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L'organisation judiciaire au Maroc

Plan du cours d’organisation judiciaire


Chapitre 1 : Les principes fondamentaux de l’organisation judiciaire
I. Le principe de séparation de pouvoir
A. Le rapport entre le pouvoir judiciaire et législatif
B. Le rapport entre le pouvoir judiciaire et l’exécutif
II. Le principe de l’égalité devant la justice
III. La règle du double degré de juridiction
IV. La gratuité de la justice
Chapitre 2 : Les juridictions
Section 1 : Juridictions de droit commun
I. Juridictions à juge unique
1- Juridictions communales et d’arrondissement (JCA)
2- Les tribunaux de 1ère instance siégeant à juge unique
II. Juridictions collégiales
A- Tribunaux de 1ère instance
B- Cour d’appel :
C- Cour suprême :
Section 2 : Juridictions spécialisées
I. Juridictions administrative :
A- Le tribunal administratif :
B- La cours d’appel administrative
II. Juridictions de commerce :
1- Tribunal de commerce
2- La cour d’appel de commerce
III. Cour des comptes et cour régionales des comptes :
Section 3 : Juridictions d’exceptions
I. Les tribunaux militaires :
II. La cour spéciale de justice :
III. La Haute Cour :
Chapitre 3 : Corps judiciaires
1 – Les Magistrats
2 – Les auxiliaires de la justice
3- Les auxiliaires indirects :
Chapitre 4 : La procédure judiciaire
A – Généralités sur la procédure
1 – La procédure civile
2 – La procédure pénale
B – Les principales voies de recours
1 – L’opposition
2 – L’appel
3 – Pouvoir en cassation
C – Décisions de justice
1 – Contenu des jugements et arrêts
2 – Effets des jugements et arrêts
Chapitre 1 : Les principes fondamentaux de l’organisation judiciaire
I. Le principe de séparation de pouvoir
A. Le rapport entre le pouvoir judiciaire et législatif
Cela signifie que le pouvoir législatif ne doit pas se mêler de la fonction judiciaire. Ainsi le
parlement ne doit pas se substituer aux tribunaux pour donner sa propre interprétation
d’une loi à l’occasion d’un litige. En revanche, si le législateur constate que la loi est obscure,
équivoque ou pose problème d’interprétation, il peut réviser, amender, réformer, arranger
les dispositions pour les rendre plus claires ou les compléter.
De l’autre côté le juge ne peut pas légiférer ni réviser les décisions prises par le législateur.
De plus d’après l’ART 25 du code des procédures civiles : « Il est interdit aux juridictions de
se prononcer sur la constitutionalité d’une loi ou d’un décret ».
B. Le rapport entre le pouvoir judiciaire et l’exécutif
Le juge ne peut pas prendre des décisions qui relèvent de l’exécutif. Cependant, dans le cas
où l’exécution d’un jugement pourrait provoquer la perturbation de l’ordre public,
l’administration a le droit de s’opposer à son exécution. En principe, l’administration doit
indemniser le bénéficiaire de la décision du jugement non exécuté.
II. Le principe de l’égalité devant la justice
Au Maroc, tout plaideur (justiciable) national ou étranger, musulman ou autre peut
s’adresser des mêmes juridictions.
III. La règle du double degré de juridiction
Elle permet à tout justiciable de saisir une deuxième fois une juridiction supérieure pour
trancher un litige qui a été jugé en 1ier degré.
IV. La gratuité de la justice
Les juges ne sont pas payés par les justiciables, mais il y a encore l’assistance de justice pour
ceux qui n’ont pas les moyens.
Juridictions de droit commun
L’une des innovations introduites par les textes de 1974 réside dans la généralisation au
niveau du premier degré de juridiction, du système du juge unique. En effet depuis la
réforme de 1993, seules les juridictions communales et d’arrondissement et
exceptionnellement les TPI, sont des juridictions à juge unique. En revanche les autres
juridictions de droit comme (CA et CS) obéissent à la technique de la collégialité (concours
de plusieurs juges).
I. Juridictions à juge unique
1- Juridictions communales et d’arrondissement (JCA)
Dotés d’attributions qualitativement limitées mais qui couvrent des affaires pénales et civiles
relativement étendues. L’organisation de ces juridictions est composée d’un juge unique,
assisté d’un greffier ou d’un secrétaire. La compétence de ces juridictions se réduit aux
affaires mineures en matière civile (actions mobilières et personnelles dont la valeur
n’excède pas 1000 DH) comme en matière pénale (infractions passibles uniquement d’une
peine d’amende).
Les jugements rendus par les JCA ne sont susceptibles d’aucunes voies de recours ordinaire
ou extraordinaire.
Siégeant exceptionnellement à juge unique pour connaître d’un certain type de demandes
(affaires des mineurs, demandes tendant à déclarer judiciairement une naissance ou un
décès, procédures de conciliation en matière d’accident de travail et maladies
professionnelles).
2- Les tribunaux de 1ère instance siégeant à juge unique
II. Juridictions collégiales
A- Tribunaux de 1ère instance
a. Compétence
Siégeant en formation collégiale qui peuvent connaître de toutes matières sauf quand la loi
attribue formellement compétence à une autre juridiction. Le TPI a une compétence
générale qui s’étend à toutes les affaires pénales, civiles, immobilières, sociales, statut
personnel et successoral.
A ce propos, l’ART 5 de la loi de 1974 stipule : « Sauf lorsque la loi attribue formellement
compétence à une autre juridiction, le tribunal de 1iere instance est compétent en premier
et dernier ressort, soit à charge d’appel dans les conditions déterminées par le code des
procédures civiles, le code pénal et le cas échéant le texte particulier. ».
b. Organisation
· Un président
· Des juges
· Des juges suppléants
· Un ministère public est représenté par un procureur du roi
· Un ou plusieurs substituts du procureur du roi
· Un greffe
· Secrétariat du parquet qui joue parfois un rôle administratif
B- Cour d’appel :
a. Organisation
La cours d’appel se compose d’un certain nombre de chambres suivant l’importance de la
cours. Mais elle doit obligatoirement comprendre :
· Une chambre de statut personnel et successoral.
· Une chambre civile
· Une chambre criminelle qui connaîtra les crimes en 1ier et dernier ressort (crimes de 5
ans et plus de réclusion).
b. Compétence
En toute matière, l’audience est tenue et les arrêts rendus par trois magistrats. Sa
compétence s’étend aussi bien aux appels des jugements des TPI que des appels des
ordonnances. C’est un deuxième degré de juridiction, c’est-à-dire qu’elle examine une
seconde fois les affaires déjà jugées en première instance.
La chambre criminelle de la cour suprême juge en premier et dernier ressort les infractions
les plus graves : crimes.
c. Formation
· Pour siéger, la cours d’appel doit statuer par une audience de 3 juges et un greffier
sauf dans les affaires où la loi en dispose autrement (les affaires criminelles 5 magistrats).
· La participation du procureur général du roi n’est pas obligatoire que lorsqu’il y a un
bien public en litige
· D’après l’ART 43 du code de procédure civile : « Les audiences sont publiques à moins
que la loi en décide autrement… » (Audience à huis clos) ex : litige qui porte sur l’ordre
public et les bonnes mœurs lorsqu’un mineur est partie.
· La cours d’appel doit se réunir chaque année en assemblée générale dans la première
quinzaine de décembre.
D’autres assemblées doivent être convoquées lorsque le président le jugera nécessaire.
L’assemblée générale comprend l’ensemble des magistrats du siège et du parquet ainsi que
le secrétaire greffier en chef.
b. Le président de la cour d’appel
Il est le chef de la cours d’appel et il peut présider toutes les chambres. Il est chargé de
l’inspection des juridictions de son ressort, il s’agit d’une responsabilité personnelle non
délégable.
Il exerce une surveillance sur tous les magistrats du siège de sa juridiction et des tribunaux
de 1ière instance de son ressort et sur les services de greffe de ces juridictions. Il statue sur
les référés.
C- Cour suprême :
Se trouve au sommet de la hiérarchie ; La cour suprême comprend 6 chambres : civile, statut
personnel et successoral, commerciale, administrative, sociale et pénale. Les audiences sont
tenues et arrêts rendus par cinq magistrats et la présence du ministère public est obligatoire
dans toutes les audiences.
Les deux principales attributions de la CS :
– Recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre les décisions de certaines
autorités administratives.
– Pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en dernier ressort par
toutes les juridictions du royaume.
La CS contrôle la régularité de toutes les sentences rendues au Maroc, et son rôle se limite à
l’examen des questions de droit : vérifier si les tribunaux et cours d’appel ont bien appliqué
la règle de droit.
La cours suprême est composée de :
• 1 président qui est à sa tête.
• Des présidents de chambre et des conseillers.
• Un procureur général du roi assisté d’avocats généraux.
• Un greffe + 1 secrétariat
• Un secrétariat général du parquet
• Une 1ière et une 2ième chambre civile
• Une chambre commerciale
• Une chambre du statut personnel et successoral
• Une chambre pénale
• Une chambre sociale
• Une chambre administrative Chaque chambre a à sa tête un président, et
chaque chambre peut créer des sections.

Juridictions spécialisées
I. Juridictions administrative :
A- Le tribunal administratif :
Le tribunal administratif Ils ont vu le jour par la loi 41-90 du 10 Septembre 1993 promulguée
par le Dahir 1-91-225 avec un décalage pour l’entrée en vigueur pour le début Mars 1994
a. Organisation
Le tribunal administratif est composé de :
• 1 président
• Plusieurs magistrats
• 1 greffe + secrétariat
Parmi les magistrats le président désigne pour une période de 2 ans et sur proposition de
l’assemblée générale 1 ou plusieurs commissaires royaux de la loi et de droit.
L’assemblée générale définit les règles internes de fonctionnement de ces tribunaux. Elle se
réuni annuellement dans la 1ière quinzaine du mois de Décembre pour arrêter le nombre de
sections, leurs compositions, les jours et heures des audiences ainsi que la répartition des
affaires des sections, car il peut y avoir des affaires selon la nature des affaires.
Le tribunal est saisi par une requête introductive d’instance ( ) écrite, signé et déposée par
un avocat. Le greffier va délivrer un récépissé de dépôt de la requête.
Après le dépôt de la requête et son enregistrement, le président du tribunal transmet
immédiatement le dossier au juge rapporteur qui désigne le juge et au commissaire royal de
loi et de droit.
Les audiences sont tenues publiquement, elles sont entendues par 3 magistrats assistés par
un greffier. L’audience est présidée par le président du tribunal administratif ou par un
magistrat désigné à cette instance. Il est désigné à cette fonction par l’assemblée générale
annuelle
La présence du commissaire royal de la loi et de droit est obligatoire et ce dernier ne défend
pas l’administration, il peut seulement présenter ses observations et conclusions écrites ou
orales.
b. Fonctionnement ou compétence
• Les litiges relatifs aux contrats administratifs (clauses abusives, dérogatoires ou
discrétionnaire).
• Les actions de réparation causées par les actes ou les activités des personnes
publiques à l’exclusion toutefois de ceux causés sur la voie publique par un véhicule
quelconque appartenant à une personne publique.
• Les litiges qui sont nés à l’occasion de l’application de la législation et de la
réglementation des cautions et du capital de l’essai des agents de l’Etat des collectivités
locales, des établissements publics et du personnel de l’administration, des chambres des
représentants.
• Les litiges qui découlent de la législation et de la réglementation en matière
électorale et fiscale.
• Les litiges relatifs à l’expropriation pour cause d’utilité publique.
• Les actions contentieuses relatives aux recouvrements des créances du trésor
public.
• Les litiges relatifs à la situation individuelle des fonctionnaires et agents de
l’Etat, des collectivités locales et des établissements publics.
Toutefois pour certaines affaires, la cours suprême reste compétente pour statuer en 1ier et
dernier ressort, il s’agit :
• Les recours en annulation pour excès de pouvoir dirigé contre les actes individuels ou
réglementaires du 1ier ministre
• Les recours contre les décisions administratives dont le champ d’application s’étend
au-delà du ressort territorial d’un tribunal administratif.
c. Compétence territoriale
Les règles de compétence territoriale prévues par les ART 27 à 30 du code de procédure
civile sont applicables devant les tribunaux administratifs sauf disposition contraire prévue
par la loi ou texte particulier. Parmi les exceptions qui sont de la compétence du tribunal
administratif de Rabat :
• Les contentieux à situation individuelle des personnes nommées par Dahir ou par
décret
• Les contentieux relevant des compétences administratives nées en dehors du ressort
du tribunal administratif.
B- La cours d’appel administrative
a. Organisation
La cours comprend :
• Un premier président.
• Des présidents de chambre et des conseillers.
• Un greffe
• La cours peut être divisée en chambres selon la nature des affaires.
b. Compétence ou fonctionnement
Les cours d’appel administratives connaissent en appel des jugements rendus par les
tribunaux administratifs et des ordonnances de leurs présidents, sauf disposition contraire
prévue par la loi. En effet, le 1ier président et le 1ier vice-président exercent les
compétences du jury lorsque la cours est saisie de litige.
II. Juridictions de commerce :
1- Tribunal de commerce
A. Compétence ou Fonctionnement :
Dahir du 12 février 1997 a prévu la création des tribunaux de commerce et des cours d’appel
de commerce.
Sont compétentes pour connaître les affaires dont les valeurs excédent 20.000 DH + ou –
1878 USD pour les affaires suivantes :
• Les actions relatives aux contrats commerciaux.
• Les actions entre commerçant à l’occasion de leurs activités commerciales.
• Les actions relatives aux effets de commerces (lettres de change, chèques,
traites…).
• Le différend entre associés des sociétés commerciales
• Le différant à raison du fond de commerce
Sont exclus de la compétence du tribunal de commerce :
• Les affaires relatives aux accidents de la circulation
• Un commerçant et un non commerçant. Le tribunal accepte si le non
commerçant accepte par arrangement.
Remarque :
Il rentre également dans la compétence des présidents des tribunaux de commerce la
surveillance des formalités du registre du commerce. A cet effet, ils peuvent chaque année
désigner un juge responsable du registre de commerce.
B. Procédure
La procédure est en la matière écrite et le tribunal ne saurait rendre sa décision sans avoir au
préalable, rédigé intégralement le jugement qu’il va prononcer.
Quant aux cours d’appel de commerce, elles connaissent des appels interjetés contre les
décisions rendues en premier ressort par les tribunaux de commerce.
C. Organisation :
• Ce tribunal comprend :
• 1 président
• 1 vice-président
• Des magistrats
• Un ministère public composé du procureur du roi et des substituts du procureur
du roi
• 1 greffe et un secrétariat du ministère public Le tribunal de commerce peut être
divisé en chambres suivant la nature des affaires qu’elle saisit. Mais toute chambre peut
juger n’importe quelle affaire.
D. Attributions du président du tribunal de commerce
Le président est compétent en matière de procédure d’injonction de payer pour les litiges
dont le montant excède 20.000DH relatifs aux effets de commerce. L’action est basée ou sur
un acte des titres authentiques.
2- La cour d’appel de commerce
a. Organisation
Cette cour comprend :
· Un président
· Un vice-président et des conseillers
· Un ministère public composé d’un procureur général du roi et des substituts
· Un greffe et un secrétariat du ministère public
La cours d’appel de commerce peut être divisée en chambres suivant la nature des affaires
dont elle est saisie. Toutefois chaque chambre peut saisir des affaires qui n’entrent pas dans
sa spécialité.
b. Fonctionnement
En principe, les audiences sont tenues et les jugements rendus par 3 magistrats dont l’un est
président assisté par un greffier. Elle statue sur les appels formés des jugements des
tribunaux de commerce. Le président statue contre les ordonnances des présidents des
tribunaux de commerce.
III. Cour des comptes et cour régionales des comptes :
Cour des comptes est une juridiction comptable supérieure régie par les articles 96 à 99 de la
constitution actuelle et qui assure le contrôle de l’exécution des lois de finances et la
régularité des opérations de recettes et de dépenses des organisations soumis à son
contrôle en vertu de la loi et en apprécier la gestion. Quant aux cours régionales des
comptes, elles assurent le contrôle des comptes et de la gestion des collectivités locales et
de leurs groupements.

Juridictions d’exceptions
Elles ne sont compétentes que pour statuer sur les procès dont la connaissance leur a été
attribuée par un texte de loi spécial. Ce sont souvent des juridictions expéditives. Aussi, elles
n’ont pas bonne presse.
Un pourvoi en cassation devant la Cour Suprême est possible.
I. Les tribunaux militaires :
On distingue les tribunaux en temps de paix et ceux en temps de guerre :
– Le tribunal militaire permanent des FAR ( en temps de paix) qui est présidé par un juge civil
et formé de juges militaires. Il est compétent pour juger les infractions suivantes commises
par les militaires et les cadres de l’armée : désertion, rébellion, meurtre, vol, espionnage,
trahison etc.
– Les tribunaux militaires en temps de guerre : Il est créé un tribunal militaire par division
pour juger les militaires jusqu’au grade de lieutenant-colonel inclus. Ils sont présidés par un
officier de l’armée.
II. La cour spéciale de justice :
Crée en 196 et révisée par le Dahir du 24 avril 1975, elle vient d’être supprimée après tant
de pression des associations des droits de l’homme tant marocaines qu’étrangères.
Elle est comparable à un tribunal criminel avec la coexistence d’un élément professionnel (3
magistrats de siège) et d’un élément populaire (3 assesseurs jurés) : un président et 4
magistrats assesseurs. Ses attributions sont les infractions commises par les fonctionnaires
et magistrats : détournement, trahison, corruption et trafic d’influence
III. La Haute Cour :
C’est une juridiction qui n’a jamais été constituée. Elle devait se composer de parlementaires
de la Chambre des Représentants et de la Chambre des Conseillers. Elle est compétente
pour connaître des crimes et délits commis par les membres du G. La mise en accusation est
décidée par les 2 Chambres du Parlement.

Corps judiciaires :
1 – Les Magistrats :
Le dahir du 11 novembre 1974 prévoit que l’accès au corps de la magistrature se réalise par
voie de concours. Après un stage de deux années, les attachés de justice qui ont subis avec
succès l’examen de fin de stage peuvent être nommés par dahir sur proposition du conseil
supérieur de la magistrature.
– Magistrat du siège : jugent et tranchent les procès qui leur sont soumis.
– Magistrat du ministère public : magistrats du parquet qui représentent le pouvoir exécutif.
2 – Les auxiliaires de la justice :
Les auxiliaires directs : ce sont les greffiers (s’occupent des audiences, des procédures
commerciales, des faillites) et huissiers de justice (procèdent aux notifications nécessaires à
l’instruction des procédures, dresser les actes requis pour l’exécution des ordonnances,
jugements et arrêts, remettre les convocations en justice…)
3- Les auxiliaires indirects :
Avocats, oukils judiciaires (assistent et représentent comme les avocats les parties et
rédigent tous les actes de la procédure : mais ils n’interviennent que dans les matières qui
relèvent du chraa), défenseurs agrées, adouls (assurent le service de greffe et de notariat au
regard des différents actes relatifs au statut personnel, familial et successoral et aux
transactions sur les immeubles non immatriculés : reçoivent aussi des déclarations et
témoignages

La procédure judiciaire
A – Généralités sur la procédure
1 – La procédure civile :
Le procès au Maroc est dirigé par le juge lui-même : on parle de procédure civile de type
inquisitoire. Depuis 1974 avec la généralisation du système du juge unique au niveau du
premier degré de juridiction, son rôle est devenu prépondérant dans le cadre des juridictions
populaires et des TPI. Devant cette juridiction, c’est le juge qui préside le déroulement de la
procédure et mesures nécessaires en vue d’instruire l’affaire.
2 – La procédure pénale :
L’aspect inquisitoire se manifeste au niveau des poursuites (action exercée par le magistrat
du ministre public), de l’enquête policière (investigations et enquêtes préliminaires sont
conduites par les membres de la police judiciaire qui recherche les auteurs et constatent les
infractions) et de l’instruction préparatoire (le juge d’instruction peut procéder à tous les
actes d’information qu’il juge utiles à la manifestation de la vérité). Au cours de la dernière
phase du procès qu’est le jugement, c’est le système accusatoire qui prévaut (le juge
marocain interroge l’inculpé mais l’adversaire de la personne poursuivie ou ses avocats
peuvent discuter tous les moyens de preuve.
B – Les principales voies de recours :
1 – L’opposition :
Voie de recours dirigée contre les jugements par défaut, c’est-à-dire contre les décisions
rendues contre un plaideur qui n’a pas comparu et qui n’a pas été en mesure de présenter
son point de vue. C’est une voie de rétraction car on demande au tribunal de revenir sur son
propre jugement.
2 – L’appel :
Voie de réformation introduite devant une juridiction hiérarchiquement supérieure à celle
qui a rendu le jugement attaqué. L’appel est de droit dans tous les cas qui ne sont pas
formellement excepté par la loi (exceptions concernent les affaires de faible importance). Le
délai d’appel est en règle général, fixé à 30 jours à compter de la notification du jugement, et
15 devant les tribunaux de commerce. L’appel produit un effet suspensif (le délai d’appel et
l’appel interjeté dans le délai légal, sont suspensifs) et dévolutif (l’ensemble du dossier de
l’affaire est soumis à la cour d’appel qui est appelée à l’apprécier dans tous ses aspects en
reprenant l’examen des questions de droit et de fait).
3 – Pouvoir en cassation :
Concerne toutes les décisions rendues en dernier ressort par les juridictions du royaume.
Formé par les parties au procès et le délai pour saisir la cour suprême est de 30 jours à
compter de la notification de la décision.
Les cas d’ouverture sont : violation de la loi interne (méconnaissance ou fausse
interprétation de la loi) ; excès de pouvoirs, incompétence, violation d’une règle de
procédure ayant causé préjudice à une partie, défaut de base légale ou de motifs (absence
de motivation des décisions rendues). Enfin, les effets du pouvoir : il n’a pas d’effet suspensif
(recours à la cour suprême ne fait pas obstacle à l’exécution de la décision attaquée), ni
d’effet dévolutif (la cour rendra donc soit un arrêt de rejet du pouvoir ou de cassation).
C – Décisions de justice :
1 – Contenu des jugements et arrêts :
Les décisions de justice doivent être motivées : La première partie comprend l’exposé des
motifs : motifs de droit (répondre aux questions de droit qui mettent en cause
l’interprétation de la règle de droit) et de fait (relatifs aux contestations purement
matérielles). La seconde partie comprend le dispositif, c’est-à-dire la solution donnée par le
tribunal ou la cour au litige.
2 – Effets des jugements et arrêts :
– Force exécutoire : Le plaideur qui a obtenu gain de cause peut faire appel au concours de
la force publique pour faire exécuter la décision qui a été rendue. La copie du jugement ou
de l’arrêt qu’on lui délivre doit reproduire la formule exécutoire.
– Autorité de la chose jugée : Il est impossible de remettre en cause les points qui ont été
tranchés par la juridiction ; ces solutions sont définitivement acquises et ne peuvent donner
lieu à une nouvelle instance.
« Nul ne peut se faire justice lui-même » cette règle s’impose dans tous les pays civilisés. La
protection des droits reconnus à chaque nombre de la collectivité suppose la mise en place
par l’Etat d’une autorité indépendante à savoir le pouvoir judiciaire dont l’intervention peut
être sollicitée par toute personne dont les droits ont été lésés. Le rôle essentiel des
tribunaux détenteurs de pouvoirs judiciaire est de vérifier l’existence des droits invoqués par
ceux qui leur agissement, ont porté atteinte aux droits d’autrui. Le recours aux tribunaux
publics permet d’avancer, en outre que la prédominance du droit dans la solution des
déférents en principe consacrée il est rare qu’un sujet fait appel à une justice rendue selon
l’équité, voire selon le bon sens au moyen des modes non juridictionnels, telles la
conciliation, la médiation et la transaction. Ainsi l’état marocain ou la participation des
citoyens à la création de leur justice n’a pas été toujours le trait dominant, privilège le mode
de règlement juridictionnel des litiges au détriment des modes non juridictionnels, il s’agit
de l’ensemble des institutions permettant de juger les procès, on se contentera d’examiner
le seul recours aux organismes judiciaires crées par l’état marocain. Pour bien cerner ce
mode juridictionnel couramment utilisé au Maroc, il s’avère bien prédominant de passer
brièvement sur le développement de l’organisation au Maroc avant d’étudier le système
actuel, telles sont les deux axes qu’on se contentera d’étudier dans cet exposé. Il s’en suit
une décomposition en 3 chapitres.
Chapitre préliminaire : Un bref historique de l’évolution judiciaire au Maroc
Le système juridique en vigueur au Maroc trouve son origine fondamentale dans l’évolution
historique combinant aussi bien de la tradition que de l’organisation inspirée du modèle
français mis en place au début du protectorat. Avant d’entreprendre l’étude de
l’organisation Judiciaire au Maroc, il convient d’évoquer brièvement les principaux
changements et les modifications intervenus à travers l’histoire du Maroc.
Section 1 : avant le protectorat : Avant 1913, le système judiciaire au Maroc s’organisait
selon plusieurs formes de justice. La justice de charia ou charia : C’est l’ensemble des règles
qui constituent le droit musulman, ainsi le cadi (juge du droit commun) s’occupe seulement
des affaires immobilières et de statut personnel. A coté de la justice de charia existe aussi la
justice makhzen, qui avait progressivement réduit le domaine du charia. Le pacha ou le caïd,
le représentant du pouvoir central, s’occupait du domaine pénal, civil et commercial. Sans
oublier la justice prédominant dans les régions berbères avait un caractère coutumier et
arbitral. Ainsi qu’aux tribunaux consulaires qui s’intéressent aux étrangers.
Section 2 : période du protectorat : Les autorités du protectorat s’étaient fixé 3 objectifs
essentiels : Mettre fin à la justice consulaire : les tribunaux français et espagnols viennent de
remplacer les juridictions consulaires des Etats étrangers, seuls l’Angleterre et les états unis
d ‘Amérique ont tenu à garder leurs capitulations ; Réorganisation des juridictions
chérifiennes : il s’agit des juridictions religieuses des tribunaux de charia et les tribunaux
rabbiniques qui tendent à devenir des juridictions d’exception et les tribunaux de makhzen
qui seront marqués par les réformes qui s’efforcent d’en faire de véritables juridiction de
droit commun ; Institution des tribunaux modernes : tribunaux français dans le sud du pays,
tribunaux espagnols dans la zone sud et le tribunal mixte de Tanger.
Section 3 : après l’indépendance : Après 1956, date de l’indépendance du Maroc, plusieurs
réformes sont intervenues. La première modification est beaucoup plus formelle c’est le fait
que la justice rendue sera au seul nom du roi. Cependant il fallut attendre 1965, que le
paysage judiciaire se modifie de tout en tout avec la loi d’unification du 26 janvier 1965, puis
la réforme de 1974, ainsi que les réformes de 1993 et 1997 et dernièrement en 2004 en
supprimant la cour spéciale de justice.
Chapitre I : les institutions juridictionnelles au Maroc
L’organisation judiciaire du royaume est définie par les dispositions du DAHIR du 15 juillet
1974 modifié et complète par la loi du 10 septembre 1993 selon le 1er article de ce texte,
l’organisation judiciaire comprend les juridictions de droit commun suivantes : Les
juridictions communales et d’arrondissement ; Les juridictions de première instance ; Les
cours d’appel ; La cours suprême ; Les tribunaux administratifs ; Les juridictions
commerciales (les tribunaux de commerce et cour d’appel de commerce. Aussi le législateur
marocain a institué des juridictions spécialisées ou d’exceptions : Le tribunal permanent
militaire et la haute Cour. On va étudier l’organisation et les attributions de ces juridictions.
Section 1 : les juridictions ordinaires ou de droit commun
Les juridictions ordinaires ou de droit commun peuvent être définies comme des organismes
qui ont une compétence générale, il s’agit de tous les litiges et tous les conflits à l’exception
de ceux relevant des compétences d’une autre juridiction.
I- Les juridictions communales et d’arrondissement : Institué par le Dahir du 15 juillet 1974,
les juridictions communales et d’arrondissement vient dans le cadre de la politique de
décentralisation en prévoyant au niveau de chaque commune rurale et de chaque
arrondissement urbain une juridiction. Organisation : Depuis les réformes de 1993, seules les
juridictions communales et d’arrondissement sont des juridictions à juge unique, assisté d’un
greffier ou d’un secrétaire. Les juges communales et les juges d’arrondissement sont
désignés aussi bien parmi les magistrats de carrières que parmi les personnes n’appartenant
pas au corps de la magistrature (simples citoyens) choisies par un collègue composé de cent
personnes désignés par une commission dans laquelle siège le caïd ou le khalifat
d’arrondissement. Cette commission présidé par le président du tribunal de première
instance et qui comprend : Un magistrat de siège ; Un magistrat du parquet ; Un
représentant du barreau ; Le président du conseil communal et un membre élu par ce
conseil ; Le président de la chambre d’agriculture ou de la chambre de commerce. Ces juges
sont nommées pour une durée de 3 ans. Attributions : Le tribunal communal ou
d’arrondissement a une compétence très réduite, en effet : En matière civile, il ne peut
intervenir que dans les litiges dont la valeur ne dépasse pas 1000 dh et peut arriver jusqu’au
2000 dh en cas de l’accord des plaideurs. En matière pénale il se limite aux infractions
passibles uniquement d’une peine d’amende de 10 DH au minimum et 800 DH au maximum.
Sans obier que ces juridictions ne peuvent connaître des litiges relatifs au statut personnel et
aux affaires immobilières. A signaler que les jugements de ces juridictions sont non
susceptibles de recours au tribunal de première instance, sauf dans le cas d’incompétence
ou de récusation des juges.
II- les tribunaux de première instance : Les tribunaux de première instance sont au nombre
de 66 (d’après la le décret n°884032publié dans le BO de 21/10/2004) répartis à travers le
Royaume. Organisation : Le Dahir du 15juillet 1974 relatives à l’organisation judiciaire du
royaume fixe dans l’article 2 l’organisation des tribunaux de première instance, ainsi Chaque
tribunal comprend : Un président, des juges dont certains peuvent assurer des fonctions de
vice-président et des juges suppléants ; Un ministère public composé d’un procureur du roi
et un ou plusieurs substituts ; Un greffe ; Un secrétariat du parquet.
Depuis 1993 les audiences des tribunaux de première instance sont tenues et leurs
jugements rendus par trois magistrats - y compris le président – assistés d’un greffier,
exception faite pour certaines affaires où la loi autorise La tenue des audiences par un juge
unique. Attributions : Les tribunaux de première instance sont compétents soit en premier
et dernier ressort, soit à charge d’appel, dans les conditions déterminées par les codes de
procédures civile et pénal, et, le cas échéant, par des textes particuliers. En matière civile, les
tribunaux de première instance statuent en premier et dernier ressort lorsque le montant du
litige est égale ou inférieur à 3000 dirhams. Dans ce cas l’appel est exclu, mais la décision
peut toujours faire l’objet d’un Pourvoi en cassation devant la cour suprême .si la valeur du
litige est supérieure à ce montant ou si elle est indéterminée, le tribunal statue uniquement
en premier ressort et l’appel est possible. En matière pénale, les tribunaux de première
instance sont compétents pour juger les contraventions et les délits. En revanche, les crimes
relèvent de la compétence de la cour d’appel (chambre criminelle).
III- Les cours d’appel : ce sont des juridictions de droit commun de second degré leur
Nombre est de 21 situées principalement dans les grandes villes du Royaume. Organisation :
Selon l’article 6, les cours d’appel comprennent sous l’autorité du premier président et
suivant leur importance un certain nombre de chambres dont une chambre d’appel de
statut personnel et successoral et une chambre criminelle. Pour la composition d’une cour
d’appel, il regroupe : Les magistrats du siège : il s’agit du premier président et les conseillers
; Le ministère public représenté par un procureur général du roi et des substituts généraux ;
Un greffe et un secrétariat du parquet général. A signaler aussi que l’audience est tenue avec
trois conseillers assistés d’un greffier. Sauf la chambre criminelle siège, en raison de la
gravité des affaires qui lui sont confiées, avec cinq conseillers, un président et quatre
conseillers. Attributions : Les cours d’appel examinent une seconde fois les affaires déjà
jugées en premier ressort par les tribunaux de première instance ainsi que les appels des
ordonnances rendues par leurs présidents. Les cours d’appel sont aussi compétents pour
juger les crimes en premier et dernier ressort (chambres criminelles).
IV- La cour suprême : Créée au lendemain de l’indépendance, la cour suprême est placée au
sommet de la hiérarchie judiciaire et coiffe toutes les juridictions de fond du royaume, La
Cour Suprême appelé « Al Majlis AI Alaala » a été instituée par un dahir du27 septembre
1957 ; elle siège à Rabat. Son organisation et sa compétence sont déterminées par le Dahir
du 15 juillet 1974 fixant l’organisation judiciaire du royaume, le code de la procédure civile,
certaines dispositions du code de procédure pénale et du code de justice militaire.
Organisation : La cour suprême est présidée par un premier président. Le ministère public y
est représenté par le procureur général du roi assisté d’avocats généraux. La cour suprême
comprend des présidents de chambre et des conseillers, elle comprend également un greffe
et un secrétariat du parquet général. La cour suprême se divise en six chambres : une
chambre civile (dite de première chambre), une chambre de statut personnel et successoral,
une chambre commerciale, une chambre administrative, une chambre sociale et une
chambre pénale. Chaque chambre est présidée par un président de chambre et peut être
divisée en sections. Attributions : Les attributions de la cour suprême sont nombreuses et
diversifiées : Les pouvoirs en cassations formées contre les décisions rendues en dernier
ressort par toutes les juridictions du royaume ; Les recours formés contre les décisions par
lesquelles les juges excèdent leurs pouvoirs ; Les règlements de juges entre juridictions
n’ayant au-dessus d’elles aucune juridiction supérieure commune autre que la cour suprême
; Les prises à partie contre les magistrats et les juridictions autres que la cour suprême ; Les
dessaisissements pour cause de sûreté publique ou de bonne administration de la justice ;
Les appels contre les décisions, des tribunaux administratifs comme juridiction du second
degré ; En premier et dernier ressort, sur les recours en annulation pour excès de pouvoir,
dirigés contre les actes réglementaires ou individuels du premier ministre, et les recours
contre les décisions des autorités administratives, dont le champ d’application s’étend au dé
la du ressort territorial d’un tribunal administratif.
V- Les tribunaux administratifs : Se sont des juridictions créées en 1990 à la suite des
instructions données par le feu Hassan II à l’occasion de la création du conseil consultatif des
droits de l’homme mais on a attendu jusqu’à 1994 pour sa mise en application. Organisation
: Actuellement Les tribunaux administratifs sont au nombre de 7 installés dans les grandes
agglomérations du Royaume à savoir (Rabat, Fès, Casablanca, Marrakech, Meknès, Agadir,
Oujda) chacun d’ils comprend : un président et plusieurs magistrats ; un ou deux
commissaires royaux à la loi et au droit ; et un greffe. Attributions : Les tribunaux
administratifs sont compétents pour juger en premier ressort : Les recours en annulation
pour excès de pouvoir formés contre les décisions des autorités administratives ; Les litiges
relatifs aux contrats administratifs ; Les actions en réparation de dommages causés par les
actes ou les activités des personnes publiques ; Les litiges nés à l’occasion de l’application de
pensions et du capital décès des agents de l’Etat, des collectivités locales, des établissements
publics et du personnel de l’administration de la chambre des représentants et de la
chambre des conseillers ; Les contentieux fiscaux ; Les litiges électoraux ; La légalité des
actes administratifs. Les jugements des tribunaux administratifs sont portés en appel devant
la Cour Suprême (chambre administrative). A signaler aussi que le tribunal de rabat peut
statuer dans deux sortes de litiges quelque soit le domicile du défendeur : Le contentieux
relatif à la situation des plus hauts responsables administrateurs nommées par dahir ou
décret ; Le contentieux qui a pris naissance à l’étranger ou en haute mer et plus
généralement en tout lieu qui ni pas inclus dans le ressort d’un tribunal administratif.
VI- Les juridictions de commerce : De création récente, Crées par la loi N° 53.95 votée en
1997, les tribunaux de commerce et les cours d'appel de commerce s'inscrivent dans le
cadre de la modernisation du système judiciaire marocain. Organisation : Chaque tribunal de
commerce comprend : Un président, des vices présidents et des magistrats ; Ministère public
composé du procureur du roi et de un ou plusieurs substituts ; Un greffe et un secrétariat du
parquet. Les cours d’appel de commerce comprennent : Un premier président, des
présidents de chambre et des conseillers ; Un ministère public composé d’un procureur
général du roi et substituts ; Un greffe et un secrétariat du ministère public. Attributions :
Les tribunaux de commerce sont au nombre de 8 installés dans les villes suivantes : Rabat,
Casablanca, Fès, Tanger, Marrakech, Meknés, Agadir, Oujda, sans oublier que 2 tribunaux
supplémentaires (Settat et Laayoune) sont programmés dans les deux années à venir. Ces
juridictions ont comme compétence pour juger les actions suivantes : des actions relatives
aux contrats commerciaux ; des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités
commerciales ; des actions relatives aux effets de commerce ; des différends entre associés
d’une société commerciale ; des différends relatifs aux fonds de commerce. Les tribunaux de
commerce sont compétents pour connaître en premier et dernier ressort des demandes
dont les principales n’excèdent pas la valeur de vingt mille dirhams (20000Dh). Ils sont
compétents uniquement en premier ressort pour toutes les demandes d’une valeur
supérieur à ce montant, les appels devant être portés devant les cours d’appel de
commerce.
Section 2 : les juridictions d’exception ou spécialisés
Les juridictions d’exception ou spécialisés sont des juridictions dont la compétence est
strictement limitée à des affaires déterminées par la loi, il s’agit de la haute cour , le tribunal
permanent des forces armées royales et la cour spéciale de justice supprimé en 2004, et
dont les compétences (les infractions de concussion, corruption, trafic d'influence et
détournement de deniers publics commis par des fonctionnaires publics), seront confiés à
des juridictions des cinq Cours d’Appel à savoir : Rabat, Casablanca, Fès, Meknès et
Marrakech.
I– Le tribunal permanent des FAR : Siège à rabat, et peut siéger dans tout autre lieu, le
tribunal permanent des FAR est composé des juges des militaires sous la présidence d’un
juge civil, c’est une garantie spéciale destinée à mieux sauvegarder les droits des justiciables.
Il est compétent pour statuer sur tous les infractions commises par les militaires et les cadres
de l’armés : les infractions spécifiques (désertions, billions…) ou de droit commun (meurtres,
vols…). Sa compétence s’étend aux civils ayant commis : Un crime contre un membre des
forces armées royales ; Une infraction contre la sûreté extérieure de l’Etat (espionnage,
trahison…). En temps de guerre, le tribunal militaire est présidé, non pas par un juge civil,
mais par un officier de l’armée. Cette dérogation limite les droits de la défense mais
s’explique par les circonstances exceptionnels de l’état de guerre, il juge les militaires
jusqu’au grade de lieutenant – colonel inclus.
II- La haute cour : Est la seule juridiction prévue par la constitution, elle se compose selon les
articles 88 à 92 de la constitution, de députés par parts égales de membres élus au sein de la
chambre des conseillers. (Les modalités de leur élection et la procédure applicable sont
fixées par une loi organique. Elle statue dans les crimes et délits commis par les membres du
gouvernement dans l’exercice de leur fonction (il importe de signaler que cette juridiction
n’a jamais été constituée).
Chapitre II : Le personnel de justice au Maroc
Le fonctionnement de la justice est assuré par deux catégories de personnes : Les magistrats
aux quels la loi confère le pouvoir de rendre la justice ou de requérir l’application de la loi ;
Les auxiliaires de justices qui concourent au déroulement de la procédure.
Section 1 : les magistrats : Il existe deux sortes de magistrats : les magistrats professionnels
qui sont des fonctionnaires du service et des magistrats non professionnels. Ces derniers
sont des simples particuliers généralement élus exerçant la fonction de juge dans certains
cas par exemple dans les juridictions communales et d’arrondissements, le juge peut ne pas
appartenir au corps de la magistrature dans ce cas il peut être choisi par un collège électoral.
Les magistrats professionnels sont nommés par dahir en principe parmi les élèves sortant de
l’institut national d’étude judiciaire sur proposition du conseil supérieur de la magistrature.
Ces magistrats peuvent être amenés à exercer au cours de leur carrière des fonctions
différentes dans les juridictions auprès desquelles ils sont nommés. Dans le déroulement de
leur carrière, les magistrats peuvent être amenés à exercer successivement des fonctions de
magistrats du siège et de magistrats du parquet. Les magistrats sont soumis à un statut qui
comporte des règles différentes selon qu’ils exercent des fonctions de magistrats de siège ou
de magistrats de parquet.
I- Les magistrats de siège : Ils sont chargés du juger, c’est-à-dire d’élaborer et de prononcer
des jugements (tribunaux) ou des arrêtés (cours). Les juges du siège sont indépendants et ne
peuvent recevoir aucune directive de l’autorité judiciaire quant aux décisions qu’ils sont
amenés à rendre. Ils sont inamovibles et ne peuvent être déplacés, même pour avancement
sans leur consentement.
II- Les magistrats du parquet : Ils sont chargés de requérir l’application de la loi et de veuillez
aux intérêts généraux (ministre public). Au cours de l’audience, ils interviennent soit pour
donner un avis (partie jointe), soit comme un plaideur en demandeur ou défendeur (partie
principale). Les magistrats du parquet sont subordonnés à l’autorité de leur supérieur
hiérarchiques (ministre de la justice, procureurs généraux etc.) dont ils doivent suivre les
instructions, tout au moins dans leurs écrites.
Section 2 : les auxiliaires de justice :
Ils ont pour rôle de faciliter le déroulement du procès en assistant les magistrats ou les
parties. Selon leur statut juridique. Il y a lieu de distinguer les auxiliaires directes et les
auxiliaires indirectes.
I- Les auxiliaires directs
1. Les fonctionnaires du corps des secrétaires greffiers : Les secrétaires greffiers ont pour
mission : D’assister aux audiences et de transcrire les jugements sous la dictée (ou d’après
les notes) du président ; De conserver les minutes originaux des jugements et des procès
verbaux ; Délivrer les copies « expéditions » des décisions du tribunal ; De tenir un certains
nombre de registre et d’en délivrer les extraits.
2. Les huissiers de justice : Après la réforme de 1980. Les huissiers de justice, qui relevaient
au paravent de la fonction publique, exercent leurs taches comme des nombres de la
profession libérale. Ils ont chargés de signifier les actes de procédures ou les actes
extrajudiciaires, ils sont également chargés de l’exécution forcée des jugements (saisie).
II- Les auxiliaires indirects : Bien que leur principale vocation consiste à assister les personnes
physique ou morales et à défendre les intérêts privés, les avocats, les oukils judiciaires et les
défenseurs agrées apportent un précieux concours au fonctionnement de la justice en
réparant les dossiers et en développant les arguments de droit et de faits, à propos d’un
litige ils contribuent à éclairer les juges et à faciliter leur taches.
1. Les avocats : Les conditions d’exercice de la fonction d’avocat ainsi que l’organisation des
barreaux sont régis par le dahir du 8 novembre 1979 portant promulgation de la loi n° 19-79,
qui sera complété par un décret du 1er février 1982 déterminant les modalités d’obtention
d’un certificat d’aptitude à la profession d’avocat. Ces réformes ont transformé de façon
profonde les conditions d’accès à la profession d’avocat. Ces conditions sont énumérées par
l’article 8 du dahir 1979 on retiendra en particulier qu’il faut : être de nationalité marocaine,
sous réserve des dérogations prévues par les conventions internationales ; être titulaire
d’une licence en droit ou d’un diplôme équivalent ; jouir de ses droits civiques et civils ;
n’avoir pas été l’auteur de faits contraires à l’honneur, à la probité et aux bonnes mœurs.
Sous l’empire du décret royal de 1968, le candidat devait d’abord subir les épreuves des
certificats d’aptitudes à la profession d’avocat et effectuer un stage en suite dans le cabinet
d’un avocat, depuis l’avènement du dahir de 1979, l’examen en question n’est subi qu’à
l’issue d’un stage de deux ans. Le rôle de l’avocat dans le droit judiciaire marocain : Aux
termes de l’article 1er du dahir de 1979, les avocats font partie de la famille judiciaire, leur
profession est une profession libérale et indépendante. La principale attribution de l’avocat,
réaffirmée par l’article 4, consiste à plaider, assister, défendre et représenter les parties en
justice, il bénéficie donc d’un monopole de la défense, il s’agit d’une prérogative
traditionnelle qui est reprise par l’article 33 et assister les parties devant les juridictions
marocaines les avocats inscrits au tableau d’un barreau du royaume. Il faut préciser que ce
monopole reconnu aux avocats n’est pas absolu, sans doute, l’article 34 dispose que les
requêtes, les mémoires en défense et les conclusions en toutes matières, sauf en matière
pénale, sont obligatoirement présentés par un avocat, chaque fois que la procédure écrite
est édictée par la loi. L’avocat est aussi un mandataire légale qui est habilité à effectuer de
pleins droits tous les actes de la procédure l’avocat peut également donner des conseils
consultation juridique. Il peut rédiger tous les actes sous-seing privé de quelle nature
quelques soient.
2. Les oukils judiciaires : Institués par un dahir du 7 septembre 1925, les oukils judicaires
jouent un rôle à peu prés identique à celui des avocats ; ils assistent et représentent les
parties et rédigent tous les actes de la procédure, or il existe une différence fondamentale
entre les deux fonctions dans la mesure ou les oukils judiciaires ne peuvent intervenir que
dans les matières qui relèvent du charâa. Selon le décret royal, du 19 décembre 1968, dans
son article 71 « les oukils judiciaires en fonction à al date d’entrée en vigueur de la présente
loi continueront à exercer leur profession dans les conditions prévues par dahir 7 septembre
1925 à représenter les parties en matière immobilière à l’exception toutefois du contentieux
de l’immatriculation et des litiges relatifs aux immeubles immatriculés.
3. Les défenseurs agréés : A l’époque du protectorat ils représentaient un corps assez
important, leur fonction juridique n’était pas aussi posée que celle des avocats en raison de
l’expérience acquise. L’article 71 précité du décret royal de 1968 prévoit que les défenseurs
agréés seront inscrits d’office dans les barreaux dés la publication de la présente loi. Les
défenseurs agréés assistent et représentent les parties devant les juridictions du royaume.

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