Cours Politique Conjoncturelle PR Kouakou Clement2015 2016 UPGC PDF
Cours Politique Conjoncturelle PR Kouakou Clement2015 2016 UPGC PDF
Cours Politique Conjoncturelle PR Kouakou Clement2015 2016 UPGC PDF
Master I Economie
Chargé du cours
Pr. KOUAKOU Kouadio Clément
Maître de Conférences Agrégé
I. Objectifs du cours
II. Contenu
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A la suite de ce cours, les étudiants devraient être en mesure de connaître les limites du
modèle IS-LM standard, d’expliquer les incidences des chocs macroéconomiques sur la
production, le chômage, le niveau général des prix et d’en percevoir les implications
relativement au rôle des autorités de la politique économique ne prenant en compte
l’interaction avec le reste du monde.
Le cours sera essentiellement composé d’exposés magistraux, que des lectures obligatoires
viendront compléter. Des exercices pratiques (TD) aideront les étudiants à maîtriser le
contenu théorique.
Références bibliographiques
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1ème PARTIE : DEMANDE AGRÉGÉE EN ECONOMIE FERMEE
Après la deuxième guerre mondiale, le rôle de l’Etat s’est largement développé avec la
révolution keynésienne. Ses interventions ont été justifiées par la nécessité de faire face aux
graves problèmes économiques que l’économie de marché était incapable de résoudre.
Progressivement, il a été dévolu à l’Etat le rôle de corriger les imperfections du marché et de
réguler le fonctionnement général de l’économie. Cependant, le poids croissant des
prélèvements nécessaires pour une intervention totale dans tous les domaines et l’échec relatif
des politiques économiques d’inspiration Keynésienne depuis la fin des années 60 ont conduit
à une remise en cause du bienfondé du rôle de l’Etat régulateur.
Depuis la fin des années 1980, la question de l’articulation entre intervention de l’Etat et
marché fait l’objet de nombreuses interrogations parfois virulentes.
On assiste au développement des théories visant à limiter l’influence de la politique
économique, voir pour les extrémistes à denier à l’Etat la fonction de régulation.
Cette discussion avait déjà été soulevée à la fin des années 60 par l’école monétariste.
Les idées de Friedman ont été reprises par des libéraux plus radicaux dont les tenants de
l’école des anticipations rationnelles et de l’économie de l’offre.
Malgré ces développements montrant l’inefficacité du rôle de l’Etat, celui-ci joue encore un
rôle important même si on assiste à un désengagement de l’Etat dans la sphère production.
Cette situation s’expliquerait par le fait qu’au facteur économique motivant l’intervention de
l’Etat s’ajoute des facteurs liés à la politique générale et sociale. Enfin les phénomènes
d’internalisation tendent à déstabiliser les économies nationales et sont susceptibles de faire
naître de graves déséquilibres économiques et sociaux. Ces phénomènes conduisent les pays
démocratiques à maintenir une forme d’interventionnisme nécessaire à la stabilité politique.
C’est dans ce sens que le modèle IS-LM a très largement été utilisé pour développer des
réflexions. Bien que critique, il reste un outil certes imparfait, mais qui permet d’évaluer les
efforts de la politique économique. Les politiques économiques conjoncturelles mises en
place pour influencer la demande agrégée s’appuient sur deux piliers principaux : la politique
budgétaire et la politique monétaire.
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CHAPITRE 1 : LES THÉORIES DE LA POLITIQUE CONJONCTURELLE
Pour stabiliser son économie, le gouvernement utilise les instruments à sa disposition. Les
décisions prises par le gouvernement en manipulant les instruments affectent le bien-être de
ses citoyens. On distingue deux approches de la politique économique :
-Une approche normative qui s’intéresse à comment le décideur politique doit effectivement
agir
-Une approche positive qui s’intéresse à comment le décideur politique agir effectivement
- Les objectifs primaires que Kaldor a appelés « le carré magique » : croissance, emploi,
stabilisation des prix, équilibre extérieur. Aujourd’hui Xavier Greffe ajoute un
cinquième objectif qui est la stabilité du taux de change.
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Selon l’état de la conjoncture, les objectifs peuvent être hiérarchisés :
- stabilité des prix
- emploi
- croissance
- équilibre extérieur
Remarque : pour le tracé du « carré magique » d’un pays, il convient de prendre des échelles différentes
pour chacun des axes.
Le carré magique (tracé en pointillé) représente la situation idéale pour une économie : un taux de
croissance le plus élevé possible ; un commerce extérieur excédentaire ; une situation proche du plein emploi
(taux de chômage proche de zéro) et un taux d’inflation le plus faible possible (taux proche de zéro).
Ces objectifs se trouvent dans une fonction de bien-être à maximiser. Les deux objectifs
majeurs en macroéconomie sont le plein emploi et zéro inflation même si zéro inflation et
zéro chômage sont des cas extrêmement rares.
Le plein emploi est un terme générique intimement lié au type d’économie considérée. Il est
relatif, plein emploi correspond 4% de chômage pour une économie A et à 6% pour une
économie B. Il y a aussi un débat concernant le taux d’inflation nul ou le taux d’inflation
optimale.
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Les instruments sont des variables qui répondent à 3 critères :
- Ils sont contrôlables par le décideur public
- Ils sont différents des objectifs, ils ne constituent pas des fins en soi
- Ils permettent d’atteindre les cibles fixées (objectifs)
Ce sont des caractéristiques des instruments et leur relation avec les objectifs qui constituent
l’essentiel de toute politique économique. Les contraintes d’ordre idéologique, politiques
sociales et techniques peuvent conditionner le choix des instruments.
Il peut exister également des contraintes temporelles. Il apparaît par exemple qu’une politique
monétaire est généralement plus simple et facile à mettre en œuvre qu’une politique
budgétaire car elle doit passer par le parlement qui doit légiférer et cela peut prendre du temps
entre le moment ou le mal est perçu et le moment où la politique est effectivement mise en
œuvre.
Une fois, les objectifs et les instruments spécifiés, le problème de politique conjoncturelle
revient à maximiser une fonction objective en faisant un choix optimal des instruments pour
bien les calibrer dans un modèle économique retraçant leur relation avec les objectifs afin de
ramener l’économie à l’optimum sous l’effet des chocs.
Pour cela, il est nécessaire de connaître la structure de l’économie pour s’assurer des relations
entre objectifs et instruments. La première personne à initier ce type de modèle est
l’économiste néerlandais Jan Tinbergen, premier prix Nobel en 1969. Jan Tinbergen fait
partie de ceux que Keynes appelait les économistes dentistes lorsqu’il dit : « Si les
économistes pouvaient être considérés comme des gens humbles et compétents, un peu comme
les dentistes, ce serait formidable » John Maynard Keynes (1932 : Chapitre 5)
2- Le principe de Tinbergen
La théorie de la politique économique prend ses sources dans le livre de Tinbergen « On the
theory of economic policy, 1952 ». Dans ce livre, il démontre son principe dans un
environnement certain où le décideur politique avoir un nombre d’instruments au moins égal
au nombre d’objectifs.
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Dans ce modèle simple, les objectifs ne peuvent être réalisés que si
N>m
Cette équation ci-dessus (Y=AX) décrit un système linéaire statique qui met en relation les
objectifs Y avec les instruments X, contrôlables par le décideur public. Dans ce modèle
simple, les objectifs ne peuvent être réalisés si le nombre d’objectifs est supérieur au nombre
d’instruments (n>m). Par contre si m>n, les objectifs peuvent être réalisés.
I*1 = I*2 =
Si a1b2 = a2b1, alors les deux instruments ne sont pas indépendants. (Dépendants, si l’un étant
la combinaison linéaire de l’autre).
Finalement, il ne suffit pas d’avoir deux objectifs et deux instruments pour avoir une solution.
Encore faut-il que les deux instruments soient indépendants. De façon générale, si une
économie est représentée par une structure linéaire et que l’ordonnateur de politique
économique dispose de n objectifs, ces objectifs peuvent être atteints si et seulement si on
dispose d’au moins n instruments linéairement indépendants de sorte que cov (I1, I2) = 0
Exemple : la cible recherchée est le plein emploi (production potentielle) et zéro inflation.
Soit deux instruments pour atteindre ces objectifs : La politique monétaire M et la politique
fiscale G.
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On obtient le modèle suivant :
Y = a1G + a2M
P = b1G + b2M
Si la production est à son niveau potentiel, Y =Y* et que l’inflation est à 2% par an, l’objectif
serait ici de réduire l’inflation à 0% sans réduire la production. On obtient :
ΔG = = ΔM = ,
En d’autres termes, les dépenses publiques augmentent et la masse monétaire diminue. C’est
une firme de policy mix. Mais ce résultat est possible si et seulement si G et M sont
linéairement indépendants.
Si par exemple, la seule façon dont la monnaie et les dépenses publiques affectent l’inflation
est à travers la production, alors inflation et production ne sauraient être prises pour cible
simultanément.
Les résultats montrent bien que les deux politiques peuvent être utilisées pour cibler
l’inflation et production. Une réduction monétaire serait combinée à une expansion fiscale
pour maintenir la constance du niveau de production et simuler une appréciation de la
monnaie qui va à son tour faire fléchir l’inflation.
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II. Classification de Robert Mundel
Les instruments sont contrôlés par différents centres de décision. (Banque Centrale pour la
politique monétaire, gouvernement pour la politique budgétaire). Supposons que les entités ne
coordonnent pas leurs actions.
Mundel pense que si les instruments sont proprement assignés aux objectifs, il est possible
d’arriver à une situation optimale. Ce principe est basé sur la notion de classification. En
d’autres termes, chaque instrument doit être affecté à un objectif sur lequel il a un avantage
comparatif.
Exemple : La politique monétaire exerce un plus grand effet sur l’inflation. Le contrôle de
l’inflation doit être le fait de la banque centrale.
Il a été montré que la règle de Mundel conduit à une convergence graduelle vers les niveaux
optimaux des instruments.
Dans ce cas, L’Etat s’occupe spécialement de la politique budgétaire pour impacter le niveau
de la production et la Banque Centrale de la politique monétaire pour impacter le niveau
d’inflation
E(u) = ̅
2
Var (u) =
E (a) = a
2
Var (a) =
Si cette équation traduit une forme réduite entre offre de monnaie et revenu, la préoccupation
ici est de choisir X et Y qui sont proches du revenu potentiel.
Cela peut être formalisé en proposant la notion de coût quadratique associé au fait que
manquer sa cible implique un coût. Il est donc socialement couteux de faire appliquer une
mauvaise politique.
Xc* = =
Les solutions du monde certain diffèrent de celles du monde incertain et cela dépend
essentiellement du choc multiplicatif.
On peut soit augmenter G ou diminuer T. Ce qui accroit C et I et cela combiné avec une
politique monétaire expansive rendant le crédit facile pour encourager l’investissement.
On a un écart dont l’amplitude est de 20 (1920 – 1900). C’est l’écart inflationniste qui se
définit comme la différence entre les dépenses projetées et l’offre maximale disponible.
L’excès de demande par rapport à la production disponible va susciter une hausse cumulative
des prix et des salaires.
Le PIB nominal exprimé en unité monétaire va se gonfler sans que la production réelle et le
pouvoir d’achat du revenu national ne soit modifié.
Cette spirale inflationniste ne s’arrête que si l’Etat applique des mesures de redressement soit
en faisant pression à la baisse sur les désirs de consommation et / ou d’investissement. Soit en
incitant à l’épargne (emprunt obligataire). La plupart du temps, l’Etat doit réguler la DG soit
pour la restreindre (écart inflationniste) soit le plus souvent pour l’encourager (écart
déflationniste). Il peut s’agir de diminuer G ou d’augmenter T, ce qui diminue la
consommation et l’investissement et contribue à réduire la demande globale.
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*S’ils sont concurrents ou antinomiques, la réalisation de l’un peut entraîner la dégradation de
l’autre. (Exemple courbe de Phillips).
Ces différents cas de figure ont donné lieu à des développements économiques dont les plus
connus sont la courbe de Phillips et la loi d’Okun.
La courbe de Phillips traduit l’arbitrage entre inflation et chômage et la loi d’Okun, la relation
inverse entre croissance économique et taux de chômage (croissance et création d’emploi sont
donc complémentaire).
Les capacités de production des entreprises : A court terme, une hausse de la demande, alors
que les capacités de production des entreprises sont saturées, génère des tensions
inflationnistes.
Si l’objectif est de réaliser une croissance économique forte pour générer des emplois, le
décideur peut motiver l’investissement à travers une politique de monnaie facile (réduire le
taux d’intérêt) combiné à une politique fiscale de rigueur (augmentation des impôts ou
diminution de G). Ceci entraîne une baisse de la consommation.
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Finalement, si on veut une croissance forte et peu d’inflation, le coût à payer est la réduction
du train de vie de la population dans son ensemble : G et C diminue et T augmente. Ceci fait
référence au ratio de sacrifice.
Si G et C diminue, Y diminuera par la suite. Il devient difficile d’avoir une croissance forte
sans inflation.
Si Y augmente, M augmente. Ce qui détériore l’équilibre extérieur. On peut soit adopter deux
combinaisons possibles de politique économique : (1) Rigueur monétaire - Politique fiscale
facile, (2) Expansion monétaire - Politique fiscale de rigueur.
Dans le premier cas : M (Masse monétaire) diminue entrainant une augmentation de r. Ce qui
décourage le reste du monde à s’endetter dans le pays, les titres étrangers deviennent moins
attractifs pour les nationaux. Ceci aura tendance à réduire Y. La réduction de Y peut être
compensée par une réduction des taxes ou un accroissement de G.
Cette politique est sans coûts : la politique monétaire restrictive augmente le taux d’intérêt et
décourage l’investissement. Ce qui réduit à terme la production et le revenu national. Une
politique de monnaie facile et de rigueur fiscale produirait l’effet contraire.
La relance de l’activité pour favoriser la croissance, débouche sur une hausse des importations
préjudiciable à l’équilibre extérieur. Ce phénomène dépend de la propension à importer
(rapport entre la variation des importations et le PIB), ainsi que de la dépendance du niveau
de l’activité à l’étranger
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Chapitre 2 : Politique conjoncturelle en économie fermée
Tout au long du XXème siècle, le rôle économique de l’Etat s’est très fortement développé au
gré des crises économiques et sociales et des conflits. Ses interventions ont été largement
justifiées par la nécessité de résoudre de graves problèmes économiques et sociaux, que
manifestement l’économie de marché ne pouvait résoudre spontanément. Progressivement, il
a été dévolu à l’Etat, le rôle de corriger les imperfections du marché et de réguler le
fonctionnement générale de l’économie. De ce point de vue, la théorie keynésienne a eu une
grande influence sur l’acceptation de l’intervention de plus en plus significative de l’Etat
dans l’activité économique.
Durant les « trente glorieuses », l’ensemble des pays industrialisés a adopté des politiques
keynésiennes pour faire face soit à des situations de ralentissement de la croissance, soit à des
situations de surchauffe de l’économie (tensions inflationniste) ; ce qui a parfois conduit à des
politiques « stop and go ». C’est un mécanisme de régulation macro-économique
conjoncturelle consistant à freiner l’activité économique en cas de surchauffe inflationniste
et/ou déficit extérieur et relançant l’économie en cas de croissance trop lente et de chômage.
On peut citer les politiques de désinflation compétitive suite à une hausse de l’inflation. Il
peut s’agir de stabiliser les prix, équilibrer la balance des paiements, de soutenir la monnaie
(monnaie forte ou politique de rigueur monétaire) au risque d’une détérioration de la
croissance économique.
Jusqu’au début des années 1980, les Etats ont soutenu l’activité économique par des
politiques de relance budgétaire. Ainsi, en 1978, l’Allemagne, le Japon et le Royaume Uni
tenteront de stimuler la croissance. En 1981-1982, le gouvernement français suivra également
cette voie, mais avec un accroissement des dépenses publiques plus modérées. Ces différences
politiques se réfèrent au modèle IS-LM de J.R. Hicks (1904-1989) et A. H. Hansen (1887-
1975). Ce modèle est un compromis entre analyse de Keynes et celles des classiques. Il
envisage un équilibre sur le marché de Biens et de services et celui de la monnaie et met en
relation le niveau du produit national et le niveau du taux d’intérêt nominal.
Aujourd’hui encore, ces politiques sont d’actualité et fonctionnement à travers des critères de
convergence dans les unions économiques et monétaires (UEMOA, Union Européenne). Ces
critères reposent sur la stabilité des prix, le déficit public, ration dette public sur le PIB, etc…
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I. Politique budgétaire et fiscale
Jusqu’à ce que soit développée la théorie keynésienne, les finances publiques relevaient plutôt
de règles administratives et n’étaient pas ou peu utilisés comme instrument de politique
économique générale. Aujourd’hui, le budget de l’Etat influence grandement l’activité
économique tant par les sommes qu’il représente que par les orientations générales qu’il
définit.
Les grands objectifs de la politique budgétaires sont : la croissance, l’emploi, la stabilité des
prix, et l’équilibre extérieur. A côté de ses objectifs essentiels, il y a des objectifs sociaux
d’équité, d’égalité et de bien-être. Ces différents objectifs peuvent parâtre complémentaires
comme contradictoires. D’où les nombreuses interrogations et discussions relatives au rôle de
l’Etat dans l’économie.
Lorsque l’on veut analyser l’effet de la politique budgétaire sur l’activité du pays, il est
nécessaire de considérer la nature des dépenses engagées par le gouvernement ainsi que la
manière dont les dépenses sont financées.
Les recettes de l’Etat permettent de financer les dépenses publiques et de rendre effective les
grandes orientations de la politique économique. Ces recettes peuvent provenir soit des
impôts et taxes (directs = impôts sur le revenu ou sur les bénéfices et indirects = taxes sur la
valeur ajouté) ou des emprunts (bons de trésor à taux d’intérêt élevé entrainant une
augmentation du taux d’intérêt et un effet d’éviction.
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1.2. Efficacité de la politique budgétaire
On peut envisager la variation des dépenses publiques et des recettes fiscales. Analysons le
cas d’une hausse des dépenses publiques ou d’une baisse de la fiscalité. Dans les deux cas, on
aboutit à un accroissement des revenus des agents économiques et donc un accroissement de
leur consommation même si les conséquences ne sont pas les mêmes. Dans les deux cas, la
courbe IS se déplace vers la droite. L’efficacité de la politique budgétaire va dépendre de la
pente de la courbe IS et LM.
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Dans la zone intermédiaire (LM oblique), la politique budgétaire est efficace (entraîne un
accroissement de Y), mais l’efficacité est moindre que dans la zone de trappe à liquidité. Dans
cette zone, une partie de la monnaie nouvellement disponible va alimenter la demande de
monnaie pour motif de spéculation, ce qui se traduit par une hausse du taux d’intérêt. L’effet
du multiplicateur diminue à cause de l’influence négative du taux d’intérêt sur
l’investissement. Cette situation montre le degré d’élasticité de l’investissement par rapport au
taux d’intérêt et explique pourquoi les keynésiens préconise l’investissement public qui
contrairement à l’investissement privé n’est pas sensible à l’évolution du taux d’intérêt.
Dans la zone où LM est vertical (zone classique), la politique budgétaire est totalement
inefficace. L’augmentation de G provoque bien un déplacement de IS, mais n’entraîne pas
l’augmentation de la masse monétaire, car LM est verticale. Cette situation se traduit par une
hausse des prix, ce qui provoque une hausse de la demande de monnaie pour motif de
transaction au détriment de la demande de monnaie pour motif de spéculation. Les cours des
titres diminuent et le taux d’intérêt augmente. L’investissement privé diminue. Dans cette
situation, l’intervention de l’Etat revient à substituer l’investissement public par
l’investissement privé. Ce phénomène est qualifié d’effet d’éviction. Finalement
l’accroissement de G entraine un accroissement de la demande globale qui fait naître un excès
de demande qui se traduit par une augmentation générale des prix qui provoque une
augmentation du taux d’intérêt sans élévation du revenu réel.
Dans le cas d’une politique restrictive (réduction des dépenses publiques), les effets sont
symétriques à ceux que nous venons d’analyser. Plus généralement, l’efficacité de la politique
budgétaire est d’autant plus élevé que la demande de monnaie est plus élastique par rapport au
taux d’intérêt.
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En sens inverse, en période de récession et de chômage important, les recettes publiques
diminuent avec le recul des revenus et des productions, tandis que les dépenses d’aides aux
entreprises et aux chômeurs se développent automatiquement. Le budget de l’Etat ici exerce
donc spontanément un effet stimulant en limitant la chute du revenu disponible (moins
d’impôts, plus de transferts).
Ainsi, la simple application des règles fiscales et sociales en vigueur, sans aucune mesure
nouvelle, contribue automatiquement à relancer l’économie en période de récession et à
freiner l’activité en période d’accélération de l’inflation. Le budget de l’Etat exerce donc un
effet de stabilisation automatique de l’économie nationale.
En règle générale donc, l’évolution du solde budgétaire effectif reflète à la fois les
stabilisateurs automatiques liés à la conjoncture et les politiques discrétionnaires du
gouvernement. Ainsi, pour apprécier plus précisément le sens et l’ampleur de la politique
budgétaire discrétionnaire, on tente parfois de calculer un solde budgétaire structurel
(indépendant de la conjoncture). On calcul en premier lieu le taux de croissance potentiel de
l’économie qui assure le plein emploi pour exercer des pressions assez fortes sur la demande
pour accélérer l’inflation.
On calcul ensuite ce qui serait le solde du budget de l’Etat, en appliquant les règles fiscales et
sociales en vigueur actuellement, si le taux de croissance effectif de l’économie était
équivalent au taux de croissance potentiel.
Quand l’économie est à son taux de croissance potentiel, le solde budgétaire ne reflète que la
politique discrétionnaire. Il n’y a ni récession, ni inflation et donc aucun effet stabilisateur
automatique. Dans ces circonstances, on mesure donc un solde structurel indépendant de la
conjoncture. Si le solde est nul, la politique budgétaire est neutre. S’il est négatif, la politique
budgétaire est expansionniste, s’il est positif, la politique budgétaire est restrictive. L’OCDE
calcul régulièrement et publie les soldes budgétaires structurels des principaux pays
industriels et ces statistiques confirment l’écart souvent significatifs entre le solde effectif, en
partie indépendant de la volonté des pouvoirs publics et le solde structurel indiquant le sens
et l’intensité réels de la politique budgétaire. Certes, la difficulté majeure de ce type de calcul
réside dans l’estimation du taux de croissance potentiel de l’économie. Certains économistes
considèrent que ces estimations ne sont pas fiables parce que le potentiel productif varie en
permanence. La mesure du solde structurel n’est donc pas une pratique parfaitement établie et
fait l’objet d’un débat. Mais quel que soit les imperfections, ces modèles ont le mérite
d’attirer l’attention sur un problème majeure : on ne peut se contenter d’observer le solde
effectif du budget de l’Etat pour porter un jugement précis sur le sens et l’ampleur de la
politique économique. Il convient de toujours se demander dans quelle mesure, la seule
évolution de la conjoncture est responsable du solde observé.
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1.2.3. Remise en cause des effets par le multiplicateur keynésien
Milton Friedman a remis en cause le point de départ du mécanisme multiplicateur qui rend la
politique budgétaire inefficace sauf à très court terme. Dans les années 70, la thèse
monétariste est reprise et amélioré par les nouveaux classiques qui la complètent par la théorie
des anticipations rationnelles et concluent à l’inefficacité totale de la politique budgétaire.
Mais ces théories ne sont pas toujours confortées dans la réalité. Dans la plupart des cas, on
confirme le lien entre consommation et revenu courant. Certes, cette relation n’a pas toujours
la stabilité voulue par Keynes, mais elle existe. Cela pourrait s’expliquer par l’ignorance
rationnelle.
En effet des agents rationnels forment leurs anticipations en tenant compte de toute
l’information disponible. Mais ajustement, toutes les informations ne sont pas disponibles
immédiatement et sans coûts. Dès l’instant où l’accès à l’information est couteux, il est en
général moins rationnel de collecter toute l’information. En particulier, les effets précis des
politiques économiques reste mal connu de la grande majorité des individus parce qu’il ne
serait pas rationnel pour eux d’effectuer de lourds investissements intellectuels sur cette
question. Et, conséquence naturelle de l’ignorance rationnelle, l’histoire est riche en
programme économiques approuvés par la majorité des électeurs et dont l’application s’est
avérée impossible et inefficace.
De plus, si les agents peuvent la hausse des charges futurs associée aux déficits publics
présents, cette situation peut leur sembler rationnelle. Après tout, c’est précisément ce qu’ils
font en demandant un crédit : accepter une hausse de charge future en échange d’une
satisfaction immédiate. Or dans une période de récession, les agents peuvent manquer de
solvabilité et de crédibilité pour obtenir un crédit. Dans ce contexte, une politique budgétaire
expansionniste offre un service collectif de crédit que les agents privés ne sont pas en mesure
d’obtenir. De même, si l’altruisme et la solidarité intergénérationnelle constituent des
motivations prioritaires comme l’indique l’hypothèse des anticipations rationnelles, on montre
tout de même que l’augmentation de dépenses publiques est toujours suivie d’une
augmentation de la consommation et non d’un gonflement de l’épargne. Ceci est confirmé par
la plupart des études statistiques
D’autres effets sont mentionnés dont la rigidité de l’offre (le multiplicateur fonctionne à plein
régime s’il existe des capacités de production inutilisées), les fuites liées aux importations en
plus de celles liées à l’épargne lorsque le revenu augmentent (si la propension à épargner est
de 25 % du PIB, alors k passe de 5 à 2,22 %).
Le chômage naturel
La relance n’a d’effet que sur le chômage conjoncturel provoqué par le ralentissement de
l’activité économique. Le chômage structurel dû à un coût du travail élevé, à la substitution
du capital au travail ou au manque de qualification adéquate des travailleurs restera insensible
à la relance de la demande par la politique budgétaire.
Le taux d’intérêt
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parallèle de l’épargne et donc de l’offre de fonds prêtables entraine une hausse du taux
d’intérêt qui agit négativement sur l’investissement.
En cas d’excédents et si les capitaux sont mobiles, la contrainte extérieure ne contrarie pas la
politique économique. On peut même assister à un effet stimulant. En effet, la balance
excédentaire entraine une entrée de devises. Pour éviter l’appréciation de la monnaie, la
banque centrale peut imposer un taux de change fixe de conversion de la devise. La masse
monétaire augmente et le taux d’intérêt diminue. L’effet pervers de la politique budgétaire sur
le taux d’intérêt se trouve atténué, mais demeure le risque d’inflation.
En cas de déficit, le taux de change se déprécie et la banque centrale peut être contrainte
d’imposer un taux de change fixe pour éviter la dépréciation. Elle va acheter sa monnaie
nationale. La masse monétaire va diminuer et le taux d’intérêt va augmenter. L’effet pervers
s’accentue et le déficit aussi. Il peut s’ensuivre une dévaluation si la banque centrale n’est pas
en mesure de soutenir sa monnaie sur le marché des changes. A un moment ou un autre, la
dévaluation pour rétablir l’équilibre extérieur s’accompagnera d’une politique restrictive
(augmentation du taux d’intérêt, diminution de la demande interne, inflation, etc…)
Développés par les monétaristes, les effets d’éviction surgissent quand la relance à partir de
la politique budgétaire se traduit par un recul du secteur privé. Si l’éviction est total, les
dépenses publiques n’ont aucun effet stimulant sur l’économie nationale.
Cela peut se traduire par l’éviction financière (hausse du taux d’intérêt), l’éviction par le taux
de change (manque de compétitivité des entreprises nationales), l’éviction par l’inflation
(accroissement de l’inflation via l’accroissement de la masse monétaire), l’éviction par
l’impôt via l’augmentation des taxes à long terme décourageant le secteur privé).
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en France). De ce point de vue, les instruments budgétaires sont d’un maniement lourd et lent,
contrairement au maniement monétaire à cause du processus législatif.
D’autre part, l’opinion publique est très sensible aux décisions budgétaires. Elle comprend
mieux la responsabilité directe du gouvernement dans le niveau des dépenses publiques et des
impôts que dans celui du taux d’intérêt (régulation du marché monétaire). De plus, la majorité
des individus perçoit mieux en quoi sa situation est affecté par une modification des impôts
ou des prestations sociales. Aussi, sur le marché politique, la pression de l’opinion est
particulièrement vive sur les questions budgétaires. Cette pression s’exerce sous la forme d’un
dilemme : la plupart des agents souhaitent plus de dépenses dans certains secteurs, ce qui
implique aussi une augmentation des recettes publiques, mais personne ne désire augmenter
sa contribution au budget de l’Etat. Ceci limite la marge de manœuvre de l’Etat. En particulier
elle implique une faible réversibilité des mesures budgétaires : il est politiquement difficile de
revenir sur des avantages acquis et de réduire des dépenses une fois qu’on les a développées,
ou encore de rétablir des impôts après les avoir supprimés ou allégés. Or l’utilisation du
budget dans la politique conjoncturelle rend précisément nécessaire le recours à des mesures
temporaires et non définitive pour s’adapter à l’état de l’économie nationale.
A ces contraintes nationales, s’ajoutent les contraintes internationales instaurées par les
accords de coordination ou de convergence des politiques passées avec d’autres pays (Pays
européens, UEMOA).
Les objectifs de la politique monétaire sont définis par une série d’interventions sur l’offre de
monnaie et le taux d’intérêt. Ces interventions peuvent se traduire par des mesures plus ou
moins restrictives et contraignantes pour les banques et les établissements de crédit.
La politique monétaire peut être caractérisée par deux grandes catégories d’interventions sur
la liquidité des banques : interventions directs par réglementation et des interventions
indirectes par l’intermédiaire du marché monétaire. Dans tous les cas, ces politiques agissent
sur le coût de l’argent (le taux d’intérêt) qui agit positivement sur l’épargne et négativement
sur l’investissement. Les différents instruments dont disposent les autorités monétaires pour
réguler la quantité de monnaie disponible dans l’économie sont le réescompte, les pensions,
l’open market, les réserves obligatoires et la politique de change.
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A. Efficacité de la politique monétaire
Dans la zone de trappe liquidité, toute augmentation de Mo est absorbée dans des encaisses
oisives. Il s’ensuit que l’augmentation de la quantité de monnaie ne provoque aucune
variation du taux d’intérêt. Celui-ci étant déjà très bas les agents ne peuvent encore anticiper
une baisse. Ainsi, pour sortir d’une situation de sous-emploi et favoriser la croissance, une
politique monétaire expansionniste est tout à fait inefficace.
Lorsque LM est vertical, l’augmentation de l’offre de monnaie aura l’effet le plus important
sur le taux. La baisse du taux d’intérêt étant forte, elle favorise l’augmentation de
l’investissement, ce qui grâce au mécanisme du multiplicateur va se traduire par une forte
augmentation de Y. L’effet est le même quel que soit la pente de IS.
Dans les faits, il est extrêmement difficile de séparer politique budgétaire et politique
monétaire. Il n’y a pas de politique budgétaire pure, ni de politique monétaire pure. Le plus
22
souvent, l’une et l’autre se combinent pour tendre vers les mêmes objectifs de croissance, de
stabilité des prix et de plein emploi. C’est pourquoi, il paraît nécessaire d’envisager
succinctement la combinaison des deux politiques.
Le policy mix est l’art de combiner de manière optimale et en fonction de la position dans le
cycle économique, les principaux moyens d’action de la politique économique (politique
budgétaire et politique monétaire). C’est donc un dosage des différentes politiques
économiques.
Dans la zone intermédiaire, les deux politiques sont efficaces. Le glissement d’IS vers la
droite se traduit par une augmentation du revenu et une tendance à la hausse du taux d’intérêt.
L’accroissement de l’offre de monnaie vient d’une part amplifier la tendance à l’augmentation
de Y et d’autre part, compenser l’effet de la hausse du taux d’intérêt qui reste à son niveau
initial. L’efficacité des deux politiques conjointes va dépendre des pentes respectives de IS et
LM.
Dans la zone où LM est verticale, la politique budgétaire seule n’est pas efficace.
L’augmentation de G augmente le taux d’intérêt. En revanche, dès l’instant où cette politique
s’accompagne d’un accroissement de l’offre de monnaie alors, le revenu augmente et le taux
d’intérêt diminue. Les modifications de Y et i dépendent dans cette zone de la pente de IS.
Ces deux politiques auront des effets symétriques si elles sont appliquées dans le sens
contraire. Mais, si les interventions du gouvernement et celle des autorités monétaires ne vont
pas dans le même sens, l’appréciation de cette combinaison peut être délicate. En effet, les
contraintes conjoncturelles peuvent imposer que les deux politiques n’aillent pas dans le
même sens. Ainsi, un gouvernement ayant mis en place une politique budgétaire
expansionniste pour maintenir la croissance peut être contraint d’inciter les autorités
monétaires à développer une politique monétaire restrictive afin d’éviter que se développe des
pressions inflationnistes. De la même façon, face à une politique de rigueur, les autorités
monétaires peuvent choisir de favoriser la création monétaire qui entraîne la baisse des taux
d’intérêt pour stimuler l’investissement dans le secteur privé et surtout dans un objectif de
stabilité des prix.
23
Deux règles à portée normative éclaire le Policy mix. Celle de Jan Tinbergen et celle de
Robert Mundell. La règle de Tinbergen dit qu’il doit avoir autant d’instruments de la politique
économique qu’il y a d’objectifs. Celle de Mundel dit que l’affectation d’un instrument à son
objectif est fonction de son efficacité relative (principe d’efficacité comparative). Cela
correspond à son « triangle des incompatibilités ». C’est une figure permettant de représenter
simultanément 3 contraintes pour un Etat dont :
Le raisonnement qui permet de montrer que les 3 objectifs ne peuvent être compatibles est
simple et généralement construit comme suit :
24
IV. Dépassement du modèle IS/LM : Le modèle DA/OA
Le modèle IS/LM a fait l’objet de nombreuses critiques. Les keynésiens lui reproche d’avoir
trahi la pensée de Keynes :
Les néoclassiques critiques l’hypothèse de fixité des prix et la non neutralité de la monnaie.
De même l’ignorance des anticipations, ignorance des contraintes budgétaires inter-
temporelles, inefficacité des PC.
Dans le modèle DA/OA l’hypothèse de fixité des prix est levée à C t. Ici, l’analyse
macroéconomique se fonde sur l’analyse microéconomique de l’agrégation des
comportements individuels. C’est la fin du « no bridge » keynésien qui signifie qu’il n’est pas
possible de faire le lien entre microéconomie et macroéconomie. En effet, selon Keynes le
niveau de la production et de l’emploi ne peuvent avoir que des déterminants
macroéconomiques.
A Ct, les prix sont fixés à un niveau prédéterminé, et à Lt ils sont flexibles et réagissent aux
variations de l’offre et de la demande. En l’absence de dichotomie classique à C t les variables
nominales peuvent affecter les variables réelles et l’économie peut dans ce cas s’écarter de
l’équilibre de plein emploi annoncé dans le modèle classique.
25
Exemple : Lorsque M diminue à Ct, les entreprises ne réduisent pas les salaires
automatiquement. Ainsi, si M diminue son impact à Ct et Lt diffère.
Dans le modèle classique, les prix sont flexibles à Lt. La quantité produite est donc fonction
de la capacité à offrir des biens et services et cette capacité dépend à son tour des quantités
disponibles de K et L d’une part et d’autre part de la technologie. C’est l’essence des modèles
classiques de base ainsi que du modèle de croissance de Solow.
La flexibilité des prix favorise l’ajustement automatique entre offre et demande. Par contre, en
présence des prix rigides, la production dépend également de la demande de biens et services,
qui dépendent à son tour de la politique monétaire et budgétaire et de divers facteurs.
En d’autres termes, la rigidité des prix justifie l’utilisation des politiques monétaires si
budgétaire pour stabiliser l’économie à court-terme.
La demande Agrégée
MV = PT
Demande agrégée
26
M et V détermine la valeur nominale de la production PY ; si on stabilise M et V, et si P
augmente, Y diminue. Si on suppose que V est constant, alors la valeur nominale de la
production PY est alors déterminée par l’offre de monnaie. Dans ce cas, si l’offre de monnaie
augmente, la courbe se déplace vers la droite et si M diminue, on a un déplacement vers la
gauche.
I. L’offre agrégée
Par elle-même, la courbe de demande agrégée ne nous dit rien du niveau général des prix ou
de la quantité produite.
L’offre agrégée (OA) établit une relation entre Y et P. Comme les prix sont flexible à Long
terme et rigide à court terme, la relation dépend de l’horizon temporel. On a donc la courbe
d’offre agrégée de court terme (OACT) et la courbe d’offre agrégée de long terme (OALT).
27
Si l’offre agrégée de long terme est
verticale, la variation de la demande agrégée
(variation de la masse monétaire) affecte
non pas la production, mais le niveau
général des prix. De même, une contraction
de la demande agrégée réduit le niveau
général des prix, mais laisse inchangé la
production.
Cette schématisation est conforme à la
dichotomie classique car le niveau de la
production est indépendant de l’offre de
monnaie.
Le niveau de production à long terme est appelé niveau de production de Plein emploi ou
niveau naturel de production. C’est le niveau de production pour lequel les ressources de
l’économie sont totalement utilisées et où le chômage est à son niveau naturel.
A court terme, les prix sont rigides. Ce qui empêche la courbe d’offre agrégée d’être verticale.
Supposons que les entreprises viennent de publier leur liste de prix et qu’il serait couteux pour
elles d’en publier une deuxième liste. Tous les prix sont figés à des niveaux prédéterminés. A
ces prix, les entreprises sont prêtes à vendre les quantités demandées par leurs clients et à
embaucher le nombre de travailleurs nécessaire à la production de cette quantité demandée.
Le niveau des prix étant fixé, on ne représente cette situation par la courbe d’offre agrégée
horizontales.
P OACT
Y
Si on lève l’hypothèse de fixité des prix, l’offre agrégée de Ct peut être analysé à partir de 4
modèles :
28
-Modèle avec prix rigide
Dans chacun d’entre eux, des imperfections de marché (assimilées à des frictions) empêchent
la production d’atteindre son niveau naturel classique au taux naturel.
En conséquence, la courbe d’offre agrégée est croissante plutôt que verticale dans le court
terme. Ainsi les déplacements de la courbe de demande agrégée écartent provisoirement la
production de son taux naturel.
Ces écarts temporaires constituent les expansions et dépressions qui caractérisent le cycle
conjoncturel. Bien que ces quatre modèles empruntent les itinéraires théoriques différents, ils
aboutissent tous à la même conclusion à savoir une équation d’offre agrégée de court terme de
la forme :
Y Y ( P Pe )
L’équation nous montre que la production s’écarte de son taux naturel dès que le niveau des
prix s’éloigne du niveau attendu des prix.
Bien que l’Etat soit souverain dans les limites de la constitution, il doit obéir à certaines lois
économiques dont la loi des coups d’opportunité : toute action implique un coût ou encore
« il n’y a jamais de déjeuner gratuit ». L’Etat ne peut pas user de ressources sans que ces
ressources ne viennent de quelque part, de quelques individus.
A l’instar des individus, le budget de l’Etat doit s’apprécier par rapport à ses recettes ou à ses
capacités d’emprunts pour financer ses dépenses. A long terme, les emprunts publics doivent
être remboursés de sorte que fondamentalement, l’Etat doit mobiliser assez de recette sous
forme d’impôt suffisant pour financer ses dépenses. La contrainte budgétaire (CB) de l’Etat
établit des liens entre la politique budgétaire et la politique monétaire.
En outre, l’action gouvernementale est conditionnée par les rapports entre le crédit
domestique, les réserves extérieures et le taux de change qui constitue la contrainte de la
balance des paiements. Si l’on tient compte des deux contraintes, on a alors d’importants liens
entre politiques budgétaire ou fiscale, monétaire et de taux de change. Dans ce qui suit, nous
allons explorer ces différents liens et les contraintes que cela impose à la conduite des
politiques économiques. Cela va nous permettre de comprendre : la nature de la CB et son
implication en matière de politique fiscale et monétaire.
29
La contrainte budgétaire de l’Etat
Dépenses de l’Etat Recettes de l’Etat
Dépenses publiques Impôts
+ Transferts + Emprunts
+intérêts versés sur dette publique + Création monétaire
La contrainte budgétaire de l’Etat : les bons émis par l’Etat ne sont pas totalement absorbés
par le public ; le reste est acheté par la banque centrale. Voyons ce qui se passe lorsque cela
arrive.
Si nous comparons la CB au bilan de la BC, nous entrevoyons les liens entre le budget de
l’Etat et les activités de la BC. Ceci est fait par consolidation des tableaux 1 et 2.
Dépenses Recettes
G : Dépenses publiques sur biens et services T : Impôts
TR : Transferts¨ D : Emprunts auprès du public
Variation des dépots
DI : Intérêt versé au public MB
Emission monétaire
Total Total
G DI TR T D MB
G DI (T TR) D MB
G DI NT D MB 0
L’Etat doit mobiliser assez d’impôts ou s’endetter ou créer de la monnaie pour couvrir des
dépenses sur biens et services et intérêts.
30
MB D G DI NT
La contrainte budgétaire de l’Etat dit cependant que si l’Etat est prêt à s’endetter et à payer
des intérêts sur cette dette, cela affaiblit le lien entre ces deux politiques.
Mais ceci est plus vrai à court terme qu’à long terme. Pour comprendre cela, on peut ramener
la situation à nous même. Si nous nous dépensons plus que notre revenu, on peut aller à notre
banque pour demander un prêt qu’on peut avoir sur une période d’un ou deux ans si on a un
banquier indulgent. A terme, on est obligé d’ réduire les dépenses pour rembourser la dette
accumulée. Cette même contrainte est fraie pour l’Etat. En réalité quand l’Etat s’endette,
aujourd’hui, il ne fait rien d’autre que de repousser l’impôt dans le temps.
En d’autre terme, moins d’impôt aujourd’hui plus d’impôt demain (principe ricardien).
L’Etat est endetté à perpétuité car lorsqu’une dette vient à maturité elle est remplacée par un
nouvel emprunt.
Supposons que le gouvernement promet payer Bp par an sur une obligation qui coûte Pp. Le
taux ou rendement est :
Bp
rp .100 rp r souscrire rp r Vendre
Pp
31
Supposons que l’Etat émet un bon et perçoit Pp. Combien l’Etat doit-il mettre de côté pour
rembourser à terme :
Bp Bp Bp
S= + +.......
1+ r (1+ r ) 2
(1+ r )i
æ 1 1 1 ö
S =ç + +....... ÷Bp
è 1+ r (1+ r ) (1+ r )i ø
2
1 æ 1 1 ö
S =ç +.......+ ÷Bp
è (1+ r ) (1+ r )i ø
2
1+ r
1 1
S- S= Bp
1+ r 1+ r
(1+ r ) S - S = B p Þ S (1+ r -1) = B p
Bp
S= = Pp
r
L’Etat doit mettre suffisamment d’argent de côté pour rembourser ce qu’il a eu en émettant le
bon. Si la recette nette est égale à zéro. L’Etat ne perçoit rien en émettant des emprunts
équivalents à la valeur des bons. Ce qui correspond à des taxes futures. L’implication de ceci
pour le budget est très importante. Le budget de long terme devient :
G T * MB
T * Taxes – Transferts + bons vendus – Intérêts.
32
G T * MB
En terme réel, on obtient :
G T* qM M
.
P P M
qM M M
g t* . et si gm
P M M
qM M
qg m
P P
M
g t * q.g m
P
Ceci est l’équation fondamentale de la contrainte budgétaire. Lorsque l’Etat change g il doit
changer t* ou gm .
Une autre façon d’interprétation de la courbe est de voir l’inflation comme taxe. Le
gouvernement doit accroître les impôts pour couvrir les dépenses.
M
g t * q.g m
P
t* taxe légale
M M
q.g m taxe par l 'inf lation avec g m
P M
33
2ème PARTIE : DEMANDE AGRÉGÉE EN ECONOMIE OUVERTE
Depuis 1958, le monde est marqué par la libre convertibilité des monnaies et l’ouverture des
économies tant sur le plan du commerce extérieur qu’en matière de mouvement des capitaux.
Il est apparu nécessaire d’envisager la politique économique dans un cadre adapté à cette
mutation. Le modèle de Fleming (1962) et de Mundel (1968) dit modèle de Mundel-Fleming
a fortement contribué à la compétition.
Nous analyserons dans un premier chapitre l’équilibre macro en économie ouvert et dans un
deuxième chapitre la problématique conjoncturelle en économie ouverte.
34
CHAPITRE 1 : L’ÉCONOMIE MACRO EN ECONOMIE OUVERTE
Il faut également tenir compte des règlements internationaux qui en l’absence d’une monnaie
supranationale nécessite l’existence d’un marché où s’échange les monnaies internationales :
marché de l’échange.
I- La BP
1- Structures
Pour chaque nation, il est important de mesurer et comptabiliser ses échanges avec un pays
étranger. Pour échanger avec un pays étranger, il faut disposer de devises (moyen de paiement
étranger (monnaie) que l’on peut échanger avec la monnaie nationale (dollar, Euro etc).
On peut obtenir ses devise soit en exportant des B et S, soit en s’endettant auprès du RDM. Si
le pays s’endette, il faut à un moment rembourser sa dette en cédant une partie de son produit
national aux pays créanciers. Ceci a une conséquence sur l’équilibre économique. Il est donc
important de connaître aussi précisément que possible, l'état de l'évolution des échanges avec
35
les RDM. La BP est défini comme un état statistique dont l’objet est de retracer pour un pays
sous forme comptable, l’ensemble des mouvements de B et S, de capitaux et de monnaies à
travers les frontières aux cours d’une période donnée. Elle est tenue selon les règles de de la
comptabilité en partie double. A chaque dette correspond une créance d’un même montant.
La BP ne doit pas être réduite à sa partie comptable. Elle a également une dimension
économique grâce à l’enregistrement des flux nets de devise et non des stocks, elle fait
apparaitre les variations des réserves du pays en devises ainsi que ses engagements à l’égard
de ses créanciers internationaux.
En bref, la BP donne un aperçu de l’état des échanges économiques effectués entre résidents
et non-résidents (évolution des avoir détenu par les nationaux à l’étranger ainsi que celle de la
valeur des actifs nationaux acquis par les non-résidents. Elle Permet de capter le degré de
dépendance économie d’un pays vis-à-vis de l’extérieur. La BP d’un pays est décomposé en
trois grands comptes.
2- Construction de la courbe BP
On peut écrire :
36
Considérons que le niveau d’équilibre de la BTC est fonction du revenu donc BTC = BTC
(Y).
On montre que plus y augmente, et plus la capacité à exporter est grande mais le montant des
exportations dépend des non-résidents, donc pas directement de Y. Cependant, les
importations sont directement liées à Y.
Plus les revenus des résidents augmentent et plus ceux-ci auront tendance à demander des
produits étrangers. Les mouvements de capitaux quant à eux sont fonction des taux d’intérêt i
sans oublier que le niveau du taux d’intérêt pratiqué à l’étranger influence les mouvements de
capitaux.
En toute rigueur, on peut dire que les mouvements de capitaux sont fonction du différentiel
entre taux d’intérêt intérieur et taux d’intérêt extérieurs (i*– i). Considérons seulement le taux
intérieur dont l’information est suffisante.
BK = BK(i). Ceci indique que la mobilité des capitaux dépend de i mais aussi des
restrictions imposées à l'entrée et à la sortie.
La courbe BP est l’ensemble des couples (Y, i) pour lesquels est réalisé l’équilibre de la BP.
Soit BTC(Y) + BK(i) =0
Rien ici n’indique à priori que les couples (Y, i) correspondant à l’équilibre de la BP
coïncident avec les couples (Y, i) caractérisant l’équilibre intérieur.
BP
La pente de BP dépend de la plus ou moins grande mobilité des capitaux, mobilité fonction du
différentiel entre i et i* (i = taux d’intérêt domestique et i* = taux d’intérêt étranger).
37
Plus les mouvements de capitaux sont importants et plus BP se rapproche de l’horizontale,
plus les mouvements sont faibles ou peu nombreux, plus la courbe se rapprochement de la
verticale.
La pente présentée correspond à une situation intermédiaire qui est le cas le plus rependu avec
le phénomène de mondialisation.
Hypothèse de travail : i* est fixe de même que les revenus à l’étranger et seul ne varie que i et
Y domestique.
On peut dégager quelques principes généraux qui marquent les liaisons entre activité
économique intérieur et échange avec l’étranger dans la perspective de l’équilibre maintenu
de la BP.
Ceci nécessite une hausse intérieure de i qui entraine des mouvements de capitaux vers le
pays. Cependant si i augmente, I dans le pays diminue, mais ceci dépend de l’élasticité de I
par rapport à i. L’augmentation de i entraîne l’entrée des capitaux et la liquidité augmente à
son tour.
Tous ces raisonnements ne tiennent pas compte de la variation du taux d’échange. Comment
se détermine-t-il et quelle est son influence sur l’activité économique intérieure.
38
II- Le taux de change
1- Détermination du taux de change
Le taux de change de la monnaie nationale sera donc fonction des flux de marchandises et des
capitaux à travers la frontière du pays. Réciproquement, le montant des même flux dépendra
de la valeur du taux de change.
Le taux de change ou cours de change est le prix d’une devise exprimé en monnaie nationale.
C'est la quantité de monnaie nationale qui doit être dépensée pour se procurer une unité de
devise étrangère.
Lorsque le taux de change s’élève, c’est le prix des devises qui s’accroit et le cours de la
monnaie nationale qui diminue. Par contre si le taux diminue, c'est le prix des devises qui
diminue et le cours de la monnaie nationale qui augmente.
Si on se place dans un régime de change où les interventions des différents acteurs sur le
marché sont libres on peut avoir le graphique suivant :
Taux de change
(e) demande de
Devise
Offre de devise
T
e*
Devise
39
Détermination du taux de change
On part du principe que quel que soit le régime de change, le cours de la monnaie est établi
sous l’influence de l’offre et de la demande de monnaie nationale. A parti de ce schéma, nous
introduirons par la suite, les rigidités qui limiteront la fluctuation possible du cours des
monnaies.
Le taux de change d’équilibre est fixe au point T qui égalise l’offre et la demande de devise et
donne le montant des transactions.
A l’intersection des deux, on a le régime de change flexible où les changes sont moins
contrôlés par les autorités monétaires.
Ici, les autorités monétaires définissent un taux de convertibilité des monnaies, on parle de
parité (taux de change fixe qui est défini par rapport à un étalon de référence et qui s’applique
pour la conversion de la monnaie nationale en toute autre devise).
Cette parité est fixée dans le cadre des accords de change (accord de Bretton- Woods,
système monétaire Européen (SNE), la zone franc, convertibilité CFA/EURO.)
Dans un régime de change fixe, la courbe BP ne peut pas se déplacer dans le plan (Y, i), les
modifications dans les échanges extérieurs se traduisent par des déplacements sur la courbe.
Mais la BP peut être déficitaire ou excédentaire. Si La BTC est déficitaire, la Banque centrale
doit puiser dans ses réserves (ensemble de devise constituée de l’ensemble des devises qui
sont conservées par la Banque Centrale) de change pour maintenir la parité de la monnaie
nationale.
Dans ce cas en effet, la demande de devise augmente par rapport à l’offre et le cours de la
monnaie nationale à tendance à baisser. La BC va donc se porter vendeuse de devise pour
demander de la monnaie nationale jusqu’à concurrence du montant nécessaire au retour ou au
maintien de la parité.
40
Limite de ces interventions
A l’inverse, si la BP est excédentaire et pour éviter que perdure cet excédent, on peut
procéder à une réévaluation. Dans l’un ou l’autre, on assiste à un déplacement de BP.
Dans un régime de change flexibles, toute variation du taux de change se traduit par un
déplacement de BP dans le plan (Y, i).
41
i BP1
BP
BP2
Y
Déplacement de BP lorsque e varie
ie BP
Ye Y
L’équilibre est atteint au point E où les trois marchés sont équilibrés simultanément pour un
couple uniforme (Y, i), mais aussi pour un taux de change e donne. Autrement dit, et bien
qu’il n’apparaisse pas explicitement dans la présentation graphique, le taux de change est un
42
facteur qui participe à la définition de l’équilibre global. Cependant, la manière dont il influe
sur les ajustements va dépendre précisément du régime de change.
En régime de change flexible, e intervient comme une variable d’ajustement des flux avec
l’extérieur et la courbe BP se déplace suivant son évolution, vers la droite lorsque e augmente
(dépréciation de la monnaie nationale) et vers la gauche lorsque e diminue (appréciation de la
monnaie nationale). Ces variations ont des conséquences immédiates qui se traduisent par des
déplacements de la courbe IS.
En régime de change fixe en revanche, e étant à priori indépendant des échanges avec
l’extérieur, BP ne se déplace pas et les ajustements sont réalisés grâce à des mesures affectant
le taux d’intérêt et la quantité de monnaie donc directement la courbe LM.
Ici, e n’est pas une variable d’ajustement. L’équilibre extérieur est de la forme :
BP = X – M (Y) + K (i)
L’équilibre dans un régime de change fixe peut être exprimé par le système suivant :
Demande intérieur : Y=C(Y) + I(i) + X- M(Y) soit S(Y)=I(i) + X-M(Y) (1). C’est
l’expression de la courbe IS en économie ouverte.
Liquidité interne : L= L (Y, i) (2) expression de LM
Demande extérieur : X-M(y) + K(i) = 0 (3) expression de la courbe de BP.
LM1
io’ BP
i1 E1
io E
IS1
IS
Ye Ye1 Y
Accroissement de la demande avec prix fixe
e étant fixé, que se passe-t-il si Y augmente ou si la masse monétaire augmente et si les prix
sont aussi fixé et les capitaux mobiles ? Si Y augmente et que X ne varie pas, BTC < 0.
Cependant, si Y (à cause de G), i augmente rendant les placements financiers attrayants
43
Ce qui provoque une entrée massive de capitaux spéculative et l’accroissement de la
liquidité.
L’équilibre se déplace avec Y et i plus élevé. BP ne se déplace pas. Mais on peut constater
que la pente est faible et plus faible que la pente de LM. Cela veut dire que les spéculateurs
non-résidents sont plus sensibles aux variations du taux d’intérêt domestique que les
résidents. Toute situation de déséquilibre doit trouver sa solution au sein de l’économie grâce
à l’intervention du gouvernement ou des autorités monétaires.
Supposons que les prix augmentent, cela aura tendance à décourager les exportations ou bien
à freiner leur augmentation. En effet e étant fixe si les importations augmentent, BTC < 0. Ce
déficit de BTC ne sera abordé que si la demande interne diminue (Y diminue).
La translation de LM va entrainer une hausse de i qui favorise l’entrée des capitaux, mais
décourage I. Le niveau du revenu d’équilibre aura tendance à baisser. Cette baisse sera plus
ou moins forte selon l’élasticité de l’investissement par rapport à i.
Si le gouvernement ne souhaite pas qu’Y augmente, cela peut être compensé en augmentant
G. Cela peut compenser partiellement l’effet de la hausse de i. Si G augmente, IS va glisser
vers le haut (effet multiplicateur). Ceci a pour effet d’atténuer la baisse de Y mais d’amplifier
la hausse de i. Si l’on reste dans la position extérieure représentée par BP, le pays se
trouverait dans une situation de déficit permanent de sa BP, ce qui aurait pour conséquence,
l’endettement cumulatif, donc croissant du pays vis-à-vis du RDM.
Le maintien de la situation d’équilibre intérieur ne nécessite que l’équilibre de la BP
correspondant à la droite BP1 passant par E1. La coïncidence de l’équilibre interne et externe
44
nécessite un changement de parité de la monnaie nationale. Le gouvernement devra alors
dévaluer sa monnaie. Grace à cette hausse du taux de change (baisse du cours de la monnaie)
BP va se déplacer vers la gauche en BP1.
i
LM1
LM BP1
i1 E1 BP
E
i
IS1
IS
Ye1 Ye Y
L’effet sur l’activité économique intérieur pourra alors être positif pour autant que
l’augmentation des prix ne soit pas amplifiée par l’augmentation du taux de change puisque
les produits importés deviennent plus couteux.
Ici la BP est toujours équilibrée grâce aux mécanismes du taux de change. Le cours de la
monnaie est modifié au gré de fluctuations constatées dans les échanges extérieures et dans
les mouvements de capitaux.
Ainsi donc, dans un régime de taux de change flexibles le taux de change varie avec la solde
de BP.
On peut remplacer K(i) par sa valeur dans (1) dans ce cas (1) et (2) permettent de calculer Y
et i indépendamment de l'équilibre de BC. Y et i ne sont pas des variables d'ajustement des
45
changes extérieurs. L’équation (3) permet à elle seule de déterminer le taux de change qui
apparait bien comme la variable d’ajustement de la BP.
D’autre part, les biens nationaux deviennent moins chers pour les non-résidents, leur demande
augmente et l’équilibre se rétablit.
Dans un régime en change flexible, l’équilibre macroéconomique est atteint sans qu’on ait
besoin de compenser les excédents ou les déficits extérieurs en agissant sur Y et i.
L’économie est rééquilibrée grâce aux variations du taux de change qui provoque le
déplacement de BP.
Prenons séparément deux circonstances possibles à savoir une hausse de la dépense intérieure
d'une part et une hausse de la quantité de monnaie (LM) d’autre part. Analysons le premier
cas.
Si G augmente, IS se déplace vers la droite passant d’IS à IS1 (LM restant contant).
L’équilibre se situe en A. Y et i augmente.
i
LM
BP1
IA A BP
iE
E
IS1
IS
Ye1 Ye Y
L’équilibre en change flexible
Si Y augmente, M augmente et si X n’augmente pas, la BTC devient déficitaire, BP
également. Si on est en change flexible, e augmente (dépréciation de la monnaie nationale),
BP se déplace à BP1 pour passer au point A ou i est plus élevé. Mais si i augmente, K
augmente et converge vers le pays, BP se déplace vers le haut. En effet, la mobilité des
capitaux va entrainer une forte demande de la monnaie nationale, ce qui entraine son
appréciation et e va diminuer. La diminution de e entraine une faible compétitivité des
produits nationaux, les exportations vont diminuer et les produits nationaux deviennent plus
chers. Les importations finissent par augmenter.
46
Le processus enclenché par la hausse de i s’arrête lorsque la baisse des exportations aura
compensé la hausse de la dépense interne et on reviendra au point (YE, iE).
Cela peut se traduire par une politique monétaire expansionniste qui se traduit par un
déplacement de LM vers la droite
i
LM
LM1
BP1
IA E BP
iE E1
IS
IS
Ye Ye1 Y
Si les prix ne sont pas stables, cela peut annuler l’effet de la hausse de e et le pays peut se
retrouver dans la situation antérieure voire dans une situation plus difficile.
A cela on peut ajouter que, la fluctuation continue du taux de change peut créer des
situations d’incertitude et engendrer des effets néfastes. L’incertitude et le risque de change
peuvent engendrer un ralentisseur des échanges. C'est pourquoi, la plupart des pays ne laissent
pas fluctuer librement le cours de leur monnaie et que les autorités monétaires nationales et
internationales interviennent pour limiter les marges de fluctuation.
47
CHAPITRE 2 : POLITIQUE CONJONCTURELLE EN ÉCONOMIE OUVERTE
L’analyse des politiques conjoncturelles en économie ouverte repose sur les hypothèses
suivantes :
L’objectif est d’augmenter le revenu national à partir de G ou de l’offre de
monnaie
Les autorités monétaires agissent sur i pour le faire baisser et favoriser I.
Les capitaux sont mobiles parfaitement à travers les frontières, BP est horizontales
et coïncide avec la droite d’intégration financière.
Si BP est horizontales, alors il existe un niveau i de taux d’intérêt international
unique et celui-ci s’impose au pays considéré. On le désigne i*.
i
LM1
LM2
E1 E2
IS2
IS1
Ye1 YA Ye2 Y
La politique budgétaire et fiscale est très efficace dans un régime de taux de change fixe.
La fixité de e joue un rôle de bouclier face au mouvement des K qui n’influence ni X ni M.
48
2- Politique monétaire
Si l’offre de monnaie augmente, LM se déplace vers la droite de LM1 à LM2 entrainant une
augmentation de Y et une diminution de i.
L’équilibre a tendance à se situer au point A ou i < i*. Il s’ensuit une fuite des capitaux
pouvant entraîner une augmentation de e ; Mais les autorités monétaires se doivent de soutenir
le cours de leur monnaie en puissant dans les réserves de change (offrir des devises contre de
la monnaie nationale). La masse monétaire diminue alors et LM va glisser vers la gauche en
haut.
i
LM1
LM2
i* E BP
A
IS
Ye YA Y
b- baisse du taux d’intérêt
49
i
LM2
LM1
E2
BP 2
E1
BP1
IS
Ye YA Y
i
LM1
LM2
i* E1 E2 BP
IS2
IS1
Ye1 Ye2 Y
Y
Au point E1, i > i*, ce qui entraine des entrées massive de capitaux et LM se déplace de LM1 à
LM2. L’augmentation de la liquidité aura tendance à contrecarrer la hausse de i qui se stabilise
à i*.
Règle de Mundell : dans un régime à taux d’échanges fixe, la politique budgétaire est efficace
que la politique monétaire. On retrouve ici le principe d’affectation des instruments.
i
LM
E BP
IS2
IS1
Y Y
51
2- Efficacité de la monétaire
La diminution de i a deux effets (sortie des capitaux qui augmente e, accroissement des
exportations qui entraine une compétitivité des produits nationaux, ce qui amortie la sortie des
capitaux). Mais les Investissements augmentent également. L’augmente de I et de X entraîne
un déplacement de IS vers la droite. Finalement, l’équilibre se stabile en E2. A ce point i = i*
et Ye2 > Ye1. Y augmente avec une grande amplitude.
i
LM1
LM2
E1 E2 BP
IS2
IS1
Ye 1 Ye2 Y
52