Berman La Naissance de La Grande Prose Française
Berman La Naissance de La Grande Prose Française
Berman La Naissance de La Grande Prose Française
Antoine Berman
Belin | « Po&sie »
Antoine Berman
La naissance de la grande
prose française
Antoine Berman écrivait en 1991: « Dans sa conclusion, L’épreuve de l’étranger se présentait comme
une archéologie de la traduction européenne et appelait à la constitution d’une histoire de la traduction
en Occident. Dans les années qui suivirent la rédaction de mon ouvrage, je fus conduit à m’interroger
sur cette « traduction à la française » qui n’apparaissait dans L’épreuve de l’étranger que comme le
négatif de la « traduction à l’allemande ». Se réduisait-elle, comme le croyaient Goethe et ses contem-
porains, à l’idéologie et à la pratique des Belles Infidèles ? Quelle était l’origine de cette tradition « eth-
nocentrique » ? Quelle place réelle et symbolique occupait la traduction dans la culture française telle
qu’elle s’était constituée à partir de la Renaissance ? »
Jacques Amyot, traducteur français se présente comme la tentative de répondre à ces questions.
Dans cet ouvrage Berman interroge la tradition de la traduction en France et son rôle dans la constitu-
tion de la langue française, de la langue écrite, s’entend. Cette tradition connaît un moment décisif au
milieu du XVIe siècle : « à partir de cette époque, et jusqu’à nous, la traduction occupe un certain lieu
déterminé dans notre culture. Un lieu problématique ».
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 190.206.167.193 - 17/07/2020 06:23 - © Belin
Avant lui, ce n’était [le français] qu’une espèce de jargon ; il en est en quelque façon
le père2.
1. «Préface» à Les Vies des Hommes Illustres de Plutarque, traduites en François par M. Dacier, tome premier, Amsterdam,
chez Zacharie Chatelain, 1734, p. xv.
2. Richard Simon, Lettres, 24 nov. 1684, cité par Auguste de Blignières in Essai sur Amyot et les traducteurs français
au XVIe siècle, éd. Slatkine reprints, Genève, 1968, p. 442.
90
10-Berman.qxd 29/04/11 16:31 Page 91
Mais Amyot n’incarne l’idéal scripturaire du XVIe siècle que parce qu’il incarne
d’abord son idéal traductif. Cela, également, a été reconnu au XVIIe siècle. Vigneul
Marville écrit :
C’est un de nos plus grands maîtres en l’art de traduire (…). Personne ne peut lui
disputer la gloire d’avoir été pour son temps un excellent traducteur, et d’être même
pour la nôtre un modèle à proposer 1.
Les deux idéaux peuvent être moins distingués qu’à d’autres époques. C’est juste-
ment parce qu’à la Renaissance, la traduction est la source et l’horizon de toute écriture
que la figure la plus accomplie de notre prose ne pouvait surgir que dans la traduction
la plus accomplie. Loin, donc, d’emprunter des modèles à une (inexistante) sphère d’écri-
ture autonome, le Plutarque forge et lègue à l’avenir les modèles de la traduction et de
l’écriture autonome.
Sans doute les principes qui le régissent viennent-ils de la rhétorique romaine. Mais
ces principes n’ont pu féconder le français qu’en opérant d’abord dans le champ de la
traduction. Ainsi la pratique traduisante, régie comme à Rome par la rhétorique (Cicéron,
Quintilien) rend-elle possible l’émergence de notre prose et, plus généralement, du dis-
cours français, qu’il soit écrit ou oral. Elle joue ce rôle avec Seyssel (grand traducteur
d’œuvres latines classiques), avec Calvin, avec Amyot et, au XVIIe siècle, avec Perrot
d’Ablancourt et les auteurs des Belles Infidèles.
Ce rôle fondateur de la traduction – inauguré, ne l’oublions pas, par Oresme et les
traducteurs de Charles V au XIVe siècle – est attesté au premier chef par Montaigne.
Louant le travail d’Amyot (qu’il semble avoir personnellement connu), l’écrivain
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 190.206.167.193 - 17/07/2020 06:23 - © Belin
Nous autres ignorans estions perdus, si ce livre ne nous eust relevez du bourbier :
sa mercy, nous osons à cett’ heure et parler et escrire ; les dames en régentent les
maistres d’escole ; c’est nostre bréviaire2.
Que le Plutarque ait abondamment nourri l’écriture de Montaigne, cela est hors de
doute. Pas seulement parce que l’auteur grec est celui qui est le plus mentionné dans les
Essais, ni parce que Plutarque est pour Montaigne l’une de ses principales références 3 :
dans la prose d’Amyot, il trouve la préfiguration de sa propre écriture :
Le parler que j’ayme, c’est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu’à la bouche ;
un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné comme véhé-
ment et brusque4.
Montaigne emploie ici l’adjectif naïf (naturel), qui lui sert ailleurs à caractériser la
langue d’Amyot. L’écrivain, on le sait, doutait assez des capacités du français à deve-
nir une langue pensante :
1. M. de Vigneul-Marville, Mélanges d’Histoire et de Littérature (1699), cité par Auguste de Blignières in Essai sur
Amyot et les traducteurs français au XVIe siècle, éd. Slatkine reprints, Genève, 1968, p. 443-444.
2. Montaigne, Essais, Livre II, chapitre IV, « À demain les affaires » Bibliothèque de La Pléiade, Paris, 1953, p. 400.
3. Cf. Montaigne, Essais, Livre I, chapitre XXVI, « De l’institution des enfants » Bibliothèque de La Pléiade, Paris,
1953, p. 177 : « Je n’ai dressé commerce avec aucun livre solide, sinon Plutarque et Sénèque, où je puyse comme les Danaïdes,
remplissant et versant sans cesse. ».
4. Ibid., p. 207.
91
10-Berman.qxd 29/04/11 16:31 Page 92
En nostre langage je trouve assez d’estoffe, mais un peu faute de façon […] Je le
trouve suffisamment abondant, mais non pas maniant et vigoureux suffisamment. Il
succombe ordinairement à une puissante conception. Si vous allez tendu, vous sentez
souvent qu’il languit sous vous et fleschit, et qu’à son deffaut le Latin se presente au
secours, et le Grec à d’autres2.
Nous n’avons aucune communication à l’estre, par ce que toute humaine nature est
toujours au milieu entre le naistre et le mourir, ne baillant de soy qu’une obscure appa-
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 190.206.167.193 - 17/07/2020 06:23 - © Belin
Le dernier paragraphe est un pur et simple emprunt (non présenté comme tel) au tome
I des Œuvres morales. Mais l’essentiel, c’est qu’entre la phrase volée et celles de
Montaigne, il n’y a aucune rupture de forme : Montaigne écrit comme Amyot. Si le
Plutarque est – du point de vue de l’écriture – la condition de possibilité des Essais,
ceux-ci développent et accentuent certains traits de la prose d’Amyot.
Certains, et pas d’autres.
Montaigne emprunte les formes réflexives et, bien sûr, l’oralité « naïve » d’Amyot.
Mais il laisse de côté son fameux «coulant», n’aimant guère l’éloquence 4. Les Classiques
feront exactement l’inverse. Dans les deux cas, le Plutarque fonctionne comme une
matrice d’écriture en prose. Montaigne a donc bien raison de dire que, grâce à lui, les
Français « osent » écrire.
Mais il dit plus : que grâce à Amyot, ils osent parler.
Parler ? Comment une traduction pourrait-elle fonder un art de la parole ?
Il faut évidemment entendre ici par «parler» discourir éloquemment. Pour les hommes
1. Ibid., p.179.
2. Montaigne op. cit., Livre III, chapitre V, « Sur des vers de Virgile », p. 978.
3. Montaigne op. cit., Livre II, chapitre XII, « Apologie de Raimond Sebond », p. 679-680.
4. « Fy de l’éloquence qui nous laisse envie de soy, non des choses » (Montaigne op. cit., Livre I, chapitre XL, « Consi-
dération sur Cicéron », p. 290).
92
10-Berman.qxd 29/04/11 16:31 Page 93
du XVIe et du XVIIe siècle, et même pour Montaigne, peu porté certes à la rhétorique, mais
fort attaché à l’art de « conférer »1, le discours éloquent est l’un des sommets de la parole
humaine, qu’il s’agisse de l’éloquence politique, de l’éloquence religieuse, de l’éloquence
amoureuse ou de celle, plus mondaine, des salons du Grand Siècle. Destiné à « plaire »,
ce discours peut être appelé, au sens le plus large, le discours de la séduction. Or, de la
Renaissance au milieu du XVIIe siècle, la traduction est le fondement du discours de la
séduction. Les deux « ductions » sont liées. Et cela à un triple point de vue.
La traduction, d’abord, donne accès aux grands modèles d’éloquence de l’Antiquité.
Avec la « translation » de Cicéron ou de Démosthène, il y a un véritable transfert d’élo-
quence.
La traduction, ensuite, forge la prose fondamentale à partir de laquelle seule – si elle
ne veut pas être « exsangue », « décharnée », « vide de matière et de sens » – une parole
éloquente peut prendre son essor. Si l’éloquence est l’art du déploiement des « clauses »,
c’est-à-dire des phrases, c’est bien les traductions qui fournissent ces phrases et l’art de
leurs multiples combinaisons.
Enfin, la traduction elle-même est éloquente. Pour Amyot, traduire est « développer »
ce qui est « enveloppé ». Mais parler éloquemment aussi. La même image vaut pour la
traduction et l’art de la parole. Cette définition vaut aussi bien pour l’art oratoire.
Que le Plutarque ait concrètement fonctionné comme un modèle d’éloquence orale,
cela est attesté par Simon :
J’ai connu de nos plus habiles prédicateurs qui le lisaient sans cesse, nonobstant son
vieux langage, pour former sur lui le tour de leurs phrases et de leurs périodes2.
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 190.206.167.193 - 17/07/2020 06:23 - © Belin
1. « Le plus fructueux et naturel exercice de nostre esprit, c’est à mon gré la conférence. J’en trouve l’usage plus doux
que d’aucune autre action de nostre vie ; et c’est la raison pourquoy, si j’estois asture forcé de choisir, je consentirois plus-
tost, ce crois-je, de perdre la veuë que l’ouir ou le parler » (Montaigne op. cit., Livre III, chapitre VIII, « De l’art de confé-
rer », p. 1032).
2. Richard Simon cité par Auguste de Blignières in Essai sur Amyot et les traducteurs français au XVIe siècle, éd. Slat-
kine reprints, Genève, 1968, p. 444.
3. Robert Aulotte, « Jacques Amyot, traducteur courtois » in Revue des Sciences Humaines, fasc. 94, avril-juin 1959, éd.
Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Lille, p. 137.
4. Filbert Bretin (1540-1595) traducteur de Lucien de Samosate. Cité in P. Horguelin, Anthologie de la manière de tra-
duire, éd. Linguatech, Montréal, 1981, p. 73.
93
10-Berman.qxd 29/04/11 16:31 Page 94
Il n’est donc pas surprenant que les catégories qui structurent le Projet d’Éloquence
royale composé pour Henri III soient exactement celles qui opèrent dans le Plutarque :
les principes de l’éloquence, ici, sont tirés de ceux de la traduction.
Avant de lire ce texte de plus près, il convient de signaler que l’oralité de la prose
d’Amyot ne se définit pas entièrement, ni exclusivement, par l’éloquence. Dans la cul-
ture française de l’époque, deux oralités coexistent : l’oralité populaire, l’oralité noble.
Chez Amyot, on trouve les deux, alternées ou entrelacées.
Et elles donnent des proses bien différentes.
À l’oralité populaire correspond une prose abondante, proliférante, longue, chargée
d’incidentes, de ruptures, de digressions, une prose souvent lourde, obscure, mélangée,
formellement négligée et non maîtrisée, riche en images et en mots iconiques1. L’oralité
populaire, de fait, est dominée par la copia, sous l’aspect lexical (beaucoup de mots
d’horizons divers), métaphorique (beaucoup d’images, de tropes, de figures) et syn-
taxique (beaucoup de phrases, de formes de phrases, et de phrases longues).
À l’oralité noble correspond une prose maîtrisée, organisée, claire, harmonieuse, cou-
lante, moins abondante (sauf dans le domaine des « nuances ») et plus homogène. Cette
prose est régie par deux principes, celui de la clarté, et celui de l’économie (au sens de
parcimonie).
Si les prédicats qui définissent les deux oralités sont opposés, il appartient néanmoins
toujours à la grande prose française de les réunir : d’Amyot et Montaigne à La Fontaine,
Diderot, Saint-Simon, Rousseau, Chateaubriand, Nerval, Balzac et Proust, toute une lignée
d’œuvres (fort différentes au demeurant) tentent et souvent réussissent cette synthèse.
Le Projet rédigé par Amyot à l’intention d’Henri III se rapporte fondamentalement à
l’oralité noble. Son but est de faire du monarque un monarque éloquent. Il ne suffit plus,
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 190.206.167.193 - 17/07/2020 06:23 - © Belin
ceus qui sont les plus propres pour signifier la chose dont nous voulons parler, ceus
qui nous sembleront plus dous, qui sonneront le mieus à l’aureille, qui seront plus cou-
tumierement en la bouche des bien parlans, qui seront bon françois et non estrangers
(…)3.
1. Cf. Jacques Amyot, Projet de l’éloquence royale, composé pour Henri III, Versailles, imprim. Ph-D. Pierres, Paris,
Lamy, 1805 [Projet d’Éloquence Royale, éd. Les Belles Lettres, coll. « Le corps éloquent », Paris, 1992].
2. Jacques Amyot, Projet de l’éloquence royale, op. cit., chap. XII, p. 42 [éd.1992, p. 87 : « simple langage, délié, et
coulant aisément », « langage plus haut, plein d’efficace et de gravité, et qui courant roide ainsi qu’un torrent emporte l’au-
diteur avec soi », « mêlé et tempéré des deux autres »].
3. Ibid., chap. XIII, p. 44, [éd.1992, p. 89 : « … ceux qui seront les plus propres pour signifier la chose dont nous vou-
lons parler, ceux qui nous sembleront plus doux, qui sonneront le mieux à l’oreille, qui seront plus coutumièrement en la
bouche des bien-parlants, qui seront bon françois et non étrangers (…). »].
94
10-Berman.qxd 29/04/11 16:31 Page 95
Le choix des mots éloquents, en fait, se base sur trois principes. D’abord, la sélec-
tion des termes anciens :
Je ne voudrois (…) mespriser les vieus mots qu’on trouve es romans, ains en rame-
ner quelques uns en usage, moïennant que ce fust rarement & avec discretion (…)1.
Encores peult on aucune fois composer quelque mot dont la composition ne soit
point dure ni trop hardie, en quoi nostre langue est des plus fécondes2.
Sur tout les mots qui sont figurés embellissent & enrichissent le langage : (…) il n’y
a rien qui donne plus de lustre & d’esclat, tant a la parole qu’a la sentence3.
Il est facile de voir que ces trois principes sont ceux-là mêmes qu’Amyot a employés
dans ses traductions : recours à l’archaïsme, aux néologismes et aux figures.
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 190.206.167.193 - 17/07/2020 06:23 - © Belin
Les mots estant choisis, il les convient joindre & lier ensemble, de façon qu’il n’y
ait aucune dure rencontre de lettres ni de syllabes. Et quand l’aureille, a qui on s’en
doit rapporter, nous jugera que la clause sera trop plate, ou trop aspre, en changeant
l’ordre des mots, & les arrengeant d’autre sorte, nous trouverons a la fin quelle en
deviendra plus ferme & plus douce4.
Mais ce principe est à la fois complété et limité par deux autres. Le premier concerne
la diversification des modes mêmes de liaison :
Entre autre choses il se fault estudier, non seulement a joindre, mais aussi a lier les
clauses ensemble : & tant que faire se pourra diversifier & changer les conjunctions
1. Ibid., chap. XIII, p. 45 [éd. 1992, p. 90 : « Je ne voudrois (…) mépriser les vieux mots qu’on trouve dans les romans,
mais en ramener quelques uns en usage, moyennant que ce fût rarement et avec discrétion (…). »].
2. Ibid., chap. XIII, p. 46 [éd.1992, p. 90 : « Encore peut-on aucune fois composer quelque mot dont la composition ne
soit point dure ni trop hardie, en quoi notre langue est des plus fécondes. »].
3. Ibid., chap. XIII, p. 46 [éd.1992, p. 91 : « Surtout les mots qui sont figurés embellissent et enrichissent le langage :
(…) il n’y a rien qui donne plus de lustre et d’éclat, tant à la parole qu’à la sentence. »].
4. Ibid., chap. XIII, p. 46 [éd.1992, p. 91 : « Les mots étant choisis, il les convient joindre et lier ensemble de façon qu’il
n’y ait aucune dure rencontre de lettres ni de syllabes. Et quand l’oreille, à qui on s’en doit rapporter, nous jugera que la
clause sera trop plate ou trop âpre, en changeant l’ordre des mots, et les arrangeant d’autre sorte, nous trouverons à la fin
qu’elle en deviendra plus ferme et plus douce. »].
95
10-Berman.qxd 29/04/11 16:31 Page 96
qui les entretiennent, afin que rien n’y soit descousu ni entrerompu ains que tout coule
d’une suite (…)1.
Il y a plus de monstre & de parade es clauses longues qui vont tout d’une tire jus-
qu’a la fin, & sont plus numereuses & plaisantes a l’aureille (…)2.
Amyot ici consacre une pratique de la phrase longue restée vivante dans la prose
française, et dont, au XXe siècle, les deux exemples les plus frappants sont Proust et
Gracq.
1. Ibid., chap. XIII, p. 47 [éd. 1992, p. 92 : « Entre autre choses il se faut étudier, non seulement à joindre, mais aussi à
lier les clauses ensemble : et tant que faire se pourra diversifier et changer les conjonctions qui les entretiennent, afin que
rien n’y soit décousu ni entrerompu mais que tout coule d’une suite (…). »].
2. Ibid. chap. XII, p. 43 [éd. 1992, p. 88 : « Il y a plus de montre et de parade dans les clauses longues qui vont tout
d’une tire jusqu’à la fin, et sont plus numéreuses et plaisantes à l’oreille (…). »].
3. Plutarque, Œuvres, traduites du grec par Jacques Amyot, tome onzieme, Paris, chez Jean-François Bastien,
M.D.CC.LXXXIV, p. 93.
96