These Microorganismes Huile Variete Algerienne2941 PDF
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Département de Biotechnologie
Mémoire de MAGISTER
en Biotechnologie
en Agriculture et en Agro-alimentaire
Présenté par
SAAD Dahbia
Intitulé
L’analyse pédologique dans ces deux stations montre un sol de type sablo-limoneux de
texture fine, un taux d’humidité relative variant de 18.3% à 21.8%, un pH alcalin (8.03 et
8.43), pauvre en azote (0.09 à 0.14%) et en phosphore (0.008% à 0.02%) et relativement faible
en matières organiques (1.69 à 2.00%).
Les examens microscopiques des fragments de racines d’olivier ont révélé un taux
d’infection très élevé (plus de 80%) avec la présence de différentes structures caractéristiques
des endomycorhizes arbusculaires : des arbuscules, des vésicules et des pelotons et cela
indépendamment de l’âge et de la saison de prélèvement. La caractérisation morphologique des
spores, isolées des sols rhizosphériques de l’olivier révèle la présence de trois genres
appartenant à l’ordre des Glomales : Glomus sp, Acaulospora sp. et Gigaspora sp. avec la
prédominance des Glomus. Le nombre le plus probable de propagules (MPN) varie entre 7 000
et 8 500 propagules/kg de sol et reflète la richesse et un bon état biologique du sol.
Les essais d’inoculation effectués sur des boutures herbacées d’olivier, élévées en serre
à nébulisation, ont révélé une association mycorhizienne. Les observations microscopiques des
fragments de racines inoculés et du tamisat du substrat servant à la culture des boutures
d’oliviers ont révélé les caractéristiques morphologiques des champignons endomycorhiziens
identiques à celles observées en conditions naturelles chez l’olivier. Par ailleurs, les paramètres
de croissance des parties aérienne et souterraine ont été positivement affectés suite à
l’inoculation.
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ABSTRACT
The study of the endomycorrhizal symbiotic association on olive tree was undertaken on
the Sigoise cultivar (Olea europaea L.). Two olive plantations were surveyed in the Sig region
close to Mascara where this cultivar is widely cultivated. Several ecological and biological
traits were evidenced.
Pedological analysis in these two areas reveal a sandy limon-like soil with a fine
granulation, a relative humidity ranging from 18.3 to 21.8%, an alkaline pH (8.03 to 8.43),
weak in nitrogen (0.09 to 0.14%) and phosphorus (0.008% to 0.02%) concentrations, and poor
in organic matter (1.69 to 2.00%).
Microscopical observations of olive root fragments revealed a high infection rate (more
than 80%) and different typical structures from endomycorrhizal arbuscular fungi: arbuscules,
vesicles and pelots whatever the plant age and the season sampling. Morphological
characterization of spores isoled in the olive rhizosphere, shoew the presence of three genus
that belong to the Glomale group: Glomus sp., Acaulospora sp. and Gigaspora sp. with a
majority of Glomus species. The density of mycorrhizal fungi varied between 7 000 and 8 500
propagules/kg of soil, indicating the biological wealth and good quality of the soil.
Inoculation trials of young olive plantlets from greenhouse reveal the existence of the
symbiotic association. Microscopy on inoculated root fragments confirmed the characteristics
of the mycorrhizal fungi, previously described in plantations. Sporocarpes and spores were
detected following sieving of soil in which the inoculation was realized. A positive effect on the
plant growth, including roots and leaves, was also observed following inoculation.
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4
INTRODUCTION
L’olivier (Olea europea L.), arbre ancestral profondément ancré dans les civilisations
méditerranéennes et arabo-musulmanes, a toujours constitué, de par sa forte charge
emblématique en terme de paix et de prospérité, un facteur d’atténuation des clivages culturels
des peuples du Bassin méditerranéen. De nos jours, la place de l’oléiculture sur l’échiquier
agricole méditerranéen ne cesse de se raffermir et le rayonnement de ses produits sur le marché
mondial des denrées alimentaires ne fait que s’élargir (Mataix et Barbancho, 2006). La
renommée des produits de l’olivier, aux vertus nutritionnelles et sanitaires salutaires et aux
propriétés physico-chimiques confirmées, a franchi les frontières traditionnelles de
consommation pour aller conquérir de nouveaux marchés en Amérique du Nord, en Asie, au
Moyen Orient et en Australie (Loussert et Brousse, 1978). Par ailleurs, cette plante constitue un
thème scientifique qui n’a cessé d’interpeller les chercheurs dans différents domaines tels que
la géographie rurale, la sociologie, l’anthropologie, l’économie, l’écologie, la médecine,
l’agronomie, la biologie et la génétique (Claridge et Walton, 1992). Ce renouveau actuel de
l’oléiculture a suscité un intérêt particulier à l’échelle mondiale, mais aussi au niveau d’autres
continents notamment américain et australien (Cuneo et Leishman, 2006, Binet et al., 2007).
Ce regain d’intérêt est dû en plus de celui socio-économique, environnemental de cette
espèce et aux qualités sanitaires et nutritionnelles particulières de l’huile d’olive (Abousalim et
al., 2005) mais aussi, la mise au point de techniques de production en masse de plants de
qualité grâce aux progrès réalisés en matière de micro-propagation de l’olivier. Ainsi plusieurs
cultivars d’olivier ont été multipliés in vitro (Fabbri et al., 2004; Leva et al., 2004).
En Algérie, la culture de l’olivier avec le palmier dattier constitue une composante
importante du processus du développement durable (Sahli et Mekersi, 2005). Ainsi, le recours
aux biotechnologies et aux innovations scientifiques et techniques appliquées à l’oléiculture et
à l’oléotechnie s’avère incontournable et la maîtrise du processus de production de l’amont à
l’aval s’impose afin que la filière oléicole soit au diapason des nouvelles données régissant
désormais les performances de toute activité agricole tant au niveau de la production et de la
transformation qu’au niveau de la commercialisation. L’Etat algérien a mis en place un Plan
National Oléicole (PNO) en 2000. Ce plan avait comme objectifs, l’extension de la superficie
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des oliveraies à 500 000 ha, à l’horizon 2010 (Argenson, 2008), la valorisation de la
production, répondre aux exigences et aux normes internationales pour la promotion de la
qualité des produits de l’olivier et l’amélioration de l’organisation professionnelle.
Dans la nature, l’aptitude d’une espèce végétale à coloniser un écosystème donné et s’y
maintenir découle souvent des relations qu’elle établit avec les micro-organismes qui
l’entourent. Parmi ces micro-organismes, les champignons du sol, qui forment des mycorhizes
avec les racines des plantes, tiennent une place privilégiée du fait de leur ubiquité et de leur
importance dans la nutrition minérale de ces plantes (Barea et al., 1999). Depuis leur
découverte, les champignons mycorhiziens ont fait l’objet d’importantes recherches dans le but
de connaître leur fonctionnement, tant au niveau fondamental qu’au niveau appliqué (Smith et
Read, 1997; Selosse, 2001).
Plusieurs espèces végétales cultivées ont déjà été étudiés et répondent favorablement à
l’utilisation de champignons mycorhiziens (Plenchette, 1991). Il reste encore à déterminer la
meilleure façon d’inoculer les plants pour favoriser à la fois le développement du champignon
et de la plante.
L’utilisation des mycorhizes dans la production végétale dans son ensemble et dans les
productions arboricoles en particulier, s’avère plus importante et plus écologique (Nemec,
1986). Dans les sols pauvres, ces mycorhizes sont réputées améliorer l’assimilation des
éléments minéraux en particulier le phosphore et favoriser la croissance de la plante-hôte
(Plenchette, 2005). Ils permettent également aux plantes de mieux résister à différents stress
environnementaux tels que la salinité, la sécheresse et certains microorganismes telluriques
(Barea et al., 1997; Schreiner et al. 1997).
L’olivier, parmi tant d’autres plantes herbacées et ligneuses, contracte naturellement des
symbioses racinaires les plus répandues dans la nature, telles que les symbioses
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endomycorhiziennes à vésicules et arbuscules (Azcón-Aguir et al., 1999; Fortas et al., 2007;
Saad et al., 2008; Bellahcene et al., 2009; Saad, 2009). De nombreuses recherches ont montré
les avantages de la mycorhization et ses applications en arboriculture fruitière notamment pour
la production de plants en pépinière (Porra Soriano et al., 2002). L’olivier, comme la plupart
des arbres fruitiers, est un partenaire symbiote potentiel des champignons endomycorhiziens
(Porras piedra et al., 2005), c’est la raison pour laquelle il nous a semblé opportun
d’entreprendre une étude de l’association mycorhizienne chez la variété Sigoise d’olivier avec
comme objectif d’essayer de mycorhizer des boutures herbacées d’olivier et d’appliquer ces
techniques en pépinière. Cette étude permettra :
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1: CONNAISSANCES SUR L’OLIVIER
L’origine de la culture d’olivier se perd dans la nuit des temps; son extension coïncide
et se confond avec celle des civilisations qui se sont succédées dans le Bassin méditerranéen
(Fig. 1). Selon Loussert et Brousse (1978), cet arbre a une origine très ancienne; son apparition
et sa culture remonteraient à la préhistoire. Parmi les vestiges les plus anciens, des fossiles de
feuilles d’olivier ont été trouvés dans les gisements Phéocéniques de Montardino en Italie, dans
les strates du Paléolithique supérieur, dans l’excargotière capsienne de Relilaï (région de
Tebessa) en Afrique du Nord. Des fragments d’oléastres et des noyaux ont également été
trouvés dans des sites du Néolithique et de l’âge de Bronze, en Espagne (Blázquez, 1997).
Par ailleurs, dès le Villa-Franchien, Olea europea L., apparait dans de nombreux sites
sahariens. En effet, des analyses de charbon et de pollen conservés dans certains gisements
ibéro-maurisiens (Taforalt, Grotte, Rassel et Courbet) en Tunisie, ou capsiens (Ouled Djellal,
Relilaï) en Algérie, attestent que l’oléastre existait en Afrique du Nord dès le XIIème millénaire
et certainement bien avant (Camps, 1974; Dudur-Jarrige, 2001).
La voie de l’expansion des oliviers au cours du temps ne peut être déterminée avec
certitude. Cependant, plusieurs hypothèses sont admises mais la plus fréquemment retenue est
celle de De Candolle (1883), qui situe le berceau de l’olivier cultivé sous une forme primaire
en Syrie et en Asie Mineure (Iran), il y a six millénaires. De là, de nombreuses civilisations
méditerranéennes se relayèrent à travers l’histoire pour propager la culture de cet arbre de l’Est
en Ouest, dans tout le Bassin circum -méditerranéen (Zohary et Spigel, 1975; Besnard et al.,
2001). Au VIème, sa culture s’est étendue à tout le Bassin méditerranéen par les grecs d’abord,
puis par les romains qui l’ont utilisé comme arme pacifique dans leurs conquêtes pour
l’établissement des villes en fixant les habitants des steppes (Baradez, 1949; Blázquez, 1997).
En Afrique du Nord, la culture de l’olivier existait déjà avant l’arrivée des romains, car
les berbères savaient greffer les oléastres (Camps-fabrer, 1953). Cependant, les romains ont
permis l’extension des champs aux régions plus arides, considérées jusqu’alors comme peu
propices à cette culture. C’est le cas de la région de Sufetula, l’actuelle Sbeïbla en Tunisie
(Barbery et Delhoune, 1982). De plus, une foule de mosaïques trouvée en Tunisie et en Algérie
témoigne de l’importance de l’olivier dans la civilisation romaine (Camps-Fabrer, 1953). La
colonisation française a contribué à l’extension de l’oléiculture en Afrique du Nord, telles que
l’oliveraie de Sfax en Tunise, de Sig en Algérie (Mendil et Sbari, 2006) et des oliveraies entre
Meknès et Fez, au Maroc (Loussert et Brousse, 1978).
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C’est à partir du XVIème siècle que s’ouvre une nouvelle ère continue qui va conduire
l’olivier à son extension maximale, sous l’influence de la demande croissante d’une société
occidentale de plus en plus industrialisée (Fiorino et Nizzi, 1992). Avec la découverte du
nouveau monde, les émigrants de la péninsule ibérique (Espagne) ont introduit l’olivier dans
leurs anciennes colonies des Amériques comme l’Argentine, le Mexique, le Pérou ensuite le
Chili et la Californie. Et ce n’est qu’au XIXème siècle, lors de l’apogée de la démographie et
de la colonisation européennes que l’oléiculture a vu un essor rapide en s’implantant dans des
régions éloignées de son lieu d’origine comme l’Afrique du Sud, l’Australie, le Japon ou la
Chine (Loussert et Brousse, 1978).
Bien que l’olivier soit présent dans les quatre continents, environ 98% de la production
mondiale de l’huile d’olive provient du Bassin méditerranéen. L’olivier est considéré comme
une espèce caractéristique de la région méditerranéenne. On le rencontre surtout entre le 25ème
et 45ème degré de latitude, dans l’hémisphère nord aussi bien que sud. Les implantations des
oliveraies en Europe méditerranéenne sont limitées au nord au 45ème degré de latitude, limite
imposée par les froids hivernaux et les fréquentes gelées printanières. Dans la rive sud de la
Méditerranée en Afrique du nord, l’olivier n’est pratiquement plus cultivé au-delà du 25ème
degré de latitude, limite imposée par les rigueurs du climat pré-saharien vers le sud (Fig. 2: [1]).
L’oléiculture joue un rôle prépondérant dans cette région tant sur le plan agro-
économique, que social et environnemental (Nasles, 2006). La surface oléicole mondiale est
estimée à 8. 600 000 ha pour une production d’environ 17,3 millions de tonnes d’olives, sur
laquelle sont plantés plus de 800 millions d’oliviers. Les quatre premiers pays producteurs
(Espagne, Italie, Grèce et Turquie) représentent 80% de la production mondiale d’olives et les
dix premiers, tous situés dans la zone méditerranéenne (tableau 1).
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Tableau 1 : Superficies des principaux pays producteurs d’olives dans le monde (Argenson, 2008).
L’olivier occupe une place de choix dans le processus de relance économique de notre
pays. L’olivier, de par ses fonctions multiples de lutte contre l’érosion, de valorisation des
terrains agricoles et de fixation des populations dans les zones de montagne, constitue une des
principales espèces fruitières cultivées en Algérie. L’oléiculture à base de l’olivier (Olea
europea L.) est une des cultures caractéristiques du Bassin méditerranéen. En effet, l’olivier
occupe à l’échelle nationale environ 45 % de la surface arboricole avec plus de 245.500 ha
répartis sur tout le territoire national en particulier au Nord de l’Algérie (fig.3).
Par ailleurs, la production nationale d’huile d’olive est estimée à 28.595 t/an (Fig. 4)
(Argenson, 2008) et ne couvre qu’environ 30 à 40 % des besoins nationaux en huile végétale
alimentaire fluide, tandis que la production d’olives de table est estimée à 72.920 t/an (Fig. 5)
(Argenson, 2008).
Fig. 4: Répartition par pays des 2 859 500 t. d'huiles d'olive produites
en 2006/2007 (Argenson, 2008).
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Fig. 5: Répartition par pays de la production de 1 823 000 t d'olivier de table de la compagne
oléicole 2006/2007 (Argenson, 2008)
Dans la région oranaise, la variété Sigoise appelée aussi « Zitoune Tlemcen », occupe
avec un taux de 80 à 90%, la plus grande partie des oliveraies (plaines de Sig et de Tlemcen).
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La seule espèce portant des fruits comestibles est l’Olea europea L., qui se trouve dans
les régions à climat méditerranéen (Green et Wickens, 1989) (Fig. 7). Parmi les sous-espèces
d’Olea europae L., trois sont répandues en Algérie :
- Olea oleaster (Hoofg. et Link. In Beddiar et al., 2007) à laquelle appartiennent les
oliviers sauvages et qui proviendraient de la dissémination spontanée. C’est un arbre très
rameux et épineux à branches quadrangulaires et à feuilles très petites. Ses fruits sont petits et
produisent peu d’huile (Beddiar et al., 2007). Cette espèce est bien adaptée aux conditions de
stress hydrique, par conséquent elle est utilisée comme porte greffe et dans le reboisement des
zones arides et semi-arides (Caravana et al., 2002).
- Olea europea L. var. sativa (var. communis) (Loussert et Brousse. 1978) ou olivier
domestique. Il est constitué par un grand nombre de variétés améliorées, ayant une diversité
phénotypique importante (Ouazzani et al., 1995; Belaj et al., 2001) et qui donnent plus de
satisfaction. Estimé actuellement à plus de 2000 variétés d’oliviers recensées dans le monde.
L’olivier (Olea europea L.) est un arbre méditerranéen par excellence, originaire d’un
climat sub-tropical sec (Lavee, 1997). Il s’adapte bien à des conditions d’environnement
extrêmes telles que: la sécheresse, la salinité (Maas et Hoffman, 1977), la chaleur et à des
basses températures (Fontanazza et Prezziosi, 1969), mais il craint le gel et il s’accommode
d’une pluviométrie d’environ 220 mm par an. Il peut s’adapter à divers types de sols, parfois
très pauvres et secs, bien aérés mais, il craint l’humidité. Son potentiel d’adaptation est dû à
l’anatomie spéciale de ses feuilles, de son système radiculaire et de son haut niveau de
régénération morphologique (Lavee, 1992).
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L’olivier peut atteindre en moyenne 10 à 15m de hauteur et un tronc de 1.50 à 2 m de
diamètre dans les régions relativement chaudes, à forte pluviométrie ou abondamment irriguées
en été (Loussert et Brousse, 1978). Tandis que, dans les climats froids, les arbres sont
généralement plus petits. A l’état naturel, il se maintient en boule compacte et épineuse.
L’olivier exige une forte luminosité pour la différenciation des bourgeons à fleurs et le
développement des pousses. Dans la plupart des cultures, les fruits se retrouvent à la surface de
la frondaison et sa fructification est bisannuelle dans toutes les conditions de croissance.
L’olivier est une plante diploïde (2n=46) à des degrés d’auto-fertilité différents (Lavee, 1997).
Dans les sols à profil non uniforme, l’olivier développe un système radiculaire
différencié selon la compatibilité et l’aération des couches du sol. C'est-à-dire, on peut trouver
à la fois la forme fasciculée et pivotante (Lavee, 1997). Dans des cultures irriguées, le système
radiculaire est fasciculé. La plupart des racines se trouvent concentrées à une profondeur de 60
à 80 cm et seules quelques racines isolées peuvent descendre jusqu’à 1.5 m de profondeur.
Dans les régions où la pluviométrie moyenne est de 200 mm, les racines peuvent aller jusqu’à 6
m de profondeur à la recherche de l’humidité (Lavee, 1997). Les jeunes plants d’olivier issus
de semis donnent naissance à un système racinaire pivotant dominé par une racine principale
centrale. Lorsque le plant est transplanté, il développe un système radiculaire central (Loussert
et Brousse, 1978). Les jeunes plants produits en pépinière à partir de boutures herbacées
forment dès le départ un système radiculaire fasciculé à plusieurs racines principales avec un
important chevelu (Yakoub-Bougdal, 2007).
1-4-2-2-1: Le tronc
Les jeunes arbres ont un tronc élancé, circulaire et celui des arbres âgés ont un aspect
rugueux, tortueux ou cannelé. La hauteur du tronc est plus ou moins développée et cela en
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fonction des zones de culture et des cultivars (Loussert et Brousse, 1978). Actuellement, la
nouvelle tendance est de réduire son développement. L’écorce et le bois est gris brunâtre et
diffèrent entre arbres irrigués et arbres non irrigués. Dans un environnement sec, le tronc
développe une couche subéreuse assez épaisse, alors que chez les arbres irrigués, l’écorce est
mince et les tissus sont souvent viables (Lavee, 1997).
1-4-2-2-3: La frondaison
Elle représente l’ensemble du feuillage. Les feuilles de l’olivier sont persistantes, leur
durée de vie est de l’ordre de 3 ans. Elles sont disposées de façon opposée sur le rameau. Elles
sont simples, entières avec des bords lisses, sans stipule, portées sur un court pétiole (Loussert
et Brousse, 1978). Elles sont quelque peu concaves le long de l’axe étroit en direction dorsale
inférieure (Lavee, 1997). La forme et la dimension des feuilles varient considérablement en
fonction de l’âge du plant, de sa vigueur et de son environnement. La forme peut varier
d’ovale, fusiforme et allongée, lancéolée et quelques fois linéaire, de dimension de 3 à 8 cm de
long et de 1 à 2.5 cm de large (Brousse et Loussert, 1978).
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1-4-2-2-4-2: Les inflorescences et les fleurs
La croissance des bourgeons est uniforme et toutes les parties poussent simultanément.
L’inflorescence et les fleurs atteignent leurs grandeurs définitives juste avant la floraison, de
mi-avril à mi-mai selon l’environnement et le cultivar (Lavee, 1997). La plupart des fleurs se
différencient en même temps, elles commencent à grandir individuellement lorsque
l’inflorescence atteint 2/3 de sa longueur définitive. Quant à la morphologie de la fleur de
l’olivier, elle est uniforme pour toutes les espèces d’Olea europea L. (Lavee, 1997).
Est une drupe à mésocarpe charnu, riche en lipides. Sa forme est ovoïde ou ellipsoïde.
Ses dimensions sont très variables suivant les variétés (King, 1939; Loussert et Brousse, 1978)
(Fig.8). Le fruit est constitué de:
L’épicarpe : C’est la peau de l’olive, elle reste attachée au mésocarpe. Elle est
recouverte d’une matière cireuse, la cuticule est imperméable à l’eau. A maturation, l’épicarpe
passe de la couleur vert tendre à la couleur violette ou rouge puis à la coloration noirâtre.
Le mésocarpe: C’est la pulpe du fruit. Elle est constituée de cellules dans lesquelles
sont stockées les gouttes de graisses qui formeront l’huile d’olive durant la lipogenèse qui dure
de la fin du mois d’août jusqu’à la véraison.
L’endocarpe: est constitué par un noyau fusiforme, très dur. Sa forme et sa dimension
varient suivant la variété. Ainsi, la morphologie du noyau permet de caractériser et d’identifier
les cultivars d’olivier (Barranco et Rallo, 1984). L’endocarpe est formé de deux types de
cellules : l’enveloppe qui se sclérifie l’été à partir de fin juillet et de l’amandon à l’intérieur du
noyau, il contient deux ovaires dont l’un stérile et le second produit un embryon.
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Composition chimique du fruit
Cette propriété découle, d’une part, de sa composition en acides gras caractérisée par la
prédominance de l’acide oléique, et d’autre part, des divers composés mineurs qu’elle
renferme, tels les polyphénols et les tocophérols (Nasles, 2006) (tableaux 2 et 3).
Composants Quantités
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Tableau 3: Composition chimique de l’huile d’olive (Fedeli, 1983).
Composants Quantités
Triglycerides (99 %)
Acides gras mono-insaturés oméga 9 oléiques - 63 – 83%
Acides gras saturés
Palmitique - 7 – 17%
Palmitoleique - 0,3 – 3,0%
Acides gras polyinsaturés - 3 – 14 %
Oméga 6 linoléique 18 – 2n – 6 - <1.5 %
Oméga 3 linolénique 18 : 3n – 3
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Tableau 4: Etapes du cycle végétatif de l’olivier [1].
Phases Période Durée Manifestations
végétatives
Repos végétatif Novembre- 1 – 4 Activité germinative arrêtée ou ralentie.
février mois Floraison et fructification ne se produisent
pas à -1,3 et -2° C.
Réveil végétatif Février-mars 20 – 25 Apparition de nouvelles pousses terminales
jours et éclosion des bourgeons axillaires.
L’inflorescence. Mars-avril 18 – 23 Différenciation des bourgeons, donnant soit
Apparition de jours de jeunes pousses, soit des fleurs.
boutons floraux Inflorescences se développent et prennent
une couleur verte-blanchâtre à maturité.
Floraison Mai – 10 juin 7 jours Fleurs ouvertes et bien apparentes.
Pollinisation et fécondation.
Fructification Fin mai - juin Chute des pétales, hécatombe précoce des
fleurs et des fruits.
Développement du Juillet-août 3-5 Sclérification de l’endocarpe. Fin de la
fruit semaines formation des fruits,
Croissance des Août- 1.5 – 2 Augmentation considérable de la taille des
fruits septembre mois fruits et apparition des lenticelles.
Début de Mi-septembre Récolte des variétés à olive de table de
maturation - décembre couleur vert au rouge violacé.
Maturation Fin octobre – Fruits avec coloration uniforme, violette à
complète février noire pour les variétés à l’huile.
L’olivier se montre très sensible aux influences du sol et du microclimat, qui sont
susceptibles d’apporter des modifications profondes à sa morphologie externe et à sa
production.
L’olivier est susceptible de supporter des froids allant de -7 à -9° C, et même à des
températures plus basses si le refroidissement est progressif. Toutefois, l’olivier a besoin d’une
période de froid hivernal pour assurer une bonne induction florale (Badr et Hartmann, 1971),
tant qu’elle ne sera pas prolongée et que l’hygrométrie ambiante ne soit pas élevée. Ce sont les
18
gelées printanières qui sont les plus dangereuses. L’olivier supporte des sécheresses (Matraix et
Barbancho, 2006), mais si elle franchit un certain seuil, même si l’arbre résiste, la rentabilité
peut être affectée et son activité végétative est considérablement réduite (Loussert et Brousse,
1978).
L’olivier (Olea europea L.) est un arbre méditerranéen par excellence. Naturellement, il
évolue sous des précipitations supérieures à 400 mm par an. Cet arbre peut se contenter d’une
pluviométrie très basse, la limite est estimée à quelques 200 mm par an. Pour une bonne
rentabilité, l’olivier exige une pluviométrie bien supérieure (350-450 mm) (Loussert et
Brousse, 1978). La période de l’année culturale où l’olivier peut souffrir sensiblement de la
sécheresse est située entre le 15 juillet et le 30 septembre. Cette situation peut conduire à des
chutes de fruits importantes que seule l’irrigation peut éviter. Avant cette période, l’olivier est
capable d’utiliser avec profit la moindre humidité, celle de l’hiver est suffisante pour assurer sa
fécondation et une végétation normale au moins jusqu’au 15 juillet.
Enfin, une seule pluie courant le mois de septembre, fait repartir très rapidement la
végétation et favorise le grossissement et la maturation des fruits (Laumonnier, 1960).
1-6-3: L’hygrométrie
L’olivier redoute des taux d’humidité atmosphérique élevés, ce qui empêche sa culture
dans les zones du littoral.
Certaines variétés comme la Hammra cultivée dans le golfe de Jijel serait assez
tolérante à l’excès d’humidité dans la mesure où elle n’est pas excessive (+ de 60%) ni
constante (Loussert et Brousse, 1978).
1-6-4: L’insolation
L’olivier exige une lumière abondante pour pousser et fructifier normalement, ce qui
explique que seuls les rameaux externes de la frondaison fleurissent et fructifient (Loussert et
Brousse, 1978).
19
légers permettent à l’olivier de se défendre plus facilement contre la sécheresse que les sols
comportant une teneur élevée en argile.
Il peut également supporter des terrains calcaires allant jusqu’à pH 8 (Gargouri et al.
2006). En revanche, il redoute les terrains humides, mais il peut se développer dans des sols
très frais, tant que c’est une humidité circulante. Enfin, l’olivier est considéré comme une
espèce modérément tolérante au sel (Maas et Hoffman, 1977; Civantos, 1994).
Asphyxie racinaire Terrains trop humides et trop Jaunissement (chlorose), défoliation, arrêt de la
argileux croissance végétative, chute précoce des fruits.
L’oléiculture est confrontée à plusieurs problèmes en particulier les attaques causées par
des micro-organismes (bactéries, champignons et virus) ainsi que certains ravageurs (insectes).
(tableaux 6a, 6b et 6c).
20
Tableau 6a: Les principales maladies fongiques et bactériennes de l’olivier.
Désignation Facteurs Dégâts et conséquences Méthodes de lutte Références
de la maladie favorisants
Œil de paon Températures entre Tâches foliaires circulaires Tailler l’olivier régulièrement. Guechi et Girre, 2002.
(Cycloconium 10 et 25° C s’accroissant depuis le point Maintenir une protection
oleaginum associée à des de pénétration du fongicide avant les pluies en
Cast. pluies. Présence de champignon. Chute massive automne et au printemps.
variétés sensibles. des feuilles. Affaiblissement
des arbres. Perte de récolte
Verticilliose Jeunes vergers de Dessèchement rougeâtre des Ne pas planter sur un terrain à Benchabane, 1990;
(Verticillium moins de 10 ans rameaux. Sortie importante risque. Ne pas travailler le sol Bellahcene et al., 2000;
dahliae Kleb) avec un précédent de rejets. Perte d’une et préférer un enherbement de Matallah boutiba, 1998;
cultural. Présence charpentière ou de l’arbre. graminées. Limiter la Bellahcene, 2004;
de certaines fertilisation et l’irrigation. Bellahcene et al., 2005a,
adventices. 2005b.
Brunissement Automne doux et Pourrissement des olives et Modérer la taille ou taille Civantos, 1999.
humide. Variétés chute prématurée. Perte de bisannuelle. Fractionner les
sensibles. Arbres récolte et mauvaise qualité apports de phosphore au
vigoureux et très d’huile printemps, apporter le
poussants, potassium à l’automne.
faiblement chargés Limiter la fertilisation en
en fruits. Forte azote.
fumure azotée.
21
Tableau 6c: Les ravageurs occasionnels de l’olivier.
Biologie Dégâts et Méthodes de lutte Références
Désignation de la conséquences
maladie
Neiroun ou Scolyte Oliviers en état de stress (gel, Tronc présentant des Couper et brûler les Civantos, 1999.
(Phloeotribus transplantation, verticilliose amas de sciure branches atteintes
scaraboeides Bern.) …), 2 à 3 générations par an, blanche, mort rapide
observé au printemps de l’olivier
Pyrale du jasmin La chenille se nourrit des Attaque des Seuil d’intervention : Loussert et
(Euzophera pinguis bourgeons terminaux et bourgeons terminaux, 10% de bourgeons Brousse, 1978.
H.W.) assemble les feuilles atteintes difficulté de reprise atteints, appliquer un
par des fils de soies sur jeunes vergers insecticide autorisé au
printemps.
Hylésine de l’olivier 1 à 2 générations par an, Dessèchement des Couper et bruler les Civantos, 1999.
(Hylesinus oleiperda l’adulte est présent en mai, la rameaux, branches atteintes
F.) larve se développe dans le affaiblissement de
rameau créant une dépression l’arbre et perte de
de couleur brune dans le bois. récolte
Psylle de l’olivier Présence permanente sur les Développement de La présence d’insectes Civantos, 1999.
(Euphyllura olivina inflorescences, les larves fumagine auxilliaires naturels suffit
Costa.) sécrètent un miellat cotonneux à maitriser les
blanc populations
Otiorrhynque Présence permanente, Attaque des feuilles et Appliquer une bande de Civantos, 1999.
(Otiorrhynchus coléoptère se nourrissant des des bourgeons glue sur le tronc
cribricollis Gyll.) feuilles durant la nuit terminaux, difficulté
de reprise sur jeunes
vergers
22
Tableau 7: Critères d’identification des variétés d’olivier (d’après Mendil et Sebai, 2006).
Critères Eléments considérés Caractères considérés
d’identification
Caractères du fruit -poids (réduit (<2g), moyen (2,4g), élevé (4-6g), très
élevé (>-g); symétrie; position du diamètre transversal
maximal; présence et dimension des lenticelles
23
Tableau 8: Principales variétés d’olivier cultivées en Algérie (d’après Mendil et Sebai, 2006).
Variétés et Origine et diffusion Caractéristiques
synonymes
Var. Azeradj Petite Kabylie (oued Soummam), Arbre rustique et résistant à la sécheresse ; fruit de poids élevé
occupe 10% de la surface oléicole et de forme allongée ; utilisé pour la production d’huile et olive
nationale de table, rendement en huile de 24 à 28%.
Blanquette de Originaire de Guelma ; assez Sa rigueur est moyenne, résistant au froid et moyennement à la
Guelma répandue dans le Nord-est sécheresse ; le fruit de poids moyen et de forme ovoïde, destiné
constantinois, Skikda et Guelma à la production d’huile, le rendement de 18 à 22% ; la
multiplication par bouturage herbacé donne un bon résultat
43,3%.
Bouricha, olive El-Harrouch, Skikda Arbre rustique, résistant au froid et à la sécheresse ; poids faible
d’El-Arrouch du fruit et de forme allongée, production d’huile, rendement de
18 à 22%.
Chemlal Syn. Occupe 40% du verger oléicole Variété rustique et tardive, le fruit est de poids faible et de
Achemlal national, présent surtout en Kabylie, forme allongée, destiné à la production d’huile, le rendement en
s’étend du mont Zekkar à l’Ouest huile de 18 à 22%.
aux Bibans à l’Est.
Ferkani, Ferfane (Tebessa), diffusée dans la Variété de vigueur moyenne, résistante au froid et à la
Ferfane région des Aurès sécheresse, le poids du fruit est moyen et de forme allongée,
production d’huile et rendement très élevés 28 à 32% ; le taux
d’enracinement des boutures herbacées de 52,30%; variété en
extension en régions steppiques et présahariennes.
Hamra, syn Origine de Jijel, diffusée au nord Variété précoce, résistante au froid et à la sécheresse, le fruit est
Rougette ou constantinois de poids faible et ovoïde, utilisée pour la production d’huile,
Roussette rendement de 18 à 22%.
Limli Originaire de Sidi-Aïch (Bejaïa), Variété précoce, peu tolérante au froid, résistante à la
occupe 8% du verger oléicole sécheresse; le fruit est de poids faible et de forme allongée,
national, localisée sur les versants utilisée dans la production d’huile, le rendement de 20 à 24%.
montagneux de la basse vallée de la
Soummam jusqu’au littoral.
Longue de Originaire de Miliana, localisée Variété tardive, sensible au froid et à la sécheresse; le fruit est
Miliana actuellement dans la région d’El- de poids moyen et de forme sphérique, utilisé pour la
khemis, Cherchell et le littoral de production d’huile et olives de table, rendement de 16 à 20%.
Tènes
Rougette de Plaine Mitidja Variété rustique; le fruit est moyen et allongé, utilisé pour la
Mitidja production d’huile, rendement de 18 à 20%; le taux
d’enracinement des boutures herbacées donne un résultat
moyen de 48,30%.
Souidi Vallée d’Oued Arab Cherchar Variété tardive, résistante au froid et à la sécheresse; fruit
Khenchela moyen et allongé, utilisé dans la production d’huile, le
rendement de 16 à 20% ; taux d’enracinement très faible.
La Sigoise est une variété fertile en culture soignée, tolérante aux eaux salées et
moyennement résistante au froid et à la sécheresse. Elle se multiplie assez facilement par les
techniques de bouturage classique tel que le bouturage herbacé ; son taux d’enracinement
moyen est de 51,6% pour une concentration optimale de 4 000 ppm d’Acide …-Indol
Butyrique (AIB) (Loussert et Brousse, 1978). Cette variété est en extension sur tout le territoire
national en particulier la steppe et les régions présahariennes grâce à son pouvoir d’adaptation
aux conditions du climat rude de ces régions (Mendil et Sebai, 2006).
L’olivier peut être multiplié par différentes méthodes qui sont à la fois facile si l’on
pratique le bouturage, la division de souchets (ou souquets), le greffage en place, mais peut être
délicate et demande une certaine technicité, cas du semi-greffage et du bouturage semi-ligneux
(Loussert et Brousse, 1978). Actuellement, la multiplication de l’olivier a intégré de nouvelles
techniques de culture in vitro, principalement le micro-bouturage (Leva et al., 2004). Les
techniques de propagation sont la reproduction et la multiplication.
Le semis serre soit à des fins d’amélioration génétique, soit pour obtenir de jeunes
plants qui seront utilisés comme porte-greffe. Le semis de noyaux donne des plants différents
du pied- mère dont ils sont issus même pour les variétés auto-fertilisantes. Selon Loussert et
Brousse (1978), ce type de reproduction donne des plantes vigoureuses avec une longévité
améliorée et une résistance à la sécheresse.
Des ovules riches en bourgeons latents se créent spontanément dans la zone du collet et
dans la partie inférieure du tronc des plantes adultes. Ils se détachent pendant la période
automne-hiver lorsqu’ils mesurent plus de 5 à 6 cm de diamètre. Une fois enterrés dans le sol
de nombreux bourgeons et racines apparaissent et se développent au cours de la saison
végétative suivante (Loussert et Brousse, 1978).
25
1-9-2-3: Multiplication par rejets de souche
Cette méthode utilise des rejets qui apparaissent naturellement sur le collet des plantes
adultes. A partir de la base de ces rejets, de nombreuses racines adventives partent et une fois
développées, elles sont détachées de la plante mère et transplantées (Loussert et Brousse, 1978).
1-9-3: Le semi-greffage
Cette méthode consiste à greffer des greffons de deux ans récoltés sur des arbres reconnus
pour leurs performances sur de jeunes plants issus de semis. Les greffons sont constitués par de
jeunes branches bien aoûtées portant un grand nombre de bourgeons bien constitués. Le choix du
porte-greffe repose sur sa performance d’adaptation aux spécificités du sol ou du climat. Cette
technique de multiplication est lente mais reste encore indispensable pour multiplier les variétés
de faible vigueur ou celles ayant un faible pouvoir rhizogène (Loussert et Brousse, 1978).
1-9-4: Le bouturage
Cette méthode repose sur l’utilisation d’une portion (bouture) de branche qui peut former
de nouvelles racines et de nouveaux bourgeons à partir des bourgeons latents.
Selon Loussert et Brousse, (1978), cette méthode comprend trois phases qui s’enchaînent:
1ère phase d’enracinement: Cette phase commence par le prélèvement des boutures sur des
pieds mères sélectionnés pour leur équilibre végétatif, productif et leur état sanitaire. Ces
boutures d’une longueur de 10 à 15 cm, sont constituées de 5 à 6 nœuds dont les quatre feuilles
des 2 nœuds terminaux sont conservées. Une fois détachées, ces boutures vont être traitées avec
des phytorégulateurs rhizogènes (hormones de croissance) ; les plus courants sont l’A.I.B. (Acide
26
…-Indol Butyrique) et A.N.A. (Acide Naphtalène Acétique), considérés comme les meilleurs
indicateurs de la rhizogenèse. Selon Loussert et Brousse (1978), l’efficacité du traitement et la
concentration de ces hormones dépendent de la variété. Le pourcentage d’enracinement de la
variété Sigoise est de 51,6 pour une concentration optimale de 4.000 ppm d’AIB et 71% pour une
concentration de 5.000 ppm.
Ces boutures sont ensuite placées en serre à nébulisation dans des bacs contenant un
substrat d’enracinement approprié (perlite, vermiculite,.) qui sert de support et de réserve d’eau.
Cette serre permet de maintenir l’état hygrométrique élevé autour de la bouture, ainsi que le
contrôle des facteurs du milieu telles que : la lumière, la température et l’humidité. Après une
durée de 35 à 40 jours, les boutures produisent un système radiculaire constitué d’au moins 3
racines.
3ème phase d’acclimatation et développement des plants: Après l’endurcissement, les boutures
sont mises dans des serres en carré d’élevage pendant 12 à 18 mois jusqu’à l’obtention des
plantes prêtes à être mises en terre. Durant cette période, l’irrigation, le traitement et l’entretien
du sol sont les principaux travaux effectués afin d’obtenir des jeunes plants bien irrigués et en
bonne voie de formation (Loussert et Brousse, 1978).
27
2: GENERALITES SUR L’ASSOCIATION MYCORHIZIENNE
2-1: Introduction
28
2-2: Définitions
L’association entre deux organismes avec bénéfice réciproque est appelée mutualisme
symbiotique (Read, 1999). Il existe plusieurs types de symbiose végétale (tableau 9).
La symbiose mycorhizienne est donc une union intime entre les racines de la plupart des
arbres, arbustes, plantes herbacées et des champignons microscopiques (Plenchette, 1991). Le
terme symbiose implique que les deux partenaires tirent un bénéfice de cette association (Read,
1999). Ainsi, la plante fournit généralement au champignon des hydrates de carbone
photosynthétisés (Zhu et Miller, 2003), alors que ce dernier fournit un apport en eau et en
éléments minéraux par une augmentation de la surface d’absorption (Selosse, 2001). Ces
champignons sont ainsi des symbiotes obligatoires des plantes vascularisées (Bago et al., 1998;
Pfeffer et al., 1998; Requena et al., 2007).
29
indépendamment du type de sol, de la végétation et des conditions environnementales (Jeffries
et al., 2001; Dalpé, 2003).
En conditions naturelles, nous retrouvons plusieurs types d’associations mycorhiziennes
variant selon les espèces et les écosystèmes (Harley, 1994). Nommons entre autres les
ectomycorhizes, les ectendomycorhizes, les endomycorhizes éricoïdes, les mycorhizes des
orchidées et les endomycorhizes à vésicules et à arbuscules (Boullard, 1982 ; Harley, 1994). Il
est important d’abord de bien saisir les différences qui existent entre ces diverses symbioses
mycorhiziennes même si, dans ce travail, nous nous intéressons exclusivement aux
endomycorhizes à vésicules et arbuscules (MVA).
Il existe plusieurs types d’associations mycorhiziennes (Harley, 1994) (tableau 10; Fig. 9)
30
Fig. 9 : les différents types d’associations mutualistes entre les racines et les champignons mycorhiziens
(Duhoux et Nicole, 2004).
Les champignons (en bleu): A: racine sans symbiote; B: endomycorhize à arbuscule (AM); C: endomycorhize à pelotons;
D: ectendomycorhize; E: ectomycorhize chez les angiospermes; F: ectomycorhize chez les Gymnospermes.
Sont de loin les plus importantes tant du point de vue écologique qu’économique. Elles
concernent la presque totalité des plantes cultivées en agriculture et en horticulture , la grande
majorité des arbres tropicales et un nombre important de feuillus des forêts des climats
tempérés. Lorsque les champignons endomycorhizogènes colonisent les racines pour compléter
leur cycle de vie, Ils pénètrent entre les cellules du parenchyme cortical et développent à
l’intérieur même des cellules de nombreuses invaginations. Ce réseau de contact augmente les
échanges entre les deux symbiotes (Smith et Read, 1997). Ces associations font intervenir les
31
zygomycètes: elles sont appelées endomycorhizes à vésicules, du fait des structures qu’elles
forment à l’intérieur de la racine (Fig.9). On les trouve chez presque toutes les familles
végétales. Les orchidées et les éricacées (bruyère, azalée …) forment d’autres types
d’endomycorhizes, avec des champignons différents ; il s’agit de mycorhizes à pelotons
intracellulaires (Isaac, 1992).
La famille des Orchidacées regroupe des milliers d’espèces à travers le monde. Toutes
les orchidées forment une association symbiotique avec des champignons au moment des
premières étapes de leur développement (Issac, 1992) (Fig. 9).
- Les hyphes mycéliens externes sont protégés par une paroi très épaisse et stratifiée
(Scannerini et Bonfante-Fasolo, 1982), avec des caractéristiques cytochimiques différentes de
celles des parois des hyphes internes (Bonfante-Fasolo et Grippioli, 1982).
32
- Les pelotons intracellulaires, sont formés par des hyphes ayant pénétré à l’intérieur de
la radicule, dans les cellules les plus externes du parenchyme cortical.
- Les arbuscules ressemblent à des arbres miniatures. Ces hyphes minuscules ramifiés
constituent le lieu d’échange symbiotique avec la plante hôte (Scannerini et Bonfante-Fasolo,
1982). Leur durée de vie est très courte 2 à 15 jours (Harley, 1986).
- Les vésicules sont présentes dans ou entre les cellules corticales (Smith et Read,
1997). Elles ont des parois épaisses de formes variées. Elles jouent un rôle dans le stockage de
réserves essentiellement présentes sous forme de lipides et de tréhalose (Fontaine et al., 2001;
Duhoux et Nicole, 2004).
33
Read, 1997). Le cycle de vie du champignon mycorhizien est complété après formation de
chlamydospores asexuées sur le mycélium externe (Requena et al., 2007).
Fig. 10: Cycle de développement et mode de survie in vitro des Glomus (Strullu et al. , 1997)
1-5 : stades de développement ; C : contact racinaire ; Fi : formation intraracinaire ; M : maturation sporale ;
S : phase saprophytique ; T : thalle
- la forme de l’hyphe portant les spores terminales. Des travaux ont permis de distinguer
des types simples, renflés et bulbeux;
- la présence ou absence du septum; membrane qui permet de séparer le contenu de la
spore de l’hyphe;
- l’aspect interne des spores. Il comporte deux modèles généraux soit, il montre un
cytoplasme réticulé ou un cytoplasme vacuolisé et contient de nombreuses gouttelettes
lipidiques dont la taille augmente au cours du vieillissement;
- la couleur des spores, est généralement variable, jaune ou brune, noire ou incolore;
- la structure de la paroi sporale.
Les caractères morphologiques sont réduits et souvent variables selon la maturité des
spores et les conditions du milieu environnemental. Cependant, en absence des spores, il est
difficile d’identifier l’espèce à partir de son mycélium. Pour remédier à ces difficultés, des
approches moléculaires à l’aide de sondes spécifiques ont permis d’appuyer les observations
microscopiques (Moutoglis, 1997; Corradi et al., 2004; Hijri et al., 2001; Hijri et Sanders,
2005).
34
Tableau11:Principaux genres de champignons formant des endomycorhizes AM
(Redecker et al. 2000; Duhoux et Nicole, 2004).
Ordre Sous-ordre Famille Genres Caractéristiques
Glomaceae Glomus Les chlamydospores portées
Gigasporinae par un mince hyphe, présence
d’un septum
Glomales
Gigasporaceae Gigaspora Spores portées par un
suspenseur bulbeux
Scutellospora -----------------------------
Acaulosporaceae
2-5: Effets bénéfiques des champignons mycorhiziens sur la croissance des espèces végétales
35
Les liens entre les racines des plantes et le champignon mycorhizien sont surtout de
nature nutritionnelle. Pour la plante, ils concernent plus particulièrement l’eau et certains
éléments minéraux tels que le phosphore et, dans une moindre mesure, l’azote, le cuivre, le
zinc et quelques vitamines. Ces éléments sont présents dans le sol autour des racines, mais
certains sont peu mobiles. De ce fait, la plante peut en absorber seulement de faibles quantités
dans une mince zone située autour de l’extrémité de la racine. Pour maintenir une alimentation
convenable des plantes cultivées, il faut un apport extérieur continu de ces minéraux. Or, dans
le cas des plantes mycorhizées, on constate une grande autonomie, particulièrement vis-à-vis de
la nutrition en phosphore. Ceci s’explique par le fait que le développement du champignon
autour de la racine augmente considérablement la surface d’absorption des éléments minéraux
peu mobiles (Tinker, 1984).
Quel que soit le type d’association, le champignon développe dans le sol, autour des
mycorhizes, un réseau de filaments plus ou moins ramifiés , qui augmente considérablement la
surface d’échanges de la racine avec le sol (Premier, 1997). La longueur des filaments
extramatriciels est 1000 mètres par mètre de racines (Martin et Plassard, 1997 In: Duhoux et
Nicole, 2004) et leur diamètre est de 2 à 5 fois plus petits que celui des racines et peuvent donc
coloniser un volume de sol non exploré par la racine, par exemple en sol compact (Li et
al.,1997) . De nombreux travaux démontrent les effets bénéfiques de la mycorhization sur le
développement des végétaux comme une meilleure résistance aux stress biotiques et abiotiques,
ainsi que l’efficacité des fertilisants s’en voit améliorée, la croissance végétale, l’usage de
pesticides atténué et la résistance (Harley et Smith, 1983; Smith et Read, 1997; Rillig et al.,
2001; Selosse, 2001).
Plusieurs auteurs ont démontré sur des centaines de plantes cultivées, une amélioration
de la nutrition en phosphore une fois colonisée par les mycorhizes (Lange et Vlek, 2000). Il est
possible que certains champignons accroissent la capacité de la plante à solubiliser des formes
peu solubles de phosphore; c’est cependant en premier lieu l’augmentation du réseau absorbant
des filaments mycéliens qui permet à la plante de récupérer une quantité nettement plus
importante de phosphates assimilables (Smith et al., 2003; Plenchette, 2005). Le champignon
mycorhiziens est capable d’absorber plus efficacement certaines formes de phosphore et de les
transporter vers la plante (Xinshu et Runjin, 1990; Plenchette, 2005). Les mycorhizes
favorisent également l’absorption de certains ions métalliques indispensables à la plante. Ceci
est particulièrement important pour les arbres fruitiers, sensibles aux carences en cuivre et en
zinc (Cardoso et al., 2006). Outre le phosphore, la symbiose mycorhizienne peut faciliter
36
l’absorption de divers autres éléments minéraux tel que le potassium (K), manganèse (Mg) et
calcium (Ca) (Liu et al., 2002; Nogueira et al.,2004). Le cuivre (Li et al., 1991), le zinc et le fer
(Runjin et Xinshu, 1990; Trépanier, 1998) sont quelques-uns des éléments mineurs souvent
présents en plus fortes concentrations dans les plantes mycorhizées. L’absorption de ces
éléments souvent difficilement assimilables par la plante est améliorée par l’association
mycorhizienne (Srivastava et al., 1996).
La nutrition azotée est aussi facilitée par la mycorhization, en particulier chez les
ectomycorhizes. Par exemple, le pin noir d’Autriche n’est tolérant aux sols calcaires que grâce
aux mycorhizes qui lui permettent d’assimiler l’azote nitrique, forme dominante de l’azote
minéral dans ces sols (Plassard et al., 1991; Bago et al.,1996) et l’ammonium (Villegas et
Fortin, 2001).
Même pour les légumineuses, déjà avantagées par leur symbiose avec des bactéries
fixatrices de l’azote de l’air, l’association mycorhizienne accroît la fixation d’azote, surtout
dans les sols pauvres en phosphore (Dianda , 1991; Houngnandan et al., 2000).
La présence de mycorhizes permet une croissance optimale de la plante-hôte ; elle est
plus régulière et parfois meilleure que celle produite par les apports élevés d’engrais (Abbott et
al.1983).
En contrepartie, la plante-hôte fournit au champignon les glucides qu’il est incapable de
synthétiser. Si cet apport de composés carbonés représente une part non négligeable des
produits de l’assimilation chlorophyllienne, la symbiose mycorhizienne est cependant
nettement positive pour la plante.
Les interactions des champignons avec les microorganismes rhizosphériques sont d’une
grande diversité (Germida et Xavier, 2001, Rillig et al., 2006). Plusieurs publications ont
rapporté le rôle des interactions entre les microorganismes solubilisant le phosphore et les
mycorhizes (Vonderwell et Eneback, 2000), comme par exemple les Rhizobium fixateurs
symbiotique d’azote et les mycorhizes (Requena et al., 1997; Marques et al., 2001). Les
microoganismes rhizosphériques sont capables de produire des substances phytohormonales et
des vitamines qui stimulent la croissance des mycorhizes et des plantes (Dommergues et al.,
1999). En contre partie en s’établissant, les mycorhizes induisent la secrétion d’exsudats
racinaires qui peuvent affecter la croissance et l’activité des microorganismes telluriques
37
(Tiunov et Scheu, 2005). En plus, à cause de leur connection avec les plantes, les mycorhizes
peuvent servir de médiateurs dans les relations entre une plante et les micro-organismes de la
surface racinaire de la plante voisine (Dommergues et al., 1999).
38
hydriques (Meddich et al.,2000), voire même à la pollution par des métaux lourds (Giasson,
2005) et également tolère des niveaux plus élevés de salinité (Johnson-Green et al., 1995 ;
Paradis et al.,1995) et d’acidité du sol (Mohammad et al., 2003)
La mycorhization a une influence sur le statut hydrique des plantes. Le vaste réseau
d’hyphes extra-radiculaires des champignons endomycorhiziens donne accès aux plantes à un
plus grand réservoir hydrique. De plus, Les champignons endomycorhiziens entraînent une
augmentation de la résistance de la plante au manque d’eau (Sylvia et al., 1993; Meddich et al.,
2000).
Les mycorhizes jouent un rôle important dans l’écosystème, en protégeant les arbres des
effets toxiques des polluants entre autre, les métaux lourds (le plomb, le cadium, le nickel, le
mercure …). Les métaux lourds s’accumulent dans la biosphère et constituent un danger
croissant pour les organismes vivants (Eglis et Brunner, 2002). Des études ont montré que
certains mycorhizes résistent particulièrement bien aux teneurs élevées de métaux. Chez les
plantes mycorhizées, certains métaux lourds, exemple l’aluminium se fixe dans le mycélium.
Ainsi, retenus par le manteau fongique, ils ne parviennent à la racine qu’une quantité réduite
(Brunner et Frey, 2000 ; Brunner et Brodbeck, 2001). D’autres travaux portés sur le césium
radioactif ont montré que cette substance contenue dans le sol s’accumule dans les
fructifications des hyphes de certains mycorhizes (Brunner et Brodbeck, 2001; Dupré de
Doulois, 2007).
D’autre part, plusieurs travaux de recherche ont démontré l’impact de l’infection
mycorhizienne sur le processus de phyto-restauration de sols contaminés aux métaux lourds
(Salido et al., 2003; Giasson, 2005).
Des recherches réalisées par Smith et Smith (1996) et Ouahmane et al. (2008) ont
montré que la colonisation des racines d’arbre dans les trouées de lumière pourrait être plus
élevée que ceux qui poussent sous ombrage en raison d’une forte activité photosynthétique et
par conséquent, une plus grande disponibilité de carbohydrates pour le champignon
mycorhizien.
39
2-6-1-2: Influence de la température
Plusieurs auteurs, ont constaté une influence des saisons sur le taux de la mycorhization
des racines mycorhizées et le nombre de spores dans le sol (Lόpez-Sánchez et Honrubia, 1992;
Lugo et Cabello, 2002). Les mycorhizes sont plus abondantes au printemps et à l’arrière saison.
Les ectomycorhizes sont certainement annuelles, s’altérant dès la seconde année, par contre, les
mycorhizes endotrophes s’observent tout au long de l’année.
2-6-2-2: Influence du pH
40
mycorhization arbusculaire peut aider à accélérer la décomposition de la matière organique
(Sharma et Adholeya, 2000).
D’autres recherches ont permis de découvrir que lorsque les mycorhizes colonisent des
systèmes racinaires différents et exposés à des conditions de lumière différentes, il peut se
produire des échanges de carbone d’une plante à l’autre, y compris entre des espèces
différentes. Ainsi le sapin douglas fournit environ 9,5% de la quantité totale de carbone fixée
grâce à la photosynthèse au bouleau (Ratel, 1999 ; Dechamplain et Gosselin, 2002)
Cependant, l'application de la matière organique instable peut induire un certain nombre
d'effets négatifs sur les propriétés du sol, telle que l'augmentation du taux de minéralisation du
carbone organique dans les conditions anaérobies dans le sol et dégagement des substances
phytotoxiques, qui peuvent avoir un effet négatif directe sur la croissance des plantes et/ou la
diminution de la symbiose mycorhizienne (Cereti et al., 2004; Komilis et al., 2005).
Les pratiques culturales telles que les applications d’engrais, la rotation des cultures, le
labourage et le chaulage affectent le niveau de colonisation et le potentiel infectif des racines
par les champignons endomycorhizogènes. Ces pratiques agricoles modifient de manière
importante l’état d’équilibre géochimique et biologique du milieu en affectant : le stock et la
dynamique de la matière organique ; les flux hydriques ; la composition et les propriétés
physico-chimiques (pH, phosphore, etc.) des solutions du sol ; les propriétés physiques du
sol (texture, porosité, etc.); ainsi que les populations de la microfaune comme la macrofaune
(Doelsch et al., 2007).
2-6-3-1: Fertilisation
L’azote et le potassium, à des doses élevées peuvent avoir des effets négatifs sur le
développement des mycorhizes. De très nombreuses expériences ont montré que l’intensité de
la mycorhization est toujours réduite lorsque la disponibilité en azote et en phosphore
augmente dans le sol. En effet, lorsque l’alimentation de la plante en ces deux éléments
minéraux est suffisante, le rendement est très élevé et la totalité des glucides photosynthétiques
41
est utilisée par la plante pour fabriquer des composés protéiques ou phosphorylés. La quantité
de glucides présente dans les racines diminue ; les champignons symbiotiques ne peuvent plus
s’alimenter en composés carbonés et disparaissent (Le Tacon, 1985).
L’utilisation des mycorhizes comme bio-fertilisant devient une pratique de plus en plus
envisageable et pouvant être une alternative à l’emploi d’engrais chimiques pour l’optimisation
de la production des cultures (Smith et Read, 1997; Plenchette et al., 2005).
Certaines pratiques agricoles tels que la rotation et le labourage ont un effet négatif. Il a
été démontré qu’il y a une diminution de l’infection mycorhizienne de l’orge cultivé en rotation
avec des choux par rapport à l’orge cultivé en monoculture (Plenchette, 1982). Toutefois, Zak
et al. (1998) ont relevé une forte et précoce colonisation endomycorhizienne des racines de
coton en culture faisant suite à une culture de blé par rapport aux cultures de coton
traditionnelles. Il a été constaté que le maïs produit plus après la patate qu’après la canne à
sucre (Arihara et karasawa, 2000). Les rotations de plantes mycotrophes ont aussi une
influence sur le potentiel d’infection mycorhizienne du sol qui varie au cours des saisons
(Bagayoko et al, 2000; Osunde et al., 2003). En effet, la culture de plantes capables d’être
mycorhizées, favorise la prolifération des mycorhizes, tandis que, la culture des plantes qui ont
un faible pouvoir mycotrophique entraîne une diminution de la colonisation racinaire des
plantes qui seront cultivées par la suite, d’où l’importance de l’ordre de succession des plantes
cultivées sur le taux de mycorhization (Banana, 2003).
Le labourage modifie la diversité fonctionnelle de la faune du sol mais surtout réduit
son abondance (Le Roux et al., 2008). Certains auteurs ont révélé que les sols où le labourage
est réduit ou absent montrent un potentiel infectieux des mycorhizes élevé. Ainsi, Jansa et al.
(2002) ont signalé que, le labour a un effet significatif sur le genre Glomus qui apparaissent en
plus grand nombre dans les sols non labourés (Kabir et al., 1997a,b ; McGonigle et Miller,
1999 ; Mozafar et al., 2000).
Par ailleurs, Hamel et al. (1996) ont constaté que les racines d’orge qui n’ont pas été
chaulées, présentent une colonisation mycorhizienne importante et le taux d’infectivité du sol élevé.
42
fongicides, sont nuisibles à la sporulation et à la colonisation mycorhizienne (Srivastava et al.,
1996). Certains pesticides ont un effet négatif sur la mycorhization, d’autres n’ont aucun effet,
tandis que certains ont un effet bénéfique en éliminant des organismes compétiteurs (Kurle et
Pfleger, 1996). Le Benlate (benomyl) cause un fort effet négatif sur la colonisation
endomycorhizienne, notamment sur les pourcentages de racines colonisées, la longueur totale
de racines infectées, le nombre d’hyphes intercellulaires, le nombre d’arbuscules et l’aire des
interfaces plante-champignon (Sukarno et al., 1993).
Au cours de ces dernières années, une multitude de travaux ont clairement démontré
l’intérêt scientifique et pratique des symbioses mycorhiziennes pour l’ensemble des végétaux
du monde entier, que ce soit dans les écosystèmes naturels ou ceux aménagés par l’homme.
Pourtant, en dépit de ces preuves répétées et irréfutables, un grand nombre de praticiens en
horticulture, en agriculture, en foresterie et en environnement comprennent encore mal
l’importance concrète de ce phénomène. Les pratiques durables dans ces domaines
d’application ont pourtant tout à gagner d’une utilisation judicieuse des symbioses
mycorhiziennes (Deveau et al., 2008 ).
Les champignons symbiotiques ne font pas seulement le régal des gastronomes; cèpes,
lactaires, truffes (Pargney et Meunier, 2004; Dessolas et al., 2007), terfez (Fortas 1980,1990 ;
Fortas et Chevalier, 1992a; Slama et Neffati, 2004; Slama et al., 2006) et autres russules font
aussi le bonheur des arbres (Deveau et al., 2008). Ils jouent un rôle majeur dans la nutrition des
arbres et ont de ce fait été l’objet de recherches approfondies au cours des vingt dernières
années. Actuellement, les mécanismes des échanges nutritionnels entre le champignon et son
hôte végétal ont été mis à profit de la sylviculture et l’arboriculture grâce au développement de
la mycorhization contrôlée de semis d’arbres en pépinière. Cette technique consiste à inoculer
des souches sélectionnées de champignons mycorhiziens et permet d’augmenter la croissance
des arbres en pépinière comme en plantation (Deveau et al. 2008).
De nos jours le produit oléicole entre de plus en plus dans notre alimentation; la plus
grande consommation de ce produit s’observe dans les régions méditerranéennes, surtout dans
les agglomérations urbaines autour desquelles cette culture est bien développée. Comme toute
production agricole, l’intensification de cette culture pose un certain nombre de problèmes
43
techniques parmi lesquels ceux de la protection phytosanitaire et la demande incessante de
plants d’oliviers certifiés. C’est pourquoi depuis quelques décennies, la recherche agronomique
se penche davantage sur la recherche de techniques modernes qui visent à améliorer la
production de cette culture. Parmi ces techniques la mycorhization.
Malgré l’importance de la mycorhization et de ses nombreuses applications en
agriculture, l’étude de ses caractéristiques n’a commencé que très récemment chez l’olivier
(Barea et al., 1999 ; Porras Piedra et al., 2005 ). Les travaux consacrés à l’application de
champignons MA à des cultures méditerranéennes typiques, ce qui est le cas de l’olivier, sont
encore très limités (Rinaldelli et Mancuso, 1998 ; Porras Soriano et al., 2002).
Les travaux de Sghir et al., (2003) ont montré que l’aptitude rhizogène des différentes
variétés d’olivier multipliées par bouturage dépend de plusieurs facteurs intrinsèques et/ou
extrinsèques.
D’autres essais réalisés à ce sujet, ont montré que tous les jeunes plants d’oliviers
inoculés avec des mycorhizes vésico-arbusculaires (MVA) ont vu la formation des colonies
caractéristiques sur leurs racines et la croissance des plants inoculés s’est avérée très supérieure
et leur tronc plus vigoureux que les plants non infectés, ce qui permet néanmoins d’espérer de
nombreux progrès dans le domaine de multiplication intensive et à court terme des boutures
herbacées en pépinière (Porras Soriano et al., 2002). Par ailleurs, des études réalisées par
Porras Piedra et al. (2005) ont confirmé ces mêmes effets positifs exercés sur la croissance de
boutures semi ligneuses de la variété cornicabra d’olivier mycorhizée par trois espèces de
Glomus.
Les travaux de Azcón-Aguillar et Barea (1996) ont montré une augmentation de la
croissance et de la santé générale des plans d’olivier colonisés par les champignons
endomycorhizogènes et par conséquent une vigueur accrue leur permettant ainsi de mieux
tolérer les stress environnementaux dont ceux causés par diverses maladies.
Par ailleurs, des travaux ont démontré que les plants d’oliviers mycorhizés cultivés dans
un substrat contenant des niveaux supérieurs de NaCl, montrent un développement supérieur
des branches et des feuilles par rapport aux plants privés de mycorhizes (Briccoli-Bati, 1994 ;
Rinaldelli et Mancuso, 1998).
D’autres recherches ont montré que les mycorhizes augmentent la fertilité et la stabilité
du sol, ce qui favorise la croissance de l’Olea europea subsp. sylvestris dans les régions semi-
arides de la méditerranée (Caravaca et al., 2002).
Malgré l’intérêt de la mycorhization des oliviers, peu de travaux ont été réalisés dans ce
domaine en Algérie. Parmi ces recherches, ceux de Meddad-Hamza et al. (2005), qui ont
signalé une présence importante des endomycorhizes (Glomus spp.) sur les racines de la variété
44
Rougette d’olivier, cultivée dans le nord-est algérien. Ces mêmes auteurs ont également montré
que des vitro-plants inoculés par le champignon mycorhizogène (Glomus mosseae) présente un
système racinaire plus développé chez le plant mycorhizé par rapport au témoin. Cette
modification permet au plant de mieux utiliser les ressources naturelles du sol tout en
renforçant sa capacité à résister notamment au stress hydrique (Meddad-Hamza et al., 2008).
Par ailleurs Beddiar et al. (2007) ont mis en évidence l’importance du rôle des mycorhizes sur
la croissance de l’oléastre.
Et plus récemment, des recherches se sont orientées vers la mycorhization des
microboutures d’olivier ouvrant ainsi d’intéressantes possibilités d’aide à la technologie
mycorhizienne pour la promotion et la replantation de la culture de l’olivier (Binet et al., 2007).
Ces auteurs ont évalué l’impact de l’inoculation des microboutures d’olivier sur l’amélioration
de la survie des plants et leur acclimatation en serre. Par ailleurs, ils ont clairement montré que
la mycorhization a un effet bénéfique sur la croissance des plantes d’olivier issues in vitro.
1: Zone d’étude
L’étude a été menée dans deux stations oléicoles de la région de Sig (wilaya de
Mascara), où Olea europea L., var. Sigoise est dominante (Fig. 11). Cette région est connue
pour sa production oléicole.
La ville de Sig nommée Saint-Denis du Sig durant la période de la colonisation, fait partie des
daïrates de la wilaya de Mascara et elle se trouve à 50 km au sud-est d’Oran. Elle est située à
50 m d’altitude et à une dizaine de kilomètres de la mer à vol d’oiseau. Elle est limitée au sud,
par les monts des Ouled Ali dont le Djebel Touakes à 429m qui domine l’agglomération, et
dans la direction de Mascara, par le Djebel Bou Sella au-dessus de l’Union de Sig, enfin par le
Djebel Ben Djouane.
La ville de Sig compte une population d’environ 54 113 habitants et elle est à vocation
agricole [2].Elle comprend une superficie de 4 300h de verger d’olivier.
45
1-2: Localisation et caractéristiques des stations d’étude
La 1ere station (A) est située à 8 Km à la proximité de la RN4 sur le chemin menant au
Douar-Zemala, à une altitude de 38m (Fig. 12). Cette station est constituée de deux parcelles:
- l’une cultivée d’oliviers âgés de 3 ans issus du semi-greffage (Fig. 13) et l’autre de 6 ans (Fig.
14).
La 2ème station (B) est située à 2 km au nord de la Daïra de Sig (Fig. 12), en bordure de
la RW5, qui relie cette ville à celle de la ville d’Arzew, dont l’altitude est de 49m. Cette station
comporte deux parcelles:
- une parcelle qui contient une plantation d’oliviers âgées de 15 ans (Fig. 15) et l’autre, de 100
ans (Fig. 16).
Fig. 12-Localisation des deux stations d’étude (A, B) par rapport à la ville de Sig [3].
Nos stations d’étude situées dans la plaine de la Habra de Sig, se trouvent dans l’étage
bioclimatique semi-aride, dû à l’écran de la péninsule ibérique et du Rif qui le mettent en
position d’abri pluviométrique (Bouchetata, 2006).
Les données climatiques proviennent de l’Unité Météorologique Régionale d’Oran
(UMRO).
a
a La température
1-3-1:
Ces différentes séries (Fig.17) montrent que les chaleurs durent de juin à septembre.
Août est toujours le mois le plus chaud. En septembre, la température baisse légèrement en
raison de la longueur des nuits.
1-3-2: La pluviométrie
Les données pluviométriques s’étalant de 1998 jusqu’à 2007 (Tableau 18), L’année
2007 constitue l’année la plus pluvieuse (323,90mm), précédée par l’année 2001 (300,20mm).
Les années les plus sèches sont 1998 et 2000 avec respectivement des précipitations de l’ordre
de 158,3mm et 185,2mm. L’analyse de l’histogramme (Fig.18) permet de constater la
pluviométrie enregistrée au cours de ces dernières décennies.
Au niveau de la ville de Sig, on constate que le mois le plus pluvieux est celui de
novembre, avec une moyenne de l’ordre de 58,68mm suivi par le mois de décembre avec une
pluviométrie moyenne de 35,67mm. Les mois les plus secs sont ceux de juin, juillet et août
avec les précipitations mensuelles moyennes respectivement de 2,2, 0 et de 1,93mm.
L’histogramme (Fig.19) montre que la période la plus humide se situe entre les mois
d’octobre jusqu’à mai. Caractérisée par une longue période de sécheresse estivale qui s’étale du
mois de juin jusqu’à septembre.
Les pluies dans cette région ont souvent un caractère torrentiel et tombent en moyenne
une cinquantaine de jours par an d’octobre à avril-mai. Globalement, la pluviométrie est
déficitaire, aléatoire, irrégulièrement répartie d’année en année, à laquelle il faudrait ajouter les
accidents climatiques tels que le gel et le sirocco (Bouchetata, 2006).
47
2: Modalités de prélèvements:
Les premiers échantillons du sol rhizosphérique de l’olivier ont été prélevés en hiver,
courant du mois de février de l’année 2007 et les seconds prélèvements le mois de mai de la
même année.
Les échantillons de sols ont été prélevés de chaque parcelle à des profondeurs variant de
5 à 20cm au pied de chaque arbre, ensuite mélangés afin d’obtenir un échantillon de sol
représentatif de l’ensemble de la population endomycorhizogène à vésicules et arbuscules. Les
échantillons ont été séchés à l’air libre puis tamisés à l’aide d’un tamis à mailles de 2 mm afin
d’éliminer les cailloux et les gros débris de matière organique.
Chaque échantillon de sol a été partagé en deux lots, un lot destiné à l’analyse physico-
chimique et l’autre pour évaluer quantitativement les espèces endomycorhizogènes indigènes à
ces sols et analyser le pouvoir infectieux endomycorhizien de ces sols.
Les échantillons de sol prélevés à proximité des racines de l’olivier ont été analysés au
laboratoire Régional des analyses du sol (INSID) d’El Matmar (Wilaya de Relizaine).
48
3-1: Technique de coloration (Phillips et Hayman, 1970)
Les échantillons de racines sont rincés à l’eau courante, coupés en segments de 1cm de
longueur puis placées dans une solution de KOH à 10%, à 90° C pendant 1 heure afin de vider
le contenu cellulaire. Après plusieurs rinçages à l’eau distillée, les segments sont submergés
d’acide lactique à 10% pendant 10 minutes pour les blanchir et les acidifier.
Après un second rinçage à l’eau distillée, les segments sont colorés dans du bleu de
trypan (annexe 2) ou dans de la fuschine acide (annexe 2) pendant 1 heure à 90° C. Ils peuvent
être placés pendant une nuit dans du glycérol pur ou du lacto-glycérol (annexe 3) qui permet de
diluer le colorant non fixé et empêcher le dessèchement.
Cette série de traitements permet d’obtenir des racines pratiquement transparentes dans
lesquelles on observe les cellules corticales et le champignon coloré en bleu ou en rouge selon
le colorant employé.
F % = 100 (N–n0) / N
49
F : reflète l’importance de l’infection du système racinaire par des champignons
endomycorhiziens (% de fragments endomycorhizés).
Nous avons utilisé la méthode du nombre le plus probable dite MPN (Most Probable
Number) décrite par Alexander (1965). Le MPN est calculé après dilution des propagules du
sol (substrat naturel de culture) et leur piégeage par une plante-hôte (plante-test) à forte
dépendance endomycorhizienne.
Pour réaliser les essais, nous avons utilisé le sol provenant des deux stations d’étude.
Chaque sol est réparti en 2 lots, un lot naturel n’ayant subi aucun traitement et un sol
désinfecté. Ce dernier, a été humidifié à l’eau distillée puis stérilisé à l’autoclave 3 fois à
120°C, à 24 h d’intervalle (Porras Soriano et al. 2002). Après une durée d’une semaine, les
récipients contenant le sol ont été ouverts afin de laisser échapper les toxines volatiles.
Les essais ont été réalisés sur une plante-hôte mycotrophe, de la famille des
Caryophillacées qui est l’œillet d’Inde (Tagetes patulum L.). C’est une variété très naine de
couleur jaune citron. Elle présente un pouvoir mycotrophique élevé, un système racinaire fin et
50
dense, de même un bon taux de germination des graines et une bonne reprise des plantules au
repiquage.
Les graines d’œillet sont trempées dans de l’eau distillée stérile pendant 15 min pour
briser la tension superficielle. Elles sont ensuite, désinfectées pendant 15 min avec agitation
dans une solution à 10% d’hypochlorite de sodium à 12 degrés chlorométriques en présence de
300µl de Tween 20 (agent mouillant) qui facilite le contact du désinfectant avec les graines.
Les graines désinfectées sont ensuite rincées abondamment à l’eau distillée stérile et mises à
germer dans des cristallisoirs contenant de la vermiculite humidifiée et préalablement stérilisée
à l’autoclave à 120° C pendant 30 min. Les graines sont semées à quelques millimètres de
profondeur. Les cristallisoirs sont ensuite recouverts d’un film alimentaire désinfecté à l’alcool
à 95%, puis mises à l’étuve à 25° C pendant 3 à 4 jours. Cette période d’incubation est
suffisante pour la germination des graines.
Nous avons préparé une série de dilution de sol non désinfecté de 10-1 à 10-5 avec 5
répétitions par niveau de dilution du sol et une série témoin 10-0 contenant du sol non
désinfecté prélevé des deux stations d’étude (Fig. 20).
Les dilutions de sol non désinfecté ont été réalisées dans du substrat naturel désinfecté
et réparti dans des pots en plastique individuel dont le diamètre et la hauteur sont
respectivement de 6,5 et 9cm.
Après la levée des plantules d’œillet, les cristallisoirs sont ouverts et les plantules sont
repiquées dans les pots contenant chacun 200g de dilutions de sol. Les plantules d’œillet d’Inde
sont élevées en serre non climatisée et arrosées périodiquement à l’eau distillée.
Fig. 20: Méthode de dilution pour la détermination du nombre le plus probable (ND: Non désinfecté)
La méthode de calcul du MPN décrite par Alexander (1965) et basée sur l’utilisation de
la table de Cochran (1950), permet d’estimer la richesse du sol en propagules de champignons
endomycorhiziens à arbuscules.
51
Après 16 semaines de culture, les plants sont retirés de leurs substrats respectifs. Les
racines sont prélevées, traitées et colorées selon la méthode modifiée de Phillips et Haymann,
(1970). Les systèmes racinaires sont montés entre lame et lamelle dans du glycérol et observés
au microscope photonique. Un point d’entrée du champignon suffit pour que l’infection est
présente. On lui attribue la valeur (1), la valeur (0) est attribuée lorsqu’elle est totalement
absente. On dénombre pour chaque dilution le nombre de systèmes racinaires infectés et on
détermine la dernière dilution (P1) dans laquelle il y aura le maximum de plantes infectées
(P1≤5). Le nombre de plantes infectées dans les deux dilutions successives (P2 et P3) est ensuite
déterminé.
Le sol prélevé, est tout d’abord lavé à l’eau courante dans une série de 4 tamis de
mailles différentes (710, 62, 50 et 40 µm). Les tamisats sont recueillis dans des boîtes de Petri
et observés à l’aide d’une loupe stéréoscopique. Les spores sont récoltées une à une à l’aide
d’une pipette Pasteur très effilée puis montées entre lame et lamelle dans une goutte d’une
solution de montage le polyvinyl-lactoglycérol (PVLG) (annexe 6). Après polymérisation du
PVLG, la lamelle est scellée à l’aide du vernis à ongles transparent. Les lames ainsi préparées
sont soit observées au microscope photonique ou conservées à 4° C pour une identification
ultérieure des espèces endomycorhiziennes.
52
Etant donné la diversité des espèces fongiques endomycorhizogènes, nous avons essayé
d’identifier les genres de ces champignons en utilisant la clef de détermination des
Glomales [4].
7-1: Matériel végétal: Obtention des boutures herbacées d’olivier var. Sigoise.
Nous avons utilisé des boutures herbacées de la variété Sigoise d’olivier enracinées.
Leur phase de multiplication s’est déroulée dans une serre à nébulisation de la station de
l’ITAF de Boufarik - d’Alger (Fig. 21).
Les boutures prélevées des arbres sains ont été traitées avec une hormone de la
rhizogène (A.I.B. à une concentration de 4 000 p.p.m.). Ces boutures ont été ensuite placées en
serre à nébulisation sur des tables de multiplication contenant de la perlite et munies de câbles
chauffants, la température du substrat étant maintenue entre 23 et 25° C (Figs. 22 et 23).
53
Une photopériode de 18 heures a été obtenue grâce à un éclairage d’appoint. Un
système de nébulisation contrôlé par une minuterie émettait un nuage de gouttelettes d’eau
vaporisé pendant 6 secondes toutes les 10 minutes, et ce, de 7 heures du matin jusqu’à 21
heures le soir (ou selon la durée de l’éclairage naturelle en été). Pendant la nuit, une courte
vaporisation a été programmée afin de réhumidifier le feuillage des boutures. Le système de
nébulisation est arrêté à environ 45 jours après l’apparition des premières racines.
Fig.23: Disposition des boutures herbacées d’olivier sur les tables de multiplication contenant
de la perlite.
L’inoculum fongique utilisé est constitué d’un mélange de fragments de racines d’oignon,
infectées par des souches endomycorhizogènes indigènes du sol des oliveraies et d’un mélange
de substrat rhizosphérique de la culture d’oignon en pot, qui renferment des spores et du
mycélium.
Six jours après la mise en germination des graines, les jeunes plantules d’oignon ayant
atteint environ 3,5cm de hauteur sont prélevées et repiquées dans des pots contenant 200g de
sol. Trois séries d’expérience ont été effectuées.
- La première série (nommée A) consiste à repiquer les jeunes plantules d’oignon dans
des pots contenant du sol non stérile provenant des stations d’étude.
54
- La seconde série (nommée B) consiste à repiquer les plantules jeunes d’oignon dans
des pots contenant un mélange de terre stérile et de terre non stérile (V/V) provenant des
stations d’étude.
L’ensemble des pots de chaque série d’expérience est placé séparément dans des
plateaux en plastique afin d’éviter les contaminations entre les différents traitements. Les
jeunes plantules sont élevées dans une chambre de culture programmée: température de 25° C
avec 60 à 80% d’humidité et une photopériode de 16h.
Après quatre mois de culture, les plants d’oignon inoculés sont soigneusement déterrés
de leurs substrats, leurs racines sont délicatement et abondamment rincées à l’eau distillée
stérile. A partir de chaque série d’expérience, des plants d’oignon sont choisis au hasard et
partagés en 2 lots.
Un lot de racines est traité et coloré selon la méthode modifiée de Phillips et Haymann
(1970) puis les racines sont examinées au microscope photonique afin de contrôler la présence
de l’infection des champignons endomycorhizogènes indigènes.
Les racines du second lot de plants d’oignon mycorhizés issu de chaque série
d’expérience sont découpées en petits fragments de 0,5 à 1mm de longueur. Ces derniers
constituent l’inoculum pour l’inoculation des boutures herbacées enracinées d’olivier, variété
Sigoise.
L’inoculation des boutures herbacées d’olivier a été initiée après l’enracinement, nous
avons utilisé 45 boutures herbacées de la variété Sigoise enracinées et âgées d’environ 2 mois
(Fig. 24 a et b).
55
Les plants d’oliviers ont été transférés séparément dans des sachets de polyéthylène de
1 litre remplis de substrat stérile composé d’un mélange de sable et de tourbe (V/V) jusqu’à
mi-hauteur. Les plants sont ensuite répartis en trois groupes:
- dans le premier groupe: les plants sont inoculés avec l’inoculum provenant de l’expérience
de la série A;
- dans le deuxième groupe: les plants sont inoculés avec l’inoculum provenant de
l’expérience de la série B;
Après cinq mois de culture, l’infection et la colonisation des racines par les
champignons endomycorhizogènes indigènes est détectée par observation microscopique des
segments de racines de 1cm de long traités et colorés selon la méthode modifiée de Phillips et
Haymann, (1970), décrite précédemment.
1.1.1: Station A : Elle se situe dans la partie Est du périmètre irrigable du Sig. Le sol est
régulièrement sablo-limoneux, de couleur jaune-grisâtre. Sous l’effet des travaux aratoires, la
terre prend une structure grumeleuse qu’elle semble conserver assez bien. Ces terres sont moins
faciles à travailler. La perméabilité est suffisante et les résultats culturaux sont bons.
1.1.2: Station B : Dans l’ensemble, le sol est modérément léger et perméable de couleur
gris jaunâtre dû à une présence importante du limon et du sable fin. Les résultats culturaux sont
satisfaisants. Gaucher et Simonneau (1945) ont signalé la présence d’une couche d’argile
grisâtre ou brunâtre avec des inclusions salines dans le sous-sol dues à la présence d’une nappe
phréatique qui se maintient à 2 mètres de profondeur dont la salure assez modérée est tolérée
par les cultures et qui ne dépasse guère 6g de chlorure pour mille.
Les analyses physiques des deux échantillons de sol prélevés dans les stations (A et B)
montrent une large prédominance de sable par rapport aux autres éléments tels que les limons
et l’argile avec une texture fine (tableau 12). Les proportions varient modérément d’une station
à une autre.
Dans la station A, le pourcentage des sables (grossiers et fins) varie de 50 à 54%, par
contre celui des limons est de 30 à 35% alors que le pourcentage en argile est de 9 à 11%. Le
sol est sablo-limoneux avec une texture fine. En ce qui concerne la station B, le pourcentage
des sables (grossiers et fins) est situé entre 60 et 65%, par contre, celui des limons est de 30 à
57
32% et le pourcentage en argile est de 3 à 5 %. Ces résultats montrent que ce sol est sablo-
limoneux.
Les résultats enregistrés dans le tableau 13 relatifs à l’humidité du sol des deux stations
d’étude (A et B) sont respectivement de 21,8% et de 18,3%.
Tardieu et al. (1990) considèrent que l’humidité volumique utile (H.U.) sur les sols
limoneux ou argileux est constamment supérieure à 20% et Ben Rouïna et al. (1994) ont
signalé que la valeur de la capacité de rétention des sols sableux est constamment faible,
variant entre 1,5% au cours de la saison sèche et 12% lors de la saison pluvieuse. On peut donc
déduire que la capacité de rétention est moyenne pour les deux sols analysés avec une légère
différence ce qui confirment les résultats des analyses physiques du sol indiquant que les sols
sont sablo-limoneux.
Les travaux de Sieverding (1991) ont montré que la croissance des plants de sorgho non
mycorhizés, pour une humidité du sol correspondant à 50% de la capacité de rétention, est plus
faible que celle des plants mycorhizés à 10% de la capacité de rétention donc les conditions de
faible alimentation en eau chez les plantes mycorhizées augmentent l’infection des racines. Par
ailleurs, des réponses analogues ont été obtenues dans le cas des racines de trèfle (Trifolium
alexanderinum L.) inoculées par Glomus mosseae soumis à une contrainte hydrique sévère
(Meddich et al., 2000).
58
Tableau13: Teneur en humidité des stations (A,B).
(Laboratoire des travaux publics de l’Ouest – Oran, 2007).
Différents poids Echantillon Echantillon
de la station A de la station B
Les résultats des analyses chimiques des sols prélevés au niveau des deux stations
prospectées montrent une légère différence qui peut être considérée comme négligeable en
raison de la proximité des deux stations qui se trouvent dans le même périmètre et à une
distance d’environ 10 km.
Les deux échantillons de sol analysés (tableau 14), laissent apparaître le caractère
alcalin des sols dont le pH est compris entre 8,03 et 8,43. Les valeurs de la conductivité
électrique (Ce) (1,266 et 0,704 ms/cm) montrent que les sols n’ont pas atteint les deux
millisièmes selon l’échelle de Herrmann (1980). Les valeurs indiquent que les sols sont pauvres
en sel.
Les analyses du calcaire total et du calcaire actif (CaCO3) varient respectivement entre
17,83 et 18,25% et entre 5,56 et 5,37%. Sur la base des cinq (05) classes de teneur en calcaire
de Lozet et Mathieu (1990), nos résultats montrent que les sols sont moyennement calcaires, le
calcaire actif reste faible. Selon Calvet et Villemin (1986) un sol contenant plus de 60‰ est
considéré comme un sol calcaire. Par ailleurs Halitim (1988) et Djili et al. (1999) ont signalé
que l’ensemble du nord algérien est uniformément caractérisé par des sols calcaires.
59
La teneur en matière organique montre que le pourcentage est relativement faible,
compris entre 1,69 et 2,00%.
Tableau 14. Caractéristiques chimiques du sol des deux stations d’étude (A et B).
Echantillon pH Ce l/g Calcaire Calcaire Matière Azote P2O5
ms/cm total actif organique total assimilable
% % % ‰ ppm
(0,09%) (0,008%)
(0,14%) (0,02%)
Selon Michel-Rozales et Valdés (1996) et Uhlmann et al. (2006), les facteurs abiotiques
sont connus pour leur influence sur l’intensité de l’infection mycorhizienne et la production des
spores dans le sol.
D’après Callot, (1999), dans les milieux alcalins, le pH est très élevé (pH > 8,5), le
développement des champignons est défavorable mais dans la racine, le milieu reste plus acide.
Sentenac et Grignon (1987) ont montré qu’il existe des différences importantes de pH entre le
milieu externe et le milieu interne de la racine. Des pH de 3,5 ont été mesurés entre les parois
du cortex de la racine alors que le milieu externe évoluait entre 4,8 et 8. Le cortex de la racine
constitue un micro-environnement acide, plus favorable au développement des mycéliums
endomycorhiziens qui colonisent les racines pour compléter leurs cycles de vie et y vivre. Ainsi
la nature biotrophique de ces champignons le rend plus résistant aux variations du pH dans le
sol (Fortin et al., 2002).
Par ailleurs, Pons et Gianinazzi-Pearson (1984) ont montré que les variations du pH du
milieu n’ont aucune influence sur la germination des spores ainsi que sur la croissance des
hyphes chez Glomus epigaeus et Glomus margarita, par contre chez le genre Glomus mosseae,
la germination des spores et la croissance des hyphes sont faibles en milieu acide (pH 5,8) et
optimales en milieu neutre ou alcalin.
60
Selon Aikio et Ruotsalainen (2002), les plantes apparaissent plus sensibles aux variations
de la concentration en éléments nutritifs du sol.
En ce qui concerne la matière organique, celle-ci agit sur la fertilité du sol (Brabant et al.,
2000), notamment au niveau de la fourniture, principalement en azote minéral, en soufre et en
particulier en phosphore assimilable par les plantes et cela via les activités des populations
microbiennes (Chaussod, 1996). Ainsi, la présence d’une quantité suffisante de matière
organique dans le sol, induira après sa minéralisation une suffisance en éléments minéraux pour
les plantes et par conséquent, empêchera l’établissement de la symbiose mycorhizienne (Smith
et Read, 1997 ; Bornhofen et Lattaud, 2007). Mechri et al. (2008) ont montré qu’un apport
élevé en matière organique sous forme de déchets d’olivier récupérés du moulin, affecte en
même temps les paramètres physiologiques de l’olivier et le taux d’infection
endomycorhizienne des racines. Par ailleurs Caravana et al. (2002) ont signalé que la fréquence
de la colonisation des racines de l’Olea europea spp. sylvestris cultivé sur un substrat de
culture dépourvu de matière organique était considérablement élevée à ceux avec apport en
matière organique.
Selon Le Tacon (1985), l’élément phosphore, lorsqu’il se trouve en quantité élevée dans
le sol, provoque une diminution des glucides dans les racines et par conséquent les
champignons symbiotiques ne peuvent plus s’alimenter en composés carbonés et disparaissent.
Par contre, la carence en phosphore induit la pénétration du mycélium à l’intérieur des cellules
corticales de l’hôte; l’infection intracellulaire est alors indispensable au bon fonctionnement de
la symbiose (Fortas et Chevalier, 1992b).
61
phosphatée. Par ailleurs, Sanginga et al. (2000) ont montré que le dolique de Chine (Vigna
unguiculata) se développe rapidement et augmente la fixation d’azote dans les sols pauvres en
phosphore, alors que l’infection est réduite par la fertilisation avec le phosphore (Abbott et al.,
1984). Les travaux de Sow et al. (2008) ont révélé que les plantes d’oignon (Allim cepa L.)
inoculées avec Glomus fasciculatum cultivées sur un sol pauvre en matières organiques et en
phosphore assimilable, présente un pourcentage de mycorhization élevé de 85 à 93% et une
augmentation significative du rendement, du calibre et du poids moyen des bulbes d’oignon
comparativement aux plantes non inoculées et fertilisées.
Par ailleurs, Huguenin (1982) a montré que certaines espèces végétales comme
Casuarina equisetifolia endomycorhizées, apparaissent comme une espèce précieuse pour la
fixation et la mise en valeur de certains sols marginaux tels que les sols dunaires des milieux
tropicaux qui se manifestent par des déficiences en azote et en phosphore. De même, Nouaϊm et
Chaussod (1996) ont signalé le rôle des champignons mycorhiziens dans les sols pauvres ou
affectés par la sécheresse.
Requena et al. (2006) ont mentionné que les plantes mycorhizées se développent plus
facilement dans les ecosystèmes arides où les milieux sont nettement carencés en éléments
nutritifs.
En comparant nos résultats avec les différents travaux des auteurs cités précédemment,
on peut déduire que les sols analysés sont favorables à la prolifération des champignons
endomycorhizogènes et à l’établissement d’une symbiose endomycorhizienne avec la variété
Sigoise d’olivier.
Les analyses des échantillons de racines d’olivier var. Sigoise, effectuées sur les oliviers
âgés de 3, 6, 15 et 100 ans des deux stations d’études, ont montré une intense vie symbiotique
des champignons endomycorhiziens quel que soit l’âge des arbres et les saisons de
62
prélèvement. La fréquence (F%) de l’infection est importante pour les deux saisons de
prélèvement, 80 à 100% pour le mois de janvier et de 98 à 100% le mois de mai avec une
différence négligeable de 18% (tableau 15). Les mêmes résultats ont été observés sur okoumé
(Aucoumea klaineana P.) au Cameroun, dont le taux de mycorhization était élevé et cela
indépendamment de l’âge des arbres (Onguene, 2002).
De nombreux travaux ont montré que les plantes cultivées dans les écosystèmes semi-
arides et arides sont plus dépendantes des champignons endomycorhiziens à arbuscules (Stutz
et al., 2000 ; Wubet et al., 2003 ; Tao et Zhiwei, 2005).
Nos résultats laissent apparaître que les paramètres pédoclimatiques qui favorisent
l’établissement de la symbiose endomycorhizienne chez l’olivier sont: une faible pluviométrie
en janvier (17,7mm) et en mai (0,8mm) (fig.17) et une température moyenne maximale
respectivement de 18 et de 22,5°C (fig. 19) et la composition physico-chimique du sol
rhizosphérique qui est pauvre en phosphore et en azote (Tableau 15). Par ailleurs, des résultats
analogues ont été obtenus pendant les périodes sèches sur les racines mycorhizées d’Eucalyptus
du nord de l’Algérie (Adjoud-Sadadou et Halli-Hargas, 2008) et du palmier dattier cultivé à
Tafilalet dont les racines ont été prélevées pendant le mois d’avril (Bouamri et al., 2006).
Nouaϊm et Chaussod (1996) et Onguene (2002), ont montré que dans les zones semi-
arides et arides, où les sols sont souvent pauvres en éléments nutritifs en particulier en azote et
63
en phosphore et où la période sèche peut se prolonger pendant plusieurs mois, la croissance des
plantes dépend fortement de la symbiose mycorhizienne.
2-2: Mise en évidence de la colonisation des racines de l’olivier par les champignons
endomycorhizogènes:
Les racines prélevées sur des arbres âgés de 3, 6, 15 et 100ans, ont montré la présence de
structures arbusculaires qui sont difficilement discernables surtout lorsqu’elles sont en phase de
sénescence. Les observations microscopiques des mêmes fragments racinaires révèlent une
présence importante de vésicules de forme variable et quelques pelotons d’hyphes; ces
structures se forment généralement qu’à la sénescence des arbuscules.
64
l’infection de la plante (Brundrett et al., 1999). Les hyphes présentent un diamètre d’environ
20µm et une épaisseur de 3µm (Plenchette, 2005).
Les hyphes intraradiculaires ont également été observés dans les racines des arbres
d’olivier. Ils sont soit inter-cellulaires (Figs. 26, 27 et 28) (l’hyphe se développant entre les
parois des cellules adjacentes dans l’apoplasme) ou intra-cellulaires (l’hyphe pénètre la cellule
et se développe à l’intérieur) (Dalpé, 2004; Plenchette, 2005). Ces hyphes peuvent développer
plus tard différentes structures:
- Les arbuscules intracellulaires: Ces structures ont l’apparence d’un arbre, et se forment
uniquement à l’intérieur des cellules (Fig. 26) entre la paroi et la membrane cytoplasmique
(Brundrett, 1999). Ils sont constitués par l’embranchement et la réduction dichotomique, formé
de tronc dont, une prolifération des hyphes très fins, formés sur l’extrémité des hyphes
(Brundrett, 1999; Plenchette, 2005). Les arbuscules sont des hyphes très ramifiées, qui
atteignent parfois moins d’un micron de diamètre (Brundrett, 1999). Leur début de formation
est approximativement 2 jours après pénétration du champignon dans la racine et leur moyenne
de vie peut atteindre quelques jours (2 à 15 jours) (Harley, 1986; Brundrett et al., 1999). Les
arbuscules sont considérés comme la principale interface d’échange de minéraux et de
nutriments entre la plante–hôte et le champignon (Boullard, 1957 et 1968 ; Gianinazzi-Pearson
et Gianinazzi, 1983 ; Brundrett et al., 1999).
- Les vésicules sont plutôt des renflements sphériques ou ovoïdes qui peuvent être intra
ou inter-cellulaires (Fig. 27 a et b).
Leur présence traduit l’efficacité de la symbiose, Ils ont un rôle d’entreposage de lipides,
de potassium, de calcium et de magnésium (Boullard, 1968) et peuvent développer des couches
épaisses dans les racines les plus anciennes (Brundrett et al., 1999). Leur rôle reste toujours
hypothétique ; elles sont considérées comme des structures de survie; de réserve ou des organes
de reproduction (Boullard, 1990). La structure des vésicules change chez les différents genres
de Glomaceae. La présence des vésicules est signe d’une colonisation ancienne (Brundrett et
al., 1999).
- Les enroulements intra-cellulaires: sont parfois présents à l’intérieur des cellules les
plus externes du parenchyme corticale (Fig. 28); leur paroi est épaisse et stratifiée (Brundrett,
1999).
65
Ap: Appressorium; C: Cortex.
Fig. 28: Endomycorhize montrant les enroulement et des hyphes intracellulires (GX1600).
C: Cortex; En: enroulement.
3: Diversité des spores des espèces fongiques CMA indigènes du sol rhizosphérique de la
variété Sigoise d’olivier
A partir de 200 gr de sol prélevé de la rhizosphère des racines des oliviers, nous avons
isolé un nombre significatif de spores selon la technique du tamisage humide décrite par
Brundrett et al. (1996) .Selon la taille des mailles des tamis utilisés pour le tamisage humide,
les dimensions des spores sont comprises entre 63 à 710 µm. Leurs morphologies sont
variables, elles peuvent être irrégulières, sphériques, ovoïdes, ovoïdes légèrement allongées.
Les spores sont de couleurs variables allant du transparent au plus sombre (vert clair, jaune pâle
au jaune doré, orange jaunâtre, orange, marron claire au marron foncée …), certaines sont
portées par un suspenseur de dimension et de forme variables, rattachées à un réseau de
filaments coenocytiques ramifiés blancs à jaune pâle ou encore libres dans le sol (Fig. 29,
illustrations 1 à 22).
Quelques espèces produisent des spores contenues dans des sporocarpes (Fig. 30;
illustartions de A à F).
Selon Brundrett (1999), la paroi des spores varie selon l’espèce et l’âge de la spore, elle
peut être granuleuse, mince et unique ou bien formée de deux ou plusieurs couches séparables
et souvent laminée, d’épaisseur variable.
Ces différents caractères morphologiques, nous ont permis d’effectuer une identification
préliminaire des genres de l’ordre des Glomales en utilisant une clef d’identification des
Glomales [4].
66
séparant le contenu de la spore de celui de l’hyphe fait penser au genre Glomus sp. Notons que
ce genre est représenté par de nombreuses espèces dont les spores se différencient par leur
couleur, leur taille et épaisseur de leur paroi. Parfois, ils sont regroupés en grappes reliées par
un mycélium (Fig. 31, illusatrations 1 à 8)
La présence de spores portées par un hyphe dont l’extrémité est en forme d’entonnoir
qui se résorbe vite et se détache souvent de la spore fait penser au genre Acaulospora sp. (Fig.
32, illustrations 1 à 6).
Ainsi que des spores portées par un suspenseur bulbeux correspondant au genre
Gigaspora sp. (Fig.33 a, b).
Par ailleurs, nous avons aussi observé des spores en germination (Fig. 34; illustration de
A à D).
Ces genres sont présents dans la plupart des sols rhizosphériques de l’olivier. La densité
des spores endomycorhizogènes est relativement élevée et importante.
Toutefois, nous avons remarqué une prédominance du genre Glomus sp.qui est
représenté par plusieurs espèces. En effet, de nombreux auteurs signalent la prédominance des
Glomus dans la majorité des écosystèmes (Meddad-Hamza et al., 2005; Beddiar et al., 2007;
Beddiar et al., 2008).
Ainsi, nous avons tenté de reconnaître trois genres de champignons CMA indigènes aux
sols étudiés sans prétendre les avoir identifier exactement sur la base des critères
morphologiques qui sont souvent réduits et variables selon l’âge de la spore et les conditions du
milieu environnemental (Rosendahl et al. 1989). D’autres études sont nécessaires pour appuyer
les observations faites au microscope photonique.
67
Fig. 33 Spores d’Acaulospora sp.
- (Illustrations 1 à 4): Spores isolées d’ Acaulospora sp. avec un suspenseur.
- (Illustrations 5 et 6): Spore isolée d’Acaulospora sp. avec hyphe qui se résorbe.
4: Le pouvoir endomycorhizogène
Tg du sol (PEM)
Tg
Après 16 semaines de culture, les plants d’œillet d’Inde présentent une croissance
Dr Tgont révélé une
relativement élevée (Fig. 36). Les observations au microscope photonique
colonisation
A intense du système racinaire des plants quelle que soit la dilution.
Les résultats obtenus après le calcul du nombre le plus probable par la méthode
Alexander (1965), donnent une estimation de la richesse en propagules de champignons
mycorhiziens à vésicules et arbuscules:
- MPN= 7000 propagules par Kg avec un intervalle de confiance à 95% de 0,42 et 4,62
dans le sol de la station d’étude (A), comprenant les vergers âgés de 3 ans et de 6 ans.
- MPN= 8500 propagules par Kg avec un intervalle de confiance à 95% de 0,52 et 5,61
dans le sol de la station d’étude (B) comprenant les vergers âgés de 15 ans et de 100 ans.
Ces résultats indiquent que les sols des deux stations d’étude (A et B) sont riches en
propagules mycorhiziens arbusculaires viables.
Des travaux antérieurs ont montré que le potentiel infectieux des champignons
mycorhiziens arbusculaires est plus élevé dans les sols pauvres en phosphore assimilable
(Plenchette et al., 1983; Plenchette et Fardeau, 1988; Sieverding, 1991; Diop, 1996), ce qui est
en accord avec nos résultats.
Certains auteurs ont mentionné que l’Olea europea possède un niveau mycotrophique
élevé (Azcόn-Aguilar et al., 2003; Caravaca et al., 2005). Dans le même contexte Requena et
al. (1996) ont montré que le niveau élevé de mycotrophie de l’olivier améliore la capacité de
68
développement des propagules des endomycorhizes à arbuscules dans la rhizosphère, ce qui
enrichit le sol en propagules viables capables d’engendrer de nouvelles infections racinaires.
Azcόn-Aguilar et al. (2003) ont aussi démontré que l’inoculation endomycorhizienne des
boutures d’olivier augmente significativement le nombre de propagules endomycorhiziens
infectieux dans le sol.
Par ailleurs, Plenchette (2005) ont signalé que la réponse des plantes à la mycorhization
est non seulement fonction de l’espèce de champignon mycorhizien mais également de la
mycotrophie de la plante hôte ce qui favorise une augmentation du potentiel infectieux
mycorhizogène du sol. Dans le même contexte, il a mentionné que le potentiel infectieux
mycorhizogène d’un sol caractérise non seulement la population de champignons
endomycorhiziens présents dans le sol sous forme de spores, de mycélium et de morceaux de
mycorhizes, mais aussi le fait que cette population est apte à former des mycorhizes dans les
conditions du sol en question. (Plenchette et Perrin., 1989; Plenchette, 2005).
5-1: Mise en évidence de l’infection des boutures enracinées de la variété Sigoise d’olivier
L’examen des systèmes racinaires des boutures d’olivier inoculées par des fragments de
racines d’oignons et de substrat infecté par les champignons endomycorhiziens à arbuscules
révèle, après 5 mois de culture (Fig. 37 a et b), la présence d’une colonisation racinaire par les
champignons endomycorhiziens dans les séries A, B et C.
Les observations microscopiques montrent que les mycorhizes sont identiques à celles
observées dans des conditions naturelles. Nous avons ainsi observé:
- la présence d’un appressorium (Fig. 38), qui est considérée comme la première étape de
l’infection de la plante-hôte par le champignon endomycorhizien (Brundrett et al., 1999);
69
Fig. 38: Pénétration du champignon endomycorhizien dans la racine avec formation
d’appressorium (GX640).
Ap: Appressorium; C: Cortex; HyI: Hyphe entercelullaire; HyEr: Hyphe extraracinaire
- des hyphes intracellulaires, avec la présence parfois des enroulements et des vésicules inter et
intracellulaires (Figs. 39 et 40).
Fig. 39: Hyphes intracelullaire dans des cellules corticales des racines de l’olivier (GX1600).
C: Cortex; En: Enroulement; HyEc: Hyphe extracelullaire; HyIc: Hyphe intracelullaire.
Fig. 40: Endomycorhize représentant des enroulements dans les cellules corticales
des racines de l’olivier (GX1600).
C: Cortex; En: Enroulement.
La croissance des boutures d’olivier, après 5 mois de culture dans des conditions
contrôlées, a été estimée par 4 paramètres:
70
- la hauteur de la partie aérienne (Fig. 44);
- le nombre de tiges (Fig. 45);
- et le nombre des feuilles (Fig. 46).
Fig. 43: Estimation de la longueur des racines des boutures d’olivier mycorhizées.
Les résultats obtenus montrent que la mycorhization favorise la croissance des boutures
par rapport aux témoins. Cette différence est surtout liée à une importante augmentation du
chevelu racinaire que l’on observe sur les plants inoculés (Fig. 47).
En conclusion, on peut dire que nos résultats rejoignent ceux et Beddiar et al. (2008),
qui ont montré des différences significatives des paramètres de croissance et de la fréquence de
la colonisation endomycorhizienne dans les racines de l’oléastre (Olea oleaster Hoofg. et
Link.) par rapport aux plants témoins. Ainsi que ceux, de Porras Piedra et al. (2005) qui ont
montré les avantages qu’offre l’inoculation des boutures semi-ligneuses de la variété
71
Cornicabra d’olivier, obtenues par multiplication sous nébulisation, sur le développement des
jeunes plants.
Par ailleurs, Azcón-Aguilar et al. (2003) ont également montré que les racines des
boutures d’olivier maintenues en conditions contrôlées sont capables d’entrer en symbiose avec
des champignons mycorhizogènes dans un délai relativement court. La spécificité de ces
associations est conservée puisque seuls les champignons formant des mycorhizes dans des
conditions naturelles se sont associés aux racines des boutures préalablement enracinées.
Fig. 48: Diversité morphologique des spores des espèces de champignons endomycorhiziens
arbusculaires isolés du tamisat de culture des boutures d’oliviers.
72
CONCLUSION & PERSPECTIVES
Très peu de travaux portant sur la mycorhization des espèces ligneuses d’olivier, au
cours de la phase de multiplication végétative, ont été rapportés dans la littérature scientifique
jusqu’à présent. Notre étude a porté sur en la recherche de champignons endomycorhiziens à
arbuscules (MA) associés à la variété Sigoise d’olivier (Olea europea L.), cultivée dans deux
stations situées dans la région de Sig (Nord-Ouest de l’Algérie).
Par ailleurs, les analyses chimiques ont montré que les sols sont à caractère calcaire,
alcalin (pH 8,03 à 8,43), pauvres en sel, en azote (0,09 à 0,14%) et en phosphore (0.008% à
0.02%). Leur teneur en matière organique est relativement faible (1,69 à 2,00%).
Les examens microscopiques des fragments de racines de la variété Sigoise d’olivier ont
révélé la présence, dans tous les échantillons racinaires, des structures caractéristiques des
endomycorhizes arbusculaires: des arbuscules, des vésicules et des pelotons et cela
indépendamment de l’âge et de la saison de prélèvement des échantillons.
Le taux d’infection des racines par les endomycorhizes à arbuscules est très élevé (plus
de 80%) pour tous les oliviers étudiés, indiquant le caractère mycotrophique de l’espèce
végétale.
L’étude du pouvoir endomycorhizogène (PEM) du sol des deux stations d’étude a mis
en évidence la richesse de ces sols en propagules de champignons endomycorhiziens à
vésicules et arbuscules. Le nombre de propagules endomycorhiziens infectieux dans les sols est
élevé: MPN= 7000 propagules par Kg de sol pour la station A et de 8500 pour la station B.
Ainsi, notre présent travail a permis d’apporter des connaissances complémentaires sur
la mycorhization contrôlée des boutures herbacées d’olivier et ouvre d’intéressantes
perspectives pour appliquer cette biotechnologie à la production de plants d’olivier en
pépinière.
Par ailleurs, on peut espérer que l’inoculation des boutures d’olivier avec des
champignons endomycorhiziens à vésicules et à arbuscules appropriés et isolés de différents
sols sur le territoire national, améliore la survie des plants après leurs sorties de la serre à
nébulisation et pendant leur acclimatation en pépinière.
74
Il serait également intéressant:
ANNEXES
• Phénol 100ml
• Phénol 100ml
75
Annexe 3 : Lactophénol (Langeron, 1952) :
• Acide lactique 1g
• Glycérol 2g
• Phénol pur 1g
• Eau distillée 1g
76
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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