Cours Politique Conjoncturelle PR Kouakou Clement2015 2016 UPGC PDF

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Université Péleforo Gon Coulibaly de Korhogo Année Scolaire 2015-2016

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

Master I Economie

Politique Conjoncturelle : Demande Agrégée

Chargé du cours
Pr. KOUAKOU Kouadio Clément
Maître de Conférences Agrégé

I. Objectifs du cours

L’objectif de ce cours est d’approfondir la compréhension du modèle macro-économique de


base et ses implications sur la politique économique.

Les objectifs spécifiques sont :

- Améliorer la compréhension du modèle IS / LM,


- Évaluer ce modèle de base de la macro-économie,
- Développer une approche critique des différentes écoles de pensée,
- Analyser les fluctuations macro-économiques du côté de la demande,
- Analyser l’équilibre macro-économique en économie fermée et en économie ouverte

II. Contenu

Le cours aborde les thèmes traditionnels de l’analyse macroéconomique. Ainsi, il étudie la


demande globale et l’offre globale en y associant des chocs à court terme et en levant
l’hypothèse de fixité des prix à court terme. En effet, le modèle IS-LM a fait l’objet de
nombreuses critiques. Les Keynésiens lui reprochent d’avoir trahi la pensée de Keynes :
analyse de l’équilibre sur des marchés interdépendants alors que le raisonnement keynésien
s’effectue en termes de circuit, absence de référence à la demande effective, non prise en
compte de la demande dans la décision d’investir. Les néoclassiques critiquent l’hypothèse de
fixité des prix, la non neutralité de la monnaie et l’ignorance des anticipations. Il est vrai que
ce modèle souffre de l’hypothèse d’anticipations stables et du caractère simplistes des
relations entre variables macro-économiques et de l’ignorance des contraintes budgétaires
inter temporelles. De plus, les politiques conjoncturelles préconisées ne sont efficaces que si
le chômage s’explique par une insuffisance de la demande. Néanmoins, le modèle IS-LM a le
mérite de donner une représentation pédagogique de l’équilibre général et un cadre d’analyse
permettant de mener des politiques monétaires et budgétaires, tout en analysant leur efficacité.
C’est aussi un modèle suffisamment simple pour être élargie à l’équilibre macro-économique
en économie ouverte (Modèle IS-LM-BP).

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A la suite de ce cours, les étudiants devraient être en mesure de connaître les limites du
modèle IS-LM standard, d’expliquer les incidences des chocs macroéconomiques sur la
production, le chômage, le niveau général des prix et d’en percevoir les implications
relativement au rôle des autorités de la politique économique ne prenant en compte
l’interaction avec le reste du monde.

Les principaux thèmes abordés :


- Les horizons temporels
- La demande agrégée en économie fermée
- Demande agrégée en économie ouverte
- Les chocs de demande

III. Formule pédagogique, évaluation et règles additionnels

Le cours sera essentiellement composé d’exposés magistraux, que des lectures obligatoires
viendront compléter. Des exercices pratiques (TD) aideront les étudiants à maîtriser le
contenu théorique.

L’évaluation comprend uniquement un examen final.

L’usage du téléphone cellulaire et/ou de l’ordinateur portable est formellement interdit


pendant le cours.

Références bibliographiques

Mankiw, Gregory N. (2010), Macroéconomie, 5e édition française, Edition De Boeck,


Burda, M. & Wyplosz, C. (2009), Macroéconomie, une perspective européenne, Edition De
Boeck

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1ème PARTIE : DEMANDE AGRÉGÉE EN ECONOMIE FERMEE

Après la deuxième guerre mondiale, le rôle de l’Etat s’est largement développé avec la
révolution keynésienne. Ses interventions ont été justifiées par la nécessité de faire face aux
graves problèmes économiques que l’économie de marché était incapable de résoudre.
Progressivement, il a été dévolu à l’Etat le rôle de corriger les imperfections du marché et de
réguler le fonctionnement général de l’économie. Cependant, le poids croissant des
prélèvements nécessaires pour une intervention totale dans tous les domaines et l’échec relatif
des politiques économiques d’inspiration Keynésienne depuis la fin des années 60 ont conduit
à une remise en cause du bienfondé du rôle de l’Etat régulateur.

Depuis la fin des années 1980, la question de l’articulation entre intervention de l’Etat et
marché fait l’objet de nombreuses interrogations parfois virulentes.
On assiste au développement des théories visant à limiter l’influence de la politique
économique, voir pour les extrémistes à denier à l’Etat la fonction de régulation.
Cette discussion avait déjà été soulevée à la fin des années 60 par l’école monétariste.

Les idées de Friedman ont été reprises par des libéraux plus radicaux dont les tenants de
l’école des anticipations rationnelles et de l’économie de l’offre.

Malgré ces développements montrant l’inefficacité du rôle de l’Etat, celui-ci joue encore un
rôle important même si on assiste à un désengagement de l’Etat dans la sphère production.

Cette situation s’expliquerait par le fait qu’au facteur économique motivant l’intervention de
l’Etat s’ajoute des facteurs liés à la politique générale et sociale. Enfin les phénomènes
d’internalisation tendent à déstabiliser les économies nationales et sont susceptibles de faire
naître de graves déséquilibres économiques et sociaux. Ces phénomènes conduisent les pays
démocratiques à maintenir une forme d’interventionnisme nécessaire à la stabilité politique.

C’est dans ce sens que le modèle IS-LM a très largement été utilisé pour développer des
réflexions. Bien que critique, il reste un outil certes imparfait, mais qui permet d’évaluer les
efforts de la politique économique. Les politiques économiques conjoncturelles mises en
place pour influencer la demande agrégée s’appuient sur deux piliers principaux : la politique
budgétaire et la politique monétaire.

Certes, le gouvernement dispose d’autres moyens (politique de prix, d’emploi, d’insertion


etc...) néanmoins les grands axes de leur intervention sont inscrits à la fois dans leur budget et
dans les interventions monétaires.

Nous traiterons d’abord des théories de la politique conjoncturelle avant d’analyser la


politique conjoncturelle en économie fermé.

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CHAPITRE 1 : LES THÉORIES DE LA POLITIQUE CONJONCTURELLE

Pour stabiliser son économie, le gouvernement utilise les instruments à sa disposition. Les
décisions prises par le gouvernement en manipulant les instruments affectent le bien-être de
ses citoyens. On distingue deux approches de la politique économique :

-Une approche normative qui s’intéresse à comment le décideur politique doit effectivement
agir
-Une approche positive qui s’intéresse à comment le décideur politique agir effectivement

Nous nous limiterons à l’approche normative. Il s’agira d’analyser la stabilisation des


systèmes statique et non stochastique en analysant les effets de la Politique Conjoncturelle
(PC) sur la Demande Agrégée (DA).
En effet l’évolution économique n’est jamais linéaire.
La PC est donc l’ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics pour lisser la
conjoncture autour d’une tendance centrale de sorte que les hausses et les baisses ne soient
pas trop prononcées de façon à minimiser les coûts sociaux ou maximiser les gains. En
d’autres termes il s’agit de réduire l’indice du malheur de Okun i.e. la somme des taux
d’inflation et du chômage.

Nous analyserons successivement le modèle basique de Tinbergen, la classification de Robert


Mundel, le modèle de William Brainard, le gap inflationniste et déflationniste, l’arbitrage et
l’harmonisation des politiques.

I- Le modèle basique de Tinbergen

Soit Max F(X,Y) s/c : Yi = CXj + D

1- Notion d’objectifs et d’instruments


La mise en œuvre de la politique macroéconomique implique deux préalables :
 Spécifier les objectifs à atteindre
 Sélectionner les instruments
Les objectifs du gouvernement peuvent être classés en plusieurs catégories :

- Les objectifs primaires que Kaldor a appelés « le carré magique » : croissance, emploi,
stabilisation des prix, équilibre extérieur. Aujourd’hui Xavier Greffe ajoute un
cinquième objectif qui est la stabilité du taux de change.

- Les objectifs liés à la réalisation de dépense spécifique de l’Etat en matière


d’éducation, de défense, de santé etc.

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Selon l’état de la conjoncture, les objectifs peuvent être hiérarchisés :
- stabilité des prix
- emploi
- croissance
- équilibre extérieur

Remarque : pour le tracé du « carré magique » d’un pays, il convient de prendre des échelles différentes
pour chacun des axes.

Le carré magique (tracé en pointillé) représente la situation idéale pour une économie : un taux de
croissance le plus élevé possible ; un commerce extérieur excédentaire ; une situation proche du plein emploi
(taux de chômage proche de zéro) et un taux d’inflation le plus faible possible (taux proche de zéro).

Ces objectifs se trouvent dans une fonction de bien-être à maximiser. Les deux objectifs
majeurs en macroéconomie sont le plein emploi et zéro inflation même si zéro inflation et
zéro chômage sont des cas extrêmement rares.

Le plein emploi est un terme générique intimement lié au type d’économie considérée. Il est
relatif, plein emploi correspond 4% de chômage pour une économie A et à 6% pour une
économie B. Il y a aussi un débat concernant le taux d’inflation nul ou le taux d’inflation
optimale.

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Les instruments sont des variables qui répondent à 3 critères :
- Ils sont contrôlables par le décideur public
- Ils sont différents des objectifs, ils ne constituent pas des fins en soi
- Ils permettent d’atteindre les cibles fixées (objectifs)
Ce sont des caractéristiques des instruments et leur relation avec les objectifs qui constituent
l’essentiel de toute politique économique. Les contraintes d’ordre idéologique, politiques
sociales et techniques peuvent conditionner le choix des instruments.

Il peut exister également des contraintes temporelles. Il apparaît par exemple qu’une politique
monétaire est généralement plus simple et facile à mettre en œuvre qu’une politique
budgétaire car elle doit passer par le parlement qui doit légiférer et cela peut prendre du temps
entre le moment ou le mal est perçu et le moment où la politique est effectivement mise en
œuvre.

On distingue deux principaux instruments de la politique fiscale et la politique monétaire en


économie fermée. Mais en économie ouverte, la politique de change peut affecter l’efficacité
de ces instruments.

Une fois, les objectifs et les instruments spécifiés, le problème de politique conjoncturelle
revient à maximiser une fonction objective en faisant un choix optimal des instruments pour
bien les calibrer dans un modèle économique retraçant leur relation avec les objectifs afin de
ramener l’économie à l’optimum sous l’effet des chocs.

Pour cela, il est nécessaire de connaître la structure de l’économie pour s’assurer des relations
entre objectifs et instruments. La première personne à initier ce type de modèle est
l’économiste néerlandais Jan Tinbergen, premier prix Nobel en 1969. Jan Tinbergen fait
partie de ceux que Keynes appelait les économistes dentistes lorsqu’il dit : « Si les
économistes pouvaient être considérés comme des gens humbles et compétents, un peu comme
les dentistes, ce serait formidable » John Maynard Keynes (1932 : Chapitre 5)

2- Le principe de Tinbergen

Selon Tinbergen, la politique économique peut se traduire comme un système d’équation


reflétant les relations entre les objectifs des pouvoirs publics et les instruments qui sont des
variables de commande à sa disposition.

La théorie de la politique économique prend ses sources dans le livre de Tinbergen « On the
theory of economic policy, 1952 ». Dans ce livre, il démontre son principe dans un
environnement certain où le décideur politique avoir un nombre d’instruments au moins égal
au nombre d’objectifs.

On peut considérer le système linéaire suivant :

Y= AX où Y est endogène et X est exogène


X est de dimensions m x 1 Vecteur d’instruments
Y est de dimensions n x 1 Vecteur d’objectif
A est de dimensions n x m Vecteur de coefficients.

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Dans ce modèle simple, les objectifs ne peuvent être réalisés que si
N>m
Cette équation ci-dessus (Y=AX) décrit un système linéaire statique qui met en relation les
objectifs Y avec les instruments X, contrôlables par le décideur public. Dans ce modèle
simple, les objectifs ne peuvent être réalisés si le nombre d’objectifs est supérieur au nombre
d’instruments (n>m). Par contre si m>n, les objectifs peuvent être réalisés.

Dans un système avec un seul objectif et deux instruments on a :

Y*= a1X1 + a2X2

Un système statiquement contrôlable est un système où le nombre d’instruments existant est


suffisant pour réaliser l’ensemble des objectifs désirés.

3-Le modèle statique de Tinbergen

Tinbergen a utilisé un modèle linéaire simple pour analyser la théorie de la politique


économique.
Considérons le cas basique où il y a deux objectifs O1 et O2 et deux instruments I1 et I2 :

O1= a1I1 + a2I2


O2= b1I1 + b2I2

On peut trouver la politique optimale de la forme :

O1*= a1I1* + a2I2*


O2*= b1I1* + b2I2*

La solution de l’équation est la suivante :

I*1 = I*2 =

Ces solutions existent si 0

Si a1b2 = a2b1, alors les deux instruments ne sont pas indépendants. (Dépendants, si l’un étant
la combinaison linéaire de l’autre).

Finalement, il ne suffit pas d’avoir deux objectifs et deux instruments pour avoir une solution.
Encore faut-il que les deux instruments soient indépendants. De façon générale, si une
économie est représentée par une structure linéaire et que l’ordonnateur de politique
économique dispose de n objectifs, ces objectifs peuvent être atteints si et seulement si on
dispose d’au moins n instruments linéairement indépendants de sorte que cov (I1, I2) = 0
Exemple : la cible recherchée est le plein emploi (production potentielle) et zéro inflation.
Soit deux instruments pour atteindre ces objectifs : La politique monétaire M et la politique
fiscale G.

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On obtient le modèle suivant :

Y = a1G + a2M
P = b1G + b2M

Si la production est à son niveau potentiel, Y =Y* et que l’inflation est à 2% par an, l’objectif
serait ici de réduire l’inflation à 0% sans réduire la production. On obtient :

ΔY = a1ΔG + a2ΔM avec ΔY = 0


ΔP = b1ΔG + b2ΔH avec ΔP = -2

En prenant les solutions optimales trouvées précédemment on a :

ΔG = = ΔM = ,

En d’autres termes, les dépenses publiques augmentent et la masse monétaire diminue. C’est
une firme de policy mix. Mais ce résultat est possible si et seulement si G et M sont
linéairement indépendants.

Si par exemple, la seule façon dont la monnaie et les dépenses publiques affectent l’inflation
est à travers la production, alors inflation et production ne sauraient être prises pour cible
simultanément.
Les résultats montrent bien que les deux politiques peuvent être utilisées pour cibler
l’inflation et production. Une réduction monétaire serait combinée à une expansion fiscale
pour maintenir la constance du niveau de production et simuler une appréciation de la
monnaie qui va à son tour faire fléchir l’inflation.

Que se passe-t-il si production affecte l’inflation ?

A1G1 + a2M = Q a1ΔG + a2ΔM = ΔQ


P = αQ ΔP= αΔQ
or
P =b1G + b2M
b1 = αa1 = a1b2 = a2b1
b2 = αa2 =

Finalement G et M serait linéairement indépendants si

En conclusion, la règle de Tinbergen dit ceci : A un objectif, il faut associer au moins un


instrument et les instruments doivent être linéairement indépendants. Mais l’indépendance
linéaire ne suffit pas. Il faut que les instruments soient efficaces dans la réalisation des
objectifs qui leur sont assignés. Ce qui se ramène au problème de classification de Mundel.

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II. Classification de Robert Mundel
Les instruments sont contrôlés par différents centres de décision. (Banque Centrale pour la
politique monétaire, gouvernement pour la politique budgétaire). Supposons que les entités ne
coordonnent pas leurs actions.
Mundel pense que si les instruments sont proprement assignés aux objectifs, il est possible
d’arriver à une situation optimale. Ce principe est basé sur la notion de classification. En
d’autres termes, chaque instrument doit être affecté à un objectif sur lequel il a un avantage
comparatif.
Exemple : La politique monétaire exerce un plus grand effet sur l’inflation. Le contrôle de
l’inflation doit être le fait de la banque centrale.

Il a été montré que la règle de Mundel conduit à une convergence graduelle vers les niveaux
optimaux des instruments.
Dans ce cas, L’Etat s’occupe spécialement de la politique budgétaire pour impacter le niveau
de la production et la Banque Centrale de la politique monétaire pour impacter le niveau
d’inflation

III. Modèle de William Brainard


Brainard reprend le modèle de Tinbergen et y ajoute les chocs additifs et en distinguant les
chocs additifs des chocs multiplicatifs.

Y = aX + u avec u = terme de l’erreur = choc additif indépendant de l’objectif


a= choc multiplicatif lié à une relation de proportionnalité.

E(u) = ̅
2
Var (u) =
E (a) = a
2
Var (a) =

Si cette équation traduit une forme réduite entre offre de monnaie et revenu, la préoccupation
ici est de choisir X et Y qui sont proches du revenu potentiel.
Cela peut être formalisé en proposant la notion de coût quadratique associé au fait que
manquer sa cible implique un coût. Il est donc socialement couteux de faire appliquer une
mauvaise politique.

De façon formelle, le problème revient à choisir X qui minimise la valeur anticipée de


l’erreur.
Min E(u2) s/c Y = aX+u (1)
E(u2) = E[(Y–Y*)2] (2)
2
= E[((aX+u)-Y*) ] (3)

En minimisant 3 par rapport à X, on obtient : Xu*= ̅


ρ = coefficient de corrélation entre X et Y.
Xu* = Valeur optimale de l’instrument dans un monde incertain
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Dans un monde certain chez Tinbergen ou = =0 et ρ = 0, on a :

Xc* = =

Les solutions du monde certain diffèrent de celles du monde incertain et cela dépend
essentiellement du choc multiplicatif.

Si = 0, Le seul choc est additif alors Xu* = Xc*

Si le seul choc est multiplicatif Tu = 0

Xu* = x = x( ) avec Xc* = ( )=

L’action de l’incertitude est donc inférieure à celle de la certitude. Le planificateur dans un


environnement incertain doit agir avec précaution.

IV. Gap inflationniste et déflationniste


La théorie Keynésienne de la détermination du revenu permet de définir deux situations
contrastées : l’écart inflationniste et l’écart déflationniste. En effet dans la logique
keynésienne, l’équilibre macroéconomique obtenu sur le marché des biens et services à de
forte chance d’être un équilibre de sous-emploi. Cette situation repose sur le principe de la
demande effective.
Lorsque le revenu d’équilibre s’écarte du revenu du plein emploi, l’écart obtenu peut être
déflationniste si le revenu d’équilibre est inférieur au revenu du plein emploi (Ye<YPe)
L’écart est inflationniste lorsque Ye>YPe

Ecart déflationniste Ecart inflationniste

Soit par exemple : Ecart déflationniste

C = 0,8 Y + 100 I= 200 et YPe = 1900


Y = 0,8Y + 100 + 200
0,2Y = 300
Ye = = 1500

Si YPe = 1900 = C = 0,8Y + 1900 + 100 = 1620 et puisque I = 200 = Y= 1820


Ype > Y avec un écart de 1900 – 1820 soit 80
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Cet écart ou déséquilibre est appelé écart déflationniste. Il représente la quantité dont il faut
majorer la demande globale (DG) pour obtenir le plein emploi. 80 x 0,2 = 16
DG = ED x ==== Ecart déflationniste = DG x k

On peut soit augmenter G ou diminuer T. Ce qui accroit C et I et cela combiné avec une
politique monétaire expansive rendant le crédit facile pour encourager l’investissement.

Exemple : Ecart inflationniste

Soit C = 0,8Y + 100, I = 300 et YPe = 1900


Y = C + I = 0,8Y + 100 + 300 alors Ye = = 2000
Si YPe = 1900 => C = 0,8Y + 100
= 0,8 x 1900 + 100 = 1620
I = 300
Y = I + C = 1620 + 300
Y = 1920

On a un écart dont l’amplitude est de 20 (1920 – 1900). C’est l’écart inflationniste qui se
définit comme la différence entre les dépenses projetées et l’offre maximale disponible.

L’excès de demande par rapport à la production disponible va susciter une hausse cumulative
des prix et des salaires.

Le PIB nominal exprimé en unité monétaire va se gonfler sans que la production réelle et le
pouvoir d’achat du revenu national ne soit modifié.

Cette spirale inflationniste ne s’arrête que si l’Etat applique des mesures de redressement soit
en faisant pression à la baisse sur les désirs de consommation et / ou d’investissement. Soit en
incitant à l’épargne (emprunt obligataire). La plupart du temps, l’Etat doit réguler la DG soit
pour la restreindre (écart inflationniste) soit le plus souvent pour l’encourager (écart
déflationniste). Il peut s’agir de diminuer G ou d’augmenter T, ce qui diminue la
consommation et l’investissement et contribue à réduire la demande globale.

V-Problème conflictuels, arbitrage et harmonisation des politiques

Les objectifs de la politique économique peuvent être indépendants, complémentaires ou


concurrents. Si les objectifs sont indépendants, la réalisation de l’un n’a aucun effet sur
l’autre.
*S’ils sont complémentaires, la réalisation de l’un entraîne celle de l’autre (Croissance
économique et emploi).

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*S’ils sont concurrents ou antinomiques, la réalisation de l’un peut entraîner la dégradation de
l’autre. (Exemple courbe de Phillips).

Indépendance Complémentarité Concurrence

Ces différents cas de figure ont donné lieu à des développements économiques dont les plus
connus sont la courbe de Phillips et la loi d’Okun.

La courbe de Phillips traduit l’arbitrage entre inflation et chômage et la loi d’Okun, la relation
inverse entre croissance économique et taux de chômage (croissance et création d’emploi sont
donc complémentaire).

L’arbitrage inflation-chômage en est une illustration traditionnelle. En luttant contre le


chômage par une politique de relance, on encourage l’inflation. Inversement, en luttant contre
l’inflation par une politique de stabilisation, on freine la croissance de la production et la
création d’emploi.

Le financement de la protection sociale à travers la hausse des cotisations sociales renchérit le


coût du travail et freine l’embauche.

Les capacités de production des entreprises : A court terme, une hausse de la demande, alors
que les capacités de production des entreprises sont saturées, génère des tensions
inflationnistes.

Qu’est-ce qu’il en est des autres cas de figure ?


*Croissance et stabilité des prix
*Plein emploi et équilibre extérieur.
*Croissance et équilibre extérieur
*Stabilité des prix et équilibre extérieur

Voyons les trois premiers cas :

Croissance économique et stabilité des prix

Si l’objectif est de réaliser une croissance économique forte pour générer des emplois, le
décideur peut motiver l’investissement à travers une politique de monnaie facile (réduire le
taux d’intérêt) combiné à une politique fiscale de rigueur (augmentation des impôts ou
diminution de G). Ceci entraîne une baisse de la consommation.

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Finalement, si on veut une croissance forte et peu d’inflation, le coût à payer est la réduction
du train de vie de la population dans son ensemble : G et C diminue et T augmente. Ceci fait
référence au ratio de sacrifice.

Si G et C diminue, Y diminuera par la suite. Il devient difficile d’avoir une croissance forte
sans inflation.

L’arbitrage inflation-chômage en est une illustration traditionnelle. En luttant contre le


chômage par une politique de relance, on encourage l’inflation. Inversement, en luttant contre
l’inflation par une politique de stabilisation, on freine la croissance de la production et la
création d’emploi.

Le financement de la protection sociale à travers la hausse des cotisations sociales renchérit le


coût du travail et freine l’embauche.
Les capacités de production des entreprises :A court terme, une hausse de la demande, alors
que les capacités de production des entreprises sont saturées, génère des tensions
inflationnistes.

Plein emploi et équilibre extérieur


Existerait-il une relation entre BP et niveau emploi ? Si ce cas de figure existe, quel rôle doit
jouer les politiques monétaires et fiscales ?

Si Y augmente, M augmente. Ce qui détériore l’équilibre extérieur. On peut soit adopter deux
combinaisons possibles de politique économique : (1) Rigueur monétaire - Politique fiscale
facile, (2) Expansion monétaire - Politique fiscale de rigueur.

Dans le premier cas : M (Masse monétaire) diminue entrainant une augmentation de r. Ce qui
décourage le reste du monde à s’endetter dans le pays, les titres étrangers deviennent moins
attractifs pour les nationaux. Ceci aura tendance à réduire Y. La réduction de Y peut être
compensée par une réduction des taxes ou un accroissement de G.

Cette politique est sans coûts : la politique monétaire restrictive augmente le taux d’intérêt et
décourage l’investissement. Ce qui réduit à terme la production et le revenu national. Une
politique de monnaie facile et de rigueur fiscale produirait l’effet contraire.

L’arbitrage entre croissance et équilibre extérieur

La relance de l’activité pour favoriser la croissance, débouche sur une hausse des importations
préjudiciable à l’équilibre extérieur. Ce phénomène dépend de la propension à importer
(rapport entre la variation des importations et le PIB), ainsi que de la dépendance du niveau
de l’activité à l’étranger

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Chapitre 2 : Politique conjoncturelle en économie fermée

Tout au long du XXème siècle, le rôle économique de l’Etat s’est très fortement développé au
gré des crises économiques et sociales et des conflits. Ses interventions ont été largement
justifiées par la nécessité de résoudre de graves problèmes économiques et sociaux, que
manifestement l’économie de marché ne pouvait résoudre spontanément. Progressivement, il
a été dévolu à l’Etat, le rôle de corriger les imperfections du marché et de réguler le
fonctionnement générale de l’économie. De ce point de vue, la théorie keynésienne a eu une
grande influence sur l’acceptation de l’intervention de plus en plus significative de l’Etat
dans l’activité économique.

Durant les « trente glorieuses », l’ensemble des pays industrialisés a adopté des politiques
keynésiennes pour faire face soit à des situations de ralentissement de la croissance, soit à des
situations de surchauffe de l’économie (tensions inflationniste) ; ce qui a parfois conduit à des
politiques « stop and go ». C’est un mécanisme de régulation macro-économique
conjoncturelle consistant à freiner l’activité économique en cas de surchauffe inflationniste
et/ou déficit extérieur et relançant l’économie en cas de croissance trop lente et de chômage.
On peut citer les politiques de désinflation compétitive suite à une hausse de l’inflation. Il
peut s’agir de stabiliser les prix, équilibrer la balance des paiements, de soutenir la monnaie
(monnaie forte ou politique de rigueur monétaire) au risque d’une détérioration de la
croissance économique.

Jusqu’au début des années 1980, les Etats ont soutenu l’activité économique par des
politiques de relance budgétaire. Ainsi, en 1978, l’Allemagne, le Japon et le Royaume Uni
tenteront de stimuler la croissance. En 1981-1982, le gouvernement français suivra également
cette voie, mais avec un accroissement des dépenses publiques plus modérées. Ces différences
politiques se réfèrent au modèle IS-LM de J.R. Hicks (1904-1989) et A. H. Hansen (1887-
1975). Ce modèle est un compromis entre analyse de Keynes et celles des classiques. Il
envisage un équilibre sur le marché de Biens et de services et celui de la monnaie et met en
relation le niveau du produit national et le niveau du taux d’intérêt nominal.

Aujourd’hui encore, ces politiques sont d’actualité et fonctionnement à travers des critères de
convergence dans les unions économiques et monétaires (UEMOA, Union Européenne). Ces
critères reposent sur la stabilité des prix, le déficit public, ration dette public sur le PIB, etc…

Les politiques économiques de stabilisation et de relance dites politiques conjoncturelle


s’appuient sur deux piliers : la politique budgétaire et fiscale et la politique monétaire. Certes,
les gouvernements disposent d’autres moyens comme la politique de prix, d’emploi,
d’insertion, etc… Mais les grands axes de leur interventions sont inscrits à la fois dans leur
budget et dans les interventions des autorités monétaires. Il s’agit donc d’analyser les
instruments, les objectifs et l’efficacité de ces politiques économiques.

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I. Politique budgétaire et fiscale

Jusqu’à ce que soit développée la théorie keynésienne, les finances publiques relevaient plutôt
de règles administratives et n’étaient pas ou peu utilisés comme instrument de politique
économique générale. Aujourd’hui, le budget de l’Etat influence grandement l’activité
économique tant par les sommes qu’il représente que par les orientations générales qu’il
définit.

L’action de l’Etat en termes de politique budgétaire, s’exerce principalement à travers les


dépenses d’une part et les recettes d’autre part, c’est-à-dire en termes d’équilibre. Il s’agit
dans tous les cas, d’agir sur le revenu disponible des ménages à travers le jeu des
multiplicateurs de dépenses d’un côté et le multiplicateur fiscal de l’autre.

1.1. Objectifs et instruments

Les grands objectifs de la politique budgétaires sont : la croissance, l’emploi, la stabilité des
prix, et l’équilibre extérieur. A côté de ses objectifs essentiels, il y a des objectifs sociaux
d’équité, d’égalité et de bien-être. Ces différents objectifs peuvent parâtre complémentaires
comme contradictoires. D’où les nombreuses interrogations et discussions relatives au rôle de
l’Etat dans l’économie.

Lorsque l’on veut analyser l’effet de la politique budgétaire sur l’activité du pays, il est
nécessaire de considérer la nature des dépenses engagées par le gouvernement ainsi que la
manière dont les dépenses sont financées.

Les dépenses publiques sont de plusieurs natures. On peut distinguer :


- les dépenses de fonctionnement (financement courant des administrations)
- les dépenses d’investissement (soutien aux entreprises publiques, financement des
infrastructures socio-économiques) ; ce type de dépenses a un effet plus important sur le
multiplicateur ;
- Les transferts et aides aux ménages et entreprises pour soutenir d’une part la
consommation et d’autre part préserver l’emploi et / ou générer un effet d’entrainement
dans certains secteurs d’activité ;
- Le remboursement de la dette afin de restituer à l’économie un certain montant de
liquidités pouvant se porter soit sur la consommation, soit sur l’investissement (bons de
trésor = dette de l’Etat vis-à-vis de l’économie).

Les recettes de l’Etat permettent de financer les dépenses publiques et de rendre effective les
grandes orientations de la politique économique. Ces recettes peuvent provenir soit des
impôts et taxes (directs = impôts sur le revenu ou sur les bénéfices et indirects = taxes sur la
valeur ajouté) ou des emprunts (bons de trésor à taux d’intérêt élevé entrainant une
augmentation du taux d’intérêt et un effet d’éviction.

15
1.2. Efficacité de la politique budgétaire

1.2.1. Effets multiplicatifs

On peut envisager la variation des dépenses publiques et des recettes fiscales. Analysons le
cas d’une hausse des dépenses publiques ou d’une baisse de la fiscalité. Dans les deux cas, on
aboutit à un accroissement des revenus des agents économiques et donc un accroissement de
leur consommation même si les conséquences ne sont pas les mêmes. Dans les deux cas, la
courbe IS se déplace vers la droite. L’efficacité de la politique budgétaire va dépendre de la
pente de la courbe IS et LM.

Si IS coupe LM dans la zone de trappe à liquidité (zone keynésienne segment (AB)), le


déplacement de IS vers le haut est très efficace. En effet dans cette zone, la demande de
monnaie est infiniment élastique au taux d’intérêt qui est à son minimum. L’augmentation des
revenus disponibles des ménages va se traduire par une augmentation de la demande de
monnaie pour motif de transaction et n’aura pas d’influence sur la demande de monnaie
spéculative. Le taux d’intérêt restera donc stable et n’aura pas d’influence négative sur
l’investissement. L’augmentation de revenu disponible se traduit par l’ouverture de
débouchés commerciaux pour les entreprises qui auront tendance à investir. Le revenu
augmente.

16
Dans la zone intermédiaire (LM oblique), la politique budgétaire est efficace (entraîne un
accroissement de Y), mais l’efficacité est moindre que dans la zone de trappe à liquidité. Dans
cette zone, une partie de la monnaie nouvellement disponible va alimenter la demande de
monnaie pour motif de spéculation, ce qui se traduit par une hausse du taux d’intérêt. L’effet
du multiplicateur diminue à cause de l’influence négative du taux d’intérêt sur
l’investissement. Cette situation montre le degré d’élasticité de l’investissement par rapport au
taux d’intérêt et explique pourquoi les keynésiens préconise l’investissement public qui
contrairement à l’investissement privé n’est pas sensible à l’évolution du taux d’intérêt.

Dans la zone où LM est vertical (zone classique), la politique budgétaire est totalement
inefficace. L’augmentation de G provoque bien un déplacement de IS, mais n’entraîne pas
l’augmentation de la masse monétaire, car LM est verticale. Cette situation se traduit par une
hausse des prix, ce qui provoque une hausse de la demande de monnaie pour motif de
transaction au détriment de la demande de monnaie pour motif de spéculation. Les cours des
titres diminuent et le taux d’intérêt augmente. L’investissement privé diminue. Dans cette
situation, l’intervention de l’Etat revient à substituer l’investissement public par
l’investissement privé. Ce phénomène est qualifié d’effet d’éviction. Finalement
l’accroissement de G entraine un accroissement de la demande globale qui fait naître un excès
de demande qui se traduit par une augmentation générale des prix qui provoque une
augmentation du taux d’intérêt sans élévation du revenu réel.

Dans le cas d’une politique restrictive (réduction des dépenses publiques), les effets sont
symétriques à ceux que nous venons d’analyser. Plus généralement, l’efficacité de la politique
budgétaire est d’autant plus élevé que la demande de monnaie est plus élastique par rapport au
taux d’intérêt.

1.2.2. Stabilisation automatique et la politique discrétionnaire

Certains effets, stimulant ou freinant l’activité économique se développent en partie


spontanément, par la seule présence de l’Etat et de son budget, et en l’absence de toute
volonté politique.

En période de forte croissance et d’inflation, la hausse rapide de l’ensemble des revenus


(profits, salaires, loyers, etc.) et des productions développe les recettes fiscales. Ces recettes
augment d’autant plus vite que les taux d’imposition sur les revenus sont progressifs. Dans le
même temps certaines dépenses publiques diminuent spontanément : aides aux entreprises en
difficulté, indemnisation du chômage. Ainsi, sans la moindre décision délibérée de pouvoirs
publics, en période d’expansion rapide de l’économie, la simple application des règles en
vigueur exerce spontanément un effet restrictif sur l’activité en limitant la progression du
revenu disponible (plus de prélèvements et moins de dépenses) ; le budget de l’Etat contribue
donc à freiner les pressions de la demande et l’inflation.

17
En sens inverse, en période de récession et de chômage important, les recettes publiques
diminuent avec le recul des revenus et des productions, tandis que les dépenses d’aides aux
entreprises et aux chômeurs se développent automatiquement. Le budget de l’Etat ici exerce
donc spontanément un effet stimulant en limitant la chute du revenu disponible (moins
d’impôts, plus de transferts).

Ainsi, la simple application des règles fiscales et sociales en vigueur, sans aucune mesure
nouvelle, contribue automatiquement à relancer l’économie en période de récession et à
freiner l’activité en période d’accélération de l’inflation. Le budget de l’Etat exerce donc un
effet de stabilisation automatique de l’économie nationale.

L’existence de stabilisateur automatique rend l’interprétation du solde budgétaire de l’Etat


trompeuse. En effet, l’apparition d’un déficit budgétaire n’implique pas forcément une
mauvaise gestion publique, ni l’adoption d’une politique de relance de l’économie : une partie
de la totalité de ce déficit peut refléter la reprise automatique des dépenses et le recul
automatique des recettes fiscales. De même un excédent budgétaire ne signifie pas toujours
que le gouvernement opte pour une politique restrictive visant à freiner l’activité économique
et l’inflation : il peut résulter, pour tout ou partie, d’une accélération de la croissance qui
améliore les recettes fiscales et limite les transferts publics.

En règle générale donc, l’évolution du solde budgétaire effectif reflète à la fois les
stabilisateurs automatiques liés à la conjoncture et les politiques discrétionnaires du
gouvernement. Ainsi, pour apprécier plus précisément le sens et l’ampleur de la politique
budgétaire discrétionnaire, on tente parfois de calculer un solde budgétaire structurel
(indépendant de la conjoncture). On calcul en premier lieu le taux de croissance potentiel de
l’économie qui assure le plein emploi pour exercer des pressions assez fortes sur la demande
pour accélérer l’inflation.
On calcul ensuite ce qui serait le solde du budget de l’Etat, en appliquant les règles fiscales et
sociales en vigueur actuellement, si le taux de croissance effectif de l’économie était
équivalent au taux de croissance potentiel.

Quand l’économie est à son taux de croissance potentiel, le solde budgétaire ne reflète que la
politique discrétionnaire. Il n’y a ni récession, ni inflation et donc aucun effet stabilisateur
automatique. Dans ces circonstances, on mesure donc un solde structurel indépendant de la
conjoncture. Si le solde est nul, la politique budgétaire est neutre. S’il est négatif, la politique
budgétaire est expansionniste, s’il est positif, la politique budgétaire est restrictive. L’OCDE
calcul régulièrement et publie les soldes budgétaires structurels des principaux pays
industriels et ces statistiques confirment l’écart souvent significatifs entre le solde effectif, en
partie indépendant de la volonté des pouvoirs publics et le solde structurel indiquant le sens
et l’intensité réels de la politique budgétaire. Certes, la difficulté majeure de ce type de calcul
réside dans l’estimation du taux de croissance potentiel de l’économie. Certains économistes
considèrent que ces estimations ne sont pas fiables parce que le potentiel productif varie en
permanence. La mesure du solde structurel n’est donc pas une pratique parfaitement établie et
fait l’objet d’un débat. Mais quel que soit les imperfections, ces modèles ont le mérite
d’attirer l’attention sur un problème majeure : on ne peut se contenter d’observer le solde
effectif du budget de l’Etat pour porter un jugement précis sur le sens et l’ampleur de la
politique économique. Il convient de toujours se demander dans quelle mesure, la seule
évolution de la conjoncture est responsable du solde observé.

18
1.2.3. Remise en cause des effets par le multiplicateur keynésien

Milton Friedman a remis en cause le point de départ du mécanisme multiplicateur qui rend la
politique budgétaire inefficace sauf à très court terme. Dans les années 70, la thèse
monétariste est reprise et amélioré par les nouveaux classiques qui la complètent par la théorie
des anticipations rationnelles et concluent à l’inefficacité totale de la politique budgétaire.
Mais ces théories ne sont pas toujours confortées dans la réalité. Dans la plupart des cas, on
confirme le lien entre consommation et revenu courant. Certes, cette relation n’a pas toujours
la stabilité voulue par Keynes, mais elle existe. Cela pourrait s’expliquer par l’ignorance
rationnelle.
En effet des agents rationnels forment leurs anticipations en tenant compte de toute
l’information disponible. Mais ajustement, toutes les informations ne sont pas disponibles
immédiatement et sans coûts. Dès l’instant où l’accès à l’information est couteux, il est en
général moins rationnel de collecter toute l’information. En particulier, les effets précis des
politiques économiques reste mal connu de la grande majorité des individus parce qu’il ne
serait pas rationnel pour eux d’effectuer de lourds investissements intellectuels sur cette
question. Et, conséquence naturelle de l’ignorance rationnelle, l’histoire est riche en
programme économiques approuvés par la majorité des électeurs et dont l’application s’est
avérée impossible et inefficace.
De plus, si les agents peuvent la hausse des charges futurs associée aux déficits publics
présents, cette situation peut leur sembler rationnelle. Après tout, c’est précisément ce qu’ils
font en demandant un crédit : accepter une hausse de charge future en échange d’une
satisfaction immédiate. Or dans une période de récession, les agents peuvent manquer de
solvabilité et de crédibilité pour obtenir un crédit. Dans ce contexte, une politique budgétaire
expansionniste offre un service collectif de crédit que les agents privés ne sont pas en mesure
d’obtenir. De même, si l’altruisme et la solidarité intergénérationnelle constituent des
motivations prioritaires comme l’indique l’hypothèse des anticipations rationnelles, on montre
tout de même que l’augmentation de dépenses publiques est toujours suivie d’une
augmentation de la consommation et non d’un gonflement de l’épargne. Ceci est confirmé par
la plupart des études statistiques

D’autres effets sont mentionnés dont la rigidité de l’offre (le multiplicateur fonctionne à plein
régime s’il existe des capacités de production inutilisées), les fuites liées aux importations en
plus de celles liées à l’épargne lorsque le revenu augmentent (si la propension à épargner est
de 25 % du PIB, alors k passe de 5 à 2,22 %).

Le chômage naturel

La relance n’a d’effet que sur le chômage conjoncturel provoqué par le ralentissement de
l’activité économique. Le chômage structurel dû à un coût du travail élevé, à la substitution
du capital au travail ou au manque de qualification adéquate des travailleurs restera insensible
à la relance de la demande par la politique budgétaire.

Le taux d’intérêt

En stimulant l’activité, la politique budgétaire stimule la demande de monnaie des différents


secteurs institutionnels. Ces pressions sur la demande de fonds prêtables, sans augmentation

19
parallèle de l’épargne et donc de l’offre de fonds prêtables entraine une hausse du taux
d’intérêt qui agit négativement sur l’investissement.

Effet sur l’équilibre extérieur

Si la demande intérieure augmente, les importations peuvent également augmenter et les


transactions courantes peuvent devenir déficitaires. Dans le même temps si le taux d’intérêt
augmente, l’afflux de capitaux étranger peut également augmenter, ce qui conduit la balance
des capitaux à être excédentaire. Finalement, l’effet sur la balance des paiements est ambigu
et dépend de l’ampleur des entrées de capitaux comparées à celle du déficit des paiements
courants.

En cas d’excédents et si les capitaux sont mobiles, la contrainte extérieure ne contrarie pas la
politique économique. On peut même assister à un effet stimulant. En effet, la balance
excédentaire entraine une entrée de devises. Pour éviter l’appréciation de la monnaie, la
banque centrale peut imposer un taux de change fixe de conversion de la devise. La masse
monétaire augmente et le taux d’intérêt diminue. L’effet pervers de la politique budgétaire sur
le taux d’intérêt se trouve atténué, mais demeure le risque d’inflation.

En cas de déficit, le taux de change se déprécie et la banque centrale peut être contrainte
d’imposer un taux de change fixe pour éviter la dépréciation. Elle va acheter sa monnaie
nationale. La masse monétaire va diminuer et le taux d’intérêt va augmenter. L’effet pervers
s’accentue et le déficit aussi. Il peut s’ensuivre une dévaluation si la banque centrale n’est pas
en mesure de soutenir sa monnaie sur le marché des changes. A un moment ou un autre, la
dévaluation pour rétablir l’équilibre extérieur s’accompagnera d’une politique restrictive
(augmentation du taux d’intérêt, diminution de la demande interne, inflation, etc…)

Risque d’éviction du secteur privé

Développés par les monétaristes, les effets d’éviction surgissent quand la relance à partir de
la politique budgétaire se traduit par un recul du secteur privé. Si l’éviction est total, les
dépenses publiques n’ont aucun effet stimulant sur l’économie nationale.

Cela peut se traduire par l’éviction financière (hausse du taux d’intérêt), l’éviction par le taux
de change (manque de compétitivité des entreprises nationales), l’éviction par l’inflation
(accroissement de l’inflation via l’accroissement de la masse monétaire), l’éviction par
l’impôt via l’augmentation des taxes à long terme décourageant le secteur privé).

Les contraintes politiques de la politique budgétaire

D’une part le processus législatif est contraignant (plusieurs mois d’élaboration et de


ratification du budget). Les lois de finances font très souvent l’objet d’un marchandage
d’abord entre les différents ministères et ensuite, entre le gouvernement et les parlementaires.
La contrainte peut être amplifiée en fonction de la nature des institutions (forte séparation des
pouvoirs politiques et exécutifs comme aux USA ou domination du pouvoir exécutif comme

20
en France). De ce point de vue, les instruments budgétaires sont d’un maniement lourd et lent,
contrairement au maniement monétaire à cause du processus législatif.

D’autre part, l’opinion publique est très sensible aux décisions budgétaires. Elle comprend
mieux la responsabilité directe du gouvernement dans le niveau des dépenses publiques et des
impôts que dans celui du taux d’intérêt (régulation du marché monétaire). De plus, la majorité
des individus perçoit mieux en quoi sa situation est affecté par une modification des impôts
ou des prestations sociales. Aussi, sur le marché politique, la pression de l’opinion est
particulièrement vive sur les questions budgétaires. Cette pression s’exerce sous la forme d’un
dilemme : la plupart des agents souhaitent plus de dépenses dans certains secteurs, ce qui
implique aussi une augmentation des recettes publiques, mais personne ne désire augmenter
sa contribution au budget de l’Etat. Ceci limite la marge de manœuvre de l’Etat. En particulier
elle implique une faible réversibilité des mesures budgétaires : il est politiquement difficile de
revenir sur des avantages acquis et de réduire des dépenses une fois qu’on les a développées,
ou encore de rétablir des impôts après les avoir supprimés ou allégés. Or l’utilisation du
budget dans la politique conjoncturelle rend précisément nécessaire le recours à des mesures
temporaires et non définitive pour s’adapter à l’état de l’économie nationale.

A ces contraintes nationales, s’ajoutent les contraintes internationales instaurées par les
accords de coordination ou de convergence des politiques passées avec d’autres pays (Pays
européens, UEMOA).

II. Politique monétaire

La politique monétaire comprend l’ensemble des interventions des autorités monétaires,


généralement la banque centrale de chaque pays pour agir sur l’activité économique par
l’intermédiaire de la masse monétaire. A la différence de la politique budgétaire qui répond à
des critères démocratiques, puisque le budget de l’Etat est voté au parlement, la politique
monétaire échappe pour une large part au contrôle des élus.

I. Objectifs et instruments de la politique monétaire

Les objectifs de la politique monétaire sont définis par une série d’interventions sur l’offre de
monnaie et le taux d’intérêt. Ces interventions peuvent se traduire par des mesures plus ou
moins restrictives et contraignantes pour les banques et les établissements de crédit.

La politique monétaire peut être caractérisée par deux grandes catégories d’interventions sur
la liquidité des banques : interventions directs par réglementation et des interventions
indirectes par l’intermédiaire du marché monétaire. Dans tous les cas, ces politiques agissent
sur le coût de l’argent (le taux d’intérêt) qui agit positivement sur l’épargne et négativement
sur l’investissement. Les différents instruments dont disposent les autorités monétaires pour
réguler la quantité de monnaie disponible dans l’économie sont le réescompte, les pensions,
l’open market, les réserves obligatoires et la politique de change.

21
A. Efficacité de la politique monétaire

La variation de la masse monétaire permet d’apprécier l’efficacité de la politique monétaire.


Considérons une augmentation de la masse monétaire. Une baisse de cette masse monétaire
aurait des conséquences symétriques à celles que nous allons analyser.

Dans la zone de trappe liquidité, toute augmentation de Mo est absorbée dans des encaisses
oisives. Il s’ensuit que l’augmentation de la quantité de monnaie ne provoque aucune
variation du taux d’intérêt. Celui-ci étant déjà très bas les agents ne peuvent encore anticiper
une baisse. Ainsi, pour sortir d’une situation de sous-emploi et favoriser la croissance, une
politique monétaire expansionniste est tout à fait inefficace.

Dans la zone intermédiaire, la politique monétaire devient inefficace. Un déplacement de LM


grâce à une augmentation de la masse monétaire, entraîne une baisse du taux d’intérêt, ce qui
stimule l’investissement et suscite l’augmentation de Y. Il faut toutefois remarquer que
l’efficacité dépend de la pente de IS. Si IS est proche de la verticale, ou bien si
l’investissement est peu sensible à la variation du taux d’intérêt, l’effet sur le Y est moindre
que dans le cas où IS se rapproche de l’horizontale.

Lorsque LM est vertical, l’augmentation de l’offre de monnaie aura l’effet le plus important
sur le taux. La baisse du taux d’intérêt étant forte, elle favorise l’augmentation de
l’investissement, ce qui grâce au mécanisme du multiplicateur va se traduire par une forte
augmentation de Y. L’effet est le même quel que soit la pente de IS.
Dans les faits, il est extrêmement difficile de séparer politique budgétaire et politique
monétaire. Il n’y a pas de politique budgétaire pure, ni de politique monétaire pure. Le plus

22
souvent, l’une et l’autre se combinent pour tendre vers les mêmes objectifs de croissance, de
stabilité des prix et de plein emploi. C’est pourquoi, il paraît nécessaire d’envisager
succinctement la combinaison des deux politiques.

III. Politique mixte (Policy Mix)

Le policy mix est l’art de combiner de manière optimale et en fonction de la position dans le
cycle économique, les principaux moyens d’action de la politique économique (politique
budgétaire et politique monétaire). C’est donc un dosage des différentes politiques
économiques.

Soit une situation où le gouvernement associe augmentation des dépenses publiques et


accroissement de la masse monétaire.

Dans la zone de trappe à liquidité, la politique monétaire est inefficace, en revanche, la


politique budgétaire est très efficace. Une augmentation de la quantité de monnaie peut
entrainer des pressions inflationnistes et contrecarrer l’effet de l’augmentation des dépenses
publiques. Le taux d’intérêt étant à son niveau minimum, la pente d’IS n’a plus d’importance.

Dans la zone intermédiaire, les deux politiques sont efficaces. Le glissement d’IS vers la
droite se traduit par une augmentation du revenu et une tendance à la hausse du taux d’intérêt.
L’accroissement de l’offre de monnaie vient d’une part amplifier la tendance à l’augmentation
de Y et d’autre part, compenser l’effet de la hausse du taux d’intérêt qui reste à son niveau
initial. L’efficacité des deux politiques conjointes va dépendre des pentes respectives de IS et
LM.

Dans la zone où LM est verticale, la politique budgétaire seule n’est pas efficace.
L’augmentation de G augmente le taux d’intérêt. En revanche, dès l’instant où cette politique
s’accompagne d’un accroissement de l’offre de monnaie alors, le revenu augmente et le taux
d’intérêt diminue. Les modifications de Y et i dépendent dans cette zone de la pente de IS.

Ces deux politiques auront des effets symétriques si elles sont appliquées dans le sens
contraire. Mais, si les interventions du gouvernement et celle des autorités monétaires ne vont
pas dans le même sens, l’appréciation de cette combinaison peut être délicate. En effet, les
contraintes conjoncturelles peuvent imposer que les deux politiques n’aillent pas dans le
même sens. Ainsi, un gouvernement ayant mis en place une politique budgétaire
expansionniste pour maintenir la croissance peut être contraint d’inciter les autorités
monétaires à développer une politique monétaire restrictive afin d’éviter que se développe des
pressions inflationnistes. De la même façon, face à une politique de rigueur, les autorités
monétaires peuvent choisir de favoriser la création monétaire qui entraîne la baisse des taux
d’intérêt pour stimuler l’investissement dans le secteur privé et surtout dans un objectif de
stabilité des prix.

23
Deux règles à portée normative éclaire le Policy mix. Celle de Jan Tinbergen et celle de
Robert Mundell. La règle de Tinbergen dit qu’il doit avoir autant d’instruments de la politique
économique qu’il y a d’objectifs. Celle de Mundel dit que l’affectation d’un instrument à son
objectif est fonction de son efficacité relative (principe d’efficacité comparative). Cela
correspond à son « triangle des incompatibilités ». C’est une figure permettant de représenter
simultanément 3 contraintes pour un Etat dont :

- La stabilité du taux de change,


- La libre circulation des capitaux entre Etats,
- La capacité à conduire une politique monétaire autonome.

Le raisonnement qui permet de montrer que les 3 objectifs ne peuvent être compatibles est
simple et généralement construit comme suit :

Taux de change fixe

Pour soutenir la croissance


l’Etat décide de
baisser r »

Pour éviter la dévaluation, il


faut attirer les capitaux, donc
élever « r »
Libre circulation Politique monétaire
des capitaux autonome

Mouvement des capitaux vers


les places les plus rentables

24
IV. Dépassement du modèle IS/LM : Le modèle DA/OA

Le modèle IS/LM a fait l’objet de nombreuses critiques. Les keynésiens lui reproche d’avoir
trahi la pensée de Keynes :

 Marché interdépendants alors que Keynes raisonne en termes de circuit


 Absence de référence à la demande effective,
 non prise en compte de la demande dans les décisions d’investir, etc.

Les néoclassiques critiques l’hypothèse de fixité des prix et la non neutralité de la monnaie.
De même l’ignorance des anticipations, ignorance des contraintes budgétaires inter-
temporelles, inefficacité des PC.

Dans le modèle DA/OA l’hypothèse de fixité des prix est levée à C t. Ici, l’analyse
macroéconomique se fonde sur l’analyse microéconomique de l’agrégation des
comportements individuels. C’est la fin du « no bridge » keynésien qui signifie qu’il n’est pas
possible de faire le lien entre microéconomie et macroéconomie. En effet, selon Keynes le
niveau de la production et de l’emploi ne peuvent avoir que des déterminants
macroéconomiques.

1. Introduction aux fluctuations économiques

Les fluctuations de la production et de l’emploi sont appelées cycles conjoncturels. La plupart


du temps ces cycles ne sont ni réguliers, ni prévisibles. Si selon la classification, l’évolution
des variables nominales n’affecte pas la production et l’emploi, selon les Keynésiens cette
dichotomie classique ne se vérifie pas à Ct. C’est pourquoi les classiques n’expliquent pas les
fluctuations de la production d’année en année. Il s’ensuit que les modèles d’analyse diffèrent
selon l’horizon temporel. La théorie macroéconomique classique vaut pour le court terme,
mais pas pour le long terme. La théorie macroéconomique keynésienne vaut au contraire pour
le Ct.

La différence entre le Ct et le Lt se situe au niveau du comportement des prix. C’est


finalement parce que les prix se comportent différemment à Ct et à Lt que les politiques
économiques ont des effets différents sur ces horizons temporels.

A Ct, les prix sont fixés à un niveau prédéterminé, et à Lt ils sont flexibles et réagissent aux
variations de l’offre et de la demande. En l’absence de dichotomie classique à C t les variables
nominales peuvent affecter les variables réelles et l’économie peut dans ce cas s’écarter de
l’équilibre de plein emploi annoncé dans le modèle classique.

25
Exemple : Lorsque M diminue à Ct, les entreprises ne réduisent pas les salaires
automatiquement. Ainsi, si M diminue son impact à Ct et Lt diffère.

2- Le modèle d’offre et de demande agrégée

Dans le modèle classique, les prix sont flexibles à Lt. La quantité produite est donc fonction
de la capacité à offrir des biens et services et cette capacité dépend à son tour des quantités
disponibles de K et L d’une part et d’autre part de la technologie. C’est l’essence des modèles
classiques de base ainsi que du modèle de croissance de Solow.
La flexibilité des prix favorise l’ajustement automatique entre offre et demande. Par contre, en
présence des prix rigides, la production dépend également de la demande de biens et services,
qui dépendent à son tour de la politique monétaire et budgétaire et de divers facteurs.
En d’autres termes, la rigidité des prix justifie l’utilisation des politiques monétaires si
budgétaire pour stabiliser l’économie à court-terme.

La demande Agrégée

La demande agrégée est la relation entre la quantité de production demandée et le niveau


général des prix. Pour dériver très simplement cette relation, on peut utiliser la théorie
quantitative de la monnaie.

MV = PT

L’offre de monnaie détermine la valeur nominale de la production laquelle est équivalente en


produit du niveau des prix et de la quantité produite.
On peut réécrire cette équation en termes d’offre et de demande d’encaisse monétaire réelles,
d
M M  1
soit :     kY avec k   quantité d’encaisse par niveau de revenu.
P P V

Demande agrégée

26
M et V détermine la valeur nominale de la production PY ; si on stabilise M et V, et si P
augmente, Y diminue. Si on suppose que V est constant, alors la valeur nominale de la
production PY est alors déterminée par l’offre de monnaie. Dans ce cas, si l’offre de monnaie
augmente, la courbe se déplace vers la droite et si M diminue, on a un déplacement vers la
gauche.

Hausse de l’offre de monnaie Réduction de l’offre de monnaie

I. L’offre agrégée

Par elle-même, la courbe de demande agrégée ne nous dit rien du niveau général des prix ou
de la quantité produite.

On a donc besoin d’une autre relation de P et Y susceptible de rejoindre cette courbe de


demande agrégée, soit une courbe d’offre agrégée. Les deux courbes permettent de déterminer
le niveau général des prix.

L’offre agrégée (OA) établit une relation entre Y et P. Comme les prix sont flexible à Long
terme et rigide à court terme, la relation dépend de l’horizon temporel. On a donc la courbe
d’offre agrégée de court terme (OACT) et la courbe d’offre agrégée de long terme (OALT).

La courbe d’offre agrégée de long terme (OALT).

A long terme, l’offre agrégée dépend du


P capital, du travail et de la technologie
disponible.

C’est le niveau de production de plein


emploi ou niveau naturel de production qui
utilise totalement les ressources
disponibles. Ici, le chômage se situe
également à son niveau naturel.
Y

27
Si l’offre agrégée de long terme est
verticale, la variation de la demande agrégée
(variation de la masse monétaire) affecte
non pas la production, mais le niveau
général des prix. De même, une contraction
de la demande agrégée réduit le niveau
général des prix, mais laisse inchangé la
production.
Cette schématisation est conforme à la
dichotomie classique car le niveau de la
production est indépendant de l’offre de
monnaie.

Le niveau de production à long terme est appelé niveau de production de Plein emploi ou
niveau naturel de production. C’est le niveau de production pour lequel les ressources de
l’économie sont totalement utilisées et où le chômage est à son niveau naturel.

1.1.La courbe d’offre agrégée de court terme

A court terme, les prix sont rigides. Ce qui empêche la courbe d’offre agrégée d’être verticale.
Supposons que les entreprises viennent de publier leur liste de prix et qu’il serait couteux pour
elles d’en publier une deuxième liste. Tous les prix sont figés à des niveaux prédéterminés. A
ces prix, les entreprises sont prêtes à vendre les quantités demandées par leurs clients et à
embaucher le nombre de travailleurs nécessaire à la production de cette quantité demandée.
Le niveau des prix étant fixé, on ne représente cette situation par la courbe d’offre agrégée
horizontales.

P OACT

Y
Si on lève l’hypothèse de fixité des prix, l’offre agrégée de Ct peut être analysé à partir de 4
modèles :

-Modèle avec salaires rigides => illusion monétaire des salariés


-Modèle avec erreur des travailleurs sur le niveau général des prix
-Modèle avec information imparfaite des entreprises

28
-Modèle avec prix rigide

Voir Gregory Mankiw (2010) « Macroéconomie » 5ème édition, De boeck

Dans chacun d’entre eux, des imperfections de marché (assimilées à des frictions) empêchent
la production d’atteindre son niveau naturel classique au taux naturel.
En conséquence, la courbe d’offre agrégée est croissante plutôt que verticale dans le court
terme. Ainsi les déplacements de la courbe de demande agrégée écartent provisoirement la
production de son taux naturel.
Ces écarts temporaires constituent les expansions et dépressions qui caractérisent le cycle
conjoncturel. Bien que ces quatre modèles empruntent les itinéraires théoriques différents, ils
aboutissent tous à la même conclusion à savoir une équation d’offre agrégée de court terme de
la forme :

Y  Y   ( P  Pe )

L’équation nous montre que la production s’écarte de son taux naturel dès que le niveau des
prix s’éloigne du niveau attendu des prix.

IV. Les contraintes de la politique économique

Bien que l’Etat soit souverain dans les limites de la constitution, il doit obéir à certaines lois
économiques dont la loi des coups d’opportunité : toute action implique un coût ou encore
« il n’y a jamais de déjeuner gratuit ». L’Etat ne peut pas user de ressources sans que ces
ressources ne viennent de quelque part, de quelques individus.

A l’instar des individus, le budget de l’Etat doit s’apprécier par rapport à ses recettes ou à ses
capacités d’emprunts pour financer ses dépenses. A long terme, les emprunts publics doivent
être remboursés de sorte que fondamentalement, l’Etat doit mobiliser assez de recette sous
forme d’impôt suffisant pour financer ses dépenses. La contrainte budgétaire (CB) de l’Etat
établit des liens entre la politique budgétaire et la politique monétaire.

En outre, l’action gouvernementale est conditionnée par les rapports entre le crédit
domestique, les réserves extérieures et le taux de change qui constitue la contrainte de la
balance des paiements. Si l’on tient compte des deux contraintes, on a alors d’importants liens
entre politiques budgétaire ou fiscale, monétaire et de taux de change. Dans ce qui suit, nous
allons explorer ces différents liens et les contraintes que cela impose à la conduite des
politiques économiques. Cela va nous permettre de comprendre : la nature de la CB et son
implication en matière de politique fiscale et monétaire.

29
La contrainte budgétaire de l’Etat
Dépenses de l’Etat Recettes de l’Etat
Dépenses publiques Impôts
+ Transferts + Emprunts
+intérêts versés sur dette publique + Création monétaire

La contrainte budgétaire de l’Etat : les bons émis par l’Etat ne sont pas totalement absorbés
par le public ; le reste est acheté par la banque centrale. Voyons ce qui se passe lorsque cela
arrive.

Le bilan de la Banque Centrale

Variation des dépots desbanques  


 Débit 
 Emissionmonétaire  0
Variationdesbons publics  Crédit 
NB : Le bilan fait abstraction des réserves extérieures de la BC. L’intérêt du bilan est que la
variation des bons publics détenus par la BC doit être égale à la somme des deux composantes
de la base monétaire.

Si nous comparons la CB au bilan de la BC, nous entrevoyons les liens entre le budget de
l’Etat et les activités de la BC. Ceci est fait par consolidation des tableaux 1 et 2.

Dépenses Recettes
G : Dépenses publiques sur biens et services T : Impôts
TR : Transferts¨  D : Emprunts auprès du public
Variation des dépots
DI : Intérêt versé au public MB 
 Emission monétaire

Total Total

G  DI  TR  T  D  MB
G  DI  (T  TR)  D  MB
G  DI  NT  D  MB  0
L’Etat doit mobiliser assez d’impôts ou s’endetter ou créer de la monnaie pour couvrir des
dépenses sur biens et services et intérêts.

La contrainte budgétaire peut être écrite sous la forme suivante :

30
MB D  G  DI  NT
La contrainte budgétaire de l’Etat dit cependant que si l’Etat est prêt à s’endetter et à payer
des intérêts sur cette dette, cela affaiblit le lien entre ces deux politiques.

Mais ceci est plus vrai à court terme qu’à long terme. Pour comprendre cela, on peut ramener
la situation à nous même. Si nous nous dépensons plus que notre revenu, on peut aller à notre
banque pour demander un prêt qu’on peut avoir sur une période d’un ou deux ans si on a un
banquier indulgent. A terme, on est obligé d’ réduire les dépenses pour rembourser la dette
accumulée. Cette même contrainte est fraie pour l’Etat. En réalité quand l’Etat s’endette,
aujourd’hui, il ne fait rien d’autre que de repousser l’impôt dans le temps.

En d’autre terme, moins d’impôt aujourd’hui plus d’impôt demain (principe ricardien).

L’Etat est endetté à perpétuité car lorsqu’une dette vient à maturité elle est remplacée par un
nouvel emprunt.

Supposons que le gouvernement promet payer Bp par an sur une obligation qui coûte Pp. Le
taux ou rendement est :
Bp
rp  .100 rp  r  souscrire rp  r  Vendre
Pp

Le prix d’acquisition sera tel que :


Bp Bp
rp   r  Pp 
Pp r
5
Si Bp =5 et r = 5 % alors : Pp   100
0, 05

31
Supposons que l’Etat émet un bon et perçoit Pp. Combien l’Etat doit-il mettre de côté pour
rembourser à terme :

Bp Bp Bp
S= + +.......
1+ r (1+ r ) 2
(1+ r )i
æ 1 1 1 ö
S =ç + +....... ÷Bp
è 1+ r (1+ r ) (1+ r )i ø
2

1 æ 1 1 ö
S =ç +.......+ ÷Bp
è (1+ r ) (1+ r )i ø
2
1+ r
1 1
S- S= Bp
1+ r 1+ r
(1+ r ) S - S = B p Þ S (1+ r -1) = B p
Bp
S= = Pp
r

L’Etat doit mettre suffisamment d’argent de côté pour rembourser ce qu’il a eu en émettant le
bon. Si la recette nette est égale à zéro. L’Etat ne perçoit rien en émettant des emprunts
équivalents à la valeur des bons. Ce qui correspond à des taxes futures. L’implication de ceci
pour le budget est très importante. Le budget de long terme devient :

G  T *  MB
T *  Taxes – Transferts + bons vendus – Intérêts.

Supposons que MB  qM , la variation de la base monétaire est proportionnelle à la


variation de la masse monétaire.

32
G  T *  MB
En terme réel, on obtient :

G T* qM M
 .
P P M
qM M M
g  t*  . et si  gm
P M M
qM M
 qg m
P P
M
g  t *  q.g m
P
Ceci est l’équation fondamentale de la contrainte budgétaire. Lorsque l’Etat change g il doit
changer t* ou gm .

Une autre façon d’interprétation de la courbe est de voir l’inflation comme taxe. Le
gouvernement doit accroître les impôts pour couvrir les dépenses.

M
g  t *  q.g m
P
t*  taxe légale
M M
q.g m  taxe par l 'inf lation avec g m 
P M

33
2ème PARTIE : DEMANDE AGRÉGÉE EN ECONOMIE OUVERTE

Depuis 1958, le monde est marqué par la libre convertibilité des monnaies et l’ouverture des
économies tant sur le plan du commerce extérieur qu’en matière de mouvement des capitaux.
Il est apparu nécessaire d’envisager la politique économique dans un cadre adapté à cette
mutation. Le modèle de Fleming (1962) et de Mundel (1968) dit modèle de Mundel-Fleming
a fortement contribué à la compétition.

Nous analyserons dans un premier chapitre l’équilibre macro en économie ouvert et dans un
deuxième chapitre la problématique conjoncturelle en économie ouverte.

34
CHAPITRE 1 : L’ÉCONOMIE MACRO EN ECONOMIE OUVERTE

Le développement des relations économique internationales influe sur le fonctionnement


d’économie nationale et contraint les différents gouvernements à adapter leur politique aux
flux des capitaux et de marchandise qui traversent leurs frontières. Cependant, même si ces
relations sont importantes chaque pays constitue une entité politique et économique qui
présente des caractéristiques spécifique. En effet, chaque pays dispose de sa propre monnaie
qui délimite son espace économique. Cela soulève un problème important, celui des
paiements internationaux.

L’économie internationale est une économie d’échéance, c’est-à-dire une économie


caractérisée par l’absence de production. La question centrale des échanges internationaux est
celle des conséquences que peuvent avoir les transactions réalisées avec l’étranger par les
résidents de chaque pays sur l’économie de leur pays. Les différents mouvements de
marchandises et de capitaux affectent l'équilibre macroéconomique de chaque pays. Une
compréhension plus globale de l’équilibre macroéconomie n’exige donc de prendre en compte
l’ensemble de ces mouvements.

Le modèle de l’équilibre macroéconomie le plus connu en économie ouverte est celui de


Mundel et fleming extension du modèle IS / LM.

La prise en compte des mouvements de capitaux et de marchandise implique une mesure de


flux donnée par l'enregistrement des transactions dans le cadre d’une balance des paiements
(BP).

Il faut également tenir compte des règlements internationaux qui en l’absence d’une monnaie
supranationale nécessite l’existence d’un marché où s’échange les monnaies internationales :
marché de l’échange.

L’influence des échanges extérieurs sur l'équilibre macroéconomique va dépendre du régime


de échanges en vigueurs (échanges fixes ou flottants/ flexibles).

I- La BP
1- Structures

Pour chaque nation, il est important de mesurer et comptabiliser ses échanges avec un pays
étranger. Pour échanger avec un pays étranger, il faut disposer de devises (moyen de paiement
étranger (monnaie) que l’on peut échanger avec la monnaie nationale (dollar, Euro etc).

On peut obtenir ses devise soit en exportant des B et S, soit en s’endettant auprès du RDM. Si
le pays s’endette, il faut à un moment rembourser sa dette en cédant une partie de son produit
national aux pays créanciers. Ceci a une conséquence sur l’équilibre économique. Il est donc
important de connaître aussi précisément que possible, l'état de l'évolution des échanges avec

35
les RDM. La BP est défini comme un état statistique dont l’objet est de retracer pour un pays
sous forme comptable, l’ensemble des mouvements de B et S, de capitaux et de monnaies à
travers les frontières aux cours d’une période donnée. Elle est tenue selon les règles de de la
comptabilité en partie double. A chaque dette correspond une créance d’un même montant.
La BP ne doit pas être réduite à sa partie comptable. Elle a également une dimension
économique grâce à l’enregistrement des flux nets de devise et non des stocks, elle fait
apparaitre les variations des réserves du pays en devises ainsi que ses engagements à l’égard
de ses créanciers internationaux.

En bref, la BP donne un aperçu de l’état des échanges économiques effectués entre résidents
et non-résidents (évolution des avoir détenu par les nationaux à l’étranger ainsi que celle de la
valeur des actifs nationaux acquis par les non-résidents. Elle Permet de capter le degré de
dépendance économie d’un pays vis-à-vis de l’extérieur. La BP d’un pays est décomposé en
trois grands comptes.

- Le compte de transactions courantes : flux de B et S, importation et exportation de


biens et Service.
- Le compte de capital : transfert de capitaux et les acquisitions d’actifs non financiers
comme les brevets.
- Le compte financiers : mouvement financier donnant lieu à investissement
(investissement direct, investissement de portefeuille, autre investissement, avoir de
réserve).

2- Construction de la courbe BP

Du fait double enregistrement des flux, le solde de la BP est toujours nul.

Soit BP = solde de la blanche des paiements.


BTC = solde de la balance des transactions courante
BK = solde de la balance des capitaux (compte de capital + compte
financier).

On peut écrire :

BP = BTC + BK = 0 donc BTC = – BK

Comment intégrer l’équilibre de BP au modèle IS/LM ?

Ceci revient à exprimer le solde de la BP en relation avec Y et i afin de construire la courbe


représentative de l’équilibre extérieur et partant caractériser les liens de cause à l’effet qui
peuvent s’établir entre l’activité économique intérieur et les échanges que le pays réalise avec
le RDM.

36
Considérons que le niveau d’équilibre de la BTC est fonction du revenu donc BTC = BTC
(Y).

On montre que plus y augmente, et plus la capacité à exporter est grande mais le montant des
exportations dépend des non-résidents, donc pas directement de Y. Cependant, les
importations sont directement liées à Y.

Plus les revenus des résidents augmentent et plus ceux-ci auront tendance à demander des
produits étrangers. Les mouvements de capitaux quant à eux sont fonction des taux d’intérêt i
sans oublier que le niveau du taux d’intérêt pratiqué à l’étranger influence les mouvements de
capitaux.

En toute rigueur, on peut dire que les mouvements de capitaux sont fonction du différentiel
entre taux d’intérêt intérieur et taux d’intérêt extérieurs (i*– i). Considérons seulement le taux
intérieur dont l’information est suffisante.

BK = BK(i). Ceci indique que la mobilité des capitaux dépend de i mais aussi des
restrictions imposées à l'entrée et à la sortie.

L’équilibre de la BP peut s’écrire :

BP (Y, i) =BTC (Y) + BK (i) = 0

La courbe BP est l’ensemble des couples (Y, i) pour lesquels est réalisé l’équilibre de la BP.
Soit BTC(Y) + BK(i) =0

Rien ici n’indique à priori que les couples (Y, i) correspondant à l’équilibre de la BP
coïncident avec les couples (Y, i) caractérisant l’équilibre intérieur.

BP

La pente de BP dépend de la plus ou moins grande mobilité des capitaux, mobilité fonction du
différentiel entre i et i* (i = taux d’intérêt domestique et i* = taux d’intérêt étranger).

37
Plus les mouvements de capitaux sont importants et plus BP se rapproche de l’horizontale,
plus les mouvements sont faibles ou peu nombreux, plus la courbe se rapprochement de la
verticale.
La pente présentée correspond à une situation intermédiaire qui est le cas le plus rependu avec
le phénomène de mondialisation.

Hypothèse de travail : i* est fixe de même que les revenus à l’étranger et seul ne varie que i et
Y domestique.

On peut dégager quelques principes généraux qui marquent les liaisons entre activité
économique intérieur et échange avec l’étranger dans la perspective de l’équilibre maintenu
de la BP.

Si Y augmente, M augmente également et (X-M) diminue. Ce dégrade la BP à cause de la


dégradation de la BTC.

Ceci nécessite une hausse intérieure de i qui entraine des mouvements de capitaux vers le
pays. Cependant si i augmente, I dans le pays diminue, mais ceci dépend de l’élasticité de I
par rapport à i. L’augmentation de i entraîne l’entrée des capitaux et la liquidité augmente à
son tour.

L’augmentation de la liquidité va entrainer une diminution de i car c’est l’offre de monnaie


qui finalement augmente.

L’équilibre intérieur et équilibre extérieur.

Une modification de l’équilibre monétaire peut affecter l’équilibre général de l’économie. En


effet les fluctuations de i et Y peuvent se compenser, mais auront inévitablement des
conséquences sur la détermination de l’équilibrez intérieur de l’économie.

Si les capitaux augmentent, la liquidité augmente et i diminue. De même, si les capitaux


diminuent, la liquidité diminue et i augmente entrainant une diminution de l’investissement.
Mais rien n’indique que l’entrée des capitaux peut compenser la tendance à la baisse de I.
Une conséquence peut être, toute chose égale par ailleurs, un ralentissement de l’activité
économique ou une baisse de Y. Cependant si BTC > 0 et que cela n’est pas compensé par un
déficit de BK, il y aura un excédent de la BP. Ceci va exercer une influence favorable sur
l’activité économique et Y augmentera alors que i diminuera avec l’augmentation de la masse
monétaire et si l’économie se trouve dans une situation proche du plein emploi, on court le
risque de voir se développer une forte pression inflationniste.

Tous ces raisonnements ne tiennent pas compte de la variation du taux d’échange. Comment
se détermine-t-il et quelle est son influence sur l’activité économique intérieure.

38
II- Le taux de change
1- Détermination du taux de change

Le taux de change résulte de la confrontation de l’offre et de la demande de devise. L’offre


émane de non-résidents qui souhaitent acquérir soit des marchandises, soit des titres
financiers, soit de la monnaie nationale.

La demande de devise provient des résidents qui souhaitent se procurer de marchandises, de


titres financiers ou de la monnaie étrangère.
Ce sont les exportations qui permettent à un pays de disposer de devises nécessaires à leurs
résidents pour que ceux-ci puissent payer leurs fournisseurs étrangers.

Le taux de change de la monnaie nationale sera donc fonction des flux de marchandises et des
capitaux à travers la frontière du pays. Réciproquement, le montant des même flux dépendra
de la valeur du taux de change.

Le taux de change ou cours de change est le prix d’une devise exprimé en monnaie nationale.
C'est la quantité de monnaie nationale qui doit être dépensée pour se procurer une unité de
devise étrangère.

Lorsque le taux de change s’élève, c’est le prix des devises qui s’accroit et le cours de la
monnaie nationale qui diminue. Par contre si le taux diminue, c'est le prix des devises qui
diminue et le cours de la monnaie nationale qui augmente.

Si on se place dans un régime de change où les interventions des différents acteurs sur le
marché sont libres on peut avoir le graphique suivant :

Taux de change
(e) demande de
Devise

Offre de devise
T
e*

Devise

39
Détermination du taux de change

On part du principe que quel que soit le régime de change, le cours de la monnaie est établi
sous l’influence de l’offre et de la demande de monnaie nationale. A parti de ce schéma, nous
introduirons par la suite, les rigidités qui limiteront la fluctuation possible du cours des
monnaies.
Le taux de change d’équilibre est fixe au point T qui égalise l’offre et la demande de devise et
donne le montant des transactions.

Toute modification de l’équilibre entrainera une modification de l’équilibre de la BP. Dans le


cas d’une BTC déficitaire, la demande de devise sera supérieure à l’offre et la monnaie
nationale aura tendance à se déprécier ou à être dévalué par rapport aux autres monnaie
utilisées dans les transactions. A l’inverse, c’est le cas contraire.

2- Les régimes de taux de change

Deux situations extrêmes peuvent être distinguées.


- Régime de taux de change fixe,
- Régime de taux de change flottant.

A l’intersection des deux, on a le régime de change flexible où les changes sont moins
contrôlés par les autorités monétaires.

Régime de change fixe

Ici, les autorités monétaires définissent un taux de convertibilité des monnaies, on parle de
parité (taux de change fixe qui est défini par rapport à un étalon de référence et qui s’applique
pour la conversion de la monnaie nationale en toute autre devise).

Cette parité est fixée dans le cadre des accords de change (accord de Bretton- Woods,
système monétaire Européen (SNE), la zone franc, convertibilité CFA/EURO.)

Dans un régime de change fixe, la courbe BP ne peut pas se déplacer dans le plan (Y, i), les
modifications dans les échanges extérieurs se traduisent par des déplacements sur la courbe.

Mais la BP peut être déficitaire ou excédentaire. Si La BTC est déficitaire, la Banque centrale
doit puiser dans ses réserves (ensemble de devise constituée de l’ensemble des devises qui
sont conservées par la Banque Centrale) de change pour maintenir la parité de la monnaie
nationale.

Dans ce cas en effet, la demande de devise augmente par rapport à l’offre et le cours de la
monnaie nationale à tendance à baisser. La BC va donc se porter vendeuse de devise pour
demander de la monnaie nationale jusqu’à concurrence du montant nécessaire au retour ou au
maintien de la parité.

40
Limite de ces interventions

- Épuisement des réserves si le déficit est chronique et inefficacité de l’intervention de


la Banque Centrale.
- Nécessite de modification de la parité, d’où une dévaluation.

A l’inverse, si la BP est excédentaire et pour éviter que perdure cet excédent, on peut
procéder à une réévaluation. Dans l’un ou l’autre, on assiste à un déplacement de BP.

Régime de change flexible

Ici le cours de la monnaie se détermine librement par le jeu de l’offre et de la demande.


Dans ce régime, les Banques Centrales n’interviennent pas et laissent le marché
s'équilibrer en vertu des principes dégagés par la théorie de la parité des pouvoirs d’achat.
En effet, si le niveau général de prix s’élève dans un pays à un taux supérieur à celui des
autres pays, alors sa monnaie sera dépréciée dans les mêmes proportions. Mais l’inverse
est vrai aussi. Une dépréciation de la monnaie nationale se traduisant par une élévation du
taux de change provoque une baisse des prix intérieurs.

Dans un régime de change flexibles, toute variation du taux de change se traduit par un
déplacement de BP dans le plan (Y, i).

Une dépréciation de la monnaie (hausse de e) provoque un déplacement de BP vers le bas


et à droite (BP1)

En effet si e augmente (dépréciation de la monnaie nationale), les exportations augmentent


et les importations diminue car devenues plus couteuses. La balance commerciale devient
excédentaire et le revenu national augmente. Mais, si la balance commerciale est
excédentaire, la masse monétaire augmente, la liquidité également et i diminue.

A l’inverse, si e diminue (appréciation de la monnaie nationale), BP se déplace vers le


haut. Les produits nationaux deviennent chers. Les exportations vont diminuer, les
produits étrangers coutant relativement moins chers, les importations vont augmenter, la
balance commerciale devient déficitaire, le revenu diminue et avec lui la masse monétaire
et la liquidité et le taux d’intérêt augmente.

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i BP1

BP

BP2

Y
Déplacement de BP lorsque e varie

III- Equilibre macro en économie ouverte


Cette analyse s’appuie sur le modèle Mundell-Fleming.

1- Présentation de l’équilibre globale

La présentation de l’équilibre globale en économie ouverte nécessite de rassembler dans un


schéma unique l’équilibre interne et l’équilibre externe.
i
(IS)
LM

ie BP

Ye Y

L’équilibre est atteint au point E où les trois marchés sont équilibrés simultanément pour un
couple uniforme (Y, i), mais aussi pour un taux de change e donne. Autrement dit, et bien
qu’il n’apparaisse pas explicitement dans la présentation graphique, le taux de change est un

42
facteur qui participe à la définition de l’équilibre global. Cependant, la manière dont il influe
sur les ajustements va dépendre précisément du régime de change.

En régime de change flexible, e intervient comme une variable d’ajustement des flux avec
l’extérieur et la courbe BP se déplace suivant son évolution, vers la droite lorsque e augmente
(dépréciation de la monnaie nationale) et vers la gauche lorsque e diminue (appréciation de la
monnaie nationale). Ces variations ont des conséquences immédiates qui se traduisent par des
déplacements de la courbe IS.

En régime de change fixe en revanche, e étant à priori indépendant des échanges avec
l’extérieur, BP ne se déplace pas et les ajustements sont réalisés grâce à des mesures affectant
le taux d’intérêt et la quantité de monnaie donc directement la courbe LM.

2. Analyse des ajustements sous un régime de taux de change fixe

Ici, e n’est pas une variable d’ajustement. L’équilibre extérieur est de la forme :

BP = X – M (Y) + K (i)

L’équilibre dans un régime de change fixe peut être exprimé par le système suivant :

 Demande intérieur : Y=C(Y) + I(i) + X- M(Y) soit S(Y)=I(i) + X-M(Y) (1). C’est
l’expression de la courbe IS en économie ouverte.
 Liquidité interne : L= L (Y, i) (2) expression de LM
 Demande extérieur : X-M(y) + K(i) = 0 (3) expression de la courbe de BP.

Les expressions 1 et 3 permettent à elles seules de déterminer Y et i comptable avec


l’équilibre.
i
LM

LM1

io’ BP
i1 E1
io E

IS1

IS

Ye Ye1 Y
Accroissement de la demande avec prix fixe

e étant fixé, que se passe-t-il si Y augmente ou si la masse monétaire augmente et si les prix
sont aussi fixé et les capitaux mobiles ? Si Y augmente et que X ne varie pas, BTC < 0.
Cependant, si Y (à cause de G), i augmente rendant les placements financiers attrayants

43
Ce qui provoque une entrée massive de capitaux spéculative et l’accroissement de la
liquidité.

L’équilibre se déplace avec Y et i plus élevé. BP ne se déplace pas. Mais on peut constater
que la pente est faible et plus faible que la pente de LM. Cela veut dire que les spéculateurs
non-résidents sont plus sensibles aux variations du taux d’intérêt domestique que les
résidents. Toute situation de déséquilibre doit trouver sa solution au sein de l’économie grâce
à l’intervention du gouvernement ou des autorités monétaires.

Puisque la pente de BP est faible, la variation de i peut provoquer des mouvements de


capitaux dont le montant peut excéder celui du solde de la BTC.
A l’inverse si la pente de BP est élevé et plus important que celui de LM, l’effet de liquidité
jouera moins fortement, mais sera néanmoins orienté dans la même la direction. Si nous
partons d'un équilibre E, on peut constater qu'une augmentation de la demande intérieure
coïncide avec un déplacement d’IS vers le haut à droite en (IS1).

Cette hausse de la demande dû à une hausse de G ou de X se traduit par une augmentation de


la liquidité et donc implicitement de LM vers le bas à droite en (LM1).

La conséquence de ces déplacement accompagnés de la fixité de BP est que Ye passent à Ye1.


En même temps, i augmente mais en raison de la translation de LM due à l’accroissement de
la liquidité, il se situe à un niveau moins élevé que ce que l’on aurait pu attendre d’une
augmentation de la demande intérieure, il passe de i0 à i1 et non à i'0

Que se passe-t-il si les prix ne sont pas fixes ?

Supposons que les prix augmentent, cela aura tendance à décourager les exportations ou bien
à freiner leur augmentation. En effet e étant fixe si les importations augmentent, BTC < 0. Ce
déficit de BTC ne sera abordé que si la demande interne diminue (Y diminue).

De plus si P augmente, la demande d’encaisse pour motif de transaction augmente et la


demande de monnaie pour motif de spéculation va diminuer. Cette évolution dans la structure
de la demande de monnaie va se traduire par un déplacement de LM vers le haut à gauche.

La translation de LM va entrainer une hausse de i qui favorise l’entrée des capitaux, mais
décourage I. Le niveau du revenu d’équilibre aura tendance à baisser. Cette baisse sera plus
ou moins forte selon l’élasticité de l’investissement par rapport à i.

Si le gouvernement ne souhaite pas qu’Y augmente, cela peut être compensé en augmentant
G. Cela peut compenser partiellement l’effet de la hausse de i. Si G augmente, IS va glisser
vers le haut (effet multiplicateur). Ceci a pour effet d’atténuer la baisse de Y mais d’amplifier
la hausse de i. Si l’on reste dans la position extérieure représentée par BP, le pays se
trouverait dans une situation de déficit permanent de sa BP, ce qui aurait pour conséquence,
l’endettement cumulatif, donc croissant du pays vis-à-vis du RDM.
Le maintien de la situation d’équilibre intérieur ne nécessite que l’équilibre de la BP
correspondant à la droite BP1 passant par E1. La coïncidence de l’équilibre interne et externe

44
nécessite un changement de parité de la monnaie nationale. Le gouvernement devra alors
dévaluer sa monnaie. Grace à cette hausse du taux de change (baisse du cours de la monnaie)
BP va se déplacer vers la gauche en BP1.

i
LM1

LM BP1

i1 E1 BP

E
i
IS1

IS

Ye1 Ye Y

L’effet sur l’activité économique intérieur pourra alors être positif pour autant que
l’augmentation des prix ne soit pas amplifiée par l’augmentation du taux de change puisque
les produits importés deviennent plus couteux.

3. Analyse des ajustements en régime de taux de change flexible.

Ici la BP est toujours équilibrée grâce aux mécanismes du taux de change. Le cours de la
monnaie est modifié au gré de fluctuations constatées dans les échanges extérieures et dans
les mouvements de capitaux.
Ainsi donc, dans un régime de taux de change flexibles le taux de change varie avec la solde
de BP.

Soit X =X(e) et M =M (Y, e)

Si BTC < 0, baisse du cours de la monnaie et hausse de e.


Si BTC >0, augmentation du cours et baisse de e. Mais en même temps, e affecte la demande
de Biens et services et la demande de monnaie. Le modèle en change flexible est le suivant

1- Demande intérieure Y =C(Y) + I(i) + X(e) – M (Y, e)


Ou encore S(Y)= I(i) + X(e) - M (Y, e)
I(i) =S(y) - X(e) + M (Y, e)
2- Liquidité monétaire : L =L (Y, i) expression de LM.
3- Equilibre de BP : BP =0 = X(e) – M (Y, e) + K(i) ou encore K(i) = - X(e) + M (Y, e).

On peut remplacer K(i) par sa valeur dans (1) dans ce cas (1) et (2) permettent de calculer Y
et i indépendamment de l'équilibre de BC. Y et i ne sont pas des variables d'ajustement des

45
changes extérieurs. L’équation (3) permet à elle seule de déterminer le taux de change qui
apparait bien comme la variable d’ajustement de la BP.

Dans ce modèle, e devient variable d’ajustement. La contrainte qui s’exerçait sur le Y en


raison du maintien de la parité dans le régime de change fixe disparait. D’une part, Si Y
augmente, M augmente, BTC < 0, e augmente et les importations deviennent onéreuses. Si
les élasticités des importations sont normales, M va diminuer.

D’autre part, les biens nationaux deviennent moins chers pour les non-résidents, leur demande
augmente et l’équilibre se rétablit.

Dans un régime en change flexible, l’équilibre macroéconomique est atteint sans qu’on ait
besoin de compenser les excédents ou les déficits extérieurs en agissant sur Y et i.
L’économie est rééquilibrée grâce aux variations du taux de change qui provoque le
déplacement de BP.

Prenons séparément deux circonstances possibles à savoir une hausse de la dépense intérieure
d'une part et une hausse de la quantité de monnaie (LM) d’autre part. Analysons le premier
cas.

Si G augmente, IS se déplace vers la droite passant d’IS à IS1 (LM restant contant).
L’équilibre se situe en A. Y et i augmente.

i
LM

BP1

IA A BP

iE
E
IS1

IS

Ye1 Ye Y
L’équilibre en change flexible
Si Y augmente, M augmente et si X n’augmente pas, la BTC devient déficitaire, BP
également. Si on est en change flexible, e augmente (dépréciation de la monnaie nationale),
BP se déplace à BP1 pour passer au point A ou i est plus élevé. Mais si i augmente, K
augmente et converge vers le pays, BP se déplace vers le haut. En effet, la mobilité des
capitaux va entrainer une forte demande de la monnaie nationale, ce qui entraine son
appréciation et e va diminuer. La diminution de e entraine une faible compétitivité des
produits nationaux, les exportations vont diminuer et les produits nationaux deviennent plus
chers. Les importations finissent par augmenter.

46
Le processus enclenché par la hausse de i s’arrête lorsque la baisse des exportations aura
compensé la hausse de la dépense interne et on reviendra au point (YE, iE).

Augmentation de la liquidité monétaire

Cela peut se traduire par une politique monétaire expansionniste qui se traduit par un
déplacement de LM vers la droite

i
LM
LM1
BP1

IA E BP

iE E1

IS

IS

Ye Ye1 Y

Y augmente et i diminue. Si les M augmentent, e va augmenter et si i diminue, K va diminuer


(fuite des capitaux). Avec l’augmentation de e, les produits nationaux deviennent moins
chers. Les exportations vont augmenter et les importations diminueront. Par ailleurs si i
diminue, I augmente. La conjonction de la hausse de e et de la baisse de i entraine une de Y.

Finalement, si la masse monétaire augmente en change flexible, ceci est favorable à la


croissance économique. Elle entraine un accroissement des exportations qui exerce un effet
double.

- Si X augmente, effet multiplication, IS se déplace vers le haut à droite et Y augmente,


- Si X augmente, Y augmente, les importations également.

Si e augmente, BP se déplace en E1 et l’équilibre extérieur se réalise pour un niveau de Y


plus élevé.

Si les prix ne sont pas stables, cela peut annuler l’effet de la hausse de e et le pays peut se
retrouver dans la situation antérieure voire dans une situation plus difficile.
A cela on peut ajouter que, la fluctuation continue du taux de change peut créer des
situations d’incertitude et engendrer des effets néfastes. L’incertitude et le risque de change
peuvent engendrer un ralentisseur des échanges. C'est pourquoi, la plupart des pays ne laissent
pas fluctuer librement le cours de leur monnaie et que les autorités monétaires nationales et
internationales interviennent pour limiter les marges de fluctuation.

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CHAPITRE 2 : POLITIQUE CONJONCTURELLE EN ÉCONOMIE OUVERTE

L’analyse des politiques conjoncturelles en économie ouverte repose sur les hypothèses
suivantes :
 L’objectif est d’augmenter le revenu national à partir de G ou de l’offre de
monnaie
 Les autorités monétaires agissent sur i pour le faire baisser et favoriser I.
 Les capitaux sont mobiles parfaitement à travers les frontières, BP est horizontales
et coïncide avec la droite d’intégration financière.
 Si BP est horizontales, alors il existe un niveau i de taux d’intérêt international
unique et celui-ci s’impose au pays considéré. On le désigne i*.

I- Régime de taux de changes fixes

1- Politique budgétaire et fiscale (G augmente)

L’analyse se fera en considérant la phase intermédiaire de la courbe LM

i
LM1

LM2

E1 E2
IS2

IS1

Ye1 YA Ye2 Y

Si on était en économie fermé et que G augmente on a deux effets : Y augmente et i augmente


aussi (A) ; Mais si i augmente, K augmente sachant que e est fixe. L’augmentation de K
entraîne une augmentation de la masse monétaire et LM se déplace vers la droite et vers le bas
(LM2). Le taux d’intérêt diminue et s’aligne sur i*. L’entrée des capitaux se ralentie et
l’équilibre se stabilise en E2 avec un revenu national plus élevé.

La politique budgétaire et fiscale est très efficace dans un régime de taux de change fixe.
La fixité de e joue un rôle de bouclier face au mouvement des K qui n’influence ni X ni M.

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2- Politique monétaire

Trois cas de la politique monétaire : Accroissement de l’offre de monnaie, Baisse du taux


d’intérêt, augmentation de e (une Dévaluation).

a- Accroissement de l’offre de monétaire

Si l’offre de monnaie augmente, LM se déplace vers la droite de LM1 à LM2 entrainant une
augmentation de Y et une diminution de i.

L’équilibre a tendance à se situer au point A ou i < i*. Il s’ensuit une fuite des capitaux
pouvant entraîner une augmentation de e ; Mais les autorités monétaires se doivent de soutenir
le cours de leur monnaie en puissant dans les réserves de change (offrir des devises contre de
la monnaie nationale). La masse monétaire diminue alors et LM va glisser vers la gauche en
haut.

Le processus sera terminé lorsque LM sera revenu à sa position initiale ou i = i* et l’effet de


l’accroissement de l’offre de monnaie est annulé. L’objectif de faire croitre Y ne peut être
obtenu grâce à une politique monétaire expansionniste.

La politique monétaire expansionniste est inefficace en régime de taux de change fixe.

i
LM1

LM2

i* E BP
A

IS

Ye YA Y
b- baisse du taux d’intérêt

Si i baisse i < i*, Il y a sortie massive de K. la liquidité intérieur diminue et LM se déplace


vers la gauche or, ici e est fixe.

Si K diminue, la liquidité diminue. Le cours de la monnaie aura tendance à diminuer mais


puisque e est fixe, il faut la maintenir en puisant dans les réserves (achat de monnaie
nationale).
Les deux phénomènes vont contribuer à faire encore diminuer la liquidité (K diminue et la
masse monétaire également). Le taux d’intérêt i va augmenter et le phénomène s’arrêtera que
quand i s’aligne sur i*. L’équilibre se stabilisera finalement en E2.

49
i
LM2

LM1

E2
BP 2
E1
BP1
IS

Ye YA Y

Une politique de baisse de i est inefficace en régime de taux de change fixe.

c- baisse de la parité de la monnaie nationale (dévaluation compétitive)

Si e augmente brutalement, X augmente et IS se déplace vers le haut, ce qui aura tendance à


Augmenter i.

i
LM1

LM2

i* E1 E2 BP

IS2

IS1

Ye1 Ye2 Y
Y

Au point E1, i > i*, ce qui entraine des entrées massive de capitaux et LM se déplace de LM1 à
LM2. L’augmentation de la liquidité aura tendance à contrecarrer la hausse de i qui se stabilise
à i*.

La dévaluation abouti à la détermination d’un nouvel équilibre E2 correspondant à une


augmentation de Y.
50
A court terme, la dévaluation peut se révéler efficace (à relativiser).
Recherche : la courbe en J de la dévaluation
- Si les importations sont importantes
- Si les pays partenaires décident aussi de dévaluer leur monnaie.

Règle de Mundell : dans un régime à taux d’échanges fixe, la politique budgétaire est efficace
que la politique monétaire. On retrouve ici le principe d’affectation des instruments.

II- Régime de taux de change flexible

En raison de la flexibilité de taux de change, on constate une influence réciproque du taux de


change sur l’activité intérieur et de l’activité intérieur sur le taux de change.

1- Efficacité de la politique budgétaire ou fiscale dans un régime de change flexible.

Soit un accroissement de G ou une diminution de T. IS se déplace vers le haut et à droite


d’IS1 à IS2.

i
LM

E BP

IS2

IS1

Y Y

Suite à l’accroissement de G, Y augmente, i augmente également. L’équilibre a tendance à


se fixer au point A mais cet état ne pas perdurer. D’une part, les importations augmentent et
d’autre part, i > i*. On assiste à un afflux de capitaux (K augmente), mais l’investissement
diminue. La hausse des importations et la baisse de I vont entraîner une translation d’IS vers
la gauche. A cela, il faut ajouter l’accroissement de la demande de monnaie nationale qui
apprécie le taux de change (e). Toutes choses qui affectent négativement les exportations. La
translation de IS continue jusqu’à ce que la baisse des exportations compense la hausse de G
et que i égalise i*. La courbe IS revient à sa situation initiale.

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2- Efficacité de la monétaire

Soit Mo augmente. La courbe LM se déplace vers le bas à droite de LM 1 à LM2. Le taux


d’intérêt i diminue.

La diminution de i a deux effets (sortie des capitaux qui augmente e, accroissement des
exportations qui entraine une compétitivité des produits nationaux, ce qui amortie la sortie des
capitaux). Mais les Investissements augmentent également. L’augmente de I et de X entraîne
un déplacement de IS vers la droite. Finalement, l’équilibre se stabile en E2. A ce point i = i*
et Ye2 > Ye1. Y augmente avec une grande amplitude.

Finalement et en générale, en régime de taux de change flexible, la politique d’expansion


monétaire est efficace.

i
LM1

LM2

E1 E2 BP

IS2

IS1

Ye 1 Ye2 Y

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