Algèbre 01 Exercices Corr 02

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Exercices - Polynômes : énoncé

Opérations sur les polynômes

Exercice 1 - Carré - L1/Math Sup - ?


Soient a, b des réels, et P (X) = X 4 + 2aX 3 + bX 2 + 2X + 1. Pour quelles valeurs de a et b
le polynôme P est-il le carré d’un polynôme de R[X] ?
Exercice 2 - Quelques équations - L1/Math Sup - ?
Résoudre les équations suivantes, où l’inconnue est un polynôme P de R[X] :

1. P (X 2 ) = (X 2 + 1)P (X) 2. P 02 = 4P
3. P ◦ P = P.

Division euclidienne

Exercice 3 - En pratique ! - L1/Math Sup - ?


Calculer le quotient et le reste de la division euclidienne de
1. X 4 + 5X 3 + 12X 2 + 19X − 7 par X 2 + 3X − 1 ;
2. X 4 − 4X 3 − 9X 2 + 27X + 38 par X 2 − X − 7 ;
3. X 5 − X 2 + 2 par X 2 + 1.

Exercice 4 - Reste de la division euclidienne - L1/Math Sup - ?


Quel est le reste de la division euclidienne de (X + 1)n − X n − 1 par

1. X 2 − 3X + 2 2. X 2 + X + 1 3. X 2 − 2X + 1.

Exercice 5 - Ils divisent ! - L1/Math Sup - ?


Démontrer que
1. X n+1 cos (n − 1)θ − X n cos(nθ) − X cos θ + 1 est divisible par X 2 − 2X cos θ + 1 ;


2. nX n+1 − (n + 1)X n + 1 est divisible par (X − 1)2 .

Exercice 6 - A paramètre - L1/Math Sup - ??


Donner une condition nécessaire et suffisante sur (λ, µ) ∈ C2 pour que X 2 + 2 divise X 4 +
X3 + λX 2 + µX + 2.
Exercice 7 - Divisibilité et composition - L1/Math Sup - ??
Soient A, B, P ∈ K[X] avec P non-constant. On suppose que A ◦ P |B ◦ P . En déduire que
A|B.
Exercice 8 - Un reste - L1/Math Sup - ???
Soient n, p deux entiers naturels non nuls et soit P (X) = nk=0 ak X k un polynôme de C[X].
P

Pour chaque k ∈ {0, . . . , n}, on note rk le reste de la division euclidienne de k par p. Démontrer
que le reste de la division euclidienne de P par X p − 1 est le polynôme R(X) = nk=0 ak X rk .
P

Arithmétique

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Exercices - Polynômes : énoncé

Exercice 9 - Calcul de pgcd - Math Sup/L1 - ?


Déterminer les pgcd suivants :
1. P (X) = X 4 − 3X 3 + X 2 + 4 et Q(X) = X 3 − 3X 2 + 3X − 2 ;
2. P (X) = X 5 − X 4 + 2X 3 − 2X 2 + 2X − 1 et Q(X) = X 5 − X 4 + 2X 2 − 2X + 1.

Exercice 10 - Équation de Bezout - L1/Math Sup - ?


Trouver deux polynômes U et V de R[X] tels que AU + BV = 1, où A(X) = X 7 − X − 1
et B(X) = X 5 − 1.
Exercice 11 - Polynômes ayant un facteur commun - Math Sup/L1 - ?
Soient P et Q des polynômes de C[X] non constants. Montrer que P et Q ont un facteur
commun si, et seulement si, il existe A, B ∈ C[X], A 6= 0, B 6= 0, tels que AP = BQ et
deg(A) < deg(Q), deg(B) < deg(P ).
Exercice 12 - Equation de congruence - Math Sup/L1/L3 - ??
Déterminer les polynômes P ∈ R3 [X] tels que (X − 1)2 divise P (X) + 1 et (X + 1)2 divise
P (X) − 1.
Exercice 13 - Pgcd de deux polynômes - Math Sup/Math Spé/L2 - ???
Soit n, m ≥ 1. Déterminer le pgcd de X n − 1 et X m − 1.

Racines

Exercice 14 - Somme des racines - L1/Math Sup - ?


Soit P ∈ C[X]. On note, pour p < n, up la somme des racines de P (p) . Démontrer que
u0 , . . . , un−1 forme une progression arithmétique.
Exercice 15 - Déterminer les racines sachant que... - L1/Math Sup - ?
Dans cet exercice, on souhaite déterminer toutes les racines de polynômes de degré 3 ou 4
connaissant des informations sur ces racines.
1. Soit P (X) = X 3 − 8X 2 + 23X − 28. Déterminer les racines de P sachant que la somme
de deux des racines est égale à la troisième.
2. Soit Q(X) = X 4 +12X −5. On note x1 , x2 , x3 , x4 les racines de Q. On sait que x1 +x2 = 4.
(a) Déterminer la valeur de x1 x2 , x3 x4 et x3 + x4 .
(b) En déduire les valeurs des racines.

Exercice 16 - Racines rationnelles - L1/Math Sup - ?


Soit P (X) = an X n + · · · + a0 un polynômes à coefficients dans Z, avec an 6= 0 et a0 6= 0.
On suppose que P admet une racine rationnelle p/q avec p ∧ q = 1. Démontrer que p|a0 et que
q|an . Le polynôme P (X) = X 5 − X 2 + 1 admet-il des racines dans Q ?
Exercice 17 - Avec le théorème de Rolle - L1/Math Sup - ?
Soit P un polynôme de R[X] de degré n ayant n racines réelles distinctes.
1. Démontrer que toutes les racines de P 0 sont réelles.
2. En déduire que le polynôme P 2 + 1 n’admet que des racines simples.
3. Reprendre les questions si l’on suppose simplement que toutes les racines de P sont réelles.

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Exercices - Polynômes : énoncé

Exercice 18 - Isobarycentre - L1/Math Sup - ?


Soit P un polynôme de Cn [X]. Soient α1 , . . . , αn les racines de P , d’images respectives dans
le plan complexe A1 , . . . , An . Soient β1 , . . . , βn−1 les racines de P 0 , d’images respectives dans le
plan complexe B1 , . . . , Bn−1 .
1. Montrer que les familles de points (A1 , . . . , An ) et (B1 , . . . , Bn−1 ) ont même isobarycentre.
2. Quelle est l’image de la racine de P (n−1) .

Exercice 19 - Condition pour que... - L1/Math Sup - ??

1. Soit P (X) = 2X 3 − X 2 − 7X + λ, où λ est tel que la somme de deux racines de P vaut
1. Déterminer la troisième racine. En déduire la valeur de λ.
2. Soit Q(X) = X 3 − 7X + µ où µ est tel que l’une des racines de Q soit le double d’une
autre. Déterminer les valeurs possibles des racines de Q, puis déterminer les valeurs de µ
pour lesquelles cette condition est possible.

Exercice 20 - Équation - L1/Math Sup - ??


2
Déterminer tous les polynômes P ∈ R[X] vérifiant P (0) = 0 et P (X 2 + 1) = P (X) + 1.
Exercice 21 - Équations - L1/Math Sup - ???

1. Soit P ∈ R[X] vérifiant P (X 2 ) = P (X − 1)P (X + 1).


(a) Démontrer que si z est racine de P , il existe une racine de P de module supérieur
strict à z.
(b) En déduire les polynômes P ∈ R[X] solutions.
2. Soit P ∈ R[X]\{0} vérifiant P (X 2 ) = P (X)P (X + 1).
(a) Démontrer que si z est racine de P , alors z = j ou z = j 2 .
(b) En déduire les polynômes P ∈ R[X] solution.

Exercice 22 - Exponentiel ! - L1/Math Sup - ???


Pn Xk
Soit, pour n ≥ 0, Pn (X) = k=0 k! .
1. Démontrer que Pn admet n racines simples complexes.
2. Démontrer que, si n est pair, une et une seule de ces racines est réelle, et que si n est pair,
aucune des racines n’est réelle.

Exercice 23 - Polynômes à valeurs rationnelles - L2/Math Spé/Oral Mines - ???


Soit P ∈ C[X] tel que, pour tout q ∈ Q, on a P (q) ∈ Q. Montrer que P ∈ Q[X].

Décomposition en produits d’irréductibles

Exercice 24 - Décomposer ! - L1/Math Sup - ?


Décomposer en produits d’irréductibles de R[X] les polynômes suivants :

1. X 4 + 1 2. X 8 − 1 3. (X 2 − X + 1)2 + 1

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Exercices - Polynômes : énoncé

Exercice 25 - Décomposer ! - L1/Math Sup - ?


Soit P le polynôme X 4 − 6X 3 + 9X 2 + 9.
1. Décomposer X 4 − 6X 3 + 9X 2 en produit de facteurs irréductibles dans R[X].
2. En déduire une décomposition de P en produit de facteurs irréductibles dans C[X], puis
dans R[X].

Exercice 26 - Informations sur les racines - L1/Math Sup - ?


Factoriser le polynôme 8X 3 − 12X 2 − 2X + 3 sachant que ses racines sont en progression
arithmérique.
Exercice 27 - Factorisation simultanée ! - L1/Math Sup - ?
On considère les deux polynômes suivants :

P (X) = X 3 − 9X 2 + 26X − 24 et Q(X) = X 3 − 7X 2 + 7X + 15.

Décomposer ces deux polynômes en produits d’irréductibles de R[X], sachant qu’ils ont une
racine commune.
Exercice 28 - De grand degré ! - L1/Math Sup - ?
Décomposer en produits d’irréductibles de C[X] le polynôme P (X) = X 9 + X 6 + X 3 + 1.
Exercice 29 - Tout polynôme positif est somme de deux carrés - L1/Math Sup/Oral
Centrale - ??
On note
S = {P ∈ R[X]; ∃P1 , P2 ∈ R[X]; P = P12 + P22 }.
1. Montrer que S est stable par produit. On pourra considérer l’application φ : C[X] → R[X],
P 7→ P P̄ .
2. Soit P ∈ R[X] tel que P (x) ≥ 0 pour tout x ∈ R. Montrer qu’il existe A, B ∈ R[X] tels
que P = A2 + B 2 .

Formule de Taylor

Exercice 30 - - Math Sup/Oral Centrale - ???


Déterminer les polynômes P de degré supérieur ou égal à 1 et tels que P 0 |P .

Familles de polynômes

Exercice 31 - Polynômes de Legendre - Math. Sup - ?


(n)
On appelle polynômes de Legendre les polynômes Pn = (X 2 − 1)n . Calculer le degré de
Pn et son coefficient dominant. Montrer que Pn s’annule exactement en n point deux à deux
distincts de ] − 1, 1[.

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Exercices - Polynômes : corrigé

Opérations sur les polynômes

Exercice 1 - Carré - L1/Math Sup - ?


Si P = Q2 est le carré d’un polynôme, alors Q est nécessairement de degré 2, et son coefficient
dominant est égal à 1. On peut donc écrire Q(X) = X 2 + cX + d. On a alors

Q2 (X) = X 4 + cX 3 + (d + c2 )X 2 + dcX + d2 .

Par identification, on doit avoir 2c = 2a, 2d + c2 = b, 2cd = 2 et d2 = 1. On trouve donc c = a


et d = ±1. Si d = 1, alors c = 1, et donc a = 1 et b = 3. Si d = −1, alors c = −1, a = −1 et
b = −1. Les deux solutions sont donc

P1 (X) = X 4 + 2X 3 + 3X 2 + 2X + 1 = (X 2 + X + 1)2
P2 (X) = X 4 − 2X 3 − X 2 + 2X + 1 = (X 2 − X − 1)2 .

Exercice 2 - Quelques équations - L1/Math Sup - ?

1. Le polynôme nul est évidemment solution. Sinon, si P est solution, alors on a

2 deg(P ) = deg(P ) + 2

ce qui prouve que deg(P ) doit être égal à 2. Maintenant, si P (X) = aX 2 + bX + c, alors

P (X 2 ) = aX 4 + bX 2 + c
(X 2 + 1)P (X) = aX 4 + bX 3 + (a + c)X 2 + bX + c.

On en déduit que b = 0, puisque a + c = 0. Les solutions sont donc les polynômes qui
s’écrivent P (X) = a(X 2 − 1), a ∈ R.
2. Là encore, le polynôme nul est solution, et c’est la seule solution constante. Par ailleurs,
si P est une solution non constante, alors son degré vérifie l’équation

2(deg(P ) − 1) = deg(P )

ce qui entraîne que deg(P ) = 2. Maintenant, si P (X) = aX 2 + bX + c, alors

P 02 = (2aX + b)2 = 4a2 X 2 + 4abX + b2


4P = 4aX 2 + 4bX + 4c.

Ceci entraîne a2 = a, donc a = 1 (le polynôme est de degré 2, a 6= 0), puis c = b2 /4. Les
polynômes solutions sont donc le polynôme nul et les polynômes P (X) = X 2 + bX + b2 /4,
avec b ∈ R.
3. Tous les polynômes constants sont solutions. Si P est une solution qui n’est pas le poly-
nôme constant, alors
2 deg(P ) = deg(P )

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Exercices - Polynômes : corrigé

et donc deg(P ) = 1. Maintenant, si P (X) = aX + b, alors

P ◦ P (X) = a(aX + b) + b = a2 X + (ab + b)


P (X) = aX + b.

On doit donc avoir a2 = a, soit a = 1 (le degré est exactement 1), et ab = 0, soit b = 0.
Finalement, on trouve que les solutions sont les polynômes constants et le polynôme
P (X) = X.

Division euclidienne

Exercice 3 - En pratique ! - L1/Math Sup - ?


On trouve les résultats suivants :
1. Le quotient est X 2 + 2X + 7, le reste est nul ;
2. Le quotient est X 2 − 3X − 5, le reste est X + 3 ;
3. Le quotient est X 3 − X − 1, le reste est X + 3.

Exercice 4 - Reste de la division euclidienne - L1/Math Sup - ?

1. La méthode pour ce type d’exercice est toujours la même. On commence par écrire a
priori le résultat de la division euclidienne, par exemple pour le premier polynôme :

(X + 1)n − X n − 1 = Q(X)(X 2 − 3X + 2) + aX + b,

où a et b sont deux réels. On évalue ensuite la relation en les racines du diviseur, qui sont
ici 1 et 2. On trouve alors
(
2n − 2 = a + b
3n − 2n − 1 = 2a + b.

Et finalement on résoud le système pour trouver a et b, qui sont ici égaux à :


(
a = 3n − 2n+1 + 1
b = −3n + 2n+1 + 2n − 3.

2. On écrit la même chose,

(X + 1)n − X n − 1 = Q(X)(X 2 + X + 1) + aX + b,

et on utilise cette fois que les racines de X 2 + X + 1 sont j et j 2 . Il suffit ici en réalité
d’utiliser l’évaluation en j, sachant que tout nombre complexe s’écrit de façon unique sous
la forme x + jy, avec x, y ∈ R. On trouve :

(1 + j)n − j n − 1 = Q(j) × 0 + aj + b.

On distingue ensuite suivant la valeur de n modulo 3, utilisant que

(1 + j)n − j n − 1 = (−1)n j 2n − j n − 1.

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Exercices - Polynômes : corrigé

– Si n ≡ 0 [3], alors j 2n = j n = 1, et donc on a

(−1)n − 2 = aj + b

de sorte que le reste est (−1)n − 2.


– Si n ≡ 1 [3], alors j n = j et donc j 2n = j 2 = −1 − j, j n = j, ce qui donne

(−1)n+1 − 1 j + (−1)n+1 − 1 = aj + b.
 

Le reste est donc (−1)n+1 − 1 (X + 1).




– Si n ≡ 2 [3], alors j 2n = j et j n = j 2 = −1 − j. On trouve

(−1)n + 1 = aj + b.


Le reste est alors (−1)n + 1 X.




3. On recommence en écrivant

(X + 1)n − X n − 1 = Q(X)(X 2 − 2X + 1) + aX + b,

et en remarquant que X 2 − 2X + 1 a pour racine double 1. Si on évalue en 1, on obtient


une seule relation, à savoir
2n − 2 = a + b.
Pour obtenir une seconde relation, il faut dériver la relation précédente et l’évaluer à
nouveau en 1 (c’est toujours cette méthode qui fonctionne pour une racine double). On
trouve :

n(X + 1)n−1 − nX n−1 = Q0 (X)(X 2 − 2X + 1) + 2Q(X)(X − 1) + a,

ce qui donne la relation


n2n − n = a.
On retrouve alors sans problèmes b, qui est égal à :

b = (−n + 1)2n + n − 2.

Exercice 5 - Ils divisent ! - L1/Math Sup - ?

1. Pour prouver que X 2 − 2X cos θ + 1 divise X n+1 cos (n + 1)θ − X n cos(nθ) − X cos θ + 1,


il suffit de prouver que ce dernier polynôme s’annule en les deux racines (complexes) de
X 2 − 2X cos θ + 1, à savoir eiθ et e−iθ . Il suffit de prouver le résultat pour eiθ car, le
polynôme étant réel, si z est racine, son conjugué z̄ est racine. On trouve

ei(n+1)θ cos (n − 1)θ − einθ cos(nθ) − eiθ cos θ + 1 =



 
cos (n + 1)θ cos (n − 1)θ − cos2 (nθ) − cos2 θ + 1 +
 

   
i sin (n + 1)θ cos (n − 1)θ − sin(nθ) cos(nθ) − sin θ cos θ .

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Exercices - Polynômes : corrigé

Le reste n’est plus qu’une affaire de formules de trigonométrie :


  1 
cos (n + 1)θ cos (n − 1)θ = cos(2nθ) + cos(2θ)
2
1 
cos2 (nθ) = cos(2nθ) + 1
2
1 
cos2 θ = cos(2θ) + 1
2
  1 
sin (n + 1)θ cos (n − 1)θ = sin(2nθ) + sin(2θ)
2
1
sin(nθ) cos(nθ) = sin(2nθ)
2
1
sin θ cos θ = sin(2θ).
2
2. C’est fois, on a affaire à une racine d’ordre 2, et il suffit de prouver que 1 est racine de
P (X) = nX n+1 − (n + 1)X n + 1 et de P 0 (X) = n(n + 1)X n − n(n + 1)X n−1 , ce qui
est évident... Pour justifier cela, on peut faire appel à la partie du cours consacrée aux
racines, ou partir de la division euclidienne
nX n+1 − (n + 1)X n + 1 = Q(X)(X − 1)2 + aX + b.
Faire X = 1 dans la relation précédente donne a + b = 0. De plus, si on dérive la relation
précédente et qu’on fait à nouveau X = 1, on obtient a = 0.
Exercice 6 - A paramètre - L1/Math Sup - ??
On réalise la division euclidienne de X 4 + X 3 + λX 2 + µX + 2 par X 2 + 2, et on trouve :
X 4 + X 3 + λX 2 + µX + 2 = (X 2 + 2)(X 2 + X + (λ − 2)) + (µ − 2)X + 6 − 2λ.
Le polynôme X 2 + 2 divise donc X 4 + X 3 + λX 2 + µX + 2 si et seulement si le reste est nul,
donc si et seulement si µ = 2 et λ = 3.
Exercice 7 - Divisibilité et composition - L1/Math Sup - ??
On écrit la division euclidienne de B par A, B = AQ + R avec deg(R) < deg(A). On
compose alors par P , et on obtient B ◦ P = A ◦ P Q ◦ P + R ◦ P . Or, le polynôme A ◦ P a pour
degré deg(A) + deg(P ). Le polynôme R ◦ P a pour degré deg(R) + deg(P ). On en déduit que
deg(R ◦ P ) < deg(A ◦ P ) et donc que B ◦ P = A ◦ P Q ◦ P + R ◦ P est la division euclidienne
de B ◦ P par A ◦ P . Mais on sait que A ◦ |B ◦ P et donc on en déduit que R ◦ P est égal à 0.
Ceci n’est possible que si R = 0, et donc A|B.
Exercice 8 - Un reste - L1/Math Sup - ???
On va démontrer que X p − 1 divise P − R. En effet, le degré de R est inférieur strict à p,
et R sera bien le reste dans la division euclidienne de P par X p − 1. On écrit alors que
n
X
P −R= ak (X k − X rk ),
k=0

et il suffit de prouver que X p − 1 divise chaque X k − X rk . Écrivons alors k = mp + rk , d’où l’on


tire
X k − X rk = X rk (X mp − 1) = X rk (X p − 1)(1 + X p + · · · + X (m−1)p ).
X p − 1 divise bien P − R !

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Exercices - Polynômes : corrigé

Arithmétique

Exercice 9 - Calcul de pgcd - Math Sup/L1 - ?


On applique l’algorithme d’Euclide. Le dernier reste non-nul donne un pgcd des deux
polynômes.
1. On a successivement :

X 4 − 3X 3 + X 2 + 4 = (X 3 − 3X 2 + 3X − 2)X + (−2X 2 + 2X + 4)
−X
 
X 3 − 3X 2 + 3X − 2 = (−2X 2 + 2X + 4) + 1 + 3X − 6
2
−2X 2
 
(−2X 2 + 2X + 4) = (3X − 6) × − .
3 3

Un pgcd est donc 3X − 6 (ou X − 2).


2. On répète le même procédé :

X 5 − X 4 + 2X 3 − 2X 2 − 1 = (X 5 − X 4 + 2X 2 − 2X + 1)1 + 2X 3 − 4X 2 + 2X − 2
X 5 − X 4 + 2X 2 − 2X + 1 = (2X 3 − 4X 2 + 2X − 2)((X 2 )/2 + X/2 + 1/2) + 4X 2 − 2X + 2
2X 3 − 4X 2 + 2X − 2 = (4X 2 − 2X + 2)(X/2 − 3/4) + (−X/2 + 1/2)
4X 2 − 2X + 2 = (−X/2 + 1/2)(−8X + 12) + 8.

Ces deux polynômes sont donc premiers entre eux, leur pgcd vaut 1.

Exercice 10 - Équation de Bezout - L1/Math Sup - ?


On utilise l’algorithme d’Euclide. On a

x7 − x − 1 = (x5 − 1)x2 + x2 − x − 1
x5 − 1 = (x2 − x − 1)(x3 + x2 + 2x + 3) + 5x + 2
x2 − x − 1 = (5x + 2)(x/5 − 7/25) − 11/25.

On remonte ensuite les calculs. On va partir plutôt de

11 = −25(x2 − x − 1) + (5x − 7)(5x + 2)

pour éviter de trainer des fractions. On trouve alors successivement :

11 = −25(x2 − x − 1) + (5x − 7) (x5 − 1) − (x2 − x − 1)(x3 + x2 + 2x + 3)




= (−5x4 + 2x3 − 3x2 − x − 4)(x2 − x − 1) + (5x − 7)(x5 − 1)


= (−5x4 + 2x3 − 3x2 − x − 4)(x7 − x − 1) + (5x6 − 2x5 + 3x4 + x3 + 4x2 + 5x − 7)(x5 − 1).

Il suffit de diviser par 11 pour obtenir les polynômes U et V .


Exercice 11 - Polynômes ayant un facteur commun - Math Sup/L1 - ?
Supposons que P et Q ont un facteur commun D. On factorise P = DB et Q = DA, A et
B vérifient les conditions voulues. Réciproquement, si P ∧ Q = 1 et AP = BQ, alors P |BQ et
par le théorème de Gauss P |B. Ceci contredit les contraintes imposées à B.

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Exercices - Polynômes : corrigé

Exercice 12 - Equation de congruence - Math Sup/L1/L3 - ??


On commence par remarquer que les polynômes (X − 1)2 et (X + 1)2 sont premiers entre
eux, une relation de Bezout entre eux étant obtenue par la formule
X 1 −X 1
   
+ (X − 1)2 + + (X + 1)2 = 1.
4 2 4 2
On doit résoudre le système de "congruence" suivant :
(
P (X) ≡ −1 [(X − 1)2 ]
P (X) ≡ 1 [(X + 1)2 ]

La première équation donne P (X) = −1 + U (X)(X − 1)2 , et, en reportant dans la deuxième
équation, on trouve
U (X)(X − 1)2 ≡ 2 [(X + 1)2 ].
On multiplie alors les deux membres par (X/4 + 1/2), qui est tel que (X/4 + 1/2)(X − 1)2 ≡
1 [(X + 1)2 ]. On en déduit

U (X) ≡ (X/2 + 1) [(X + 1)2 ] =⇒ U (X) = (X/2 + 1) + V (X)(X + 1)2 .

Les solutions du système de congruence sont donc les polynômes de la forme

P (X) = −1 + (X/2 + 1)(X − 1)2 + V (X)(X − 1)2 (X + 1)2 ,

où V est un polynôme quelconque. La seule solution dans R3 [X] est

X 3 3X
P (X) = − .
2 2

Exercice 13 - Pgcd de deux polynômes - Math Sup/Math Spé/L2 - ???


Une idée possible est d’appliquer l’algorithme d’Euclide pour calculer le pgcd de ces deux
polynômes. On suppose par exemple n > m, et on écrit n = mq + r, avec 0 ≤ r < m. Alors on
a:
X n − 1 = X mp+r − 1 = X r (X mp − 1) + X r − 1.
Le point crucial est que X mp − 1 est divisible par X m − 1. En effet,

X mp − 1 = (X m − 1)(X m(p−1) + X m(p−1) + · · · + X m + 1).

Ainsi, pgcd(X n − 1, X m − 1) = pgcd(X m − 1, X r − 1). Mais puisque pgcd(n, m) = pgcd(m, r),


on en déduit finalement que

pgcd(X n − 1, X m − 1) = X pgcd(n,m) − 1.

Racines

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Exercices - Polynômes : corrigé

Exercice 14 - Somme des racines - L1/Math Sup - ?


Écrivons
P (X) = an X n + an−1 X n−1 + · · · + a0 .
Alors, par les relations coefficients/racines, on sait que la somme des racines de P vaut u0 =
−an−1 /an . Plus généralement, on a

P (p) (X) = n(n − 1) . . . (n − p + 1)an X n−p + (n − 1) . . . (n − p)an−1 X n−p−1 + · · · + p!ap ,

de sorte que
(n − 1) . . . (n − p) an−1 (n − p) an−1
up = × = × .
n(n − 1) . . . (n − p + 1) an n an
On a donc
n−p−1 n−p an−1 an−1
 
up+1 − up = − × = .
n n an nan
an−1
On obtient plus une progression arithmétique de raison nan .
Exercice 15 - Déterminer les racines sachant que... - L1/Math Sup - ?

1. Notons x1 , x2 et x3 les trois racines, avec par exemple x3 = x1 + x2 . Alors les relations
coefficients/racine nous disent que x1 + x2 + x3 = 8. En particulier, on trouve x3 = 4,
et donc P se factorise en P (X) = (X − √ 4)Q(X). La√division euclidienne donne Q(X) =
2
X − 4X + 7, dont les racines sont 2 + i 3 et 2 − i 3.
2. (a) On va utiliser les relations coefficients/racines. On sait que

σ1 = x1 + x2 + x3 + x4 = 0 =⇒ x3 + x4 = −2.

De plus,
σ2 = x1 x2 + x1 x3 + x1 x4 + x2 x3 + x2 x4 + x3 x4 = 0.
On peut réécrire ceci en

x1 x2 + x3 x4 + (x1 + x2 )(x3 + x4 ) = 0

soit
x1 x2 + x3 x4 = 4.
On a également

σ3 = x1 x2 x3 + x1 x2 x4 + x1 x3 x4 + x2 x3 x4 = −12.

Ceci donne

x1 x2 (x3 + x4 ) + x3 x4 (x1 + x2 ) = −12 =⇒ x1 x2 − x3 x4 = 6.

Ceci suffit à déterminer x1 x2 = 5 et x3 x4 = −1.


2
√ − 2X + 5, ie
(b) De x1 + x2 = 2 et x1 x2 = 5, on tire que x1 et x2 sont les racines de X
2
1 ± 2i. De même, x3 et x4 sont les racines de X − 2X + 4, ie −1 ± 2.

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Exercices - Polynômes : corrigé

Exercice 16 - Racines rationnelles - L1/Math Sup - ?


On écrit que P (p/q) = 0 et on met tout au même dénominateur en multipliant par q n . On
trouve
an pn + an−1 pn−1 q + · · · + a1 pq n−1 + a0 q n = 0.
On commence par isoler a0 q n et on trouve que

p(an pn−1 + an−1 pn−2 q + · · · + a1 q n−1 ) = −a0 q n .

En particulier, p|a0 q n . Puisque p ∧ q = 1, on en déduit que p|a0 . De même, en isolant an pn , on


trouve
q(an−1 pn−1 + · · · + a0 q n−1 ) = −an pn ,
soit q|an pn , soit, puisque p∧q = 1, q|an . Si le polynôme X 5 −X 2 +1 admet une racine rationnelle
p/q, alors p|1 et q|1, et donc p = ±1 et q = ±1. Autrement dit, les seules racines rationnelles
possibles sont 1 et −1. Or, elles ne sont pas racines de Q. Donc Q n’admet pas de racines
rationnelles.
Exercice 17 - Avec le théorème de Rolle - L1/Math Sup - ?

1. Soient α1 < · · · < αn les racines de P . Alors, la fonction polynômiale x 7→ P (x) est
continue et dérivable sur chaque [αi , αi+1 ] et s’annule aux bornes de cet intervalle. Par le
théorème de Rolle, on en déduit l’existence de βi ∈]αi , αi+1 [ tel que P 0 (βi ) = 0. Les réels
β1 , . . . , βn−1 sont alors distincts, et sont des zéros de P 0 . Comme P 0 est de degré n − 1,
on a trouver toutes les racines de P 0 .
2. On commence par remarquer que les racines de P 2 + 1 sont nécessairement complexes,
ce polynôme étant supérieur ou égal à 1 sur R. De plus, sa dérivée est 2P P 0 , dont les
racines sont toutes réelles par hypothèse et d’après le résultat de la question précédente.
Ainsi, P 2 + 1 et son polynôme dérivé n’ont pas de racines communes. Toutes les racines
de P 2 + 1 sont donc simples.
3. Il suffit de prouver que toutes les racines de P 0 sont réelles, et on obtiendra par le même
raisonnement le résultat de la question 2. Il faut cette fois tenir compte de l’ordre de
multiplicité des racines. Ainsi, notons α1 , . . . , αp les racines de P , αi étant de multiplicité
mi . On sait que m1 + · · · + mp = n. Chaque αi reste racine de P 0 , de multiplicité mi − 1
(avec l’abus de langage qu’une racine de multiplicité 0 n’est plus une racine...). De plus,
le théorème de Rolle nous donne des nouvelles racines β1 , . . . , βp−1 , avec βi ∈]αi , αi+1 [.
La somme des multiplicités des racines de P 0 que l’on a trouvé est donc :
p
X
(mi − 1) + (p − 1) = n − p + p − 1 = n − 1.
i=1

Puisque P 0 est de degré n − 1, on a trouvé toutes les racines de P 0 qui sont donc réelles.

Exercice 18 - Isobarycentre - L1/Math Sup - ?

1. On peut toujours supposer que P est unitaire. On l’écrit donc P (X) = X n + an−1 X n−1 +
. . . . Les relations coefficients/racines donnent

−an−1 = α1 + · · · + αn .

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Exercices - Polynômes : corrigé

P 0 s’écrit P 0 (X) = nX n−1 + (n − 1)an−1 X n−2 + . . . . Les relations coefficients/racines


donnent cette fois
−(n − 1)an−1
= β1 + · · · + βn−1 .
n
Mettant ensemble ces deux équations, on voit facilement que
α1 + · · · + αn β1 + · · · + βn−1
= ,
n n−1
ce qui est la relation désirée.
2. Par récurrence, P , P 0 , P 00 , . . . , P (n−1) sont tels que la famille de leurs racines respectives
ont même isobarycentre. En particulier, P (n−1) n’a qu’une seule racine qui est l’isobary-
centre des racines de P .

Exercice 19 - Condition pour que... - L1/Math Sup - ??

1. Notons x1 , x2 et x3 les 3 racines, avec par exemple x1 + x2 = 1. Les relations coeffi-


cients/racines donnent x1 + x2 + x3 = −1/2 (attention au coefficient dominant !), et donc
x3 = −1/2. Ainsi, on sait que −1/2 doit être racine de P . Autrement dit, P doit être
divisible par 2X + 1. La division euclidienne de P par 2X + 1 donne

P (X) = (2X + 1)(X 2 − X − 3) + λ + 3.

Il est donc nécessaire que λ = −3. C’est aussi suffisant, car dans ce cas les racines sont
−1/2 et les racines de X 2 − X − 3, dont la somme fait 1.
2. Notons x1 , x2 et x3 les trois racines de Q, avec par exemple x2 = 2x1 . Les relations
coefficients/racines donnent x3 = −3x1 , puis

x1 x2 + x1 x3 + x2 x3 = −7 =⇒ x21 = 1.

On en déduit que x1 = ±1. Si x1 = 1, on a x2 = 2 et x3 = −3. On obtient alors µ = 6.


Dans le deuxième cas, on a x1 = −1, x2 = −2, x3 = 3 et µ = −6.

Exercice 20 - Équation - L1/Math Sup - ??


2
Pour tout x ∈ R, on a P (x2 + 1) = P (x) + 1. Pour x = 0, on trouve P (1) = 1. Pour x = 1,
on trouve P (2) = 2. Pour x = 2, on trouve P (5) = 5. Pour x = 5, on trouve P (52 + 1) = 52 + 1.
Ceci nous incite à considérer la suite définie par un+1 = u2n + 1 et u0 = 0. Il est aisé de
prouver que cette suite est strictement croissante. De plus, on prouve par récurrence sur n que
P (un ) = un . En effet, la propriété est vraie pour n = 0, 1, 2, 3. Si elle est vraie au rang n, alors
on a
P (un+1 ) = P (u2n + 1) = P (un ))2 + 1 = u2n + 1 = un+1
ce qui prouve l’hérédité.
Posons alors Q(X) = P (X) − X. Q est un polynôme qui s’annule en chaque un . Comme les un
sont tous différents, Q admet une infinité de racines. Donc Q est identiquement nulle et on a
P (X) = X. Réciproquement, X convient.
Exercice 21 - Équations - L1/Math Sup - ???

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Exercices - Polynômes : corrigé

1. (a) Soit z une racine de P . L’équation vérifiée par P s’écrit aussi P (X + 1)2 ) =
P (X)P (X + 2), et donc (z + 1)2 est aussi racine de P . De même, (z − 1)2 est aussi
racine de P . On va prouver qu’au moins un des deux nombres complexes (z + 1)2 ou
(z − 1)2 est de module supérieur strict à z. En effet, (z + 1)2 − (z − 1)2 = 4z, et donc

4|z| ≤ |z + 1|2 + |z − 1|2 .

Ainsi, l’un de ces deux nombres complexes est de module supérieur ou égal à 2|z|. Si
|z| =
6 0, le résultat est prouvé. Sinon, si z = 0, le résultat est trivial.
(b) Si P admet une racine (complexe), alors il en admet d’après la question précé-
dente une infinité. C’est donc le polynôme nul. Les polynômes qui sont solutions
de l’équation ne peuvent donc être que des polynômes constants, et les seuls poly-
nômes constants solutions sont les polynômes P (X) = 0 et P (X) = 1.
2. (a) En raisonnant comme dans le premier cas, on voit que si z est racine de P , alors z 2 et
(z + 1)2 sont aussi solutions. Par récurrence, z 2n et (z + 1)2n seront racines pour tout
entier n. Puisque le polynôme n’admet qu’un nombre fini de racines, les suites (z 2n )n
2n

et (z + 1) n ne peuvent prendre qu’un nombre fini de valeurs. Le premier point
nous dit qu’on a nécessairement z = 0 ou |z| = 1. On note Γ1 cet ensemble. Le second
point nous dit que z = −1 ou |z + 1| = 1, ensemble que l’on note Γ2 . Il est facile de
vérifier (par exemple, en dessinant ses ensembles), que les points d’intersection de Γ1
et Γ2 sont 0, 1, j et j 2 . Mais si z = 0 est racine, alors (z + 1)2 = 1 est aussi racine, ce
qui n’est pas possible. De même, si z = −1 est racine, alors (z + 1)2 = 0 est racine,
ce qui n’est pas (plus) possible. Donc les seules racines de P sont j et j 2 .
(b) Puisque P est à coefficients réels, j et j 2 , qui sont des complexes conjugués, doivent
être des racines de même multiplicité. On doit donc avoir P (X) = λ(X − j)n (X −
j 2 )n = λ(X 2 +X +1)n . Par identification des coefficients dominants, on trouve λ = 1.
Réciproquement, on vérifie facilement que les polynômes P (X) = (X 2 + X + 1)n sont
solutions de l’équation.

Exercice 22 - Exponentiel ! - L1/Math Sup - ???

1. Il suffit de prouver que Pn et Pn0 n’ont pas de racines communes. Mais Pn0 = Pn−1 et donc,
n n
Pn (X) = Pn0 (X) + Xn! . Ainsi, si Pn0 (a) = 0, alors Pn (a) = an! , et ceci ne peut être nul que
si a = 0. Reste à voir que Pn (0) n’est jamais nul. Mais c’est clair car Pn (0) = 1.
2. On va prouver par récurrence la proposition suivante :
Pn :
– si n est pair, alors Pn n’admet pas de racines réelles ;
– si n est impair, alors Pn admet une seule racine réelle an . De plus, Pn (x) < 0
pour x < an et Pn (x) > 0 pour x > an .
La propriété P0 est vraie. Supposons Pn vraie, et prouvons Pn+1 . Le point de départ est
0
la relation Pn+1 = Pn .
– Si n + 1 est impair, alors n est pair et Pn ne s’annule jamais, et sa limite en +∞ vaut
+∞. On en déduit que Pn est toujours strictement positif. Ainsi, Pn+1 est strictement
croissant. Ce polynôme ne peut s’annuler au plus qu’une fois et de plus lim−∞ Pn+1 (x) =
−∞ et lim+∞ Pn+1 (x) = +∞ (n’oublions pas que n + 1 est impair). Par le théorème

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Exercices - Polynômes : corrigé

des valeurs intermédiaires, on obtient bien l’existence de an+1 tel que Pn+1 (an+1 ) = 0,
et la propriété Pn+1 est vérifiée.
– Si n + 1 est pair, alors n est impair, et Pn (x) < 0 pour x < an tandis que Pn (x) > 0
pour x > an . On en déduit que Pn+1 est décroissant de −∞ à an , puis croissant de an
à +∞. Or,
an+1
n+1 an+1
n+1
Pn+1 (an ) = Pn (an ) + =0+ ≥0
(n + 1)! (n + 1)!
(n’oublions pas que n + 1 est impair). Donc Pn+1 est toujours strictement positif sur R,
ce qui prouve la propriété Pn+1 lorsque n + 1 est pair.

Exercice 23 - Polynômes à valeurs rationnelles - L2/Math Spé/Oral Mines - ???


Écrivons P = an X n + · · · + a0 . Choisissons q0 , . . . , qn des entiers tous distincts, et posons
bi = P (qi ) ∈ Q. Alors, si on pose

q0n
     
1 q0 . . . a0 b0

 1 q1 . . . q1n 


 a1 


 b1 

A= .. .. .. .. , X =  .. , Y =  .. ,
. . . . . .
     
     
1 qn . . . qnn an bn

X est solution du système AX = B. Or, la matrice A est inversible : c’est une matrice de
Vandermonde avec des qi tous distincts. On a donc X = A−1 B. De plus, les formules de
Cramer montrent que A−1 ∈ Mn+1 (Q). Les coefficients de X sont donc des rationnels, ce qui
prouve le résultat voulu.

Décomposition en produits d’irréductibles

Exercice 24 - Décomposer ! - L1/Math Sup - ?

1. On commence par chercher les racines complexes pour factoriser dans C[X], puis on
regroupe les racines complexes conjuguées.

X 4 + 1 = (X − eiπ/4 )(X − e3iπ/4 )(X − e7iπ/4 )(X − e9iπ/4 )


(X − eiπ/4 )(X − e9iπ/4 ) (X − e3iπ/4 )(X − e7iπ/4 )
 
=
√ √
= (X 2 − 2X + 1)(X 2 + 2X + 1).

Les deux polynômes de degré 2 que l’on obtient n’ont pas de racines réelles, ils sont donc
irréductibles dans R[X].
2. On commence par utiliser une identité remarquable, puis la réponse à la question précé-
dente :

X 8 − 1 = (X 4 − 1)(X 4 + 1)
√ √
= (X 2 − 1)(X 2 + 1)(X 2 − 2X + 1)(X 2 + 2X + 1)
√ √
= (X − 1)(X + 1)(X 2 + 1)(X 2 − 2X + 1)(X 2 + 2X + 1).

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Exercices - Polynômes : corrigé

3. On commence par factoriser le polynôme dans C[X] en remarquant qu’il s’agit alors d’une
différence de deux carrés :

(X 2 − X + 1)2 + 1 = (X 2 − X + 1)2 − i2 = (X 2 − X + 1 − i)(X 2 − X + 1 + i).

On factorise alors chacun des polynômes de degré 2 dans C, par exemple en calculant leur
discriminant ou en remarquant que i (resp. −i) sont des racines évidentes. On trouve :

(X 2 − X + 1)2 + 1 = (X + i)(X − 1 − i)(X − i)(X − 1 + i).

En regroupant les termes conjugués, on trouve finalement :

(X 2 − X + 1)2 + 1 = (X 2 + 1)(X 2 − 2X + 2).

Exercice 25 - Décomposer ! - L1/Math Sup - ?

1. On écrit simplement

X 4 − 6X 3 + 9X 2 = X 2 (X 2 − 6X + 9) = X 2 (X − 3)2 .

2. L’astuce( ?) est d’écrire 9 = −(3i)2 , et de reconnaitre une différence de deux carrés. Donc
on a :
2
X 4 − 6X 3 + 9X 2 + 9 = X(X − 3) − (3i)2
 
= X(X − 3) − 3i X(X − 3) + 3i
= (X 2 − 3X − 3i)(X 2 − 3X + 3i).

On factorise chacun de ces deux polynômes.√Le discriminant du √ premier est 9 + 12i =


√ 2 3
√ i 3 3
√ i 3
( 3(2 + i)) . Ses racines sont α1 = 2 + 3 + 2 et α2 = 2 − 3 − 2 . Le discriminant du
√ √ √ √ √
second est 9−12i = ( 3(2−i))2 , et ses racines sont β1 = 32 + 3− i 2 3 et β2 = 32 − 3+ i 2 3 .
La décomposition de P en produit d’irréductibles de C[X] est donc

(X − α1 )(X − α2 )(X − β1 )(X − β2 ).

Pour obtenir la décomposition en produit d’irréductibles de R[X], on regroupe les racines


complexes conjuguées, à savoir α1 et β1 d’une part et α2 et β2 d’autre part. On trouve
√ √ √ √
P = X 2 − (2 3 + 3)X + 3 3 + 6 X 2 + (2 3 − 3)X − 3 3 + 6 .
 

Exercice 26 - Informations sur les racines - L1/Math Sup - ?


Puisque les racines sont en progression arithmétique, elles peuvent s’écrire a − r, a et a + r,
où r est la raison de cette progression arithmétique. On obtient donc

8X 3 − 12X 2 − 2X + 3 = 8(X − (a − r))(X − a)(X − (a + r))


= 8X 3 − 24aX 2 + ∗X − 8a(a − r)(a + r).

Par identification, on trouve 24a = 12, soit a = 1/2, puis


1
 
−4 − r2 = 3 =⇒ r = ±1.
4

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Exercices - Polynômes : corrigé

Les 3 racines sont donc −1/2, 1/2 et 3/2, et le polynôme se factorise en

8X 3 − 12X 2 − 2X + 3 = (2X + 1)(2X − 1)(2X − 3).

Exercice 27 - Factorisation simultanée ! - L1/Math Sup - ?


Si a est une racine commune de P et Q, alors X − a divise le pgcd de P et de Q. On
commence donc par chercher ce pgcd, par exemple en appliquant l’algorithme d’Euclide. Ici, on
a

X 3 − 9X 2 + 26X − 24 = X 3 − 7X 2 + 7X + 15 + (−2X 2 + 19X − 39)


X 3 − 7X 2 + 7X + 15 = (−2X 2 + 19X − 39)(−X/2 − 5/4) + (45X/4 − 135/4)
−2X 2 + 19X − 39 = (45X/4 − 135/4)(−8X/45 + 52/45)

Le pgcd de P et Q est donc 45X/4 − 135/4, ou encore X − 3. On divise alors P et Q par X − 3,


et on trouve :

P (X) = (X − 3)(X 2 − 6X + 8) et Q(X) = (X − 3)(X 2 − 4X − 5).

On factorise encore chacun des polynômes de degré 2 pour trouver finalement :

P (X) = (X − 3)(X − 2)(X − 4) et Q(X) = (X + 1)(X − 3)(X − 5).

On aurait aussi pu factoriser ces polynômes en cherchant des racines évidentes de chacun...
Exercice 28 - De grand degré ! - L1/Math Sup - ?
On va commencer par décomposer Q(X) = X 3 + X 2 + X + 1, dont −1 est racine évidente.
On en déduit
Q(X) = (X + 1)(X 2 + 1) = (X + 1)(X − i)(X + i).
On a P (X) = Q(X 3 ) et il s’agit maintenant de trouver les racines 3-ièmes de 1, i et −i. On en
déduit que

P (X) = (X + 1)(X − eiπ/3 )(X − e−iπ/3 )(X − eiπ/2 )(X − e−i5π/6 )(X − e−iπ/6 )
(X − e−iπ/2 )(X − ei5π/6 )(X − eiπ/6 ).

Exercice 29 - Tout polynôme positif est somme de deux carrés - L1/Math Sup/Oral
Centrale - ??

1. Cela suit directement de l’identité suivante, très simple à vérifier (mais moins à trouver !) :

(P12 + P22 )(Q21 + Q22 ) = (P1 Q2 + P2 Q2 )2 + (P1 Q1 − P2 Q1 )2 .

On peut la retrouver grâce à l’indication. En effet, si P = P1 + iP2 et Q = Q1 + iQ2 , alors

φ(P )φ(Q) = φ(P Q)

et les deux membres de l’égalité correspondent à l’égalité écrite ci-dessus.

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Exercices - Polynômes : corrigé

2. Décomposons P en produits de facteurs irréductibles :


m
Y p
Y
P (X) = λ (X − ai )mi (X 2 + αj X + βj )
i=1 j=1

où chaque polynôme X 2 + αj X + βj est de discriminant négatif. Puis P est toujours


positif, il est clair que λ ≥ 0 et que chaque mi est pair. D’après la question précédente, il
suffit de vérifier que chaque terme intervenant dans la décomposition précédente est une
somme de deux carrés. Écrivant λ = µ2 , on obtient λ = µ2 + 02 . D’autre part, posons
mi = 2ni et Ai = (X − ai )ni . Alors (X − ai )mi = A2i + 02 . Reste à traiter les polynômes
du type X 2 − αX + β, de discriminant négatif. L’idée est d’utiliser la forme canonique de
ces polynômes. En effet, on a
2
α 4β − α2

2
X + αX + β = X + + .
2 4
Puisque le discriminant est négatif, on peut poser
s
4β − α2
λ=
4
et on a alors 2
α

X 2 + αX + β = X + + λ2 .
2
Ce terme est aussi somme de deux carrés.

Formule de Taylor

Exercice 30 - - Math Sup/Oral Centrale - ???


Puisque P 0 |P , P = QP 0 , et les considérations de degré font que Q est de degré 1. On peut
donc écrire :
P = λ(X − α)P 0 .
On applique ensuite la formule de Taylor à P en α :
n
X P (k) (α)
P (X) = (X − α)k ,
k=0
k!

n
kP (k) (α)
P 0 (X) =
X
(X − α)k−1 ,
k=1
k!
n
λkP (k) (α)
λ(X − α)P 0 (X) =
X
(X − α)k .
k=1
k!
Par identification, on obtient, pour tout k dans {0, . . . , n} :

kP (k) (α)
(λk − 1) = 0.
k!

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Exercices - Polynômes : corrigé

Maintenant, P (n) (α) 6= 0, et donc λ = 1/n. Ceci entraîne par suite que, pour tout k dans
{0, . . . , n − 1}, on a :
P (k) (α) = 0.
Ainsi,
P (n) (α)
P (X) = (X − α)n ,
n!
ce qui prouve que P (X) = K(X − α)n , où K est une constante. La réciproque se vérifie
aisément.

Familles de polynômes

Exercice 31 - Polynômes de Legendre - Math. Sup - ?


2n! n
Le terme de plus haut degré de Pn est obtenu en dérivant n fois X 2n . Il vaut donc n! X .
On note ensuite Qp (X) = (X 2 − 1) n (p)

(de sorte que Pn = Qn ). Prouvons par récurrence finie
sur p dans {1, . . . , n} que Qp admet exactement p racines distinctes dans ] − 1, 1[. Pour p = 1,
on sait que Q0 (−1) = Q0 (1) = 0, et le théorème de Rolle donne l’existence d’une racine dans
] − 1, 1[. Supposons le résultat prouvé au rang p, et prouvons-le au rang p + 1 avec p + 1 ≤ n.
On note −1 < α1 < · · · < αp < 1 les p racines de Qp dont l’existence est donnée dans ] − 1, 1[.
Remarquons en outre que, puisque 1 et −1 sont racines d’ordre n de Q0 , et que p ≤ n − 1, ces
deux nombres sont encore racines de Qp . Il suffit alors d’appliquer le théorème de Rolle p + 1
fois : une fois entre −1 et α1 , p − 1 fois entre αi et αi+1 et une fois entre αp et 1. Enfin, puisque
Pn a au plus n racines, on vient de toutes les trouver.

http://www.bibmath.net 15

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