La Réglementation Prudentielle
La Réglementation Prudentielle
La Réglementation Prudentielle
LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE ET LA
GESTION DES RISQUES BANCAIRE
TOUIL Karim
DADDA Ismail
Introduction
Les marchés financiers sont en plein, cependant le rôle des banques dans le financement
des entreprises reste dominant. Les rares études consacrées à cette question montrent en effet
que le financement bancaire est toujours la source privilégiée de financement externe, loin
2
devant l'émission de nouvelles actions. Les banques sont également un moteur indispensable
de la croissance économique dans la plupart des pays.
En effet, le risque bancaire est inévitable pour un établissement bancaire lors de l'exercice
de son activité. De par son rôle d'intermédiation financière et ses services connexes, les
banques s'exposent à de nombreux dangers. Le risque bancaire est souvent identifié à un
danger bien spécifique. Les événements sont parfaitement identifiables, mais on ne peut
savoir quand il va se produire. Face à cette incertitude, il est important de savoir anticiper et
prendre des mesures au préalable afin de mieux se prémunir contre les risques existants.
Pourtant, lorsque ces risques ne sont pas maitrisés l’exposition à une crise de confiance
pouvant déboucher sur des faillites en chaine dans le système bancaire. Les défaillances de
banque sont donc un sujet préoccupant dans toute économie. C’est d’ici que nous avons
commencé à parler d’une réglementation prudentielle.
Alors : Comment les règles prudentielles peuvent anticiper la gestion des risques ?
3
1. Les asymétries d'information
Il existe une asymétrie d’information entre la banque et ses déposants. En effet les déposants
n’ont guère la possibilité de contrôler la gestion des risques opérés par leur banque : alors que
les banques ont conscience des risques qu’elles prennent. Plus précisément, les déposants
manquent d’informations quant à la qualité de ces prêts et n’ont pas la capacité de surveiller
l’activité bancaire.
Mais toute la difficulté d’un dispositif de garantie des dépôts réside dans le bon dosage : trop
élevé, la garantie des dépôts provoque l‘aléa moral car l’assurance fournie à la banque et ses
déposants peut amener les uns et les autres à relâcher leur vigilance ; trop faible : elle ne
dissuade pas les paniques bancaires comme on a pu le voir avec la banque Northern ROCK en
2007. En effet elle avait une garantie des dépôts à hauteur de 38000 euros contre 70000euros
en France à l’époque. Ainsi il existe un autre problème lié à ce « safety net » qui est au
fondement de la réglementation bancaire : le risque moral.
4
chances de mettre en péril le système donc elles savent qu’elles sont trop importantes pour
faire faillite, qu’elles sont « Too big to fail ».
Ainsi il est d’autant plus important de les sauver si elles font faillite et il y a une hausse du
risque moral pour les grandes banques. C’est pourquoi il est nécessaire d’identifier les « Too
big to fail » ; de mettre en place des réglementations prudentielles de fonds propres et de
liquidité afin d’améliorer la solvabilité de banques en diminuant les risques pris ; et enfin
d’établir un plan de faillite bancaire ordonné. Ainsi les systèmes réglementaires sont bâtis sur
les enseignements que l’on peut tirer des défaillances du système bancaire lui-même.
1. Définition
La réglementation bancaire qualifie l'ensemble des règlementations applicables aux
établissements de crédit (banques, sociétés financières,). La réglementation bancaire émane de
différentes sources, planétaire avec les traités internationaux, européennes sous la forme de
directives et nationales, avec les lois et règlements. Ou bien elle est destinée à soutenir la
solidité et l'intégrité des établissements de crédit. Celle qui s’applique en France est régie par
les dispositions du Code monétaire et financier, qui s’appuie sur les standards internationaux
du Comité de Bâle et en conformité avec la réglementation européenne. Elle recouvre
l'ensemble des normes qui s’appliquent aux établissements de crédit, banques, sociétés
financières, etc.
2. Les objectifs
Limiter le cout social : Coase, 1960 :
Les banques génèrent des coûts sociaux énormes non seulement par leur défaut éventuel qui
entraine l’aide publique : mais aussi par le fait qu’elles mènent des activités pour leur propre
compte qui n’ont pas d’intérêt pour l’économie réelle.
Les innovations perpétuelles, souvent mal maîtrisées des systèmes bancaires ont fragilisé les
banques dans tous les pays. Une « re-réglementation » est indispensable.
5
L’assurance des dépôts offre un filet de sécurité à de nombreux créanciers, ce qui renforce la
confiance du public dans les banques et stabilise le système financier.
Le risque systémique se définit comme la fragilisation, par le jeu d’un effet domino, de toutes
les banques du fait du défaut d’un grand établissement fortement débiteur, et très lié aux
autres.
L’histoire commence lorsque les agents à capacité de financement ont perdu confiance au
financement direct à cause du risque d’insolvabilité des agents à besoin de financement. Cette
insolvabilité est expliquée par une asymétrie d’information ainsi que les coûts de transaction
qui sont coûteux. C’est à partir d’ici que nous avons commencé à parler d’intermédiation
financière comme moyens de gestion des risques, la première intermédiation était celle du
bilan. Mais ces intermédiaires étaient eux même source de problème dû à leurs
comportements. C’est-à-dire ils ont un comportement spéculatif qui est basé sur une forte
prise de risque.
Alors l’Etat se trouve dans une situation où elle doit intervenir et elle a instauré une
réglementation financière. Ce pendant malgré l’intervention de l’Etat d’autres crises ont été
multiplié ceci a été accompagné par l’internationalisation bancaire qui a aidé à la propagation
des risques et bien évidemment des crises pour résultat les pays développés ont mis en place
un comité dénommé Comité de Bâle pour but la réglementation prudentielle des risques
bancaires.1
1
Revue d'économie financière Année 2003
6
Chapitre2 : Les accords du comité Bâle
7
différentes contreparties. Dans le cas où une banque cherche à dissimuler des risques liés,
l’autorité de contrôle retient une tentative de fraude
2. Risque de marché
Ces risques intéressent les activités de négociation, qu'elles portent sur des titres de créance
ou de propriété, les marchés de capitaux, dans les positions sur devises ou sur matières
premières, face à une variation des prix de marché.
Le risque de marché est, de la sorte, un risque de pertes au bilan ou au hors - bilan dues à des
variations des cours du marché, y compris des cours de change. Le risque de taux de change,
apparaissant comme une composante spécifique du risque de marché, est lié à la possession
par la banque d'actifs ou de contrats en monnaie étrangère et résulte des variations des cours
des devises. Ce risque s'accentue en période d'instabilité de change.
En matière de risques de marché, il existe un consensus assez large, notamment pour utiliser
des modèles de type VaR (value at Risk). Les indicateurs de type « at risk »
traditionnellement utilisés dans l'évaluation des risques de marché associés à un portefeuille
fourniront une mesure probabilisée du risque.
3. Risque opérationnel
Le risque opérationnel correspond aux pertes potentielles résultant de lacunes ou de défauts
attribuables aux ressources humaines et matérielles : procédures des systèmes internes
défaillants, événements déclencheurs externes, fraudes, etc.
Dans le monde financier, selon la Banque de France, les risques opérationnels sont en hausse
sensible depuis les années 2000 pour trois causes principales : la banalisation de la gestion en
temps réel des opérations (risque de règlement) dans un contexte de globalisation et
d’internationalisation des activités ; La sophistication croissante des activités financières
(nouveaux produits, etc.), couplées à des systèmes d’information de plus en plus complexes
générant de nouveaux risques juridiques ; L’externalisation d’activités qui renforce les risques
opérationnels, les banques n’ayant pas toujours la maîtrise des prestations externalisées.2
4. Risque de liquidité
Le risque de liquidité bancaire est le fait qu'une banque n'ait pas assez de liquidités pour
répondre à ses engagements à court terme. La banque n'est alors plus solvable. Elle est dans
l'incapacité de répondre aux demandes de retraits de ses clients. Il faut savoir qu'une banque
2
Revue française de gestion 2009/1 (n° 191)
8
se finance généralement à court terme. Elle emprunte de l'argent à sa banque centrale (la BCE
dans l'UE) ou auprès d'autres banques. Cela lui permet d'accorder des prêts souvent à long
terme à ses clients. En faisant cela, la banque s'expose au risque de liquidité bancaire. En
effet, si elle n'arrive plus à emprunter à court terme et si ses clients ne déposent pas assez
d'argent, la banque peut se retrouver à court de liquidités.3
1. Accord Bâle I
La création du Comité de Bâle Une réponse à la prise de conscience du risque systémique :
-Le 26 juin 1974, dépôt de bilan de la banque allemande Herstatt alors que la partie en US
dollars des opérations de change de la banque n’est pas dénouée, à cause du décalage horaire.
Un directeur de la Banque d'Angleterre, Peter Cooke, propose une réunion des banques
centrales et des superviseurs bancaires des pays du G10 (Allemagne, Belgique, Canada, Etats-
Unis, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse). Le Comité de Bâle est
né et se réunit dorénavant à Bâle (Suisse) quatre fois par an, sous l'égide de la Banque des
règlements internationaux (BRI). En 1975, un document le « Concordat de Bâle » introduit le
principe du contrôle bancaire sur base consolidée. Ce qui implique une première prise de
conscience du risque systémique sur les marchés financiers modernes.
3
Michel AGLIETTA
Revue d'économie financière
No. 70, LA GOUVERNANCE FINANCIÈRE MONDIALE (2003)
9
Le scandale de la Barings ou les risques hors du bilan
Donc Le Comité de Bâle amende le ratio Cooke en 1996 pour prendre en compte les risques
de marché et ouvre la possibilité d’utiliser les modèles internes pour calculer les fonds propres
réglementaires sur ces risques.
10
a. Ratio de liquidité
Il correspond au risque de ne pas pouvoir faire face à ses engagements ou de ne pas pouvoir
dénouer ou compenser une position en raison de la situation du marché ou de facteurs
idiosyncratiques, dans un délai déterminé et à un coût raisonnable. Le risque de liquidité peut
provenir de la diminution de sources de financement, de tirages sur des engagements de
financements, de la réduction de liquidité de certains actifs et de l’augmentation des appels de
marge en cash ou en collatéral.
Un ratio de liquidité est un rapport entre l’actif et le passif court-terme d’une entreprise dont
le résultat vérifie sa capacité à faire face à ses engagements.
Suite à la crise de 2008, le comité de Bâle a introduit deux nouveaux ratios de liquidité : le
ratio de liquidité court terme, Liquidity Coverage Ratio (LCR), et le ratio de liquidité
structurel à long terme, le Net Stable Funding Ratio (NSFR). L’objectif est d’augmenter la
propension des banques à se couvrir contre le risque de liquidité.
Le LCR, entré en vigueur au 1er octobre 2015, évalue la capacité des banques à résister à un
choc de liquidité sévère pendant 30 jours en se dotant d’un coussin d’actifs liquides de haute
qualité (High Quality Liquid Assets, HQLA). En fonction de leur qualité, ces actifs voient
leur quantité régulée et leur valeur pondérée.
Le NSFR, prévu pour 2018, évalue la capacité des banques de faire face à une crise spécifique
de leur établissement en détenant assez d’actifs stables pour financer leur passif stable sur une
durée d’un an.
11
Durant la phase d’observation commencée en 2010, plusieurs modifications ont été apportées
au ratio pour corriger certaines faiblesses notamment :
Le traitement asymétrique des éléments d’actif et de passif pouvant conduire à une
exigence de dé transformation,
Le traitement hétérogène des actifs à plus d’un an,
L’impact potentiellement négatif du ratio sur le fonctionnement du marché
interbancaire et la transmission de la politique monétaire.
12
b. Définition de Bâle II
L’élaboration de l’accord Bâle II est le fruit de 5 années de réflexions et de discussions autour
d’une convergence internationale des révisions de l’accord sur les fonds propres (1988). Les
premières réflexions ont été menées en juin 1999 : elles posaient déjà les 3 piliers de l’accord.
Les discussions qui suivent la publication du document sur un nouveau dispositif
d’adéquation des fonds propres (juin 1999) permettent de recueillir les principaux
commentaires et faiblesses du texte initial ; L’intégralité du dispositif doit être appliquée
avant la fin de l’année 2007.
Bâle II prévoit des exigences de fonds propres plus sensibles aux risques et tenant compte des
normes comptables spécifiques aux différents pays. Il conserve 3 principaux éléments de Bâle
I : le ratio de 8% de fonds propres sur le total des actifs pondérés des risques, l’extension aux
risques de marché telle qu’elle a été prévue dans l’amendement de 1996, la définition des
différentes catégories de fonds propres. Le nouveau dispositif consacre une plus grande
attention aux évaluations des risques, il propose de déterminer des besoins en fonds propres
pour le risque de crédit et le risque opérationnel. Il offre une marge de manœuvre beaucoup
plus importante aux autorités de contrôle qu’il accompagne pour la mise en place de Bâle II
via le Groupe pour l’Application de l’Accord(GAA). Ce dernier s’intéresse également aux
relations entre les autorités des pays d’origine et des pays d’accueil de la banque, pour
lesquels il a énoncé des principes directeurs pour la mise en œuvre transfrontalière du Nouvel
Accord (Août 2003).
13
Il en est ainsi des participations financières par endettement préalables et détenues à titre
provisoire, des participations soumises à une règlementation différente ou aux exigences
légales de non consolidation pour le calcul des exigences de fonds propres. Toute filiale non
consolidée entraine de fait la déduction de fonds propres liés à cette filiale.
– Participations minoritaires significatives dans des entités exerçant dans les domaines de la
banque : des titres et des autres activités financières. Si la banque n’exerce aucun contrôle de
ces entités, les participations sont exclues des fonds propres règlementaires. Le Comité
autorise, sous conditions, la possibilité d’une consolidation proportionnelle mais exclut toute
participation croisée visant à gonfler le montant des fonds propres.
– Participations significatives : entités à objet commercial. Elles sont déduites des fonds
propres de la banque lorsqu’elles dépassent un certain seuil, déterminé par les pratiques
comptables ou règlementaires (au maximum 15% des fonds propres de la banque par
participation individuelle). La déduction est déterminée par le montant supérieur au seuil.
Lorsqu’elles sont inférieures au seuil, les participations sont pondérées en fonction du risque à
au moins 100%.
– Déduction des participations. : Les participations sont déduites à 50% sur le noyau des
fonds propres et 50% sur les fonds propres de deuxième catégorie. Le goodwill est déduit du
noyau des fonds propres.
14
Dès 1988, le ratio Bâle I (ou ratio Cooke) avait été créé pour limiter le risque de crédit, c’est-
à-dire le risque de non remboursement associé à un prêt accordé par une banque égal à 8 %,
ce ratio se mesurait en comparant le montant de ses fonds propres réglementaires au niveau
des engagements d’une banque (crédits et autres engagements, notamment ceux figurant au
hors-bilan).
Ces engagements étaient pondérés en fonction du risque de contrepartie, lequel pouvait être
nul (les États de l’OCDE), faible (les banques ou les collectivités locales pour lesquelles un
coefficient de 20 % était appliqué) ou fort (les entreprises ou les particuliers pour lesquels le
coefficient appliqué était de 100 %, sauf si l’existence de garanties permettait de réduire le
risque à 50 %).
Le ratio Cooke ne prenait en compte qu’une partie du risque auquel s’expose une banque.
N’étaient notamment pris en compte ni le risque de marché ni le risque opérationnel.
Les accords dits de Bâle II définissent ainsi un nouveau ratio de solvabilité bancaire, dit ratio
« Mac Donough » fondé sur le même principe que le ratio Cooke. Il se définit de la façon
suivante :
15
Le deuxième pilier des accords de Bâle II organise un dialogue structuré entre les
superviseurs bancaires et les établissements financiers placés sous leur contrôle.
À cet effet, il prévoit la mise en place par les banques elles-mêmes de processus internes de
suivi et de calcul des risques (y compris ceux du pilier 1) et des besoins en fonds propres
associés.
Les superviseurs sont ensuite chargés de confronter leur propre analyse du profil de risque de
l’établissement avec celle conduite par la banque et, en fonction de leurs conclusions,
d’engager des actions. Ils peuvent notamment exiger que la banque renforce ses fonds propres
au-delà du ratio minimum de fonds propres exigé par Bâle II.
Bale Il a été sensiblement modifié en juillet 2009 par un nouveau dispositif appelé Bale 2.5,
parmi ses axes on trouve :
La réponse du régulateur contient un second volet qui vise à traiter les problématiques de
défaut sur des portefeuilles de crédit. Deux indicateurs complémentaires vont ainsi entrer
en vigueur : l’incremental risk charge (IRC) et le comprehensive risk measure (CRM). La
VaR ne capture en effet pas le risque de défaut immédiat des contreparties correspondant
aux instruments détenus par les institutions financières dans leur portefeuille de trading.
Elle capture uniquement les pertes qui proviennent des variations de marché sur un horizon
de dix jours, avec une probabilité de 1 %.
16
L’IRC cherche au contraire à capturer les pertes issues de défauts immédiats, sur un
horizon d’un an, avec une probabilité de 0,1 %. Les chocs pris en compte sont donc plus
sévères, mais aussi plus rares. Le périmètre d’application de l’IRC correspond aux crédits
« vanille », en particulier les positions sur les obligations et les CDS, souverains ou
d’entreprise, détenues dans le portefeuille de trading.
Le CRM, lui, s’applique sur tous les produits exotiques, comme les tranches de CDO
synthétiques et les CDS utilisés comme couverture, par exemple de CDO. Il est dit «
comprehensive » car il capture à la fois le risque de marché, comme dans la VaR, mais
également le risque de défaut, comme pour l’IRC.
C’est le troisième volet de la réforme, qui touche autant les titrisations que les
retitrisations. La méthode est assez simple : pour éviter tout arbitrage réglementaire entre le
trading et le Banking book, les actifs titrisés qui se trouvent dans le tradingbook comptable,
sont traités d’un point de vue réglementaire comme s’ils étaient en bankingbook. Les
exigences de fonds propres associées sont par conséquent beaucoup plus élevées.
Rappelons par ailleurs que les tranches notées en dessous de BB- doivent être déduites des
fonds propres. Sous le régime Bâle II, la moitié est déduite du capital Tier 1 et l’autre du
Tier 2.
Accord de Bâle et Solvency 2 apportent une meilleure protection pour les investisseurs en
obligeant les banques et les assureurs à augmenter le montant et la qualité de leurs fonds
propres. Il leur est notamment demandé d’augmenter la part de leurs fonds propres investis
en obligations d’Etat, bien qu’aujourd’hui la situation financière des Etats se soit
considérablement détériorée. Notons que cela aura nécessairement un impact sur la part de
leurs investissements dans les entreprises privées alors même que ce secteur paraît en
meilleure santé
17
suivi et la gestion du risque de liquidité. L’objectif est de renforcer la règlementation bancaire
sur le plan des fonds propres mais aussi de la liquidité tout en promouvant la solidité des
banques. Ce nouveau dispositif doit permettre de tenir compte des chocs dus aux tensions
financières et économiques et d’éviter un risque de répercussion sur la sphère réelle. Le
comité définit 2 normes minimales pour la liquidité de financement qui doivent répondre à
deux objectifs :
– La solidité des banques à court terme face au risque de liquidité : le comité a mis au point
une mesure (le ratio de liquidité à court terme(LCR)) permettant aux banques de disposer
d’assez de liquidités pour faire face à une crise d’un mois.
– La résilience des banques à long terme : elle peut être favorisée par l’utilisation de sources
financières structurellement stables et le recours au ratio structurel de liquidité à long terme
doit permettre d’évaluer la viabilité de la structure des échéances.
Le niveau des fonds propres requis a été renforcé, imposant ainsi aux banques de réduire leur
total de bilan ou d’augmenter leur capital. Ce niveau de fonds propres est crucial puisqu’il
garantit la solvabilité des banques face aux pertes qu’elles pourraient endosser
Depuis Bâle III, ce ratio de solvabilité a été porté à 10,5 % contre 8 % auparavant (Bâle II).
Effet de Levier
Cet effet mesure le rapport entre le total des actifs et les fonds propres de la banque. S’il est
trop important et que la valeur des actifs s’effondre, comme ce fut le cas durant la crise
financière de 2008, les banques peuvent être tentées de les brader, ce qui accentue la spirale
des pertes.
18
Afin de les dissuader d’accroître leur endettement de façon déraisonnable en pariant sur des
actifs plutôt que de renforcer leurs fonds propres, Bâle III a fixé ce ratio à 3%.
Ratio de liquidités
Court terme : pour limiter ce risque Bâle III a mis au point un ratio de liquidité́ à court terme
(LCR, Liquidity Coverage Ratio). Il prévoit que les réserves de liquidités des banques soient
supérieures aux sorties nettes de trésoreries sur un mois.
Long terme : Avec son ratio structurel de liquidités à long terme (NSFR, Net Stable Fun ding
Ratio) Bâle III prévoit également que les banques soient capables d’exercer leurs activités
dans un contexte de tensions prolongées à concurrence d’un an. Ce NSFR établit un rapport
entre les financements stables disponibles et les besoins de financement stables. Il doit être
supérieur à 100%.
L’application de Bâle III se fera de façon progressive de façon à ce que les banques puissent
se mettre à niveau sans que cela menace leur activité. Théoriquement, l'ensemble des
nouvelles règles doit s’appliquer d'ici à 2019. Toutefois, certaines dispositions, comme celles
portant sur les fonds propres, ont été appliquées avec retard, le comité de Bâle a revu sa
position initiale, par exemple en qui concerne les liquidités. Selon le huitième rapport d’étape
publié au printemps 2015, la France et l’UE sont bien engagées dans l’application des
nouvelles normes.
L’application de Bâle III aura des conséquences sur le métier bancaire. Certaines enseignes
vont se désengager des activités les plus gourmandes en fonds propres, par exemple le
financement des entreprises. Elles laisseront la place à des acteurs indépendants (OPCVM,
investisseurs institutionnels, etc.) qui échappent aux contraintes réglementaires de Bâle III.
Cette situation préoccupe certains observateurs.
19
Conclusion
Dans leur activité courante, les institutions bancaires sont exposées et appelées à gérer une
diversité d'aléas.
En vue d'harmoniser les enjeux de la concurrence internationale et aider les banques à mieux
gérer ses risques, assurant ainsi une stabilité de toute l'industrie bancaire nationale et
internationale, un ratio de solvabilité internationale a été institué en 1988, répondant à tels
objectifs.
L'adoption de ce ratio par la plupart des banques a généré des résultats aussi admissibles,
toutefois et avec l'évolution de l'environnement bancaire ; le ratio de COOKE, est sujet à
quelques insuffisances en matière des éléments inclus dans la mesure du risque ; ce qui
constitue les limites de ces normes internationales.
Le comité de Bâle a toujours veillé à réviser les principes du premier accord, pour mieux
adapter les exigences en fonds propres au profil du risque encouru par la banque ; ce qui a fait
l'objet de la refonte du ratio de COOKE. Le nouveau dispositif est appelé à être plus flexible
en fonction de la nature des activités et de l'expérience des établissements concernés.
Le principe central a été maintenu, sauf que l'innovation porte sur le panorama des méthodes
de calcul des risques proposés par le comité à cet effet, partant du plus basique (comme celle
prévue dans le premier accord) au plus avancée ; élargissant le périmètre des risques pris en
compte. On aboutit à établir un nouveau ratio : Mc Donough fondé sur trois principaux piliers
intégrant la mesure du risque opérationnel et produisant des conséquences importantes sur le
pilotage stratégique et financier des banques et sur la perception, par le marché, de la structure
de leur portefeuille d'activités, des risques et de la rentabilité.
Alors que la mise en place des modèles internes a été introduite par Bâle 2, les autorités
prudentielles ont dû faire face au manque de comparabilité entre les emplois pondérés des
différentes banques. Ainsi, le Comité de Bâle a lancé une série de travaux visant à revoir les
modalités de calcul des emplois pondérés sur l’ensemble des risques du Pilier I. Bien que
l’ensemble des acteurs de la place financière s’accordent à ranger ces futures réformes sous le
20
vocable « Bâle 4 », les autorités prudentielles considèrent qu’il s’agit de la finalisation du
cadre Bâle 3, et affichent un objectif d’entrée en vigueur en 2019.
A ce stade les consultations sont toujours en cours sur certains périmètres et font l’objet
d’études quantitatives d’impact auprès des institutions financières. Les travaux portent sur les
différents piliers mais les plus structurantes portent sur le Pilier I.
Bien que les contours du cadre Bâle 4 ne soient pas finalisés, les banques anticipent une
hausse significative de leurs exigences en capital, du fait notamment d’un retour aux
approches standardisées. La fédération bancaire européenne estime que les changements
proposés pourraient augmenter les besoins de capital des banques européennes de plus de
50%, ce qui les obligerait à mobiliser 850 milliards d’euros de capital supplémentaire. Les
banques soulignent que les mesures envisagées se feraient au détriment de l’économie. En cas
d’adoption effective d’un cadre Bâle 4 par le Comité de Bâle, les instances européennes
pourraient les transposer au sein de l’UE tenant compte de ses spécificités afin de contenir les
éventuels impacts sur l’économie.
21
Table des matières
Introduction 3
Chapitre1 : La règlementation bancaire..................................................................................4
I. Les fondements de la réglementation bancaire :..........................................................4
1. Les asymétries d'information.......................................................................................4
2. Le risque moral.........................................................................................................5
II. C’est quoi la réglementation bancaire, et quels sont ses objectifs ?................................5
1. Définition..................................................................................................................5
2. Les objectifs..............................................................................................................5
III. La naissance de la réglementation prudentielle........................................................6
Chapitre2 : Les accords du comité Bâle 7
I. Les risques bancaire.......................................................................................................
1. Risque de crédit et de contrepartie...............................................................................7
a. La définition d’un risque de crédit...........................................................................7
b. La définition d’une contrepartie...............................................................................7
2. Risque de marché.........................................................................................................8
3. Risque opérationnel......................................................................................................8
4. Risque de liquidité........................................................................................................9
II. La création du Comité Bâle.............................................................................................9
1. Accord Bâle I...............................................................................................................9
a. Ratio de liquidité....................................................................................................11
Le ratio de liquidité à court terme..................................................................................11
Le ratio de liquidité à long terme...................................................................................11
2. Accord Bale II............................................................................................................12
a. De Bâle I à Bâle II..................................................................................................12
b. Définition de Bâle II...............................................................................................13
c. Champ d’application de Bâle II.............................................................................13
d. Les 3 piliers de la régulation bancaire....................................................................15
3. Accord Bâle III...........................................................................................................17
a. Contexte de Bâle III...................................................................................................18
b. Les grandes mesures de Bâle III................................................................................18
22
Fonds propres réglementaires.................................................................................18
Effet de Levier........................................................................................................18
Ratio de liquidités...................................................................................................19
c. Application et conséquences de Bâle III....................................................................19
Conclusion 20
Webographie et bibliographiques 24
23
Webographie et bibliographiques
https://www.bankobserver-wavestone.com/bale-3-ratios-de-liquidite-changer-business-model-
bancaire-traditionnel/ (risque de liquidité)
https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/20170125-bale.pdf (bale 1)
https://finance.sia-partners.com/20170808/de-bale-1-bale-4-chronique-dune-saga-reglementaire-0
(bale4)
https://www.cairn.info/microeconomie-bancaire--9782130552307-page-13.htm (intro)
• Jézabel COUPPEY-SOUBEYRAN : « Bâle III : des évolutions mais pas de révolution ». Économie
mondiale, CEPII, Paris, 2011.
• Paul JORION : « La mesure du risque de crédit doit être un service public ». Journal Le Monde,
Paris, 8 février 2011.
• Jean-Michel LAMY : « Régulation bancaire – Bâle III : une victoire en trompe-l'œil du G20 », Le
Nouvel Économiste n°1542, Paris, 17 novembre 2010.
• Olivier PASTRÉ (sous la direction) : « Les marchés sont-ils devenus raisonnables ? », P.U.F.,
Cahiers du Cercle des économistes, Descartes et Cie, Paris, février 2011.
• Guillaume PLANTIN : « Il faut renforcer les autorités de régulation », Journal Le Monde, Paris, 24
mai 2011.
• Cécile PRUDHOMME et Marie de VERGÈS : « Stress tests concluants, mais l'avenir reste incertain
», Journal Le Monde, Paris, 17 juillet 2011.
24