Les Accords de Bâle Et La Gestion Des Risques Bancaires

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Economie et Finance

Les accords de Bâle et la gestion des sommaire

risques bancaires suivant

par Mouna KOBAA


IHEC -  2006
  

Ministère de l'enseignement supérieur

*** * ***

Université de 7 novembre de Carthage

*** * ***

Institut des Hautes Etudes Commerciales

Mémoire de fin d'études

En vue de l'obtention du :

Maîtrise Hautes Etudes Commerciales option : Finance

Sujet :

Les accords de Bâle et la gestion des risques bancaires

Réalisé par : Mlle KOBAA Mouna

Encadrée par : Mr HAMMADI Fehri

Année universitaire : 2005/2006

Merci Dieu,

A mes parents Mustapha et Raoudha ;


Que Dieu les préserve sains !

A mes soeurs Dorsaf et Besma ;

A mon frère Marwen ;

Qu'ils réussissent leurs vies professionnelles et personnelles !

A mes proches et mes ami(e) s ;

A tous ceux que j'estime ;

A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail ;

En terme de mon profond attachement et respect.

MOUNa

Remerciements

Les travaux de ce mémoire on été effectués en vue de l'obtention d'une maîtrise Hautes Etudes
Commerciales option : Finance au sein de l'institut IHEC Carthage.

Au terme de ce mémoire j'adresse mes sincères remerciements en particulier : Monsieur


FEHRI Hammadi, qui ma énormément encadré pour la finalisation de ce travail comme je
salue sa passion de recherche et son engagement pour les études.

Je tiens aussi à remercier Monsieur TASTOURI Lamine pour son soutien et de m'avoir
consacré son temps pour me faire bénéficier de son expérience et ses réflexions ainsi que son
assistance et ses conseils qui ont été bénéfiques.

Bien entendu de nombreuses personnes ont contribué, directement ou non, à l'aboutissement


de ce travail. De ce fait, je remercie vivement tout ceux qui de loin ou de près, ont participé à
la réalisation de mémoire.

Que les membres de jury trouvent ici l'expression de mes sincères remerciements et les avoir
convaincu de la qualité de mon travail, pour l'honneur qu'ils me font en acceptant de juger ce
travail.

Table des matières

CHAP 1  : Risques bancaires et l'accord de Bâle I

Introduction

I. Inventaire des risques bancaires

1. Des risques bancaires traditionnels


a. Les risques financiers

· Le risque de crédit

· Le risque de liquidité

· Le risque de taux d'intérêt

b. Les risques de marché

2. Les risques de nature «  qualitative »

a. Le risque de signature

b. Les risques d'atteinte à la réputation

c. Les risques juridiques

3. Autres risques

a. Des risques d'ordre technique ou technologique

b. Le risque - pays et le risque de transfert

II. Le risque opérationnel

1. La difficulté de cerner la définition

2. La définition officielle du comité de Bâle

3. le champ du risque opérationnel

4. Quelques exemples

III. Les accords de Bâle I

1. historique du Comité de Bâle

2. le ratio de COOKE

3. le processus de gestion des risques

a. Évaluation des risques

b. Gestion et contrôle des risques

c. Surveillance permanente des risques


4. Réglementation et exigences prudentielles

a. Adéquation des fonds propres

b. Gestion du risque de crédit

c. Gestion de la liquidité

5. Insuffisances des anciens accords

Conclusion

CHAP 2  : La réforme du ratio de solvabilité

Introduction

I. Les préalables à la mise en oeuvre de la réforme

1. Identification du périmètre des activités et des risques

2. Une approche méthodologique

3. Une révision du système d'information

4. L'implication du management

II. Les principes du nouveau ratio de solvabilité

1er pilier : Exigences minimales en fonds propres

1. Approches proposées pour le calcul du risque de crédit

a. Approche standardisée

b. Approche basée sur la notation interne

2. Approches proposées pour le calcul du risque de marché

3. Approches proposées pour le calcul du risque opérationnel

2ème pilier : Processus de surveillance prudentielle

3ème pilier Discipline de marché

III. L'innovation de la réforme Mc Donough : la méthode IRB

1. Préambules

2. L'architecture de l'approche IRB


3. Les paramètres de l'approche IRB

4. Les types d'approche IRB

IV. Bâle II et les instruments de réduction de risque de crédit

1. Les différents types de sûretés et de réductions admises

a. Les sûretés

b. Les garanties et les dérivés de crédit

c. La compensation bilantaire

d. La titrisation

2. Les approches de gestion des sûretés

a. Approche simple

b. Approche complète

3. L'impact des sûretés sur les différentes approches

a. Approche standard

b. Approche IRB pour crédit entreprises, banques et Etats

c. Approche IRB pour crédit retail

V. Le système de notation interne IRB

VI. Les incidences des accords de Bâle II

1. Incidences sur l'organisation

2. Incidences sur la gestion du risque

3. Incidences sur la relation banque-client

Partie empirique : Etude de cas de l'UIB

I. Processus de crédit et l'outil de gestion du risque de crédit

1. Processus de crédit

2. Le scoring des crédits

a. Définition et objectifs
b. Logiciel utilisé : TRANSACT

3. Implications

II. Analyse financière

1. Rentabilité

a. Le produit net bancaire

b. Résultat d'exploitation

c. Coefficient d'exploitation

d. Rentabilité financière

2. Evolution des capitaux propres et du total actif

a. Capitaux propres

b. Total actif

Conclusion

Conclusion générale

Annexes

Bibliographie

Introduction
Générale

Les banques, en tant qu'entreprises, sont soumises aux risques. Toutefois, elles sont exposées
à plus de formes de risques et la maîtrise de ceux-ci devient un défi important à relever.
L'idée d'un engagement sans risque relève d'un mythe. Tout au mieux, le but des autorités de
contrôle nationales et internationales est de minimiser les risques inhérents à leurs
transactions quotidiennes et harmoniser les normes prudentielles.

Aucune technique bancaire ne s'est avérée efficace pour prémunir parfaitement le banquier
contre la panoplie de risques auxquels il fait face dans sa gestion quotidienne.

L'idée de risque zéro est donc un concept loin de la réalité. Il y a toujours un risque résiduel
après avoir couvert le risque principal. A cet effet, toute banque doit adopter une politique de
gestion intégrée des différents risques découlant de son activité basée sur le suivi des
positions par rapport aux limites, le réajustement régulier de ces limites et des analyses de
scenarii, pour se conformer, le plus possible, aux standards internationaux en la matière.

Le comité de Bâle a été créé en 1974 avec un objectif primordial l'harmonisation des
réglementations régissant les risques bancaires avec les principes fondamentaux préconisés
par les instances de surveillance internationales notamment en matière de ratio de solvabilité.
A cet effet, un ratio prudentiel de solvabilité internationale a été institué en 1988 : le ratio de
COOKE. Il est égal au rapport entre les fonds propres et les risques pondérés selon leur
nature. Il doit être égal au moins à 8% et doit être respecté par tous les établissements
financiers ayant une activité internationale.

Cependant, avec le caractère nomade de l'environnement bancaire (développement des


procédures, évolution des marchés, explosion des activités, naissance de nouveaux
instruments...), le ratio de solvabilité, en vigueur, est sujet à quelques insuffisances :
Inadaptation des pondérations qui sont forfaitaires à caractère institutionnel, non prise en
compte du capital économique l'outil le plus adéquat pour la mesure réelle des risques et une
mauvaise prise en compte des risques opérationnels.

Pour combler ces lacunes. Le comité de Bâle a lancé, depuis 1999, une série de
renégociations. Le nouveau ratio, baptisé ratio Mc Donough ne change pas l'esprit de l'accord
initial mais l'enrichit. La refonte a surtout porté sur le mode de calcul de l'ancien ratio tout en
distinguant entre les différents risques importants de l'activité bancaire à savoir le risque de
crédit, le risque de marché et le risque opérationnel.

Le nouveau ratio de solvabilité s'articule autour de trois pivots :

« Exigences minimales en fonds propres ; à ce stade le comité propose des méthodes de


calcul des risques allant du plus basique aux plus avancées pour mieux adapter la méthode au
profil du risque encouru par la banque et prendre en considération les instruments de
réduction du risque, tout en maintenant l'ancien rapport (8%).

« Processus de surveillance prudentielle, les autorités de tutelle veillent à la vérification de


la bonne adéquation des fonds propres à travers un examen qualitatif des procédures internes.

« Discipline de marché visant à plus de transparence au niveau de la communication


financière.

Ce mémoire présente les contributions de la réforme du ratio de solvabilité en matière de


gestion des risques bancaires, tout en exposant les anciens accords établis préalablement et la
panoplie des risques concernés.

L'intérêt de ce mémoire est double : théorique et appliqué.

Au plan théorique, des exigences en fonds propres à caractère essentiellement quantitatif ont
fait l'objet des premiers accords de Bâle (I). Il s'agit d'affecter une partie du capital pour
couvrir le risque de crédit.

Constatant que les accords de Bâle I ne tiennent compte que de la solvabilité de l'emprunteur,
des nouveaux principes engendrés par la réforme du ratio de solvabilité ont été introduits. Ils
visent à définir en priorité un ensemble de règles qui tiennent mieux compte des risques liés à
l'opération de crédit. D'où l'implication de plus en plus marquante du risque opérationnel. Le
futur dispositif présente, en effet, deux importantes finalités: le renforcement de l'égalité des
conditions de concurrence et le meilleur alignement des exigences des fonds propres sur les
risques sous jacents.

Après une introduction générale, le chapitre premier expose dans une première étape une
taxinomie de risques engendrés par la gestion courante de l'activité bancaire. La deuxième
partie traite les aspects particuliers du risque opérationnel. La mise en place du premier
accord international en matière de ratio de solvabilité ( l'accord de Bâle I )et ses limites sont
les thèmes de la dernière partie de ce chapitre.

Le second chapitre est organisé de la façon suivante :

· Présentation des trois piliers sur lesquels repose la réforme du ratio de solvabilité.

· L'innovation du nouveau ratio en matière de méthode de calcul des risques encourus


proposée par le comité ; l'approche IRB (architecture, paramètres et types)

· Les instruments de réduction des risques et le rapport avec les accords de Bâle II.

Enfin, la dernière partie de ce mémoire sera consacrée pour une étude de cas : cas de l'UIB en
matière de pratiques pour le pilotage des risques en particulier le risque de crédit, on
présentera aussi une analyse financière de cette banque visant à mettre en oeuvre l'incidence
de ces outils sur sa performance.

Le secteur bancaire tunisien va être confronté dans les prochaines années à l'accroissement
des coûts fixes qui seront difficile à contrôler et le renforcement des ratios de rentabilité. Les
banques sont en train de travailler sur les préalables afin de pouvoir appliquer les accords de
Bâle II dans les meilleures conditions. Ceci va permettre d'éclairer les poches possibles d'une
intégration de l'économie Tunisienne, particulièrement le secteur bancaire, à l'économie
mondiale.

Chapitre I:
Les risques bancaires et l'accord de Bâle I
INTRODUCTION

L'activité principale du banquier est l'octroi des crédits. Ses relations qu'il entretient avec ses
clients encourent de nombreux risques : non paiement des créances, attrition, inactivité,
opération frauduleuse... Lorsque ces risques se concrétisent, ils génèrent des coûts ou des
pertes d'opportunités très importants.

Dans la mesure où ces risques se traduisent généralement par une incertitude quant au
comportement futur du client, le meilleur moyen de diminuer ces impacts financiers négatifs
consiste à estimer par anticipation ce comportement afin d'entreprendre par avance les actions
permettant d'éviter la concrétisation de ces risques ou de diminuer leur impact.

Dans ce présent chapitre, nous définissons, dans une première section, ces différents risques
auxquels sont confrontées les banques dans leur gestion quotidienne.

Vu son caractère délicat et ayant fait l'objet de plusieurs travaux, la deuxième section portera
sur la proposition de délimitation du champ du risque opérationnel. Pour bien cerner l'étendue
du risque opérationnel, certaines étapes doivent être franchises par chaque établissement pour
aboutir à une meilleure gestion du risque. À titre d'illustration, quelques exemples seront
cités.

Enfin, la dernière section traitera les principes de l'accord de Bâle I en matière de gestion des
risques. On évoquera les limites de cet ancien accord et la nécessité d'une réforme et une
révision des clauses.

I. Inventaire des risques bancaires

1. Les risques bancaires traditionnels

Ce sont des risques qui font l'objet d'une réglementation et d'une surveillance précise. Ils
englobent deux variétés de risques à savoir les risques financiers (risque de crédit, risque de
liquidité et risque de taux d'intérêt) et les risques de marché.

a. Les risques financiers :

Ces risques constituent la préoccupation majeure de la gestion actif - passif ou ALM (Asset
Liability Management). Leur responsabilité incombe au directeur financier qui doit les gérer
efficacement en recourant à des opérations de couverture, à la diversification ou à d'autres
techniques de réduction des risques. La première protection contre des vulnérabilités
associées aux risques financiers demeure la qualité et la robustesse des systèmes internes de
management et de contrôle. Ils comprennent les subdivisions suivantes :

« Le risque de crédit ou de contrepartie

Bien qu'il existe plusieurs types de risque de crédit, celui de non remboursement est un risque
majeur.

Le risque de contrepartie pour le banquier est le risque de voir son client ne pas respecter son
engagement financier, à savoir, un remboursement de prêt. Dans un sens plus large, ce risque
désigne aussi le risque de dégradation de la santé financière de l'entrepreneur qui réduit les
probabilités de remboursement. Le provisionnement du risque de crédit s'avère alors une
partie intégrante du pilotage des risques.

Tel risque varie fortement selon la nature de demandeur, selon qu'il s'agit du ménage, d'une
administration, d'une entreprise ou autres institutions financières. Tous les demandeurs du
même secteur ne présentent pas le même risque. Il varie aussi selon la nature du crédit, selon
qu'il s'agit d'un crédit à la consommation, au logement de capitaux ou de trésorerie, ou d'un
crédit d'investissement.

La demande de crédit au taux d'intérêt d'équilibre est égale à l'offre de crédit, mais une partie
de la demande ne pourra pas être satisfaite car elle jugée est trop risquée. De ce fait, pour ce
taux, le volume de l'offre est plus faible, la prise en compte du risque entraîne un
rationnement de l'offre de crédit. On passe alors de M0 à M1. Ce rationnement de crédit
déplace la courbe d'offre de crédit vers le gauche ( à niveau moindre). La différence (q0 - q1)
reflète la partie de la demande non satisfaite du fait de la prise en compte du risque.

« Le risque de liquidité

C'est le risque pour la banque de ne pas pouvoir faire face à un moment donné à ses
engagements en mobilisant ses actifs. Lorsqu'un établissement ne dispose pas d'une liquidité
adéquate, il ne peut obtenir des fonds suffisants à un coût raisonnable, soit en augmentant son
passif, soit en convertissant rapidement des actifs, ce qui affecte sa rentabilité.

Dans des proportions plus importantes, ce risque peut, s'il se produit, aboutir à la faillite et
l'insolvabilité de la banque suite à un mouvement de panique des déposants qui se rueraient
aux guichets (bank run).

En d'autres termes, c'est le risque que la banque ne puisse pas honorer ses obligations à
l'échéance, sans encourir des pertes inacceptables, même si elle se trouve ultérieurement en
mesure de les honorer. Le risque de liquidité peut être important pour les banques spécialisées
dans les activités de monnaie électronique si elles sont incapables de s'assurer de l'existence, à
tout moment, des fonds nécessaires pour couvrir les demandes de rachat et de règlement.

« Le risque de taux d'intérêt

Il est défini comme l'éventualité pour un établissement de crédit de voir sa rentabilité affectée
par l'évolution défavorable des taux d'intérêts. Il conduit à la vulnérabilité de la situation
financière d'une banque.

Dans le cas de l'appréhension de ce risque, il s'agit, généralement à travers des représentations


graphiques, de mettre en exergue un risque de financement ou d'investissement, d'en déduire
la marge dite exposée et de réaliser des prévisions pluriannuelles de marge d'intermédiation,
voire de résultat.

Le risque de taux d'intérêt global (RTG) d'un établissement financier est « le risque encouru
en cas de variation des taux d'intérêt du fait de l'ensemble des opérations de bilan et hors -
bilan, à l'exception, le cas échéant, des opérations soumises aux risques de marché 1(*)».

Le risque de taux fait partie des risques majeurs et naturels auxquels sont confrontées les
banques. Il existe trois sources principales de risque de taux d'intérêt dans le portefeuille
bancaire, qui rendent nécessaire une gestion particulière de ce risque :

· Le décalage de volume et d'échéance entre les ressources à taux fixe et les emplois à taux
fixe ainsi que le décalage des dates de révision des taux appliqués pour les éléments du bilan à
taux variable (repricing). Le risque est d'autant plus élevé que le terme des actifs à taux fixe
est éloigné et que la proportion d'actifs à taux fixe est importante dans le bilan de
l'établissement.

· Le décalage qui peut exister dans l'adossement d'emplois et de ressources à taux variable
indexés sur des taux de marché différents ou sur le même taux, mais avec une date de
repricing différente. L'établissement est exposé aux évolutions du différentiel de taux
(Euribor-Libor). Le différentiel -- spread -- entre les deux taux peut changer de façon
inattendue.

· L'existence d'options au sein de certains éléments de l'actif, du passif ou du hors bilan. Une
option donne à son détenteur le droit, mais non l'obligation, d'acheter ou de vendre ou, dans
tous les cas, de modifier les flux (cash-flows) d'un instrument ou d'un contrat financier

Les risques financiers font partie des risques majeurs inhérents à l'activité de transformation
des banques. Une prise excessive, mal contrôlée, de ces risques ou encore une mauvaise
anticipation des changements de l'environnement peuvent constituer une menace non
seulement pour l'équilibre financier des établissements de crédit, mais aussi pour la stabilité
financière dans son ensemble.

b. Les risques de marché

Ces risques intéressent les activités de négociation, qu'elles portent sur des titres de créance
ou de propriété, les marchés de capitaux, dans les positions sur devises ou sur matières
premières, face à une variation des prix de marché.

Le risque de marché est, de la sorte, un risque de pertes au bilan ou au hors - bilan dues à des
variations des cours du marché, y compris des cours de change. Le risque de taux de change,
apparaissant comme une composante spécifique du risque de marché, est lié à la possession
par la banque d'actifs ou de contrats en monnaie étrangère et résulte des variations des cours
des devises. 2(*) Ce risque s'accentue en période d'instabilité de change.

En matière de risques de marché, il existe un consensus assez large, notamment pour utiliser
des modèles de type VaR (value at Risk). Les indicateurs de type « at risk »
traditionnellement utilisés dans l'évaluation des risques de marché associés à un portefeuille
fourniront une mesure probabilisée du risque.

2. Les risques de nature «  qualitative »

Ces risques ne sont qu'en partie traités dans la réglementation - règlement sur le contrôle
interne, et sont relatif à des aspects intangibles tels que la qualité d contrepartie, la réputation
ou l'image d'un établissement de crédit et les questions juridiques.

a. Les risques de signature

Ces risques, désignés aussi par les risques stratégique et commercial, peuvent être définis
comme le risque que le débiteur n'honore pas tous ses engagements et sont dus au mauvais
choix de partenaires ou à une inadaptation des canaux, des produits et services.

b. Les risques d'atteinte à la réputation

Ils consistent à donner à l'opinion publique une image assez négative, qui conduit à perdre des
sources de financement ou clients essentiels.

Certaines actions peuvent produire une impression négative durable pour l'ensemble des
activités d'une banque, ce qui nuit sensiblement à sa capacité d'établir et d'entretenir des
relations avec ses clients. Si les pratiques utilisées, en ce qui concerne son aptitude à exécuter
des fonctions vitales pour la poursuite de son activité, engendrent une perte de confiance
importante, sa réputation peut être entachée.

La détérioration de la réputation peut résulter directement de l'augmentation de l'exposition à


d'autres catégories de risques, ou de problèmes correspondants, en particulier le risque
opérationnel.

Les banques risquent également de voir leur réputation se dégrader lorsque les résultats des
systèmes ou produits sont inférieurs aux attentes et que cela suscite une réaction négative
généralisée dans l'opinion publique. La confiance dans une banque peut être entamée en cas
d'atteinte sérieuse à la sécurité, qu'elle soit due à une attaque interne ou externe sur les
systèmes. Sa réputation peut aussi être compromise si les clients rencontrent des problèmes
dans l'utilisation d'un service et que la banque ne leur a pas fourni suffisamment de
renseignements sur la façon d'utiliser les services et de régler les problèmes.

Le risque d'atteinte à la réputation peut être important non seulement pour chaque
établissement mais pour l'ensemble du système bancaire. Si, par exemple, une banque active
sur le plan mondial subit une grave détérioration de son image au niveau de ses activités de
banque, la sécurité des systèmes des autres banques peut aussi se trouver mise en question.

Dans des situations extrêmes, cela pourrait entraîner des perturbations systémiques pour tout
le système bancaire.

c. Les risques juridiques

Les risque juridiques sont des risques qui découlent de la violation ou du non-respect des lois,
règles, règlements ou pratiques prescrites, mais aussi du fait que les droits et obligations
juridiques des parties à une transaction sont mal définis. Comme les banques peuvent être
exposées à des risques juridiques en ce qui concerne la divulgation d'informations sur leur
clientèle et la protection de la vie privée. Des clients mal informés de leurs droits et
obligations peuvent engager une action en justice.

3. Autres risques

a. Les risques d'ordre technique ou technologique

Ces risques font l'objet de recommandations- livres blancs sur la sécurité de l'information, sur
les conséquences prudentielles d'Internet ; tels les risques associés aux systèmes
d'information, de gestion et aux procédures.

b. Le risque pays et le risque de transfert

Ils représentent l'éventualité pour une économie qu'apparaissent des états dans lesquels les
réponses des agents aux risques qu'ils perçoivent les amènent à élever l'insécurité générale.

L'octroi des crédits internationaux comporte pareillement un risque - pays, qui désigne les
risques associés au contexte économique, social et politique du pays d'origine de
l'emprunteur3(*). Ces risques sont autant plus élevés qu `il s'agit des prêts accordés à des
gouvernements étrangers ou à des organismes qui en dépendent, étant donné qu'ils ne sont pas
généralement assortis de garanties, mais il est important de les prendre en compte lors d'un
prêt ou d'un investissement à l'étranger, que l'emprunteur soit public ou privé.

Le risque de transfert est une composante du risque - pays, qui survient lorsque l'obligation
d'un emprunteur n'est pas libellée dans la monnaie locale. Il peut arriver que l'emprunteur,
quelle que soit sa situation financière, ne puisse disposer de la devise dans laquelle
l'obligation est libellée.

Cependant une mauvaise appréhension de ces risques peut induire un impact décisif sur la
survie de la banque.

La gestion de ces deux risques est édictée par le principe 11 de l'accord de Bâle I de son
document publié en Septembre 1997.

Principe 11:
Les autorités de contrôle bancaire doivent s'assurer que les banques sont dotées de
politiques et procédures adéquates pour identifier, suivre et contrôler le risque-pays et le
risque de transfert liés à leurs activités internationales de prêt et d'investissement ainsi
que pour constituer des réserves appropriées en regard de ces risques.

La préoccupation première des superviseurs bancaires et, d'une manière générale, des
autorités en charge de la stabilité financière est de s'assurer que les banques ont suffisamment
de moyens pour se protéger d'une matérialisation éventuelle du risque qu'elles supportent et
que ce risque est correctement suivi et géré.

Malgré ces définitions claires données par le Comité de Bâle pour ces risques, une attention
plus particulière est attribuée au risque opérationnel du fait de son caractère délicat et
imprécis. Ce dernier a été au coeur des débats dans le cadre de la réforme du ratio de
solvabilité pour une meilleure prise en compte.

II. Le risque opérationnel

1. La difficulté de cerner la définition

D'après l'inventaire des risques cité ci-dessus, on peut constater la difficulté d'établir ce que
recouvre exactement la notion de risque opérationnel. Cette difficulté traduit son caractère
multiforme.

Le comité de Bâle a donné le ton : en proposant en juin 1999, dans son document consultatif
préparant la réforme du ratio de solvabilité, notamment, d'affecter une partie du capital pour
couvrir le risque opérationnel. Ceci a induit au niveau des établissements de crédit des
réflexions divergentes et durables sur l'appréciation de ces risques.

Certains établissements ont cherché à le définir: souvent par défaut, c'est-à-dire, tout sauf les
risques de crédit et de marché. Désormais, plusieurs acteurs cherchent à mieux définir ce
risque.

L'accroissement des données gérées par les établissements, la sophistication incessantes des
produits, l'apparition de nouvelles technologies, la multiplication des techniques de réduction
des risques ou encore l'interconnexion et la complexité croissante des marchés sont autant de
facteurs qui expliquent l'importance accrue accordée au risque opérationnel et donc la
nécessité de mieux le cerner dans toutes ses composantes.

D'après les conclusions des différents groupes de travail, ayant réfléchi sur ce sujet, le comité
de Bâle a essayé de délimiter de manière précise le périmètre des risques opérationnels dans
une définition claire, commune et applicable à l'ensemble d'un groupe bancaire.

2. La définition officielle du comité de Bâle

Le second document consultatif de Bâle, publié en janvier 2001, retient ainsi une définition
unique, large et positive, du risque opérationnel : c'est le « risque de pertes directes ou
indirectes résultant d'une inadéquation ou d'une défaillance attribuable aux procédures, au
facteur humain et aux systèmes ou à des causes externes ». Le risque juridique est inclus dans
cette définition, pas le risque commercial ni de réputation.
D'après cette définition, le risque opérationnel comporte le risque de pertes pouvant résulter
de procédures internes inadéquates ou non appliquées, des personnes, des systèmes ou
d'événements externes. Ces événements de risque sont les fraudes internes ou externes, les
risques qui touchent aux relations clients, les problèmes liés à la gestion du personnel, les
dommages qui pourraient toucher les actifs physiques, l'interruption totale ou partielle des
systèmes ou des processus, et la mauvaise exécution de certains processus qu'ils soient
internes ou externes à la banque.

La définition par un couple facteurs/conséquences s'est avérée le moyen adapté pour mieux
cerner le risque opérationnel. Cette définition présente l'avantage de commencer à mettre en
place des éléments qui permettront une gestion plus efficace des composantes de ce risque.
Celle-ci a pour premier objectif de mettre en oeuvre les mesures permettant de réduire les
facteurs de risques identifiés. Par ailleurs, en déployant des démarches de quantification des
conséquences de ces risques (recensement des litiges clients, des pertes financières dues à des
dédommagements, des rectifications d'erreurs, des délais anormaux de traitement d'opération
clientèle...), un établissement pourra se donner les moyens de mesurer, prévenir et piloter la
gestion des risques opérationnels, grand défi à soulever.

Sur la base des travaux actuels, le Comité de Bâle estime que le risque opérationnel
représentera, dans le nouveau dispositif, environ 20% de l'exigence globale en fonds propres.

Les travaux de calibrage (exigences en fonds propres) se poursuivent et il est important de


collecter un volume suffisant de données sur les pertes, afin de calibrer le risque opérationnel
de la manière la plus précise possible.

3. le champ des risques opérationnels

Une gestion efficace des risques comporte certaines étapes. La première consiste pour la
banque, à produire la définition des risques opérationnels et à en déterminer ses différentes
composantes.

Le champ des risques opérationnels étant très large, il appartient à chaque établissement de se
forger sa philosophie et de déterminer sa propre définition du risque opérationnel. Ses
composantes doivent toutefois pouvoir être rattachées aux différentes typologies de familles
de risques bâloises.

L'identification du risque se fait au travers d'ateliers de travail, d'entretiens avec les


opérationnels, d'analyses des « pertes et profits » des années antérieures ainsi que de tout
autre support recensant les dysfonctionnements ayant pu récemment ou historiquement avoir
lieu au sein de l'établissement (rapports d'audit interne, rapports des autorités de tutelle,
cahiers de bords/incidents des services...). Chaque événement de risque est ensuite analysé et
quantifié selon deux axes : sa fréquence et sa gravité.

A l'issue de cette étape, une première cartographie est établie. Elle permet d'apprécier les
risques avérés ou potentiels et de les représenter selon deux axes : leur
probabilité d'occurrence et de leur niveau de gravité.

5         
4         
3         
2         
1         

TF F M E TE
Risque très faible à

faible

? Risque moyen

Risque élevé à très

élevé

Probabilité d'occurrence des risques

Dans un deuxième temps, une évaluation des contrôles est effectuée permettant d'apprécier le
risque résiduel pour chaque risque opérationnel identifié.

La phase d'évaluation des contrôles comprend entre autres : l'appréciation des contrôles
existants, l'identification des contrôles inutiles ainsi que les contrôles insuffisants au regard du
risque afférent, ainsi que la mise en oeuvre des tests sur la base de sondage, portant sur la
totalité des contrôles, permettant de juger de la réalité et de l'efficacité de premier et de
second niveau.

Ainsi, on aboutit à la formation d'une deuxième cartographie classifiant les risques résiduels
ainsi recensés.

5         
4         
3         
2         
1         

TF F M E TE
Risque très faible à

faible

? Risque moyen

Risque élevé à très


élevé

Cartographie des risques résiduels après

la prise en compte de la qualité des contrôles

4. Exemples

A l'issue de quelques travaux ayant pour objectif la définition du risque opérationnel et en


complément avec la proposition du comité de Bâle délimitant mieux le périmètre, certaines
composantes ont été mises en point telles que celles relatives au facteur humain, au systèmes
pratiqués , facteurs externes..

Le tableau suivant cite quelques exemples permettant de mieux illustrer la notion du risque
opérationnel encouru par les banques.

Description
Type de risques
Fraude interne Pertes dues à des actes visant à

frauder, détourner des biens ou à tourner des règlements, la

législation ou la politique de

l'entreprise (à l'exception des

atteintes à l'égalité et des actes de discrimination) impliquant au moins une


partie interne à l'entreprise
Fraude externe Pertes dues à des actes visant à

frauder, détourner des biens ou

contourner la législation de la part d'un tiers


Clients, Pertes résultant d'un manquement, non intentionnel ou dû à la négligence, à
produits une obligation professionnelle envers des clients spécifiques (y compris
exigences en matière de fiducie et de conformité) ou de la nature ou
et pratiques conception d'un produit

commerciales
Exécution, Pertes résultant d'un problème
livraison
dans le traitement d'une
et gestion des
transaction ou dans la gestion des processus ou des relations avec les
processus contreparties commerciales et fournisseurs
III. Les accords de BâleI
La diversification du risque est un précepte de base de l'activité bancaire. Une part importante
des grosses défaillances bancaires a été due, d'une façon ou d'une autre, à une concentration
du risque de crédit. À la suite de l'examen préliminaire de cette question à la cinquième
Conférence internationale des responsables du contrôle bancaire en octobre 1988, le Comité
de Bâle a mis au point un document de travail pour la sixième Conférence internationale à
Francfort en octobre 1990. Ce document a été largement approuvé et, compte tenu de diverses
observations présentées à cette occasion, il est de nouveau publié sous forme de guide des
meilleures pratiques dont disposent les autorités de contrôle bancaire pour surveiller et
contrôler les grands risques de crédit.

L'Accord dit de Bâle I a posé les bases d'un dispositif international d'adéquation des fonds
propres.

1. Historique du Comité de Bâle

Les faiblesses d'un système bancaire, que ce soit dans un pays en développement ou dans un
pays développé, peuvent menacer la stabilité financière tant au sein de ce pays qu'à l'échelle
internationale.

Dans le but de renforcer la solidité et la stabilité du système bancaire international, les


gouverneurs des principales banques centrales ont créé en 1974 le Comité de Bâle sur le
contrôle bancaire. Il regroupe des banques centrales et des organismes de réglementation et de
surveillance bancaires des principaux pays industrialisés (d'Allemagne, de Belgique, du
Canada, des Etats-Unis, de France, d'Italie, du Japon, du Luxembourg, des Pays-Bas, du
Royaume-Uni, de Suède et de Suisse) dont les représentants se rencontrent à la Banque des
règlements internationaux (BRI) à Bâle pour discuter des enjeux liés à la surveillance
prudentielle des activités bancaires.

Son rôle consiste essentiellement à établir des normes et des lignes directrices générales et
formule des recommandations à l'égard des pratiques exemplaires pour aider les banques à
mieux se prémunir contre tout type de risque.

2. le ratio de Cooke

Depuis 1988, un ratio international de solvabilité, le ratio Cooke, est appliqué par les
banques. Il définit les exigences minimales en fonds propres qu'elles doivent respecter en
fonction des risques pris et destiné à mesurer la solvabilité des banques (et des établissements
assimilés).

Renforcer la solidité et la stabilité du système bancaire international et promouvoir des


conditions d'égalité de concurrence entre les banques à vocation internationale représentent
les objectifs visés par ce ratio.

Ce ratio fait un rapport entre les fonds propres, composés d'un noyau dur (capital et réserves)
et d'éléments complémentaires tels que les provisions et les titres subordonnés, et l'actif du
bilan et les engagements hors bilan pondérés aux risques.

Ce rapport doit respecter deux conditions 4(*) :


· (fonds propres + quasi fonds propres) / ensemble des engagements > 8%

·  fonds propres / ensemble des engagements > 4%

Fonds propres réglementaires

>= 8%

Risque de crédit

Pour une meilleure compréhension, une définition de fonds propres réglementaires sera
illustrée par le suivant dispositif :

C'est à dire que pour un total actif de 100, la banque doit avoir au moins 8 de fonds propres.
Autrement, le ratio de Cooke doit être égal à au moins 8% des risques pondérés. Un taux de
pondération est appliqué aux engagements figurant au bilan et hors bilan. Les pondérations
sont fonction de la nature juridique du débiteur, de la localisation du risque et de la durée des
engagements :

·  RISQUES FIGURANT AU BILAN

o Pondération à 0% pour les créances sur les pays OCDE5(*). Il s'agit du risque le plus
faible.

o Pondération à 20% pour les créances sur les banques et collectivités locales des pays du
groupe OCDE.
o Pondération à 50% sur les prêts hypothécaire couvets par bien immobilier.

o Pondération à 100% pour les crédits accordés aux entreprises ou aux particuliers. Il
s'agit du risque le plus fort.

·  RISQUES HORS BILAN 6(*)

o Pondération de 100% à 0% pour les engagements non liés aux cours de change et aux
taux d'intérêt.

o Pondération à 100% pour les engagements liés aux cours de change et aux taux
d'intérêt.

Partant du fait que les concentrations de crédits peuvent se traduire par des pertes
considérables, sans comporter nécessairement un accroissement proportionnel des
perspectives de profit, le Comité de Bâle est d'avis qu'il importe que les responsables du
contrôle bancaire envisagent l'application de mesures destinées à limiter l'exposition des
banques à des formes concentrées de risque de crédit en général et à de grands emprunteurs en
particulier. Pour cela ils ont mis en place une nouvelle approche.

Cette approche consisterait à adopter en bloc le dispositif de mesure du risque de crédit prévu
dans le document sur les fonds propres pour évaluer les concentrations de risques de crédit.
Cela reviendrait à multiplier chaque catégorie de risque par la pondération qui lui est assignée
dans l'accord sur les fonds propres.

Ainsi, une créance garantie par une hypothèque sur un immeuble d'habitation ou bénéficiant
d'une autre sûreté ou garantie mériterait une pondération préférentielle, tandis que les risques
hors bilan seraient ajustés en baisse selon leurs facteurs de conversion. L'utilisation du
système de pondération des risques de l'accord sur les fonds propres aurait l'avantage d'être
connue et acceptée et constituerait un prolongement logique du travail antérieur. De plus,
l'utilisation de la même base de données faciliterait les travaux de notification.

Il est donc proposé d'englober dans la mesure du risque le montant des risques de crédit
découlant à la fois des engagements effectifs (comprenant les participations, actions et
obligations) et des engagements potentiels de toute nature (c'est-à-dire les engagements futurs
qu'une banque a accepté de fournir) ainsi que les engagements conditionnels. En
conséquence, le système de mesure devrait inclure les substituts de crédit à leur valeur
nominale, tels que garanties, acceptations, lettres de crédit et effets, les actifs titrisés et autres
opérations passibles de recours et toute autre orme d'engagements conditionnels, en
particulier d'engagements de crédit.

Deux méthodes alternatives de calcul du risque sont autorisées dans l'accord sur les fonds
propres.

Ø Dans la méthode du risque initial, la valeur nominale de chaque contrat est multipliée par
un facteur qui varie selon le type et l'échéance du contrat.

Ø Dans la méthode du risque courant, le risque est évalué au prix du marché (s'il est
positif).
Le risque de crédit peut être apprécié en utilisant la mesure du risque déclaré aux fins du
calcul du niveau des fonds propres plus une «majoration» pour le risque potentiel futur.

3. Le processus de gestion des risques

Les autorités de contrôle considèrent que les établissements doivent s'être dotés de procédures
permettant à leurs dirigeants de gérer les risques actuels et de s'adapter aux nouveaux. Un
processus de gestion des risques réunissant les trois éléments fondamentaux que sont :
l'évaluation des risques, le contrôle des expositions et la surveillance des risques aidera les
banques et les autorités de contrôle à atteindre ces objectifs.

a. Evaluation des risques

L'évaluation des risques est un processus continu qui comporte généralement trois étapes.

Premièrement, les banques peuvent entreprendre une analyse rigoureuse pour recenser les
risques et, lorsque c'est possible, les quantifier. S'ils ne peuvent être quantifiés, la direction
peut quand même voir comment ils pourraient survenir et déterminer les mesures destinées à
les gérer et à les limiter. Elle devrait se forger une opinion raisonnable et défendable sur
l'ampleur de tout risque, tant en termes d'impact sur la banque (y compris dans la pire des
hypothèses) que de probabilité.

La deuxième étape consiste, pour le conseil d'administration ou la direction générale, à


déterminer le niveau de risque toléré par la banque, sur la base d'une évaluation des pertes
qu'elle pourrait supporter au cas où un problème donné viendrait à se matérialiser.

Enfin, la direction peut comparer sa tolérance à l'égard du risque et son évaluation de


l'ampleur du risque, pour vérifier si l'exposition correspond aux limites de tolérance.

b. Gestion et de contrôle de risques

Après avoir procédé à une évaluation des risques et de la tolérance à l'égard du risque, la
direction de la banque devrait prendre des mesures pour gérer et contrôler les risques. Cette
étape du processus de gestion comprend des activités telles que la mise en oeuvre de
politiques et mesures de sécurité, la coordination de la communication interne.

L'évaluation et la modernisation des produits et services, l'application de mesures pour


contrôler et gérer les risques liés à la sous-traitance, la fourniture d'informations au public et
la sensibilisation de la clientèle ainsi que l'élaboration de plans d'urgence.

Les directions générales devraient veiller à ce que les membres du personnel chargés de faire
respecter les limites de risque soient indépendants de l'unité qui effectue des activités liées à
la banque. Les banques accroissent leur capacité de contrôle et de gestion des différents
risques inhérents à toute opération lorsque leurs politiques et procédures sont exposées dans
une documentation écrite accessible à tous les membres du personnel concernés.

c. Surveillance permanente des risques

La surveillance en continu est un aspect sensible de tout processus de gestion des risques.
Pour les activités de banque et de monnaie électroniques, elle est particulièrement importante,
étant donné que leur nature est appelée à évoluer rapidement, au rythme de l'innovation, mais
aussi parce que, pour certains produits, il est fait appel à des réseaux ouverts tels qu'Internet.
Les tests et audits sont deux éléments majeurs de la surveillance en continu.

Les tests peuvent aider à déceler un déroulement inhabituel des activités et à éviter
d'importants problèmes, dysfonctionnements et attaques.

L'audit (interne et externe) est un important instrument de contrôle indépendant, qui permet
de détecter les carences et de limiter les risques dans la fourniture de services de banque et de
monnaie électroniques. En effet,le rôle d'un auditeur est de veiller à l'élaboration de normes,
politiques et procédures appropriées et à leur respect constant par l'établissement.

L'évolution permanente est une condition indispensable à l'efficacité du processus de gestion


du risque.

Afin d'assurer cette efficacité, le comité  de Bâle à mis en place certains principes couvrant
l'ensemble des réglementations et exigences prudentielles imposées aux banques.

4. Réglementations et exigences prudentielles

Les risques inhérents à l'activité bancaire doivent être identifiés, suivis et contrôlés et c'est aux
autorités de contrôle de faire en sorte que la direction de la banque s'acquitte de ces tâches.

Une partie importante de ce processus réside dans leur pouvoir d'élaborer et d'utiliser des
réglementations et exigences prudentielles (qualitatives et/ou quantitatives) pour contrôler ces
risques, y compris celles qui recouvrent l'adéquation des fonds propres, les réserves pour
pertes sur prêts, les concentrations d'actifs, la liquidité, la gestion des risques et les contrôles
internes.

Ces exigences ont été envisagées en vue de limiter les prises de risque imprudentes par les
banques; elles ne doivent pas se substituer aux décisions de la direction de l'établissement
mais plutôt imposer des normes prudentielles minimales afin que les banques exercent leurs
activités de manière appropriée.

Le caractère dynamique de l'activité bancaire pousse les autorités de contrôle à réexaminer


périodiquement leurs exigences prudentielles et en évaluer en permanence le caractère
adéquat et la nécessité d'en édicter de nouvelles.

a. Adéquation des fonds propres7(*)

Les fonds propres remplissent plusieurs fonctions:

Ils agissent comme une source permanente de revenu pour les actionnaires et de financement
pour la banque;

Ils permettent de supporter les risques et d'absorber les pertes;


Ils fournissent une base d'expansion ultérieure;

Ils incitent les actionnaires à s'assurer que la banque est gérée de manière sûre et saine.

Dans le but de réduire le risque de pertes encouru par les déposants, créanciers et autres
parties intéressées, des normes minimales de fonds propres sont nécessaires pour à la bonne
marche de l'établissement et pour aider les autorités de contrôle à parfaire la stabilité globale
du système bancaire.

Dans ce contexte, l'accord définit les types de fonds propres acceptables aux fins prudentielles
et souligne la nécessité de niveaux adéquats du «noyau de fonds propres» (ces fonds propres
sont dits de catégorie 1 dans l'accord) comprenant le capital social permanent et les réserves
publiées qui sont constituées ou maintenues par affectation de produits non distribués ou
autres excédents (par exemple, primes d'émission, bénéfice non distribué, réserves générales
et réserves légales).

b. Gestion du risque de crédit

Une bonne gestion du risque de crédit est conditionnée par l'existence d'une fonction de crédit
répondant à des critères objectifs et se fondant sur des principes sains. Pour cela certains
éléments clés doivent être réunis tels qu'une politiques de prêt prudentes et définies par écrit,
l'existence de procédures d'approbation et d'administration des prêts et une documentation
appropriée sur les crédits.

L'objectif de réduction de risque de crédit peut être atteint par la disposition, par chaque
banque, d'un processus bien élaboré pour assurer un suivi permanent des relations de crédit, y
compris de la situation financière des emprunteurs. Un élément-clé de tout système
d'information de la direction devrait consister en une base de données fournissant les détails
essentiels sur le portefeuille de prêts, y compris sur la notation et le classement internes des
prêts.

L'examen périodique des divers crédits, la classification des actifs et la constitution des
réserves sont des politiques qui doivent être revues régulièrement et appliquées de manière
cohérente par chaque établissement.8(*)

c. Gestion de la liquidité

L'objet de la gestion de la liquidité est de garantir que la banque est en mesure de remplir
pleinement ses obligations contractuelles. Les éléments-clés d'une gestion rigoureuse
englobent des systèmes performants d'information de la direction, un contrôle central de la
liquidité, l'analyse des besoins de financement nets selon différents scénarios et la
diversification des sources de financement.

Les autorités de contrôle devraient attendre des banques qu'elles gèrent leurs créances, dettes
et contrats de hors-bilan de façon à maintenir une liquidité adéquate. Chaque établissement
devrait disposer d'une base de financement diversifiée, tant en termes de sources de fonds que
d'échéancier, et garantir également un niveau approprié d'actifs liquides.
5. Limites

Le ratio établi par l'accord de Bâle I a permis de définir une norme réglementaire
internationale en matière d'exigence en fonds propres en utilisant un système simplifié
d'évaluation du risque.

La simplicité d'application et la possibilité d'être décliné sur une base quantitative par
l'ensemble des établissements de crédit, présentent des avantages qui ont rendu l'accord de
Bâle de 1988 sur l'adéquation des fonds propres un moyen extrêmement efficace. Toutefois
cet accord soulève quelques insuffisances :

Insuffisance au niveau de manque de critères pertinents pour la mesure du risque de crédit.


S'agissant de la dotation en fonds propres à couvrir des crédits aux entreprises, l'accord ne
tient pas compte de la solvabilité de l'emprunteur et n'opère pas de différenciation selon les
risques auxquels la banque s'expose. D'où une estimation incomplète des risques

Mauvaise implication des sûretés, garanties, dérivés de crédit ( qui peuvent réduire
significativement de pertes en cas de défaillance), et absence de mesures de réduction des
risques suffisantes.

Il s'agit d'une approche basée sur des notations externes peu développée et non adaptée aux
besoins des nouvelles structures bancaires (depuis les banques universelles dont l'activité de
banque de détail est importante jusqu'aux banques spécialisées). Cette approche reste très
marquée par les marchés et présente parfois certaines faiblesses.

La gestion des risques selon l'accord de Bâle I s'articule essentiellement autour d'une
surveillance bancaire quantitative et néglige, de ce fait, une surveillance qualitative et
individuelle des établissements; désormais plus répandue.

La notion de convergence entre le capital économique et le capital réglementaire est capitale


dans les établissements de crédit, toutefois elle n'est mise en relief par le premier accord de
Bâle. En effet, Le capital réglementaire ne reflète plus le capital économique, base plus
adaptée de calcul des risques réels. Le calcul du capital économique est fondé sur les
probabilités de défaillance liées aux emprunteurs et tient compte des mécanismes de réduction
des risques.

les fonds propres réglementaires ne satisfont pas aux exigences des méthodes modernes de
gestion des risques.

Ce ratio ne prend pas en compte de manière pertinente la probabilité de défaut de la


contrepartie, l'évolution dans le temps et ne semble plus être adaptée aux nouveaux
instruments financiers.

Inadaptation des pondérations ; face aux bouleversements qu'a connu la sphère financière
depuis 10 ans : explosion des activités de marchés, mise en place de nouvelles technologies
accélérant la circulation de l'argent, naissance de nouveaux instruments, sophistication
juridique des acteurs, etc
Conclusion

Face à la panoplie des risques auxquels sont exposées les banques fréquemment, des normes
prudentielles et réglementaires s'avèrent d'une importance capitale pour assurer une certaine
cohérence au sein de l'industrie bancaire et garantir sa solidité ; principal objectif de la
constitution du Comité de Bâle.

Cependant la principale caractéristique de ces risques est l'instabilité du fait de la naissance


incessante des mutations au sein de l'environnement. Ces facteurs poussent les membres du
Comité de Bâle à réviser régulièrement les principes élaborés pour une meilleure adaptation
des pratiques et mesures suggérées autant aux risques déjà encourus qu'aux nouveaux qui
surviennent.

Ainsi l'évolution des marchés, le développement de la titrisation des portefeuilles de prêts ont
rendu obsolète un contrôle reposant uniquement sur des normes de fonds propres rigides. Le
ratio de COOKE présente de nombreuses insuffisances auxquelles le Comité de Bâle a décidé
de remédier.

A cet effet, une réforme de Bâle a été lancée en 1999, il s'agit d'un champ plus large : elle vise
non seulement à lier plus étroitement les normes de fonds propres au risque effectif mais aussi
à renforcer le contrôle et à uniformiser l'information financière avec un objectif de fond la
garantie de la solidité du système bancaire international.

Le nouvel accord sur les fonds propres est envisagé en vue de mieux aligner l'évaluation de
l'adéquation des fonds propres sur les principales composantes des risques bancaires, d'autant
plus encourager les banques à renforcer leurs procédures de mesure et de gestion du risque.

L'ensemble des intervenants de la place financière s'accordent sur la faiblesse du ratio Cooke.
Celui-ci est une norme de gestion prudentielle, à posteriori, et non un levier de pilotage
proactif de la banque. Plusieurs éléments étayent cette analyse :
- des pondérations forfaitaires uniquement fondées sur une logique institutionnelle ne
permettent pas de mesurer le risque " réel " ou économique,
- un décalage entre le capital réglementaire et les pratiques actuelles des banques, favorisant
le calcul du capital économique qui constitue désormais la norme de pilotage au sein des
banques,
- un risque opérationnel non pris en compte

Chapitre II :
La réforme du ratio de solvabilité
Du ratio de COOKE au ratio Mc Donough

Visant à renforcer la stabilité du système financier international et à améliorer l'égalité de


traitement des banques dans la compétition mondiale en harmonisant les exigences de fonds
propres dans les différents pays, le Comité de Bâle a lancé, en 1999, une réforme du ratio, qui
date de 1988, le ratio de COOKE pour adopter, fin juin 2004 le nouvel accord (Bâle II). Le
nouvel accord avait, de ce fait, comme objectif l'augmentation de la souplesse du système de
surveillance pour assurer la continuité des activités des banques

L'ancien ratio de solvabilité cédera la place au ratio Mac Donough (un outil de pilotage et un
instrument d'adéquation des fonds propres). D'autres objectifs secondaires peuvent apparaître,
comme le choix par les établissements bancaires de la méthode la plus appropriée à son
contexte ou la mise en oeuvre rigoureuse de l'ensemble des pratiques énoncées par le comité.

Ces objectifs trouvent leur application à travers la mise en place d'outils et de principes forts
tels qu'un pilotage sain des risques par les banques, qu'une garantie de qualité et de robustesse
des méthodologies, des processus et des systèmes de gestion des risques internes mis en
oeuvre par l'établissement.

La démarche, bien qu'elle soit neuve, elle s'appuie cependant sur des principes déjà éprouvés.
Le projet Bâle II définit un nouveau système de calcul des fonds propres réglementaires que
chaque établissement doit adopter pour faire face à ses risques.

Que sont les accords de Bâle II ?

Il s'agit d'un ensemble de règles et de méthodes de calcul, dont l'objet est de permettre de
définir le niveau de fonds propres obligatoires. Ces règles entreront en application le 1er
Janvier 2007. Ils intégreront mieux les trois natures de risques suivantes : crédit, marché et
opérationnel. La finalisation de ces normes a été arrêtée à l'issue de la prise en compte des
commentaires attendus de la profession ; implication déterminante pour disposer des données
reflétant au mieux les spécificités du système bancaire. Après plusieurs années de discussions,
les recommandations de Bâle sur le nouveau ratio de solvabilité ont été publiées en juin 2004.

La réforme avait pour objectif le renforcement de l'égalité de concurrence et le meilleur


alignement des exigences de fonds propres sur les risques sous-jacents. L'importance du
nouvel accord réside dans sa dimension universelle : il s'appliquera à toutes les banques
abstraction faite de leur taille, leur niveau de complexité ou leur pays d'origine.

Le nouveau ratio a pour vocation le rapprochement entre le capital réglementaire ; souci des
autorités de contrôle ; et le capital économique -souci des établissements.

Le comité de Bâle a articulé le contenu de cette réforme autour de trois piliers fondamentaux :
le renouvellement des exigences minimales de fonds propres afin de mieux tenir compte de
l'ensemble des risques bancaires et de leur réalité économique,
le renforcement de la surveillance prudentielle par les superviseurs nationaux,
l'utilisation de la communication d'informations financières afin d'améliorer la discipline de
marché.

I. Les principes du nouvel accord

Depuis l'entrée en vigueur de Bâle I, les marchés financiers ont subi une profonde
transformation surtout en matière de gestion des risques. Le développement de certaines
techniques financières, la sophistication des pratiques développées par les banques pour
mesurer les risques rendaient nécessaire une révision des fondements de l'ancien accord.

Tenant compte de ces mutations, Bâle II propose un dispositif d'adéquation des fonds propres
mieux adapté au contexte des marchés internationaux et qui prend davantage en considération
les risques liés aux crédits.

L'objectif est de permettre une gestion plus fine des risques en phase avec la réalité
économique. L'architecture du nouveau ratio s'appuie sur trois piliers (encadré 1) :

· Exigences minimales de fonds propres.

· Processus de surveillance prudentielle.

§ Recours à la discipline de marché, via une communication financière efficace.

NOUVEL ACCORD DE BÄLE SUR LES FONDS PROPRES

2ème pilier : processus


1er pilier : exigences de 3ème pilier : discipline de
minimales en fonds surveillance marché
propres prudentielle
Calcul des fonds propres Marge d'appréciation Publications d'informations
réglementaires au titre du des relatives à
risque de rédit autorités de -Dotation en fonds propres
- Approche standardisé surveillance -Risque de crédit
-Approche IRB -Eléments qualitatifs -risque de marché
*Approche IRBsimple -Méthodes d'évaluation -Risque opérationnel
*Approche IRB complexe   du   -Titrisation
Calcul des fonds propres risque et normes -Méthodes d'évaluation des
réglementaires au titre du risques
risque opérationnel
(nouveau)
-Approche de l'indicateur de
base
-Approche standardisée
-Approche avancé (système
de
mesure interne),
1er pilier : Exigences minimales en FP rénovées

C'est une dimension proche de celle de l'accord de Bâle I, à laquelle il ajoute les fondements
suivants :

· Des normes renouvelées pour mieux tenir compte des risques mais sans modification du
niveau global des fonds propres. Ainsi, il s'agit du calcul du ratio proprement dit : la logique
reste la même, c'est-à-dire un rapport entre des fonds propres et un encours de risques.
Comme pour le ratio Cooke, l'exigence de fonds propres est maintenue à 8% L'apport de cette
réforme réside dans la modification d'appréciation de ces derniers.

· Une plus grande reconnaissance et prise en compte des techniques de réduction des risques.

· Et par la définition d'une charge en fonds propres pour les risques opérationnels.

A ce niveau on distingue trois types de risques à savoir le risque de crédit, le risque de marché
et le risque opérationnel ; et deux méthodes d'évaluation :

· La méthode standard

· La méthode de notation interne.

1. Approches proposées pour le calcul du risque de crédit

Les principales nouveautés liées à Bâle II ont trait en particulier au calcul des exigences de
fonds propres pour les risques de crédit.

A l'inverse de Bâle I, qui applique un coefficient de pondération du risque unique, le nouvel


accord propose deux méthodes de calcul, qui présentent une sensibilité croissante à l'égard du
risque et établissent plusieurs degrés de pondération.

Bâle II admet, pour l'approche standard, un large éventail de techniques permettant de réduire
le risque de crédit.

a. Approche standardisée

La méthode dite standard, telle qu'elle existait déjà, consiste à recourir à des analyses
effectuées par des tiers, notamment les agences de rating, qui une fois validées par le
réglementation prudentielle, serviront de base à la mise en oeuvre des exigences de fonds
propres dans le cas d'un concours bancaire accordé à l'emprunteur faisant l'objet de
l'évaluation.

Le recours aux travaux des évaluateurs externes est fondé sur plusieurs arguments logiques :

« Les agences sont mieux dotées des données historiques et importantes sur les grands
emprunteurs.

« Ces agences disposant d'un large accès à l'information en provenance des émetteurs ce qui
rend l'approche standard plus rationnelle et moins coûteuse que celle consistant à évaluer
séparément par chaque établissement prêteur.

« Si applicable, l'approche présente l'avantage de fournir des éléments quantifiés sur le risque
des emprunteurs selon des bases comparables.9(*)

Les engagements sont répartis en différentes catégories d'actifs, lesquelles sont rangées dans
des classes de risque sur la base des notations fournies par les agences de notation externes.
De ce fait une nouvelle pondération sur les engagements est mise en place :

· Pour les états, le taux de pondération prend les valeurs suivantes : 0%, 20%, 50%, 100%,
150% et s'appuie sur les notations des agences spécialisées (agences de rating, notation
BdF, ...).

· Pour les banques, le comité de Bâle doit encore choisir parmi 2 options :
- un risque unique et collectif lié au risque du pays,
- un risque individuel dissocié du risque du pays.

· Pour les collectivités publiques, le risque est identique à celui des banques avec toutefois
une pondération privilégiée accordée par les autorités du pays et pouvant être prise en compte.

· Pour les entreprises, le taux de pondération prend les valeurs suivantes :


20%, 50%, 100%, 150%.

A titre d'exemple, pour la classe de risque pondérée à 50%, tous les crédits de cette classe
présentent un risque plus élevé ou, à l'inverse, moindre devront couverts par 4%10(*) de fonds
propres.

b. Approche basée sur la notation interne

La novation marquante de la réforme consiste dans l'introduction et la généralisation des


systèmes de notation interne. Il s'agit d'une approche s'inscrivant dans une démarche de
responsabilisation accrue des établissements (transfert de responsabilisation en matière de
méthode et de moyens) et reflétant la complexité et la sophistication de l'activité bancaire, la
différence entre les types d'activité et les types d'établissement, mais aussi la difficulté
renforcée pour appréhender la surveillance des risques à travers une approche essentiellement
juridique et/ ou par l'application de ratios simples et universels.

La finalité de cette approche amène les banques à développer des méthodologies de mesure de
la probabilité de défaillance. Par conséquent elle pourrait fortement différer d'une banque à
une autre. C'est ce qui prouve le caractère flexible du nouveau dispositif.

Une intégration et contribution des régulateurs persistent encore puisqu'ils érigent et


consentent les autres paramètres tels que le montant de la perte et du recouvrement après
défaillance, d'autant plus le traitement des garanties et des collatéraux.

Le rating interne apparaît donc comme un système complet puisqu'il traite l'ensemble des
contreparties, quelle que soit leur poids. En outre, il étudie non seulement la probabilité de
défaut mais aussi les répercussions après défaillance.

Le caractère simple ou complexe de l'approche IRB est conditionné par les sources de
détermination des paramètres
2. Approches proposées pour le calcul de risque de marché

Parmi les pratiques utilisées en matière de réduction du risque de marché, on peut citer les
instruments tels que les sûretés financières, les garanties, la compensation, etc... La
réglementation relative au risque de marché, qui permet d'ores et déjà aux banques de choisir
entre différentes approches adaptées à leurs besoins.

3. Approches proposées pour le calcul le risque opérationnel

C'est la nouveauté11(*) recherchée par la réforme du ratio de solvabilité : une meilleure prise en
compte du risque opérationnel, c'est à dire du risque lié au facteur humain, aux systèmes et
procédures ou à d'autres facteurs extérieurs (risques juridiques, risques d'image).

A cet égard le risque opérationnel, devrait représenter 20% du ratio de 8%.

a. Les trois approchés proposées par le comité

Le nouveau dispositif offre trois approches de calcul des exigences minimales de fonds
propres au titre du risque opérationnel :

· Approche basique (BIA)12(*) ; les fonds propres sont calculés en proportion du produit
bancaire global. Elle consiste à utiliser un coefficient de pondération forfaitaire (15% fixé par
le comité) au produit net bancaire.

Exigence = produit net bancaire total X 15%.

· Approche standard (TSA) les exigences sont décidées en proportion du produit bancaire
différencié selon huit ligne de métiers13(*) moyennent des pondérations données par les
régulateur affectées à chaque ligne de métier. Des critères d'éligibilité sont à respecter pour
l'application de cette méthode. Ils prennent en compte la qualité du système de gestion du
risque et le suivi des données de pertes.

Exigence = produits nets bancaires métiers * facteurs de pondération

Pondération
Ligne de métier
Finance d'entreprise 18%
Activités de marché (compte propre) 18%
Banque de détail 12%
Banque commerciale : 15%
Activités de paiement et règlement 18%
Service d'agence et conservation 15%
Gestion d'actifs 12%
Activités de marché (compte de tiers) 12%

· Approche avancée (AMA)14(*), des variantes sont possibles (différentes approches et


modèles). En effet, les modèles de pertes que les établissements seront amenés à construire
sont basés sur des statistiques internes d'incidents (historique de 5 ans - 3 ans au moment de la
mise en oeuvre) ou sur l'usage des bases de données d'incidents en commun corrigées pour les
rendre comparables à des données internes. Cette approche repose aussi sur des analyses par
scénario avec une évaluation des risques d'intensité (faible probabilité => fort impact) ;
comme elle requiert des évaluations de l'environnement et du système de contrôle interne. Le
recours à cette approche nécessite une approbation de la part du superviseur. De plus, dans le
cadre de cette approche, il est envisagé de prendre en compte dans une certaine limite, les
assurances contractées qui peuvent diminuer l'exigence de 20% au maximum. Parmi les
premières approches de réduction de risque, nous trouvons le contrôle interne et les
assurances.

b. Le guide de choix d'une approche

Le choix d'une approche parmi celles prévues par le comité doit être uniforme au sein de
l'établissement. Le passage d'une approche à une autre est tributaire du développement
simultané des systèmes et l'instauration d'un environnement de suivi bien élaboré des risques
opérationnels tout en prenant en compte le profil de risque et la complexité des activités.

La mise en oeuvre d'une véritable culture des risques opérationnels est une condition
indispensable si l'établissement opte pour l'approche standard ou avancée. Selon l'optique
souhaitée, on peut arriver jusqu'à l'implication des opérationnels dans l'évaluation des risques
dans le cadre d'une culture de control risk self assessment (autoévaluation).

Bâle II vise à enregistrer de manière plus exhaustive et plus fine les divers risques liés à
l'activité bancaire, en prenant désormais en compte les risques opérationnels et en offrant un
choix entre diverses méthodes de calcul des exigences en matière de fonds propres pour les
risques de crédit, les risques de marché et les risques opérationnels.

Chaque banque aura ainsi le choix - comme c'est déjà le cas pour les risques de marché après
le complément apporté en 1996 à "Bâle I - entre une méthode simple, plus pratique à l'usage,
mais exigeant en règle générale davantage de fonds propres pour pallier son manque
d'exactitude et - si elle remplit les conditions strictes d'admission et obtient l'approbation de
l'autorité de surveillance - des méthodes plus complexes qui, pour un profil de risque
avantageux, demandent moins de fonds propres et se rapprochent, dans les banques
sophistiquées, de la procédure interne développée pour la gestion des risques.

Les méthodes standards simples sont moins exigeantes en ce qui concerne leur application et
les calculs qu'elles requièrent, mais leur manque de précision se traduit généralement par des
exigences de fonds propres plus élevées qu'avec les approches complexes spécifiques à
l'établissement. Celles-ci sont plus proches des méthodes internes de gestion du risque
développées par certaines banques, et elles requièrent comparativement moins de fonds
propres lorsque le profil de risque est favorable. L'utilisation d'approches spécifiques est
subordonnée à des conditions d'homologation strictes et nécessite une autorisation de
l'autorité de surveillance compétente

Ainsi, au lieu d'un modèle unique et rigide imposé à tous, les différences de taille,
d'organisation et de complexité de l'activité commerciale sont prises en compte.

2ème pilier : Processus de surveillance prudentielle


Ce pilier traite la manière par laquelle les autorités de surveillance bancaire pratiquent leur
contrôle. En effet, les superviseurs peuvent effectuer certaines vérifications dans le but
d'encourager l'usage de l'outil informatisé d'appréciation de la sécurité informatique. Ils
veillent à ce que le capital d'une banque soit bien proportionnel à son profil du risque. En cas
de non respect des exigences minimales, ils peuvent intervenir.

Les régulateurs exercent un contrôle accru, avec possibilité d'un examen individualisé des
établissements, reposant sur les dispositions suivantes :

· L'analyse du profil global de risque des établissements ;

· L'appréciation par les banques des fonds propres qui leurs sont nécessaires (capital
économique15(*))

· La comparaison entre le capital économique et le capital réglementaire à l'issue d'une


révision prudentielle du calcul de la première catégorie ;

· Le contrôle des procédures et de la méthode interne d'affectation des fonds propres et une
éventuelle intervention en cas de besoin ;

· Les autorités sont habilitées, le cas échéant, d'imposer des exigences individuelles de fonds
propres supérieures au minimal réglementaire déterminé dans le premier pilier selon le profil
du risque de chaque établissement.

La réforme engagée va donc procéder à un élargissement de l'assiette des risques. Si le


dispositif Cooke a déjà évolué pour intégrer, à partir de 1996, les risques de marché, en
revanche, le risque de taux d'intérêt ou le risque opérationnel ne sont toujours pas
explicitement pris en compte : ils sont appelés à l'être dans le nouveau dispositif.

3ème pilier : Discipline de marché

La discipline de marché prévoit que les établissements devront publier périodiquement des
informations quantitatives et qualitatives détaillées sur leurs risques et l'adéquation de leurs
fonds propres (reporting). Par conséquent, une plus grande transparence au titre de la
communication des informations financières, en particulier celles relatives à la structure des
fonds propres et les risques encourus, devient une condition primordiale aux pratiques
bancaires saines et sûres. Ce qui accentue son pouvoir de contrôle et de sanction.

La diffusion d'informations significatives par les banques apporte des éléments aux
intervenant et facilite l'exercice d'une discipline de marché efficace. Une amélioration de la
transparence présentera des avantages pour les banques biens gérées, les investisseurs et les
déposants ainsi que pour le système financier d'une manière générale pour éviter le risque
systémique16(*).

A cette fin, les fonds propres devront couvrir le risque de crédit, de marché et les risques
opérationnels. D'où ce ratio de solvabilité :

Ration McDonough = Fonds propres / Risques crédit+marché+opérationnels


Les exigences de Bâle devront sensiblement faire avancer les pratiques de contrôle et de suivi
des risques opérationnels dans les banques, jusqu'à les amener, comme pour les risques du
métier bancaire que sont les risques de crédit et de marché, à la construction des modèles
mathématiques alimentés des statistiques rigoureuses

II. Les innovations de la réforme McDonough : la méthode IRB (Internal Rating Based)

Préambules

Le Comité de Bâle déclarait dans son nouveau dispositif d'adéquation des fonds propres que
le développement d'une approche fondée sur les systèmes internes de notation (approche IRB)
de la réglementation relative au calcul des fonds propres réglementaires serait un élément clé
de l'effort qui se poursuit sur plusieurs axes pour réviser l'Accord.

Le Comité a notamment noté qu'un dispositif d'adéquation des fonds propres fondé sur un
système interne de notations peut se révéler plus sensible au niveau de risque inscrit dans un
portefeuille bancaire et peut inciter tous les établissements à accomplir des progrès dans les
pratiques de gestion du risque, en conformité avec les objectifs fixés pour la réforme de
l'Accord. L'objectif est de permettre la création d'un régime adaptable aux besoins spécifiques
de chaque établissement financier, du plus simple au plus complexe.

Cette méthode alternative est donc fondée sur les systèmes de notation interne des banques
qui intègre des éléments tant quantitatifs que qualitatifs dans la mesure du risque de crédit.

Une notation interne se rapporte à un indicateur résumé du risque inhérent à un crédit


individuel. Les notations incorporent en règle générale une estimation du risque de perte due à
l'incapacité d'un emprunteur donné à verser la somme qu'il s'est engagé à payer. Une telle
estimation est fondée sur la prise en compte de la contrepartie concernée et les
caractéristiques des prêts. Un système de notations comporte une méthodologie, des concepts,
des procédures de gestion et des systèmes qui jouent un rôle dans l'attribution d'une notation).

1. L'architecture de l'approche IRB

On estime que les fondations de cette architecture porteraient sur les éléments suivants:

· Une appréciation par la banque du risque de défaillance d'un emprunteur, incorporé dans sa
notation interne et les caractéristiques de risque mesurable associées avec ces notations ;

· un système pour affecter ces crédits selon leur notation à une classe réglementaire de risque
(« bucket ») basé -- pour la plupart des portefeuilles -- sur le concept quantifiable par la
banque de défaillance de l'emprunteur, ainsi que sur celui de perte consécutive à une
défaillance et, éventuellement, sur d'autres caractéristiques d'actifs (qui peuvent être estimées
par les banques ou paramétrées par les autorités de surveillance) ;

· développement d'une charge en capital en relation avec chaque classe réglementaire de


risque à partir des estimations du risque auquel elle est associée ;

· les directives de normes minimales et de saines pratiques pour les éléments clés des
procédures de notation, tels que le rôle de l'intervention et du suivi humains et

· une procédure de surveillance pour la validation de cette approche, englobant les différentes
manières de s'assurer que la notation reflète toutes les informations nécessaires sur le risque
sous-jacent d'une exposition, que la procédure par laquelle cette notation est attribuée garantit
son intégrité, et que les mesures sous-jacentes de perte sont cohérentes et comparables entre
les établissements de crédit, entre les pays et à travers le temps.

2. Paramètres de l'approche IRB

Les notations internes constituent un indicateur clé, bien que sommaire, du risque inhérent à
un crédit individuel. Les notations incorporent habituellement une appréciation du risque de
perte, consécutive à la défaillance d'un emprunteur, fondée sur la prise en compte des
informations adéquates d'ordre quantitatif et qualitatif. Les expositions à l'intérieur de chaque
classe interne de notation sont en général traitées comme ayant des caractéristiques de pertes
spécifiques et mesurables.

Bien que les approches puissent varier, ses caractéristiques sont généralement les suivantes :

· (PD) Default Probability, la probabilité de défaillance de l'emprunteur. Elle exprime la


probabilité que le débiteur ne veuille pas ou ne puisse pas remplir ses engagements
contractuels.

· (LGD) Loss Given Default, ou pertes en cas de défaillance par type d'engagement; il s'agit
du pourcentage de perte que la banque subirait par rapport au montant du crédit ouvert au
moment du défaut.

· (EAD) Exposure At Default, c'est le niveau du crédit exposé au moment de la défaillance.

A partir de ces caractéristiques recueillies en interne et publiques, des pertes attendues ou


pertes moyennes peuvent être calculées comme étant le produit de ces paramètres.

EL = PD X LGD X EAD

A partir de ces calculs, se dérive une liste des notes que la banque attribue à chacun de ses
clients dans le but de les classer en portefeuilles homogènes. Ceci permet d'estimer la charge
en capital, c'est-à-dire le montant des fonds propres nécessaires pour couvrir le risque de
crédit.

Il apparaît qu'il existe plusieurs domaines spécifiques dans lesquels les systèmes de notation
diffèrent de l'un à l'autre, ce qui revêt une importance particulière pour le développement
d'une approche IRB.

Premièrement, les banques peuvent se fier soit à un système de notation à une seule
dimension, soit à un système multidimensionnel dans lequel différents éléments du risque
inhérent à une transaction sont notés séparément. Dans un système de notation à deux
dimensions, par exemple, la contrepartie sous-jacente peut recevoir une note globale liée à
l'emprunteur, reflétant son risque de défaillance sur l'une quelconque de ses obligations,
tandis que chaque prêt à une contrepartie pourrait recevoir une note propre fondée sur une
combinaison des caractéristiques de l'emprunteur et de la transaction.

Selon le document consultatif du Comité de Bâle de Janvier 2001, le système de notation17(*)


doit reposer sur une structure bidimensionnelle : la première dimension doit être « orientée
vers le risque de défaut de l'emprunteur », sa classe de risque et sa probabilité de défaut PD
associée ; la seconde composante, séparée et distincte, doit prendre en compte les facteurs
spécifiques de la transaction et se matérialisent par la mesure de la perte en cas de défaut
LGD.

Deuxièmement, la procédure interne par laquelle une notation est attribuée pourrait être
largement fondée, soit sur des critères larges et subjectifs, estimés par un personnel disposant
d'une grande expérience en matière d'octroi de crédits, soit sur des critères explicites et
objectifs tels que des niveaux cibles pour des ratios ou des agrégats financiers spécifiques.

Troisièmement, même quand des critères spécifiques et objectifs sont appliqués, ces critères
peuvent être mis en oeuvre à travers une analyse financière traditionnelle ou bien en se basant,
dans une certaine mesure, sur des modèles statistiques formels.

Ces considérations clés ainsi que d'autres sur les procédures de notations sont illustrées dans
le graphique « les processus de notation des risques » en annexe.

3. Types des approches IRB

On peut distinguer deux variantes à l'intérieur de la classe IRB :

Fig. 1. The requirements of the IRB approach, foundation approach, and advanced approach.

a. Approche de notation interne simplifiée :

Dans ce cas, la notation interne des contreparties est mise en correspondance avec la
probabilité de défaillance (PD) d'agences de notation extérieures et il y a des règles standards
d'éligibilité des techniques de réduction des risques (LGD normatif ou coefficient de
conversion). La pondération pour définir les exigences en fonds propres découle ici de PD.

b. Une méthode de base notations internes (Foundation Approach) :

Elle est fondée sur une classification des risques obtenue à partir des probabilités de
défaillances identifiées par les banques pour chacun de leurs portefeuilles, les taux de perte et
la portée de ces défaillances restent fixés par le Comité; il y a aussi des règles standards
d'éligibilité des techniques de réduction des risques.

c. Une méthode avancée notations internes (Advanced Approach) :

Tous les calculs découlent des séries statistiques de l'établissement. Dans ce cadre, la banque
estimera elle-même tous les facteurs de risque (PD, LGD et EAD) auxquels on peut ajouter le
facteur M ou Maturity c'est-à-dire la durée restante du crédit dont l'ampleur influence le
risque de non remboursement.

Ces trois approches seraient appliquées par les banques en fonction de leurs grandes
catégories de portefeuilles, plusieurs approches pouvant coexister au sein d'une même banque.
Pour les deux dernières méthodes de notation interne, les établissements ventilent en 5 sous-
catégories de portefeuilles : entreprises dont financements spécialisés, souverains, banques,
détail et actions. Les exigences en fonds propres sont ainsi fonction des probabilités de défaut,
des pertes en cas de défaut, des échéances et des expositions au moment du défaut.

III. Bâle II et Les instruments de réduction des risques de crédit

Le nouvel accord de Bâle II présente un grand intérêt. En effet, les sûretés interviennent dans
la réduction de la charge de capital de la banque par une meilleure implication des
instruments de réduction de risque de crédits en incessante évolution. Ainsi, bien que
l'approche standard au niveau des crédits ressemble sensiblement à l'accord de Bâle I
actuellement en vigueur, les banques vont avoir la possibilité de réduire leur charge de capital
en faisant valoir les garanties et les sûretés qu'elles demandent à leurs clients.

Dans le domaine du risque de crédit, Bâle II prévoit quatre types de réduction de risque: les
sûretés, le "balance netting" ou compensation bilantaire, les garanties données par des tiers et
la titrisation. De plus, deux approches sont proposées pour la gestion des sûretés: l'approche
simple et l'approche complète.

Les différentes approches de gestion de risque (Approche Standard, IRB de Base / Foundation
ou IRB Avancée), permettent d'utiliser partiellement et de façon incrémentale les approches
de gestion des sûretés. Nous sommes donc en présence d'un ensemble à trois dimensions qui
comprend:

« Les approches de gestion des sûretés : simple ou comlète ;

« Les approches de gestion des risques : standard, IRB base/ foundation, IRBAvancée ;

« Les types de crédit : Entreprise, Etat, Banque....

Dans cette présente section, nous étudions les approches de gestion des sûretés et les autres
instruments de réduction de risque de crédits proposées par Bâle II, la façon avec laquelle les
différentes approches les intègrent et de mettre en perspective les opportunités pour la banque.

1. Les différents types de sûretés et de réductions admises

Dans un document dit de référence, lors de la publication du formulaire QIS3, le comité de


Bâle a mis en point une liste des différentes sûretés présentées ci-dessous.

a. Les sûretés

Les sûretés admises dans l'approche simple sont le compte en cash à la banque, avoir en
compte auprès de banques tierces, les dépôts d'or, les actions qui font partie d'un indice
officiel et les obligations d'états ou de PSE (Organisations publiques) ayant un rating
supérieur à BB-.

Les sûretés présentent une protection envisagée par le créancier contre le risque d'inexécution
par le débiteur d'une obligation à terme. Les sûretés peuvent porter sur des biens meubles et
sur des créances, comme sur des biens ou des droits immobiliers. Les sûretés comprennent en
particulier, le gage(un objet mobilier), le droit de rétention, le nantissement, le warrant , et les
hypothèques( ou sûreté réelle portant sur un immeuble) .

Le projet d'une directive de la Commission Européenne inclus également les assurances vie
comme une possibilité de sûreté ou de garantie. En effet, dans ce cas, le risque principal est le
risque de taux au niveau de la compagnie d'assurance. Comme on peut aussi citer la caution
hypothécaire sur un logement, la caution financière, les nantissements ...

Le principe d'intervention des sûretés dans le calcul de la charge de capital est de réduire le
risque de la créance en déduisant du montant pondéré par le risque de la créance le montant
pondéré de l'impact des sûretés. Le coefficient de pondération est indiqué dans le tableau ci-
dessous.

* 1 Définition proposée par la « BanqueMagazine »


* 2 Dans les transactions sur devises, les banques agissent comme «teneurs de marché»,
établissant des cours pour leur clientèle et prenant des positions ouvertes sur devises.

* 3 C'est un extrait de la définition donnée par le Comité de Bâle dans un document consultatif
publié en Septembre 1997.

* 4 Ces conditions s'appliquent aux banques opérant à l'échelle internationale ; sinon seule la
première est retenue.

* 5 Organisation de coopération et de développement économiques


(OCDE), organisme international créé en 1961 et composé de 30 pays, collaborant dans le but
de coordonner leurs politiques économiques et sociales.

* 6 Les engagements hors-bilan sont d'abord convertis en équivalent-risque de crédit ; les


montants obtenus sont ensuite pondérés, comme dans le cas des transactions figurant au bilan,
en fonction de la catégorie à laquelle appartient la contrepartie ou, dans le cas de certaines
opérations sur titres, de la catégorie à laquelle appartient l'émetteur.

* 7 Principe 6: Les autorités de contrôle bancaire doivent fixer à toutes les banques des
exigences de fonds propres minimales prudentes et appropriées. Celles-ci devraient
refléter les risques qu'elles encourent et doivent déterminer les composantes du capital,
en tenant compte de leur capacité d'absorber les pertes. Au moins pour les banques qui
opèrent à l'échelle internationale, ces exigences de fonds propres ne doivent pas être
inférieures à celles qui sont prévues dans l'accord de Bâle et ses amendements.
( Septembre 1997).

* 8 Principe 7: Un élément essentiel de tout système prudentiel réside dans l'évaluation


des politiques, pratiques et procédures des banques en matière d'octroi de prêts et
d'investissement ainsi que de leur gestion courante de ces portefeuilles.

Principe 8: Les autorités de contrôle bancaire doivent s'assurer que les banques
définissent et suivent des politiques, pratiques et procédures adéquates pour évaluer la
qualité de leurs actifs et l'adéquation de leurs provisions et réserves pour pertes sur
prêts.

* 9 Les notes des agences sont en effet basées sur un suivi statistique du comportement de
défaillance des émetteurs selon une méthode homogène (méthode des échantillons fixes).

* 10 4% = 50% * 8 %

* 11 Sous Bâle I, les risques opérationnels étaient encore inclus implicitement dans les
exigences de fonds propres pour les risques de crédit.

* 12 Based Indicator Approach

* 13 Il s'agit de : corporate finane, trading and sales, retail banking, commercial banking,
payment and settlement, agency services, asset management et retail brokerage .
* 14 Advanced Measerement Approach

* 15 Les fonds propres économiques traduisent une mesure des risques. En, général, les
établissements financiers retiennent la définition suivante : ils doivent absorber des pertes
inattendues et de grande ampleur constatées à l'actif du bilan et résultant de la prise en compte
d'une combinaison des risques de crédit, de marché, opérationnel... Par nature, ces fonds
propres différent des fonds propres comptables, des fonds propres prudentiels évalués par les
agences de notation et des fonds propres réglementaires qui mesurent le capital minimum
imposé par les autorités de tutelle de manière encore forfaitaire et en négligeant les effets
bénéfiques de la compensation entres différentes sources de risques.

* 16 Le risque systémique est l'éventualité pour une économie qu'apparaissent des états dans
lesquels les réponses des agents aux risques qu'ils perçoivent les amènent à élever l'insécurité
générale.

* 17 La « notion de système de notation recouvre non seulement les méthodes mais également
les procédures, contrôles, collecte de données et systèmes informatiques qui servent à
l'évaluation des risques de crédit, à l'attribution de notations internes et à la quantification
d'estimation de pertes ». Définition donnée par le document de Janvier 2001.

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