Les Cours Ecotoxicologies02

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 41

Ecotoxicologie et protection de l’environnement :

01) _ Ecologie générale :


Notion de base en écologie :
1. Definition:
En grec : oïkos (maison, habitat)
logos (science)
Donc écologie c’est la science de la maison, de l’habitat.
Fut inventé en 1866 par Ernst HAECKEL (Biologiste Allemand).
« La science des relations des organismes avec le monde environnant, c'est-à-dire, dans un
sens large, la science des conditions d'existence. »
Donc :
 L’Écologie étudie les milieux et les conditions d’existence des êtres vivants.
 L’Écologie étudie les rapports qui s’établissent entre les êtres vivants et entre ces
êtres vivants et leur environnement.
 L’Écologie est la science des relations des organismes avec le monde environnant.
2. Nomenclature des facteurs écologiques :
1. Facteurs climatiques :
L’eau : La vie ne peut se développer sans eau quel que soit sa forme (pluie, neige…)
La lumière : permet la photosynthèse, (transformation de l’énergie lumineuse en E chimique,
matière minérale en M organique) ,
La température : joue un rôle considérable dans le développement des plantes (permet ou
pas la présence de l’espèce),
L’air : est la ressource en oxygène et en gaz carbonique des espèces vivantes, occupe
principalement l’atmosphère.
Vent et perturbations atmosphériques : le vent agit soit directement par une action
mécanique sur le sol et les végétaux (se traduit par des formes de croissance particulières bien
visible dans le cas des arbres par inclinaison du tronc), soit indirectement en modifiant
l’humidité et la température. Alors que la perturbation atmosphérique est une interruption de
l'équilibre local de l‘atmosphére qui conduit à la formation de nuages et de précipitations.
2. Facteurs édaphiques ou pédologiques :
Facteurs physiques du sol : texture (granulométrie), structure (compacité et aération du
sol), stabilité, hydratation.
Facteurs chimiques du sol : teneur en calcaire, pH, nitrates, salure, carence en certains
éléments.
3. Facteurs topographiques :
L'altitude est l'élévation verticale d'un lieu ou d'un objet par rapport à un niveau de base.
C'est une des composantes géographique et biogéographique qui explique la répartition de la
vie sur terre.
L’exposition désigne la situation d'un site ou d'un bâtiment par rapport au soleil ou
considérant la lumière qu'il va recevoir, son orientation par rapport à un point cardinal.
La pente : C'est donc le rapport entre la différence d'altitudes entre les deux points et
la distance horizontale, cartographique, entre ces deux points.
4. Facteurs biotiques :
Facteurs liés à la présence des autres végétaux : microflore du sol, maladies
cryptogamiques, concurrence entre deux plantes d une même espèce ou d’espèces différentes.
Facteurs liés aux animaux : prédateurs, mécanismes de pollinisation et de dissémination.
Action de l’homme et des animaux domestiques : défrichement, abattage des forets feux
pâturage, pollution sous ces différentes sortes.
3. Les ensembles écologiques ou notions de système écologique :
Système écologique ou écosystème fut défini par la botaniste anglais Arthur TANSLEY
en 1935.
Un écosystème est un ensemble d’éléments en interaction les uns avec les autres. C’est un
système biologique formé par deux éléments indissociables, la biocénose et le biotope.
Biocénose : est l'ensemble des êtres vivants coexistant dans un espace écologique donné, plus
leurs organisations et interactions.
Biotope : (écotope) est le fragment de la biosphère qui fournit à la biocénose le milieu
abiotique indispensable. Il se définit également comme étant l’ensemble des facteurs
écologiques abiotiques (substrat, sol « édaphotope », climat « climatope ») qui caractérisent
le milieu où vit une biocénose déterminée. Le biotope est défini par les caractéristiques et
qualités de 5 éléments indispensables à la vie : L'eau, le sol, l'air, la lumière, la
température.
Ces 5 éléments de vie se retrouvent dans tous les biotopes mais en quantité et en composition
différentes. Le biotope est l'équilibre de ces 5 éléments de vie. Chaque biotope est donc
différent et chaque biotope accueille un type de vie différent.
Exemple : une forêt constituée d’arbres, de plantes herbacées, d’animaux et d’un sol.
Ecosystème : forêt.
Biocénose : phytocénose (arbres, plantes herbacées) et zoocénose (animaux).
Biotope : sol.
Suivant l’échelle de l’écosystème nous avons :
Un micro-écosystème : exemple un arbre ;
Un méso-écosystème : exemple une forêt ;
Un macro-écosystème : exemple une région.
Les écosystèmes sont souvent classés par référence aux biotopes concernés. On parlera de :
Ecosystèmes continentaux (ou terrestres) tels que : les écosystèmes forestiers (forêts).
Les écosystèmes prairiaux (prairies), les agroécosystèmes (systèmes agricoles).
Ecosystèmes des eaux continentales, pour les écosystèmes lentiques des eaux calmes à
renouvellement lent (lacs, marécages, étangs) ou écosystèmes lotiques des eaux courantes
(rivières, fleuves) ;
Ecosystèmes océaniques (les mers, les océans).
La biosphère est la partie de l’écorce terrestre où la vie est possible. La biosphère
comprend une partie de la lithosphère (partie solide de l’écorce terrestre), une partie de
l’atmosphère (la couche gazeuse entourant la Terre) et une partie de l’hydrosphère (partie
du système terrestre constituée d'eau).La biosphère désigne l’ensemble de ces milieux et
tous les êtres vivants qui y vivent.
On nomme population des ensembles formés d’organismes semblables (appartenant à une
même espèce) exp : population humaine, population d’insectes….
Espèce : est l'ensemble d’individus susceptibles de se reproduire entre eux et d'avoir des
descendants interféconds (fertiles càd demeurant indéfiniment féconds entre eux).
Communauté : est un ensemble formé par les différentes espèces qui vivent dans un même
milieu, en présentant entre elles des interactions souvent complexe. Les communautés sont
aussi appelées biocénoses. Phytocénoses concernent les constituants végétaux (ou même
que les seuls végétaux vasculaires).
Biotope : l’ensemble des conditions biologiques qui permettent la vie d’une espèce donnée
ou d’une biocénose. Un biotope déterminé est réalisé en un certain nombre de zones ou de
points est appelé une station.
II. Domaines d’intervention
Les études écologiques portent conventionnellement sur trois niveaux :
L’individu, la population et la communauté.
Un individu est un spécimen d’une espèce donnée.
Une population est un groupe d’individus de la même espèce occupant un territoire
particulier à une période donnée.
Une communauté ou biocénose est l’ensemble des populations d’un même milieu,
peuplement animal (zoocénose) et peuplement végétal (phytocénose) qui vivent dans les
mêmes conditions de milieu et au voisinage les uns des autres.
Chacun de ces trois niveaux fait l’objet d’une division de l’écologie :
L’individu concerne l’autoécologie : c’est la science qui étudie les rapports d’une seule
espèce avec son milieu. Elle définit les limites de tolérances et les préférences de l’espèce
étudiée vis-à-vis des divers facteurs écologiques et examine l’action du milieu sur la
morphologie, la physiologie et l’éthologie.
La population concerne l’écologie des populations ou la dynamique des populations : c’est
la science qui étudie les caractéristiques qualitatives et quantitatives des populations : elle
analyse les variations d’abondance des diverses espèces pour en rechercher les causes et si
possible les prévoir.
La biocénose concerne la synécologie : c’est la science qui analyse les rapports entre les
individus qui appartiennent aux diverses espèces d’un même groupement et de ceux-ci avec
leurs milieux.
Structure et fonctionnement des écosystèmes
1. La biosphère et ses constituants
Sphère de la vie, c’est-à-dire l’ensemble de la vie terrestre. Les êtres vivants sont localisés
sur une couche étroite à la surface de la Terre. Celle-ci comprend la basse atmosphère, Les
océans, mers, lacs et cours d’eau que l’on regroupe sous le nom d’hydrosphère et la mince
pellicule superficielle des terres émergées appelés lithosphère.
L’épaisseur de la biosphère varie considérablement d’un point à un autre puisque la vie
pénètre jusque dans les fosses océaniques au-delà de 10 000 m de profondeur alors que dans
la lithosphère, on ne trouve guère trace de vie au-delà d’une dizaine de mètres. Dans
l’atmosphère, par suite de la raréfaction de l’oxygène, les êtres vivants se font plus rares
avec l’altitude et vivent rarement à plus de 10 000 m.
La source majeure d’énergie dans la biosphère est le soleil. L’autre source importante est
l’énergie géothermique. Grâce à la photosynthèse, les plantes transforment l’énergie solaire
en énergie chimique, et les animaux en mangeant ces plantes ou en se mangeant entre eux, la
récupèrent.
2. Organisation de la biosphère :
Le niveau le plus élémentaire d’organisation du vivant est la cellule. Celle-ci est intégrée dans
l’individu qui s’intègre dans une population. La population fait partie d’une communauté ou
biocénose. La biocénose s’intègre à son tour dans l’écosystème. L’ensemble des écosystèmes
forment la biosphère qui est le niveau le plus élevé du vivant.
Un écosystème est constitué par l’ensemble des êtres vivants (biocénose) et du milieu dans
lequel ils vivent (biotope).
Le biotope fournit l’énergie, la matière organique et inorganique d’origine abiotique. La
biocénose comporte trois catégories d’organismes : des producteurs de matières
organiques, des consommateurs de cette matière et des décomposeurs qui la recyclent.
Les végétaux captent l’énergie solaire et fabriquent des glucides qui seront transformés en
d’autres catégories de produits, ils seront broutés par les herbivores qui seront dévorés par
des carnivores. Les décomposeurs consomment les déchets et les cadavres de tous et
permettent ainsi le retour au milieu de diverses substances. Par son unité, son organisation
et son fonctionnement, l’écosystème apparaît comme le maillon de base de la biosphère.
3. La chaîne trophique :
3.1. Définitions :
Une chaîne trophique ou chaîne alimentaire est une succession d’organismes dont chacun vit
au dépend du précédent. Tout écosystème comporte un ensemble d’espèces animales et
végétales qui peuvent être réparties en trois groupes : les producteurs, les consommateurs
et les décomposeurs.
Les producteurs
Ce sont les végétaux autotrophes photosynthétiques (plantes vertes, phytoplancton :
cyanobactéries ou algues bleus : organisme procaryote). Ayant le statut de producteurs
primaires, ils constituent le premier niveau trophique de l’écosystème. En effet, grâce à la
photosynthèse ils élaborent la matière organique à partir de matières strictement minérales
fournies par le milieu extérieur abiotique.
Les consommateurs
Il s’agit d’êtres vivants, dits hétérotrophes, qui se nourrissent des matières organiques
complexes déjà élaborées qu’ils prélèvent sur d’autres êtres vivants.
Ils se considèrent comme étant des producteurs secondaires. Les consommateurs occupent
un niveau trophique différent en fonction de leur régime alimentaire. On distingue les
consommateurs de matière fraiche et les consommateurs de cadavres.
Les consommateurs de matière fraiche, il s’agit de :
a. Consommateurs primaires (C1) : Ce sont les phytophages qui mangent les
producteurs. Ce sont en général des animaux, appelés herbivores (mammifères
herbivores, insectes, crustacés : crevette), mais aussi plus rarement des parasites
végétaux et animaux des plantes vertes.
Consommateurs secondaires (C2) : Prédateurs de C1. Il s’agit de carnivores se
nourrissant d’herbivores (mammifères carnassiers, rapaces :un oiseau carnivore, insectes,…).
Consommateurs tertiaires (C3) : Prédateurs de C2. Ce sont donc des carnivores qui
se nourrissent de carnivores (oiseaux insectivores, rapaces, insectes,…).
Le plus souvent, un consommateur est omnivore et appartient donc à plusieurs niveaux
trophiques.
Les C2 et les C3 sont soit des prédateurs qui capturent leurs proies, soit des parasites
d’animaux.
b. Les consommateurs de cadavres d’animaux
Les charognards ou nécrophages désignent les espèces qui se nourrissent des cadavres
d’animaux frais ou décomposés. Ils terminent souvent le travail des carnivores. Exemple :
Chacal, Vautour,…
Les décomposeurs ou détritivores
Les décomposeurs sont les différents organismes et microorganismes qui s’attaquent aux
cadavres et aux excrétas et les décomposent peu à peu en assurant le retour progressif au
monde minéral des éléments contenus dans la matière organique.
Saprophyte : Organisme végétal se nourrissant de matières organiques en cours de
décomposition.
Exemple : Champignons.
Saprophage : Organisme animal qui se nourrit de matières organiques en cours de
décomposition.
Exemple : Bactéries.
Détritivore : Invertébré qui se nourrit de détritus ou débris d’animaux et/ou de végétaux.
Exemple : Protozoaires, lombrics, nématodes, cloportes.
Coprophage : Animal qui se nourrit d’excréments.
Exemple : Bousier.
Producteurs primaires, consommateurs et décomposeurs sont liés par une chaîne
alimentaire. Le caractère cyclique de la chaîne est assuré par les décomposeurs.
Les fixateurs d’azote
Ils ont une position particulière dans la chaîne trophique. Leur nutrition azotée se fait à
partir de l’azote moléculaire. Quant au carbone et à l’énergie nécessaire à leur nutrition, ils
utilisent des matières organiques plus élaborées qu’ils prennent à certains détritus ou à des
racines ou feuilles des autotrophes. Ils sont donc autotrophes pour ce qui est de l’azote et
hétérotrophes du point de vue carbone. C’est le cas des Azotobacter en fixation non
symbiotique et les Rhizobiums en fixation symbiotique.
Différents types de chaînes trophiques :
Il existe trois principaux types de chaines trophiques linéaires :
 Chaîne de prédateurs
Dans cette chaîne, le nombre d’individus diminue d’un niveau trophique à l’autre, mais
leurs tailles augmentent (règle d’Elton énoncée en 1921).
Exemple : (100) Producteurs + (3) Herbivores + (1) Carnivore.
 Chaîne de parasites
Cela va au contraire d’organismes de grandes tailles vers des organismes plus petits, mais
de plus en plus nombreux (la règle d’Elton n’est pas vérifiée dans ce cas).
Exemple : (50) Herbes + (2) Mammifères herbivores + (80) Puces + (150) Leptomonas.
 Chaîne de détritivores
Va de la matière organique morte vers des organismes de plus en plus petits
(microscopiques) et nombreux (la règle d’Elton n’est pas vérifiée dans ce cas).
Exemple : (1) Cadavre + (80) Nématodes + (250) Bactéries.
Représentation graphique des chaînes trophiques
La schématisation de la structure des biocénoses est généralement conçue à l’aide de
pyramides écologiques, qui correspondent à la superposition de rectangles horizontaux de
même hauteur, mais de longueurs proportionnelles au nombre d’individus, à la biomasse ou
à la quantité d’énergie présentes dans chaque niveau trophique. On parle alors de pyramide
des nombres, des biomasses ou des énergies .

Diverse schématisation des pyramides écologiques.

Toxicologie générale
L’organisme humain est en relation avec son milieu par un ensemble d’échanges qui
contribuent à maintenir un équilibre dynamique. Par exemple, la respiration permet
d’absorber l’oxygène de l’air et d’y rejeter du dioxyde de carbone. Quoi que nous fassions,
le milieu nous influence et nous l’influençons. Ce principe d’action-réaction signifie que
toute action a des conséquences. Le milieu ne constitue cependant pas un tout homogène,
mais plutôt un ensemble composé de nombreux éléments, comprenant les produits
chimiques qui peuvent affecter la santé des organismes vivants.
1. Définition de la toxicologie
Truhaut (1974) définissait la toxicologie comme « la discipline qui étudie les substances
toxiques ou poisons , c’est-à-dire les substances qui provoquent des altérations ou des
perturbations des fonctions de l’organisme conduisant à des effets nocifs dont le plus grave
est la mort de l’organisme ».
Donc la toxicologie est l’étude scientifique des poisons et des toxiques, ou bien c’est
l’étude des mécanismes par lesquels les substances toxiques exercent leurs effets.
Elle fait appel à une multitude de connaissances scientifiques et s’intéresse à plusieurs
secteurs de l’activité humaine : l’agriculture, l’alimentation, l’industrie pharmaceutique,
l’environnement, les milieux de travail, etc
Poison ou toxique : est une substance capable de perturber le fonctionnement normal d’un
organisme vivant. Il peut être de source naturelle (ex : poussières, pollen) ou artificielle (ex.
: urée formaldéhyde), ou de nature chimique (ex : acétone) ou biologique (ex : aflatoxines,
anthrax).
2. Mode d’exposition et de pénétration des toxiques dans l’organisme :
L’organisme doit être exposé à un produit toxique pour qu’un effet nocif se manifeste. Dans
ce cas, le produit peut agir au point de contact (effet local) ou pénétrer dans l’organisme
(effet systémique). Certains produits agissent pendant leur contact avec la surface exposée,
soit la peau ou les yeux, par exemple les acides qui causent des brûlures chimiques graves.
D’autres doivent pénétrer dans l’organisme pour provoquer des effets nuisibles.
Les principales façons de les absorber sont l’inhalation (voie respiratoire), l’absorption par
la peau(voie cutanée) et l’ingestion (voie digestive),

La voie respiratoire : Les poumons sont les organes où se font les échanges gazeux
entre l’air des alvéoles et le sang des vaisseaux capillaires qui tapissent les alvéoles
pulmonaires. Ils sont le siège de la respiration, qui permet l’absorption et l’élimination des
gaz. De nombreux facteurs sont à considérer dans l’absorption d’un produit ; Pour les gaz et
les vapeurs, il s’agira de la concentration, de la durée d’exposition, de la solubilité dans
l’eau et les tissus, de la réactivité et du débit sanguin, et, pour les particules (ex. :
poussières, fibres, fumées, brouillards, brume pollen, spores), il s’agira des caractéristiques
physiques (le diamètre, la forme, etc.) et de l’anatomie de l’arbre respiratoire.
Déposition des poussières dans les voies respiratoires

Substance Solubilité dans l’eau Absorption Remarque


Dioxyde de soufre Tres soluble Penetre peu Se limite au nez.
(SO2) profondement dans le Absorption par le
système respiratoire mucus et le tissu
Monoxyde de Peu soluble Penetre profondement Passe dans le sang et
carbone (CO) dans le système est distribué dans
respiratoire l’organisme
La voie cutanée : La peau est une barrière imperméable qui recouvre toute la surface du
corps et qui le protège. Cette enveloppe protectrice fait obstacle à la pénétration de
nombreux contaminants. Toutefois, cette barrière n’offre pas une protection complète, car
elle présente des failles, dont la base des poils et les pores. L’absorption cutanée est
influencée par de nombreux facteurs tant physico-chimiques (ex. : pureté, grosseur de la
molécule, solubilité) qu’individuels (ex. : hydratation de la peau, présence de lésions
cutanées) et anatomiques (ex. : endroit du corps mis en contact avec le toxique).
La voie orale (ingestion) : par des méthodes de travail inadéquates qui peuvent
conduire à une ingestion accidentelle. De même, les mauvaises habitudes qui peuvent
également être à l’origine d’une exposition par ingestion, notamment manger, boire ou
fumer dans des lieux de travail contaminés.
Les autres voies : propres à certains milieux de travail, par exemple les injections
accidentelles d’un médicament et les piqûres d’aiguilles en milieu hospitalier.
3. Quel est le cheminement d’un toxique dans l’organisme ?
Un produit qui pénètre dans l’organisme peut avoir des effets bénéfiques (médicaments) ou
néfastes (toxiques). Inversement, l’organisme peut agir sur ce produit : c’est ce qu’on
appelle le métabolisme.
La réponse de l’organisme à un toxique dépend, entre autres, de la quantité du produit
présent dans un tissu ou un organe. Plusieurs facteurs interviennent dans les processus
d’action toxique, notamment les phases toxicodynamiques et toxicocinétiques.
La toxicodynamie s’intéresse à l’influence qu’exerce un toxique sur l’organisme et aux
facteurs qui interviennent dans la réponse toxique.
La toxicocinétique s’intéresse à l’influence qu’exerce l’organisme sur un toxique. Cette
influence découle des processus (l’absorption, la distribution, le métabolisme, l’élimination)
qui gouvernent le cheminement du toxique dans l’organisme.
L'entrée (ou l'absorption)
On appelle absorption le processus de pénétration d'un produit dans l'organisme. Il s'agit
d'une étape importante, car, tant qu'il n'a pas pénétré dans la circulation sanguine, un produit
ne peut causer d'action toxique systémique, c'est-à-dire à des endroits éloignés du point de
contact initial.
Divers facteurs peuvent influencer le processus d'absorption d'un produit : sa nature, sa
solubilité, la perméabilité des tissus biologiques au point de contact, la durée et la fréquence
de l'exposition, etc.
Le transport et la distribution (ou la répartition)
Après avoir atteint la circulation sanguine, le produit peut être transporté dans tout
l'organisme. C'est ce qu'on appelle la distribution.
En plus de l'oxygène, de divers éléments nutritifs essentiels au fonctionnement de
l'organisme et des déchets, le sang transporte aussi des toxiques. Ceux-ci peuvent alors
entrer en contact avec des cellules et se fixer dans certains tissus. Ainsi, les pesticides
organochlorés comme le DDT se concentrent dans les tissus adipeux. Ils peuvent y rester
emmagasinés sans causer d'effets toxiques pendant une période plus ou moins longue. En
revanche, ils peuvent causer des effets toxiques dans d'autres tissus ou organes où ils sont
présents en quantités moindres.
La nature, l'intensité et la localisation de ces perturbations dans l'organisme diffèrent d'un
produit à l'autre et dépendent souvent de la dose.
La biotransformation (ou le métabolisme)
Pendant ou après son transport dans le sang, le toxique peut entrer en contact avec
différentes cellules de l'organisme qui ont la capacité de le transformer.
L'ensemble des réactions de la transformation métabolique est appelée biotransformation,
tandis que les produits de la biotransformation sont appelés métabolites. Il peut en résulter
un produit moins toxique (détoxification) ou plus toxique (activation).
La transformation des toxiques est surtout effectuée par le foie, véritable laboratoire
chimique de l'organisme, qui contient une multitude d'enzymes (substance protéique qui
catalyse une réaction chimique dans l'organisme). Il enrichit le sang d'éléments nutritifs et
le purifie en concentrant et en éliminant beaucoup de substances. D'autres organes tels que
les poumons et les reins peuvent aussi transformer des toxiques.
L'excrétion
Ce processus consiste à rejeter le produit inchangé ou ses métabolites à l'extérieur de
l'organisme. L'excrétion peut se faire par voie rénale (l'urine), gastro-intestinale (les selles),
pulmonaire (l'air expiré), cutanée (la sueur) ou lactée (le lait).
4. Qu’est-ce qu’un effet toxique
4.1. Définition :
La toxicité englobe l’ensemble des effets néfastes d’un toxique sur un organisme
vivant. Autrement dit, il s’agit de la capacité inhérente à une substance chimique de
produire des effets nocifs chez un organisme vivant et qui en font une substance
dangereuse.
L’effet néfaste est lié à la dose, à la voie d’absorption, au type et à la gravité des
lésions ainsi qu’au temps nécessaire à l’apparition d’une lésion.
Un effet aigu se fait sentir dans un temps relativement court (minutes, heures, jours), tandis
qu’un effet chronique ne se manifeste qu’après un temps d’exposition relativement long et
de façon permanente (semaines, mois, années). Un effet local survient au point de contact,
tandis qu’un effet systémique survient à un endroit éloigné du point de contact initial.
Effets toxiques sur certains tissus et systèmes biologiques
Système et organe Effet ou signe clinique
Œil Irritation, corrosion
Peau Irritation, corrosion, dermatose
Système digestif Irritation, corrosion
Système cardiovasculaire Rythme cardiaque anormal
Système nerveux central Dépression (nausée, vomissement, étourdissement)
Système nerveux périphérique Neuropathie (perte de sensation, trouble de la coordination)
Système respiratoire Irritation, corrosion, essoufflement
Système sanguin Carboxyhémoglobinémie
Système urinaire Urine très foncée, sang dans les urines
L'effet toxique est le résultat d'un processus souvent complexe et il peut entraîner une série
de réactions physiologiques et métaboliques.

Effet d’un gaz irritant sur le


système respiratoire
4.2. Comment survient et évolue un effet toxique
 a) _ La notion d’exposition :
Généralement, pour qu'un effet toxique puisse se produire, il faut que l'organisme soit exposé
à un toxique, que ce toxique y pénètre et que l'organisme en absorbe une quantité suffisante
pour perturber son fonctionnement.

 b)_ L’atteinte toxique:


Les organismes fonctionnent dans des conditions relativement constantes (pH,
oxygène, autres). C'est ce que l'on appelle l'homéostasie. Les organismes vivants cherchent
à maintenir cet équilibre afin de conserver un degré optimal de fonctionnement.
Quand cet équilibre est perturbé, cela entraîne un dysfonctionnement, c'est l'effet
toxique. Il y a alors mobilisation d'une partie de l'organisme et parfois de tout l'organisme ;
des réactions diverses sont déclenchées pour répondre à l'agression et rétablir l'équilibre
rompu.
L'organisme peut résister à une agression toxique en autant qu'elle s'effectue à
l'intérieur des limites de ses mécanismes de détoxication, d'homéostasie et de réparation.
Au-delà, les mécanismes de
compensation
ne peuvent suffire à la tâche. Le
système de
Défense ne peut alors contrer les
effets toxiques
Et des manifestations,
réversibles ou non, peuvent
S’ensuivre. L’évolution de la
réponse de l’organisme à
une agression toxique est
résumée dans la figure suivante.

 c)_ La gravité de l’intoxication :


La gravité, l'intensité et la nature des symptômes liés à une exposition à un toxique varient en
fonction de plusieurs facteurs tels que la toxicité du produit, la dose reçue, la voie
d'exposition et la susceptibilité de l'organisme. L'évaluation et le pronostic sont très variables
et sont liés aux symptômes ainsi qu'à leur évolution.

Gravité d’un effet toxique

Degré de gravité Effet Exemple


Benin Modification Inhibition des cholinestérases causée par
biochimique l'exposition au malathion
Modéré Augmentation du Hyperplasie du foie causée par
volume et du poids l'exposition au chlorure de vinyle
d'un organe
Grave Atteinte Neuropathie avec trouble de la motricité
morphologique d'un lors de l'exposition à l'hexane
organe
Fatal Décès Arrêt respiratoire causé par une
intoxication grave aux cyanures
 d. Les effets fonctionnels et lésionnels :
Les effets causés par un toxique peuvent se traduire en changements fonctionnels ou
lésionnels.
Les premiers touchent l'atteinte transitoire d'une fonction de l'organisme ou d'un
organe (ex. : une modification de la fréquence respiratoire lors de l'exposition à un
asphyxiant simple) sans créer de lésions et ils sont généralement réversibles.
Les seconds causent une lésion à un ou à plusieurs tissus ou organes (ex. : fibrose
pulmonaire causée par l'exposition chronique à la silice cristalline) sans que le sujet
présente des signes cliniques et sont souvent irréversibles.
Enfin, des altérations biochimiques peuvent également se produire sans être accompagnées
de changements morphologiques apparents (ex. : l'inhibition des cholinestérases causée par
les insecticides organophosphorés).
 e. Les organes ciblent :
Les toxiques ne produisent pas des effets de même intensité sur tous les organes (ex. : le
rein) ou les tissus (ex. : le sang). Ils s'attaquent à des organes en particulier, les organes
cibles, pour des raisons qui ne sont pas toujours comprises.
Il peut y avoir plusieurs raisons, dont une sensibilité plus grande de ces organes, une
concentration plus élevée du toxique et/ou de ses métabolites, etc. Par exemple, le foie est
un organe cible pour le chlorure de vinyle.
 f. La réversibilité et l'irréversibilité :
Certains effets toxiques sont réversibles (ils disparaissent plus ou moins rapidement après
l'arrêt de l'exposition) tandis que d'autres sont irréversibles (ils persistent ou s'aggravent
après l'arrêt de l'exposition).

La réversibilité et l’irréversibilité
d’une atteinte résultant d’une
intoxication

 g. La spécificité de l'intoxication : Les intoxications ne sont pas toujours


imputables au travail. Par exemple :
 de nombreux toxiques sont utilisés sans précautions au cours de loisirs tels que le
bricolage (ex. : solvants, colles) et le jardinage (ex. : insecticides, herbicides) ;
 l'intoxication par le plomb peut être causée par de l'eau potable contaminée ; et
 l'intoxication au monoxyde de carbone peut être causée par un système de chauffage
défectueux (ex. : poêle au gaz propane).
4.3. La classification des effets toxiques :
Les effets toxiques peuvent être classés de diverses façons, selon, par exemple :
 la durée : aiguë, chronique ;
 le type d'action : locale, systémique ;
 le mécanisme d'action : stimulant, inhibiteur ;
 la voie de pénétration : respiratoire, cutanée, digestive ;
 le tissu ou l'organe affecté : sang (hématotoxique), foie (hépatotoxique), rein
(néphrotoxique), le système nerveux (neurotoxique) ;
 la nature de l'effet : irritant, sensibilisant, asphyxiant, cancérogène ;
 l'utilisation : pesticides, savons, solvants ;
 l'étiquetage : matière corrosive ; et
 la famille chimique : hydrocarbures aromatiques, alcools.

Classification des produits chimiques


Nature de l'effet Tissu, organe ou système biologique affecté
Asphyxie Rein
 acétylène  diéthylène glycol
 monoxyde de carbone  mercure

Cancer Sang
 benzène  aniline
 chlorure de vinyle  benzène

Corrosion Système nerveux


 acide sulfurique  toluène
 hydroxyde de sodium  xylène

Utilisation du produit Famille chimique du produit


Colorant Acides
 bleu de méthylène  acide acétique
 vert malachite  acide sulfurique

Pesticide Hydrocarbures aliphatiques


 Aldrine  éthane
 2,4-D  propane

Solvant Hydrocarbures aromatiques


 diéthylène glycol  benzène
 xylène  xylène

5. Qu'est-ce que la dose et quelles sont ses relations avec les effets
toxiques ?
Principe en toxicologie toutes les substances chimiques sont toxiques.
Il existe toujours une dose pouvant causer un effet nocif. Mais le fait d’inhaler, de
toucher et même d’ingérer des substances chimiques n’entraîne pas nécessairement
l’apparition d’un tel effet.
La dose est la quantité d’une substance à laquelle un organisme est exposé. Des doses
croissantes résultent généralement en une augmentation de l’intensité et de la diversité des
effets toxiques. C’est ce qu’on appelle la relation dose-effet ou exposition-effet (relation
entre l’exposition et l’intensité d’un effet).
La notion de seuil toxique est importante, car elle peut servir à fixer des normes. La valeur
seuil représente la quantité minimale sous laquelle il ne se produit pas d’effet. Au-dessus de
ce seuil, l’effet observé dépend de la dose,
Relation entre la dose et l’effet

Le même principe s’applique à une population d’individus, car l’effet ou les nombreux
effets possibles peuvent se manifester différemment chez plusieurs personnes exposées à
une même dose d’un toxique. C’est ce qu’on appelle la relation dose-
réponse ou exposition-réponse, soit la relation entre l’exposition et le nombre d’individus
qui présentent un effet donné. La figure illustre bien qu’à certaines doses toutes les
personnes ne sont pas atteintes.

Relation entre la dose et la réponse


Ainsi,
 une augmentation de la dose peut entraîner une augmentation des effets chez un
individu ; et
 la proportion des individus affectés par une dose donnée devrait augmenter avec
l’accroissement de la dose.
6. Quels facteurs peuvent influencer les effets toxiques ?
a. La toxicité :
Les toxiques ne présentent pas tous le même degré de toxicité. Certains ont une faible
toxicité, même si on les absorbe en grande quantité, par exemple le sel de table, tandis que
d’autres ont une forte toxicité, même si on en absorbe de faibles quantités, notamment les
dioxines.
Telles variations peuvent être expliquer par les différences qui existent entre la structure
chimique des substances. Ces différences peuvent affecter la capacité des substances à
perturber le fonctionnement de l’organisme .

De plus, les caractéristiques


physico-chimiques, par exemple Structure chimique et effet
la grosseur des poussières, la
volatilité et la solubilité dans
l’eau, interviennent également
dans la réponse toxique. Ainsi, la
connaissance des caractéristiques
physico-chimiques des toxiques
se révèle importante pour en
évaluer la toxicité.

b. L’individu
La population humaine est un groupe hétérogène au sein duquel il existe une grande
variabilité entre les individus. Ceux-ci peuvent être affectés différemment par une même
dose toxique, et une personne peut y réagir différemment selon le moment (relation dose-
réponse).
Deux principales catégories de facteurs contribuent à expliquer la nature et l’intensité
des effets toxiques.
Facteurs génétiques :
Des différences génétiques peuvent intervenir dans la capacité des individus à transformer
des toxiques.
Facteurs physiopathologiques
 L'âge : La sensibilité aux effets toxiques est habituellement plus grande chez les
enfants et les personnes âgées.
 Le sexe : Il existe des différences entre les hommes et les femmes, notamment en ce
qui concerne le métabolisme des toxiques.
 L'état nutritionnel : La toxicité peut être influencée par la masse de tissus adipeux,
la déshydratation, etc.
 L'état de santé : Les individus en bonne santé sont plus résistants, car ils
métabolisent et éliminent les toxiques plus facilement que ceux qui souffrent de
maladies hépatiques ou rénales.
Il est souvent difficile, sinon impossible, d’évaluer la sensibilité d’un individu ou d’une
population et de prédire quelle sera la réponse biologique d’un organisme à une
exposition à un toxique.
c. L’environnement
Certains facteurs environnementaux (les éléments extérieurs à l’individu), peuvent
influencer la toxicité. La lumière et la température peuvent notamment modifier les effets
d’un toxique; exemple la réaction photo allergique au cours de laquelle la peau exposée à
l’éthylène diamine peut devenir plus sensible à la lumière.
7. Comment évaluer un effet toxique ?
L’évaluation de la toxicité s’appuie sur des études qualitatives (non mesurables)
ou quantitatives (mesurables) adéquates. Il existe plusieurs types d’études qui nous
permettent d’évaluer les effets d’un toxique. On peut les classer dans quatre catégories :
 les études épidémiologiques, qui comparent plusieurs groupes d’individus ou les
études de cas.
 les études expérimentales in vivo, qui utilisent des animaux (ex. : lapin, rat et
souris).
 les études in vitro, effectuées sur des cultures de tissus ou des cellules, et
 les études théoriques par modélisation (ex. : structure-activité)
On utilise fréquemment
une terminologie Les différents types d’études
pratique mais arbitraire
pour désigner les
diverses formes
d’intoxication selon la
fréquence et la durée de
l’exposition
Forme d'intoxication Fréquence d'administration Durée de l'exposition
Aiguë Unique < 24 heures
Subaiguë Répétée <= 1 mois
Subchronique Répétée e 1 à 3 mois
Chronique Répétée > 3 mois

a. La toxicité aigue
Une façon pratique de caractériser la toxicité d’une substance consiste à déterminer
sa dose létale 50 (DL50). Cette dose permet d’identifier les symptômes de l’intoxication et
de comparer les substances entre elles quant à leur potentiel toxique. Elle sert souvent de
point de départ des études de toxicité, car elle fournit un minimum de connaissances.
La DL50 correspond à la dose d’une substance pouvant causer la mort de 50 %
d’une population animale dans des conditions d’expérimentation précises. On administre
généralement le produit à des rats ou à des souris répartis en plusieurs groupes, et ce, à des
doses croissantes suffisantes pour obtenir un pourcentage de mortalité s’échelonnant entre 0
% et 100 % .
Détermination de la dose létale 50

L’indice DL50 sert fréquemment pour exprimer la toxicité aiguë ainsi que pour classer et
comparer les toxiques. Il a cependant une valeur très limitée, car il ne concerne que la
mortalité et ne donne aucune information sur les mécanismes en jeu et la nature des lésions.
Il existe d’autres méthodes d’étude de la toxicité, par exemple les tests d’irritation et de
corrosion de la peau et des yeux, qui font généralement partie d’un programme d’évaluation
toxicologique.
b. La toxicité chronique
Correspond à une exposition de longue durée (répétée) et à des concentrations plus ou
moins faibles.
Lorsqu’il s’agit d’un toxique qui est inhalé, on parle de concentration létale 50 (CL50) pour
exprimer la concentration du toxique dans l’air inspiré qui cause la mort de 50 % des
animaux.

Comparaison entre l’exposition aigue et chronique et l’effet aigu et chronique

Effet

AIGU CHRONIQUE
A Effet à court terme à la suite Effet à long terme à la suite d’une
I d’une exposition à court exposition à court terme (ex. :
E G
X U terme (ex. : irritation cutanée trouble respiratoire persistant à la
P E causée par le contact avec une suite d’une courte inhalation d’une
O solution très diluée d’acide forte concentration de chlore)
S sulfurique)
I
T
C Effet à court terme à la suite Effet à long terme à la suite d’une
H
I R d’une exposition à long exposition à long terme (ex. : cancer
O O terme (ex. : sensibilisation cutanée du foie, du poumon, du cerveau et du
N N
I
à l’éthylènediamine à la suite d’un système hématopoïétique causé par
Q contact pendant plusieurs années) l’exposition à des doses élevées de
U chlorure de vinyle pendant plusieurs
E
années)

8. Quelles sont les principales manifestations toxiques ?


8.1. Description des manifestations selon différents types d'effets toxiques
L'irritation et la corrosion : L’irritation est une réaction réversible de la peau ou des
muqueuses à des produits .Cette réaction peut varier en gravité selon les tissus ou les
organes affectés :
 la peau (le contact avec des produits tels que les décapants à peinture et les
détergents peut causer une rougeur et de l’inflammation);
 les yeux (le contact avec une eau savonneuse peut causer une conjonctivite);
 les voies respiratoires (l’inhalation de gaz tels que l’ammoniac ou le chlore peut
causer de la bronchoconstriction, un oedème pulmonaire et de la difficulté à respirer);
et
 les voies digestives (l’ingestion accidentelle d’eau de javel peut causer des brûlures
d’estomac).
La corrosion consiste en des dommages irréversibles causés à des tissus par suite du
contact avec un produit. On qualifie de corrosifs les produits qui peuvent causer la
destruction des tissus vivants et de matériaux tels que les métaux et le bois .
Irritation et corrosion des yeux Irritation et corrosion de la peau

La cancérogénicité (effet cancérogène)


Le cancer est une maladie qui se caractérise par une croissance et une multiplication
incontrôlée de cellules anormales dans un organe ou un tissu de l’organisme. En se
multipliant, ces cellules anormales forment une masse appelée tumeur.
Il existe deux types de tumeurs :
 tumeur bénigne la tumeur qui n’envahit pas le tissu d’origine ou qui ne se propage
pas dans d’autres organes.
 tumeur maligne celle qui peut envahir et détruire les tissus sains avoisinants ou se
répandre dans le corps. C’est cette dernière que l’on qualifie de tumeur cancéreuse.
Un agent qui cause le cancer est qualifié de cancérogène.
La cancérogénicité

Une tumeur maligne qui se


répand (dissémination) forme
ce que l’on appelle
des métastases. La métastase
est une cellule cancéreuse qui
quitte le foyer de croissance
initial et s’attaque aux tissus
avoisinants, emprunte la
circulation lymphatique pour
atteindre les ganglions, passe
dans le sang et colonise
d’autres organes, formant
ainsi des foyers secondaires.
La mutagénicité (effet mutagène)
Une mutation est un changement qui se produit dans le matériel génétique de la cellule,
c’est-à-dire l’ADN (acide désoxyribonucléique).
Il existe deux types de cellules susceptibles d’être affectées : la cellule somatique et la
cellule germinale. Les cellules somatiques comprennent toutes les cellules du corps (ex. :
cellules hépatiques, neurones), sauf les cellules germinales. Les cellules germinales sont les
spermatozoïdes et les ovules.
L’effet mutagène

L’allergie (la sensibilisation)


L’allergie est une réaction indésirable de l’organisme à des agents chimiques, physiques ou
biologiques généralement inoffensifs pour la plupart des gens. La réaction allergique
survient lorsque le système immunitaire de l’individu reconnaît par méprise une substance
comme étrangère, appelée alors allergène. L’organisme la reconnaît et fabrique des
substances pour la neutraliser et l’éliminer, ce sont des anticorps. Le système de défense
peut toutefois se dérégler et en venir à fabriquer des anticorps contre des substances
inoffensives.
Le contact de la substance avec l’organisme déclenche un mécanisme qu’on
appelle sensibilisation. Le terme sensibilisant qualifie les agents susceptibles de causer une
telle réaction.
La sensibilisation
L’exposition qui provoque la
sensibilisation ne correspond pas
nécessairement à la première exposition,
car un individu peut être exposé pendant
une longue période à un allergène avant
que la sensibilisation ne se manifeste. On
ne naît pas allergique. On le devient par
un contact prolongé ou répété avec une
substance.

Les effets sur la reproduction et le développement


La toxicologie de la reproduction s’intéresse aux troubles de la reproduction, aux effets
non héréditaires sur l’embryon et le fœtus, ainsi qu’à ceux pouvant affecter l’enfant de la
naissance à la puberté. La gamme des effets observés peut être sommairement regroupée
comme suit :
 les effets sur la fertilité ;
 les effets sur le développement (prénatal et postnatal); et
 les effets durant la lactation.
8.2. Description des manifestations par systèmes biologiques et organes
cibles
Hépatotoxicité atteinte du foie
Néphrotoxicité effet toxique sur le rein
Neurotoxicité effet toxique sur le système nerveux

La dermatotoxicité : l’ensemble des effets toxiques des substances sur la peau(dermatose,


sensibilisation cutanée)
La toxicité de l’appareil respiratoire : l’emphysème et le cancer du poumon, causés par
la fumée de cigarette, et l’asthme, induit par des spores de moisissures (ex. : aspergillus)
ainsi que par certains enzymes contenus dans des détergents (ex. : les subtilisines).
La toxicité cardiovasculaire : ce sont les effets sur le cœur et les vaisseaux sanguins ,
l’exposition aiguë à des doses élevées de certains fréons, comme le fréon 113, peut
provoquer des troubles du rythme cardiaque, tels qu’un ralentissement des battements du
cœur (bradycardie).
Ecotoxicologie :
1. Définition :
En 1977, Ramande donnait la définition suivante de l'écotoxicologie : « c'est l'étude des
modalités de contamination de l'environnement par les agents polluants naturels ou
artificiels produits par l'activité humaine ainsi que de leurs mécanismes d'action et effets
sur les êtres vivants qui peuplent la biosphère ».
2. L’objectif de l’écotoxicologie
est avant tout la prévention. Pour cela, l’écotoxicologue caractérise le risque d’une
substance qui est fonction :
 du danger de la substance,
 de la probabilité d’exposition à cette substance.
Le danger est fonction de la toxicité intrinsèque de la substance. Cette toxicité est évaluée
en laboratoire à l’aide de tests sur différents organismes de la chaîne trophique, et permet de
déterminer une concentration en dessous de laquelle la substance n’a pas d’effets nocifs sur
L’organisme testé.
La probabilité d’exposition à une substance est relative à tout ce qui peut déterminer le
devenir de la substance dans l’environnement, et ainsi dépend essentiellement de ses
propriétés physico-chimiques, mais également des caractéristiques du milieu récepteur.
La probabilité d'exposition prend également en compte la durée d’exposition (continu,
occasionnel), la voie d'exposition (per-cutanée, ingestion, inhalation…) et l'individu exposé
(sexe, âge…).
3. L’écotoxicité : désigne l'effet néfaste d'une substance chimique sur les organismes
vivants et leur organisation fonctionnelle (écosystème).
Ensemble de déséquilibres ou de nuisances provoqués par une activité
industrielle ou la mise en place d'un corps, d'un produit étranger dans
un environnement naturel.
Polluant : Désigne un agent physique, chimique ou biologique qui provoque une gêne ou
une nuisance dans le milieu liquide ou gazeux. Au sens large, le terme désigne des agents
qui sont à l'origine d'une altération des qualités du milieu, même s'ils y sont présents à des
niveaux inférieurs au seuil de nocivité. Pour les polluants qui ont un effet nocif sur les
organismes vivants, on réserve le terme de contaminants.
4. Différents types de polluants
4.1. Polluants minéraux(Les métaux et métalloïdes)
Éléments naturellement présents dans les sols dont certains sont indispensables aux plantes.
Ils font partie des oligo-éléments et des Éléments Traces. On utilise également l’expression
métaux lourds, qui correspond à une définition physique (masse volumique supérieure à 5
g/cm3) ou bien oligo-éléments. Les ETM les plus connus pour leur dangerosité sont le
plomb (Pb), le mercure (Hg), le cadmium (Cd), le chrome (Cr), le cuivre (Cu), le nickel
(Ni), le zinc (Zn). Il faut ajouter à cette liste l’arsenic (As) et le sélénium (Se), qui ne sont
que des Eléments Traces et pas des métaux.
Les caractéristiques des micropolluants métalliques :
 pas biodégradables (dégradation par des organismes vivants) ;
 toxiques cumulatifs (accumulation dans les tissus des organismes vivants) ;
 toxiques quand ils sont présents en grande quantité, mais, pour nombre d'entre eux,
indispensables à la vie en petite quantité (oligo-éléments).
Métaux toxiques : plomb, mercure, zinc, cadmium, …
 Origine : combustion des charbons, pétroles, ordures ménagères, … et de certains
procédés industriels.
 N.B. : La généralisation de l’essence sans plomb a considérablement fait diminuer les
concentrations de ce polluant.
 Effets sur la santé : accumulation dans l’organisme : effets toxiques à court et/ou
long terme. Ils peuvent affecter le système nerveux, les fonctions rénales, hépatiques,
respiratoires, …
 Effets sur l’environnement : Ils ne sont pas biodégradables (contamination des sols
et des aliments) et peuvent donc se retrouver tout au long de la chaîne alimentaire.
Certains lichens ou mousses sont utilisés pour surveiller les métaux dans
l’environnement : “bio-indicateurs
Les métaux lourds désignent en général les métaux dont le poids atomique est supérieur à
celui du fer. Ces métaux sont parfois également désignés par le terme de métaux traces ou
d’éléments traces métalliques. On considère en général les métaux lourds suivants :
Arsenic (As), Cadmium (Cd), Chrome (Cr), Cuivre (Cu), Mercure (Hg), Nickel (Ni),
Plomb (Pb), Sélénium (Se), Zinc (Zn).
Mercure : le mercure est le seul métal liquide à température ambiante.
Il se combine très aisément avec d’autres composés et a une volatilité importante.
Pour le mercure métallique (inorganique), on le retrouve sous forme gazeuse, liquide ou
ionique. Mais le mercure peut également se combiner avec du gaz
Carbonique et on parle alors de mercure organique.
Le mercure est très sensible à l’acidité du milieu.
Il est extrêmement toxique et a des effets sur le système nerveux.
La volatilité importante du mercure en fait un polluant important dans les études de
pollution transfrontière.
Plomb : Une source importante des émissions de plomb dans l’atmosphère a été le
transport car le plomb a été pendant longtemps additionné à l’essence du fait de son
pouvoir antidétonant.
De ce fait, il contamine souvent les terrains en bordures d’axes routiers.
Depuis l’interdiction du plomb dans les carburants (en 2000, pour la France), les rejets de
plomb ont considérablement chuté et les concentrations en plomb sont considérées
maintenant comme étant à des niveaux acceptables. L’ingestion de plomb déclenche le
saturnisme.
Cadmium : il provient surtout de l’incinération des déchets, ainsi que de procédés
industriels (métallurgie..). Il a des effets sur le système respiratoire et gastro-intestinaux.
Ces 3 métaux se distinguent des autres métaux souvent considérés comme des oligo-
éléments pouvant être utiles.
Les premiers sont tous très toxiques (effets sur le système nerveux) et ont une durée de vie
très grande et une conductivité électrique élevée.
Les métaux ne posent pas seulement un problème pour la pollution de l’air, mais aussi
pour celle de l’eau et des sols.
Il faut préciser qu'il existe 2 catégories de métaux : ceux qui sont indispensables à la vie,
comme le cuivre dont la carence, aussi bien que l'excès, peut provoquer des maladies, et
ceux qui ne le sont pas comme le cadmium, qu'il faut éviter.
Généralement, lorsque l'on recherche des micropolluants minéraux dans le milieu et
dans les
rejets, ce sont l'arsenic, le cadmium, le chrome, le cuivre, le mercure, le nickel, le plomb et
le zinc qui sont analysés. Ce sont les substances les plus toxiques dont les rejets doivent
être réduits.
4.2. Les micropolluants organiques
Ce sont en grande majorité des produits de synthèse issus de l'activité anthropique.
 PCB (polychlorobiphényles) : Ce sont des substances chlorées très stables,
résistantes au feu et non biodégradables.
Utilisés dans les transformateurs électriques comme isolants. Ils entrent également
dans la composition de vernis, encres, peintures solvants... Leur combustion peut générer
des dioxines et furanes, substances cancérigènes et mutagènes.
Ils ont une très faible solubilité dans l'eau, et une forte affinité pour les matières en
suspension et les lipides. Ils s'accumulent donc dans le milieu naturel et se bioaccumulent
fortement dans la chaîne alimentaire (par exemple dans la graisse des poissons).
 HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques : Ce sont des composés
issus de la combustion incomplète des produits pétroliers : activités urbaines
(chauffage), industrielles et de transports (pots d'échappement des Véhicules). Leur
origine est donc généralement diffuse.
Dans les eaux de ruissellement, les concentrations moyennes en HAP sont de 0,2 à
1,5 μg/l dans les zones urbaines et peuvent atteindre 7 μg/l aux abords des routes et
autoroutes.
Ce sont des composés peu solubles dans l'eau, ils s'adsorbent sur les matières en
suspension et les sédiments et de ce fait se concentrent beaucoup dans le milieu naturel. Ils
se bioaccumulent dans les graisses, notamment des poissons et des mollusques notamment
le benzopyrène et naphtalène sont reconnus cancérigènes. Les HAP sont classés comme
substances dangereuses prioritaires.
 Solvants chlorés : les solvants chlorés sont essentiellement utilisés pour le
dégraissage des pièces en mécaniques, le décapage de peintures et le nettoyage à sec
(pressings). Ils entrent également dans la formulation de différents solvants
utilisés par le grand public. Certains dérivés servent à la fabrication de pesticides
(hexachlorobutadiène, dichloropropène...).
La classification CEE (étiquetage réglementaire des substances et préparations
dangereuses) identifie le chlore comme une substance «très toxique pour les organismes
aquatiques, et dangereux pour l'environnement».

Très volatils Masse volumique élevée

migrent rapidement au travers de la zone non saturée vers les nappes

subsistent peu de temps dans les eaux superficielles.

 Les Produits Organiques Persistants (POP)


Molécules complexes qui, contrairement aux autres polluants ne sont pas définies en
fonction de leur nature chimique mais à partir de quatre propriétés qui sont :
- la toxicité (elles ont un ou plusieurs impacts prouvés sur la santé humaine),
- la persistance dans l'environnement (molécules résistantes aux dégradations biologiques
naturelles),
- la bioaccumulation dans les tissus vivants et augmentation des concentrations le long de
la chaîne alimentaire
(bioamplification),
- le transport à longue distance.
Il existe 12 composés organiques toxiques à basse concentration. Ce sont des résidus
industriels souvent toxiques, mutagènes et cancerigènes, qui interfèrent (interagissent)
avec notre système hormonal et sexuel.
La liste la plus communément admise est la suivante :
 Trichloroéthylène (TRI),
 Trichloroéthane (TCE),
 Tetrachloroéthylène (PER),
 Dioxines et furanes (Diox),
 Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP),
 Polychlorobiphényls (PCB) et
 Hexachlorobenzène (HCB).
Ils sont lipophiles (faible solubilité dans l’eau mais forte dans les graisses), avec attirance
forte pour les tissus adipeux où ils se concentrent généralement (forte bioaccumulation).
Ils ont également une durée de vie très longue (persistance dans le milieu).
Pesticides : appelés également «phytosanitaires»
Les pesticides sont des substances chimiques minérales ou organiques de synthèse
utilisées à vaste échelle contre les ravageurs des cultures, les animaux nuisibles et les
vecteurs d'affections parasitaires ou microbiologiques de l'homme et des animaux.
On distingue notamment des insecticides utilisés contre les insectes nuisibles, des
fongicides utilisés contre les champignons phytopathogènes, des herbicides qui détruisent
les plantes adventices des cultures et, de façon plus générale, toute végétation jugée
indésirable.
Les substances chimiques sont très diverses comme des composés minéraux (soufre,
sulfate de cuivre), des molécules
organiques de synthèse (carbamates, urées substituées, triazines, organophosphorés,….)
mais aussi des molécules organiques naturelles (nicotine, pyréthrine).
Les ChloroFluoroCarbones ou les CFCs (également connus sous le nom de
Fréons) sont non toxiques, ininflammables et non-cancérogènes. Ils contiennent des
atomes de fluor, des atomes de carbone et des atomes de chlore.
Les 5 CFCs principaux incluent le
 CFC-11 (trichlorofluorométhane - CFCl3),
 CFC-12 (dichlorodifluorométhane - CF2Cl2),
 CFC-113 (trichlorotrifluoroéthane - C2F3Cl3),
 CFC-114 (dichlorotétrafluoroéthane - C2F4Cl2), et
 CFC-115 (chloropentafluoroéthane - C2F5Cl)
Ces produits, anciennement utilisés, notamment dans les réfrigérateurs détruisent la
couche d'ozone et sont également des gaz à effet de serre.
Les CFCs sont largement répandus comme liquides réfrigérants dans la réfrigération et les
climatiseurs, comme dissolvants dans les décapants, en particulier pour les cartes
électroniques, en tant qu’agents de soufflage dans la production de mousse (extincteurs), et
comme propulseurs en aérosols.
Leur durée de vie dans l’atmosphère varie de 20 à plusieurs centaines d’années.
5. Modalités de contamination de l’environnement
5.1. Comment un polluant contamine-t-il l'environnement ?
Un polluant peut se disperser très rapidement dans les différents compartiments (air, eau et
sol) de l'environnement.
Exemple d'un polluant directement introduit dans l'environnement : un pesticide »
produits phytosanitaires »
bien qu'ils soient appliqués sur une culture, on les retrouve également dans les sols, dans
les rivières et dans l'air, comme le montre le schéma suivant:

Dispersion dans l'environnement d'un pesticide appliqué sur une plante


Exemple d'un polluant introduit indirectement dans l'environnement : l'éthinylestradiol,
hormone de synthèse présente dans la pilule contraceptive.

5.2.Que devient le polluant une fois dans l'environnement ?


Le polluant se répartit selon ses propriétés et selon les conditions du milieu :
Exp:
Un produit faiblement soluble dans l'eau

Accumulation dans les sédiments flotter en surface

Un polluant soluble

réparti dans la colonne d'eau de


la rivière(SO2)
Une fois le polluant dans l'environnement :
 il peut être rapidement dégradé ou au contraire persister dans
l'environnement.
Exp: les PCB (Polychlorobiphényles) qui ont pollué de nombreux cours d'eau ,sont très
persistants (faiblement biodégradables), l'activité biologique (notamment les
microorganismes) ainsi que la décomposition chimique ne dégrade que très lentement le
composé.
Les temps de demi-vie (temps pour lequel la moitié du composé est dégradé) des
différentes sortes de PCB sont ainsi compris entre 94 jours et 2700 ans.
La décomposition chimique ne dégrade que très lentement le composé. Les temps de demi-
vie (temps pour lequel la moitié du composé est dégradé) des différentes sortes de PCB sont
ainsi compris entre 94 jours et 2700 ans.
A l'inverse, si on prend l'exemple d'un autre polluant, le toluène, un hydocarbure utilisé
dans l'industrie chimique, son temps de demi-vie est de seulement 28 jours (il est donc assez
rapidement dégradé dans l'environnement) .
 il peut se transformer ou se combiner avec d'autres composés et devenir plus ou
moins toxique que la forme initiale.
Exp: le pesticide DDT peut être transformé en DDE par l'activité microbienne dans
l'environnement; le DDE est un composé encore plus toxique que le DDT.

 il peut être « piégé » et ne pas contaminer les organismes vivants ou au contraire


être « disponible » et les contaminer : ce concept se nomme la biodisponibilité.
Exp:
Un sol peut être fortement contaminé en métaux lourds

polluants dangereux pour la faune du sol (vers de terre)

Ces métaux ne sont pas ces métaux sont biodisponibles,


biodisponibles,
Polluants sont dissous dans l'eau

Présente entre les particules du sol


Polluants sont adsorbés
(=collés) très fortement à la
surface des particules du sol

Sont biodisponibles et dangereux pour


la faune locale.
6. Effets sur les êtres vivants
6.1. Comment un polluant s'accumule-t-il dans les organismes
vivants ?
Polluant

Ingéré Respiré

Accumulation au cours du temps dans les tissus

Accumulation très importantes

Les concentrations dans l’organisme sont très


supérieures à celles trouvées dans le milieu

Bioaccumulation
Cette bioaccumulation est extrêmement importante car si un polluant s'accumule dans un
organisme, alors la concentration du polluant augmente dans cet organisme au cours du
temps et les effets toxiques qui ne se révèlent pas à dose très faible sont suceptibles
d'apparaître après accumulation. De plus, si un polluant reste plus longtemps dans un
organisme, il aura d'autant plus de probabilité d'induire des effets néfastes.
Mais quelles sont les substances bioaccumulables ? En gros, ce sont les substances
lipophiles. Ce caractère « lipophile » est exprimé par un paramètre que l'on nomme «
coefficient de partage octanol/eau », c'est le Kow (o pour octanol et w pour water).
Pour évaluer si une substance est lipophile ou non, on s'intéresse plus particulièrement au
logarithme du Kow : plus le log Kow de la substance étudiée est grand, plus cette substance
est lipophile.
Exemple: Bisphénol A, de l'Octylphénol et du Nonylphénol, 3 produits industriels qui sont
susceptibles d'avoir des effets sur la reproduction des animaux.

Processus de bioaccumulation

6.2. Quelles transformations subissent ces composés une fois dans


l'organisme ?
Une fois absorbé par l'organisme, le polluant peut subir des transformations
biologiques appelées biotransformations. Ces biotransformations ont pour but de
détoxifier les polluants. Elles fabriquent ainsi un métabolite (= produit de la
biotransformation) moins toxique. Cependant, il peut arriver que ces
biotransformations provoquent l'apparition de métabolites plus toxiques que le
composé initial (ex : le HAP)

.
6.3. Quels sont les effets de ces polluants sur les écosystèmes ?
 altérer la reproduction des animaux : le pesticide DDT est à l'origine d'un
amincissement de la coquille des œufs de grèbes (une espèce d’oiseaux) qui diminue
le succès de la reproduction avec une mortalité accrue des petits.
 provoquer une augmentation de la mortalité : c'est le cas, par exemple au cours d'une
marée noire où de nombreux oiseaux et organismes aquatiques périssent.
 modifier les conditions du milieu : certains polluants peuvent par exemple acidifier
un cours d'eau. Certaines espèces qui ne peuvent vivre dans un milieu trop acide,
disparaissent.
Quel est l’avantage d’un bioessai par rapport à une analyse chimique classique ?
Un bioessai consiste à exposer un organisme vivant (ou une cellule) à une substance
dont on souhaite évaluer la toxicité. Cette substance peut être ingérée (la substance est
ajoutée dans la nourriture), injectée directement dans l'animal, inhalée (c'est à dire
respirée) ou encore se trouver dans le milieu de vie de l'organisme (par exemple dans
l'eau d'un aquarium).
Par exemple, cela peut consister à disposer plusieurs aquariums contenant des poissons
et de l'eau avec différentes quantités d'un polluant. Un des aquariums ne contient pas de
polluant : c'est le témoin qui sert de référence pour détecter d'éventuels effets du
polluant.
6.4. Comment peut-on évaluer ces effets ?
L'écotoxicité peut se diviser et se caractériser en 2 grands biomes : aquatique et terrestre.
L'écotoxicité se mesure chimiquement et biologiquement :
6.4.1. L’écotoxicité aquatique :
La toxicologie aquatique L'écotoxicité aquatique (milieu aquatique)

Effets des produits chimiques et d'autres matériaux anthropiques

Effets sur les organismes aquatiques à différents niveaux de l'organisation de l'écosystème


(différents organismes de communautés sensibles aux polluants)

L'écotoxicité aquatique donne des indications sur l'acidification aquatique et l'eutrophisation.

Divers tests biologiques Invertébrés, les algues et les bactéries

L’évaluation des risques des polluants à différents niveaux de la chaîne trophique aquatique.

Métaux lourds (principaux


polluants)

Toxiques pour les Disparition d'espèces (à long terme)


Ecotoxicité
organismes vivants d'un polluant.
aquatiques. Dégradation de l'écosystème
Bioessais :
Un bioessai est une évaluation de la toxicité d'une substance par l'observation, en
laboratoire, de ses effets sur un organisme vivant. C'est la détermination de l'effet de toute
matière sur des organismes vivants en la testant en conditions standardisées. Ils ont pour but
 d’évaluer la dangerosité d’une ou plusieurs substances : ce peut être un polluant que
l’on trouve dans les milieux naturels (ex : un pesticide) ou un nouveau produit
industriel dont on souhaite connaitre les effets potentiels sur l’environnement (ex : un
conservateur de produits cosmétiques).
 d’évaluer la qualité d’un milieu : par exemple, si un sol a été pollué aux métaux
lourds à cause d’une usine, on souhaite savoir si la pollution de ce sol est dangereuse
pour la faune qui y vit (vers de terre etc.)
 de comprendre les mécanismes d'action d'un polluant : étude de la bioaccumulation
d'une substance (= faculté à s'accumuler dans les tissus d'un organisme),
compréhension des phénomènes de toxicité du polluant, etc.
Les espèces sentinelles : sont des organismes choisis comme modèles d'étude afin d'étudier
l'effet ou le comportement d'un ou de plusieurs composés (ou d'une pollution) ou de mettre
au point une méthode de détection d'une pollution.
Caractéristiques :
 facilité de manipulation,
 facilité d'élevage en laboratoire (afin de disposer de stocks d'organismes pour réaliser
des expériences),
 sensibilité à certains types de polluants (comme les perturbateurs endocriniens),
 représentativité d'une famille d'êtres vivants (les poissons, les mollusques, etc.).
Les effets de substances polluantes peuvent être évalués en laboratoire :
 Tests in vitro : ils consistent à évaluer l'effet d'un composé sur des cellules.
 Tests in vivo : ils consistent à exposer un organisme vivant à la substance testée.
Cette substance peut être ingérée (la substance est ajoutée dans la nourriture),
injectée directement dans l'animal, inhalée (c'est à dire respirée) ou encore se trouver
dans le milieu de vie de l'organisme (par exemple dans l'eau d'un aquarium).
Exp:
Cette expérience visant à évaluer les effets d'un polluant sur une espèce de poissons.

Expérience visant à évaluer les effets d'un polluant sur une espèce de poissons

Ce test permettra de mettre en lumière : soit


 Une toxicité aigüe du composé testé : c'est à dire que le produit affecte le poisson en
peu de temps,
 Une toxicité chronique du composé testé : c'est à dire des effets à long terme du
produit.

La notion de toxicité aigüe ou chronique est relative à la durée de vie de l'organisme testé.
Ainsi, une durée de test de 14 jours chez le ver de terre et de 24h chez la daphnie
correspondent tout deux à une évaluation de la toxicité aigüe.
Dans notre exemple , nous allons prendre le cas d’une toxicité chronique : au bout d'1 mois(
toxicité chronique), les oeufs pondus par les poissons et le nombre de décès seront comptés.
L'expérience va permettre notamment de déterminer les valeurs de références d'un test
écotoxicologique : la CE50, la NOEC et la LOEC.
Si on s'intéresse aux décès des poissons, on peut déterminer une CL50 (Concentration
Léthale 50%) : la concentration en polluant qui tue 50% des individus en un temps donné.
Ces valeurs de référence que sont les NOEC, LOEC et CE50 sont très utiles car elles
permettent de déterminer les normes de rejet des différents produits potentiellement
polluants.
1. Tests d’ecotoxicité aquatiques :
a. Essai de toxicité aigüe (à court terme)
Essai de mobilité de daphnies
Les tests utilisant des daphnies sont les plus utilisés en écotoxicologie, du fait , de leur
facilité d’utilisation.

Objectif : évaluation de la toxicité aiguë du


produit testé pour la faune aquatique (micro-
crustacés). Ce test permet de déterminer la
concentration du produit testé qui, en 24 h,
immobilise 50 % des daphnies (Daphnia
magna) mises en expérimentation
(concentration efficace initiale inhibitrice, CE
50i - 24 h).
Test microtox :

Objectif : évaluation de la toxicité


aigüe d’un ou de plusieurs produits
vis-à-vis des bactéries. Vibrio
fischeri, la bactérie marine utilisée
dans ce test, émet naturellement des
photons (= lumière). En présence de
toxiques, son métabolisme
(=ensemble des dépenses
énergétiques) est affecté, ce qui se
traduit par une chute de sa
luminescence (émission lumineuse).
En utilisant cette propriété, ce test
permet donc de déterminer la
concentration du produit testé qui
diminue de 50 % le métabolisme de
la bactérie étudiée (CI 50).

Test de survie des poissons

Objectif : évaluation de la
toxicité aigüe de produits sur
une espèce de poisson d’eau
douce (le poisson zèbre Danio
rerio) à différents stades de
son développement. Ainsi, les
concentrations en polluants
induisant une mortalité de 50
% des individus (CL50)
peuvent être déterminées pour
les poissons adultes mais aussi
pour les œufs de poissons.
b. Test de toxicité chronique (à long terme)
Essai de reproduction de daphnies
Ce test évalue la toxicité chronique du produit testé pour la faune aquatique (micro-
crustacés). Il consiste à mesurer la reproduction (nombres de jeunes produits) de daphnies
exposées à différentes concentrations d'un composé après 21 jours d'expérimentation.
Comme l'ensemble des essais de toxicité chronique, ce test s'intéresse en particulier à la
NOEC et à la LOEC :
 la NOEC : dans ce test, c'est la plus forte concentration testée où la reproduction des
daphnies n’est pas différente de celle des témoins
 LA LOEC : dans ce test, c'est la plus faible concentration testée où la reproduction
des daphnies est statistiquement différente de celle des témoins .
Test algues :

Objectif : évaluation de la
toxicité chronique du produit testé
pour la flore aquatique. Il consiste à
mesurer la croissance (sous
microscope) de l'algue d'eau douce
Pseudokirchneriella subcapitata
après 72h d'exposition au produit ou
au prélèvement d'eau testé : certains
composés auront pour effet
d'inhiber la croissance de l'algue,
révélant ainsi leur toxicité vis à vis Chaque croissant correspond à un
des végétaux aquatiques. individu

2. Tests d’ecotoxicité terrestre


Différents tests permettent d’évaluer la toxicité de polluants sur les organismes terrestres
tels que les animaux vivant dans le sol (vers de terre, etc.) ou les végétaux.
 Tests vers de terre
Il existe deux tests vers de terre : l'un évalue la toxicité aigüe (court terme) et l'autre la
toxicité chronique (long terme).
Pour le premier, on évaluera la mortalité de vers de terre exposés, pendant 14 jours, à un
sol pollué : on déterminera la concentration léthale pour 50 % des individus (CL50).
Pour le second, on déterminera les effets à long terme (4 à 8 semaines) de polluants sur la
reproduction des organismes : on s'interessera à la concentration sans effet sur la
reproduction (NOEC). Pour ces deux tests, on utilisera l'espèce de vers de terre Eisenia
fetida.
 Tests végétaux
Différents tests permettent d’évaluer la toxicité de polluants présents dans le sol
sur la germination, la croissance ou l’élongation racinaire de végétaux.

3. Gestion et remédiation des sols


Le terme « remédiation » provient du verbe « to remediate » qui signifie « réhabiliter ».
La réhabilitation vise à corriger la situation d'un sol, en diminuant les impacts, et à le
revaloriser de manière à redonner au terrain un grand nombre d'usages durables.
La réhabilitation d'un site pollué est un « ensemble d’opérations (réaménagement,
traitement de dépollution , résorption des déchets...) effectuées en vue de rendre un site apte
à un usage donné ».
Un sol peut être altéré par plusieurs types de dégradation. on peut voir 4 types de
dégradation du sol : l'acidification, l'érosion, l'imperméabilisation et la pollution. Ces
dégradations peuvent être corrigées par certaines méthodes de remédiation.
Exp: pour lutter contre l'érosion des sols, on peut soit mettre en place des :
 bandes enherbées sont implantées à l'aval des zones de culture générant des
pollutions d'origine agricole. Le rôle de la végétation implantée sur ces bandes est de
permettre l'infiltration du ruissellement produit en amont de la zone de culture, ce qui
limite ainsi le risque de pollution des eaux et protège le sol de l'érosion.
 Les CIPAN, en couvrant le sol, limitent le ruissellement et les racines de ces plantes
maintiennent les particules du sol en cohésion, ce qui limite l'érosion.
 Le semis directe permet de s'affranchir du labour, facteur d'augmentation de
l'érosion des sols.
Dans ce cas, ce sont les racines de la culture qui ameublissent la terre, ce qui permet une
bonne infiltration de l'eau.

Ces techniques de remédiation reposent sur les processus de filtration et de


bioremédiation (phytoremédiation).
Exp: la recréation d'un sol et le stockage tampon permettent de lutter contre
l'imperméabilisation des sols.
 Dans la recréation d'un sol, on peut choisir de réaliser une toiture, un mur ou un
parking végétalisé. Ces installations ont un rôle de support (mur et toiture végétalisé)
et permettent l'implantation de végétaux qui absorberont partiellement les eaux de
pluie, ce qui limitera l'encombrement des réseaux. Le parking perméable ou
végétalisé permet un bon drainage de l'eau.
 Dans le stockage tampon, un reservoir d'eau est mis en place afin de stocker une
partie des précipitations. Ceci permet de limiter l'encombrement des réseaux et un
bon fonctionnement des centres de traitement des eaux.
Exp: pour lutter contre la pollution, il existe un grand nombre de processus de
remédiation.
Lorsqu'il est possible de dégrader un polluant, on utilise la bioremédiation notamment la
phytodégradation.
Quand seule la transformation est possible, on peut utiliser l'oxydation ou la réduction
chimique.
Ces processus permettent de rendre un polluant moins mobile ou moins dangereux.
La bioremédiation désigne un ensemble de techniques utilisées pour dépolluer un site
naturel (sol,sédiments, eaux de surface ou souterraines), mais qui font appel à l'utilisation de
micro-organismes, de champignons, de végétaux divers ou d'enzymes qu'ils produisent. Les
moyens mis en œuvre sont donc respectueux de l'environnement et de la santé humaine.
Certaines plantes sont en effet connues pour leur capacité à absorber des métaux lourds par
leur système racinaire.
Le diagnostic écotoxicologique: permet de développer des outils pour:
 caractériser les composantes biotiques et abiotiques de l'écosystème perturbé par les
contaminants;
 estimer les modifications structuro-fonctionnelles de l'écosystème étudié;
 mesurer les effets au niveau de l'écosystème, des contaminants persistants;
 d’identifier les effets sur les individus d'une communauté cible;
 de rechercher les causes des effets observés aux différents niveaux trophiques;
 de rechercher les causes des effets observés aux différents niveaux de l’organisation
biologique (individu, population, communauté);
 d’établir des ponts entre les différents paramètres mesurés grâce au traitement
statistique des données;
 de mettre en place un modèle conceptuel qui permettra d’intégrer les résultats
obtenus, d'estimer l'état d'un écosystème et d’identifier les causes de perturbations;
 de fournir des outils de gestion précis, grâce à la validation de biomarqueurs,
indicateurs de qualité et révélateurs des caractéristiques des composantes de
l’écosystème dans un but de diagnostic écotoxicologique de sites déjà perturbés.

Vous aimerez peut-être aussi