PREAMBULE
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Les arts martiaux sont très populaires dans le monde. Presque tout le monde a déjà entendu parler de Bruce Lee ou de
Jackie Chan, et connaît le tai chi ou le kung-fu, ne serait-ce qu'au travers de la représentation cinématographique. Le
Wushu est un trésor spirituel du peuple chinois. Plusieurs fois millénaire, il se diffuse aujourd'hui dans le monde entier
tant pour sa valeur dans le développement harmonieux de l'individu que pour son efficacité reconnue dans les
domaines de la santé et de la longévité. Art de combat dont sont issues de nombreuses disciplines extrêmes-
orientales, le Wushu doit être compris comme un art de vivre exprimant le génie propre de la civilisation chinoise.
Le mot wushu correspond à 2 idéogrammes chinois dont le premier, wu signife "guerrier, martial" et le second, shu
signifie "art". Le mot wushu englobe donc tous les arts martiaux de Chine et pas seulement un style (ou une voie = do
en japonais).
La signification du mot kungfu (ou gong fu), est plus difficile à percevoir. Il s'applique à un art (ou un style) et affirme
la "grande capacité dans" ou "la maîtrise de" cet art. Pour qu'un style soit efficace, il faut qu'on le maîtrise
parfaitement. Dès lors, on a un bon kungfu (pour ce style, cqfd)
HISTOIRE ET LEGENDES
Les origines du wushu remontent à la préhistoire, quand les ancêtres utilisaient la pierre et le bois pour chasser, à la
fois pour survivre et pour se défendre contre les animaux féroces et les serpents venimeux. Dans les conflits tribaux,
ils se servaient de leurs outils de production comme des armes de guerre. L'expérience de la guerre leur a appris que
pour dominer son adversaire il ne suffit d'avoir de bonnes armes, il faut être en bonne condition physique et améliorer
ses techniques de combat par un entraînement intensif en temps de paix.
Pendant la dynastie Zhou (11e siècle - 256 BC) une sorte de lutte appelée jiaoli était considérée comme un sport
militaire au même titre que le tire à l'arc et les courses de chariots.
La période des guerres d'états (403 - 221 BC) ont été la source de nombreuses stratégies révélant l'importance du
wushu pour construire une armée forte. En référence au Sunzi, le premier ouvrage chinois sur l'art de la guerre : « la
lutte et les exercices de combat renforcent les capacités physiques des soldats ». Parmi les maîtres en épée à l'époque,
les femmes n'étaient pas rares. L'une d'elles, Yuenü, fut invitée par l'empereur Goujian pour démontrer ses techniques
d'épée, reconnues de très au niveau pendant de nombreuses générations.
Les dynasties Qin (221 - 206 BC et Han (206 BC - 220 AD) ont vu croître des arts martiaux tels que le shoubo (lutte)
et le jiaodi lors desquels les participants s'affrontaient avec des cornes sur la tête. Par ailleurs, il existait une danse
théâtrale qui mettaient en scène des mouvements préarrangés avec des armes de toutes sortes, comme les sabres et
les lances, à l'image des figures de wushu actuelles.
Durant la dynastie Jin (265-439) et les dynasties Sud et Nord (420-581), le wushu se chargea d'une influence
Bouddhiste et Taoïste. Ge Hong (284-364), un célèbre médecin et philosophe taoïste, ajouta au wushu le qigong
(exercices respiratoires), une branche essentielle de la médecine traditionnelle chinoise. Ses théories de « travail
externe et interne » du wushu sont encore universellement reconnues de nos jours.
Le système d'examen de la dynastie Tang (618 - 907) a largement contribué au développement du wushu. En effet, les
officiers et soldats devaient passer des tests d'arts martiaux pour être promus. Des titres d'honneur tels que « guerrier
du courage » ou encore « guerrier de l'agilité » étaient attribués aux maîtres en wushu.
La dynastie Song (960 - 1279) a vu apparaître une multitude d'écoles de wushu. Pendant cette période, des athlètes
effectuaient des acrobaties dans les rues, avec un répertoire allant de « l'épée contre le bouclier » à la « lance contre le
bouclier », et des démonstrations avec d'autres armes. A en croire une chronique de la ville de Kaifeng, ces spectacles
de rue « attiraient des foules immenses tous les jours, en été ou en hiver, qu'il pleuve ou qu'il vente ».
Pendant la dynastie Ming (1368 - 1644), le wushu prospéra comme jamais auparavant. Qi Jiguang, un général très
connu, retranscrit dans un livre 16 styles différents d'exercices à mains nues et 40 autres styles de lance et de bâton,
chacun accompagné d'explications et d'illustrations détaillées. Il développa également une série de théories et de
méthodes d'entraînement, apportant ainsi une large contribution au wushu.
Pendant la dynastie Qing (1644 - 1911), malgré les ordres impériaux interdisant la pratique populaire du wushu, des
écoles et des groupes secrets apparaissaient les uns après les autres pour répandre ce sport. C'est pendant cette
période que les écoles de TaiJi, Pigua et « des huits-diagrammes » naquirent.
Depuis la création de la république populaire de chine en 1949, le wushu a été largement soutenu. D'anciennes formes
ont été réhabilitées et de nouvelles ont été créées. Les compétitions et démonstrations sont aujourd'hui bien
orchestrée, tant au niveau national que régional. Le wushu est intégré à des programmes d'activité physique des
enseignements primaire et secondaire.
En 1987, le Kung-Fu fut présenté comme sport de démonstration lors des Jeux Asiatiques de Tokyo, afin d'être
reconnu par le Comité Olympique Asiatique, avec l'espoir de tout un peuple (1/4 de la population mondiale) de voir son
sport national reconnu un jour par le Comité International Olympique comme discipline olympique. Le Kung-Fu était
présent aux Jeux Asiatiques organisés en octobre 1990 à Pékin. C'est à l'occasion de ces Jeux Asiatiques que la Chine
organisa le premier Championnat du Monde de Kung-Fu Wushu, auquel participèrent 1200 pratiquants venant de 40
pays différents.
NAISSANCE DU TEMPLE SHAOLIN
Le premier temple Shaolin a été construit en l'an 497 après Jésus-Christ dans la province du Henan. Lors de la
construction du temple, les jardiniers de l'empereur avaient aussi planter des nouveaux arbres. C'est pour cette raison
que le temple fut appelé 'la jeune forêt' ou Shaolin en Mandarin.
Le Kung-Fu a été instauré en l'an 525 avant JC par l'arrivé d'un moine hindou nommé Bodhidarma (l'Illuminé) ou Tamo
en chinois. Tamo était venu en Chine pour rencontrer l'Empereur qui, en ce temps, avait fait traduire les textes
bouddhistes par des moines de la région. Son intention était de permettre la pratique de cette religion à toute la
population.
Bien que ce projet était noble, Tamo ne fut pas d'accord avec le fait que l'Empereur voulais, par cet acte, parvenir au
Nirvana : on ne peut pas parvenir à ce but juste par de bonnes actions effectuées, en son nom, par d'autres. De ce
désaccord, Tamo parti à la rencontre des moines chargés de la traduction.
Arrivé au temple Shaolin, Tamo se vit refuser l'accès. Rejeté par les moines, Tamo entama 9 années de méditation
jusqu'à ce que les moines reconnaissent ses prouesses religieuses et l'acceptent au temple. La légende dit qu'il aurait
creuser un trou à travers un des murs de la caverne par son regard constant.
Ayant rejoint les moines, Tamo constata que ceux-ci était dans une condition physique déplorable. Tamo leur enseigna
donc des exercices physiques et de respiration. Les exercices physiques furent inventés en regardant et imitant les
mouvements de différents animaux (dont le tigre, le dragon, le serpent, le léopard et la grue). Tamo avait sélectionné
le meilleur de ce que la nature put offrir et les combina dans un système mouvement que l'homme peut comprendre et
pratiquer. Les exercices de respiration furent développés afin de fortifier les organes internes. Car bien que les
exercices physiques permettaient de fortifier le corps et les membres, Tamo savait qu'il avait besoin de garder ses
organes sains, ceux-ci fournissant l'énergie nécessaire au fonctionnement du corps. Plus la respiration d'une personne
progressait, plus ses organes deviennent fort, cette personne commence alors a développer son "QI" (chi). Le "qi" est
l'habilité à puiser et utiliser l'énergie vitale qui circule à l'intérieur du corps. Cette énergie est concentrée en un point
du corps situé dans la partie inférieure de l'abdomen appelé 'dan tian'. Tamo a développé ces exercices de respiration
qui sont encore utilisé de nos jours dans le Tai ji quan (tai chi chuan) à, le Yoga et autres formes d'exercices de
méditation.
L'EVOLUTION VERS UN ART MARTIAL
Ces exercices ont évolués vers un art martial pour des besoins de défenses. En effet, le temple Shaolin était situé dans
un lieu ou rodent bandits et animaux sauvages. Avec le temps, le temple Shaolin devint de plus en plus populaire grâce
à cet art martial qui y fut enseigné. Non pas que Tamo avait inventé les arts martiaux, ceux-ci existaient bien des
siècles avant, mais le temple Shaolin avait développé et codifié ces arts dans un style qui lui est propre. Le Kung-Fu fut
transmis de génération en génération. Le moine était initié à tous secrets du combat parallèlement à un enseignement
bouddhiste et taoïste. Pour partir du temple, le moine devait surmonter 3 épreuves. La première était d'ordre religieux
et philosophique. La seconde plaçait l'élève face à des adversaires où il devait prouver sa science du combat. Lorsque
ces deux épreuves étaient passées, le maître l'autorisait à accéder à la troisième épreuve. Il devait traverser un long
couloir au bout duquel se trouvait la sortie, mais sur le chemin, 108 mannequins de bois et de fer se mettaient en
action par d'ingénieux systèmes. Il devait les affronter un à un avec précision et rapidité. Enfin, un test ultime de
volonté l'attendait. Le moine devait déplacer, en étreignant de ses avant-bras, une urne chauffée au fer rouge pesant
deux cent kilogrammes qui bloquait la sortie.
Il se gravait alors à jamais les sceaux de Shaolin : le dragon et le tigre qui inspiraient le respect, car aux yeux de tous,
ces marques indélébiles signifiaient la parfaite maîtrise de soi.
Mais n'y a-t-il pas contradiction entre le principe bouddhiste de non violence et cette légendaire technique de combat ?
En fait, un moine Shaolin n'était jamais un attaquant, et il n'utilisait jamais la technique la plus dévastatrice dans
n'imorte quelle situation. Justement, l'étude du Kung-Fu était la compréhension de la violence, et par conséquent
comment éviter les conflits. Mais si ce conflit n'a pas pu être évité, alors toute attaque sera retournée contre
l'adversaire. Au début le pratiquant peut choisir de simplement parrer les attaques, mais si l'assaillant était adroit et
déterminé à blesser, alors une solution plus définitive peut-être requise, allant d'une simple technique d'immobilisation,
à un KO voire même la mort. Plus l'attaque est violente et plus la réponse était dévastatrice.
En 1644, la Chine fut le théâtre d'une guerre civile qui eut pour détonateur la mort de l'Empereur. La révolte s'empara
du pays. Un général qui se nommait Wou San Kouei fit appel aux Mandchoues pour mater la révolte mais une fois leur
tâche accomplie, ceux-ci décidèrent de rester en Chine et d'y fonder une nouvelle dynastie. Le temple Shaolin devint
alors le siège de la résistance. L'Empereur décida de s'opposer d'une façon définitive au vent de révolte, soulevés par
les moines Shaolin et projeta de détruire le temple. Ainsi, le monastère fut le théâtre d'une terrible bataille où les
maîtres et les disciples combattirent jusqu'à la mort. Peu survécurent. Cinq maîtres s'enfuirent dans des directions
différentes et continuèrent à enseigner l'héritage de Shaolin.
C'est ainsi que le Kung-Fu fut à l'origine de nombreux styles de combats à main nues tel que le karaté, le taekwondo,
l'aïkido, etc...
LEGENDE DE BODHIDHARMA
D'après la légende, au VIème siècle, un moine indien originaire de Kanchipuran, dans la région de Madras, se rendit à
la Cour Impériale Chinoise, à Nankin. Troisième fils du roi de Madras, Bodhidharma (Po Ti Ta Mo ou Tamo en chinois)
était le 28ème patriarche bouddhiste. Son entrevue avec l'empereur Wu fut un échec total!
Bodhidharma (dont on peut voir une représentation ci-contre) traversa alors le fleuve jaune, sur un roseau d'après la
légende, et se réfugia au Monastère de Shaolin... Là, mortifié par son échec, il resta 9 ans en méditation dans une
grotte, face à un mur...Un jour, furieux de s'être assoupi, il se coupa les paupières et les jeta à terre: elles donnèrent
naissance à un théier. Après 9 ans de méditation, Bodhidharma connut l'illumination et décida d'enseigner une nouvelle
doctrine; le Chan (Zen en japonais) qu'il définit ainsi: "Voir dans sa propre nature pour atteindre l'éveil."
Trouvant les moines dans une condition physique déplorable les empêchant de pratiquer correctement la méditation,
Bodhidharma leur enseigna une série de 18 mouvements destinés à fortifier le corps et l'esprit: les 18 mains des
disciples du Bouddha (Shih Pa Lohan Sho)... Ces 18 exercices, répertoriés dans un ouvrage dont l'auteur présumé est
Bodhidharma, constituent la base de ce qui allait devenir...LE KUNG-FU DE SHAOLIN!!! Déçu de voir que les moines
préféraient l'aspect martial de son enseignement, Bodhidharma décide alors de quitter le monastère...En 557, on le dit
mort: mais dans sa tombe, on ne trouvera qu'une sandale et une robe... Des témoins le verront en route vers l'Inde,
chevauchant un tigre et chaussé d'une sandale!
KUNG FU (ou GONG FU)
Le kung fu (ou gong fu) est le nom donné en occident à certaines boxes chinoises ; le terme est en fait impropre il
signifie « maîtrise » (on peut par exemple aussi parler de gong fu en gastronomie : l'art ─ et non la cérémonie ─ de
bien servir le thé chinois se dit par exemple gong fu cha) ; les Chinois utilisent plutôt les termes wu shu (art martial)
ou quan fa (méthode du poing, ou méthode de boxe), et finalement les spécialistes parlent d'arts martiaux externes
chinois. Cependant, le terme étant très répandu, notamment aux États-Unis d'Amérique et en Europe (la popularité du
quan fa en Occident doit beaucoup à Bruce Lee, qui a fondé le style jeet kune do), modification du Wing Chun, il
commence aussi à être utilisé en Chine, essentiellement pour des raisons commerciales. Le terme Kung-fu wushu,
mélange entre translitération du cantonais et du mandarin de gongfu wushu (maitrise des arts martiaux ) n'est
certainement pas plus approprié, et peut prêter à confusion, lors d'une conversation avec un pratiquant chinois.
Consulter l'article relatif au wushu, ou aux arts martiaux pour plus de détails.
Il existe plus de quatre cents styles différents d'arts martiaux externes chinois, parfois très différents les uns des
autres, mais on retrouve toujours un point commun de l'un à l'autre : ils utilisent plus la force que l'énergie interne (le
chi ou Qi), au début de leur entrainement.
Ces arts martiaux utilisent toutes les parties du corps, et plus régulièrement les poings, les pieds, mais aussi des
armes (bâton, poignard, épée, etc. Voir paragraphe suivant). Ils se sont développés en Chine à partir du Xe siècle par
les moines bouddhistes, dont ceux du monastère de Shaolin à partir des exercices physiques et arts martiaux indiens,
ou tibétains, avant d'être diffusé à travers tout le pays ; ils incluent une part importante de bouddhisme chan na (à
l'origine du zen) et de taoïsme) et insistent entre autres sur la maîtrise de la respiration. Certains styles cherchent à
imiter les attitudes des animaux.
Il ne faut pas confondre ces arts externes (axés sur la dureté et la rigidité du corps) et les arts internes (considérant le
corps comme une enveloppe souple et composé d'une multitude d'articulations, et devant donc dépasser la force brute)
comme le taiji quan.
Quelques unes de ces techniques de boxes ont été importées par le Japon, via l'île d'Okinawa, qui fut longtemps
chinoise, et ont évolué pour donner les différents styles de karate-do (kong shou dao en chinois, voie de la main nue),
ou le kobudo, son pendant armé.
On trouve aussi dans le Kung Fu de très nombreux combats chorégraphiés, appelés Taos (voie), qui opposent le
pratiquant à des adversaires imaginaires. Ces séquences, de difficultés variables et constituées d'une dizaine à
plusieurs centaines de mouvements, servent à l'entraînement individuel du pratiquant.
Les Taos sont propres à chaque école, à chaque style. Il en existe pour le combat à mains nues comme pour le combat
armé. Le maître (appelé ShīFù) tente de le transmettre à son élève en conservant au moins l'essence de l'art.
Même en occident cet art martial n'est pas seulement une boxe, mais aussi une philosophie, une manière d'être et de
penser, une médecine, une profession et même une religion selon son avancée dans la pratique et l'enseignement de
son maître.
WUSHU
Le terme wushu signifie « art martial » en chinois. C'est un terme qui s'associe communément à Kung-fu (gong fu en
pinyin) qui signifierait « bien fait » ou « accompli ». gongfu wushu signifie alors « maîtrise des arts martiaux », .
Le terme wushu signifiant art martial, il regroupe les techniques de boxe à main nue ou quan fa, aussi bien externes,
comme le chang quan, la boxe du nord ou le nan quan, boxe du sud, qu'internes, comme le taiji quan, les techniques
d'arme (escrime externes comme interne (taiji jian (taiji de l'épée) par exemple) et autres armes spécifiques chinoises,
éventails, hallebardes, etc.). Certaines techniques de santé comme le qi gong sont considérées comme faisant
également partie du wushu.
Le wushu est aujourd'hui également une discipline sportive avec une fédération internationale (IWUF), des fédérations
continentales et des fédérations nationales toutes reconnues par le comité international olympique (CIO). Les
championnats du monde ont lieu tous les deux ans. Trois compétitions ont lieu durant les championnats
internationnaux : compétition de Sanda, compétition de taolu (enchaînements) et compétition de taiji quan. Le premier
championnat du monde de wushu a eu lieu à Beijing en 1991.
TAO
Le Tao est un terme de philosophie chinoise (du chinois Tao ou parfois Dao signifiant : « la voie », « le chemin » ;
prononcé dō en japonais).
Le tàijítú : symbole du yin-yangLe Tao est la force fondamentale qui coule en toutes choses dans l'Univers, vivantes ou
inertes. C'est l'essence même de la réalité et par nature innéfable et indescriptible. Il est représenté par le tàijítú,
symbole représentant l'unité au-delà du dualisme yin-yang soit respectivement l'entropie positive et négative.
Le Tao est une notion clef du taoïsme, philosophie et voie spirituelle chinoise, le confucianisme y fait référence aussi
( On utilise parfois abusivement le terme Tao pour dénomer le livre de Lao Zi(Lao Tseu), le Dao De Jing(Tao Te King) ).
Il est souvent traduit par « le Principe ».
Les arts martiaux chinois sont un moyen pour parvenir à cette unité entre les deux principes et avancer sur le Tao. Par
métonymie un tao est un enchaînement de mouvements, le chemin menant à la maîtrise de l'art et donc vers l'unité.
En chinois, on appelle également « lu » ce type d'exercice (voir aussi le mot japonais kata).
Le terme Tao peut aussi désigner la voie des mercenaires ou voie du guerrier, le wushutao, plus connu sous son nom
japonais en occident, Bushido.
LES STYLES
Parmi les 400 styles de kung fu, on peut noter :
- Bai he quan : Boxe de la grue blanche, boxe du sud de la chine, inspiré des styles tibétains
- Binh-Dinh : Boxe sino-vietnamienne (donc style du sud), mouvements courts et efficaces, déplacements en zigzag,
frappe dans le déplacement ; peu connue en France.
- Chang quan : Long poing (boxe inspirée du shaolin du nord (bei shaolin quan))
- Hoa Linh Bac Tru Quyen: Technique de la flamme sacrée
- Hou quan: Boxe du singe
- Hung gar (littéralement "boxe de la famille Hung", boxe du tigre et de la grue, tibétain, ayant inspiré la grue blanche)
- Jun fan (cantonais)
- Nan Quan : (boxe inspirée du shaolin du Sud)
- Pak mei : boxe sourcil blanc
- Pek kwar : boxe mains tranchantes
- Tang lang quan : Boxe de la mante religieuse
- Tang Long Hu Shi : Style du tigre et de la mante religieuse
- Vo-Lam : A la fin de sa vie, Bodhidharma créa sur le Mont Tung Son l'institut d'enseignement des vertus et
techniques du Võ-Lâm.
- Wing Chun (littéralement "boxe du printemps radieux)
- Yihe Quan
- Ying quan : boxe des serres d'aigle
- Zui quan : Boxe de l'homme ivre
- Choy Lee Fat.
- Kejia Quan :Boxe de la famille des Hakka.
CHANG QUAN et NAN QUAN : 2 STYLES à PART ENTIERE DU KUNG FU WUSHU
LE CHANG QUAN
Le terme " Chang Quan " est très ancien. En effet, il se trouve déjà dans un chapitre " Chan Jing Jie Yao " d'un livre de
la Dynastie Ming :Ji Xiao Xin Shu " qui décrit des techniques de poing. Il y est raconté " qu'un grand maître de la boxe
chinoise a créé 32 formes de Chan Chuan qui perdurent jusqu'alors ".
" Chang Quan " apparaît également au milieu de la Dynastie Qing, sous la désignation " Taï Chi Chang Quan ", forme
comprenant 108 mouvements. A ce propos, Wang Song Yu a mis au point une " chanson " en 13 maximes. Cette
ritournelle précise que le Chang Quan est sans cesse mouvement, comme les vagues de la mer.
Actuellement, " Chang Quan " désigne un style approprié aux compétitions. Il réunit les différents styles traditionnels
du Nord, localisés au-dessus du Fleuve Long, dans les régions environnant le Fleuve Jaune, dont les plus connus sont
Cha Quan, Hua Quan, Pao Quan, Dan Tui, Hong Quan, Shao Lin ...
Ce style est caractérisé par des techniques de jambe très riches, des mouvements ouverts, amples, alternant des
positions hautes et des positions basses (comme " les vagues de la mer "), des rythmes rapides ; il dégage beaucoup
de force.
LE NAN QUAN
Le terme " Nan Quan " est également ancien ; il est apparu il y a environ 400 ans.
Tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, le Nan Chuan est issu de la réunion des différents styles traditionnels du Sud,
localisés en dessous du Fleuve Long. Ils se caractérisent par des techniques de poing très variées, beaucoup plus
développées que celles des jambes. Les mouvements sont serrés et dégagent une énergie concentrée. Selon les
régions, les plus connus sont :
- Canton : - Hong Jia Quan (Hungar) et Chuai Li Fo sont les 2 styles les plus connus.
D'abord originaires de Fu Jian, ils se sont ensuite développés à Canton.
- Xia Quan, Lu Jia Quan, Mu Jia Quan, Li Jia Quan
- Yong Chun (Wingchun), exporté par Bruce Lee aux Etats-Unis
- Guang Xi : Poing du Petit Tigre, Poing de la Grue Blanche
- Fu Jian : Poing de la Grue, Poing du Chien, Poing de la technique au sol
- Se Chuan : Seng Quan, E Mei Quan, Yue Zhao Quan, Bai Mei Quan
- Wen Zhou : Nan Quan
- Hu Bei : Poing du Vent, Poing de l'Eau, Poing du Feu, Poing des 8 Portes
- Jiang Xi : Ze men Quan, Ying Men Quan
- Zhe Jiang : Ni Fu Quan, Jing Gang Quan, Hong Zi Quan
BAIHE QUAN (ou grue blanche)
Historique
La "Boxe de la grue" (cantonais Hok Kuen, mandarin He Quan, Ho Chuan en transcription wade) ou "Boxe de la grue
blanche" du sud (cantonais Pak Hok Kuen, mandarin Bai He Quan, Pai Ho Chuan en transcription wade) est un style de
Quan Fa originaire de la province du Fujian (on trouve également, en cantonais, les orthographes Pe Ho Kuen, Pak Hok
Kuen, Bok Hok Kuen, Baak Hok Kyun, etc.).
Elle est différente de la grue blanche du Tibet, qu'on trouve souvent sous le nom Baahk Hok Pai ("Ecole de la grue
blanche") : le Baihe Quan du Fujian se caractérise par de courtes distances de combat et une prépondérance de
techniques de mains rapides et à courte portée, alors que le Baahk Hok Pai tibétain se rapproche des sytèmes de
combat du nord de la Chine, avec des techniques longues et des postures larges.
La Boxe de la grue du Fujian est devenu le nom générique de cinq styles basés sur les mouvements de la grue, qui
furent développés hors des temples de Shaolin. Ces styles sont le Zhonghe Quan ("grue bondissante"), le Feihe Quan
("grue volante"), le Minghe Quan ("grue criante"), le Shihe Quan ("grue pêchante") et le Suhe Quan ("grue
dormante"), une variante du Zonghe Quan.
Ces cinq styles se basent sur une méthode antique, le Yongchun Baihe Quan ("Grue blanche du printemps radieux",
Wingchun Pakhok Kuen), qui fut développé à la fin du 18e siècle ou au début du 19e. Il aurait été fondé vers 1700 par
la nonne Wu Mei (Ng Mui) et serait le Yongchun Quan (cantonais Wingchun Kuen) d'origine, qui fut développé par Yan
Yongchun (Yim Wing Chun). On raconte en effet que Ng Mui (Wu Mei), qui avait étudié au temple Shaolin du mont
Song (province du Henan), trouva refuge, lorsque le pouvoir mandchou incendia ce dernier, au Temple de la Grue
Blanche (Bai He Si) sur le mont Daliang, entre les provinces du Yunnan et du Sichuan, où elle continua à pratiquer son
propre style. Elle aurait observé un jour le combat d'une grue et d'un serpent (ou d'un renard), et s'inspira de leurs
mouvements pour enrichir sa méthode. Le Minghe Quan et le Feihe Quan serait originaire de ce style ancien.
Selon le Bubishi, un ouvrage chinois d'origine inconnue, le Baihe Quan du Fujian aurait été créé au 17e siècle par la
nonne Fang Jiniang (Fang Qi Liang, Fong Qi Niang), du village de Yongchun. Son père, Fang Shi Yu (Fong Cheng), avait
étudié les arts martiaux au temple Shaolin du Fujian, et transmis son savoir à sa fille. Fang Jiniang dut néanmoins
modifier la méthode qu'elle avait apprise pour pouvoir se mesurer, malgré sa petite taille, à tout type d'adversaire. Elle
observa pour cela une grue, et s''inspira de ses mouvements et attitudes pour mettre au point de nouvelles techniques
et une nouvelle conception du combat : frappe très pécise des points de pression, mouvements du corps évasifs et vifs,
déplacements souples.
Il est très probable que la Fang Jiniang du récit du Bubishi et la Yan Yongchun ou Yim Wingchun de l'histoire du
Wingchun Kuen (la Fong Wing Chun des traditions du Hung Gar Kuen), soit une seule et même personne.
Les cinq styles du Baihe Quan qui prédominent de nos jours se seraient établis dans la seconde moitié du 19e siècle.
Auparavant, il semble qu'il n'existait que trois styles de la grue issus du Yongchun Baihe Quan, la "grue volante", la
"grue jouant" et la "grue debout", ces deux dernières méthodes ayant probablement disparues depuis.
Technique
Le Baihe Quan, également connu sous le nom de grue blanche, est un art martial chinois traditionnel inspiré par les
mouvements d'une grue. Il a été créé il y a environ trois cents ans dans la province de Fujian par une femme appelée
Fang Chi-Niang-Niang. Bai he Quan est considéré par beaucoup comme le plus beau Kung Fu aujourd'hui. Hormis sa
beauté, Baihe Quan est un art de l'auto-defense très efficace.
Un praticien de Baihe Quan n'emploie pas la puissance contre la puissance mais évite plutôt le contact avec son
adversaire. Le praticien de Baihe Quan confond son adversaire jusqu'à ce que l'adversaire s'ouvre pour les coups
destructifs. Les attaques féroces de point de pression combinées avec le travail de jambes rapide rend ce modèle de
Kung Fu très efficace et mortel.
Il y a beaucoup des formes de vide-main et d'arme pratiquées dans Baihe Quan. Certaines des formes sont
relativement courtes et bon nombre d'entre elles sont conçues pendant que le combat place pour être pratiqué avec un
associé. Les quatre principes de Baihe Quan doivent blesser, éluder, pénètrer, et arrêter. Bien qu'il soit tout à fait
simple et dirigé, il est extrêmement difficile de se perfectionner.
Baihe Quan combine l'utilisation du poing, des paumes, des doigts, des jambes, et des coudes dans une variété de
mouvements à l'augmentation ceux force, flexibilité, coordination et techniques de art de l'auto-defense. La
combinaison de la force et de la flexibilité permet au praticien de Baihe Quan de neutraliser la force d'un adversaire et
d'une attaque avec la puissance.
HOU QUAN (ou boxe du singe)
Historique
Outre les nombreux styles de Quan Fa tels que le Choy Lee Fut Kuen ou le Shaolin Quan, qui possèdent des techniques
ou des formes entières basées sur les attitudes du singe, il existe diverses méthodes qui s'inspirent exclusivement de
cet animal, qui tient une place importante dans la mythologie chinoise. Hou Quan ou "Boxe du singe" est le nom
générique qui sert à désigner la plupart de ces systèmes de combat.
On mentionne dès la dynastie des Han (-206 - 220) une danse basée sur les attitudes du macaque, qui aurait été
exécutée par Tan Changquing, un personnage de la cour, lors de réjouissances sans doute bien arrosées. Certains
voient même dans une peinture sur soie datant de la même époque, retrouvée dans la province du Hunan, une
représentation d'un ancien style du singe. Il faut néanmoins attendre le médecin légendaire Hua Tuo (190-265) et son
Wu Qin Xi ou "jeu des cinq animaux", pour voir apparaître une réelle formalisation d'une pratique inspirée du singe,
même si celle-ci n'est pas encore martiale.
La légende du Hsi Yu Chi ("Voyage vers l'Ouest"), datant du 16e siècle, fait de Hsuan Tsang le créateur de la boxe du
singe. Ce moine bouddhiste avait fait le voyage de Chine en Inde en 629, accompagné de Sun Wu-k'ung, un singe qui
lui servait de garde-du-corps. Le système du singe aurait été développé à partir de ses méthodes.
Plus prosaïquement, il semble que ce soit lors de la dynastie des Ming (1368-1644) que le Houquan se développe et se
codifie. Le général Qi Jiguang écrit à cette époque : "L'empereur Taizu de la dynastie Song ne pratiquait pas seulement
les 32 postures du changquan, mais également la boxe des 6 pas, le houquan et le equan." Wang Shiying, un lettré,
rapporte dans un de ses ouvrages avoir rencontré un moine expert dans cette méthode. En 1564, c'est Zheng Ruozeng
qui fait référence à "36 tactiques du Houquan".
Divers systèmes du singe sont pratiqués en Chine lors de la dynastie des Qing (1644-1911), notamment dans les
montagnes du comté de Yuexin (province du Shaanxi). L'avènement de la République Populaire de Chine et la création
des Wushu modernes au 20e siècle voit la synthèse de nombreux éléments de ces arts anciens en une forme adaptée à
la compétition.
Technique
La forme du Houquan est plus connue sous la dénomination du « style du singe ». Ce style est issu d'une étude
minutieuse du comportement et de l'attitude du singe. Le Houquan est un style très ancien du Kung Fu et les
mouvements reproduits par un mimétisme étonnant figurent dans les danses traditionnelles de la Chine telles que
celles qui sont déjà signalées dans le « Sangshu »(livre de l'Histoire) qui remonte à près de trois mille ans. La forme du
singe ne doit pas être prise au premier degré, c'est-à-dire que l'on ne doit pas prendre toutes les techniques du tao
comme des applications concrètes (il en est de même pour la boxe de l'ivrogne). Les références au style sont
antiques ; un haut personnage de la cour de la première dynastie Han (206 av J-C – 220 ap J-C). Tan Chang Quing
avait exécuté une danse du singe lors d'une grande fête bien arrosée... Une peinture sur soie aurait été par ailleurs
retrouvée, il a plus de 2000 ans. Mais il faudra attendre 1564 que Zheng Ruozeng fasse référence aux « 36 tactiques
du Houquan », le style semble alors pratiquement codifié. Cette longue histoire engendra de nombreuses variantes de
ce style, mais les bases restent identiques, étroitement inspirées des gestes et des mimiques de l'animal. Celui-ci
représente la ruse, l'adresse, l'agilité et la vivacité. Cette forme comprend donc des mouvements rapides, de brusques
changements de rythme et d'orientation, ce qui peut déconcerter et créer des ouvertures intéressantes en combat.
Finalement, le style du singe reste l'un des styles les plus techniques et des plus durs du Kung Fu.
TANG LANG QUAN (ou boxe de la mante religieuse)
Le Tang Lang Quan est un style de Kung fu
Selon la tradition, le fondateur du style des Sept étoiles de la Mante Religieuse était Wong Long longtemps, un moine
du temple Shaolin de Henan. Wong Long est né en Chine durant la dynastie Ming (1368/1644) dans le district de Tsi
Mo dans la province de Shangtung et venait d'une famille aisée et avait étudié les arts martiaux dans sa jeunesse. Il
voyagea souvent dans différentes régions de la Chine, cherchant des Maîtres célèbres pour améliorer ses techniques.
Bien qu'il ait apprit des techniques de dix-sept différents styles, chaque fois qu'il revenait au monastère de Shaolin
pour se battre avec les moines grâce aux nouvelles techniques apprises, il ne pouvait pas vaincre le moine supérieur.
Un jour en se promenant, Wong fut témoin d'un combat entre une mante religieuse et une cigale. Wong Long fut
fasciné par l'agressivité, la vitesse et la force de la mante religieuse. Quand la cigale attaquait, la mante se jetait sur le
côté, et avec la vitesse et la force de l'éclair elle immobilisait la cigale avec ses avant-bras puissants. Wong Long
emmena la mante chez lui pour l'étudier de près. Il employa un roseau pour poignarder la mante et soigneusement
étudia ses mouvements, examinant comment elle réagissait aux diverses situations. Wong imitait alors ces actions et
lentement son système évolua. Wong Long a longtemps compilé ces mouvements dans ce qui est connu aujourd'hui
comme formule verbale de 12 mots clés, les 7 longs, 8 courts, 8 modèles rigides de main, les 12 modèles flexibles de
main, les huit points vulnérables et 8 d'attaque mortelle. Ceci a mené au développement du modèle du Kung Fu de la
mante religieuse avec ses mouvements caractéristiques forts et rapides. Quand Wong Long longtemps a été satisfait il
a ajouté au nouveau modèle les meilleures techniques des autres modèles de dix-sept qu'il avait précédemment
étudiés. Plus qu'il pratiquait, plus il se rendait compte que bien que la structure du modèle ait été très rapide,
dépeignant la puissance et la vitesse de la mante, le jeu de pieds était inadéquat pour livrer ces coups brefs. Wong
Long plus tard a observé des singes jouer et combattant, la solution était très claire. S'il pouvait fusionner les positions
intelligentes du singe avec les mouvements de main de la mante, la vitesse des mains et des pieds serait assurée.
Le style des Sept Etoiles de la Mante Religieuse prend à son nom de la constellation d'étoile de la grande ourse, la
signification interne étant « les disciples de ce modèle devraient éclater partout dans le monde ».
SHE QUAN (ou style du serpent)
Historique
Des "Boxes du serpent" semblent s'être développées autrefois aussi bien au nord dans le temple Shaolin du Henan,
que dans le sud de la Chine. A Shaolin, l'expert en arts martiaux Bai Yuefeng aurait mis au point au 16e siècle le Wu
Xing Quan ou "Poing des cinq formes", y incluant les techniques du dragon, du tigre, du léopard, de la grue et du
serpent. Dès lors la "Boxe de la forme du serpent" ou She Xing Quan, qu'on classe parmi les Xian Xing Quan (boxes de
l'imitation de la forme), fut intégrée dans plusieurs systèmes issus de Shaolin, en particulier dans le Hung Gar Kuen
(Wong Feihung créa en son temps le "poing des cinq animaux", Ng Ying Kyun) ou plus tard dans le Choy Lee Fut Kuen.
On trouve également l'influence du serpent dans les trois styles "internes" majeurs de Quan Fa : Ba Gua Quan, Taiji
Quan et Xing Yi Quan. Le Xing Yi Quan du Hebei et du Shanxi comprend ainsi une "forme des douze animaux" (Shi Er
Xing Quan) et celui du Henan une "forme des dix animaux" (Shi Xing Quan), toutes deux incluant le serpent.
Il semble qu'il n'existe pas, de nos jours, de style du serpent à proprement parler, de système complet comme on peut
en trouver pour d'autres animaux tels que la grue ou le tigre. Il existe néanmoins un taolu du serpent, une forme
réalisée dans le cadre du Wushu moderne, et nommée She Quan. Elle fut élaborée par un moine de Shaolin, Jin Gang
Chan Shih, un expert en Zhuramen.
Ce Shequan moderne est un amalgame de styles anciens, aujourd'hui disparus. L'étendue de ses techniques reflète
l'influence des trois styles suivants :
La Vipère insistait sur des frappes d'intimidation, qui pouvaient infliger de profonds dommages psychologiques en
faisant couler le sang sans menacer la vie même de l'adversaire. L'arme maîtresse de ce style était la frappe de la
langue : deux doigts visant les artères et les veines.
Le Cobra, au contraire, privilégiait les frappes aux nerfs et aux points de pression. Sa technique de main
caractéristique était une main ouverte avec le pouce replié.
Le Python utilisait le poing du léopard pour ses frappes précises et ses techniques de saisie.
De nos jours, on pratiquerait encore des formes de Shequan dans les provinces du Jiangsu, Zhejiang, Fujian,
Guangdong, Guangxi, Sichuan, et à Taiwan.
Technique
Les techniques du Shequan simulent à la fois le comportement des serpents venimeux, (frappes de la main visant les
points vulnérables du corps), et celui des serpents constricteurs (mouvements enroulant).
La main imite pour frapper la tête de l'animal (pique de la main) et sa langue fourchue (pique de l'index et du majeur).
Ce qui distingue les arts martiaux chinois des autres arts martiaux, c'est entre autre l'emploi de mouvements et
techniques imités, inspirés des animaux. Ceux –ci ont toujours occupé une place prédominante dans les arts martiaux
chinois et sont encore aujourd'hui à la base de nombreux styles différents. C'est sous la dynastie Han (25-220 de notre
ère) que le médecin Hua To créa une série d'exercice de mise en condition physique fondés sur les mouvements du
daim, du tigre, de l'ours, du singe et de l'oiseau. Ces exercices ne se contentent pas de copier les mouvements de ces
animaux, mais cherchent plutôt à établir des correspondances entre ceux-ci et la morphologie humaine. Le Kung Fu
Wushu suit également cette règle et fonde ses techniques sur cinq animaux principaux : le tigre, le léopard, le dragon,
le serpent, et la grue. Je vous parlerai ici du style du Serpent, faisant principalement appel à a force « interne ».
Autrement dit, ce style est le moins musculaire des cinq. L'arme essentielle en est la pointe des doigts, endurcie par
une série d'exercices consistant à les enfoncer rapidement dans du sable de nombreuses fois consécutives. Les
techniques du Serpent font également appel au tranchant de la main et à des clés au niveau des articulations, et
requièrent un long travail d'assouplissement du poignet. Les parties du corps visées chez l'adversaire sont les tempes,
les yeux, la gorge, les aisselles, le plexus et le bas-ventre. Les deux bras se déplacent de manière synchronisée afin de
piéger les coups de l'adversaire. Les techniques du Serpent n'affrontent jamais directement la force de l'adversaire,
mais elles cherchent à faire dévier la puissance de son coup afin de la retourner contre lui.
ZUI QUAN (ou boxe de l'homme ivre)
Historique
La "Boxe de l'homme ivre" ou Zui Quan, connue aussi sous le nom de "Boxe des huit divinités éméchées" ou Zui Ba
Xian Quan (Tsui Pa Hsien Chuan en transcription Wade, Jeui Paath Shien Kuen en cantonais) est d'origine obscure.
La référence la plus ancienne concernant une danse de l'homme ivre nous vient de la Dynastie des Tang (618-907), où
une danse pratiquée par des femmes simulant l'état d'ivresse amusait les soirées de l'aristocratie chinoise. Selon le
Jinbi Shilei, cette danse de l'ivresse se nommait Zui Wu. Peut-être a-t-elle inspiré la boxe de l'homme ivre.
Une histoire bouddhiste raconte que durant la dynastie Song, un expert en arts martiaux nommé Liu Chi Zam tua
accidentellement un homme. Il se fit moine pour échapper aux autorités, mais finit par se faire banir du monastère
pour s'être saoulé. Ivre, il affronta trente moines et les défit. Liu mit par la suite au point une méthode de combat
basée sur les mouvements d'ivrogne qu'il avait utilisé inconsciemment contre les bonzes.
Avec l'avènement du Taoïsme, une autre histoire se répandit, celle des huit immortels ivres. Ceux-ci sont des êtres
ayant atteint l'état d'immortalité (un des buts du taoïsme) à une période de leur vie. Ce sont :
Han Zhongli (Han Chong Li) : le leader des huit immortels, obèse, à peine capable de remplir son verre. Il possède un
éventail qui lui permet de ressusciter les morts. Han se bat au sol car il est trop ivre pour tenir debout. Il tire son
adversaire vers lui avec les deux mains tout en lui assénant un coup-de-pied bas au genou ou à l'aine.
Lu Dongbin (Lu Tong Pin) : un prêtre taoïste qui combat le mal avec son épée.
Lan Caihe (Lan Zai Hou) : un jeune homme qui porte un panier de fleur dans un main et une tasse de vin dans l'autre.
La première se transforme facilement en main saisissante et paralysante, et l'autre frappe en oeil de Phoenix.
Cao Guojiu (Zao Kuo Qiu) : le frère de la reine et le protecteur des acteurs, qui passe son temps à contempler la lune.
Il est spécialisé dans la frappe des points vitaux.
He Xiangu (Ho Xian Ku) : une belle aristocrate, fille de marchant. Elle a gagné son mode immortel après avoir mangé
une pêche magique, et est dite le protecteur des négociants. Dans la légende, elle tord son corps teasingly et pains
grillés avec son gobelet de vin. Beaucoup d'elle des techniques de combat sont des encavateurs de poignet qui utilisent
les deux premiers doigts de la main gauche. L'autre main (tenant la tasse de vin) gère une grève dure et rapide de
pression-point avec un poing d'oeil de Phoenix.
Han Xianzi (Han Xiang Ci) : le saint patron des musiciens, qui peut faire éclore instantanément des fleurs en jouant de
sa flûte. Il est spécialisé dans le combat au sol, et l'attaque des articulations.
Zhang Guolao (Chang Kuo Lao) : il monte un âne à l'envers, qu'il tient par la queue pour ne pas tomber. Il est
spécialisé dans la torsion et le bris des doigts.
Tie Guaili (Li Tie Kuai) : mendiant défiguré qui s'appuie sur sa béquille. Il utilise une technique saisissante à deux
mains, appelée lo kiu, qui vise les points de pression du bras de son adversaire, engourdissant la peau ou brisant les
os.
La légende raconte que ces huit immortels devinrent ivres en traversant l'océan. Ils arrivèrent à un palais de cristal
habités par les dieux de l'océan, dont ils troublèrent la vie par leur comportement d'ivrogne. Une lutte s'engagea alors
entre les dieux et les immortels, qui purent ainsi faire preuve de leurs compétentes martiales particulières...
Celle légende est signalée pour la première fois dans le Quanjing Quanfa Beiyao, un ouvrage d'origine mal connue qui
contient le chant des huit immortels (Zui Ba Xian Quange). En voici un extrait :
Les experts du monastère de Shaolin s'inspirèrent de la légende des Huit Immortels pour créer le style des Huit
Divinités Eméchées du monastère de Shaolin (Shaolin Zui Ba Xian). Ce style comprend une forme répartie en huit
sections, qui correspondent à chacun des huit immortels.
Une autre version encore fait du poète Li Po, un ivrogne invétéré, le créateur du Zui Quan.
Toujours est-il que le style originel devint populaire sous la dynastie des Ming (1368-1644), mais c'est sous les Qing,
en 1784, que deux experts de ce style, Cao Huando et Zhang Kongzhao écrivirent et rendirent public les manuscrits
comportant les techniques et les poèmes du style (quan pu).
Yin Huan, ou l'homme à la boucle d'oreille en argent, un guerrier itinérant des montagnes du dragon Longshan,
perpétuait la tradition de l'art du poing de Shaolin. Il eut un élève du nom de Xu Yanpiao, de la province du Gansu, qui
devint l'expert le plus réputé du bâton au nord-ouest de la Chine. Xu Yanpiao passa sa vie de village en village en
performant les arts martiaux pour vivre, et eut de nombreux élèves très réputés, comme Wang Ziping et Huang
Baoshan. Huang Baoshan (1905-1998) commença à étudier le wushu alors qu'il avait seulement 12 ans ; à 15 ans, il
partit pour le monastère de Shaolin. Il rencontra ensuite beaucoup de maîtres avec qui il développa ses connaissances
de wushu, avant de suivre Xu Yanpiao qui devint son maître principal. Il devint le directeur de l'école de wushu de
Tianshui, dans la province du Gansu.
Technique
La boxe de l'homme ivre est basé sur l'imitation des gestes d'un homme sous l'emprise de l'alcool. Semi interne, ce
style s'appuie sur de brusques changements de rythme, des déséquilibres et des chutes volontaires et un mime très
poussé(comme dans beaucoup de boxes imitatives). Tout cela concourt à rendre les mouvements du pratiquant
imprévisibles et très destabilisants. La sensation presque physique de l'ivresse que doit avoir le pratiquant pendant
l'exécution est une des parties les plus difficiles du style, sans compter les diverses acrobaties à exécuter. A la fois très
esthétique et très efficace, la boxe de l'homme ivre reste assez confidentielle dans sa diffusion ou alors sous des
formes purement artistiques.
La forme des huit immortels ivres se pratique d'une manière décontractée et lente, jouant avec des changements
brusques de rythmes, de positions, et de directions. La personnalité de chaque immortel ressort dans l'enchainement
qui lui est propre : Han Xianzi semble jouer de la flûte, Tie Guaili boîte, He Xiangu fait mine de se contempler dans un
miroir...
Parmi les techniques caractéristiques du style on trouve les saisies et luxations (qinna), les roulades, les poussées
violentes, les coups de pied en tombant ou retounés, les crochets aux jambes, les sauts périlleux.
En Zui Ba Xian Quan, on trouve 8 tao (enchainements) à mains nues pour chaque divinité, et 5 tao avec armes : épée
(zuijian), bâton (zui gun), lance (zui mao), sabre (zui dao) et éventail (zui shan).
Le style de Shaolin utilise le principe Yi shou wei gong, gong ji yi shou, ou l'art d'utiliser le moment de difficulté ou la
parade pour frapper. Il comporte 64 techniques, 8 par forme, ainsi que le bâton Shaolin Zui Ba Xian Gun.
LONG XING QUAN (ou boxe du dragon)
Historique
Le dragon, de part la place primordiale qu'il occupe dans la mythologie chinoise, inspira largement les experts en arts
martiaux dans l'élaboration de leurs méthodes de combat. On trouve ainsi des formes du dragon, ou Long Xing, dans
de nombreux styles de boxe chinoise ; il existe par exemple un enchaînement du dragon ou Lung Ying Kuen en
Choyleefut Kuen ou encore en Hunggar Kuen.
L'origine d'une "Boxe du dragon" ou Long Quan (en mandarin pinyin ; Lung Chuan en mandarin Wade, Lung Kuen en
cantonais) essentiellement axée sur l'esprit de cette créature reste quant à elle incertaine. Certains en crédite la nonne
bouddhiste de Shaolin Wu Mei (Ng Mui, également à l'origine du Wingchun Kuen mis au point par Yim Wing Chun) qui
aurait élaboré une "boxe du dragon de la fleur de prunier" (en cantonais Muifa Lungkuen, en mandarin Meihua
Longquan).
Une autre version donne la paternité du Longquan au moine Mui Fa San Yang. Le style était alors appelé Yow Kueng
Moon, et fut amélioré par l'abbé de Yang, Tit Yang Sum Si.
Ces deux hypothèses placent l'origine de la boxe du dragon au Temple Shaolin du Hunan ; une autre source en fait
cependant un style originaire de la province du Fujian.
Le Long Quan aurait par la suite évolué en deux style distincts : celui du Sud, considéré comme la forme originale du
Hunan importée en Chine du sud, et celui du Nord qui évolua dans le nord du pays après l'incendie du temple en 1570.
Tai Yuk
Le Lung Ying Kuen (Long Xing Quan en mandarin) est une boxe originaire du sud qui aurait été créée dans les années
1800 par Dai Yuk (Dayu), un moine Shaolin qui aurait étudié le style du dragon auprès de la nonne Ng Mui. Lors de
l'incendie du monastère de Shaolin par les Qing, Dai Yuk trouva refuge dans les montagnes de la province de
Guandong. Il y rencontra Lam Yu Gwai (lin Yao-Gui ou Gong Yao-Gui, v. 1874-1965), originaire du village de Tupotau
dans le comté de Bolou, qui appartenait à une famille d'experts en arts martiaux.
Le grand-père de Lam avait été initié au style du dragon par le moine Shaolin Huang Nian-Jiao (Wang lian-Giao dit
Haufeng-Weng), qu'il avait reccueilli lorsque ce dernier fuyait vers Guangzhou pour échapper aux mandchous Qing. Le
père de Lam s'était d'abord entraîné avec son père, puis avec le moine Guang Jin du temple de Shaolin du Fujian, et
enfin avec Huang Nian-Jiao ; il eut également l'opportunité d'étudier avec Dai Yuk, comme son fils allait le faire plus
tard.
Lam Yu Gwai commença à suivre l'enseignement de son grand-père puis de son père, avant d'ouvrir à seize ans sa
propre école à Dongjiang. Invité par des villageois à effectuer une démonstration de son art, il rencontra par la même
occasion des élèves de Dai Yuk qui, constatant les similitudes de sa méthode avec la leur, lui proposèrent de renconter
leur maître à Haushoutai. C'est ainsi que Lam Yu gwai devint le disciple de Dai Yuk et de son élève Gao Xiong-Wen ; il
apprit notamment les formes suivantes : "l'écorchage des bras du dragon" (lung ying mor kiu), "le lèchement de la
langue du serpent venimeux", "le serpent venimeux exhalant son souffle", "neutraliser l'extrême", "les 5 chevaux
retournant à l'étable".
Lam Yu Gwai revint par la suite enseigner à Dongjiang, puis à Yangcheng. Il rendit accessible au grand public sa
méthode qu'on nomme parfois la Boxe du Dragon de style Dongjiang, mélange du Lungyingkuen de Dai Yuk et de la
boxe du dragon familiale. Le style de la famille Lam est toujours populaire à Hong Kong et à Guangdong, spécialement
au sein de la police qui apprécie l'efficacité de ses techniques de Qinna.
Technique
La boxe du dragon est essentiellement un style interne, bien que l'entraînement initial semble plus être celui d'une
méthode externe. L'étudiant apprend en effet à frapper et bloquer durement, et à tenir des positions solides.
L'apprentissage de la maîtrise du Qi, l'énergie interne, ne se fait que plus tard, en s'entraînant à l'émission de sons
profonds. L'inhalation est silencieuse, et permet d'alléger le corps pour exécuter des techniques aériennes. L'exhalation
est elle volontaire, tendue et contrôlée, et autorise la transmission de puissance dans chaque technique.
Au niveau le plus élevé, ce sont les techniques d'évasion qui deviennent les éléments clé de la défense. Elle
s'effectuent principalement par des rotations du torse, sans ou avec de petits déplacements.
YING ZHAO FAN ZI QUAN (ou boxe des serres d'aigle)
Historique
Généalogie
La "Boxe des serres de l'aigle", en mandarin Ying Zhao Quan, Yinzhao Quan, Ying Zhua Quan ou encore Ying Jiao Quan
(Ying Chao Chuan en transcription Wade), est un style appartenant à la branche Shaolin du Nord. Elle est également
connu dans le sud, sous le nom cantonais de Ying Jao Kuen ou Ying Jow Pai ("école des serres de l'aigle").
Certains font remonter cette méthode au général Yue Fei (cantonais Ngok Fei, 1103-1141) qui lutta contre les
incursions mongoles en Chine septentrionale. Celui-ci aurait adapté les techniques d'un moine de Shaolin nommé Jow
Tong, et enseigné à ses soldats ses 108 techniques de main de l'aigle. Sa méthode était connue sous le nom de "Style
de l'Eléphant" (Da Xiang Quan) ou "Style de la famille Yue" (Yue Shi Shan Shou).
Plus tard, durant la dynastie Ming, le moine Li Quan Seng (cant. Lai Chun, 1700-1750) les modifia en les combinant au
système Fanzi Quan, créant ainsi le style de la "Boxe des serres de l'aigle et des poings retournés", Yingzhao Fanzi
Quan (connu également sous le nom mandarin de "Voie des serres de l'aigle et des poings retournés", Yingzhao Fanzi
Men, et sous le nom cantonais de "Ecole des serres de l'aigle et des poings retournés", Faan Tzi Ying Jow Pai). Li Quan
transmit son art à son élève Tao Gai (cant. Tao Chaig). Le moine Fa Cheng (cant. Fat Sing), un autre élève de Li Quan,
prit pour élève Liu Shijun (cant. Lau Si Chun) qui était natif du village de Guzhuangtou du comté de Xiong, dans la
province du Hebei (ce qui lui valut le surnom de Xiongxian Liu). Ce dernier enseigna à son tour à Liu Dekuan (cant. Lau
Kai Man), Ji San, Ji Si et son neveu Liu Chengyou (cant. Lau Sing Yau), qui instruisit Chen Zizheng.
Selon une autre source, il faut attendre Liu Shijun et son élève Chen Zizheng (cant. Chan Tzi Cheng, 1878-1933) pour
voir se combiner les deux styles. Liu Shijun étudia pendant trois ans les arts martiaux avec le moine Fa Cheng,
notamment le Yuezi Lianquan ou "Boxe continue de la famille Yue". Il suivit ensuite l'enseignement, entre autres, du
moine Dao Ji, un élève de Fa Cheng. Puis il servit comme instructeur dans un camp de gardes impériaux, où il
enseigna son art. Là, Chen Zizheng étudia avec Liu Dekuan et développa le Yingzhao Fanzi Quan (on parle également
de Yingzhou Lianquan et de Yingzhou Xingquan) en intégrant au Fanziquan le Lianquan de Yue et les mouvements des
serres de l'aigle.
Chen enseigna avec son élève Liu Fameng cette nouvelle méthode au sein de l'association Jingwu, à Shanghai. Dans
cette école, il fallait maîtriser dix formes de base (Tam Tui, Gung Lik Kuen, Da Gin Kuen, Sahp Gee Gin Kuen, Tuet
Jien, Ng Fu Chon, Quan Yeung Quan, Toa Kuen, Bat Kua Do, Jeet Kune) avant de pouvoir apprendre l'un des cinq
styles qui y étaient proposés. En 1924, lorsque Jingwu s'installa à Hong Kong, Chen Zizheng fut choisi pour y
enseigner. Liu Fameng resta un moment à Shanghai, puis partit dans l'école qui s'ouvrit à Fut Shan, avant de venir à
Hong Kong en 1929 remplacer Chen Zizheng qui était retourné en Chine.
Chen Zizheng était connu pour ses engagements en combat et remporta de nombreuses victoires à Shanghai, contre
des lutteurs et des boxeurs occidentaux et japonais lors de combats publics à main nue organisés, appelés leitai. Il
arrangea le système et créa 10 formes de bases (shi lu xin quan) dans l'apprentissage de la boxe des serres de l'aigle.
C'est lui qui propagea le style à travers toute la Chine. Il eut de nombreux disciples, dont les principaux furent Sun Xin,
Chen Guoqin, Liu Fameng et Guo Chengyou.
Liu Fameng (cant. Lau Fat Mang) participa à la propagation du style à Hongkong (Xianggang). Avec Kan Tak Hoi
(expert en Tai Shing Pek Kwar Moon) et Yip Yue Ting (expert en Mai Jung Law Hong Kuen), originaire comme lui du
même village du Heibei, il était l'un des membre des "trois héros du Heibei". Sa fille Liu Lili (cant. Lau Lily) poursuivit
son oeuvre en diffusa la boxe des serres de l'aigle à USA notamment.
Guo Chengyou, de la province du nord de la Chine, en Mandchourie (Heilongjiang), se voua totalement aux arts de
combat ; il s'entraînait si dur qu'on le surnommait Guo fengzi ou Guo le fou. Il eût deux fils, Guo Xiangya et Guo
Xianghe, qui propagèrent fidèlement le système de Chen Zizheng. Guo Xianhe, docteur osthéopathe de la Faculté de
médecine de Beijing, contribua à la survie de la boxe des serres de l'aigle en enseignant ouvertement le style.
Technique
En Yingzhao Fanzi Quan, on cherche à saisir l'adversaire et à le frapper ou le contrôler grâce à des clés, en utilisant
une forme de main aux doigts crispés, en forme de serres (tiao-zhua-luo) ; la vitesse d'exécution est donc essentielle.
Lors de la saisie, on attaque les centres nerveux, on déplace les os ou les tendons ou l'on casse les articulations (fen
jin cuo gu) du corps humain. Les cibles visées sont les 108 points vitaux du corps ; on attaque plus particulièrement
les yeux, la gorge ou le bas-ventre. Le style possède également de nombreux sauts et coups de pieds hauts.
Le système repose sur 7 principes : Jow Da Cum Na (Jau "saisir", Da "frapper", Kum "attraper", Na "tenir" : griffes et
clés), Dim Yut Bye Hei (Dim Yuet "frappe des points vitaux", Baai Hei "arrêter la respiration" : attaquer les points
vitaux et étrangler), Cow Wai Sau Fung (clés), Diu Cow Fing Lau (contrôler, pousser et tirer), Sim Jim Tong Na (Sim
Gin "postures de déplacement rapide", Tun Noh "sauter et emmener" : tordre, sauter et chuter au sol), Noi Sup Chung
Dit (chuter et techniques utilisant la taille) et Fun Gun Chaw Quat (Fan Gun "séparer les tendons", Cho Gwat
"désarticuler" : couper les veines et briser les os).
Les principales postures sont : Ma Sek, Kung Sek, Ding Sek, Tai Tui, Hoi Sek, Joor Poon Tui, Pok Tui, Towl Bo.
LES POSITIONS : BU XING
Que sont les positions ? Des instants figés ou des schémas permettant de se déplacer ? Je pense plus pertinent et bien
plus encore intéressant de les considérer comme des suites de techniques de déplacements, une sorte de méta-
techniques du mouvement, entraînées un court instant en statique pour mieux les appréhender. C'est pour cela que,
dans les fiches relatives aux positions, elles sont décrites au travers de leur fonction première : le facteur principal
permettant un déplacement optimum d'un point à un autre.
Ce déplacement sera d'autant plus efficace qu'il respectera les canons techniques généralement reconnus pour chacune
des positions. Généralement, l'intégrité physique du pratiquant est garantie s'il ne déroge pas à ces-mêmes canons
(ceci est bien évidemment pensé en tant que pratique des arts de combats en dehors de toutes idées de compétition,
la pratique de la compétition et l'entraînement à celle-ci étant, en général, traumatisants pour l'organisme s'ils sont
pratiqués de manière excessive).
Pour étayer ce postulat quant à la fonction des positions, il suffit de regarder ce qu'elles deviennent lors de la pratique
des Tui Shou (poussées des mains) ou du Sanshou (combat). Il est évident qu'elles sont toujours présentes mais plus
sous forme de principes dynamiques, de liens entre un départ et un positionnement et une arrivée dans un nouveau
positionnement.
Les positions sont mouvements, elles sont aussi le support de toutes les techniques de percussions et de projections et
c'est pour ces raisons qu'elles méritent une attention toute particulière et une étude appronfondie.
Elles contribuent aussi à la mobilité ostéo-articulaire, car chacune des positions travaille sur différents angles ostéo-
articulaires cela permettant, une fois qu'elles sont acquises, des changements de directions dans les frappes et les
déplacements. Par leurs différentes ouvertures et fermetures elles indiquent les techniques pouvant être effectuées
avec le plus d'efficacité possible.
ICI, nous verons les positions de base du kung fu wushu qui sont:
1 - Ma Bu Position du cavalier
2 - Gong Bu Position de l'arc
3 - Xu Bu Position du pas vide
4 - Xie Bu Position du pas assis
5 - Pu Bu Position du pas rasant
6 - Ban Ma Bu : Position du demi cavalier
7 - Gui Bu : Position agenouillée
8 - Ding Bu : Position du pas pointé
9 - Du Li Bu : Position sur une jambe
10 - Cha Bu : Position du pas croisé
-1- MA BU : Position du cavalier
La position est dite du cavalier car elle simule la position d'un homme à cheval. Il est à noter qu'il n'est nulle part fait
référence dans les caractères chinois à un cavalier mais seulement au cheval (Ma). Peut-être peut-on penser à un
cheval vu de profil dont les seules possibilités de déplacements sont d'aller vers l'avant ou vers l'arrière.
Cette position est une position ouverte au niveau du bas ventre et ne peut donc être considérée que de côté. Elle est
faible de face mais très puissante sur les flancs. Plus les pieds sont paralèlles plus la position est statique.
La position peut être plus ou moins haute suivant les écoles, avoir les genoux plus ou moins sortis ou rentrés, avoir le
bassin en antéversion ou en rétroversion.
Gong Bu est une position d'attaque permettant d'enchaîner sur l'avant aussi bien une technique de jambe que de bras.
Le poids du corps est placé à 70 % sur la jambe avant et à 30 % sur la jambe arrière.
La position peut être plus ou moins haute suivant les écoles. Attention toutefois à ne pas faire un angle inférieur à 90°
entre le fémur et le tibia de la jambe avant.
Le dos est droit, il peut se trouver vers l'avant mais en aucun cas il ne doit être rond (problème de charge).
Suivant les écoles la pointe du pied avant peut être plus ou moins dirigée vers l'intérieur et les pieds peuvent être plus
ou moins sur la même ligne.
Attention, cette position peut être néfaste pour les genoux si le poids du corps n'est pas également réparti sur tout le
pied de la jambe avant. Il faut aussi veiller à garder le genou de la jambe avant dans la même direction que la pointe
du pied.
La position peut être plus ou moins haute suivant les écoles et avoir le genou avant plus ou moins fermé. Le canon de
cette position stipule qu'il vaut mieux avoir la pointe du pied de la jambe d'appui dirigée vers l'avant.
Le dos est droit même s'il peut se trouver incliné. Il ne faut pas descendre sous un angle de 100° pour la jambe
d'appui si l'on ne veut pas perdre de dynamisme (autrement la position à tendance à devenir statique).
Attention, cette position peut être néfaste pour le genou de la jambe arrière s'il n'est pas dans la direction de la pointe
du pied arrière.
Cette position est utile en défense, ainsi que pour contourner une attaque adverse. Il faut souligner que Xiebu n'est
pas une position très stable et elle doit être penser comme un déplacement croisé par rapport à la ligne d'attaque de
l'adversaire.
Le poids du corps est placé à 70 % sur la jambe avant et à 30 % sur la jambe arrière, mais cela peut varier d'une
école à l'autre.
Le genou de la jambe avant doit être dans la même direction que la pointe du pied avant. Le genou de la jambe arrière
doit être à l'intérieur de la jambe avant.
Attention, cette position peut être néfaste pour les genoux si le poids du corps n'est pas réparti sur toute la jambe
avant lors de l'impulsion pour changer de position.
-5- PU BU : Position du pas rasant
La position est dite rasante car elle est très près du sol.
Elle est utile en défense car elle permet de passer sous l'attaque adverse. Il faut souligner que Pubu n'est pas une
position stable et longue. Attention à la jambe avant qui, tendue, face à l'adversaire, peut être en danger.
Le poids du corps est placé à 80 % sur la jambe arrière et à 20 % sur la jambe avant.
Le genou de la jambe arrière doit être dans la même direction que la pointe du pied arrière. Au moment du relevé il
faut veiller à ce que le genou de la jambe avant soit dans la direction de la pointe du pied avant.
Attention, cette position peut être néfaste pour les genoux si celui de la jambe arrière n'est pas dans la direction de la
pointe du pied arrière (par exemple en entrant vers l'intérieur).
-6- BAN MA BU : Position du demi cavalier
La position est dite du demi cavalier car elle part d'une position du cavalier dont un des pied serait ouvert. Elle est plus
mobile que la position Ma Bu mais reste une position de défense.
Le poids du corps est placé à 60 % sur la jambe arrière et à 40 % sur la jambe avant (elle est aussi connue sous le
nom de Si Liu Bu : position 4 / 6, soit 40 % et 60 % pour la répartition du poids).
La position peut être plus ou moins haute suivant les écoles et avoir le pied avant plus ou moins ouvert.
Attention, cette position peut être néfaste pour le genou de la jambe arrière s'il n'est pas dans la direction de la pointe
du pied arrière. Il en est de même pour le genou de la jambe avant.
-7- GUI BU : Position agenouillée
La position agenouillée est une position basse qui permet de passer sous l'attaque de l'adversaire en
gardant une possibilité de contre attaquer sans trop de difficultés. Elle est intéressante car en
position agenouillée le bas ventre est protégé par la jambe arrière si celle-ci n'est pas trop en retrait.
Elle est assez stable même si elle est faible sur les flancs. Le fait d'être bas avec une jambe arrière
libérée offre la possibilité d'enchaîner avec un balayage. Gui Bu est une position plutôt des styles du
Sud et elle se retrouve fréquemment dans le style du dragon.
Le poids du corps est placé à 100 % sur une jambe (Cette position est aussi connue comme la position du chat).
La position peut être plus ou moins haute suivant les écoles et avoir le genou avant plus ou moins fermé. C'est une
position caractéristique du style du singe.
Le dos est droit même s'il peut se trouver incliné. Il ne faut pas descendre sous un angle de 100°, pour la jambe
arrière, si l'on ne veut pas perdre de dynamisme (autrement la position à tendance à devenir statique).
Attention, cette position peut être néfaste pour le genou de la jambe arrière s'il n'est pas dans la direction de la pointe
du pied arrière.
-9- DU LI BU : Position sur une jambe
La position sur une jambe est une position haute. Une des jambes est lévée suite à une esquive contre un coup de pied
ou un balayage. C'est une position difficile car elle demande un plus grand contrôle de l'équilibre que les positions
utilisant plus ou moins les deux jambes comme appuis. Du Li Bu est une position très largement utilisé en compétition
contre les coups de pieds bas (low kick).
Le poids du corps est à 100 % sur la jambe d'appui. Suivant les écoles la jambe d'appui est plus ou moins en
extension. Du Li Bu est caractéristique des styles du Nord, plus particulièrement dans les différents Chang Quan, et elle
permet d'enchaîner sans difficultés des coups de pieds de la jambe levée.
La position permet d'accroitre l'allonge sur une technique de bras en utilisant le genou levé comme balancier. Le genou
est alors dirigé à l'opposé de la frappe.
Le poids du corps est placé à 90 % sur la jambe avant et à 10 % sur la jambe arrière.
La position peut être plus ou moins haute suivant les écoles et être plus ou moins ouverte sur l'avant et sur les côtés.
Attention, cette position peut être néfaste pour le genou de la jambe avant s'il n'est pas dans la direction de la pointe
du pied arrière. Sur une attaque arrière il faut porter une attention particulière au dos lors de la rotation pour ne pas
léser les disques vertébraux.