ECNi
ECNi
Un homme de 36 ans consulte pour une dyspnée d’effort évoluant depuis plusieurs années. Il pratique le volley-
ball en compétition depuis l’âge de 20 ans et a remarqué depuis 3-4 ans qu’il manquait de souffle lors des
entrainements. Il se sent maintenant gêné lorsqu’il monte les 3 étages qui mènent à son appartement,
notamment s’il porte ses provisions. Son épouse vous indique qu’elle l’a trouvé essoufflé lors de leurs récentes
vacances au ski.
Il fume 1 paquet de cigarettes par jour depuis l’âge de 20 ans. Son père était un grand fumeur et son
épouse fume au domicile. Il travaille depuis l’âge de 20 ans, d’abord dans la sidérurgie (soudure à l’arc)
pendant 5 ans, puis comme chargé de clientèle dans une concession automobile. Il présente une toux et une
expectoration à prédominance matinale au moins 6 mois par an depuis plusieurs années. Il présente deux
épisodes de toux et d’expectorations par an, associés à une augmentation de la dyspnée, et qui cèdent
péniblement après une dizaine de jours d’antibiotiques. Il se plaint d’éternuements fréquents au printemps. Son
père, fumeur est décédé à l’âge de 64 ans de problèmes respiratoires qui avaient nécessité de l’oxygène lors
des dernières années de son existence. Il n’a pas d’enfants.
Q8. Quel(s) est (sont) le(s) phénomène(s) Votre patient présente une hypertension artérielle.
physiopathologique(s) classiquement en Q12. Parmi les classes thérapeutiques
cause dans la BPCO, pouvant expliquer suivantes, laquelle (lesquelles) sont des
les anomalies des gaz du sang observés traitements de première intention de l'HTA
chez ce patient ? chez ce patient ?
A) un shunt A)Béta-bloquants
B) un effet shunt B) Inhibiteurs calciques
C) une hypoventilation alvéolaire pure C) Diurétiques thiazidiques
D) un trouble de la diffusion D) Inhibiteurs de l’enzyme de conversion
E) un effet Bohr E) Diurétiques de l'anse
Q9. Dans la BPCO, d'une façon générale, Q13. Quelle est la cause principale de la
parmi les situations suivantes, quelle est dyspnée d’effort que ce patient présente à
celle justifiant toujours une l’état de base ?
oxygénothérapie de longue durée ? A) Acidose respiratoire à l‘effort
A) PaO2 mesurée à l’état stable, à 2 reprises à au B) Hypertension artérielle pulmonaire
moins 3 semaines d’intervalle < 55 mmHg C) Dysfonction cardiaque associée
B) PaO2 mesurée à l’état stable, à 2 reprises à au D) Distension pulmonaire aggravée à l’exercice
moins 3 semaines d’intervalle < 60 mmHg (hyperinflation dynamique)
C) PaO2 mesurée à l’état stable, à plusieurs E) Déconditionnement musculaire
reprises entre 65 et 75 mmHg, associée à une
désaturation à 80% lors du test de marche de 6 Quelques mois plus tard, alors que ce patient est
minutes. sous traitement par bronchodilatateur depuis 1
D) PaO2 mesurée à l’état stable, à 2 reprises à au mois, il se présente aux urgences pour une douleur
moins 3 semaines d’intervalle, entre 55 et 60 thoracique droite, de survenue brutale, au réveil,
mmHg, associée à une hypercapnie associée à une augmentation modérée de la
dyspnée. La radiographie pulmonaire montre un
pneumothorax droit complet. Q15. Quel(s) est (sont) l’(les) élément(s) de
la prise en charge thérapeutique du
Q14. Comment qualifiez-vous ce pneumothorax du patient, en 1ère intention
pneumothorax (1 seule réponse juste) ? ?
A) Pneumothorax spontané idiopathique A) Hospitalisation
B) Pneumothorax iatrogène B) Drainage
C) Pneumothorax traumatique C) Abstention thérapeutique
D)Pneumothorax secondaire D) Cure chirurgicale du pneumothorax
E) Pneumothorax suffocant E) Ventilation non invasive
Question 1 - Question à réponses multiples
Parmi les éléments suivants, lequel n'est habituellement pas en faveur d'une BPCO
?
A) l’âge du patient
B) le tabagisme
C) l’existence d’une dyspnée d’aggravation progressive
D) la symptomatologie de bronchite chronique
E) la présence d’exacerbations fréquentes
Il s’agit bien entendu de l’âge du patient. En effet, ici le patient est jeune (36 ans), hors la BPCO
atteint préférentiellement les patients âgés de plus de 45 ans (source CEP). Dans ce cas de figure, il
faut penser au déficit en alpha-1 antitrypsine.
Egalement penser à une cause professionnelle car la sidérurgie est citée comme cause de BPCO
même si elle ne fait pas l’objet d’un tableau de maladie professionnelle.
Attention, l’inhalation de fer est une cause professionnelle de BPCO mais seul le métier bénéficiant
d’un tableau est celui de mineur de fer. La sidérurgie n’ayant pas de tableau, le patient ne
bénéficiera pas de la présomption d’origine pour la reconnaissance en maladie professionnelle.
Les autres items sont des signes cliniques ou de gravité de la BPCO.
Attention à bien regarder les culs de sac pleuraux sur la RT de face pour
éliminer une pleurésie. Sur la RT de profil, les bords du parenchyme sont
émoussés du fait de l’emphysème et non d’un épanchement.
On ne peut pas conclure sur un trouble de la diffusion car la mesure du DLCO non réalisée.
Attention de ne pas mélanger les valeurs VEMS/CVF <70% et celles CPT et VEMS <80%.
A) Paralysie phrénique
B) Lâcher de ballon
C) Tuberculose
D) Emphysème
E) Pneumopathie interstitielle diffuse
Sur ce scanner, on voit des images de densité aérique au sein du parenchyme pulmonaire
correspondant à de l’emphysème. Question facile avec toutes les informations précédentes (clinique,
radio, EFR).
Notre patient présente un ATCD familial de problèmes respiratoires ce qui est en faveur d’une cause
génétique.
Rappel : Sidérurgie
Même si elle ne bénéficie pas d’un tableau de maladie professionnelle, la sidérurgie est citée come
comme de BPCO dans l’item 180 du CEP
La rhinite allergique orienterait vers un asthme et il n’existe pas de cause iatrogène de BPCO (cause
de fibrose pulmonaire et d’asthme)
Il est important de distinguer les causes professionnelles de BPCO de celles d’asthme ce qui vous
permettra de répondre aisément à ce genre de question.
C Il est plus simple de repérer directement le métier de boulanger qui est une cause classique
d’asthme professionnel que de savoir si le forage des tunnels ou l’asphaltage des routes sont
des causes de BPCO).
Rappel : Expositions professionnelles à risque de BPCO
Forage de tunnels Asphaltage route Sidérurgie Silos agricoles
• Silice • Goudron • Particule inorganique • Poussière végétale
• Chaleur • Pneumallergènes
• Fumées métalliques • Bactéries
• Oxyde de souffre • Champignons
• Endotoxines
• Produits chimiques
L’hypoxie tissulaire, traduisant une diminution de l’oxygénation des tissus, est définie par
l’augmentation des lactates.
C La diminution du taux d’oxygène dans le sang (PaO2) n’entraîne pas, le plus souvent, de
diminution de l’oxygène dans les tissus (lactates).
PaO2 + PaCO2 = 65 + 36 = 101 mmHg è Effet shunt car total < 120 mmHg
Il existe dans la BPCO un trouble de la diffusion du fait de l’emphysème est la principale cause des
troubles diffusifs. Le CO2 diffusant 20 fois plus facilement que l’O2, la PaCO2 n’est pas affectée par
cette atteinte.
L’hypoventilation alvéolaire pure se traduirait par une augmentation de la PaCO2. Ici, elle est
normale. Il n’y a donc pas d’effet Bohr.
Dans ce cas de figure, comme l’obstruction bronchique est incomplète, l’oxygénothérapie peut
permettre de corriger l’hypoxémie. A un stade avancé, lorsqu’il existe un épuisement respiratoire,
une hypercapnie peut apparaître traduisant une hypoventilation alvéolaire
C Avec ce tableau, vous comprendrez que la BPCO n’est pas une cause de shunt fonctionnel
car l’obstruction bronchique n’est pas complète.
L’effet Haldane est une perte d’affinité de l’Hb pour le CO2 quand l’PaO2 augmente dans le sang.
Ce mécanisme explique l’intérêt de l’oxygène associé à la ventilation mécanique dans le traitement
des acidoses respiratoires.
Attention, l’hypercapnie est due à une hypoventilation alvéolaire, son traitement est la ventilation
mécanique qui va diminuer le travail respiratoire et non l’oxygénothérapie !
Le patient vient à la consultation pour une dyspnée d’effort, il a une activité professionnelle sédentaire
(chargé de clientèle dans une concession automobile) et n’est plus exposé aux toxiques de la
sidérurgie, il est donc trop précoce pour mettre le patient en arrêt et en invalidité.
Il faut bien évidemment arrêter toute exposition à la cigarette, que ce soit le tabagisme actif ou passif
car cela aggravera l’évolution de la maladie du patient et favorisera les exacerbations.
Il faut réaliser une vaccination contre le pneumocoque chez notre patient selon le schéma une
injection de Pneumo13 puis une injection de Pneumo23 à 2 mois d’intervalle.
C Il n’y a plus actuellement d’indication à réaliser une seconde injection de Pneumo 23 à
distance (recommandations 2017). Il faudrait également vacciner annuellement le patient
contre la grippe.
Rappel : Haemophilus
L’haemophilus est un germe fréquemment en cause lors des exacerbations de BPCO mais la
vaccination anti-haemophilus n’est pas recommandée chez le sujet BPCO. Elle est indiquée chez
les patients aspléniques ou greffés médullaires.
L’augmentation du volume et de la purulence des crachats orientent vers une cause bactérienne. Les
autres propositions sont des causes possibles mais moins fréquentes.
Rappel : Germes les plus fréquemment impliqués dans les exacerbations de BPCO
1. Haemophilus influenzae
2. Streptococcus pneumoniae
3. Moraxella catarrhalis
Selon la fiche mémo HAS 2016 sur l’HTA, les anti-HTA recommandés en 1ère intention sont les
IEC/ARA2, les inhibiteurs calciques et les diurétiques thiazidiques.
C Les bêta-bloquants ne sont plus un traitement de 1ère intention de l’HTA chez le sujet lambda,
on les évitera encore plus chez le sujet BPCO même s’il n’y a plus de contre-indication
absolue.
Items abordés :
• 204 : insuffisance respiratoire chronique
• 205 : BPCO
• 221 : HTA
• 356 : Pneumothorax
MARS 2017 : EPREUVE 1 — DP 2
Une femme âgée de 37 ans, mère de deux enfants, en bonne santé, orthophoniste, consulte pour des épisodes de
rougeur paroxystique du visage évoluant depuis quelques mois. Elle signale un phénomène de Raynaud bilatéral et
symétrique, non traité, stable, apparu à l’adolescence, touchant les quatre derniers doigts dont l’aspect clinique est
normal.
Elle est, par ailleurs, traitée pour une blépharite récidivante par collyre antiseptique et déclare un tabagisme chiffré à
10 paquets année. Elle ne prend aucun autre traitement en dehors d’applications irrégulières de bétaméthasone.
Q3. Quel(s) élément(s) aurai(en)t pu faire Q8. Quelle(s) est(sont) la(les) proposition(s)
discuter une dermatite séborrhéique ? thérapeutique(s) pour traiter la rosacée de
A) Atteinte des sourcils cette patiente ?
B) Atteinte des sillons nasogéniens A) Cyclines per os
C) Squames grasses B) Photoprotection
D) Bouffées vasomotrices C) Antipaludéens de synthèse
E) Atteinte de la lisière du cuir chevelu D) Dermocorticoïdes
E) Métronidazole topique
Q4. Vous retenez le diagnostic de rosacée du
visage. Quelle(s) est (sont) la (les) autre(s) Q9. La patiente vous pose la question de
manifestation(s) clinique(s) attendue(s) dans l’évolution de la rosacée.
l’évolution de la maladie ? Parmi les propositions suivantes,
A) Pustules laquelle(lesquelles) est(sont) exacte(s) ?
B) Squames du cuir chevelu A) Chronicité
C) Télangiectasies B) Poussées inflammatoires
D) Alopécie C) Poussées papuleuses
E) Papules D) Cicatrices atrophiques
E) Poussées pustuleuses
Q5. Quel(s) est(sont) l’(es) examen(s)
indispensable(s) dans ce contexte ? Q10. Concernant le phénomène de Raynaud
A) Exploration allergologique cutanée dont se plaint la patiente, quel(s) est (sont) l'
B) Recherche d’anticorps antinucléaires (les) élément(s) en faveur d'une maladie de
C) Biopsie cutanée avec immunofluorescence directe Raynaud?
A) Début à l’adolescence Q13. La poussée inflammatoire a été traitée.
B) Association à la rosacée Quel(s) traitement(s) d’entretien préconisez-
C) Recul évolutif vous ?
D) Absence de déformation des doigts A) Métronidazole crème ou gel
E) Sexe féminin B) Acide azelaïque gel
C) Péroxyde de benzoyle gel
La patiente consulte 8 mois plus tard dans le contexte D) Corticothérapie locale faible
d’une poussée inflammatoire progressivement E) Kétoconazole gel
aggravée, oedémateuse et papulo-pustuleuse.
Un de ses voisins, qui avait une rosacée chronique, a
Elle a modifié elle-même son traitement local mais elle maintenant une déformation hypertrophique et
ne se souvient pas exactement de ce qu'elle a appliqué. érythémateuse du nez. Elle vous demande quelques
Les lésions prédominent sur la zone centrale du visage. informations sur ce phénomène.
Vous notez également une blépharite modérée.
Q14. Que lui répondez-vous?
Q11. Quelle hypothèse étiologique A) Il s'agit d'un rhinophyma
privilégiez-vous maintenant ? B) C'est effectivement lié à la rosacée
A) Infection à Helicobacter pylori C) Cela touche presque toujours les hommes
B) Photo-aggravation D) Cette évolution est la conséquence d'un alcoolisme
C) Stress chronique
D) Rosacée stéroïdienne E) Le traitement chirurgical est très efficace
E) Surinfection
La majorité des flush sont bénins mais ils peuvent être révélateurs d’affections plus graves. Voici un
arbre décisionnel sur la démarche diagnostique devant un patient avec flush.
Question 2 - Question à réponses multiples
L’examen met en évidence un érythème, mal limité, non prurigineux, des joues et du menton
respectant les sillons nasogéniens et les sourcils et une blépharite bilatérale. L’examen des doigts
est normal. Il n’y a aucun contexte de maladie systémique.
Le phénomène de Raynaud ne doit pas orienter vers une origine auto-immune, car il est fréquent chez
la femme. Notre patiente présente les caractéristiques de maladie de Raynaud primitive (apparition
à l’adolescence, caractère bilatéral et symétrique, épargnant les pouces, stable).
Dans le lupus, l’atteinte cutanée initiale est un érythème SANS bouffée vasomotrice, souvent
accompagné d’une atrophie cutanée ou d’une hyperkératose.
L’acné touche préférentiellement des sujets plus jeunes et est caractérisée par la présence de signes
rétentionnels (comédons, microkystes), SANS bouffées vasomotrices.
Attention : les lésions peuvent être très étendues mais respectent les zones péri-oculaires et péri-
buccales (≠ rosacée stéroïdienne).
Le diagnostic de rosacée se fait sur l’interrogatoire et l’examen clinique. Devant ce tableau clinique
typique, aucun examen complémentaire est nécessaire. En cas de doute, notamment dans certaines
formes débutantes, une biopsie cutanée peut être réalisée pour éliminer un lupus.
Le soleil est un facteur aggravant de la rosacée (cf. QCM 6), il est donc indispensable d’expliquer à
la patiente les règles de photoprotection et leur importance.
Les corticoïdes sont un traitement favorisant la rosacée, ils sont bien entendu contre-indiqués.
Les antipaludéens de synthèse sont un traitement du lupus.
U Pour en savoir plus : Tableau 245 ADTBC [Différence de traitement – acné / rosacée]
La rosacée peut revêtir ces différentes formes mais ne laissera jamais de cicatrices atrophiques.
La patiente présente une aggravation de sa symptomatologie avec atteinte centrale du visage (zones
péribuccale et périorbitaire +++) suite à une modification de son traitement local sans avis médical.
Dans l’énoncé, on note qu’elle traitait sa pathologie initiale par l’application de dermocorticoïdes.
Elle a probablement réutilisé des dermocorticoïdes qui ont provoqué une poussée de la maladie avec
des lésions spécifiques de rosacée stéroïdienne.
U Pour en savoir plus : Tableau 243 ADTBC [Hygiène locale dans la rosacée]
Rappel : Le rhinophyma
C’est la forme hypertrophique de la rosacée. Il touche dans plus de 95% des cas l’homme.
Contrairement aux idées reçues, il n’a aucun lien avec la consommation d’alcool.
Le préjudice esthétique est important et peut nécessiter un traitement par laser voire une chirurgie
mais les résultats sont variables et temporaires.
Items abordés :
Un homme de 60 ans consulte pour des anomalies chroniques du bilan hépatique (transaminases : ALAT = 2x
limite supérieure de la normale (LSN), ASAT = 1,5 x LSN). A l’interrogatoire, ce patient se plaint d’une fatigue
depuis plusieurs mois et de douleurs articulaires anciennes au niveau des mains, touchant de façon prédominante
les deuxième et troisième articulations métacarpo-phalangiennes. Sa consommation d’alcool a toujours été minime.
Il ne prend pas de médicament ni de phytothérapie ni d’autre toxique. Il n’a pas de facteur de risque pour une
infection virale et n’a jamais quitté sa région d’origine. Le reste du bilan biologique est normal (numération formule
sanguine, ionogramme sanguin, créatininémie, albuminémie, bilan lipidique, glycémie à jeun, phosphatases
alcalines, bilirubine totale) à l’exception d’une thrombopénie à 130.000 /mm3 (normale : 150 à 400.000/mm3)
et d’un taux de prothrombine à 82%.
A l’examen, il pèse 68 kg pour 1,70 m. A la palpation, le foie est dur avec une flèche hépatique mesurée à
16cm. Le reste de l’examen est sans particularité. Sa tension artérielle est à 110 / 60mmHg avec un pouls à 70
battements/min.
Vous complétez le bilan étiologique de la maladie chronique du foie. Ce patient a une sérologie du virus de
l’hépatite C négative et la sérologie du virus de l'hépatite B est la suivante : AgHBs négatif, anticorps anti-HBs
positif, anticorps anti-HBc négatif.
Q1. Quelle est votre interprétation de cette A) une ponction biopsie hépatique
sérologie de l’hépatite B ? B) une recherche de la mutation C282Y
A) profil d'hépatite B active C) une IRM du foie avec mesure du contenu intra-
B) profil d'hépatite B guérie hépatique en fer
C) profil d'hépatite B résolutive D) un bilan sanguin du fer chez les apparentés au
D) profil de vaccination contre le virus de l’hépatite B premier degré
E) profil d'hépatite B chronique E) aucun autre examen complémentaire
Vous concluez à une vaccination contre l'hépatite B. Le patient est porteur de la mutation C282Y à l’état
homozygote, confirmant le diagnostic.
Q2. Face aux anomalies constatées, quelle
cause d'hépatopathie chronique suspectez- Q5. En pratique, quelle(s) est (sont) la (les)
vous en priorité ? modalité(s) de réalisation et de rendu du
A) une NASH (stéato-hépatite non-alcoolique liée au résultat de ce test ?
syndrome métabolique) A) consentement éclairé, signé par le patient
B) une hémochromatose génétique B) signature du consentement par les apparentés au
C) une cholangéite sclérosante primitive premier degré
D) une hépatite virale E C) résultats transmis au médecin prescripteur par le
E) une cirrhose biliaire primitive laboratoire
D) résultats transmis au patient par le laboratoire
Vous suspectez une hémochromatose. E) résultats transmis aux apparentés au premier degré
Vous demandez un bilan sanguin complémentaire. par le laboratoire
Q3. Quel(s) est (sont) le(s) résultat(s) Le patient vous interroge sur la nécessité éventuelle et
au(x)quel(s) vous vous attendez ? les modalités d’un dépistage familial.
A) augmentation de la ferritinémie
B) diminution du fer sérique Q6. Quelle(s) est(sont) la (les) réponse(s)
C) augmentation du coefficient de saturation de la exacte(s) concernant le dépistage génétique
transférine familial ?
D) diminution du taux sanguin des gamma-globulines A) il est recommandé
E) augmentation du taux d'hémoglobine glycosylée B) il ne doit être proposé qu’aux apparentés au
premier degré ayant une ferritinémie augmentée
Le patient a une ferritinémie à 2300 ng/ml (normale C) il ne doit être proposé qu’aux apparentés au
30 à 300) avec un coefficient de saturation à 90% premier degré ayant des signes cliniques évocateurs
(normale inférieure à 45%), renforçant la suspicion D) il doit être proposé à tous les apparentés au
d’hémochromatose génétique. premier degré âgés de plus de 18 ans
E) il doit être proposé directement aux apparentés par
Q4. Que demandez-vous en 1ère intention le médecin ayant fait le diagnostic chez le probant
pour confirmer le diagnostic ?
Q7. Quel est le stade le plus probable de la B) Contre-indication aux AINS
maladie hépatique de ce patient ? C) Vaccination recommandée contre le pneumocoque
A) une hépatite minime D) Vaccination recommandée contre la grippe
B) une hépatite modérée E) Vaccination recommandée contre le virus de
C) une hépatite sévère l’hépatite A, si le patient n’est pas immunisé
D) une cirrhose compensée
E) une cirrhose décompensée Q12. Quel(s) traitement(s) lui proposez-vous ?
A) des saignées
Vous suspectez chez ce patient une maladie du foie B) un chélateur du fer
au stade de cirrhose. C) un régime pauvre en fer
D) une supplémentation par hepcidine
Q8. Quel(s) est (sont) le(s) argument(s) clinico- E) aucun traitement spécifique car pas de complication
biologique(s) dans l’observation qui
oriente(nt) vers ce diagnostic ? Vous mettez en place un dépistage du carcinome
A) la thrombopénie hépatocellulaire chez ce patient.
B) l'asthénie
C) la dureté du foie à la palpation Q13. Par quel(s) examen(s) et à quelle
D) les transaminases augmentées fréquence ?
E) la normalité des phosphatases alcalines A) échographie tous les ans
B) échographie tous les 6 mois
Vous décidez de réaliser une ponction biopsie C) échographie tous les 3 mois
hépatique pour confirmer le diagnostic de cirrhose. D) tomodensitométrie tous les 6 mois
E) tomodensitométrie tous les 3 mois
Q9. Quel(s) examen(s) d’imagerie(s) est
(sont) indispensable(s) pour réaliser ce geste Q14. Devez-vous prescrire des examens à la
? recherche d’une hypertension portale chez ce
A) une tomodensitométrie abdominale patient ?
B) une échographie du foie A) non, car il n’a pas de maladie hépatique
C) une IRM hépatique décompensée
D) une bili-IRM B) non, car il va avoir un traitement efficace de sa
E) Aucun maladie par des saignées
C) oui, car cette recherche doit être systématique chez
Q10. Quelles sont les lésions histologiques tout patient atteint de cirrhose
attendues chez ce patient ? D) oui, par la réalisation d’une FOGD
A) une surcharge en fer mise en évidence par la E) oui, par la recherche de signes d’hypertension
coloration de Perls portale à la tomodensitométrie
B) une surcharge en fer prédominant dans les
hépatocytes Vous prescrivez une FOGD qui met en évidence des
C) des corps de Mallory varices de taille moyenne.
D) une fibrose mutilante annulaire
E) des granulomes épithélioïdes Q15. Quelle est votre prise en charge ?
A) pas de traitement car absence de grosse varice
La ponction biopsie hépatique a confirmé le diagnostic B) pas de traitement et nouvelle endoscopie dans 1 an
de cirrhose. C) traitement préventif par un beta-bloquant non
cardiosélectif
Q11. Parmi les recommandations suivantes, D) traitement préventif par un beta-bloquant
quelle(s) est (sont) celle(s) qui est (sont) cardiosélectif
vraie(s) et adaptée(s) à ce patient ? E) traitement préventif par un beta-bloquant non
A) Arrêt de toute prise d’alcool cardiosélectif associé à un IPP.
Question 1 - Question à réponses multiples
Quelle est votre interprétation de cette sérologie de l’hépatite B ?
A) profil d'hépatite B active
B) profil d'hépatite B guérie
C) profil d'hépatite B résolutive
D) profil de vaccination contre le virus de l’hépatite B
E) profil d'hépatite B chronique
Devant une maladie chronique du foie, il faut éliminer les 4 causes les plus fréquentes :
1. L’ALCOOL,
2. LA NASH,
3. LES HEPATITES VIRALES : VHB, VHC
4. L’HEMOCHROMATOSE
Le patient n’a qu’une consommation minime d’alcool et les sérologies éliminent les causes virales.
La NASH liée au syndrome métabolique, le patient a un IMC à 23,5, une tension artérielle, un bilan
lipidique et glycémique normal, cette hypothèse est donc très peu probable.
L’hémochromatose est souvent révélée par une atteinte articulaire, touchant préférentiellement les
métacarpo-phalangiennes du 2ème et du 3ème rayon (signe de la « poignée de main ») et des grosses
articulations. L’atteinte hépatique consiste en une cytolyse modérée (<3N) prédominant sur les ALAT,
avec hépatomégalie et cirrhose.
L’hémochromatose est une maladie due à une disparition de l’hepcidine qui normalement inhibe la
ferroportine responsable l’absorption du fer au niveau duodénal. Cela entraîne une surcharge en fer
dans le sang (augmentation du fer sérique, du CST et de la ferritine).
Le CST > 45% est le marqueur de plus sensible pour le diagnostic d’hémochromatose.
Rappel : le CST
• Normal : 20-45% [< 45% à élimine l’hémochromatose]
• Test sensible de la surcharge en fer, plus précoce que ferritine
• Ne permet pas de quantifier la surchage/carence en fer
• Cycle circadien (maximum le matin)
CST augmenté dans : CST diminué dans :
- Insuffisance hépato-cellulaire - Syndrome inflammatoire
- Hémochromatose
- Syndrome néphrotique
En cas de suspicion d’hémochromatose, si le CST > 45%, une recherche génétique de la mutation
C282Y est indiquée (après consentement écrit du patient bien entendu).
L’IRM du foie avec mesure du contenu intra-hépatique en fer est indiquée dans le bilan d’extension
si la ferritine est >1000.
La ponction biopsie hépatique est un examen invasif et n’est indiquée qu’en cas de suspicion de
fibrose, de cirrhose ou de carcinome hépato-cellulaire.
Le bilan sanguin chez les apparentés peut être proposé si la recherche génétique est positive, mais il
ne permet en aucun cas de confirmer le diagnostic d’hémochromatose chez notre patient.
Question 5 - Question à réponses multiples
Le patient est porteur de la mutation C282Y à l’état homozygote, confirmant le diagnostic.
En pratique, quelle(s) est (sont) la (les) modalité(s) de réalisation et de rendu du
résultat de ce test ?
A) consentement éclairé, signé par le patient
B) signature du consentement par les apparentés au premier degré
C) résultats transmis au médecin prescripteur par le laboratoire
D) résultats transmis au patient par le laboratoire
E) résultats transmis aux apparentés au premier degré par le laboratoire
D’après les règles de bonnes pratiques en génétique de la HAS : « Le résultat d’un examen génétique
ne doit pas être directement communiqué au patient par le laboratoire mais par le prescripteur. […]
La personne peut exprimer, par écrit, sa volonté d’être tenue dans l’ignorance d’un diagnostic »
C Attention : Le résultat doit être transmis aux apparentés par le patient lui-même ou par le
médecin après l’autorisation du patient.
L’item D est ambiguë, : en effet, il existe quelques cas particuliers pour lesquels on ne réalise pas de
dépistage génétique évoqués dans les sources HAS mais pas dans le collège :
• Les sujets mineurs
• La mère du patient si ménopausée ou ne désirant plus avoir d’enfant
C Attention : le médecin ayant fait le diagnostic d’hémochromatose chez le patient ne peut pas
proposer directement le dépistage génétique aux apparentés, il doit pour cela avoir
l’autorisation du patient.
è Parents du sujet atteint ? « La confirmation génétique chez les parents n’interviendra qu’en
fonction des résultats des premiers tests biologiques et après confirmation de leur valeur supérieure
à la normale. Elle ne sera pas réalisée chez la mère si elle est ménopausée ou ne désire plus avoir
d’enfant. »
è Enfant mineur du sujet atteint ? « Compte tenu de l’histoire naturelle de la maladie, le dépistage,
biologique ou génétique, chez les enfants mineurs du probant n’est qu’exceptionnellement utile. »
• Chez les sujets indemnes de la mutation : le dépistage permet d’interrompre la surveillance
chez le patient et chez ses descendants
• Chez les sujets porteurs de la mutation : le diagnostic est posé à un stade asymptomatique
et conduit à la réalisation d’un bilan martial tous les 3 ans. Ne pas oublier que tous les
sujets mutés de développeront pas la maladie (pénétrance incomplète)
On retrouve à l’examen clinique chez notre patient une hépatomégalie dure à l’examen clinique, ce
qui est en faveur d’une cirrhose.
Le bilan hépatique est normal en dehors d’une élévation modérée des transaminases, il n’a pas
d’ascite ou d’encéphalopathie, donc il est au stade de cirrhose compensée Child Pugh A.
Dans la cirrhose, la thrombopénie est due à l’hypertension portale, responsable d’un hypersplénisme
avec séquestration des plaquettes et le foie est dur à la palpation (≠ bord mousse de l’IC)
L’asthénie est totalement aspécifique de la cirrhose, elle peut résulter de différents mécanismes chez
notre patient (hypogonadisme liée à l’hémochromatose par exemple)
L’échographie hépatique est l’examen le plus simple qui permet d’éliminer les principales contre-
indications à la PBH par voie trans-pariétale.
Recherche co-facteur
Lésions liées au cofacteur (stéatose, etc).
de maladie hépatique
Pour mémoire le patient cirrhotique ne présente pas de nécrose hépatocytaire, qui témoigne plutôt
de phénomènes aigus (comme les hépatites virales par exemple).
Chez tout patient cirrhotique, la règle n°1 est une éviction des hépatotoxiques notamment l’alcool et
les médicaments. Les AINS sont contre-indiqués seulement à partir du stade Child-Pugh B (HAS 2007).
Les hépatites aiguës sont beaucoup plus grave chez le patient cirrhotique, la vaccination contre le
VHA et le VHB est recommandée.
Les chélateurs du fer sont utilisés en cas de contre-indication ou d’impossibilité de réaliser des
saignées. Ils existent soit per os (Déférasirox), soit en IV (Déféroxamine).
La recherche d’une hypertension portale lors d’une cirrhose est systématique. A l’échographie
abdominale, elle se traduit par la présence d’une ascite, d’une splénomégalie, de voies veineuses
collatérales…
La réalisation d’une FOGD est systématique à la recherche de varices œsophagiennes (50% au
diagnostic). Elle sera répétée tous les 3 ans en cas de négativité.
Il n’y a aucun intérêt à associer un IPP au ß-bloquant en prévention primaire ici, ils n’ont pas d’action
sur la prévention de l’hémorragie mais d’une maladie ulcéreuse sous-jacente.
Items abordés :
• 163 : hépatite
• 215 : pathologies du fer
• 276 : cirrhose
MARS 2017 : EPREUVE 1 — DP 4
Vous voyez en consultation une patiente de 34 ans qui vous rapporte une diplopie évoluant depuis trois semaines,
associée à une gêne motrice pour monter les escaliers. Le déficit est fluctuant, rythmé par l’effort. Elle n’a pas
d’antécédent personnel particulier. Sa mère est en cours de prise en charge pour un nodule thyroïdien. La patiente
fume 10 cigarettes par jour environ depuis 15 ans. Elle reçoit une contraception orale mini-dosée triphasique.
L’examen clinique montre un défaut d’abduction de l’oeil droit et un ptosis gauche. Elle se relève difficilement de
la position accroupie. Les réflexes tendineux sont normaux. Le réflexe cutané plantaire est en flexion.
Attention, sur le plan oculomoteur, la patiente présente uniquement un défaut d’abduction de l’œil
droit. Le ptosis de l’œil gauche n’est donc pas lié à une atteinte du III (diplopie horizontale et
verticale).
Description classique de la myasthénie : entraînant déficit moteur pur, fluctuant dans le temps,
rythmé par l’effort et prédominant au niveau des muscles oculomoteurs et des ceintures.
Un AVC du tronc cérébral se présenterait classiquement comme un syndrome alterne avec atteinte
des nerfs crâniens associée à l’atteinte de l’hémicorps controlatéral.
Une polyradiculonévrite (Guillain-Barré) débuterait par des troubles sensitifs ascendants.
Une tumeur du chiasma optique entrainerait une hémianopsie bi-temporale.
Rappel : Lambert-Eaton
Cette pathologie atteint préférentiellement le sujet masculin, 45 ans dans un contexte de néoplasie.
Myasthénie Lambert-Eaton
EMG : Décrément EMG : Incrément
Post-synaptique Pré-synaptique
ROT normaux ROT abolis
Ac anti-récepteurs ACh Ac anti-canaux calciques lents
TTT : Pyridostigmine TTT : 3-4-diamopyridine
A) Bloc de conduction
B) Décrément non pathologique
C) Incrément
D) Examen normal
E) Décrément pathologique
Un décrément pathologique est défini par une diminution de l’amplitude >10% dès la 4ème stimulation.
On voit bien avec le triangle rouge la diminution d’amplitude (et accessoirement c’était marqué en
haut à gauche…)
En cas de négativité, on peut rechercher des Ac anti-MuSK, positifs dans 40% des formes avec anti-
RAC négatives. Le taux d’anticorps n’est pas lié à l’activité de la maladie.
Un surdosage en anticholinestérasique peut entraîner une crise muscarinique. Les symptômes de cette
crise sont assez faciles à retenir. En effet, le traitement favorise la contraction musculaire donc on
retrouve des crampes et des fasciculations.
Les étudiants connaissent souvent les effets secondaires des anticholinergiques comme la constipation
et la bouche sèche ; dans le cas des anti-cholinestérasique, c’est tout simplement l’inverse.
Attention, les benzodiazépines, malgré leur effet myorelaxant, ne sont pas une contre-indication
absolue mais seulement relative !
Bien connaître les contre-indications absolues et relatives listées dans le CEN.
La myasthénie peut apparaître dans un contexte d’auto-immunité familiale mais ce n’est pas une
maladie héréditaire.
Items abordés :
• 96 : myasthénie
• 100 : diplopie
MARS 2017 : EPREUVE 2 — DP 5
Une femme de 26 ans consulte son médecin traitant en urgence, avec son compagnon, pour des douleurs
vulvo-vaginales associées à des céphalées modérées. Ces signes sont apparus la veille de la consultation. Cette
jeune femme n'a pas d'antécédent médical. Ses vaccinations sont à jour conformément au calendrier vaccinal.
A l'examen clinique, on observe des ulcérations superficielles, recouvertes d'un enduit blanchâtre, siégeant
sur une muqueuse très inflammatoire, concernant l’ensemble de la zone vulvo-vaginale. Il existe des adénopathies
inguinales bilatérales, centimétriques, douloureuses à la palpation. La région génitale dans son ensemble est très
douloureuse, rendant impossible l'examen au spéculum et les touchers pelviens. La température est à 38°C. Le
reste de l’examen clinique est sans particularité.
Il s’agit d’une primo-infection herpétique typique chez une jeune femme ayant des rapports sexuels.
Devant une ulcération génitale, le principal diagnostic différentiel est le chancre syphillitique.
HSV-1 peut être responsable des infections herpétiques génitales dans 15 à 30% des cas.
L’herpès génital est considéré comme une IST.
La transmission est possible à partir des vésicules mais également par tout contact cutanéo-muqueux
même visuellement asymptomatique.
Au niveau génital, la primo-infection herpétique est le plus souvent asymptomatique (2/3 des cas).
• Attention : si symptomatique, la symptomatologie peut être très marquée avec des lésions très
douloureuses avec fièvre, malaise, adénopathies inguinales bilatérales sensibles, dysurie,
rétention d’urines, réaction méningée voir radiculomyélite.
Il s’agit d’une IST donc le pic d’incidence se trouve chez l’adulte jeune (≠ HSV où le pic d’incidence
se trouve dans l’enfance entre 1 et 4 ans).
Les lésions cicatrisent en 2 à 3 semaines.
Le diagnostic de primo-infection herpétique est clinique. Une BU peut être réalisée pour éliminer une
infection urinaire en cas de doute.
Le diagnostic sérologique est inutile car il existe des réactions croisées avec HSV-1 (90% des adultes
sont séropositifs à HSV-1). Il n’a d’intérêt que pour distinguer une primo-infection d’une récurrence
(IgG positives dans la récurrence).
Devant une IST, il faut systématiquement proposer un bilan à la recherche de co-infections chez la
patiente et chez le partenaire.
La malade est hospitalisée et une PL est pratiquée. Le LCR est clair ; son analyse en urgence donne
les résultats suivants : 90 leucocytes/μL avec 80% de lymphocytes, pas d'hématies, glycorachie :
3,1 mmol/L, protéinorachie : 0,7 g/L, pas de bactérie à l'examen direct après coloration de Gram.
La NFS-plaquettes est normale. La glycémie est à 5,7 mmol/L.
La patiente présente un syndrome méningé fébrile avec un examen neurologique normal, il s’agit
donc d’une méningite (et non d’une encéphalite).
La ponction lombaire est en faveur d’une origine virale (formule lymphocytaire, normoglycorachie,
hyperprotéinorachie, pas de bactérie au direct)
U Pour en savoir plus : Tableau 604 ADTBC [Résultats de la PL dans les différents types de
méningite]
Devant l’aggravation des lésions génitales, la principale hypothèse diagnostic est la méningite
d’origine virale (herpétique).
La patiente présente une méningite virale sans aucun signe de gravité clinique ou biologique, il n’y a
aucune indication à l’hospitaliser en réanimation. On va surveiller de près l’état neurologique à la
recherche de signes d’encéphalite.
• Attention à ne pas confondre méningite herpétique avec méningo-encéphalite herpétique !
à La méningite virale classique, nécessitant seulement un traitement symptomatique.
à La méningo-encéphalite qui est une urgence thérapeutique nécessitant un traitement par
Aciclovir en IV car il existe un risque de séquelles cérébrales important.
Le LCR est identique, la différence se fait sur la clinique, d’où l’importance de la surveillance
de l’examen neurologique (les signes d’encéphalites peuvent être retardés).
La méningite est une complication rare mais classique de la primo-infection herpétique. Il faut rester
simple devant cette question, l’histoire de la maladie l’examen clinique et la biologie sont en faveur
de ce diagnostic. En effet, la méningo-encéphalite herpétique est beaucoup plus développée dans les
cours, ce qui peut induire le doute chez les étudiants.
Il faut également proposer à la patiente la réalisation d’un bilan des IST (si ça n’a pas été fait lors de
la primo-infection herpétique) avec sérologie VIH, hépatite B, syphilis, PCR Chlamydia sur 1er jet
urinaire.
C Attention : les sérologies VHB et syphilis sont obligatoires lors de la 1ère consultation de
grossesse (< 10 SA) mais pas lors de la consultation pré-conceptionnelle.
La patiente est rhésus négatif, il existe un risque d’allo-immunisation fœtale si le père est rhésus positif.
Les RAI sont indiquées dans le bilan pré-conceptionnel.
Dans l’énoncé, il est précisé que la patiente est à jour selon le calendrier vaccinal à l’âge de 26 ans,
elle a donc normalement reçu une dose de dTcaPolio à l’âge de 25 ans. Il est compliqué de ne pas
cocher juste « vérifier », le médecin ne s’en souvient pas forcément 2 ans plus tard…
Elle est également à jour dans son ROR donc pas d’indication à la revacciner si elle a reçu 2 doses
(attention avec les changements de calendrier vaccinal, certaines patientes peuvent n’avoir qu’un
seul ROR mais il faut toujours vérifier avant de revacciner).
Rappel : le rattrapage vaccinal ROR se fait en pré-conceptionnel et est suivi d’une contraception
de 3 mois, il est contre-indiqué d’injecter un vaccin vivant à une femme enceinte !
La patiente a eu une primo-infection herpétique à HSV-2, il n’y a pas d’intérêt à faire une recherche
virale. Il n’y a pas de risque de complication pendant la grossesse, il faudra par contre surveiller les
récurrences avant l’accouchement.
C Piège : attention de ne pas confondre les Ig spécifiques (comme ici les Ig anti-D) et les Ig
polyvalentes utilisées dans les mêmes indications que les échanges plasmatiques. Ce piège à
déjà été fait dans lors de l’ECN 2016.
Le test de Kleihauer est systématique et permet d’adapter la dose de Rophylac (si > 5 hématies
foetales/100 000 maternelles il faut augmenter la dose de 100μg/20 hématies fœtales).
Il n’existe pas de risque de transmission in utéro du virus pour l’ECN (très rare en vérité). La
transmission se fait lors de l’accouchement.
Notre patiente avec une récurrence herpétique (≠ primo-infection) a perdu les eaux depuis ≥ 6h, il
n’y a donc pas d’indication à la césarienne.
Les électrodes de scalp chez le nourrisson sont contre-indiquées, elles augmentent le risque de
transmission du virus (idem dans le VIH)
Le Ganciclovir et le Foscarnet sont des traitements des infections CMV, attention à ne pas mélanger.
Aciclovir ou Valaciclovir peut être proposé pendant 5 jours si début < 24h
Récurrence génitale
et femme très invalidée par les symptômes.
• Si ATCD de primo-infection ou récurrence herpétique au cours de la
grossesse : traitement prophylactique ≥ 36 SA et jusqu’à l’accouchement.
Prophylaxie antivirale
• Si ATCD d’herpès génital sans épisode de récurrence au cours de la
grossesse : traitement prophylactique non recommandé
Quelle est la conduite à tenir vis-à-vis de cet enfant au cours des trois premiers jours
de vie (une ou plusieurs réponses possibles) ?
A) Effectuer des prélèvements pharyngés et oculaires pour recherche du HSV-2
B) Effectuer un prélèvement de sang pour recherche des anticorps anti-HSV-2
C) Effectuer une surveillance clinique attentive et pluriquotidienne
D) Transférer l’enfant en service de réanimation néonatale
E) Commencer un traitement par valaciclovir
Devant l’absence de traitement de la récurrence herpétique chez la mère avec une rupture de la
poche des eaux ≥ 6h avant l’accouchement, le nourrisson a un risque important de développer une
infection herpétique. Il faut donc :
• réaliser des prélèvements multiples au niveaux des muqueuses chez l’enfant
• débuter un traitement préventif par Valaciclovir.
Rappel CNGOF 2017 : Le risque d’herpes néonatal est estimé entre 25% et 44% en cas
d’épisode initial et à 1% en cas de récurrence lors de l’accouchement.
Le prélèvement sanguin est inutile car les Ac anti-HSV2 seront ceux de la mère transmis par la
circulation fœto-maternelle et seront certainement positifs.
Une surveillance clinique pluriquotidienne doit être effectuée à la recherche de signe d’infection car
le nouveau-né n’est quasiment jamais symptomatique à la naissance. Il est par contre inutile pour
l’instant de le transférer en réanimation car il est asymptomatique.
Items abordés :
• 22 : grossesse normale
• 26 : risque fœtal infectieux
• 148 : méningite infectieuse
• 164 : herpès virus
MARS 2017 : EPREUVE 1 — DP 6
Un patient âgé de 68 ans est adressé aux urgences pour somnolence et altération de l’état général, dans les
suites d’un épisode digestif douloureux ayant entraîné diarrhée et vomissements.
Antécédents :
• Diabète de type II découvert en 1990 en même temps qu’une hypertension artérielle.
• Infarctus du myocarde en 2010 et pose de stents coronariens en 2012
• Hyperlipidémie
• Thrombose veineuse profonde surale gauche il y a 5 mois
A l’examen clinique : somnolence, confusion, nausées, pas de signe de focalisation neurologique, présence
de marbrures cutanées des membres inférieurs.
A perdu 5 kg en 8 jours
Pression artérielle est à 90/70 mmHg couché, FC 65 bpm, SpO2 99% (air ambiant), fréquence respiratoire
28/min
Pas de signe d’insuffisance cardiaque droite ou gauche décompensée.
Abdomen sensible dans son ensemble. Pas de bruit hydro-aérique.
Dextro : glycémie à 9 mmol/l
Traitement actuel : Metformine, Ramipril, Furosémide, Fluindione, Clopidogrel, Simvastatine, Aténolol.
Q8. Vous avez posé le diagnostic d'acidose Q12. Chez ce patient, l’HTA :
lactique sévère confirmée par le dosage. A) Est une complication de la microangiopathie
Parmi les médicaments que prend le diabétique
patient, lequel (lesquels) peut (peuvent) B) Peut se compliquer d’œdème aigu pulmonaire
être responsable(s) de cet accident ? C) Evoque une glomérulonéphrite
A) Metformine extramembraneuse secondaire
B) Fluindione D) Evoque un hypercorticisme
C) Ramipril E) Doit faire rechercher une sténose des artères
D) Aténolol rénales
E) Furosémide
Vous évoquez une HTA réno-vasculaire et faites
Q9. Comment caractériser le(s) trouble(s) réaliser un doppler qui montre des sténoses
hydro-électrolytique(s) ? d’allure athéromateuse au niveau des 2 artères
A) Hyperkaliémie de transfert rénales dont une serrée à plus de 90% à droite.
B) Hyperhydratation intracellulaire Il existe aussi une sténose serrée de l’artère iliaque
C) Hyperhydratation extracellulaire primitive droite.
D) Hyponatrémie par stimulation volémique de Une artériographie rénale par voie fémorale est
l'ADH réalisée à visée diagnostique et thérapeutique
E) Fausse hyponatrémie (dilatation par voie endo-luminale de l'artère
rénale droite).
Q10. Le diagnostic d’acidose lactique lié à
la prise de metformine est retenu. Quel(s) Q13. Quelle(s) est (sont) la (les)
est (sont) le(s) facteur(s) favorisant cette complication(s) à redouter après cet
complication métabolique aiguë ? examen ?
A) Déshydratation extracellulaire A) Insuffisance rénale aiguë
B) Hypovolémie B) Emboles de cristaux de cholestérol
C) Insuffisance rénale C) Embolie pulmonaire
D) Hypertension artérielle D) Thrombose des veines rénales
E) Thrombophlébite des membres inférieurs E) Dissection de l'artère rénale
récidivante
Q14. Vous le revoyez un mois après le
Q11. L'examen morphologique a permis geste, sa fonction rénale s'est dégradée.
d'écarter l’'ischémie mésentérique. Parmi les signes cliniques suivants, lequel
Quelle prise en charge proposez-vous ? (lesquels) est (sont) évocateur(s) de
A) Arrêt du furosémide maladie des emboles de cristaux de
B) Augmentation des doses de furosémide pour cholestérol.
relancer la diurèse A) Disparition du pouls poplité
C) Arrêt du Ramipril B) Troubles de la vision
D) Expansion volémique avec sérum salé C) Hypotension artérielle
isotonique D) Orteils pourpres
E) Arrêt de la metformine E) Livedo
Q15. Parmi les signes biologiques suivants B) Cristallurie
lequel (lesquels) est (sont) évocateur(s) C) Hyperéosinophilie
d’une maladie des emboles de cristaux de D) Elévation des D-dimères
cholestérol ? E) Elévation des Ig
A) Hypercholestérolémie aigue
Question 1 - Question à réponses multiples
Ce tableau clinique doit faire évoquer :
A) Une ischémie mésentérique
B) Une hémorragie interne aiguë
C) Une déshydratation sévère
D) Une acido-cétose diabétique
E) Une embolie pulmonaire
La déshydratation sévère est évoquée devant une perte de 5kg en 8 jours à forcément une perte d’eau.
• On l’évoque à cause de ses vomissements et ses diarrhées, elle est aussi favorisée par la prise de
diurétiques (furosémide).
• A cause de ses traitements, le patient ne peut pas compenser sa déshydratation (pas de tachycardie
compensatrice à cause de l’Aténolol et le Ramipril favorise l’hypotension) et présente des signes de
choc : hypotension, marbrures, troubles de la conscience…
D’après l’histoire de la maladie, l’épisode déclenchant semble être d’origine digestif, on peut donc soupçonner
une ischémie mésentérique devant son terrain polyvasculaire.
L’hyperkaliémie > 7 mmol/L est une urgence vitale car elle va entraîner des troubles de la conduction qui
peuvent aller jusqu’à l’arrêt cardiaque.
L’acidose est un item est très litigieux : il est précisé dans le CUEN qu’elle peut engager le pronostic vital
quand pH < 7,1 ou bicarbonates strictement < 8 mmol/L
• Elle peut entraîner une diminution des débits cardiaques et tissulaires, une résistance aux
catécholamines, arythmie ventriculaire, inhibition du métabolisme cellulaire, coma.
• Etant donné que les valeurs sont bien précisées dans le référentiel et qu’il semble s’agir d’un dossier
de néphrologie, je ne cocherai pas l’item acidose.
L’hyponatrémie : elle peut engager le pronostic vital par la formation d’un œdème cérébral. Ici, le patient
présente bien une confusion mais une hyponatrémie sévère pouvant engager le pronostic vital est définie par
une natrémie < 120 mmol/L selon le CUEN.
Les augmentations de l’urée et de la créatinine ne sont pas suffisamment importantes pour mettre en jeu le
pronostic vital, jamais une dialyse n’est réalisée à ce seuil.
En attendant l’hémodialyse, on peut utiliser de l’insuline (associée à du glucose pour éviter l’hypoglycémie)
qui favorise la ré-entrée du K+ en intracellulaire et permet une diminution rapide de la kaliémie.
Pour les ß2-mimétiques inhalés, le principe est le même que celui de l’insuline. Chez notre patient traité par ß-
bloquants, on évitera le Salbutamol qui sera inefficace voir dangereux, mais il s’agissait d’une question
générale.
Le Kayexalate permet l’échange d’un ion K+ contre un ion Na+ au niveau de la muqueuse colique. Il n’agit
qu’en quelques heures et est donc un traitement de l’hyperkaliémie chronique.
Le gluconate de calcium n’a pas d’effet propre sur la kaliémie. Il s’agit d’un protecteur cardiaque utilisé en
prévention / traitement des troubles de conduction induits par l’hyperkaliémie. Attention au piège !
Rappel : Hyperkaliémie
Clinique
• Atteinte neuromusculaire : paresthésie des extrémités + péribuccales, faiblesse musculaire, paralysie flasque.
• Atteinte cardiaque : troubles de la conduction, anomalies ECG diffuses sans parallélisme stricte avec la clinique
(mais si Ø signes ECG avec K >6 mmol/L, penser à la fausse HK+)
• Atteinte hémodynamique : hypotension artérielle (tardive, signe de gravité +++)
ECG
Successivement :
• Ó Amplitude ondes T, pointues et symétriques
• TDC auriculaire : Ô puis disparition ondes P
• TDC auriculo-ventriculaire : BAV
• TDC intra-ventriculaire : élargissement des QRS
• Bradycardie à QRS larges (« sine wave pattern ») allant jusqu’à l’asystolie
• TDR ventriculaire (TV, FV) si hyperK+ associée à : hypoCa2+ sévère, hypothermie, acidose, digitaliques ou
stimulation vagale importante
Traitement
Urgence absolue si K+ > 7mmol/L ou signes ECG
• CHLORURE DE CALCIUM : traiter les troubles de conduction (CI si digitaliques à chlorure de magnésium).
Attention : pas d’effet propre sur la kaliémie (piège fréquent) !
• INSULINE + G10%
• SALBUTAMOL si pas de CI
• ± DIURETIQUES DE L’ANSE si OAP, puis HEMODIALYSE si inefficacité des diurétiques
• ± SOLUTE BICARBONATE si associée à une acidose métabolique (CI si OAP)
Le patient hyperventile afin d’induire une alcalose respiratoire compensatrice, ce qui explique la baisse
importante de la PaCO2.
• Elle est insuffisante car le pH est toujours acide à 7,2 (certains auteurs parlent d’acidose métabolique
partiellement compensée par une alcalose respiratoire).
• La créatininémie augmentée à 250 μmol/L évoque une IRA et la prise de Metformine dans ce contexte
de déshydratation induisant l’acidose lactique sont des causes d’acidose métabolique à TA augmenté.
A un stade avancé d’insuffisance rénale où il existe une HYPOfiltration glomérulaire, la diminution du DFG va
entraîner une diminution des capacités rénales à excréter le potassium.
Hypo-insulinisme : il va entraîner une hyperkaliémie lors des acidocétoses diabétiques aiguës, mais ici la
question concerne les désordres métaboliques chroniques !
La Metformine a une élimination rénale. La déshydratation associée à l’insuffisance rénale aiguë a provoqué
un surdosage responsable de l’hyperlactatémie.
Les 2 mécanismes favorisant la sortie du potassium des cellules (hyperkaliémie de transfert) sont l’acidose et
l’hypoinsulinisme comme vu précédemment.
Le patient présente des signes d’état de choc, il faut donc absolument traiter son hypovolémie.
• Arrêter les traitements favorisant l’hypovolémie (diurétiques, bloqueurs du SRA)
• Arrêter la Metformine dont l’accumulation a provoqué l’acidose lactique.
• Remplir le patient avec du sérum salé isotonique. L’hyponatrémie va se corriger d’elle-même après
l’arrêt de la stimulation volémique.
Le patient étant hypovolémique, la diminution de la diurèse est un phénomène physiologique, il est donc inutile
et même contre-indiqué d’utiliser du furosémide qui risque d’aggraver la symptomatologie du patient !
Rappel : toute hypertension résistante à une trithérapie bien conduite (contenant au moins un diurétique
thiazidique) doit faire RECHERCHER UNE HTA SECONDAIRE.
Microangiopathie diabétique : le patient présente une Pu glomérulaire sans Hu, classique dans la néphropathie
diabétique. Il s’agit d’une complication du diabète mais ATTENTION elle n’explique pas à elle seule le
caractère résistant de l’HTA !
OAP : en cas de poussée hypertensive, il y a une augmentation brutale de la post-charge. Si le cœur ne peut
pas augmenter son inotropisme pour lutter contre cette augmentation de pression, une partie du sang ne sera
pas éjecté des cavités gauches, va s’accumuler dans les vaisseaux pulmonaires et sera responsable d’un OAP.
GEM : dans la GEM, il existe classiquement un syndrome néphrotique impur avec une hématurie +++.
Sténose des artères rénales : chez notre patient polyvasculaire, c’est la principale cause d’HTA à évoquer.
Hypercorticisme : il n’y a aucun signe de Cushing ici.
Les complications liées à l’artériographie peuvent être dues aux 2 éléments constituant cet examen :
• Suite au passage du cathéter (mécaniques) : hématome au point de ponction, dissection artérielle,
maladie des emboles de cholestérol…
• Suite à l’injection de produit de contraste (PdC) : immuno-allergique, toxicité directe du PdC…
Il n’existe pas de complication veineuse car le cathéter est inséré directement en artériel (≠ cathéter central
fémoral qui peut donner des EP ou thromboses des veines rénales par exemple)
La maladie des emboles de cristaux de cholestérol est dû au décollement de plaques d’athérome suite au
passage d’un cathéter, de la prise d’anticoagulants, d’une thrombolyse…
• Les cristaux vont aller obstruer les capillaires au niveau des organes : il s’agit donc d’une atteinte de
la microcirculation et non des gros vaisseaux (tous les pouls sont présents).
C’est bien sur une HTA et non une hypotension qui est retrouvée.
En cas d’IRA apparaissant dans les suites d’une injection de produit de contraste, il faut bien différencier la
maladie des emboles de cholestérol de la néphropathie aux produits de contraste iodés (confusion fréquente)
Rappel : différence entre maladie des emboles de cholestérol et néphropathie aux PdC
Maladie des emboles Néphropathie aux produits
de cholestérol de contraste iodés
Poylvasculaires +++ (FRCV) Insuffisant rénal, prise de néphrotoxiques
Terrain
Dénutrition, diabète
Délai 7 jours à plusieurs semaines après l’examen
48-72h après l’examen
d’apparition (souvent méconnu+++)
• Cutanée : livedo, orteils pourpres, gangrène
• Myalgies, asthénies
• Neuro : convulsions, AVC, AIT
Clinique Aspécifique, diagnostic biologique
• Poussée hypertensive
• Troubles visuels
• Signes d’ischémie mésentérique
Syndrome inflammatoire Augmentation absolue (≥ 0,5 mg/dL,
Eosinophilie ≥ 44 μmol/L) ou relative (≥ 25 %) par rapport à
Biologique
Hypocomplémentémie la créatinine de base 48–72 h après l’exposition
au PC
Evolution Défavorable (mortalité > 40% à 6 mois) Normalisation de la créatinine en 3-4 semaines
Piège : attention de bien arrêter les anticoagulants et de différer tout geste intravasculaires chez un patient
avec une maladie des emboles de cholestérol.
Il faut bien connaître les 2 signes fortement évocateurs de maladie des emboles de cholestérol que sont
l’hyperéosinophilie et l’hypocomplémentémie (même s’ils sont inconstants) car il existe de nombreux
distracteurs possibles qui pourront vous faire douter le jour J !
• Attention également à la confusion entre éosinophiles et IgE !
Hypercholestérolémie : cette maladie survient souvent chez des patients ayant une hypercholestérolémie
chronique, le décollement de petits fragments de plaque d’athérome ne va pas entraîner d’élévation aiguë du
cholestérol.
La cristallurie se retrouve dans la pathologie lithiasique alors que l’atteinte rénale de la maladie des emboles
de cholestérol est due à une obstruction des petites artérioles rénales !
Items abordés :
• 260 : néphropathie vasculaire
• 265 : anomalie du potassium
MARS 2017 : EPREUVE 2 – DP 1
Une patiente de 61 ans, consulte pour des douleurs des doigts majorées depuis quelques mois. Vous retrouvez
en l’interrogeant qu’elle est hypertendue traitée par acebutolol. Elle a été opérée d’un canal carpien droit il y
a six mois.
A) Acrosyndrome
B) Phénomène de raynaud
C) Ischémie digitale
D) Nécrose digitale
E) Vascularite
Un syndrome canalaire conjugue phénomènes de compression et de traction au niveau d’un nerf périphérique.
Ici, c’est le syndrome canalaire du nerf médian au niveau de la traversée du canal carpien.
Symptômes Tests à réaliser
• Acroparesthésies (fourmillements, décharges Tests de provocation reproduisant les acroparesthésies
électriques, engourdissement jusqu’à impression dans le territoire du nerf médian :
de doigts morts) • TEST DE TINEL : percussion du nerf médian en amont
— Dans le territoire du nerf médian (3 premiers du canal carpien
doigts + hémi-pulpe radiale du 4) • TEST DE PHALEN : maintien poignet fléchi 1 minute.
— En 2nde partie de nuit et le matin • TEST DE COMPRESSION DIRECTE : pression pendant
— Irradiation vers le coude / l’épaule fréquente. 1 minute du nerf médian en amont du canal carpien.
— ± soulagées par secouement des mains Signes de gravité
• Perte de sensibilité digitale subjective
• Maladresse aux gestes fins + lâcher d’objets • Hypoesthésie pulpaire au test de Weber
• Parfois troubles vasomoteurs • Amyotrophie thénarienne (muscles opposant et court
• Uni ou bilatéraux, prédominant coté́ dominant abducteur)
• Retentissement professionnel. • Paralysie de l’opposition du pouce.
Il existe parfois des troubles vasomoteurs, leur présence n’élimine pas le diagnostic de canal carpien, mais ils
ne sont pas EN FAVEUR de ce diagnostic. La présence de cyanose oriente plutôt vers un syndrome de Raynaud.
A) Acrosyndrome
B) Phénomène de Raynaud
C) Ischémie digitale
D) Nécrose digitale
E) Vascularite
Le phénomène de Raynaud est un acrosyndrome vasculaire paroxystique.
Rappel : Acrosyndromes
ACROSYNDROMES VASOMOTEURS ACROSYNDROMES
Paroxystiques Permanents TROPHIQUES
• Phénomène de Raynaud • Acrocyanose • Hématome digital spontané
• Erythermalgie • Acrorighose • Engelures
• Syndrome de l’orteil bleu
• Ischémie digitale permanente
• Nécrose digitale
La phase syncopale est TOUJOURS PRÉSENTE, les 2 autres phases peuvent être ± marquées mais peuvent aussi
être compléments absentes.
Le caractère bilatéral est en faveur d’une MALADIE de Raynaud, c’est à dire un phénomène de Raynaud
idiopathique. Le froid humide, les changements de température ou l'émotion et le stress peuvent être des facteurs
déclenchants du syndrome de Raynaud.
Attention bien lire l’item B ! C’est d’abord la phase syncopale (blanche) puis la phase cyanique (bleue), et non
l’inverse !
Les anti-migraineux type Triptan (traitement de la crise), ß-bloquants (traitement de fond) sont responsables de
syndrome de Raynaud iatrogènes. Ils aggravent tout syndrome de Raynaud, idiopathique ou secondaire.
La maladie de Horton ou artérite à cellules géantes est citée dans le Medline de Médecine Interne comme étant
une cause de SD de Raynaud secondaire. En effet, dans 10% des cas, l’artérite ne se limite pas qu’au territoire
céphalique et peut toucher les vaisseaux périphériques et profonds et être responsable :
• de SD de Raynaud
• d’AOMI
• d’atteinte coronaire, rénale, mésentérique…
A) Lésions urticariennes
B) Vespertilio
C) Photosensibilité
D) Télangiectasies
E) Acné rosacée
Le vespertilio ou masque lupique est un érythème malaire ± sans intervalle de peau saine, en aile de papillons,
de part et d’autre du nez. Il n’existe classiquement pas d’atteinte des paupières comme chez cette patiente.
http://www.revuedesante.com
Rosacée érythémato-télangiectasique Rosacée papulo-pustuleuse
http://www.dermatonet.com www.rosaceahelp.ca
L’acné rosacée (plus connue des étudiants sous le simple nom de rosacée) est une anomalie de la vascularisation
faciale qui se traduit par les bouffées vasomotrices (flushs) et un érythème permanent (la couperose) où on
retrouve :
• Un érythème diffus disparaissant à la vitropression
• Des télangiectasies formant des réseaux (couperose)
• Des lésions localisées sur les joues, le nez, le menton et la partie médiane du front.
Plus tard dans l’évolution de la maladie, on peut retrouver des papulo-pustules et parfois un rhinophyma.
La photosensibilité est facilement reconnue sur l’anamnèse (éruption dans les heures suivant une exposition
solaire) et la localisation des lésions aux zones découvertes. Il en existe 2 types :
• La photoallergie (lucite ou vulgairement « allergie au soleil ») : lésions d’eczéma débutant aux zones
exposées mais pouvant s’étendre aux zones couvertes
• La phototoxicité : éruption liée à la combinaison d’un médicament photosensibilisant (ex : antipaludéens
de synthèse) et d’une dose variable d’UVA.
Ici, il n’est ni fait mention de traitement, ni d’exposition solaire.
Le bilan est évidemment complété en fonction des symptômes retrouvés, selon l’orientation diagnostique (écho-
doppler, EMG, bilan auto-immun plus approfondi…)
On ne va pas doser les Ac anti-ADN natif en 1ère intention. Ce dosage pourra être réalisé si les AAN s’avèrent
positifs.
Un complément par radiographie cervicale est utile en cas d’argument en faveur d’un SD du défilé thoraco-
brachial (palpation d’une côte cervicale, manœuvre d’Adson et du chandelier positive) pour rechercher une
côte cervicale.
A) Pincements articulaires
B) Lyse corticale des phalanges proximales
C) Géodes sous-chondrales
D) Calcinose
E) Erosions articulaires
Les calcinoses sont des dépôts calciques. Elles siègent au niveau des parties molles, le plus
souvent aux extrémités des doigts des mains, sur les faces d’extension des avant-bras ou sur
les faces antérieures des genoux et les crêtes iliaques. Il existe des formes très étendues,
touchant les zones péri-articulaires, articulaires, les muscles et les tendons.
Photo : http://calcinosis.askdefine.com
La présence d'au moins 3 critères (sur les 5) est nécessaire au diagnostic. On peut donc ici poser le diagnostic
de CREST syndrome, c’est à dire de sclérodermie localisée systémique.
Dans une sclérodermie localisée systémique, les AAN sont positifs. La fluorescence est de type centromérique
dans 70 à 80 % des cas très spécifique du CREST.
Les inhibiteurs calciques se fixent sur les canaux Ca2+ de type L de certaines cellules, notamment les cellules
musculaires lisses (CML) artérielles. Ce blocage entraîne une diminution du flux calcique entrant dans la cellule
impliqué dans la contraction des CML. Les inhibiteurs calciques diminuent le donc le tonus artériel et entraînent
une vasodilatation périphérique, compensatrice des phénomènes vasoconstricteurs du SD de Raynaud.
Les dérivés nitrés peuvent être prescrits sous forme de patch ou de pommade à appliquer sur la pulpe des doigts,
sur les doigts ou les poignets en cas de SD de Raynaud très sévère. Leur utilisation est limitée par leurs effets
secondaires fréquents (maux de tête, hypotension, mauvaise tolérance à long terme).
C La patiente ne présentant pas d’ulcération digitale, on ne les utilisera qu’en 2nde intention, après étude
de la balance bénéfice-risque.
L’acétabulol est un ß-bloquant qui favorise la vasoconstriction périphérique par son effet anti-ß2. Il faut donc
remplacer ce traitement par une autre molécule ayant moins d’action vasomotrice périphérique.
L’apparition de dyspnée chez cette patiente sclérodermique peut être liée à de nombreuses causes. Il faut surtout
ne pas passer à côté :
• D’une cardiomyopathie
• D’une atteinte pulmonaire qui peut être de 2 types :
— Pneumopathie interstitielle diffuse
— Hypertension pulmonaire (HTP).
Plus rarement, il peut exister une atteinte diaphragmatique liée aux lésions infiltrantes de la sclérodermie.
Je vous mets ici le PNDS 2017 de la sclérodermie sur les recommandations pour l’évaluation initiale et le suivi
des patients atteints.
Pour l’exploration des atteintes pulmonaires, il est donc bien recommandé de réaliser un test de marche de 6
minutes, des EFR avec calcul du DLCO (troubles de la diffusion alvéolo-capillaire et syndrome restrictif) et un
scanner en coupes fines.
Le dépistage de l’HTP se fait à l’ETT (qu’il faudra confirmé par un KT cardiaque droit si PAPs > 35 mmHg).
— L’HTP est alors définie au KT cardiaque par une PAPm ≥ 25 mmHg.
— Le caractère pré-capillaire est défini par une PAPO ≤ 15 mmHg.
Sur cette TDM, il existe bien des opacités en verre dépoli à prédominance sous-pleurale et des réticulations chez
notre patiente, en faveur du diagnostic de pneumopathie interstitielle diffuse.
Nous sommes au niveau des bases pulmonaires (on voit bien la coupole diaphragmatique à droite). A ce niveau,
la trachée n’est plus visible (elle s’est divisée en bronches souches droite et gauche au niveau de T5). La structure
visible entre les aortes ascendante et descendante est donc l’œsophage qui est dilaté (ce qui colle bien avec les
anomalies œsophagiennes du CREST syndrome).
• Cette question de lecture de TDM n’était pas très difficile si on prend le temps d’en analyser tous les
éléments mais nombreux sont ceux qui ont pris l’œsophage pour la trachée !
Items abordés :
• 188 : Pathologies auto-immunes
• 204 : Insuffisance respiratoire chronique
• 206 : Pneumopathies interstitielles diffuse
• 237 : Acrosyndromes
MARS 2017 : EPREUVE 2 – DP 2
Une enfant âgée de 16 mois est amenée aux urgences pour une altération de l’état général. Elle ne présente
pas d’antécédents personnels ni familiaux particuliers. Ses vaccinations sont à jour. L’histoire de la maladie
débute brutalement 5 jours auparavant par une fièvre élevée. Une première consultation a abouti au diagnostic
d’otite moyenne aiguë. Un traitement par amoxicilline (80 mg/kg/j) et ibuprofène a été mis en place il y a 72
heures. La fièvre persiste malgré ce traitement et s’accompagne d’une toux sèche. Dans les heures qui précèdent
son arrivée aux urgences, ses parents constatent une pâleur d’apparition rapide suivie d’une altération de l’état
général et d’une somnolence. Il n’y a eu aucun trouble digestif et elle n’a pas perdu de poids récemment. Son
poids est 11kg. Sa température est à 39°C.
Q1. Devant cette situation clinique, quel(s) blancs/ml, pas de germes à l’examen
signe(s) est(sont) en faveur d’un sepsis ? direct. Par ailleurs, la CRP est à 289 mg/L et
A) Temps de recoloration cutanée supérieur à 3 la glycémie à 6 mmol/L. Leucocytes : 20,6
secondes G/L, polynucléaires neutrophiles : 15,4 G/L,
B) Fréquence cardiaque à 120 battements par lymphocytes : 3,8 G/L sur la numération.
minute Vous faites réaliser également la
C) Pression artérielle systolique à 90 mm Hg radiographie de thorax suivante.
D) Fréquence respiratoire à 40 cycles par minute
E) Persistance du pli cutané Q4. Comment interprétez-vous cette
radiographie du thorax ?
Q2. Vous évaluez l’état hémodynamique de
l’enfant comme normal. Vous mettez en
évidence une hypotonie globale et une
réactivité présente mais faible. A l’examen
clinique, vous trouvez un tympan congestif,
le reste de l’examen n’étant pas contributif.
Il n’y a pas de signe de localisation
neurologique. Vous décidez de réaliser des
examens complémentaires.
En dehors des
examens microbiologiques éventuels, quels
est(sont) celui(ux) qui vous parai(ssen)t
nécessaires de réaliser en urgence ?
A) Ionogramme sanguin
B) TP et TCA
C) CRP
D) Transaminases A) Pneumopathie lobaire aiguë
E) NFS B) Pneumopathie du lobe inférieur droit
C) Pneumopathie du lobe supérieur droit
Q3. Quel(s) est(sont) l(es) examen(s) D) Atélectasie du lobe inférieur droit
complémentaire(s) à visée microbiologique E) Atélectasie du lobe moyen
qui vous parai(ssen)t justifié(s) de réaliser
en urgence ? Q5. La radiographie thoracique retrouve
A) Examen cytobactériologique des crachats une pneumopathie systématisée au lobe
B) Ponction lombaire inférieur droit avec suspicion
C) Hémoculture d’épanchement pleural. Quel(s) germe(s)
D) Prélèvement de gorge suspectez-vous en première intention ?
E) Paracentèse A) Legionella pneumoniae
B) Haemophilus influenzae B
Les résultats des examens réalisés à la C) Mycoplasma pneumoniae
recherche d’un processus infectieux sont les D) Streptococcus pneumoniae
suivants. LCR : 3 éléments/mm3, 4 globules E) Staphylococcus epidermidis
rouges/mm3, protéinorachie 0,3 g/L.
glycorachie 3 mmol/L. ECBU : 6000 globules
Q6. Après interrogatoire de la famille, il y a A) Ionogramme urinaire
eu une très bonne observance au traitement B) Créatinine urinaire
antibiotique initial par amoxicilline prescrit C) Dosage du complément
par le médecin et l'enfant est apyrétique. D) Recherche de facteurs antinucléaires
Quelle(s) hypothèse(s) aurait(ent) expliqué E) Aucun
une persistance de la fièvre chez cette
enfant ? Q11. Quel(s) élément(s) vous permet(tent)
A) Antibiothérapie initiale non adaptée de définir l’origine organique de cette
B) Infection à germes résistants à l’antibiothérapie insuffisance rénale ?
reçue A) Rapport urinaire sur plasmatique de la
C) Recul insuffisant pour juger de l’efficacité de créatinine < 30 en μmol/μmol
l’antibiothérapie initiale B) Rapport urinaire sur plasmatique de l’urée >
D) Pneumonie compliquée d’une pleurésie 10 en mmol/mmol
E) Oto-mastoïdite C) Rapport urinaire sur plasmatique de l’acide
urique < 10 en mmol/mmol
Q7. L’enfant est resté apyrétique. Le reste D) Ionogramme urinaire, avec Na+ Urinaire /K+
du bilan est le suivant : Hb 6.4 g/dl, Urinaire < 1
plaquettes : 73 G/L. TP : 82%, TCA : E) Fraction d’excrétion du sodium > 2%
malade/témoin= 1,1 Sodium : 135 mmol/L,
potassium : 3.4 mmol/L, créatininémie : 105 Q12. Le tableau présenté est celui d’un
μmol/L, urée 15 mmol/L.
Quel(s) est(sont) syndrome hémolytique et urémique
l'(les) élément(s) à considérer en priorité compliquant la pneumopathie, (ce
pour interpréter cette anémie qui vous syndrome peut compliquer diverses
semble aiguë ? infections et se caractérise par une anémie
A) Volume Globulaire Moyen hémolytique par fragmentation mécanique
B) Réticulocytes des hématies et une insuffisance rénale).
C) Fer sérique L'enfant a guéri complètement et sans
D) Ferritine séquelle rénale ni respiratoire.
E) Nombre d’érythrocytes Vous revoyez cette enfant deux mois plus
tard avec à nouveau un tableau de
Q8. Sur quel(s) argument(s) faudra-t-il pneumonie à pneumocoque. Que devez-
transfuser cet enfant ? vous évoquer à l'origine possible de cette
A) Taux d’hémoglobine inférieur à 8 g/dl récidive ?
B) Fréquence cardiaque élevée au repos A) Un corps étranger intra-bronchique passé
C) Essoufflement au moindre effort initialement inaperçu.
D) Pâleur cutanée B) Une possible mucoviscidose
E) Pression artérielle à 95/52 mmHg C) Un déficit immunitaire
D) Un équivalent d'asthme
Q9. Parmi les examens hématologiques E) Une dilatation majeure et bilatérale des
suivants le(s)quel(s) est(sont) en faveur bronches
d'une anémie hémolytique et de sa nature
mécanique ? Q13. Ce deuxième épisode s'avère
A) Présence de schizocytes cliniquement sévère. Quelles complications
B) LDH normales évolutives pourraient-elles survenir ?
C) Haptoglobine abaissée A) Epanchement pleural abondant
D) D-dimères augmentés B) Abcès du poumon
E) Test de Coombs positif C) Pneumatocèle
D) Une détresse respiratoire aigüe qui à cet âge ne
Q10. Devant les anomalies de la s'accompagne pas de tirage intercostal, alors
créatininémie et de l’urée sanguine, quel(s) que les autres signes en sont présents
examen(s) vous oriente(nt) vers une cause E) Une défaillance circulatoire avec un temps de
fonctionnelle ou organique ? recoloration cutanée à deux seconde
Question 1 - Question à choix multiple
Devant cette situation clinique, quel(s) signe(s) est(sont) en faveur d’un sepsis ?
A) Temps de recoloration cutanée supérieur à 3 secondes
B) Fréquence cardiaque à 120 battements par minute
C) Pression artérielle systolique à 90 mm Hg
D) Fréquence respiratoire à 40 cycles par minute
E) Persistance du pli cutané
Un sepsis chez l’enfant dans le dernier Collège des Enseignants de Pédiatrie (2017) est défini par l’existence
d’un SRIS associée à une infection, qu’elle soit prouvée ou uniquement suspectée.
C Attention, ces recommandations chez l’enfant risquent de changer comme chez l’adulte depuis
l’apparition du qSOFA.
D’après le Collège des Enseignants de Pédiatrie, le gravité d’un état fébrile s’évalue sur 3 domaines :
1. Signes de défaillance vitale (neurologique, respiratoire et surtout hémodynamique)
2. Orientation clinique vers une étiologie à priori sévère
3. Terrain fragilisé
Un TRC ≥ 3 secondes reflète une hypoperfusion tissulaire, c’est un signe de défaillance hémodynamique.
Il en est de même pour la persistance du pli cutané qui sont eux aussi des signes de déshydratation cellulaire et
non de sepsis.
Il faut aussi demander une NFS-CRP à la recherche d’un syndrome inflammatoire biologique (hyperleucocytose,
CRP augmentée) associé.
L’ionogramme sanguin permet de rechercher des signes de déshydratation intracellulaire ou une hyponatrémie
à l’origine de l’hypotonie. Elle permettra de corriger les troubles hydro-électrolytiques.
Comme vu à la question précédente, une ponction lombaire sera réalisée en urgence pour éliminer une
méningite bactérienne purulente.
Radio : http://respir.com
Les 2 bactéries les plus fréquemment impliqués dans les pneumopathies de l’enfant sont :
• Pneumocoque (à tout âge)
• Mycoplasma pneumoniae (> 3 ans)
Ici, chez cette enfant de 16 mois, il faut donc évoquer en priorité le pneumocoque.
L’antibiothérapie recommandée pour le traitement d’un OMA est l’amoxicilline, à la dose de 80 mg/kg/j en 2-
3 prises, systématique si l’enfant a ≤ 2 ans. L’ATB initiale était donc adaptée.
L’effet des ATB doit être évalué à 48-72h après initiation du traitement. Nous sommes à 72h, les ATB devraient
avoir améliorer l’état de notre patiente, ce qui n’est visiblement pas le cas ici. Il ne s’agit donc pas d’un recul
insuffisant pour juger de l’efficacité de l’antibiothérapie.
Devant l’absence d’amélioration des symptômes à 72h d’une ATB adaptée dans le cadre de cette OMA, il faut
évoquer :
• Une résistance des germes au traitement
• Une complication de l’OMA qui ne répondrait pas à l’ATB (oto-mastoïdite, méningite…)
• Une autre étiologie responsable de cette AEG (pneumopathie, infection urinaire…)
Je vous remets ici la conduite à tenir devant une anémie, particulièrement en pédiatrie. Les deux éléments
essentiels permettant d’orienter immédiatement le diagnostic sont le caractère régénératif ou non (donné par le
taux de réticulocytes) et le VGM.
Question 8 - Question à choix multiple
Sur quel(s) argument(s) faudra-t-il transfuser cet enfant ?
A) Taux d’hémoglobine inférieur à 8 g/dl
B) Fréquence cardiaque élevée au repos
C) Essoufflement au moindre effort
D) Pâleur cutanée
E) Pression artérielle à 95/52 mmHg
Les arguments en faveur d’une transfusion chez un enfant sont :
• Une anémie sévère : Hb < 7 g/dL
• Des signes de mauvaise tolérance hémodynamique de l’anémie : dyspnée de repos, tachycardie…
La pâleur cutanée est un signe d’anémie sans témoigner de sa tolérance par le patient. Une anémie chronique
avec pâleur cutanéomuqueuse peut être très bien supportée et ne pas nécessiter de transfusion mais d’un simple
traitement PO.
Une TA à 95/52 est tout à fait normale pour un enfant. Un retentissement hémodynamique majeur (hypotension
majeur, signes de choc) pourrait lui être un argument en faveur d’une transfusion.
Schéma : http://www.hematocell.fr/
On peut conclure à une anémie de nature mécanique sur la présence de schizocytes (Cf. schéma) au frotti
sanguin, c’est à dire des « morceaux de globules rouges éclatés ». Elle est liée à une hémolyse intravasculaire
due à des contraintes mécaniques excessives ou des turbulences dans la circulation.
Les D-dimères sont augmentés dans les processus impliquant la cascade de coagulation.
Le test de Coombs positif est en faveur d’une anémie hémolytique d’origine IMMUNOLOGIQUE (≠ mécanique),
où des Ac fixés sur les GR sont à l’origine de leur destruction. Cf. tableau de la Q7.
Rappel : Indices plasmatiques et urinaires permettant de distinguer IRA F et IRA organiques (NTA)
Signes IRA FONCTIONNELLE NTA
Urée plasmatique augmentée augmentée
Créatininémie normale ou peu augmentée (< augmentée
300 μmol/L)
Urée/Créatinine P (en mmol/L) > 100 < 50
Na+ U < 20 mmol/L (si pas de > 40 mmol/L
FE Na+ diurétiques)
<1% > 1-2 %
FE urée (utile si diurétiques) < 35 % > 35-40 %
Na+/K+ urinaire <1 >1
U/P urée > 10 < 10
U/P créatinine > 30 < 30
U/P osmoles >2 <2
FE Na+ : fraction d’excrétion du sodium = CNa/Ccr = (UNa/PNa)/(Ucr/Pcr) x 100
FE urée : fraction d’excrétion de l’urée =Curée/Ccr (même calcul)
Je vous laisse regarder le tableau de la question précédente. Il vous faut bien le connaître car il permet de
marquer des points dans les dossiers de néphrologie.
C’est bien le rapport urinaire / plasmatique de l’URÉE urinaire (et non de l’acide urique, piège fréquent ! Lisez
bien !) qui est < 10 dans l’IRA organique.
C’est vrai qu’il n’y a pas de notion d’ATCD médicaux particulier en faveur de la mucoviscidose (pas de retard
à l’émission du méconium, pas de cassure pondérale…), cependant c’est un diagnostic grave pour lequel il
existe un test de dépistage simple. Il faut évoquer cette hypothèse et réaliser un test à la sueur.
Devant des infections pulmonaires récidivantes, il faut se poser la question de dilatations de bronches à l’origine
d’une destruction bronchique, d’une baisse de la clairance ciliaire et des défenses immunitaires
Elles sont à l’origine d’une stase bronchique avec portage de germes virulents (Haemophilus, Pneumocoque,
S.Aureus, Pseudomonas +++)
Je vous remets un tableau récapitulatif des étiologies de DDB. Vous voyez que les déficits immunitaires, la
mucoviscidose et les ATCD de pneumopathies peuvent en être la cause. Il faut donc rester logiques, si vous
cochez les items B et C, il faut cocher la E.
CONGENITALES ACQUISES
• Mucoviscidose Localisées
• Maladie des cils (AR) • Séquelle d’infection tuberculeuse
– ± situs inversus (Sd Kartagener) • Pneumopathie
– ORL : OSM de l’adulte, sinusites • Corps étranger
– Stérilité masculine (anomalie du flagelle) Diffuses
– ATCD familiaux de PKR, surdité, rétinite • Coqueluche
pigmentaire • Rougeole
• Syndrome de Young (AR) • Bronchopneumopathies répétées pendant
– Sinusite l’enfance
– Azoospermie obstructive progressive • Poumon radique
sans agénésie des canaux déférents • Aspergillose
• Déficit en a1-antitrypsine • Maladies de système (MICI, LED, PAR)
• Déficits immunitaires congénitaux
– DICV +++
– Maladie de Bruton (lié à l’X)
– Déficit en sous-classe d’Ig
Une défaillance circulatoire de type choc septique s’accompagne généralement d’un TRC anormal (≥ 3s). Faites
attention de ne pas confondre avec le choc toxinique où le TRC est immédiat en raison de la vasoplégie.
Items abordés :
• 144 : fièvre aiguë
• 151 : infection pulmonaire
• 209 : anémie
• 343 : IRA
MARS 2017 : EPREUVE 2 – DP 3
Une patiente, primigeste de 32 ans, vous consulte pour la première fois à 30 semaines d’aménorrhée. La patiente
n’a aucun antécédent particulier. Le début de grossesse était normal et la patiente ne prend aucun traitement.
Elle a été suivie jusque là par son médecin traitant. A l’examen clinique, la pression artérielle systolique est à
160 mmHg et la pression artérielle diastolique est à 90 mmHg, chiffres retrouvés à plusieurs mesures. Les
mouvements actifs fœtaux sont perçus, il n’est pas retrouvé de métrorragies.
Il va falloir rechercher l’existence d’une protéinurie à la bandelette pour rechercher une pré-éclampsie. Sans
BU, il est pour l’instant impossible de conclure à la pré-éclampsie.
On parle d’HTA labile quand la TA est modérément élevée à certains moments et « normale haute » à d’autres.
Il n’existait pas d’HTA avant la grossesse (« absence d’ATCD ») ni < 20 SA : il n’y a donc pas d’HTA chronique.
Si on retrouve ≥ 1+ à la BU, il faudra réaliser une confirmation au laboratoire sur un échantillon urinaire matinal
ou sur un recueil des urines des 24h. Sont pathologiques :
• Une Pu ≥ à 300 mg/24h
• Un ratio protéinurie/créatininurie ≥ 30 mg/mmol (ou ≥ 300 mg/g)
Les autres examens sont réalisés en présence de signes de gravité. Ils permettent :
Sur le plan maternel Sur le plan fœtal
Le diagnostic des complications de la pré-éclampsie Le dépistage et la surveillance du RCIU
— HELPP SD : NFS-P + haptoglobine + LDH + — Echo-doppler fœtal :
transaminases + frotti sanguin. § Echographie obstétricale (fœtale) :
— CIVD : TP-TCA + fibrinogène + D-Dimères + liquide amniotique, calcul poids fœtal
complexes solubles + PDF § Doppler cérébral fœtal : hypoxie fœtale
— Insuffisance rénale : IUC § Doppler artères ombilicales : anomalie
— Troubles visuels ou HTA sévère : fond d’œil de la diastole à morbi-mortalité fœtale
— Enregistrement cardiotocographique ≥ 26 SA
Ces examens sont d’intérêt limités dans les HTA légère et modérées mais indispensables dans la surveillance
des HTA gravidiques sévères et/ou avec RCIU avec doppler ombilical pathologique (source Collège National
des Gynécologues et Obstétriciens Français)
Nous sommes donc face à une HTA gravidique ≥ 160/110, sans signe de gravité. Le seul véritable traitement
est la terminaison de la grossesse, mais il ne se justifie que dans les formes très sévères ou proches du terme. Il
faut introduire un traitement antihypertenseur.
Les diurétiques aggravent l’hypovolémie (qui existe déjà chez l’hypertendue) et diminuent la perfusion utéro-
placentaire. Il n’y a pas d’indication à la restriction hydro-sodée ni au remplissage vasculaire.
On entreprendra une surveillance ambulatoire : TA, protéinurie, uricémie, NFS, échodoppler fœtal + RCF 1
fois/mois à partir de 22SA.
L’aspirine faible dose (75-160 mg) est indiquée avant 20 SA (et jusqu’à 35 SA) chez les femmes avec ATCD de
pré-éclampsie lors d’une précédente grossesse, pour prévenir la récidive d’une pré́-éclampsie.
Devant la diastole nulle, il faut discuter l’hospitalisation, faire une cure de corticoïdes et surveiller le RCF
quotidiennement (par ECTF) et poursuivre la surveillance par doppler OMBILICAL et non utérin (piège !) de
façon hebdomadaire.
Le doppler des artères utérines dépiste la malplacentation (présence de notch). Il n’a aucun intérêt dans un
tableau de pré-éclampsie car on sait déjà qu’il y a une mauvaise placentation.
La TA est dans les objectifs tensionnels (TAs < 160 et TAd < 90 mmHg), il n’y a pas d’intérêt d’augmenter le
traitement antihypertenseur.
La prévention de la crise d’éclampsie par du sulfate de Mg2+ IV est recommandée devant l’apparition de signes
neurologiques (céphalées rebelles, ROT polycinétiques, troubles visuels) et en l’absence de contre-indication
(insuffisance rénale, maladies neuromusculaires).
Devant ces douleurs abdominales + contexte vasculaire de pré-éclampsie, il faut évoquer l’HRP et le HELLP.
è Les signes en faveur d’un HRP sont un contexte vasculaire (> 35 ans, HTA, tabac, cocaïne, primipare), une
hémorragie peu abondante noirâtre + douleurs utérines brutales, un retentissement maternel sévère, une
contracture utérine permanente (« ventre de bois ») ± un RCF non perçu (fœtus mort).
C Ici, l’absence d’hémorragie et les contractions utérines cycliques sont peu en faveur d’un HRP mais
le diagnostic est trop grave pour ne pas être évoqué ! On est quand même dans un contexte de pré-
éclampsie, on va donner un coup d’échographie à la recherche de l’hématome et évaluer le bien
être fœtal.
è Le HELLP syndrome associe douleurs abdominales (hypochondre droit), nausées, vomissements et des signes
biologiques : cytolyse hépatique ≥3N + hémolyse (anémie hémolytique) + thrombopénie. Il peut se compliquer
d’hématome sous-capsulaire du foie, lui aussi à l’origine de douleurs abdominales. On profitera de
l’échographie faite pour la recherche de l’HRP pour rechercher un hématome sous-capsulaire.
La cholestase gravidique est une cause de prurit (signe quasi-constant) ± d’ictère (10%). Attention de ne pas la
confondre avec la stéatose aiguë gravidique.
Les ralentissements sévères sont un signe de mauvaise tolérance fœtale, souvent liés à des échanges materno-
fœtaux insuffisants.
L’anémie peut provoquer des bradycardies, voire un rythme sinusoïdal mais n’est pas spontanément
réversible.
En cas de procidence du cordon, celui-ci peut être comprimé par la présentation à diminution des échanges
materno-fœtaux et bradycardie. La compression peut être intermittente en fonction des mouvements fœtaux.
La thrombopénie + TP < 60% + fibrinogène < 1g/L à CIVD biologique même si je vous l’accorde, nous n’avons
pas les D-dimères ≥ 500 qui est normalement un critère obligatoire et cela n’explique pas la cytolyse hépatique
et l’hémolyse. Mais l’HRP est très souvent compliqué de CIVD (100% des cas si forme complète avec mort
fœtale).
La thrombopénie + cytolyse ≥ 3N + signes d’hémolyse à HELPP syndrome, c’est la définition et c’est surtout une
complication de la pré-éclampsie. Mais il n’explique pas le fibrinogène consommé et les troubles de la
coagulation.
L’association anémie hémolytique + thrombopénie pourrait vous inciter à cocher le SHU mais on n’a pas
d’insuffisance rénale associée qui complète quasi-toujours la triade. Il se rencontre le plus souvent dans le post-
partum, généralement 48h après l’accouchement.
Dans la stéatose aiguë gravidique on retrouve bien une cytolyse, une thrombopénie, une Ô TP et du facteur V.
Les signes cliniques les plus fréquents sont des nausées vomissements, les douleurs épigastriques, un ictère et
un SPUPD. Ici le contexte de pré-éclampsie ne colle pas trop…
Il n’y a que la thrombopénie auto-immune que l’on peut éliminer sans trop de doute, car il n’y aurait qu’une
anomalie des plaquettes qui, à 60G/L serait probablement asymptomatique.
À long terme, les femmes ayant présenté une PE ont un risque plus important d’HTA chronique, de diabète,
d’insuffisance rénale chronique, d’AVC, et de pathologie coronarienne.
D’après le Collège de Enseignants de Gynécologie, la pré-éclampsie associée ou non à un RCIU ne justifie plus
la recherche de pathologies auto-immunes (SAPL) ou d'une thrombophilie congénitale (déficit en antithrombine,
protéine S, protéine C, résistance de protéine C activée, recherche de la mutation Leiden du facteur V, mutation
G20210A du facteur II (= mutation du gène de la prothrombine)).
Ici, n’ayant pas la possibilité de cocher autre chose, il fallait cocher les réponses ABD.
Items abordés :
• 23 : principales complications de la grossesse
• 25 : douleur abdominale aigue chez la femme enceinte
• 29 : prématurité et RCIU
• 339 : prise en charge d’une patiente atteinte de pré-éclampsie