sur tous les ambassadeurs non royaux Les légats !
que lui. Venait-il pour faire patienter le concile, alors qu'en France
1. Questa mia advertenza non ha molto del soUile, Conc. Trident., ibid., p. 379,
note 7.
G28 I.I\. l.\ . I,' I M l'I ISSAN» 1 1)1 (O.NCILK
OU Ile S»'
|iit'utrinialt tlaiis
les «l(u\ taiiiiis ((iic des |>réj>aratifs de
la guerre civile, nial{;ré les elTorts du j.oiivoir royal ]»our l'eiiqu'rher ?
Celui-ci donnait d'ailleurs à Hojn»- de bonnes paroles (|iif
le cardi-
pas sans réserve parmi eux des Vénitiens, ceux d'Orient surtout,
;
à travers la chrétienté.
Dans les deux affaires, il n'avait pas moins besoin des souverains
et des pouvoirs temporels ;
il fallait tout d'abord les décider à prendre
jusqu'à lui donner plact' {"lus tard dans le coll«-^e des légats vi\ la
1. Osl l'n|>iiiioii motivée do Susta, l. ni, Introduction, j). vii-viii; voir aussi
pas de^ ant les thèses extraordijiaires. soutint que les paroles Pasce
oves meas avaient été adressées, non seulement à saint Pierre, mais
à l'ensemble du collège des a]>ôtres, dont le corps é])iscopal est le
Il se fit vivement relever
successeur ^.
]iar son compatriote de Capo
^.
pline
aussi un des oracles, oscillait jKir extraordinaire entre les deux camps.
Une circonstance mininie \ int encore en ce moment comjtli<|uer
la situation. I ,'niiverture et les premiers travaux de l'assemblée
avaient exténué le clu^f du collège des légats, multi])lié et aggravé
les excès de goutte auxquels il était sujet. Il se \ it bors d'état de
diriger les discussions du ne manière régulière, et ses absences plus
le trouble et l'incertitude. Ceux qui
fré(]uentes achevèrent d'y jeter
le renqtlaçaient, comme Seripandi, étaient loin d'a\(iir son doigté,
son prestige; aussi le concile en vint-il à se débattre dans des embar-
ras ])Ius sérieux.
Les absences du premier légat commencèrent le 13 avril, et comme
les séances se tenaient à son domicile, au palais de Thun, elles durent
1. D'après Pallavicini, ibid., c. iv, § 19, la motion aurait été concertée d'avance
entre les légats et mise par écrit, ce qui provoqua quelque murmure dans
l'assemblée.
2. Pallavicini, ibUl, § 20, 21.
()38 ll\. I.\. l'impuissance du CONt II l
|iuts<|U(', {lt'|iiiis
clrs M«M'l(«s, ri'lglisc |ii()ir(l<' cuiuiMc bi ia résidence
était de droit eccIésiastMiuc, à la disposition du pa])e.
>•
pour If dniil (li\ iii, t ri'uto-trois contre: tronte-huit émirent des avis
divers, ipii se résunuiiont ù peu prés en im rt;n\(ii an i'a]>c. Hare-
inent le concile vécut pareille agitation ce serait sans mil doute exa- :
de son ordre du jour et. pour ainsi dire, une décision sur son exis-
tence à venir. Les derniers incidents survenus à Trente avaient
rendu la situation incertaine, an point «pie les Pères se deman-
daient, s'ils ne dcAraient pas se disperser.
!)u reste, ils s'étaient beaucoup occupés de la réforme depuis
c|uel(pjes semaines; en ]iarticulier, la cour de Home avait fait l'objet
de leur attention, autant, i»lus peut être rpie leurs diocèses et leur
patrie: il y nxah trop de contai t>. tro|) île liaison inévitable entre
mot des curiaux. Elles demandent par suite que le concile puisse
récemm^ent par les Pères, pour leur faire rédiger un cadre général
de réformes, applicables aussi bien à la cour romaine qu'à la chré-
tienté. Il leur recommanda de tenir compte des derniers articles
tout était à recommencer, il n'y avait rien à définir pour cette séance.
A la fin de leur dépêche du 20 avril, les légats avaient fait remar-
quer que les votes négatifs sur la déclaration du principe venaient
des Italiens; par contre les oui, de toutes les nations présentes, y
1. Conc. Trident, ibid., p. 465-467 et surtout les notes; 465, note 3; 467,
notes 2 et 3.
642 LIV. I.V. L IMPUISSANCE DU CONCILE
d'ajouter.
Sous un calme apparent, l'agitation conciliaire prenait toutefois
une forme nouvelle, se généralisait dans les alentours et avait des
agissements ne cadraient pas avec les intérêts delà curie, ]ias plus
qu'avec ceux de son gouvernement. Le })ontife tenait ce que ce t^i
\
èque de /ara révè(|ue anj^Iais de Saint-Asa]»h, Thomas (iodwcll.
et
Ils ne tardèrent pas h s'aperre\ oir que le eoncile avait été berné, et
temps (pie le
parut une misère, en comparaison du temps
délai
Il
longuement et sans succès le '2H !•> Romain Castagna
fut rei)ris :
l'exposé de leur conduite passée : « Ils n'avaient rien fait, rien proposé
chaque jour dans les travaux du concile; elle n'aurait d'autre résul-
tat que de scandaliser certains croyants, d'indisposer un peu plus
les non- croyants. Ils étaient d'ailleurs prêts à donner cette déclara-
tion prochainement, du moment que l'empereur ne s'y opposait
plus, ainsi
que le roi le
prétendait croyaient du moins
» : les légats le
et envoyait une bulle ipii fut publiée le 4 mai, ]»ar hupielle il réorga-
nisait compl«'tenieiit la Pénitencerie et rédi;isait ses pouvoirs au seul
domaine la réforme n'avait pas progressé davantage,
spirituel '. Si
légats.
eut avec eux, ce jour même, une longue conférence sur toutes
Il
De leur côté, les légats avaient fixé, dès le mai, 1«î ])rogramme I I
nion sous les deux espèces, selon les instances des ambassadeurs
1. .\ii <lirr «le Sinionolt.T qui on profiti* pour d.Tuhrr sur It'S liiimam'stos fiers
de leur brati parler. Siista, p. 128-120.
2. IhiH., p. 122-123.
CH. II. EMBARRAS SUR LA CONTINUATION DU CONCILE 653
ducats par an. Au mois de mai. les ollices de la curie avaient baissé
de plus dv la moitié de leur jtrix ceux rpii s'étaient vendus cinq, :
LA CR9SE DU CONCILE
(mai-septembre 1562)
1. Ces détails reviennent parfois dans les documents cités par Susta.
2. Pallavicini, ibid., 1. XVI, c. vni, § 13; voir aussi, c. vni, § 9, la lettre où
Simonetta apprécie les
Espagnols.
3. Susta, ibid., p. 131, sur rintervenlion de Simonetta; voir p. 92 (le 27 avril);
129, le passage le plus curieux (14 mai), etc.
CJ.NCILES. — IX. — 22
658 I.IV. r.\. I. IMI'LISSANCE DV CONCILK
les IN'tps. Dans premiers jours ilr mai, nous \ oyons arriver neuf
les
l'^spa^iols iiii
(lépnulant de la monarchie d'Mspagnc '. A la session
(lu 'i
juin, Ir secrétaire insent huit noms d'évè(pjesnouveaux venus,
j»as un Italien : trois Ms|tagnols, dont (!clui de Ségovie, Martin d'Ayala
et trois en leur (pialité d'exilés, comptaient comme
Irlandais (jui,
les blAmait davoir laissé insérer dans l'ordre du jour un débat qui
ris(juait de ressusciter les \ aines disputes du xv^ siècle sur la supé-
riorité du cojîcile. >< Ils étaient d'autant moins excusables tjue
rassemblée a\ ait écarté ce débat, au tenq>s de Paul TTI, lorscpi'elle
avait défini le fait de la résidence il ne restait
:
qu'à fixer la moda-
lité de celle-ci. Lne crise avait surgi à cause de leur manrpie d'union;
leur malentendu avait éclaté au grand jour, et pourtant le j.remier
de leur de\ oir, la condition indis]>ensable pour (|ue le concile abou-
tît, comme ne faisant qu'un seul corps,
était leur union ])arfaite,
reçues de Trente. Ils étaient précis comme venant de gens qui avaient
observé, retenu et savaient raconter, non sans quelque malveillance.
Ils mettaient même en cause le confesseur de Mantoue et autres
tique du décret adopté sous Paul III, qui ])ermettait une absence
de moins de six mois par an. Ce décret avait besoin d'être conqtlétc;
les Pères en avaient jugé ainsi, et les légats s'y étaient d'autant
S 8-0.
Correspondance de Mantoue, 16-18 mai, et sommaire
.1.
des témoignages
(|n
il
y joint Susta, i6i</., p. 143-l'i9, avec nombre de détails curieux.
:
CH. III. LA CRISE DU CONCILE 661
en était résulté un vrai scandale, non poco scandalo, dont les serviteurs
de Sa Sainteté ressentaient un profond regret, gravissimo cordoglio.
Le 18 mai, les légats adressaient un bref remerciement au pape
pour ses dernières dépêches et le renvoyaient à l'apologie ci-dessus.
Simonetta signa les deux actes, bien qu'il se sentît visé par le pas-
sage sur le désaccord entre les légats. Seripandi crut devoir se justi-
fier personnellement; il se rendait compte que les blâmes de la
curie et la réserve du pape l'atteignaient en première ligne. Son
long mémoire du 17, à Borromée, concordait avec celui de Mantoue
sur plus d'un point ^ tous deux utilisaient les notes que Seripandi
:
Les agents français avaient été bien stylés par égard pour les:
Arnaud du Ferrier,
—
ami du défunt président du Bourg, qui sympa-
—
thisait avec les huguenots, et celui du parlement de Toulouse,
Gui du Faur de Pibrac, dont les quatrains moraux ne manquaient
pas de similitude avec psaumes les et cantiques en français, qui se
chantaient aux i-rêches calvinistes.
Ils Lansac le 18 mai, ses collègues deux jours après. Le
arrivèrent,
premier un
tintlong discours aux légats, pour leur prouver que
c'était leur devoir de retarder les débats jusqu'au jour où le concile
serait général 2. Il revint à la charge peu après, disant qu'ils feraient
dèrent tjt'
proroger la session prochaine par une simjile déclaration
solennelle et d'ajourner tout décret h la suivante, qui se tiendrait
lin juillet. Ils demandèrent aussitôt le consentement du' jiape,
par retour du courrier.
Les Esjiagnols s'inclinèrent, selon leur promesse : ils ne vou-
laient pas courirle ris([ued'un conflit. Dans celte congrégation du 2<),
œuvre ])our (pie le concile rej'tit ses travaux au jioint où il les avait
laissés sous .Jules III. Ils attendaient une réponse ]iour savoir si
Phili] I
c II înaintiendrait ses exigences, et se jtré]>araient à tenir
la fêtedu Mont Carmel (16 juillet). Bien leur en prit, car le lende-
main 3, au moment d'ouvrir la congrégation préparatoire, arriva
la dépêche du 31 mai qui contremandait l'ordre antérieur. Avec les
pi'ii
de parce (pi'elle ne réjtondait pas à ce qu'ils désiraient.
]>laisir,
l'aure avait fait circuler de son discours, et i)arcc <pie les Pères ne
connaissaient pas leurs instructions, (pie les légats n'avaient pas
jugé h jiropos de communitpier en entier, i\ cause de certains pas-
leurs ])Ositions ^. Nfais les légats avaient évité le scandale d'une pro-
testation oHicielle collective, en faisant renouveler leur promesse
reprit laprésidence et sut, avec la maîtrise qui lui était propre ^, ra-
mener les Pères au calme et à la possession de soi-même que récla-
maient les circonstances : «Le bureau, n'avait encore rien communi-
qué aux théologiens; avait cependant besoin de connaître leur
il
opinion, et il allait leur remettre les deux décrets pour qu'ils les
De calice non dando, bien qu'il eut été défini à Constance, fut ré-
servé, à la demande de l'évêque de Fiinfkirchen, pour que le décret
sur la communion eut toute sa force contre les novateurs. Bref
l'assemblée se sépara dans le plus grand calme, conclut le même
correspondant, pacatissimamente.
L'archevêque de Raguse, un des défenseurs du droit divin, avait
d'ailleurs travaillé à simplifier la situation : « La définition qu'ils
ne préjudiciait nullement à l'autorité du pape: personne
sollicitaient
ne révoquait en doute le pouvoir qu'il avait de disposer des évêchés
et des bénéfices; le concile devrait même lancer un anathème contre
ceux qui le limiteraient ; cette définition, jointe au sacrement de
l'ordre, ferait pour la session une matière suffisante, avec les articles
Sarpi. «
(pie le |)ape cnxiivait de Home cliatiuc jour le Saint- l'esprit
accepté Tordre du jour de cette séance qu'à la condition cpie la suite des
débats ramènerait sous peu, après la concession du calice, le principe
de la résidence, en même temps (pie le sacrement de l'ordre. Le soir
même, ils adressaient au Saint-Père un mémoire qui établissait leur
pour débat
le en cours. Dans sa ré]ionse du 1" juillet. Tic IV jirécisa
leurs relations récijtroques, de lui au concile « Cette liberté était une :
1. Cité par Pastor, ibid., p. 326. Pallavicini en donne la genèse, ibid., c. x, § 14.
CH. III. LA CRISE DU CONCILE 673
mémoire ne fut pas présenté au concile, par égard pour cet agent,
avant qu'ils eussent averti le pape, fait intervenir le nonce auprès
de Sa Majesté. Comme l'archevêque devait se rendre en Bohême,
afin de couronner roi de ce pays l'archiduc Maximilien, fils aîné de
écrites, qui lui furent remises, n'en disaient mot. Il n'était plus ques-
tion à Trente denouveaux légats, mais les cercles y parlaient couram-
ment, non
etsans motif, de dissolution ou de transfert du concile. Les
lettres de Rome annonçaient la mesure comme probable, prochaine.
laquelle les
premiers expliquaient à Philippe II les raisons qui les
obligeaient de renvoyer à plus tard le règlement de la continuation.
Cependant, vers la même date, le pape les engageait à le faire dès
que le roi en manifesterait le désir ^. Altemps, en sa qualité de
légat-neveu, attestait, toujours par l'intermédiaire de l'archevêque,
que présidents et Pèr^s restaient dévoués à l'Église romaine ^.
Enfin le cardinal de Mantoue, pour sa part, envoyait une déclara-
^
tion plus solennelle encore tous les membres du concile étaient
:
giier cl lie
pmidre h son service. I.n imw carrirrc »li-
i|miii/.c ;ins et
N'isconti eut de la peine à lui faire admettre que ce n'était là, comme
il
])rouva, que des incidents de circonstance, le dernier du moins.
le lui
légats; deux
faits f[ui agissaient l'un sur l'autre et aboutissaient à
1. Ibid. p. 246, 28^1-285. l'armi ros jntti di \fiinlniir fienr.nt sans tloulf Pcn-
(lasio, qu'on .tppflHÎt son philosophe.
2. Siir lc3 négociations do Visconti, Fallavicini. ihiil., I. XVII, c m, Pastor,
p. 225. 4
3. En réalité, dans un seul courrier, celui du 1.3 juin. Sustn, ibid., p. 2089.
CH. III. LA CRISE DU CONCILE 679
pape et qui n'avait pu être révélée que de Rome, car ill'avait cachée
à tous ses confidents,pour plusieurs motifs, principalement en preuve
de l'importance qu'il y attachait Il avait craint qu'en la publiant
:
mettait son concours, avec tous les bons odices (pic Mantoue pouvait
désirer. Arri\ même temps, rt au débar(|ué,
abenc coinnninicpiait on
le du pontife d'accej)ter la démission. Hnrromée ]irévenait
refus
Simonetta ipi il eut à se comporter en parfait accord avec son chef,
c'est-à-dire sub(»rdonner entièrement ses actes à sa direction, lui
faire part de toutes les alîaires, avoir avec lui les meilleurs rapports,
confiance ontirro, jusiju'à riiiliinité. en un mot inlnnsrro et dômes-
tico amnre.
sur la fin du mois de juin, le 25, une série de trente articles de réforme,
extraits des chapitres esj)agnols du mois d'avril et mis en lucilleure
orme. Le jiape les annotait aussitôt et les renvoyait le \ juillet^.
Lorsque les légats reçurent ces commissions le 11 juillet, la situa-
tion s'était f[uelque ])eu améliorée. L'archevêque de Prague était
de retour et remettait le 9 une longue lettre de l'empereur, r|ul
atténuait ses dernières exigences. « Elles n'avaient eu d'autre objet
3. Ibid', [..
232-236.
CH. III. LA CRISE DU CONCILE 681
lui suffisait que les débats fussent poursuivis, comme ils l'avaient
été jusqu'ici, en liaison avec ce que le concile avait défini et arrêté
quaient la vie et les rai'ports entre prélats, j)ar suite les travaux
etix-nirines. Pie IV se déclarait prêt à lui enlever sa charge, mais le
Paul III.
«Muparèrent, juscju'à .lean Calvin, (|ui finit par ne \oir dans la coni-
nuinion «piiin sou\ enir de la dernière Cène. Leur ])roj»agandc avait
]>ersuadé beaucoup de ]>opulations de rEuro])e centrale et occiden-
tale, par exen»|de dans Ltats autrichiens, (pTclles ne pouvaient
les
Les cinq articles du décret avaient été censurés par les conseillers
techniques du jjape, et ils avaient recommandé de ne rien innover,
de s'en tenir à l'enseignement des anciens conciles, surtout de ne
pas aller h l'encontre de ce que l'assemblée de Trente avait déjà mis
en délibération. Ils déclaraient étrange la forme interrogative sous
1. .Ip n'ni p.ts estimé nécossain- lii- péiiétror plus à fond dans l'historique de
cctir <]Ursti()M m
ors rapports avrr lo conrilo. I-llIr' a fait Totijct d'un ouvrage
en d(U\ pros volumes; (i, (k)nslant, Cof.rfssinn à l'Allnnat;nr tir la conuniinion
sous Us deu-T espèces. Pari?, 1923.
2. Voir les dépèches à Simonetta du 30 mai, Su? ta, p, 179.
CH. III. LA CUISE DU CONCILE 685
leur beau parler aussi bien que par leurs connaissances, au-dessus
des Italiens qui se renfermaient dans la sèche argumentation scolas-
1. Ihifi., p. Tit'i, note 'i : Vorrei che fossero non con tante fiottigUezze... che intri-
cano il cenello.
CH. III. LA CRISE DU CONCILE 687
'
Avant même la dernière séance des docteurs, ils confièrent à
Massarelli larédaction d'un nouveau texte, en écartant les articles
deux et trois sur la concession du calice. Les trois autres furent
ramenés à quatre anathème contre les erreurs sur la communion.
L'esquisse fut soumise à la congrégation générale du soir, ce même
jour 23 juin, et admise en principe par les cent cinquante huit Pères
présents, moins une dizaine qui, avec le patriarche de Venise, les
archevêques de Grenade, Braga, Sorrente, Raguse, proposaient de
supprimer le troisième canon, —
comme renouvelé du temps de
Jules III, —
définissant que le fidèle reçoit autant de grâces et les
mêmes sous une espèce que sous deux. La majorité maintenait le
firent appel, pour les aider, chacun à trois év^êques ^, avec les
blème A
quelles conditions satisfaire les nations qui le récla-
:«
maient. Les Pères n'étaient-ils pas plutôt d'avis de les joindre aux
qviatre canons qu'ils avaient en main ? Le pape avait exprimé le désir
^
inait in.stainiiUMit cette concession pour les Calixtins de Hohrnie et
les antres l'^tats liéréditaires de la maison d'Autriche; au nom de
était bien vieillot, datant d"\m siècle et plus !), limitation des dis-
en plus une requête quelque peu singulière sur le mariage des prêtres,
admissio maritorum ad ordines, ainsi que la formulaient leurs ins-
tructions: il ne s'agissait pas seulement de légitimer les unions
contractées jusque-là par les clercs, mais de pouvoir ordonner à
la prêtrise des personnes mariées. La requête parut scabreuse et
fit venant d'un souverain qui se posait comme le cham-
scandale ^,
Il
désigné cotnine ses agents, (nous l'avons \u ci-dessus
aN.'ùt
n'avait-il pas autorisé, dans une bulle du 31 août 1548, les évêques
d'Allemagne à concéder le calice, comme ils le jugeraient à propos ?
L'assemblée représentant l'Église universelle n'avait qu'à généraliser
cette concession pour les pays qui en avaient besoin.
Le scandale que souleva la demande du mariage des prêtres ne
s'atténua pas, il s'en faut; le Bavarois en prévenait
lendemain le
son maître, et il lui laissât peu d'espoir pour cette requête. Il n'en
était pas de même du calice, semble-t-il, car le duc était en cela
fortement épaulé par son beau-père. A cette même séance du 27 juin,
le cardinal de Mantoue avertit les prélats que les théologiens n'avaient
sant que Jésus-Christ est reçu tout entier sous chaque espèce: sous
prétexte qu'il faisait double emploi avec le canon troisième du décret
sur l'Eucharistie de sous Jules III, dont le sens est
la sesssion xiii^
que Jésus-Christ est contenu tout entier sous chaque espèce et sous
chaque parcelle. A la rigueur, ils auraient admis cette décision, d'après
l'opinion la pluscommune que le fidèle reçoit les mêmes grâces
:
sous une espèce que sous les deux. Mais la définition répugnait aux
1. Susta, p. 226; Conc. Trident., ihid., p. 651-652; voir p. 652, note 2, les témoi-
gnages sur les difficultés de la situation.
694 i.iv. Lv. l'impuissance du concile
;. Ibid., p. 640.
CH. III. LA CRISE DU CONCILE 695
sable ;
mais Hosius eut la tâche de contrôler, avec le
concours
le
guliers il
s'agissait d'un prélat ca])able, ex])érimenté,
: actif. I
mille ne faisait pas mystère qu'il avait été envoyé pour enterrer le
débat. Foscarari invoquait cependant des raisons de santé plau-
sibles en fait son confrère, l'archevêque de Zara, écrivait, le 25 juin,
:
sieurs Pères les déj)Osèrent par écrit, selon la ]tratique usitée. Quel-
primer le dont
privilège du jouissaient certaines régions ou
calice
achetées à Rome et ai»])orta, lui aussi, son petit scandale. Il n'est donc
pas étonnant que, parmi les coininissions <|ii(' (iianfrancesco Arri-
vabene rapporta de Home (fuelcpies jours après se trouva le désir
exjirimé par le ]»ape (jue ce jirélat y fut expédié, sous (juelque honnête
prétexte ^ Il ne s'y rendit cpi'au début de l'année suivante: il avait
commis sans doute d'autres impairs, venant grossir son dossier;
il fut éloigné de son évêché, mais pourvu d'une honorable coiniiensa-
tion h Rome, loco admodum ïwnorifico provisiis. Nous le rencon-
trerons encore.
Le même jour, l'évéque de Fùnfkirchen ]irit aussi à partie la cour
romaine. A]ir('s séance, Simonetta, dans une conférence en tête
la
à tête, lui démontra (pie Rome ne se ])ermettait pas toutes les pra-
tiques (ju'il lui avait ]»rêtécs il l'engageait l\ faire amende honorable '.
:
rer le soleil avant la lune, de ramener la lumière tout d'abord dans les
embarrassants, non sans répéter le grief invoqué naguère par son com-
patriote, l'évêque de Ségovie, que le concile ne fût pas admis à choisir
lescommissaires addoctrinam conficiendam^ .11 s'éleva contre lepremier
chapitre de la doctrine, dans lequel la commission avait rassemblé un
certain nombre de textes d'Écriture-Sainte, établi sant que le pré-
cepte de la communion prenait son origine au chapitre vi® de saint Jean,
et n'entraînait pas forcément l'usage du calice. Il rappela que toute
une école de théologiens et un certain nombre de Pères entendaient
ce chapitre dans le sens de la communion spirituelle. Ce serait les
condamner que de définir en ce chapitre le précepte de la communion
sacramentelle. Il est certain que, dans cette
séance, beaucoup même
de Pères, environ cinquante ou soixante, réclamèrent cette défini-
tion mais ils ne formaient pas une majorité, d'où nécessité de
;
reprendre le débat.
Le fait de l'institution de la sainte Eucharistie renfermait un
autre précepte, Bihite ex eo omnes, que Luther prétendait adressé
par extension à tous les fidèles. Guerrero apportait un texte de
saintThomas qui lui donnait raison en apparence. Les commissaires
qui avaient dressé le décret, comme l'évêque de Chioggia, eurent
beau multiplier les éclaircissements, un autre Espagnol, l'évêque
d'Alife (Noguera) ajouta encore à la confusion à propos du chapitre :
il
rapprocha le calice de l'eau du baptême et soutint qu'en suppri-
mant le premier, l'Église changeait l'ordonnance générale des sacre-
ments, apôtres l'avaient fixée; c'était au-dessus de son
telle que les
1. Siista, p. 244.
2. Conc. Trident., ibid., p. 688 sq.
Con quclla singolare et miracolosa grandezza che ha nelli suoi
3. concetti, écrit
1. Pallavicini, c. x, k la 6n.
CH, III. LA CRISE DU CONCILE 703
qu'invoquait le
chapitre premier doctrine, de la des enfin sur
1. Apropos de cet incident, assez curieux pour l'action du pape sur le coucile
à distance, Pallavicini, 1. XYII, c. xi, § 9-12; Susta, p. 248, 250, 252.
704 LIV. LV. L IMmSSANCE DU CONCILE
une grande majorité renvoya leur motion, même par cédules. L'agent
bavarois fut admis avec les actes de son ambassade et le concile
accepta que son ex-collègue, le P. Couvillon, passât au rang de simple
théologien de son maître. L'archevêque de Spalato lut le décret sur
la communion, y compris le post-scriptum, qui ajournait le débat
sur la concession du calice. Les placets ne mirent en avant que
légats
• — i)ar le ra|>i»rocbenient de Mantoue et de Sinionetta le 19
— ;
Vargas, qui avait reçu des instructions analogues, à les faire con-
naître; l'amenait ainsi à prier son auguste correspondant d'ensevelir
désormais ces débats dans le silence et l'oubli.
le reçurent finalement le 19
juillet. Le pape
s'impatienter ils :
plaidé selon leur conscience pour le droit divin, et remit tout le reste
été travaillée sous Jules III sans doute, comme certains le faisaient
remarquer, mais des soixante-dix Pères qui s'en étaient alors occu-
pés, trois ou quatre à peine siégeaient actuellement au concile. Avant
d'entendre les théologiens, il était urgent de nommer une commission,
remirent de ce choix aux légats, (jui les avaient sondés tout d'abord,
selon l'habitude. Le cardinal de Mantoue désigna aussitôt, jiour le
décret lui-même, les archevê(|ues de Grenade et de Lanciano et six
ce qui était d'un assez mauvais exemple pour les suivants ^. Ce fut
en vain que les légats leur rappelèrent le règlement qu'ils venaient
de renouveler. Salmeron, en particulier, objecta qu'il ne convenait
pas d'iiiiposer des limites au Saint-Esprit, qui parlait par son organe.
Les présidents cédèrent; mais Pie IV signifia au récalcitrant qu'il
devait le bon exemple tout le premier, comme théologien du pape,
et les légats eurent ordre de le faire obéir, Salmeron le promit sans
peine. 11 était un peu tard.
Ceux qui le suivirent s'autorisèrent en effet de son exemple, le
compromirent même par l'étrangeté de leurs thèses. Le 24, le Por-
tugais Francès Fureiro provoqua de la surprise et un certain émoi
dans l'assistance, en soutenant ^ que la discipline du sacrifice de
la messe s'étayait moins sur l'Ecriture sainte que sur l'interpréta-
tion qu'en donnent les Pères de l'Église, la tradition et la pratique
de tous les temps. Un vif mécontentement se manifesta et les compa-
triotes de l'imprudent,
Diego Paiva et Melchior Cornelio — ce dernier
au nom de leur souverain —
s'efforcèrent d'expliquer
•
ses idées et
de rendre à l'Ecriture sainte sa force probante.
Les congrégations de théologiens durèrent jusqu'au 4 août, moins
une interruption pour la fête de saint Pierre aux liens. Ce jour-là
Trident., p. 733, note 1; Pallavicini, ibid., 1. XVIII, c. i, § 3-5. Nous verrons plus
loin le rôle important que ce personnage tint pour les compléments apportés au
concile par Pie IV notamment. Ci-dessous, dernier chapitre.
3. Conc. Trident , p. 751 et note 2 : lettre de l'évêque de Modène, le 6.
710 IIV. I.V. I.'lMl'UI.sSANCK DU CONCILE
naux Hosius et
Madruzzo, le concile admit les excuses (pour son
adojiter une motion qui renvoyait l'examen des excuses aux légats
et à la commission de recensement, composée de cinq évêques et
présidée j»ar l'archevêtjue de Rossauo. Elle avait été instituée le
27 janvier, mais elle avait fonctionné d'une manière très intermit-
tente, ce qui exjilique la méprise du secrétaire dont nous avons
parlé ])lus haut.
Le 3 le cardinal Altemps fit encore admettre le procureur
août,
de l'évêque de Bàle, son auxiliaire Georg Ilohenwarter. Dans l'inter-
valle, les Esi>agnols et les Portugais avaient protesté contre la mesure
en vain que son maître se donnait tant de mal pour amener au con-
cile les évêques allemands, si celui-ci se montrait facile envers leurs
apologie collecti\e, qui racontait les faits h leur point de vue, d'une
manière assest jmrtiale^. Selon eux, ])lus des deux tiers des Pères
s'étaient prononcés pour la définition du droit di\in, mais les légats
avaient ]<nrè le cou]» et requis les jtlaces sur un texte qui amorcerait
les remèdes h la non résidence. A la requête d'une partie de l'assem-
blée, un (juart environ, les légats avaient demandé l'axis du l>ape,
et ])ersonnr ne savait encore ce qu'il avait répondu. Les Es]»agnoIs
8up]>liaient donc leur souverain d'intervenir et de faire définir lui-
même le princi]>e, à cause de son inqiortance et du scandale que les
derniers incidents ]>ourraient soulever dans la chrétienté.
rouo, ma che l'haveva dalo hora per meno. Conc. Trident., p. 778, note 4.
714 i.iv. Lv, l'impuissance du concilb
théologien, mais, sur délibération des légats, comme chef d'un ordre
nouveau, approuvé par Paul III. Il ne prit cependant place qu'aj)rès
1. Na più recette al mio gitidizto a curarsi che sanità. Jbid., p. 781, note 6 :
nand racontait que, dans la dernière diète tenue à Vienne, les États
héréditaires avaient refusé à son fils, le roi de Bohême, tout subside
pour combattre les Turcs, tant qu'ils n'auraient pas l'usage du calice!
L'ambassadeur écarta conune trop long et compliqué l'expédient
proposé, de renvoyer la cause à Rome, et le bureau en adopta un
autre : le concile voterait les clauses de la concession, en commen-
çant par les Bohémiens, sous la réserve que ces peuples s'engage-
raient d'abord par serment à observer les décisions prises par l'assem-
blée. L'évêque parut accepter le programme avec enthousiasme,
en rendit aux légats des actions de grâces et promit d'écrire à son
maître, pour qu'il adoptât ce parti comme étant le meilleur.
Le 10 août, il revenait à la charge et tout se passait comme la
1. Susta, p. 261-262, 270, 274, 285-286, 289, etc. Pallavicini, 1. XVII, c. xiv,
§ 10-12.
2. Comparer Susta, p. 294 avec p. 102 (les premiers jours de mai). Sur l'inter-
sacrifice do la messe.
Ils n'attendirent ]>as cette date; le ]iape leur reconimandait le
votes, obsédant les Pères. Il n'y avait pas moyen de les tenir à dis-
tance.
1. Pastor, p. 227-228.
2. buon vecchio... aetaie maturus, prohitate insignis... magnum illiu*
Qiieslo
verba in multorum animos pondus hahuerunt. Conc. Trident., p. 813 (le 3 septembre).
18 I,IV. I.V. I. IMPUISSANCE DU CONCILE
1. Susta,
p. 5'i5 contradisne gaglianlamenU et, qiiasi tropjw; contre le» agisse-
:
1.
Opni cosa sossopra. Conc. TridenL: p. 95'i, noie 4.
2. Psllavicini n'en donne qu'un court résumé, ibid., I. XVIII, c. n, § 8.
CH. III. LA CRISE DU CONCILE 721
pape, p. 327-328.
3. Conc. Trident., ibid., p. 915, notes 2 et 3.
4. Pallavicini, ibid., c. v, § 7-8; l'inévitable évêquc de Ségovie, par exemple.
CONCILES. — IX. — 24
722 ii\. i.v. l'impuissance du concile
{ratioii général»' en décirb-rait \\u réalité, ils lui :ia aient préjiaré
.
d'antres oi-cupations.
Ils eherehaiont un Liais jutiir assurer la tenue de la session et
mirent en rlnmtier, en vue de les élaborer ensemble, la réforme des
abus sur la messe et la réforme générale; pour ce dernier point, ils
étaient harcelés de divers côtés. Dès le 24 juillet, la commission
qui portaient sur les cpicstions les plus diverses, la vie cléricale, la
gestion des diocèses, le service divin, les dis])enses, la justice épis-
copale, les œuvres pies et leur administration, etc. Pour sinqilifier,
le bureau mit à |iart les trois jiromiers cha]titres, rpii maintenaient
les ])ensions : les Pères ne voulaient plus entendre parler de celles-ci.
II. Che haniio nome d'esser arditi. Leitri' An 10 ( mr. Tiirlml.. j>. 028, noie 2.
abus furent répartis, dans un texte final, en trois classes, selon qu'ils
favorisaient l'avarice, l'irréligion, la superstition. Ceux que nous
venons de signaler entraient plutôt dans la dernière. Sous la première,
il
y avait beaucoup à dire, beaucoup à corriger la simonie s'était :
deljihi»' se |tlai<;nireiit
des {^rArcs a|i(ist()li(|ues, (juc les nonces pro-
d'ailleurs, d'une manière jdus générale, sinon aussi grave, les intrigues
et les agitations des mois de mai-juin. La correspondance avec
r.spagnols.
La \enue des é\éques gallicans était l'cdijet des anxiétés, des
lettre devait passer par Rome, sous les yeux du Saint-Père, ce qui
centuplerait son effet. Elle ne vint pas, mais le refus péremptoire
1. Lansac proposait aussi d'en faire un légat au concile. Susta, p. 325, le 22 août,
concilfv
Cette réponse, arrivée le 1-^
septembre, aggrava l'incertitude des
légats; le paj)e semljlait niaintenant fa^ (iriser les tenijinrisatours,
ce (jui était en opposition avec la JK'^tc. (in'ij a\ ail témoignée juscpie
là. de voir aboutir |iromptenient rassemblée. Le !>
septembre, les
lettres de Borromée soulignaient encore cette hAte, en
invoquant les
dernières nouvelles venues de I'"rance2 par e.\em]»le. que les évèques
:
deurs, pour ménager entre eux une entente, qui amènerait l'assem-
blée à s'occujier sérieusement de la réforme. Il a inrent tous, moins
ceux de Venise et de l'iorence, <jui s'abstinrent de i)ropos délibéré,
et le Bavarois, toujours absent. L'accord ne put se faire sur la
teneur de la requête à présenter en lin de compte les agents se
:
de concerter avec eux une réforme plus radicale que celle qu'allait
1. Conc. Trident.,
p. 9.")5, note 1 (lettre ilo l'évêque He Modène
du 17). Ces
«leux termes ont un sens
beaucoup plus énergique f|ue leur équivalent français.
Rétit (assez curieux) dan? Pnlln%irini, ibid., I. XVIII, r. mu. 11-12. i5
CH. m. LA CRISE DU CONCILE 729
pénétait dans la vie privée des clercs aussi bien que dans leurs fonc-
tions et leur conditions sociales fixait les qualités requises des promus
à l'épiscopat et au sacerdoce, l'exercice de la juridiction ordinaire sur
les chanoines, y compris l'obligation pour ceux-ci de recevoir dans
l'année lesordres sacrés requis par leur condition. Les derniers cha-
dent se contenta d'ajouter que six Pères avaient sollicité des modi-
fications au texte. Cinq seulement firent des réserves sur le décret
de réforme. Ce fut plus grave à propos du décret sur le calice plus :
terrains.
Par suite de la scission qui s'était produite entre les Espagnols
—
une petite minorité d'hommes actifs et influents s'opposant aux chefs
— ce parti avait perdu de son influence. Les légats, s'entendaient
mieux d'ailleurs, avaient plus de facilité à faire triompher les direc-
tivcs (le Hdinc. Ils pourraient dès lors, sinon i-()njur«'r. amortir du
moins les obstacles surgiraient à
qjii la venue des l'Vançais et de
leur fhf'f, l'entreprenant cardinal (1<> I.orrairif. Il serait |)eut-(^tre
(il' réduire à
faeil»' limpuissance eett«î n(»uvelle opposition; le pape,
maintenant maître du terrain, va s'y emplover. avec le concours
du cardinal-neveu, plus au courant des alîaires et plus décidé dans
son initiative.
Un autre danger avait surrri, que faisaient d'ailleurs prévoir les
derniers im'idents. Les ambassadeurs s'étaient mis en cam])agne avec
une telle activité, (pi'il était à croire fpi'ils mèneraient rude guerre,
en jiarticulier sur la <piestion de la réforme. Les requêtes présen-
tées, en tant de circonstances, et solennelles, au nom ou sous le cou-
vert de l'empereur, ne ]iouvaient rester lettre morte. De France
rien de sérieux n'était venu mais personne n'ignorait que les évoques
;
L'offensive franco-impériale.
et sur lequel, depuis le lendemain delà xxi® session, en juin, les agents
1. Voir par exemple Sustn, t. ii, principalement p. 113-121 (en mai 1562),
232-236.
2. Volume?! a Caesare missum de reformalione. Conc. Trident., t. ix, p. 5, note 1.
l'Vi i.iv. i.v. l'impuissance du concile
]>a]>e)11»' li'ur
|ienuettait pas d«' soumettre le mémoire tel <piel ;i la
discussion d'une assemblée de l'Mf^lise enseif^nante. Ils s'engageaient
toutefois à l'utiliser aussi complètement que le pajie les y autori-
serait. Celui-ci leur avait en effet envoyé des instructions à ce sujet,
ïnais tardivenuMit. a\ait d'almrd coiisrilié. le 18 juillet, de ne pas
Il
tait plus tard les légats d'aNoir fait ex]di<|uer à l'empereur par le
nonce DeHino. cpi'il était impossible de tout accorder sans préjudice
de l'autorité pontilicale. l'inalement. le 2îi août, il leur permettait
d'accommodor l'alTaire, dans les conditions ci-dessus, pour la session
suivante. Il les jtriait. jiar ailleurs, de lui soumettre les articles ainsi
1. Susta, t. Il, p. 270-274, 304 (h- 6 août); 335 (le 29); 3."*5 (le 5 sopt.inbrf).
2. Pour rv qui suit, voir le Journal île Stripamli, Conc. Trident.. \. !\. p. .'î-G.
1. Pallav^iciui, c. xni, § 2.
I
église f{uî en était le local, ])on nt)mbre d'évêques non italiens et
lescon^ ain(pjit de s'unir à lui jiour inq'oser une réforme sérieuse.
Guerrero entra dans la combinaison, jiarce (|u'elle lui garantissait
le concours sans réserve de l'emjiereur. L'assistance commençait
à nommer une eonunission pour préjtorer les matières de réforme,
lors(jue l'évêipae de Tortosa, Martin de Cordoba. fit échouer la
manœuvre, en prouvant que les Imjtériaux n'avaient d'autre objectif
c|ue le cardinal Crescenzi avait fait rédiger sous .Iules III et «pie les
légats avaient tout récemment soumis aux théologiens, ils avaient
supprimé les termes jure dU'ino, ipii nutrcpiaient la supériorité de
l'épiscopat sur le sacerdoce. C'était (selon eux) nuuupier à l'engage-
1. Selon la r<'iiwin{ije pit t(>i-cs(]iii' de l'alla\ icini, c. xi, § 7, il aurait fallu deux
ou trois ans pour moltrf sur pird 1rs réforniog réclamér.<; par l'enifM^n'ur.
2. Texte dans Susta, I. m, p. 353-357. Voir p. 360-361. le délai! des intrigues
franr.Tisrs.
CH. IV. l'agitation autour de la résidence 737
On compi a ainsi sept dissidents, dont les légats eurent soin de réchauf-
fer le zèle ])o»ir la cause du jiape ])ar les bons olFiccs de Seripandi,
de l'évcipie de Vintimille et nicme de ragcnl Tagnano. Aussi ces
prélats accejttèrent-ils sans peine les directives de
Home et se joi-
gnirent aux Italiens pour appuyer l'ordre du jour tel cpie les légats
venaient de le modilier.
L'Intervention du pape.
matériaux.
Pie IV recommandait en même
tenqis de nuiintenir le progranune
en partie double des définitions et des réformes étudiées ensemble,
de lui renvoyer au besoin la ([uestion du princijie de la résidence.
Les légats avaient faculté de présenter au concile les articles envoyés
n inq)orte
par renq>ereur, mais non en son nom, parce qu'un prince,
lequel, n'avait aucun pouvtiir
de ilii Itr des ordres à l'I^glise ensei-
1. Texte étudié à Home. Susta, ibid., \\ 'i-.'»; les articles de Poissy, p. •JO-21 ;
739
gia Pt s(Mi l'ropic tlu''()l(){^itii l'ciulasio. !»• ili'i ifl sur le siicrciiicjil ilr
faute d'empiéter sur les deux derniei-s. les ]ilus importants, ceux
qui devait seule les occuper en la «irconstance, et ils firent des excur-
sions h travers les autres articles, de manière à n'en laisser aucun de
l'origine de l'épiscopat, bien que le texte qui leur avait été soumis
lepassât à dessein sous silence. Ainsi le théologien de l'archevêque
de Grenade, Juan Fonseca établit le principe de droit divin, le
3 octobre, à grand renfort de textes et d'autorités, insinua même
qu'on l'avait escamoté ^. Les légats en prirent prétexte pour clore
les débats, en rappelant que le temps pressait. Seripandi, qui pré-
le nouveau séance
texte, et
désigna il tenante les archevêques de
Zara et Reggio Calabria, les évêques de Coïmbres, Léon, Viviers,
Csanad, le général des servites Migliavacca et le Père Laynez, une
forte majorité d'indépendants, semble-t-il; à part les deux derniers,
aucun d'eux n'avaient d'attache avec la curie romaine.
Ils menèrent d'ailleurs rondement le travail et, trois jours après,
fait toujours Ir
|iniuii'r étiu-il tju ils se |)rL'oi.(U)iaiciit d'éviter. Ils
marche du concile et donner des soucis aux légats. Parmi ces incidents,
un surtout tournait à l'obsession, car il renaissait d'une manière à
peu près périodique le conflit de préséance entre les ambassadeurs.
:
que Guerrero entra en scène, une vive altercation s'éleva entre lui
et le même légat, tous deux affirmant contradictoirement que la
lant ainsi, ou peu s'en faut, son alliance avec les Impériaux et les
Français ^.
3. Ibid., p. ."ii-GO; smr le» porplo\ités do rôvc«|uo «lr Modi-iif, voir sa lettre du
5 no%enibre .tu «nrdinnl Moronr. p. 77, note 2.
CH. IV. l'agitation autour de la résidence 747
séances. A
suite du tableau ci-dessus, le suppléant a toutefois
la
jugé, non sans raison, long et peu précis. In certain nombre d'Ita-
liens, vingt-cinq ou (piarante selon les témoignages, vinrent trouver
le bureau,les ])atriarches en tète et soumirent leurs objections à ce
sujet. Mais Guerrero refusa de céder, menaça d'en appeler à son souve-
lain De guerre lasse, les légats résolurent de choisir deux des for-
!
partis.
Les Italiens se réunirent, a])rès convocation de l'archcvcque de Ros-
sano. le 31, à la sacristie de la cathédrale. Hien qu'ils fussent venus
eji grande majorité, ils ne purent se mettre d'accord, même sur une
2. Ibid., j>. 108, noie 2. !.«• récit quo fc passa{;c empiuiitc à la lettre de l'évcque
pape fixe et ])récise, ne s'était ])as fait jour ilans ces lon^s débats,
dence aux évèques. D«'bat d'autant jdus oiseux tiue celle-ci ne ]iro-
cède jas du seul sacre, mais rey)ose sur le droit naturel, comme
sur la jjiridiction.
réjinmander. Du
par scnqttile de conscience, celui-ci ]»ria
reste,
t. I, p. 359.
CH. IV. l'agitation autour de la résidence 751
que les
évêques sont supérieurs aux prêtres jure dii^ino,, médiate vel
positive. L'évêque de Chioggia proposait le texte suivant « Jésus- :
s'en accommoda
sans peine, parce qu'elle soupirait après la conclu-
sion. Les Français accouraient sans doute au secours des partisans
du droit divin; toutefois, de Milan, le marquis de Pescara en appelait
1. Susta, t. II, p. 412, 413, 414, 423. Sur l'intervention du marquis de Pescara,
lettre de l'évêque de Modèue, le 12, p. 419.
752 ii\. IV. l'impuissance du concile
1 ,a tli^ciissioii sur le s;it i iiiniit il<' I tiidn- ic|int av«!C plus dt;
calinr rt tic rrj^'iilaiif »'•, vv (iiii j'crinil de faire a\aiH-er en inr'nio temps
le tra\ail <|iu)t idirn. Le li n<)vrml»rp. In premier |irésldcnt soiiinettail
au ruiuile im clécret snr le dcNoir de la résidenre (c'était Ir jininl
d'Esjagne, et il était à
Français racce}>teraient
]>résumer (jue les
leur im]u>rtait ]icu, ]>ourvu que, son observation fui assurée. Le car-
dinal de -Nfantoue termina ]>ar ime exhortation h bien étudier ce
texte, sans se jiermettre des digressions trop longues et inutiles, (pii
ne feraient qu'embrouiller le débat. On en savait quelque chose k
]iropos du sacrement de l'ordre !
tive pour les ordinaires de pourvoir seuls aux cures et aux bénéfices
inférieurs, prérogative (pie le Saint-Siège s'attribuait depuis deux
ou trois au détriment de l'épiscopat. Sur les instances de
siècles,
pas que de faire impression dans les cercles romains. Les incidents
des dernières semaines, l'attitude intransigeante des Espagnols, les
discussions passionnées sur le sacrement de l'ordre avaient fini par
leur inspirer des inquiétudes, d'autant plus fondées que la venue des
CONCILES. — IX. — 25
754 I.IV. l.\ . l-'iMPLISSA.NCE DU CONCILE
dit, un serpent dans son sein '. Il ne mantpic pas de personnes qui
l'accusent de fautes graves, Ji gran calunniu, do simonie et méfaits
»
analogues.
Cet évêque avait en effet sollicité un congé pour raison de santé,
et Pie IV ne voulait jias le retenir; mais, en même tem])s, il re«juérait
une autre faveur (jue le ]taj)e ne lui refusa pas davantage. Il ]»rorita
néannuiins de l'as is et, gardèrent bien d'in-
de leur côté, les légats se
« On trouve
toujours un médecin prêt à délivrer un certicat d'indis-
position, mais Trente est un lieu où l'on peut se soigner aussi bien
qu'ailleurs, et Sa Sainteté ne veut ])lus accorder de congé que pour
des raisons sérieuses, nullement à certains qui se prétendent malades
sans motif fondé. » Le ])ontife invoquait même l'intervention de la
CM avant dans les débats en cours, ayant, dès le mois de juillet, pris
1. Chc si vadi acitrarsidel siio maie, prr non si nitlrir, conte se dire, la serpe in
seno, Susta, p. 79-80.
2. Conc. Trident., t. ix, p. 311 ;
pour rc <iui suit \oir lo texte curieux de Susta,
t. Il, p. 'ri.
Dnlmalii-, de Veplia (1550), il pard.i c<> dernier poste jusqu'à «a mort, Kubcl,
lliciarchia, Medii Aevi, t. ni, p. 264, 348.
CH. IV. l'agitation autour de la résidence 755
Ilparla avec un tel tapage, que, deux jours après, les Pères en avaient
encore les oreilles rebattues ^. Les légats eux-mêmes le tenaient pour
un esprit brouillon, qui mettait le désordre dans le concile ^. Il était
de plus en difficulté avec Venise à propos de son évêché, et personne
n'ignorait que Pie IV tenait à ménager la république.
Aussi, le 18 novembre et le 2 décembre, Borromée expédiait l'ordre
trop quelle mission lui confier; ils le laissèrent partir plaider sa cause
à Venise et conseillèrent ensuite de l'appeler à la curie, afin de
se renseigner auprès de lui sur la situation du concile, ce que per-
mettait son long séjour à Trente. Le 18 décembre, il donnait encore
son avis sur la résidence^ elle est de droit divin; une négligence
:
di prima. La mesure fit jaser dans divers sens, même parmi les parti-
1. Ne fece tanto grande romore... che ogn'uno ne sente anco iuttavia lo strepito
negli orecchi, écrivait le 9 l'archevêque de Zara, qui était cependant son allié,
Conc. Trident., p. 143, note 4.
défenseurs de I;t
inérogative é|iisco|tal«', aliusaient volontiers de la
liberté do
parole garantie à letinc assemblée délibérative;
10 novembre, le franeisrain Antonio Hodriguez, évècjue de \fontc-
ninrano (province de IJénévent) se démenait, ù la manière d'un
forcené V ]»our la définition du droit divin, comme si l'cxistencu
et le fonctionnement de
déjMMidaient. Il ne fut
réj)iscoj>al en
nullement incjuiété, bien (jiu; le jiapo eut déjà en main des rapports
contre lui II persévéra jusipi'à la lin du concile, en souscrivit les
décisions, à son ranp, le 57^.
Au milieu des agitations où vivaient alors les Pères, ils curent à
dé]dorer la perte de plusieurs prélats, perte d'autant plus regret-
table (|u'ils étaient des modèles de disci|>line et de travail. Et
d'abord l'évèque de Csanad en Hongrie, Jobann de Kolosvary,
auquel furent faites des funérailles solennelles le 10 novembre. Il
s'était distingué par son savoir dans les débats et les commissions, il
Altemps, dont l'action avait eu peu d'effet, même auprès des Alle-
mands. Celui-ci obtenait (fin octobre) la permission de visiter son
diocèse de Constance et finalement devait y rester, en déposant ses
insignes de légat ^. Il était question, pour le remplacer, d'un cardinal
français de curie l'ancien ambassadeur La Bourdaisière, dont un
long passé garantissait la compétence comme la fidélité, et lui per-
mettrait de contrôler les agissements du cardinal son compatriote, au
profit de la discipline romaine. Mais le sage Mantoue, et aussi Simo-
netta déconseillèrent ce choix; il aurait pour conséquence de irois-
ser la susceptibilité du chef des gallicans, sans afï'aiblir assez son
meut. Uicn u étuit ]irî-t pour la sc^moii : force lui duiir aux légats
de coiidfscoudre aux ro(iu«*'l«"< iustîintos. i\\<\
ji-ur x^naiciit de divers
côtés.
Le
])ape déi)ècha au devant du cardinal révè<juo de .Montuiiascoiie
(Latium), le curial llarlo (^irossi, jtour lui faire honnetir et l'escorter
a»i «"onoile; eu luriue loiniis, il travaillait tt>ujonrs à renforcer sa
mettre de dirij^er le débat sur la réforme, non plus que cebii sur la
résidence. Aussi re]irenait-on le premier h Home comme à Trente,
1. Ibid., |i.
55-56 (lettrt* «le IJorromcr du 31 orlobrr); 74 (thi 11 iiovombro);
j). 417, 4.31, Visronti, les 5 ot 12 du nn"nif mois.
2. Ihid., p. 29-32.
3. Cour. Trident., p. 110, iiolc 5; Siista donne le texte p. 45-49, moins le premier
artirle.
4. 400-401 (les lépatB, 23 octobre, 6 novembre) cf. les conOdences
Ibid., p. 62-6, ;
faitesau pajK" sur le rardinal de Lorraine, par Bartolomeo del Bene, vers la même
époque, Pallavicini, c. xmi, § 13-16.
CH. IV. l'agitation autour de la résidence 759
lac, en une seule traite, {»our iiaraître aux )iortc3 de Trente, le ven-
dredi 13, h la h^tc de seize évèqucs seulement, trois abbés et trente-
par exemple, avoir des explications sur une prétendue ligue que le concile tramait
contre les protestants, avec des princes catholiques.
2. Résumé que les légats en donnent dans leur même dépêche, Susta, p. 69-73,
tement, Susta, p. 74, 437, 438; et encore lettre de Visconti, le 7 décembre, p. 453,
702 r.n . i.v. i 'impvissance du concile
Il
priait encore les lépats de ralentir la discussion jtour leur per-
mettre de ]»arler tous et en tonte liberté. Ces derniers y consentirent,
et lui députèrent même Scrijuindi le '1\, a\ec mission de solliciter
son entremise dans la grande controverse <\u\ arrêtait le concile.
Ils le traitaient déjà en arbitre entre les ]'artis et, <|uand ils en
Il
s'agissait tout d'aboi d du fameux canon septième :
l'origine
des pouvoirs éjiiscopaux, procédant de Jésus-Christ, puis de son
vicaire. Le 20 novembre, ]»arla le premier Français, le fameux huma-
niste Pierre Danès, cvêquede Lavaur. Il fit un éloge dithyrambique
du pape, qu'il proclama non sans emphase patrcni potnini. pasto-
rem paslorum et moderatoreni universae Ecclesiae Si bien que l'arche-
!
1. M.Tntoue à lîorroni^o
le 9 novomlirr. Susia, p. 61-62.
que le pape saint Léon le Grand, qui l'avait le premier introduite dans
ses actes, d'où elle s'était imposée au style et au protocole de la
En tout cas, il
appartenait à la Reine mère de décider de l'élection,
en s'entendant avec son gendre le Roi catholique ^. »
quand il
harangua les autres Frajiçais.
1. Résumé de cette dépêche dans Pallavieini, c. xviii, § 15; pour ce qui suit,
depuis les déhuls et lui demanda son avis sur ce qui se discutait
partis extrêmes.
Cette conférence des deux cardinaux acheva de convaincre les
mission *. Il
apportait plusieurs documents qui devaient renseigner
1. Pallavicini, 1. XIX, c. n, § 5.
2. Compte rendu de la séance avec le sommaire des discours dans Cotic. Trident.,
p. 161-165.
76G l.l\ . l.V. I. IMPUISSANCE DU CONCILE
j»eii iiiférlnir, à ciMé ilc Madniz/o. ([u'il jini i-iluit comme son anrien
en cardinalat et en ordination cjiiscopalc. Tous les ambassadeurs
étant présents. I.ansac déjiosa sur le hiu'cau les jiouvoirs et lettres
de créance, texte oiriciel. latni et français, datés du 17 octobre, juiis
le cardinal prononça un discours en latin. i]ui fut écouté avec une
attention soutenue '.
11 commentait cl
précisait les instru<'tions ci-dessus et réduisait
à des commérages insigniliants les racontars (|ui circulaient sur
son compte. Le tableau en raccourci, un ])cu *»ombre, pas trop
exagéré, iju'il jiréscnta des uuillieurs dv la j'rance. faisait res-
sortir surtout les désastres (juils inllig<!aienl ;i la religion, dont
l'état aj'paraissaii de plus en jilus lamentable. Il apjK-lait ensuite
la léfornu" de tous ses \umix, bien résolu, lui. ainsi «pie ses con-
frères les évc<|ues, ;i lui d(»nner tout son concours, en union avec
le ])a)»e. tlont ils restaient filialement les fidèles et très obéissants
respectueux «^u'il enqdoya. jtlus modéré que celui «pii avait animé son
collègue du l'aur dans son discours du 20 mars, ne voilait jias tout à
fait certaines «)nd)res du tableau. II rappelait ]»ar exemple «pie les
les décrets des conciles et les ordonnances des papes ^, Cela était
bien assurément, mais fut souligné ensuite par un détail les ambas- :
orationem habuit.
2. Détail relevé par l'archevêque de Zara, le 3 décembre, ibid., p. 164, note 9.
admis, juscpi'à un eertain point, les concessions faites ]>ar les Valois
aux luiguenots, (pi'il a\ait mission de patronner au concile un pro-
gramme en ce sens, que la voix publique exagérait du reste elle :
pour lui.
Lorraine, fpii |)rlt ensuite la ])aroIe, abonda dans son sens : les Fran-
çais étaient accourus en toiite diligence, avaient sollicité un délai pour
}>rendre leur part des débats, et il s'excusait des retards qu'ils avaient
causés sur la situation critique de la France, par suite de la guerre
civile. Il fallait néanmoins aboutir
et, sur la proposition de plusieurs
théologien.
Il eut le malheur, au début de son vote sur le canon septième,
d'interpeller les légats en ces termes : Au doute proposé par Vos Sei-
gneuries Illustrissimes (à savoir, si l'institution des évêques est de
3. Alolto reputato nella professione délie lege, molio erudito... Modeslo e gentile
])ropos '. l'A les deux ]>résidents revinrent c^ lu charge avec beaucoup
d'énjotion, con a.ssai risentiniento, sans prêter attention h la remarque
du malencontreux orateur, (pi'il était nécessaire de mettre fin à
tant de longueurs, comme aussi de ne ]>as comjiromettre la dignité
du jiape.
Les deux r'-minences crurent, au dire de l'cvècpiede Modèiie, cpie
dans primitive Ëglise, les évêques s'intronisaient les uns les autres.
la
Il
n'y avait rien d'étonnant en cela, à cette époque où, la disci-
pline se constituant peu à peu, il importait avant tout de vivre et
de s'organiser. Simonetta sut bien objecter que cette pratique ne
se justifiait que par le consentement, au moins tacite, de Rome.
offenser les légats, car il admettait sans réserve leur autorité, comme
étant celle du pape. » Il se plaignit*doucement qu'on l'eût condamné
quelques détails de plus dans le récit que Borromée fait de l'incident au nonce en
Espagne, Susta, p. 466-467.
4. Susta, ihid., p. 451, 95.
774 IIV. I.V. I.'lMPUISSANTK DU CONCILE
ouvrit la séance ])ar une monition d'autant ]'lus justifiée tpi'il aNait
à fixer la date de la session ^. Il invita les Pères à s'abstenir désormais
1. L<ttri" di>
Irvôqur ilo Modriio du 3 «lérombro; voir aussi la h-ttre mentionnée
ci-dessus, do Horroméc nu nonce en Kspapne, Stista, p. 466-'i67.
2. Susta, p. 96 (lettre des légats le 3 décembre, p. 98, 452) ; quelques détails
ajoutes par Visconti, p. 116.
3. Compte rrndti de la séance, Conc.
Trident., p. 196-198.
4. Borromée nu nonce, 15 décembre, Sustn, p. 465. Pareil réquisitoire avait
le
Surtout il
protesta contre la manifestation de la veille, où certains
inopportune ;
elle ne ferait qu'entraîner une nouvelle perte de temps ^.
dans la siiilr. Les premiers, i»ersonn<' ne les ignorait, mais ils étaient
forts et influents; ils ne voulurent ]>as convenir de leur faute, jirotes-
tèrent de leur droit et le liureau dut les ren\(>yer indemnes, sur-
tout après l'intervention de Kome. C'était, outre l'évèipic de la
1. Dans son journal, Conc. Trident., t. ii, |». 565. Voir encore la curieuse adrno-
ni'station du pape à ses lépats au sujet des loupablcs, Susta, p. 133. Covfirnuire
/nu presto che di perdere gli nnimi... de' nnslri amore^oU.
2. Ut disturbatorem congre gationis heslernae implicite rcpreheniUbanl, ibid.,
t. IX, p. 197, note 2, lettre de Vintimillc,
CH. IV. l'agitation autour de la résidence 777
d'apjirohal ion on de MAiiie. l,es léf^ats par contre furent tout h fait
bienveillants dans le rap])ort «[n'ils enA oy«'rent h Konie.
Les conseils du cardinal, car il ne pouNail se dispenser d'en donner,
résolvaient, une fois de jdiis. le |irobIème (jui enfiévrait la vie du
concile :
«
L*éi:iscopat est de droit di^ in, j)iiisf[ue tout ce rpii est sur-
naturel vient de Dieu quoi bon se perdre dans des débats qui.
: mais à
Il ne
depuis des semaines, ]»aralysent sans fruits l'assemblée s'agit !
son caractère et ses fonctions, mais il ne faut ]ias lui enlever sa tête,
ni rien faire «pii afTaiblisse le ])restigc du pajte ^ Les évêques sont
institués de droit divin, mais il Naiit mieux ne j-as insister là-dessus,
ne pas séjiarer la matière (pie détermine le j ape de la forme que
Dieu a doniiée. >
tième : iSi quelqu'un dit que les cs'êques ne sont pas institués par Jésus-
Christ dans rh'glise ou que, par la sainte ordination, ils ne sont pas
complète des évêques, sur ce motif que les apôtres dont ils sont les
successeurs, ont été choisis par Jésus-Christ, sans en excepter saint
Mathias. Le cardinal de Lorraine en fit des excuses aux légats, si
l'on en croitune confidence que Visconti reçut de Simonetta. Il se
montra d'ailleurs plus réservé à l'égard de l'évêque du Mans, d'An-
gennes, créature de la Reine-Mère celui-ci proposait cependant de
:
les uns et les autres pour ainsi dire sur le pied d'égalité.
i. Con la mano sotto la guancia in maniera che pareva che volesse mostrare dispia-
cere di quello che dicevano, Visconti, le 6 décembre; Susta, p. 452.
2. Di grandissima lettera ma de pocho giudizio, Conc. Trident., p. 213, not. 2.
3. Si quis alias mecum de episcopatu meo contendere vellel, nihil aliud opponerem
nisi quod a Suni. Pontif. ad quem episcopos creare spectat, assumptiis sum, Conc.
Trid., t. IX, p. 215.
780 i.iv. i.v. l'impuissance du concile
MOUS (ievuJis insistiT, et imii sur ilrs drt.iils (|iif les lit';rt'li(jiies
ne
roii lest eut pus. "
son diocèse était bien vaste, avec ses deux mille ];aroisses, et dix
visiteurs, venus il ne savait d'où, les }tarcouraient chaque année, mal-
divers, en général ]<arce rpi'il ne répondait pas tout h fait h leur ma-
nière de voir les archevêques d'Otrante et de Grenade, l'évêque de
:
1. Dépêches diverses des 12, 14 et 19 décembre, Susta, p. 109, 115, 132; p. 127,
dans ses instructions à Vi?ccnti (voir plus loin), Mantoue demande encore à
être relevé de sa Icgalion, toujours à cause de sa santé.
784 i.iv. i.v. l'impuissance du concile
tpii a\ait (»sé soutjtnir «pie les défenseurs du droit di\in sé}>araient
rriglise de son chef. c(»mme si, ripostait Avala, cecpii est de droit
divin peut s'opposer au j»ape *.
gens du Nord. » Le cardinal prit l'allusion pour lui, comme s'il était
pour le bien de la monarchie. Il était loin dès lors le temps où, cette
1. Disputavit non esse juris divini residentiam, teneri tamen papam jure divino
mittere episcopos ad residentiam, Susta, p. 122.
2. Quatre lettres, du 17 au 21 décembre, mentionnées dans Pallavicini, c, ix,
§ 7; Susta, ibid. Tacite admoduni Lotharingus subscripturum se hanc sententiam
cum Gallis et Hispanis pollicebatur...
3. Pallavicini, 1. XIX, c. x; Susta, t. ii, p 93, 116, 128
CONCILES. — IX. 26
78ti I.IV. I.V. I. IMPUISSANCE DU CONCILE
doxie dans son diocèse d'Amiens : rien ne leur conquit autant (jue
ce succès les sym]»atliies du cardinal de Lorraine.
Aussi les négociations devinrent-elles plus actives, plus sinon
1. Ibid., j.. 108 (Horroméo le 110 (leUre des iégal.s), 114, 124; détails eomplé-
.').
C'est des légats en effet que serait ^'enue l'initiative de leur apolo-
cjuc d'inslruire le i>ujje, j)our cju'il j)iit jut-ndre les mesures j)ruj)res
h. faire a\ancer concile, aboutir iiroinjitement. C'est ainsi
le h. le faire
pas, non plus qu'à Trente, que les ambassadeurs, ici comme là,
étoffaient leurs intrigues avec l'éventualité du prochain conclave,
et cela depuis un certain temps; ils avaient même fini par faire
croire que le danger était imminent ^.
«[uel<[ue temps celle de Paul III. Ce n'était jtas tout h fait le classe-
ment en nations, (jue Lorraine j)rùnait à son arrivée, mais Paul III
a\ait témoigné trop de défiance envers un système (jui ra])}te-
lait assez les errements des synodes du xv® siècle; aussi le système
eut-il peu de succès ([uatre évêques seulement se jrononcèrent
:
séance avec un double vote, car il en déj»osa un second, et par écrit sur
le bureau, dont il à son maître. Il parla de
envoya un exemplaire
la résidence en des termes très
]>récis, assai diligentamente, au témoi-
gnage de l'archevêque de Zara et il fut écouté a%ec une attention
exposé ^, de Sa
parce qu'il était le porte parole Majesté impériale.
Il critiqua à fond le projet des commissaires et démontra lui aussi
passerait donc il en
—
prendrait les moyens — à l'entière satisfac-
tion de Sa Sainteté.
Les légats consentirent à expédier le 6 janvier, sous leur jiropre
resj)onsabilité, Gualtieri a\cc le précieux dépôt, dans l'espoir que,
ajqtuyé par Visconti, il ferait accejtter les demandes sans trop de ]»eine.
Elles furent, dans l'interAalIe. examinées jiar une commission
d'évêques que présidait l'arcbevcque d'Otrante, et à laquelle se
joignirent les canonistes des légats. Les prélats français se prêtèrent
de bonne grAce à la censure et acceptèrent d'éliminer de ce jirogramme
de réforme ce qui trahissait trop le gallican, et en premier lieu la
sujiériorité du concile sur le pape. Ils aAaient même fait écarter
2. Oni
elin/n islos liriws jialrcs ijut tam afivrlt tntnucilia.i cuni ciirinlibti excreerê
profitrniur ut miliu<< a^unt et non non cnntiinultis et injurii* afftriant, quia opu$,
eisrt re.sf'oiiflpro...^ ffcjrf. ,
p. 329 e1 note 2.
gallicane, qui les définissait aussi successeurs des apôtres. Les théolo-
giens de Rome faisaient remarquer que, d'après ijne de leurs écoles,
saint Pierre avait été institué seul évêque par Jésus-Christ et qu'il
avait ensuite institué lui-même les autres apôtres : l'assemblée
devait donc se borner à définir que le Sauveur avait institué l'ordre
2. Pallavicini, c. xui, § 3.
CH. IV. l'agitation autour de la résidence 799
son influence, si petite qu'elle fût. N'étaient-ils pas excités encore par
les réclamations dont leurs clercs les obsédaient ? Ils assistaient à des
était j\ souhaiter que la session eût lieu dans leplus bref délai; dans
la suite il serait bon d'alterner les travaux : tour h tour le sacrement
de mariage et la réforme. Ainsi les théologiens inférieurs discuteraient
le i>remier point le matin, et le soir les Pères vaqueraient à la réforme.
Avec ce partage des attributions, ils ne perdraient pas de temj)S en
discussiojis stériles ^!
Le renvoi proposé grande majorité. Il n'y eut que
fut admis h >inc
« Je ne suis ni
prophète ni fils de pro]thète, dit -il, mais je suis con-
vaincu ipie la date de la session ne sera ]>as ])lus assurée le ^i février
mandait-il ".
conclusion : il ne semble pas que Rome leur ait donné réponse; ils
collègue et, le même jour, celui-ci désigna d'une manière assez impar-
tiale six
archevêques et huit évêques, un nombre suffisant pour assurer
l'ampleur des débats et leur résultat. A côté de ses partisans, les
Pères avait été accepté par cent quatorze, quelques uns sous la réserve
additis censiiris contre les infractions; les autres se conteiitaient du
fixer la durée de non résidence pouvant entraîner une faute grave. Les
dcfinitcurs (pii réclamaient une déclaration du ]irinci|>e, n'étaient r{ue
qu'il se fût montré jusque là. Le 24, le décret fut adopté, avec les
réserves de celui arrêté sous Paul III, qui permettait une absence
de six mois consécutifs. Les autres légats se résignèrent à requérir
l'approbation de Rome, mais Simonetta veillait, fidèle sentinelle de
l'orthodoxie il refusa de signer la lettre d'envoi, et tout fut remis
:
1. Cf. les dépêches des légats, etc., des 2.5-26 janvier, Susta, p. 178-182, qui
complètent les références ci-dessus: voir encore p. 185 (le 28). Ce dernier passage
prouve que le projet de Lorraine fut expédié quand même, sans la signature
de Simonetta.
2. Ibid., p. 186 et 493-494,
804 LIV. LV. L IMPUISSANCE DU CONCILE
ri'lglise enseignante sur trois a]>es douteux, les a^ait ensuite dé])0-
]
culier des légats, était des plus compliquées et les Français en tiraient
1. Susta, ibid., p. 177, 200, 206, 209, 210, 222. Sur laititude de ce personnage.
qL Pallavicini, 1. XX, c. m, § 3.
80G I.IV. i.v. l'impuissance du concile
sous Paul III. Les instructions <pi'avait rerucs Lansac lui ordonnaient
formellement de revendinuer celte môme place ou de se retirer. Le
conilit fut évité tout d'abord, jtarce ([uel'ambassadeur d'Esjiagne,
le mar(|uis de Pescara, s'abstint de paraître, et son agent Pagnano
se borna aux protestations d'usage. Lorsque le Catholique résolut
de remi)lacer Pcscara, (jue ses fonctions retenaient à .Milan, par le
comte de Luna ^, il hésita longtenqts à lui faire rejoindre son poste.
Pour tourner la dilliculté, il s'entendit avec l'empereur, celui-ci
consentant à nommer le comte son ambassadeur au conciJt La cour .
1. Voir pour rc qui suit la lonj^f note tl<» Constant, La Ugation de Mororu,
p. 139-1 'lO.
raine se tenait tout à fait sur la réserve, sous prétexte que l'évêque
d'Orléans allait être nommé ambassadeur. Il s'en départit le 28 jan-
vier, et donna une réponse négative, toujours embusquée
lui aussi
dant trois jours, leur prêcha la conciliation sur le principe de- droit
divin. Le 3i ambassadeurs se présentèrent ensemble
janvier, les trois
chez les légats et réclamèrent l'adoption du décret sur la résidence,
que leur cardinal avait fait accepter par la commission. Ils préten-
daient intervenir en son nom et au nom de Madruzzo. En réalité,
ils n'agissaient qu'au nom
des gallicans; ceux-ci, c'est-à-dire les
docteurs de Sorbonne, s'entêtaient à rejeter le texte du concile de
Florence, bien qu'étayé sur le premier concile de. Lyon. Ils n'admet-
taient pas que le pape fut reconnu rector uniçersalis Ecclesiae et les
II assura par ailleurs les légats que ses lettres n'avaient d'autre
but que de ]»ersuader le ])ontife de faire quehpic concession ]io«ir la
jiaix. \Ln réalité, il arrivait troji tard. Home avait arrêté les décisions
les légats le comprirent ainsi, et ils ne furent pas peu étonnés, car,
s'ilsavaient tenu le cardinal jusque-là plutôt à distance, ils
avaient toujours blâmé, combattu même avec énergie les jugements
malveillants qu'ils entendaient exprimer contre lui, soit à Trente
soit à Rome. Ils répondirent le 7 janvier par une véritable apologie,
qui un peu d'amertume à travers leur étonnement
laissait percer :
récriminations, parce que les légats n'admettaient pas le décret sur la résidence,
qu'il avait fait adopter la veille par la commission, Susta, p. 178-179.
810 LIV. LV. Ll.MIL' ISS AN en DU CONCILE
donc pas venu ]»our lui de se jeter dans la nu'lée. l)u reste le cardinal
de Mantoue déconseillait une démarche, cpii ris<piait de comjtromettre
le prestige et la dignité du Saint-Siège. Il dépeignait, sous des
couleurs sans doute exagérées, la confusion et le désordre qui
régnaient dans l'assemblée le i)ontife aurait-il lui-même assez
:
pourraient !
charge deux jours après ^, précisèrent
Ils revinrent à la
leur point de vue et demandèrent que tous leurs articles fussent sou-
mis sans exception à l'assemblée. Devant cette mise en demeure,
les légats n'avaient qu'à gagner du temjts, et ils réservaient leur
1.
Dépèclio nu r.-ir<linal lîorromri' le 2 fcviior. Susla, y. 'iSS. 't95 et les négocia-
tions avec le rardinnl de Lurraiiw, p. 49.')-496.
'2. II S'-inblo
que l'audieiicc racontée par Palla\i<iiii, c. xvi, § 11, rlifTère de
celle rpu- les légals placent au 4 février. Stista, p. 205-206.
3. Elles 8ont de Paleolto; extrait!) dans Susta, ibid., L ni, p. 201-203.
CH. IV. l'agitation autour de la résidence 813
son entourage, les Pères désireux de fuir une contrée bien incommode.
parler plus d'une demi- heure de suite et qu'il s'imposait aux défini-
teurs aussi bien qu'aux théologiens « Le secrétaire dresserait chaque
:
1. Ibid., p. 227.
2. Quot dies ponant in disputationibus theologi et quot a patribus in dicendis
senteniiis, Conc. Trident., p. 376.
3. Du moins d'après le sommaire de Pallavicini, c. xvi, § 12; Conc, p. 376-377.
814 Liv. i.v. l'impuissance du concile
il
exigeait (pion ne s'occupAt ])lus que de discijjlinc, jiour élaborer
une réforme sérieuse, radicale, jusqu'au gros œuvre, aile mure,
selon les termes de l'archevêques de Corinthe ^. L'ambassadeur
a noi ultri cl ni nosiro slato, si non sj fa la rijormn gagliardii. f/iiat hornmi coinmciano
a domnndar qtia fîno aile mure, Conc. Tridrut., ibid.
3. Voir son texte lité pnrSustn, p. 201, avec les réflexions typiques de l'ambas-
sadeur florentin Strozzi.
4. Molli ej coniradisscro et con tanla libtrta si doLiero délie manière che si
teneano in qtiesto cuncilio, che non mi ricordo di havere vcduto mai pin libéra congre-
gationr, rimpro^crando di molle cose che si jaceano contra tl iu.slo et dc^-uto governo
del concilia secondo che essi diceano, Conc, p. 379, note 4.
CH. IV. l'agitation autour de la résidence 815
(pi'il
]{• ferait réussir ]irom])temenl, même en se jiassant du i"aj)e,
s'il procédé à ces récentes cérémonies,
était nécessaire. N'avait-il jtas
reur, qui avait passé toute sa vie d'homme fait en Allemagne, depuis
quarante ans et plus, subordonnait tout aux affaires de ce pays,
la religion comme le reste, le concile, la réforme, le pape et l'Église
romaine. Sa conduite passée ne justifiait que trop les craintes qui se
faisaient jour à la curie de le voir, dans sa sympathie ou sa déférence
il
joignait au besoin le mariage des prêtres. Il était d'une religion
en route, 26 janvier, avec une note que les légats venaient de lui
le
CONCILES. — IX. — 27
818 MV. l.V. l/lMPUISSANCE DU CONCILE
qu'à quel point ils inter^ iendront, lui et les princes allemands,
pour assurer l'indépendance et la réussite du
quel rôle concile,
leursambassadeurs peuvent y réclamer; n'ont-ils pas voix au
moins délibérativc ? En tout cas, ils ont le droit d'être consultés
])our ce qui intéresse leur Église nationale. De là à diriger le vote
des évêques du pays, il n'y avait qu'un j»as, (pi'il était facile de
franchir Ils devaient par là, même contrôler l'attitude des prési-
!
geait j)as ce qui venait de Trente et, s'il ne fit pas a]>])el aux légats,
à leurs conseillers ou partisans, il connaissait am]>lement leur opinion
l'envoi d'un cardinal légat aurait trop fait sensation et poussé les pro-
testants et leurs amis à quelque esclandre; d'ailleurs à quoi bon
cette solennité pour un simple voyage d'investigation ? Le choix de
Commendone par contre tout indiqué, il connaissait bien les
était
affaires d'Allemagne depuis son long voyage de l'année précédente à
travers les pays de l'empire; il en
pénétrerait les secrets sans peine
dans cour impériale. Depuis plus d'un mois, depuis le 26 dé-
la
1. P.illavicini, c. iv, § 3-7, donne les réponses de Canisius aux dix cas de cons
cicncc.
2. Susta, p. 214, 220, 232, 240.
CH. IV. l'agitation autour de la résidence 821
Le pape n'avait rien tant à cœur que cette démarche elle ne pou- :
mais, (pic tous fussent discutés, sans en excepter un seul ils con- :
(pi'ils
se proposaient de faire discuter en même temps. Il y avait là,
les légats lecroyaient du moins, de quoi faire patienter de plus exi-
geants que des Français.
D'après le dernier règlement arrêté le 3, les Pères avaient à s'occu-
per de ces abus, ]»endant cpie les théologiens discuteraient sur le
mariage. Ceux-ci avaient été répartis en cpialrc classes, à chacune
desquelles furent soumis deux chapitres sur huit. Dans la première
rntrèrent, avec les théologiens du jiape, auxquels revenait la {)résé-
anco, ceux de la Sorbonne, cette faculté j)récédant toutes les autres
par son ancienneté, par son prestige, plus encore que par le mérite
de ses membres et l'estime dans laquelle ils étaient, même auprès
des papes. Les autres universités, Alcala, Salamanque, Cologne,
Louvain, étaient plus ou moins récentes et celles d'Italie, Bologne,
Pavie, Milan, Rome même, sacrifiaient la théologie au droit canon.
Alors surgit de la [tart des Espagnols une opposition d'un nouveau
sement s'en tînt à l'ancienneté des grades, comme il avait été établi
entre les Pères :
par suite, après le théologien pontifical devait venir
un Français, puis un Espagnol, etc. Cette requête, d'un prélat qui les
fecit, jtour avoir purlû loul ù fait selon les exigences du temps ^,
({u'il n'y avait pas h revenir sur ce qui était fait. Va\ réalité, ils se
tiraiejjt d'embarras jiour le ruieiix, a\ee un personnel diploinn-
ticpie encore plus eneonibr.uil ipie les clergés nationaux. N'aN aient-ils
])as fait insinuer ])ar Corntiiendorje au comte de Luiia ipie. ne pou-
vant rien obtenir des l'^ran^ais sur le débat de préséance, ils le lais-
^
saient libre de rester en chemin ?
n'y pas voir clair. Les Français menaient une vraie campagne d'inti-
midation : Lorraine affectait de faire croire à quelque coalition
entre ses compatriotes et les Impériaux. Avait-il été mandé par
qui allait ouvrir ses séances. Le tout était de savoir si elle travaille-
rait ])lus vite et ferait mieux que le concile. Elle n'attendait ]dus que
1. Au témoignage de Pallavicini, c. m, § 4.
se devine entre les lignes du rapport que celui-ci en fit aux légats,
si restreint qu'il paraisse. Ferdinand suspendit promptement les
])()iir
traiter avec le contile de. la réfurmc, dans le sens des articles
(ju'il
lui avait soumis autrefois. I"'.n même
temps, il se retourna vers
négocia auprès de lui la
le |)a])C et concession du calice. Ses ambassa-
deurs af^irent sur ce terrain, de concert avec les deux agents extraor-
dinaires «pie le duc de Uavière entretenait h Rome depuis le mois
de décembre.
Les démarches combinaisons qui se déroulaient à Innsbruck
et
comj)tait (jue les articles présentes jiar les Français seraient exa-
temps et lieu; mais ils ne pouvaient (}ue renvoyer au ]>ape les amé-
liorations qui le concernaient. » Lorraine en convint, et
l'empe-
reur ]>artagccct avis,ajouta-t-il, «car il est i»énétré de respect pour
la j)ersonne de Sa Sainteté, ^fais pourquoi se laissait-elle fourvoyer
1.
Dépêche des légats If \" niars.'Susta, ihid., p. 250-252.
2. Susta, p. 238 (lettre des légats du 25; Borromée mentionne le 21 l'envoi des
artic'.s, p. 2'i3-244,
/
1. Conc. Trident, p. 425, note 3; Susta, op. cit. p. 253-255, 258-259 (lettres
de Seripaudi, 1" et 3 mars); Pallavicini, ibid., c. ^^, § 2.
83^1 i.iv. Lv. l'impuissance du concile
de la résidence (aïKiucl il
croyait lui-tnêine du reste), de lui laisser
prendre h la longue une iin|M»rtance excessi\e *. Il niarnjua jtarfois
if-il déhmder
d'énergie; aussi se \
(juand il s'agit de maintenir dans les
dél)ats, le bon ordre,
régularité cl la suite des discussions. 11 se
):i
mariage avec le célibat. Sur ces points, les Français et leur cardinal
conq)taient disputer longuement.
Ce dernier, jiar un redoublement d'activité, com])ensait le temps
perdu : c'était à se demander s'il n'aspirait ])as au {)OSte de premier
légat. Le retour de l'évêque de l'ùnfkirchen, le 8 mars, le stinnila
1. Cf. I<^
jupf^mpnt un peu «évère de Constant, exact à peu près en ce qui con-
cerne lo La légation de Mnrnne, p. xxvin Pt notes.
roncile,
2. Conc, 409, note 1; 421, note 3; 422, note 2.
p.
3. A Pallavicini, c. vn, § 4, joindre la curiruse et caustique lettre que l'^v^ijue
de la Cava, Tomnnaso Caselli, écrivait, le 8 mars, au cardinal Farncse, et dont je
dt« un passage plus loin, Conc., p. 440, note 1.
CH. IV. l'agitation autour de la résidence 835
d'un pays trop lointain et sans grand prestige; Simonetta, parce que
trop romain et trop exclusivement canoniste. Ils s'en rendaient
compte eux-mêmes, Hosius s'empressa d'envoyer sa démission. Ils
et
décidèrent de suspendre jusqu'à nouvel ordre toute assemblée géné-
rale, par conséquent tout travail collectif et sérieux. Ils en prirent
pour prétexte une rixe qui éclata ce jour-là et se renouvela les jours
suivants ce fut une vraie bataille entre Espagnols et Italiens, dans
:
LE CONCILE DE PIE IV
ET LA RESTAURATION CATHOLIQUE
CHAPITRE PREMIER
LE CONCILE IVIORONE
(mars-septembre 1563).
(jiie
le IC» mars), se ])oiirsiii\ aient les manèges de la ]>olilique inij)é-
dont nous avons signalé la
riale, genèse et les débuis. Le proconcile
d'Innshniek avait terminé ses travaux, et le moment était venu d'en
1. Sommaire dan» Pastor, p. 239, compléta dans Conc, p. 476, note 1 Palia-
iont assci
vicini, c. vin, presque en entier. Les lettres au pape, que Pastor résume,
hardies.
2. Voir à ce sujet, Pastor, p. 240, 241. Il semble cependant qu'il y avait, dan»
toutes les démarclif's qu'il mentionne de la part du pape, surtout des manoruvre»
ou des roups de sonde.
eu. I. LE CONCILE MORONE 839
il
suppliait Sa Sainteté de répondre à son désir, surtout de ne pas
siîspendre le concile. Il ne parlait plus de réforme que d'une manière
vague et générale, déplorait toujours l'impuissance dans laquelle
leconcile se traînait depuis plusieurs mois, insistait en particulier
bleriu'iit <;()n\ t'ii;tl)K'ï> '. Il ih; partil (l'iiilh-urs (jue le 'l'ô mars et
s'en iiujuiéter que si elle était réclamée par bon nombre de Pères ''.
s'abstenir.
1.
Prnu'ignrmenti rurinix dans Siuta, ihid., p. 276.
2. Siista, p. 273-27A (Fiorroniér à Simonrtia le 10 mare); pour ce qui fuit, voir
Ip» dorumpiit» rapportés p. 260 rt 274, lettre des légats du 14; Cône., p. 443,
note 7.
3. Suita, p. 279-280: le
rnppori mit I. s al.us, y. 278.
CH. I. LE CONCILE MORONE 843
rapport sur les abus de l'ordre et les matériaux que venaient de four-
nir les théologiens furent donc mis en réserve pour la venue des
nouveaux chefs du concile. Le même prétexte de les attendre fut
^
invoqué pour esquiver les instances des ambassadeurs impériaux
'
Massarelli était loin de pouvoir remplir régulièrement son service :
il
profita des circonstances pour s'accorder un petit voyage à Venise,
de son insuccès.
Lorraine venait de quitter Trente, lorsque y parvinrent les lettres
les auraient pas encouragés, pour assurer une réforme plus générale,
1. Voir le
témoignage invoqué par Pallavicini, ibid., § 9.
2. Voir
projet de réforme des princes, déposé par Zambeccari, l'évêque de
le
travcFB les |)ays italiens, (jui s'einbaninait.'nt alors des senteurs du prin-
il ime retif .lific le nombre des absents: «Force leur avait été d'arrêter
tout tra\ail jus(pj'à l'arriNéc des nouveaux légats. Les retards qui,
depuis Ioiigtem[»s, faisaient tnîner les discussions, s'en trouvaient
aggravés et leur prestige aiïaibli par l'incertitude dans laquelle Rome
les laissait, en ce qui concernait le jtrogramme confié à Morone.
Ils ne le connaissaient que ])ar la correspondance jirivée (ju'ils rcce-
Naient de Home et ]iar une conversation de l'enqiereur avec l'agent
vénitien attacbé à son gouvernement. »
Ces jdaintes n'étaient justifiées qu'en partie; elles eurent bientôt
la réparation sullisante IJorromée s'excusa et expliqua le prétendu
:
1 Lr 29 mars; extrait dans Snsta, p. 285; 1rs plaintes des légats, p. 287-288;
t*«llavirini, r. xi : au déhuf.
-• Trxlc dans Constant, La légation Moronr, y. xi.m, note 1.
3. Constant, ihid., p. xlv, xi.vii, note 3 cf. les confidences du pape à l'envoyé
;
du cardinal de Lorraine, Musotti, le 22 avril, Susta, p. 314, avec des détails précis.
8'l8 LIV. I.VI. CONCILE DE IME IV ET HESTAUR. C AT 11 » > Il (jU E
à démêler
franco-imj)ériale. Il n'avait pas eu beaucoup de peine
que. derrière les récentes manifestations d'intransigeance
de Phi-
à
2. 301-304; sur les incertitudes et les divisions du conseil d'Espagne
Ibid., p.
ce sujet, voir la dépêche du nonce Crivelli du 24 février, ibid., p. 502-506.
CH. I. LE CONCILE MORONE 849
aussitôt, le 16.
Mais l'Espagnol n'avait pas à marcher vite, son maître, la len-
teur même, avait tellement temporisé ! Il revint fort loin en arrière,
parla tout d'abord de la nécessité de faire une dernière démarche
de conciliation auprès des dissidents, des princes de l'empire; sur-
tout de ménager la France, pour qu'elle n'éprouvât pas de répu-
Susta, passim.
2. Susta, ibid., p. 296; et p. 526-535 un essai de mise au
point; le mémoire du
28 mars, dressé parle secrétaire Galli, annoté de la main du pape, avec les réponses
d'Avila.
CONCILES. — IX. — 28
850 i-iv. i.\ I. co.NciLi: i)v. vu: i\ i i iiKsiArn. catholique
Il iif
parut (l'ailltMiis jias plus pressé d'ahoutir ipie ses partenaires :
le 28 mars seuhMuciit, il
riposta par un I<>iig inrinoirc aux pre-
mières j)ropo8itions du conunandeur : « II était Imcii tard pour rame-
ner ce dédale do vieilles dillicultés, il fallait m finir avec les exigences
coni|di(iuées, divergentes et même contraires, <jue les souverains
catholi(|ues apportaient au concile, l'ne seule solution était pra-
ti(]ue :
l'arliifrago et la décision dernière du souverain pontife,
jirimat de toutes les Kglises. dirigeant les débats de ra3send)lée
avec le concours de ses légats. II a\ait commencé la réforme par lui-
même, im])osé la résidence h ses cardinaux t'X \ouIait continuer a\ee
les évêques de la curie, autant (pie faire se pourrait. Il
espérait
étendre oc devoir h Irlglisc universelle, si le concile et les évêques
s'y prêtaient et si les princes n'y mettaient jias obstacle. Il consen-
tait formule contestée, pourvu que ce ne fût j as
h al)aJ!doiinor la
Les deux partis se mirent à peu près d'accord sur ces prinoij>es
posés, et d'abord ils convinrent que le pape accorderait le calice
selon les convenances et ferait continuer le concile dans les conditions
L'attente au concile.
dent, ils n'étaient plus que cent soixante-six ^, même après les rap-
peu près au même point elle n'avait toujours rien de prêt, que des
:
légats, le 17 mai) voir aussi, p. 319, les propos que Lorraine tient à Navagero.
;
2. Conc, p. 361 et 473; Susta, p. 305. Le 13 avril, Borromée rappelle aux légats
Son avis fut ap|)uyé par Nfadru/zo, (îuerrero, la jiMiparl des oppo-
sants et par l'évripic ilr Niterhe lui-même; l'incident jieiinit de
constater h (pid point, en ces derniers tem])S et au milieu d'un désar-
roi qui croissait, avait soulTerl If
prestige du tollège décapité des
légats. Leur proposition fui repoussée jiar quatre-vingt-trois voix
contre soixante-dix-huil il sept abstentions: la majorité s'était
désagrégée et le concile se trouvait coupé deux, après le en
3. Susta, ibiJ., p. 327-328 (lettrr de Borromée le l*' mai); 317-320 (lettre dos
Il en conclut
parmi les Italiens^. qu'il importait de le ménager. Il
était d'ailleurs de notoriété publique —
et Lorraine en fit confidence
ù son interlocuteur — qu'il avait envoyé à Rome l'ancien secrétaire
de Seripandi, Filippo Musotti, devenu le sien que celui-ci négociait;
Fia un gran seguito in queslo concilia, et sia cosa di sliinar assai, Susta, p. 319.
1.
éjtiiieuse do tous les temps. C'est contre elle «inils ropinihaieiit, les
Valois et N's Habsbourg cm tète. Tout fais«iit «loue prévoir une
levée dv boucliers de la part de leurs ambassadeurs. l/ofTensive avait
commencé mémo, avant <pie les légats eussent trou\é b; temps de se
mettre en garde.
Le Borromée avait renvoyé ces articles censurés et annotés
i'},
Simonetta lui riposta qu'ils avaient des raisons de croire que cet
article portait préjudiceau septième canon de l'ordre tant discuté, la
il conve-
supériorité de l'épiscopat et la nature de ses pouvoirs :
de faire nommer
des pasteurs dignes et décidés à la résidence; peu
importait d'où vînt la collation ce dernier point se réglementerait
:
de régler l»- sort d'urlicles donl ils n'étaient |>as Its auteurs, parce
{ju'ils ne \oyaient pas qu'ils eussent
Irait ;mx abus du sacrement
avec celle-ci, pour ne pas allonger le |iiciiiier déeret. .ifiii d'en finir
1. Ce terme que les légats, comme saint Charles, emploient pour désigner
leurs partisans, n'a pas de correspondant exact en français nos a/nis, nos fidèles.
:
Le cardinal, vn nv (Ji.sciilaiil
tpic les j)r«:iiiiers articles, annonça
(ju'il jiarlrrait des antres sculcnienl après que tons les Itères miraient
donné lenr avis. I/opinion s'accrédita qti'il se |iroj)osait de dévelop-
per alors nne thèse générale, nne argnnientation qni entraînerait
la majorité dans le sens de son programme. I,es légats supposèrent
longueur concile: le
beaucouj) de Pères, aussi bien j»armi
il
déjilnt h
lesespagnols (|ue parmi les Italiens et ils s'en fdaignirent comme
d'une manaMivre, qu'ils ne ])ou\aient admettre. Les légats dépê-
chèrent encore Navagero pour détourner le cardinal de sa combi-
naison. « S'il le tenq)s de pré]»arer sa thèse, ils ajour-
n'avait ])as eu
neraient la
congrégation suivante à deux ou trois jours pour lui ])er-
mettre de se documenter. » Lorraine fit des dillicnltés, se plaignit
à son ordinaire « On ne lui accordait pas les moyens de déve-
:
être sans trop de ]>eine, sur sa jtarole et acheva son votum le lende-
main l"!.
n'eut rien de plus pressé que de passer en revue les divers articles,
au lieu de se cantonner dans les premiers; Lorraine rencontra ainsi
de nofubreux adhérents. Madruzzo, qui le suivit le 13, fut assez réservé,
parce qu'une maladie de son père, au chevet duquel il voulait cou-
rir, lui fit abréger son avis ^. Mais les lutteurs habituels, les arche-
1. Pallavicini, ibid., c. xiii, § 1 ; Susta, p. 513 et note 1. Cette lettre fit du bruit
et longtemps, on le conçoit sans peine.
2. Conc, ibid., p. 490, note 3; sommaire du ^>otum de l'archevêque de Grenade
dans Pallavicini, ibid., o. xvi, § 12.
8<)'^ MV. I.\I. C.ONLII.K DE IMI-: IV KT ItKSTAlH. t
VllKlI.lQl'E
la pal t (les rlt-rtcurs (jui devaient clonncr l'exenijjle '. ()uand il eut
iinisur leclia|)itre dix-septième, l'évêiiue inteq)ellé. j»reiiant!a parole
Simonctta. qui avait pris jiart au concile dès le début, rétablit les
faits dans un exj)Osé historiqtie sous l'aul III, en réalité, la pra- :
tique a\ail \arié, si bien que Pie I\ avait ^oulu écarter un peu d<
confusion en retirant aux agents des ordinaires les ])Ouvoirs de défini-
tenrs seul celui de Salzl)Our}i; les avait exercés une fois par erreur.
:
l'assemblée de leurs conseils, aussi bien que des vues et des idées
de leur souverain. Ils résolurent ensuite, avec la participation de
1. Con un garho (entrain) e con una pronunzia teutonica, capable de faire perdre
sa gravité à l'homme le plus sérieux du monde. Au dire de l'archevêque de Zara,
Conc. ibid., p. 508, note 3.
2. Susta, t. IV, p. 29, 46, 101, 117; Pallavicini, 1. XXI, c. i, § 1-14, avec les réfé-
rences.
8t)2 LIV. l.N I. « oM ni 1)1. IMi: IV KT HliSTAUn. CAUiuLlgUE
Moroiic at tcij:;iiit
Ijiiisbrutk le 1! 1 ;»\iil. [''crdiiiaiid <iiii
l'atlcndait
avec impatience, alla au dcAant de lui. eu dehors de la \ iJle, lui fit
escorte h son domicile, lui a.ssura toute solennité dans son entrée
«le légat et le comldade marques d'honneurs, de témoignages même
d'amitié, comme un intime de pins de viiigt-einij ajis. Les négo-
ciationscommencèrent «lès le lendemain, avec les vieux conseillers
impériaux. Morone connaissait trop l»ien, el de huigue date, la cour
de Ferdinand et son entourage jiour ne pas se rendre compte, comme
il l'écrivait dès le 23, des dillieultés
cpii l'altendaienl ^
même celles
\ enanl de l'entente ou moins olhcielle, plus ou moins complète,
j>lus
I. Lhihtorion Pastor fait bion ressortir res difTicultés dans son rxposé dos
iwjjoriations, p. 243-250. I^os diverses pièces r\ d^prrhi s (pii s'y i.ipporltnl, ot
dont nous ne pouvons qiir iiicntionn<T qnohpir^-uiics, oui (f-lc puldicc» par
G. Constant, La légation du cardinal Morone près l'emptrenr. Paris, t922, pièces
î> à 3.3.
p. 37-135.
CH. I. LE CONCILE MORONE 863
son nniii ilu léjiat alité. I.e 7. le prince apportait Ini-mèmc à celui-ci
un minimum en trois ]»oints^qui rcjtrenait la plujtart des concessions
agréé de Sa .Majesté.
CH. I. LE CONCILE MORONE 865
capite et in incnthris.
]i(iiiliricale, dans le chagrin que ne sut pas réprimer le roi des Romains
.Maximilien. Il laissa éclater son désappointement, quand son père
lui <-oirMuuni<pia le résiiltat de ses conférences avec Morone. II était
absent de la cour, toutefois Ferdinand l'axait tenu jour par jour au
courant de la marche des j)Ourparlers .Maximilien lui reprocha :
1. Pastor, p. 248 et note 4 voir aussi, p. 2'i9 et les notes le rapport do Morone,
; :
mais tout leur était prétexte à chicane, les sessions et les congréga-
tions générales, les solennités religieuses, les audiences et réce})-
cardinal s'y lance dans une dissertation historique, qu'il emprunte, ou bien
attribue à Catherine de Médicis !
868 I.l\. I.\I. CONCILE Di: l'il; I\ ET RESTAUH. CATHOLH^>tE
linii «•! renvoyèrent au j)a]ic celte nouvelle cxigeiMf '. I.;nisar, d«'
faiblesse, parce qu'ils étaient ses hôtes. Ils attendirent que le temps eût
fait oublier l'offense. Au début de juin, la gravelle réduisit Massa-
^
relli à l'extrémité et un de ses suppléants, l'évêque de Campania,
Marco Laureo, rédigeait tous les comptes rendus (ci-dessus, p. 747),
non sans mécontenter les étrangers, qui l'accusaient, lui aussi, de
partialité envers les Italiens. Le 21 juin seulement, entra
en fonc-
tion, au consentement de tous, son suppléant pour l'ensemble du
secrétariat, le chanoine de Vérone, Adriano Fumano,* familier du
cardinal Navagero. Pour marquer davantage que ce choix venait
de leur libre initiative, les légats jetèrent les yeux sur un second
secrétaire, que d'ailleurs ils n'installèrent pas. Massarelli conserva
son rôle d'archiviste, gardien des actes de toute date, de toute impor-
tance, au service de quiconque en aurait besoin. De fait il resta sur
labrèche jusqu'au dernier jour, alors que certains de ses collègues
escomptaient sa succession au petit évêché de Telese, dans les
Abruzzes ^.
proposition.
Le Bavarois insistait : il a\ait promis la concession pour la Saint-
.lean (21 juin); outre que sa parole était engarrée, il craignait des
désordres graves parmi ses sujets. Cette tactique de mettre la cour
romaine au ])ied du mur ne laissait pas que de la rendre perplexe,
et à bon droit. l'^lle s'emj)ressa de recourir à rex})édient proposé jiar
les légats envoyer au duc un dijdomate. f[ui saurait le faire patien-
:
1. Pour rottc afTiiiro, cf. Susta, pan.sim voir à l'indox dos t. m <i iv, aux mots
Viohausor et Unnanetto; Pallavicini, I. XXI, c. ii, § 9-10; détails dan.s Pastor,
p. 368-369, fi onfin dans l'ouvrage de Coni*taiit, ci-dessus, p. 684, note 1.
CH. I. LE CONCILE MORONE 871
question des autres envoyés, t. iv; demandes écrites présentées par Alègre, p. 482-
484.
3. Ibid., p. 538; Pallavicini, ibid., c. m, § 2-4.
872 Liv. i.\ I. t:o.\(.ii.i ui: vu: i\ i. r m -^ i vt i:. • MiioiaoLt;
pour qu'il sut con\ ertirson jiarent à la cause du concile. Visconti ]>ré-
céda le légat h Turin, s'aboucha avec lui, lui tint compagnie plusieurs
jours dans son voyage, eut tout le temps de le renseigner et de se
renseigner, comme de l'instruire: l'important était tl'amener le
il préférait un règlement
pratique à une déclaration de principe.
Quand il
congédia ses hôtes, le cardinal de Ferrare crut avoir con-
vaincu son cousin et il en écrivit à la curie. Il ne manqua pas du reste
de transmettre au même les renseignements complémentaires que lui
confia peu après l'abbé Niquet, qui portait à Rome de nouvelles
exigences des Valois, renseignements que Lorraine attendait avec
impatience. Celui-ci parut d'abord converti il semonça même, dès :
1. Pallavicini qui résume le Conc, p. 548 sq., est à compléter par Susta, p. 35-38.
2. Uomo molto spirituale et religioso, d'après l'archevêque de Zara, Conc,
p. 550, note 1.
874 MV. INI. in.NCll.i 1)1. iii; |\ Il niSIAl II. CA rm)Ll(^)L'E
méritait une réponse, ainsi fpio l'exigeaient les ((uin enances élé-
mentaires.
Le jour même, les légats cxainmércnt encore le texte, amendé à
la dernière heure, en une conférence ati domicile de .Morone, avec
les deux cardinaux du concile, les patriarches de \ enise et d'Aqui-
lée, sixarchevêques et trois évêques, rej)résentants des princes ou
notables du concile le détail prenait de l'importance aux yeux
:
1. Qucsta picrola cosa adduce tina pran rommolicnc, mandait l'archovèquc île
Zara, Conc, p. 573, note 2; voir les détails curieux de Susta, p. 47; Pallavicini,
I. XXI. r. III, passim.
CH. I. LE CONCILE MORONE 875
compte des égards dus au roi de France; les deux prélats prenaient un
peu parti pour Lorraine. Le texte finalement adopté ne se bornait pas
à l'expression des regrets que provoquaient dans le concile les cala-
mités dont la France était accaLlée il y joignait le désir de voir les
:
trésor royal, mis à sec par les gaspillages invétérés des Valois.
t iat i\ r.
ré\ êque d'Aoste. et même Pierre Danès, pour faire le procès des
Église, il n'y avait pas encore partout des diocèses délimités, mais
aussi des évêques avec pouvoirs in universali Ecclesia, c'est-à-dire
qui allinnaient i|ue rTlcrituro sainte n'est pas d'un prand secours
pour lii t
li»'M)|»)gi(' : en cela, il faisait allusion h la (•ontro\ erse qui
venait déclater entre les évè(jues de (iapo d'Istria et de la Gava.
Le premier, Stella, séparait la théologie conciliaire srriptu- de la
perdu de son autorité au concile, ])ien qu'il eût été question de l'éloi-
gner au moment de l'arrivée de .Morone à Trente. Tous deux arrê-
tèrent un troisième texte que l'évèque déclarait acceptable de la
part de ro]>]>osition.
(.e texte établissait (pie le i)aj>e a le i)ouvoir de faire jtaître toutes
les brebis du C.hrisi prises une à une. Les légats, après s'être assuré
,
1. Vogliono métier la nuino pin oltre che convengo, a Rorromée, le 10 juin, Cànc,
p. 578. note 1.
2. LVxposé (lo Piill.Tvirini, c. iv, § 11-15, est conririiif par 1rs «lépAchcs qu'il
prît sur lo nouveau président de l'assemblée quelque ascendant fâcheux pour elle?
CH. I. LE CONCILE MORONE 879
du 1,")
adopta la rnnanimité, ce (fui n'empê-
date de la session à
cha jias révê(jue de Ségovie, infatigable dans son intransigeance,
de présenter trois nouveaux canons sur la hiérarchie, l'autorité des
évèques et la résidence de droit divin; il s'elTorca défaire admettre
tout de suite celui-ci. Pour les deux autres, qui remplaçaient les
articles septième et huitièine du jirojet ))rimilif, il les endiarrassait
de longueurs inutiles, du moins au jugement de \isconti-'.
Le IG et le 17, une autre asseml)lée de notables, ju-élats. théolo-
giens et eanonistes, discuta sans fin un nomeau chayiitre cinijuième
de l'ordre, dont les termes furent indéfiniment («Ifacés, changés,
rem]dacés un à un, se succédant en un mot sans interruption. Le
débat aboutit enlin à une rédaction cjui permettait d'espérer qu'elle
ne déplairait pas aux Esjiagnols, et que les Français s'en conten-
teraient. Elle aAait l'aitprobation unanime, en deliors de l'arche-
suasione. En réalité, ils n'en avaient rien su, senza saputo nostro,
et ils l'en auraient plutôt détourné. Le bruit s'en était accrédité,
au témoignage de Visconti, par suite des faveurs exceptionnelles
qu'ils accordaient au général il parlait du haut d'une estrade, isolée
:
CONCILE-;. — IX. — 29
882 I.l\. I \ I. CONCILE I)F. PIF, IV I.T HESTALM. fMÎItOl.IQUE
dignité du pape.
L'em])ereur n'avait-il ])as d'ailleurs taxé de mesure regrettable
lapromotion en janvier de deux jeunes hommes, un Gonzague et
un Médici ? On en jasait d'autant ]>lus, à Trente comme à InnsbrucK.
que le Sacré-Collège avait compté naguère trois cardinaux Gon-
Pie IV avait pris les devants et, le 29 mai, fait envoyer un som-
maire des articles de réforme recueillis sur ce sujet, parmi les actes
de plusieurs papes et conciles il ne s'opposait pas à ce que l'assem-
:
1. Susta, p. 63, 75-76, 89, 116, 129, 206, 209, 551-552; Constant, p. 529 sq.
2. c. v, § 6-11; Susta, p. 32-33, 67-68, 71-72, 78.
Pallavicini,
3. Nouveaux
incidents sur la réforme des cardinaux, Susta, p. 33, 43-45, 66,
75 (réponse de Pie IV à Morone au sujet des négociations en ce genre).
884 Ln . i.\ I. ii'Ncii.i; ui; i-iL i\ 1. r hi.siaih. i \ i
iioi.iouk
l*u' l\ tri
|)iil prrtfxtf (!<• laiSMi toiii])er la rtforiiH'. puis rllc fut
leprisf vu août par le coiiite de Lima, dans sa caiiipa^ne pour
proJojigrr le roiuiN*; (-ampa^^iK* d'où sortit pour (ciiii-ci la dernière
source de ses dilluMillés. Nous verrons ( (unnimt l'alîaire fut réglée
d'autant plus facile à }trendre que Sa Sainteté n'était pour rien dans
lu dj on et ion de la réserve.
Les légats n'aNaient j)as les mêmes
motifs que le ])ape de boule-
verser ainsi le règlement que leur jtraticjue avait consacré jusqu'alors.
Ils }.ou\aient d'ailleurs invoquer l'autorité de l'empereur, «jui s'était
avait été adoptée dans une session de cent dix Pères, dont deux seule-
ment s'étaient rétractés, après y avoir donné leur consentement.
II faisait allusion à la session xvii^, du 18 janvier 1562, la première
sous Pie IV, composée en effet de ce nombre de Pères et qui avait
le décret de reprise du concile, proponentibus
adopté legatis. Les
opposants avaient été deux Espagnols, l'archevêque de Grenade
et l'évêque d'Orense.
2. Lo
récit de Pall.ivicini, ibid, c. viii, vu cnlior) abondr on détails pittoresque»
qu'il n'a certainement pas inventés. Il consacre encore à cette affaire les denx
chapitres «uivants.
en. I. LE CONCILE MORONE 887
doute, il
pas jusqu'à parler de simonie Au concile, des mur-
n'alla !
mures s'élevèrent même contre les agents impériaux, que les Fran-
çais accusaient de pencher pour le comte; ils ripostaient qu'ils ne fai-
saient que se conformer à la promesse que leur avait faite les légats
de condescendre aux désirs du comte, entendez s'il se montrait rai-
sonnable. De leur côté, les légistes du concile, Paleotto et Buon-
|)rati(jurs.
I.fs deux j)riiuijiau.\ ilaillnirs, Laiisac et le ooiiite de Luna, ne
laissaient pas <jue de s'entendre parfois en cachette, même contre les
légats et le pape; mais en furent jiour leur peine, et le conflit
ils
Au
milieu de ces agitations, le concile ne suspendait pas son tra-
vail, mais avançait trop lentement. Le collège des légats, ayant
envoyé à Rome, le 19 juin, deux nouvelles formules du cha])itre
cinquième de la doctrine sur le sacrement de l'ordre, concernant la
importante que le
pape le retint plusieurs jours et le
renvoya le 26
avec des commissions multiples. Pie IV, sans donner de décision,
cela va de soi, laissa la manœuvre suivre son cours et sut s'en ser-
vir dans la suite. Elle prit de l'importance dans la vie du concile,
deniHT iii(-i(itMit tlt* prrst'aïur '. Il a\ait des (-oiiiinissions |«liis impor-
tantes, siiiioiit de jirépartT iiii aciord d«'s l'ranrais a\ ce la vom
romaine sur les points é|)ineux do la doctrine <{e online. Korraino
et par moines
les n'avaient plus de raison d'être à leurs yeux.
On mit encore de côté l'article qui supprimait les évêques titu-
laires ils restaient indispensables en certaines circonstances; les
:
1. Conc, ibid., p. 600, noie 3, les textes, p. 592-601 ; Siisla, p. 79-81 ; Constant,
ibid., p. XXX, note 4.
8î>- ll\. I\l. CONCILE DK l'IK IV Kl niSTAlJR. rATIlOI.IOL'E
))esoiii (le jiliis de prêtres. Ils ciitraîiitTiiieiit les autres jiar l'exemple :
voulaient ajouter (jue les évcques ont été institués jiar Jésus-Christ
et sont les successeurs des apôtres: dans le huitième, ils repoussaient,
comnu' trop vague et insuflisant, le titre de rector uni\'ersalis Ecclc-
siae, »|ue le texte attribuait au pape.
diTiiirr
1. A. Dopcrt, Histoire dr.s séminaires français depuis leitr origine, Paris, 1012.
I. I. p. 11-27.
2. l'astor, p. 256, avec les référrnros; l'allavirini, c xi, p.i«sim.
CH. 1. LE CONCILE MORONE 893
siastique. Laynez, qui tenait plus que jamais les premiers rôles, fit
rejeter la formule a Christo Domino institutam, présentée par les
Espagnols, et la fit remplacer par celle-ci : dwina ordinatione institu-
1. Court sommaire dans Conc, p. 601-602, avec la longue note 1 de cette der-
nière page; Susla, p. 121-125. On voit en cette dernière correspondance que les
tiraillements durèrent jusqu'à la session elle-même.
8i>'l I.l\. I\l. ( O.NCILE Di; VU. I\ KT RKSTAl H. CATHOLIQl'B
le bureau avait hésité quehjue tenq)s à les recevoir, à cause des que-
relles théologiijues que ces docteurs aA aient soulevées dans leur uni-
versité sur la grâce et la justification. Le concile a\ait épuisé les
débats de cette nature, et pouvait se demander si ces nouveaux
venus se présentaient comme consulteurs, on bien titre d'ac- ;i
1. \'oir uiH- li.slv inr«iin|>lr-li' dans Siisla. p. 12.'»: !<• modo do vote fixé on celle
nrra>if>ii p;tr les lépals i-\plii|ii<Tail pourquoi le ln'iroaii ne laissa qu'un court
r/'jiunu' «II- In séanc»-.
2. Con t/ufl siio /ri\rnr ri sincenlii, (aiir.^ p. ('lOl, noie 1.
Pairespourraient les reprendre plus tard. Les sept articles sur les
ordres mineurs avaient été réunis en.un seul et la question des abus
se condensait définitivement en un décret de dix-huit
chapitres,
dont le premier réglait l'obligation de la résidence, et le dernier la
création des séminaires. »
saient les dernières difficultés de détail sur les divers points qui se
rapportaient au sacrement de l'ordre.
Le 12, le cardinal de Lorraine fit insérer dans le chapitre de la
par écrit des j)roinesses satisfaisantes. Les légats purent enfin jtous-
ser un sou]>ir de soulagement !
Le jeudi 1'^
juillet, la nxiii*" session s'ouvrit à eiii(|
heures du matin,
selon les nécessités de la saison chaude. I.lle conq»ril deux cent
trente-cinq Pères, dont six cardinaux. se]>t généraux d'ordres et
CH. I. LE CONCILE MORONE 897
raisons pour cela, nous l'avons vu. Enfin il n'y eut pas jusqu'à
l'ambassadeur de Venise qui ne protestât, parce que l'orateur faisait
passer le duc de Savoie avant la Sérénissime Seigneurie !
puis actes
les qui accréditaient plusieurs ambassadeurs, ceux de
Pologne, de Savoie, le comte de Luna; ce dernier occupa définiti-
vement, et pour les séances de travail ou de décision, la place privi-
légiée tant débattue, en face et à l'écart des autres ambassadeurs
laïcs, après les cardinaux et avant les patriarches ^.
1. Ihid,, p. 486, ne donne qu'un pâle résumé, comme loul acte officiel.
'1.
Depuis l'instalIntioM de Morone h Tn nte, Su«la, p. 18 (Horrom^e le 10 mai),
l.')8, 152, l.');3-15'i, 171 (le •'
août) demande d'avancer la xxiv* session, 187.
3. /6i./.,p. 112 (le 8 juillet), 122, 129 (le 19), 132 (Morone le 19).
CH. I. LE CONCILE MORONE 899
aussi }>eu à peu son jeu, oj)]iosa ses intrigues à leurs efforts aii})rès
des légats. Le lendemain de la session, Musotti, secrétaire de Lor-
raine, revenait de sa mission ù Rome a\'ec des arrangements pour
la marcbe du concile, favorables aux vues des Français^. Sans se
([lie
Musotti avait exjirimée de sa part, sans le mettre en avant, de
venir à Home conférer avec le Saint-Père sur les movens de termi-
soupçon ils ;
écrivirent donc au nonce en Espagne, Crivelli, et aussi au
duc d'Albe, conseiller influent du roi, de faire cesser l'opposition
de l'ambassadeur. En même temps, Morone réclamait l'intervention
de l'empereur auprès de son neveu, lui recommandait ^'aider à la
marche rapide des travaux. Les agents impériaux l'appuyèrent et
l'évêque de Csanad, qui allait prendre part au couronnement de
Maximilien comme roi de Hongrie, se chargea de diverses lettres et
partit bien stylé pour y joindre tous les commentaires désirables ^.
Pie IV intervenait lui aussi auprès de Philippe II et, par son
ordre, Crivelli entreprit les ministres aussi bien que le roi, les priant
de calmer les impatiences du comte : la cour romaine alla jusqu'à
solliciterson rappel, mais en même temps le pape lui écrivait à deux
reprises, de sa propre main, des lettres pressantes et pleines d'égards,
comme celles adressées récemment au cardinal de Lorraine. Il l'assu-
rait que la réforme serait aussi complète que possible, qu'elle se fît
accarerezzar... Sapemo che restaressimo ben d' accorda et conveniente... L'honore del
buon progressa et fine di questo concilio sara principal mente attribuito al buon mezzo
et opéra vostra. Constant, ihid., p. 483. Tous les mots sont pesés.
2. Susta, p. 132 (Morone à Borromée le 19 juillet); Constant, ibid., p. 196 en
note. Voir appendice, n°s XXXI et XXXII, les longues lettres du pape en
Espagne.
902 I.IV. l.VI. CONCILE DE PIE IV ET RESTAL'R. CATIIOIIOUE
iii^
pas mettre d'entraxe à la marche du «'oncilc. Dans des lettres
aualoprues, don Luis d'A\ila allirmail à son collèj^'ue <jue leur maître
commun n'axait pas les intentions «pie le comte lui prêtait en se
dcmenant ainsi : il et» a\ait même numifesté de toutes dilléreutes,
sinon contraires.
Devant cet assaut gcnéral, Luna n'insista pas du\antaj^c: d'ailleurs
ileut hieiitùt l'occasion déporter ses attaques sur un autre terrain les :
gences, le culte des saints, les vieux, les professions reli}»ieuse8, etc.,
seraient élaborés séparément dans des commissions de deux théolo-
que lui désormais les examinerait avec les évêques espagnols qu'il
pour battu. Lorsque, deux jours a}>rès. les léi/;its lirent distribuer
les articles de réforme générale, cpi'ils axaient dressés, d'après tant
de mémoires présentés dans les derniers niois p;ir les diverses nations,
Voir leur dépêche des 22 et 29 juillet, etc., Siista, p. 135-136, l'.l. \'t.i, uti-
1.
Philippe II, dans leur accord de mai. Mais le pontife ne croyait pas
que cet accord lui interdît de faire coopérer les autres souverains
au succès du concile. Et, puisque les Espagnols se permettaient de
tout régenter, force lui était d'opposer à leurs exigences les nécessités
des autres nations, afin de fixer les remèdes de réforme qui conve-
naient à celles-ci comme à ceux-là. Auprès de l'empereur, il faisait
1. Sur ces instructions voir la longue note de Constant au document 56, p. 196-
197. La réponse de l'empereur, pièce 63, p. 210-214, rappelle les délibérations
correspondantes du conseil aulique.
00'» iiv. i\i. <<.m;Ii.i m l'ii. i\ Il itF^ivLii. i:ath(»i.iqi;e
illf existe. »
facultés de cinquième
lequel il sollicitait ponr le cardinal français les
légat « Lui et ses
:
collègues ne pouvaient se dispenser de le tenir
au courant de tout, car il jouissait d'un grand prestige. » Le prési-
dent réclamait en plus des instructions précises sur un certain nombre
d'articles de réforme, qu'il venait de soumettre au concile, en parti-
culier pour celle des princes. « Le tout restait subordonné d'ailleurs
à laprompte conclusion de l'assemblée impossible en effet de pas- :
n'entrait pas dans ces vues, cela se comprend. Toutes ses démarches
récentes dévoilaient à moitié son intention, bien arrêtée dès le
gie gallicanes enseignaient cette nullité, ainsi que celle des mariages
de mineurs, contn' volonté des jiarents. Les and)assadeurs au
la
1. Voir CCS lettres dans Constant, à Lorraine !•• 7 août, j). .">25-527.
\>. 215-217;
Les notes insistent à bon droit sur In volonté du pape de terminfr If concile,
volonté dt'-j.T hi<'n arrêtée en juillet.
2. n.-|i.M Iw .1.- Moroni-. le 29
juillet, Su.sta, p. 149.
CH. I. LE CONCILE MOROME 907
pour iiiif année (1(> liaxail: t^'étail donc une concession aux I''spa-
chargé |
ar les nécessités du moment, les exigences jiersonnelles ou
collectives. » L'Index des livres revenait sur le tapis, et les conflits
entre le Saint-Ofîice et les Inquisitions nationales prenaient une
forme {tins aiguë, h propos du ])rocès de l'archevêque de Tolède,
liartolomco Carranza, et de son catéchisme, que Philippe II yiour-
suivait personnellement; il
y eut une vive discussion et des incidents
qui mirent encore L'arche%rque de Prague, qui
le concile en émoi *.
1.
rallavicini, ibid., I. XXII, r. ii, ^ 1; Susta, p. 136 (lettre des légats
• lu '22 juillet), 162 (Rorromée le 31).
2. Ibid., p. I'«'i-l'i7 (lellie des légats le 9 jnillef, rtc).
CH. I. LE CONCILE MORONE 909
1. Susta, ibid.,Y. 163-168; les légats à Borromée, plusieurs lettres du même jour.
CH. I. LE CONCILE MORONE 911
des princes, parce que, comme ses collègues, il devait attendre quelle
serait l'attitude des souverains. Il rappela, en terminant incauda —
venenum — que la grande majorité des nations avaient affirmé l'ins-
volonté ^.
nant qu'un secours assez peu efficace bien plus, ils se rendaient
;
que lui, depuis que les légats, sur le conseil du pape, le traitaient
avec la déférence qu'ils avaient pour Lorraine, l'admettaient avec
lui à toutes leurs délibérations.
ailleurs. Pie IV, par sympathie pour Venise qui sollicitait ce service,
déféra l'affaire au concile et chargea Morone de lui soumettre les
écrits du patriarche : favorable en qualité de conci-
Navagero lui était
1
916 LIV. I,VI. CONCILE DE PIE IV ET RESTAUR. CATHOLIQUE
graves, si bien que ses agents n'osèrent pas les communiquer tous
ensemble aux légats; ils ne les leur livrèrent que peu à peu, et le
impériale, gênait H
réforme générale non moins que la liberté du
concile, dont les princes avaient fait pourtant grand bruit jusqu'à
ce jour « Ces souverains qui s'entremettaient ainsi brusquement, ils
:
avaient été convoqués à satiété, attendus des années et, si les légats
ne pouvaient diriger le concile comme ils l'entendaient, de concert
avec le pape, ils n'avaient qu'à s'en aller, » L'archevêque sollicita
au moins l'ajournement de cet article à une session ultérieure.
Hosius plaida pour les nécessités et les malheurs de l'Allemagne,
vant une première esquisse, qu'elle annulait tous les recès, lois et
institutions antérieurs del'empire, ce qui aurait soulevé des
désordres sans fin, des troubles et des guerres. Les légats avaient
ensuite corrigé le texte et fait distribuer un second projet bien mo-
difié. Chacun restant sur ses positions, Draskowich menaçait de signi-
Mtioiis d'Iiirihbriick, Iva réforiues f|u elles uvHieiit eii> isagécs cuinrne
jtoHsihlcs : «
J/«*rMj)eriMir n'avait sans doute eu connaissance que du
texte |>riuiilif du décret, non du second, exfiédié seulement le 20 aoi'it,
pères qu'une}iartie des décrets, de réser\ er pour plus tard les réformes
des abus concernant le tem|)orel; les articles se trou\ aient ramenés,
par le fait, à trente-six, dont douze pour cette dernière partie '.
Une telle entreprise exigeait du temps, prolongeait le concile à une
date indéterminée: il était h craindre ((uc les Pères ne fussent jias
d'humeur à patienter, pas plus qu'à so contenter d'une réforme
ainsi tronfpiée; et cette crainte ne cessait de gagner en certitude,
à mesure «pie se révélait le détail des exigences impériales.
Avec l'ancien article trente-neu\ ième sur la réforme des jirinces.
elles repoussaient sans réserve le treizième, (jui supprinmit le droit
de patronage liiïc établi par prisilège ou sans titre authentique:
elles des restrictions assez imjiortantes sur huit an
soulevaient
moins des articles, comme sur le troisième (pii interdisait la musicpic
religieuse : elle était selon Ferdinand, très utile à la piété. Il
1.
Rnnaoignrincnts ronipIrnuMitairrs dans Susla, p. 213; Conc, p. 747, note 5,
déjà cité^.
2. Ci-dossu5,
p. 'J12. Lonc, p. 747 cl la longue note 1 ; l'allavicini, c. viii, § 5-6.
CH. I. LE CONCILE MORONE 919
Dans
leur correspondance du 31, les légats se déclaraient hors
d'état d'aboutir aussi promptement que Rome le désirait. Ils avaient
cédé sur la réforme des princes, en la renvoyant à une session ulté-
1.
Longue conversation avec le comte, «lu m^me jour, .Susta, p. 22.1-227
(dépêches des 5 et 6).
2. Pallavirini, r. ix,
§ 2; Susta, p. 221-22.'?. 220
3. Conc, ibid.,
p. 761-765, 774; ^ur ralîairc de Majte, Suola, ibid., t. iv,
p. 46, note 2; Index au mot noyas.
en. I. LE CONCILE MORONE 921
de leurs arguties.
Ce jour-là, 7 septembre, le concile admit dans ses rangs l'agent du
grand maître de Malte, Portugais Martin Royas de Portai Rubio. Il
le
exj>iré.
Ils purent alors s'occuper de la session et de son ordre du jour,
cela d«;concert avec les cardinaux: ils j.rocédèrent lentement
et furent vite arrêtés : tout d'abord ]»ar l'apjtroche de la date fixée
au IG. Toujours ])ressés d'en linir, ils auraient voulu la conserver.
et firent )>our cela l'impossible. Ils s'étaient d'ailleurs engagés à
1. Su*U,
p. TAl; Pallavicini, I. XXII, c. ix, § 3-4. Le bruit d'une suspension
courait rn rITct depuis un rorlain
temps au eonrile.
2. Dépêche de» légaUs le 15, Susta,
p. 242. Récit de la conférence de» théolo-
fiens dang Pall«\-icini, tbid., § 5-9.
CH. I. LE CONCILE MORONE 923
poser l'ajournement.
Les ambassadeurs, les Impériaux les premiers, réclamaient, avec
leur indiscrétion habituelle, le décret sur le mariage, et il n'avait
jias tenu à eux que la conférence des théologiens eût lieu ils la :
1. Susta, p. 230, 232, lettre des légats, citée par Pallavicini, c. x, au début.
924 LIV. I,VI. CONCILE DE PIE IV ET RESTAUH. CATHOLIQUE
bon hésiter? .\!ais les légats avaionl encore leur raison de soumettre
la définition à un nouvel examen : le 13, ils donc le
]>r()])Osèrcnt
ren\ t>i de la session au jetuii a|)rès la Saint -Martin, novembre:
18
peine et troj) lentement: cette activité n'en était que ]>lus obsédante.
De son côté l'empereur pesait trop, lui aussi, sur les délibérations
de rr^glise enseignante. En jirésence de ces deux forces encombrantes,
le pape seul pou\ ait et devait résoudre une situation si embrouillée.
Il
y était d'ailleurs décide : il voulait, coûte que coûte, clore prompte-
inent le concile et, le 4 septembre, en invitant les légats 5 céder sur
le conflitque venait de soulever la réforme des princes, il ajoutait
que le moment
était venu d'en finir ^, que j)crsonne ne pouvait s'y
1. Su«ta. ibid.,
t. m. p. 20.3, 2,3.5-236.
2. En mêmp trmp» que partait l<> ménioirr ju?lifir.Ttif de Morone ,i l'em-
pereur, ci-dc»ru9 p. 9J3.
CHAPITRE II
LA CONCLUSION DU CONCILE
ET LA RESTAURATION CATHOLIQUE
(septembre 1563 - décembre 1565).
Il désirait, par
exemple, que la bulle du conclave fût enregistrée
à Trente, approbante sàcrosancta synodo. Quant à l'usage du calice
et au mariage des prêtres (il ne cessait d'y penser), il se proposait,
ses agents devaient tout mettre en (cuvre pour obtenir cette con-
cession.Il revint à la charge dans sa
réponse h. ra]>ol(»gii' (!<• Morone
du août (ci-dessus, |i. 01. î
'J8 Il
rapjtelail tout <(ue le clergé
.
« ••
gnante ])rétendait trancher en deux mois une question (|ui axait pour
elle des de prati(pic, boules crsor l'organisation séculaire
siècles
ils axaient même mis de côté les mesures projetées contre les emjiê-
chements résidem-e, ]>arce (pu- les princes axaient
n la hur part
de resjionsabilité dans ces abus. Le concile fixerait, après la discus-
sion sur les vingt et un chapitres de réforme, la suite de l'ordie du
avaient déjà rempli six longues séam-es de trois heures, le L'>, jour
où les Impériaux inaugurèrent leurs comnuinic atious très xariées,
et les débats traînèrent jusqu'au 2 octobre.
délégué par les \alois. Celui-ci, jqtrés un séjour de jirès de deux ans
dans ce royaume, séjour qu'avait jtrécédé un autre d'une année en
Lspugne. <u)nnaissait à fond les alTaires des deux j^ays *, et était
en mesure de compléter les renseignements (pra\ait aiq>aravant
transmis sa corres])ondance, de redresser ceux (jue le cardinal de
l'errare y avait ajoutés pendant sa légation et dej)uis. Il \a sans
dire que les trois missions avaient potir but d"a[ilanir les end)arras
auxquels s«; heurtait la politique pontificale; par suite, d'assurer le
succès du concile, alors le principal, sinon l'unique souci de cette
politique.
Santa Croce, pièces 84, 86, 118 et note 4, et surtout Susta, p. 554-555.
930 I IV. I.>l. CONCILE DE PIF. IV KT RESTAUR. CATHOLIQUE
|ia|»f dut
démentir. Il se garda bien ci ailleurs de rejeter j'ouverturr
à Venise, après avoir jiris des mesures pour assurer le départ des
tance sur la réforme - ils assurèrent même qu'il n'y serait pas ques-
:
en finir.
qu'il fallait
Poche cose pertinenli
2. alla riforma et di non molto momento. Rapport des légats
du 20, Susta p. 255.
934 l.n. LVI. CONCILE OK Pli: IV I:T IIRSTAUn. CATHOLIQUE
canon. Le roi Très Chrétien ne saurait être réformé sans son con-
seiiteim^nt, ni excomnuiiiié que sous certaines conditions que détcr-
ii\inaient ses j)rivilèges.Les évoques ne sont que les usufruitiers de
leurs revenus, ils en doivent l'excédent aux pauvres, et le roi de
l'^rancc est le jiremier pauvre de son royaume c'est ce (juc ne cessa :
Les Français déclarèrent ensuite que, selon les ordres reçus, ils
lo rapport des légats du 23, Susta, p. 268-270. Sur l'csclandiv que souleva ce
discouru, p. 271-272; Cotte., p. 8 'il, noir 3; p. 8'é3, notes 1 et 5.
CH. II. LA CONCLUSIOiN DU CONCILE 935
rances laissèrent les léj^'ats assez incrédules, et ils s'en tinrent aux
recommandations reçues de Hotne.
Pie IV devança son hôte dans une première visite : ils entrèrent
aussitôt en conférence et sur toutes les questions qui se rattachaient
au concile. Ils écartèrent l'incartade de du Ferrier et, le 8 octobre,
la Secrétairerie d'Etat recommandait aux légats de se tenir sur la
Dans
les trois semaines que le cardinal passa à Rome, ils se mirent
d'accord à peu près sur les quatorze demandes que celui-ci présenta,
tant pour lui-même que pour assurer la conclusion du concile, en
ce qui concernait la réforme notamment ^. Au consistoire du
8 octobre, le pape exprimait sa satisfaction de l'heureuse entente,
couvrait Lorraine de fleurs et lui accordait plusieurs faveurs et
bénéfices, même pour ses parents les cardinaux d'Esté, l'oncle et le
1. Susla, p. 322; Pallavicini, c. iv, § 10. Sur le départ des ambassadeurs français,
pape et du cardinal fut décisif pour le concile, comme celui de Morone avec
l'empereur.
938 I.IV. INI. CONCILE DE PIK IV i: r HKSTAUH. «tATllOLIQUE
après sa dernière session, tous les décrets arrêtés de))uis ses jiremier»
IraAaux. Lorraine demandait tpie «xla se fît jtius tard, en dehors de
toute session; le ])aj)e y consentait, pourvu que cette répétition eût
l'air d'annoncer et de faire attendre sa projire confirmation des
décrets. 1,'iinj ortant aux ycu.x du cardinal était de faire par là
ratifier à nouveau les décrets portés sous .Iules III. et que les Fran-
çais refusaient d'.'ulmettre.
Il se montrait d'ailleurs généreux en faisant certifier aux évéques
espagnols et à (pielques Italiens qu'éntiméraient les articles 10 à 13
(tous ceux (pii le soutenaient dans rassemblée), qu'il avait rendu
d'eux bon témoignage au pa}te. (^elui-ci y joignait en effet ses ])ropre8
de préséance, dans lequel le pape leur avait donné tort, par égard
pour l'ambassadeur espagnol. Ils soupçonnaient certainement, d'après
les bavardages qui circulaient dans la suite du cardinal, que les légats
profiteraient de leur présence pour faire ratifier les décrets conci-
liaires de Jules III, que Henri II n'avait jamiais acceptés, ce qui serait
(ju'elle filt
encore ajournée.
Le pape en réalité n'admettait pas cpie l'élection eût été faite sans
son consentement, et par trois électeurs hérétiques sur six votants.
Il avait chargé .Morone de régler ce ]>oint avec les autres, pendant
^M légation aujirès de l'empereur; le léfjat y renonça finalement,
pour courir au ])lus pressé, le concile. Il rej)rit lafTaire en août, ]iar
l'intermédiaire du nonce Delfino et la confondit avec l'autre, celle
de la conclusion du concile. Sur la demande de Vu- \\\ l'crdinand
lui fit ]iarvenir (lin août) les actes olliciels de l'élection, du couronne-
ment, les lettres et formules par lesquelles .Maximilien reconnaissait,
eti tant que roi des Homains, la suprématie du sou\ erain ])()iit ifc. Le
deux princes eurent promis leur appui au concile. Il accepta les actes
qu'ils lui présentaient et dans lesquels le mot obsequium remplaçait
celui d'obedientia. Dans sa lettre du 4 de ce mois, Delfino vantait
aux légats la bienveillance dont ces princes faisaient étalage et con-
seillait vivement d'en profiter sans retard ^. Il entretint d'ailleurs
cette bienveillance le roi des Rom.ains, aussi bien que son
:
père, se
montra fidèle à sa
promesse d'orienter le concile vers le but auquel
tendaient les présidents. Il demandait d'ailleurs le chapeau pour
le nonce, en récompense des services rendus aux deux parties, revint
à la charge, mais n'eut satisfaction qu'en mars 1565.
La question de la réforme des princes restait toujours le gros
embarras : les partisans et les adversaires se maintenant sur leurs
tillon, déclaré hérétique en mars sentence qui avait fait grand bruit,
;
1. Susta, p. 270, 285, 288, 297-303, etc; Pallavicini, ibid., c. ii, en entier.
«I/.A CONCILE IME IV ET RKS1 Atn.
•
•» I I.IV. I.VI. Di: CATHOLIQUE
avec les actes établis dans les récents jiourparlers entre légats et
ambassadeurs, l^ majorité en était sunisainruciil édifiée, sans que les
taient pas, comme étant des leurs, les trois qui avaient été choisis dans
pitres, après les procédés, sinon brutaux, du moins par trop expé-
ditifs, du comte de Luna ;
le cinquième, réservant à Rome les
causes criminelles des évêques, et le viiigt et unième, que le
comte avait aussi blâmé, parce qu'il ne laissait pas aux évêques
tous les procès en première instance.
Il avait d'un autre côté obtenu l'assentiment des Impériaux pour
une de ses formules de protestation. Il se croyait donc maître du
CONCILES. IX. 31
946 i.jv. i.vi. i.ti.Nc.iLi: UL ru: i\ i:t niisTALH. cai iitiLiyuE
des légat» Itii aMiit adressé le 7 aMiit été rédigée dans renlourage
'.
de Morcuie, sinon par lui, chargée des notes qu'y a\ait ajoutées son
secrétaire, l'évéque d'Iscliia, l'ilippo (Iherio; il étahlissuit les deux
points de \ ue contraires, les <;irconslances et l«'s inconvénient» que
soulevaient les adversaires du proponentibim le^utis.
Le mémoire opj>osait aux ^(rétentions de ri^s]>a^'n<)| et des dijilo-
mntes ses alliés, à celle surtout d'exercer le drt)it de j>ro])osition
des é\ èijues, la manière de voir des légats, de leurs conseillers et
aussi de leaucoup de Pères. En fin do coni])te et jxmr acheminer
le concile une conclusion promj)te, honorahle et fructueuse, les
\ ers
}»ropos.
Alors qu'ils attendaient les réponses de Rome, les légats reçurent,
le !'• octobre, les importantes déjicches de Delfino du 4 et du 5. L'en»pe-
reur admettait que le concile ])rononvât sa clôture dans la session
suivante *, à condition qu'il définît les trente-cinq articles de réforme
(ju'il avait élaborés naguère, en leur adjoignant de sérieuses
amé-
liorations, et cela de l'Lglise d'Allemagne. La réforme
dans l'intérêt
des princes elle-même se bornerait à renouveler quelques canons et
constitutions anciennes, au choix du concile. Les and)assadeurs
taxée d'entêtement.
Quant à eux, ils ne cessaient d'aller de l'avant : le 10, au reçu
des lettres de l'empereur, ils arrêtèrent l'accord de garantie avec
les Impériaux, tel que Ferdinand l'autorisait ils le firent aussitôt
:
citaient les légats, mais en^a^eait à les tenir secrets, ainsi que
il les
les hrefs de oon;;é aux évcipics, à ne s'en servir ipi'en cas de nécessité.
Il
préférait t(»ujours ipTils en restassent à soji règlement du mois
de mai. par leipiel seul il se croyait eriffagé. A son a\is, les Ixuines
nouNclles (pie les légats donnaient sur le changement d'attitude de
1. Voir les Irllrps dr I.i Srcrclairrrio d'État dans Constant, pièces 105 et 106.
2. Susta, p. 2.39. 248, etc.
CH. II, LA CONCLUSION DU CONCILE 949
mariages; les uns étaient pour, les autres contre; le pape, en tant que
docteur privé, se prononçait pour l'affirmative ^, et le cardinal Dolera
mandait que les théologiens avaient fini par se ranger à son avis.
p. 899, note 1 902, note 2 906, note 3, d'après les correspondants du concile à Rome.
; ;
l>lr :
« Il fallait |>roj;resser sans cesse, en linir bientôt et ne se servir
drs brefs récents sur la formule propnncnhhus le^ntis qu'h la conclu-
sion du concile
déclaration <jue les légats en déduiraient (ils gar-
; la
1.
Quanle parole egU U dira, saranno tanii lacci et tanti ingaiini. Susta,
p. .343. Veir cettr longur dépêche, p. 342-345.
CH. II. LA CONCLUSION DU CONCILE 951
prescrivait pour tous les trois ans seulement ? Bref, le 21 octobre, les
l(''^ats iiN aient reçu une dernière pétition m ce sons, signée il'unc
il
protestait de sou iiulôpciidancc devant les j»ouvoirs civils (i'inijtrn-
deiit !) et défendait, contre les docteurs d'Alcala. le ])riinat de Tolède,
actes du concile.
La grande ne tarda pas à surgir entre les }tartisans de la
bataille
oiilrr Pallnviciiii, loc. ctl., Susta cl Constant, index, au mot Fariicse. Morone
char{(ea de né(;ocier rnfTairr do sa démission iVvéquc de VintimiJle, puis son
agrnt à Romo, Luiffi Fedrie.
2. D après les cairuls faits rn parrourant série des votes.
qur j'ai la
CH. II. LA CONCLUSION DU CONCILE 955
devait, par suite, avoir lieu à portée du collateur, dans son voi-
sinage, partir de Rome la plupart du temps et y aboutir. Cette
manière de voir dominait dans la commission, et le })arti italien
s'efforçait de prévaloir, après l'avoir introduite
la faire dans le
deux cent mille ducats de revenu et qu'il était prêt à de plus gros
sacrifices, s'il le fallait. Il était facile de répondre qu'un pontife, si
gnés, neuf sur dix-huit, étaient des Italiens i\\i'\ (iront bloc contre
les autres; tant de nations diverses et parfois opposées ne surentpas
il ajouta
que ceux qui se permettraient des invectives quelconques
pourraient se voir chasser de l'assemblée. Cela était-il à l'adresse
de l'évêque de Ségovie ? Quoi qu'il en soit, les doléances des évêques
espagnols continuèrent les jours suivants, même de la part de
l'évêque de Salamanque, qui passait pour modéré, quelque peu
romain. Ils revendiquaient maintenant les privilèges de leur Inquisi-
tion. Les Portugais faisaient chorus avec eux, cela va sans dire,
et encore au sujet des causes criminelles des évêques, qu'il ne
convenait pas, selon eux, d'abandonner à la curie. Ils réclamaient
le rappel en discussion de certains articles qu'ils prétendaient avoir
précis, concerté avecle pape, et qui avait pour but de clore prompte-
Il
parla tluiaTit deux heures de suile, a\ee son élo(iuence ha)>ituelle
1.
Lévrquo do BrrtiiuTo Fairrita. Cnnr., p. ît.'>1, noto 2: sonini.iir*' «lu (lisro»ir«,
!.«***
It'jjuts avait-Il I
|K»iiitant détidé d'en finir toute (|ue coûte, dr fixer
le décret do réforme, celui sur «le mariaj^e se Iroiixant le sacreuienl
à terminé. Pour se faiic nue maj(»rité. ils (•(uiiplaienl non
peu près
seulement sur le eardinal dr Lorraine, mais enrtire sur- l;i (li\ision
qui venait d'éclater entre les KsjUij;nols, à iiro|)os de la prof «si.it ion
tjue les intransigeants
\oulaierU |>résentor '. L'évètpic de Salamarujuc
s'était fait, selon son habitude, le chef d'un tiers part «pii considérait i
Temporisateur, avait pris son temps! Il est vrai (pi il n'était ])a3
resté iiiactif; s'il ne s'était pas révélé derrière les ajjitafions de son
charrfé d'aiïaires, il avait jilus d'une fois liarcelé le pa|>e de ses exi-
lui répondre que ceux-ci ne ])ouvaient ]>as être bien disposés, car
ils venaient de s'em])arer des villes libres de Hamberg et de Wurz-
bourg en Franconie: ils avaient ]dutôt l'air de \ouloir se présenter à
Trente les armes à la main, el non en pécheiirs repentants*.
Sans ]treiidri' la peine de ré]iondre lui-même àl'apolojrie des légats,
le Catholique ]iar son agent, en celte audience du 8,
faisait résoudre
avaient présentées au sujet des embar-
les tpiatre diflicultés <pi'ils lui
ras du concile. |{és(Midre n'ost pas le terme oxa( t. car le roi se bor-
nait aux assurances de sa bonne xolonfé, pimr le passé comme
'i. l'riso df
W'ui/huurg aiuioïK'éo aux légats Ip 16 octobre. Siista, p. 324. Le
papr (lut répt>iuliT nu roi d'Lspagnr vers cclto rialc, avant <]in' !< cardinal de
Lorraine quittât l<nmo.
CH. II, LA CONCLUSION DU CONCILE 961
cjuelles, selon lui. le concile devait opérer. Les légats crurent bon
de répondre non moins longuement, au discours comme à la lettre.
Ils prièrent d'abord le diplomate de prouver sa bonne volonté et
attestèrent qu'ils n'avaient rien écrit contre lui nulle part, mais
rances, et lit
]>(Mi a])rès ]'arlir ses deux «Mivoyés avec des instrue-
ti<»ns concernant le congrès, mais à ses yeux le projet n'aAait pas de
peine obtenu fpielque résultat, que cette issue était un fait accompli.
('>e
jour-Iù. d«' bon matin, le collège des légats délibéra a\ec les deux
cardinaux, les patriarches et les notables du concile sur les tr«»is
d'après des coutumes immémoriables, les cas plus graves, que les
accusés peu\«Mit arrêter en faisant défaut, atrocinrrs ni fjinhiis
tinu'litr fiiga, contre lesqu<'ls par suite il faut procéder sommaire-
j>reinière instance et dans le délai de deux ans. sans qu'il fut |)ermis
h n'inqiorte <pii d'évoipicr l'airaire, en dehors du jtape. Celui-ci par
contre fut autorisé à le faire ex urgente rationahilique causa et ralionr
nnhiliuni personarum. Les archevêques d'Otrante et de Rossano
firent ajouter la mention des causes qunesecundum ranonicas sanc-
lianes apud Sedem Apostolicam \iinf trarlandae.
\ inrent ensuite les chajiilres ((uatre et i
in«(. ipii furent réunis,
]»arce qu'ils se rapportaient l'un et l'antre aux causes criminelN's
des évêques. Les causes mineures furent attribuées au synode ]»ro-
vincial. c'est-à-dire à ses délégués et la comnnssion supprima défi-
I. Conc, p. 957-938.
CH. II. LA CONCLUSION DU CONCILE 965
pour le mieux une conclusion honorable. Les légats mirent tout de suite
lecardinal de Lorraine au courant des dernières réponses de Rome; il
accepta sans trop de difficulté le rôle qu'ils voulaient lui faire jouer.
Il fut convenu que les intéressés garderaient le secret le plus absolu,
jusqu'au moment où se présenterait l'occasion favorable de brus-
quer cette conclusion. En attendant, ils s'occupèrent uniquement
de la session.
La congrégation préparatoire eut lieu dans la soirée et fut mou-
vementée. Le concile en écarta tous les non-définiteurs, procureurs ou
nels, la nature et j'oiif^ine des li«'iis ronjupaux ainsi <|iie leur iiidisso-
lultilité.
premier vote.
Toiil préxoir (railleiiis (|ue cette session serait laborieuse.
faisait
trali(|nait en l'!s]ia{i;nc.
avait mis arrêt sur les re\enus. h projios
d'une pension de cent écns d'or «pi'il jtrétcndait lui être duc.
Le premier ])résidcnl constata néanmoins (jue l'unanimité était
faite, excepté sur les mêmes deuxième et (;in«[uième articles et sur
le sixième, des dispenses et absolutions é]tiscopales. Une dernière
rédaction de ces trois chapitres, duc à l'archevccpie de Zara, avait
recueilli une faihle majorité de cent vingt-deux, cent vingt et cent
dix-huit voix. Morcuie proposa de les revoir, de les amender, tout en
les tenant pour actpiis. l'^t, en elTet, la commission les reprit dès le
La marche à la clôture.
Cfuicile : ils sont des honnnes, iu)n des anges, hommes nonangeli. II
faut agir avec les princes comme avec les hérétiques, les ramener
au bien par de bons exemples, non j)ar des menaces, procéder en
tout avec sagesse, religion et mesure chrétienne, modeste et pie, chris-
tiiinr et »
pnidenlcr.
Le président lit al(»rs lire les articles de réforme qui restaient du
projet mis en o'uvre, depuis le vingt-deuxième jusqu'au trente-
cinquième, avec les modifications qu'y avaient imposées les récentes
réclamations de ces mêmes |)rinces. Le concile devait en tirer un
décret convenable.
Le cardinal de Lorraine développa ensuite le jirogramine concerté
avec le bureau il reprit le tableau des malh<'urs <le la France, dont le
;
dissiper les doutes que les novateurs avaient élevés contre eux et
rassurer la conscience des fidèles, même sans espoir de ramener les
requête écrite d'une dizaine d'entre eux Quant aux évêques à l'aise,
^.
ils sollicitaient du
pape, les Espagnols comme les autres, pour eux,
leur famille, leurs amis, leur diocèse une multitude de faveurs spiri-
1. Susta, p. 395 ;
voir à la suite la lettre de Morone sur le même sujet; Constant,
ibid., p. 387, noie 14.
974 LIV. LVI. CONCILE DE PIE IV ET RESTAUR, CATHOLIQUE
pour couvrir les charges que lui apportaient les procès. Le })roblème
]iou\oir civil et des laïcs, aussi bien que de la cour romaine, fut
longuement débattu; toutefois majorité jugea bon de les main-
la
jusqu'au Plusieurs
jeudi 18. définiteurs se plaignirent de l'insulfi-
sance des débats sur certains articles plus importants ils avaient
:
chapitres, dont sept pour les religieuses; ils les réduisirent ensuite à
vingt-trois, y compris six pour ces dernières, et la discussion en
commença le 23.
Ils étaient en général assez superficiels et n'atteignaient pas, il
CONCILES. — IX. — 32
978 LIV. LVI. CONCILE DE PIE IV ET RESTAUR. CATHOLIQUE
ordres, dont sans doute la conduite était plus exemplaire que la vie
des autres : les feuillants ou cisterciens de France et les conven-
tuels.
tance, c'est qu'ils eurent encore à les discuter avec les six premiers
chapitres de réforme générale, dont ils venaient de recevoir le texte.
L'archevêque de Hraga unissait étroitement, les confondant pour
deux réformes et allait jusqu'à réclamer, avec plusieurs
ainsi dire, les
gatoire, des indulgences et du culte des saints, etc.; en tant que ces
abus touchaient à l'ordre temporel, comme provenant surtout des
ou des magistrats qui les appliquaient. Cet empressement
lois civiles
religion et dans l'intérêt de la piété, que pour le bruit que les pro-
testants faisaient autour d'elles, depuis Luther. En dépit des abus
dont elles étaient l'origine, elles n'avaient rien perdu de leur impor-
tance aux yeux des fidèles.
Les légats songeaient même à laisser tomber les deux autres
articles, toujours, et uniquement pour en finir sans retard. La com-
mission somnola queliiues jours, puis le cardinal de Lorraine vint
la aflirmait qu'il serait mal reçu en France, s'il n'y
réveiller : il
mit jusqu'à présenter une lettre ancienne déjà, dans laquelle Phi-
lippe II s'engageait à garantir la liberté du conclave, en cas de
que les deux décrets avaient été adoptés à une grande majorité.
Le secrétaire communiqua ensuite un nouveau projet de réforme
fixer ce point dans un décret spécial. Il fut suivi en cela par la majo-
rité, ainsi que pour la p-lupart de ses réserves et, ai)rès l'émission
des avis, généralement assez courts, Morone conclut que le plus
grand nombre des articles avaient besoin d'être amendés, à quoi
la commission allait procéder immédiatement. L'assemblée se sépara
\ ers huit heures du soir, et les légats mandaient à Rome, sans doute
]>our ne pas alarmer le pape, qu'elle s'était mise d'accord sur tout;
l'opposition n'était n enue que de quatorze prélats,
toiis Espagnols,
mais simplement recommandé aux Pères de prier cette nuit pour que
Dieu permît de la prononcer le surlendemain l'importance des matières ;
dier les Pères à la fin de la session suivante : Morone les laissa libres
diplomatic[ue.
La réponse fut d'ailleurs péremptoire Acclaïuaverunt : : Placet !
Morone recommanda ensuite la tenue qui convenait en ces circons-
tances solennelle^ : «
Que les Pères s'abstiennent de désordres e1
tion, versant des larmes de joie et se félicitant les uns les autres de
pouvoir rejoindre enfin leur église, même sans avoir terminé leur tâche.
1. Sin minus cogilale, si qua mala ei'cnient, de iis vos reddere dehehitis ralionem,
lion autem nos legati et praesidentes. Voir le compte rendu, Conc, p. 1075.
2. Absti néant a lumultibus et ab lis quae non décent modestiam et sanctitalem.
Ibid,
CH. II, LA CONCLUSION DU CONCILE 985
tience de ses évêques, pressés de partir comme tous les autres Les !
XIII, xvi). Il
poursuivait les clercs concubinaires, les bâtards de
A même
congrégation, Morone communiqua jdusieurs actes,
la
Pie IV, à la suite des travaux mis en train par ordre de Paul IV.
Une commission, que présidait l'archevêque de Prague, avait fonc-
tionné, nous l'avons vu, ébauché un programme, entrepris un tableau
de condamnations, qu'elle ne put achever, à cause des obstacles
auxquels se heurtait la recherche des livres incriminés. Les légats con-
seillèrent de renvoyer le travail au pape et à sa Congrégation perma-
nente de l'Index; celle-ci notamment avait à son service,
pour
construire un index, beaucoup plus de moyens qu'une assemblée
délibérante, qui ne siégeait que peu de temps.
jugèrent prudent de renvoyer de même au pape le projet de
Ils
Salaman({uc,
Morone rappela que certains définiteurs avaient exprimé le vœu,
Il en
que l'assemblée confirmât toutes ses décisions antérieures.
était question depuis le retour du cardinal de Lorraine, car celui-ci
ne se relâchait en rien de sa campagne les Pères avaient été son- :
cardinal de Lorraine, qui avait préparé cette mise en scène avec les
s'adressaient aux trois papes qui avaient dirigé le concile, aux empe-
reurs Charles-Quint et Ferdinand ^, aux légats, aux cardinaux et
appendice.
994 1,1V. I.VI. CONCILE DE PIE IV ET RESTAUR. CATHOLIQUE
il
n'accepta de signer qu'en réservant l'assentiment du roi Catho-
lique, ce que les légats refusèrent d'admettre. Les autres ambas-
sadeurs accédèrent tous, dans les formes les plus étendues, le 6,
mais il fallut tenir compte de leur rang de préséance établi par
l'usage dans une première série figurèrent les orateurs ecclésiasti-
:
ques, dans une seconde les laïcs; on dut faire deux places spé-
ciales à ceux de Suisse eux-mêmes, l'abbé de Notre-Dame des
Ermites (Einsieldeln), Joachim Eichhorn, représentant le clergé du
pays, et le chevalier Melchior Lussy pour les cantons catholiques ^.
Chez ces montagnards, clergé et laïcs se séparaient entre eux
comme du reste du monde.
Tous ces diplomates jurèrent obéissance au concile, au nom de
ceux qu'ils représentaient. Il se passa même un fait assez singulier.
1. Pallavicini, 1.
XXIV, c. ix, § 2.
2. Id., ibid., c. vni, § 1120
14-15; Conc., p. sq.
3. Conc, p. 1122, note 1.
CH. II. LA CONCLUSION DU CONCILE 995
était décidé à compléter Toeiu re, à la faire exécuter dans toute son
étendue. Et tout d'abord la résidence serait observée en son entier,
le pape dut imposer plus d'une fois son arbitrage entre ces auxi-
ceptes du concile auraient toute leur rigueur, quand les divers pays
doyen, Rodolfo Pio da Carpi, était absent, retenu par la goutte; mais,
après sa mort, son successeur Francesco Pisani apposa sa signature
à la suite de celle du pape le 30 juin, et trois cardinaux l'imitèrent *.
Ainsi se complétait le vote du 26 janvier, par l'accord unanime des
cardinaux de curie, moins toutefois Madruzzo.
Dans ce document important. Pie IV, après avoir raconté au long
les péripéties à travers lesquelles le concile avait passé sous ses deux
1. Ce procès-verbal a été
imprimé en tête de la bulle de confirmation dans
toutes les éditions des actes du concile.
Pastor, p. 291.
2.
en œuvre toute leur science. Les curiaux surent faire valoir que,
pour satisfaire à l'obligation de la résidence, les évêques de la cour
romaine ne manqueraient pas d'entraîner avec eux nombre d'arti-
sans, changeurs, marchands, même des artistes ce serait une grande :
pajie à la compléter,
à l'expliquer dans ses parties obscures ? »
Ces longues discussions aboutirent toutefois à une mesure d'impor-
tance. Pie IV avertit le consistoire, en manière de décision, que le
romaine, qui porta dès lors le nom du concile, parce qu'elle assumait
la responsabilité de ses décrets. Elle avait fonctionné avant nmême
1. Publrée dans les Acla concilii Tridentini, à la suite des bulles de confir-
mation.
CH. II. LA CONCLUSION DU CONCILE 1003
par céder quelque peu, par égard pour l'apologéticfue. Pie IV reprit
le tableau dès son exaltation Seripandi reçut mission de rassem-
:
Après la lecture du bref, le 30, le débat reprit de plus belle dans cinq
congrégations successives, de ce jour au 12 février, et la majorité
résolut de remplacer l'Index de Paul IV par un autre mieux adapté
aux circonstances. Un comité de cinq Pères, présidé par l'arche-
vêque de Zara, rédigea une première résolution que les définiteurs
eurent en main le 17. Elle proposait de nommer une commission d'im-
])ortance, par le nombre et le mérite de ses membres, qui recherche-
rait les livres, les passages incriminés, les censures portées, inviterait
les intéressés à se justifier en personne. Le concile les entendrait
Aolontiers et leur accorderait un sauf-conduit leur garantissant toute
sécurité. L'assemblée se rallia à cette combinaison, après l'avoir
examinée sérieusement(ci-dessus,p.617avecla liste des commissaires).
Le même jour, cette enquête fut confiée à dix-huit Pères, le
ranza, valut
lui des déboires de la part de l'agent d'Espagne, des
des Acta concilii, sont résumées par Pastor. ibid., p. 802-303; il en signale avec
raison l'imporlance.
1006 r.IV. I.Vl. CONCILE DE PIE IV ET RESTAUR. CATHOLIQUE
sible de retirer.
Ces règles fournissaient le moyen de résoudre plus facilement les
diflicultés d'application de l'Index. La congrégation générale fut
appelée à donner son avis sur elles, du 30 janvier au 10 février, et
il s'en produisit d'importants^; puis la commission resta en sus-
])ens et les documents assemblés (catalogue, règles) furent emportés
à Rome après la dis])ersion des Itères. Pie IV, voulant terminer
cette entreprise importante, les soumit à l'examen de quatre de
ceux-ci, les archevêques de Zara et de Lanciano, les évêques de
Modène et de la Cava (Caselli), et leur adjoignit comme secrétaire
un des théologiens les plus influents duconcile, le dominicain por-
tugais Frances Fureiro, attaché désormais à la cour de Rome. Le
travail était d'ailleurs assez avancé pour qu'il fût mis au point
en quelques semaines.
Le pontife voulut y prendre part eu personne, et provoqua des
améliorations importantes, qui comblaient des lacunes, suppri-
maient nombre de fautes, même des obscurités. Il écarta notamment
deux catalogues : un premier qui frappait d'interdit toute une série
d'éditions de la Bible; l'autre atteignait
d'imprimeurs, une liste
1. Mentionnés par Pastor, ibùL, p, 302 note 8; 303 note 5; Conc. Trident.
t. VIII, p. 306-323, pasicim.
CH. II. LA CONCLUSION DU CONCILE 1007
les plus lus de])uis l'origine de l'imjjrimerie, étaient fort mal ou pas
jours le livre de religion par excellence, mais les enfants et les igno-
rants avaient d'abord besoin d'une formation, d'une culture élé-
mentaire, religieuse aussi bien que générale, qui les préparerait à
la comprendre.
L'assemblée, absorbée par le souci d'établir le texte de la Vulgate,
puis par d'autres travaux, laissa dormir son projet; l'empereur
Ferdinand le reprit plus tard, le soumit vers 1551 à l'université de
Vienne, puis aux jésuites, et saint Pierre Canisius composa un
1008 LIV. LVI. CONCILE DE PIE IV ET RESTAUR. CATHOLIQUE
nal Borromée joua ici le rôle prépondérant et fut pour ainsi dire le
créateur du catéchisme du concile, le \Tai catéchisme romaiii et
universel.
Dès les premiers mois de l'année 1564, il appelait à son aide une
commission comprenant tous les bons ouvriers qui, dans les derniers
temps, collaboraient aux grands travaux de la curie comme du con-
archevêques de Zara et de Lanciano, l'évêque de Modène,
cile, les
La Vulgate.
grecque et latine, celui des critiques, des copistes même, fit rassem-
CH. II. LA CONCLUSION DU CONCILE JOll
cations, à plus forte raison les versions polyglottes qui furent entre-
prises, ne remplaçaient nullement la Vulgate, qui était indispensable,
comme texte officiel. Le dernier cardinal, devenu i>ape, voulut en
finir une nouvelle commission cardinalice révisa les notes que Sirleti
:
qu'au concile, en 1545, et sur l'activité de Sirleti, qui en fut le princifal ouvrier,
Toip Pastor, Geschichte der Pàpste, t. x, p. 148-154.
1012 LIV. LVI. CONCILE DE PIE IV ET RESTAUR. CATHOLIQUE
1. //'/(/., p. 560-562.
CH. H. LA CONCLUSION DU CONCILE 1013
occupés pour pouvoir se servir d'un office plus étendu. Saint Ignace
de Loyola obtint de Jules III cet usage, pour les prêtres de sa
compagnie. Les ap])réciations variaient beaucoup, même sur l'ortho-
doxie du livre; la mauvaise impression qu'il avait produite empira,
lorsque son texte servit en partie à la rédaction du Prayer Book,
que les oncles calvinistes du roi Edouard VI imposèrent, en 1550,
à l'Église anglicane.
En1558, Paul IV interdit la récitation de ce bréviaire. Lui-même
en avait dressé un, pareillement abrégé, et obtenu du pape
Clément VII la permission d'en faire l'essai, ainsi que les prêtres de
sa congrégation naissante. Devenu pape, il le fit réviser par le cardi-
romain, dont celui-ci n'était qu'un abrégé. Mais il ne }fut jas s'en
tenir là.
Le clergé d'Aragon, l'archevêque de Saragosse en tête, lui dénon-
çait, en même temps qu'au pape, les abus auxquels donnait lieu
l'enqiloi du bréviaire de Sainte-Croix. L'assemblée se contenta de
faire dresser un catalogue des innovations répréhensibles de Qui-
nones soumit au pape, le 23 novembre 1762, avec un projet
et le
multipliant les
psaumes, mais on ne toucha pas aux hymnes, pas
plus qu'aux aiitres poésies liturgiques. La commission, soucieuse
par ailleurs d'apporter à son œuvre le moins d'innovations possible,
jugea bon de supprimer quelques fêtes secondaires, celles de saint
Joachim et de sainte Anne, la Présentation de la sainte Vierge au
Temple, etc. ^. Et, innovation importante, qui ne
manqua pas d'être
soulignée, pour première la quatre grands docteurs
fois les de l'Eglise
grecque fournirent à celle d'Occident des textes de leurs œuvres
traduits en latin et ap])ropriés à la prière publique.
Le Bréviaire romain et le Missel furent imprimés, puis déclarés
obligatoires par bulles, le premier le 16 juillet 1568, le second le
14 du même mois de 1570, pour toutes les Églises qui n'avaient pas
une liturgie propre, remontant à plus de deux cents ans d'existence.
Par ces mêmes bulles, le Saint-Siège se réservait la faculté d'intro-
duire dans ces deux livres les améliorations qui seraient jugées
nécessaires. L'impression resta le monopole de l'éditeur Paul Manuce;
toutefois Pie IV autorisa bientôt certaines contrées, comme l'Espagne,
les ou>Tiers qui l'avaient secondée. Il n'en fit d'ailleurs plus qu'une,
1. Ibid., p. 348-349.
1020 LIV. LVI. CONCILE DE PIE IV ET RESTAUR. CATHOLIQUE
des Pères faisait honte à son oisiveté et à son laisser-aller; leur pau-
vreté et leur détachement contrastait avec son attachement aux
richesses et au bien-être. Cette opposition les aurait fortement gênés,
s'ilsn'avaient eu l'appui de puissants personnages, comme le cardi-
nal Alessandro Farnèse, qui les protégea pendant plus de quarante
ans et fit bâtir à ses frais leur église du Gesu. Pie IV, quant à lui,
après s'être laissé induire à prendre leurs théologiens Laynez et
Salemcron pour défenseurs de ses prérogatives au concile de Trente,
reconnut assez tard les S6r\ ices de la compagnie et ses mérites à ;
passe dès lors ses journées à confesser, à donner des conseils, dans
son lit (avec l'autorisation du pape), lorsque la vieillesse le jiaralyse
tout à fait. La haute aristocratie, les grandes dames, les cardinaux
eux-mêmes se pressent autour de lui, à côté des ])rélats, après les
artisans de tout degré et les gens de condition inférieure. En 1563,
YOratorio, qui achève de s'organiser, s'installe dans la belle et vaste
église de Saint-Jean des Florentins, non loin du pont Saint-Ange,
entre les deux quartiers mentionnés plus haut. Après la mort du pa]>c,
elle s'ouvre à la congrégation nouvelle, issue de YOratorio et dont
1. Ihid., p. 266-267, 289-294, 357-369. L'église avec toutes ses chapcHes ne fut
terminée qu'à la fin du x\a^ siècle.
CONCLUSION
({iTelle n'existapas pour eux. C'est ainsi que nous voyons toujours
des gi'ands princes de la chrétienté réclamer sans cesse le concile,
mais uJ! concile spécialement pour eux, qui ne fût pas celui du voisin.
Avec Pie IV, de nouveaux embarras viennent compliquer ceux
du passé et trois souverains disputent alors au pape la direction
de l'Eglise enseignante, l'empereur Ferdinand, le roi Philippe II
le Catholique et la
demi-huguenote Catherine de Médicis. Mais le
nouveau pape, diplomate habile en même temps que temporisateur,
montrer énergique, autoritaire quand il le faut ainsi l'atteste
sait se :
en même temps il
intervient, avec décision, discrètement, mais sans
CH. II. LA CONCLUSION DU CONCILE 1023
Saint-Siège.
A Rome, le pontife trace le programme des débats, sur avis de
ses cardinaux transforme, en suit toutes
et théologiens, le corrige, le
les vicissitudes et les
phases à Trente. Son action se précise encore
nant, fait voter par lui tout \n\ ensemble de décrets et, quand il
voit qu'il lui est impossible d'obtenir davantage, prépare longue-
ment et provoque le renvoi des Pères, dans des circonstances où
ilsne de.nandaient pas mieux que de se retirer.
du concile de Trente s'embrouilla dans une telle
L'existerice
pièces par les protestants, établi une réforme quelconque qui suffi-
sait, à condition que le pape sût la compléter et la faire appliquer.
Restait toutefois la réforme des abus que le pouvoir civil multi-
pliait contre Pliglise; réforme qui ne pouvait avoir lieu que par
une entente entre ce pouvoir et la papauté. D'après le programme
convenu avec l'empereur Ferdinand, et qui ouvrait les ^ oies à cette
entente, nouveau chef du concile n'avait qu'à compléter la réforme
le
quand même il n'y eût pas toujours entente entre eux, sut s'impo-
ser, plus que précédemment, causant parfois un grand embarras à
la majorité. Les Espagnols avec les Portugais, trente ou quarante
CH. II. LA CONCLUSION DU CONCILE 1025
et de Pénitence.
Nous savons que Pie IV fut plus favorisé quant au nombre de ses
définiteurs. Dans la session vingt et unième, une assemblée de cenl
quatre-vingt-trois nuenibres écarta le débat concernant la commu-
nion avec le calice et règlement au Saint-Siège. Un
en renvoya le
par tous moyens en son pouvoir, bulles, brefs, lettres, missions, etc.,
tous les princes chrétiens et tous ceux, évcques et prélats qui avaient,
de par la discipline et la coutume universelle, le devoir de prendre
part à l'assemblée comme membres de l'Église enseignante. Il
n'oublia ni les patriarches orthodoxes de l'Orient, ni les souverains
de race et de croyance analogues, le tsar de Moscou, le roi d'Abyssi-
de prévoir que les princes, avec qui le pape avait désormais à comp-
ter,redoubleraient d'exigences et s'entêteraient d'autant plus à tout
accaparer, qu'ils n'avaient plus affaire qu'à l'Église romaine.
L'histoire du concile se continuera donc par sa mise en pratique.
Celle-cine sera possible qu'avec l'assentiment des princes et leur
concours. Le clergé avait trop besoin d'eux, s'il voulait en faire
observer les règlements, bien plus les promulguer, c'est-à-dire les
rendre obligatoires, en rendre l'application facile. Les premiers
embarras et les plus graves vinrent de la monarchie française *,
parce qu'elle n'avait pas pris part au concile de Jules III, non plus
qu'à la conclusion de celui de Paiil IV. Elle avait même protesté
ne pouvoir accepter leurs décisions, ] arce que celles-ci consacraient
la suprématie de l'autorité pontificale sur les privilèges du pouvoir
civil et les libertés de l'Église gallicane. L'attitude des évêques
par exemple, revendiqua lui aussi les privilèges multiples que les
papes du moyen âge avaient prodigués à ses prédécesseurs dans les
divers États dont le bloc constituait sa monarchie. Les fonctionnaires
de ces provinces déployèrent beaucoup de zèle à les défendre, en
Italie surtout,où le pape soutenait avec le plus d'énergie les préro-
gatives de l'Église romaine. Saint Charles en particulier se heurta
In Dei nomine.
Ego Joannes cardinalis Moronus S.R.E. episcopus Praenestinus. in
sacro concilio oecumenico Tridentino Smi D.N. Pii papae quartl et sanctae
Sedis Apcae legatus de latere et praesidens, manu propria dilliniens
subscripsi.
Ego Stanislaus Hosius tituli S. Pancratii presbyter cardinalis Var-
miensis, in eodem sacro concilio oecumenico Tridentino ejusdem Smi
D.N. Pii papae quarti et sanctae Sedis Apcae legatus de latere et praesi-
dens, manu propria subscripsi.
Ego Ludovicus tt. S. C>Tiaci in Tlurmis cardinalis Simoneta, in eodem
concilio legatus et praesidens, subscripsi.
Ego B. cardinalis Naugerius tituli S. Nicolai intra imagines, in eodem
concilio oecumenico Tridentino legatus et praesidens, subscripsi.
SuBSCRIPTIONES CARDINALIUM
niens subscripsi.
3. Ego Joannes Trevisanus patriarcha Venetiarum propria manu
subscripsi diiïiniens et accepta us.
1030 SUBSCRIPTIOiNES PATRUM
SuBSCRIPTIONES A.RCHIEP1SCOPOBIIM
subscripsi.
23. Ego Octavianus Praeconius Franciscanus a Messana archiep.
Panormitanus definiens subscripsi manu propria.
24. Ego Antonius lustinianus Chiensis archiep. Naxiensis et Pariensis
definiens subscripsi.
25. Ego Antonius Puteus Niciensis archiep. Barensis definiens subscripsi.
SuBSCRIPTIONES EPISCOPOBUM
propria subscripsi.
26. Ego Andréas Mocenicus Venetus ep. Nimosiensls in insula Cypri
manu propria subscripsi.
27. Ego Antonius ex comitibus de Cucurno ep. Brugnatensis manu
propria subscripsi.
28. Ego Caesar Foggia ep. Umbriaticensis deffiniens manu propria
subscripsi.
29. Ego Martinus de Avala ep. Segobiensis manu propria subscripsi.
1032 SUBSCRIPTIONES PATRUM
propria.
32. Ego Bartholomaeus Sebastianus ep. Pactensis diffîniens subscripsi
manu propria.
33. Ego Francisons Lambertus Sabaudus ep. Niciensis definiens manu
propria subscripsi.
34. Ego Maximilianus Doria Genuensis ep. Naulcnsis difTmiens manu
propria subscripsi.
35. Ego Bartholomaeus Capranicus Romanus ep. Calennensis diffî-
niens subscripsi.
39. Ego Tristandus de Bizet ep. Xanctonensis Gallus manu propria
subscripsi.
40. Ego Ascanius Geraldinus Amerinus ep. Cathacensis diffiniens
subscripsi.
4i. Ego Marcus Gonzagua Mantuanus ep. Auxerensis manu propria
diffîniens subscripsi.
42. Ego Petrus Franciscus Pallavicinus Genuensis ep. Aleriensis defi-
niens subscripsi.
43. Ego fr. Aegidius Foschararius ep. Mutinensis diffîniens manu
propria subscripsi.
44. Ego fr. Timotheus lustinianus Chius O. Praed. ep. Ariensis et
Calamonensis definiens subscripsi.
45. Ego Didacus Henriquez de Almanca ep. Cauriensis extra Duriam
scripsi.
74. Ego lacobus Suretus Santorneus ep. Milopotamensis junior Graecus
diffiniens subscripsi.
75. Ego Marcus Laureus Tropiensis ex ord. Praed. assumptus ep.
Campaniensis et Satriaiiensis diffiniens subscripsi.
76. Ego Iulius de Rubeis Polymaciae ep. S. Leonis definiens subscripsi,
77. Ego Carolus de Grassis Bononiensis ep. Montisfalisci diffiniens
subscripsi.
78. Ego Arias Gallecus ep. Gerundensis manu propria subscripsi diffi-
niens.
79. Ego fr. loannes a Munatones ep. Segobricensis et Albarzinensis
subscripsi.
82. Ego Vincentius de Luchis Bononiensis ep. Anconae definiens sub-
scripsi.
1034 SUBSCRIPTIONES PATRUM
subscripsi.
136. Ego Didacus de Léon ep. Colimbriensis diffîniens subscripsi.
137.Ego Annibal Saracenus Neapolitanus ep. Dei gratia Liciensis
manu mea me subscribo.
103G SUBSCRIPTIONES PATRUM
subscripsi.
152. Ego Thomas Ohierllaitbe ep. Rossensis diffiniens subscripsi.
153. Ego Franciscus Abondius Castillioneus Mediolanensis ep. Bobien-
sis diffiniens subscripsi.
154. Ego Eugenius Ohairt ep. Achadensis diffiniens subscripsi.
155. Ego Donaldus Magongail ep. Rapotensis diffiniens subscripsi.
156. Ego loan. Baptista Sighicellus Bononiensis ep. Faventinus diffi-
niens subscripsi.
157. Ego Sebastianus Vantius de Arimino ep. Urbevetanus diffiniens
liuic sanctae generali synodo subscripsi.
158. Ego loan. Baptista Lomellinus Messanensis ep. Guardiensis diffi-
niens subscripsi.
159. Ego Augustinus Mollignanus Vercellensis ep. Trivicanus definiens
subscripsi.
160. Ego Carolus Grimaldus Genuensis ep. Sagonensis diffiniens sub-
scripsi.
161. Ego Fabritius Landrianus Mediolanensis ep. S. Marci propria
manu subscripsi diffiniens.
162. Ego Bartholomaeus Farratinus Amerinus ep. Amerinus diffiniens
SuBSCRIPTIOiNES ABBATUM
SUBSCRIPTIO.NES UENEKALIUM
Ego fr. loanncs a Ludegna (theologus procurator) Rmi Dni ep. Siguntini
subscripsi.
Ego Gaspar Cardillus Villalpandeus Segobiensis doctor theologus ut
procurator D. Alvari Mendoza ep. Abulensis consentiens his quae sunt
acta subscripsi.
Ego Michael Thoniasius decretorum doctor Dni Francisci Thomasii
ep. Ampuriensis et Civitatentis provinciae Turritanae in Sardinia procu-
rator subscripsi, et pro Dno Michaele Torrella ep. Anagnino.
Ego Didacus Sabagnos Hispanus in theologia doctor, archidiaconuB
de Villameriel et canonicus in ecclesia Legionensi, ut procurator Imi
ac D. Christophori de Rojas et Sandoval ep. Pascensis, qui mode
Rmi Dni
quae sunt acta, subscripsi manu propria.
est Corduvensis, consentiens his,
Accia (Benedetto de'Nobili, évêque d'), Barbaro, élu), 637, 670, 698, 775-
290, 310, 319, 330, 333, 334, 390. 776.
Aguilar (marquis d'), ambassadeur es- Arbe (Vincenzo Nicosante, évêque d'),
vénitiens, 644, 690-691, 897, 913. Badia (Tommaso, cardinal), 73, 99, 150,
Amulio (Marcantonio, cardinal), 543, 151, 199.
554, 556, 569, 612, 630, 661, 730, Bavière (Albert V, duc de), 587, 589-
757. 590, 630, 689-691, 744, 782, 869-
Antinori (Lodovico), 788, 929, 933. 870. Voir Paumgarten.
Aoste (Marcantonio Bobba, évêque d'), Bavière (Guillaume IV, duc de), 57,
CONCILES. IX. — 34 — A
1042 TABLE ANALYTIQUE
623, 671, 686, 702, 714, 721, 722, Calvinistes, 548, 583-584, 590. Voir hu-
751. guenots.
Bertano (Pietro, cardinal), légat au Campania (Marco Laureo, évêque de),
concile, 216, 247, 249, 250, 254, 267, pro-secrétaire du concile, 298, 314,
269, 294, 320, 321, 428, 429, 430- 580, 747, 869, 874, 957, 966, 982.
431, 441. Campegio (Lorenzo, cardinal), 54, 99,
Bertinoro (évêque de). Voir Caselli; — 104, 119, 126-127.
Falcetta Egidio, 857, 907, 927, 958; Campegio (Tommaso), évêque de Fel-
voir Caorle. tre, légat du pape, 136-142, 175, 180,
Birague (René de), agent au concile, 209, 231, 232, 246, 266, 273.
872, 873, 875, 888. Caorle (Egidio Falcetta, évêque de),
Bitonto (Cornelio Mussi, évêque de), 281, 718. Voir Bertinoro.
209, 223, 262, 267, 270, 280, 310, Capaccio (Arrigo Giofîredi, évêque de),
312, 316, 341. 216, 283, 342, 361, 376-377. Paolo-—
Bonucci (Agostino), général des ser- Emiho Verallo, 608, 879, 944, 953,
vîtes, 274, 275, 283, 285, 292, 389, 964.
423-424. Capodiferro (Girolamo, cardinal), 166,
Braga (Barthélémy des Martyrs, arche- 181, 197, 387, 391.
vêque de), 580, 603, 614, 645, 670, Capo d'Istria (Tommaso Stella, évêque
671, 782, 814, 855-856, 894, 975, 978. de Salpe, puis de), 353, 355, 370,
Brandebourg (Joachim, électeur de), 623, 634-635, 677, 755, 773, 774,
87, 106, 113, 126, 144, 155, 161, 167, 784-785, 878.
453, 478, 486, 581. Caraffa (Carlo, cardinal), 38, 514, 519,
Brunswick (Henri P^ et II, ducs de), 522, 531-532, 558.
113, 133, 188, 218, 582. Carafîa (Gianpietro, cardinal), 61, 73,
Bucer (Martin), théologien protestant, 95, 186, 196, 197, 501, 510; pape
134, 144, 154, 155, 588. Paul IV, 513-526.
Budua (Antonio Ciurella, évêque de), Caselli (Tommaso), successivement
800, 815, 826, 941. évêque de Salpe, de Bertinoro, de la
Bulles : Ab universalis Ecc, 603; Ad Cava, 288, 290, 295, 312-313, 608,
dominici gregis, 70-71 ;
Ad
regimen 617, 695, 774, 776, 777, 878.
EccL, 561-562; Benedictiis Deus, Castellamare (Juan Fonseca, évêque
1000; Cum ad tollenda, 454-455; Cum de), 237, 239, 248, 275, 330, 354,
ex apostolatus ofpcio, 526; Dominici 364, 464, 476.
gregis, 1006; Initio îiostri, 170-171; Castellanetta (Bartolomeo Sirigo, évê-
Laetare Jérusalem, 190; Licet ah que de), secrétaire du concile, 668,
initio, 508 Nostri non solum tempora-
; 671, 677, 717, 776, 843, 897.
lis, 361 ; Supernae dispositionis, 351- Catarinus (Ambrogius), théologien, évê-
357; Siiperni disposilione 260, 537. , que de Minori, 224, 231, 338, 368,
Buoncompagni. Voir Grégoire XIII. 388, 423-442, 427, 430, 432.
Catherine de Médicis, 531, 542, 545,
Calahorra (Bernai Diaz de Lugo, évê- 548, 567, 577, 593, 628, 732, 875,
que de), 346, 363, 364-365, 370. 929, 932.
Calice (concession du), 547, 555-556, Cervini (Marcello, cardinal), légat au
669-670, 683-688, 689, 691-696, 698, concile, 55, 120, 130-131, 138, 208-
715-719, 726, 729, 731, 850. 209, 210, 216, 234, 236, 240, 249,
Calvin, hérésiarque, 113, 194, 536, 590, 253, 267, 268, 278, 280, 291-292, 294-
591, 592, 684, 921. 295, 303-304, 305, 314, 320, 333,
TABLE ANALYTIQUE 1043
336, 340-341, 345, 349, 350, 353, 354, Concile de Constance, 25-26, 236, 240,
361, 362, 372, 381, 389, 391, 399, 263, 378, 670, 718-719, 804.
403-414, 458, 504; Marcel II, pape, Concile de Florence, 30, 233, 253, 256,
510-512. 266, 267, 292, 368, 804, 807, 879, 892.
Charles Borromée (saint), 38, 538-539, Concile de Latran (V^), 30, 228, 308,
558, 561, 602-603, 634, 659, 682, 753- 351, 357, 405-406, 977.
754, 755, 759, 786, 797, 809, 842, 846, Concile de Vicence, 93, 98, 99, 104-105,
854, 890, 895, 930, 961, 971, 981, 115, 161, 162.
999, 1009, 1018. . Conclaves, 70; de Paul III (1534), 49;
Charles-Quint, empereur, 45, 46-48, 65, de Jules III (1549), 444; de Mar-
66-68, 89, 91-92, 94, 100-104, 106, cel II (1555), 510-512; de Paul IV
115, 124, 125, 135, 136, 145, 148, (1555), 512-514; de Pie IV (1559),
149, 154, 157-160, 163, 171-172, 175- 529-532. — Réforme du conclave,
176, 181-182, 183, 185-186, 187-188, 444-445, 507, 510, 653, 923. Voir
203-204, 210, 214, 217, 241-242, 258- Sacré-Collège.
259, 277, 287-288, 319, 320-323, 374, Confession d'Augsbourg, 55, 85, 127,
375-376, 381, 383, 385, 393, 400, 401, 134, 138, 151, 489, 535, 565, 581,
403, 411, 415-418, 419, 431, 435, 436- 589, 615, 616, 624, 745.
437, 447-448, 456, 471, 472, 500. Congrégation du concile, 95-98, 190-
Charles III, duc de Savoie, 65, 67, 99,
191, 384, 395, 406, 407-408, 427, 432,
100.
449, 452, 454, 619-620, 1002, 1017-
Chioggia (Giacomo Nacchianli, évêque 1018.
de), 224, 236, 256, 270, 274, 457, 609, Contarini (Gasparo), cardinal, 60-61,
634-635, 751.
62, 63, 72, 76, 107-108, 131, 135-
Cicada (Gianbattista, cardinal), évêque
136, 146-160, 165-166, 171, 196, 309-
d'Albenga, 338, 345, 350, 364, 615, 310, 782.
612-613, 650, 660, 779.
Corcyre (Cristoforo Marcello, archevê-
Clément VII, pape, 37-38, 46-49, 50,
que de), 160, 315-316, 317-318, 345,
533.
370, 390; (Cauco Giacomo), 621-622,
Clermont (Guillaume Duprat, évêque
659, 696, 1030 (n. 16).
de), 218, 240, 362.
Corinthe (Germanico Bandini, arche-
Clèves (Guillaume V, duc de), 146,
vêque de), 671, 698-699, 814-824.
161, 189, 583-584.
Cosme de Médicis, duc de Florence, 444,
Colloque de Poissy, 590-591, 592, 734,
501, 531-532, 535, 560, 572, 660, 810,
738, 758, 768, 769, 857.
850.
Colloques entre théologiens catholiques
et protestants, de Francfort (1539),
Couvillon (Jean), théologien, 674, 690,
Dandino (Girolamo, cardinal), 164, 166, Farnèse (Costanza), fille de Paul III,
181, 190, 217, 391, 429, 460, 462-463. 120, 160, 191-192. Voir Santa-Fiore.
Danès (Pierre), évêque de Lavaur, 307, Farnèse (Orazio et Ottavio), petits-fils
308-309, 708, 762-763, 878. de Paul III, 104, 181, 192, 391, 400-
Datcric, congrégation romaine, 54, 90- 401, 405, 429, 431, 436-437, 461-
91, 107,118, 195-196, 197, 278,504- 462, 463, 466, 495, 496.
505, 549. Farnèse (Pierluigi), fils de Paul III,
Delfini (Zaccaria, cardinal), nonce, 549, 66, 167, 182, 192, 214, 388, 399.
554, 556-557, 563-566, 588-589, 819- Farnèse (Ranuccio, cardinal), 222, 650,
820, 863, 941. 654.
Dictes impériales :
Augsbourg (1530), Ferdinand P', empereur, 57, 92, 94,
47; (1547), 400-404; (1550), 452-453, 106, 110-111, 115-116, 124, 134, 161-
456; Haguenau (1541), 132-134; Nu- 162, 168-169, 177, 179, 210, 211,
remberg (1532), 48; Ratisbonne 495, 499, 540, 551, 554-555, 558-
(1541), l^i3-160; Spire (1529), 45-46; 559, 566, 577, 597, 634, 680-681,
(1542), 167-169, 185-186; Worms 688-689, 715, 716, 725, 733-735, 736,
(1545), 211-214. 791, 816-818, 819, 828, 829, 838-841,
Du Bellay (Jean, cardinal), 56, 60, 398, 845, 862-866, 875, 876, 885, 904, 916,
423. 918, 925, 926, 940-941, 946-947.
Du Faur, ambassadeur français, 663, Ferrante Gonzaga, 399, 425-426, 427,
665, 668, 711-712, 786-787. 461, 534.
Du Ferrier (Arnaud), ambassadeur Ferrare (Ippolito d'Esté, cardinal de),
français, 663, 759, 766-767, 769, 785, 108, 445, 451, 511,591-592, 593, 624,
804-805, 824-825, 860, 868, 889, 907, 712, 872, 873.
933-934, 935-936, 995. Ferreri (Filibcrto, cardinal), évêque
Durante (Pietro), dataire, 90, 107, 118. d'Ivrée, 92, 101, 220-112, 221, 245,
439.
Eck (Johann), théologien, 113, 141, Fiesole (Braccio Martelli, évêque de),
143, 148, 151, 152. 224, 235, 250, 251, 256, 267, 268, 274,
Édits de tolérance Francfort (1533),
:
279, 282-283, 284, 285, 286, 329, 359,
114; Nuremberg (1532), 48; Ratis- 363-364, 365-366, 392.
bonne (1541), 159-161; Spire (1542), François pr, 48, 58, 64-65, 86, 89, 92,
185-186; voir Intérim. En France, 94, 102-104, 112, 123-124, 149, 164,
545. 170, 172, 187, 219, 249, 307, 375-376,
Électeur palatin (Louis), 87, 133, 149. 384-385.
Élizabcth Tudor, 628, 645-646, 664. François II, 541, 546, 554, 559.
Fûnfkirchen (Georg Dracowich, évêque
Farnèse (Alessandro, cardinal), pape de), 599, 609, 820, 670-671, 696, 700,
Paul III, 49 et liv. LUI en entier, 711, 715, 716, 724, 735, 736, 792-
liv. LIV, chap. I, 534. 793, 817, 838, 843, 847, 855, 860, 876,
Farnèse (Alessandro), petit-fils et se- 888, 941, 987, 1034.
crétaire d'État du précédent, 38, 54- Fureiro (Francesco), théologien, 709,
55, 101-102, 123-124, 128-129, 130, 1009, 1038.
184-185, 208, 212-214, 260-261, 315,
320, 322, 323, 327, 337, 381, 388, Geronc (Arias Gallego, évêque de), 762,
397, 418, 430, 438, 441, 513, 519, 873, 966-967.
954, 1000, 1018, 1020. Voir Corinthe, Ghinucci (Girolamo, cardinal), 60, 90-
Nicastro, 91, 103, 105, 106.
TABLE ANALYTIQUE 1045
Giberti (Matteo), évêque de Vérone, 61, Huguenots, 545, 548, 553, 567, 592,
73, 93, 173. 697.
Gonzague (Federigo), 811, 840.
Gonzague (Francesco, cardinal), 568, Ignace de Loyola (saint) et la compa-
572, 650, 659, 672. gnie de Jésus, 165, 167, 198, 225»
Granvelle (Antoine Perrenot, cardinal 290-291, 305, 502-504, 1018-1019.
de), 178, 401, 404, 569, 586. Immaculée-Conception, 291, 292, 293,
Granvelle (Nicolas Perrenot de), mi- 295-296, 297-298, 343.
nistre de Charles-Quint, 94, 102, Index, 523-524, 604, 606-607, 612, 614,
124, 126, 128-130, 138-142, 143-144, 616, 617, 619, 651, 991, 1003-1007.
148, 151, 154-155, 158, 177-178, 179, Inquisitions nationales, 607, 619, 623,
188, 211, 213, 217, 323, 374, 404, 453. 624, 625, 908, 957.
Grassi (Achille de), avocat consistorial, Intérim d'Augsbourg, 418-420, 422-
227, 321, 392, 492. 423, 424-427, 430, 432, 435-436, 451,
Grégoire XIII (Ugo Buoncompagni, 556, 651, 691.
227, 237, 360, Ischia (Filippo Gheri, évêque d'), 837,
futur), 695, 803,
877, 887, 1011, 1016. 841-842, 847, 946, 962.
Grenade (Pedro Guerrero, archevè(}ue
Jacobazzi (Cristoforo, cardinal), 54, 76,
de), 604-606, 609-610, 618, 623, 628,
94, 286.
648, 649, 663, 667, 670, 701, 713, 721,
Jaen (Pedro Pacheco, cardinal de), 191,
729, 731, 745, 748, 749, 802-803, 859,
221, 222, 230, 233, 241, 244, 245,
949, 953-954.
254, 264-265, 268-269, 272, 281, 288,
Gropper (Johann), théologien, 138, 144,
291, 292, 293, 296-298, 304, 315-317
150-152, 480, 518.
324-325, 331-332, 343-345, 351, 363.
Guadix (Alvarez de Vosmediano, évê-
377-379, 420.
que de), 773-774, 942, 987. Jérusalem (Anton.-Elio, patriarche de),
Guidiccioni (Bartolomeo, cardinal), 608, 613, 629, 949.
50, 90, 119, 120. Jésuites. Voir Ignace de Loyola (saint).
Guillart de L'Isle, ambassadeur, 562, Jules III. Voir Monte (cardinal del).
628, 662, 719, 725, 757.
Knin (Andréas Dudith Sbardellat, évê-
Held (Mathias), chancelier impérial, 84, que de), 627, 705, 718. Voir Csanad.
154.
La Bourdaisière (Philibert Babou, car-
Helding (Michel), suffragant de Mayen-
dinal de), 398, 546, 551, 561, 562,
ce, 215, 229, 239, 419.
568, 757, 841, 890.
Henri II, 385, 391, 407, 423-424, 431, Lanciano (Leonardo Marini, évêque de),
433-434, 450-451, 453-454, 460, 468,
673-675, 680, 700, 702, 706-707, 803,
496-497.
859-860, 1009.
Henri VIII Tudor, 32, 48, 49, 58, 86, Lansac (Louis de Saint-Gelais, sieur de),
140, 181,375. 18-19, 628, 646, 647, 663, 664, 711,
Hesse (Philippe, landgrave de), 125- 725, 734, 763, 785, 795, 798-799, 806,
126, 143-144, 161. Voir Smalkalde 856, 867, 886, 888.
(ligue de). Laurerio (Dionisio, cardinal), 91, 120,
Hosius (Stanislas, cardinal), 544-545, 156, 172.
557, 566, 573, 577, 578. 595, 602, 647, Laynez (Jacques), général des jésuites,
689, 745, 772, 777, 779-780, 835, 851, 290-291, 305-306, 335, 592, 658, 712,
857, 861, 923, 948, 968, 995-996. 714, 715, 718-719, 720-721, 746, 767,
CONCILES. IX, — 34 — B
1046 TABLE ANALYTIQUE
397, 402-403, 408, 410, 417, 443-444, Noie (Antonio Scarampi, évêque de),
que), 596, 648, 671, 731, 955,970,984. Orléans (Jean de Morvillier, évêque d'),
235, 236, 240, 243, 262, 270, 272, 273, Paleotto (Gabricle), 14, 574, 608, 623,
279, 282, 284-287, 291, 293-294, 297, 625,^648,* 659-660, 798, 802, 881,
309, 314, 315, 317-319, 332-333, 346, 891, "964, 970, 985.
349, 357-359, 360-361, 363, 365-367, Palerme (Ottaviano Preconio, arche-
378, 389, 405, 407, 409, 410-411, 412- vêque de), 501, 695, 749, 751.
413, 415-416, 425-426, 428-430, 431, Palerme (Pedro Tagliava, archevêque
434. Voir encore liv. LIV, chap. ii, de), 251, 268, 297, 318, 501, 502.
444, 445, 589. Paris (Eustache du Bellay, évêque de),
Montefiascone (Carlo de' Grassi, évê- 627-628, 643, 660, 724, 784, 876, 897.
que de), 758, 759, 935. Parisio (Pietro Paolo, cardinal), légal
Montemarano (Antonio Rodriguez a au concil.', 120, 175, 178, 181.
Santo Michèle, évêque de), 756, 877, Parme (Alessandro Sforza, évêque de),
987,. 773, 796, 883.
Morone (Giovanni, cardinal), 17-18, 94, Paul III. Voir Farnèse (Alessandro,
100, 111, 124, 129, 131-133, 137, 139- cardinal).
142, 144-145, 148-149, 156-157, 166- Paul IV. Voir Caraffa (Gianpietro, car-
169, 175, 181-182, 186, 199, 337, 399, t dinal).
419, 429, 449, 525-526, 552, 571, 786, Paumgarten (Augustin), agent au con-
836-838, 840-842, 846-848, 862-867, f cile, 647, 690-691, 703-705, 743, 744.
869, 884-885, 894, 902, 906, 917-918, Pelargus (Ambrosius), théologien, 292,
934-936, 945, 947, 951, 953, 967, 969- 386, 390, 469, 474, 491.
971-972, 980-984, 986-987, 990, 992, Pellevé (Nicolas de), archevêque de Sens,
993, 999, 1000. 768, 786, 935, 959.
Musotti (Filippo), 736, 853, 856, 879, Pendasio (Federigo), théologien, 639,
887, 889-890, 900. 640, 649-651, 653, 678, 686, 740.
1048 TABLE ANALYTIQUE
de), 627, 647, 651-652, 663, 666, 828, 892, 953, 994.
751 759, 760, 765, Pucci (Lorenzo, cardinal), 59, 118, 121,
Pflug (Julius), 150, 419, 485, 566. 199.
849, 871, 899-901, 903, 908, 943, 949, Réformiste (parti), 50, 61-62, 64, 106-
960-961. 107, 500, 530. Voir Caraiïa et Con-
Philippe Neri (saint), 52-53, 503, 1020- tariai.
San Marco (Coriolano Martirano, évê- Smalkalde (ligue de), 47, 48, 58, 84-86,
que de), 216, 237-238, 248, 370. 113-114, 188-189, 203-204, 299. Voir
Santa-Croce (Prospero), 423, 424, 425, Luthériens, et Saxe.
547, 593, 757, 928, 929-930, 931. Sorbonne, 306, 352, 761, 798, 799, 807,
Santa-Fiore (Guido Ascanio Sforza, 808, 822-823, 824.
cardinal), 54-55, 198, 321, 444, 591. Soto (Domenico), théologien 224, 230-
Sassari (Salvatore A'epo, archevêque 231, 275, 287, 329, 338.
de), 241, 251, 274, 355, 465, 478, Soto (Pedro), théologien 186, 418, 685,
479. 703, 714, 741, 751, 834, 859.
Saxe (Augaiste, électeur de), 564, 581. Souchier (Jérôme), 767, 780, 842, 1037.
Saxe (Jean-Frédéric, électeur de), 84- Spalato (archevêques de), 332, 355, 705.
86, 126-127, 143, 152. Spina (Bartolommeo), 344, 354, 368.
Saxe (Maurice de), 419, 453, 487. Staphylus (Friedrich), 589-590, 647,
Secrétairerie d'Etat apostolique, 37- 688, 818.
39, 147-148, 174, 260-261, 279, 288, Strigonie (archevêque de), 627, 692,
321, 367, 369, 488, 538, 601, 801, 838- 705, 708.
839, 911. Voir Charles Borromée Sulmone (Ponipeo Zambecari, évêque
Farnèse (Alessandro).
(saint) et de), 695, 753, 877, 987.
Ségovie (Martin de Ayala, évêque de),
328, 466, 694, 717, 723, 749, 750, 753, Toledo (Frances Alvares de), ambassa-
784, 880, 893, 897, 915, 927, 956. deur, 249, 258, 273-274, 275, 277,
Seld, chancelier impérial, 688, 817, 862, 292, 312, 384,463-464,492.
865, 904. Toledo (Juan Alvares, cardinal), 422,
Seripandi (Girolamo, cardinal), 241, 437, 443.
243, 245, 266, 314, 327-328, 331, 332, Toledo (Pedro Alvares), vice-roi, 210-
335, 336, 339, 359, 466, 552, 601- 211, 213, 215-216.
602, 605, 610, 625-626, 632-633, 636, Terres (Frances), théologien, 703, 709,
660, 661, 667, 669, 694, 701-702, 707- 741.
708, 720-721, 736, 737, 748, 762, 764, Tortosa (Martin de Cordeba, évêque
771, 772, 778, 783-784, 804, 835, 842. de), 637, 728, 736, 956.
Serristori (Averardo),ambassadeur,131, Tournon (François, cardinal de), 453,
170, 427, 444, 510. 470, 479, 496, 541, 546, 549-550, 562.
Severoli (Ercole), promoteur du concile, Trani (Domenico Cupis, cardinal de),
228, 272, 298, 351, 379. 95, 117, 170, 190.
Sfondrate (Fiancesco, cardinal), 184-
185, 190, 373, 386, 393, 394, 401, Urfé (Claude d'), ambassadeur fran-
402, 404, 420, 428. çais, 307, 398, 416, 434, 444.
Signature, congrégation romaine, 120,
349, 414, 506. Vargas (Frances de), ambassadeur, 531,
Simonetta (Giacomo, cardinal), 60, 91, 562, 571, 615, 630, 640, 667, 706, 890.
104. Vargas (Juan de), ambassadeur, 397,
Simonetta (Lodovico, cardinal), 304, 398, 403, 411-413, 849-850.
367, 569, 573, 575, 598, 600-602, 632- Vega (Juan de), ambassadeur espagnol,
633, 657, 660, 677, 687, 722, 777- 184,186, 188,215,322,381-382.
779, 803, 815, 855-856, 860, 985. Veglia (Albertus Duimius Glirici, évê-
Sinigaglia (Urbano Vigerio de La Ré- que de), 693, 699-700, 713, 723, 754-
vère, évêque de), 257, 271, 288-289, 755.
293, 330, 379, 759, 760. Venise (république de), 88-89, 92-93,
1050 TABLE ANALYTIQUE
131, 162, 315, 630, 652, 690, 776. 785, 790, 794, 844, 852-853, 889, 905,
Voir ambassadeurs vénitiens. 906.
Verallo (Girolamo, cardinal), 159, 321, Viviers (Giacomo Maria, Sala, évêque
Vergerio (Pietro Paolo), apostat, 56, Vorst (Peter van), évêque d'Acqui, 63,
57, 59, 69, 588. 71-72, 83-88, 265.
Préface 8
Introduction 11
Les sources de l'histoire du concile 12
Les difficultés du concile 18
Les auxiliaires du pape 32
LIVRE CINQUANTE-TROISIÈME
(1529-1534) 46
Le conclave de 153't, le passé de Paul III, le programme du pontificat. 49
Les mesures de réforme, préliminaires du concile 53
Missions diplomatiques préparatoires du concile Vergerio en Allemagne. : 55
La première promotion cardinalice et les progrès du parti réformiste
à la curie. Contarini 59
La grande commission de réforme et ses premiers travaux 63
Les embarras diplomatiques et le voyage de Charles-Quint à Rome.
Négociations avec le pape en \'ue du concile 64
La bulle de convocation du concile 68
La convocation transmise à la chrétienté. Un avant-concile prépare
les travaux 71
Le programme de réforme ou le « Cousilium delectorum » 76
Echec du concile de Mantoue 79
Echec des négociations pour le concile : Peter van der Vorst dans
l'empire 82
Aléandre 109
Le délai de Francfort et l'agonie du concile de Vicence 113
Quint 182
Conquêtes des luthériens en Allemagne 188
Les manœuvres de népotisme à propos de la convocation du concile. . 190
Le parti réformiste à Rome et le Sacré-Collège 194
Écritures 252
Nouvelle offensive impériale 258
Sur les abus de l'Écriture sainte 261
Le débat sur les sources de la foi se joint au précédent 266
TABLE DES MATIÈRES 1053
du 30 juillet 314
La lactique impériale d'atermoîinent et la question du transfert... 319
La discussion sur la certitude de la grâce 323
Les vacances des Pères el la double justice 326
La clôture du 12 octobre et l'ajournement du transfert 332
Les débats sur les .Justilia imputativa »
.< 334
Accord entre les Icgals et les Impériaux pourl organisation du travail. 337
Derniers débats sur la justification 339
Nouvelle crise à propos de la session en perspective 344
Le débat sur le devoir pastoral de la résidence 347
Préparatifs de la vi® session
352
La vi^ session du concile de Trente (13 janvier 15'»7) 355
Les embarras nouveaux 357
Le travail reprend et aborde les sacrements 359
Une session mouvementée 363
La pari de Rome à la vu*' session 367
La vu^ session du conci'e de Trente :3 mars 1547) 369
LIVRE CINQUANTE-QUATRIÈME
Chapitre le"".
— Le concile de Bologne et l'obstruction impériale à Rome
et à Trente [mars 1547-novembre 1549) . 373
{1549-1559).
— Le conclave de 1549 443
LIVRE CINQUANTE-CINQUIÈME
L IMPUISSANCE DU CONCILE
Chapitre I^''.
— La reprise du programme de Paul III (1559-1563) .... 529
657
Disgrâce du cardinal de Mantoue
Les complications avec l'ambassade de France 663
1056 TABLE DES MATIERES
Chapitre IV. —
L'agilalion diplomatique autour de la résidence [sep-
tembre 1562-mars 1563) 733
LIVRE CINQUANTE-SIXIÈME
LE CONCILE DE PIE IV ET LA RESTAURATION CATHOLIQUE
Chapitre I^'.
— Le concile Morone (mars-septembre 1563) 837
forme 952
Le retour du cardinal de Lorraine les légats préparent la xxiv^ session
; , . 957
La session xxtv« du concile de Trente (jeudi 11 novembre) 962
La marche à la clôture 971
Discussion de certains détails de réforme , 976
1058 TABLE DES MATIERES
P. 901, ligne 24; p. 903, ligne 31, voir à l'index, au mot Csanad, le nom de cet
évêque, qui venait de remplacer le prélat mort en novembre précédent,
p. 756, ligne 13.
1013-1931. -
Imprimé en France. — Imp. Letoitzey et Ané, 87, Boul. P(aspail. Paris- VI.
UBRAIRIE LETOUZEY ET ANÉ, 87, Boulevard RaspaU, PARIS^VI
Ouvrage complet.
VITjE
PAPARUM AVENIONENSIUM
HOC EST
HISTORIA PONTIFICUM ROMANORUM
QUI IN GALLIA SEDERUNT (1305-1394)
auctore Stephano BALU2!I0
Nouvelle édition revue d'après les manuscrits et complétée par des notes critiques
par G. MOLLAT
Docteur es lettres et en philosophie, professeur à l'Université de Strasbourg.
Quiconque a étudié quelque peu le xiv' siècle et surtout l'époque du Grand Schisme
d'Occident, sait quel prix il convient d'attacher aux Vitœ Paparnm Avenionensium, publiées
par Etienne Baluze, en 1G93, à Paris. Ce vade mecnm de l'historien étant devenu quasi introu-
vable, les éditeurs ont pensé rendre service à la science historique en rééditant un ouvrage
aussi rare. L'édition qu'ils présentent au public est une refonte complète de l'œuvre célèbre
de Baluze.
Par jalousie littéraire, scmble-t-il, Baluze omit délibérément de fournir les indications
désirables sur les manuscrits qu'il utilisa. De même, il jugea superflu, sauf de rares excep-
tions, de citer les variantes de ses leçons. Par suite, nous ne possédions aucun critère pour
juger de la valeur historique de différentes Vies des papes d'Avignon.
Le nouvel éditeur a réussi à découvrir les manuscrits utilisés par Baluze. Poursuivant
ses recherches hors de la Bibliothèque nationale de Paris qui les recelait tous, il a consulté
divers manuscrits tle Bavière, de Belgique, de France et d'Italie. Outre diverses améliora-
tions apportées dans l'établissement du texte, il a décrit, enfin, dans l'Appendice au
\" volume, les manuscrits cotnpulsés, imprimé une Vie de Clément \'I, empruntée à Werner
de Bonn, et reproduit les fac-similés des monnaies des papes d'.\vignon d'après les originaux.
Baluze fit suivre de notes abondantes et précieuses le texte des chroniques auxquelles
il emprunta ses Vitie. Ces notes ont été publiées dans le deuxième volume.
du pape qui eut lieu, à l-yon, le 14 novembre suivant. D'autres fois, le grand érudit a été
trompé par les copies qu'on lui adressait ou les formulaires dont il disposait, comme le fait
s'est produit pour certaines lettres de Clément VI.
On voit combien la nouvelle édition des Viltn Paparnm Avenionensiiim diffère de son
aînée. Elle l'a supplantée même complètement.
ÉTUDE CRITIQUE
sur les WITE PAPARUM AVENIONENSIUM
d'Etienne Baluze
par J. MOLLAT
Elève diplômé de l' Ecole Pratique des Hautes- Études, professeur de l' Université de Strasbourg.